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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascq Conseil municipal du 5 février 2009 Agenda Gérard CAUDRON Maire de Villeneuve d'Ascq La séance est ouverte à 18 heures 35. Monsieur le Maire procède à l’appel des présents et constate que le quorum est atteint. Mes chers collègues, Avant de passer à l’ordre du jour, je vais vous rappeler les différents moments forts de la vie de notre ville depuis le dernier conseil du mois de janvier. Le 16 janvier s’est tenu à la Communauté Urbaine un important débat sur les transports et déplacements urbains, qui faisait suite au débat du mois de décembre sur le logement et l’habitat. Le 17 janvier nous avions « Festivar », un spectacle de gymnastique rythmique en lien avec le championnat de France, ainsi que les vœux au personnel communal à l’Hôtel de Ville. Le 18 janvier avait lieu une remise de prix aux entreprises, et un concert de la philharmonie d’Ascq. Le 19 janvier, ici même, c’étaient les vœux aux commerçants et aux artisans. Le 22 janvier a eu lieu l’accueil de quinze lycéens de Leverkusen par les lycéens de Queneau. Le 26 janvier, 23 sociétés musicales étaient présentes pour un récital à l’école Rameau. Le 28 janvier se tenait une réunion publique sur la téléphonie mobile, et nous reviendrons d’ailleurs sur le sujet, du fait des dernières décisions judiciaires qui feront peut-être jurisprudence en la matière. Le soir du même jour, se tenait également une réunion de travail sur la création du centre de l’égalité des droits contre la discrimination. Le 31 janvier avait lieu l’Euromaster de judo, avec 200 engagés de six nations différentes, ainsi que le salon international du chemin de fer à Pont-à-Marcq, où notre association l’AAPV était présente. C’était également le bilan des festivités de Noël avec, entres autres, le spectacle Les Misérables à l’Espace Concorde : beaucoup de talent et beaucoup d’émotion. Enfin le 3 février, avant-hier, l’ONL (Orchestre National de Lille) se produisait au lycée Queneau, pour une soirée là encore chargée d’émotion. Villeneuve d'Ascq, le 5 février 2009 1

PV du CM du 5 février 2009

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Procès verbal du conseil municipal du 5 février 2009

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascq

Conseil municipal du

5 février 2009

AgendaGérard CAUDRON

Maire de Villeneuve d'Ascq

La séance est ouverte à 18 heures 35.

Monsieur le Maire procède à l’appel des présents et constate que le quorum est atteint.

Mes chers collègues,

Avant de passer à l’ordre du jour, je vais vous rappeler les différents moments forts de la vie de notre ville depuis le dernier conseil du mois de janvier.

Le 16 janvier s’est tenu à la Communauté Urbaine un important débat sur les transports et déplacements urbains, qui faisait suite au débat du mois de décembre sur le logement et l’habitat.

Le 17 janvier nous avions « Festivar », un spectacle de gymnastique rythmique en lien avec le championnat de France, ainsi que les vœux au personnel communal à l’Hôtel de Ville.

Le 18 janvier avait lieu une remise de prix aux entreprises, et un concert de la philharmonie d’Ascq.

Le 19 janvier, ici même, c’étaient les vœux aux commerçants et aux artisans.

Le 22 janvier a eu lieu l’accueil de quinze lycéens de Leverkusen par les lycéens de Queneau.

Le 26 janvier, 23 sociétés musicales étaient présentes pour un récital à l’école Rameau.

Le 28 janvier se tenait une réunion publique sur la téléphonie mobile, et nous reviendrons d’ailleurs sur le sujet, du fait des dernières décisions judiciaires qui feront peut-être jurisprudence en la matière. Le soir du même jour, se tenait également une réunion de travail sur la création du centre de l’égalité des droits contre la discrimination.

Le 31 janvier avait lieu l’Euromaster de judo, avec 200 engagés de six nations différentes, ainsi que le salon international du chemin de fer à Pont-à-Marcq, où notre association l’AAPV était présente. C’était également le bilan des festivités de Noël avec, entres autres, le spectacle Les Misérables à l’Espace Concorde : beaucoup de talent et beaucoup d’émotion.

Enfin le 3 février, avant-hier, l’ONL (Orchestre National de Lille) se produisait au lycée Queneau, pour une soirée là encore chargée d’émotion.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqVoilà pour les faits marquants.

Avant de continuer, Monsieur HILAIRE avait posé lors du dernier conseil municipal une question sur les intermittents du spectacle employés par la ville. L’administration m’a transmis à ce sujet une note qui m’explique qu’en 2001, suite à la mise en place des 35 heures et pour réduire le nombre d’heures supplémentaires effectuées, deux sonorisateurs ont été recrutés. Après des problèmes survenus en 2004 et 2005, le choix a ensuite été fait par la municipalité d’avoir recours à des intermittents. Nous aurons l’occasion d’en rediscuter : le dispositif actuel coûte certes un peu plus cher pour la rémunération des heures normales. En revanche, il est un peu moins onéreux en termes d’heures du soir et d’heures du dimanche. En outre, nous faisons, ainsi, travailler des intermittents, qui en ont bien besoin, même si le recours à ces intermittents alourdit la charge administrative, dans la mesure où un contrat de travail est nécessaire à chaque fois. Je vous propose que nous ne lancions pas le débat sur le sujet aujourd’hui. Toutefois, vous disposez de la réponse à la question posée. Enfin, je suggère que nous abordions ce dossier lors d’une prochaine réunion.

Jean-François HILAIRE

Merci beaucoup.

Gérard CAUDRON

Si vous le voulez bien, avant d’engager l’ordre du jour et malgré le fait que je sois souffrant, je vous propose l’exercice des questions à la volée sans préparation. Si mes réponses ne sont pas très brillantes, vous essaierez de me le pardonner… Y a-t-il des questions ? Nous écoutons Madame Olfa LAFORCE.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascq

Questions orales

Olfa LAFORCE

Monsieur le Maire,

Je voudrais aborder à nouveau, suite à la dernière grève, l’obligation qui nous est faite par l’Etat d’assurer le service minimum dans les écoles.

Nous avons eu un débat il y a deux mois autour de la motion que Madame MARTIN avait proposée sur les difficultés de la mise en place d’un tel service, les désordres administratifs qu’il génère et l’absurdité d’une loi qui oblige les maires, de fait, à s’ingérer dans un conflit qui oppose les enseignants à l’Education Nationale.

La grève du 29 janvier nous a obligés, une fois encore, à mobiliser les services de l’enseignement et de la DRH. C’est du travail supplémentaire pour ces services, qui doivent faire preuve de réactivité, d’organisation et effectuer des heures supplémentaires.

Premièrement, à un moment de budget serré, l’Etat, sans nous dire ce qu’il va nous rembourser exactement, nous a amenés à mobiliser 88 vacataires pour 10 % d’enfants scolarisés ce jour-là. Quel gâchis des deniers publics imposé par l’Etat ! Pourrions-nous connaître le coût de cette journée de grève ?

Deuxièmement, nous n’avons pas pu organiser le service minimum à l’école Van der Meersch, faute de vacataires. Du coup, s’en crée une rupture d’égalité entre les parents de cette école et les autres.

Vous avez prouvé, Monsieur le Maire, que vous n’êtes pas pour la désobéissance civile. Je vous rejoins d’ailleurs sur cette position républicaine. Mais si la loi remet en cause d’autres droits, si elle ne peut être appliquée dans toutes nos écoles et si, en plus, l’Etat ne nous rembourse pas les frais d’organisation, est-ce de la désobéissance civile que de dire que nous avons essayé d’appliquer le service minimum, mais que ce dispositif est inapplicable ?

La grève du 29 janvier dernier, parce qu’elle était globale et de grande ampleur, n’a pas remis en cause le droit de grève. Mais, quand la grève ne touche que l’Education Nationale, elle remet en cause ce droit car la grève passe inaperçue.

Je soulève à nouveau ce problème ce soir, parce que je pressens qu’en 2009, nous allons devoir gérer une multitude de grèves dans l’Education Nationale. Il suffit de voir le nombre de suppressions de postes, la suppression des RASED, la remise en cause de la scolarité des enfants de moins de trois ans, etc. De plus, la fermeture récemment annoncée à Villeneuve d’Ascq, entres autres, de la classe de maternelle à l’école Mermoz me fait dire ce soir que « la pédagogie de la calculette » ne doit pas être la même qu’à Neuilly-sur-Seine.

L’école est sacrifiée et démantelée par Monsieur DARCOS. Les enseignants ne se laisseront pas museler. Dans ce contexte, si l’Etat reste sourd aux remontées des maires et s’il ne nous informe pas des décisions financières qu’il va nous imposer, allons-nous continuer d’obéir à une loi qui, à mon avis, est absurde ?

Gérard CAUDRON

Madame LAFORCE, je vous répéterai les propos que je tiens à chaque fois. Je n’ai pas à juger de l’absurdité ou non de la loi, je l’applique.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqJ’attire votre attention sur l’élément suivant. Si nous émettons un jugement sur une loi, si nous la trouvons absurde, si nous ne sommes pas d’accord avec et si nous ne l’appliquons pas, nous commencerons par ne pas assurer le service minimum d’accueil dans les écoles. Toutefois, si nous savons par quoi cette attitude va se traduire, nous ne savons pas quelles conséquences, au final, elle aura. Sans être brutal, démagogique ou provocateur, je dirai qu’étant donné le nombre de personnes qui étaient pour la peine de mort quand elle a été abolie, elle aurait pu continuer à être appliquée. L’exemple est un peu provocateur, mais réfléchissez bien : le parti que vous représentez a été au pouvoir, il le sera peut-être encore à nouveau, et il a voté des lois avec lesquelles les autres n’étaient pas toujours d’accord. Si, par exemple, les communes de droite n’avaient pas appliqué le dispositif des 35 heures, des comptes auraient été demandés. Je vous rappelle qu’à l’époque, les jugements portés sur cette loi étaient très sévères.

Le républicain que je suis ne changera pas dans ce domaine. D’ailleurs, je réponds toujours à ceux qui me donnent des leçons en la matière, dont certains enseignants desquels je reçois à chaque fois quatre ou cinq messages. Je leur dis que s’ils souhaitent faire imploser le système, il leur suffit de ne pas se déclarer grévistes. Cependant, s’ils ne se déclarent pas grévistes, ils se mettent en faute vis-à-vis de leur hiérarchie, ce dont ils n’ont pas vraiment envie. Les personnes à qui j’apporte cette réponse apprécieraient bien que nous ne respections pas la loi. De mon côté, je ne changerai pas de position à ce propos.

Au demeurant, je peux vous fournir quelques explications complémentaires. Je ne suis effectivement pas d’accord avec cette loi, parce qu’au-delà du débat sur le service minimum, auquel on peut être favorable ou non et qui dépasse le cadre de nos communes, l’Etat fait remplir le service minimum par d’autres que lui. Si l’Etat suivait une démarche logique il trouverait des enseignants non grévistes, voire des remplaçants ou des enseignants vacataires, et les mobiliserait. Il ne le fait pas. Imaginons que, demain, une grève SNCF se produise. Sous prétexte que la commune dispose d’une gare, on nous dirait de garantir un accueil pour que les usagers puissent emprunter le train ! On en arrive à des situations complètement absurdes. C’est, à ma connaissance, le seul domaine où un employeur en conflit avec ses agents fait régler les conséquences du conflit par un tiers. D’ailleurs, nous ne les réglons même pas. En effet, le jour même où nous avons accueilli des enfants à la place des enseignants, des agents de la restauration scolaire faisaient grève. Le service minimum n’était donc pas assuré, dans la mesure où nous n’avons pas pu trouver des personnes pour faire la cuisine. Des problèmes encore plus sérieux sont donc à résoudre et mon jugement sur cette loi n’a pas changé.

Au demeurant, l’Etat nous a tout de même remboursés. J’ai demandé la rédaction d’un rapport. Toutefois, selon les premiers renseignements qui nous ont été donnés, l’Etat nous a remboursé toutes les sommes que nous avons engagées. Je ne sais pas s’il continuera de faire de même.

Par ailleurs, nous nous sommes fixés des règles pour assurer au maximum la sécurité. Ces règles sont de plusieurs natures. D’abord, les personnes qui assurent l’accueil des enfants doivent être de l’école, au moins en partie. C’est la raison pour laquelle l’école Van der Meersch a été complètement fermée. En effet, aucun agent travaillant dans cette école n’était disponible, ni vacataires, ni agents municipaux, ni enseignants. Cette situation ne posait pas de problème pour l’accueil des enfants dans la journée. En revanche, elle comportait un risque pour l’accueil des enfants le matin et leur départ le soir. Nous ne voulions pas courir le risque que cette tâche soit assurée par des agents qui ne connaissent ni l’école ni les enfants. Les enseignants ont remis un mot aux parents disant que l’école n’assurerait pas l’accueil des enfants le jour de la grève. De notre côté, nous avons tout de même placé un agent le matin devant l’école, au cas où un parent viendrait avec un enfant, pour ne pas laisser cet enfant sur le trottoir. Ceci étant, personne n’est venu. Dans toutes les autres écoles, l’accueil a été assuré par les agents municipaux, soit statutaires, soit vacataires travaillant dans l’école, qui connaissaient l’école et les enfants. Je tiens à apporter cette précision afin de montrer que nous avons fait en sorte que la sécurité soit assurée, même si cette organisation ne garantit pas une parfaite sécurité juridique et judiciaire du maire en cas d’accident. L’Etat a beau dire qu’il défendra les maires en cas de problème,

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqn’oublions pas que la responsabilité pénale est personnelle. L’Etat ne pourrait donc pas se substituer aux maires qui ont décidé de mobiliser du personnel pour accueillir les enfants. Nous ne devons pas nous raconter n’importe quoi !

Sur la question de fond, je suis d’accord pour qu’elle soit examinée en commission ou en intergroupe en plus de ma réponse en-dehors du cadre d’un débat. Il reste à savoir si ce système brise la grève. Pour précision, les écoles accueillent 4 600 enfants en temps normal. En cas de grève, 400 enfants sont accueillis. Nous pouvons donc en déduire que le service minimum ne brise pas la grève. Nous pouvons, en outre, affirmer de manière quasi certaine que les enfants présents dans les écoles sont ceux dont les parents n’avaient pas d’autres alternatives. J’ai d’ailleurs demandé qu’un examen précis des situations familiales soit réalisé. De plus, le service minimum ne peut absolument pas être assimilé à un enseignement parallèle puisque aucun cours n’a été dispensé. Une grève a réellement eu lieu et tous les parents, c'est-à-dire 4 200 sur 4 600, ont été entre guillemets « gênés ». Tel est d’ailleurs l’objectif d’une grève. On peut penser qu’au moins 300 sur les 400 sont des enfants dont les parents ont été plus que gênés. Parmi eux se trouvent des enfants issus de familles monoparentales, pour lesquelles une journée passée à garder leur enfant plutôt qu’à travailler a des conséquences lourdes.

Tels sont les propos que je peux tenir à ce stade. Pour moi, le nombre très limité d’enfants accueillis ce jour-là dans les écoles montre que le service minimum ne joue pas à l’encontre du principe de garde. Ceci étant, je reste persuadé que, en cas de grève, la commune n’a pas à garantir le service minimum. Par ailleurs, à ma connaissance et sauf changement depuis les quatre dernières grèves que nous avons connues, l’Etat nous remboursera les sommes avancées. Si les groupes souhaitent l’organisation d’un débat plus classique au cours desquels des chiffres pourront être cités dans une commission présidée par Françoise MARTIN, je suis d’accord. Il suffit de s’assurer que tous les groupes sont représentés au sein de la commission enseignement. Si tel n’est pas le cas, nous inviterons les groupes ou les non inscrits qui le souhaitent, pour qu’ils puissent participer à cette discussion.

Jean-François HILAIRE

J’ai une autre question, Monsieur le Maire, au sujet d’un problème d’organisation s’agissant de notre fonctionnement. Le mois prochain, des commissions seront organisées quasiment en même temps que le conseil municipal. Il est gênant d’être mobilisés tous les soirs, que ce soit pour le conseil municipal ou pour une commission. Certains d’entre nous travaillent et rencontrent des difficultés pour s’organiser. D’ailleurs, je ne comprends pas l’intérêt de convoquer une commission TUALE ou une commission n°4 le lendemain ou la veille du conseil. Lorsque le conseil a lieu un mois après, nous ne sommes peut-être pas obligés de nous réunir un mois à l’avance en commission. Ainsi, les réunions se bousculent. Par exemple, un conseil municipal a lieu le 12 mars et une commission n°4 le 13 mars. Est-il vraiment utile de convoquer une commission n°4 le lendemain du conseil municipal pour préparer la réunion suivante ? Pour le conseil municipal suivant, une commission TUALE est aussi prévue la veille. Est-ce vraiment utile ? J’ai même constaté qu’au cours d’un mois, trois réunions s’enchaînent la même semaine. Est-ce réellement justifié ?

