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Recherche clinique
DOI of or1San Giova2Scientific
Italie.
Reprint reqVia del Colosse
CorrespondAffairs, R & D(Rome), Italie,st-hs.it
Ann Vasc SurgDOI: 10.1016/� Annals of V�Edit�e par ELS
Propionyl-L-Carnitine et art�eriopathiedes membres inf�erieurs au stade II deLeriche et Fontaine
Claudio Allegra,1 Pier Luigi Antignani,1 Ilana Schachter,1 Aleardo Koverech,2 Masa Messano,2
Ashraf Virmani,2 Pomezia, Rome, Italie
La maladie occlusive art�erielle p�eriph�erique (MOAP) des membres inf�erieurs affecte 5% de lapopulation adulte. Une art�eriopathie non control�ee s’installe, due �a un d�eficit microcirculatoire,qui peut etre pr�esent malgr�e un bon index de Winsor et qui m�ene �a l’�epuisement de la r�eservefonctionnelle microcirculatoire. Le but de cette �etude �etait d’examiner l’am�elioration possible del’hom�eostasie microvasculaire et tissulaire par l’administration de propionyl-L-carnitine (PLC). Untotal de 26 patients ont �et�e inclus dans cette �etude, ag�e de 65 ± 15 ans; deux hommes avaientune MAOP au stade IIA et 17 hommes et sept femmes une MOAP au stade IIB. Le crit�ere prin-cipal d’inclusion �etait la d�et�erioration du p�erim�etre de marche au cours du mois pr�ec�edent. Danscette �etude la dur�ee du traitement �etait de 33 jours. La PLC �etait administr�ee en perfusion conti-nue dans trois flacons, chacun contenant 300 mg dans 250 cc de solution saline. Les param�etressuivants �etaient mesur�es avant et apr�es le traitement: p�erim�etre de marche sans douleur etmaximum (mesur�e sur un tapis roulant �a 3,2 km/hr avec une pente de 12%), temps de r�egressionde la douleur apr�es p�erim�etre de marche maximum, index cheville-bras mesur�e en Doppler, et�evaluation de la microcirculation par capillaroscopie. Les r�esultats ont prouv�e que le traitementpar PLC �etait efficace pour reconstituer l’activit�e du muscle squelettique dans des conditionsisch�emiques. En particulier, la capillaroscopie montrait l’am�elioration de l’angio-architecture dela microcirculation, avec un plus grand nombre de capillaires visibles et une diminution au coursdu temps de la perte du marquage par la fluoresc�eine de sodium. Les donn�ees cliniquesmontraient une augmentation du p�erim�etre de marche et une diminution du temps de r�egressionde la douleur, et l’am�elioration clinique �etait corr�el�ee avec l’am�elioration de la fonction microcir-culatoire. De ces donn�ees pr�eliminaires a �emerg�e une indication de traitement par PLC pourl’art�eriopathie occlusive chronique des membres inf�erieurs au stade II. D’autres �etudes avecdes nombres plus �elev�es de patients et des variables plus control�ees sont pr�evues.
iginal article: 10.1016/j.avsg.2008.02.010.
nni Hospital, Rome, Italie.
and Clinical Department, Sigma Tau, Pomezia, Rome,
uests to: Claudio Allegra, MD, San Giovanni Hospital,o 26, 00100 Rome, Italie
ance: Ashraf Virmani, PhD, Medical and ScientificSigma Tau HealthScience, Via Treviso 4, 00040 PomeziaE-mail addresses: [email protected], ashraf.virmani@
2008; 22j.acvfr.2008.09.004ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS
INTRODUCTION
La maladie occlusive art�erielle p�eriph�erique (MOAP)
des membres inf�erieurs affecte 5% de la population
adulte. C’est �egalement un index de risque cardio-
vasculaire puisqu’elle est associ�ee �a la maladie
coronarienne dans 50% des cas et �a une st�enose
carotidienne dans 30% des cas. 1
La classification de Leriche-Fontaine distingue
quatre stades de la maladie 2: un stade asympto-
matique, un second stade caract�eris�e par la claudi-
cation, un troisi�eme par des douleurs de repos, et un
quatri�eme par des troubles trophiques. 3-6
599
600 Allegra et al. Annales de chirurgie vasculaire
Le stade II de la MOAP des membres inf�erieurs est
l’expression de l’isch�emie compens�ee. Il est
caract�eris�e par des crampes douloureuses du mem-
bre inf�erieur dues �a la diminution du d�ebit art�eriel,
qui cr�ee une anomalie dans la quantit�e de l’oxyg�ene
disponible et les besoins m�etaboliques. 7
La claudication intermittente peut etre class�ee en
tant qu’initiale ou maximum (la premi�ere
caract�erise le p�erim�etre de marche sans douleur,
et la seconde refl�ete le p�erim�etre de marche maxi-
mum apr�es d�eclenchement de la douleur. Au stade
IIA le p�erim�etre de marche maximum (PMM) relatif
est de plus de 100 m, alors qu’au stade IIB le PMM
est de moins de 100 m.
