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Rap In Family, du rap en famille

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Rap In Family, du rap en famille

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2 20 décembre 2011No 574

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERRE

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 21 décembreJack Noseworthy (Acteur), Kenia Winnie

Marcellus, Kiefer Sutherland (Acteur), Terry Delva, Andy Dick (Comédien), Florence Grif-fith Joyner (Chanteuse), Addra Larejinadelsur, Ray Romano (Rédacteur), Lhenncia Gaspard (Etudiante), Chris Evert (Sportive), Thatou Ber-thoumieux, Samuel L.Jackson (Acteur), Frank Zappa (Compositeur), Jane Fonda (Actrice),

Jeudi 22 décembreAntoniel Prince Tony Cénat (Animateur), Ali Lohan (Actrice/chanteuse), Jean

Jean François (Etudiant), Yanick Lahens (Auteure), Jordan Spark (Chanteuse), Robin Gibb (Artiste), Yolanne Desrameaux Dolce, Steve Garvey (Sportif ), Phaby Augustin, Diane Swayer (Artiste), Lucson Fleurant, Steve Carlton (Sportif ),

Vendredi 23 décembreCorey Haim (Acteur), Carla Bruni (Personnalité mondiale), Ericka Masson, Eddie

Vedder (Musicien), Susan Lucci (Artiste), Rachelle J.Chery, Harry Shearer (Acteur), Désir Faby, Jose Greco (Acteur/danseur).

Samedi 24 décembreNéré Enock (Journaliste), Réginald Janvier (Travailleur), Ryan Seacrest (Présen-

tateur), Stephenie Meyer (Auteure), Ricky Martin (Chanteur), Grand L.Bush (Acteur), Mary Higgins Clark (Auteur), Ava Garder (Actrice), Howard Hughes (Producteur), Johnny Gruelle (Artiste).

Dimanche 25 décembreMarvin Victor (Ecrivain/Journaliste), Alexandre Fritz Arios (Graphiste), Wilstridge

Hall (Promoteur/rappeur), Falie A.Fede, Dido (Chanteuse), Christelle Veillard, Rickey Henderson (Sportif ), Taime Kenedy, Bernard Figaro (Etu-diant), Jessica Dorcé, Annie Lennox (Chanteuse/Compositrice).

C’est aussi leur anniversaireRoxane Kerby (Responsable de

Magic Haïti), Lordwensky ‘Trouble Boy’ Jolissaint (Rappeur), Augustin Jokebed, Jose Laddie J.Dameus, Wendy Chikazhe, Francesco Buc-cheri, Laudner Pierre Louis, Melissa LeRoy-Blaise, Néhémie Calixte,

Pour insertion Phone: 3922-3006

E-mail : [email protected]

Agenda de la semaine

Yanick Lahens née le 22 décembre

MERCREDI 21 DECEMBRE 2011-Vente-signature du dernier Cd de

Lakol (Rendez-vous 33) invité : Djakout #1

-Neyo, T-Vice, J-Perry, Dj K-9 (Ritz Kinam II)

JEUDI 22 DECEMBRE 2011-Stand Up for Haiti avec Sugar Sam-

my, Kako, Ron Josol (Karibe) Info : 3441-3982 / 3419-7337 BBM Pin : 230368DA

VENDREDI 23 DECEMBRE 2011 -Ram, Boukman Ekxperyans, Gardy

Girault, (Karibe) Info : 3441-3982 / BBM PIN : 230368DA

-Pleiade d’artistes et de Dj’s (Rue Kernizan, en face Palais de l’Art) Info : 3757-1771 / 3887-7519

-Christmas with the Stars (Parc Histo-rique de la Canne à Sucre) Info : 3702-3883 / 3693-0401

-Tropicana (Mirebalais)-Wanito, Valmix, Djoune, Splash (Ba-

bako) fanm gratis avan midi -Foire nationale du Livre (Direction

Nationale du Livre, angle rue Cheriez et Martin Luther King) 25 à 30 % de rabais. Adm : gratuite

-Dj Nos, Magik, Kenny, D-Rod (Dyna-mic Club) Info : 3045-7033 / 3181-8363 / 2872-1396 BBM PIN : 2204BB36 / 26ECF7BI

SAMEDI 24 DECEMBRE 2011-Blaze One, Izolan, Dayannah Mercier

(Mango Lounge)

DIMANCHE 25 DECEMBRE 2011-“Banquet Annuel Traditionnel” (Palais

Municipal) De : 10 hres am à 5 hres pm

-Vente-signature de l’Album “Gen yon jan pou ye” de Gabel (Café Trio) Invités : P-Jay, Eud, Dj Steezy Dj Storm

-Tropicana (Royal Haitian) -Hosanna Gospel , Rescapées, En-

fants Missionnaires en Action, Troupe Théatre ‘Tecca’ Maestro Saul (Light auditórium) 3847-1139 / 3372-7980

-Spectacle de Danses (Auditorium des Soeurs de la Charité de St Louis de Bourdon) Info : 3758-1116

Son regard me bou-leverse encore. Magique. Doux. Cru. Quand ses bras forts

glissent sur mes épaules, mon cœur manque un bat-tement. Corneille m’enlace. Cela dure dix secondes fur-tives, mais une éternité pour moi. J’ai le temps de renifler son parfum discret. Classe, comme lui. Sucré, comme sa voix. Intense, comme son re-gard. Il n’est pas beau, mais a ce petit quelque chose d’indéfinissable qui force l’admiration. Je me colle à lui, j’ai le temps de sentir son torse dur. Plat. Sexy. Il m’inti-mide. Ses yeux me percent, j’ai l’impression qu’il voit mon âme. Il me murmure un « Merci », c’est la plus belle chanson que j’ai jusqu’à pré-sent entendue. Mes jambes ne me portent plus, je crois que je vais tomber. Non, je m’accroche à sa veste de velours. Elle reflète dans ses yeux d’ambre. J’y vois des étoiles, j’ai envie de m’y plonger à tout jamais.

J’aime le désordre arrangé de ses cheveux et la barbe naissante qui habille son visage. J’aime l’ombre timide qui anime son regard et l’hu-milité qui suinte de ses pores. Corneille est simple. Vrai. Sans ambages. Son sourire éclatant fait découvrir des dents blanches surmontées de gencives violettes. Je voudrais lui parler plus longtemps, lui dire que je suis plus qu’une fan, mais la photo est finie, je me suis assez attardée. Déjà que j’avais dû supplier les gardes pour qu’on me laisse l’appro-cher. « Madame, ça suffit, c’est fini maintenant », me lance ce monstre de muscles d’un mètre quatre-vingts. Une dernière fois, je glisse mes doigts entre ceux de mon bel oiseau. Ils sont longs et fins, comme ceux d’un pianiste. Il me presse la main et me sourit à nouveau. Je reste suspendue à ses lèvres. Mon rêve n’aura duré que dix secondes inou-bliables.

Gaëlle C. Alexis

Dix secondesavec Corneille

320 décembre 2011No 574

BUZZPar Aceline René

L’agenda de Péguy

Mercredi 21 décembre, une soirée choc. Encore une star internationale. Ne-Yo. Ritz Kinam II. Si vous arrivez à vous dégoter à temps les $ US 50, alors vous serez sûrement du nombre de ceux qui le verront évoluer en chair et en os, avec J.Perry et T-Vice partageant son podium.

Le rendez-vous annuel avec nos stars est lancé. Et le vendredi 23 décembre, il en sera déjà à sa 4e édition. « Christmas With The Stars ». Un spectacle continuellement en recrudescence. Une délectation pour ses habitués. Une découverte pour les nouveaux. Les cartes à 1 000 gourdes pour adultes et 500 gourdes pour enfants jusqu’à 14 ans sont en vente à La Pléiade (PV), Yanni Store (en face d’Epi d’Or, Delmas 56), Muncheez (PV, Bois-Verna).

Vous ne consentirez pas tous à débarquer au Parc, bien sûr. Pour vous qui n’irez pas là-bas, un duo du tonnerre vous attend au Karibe ce vendre-di-là également. En tandem : les deux illustres ténors de la musique racine, Boukman Eksperyans et Ram. En surplus, le dj Gardy Girault. L’admission est à 1 500 gourdes.