Gérard CAUDRON

Je vous propose que les présidents de commission, en lien avec l’administration, vous apportent des réponses sur les justifications de ces réunions. La convocation de nombreuses réunions s’inscrit dans la logique démocratique. Nous pourrions d’ailleurs décider de ne pas tenir ces commissions. L’organisation des commissions constitue un droit et un devoir pour l’exécutif par rapport à l’ensemble du conseil. Je reconnais que le calendrier est très chargé. Ceci étant, une personne qui se porte candidate à un mandat municipal le fait en connaissance de cause.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqToutefois, je comprends que nous ne sommes pas tous à égalité, certains exerçant des professions libérales, d’autres étant en retraite, mais ceci est valable pour toutes les réunions ayant lieu dans la journée, et c’est incontournable. Sur la justification de ces dates, nous vous apporterons des réponses. Néanmoins, nous ne pouvons pas aligner le rythme de réunion sur l’agenda de la personne la moins disponible, quelles que soient les raisons de son absence de disponibilité.

Nous avons terminé la partie de la réunion consacrée aux questions. Avant de mener le débat d’orientation budgétaire, je vous propose de traiter les autres délibérations.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascq

Délibérations

I. Mise à disposition de personnel titulaire auprès d’association

Pascal MOYSON

Monsieur le Maire, chers collègues,

Il vous est proposé de signer une convention avec l’association ALISP pour mettre à disposition du personnel, et de demander le remboursement des salaires auprès de cette association.

Gérard CAUDRON

Je ne sais pas si cette convention m’a été donnée. J’ai demandé à l’administration de réaliser, à l’attention de tous les élus, la récapitulation du nombre d’agents mis à disposition d’associations. Les postes sont de natures différentes - je le dis avant qu’on ne me pose la question -. Ils ne sont pas nombreux et ils sont tous parfaitement justifiés.

Le premier effectif de taille considérable concerne les deux écoles de musique. De tout temps, un certain nombre d’enseignants fonctionnaires territoriaux ont été mis à disposition des écoles de musique. Nous avons dénombré, dans cette catégorie, sept agents dont certains sont présents depuis longtemps et d’autres depuis peu. Je rappelle que la démarche de mise à disposition des agents, quand on l’a dénoncée, avait vocation à laisser aux écoles de musique la possibilité d’évoluer. Toutefois, nous sommes en droit de nous interroger. Nous pouvons nous demander si, lorsque ces écoles auront plus d’ampleur, une municipalisation ne sera pas nécessaire.

La majeure partie des enseignants travaillent depuis dix ou douze ans et, avec leurs collègues relevant de l’association, ils font fonctionner l’école. Sept agents sont donc mis à disposition et nous avons pris des arrêtés conformément au droit. L’ancienne municipalité n’engageait pas cette démarche de manière systématique. Aujourd’hui, nous avons régularisé tous les cas et les arrêtés manquants ont été pris. Désormais, la publication d’un arrêté se fait automatiquement et de manière réglementaire.

Par ailleurs, deux agents sont mis à disposition de l’office de tourisme : le Directeur, rédacteur principal de la mairie et un adjoint administratif de première classe. Ils rentrent dans le cadre des aides légalement apportées à notre office de tourisme.

Deux agents sont également mis à la disposition de l’ALISP, et ce sont eux dont les salaires nous sont remboursés. Ces deux agents relèvent de la mission locale, pour laquelle des budgets sont mis à disposition, hors subventions municipales. Alors que l’office de tourisme et les écoles de musique vivent essentiellement de la subvention municipale, certains organismes obtiennent d’autres types de subvention. Dans ce cas, nous obtenons un remboursement.

Enfin, depuis toujours, un agent municipal, en l’occurrence un adjoint administratif, est mis à la disposition de l’amicale du personnel.

Pour ce qui est de la délibération qui nous est proposée, y a-t-il des avis contraires ou des abstentions ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqII. Transformation de l’emploi de chef de projet informatique

Pascal MOYSON

Nous avons émis un avis de recrutement en interne, pour recruter un agent au poste de Chef de projet informatique. N’ayant pas reçu de candidature en interne, nous ouvrons donc le poste à l’externe. Je vous demande par conséquent de transformer ce poste en poste contractuel, et le poste en interne sera supprimé du tableau des agents.

Gérard CAUDRON

Dans ce cas de figure, nous organisons une procédure de recrutement avec appel public. Dans le secteur informatique, il arrive, en effet, que nous ne trouvions pas la personne adéquate parmi les titulaires. Nous faisons alors appel à une personne qui remplit les conditions pour obtenir le concours. Un contrat est, ensuite, établi. Ses conditions financières sont calculées sur la base de l’obtention du concours. En outre, ce contrat est à durée déterminée et comporte une obligation de passer le concours. A défaut, le contrat n’est pas renouvelé.

Florence BARISEAU

Monsieur CARETTE avait posé la question en commission n°3, et je pense que vous venez d’y répondre. Il souhaitait savoir si la rémunération était bien la même que précédemment.

Gérard CAUDRON

Pas automatiquement. La rémunération est calculée en fonction des diplômes, de la reconstitution de la carrière et de l’ancienneté. Je ne sais pas si, dès lors, le salaire de la personne embauchée est supérieur ou inférieur à celui de la personne qui est partie.

Avez-vous des avis contraires ou souhaitez-vous vous abstenir sur cette délibération ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

III. Autorisation de signer les marchés

Gérard CAUDRON

Alain CARETTE étant absent, je vous rappelle qu’il s’agit de la maintenance des installations et des réseaux d’assainissement. Il est proposé d’autoriser Monsieur le Maire, ou Maryvonne GIRARD sa première adjointe en cas d’empêchement, à signer les marchés précités.

Concernant cette délibération, avez-vous des remarques, des oppositions ou des abstentions ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqVI. Tarifs des séjours de vacances été 2009

Daniel DUBOIS

Monsieur le Maire, chers collègues,

Les tarifs des séjours de vacances pour l’été 2009 ont été discutés en commission. Je voudrais faire remarquer que par rapport à 2008, à quotient familial égal, ces tarifs baissent de quelques dizaines d’euros jusqu’à plus de 100 euros.

Le nombre de séjours s’élève à vingt, dont deux nouveaux par rapport à 2008. Par ailleurs, en 2008, deux tranches étaient subventionnées par la CAF. Pour 2009, le nombre de tranches s’établit à cinq. Le montant, après avoir été de 190 euros, a baissé à 150 pour, enfin, remonter à 190 euros. Pourquoi une telle remontée ? Nous l’avons décidée pour agir en faveur des familles modestes, dont nous avons remarqué qu’elles n’entraient pas dans les tranches moyennes, pour lesquelles le recrutement était faible. Nous espérons ainsi un recrutement d’enfants plus important pour ces tranches moyennes. En 2008, une famille pouvait bénéficier d’une subvention de la CAF si son quotient familial était inférieur ou égal à 500 euros. En 2009, le montant, pour prétendre à ces subventions, a été remonté à 700 euros.

Florence BARISEAU

Nous nous satisfaisons que la CAF augmente ses plafonds.

Gérard CAUDRON

Quand il y a des bonnes nouvelles, nous les annonçons !

Sur cette délibération, avez-vous des oppositions ou des abstentions ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

VII. Convention de partenariat avec ERDF et SOLUTIS pour le nettoyage des tags des postes EDF

Marcel DUWELZ

Mesdames, Messieurs, Monsieur le Maire, chers collègues,

De nombreux postes électriques concédés à ERDF, 70 sur la ville, sont recouverts de tags et de graffitis. Sollicitée par la municipalité, ERDF souhaite participer à l’amélioration de la propreté, propose d’être maître d’ouvrage d’une opération de deux ans de mise en propreté, et accepte de financer la majorité des travaux réalisés par une entreprise d’insertion qui serait Solutis.

La convention EDF/ville/entreprise s’articule de la manière suivante : pour 2009, 20 000 euros dont 15 000 euros financés par ERDF et 5 000 euros par la ville, et pour 2010, 12 000 euros dont 9 000 euros financés par ERDF et 3 000 euros par la ville.

Aussi est-il proposé au conseil municipal d’autoriser le versement de ces sommes à ERDF, et d’autoriser Monsieur le Maire à signer la convention ci-jointe.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqGérard CAUDRON

Avez-vous des questions ?

Jean-François HILAIRE

Monsieur le Maire, je pensais qu’une équipe s’occupait d’ores et déjà d’enlever les tags sur les bâtiments communaux. L’appel à Solutis ne constituerait-il donc pas un doublon ?

Gérard CAUDRON

Non, parce qu’il ne s’agit pas de bâtiments communaux. D’après la règle que nous observons – qui a fait l’objet d’un renforcement depuis quelques mois – nous intervenons sur les bâtiments municipaux et, à la demande et avec une décharge, sur les bâtiments particuliers. J’ai signé cet après-midi un courrier en ce sens, à l’attention de notre collègue Jean-Michel MOLLE.

Pour ce qui est des autres propriétaires, d’abord le nettoyage relève de leur responsabilité. Certains, d’ailleurs, nous adressent le reproche de le faire. Concernant les bailleurs sociaux, je crois que, maintenant, ils s’attèleront plus précisément à cette tâche. S’agissant du conseil général, nous attendons toujours la concrétisation des promesses d’intervention sur le vitrage du mur anti-bruit. Un engagement a bel et bien été pris mais aucune action n’a été réalisée depuis huit ou neuf mois.

Avec la communauté urbaine, nous sommes dans une situation plus conflictuelle. En effet, elle ne souhaite pas assurer ce nettoyage et ne veut pas non plus que nous le fassions. Nous le ferons quand même et nous irons au conflit ! Ce sont essentiellement les passerelles qui enjambent les avenues qui sont taguées. Nous avons donc mis en place une équipe, avec un ou des agents en MAE. Le but n’est pas de repeindre à chaque fois toute la passerelle, mais nous avons établi une gamme de cinq ou six couleurs, l’idée étant de masquer le tag. En effet, nous savons très bien que dans les tags, en-dehors de l’aspect artistique dont on peut toujours discuter, existe une espèce de rapport de force entre tagueurs, qui s’amplifie si nous laissons les tags en l’état. Si nous les faisons disparaître, dans un premier temps ils en redessinent dessus, mais au bout d’un moment ils se lassent. Ainsi, vous remarquerez tout de même que la ville de Villeneuve d’Ascq compte moins de tags que d’autres communes.

L’opération que nous vous proposons nous semble intéressante, dans la mesure où nous n’avons pas le droit d’intervenir sur les postes EDF. Nous prendrions de plus une responsabilité considérable, en utilisant, par exemple, un Kärcher sur des boîtiers électriques ! Les agents ERDF savent exactement ce qu’il convient de faire pour les nettoyer. Ils ont donc accepté un partage qui est parfaitement raisonnable.

Si vous n’avez pas d’autres questions, souhaitez-vous vous opposer ou vous abstenir sur cette délibération ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqVIII. Mise en place de la e-administration et de la e-démocratie Lancement d’une procédure de marché et demandes de subventions

Mohammed BENABBOU

Bonsoir à tous,

Dans le cadre du développement des TIC pour tous, je vous propose à travers la délibération présentée ce soir, la mise en œuvre de la e-administration et de la e-démocratie.

La partie e-démocratie avait déjà été amorcée lors d’une précédente délibération au printemps, dans le cadre de l’appel à projet de la région Nord-Pas-de-Calais.

Nous souhaitons répondre de manière cohérente aux attentes des citoyens en matière d’information, de simplification des démarches, d’amélioration de la qualité des services rendus, et d’une participation plus ouverte dans le cadre de la démocratie participative.

Les chantiers e-administration et e-démocratie forment un tout, pour répondre aux envies et besoins d’expression des services rendus. Un citoyen pourra par exemple s’informer à propos d’une programmation culturelle, obtenir un document administratif, une réponse à une question qu’il se pose, ou encore participer à un débat.

Pour parvenir à mettre en œuvre cette vision orientée vers l’habitant, charge à nous de nous organiser en interne, pour aboutir à une simplification à l’externe. Il s’agit donc d’un véritable projet mairie, et pas seulement d’un usage nouveau des technologies.

Dans le cadre de ce projet, nous porterons notre attention sur le fait de permettre au plus grand nombre d’accéder au bénéfice attendu, par la mise à disposition d’outils adaptés aux différents publics, plus ou moins éloignés de l’Internet et du numérique.

Je vous demande donc, mes chers collègues, de prendre acte de ce qui précède, d’autoriser Monsieur le Maire à solliciter auprès du conseil régional des subventions dans le cadre des dispositifs existants, et de répondre à l’appel à projet ARECA piloté par le conseil régional pour bénéficier d’un co-financement à hauteur de 50 % de crédits FEDER, sachant que ce taux peut s’élever jusqu’à 80 %, en intégrant le temps passé par les agents.

Gérard CAUDRON

Avant de recueillir vos questions, remarques ou réflexions complémentaires, je souhaite souligner que cette démarche comporte deux aspects.

Concernant l’aspect organisation du Service Public en fonction de la demande du client - si je peux appeler un citoyen un client - avec la notion de guichet unique, elle constitue l’élément le plus important dans cette délibération. Il s’agit, en effet, d’organiser la circulation de l’information et la réponse aux demandes des citoyens en fonction de ce système, d’où l’appellation de e-administration et e-démocratie.

Parallèlement, bien entendu, il convient de faire en sorte que chacun puisse avoir accès à des postes Internet avec de l’information dans des lieux publics.

Je réponds par avance à une question que l’on peut se poser. Nous savons que certaines personnes ne sont pas en mesure aujourd’hui et ne seront pas capables pour longtemps encore d’aller sur Internet. Ce constat ne change rien à la pertinence du système puisque lorsqu’ils

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqs’adresseront, s’ils ne peuvent pas consulter Internet eux-mêmes, à un agent dans une mairie de quartier ou à l’Hôtel de Ville, ce dernier utilisera le système comme les citoyens l’auraient fait et obtiendra le même service.

Il est très important de bien rappeler que l’objectif n’est pas tant d’avoir un site Internet, mais d’organiser tout le fonctionnement du service selon cette idée de guichet unique. A l’heure actuelle, les plateformes téléphoniques fonctionnent selon ce système. Quand un particulier appelle la plateforme téléphonique de sa banque, cette dernière gère, en réalité, deux banques, une compagnie d’assurances, une entreprise automobile ou La Redoute… Le client explique sa demande lorsqu’il appelle. Il n’a donc pas à connaître la manière dont la personne qu’il a en ligne traite sa demande. A terme, nous aurons un service similaire à celui-ci. Il s’inscrit dans le cadre d’un travail régional et européen. Il y a mobilisation en la matière, y compris de crédits et de subventions, pour qu’on puisse adapter l’administration à l’outil.

Ce projet est intéressant et très important. Je me souviens des débuts de l’informatique, quand nous utilisions des outils, des logiciels et des machines d’une taille importante. Les secrétaires utilisaient d’ailleurs les premiers claviers d’ordinateurs comme les anciennes machines à écrire. La situation a bien évolué depuis…Nous avons nous-mêmes découvert, et d’autres que moi pourraient mieux le dire, des logiciels que nous avions et que personne n’utilisait. Il est important d’avoir, et nous revenons au Chef de projet informatique évoqué tout à l’heure, des informaticiens qui ont, au-delà de la technique, l’expérience de ce type de dossiers. La personne que nous avons recrutée a déjà monté de tels systèmes.

Avez-vous des questions ?

Jean-François HILAIRE

Nous avons dû l’évoquer brièvement en commission TUALE, mais je ne me rappelle pas avoir obtenu une réponse : quel est le budget global ? Nous demandons des crédits FEDER, mais sur quelle somme allons-nous nous engager ? Parlons de notre participation en ce jour de DOB, car nous le savons bien. Les recettes et les dépenses sont deux choses différentes.

Mohammed BENABBOU

Sur l’ensemble du projet, le budget s’élève à environ 260 000 euros avec un financement minimum de 50 %, pouvant aller jusqu’à 80 % dans les conditions que j’ai évoquées tout à l’heure. Nous vous avions fourni l’information en commission, dans un livret annexe qui comportait tous les détails.

