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Rapport des travaux de recherche 2010
QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
MARCHE DU TRAVAIL AU BENIN Par
L’équipe de recherche du ROCARE – Bénin
SENOU Barthélemy Mahugnon, Chercheur principal
SOGLO Mahougbé Aimée, Chercheur
QUENUM Bertin Millefort, Chercheur
OKAN Michel, Chercheur
Parrain du projet : Pr. IGUE Charlemagne
Recherche financée par le
Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Edu cation (ROCARE)
avec le soutien du Ministère des Affaires Etrangères des Pays Bas et du Programme d’Appui aux Centres d’Excellences régionaux de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
1
Résumé
La question de l’emploi des jeunes a été au cœur des préoccupations des politiques publiques. Les gouvernements aussi bien des pays en développement que des pays développés mettent l’emploi des jeunes généralement au centre de leurs décisions ou programmes politiques. Elle intéresse également la société civile et les institutions de recherches. La présente étude a été réalisée grâce au concours du ROCARE. Elle se propose d’analyser les problèmes que pose la qualité de l’offre de l’enseignement supérieur au Bénin à travers l’insertion professionnelle des diplômés. Pour y parvenir, nous avons adopté une méthodologie basée sur une analyse de données empiriques collectées auprès des acteurs du système éducatif, du monde professionnel et des diplômés sortis des universités et centres d’enseignement supérieur au cours des dix dernières années. Le traitement et l’analyse des résultats obtenus montrent l’inadéquation entre les offres de formation dans l’enseignement supérieur au Bénin, et les contraintes liées à l’insertion professionnelle des diplômés. Au nombre de ces contraintes se trouve le manque de professionnalisation de la formation, la mauvaise qualité de la formation aussi bien dans les universités publiques que dans les centres de formation supérieure privés et l’absence de pluridisciplinarité des diplômés.
Abstract The issue of youth employment has been at the heart of the concerns of public policy. Both governments of developing countries than in developed countries have youth employment generally in the center of their decisions or political agendas. It is also relevant civil society and research institutions. This study was conducted with the assistance of ERNWACA. It proposes to analyze the problems of providing quality higher education in Benin through the employability of graduates. To achieve this, we adopted a methodology based on an analysis of empirical data collected from stakeholders in the education of the professional world and graduates from universities and higher education centers over the past decade. Processing and analysis of results show the mismatch between training opportunities in higher education in Benin, and constraints related to employability of graduates. Among these constraints is the lack of professional training, poor quality of education both in public universities than in private higher education centers and the lack of multidisciplinary graduate.
2
Sommaire
Résumé ..................................................................................................................................1
Abstract..................................................................................................................................1
Sommaire ...............................................................................................................................2
Remerciements.......................................................................................................................3 Liste des tableaux ...................................................................................................................4
Liste des abréviations .............................................................................................................5 Chapitre 1 : le problème d’insertion professionnelle...............................................................9 Chapitre 2 : revue de littérature.............................................................................................15 Chapitre 3 : méthodologie.....................................................................................................20 Chapitre 4 : Présentation et analyse des résultats..................................................................25 Conclusion et recommandations ...........................................................................................38 Références bibliographiques.................................................................................................40 AnnexesAnnexe 1 : Questionnaire ........................................................................................42 Annexe 1 : Questionnaire .....................................................................................................43
3
Remerciements
Nous présentons nos sincères remerciements au Réseau Ouest et Centre Africain de
Recherche en Education pour son appui en finançant la présente recherche.
Nos remerciements vont également à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine pour
son appui particulier à la thématique Qualité de l’enseignement supérieur et Marché du
travail dans laquelle s’inscrit la présente recherche.
Nous remercions à toutes les personnes ressources qui ont contribué à la formation
méthodologique dans le cadre de la recherche, particulièrement Dr. Justine COULIDIATI-
KIELEM qui a travaillé dans notre thématique.
Nous tenons aussi à remercier la Coordination nationale du ROCARE, en particulier
Monsieur Naïm Deen SALAMI et toute son équipe, pour toute leur promptitude à assurer la
liaison entre les équipes de recherche et le ROCARE.
Nous n’oublions pas Pr. Magloire LANHA, Doyen de la FASEG pour avoir recommandé
notre équipe de recherche, et Pr. Charlemagne IGUE, notre Parrain, pour son attention.
Nous remercions aussi le Centre d'Etudes, de Formation et de Recherches en Développement
(CEFRED) qui nous a servi de cadre de travail tout au long des travaux de recherche.
Nous remercions également le Directeur de l’ANPE et tout son personnel pour la
collaboration dans le cadre de la collecte d’information.
Nous n’oublions pas toutes les personnes morales et physiques qui ont facilité l’accès à
l’information dans la cadre de la présente recherche.
4
Liste des tableaux
Tableau n° 1 : synthèse des grandeurs / variables.................................................................23 Tableau n° 2 : description des variables ................................................................................24 Tableau n° 3 : Statistiques descriptives ................................................................................30 Tableau n° 4: fréquences de certaines variables selon le secteur (public et privé) d’enseignement ....................................................................................................................32 Tableau n° 5: résultats d’estimation du modèle d’insertion professionnel (tous emplois).......33 Tableau n° 6: résultats d’estimation du modèle d’insertion professionnel (emploi privé).......34 Tableau n° 7: répartition des enquêtés selon la situation d’emploi et la situation matrimoniale.............................................................................................................................................35 Tableau n° 8: répartition des enquêtés selon le type d’emploi et les diplômes (licence et BTS).............................................................................................................................................36 Tableau n° 9: répartition des enquêtés selon le statut d’emploi et la structure ayant délivré le diplôme. ...............................................................................................................................37
5
Liste des abréviations
ANPE : Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi
BIT : Bureau International du Travail
BTS : Brevet du Technicien Supérieur
CEP : Certificat d’Etude Primaire
CEPIB : Complexe d'Enseignement Polytechnique International du Bénin
CPGE : Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles
DC : Directeur du Cabinet
DGT : Direction Général de Travail
DUT : Diplôme Universitaire
EDS : Enquête Démographique et de la santé
EMICoV : Enquête Modulaire Intégrée des Conditions de Vie
ENAM : École Nationale d’Administration et de Magistrature
ENEAM : École Nationale d’Économie Appliquée et de Management
ENS : École Normale Supérieure
ENSET : École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique
EPAC : École Polytechnique Abomey-Calavi
FADSP : Faculté de Droit et de Sciences Politiques
FASEG : Faculté des Sciences Économiques et de Gestion
FAST : Facultés des Sciences et Techniques
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
FSS : Faculté des Sciences de la Santé
HNAUB : HOUDEGBE North American University Benin
IHEC : L'Institut de Hautes Etudes Commerciales
ILACI : Institut de langue Arabe et de la Culture Islamique
INJEPS : Institut National de la Jeunesse, de l’Éducation Physique et du Sport
IMSP : Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
ILO : International Labor Office
IRSP : Institut Régional de Santé Publique
IST : L'Institut Supérieur de Technologie
6
IUFM : Institut Universitaire de Formation des Maîtres
IUT : Institut Universitaire de Technologie
LMD : Licence-Master-Doctorat
MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
MFPTRA : Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Réforme
Administrative
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement économiques
ROCARE : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education
SGM : Secrétaire Général du Ministère
SPSS : Statistical Package for social Sciences
STS : Sections de Techniciens Supérieurs
TIC : Technologie de l’Information et de la Communication
UAC : Université d’Abomey-Calavi
UATM : Université Africaine de Technologie et de Management
UCAO : Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
UPAO : Université Protestante de l'Afrique de l'Ouest
UP : Université de Parakou
UPIB : Université Polytechnique Internationale du Bénin
USAM : Université de Sciences Appliquées et de Management
USTB : Université des Sciences et Technologie du Bénin
7
Introduction
La question de l’emploi des jeunes n’est pas une préoccupation nouvelle des politiques
publiques. Les gouvernements aussi bien des pays en développement que des pays développés
lui ont accordé une importance particulière en la mettant au centre de leurs décisions ou
programmes d’actions.
Au Bénin, cette question a connu un regain d’intérêt depuis le gel des recrutements dans la
Fonction Publique en 1987 qui s’est traduit par la fin de l’embauche systématique par l’Etat
des diplômés sortis de l’université. Le libéralisme économique instauré au lendemain de la
Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990 n’a pas permis de résorber le
chômage des jeunes. Les nombreuses initiatives gouvernementales connues comme les
contrats de pré-insertion qui se concluent par le biais des structures étatiques comme l’Agence
Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE), le Fonds National de Promotion de l’Emploi
des Jeunes (FNPPEJ), etc. n’ont pas donné entière satisfaction.
A l’analyse, la question de l’emploi des jeunes reste tributaire de la qualité de l’enseignement
supérieur, elle-même étant une variante fondamentale de la théorie du capital humain qui a
fait l’objet de débats dans la littérature économique, sociologique et psychologique. La place
qu’occupent les politiques de formation dans les tentatives de résolution du problème du
chômage a été longtemps prépondérante. De nos jours, avec les avancées technologiques du
XXIème siècle, la question est devenue plus préoccupante, étant donné que l’emploi ne
saurait être abordé en dehors de la sphère de production. Dans ces conditions, il est tout à fait
important et justifié de se poser des questions sur le devenir des systèmes éducatifs dans le
contexte actuel d’allongement de la durée du chômage dans beaucoup de pays aussi bien
développés qu’en développement. Une telle préoccupation ne saurait laisser dans
l’indifférence les acteurs de la vie politique, économique ou les institutions de recherches.
La présente recherche, initiée dans le cadre des travaux annuels du Réseau Ouest et Centre
Africain de Recherche en Education (ROCARE), s’inscrit dans la droite ligne de réflexion sur
les questions d’éducation dans les pays en développement. Elle s’intéresse aux relations entre
la qualité de l’enseignement supérieur et le marché du travail au Bénin. La recherche a un
caractère empirique et par conséquent a procédé à partir d’une investigation sur le terrain afin
de collecter et analyser les informations pertinentes du système éducatif de l’enseignement
supérieur, les caractéristiques de la demande de travail par les entreprises et les problèmes
d’insertion professionnelle des diplômés des universités et centres de formation supérieur du
Bénin.
Supprimé :
8
Le présent rapport est structuré en quatre (04) chapitres. Le premier chapitre pose le problème
d’insertion professionnelle sous ses divers aspects et délimite le champ de l’étude ; le
deuxième présente une revue sommaire de littérature sur la question ; le troisième expose la
démarche méthodologique adoptée et le quatrième présente et analyse les résultats
d’investigation.
9
Chapitre 1 : le problème d’insertion professionnelle
1.1 Position du problème Au Bénin, les capacités d’insertion des nouveaux diplômés sur le marché du travail sont
limitées du fait que la demande du marché de l’emploi est bien inférieure aux flux des
nouveaux diplômés, un taux d’insertion qui décroît et un pourcentage d’emploi dans un
secteur formel des plus bas au monde (de l’ordre de 5 %1). En effet, les difficultés d’insertion
auxquelles les diplômés sont confrontées sur le marché du travail résulteraient, en partie, du
fait que l’offre quantitative de formés excède souvent la capacité d’absorption du secteur
moderne d’une part. Au regard des spécificités du marché de l’emploi au Bénin, elles
s’expliqueraient par la faible pertinence de l’offre de formation supérieure d’autre part. Ainsi
les diplômés n’arrivent donc pas à s’adapter au marché du travail. Cette situation interpelle à
plus d’un titre les acteurs du système éducatif sur les bases (fondements) de l’offre de
formation, des nouvelles filières créées, de la certification de cette offre. L’enseignement
supérieur et le système socio économique dans la plupart des pays en développement en
général et au Bénin en particulier ont une structure qui laisse croire un certain
parallélisme entre le système de formation et le système socioéconomiques: Ce parallélisme
suscite déjà la question de l’insertion des diplômés du système éducatif sur le marché du
travail, et pose à cet effet la question de la relation entre la qualité de l’enseignement
supérieur et le marché du travail au Bénin. Cette question est d’autant plus pertinente du fait
que l’offre de formation au niveau supérieur doit viser un but de production plutôt qu’un but
social.
Par ailleurs, s’interroger sur la relation entre la qualité de l’enseignement supérieur et le
marché du travail nécessite qu’on s’intéresse au processus même de formation et d’obtention
des diplômes de l’enseignement supérieur à travers les facteurs mis en œuvre dans ledit
processus. Il s’agit entre autres, des infrastructures, des enseignants et des effectifs
pléthoriques dans les universités publiques. En effet, l’insuffisance des ressources humaines
et pédagogiques entraîne une dégradation continue des conditions d’enseignement, ce qui
réduit la qualité de formation du capital humain national. Outre les difficultés liées au manque
d’infrastructures et d’équipements, le taux d’encadrement au Bénin est de 52 étudiants pour
1Bilan et perspectives de l’Enseignement Supérieur béninois à l’horizon 2015. Eric Coignard, 2008.