Dans des �etudes effectu�ees chez des patients
affect�es par des probl�emes cardio-vasculaires, une
am�elioration de la capacit�e d’exercice a �et�e report�ee,
probablement li�ee �a la restauration des taux
diminu�es de carnitine par l’administration de
propionyl-L-carnitine (PLC). 8,9
La PLC est un analogue de la L-carnitine, que le
corps humain produit naturellement par l’inter-
m�ediaire d’une r�eaction enzymatique compl�ete-
ment r�eversible. 10,11 Des r�esultats exp�erimentaux
sugg�erent que la PLC puisse p�en�etrer dans les
mitochondries d’une facon s�elective, et puisque les
mitochondries contiennent l’enzyme carnitine
acyltransf�erase, le r�esultat final est la stimulation du
cycle de Krebs et la production d’un exc�es de
succinate. 12 Certains des effets de la PLC sont�egalement le r�esultat de son m�etabolisme en L-car-
nitine, qui agit alternativement en tant que porteur
pour le transport des acides gras �a chaıne longue
dans les mitochondries, pour la ß-oxydation, et pour
l’augmentation du niveau du coenzyme A libre
(CoA), essentiel pour le m�etabolisme des lipides et
des hydrates de carbone. 10,13 La PLC stimule la
production �energ�etique dans les muscles
isch�emiques en stimulant le cycle de l’acide citrique
et l’activit�e de d�eshydrog�enase du pyruvate, et son
activit�e anti radicaux libres peut �egalement etre
utile. 10,14
Il a �et�e sugg�er�e que la PLC pouvait etre utile chez
les patients affect�es par diverses pathologies cardio-
vasculaires. 12,15 La rationnelle du traitement avec la
PLC est bas�ee sur les divers m�ecanismes synergiques
qui agissent sur l’int�egrit�e des param�etres archi-
tecturaux, biochimiques, et fonctionnels de la
microcirculation et des fibres musculaires.
L’objectif de cette �etude �etait de mesurer les
donn�ees cliniques de la symptomatologie am�elior�ee
chez les patients affect�es par une MOAP des mem-
bres inf�erieurs stade II avec d�et�erioration du
p�erim�etre de marche au cours du mois pr�ec�edent,
en mesurant l’augmentation du p�erim�etre de
marche initial et maximum et le temps de r�egression
de la douleur. Ceci �etait �egalement corr�el�e avec
l’am�elioration de la fonction microcirculatoire en
capillaroscopie.
PATIENTS ET METHODES
Vingt six patients consultant l’unit�e d’Angiologie de
l’hopital San Giovanni (Rome, Italie) ont �et�e inclus
dans cette �etude, ag�es de 65 ± 15 ans. Deux hommes�etaient diagnostiqu�es au stade IIA et 17 hommes et
sept femmes au stade IIB de la MOAP.
Le crit�ere principal d’inclusion �etait la
d�et�erioration du p�erim�etre de marche au cours du
mois pr�ec�edent.
La PLC �etait administr�ee en trois flacons en perfu-
sion continue pendant la journ�ee, chacun conte-
nant 300 mg dans 250 cc de s�erum physiologique
selon le r�egime suivant (dur�ee totale de traitement
33 jours): perfusion intraveineuse pendant 12 jours
cons�ecutifs, suivie d’une perfusion tous les deux
jours (six fois), puis tous les 3 jours (trois fois).
Nous avons employ�e l’administration intravei-
neuse du m�edicament en raison de la nature parti-
culi�ere des patients (aggravation rapide de la
claudication) et pour l’�evaluation aigue des r�esultats
instrumentaux.
