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Publier un livre en histoire locale ou régionaleMichel Pratt
L’écriture
1. Mettez votre texte sur un logiciel standard
comme Word.
2. Utilisez un correcteur de texte comme
Antidote ou Le Robert correcteur. Antidote
corrige la majorité des coquilles, mais fait
beaucoup plus. Il possède de riches
dictionnaires. Cependant, comme votre
manuscrit est un essai et non un roman
plusieurs fonctions seront probablement
futiles.
3. Il est impératif de confier une révision à, au
minimum, une autre personne.
Étapes de la mise en page• Si vous confiez votre manuscrit à un infographe, il convertira votre texte dans un logiciel
spécialisé comme Quark X-Press ou In Design qui offre une meilleure flexibilité pour des essais qui comportent des images. Une fois terminée la mise en page l’infographe convertira votre manuscrit en format PDF de qualité presse qui incorporera vos polices.
• Si vous tentez de faire votre mise en page, Word s’avère l’outil idéal si votre mise en page n’exige pas une grande précision. Il faut cependant avoir une connaissance plus approfondie de Word pour y arriver, notamment pour l’utilisation des tableaux. Avec la production maintenant simultanée d’une version numérique, Word représente même un certain avantage si vous comptez faire une version EPUB. Je reviendrai sur la version numérique. En finale, un fichier Word peut être sauvegardé en format PDF, ce qu’exigera probablement votre imprimeur.
• Pour l’instant, tenons-nous-en à la version papier.
• Optez pour des formats standards comme le 8,5 X 11 pouces (lettres) ou le 6 X 9 pouces. Le format 11 X 17 est normalement réservé aux albums photos en mode paysage.
• La copie finale sera en PDF qualité presse (Acrobat Pro) et comprendra les lignes de coupe.
• Les imprimeurs professionnels vous fournissent l’épaisseur de l’épine ou du dos.
Le ISBN
L’attribution d’un numéro ISBN est essentielle.
C’est l’item qui est utilisé par ceux qui
commandent et achètent les livres comme
les bibliothèques.
Au Québec, il est gratuit et il est
recommandé de se le procurer à la BAnQ.
Il existe des ISBN différents pour la version
papier, pdf et epub.
http://www.banq.qc.ca/isbn
Une fois le ISBN obtenu, on le place
habituellement à la page 2 du manuscrit ou
au verso de la page titre.
La couverture
Il s’agit d’une étape assez complexe, notamment en ce qui concerne l’épine ou le
dos. Vous n’aurez fort probablement pas le choix que d’engager un spécialiste à
moins de faire boudiner votre livre plutôt que d’opter pour une version dite
allemande (couverture souple et collée). Si malgré tout vous préférez prendre le
risque, prenez la même couleur de base pour toute la couverture et éloignez les
photos de l’épine. Utilisez la fonction bleed (.1250
Le code barre ISBN
https://barcode.tec-it.com/fr/ISBN13
Dans la fenêtre du ISBN, enlever les tirets entre les chiffres avant de
procéder. Placer au bas de la couverture arrière (C4)
Les photos
Pour la couverture, il est essentiel que votre photo ait une résolution
de 300 dpi au minimum.
Autrefois, on insistait sur le format TIFF qui n’est pratiquement plus
utilisé aujourd’hui. Le format JPG et PNG sont actuellement les
standards. Les deux sont de qualité identique, mais JPG est plus
lourde.
Si vous avez une photo de moindre qualité vous pouvez l’améliorer
avec Photoshop dans la section Taille de l’image en y augmentant
simplement la résolution.
Pour les photos de romans historiques vous pouvez en obtenir de
qualité professionnelle et avec un prix abordable.
BigStockphoto.com
https://www.shutterstock.com/fr/
Le choix de l’imprimeur
Ne faites pas imprimer votre ouvrage ailleurs que chez un spécialiste du livre.
Un imprimeur qui imprime des calendriers c’est une chose, mais imprimer un
livre avec de multiples photos c’est autre chose.
Les Éditions Histoire Québec recommandent Marquis imprimeur. Ce sont des
professionnels reconnus et appréciés dans tout le secteur du livre. Autrefois, il y
avait la concurrence de Transcontinental, mais Marquis a acheté leur section
impression de livres.
Dans la version offset, il faut un minimum de 300 à 400 exemplaires pour
atteindre des prix compétitifs. La qualité d’impression est meilleure pour les
photos, mais seuls des spécialistes verront la différence. Certains imprimeurs
comme Marquis ont des imprimantes à la demande égalant la qualité de
l’offset.
L’impression
Options d’impression
Les Éditions Histoire Québec vous recommandent depuis quelques
années d’opter pour une impression numérique plutôt qu’offset à
moins d’avoir une commande importante d’un partenaire comme
votre ville. Dans le premier cas, le coût est calculé à l’unité. Que vous
publiez 50, 100 ou 300 exemplaires, le tarif sera par exemple du 6 $ du
livre.