Supprimé :
10
1’enseignant et atteint parfois le nombre de 100 étudiants alors que les standards de
l’UNESCO sont en moyenne de 1 enseignant pour 25 étudiants (Banque Mondiale 2009).
Dans l’enseignement supérieur public, les effectifs d’étudiants au Bénin sont passés de 11007
en 1994, à 56636 en 2009 (Banque Mondiale, 2009) pour des capacités d’accueil,
respectivement de 6000 et 11184 places. Le nombre de diplômés s’est aussi accru
différemment selon les établissements de formation. Ainsi par exemple, pour l’université
nationale du Bénin (devenue l’université d’Abomey calavi en 2001), l’effectif des diplômés
est passé de 874 en 1992 à 1021 en 1995, avant de connaître une évolution ascendante pour
atteindre 1148 en 1999) selon les données du rectorat et du MESRS (2002). Face à cet
accroissement, on pourrait s’interroger sur la capacité d’absorption des diplômés par le
marché du travail.
L’enseignement supérieur privé qui a été introduit timidement dans le système éducatif au
Bénin à partir de 1994 dans l’esprit des dispositions de l’article 14 de la Constitution du 11
décembre 19902 vient palier le problème d’insuffisance d’infrastructures par rapport aux
effectifs d’étudiants et offrir de nouvelles perspectives d’évolution comparativement à la
qualité de la formation dans les universités publiques. Du coup, l’enseignement supérieur
privé a aussitôt vu son effectif d’étudiants s’accroître rapidement passant de 3% en 1994 à
28% de l’effectif total d’étudiants de l’enseignement supérieur en 2007. Avec huit (8)
universités privés et 68 centres de formation privés (répertoriés en 2007-2008), les effectifs du
privé atteignent déjà en cette année 2007-2008, un peu plus de 16000 étudiants.
L’enseignement supérieur s’est ainsi progressivement transformé au Bénin en un système
bipolaire.
D’un côté, des établissements privés semblent s’adonner pour la plupart à une pratique qu’on
assimilerait à un’’ commerce’’ ´au niveau de l’enseignement supérieur surtout qu’ils
exploitent principalement les filières sélectives. Il convient de mentionner que ces
établissements créent de nouvelles filières sans avoir eu au préalable l’autorisation requise, ne
respectent pas les règles du droit du travail notamment en ce qui concerne la nature des
contrats de travail du personnel enseignant ou sa rémunération telle que prescrite par l’arrêté
nº 27/MFPTRA /DC /SGM/DGT/DRPSS/SRI du 17 septembre 2003. La même observation
pourrait être faite en ce qui concerne l’affiliation à la caisse nationale de sécurité sociale. 2« Les institutions et les communautés religieuses peuvent également concourir à l’éducation de la
jeunesse.Les écoles privées, laïque ou confessionnelles, peuvent être ouvertes avec l’autorisation et le contrôle
de l’Etat. Les écoles privées peuvent bénéficier des subventions de l’Etat dans les conditions déterminées par la
loi ».
11
De l’autre côté, on a les établissements publics, à qui, il revient l’obligation d’accueillir la
grande masse des étudiants sans avoir les moyens de les prendre en charge de manière
satisfaisante. De même, la modification de l’architecture de l’enseignement supérieur à travers
le passage au système LMD a donné un espoir en ce qui concerne l’adaptation des produits de
l’enseignement supérieur aux exigences du marché du travail. Cependant, les problèmes liés
à la concrétisation de cette nouvelle orientation de l’enseignement supérieur ont fait estomper
cet espoir.
L’ensemble de ces faits nous amène à nous demander :
Dans quelle mesure, l’offre de formation dans l’enseignement supérieur est en adéquation
avec les besoins du marché du travail au Bénin ? et Quels sont les facteurs qui influencent
l’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur sur le marché de travail ?
Pour répondre à ces préoccupations, la présente étude se fixe les objectifs de recherche
présentés dans la section suivante.
1.2 Objectifs et hypothèses Avant de formuler les hypothèses, il sied au préalable de présenter les objectifs de cette étude.
1.2.1. Objectifs de l’étude L’objectif général de cette étude est d’analyser les problèmes que pose la qualité de l’offre de
formation dans l’enseignement supérieur à travers l’insertion professionnelle des diplômés.
De façon spécifique, il s’agira de :
• Analyser l’adaptabilité de l’offre de formation dans l’enseignement supérieur aux
besoins du marché du travail au Bénin;
• Identifier les facteurs qui influencent l’insertion des diplômés de l’enseignement
supérieur sur le marché du travail.
1.2.2. Hypothèses : • L’offre actuelle d’enseignement supérieur n’est pas adaptée aux besoins du marché du
travail au Bénin ;
• La qualité de l’enseignement supérieur (infrastructures, équipements pédagogiques,
programme d’enseignement, filières d’enseignement) et de multiples facteurs non
scolaires influencent significativement l’insertion des diplômés de l’enseignement
supérieur.
Supprimé : ¶
12
1.3. Intérêt de l’étude La qualité de l’enseignement en général et celle de l’enseignement supérieur en particulier
ont toujours fait l’objet de préoccupation majeure lorsqu’on sait que les objectifs de
l’école sont aussi bien économiques que sociaux. Dans la mesure où l’éducation est
perçue comme un investissement (Blaug, 1976), il est impérieux de s’intéresser à
l’efficacité et à l’efficience de cet investissement dans l’être humain. L’intérêt de la
présente étude est d’apporter une contribution à l’efficacité des politiques éducatives
mises en œuvre au Bénin, dans un environnement où la structure de l’économie évolue
très rapidement et dans lequel le secteur productif peine à retrouver des ressources
humaines réellement adaptées aux besoins des entreprises. La principale résultante est que
la couche juvénile éprouve de plus en plus de difficultés à s’insérer sur le marché du
travail et à tirer profit des acquis scolaires.
1.4. Délimitation de l’étude Pour qu'une étude se réalise à travers une opérationnalisation aisée des paramètres étudiés,
elle doit être délimitée sur plusieurs plans. A cet effet, nous faisons les délimitations
géographique et thématique de l’étude.
1.4.1. Délimitation géographique La présente étude porte sur le Bénin, ancienne colonie française située en Afrique de
l’ouest qui a obtenu son indépendance le 1er août 1960. Avec une superficie de
114 000 km2, il est limité à l’Est par le Nigéria, à l’Ouest par le Togo, au nord le Niger,
au nord – ouest par le Burkina-Faso, au sud par l’océan Atlantique. Il a une population de
7 913 000 habitants (EDS/EMICOV 2006). Alors que les premières écoles ont été crées
dans la ville de Ouidah en 1861, il a fallu 1962, soit un siècle après pour que le premier
centre d’enseignement supérieur, la Propédeutique Scientifique soit installée à Porto Novo
(Azizou Cbabi Imorou, 2008). Aujourd’hui, avec la création des centres universitaires et
celle des écoles supérieures et des universités privés, certaines grandes villes du Bénin
disposent de centres d’enseignement supérieur et d’université. De plus, avec la
concentration des activités économiques dans les grandes villes notamment de Cotonou,
on note un afflux massif des diplômés des écoles et des universités vers le sud du Bénin, à
Supprimé :
13
la recherche d’un emploi. Pour cela, et pour des raisons budgétaires, nous avons axé les
recherches sur la ville de Cotonou et sa périphérie.
1.4.2. Délimitation thématique Le concept de qualité au cœur de la présente recherche, nécessite d’être délimité pour des
raisons de clarté dans l’analyse. La qualité de l’éducation est un problème contemporain. Elle
fait l’objet d’une demande croissante de la part des parents, plus ou moins forte et explicite, et
apparaît comme une nécessité pour les États (encouragés par les organisations internationales)
qui y voient, un facteur de compétitivité. La qualité devient ainsi pour les plus pauvres, un
moyen de sortie de la pauvreté et de résolution des problèmes récurrents du chômage et du
sous-emploi.
Le rapport final de la commission sur la qualité de l’enseignement supérieur à la Conférence
mondiale sur l’enseignement supérieur organisée par l’UNESCO en 1998 explique que « La
qualité est un concept complexe, dynamique, à facettes multiples, qui s’appuie sur des
données historiques, souvent défini par ce qui fait défaut plutôt que par son contenu. Elle est
le reflet de conceptions socio-économiques, culturelles et politiques au niveau régional,
national, mondial. » [Unesco, 1998]
La qualité est en effet un concept relatif, dont l’évaluation résulte des attentes et perceptions
des différents acteurs à un moment donné. C’est donc à la fois « […] un concept
multidimensionnel et qu’il n’est pas possible de déterminer un jeu unique de critères de qualité
applicable à tous les pays et sur la base duquel les institutions pourraient être évaluées »,
[UNESCO, 1998]; c’est aussi un concept évolutif comme l’a souligné la déclaration issue des
travaux préparatoires de la conférence mondiale sur l’enseignement supérieur pour la région
Asie-Pacifique : « Bien que les opinions sur la qualité de l’éducation ne soient en rien
unanimes, au niveau du débat international et de l’action internationale, trois principes tendent
à être largement partagés. On peut les résumer comme suit: la nécessité d’une plus grande
pertinence de l’offre de formation, la nécessité d’une plus grande équité dans l’accès et les
résultats et la nécessité d’un respect approprié des droits individuels ». [UNESCO, 2004].
Dans le cadre de la présente étude, la qualité de l’enseignement supérieur est évaluée en terme
du lien entre ses caractéristiques internes et son efficacité externe notamment l’employabilité
des sortants du système éducatif.
Supprimé :
14
1.5. Définition des concepts
L'enseignement supérieur revêt un sens assez large, mais la définition la plus admise est celle
proposée par l’INSEE et reprise par l’OCDE. Selon cette définition, l’enseignement supérieur
concerne les études faites après le baccalauréat. Les études supérieures sont courantes dans le
monde et se décrivent selon plusieurs schémas pour les diplômes les plus connus. Il s'agit du
BTS, du DUT qui sont tous deux des bac+ 2, de la Licence (bac+ 3), du Master et du
diplôme de grandes écoles (ingénieur) bac+ 5, et enfin du Doctorat (bac+ 8 à bac +11 selon la
spécialité). L'enseignement supérieur est réalisé dans les universités, écoles supérieures
(ingénieurs) et lycées (BTS). L'enseignement supérieur regroupe l'enseignement dispensé
dans les universités, les instituts universitaires de technologie (IUT), les instituts universitaires
de formation des maîtres (IUFM), les sections de techniciens supérieurs (STS), les classes
préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les écoles d'ingénieurs, les écoles de commerce,
gestion, vente et comptabilité, les écoles paramédicales et sociales, etc. (OCDE, 2005).
Le marché du travail est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande du travail (un des
facteurs de production). C’est également le lieu où se fixe le montant de la rémunération du
travail (c'est-à-dire son prix). Si l’on parle du marché du travail en général, il en existe en
réalité de nombreux selon le lieu, le type de qualification, etc.
Pour les économistes néoclassiques, si le marché du travail fonctionne librement (sans
intervention de l’Etat ou de syndicats), il permet l’équilibre entre offre (provenant des
travailleurs) et demande (provenant des employeurs). Plus concrètement, si les salaires réels
peuvent baisser en cas d’excès d’offre de travail (de la part des travailleurs), les employeurs
augmenteront leur demande, les offreurs baisseront offre et le chômage disparaîtra. Ainsi
défini, le marché du travail représente la destination des diplômés du système éducatif,
lorsque les potentialités de l’économie en matière de production sont existantes.
Supprimé : ¶
15
Chapitre 2 : revue de littérature
La question de l’insertion professionnelle des diplômés du système éducatif a longtemps fait
l’objet de recherche en sciences sociales notamment en économie. Du point de vue théorique,
la préoccupation remonte aux années soixante et soixante dix avec la théorie du capital
humain (Becker, 1964) puis la théorie du signal et du filtre (Spence, 1973), Arrow (1973).
Dans le contexte économique mondial actuel caractérisé par la hausse du chômage, les
recherches sur la question se sont davantage développées et affinées. Les travaux sont aussi
bien théoriques qu’empiriques. Les résultats obtenus fournissent assez d’éléments pour
comprendre dans une large mesure les difficultés d’insertion des diplômés sur le marché du
travail.
En partant des approches élaborées en la matière, nous évoquerons successivement le
caractère presque universel de la question de l’emploi des jeunes, le chômage des jeunes en
vue de déboucher sur la préparation à l’emploi dans l’enseignement supérieur.
2.1. Les approches théoriques des liens entre formation et emploi Fondeur (1999), Green et al. (1999) et Sloane et al. (1999) proposent chacun une revue
explicite des différentes approches théoriques des liens entre formation et emploi. Trois
grandes approches se distinguent : (i) celle fondée sur la théorie du capital humain, (ii) celle
fondée sur la théorie de l’appariement et (iii) les approches à la base des modèles de
signalement, au sein desquels se distingue le modèle de concurrence pour l’emploi.
