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Questions de justice - Parlement de Bretagne Journal réalisé par l'Association du Parlement de Bretagne, la Cour d'Appel de Rennes en collaboration avec le Ministère de l'Education Nationale , Le CLEMI, et le studio BIGOT. CREDITS Edito Plusieurs sondages effectués auprès des jeunes révèlent une profonde méconnaissance du fonctionnement de la Justice.Celle-ci est perçue compliquée, inefficace, répressive, lente. Pourtant la demande et les attentes sont de plus en plus fortes car la demande de justice augmente. Face à ce constat, la création de nouveaux outils est nécessaire pour créer une familiarité, « un réflexe », une bonne compréhension de ce que sont les droits et les devoirs de chacun.C’est l’objectif de « Questions de Justice » !!! Dans ce journal, des magistrats, des avocats et des journalistes répondent à vos principales interrogations telles qu’elles résultent d’une enquête que nous avons menée auprès de jeunes dans divers collèges et lycées de Bretagne et de Loire-Atlantique. Bonne lecture !! Alain Prédour http://www.parlement-bretagne.com/questions/index_questions.htm (1 of 3) [06/11/2003 18:21:12]

Questions de justice - Parlement de Bretagne - oijj.org · Le Code civil, le Code pénal et les autres Codes, ainsi que les textes ... 15/ Expédition nomade au Maroc 16/ Toujours

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Questions de justice - Parlement de Bretagne

Journal réalisé par

l'Association du

Parlement de Bretagne,

la Cour d'Appel de Rennes en

collaboration avec le

Ministère de l'Education Nationale ,

Le CLEMI, et le studio

BIGOT.

CREDITS

Edito

Plusieurs sondages effectués auprès des jeunes révèlent une profonde méconnaissance du fonctionnement de la Justice.Celle-ci est perçue compliquée, inefficace, répressive, lente. Pourtant la demande et les attentes sont de plus en plus fortes car la demande de justice augmente. Face à ce constat, la création de nouveaux outils est nécessaire pour créer une familiarité, « un réflexe », une bonne compréhension de ce que sont les droits et les devoirs de chacun.C’est l’objectif de « Questions de Justice » !!!

Dans ce journal, des magistrats, des avocats et des journalistes répondent à vos principales interrogations telles qu’elles résultent d’une enquête que nous avons menée auprès de jeunes dans divers collèges et lycées de Bretagne et de Loire-Atlantique.Bonne lecture !!

Alain Prédour

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Questions de justice - Parlement de Bretagne

Au nom du peuple français

Le ministère de la justice, le ministère du droitLa Justice française est administrée par un ministère, appelé la Chancellerie, dirigé par le Ministre de la Justice, garde des Sceaux.Le ministère de la Justice, qui comprend 6 directions et 2 services :• réunit et gère les moyens de la Justice : les personnels, les équipements, les constructions, l'informatique…• prépare les textes de lois et les règlements dans certains domaines, comme le droit de la famille, la nationalité française, la justice pénale…• prend en charge les populations qui lui sont confiées sur décision de l'autorité judiciaire : les mineurs délinquants ou en danger et les majeurs placés sous main de justice.• définit les grandes orientations de la politique publique en matière de justice et veille à leur mise en oeuvre : aide aux victimes d'infraction, lutte contre la criminalité organisée, accès au droit et à la justice, politique judiciaire de la ville…

Les grands principes de la justiceHérité de la Révolution de 1789, notre système judiciaire repose sur un droit écrit, issu pour l'essentiel des lois votées au Parlement par les députés et les sénateurs. Le Code civil, le Code pénal et les autres Codes, ainsi que les textes européens et internationaux sont les outils indispensables des acteurs de la justice.

Au nom du peuple français…Dans notre démocratie, la justice remplit une mission fondamentale de l'État qu’il ne saurait ni concéder ni aliéner. Nul ne peut se faire justice lui-même. La justice est un service public, elle est rendue au nom du peuple français. Gardienne des libertés individuelles et de l'État de droit, elle veille à l’application de la loi et garantit le respect des droits de chacun. C'est à elle seule qu'il appartient de trancher, en toute neutralité, les conflits entre les personnes et de sanctionner les comportements interdits (infractions). Pour lui assurer l'impartialité nécessaire à ses missions, la Constitution affirme son indépendance du pouvoir exécutif (Gouvernement) et du pouvoir législatif (Parlement).

Source Sicom

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Questions de justice - Sommaire

Sommaire

1/ Accueil

2/ C’est quoi, la justice des mineurs ?

3/ Mes parents divorcent, quels sont mes droits ?

4/ Est ce-que la justice est chère ?

5/ Un avocat doit-il défendre tout le monde ?

6/ La justice est-elle juste ?

7/ Les acteurs de la justice

8/ Le journaliste et la présomption d'innocence

9/ Vous êtes témoin de maltraitance sur un mineur, que faire ?

10/ Les services pénitentiaires en France

11/ Y a-t’il beaucoup de mineurs en prison en France ?

12/ Ecouter et parler avec le mineur

13/ Les élèves du Finistère se font justice !

14/ Marquer le coup et prévenir la récidive

15/ Expédition nomade au Maroc

16/ Toujours garder confiance

17/ Lettre à un futur citoyen du monde

18/ Les maisons de justice et du droit

19/ Entretien avec Marylise Lebranchu, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice

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Questions de justice - La justice des mineurs

C’est quoi, la justice des mineurs ?

La Convention Inter-nationale des Droits de l'Enfant dit que le mineur doit être pris en charge, éduqué, protégé pour devenir un adulte à part entière. Cela ne veut pas dire qu'il n'a pas d'obligations.Le Mineur lui aussi a des droits et des devoirs, comme les adultes ont des droits et des devoirs envers lui.Parmi les adultes qui ont des devoirs à l'égard des enfants, il s’agit bien sûr en priorité des parents ou de ceux qui les remplacent quand ils ne sont plus là ou ne peuvent le faire.L'école a aussi des devoirs envers les enfants qui en contrepartie doivent en respecter les règles de fonctionnement.Il existe un juge qui s'occupe

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Questions de justice - La justice des mineurs

exclusivement des mineurs :le Juge des enfants.Il existe aussi un autre magistrat qui représente les intérêts de la société devant un tribunal : on l’appelle le Procureur de la République. Le Procureur qui est spécialement détaché à la protection de l'Enfance se nomme le Substitut des Mineurs. La justice des mineurs s'occupe de deux domaines :1 - L’assistance éducative est faite pour aider le mineur lorsqu'il est en danger dans les domaines essentiels de sa vie, comme « sa santé, sa sécurité ou sa moralité ».Le juge pour enfants soutient alors la famille, prend en compte le vécu de chacun et l'intérêt supérieur de l'enfant. Pour cela, il prend l'avis d'éducateurs qui travaillent avec lui qui se nomment éducateurs de la Protection Judiciaire de la