Quartier Latin vous invite à prendre part à son somptueux buffet du samedi 24 décembre. Vous pouvez déjà imaginer l’accueil, le décor, et les plats supers appétissants qui vous attendront. À $ US 55 par personne, de la musique en live, la voix de Kayèl et un verre de champagne pour vous souhaiter la bienvenue, il est évident que vous ne pourrez qu’en sortir satisfait.

Le même événement. Le même jour. Mais cette fois dans un autre cadre. La Réserve. D’autres voix : le Seven jazzy band. Un autre menu : delicious. Une autre ambiance. Toujours pour votre délice. L’admission est à $ US 40, et c’est avec un verre de Kir Royal que vous serez accueilli.

A côté de ces soirées soft et très familiales, il y a d’autres occupations plus « hot » pour ceux qui souhaitent bouger et suer par tous les pores de leur corps. Les groupes Ram et Jahfé, les dj Power Surge et Magic Kenny vous suggèrent de venir danser sur les rythmes du « Roots of Creations » à Café Trio. Vous payez les $ US 40 requis à l’entrée et vous passerez « a unique Christmas Night ».

Après l’IFH avec le Festival Quatre Chemins, c’est à présent au tour de la galerie Festival Arts Haïti et de Marie Alice Théard d’héberger une exposition des toiles de l’artiste Grégory Vorbe. « Branchements » offre au regard des observateurs des tableaux hauts en couleur, où le bleu et le noir prédominent, tout en faisant place à des teintes plus chaudes comme le jaune, le rouge. Ensemble, elles soulignent la silhouette, les traits de musiciens bien imbriqués dans l’amalgame qu’elles forment, tenant leur instrument de prédilection. L’exposition ne finira que le 27 décembre. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire. C’est au 43, rue Magny, PV. Pour plus d’infos : 37 16 00 18.

Péguy [email protected]

« Sonnez cloches et grelots, voici la Noël !... » Plus que quel-ques jours et vous serez au jour J. Sauf que vous n’avez pas besoin de l’attendre pour commencer à vous amuser comme des fous. Galas. Réveillons. Buffets. Concerts. Bals. Soirées clubing. Fêtes… une panoplie d’activités où vous passerez les derniers moments de cette année. En famille, en amoureux ou en couple, assurez-vous que les fêtes soient bonnes. C’est tout ce qui compte.

Wyclef Jean fait des heureux pour la Noël

Le cabinet de Wyclef Jean a annoncé cette semaine que la star internationale fera une distribu-tion de jouets et de nourriture dans plusieurs villes du pays à l’occasion de la Noël. Il semblerait que l’ancien candidat à la prési-dence veuille reprendre sérieuse-ment avec son engagement dans le social. Afin de mettre le sourire sur le visage de certaines familles nécessiteuses, Wyclef Jean en-tame avec toute une série de dis-tributions qui a débuté le mardi 20 décembre dans la commune de la Croix-des-Bouquets. Par la suite, juste avant le jour J, Wyclef et son équipe continuera leurs bonnes actions dans les Cayes, ensuite aux Gonaïves et au Cap-Haïtien.

Entre le chanteur, le philanth-rope, ou encore le politicien, on ignore de qui vient l’initiative. Mais l’important, c’est que bon nombre de familles souriront, ne serait-ce que pour quelques minutes.

« Toussaint Louverture », la sortie du film est pour bientôt

Le jeudi 15 décembre, le staff de production du film « Toussaint Louverture » a publié la première bande-annonce. Un grand aperçu de ce que sera cette mini série basée sur l’historicité de la vie du Premier des Noirs est actuelle-ment sur le web.

Réalisé par le cinéaste Philipe Niang, ce film met en vedette la

star hollywoodienne d’origine haï-tienne Jimmy Jean-Louis. « Toussaint Louverture » sortira en France au cours de l’année 2012, et avec un peu de chance (vu qu’on n’a pas de salles de cinéma en Haïti), on le verra peut-être aussi très bientôt.

Carel lance-t-il une promotion pour le vichy en Haïti ?

Il faut croire que cette semaine l’ani-mateur de « Chokarella » a un grand faible pour les chemises à motif vichy, plus connues sous le nom de chemises à carreaux. Pour la seconde fois sur scène et une énième fois dans les back stages, Carel Pèdre, l’un des présenta-teurs les plus en vogue du moment, a été vu à la télé avec la même che-mise… seules les couleurs ont changé. (Les fins observateurs vous diront même desquelles il s’agit.)

Si pour la finale de Digicel Stars et pour Corneille, on a accepté la toute nouvelle mode de la star, on demande toutefois à l’animateur qui gravit de jours en jours des échelons de s’arrêter là.

Un terrain de jeux inauguré à Gressier

Le mercredi 21 décembre, le prési-dent Michel Joseph Martelly inaugure un terrain de jeux dans la zone de Gressier. Pour cette ouverture, Olivier Martelly, directeur dudit projet, sera accompagné de l’artiste international Ne-Yo, débarqué à Port-au-Prince pour un petit séjour au cours duquel il don-nera un concert unique, dans la soirée du 21 au Ritz Kinam II.

Insolite

Daan Junior ; des acteurs comme Jamel Debbouze, Sonia Rolland ; des sportifs comme Lilian Thuram, etc., ont mêlé leur voix dans un élan de solidarité pour porter l’humanité à venir en aide à notre nation affaiblie, sinistrée mais debout.

Une carrière exemplaireLa carrière musicale de la légendaire

chanteuse Cap-Verdienne est exemplaire et gratifiante. En 2003, elle reçoit un Grammy Award du meilleur album World music et une Victoire de la musique fran-çaise pour son album « Voz de Amor ». Les reconnaissances ne s’arrêtent pas de si tôt, puisqu’en 2007, le président français Jacques Chirac l’élève au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Etoile mondiale, l’interprète de « So-dade » a toujours voulu demeurer libre et célibataire, comme ses pieds nus lors de ses prestations. La musique de Cesaria, puissante, touchante et captivante, est teintée de patriotisme, d’amour, de dou-leur, d’espoir et d’appartenance pour son « petit pays » aux mers azures, le Cap-Vert, qu’elle « aime beaucoup ».

Des problèmes de santé dont une opération à cœur ouvert en mai 2010 l’ont poussée à maintes reprises à prendre une pause dans sa carrière mondiale entamée dans les années 90, jusqu’à avoir raison d’elle. Aujourd’hui, la musique mondiale paye un lourd tribut avec cette perte. « Une icône ne meurt jamais », dit-on, la mélodie et l’empathie

Victime d’une insuffisance res-piratoire et d’un œdème pul-monaire, la diva de la chanson capverdienne, Cesaria Evora,

est décédée le samedi 17 décembre 2011 à l’âge de 70 ans. Proximité, affinité, bien de facteurs liaient Haïti à cette grande dame surnommée « la Diva aux pieds nus ». Les mélomanes haïtiens la connaissaient au mieux à travers les titres « Sodade » et particu-lièrement « Angola »… traînant une longue et exemplaire carrière de vingt ans, Cesaria a bercé plus d’un de sa voix rauque et mélancolique.

« Angola », une chanson plagiéeQui ne se souvient pas de « Pa Ma-

nyen », l’un des titres à succès de Sweet Micky sortie en 1997 ? Ce morceau de style konpa et remixé en troubadour

Cesaria Evora est partie Haïti perd une amie

avec la participation de Black Alex cette fois, était en réalité une adaptation, un plagiat de « Angola » interprétée par la barde du Cap-Vert. L’on se rappelle alors les controverses autour de cette affaire. Sweet Micky aurait été accusé d’avoir interprété la chanson sans l’avis ni même donner le crédit au compositeur Mendez Broz.

Solidaire envers HaïtiCesaria a agi pour Haïti. Femme au

grand cœur, humaniste, au lendemain du séisme meurtrier du 12 janvier 2010, on l’a vue dans le clip de la chanson « Un geste pour Haïti Chérie » aux côtés de plus de 70 artistes d’origines divers. Pour la première fois en France, des chanteurs toutes tendances confondues tels Char-les Aznavour, Nèg Marron, Grand Corps Malade, Ophelie Winter, Manu Dibango,

de Cesaria Evoria auront marqué toute une génération d’Haïtiens. Fort de tout cela, aura-t-elle droit à des hommages posthumes ?