Gérard CAUDRON

Nous vous le redonnerons. Rappelons que les demandes de subventions nécessitent un savoir faire et des heures de travail de la part de nos propres agents, qui sont comptabilisées dans notre participation. L’aide extérieure, elle, quand nous la recevons est « fraîche », si je peux me permettre cette expression !

Je répète que ce projet n’est pas un gadget. Nous avons abandonné l’idée d’un contrat pour faire ou refaire un site Internet. Aujourd’hui, nous souhaitons concevoir un projet global d’e-administration. D’ailleurs la région et l’Europe n’interviendront que si le projet comporte une dimension de guichet unique. Le site éventuel n’est qu’un des outils d’une politique.

De toute manière, nous constatons que les agents qui font fonctionner un site n’y font apparaître que les données qui leur sont transmises. Aujourd’hui, les services n’ont pas encore le réflexe de

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqcommuniquer des informations. Cette culture devra se développer. Toute l’étude qui est à conduire s’oriente dans ce sens.

Sur cette délibération, avez-vous des oppositions ou des abstentions ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

IX. Marché de maintenance, contrôle, nettoyage et réparation des aires de jeux municipales

Laurence DUBOIS

Bonsoir à tous,

La ville compte 86 aires de jeux réparties dans les écoles et les espaces publics. La maintenance des aires de jeux faisait l’objet d’un marché décomposé en trois parties, qui a été attribué à l’entreprise LUDINA le 16 mai 2007 pour une durée d’un an renouvelable deux fois.

L’entreprise LUDINA a constaté une erreur dans ses prix, et ne souhaite plus reconduire son marché. Il convient donc de résilier son marché à compter du 16 mai 2009, pour en relancer un nouveau.

Le nouveau marché fera l’objet d’adaptations, compte tenu des expériences des services, notamment avec la création d’un nouveau lot pour le marquage au sol dans les cours d’école.

La consultation prendra la forme d’un appel d’offres ouvert européen, compte tenu du montant qui est de 166 000 euros, pour une durée allant du 15 mai au 31 décembre 2009 qui sera ensuite reconductible trois fois chaque année civile, pour une durée maximale de quatre ans.

L’objet de cette délibération est d’autoriser la résiliation du marché conclu avec l’entreprise LUDINA, de prendre acte du projet de maintenance et de réparation des aires de jeux, d’imputer les nouvelles dépenses correspondantes aux comptes inscrits à la délibération, et de s’engager à voter les crédits correspondants pour les budgets à venir.

Gérard CAUDRON

J’insiste sur le caractère très délicat de ce marché. Nous devons faire preuve de la plus grande vigilance, dans la mesure où des enfants jouent sur ces aires. Notre responsabilité est engagée et nous devons absolument faire le choix de la qualité, plutôt que du prix. L’élément prix doit bien sûr être pris en compte, mais nous ne devons pas choisir n’importe quelle entreprise au prétexte qu’elle est la mieux disante. Nous devons également contrôler que les jeux ne sont pas cassés et qu’ils ne peuvent pas occasionner de blessures graves.

Sur cette délibération, avez-vous des oppositions ou des abstentions ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqX. Liste des décidons prises depuis le 15 janvier 2009

Gérard CAUDRON

Avez-vous des questions sur ces décid

ons ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

V. Organismes bénéficiaires d’avances de subventions pour l’exercice 2009 – Association BAVAR

Michèle WERREBROUCK

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, bonsoir.

Je suis amenée à vous présenter une délibération à propos d’une association qui s’appelle BAVAR. Cette association regroupe les bibliothèques associatives de notre ville.

Au mois de décembre, nous avons déjà voté un certain nombre d’avances pour les associations qui emploient du personnel. Cette possibilité d’accorder ou de voter des avances, pour les associations que je viens de décrire, correspond bien évidemment à une réglementation. L’association BAVAR ne figurant pas sur cette liste, nous souhaitons donc rectifier la liste du mois de décembre.

La règle pour cette année est que nous avons accordé des avances pouvant atteindre, au maximum, 40 % de la subvention qui est susceptible d’être votée au mois de mars dans le cadre du vote du budget. En ce qui concerne BAVAR, sa demande est à hauteur de 15 000 euros : nous soumettons évidemment cette proposition à votre approbation.

Gérard CAUDRON

Je me permettrais d’ajouter que ce choix a été opéré au moment de l’ouverture de la médiathèque. Quand la médiathèque municipale a été ouverte, la ville comptait des bibliothèques associatives de quartier. Un risque de concurrence existait donc, qui pouvait aboutir à la disparition de ces bibliothèques associatives voire à une municipalisation qui se serait traduite par la création d’antennes de la bibliothèque municipale.

Le choix a été pris de faire travailler ensemble la médiathèque et les bibliothèques associatives, et s’est traduit quelque temps après par la création d’une association pour gérer cette problématique. Nous pouvons constater, aujourd’hui, que ce mode de fonctionnement est satisfaisant. En effet, malgré la puissance, la richesse en volumes et le nombre élevé de ses utilisateurs, la création de la médiathèque n’a pas entraîné la disparition des bibliothèques de quartier.

Sur cette délibération, avez-vous des oppositions ou des abstentions ?

La délibération est adoptée à l’unanimité.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqIV. Débat d’orientation budgétaire 2009

Michèle WERREBROUCK

Le débat d’orientation budgétaire est bien évidemment prévu dans le cadre de la loi : celui-ci doit effectivement se tenir dans un délai de deux mois précédant l’examen du budget primitif, et nous allons le mener aujourd’hui. L’objet du débat d’orientation budgétaire est à bien distinguer de l’objet du vote du budget. Nous allons ce soir réfléchir sur les choix, les possibilités et les propositions de l’équipe municipale, et ce en termes d’orientations budgétaires.

Pour commencer ce débat, et compte tenu du contexte actuel, nous ne pouvons pas ignorer le contexte financier et économique international, que je vais évoquer en quelques phrases. Tout le monde connaît l’origine de cette crise, qui est effectivement américaine. Cette crise, dans un premier temps financière, est devenue une crise économique, non seulement sur le territoire américain mais sur le territoire mondial.

Je disais, la semaine dernière, que nous pouvions craindre que cette crise économique continue de s’aggraver. Je dirais que c’était une formule douce, puisque nous sommes tous quasiment certains que cette crise va effectivement s’aggraver dans des proportions considérables.

Il y a quelque temps, j’ai cité en exemple qu’on annonçait 20 millions d’emplois détruits en 2009, et sans faire de publicité pour un journal local, certains d’entre vous ont probablement eu l’occasion de lire un article intitulé « la carte noire de l’électrochoc social » pour la région du Nord-Pas-de-Calais. Effectivement, rien qu’à voir cette carte, on comprend la gravité de la situation et la gravité des conséquences que d’aucuns de nos habitants et de nos citoyens vont subir.

Certains économistes pensent que le modèle économique et social français va permettre à la France de subir un impact limité par rapport à cette crise. Cependant tout le monde sait que la gravité de l’endettement public d’avant la crise, à hauteur de 66 % du Produit Intérieur Brut avant la crise, va rendre la gestion bien plus délicate.

Ce contexte est aujourd’hui aggravé par un certain nombre d’éléments, notamment l’attentisme actuel des entreprises, et aussi la frilosité des banques. Nous allons voir tout à l’heure que les banques, qui se sont engagées dans des emprunts plus que dangereux et qui n’ont pas vraiment fait preuve d’une grande prudence, prennent maintenant des précautions extraordinaires pour accorder des crédits soit aux PME soit aux particuliers, afin d’éviter leur propre risque. Il est vrai qu’il y a entre les deux attitudes un décalage qui peut certainement choquer.

A titre personnel, au-delà de la réflexion sur les outils à mettre en œuvre, sur les solutions à apporter pour résorber cette crise, il me semble pouvoir dire que nous aurons raté un moment important – voire essentiel – si cette crise ne débouche pas sur une réflexion globale, importante et approfondie sur le sens de notre société, et sur le système qui doit effectivement régir notre société. Nous devons espérer et souhaiter vivement que nous retrouvions un système où l’homme se trouve au centre des préoccupations, et moins le profit bien évidemment.

Notre débat d’orientation budgétaire s’inscrit donc dans une période particulièrement incertaine et particulièrement délicate, et je voudrais rapidement vous apporter quelques éléments de comparaison entre le contexte de présentation du DOB de l’année dernière et celui de cette année. Il n’y a là, j’insiste très fortement, aucune volonté polémique, bien évidemment. Le budget de l’année dernière a été voté par l’ensemble des élus, il n’est pas question de revenir en arrière. Il s’agit seulement d’essayer de démontrer dans quelle mesure la situation aujourd’hui, pour lancer ce débat d’orientation budgétaire, est plus qu’incertaine.

En 2008, on parlait d’une croissance à 2,25 %. Aujourd’hui, on ne peut être que très prudent en la matière, puisqu’elle est très fluctuante. Si nous écoutons les informations, nous entendons des

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqchiffres différents d’un mois voire d’une semaine sur l’autre, et d’aucuns craignent que cette croissance devienne négative.

En ce qui concerne le taux directeur de la Banque Centrale Européenne, en 2008 à la même époque, on annonçait un taux de 4 %. A ce jour, on parle du taux de 2 %, mais on parle aussi de la baisse de ce taux.

A cela s’ajoute, comme je l’évoquais très rapidement tout à l’heure, la diminution du volume des crédits. Si les crédits sont en diminution, les grosses entreprises peuvent encore bénéficier relativement facilement de crédits, mais je le répète et j’insiste car ce point me semble important, pour les PME et pour les citoyens cela devient vraiment très difficile. Inutile de vous dire que pour les PME, qui rencontrent d’énormes difficultés pour obtenir ces crédits, cela signifie tout simplement qu’elles devront licencier, qu’elles devront fermer, etc. Les grandes entreprises bénéficient de crédits, ce qui d’ailleurs ne les empêche pas de licencier des salariés par ailleurs.

S’agissant du taux d’inflation, il était estimé à 2,1 % en novembre 2008, à 1,6 % en décembre, puis à 1,1 % en janvier 2009 et à 1 % en février. D’aucuns craignent très fortement arriver à zéro voire à des taux négatif, et l’on parlerait alors de déflation avec le cortège de ses conséquences, pas seulement pour la population en grande difficulté mais aussi pour la classe moyenne, avec notamment le chômage.

Enfin, en 2008 on pouvait considérer, et le gouvernement considérait à l’époque comme étant un enjeu de première importance de maîtriser les dotations, autrement dit de maîtriser ses propres dépenses. En ce qui nous concerne aujourd’hui, c’est clair : nous sommes dans l’obligation de maîtriser nos dépenses. Pas seulement pour l’année 2009, puisque d’ores et déjà nous savons que pour l’année 2010, nous aurons une progression disons « négative » des concours de l’Etat, par rapport à aujourd’hui et par rapport à l’année dernière. On parle de 1,74 % en 2010, de 1,71 % en 2011 et de 1,68 % en 2012.

Voilà donc les perspectives et le contexte de la présentation du débat d’orientation budgétaire de ce soir. J’ai évoqué rapidement le contexte international et le contexte national, et nous allons voir maintenant ce que prévoit effectivement la loi de programmation des finances, la Loi de Finances 2009, qui comme je le disais à l’instant prend toutes les dispositions pour arriver à un contrôle serré des dépenses publiques locales, en les maintenant à un rythme de progression inférieur à celui des recettes, afin d’arriver réellement à un équilibre, si possible en 2012.

Je vous propose maintenant d’étudier quelles sont les dispositions de la Loi de Finances 2009, et quelles sont les techniques qu’utilise le gouvernement pour effectivement cadrer les dépenses. J’insisterai sur deux outils essentiellement.

Le premier est le périmètre de l’enveloppe normée. L’enveloppe normée regroupe un certain nombre de dotations que l’Etat verse aux collectivités territoriales. La nouveauté cette année, c’est que la composition de cette enveloppe est modifiée, et notamment par l’ajout, l’introduction dans le périmètre de cette enveloppe normée de ce qu’on appelle le Fonds de Compensation de la TVA, qui théoriquement est un remboursement. Le Fonds de Compensation de la TVA, c’est tout simple : les entreprises encaissent de la TVA par le biais de la facturation qu’elles font à leurs clients, et cette TVA leur est remboursée intégralement.

Pour les collectivités territoriales, la TVA n’est pas remboursée complètement, elle est remboursée à hauteur de 15 % environ. Cependant, pour les années à venir nous avons de fortes inquiétudes : ce fonds de compensation, qui est un remboursement, pourrait en réalité devenir une dotation, et une dotation bloquée. Je mets bien sûr le terme « dotation » entre guillemets, puisque officiellement, cela reste toujours un remboursement.

Quelle est la technique ? Dans cette enveloppe, il y a un certain nombre de dotations, et l’on a ajouté notamment le Fonds de Compensation de la TVA. L’enveloppe ne doit pas augmenter de

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqplus de 2 %. Si l’une des composantes augmente, cela signifie qu’une autre va devoir baisser. Il y a donc un jeu : pour éviter de dépasser le taux de 2 % sur l’enveloppe globale, à l’intérieur il y aura des régulations entre les évolutions des différents éléments constitutifs de cette enveloppe. C’est pour cela que de fait, nous parlerons de la DGF tout à l’heure, elle n’augmentera en réalité que de 0,8 %.

J’ai donc parlé des nouveaux éléments qui intègrent l’enveloppe normée. J’ai parlé du Fonds de Compensation de la TVA, il y en a d’autres, il n’est pas vraiment nécessaire d’aller dans le détail.

Le deuxième élément concerne la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF), qui jusqu’à présent était indexée sur l’inflation réelle, et aussi pondérée par 50 % du taux de croissance du Produit Intérieur Brut. A partir de 2009, la DGF sera indexée uniquement sur l’inflation prévisionnelle, soit 2 % pour 2009.

Parallèlement, ce n’est pas une mauvaise nouvelle et nous pouvons même pousser un « ouf !» de soulagement, puisqu’en 2008 il y avait un mécanisme de régulation de la DGF qui amenait dans le courant de l’année budgétaire à faire en sorte que la DGF évolue, et comme les pourcentages augmentaient le montant de la DGF évoluait toujours positivement. Aujourd’hui, si l’Etat n’avait pas supprimé ce mécanisme, nous verrions notre dotation diminuer. Il faut dire les choses positives comme celles qui sont moins positives : là heureusement, avec ce maintien à 2 % de l’inflation prévisionnelle, nous évitons donc une diminution de cette dotation, puisque j’ai parlé tout à l’heure d’une inflation à 1 %.

Pour la ville de Villeneuve d’Ascq, un autre élément vient influer sur le montant de la DGF, il s’agit de l’incidence du recensement de la population. Pour la DGF, l’un des éléments est effectivement l’importance de la population. Comme vous le savez, la population de Villeneuve d’Ascq est en diminution, nous arrivons aux alentours de 62 000 habitants, un peu moins, et de fait cela aura des répercussions sur notre dotation.

La Loi de finances a prévu de nouvelles dispositions pour l’enveloppe normée, pour la DGF, et pour la Dotation de Solidarité Urbaine (DSU) qui est une autre dotation de l’Etat à destination des collectivités territoriales. Je vais dire « heureusement », pour faire rapide grâce aux démarches réalisées par l’ensemble des maires, touts bords confondus, le projet de modification du calcul de la DSU est repoussé à l’année prochaine. J’insiste bien : repoussé jusqu’à l’année prochaine.

L’un des éléments de modification de cette DSU était que dans le calcul, dans l’évaluation de cette dotation, on ne tiendrait plus compte du nombre des logements sociaux. Or, comme vous le savez, Villeneuve d’Ascq comporte de l’ordre de 47 à 50 % de logements sociaux, c’est dire si enlever ce critère du calcul de cette dotation aurait ou aura de lourdes conséquences pour nous.

Quelle est la solution, transitoire j’insiste, choisie pour 2009 ? Un distinguo est fait entre trois catégories de communes. Les communes classées entre le rang 151 et le rang 477 verront leur dotation de solidarité augmenter de 2 %, et celles classées après le rang 477 connaîtront une stabilité de leur dotation. Pour celles classées avant le 151ème rang, il y a partage du reste de l’enveloppe disponible au niveau national, et ce partage se fera en fonction de la population. Comme notre population est en diminution, là aussi nous pouvons avoir des interrogations. A titre d’information, si l’Etat avait retenu les nouveaux critères de calcul et de classement des villes, nous ne serions plus au 113ème rang mais au 172ème rang. Nous reprendrons certainement ce chiffre l’année prochaine.