Param�etres �evalu�es
Les param�etres suivants ont �et�e mesur�es avant
et apr�es le traitement:
� P�erim�etre de marche initial et maximum
(mesur�e sur un tapis roulant �a 3,2 km/hr avec
une pente de 12%)
� Temps de r�egression des douleurs apr�es auto-
nomie de marche absolue
� Index cheville-bras en Doppler
� Microcirculation, �evalu�ee par capillaroscopie
Capillaroscopie
Pour expliquer l’am�elioration clinique possible
r�esultant du traitement, les modifications de la
microcirculation ont �et�e �etudi�ees en utilisant un
capillaroscope modifi�e (Capiflow, Kista, Su�ede). Le
syst�eme Capiflow peut �evaluer la vitesse circulatoire
et l’h�ematocrite relatif en employant une vitesse
r�eduite au cours de l’examen des images. 16
L’�etude sur les patients art�eritiques a �et�e effectu�ee
en placant le microscope sur l’ongle du gros orteil. Il�etait possible d’analyser la vitesse capillaire des glo-
bules rouges, le diam�etre (en microm�etres),
100
200
300
érim
ètre d
e m
arch
e san
s d
ou
leu
rs (m
) ***
Vol. 22, No. 4, 2008 PLC et MOAP stade II 601
le nombre de capillaires par champ (densit�e capil-
laire), et le nombre de capillaires circulants et per-
m�eables. De plus, en utilisant un agent de
contraste, la fluoresc�eine de sodium (NaF) inject�ee
dans la veine du bras, le dosage d�ependant de
l’age, du sexe, et du poids du patient, il �etait possible
de mesurer et de quantifier la perm�eabilit�e des capil-
laires et le temps pris par NaF pour atteindre l’ongle
du gros orteil. De cette facon, il �etait possible
d’�evaluer les l�esions des capillaires dues �a l’isch�emie.
En raison de la complexit�e de cette m�ethode inva-
sive et de la dur�ee de l’examen, nous n’avons �etudi�eque six patients.
0Avant traitement Après traitement
P
� �
Analyse statistiqueFig. 1. Perimetre de marche chez 24 patients avant et
apr�es traitement intraveineux par PLC. Toutes les
mesures sont en m�etres. Chaque point est la moyenne
(±erreur standard) des 24 patients. ***Diff�erence sta-
tistiquement significative avec p < 0,001.
Toutes les donn�ees sont exprim�ees en termes de
moyenne et �ecart type. La comparaison statistique
a �et�e faite avant et apr�es traitement en employant
le test t de Student modifi�e. p < 0,05 a �et�econsid�er�e statistiquement significatif.
0
100
200
300
400
Avant traitement Après traitement
Périm
ètre d
e m
arch
e m
axim
um
(m
)
**
Fig. 2. P�erim�etre de marche maximum chez 21 patients
avant et apr�es traitement intraveineux par PLC. Toutes
les mesures sont en m�etres. Chaque point est la moyenne
RESULTATS
Tous les patients ont �et�e soign�es avec la PLC, qui a�et�e bien tol�er�ee. Parmi les 26 patients inclus dans
l’�etude, 24 ont accompli le programme de traite-
ment et les tests de marche; deux ont abandonn�el’�etude pou �echec de compliance. Aucun�ev�enement d�efavorable n’est survenu chez les
patients.
Les facteurs de risque des patients �etaient
control�es au moyen de m�edicaments sp�ecifiques
et grace �a l’observation d’un comportement correct.
Aucun m�edicament utilis�e n’influencait le
m�etabolisme de la carnitine. Aucune affection
r�enale ou h�epatique n’�etait pr�esente.
(±erreur standard) des 21 patients. **Diff�erence statisti-
quement significative avec p < 0,01.
P�erim�etre de marche et temps de
r�ecup�eration
Le p�erim�etre de marche initial augmentait significa-
tivement d’une moyenne de 157 m, avec une
moyenne de 140 m avant traitement et 297 m apr�es
traitement ( p < 0,001, n ¼ 24) (Fig. 1). Le PMM
augmentait de 135 m, de 224 �a 359 m apr�es traite-
ment ( p < 0,01, n ¼ 21) (Fig. 2).
Bien que l’�etude n’ait pas �et�e sp�ecifiquement
concue pour mesurer le temps de r�ecup�eration,
nous avons constat�e que celui ci diminuait d’envi-
ron 25% dans le groupe trait�e par PLC (r�esultats
non pr�esent�es).