2 - La Justice Pénale des mineursa) les mineurs, auteurs d'infraction :Le mineur qui se rend coupable d'une infraction pénale fait l'objet de mesures de protection, d'assistance, de surveillance et d'éducation fixées par une loi.Il s'agit d'une loi particulière pour les moins de 18 ans qui est l'ordonnance du 2 février 1945, revue à plusieurs reprises. Cette loi est très complète et prévoit toutes les situations.Un enfant qui commet une infraction répond donc de ses actes devant la justice pénale et plus particulièrement devant le juge pour enfants ou le tribunal pour enfants lorsqu'il s'agit de faits graves ou encore, impliquant plusieurs mineurs. Le juge peut prendre des décisions éducatives.En fonction de ce qui a été fait et de la personnalité du mineur, si celui-ci a plus de 13 ans, il pourrait aussi être mis en prison dans des conditions et délais très strictement définis par la loi. C’est le tribunal qui en décide. Avant le jugement :- la garde à vue : le mineur, soit de 13 ans s'il a commis un crime, soit de 16 ans dans les cas de délit peut être placé en garde à vue à la police et interrogé sachant que les policiers filment son audition. - le juge pour enfants, ou s'il s'agit d'affaire complexe, le juge d'instruction font une enquête dans un second temps.- pendant le temps de cette enquête, les mineurs de plus de 13 ans peuvent être placés en détention provisoire avant d'être jugés s'il s'agit de faits très graves mais ils le sont de façon exceptionnelle en fonction de leur âge de 13 à 18 ans et pour une durée limitée.- un mineur qui va devant le tribunal pour enfants ou devant le juge pour enfants pour être jugé, a toujours un avocat à ses côtés. Cet avocat le

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Questions de justice - La justice des mineurs

jeunesse.Un juge pour enfants peut donc désigner un éducateur pour accompagner et conseiller le mineur.Lorsqu'il estime qu'il n'y a pas d'autre solution, dans des cas particuliers, il a le pouvoir d'ordonner le placement du mineur en foyer ou dans une famille d'accueil.

Le mineur a des droits égaux à ceux des adultes ; dans cette procédure, il participe au procès, donne son avis, peut avoir un avocat et connaître son dossier, assister aux audiences et même faire appel de la décision prise par le juge pour enfants s'il n'est pas d'accord.Le juge pour enfants ne s'occupe pas de la séparation des parents, ni de l'endroit où l'enfant doit vivre quand père et mère ne sont pas d'accord sur ce point : c'est un autre juge, le juge aux affaires familiales qui décide en cas de divorce ou de séparation des

conseille et assure sa défense. b) Les mineurs victimes d'infraction de la part des adultes ou d'autres mineurs :Un enfant ou un adolescent peut être aussi victime de la part des autres d'infraction pénale parfois extrêmement grave comme le fait d'être mal traité ou abusé sexuellement.Dans tous ces cas, le mineur a le droit d'expliquer ce qui lui est arrivé et avec l’asistance de ses parents ou d'un adulte désigné par le juge, de déposer plainte pour que la personne auteur de l'infraction soit poursuivie. En cas de maltraitance ou d'abus sexuel, un mineur qui n'a pas pu expliquer ce qui lui est arrivé, peut à nouveau le faire après sa majorité, pendant une période dite de report de prescription de 10 années. La justice prend donc en compte à la fois les droits et la particularité des moins de 18 ans.

Catherine Glon, avocate.

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Questions de justice - La justice des mineurs

parents où vivra le mineur.Dans ce cas, l'enfant, accompagné par un avocat, peut donner son avis au juge dans son bureau.

Le mineur a des droits égaux à ceux des adultes ; dans cette procédure, il participe au procès, donne son avis, peut avoir un avocat et connaître son dossier, assister aux audiences et même faire appel de la décision prise par le juge pour enfants s'il n'est pas d'accord.Le juge pour enfants ne s'occupe pas de la séparation des parents, ni de l'endroit où l'enfant doit vivre quand père et mère ne sont pas d'accord sur ce point : c'est un autre juge, le juge aux affaires familiales qui décide en cas de divorce ou de séparation des parents où vivra le mineur.Dans ce cas, l'enfant, accompagné par un avocat, peut donner son avis au juge dans son bureau.

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Questions de justice - Parlement de Bretagne

Mes parents divorcent,quels sont mes droits ?

Un mercredi, 15 heures, cité judiciaire de Rennes, permanence des avocats membres du groupe de défense des mineurs - Stéphane 6 ans et demi : « je ne veux pas divorcer. Je veux garder ma maison, mon chat, ma soeur, mes copains et mes jouets. Je vais le dire au juge ! »- Agathe 13 ans : « mon père m'a dit que je devais choisir. Je ne veux pas choisir… »- Pierre 15 ans : « je veux vivre avec ma mère, si on ne m'écoute pas, je partirai. »Ils me regardent chacun à leur tour. J'apparais comme un héros qui doit braver l'injustice et faire que tout rentre dans l'ordre. Mais je n'ai rien d'un héros, je suis avocat.Alors j'explique :L'enfant mineur ne divorce pas, il ne sera pas convoqué par le juge.Il ne sera pas partie à cette procédure car les enfants n'ont pas à prendre parti.Seuls les parents seront présents pour dire leur souhait.

Pierre persiste dans sa volonté d'être entendu directement par le juge.Il est vrai qu'il est capable de donner son avis sur cette question qui le concerne directement.Je lui lis donc l'article 388-1 du Code civil : « dans toute procédure le concernant, le mineur capable de discernement peut (... ), être entendu par le juge ou la personne désignée par le juge à cet effet.Lorsque le mineur en fait la demande, son audition ne peut être écartée que par une décision spécialement motivée. Il peut être entendu seul, avec un avocat ou une personne de son choix (... ).L'audition du mineur ne lui confère pas la qualité de partie à la procédure. »J'explique à Pierre qu'il s'agit d'une simple demande d'audition, que le juge n'est pas obligé de l'entendre et que même s'il l'entend, il ne suivra pas nécessairement son avis.Son seul souci à ce stade est de savoir si ses parents seront présents lors de cette audition.Je lui confirme que non, mais que le juge résumera ses propos sur une feuille qui pourra être consultée par ses parents ou leur avocat.Pierre me demande alors de faire le nécessaire.A la fin de notre rendez-vous, je lui rappelle que personne ne peut l'obliger à rencontrer ce juge et que jusqu'au dernier moment il peut changer d'avis.Pierre ne changera pas d'avis, il a un droit et entend l'exercer.

Valérie Moitrier, avocate[Votre navigateur ne reconnaît pas le HTML 4.0 Cliquez donc ici]

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Il va falloir fixer la résidence habituelle de l'enfant, le droit de visite et d'hébergement de celui chez qui il ne résidera pas, ainsi que sa contribution financière à son entretien.Si les parents parviennent à un accord conforme à l'intérêt de l'enfant, le juge l'homologuera.A défaut d'accord, le juge devra décider.Son seul guide sera l'intérêt de l'enfant.Il ne connaît pas la famille, mais il pourra apprécier objectivement les choses au travers des éléments qui lui seront transmis par les deux parents.Si ces éléments ne sont pas suffisants pour lui permettre de prendre une décision, il pourra recueillir l'avis d'une personne étrangère à la famille, spécialement désignée pour rencontrer toutes les personnes concernées, y compris les enfants, et dire ce qui lui semble le plus souhaitable.Stéphane me rétorque : « je lui dirai à la dame pour mon chat et mes jouets… »Agathe semble soulagée.

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La justice est-elle chère ?

La justice n’a pas de prix, mais elle a un coût.