En ce qui concerne la Dotation de Compensation de la Taxe Professionnelle (DCTP), qui est une autre dotation d’Etat, à partir de cette année, pour bénéficier d’un statu quo en termes de montant, il faut répondre à deux critères. Il faut que la commune ait un potentiel financier par habitant inférieur à 95 % du potentiel financier moyen de la strate, et aussi que la dotation en question représente plus de 5 % de la dotation globale de financement. Là, c’est simple : nous

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqrépondons au premier critère et pas au second. Comme il y a obligation de répondre aux deux critères, il est acté que pour nous la DCTP fléchira, nous le verrons tout à l’heure, de 15,8 %.

Voilà les éléments que nous souhaitions vous apporter à propos des principales dispositions de la Loi de Finances pour 2009, et nous allons voir maintenant les conséquences de ces décisions sur nos recettes, à Villeneuve d’Ascq. Globalement, nous avons quatre catégories de recettes de fonctionnement :

1 Les dotations de l’Etat :

ANNEES DGF DSU DCTP TOTAL

2008 15 402 000 3 103 000 769 000 19 274 000

2009 14 804 000 3 103 000 647 000 18 554 000

2008 / 2009 - 3,89 % 0 % - 15,80 % - 3,74 %

(Montants en euros)

En 2007, elles représentaient 27 % des recettes de fonctionnement, pour 29 % au niveau national.

Comme je le disais tout à l’heure, la DGF pour Villeneuve d’Ascq va essentiellement subir une modification négative, du fait de la baisse de la population. Nous devrions donc voir une baisse de notre dotation de l’ordre de 3,89 %, ce qui équivaut à une somme de 600 000 euros.

En ce qui concerne la DSU, nous verrons en fonction des informations que nous allons recevoir d’ici le budget, mais nous considérons aujourd’hui que nous devrions bénéficier d’à peu près la même somme que les années précédentes.

Pour ce qui est de la DCTP, je viens de le dire, nous aurons une diminution de 15,80 %.

Soit au total une baisse de 720 000 euros, sachant que bien sûr nous n’en sommes encore qu’à des estimations – j’insiste – et que nous n’avons pas de certitudes à ce jour.

J’ai d’abord parlé des dotations d’Etat, nous recevons aussi, en termes de recettes, des dotations de la Communauté Urbaine.

2 Les dotations communautaires :

L’attribution de compensation qui nous est versée par la Communauté Urbaine depuis la loi CHEVENEMENT de 2001, qui d’ailleurs a effectivement modifié le circuit de recueillement de la Taxe Professionnelle, est figée ad vitam eternam. Quand je dis « ad vitam eternam », j’exagère peut-être un peu, mais en tous cas elle est théoriquement figée, et figée à 22 927 871 euros. Cette dotation est relativement sympathique pour la ville de Villeneuve d’Ascq, dans la mesure où avant 2001 la ville était bien évidemment en plein essor. La situation économique se développait, ce qui ne veut pas dire que cela n’a pas continué après, mais au moment où cette dotation a été figée, nous bénéficiions d’une situation économique favorable, ce qui fait qu’elle est effectivement à une hauteur disons correcte.

Cependant, il y a une forme d’injustice : cette loi CHEVENEMENT a été faite pour instaurer une solidarité entre les communes, néanmoins on se dit à un moment que quand une commune est dynamique, c’est quand même un peu dommage qu’elle ne reçoive pas les bénéfices de ce dynamisme.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqEnfin une dotation de solidarité communautaire a été fixée, elle est à hauteur de 1 535 190 euros pour 2009. Elle était un peu moins élevée l’année dernière, puisqu’elle était effectivement de 1 496 053 euros.

Voilà pour la deuxième catégorie de recettes, la troisième sont les recettes fiscales.

3 Les recettes fiscales :

Elles représentaient en 2007, c’est extrêmement important, 63 % des recettes de fonctionnement pour Villeneuve d’Ascq, contre 59 % au niveau national.

Comment ces recettes fiscales sont-elles calculées ? De la façon suivante : en fait, c’est tout simplement une multiplication. Vous avez une base et un coefficient, un pourcentage qui vient influer sur cette base. La base elle-même subit deux variations : un taux qui est fixé par la Loi de Finances, et l’autre élément qui influe sur cette base, c’est ce qu’on appelle les variations physiques, autrement dit, par exemple, des extensions relatives à un immeuble, etc.

Cette base va donc subir une augmentation qui est décidée et décrétée dans le cadre de la Loi de Finances : elle va subir, pour tout ce qui est taxe d’habitation et taxe sur le foncier bâti, une augmentation de 2,5 %. Cette augmentation est donc décidée au niveau national. Cette base, de fait, va donc augmenter légèrement les recettes de la ville à taux inchangé, et je parle du taux que la ville peut, elle, décider et sur lequel elle peut jouer.

Le produit fiscal est estimé pour 2009 à 27 900 000 euros. Au budget primitif 2008, le produit attendu, prévu, était de 26 900 000 euros, soit une différence qui est donc d’un million d’euros.

La quatrième grande composante du total des recettes sont les recettes tarifaires que touche la ville.

4 Les recettes tarifaires :

Nous avons voté au mois de janvier une actualisation des tarifs municipaux, avec une distinction qui a été faite entre les tarifs municipaux à quotient et les autres. Les tarifs municipaux à quotient comme la restauration ont connu une augmentation de 2,5 %, ce qui fait pour le ticket de cantine une augmentation de 3 centimes d’euros.

Pour information, je rappelle que le nouveau marché 2009 pour la restauration prévoit un coût pour un repas chaud enfant de 1,98 euros, alors que le coût du même repas avec l’ancien marché était de 1,81 euros, soit une augmentation de 9,40 %, et nous n’avons répercuté qu’une hausse de 2,5 %.

En résumé, les recettes de fonctionnement pour 2009 devraient évoluer d’environ 0,30 % par rapport au BP 2008. Voilà donc pour le chapitre des recettes.

En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, la faible évolution de nos recettes de fonctionnement nous oblige à nous contraindre, bien évidemment au niveau de l’ensemble des dépenses, parce que nous ne pouvons pas nous permettre – en termes d’évolution – de continuer à dépenser plus que ce que nous recevons.

Nous avons donc une volonté claire et nette, c’est de contraindre les dépenses de fonctionnement, et en premier lieu les dépenses qu’on appelle les charges à caractère général.

1 Les charges à caractère général :

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqCe chapitre connaîtra une diminution par rapport à 2008, et nous n’envisagerons une évolution positive qu’au vu du réalisé du compte administratif, et après consultation de l’ensemble des services de la commune.

Le deuxième chapitre de dépenses sur lequel nous allons jouer, ce sont les dépenses de personnel.

2 Les dépenses de personnel

Elles correspondaient en 2007 à 63 % des dépenses.

Pour rassurer tout de suite les personnels, bien évidemment dans les sommes que nous avons budgétées, ce qui est prévu et maintenu c’est la revalorisation du poids de l’indice, le glissement vieillesse technicité, l’emploi des vacataires, l’augmentation du SMIC et les diverses revalorisations statutaires dont l’une vient de tomber au mois de décembre pour les catégories C. Tout cela sera bien évidemment préservé pour les personnels de la ville.

Comment allons-nous essayer de contraindre effectivement nos dépenses de personnel ? Tout d’abord, nous n’avons pas reconduit en l’état le contrat d’assurance qu’on appelle « risques statutaires ». D’autre part, nous allons mettre en œuvre une politique qui visera à optimiser les moyens existants, tout en maintenant bien évidemment la qualité du Service Public qui est proposé à la population.

Le troisième point de dépenses important, ce sont les subventions aux associations.

3 Les subventions aux associations

Le poids des versements de subventions était de 12,6 % des dépenses en 2007.

Comme nous l’avons déjà évoqué, je répète que nous allons inviter l’ensemble des services municipaux à une rigueur, à essayer de gérer au mieux l’évolution des dépenses. Cela signifie de plus que cette règle que nous nous appliquons, nous allons bien sûr inviter aussi nos partenaires à la respecter.

D’ores et déjà il y a un travail qui est mené, à l’interne mais également avec les associations, de façon à ce qu’effectivement, au moment de la proposition dans le cadre du budget des subventions, le Service Public qui est offert – soit par les services soit par les associations – soit toujours à hauteur de la qualité actuelle.

Pour résumer l’évolution des prévisions, en 2000 le conseil municipal a voté une augmentation des dépenses de l’ordre de 4 % avec une augmentation des recettes de 2 %, et en termes d’indicateurs, on parle effectivement ici de « l’effet ciseau ». Si nous devions continuer sur le même rythme, ce serait en effet à terme – et d’ici 2013, très dangereux pour les finances de la ville. Ce que nous proposons donc pour 2009, c’est d’essayer de limiter les dépenses au niveau de l’enveloppe 2008, avec des recettes estimées en augmentation de l’ordre de 0,30 %.

L’une des recettes de la ville, si je puis dire car ce n’est pas tout à fait une recette mais c’est un moyen de financer les investissements, c’est par le biais de l’endettement. Pour faire un point rapide sur la situation de l’endettement à aujourd’hui, l’encours de la dette au 1er janvier de cette année est de 34 568 000 euros, pour une annuité de capital à rembourser à hauteur de 5 125 000 euros, et des intérêts à rembourser à hauteur de 1 019 000 euros.

Quel est notre objectif par le biais de cette gestion rigoureuse ? Le premier objectif est de faire en sorte que le capital de la dette soit couvert au maximum par l’épargne qui va être dégagée par la section de fonctionnement. Notre deuxième objectif sera aussi de financer une partie de nos

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqdépenses d’investissement. Bien sûr il s’agit là d’un objectif, et cela signifie que bien évidemment nous devons faire appel à l’emprunt.

Soulignons un point positif : la ville de Villeneuve d’Ascq, au niveau de son endettement, est dans une situation tout à fait saine, puisque le niveau d’endettement de la ville se situe à 50 % de la moyenne nationale. D’une certaine façon on peut dire que c’est en effet positif, mais en même temps nous allons voir tout à l’heure que vu la nécessité d’investir, il y aura forcément un besoin de ne pas respecter ce pourcentage.

Pour synthétiser, nous allons prendre les mesures pour redresser notre capacité d’autofinancement et reconstituer nos réserves. Je n’ai pas dit que celles-ci avaient disparu, mais elles étaient en diminution et nous allons effectivement essayer de remonter la pente.

Si l’on doit conclure, les orientations budgétaires pour 2009 se caractérisent par cinq points :

1 Contrôler la pertinence et l’efficacité de nos dépenses de fonctionnement.

2 Contrôler et ralentir les dépenses de personnel, par l’optimisation des compétences, la réorganisation des services et la remobilisation du personnel.

3 Reconstituer notre capacité d’autofinancement, notre épargne.

4 Recourir à l’emprunt dans des conditions raisonnables, afin de financer un programme d’investissements à la hauteur des attentes et des besoins.

5 Tendre au maximum, c’est notre objectif, à ne pas augmenter les taux de fiscalité sur lesquels la ville peut jouer, sachant – je le rappelle – que les taux de fiscalité qui sont sous la maîtrise de l‘Etat sont, eux, en augmentation.

Cet effort, pour quoi faire ? Quels sont nos orientations et nos grands axes de progrès pour 2009 ?

- le renouvellement de la rénovation du patrimoine et de la ville nouvelle, en particulier les locaux scolaires, les crèches, les équipements sportifs, et les équipements culturels comme la médiathèque. Pour ce faire, nous avons réactivé l’outil PPI : Programme Pluriannuel d’Investissements. Faute d’études véritablement disponibles, nous consacrerons essentiellement le budget investissements aux grosses opérations d’entretien, et aux rénovations « coup de jeune » ;

- le rééquilibrage de l’offre de logements, par une politique d’acquisitions patrimoniales puis de construction, à destination des populations vieillissantes et des jeunes ;

- une nouvelle approche du Service Public, grâce à l’e-administration, grâce à la recherche de complémentarités et de cohérence entre les structures municipales et les structures associatives, et grâce à une meilleure adaptation à la demande (crèches, écoles, CAL, etc.) ;

- une interactivité et une réactivité plus grande en termes de vie quotidienne (propreté, sécurité, éclairage public, etc.).

Il me reste à vous remercier de votre attention.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqGérard CAUDRON

A notre tour de te remercier, pour cet exposé comme nous en avons rarement eu. Cet exposé est d’une très grande pertinence, précision, honnêteté et transparence, à l’image de ce qu’on appelle la nouvelle gouvernance. Je voulais te le dire. Tu as réalisé, au quotidien, un travail considérable. Par ailleurs, je souligne la volonté d’éviter un double écueil : ne pas rejeter la responsabilité sur les autres ou l’Etat, et ne pas faire « le coup de l’héritage ». Je pense que nous avons été élus pour agir, non pour geindre ou nous plaindre.

Merci également aux collaborateurs du service des finances, qui était pourtant peu structuré à cause de nombreux départs. A un moment donné, nous avons même cru à sa disparition... Mais le retour d’un ancien en provenance de Croix, intéressé par le challenge, aura finalement permis son renouveau.

Merci aussi à l’ensemble des services, qui ont accepté de jouer le jeu d’une gestion rigoureuse. Pour arriver aux chiffres de ce jour « sans larmes », une prise de conscience de la nécessité de l’effort a véritablement eu lieu, et ces services proposent même aujourd’hui eux-mêmes des pistes de réductions de dépenses.

J’insiste enfin sur le caractère spécifique à 2009 de ce débat d’orientation budgétaire. Nous souhaitons, en effet, atteindre un objectif affirmé : ne pas augmenter les taux d’imposition.

Passons maintenant au débat proprement dit, ce qui est la règle du jeu avant le vote du budget en lui-même, qui je le rappelle doit être équilibré. Ecoutons à présent la question de Faustin AISSI.

Faustin AISSI

Ce débat d’orientation budgétaire passe par la prise en compte de grands principes, et ceux-ci ont un coût, d’autant qu’il s’agit là du premier mandat au cours duquel nous engageons réellement des projets. Je voudrais néanmoins soulever un point particulier qui me semble d’importance : le rapport entre le nombre de cadres A et le nombre de cadres C est extrêmement déséquilibré, au détriment des cadres A.

Globalement, 8,5 % des cadres relèvent de la catégorie A, 17 à 18 % de la catégorie B et le reste de la catégorie C. Pour prendre un exemple significatif, citons le cas du service de l’enseignement qui compte plus de 200 agents, mais parmi lesquels on compte seulement deux cadres A !

Nous devons pouvoir évoluer, après réflexion et analyse des données. Le seuil de 15 % de cadres A me semble constituer un objectif raisonnable par rapport à la taille de notre ville.

Gérard CAUDRON

Merci Faustin. Même si ce questionnement ne s’inscrit pas dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, je vais néanmoins y répondre car cette remarque est intéressante.

N’oubliez pas que les pourcentages doivent toujours être maniés avec précaution. En effet, plus les écoles sont nombreuses et plus ces écoles accueillent d’enfants et emploient du personnel, plus le dénominateur est important. Or, en face, le numérateur, c’est-à-dire le nombre de cadres A, n’évolue pas. Si nous poussons le raisonnement à l’extrême, nous pourrions privatiser le personnel des écoles en faisant appel à une société extérieure. Nous supprimerions ainsi une bonne partie des cadres C et du personnel technique. Dès lors, le pourcentage de cadres pourrait atteindre 60 ou 70 %. Il convient donc de prêter attention aux pourcentages utilisés !

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqPour autant, il est vrai que notre mairie a besoin de davantage d’encadrement. En effet, un agent est d’autant plus motivé et mobilisé s’il peut traiter lui-même des études, des réformes et des travaux sur les dossiers, en matière technique en particulier, mais aussi en matière administrative pour mener des études prospectives. Nous avons donc tous ces éléments en tête.

J’ajoute que dans la feuille de route que j’ai déjà communiquée à la future DGS (Direction Générale des Services), l’idée est de rehausser au sein de la hiérarchie la place des services, des chefs de service et des adjoints aux chefs de service. Cela suppose de leur donner d’abord une visibilité plus grande, donc une motivation plus grande, et de faire également apparaître des besoins plus grands en termes de potentiel intellectuel dans les prochaines embauches. Ceci fait véritablement partie de notre démarche.

Avant de donner la parole à Martine BERTHOULOUX, je signale qu’en repassant par mon bureau, j’ai constaté que je disposais déjà d’une évaluation chiffrée de la dernière grève dont nous parlions tout à l’heure, ce qui traduit bien l’interactivité de nos services.