Capillaroscopie
Les donn�ees de capillaroscopie pour six patients,
avant et apr�es traitement, �etaient comme suit. Une
augmentation de la vitesse des globules rouges �etait
not�ee, avec des valeurs de base de 0,15 ± 0,05 mm/
sec et 0,23± 0,07 apr�es traitement, une augmenta-
tion de 53,3% ( p < 0,05) (Fig. 3). Une l�eg�ere
augmentation non significative du nombre
de capillaires par champ, de 15 ± 6 �a 16 ± 7, �etait
observ�ee. Cependant, le nombre r�eel de capillaires
ouverts augmentait sensiblement de 4,0 ± 2,3 �a 13
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
Avant traitement Après traitement
Vélo
cité d
es g
lo
bu
les ro
ug
es (m
m/sec)
*
Fig. 3. V�elocit�e des globules rouges mesur�ee par capil-
laroscopie avant et apr�es traitement intraveineux par
PLC. Toutes les mesures sont en millim�etres par seconde,
et chaque point est la moyenne (±erreur standard) de six
patients. *Diff�erence statistiquement significative avec p
< 0,05.
0
5
10
15
Avant traitement Après traitement
No
mb
re d
e cap
illaires o
uverts
*
Fig. 4. Nombre de capillaires ouverts en capillaroscopie
avant et apr�es traitement intraveineux par PLC. Chaque
point est la moyenne (±erreur standard) de six patients.
*Diff�erence statistiquement significative avec p < 0,05.
60
80
N
aF
(sec)
602 Allegra et al. Annales de chirurgie vasculaire
± 7,1 ( p < 0,05) (Fig. 4). Le temps d’apparition du
marqueur de contraste NaF �etait �egalement sensi-
blement r�eduit, de 65 ± 18 �a 35 ± 15 sec ( p < 0,05)
(Figs. 5, 6).
0
20
40
Avant traitement Après traitement
Délai d
'ap
paritio
n d
e
*
Fig. 5. D�elai d’apparition du marqueur de contraste NaF
en capillaroscopie avant et apr�es traitement intraveineux
par PLC. Chaque point est la moyenne (±erreur standard)
de six patients. *Diff�erence statistiquement significative
avec p < 0,05.
DISCUSSION
L’art�eriopathie occlusive chronique des membres
inf�erieurs stade II peut �evoluer de deux mani�eres:
en tant qu’art�eriopathie compens�ee avec une symp-
tomatologie am�elior�ee ou en tant qu’art�eriopathie
non control�ee, avec l’�evolution vers un stade III
avec des douleurs de repos. L’�evolution d�epend
d’interventions multidisciplinaires: revascularisation
chirurgicale, traitement m�edical, et r�eadaptation
physique.
L’am�elioration de la MOAP par traitement phar-
macologique est li�ee �a la r�egression des symptomes
cliniques, principalement due aux effets sur la
microcirculation; l’adaptation �a la charge de travail
dans l’isch�emie est compens�ee au niveau des lits
pr�eterminal et terminal. Dans la premi�ere phase
les m�ecanismes de d�efense physiologiques sont
activ�es, ayant pour r�esultat la vasodilatation et l’uti-
lisation de la r�eserve microcirculatoire p�eriph�erique.
L’art�eriopathie non control�ee, comme dans notre
rapport de cas, �etait due �a un d�eficit microcircula-
toire qui am�ene l’�epuisement de la r�eserve fonction-
nelle microcirculatoire. Par cons�equent, la cible du
traitement m�edical consiste �a am�eliorer
l’hom�eostasie microvasculaire des tissus, et dans la
pr�esente �etude ce m�ecanisme �etait vis�e par l’admi-
nistration de PLC.
La microcirculation se compose ide diff�erentes
structures qui ont diff�erentes fonctions: capillaires
nourriciers (10-15% du flux sanguin) et syst�eme
para-microvasculaire (90% du flux microcircula-
toire), qui forment la r�eserve fonctionnelle, compre-
nant les art�erioles sensibles �a la variation de pression,
les veinules et les veinules post-capillaires qui ont
des p�ericytes contractiles et des micro-valves, les
m�eta-art�erioles (avec une lamina discontinue de
myocytes), les anastomoses art�erioveineuses, et la
matrice extracellulaire. Dans la MOAP il y a une
Fig. 6. Images repr�esentatives de vid�eo-capillaroscopie
avant (a) et apr�es (b) traitement par PLC. Augmentation
des capillaires ouverts avec un flux. Les capillaires sont
les tubes sombres irr�eguliers. La zone claire est la base de
tissu conjonctif.
