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EME EURO MAROC ENTREPRISE PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE Fédération des Industries des Matériaux de Construction Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Télécommunications Agence National pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise ACR 202-ETUDE-5-PC ETUDE D’ANALYSE DU POTENTIEL DE LA BRANCHE «PIERRE DIMENSIONNELLE» REALISE SUR FINANCEMENT DE LA COMMISSION EUROPEENNE PAR LES CONSULTANTS Pier Giorgio BURZACCHINI Raimondo CICCU Adnane BERBACHE (Cabinet ASTER)

Rap Marbre

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EME EURO MAROC ENTREPRISE PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fédération des Industries des Matériaux de Construction

Ministère du Commerce, de l’Industrie et des

Télécommunications

Agence National pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise

ACR 202-ETUDE-5-PC

ETUDE D’ANALYSE DU POTENTIEL

DE LA BRANCHE «PIERRE DIMENSIONNELLE»

REALISE SUR FINANCEMENT DE LA COMMISSION EUROPEENNE

PAR LES CONSULTANTS

Pier Giorgio BURZACCHINI Raimondo CICCU

Adnane BERBACHE

(Cabinet ASTER)

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Du 19 Février au 25 Juillet 2003

0. SYNTHESE GENERALE DE L’ETUDE 4 1 1. CADRE GENERALE ET PRINCIPAUX OBJECTIFS DE L’ETUDE 15 1.1 Cadre général de l’étude 15 1.2 Objectifs globaux 16 1.3 Méthodologie adoptée 16 1.4 Structure du rapport 17 2. EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE 19 2.1 Les critères d’excellence 20 2.1.1. Le processus 20 2.1.2 Le produit 20 3. L’INDUSTRIE DES PIERRES DIMENSIONNELLES AU MAROC 21 3.1 Historique et principales étapes d’évolution 21 3.2 Situation actuelle et poids du secteur 22 3.2.1 Données globales du secteur 23 3.2.2 Principaux gisements 23 3.2.3 Aperçu général 27

4. ANALYSE DES FACTEURS DE COMPETITIVITE DE LA BRANCHE 28 4.1 Structures de soutien transversales de la pierre dimensionnelle 28 4.1.1 Associations professionnelles 28 4.1.2 Le centre technique de matériaux de constructions 28 4.1.3 Rôle de l’office de formation professionnelle dans le soutien de la branche 29 4.1.4 La normalisation dans le secteur des pierres dimensionnelles au Maroc 30 4.2 Impact des paramètres industriels 31 4.2.1 Exploitation des carrières et poids des procédures administratives 36 4.2.2 Importation des matières premières et consommables 36 4.2.3 Coût de la main-d’œuvre et charges sociales 36 4.2.4 Coût des facteurs de production 37

a) Energie thermique 37 b) Electricité 37 c) Eau 37

4.2.5 Coût du transport 38 4.2.5 Frais portuaires 40 5. STRUCTURE DES COUTS DE REVIENT 41 5.1 Industrie des pierres dimensionnelles 41 6. ORGANISATION DE LA BRANCHE PIERRE DIMENSIONNELLE 42 6.1 Typologie de l’offre 43 6.1.1 Positionnement des principaux acteurs 43 6.1.2 Caractéristiques des principaux acteurs 45 6.2 Synthèse des atouts et des handicaps 52 7. DYNAMINQUE CONCURENTIELLE 53 7.1 Accord de libre échange et implications 53 7.2 Accord des importations 56 7.3. Caractéristiques de la concurrence interne 63

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8. ANALYSE DE L’UNIVERS DE LA DEMANDE 65 8.1 Principaux débouchés : caractéristiques et tendances lourdes 65 8.2 Estimation du marché intérieur 65 8.3 Synthèse des opportunités et des menaces 9. BENCHMARKING : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS 72 9.1 Secteur des pierres dimensionnelles 72 9.1.1 Introduction 72 9.1.2. Analyse du secteur des pierres dimensionnelles dans les pays benchmarking 72 a- L’Egypte 72 b- La Turquie 74 c- L’Espagne 78 d- L’Italie 80 9.1.3 Participations à l’étranger 83 9.1.4 Droits de douanes 83 9.1.5 Transports 83 9.1.6 Investissements 84 9.1.7 Analyse des coûts de production 85 a- coûts techniques 85 b- coûts commerciaux 85 c- coûts administratifs 85 9.1.8 Formation 86 9.1.9.Gestion des carrières 86 9.1.10.Données comparatives des pays de benchmarking 87 10. ANALYSE FORCES FAIBLESSES, OPPORTUNITES, MENACES (SWOT) 92 10.1 Branche des pierres dimensionnelles 92 10.1.1 Points de force 92 10.1.2 Points de faiblesses 92 10.1.3 Menaces 92 10.1.4 Opportunités 94 10.1.5 Risques 95 11. RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES 98 11.1 Introduction 98 11.2. Formulation de la stratégie et phasage de son déploiement 100 11.3. Au niveau de l’entreprise (micro-économique) 101 11.4 Au niveau méso-économique (rôle des institutions) 111 11.5 Au niveau macro-économique ( rôle des autorités de tutelle) 115 12. Plan d’action 117 12.1 Actions techniques 117 12.2 Actions commerciales et de marketing 120 12.3 Action institutionnelles 122 12.4 Actions au niveau des structures de l’état 125 12.5 Le programme de mise à niveau et organismes de soutien 128

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SYNTHESE GENERALE DE L’ETUDE Le secteur des pierres dimensionnelles n’a pas encore acquis l’importance qu’il devrait par rapport à d’autres secteurs de la production industrielle, et ce malgré le potentiel de ressources marbrières dont regorge le sous-sol du pays. L’activité industrielle de la pierre dimensionnelle repose sur trois principales sources de création de valeur ajoutée:

- L’extraction de blocs et la valorisation du marbre dans les carrières ; - La transformation des blocs en tranches et carreaux; - Le débitage de pièces sur mesure prêtes à l’utilisation;

Le Maroc a occupé en 2002 une position relativement négligeable avec une production totale en blocs bruts estimée à 208.000 tonnes, soit 0.37% de la production mondiale, évaluée à 55 millions de tonnes. La production s’est établie en 2001 à 374 mDh et le nombre d’emplois directs et indirects sont estimés à 5000 personnes.

Schéma synthétisant le cercle vertueux dans lequel pourrait évoluer le secteur d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle au

Maroc

Eliminer les lourdeurs administratives

(exploitation des carrières)

Réduire les frais

portuaires à l’export

Introduire des mesures de contrôle de qualité des produits importés

Favoriser l’exploitation des carrières

Réduire les coûts

d’extraction

Augmenter l’exportation de blocs

Saturer la capacité des usines

Moderniser les

investissements dans lescarrières et les usines

Baisser le coût de

production

Palier la concurrence des produits importés

Accroître le volume de

production locale

Réduire les importations

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Ce schéma illustre bien l’imbrication des éléments de l’environnement et l’impact qu’ils ont sur le maintien du secteur à son stade embryonnaire. L’industrialisation de la branche passerait donc, et de manière inévitable par la levée des barrières qui empêchent le développement de ce cercle vertueux. En particulier le renforcement de la structure industrielle et l’accroissement de la production peuvent être poursuivis en tenant compte:

- des nouvelles opportunités ouvertes par la création de la zone de libre échange - de la nécessité de baser les nouveaux investissements et les interventions de

rénovation technologique sur un ensemble d’informations claires, complètes et fiables, projetées jusqu’au moyen et long terme, concernant les différents aspects de la production. commercialisation et utilisation des éléments en pierre

- de l’importance d’établir une présence significative et durable dans les marchés privilégiés à travers une efficace action de marketing

- des possibilités de développer des synergies entre les producteurs et avec des partenaires étrangers au fin de tirer le meilleur profit du potentiel existant à partir de la valorisation des matières premières locales.

Les prévisions de l’évolution du marché mondial dans un avenir proche portent sur une certaine constance de la demande et sur une adaptation de l’offre selon l’élasticité typique du secteur. Peut-être dans le futur plus lointain le marché sera caractérisé par une hausse de la demande en fonction des actions de rénovation des bâtiments en béton pour lesquels on peut envisager la tendance vers l’application de revêtements en pierre pour raisons esthétiques et de durabilité A ce propos on doit aussi considérer que dans le marché des revêtements de sol et de mur les produits en pierre sont soumis à une forme de compétition particulière avec la céramique, à travers le développement de nouveaux produits et des technologies de fabrication avancées. Quoiqu’il soit très difficile de faire des prévisions sur les effets de cette compétition, le problème ne doit pas être sous-estimé Le point de départ pour dresser des stratégies efficaces finalisées à mettre les industries marocaines du secteur dans la condition de se positionner mieux dans un marché mondial devenu très compétitif est la nécessité de leur assurer la pleine disponibilité des ressources géologiques internes en termes soit de quantité soit de qualité. Ceci dérive du fait que s’est désormais affirmée dans le monde la tendance vers la valorisation complète des matériaux à la nation d’origine afin de bénéficier de la valeur ajoutée à travers les phases de transformation, commercialisation et parfois installation. A ce propos le Maroc dispose d’une grande variété de pierres et d’une bonne consistance de réserves sur lesquelles on pourrait développer la base nationale de production brute. Pour valoriser ce potentiel et traduire les ressources potentielles en réserves exploitables on devra faire des efforts importants et urgents tant au niveau des structures de l’Etat qu’au niveau des entreprises ciblées à une meilleure connaissance du patrimoine géologique à travers des investigations à grande et à petite échelle et la préparation d’une cartographie technique appropriée. Le secteur de la pierre dimensionnelle au Maroc compte quelques centaines d’opérateurs dont seuls une quinzaine sous formes d’entreprises structurées. Les

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sociétés sont pour la plus part familiales, de petite taille héritant d’une tradition d’artisans du marbre. Elles sont de ce fait diversifiées répondant ainsi aux besoins d’un marché intérieur limité. Les entreprises sont positionnées à la fois sur l’extraction, l’importation, la coupe, la finition, la pose et la commercialisation. La spécialisation ne concerne qu’un très faible nombre d’opérateurs récemment installés. Malgré le grand potentiel du secteur du marbre marocain, sa valorisation reste encore peu significative. Le niveau d’investissement est faible comparativement à d’autres filières industrielles comparables, comme la céramique et la cimenterie. La faiblesse du secteur est matérialisée par la proportion des exportations des blocs à l’état brut, soit 80% du volume des exportations globales de marbre en 2002. Cette situation semble inhérente à une combinaison de facteurs liés notamment aux aspects prioritaires suivants qui caractérisent l’environnement économique marocain: - Archaïsmes législatifs et juridiques pesant sur la dynamique industrielle marbrière

au Maroc, ne fournissant pas la visibilité nécessaire aux investisseurs du secteur et grevant lourdement les coûts de revient de la filière;

- Inadéquation des infrastructures (énergie électrique, liaisons routières, approvisionnements d’eau, etc.);

- Niveau des frais portuaires dissuasif à l’exportation;

- Absence prolongée d’un cadre associatif stimulant la concertation et le progrès

collectif du secteur du marbre. Mais on doit aussi remarquer qu’il y a des problèmes d’inadéquation en ce qui concerne la structure industrielle du secteur. En fait, la taille moyenne des entreprises marocaines significatives est beaucoup plus petite en rapport a celle des pays marbriers forts, soit dans la phase d’extraction (4.000 t/an contre les 20.000 – 30.000 t/an de l’Italie) soit à la transformation (35.000 m2/an contre les 200.000 – 400.000 m2/an de l’Italie). Ce ne permet pas à la grande majorité des entreprises de bénéficier des économies d’échelle qui permettraient de réduire considérablement les coûts de production.