Pour répondre à la question d’Olfa LAFORCE, les dépenses engagées par la ville sont donc d’environ 12 600 euros, auxquels il faut ajouter des coûts induits non chiffrés. Concernant la recette attendue de l’Etat, eu égard aux sommes reçues pour les grèves précédentes, le chiffre ne devrait pas être trop éloigné de 14 000 euros. Il devrait donc permettre d’intégrer ces coûts induits non chiffrés. Si la méthode de remboursement de l’Etat perdure, car il s’agit là d’une espérance et pas d’une réalité, la parole de l’Etat en la matière, sur ce point précis du remboursement des frais engagés par les communes, est tenue.

Nous écoutons maintenant Martine BERTHOULOUX.

Martine BERTHOULOUX

Bonsoir Monsieur le Maire, Chers Collègues,

Dans la note de synthèse sur le débat d'orientation budgétaire de ce soir, vous faites allusion succinctement à la crise économique sans précédent dans le monde, provoquée par la crise américaine du surendettement et du modèle économique et social français, qui devrait laisser espérer un impact plus limité en France.

Or tout le monde ne connaît pas la crise. Ainsi les possédants et les actionnaires n’ont-ils jamais été aussi riches et profitent-ils de la crise pour s’enrichir. Les exemples ne manquent pas et la presse s’en est fait largement l'écho, je ne vous les citerai pas.

Que dire, par ailleurs, des firmes du CAC 40, qui ont engrangé en 2008 des bénéfices record ? Elles ont terminé l'année 2008 avec des résultats supérieurs en moyenne de 12 %, et des profits en hausse sur 2007 de 2,2 milliards d'euros (étude du Cabinet PWC pour Le Monde) !

Que dire également des Français soumis à l'impôt de solidarité sur la fortune? En 2008, ils sont 20 000 de plus à payer cet impôt !

Alors, qui disait que la crise était dure pour tout le monde ? En vérité, comme dans un mécanisme de vases communicants, c'est en pressurant le plus grand nombre que la minorité de possédants prospère.

S'il est vrai que notre débat d'orientation budgétaire s'inscrit dans une période incertaine, même si les concours de l'Etat progressent théoriquement cette année de 2 %, le compte n'y est pas !

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqCe n'est ni plus ni moins que l'étranglement financier des collectivités territoriales qui est organisé dans le pays, à un moment où elles doivent faire face à une amplification des besoins d'interventions publiques pour contenir les dégâts de la crise.

Il faut tenter de sortir de ce dilemme, qui consiste à soit décider une hausse de la fiscalité locale, soit décider une réduction de l'offre de services à la population.

Au travers de ce débat d'orientation budgétaire, j’ai l’impression que vous nous demandez de « travailler plus pour gagner plus » et de faire mieux avec moins. Est-ce bien cela ?

Je souligne avec intérêt que les taux n'augmenteront pas, mais compte tenu de la situation, ne pourrions-nous pas demander à l'Etat qu'il n'augmente pas les bases ?

La Dotation Globale de Fonctionnement sera diminuée de 600 000 euros. Faut-il pour autant ne pas remplacer les départs en retraite, diminuer les indemnités des cadres A, ou supprimer certains services à plus ou moins long terme ?

Par ailleurs, les finances de la Ville ne sont pas si mauvaises, puisque l'endettement est en diminution ainsi que le remboursement de la dette.

Aussi, je souhaiterais savoir si vous renouvellerez la tenue d'ateliers budgétaires, qui avaient été très appréciés par la population durant le précédent mandat.

Je pense qu'il serait intéressant d'informer la population des conséquences potentielles pour les services municipaux, si demain l'Etat supprimait la Dotation de Solidarité Urbaine, les dotations de compensation (taxe professionnelle, etc.), l'évolution des dotations calculées sur la richesse nationale (Produit Intérieur Brut) et la non compensation de l'inflation réelle.

Il est temps de lancer une campagne de mobilisation des habitants, pour les alerter sur les risques que la loi de finances 2009 (baisse de 5,5 % des dotations d'Etat) et les projets 2010 et 2011, feront peser sur les services publics locaux à travers toute une série d'exemples concrets tirés du quotidien des usagers.

Les Services Publics sont en France un élément structurant, tant d'un point de vue économique que social. Ils constituent notre spécificité. Leurs missions ont un caractère tout a fait déterminant dans l'aménagement du territoire, la réponse à des besoins vitaux de la population et ils sont un atout majeur pour faire face à la crise.

Par conséquent, j'émets le voeu ici ce soir d'un budget non pas a minima, frileux, mais d'un budget ambitieux à la hauteur des attentes de notre population. Comme vous le disiez très justement, Monsieur le Maire, vous avez été élu pour réaliser, avancer et non pour geindre.

Gérard CAUDRON

Je vous le confirme, Madame BERTHOULOUX, et d’ailleurs je ne geins pas !

Florence BARISEAU

Contexte international et national

Vous le rappelez dans la partie introductive de cette note de synthèse, 2009 est une année incertaine. Certains ne manqueront pas de chercher et de dénoncer de nombreux coupables. C’est un réflexe naturel pour cacher son éventuel désarroi.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqPersonnellement, plutôt que chercher des coupables, je préfère chercher des solutions.

Pour autant, je ne me ferai pas l’avocate d’un système financier dévoyé, parfois immoral, qui mérite un profond changement. Cette refonte, le chef de l’Etat l’appelle de ses vœux et prend l’initiative d’une réforme de nos institutions financières internationales, d’une nouvelle forme de coopération entre Etats européens. Personne d’autre ne l’avait fait avant lui.

Quant au plan de relance par l’investissement, il est le seul capable de nous éviter les erreurs de 1981 qui, rappelons-le, ont failli voir la France mise sous tutelle par le Fonds Monétaire International.

Mais venons-en à présent au cœur de notre débat, le présent et surtout l’avenir de notre ville, à partir du document fourni. Le débat d’orientation budgétaire est une étape importante dans le cycle budgétaire annuel. Selon la Lettre des Finances locales du 13 novembre dernier, il doit comporter :

- Des données sur le contexte budgétaire. La présentation est tout à fait claire sur ce point.

- Une analyse de la situation financière de la collectivité : évolution des principaux postes budgétaires, marges de manœuvre (épargne, fiscalité, endettement), mode de financement des dépenses d’investissements, présentation consolidée des résultats afférents au dernier exercice connu, état du patrimoine, des emplois permanents, etc. Ces éléments sont traités de manière moins claire.

- Les perspectives pour l’année à venir et la prévision pluriannuelle des investissements. A ce propos, les données sont manquantes !

Ainsi, sur la forme, beaucoup de regrets sont récurrents depuis de nombreuses années : aucune mise en perspective des années antérieures et des années à venir, aucune représentation graphique pour symboliser le poids de chaque poste de recette ou de dépense, et une bonne dose de charabia, il faut bien l’avouer !

Il aurait été intéressant d’intégrer à la réflexion le résultat 2008 dont vous devez avoir à ce jour une estimation, que je souhaite que vous puissiez communiquer à l’assemblée.

Déroulons à présent le fil de l’histoire que vous proposez aux Villeneuvois.

Chapitre 1 : Recettes de fonctionnement

A ceux qui pourraient être tentés de parler de désengagement de l’Etat, je rappelle que pour 2009 ses concours progresseront de 2 %, chiffre supérieur aux prévisions d’inflation de l’ordre de 1 %. J’ajoute que les dégrèvements d’impôts, pour les ménages avec la taxe d’habitation et pour les entreprises avec la taxe professionnelle, ne cessent de croître (18 millions d’euros en 2009).

Il est vrai que la Dotation Globale de Fonctionnement diminue. Toutefois, cette situation est malheureusement normale puisqu’à notre grand regret notre ville a perdu un grand nombre d’habitants !

Je rappelle également qu’un volet du plan de relance concerne le versement anticipé du Fonds de Compensation de la TVA, si tant est que nous conventionnions avec le Préfet en nous engageant à investir davantage que la moyenne de ces trois dernières années.

Immédiatement, une première question mérite d’être posée. Allons-nous profiter de cet abondement de trésorerie ? Allons-nous, dès lors, conclure des conventions avec le Préfet ?

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqJe souhaite, maintenant, apporter une dernière précision technique, relative à l’affirmation selon laquelle le Fonds de Compensation de la TVA changerait de nature. Je rappelle que la décision n’a pas encore été prise. En outre, cette modification n’est pas forcément souhaitable.

Globalement, vous estimez l’évolution de nos recettes de fonctionnement à + 0,3 % du budget primitif 2008, soit environ 200 000 euros supplémentaires.

Vous ne modifiez pas les taux d’imposition, nous sommes d’accord avec vous. Il n’est pas dans notre projet d’équilibrer les comptes par le recours aux hausses d’impôts. Comparons un instant le potentiel fiscal et le taux de pression à Villeneuve d’Ascq, par rapport à la moyenne de la strate. Je cite naturellement mes sources : un document du MINEFI, intitulé Analyse des équilibres financiers fondamentaux, chiffres de 2007.

On constate que le potentiel fiscal est de 739 euros par habitant à Villeneuve d’Ascq, contre 774 euros pour la moyenne de la strate, soit un peu moins. En revanche, les taux des trois produits (foncier bâti, non bâti et taxe d’habitation) sont tous beaucoup plus élevés, presque du simple au double pour le foncier non bâti, ce qui ne va d’ailleurs pas simplifier l’acquisition de foncier. En clair, le potentiel fiscal des Villeneuvois est plus faible, mais la pression plus forte. Il est donc inutile d’en rajouter !

Nous sommes contre toute augmentation des impôts, qui affecte en réalité davantage les familles et les classes moyennes, auxquelles il est aujourd’hui demandé de réaliser beaucoup d’efforts.

Vous augmentez les recettes tarifaires. Nous étions contre celles qui touchent plus spécifiquement les familles et les parents qui travaillent (cantine, CAL, loisirs du mercredi, etc.). Cette hausse tarifaire représente mine de rien, à elle seule, un quart de la hausse des recettes de fonctionnement.

Chapitre 2 : Dépenses de fonctionnement

Les charges à caractère général représentaient 21 % de nos dépenses effectives en 2007. Elles ont vocation à diminuer, mais nous ne savons pas de combien. Le suspens est à son comble !

S’agissant des dépenses de personnel, l’incertitude est aussi présente. Pour comprendre, nous devons quasiment lire entre les lignes.

Replongeons-nous, maintenant, quelques instants dans les chapitres précédents. En 2007, selon l’Analyse des équilibres financiers fondamentaux de Villeneuve d’Ascq comparés à la moyenne de la strate du MINEFI, les seules dépenses de personnel représentaient 726 euros par habitant, contre 685 euros pour la moyenne des villes équivalentes et 600 euros en moyenne dans la région. La différence est tout de même de 20 %. De même, les dépenses de personnel représentaient 59,37 % du budget de fonctionnement total, contre 52,96 % en moyenne dans la région. L’écart avec la moyenne est donc de près de 7 %.

Votre vision en la matière n’est pas très claire à la lecture du document. Toutefois, je ne doute pas que vous nous éclairerez bien volontiers.

Vous nous annoncez d’abord une « progression nulle voire négative ». S’agit-il d’un effet de style ? En effet, je ne sais pas, pour ma part, ce qu’est une progression négative. L’association de ces deux termes constitue un contresens.

L’histoire se corse, puisqu’un peu plus loin on peut lire que vous souhaitez « contrôler et ralentir les dépenses de personnel », et non les diminuer.

Nous nous trouvons donc en plein désarroi, d’autant que vous annoncez « la non reconduction de l’assurance risques statutaires ». Afin que chacun comprenne bien, l’assurance risques statutaires

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqconcerne les accidents du travail, les arrêts longue maladie et, le cas échéant, les congés maternité. Les villes peuvent tout à fait s’auto-assurer, mais c’est un calcul de risque à mener.

A titre d’exemple, la cotisation 2008 pour une ville de 400 agents est de 209 000 euros. Nous pouvons donc l’évaluer à environ 600 000 euros pour Villeneuve d’Ascq.

Si c’est grâce à cela que vous comptez stabiliser les dépenses de personnel, je dis attention ! C’est à mon sens une fausse économie, une lourde hypothèque sur l’avenir et un risque difficilement mesurable.

Nos questions sont donc les suivantes :

• Quel est le montant de cette assurance ?• Dispose-t-on d’une mesure du risque, de statistiques sur les arrêts accidents du travail,

maladie, etc. ?

Notre version du chapitre dépenses de fonctionnement est tout autre. Nous proposons une diminution nette des dépenses de personnel sans renoncer à la reconduction de l’assurance, dont je viens d’exposer les risques. Entendons-nous bien, nous ne souhaitons pas licencier qui que ce soit ! Nous sommes clairs à ce propos. En revanche, nous proposons de ne pas systématiquement remplacer les départs en retraite, de réaliser un vaste audit des Ressources Humaines et de mettre en place un groupe de travail dédié, réunissant élus des groupes politiques, adjoints aux finances, au personnel, représentants du personnel, de la Direction des Ressources Humaines, etc., avec pour mission d’examiner tous les mouvements de personnel. Il s’agit, plus généralement, de responsabiliser plus et donc de rémunérer mieux les agents, mais de voir dans le même temps où il nous est possible de réduire les dépenses de personnel, sans détériorer le service aux Villeneuvois bien entendu. Il faut adapter notre service aux besoins, et aux missions qui relèvent de notre compétence pure.

En effet, comment justifier avec honnêteté le maintien d’une masse salariale en progression continuelle, voire même en stabilisation, avec une activité en principe en diminution au regard des transferts de compétence notamment à LMCU, la privatisation d’activités comme l’éclairage public, la diminution de la population qui a malheureusement nécessité, par exemple et à notre grand regret, des fermetures de classes (60 au cours des dix dernières années) ?

Combien d’euros les Villeneuvois paieront-ils pour financer la masse salariale en 2009 ?

Concrètement, allez-vous oui ou non avoir le courage politique de réduire les dépenses de personnel ? Si oui, dans quelle proportion et comment ?

S’agissant des subventions aux associations, vous annoncez des efforts de rigueur. Reverrez-vous certains critères d’attribution de subventions, encore qualifiés de « résultants de l’histoire », pour les rendre plus objectifs ? L’enveloppe totale attribuée d’habitude aux associations diminuera-t-elle ? Pour ma part, j’opte en priorité pour la première solution.

Quant au CCAS, il constitue le cœur de l’action sociale et de celle envers les personnes âgées. Le CCAS mérite un paragraphe à lui tout seul, et non une simple phrase. Le débat d’orientation budgétaire du CCAS est prévu le 17 février. Pouvez-vous, dès ce soir, nous révéler vos intentions exactes ?

En résumé de ce chapitre dépenses de fonctionnement, vous dites : « l’estimation de l’évolution des dépenses de fonctionnement devrait se positionner à hauteur du budget primitif 2008 ». Heureusement que j’ai demandé des précisions car la formulation, en bon français, signifie que les dépenses de fonctionnement croîtront comme lors du budget primitif 2008, soit de + 3,56 %. Or vous prévoyez de stabiliser ces mêmes dépenses de fonctionnement.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqEn clair, les dépenses de fonctionnement stagneront et les recettes croîtront de 0,3 % ! La différence nous donne la capacité d’autofinancement, qui devrait donc augmenter très légèrement par rapport à celle dégagée en 2008. Elle reste, au regard des chiffres communiqués dans le tableau du MINEFI et pour 2007, largement inférieure à la moyenne de la strate. Elle s’élève à 104 euros par habitant contre 150 euros en moyenne. Elle est donc 30 % plus faible.

Dégager une capacité d’autofinancement (différence entre recettes et dépenses de fonctionnement) est pourtant vital pour préparer l’avenir ! C’est l’épargne d’un ménage qui a soustrait de ses revenus ses dépenses mensuelles. Ce n’est ni plus ni moins que notre marge de manœuvre, qui sera serrée.

Chapitre 3 : Endettement

Vous garantissez un appel à l’emprunt minimisé…Vous faites ici preuve de frilosité. Les taux directeurs étant annoncés à 2 %, le moment est donc le plus propice pour emprunter pour, enfin, investir. En effet, la capacité d’autofinancement dégagée ne permettra que de faiblement financer l’investissement.

Nous disposons là d’une vraie marge de manœuvre puisque, toujours à titre de comparaison, l’encours total de la dette est en moyenne de 450 euros par habitant contre 1 131 euros pour la moyenne de la strate. Sans amputer l’avenir des générations à venir, au regard des taux directeurs le moment actuel est le plus favorable pour emprunter, afin de financer de grands programmes d’investissements.