Selon la théorie du capital humain, la formation constitue un investissement conduisant à
accroître les capacités productives d’un individu, ces dernières déterminant entièrement la
qualification et la rémunération de l’emploi occupé. Le niveau d’éducation ne constitue, par
ailleurs, qu’une composante parmi d’autres du capital humain, à côté notamment de
l’expérience et du savoir faire (Mincer, 1974). Dans un cadre où le marché du travail est
supposé pleinement efficient, les entreprises, qui cherchent à maximiser leur profit, ont tout
intérêt à utiliser au mieux les compétences des personnes employées. On peut ainsi envisager
que ces entreprises adaptent systématiquement le profil des postes de travail aux compétences
des personnes embauchées. La théorie du capital humain envisage malgré tout l’existence de
périodes où les individus ou la société, investissent dans l’éducation au-delà des besoins en
main-d’oeuvre diplômée. Un tel déséquilibre est néanmoins supposé temporaire, se résorbant
naturellement par le jeu des réactions des individus et des entreprises (Freeman, 1976). Les
16
premiers sont en effet incités à investir moins dans l’éducation, compte tenu de la baisse de
son rendement. Les secondes sont encouragées à modifier leur organisation productive, pour
bénéficier du moindre coût du travail qualifié.
Quant à la théorie de l’appariement (Jovanovic, 1979), la possibilité de mauvais appariements
entre offreurs et demandeurs de travail est supposée résulter du manque d’informations
détenues par les agents (sur les compétences des personnes ou sur les caractéristiques des
emplois) et du coût pour acquérir ces dernières (coût des procédures d’entretien ou coût de
recherche d’emploi, par exemple). Selon une telle théorie, les situations de déclassement3
constitueraient pour les individus des erreurs de parcours, dans la phase de recherche d’un
emploi adéquat. Ces situations ne seraient néanmoins que temporaires, les individus déclassés
étant incités à quitter leur emploi afin d’en obtenir un autre mieux adapté à leur niveau de
compétence. Inversement, les situations de « surclassement » (cas où le niveau de formation
initiale des personnes est inférieur à celui normalement requis pour l’emploi occupé) sont
envisagées comme pouvant être plus durables. En effet, dans un contexte où la demande de
main-d’œuvre diplômée excèderait l’offre, un travailleur surclassé peut être incité à rester
dans l’entreprise, car cette situation lui est financièrement favorable. De son côté, l’entreprise
peut envisager de garder une personne surclassée essentiellement pour les raisons suivantes :
• D’une part, cela lui permet d’épargner de nouveaux coûts de prospection et
d’embauche.
• D’autre part, la personne surclassée peut compenser progressivement l’insuffisance de
sa formation initiale par l’acquisition d’expérience et de savoir-faire.
Les modèles de signalement s’appuient également sur l’hypothèse d’une information
imparfaite des agents sur le marché du travail. En particulier, les employeurs ne connaissent
pas la productivité réelle des candidats à l’embauche. Le diplôme constitue alors pour les
entreprises un signal les aidant à identifier les personnes ayant les capacités productives
adéquates (Spence, 1973). De leur côté, les travailleurs investissent dans l’éducation pour
fournir des signaux clairs aux employeurs, leur permettant d’accéder à des niveaux d’emploi
et de salaire élevés. Selon une telle approche, le système éducatif joue avant tout un rôle de
sélection des compétences « potentielles » (aptitudes à s’adapter ou à se former aux emplois),
plus que de développement des compétences « effectives » (connaissances théoriques ou
pratiques). L’utilisation du diplôme comme critère d’appariement est fondé sur l’hypothèse
que le coût d’acquisition d’un titre scolaire est d’autant plus faible que le potentiel des
3 le déclassement désigne « la situation des personnes qui possèdent un niveau de formation supérieur à celui normalement requis pour l’emploi qu’elles occupent » (Fondeur, 1999)
17
individus est élevé. Une diminution exogène d’un tel coût d’acquisition peut ainsi brouiller le
signal associé aux diplômes et engendrer un phénomène de dévaluation des titres scolaires,
plus que de développement du déclassement au sens strict.
Le modèle de concurrence pour l’emploi (Thurow, 1975), auquel se réfère largement
l’analyse, s’inscrit dans la lignée d’une telle approche, mais est en rupture avec le cadre
néoclassique de la plupart des autres modèles de signalement.
2.2. La question de l’emploi des jeunes, une question quasi-universelle
Dans la plupart des pays, les jeunes sont confrontés à de graves difficultés pour accéder à
l’emploi. Cette réalité existe aussi bien dans les économies les moins développées que dans
les pays les plus avancés. Les chiffres disponibles illustrent clairement l’ampleur du
phénomène et son évolution. Ainsi, selon le BIT4, en 2005 le nombre de jeunes frappés par le
chômage atteignait globalement 85 millions, ce qui représentait une augmentation de près de
15% par rapport au niveau estimé dix ans plus tôt, soit 74 millions de jeunes en situation de
chômage dans le monde en 1995. Cette tendance est à la hausse, vu le nombre sans cesse
croissant des diplômés de niveau supérieur sortis chaque année dans le monde.
Bien que très imparfait, le taux de chômage demeure l’indicateur le plus souvent cité pour
apprécier l’incidence du chômage dans la population. Pour l’année 2005, le BIT estimait que
le taux de chômage des jeunes s’élevait à 13,5%. Cette valeur ne peut correctement
s’apprécier que lorsqu’elle est mise en rapport avec d’autres indicateurs, notamment la
situation de l’ensemble de la population active ou celle de la population adulte. Ainsi, pour la
même année, le taux de chômage dans le monde était de 6,4% pour la population active prise
dans son intégralité et de 4,5% pour la population adulte. Pour confirmer cette tendance par
exemple, les pays les plus développés n’échappent pas à ce syndrome puisque dans l’Union
européenne, le taux de chômage des jeunes était 2,3 fois supérieur à celui des adultes.
En termes absolus, le nombre de jeunes en situation de chômage dans le monde représentait
en 2005 près de la moitié (43,7%) de l’ensemble de la population au chômage. Pourtant, ils ne
constituaient que 25% de la population en âge de travailler (les 15 ans et plus).
Ces comparaisons reflètent l’ampleur du phénomène du chômage des jeunes : c’est un
phénomène massif, qui n’épargne pas les économies les plus avancées. Mais c’est aussi une
réalité à caractère discriminant : les jeunes sont en moyenne trois fois plus touchés par le
chômage que les adultes.
4 ILO. 2006. Global Employment Trends for Youth. Geneva: International Labour Office.
18
2.3. Le chômage des jeunes Par commodité, la question de l’insertion des jeunes sur le marché du travail se trouve
souvent ramenée à celle de leur chômage. Pourtant la catégorie des « jeunes chômeurs » ne
rassemble qu’une fraction de la jeunesse en mal d’insertion. En effet, la définition du
chômage proposée par le BIT ne saisit qu’une des formes de sous-utilisation de la force de
travail. A ce constat s’ajoute le fait que pour les jeunes, le parcours qui conduit de l’école au
travail passe souvent par des situations atypiques qui ne correspondent strictement à aucune
des catégories classiques de l’analyse du marché du travail que sont l’emploi, le chômage, les
études ou l’inactivité. L’évolution récente du marché du travail s’étant traduite par un
accroissement de la précarité, y compris sur le marché structuré, par une diversification des
formes d’emploi et par une fréquence élevée des cumuls de statuts, l’usage du seul taux de
chômage pour rendre compte des difficultés d’insertion devient inopérant. Ce n’est plus que la
partie émergée de l’iceberg.
Les insuffisances du taux de chômage pour rendre compte de la situation des jeunes sur le
marché du travail ont amené à rechercher d’autres outils de mesure. Ce besoin s’est accentué
avec l’apparition, dans de nombreux pays, d’une catégorie de jeunes qui bien que n’étant pas
étudiants, ne travaillent pas et ne sont pas en recherche d’emploi. Ainsi, mieux que le taux de
chômage, le pourcentage de jeunes qui ne sont ni scolarisés ni occupés permet de rendre
compte de leurs difficultés d’insertion.
Dans les pays de l’OCDE, un peu plus de la moitié (57%) des jeunes non scolarisés qui ne
travaillent pas sont en situation d’inactivité, les autres (43%) étant au chômage (ILO, 2006).
Même si les données ne sont pas disponibles, on peut penser que dans des économies moins
développées la part des jeunes découragés dans la recherche de l’emploi est encore plus
importante.
Dans un contexte de précarisation des formes d’emploi, la connaissance du passage de l’école
au travail suppose de s’intéresser aussi au contenu des emplois occupés par les jeunes.
L’accès à l’emploi n’épuise pas la réflexion sur l’insertion et le rôle de la formation dans ce
processus. Il importe également de s’interroger sur les caractéristiques des emplois occupés
par les jeunes et sur le degré de correspondance entre l’emploi occupé et la formation reçue,
même si l’évolution du marché du travail et des modes de gestion des ressources humaines
rend cette notion difficile à appréhender.
19
2.4. La préparation à l’emploi dans l’enseignement supérieur A mesure que les systèmes d’enseignement se développent, la question du rôle de l’éducation
dans la préparation des jeunes au monde du travail se déplace. Pour de nombreux pays, elle
tend de plus en plus à se poser au niveau de l’enseignement supérieur. L’expansion de
l’enseignement supérieur résulte à la fois de l’effet mécanique de la croissance du secondaire
mais elle relève aussi de politiques d’éducation volontaristes. Dans ce contexte des
préoccupations nouvelles apparaissent, notamment la crainte d’un risque de surproduction de
diplômés au terme de ce qui relèverait d’un processus d’inflation scolaire. Tombée en
désuétude avec l’abandon des approches «adéquationnistes», la question de la correspondance
entre la formation reçue et l’emploi occupé redevient d’actualité. Par ailleurs, une importance
accrue est accordée à l’objectif d’employabilité tout au long de la vie.
La question de l’adéquation entre la formation et l’insertion des diplômés est tout aussi
délicate. Les modes d’approche des politiques de formation ont beaucoup évolué en trois
décennies. La question de «l’adéquation» est restée centrale jusqu’aux années 1970,
notamment dans le cadre de la planification reposant sur une prospective des métiers et des
qualifications. L’enjeu, dans le contexte de la croissance fordiste, était d’assurer à une
économie en pleine croissance et en pleine mutation les « qualifications » dont elle avait besoin.
Avec la montée du chômage des jeunes, le problème de leur insertion est devenu la
préoccupation majeure. On parle de nos jours de l’«adaptation» des diplômés au marché de
l’emploi. Outre le déploiement massif des dispositifs de la politique de l’emploi, deux
réponses ont été apportées du côté de la formation : l’élévation du niveau général et le
rapprochement – via le développement des formations professionnelles et le soutien aux
formations en alternance – du système de formation et du système de production (Raffe D., 2000)
20
Chapitre 3 : méthodologie Pour mener à bien cette étude, nous nous sommes appuyés sur une population qui nous a
permis d’établir un échantillon, de collecter de l’information par différentes méthodes,
d’utiliser les techniques d’analyse des données. Les Variables / indicateurs pris en compte ont
servi à construire le cadre opératoire.
3.1.Population
La présente étude est menée en direction des diplômés de l’enseignement supérieur, des
acteurs de l’offre d’enseignement supérieur et des acteurs impliqués dans les politiques
d’emploi au Bénin. Pour ce qui est de la population des diplômés de l’enseignement
supérieur, la base de données utilisée est celle de l’ANPE .Cette base fait état de 995 diplômés
de l’enseignement supérieur inscrits dans les départements de l’Atlantique et du Littoral en
2009 auprès de ladite agence dont 250 ont bénéficié d’un emploi par le biais de l’ANPE. Le
choix des départements de l’Atlantique et du Littoral dans le cadre de cette étude se justifie
d’une part par le fait que ces deux départements réunis regroupent plus du tiers des diplômés
de l’enseignement supérieur (rapport ANPE 2009) et d’autre part par le souci d’atteindre plus
rapidement les individus qui feront parti de l’échantillon à constituer. Aussi, faut-il préciser
que ces deux départements sont ceux dans lesquels les activités économiques sont plus
concentrées, ce qui entraîne une forte concentration des diplômés de l’enseignement supérieur
dans ces départements.
3.2.Echantillonnage L’échantillonnage concerne les diplômés de l’enseignement supérieur. L’échantillon utilisé
dans le cadre de la présente étude est constituée de 126 individus diplômés de l’enseignement
supérieur, ayant adressé une demande à l’ANPE au cours de l’année 2009. La taille n de
l’échantillon est déterminée par²
²
εii qpt
n = , où :
t désigne une valeur tabulée égale à 1,96 au seuil de confiance de 95% ;
ip représente la proportion de diplômés inscrits à l’ANPE dans le département de
l’Atlantique en 2009 ;
21
iq représente la proportion de diplômés inscrits à l’ANPE dans le Département du Littoral en
2009 ;
ε est la marge d’erreur acceptée ; nous avons choisi de travailler avec une marge d’erreur
acceptée de 7%, compte tenu de la dispersion géographique des individus et de la nature
sensible des informations qui ont été collectées dans le cadre de l’étude.