La capacité totale de transformation au Maroc est évaluée à 1.500.000 m2/an à la fois pour les tranches et les carreaux en travaillant en trois postes pour 6 jours la semaine. Néanmoins la production, elle est estimée comme à peine 45% de la capacité nominale. Ce taux d’utilisation reste de loin en deçà des normes sectorielles des principaux pays marbriers du monde. La faible utilisation de la capacité est due en partie à la vétusté des équipements de production dans certaines usines, et en particulier à celle des châssis. De même, le polissage constitue souvent un goulot d’étranglement freinant les flux de production. En outre, les importations de certains carreaux à des prix défiant toute concurrence ne favorise pas une meilleure exploitation de la capacité de production disponible.

Ainsi, dans plusieurs usines les investissements ont été faits graduellement en ajoutant des nouvelles machines à celles existantes avec le résultat d’une mauvaise utilisation de l’espace et une organisation des opérations (surtout la manipulation des matériaux) pas optimale.

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Le rendement matière en termes de m2 obtenus par tonne de bloc est moindre que dans les usines plus grandes des pays marbriers. Ceci est dû soit à des caractéristiques défavorables des blocs de production locale utilisés (volume moyen petit, forme souvent irrégulière, présence de fractures ou de défauts) soit à des chutes importantes dans les opérations de transformation, manipulation, transport, stockage et pose. Concernant les perspectives au moyen/long termes du secteur dans le monde on doit souligner les aspects suivants: A – Entreprises On peut observer une tendance des entreprises vers l’augmentation de la capacité de production et le renforcement de la présence dans le marché, soit par l’agrandissement de la taille de ses propres carrières et usines soit à travers des accords temporaires ou permanents liants un group d’entreprises pour des projets spécifiques ou pour une politique commerciale commune. S’est aussi affirmé une certaine propension à la spécialisation dans une branche particulière de la filière industrielle (développement de la recherche géologique, planification technique et économique, extraction, opérations spéciales de carrière, transport, sciage, fabrication de produits finis, installation, commercialisation, entretien, construction d’équipements) encadrée en formes de coopération visée à des objectifs d’intérêt commun. B – Produits Concernant les produits de carrière la demande du marché internationale s’adresse de plus en plus vers des blocs de qualité (souvent garantie par certification d’origine contrôlée) ayant soit une forme régulière et des grandes dimensions assurant des taux de récupération élevés dans les produits finis, soit des caractéristiques esthétiques technologiques et de composition très bonne, à des prix compétitifs. Quant aux produits de transformation, à côté de la gamme traditionnelle (tranches brutes ou polies, carreaux, éléments débités) s’est ouverte l’opportunité de productions de niche de haute valeur ajoutée (pièces spéciales avec un contenu artistique ma aussi produits de grande performance technologique tels que les éléments de construction légers à structure composite). C – Technologies Dans la phase d’exploitation des carrières de marbre les technologies diamantées se sont désormais imposées comme la solution optimale afin d’assurer une bonne qualité de la production mais aussi pour baisser le coût de revient à travers l’augmentation du niveau de récupération en carrière. Les technologies diamantées ont aussi ouvert la possibilité de l’extraction du marbre en sous-sol. L’éclatage à l’explosif et aux coins dominent encore dans les carrières de granit, mais l’intérêt vers l’utilisation du fil diamanté n’est pas marginal aujourd’hui après le récent développement des outils et des équipements On doit souligner qu’il faut étudier le cycle de production et surtout l’organisation du travail avec attention aux détails. Toutefois ce peut être obtenu à la condition d’une connaissance approfondie du gisement, acquise après des actions de prospection proportionnées à l’importance de l’opération industrielle et aux investissements.

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D – Qualité La qualité globale demandée par l’utilisateur final est le résultat d’un contrôle soigné dans chaque étape de la filière industrielle, ce qui implique la responsabilité des différents sujets protagonistes de l’extraction à l’installation. La capacité de garantir un niveau de qualité globale du produit est désormais devenue la condition essentielle pour gagner et maintenir une réputation d’excellence dans le marché international E – Image Une bonne image de l’entreprise individuelle mais aussi du secteur entier dans sa complexité peut être formée en poursuivant des actions efficaces de promotion tels que: - L’identification claire du matériel et de ses caractéristiques - La présentation du produit et des entreprises en occasion des foires et des

expositions - La participation aux grands projets publics - La diffusion de la culture marbrière à l’intérieur et sur le marché international à

travers des publications spécifiques (catalogue des pierres du Pays, revues spécialisées du secteur, campagnes de presse)

- L’alliance avec les secteurs affins ou les utilisateurs mêmes (industries de l’ameublement et des constructions, architectes et ingénieurs)

Dans ce cadre, des opportunités intéressantes se présentent pour le secteur des pierres dimensionnelles au Maroc à condition qu’on exploite les points forts (variété des matériaux et consistance des ressources, bas coût et bonne disposition au savoir-faire de la main-d’œuvre marocaine, préparation des entrepreneurs, localisation favorable des usines chez les ports, parmi les autres) et on supère les points de faiblesse tels qu’en particulier: - manque d’un plan national de l’activité d’extraction avec règles précises et clarté

des perspectives (durée des concessions ou des permis) - difficultés bureaucratiques pour l’obtention des droits d’exploitation - disponibilité insuffisante de cartographie technique - faute d’infrastructures (approvisionnement d’eau, liaison au réseau électrique

public, routes d’accès précaires) - haut coût du transport (prix du gasoil élevé comparé à celui de l’Egypte, parcours

long et tortueux des carrières aux usines) - coûts élevés des investissements de rénovation technologique - taille moyenne des usines trop petites - bas niveau de formation de la main-d’œuvre - machines obsolètes dans les usines anciennes - problèmes d’espace - machines et fournitures (outils diamantés, pièces d’usure, components) importés à

des prix trop chers (parfois avec surcharge douanière) - entretien des machines souvent insuffisant (on ne fait que rarement de l’entretien

programmé - récupération partielle des eaux et des déchets On a aussi constaté d’autres problèmes rencontrés au niveau des entreprises:

- Certification des entreprises et des produits très rares - Manque d’un support technique extérieur et commun (laboratoire de

caractérisation, station d’essai, écoles de formation professionnelle, études d’ingénierie pour les projets d’extraction et valorisation, cours d’instruction

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universitaire sur les activités liées à la pierre, statistiques officielles de la production et du commerce, observatoire économique national)

- Manque d’une association des entreprises capable de défendre et supporter les intérêts du secteur

Une comparaison entre les cinq Pays considérés dans ce projet en ce qui concerne le secteur de la pierre (le Maroc et les quatre pays de benchmarking, c’est à dire l’Egypte, l’Espagne l’Italie et la Turquie) a été faite en utilisant les données officielles (quand disponibles) et les informations obtenues au cours des visites techniques, complétées par des connaissances et expériences directes. Certaines conclusions tirées sur la base des résultats de cette comparaison ont simplement une valeur d’indication, à cause de la pauvre fiabilité de certaines informations mais surtout en considération de la grande variabilité des situations, typique du secteur de la pierre, En particulier il est difficile d’identifier pour chaque pays le profil de l’entreprise typique dans les phases de l’exploitation carrière et du traitement à l’usine, pour les deux branches du marbre et du granit qui présentent des différences très fortes sur le plan technologique et économique. En premier lieu les prix des principaux facteurs de production sont très différents entre les deux pays de pointe dans le secteur et les autres, le coût du produit. FACTEURS Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Energie électrique [€/kWh] 0,02 0,062 0’08 0,09 0.076 Gasoil [€/l] 0,08 0,9 0,7 0,8 0,52 Eau [€/m3] 0,10 0,45 0,63 1,45 0,56 Main-d’œuvre [€/an] 2.200 32.000 6.600 35.000 2.600

Les paramètres de la production montrent aussi une claire distinction entre les pays considérés Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Extraction carrière [kt] 4.580 6.670 3.380 10.500 166 Production usines (scié) [103 m2] 90.000 167.000 85.000 260.000 1.130 Employés directs** carrière

usine 13.000 18.000

4.600 16.700

3.600 12.500

6.800 25.000

2.200 en total

Unités productives*** carrière usine

420 350

450 1100

800 2200

1300 2800

35 25

Productivité [m2/homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 1.130 * Evaluée pour 1,5 cm d’épaisseur moyenne ** Evaluée sur la base des résultats de l’analyse par échantillon *** Pour le groupe d’entreprises significatives On a essayé de construire, sur la base de certaines conditions pas à rigueur valables, les prix de revient [€/m2] pour une entreprise hypothétique de dimension moyenne (capacité de production: 300.000 m2/an au sciage; 250.000 m2/an au polissage et 10.000 m2/an au débitage) qui utilise des technologies conventionnelles.

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USINE Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Productivité [m2/homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 2.100 Matière pr. 4,50 6,50 5,50 6,73 4,50 Main-d’œuvre 0,44 3,20 0,97 3,33 1,24 Energie 0,32 3,16 2,85 3,32 0,84 Eau 0,23 0,42 0,59 1.35 0,52 Lames Disques et Abrasifs 10,40 6,50 6,50 6,96 7,80 Prix de revient 15,89 19,78 16,41 21,69 14,90

Le résultat montre que le Maroc semble le pays plus favorisé aussi en rapport à l’Egypte, très pénalisé à cause de l’importation des consommables. Si l’on considère les amortissements les positions se rapprochent entre elles du au fait que la Turquie fabrique des machines et que l’Egypte doit importer tous les équipements. Toutefois, le coût de revient des usines marocaines est actuellement plus haut, étant d’environ 20 €/m2, proche à celui de l’Italie et de l’Espagne, due à la présence de facteur défavorables, surtout une faible taux de récupération et une insuffisante exploitation de la capacité des usines. Les cinq pays présentent aussi des conditions assez différentes an ce qui concerne l’environnement culturel, social, technique et économique dans lequel les entreprises travaillent comme montré dans les deux tableaux suivants. Support à l’industrie Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Instruction Universitaire * *** ** *** * Ecoles professionnelles * ** *** ** * Foires et Congrès * ** ** *** ** Revues techniques, monographies

*** ** *** *

Catalogue matériaux e produits * ** ** *** * Diffusion de l’information WEB * ** ** *** * Laboratoires * *** ** ** * Certification ** ** ** Etudes d’Ingénieurs et Architectes

* ** ** *** **

Cartographie technique * *** ** *** * Investigation géologique de base ** * ** * Construction de machines ** ** *** Prod. outils et consommables * *** ** *** *

* insuffisant ** moyen *** bon

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Autres facteurs Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Protection de l’environnement * *** * *** ** Degré de syndicalisation ** * *** ** Crédit industriel * ** * ** * Simplification bureaucratique *** ** *** * ** Associations de catégorie * *** *** *** **

* niveau bas ** moyen *** haut En comparant la situation industrielle du secteur au Maroc avec celle des Pays concourants examinée on peut fixer les conclusions dans les points suivants: - niveaux de production très bas, insuffisant pour positionner le Pays comme

protagoniste dans le marché international - productivités pas élevées qui doivent être augmentées considérablement pour

optimiser l’organisation du travail, améliorer l et a qualité des produits et baisser le coût de revient

- faible support à l’industrie - conditions de l’environnement économique peu favorables aux investissements Le secteur des pierres dimensionnelles au Maroc est soumis à des menaces et à des risques, liés surtout à la forte compétition internationale, qui doivent être bien connus afin de prendre en avant des mesures proportionnées à la solution des problèmes. En particulier on doit mentionner les aspects suivants: - importation massive de carreaux à des prix très bas - entrée dans le marché de nouveaux pays producteurs - compétition de matériaux alternatifs - abondance de l’offre ou la baisse de la demande Pour faire obstacle à ces menaces on doit exploiter des opportunités capables de renforcer le secteur marocain face à la concurrence :

- développement technologique - exigences de qualité globale - assistance au produit et promotion commerciale - valorisation complète et répandue des ressources géologiques marocaines

Après les visites sur place à presque toutes les entreprises significatives du Maroc et aux bureaux des Ministères, après aussi les missions aux Pays de benchmarking proposés, les synthèses dores points de force et de faiblesse permettent de dresser des recommandations et des stratégies qui s’adressent à trois niveaux :

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Formulation de la stratégie et phasage de son déploiement Les enjeux mentionnés précédemment issus des différentes analyses menées, et le tournant que l’industrie d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle marocaine s’apprête à entamer, impose la mise en place d’une véritable stratégie pour la pérennisation de ce secteur en interne et sa promotion à l’extérieur.