Le coût de la justice est supporté pour la plus grande part par l’Etat : il prend en charge le fonctionnement des juridictions, il assure le traitement (salaires, indemnités…) des juges et des fonctionnaires des greffes (à l’exception, notable, des juges des Tribunaux de commerce), il finance les services de police et de gendarmerie et les frais de justice (expertises, analyses, recherches…).Il indemnise aussi, jamais assez sans doute mais il le fait, les citoyens qui collaborent au fonctionnement de la justice : assesseurs, jurés d ‘assises, conciliateurs, conseillers prud’hommes, médiateurs… Il subventionne enfin les associations qui participent à l’action de justice : aide aux victimes, centres de désintoxication, médiation familiale…Le coût se résume à la rémunération des auxiliaires de justice auxquels il doit parfois s’adresser pour traiter son dossier : avocats, notaires, huissiers, experts civils. Même s’il gagne son procès et que son adversaire est condamné à lui rembourser ces frais, il est rare qu’il récupère l’intégralité de ses propres dépenses.Pour certains auxiliaires de justice les tarifs sont fixés par décret, tels les honoraires des notaires et des huissiers. Mais ces professionnels du droit peuvent également dispenser des conseils dans le cadre de leurs spécialités et dans ce cas leurs honoraires sont débattus avec leurs clients qui ont toujours la liberté de choix de leur conseil. L’avocat exerce lui une profession libérale. Il peut librement fixer ses honoraires. Il

L’Aide Juridictionnelle est totale lorsque les ressources mensuelles d’une personne sont inférieures à 5 175 francs et partielle de 5 175 francs à 7 764 francs.Cette aide s’applique à toutes les instances, civiles, pénales administratives… Les enfants mineurs peuvent en bénéficier indépendamment de leurs parents. Les renseignements sur cette procédure peuvent être obtenus auprès des services d’accueil dans les Tribunaux ou à une permanence de consultation d’avocats.

Thierry Roy, magistrat

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Questions de justice - Parlement de Bretagne

appartient donc au client de rechercher le meilleur rapport qualité/prix en fonction de la nature et de la complexité de son affaire, mais sans oublier que la réputation, le talent, la qualité sont des éléments qui entrent nécessairement en jeu.Dans le cas d’un divorce par exemple, le recours à un avocat est obligatoire : l’importance de la communauté (maison, résidence secondaire, voiture…), la présence d’enfants, l’ambiance du divorce, constituent autant d’éléments qui influent sur le coût final du divorce.Toute personne peut aussi se faire assister d’un avocat s’il l’estime utile pour la protection de ses droits et en dehors de tout litige , pour la rédaction d’un contrat de travail par exemple ; les honoraires de l’avocat sont dans ce cas librement débattus avec le client.Pour permettre à tout citoyen de pouvoir accéder au droit et bénéficier de l’assistance d’un avocat, l’Etat a mis en place le dispositif de l’Aide Juridictionnelle, par lequel il se substitue au justiciable pour rétribuer les services de l’avocat.

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Un avocat doit-il défendretout le monde ?

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«Les défendre tous !»

Toute personne accusée a le droit d’être assistée par un avocat. C’est un principe essentiel du procès équitable qui est affirmé dans tous les pays démocratiques et qui figure dans la Convention Européenne des Droits de l’Homme.On peut s’interroger sur l’opportunité ou la nécessité d’une défense face à un crime particulièrement horrible.Ceci ne doit pas faire oublier que, quel que soit l’horreur du crime, c’est une personne que l’on juge : d‘abord pour déterminer si elle est coupable ou non et ensuite pour lui infliger la sanction adaptée, mais seulement si elle est reconnue coupable.L’histoire de la justice pénale est malheureusement jalonnée d’erreurs judiciaires qui, même si elles sont peu nombreuses restent cependant la marque de l’injustice la plus choquante, celle de l’innocent condamné.D’autre part, les citoyens ne connaissent pas forcément toutes les règles du droit et le fonctionement de la justice. Ils ont alors le risque d’être dépassés, parfois broyés par une institution qu’ils ignorent et qu’ils craignent.C’est donc une garantie d’un juste procès que la présence aux côtés de la personne accusée ou de la victime d ‘un professionnel qui, lui, con-naît les règles et peut permettre au justiciable de faire valoir ses droits sans risque d’erreurs ou d’omission par ignorance.

Et si le coupable a avoué son crime, me direz-vous ?

Sachez que même le droit français ne considère pas l’aveu comme une

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preuve absolue. Quelqu’un peut avouer par peur, par vantardise ou pour toute autre dérive psychologique un crime qu’il n’a pas commis.Récemment, la Cour de Cassation a ordonné la révision d’un procès concernant Patrick Dils qui avait été condamné pour avoir tué deux enfants, crime qu’il avait avoué puis nié.

Plus de quinze ans après, on a pu apprendre qu’un tueur en série Francis Heaulme, qui a déjà été condamné pour certains crimes et attend d’être jugé pour d’autres, se trouvait à proximité des lieux du crime au moment où il a été perpétué, ce qui amène la justice à se poser la question de savoir si elle n’a pas commis une erreur en condamnant Dils, au point d’ordonner qu’il soit rejugé.Cela aurait-il été possible sans l’assistance et la tenacité d’un avocat auprès de celui qui proclame depuis des années son innocence du fond de la prison ?C’est la réponse à cette question qui montre la nécessité pour toute personne d’être défendue par un avocat.

Yann Choucq, avocat

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La justice est-elle juste ?

Dans la vie courante, nous tenons pour juste ce qui est équitable. Ainsi, au sein d’une famille lorsqu’un enfant ne respecte pas les règles de vie fixées par ses parents ; la sanction de la transgression si elle est adaptée à la gravité du manquement est alors ressentie comme juste. Ainsi l’Etat a le devoir d’assurer à ses membres les plus démunis la garantie d’une protection matérielle minimale. Il a dans ce but institué le revenu minimum d’insertion qui assure un niveau élémentaire de ressources ou encore la gratuité des soins médicaux. Il s’agit là encore d’une forme de redistribution des richesses conforme à l’équité et qui apparaît donc comme juste.La justice, quant à elle, correspond à une institution de l’Etat chargée de régler les litiges suffisamment graves pour la justice civile, d’apprécier si la personne poursuivie est coupable d’une infraction et dans l’affirmative de prononcer contre elle une peine pour la justice pénale. A quelles conditions la justice, qui porte le nom exigeant d’une vertu, peut-elle être juste ? Le juge doit d’abord agir avec impartialité c’est à dire sans favoriser l’une des parties au procès. Il ne doit pas avoir de préjugés. Son indépendance est une nécessaire condition pour rendre une juste décision.

Le juge doit ensuite appliquer

Si ces conditions sont remplies, la justice peut espérer rendre une juste décision. Mais consciente de la difficulté d’atteindre cet idéal, la loi a prévu des techniques pour renforcer les garanties : ainsi la collégialité de la juridiction c’est à dire la présence de trois magistrats et non d’un seul pour juger les affaires les plus graves.

De même, les voies de recours, c’est à dire le droit de faire juger l’affaire par une autre juridiction, notamment par l’appel.

Patrick Le Quinquis, Président du T.G.I. de Quimper

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la loi. La même règle valable pour tous garantit une égalité de principe entre tous les citoyens concernés par une procédure judiciaire, qu’elle soit civile ou pénale. Cette égalité de traitement est une autre condition d’une juste décision.

