87
Commission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique Agenda des affaires en cours Décembre 2013 Vous trouverez ci-après une vue d’ensemble des principaux objets politiques débattus au niveau national en ce qui concerne le racisme et la xénophobie. Y figurent en outre les interventions parlementaires touchant plus particulièrement les minorités discriminées en raison de leur ethnie, de leur religion ou de leur couleur de peau. Les objets traitent de questions telles que la naturalisation, les interventions aux sujets de la politique migratoire ou la sécurité intérieure. Grâce à ce document, nous souhaitons informer le public, les médias, l’administration et les parlementaires. Cet aperçu ne contient que les objets que la CFR juge importants et ne prétend donc pas être exhaustif. Il sera mis à jour quatre fois par an, après chaque session parlementaire. L’agenda politique commence toujours par un bref commentaire des principaux objets examinés lors de la dernière session. Seul l’agenda sera désormais tenu à jour, car nous avons supprimé les archives en raison de leur volume trop important, qui rendait les recherches peu conviviales. Tous les objets parlementaires liquidés ou en cours figurent d’ailleurs dans la banque de données Curia Vista , de sorte que l’accès à l’information reste garanti. L’agenda contient les objets traités durant la session en cours, et ce, jusqu’à la mise à jour suivante. Pour chaque objet, il donne des informations sur l’état des délibérations, la chronologie et la teneur de l’intervention. Tous les objets mentionnés peuvent être téléchargés sur le site Internet de l’Assemblée fédérale (www.parlement.ch).

Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

Commission fédérale contre le racisme CFR

Racisme et lutte contre le racisme,

une perspective politique

Agenda des affaires en cours

Décembre 2013

Vous trouverez ci-après une vue d’ensemble des principaux objets politiques débattus au

niveau national en ce qui concerne le racisme et la xénophobie. Y figurent en outre les

interventions parlementaires touchant plus particulièrement les minorités discriminées en

raison de leur ethnie, de leur religion ou de leur couleur de peau. Les objets traitent de

questions telles que la naturalisation, les interventions aux sujets de la politique

migratoire ou la sécurité intérieure.

Grâce à ce document, nous souhaitons informer le public, les médias, l’administration et

les parlementaires. Cet aperçu ne contient que les objets que la CFR juge importants et

ne prétend donc pas être exhaustif. Il sera mis à jour quatre fois par an, après chaque

session parlementaire.

L’agenda politique commence toujours par un bref commentaire des principaux objets

examinés lors de la dernière session.

Seul l’agenda sera désormais tenu à jour, car nous avons supprimé les archives en raison

de leur volume trop important, qui rendait les recherches peu conviviales. Tous les objets

parlementaires liquidés ou en cours figurent d’ailleurs dans la banque de données Curia

Vista, de sorte que l’accès à l’information reste garanti. L’agenda contient les objets

traités durant la session en cours, et ce, jusqu’à la mise à jour suivante. Pour chaque

objet, il donne des informations sur l’état des délibérations, la chronologie et la teneur de

l’intervention.

Tous les objets mentionnés peuvent être téléchargés sur le site Internet de l’Assemblée

fédérale (www.parlement.ch).

Page 2: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

Table des matières

1. L’ESSENTIEL DE LA DERNIÈRE SESSION - 5 -

13.4090 Importation de viande halal provenant d’abattages sans

étourdissement .................................................................................... - 5 -

2. RACISME/DISCRIMINATION RACIALE - 6 -

13.469 Garantir l'égalité pour toutes les formes d'union ......................................... - 6 -

13.304 Modification de la Constitution fédérale (art. 8 al. 2) et du Code pénal

(art. 261bis) ........................................................................................ - 7 -

13.407 Lutter contre les discriminations basées sur l'orientation sexuelle ................. - 9 -

12.3113 Garantir la liberté d'expression ..............................................................- 11 -

3. TRAVAIL/ÉDUCATION/LOGEMENT/SANTE - 14 -

3.1. Travail .............................................................................................. - 14 -

13.3510 Police judiciaire fédérale: postes à responsabilité réservés aux citoyens

suisses ...............................................................................................- 14 -

13.3125 Autoriser les étrangers à siéger dans le comité de direction des caisses

de compensation professionnelles ..........................................................- 17 -

3.2. Éducation ......................................................................................... - 19 -

13.4194 Pour renforcer la reconnaissance de l'équivalence des diplômes

étrangers ............................................................................................- 19 -

12.3515 Apprentissage professionnel pour les sans-papiers: empêcher la fraude

orchestrée par ordonnance ...................................................................- 21 -

3.3. Logement ......................................................................................... - 23 -

3.4. Santé ................................................................................................ - 24 -

12.484 Assurance de base selon la LAMal. Retirer de l'assurance obligatoire les

sans-papiers et les requérants d'asile déboutés ou frappés d'une

décision de non-entrée en matière .........................................................- 24 -

4. NATURALISATION - 26 -

13.3531 Pourquoi les étrangers en Suisse se naturalisent aussi peu? ......................- 26 -

Page 3: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 3 -

08.432 Naturalisation de la troisième génération ................................................- 28 -

5. RELIGION/CULTURE/INTEGRATION - 30 -

5.1. Religion ............................................................................................ - 30 -

13.4090 Importation de viande halal provenant d'abattages sans

étourdissement ...................................................................................- 30 -

13.3832 Inscrire dans la Constitution l’obligation d’un respect mutuel en

matière de religion ...............................................................................- 32 -

13.3672 Clarifier certaines questions religieuses ..................................................- 33 -

5.2. Intégration ....................................................................................... - 35 -

12.3491 Expatriés: les allégements fiscaux sont-ils un frein à l'intégration? .............- 35 -

6. DROIT D’ASILE ET DES ETRANGERS - 38 -

6.1. Regroupement familial ..................................................................... - 38 -

13.444 Regroupement familial. Généraliser le test ADN ........................................- 38 -

13.425 Pas de regroupement familial pour les personnes admises à titre

provisoire ...........................................................................................- 40 -

10.485 Harmonisation des dispositions liées au regroupement familial ..................- 42 -

6.2. Hébergement des requérants d’asile ................................................ - 43 -

11.4205 Requérant d’asile refoulés descentres d’enregistrement – l’octroi de

l’aide en péril? .....................................................................................- 43 -

11.4057 L’immigration massive de demandeurs d’asile provoque le chaos dans

les structures d’hébergement ................................................................- 46 -

6.3. Mesures de contrainte/Criminalité ................................................... - 50 -

13.3467 Requérants d’asile hébergés dans les centres d’enregistrement.

Interdiction d’acheter des boissons alcoolisées ........................................- 50 -

13.3334 Trafic de drogue. Lutter efficacement contre le trafic mené par des

immigrés clandestins et des requérants d'asile ........................................- 53 -

12.3909 Effectuer un test ADN chez certains requérants d'asile pour lutter

contre la criminalité .............................................................................- 56 -

12.3700 Caution obligatoire pour gens du voyage étrangers ..................................- 59 -

12.3683 Les gens du voyage doivent aussi respecter nos lois ................................- 61 -

Page 4: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 4 -

11.3781 Tolérance zéro pour les requérants d’asile qui troublent l’ordre public ........- 64 -

6.4. Refugiés reconnues/Etrangers à titre provisoire .............................. - 67 -

6.5. Questions diverses ........................................................................... - 68 -

13.3598 Loi sur l'asile: suivi et évaluation des mesures d'urgence adoptées

dans le cadre de la 10ème révision ........................................................- 68 -

13.3323 Demande systématique de renseignements sur les antécédents

judiciaires des citoyens européens souhaitant s'établir en Suisse ...............- 70 -

7. DIVERS - 73 -

13.4312 Pour une nouvelle obligation de servir: le service-citoyen .........................- 73 -

13.3864 Aligner la durée du service civil sur celle du service militaire .....................- 75 -

13.452 Primauté du droit constitutionnel sur le droit international ..........................- 77 -

12.3560 En finir avec les privilèges fiscaux accordés aux expatriés .........................- 79 -

12.3510 Supprimer les déductions fiscales accordées aux expatriés ........................- 82 -

ANNEXE - 85 -

Page 5: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 5 -

1. L’essentiel de la dernière session

13.4090 Importation de viande halal provenant d’abattages

sans étourdissement (Motion Buttet/PDC)

Lien: http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20134090 Position de la CFR

Dans la motion qu’il a déposée le 05.12.2013, le conseiller national Yannick Buttet

charge le Conseil fédéral d’instaurer une obligation de déclaration pour la viande

halal provenant d’animaux qui n’ont pas été étourdis lors de l’abattage et

d’introduire un prix minimum pour les contingents tarifaires correspondants. A

l’appui de sa motion, il invoque le fait que personne ne sait quelle quantité

d’animaux abattus avec ou sans étourdissement préalable parvient sur le marché

suisse. Selon lui, il est aujourd’hui possible d’importer de la viande halal à des

prix plus bas parce que peu d’importateurs participent à l’adjudication des

contingents tarifaires de cette viande. Faute d’obligation de déclaration, il est en

pratique facile de la vendre aussi en dehors de la communauté musulmane. Cette

situation crée une injustice envers d’autres entreprises importatrices de viande.

Dans son avis du 29.1.2014, le Conseil fédéral indique que les prescriptions

actuelles sont suffisantes. Selon lui, la quantité de viande halal importée ne suffit

même pas à couvrir la consommation des musulmans pratiquants. Le contingent

tarifaire valable, d’un volume total de 525 tonnes, correspond à 1,3 kilogramme

de viande halal bovine et ovine par musulman résidant en Suisse et par an, alors

que la consommation moyenne de viande de ces deux espèces en Suisse est de

15 kilogrammes par habitant et par an. La procédure de coût minimum proposée

par l’auteur de la motion limiterait par ailleurs le jeu de la concurrence lors de

l’adjudication et entraînerait une inégalité de traitement des importateurs des

différentes catégories de viande et de produits carnés.

Lors de la procédure de consultation du 20 décembre 2001 concernant la révision

de la loi sur la protection des animaux, la CFR avait déjà retenu que l’interdiction

de ce que l’on appelle l’« abattage rituel » était discriminatoire et avait demandé

qu’elle soit levée. Un durcissement des dispositions en vigueur ne ferait en outre

que restreindre encore plus la liberté de croyance et de conscience des

communautés religieuses (juive et musulmane) concernées.

Page 6: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 6 -

2. Racisme/Discrimination raciale

13.469 Garantir l'égalité pour toutes les formes d'union (Initiative Vert’libéral / Porte-parole Bertschy Kathrin)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Le Vert’libéral a déposé l ‘initiative le 05.12.2013 au Conseil national.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

La Constitution fédérale sera modifiée comme suit:

Art. 8

Al. 3bis

Toutes les formes d'union sont placées sur un pied d'égalité

Développement

L'article 8 alinéa 3bis Cst. que nous proposons crée un nouveau droit

fondamental. La norme constitutionnelle proposée prévoit une égalité de

traitement entre toutes les formes d'union: le mariage, le partenariat enregistré

et le concubinat. Si ces formes d'union produisent par nature des effets juridiques

différents dans le droit matrimonial, le droit successoral et le droit contractuel,

certaines inégalités de traitement auxquelles elles donnent lieu, en particulier

dans le droit fiscal et le droit des assurances sociales (rente de viduité dans l'AVS

par ex.), ne sont plus acceptables. Comme la norme proposée fixe un droit

fondamental, elle s'imposera également aux cantons.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20130469

Page 7: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 7 -

13.304 Modification de la Constitution fédérale (art. 8 al. 2) et

du Code pénal (art. 261bis) (Initiative cantonale /Canton Genève)

Etat des déliberations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Le canton Genève a déposé l ‘initiative cantonale le 26.02.2013 au Conseil des

Etats.

• Conseil prioritaire: Conseil des Etats

Teneur

Se fondant sur l'article 160 alinéa 1 de la Constitution fédérale, le canton de

Genève soumet à l'Assemblée fédérale l'initiative suivante:

L'Assemblée fédérale est invitée à:

- modifier l'article 8 alinéa 2 de la Constitution fédérale en l'amendant de la

manière suivante:

Nul ne doit subir de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race,

de son sexe, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa langue, de sa

situation sociale, de son mode de vie, de ses convictions religieuses,

philosophiques ou politiques ni du fait d'une déficience corporelle, mentale ou

psychique;

- modifier l'article 261bis du Code pénal suisse en l'amendant de la manière

suivante:

Celui qui, publiquement, aura incité à la haine ou à la discrimination envers une

personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale,

ethnique, religieuse ou de leur orientation sexuelle;

celui qui, publiquement, aura propagé une idéologie visant à rabaisser ou à

dénigrer de façon systématique les membres d'une race, d'une ethnie, d'une

religion ou des personnes en raison de leur orientation sexuelle;

celui qui, dans le même dessein, aura organisé ou encouragé des actions de

propagande ou y aura pris part;

celui qui aura publiquement, par la parole, l'écriture, l'image, le geste, par des

voies de fait ou de toute autre manière, abaissé ou discriminé d'une façon qui

Page 8: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 8 -

porte atteinte à la dignité humaine une personne ou un groupe de personnes en

raison de leur race, de leur appartenance ethnique, de leur religion ou de leur

orientation sexuelle ou qui, pour la même raison, niera, minimisera

grossièrement ou cherchera à justifier un génocide ou d'autres crimes contre

l'humanité;

celui qui aura refusé à une personne ou à un groupe de personnes, en raison de

leur appartenance raciale, ethnique, religieuse ou de leur orientation sexuelle une

prestation destinée à l'usage public,

sera puni d'une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d'une peine

pécuniaire.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20130304

Page 9: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 9 -

13.407 Lutter contre les discriminations basées sur l'orientation

sexuelle (Initiative Reynard/PS)

Etat des déliberations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Mathias Reynard a déposé l ‘initiative cantonale le 07.03.2013 au Conseil

national.

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

L'article 261bis du Code pénal est modifié comme suit:

Art. 261bis

Discrimination et incitation à la haine

Celui qui, publiquement, aura incité à la haine ou à la discrimination envers une

personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale,

ethnique, religieuse ou de leur orientation sexuelle;

celui qui, publiquement, aura propagé une idéologie visant à rabaisser ou à

dénigrer de façon systématique les membres d'une communauté fondée sur

l'appartenance à une race, à une ethnie ou à une religion ou sur l'orientation

sexuelle;

celui qui, dans le même dessein, aura organisé ou encouragé des actions de

propagande ou y aura pris part;

celui qui aura publiquement, par la parole, l'écriture, l'image, le geste, par des

voies de fait ou de toute autre manière, abaissé ou discriminé d'une façon qui

porte atteinte à la dignité humaine une personne ou un groupe de personnes en

raison de leur race, de leur appartenance ethnique, de leur religion ou de leur

orientation sexuelle ou qui, pour la même raison, niera, minimisera

grossièrement ou cherchera à justifier un génocide ou d'autres crimes contre

l'humanité;

celui qui aura refusé à une personne ou à un groupe de personnes, en raison de

leur appartenance raciale, ethnique, religieuse ou de leur orientation sexuelle,

une prestation destinée à l'usage public,

Page 10: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 10 -

sera puni d'une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d'une peine

pécuniaire

Développement

Cette initiative parlementaire propose de compléter la disposition existante du

Code pénal luttant contre la discrimination raciale, afin de l'étendre à la

discrimination basée sur l'orientation sexuelle.

Alors que notre Constitution interdit la discrimination fondée sur le mode de vie

(art. 8 al. 2), un vide juridique existe dans la répression des incitations à la haine

basées sur l'orientation sexuelle des individus. En effet, le Code pénal actuel ne

réprime pas les propos homophobes mais uniquement la discrimination du fait de

la race, de l'ethnie et de la religion (art. 261bis).

Le Tribunal fédéral refuse la qualité pour agir aux associations de protection des

droits des personnes homosexuelles dans le domaine des infractions à l'honneur

(art. 173ss CP). De même, une personne homosexuelle ne peut pas se prévaloir

d'une infraction à l'honneur à son encontre lorsque des propos homophobes sont

proférés à l'encontre de la communauté homosexuelle, les tribunaux estimant

que le groupe visé par les déclarations homophobes n'est pas assez déterminé

pour que la personne soit touchée directement dans son honneur (jurisprudence

confirmée par l'ATF 6B_361/2010 du 1er novembre 2010). Nous pouvons donc

conclure que le fait de tenir des propos homophobes exprimés en termes

généraux n'est pas réprimé en l'état actuel de notre législation.

Alors que l'on constate une montée de l'homophobie, plusieurs pays européens

ont décidé de mettre à jour leur législation dans ce domaine. Il est temps d'agir

pour la Suisse! Il n'est pas admissible que certaines personnes puissent proférer

des propos discriminatoires à l'encontre d'une communauté. La Suisse s'est

construite sur le principe du respect de toutes les minorités: c'est ce qui fait la

force de notre pays. Avec cette proposition, il s'agit de montrer notre désir de

combattre fermement toutes les formes de discriminations pouvant attiser la

haine au sein de la population et nuire à la cohésion sociale de notre pays, sans

restreindre de manière choquante ou disproportionnée la liberté d'expression.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20130407

Page 11: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 11 -

12.3113 Garantir la liberté d'expression (Motion Freysinger/UDC)

Etat des déliberations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Oskar Freysinger a déposé la motion le 08.03.2012 au Conseil national.

• Dans son avis du 17.02.2010 le Conseil fédéral a proposé de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Il est demandé de modifier l'article 261bis du Code pénal suisse afin qu'il soit en

accord avec l'observation No 34 du comité des Droits de l'homme des Nations

Unies du 12 septembre 2011 intitulée "pacte international relatif aux droits civils

et politiques" qui stipule à son paragraphe 49:

"Les lois qui criminalisent l'expression d'opinions concernant des faits historiques

sont incompatibles avec les obligations que le pacte impose aux Etats parties en

ce qui concerne le respect de la liberté d'opinion et de la liberté d'expression. Le

pacte ne permet pas les interdictions générales de l'expression d'une opinion

erronée ou d'une interprétation incorrecte d'évènements du passé. Des

restrictions ne devraient jamais être imposées à la liberté d'opinion et, en ce qui

concerne la liberté d'expression, les restrictions ne devraient pas aller au-delà de

ce qui est permis par le paragraphe 3 ou exigé par l'article 20".