Les scénarios stratégiques qui vont suivre militent en faveur d’une spécialisation des acteurs de l’industrie marbrière au Maroc :

- Le premier articulé autour de l’industrie d’extraction de blocs demeure pour le Maroc prioritaire eu égard à ses atouts naturels. En effet, l’émergence d’une véritable industrie de la pierre naturelle au Maroc passe dans un premier temps par la valorisation de ses ressources naturelles abondantes et aux qualités diversifiées.

- Le développement des carrières permettra ainsi une meilleure pénétration des

blocs marocains sur les marchés extérieurs dégageant des cashs flow et favorisant ainsi la relance des investissements dans des équipements d’extraction modernes.

Ce scénario devra constituer l’étape de « décollage du secteur de la pierre dimensionnelle » au Maroc. (Horizon 3ans)

- La locomotive des carrières permettra inévitablement et à moyen terme de stimuler l’industrie de transformation locale favorisant des mouvements d’intégrations avales ou des créations d’usines de transformation ex-nihilo ayant pour vocation de transformer les informes issus de l’industrie des blocs et ce en carreaux prêts à l’utilisation finale. Ceci, assortis aux efforts marketing adéquats, entraînerait une plus grande utilisation des matériaux locaux au sein des foyers et bâtiments nationaux stimulant ainsi la demande intérieure et introduisant le secteur dans une logique de création de valeur. Il reste entendu que l’export de carreaux deviendrait possible vers des pays d’Afrique.

Ce deuxième scénario, pourra constituer la phase de consolidation de l’industrie marbrière au Maroc et intervenir après la phase de décollage du secteur. Néanmoins, ce cheminement vertueux ne pourra être effectif qu’à travers une mobilisation concertée aussi bien des acteurs économiques, que des institutions de soutien, et des autorités de tutelles. Aussi, dans ce qui suit nous proposons des priorités stratégiques du secteur et les moyens d’y parvenir sur trois plans :

- Au niveau de l’entreprise - Au niveau des structures de soutien et des associations - Au niveau des autorités de tutelle

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A - Sur le plan micro-économique (au niveau de l’entreprise) Les axes de développement qui devront être réalisés à l’initiative de chaque entreprise son ici résumés : - Valorisation optimale et complète des ressources géologiques - Plan de réduction des coûts - Investissements en R&D et technologie - Actions commerciales des réseaux, marketing de support à l’extérieur et à

l’intérieur, démarche qualité globale B.- Sur le plan meso-économique (au niveau institutionnel de support) Au niveau meso-économique, l’AMM, le CETEMCO et la FMC devraient jouer un rôle primordial dans le soutien des professionnels du secteur de la pierre dimensionnelle au Maroc, en particulier leur action devra être portée sur les axes de développement suivants : - Défense des intérêts du secteur et repérage des zones d’amélioration - Accompagnement à la mise en œuvre des axes de développement transversaux - Renforcer la communication et l’information structurantes mise à disposition des

membres - Encourager l’éclosion de la R&D C - Sur le plan macro-économique (au niveau politique gouvernementale) - Faire de l’industrie de la pierre naturelle un secteur stratégique compte tenu de

ses atouts et du potentiel qu’il offre à la fois en terme de création de richesses et d’export pour le Maroc.

- Prévoir un programme de Mise à Niveau orienté aux industries de valorisation et transformation de la pierre naturelle.

- Renforcer le soutien à l’industrie (cartographie technique). - Favoriser l’éclosion de la recherche scientifique orientée sur des partenariats avec

des industriels. Enfin l’étude propose, sur la base des recommandations stratégiques, un plan d’action présenté sous forme de fiches d’action expliquant les objectifs, le démarrage et les priorités à poursuivre. Les actions ont été groupées selon leur nature entre techniques, commerciales et de marketing, institutionnelles. En particulier, les actions principales considérées comme les plus prometteuses pour le renforcement de la compétitivité de l’apparat industriel du Maroc dans le secteur des pierres dimensionnelles sont les suivantes: 1 – Actions techniques - Investigations géologiques de détail - Développement technologique des carrières - Organisation de la production des blocs - Formation interne des ouvriers des carrières - Sous-traitances et partenariats - Développement technologique des usines, renouvellement des équipements - Organisation de la production des usines

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2 - Actions commerciales et de marketing - Organisation de la commercialisation et du marketing (showroom, site web,

catalogues, campagnes de promotion) - Mise à niveau - Soutien technique après vente et à la performance de la pose - Démarche qualité 3 - Actions institutionnelles - A.M.M (Association professionnelle) /FMC - Observatoire technique et économique - Préparation d’une note de synthèse destinée aux plus hautes instances du

gouvernement - Centre Technique (CETEMCO) - Renforcement de la communication interne et externe 4 - Actions au niveau des structures de l’Etat - Contrat programme secteur de la pierre naturelle - Investigation géologique de base - Plan national de l’activité d’exploitation - Soutien aux entreprises et au Centre Techniques pour la formation des cadres et

instruction supérieure

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1. CADRE GENERALE ET PRINCIPAUX OBJECTIFS DE L’ETUDE 1.1 Cadre général de l’étude Dans le cadre du Programme de Développement du Secteur Privé au Maroc visant l'amélioration de la compétitivité des PME, Euro Maroc Entreprise apporte un soutien au Ministère de l’industrie, du Commerce et des Télécommunications ainsi qu’aux associations professionnelles des secteurs industriels assujettis aux enjeux de l’accord de Libre Echange Maroc-UE. A ce titre, Euro Maroc Entreprise conjointement avec le MICT et la FMC a identifié la branche « marbre » appelée pour les besoins de l’étude « branche d’extraction et de transformation de pierres dimensionnelles » au potentiel de développement demeure aussi important que les défis à relever pour faire face à la mondialisation. Une action d’assistance conseil a donc été initiée en faveur des PME de ladite branche, et ce afin d’apprécier les enjeux auxquels elle est confrontée et d’appréhender le potentiel réel à explorer. 1.21.2. Objectifs globaux Les accords de libre échange conclus entre le Maroc et l’union européenne d’une part, le Maroc et d’autres pays arabes, voire africains d’autre part offre de réelles opportunités pour l’industrie de la céramique marocaine en termes, notamment, de débouchés, de partenariat et de transferts technologiques. Néanmoins, elle implique une nécessité d’amélioration continue des stratégies, des méthodes de gestion ainsi que des facteurs de production en raison de l’intensification et de l’élargissement du champ concurrentiel des entreprises, leur imposant ainsi des efforts particuliers d’adaptation et de restructuration compétitive. Cette étude vise ainsi à formuler des stratégies volontaristes pour le secteur de la pierre dimensionnelle au Maroc, tenant compte des éléments de l’environnement et de la situation actuelle des opérateurs de ce secteur. Ces stratégies devront être traduites immédiatement en plan d’actions opérationnelles réalistes et applicables à court et moyen terme.

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1.3 Méthodologie adoptée Le processus méthodologique conformément aux termes de référence s’est donc déroulé en 3 phases successives:

La recherche menée sur la branche pierres dimensionnelles, c'est-à-dire des matériaux naturels susceptibles d’être façonnés et polissés, aussi bien au Maroc que dans les pays de benchmarking, a conservé le caractère représentatif des industries interrogées. Ceci à travers :

1- Des visites sur les unités de production pour appréhender l’état de l’art, le niveau de technologie, le style de management et d’organisation.

2- Des rencontres avec des directeurs généraux ou propriétaires, ou des directeurs techniques afin de connaître la situation de la société vis à vis des évènements dans le secteur, dans le marché international, par rapport aux problèmes de pollution, …etc.

3- Des rencontres avec les responsables des associations du secteur, des directeurs des centres techniques, des professeurs d’université, des instituts de recherche, des ministères.

4- Des rencontres avec des éditeurs de presse spécialisées. 5- Des rencontres avec les producteurs de technologie, des émaux, de matières

premières, de services. 6- Des rencontres avec des directeurs commerciaux ou des clients importants ainsi

que des distributeurs. 7- Des visites aux salons d’exposition de produits de marbre et de granit.

I. Analyse de l’environnement

II. Diagnostic

opérationnel des entreprises

Benchmarking

III. Formulationdes axes

stratégiques

IV. Plan d’actions et

indicateurs de pilotage

Champs du Souhaitable

Champs du Possible

Choix stratégiques

Système de pilotage stratégique et opérationnel

Opportunités et menaces

Séminaire de restitution

PHASE 1

PHASE 2

PHASE 3

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En effet, 17 Sociétés marocaines du secteur des pierres dimensionnelles ont fait l’objet de visites dans le cadre de la phase de diagnostic. Ces sociétés doivent représenter environ 60% de la production totale du Maroc. L’échantillon est de ce fait représentatif de la branche objet de l’étude. 1.2.4 Structure du rapport Le rapport ainsi élaboré suite à cette étude, est constitué des principales parties suivantes: - Une partie traitant de la globalisation, ses manifestations et ses enjeux par rapport

à la branche industrielle de la pierre dimensionnelle. - Une partie consacrée à l’état des lieux de l’industrie de la pierre dimensionnelle au

Maroc, en terme de performances, d’offre et de demande et de facteurs externes influençant son évolution.

- Une partie consacrée aux enseignements de l’étude benchmarking de la branche

industrielle du marbre, réalisée auprès de l’Egypte, la Turquie, l’Espagne et l’Italie. - Une partie dédiée à l’analyse des facteurs de compétitivité jugés transversaux à la

branche industrielle étudiée. - Une partie consacrée à l’analyse des forces et faiblesses, des menaces et

opportunités, comme conséquence des parties précédentes. - Une partie issue directement des travaux précédents synthétisant les

recommandations et les axes de développement stratégiques de la branche de la pierre dimensionnelle au Maroc

- Enfin, une dernière partie qui découle directement des stratégies de développement

sous forme de plan d’actions détaillé sur les plans macro-économique, meso-économique et micro-économique.

Annexes: 1. Diagnostic de la branche pierre dimensionnelle 2. Documents de l’environnement national 3. Note sur le dispositif de mise à niveau au Maroc

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DIAGNOSTIC ET ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT DES INDUSTRIES D’EXTRACTION ET DE TRANSFORMATION DE LA

PIERRE DIMENSIONNELLE AU MAROC

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2. EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE La production mondiale est représentée dans le tableau suivant, et ce pour les dix premiers pays producteurs mondiaux.