Le juge doit enfin tenir compte des particularités de chaque situation. Ainsi en matière civile lorsque le tribunal condamne le responsable d’un accident de la circulation à indemniser la victime en application des règles de droit, il évalue le préjudice en considération de la situation particulière de celle-ci. De même pour fixer le montant d’une pension alimentaire dans une affaire de divorce, il évaluera les ressources et charges du débiteur de la pension et du bénéficiaire. En matière pénale, le tribunal analysera les éléments à charge et à décharge pour établir si des preuves suffisantes de culpabilité sont réunies contre l’accusé. Dans l’hypothèse de la culpabilité il fixera la peine en considération de la gravité des faits et de la personnalité du condamné. Dans tous ces cas, le juge s’attachera à être équitable.

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Les acteurs de la justice

De nombreux acteurs, professionnels ou non, concourentquotidiennement au fonctionnement de la justice. Mais tous n'ont pas le même statut. Certains sont des fonctionnaires de l’état avec un statut particulier, ils relèvent du ministère de la justice (comme les magistrats ou les greffiers). D'autres sont des auxiliaires de justice qui exercent une profession libérale (comme les avocats ou les huissiers de justice).

Les magistrats :Les juges (les magistrats du siège). Ce sont eux qui rendent la justice. Ils conduisent les débats du tribunal (ou de la cour) et tranchent les litiges en toute indépendance. Certains sont spécialisés comme le juge d'instruction qui instruit avant l'audience les affaires pénales complexes et les crimes, le juge de l'application des peines qui contrôle après condamnation l'exécution des peines, ou le juge aux affaires familiales compétent en matière de divorce et d'autorité parentale…

Les magistrats du ministère public (le parquet) : les procureurs généraux, les procureurs de la République, les avocats généraux et les substituts défendent les intérêts de la société et veillent au respect de l'ordre public. Leur rôle le plus connu est d'engager les poursuites pénales et de réclamer devant les tribunaux l'application de la loi, mais ils interviennent aussi dans certaines affaires civiles au nom de la société (état civil, adoption, filiation…).Les magistrats du siège et du parquet sont recrutés dans les mêmes conditions et suivent la même formation à l'École nationale de la Magistrature à Bordeaux. Environ 7 000 magistrats exercent leur fonction dans les 1 500 cours et tribunaux que compte la France.

Les greffiers en chef et les greffiersChargés des fonctions de gestion des services administratifs des cours et tribunaux, ces fonctionnaires de justice sont indispensables à la bonne marche de la Justice. Ils sont la mémoire du tribunal ou de la cour, dont ils tiennent les registres. Collaborateurs des magistrats, ils les assistent lors des procédures et des audiences. Ils veillent au respect et à l'authenticité des actes tout au long du déroulement de la procédure.On compte aujourd'hui environ 1 700 greffiers en chef, 6 700 greffiers, et au total 22 000 personnels des greffes.

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Les juges non professionnelsJuger est un métier, mais c'est aussi une mission confiée à des citoyens. Certains sont élus (les conseillers prud'homaux ou les juges consulaires du tribunal de commerce), d'autres sont tirés au sort (les jurés des cours d'assises) ou encore désignés par la justice sur candidature (les assesseurs qui siègent aux côtés du juge des enfants au tribunal pour enfants).

Conseil de prud'hommes : tribunal chargé de juger les litiges individuels entre employeurs et employés (ou apprentis) nés d'un contrat de travail (ou d'apprentissage) : ex : licenciement, litiges sur les salaires, les congés… Il est composé, en nombre égal, d'employeurs et de salariés : ce sont les conseillers prud'homaux. La procédure comprend une phase de conciliation obligatoire.Les officiers et agents de police judiciaire

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Le magistrat ne peut être partout, constater les infractions, enquêter lui-même sur les crimes et les délits. Son action en matière pénale ne pourrait se concevoir sans l'aide constante des officiers et agents de police judiciaire de la police et de la gendarmerie. C'est avec eux que le ministère public élabore une politique pénale adaptée et efficace.Les auxiliaires de justice

Les avocats, avoués, avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation. Ils conseillent, assistent et représentent leurs clients devant la justice et assurent leur défense. Ils sont environ 37 000.

Avocat : Le rôle de l'avocat ne se borne pas à plaider en robe à l'audience des diverses juridictions. Sa mission découle du double statut de profession libérale et d'auxiliaire de justice. Non seulement il conseille et représente son client, mais sa qualité d'intermédiaire constitue pour le juge une aide précieuse, il

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traduit efficacement les prétentions de ses clients. Il est une garantie supplémentaire de loyauté et d'honnêteté du procès.

Avoué : Officier ministériel, chargé devant les cours d'appel, d'accomplir, au nom et pour le compte de ses clients, les actes nécessaires à la procédure, de faire connaître ses prétentions. L'avocat conserve son rôle de conseil et d'assistance. L'intervention d'un avoué est obligatoire dans la plupart des affaires portées devant la cour d'appel. Il est rémunéré selon un tarif officiel fixé par décret.Les experts judiciaires : Ces professionnels (architectes, médecins, ingénieurs…) donnent un avis technique sur des éléments d'une affaire pour éclairer le juge.Les huissiers de justice : Ces «officiers ministériels» délivrent les convocations en justice (assignations), effectuent des constats qui peuvent servir de preuve, portent à la connaissance des intéressés

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les décisions de justice et peuvent être chargés de leur exécution.

Educateur de la protection judiciaire de la jeunesseAgent du ministère de la Justice chargé de la réinsertion sociale des jeunes délinquants et du suivi des mineurs en danger.

- Il propose aux magistrats les mesures à appliquer aux mineurs délinquants et aux mineurs en danger (assistance éducative).- Il réalise, à la demande des magistrats des mesures d'investigation à l'égard des mineurs délinquants et des mineurs en danger.- Il met en œuvre les mesures ordonnées par les magistrats, il s'assure que les jeunes évoluent correctement dans leur cadre de vie (famille ou hébergement en famille d'accueil, institutions spécialisées, foyers…) et les aide à reconstituer les liens avec sa famille et la

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société.

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Le journaliste et la présomption d'innocence

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Ecartelé,forcément écartelé… Toujours se souvenir : le «droit de chacun à la présomption d'innocence» n'a pas été inscrit dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen par crainte de la presse. Il l'a été pour prévenir les abus du pouvoir judiciaire et du pouvoir politique.

Deux siècles plus tard, l'atteinte à la présomption d'innocence par voie de presse consiste à « présenter publiquement une personne, avant toute condamnation, comme étant coupable de faits faisant l'objet d'une enquête ou d'une instruction judiciaire » (article 9-1 du Code civil). Ainsi, le journaliste est-il placé au coeur de la contradiction entre deux principes fondateurs des Droits de l'homme : le droit d'informer et les droits protecteurs de la personne. Il vit une tension permanente qu'exprime « la charte du fait divers » à Ouest-France :- «Dire sans nuire,- montrer sans choquer,- témoigner sans agresser,- dénoncer sans condamner».Cette tension, le journaliste ne peut la réduire que par :-une parfaite connaissance du cadre juridique dans lequel il exerce son activité. C'est un défi de formation.-une déontologie professionnelle forte. C'est une responsabilité collective et individuelle.