L'article 261bis du code pénal Suisse sanctionnant le délit d'opinion est appliqué

en contradiction flagrante avec ce pacte de l'ONU et doit impérativement être

adapté pour garantir à tout citoyen suisse un droit d'expression digne d'un Etat de

Droit démocratique.

Avis du Conseil fédéral du 09.05.2012

L'observation générale No 34 du Comité des droits de l'homme ne statue pas de

nouvelles normes mais précise l'interprétation de l'article 19 du Pacte

international relatif aux droits civils et politiques (ci-après, Pacte). Cette

disposition garantit en son alinéa 2 la liberté d'expression. Il est précisé à l'alinéa

3 que l'exercice de cette liberté comporte des devoirs spéciaux et des

responsabilités spéciales et qu'il peut en conséquence être soumis à certaines

restrictions. Celles-ci doivent être prévues par la loi et nécessaires soit au respect

des droits ou de la réputation d'autrui, soit à la sauvegarde de la sécurité

Page 12: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 12 -

nationale, de l'ordre public, de la santé ou de la morale publiques. Selon l'article

20 du Pacte, auquel renvoie l'extrait cité de l'observation générale No 34, tout

appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la

discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi.

Le passage cité de l'observation générale No 34 n'interdit pas toute

criminalisation de l'expression d'opinions erronées ou d'une interprétation

incorrecte d'évènements du passé, mais uniquement les "interdictions générales",

à savoir celles qui ne remplissent pas les conditions de l'article 19 alinéa 3 du

Pacte. Toute interdiction en accord avec ces conditions ne pose pas de problèmes

au regard du Pacte; elle est même exigée s'agissant d'appels à la haine au sens

de l'article 20 du Pacte.

La norme pénale de l'article 261bis du Code pénal (CP) ne menace pas, comme

l'affirme le motionaire, de sanctions la simple pensée personnelle. Est seul

menacé de sanctions celui qui exprime publiquement certains avis, lorsque ceux-

ci lèsent ou menacent d'autres biens juridiques. Le fait de savoir si un acte raciste

viole la paix publique, respectivement la dignité de l'être humain dans sa qualité

de membre d'une race, d'une ethnie ou d'une religion est l'affaire du juge qui,

dans chaque cas individuel, prendra en considération la situation concrète ainsi

que les circonstances dans lesquelles les propos ont été tenus. Il est indiscutable

que la liberté d'opinion fait partie des droits de l'homme qui ont une place

prépondérante également sur le plan international. La liberté d'opinion ne vaut

néanmoins pas de manière absolue. Ainsi, ce droit peut être limité dans le cadre

de l'article 36 de la Constitution fédérale respectivement de l'article 10 alinéa 2 de

la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) et de l'article 19 alinéa

3 du Pacte. Ces restrictions à la liberté d'expression sont admissibles sous les

conditions suivantes:

- Elles doivent reposer sur une base légale suffisante: c'est le cas ici.

- Elles doivent être dans l'intérêt public. L'article 10 alinéa 2 CEDH reconnaît

particulièrement aussi la "protection de la morale", la protection des "droits des

tiers" ainsi que l'"ordre public" comme intérêts publics dignes de protection. Il est

généralement reconnu que la préservation de la "paix publique" et la "protection

contre les discriminations" sont des intérêts publics dignes de protection; ces

intérêts sont également couverts par la formulation de l'article 19 alinéa 3 du

Pacte.

- Enfin, la norme étatique remise en question doit préserver le principe de la

proportionnalité. La norme pénale doit être un moyen adapté et nécessaire de

préserver la "paix publique", respectivement la "dignité des êtres humains" en

Page 13: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 13 -

Suisse. Tel est le cas, pour autant que la disposition soit interprétée à la lumière

de la liberté d'expression de manière restrictive.

Par conséquent, l'article 261bis CP n'est pas incompatible avec la liberté

d'expression telle que garantie par le Pacte et d'autres instruments et ne doit pas

être modifié (cf. également le message du Conseil fédéral du 2 mai 1992, FF 1992

III 269, 298).

Proposition du Conseil fédéral du 09.05.2012

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123113

Page 14: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 14 -

3. Travail/Éducation/Logement/Santé

3.1. Travail

13.3510 Police judiciaire fédérale: postes à responsabilité

réservés aux citoyens suisses (Motion Geissbühler/UDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Geissbühler Andrea Martina a déposé la motion au Conseil national le

20.06.2013.

• Le 28.08.02013, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé d'élaborer les bases juridiques nécessaires pour que

seuls des citoyens suisses puissent travailler pour la Police judiciaire fédéral dans

le domaine de la protection de l'Etat. Sont en particulier visés les postes à haute

responsabilité dont relèvent les enquêtes relatives aux infractions liées à la

protection de l'Etat ou commises dans l'exercice de fonctions publiques.

Développement

La Division Enquêtes Protection de l'Etat de la Police judiciaire fédérale se

compose de deux commissariats pour la protection de l'Etat et de deux

commissariats pour l'exécution de l'entraide judiciaire. Les deux premiers sont

chargés des infractions liées au matériel de guerre, à l'espionnage, aux explosifs

et à l'extrémisme. Ils assurent également les enquêtes en cas de corruption ou

d'infractions commises dans l'exercice de fonctions publiques. Ces dernières

comprennent notamment les infractions au secret de fonction commises par les

membres du Parlement ou du Conseil fédéral, de même que les infractions au

secret de fonction dans le cadre de l'armée ou des services d'informations. Les

enquêtes dans ces domaines nécessitent parfois que soient prises des mesures

de contrainte (perquisitions, surveillance téléphonique, etc.) pouvant affecter

Page 15: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 15 -

l'environnement professionnel et privé de personnes très haut placées dans le

gouvernement.

Jusqu'à présent, seules les personnes de nationalité suisse pouvaient travailler

dans les deux commissariats pour la protection de l'Etat.

En réponse à la motion Joder 11.3211 "pas de policiers sans passeport suisse", le

Conseil fédéral a précisé que les postes à haute responsabilité auprès de la Police

judiciaire fédérale étaient réservés aux citoyens suisses.

Or, ce principe ne semble plus respecter. Il devient donc nécessaire de l'inscrire

dans la loi.

Les fonctions de direction, sous la responsabilité desquelles tombent les enquêtes

relevant de la protection de l'Etat, doivent être considérées comme des postes à

haute responsabilité et, par conséquent, être réservées aux personnes de

nationalité suisse.

Avis du Conseil fédéral du 28.08.2013

S'agissant des forces de police de la Confédération, le Conseil fédéral a indiqué

dans ses réponses aux motions Baumann 10.4097 et Joder 11.3211 que les

départements peuvent, en vertu des articles 23 et 24 de l'ordonnance sur le

personnel de la Confédération (OPers; RS 172.220.111.3), restreindre l'accès à

certains postes aux personnes de nationalité suisse. Concernant le personnel de

la police et de la poursuite pénale, le Département fédéral de justice et police a

établi dans une directive que la nationalité suisse était requise pour exercer

certaines fonctions notamment auprès de la Police judiciaire fédérale (PJF) de

l'Office fédéral de la police (Fedpol). Comme il l'a précisé dans sa réponse à la

motion Joder, le Conseil fédéral préconise toutefois d'appliquer cette condition

restrictive d'engagement avec modération. Seules quelques fonctions clés de la

PJF (chef de la PJF et son suppléant, chefs de division, agents infiltrés, personnes

de contact de personnes de confiance) ne peuvent être occupées que par des

personnes de nationalité suisse. Tous les postes de cadres de la PJF ne sont pas

des fonctions clés de cet ordre. Pour la Division Enquêtes Protection de l'Etat de

la PJF, seule la fonction de chef de division est concernée. Le principe exposé

dans la motion Joder est donc respecté.

Le mandat de base de toute police, qu'elle soit cantonale ou fédérale, consiste à

traiter, indépendamment de la hiérarchie et de la division, des données

confidentielles concernant des personnes et des cas. Il peut exceptionnellement

arriver que ces données soient secrètes. En raison de cette exigence de base

inhérente au travail de la police, tant le recrutement de policiers que le choix des

cadres se fait avec de grandes précautions et s'accompagne des contrôles de

Page 16: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 16 -

sécurité relatifs aux personnes requis. L'intégrité, l'impartialité et l'absence de

parti pris ne se réduisent pas au seul critère de la nationalité.

Lorsque la Division Enquêtes Protection de l'Etat de la PJF instruit une affaire

pénale ou exécute une demande d'entraide judiciaire, l'enquête est toujours

dirigée par un procureur, auquel incombe la direction de la procédure et qui

donne à l'enquêteur des directives et des mandats concrets, dont il contrôle

l'exécution. L'enquêteur est par ailleurs soumis à d'autres contrôles internes à

l'office.

Tous les collaborateurs de Fedpol sont soumis à un contrôle de sécurité élargi au

sens de l'article 11 de l'ordonnance sur les contrôles de sécurité relatifs aux

personnes (OCSP). Au cas par cas, des cadres et des enquêteurs amenés à

traiter des données particulièrement sensibles subissent un contrôle de sécurité

élargi comprenant une audition, conformément à l'article 12 de l'OCSP. Ces

mesures permettent de tenir compte du fait que des personnes travaillent dans

des domaines sensibles de la PJF.

Le Conseil fédéral est d'avis qu'avec ces instruments, la PJF est en mesure

d'accomplir efficacement et correctement ses fonctions policières de protection

de l'Etat. Il estime qu'il n'est pas indiqué d'imposer une obligation générale de

n'engager que des citoyens suisses aux postes de personnes de contact et

d'enquêteurs auprès de la Division Enquêtes Protection de l'Etat.

Cette pratique est d'ailleurs conforme à la réglementation du Ministère public de

la Confédération. Seules les fonctions de procureurs fédéraux en chef, de

procureurs fédéraux ordinaires et de procureurs fédéraux suppléants (art. 14 du

Règlement sur l'organisation et l'administration du Ministère public de la

Confédération), et non les autres fonctions de direction ou d'enquêteurs, doivent

être occupées par des personnes de nationalité suisse.

Proposition du Conseil fédéral du 28.08.2013

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133510

Page 17: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 17 -

13.3125 Autoriser les étrangers à siéger dans le comité de

direction des caisses de compensation professionnelles (Motion Frehner/UDC)

Etat des délibérations

• Transmis

Chronologie

• Sebastian Frehner a déposé la motion au Conseil national le 20.03.2013.

• Le Conseil fédéral propose le 08.05.2013 d’accepter la motion.

• La motion est adoptée par le Conseil national le 21.06.2013.

• La motion est adoptée par le Conseil des Etats le 12.12.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de soumettre au Parlement un projet de

modification de la loi fédérale sur l'assurance-vieillesse et survivants (LAVS) afin

que les personnes n'ayant pas la nationalité suisse qui appartiennent à une

caisse de compensation professionnelle en tant qu'assuré ou qu'employeur

puissent siéger dans le comité de direction de cette caisse.

Développement

Selon le droit en vigueur, seuls les ressortissants suisses peuvent être nommés

membres du comité de direction d'une caisse de compensation professionnelle

(art. 58 al. 2 LAVS). Le législateur a choisi à juste titre de ne pas imposer de

telle restriction pour les caisses de compensation AVS des cantons et de la

Confédération. L'abandon de cette restriction permettra d'adapter la LAVS aux

réalités actuelles du marché du travail. Il n'est pas rare, en effet, que les

spécialistes compétents, qui sont issus le plus souvent des divisions des finances

et du personnel, ne soient pas de nationalité suisse. Or ces personnes disposent

du savoir-faire requis pour siéger au sein d'un tel organe. Rien ne justifie une

restriction qui désavantage les caisses de compensation professionnelles par

rapport aux caisses de compensation des collectivités publiques. Il faut donc

modifier la LAVS afin de supprimer cette règle de nationalité.

Proposition du Conseil fédéral du 08.05.2013

Le Conseil fédéral propose d'accepter la motion.

Page 18: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 18 -

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133125

Page 19: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 19 -

3.2. Éducation

13.4194 Pour renforcer la reconnaissance de l'équivalence des

diplômes étrangers (Postulat Gschwind / PDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Gschwind Jean-Paul a déposé le postulat au Conseil national le 12.12.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral établit un rapport qui vise à lister et évaluer les critères qui

régissent la reconnaissance de l'équivalence des diplômes étrangers et propose

des mesures qui visent à les renforcer afin de mieux protéger les professions

libérales.

Développement

En préambule, il faut bien admettre que la Suisse connaît, dans le domaine de la

formation, de l'innovation et de la technologie, un niveau qui frise l'excellence. Un

niveau de qualité qui se traduit dans les prestations fournies à la société.

Force est de constater que dans certains domaines (par ex. la médecine), le fossé

se creuse quant à la qualité des diplômes délivrés chez nos voisins européens.

Alors que l'immigration de la matière grise européenne et étrangère est

primordiale pour assurer notre bien-être à travers un développement durable, des

mesures doivent être envisagées pour protéger nos professions libérales, dans

l'intérêt du bien public.

A l'instar des mesures d'accompagnement qui se doivent d'être renforcées pour

contrôler la libre circulation des personnes, notamment par une augmentation du

contrôle des commissions tripartites et de la surveillance du SECO, de nouvelles

mesures visant le renforcement de la reconnaissance de l'équivalence des

diplômes étrangers doivent être introduites afin de garantir des prestations de

qualité à la population, tout en protégeant les professions libérales de la Suisse.

Page 20: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 20 -

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20134194

Page 21: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 21 -

12.3515 Apprentissage professionnel pour les sans-papiers:

empêcher la fraude orchestrée par ordonnance (Motion UDC / Porte-parole Yvan Perrin)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Le 13.06.2012 l’UDC a déposé la motion au conseil national.

• Le 29.08.2012, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de modifier les modalités de mise en oeuvre de la

motion Barthassat (08.3616) "Accès à l'apprentissage pour les jeunes sans statut

légal", qui lui a été transmise, de façon à ce qu'elle soit traitée sous la forme

d'une loi fédérale qui puisse être soumise à référendum et débattue au sein du

Parlement et non, comme le prévoit actuellement le projet de consultation, sous

la forme d'une simple adaptation de l'ordonnance relative à l'admission, au séjour

et à l'exercice d'une activité lucrative (OASA).

Il est absolument scandaleux qu'un changement de pratique aussi lourd de

conséquences puisse être envisagé sous la forme d'une simple modification

d'ordonnance sans débat parlementaire ni possibilité de référendum. Le Conseil

fédéral se rend bien compte qu'un tel pervertissement des dispositions relatives

au droit de séjour et de celles relatives au droit du travail n'aurait aucune chance

d'aboutir en cas de votation populaire. Le peuple suisse s'est prononcé à plusieurs

reprises pour un durcissement du droit des étrangers, ces dernières années. Le

projet du Conseil fédéral va donc à l'encontre de la volonté populaire et doit au

moins pouvoir être soumis au peuple souverain. En effet, l'accès à l'apprentissage

pour les sans-papiers instaurerait une tolérance de l'illégalité et enterrerait l'Etat

de droit qu'est la Suisse. Les étrangers qui déposent des requêtes d'asile ou qui

s'efforcent d'obtenir un visa en bonne et due forme se verraient ainsi

désavantagés et la migration illégale favorisée.

Avis du Conseil fédéral du 29.08.2012

La motion déposée par le conseiller national Luc Barthassat 08.3616, "Accès à

l'apprentissage pour les jeunes sans statut légal", charge le Conseil fédéral de

Page 22: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 22 -

mettre en oeuvre un mode d'accès à l'apprentissage pour les jeunes sans statut

légal ayant effectué leur scolarité en Suisse. Dans sa réponse du 5 décembre

2008, le Conseil fédéral proposait de rejeter la motion. Les Chambres fédérales

l'ont acceptée en 2010.

Le droit actuel permet déjà de légaliser le séjour des personnes sans titre de

séjour (sans-papiers). Depuis le 1er janvier 2008, la base légale qui régit de tels

cas individuels d'une extrême gravité est inscrite à l'article 30 alinéa 1 lettre b de

la loi fédérale sur les étrangers (LEtr; RS 142.20). Le Conseil fédéral a édicté les

dispositions d'exécution y afférentes à l'article 31 de l'ordonnance relative à

l'admission, au séjour et à l'exercice d'une activité lucrative (OASA; RS 142.201).

Aussi une autorisation de séjour peut-elle être octroyée aux sans-papiers.

Le projet du Conseil fédéral de mise en oeuvre de la motion Barthassat soumis en

consultation propose la création d'un nouvel article 30a OASA fixant les conditions

spécifiques à la régularisation des conditions de séjour des personnes sans statut

légal durant le temps nécessaire à leur apprentissage. Il complète donc la

réglementation actuelle des cas de rigueur de la loi fédérale sur les étrangers

(LEtr) et de la loi fédérale sur l'asile (LAsi). Le droit à l'octroi d'une autorisation

n'est toujours pas acquis; la décision est laissée à l'appréciation des autorités

cantonales. Lorsqu'une autorisation de séjour est accordée, elle doit être soumise

à l'Office fédéral des migrations pour approbation.