Sur cette base, les 126 individus ont été tirés sur la base d’un tirage systématique selon la
formulen
NkUU k += 0 , avec :
kU : numéro dans la population du kème individus tiré ;
0U : numéro dans la population du premier individu tiré
N : taille de la population
n : taille de l’échantillon.
Cette méthode d’échantillonnage se justifie par le fait que la base de sondage est
parfaitement connue, les individus pouvant être identifiés et approchés du fait de
l’existence de leur contact dans la base de données.
3.3. Les méthodes de collecte de l’information Les méthodes de collecte de l’information sont de deux catégories : les entretiens et
l’enquête par sondage.
Les entretiens se sont déroulés avec des personnes ressources au niveau des fondateurs
d’établissements d’enseignement supérieur privé et des universités privées, au niveau des
acteurs du secteur privé et au niveau des responsables de l’ANPE, structure en charge des
questions d’emploi au Bénin.
Quant à l’enquête par sondage, elle s’est faite par le biais d’un questionnaire administré
aux diplômés de l’enseignement supérieur (BAC +2 au minimum) sélectionnés dans le
plan d’échantillonnage. Le questionnaire a été administré par une équipe d’enquêteurs qui
se sont déplacés vers les individus à enquêter selon le cas, soit à leur lieu de travail, soit à
leur domicile.
Supprimé :
22
3.4. Techniques d’analyse des données
L’analyse des informations collectées s’est faite par des méthodes appropriées à la
méthode de collecte et à la nature de l’information collectée.
Les informations collectées lors des entretiens ont fait l’objet d’une analyse thématique.
Quant aux informations collectées lors des enquêtes par sondage, elles ont fait l’objet de
traitement statistique et économétrique, dans le but de déterminer les différentes relations
de cause à effet mises en exergue dans les objectifs de l’étude. Le traitement a été à cet
effet effectué grâce aux logiciels STATA et SPSS.
3.5. Variables / indicateurs Les principales grandeurs qui ont fait l’objet d’analyse dans la présente étude, eu égard
aux objectifs visés sont : l’offre de formation, les caractéristiques de la demande de travail
par les entreprises aussi bien publiques que privées et l’insertion professionnelle des
diplômés de l’enseignement supérieur.
L’offre de formation, aussi bien dans les universités que dans les centres de formation
supérieure est analysée à travers les variables telles que le type de formation (classique ou
professionnelle, les filières, les diplômes…), le cursus dans l’enseignement supérieur.
Dans ce cadre, des entretiens ont été réalisés avec les acteurs de l’offre d’enseignement
supérieur. Des informations complémentaires ont été obtenues en vue d’enrichir la
présente recherche à partir de la documentation existante.
Les caractéristiques de la demande de travail concernent les profils que recherchent les
entreprises pour faire face à leurs activités de production/services. Elles sont obtenues
dans le cadre de la présente étude grâce à des entretiens avec certains acteurs clés du
patronat, des responsables de l’ANPE.
L’insertion professionnelle indique si le diplômé de l’enseignement supérieur a un emploi
ou non. Dans cette optique, à travers la variable insertion, cette grandeur a été
appréhendée grâce à l’enquête par questionnaire réalisée auprès des diplômés de
l’enseignement supérieur. Le tableau suivant présente la synthèse des grandeurs /
variables étudiées.
23
Tableau n° 1 : synthèse des grandeurs / variables
Grandeurs à analyser
Variables Indicateurs cibles Méthodes et
techniques de collecte
Type de formation
- Formation technique
- Formation professionnelle Offre de formation
Cursus
Le niveau de formation et d’étude
Administrations (rectorat, décanats…)
entretiens, recherche
documentaire
demande de travail profils recherchés
- diplôme technique
- diplôme professionnel
- diplôme académique
Patronat, ANPE, etc
entretiens,
Insertion professionnelle
Insertion
être employé ou avoir été employé
Diplômés sortis des universités
Questionnaire
Source : des auteurs
3.6. Cadre opératoire Dans le but de vérifier les hypothèses, nous avons adopté un cadre opératoire dont la structure
est la suivante :
• La vérification de la première hypothèse s’est faite selon un rapprochement entre les
caractéristiques de l’offre de au et les besoins exprimés par le marché du travail en
termes de profil.
• La vérification de la deuxième hypothèse s’est faite à l’aide d’un modèle probit
d’insertion professionnelle sous la forme
( )Y f X= ,
Où Y représente l’insertion professionnelle et X un ensemble de facteurs explicatifs
de l’insertion professionnelle. Le tableau n°2 présente les différentes variables du
modèle.
24
Tableau n° 2 : description des variables Indicateur Variable modalités Signe
attendus Sexe de l’individu Homme 1 si homme, 0 sinon +/- Age de l’enquêté Age continu +/- Situation matrimoniale Celib 1 si célibataire, 0 sinon - Nombre de domaines de formation Nbre_dom discret +
Employed_act 1 si actuellement en emploi, 0 sinon
Emploi_pub 1 si en emploi public, 0 sinon Emploi_prive 1 si emploi privé, 0 sinon
Situation d’emploi
Emploi_para 1 si para-public, 0 sinon Secteur_prim 1 si secteur primaire, 0 sinon +/- Secteur d’activité Secteur_sec 1 si secteur secondaire, 0 sinon +/- Dueg 1 si dueg, 0 sinon +/- Bts 1 si BTS, 0 sinon +/-
Niveau de formation
Licence 1 si licence, 0 sinon +/- Type d’université/école fréquentée Public 1 si publique, 0 sinon +/- Entité fréquenté Faculte 1 si faculté, 0 sinon +/- Structure diplômante Struct_diplom 1 si Etat, 0 sinon + Bénéfice d’allocation Allocation 1 si bénéficiaire, 0 sinon +/-
Empl_tps_respt 1 si emplois du temps respectés, 0 sinon
+
Modulaire 1 si cours modulaires, 0 sinon - Dispo_enseign 1 si enseignants disponibles, 0
sinon +
Dispo_salle 1 si salles de cours disponibles, 0 sinon
+
Td_organise 1 si TD organisés, 0 sinon + TP_organise 1 si TP organisés, 0 sinon +
Qualité de l’offre d’enseignement
Greve 1 si année perturbée par des grèves, 0 sinon
-
Stage_pro 1 si stage professionnelle, 0 sinon
+
Stage_acad 1 si stage académique, 0 sinon + Stage_acad_pro 1 si stages professionnelle et
académique, 0 sinon +
Stages en entreprise
No_stage 1 si l’individu a fait des stages, 0 sinon
+
Durée de recherche d’emploi Duree_recherche Discret (en mois) - Formation complémentaire Format_compl 1 si l’individu a fait des
formations complémentaires, 0 sinon
+
Source : réalisé par les auteurs
25
Chapitre 4 : Présentation et analyse des résultats
Les principaux résultats découlant du traitement de l’information collectée ont fait l’objet
d’analyses qui ont portées d’une part sur les caractéristiques de l’offre d’enseignement
supérieur et le marché du travail au Bénin, et d’autre part sur la demande de travail par les
entreprises au Bénin.
4.1. L’offre d’enseignement supérieur et le marché du travail au Bénin Pour cerner les contours du lien entre offre de l’enseignement supérieur et la marché de travail
au Bénin, il convient de présenter les caractéristiques de cette offre, avant de nous apesantie
sur l’expression des besoins par les entreprises.
4.1.1. Les caractéristiques de l’offre d’enseignement supérieur au Bénin
4.1.1.1. Les centres de formation Au Bénin, l’enseignement supérieur est dispensé aussi bien au niveau des deux universités
nationales publiques que par des universités privées et des centres de formation supérieure
privés.
i- Les Universités publiques
L’Université d’Abomey-Calavi et l’Université de Parakou sont les deux Universités publiques
du Bénin. En effet, c’est par le décret N° 2001-365 du 18 septembre 2001, que sont créées en
République du Bénin les universités de Parakou (U.P.) dans la partie septentrionale du pays et
d’Abomey-Calavi (U.A.C.) dans le département de l’Atlantique remplaçant ainsi le décret
N° 70-217/CP/MEN du 21 août 1970 portant création de l’Université du Dahomey. Cette
dernière pendant de nombreuses années a été l’unique Haut lieu du savoir, de formation et de
recherche pour contribuer au développement économique, social et culturel du Bénin.
Aujourd’hui la carte universitaire nationale des établissements de formations et de recherche
se compose de l’Université d’Abomey-Calavi disposant de six (06) centres universitaires
abritant chacun un nombre variable de facultés et d’écoles, et l’Université de Parakou
disposant de deux centres universitaires : le Centre Universitaire de Parakou et celui de
Natitingou.
ii- Les universités privées et les centres de formation supérieur privés
Sept universités privées sont autorisées au Bénin. Il s’agit de l’Université des Sciences et
Technologie du Bénin (USTB), l'Institut Supérieur de Technologie (IST), l’Université
Supprimé :
26
Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO), l’Université Polytechnique Internationale
du Bénin (UPIB), l’Université Africaine de Technologie et de Management (UATM),
HOUDEGBE North American University Benin, l’Université Protestante de l'Afrique de
l'Ouest (UPAO), et l’Université de Sciences Appliquées et de Management (USAM).
L’on observe que toutes ces universités privées se concentrent dans la capitale
économique mais disposent de centres dans certaines autres villes ou localités du pays.5
A coté des universités privées, il y a les centres de formation supérieure privée qui ont
aussi pour vocation d’offrir des formations supérieures mais sont beaucoup plus
présentes dans les formations professionnelles notamment les BTS, les licences et
quelques fois les Masters Professionnels. La prolifération des centres de formation
supérieure privés fait suite à la libéralisation du secteur de l’enseignement après les
années 1990.
4.1.1.2. Un regard critique sur l’offre d’enseignement supérieur au Bénin Les différentes personnes ressources avec qui nous avons eu des entretiens s’accordent sur la
structuration déficiente de l’offre de formation supérieure qui s’exprime par le faible
développement de la formation professionnalisante au profit des filières générales, les
effectifs pléthoriques dans lesdites filières et la faiblesse des perspectives d’emploi au terme
de la formation.
Dans les faits, il n’y a pas, à proprement parler, de secteur de la formation professionnelle et
technique après le baccalauréat, à l’exception des formations offertes dans quelques
établissements privés et publics qui ont concentré leur offre dans les formations de services
(hôtellerie, restauration, journalisme et communication, etc.) , les moins coûteuses, ou encore
celles des établissements relevant des différents départements ministériels (et qui préparent à
des postes de la fonction publique). Il s’agit par exemple des centres, de formation
professionnelle des impôts, du trésor, de la douane, des eaux-et forêts, etc.
Les formations dans les techniques industrielles (les plus onéreuses), sauf quelques rares
exceptions, ne sont pas développées. Leur développement constitue cependant une clé à
l’amélioration de la pertinence de l’enseignement supérieur, un créneau pour la recherche
appliquée et une solution à l’engorgement des filières générales. Il faudra toutefois, pour
assurer le développement de ces filières, trouver une solution à leur financement et résoudre le
problème de la qualification des enseignants. A l’heure actuelle, on constate dans les
5 Les informations complètes relatives à ces centres universitaires et aux universités privées se trouve en
anneexs.
27
établissements privés de l’enseignement supérieur qui offrent ce type de formations qu’ils ne
disposent pas d’un corps enseignant qui leur est propre. Presque tous ces établissements
dépendent du corps enseignant des universités publiques ou encore des vacataires du domaine
qui sont souvent peu impliqués dans le développement de l’établissement.
Par ailleurs, les tentatives de régionalisation de l’enseignement supérieur n’ont pas toujours
été à la hauteur des attentes. Elles se sont heurtées à des problèmes de gouvernance et de
financement qui ont conduit à la fermeture de plusieurs de ces écoles régionales. L’idée d’une
offre de formation régionale demeure pertinente, surtout dans les secteurs où le besoin de
ressources humaines ne justifie pas l’implantation d’une filière nationale ou encore pour les
formations de troisième cycle ainsi que pour la recherche de pointe. De nouveaux modèles
sont toutefois à explorer, notamment dans le renforcement des institutions existantes qui
présentent un potentiel de développement attesté par la carte universitaire. À cet égard,
l’harmonisation des cursus universitaires, appelée « réforme LMD », constitue selon les
acteurs clés du système éducatif de l’enseignement supérieur une mesure pour améliorer la
pertinence de l’enseignement supérieure. Cette réforme recommande toutefois, pour atteindre
ses objectifs, une modification de l’approche actuelle de comptabilisation des acquis de
formation au profit de l’approche par crédits (ou unités de valeur).
La qualité de l’enseignement supérieure au Bénin se heurte à quatre contraintes majeures : des
programmes de formation et de recherche inadaptés par rapport aux objectifs de
développement; des conditions d’enseignement et d’apprentissage inadéquates ; le manque
d’effectifs et la sous-qualification du personnel enseignant, et l’isolement des institutions
d’enseignement supérieur.