Production de blocs des 10 premiers pays (en milliers de tonnes )

Pays 1998 1999 2000 2001 1 Chine nd 13.000 13.000 16.800 2 Italie 9.428 9.757 10.246 10.522 3 Inde 8.572 8.760 10.054 10.000 4 Espagne 5.557 5.600 8.100 8.760 5 Egypte 4.977 nd nd nd 6 Iran 7.121 7.482 7.598 6.850 7 Turquie 2.304 2.453 2.625 3.150 8 Portugal 1.923 2.691 2.704 nd 9 Corée du Sud 4.053 1.894 3.016 2.588 10 Brésil 2.182 2.200 2.400 2.500 Source IMM, Carrara La production mondiale de blocs de pierres dimensionnelles excède 55 millions de tonnes par an. l’Espagne, l’Italie, l’Inde, et la Chine contribuent à plus de 80% dans le volume de production mondiale. Malgré certaines conditions d’instabilité globale et la stagnation de l’économie avec de très faibles signaux de reprise, en 2002 le secteur de la pierre n’a pas souffert des ces éléments défavorables, en particulier concernant les volumes de production aussi bien des carrières que des usines de transformation. Peut-être, les effets se présenteront ultérieurement du fait de la lenteur de réaction du système industriel. Concernant le marché, on doit souligner la confirmation de la grande force de pénétration de la Chine, devenue désormais le principal acteur du commerce mondial en termes de quantité et de compétitivité sur le plan des prix. Ce phénomène est le résultat de la grande potentialité des ressources géologiques de ce pays tant pour le marbre que pour le granit, mais aussi de la création d’une puissante structure de transformation interne basée sur des centres de production de grande capacité intégrés par une pluralité de petites usines qui utilisent des machines simples et emploient une force de travail exceptionnelle. La compétitivité de l’industrie chinoise est renforcée par une politique d’importation de blocs des pays émergents et par les mesures de facilitation à l’export. Aujourd’hui la Chine est capable de vendre de grandes quantités de produits finis à des prix absolument concurrentiels en créant des difficultés sévères aux producteurs pénalisés par des coûts des facteurs de production très élevés (l’énergie, la main-d’œuvre, les équipements ou les fournitures, selon les cas).

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Situation du Maroc Le Maroc a occupé en 2002 une position relativement négligeable avec une production totale estimée à 208.000 tonnes, soit 0.37% de la production mondiale. 2.1 Les critères d’excellence 2.4.12.1.1 Le processus Les critères d’excellence liés au processus de transformation peuvent être résumés dans ce qui suit :

• Disposer des matières premières exploitées professionnellement (coûts, qualité, consistance de composition surtout) ;

• Transformer les blocs par le biais des lignes de production modernes, bien contrôlées ;

• Avoir un personnel averti • Offrir aux ouvriers les meilleures conditions possibles pour travailler et

apprendre, dans un environnement de travail adéquat aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur ;

• Réduire les taux de chute ; • Récupérer chaque déchet.

2.4.22.1.2.Le produit Quelque soit sa typologie, ses dimensions, voire son niveau de prix, le produit doit être:

• Identifiable, normalisé, correctement trié. • Mis dans des boites clairement marquées s’agissant des carreaux, surtout pour

l’exportation Il faut par ailleurs, disposer de catalogues et de brochures, afin de reconnaître les caractéristiques du produit et optimiser son utilisation finale.

Le produit est l’image extérieure du niveau de qualité du producteur même, et la qualité dans tous ses aspects. Il constitue le paramètre sur lequel on mesure l’excellence.

Avec la qualité certifiée et vérifiable, les fabricants peuvent se défendre contre des importations non qualifiées, et pénétrer les marchés extérieurs.

La qualité commence dans les carrières et se termine après l’utilisation finale et l’entretien.

C’est grâce à l’excellence du processus, du produit et de l’image que l’on parvient à faire connaître la qualité de la marque.

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3. L’INDUSTRIE DES PIERRES DIMENSIONNELLES AU MAROC 3.1 Historique et principales étapes d’évolution Malgré sa pureté et la diversité de ses nuances au Maroc, le marbre demeure un secteur relativement récent ayant réuni jusqu’à un passé proche des artisans et une poignée d’industriels. Principales étapes d’évolution Avant les années 80 Le secteur du marbre demeure discret entre

les mains d’artisans disposant d’un savoir-faire différenciateur.

Années 80 Création des premières sociétés structurées dans le secteur du marbre. Les chantiers restent limités et de taille moyenne.

A partir de 1991 Lancement de la construction de la mosquée Hassan II stimulant le processus d’industrialisation du secteur, depuis l’extraction, en passant par la mise en forme jusqu’à la pose du marbre. La société Grandes Marbreries du Sud (GMS) constitue sans conteste la plus grosse unité industrielle du secteur employant plus de 1200 personnes et de ce fait un modèle pour les entreprises du secteur. Accession d’une nouvelle génération d’entrepreneurs aux postes de direction des entreprises existantes.

A partir de 1995 Lancement du programme des 200.000 logements. Ratification des accords de libre échange avec l’OMC, l’UE, ensuite avec l’Egypte, Tunisie, Jordanie, et d’autres pays. Investissements de certains entrepreneurs dans le renforcement de l’outil industriel, et plus rarement dans sa modernisation.

A partir de fin des années 90 à ce jour

Le secteur d’architecture et de décoration intérieure marocaine s’organise à travers le lancement de revues spécialisées (Maisons du Maroc, AM, …), la tenue de salons professionnels (Salon du bâtiment, Archi Décor…). Emergence de la notion « des tendances » pour le secteur des matériaux de construction.

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Introduction du marbre dans les foyers particuliers marocains de manière plus systématique. Apparition des premières façades d’immeubles entièrement ornées en marbre (sièges de banques, firmes privées, organismes publics, etc .). Les industries affrontent l’intensification de la concurrence étrangère, notamment sur les carreaux et tranches suite à l’entrée en vigueur du programme de démantèlement tarifaire avec les pays membres de l’UE.

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3.2. Situation actuelle et poids du secteur 3.2.1 Données globales sur le secteur

(En M DH) 2000 2001 Variation

Production 213 374 43%

Valeur ajoutée 83 114 27%

Investissements 38 38 1%

Exportations nd nd

Effectif 2 146 2 283 6%

Nbr établissements 106 113 6%

Source : MICT La production telle que présentée par les services du Ministère de l’industrie doit inclure l’extraction des blocs ainsi que la transformation des tranches et des carreaux. L’analyse du tableau ci-dessus montre les aspects suivants : - secteur atomisé comptant de nombreux opérateurs - forte progression des indicateurs de production et de la valeur ajoutée - secteur employant plus de 2.200 personnes; néanmoins, compte tenu de

l’évolution du secteur lors des dernières années, et qu’une partie significative de la production est assurée par un grand nombre de TPE non structurées, l’AMM estime que le nombres d’employés affectés au secteur productif de la pierre dimensionnelle se situe entre 5000 et 6000 personnes.

3.2.2 Principaux gisements Le Maroc abrite une diversité de marbres classés sous les catégories lithologiques suivantes :

1. Calcaire marmorisé 2. Calcaire brèche 3. Calcaire 4. Calcaire fossilifère 5. Calcaire serpentine 6. Onyx Calcaire 7. Travertin 8. Granite 9. Diorite 10. Basalte 11. Autres.

Ces catégories sont amenées à évoluer en fonction de nouvelles découvertes de gisements La taille des gisements marbriers au Maroc se présente comme suit:

• Petits gisements inférieurs à 200.000 m3 • Gisements moyens situés entre 200.000 à 500.000 m3

Gisements importants supérieurs à 500.000 m3

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Gisements exploités Désignation

technique Désignation commerciale

Lieu Potentiel estimé

Qualité Usage pressenti

1 Calcaire blanc Blanc de Lakhçaç Tiznit Importantes Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, Granito

2 Calcaire veiné

Skyros marocain Khouribga 24.Mt 9 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, Granito

3 Calcaire blanc tigré

Zaiane Kénitra 25 Mt 12,5 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, Granito

4 Calcaire gris Oued Ykem Rabat 28 Mt 8 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

5 Calcaire gris Gris de Tiflet Khémisset 4,2 Mt 1,6 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

6 Calcaire noir violacé

Violet mauresque Rabat 18 Mt 7 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

7 Calcaire gris Gris perlé Rabat 18 Mt 7 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

8 Calcaire noir Antique

Noir veiné Rabat 21 Mt 8 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

9 Calcaire noir homogène

Noir atlantide Rabat 18 Mt 7 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

10 Calcaire serpentinisé

Vert de Nekob Ouarzazate 27 kt 10.000 m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

11 Calcaire serpentinisé

Vert d’Ait Ahmed Agadir ND

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Désignation

technique Désignation commerciale

Lieu Potentiel estimé

Qualité Usage pressenti

12 Calcaire gris rose perle

Fleur de pêcher Africain

Rabat 18 Mt 7 M m3

Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

13 Calcaire rose tacheté rose perle

Rose tacheté de Lakhçac

Tiznit Importantes Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, Granito

14 Calcaire rose Rose de Bleida Ouarzazate Importantes Beau, poli, résistant aux intempéries

Revêtement, Granito

15

Calcaire rose Rose de Lakhçac Tiznit Importantes Beau, polis, résistant aux intempéries

Revêtement, Granito

16 Calcaire rouge Fleur de pêcher du souss

Ouarzazate Importantes Beau, poli, résistant aux intempéries

Façades intérieures et extérieures, Granito

17 Calcaire rouge Amagour impérial

Taroudant Importantes Beau, poli, résistant aux intempéries

Revêtement

18 Calcaire rouge à aspect granité

Rouge granité Rabat 300 kt 120.000 m3

Beau, poli, résistant aux intempéries

Revêtement, œuvres d’art , Granito

19 Onyx Onyx de tafernt Taroudannt ND Beau, poli, résistant aux intempéries

Murs et façades extérieures

20 Travertin Travertin de Volubilis

Fès-Sefrou ND Beau, poli, Murs et façades

21 Travertin Travertin de Kourkouda

Ouarzazate ND Beau, poli, Revêtement

22 Onyx Onyx d’Afra Skoura

Ouarzazate 54,5 kt 20.000 m3

Beau, poli, résistant aux intempéries

Murs et façades extérieures, œuvres d’art ,

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Désignation

technique Désignation commerciale

Lieu Potentiel estimé

Qualité Usage pressenti

23 Travertin jaune rose

Travertin de Boujad

Khourbiga Importantes Beau, poli, résistant aux intempéries

Revêtement

24 Travertin Travertin doré de Bouskoura

Bouskoura 1452 Mt 600 M m3

Beau, poli, résistance douteuse aux intempéries

Isolant thermique, plaques décoratives, mur à parement

25 Onyx Calcaire Onyx de Béni Mellal

Béni Mellal ND Beau, poli, résistant aux intempéries

Murs et façades extérieures, œuvres d’art,

26 Calcaire fossilifère

Marbre d’Erfoud Errachidia 1,6 Mt 600.000 m3

Beau, poli, résistance douteuse aux intempéries

Murs et façades extérieures, œuvres d’art,

27 Calcaire fossilifère

Marbre de TAZZARINE

Ouarzazate 1,4 M m3 540 kt

Beau, poli, résistance douteuse aux intempéries

Murs et façades extérieures, œuvres d’art,

Source : Document inédit - Ministère de l’énergie et des mines – direction de la géologie (1987)

Autres gisements exploités Pendant les 15 années dernières presque la moitié des carrières en exploitation en 1987 ont été arrêtées pour différentes raisons (taux de récupération bas, matériel trop fracturé, coûts de production et de transport élevés, entreprise peu structurées, faute d’investissements, problèmes bureaucratiques, …. ). Par contre des nouvelles carrières ont été ouvertes (travertin, marbre noir type Portoro, calcaire jaune, etc..) Source AMM

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3.2.3 Aperçu général

Le secteur de la pierre dimensionnelle compte quelques centaines d’opérateurs dont seuls une quinzaine sous formes d’entreprises structurées. Les sociétés sont pour la plus part familiale, de petite taille héritant d’une tradition d’artisans du marbre. Elles sont de ce fait diversifiées répondant ainsi aux besoins d’un marché intérieur limité. Les entreprises sont positionnées à la fois sur l’extraction, l’importation, la coupe, la finition, la pose et la commercialisation. La spécialisation ne concerne qu’un très faible nombre d’opérateurs récemment installés. Malgré le potentiel du secteur du marbre marocain, sa valorisation reste peu significative. Le niveau d’investissement reste encore faible comparativement à d’autres filières industrielles comparables au Maroc (ex : céramique, cimenterie, etc.). Le faible niveau de valorisation est matérialisé par la proportion des exportations des blocs de marbres à l’état brut, soit 80% du volume des exportations globales de marbre en 2002. Paradoxalement, le niveau des importations de carreaux et de tranches poursuit une tendance fortement haussière stimulée par l’ouverture du Maroc sur l’économie européenne en particulier, et mondiale de façon plus générale. Cette situation paradoxale semble inhérente à une combinaison de facteurs liés notamment aux aspects prioritaires suivants : - Archaïsmes législatifs et juridiques pesant sur la dynamique industrielle marbrière

au Maroc, ne fournissant pas la visibilité nécessaire aux investisseurs du secteur et grevant lourdement les coûts de revient de la filière ;

- Inadéquation des infrastructures (énergie électrique, liaisons routières, approvisionnements d’eau, etc.) ;

- Niveau des frais portuaires dissuasif à l’exportation ;

- Absence prolongée d’un cadre associatif stimulant la concertation et le progrès

collectif du secteur du marbre.