Nathalie Cardichon avec Le Monde. Fr

4 20 décembre 2011No 574

Le samedi 17, il est déjà 8 h p.m. Le parc Midoré paraît quasiment vide avec son décor terne et pour seule animation la dextérité d’un dj. La consommation massive de cigarette et d’alcool se fait encore attendre. Le peu de « brend-

jenn » et « brendjenèt » qui composent l’assistance est figé devant le bar ou sur les remparts du parc. Pour la plupart, une main à la mâchoire et l’autre dans la poche, ils affichent un air « dan fè figi tòl » à ceux qui passent près d’eux.

Le temps passe comme beurre au soleil et enfin, le dj Tony Mix investit le podium et s’exerce pour chasser avec ses mix du tonnerre la froideur de la foule. D’une musique à l’autre, il tient le public en haleine jusqu’à l’arrivée des autres artistes de la soirée dont J.Perry, Izo-lan, le duo Team Lòbèy, et surtout l’international Fat Joe.

Alors que Tony Mix s’acharne sur ses platines, des coups de klaxon venant de la barrière de sortie inter-rompent le programme pour une courte durée. Les festivaliers s’apprêtent à cracher leur mécontentement, mais ils se ravisent. La raison ? En voyant le rappeur Pooh Bear (de Team Lòbey) et le jeu des agents de sé-curité, le public devine la présence de Fat Joe. Toujours, le programme suit son cours sans animateur aucun et Tony Mix ne rate pas une seconde afin de prouver qu’il est à la hauteur de ses forfanteries.

Accompagné de quelques membres du staff de Fat Joe, Pooh Bear descend de voiture et monte sur scène. Pour faire place à la prestation des artistes, il formule quelques propos et demande à tout un chacun de se tenir prêt. Entre-temps, comme un essaim armé de

téléphones, le public couvre la voiture dans laquelle se trouve Fat Joe. Tenant compte de la barricade humaine que forment ses admirateurs autour de la voiture, l’in-terprète de « Lean back » immortalise ce moment via la caméra intégrée de son portable.

Cinq minutes après, la superstar investit la scène avec un de ses compagnons. Il reprend des fragments de ses fameux tubes devant le public qui n’attendait que cela. Des danseuses vêtues de t-shirts portant l’affirmation « I love Fat Joe » se déhanchent sur la scène. Question d’enjoliver le spectacle et de stimuler l’attention du public. Les feux d’artifices font également partie de la soirée. Au beau milieu de sa prestation, Fat Joe complimente le potentiel du dj Tony Mix comme le meilleur du pays et l’initiative de Pooh Bear, d’Izolan et de tous ceux qui ont contribué à la réussite de sa venue en Haïti. Un peu plus tard, le rappeur invite Izolan à se joindre à lui. Izo, en bon animateur, demande aux fê-tards de pointer leurs mains vers le ciel, et montre ainsi à Fat Joe combien il est populaire dans son pays. Dans l’absence de Gio-K, Poor Bear livre les produits de son groupe Team Lòbèy, et par la suite, Ti Mario s’est joint à lui.

La foule regarde l’éventail des artistes qui sont sur la scène au même moment. Fat Joe demande que la soirée soit « Dekole ». Du coup, J.Perry intervient, réalise le sou-hait de la méga star et fait la joie de la foule. Ensemble, ils (Fat Joe, Cool & Dre, Izolan, J.Perry, Ti Mario et TPO) descendent de la scène et demandent à tout un chacun de les rejoindre à Café Trio pour l’After Party. Tony Mix met fin au programme et la soif de plaisir reste sur les lèvres des fêtards.

On ignore pourquoi, mais un manque de planifica-tion scénique a réduit l’ampleur du programme. Malgré l’effort des organisateurs, aucun After Party n’a eu lieu et ceux qui se sont rendus au Café Trio sont repartis bredouilles.

Il aurait fallu d’une pincée de coordination pour la totale réussite de la soirée de Fat Joe au Parc Midoré, et l’on aurait absolument épargné le public d’un Flat Show.

Wendy Simon

Flat showpour Fat Joe

513 décembre 2011No 572

6 20 décembre 2011No 574

Elle et Vireau Parc Historique de la Canne-à-Sucrele dimanche 18 décembre 2011

FAMILLE BENJAMINGALA DE NOELPARC CANNE A SUCRE

Laisse moi te dire...

Papi Lionel en duo avec sa fille Mélodie. Quel tendre regard!

Axel Dupoux et Lionel Benjamin

Le trio Mika, Mélodie et Olivier

Yes!

Le Parc Historique de la Canne-à-Sucre transformé en parc d’attraction pour l’occasion A l’assaut de la barbe-à-papa

Cheers... Nous n’avons pas toutes nos dents!

Petits et grands regardent le spectacle de course de sac

720 décembre 2011No 574

8 20 décembre 2011No 574

Nom : Gilles Prénom : Max Grégory Nom d’artiste : Zyeu Tchak Naissance : 25 juillet Etat matrimonial : Célibataire, père d’une fille du nom de Dillon Gilles Occupations : Animateur « Sinema Anba Zetwal », mu-sique. Passe-temps : Musique, Film

Parcours : Max Grégory, A.K.A Zyeu Tchak, a fait ses armes au sein de DFX, un des premiers groupes fondés par Peter et James Berlus de Hiphop Nation.

Influencé par Teddy Fresh d’Haïti Rap et Ragga, Grégory fait sa première paru-tion sur scène avec Funky Boyz. Autour de lui, il y avait déjà Mr Pa pè Chay, P.N Fresh, et Berry J. L’artiste qu’il est devenu aujourd’hui parle fièrement de son premier grand spectacle qui a eu lieu à la Télévision Nationale d’Haïti : « C’était entre 1992 ou 1993, dit-il prudem-ment en fouillant

dans sa mémoire. Je me rappelle pas trop bien, mais c’était extraordinaire. Le rap à l’époque, continue- t-il, n’avait pas toute l’ampleur qu’il a aujourd’hui, et passer à la télé était un rêve énorme. » Grégory croit que le rap est le meilleur outil de communication qu’il possède ; d’un aspect musical, c’est un rythme à quatre temps qui le fascine, et le travail de Master Dji le rend fier. Zyeu Tchak est aussi membre de Live Jam et d’ASRAP ; sa voix originale fait beaucoup de bien à Rap In Family.

Rap In Family est constitué depuis 1993, époque où le rap se faisait à peine apprécier, et que les groupes n’étaient pas aussi nombreux et les MC plus rares. Junior Classic, Mc Vag, Zyeu Tchak, Steeve Keed, Kryzz-D A.K.A Mr Pa Pè Chay, Spanish, Berry-G, et Bad Crazy-T ont lancé leur première musique en 1994 sous le chapeau de R.I.F. (Rap In Family), un an après s’être rencontrés au concours de musique « Non à la drogue, oui l’éducation », au Rex Théâtre. Dès leur apparition, tous les regards s’étaient bra-qués sur eux. A l’époque, leur chanson « Attention danger » est un hit ; Spanish, première femme en vue dans le rap kreyòl ; Steeve Keed devient à cinq ans le plus jeune rappeur du mouvement… tout cela attire l’admiration. À FX Studio, unique studio de l’époque à enregistrer la musique des jeunes des banlieues, ils rencontrent Gilbert Bailly et Joe Doré de Crazy Staff Production, avec qui ils entament un projet d’album qui n’abou-tit pas. Crazy Staff Production n’a pas fait long feu, mais Rap In Family a continué à produire des meringues carnavalesques à succès dont « Chibadaw », jusqu’à ce que, fatigués de battre pour la cause des jeunes qu’on marginalisait à cause du rap, Spanish (Catherine Desmarattes) et Junior Classic partent vivre leur idylle aux USA. Quelques-uns ont repris leurs études ; Bad Crazy-T, lui, va rejoindre Don Dodo pour camper Shaka Dream. Rap In Family se dissout.