Vol. 22, No. 4, 2008 PLC et MOAP stade II 603
hyperstomie permanente, relative et absolue, du
segment interm�ediaire avec un d�ebit accru.
C’est le dysfonctionnement endoth�elial qui
d�eclenche la pathologie de l’organe en amorcant
le d�eveloppement du processus inflammatoire de
r�eparation-prolif�eration, qui peut se manifester
comme de l’ath�eroscl�erose, de l’art�erioscl�erose,
une hypertension, ou une isch�emie avec pour
cons�equence une reperfusion. 17 Ces facteurs peu-
vent etre encore aggrav�es par les toxicit�es
m�etaboliques et tout autre facteur de risque. 18-20
L’hom�eostasie micro-vasculaire des tissus est
r�egl�ee par des m�ecanismes syst�emiques et
h�emodynamiques et bio-histochimiques locaux,
corr�el�es avec divers facteurs. 21-23 Le premier est la
« vasomotion, » qui r�egle la distribution du d�ebit
microcirculatoire sur la base de la n�ecessit�em�etabolique locale au moyen du r�eflexe myog�ene
local du sphincter pr�e-capillaire et de la tonicit�e des
myocytes art�eriolaires. Les myocytes en pr�esence du
triphosphate d’ad�enosine (ATP) et du Ca ionique
produisent de l’actinomyosine, indispensable �a son
activit�e. La seconde est l’organe endoth�elial, qui
a un m�etabolisme li�e �a sa fonction, avec des pro-
pri�et�es sp�ecifiques selon le si�ege, c.-�a-d., au niveau
des art�eres, des veines, et des vaisseaux c�er�ebraux.
La perte d’int�egrit�e lance l’activation de substan-
ces prothrombotiques et du glycosaminoglycan, par
l’interm�ediaire de l’inhibiteur de la coagulation
associ�e aux lipoprot�eines, avec formation de throm-
bine et de microthrombus locaux. En outre, le labo-
ratoire endoth�elial isch�emique, pour r�epondre aux
exigences fonctionnelles essentielles, convertit son
m�etabolisme a�erobie en a�ero-ana�erobie, ce qui
cr�ee un autre dysfonctionnement endoth�elial, une
augmentation de l’acidose locale, et l’aggravation
de la symptomatologie.
Dans la MOAP, la formation de L-carnitine
et d’acyle carnitine dans le muscle au repos r�ealise
une situation semblable �a la force sous-maximale
dans le muscle. 24-26 Des �episodes isch�emiques
r�ep�et�es provoquent un �epuisement en L-carnitine,
des r�epercussions n�egatives dans la fonction des
myocytes et l’endoth�elium, un œd�eme vasog�ene
et interstitiel, une perte de vasomotricit�e et de dis-
tribution du d�ebit microcirculatoire, et une micro-
thrombose locale. En conclusion, l’isch�emie
provoque davantage d’isch�emie, �etablissant une
adaptation du muscle squelettique au travail en
l’hypoxie.
La rationnelle du traitement par PLC est une
restauration de l’hom�eostasie microcirculatoire,
qu’il r�ealise probablement par au moins cinq
actions, dont les deux premi�eres sont corr�el�ees
et agissent en se renforcant:
1 Action h�emodynamique25
2 Action m�etabolique26
3 Action directe sur la fibre musculaire, proba-
blement au niveau nucl�eaire (le d�eficit en
carnitine est associ�e �a l’atrophie des fibres
musculaires de type 1, caract�eris�ee par des taux�elev�es des enzymes oxydantes) 27
4 Action h�emo-rh�eologique pour la restauration
de la stabilit�e normale et de la fluidit�e de la
membrane des globules rouges28
5 Modulation du m�etabolisme de glucose, qui en
cas de diminution de la carnitine, augmente
l’ac�etyl-CoA des mitochondries; 29 les sucres ne
peuvent alors pas p�en�etrer dans la cellule, avec
une non-utilisation du glucose. Ceci repr�esente
une sorte de r�esistance �a l’insuline de la
cellule.30
604 Allegra et al. Annales de chirurgie vasculaire
Les m�ecanismes �a la base des deux premi�eres
actions de la PLC sont li�es �a ses propri�et�es
h�emodynamiques et m�etaboliques uniques.