Aux termes de la LEtr, le Conseil fédéral est compétent pour fixer les conditions

générales et arrêter la procédure relatives aux dérogations aux conditions

d'admission (art. 30 al. 2 LEtr). Se fondant sur cette compétence, il a défini les

situations dans lesquelles une autorisation de séjour peut être délivrée dans les

cas d'une extrême gravité ou d'intérêts publics majeurs et édicté des dispositions

spécifiques dans l'OASA (art. 29 à 32 OASA). Aussi le Conseil fédéral a-t-il à

nouveau fait usage de cette compétence dans le cadre de la mise en oeuvre de la

motion précitée. Par conséquent, une mise en oeuvre dans la LEtr n'est pas

nécessaire.

Proposition du Conseil fédéral du 29.08.2012

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123515

Page 23: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 23 -

3.3. Logement

Page 24: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 24 -

3.4. Santé

12.484 Assurance de base selon la LAMal. Retirer de l'assurance

obligatoire les sans-papiers et les requérants d'asile déboutés

ou frappés d'une décision de non-entrée en matière (Initiative parlementaire Reimann/UDC)

Etat des délibérations

• Liquidé

Chronologie

• Lukas Reimann a déposé la Initiative parlementaire le 27.09.2012.

• Le 11.12.2013, le conseil national décide de ne pas donner suite à l'initiative

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

Conformément à l'article 160 alinéa 1 de la Constitution et à l'article 107 de la loi

sur le Parlement, je dépose l'initiative parlementaire suivante:

L'article 3 alinéa 2 de la loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal), qui permet

de ne pas soumettre certaines catégories de personnes à l'obligation de s'assurer

(assurance de base), est modifié de manière à excepter expressément, en plus

des catégories actuelles, les étrangers sans autorisation de séjour valable et les

requérants d'asile déboutés ou contre lesquels les autorités ont rendu une

décision de non-entrée en matière.

Développement

Selon l'article 3 LAMal, les étrangers sans autorisation de séjour valable (sans-

papiers) et les requérants d'asile déboutés ou contre lesquels les autorités ont

rendu une décision de non-entrée en matière sont soumis à l'assurance

obligatoire aussi longtemps qu'ils séjournent en Suisse, étant donné que leur

domicile est en Suisse en vertu des article 23 à 26 du Code civil (RS 210). Les

primes des personnes qui ont droit à l'aide d'urgence en vertu de l'article 82 de la

loi sur l'asile (RS 142.31) sont ainsi réglées expressément à l'article 92d de

l'ordonnance sur l'assurance-maladie (RS 832.102).

L'assurance de base pose des problèmes pour les personnes qui séjournent

illégalement en Suisse. Premièrement, ces personnes ont droit à la couverture de

l'assurance sociale et aux prestations médicales qui en découlent malgré leur

statut: le risque d'abus est élevé puisque les assureurs ne peuvent pas vérifier,

Page 25: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 25 -

faute de papiers, si la personne existe réellement ou si elle touche des prestations

auprès de différents assureurs. Deuxièmement, l'absence fréquente de domicile

fixe complique l'envoi de la correspondance et la garantie des opérations de

paiement (encaissement des primes): comme la procédure ordinaire de poursuite

ne peut être lancée, l'aide sociale ne peut pas non plus intervenir par la voie

ordinaire. Enfin, l'expérience montre que les personnes sans papiers ne

s'annoncent et ne paient donc de primes que lorsqu'elles doivent ou devront

régler une facture médicale élevée (par ex. en cas de grossesse): elles abusent

donc largement du principe de la solidarité entre les assurés, qui est au coeur de

l'assurance-maladie sociale, d'autant qu'elles ont droit à des réductions de prime.

Le droit de la protection des données interdit aux assureurs, sous peine de

sanctions, de donner des informations à la police des étrangers du canton

concerné sur les personnes séjournant sans titre de séjour valable en Suisse.

Cette interdiction est illogique puisque, dans le domaine de l'assurance-maladie

obligatoire, les assureurs sont des organes quasi étatiques: un organe de l'Etat

empêche donc de facto un autre organe de l'Etat d'accomplir ses tâches légales.

Poussée à l'extrême, la protection des données ouvre ainsi la porte à tous les

abus. Les organisations qui défendent les sans-papiers ont ainsi beau jeu de

profiter systématiquement et de manière ciblée de l'absence d'échange

d'informations, au détriment du contribuable qui paie ses primes.

L'exclusion de l'assurance de base des sans-papiers et des requérants d'asile

déboutés ne porterait en rien atteinte au droit constitutionnel incontesté que

détient toute personne qui séjourne en Suisse d'obtenir de l'aide dans des

situations de détresse (art. 12 Cst.), prestations médicales vitales y comprises:

qu'ils soient assurés ou non, ils continueront de bénéficier de traitements

médicaux minimaux. L'éthique professionnelle des médecins en est la garantie et

c'est sur cette base que les soins devraient être dispensés. La couverture des frais

des hôpitaux et d'autres institutions ne doit pas irrémédiablement passer par les

lourdeurs administratives de l'assurance-maladie sociale, qui crée de mauvaises

incitations tant pour les patients que pour les prestataires de soins. La garantie

du paiement des prestations doit incomber en priorité aux bénéficiaires ou,

subsidiairement, aux pouvoirs publics (aide sociale ou aide d'urgence, par ex.).

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20120484

Page 26: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 26 -

4. Naturalisation

13.3531 Pourquoi les étrangers en Suisse se naturalisent aussi

peu? (Postulat Hodgers/PS)

Etat des délibérations

• Pas encore traité en plénum.

Chronologie

• Hodgers Antonio a déposé le postulat au Conseil national le 20.06.2013.

• Le 28.08.2013. le Conseil fédéral propose de rejeter le postulat.

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé d'établir un rapport sur les raisons du faible taux de

naturalisation en Suisse et des pistes à suivre pour y remédier.

Développement

Le taux de naturalisation en Suisse est d'environ 2 pour cent. C'est un des taux

les plus bas d'Europe, notamment en comparaison des pays d'immigration

comme le nôtre. Le fait que seulement 2 étrangers sur 100 qui remplissent les

conditions objectives de naturalisation franchissent le pas est problématique. En

effet, les étrangers forment 22 pour cent de la population mais représentent 27

pour cent du PIB. Celles et ceux qui font la Suisse économique n'appartiennent

en grande partie donc pas à celles et ceux qui font la Suisse politique. Le

décalage est dangereux, car les tensions, les rapports de force et les arbitrages

qui devraient normalement se réguler par le biais du débat démocratique sont

ainsi biaisés.

Le Conseil fédéral devra donc établir un rapport pour déterminer pourquoi

l'écrasante majorité des étrangers qui vivent légalement en Suisse depuis plus de

12 ans ne souhaite pas acquérir la nationalité du pays d'accueil et les pistes à

suivre pour augmenter le taux de naturalisation.

Avis du Conseil fédéral du 28.08.2013

Page 27: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 27 -

Fin 2012, la proportion d'étrangers vivant en Suisse se montait à 22,8 pour cent.

Ainsi, notre pays figure parmi les Etats européens présentant un taux très élevé

d'étrangers. Le système de démocratie directe de la Suisse repose sur le large

soutien que lui accorde la population. Le Conseil fédéral comprend donc l'intérêt

du postulat; en effet, les ressortissants d'origine étrangère établis depuis de

nombreuses années sur le territoire helvétique doivent aussi pouvoir participer

aux processus politiques. En règle générale, ces personnes ne peuvent exercer

leurs droits politiques au niveau fédéral, cantonal et communal qu'après avoir

acquis la nationalité suisse.

Des années durant, la Suisse a affiché un taux de naturalisation moindre en

comparaison internationale (proportion annuelle de naturalisations par rapport à

l'ensemble de la population étrangère résidante en Suisse). Aujourd'hui, ce taux

atteint près de 3 pour cent, chiffre qui reflète la moyenne des Etats de l'UE-27

(cf. étude "La naturalisation en Suisse: Evolution 1992-2010" de la Commission

fédérale pour les questions de migration). Il ressort de cette étude et de divers

sondages menés dans d'autres pays que la volonté de déposer une demande de

naturalisation est influencée par des facteurs individuels et contextuels. A cet

égard, l'âge, le sexe, la trajectoire migratoire personnelle et le processus

d'intégration, l'environnement social, économique, juridique et politique, de

même que la possibilité de jouir de la double nationalité peuvent entrer en ligne

de compte. D'autres critères, tels que la simplification des démarches en cas de

voyages à l'étranger, l'accès à certaines professions et l'accomplissement des

obligations militaires, peuvent également s'avérer déterminants. Ces paramètres

jouent un rôle bien plus important en cas de naturalisation ordinaire qu'en cas de

naturalisation facilitée du conjoint étranger d'un ressortissant suisse.

Le Conseil fédéral estime qu'il ne faut pas s'attendre à ce qu'une étude

complémentaire débouche sur de nouvelles conclusions importantes.

Proposition du Conseil fédéral du 28.08.2013

Le Conseil fédéral propose de rejeter le postulat.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133531

Page 28: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 28 -

08.432 Naturalisation de la troisième génération (Initiative parlementaire Ada/PS)

Etat des délibérations

• Donné suite.

Chronologie

• Le 09.06.2008, la conseillère Marra Ada a déposé une initiative parlementaire

demandant la naturalisation de la troisième génération.

• La Commission des institutions politiques du Conseil national y a donné suite

le 24.10.2008. Celle du Conseil des Etats y a également donné suite.

• Le 17.06.2011, le Conseil national a prorogé le délai imparti de 2 ans, soit

jusqu'à la session d'été 2013.

• Le 21.06.2013, le Conseil national a prorogé le délai imparti jusqu'à la session

d'été 2015.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

L’initiative vise à ce que les étrangers de la troisième génération établis en Suisse

obtiennent la nationalité sur demande des parents ou des personnes concernées.

Les personnes nées en Suisse de parents qui sont nés en Suisse et dont les

grands-parents ont séjourné plus de vingt ans en Suisse ne sont plus des

étrangers. La réalité de ces personnes est bien ancrée en Suisse. Elles sont le

produit de la réalité helvétique.

Développement

La Suisse doit reconnaître ses enfants et cesser d'appeler "étrangers" ou

"étrangères" les personnes qui ne le sont pas. Ainsi, les personnes nées en Suisse

de parents qui, eux, sont nés en Suisses de parents ayant séjourné pour la

plupart du temps plus de vingt ans en Suisse, ne sont plus des étrangers. Dans la

plupart des cas, ces personnes n'ont plus que de vagues connaissances de la

langue de leurs grands-parents. Et si elles devaient passer le test de la langue

pour voir si elles sont intégrées dans le pays dont elles possèdent la nationalité,

elles ne passeraient jamais l'examen. La troisième génération n'a pratiquement

plus que des liens touristiques et symboliques avec le pays mythique des grands-

parents. La réalité de ces personnes est bien ancrée en Suisse, quelle que soit

Page 29: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 29 -

cette réalité et le niveau socioéconomique de leur vie. Elles sont le produit de la

réalité helvétique.

Leur nombre est encore inconnu puisque les statistiques indiquent le pourcentage

des étrangers nés en Suisse (23 pour cent du total des étrangers) mais ne font

pas de différenciation entre ceux de la deuxième et de la troisième génération. La

Suisse est un pays d'immigration. Mais on ne peut plus parler d'immigrés quand

nous en sommes à la troisième génération, dont certains de ses membres vont

bientôt commencer à enfanter la quatrième génération.

Lien

http://www.parlament.ch/F/Suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20080432

Page 30: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 30 -

5. Religion/Culture/Intégration

5.1. Religion

13.4090 Importation de viande halal provenant d'abattages

sans étourdissement (Motion Buttet / PDC)

Etat des déliberations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Buttet Yannick a déposé la motion le 05.12.2013 au Conseil national.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé d'éliminer enfin les incertitudes qui existent

concernant les importations de viande halal dans la vente de celle-ci qui provient

d'animaux qui n'ont pas été étourdis lors de l'abattage, de même que les

discriminations qui existent en matière d'importation de viande halal dont sont

victimes la majorité des entreprises autorisées à importer de la viande. A cet effet

il s'agit de prévoir les objectifs suivants:

1. Déclaration obligatoire de la viande halal qui provient d'animaux qui,

contrairement aux directives suisses, ont été abattus à l'étranger sans avoir été

étourdis, resp. qui n'ont été étourdis qu'après la saignée / Complément de

l'ordonnance agricole sur la déclaration (RS 916.51) par un nouvel article 3, al. 3.

2. Mise à niveau des coûts moyens des adjudications des contingents tarifaires

partiels 5.5 (bovins) et 5.6 (ovins) pour la viande halal avec ceux des catégories

de viande et produits carnés correspondantes du contingent tarifaire partiel 5.7

pour les trois mois précédents / Complément par un nouvel article 18a, al. 6 de

l'ordonnance sur le bétail de boucherie (RS 916.341).

Développement

Des insuffisances ont été constatées lors de l'importation de viande halal.

Personne ne sait quelle quantité d'animaux abattus avec ou sans étourdissement

préalable parviennent sur le marché suisse. Le règlement actuel ne fixe la

reconnaissance comme point de vente pour la viande halal que jusqu'au niveau 1

Page 31: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 31 -

après l'importation. Dans la pratique, il est facile de la vendre aussi en hors de la

communauté musulmane par les niveaux suivants. La réponse à l'interpellation

13.3502 dit qu' il n'y a aucun indice d'abus mais le secteur de la viande a déjà

averti l'OFAG de tels abus en 2010 et 2011.

De plus, on constate une injustice envers la grande majorité des entreprises

autorisées à importer de la viande. Les importateurs autorisés à importer de la

viande halal dans le cadre des contingents partiels 5.5 et 5.6, moins nombreux

lors des adjudications, peuvent importer jusqu'à 10 francs moins cher le kilo.

L'harmonisation des coûts moyens de la mise en adjudication des contingents

tarifaires partiels 5.5 et 5.6 avec les mêmes catégories de viande et produits

carnés du contingent 5.7 va créer une situation comparable pour les importateurs

dans et hors de la communauté musulmane. Le principe de la liberté de

conscience serait ainsi toujours respecté.

Link

http://www.parlament.ch/f/suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20134090

Page 32: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 32 -

13.3832 Inscrire dans la Constitution l’obligation d’un respect

mutuel en matière de religion (Motion Altherr/PLR)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Altherr Hans a déposé la motion au Conseil des Etats le 26.09.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil des Etats.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de soumettre aux Chambres fédérales un projet de

disposition constitutionnelle qui s'inspirera du modèle suivant:

"Les communautés religieuses veillent à ce que leur présence et leur

représentation dans l'espace public (bâtiments, appels, symboles, prescriptions

vestimentaires, etc.) soient acceptables pour la collectivité. Elles évitent toute

présence importune et contribuent à une coexistence empreinte de tolérance.

Elles déploient leurs activités en se conformant aux exigences d'une société

démocratique et respectent les droits de l'homme en leur sein et au sein de la

société."

Développement

Les interdictions relatives à la construction de minarets et au port de la burqa

montrent qu'un grand nombre de personnes éprouve un malaise face à d'autres

religions et coutumes. Il est donc urgent de mener un vaste débat dans ce

domaine. Le nouvel article 15, alinéa 5, Cst. proposé par cette initiative doit nous

permettre de mener ce débat et de trouver une solution qui recueille une large

adhésion. Il a été élaboré par les professeurs Jörg Paul Müller et Daniel Thürer et

publié dans ZSR 2011 (p. 287 ss); on trouvera dans cet ouvrage un commentaire

circonstancié de la disposition, raison pour laquelle il y est fait référence ici.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133832

Page 33: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 33 -

13.3672 Clarifier certaines questions religieuses (Postulat Aeschi/UDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Aeschi Thomas a déposé le postulat au Conseil national le 10.09.2013.

• Le 13.12.2013, le Conseil national adoptés points 1 et 2 et rejeté point 3.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé d'établir un rapport qui présente le besoin qu'il y a

de légiférer sur les questions religieuses suivantes qui se posent dans notre

société:

1. la présence de crucifix et d'autres symboles religieux dans les édifices publics

(tribunaux, bâtiments administratifs, écoles, etc.);

2. le port de symboles religieux de plus ou moins grande taille (par ex. l'habit, la

kippa ou le foulard) dans les édifices publics (tribunaux, bâtiments administratifs,

écoles, etc.) en comparaison avec le port de symboles religieux plus petits (par

ex. les petits colliers représentant une croix, une étoile de David ou un croissant

de lune);

3. l'abolition de l'impôt ecclésiastique pour les personnes morales (c'est-à-dire

l'inscription - dans la LHID - de l'interdiction pour les cantons, au nom de la

liberté de religion et de croyance, de soumettre les personnes morales à un

impôt ecclésiastique).

Développement

La situation juridique actuelle à propos de la présence de crucifix et d'autres

symboles religieux dans les édifices publics n'est pas claire, ce qui explique

pourquoi le Tribunal fédéral dispose d'une marge d'interprétation en la matière

qui est extrêmement grande.

En France, écoliers et étudiants ont par exemple l'interdiction de porter des

symboles religieux de plus ou moins grande taille à l'école et à l'université, alors

que le port de symboles religieux plus petits est autorisé. En Suisse, le Tribunal

fédéral a actuellement toute latitude d'interprétation en la matière.

Page 34: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 34 -

Les personnes morales ne peuvent pas avoir de croyances, elles sont

habituellement neutres sur le plan religieux, elles ne peuvent pas poursuivre des

buts cultuels et elles n'ont pas le droit de vote, même pas dans les paroisses.

Elles doivent malgré tout payer dans presque tous les cantons un impôt

ecclésiastique qui est réparti entre les communautés religieuses reconnues par

l'Etat.

Avis du Conseil fédéral du 13.11.2013

Le Conseil fédéral est disposé à élaborer un rapport sur la présence et le port de

symboles religieux dans l'espace public (ch. 1 et 2 du postulat). Ce thème fait

aujourd'hui l'objet de controverses, tant au plan fédéral que cantonal. Un rapport

peut contribuer à clarifier la situation.