En 2009, soit dix ans après sa disso-lution, la meringue « Men Lapli a », avec Miu en invitée, relance le groupe. Dans les stations de radio et sur le net, on entend parler d’un projet d’album, du

Rap In Family Du Rap en famille A l’origine, Rap in Family est la fusion des groupes : Lil Funky Boyz (dont était membre Steeve Keed), de Funky Boyz (dont faisaient partie les rap-peurs PN Fresh, Zyeu Tchak, Mr Papè Chay et Berry-J.), de Spanish Fly (d’où est issu Spanish), tandis que Junior Classic était à Maximum Dope, et de Jazz Flight. Mc Vag les a rejoints peu de temps après. Le groupe s’était d’abord dissous avant de se reconstituer plus soudé que jamais. Pour ses mem-bres, le groupe, le rap, c’est avant tout une affaire de famille. La présence d’Izili, compagnon de lutte dans leur sein, en est une preuve. Ensemble, ils sont plus forts pour faire du rap-conscience, du rap social et la promotion des valeurs culturelles haïtiennes.

grand retour, de nouvelles stratégies, etc. Toutes ces informations plaisent, mais beaucoup de questions se posent aussi, car il y a un hic : le rap n’est plus ce qu’il était il y a dix ans !

La première grande surprise, c’est que Spanish, l’une des principales attrac-tions du groupe n’est pas remarquée. Elle a une nouvelle vie, et est retenue par les tonnes de dossiers qu’elle doit

aider l’administration américaine à gérer. La rappeuse n’a pu poser sa voix sur aucune des chansons du premier album titré « Ré-évolution » sorti en 2010. En revanche, IziLi, compagnon de l’époque difficile du rap à ASRAP et à Live Jam, devient membre de R.I.F. Ensemble, ils font la révolution et soutiennent l’évo-lution du mouvement. « Ré-évolution », leur album de seize titres, un produit

tous âges, toutes classes, est encore disponible chez les disquaires et au local du Rasanbleman Animatè Rap (RAR). Le groupe entreprend actuellement des activités sociales. Une tournée de promo-tion de la production nationale dans les provinces grâce à la fondation MWEM est lancée depuis l’été dernier et le groupe répond de plus en plus à des contrats de performance.

Nom : Volcy Prénom : Robert Junior Nom d’artiste : Junior Classic Naissance : 7 mars, à Port-au-Prince Etat matrimonial : divorcé, père de Marckenley et de Nathan Occupation : Superviseur de ventes à Dadesky Import Export Passe-temps : Body building

Parcours : Avec Don Chòv (R.I.P.), ex-chanteur de King Posse, Junior a monté Maximum Dop, un groupe qui se voulait hot, différent, capable d’amener tout audi-teur à l’extase. Confiants en leurs flows, ils ont participé au concours « Non à la drogue, oui l’éducation » au Rex Théâtre. Là, Junior rencontre des talents qui l’étonnent et qui vont changer sa vie : Spanish, membre de Spanish Fly, le tape dans l’œil ; les gars de Funky Boyz et de Jazz Light s’avèrent être, pour lui, exactement le genre de gars qu’il faut approcher ; et c’est ce mélange qui nous a donné Rap In Familly. « Lorsque j’ai pris le micro à dix-sept ans, c’était tout simplement parce que j’aimais des artistes comme 2Pac, Notorius BIG, BIG Daddy Kane… Ce n’était pas un choix, mais les travaux positifs de certains artistes m’y ont donné goût », nous dit-il. Ne se considérant pas comme une superstar, Junior souligne sa satisfaction de voir le changement qui s’est opéré dans le rap en Haïti : « Autrefois, c’était la lutte sans merci pour les rappeurs. Il y avait plus d’agres-sivité dans les flows parce que les rappeurs voulaient se faire accepter. Maintenant, c’est du social, le rap-éduca-tion, car il y a des messages positifs à livrer. »

Nom : Théodore Prénom : Dagobert Nom d’artiste : Izili Naissance : 26 avril, à Poste-Marchand (Port-au-Prince) Etat matrimonial : Il est le père de Murphy, Dar-nell et Tarius Occupation : Stage manager de CSC aux USA Passe-temps : Lecture. Actuellement, il termine la lecture de « Memoirs of a Geisha » d’Arthur Golden. Son auteur préféré est Paolo Coello.

Parcours : C’était à l’église. Dagobert avait six ans et a chanté en l’honneur de sa grand-mère. Après cette expérience ecclésiasti-que, il rejoint First Clan, son premier groupe de banlieue, avant de collaborer avec DFX et 2kondane. Prenant goût au rap, Dagobert s’implique dans le mouvement pour l’acceptation de cette nouvelle tendance et de ces jeunes qui la pratiquaient. Ainsi il créa en collaboration avec d’autres intéressés la première association de rap-peurs du pays, ASRAP, très connue grâce à la meringue Kay Madan Bruno. Puis il campa Live Jam, une sorte de production d’où l’on a retrouvé Mr Papè chay, Eud dans ses premières parutions, So Fresh & So Clean, Money H. Mike, Toussaint Brissault, etc. Leur remix de la chanson Fanm Se Kajou fut un hit qu’on fredonne encore. Lais-sant Haïti pour les Etats-Unis, Dagobert en profita pour décrocher un diplôme en Assistance médicale, avant de retourner quatre ans plus tard au sein de Rap in Family. « J’ai choisi Rap In Family par ce qu’on avait déjà l’habi-tude de faire des jams ensemble. Se sont mes compa-gnons de la révolution», conclut-il.

Insolite : Pour sa famille, Dagobert est aussi précieux qu’une pierre rare, car il est le premier garçon de sa généra-tion. Ni du côté de son père, ni de celui de sa mère, aucun garçon avant lui, depuis de très longues années.

LES ARTISTES :

920 décembre 2011No 574

Nom : Jean-Baptiste Prénom : Stevens Nom d’artiste : Steeve Keed Naissance : 26 février, à Port-au-Prince Etat matrimonial : célibataire Occupations : Anima-teur à « Sinema Anba Zetwal », Étudiant

Parcours : Parce qu’il a débuté à l’âge de cinq ans, Steeve Keed détient le record du plus jeune rappeur du pays. Il fredonnait des chansons de son oncle Mr Pa pè chay, alors qu’il commençait à peine à parler. Lorsque Mr Pa pè Chay l’introduisit dans le rap, il n’y avait aucune contestation, car les bonnes notes qu’il apportait dans son bulletin scolaire lui ont valu le respect, la confiance et le support de ses parents: « J’étais toujours lauréat de ma classe. » Steeve affirme que chanter est un don du ciel, tout en men-tionnant l’apport de Mr Pa pè chay : « Mon oncle m’a appris le b.a.ba du rap comme s’il m’ap-prenait mes leçons ; il procédait de la même manière que l’on apprend l’alphabet à un enfant. » C’était entre 1991 et 1992, se souvient-il ; on organisait des concours de freestyle au Bel-Air, et aussi des shows au complexe culturel de la même zone, en présence d’une foule compacte. Beaucoup de jeunes artistes se sont dévoilés à l’époque.

Le premier groupe de Stevens est Lil Funky Boyz, son frère Bad Kid y était aussi. Mais c’est au sein du groupe Rap In Family qu’il débuta officiellement, c’est ce groupe qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Rap In Family dis-socié après un long succès sur la scène musicale, Steeve Keed se retrouva immergé dans ses études. Toujours attaché au rap, il participa aux projets de ASRAP et Live Jam. Il y a quelque temps, on l’a entendu avec Replik, une formation de Delmas-FIA, Quoique l’aventure n’ait pas duré, cela ne l’avait pas empêché d’affirmer : « C’était une expérience positive, mes services leur sont toujours réservés. » Mais avec le retour de R.I.F., il est à se demander s’il pourra tenir cette promesse ?