Malgré les intentions exprimées et en dépit des efforts concrets entrepris dans plusieurs pays
de la sous région pour réviser les programmes d’études, la majorité des programmes se
révèlent inadaptés pour répondre aux besoins du développement économique et du marché du
travail. Ils ont été développés en vase clos. Les mécanismes de concertation et de
collaboration avec l’environnement social sont au mieux inopérants et n’offrent que peu ou
pas d’occasions concrètes d’interactions entre les enseignants et le milieu, ainsi qu’entre les
étudiants et le marché du travail. Les mécanismes formels d’évaluation des programmes sont
souvent inexistants et les mécanismes de révision des programmes lourds à opérer. Il convient
de souligner que les programmes sont de plus fondés sur une conception pédagogique qui
laisse peu de place aux étudiants, valorisent peu l’apprentissage autonome et l’utilisation des
TIC. Dans ce contexte, la révision des contenus des programmes d’études et de la pédagogie
représente un enjeu majeur d’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’enseignement
28
supérieur. Lesdits programmes doivent trouver leur ancrage dans les besoins du milieu
économique et social. Dans cette perspective, on doit prévoir des mécanismes de coopération
avec le milieu pour la formation pratique des étudiants. Ils doivent proposer un
renouvellement des approches pédagogiques qui fassent davantage place à l’apprentissage
autonome, à la participation des étudiants, à l’utilisation des TIC. Ils doivent enfin permettre
de développer leurs capacités d’analyse et de synthèse et d’acquérir des compétences
favorisant leur insertion dans la vie économique.
Le renouvellement de l’offre de formation, des programmes et de la pédagogie universitaire
ne saurait se faire sans que soit prise en compte la question de la qualification des ressources
humaines pour assurer la révision des programmes et leur mise en application (contenu et
pédagogie). Les études diagnostiques de juin 2008 ont montré un déséquilibre quantitatif et
qualitatif important dans le corps des enseignants du supérieur. Dans plusieurs filières, celui-
ci est numériquement insuffisant et majoritairement sous-qualifié eu égard aux critères
reconnus de qualification du personnel de l’enseignement supérieur dans l’Espace UEMOA.
Des mécanismes de recrutement et de redéploiement des personnels devront ainsi être
développés pour appuyer la reconfiguration de l’offre ainsi que la mise en oeuvre des
programmes révisés.
4.1.2. La demande de travail par les entreprises La demande de travail émanant des entreprises s’est faite à partir des informations recueillies
lors des entretiens avec les responsables de l’ANPE et la recherche documentaire auprès des
services de cette agence. Les informations disponibles ont permis de comprendre la structure
de la demande à partir des offres d’emplois publiées dans les principaux quotidiens. (on
pourrait supprimer qui dans leurs parutions publient les offres d’emplois des entreprises)
L’ANPE fait régulièrement le point des offres publiées dans ces quotidiens. L’analyse des
informations recueillies s’est faite autour des axes suivants : les catégories professionnelles
demandées par les entreprises, la fréquence des offres, les expériences demandées, les niveaux
d’étude exigés et les secteurs d’activités.
4.1.2.1. Les catégories professionnelles l’analyse de la répartition des offres au cours de l’année 2009 selon les catégories
professionnelles fait ressortir que les postes des catégories cadre moyen et cadre supérieur
sont les plus demandés avec respectivement 40,6% et 30,3% des offres devant les agents
d’exécution (24% des offres) qui étaient les plus demandées durant le second semestre 2008.
29
Sur l’ensemble des offres, les postes les moins demandés sont ceux des directeurs et des
coordonnateurs qui ne représentent que 5,1% des postes offerts. Toujours à travers cette
analyse, on note une constance dans le nombre de postes de directeur offert depuis le second
semestre 2008 avec toujours 5,1% des postes offerts.
4.1.2.2. Le nombre d’emplois Pendant l’année 2009, la majorité des offres d’emplois ne propose qu’un seul poste à occuper,
soit 84,4% des offres. Celles qui en proposent plus de quatre sont pratiquement inexistantes ;
toutefois, deux, trois voire quatre postes sont souvent proposés par environ 10% des offres
enregistrées.
4.1.2.3. L’expérience requise En milieu professionnel, l’exigence d’expérience minimale avant l’embauche est souvent
perçue comme un handicap majeur. Surtout quand le taux de chômage est élevé. Elle pousse
parfois certains diplômés surtout les primos demandeurs d’emploi soit à accepter de faire du
bénévolat, soit accepter des postes avec des conditions salariales inadéquates par rapport à
leur profil.
Au cours de l’enquête, nombreuses sont les offres d’emplois où le nombre minimal d’années
d’expérience requis pour occuper le poste proposé n’est pas mentionné, il s’agit d’environ
34,2% des offres contre 27,3%, au second semestre de l’année 2008. Tous domaines de
formation confondus, plus du quart des offres (25,7%) requièrent en moyenne cinq (5) années
d’expérience professionnelle. On constate qu’il y a eu une augmentation de 3,7% des offres
demandant cinq (5) années d’expérience du second semestre 2008 à la fin de l’année 2009.
D’une façon générale, à partir de deux (2) à trois (3) ans d’expérience professionnelle, les
chances de remplir les critères d’exigence des offres d’emplois sont grandes (environ 28,5%
de chance). Mais à partir de six (6) années d’expérience professionnelle, la probabilité de
trouver des emplois qui aient vraiment besoin de toutes ces années d’expérience est assez
réduite.
4.1.2.4. Le niveau minimum d’études exigé Le niveau minimum de formation recherché par les offreurs d’emplois varie du CEP au
Doctorat ; mais pour une proportion non négligeable (11,5% environ), les offres d’emplois ne
spécifient pas clairement le niveau d’étude exigé. Par ailleurs, les offres pour lesquels le
niveau d’études n’est pas précisé sont relatives aux postes d’agents d’exécution. Du second
semestre 2008 à la fin de l’année 2009, on peut noter une augmentation de 74% à 80% du
30
nombre d’offres d’emplois nécessitant le BAC comme diplôme minimum requis. Quand bien
même pour le dixième des offres, le diplôme requis n’est pas spécifié, la majorité des offres
d’emplois requiert un diplôme d’assez haut niveau. Ainsi, 16% des offres nécessitent le BTS.
Le Master (BAC+5) est le diplôme le plus demandé au cours de l’année 2009, soit environ le
quart des diplômes demandés. Les autres diplômes demandés sont la licence, la maîtrise, et
rarement le doctorat.
4.1.2.5. Les secteurs d’activité des offres Les principaux secteurs d’activité dans lesquels se sont opérés les recrutements en 2009 sont :
- La santé et les actions sociales (16% des offres) ;
- Les organisations extraterritoriales (11,5% des offres) ;
- Les administrations publiques (11,1% des offres) ;
- L’agriculture et la foresterie (10,7% des offres).
Comme on le constate, la demande de travail par les entreprises au Bénin au cours des
dernières périodes concerne plus les compétences moins générales. L’expérience
professionnelle et les compétences demandées sur le marché sont relativement plus
techniques. Cette remarque devrait conduire à envisager les réflexions susceptibles de
déboucher sur les voies et moyens quant à l’orientation à donner aux formations dans le
système éducatif.
Quels sont alors les facteurs favorisant l’insertion professionnelle des diplômés de
l’enseignement supérieur ?
4.2. L’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur Elle se fera autour de l’analyse des résultats des enquêtes de terrain et de ceux relatifs à
l’estimation économétrique.
4.2.1. Analyse statistique des résultats d’enquête Le tableau suivant présente l’essentiel des caractéristiques de l’échantillon auquel le
questionnaire a été administré dans le cadre de la présente étude.
Tableau n° 3 : Statistiques descriptives
Variable obs moyenne écart-type. Min Max
-------------+--------------------------------------------------------
homme | 121 .677686 .4693058 0 1
age | 121 28.10084 4.95128 20 46
31
celib | 121 .661157 .4752845 0 1
nbre_dom | 121 1.157025 .3874761 1 3
employe_act | 121 .338843 .4752845 0 1
emploi_pub | 121 .1900826 .3939977 0 1
emploi_prive | 121 .0909091 .2886751 0 1
emploi_para | 121 .0082645 .0909091 0 1
secteur_prim | 121 .0578512 .2344327 0 1
secteur_sec | 121 .0165289 .1280281 0 1
dueg | 121 .0247934 .1561415 0 1
bts | 121 .2479339 .4336087 0 1
licence | 121 .2892562 .4553024 0 1
public | 121 .5950413 .4929252 0 1
faculte | 121 .2975207 .4590684 0 1
struct_diplom| 121 .768595 .4234842 0 1
allocation | 121 .3884298 .4894197 0 1
empl_tps_respt| 121 .768595 .4234842 0 1
modulaire | 121 .5785124 .4958506 0 1
greve | 121 .553719 .4991729 0 1
dispo_enseig | 121 .768595 .4234842 0 1
dispo_salle | 121 .7933884 .4065578 0 1
td_organise | 121 .6942149 .4626549 0 1
tp_organise | 121 .4793388 .5016502 0 1
stage_pro | 121 .0743802 .2634796 0 1
stage_acad | 121 .4214876 .4958506 0 1
stage_acad_pro| 121 .3636364 .4830459 0 1
no_stage | 121 .1404959 .3489457 0 1
duree_recherche | 112 12.72321 12.30045 0 84
format_compl | 121 .5206612 .5016502 0 1
Source : des auteurs
Le dépouillement a permis de connaître l’opinion des enquêtés au sujet des indicateurs. Sur
l’échantillon de 126 diplômés de l’enseignement supérieur enquêtés, 121 ont effectivement
répondu de façon correcte à l’ensemble des questions, ce qui constitue un taux de réponse de
96,03 %. Globalement, cet échantillon de répondants est composé à 67,76% d’hommes, et est
à majorité constitué de célibataires (66,11%). L’âge des enquêtés varie entre 20 ans et 46 ans,
avec une moyenne de 28,10 ans et un écart type de 4,95ans. En moyenne, un enquêté a plus
d’un domaine de formation, 66,12% environ sont au chômage au moment de l’enquête .Parmi
les 33,88% ayant un emploi au moment de l’enquête, 56,10% environ exercent dans la
fonction publique, 26,38% sont dans le secteur privé, 2,43% dans le parapublic. Plus de 21%
des emplois sont dans le secteur tertiaire, le secteur secondaire ne regroupant qu’environ 4,8%
des emplois.
32
La structure des diplômes détenus par les enquêtés montre que près de 25% des enquêtés
n’ont que le BTS, 28,9% n’ont que la licence. La majorité de ces individus ont fait les
universités publiques (environ 59,5%), 29,75% ont fait une faculté classique. Il est à noter
aussi que dans l’ensemble de l’échantillon, une prépondérance puisque 76,85% des diplômes
sont délivrés par l’Etat, le reste étant délivré par les structures de formation privées.
L’appréciation faite par les enquêtés sur quelques indicateurs de qualité de l’enseignement
supérieur montre que, pour plus des trois quarts ( ¾ ) des enquêtés, les emplois du temps sont
respectés par les enseignants ; environ 57% admettent avoir participé à des cours modulaires
pendant leur formation. Pour environ 55%, les années académiques ont été perturbées par des
mouvements de grèves.
Au total, lorsqu’on s’intéresse à ces indicateurs selon qu’il s’agisse d’une université/ centre
public ou d’une université/centre privé, on se rend compte que les indicateurs ci-dessus
présentés sont relativement meilleurs dans les centres et universités privés .En effet, pendant
que dans le public, 63,88% des enquêtés déclarent que les enseignants sont généralement
disponibles pour dispenser les cours, 68% que les salles sont généralement disponibles, 59%
que les TD sont organisés dans les matières fondamentales 44% que les TP sont organisés et
que 51% déclarent avoir eu des cours modulaires, ces taux sont respectivement de 95%, 95%,
83%, 53% et 67% dans le privé (Voir tableau n° 4).
Tableau n° 4: fréquences de certaines variables selon le secteur (public et privé) d’enseignement
Variables Public
Privé
dispo_enseig 0.6388889 0.9591837
dispo_salle 0.6805556 0.9591837
td_organise 0.5972222 0.8367347
tp_organise 0.4444444 0.5306122
Modulaire 0.5138889 0.6734694
Source : les auteurs
Un regard sur l’insertion professionnelle des enquêtés montre que 42% des enquêtés ont
effectué des stages académiques pendant leur formation, seulement 7,4% ont eu à faire des
stages professionnels. Aussi, faut-il noter que 14,04% n’ont jamais fait de stage. Par contre, la
durée de recherche d’emploi varie entre 0 et 84 mois, avec une moyenne de 12, 72 mois. En
33
outre, 52,06% des enquêtés ont fait une formation complémentaire après l’obtention de leur
diplôme.