Epilogue de ce débat d’orientation budgétaire 2009 :

Vous prétendez stopper la dégradation de « l’effet ciseau » en adaptant l’évolution des dépenses de fonctionnement à celle des recettes. Mais je le répète, avec + 0,3 % de recettes et + 0 % de dépenses, la marge dégagée sera trop faible.

Toutefois, la meilleure partie de votre exposé renvoie à l’investissement qui, je vous le rappelle, assure l’activité économique et l’emploi. Nous ne trouvons des éléments à ce sujet, qui relève de la préparation de l’avenir de Villeneuve d’Ascq, que dans le chapitre dénommé « conclusion ». Ce dernier compte vingt lignes dans un « roman » de sept pages.

Villeneuve d’Ascq fait d’ailleurs figure de mauvais élève en la matière, avec un ratio de dépenses d’équipement de 198 euros par habitant, contre 362 euros pour la moyenne de la strate. La proportion varie, ici, du simple au double !

Toutes les mesures que vous proposez, au final, n’aboutissent sur aucun projet précis ou concret. L’intitulé de la part d’investissement ressemble au fond à un programme électoral. En effet, vous énumérez pèle mêle locaux scolaires, crèches, équipements sportifs et culturels, de la rénovation, de la construction de nouvelles structures, sans préciser à quoi vous faites référence. Quoi de neuf du coté de la base nautique, de la maison de l’emploi à déménager de toute urgence, de l’avenir du Stadium Nord, du cœur de ville, des nouvelles structures d’accueil de la petite enfance, de nos aînés ?

Votre souhait semble être de maintenir le patrimoine existant, donc d’agir sur le présent mais pas sur l’avenir. C’est une vision des choses, en aucun cas la nôtre.

S’agissant de votre souhait d’acquérir des terrains, je vous attribue un bon point. En effet, il me semble primordial de disposer d’une puissance foncière suffisante afin de disposer des moyens pour mettre en œuvre une politique ambitieuse. Vous ciblez, dans ce domaine, les plus jeunes et les populations vieillissantes. Est-ce à dire par exemple, que le nord de la ville disposera enfin d’une structure pour les personnes âgées ?

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqConcernant la nouvelle approche du Service Public, que signifie exactement « une meilleure adaptation à la demande concernant les crèches, les écoles, les CAL » ? Cette petite phrase, en fin de ce document et qui peut paraître anodine, cache en réalité un vrai choix politique à faire. Villeneuve d’Ascq a été pensée et équipée pour un calibre de 90 000 à 100 000 habitants.

Aujourd’hui, quelle est exactement votre position ? Soit on investit et on part à la reconquête d’habitants pour remonter aux environs de 65 000 habitants, soit on se satisfait du chiffre actuel, ce qui pose le vrai problème de l’entretien des équipements. Evidemment, nous votons pour le premier choix.

Avant de conclure par notre proposition, je vous rappelle nos questions :

- Peut-on avoir une estimation du résultat 2008 ?

- Comptez-vous bénéficier du remboursement anticipé de la TVA, en augmentant les investissements et en signant une convention avec Monsieur le Préfet ?

- Comment comptez-vous maintenir ou réduire les dépenses de personnel ?

- Pouvez-vous nous éclairer sur le risque induit par la non reconduction de l’assurance risques statutaires, et nous donner le montant ainsi que la mesure du risque qui a naturellement dû être évalué ?

- Que comptez-vous concrètement changer dans la politique d’attribution de subventions aux associations ?

- Quelle sera votre politique vis-à-vis du CCAS ?

- Quel sera le montant prévu pour les investissements ? Quelle sera concrètement leur nature ?

La version de notre groupe de l’avenir à proposer aux Villeneuvois :

Les orientations budgétaires présentées ne sont pas à la hauteur de notre ville. Sur le fond, notre ville mérite mieux qu’un simple ravalement de façade, elle mérite une vraie refondation.

Nous proposons une baisse significative des dépenses de fonctionnement sans recourir à l’impôt ni aux hausses tarifaires, pour dégager de la capacité d’autofinancement – avec recours à l’emprunt si besoin –. Nous souhaitons également investir pour préparer l’avenir.

Nous souhaitons également vous faire part d’une grande surprise et d’un profond regret. Alors que nous sommes la technopole verte, aucun des investissements prévus n’est lié au développement durable, à un éco-quartier ou à une trame verte ! Aucune mesure ne favorise non plus l’installation de nouvelles entreprises ou la création d’entreprises à Villeneuve d’Ascq. Vous pouvez me répondre que ce sujet relève d’une compétence communautaire. Pour autant, il ne nous est pas interdit d’agir dans ce domaine.

La seule recette pour éviter que la crise ne nous prenne davantage à la gorge que ce que les plus pessimistes nous annoncent, réside dans la relance de l’activité par l’investissement. Pour notre ville, une telle initiative s’articule de concert avec une politique de reconquête d’habitants.

Il nous faut être imaginatifs, créatifs et ambitieux. Il faut une vraie rupture avec les méthodes de gestion de notre ville de ces trente dernières années. En aurez-vous le courage ?

Il nous faut préparer l’avenir de nos enfants. Une ville est comme une famille, elle doit consommer et investir pour transmettre un patrimoine à ses enfants et préparer au mieux leur avenir en

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqévitant la tentation excessive de l’endettement. La différence, c’est que notre première responsabilité d’élu est de gérer au mieux pour investir au plus.

La crise est là et elle s’annonce brutale. L’heure n’est pas à chercher des coupables mais bel et bien à proposer des solutions. Il est temps d’avoir un vrai et franc courage politique. Pour cela, il faut éviter court terme, démagogie et repli. Il faut faire le choix du courage, de l’audace et de l’action. Il faut mobiliser talents et énergies, « il faut prendre l’évènement par la main avant qu’il ne vous saisisse à la gorge », pour reprendre l’expression de Winston CHURCHILL.

Ici, maintenant, ce soir à Villeneuve d’Ascq, il semble qu’on en soit loin. Vous prétendez ainsi avoir remis la ville sur de bons rails, ceux-ci ne sont vraisemblablement pas des rails de TGV !

Merci de votre attention.

Olfa LAFORCE

Le débat d’orientation budgétaire est le moment du débat démocratique et des échanges, autour de l’examen de l’évolution du budget communal. Il est le moment où l’on peut débattre de la politique d’équipement, de notre stratégie financière et fiscale, et surtout échanger.

Il est d’autant plus important cette année que 2009 sera la première année complète du mandat de la nouvelle municipalité. Chacun comprend que quelques mois, voire plus, soient nécessaires pour procéder aux ajustements organisationnels et à la mise en place des chantiers d’une nouvelle gouvernance. On peut penser que cette phase est terminée, d’où l’importance de cet exercice de prospective.

Le contexte d’élaboration de ce budget fait apparaître un environnement financier contraint : des incertitudes liées à la crise financière, à la crise sociale et économique qu’elle engendre, à l’Etat qui par son attitude rajoute à la crise, en rognant sur les dotations et en se désengageant de secteurs essentiels, ce qui se répercute fatalement au niveau local.

Les contraintes externes existent et elles attisent les contraintes internes : fléchissement des recettes fiscales, évolution moindre des dotations de l’Etat, et d’un autre côté le poids des dépenses contraintes qui ne cesse de s’alourdir, avec la nécessité pour des communes comme la nôtre d’assurer la même qualité de Service Public. C’est « l’effet ciseau » dont parle Madame WERREBROUCK, et qu’il nous faut éviter dans les années à venir.

Assurer un meilleur service avec un budget de plus en plus contraint, le défi est à relever à Villeneuve d’Ascq. Depuis trente ans, nous n’avons jamais eu dans notre commune une culture d’activités, mais une culture de résultats et de changement, une culture tournée vers l’amélioration des conditions de vie des Villeneuvois.

Je partage donc l’idée que la dynamique nécessaire à toute démarche de progrès ne peut se nourrir de simples considérations financières, car c’est sur des valeurs que le collectif doit se mobiliser : celles du Service Public, de l’intérêt général, de la solidarité, de la justice et de l’équité, avec un cap, celui de l’épanouissement de nos concitoyens, de l’amélioration de leur cadre de vie et de sa qualité.

Dans le contexte actuel, nous devons donc adopter une gestion rigoureuse des deniers de la ville en évitant les dépenses inutiles. Nous devons aussi optimiser les recettes. Eu égard aux circonstances, comment éviter les dépenses et résorber la masse salariale ?

Cela suppose des capacités d’adaptation : partir de la réalité des services, et construire du bas vers le haut un budget plus performant. Mutualisation des compétences, révision des

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqorganigrammes des services et plan de formation sont autant de pistes pour y parvenir. Je ne doute pas qu’elles seront explorées par la nouvelle Direction Générale des Services.

Néanmoins mon groupe, s’il rejoint la majorité sur certains de ces aspects, s’interroge sur deux éléments évoqués dans le document pour réduire les dépenses de fonctionnement, sans en avoir les détails ni les précisions :

- Le premier élément concerne le secteur associatif : une des forces de notre ville, c’est sa richesse associative. C’est aussi un des secteurs pourvoyeur d’emplois. Nous finançons beaucoup d’associations, nous mettons à leur disposition des moyens techniques et depuis quelque temps, dans un but de transparence, nous établissons des conventions d’objectifs. Notre besoin de réduire les dépenses conduira-t-il la municipalité à revoir sa politique de subventions, à un moment où le monde associatif subit le désengagement de l’Etat ?

- Le second élément concerne les contrats aidés : mutualiser les compétences et ne pas remplacer les départs en retraite sont des pistes de réduction de la masse salariale. Mais à un moment de crise sociale aiguë et de recrudescence du chômage, faut-il diminuer les contrats aidés alors que leurs bénéficiaires appartiennent à la population qui a besoin de notre aide pour retrouver le chemin de l’insertion sociale et de la dignité ? Pouvons-nous avoir des éléments, d’ici le vote du budget, pour mesurer ce que ces contrats aidés représentent dans le budget ? Quel est le nombre des bénéficiaires villeneuvois ?

Vous évoquez, Madame WERREBROUCK, dans la construction du budget, des efforts supplémentaires pour le CCAS. Notre groupe approuve la prévention des conséquences sociales d’une crise qui va voir les demandes au niveau du CCAS augmenter. Dans quelles proportions ces efforts seront-ils consentis ? Le document ne le précise pas.

Par ailleurs, la maîtrise nécessaire de nos dépenses de fonctionnement nous oblige à optimiser nos recettes, pour continuer à assurer les mêmes services publics. Cela suppose de frapper aux portes, de bousculer nos partenaires et d’aller chercher des recettes nouvelles.

A ce sujet, je me pose la question, Monsieur le Maire : ne faudrait-il pas lancer un chantier, à l’instar de ce que nous avions commencé sur les bases fiscales ? Nos taux fiscaux paraissent élevés, car les bases fixées par l’Etat sont faibles. L’Etat les calcule à partir d’une valeur cadastrale qui date des années 1970, l’année de création de notre ville. Depuis, les prix de terrains et habitations de certains quartiers de Villeneuve d’Ascq ont considérablement augmenté. Par ailleurs, des entreprises ont réalisé des spéculations immobilières. Par ailleurs, des banques et des compagnies d’assurance se sont installées au cœur de nos villages, en rachetant des habitations qu’elles ont transformées en locaux à usage commercial, sans pour autant que les bases soient revues. De même, certains logements échappent à l’impôt et d’autres ne sont pas taxés à hauteur de leur valeur.

Cette recherche de l’optimisation fiscale nous permet, à l’avenir, de pouvoir récupérer des recettes supplémentaires sur la taxe du foncier bâti qu’acquitte le Stadium Nord. Lille se penche sur la question et Le Havre s’est doté d’un observatoire fiscal, dont la mission consiste à suivre l’évolution des bases en temps réel. Cette optimisation fiscale est à notre portée, et elle est juste quand l’opération vise l’équité, et exige des personnes physiques et morales qui en ont les moyens de payer des taxes d’habitation et foncière à leurs justes valeurs.

J’en ai terminé avec les propos que je souhaitais tenir sur la partie « fonctionnement ».

Concernant l’investissement et la proposition de ne pas tendre à augmenter les impôts mais de recourir plutôt à l’emprunt, je souhaite dire tout d’abord que mon groupe partage cette stratégie financière.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqLa conjoncture actuelle ne nous permet pas d’alourdir les charges des familles, qui sont déjà touchées lourdement par la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation sans précédent du chômage, une conjoncture alourdie par une politique nationale de droite inadaptée, marquée par le recul de l’Etat et le recul de la solidarité, l’appauvrissement des classes moyennes et des plus pauvres, et la dégradation des acquis sociaux et des services publics.

Madame WERREBROUCK confirme ensuite que notre ville s’est désendettée. C’est une sage précaution ! Lors du vote sur le compte administratif, j’avais souligné la politique de désendettement de notre ville, un gage de bonne gestion qui lui garantit des capacités d’emprunt et d’endettement pour entreprendre de nouveaux investissements. Je voudrais saluer au passage la décision qui avait été prise de ne pas se laisser tenter par ce que l’on appelle aujourd’hui les prêts toxiques, qui ont fait progresser de plus de 10 % l’endettement de certaines communes, qui se retrouvent dans l’impasse. Ce n’est pas notre cas, à Villeneuve d’Ascq.

Enfin, le document que vous nous avez soumis fait apparaître la possibilité de reprendre une politique raisonnable d’investissement public, assortie d’un endettement mesuré je l’espère. Nous savons que les emprunts d’aujourd’hui sont les dettes de demain.

C’est pourquoi, à un moment où la crise financière va se doubler d’une crise sociale très dure qui va plonger une grande partie de nos concitoyens dans de graves difficultés, il nous faut à travers ce budget afficher de l’ambition.

Le bon positionnement d’une collectivité, en période de crise, ne consiste pas à, comme le fait le gouvernement, ajouter de la crise à la crise, en cherchant à diminuer l’investissement public des communes, des départements et des régions. Il convient, au contraire, d’encourager et de conforter l’investissement, qui génère activité économique et emplois !

Des orientations seront actées au mois de mars, et notre groupe souhaite que la rigueur ne se manifeste pas par une baisse des services en direction des Villeneuvois. C’est la volonté que vous semblez afficher ce soir.

Nous souhaitons aussi que nous ne nous exemptions pas d’une vraie réflexion de début de mandat sur la rénovation et le renouvellement urbain, mais également sur les équipements nouveaux qui vont construire la Villeneuve d’Ascq de demain. Cette réflexion doit prendre en compte le vieillissement de notre ville, la baisse démographique et la concentration sur notre commune de personnes à mobilité réduite, qui nous demandent un effort particulier en termes d’accessibilité. Il nous faut donc revoir nos équipements par rapport aux attentes des Villeneuvois : réhabiliter nos écoles, nos crèches et nos infrastructures, mais aussi nous interroger sur l’avenir, avec des quartiers qui évoluent et qui expriment de nouveaux besoins.

Nous devons également lancer, sur Villeneuve d’Ascq, les pistes d’une réponse à la crise du logement. Les jeunes Villeneuvois quittent notre ville, à cause du prix élevé du foncier. Des familles restent dans le parc HLM, à cause du prix exorbitant de la location privée et de l’achat. Nous devons aussi faire face à un parcours résidentiel bloqué, avec une ville qui vieillit et qui doit adapter ses réponses de logement, sans parler des personnes à mobilité réduite qui ne trouvent plus de logements adaptés à leur handicap, malgré nos efforts dans ce domaine. Pour y répondre, il faut donc revoir notre politique de peuplement actuelle, et développer de nouvelles constructions.

Dans ce sens, le document évoque la volonté de développer une politique patrimoniale, et Madame WERREBROUCK nous a expliqué que cela incluait une politique d’acquisition foncière. Je m’interroge sur la politique foncière qui sera mise en place, quand on connaît la force de préemption de la Communauté Urbaine et qu’on sait que la majorité des terrains disponibles sur Villeneuve d’Ascq sont déjà sa propriété. En posant cette question je me dis aussi, Monsieur le Maire, que de par votre fonction de Vice-président au logement, il n’y aura peut-être pas de

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqcontradiction entre le désir de préemption de la ville et celui de la Communauté Urbaine. Disposerez-vous d’une marge de manœuvre ?

Je conclus mon propos en émettant une proposition : vous proposez de consacrer les investissements à la réhabilitation de l’existant. Cette action est nécessaire, mais pas suffisante pour l’avenir. Notre ville a besoin d’investissements en équipements nouveaux. Pourquoi ne pas y consacrer les deux premières années, et prévoir déjà une réflexion sur les années suivantes, qui marquerait votre ambition pour notre ville ? Un groupe de travail sur cette question serait, à mon sens, intéressant à lancer.