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Une maîtrise du cadre juridique

Si la loi de 1881 protège la liberté d'information, les textes permettent aussi à la justice de sanctionner les abus commis par les médias. Pour se protéger d'éventuelles sanctions pénales ou civiles, le journaliste doit remplir un «contrat» élaboré peu à peu par les tribunaux : enquête fiable et

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contradictoire ; faits vérifiés ; éléments de preuve ou démonstration de sa bonne foi ; absence d'animosité personnelle ; offre d'expression aux personnes mises en cause ou à leurs défenseurs ; légitimité du but poursuivi… Il doit donc sans cesse se rappeler qu'il est journaliste, pas justicier.Une déontologie forteDes textes généraux esquissent une éthique professionnelle. Ainsi la Charte du Syndicat National des Journalistes (1918) dit qu'un « journaliste digne de ce nom revendique la liberté de publier honnêtement ses informations, tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles premières, ne confond pas son rôle avec celui du policier». Des chartes internes, propres à tel ou tel média, fixent aussi des règles déontologiques. Celle de Ouest-France, par exemple, pose comme principes premiers le respect de la personne humaine, la loyauté dans la recherche de l'information, le scrupule et la rigueur dans son traitement, l'humilité dans l'analyse et le commentaire, l'attention et l'humanité dans l'expression…Exigences dont le Directeur de publication, premier responsable de tout article devant la loi, exprime en ces termes la difficulté : « tant que vous serez écartelés devant ce problème, tant que vous vous poserez la question de votre responsabilité, vous aurez votre place dans ce journal ».

Jean-Pierre Chapelle,journaliste. Ouest-France

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Vous êtes témoinde maltraitance sur un mineur,que faire ?

Gwenola Joly-coz, magistrate

Proscrire le silence

Lorsque l’on découvre que quelqu’un de son entourage est victime de maltraitance, physique, psychologique ou sexuelle, on est souvent désemparé. On ignore le plus souvent ce qu’il faut faire pour aider, protéger, soutenir celui que l’on voit souffrir ou dont on recueille les confidences. Pourtant il faut savoir que le code pénal prévoit une condamnation pour les personnes qui, ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles infligés à un mineur de - de 15 ans, n’en informent pas les autorités.

Les premiers à devoir soutien et protection à une victime mineure de maltraitance sont ses parents dans le cadre de l’exercice de leur autorité parentale. Ils sont tenus de signaler les faits à l’autorité judiciaire et peuvent porter plainte au nom de leur enfant.

Si on est témoin de faits ou si quelqu’un vous raconte des scènes de matraitance, c’est donc aux parents qu’il faut en parler.

Cependant il est des cas où les parents sont défaillants ou sont soupçonnés d’être eux-mêmes auteurs de la maltraitance. Dans ce cas il faut conseiller à la victime de s’adresser à des professionnels. Il peut être utile de consulter un médecin, parfois afin d’obtenir un certificat médical, exposant les constats physiques ou psychologiques, celui-ci pourra servir de moyen de preuve. Le mineur peut aller voir seul un avocat spécialisé dans le conseil des enfants ou des associations d’aide aux victimes. Il peut aussi aller directement à la police ou à la gendarmerie pour dénoncer les faits. Si la victime ne veut pas faire ses démarches, le témoin même mineur, peut aller signaler les faits, ou se confier à ses parents.

La régle de base est de proscrire le silence,

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même si la victime vous le demande. Il ne faut pas céder à la tentation de cacher cet évènement qui peut vous inspirer la honte ou la peur.

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Les services pénitentiaires en France

La mission des services pénitentiares ne se résume pas seulement à la prison. Elle prend en charge les personnes placées sous «main de justice» sur décision de l'autorité judiciaire, celles privées de liberté mais aussi celles qui font l'objet d'autres décisions pénales (liberté surveillée, contrôle judiciaire, mise à l'épreuve, travail d'intérêt général…). Les mesures pénales sont exécutées soit en «milieu fermé», dans les prisons, soit en «milieu ouvert», avec ou sans enfermement préalable. En collaboration avec les autres services publics et des associations, les personnels de l'administration pénitentiaire mettent en oeuvre des actions de réinsertion sociale : hébergement, emploi, suivi médical, soutien aux familles…En milieu fermé, il s'agit de permettre aux détenus de préparer leur sortie et de les aider à retrouver une place dans la société.En milieu ouvert, les personnels socio-éducatifs contrôlent, conseillent et orientent les personnes.

Il y a prison et prison !

L'administration pénitentiaire gère 185 établissements.À l'éventail des peines d'emprisonnement, de quelques jours à la réclusion à perpétuité, correspondent des catégories d'établissement. Les peines les plus courtes et les détentions provisoires dans l'attente d'un jugement définitif sont purgées dans les maisons d'arrêt ; les peines les plus longues, dans les maisons centrales. Les centres de détention reçoivent les condamnés à des peines moyennes, et en particulier les plus jeunes et ceux dont la réinsertion semble la plus favorable.

Parfois, on concilie la peine d'emprisonnement et une activité extérieure (études, travail) : le condamné est alors affecté dans un centre de semi-liberté qu'il doit rejoindre le soir. Il peut également bénéficier d'une mesure de placement à l'extérieur.Sicom

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Y a-t-il beaucoup de mineursen prison en France ?

«C'est toujours avec une impression d'échec, qu'un juge met un mineur en prison…

Il a généralement essayé d'autres solutions : suivi éducatif, placements, prison avec sursis, travail d'intérêt général. Elles ont échoué et n'ont pas suffit à faire comprendre au jeune qu'il fallait maintenant impérativement qu'il cesse de commettre des infractions. Il faut aussi protéger les victimes, permettre à la famille de souffler et créer chez le mineur un choc en espérant qu'il comprenne enfin qu'il est allé cette fois trop loin. Parfois cela marche. Le choc de l'incarcération permet au jeune délinquant de prendre conscience qu'il n'est pas là à sa place. Sa famille aussi peut enfin se mobiliser et l'aider à se ressaisir. Parfois, c'est l'échec. Le jeune détenu est conforté par la prison dans le personnage de

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caïd qu'il veut se donner. Il se dit que finalement la prison n'est pas si terrible qu'il le pensait. Il pourra n'avoir plus peur à l'avenir d'y retourner. Il pourra aussi y faire connaissance de plus durs que lui et se croire obligé en sortant de les suivre et de faire comme eux. La justice et notamment l'administration pénitentiaire a multiplié les efforts pour permettre que les mineurs incarcérés soient pris en charge dans les meilleures conditions possibles. Les mineurs sont obligatoirement séparés des majeurs pour éviter leur mauvaise influence. Ils sont donc regroupés pour ne pas être trop isolés ou en trop petit nombre.Ils sont en moyenne une dizaine par quartier de mineurs et y sont pris en charge, outre les surveillants, par des éducateurs et des instituteurs. Ils sont scolarisés et peuvent pratiquer des activités sportives et culturelles. Ils restent en contact avec l'éducateur qui les suivait en dehors de façon à élaborer un projet

Lorsque les mesures éducatives ont échoué, que lemineur ne cesse de récidiver en se mettant d'ailleurs parfois lui-même en danger, ou lorsque les faits commis sont d'emblée très graves, le juge des enfants ou le juge d'instruction (le juge de la détention maintenant), peuvent envisager de placer un jeune de 16 à 18 ans (et même dès 13 ans en cas de crime) en détention provisoire en attendant qu'il soit jugé. Le tribunal pour enfants ou la Cour d'Assises des mineurs (Pour un crime commis par un mineur de 16 à 18 ans) peuvent eux-mêmes prononcer une peine de prison ferme à l'égard d'un mineur de plus de 13 ans.Cette peine ne pourra être supérieure à la moitié du maximum prévu pour un majeur.