Nom : Désir Prénom : Christin Nom d’artiste : Kryzz-D a.k.a. Mr Pa pè chay Naissance : 28 mai Etat matrimo-nial : Divorcé, père de Chris Wadle, Christina et Brittany Christine Désir Passe-temps : Musique, TV

Parcours : Il se présente comme une fusion de O.D.B. de Busta Rythms et de ses propres folies. Christin adore Lil John, se voit hot, unique, avec un intérêt particulier pour le risque : « Je suis un homme responsable qui aime prendre des risques. » Mr Pa pè Chay vient d’une famille de musiciens : son père, Colbert Désir, tambouri-neur, est membre fondateur du Trio sélect qui de-viendra plus tard l’Ensemble Sélect du roi Coupé Cloué (Gesner Henry) ; son frère a joué à Chanel 10 ; sa sœur Roseline Désir dite Darline est membre fondateur de RAM ; Steeve Keed, son neveu, dont il est le tuteur, a débuté dès l’âge de cinq ans. Mr Pa pè Chay est l’un des artistes les plus originaux du rap en Haïti, il a commencé à Funky Boyz avant de se faire remarquer à DFX et Live Jam. Son projet d’album solo sera finalement effectif d’ici janvier 2012. Il est l’un des premiers à vendre le vocable ‘’Chacha’’ en Haïti, il l’a fait à travers Live Jam, lorsqu’il a invité tout le monde à Disco Chacha.

Nom : Desmarattes Prénom : Catherine Nom d’ar-tiste : Spanish Naissance : 29 juillet Etat matrimonial : Divorcée, mère de Leyla Occupation : Etudiante (2e master en counseling) Passe-temps : Lecture, cinéma, études

Parcours : Elle a débuté à quatorze ans sans grande intention. Jah Yeye et Junior Classic l’ont aidé à développer chez elle le talent et l’agressivité qui lui ont permise de s’éclater. Spanish Fly, son premier groupe, lui a servi de pivot, Rap In Family l’a mise au sommet. Spanish est la première voix féminine que compte le rap, une voix qui a su s’imposer de façon admirable dans une période difficile : « J’étais l’unique fille dans un milieu machiste et fragile. » A l’époque, les mélomanes, annuellement, attendaient la meringue carnavalesque de Rap In Family. Leur motivation : regar-der la vidéo du groupe de cette fille qui a le tatouage sur son sein. Malheureusement, R.I.F. arrête de produire, d’exister ; chacun suit son chemin. Spanish part faire des études aux Etats-Unis. Laissant le micro de côté, elle s’investit dans ses études jusqu’à décrocher un master en administration publique et aura son 2e master en counseling sous peu. Catherine elle a travaillé pendant quatre ans dans un cabinet d’avocat avant de rejoindre l’administration américaine où elle se met au service des drogués, des SDF et autres personnes à besoins spéciaux (Food stamps). D’un autre côté, dix ans après sa dissolution, Rap In Family refait surface, une merin-gue en 2009 annonce le retour du groupe, mais la voix féminine qu’on entend est celle de Miu, Spanish a aban-donné ! « Je n’ai pas laissé la musique ! rassure-t-elle, la musique est dans mon sang et j’ai encore beaucoup à faire. » Douze ans après sa pause, Spanish, qui s’est fait tatouer quinze fois, constate qu’aucune personne n’a encore fait quelque chose qui puisse la rivaliser. Spanish sera sur le prochain album de Rap In Family. L’artiste se dit plus mâture, détient un vocabulaire plus riche, et a hâte d’être sur le podium.

Nom : Paraison Prénom : Noé Nom d’artiste : P.N Fresh Naissance : 1973, à Chancerelles (Port-au-Prince) Etat matrimonial : célibataire, père de Manoela Passe-temps : Musique, avec un goût particulier pour les femmes

Parcours : Ses propos sont crus et sincères. Noé ne parle pas souvent mais se laisse aller à l’occasion. Toujours à l’arrière-plan, il a une voix et un talent qui pourtant ne passent jamais inaperçus. P.N Fresh a touché un micro pour la première fois de sa vie en 1990. Dès ses débuts, il a été avec ceux qui constituent l’autre branche de sa famille, les gars de Rap In Family. « J’ai débuté au sein de Funky Boyz. Des amis tels que Zyeu Tchak, Mr Pa pè chay y étaient aussi. » Grand collaborateur de nouveaux jeunes grou-pes, il signale avec fierté qu’il avait fondé Bon Zanmi, un groupe qui n’a pas eu autant de chance que RIF. Le « real rasta » du band de la rue Chrétien apporte une saveur R & B fort appréciable au rap de ses confrères. Les femmes qui l’assaillent est sa seule satisfaction du succès qui en résulte.

Nom : De peine Prénom : Djerry Nom d’artiste : Dj Filmol Naissance : 14 janvier Etat matrimonial : céli-bataire, père d’une petite merveille du nom de Djenely Occupation : Dj Passe-temps : musique, télévision.

Parcours : C’est un dj de treize ans d’expérience qui prête ses services à Rap In Family depuis un an, une expé-rience enrichissante qui est loin de celle entamée à vingt ans avec Dobl Dobèl dans son quartier à la rue Alexis. Son nouveau poste lui donne la possibilité de faire passer le fee-ling, différemment de la façon dont il procède lorsqu’il anime les soirées à Barak Restaurant. « J’ai commencé sur une console. Depuis qu’elle est tombée en panne, j’ai pris mon ordinateur portable. Power Mix m’a un peu influencé, mais en toute sincérité, dj Jack est mon préféré », avoue dj Filmol. Il présente le travail de disc jockey comme étant un métier difficile et qui demande de l’imagination ; le plus important, ajoute-t-il, « C’est de pouvoir créer ».

SPANISH EN TATOUAGE Catherine Desmarattes est une passionnée de ta-

touage, elle en a quinze au total, chacun des dessins qu’elle a sur peau est pour une cause bien détermi-née. Parallèlement, elle avoue : « Le corps humain est quelque chose de sacré, je n’ai pour cela qu’un seul tatouage sur le côté droit. Les autres, je les ai tous sur le côté gauche, comme cela, j’ai une partie saine en moi. Ou plus ou moins.»

1.- Le premier tatouage de sa vie, est sa carte d’identité, une araignée sur une partie de sa toile qui se trouve juste au-dessus de son sein gauche, il l’a été proposé par Junior Classic. C’est a ce tatouage que font plus souvent référence les gens qui parlent d’elle.

2.- Une écriture japonaise à la cheville gauche, la traduction de cette écriture est flow. Selon elle, il n’y a pas de rap sans flow.

3.- La plus importante représentation qu’elle porte sur elle, est deux empreintes de sa fille Leyla. Elle les porte au poignet de sa main gauche

4.- The Three of life ; l’arbre de la vie. Elle porte cette inscription par ce que la vie est la chose la plus importante que peut avoir l’être humain.

5.- Elle a cinq étoiles au pied gauche.6.- Sur son bras, elle a écrit : 100 % Ayisyen, une

preuve de fierté d’être ne sur le sol de Dessalines. 7.- Elle s’est aussi faite tatouée BROOKLYN, une ville qu’elle adore.

8.- Son signe astrologique est LION et s’est ins-crit sur son épaule droit.

9.- Spanish se moque si bien des aigris, qu’elle leur a laisse, un petit mot sur son épaule gauche : 4U2NV par définition c’est : W’ap toujou egri.

10.- Elle a deux cœurs au dos. 11.- L’un des plus importants de tous ses ta-

touages, est près de son cœur, non loin de son sein gauche : « Il faut que quelqu’un soit vraiment pro-che de moi pour que je lui laisse voir. Je me suis fait marquer pour quelqu’un que j’aime beaucoup. »

« Pour les quatre tatouages, je ne te dirai pas, ils sont trop personnels. C’est ‘Privé’ »

SES ENDROITS PRÉFÉRÉSJ’adore être chez moi, quand j’y suis, je suis une

reine. Je pouvais énumérer plus de neuf autres endroits, mais a quoi bon. Pour moi, quelque soit l’endroit, le plus important c’est qu’on soit à l’aise, et il n’y a pas mieux que chez soi.

