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PROPRIOCEPTION ET APPRENTISSAGES Guylaine Bédard et Joël Lemaire POSTURA 2013

Proprioception et apprentissages

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Le traitement proprioceptif est une méthode innovante pour venir en aide aux enfants en troubles des apprentissages, notamment la dyslexie. Après avoir identifié l'existence d'un syndrome de déficience posturale, il est alors possible de reprogrammer le système proprioceptif à partir de leurres sensoriels et faciliter l'intégration centrale de ce nouveau synchronisme sensoriel.

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Page 1: Proprioception et apprentissages

PROPRIOCEPTION

ET

APPRENTISSAGES

Guylaine Bédard et Joël Lemaire

POSTURA 2013

Page 2: Proprioception et apprentissages

Une méthode innovante en accord avec les neurosciences pour aider l’enfant en difficultés d’apprentissage

Nous connaissons tous les cinq sens : la vue,

le goût, l’ouïe, le toucher et l’odorat. Il existe

pourtant un « sixième sens », si familier et

naturel qu’il nous est la plupart du temps

inconscient et pourtant quasiment

indispensable pour vivre : la proprioception.

La proprioception, la perception que le

corps a de lui-même dans l’espace, est l’une

de nos sources de connaissance les plus

importantes, car on ne pense pas seulement

avec notre cerveau, mais aussi avec notre

corps. Nous sommes constamment soumis à

un ensemble de stimulations qui activent

divers récepteurs sensoriels, et notre cerveau

doit avoir une représentation extrêmement

précise de la configuration corporelle en

cours s’il veut pouvoir aisément traiter des

fonctions beaucoup plus complexes. Entre

tous nos sens, c’est à la proprioception que

revient le rôle de mettre en relation les

différents capteurs (tels que la bouche, l’œil,

l’oreille et le pied) les uns par rapport afin

que le cerveau puisse les situer très

précisément et avoir ainsi une connaissance

globale du corps. C’est grâce à la

proprioception, par exemple, que le cerveau

connaît la position de la main et des doigts

de l’enfant qui écrit pour l’aider à parfaire

son écriture. Elle représente ainsi la base

essentielle sur laquelle reposent tous les

autres sens pour assurer le développement

harmonieux de l’enfant : acquisition de la

posture debout, de la marche et du langage,

puis de la lecture et de l’écriture.

Les neurosciences s’accordent aujourd’hui

pour définir une base développementale

commune à un grand nombre de troubles

d’apprentissage et mettent en évidence

l’importance des troubles sensoriels

survenant précocement dans le

développement de l’enfant. Diverses études

scientifiques démontrent que nos sens étant

faillibles, des erreurs dans le traitement des

informations sensorielles sont possibles,

mais qu’elles sont généralement faciles à

corriger grâce au concours simultané de

l’ensemble de nos sens.

Chez l’enfant souffrant de troubles

d’apprentissage, notamment de dyslexie,

une incohérence entre les différents canaux

d’informations sensorielles résulterait du

nombre trop important d’erreurs causées

par un trouble de la proprioception. Dès

lors, ces nombreux biais perceptifs

affecteraient le traitement de ces

informations, leur automatisation par le

cerveau et l’élaboration des fonctions de haut

niveau comme la mémoire et l’attention.

Le traitement proprioceptif vise, dans un

premier temps, à synchroniser les diverses

sources sensorielles impliquées dans le

développement du langage à partir des

différents capteurs du système. Dans un

deuxième temps, la reprogrammation neuro-

proprioceptive se poursuit par

l’entraînement de ces informations

sensorielles pour restaurer les capacités

d’automatisation du cerveau.

Page 3: Proprioception et apprentissages

LA PROPRIOCEPTION

« AGENT DE LIAISON » DE NOS SENS

La mémoire dépend de ce que nos sens

nous rapportent à chaque instant sur les

relations entre le corps et

l’environnement. Nos sens participent

tous à l’intégration des apprentissages

par l’entremise de nos différentes

perceptions. Mais chacun de nos sens a-

t-il la même importance? Sans doute

pas, et la proprioception, ce « sens du

corps », premier et fondateur, aurait un

rôle bien particulier au carrefour de tous

nos autres sens en les unifiant dans un

système global : le système

proprioceptif.