Il s'agit généralement de sanctionner des faits de vols avec violence, de racket notamment, de violence gratuite, de cambriolages multiples, de trafic de stupéfiants mais aussi parfois de crimes : vols à main armée, viols et même meurtre…

Au 1er janvier 200147 837 détenus en France dont 616 mineurs (1,3 %)53 prisons en France habilitées à recevoir des détenus mineurs21 % des personnes mises en cause dans des actes de délinquance sont des mineurs.

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pour leur sortie.Ils souffrent de l'enfermement, de la promiscuité, de l'éloignement de la famille et des contraintes de toutes sortes qui régissent nécessairement toute vie en collectivité sans parler des inévitables dysfonctionnements d'une institution fragile. C'est tout de même dans certains cas la seule façon de faire cesser la délinquance galopante de certains jeunes, de protéger leur environnement et de les protéger eux-mêmes. La prison est aussi la seule possibilité de les confronter à un minimum de règles sociales dont l'apprentissage est le passage obligé pour une réinsertion ou une insertion future.

La prison est donc encore à ce jour un mal nécessaire à manier prudemment. Oui, il y a trop de mineurs en prison, la vocation d'un jeune n'étant pas d'être enfermé. Il faut que toute la société se mobilise pour faire qu'un jour, les juges ne

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soient plus obligés d'incarcérer des mineurs.» François-René Aubry,Substitut Général chargédes mineurs à la Courd'Appel de Rennes

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Ecouter et parler avec le mineur

Toute personne a droit à une défense, les mineurs encore plus que les autres. Ce sont généralement des sujets fragiles qui ne savent pas exprimer les choses, qui participent peu à leur défense et qui ne se projettent pas dans l’avenir », confie William Pineau, jeune avocat agé de 30 ans. Pour assister ces gamins qui ont fait une bêtise et qui ont bien des difficultés à s’en expliquer devant le juge pour enfant, William a rejoint le Groupe de Défense des mineurs de Rennes voilà quatre ans. Il y consacre le quart de ses activités professionnelles, ayant pris en charge l’an dernier vingt dossiers de jeunes auteurs d’infractions (vol avec ou sans violence, dégradations de biens, etc…) et cinq audiences d’assistance éducative pour mineurs en danger. « Une trentaine de confrères adhèrent au groupe qui fut fondé en 1993 car les mineurs doivent être assistés par un avocat et parce que le droit applicable à cette population est différent de celui des majeurs », observe William. Formé à la défense des mineurs, il assure en effet que les procédures pénales et les peines qui leurs sont appliquées sont spécifiques. C’est si vrai que depuis 1945 en France, les juges des enfants privilégient l’éducation sur la répression : « N’oublions pas que nos clients sont des enfants qui n’ont pas le même rapport à la réalité que les adultes. Je dois les mettre en confiance, mais ce n’est pas toujours facile de recueillir des informations à leur sujet sans en parler à leurs parents car nous sommes tenus à la confidentialité. »Pour cerner la personnalité de ces jeunes et défendre au mieux leurs intérêts, le magistrat sait s’entourer de psychologues ou d’éducateurs. Le mercredi après midi, il tient également une permanence de consultations gratuites à la cité judiciaire de Rennes, à tour de rôle avec ses confrères du groupe. Parfois aussi, il assiste les jeunes qui viennent de commettre un flagrant délit. « Quand on sort des gamins de là, c’est vraiment extra ! Certains font malheureusement de la prison ferme, mais peu replongent », conclut William.

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Les élèves du Finistère se font justice !

Les conditions de vie en prison sont catastrophiques, avec des cellules surpeuplées et crasseuses. Il y a des progrès à faire. Les prisonniers sont parfois trop surveillés ou pas assez, on entend parler de cas de viols », lâche Mélanie, 15 ans. « On ne sait pas trop ce qui se passe à l'intérieur des prisons. Il faut être puni quand on fait une bêtise, mais je crois que certains le sont trop par rapport à d'autres », regrette Margaux, 15 ans.« La justice ne fait pas de différence entre les drogues dures et les drogues douces. Les consommateurs de drogues dures doivent être punis, mais les peines sont trop lourdes pour ceux qui fument du haschisch », plaide Gaëtan, 16 ans.Les jeunes ont leur petite idée sur la justice. Jacques Kerneis, coordonnateur pour le second degré du Centre de liaison de l'enseignement et des moyens d'information (CLEMI) du Finistère, en apporte la preuve avec le projet d'éducation aux médias, intitulé « Justice et Médias ». Depuis la rentrée scolaire 2000, près de 240 élèves de quatre établissements du sud-Finistère, assistés de 13 enseignants, ont travaillé sur différents thèmes en lien avec la justice : son fonctionnement, la pression médiatique sur les accusés, les peines encourues, les métiers de la justice, la vie en prison, drogue et justice, etc. Tous les élèves ont épluché la presse sur ces sujets et assisté à une audience, en correctionnelle ou aux assises, au tribunal de Quimper. Ils sont également allés voir « Délits flagrants », un documentaire de Raymond Depardon. A l'issue de ces animations, des petits groupes d'élèves ont réalisé cinquante panneaux d'exposition sur la justice, dont vingt-cinq ont été choisis par un jury pour circuler dans les établissements scolaires du département. Enfin, un dernier temps fort a marqué cette manifestation avec la tenue de deux débats à Quimper, l'un réservé aux scolaires et l'autre au grand public, où sont intervenus Jacques Lerouge, ex-condamné à mort, Edgar Roskis, journaliste au Monde diplomatique et Bruno Gestermann, Procureur de la République.

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Marquer le coup et prévenir la récidive

Nous intervenons à la demande du juge ayant reçu un dossier de plainte concernant un mineur qui a commis une bêtise et qui s'est fait pincer pour la première fois. Pour faire comprendre à ce jeune que la bande blanche a été franchie, nous lui rappelons la loi, le mettons face à ses responsabilités et l'obligeons à réparer sa faute de façon symbolique ou réelle », explique Monique Thoral, médiateur pénal au Palais de justice de Nantes et salariée de l'Association d'action éducative de Loire Atlantique. Les petits délits enquiquinent et empoisonnent souvent la vie des gens. A Nantes, pas question de les laisser passer et de classer les affaires sans suite : « il faut marquer le coup, c'est important pour la victime. Le rappel à la loi, ce qui se fait et ne se fait pas dans notre société, est une alternative aux poursuites », ajoute Patrick Martin, directeur de l'association.Sébastien, Antony et Sandra ont ainsi eu l'occasion de rencontrer Monique dans son bureau, en présence de leurs parents respectifs. Un rendez-vous dont ils se seraient bien passés s'ils n'avaient pas voulu jouer les gros bras… Pour eux, tout a commencé par l'emprunt, sous la contrainte, du cyclo de Julien*. Une sorte de jeu qui s'est terminé par des injures et des coups lorsqu'ils ont restitué le deux-roues à ce pauvre garçon qui ne voulait pas porter plainte pour coups et blessures volontaires par peur des représailles. Mais qui a fini par le faire, encouragé par les gendarmes. « J'ai entendu les trois auteurs à tour de rôle. Je les ai tout d'abord mis dans la situation de l'agressé, puis leur ai montré quelle était la part de responsabilité de chacun d'eux et je leur ai rappelé la loi. L'emprunteur du cyclo et celui qui a porté les coups m'ont rédigé une lettre d'excuse que j'ai adressée à Julien. La jeune fille m'a fait un courrier dans lequel elle m'expliquait ce qu'elle avait compris du rappel à la loi. Le substitut a classé le dossier sans suite car les jeunes ont bien répondu à ce que l'on attendait d'eux. Ils devraient s'en souvenir », explique le médiateur.* Prénoms d'emprunt