Le Conseil fédéral estime en revanche que l'élaboration d'un rapport sur la

question de l'impôt ecclésiastique pour les personnes morales n'est pas opportun

(ch. 3 du postulat). La compétence de percevoir les impôts ecclésiastiques

appartient aux cantons. Le Conseil fédéral n'envisage pas d'introduire une

interdiction fédérale pour les cantons de percevoir de tels impôts. Il n'est donc

pas utile de rédiger un rapport sur ce point.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133672

Page 35: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 35 -

5.2. Intégration

12.3491 Expatriés: les allégements fiscaux sont-ils un frein à

l'intégration? (Interpellation Gysi / PS)

Etat des délibérations

• Pas encore traité en plénum

Chronologie

• Barbara Gysi a débosé l’interpellation le 13.06.2012.

• Le 28.09.2012, le Conseil national a reportée la discussion.

• Conseil prioritaire : Conseil national.

Teneur

Dans son avis du 6. septembre 11, l'OFJ motive les déductions fiscales accordées

aux expatriés pour les frais de scolarisation de leurs enfants dans des écoles

privées, par le fait que ceux-ci ne séjournent que durant une période limitée en

Suisse et qu'ils sont de ce fait amenés à suivre un cursus scolaire dans un

contexte scolaire que le système public suisse ne peut leur offrir. Or ces

arguments appellent quelques éclaircissements:

Sur un plan général, que pense le Conseil fédéral des incitations fiscales, qui

freinent l'intégration des arrivants en Suisse?

1. Dans ce contexte, que pense-t-il en particulier des déductions fiscales

accordées aux expatriés?

2. Quelles mesures a-t-il prévues pour remédier à l'inégalité de traitement en

matière fiscale qui sépare les expatriés des autres immigrants venus travailler en

Suisse?

3. Quelles mesures a-t-il prises pour que les enfants de ces deux catégories

soient soumis au même régime quant aux efforts d'intégration requis?

4. S'agissant des familles d'expatriés, que pense-t-il des efforts d'intégration

fournis par les parents, compte tenu notamment du fait que ces familles résident

toute de même un certains temps chez nous?

Réponse du Conseil fédéral du 29.08.2012

1./2. Le Conseil fédéral estime que l'intégration concerne toutes les catégories de

personnes qui séjournent légalement en Suisse pour une durée prolongée. Dans

Page 36: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 36 -

son rapport sur l'évolution de la politique d'intégration de la Confédération, publié

le 5 mars 2010, il a présenté les mesures complémentaires qui doivent être prises

afin de garantir l'intégration et d'empêcher l'émergence de sociétés parallèles. A

cet égard, la formation, l'exercice d'une activité lucrative, l'intégration sociale sur

place et l'acquisition d'une langue nationale revêtent une grande importance.

Les expatriés sont soit des employés occupant une fonction dirigeante qui sont

détachés temporairement en Suisse par leur employeur étranger, soit des

spécialistes de tous genres exerçant une activité d'une durée limitée en Suisse.

Est réputée de caractère passager ou de durée limitée une activité lucrative de

cinq ans au plus (art. 1 de l'ordonnance concernant les expatriés; RS 642.118.3).

La loi fédérale sur l'impôt fédéral direct (RS 642.11) prévoit que les frais

professionnels (frais d'acquisition) peuvent être déduits du revenu imposable. Par

conséquent, les expatriés peuvent déduire les frais professionnels

supplémentaires qui découlent de leur détachement provisoire en Suisse.

Conformément à la définition causale des frais d'acquisition défendue par la

nouvelle doctrine et la jurisprudence, ces frais englobent également les frais

occasionnés par la réalisation du revenu. Les frais liés aux écoles privées des

enfants sont donc déductibles dans une certaine mesure. L'Office fédéral de la

justice a publié une expertise (JAAC 2011.4, p.37) dans laquelle il confirme le

caractère constitutionnel et conforme aux lois de cette déduction tout en

proposant d'apporter des précisions aux bases légales pertinentes. Il relève

notamment que la licéité de la déduction des frais liés aux écoles privées est pour

le moins douteuse.

3./4. Toutes les personnes qui séjournent légalement et durablement en Suisse

doivent s'efforcer de s'intégrer et peuvent faire usage des offres d'intégration

mises à leur disposition. Ce principe s'applique généralement à tous les étrangers

qui séjournent plus d'un an en Suisse (art. 4 et 12 de l'ordonnance sur

l'intégration des étrangers; RS 142.205). Des exceptions aux exigences en

matière d'intégration et les inégalités de traitement qui en résultent ne sont

admissibles qu'en présence de motifs objectifs et justifiés. Tel peut être le cas

lorsqu'un étranger séjourne uniquement à titre provisoire en Suisse, pour des

raisons purement professionnelles et sans perspective de séjour durable. Les

expatriés répondent par définition à ces critères. Par conséquent, il ne saurait être

question d'un quelconque traitement de faveur inadmissible dont bénéficieraient

les expatriés. La plupart des déductions tiennent compte à juste titre des frais

supplémentaires que les expatriés, à la différence des contribuables qui résident

de manière permanente en Suisse, doivent supporter en raison de leur

détachement en Suisse. Le Conseil fédéral estime qu'il n'y a pas lieu de remettre

fondamentalement en question la réglementation en vigueur. Les conditions et les

Page 37: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 37 -

modalités de certaines déductions, en particulier celles liées aux écoles privées,

doivent néanmoins être examinées.

Pour le reste, le Conseil fédéral renvoie à sa réponse aux motions Fässler

Hildegard 12.3510 et Schelbert 12.3560, lesquelles réclament la suppression des

déductions particulières dont bénéficient les expatriés.

5. Les exigences en matière d'intégration sont identiques pour tous les nouveaux

arrivants. Le Conseil fédéral attend des familles d'expatriés qui séjournent plus

d'un ou deux ans en Suisse qu'elles fournissent les mêmes efforts en matière

d'intégration que les autres catégories d'étrangers.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123491

Page 38: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 38 -

6. Droit d’asile et des étrangers

6.1. Regroupement familial

13.444 Regroupement familial. Généraliser le test ADN (Initiative Fehr/UDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Fehr Hans a déposé l’initiative au Conseil national le 12.09.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

La loi fédérale sur les étrangers sera modifiée comme suit:

Art. 3

Al. 1

...

Al. 2

Les étrangers sont également admis lorsque des motifs humanitaires ou des

engagements relevant du droit international l'exigent ou que l'unité de la famille

en dépend; un test ADN démontrera la filiation génétique.

Al. 3

...

Développement

La nouvelle loi sur les étrangers comporte une disposition permettant d'exiger un

test ADN en cas de doute sur le lien de filiation d'un candidat au regroupement

familial. Dans la pratique cependant, ce test est rarement exigé, bien que des

indices sérieux donnent lieu de penser que l'on peut se procurer de faux papiers

d'identité contre paiement dans divers pays ou régions. Comme le risque d'abus

n'est pas limité à certains pays et que les principes de l'interdiction de la

discrimination et de l'égalité de traitement doivent être respectés, un test ADN

devra être effectué pour tout étranger candidat au regroupement familial. Le

Page 39: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 39 -

regroupement familial étant dans le seul intérêt de la personne qui le sollicite,

c'est elle qui devra financer le test.

Après plusieurs jugements, notamment après la décision du Tribunal fédéral du 5

septembre 2013 (Arrêt 2C_983/2012), qui constate que les réfugiés et les

personnes admises provisoirement ont droit eux aussi aussi au regroupement

familial selon la CEDH, il faut lutter sans attendre contre les abus potentiels. Les

personnes qui prétendent avoir des liens de parenté avec une personne établie

en Suisse alors que ces liens n'existent pas n'ont absolument aucun droit de

venir en Suisse au titre du regroupement familial, ni en vertu de la législation

suisse, ni en vertu d'accords internationaux. Il faut empêcher ces abus dans la loi

en y introduisant une disposition qui impose un test ADN systématique.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20130444

Page 40: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 40 -

13.425 Pas de regroupement familial pour les personnes

admises à titre provisoire (Initiative UDC / Porte-parole Heinz Brand)

Etat des délibérations

• Pas encore traité en plénum.

Chronologie

• L’UDC a déposé l’initiative au Conseil national le 17.04.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

L'article 85 alinéa 7 de la loi fédérale sur les étrangers est modifié comme suit:

«L'étranger admis à titre provisoire n'a pas droit au regroupement familial.»

Développement

L'admission à titre provisoire n'équivaut pas à un droit de séjour en Suisse.

L'étranger admis à titre provisoire est un requérant d'asile dont la demande

d'asile a été refusée; il doit par conséquent être renvoyé dès que possible dans

son pays d'origine. L'admission à titre provisoire doit être, comme son nom

l'indique, provisoire et brève. Un regroupement familial n'a de sens que dans le

cas d'un séjour long, cas de figure qui ne doit pas s'appliquer aux étrangers

admis à titre provisoire.

Le fait qu'aujourd'hui plus de 60 pour cent des requérants d'asile vivant en

Suisse bénéficient de l'admission à titre provisoire est la preuve que ce système

fait l'objet d'abus. Il ne s'agit plus de l'admission provisoire de cas de rigueur qui

ne peuvent pas être expulsés dans l'immédiat, mais d'une faille du système

suisse de l'asile. La possibilité du regroupement familial ne fait qu'agrandir cette

faille car, d'une part, l'attrait de l'admission à titre provisoire s'en trouve

augmenté et la probabilité qu'un étranger bénéficiant de ce statut finisse par

quitter la Suisse tend vers zéro. D'autre part, la possibilité du regroupement

familial favorise massivement les abus, car les liens de parenté ne font

pratiquement l'objet d'aucun contrôle. D'innombrables immigrés peuvent ainsi

venir en Suisse alors qu'ils n'auraient en principe pas le droit de séjourner dans

notre pays.

Les personnes qui entrent en Suisse par ce canal n'apparaissent pas dans la

statistique de l'asile, car elles n'ont pas besoin de déposer de demande d'asile.

Page 41: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 41 -

Selon des informations fournies par les cantons, l'immigration par ce canal a

fortement augmenté ces derniers temps et elle engendre des problèmes

croissants.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20130425

Page 42: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 42 -

10.485 Harmonisation des dispositions liées au regroupement

familial (Initiative parlementaire Müller/PLR)

Etat des délibérations

• Donné suite.

Chronologie

• Philipp Müller a déposé l’initiative parlementaire au Conseil national le

23.09.2010.

• La Commission des institutions politiques du Conseil national y a donné suite

le 04.02.2011. Celle du Conseil des Etats y a également donné suite le

25.03.2011.

• Le 22.03.2013, le Conseil national a prorogée le délai imparti de 2 ans, soit

jusqu'à la session de printemps 2015.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Les exigences posées aux titulaires d'une autorisation d'établissement qui

souhaitent faire venir en Suisse les membres étrangers de leur famille doivent

être alignées sur celles qui prévalent pour les titulaires d'une autorisation de

séjour annuelle. Il faudra à cet effet reprendre à l'article 43 LEtr les dispositions

de l'article 44 lettres b et c de cette même loi.

On ne comprend pas pourquoi les titulaires d'une autorisation d'établissement

peuvent faire venir en Suisse les membres étrangers de leur famille alors qu'ils ne

disposent pas d'un logement approprié, voire qu'ils dépendent de l'aide sociale.

Même si la jurisprudence impose la condition d'un logement approprié aux

étrangers titulaires d'une autorisation d'établissement, il faut néanmoins adapter

la LEtr. Cela permettra de clarifier les choses.

Cette modification législative est en outre compatible avec l'article 8 de la

Convention européenne des droits de l'homme (Droit au respect de la vie privée

et familiale), puisqu'il peut y avoir des restrictions au regroupement familial pour

autant qu'une loi le prévoie.

Lien

http://www.parlament.ch/f/Suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20100485

Page 43: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 43 -

6.2. Hébergement des requérants d’asile

11.4205 Requérant d’asile refoulés descentres

d’enregistrement – l’octroi de l’aide en péril? (Interpellation Glättli/Les Vertes)

Etat des délibérations

• Liquidé

Chronologie

• Balthasar Glättli a déposé le postulat au Conseil national le 3.12.2011.

• Le Conseil national décide le 16.03.2011 que la discussion est reportée.

• Le 13.12.2013, le Conseil national a classé l’interpellation.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Comme l'ont signalé Solidarités sans frontières et l'émission 10vor10 des 21 et 22

décembre 2011 respectivement, plus de 40 requérants d'asile ont été refoulés des

centres d'enregistrement et de procédure de Bâle et de Vallorbe. Entre-temps,

des nouvelles semblables nous sont parvenues de Chiasso. Par des températures

hivernales, les personnes concernées n'ont été ni logées, ni nourries, et ont été

priées de revenir dans un délai allant jusqu'à une semaine.

1. La Confédération a-t-elle mandaté des enquêtes après que les médias ont

signalé ces cas? Combien de cas similaires ont-ils été portés entre-temps à la

connaissance de la Confédération ? Est-il vrai que des familles figuraient parmi les

personnes refoulées?

2. Quels efforts la Confédération entreprend-elle pour que le droit à l'aide

d'urgence (art. 12 Cst.) soit garanti à l'avenir pour toutes les personnes en

situation de détresse?

3. Existe-t-il des directives ou des prescriptions émises par la Confédération à

l'intention des centres d'enregistrement concernant la procédure à suivre lorsque

le manque de place devient dramatique?

4. La Confédération est-elle disposée à entrer en relation avec des bénévoles et

des oeuvres d'entraide qui offrent leur soutien en cas de détresse - et, le cas

échéant, à couvrir leurs frais en conséquence?

Page 44: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 44 -

5. La Confédération est-elle entrée en relation avec les communautés de migrants

afin de voir si celles-ci seraient éventuellement disposées à aider à l'hébergement

des requérants de leur pays d'origine en cas d'urgence?

6. Est-il vrai qu'un requérant d'asile souffrant de problèmes médicaux connus

(épilepsie) s'est vu refuser tout soutien médical par les agents de Securitas au

centre d'enregistrement de Bâle et que des particuliers charitables ont dû appeler

les urgences eux-mêmes?

Réponse du Conseil fédéral du 22.02.2012

1. Il est exact qu'en décembre 2011, la situation dans les centres

d'enregistrement et de procédure (CEP) a été si critique que certaines personnes

n'ont provisoirement pas pu y être accueillies. A ce jour, on dénombre une bonne

trentaine de cas de ce genre à Bâle, plus quelques-uns à Vallorbe, où des

solutions ont cependant été trouvées pour que les personnes concernées soit

logées dans des locaux chauffés et reçoivent des repas chauds d'ici à ce qu'il soit

possible de les héberger au CEP. Il est vrai qu'à Bâle, quelques jeunes hommes

ont été priés de revenir plus tard. Les personnes vulnérables (familles, mineurs

non accompagnés) y ont cependant toujours été accueillies. Plus personne n'a

cependant été refusé depuis janvier 2012.

2. Inscrit à l'article 12 de la Constitution fédérale, le droit d'obtenir de l'aide en

situation de détresse garantit que toute personne dans une telle situation

bénéficie d'aide et d'encadrement et reçoive les moyens matériels indispensables

pour mener une existence conforme à la dignité humaine. La personne n'a

cependant droit aux prestations de soutien de l'Etat que si elle n'est pas en

mesure de subvenir elle-même à son entretien. Les requérants d'asile sont

enregistrés à leur première visite au CEP. Lorsque les capacités d'hébergement

sont insuffisantes pendant quelques jours, ce qui n'arrive qu'exceptionnellement,

le personnel du CEP est dans l'obligation de vérifier si le requérant se trouve dans

le besoin. Le cas échéant, ou s'il s'agit d'une personne vulnérable, il est

systématiquement hébergé. Quand un requérant d'asile dispose de ressources

propres ou peut s'appuyer sur son réseau familial en Suisse, l'on est

raisonnablement en droit d'exiger de sa part qu'il trouve au besoin lui-même un

lieu où héberger quelques jours. Cette pratique est maintenant mise à l'examen.

Par ailleurs, l'ODM a ouvert des abris de fortune, en collaboration avec les

cantons et les communes, et a accéléré la procédure dans les CEP. Ces efforts se

poursuivent avec une intensité accrue.

3. Lorsque les capacités d'accueil des CEP deviennent insuffisantes, on les prie de

réaliser le plus grand nombre possible d'auditions sur les données personnelles

puis de répartir entre les cantons les requérants d'asile déjà interrogés. De plus,

Page 45: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 45 -

les responsables des CEP tentent de s'organiser, en accord avec les autorités des

sites des CEP, pour gérer temporairement des logements de fortune comme des

abris de protection civile ou des auberges de jeunesse. Cette procédure est

expressément fixée à l'article 16a alinéa 1 de l'ordonnance 1 sur l'asile relative à

la procédure (OA 1).

4./5. Tant que les requérants d'asile ne sont pas répartis entre les cantons, la

Confédération peut charger des organismes privés, en particulier les oeuvres

d'entraide, de participer à l'hébergement des requérants d'asile et les indemniser

pour ces prestations (art. 80 al. 2 LAsi, au sujet de la délégation à des tiers en

matière d'aide sociale). Actuellement, l'ODM examine l'option d'un renforcement

de la collaboration avec des tiers, notamment des oeuvres d'entraide, en vue de

prendre en charge et de soutenir les requérants d'asile lors de goulots

d'étranglement de l'hébergement dans les CEP. L'ODM n'a pas encore pris contact

avec des communautés de migrants pour aborder cette question avec eux.