LE PREMIER DE NOS SENS

Le système proprioceptif est archaïque

et il représente un moyen de sauvegarde

pour l’espèce humaine comme pour

bien d’autres espèces animales vivant

sur Terre. Il est indispensable pour la

survie, car il permet de détecter toute

variation du milieu, même minime, et

d’y répondre très rapidement par cette

réaction qui consiste à « fuir ou

combattre ». Un tel système possède

donc des qualités sensorielles qui ne

s’estompent pas et que nous

conserverons notre vie durant. De plus,

il est au cœur de l’interdépendance

permanente entre perception et action,

car il assure la cueillette et le traitement

de l’information pour le traduire en

action tout en permettant au cerveau de

localiser avec précision les autres

capteurs sensoriels entre eux.

Page 4: Proprioception et apprentissages

LE SENS DE LA GRAVITÉ

Ce « sixième sens », composé de

récepteurs ultra-sensibles, est présent

dans tout l’organisme de manière

diffuse et il renseigne le cerveau sur la

position des différents segments

corporels entre eux et dans l’espace

environnant. Il est par conséquent à

l’origine de la perception du corps à

l’aplomb, de l’organisation de la

posture et des différentes perceptions,

visuelle et auditive.

LE SYNDROME DE DÉFICIENCE

POSTURALE (SDP)

La description du syndrome de

déficience posturale (SDP) d’origine

proprioceptive résulte de recherches

menées au Portugal il y a trente ans.

L’existence d’un SDP et des nombreux

troubles posturaux qui l’accompagnent

est constamment retrouvé lors de

difficultés d’apprentissage, notamment

de la dyslexie.

PROPRIOCEPTION ET

NEUROSCIENCES

La théorie proprioceptive et les

troubles d’apprentissage

Cette théorie présente l’avantage de

rassembler des signes communs à de

nombreux troubles d’apprentissage et

de les considérer globalement comme

des dysfonctions neurocognitives

développementales dont la dyslexie

représente l’élément central. Cette

proposition est tout à fait en accord avec

les orientations de la recherche actuelle

en neurosciences, et le traitement qui en

découle est à la base d’un savoir-faire

clinique très répandu en Europe.

Page 5: Proprioception et apprentissages

L’élaboration du langage

C’est en comprenant comment se

structure le langage, en particulier le

traitement des sons isolés (appelés

phonèmes) qui constituent les mots, que

nous pourrions mieux cerner pourquoi

cette déficience intervient si souvent

indépendamment des autres facultés

intellectuelles. Voici quelques

illustrations partielles qui pourront sans

doute éclairer la compréhension de

mécanismes fondamentaux très

complexes.

La perception du langage se base sur

l’utilisation des informations visuelles

(notamment la lecture labiale) et

auditives. L’intelligibilité est meilleure

en présence de lecture labiale, même

chez le sujet normo-entendant. Le rôle

de la vision et de l’audition dans la

perception du langage n’est pas une

simple facilitation, mais une réelle

intégration, comme cela est démontré

par l’effet McGurk.

LES ILLUSIONS AUDITIVES : L’EFFET

MCGURK

Si, dans un film, l’image est celle d’une

personne disant « VA » en gros plan, et

que la bande son est celle d’une

personne disant « BA », vous entendrez

probablement « VA ». Ce que vous

voyez influence ce que vous entendez.

C’est ce qu’on appelle l’effet McGurk. Il

a été constaté avec des couples de

syllabes suffisamment proches, comme

VA/BA, mais aussi FA/DA ou BA/GA,

etc.

En présence d’informations

contradictoires, celui des cinq sens qui

domine n’est pas toujours celui qu’on

imagine. Dans le cas de l’effet McGurk,

la vue l’emporte sur l’ouïe et, pour le

même son, nous fait interpréter « BA »

ou « FA », selon que l’image correspond

à une personne prononçant l’un ou

l’autre.

L’effet McGurk est connu depuis les

années 1970. Le plus étonnant est sans

doute que des enfants qui ne parlent pas

encore soient sensibles à cet effet. Une

publication de 1997 montre par exemple

l’effet Mc Gurk chez des enfants de

5 mois seulement.

L’effet McGurk se produit en présence

de contradictions entre les informations

visuelles et auditives sur le plan de

l’articulation et peut revêtir plusieurs

formes. Si, par exemple, l’information

visuelle donne des renseignements

provenant de la partie antérieure de la

bouche alors que le son émis est articulé

Page 6: Proprioception et apprentissages

à l’arrière de celle-ci, la perception

globale en sera modifiée. Si un montage

vidéo montre une personne articulant

« BA », mais que le son émis correspond

à « GA », la perception du téléspectateur

peut varier. Pour certains, l’illusion de

perception correspondra à une fusion

entre un son articulé en avant et en

arrière dans la bouche , correspondant à

la perception globale des sons « FA » ou

« DA », ou à une combinaison des deux

phonèmes sous forme d’un « BGA » ou

« GBA ».