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4. ANALYSE DES FACTEURS DE COMPETITIVITE DE LA BRANCHE 4.1 Structures de soutien de la branche de la pierre dimensionnelle 4.1.1 Associations professionnelles

• Association des industriels marbriers L’Association Marocaine des Marbriers vient d’être créée suite à la réunion des professionnels du secteur pour le lancement de la présente étude. Cette création fait suite à une absence prolongée du système associatif malgré l’existence d’une structure créée il y a plusieurs années à cet effet. L’une des premières réalisations de la nouvelle association qui a mis en place un bureau et des commissions thématiques, consiste à réexaminer certains points concernant le nouveau décret d’exploitation des carrières avec le Ministère de l’équipement et des transports.

• Fédération des Matériaux de Construction (FMC)

Les deux associations des industriels du marbre et de la céramique sont coiffées par la Fédération des Matériaux de Construction créée en 1995 ayant pour principales vocations la coordination des actions de mise à niveau, l’assistance technique à la création de nouveaux produits, le renforcement des normes de qualité, et l’accompagnement des industriels dans leurs gains en productivité. La Fédération a depuis récemment un Directeur Général qui se charge d’orchestrer les actions de l’ensemble des associations membres, notamment en terme de :

- représentation du secteur auprès des instances nationales - d’information des membres du secteur sur les réalisations internes et sur les

tendances externes - promotion de la mise à niveau et la qualité - promotion du développement technologique et la protection de l’environnement

Cependant, eu égard au programme ambitieux de la fédération, et compte tenu de ses ressources, un local excentré et deux personnes permanentes (DG+Assistante), il apparaît invraisemblable que la fédération puisse remplir ses objectifs sur le plan opérationnel. De nouveau, l’implication effective des membres de la fédération, notamment sur le plan financier, lui fait défaut. En outre, et de nouveau, nous constatons que la FMC n’a pas encore bénéficié du programme P.A.A.P, crée à cet effet. 4.1.2 Le centre technique des matériaux de construction Ce centre, comptant deux ingénieurs, crée en 1996 pour répondre notamment aux problèmes des céramistes et des marbriers en terme de qualité, formation et coûts énergétique n’a pas encore véritablement démarré son activité. La vocation du centre et ses finalités poursuivies se présentent comme suit :

- Assurer un rôle d’éclaireur et de veille technologique pour l’ensemble des

industriels, notamment de la branche étudiée ;

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- Assurer un rôle de soutien technique pour accompagner ses membres dans l’amélioration des produits, des processus, de la productivité et de la conformité aux exigences environnementales ;

- Promouvoir le secteur des pierres dimensionnelles par l’accompagnement des

règlements de normalisation, l’incitation des membres aux certifications produits (NM, ISO, EN) et par la mise en place d’un laboratoire de contrôle suffisamment équipé pour réaliser les tests de contrôle et de conformité de ses membres.

Néanmoins, il convient de constater que l’activité du centre reste relativement discrète et ne réalise pas encore les activités objet de sa mission. Ceci et dû à deux principaux facteurs :

- Une faible adhésion et implication des professionnels pour faire démarrer le centre et assurer sa pérennité. Pour mémoire, et en dehors des tests de conformités et du conseil fournit et facturés par le centre technique français des matériaux de construction à ses membres, une taxe parafiscale versée par l’ensemble des acteurs des matériaux de construction permet un financement durable du centre qui joue un rôle moteur dans le développement du secteur.

- Le manque de moyens pour équiper convenablement le laboratoire, qui compte quelques équipements de contrôle adaptés plutôt aux cimenteries.

A ce titre, le CETEMCO qui était éligible au programme MEDA1, notamment dans le cadre des lignes réservées au renforcement des infrastructures technologiques liées au programme Qualité n’a pas encore bénéficiée à ce jour des fonds dédiés au renforcement des institutions de contrôle technique, de métrologie et d’équipement des centres techniques. Ceci malgré le fait qu’il ait présenté un dossier complet récapitulant l’ensemble des équipements requis pour accompagner les membres du secteur en général, et des membres des deux branches étudiées, en particulier. Un appel d’offre international d’un budget global de 20 MDh a été lancé en vue de sélectionner les fournisseurs d’équipements recherchés par le CETEMCO, l’adjudication devrait théoriquement intervenir avant juin 2005 date d’obtention de la ligne de financements dédiée à cet effet. 4.1.3 Rôle de l’office de formation professionnelle dans Le soutien de la branche L’office de la formation professionnelle vise, à travers ses 285 établissements répartis sur le Royaume d’une part, de préparer les jeunes à intégrer le monde de l’entreprise, et d’autre part, à accompagner le développement des RH de l’entreprise. A ce jour, il n’existe pas de formation spécialisée dans les métiers du travail de la pierre dimensionnelle. Aucun contact n’avait été établit par le passé entre l’association professionnelle concernée et l’office de la formation, contrairement d’ailleurs à d’autres filières industrielles qui ont pu établir des partenariats opérationnels concluants avec l’ofppt, notamment au niveau des secteurs du textile, de la plasturgie, de la fonderie, etc. Une rencontre établit avec la direction du développement de l’ofppt dans la perspective de soutenir la branche de la pierre dimensionnelle a permis de sortir les axes de coopération suivants :

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- Faire bénéficier l’association AMM d’une ingénierie de formation sectorielle financée à hauteur de 80% par l’office ; cette ingénierie permettra de ressortir les besoins en compétences transversaux du secteur aussi bien au niveau de l’extraction que la transformation. Elle sera assortie d’un plan de formation dont les industriels pourront en faire bénéficier leur personnel ;

- Possibilité de créer une filière de formation spécialisée pour la branche étudiée.

Sachant que certaines filières actuelles peuvent fournir des étudiants prédisposés à intégrer la branche de la pierre dimensionnelle, il s’agit notamment de l’institut des technologies appliquées de Ain Bourjaa spécialisé en génie thermique.

- Organiser des séances de sensibilisation des entreprises membres des

associations aux contrats spéciaux de formation qui permettent à chaque entreprise de bénéficier d’une ingénierie et d’un plan de formation supporté à hauteur de 70% par l’office ;

- Possibilité d’envisager un projet de partenariat en envoyant des formateurs

marocains se former aux techniques requises par la branche de la pierre dimensionnelle dans des centres de formation étrangers sélectionnés sur la base de leur compétence et notoriété. Cette action, pourra en l’occurrence être orchestrée par la FMC en partenariat avec l’ofppt, et le CETEMCO. A ce titre, il est possible de combiner le soutien de l’ofppt et celui du PAAP pour supporter ce type d’actions.

4.1.4 La normalisation dans le secteur des pierres dimensionnelles au Maroc Le Ministère de l’habitat conjointement avec le Ministère de l’industrie, du Commerce et des télécommunications, sont en-cours d’élaboration des normes sur les matériaux de construction inspirés des normes françaises afin d’introduire une réglementation dans le secteur. Néanmoins, il n’a pas été constaté de normes actuellement en-cours d’élaboration concernant les blocs, les tranches et les carreaux de marbre. Cette batterie de normes qui seraient mises en place n’est pas obligatoire et les industriels auraient la latitude de s’y conformer. Pour favoriser la structuration du secteur et l’application des normes, une loi est apparue en 1970, stipulant que tout appel d’offre public devra exiger le respect des normes mises en place pour l’ensemble des soumissionnaires. De même, un projet de la primature destiné à l’ensemble des ministères ordonnait de privilégier les concurrents disposant de produits certifiés dans le cadre d’appels d’offres liés aux matériaux de construction. Malgré ce dispositif, le secteur demeure toutefois dans une impasse puisqu’en l’absence d’une loi obligeant l’ensemble des produits de constructions à se conformer aux normes mises en place, les opérateurs ne s’y conformeront pas systématiquement. Par ailleurs, le fait que ces normes soient une inspiration des normes NF, ISO, voire EN avec une adaptation locale pour les rendre plus souples et plus accessibles aux industries nationales, combien même une loi serait appliquée obligeant l’ensemble des opérateurs à adopter les directives de la normalisation, ce dispositif de certification produit selon NM ne protégera pas pour autant les industriels de la menace des produits certifiés ISO ou EN. De même, il les préparera moins pour pénétrer les marchés européens et internationaux.

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Néanmoins, si le label NM est accepté sur le plan international via une reconnaissance des organismes accréditeurs et certificateurs, les produits marocains qui s’y conformeront seront non seulement protégés sur le marché intérieur et prétendre aux marchés extérieurs les plus exigeants. Enfin, l’établissement des normes sectorielles pour les produits en pierre devra certainement être effectué avec une implication forte des associations et leurs membres et celle du CETEMCO, notamment par la création, voire la consolidation des comités techniques.

4.2 Impact des paramètres industriels

4.2.1 Exploitation de carrières et poids des procédures administratives L’exploitation de carrières consiste à extraire et à produire des blocs de marbre ou de granit destinés à être transformés sous formes de tranches, de carreaux, voire débités en produits spécifiques au besoin du client. Plus de 70% des entreprises structurées du secteur interviennent sur le segment de l’extraction. La quantité des blocs extraits annuellement avoisine les 210.000 tonnes. Cette quantité reste négligeable au vu des réserves et gisements de marbre et granit dont recèle le territoire marocain, et qui s’élèvent à plusieurs centaines de millions de tonnes (voir, carte des principaux gisements de marbre et des roches ornementales du Maroc). Cette situation est imputable, selon les professionnels, à l’archaïsme des textes législatifs régissant l’exploitation des carrières au Maroc et aux lourdeurs administratives sous-jacentes. Dans ce qui suit, nous résumons le parcours qu’un investisseur est tenu d’accomplir avant l’obtention de son permis d’exploitation temporaire. Procédure d’obtention d’un permis temporaire d’exploitation de carrière de marbre Les carrières peuvent tomber sous plusieurs régimes en fonction de la nature du terrain qu’elles occupent :

Domaine privé Domaine public de l’Etat (terrains collectifs) sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur; Domaine privé de l’Etat sous la tutelle de la direction des domaines du Ministère des Finances Domaine Agricole/ forestier sous la tutelle de la direction des eaux et forêts Domaines publics hydrauliques Domaine maritime

Toute autorisation d’exploitation de carrière devra dorénavant se soumettre à la nouvelle loi n°08-01 relative à l’exploitation des carrières promulguée par Dahir du 13 juin 2002. Elle prévoit la mise en place d’une commission préfectorale ou provinciale des carrières présidée par le gouverneur en présence des représentants des

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organismes concernés et des délégués provinciaux du ministère chargé de la santé, du commerce et de l’industrie, de l’aménagement du territoire. Seuls les domaines soulignés s’appliquent à l’exploitation du marbre et du granit. Ils feront donc objet d’approfondissements particuliers.