Dans la version offset, il faut un minimum de 300 à 400 exemplaires
pour atteindre des prix compétitifs. La qualité d’impression est
meilleure pour les photos, mais seuls des spécialistes verront la
différence.
Ne surestimez pas vos ventesCertaines personnes qui publient un premier ouvrage croient que leur ouvrage
sera un best-seller. Dans les faits, cela se produit assez rarement. Vous risquez
d’avoir un inventaire lourd à porter. Plus important encore, si vous avez commis
une erreur monumentale ou même bénigne vous ne pourrez pas la corriger si
vous avez choisi le mode offset. Mais, avec un tirage très limité, vous y arriverez.
L’impression à la demandeL’industrie du livre connaît actuellement une véritable révolution technologique. Nous pouvons imprimer un seul livre à la fois si nous le désirons. Les modèles
d’affaires varient d’un imprimeur à l’autre, certains acceptant de publier un livre à la fois, mais en chargeant des frais supplémentaires. D’autres ne chargent pas de
surplus.
Il est donc maintenant possible d’être quasi assuré de ne pas faire de déficit et de ne pas être pris avec un gros inventaire.
Même des joueurs importants comme Marquis Express ont dû s’adapter et investir beaucoup d’argent dans des imprimantes adaptées.
L’impression à la demande peut être très rapide. En théorie, le jour même. Alors que l’impression traditionnelle prend normalement trois semaines et plus.
On opère alors par vente ferme. Pas de politique de retour. Pas d’inventaire.
Le libraire en tire profit parce que son inventaire peut être réduit sachant que les délais pour obtenir un livre à la demande ne dépassent rarement qu’une semaine.
Sachez que vous pouvez faire imprimer un livre à la demande aux États-Unis ou en France.
Cette pratique implique que vous vous chargez de la distribution ou encore que vous expédiez par la poste.
C’est là qu’il devient alors important d’avoir un portail transactionnel qui n’a pas besoin d’être compliqué parce que vous n’y vendrez qu’un seul type de produit soit
un livre. Vous n’avez pas à gérer de taxe provinciale. Et il vous faut vendre plus de 30 000 $ sur votre site avant d’être obligé de vous enregistrer à la perception de la
taxe.
Le dépôt légal
BAnQ :
2 exemplaires à remettre au 2275 rue Holt à Montréal
http://www.banq.qc.ca/services/depot_legal/
CAC
2 exemplaires si tirage plus de 100 exemplaires
1 exemplaire si moins de 100 exemlaires
https://www.bac-lac.gc.ca/fra/services/depot-
legal/Pages/depot-legal.aspx
Distribution : votre boutique internet
Voilà le nerf de la guerre. À quoi sert de publier si vous ne trouvez pas
preneur.Vous pouvez vendre vos ouvrages sur votre propre site internet. La solution la plus facile et
gratuite est de créer votre boutique à partir du logiciel open source wordpress.org
Si vous avez un site web, votre hébergeur peut normalement accepter qu’un deuxième nom
de domaine figure dans le serveur.
Funio.com
Vous n’aurez qu’à télécharger l’extension Woo Commerce.
Pour la version numérique, il existe des extensions efficaces qui font en sorte que votre
ouvrage est téléchargé de votre serveur Woo commerce le fait, mais d’autres qui s’intègrent
à Woo Commerce le font mieux comme Easy Digital downloads. Vous n’avez qu’à choisir
l’extension Paypal qui vous mène à votre compte paypal.ca
Tout cela se fait en français et n’engendre pas de frais d’achats ou des frais minimes.
Les Éditions Histoire Québec
Jusqu’à très récemment, les ÉHQ offraient une présence au Salon du livre de Montréal où
plus de 100 000 personnes passent devant notre kiosque. Très peu de gens peuvent s’offrir ce
luxe et qui est exigeant pour les employés compte tenu du nombre minimum d’heures
requises pour y figurer. Compte tenu de la situation budgétaire actuelle de la Fédération
Histoire Québec qui est de loin le principal investisseur, il est possible que les ÉHQ sautent
leur tour cette année. Rien n’est cependant encore décidé.
Autre atout tout aussi important, une publicité dans le magazine Histoire Québec, spécialisé
en histoire locale et régionale. Notre magazine possède un tirage de 1 500 exemplaires et est
présent dans toutes nos sociétés membres et dans de nombreuses bibliothèques collégiales et
universitaires.
Les Éditions Histoire Québec ont de plus une boutique en ligne qui fonctionne depuis
plusieurs années et le public est très ciblé. Au lieu de prendre 40 % de redevances, sur les
ventes comme dans les librairies, elles ne prennent que 20 %. Difficile à battre.