Quelquefois, la perception résultante du

son sera dominée par l’information

visuelle (capture visuelle); les personnes

entendent ce qu’elles voient. L’effet

McGurk est alors absent.

Lorsque l’information visuelle ne

modifie pas la perception auditive

(capture auditive); le sujet perçoit le son

« GA ». L’effet McGurk démontre que la

catégorisation phonétique dépend de la

vue et non pas exclusivement de l’ouïe.

Lieu d’intégration audio-visuelle

L’intégration audio-visuelle se produit

déjà à un niveau bas du système

nerveux : dans le colliculus supérieur.

Dans cette structure sous-corticale dont

le rôle est de diriger les récepteurs

sensoriels de la tête vers des objets

d'intérêt, des neurones répondent à

différentes modalités sensorielles, dont

certains ont une réponse intégrative. Ces

neurones multimodaux sont distribués

dans plusieurs réseaux du cerveau,

entre autres dans la région pariétale,

autour du sulcus temporal supérieur, et

dans les lobes frontaux. Il s’agit d’une

région multi-sensorielle d’intégration

intervenant après le cortex auditif

primaire. Cette zone s’active en présence

de langage, mais ne s’active pas en

présence de bruit. Le cortex auditif,

sensible au langage, semble

correspondre à une structure de

décodage de la parole. Il élaborerait des

représentations neuronales d’objets

sonores qui sont spécifiques à la voix et

au langage.

Page 7: Proprioception et apprentissages

Ces objets sonores intègrent dans cette

structure multimodale des informations

visuelles liées à l’analyse des

mouvements labiaux. Il s’agirait d’une

étape indispensable pour mettre en

route les réseaux neuronaux du

traitement ultérieur du langage dans

l’hémisphère gauche. L’expérience

auditive précoce est nécessaire au

développement d’un réseau bien

structuré et bien cohérent. L’activité des

aires auditives et visuelles est modulée

par l’interaction des stimulations

auditives et visuelles.

Effet McGurk et dyslexie

De récentes recherches menées à

Toulouse, en France, auprès d’un

groupe de dyslexiques âgés de dix ans

et de deux groupes de normo-lecteurs,

ont permis de constater un retard dans

la trajectoire développementale des

dyslexiques.

Comme le démontrent ces

expérimentations, les possibilités de

conflits sensoriels existent dès le plus

jeune âge, puisque nos sens sont

faillibles et peuvent présenter des biais

perceptifs importants qui dépendent de

multiples facteurs, en particulier du

trouble de la proprioception.

Notons d’ailleurs la forte éventualité

génétique d’un tel trouble puisque

l’incidence de dyslexie dans la fratrie

d’un individu atteint serait de 40 % et,

chez les ascendants au premier degré,

de 25 à 49 %.

LES NEURONES MIROIRS

Les neurones miroirs sont considérés

comme une découverte majeure en

neurosciences. Les neurones miroirs

sont une catégorie de neurones du

cerveau qui présentent une activité aussi

bien lorsqu’un individu exécute une

action que lorsqu’il observe un autre

individu exécuter la même action. Il

suffirait en quelque sorte de voir faire

pour apprendre à faire. Or, la région

cérébrale où l’on trouve ces neurones

miroirs chez le singe correspond, chez

l’humain, à une région du cerveau dont

on connaît depuis longtemps

l’importance du rôle dans le langage. À

cette localisation particulière associée au

langage s’ajoutent deux autres indices

qui font dire à plusieurs que les

neurones miroirs pourraient jouer un

rôle dans l’évolution et l’apprentissage

du langage : d’une part, ils nous

renseignent sur les intentions de nos

congénères et, d’autre part, ils facilitent

l’imitation du mouvement de leurs

lèvres et de leur langue.

Page 8: Proprioception et apprentissages

La mémoire corporelle

Malgré le fait que nous associons

d’abord le langage à des sons plutôt

qu’à des mouvements, le phénomène de

la parole est en premier lieu une activité

motrice. Quand un enfant imite ses

premiers mots, on remarque,

contrairement au perroquet qui imite lui

aussi des mots, qu’il se fie beaucoup à

l’aspect « gestuel » de la bouche de

l’adulte qui prononce le mot plutôt

qu’au seul aspect acoustique des sons

émis. Pour certains chercheurs, il semble

de plus en plus évident que la grande

facilité qu’ont les enfants à imiter les

mots nouveaux vient de leur aspect

moteur.