Junior Plésius LOUIS (JPL 109)[email protected]

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à Ticket Magazine

10 20 décembre 2011No 574

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17 ans Adonaïsamedi 18 décrmbre 2011

2e Edition Ton nwel Timoun yo

Les chanteuses du groupe posent tout sourire L’assistance attentive Gethro The Preacher’s, une amie et Georges Junior Jn

Louis animateur à Radio Shalom

Elie pierre l’invité de la soirée Adonaï dans l’une de ses prestations

1120 décembre 2011No 574

Auteur Titre Éditeur Catégorie Prix rég. (en G)

CASTERA, Georges Blengendeng bleng ! Éd. Presses Nationales d'Haïti Poésie 250.00CASTERA, Georges Bow ! Mémoire d'encrier Poésie 300.00CASTERA, Georges Jean le menuisier / Bòs Jan Éd. Mémoire Jeunesse 50.00CASTERA, Georges Le cœur sur la main Mémoire d'encrier Poésie 300.00CASTERA, Georges et al. Anthologie de la littérature haïtienne. Un siècle de poésie Mémoire d'encrier Poésie 900.00CAVÉ, Syto Qui d'un soir. Poésie CIDIHCA Poésie 625.00COLLECTIF (dir. Thomas C. SPEAR) Une journée haïtienne Mémoire d'encrier / Présence Africaine Chronique 600.00COLLECTIF (MILCÉ, Jean-Euphèle / ORCEL, Makenzy, dir.) Ancre des Dattes Les Éd. Page Ailée 600.00COLLECTIF (MILCÉ, Jean-Euphèle, dir.) Six nouvelles du Carnaval Les Éd. Page Ailée / Éd. Zémès Nouvelle 250.00DABEL, Vely Zérotolérance Compte d'auteur Nouvelle 200.00DABEL, Verly La petite persécution Compte d'auteur Nouvelle 300.00DALEMBERT, Louis-Philippe Epi oun jou konsa tèt Pastè Bab pati Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 100.00DALEMBERT, Louis-Philippe L'Autre face de la mer Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 275.00DALEMBERT, Louis-Philippe Le crayon du bon Dieu n'a pas de gomme Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 250.00DALEMBERT, Louis-Philippe Les dieux voyagent la nuit Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 200.00DALEMBERT, Louis-Philippe Poème pour accompagner l'absence Mémoire d'encrier Poésie 300.00FRITZ Dorvilier Gouvrnance associative et développement local en Haiti Éditions de l'univrsité d'Etat d'Haiti 400.00KÉNOL, Henri Le désespoir des anges Atelier Jeudi Soir Roman 500.00LAHENS, Yanick Failles. Récit Éd. Lune Récit 300.00LAHENS, Yanick La couleur de l'aube Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 250.00LAHENS, Yanick La folie était venue avec la pluie Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 200.00LAHENS, Yanick L'Exil / Entre l'ancrage et la fuite / L'Écrivain haïtien Éd. Deschamps Essai 100.00MARS, Kettly / PÉAN, Leslie Le prince noir de Lillian Russell Mercure de France Roman 1,200.00MARS, Kettly P. Feulements et sanglots (poèmes) Compte d'auteur Poésie 150.00MARS, Kettly P. Kasalé Compte d'auteur Roman 675.00MARS, Kettly P. Kasalé [Vents d'ailleurs] Vents d'ailleurs Roman 950.00MARS, Kettly P. Kool-Klub Ticket Roman 500.00MARS, Kettly P. Kool-Klub / Le temps des loups Ticket Roman 500.00MARS, Kettly P. L'heure hybride Vents d'ailleurs Roman 900.00MARS, Kettly P. Mirage-Hôtel Compte d'auteur Nouvelle 300.00MICHEL Acacia (sous la direction) Révolte, subversion et développement chez Jacques Roumain Éditions de l'univrsité d'Etat d'Haiti 700.00MILCÉ, Jean-Euphèle L'Envers des rives Éd. Presses Nationales d'Haïti Nouvelle 150.00MILCÉ, Jean-Euphèle Les jardins naissent Éd. Coups de tête Roman 500.00MILCÉ, Jean-Euphèle Pase m yon kou foli Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 100.00MOMBRUN, Teddy Keser Alain Possible et la terre qui tremble Ticket BD 400.00MOMBRUN, Teddy Keser Alain Possible et son p'tit monde Ticket BD 400.00MOMBRUN, Teddy Keser Politikomik. Caricatures par Teddy Le Nouvelliste Caricatures 800.00NOËL, James Bon Nouvèl Kopivit/L'Action Sociale Poésie 100.00NOËL, James Kabòn 47 Kopivit/L'Action Sociale Poésie 100.00NOËL, James Kana Sutra. Suivi de Toutes ces villes qui se trompent de trottoirs. Préface d'Ananda Devi Vents d'ailleurs Poésie 810.00NOËL, James Le sang visible du vitrier Vents d'ailleurs Poésie 530.00NOEL, James / MONNIN, Pascale La fleur de Guernica Vents d'ailleurs Jeunesse 825.00ORCEL, Makenzy À l'aube des traversées et autres poèmes Mémoire d'encrier Poésie 300.00ORCEL, Makenzy La douleur de l'étreinte (Poèmes) Compte d'auteur Poésie 250.00ORCEL, Makenzy Les immortelles Mémoire d'encrier Roman 500.00ORCEL, Makenzy Les latrines Mémoire d'encrier Roman 800.00ORCEL, Makenzy Sans Ailleurs ARCHE Collectif Poésie 250.00PAQUIN Déblatérations du corail turbulents. Essais satiriques - saynettes - cartoons Essai 600.00PAQUIN, Raphaël La banane pesée. L'actualité illustrée. Décembre 2011. No 1 Périodique 50.00PAQUIN, Raphaël / BRAX, José Histoire d'Haïti 1492- 2004 History of Haïti Histoire 600.00PAQUIN, Raphël Haïti souvenirs (1920-1940) Essai 1,350.00PROPHÈTE, Emmelie Le reste du temps Mémoire d'encrier Roman 600.00PROPHÈTE, Emmelie Le testament des solitudes Mémoire d'encrier Récit 350.00SAINT-EXUPÉRY, Antoine de Ti Prens lan (traduction créole de Le Petit Prince par Gary Victor) Direction Nationale du Livre Jeunesse 150.00TROUILLOT, Évelyne Islande suivi de La mer entre Lait et sang Compte d'auteur Nouvelle 50.00TROUILLOT, Évelyne La mémoire aux abois (roman) (Prix Carbet 2010) Atelier Jeudi Soir Roman 500.00TROUILLOT, Évelyne Le mirador aux étoiles Compte d'auteur Roman 275.00TROUILLOT, Évelyne L'œil-totem Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 250.00TROUILLOT, Évelyne Parlez-moi d'amour Compte d'auteur Nouvelle 250.00TROUILLOT, Évelyne Plidetwal Éd. Presses Nationales d'Haïti Poésie 100.00TROUILLOT, Évelyne Rosalie l'infâme Éd. Presses Nationales d'Haïti Roman 280.00TROUILLOT, Évelyne Sans parapluie de retour (poèmes) Compte d'auteur Poésie 100.00TROUILLOT, Lyonel La belle amour humaine Atelier Jeudi Soir Roman 500.00TROUILLOT, Lyonel Le testament du mal de mer Éd. Presses Nationales d'Haïti Poésie 125.00TROUILLOT, Lyonel Yanvalou pour Charlie (Prix Wepler / Fondation La Poste 2009) Atelier Jeudi Soir Roman 500.00TROUILLOT, Lyonel (dir.) Haïti parmi les vivants Actes Sud / Le Point Essai 1,000.00TROUILLOT, Lyonel / BARON, Amélie Haïti / Le dur devoir d’exister Mémoire d'encrier Album 900.00VICTOR, Gary Banal oubli Vents d'ailleurs Roman 950.00VICTOR, Gary Chroniques d'un leader haïtien comme il faut / Les meilleures d'Albert Buron Mémoire d'encrier Nouvelle 500.00VICTOR, Gary Clair de mambo Éd. Deschamps Roman 250.00VICTOR, Gary Djamina et les sorcières solaires Le p'tit Nouvelliste Jeunesse 500.00VICTOR, Gary El diablo hechizado por un perfume de limoncillo BUKANTE Éditorial Roman 615.00VICTOR, Gary Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin Vents d'ailleurs Roman 850.00VICTOR, Gary Le Revenant Ticket Roman 500.00VICTOR, Gary Le sang et la mer Strombus Roman 350.00VICTOR, Gary Les cloches de La Brésilienne Vents d'ailleurs Roman 900.00VICTOR, Gary Nouvelles interdites Tome I Éd. Deschamps Nouvelle 250.00VICTOR, Gary Nuit albinos Compte d'auteur Roman 500.00VICTOR, Gary Saison de porcs Compte d'auteur Roman 500.00VICTOR, Gary Saison de porcs [Mémoire d'encrier] Mémoire d'encrier Rroman 600.00VICTOR, Gary Soro Compte d'auteur Roman 750.00VICTOR, Gary Treize nouvelles vaudou Mémoire d'encrier Nouvelle 500.00WILSON Dorlus Entre refondation et reconstruction: les problématiques de l'avenir post-sismique Éditions de l'univrsité d'Etat d'Haiti 700.00