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Procédure 1 : Cas du terrain sous la tutelle des eaux et forêts

Redevances Etapes et formalités Textes supports Demande au niveau

• Central • Provincial • régional des eux et forêts (Pièces exigées : plan de situation de carrière, demande et timbres)

Loi de 1948 (voir annexes)

Reconnaissance technique du site faite par la commission régionale des eaux et forêts et établissement d’un PV de reconnaissance technique (description du site et des espèces végétales, proximité des lieux d’habitation et impact éventuel sur les riverains)

Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la participation des populations au développement de l’économie forestière (voir annexes)

Instruction du dossier au niveau central

Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la participation des populations au développement de l’économie forestière (voir annexes)

Examen du dossier et accord de principe des eaux et forêts (accord de principe pour l’obtention d’un arrêté d’occupation temporaire sous réserve) Durée : 3 ans, 6 ans, 9 ans. Au-delà de 9 ans renouvellement du dossier

Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la participation des populations au développement de l’économie forestière (voir annexes)

B- Minimum annuel : volume minimum exploité x 250 DH /m3/an HT dédiée au budget communal

Examen du conseil communal (accord et PV d’autorisation du conseil communal)

Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la participation des populations au développement de l’économie forestière article 10 et 12 (voir annexes)

Examen de la commission provinciale présidée par le wali (accord et PV d’autorisation de la commission)

Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à l’exploitation des carrières promulguée par Dahir du 13 juin 2002

A- Occupation du sol : 3000 DH /an HT

Etablissement de l’occupation temporaire par la direction des eaux et forêts

Retransmission de l’occupation temporaire à la province

C- 20% x (A+B) /an dédiée au fonds national forestier +caution

Notification de l’investisseur et octroie du visa d’exploitation (désignation de la parcelle, identité physique ou morale, durée d’autorisation)

Dahir du 10 octobre 1917 sur la conservation et l’exploitation des forêts Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à l’exploitation des carrières promulguée par Dahir du 13 juin 2002 Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la participation des populations au développement de l’économie forestière article 10 et 12 (voir annexes)

Source : Chef de service des affaires foncières- Direction des eaux et forêts

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Le tableau ci-dessus montre qu’indépendamment des obligations et des clauses auxquelles l’investisseur est tenu de se conformer pour exploiter sa carrière, il fait face à un véritable parcours du combattant pour prétendre à son visa d’exploitation. Des recoupements d’informations entre les professionnels interrogés et l’administration des eaux et forêts laissent ressortir un délai moyen entre le dépôt de la demande de l’entrepreneur et l’obtention de l’autorisation finale se situant entre 1 an à 2 an. Ce délai reste également valable pour les demandes de renouvellement des autorisations d’occupation temporaire. Entre-temps, la logique d’investissement guidée généralement par la réalité du marché peut se trouver foncièrement transformée. En outre, les superficies accordées sont souvent bien inférieures aux demandes des professionnels limitant souvent leurs investissements. L’investissement est également freiné par la durée d’occupation temporaire fixée à 3ans, délai jugé trop court pour engager des investissements conséquents dans une optique industrielle. Quant aux redevances, elles sont jugées relativement élevées en comparaison à des pays producteurs de blocs tels que l’Egypte et la Turquie. En effet, et comme illustré dans le tableau précédent, le coût au m3 extrait revient à 300 DH à rapporter au prix à l’export du travertin par exemple établit à 1000 dh ht /T, soit 30% du prix de vente.

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Procédure 2: Cas du terrain sous la tutelle du domaine public de l’Etat (Direction des affaires rurales – Ministère de l’intérieur) Lorsque la carrière tombe sous le domaine des terrains collectifs ethniques, la procédure d’autorisation poursuit un cheminement différent faisant appel aux étapes résumées ci-après :

Redevances Etapes et formalités Textes supports

Demande au niveau du KAID (Autorité locale) (Pièces exigées : plan de situation de carrière, demande et timbres)

Examen du dossier par le KAID Octroie d’un avis favorable

Examen du dossier par la NAIB (représentant de la collectivité ethnique dont la désignation ne se soumet à aucune règle, il siège souvent dans le conseil communal)

Octroie d’un avis favorable après adjudications

Dahir de 1919 réglementant l’exploitation des terrains collectifs

Taxe communale: 15 DH HT/m3 /an

Examen du conseil communal (accord et PV d’autorisation du conseil communal)

Examen de la commission provinciale présidée par le gouverneur (accord et PV d’autorisation de la commission)

Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à l’exploitation des carrières promulguée par Dahir du 13 juin 2002

L’investisseur paie un concédé proportionnel au potentiel du gisement

Transmission du Pv à la D.A.R qui effectue une levée topographique par une équipe technique)

L’autorisation est entérinée (contrat de location du terrain collectif ethnique)

Retransmission de l’autorisation de la DAR à la commission provinciale

Notification de l’investisseur et octroie du visa d’exploitation (désignation de la parcelle, identité physique ou morale, durée d’autorisation)

Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à l’exploitation des carrières promulguée par Dahir du 13 juin 2002

Source : Direction des affaires rurales – Ministère de l’intérieur En sus des conclusions formulées au titre de la procédure 1 concernant les terrains sous la tutelle de la direction des eaux et forêts qui s’appliquent également à ce niveau en terme de lenteur d’obtention des autorisations, il convient de préciser de surcroît l’implication d’acteurs n’ayant pas les qualifications techniques pour mesurer le caractère judicieux de l’investissement visé, laissant place à des possibilités de jugements arbitraires.

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Enfin la procédure 3 est celle correspondante à une carrière située en terrain privé et nécessite de se conformer à la seule loi de juin 2002. A ce titre, pendant que nous menions cette étude, une commission au niveau de la FMC composée de représentants des associations du marbre, de la céramique et des briquetiers à laquelle nous avons participé, a permis de souligner les lourdeurs, voire dysfonctionnements persistants dans cette nouvelle loi. Plusieurs réunions se sont ainsi déroulées avec les représentants du Ministère de tutelle et se prolongent en vue d’échanger sur l’interprétation des textes et d’en optimiser l’usage pour la profession. Parmi les remarques évoquées figurent les propositions de modification suivantes :

- Définition des critères d’exclusion avec les professionnels - Participation des professionnels par filières par le biais de la fédération dans la

commission définissant la gestion des carrières. - Eviter la rétroactivité de la loi notamment au titre des carrières déjà en

exploitation - Assurer la présidence de la commission par le ministère de l’équipement - La valeur des matériaux à extraire ne peut pas être donnée qu’à titre indicatif. - Précision sur la durée d’autorisation fixée à 10 ans et renouvelée par tacite

reconduction à 20 ans pour les unités d’exploitation en vue d’une meilleure visibilité de l’investissement.

- Envisager un cahier de charge type pour chaque profession 4.2.2 Importations des matières premières et consommables. L’industrie du secteur de la pierre dimensionnelle importe des blocs et des tranches brutes de marbre et de granit pour satisfaire les besoins de matériaux d’alimentation des usines qui ne sont pas produits au Maroc. Le coût de ces matériaux varie selon la typologie et l’origine. Le prix moyen des blocs importés en 2002 est d’environ 1000 DH la tonne.

Par ailleurs, les entreprises marocaines importent presque toutes les fournitures essentielles pour le processus industriel de production, tant d’extraction en carrière (fil diamanté, fleurets de forage, outils variés) que de transformation à l’usine (lames, disques, abrasifs, résines, etc.). 4.2.3 Coût de la main d’œuvre et charges sociales Le SMIG ( Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti ) applicable à compter du 1er juillet 2000 est de : 8,78 DH / l’heure1. Le nouveau code du travail a maintenu 8 heures / jour ; et a ramené le nombre d’heures travaillées par semaine à 44h au lieu de 48h. Les salaires sont débattus librement entre employeurs et employés de la branche et s’établissent en moyenne à :

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Salaires [DH/mois] CATEGORIE Secteur industriel Branche marbre

Main d’œuvre non spécialisée 2.100 2.100 Ouvrier spécialisé 2.348 2.600 Ouvrier qualifié 2.916 3.400 Contremaître 3.200 4.500 Ingénieurs et cadres 8.800 6000 - 8000

Ces coûts salariaux, variables selon les branches d’industrie, incorporent les charges sociales. Ces dernières sont de l’ordre de 17% de la rémunération brute mensuelle. Pour la branche marbre les salaires pour les différentes catégories son plus élevés par rapport aux valeurs moyennes pour le secteur industriel en général. Le nouveau code du travail a apporté des réaménagements substantiels par rapport à l’ancien texte, notamment concernant :

- les négociations collectives - le règlement intérieur en entreprise - la représentativité du syndicat - le mode de représentation - les agences de placement privées - l’intérim - etc.

Globalement, les nouveautés apportées sont de nature à rassurer les investisseurs et offrent un dispositif de traitement des conflits plus incisif et efficace. 4.2.4 Coût des facteurs de production a- Energie thermique

Prix de vente des produits pétroliers appliqués depuis la 2ème quinzaine d’août 2002

Produits Prix en DH/litre TTC Essence super 9,05 Essence ordinaire 8,65 Pétrole lampant 5,27 Gasoil 5,76 Fuel industriel [DH/tonne TTC] 2.301,56

b- Electricité

Les tarifs de l’électricité appliqués depuis le mois d’octobre 2001 (DH/kWh TTC)

THT HT MT Centimes/kWh 70 87.54 76.76

L’électricité au Maroc est produite à partir du charbon, par le biais d’une concession octroyée à ABB (75% de l production nationale). Entre octobre 2000 à ce jour, le prix au Kwh a baissé de 28% afin de rendre le secteur industriel plus compétitif. Par ailleurs, 15% des besoins électriques du pays sont importés d’Espagne et 15% sont produits au niveau de l’ONE. Les prix de commercialisation sont toutefois fixés par

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l’Etat. L’ONE se partage la distribution du courant électrique avec les autres régies du Royaume. Malgré cette tendance baissière du coût d’électricité, le Maroc reste pénalisé par rapport aux autres pays producteurs de tranches et de carreaux de marbre tel que souligné ultérieurement dans le benchmarking. c- Eau

Tarifs de l’eau potable à usage industriel en DH/m3 (novembre 2000 )

Petits centres gérés par l’ONEP 3,3 - 6,07

en fonction des régions Redevance fixe mensuelle hors taxe 6,16 DH/mois Source : ONEP L’eau est utilisée de manière significative dans la transformation de la pierre dimensionnelle, notamment à travers les bains de décantation mélangés au floculant pour effectuer la précipitation des particules et récupérer la pierre. La plus part des transformateurs de tranches et carreaux disposent de puits creusés à cet effet. Néanmoins, ils restent exposés aux aléas climatiques et à la disponibilité aléatoire de l’eau en fonction de la pluviométrie. L’AMM pourrait entrer en contact avec l’ONEP pour étudier des tarifs plus adaptés à la consommation annuelle de ses membres. 4.2.5 Coût de transport Les transformateurs de pierres dimensionnelles essaient dans la mesure du possible d’implanter leurs usines de transformation à proximité des zones d’extraction pour réduire l’impact des coûts de transports des blocs et d’éviter de transporter les chutes de blocs inutilement. Ils ne sont pas positionnés dans des zones industrielles spécifiques. Certaines carrières se trouvent dans des zones excentrées où l’accès est rendu difficile. De manière générale, les industriels ont recours à deux voies pour transporter les blocs vers leurs usines ou vers les ports à l’export :

- Transport routier - Transport ferroviaire

Transport routier Transport routier Les transporteurs indépendants n’acceptent pas aisément e transporter les blocs de marbre à cause des zones enclavées, des problèmes de pistes, et du poids considérable des blocs de marbre qui peuvent altérer les châssis des camions. Ce frein pourrait constituer un véritable goulot d’étranglement en cas d’optique d’industrialisation du secteur. Par ailleurs, les camions de 8T dont la charge utile est évaluée à 2T transportent abusivement des blocs arrivant à 10 T Pour une distance de transport comprise entre 151 et 175 km le tarif de base est fixé à 0,5 DH la tonne/km. Ce tarif est multiplié par un coefficient variant de 0,8 à 1,5 en fonction de la distance parcourue. Ces tarifs peuvent être majorés en fonction de l’état des routes. Ces majorations varient entre 30% à 125%. Source : Office National du Transport

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Afin de réduire l’incidence du transport sur le coût de revient du produit final on devrait faire des interventions telles que :

• installation d’une petite usine près de la carrière, équipée avec une taille-blocs, une polisseuse et une débiteuse pour la fabrication de carreaux à partir des blocs informes de marbre

• installation d’une machine mono-lame ou d’un mono-fil diamanté pour la régularisation de la forme des blocs de marbre et de granit.