LE TRAITEMENT PROPRIOCEPTIF

Une des caractéristiques intéressantes

de la proprioception est sa capacité de

reprogrammation. Celle-ci peut se faire

en intervenant directement sur la peau

et les muscles (thérapie manuelle

sensorielle, maintien de postures,

exercices, etc.), mais aussi en agissant

par l’intermédiaire des organes des sens

qui participent avec elle au sein du

système proprioceptif : les yeux, la

bouche et la peau de la sole plantaire.

SYNCHRONISER NOS SENS

C’est en modifiant la configuration des

différents capteurs du système

proprioceptif impliqués dans le

traitement sensoriel de premier niveau

qu’il sera possible de réduire

l’importance des biais perceptifs et de

faciliter les apprentissages.

Les leurres sensoriels

Comme il s’avère très souvent

nécessaire de régler plusieurs capteurs

entre eux afin de « recalibrer » le

système proprioceptif, les stimulations

sensorielles seront conjointement

effectuées à partir des différentes

« entrées » du système. Ces

stimulations, telles des leurres pour

« tromper le cerveau » seront

maintenues en place le temps de

l’installation et de la mise en mémoire

du nouveau paramétrage souhaité.

Page 9: Proprioception et apprentissages

1. Savoir où placer sa langue

Le changement de mode alimentaire,

vers l’âge de 18 mois, correspond à une

nouvelle étape du développement

posturo-moteur qui s’accompagne d’un

changement de la posture linguale avec

l’installation d’une ventilation

exclusivement nasale en même temps

que l’acquisition d’une marche

équilibrée avec une posture corporelle

verticale.

Les « alphs »

Les alphs sont des stimulations

mécaniques très discrètes de la

muqueuse labiale, obtenues grâce à une

surépaisseur collée sur la face

vestibulaire des incisives qui provoque

une modification importante, immédiate

et non spécifique du contrôle postural.

Ces fines stimulations sont posées très

facilement et sans aucun inconvénient

par l’orthodontiste dans le but de

modifier la proprioception orale et de

fait même, la posture linguale.

2. Mettre les yeux d’accord

Dans le cas d’un trouble perceptif

visuel, il est possible de tromper en

quelque sorte le cerveau à l’aide de

lunettes équipées de prismes. Le fait de

décaler l’image provoquera un léger

changement de tension des muscles

concernés. Cette nouvelle information

proprioceptive recalera le cerveau entre

la vision centrale rétinienne et la vision

périphérique.

Les lunettes à prismes

Prescrites par un optométriste formé à

cette approche, ces lunettes pourront

comporter aussi les corrections

habituelles éventuelles. Elles seront

portées durant la période d’acquisition

des apprentissages. Hormis un réglage

plus fréquent au début, le port de ces

lunettes s’avère très confortable et

l’enfant trouve rapidement un avantage

à les porter.

Page 10: Proprioception et apprentissages

3. Sentir le sol sous ses pieds

La gravité

Le pied est un capteur important du

système postural pour l’aplomb à la

gravité. Entre autres fonctions, il

équilibre le poids du corps au sol, assure

la stabilité en régulant les fines

oscillations posturales, sans oublier son

rôle dynamique lors de la marche.

Les « semelles de posture »

Le port de semelles de posture est

souvent nécessaire durant une certaine

période pour rééquilibrer le contact

plantaire et favoriser l’intégration d’un

nouveau schéma postural. Ces semelles

ne sont pas des orthèses et leur but n’est

pas de corriger directement la

biomécanique plantaire. Elles sont

constituées de microreliefs de 1 à 4 mm

d’épaisseur servant à équilibrer les

sensations issues de la plante du pied.

Des conseils pour une marche équilibrée

seront prodigués simultanément.

ENTRAÎNER ET AUTOMATISER NOS

SENS POUR APPRENDRE

1- L’équilibre postural

L’équilibre postural et le sens du

mouvement dépendent en grande partie

de l’acquisition du sens de la gravité dès

l’âge de deux ans. L’intégration de

nombreux réflexes posturaux et

l’installation d’un tonus musculaire

équilibré témoignent de l’organisation

du système proprioceptif et de sa

maturation neurologique indispensables

à la gestion de la posture et à la

précision du geste. La prise de

conscience de la verticalité du corps et

des bonnes postures usuelles, ainsi que

les bonnes techniques de respiration

seront enseignées à l’enfant et des

exercices d’équilibre seront pratiqués.