Premi�erement, son action micro-h�emodynamique
et la modulation de la motilit�e vasculaire sur
la base du besoin fonctionnel augmentent le
substrat �energique (ATP) en d�epit de l’hypoxie.
Ce m�ecanisme d’anapl�erose a �et�e �etudi�e par Taylor
et coll. en 1996. 31 Ces auteurs ont employ�ela spectroscopie en r�esonance magn�etique nucl�eaire
au 30P pour montrer des changements compatibles
avec l’am�elioration de m�etabolisme musculaire
apr�es administration de PLC: une diminution de
30% du demi-temps de r�eaction �a la phos-
phocr�eatine (PCr), une diminution de 43% du
demi-temps de r�eaction �a l’ad�enosine diphosphate
(ADP), et une augmentation de 33% de la vitesse
maximale (Vmax) de la synth�ese de l’ad�enosine tri-
phosphate oxydante. Les changements du p�erim�etre
de marche �etaient franchement corr�el�es avec des
changements de Vmax et avec une reconstitution
plus rapide de PCr et d’ADP. En 1997, Thompson et
coll. 32 ont prouv�e que chez les patients trait�es avec
2 g de PLC par jour, des taux normaux d’ad�enosine
triphosphate et de PCr �etaient atteints. Dans l’�etude
de Di Marzo et coll., 33 les patients trait�es avec la PLC
avaient une restauration plus rapide de PCr et une
moindre diminution du pH tissulaire pendant
l’exercice. La plus grande production d’ad�enosine
triphosphate a des effets positifs: elle r�e�equilibre
la vasomotricit�e, le maintien du tonus art�eriolaire
est facilit�e avec une consommation minime
d’oxyg�ene par l’endoth�elium et le sphincter pr�e-
capillaire, le maintien de la pression de perfusion,
et la restauration de l’�equilibre entre l’endoth�eline
et l’oxyde nitrique produits par l’endoth�elium.
La vasodilatation art�eriolaire en r�esultant constitue
la premi�ere r�eponse �a l’isch�emie.
Deuxi�emement, la PLC transforme probablement
les organes dynamiques endoth�eliaux et la matrice
extracellulaire. La perfusion tissulaire, intermittente
pour la vasomotricit�e art�eriolaire, permet en p�eriode
de non-perfusion la r�eabsorption des substances
interstitielles du secteur interstitiel et la pr�evention
physiologique de l’œd�eme. La PLC est un extracteur
des radicaux libres par l’interm�ediaire d’un
m�ecanisme de ch�elation des ions ferreux et de dimi-
nution du calcium intracellulaire, avec un effet pro-
tecteur sur l’endoth�elium du �a la diminution des
mol�ecules d’adh�esion des leucocytes. Ceci est
d�emontr�e par la chute de l’expression de la
L-s�electine endoth�eliale, un marqueur des
mol�ecules d’adh�erence qui sont produites pendant
l’isch�emie et la reperfusion apr�es la formation
de radicaux libres. 34 Ceci reconstitue l’int�egrit�e
endoth�eliale avec un effet r�e�equilibrant sur la per-
m�eabilit�e et l’�echange des nutriments, des catabo-
lites, des gaz, et des liquides intra- et extracellulaires
(pression trans-murale) et un r�e�equilibrage entre les
substances pro-thrombotiques, pro-fibrinolytiques,
vasodilatatrices, et vaso-constrictrices produites par
l’endoth�elium. La PLC a �egalement un effet
vasoactif vasodilatateur par l’interm�ediaire d’un
m�ecanisme li�e aux prostaglandines. 35
CONCLUSION
En conclusion, le traitement par PLC restaure
l’activit�e du muscle squelettique en cas isch�emiques
comme d�emontr�e par la capillaroscopie avec
am�elioration de l’angio-architecture microcircula-
toire, se traduisant par un plus grands nombre de
capillaires visibles et la diminution de NaF au cours
du temps. Les donn�ees cliniques refl�etent cette
am�elioration de la fonction microcirculatoire avec
un p�erim�etre de marche accru et une diminution
du temps de r�egression de la douleur. Ces donn�ees
pr�eliminaires soutiennent le traitement par PLC
pour « aggravation » de la MOAP au stade II. Nous
pensons qu’il serait utile de mener d’autres �etudes
des m�ecanismes de la MAOP et de l’efficacit�e th�era-
peutique de la PLC.
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