12 20 décembre 2011No 574

2 ans d’anniversaire

de Tony Mixa Mango Loungele samedi 10 decembre 2011

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Dj(ette) Icce Tony Mix, Dj et animateur

Dj Hot (au fond) et Dj Bounce

Pouchon Elysée de Team Lobèy

Une foule tranquille

Corneille sur scène en Haïtiune nuit d’amour

Elephant Man Samedi 10 décembre 2011Parc Midoré

L’invitée spéciale d’Elephant Man

Eud entourée de Ouragan, Ded Kra-Z et K.Libr’

1320 décembre 2011No 574

Le gagnant de Digicel Stars 2011 Rod Youme Dieujuste et l’artiste du moment J-Perry

BélO avec en back up des grands mu-siciens, tels que Kéké Bélizaire et Fabrice Rouzier

Steven Benoit décidément bien entouré, Caelle, nous offre son plus beau sourire.

René Max Auguste, Mario Andrésol et Fayed Espère

Corneille sur scène en Haïtiune nuit d’amour

Trop beau public, je dois enregistrer ça!

Wanito n’a rien a envié à Corneille. Le jeune artiste a prouvé son talent ce soir-là! Bravo Wanito!

Wanito, le nouveau chouchou du public

14 20 décembre 2011No 574

En apéro…Pour préparer le public venu en foule à la perfor-

mance de l’artiste rwando-canadien, les organisateurs se sont munis d’un line-up trié sur le volet : Bélo et MikaBen comme convenu ; Olivier Duret et Wanito en surprises sur le gâteau. Une entrée en matière pour le moins réussie pour un concert qui se voulait d’antho-logie. Pour peu que Carel Pèdre, le M.C. tout-terrain de la Digicel, n’en fît la remarque, on ne se serait même pas aperçu de l’absence de Ti Jo Zenny de Kreyòl La, annoncé comme artiste invité dans les pancartes et les réclames. Ce ne sera pas « l’empêchement de dernières minutes » le plus regretté de la star haïtienne, tant sa présence sur cette affiche-là semblait contrastée avec l’ensemble et contestée par l’opinion publique.

Il est 9 h 05 lorsque Bélo ouvre le bal. Plusieurs morceaux connus. Quelques titres de son nouvel album « Haïti Debout ». Le vainqueur du concours RFI-Décou-verte 2006 n’a pas laissé le public indifférent : « Kote moun yo », « Lakou trankil », « Nou se wozo », « Si m’ pa pale m’ap toufe », « Pitit peyi a », « Deblozay »… sont quelques-uns des titres interprétés, accompagnés entre autres de Fabrice Rouzier et de Kéké Bélizaire. Bélo conclut par une version hot de « Petit Papa Noël ». Dans l’ensemble, une performance propre et correcte à l’image du chanteur international haïtien.

Pendant ce temps, le public ne cesse d’affluer. Il manque visiblement de sièges au Parc Historique. Hormis ceux qui trônent dans le carré VIP, l’on s’assied comme on peut. Certains sur des bouts de mur. D’autres sur des marches d’escaliers. Plusieurs passeront la soirée debout. Si une chaise est vide, c’est qu’elle fut déjà ré-servée pour un ami ou un parent attendu d’un moment à l’autre pour grossir cette foule déjà imposante…

Carel requiert le « black out » sur le podium. Les projecteurs s’éteignent. Une voix retentit. Cette voix, ils la reconnaissent. Elle rythme depuis un certain temps leur vie ces derniers jours. Présente à tous les coins de rue. Dans les taps-taps et les restos. Dans les banques et les bureaux. Cette voix faussement nasillante à la fois rauque et puissante. Traînante et percutante… « Sa se Wanito ! ». Il est 10 h 03. Le public est dans tous ses états… La popularité de ses tubes n’a d’égal que son

immense talent. Wanito a littéralement enflammé l’as-sistance en deux temps trois mouvements : « Biyografi », « Blokus » et l’incontournable « Banm parenn ». Toute la foule chante en chœur. Elle les connaît par cœur. Moment d’émotions et de complicité unique au Parc. Le chanteur fait un avec la foule chauffée à blanc. C’est de la folie ! Wanito est consacré telle une « rock star » !

10 h 17. Changement de rythme. Sans donner le temps de souffler, Mikaben entre en scène avec une mélodie poignante encensant la culture haïtienne. Le public accroche avant de s’envoler : « Si m’ te gen zèl ! ». À l’atterrissage, c’est Olivier Duret et son célébrissime « Toi et moi ». Les deux chanteurs devenus complices depuis un certain temps unirent leur voix pour ressus-citer le populaire groupe de la fin des années 90, King Posse, avec « Abandone », et de faire un clin d’œil à Luck Mervil, chanteur haïtien vivant comme Corneille au Canada, dans « Ti Mari ». Suivirent : « Si chak jou te ka Nwèl », « Fanm sa move » et « Fete Nwèl ». Après ce que Wanito a fait un peu plus tôt, il a fallu un énorme duo Mika-Duret pour garder la foule en éveil....

Dans l’attente de la méga-star Corneille, Carel lance un exercice pour le moins surprenant. Question sans doute de sauver le thème de la soirée (l’amour) qui n’a pas tout a fait été suivi par les artistes précédents, l’ani-mateur propose un « kissing moment » en invitant les couples présents à s’embrasser… La demande n’est pas réellement suivie. L’animateur insiste : « A pa son ekip moun ki gen moun moun nan men yo ». Petit moment d’hilarité signé Carel, MC qui ne cesse de marquer de bons points malgré son embonpoint de plus en plus criant... Les techniciens de Corneille s’affairent déjà sur le podium. Le DJ de circonstance déverse ses décibels…

Et voilà CORNEILLE !Il est 11 h 37. Le ciel s’illumine de mille feux d’arti-

fice. Le chanteur africain fait son entrée. Veste noire sur t-shirt blanc. Barbe hirsute et cheveux en bataille. Une simplicité remarquable. Une décontraction déconcer-tante. Le concert est lancé. La foule se lève : standing ovation par anticipation. Corneille, cela se sait, cela se voit, n’est pas un monstre de l’animation en plein air, mais la foule ne semble pas lui en vouloir. Elle connait

les paroles. Elle chante avec lui… « sans rancune ». Le courant passe. Un lien se crée entre lui et la foule. Comme s’il a toujours été un des leurs. Il était chez lui. Corneille, le poète rwandais né en Allemagne et vivant au Canada, était devenu haïtien.

11 h 42. Corneille lance « Seul au monde », l’un de ses tout premiers hits. Il n’y a rien à faire, il n’est pas tout seul, la foule l’accompagne. Dans son monde. Un monde fait de souffrances mais aussi d’espoir… « Mar-chands de rêves ». À chaque refrain, la clameur de la foule se mêle au timbre suave du chanteur. Les fem-mes surtout. Mais les hommes aussi. Transcendant les quelques clichés et préjugés qui avaient cours avant le concert, le chanteur-auteur-compositeur-interprète a transporté tous les genres dans une sorte de symbiose universelle...

C’est sur le « Bondieu est une femme » que ce constat allait se faire plus évident encore, lorsque le chanteur R’NB invita les hommes du Parc à chanter le re-frain avec lui. Le résultat fut révélateur : mille voix graves chantant à l’unisson à donner des frissons ! Qui a dit que Corneille était chanteur de femmes ?