4.2.2. Résultats d’estimation économétrique L’analyse de l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur est faite à
l’aide d’une modélisation probit de l’accès au marché du travail. Pour des besoins de
comparaison, nous avons estimé un modèle d’insertion professionnelle pour l’ensemble des
diplômés de l’enseignement supérieur et un modèle pour l’accès au segment de marché du
travail dans le secteur privé. Les résultats de ces estimations réalisées sous stata 9 sont
présentés dans les tableaux qui suivent. Rappelons que l’utilisation de l’option robust a permis
de régler les éventuels problèmes d’hétéroscédasticité qui pourraient se poser dans les
modèles.
Tableau n° 5: résultats d’estimation du modèle d’insertion professionnel (tous emplois) Probit regression Number of obs = 121
Wald chi2(11) = 23.74
Prob > chi2 = 0.0139
Log pseudolikelihood = -67.08873 Pseudo R2 = 0.1340
------------------------------------------------------------------------------
| Robust
employe_act | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
celib | -.6499652 .281357 -2.31 0.021 -1.201415 -.0985156
dispo_enseig | .3936555 .3207863 1.23 0.220 -.2350741 1.022385
td_organise | .0488196 .2872508 0.17 0.865 -.5141816 .6118208
nbre_dom | .2098263 .3442731 0.61 0.542 -.4649366 .8845892
bts | -.6228543 .5116258 -1.22 0.223 -1.625623 .379914
licence | -.1709414 .3432827 -0.50 0.619 -.8437632 .5018804
public | .193411 .4796491 0.40 0.687 -.746684 1.133506
faculte | .2415999 .3687908 0.66 0.512 -.4812168 .9644165
struct_diplom | .3622601 .4412882 0.82 0.412 -.5026489 1.227169
no_stage | -.1455679 .4074226 -0.36 0.721 -.9441016 .6529657
format_compl | .0817735 .2667982 0.31 0.759 -.4411414 .6046883
_cons | -.9145617 .6923604 -1.32 0.187 -2.271563 .4424397
------------------------------------------------------------------------------
Source: d’après estimation sous stata par les auteurs.
34
Tableau n° 6: résultats d’estimation du modèle d’insertion professionnel (emploi privé) Probit regression Number of obs = 78
Wald chi2(9) = 17.33
Prob > chi2 = 0.0438
Log pseudolikelihood = -26.886466 Pseudo R2 = 0.1527
------------------------------------------------------------------------------
| Robust
emploi_prive | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
celib | -.3919715 .4946475 -0.79 0.428 -1.361463 .5775199
dispo_enseig | .0746527 .5498373 0.14 0.892 -1.003009 1.152314
td_organise | .2322317 .4301842 0.54 0.589 -.6109138 1.075377
nbre_dom | .7483614 .4817194 1.55 0.120 -.1957912 1.692514
bts | 1.224361 .7615433 1.61 0.108 -.2682364 2.716958
licence | .6262194 .5801867 1.08 0.280 -.5109257 1.763364
public | 1.183352 .6538804 1.81 0.070 -.0982298 2.464934
faculte | -.8246757 .5113021 -1.61 0.107 -1.82681 .177458
format_compl | .0437461 .400784 0.11 0.913 -.8292684 .7417761
_cons | -3.221944 1.071914 -3.01 0.003 -5.322856 -1.121032
------------------------------------------------------------------------------
Source: d’après estimation sous stata par les auteurs.
Les résultats présentés dans ces tableaux montrent les variables telles le statut matrimonial, le
fait d’avoir comme diplôme supérieur le BTS ou la licence, et celui de n’avoir fait aucune
formation complémentaire après avoir obtenu son diplôme universitaire apparaissent comme
étant de facteurs influençant négativement la probabilité d’avoir un emploi à la fin de la
formation universitaire, même si l’influence de tous ces facteurs n’est pas significative. Par
contre, la disponibilité des enseignants pendant la formation, l’organisation régulière des
travaux dirigés, le nombre de domaines de formation, le fait d’avoir fréquenté dans une
université publique, ou d’être titulaire d’un diplôme délivré par l’Etat ou même d’avoir
effectué une formation complémentaire après sa formation universitaire influencent
positivement la probabilité d’avoir un emploi après sa formation.
Lorsqu’on s’intéresse en particulier à l’accès au segment de marché du travail privé, on se
rend compte à la lecture des résultats que les facteurs qui accroissent la possibilité d’avoir un
emploi sur ce segment de marché sont notamment le fait d’avoir eu un diplôme professionnel
tel que le BTS et la licence, le nombre de domaines de formation, le fait d’avoir fréquenté une
université publique, le fait d’avoir eu des enseignants disponibles pendant sa formation et le
fait d’avoir eu des travaux dirigés organisés pendant la formation. Il faut remarquer qu’avoir
35
fait une faculté classique réduit la chance de se faire une place sur le segment de marché du
travail privé selon ces résultats.
Ces différents résultats suscitent un certain nombre de commentaires qui se regroupent autour
des points ci-après :
D’abord, que ce soit sur le marché du travail en général comme sur le segment de marché du
travail dans le secteur privé, il semble exister une discrimination à l’endroit des célibataires.
Cette discrimination semble être confirmée lorsqu’on observe le tableau suivant donnant la
répartition des enquêtés selon la situation matrimoniale et l’accès au marché du travail.
Tableau n° 7: répartition des enquêtés selon la situation d’emploi et la situation matrimoniale
Situation matrimoniale
Situation d’emploi Marié célibataire
total
Au chômage 19 61 80
Employé 22 19 41
Total 41 80 121
Source : d’après résultats d’enquête, par les auteurs.
En effet, sur les 80 célibataires que comprend l’échantillon des 121 diplômés de
l’enseignement supérieur enquêtés, seul 19 ont un emploi.
Ensuite, l’effet du type de diplôme montre que les BTS et les licences sont plus sollicités dans
le secteur privé que dans le secteur public. La lecture du tableau suivant montre que cette
tendance est plus perceptible dans le cas des Licences puisque sur les 35 titulaires de licence,
seuls 5 soit 14,28% sont dans l’emploi public et sur les 30 titulaires de BTS, 29 soit 96,66 ont
un emploi dans le secteur privé.
36
Tableau n° 8: répartition des enquêtés selon le type d’emploi et les diplômes (licence et BTS)
A une licence total A un BTS Total
A un emploi public non oui total oui non total
non 68 30 98 69 29 98
oui 18 5 23 22 1 23
total 86 35 121 91 30 121
Source : d’après résultats d’enquête, par les auteurs.
Le BTS et la Licence étant des formations professionnelles de courte durée, ils sont plus
adaptés aux besoins des entreprises du secteur privé qui dans le contexte béninois recherchent
de moins en moins les titulaires de diplômes de formation très générale telle que délivrées
dans les facultés classiques. Le manque de professionnalisation de la formation dans les
facultés classiques est donc une cause potentielle de chômage pour les diplômés de
l’enseignement supérieur dans le système éducatif béninois.
Cette analyse peut être corroborée par un autre résultat très important des estimations : les
facteurs de qualité de l’enseignement tels que la disponibilité des enseignants, l’organisation
des travaux dirigés, sont de nature à accroitre les chances de trouver un emploi en général et
dans le secteur privé en particulier. Si dans les universités publiques en général et dans les
facultés classiques en particulier, les apprenants se plaignent généralement du manque ou de
l’absence de ces facteurs, on comprend que les titulaires de diplômes professionnels venant
des centres de formation privés qui n’ont pas ces handicaps et bien au contraire ont beaucoup
de facilités pour se faire une place sur le segment du secteur privé où les entreprises
recherchent l’efficacité au moindre coût, comparativement au secteur public où l’inefficacité
est décriée.
Un autre constat qui mérite une analyse est que le nombre de domaine de formation affecte
positivement la probabilité d’avoir un emploi. En effet, ne pas faire de stage pendant ou après
sa formation réduit les chances d’avoir un emploi. D’abord, l’influence positive de la
pluridisciplinarité sur l’accès au marché du travail est une confirmation des exigences du
marché du travail surtout sur son segment privé, où les entreprises ont plus tendance à réduire
les coûts salariaux en utilisant de plus en plus des travailleurs capables d’exercer plusieurs
types d’activité à la fois et de s’adapter aux mutations de l’environnement. De plus, on note le
rôle fondamental que jouent les stages professionnels dans l’accès au marché du travail, alors
Supprimé :
37
que ces stages sont en général effectués par les apprenants des filières professionnels, faisant
partie des exigences pour la présentation d’un rapport de fin de formation.
Notons pour finir que les diplômes délivrés par une structure étatique, comparativement à
ceux délivré par les structures de formation privées donnent plus de chance aux diplômés
d’obtenir un emploi d’après les résultats d’estimation. C’est d’ailleurs, ce qui se confirme
lorsqu’on observe le tableau suivant donnant la répartition des enquêtés selon le statut
d’emploi et la structure ayant délivré le diplôme.
Tableau n° 9: répartition des enquêtés selon le statut d’emploi et la structure ayant délivré le diplôme. Structure diplômante
Statut d’emploi Privée publique
Total
nombre % nombre % nombre %
employé 22 78% 58 62% 80 66%
Non employé 6 22% 35 38% 41 34%
total 28 100% 93 100% 121 100%
Source : d’après résultats d’enquête, par les auteurs.
Cette situation interpelle sur le degré de confiance qu’accordent les entreprises aux diplômes
délivrés par les centres privés de formation supérieure.
Les analyses qui viennent d’être faites montrent globalement que de nombreuses
caractéristiques de la qualité de l’enseignement supérieur au Bénin influencent l’accès au
marché du travail en général et au marché du travail du secteur privé en particulier .Ces
caractéristiques tendent à mettre la professionnalisation de la formation au cœur de l’accès au
marché du travail. Il importe donc de renforcer la professionnalisation de la formation dans
les universités pour accroître les chances d’obtention d’un emploi par les diplômés des
universités et centres de formation supérieure au Bénin.
38
Conclusion et recommandations
Les résultats obtenus et les différentes analyses qui viennent d’être menées sont de nature à
faire ressortir des aspects saillants caractérisant le système éducatif de l’enseignement
supérieur au Bénin, en relation avec le marché du travail. Ces aspects sont relatifs à quatre
grands points auxquels il va falloir accorder une grande importance dans le cadre de
l’élaboration d’une bonne politique éducative compatible avec une possibilité grandissante
d’insertion professionnelle des jeunes sortant des universités et centres de formation
supérieure du Bénin. Il s’agit du rôle de la professionnalisation de la formation, du problème
de la qualité de la formation dans les universités et centres de formation supérieure privés, le
problème des infrastructures et celui de la pluridisciplinarité.
D’abord, les résultats et les analyses mettent en lumière l’importance de la
professionnalisation de la formation. Les chances d’insertion professionnelle des diplômés de
l’enseignement supérieur sont d’autant plus grandes que la formation qu’ils ont reçue est
professionnelle. Dès lors, il se pose la question du rôle qui devra être dédié aux facultés de
formation classique à l’avenir si l’on veut maitriser l’évolution du taux de chômage au Bénin.
Certes, on ne saurait ignorer la formation classique générale, mais il est question d’arbitrer en
rendant cette formation plus compatible avec les exigences du marché du travail, à travers la
mise en œuvre adéquate du système LMD.
Quand au problème de la qualité de la formation dans les universités et centres de formation
supérieure privés, les résultats font ressortir, les difficultés énormes d’insertion
professionnelle des diplômés de bon nombre de structures de formation supérieure privées. Il
est vrai que la démocratisation de l’enseignement supérieur est de nature à accompagner l’Etat
dans sa mission relative à l’offre d’enseignement supérieur, mais il est urgent de veiller à ce
que la qualité de l’offre dans les structures privées conduise au regain de confiance de la part
du secteur privé, principal pourvoyeur d’emploi dans une économie libérale. Des mesures
devront donc être prises par l’Etat pour veiller à la qualité de l’offre de formation dans ces
structures privées, afin que ces structures ne soient plus de simples structures délivrant des
diplômes mais œuvrant pour la facilitation de l’insertion professionnelle des jeunes. Il est
souhaitable de développer des mécanismes d’assurance qualité pour améliorer et relever la
qualité de l’enseignement supérieur. Cette observation est valable pour les structures
publiques.
39
Dans les universités publiques, il est plus que jamais nécessaire de renforcer la qualité de
l’offre de formation en agissant sur les facteurs de la qualité de l’offre, conditions nécessaires
pour garantir l’achèvement des programmes de formation dans les universités et centres
d’enseignement supérieur. Un dialogue social initié par l’Etat dans le cadre institutionnel
ad’hoc et opérationnel avec tous les acteurs pourrait permettre d’éviter les perturbations
récurrentes qu’on observe.
De même, la construction d’infrastructures telles que les amphis et les laboratoires devra faire
l’objet d’une priorité, afin de permettre une meilleure organisation des travaux dirigés et
travaux pratiques et assurer une formation complète aux étudiants de façon continue toute
chose en mesure d’améliorer la performance des étudiants à leur sortie du système éducatif.