2. Une gymnastique pour le

cerveau

Comme son nom l’indique, le Brain

Gym est basé sur un ensemble de

mouvements simples et ludiques. Ils

peuvent être pratiqués par tous et

améliorent l’utilisation du cerveau dans

son ensemble. Cette méthode est née de

Page 11: Proprioception et apprentissages

la compréhension de l’interdépendance

entre le mouvement, l’acquisition du

langage et les résultats scolaires. Le

travail s’effectue sur 3 dimensions : la

latéralité, la focalisation et le centrage.

La latéralité, par exemple, est liée à la

capacité de coordonner les efforts des

hémisphères, droit et gauche, surtout

dans les domaines, visuel, auditif et

kinesthésique. Cette coordination est

indispensable pour la lecture, l’écriture

et la communication.

3- Renforcement de

l’automatisation cérébrale

La deuxième étape de la

reprogrammation neuro-proprioceptive

sera franchie par le renforcement de

l’automatisation des informations

sensorielles reconfigurées. L’effet

McGurk nous montre à quel point

l’équilibre entre nos sens est fragile et

du fait du trouble proprioceptif de

nombreux réseaux immatures doivent

être renforcés pour acquérir une bonne

automatisation des fonctions de base.

Des scientifiques allemands ont mis au

point une méthode simple pour évaluer

précisément les déficits du traitement

des informations spatio-temporelles

dont le développement est retardé

significativement chez l’enfant

dyslexique. Le Brain Boy est un appareil

qui permet de voir et d’entendre

différents signaux visuels et

acoustiques. L’interprétation de ces

différents signaux émis mesurant les

qualités d’une bonne perception visuo-

auditive il est donc possible d’effectuer

un entraînement quotidien à domicile

grâce à ce simple appareil.

4. Cerveau droit - cerveau gauche

L’intégration de haut niveau, quant à

elle, sera rendue efficiente pour le plein

essor des fonctions exécutives et

intellectuelles par facilitation du

transfert inter-hémisphérique.

Page 12: Proprioception et apprentissages

Pour une meilleure lecture

La « lecture synchrone latéralisée » par

Lateral Trainer. Cette méthode consiste,

à l’aide d’un casque d’écoute, à faire

entendre un texte à un enfant qui doit le

lire à haute voix en même temps qu’il

l’entend. De cette manière il perçoit

aussi sa propre voix, uniquement dans

le casque. L’avantage de cette méthode

consiste à ce que les voix du modèle et

de l’enfant passent continuellement

d’une oreille à l’autre de façon opposée.

Ainsi, quand la voix du modèle passe

dans l’oreille gauche, l’enfant entend la

sienne dans l’oreille droite et

inversement. Ce va-et-vient acoustique

favorise le synchronisme informationnel

entre les deux hémisphères cérébraux et

donc leur collaboration pour les

fonctions supérieures.

4- La régulation centrale par

neurofeedback

Le neurofeedback est une approche

découverte au début des années 70 aux

États-Unis qui permet d’aider le cerveau

à se réorganiser de lui-même pour mieux

fonctionner. Au moyen d’électrodes

placées sur le crâne, le système analyse

l’activité électrique du cerveau et lui

renvoie ensuite des renseignements sur

son propre fonctionnement.

C’est cette notion de retour

d’information ou de rétroaction

qu’exprime le terme de feedback. Le

cerveau, alerté sur son activité, se

réorganise et des changements positifs

surviennent, d’ordre psychique ou

physique.

Le NeurOptimal®

Le NeurOptimal® est une méthode

récente et particulière de neurofeedback,

absolument sans danger. Elle se

distingue essentiellement par le fait

qu’elle ne s’intéresse qu’à la variabilité

du cerveau, c’est-à-dire aux

caractéristiques de ses fluctuations, sans

rechercher à détecter des écarts de

niveau par rapport à un cerveau

« standard ».

Page 13: Proprioception et apprentissages

UN PLAN D’INTERVENTION

PERSONNALISÉ

Évaluation

L’équilibre postural est le reflet de la

perception spatio-corporelle. Son étude

est complétée par celle des différentes

perceptions : visuelle, auditive et

vestibulaire. Le protocole de la

reprogrammation neuro-proprioceptive

résulte de ce bilan initial et permet de

déterminer l’ordre des différentes

interventions.