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Expédition Nomado au Maroc

Ce n'est pas qu'une partie de plaisir. René Coulon, bénévole de l'association AGIR 22 (Association générale des intervenants retraités) et son amie Chantal Dobigeon, salariée de l'association Nomado de Saint-Brieuc, sont au Maroc, sac à dos, en compagnie de quatre jeunes qui leur ont été confiés par le juge des enfants. « Ce sont les durs de durs, ceux qui sont partout en échec et dont plus personne ne veut, insiste René. Notre expédition au Maroc, subventionnée par le ministère de la Justice, est basée sur la rupture et la solidarité. C'est une épreuve morale, physique et humaine qui oblige les jeunes à se surpasser, à supporter la vie en collectivité. » Durant trois mois, emmenés par des guides berbères ou touaregs, ils vont crapahuter dans l'Atlas et le Haut Atlas (raid de 350 à 400 km), et participer à plusieurs chantiers de solidarité.L'an dernier, René et Chantal, accompagnés de cinq autres jeunes Bretons en grande difficulté, avaient passé plus de trois mois au Népal, parcourant plus de 1 000 km entre le massif du Daulaghiri et la chaîne de l’ Annapurna : « Notre plus longue marche a été de 45 jours consécutifs ! C'était un vrai marathon mental et physique. » Courant 1999, nos deux

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voyageurs avaient séjourné une première fois au Maroc avec sept adolescents âgés de 15 à 18 ans. L'expédition, baptisée « Natmacha », était parrainée par le célèbre navigateur Marc Thiercelin.Toujours sur le même principe, ils alternaient des chantiers bénévoles (aménagement d'un terrain de foot, travaux de maçonnerie, entretien de chemins muletiers…) avec des épreuves sportives intensives (plus de 500 km parcourus et une opération survie dans le Sahara).En outre, ils avaient rédigé des articles de presse et raconté leurs aventures sur les ondes de France-Culture. « Nous voulons démontrer que nous pouvons faire quelque chose avec ces jeunes. L'on constate que tous vont mieux en rentrant, la majorité d'entre eux ne replonge pas dans la délinquance », témoigne René qui rêve déjà d'un autre raid l'an prochain au Pérou ou au Népal…

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Toujours garder confiance

Il suffit parfois de peu de choses pour qu'un jeune en échec social, familial ou scolaire puisse repartir vers un avenir plus rose - de l'écoute, une mise en confiance et une aide dans les démarches d'insertion sociale et professionnelle », explique Jo Forès, éducateur de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) mis à disposition à la direction de l'association Espace formation. Créé voilà trois ans à Lorient, cet établissement accueille des adolescents en grande difficulté, suivis par le juge des enfants et les éducateurs. « ils nous sont proposés par les missions locales. Nous ne nous occupons pas de leurs problèmes de justice, d'autres le font. Nous travaillons avec eux sur leurs centres d'intérêt et sur leur projet personnel. Mais c'est aux jeunes d'exprimer ses besoins », poursuit Jo. Pour les mobiliser dans leur démarche de réinsertion, l'association dispose d'un atelier de métallerie-soudure, d'un chantier d'aménagement paysager et d'un restaurant ouvert à tous les publics au centre de Lorient : » Ce sont de vrais supports techniques avec de vraies machines et de vrais clients. C'est une mise en situation réelle de travail. Si toutefois un jeune ne s'y retrouve pas, nous travaillons avec d'autres entreprises partenaires sur les métiers de la vente, de la mécanique auto, de la coiffure, etc. « L'an dernier, 118 jeunes ont été pris en charge par l'association. La majorité a aujourd'hui quitté le dispositif. Certains ont trouvé un emploi stable, d'autres sont partis en formation. Christophe, lui, n'a pas encore franchi le pas. Suivi par la PJJ pour vol et agression dans son quartier, il est allé deux mois sur le chantier d'aménagement paysager. Puis il n'a plus donné signe de vie jusqu'à ce qu'un éducateur lui propose de faire le service en salle au restaurant.Nouvelle interruption de 18 mois avant de rejoindre la cuisine, pour essayer. « Maintenant ça se passe bien, sans doute a-t-il mûri. Même si ce n'est pas ce qui l'intéresse pour l'avenir, on va pouvoir l'aider car il s'est stabilisé », se réjouit le directeur.

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Lettre à un futur citoyen du monde

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S’informer pour devenir libre et juste Ecrire un article sur « la presse, la justice et la démocratie ». Telle était la consigne donnée au journaliste pour clore ces « Questions de justice ». Je préfère m’adresser au lecteur de façon plus personnelle. Par une lettre à un futur citoyen du monde. Car j’ai besoin de lui, de toi. Les journalistes civiques ont choisi les mots pour créer des liens et pour raconter les maux du monde, les penser (panser ?). Ils ont besoin de lecteurs décidés à faire l’effort de s’informer. Pourquoi cet effort ? Pour ne pas se contenter de clichés, de caricatures voire de rumeurs. Pour savoir avant de juger, pour connaître l’étranger et le découvrir proche. Pour comprendre les rouages de la société et apprendre comment la changer, en mieux. Pour penser globalement et agir localement. En ouvrant le journal, on s’ouvre au monde, à l’autre.

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L’information nourrit la démocratie. Si la « mal-bouffe » affecte les corps,la « mal-presse » peut diffuser des virus, en chacun et dans la société. A nous, journalistes, d’être à la hauteur de nos responsabilités, de ne pas prêter le flanc à la suspicion. En évitant l’inculture et la connivence, les vertiges de l’instantané et les facilités du spectaculaire. En sachant jardiner le lien social. Partout dans le monde, des journalistes payent de leur vie cette mission au service de la vérité et de la démocratie. A toi lecteur, « consommateur d’actualité » d’apprendre, aussi, ton rôle dans la Cité.Comment ? J’ose quelques conseils. Ouvre ton coeur aux « blessures d’information » que sont souvent les drames de l’actualité, résiste à la tentation de l’indifférence, de la fuite ou du repli sur soi. Mais affine ton regard, apprends à décoder les images, analyse le traitement de l’information, ses sources, ses écritures, ses intentions, ses contraintes. Trouve la juste distance critique. Sans dénigrement ni ricanement. L’ironie, dit-on, peut-être de la haine qui s’amuse…

Choisis les médias qui répondent à tes questions, mais aussi à celles que tu aurais dû te poser, et se complètent. Sache qu’en lisant tel article dans tel journal, qu’en regardant telle ou telle émission à la télévision tu les légitimes et leur permets de vivre ; tu modèles la société dans laquelle tu veux vivre. Puis, réfléchis, échange, dénonce, engage-toi, à ta mesure, dans ce qui t’est le plus proche ! La démocratie a besoin de médiateurs exigeants, responsables, justes, libres. Et de citoyens dotés des mêmes qualités. Alors, faisons cet effort, méritons-nous ! « Le monde n’est pas malade, il enfante ? ». Poussons l’écrit… d’espoir ! Patrick La PrairieJournalisteChargé de mission Presse-Ecoleà la rédaction en chef d’Ouest-France.