La mutualisation des amphis actuellement en cours à l’université d’Abomey Calavi ont
engendré des conséquences néfastes dans le déroulement des cours et l’achèvement des
programmes dans les facultés classiques telles que la FASEG, la FADESP, la FLASH et la
FAST. Il urge à cet effet de procéder au renforcement des capacités des universités publiques
en infrastructures, afin de limiter le déroulement de cours modulaires de façon systématique.
Enfin, le rôle de la pluridisciplinarité a été mis en exergue dans les résultats. Les individus
ayant plusieurs domaines de formation ont plus de facilité d’insertion professionnelle que
ceux ayant un seul domaine de formation. Il est alors nécessaire d’encourager les étudiants à
suivre des formations complémentaires dans le but d’accroitre leur chance d’insertion au
marché du travail ; une telle mesure pourra par exemple passer par l’appui de l’Etat à des
structures dont le rôle sera d’accueillir les diplômés des universités pour des stages de
formation professionnelle et pratiques en vue d’accompagner l’université dans sa mission de
préparation à l’emploi.
Est-il possible de rêver d’un enseignement supérieur de qualité en laissant de côté le problème
de la formation des formateurs ou si l’on ne dispose pas d’un corps enseignant hautement
qualifié, en nombre suffisant et dont le renouvellement n’est pas assuré ?
40
Références bibliographiques
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Azizou C. I., (2008), communication à l’atelier American political science association sur le
thème : les enseignants, la politique et l’action syndicale, Dakar , 2008
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Reference to Education.. Chicago, University of Chicago Press. ISBN 978-0-226-
04120-9
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Journal of Economic Literature, 14, S. 827-855.
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du Plan, Ires, 1999.
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temporalités pertinentes ? » in Degenne A., Lecoutre M., Lièvre P., Werquin P.,
(éd.), Insertion, transition professionnelle et identification de processus, CEREQ,
série des documents séminaires, n° 142.
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Education.
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Economy, vol. 87 (5), pp. 979-990.
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41
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British Labour Market », Applied Economics , n° 31, pp. 1437-1453.
Spence, (1973) The Quarterly Journal of Economics, Vol. 87, No. 3. (Aug., 1973), pp. 355-
374.
Thurow L.C. (1975), Generating Inequality, Basic Books, New York.
UNESCO (1998), World Conference on Higher Education for the twenty first century: Vision
and Action, Commission II: Quality of Higher Education, Final Report, Paris:
UNESCO, 34 p.
UNESCO( 2004), Rapport de suivi mondial 2005 – Éducation pour tous, l’exigence de qualité,
Paris : UNESCO, 263 p. + Annexes.
42
Annexes
43
Annexe 1 : Questionnaire
QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
MARCHE DU TRAVAIL AU BENIN
QUESTIONNAIRE AUX DIPLOMES DES UNIVERSITES
ET CENTRES DE FORMATIONS SUPERIEURES DU BENIN
NUMERO DU QUESTIONNAIRE : /___/___/___/___/
NOM ET PRENOMS DE L’AGENT ENQUETEUR : ……….…………………………………………………..
..………………………………………………………….
..………………………………………………………….
CODE DE L’AGENT ENQUETEUR : /___/____/
NOM ET PRENOMS DU CONTROLEUR : …..………………………………………………………..
CODE DU CONTROLEUR : /___/____/ DATE DE REALISATION DE L’ENQUETE : ………………………………………………………….
N° D’ORDRE
QUESTIONS ET FILTRES CATEGORIES CODE PASSEZ A
1. Identification de l’enquêté
101 Département de localisation de la
commune
1. Littoral
2. Atlantique
/____ /
102
Commune où l’enquête a été
1. Cotonou
2. Hors Cotonou
/____ /
Monsieur, Madame, dans le cadre d’un travail de recherche du programme Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE), 2010, nous collectons des données concernant la qualité de l’enseignement supérieur et le marché du travail au Bénin Le but de cette collecte est d’évaluer l’offre actuelle de formation de niveau supérieur face aux besoins et contraintes du marché du travail et par ricochet déterminer le rendement de l’enseignement supérieur pour mieux adapter l’offre de formation aux exigences du marché du travail au Bénin. Nous vous invitons à accorder un intérêt particulier à cette enquête en nous donnant des réponses claires et sincères aux questions suivantes. Nous vous assurons que les informations, que vous fournirez, seront utilisées en toute confidentialité conformément aux dispositions de l’article 25 de la Loi n°99-014 du 12 avril 2000 mentionnant l’obligation de la tenue du secret statistique.
R O C A R E
44
réalisée
103
Nom et prénoms de l’enquêté
(facultatif)
……………………………………………………………………………………………………………………………………………..………………………
………………………………
104 Sexe de l’enquêté 1. Masculin
2. Féminin
/____ /
105 Age de l’enquêté au moment de
l’enquête (âge révolu) /____/____/ ans
106 Situation matrimoniale de l’enquêté
1. Célibataire
2. Marié
3. Divorcé
4. Vie en concubinage
/____ /
107
1. Téléphone
2. Fax
3. Boîte postale
4. Adresse email
(1) ……………………………………………………………… (2) ………………………………………………………………
(3)
………………………………………………………
………………………………………………………
……………………
(4)
………………………………………………………
………….…………………………………………
……………………….
108 Dans combien de domaines avez-
vous eu des diplômes supérieurs ?
/____ / domaines
109
Quel est votre premier domaine de
formation ?
………………………………………………………
……….……………………………………………
……………………….
45
110
Quel est le plus grand diplôme que
vous y avez obtenu ?
1. DUES/DUEG/DUEL
2. BTS
3. Licence
4. DTS
5. Maitrise
6. DEA
7. DESS
8. Master/Ingénieur
9. Doctorat
/____ /
Si 1
domaine
en Q108
passez à
Q116
111
Quel est votre deuxième domaine de
formation ?
………………………………………………………
……….……………………………………………
……………………….
112
Quel est le plus grand diplôme que
vous y avez obtenu ?
1. DUES/DUEG/DUEL
2. BTS
3. Licence
4. DTS
5. Maitrise
6. DEA
7. DESS
8. Master/Ingénieur
9. Doctorat
/____ /
Si 2
domaines
en Q108
passez à
Q116
113
Quel est votre troisième domaine de
formation ?
………………………………………………………
……….……………………………………………
………………………
114
Quel est le plus grand diplôme que
vous y avez obtenu ?
1. DUEG
2. BTS
3. Licence
4. DTS
/____ /
46
5. Maitrise
6. DEA
7. DESS
8. Master/Ingénieur
9. Doctorat
115
Avez-vous été employé une fois
après l’obtention de diplôme
universitaire/supérieur (au moins
Bac+2) ?
1. Oui
2. non
/____ /
116 Avez-vous actuellement un emploi ? 3. Oui
4. non /____ /
Si 2
passez en
Q118
117
Si oui, votre structure employeuse
est-elle ?
1. structure publique
2. structure privée
3. structure parapublique
4. organisme international
/____ /
118 Quel le secteur d’activité de
l’enquêté ?
1. secteur primaire
2. secteur secondaire
3. secteur tertiaire
/____ /
119 Occupez-vous actuellement un poste
de responsabilité dans la structure ?
1. Oui
2. non /____ /
120
De quelle poste de responsabilité
s’agit-il ?
………………………………………………………
………………………………………………………
…………………….
2. Formations et diplômes
201
Quel(s) diplôme (s) vous a donné
l’accès à l’enseignement supérieur ?
1. Bac A
2. Bac B
3. Bac C
4. Bac D
5. Bac E
/ ___ /
47
6. Bac F
7. Bac G
8. DEAT
9. CAPA
10. ESEU
11. Autres
…………………………………
…………………………………
………………
202
Veuillez renseigner le tableau ci-après en vous servant des codifications ci-après : Universités 0=aucune, 1=UAC, 2=UP, 3=Houdégbé NAU, 4=UACM, 5=USTB, 6=UCAO, 7=UPAO, 8=USAM, 9=UPIB Type d’établissement 1=public, 2=privé Etablissements 1=Faculté, 2=Ecole ou centre de formation Diplôme 1=DUEG, 2=BTS, 3=Licence, 4=DTS, 5=Maîtrise, 6=DEA, 7=DESS, 8=Master Pro/Ingénieur, 9=Doctorat Structure ayant délivré le diplôme 1=Etat, 2=Etablissement NB : Inscrivez juste les numéros qui correspondent à votre réponse
N° d’ordre
Diplôme
établissement de formation
Type d’établissement
Université
Structure ayant délivré le diplôme
Année de début de formation
année de fin de formation
Année d’obtention du diplôme
coût de la formation (frais de scolarité + frais d’inscription
1 2 3 4
203
Avez-vous bénéficié d’allocations
universitaires pendant votre
formation ?
1. Oui
2. Non / ___ /
Si 2
passez à
Q205
204 Si oui, pendant combien d’années ?
/____/____/ ans
205 Que pensez-vous du contenu des enseignements dont vous avez bénéficié pendant ces années de formation ?
48
1………………………………………………………………………………………………………………………
……………………
2………………………………………………………………………………………………………………………
……………………
3………………………………………………………………………………………………………………………
……………………
4………………………………………………………………………………………………………………………
……………………
5………………………………………………………………………………………………………………………
……………………
206 Est-ce que les emplois du temps sont
respectés ?
1. Oui
2. Non / ___ /
Si 1 passez à Q208
207
Sinon, citez quelques défaillances
constatées
1. masse horaire non respectée
2. retard de l’enseignant
3. autres
(a)………………………………
……
(b)………………………………
…...
(c)………………………………
…....
/__/
/__/
/__/
208 Avez-vous eu des cours modulaires
pendant votre formation ?
1. Oui
2. Non
/__/
209 Votre établissement a-t-il connu des
grèves au cours de votre parcours
universitaire ?
1. Oui
2. Non /__/
Si 2 passez à Q211
210
Si oui, citez-en quelques motifs 1. problèmes de logement
2. problèmes d’allocation (bourses
et secours)
3. problèmes de transport
/__/
/__/
/__/
49
4. problèmes d’infrastructures
pédagogiques
5. revendication des enseignants
6. autre
…………………………………
…………………………………
…………………………………
………………………
/__/
/__/
/__/
211
Les enseignants sont-ils toujours
disponibles pour l’exécution des
programmes au cours de l’année
académique ?
1. Oui
2. Non
/____/
212
Les salles des cours sont-elles
disponibles pour les heures de
cours ?
1. Oui
2. Non
/____/
213
Les travaux dirigés sont-ils
organisés dans les matières
fondamentales?
1. Oui
2. Non
/____/
214 Est-ce que les travaux pratiques
(TP) sont organisés ?
1. Oui
2. Non
/____/
3. Insertion professionnelle
301
Avez-vous effectué des stages
académiques et/ou professionnels
pendant votre cursus universitaire ?
1. professionnel
2. académique
3. académique et professionnel
4. aucun
/____/
302
Avez-vous effectué des stages
professionnels après l’obtention de
votre diplôme ?
1. Oui
2. Non
/____/
Si 4 au Q301 et 2 au Q302 passez à Q306
303
Si vous avez choisi 1, 2 ou 3 au
Q301 et/ou 1 au Q302, indiquez le
nombre de stages ?
/___/___/ académiques
/___/___/ professionnels
304 Veuillez remplir le tableau suivant en vue de l’appréciation des stages que vous aviez effectué. N° Type de Durée du stage Rémunération Adéquation Degré de
50
d’ordre de stage
structure 1=publique, 2=privée, 3=parapublique
(en mois) 1=oui, 2=non formation-stage 1=oui, 2=non
satisfaction 1=très satisfaisant, 2=satisfaisant, 3=pas satisfaisant
1 2 3 4 5
305
Par quels moyens aviez-vous obtenu
votre premier stage ?
1. Par relations humaines (amis
et/ou parents)
2. Par partenariat entre votre
établissement et la structure
d’accueil
3. Par test de recrutement
4. Par candidature spontanée
5. Par recommandation
/____/
/____/
/____/
/____/
/____/
306 Pendant combien de temps avez-
vous cherché votre premier emploi?
/___/___/ mois
307
Pendant ce temps de recherche
d’emploi, que faisiez-vous d’autre ?
1. Autre formation
2. Enseignement
3. Commerce
4. Petits travaux informels
5. Rien
6. Autre (à préciser)
…………………………………
…………………………………
………………
/____/
/____/
/____/
/____/
/____/
/____/
308
Par quels moyens aviez-vous obtenu
votre premier emploi ?
1. Par relations humaines (amis
et/ou parents)
2. Par partenariat entre votre
établissement et la structure
d’accueil
3. Par test de recrutement
4. Par candidature spontanée
/____/
/____/
/____/
/____/
51
5. Par recommandation
6. Concours
7. Grâce au(x) stage(s) dans
l’entreprise
8. Autre (à préciser)
…………………………………
…………………………………
………………
/____/
/____/
/____/
/____/
309 Fournissez les renseignements ci-après sur vos différents employeurs depuis la fin de votre formation, en remplissant le tableau suivant
N° d’ordre
Dénomination de la structure Type de structure 1=publique 2=privée
Adresses (téléphone, email, fax, etc.)