6. Le requérant d'asile incriminé était récalcitrant et violent. Le 20 décembre 2011

à 18h00, il a fallu l'exclure de la zone du CEP pour des raisons de sécurité à la

suite d'une véritable rixe. Cette mesure a été ordonnée sur la base de l'article 13

de l'ordonnance du DFJP relative à l'exploitation des logements de la

Confédération dans le domaine de l'asile. Cette disposition prévoit, en effet, la

possibilité de sanctionner les requérants d'asile qui refusent d'obéir et adoptent

un comportement violent en les excluant d'un CEP pour une durée maximale de

24 heures afin de protéger les autres requérants d'asile et le personnel des CEP.

Après son exclusion, le requérant s'est d'abord éloigné, puis il est réapparu à la

porte de l'enceinte du CEP vers 19h00 et a exigé haut et fort de pouvoir entrer.

Après avoir été sommé de se calmer, il s'est à nouveau éloigné de la porte

extérieure du CEP. Vers 19h15, la patrouille externe de Securitas AG a été

appelée à la porte extérieure. A cette heure, un particulier avait déjà appelé une

ambulance. L'ODM ignore ce qui s'est passé entre 19h00 et 19h15 car la personne

concernée se trouvait alors en dehors de l'enceinte du CEP. Le rapport médical

constate que l'examen n'a révélé aucun signe d'épilepsie antérieure.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20114205

Page 46: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 46 -

11.4057 L’immigration massive de demandeurs d’asile

provoque le chaos dans les structures d’hébergement (Interpellation UDC)

Etat des délibérations

• Liquidé.

Chronologie

• Antonio Hodgers a déposé le postulat au Conseil national le 30.09.2011.

• Le Conseil national décide le 16.03.2012 que la discussion est reportée.

• Le 13.12.2013, le Conseil national a classé l’interpellation.

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

Les cantons et les communes, mais aussi l'ODM, semblent être complètement

dépassés par l'immigration massive de demandeurs d'asile, en particulier en

provenance de la Tunisie, mais aussi du Nigéria et de l'Erythrée. On en arrive à

échafauder à la hâte des solutions d'hébergement, comme à Bettwil (AG), où l'on

envoie les immigrants supplémentaires dans des communes sans que les

habitants de ces dernières aient quoi que ce soit à dire. Qui plus est, les

immigrants ont des exigences toujours plus élevées, sans parler du fait qu'ils sont

de plus en plus souvent récalcitrants. Cette situation alarmante nous pousse à

poser les questions urgentes suivantes:

1. Le Conseil fédéral veut-il imposer l'installation des demandeurs d'asile à Bettwil

malgré la résistance de la population? Si tel est le cas, est-ce là sa conception de

la démocratie et du fédéralisme? Si tel n'est pas le cas, quelles solutions de

rechange envisage-t-il pour l'heure?

2. Comment le Conseil fédéral veut-il imposer les grands locaux d'hébergement

centralisés prévus dans la révision de la loi sur l'asile si les communes et les

cantons s'opposent fermement à de nouveaux locaux d'hébergement pour les

demandeurs d'asile, comme c'est le cas dans l'exemple présenté ci-dessus?

3. Où le Conseil fédéral voit-il concrètement la possibilité de construire de grands

locaux d'hébergement de ce type?

4. Comment prévoit-il de dédommager les communes concernées?

Page 47: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 47 -

5. Comment réagit-il face aux exigences que les nouveaux immigrants, en

particulier ceux venant de Tunisie, présentent avec toujours plus de

détermination?

6. Quelles mesures prend-il pour renvoyer ces personnes aussi rapidement que

possible dans leur pays, qui est sûr? A partir de quand faut-il escompter des

rapatriements dans les pays d'Afrique du Nord?

Réponse du Conseil fédéral du 02.03.2012

Suite aux bouleversements survenus en Afrique du Nord, le nombre de

requérants d'asile a fortement augmenté en Suisse. L'Office fédéral des

migrations (ODM) et les cantons doivent faire face à des goulets d'étranglement

au niveau de l'hébergement des requérants. Afin de satisfaire la demande des

cantons en places d'hébergement supplémentaires et de pouvoir mener

rapidement les procédures d'asile, la Confédération a évoqué, au printemps 2011,

l'ouverture de 2000 places fédérales complémentaires dans des cantonnements

militaires d'ici à fin 2011. Cette mesure permettrait d'éviter d'avoir à attribuer les

requérants d'asile concernés aux cantons. L'ODM et le Département fédéral de la

défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) ont inspecté des

installations militaires disponibles et susceptibles d'accueillir des requérants et

visité des cantonnements militaires. Plusieurs sites, parmi lesquels le

cantonnement militaire de Bettwil, ont été retenus.

1. Il est vrai que la mise en service prévue d'une installation à Bettwil se heurte à

l'opposition de la population. Le Conseil fédéral prend au sérieux les craintes

exprimées. Il accorde donc une grande importance à ce que des solutions

satisfaisantes soient trouvées dans le cadre du dialogue avec les autorités

compétentes et la population. C'est pourquoi le gouvernement du canton

d'Argovie et la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) ont

décidé de constituer un groupe de travail en novembre 2011. Composé également

de représentants de la commune et du comité citoyen, ce groupe avait pour

objectif de trouver une solution consensuelle et conforme aux bases légales en

vigueur. Il a entre-temps été dissous. La Confédération évalue actuellement s'il

est possible de soumettre un projet susceptible de recueillir les autorisations

nécessaires.

2./3. Les tâches liées au domaine de l'asile sont des tâches communes, qui

requièrent une étroite collaboration entre la Confédération et les cantons. Comme

le Conseil fédéral l'a déjà expliqué dans sa réponse à la motion 11.372 (Domaine

de l'asile. Restructuration au lieu du chaos actuel), la réussite de la mise en

oeuvre de la restructuration du domaine de l'asile, telle que prévue dans le

rapport du DFJP sur des mesures d'accélération dans le domaine de l'asile,

Page 48: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 48 -

présuppose que les cantons soient associés, dès le départ, aux travaux à mener.

D'importantes questions, comme la répartition des tâches et l'hébergement des

requérants, doivent être discutées avec eux et des solutions appropriées doivent

être recherchées de concert. Les grands centres d'hébergement et de procédure

évoqués dans le rapport ne constituent qu'une variante de mise en oeuvre parmi

d'autres, lesquelles doivent désormais être évaluées. Etant donné que la

restructuration nécessite des modifications légales, les chambres fédérales auront

également l'occasion de se pencher en profondeur sur les propositions.

4. Le concept de mise en oeuvre de la restructuration du domaine de l'asile,

mentionné ci-dessus, prévoit l'examen de modèles de compensation pour les

cantons et communes abritant des centres. Il est essentiel que les acteurs

concernés et notamment les cantons soient également impliqués dans la fixation

d'éventuelles compensations. La forme concrète de ces compensations ou

indemnités sera précisée ultérieurement, dans le cadre des travaux en cours.

5. Afin de réagir vis-à-vis des migrants dont le comportement constitue un

problème, voire un acte de délinquance, les mesures ordinaires de la compétence

des cantons peuvent être prises, en particulier les poursuites pénales éventuelles

ou les mesures de contrainte de droit des étrangers (par exemple interdiction de

pénétrer dans une zone déterminée). En outre, l'ODM traite en priorité les

demandes d'asile de requérants posant des problèmes de sécurité et d'ordre

public. L'ODM a également pris des mesures en vue de prévenir de tels actes et

d'accroître le sentiment de sécurité de la population. En effet, l'encadrement des

requérants d'asile a été intensifié et l'offre de travaux d'utilité publique et de

programmes d'occupation a été développée. Par ailleurs, l'ODM a créé une

structure d'accueil de jour dans les Centres d'enregistrement et de procédure

(CEP), qui permet de réduire le taux d'occupation des centres, et renforcé les

patrouilles de vigiles (effectifs, durée d'engagement et rayon d'action).

6. Au mois de mars 2011 déjà, l'ODM a décidé de traiter, selon ses capacités, en

priorité les demandes d'asile présentées par des personnes en provenance

d'Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc, Egypte) et comportant des motifs

économiques ou ne remplissant manifestement pas les conditions légales d'octroi

du statut de réfugié. Il souhaite ainsi donner à ces migrants un signal clair et

rapide sur l'issue de leur procédure et sur leur obligation de quitter le territoire

suisse. En ce qui concerne l'exécution des renvois vers la Tunisie, un vol spécial a

été organisé en décembre 2011, le premier depuis le début des bouleversements

dans le pays. Par ailleurs, de nombreux ressortissants tunisiens ont profité de

l'offre de l'aide au retour en 2011. 221 personnes sont ainsi rentrées de manière

autonome dans leur pays d'origine en bénéficiant de la REZ (aide au retour à

partir des CEP).

Page 49: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 49 -

Par ailleurs, Monsieur Eduard Gnesa, Ambassadeur extraordinaire chargé de la

collaboration internationale en matière de migrations, a été spécialement

mandaté afin d'intensifier le dialogue migratoire et la coopération opérationnelle

de la Suisse avec la Tunisie et l'Algérie et de parvenir ainsi entre autre à une

amélioration de la situation dans le domaine du rapatriement vers ces deux pays.

Enfin, il est à signaler que des pourparlers exploratoires ont récemment débuté

avec les autorités tunisiennes sur un éventuel accord migratoire intégrant la

dimension de la réadmission.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20114057

Page 50: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 50 -

6.3. Mesures de contrainte/Criminalité

13.3467 Requérants d’asile hébergés dans les centres

d’enregistrement. Interdiction d’acheter des boissons

alcoolisées (Motion Quadri/UDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Quadri Lorenzo a déposé la motion au Conseil national le 18.06.2013.

• Le 28.08.2013, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de prévoir une interdiction générale d'acheter et de

consommer des boissons alcoolisées pour les requérants d'asile hébergés dans

les centres d'enregistrement.

Développement

Les requérants d'asile hébergés dans les centre d'enregistrement se rendent

souvent coupables d'infractions contre le patrimoine ou l'intégrité corporelle,

d'incivilités et de troubles de l'ordre public.

La situation de Chiasso est bien connue et se passe de commentaires. Le

comportement agressif et incivil des requérants d'asile est souvent aggravé par

leur état d'ébriété. L'arrivée de la belle saison et de la chaleur ne peut que les

inciter à boire davantage et évidemment des boissons alcoolisées.

La population locale, contrainte à partager l'espace public avec les requérants

d'asile hébergés dans les centres d'enregistrement, fait régulièrement les frais de

leur comportement incivil et illégal, provoqué ou aggravé par la consommation

de boissons alcoolisées. Or, la gestion des centres d'enregistrement relève de la

Confédération.

Avis du Conseil fédéral du 28.08.2013

L'article 263 du Code pénal suisse (RS 311.0) prévoit des sanctions pénales à

l'encontre de personnes qui, étant en état d'irresponsabilité causée par ivresse

ou intoxication dues à leur faute, auront commis un acte réprimé comme crime

Page 51: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 51 -

ou délit. Cette disposition s'applique également aux requérants d'asile. Afin

d'éviter des inégalités de traitement, le législateur n'a par ailleurs pas prévu, à

l'article 41 alinéa 1 de la loi fédérale sur l'alcool (RS 680), d'interdiction

spécifique concernant l'achat de boissons alcoolisées par des adultes (majeurs);

il s'est limité à protéger les mineurs.

Dans les centres d'enregistrement et de procédure (CEP) de la Confédération, le

règlement intérieur en vigueur interdit aujourd'hui déjà la possession et la

consommation de boissons alcoolisées au sein des structures fédérales. Le cas

échéant, ces boissons sont saisies par le personnel de surveillance.

Lors de la révision urgente de la loi sur l'asile (RS 142.31), qui a été adoptée le

28 septembre 2012, le législateur a élargi la marge de manoeuvre des autorités.

Le nouvel article 26 alinéa 1bis prévoit que la Confédération peut héberger dans

des centres spécifiques les requérants qui menacent la sécurité et l'ordre publics

ou qui, par leur comportement, portent sensiblement atteinte au fonctionnement

des centres d'enregistrement.

En ce qui concerne la situation de Chiasso, il sied de mettre en évidence que

l'Office fédéral des migrations (ODM) a fait de nombreux efforts dans le but

d'améliorer sensiblement la problématique de la consommation d'alcool par les

requérants d'asile hébergés dans le CEP. A ce propos, de nombreuses discussions

ont eu lieu entre l'ODM et les autorités communales de Chiasso. Les mesures

concrètes élaborées afin d'améliorer la cohabitation ont permis, comme l'ont du

reste confirmé à plusieurs reprises les autorités concernées, un phénomène

évolutif positif. En particulier, l'engagement de patrouilles de sécurité privées par

l'ODM, la remise de denrées à la place de l'argent de poche, l'occupation des

requérants d'asile dans des projets de travaux d'utilité publique ou encore la

mise en vigueur d'une ordonnance municipale interdisant la consommation

d'alcool dans les parcs publics (A.P. 32/2009), se sont avérés d'importantes

mesures d'accompagnement.

Enfin, il convient de rappeler que le législateur réglemente déjà de manière

exhaustive la consommation de boissons alcoolisées en sanctionnant les abus.

Dans la problématique exposée par la motion, il n'apparaît pas que les conditions

qui justifieraient de restreindre davantage les libertés personnelles des

requérants d'asile dans les centres de la Confédération au nom d'intérêts publics

prépondérants sont réunies. De surcroît, l'acceptation de la motion conduirait à

une limitation discriminatoire de la liberté personnelle.

Proposition du Conseil fédéral du 28.08.2013

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Page 52: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 52 -

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133467

Page 53: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 53 -

13.3334 Trafic de drogue. Lutter efficacement contre le trafic

mené par des immigrés clandestins et des requérants d'asile (Motion Humbel/PDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité en plénum.

Chronologie

• Humbel Ruth a déposé le postulat au Conseil national le 28.09.2012.

• Le 26.06.2013, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé d'indiquer comment il serait possible d'améliorer la

coopération entre l'Office fédéral de la police, les autorités de police cantonales, le

Ministère public de la Confédération et l'Office fédéral des migrations (ODM) pour

lutter efficacement contre le trafic de drogue mené par des immigrés clandestins

et des requérants d'asile. Il présentera au besoin des bases légales.

Développement

Le trafic de drogue, notamment celui mené par des trafiquants originaires

d'Afrique de l'Ouest, a fortement augmenté ces dernières années. La crise

économique qui sévit dans le sud de l'Europe pousse un nombre croissant de gens

à venir en Suisse dans l'intention d'y faire du trafic de drogue. Les requérants

d'asile ouest-africains, principalement nigérians, commettent généralement

davantage de délits en rapport avec la drogue que la moyenne de la population.

La Suisse exerce selon toute vraisemblance un grand attrait sur les Africains de

l'Ouest en raison des possibilités d'y faire du trafic de drogue. L'ODM n'est pas

compétent pour la lutte contre le trafic de drogue; il peut uniquement accélérer

les procédures d'asile concernant des requérants délinquants ce qu'il fait déjà. La

lutte contre le trafic de drogue est une tâche policière qui incombe à l'Office

fédéral de la police, au Ministère public de la Confédération et aux polices

cantonales. L'absence de concertation et de coopération entre ces trois instances

a pour conséquence que nombre de clandestins et de requérants d'asile qui font

du trafic de drogue doivent être laissés en liberté. Il faut renforcer les

compétences de coordination de l'Office fédéral de la police dans ce domaine. Si

l'Office fédéral de la police, le Ministère public de la Confédération et les polices

cantonales parvenaient ensemble à poursuivre et à démanteler des réseaux de

trafic de drogue, la Suisse perdrait de son attrait pour les trafiquants. Les

Page 54: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 54 -

pratiques actuelles de l'ODM consistant à traiter prioritairement les demandes

d'asile de requérants délinquants pourraient aussi être étendues et l'exécution,

améliorée.

Avis du Conseil fédéral du 26.06.2013

La lutte contre le trafic de drogue incombe en premier lieu aux cantons. L'Office

fédéral de la police agit comme service central. Il peut fournir aux cantons des

éléments d'enquête. Dans les cas présentant des imbrications au niveau

intercantonal ou international, l'Office fédéral de la police, à titre de service de

coordination, fournit des prestations étendues afin de garantir l'échange

d'informations avec les cantons, les autorités de poursuite pénale d'autres Etats

ainsi qu'avec Interpol et Europol.

En revanche, la compétence d'investigation de la Confédération se limite aux cas

dans lesquels on soupçonne l'implication d'une organisation criminelle au sens de

l'article 260ter du Code pénal. Un groupe tombe sous le coup de cette disposition

notamment lorsqu'il existe sur le long terme, opère une division du travail,

fonctionne selon une structure hiérarchisée, agit de manière professionnelle et

secrète et que ses membres sont interchangeables. Les groupes criminels

d'Afrique de l'Ouest ne correspondent par exemple en règle générale pas à ces

critères, en raison de leurs structures organisées en réseaux et de leur

organisation hiérarchique horizontale. De tels groupes relèvent ainsi en principe

de la compétence de poursuite pénale des cantons. Conscient qu'une telle

distinction peut être problématique en matière de lutte contre de telles formes de

criminalité en termes de durabilité, d'efficacité, de globalité et de rapidité, le

Conseil fédéral examine actuellement l'opportunité d'une extension de la

juridiction fédérale aux associations criminelles pour lesquelles le rang

d'organisations criminelles au sens de l'article 260ter du Code pénal ne peut pas

être invoqué.

Depuis toujours, l'Office fédéral des migrations (ODM) traite en priorité les

demandes d'asile déposées par les délinquants, les personnes particulièrement

récalcitrantes et les asociaux, dans la mesure où il a connaissance de ces

circonstances. Les autorités policières, judiciaires et pénales annoncent

spontanément aux autorités cantonales de police des étrangers l'ouverture et la

suspension des procédures pénales, les arrestations et les libérations ainsi que les

jugements des tribunaux civils et pénaux concernant des étrangers (art. 97 de la

loi sur les étrangers). Une annonce doit par ailleurs être faite lorsqu'une personne

contrôlée séjourne illégalement en Suisse. L'autorité cantonale de migration

transmet ces informations à l'ODM si elles jouent un rôle dans une décision qu'il

doit prendre. En 2012, l'ODM a prononcé 1045 interdictions d'entrée en raison

d'infractions à la loi sur les stupéfiants. De janvier à avril 2013, il en a prononcé

Page 55: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 55 -

243. Les interdictions d'entrée prononcées à l'encontre de ressortissants d'Etats

tiers sont inscrites dans le Système d'information Schengen et s'appliquent à tout

l'espace Schengen.