Transport ferroviaire Les barèmes applicables à compter du 26/03/2001) pour les transports de marchandises dépendent de la marchandise et des délais de livraisons exigés. Ainsi, le transport des marchandises par wagon complet en petite vitesse sont les suivants : Barème1 : 0,424 DH la tonne /km HT Barème 2 : 0,382 DH la tonne/km HT Barème3 : 0,328 DH la tonne/km Barème 4,5 et 6 : 0,282 DH la tonne/km Ces tarifs sont à augmenter d’un droit fixe de : 13,40 DH /tonne pour les expéditions par wagon complet ; 26,80 DH /tonne pour les expéditions de détail. Ces tarifs sont majorés d’une TVA de l’ordre de 14% ainsi que des frais de chargement et déchargement depuis le lieu de provenance à la gare d’arrivée. Source ONCF

Transport maritime Les principaux ports d’importation et d’exportation de blocs de marbre sont les ports de Casablanca et celui d’Agadir qui restent sous la tutelle de l’ODEP. Le premier couvre les blocs extraits dans la région du nord et du centre du Maroc, le second concerne plutôt les carrières de marbre situées dans le sud du Maroc. Les tarifs du fret varient en fonction de la nature de la marchandise et du port de destination. Des liaisons maritimes avec les principaux ports sont assurées. A titre indicatif, les tarifs de fret par container de 20 pieds sont :

Tarifs de fret par container de 20 pieds Destination Export Import

Espagne : Cadix Barcelone, Valence, Bilbao

480 Euro 150 à 300 Euros

480 Euro 200 à 350 Euro

France : Le Havre, Marseille, Bordeaux

300 à 525 Euro

645 à 900 Euro

Italie : Savone, la Spezia

550 Euro

700 Euro

Tunisie et Libye : Tunis, Tripoli, Benghazi

900 à 1 600 Euro

900 à 1 000 Euro

Pays-Bas, Belgique et Allemagne : Rotterdam, Anvers et Hambourg

400 à 450 Euro

700 Euro

Grande Bretagne : Southampton

400 Euro

600 Euro

Frais de manutention : 1 200 Dirhams / container. Source COMANAV

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ll n’existe pas de lignes régulières en vrac entre le Maroc et les principales destinations d’export des blocs, telles que l’Espagne, l’Italie, etc. Transport ferroviaire Les barèmes applicables à compter du 26/03/2001) pour les transports de marchandises dépendent de la marchandise et des délais de livraisons exigés. Ainsi, le transport des marchandises par wagon complet en petite vitesse sont les suivants : Barème1 : 0,424 DH la tonne /km HT Barème 2 : 0,382 DH la tonne/km HT Barème3 : 0,328 DH la tonne/km Barème 4,5 et 6 : 0,282 DH la tonne/km Ces tarifs sont à augmenter d’un droit fixe de : 13,40 DH /tonne pour les expéditions par wagon complet ; 26,80 DH /tonne pour les expéditions de détail. Ces tarifs sont majorés d’une TVA de l’ordre de 14%. Source ONCF

4.2.6 Frais portuaires Les frais portuaires, en particulier concernant les blocs de marbre restent prohibitifs et pénalisent lourdement les exportations de blocs extraits au Maroc. En effet, les frais portuaires constitués des prestations d’aconage, de manutention, de grutage et magasinage des blocs sont foncièrement différents selon qu’il s’agisse de blocs inférieurs à 10 tonnes ou supérieurs à 10 tonnes. Le tableau qui suit résume les frais portuaires auxquels doivent faire face les exportateurs de marbre au Maroc :

Blocs < 10 t Blocs > 10 t Aconage (DH HT/t) 23.10 66.00 Valeur d’admission en douane (2/1000 de la valeur admise en douane) 2.10 2.10 Grutage (DH HT/t) 0.00 97.00 Manutention- steevedoring (DH HT/t) (tarif négocié marbar) 40.00 40.00 Magasinage (Franchise de 6 jours) au-delà T=0.12x(n/3+10) 0 0 Autres frais (10%)- payage 8.1/T 8.1/T Total HT 65 205

Source : ODEP Ceci est calculé hors taxe Ad Valorem (2/1000 de la valeur de la marchandise+ frais de pesage + taxe régionale (2% des frais de grutage, pesage et manutention) Ce passage excessif en terme de grutage est dû, selon les services de l’ODEP, à l’impossibilité économique d’immobiliser les grues de 38 tonnes pour la manipulation des blocs de marbre du fait de leur faible flux. A titre d’indication, les importateurs de bobines d’aciers sont parvenus à obtenir un traitement spécifique (49 DH/t au lieu de 97 DH/t), et ce compte tenu du volume des flux d’importation avoisinant les 200.000 t par an. Il serait utile pour la profession de rechercher une solution pérenne avec les responsables de l’ODEP en leur donnant une visibilité des volumes d’exportation sur les prochaines années.

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5. Structure du coût de revient 5.1 Industries des pierres dimensionnelles Les différents prix des principaux facteurs de production utilisés dans l’activité d’exploitation carrière et d’usinage des blocs sont montrés dans le tableau suivant. Les chiffres sont communiqués en EURO une faciliter la comparaison avec les données correspondantes pour les pays de benchmarking

Coût des facteurs de production au Maroc

FACTEURS Coût Energie électrique [€/kWh] 0.076 Gasoil [€/l] 0,52 Eau [€/m3] 0,56 Main-d’œuvre [€/an] 2.600

Les paramètres de la production au Maroc sont résumés dans le tableau suivant.

Données globales de production au Maroc (2002 estimées)

Extraction carrière du pays [t] 166.000 Exportation [t] 45.000 Importation [t] 20.000 Quantité consommée à l’intérieur [t] 100.000 Volume correspondant [m3] 52.000 Volume effectif transformé aux usines (80%) [m3] 40.000 Production usines (sciage primaire) * [m2] 1.130.000 Employés directs 2.200 Productivité moyenne actuelle des usines [m2 /homme an] 1.130 Nombre d’usines recensées 113 * Evaluée pour 2 cm d’épaisseur moyenne en tenant compte des chutes ** Estimées sur la base de la dimension moyenne des unités

On a essayé de construire les prix de revient pour une entreprise hypothétique moderne de taille européenne (capacité de production : 300.000 m2/an au sciage; 250.000 m2/an au polissage et 10.000 m2/an au débitage) qui utilise des technologies conventionnelles. Sur la base des productivités envisageables, des consommations spécifiques et des prix attribués aux principaux facteurs de production on a calculé d’une façon rationnelle, pour la phase de traitement à l’usine, les contributions au coût devient final de : - Matières premières - Main-d’œuvre - Energie - Consommation l’eau - Fournitures et consommables (lames, disques, abrasifs), pièces d’usure et entretien. Les résultats au niveau du premier coût industriel (sens considérer les amortissements et les dépenses générales) sont donnés dans le tableau suivant.

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Prix de revient [€/m2] pour une usine de bonne taille bien organisée

Productivité [m2/homme-an] 2.200 Matières premières (blocs) 4,50 Main-d’œuvre 1,24 Energie 0,84 Eau 0,52 Lames Disques et Abrasifs, etc 7,80 Prix de revient 14,90

Le prix de revient pour l’usine hypothétique considérée a été calculé dans les conditions suivantes : - Coût des matières premières estimé en tenant compte des matériaux importés et

de production locale de bonne qualité après la mise à niveau des carrières. - Productivité doublée en rapport à la productivité moyenne actuelle pour tenir

compte des économies d’échelle. - Consommation d’énergie typique des technologies employées dans le cycle de

production à l’usine de transformation. - Prix de marché des fournitures (lubrifiants, outils, pièces d’usure). Toutefois prix de revient actuel pour les usines réelles est plus haut dû à : - Coût moyen des blocs plus élevé à cause du faible développement des carrières

marocaines et au prix cher des blocs importés - Incidence de l’énergie et des fournitures excessives liées à la taille petite des

usines - Incidence de la main-d’œuvre haute due à une productivité basse.

Prix de revient approximatif [€/m2] pour une usine réelle typique au Maroc

Productivité [m2/homme-an] 1.100 Matières premières (blocs) 6 - 8 Main-d’œuvre 2,36 Energie 1,50 Eau 0,52 Lames Disques et Abrasifs, etc 7,80 Prix de revient 18,18 – 20,18

En intégrant l’incidence des amortissements aux coûts industriels issus de l’activité de transformation des blocs, on peut estimer que la contribution à la structure de coûts d’entreprise s’élève à 80% au moins. Le reste doit représenter les frais financiers et les autres charges externes dont les coûts commerciaux et marketing qui ne doivent pas particulièrement peser sur les 20% restant. On n’a pas pu faire le même exercice pour les carrières à cause de l’extrême variabilité des situations.

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6. Organisation de la branche pierre dimensionnelle

6.1 Typologie de l’offre 6.1.1 Positionnement des principaux acteurs

Maillons de C.V. Entreprises

1 Extraction

2 Fabrication des tranches

3 Fabrication de carreaux

4 Débitage pièces sur mesure

5 Finissage

6 Pose

7 Commer-cialisation

8 Import

1 CARONYX √ √ √ √ √ √ √ √ 2 SAHEL MARKET √ √ √ √ √ 3 WAFA Marbre √ √ √ √ √ 4 ATLAS STONE √ √ 5 BENTHAMI √ √ √ √ √ √ √ √ 6 SAN MARINO √ √ √ √ 7 MABO √ √ √ √ √ √ √ √ 8 GRANIMARBRE √ √ √ √ √ √ √ √ 9 PROMOMARBRE √ √ √ √ √ √ √ √ 10 MARZOUKA √ √ √ √ √ 11 SAHARA MARBRE √ √ √ √ √ √ 12 MAISON DU MARBRE √ √ √ √ 13 RIMEX √ √ √ √ √ 14 SARHANE MARBRE √ √ 15 SOTAREV √ √ √ √ √ √ √ √ 16 SOREVET √ √ √ √ √ √ √ √ 17 GMS √ √ √ √ √ 18 ALFA MARBRE √ √

Source : Diagnostic de terrain réalisé par les experts

Transformation

Fabrication de carreaux

3

Façonnage et débitage

4

Finissage

5

Fabrication des

tranches 2

Extraction de blocs

1

Pose

6

Commer-cialisation

7

Etapes de transformation de la filière pierres dimensionnelles La filière du marbre compte 4 étapes de transformation où se concentre la valeurajoutée industrielle du secteur (1 à 4). Les importations interviennent tout le long de la filière jusqu’à l’étape de finition. Dans le tableau ci-dessous, seront cartographiés les principaux acteurs du secteur enfonction de leur positionnement dans la chaîne de valeur du marbre.