Durée (en mois) passée avec l’employeur
1
2
3
4
5
310
[Posez cette question 1 choisi au
Q115] Votre dernier poste répond-il
à profil ?
1. Oui
2. Non
3. Je ne sais pas
/____/
311
[Posez cette question 1 choisi au
Q115]
Des modules de cours de votre
formation vous sont-ils utiles dans le
cadre de votre emploi ?
1. Oui
2. Non
/____/
312
[Posez cette question 1 choisi au
Q115]
Ces modules contiennent-ils des
matières fondamentales ?
1. Oui
2. Non
/____/
313
[Posez cette question 1 choisi au
Q115]
Les relations avec votre hierarchie
1. Au meilleur niveau
2. Satisfaisantes
3. Passables
/____/
Si 3 ou 4 passez à Q315
52
sont-elles ? 4. Médiocres
314
[Posez cette question 1 choisi au
Q115]
Qu’est-ce qui explique vos
difficultés relationnelles avec votre
hierarchie ?
………………………………………………………
………………………………………………………
………………………………………………………
………………………………………………………
…………………………………………
315
[Posez cette question 1 choisi au
Q115]
Indiquez la tranche salariale
mensuelle de votre rémunération
actuelle
1. moins de 27.500FCFA
2. 27.500 à moins de 40.000 FCFA
3. 40.000 à moins de 60.000 FCFA
4. 60.000 à moins de 80.000 FCFA
5. 80.000 à moins de 100.000 FCFA
6. 100.000 à moins de 120.000
FCFA
7. 120.000 à moins de 140.000
FCFA
8. 140.000 à moins de
160.000FCFA
9. 160.000 à moins de 200.000
FCFA
10. 200.000 à moins de 300.000
FCFA
11. 300.000 FCFA et plus
/____/
316
[Posez cette question 1 choisi au
Q115]
Etes – vous satisfaits de votre
rémunération ?
1. Oui
2. Non /____/
Si 1 passez à Q401
317
[Posez cette question 1 choisi au
Q115 et 2 au Q316]
sinon, choisissez dans les tranches
ci-dessus, celle que vous auriez
souhaité
Tranche numéro /____/____/
4. Formations complémentaires
401 Avez-vous fait d’autres formations 1. Oui /____/ Si 2
passez à
53
complémentaires ? 2. Non Q501
402 Si oui, lesquelles ? (Bien vouloir remplir le tableau suivant) N° d’ordre
Intitulé de la formation Etablissement Lieu Durée (en mois)
Coût de la formation (en millier de FCFA)
1
2
3
403
Pensez-vous que ces formations
complètent celle reçue dans votre
établissement initial ?
1. Oui
2. Non /____/
Si 2 passez à Q405
404
Si oui, dans quels domaines
particulièrement ?
1……………………………………………………
………..
2……………………………………………………
………..
3……………………………………………………
………..
4……………………………………………………
………..
405
Parmi les formations
complémentaires, laquelle (s)
auriez-vous souhaité être délivrée(s)
par votre établissement de base ?
1……………………………………………………
………..
2……………………………………………………
………..
3……………………………………………………
………..
4……………………………………………………
………..
5. Amélioration de la qualité des enseignements
501 Connaissez-vous le système LMD ? 1. Oui /____/ Si 2
54
2. Non passez à Q503
502
Si oui, pensez-vous que l’institution
de ce système peut contribuer à
améliorer la qualité des
enseignements dans votre
établissement initial ?
1. Oui
2. Non /____/
503
Pensez-vous que votre établissement
manque d’infrastructures et
d’équipements ?
1. Oui
2. Non
/____/
Si 2 passez à Q506
504
Si oui, le déficit d’infrastructures et
d’équipements se situe le plus à quel
niveau ?
1. salle de travaux pratiques
2. bibliothèque
3. instruments de TP
4. salle de cours
5. salle de travaux dirigés
6. Salle des professeurs
7. Bureaux d’enseignants
8. autres (à préciser)
…………………………………
…………………………………
…………………………………
………………………
/____/
/____/
/____/
/____/
/____/
/____/
/____/
/____/
505
Pensez-vous que la réalisation
d’infrastructures et l’achat
d’équipements adéquates peut
améliorer la qualité de la formation
délivrée ?
1. Oui
2. Non /____/
506
Pensez-vous qu’améliorer les
relations enseignants-étudiants peut
améliorer les performances au sein
de l’établissement ?
1. Oui
2. Non
/____/
507
Pensez-vous que le contenu des
enseignements devrait être amélioré
pour rehausser le niveau de
1. Oui
2. Non
/____/
Si 2 passez à Q509
55
compétitivité des diplomés ?
508
si oui, citez deux domaines principaux qui nécessitent des mesures de renforcement. (Attention : l’enquêté peut choisir
plus d’une modalité)
1. Informatique
2. Expression écrite
3. Communication
4. autres ( à préciser)
…………………………………
…………………………………
…………………………………
………………………
/____/
/____/
/____/
/____/
509
Pensez-vous que l’organisation de
stages pratiques devrait être
renforcée afin d’améliorer le savoir-
faire des diplômés ?
1. Oui
2. Non
/____/
510
Votre bibliothèque dispose-t-elle des
ouvrages appropriés pour les
programmes d’enseignement de
l’établissement ?
1. Oui
2. Non
/____/
Si 1
passez à
Q512
511
Sinon, Citez deux domaines
principaux dans lesquels votre
bibliothèque merite d’être renforcée
1……………………………………………………
…………
2……………………………………………………
…………
Difficultés et Suggestions
512 Quelles sont vos suggestions à l’égard du système LMD ?
1………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
2………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
3………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
56
4………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
513 Dites nous quelques difficultés que vous rencontrez dans la recherche d’emploi ?
1………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
2………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
3………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
4………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
514 Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre emploi. ?
1………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
2………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
3………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
4………………………………………………………………………………………………………………………
…………………….
MERCI POUR VOTRE COLLABORATION
57
Annexe 2 : Les Universités et Centres de Formation Supérieure Privés du Bénin L’Université d’Abomey-Calavi dispose six (06) centres universitaires abritant chacun un
nombre variable de facultés et d’écoles. Il s’agit du :
Centre Universitaire d’Abomey-Calavi qui regroupe en son sein les entités suivantes :
• Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
• Facultés des Sciences et Techniques
• Faculté de Droit et de Sciences Politiques
• Faculté des Sciences Économiques et de Gestion
• Faculté des Sciences Agronomiques
• École Polytechnique (ex-Collège Polytechnique Universitaire)
• École Nationale d’Administration et de Magistrature
• Institut de langue Arabe et de la Culture Islamique.
Centre Universitaire de Cotonou
• Faculté des Sciences de la Santé
o École de Médecine
o École de Pharmacie
o École Nationale des Assistants Sociaux
o École de Kinésithérapie
• École Nationale d’Économie Appliquée et de Management
Centre Universitaire de Porto-Novo
• Institut National de la Jeunesse, de l’Éducation Physique et du Sport
• École Normale Supérieure
• Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines (annexe)
Centre Universitaire de Dangbo
• Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques
Centre Universitaire de Lokossa
• Institut Universitaire de Technologie
• École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique
Centre Universitaire de Ouidah
• Institut Régional de Santé Publique
L’Université de Parakou
L’Université de Parakou, dispose de deux centres universitaires : le Centre Universitaire de
Parakou et celui de Natitingou :
58
Centre Universitaire de Parakou
• Faculté d’Agronomie
• Faculté de Droit et de Sciences Politiques
• Faculté des Sciences Économiques et de Gestion
• Faculté de Médecine
• Institut Universitaire de Technologie
Centre Universitaire de Natitingou
• Faculté des Sciences de l’Éducation (ex École Normale des Instituteurs).
iii- Les universités privées et les centres de formation supérieur privés
Sept universités privées sont autorisées au Bénin. Il s’agit de :
Université des Sciences et Technologie du Bénin (USTB)
L'Institut Supérieur de Technologie (IST) créé en 1997, a été muté en Université
des Sciences et Technologie du Bénin (USTB) en 2002 par arrêté
n° O067/MESRS/CAB/DC/SG/DPP/SP du 18/10/2002. ;
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO)
L'Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) a été créée en 2002 par arrêté
n ° O067/MESRS/CAB /DC/SG/DPP/SP du 18/10/2002 et compte deux (02) entités
universitaires
Université Polytechnique Internationale du Bénin (UPIB)
Le Complexe d'Enseignement Polytechnique International du BENIN (CEPIB-
Formation) créé en 1998, a été muté en Université Polytechnique Internationale
du Bénin (UPIB) en 2006 par arrêté n ° OO03/MESRS/CAB/DC
ISGM/DPP/DESUP/SP du 01/02/2006. L'UPIB compte trois (03) entités
universitaires
Université Africaine de Technologie et de Management (UATM)
L'établissement "GASA FORMATION SUPELEC BENIN" créé en 1997, a été
muté en Université Africaine de Technologie et de Management (UA TM) en
2006 par arrêté n ° OO03/MESRS/CAB/OC /SGM/OPP/OESUP/SP du
01/02/2006. L'UATM. compte sept (07) entités universitaires.
59
HOUDEGBE North American University Benin
Le Collège Préparatoire International HOUDEGBE créé en 1997, a été muté en
université dénommé "HOUDEGBE North American University Benin
(HNAUB)" en 2001 par arrêté n ° O089/MESRS/CAB/DC /DPP/SP du
19/10/2001. HNAUB compte trois (03) entités universitaires.
Université Protestante de l'Afrique de l'Ouest (UPAO).
L'Université Protestante de l'Afrique de l'Ouest (UPAO) a été créée en 2003 par
arrêté n ° O098/MESRS/CAB IOC/SG/OPP/OESUP/SP du 20/11/2003 et
compte deux (02) entités universitaires
Université de Sciences Appliquées et de Management (USAM).
L'Institut de Hautes Etudes Commerciales (IHEC) créé en 2003, a été muté en
Université de Sciences Appliquées et de Management (USAM) en 2003 par
arrêté n° O127/MESRS/CAB/OC ISGM/OPP/OESUP/SP du 29/12/2004.
L'USAM compte quatre (04) entités universitaires
60
Table des matières
Résumé ..................................................................................................................................1
Sommaire ...............................................................................................................................2
Remerciements.......................................................................................................................3 Liste des tableaux ...................................................................................................................4
Liste des abréviations .............................................................................................................5 Introduction............................................................................................................................8 Chapitre 1 : le problème d’insertion professionnelle...............................................................9
1.1 Position du problème ....................................................................................................9 1.2 Objectifs et hypothèses ...............................................................................................11
1.2.1. Objectifs de l’étude .............................................................................................11 1.2.2. Hypothèses :......................................................................................................11
1.3. Intérêt de l’étude........................................................................................................12 1.4.Délimitation de l’étude................................................................................................12
1.4.1. Délimitation géographique ..................................................................................12 1.4.2. Délimitation thématique ......................................................................................13
1.5.Définition des concepts...............................................................................................14 Chapitre 2 : revue de littérature.............................................................................................15
2.1. Les approches théoriques des liens entre formation et emploi.....................................15 2.2. La question de l’emploi des jeunes, une question quasi-universelle ............................17 2.3. Le chômage des jeunes ..............................................................................................18 2.4. La préparation à l’emploi dans l’enseignement supérieur ...........................................19
Chapitre 3 : méthodologie.....................................................................................................20 3.1.Population...................................................................................................................20 3.2.Echantillonnage ..........................................................................................................20 3.3. Les méthodes de collecte de l’information .................................................................21 3.4.Techniques d’analyse des données ..............................................................................22 3.5.Variables / indicateurs.................................................................................................22 3.6. Cadre opératoire.........................................................................................................23
Chapitre 4 : Présentation et analyse des résultats..................................................................25 4.1. L’offre d’enseignement supérieur et le marché du travail au Bénin ............................25 4.1.1. Les caractéristiques de l’offre d’enseignement supérieur au Bénin ..........................25
4.1.1.1. Les centres de formation...............................................................................25 4.1.1.2. Un regard critique sur l’offre d’enseignement supérieur au Bénin.................26
4.1.2. La demande de travail par les entreprises.............................................................28 4.1.2.1. Les catégories professionnelles.....................................................................28 4.1.2.2. Le nombre d’emplois....................................................................................29 4.1.2.3. L’expérience requise ....................................................................................29 4.1.2.4. Le niveau minimum d’études exigé ..............................................................29 4.1.2.5. Les secteurs d’activité des offres ..................................................................30
4.2. L’insertion professionnelle de diplômés de l’enseignement supérieur.........................30 4.2.1. Analyse statistique des résultats d’enquête ..........................................................30 4.2..2. Résultats d’estimation économétrique ................................................................33
Conclusion et recommandations ...........................................................................................38 Références bibliographiques.................................................................................................40