Conformément au droit en vigueur, les cantons sont tenus d'exécuter les renvois

relevant des domaines de l'asile et des étrangers. Les difficultés rencontrées lors

de l'exécution des renvois sont dues en grande partie au fait que les personnes

concernées refusent de décliner leur identité et de coopérer avec les autorités

pour obtenir les documents de voyage nécessaires. Mais elles sont aussi dues au

fait que certains cantons ne disposent pas d'un nombre suffisant de places de

détention. Afin de parer à ces difficultés, l'ODM soutient les autorités cantonales

dans l'obtention des documents de voyage de remplacement et dans

l'organisation des départs conformément au cadre légal en la matière. Le 14

décembre 2012, le Parlement a adopté en outre une modification de loi prévoyant

une participation partielle ou complète de la Confédération aux coûts de

construction et d'aménagement d'établissements cantonaux de détention

administrative. Cette modification entrera probablement en vigueur le 1er janvier

2014.

Par ailleurs, le Conseil fédéral améliore sans cesse la coopération avec les pays

d'origine des ressortissants étrangers qui se livrent au trafic de drogue en Suisse.

Notons dans ce contexte les coopérations policières et les partenariats

migratoires. Ces deux instruments et leur combinaison ont également pour but

d'améliorer la collaboration des autorités de migration et de poursuite pénale.

Eu égard aux dispositions déjà prises, le Conseil fédéral estime qu'il n'y a pas lieu

de prendre d'autres mesures.

Proposition du Conseil fédéral du 26.06.2013

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133334

Page 56: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 56 -

12.3909 Effectuer un test ADN chez certains requérants d'asile

pour lutter contre la criminalité (Motion Darbellay/PDC)

Etat des délibérations

• Motion au Conseil des Etats.

Chronologie

• Christophe Darbellay a déposé le postulat au Conseil national le 28.09.2012.

• Le 14.11.2012, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• La motion est adoptée par le Conseil national le 17.04.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de créer une base légale pour la réalisaiton de test

ADN chez certains requérants d'asile.

Développement

Les statistiques policières de huit cantons montrent que la criminalité a doublé

depuis le Printemps arabe.

Au premier semestre 2012, plus de la moitié (52 pour cent) des prévenus dans le

domaine de l'asile sont des requérants de Tunisie, d'Algérie et du Maroc.

Pourtant, ils ne représentent que 6 pour cent des demandeurs en procédure ou

déboutés. Afin de prévenir et de lutter efficacement contre la criminalité, il est

souhaitable de créer une base légale permettant aux autorités d'effectuer pour les

requérant d'asile un test ADN. Plusieurs commandants de police cantonale se sont

exprimés en faveur de cette mesure.

Cette mesure, peu onéreuse (deux cents francs suisses par test, y compris

l'enregistrement dans une banque de données), permettra d'identifier avec la plus

grande certitude les requérants dans le cadre de la procédure d'asile à

proprement parler ainsi que dans les cas de délits ou de crimes. On peut par

contre imaginer que ce test peut s'avérer judicieux pour certaines catégories de

requérants et inutile pour d'autres. Il est évident que le choix des autorités

d'effectuer ou non un test ADN dès l'arrivée en Suisse doit être dicté par une

analyse de risque basée sur des critères précis.

Avis du Conseil fédéral du 14.11.2012

Page 57: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 57 -

Le patrimoine génétique d'une personne ne peut être analysé, enregistré et

communiqué qu'avec le consentement de la personne ou en vertu d'une loi (art.

119 al. 2 let. f, Cst.; RS 101).

Le prélèvement d'un échantillon d'ADN et son analyse dans le cadre d'une

procédure pénale sont régis par le code de procédure pénale suisse (art. 255-

259; RS 312.0) ainsi que par la loi fédérale sur l'utilisation de profils d'ADN dans

les procédures pénales et sur l'identification de personnes inconnues ou disparues

(RS 363). Ce procédé est utilisé en vue d'élucider des infractions commises

(crimes ou délits), en particulier à l'égard de tout suspect. Que la personne soit

suisse ou étrangère, requérante d'asile ou non, son profil d'ADN est enregistré

dans un système d'informations, pour autant qu'elle n'ait pas été exclue des

auteurs potentiels de l'infraction commise. L'établissement d'un profil d'ADN dans

une procédure administrative est régi par la loi fédérale sur l'analyse génétique

humaine (LAGH; RS 810.12). Cette mesure est prévue lorsqu'il existe des doutes

fondés sur la filiation ou l'identité d'une personne qui ne peuvent être levés d'une

autre manière. Elle ne peut toutefois être effectuée sans le consentement écrit de

la personne concernée (art. 33 LAGH). A la différence de la procédure pénale, il

n'existe pas en procédure administrative de système d'informations dans lequel

les profils d'ADN sont enregistrés.

Ces exemples montrent que le traitement des prélèvements d'ADN est circonscrit

par des limites strictes. L'établissement de profils d'ADN et la sauvegarde de ces

données dans un système d'informations constituent une atteinte à des droits

fondamentaux de l'individu, notamment au droit à la liberté personnelle et au

droit à la protection de la sphère privée (art. 10 et 13 Cst.). De manière générale,

les restrictions apportées aux droits fondamentaux doivent remplir les conditions

de l'article 36 de la Constitution, c.-à-d. être formellement prévues par un texte

législatif, et être justifiées par l'intérêt public et être proportionnées au but visé.

L'auteur de la motion propose de procéder à l'établissement de profils d'ADN, non

pas sur des individus suspectés d'un crime ou d'un délit, mais à titre préventif et

de manière systématique sur certaines catégories de requérants d'asile, au motif

qu'ils pourraient commettre des actes de délinquance après leur arrivée en

Suisse. Cette mesure d'identification, de nature policière, est contraire au principe

de proportionnalité prévu par la Constitution fédérale (art. 36 al. 3 Cst). Elle ne

peut pas être généralisée à tous les demandeurs d'asile, ni même simplement à

un groupe d'individus, en ayant pour seule justification l'augmentation du taux de

criminalité dans un domaine particulier. En outre, l'on devrait se demander

pourquoi les requérants d'asile devraient être seuls soumis à un prélèvement

systématique de leur ADN alors que d'autres groupes de la population ou groupes

d'âge pour lesquels on relève un fort taux de criminalité ne le seraient pas.

Page 58: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 58 -

La Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) a récemment

examiné la question du traitement systématique d'échantillons d'ADN prélevés sur

les requérants d'asile et s'y est opposée d'un point de vue juridique et financier.

Pour ces raisons, le Conseil fédéral estime que la demande de l'auteur de la

motion est contraire au droit supérieur et qu'il y a lieu de la rejeter.

Proposition du Conseil fédéral du 14.11.2012

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123909

Page 59: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 59 -

12.3700 Caution obligatoire pour gens du voyage étrangers (Motion Freiysinger/UDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil

Chronologie

• Oskar Freysinger a déposé la motion au Conseil national le 12.09.2012

• • Conseil Prioritaire: Conseil national

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de prendre les mesures nécessaires pour que les

groupes de gens du voyage payent une cautionsubstantielle dès le moment où ils

s'installent sur un terrain en Suisse. En cas de refus de s'acquitter de cette

caution, ils doivent être expulsés immédiatement.

Développement

De nombreux cas d'occupation de terrains officiels ou pas par des gens du voyage

venus de l'étranger ont occasionné des dégâts et des déprédations sur les lieux

même ou dans les alentours. Il est navrant de constater que la plupart du temps,

les lésés n'ont pas eu droit à un dédommagement décent. Par l'instauration d'une

caution, cela pourrait être évité. D'une part, parce que les gens du voyage,

désireux de récupérer le montant de leur caution, se comporteront de manière

plus responsable et d'autre part parce que les personnes lésées seront ainsi

certaines de ne pas subir de perte financière. Les groupes d'Amiches et de

Jenischs suisses étant connus et ayant, selon les autorités, un comportement

correct, ne seront pas concernés par cette mesure.

Avis du Conseil fédéral du 14.11.2012

Dans le cadre du troisième rapport du Gouvernement suisse sur la mise en oeuvre

de la Convention-cadre du Conseil de l'Europe pour la protection des minorités

nationales, publié en janvier 2012, le Conseil fédéral a rappelé que la

sensibilisation du public, l'aménagement adéquat du territoire et la création de

zones de transit étaient notamment des prérequis indispensables pour garantir

une bonne cohabitation entre les gens du voyage et les sédentaires. Dans cette

optique, les membres de la Conférence latine des Chefs des Départements de

justice et police ont décidé en octobre 2012 de créer au moins une place d'accueil

par canton, d'élaborer de meilleures bases légales pour pouvoir intervenir plus

efficacement en cas de violation de la loi et d'harmoniser les législations

cantonales pour avoir une politique d'accueil identique.

Page 60: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 60 -

L'instauration d'une caution qui ne concernerait que les non-Amisches et les non-

Jenischs serait contraire à l'interdiction de la discrimination prévue à l'art. 8, al. 2,

de la Constitution fédérale (Cst.). De plus, prélever de manière générale une

caution pour un groupe déterminé de ressortissants de l'UE/AELE sur la simple

présomption que ces personnes occasionnent systématiquement des dommages

et qu'elles ne les assument pas irait également à l'encontre de l'interdiction de

discrimination visée à l'art. 2 de l'accord sur la libre circulation des personnes

(ALCP ; RS 0.142.112.681).

Qui plus est, exiger de façon généralisée une telle caution entraînerait une forte

charge administrative. En effet, les différentes autorités concernées devraient se

charger de l'encaissement, de la gestion et de l'éventuel remboursement de la

caution. De lourdes investigations seraient par ailleurs nécessaires du fait que les

gens du voyage n'ont généralement pas de lieu de séjour fixe.

Lorsque les terrains utilisés sont des propriétés privées ou font partie du

patrimoine financier des communes concernées, le rapport de droit avec les gens

du voyage est régi par les dispositions de droit privé. Par conséquent, les

dispositions relatives au droit de bail contenues dans le code des obligations

s'appliquent à toutes questions de dommages-intérêts et de cautions.

L'application systématique de ces dispositions garantit une protection suffisante

de la propriété privée.

Les cantons ou communes qui considèreraient nécessaire de légiférer dans ce

domaine sont libres de créer leurs propres bases légales en tenant compte de

l'interdiction de la discrimination prévue dans la Constitution fédérale et dans

l'ALCP.

Proposition du Conseil fédéral du 14.11.2012

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123700

Page 61: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 61 -

12.3683 Les gens du voyage doivent aussi respecter nos lois (Motion Buttet/PDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil

Chronologie

• Yannick Buttet a déposé la motion au Conseil national le 11.09.2012

• Conseil Prioritaire : Conseil national

Teneur

Afin d'assurer le respect de nos lois par les gens du voyage qui transitent dans

notre pays, le Conseil fédéral est chargé:

1. de renforcer la propriété privée. Celle-ci ne doit pas être clôturée pour être

respectée;

2. de développer une procédure judiciaire simplifiée et accélérée pour les

personnes sans domicile en Suisse;

3. dans le cadre de ces procédures, la justice et la police doivent pouvoir saisir les

véhicules et les caravanes des gitans dès le début de la procédure et ce en guise

de garantie;

4. de développer toute autre mesure dans le but de mettre fin aux exactions

constatées chaque année par ces communautés en transit.

Développement

L'été 2012 aura connu, comme chaque année, son lot de problèmes avec les gens

du voyage transitant en Suisse. Les occupations illégales de terrains laissés

emplis d'excréments et de détritus, les menaces proférées à l'encontre de la

population locale, l'insécurité vécue durant leur présence dans une région, ... ont

été, à nouveau, le lot de nombre de communes suisses.

S'il s'agit de respecter le mode de vie de chacun, le respect ne doit pas être à

sens unique et ces communautés se doivent, au même titre que notre population,

de respecter nos lois. Or, force est de constater que certaines communautés de

gens du voyage ne parviennent pas ou ne veulent pas se plier à notre législation.

La population des communes fréquentées par ces gitans indélicats est la première

à en pâtir. Cela fait trop longtemps que ça dure et ça suffit !

Bien sûr aucune solution ne saurait vivre que de répression, cantons et

communes doivent apporter leur contribution à la gestion de cette question (place

Page 62: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 62 -

de stationnement, contacts avec les communautés du voyage, ...). Malgré cela les

problèmes demeurent. Pire, les communes qui font l'effort de mettre un

emplacement à disposition des gitans se voient défavorisées par un climat

d'insécurité vécu régulièrement.

Enfin on constate également que cette problématique dépasse largement le cadre

et la compétence des communes parfois même des cantons. Dès lors le Conseil

fédéral se doit de prendre des mesures afin d'assurer la sécurité des habitants de

notre pays ainsi qu'un respect strict de la propriété privée. Certaines

communautés de gens du voyage qui transitent dans notre pays ne comprennent

que la fermeté, ne tardons pas à réagir. Les autres groupes de gitans n'en seront

que davantage respectés.

Avis du Conseil fédéral du 14.11.2012

Dans le cadre de son troisième rapport de janvier 2012 sur la mise en oeuvre de

la Convention-cadre du Conseil de l'Europe pour la protection des minorités

nationales, le Conseil fédéral a rappelé que la sensibilisation du public,

l'aménagement adéquat du territoire et la création de zones de transit étaient

notamment des prérequis indispensables pour garantir une bonne cohabitation

entre les gens du voyage - qui forment une mosaïque de groupes diversifiés - et

les sédentaires. Dans cette optique, les membres de la Conférence latine des

Chefs des Départements de justice et police ont décidé en octobre 2012 de créer

au moins une place d'accueil par canton, d'élaborer de meilleures bases légales

pour pouvoir intervenir plus efficacement en cas de violation de la loi et

d'harmoniser les législations cantonales pour avoir une politique d'accueil

identique.

1. Le législateur fédéral est parti à juste titre du principe qu'une punition pour

violation de domicile n'était justifiée que si l'auteur avait la conscience et la

volonté de pénétrer dans un espace protégé, contre la volonté du détenteur. C'est

donc volontairement qu'il a limité la protection pénale du domicile aux espaces,

cours et jardins clos attenant à une maison (art. 186 CP). Les espaces écartés,

tels que les prairies closes ou les pâturages éloignés d'une maison n'entrent donc

pas en considération. En revanche, si l'auteur cause des dégâts ou qu'il refuse de

quitter un espace malgré l'injonction d'une autorité, des sanctions sur la base de

l'art. 144 CP (dommages à la propriété), resp. de l'art. 292 CP (insoumission à

une décision de l'autorité), sont envisageables. Par ailleurs, le code civil (CC; RS

210) contient des dispositions efficaces pour protéger la propriété et la possession

contre toute usurpation (art. 641 et 927 ss CC notamment). Par conséquent, la

propriété privée est suffisamment protégée.

Page 63: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 63 -

2. Dans sa réponse à la Motion 12.3018 (Lutte contre la violence dans les

manifestations sportives), le Conseil fédéral a expliqué que des procédures

accélérées avaient déjà été mises en oeuvre par certains cantons sur la base du

code de procédure pénale (CPP; RS 312.0) et que la rapidité des jugements ne

dépendait pas de nouvelles dispositions légales, mais des ressources que la

collectivité publique concernée mettait à la disposition de ses autorités pénales.

Au demeurant, dans le domaine de la poursuite pénale, la Confédération se

heurte à des limites claires pour ce qui est de prescrire des règles d'organisation

aux cantons. S'agissant des gens du voyage, il faut ajouter que la police peut

infliger des amendes d'ordre de son propre chef si des infractions à la loi sur la

circulation routière (LCR; RS 741.01) sont constatées.

3. La saisie d'objets est une restriction importante à la liberté personnelle et à la

garantie de la propriété; elle ne peut être mise en oeuvre que dans le strict

respect du principe de la proportionnalité. En droit pénal, le juge peut ordonner la

saisie d'objets ayant servi ou devant servir à commettre une infraction, pour

autant que ces objets compromettent la sécurité des personnes, la morale ou

l'ordre public (art. 69 CP). En droit de procédure, des objets peuvent être

séquestrés, notamment afin de garantir le paiement de frais de procédures, de

peines pécuniaires ou d'amendes (art. 263 ss CPP). Dans la mesure où les

caravanes sont les lieux d'habitation des gens du voyage, il est cependant

douteux qu'elles puissent être saisies sans violer le principe de la proportionnalité.

4. Les mesures envisagées pour mettre fin aux difficultés que peuvent causer

certains gens du voyage provenant d'autres pays, ainsi que les limites de

compétence de la Confédération dans ce domaine, figurent dans le rapport du

Conseil fédéral mentionné en introduction.

En conclusion, le Conseil fédéral estime qu'il n'est pas nécessaire de légiférer au

niveau fédéral, que ce soit en matière de droit pénal, civil ou administratif. Des

difficultés dans l'application des dispositions légales pertinentes peuvent certes

survenir; cela ne doit pas pour autant pousser à l'adoption de règles

supplémentaires qui ne sont pas susceptibles de contribuer à améliorer la

situation.

Proposition du Conseil fédéral du 14.11.2012

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123683

Page 64: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 64 -

11.3781 Tolérance zéro pour les requérants d’asile qui

troublent l’ordre public (Motion libéral-radical)

Etat des délibérations

• Motion au Conseil des Etats.