Le poète surfa sur ce mini-exploit pour dédier, sans répit, son « rêve de star ». Chanson moins populaire en Haïti mais quand même suivie par le public malgré l’heure tardive. C’est (avec) « Avec classe » qu’il continue son tour de chants. La foule se réveille en furie comme si le jour qui venait de s’ouvrir était férié… Il vient d’être minuit. On est déjà lundi. C’était alors le moment de la prise de risque : se proposer de chanter 4 chansons de son nouvel album non encore répandu à travers le monde. Un album dans lequel Corneille expérimente, qui pis est, un tout nouveau registre. Comment allait donc réagir le public ?

Corneille, joueur, se propose de lui apprendre les refrains. Le Parc se change en salle de classe. Lui en instit complaisant et la foule en élèves attentionnés. Le téléchargement illégal aidant (un peu… beaucoup), certains élèves sont en avance sur le reste. Qu’empê-che ! Les paroles sont simples, le rythme entraînant, et le maître est là pour mettre tout le monde en chœur avec « Toi et moi », « Des Pères, des hommes, et des frères », « L’espoir en stéréo » et « Le jour après la fin du monde » !

Pour parfaire une prestation plus que parfaite, le poète chanteur conclut avec l’incontournable « Parce qu’on vient de loin ». La foule exulte comme si elle avait attendu toute sa vie pour scander à tue-tête le célèbre «pa da hou pa da hou pa da pa pa » ! La messe est dite. Le public demande une reprise. Il n’en sera rien. La star disparaît, suivi par une escorte de gardes. ‘‘On voit alors (comme un bon concert) peut être est éphémère’’. Ayant fait le plein de rêves, il ne reste plus qu’à vivre… ‘‘pen-dant qu’on peut encore le faire’’.

Puisse ce vent ne point souffler en vain…

Endrick

Corneille et Haïti…il y a d’l’amour !

Il semble souffler un agréable vent sur le sol haïtien. Vent venant des quatre coins du globe et dont les plus belles vagues parviennent au monde artistique. Ce n’est pour vanter personne. C’est un fait : le vent a tourné… Ce mois de décembre est là pour le témoigner. Les stars défilent. S’annoncent et se bousculent… Dimanche 18 décembre 2011, il n’y eut pas de dilemme pour autant à travers les affiches proposées. Pas de choix cornélien embarrassant. C’était Corneille ou Corneille. Choix de cœur ou de raison. Il était là ! Cornélius Nyungura ! En chair et en os dans le Parc pimpant de Tabarre ! Il était là ! Le Rwandais à la voix de velours. Le chantre de l’amer et de l’amour. Venu de loin pour nous marchander ses rêves. Le déplacement valait le détour. Du haut de ces 34 ans, des millions d’albums vendus à travers le monde vous contemplent…

1520 décembre 2011No 574

« Enfin ! Il était temps. Non, mais… vraiment ! » Ça, chers lecteurs, ce sont les mots de soulagement

que je prononce quand Mika se décide finalement à libérer la scène. Ce n’est pas de mauvaise foi, mais entre nous, il commençait sérieusement à lasser. J’étais venue pour voir Corneille (mon cher Corneille !), et non pour qu’on me rabatte les oreilles avec les mêmes airs de toujours et ceux empruntés à d’autres répertoires. Je dois avouer qu’au début j’ai eu raison de me laisser prendre au charme de cette nouvelle composition, Haïti se…, qui rappelait combien chez nous ce sont nos mœurs, coutumes et valeurs qui font de nous le peuple que nous sommes. Comme tout le monde d’ailleurs. Parce que cette Haïti qu’il a décrite méritait réellement l’appréciation et l’accueil reçus. Sauf que Mika aurait dû s’arrêter là. Il ne l’a pas fait. Et c’est là qu’il m’a tapée sur les nerfs. Heureusement que la fin de sa prestation arriva. Le sourire me revint alors. Ce n’est pas un sourire ordinaire. Il est grand. Éclatant. Lumineux. Le genre que je réserve à mon copain quand on se revoit après une très longue absence. Normal. Je réserve celui-ci à Corneille. Parce que je croyais qu’enfin mon calvaire s’achevait. Qu’enfin j’allais le voir. Oh oh ! Je n’étais pas au bout de mes peines pourtant.

Pour qui ? Un… dj (si jamais c’en était un !) qui nous

vient des États-Unis. Ça ne peut même pas coller deux beats de suite et ça se dit dj. Pff ! Aucune préparation. Aucun effet de scène. Rien. Que de la musique tendance en-veux-tu-en-voilà. Pourquoi une telle nonchalance ? Parce qu’il venait en Haïti ? Parce qu’il est lui-même Haïtien ? En tout cas, si au commencement le public suit le rythme, il l’a bien payée par la suite, sa désinvolture. La preuve : il a laissé la scène en passant comme lettre à la poste. Mais bon ! Je me suis résignée à le souffrir, ce type. Parce que je sais qu’il essaie de rendre mon attente moins longue pendant qu’on prépare le podium pour la montée de Corneille (Oui ! J’ai encore dit son nom. Lol. Je ne m’en lasse pas.)

Et le moment tant attendu arrive ! Les lumières sont éteintes. Le son est ok. On rallume. Et je le vois. A la fois simple et compliqué. A la fois grand et humble. Mi-hu-main, mi-dieu. Un seul mot : magnifique. Cela fait un moment déjà que j’ai abandonné mes amis pour me placer aux premières loges. Pour être le plus près possi-ble. Et j’ai réussi. Il n’est qu’à quelques mètres. Encore un peu, je le touche. Pendant un moment, je me fais l’effet d’une groupie. Quand sa voix laisse couler les premières

notes de « Seul au Monde », je reste ébahie au moins cinq minutes. Parce que voyez-vous, toutes les fois où je l’écoute chanter sur ses disques (que j’ai bien sûr), je me laisse croire que sa voix est aussi parfaite parce qu’il enregistrait au studio et qu’il s’agit du produit travaillé et fini. Mais quand je l’écoute et le vois faire ce qu’il veut de sa voix, modulant ses inflexions quand et comme il le souhaite, sans effets spéciaux, accompagné d’une guitare et d’un keyboard, je n’ai plus le choix : je suis carrément en admiration.

De là où vous lisez, chers lecteurs, vous devinez sans peine que je ne suis pas la seule à être dans cet état ! Vous devinez juste. Ils sont près d’une vingtaine à s’être coltinés à la barre qui les sépare de leur idole. Juste derrière venait le gros de la foule. Ils crient à tue-tête, scandent le nom de Corneille, chantent en chœur avec lui. Lui réclament tel ou tel autre titre. Moi, je reste dans mon coin devant le stage, trop admirative pour suivre leur cadence. Je préfère le boire du regard. Je souris et ris quand, pendant un moment, mes yeux tombent ci et là sur un fan transis d’amour. Quelle n’est ma surprise quand je vois que les plus assidus ne sont autres que des… hommes !

Misère ! Ils nous volent la vedette. Ils se battent. Griffent. Ne font pas de quartier. Il faut qu’ils touchent l’icône. Finalement, il le fait. Il effleure les doigts pour gracier ces mains qui se tendent vers lui tout le temps que dure son show, comme pour lui demander un peu d’amour. Ceux qui ont la belle fortune de voir leur rêve se réaliser crient de plus belle et redoublent d’ardeur. Les autres regrettent de ne pas être assez proches, de ne pas avoir le bras assez long, ou de ne pas pouvoir hausser pour atteindre cette main si convoitée (se nan moman sa yo talon kikit yo itil wi, mesye !). Je n’oublie-rai jamais ce jeune homme (l’était-il vraiment ?), aux premières loges comme moi, qui se hissait de toute la longueur que sa petite taille lui permettait. Je n’oublie-rai surtout pas ce regard qu’il a pour la fille à côté de lui, de loin plus grande, qui réussit à se faire toucher la main par Corneille ! Mezanmi ! Si kout je te konn touye moun… J’en ai ri jusqu’aux larmes. Moi, dans mon coin, je n’ai pas sa main. J’ai mieux. Un regard. Un sourire. Rien que pour moi. C’est notre moment. Et mon cœur s’emballe.

Péguy F. C. [email protected]

Corneilledéchaîne les passions… même celle des hommes

James Germain et Bertrand Labarre

Les inséparables Mika/Oli

16 20 décembre 2011No 574