Ventilation des revenus d’un livre
Source : Journal de
Montréal 2016
L’éditeur
Fonction de l’éditeur : révision, couverture/illustration, mise en page,
impression (50 %), publicité, frais administratifs (suivi avec l’auteur…)
Les autres éditeurs
Les éditeurs spécialisés en histoire du Québec sont rares.
Septentrion contrôle une grande partie du chemin mais ne
se spécialise pas dans l’histoire locale ou régionale.
Septentrion est d’ailleurs un des commanditaires du
magazine Histoire Québec.
Certaines maisons comme Les Éditions de l’homme peuvent
publier des biographies de personnages importants.
Certains « éditeurs » qu’on retrouve dans la catégorie
publier à compte d’auteurs peuvent vous offrir les yeux
fermés d’être publié mais ils exigeront une contribution
majeure de votre part comme acheté quelques centaines
de livres ou carrément débourser de l’argent.
Le marché des librairies et bibliothèques
En dehors de votre communauté, les endroits intéressants sont la présence de votre livre
dans les librairies ou dans les bibliothèques. Or voici un indice qui peut vous aider. Vous
n’avez qu’à mettre en consignation votre ouvrage dans une des 100 librairies indépendantes
du Québec, membre des leslibraires.caVotre livre figurera automatiquement sur leur site et
votre livre pourra ainsi être vendu, qu’importe la provenance de l’acheteur.
Pour les librairies, les ÉHQ ont mis les métadonnées de ses livres sur la base BTLF qui les
transforme et les mettent sur le portail mementolivres.com
Il s’agit de l’outil utilisé par tous les libraires et bibliothécaires du Québec pour repérer
votre livre. Cependant, les libraires exigent un rabais de 40 % comme la loi l’exige. Il faut
donc choisir entre une vente assurée, mais à revenus moindres ou choisir de ne pas prendre
cette option et se limiter aux ventes à 20 % de redevances aux ÉHQ.
Il vous est possible d’inscrire vos données vous-mêmes. La première étape (BTLF) va vous
sembler barbare et décourageante. La deuxième étape se fait d’elle-même et c’est le résultat
Les programmes de subvention
Les programmes de subvention
Copibec photocopies ; surtout dans le milieu
scolaire, collégial et universitaire une fois aux
deux ans.
https://www.copibec.ca/
Prêt de droit public emprunt dans les
biblios : une fois par année
https://droitdepretpublic.ca/
Le livre numérique
La grande nouveauté actuellement c’est que lorsqu’un livre sort, les éditeurs choisissent les deux
formats simultanément, c’est-à-dire le livre papier et le livre numérique. Pour un éditeur le livre
numérique est le paradis. Il n’y a aucuns frais de transport et aucun intermédiaire de vente. Les
coûts de production sont quasi nuls. Et il n’y a aucun inventaire matériel.
Le livre numérique a l’avantage d’avoir un outil de recherche intégré.
Le format idéal pour le numérique en ce qui concerne les essais historiques avec photos est le
PDF qui inclut un outil de recherche et qui garantit le respect de la mise en page traditionnel. Or
à l’exception de lulu.com les gros joueurs ne supportent ce format. D’où, l’intérêt du site des
ÉHQ qui fonctionne exclusivement pour l’instant sous ce format.
Livre numérique 2
Néanmoins, si vous êtes en mesure de convertir votre livre en EPUB, votre marché s’étendra
avec kobo.com qui distribue votre ouvrage sur le site de la très prestigieuse FNAC (France).
Le plus gros site au monde est celui d’Amazon qui distribue aussi votre ouvrage non
seulement sur amazon.ca, mais aussi sur amazon.fr
Encore une fois, il n’y a aucuns frais et les interfaces sont en français, mais ces sites retiennent
une part de la vente. MAIS, les ventes en numérique sont infimes au Québec pour le moment.
N’investissez surtout pas d’argent. Si vous n’avez pas les énergies pour gérer ces distributeurs,
vous pouvez vous rabattre sur la publicité.
Facebook rejoint beaucoup de monde. Si vous voulez étendre votre cercle de vente, Facebook offre pour 19 $ par jour de rejoindre des acheteurs potentiels selon
vos paramètres. Si vous mettez plus d’argent, l’audience sera agrandie. Un conseil, d’après mon expérience qu’importe le réseau publicitaire choisi, choisissez
une journée ou deux du week-end, car c’est là que l’immense majorité des acheteurs se manifeste. La plus spectaculaire est celle de Google Ads. Vous devinez
certainement pourquoi. Elle est liée au moteur de recherche Google. Mais elle peut vous revenir très cher parce que le principe est celui de l’enchère. De plus, il
n’est pas simple de mettre fin à la facturation.
.
Google Play Book
Merci et bon congrès
En finale, un conseil : commencez donc par exploiter le marché le plus ciblé, celui des ÉHQ, le reste suivra.
Michel Pratt