Chronologie

• Ruedi Lustenberger a déposé la motion au Conseil national le 14.09.2011.

• Le Conseil fédéral propose le 16.11.2011, de rejeter la motion.

• La motion est adoptée par le Conseil national le 17.04.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de veiller à ce que les requérants d'asile

délinquants, troublant l'ordre public et appréhendés par la police, qui séjournent

déjà dans un canton, soient immédiatement replacés dans un centre d'accueil

fédéral. Les procédures d'asile les concernant doivent être immédiatement

traitées et closes.

Les cantons signalent de plus en plus souvent des cas de migrants économiques

originaires d'Afrique du nord, qui troublent l'ordre public. Il est indispensable de

prendre rapidement des mesures, d'une part pour soulager les cantons, d'autre

part par obligation envers la population. Les requérants d'asile délinquants qui

troublent l'ordre public et ont été appréhendés par la police doivent par

conséquent être immédiatement replacés dans des centres d'accueil fédéraux. Les

bases légales nécessaires existent déjà. Avec l'accord de l'Office fédéral des

migrations (ODM), les cantons peuvent à tout moment, sur la base de l'art. 28,

al. 1, de la loi sur l'asile, assigner des requérants délinquants à un nouveau lieu

de séjour, dans une structure d'accueil gérée par l'ODM. Il va de soi que, dans de

tels cas, l'ODM et le Tribunal fédéral administratif doivent traiter de manière

prioritaire la procédure en suspens. Lorsqu'un requérant d'asile a menacé la

sécurité ou l'ordre publics, les autorités cantonales peuvent l'expulser du territoire

cantonal ou lui interdire de quitter le lieu ou l'enceinte de la structure d'accueil

fédérale sur la base de l'art 74, al. 1, let. a, de la loi sur les étrangers. Enfin,

lorsqu'un requérant d'asile ne respecte pas la décision d'expulsion ou de

confinement, il peut être placé en détention en phase préparatoire en vertu de

l'art. 75 de la loi sur les étrangers.

Page 65: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 65 -

Avis du Conseil fédéral du 16.11.2011

Le Conseil fédéral estime que la procédure requise par les auteurs de la motion

contre les requérants d'asile délinquants qui troublent l'ordre public et ont été

appréhendés par la police ne repose sur aucune base légale. L'article 28 alinéa 1

de la loi sur l'asile porte sur l'assignation d'un lieu de séjour et sur l'hébergement

dans les cantons, après l'attribution des requérants d'asile, ou sur l'hébergement

spécial des requérants d'asile qui, faute de capacités suffisantes, ne peuvent être

accueillis dans un centre d'enregistrement et de procédure (CEP) ou attribués à

un canton. Aussi n'est-il pas possible de se fonder sur cette disposition pour

permettre à un canton de renvoyer des personnes ayant quitté un CEP ou un

hébergement d'urgence de la Confédération dans un centre d'accueil de la

Confédération.

Modifier la loi serait par ailleurs problématique à plus d'un titre et ne déchargerait

pas beaucoup les cantons. En effet, les CEP et les centres d'hébergement

d'urgence exploités par la Confédération - actuellement, il y en a un au col du

Jaun - se situent tous sur des territoires cantonaux. Ainsi, y renvoyer les

requérants criminels ne ferait que déplacer les problèmes causés par ces

personnes des cantons de séjour ou d'attribution vers les cantons où se situent

les sites d'hébergement gérés par la Confédération. Or personne n'ignore que la

Confédération ne dispose ni des compétences nécessaires en matière policière, ni

des structures appropriées pour ordonner et exécuter des mesures de restriction

de liberté. Pour maîtriser la plus grande concentration de requérants d'asile

violents présents sur leur territoire, les cantons où sont implantés les sites

d'hébergement de la Confédération seraient contraints d'augmenter encore leurs

effectifs de police. De plus, les centres d'hébergement de la Confédération, en

particulier les CEP, sont d'abord conçus comme lieux de premier accueil. Les

requérants d'asile amenés à y séjourner (jusqu'à 90 jours au plus) comptent aussi

dans leurs rangs des femmes, des enfants et des personnes vulnérables qui

cohabitent avec d'autres requérants d'asile dans un espace relativement restreint.

Le risque de rompre cet équilibre en y accueillant encore d'autres personnes

ayant déjà posé des problèmes dans les cantons est bien réel. Pendant les

périodes de fort afflux de demandes d'asile, notamment, leurs capacités d'accueil,

déjà restreintes, seraient engorgées par la présence des requérants d'asile

indésirables dans les cantons.

Dans sa réponse à l'interpellation 11.3727, le Conseil fédéral s'est déjà exprimé

au sujet de la proposition de traiter en priorité les "migrants économiques"

originaires d'Afrique du Nord. Il y a notamment expliqué que l'Office fédéral des

migrations traite en priorité les demandes d'asile présentées par des personnes

en provenance d'Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc, Egypte) et comportant

Page 66: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 66 -

des motifs économiques ou ne remplissant manifestement pas les conditions

légales d'octroi du statut de réfugié. Ont également droit à un traitement

prioritaire les demandes émanant de personnes à l'encontre desquelles une

procédure pénale a été engagée en Suisse.

Proposition du Conseil fédéral du 16.11.2011

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien

http://www.parlament.ch/f/Suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20113781

Page 67: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 67 -

6.4. Refugiés reconnues/Etrangers à titre provisoire

Page 68: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 68 -

6.5. Questions diverses

13.3598 Loi sur l'asile: suivi et évaluation des mesures

d'urgence adoptées dans le cadre de la 10ème révision (Postulat Amarelle/PS)

Etat des délibérations

• Pas encore traité en plénum.

Chronologie

• Amarelle Cesla a déposé le postulat au Conseil national le 21.06.2013.

• Le 28.08.2013, le Conseil fédéral propose d'accepter le postulat.

• Conseil prioritaire: Conseil national

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de présenter, en vue des travaux parlementaires

sur le nouveau projet d'accélération présenté le 14 juin dernier, un rapport de

suivi et d'évaluation de la mise en vigueur des mesures d'urgence adoptées le 29

septembre 2012, en particulier les modifications suivantes:

1. Mise en place de "phases-tests" durant deux ans pour les nouvelles procédures

d'asile (rapport du "Begleitgruppe");

2. Suppression de la possibilité de déposer une demande d'asile à l'étranger;

3. Suppression de la reconnaissance de la qualité de réfugié pour les déserteurs

et les objecteurs de conscience sous réserve de la Convention relative au statut

des réfugiés;

4. Utilisation non soumise à autorisation d'installations et de constructions de la

Confédération pour héberger des requérants d'asile;

5. Versement de forfaits de sécurité aux cantons abritant des centres fédéraux;

6. Financement et mise en place de programmes d'occupation pour les personnes

hébergées dans des centres fédéraux.

Développement

Compte tenu des résultats des votations du 9 juin dernier, les mesures d'urgence

entrées en vigueur le 29 septembre 2012, seront maintenues au moins pour les

trois ans à venir. Afin de mieux comprendre l'évolution dans le domaine de l'asile

Page 69: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 69 -

sur les questions y relatives et dans l'optique d'une pérennisation de ces mesures

à l'issue des trois ans de mise en oeuvre, compte tenu du rôle désormais

important de ces mesures dans le processus d'accélération et de leur interaction

éventuelle en pratique avec les droits humains, il faudrait pouvoir mettre en

place un suivi déterminant notamment concernant le nombre de centres pour

requérants d'asile "récalcitrants" et leurs coûts, le traitement spécifique des

personnes logées dans ces nouveaux centres, le régime attribué aux enfants

dans le nouveau centre fédéral test (formation, logement spécifique), l'impact du

nouvel article 3 LAsi, l'évaluation des programmes d'occupation. Sur ces

questions, il serait utile de connaître les chiffres et les types de contrôles

effectués par l'ODM. Une question importante serait également d'analyser si les

mesures compensatoires en matière de visas humanitaires et de contingent

annoncées par le Conseil fédéral sont suffisantes et si une approche commune

est possible avec l'UE.

Proposition du Conseil fédéral du 28.08.2013

Le Conseil fédéral propose d'accepter le postulat.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133598

Page 70: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 70 -

13.3323 Demande systématique de renseignements sur les

antécédents judiciaires des citoyens européens souhaitant

s'établir en Suisse (Motion Quadri/Lega)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au plénum

Chronologie

• Lorenzo Quadri a déposé la motion au Conseil national le 17.04.2013.

• Le 21.06.2013, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de faire en sorte qu'il soit possible de demander

systématiquement aux Etats membres d'origine ou aux autres Etats membres

des renseignements sur les antécédents judiciaires des citoyens européens

souhaitant s'établir en Suisse, et ce sans avoir à fournir de justifications.

Développement

Au Tessin, l'affaire Raffaele Sollecito, un citoyen italien supposé être impliqué

dans le meurtre de Meredith Kercher, une étudiante anglaise, a suscité une

vague d'indignation tout à fait légitime.

Alors que son procès pour homicide n'est pas encore terminé, Raffaele Sollecito a

obtenu un permis B l'autorisant à s'installer à Lugano.

Comme l'a lui-même souligné le gouvernement tessinois en réponse à une

intervention parlementaire, depuis l'entrée en vigueur de la libre circulation des

personnes, il n'est plus possible de demander systématiquement aux Etats

d'origine des renseignements sur le casier judiciaire des citoyens européens

souhaitant s'installer en Suisse. En effet, l'art. 5, al. 2, de la directive

64/221/CEE du Conseil de la Communauté économique européenne pour la

coordination des mesures spéciales aux étrangers en matière de déplacement et

de séjour justifiées par des raisons d'ordre public, de sécurité publique et de

santé publique prévoit que "le pays d'accueil peut, dans les cas où il le juge

indispensable, demander à l'Etat membre d'origine et éventuellement aux autres

Etats membres des renseignements sur les antécédents judiciaires du requérant.

Cette consultation ne peut avoir un caractère systématique".

Page 71: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 71 -

Les directives de l'Office fédérale des migrations adressées aux cantons vont

dans le même sens en précisant qu'un extrait du casier judiciaire ne pourra être

demandé "que dans des cas isolés justifiés".

Cette situation menace inévitablement la sûreté interne. Le Conseil d'Etat

tessinois, dans la réponse évoquée ci-dessus, considère que, dans de telles

conditions, il est impossible de savoir combien de citoyens européens impliqués

dans des infractions graves, et donc potentiellement encore dangereux, ont

obtenu une autorisation de séjour au Tessin.

De plus, la situation actuelle donne lieu à une inégalité de traitement du fait qu'il

est facile d'obtenir des renseignements sur les antécédents judiciaires des

citoyens suisses, lesquels font par conséquent l'objet d'une plus grande

surveillance que les citoyens européens.

Avis du Conseil fédéral du 21.06.2013

L'article 5 annexe I de l'accord sur la libre circulation des personnes (ALCP)

prévoit que les droits octroyés par cet accord ne peuvent être limités que par des

mesures justifiées par des raisons d'ordre public, de sécurité publique ou de

santé publique. Il renvoie notamment à une directive européenne (directive

64/221/CEE du 25 février 1964 du Conseil de la Communauté économique

européenne) qui dispose expressément que le pays d'accueil, qu'il s'agisse d'un

Etat membre de l'UE ou de la Suisse, peut, dans les cas où il le juge

indispensable, demander à l'Etat membre d'origine et, éventuellement, aux

autres Etats membres, des renseignements sur les antécédents judiciaires du

requérant. Cette consultation doit dans chaque cas être justifiée. Par conséquent,

elle n'est pas systématique et vaut tant pour les citoyens de l'UE que pour les

citoyens suisses qui entendent s'installer sur leur territoire. Il n'y a donc pas

inégalité de traitement entre les citoyens suisses et les citoyens européens.

L'impossibilité de cette systématisation découle de l'acquis communautaire,

lequel ne pourrait être remis en question que par une renégociation de l'ALCP.

Par ailleurs, il faut souligner que la gestion des casiers judiciaires, leur contenu et

leurs caractéristiques varient de manière très significative d'un Etat à l'autre.

Aussi chaque casier judiciaire ne mentionne-t-il pas nécessairement l'ouverture

d'une enquête pénale ou l'existence d'une procédure judiciaire pendante. Dès

lors, même en cas de requête systématique d'informations sur les précédents

pénaux, il n'est pas exclu que des personnes à l'encontre desquelles une enquête

judiciaire est en cours ou des procédures judiciaires sont pendantes échappent

aux contrôles.

En l'absence de condamnations entrées en force, la présomption d'innocence

prévaut. Ainsi, il semblerait difficilement justifiable de refuser une autorisation de

Page 72: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 72 -

séjour, requise sur la base de l'ALCP, du fait qu'une procédure pénale est en

cours et ce, au motif que le requérant représente une menace réelle et actuelle

pour l'ordre et la sécurité publics.

Proposition du Conseil fédéral du 21.06.2013

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Link

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133323

Page 73: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 73 -

7. Divers

13.4312 Pour une nouvelle obligation de servir: le service-

citoyen (Postulat Reynard / PSS)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Reynard Mathias a déposé le postulat au Conseil national le 13.12.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Nous demandons au Conseil fédéral d'évaluer dans un rapport la possibilité d'une

réforme du système d'obligation de servir, par exemple par la mise en place d'un

service-citoyen obligatoire de courte durée (permettant une conciliation avec la

formation ou l'activité professionnelle), par exemple à l'âge de 20 ans. Il

conviendra de réfléchir à l'implication (facultative ou obligatoire) de tous, femmes

et hommes, suisses et étrangers. Ceci permettra de renforcer la cohésion

nationale, l'intégration de chacun dans la société, la solidarité et le vivre-

ensemble. Les jeunes pourront, dans le cadre de ce service-citoyen, être actifs

dans de nombreux domaines, tels que la santé, le social, la protection de la

nature, l'entretien des paysages et des forêts, l'agriculture, l'engagement

humanitaire, le tourisme, la réforme énergétique ou encore l'organisation de

manifestations,... . Le rapport du Conseil fédéral permettra d'évaluer la faisabilité

d'un tel système, en évitant de créer une main-d'oeuvre bon marché pour

l'économie.

Développement

Lors de la votation du 22 septembre 2013, une majorité du peuple suisse a

exprimé son attachement à l'obligation de servir. Cette décision que l'on peut

regretter ou non, est claire. Par contre, en observant les faits, on constate que

l'obligation de servir concerne toujours moins de jeunes. Le taux d'aptitude au

service militaire ne cesse de baisser. Et c'est actuellement moins de la moitié des

jeunes qui arrivent au terme de leurs jours de service. Le phénomène concerne

toute la Suisse et on ne peut pas observer de différences significatives entre les

régions linguistiques. La "voie bleue" (conscrits n'effectuant ni service militaire ni

service civil ni protection civile mais s'acquittant de la taxe militaire) ne cesse de

Page 74: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 74 -

se développer, concernant plus de 20 pour cent des conscrits en 2012. Le

phénomène se renforcera forcément encore avec la réduction des effectifs de

l'armée.

Notons enfin que, si l'on constate une baisse de l'attractivité de l'armée, le service

civil connaît un important succès. Ceci prouve que les jeunes ont envie de

s'engager pour la collectivité, s'ils peuvent concilier cet engagement avec leur

formation ou leur activité professionnelle.

A partir de ces éléments factuels, on constate que l'article 59 de la Constitution

n'est pas appliqué et que l'obligation de servir n'est plus une réalité dans ce pays.

Il est devenu urgent de repenser l'obligation de servir.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20134312

Page 75: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 75 -

13.3864 Aligner la durée du service civil sur celle du service

militaire (Motion des Verts/ Porte-parole Glättli Balthasar)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• La Groupe des Verts a déposé la motion au Conseil national le 26.09.2013.

• Le 06.11.2013, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de créer les bases légales permettant d'aligner la

durée du service civil ordinaire sur celle du service militaire.

Développement

Les Suisses ont dit non à l'abrogation du service militaire obligatoire pour les

hommes le 22 septembre dernier. La durée du service militaire correspond

actuellement à 2/3 de celle du service civil. Si les deux types de service avaient

la même durée, chacun pourrait faire son choix librement, sans remettre en

cause le principe fondamental du service obligatoire pour les hommes.

Avis du Conseil fédéral du 06.11.2013

Sur la base du rapport intitulé "Stratégie de la protection de la population et de

la protection civile 2015+", approuvé par le Conseil fédéral le 9 mai 2012, un

groupe de travail représentant les divers intérêts en présence sera chargé

d'examiner l'avenir du modèle de l'obligation de servir. L'obligation de servir est

un système complexe, dont la durée des divers services (service militaire, service

civil, protection civile) ne constitue qu'un élément qui ne saurait être considéré

de manière individuelle. Ce groupe de travail devra analyser dans leur globalité

les diverses options permettant de continuer à développer le modèle de

l'obligation de servir. Sur cette base, il devra élaborer des propositions tenant

compte également du critère de la durée. Ce travail ne doit pas être conditionné

par des décisions préalables portant sur des éléments pris isolément.

Proposition du Conseil fédéral du 06.11.2013

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Page 76: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 76 -

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133864

Page 77: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 77 -

13.452 Primauté du droit constitutionnel sur le droit

international (Initiative Brand/UDC)

Etat des délibérations

• Pas encore traité au conseil.

Chronologie

• Brand Heinz a déposé l’initiative au Conseil national le 25.09.2013.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Conformément à l'article 160 alinéa 1 de la Constitution et l'article 107 de la loi

sur le Parlement, je dépose l'initiative parlementaire suivante:

La Constitution est modifiée comme suit:

Article 5, alinéa 1, Cst. Principes de l'activité de l'Etat régi par le droit

1 Le droit est la base et la limite de l'activité de l'Etat. La Constitution fédérale

est la plus haute source du droit de la Confédération suisse. Elle est de rang

supérieur au droit international et prime ce dernier; les règles impératives du

droit international sont réservées.