Merci de votre attention.

Pierre-Jocelyn HUYGHE

Monsieur le Maire, chers collègues, chers concitoyens,

Le débat d’orientation budgétaire est un moment important de la vie politique municipale. Ce document d’orientation budgétaire est un acte révélateur de notre nouvelle majorité municipale, enrichi du débat entre les groupes politiques composant le conseil municipal. Il manque certainement une composante qui est la voix des citoyens, car nous n’avons pas eu le temps de mettre en place des ateliers de réflexion, mais cela se fera sans aucun doute l’année prochaine.

Les orientations de ce budget 2009 se doivent d‘être le plus possible de gauche et écologistes, intervenant dans un contexte de crise financière, économique et sociale. Cette crise atteint, comme toujours, la population la plus défavorisée, mais aussi la classe moyenne de nos pays. Je dis à dessein « nos » pays car la crise touche notre village planétaire, et quels que soient les propos tenus par certaines instances, nous sommes tous dans le même bateau et il ne faut pas essayer de nous faire croire que la crise sera moins forte pour nous, à l’instar du fameux nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté à nos frontières…

Pour Les Verts, la crise financière a servi de révélateur à une crise globale, économique, sociale et écologique. Elle n’est pas un accident, mais l’échec d’un système qu’on nous présente depuis l’effondrement du bloc communiste comme la seule politique possible, et qui nous a emmenés dans le mur : faillite du système financier, récession, chômage, mais aussi aggravation des inégalités, casse de la protection sociale, recul des services publics, pillage des ressources naturelles et humaines, destruction des écosystèmes, etc.

Le Président de la République prétend « refonder le capitalisme », ce qui est en soi une stupidité et une tromperie intellectuelle. En réalité, il propose toujours les mêmes recettes : au nom de la relance et de la compétitivité, c’est toujours aux mêmes que l’on demande de se serrer la ceinture, de travailler toujours plus et de gagner moins, pour financer les cadeaux fiscaux des autres et le renflouement des banques sans contrepartie.

L’urgence écologique, quant à elle, est reléguée au second plan des priorités : recul du Grenelle de l’environnement, paquet énergie-climat très insuffisant, relance des programmes de construction d’autoroutes, de réacteurs EPR, et soutien à l’industrie automobile ou de l’énergie nucléaire, sans exigence écologique à long terme.

La conversion écologique de l’économie est pour Les Verts la seule réponse durable à cette crise. Au lieu de maintenir artificiellement des secteurs condamnés à décroître, il vaudrait mieux développer les secteurs d’avenir : énergies renouvelables, moyens de transports alternatifs à la voiture, rénovation du bâti, agriculture biologique ou tout du moins raisonnée, services à la personne, prévention, etc. C’est là que résident les emplois qualifiés et non délocalisables de demain.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqCe n’est pas la crise pour tout le monde, et selon que nous sommes riches ou non, la crise n’est pas un accident. La réponse est qu’il faut arrêter les ajustements au coup par coup souvent inadaptés, parce que sans approche globale et systématique, en bouchant un trou ici on entraîne un trou par là…

Il nous faut une politique durable de sortie de crise, reposant sur la réponse d’urgence, en aidant les victimes de la crise tout en réorientant profondément nos modes de développement. Il est temps de réfléchir à ce que nous produisons, et à ce que nous consommons.

Pour Les Verts, il est temps de changer radicalement d’objectifs : mettre en place un bouclier social renforcé, renforcer les services publics (santé, éducation, recherche, énergie, etc.), et soutenir l’accès de tous au savoir, à la connaissance et à la culture.

Avant d’en arriver à nos orientations budgétaires, posons-nous la question de ce que notre population souhaite : elle anticipe la crise et la montée du prix de l’énergie, elle souhaite des services publics de haute qualité pour l’éducation des enfants, de la qualité de vie, des transports efficients, être logée décemment et avoir un logement qui ne devienne pas un gouffre énergétique.

La population nous fait confiance pour préserver l’existant et l’améliorer autant que faire se peut, tout en préservant l’avenir de notre planète. Notre population est également consciente que cela ne peut pas se faire sans la contribution de tous les acteurs, y compris elle-même, par son comportement ou par ses impôts par exemple.

Revenons sur ce qui a été présenté par notre Adjointe aux finances, Michèle WERREBROUCK. Tout d’abord un grand merci pour le travail fourni, qui sert de socle à notre débat de ce soir. Nous ne reviendrons pas sur le constat du contexte national. Nous faisons bien entendu le même constat, et nous sommes solidaires pour ce qui est de la difficulté supplémentaire qui est imposée par l’Etat.

Pour rappel, l’Etat a mis plus d’un an pour trouver 1,5 milliard d’euros pour le RSA (Revenu de Solidarité Active), mais il ne lui a fallu que quelques heures pour trouver plus de deux fois cette somme afin de sauver Dexia. Comme nous le voyons, cet Etat n’a pas les mêmes priorités que nous. Il préfère faire des cadeaux à ses alliés objectifs, qui détiennent et concentrent les pouvoirs économiques et financiers.

Cet Etat doit assumer ses responsabilités, car son désengagement oblige les collectivités dont notre ville à le suppléer, et donc à imposer des dépenses nouvelles sans contrepartie : c’est ainsi le cas du service minimum pour l’école, du refus de relancer une police de proximité, de la suppression de programmes destinés aux plus démunis dans le cadre de la mission locale, etc. Ces dépenses supplémentaires se font au détriment de dépenses plus efficaces, comme tout ce qui concerne la politique d’éducation ou de prévention.

L’Etat veut régler en priorité son problème : celui de retrouver son équilibre en 2012, équilibre imposé rappelons-le par le contexte européen. Il impose sa rigueur aux collectivités, ses concours sont réduits (perte de recettes pour la ville), il règle avec retard ses dettes, et veut de moins en moins assurer le Service Public relevant jusqu’à présent de ses compétences. Il se permet d’édicter des normes contraignantes sur les bâtiments publics, sans donner les moyens aux collectivités de les assumer.

2009 n’est qu’un début ! Aussi, en tant qu’élus, il nous faut être conscients qu’il va nous falloir effectuer les bons choix. Mais attention, il ne s’agit pas pour nous d’agir de la même façon que l’Etat…

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqCôté recettes, que constatons-nous ? Une baisse de 700 000 euros. La baisse de notre population pour le calcul 2008 entraîne 600 000 euros en moins pour la Dotation Générale de Fonctionnement, servie par l’Etat (159 euros par habitant et 3 774 habitants en moins).

Le problème n’est pas tant la baisse des recettes, qui pour ce poste n’est pas du fait de l’Etat, mais l’impact sur la dynamique de la ville et le déséquilibre engendré de manière progressive en matière de mixité générationnelle. La réponse à cette baisse de population, et donc de recettes, dépend largement des politiques que nous mettrons en œuvre ces prochaines années.

La Dotation de Solidarité Urbaine est à peu près identique avec 3 millions d’euros, et la dotation communautaire est en légère croissance avec 1,53 million d’euros.

Les recettes fiscales dépendent des impôts locaux et fonciers, et en dehors de la mécanique de hausse imposée par l’Etat, il faudra se déterminer en fonction des ambitions que nous souhaitons avoir concernant nos politiques à mettre en œuvre.

Bien entendu nous ne pourrons rester aveugles ou sourds, comme vous le souhaitez, concernant les augmentations que ne manquera pas de nous imposer le département qui subit d’autres désengagements de la part de l’Etat, dans un contexte où il nous faudra plus de solidarité envers les plus vulnérables, tant par leur situation économique que par leur âge.

Pour ce qui est de LMCU, nous en profitons pour rappeler qu’afin de payer le futur Grand Stade, la population aura l’immense plaisir, à l’avenir, de payer directement ou indirectement ce choix déraisonnable menant à un endettement durable de la collectivité.

Il est à noter que les recettes tarifaires ont subi en début d’année une augmentation, et contribuent donc déjà à l’effort général, et qu’il faudra veiller à ce que la qualité du service soit là, notamment en introduisant dès l’année prochaine une part plus importante d’alimentation biologique. Manger mieux contribue à diminuer, à terme, les dépenses de santé. Une note d’humour : nous devrions demander à l’Etat de nous aider, pour cette contribution à l’effort national concernant le déficit de la Sécurité Sociale !

Les recettes existent pour se garder les mêmes moyens de fonctionnement, et assurer la qualité du Service Public. Par exemple, il existe des recettes possibles en vendant non pas des « bijoux de famille » comme peuvent le faire certaines entreprises, mais en vendant des biens n’amenant rien de direct pour la commune, et pouvant même entraîner dans un proche avenir des dépenses de fonctionnement plus ou moins lourdes en termes d’entretien. C’est le cas du patrimoine en appartements d’instituteurs, ou de la MACC : il faut mesurer si le rapport entre l’usage et le coût de maintenance n’est pas trop déséquilibré.

Pour nous, et nous ne sommes certainement pas les seuls à le penser, il faut développer la culture de la recette : intégrer ainsi les programmes départementaux, régionaux ou européens dans des domaines innovants ou non, à l’instar de ce qui a été fait dans le cadre du FISAC, du plan local d’économie solidaire, ou encore du projet e-administration développé actuellement par notre Conseiller délégué Mohammed BENABBOU.

Venons-en aux dépenses de fonctionnement : dans le document de présentation, nous trouvons la phrase « Un leitmotiv : faire autant voire mieux avec moins de moyens ». Pour précision, le terme leitmotiv est un mot emprunté de l’allemand, qui signifie motif conducteur ou thème qui revient fréquemment dans une partition. Par analogie, c’est une phrase ou un slogan qui revient régulièrement et d’une façon symbolique, dans un discours ou un écrit. Cela a une résonance avec un autre slogan : travailler plus pour « trois petits points »…

Au-delà de l’incantation, comment cela peut-il se concrétiser ? Cela impose de se trouver dans un climat social serein, en collaboration avec les forces sociales présentes au sein de la collectivité et partageant le même projet. Cela nécessite une culture commune différente, pour remettre en

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqcause en permanence la méthode de travail et la rendre plus efficiente. Nous souhaitons bonne chance à Madame HUGUET, la nouvelle Directrice, pour cette mission.

Pour nous, Les Verts, il faut répondre à une question préalable qui est : quelle ville voulons-nous, quels services et quel niveau de service voulons-nous proposer à notre population ? Nous sommes tout à fait lucides : il faut éviter le gaspillage, le superflu et l’inutile lorsque cela est possible.

En matière de charges de personnel, nous avons des ressources humaines gérées correctement, et nous avons donc du potentiel qui doit permettre de rendre un Service Public efficace et de qualité. Mais il faut éviter, autant que faire se peut, de tomber dans le travers de fausses bonnes idées, comme la création de demi-postes.

En mobilisant de façon positive le personnel, il faut se donner les moyens pour qu’il puisse travailler correctement, c'est-à-dire des dépenses de fonctionnement à la hauteur des ambitions et des objectifs de la ville. Cela signifie que nous ne sommes pas partisans de la réduction systématique et équivalente de toutes les politiques municipales.

En responsabilisant plus les acteurs municipaux, nous obtiendrons des dépenses de fonctionnement cohérentes. Supprimer quelques milliers d’euros dans un domaine, empêchant ainsi de développer une politique de façon correcte, cela n’a pas de sens car nous aurons des fonctionnaires territoriaux sans outils cohérents pour accomplir leur mission, d’où un gaspillage discret. Une non dépense n’est certainement pas une véritable économie.

Il faut, dès ce budget, jouer la carte de la transparence et de la responsabilisation, associée à la mise en place d’une forme de contractualisation. Une culture du bilan des actions menées doit se développer progressivement, prenant en compte tous les moyens au service d’un projet : la ressource humaine et ses innombrables compétences, l’espace utilisé (locaux et voies de communication), le temps (calendrier, durée et délais) et les moyens matériels (outils et méthodes), dont l’aspect financier n’est pas le plus important par rapport à des objectifs politiques.

Cela se décline aussi dans le champ associatif, le subventionnement d’une association reposant sur l’adéquation de ses activités avec les orientations de nos politiques : citoyenneté, développement durable, éco-transports, etc. Une association constitue un microcosme politique avec bien des enjeux éducatifs, un des plus importants nous semble être celui de la citoyenneté. Regardons comment sont gérées les associations de ce point de vue – dans quelle mesure est favorisée la participation de chaque membre aux différentes étapes de l’action politique ? – et utilisons tous les outils disponibles : au-delà de la subvention, l’observatoire de la vie associative peut apporter des solutions aux besoins ainsi identifiés sur le terrain.

Il est certain que dépenser mieux, donc pas forcément moins, cela n’est pas chose facile. S’il faut définir des priorités, nous souhaitons que l’effort porte d’abord sur les fluides, car moins consommer en chauffage, en électricité et en eau est un succès garanti pour réduire les dépenses, et répondre le plus possible à l’urgence écologique en matière environnementale.

Réduire les autres charges, cela est facile à dire mais pas toujours aussi facile à faire. Il y a des actes gratuits ou presque, qui consistent à inciter chacun d’entre nous à changer de comportement dans son quotidien, de même pour nos concitoyens dans leur quotidien chez eux ou en collectivité, dans les équipements municipaux ou communautaires, et sur leur lieu de travail.

D’autres actes sont plus coûteux, car ils engagent la collectivité en investissements et donc en emprunts potentiels, mais structurants car nous parlons de dépenses pour de futures économies. Il faut éviter de se crisper en cas de crise grave, il faut plutôt faire preuve d’imagination et jouer son rôle de politique en étant visionnaires. Nous ne sommes pas là pour gérer la ville au quotidien sans ambition pour l’avenir.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqGrâce au plan pluriannuel, la planification de nombreuses opérations est possible pour permettre dès 2009 de nous engager dans une politique efficace pour la petite enfance, pour la maîtrise de l’énergie en isolant nos bâtiments et en développant les énergies renouvelables, d’investir dans le développement durable sur l’ensemble de nos politiques, ou encore de créer un marché couvert et de relocaliser la Maison de l’emploi en centre-ville, afin d’améliorer les services aux citoyens.

Nous sommes satisfaits de voir inscrite la volonté d’effectuer des acquisitions foncières, permettant de doter la ville de moyens d’action pour maîtriser son aménagement. Il faudrait ajouter la possibilité de préemption des bâtis, afin de maîtriser la concentration de banques ou de sociétés de vente immobilière, au détriment d’un commerce de proximité répondant également aux enjeux de développement soutenable de notre ville.

Investir pour l’avenir n’empêche pas de trouver un juste équilibre, pour ne pas entraîner la ville dans un endettement effréné, ou un endettement sans contrepartie d’efficacité pour la population.

Ce soir, pour ce débat, notre message est sans équivoque : ce n’est pas parce que l’environnement général est sombre et continuera à s’assombrir, qu’il faut se crisper et ne pas inventer la ville de demain avec un niveau de Service Public de qualité, des investissements pour l’avenir et de futures économies.

Une fois déterminées les politiques prioritaires, nous pouvons définir le niveau d’emprunt adapté et éventuellement augmenter l’impôt foncier, afin de permettre d’assurer un haut niveau de Service Public, car il faudra aider la population dans son quotidien.

Il n’est pas question de prendre la décision de ne pas augmenter l’impôt, comme le suggère le parti au pouvoir : c’est tout à fait démagogique car l’impôt est le seul levier à disposition, et le seul outil de redistribution et de réduction des inégalités, à moins de ne plus vouloir de Service Public et de s’en remettre à la « loi de la jungle » du marché ! Nous sommes conscients que l’impôt n’est pas le plus juste, mais en attendant sa réforme nous n’avons pas mieux.

Nous vous remercions de votre attention.

Pascal MOYSON

« Un cap clair, politiquement volontaire et réaliste » : c’était écrit dans le programme de la liste Ensemble pour Villeneuve d’Ascq, sur lequel nous avons été largement élus. Nous le mettons donc en œuvre. Je rappelle que le leitmotiv de notre campagne était de remettre la ville sur de bons rails, afin de créer les conditions d’un nouvel élan.

La principale innovation du budget 2009 est de mettre fin à une certaine tolérance. Cette dernière faisait croître un budget de fonctionnement - principalement fondé sur une importante masse salariale - plus rapidement que les recettes de la ville, qui sont le plus souvent indexées sur la population de référence, laquelle s’amenuisait comme peau de chagrin. Les dépenses croissaient plus rapidement que les recettes et nous pouvions bel et bien appeler ce phénomène un déséquilibre structurel. Retrouver une stabilité budgétaire nécessite de mettre en œuvre davantage de rigueur sans réduire le service à la population.