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Les maisons de justice et du droit

Pour une justice plus accessible à tous MJD, à ne pas confondre avec un groupe de rap ! Ces trois initiales désignent les Maisons de Justice et du Droit. Les MJD sont des lieux qui dépendent de la justice, mais ce ne sont pas vraiment des tribunaux. Leur avantage ? Elles sont installées là où les habitants en ont besoin, dans des communes ou des quartiers en difficulté et qui sont éloignés des Palais de Justice. Elles sont plus proches des habitants. Autre avantage : on y trouve, dans un même endroit, des personnes compétentes dans de nombreux domaines (justice, famille, logement,

Des lieux d'accueil, d'écoute et d'information pour tousToutes les personnes qui souhaitent connaître leurs droits et leurs obligations ou qui veulent être aidées pour faire des démarches sont accueillies dans les MJD. Des professionnels ou des bénévoles…les reçoivent, les écoutent et les renseignent. Ils peuvent aussi leur indiquer comment faire pour que leurs droits soient respectés ou pour exécuter leurs obligations et, si nécessaire, ils peuvent accomplir des démarches et rédiger des documents… Des avocats donnent des consultations gratuites. Aujourd'hui, il existe en France plus de 70 MJD. La première MJD a été créée en 1990 à Cergy-Pontoise. D'autres MJD seront créées dans les régions qui n'en sont pas encore pourvues. On trouve également une soixantaine d'antennes de Justice (généralement dans les petites villes) qui rendent des services comparables aux MJD.

Valérie Grusenmeyer

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consommation, surendement, aide aux victimes…) : des magistrats, des greffiers, des avocats, des huissiers de justice, des agents de justice, des éducateurs, des policiers, des travailleurs sociaux, des conseillers d'insertion et de probation, des associations, des conciliateurs de justice ou des médiateurs… Tous ces acteurs offrent leurs services aux habitants gratuitement. Quiconque même sans ressources peut venir dans une MJD. Ce sont des lieux de justice

Dans une MJD, on ne rend pas des décisions de justice comme dans les palais de justice. En revanche, on y traite les petites infractions comme les vols, les dégradations

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matériels légères ou les agressions sans gravité… Des acteurs de la justice mettent en oeuvre des mesures pour éviter à l'auteur du délit d'être poursuivi et condamné devant les tribunaux, par exemple : un rappel à la loi, une médiation pénale ou une mesure de réparation… Des professionnels ou des bénévoles s'occupent aussi de suivre les personnes condamnées par la justice. Ils s'assurent que celles-ci exécutent bien leurs obligations et ils les aident à retrouver une place dans la société (rechercher un travail ou un logement, suivre une formation ou un traitement médical…). D'autres intervenants prennent en charge les victimes pour les informer, les conseiller, les soutenir et les

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accompagner dans leurs démarches ou les aider à être indemnisées. On aide également les personnes confrontées à un conflit (avec leur voisin, un commerçant, leur propriétaire ou leur locataire, ou avec leur famille...) à trouver une solution à l'amiable.

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Entretien avec Marylise Lebranchu, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice

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On parle de Garde des Sceaux, de ministre de la justice, mais on ne sait pas toujours qui sont ces personnages. Alors, qui êtes-vous Madame la Ministre? La Garde des Sceaux et la ministre de la justice ne font qu’une seule et même personne. Il m’appartient en cette qualité d’appliquer la politique définie par le gouvernement pour la justice. J’interviens dans différents domaines. Par exemple, avec l’appui des services compétents, je rédige des circulaires à l’attention des juridictions, pour une application cohérente et uniforme de la justice pénale et civile sur l’ensemble du territoire français. Mon action ne se limite pas à définir les orientations de la politique en matière de justice, c’est aussi assurer l’application des condamnations pénales avec le personnel pénitentiaire. En effet, on l’oublie souvent mais le fonctionnement des prisons et la vie en milieu carcéral dépendent du ministère de la justice. En revanche, pour répondre à la délinquance des mineurs, je travaille en lien très étroit avec la direction de la protection judiciaire de la jeunesse. J’initie également des actions pour faciliter l’accès au droit et à la justice et instaurer une justice de proximité. Vous rencontrez des magistrats, des surveillants… Comment concevez-vous votre action avec des interlocuteurs aux intérêts différents?

Vous êtes à la tête du ministère de la justice depuis plusieurs mois maintenant. Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés?

A mon arrivée, j’ai eu la charge de mettre en œuvre la loi dite du 15 juin 2000, renforçant la protection de la présomption d’innocence et les droits des victimes. C’est un travail important qui a demandé aux femmes et aux hommes du terrain, magistrats, greffiers dans les juridictions de s’adapter très rapidement. Sans l’effort de tous, cette loi n’aurait pu s’appliquer. Pour la rentrée de septembre et plus particulièrement à l’automne, je souhaite présenter le projet de loi sur la peine et le service public pénitentiaire. Cette loi doit permettre de donner un sens à la peine, redéfinir les droits et obligations des détenus, ainsi que l’organisation et les missions du service public

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Pour moi, mener à bien une politique, c’est d’abord et avant tout écouter, dialoguer avec les gens du terrain. Voir et comprendre ceux qui rendent la justice ou qui l’appliquent. Dans le cadre de la loi pénitentiaire, j’ai constitué un comité d’orientation stratégique qui réunissait des professionnels intervenants à différents titres sur la prison, des directeurs de maisons d’arrêts ou de centrales, des surveillants, des personnels de la santé, des magistrats mais également des représentants des associations partenaires de l’administration pénitentiaire. J’ai souhaité un véritable dialogue pour un projet de loi qui réponde aux attentes et aux besoins des surveillants et de leur hiérarchie. D’ailleurs quelques mois auparavant, j’avais invité les directeurs régionaux des services pénitentiaires à organiser des consultations dans chaque établissement pour que les personnels puissent s’exprimer. Il était important que ceux qui vivent au quotidien la prison participent à l’élaboration de ce projet de loi. C’est la même démarche que j’ai adopté avec les entretiens de Vendôme, mais cette fois-ci avec pour interlocuteur les magistrats et les fonctionnaires du monde judiciaire. Je souhaitais un lieu de réflexion sur le système judiciaire dans un souci d’amélioration du fonctionnement des juridictions avec la recherche d’une meilleure qualité du service offert aux citoyens. Ma méthode reste donc la même : ouverte et participative.

pénitentiaire et de ses agents, définir le contrôle extérieur des établissements pénitentiaires. A cette même période, je présenterai un projet de loi sur l’aide juridictionnelle qui refondra le système actuel. Je continuerai la réforme du droit de la famille et les différentes propositions de lois actuellement en discussion au parlement sur le sujet.

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