Article 5, alinéa 4, Cst.

A abroger: "La Confédération et les cantons respectent le droit international."

Développement

L'article 5, alinéa 1, Cst. est complété par deux phrases qui établissent la

primauté de la Constitution fédérale sur le droit international (à savoir les règles

primaires et secondaires du droit international, les accords internationaux, le

droit international coutumier et les principes généraux du droit). Les règles

impératives du droit international sont réservées. Cette hiérarchie, applicable en

cas de conflits de normes, correspond déjà au droit constitutionnel actuel dans la

mesure où le non-respect des règles impératives du droit international constitue

l'unique obstacle matériel à une modification constitutionnelle (art. 139, al. 3,

Cst.).

Par ailleurs, le nouvel article 5, alinéa 1, Cst. précise que la primauté de la

Constitution fédérale sur le droit international est un principe qui règle de

Page 78: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 78 -

manière générale les rapports entre droit constitutionnel et droit international.

Cela signifie en particulier:

(i) que les initiatives populaires acceptées par le peuple et les cantons doivent

être mises en oeuvre de manière effective, même si elles devaient enfreindre des

règles non impératives du droit international;

(ii) que le Conseil fédéral et l'Assemblée fédérale n'ont pas le droit

respectivement de conclure ni d'approuver des accords internationaux qui

contiennent des dispositions contraires à la Constitution fédérale.

L'article 5, alinéa 4, Cst. ("La Confédération et les cantons respectent le droit

international") est abrogé. Il doit être retiré de la Constitution, car c'est de cet

alinéa (mis en relation avec d'autres dispositions) qu'est déduite la primauté du

droit international sur le droit national (bien que son libellé ne contienne aucun

élément permettant une telle interprétation).

L'article 5, alinéa 4, Cst. doit être abrogé pour une autre raison encore: il faut

éviter qu'on puisse en déduire que le régime juridique suisse est axé de manière

générale sur le droit international, comme si on avait affaire à une directive

adressée au Parlement, au Conseil fédéral, à l'administration et aux tribunaux.

L'abrogation de l'article 5, alinéa 4, Cst. ne signifie pas que la Suisse n'aura plus

à respecter ni à mettre en oeuvre les règles de droit international qui la lient. Le

droit international fait partie du "droit" au sens de l'article 5, alinéa 1, Cst. ("Le

droit est la base et la limite de l'activité de l'Etat"); cet al. 1 n'apporte cependant

aucune précision sur la place du droit international dans la hiérarchie de notre

système juridique ni sur les règles à appliquer en cas de conflits entre droit

international et droit interne. Les nouvelles dispositions constitutionnelles

apportent une réponse à ces questions.

Lien

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20130452

Page 79: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 79 -

12.3560 En finir avec les privilèges fiscaux accordés aux

expatriés (Motion Schelbert /Verts)

Etat des délibérations

• Pas encore traité en plénum.

Chronologie

• Louis Schelbert a déposé la motion au Conseil national ale 14.06.2012.

• Le 15.08.2012, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Conseil prioritaire: Conseil national.

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de soumettre au Parlement une révision de la LIFD qui supprime les avantages fiscaux dont bénéficient les expatriés.

Notre pays draine depuis des années une main-d'oeuvre étrangère hautement qualifiée qui, avec la croissance économique persistante, la spécialisation croissante et l'institution de la libre circulation des personnes a vu son nombre fortement augmenter.

Alors qu'il y a quelques décennies ces personnes ne séjournaient en Suisse qu'une période relativement courte, aujourd'hui il n'est pas rare qu'elles restent chez nous plusieurs années et font venir leur famille. Elles utilisent également davantage nos infrastructures publiques comme les écoles.

Notre législation accorde certains avantages fiscaux à ces personnes dites expatriées. Or ces avantages ne sont plus tolérables sachant que toute personne vivant en Suisse et qui profite de ses infrastructures doit contribuer à leur financement par le biais de l'impôt. Par conséquent, les managers et les spécialistes étrangers doivent être soumis au même régime.

Eu égard au principe de l'égalité de traitement et à celui de l'imposition selon la capacité économique, tels qu'ils figurent dans la Constitution, les allégements fiscaux en question doivent être abolis.

Avis du Conseil fédéral du 15.08.2012

Les personnes dites expatriées (ci-après les expatriés) sont des cadres qui sont détachés temporairement en Suisse par un employeur étranger ou des

Page 80: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 80 -

spécialistes qui y exercent une activité à durée limitée. Par temporaire ou à

durée limitée, on entend une activité lucrative de 5 ans au maximum (art. 1 de l'ordonnance concernant les expatriés; RS 642.118.3). Les expatriés se caractérisent ainsi par la durée d'emblée limitée de leur séjour en Suisse. Cette caractéristique les distingue fondamentalement de la plupart des immigrés, qui s'établissent en Suisse pour une durée illimitée afin d'y exercer une activité lucrative.

En vertu de la loi fédérale sur l'impôt fédéral direct (RS 642.11), les frais professionnels (frais d'acquisition du revenu) sont déductibles du revenu imposable. Conformément à ce principe, les expatriés peuvent, en raison de leur détachement temporaire en Suisse, porter en déduction des frais professionnels supplémentaires. Il s'agit, à l'heure actuelle, des frais de voyage entre leur domicile à l'étranger et la Suisse ou, le cas échéant, des frais de déménagement, des frais d'habitation en Suisse (dans la mesure où le montant de ces frais est raisonnable et à condition qu'ils prouvent l'existence d'un appartement permanent à l'étranger) ou encore des dépenses ordinaires liées à la scolarisation de leurs enfants mineurs dans une école privée de langue étrangère, dans la mesure ou l'enseignement dispensé par les écoles publiques ne se révèle pas adéquat.

On peut d'ailleurs souligner qu'il existe une réglementation analogue pour les diplomates suisses, qui ont le droit de porter en déduction de leur revenu imposable, à titre de frais professionnels, les dépenses nécessaires à leur séjour et à leur travail à l'étranger qui ne sont pas prises en charge par leur employeur.

La doctrine traditionnelle repose sur une notion de frais d'acquisition du revenu fondée sur la finalité. D'après cette doctrine, tous les frais nécessaires à l'acquisition d'un revenu sont déductibles. La doctrine moderne et la jurisprudence reposent quant à elles sur une notion plus étendue, fondée sur la causalité. D'après cette interprétation, sont aussi considérées comme des frais d'acquisition du revenu les charges qui sont une conséquence de l'acquisition du revenu. Dans un avis de droit (JAAC 2011.4, p. 38), l'Office fédéral de la justice considère que la déduction du revenu imposable de certains frais professionnels particuliers est fondamentalement constitutionnelle et légale. Il propose cependant de clarifier certains points au niveau d'une loi ou d'une ordonnance. Il fait toutefois remarquer que la déductibilité des frais de scolarité des enfants dans des écoles privées est pour le moins discutable. La déduction des frais dont les expatriés doivent s'acquitter en raison de leur détachement en Suisse (contrairement aux contribuables domiciliés de façon permanente en Suisse) étant justifiée, on ne saurait donc affirmer que les expatriés bénéficient de manière générale de privilèges inadmissibles.

Page 81: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 81 -

Les entreprises internationales et autres groupes de sociétés internationaux, en

particulier, sont souvent tributaires d'experts étrangers; afin que la Suisse soit assez attrayante pour ces derniers, il est donc nécessaire de leur offrir des conditions aussi bonnes que possible. Pour renforcer la compétitivité de la Suisse au niveau international, la prise en compte fiscale des frais professionnels particuliers des expatriés est un instrument qu'il est possible d'envisager.

C'est pourquoi le Conseil fédéral estime qu'il n'est pas nécessaire de remettre en question la réglementation actuelle. En revanche, il est d'avis qu'il faut examiner les conditions et les modalités de différentes déductions.

Proposition du Conseil fédéral du 15.08.2012

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien:

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123560

Page 82: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 82 -

12.3510 Supprimer les déductions fiscales accordées aux

expatriés (Motion Fässler-Osterwalder/PS)

Etat des délibérations

• Pas encore traité en plenum

Chronologie

• Hildegard Fässler-Oberwalder a déposé la motion au Conseil national le

13.06.2012.

• 15.08.2012, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

• Le 07.03.2013, l'intervention est reprise par Madame Fehr Gysi.

• Conseil prioritaire : Conseil national

Teneur

Le Conseil fédéral est chargé de modifier les dispositions pertinentes de la LIFD et

de la LHID de sorte que les déductions fiscales prévues actuellement dans

l'ordonnance concernant les expatriés (Oexpa) ne soient plus autorisées.

Les allégements fiscaux dont bénéficient les personnes dites expatriées (soit les

cadres dirigeants et les spécialistes détachés temporairement en Suisse par un

employeur étranger) par rapport aux contribuables ordinaires vivant en Suisse

sont choquants, ce que constate également l'Office fédéral de la justice (OFJ)

dans son avis du 6 septembre 2011. Il juge par ailleurs critiquable que les

déductions fiscales accordées aux expatriés ne soient réglementées que par voie

d'ordonnance alors qu'une loi s'imposerait en la matière.

Toutefois, la voie préconisée par l'OFJ pour remédier à ce problème, à savoir

d'accorder les mêmes déductions fiscales aux cadres dirigeants suisses qui sont

détachés par leur employeur pendant quelques années dans une autre région de

la Suisse, ne paraît pas adéquate tant il est vrai qu'elle ne ferait qu'engendrer une

inégalité supplémentaire par rapport à d'autres cadres, par exemple ceux qui

doivent s'installer dans un autre canton parce que leur entreprise a fermé. On

constate en outre que les expatriés ont tendance à séjourner de plus en plus

longtemps en Suisse, voire à s'y établir et par conséquent à profiter de nos

infrastructures comme les autres résidents. Ainsi, la ville de Zurich va ouvrir à la

rentrée deux classes gymnasiales supplémentaires pour accueillir des enfants

d'expatriés venant d'écoles privées. Logiquement, ces prétendus expatriés

devraient être assujettis à un rappel d'impôt, ce qui serait également le cas des

Page 83: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 83 -

employés suisses détachés qui ne reviennent pas s'établir dans leur région

d'origine. Or un tel système engendrerait une surcharge administrative qu'il vaut

mieux éviter. La discrimination fiscale qui touche les indigènes ne doit pas être

abolie par une extension des allégements fiscaux à d'autres catégories mais par

leur suppression.

Aucun parti ne conteste la nécessité de simplifier le régime fiscal. En supprimant

les privilèges fiscaux des expatriés on aura fait un pas dans la bonne direction.

Avis du Conseil fédéral du 15.08.2012

Les personnes dites expatriées (ci-après les expatriés) sont des cadres qui sont

détachés temporairement en Suisse par un employeur étranger ou des

spécialistes qui y exercent une activité à durée limitée. Par temporaire ou à durée

limitée, on entend une activité lucrative de cinq ans au maximum (art. 1

ordonnance concernant les expatriés; RS 642.118.3). Les expatriés se

caractérisent ainsi par la durée d'emblée limitée de leur séjour en Suisse. Cette

caractéristique les distingue fondamentalement de la plupart des immigrés, qui

s'établissent en Suisse pour une durée illimitée afin d'y exercer une activité

lucrative.

En vertu de la loi fédérale sur l'impôt fédéral direct (LIFD; RS 642.11), les frais

professionnels (frais d'acquisition du revenu) sont déductibles du revenu

imposable. Conformément à ce principe, les expatriés peuvent, en raison de leur

détachement temporaire en Suisse, porter en déduction des frais professionnels

supplémentaires. Il s'agit, à l'heure actuelle, des frais de voyage entre leur

domicile à l'étranger et la Suisse ou, le cas échéant, des frais de déménagement,

des frais d'habitation en Suisse (dans la mesure où le montant de ces frais est

raisonnable et à condition qu'ils prouvent l'existence d'un appartement permanent

à l'étranger) ou encore des dépenses ordinaires liées à la scolarisation de leurs

enfants mineurs dans une école privée de langue étrangère, dans la mesure ou

l'enseignement dispensé par les écoles publiques ne se révèle pas adéquat.

On peut d'ailleurs souligner qu'il existe une réglementation analogue pour les

diplomates suisses, qui ont le droit de porter en déduction de leur revenu

imposable, à titre de frais professionnels, les dépenses nécessaires à leur séjour

et à leur travail à l'étranger qui ne sont pas prises en charge par leur employeur.

La doctrine traditionnelle repose sur une notion de frais d'acquisition du revenu

fondée sur la finalité. D'après cette doctrine, tous les frais nécessaires à

l'acquisition d'un revenu sont déductibles. La doctrine moderne et la

jurisprudence reposent quant à elles sur une notion plus étendue, fondée sur la

causalité. D'après cette interprétation, sont aussi considérées comme des frais

d'acquisition du revenu les charges qui sont une conséquence de l'acquisition du

Page 84: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 84 -

revenu. Dans un avis de droit (JAAC 2011.4, p. 38), l'Office fédéral de la justice

considère que la déduction du revenu imposable de certains frais professionnels

particuliers est fondamentalement constitutionnelle et légale. Il propose

cependant de clarifier certains points au niveau d'une loi ou d'une ordonnance. Il

fait toutefois remarquer que la déductibilité des frais de scolarité des enfants dans

des écoles privées est pour le moins discutable. La déduction des frais que les

expatriés doivent acquitter en raison de leur détachement en Suisse

(contrairement aux contribuables domiciliés de façon permanente en Suisse)

étant justifiée, on ne saurait donc affirmer que les expatriés bénéficient de

manière générale de privilèges inadmissibles.

Les entreprises internationales et autres groupes de sociétés internationaux, en

particulier, sont souvent tributaires d'experts étrangers; afin que la Suisse soit

assez attrayante pour ces derniers, il est donc nécessaire de leur offrir des

conditions aussi bonnes que possible. Pour renforcer la compétitivité de la Suisse

au niveau international, la prise en compte fiscale des frais professionnels

particuliers des expatriés est un instrument qu'il est possible d'envisager.

C'est pourquoi le Conseil fédéral estime qu'il n'est pas nécessaire de remettre en

question la réglementation actuelle. En revanche, il est d'avis qu'il faut examiner

les conditions et les modalités de différentes déductions.

Proposition du Conseil fédéral du 15.08.2012

Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Lien:

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123510

Page 85: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 85 -

Annexe

Objets par dépositaire et type

Groupe BD (PBD)

PDC

Motion

13.4090 Importation de viande halal provenant d'abattages sans étourdissement

13.3334 Trafic de drogue. Lutter efficacement contre le trafic mené par des immigrés

clandestins et des requérants d'asile

12.3909 Effectuer un test ADN chez certains requérants d'asile pour lutter contre la

criminalité

12.3683 Les gens du voyage doivent aussi respecter nos lois

Postulats

13.4194 Pour renforcer la reconnaissance de l'équivalence des diplômes étrangers

PLR

Initiatives parlementaires

10.485 Harmonisation des dispositions liées au regroupement familial

Motions

13.3832 Inscrire dans la Constitution l’obligation d’un respect mutuel en matière de

religion

11.3781 Tolérance zéro pour les requérants d’asile qui troublent l’ordre public

Groupe PDC/PEV/PVL

Vert’libéral

Initiative parlementaire

13.469 Garantir l'égalité pour toutes les formes d'union

Verts

Motions

Page 86: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 86 -

13.3864 Aligner la durée du service civil sur celle du service militaire

12.3560 En finir avec les privilèges fiscaux accordés aux expatriés

Postulats

13.3531 Pourquoi les étrangers en Suisse se naturalisent aussi peu?

Interpellation

11.4205 Requérant d’asile refoulés décentrés d’enregistrement – l’octroi de l’aide en

péril ?

PSS

Initiatives parlementaires

13.407 Lutter contre les discriminations basées sur l'orientation sexuelle

08.432 Naturalisation de la troisième génération

Motions

12.3510 Supprimer les déductions fiscales accordées aux expatriés

Interpellation

12.3491 Expatriés: les allégements fiscaux sont-ils un frein à l'intégration?

Postulats

13.4312 Pour une nouvelle obligation de servir: le service-citoyen

13.3598 Loi sur l'asile: suivi et évaluation des mesures d'urgence adoptées dans le

cadre de la 10ème révision

UDC

Initiatives parlementaires

13.452 Primauté du droit constitutionnel sur le droit international

13.444 Regroupement familial. Généraliser le test ADN

13.425 Pas de regroupement familial pour les personnes admises à titre provisoire

12.484 Assurance de base selon la LAMal. Retirer de l'assurance obligatoire les

sans-papiers et les requérants d'asile déboutés ou frappés d'une décision

de non-entrée en matière

Motions

13.3510 Police judiciaire fédérale: postes à responsabilité réservés aux citoyens

suisses

Page 87: Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique fileCommission fédérale contre le racisme CFR Racisme et lutte contre le racisme, une perspective politique . Agenda

- 87 -

13.3323 Demande systématique de renseignements sur les antécédents judiciaires

des citoyens européens souhaitant s'établir en Suisse

13.3125 Autoriser les étrangers à siéger dans le comité de direction des caisses de

compensation professionnelles

12.3700 Caution obligatoire pour gens du voyage étrangers

12.3515 Apprentissage professionnel pour les sans-papiers: empêcher la

fraude orchestrée par ordonnance

12.3113 Garantir la liberté d'expression

Interpellation

11.4057 L’immigration massive de demandeurs d’asile provoque le chaos dans les

structures d’hébergement

Postulats

13.3672 Clarifier certaines questions religieuses

Lega

Motions

13.3467 Requérants d’asile hébergés dans les centres d’enregistrement. Interdiction

d’acheter des boissons alcoolisées

Initiatives cantonales Genève

13.304 Modification de la Constitution fédérale (art. 8 al. 2) et du Code pénal (art.

261bis)

Commissions