De plus, les crises financière, économique et surtout sociale ont éclaté et s’ensuit leur cortège de souffrances quotidiennes induites ou aggravées : chômage, baisse du pouvoir d’achat, minimum vieillesse inférieur au seuil de pauvreté, incertitude quant au lendemain… Il n’est pas question d’en rajouter et d’augmenter le taux d’imposition des taxes qui reviennent partiellement à la ville : taxe d’habitation, taxe sur le foncier bâti et taxe sur le foncier non bâti. Notre ligne de conduite vise à ne pas augmenter la pression fiscale par une augmentation des taux et ne pas enfoncer davantage ceux qui subissent le plus les effets de la crise.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqC’est donc avec des recettes stables, ou au mieux indexées sur l‘inflation, que nous avons dû travailler. En résulte une masse salariale dont la croissance ne sera que celle de l’inflation, c’est-à-dire inférieure à l’effet des progressions de carrière inscrit dans les statuts de la fonction publique territoriale et des concours contenus qu’il est convenu d’appeler GVT, « Glissement Vieillesse Technicité ». En d’autres termes, si la population décroît tous les postes budgétaires doivent être réduits, y compris les dépenses de personnel. Les remplacements, désormais, ne seront plus automatiques. J’ai si souvent entendu dire que la répétition avait vertu pédagogique, aussi vous voudrez bien me pardonner d’y recourir : cela sera mis en œuvre sans réduire les service aux Villeneuvois. En d’autres termes, nous devrons faire aussi bien, sinon mieux, avec moins de moyens. Il faut donc donner, ou rendre à tous les agents municipaux la fierté du travail bien fait, la fierté du contentement des Villeneuvois.

Par ailleurs, ce budget fait état d’un niveau d’autofinancement plus important, qui constitue la garantie d’un niveau notable d’investissement. En ces temps de crise économique, l’investissement des collectivités locales est fondamental, et nous n’entendons pas nous dérober devant cette responsabilité. Les investissements sont maintenus au même niveau que celui du budget 2008. Certes, certains investissements inscrits au budget 2008 n’ont pas été réalisés. Nous devons consacrer le temps nécessaire à mesurer les enjeux, à établir un dialogue avec les usagers et à évaluer la véritable opportunité, après modifications, de la plupart de ces investissements.

Nous devons investir dans la rénovation et offrir une cure de jouvence aux équipements municipaux, mais aussi vivifier sans attendre les investissements lourds, en donnant un travail qui a du sens aux yeux de la population à nos équipes techniques, plutôt que d’en favorisant une externalisation à tout crin afin de réduire artificiellement les dépenses de fonctionnement. Ainsi nous avons fait des salles des fêtes à « AUMASQUELIER » et Alfred DESQUENNES afin de les toiletter, de les rendre plus gaies et plus conviviales. Nous continuerons dans ce sens.

Les enveloppes quasiment « automatiques », reconduites d’une année sur l’autre sans examen critique, ont également disparu, que ce soit dans le domaine du mobilier ou des véhicules.

Finalement, il s’agit d’un travail fort ambitieux entrepris par Monsieur le Maire et par notre collègue Adjointe aux finances Michèle WERREBROUCK, par tous les élus de la majorité dans leur domaine respectif, par les services financiers et l’ensemble des services, tous concernés par l’orientation budgétaire.

J’en profite pour remercier les uns et les autres de la tâche accomplie. Pour résumer ce travail, je dirais que nous avons œuvré pour un budget rigoureux en termes de fonctionnement, et ambitieux pour le renouveau de Villeneuve d’Ascq en termes d’investissement.

Je vous remercie.

Gérard CAUDRON

Merci. Je pense que nous avons eu des exposés intéressants, avec lesquels nous sommes plus ou moins d’accord, mais c’est la règle du jeu en matière de débat d’orientation budgétaire. Avant de laisser répondre Michèle WERREBROUCK, je voudrais juste formuler quelques remarques. Les grands équilibres financiers, la mobilisation du personnel et la politique du peuplement sont les trois grands axes, dont je me suis emparé dès le mois de mars, qui commandent toutes les décisions à prendre. Je suis donc très attaché à ces leviers et compte m’y tenir tout au long de l’année. Un programme « ville nouvelle » va se traduire, dès cette année, par des budgets supplémentaires pour rénover, notamment, le compte bois, qui n’était pas financé. Des études sont engagées, acquittées par la communauté urbaine, avec un protocole qui nous permet de préparer l’avenir tout en travaillant au présent, et de terminer des travaux concernant la ville nouvelle renouvelée comme la promenade urbaine ou la place de Verdun. Le nouveau dispositif

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqva s’insérer dans les programmes de la ville nouvelle renouvelée, avec une véritable volonté de prendre en compte la dimension communautaire.

Concernant les départs en retraite, ils sont théoriquement de plus en plus nombreux, mais dans les faits ils le sont de moins en moins à cause du contexte de crise. Nous savons aujourd’hui de façon certaine que quinze départs vont avoir lieu, parmi lesquels six personnes ne seront pas remplacées, en accord avec les services. Pour ce qui est des neuf postes restants, il s’agit d’emplois normés, c'est-à-dire pour lesquels le remplacement est obligatoire. La base salariale s’élevait en 2006 à 45 millions d’euros, 47.6 millions en 2007 et 48.8 millions en 2008. Nous espérons conserver le niveau de l’année précédente en 2009. L’effort que nous nous sommes fixé est donc considérable. Il est matériellement impossible de diminuer les budgets, même si tous les postes non normés n’étaient pas remplacés. Pour arriver à ces résultats, nous avons déjà très peu de remplacements. Selon les montants mensuels de la masse salariale, et malgré les réformes engagées, nous sommes passés sous la barre des 50 000 euros, affichée les années précédentes. Nos devons effectivement travailler sur certaines marges (essence, gaz…) et lutter contre tous les gaspillages, sans toutefois tomber dans l’absurde (certaines écoles demandaient aux enfants d’apporter du papier !).

S’agissant des bases fiscales, sachez que leur réévaluation se traduit souvent par une forte augmentation de la fiscalité, avec de 40 à 50 % de hausse d’impôts. Deux catégories sont sous-évaluées à Villeneuve d’Ascq : les habitats anciens, puisque, bien que propriétaires, les personnes ne sont pas forcément riches, et les logements HLM. La loi ne nous permet pas de lier les revenus des contribuables à l’espace de leur habitation. Il faut donc agir avec justesse mais également avec prudence : les individus n’ont pas nécessairement des revenus pouvant supporter des augmentations proches de 50 %.

Pour ce qui est du CCAS, l’objectif du budget est de reconstituer les réserves, qui avaient bien fondu. Les gens modestes ne sont pas les responsables de la crise : ils ne doivent donc pas en payer le prix. Ce sont bien des mécanismes qui ont permis la spéculation et l’augmentation des salaires des personnes les plus riches.

Quant aux investissements, nous avons été surpris de constater à notre arrivée l’absence de Plan Pluriannuel d’Investissement. Nous y travaillons donc aujourd’hui. Nous allons privilégier cette année les grosses opérations. Certains travaux en effet ne peuvent attendre plusieurs années, comme l’étanchéité des toitures. Cela est vrai pour les écoles et les équipements municipaux. Concernant les acquisitions foncières, le droit de préemption communautaire ne se met pas facilement en œuvre. Il est difficile de convaincre la communauté urbaine de céder les terrains qu’elle possède à Villeneuve d’Ascq alors qu’elle pourrait les vendre au prix du marché. Il faut répondre aux besoins des personnes vieillissantes et des jeunes en créant des logements sociaux avec des loyers faibles, comme nous l’avions décidé lors du grand débat communautaire. Il y aura peu d’investissements lourds cette année, sauf ceux déjà réexaminés de 2008, comme la crèche ou l’école René Clair. Tous nos bâtiments ont été construits dans les années 70 et tous sont amiantés : on ne peut donc travailler par tranche. Le délai d’immobilisation est ainsi de neuf mois, pendant lesquels les enfants, en prenant l’exemple des crèches, doivent être déplacés. De nouveaux locaux sont, pour cette raison, à aménager durant cet intervalle.

Michèle WERREBROUCK

Je rappelle qu’étant donné le contexte, la question essentielle que nous devons nous poser est la suivante. Quel système voulons-nous adopter une fois la crise dépassée ?

Je souligne également la différence entre le débat d’orientation budgétaire et la préparation budgétaire, sachant que c’est cette dernière qui répondra aux questions précises que vous avez posées, comme le montant du résultat 2008.

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'AscqUne plus grande rigueur budgétaire sera bénéfique à la population : avec moins, nous serons capables de faire mieux. Pour cela, nous passerons d’une culture de la dépense à une culture de l’efficacité.

En matière d’investissements, tout d’abord, il nous faut essentiellement accroître notre capacité d’épargne, afin de limiter le besoin d’un recours à l’emprunt.

Concernant ensuite le Fonds de Compensation de la TVA, à l’heure actuelle non perçu, et la question de savoir si nous allons utiliser le dispositif, qui consiste à verser ces ressources avec une année d’avance à la condition que les villes puissent attester d’une croissance de leur volume d’investissements, pour 2009, d’une valeur supérieure aux moyennes des trois dernières années, je répondrai qu’il faudrait être idiot pour ne pas le faire ! Nous allons donc utiliser ce dispositif, tout en sachant que nous venons juste de recevoir les modalités pour la constitution du dossier. Dans le cadre de l’Association des maires de France, une commission d’observation va être mise en place pour mesurer la pérénité du projet, sachant nous allons recevoir avec une année d’avance les fonds prévus, sans que le volume total de la TVA, que nous sommes supposés recevoir, n’augmente. Ce dispositif est donc intéressant, mais il ne peut être considéré comme une recette miracle. Concernant le PPI, nous ne possédons pas d’études pour une relance immédiate de nouveaux investissements. Cela ne signifie pas que les investissements seront suspendus pour cette année, mais, plus simplement, que nous nous tiendrons aux directives dont nous a fait part Monsieur le Maire.

S’agissant enfin des subventions aux associations, des modifications de culture et d’organisation sont en cours. Nous avons mis en place un travail transversal, dans lequel un service répondait à chaque association dans le domaine qui le concernait. Nous avons, par ailleurs, et ce pour la première fois, organisé des réunions regroupant la totalité des services de façon à évaluer, de manière commune, la pertinence des projets – les services ont pour mission de réaliser un audit afin de mesurer les ajustements nécessaires, notamment en termes de financement. L’objectif de cette démarche est une parfaite utilisation des comptes publics, dans l’intérêt général. Je signale que la CAF va, à terme, se désengager du programme jeunesse. L’objectif n’est pas de réduire les subventions, mais de les utiliser au mieux en dégageant les complémentarités. Une hausse de 2 % est d’ailleurs déjà garantie, sur la base de l’année passée. L’excédent de recette aura pour charge de répondre à la dégradation de vie de nos habitants.

Concernant le recours à des contrats aidés par les services de la ville, nous essaierons de les contenir sans pour autant altérer le fonctionnement des services.

Florence BARISEAU

Pourrions-nous avoir une réponse concernant le risque induit par la non reconduction du contrat d’assurance risques statutaires ?

Michèle WERREBROUCK

La décision sera prise après analyse, avec le souci de préserver l’intérêt du personnel. Vous aurez cette réponse dès demain.

Gérard CAUDRON

Je voudrais apporter un complément de réponse, par rapport à l’excédent que nous enregistrerons au niveau du compte administratif. Nous n’avons pas encore les chiffres. C’est effectivement la première question que la nouvelle DGS m’a posée et à laquelle nous n’avons pas été capables de répondre. Au niveau des services, les agents se sont mobilisés, et ce dans des

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqconditions difficiles. Toutefois, nous devons reconnaître que tout le travail n’a pas pu être mené à son terme. De toute façon, avant même de disposer des chiffres exacts, validés et officiels, nous avons besoin d’en avoir une estimation. De mon côté, je pense que le compte administratif sera très important.

Quand je regarde le compte Frais de personnel, les salaires versés et non l’ensemble du compte, je note entre 2006 et 2007 une progression de 2,7 millions d’euros, entre 2007 et 2008 de 1,1 million d’euros, et entre 2008 et 2009 une évolution quasiment nulle, même si nous ne connaissons pas encore la somme exacte. Vous voyez le déclin, qui est inscrit dans le réalisé 2008, puisqu’en 2008 nous avions 48,7 millions d’euros inscrits au budget primitif, et que nous avons réalisé 47,7 millions d’euros, c'est-à-dire que nous avons dépensé 1 million d’euros de moins. Cette situation a bien évidemment une répercussion sur 2009 et, de cette manière, nous parvenons à contenir les dépenses. Rappelons également qu’en matière de salaires, les réactualisations des carrières sont décidées par le gouvernement. Toutefois, nous devons assumer la conséquence financière de ces décisions. Chaque année, elles représentent une augmentation de 4 ou 4,5 %. Nous contraignons ces éléments externes en essayant de renouer avec une stabilité budgétaire. Nous avons d’ailleurs atteint cet objectif en 2008 dans la mesure où, en 2008, nous avons dépensé la somme budgétée en 2007 (entre 1 et 1,1 million d’euros).

Quand nous disposerons du montant de l’excédent du compte administratif, ainsi que de ceux de tous les autres postes de dépenses sur lesquels nous avons enregistré des économies, nous devrions disposer d’une somme assez conséquente. Qu’allons-nous en faire ? Certains pourraient nous inviter à baisser les taux d’imposition. Je n’y suis pas favorable car il s’agirait d’une mesure avec un effet limité. Si vous alimentez des budgets de dépenses qui sont pérennes, avec des sommes qui elles ne le sont pas, des effets de seuil et de marge se produisent pour l’année suivante. Quand nous connaîtrons cette somme, nous devrions pouvoir accroître le montant de notre autofinancement et, par conséquent, limiter notre recours à l’emprunt pour financer notre budget d’investissement. Nous pourrions même accélérer certains projets qui surviendront en cours d’année et que nous avions prévu de réaliser un peu plus tard. Nous devrions pouvoir aussi constituer une réserve de crise, y compris en matière sociale.

Je rappelle tout de même que les chiffres officiels prévoient une augmentation du chômage de 10 %. Nous pouvons en déduire que 30 % de la population sera durement touchée par la crise. Quand le taux de chômage augmente de 10 %, 20 % de personnes supplémentaires voient leur revenu diminuer, sans pour autant être comptabilisées comme chômeurs. Autant il convient d’éviter d’utiliser les excédents pour financer les tâches courantes, autant en matière d’action sociale, y compris du centre communal, nous ne devrons pas hésiter à prélever des sommes sur ces excédents.

Par ailleurs, le budget 2010 risque d’être extrêmement lourd, dans la mesure où beaucoup de projets seront élaborés en 2009. En outre, il faut se préparer à l’idée d’avoir un saut quantitatif important du budget 2010. Pour mener à bien les projets qui seront mis sur pied en 2009, le niveau de financement demandé sera plus élevé. En outre, nous devrons avoir dégagé, par nos politiques d’économies mais également via les excédents, des autofinancements plus importants qui ne pèsent pas trop sur les investissements. Nous allons en effet avoir des projets très lourds à gérer. Je pense à la crèche « Canaillou », avec un ou deux groupes scolaires, à l’église Saint-Sébastien qui s’effondre et qui est un bâtiment communal. Aucun chantier n’a été mené dans cette église depuis de nombreuses années et les trous dans le bâti sont si considérables que l’on voit à travers. Le coût prévisionnel des travaux de rénovation de l’église Saint-Sébastien s’élève à 1,5 million d’euros, c'est-à-dire 10 % du budget d’investissement total de l’année dernière !

Quant au compte administratif, ne vous inquiétez pas. Nous le gérerons dans le souci de limiter l’appel à l’emprunt, d’anticiper les investissements urgents, et de constituer une caisse de crise pour faire face à tous les besoins de la population. Nous attendons que la DGS arrive et nous

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Conseil municipal Mairie de Villeneuve d'Ascqdevrions avoir, peut-être même au moment de voter le budget, mais sinon au plus tard pour fin mars, une estimation des excédents pas très éloignée de la réalité.

Pour conclure, la délibération que nous avons à adopter ici consiste simplement à constater que nous avons bien tenu le débat d’orientation budgétaire, ce qui est donc le cas. Nous n’avons à prendre aucune décision.

La délibération est adoptée à l’unanimité.

Je vous remercie tous pour la qualité de vos interventions et de vos questions.

La séance est levée à 22 heures 05.

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