Accompagnement thérapeutique

Le développement postural et cognitif

de l’enfant se structurant par étapes

successives durant la croissance, les

résultats du programme seront évalués

avec régularité. La partie initiale du

programme, qui consiste à pratiquer des

exercices pour stimuler les différentes

fonctions sensorielles, s’étend

généralement sur trois mois et comporte

au moins une session par semaine de

travail encadré chez Postura. Le travail

quotidien à faire à la maison sera simple

et ludique afin de ne pas alourdir

l’emploi du temps de l’enfant en

difficulté.

Collaboration interdisciplinaire

La mise en place des « leurres

sensoriels » sur les capteurs impliqués

impose la participation de

professionnels spécialisés et formés à

cette méthode. Ces interventions

pluridisciplinaires demeurent toutefois

simples, peu coûteuses et organisées

suivant la progression des résultats.

Cette collaboration s’étendra plus

globalement aux différents

professionnels intervenant auprès de

l’enfant, soit l’orthophoniste,

l’orthopédagogue, et plus

particulièrement aux enseignants qui

demeurent l’élément central de toute

réussite scolaire.

Page 14: Proprioception et apprentissages

CONCLUSION Le traitement proprioceptif : un espoir

L’enseignement de cette méthode est

dispensé depuis 2009 à Dijon en France

par l’université de Bourgogne dans le

cadre d’un diplôme universitaire

intitulé : Perception-Action-Troubles

des Apprentissages. Plus d’une dizaine

de milliers d’enfants dyslexiques ont été

traités par cette méthode en France et

différentes études ont été menées

conjointement par l’université et des

cliniciens sur le suivi à plus long terme

de ces enfants. Le traitement

proprioceptif est en cours de validation

grâce aux travaux scientifiques menés

actuellement en collaboration avec le

laboratoire de L’INSERM « U1093

Cognition, Action et Plasticité sensori-

motrice ».

Marcher, parler, penser : moteur de

la réussite

L’avenir des jeunes qui préoccupe

actuellement la société et les pouvoirs

publics se joue dans la petite enfance.

Les troubles d’apprentissage sont le

prélude à des échecs scolaires parfois

irrémédiables, responsables d’une

insertion sociale impossible. Pourtant,

une telle situation peut être évitée si les

difficultés rencontrées par les enfants

dès l’âge préscolaire sont identifiées et

prises en charge précocement et de façon

adaptée. Les dernières données publiées

au Québec font état d’un taux de vingt

pour cent d’enfants en difficultés

d’apprentissage, sans compter bien

entendu tous ceux dont les efforts

incessants leur permettent de maintenir

encore un niveau de réussite acceptable.

Les améliorations constatées lors de la

mise en œuvre du traitement

proprioceptif démontrent que la

dyslexie n’est que l’expression d’un

trouble plus large, présent depuis le

plus jeune âge : le syndrome de

déficience proprioceptive, communément

appelé SDP. Il apparaît donc de plus en

plus utile d’examiner la mise en place du

développement postural et moteur chez

l’enfant dès son plus jeune âge afin de

pouvoir détecter très tôt la potentialité

de ces troubles et de pouvoir agir ainsi

en amont, car dans ce domaine il vaut

effectivement mieux prévenir que

guérir.

Page 15: Proprioception et apprentissages

Notes complémentaires

Rapport entre proprioception et dyslexie

Le rapport entre la proprioception et la

dyslexie est le fruit de travaux de recherche

d’experts d’origine portugaise, menés dans

les années 1980 par le Dr Martins da Cunha.

Depuis le début des années 2000, en France,

le traitement de la proprioception selon cette

méthode s’est répandu et est maintenant

enseigné dans le cadre du Diplôme

Universitaire, Perception-Action et Troubles

des Apprentissages de l’Université de

Bourgogne (Dijon-France), associé aux

travaux de recherche du Laboratoire de

L’INSERM « U1093 Cognition, Action et

Plasticité sensori-motrice ». Plus d’une

dizaine de milliers d’enfants dyslexiques ont

été traités par cette méthode en France et

différentes études ont été menées

conjointement par l’université et des

cliniciens sur le suivi à plus long terme de

ces enfants. Parallèlement à ces travaux sur

la proprioception, d’autres études menées

en Allemagne par la Faculté de Médecine de

Hanovre démontrent l’intérêt d’entraîner ces

fonctions sensorielles de base afin de les

automatiser et de faciliter le traitement

cérébral de haut niveau.