8. IMPORTATIONS

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La lecture du tableau ci-dessous ne permet pas de ressortir un positionnement clair des industries marocaines de pierres dimensionnelles. En effet, hormis certaines entreprises dont la vocation est exclusivement tournée sur l’exploitation des carrières et la vente à l’export et en local de blocs de marbre en l’état (en rouge), les autres entreprises du secteur sont souvent trop diversifiées, positionnées sur des activités d’extraction, de transformation, de pose, voire de commercialisation. La tendance à la diversification de l’activité provient d’une mentalité typique des petites entreprises qui préfèrent une présence, quoique secondaire, dans toutes les phases de la filière au fin, souvent illusoire, de répartir les risques et de multiplier le profit lié à chaque étape. En fait une diversification très poussée des activités de l’entreprise ne permet pas de se concentrer sur l’optimisation partielle et globale du système productif. Par exemple, le fait que les blocs soient utilisés par sa propre usine, au lieu d’être vendus sur le marché diminue les efforts de la société vers une meilleure qualité de la production et vers un contrôle plus soigné de l’organisation du travail dans la carrière. Cette affirmation est supportée par les résultats du diagnostic des entreprises marocaines (les carrières mieux conduites appartiennent à des sociétés concentrées premièrement ou exclusivement dans l’extraction, tandis que les carrières des sociétés trop diversifiées son souvent loin des conditions optimales). Par contre dans le monde et surtout dans les Pays de grande tradition marbrière s’est affirmée une certaine propension à la spécialisation dans une branche particulière de la filière industrielle (développement de la recherche géologique, planification technique et économique, extraction, opérations spéciales de carrière, transport, sciage, fabrication de produits finis, installation, commercialisation, entretien, construction d’équipements) encadrée en formes de coopération visée à des objectifs d’intérêt commun. On peut aussi observer dans le monde une tendance des entreprises plus importantes vers l’augmentation de la capacité de production et le renforcement de la présence dans le marché, soit par l’agrandissement de la taille de ses propres carrières et usines, soit à travers des accords temporaires ou permanents liants un group d’entreprises pour des projets spécifiques ou pour une politique commerciale commune.

Page 45: Rap Marbre

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6.1.2 Caractéristiques des principaux acteurs

Entreprises Marbres Volume de production

moyen

Destination de la production

Effectif

Investissements

Volume de stocks

CARONYX Tout marbre 300 m2/j Pose 40 3.000 tonnes

SAHEL MARKET Marbres et Granits

1500 m2/mois

Pose carreaux et pour grands travaux

45 fixes +100

(occas.)

WAFA Marbre Marbres et Granits

150 m2/jour

Vente et pose de carreaux & Pose pour grands travaux

6 MDH

ATLAS STONE Travertin & jaune d’Atlas

1800 t/mois Export 48

BENTHAMI

ND Pose et commercialisation

Usine 45

Pose 70

(tempor.)

SAN MARINO Jaune de Boujade Travertin Marbre gris

1500 t/mois pour chacun des marbres (sauf le jaune)

Export de blocs et production de carreaux

14

MABO Travertin Cream Noir Marquina

Extraction 250 t/mois 200 t /mois 250 t/mois

Fab. tranches - Marbre local

2500 m2/mois

- Marbre imp. 2000m2/mois - Granit imp. 2000m2/mois

Marché local pour produits finis et semis-finis Peu d’export de blocs

Extraction 10 10 7

Usine 90

Admin.on 17

GRANIMARBRE Travertin Marbre noir Rouge Agadir Rose opale

Extraction

300 t/mois 250 t/mois

Export et marché local

50

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Entreprises Marbres Volume de production

moyen

Destination de la production

Effectif Investissements

Volume de stocks

PROMOMARBRE Travertin Pierre jaune

Extraction 1000 t/mois 2300 t/mois

1800T/mois pour l’export et 500T pour le local

40

MARZOUKA Marbres et granits

Vente et travaux de pose pour le marché local

28

SAHARA MARBRE

Gris Sahara Travertin Rose shoul

Extraction 800 t/mois

500 t/mois

Transformation 15.000 m2/mois (capacité marbre) 4.000 m2/mois (capacité granit)

Vente et travaux de pose pour le marché local

20

50

MAISON DU MARBRE

Marbre et granit local et importé

Transformation 15.000 m2/an

(granit) 10.000 m2/an

(marbre)

Travaux de pose

80 à 150

RIMEX Import de marbre et de granit

Vente et travaux de pose pour le marché local

60 à 140

SARHANE MARBRE

Marbre noir Extraction 3.000 t/an

SOTAREV Marbre rose Agadir

250 t/mois 12

SOREVET Marbre et granit

Transformation 15000 m2/an pour le marbre

5000 m2/mois de granit

Vente et travaux de pose pour le marché local

150

GMS Marbre et granit

Extraction &

Transformation

Activité tournée vers les travaux de pose de la mosquée HassanII

1200 avant stand- by de

l’activité en 2002

ALFA MARBRE Extraction

Total*

Extraction 12.500

t/mois, soit environ 125.000

t/an Transformation

62.000 m2/mois, soit environ

682.000 m2/an

Environ

900

Source : Diagnostic de terrain réalisé par les experts * Ces chiffres correspondent à une estimation basée sur les données recueillies auprès des entreprises interrogées par l’expert international. Ils ne tiennent pas compte des informations des petites structures artisanales ni des statistiques des entreprises qui n’ont pas voulu communiquer leurs données.

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La taille moyenne des entreprises marocaines significatives est beaucoup plus petite en rapport a celle des pays marbriers forts, soit dans la phase d’extraction (4.000 t/an contre les 20.000 – 30.000 t/an de l’Italie) soit à la transformation (35.000 m2/an contre les 200.000 – 400.000 m2/an de l’Italie). Ce ne permet pas aux entreprises de bénéficier des économies d’échelle qui permettraient de réduire considérablement les coûts de production.

La capacité totale de transformation au Maroc est évaluée à 1.500.000 m2/an à la fois pour les tranches et les carreaux en travaillant en trois postes pour 6 jours la semaine. Néanmoins la production, elle est estimée comme le montre le tableau ci-dessus, à 682.000 t/an, soit à peine 45% de la capacité nominale. Ce taux d’utilisation reste de loin en deçà des normes sectorielles des principaux pays marbriers du monde. La faible utilisation de la capacité est due en partie à la vétusté des équipements de production dans certaines usines, et en particulier à celle des châssis. De même, le polissage constitue souvent un goulot d’étranglement freinant les flux de production. En outre, les importations de certains carreaux à des prix défiant toute concurrence ne favorise pas une meilleure exploitation de la capacité de production disponible.

Ainsi, dans plusieurs usines les investissements ont été faits graduellement en ajoutant des nouvelles machines à celles existantes avec le résultat d’une mauvaise utilisation de l’espace et une organisation des opérations (surtout la manipulation des matériaux) pas optimale.

Le rendement matière en termes de m2 obtenus par tonne de bloc est moindre que dans les usines plus grandes des pays marbriers. Ceci est dû soit à des caractéristiques défavorables des blocs de production locale utilisés (volume moyen petit, forme souvent peu régulière, présence de fractures ou de défauts) soit à des chutes importantes dans les opérations de transformation, manipulation, transport, stockage et pose.

Résultats du diagnostic effectué auprès des exploitants de carrières Avant de traiter les aspects spécifiques des opérations industrielles conduites par les entreprises marocaines on doit souligner que le succès d’un pays qui aspire à se positionner parmi les pays marbriers du monde est fortement conditionné pas la disponibilité des ressources géologiques en termes soit de quantité soit de qualité. Ceci dérive du fait que s’est désormais affirmée dans le monde la tendance vers la valorisation complète des matériaux à la nation d’origine afin de bénéficier de la valeur ajoutée à travers les phases de transformation, commercialisation et parfois installation. Comme l’on a mentionné dans d’autres sections du présent rapport, le Maroc dispose d’une grande variété de pierres et d’une bonne consistance de réserves sur lesquelles on pourrait développer la base nationale de production brute. Ce qu’on doit faire est un effort poussé au niveau des structures de l’Etat mais aussi au niveau des entreprises à une meilleure connaissance du patrimoine géologique (de ressources potentielles à réserves exploitables) à travers des investigations à grande et à petite échelle et la préparation d’une cartographie technique appropriée. Sur l’ensemble des sociétés visitées, seulement 3 sur 17 se sont spécialisées dans l’exploitation des carrières et vendent leurs blocs à l’extérieur ou dans le marché local (les qualités de seconde choix).

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Les autres utilisent une proportion variable des blocs dans leurs propres usines. a- Technologie d’extraction Concernant les aspects technologiques, on doit faire une distinction entre un groupe de carrières où on emploie souvent des technologies modernes d’extraction et les autres où on a normalement recours à des méthodes basées sur l’utilisation d’outils manuels. Dans ce dernier cas il s’agit de carrières marginales conduites artisanalement et avec une production irrégulière, ou bien, comme dans le cas du « jaune», de situations tout à fait particulières où le choix est imposé par les caractéristiques du gisement (couche mince de pierre calcaire surmontée par du sol agricole d’épaisseur variable). Les carrières les plus importantes de marbre et de travertin utilisent le fil diamanté et la haveuse d’une façon correcte selon l’expérience consolidée acquise à l’extérieur pendant les derniers 20 ans. Toutefois il subsiste encore des carrières où, malgré le progrès et les conditions favorables du gisement, on utilise encore des technologies rudimentaires tel que l’éclatage à l’explosif ou aux coins. On doit souligner que l’adoption des technologies de découpage continu pour les marbres et les autres roches carbonatées est une condition très importante, soit pour augmenter la productivité de la main-d’œuvre, soit pour améliorer la qualité des blocs, soit enfin pour tirer le meilleur profit de la pierre (récupération carrière) et minimiser la production des rejets. Les avantages sur le prix de revient sont toujours importants surtout si les blocs sont destinés à l’exportation. Dans le future on devra faire un effort visant une utilisation répandue des technologies modernes qui sont à présent ralenties par le coût d’achat relativement cher des équipements, des outils et des pièces d’usure. b - Main-d’œuvre et organisation du travail Un autre aspect de grande importance est représenté par l’organisation du travail et l’emploi optimale de la main-d’œuvre. En effet, les données acquises montrent que, pour les carrières marocaines, les paramètres d’utilisation des ouvriers sont trop élevés en rapport à la production, avec des indices de productivité encore loin des niveaux des pays les plus avancés dans le secteur. Dans le bassin de Carrara en Italie, par exemple, on travaille avec des productivités de l’ordre de 1000- 1200 tonnes par an par personne, tandis qu’au Maroc (en excluant deux carrières de travertin ou l’on obtient des rendements qui approchent les 700-800 tonnes) la productivité semble stabilisée sur des niveaux de l’ordre de 200-300 tonnes par an par personne, notamment en ce qui concerne le groupe d’entreprises significatives. Sur le reste du secteur, constitué de sociétés de tailles plus modestes, qui opèrent au niveau artisanal en utilisant des outils manuels, la productivité devrait être beaucoup plus faible. Il est vrai que la main-d’œuvre coûte dix fois moins chère qu’en Italie, mais on doit dire que la productivité est aussi un indice de l’organisation rationnelle des opérations et pour cette raison les conséquences vont au-delà de la simple incidence directe du personnel sur le coût de production.

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On devra chercher d’améliorer la situation à travers une étude détaillée du cycle de production, finalisé à la minimisation des temps morts, et l’adoption, où possible, d’un plus haut taux de mécanisation. Il y a aussi des carrières qui travaillent d’une façon très irrégulière, ce qui ne permet pas de lancer des plans d’investissement importants et de créer les conditions pour une exploitation optimale (géométrie de la carrière, rationalisation du cycle de travail). c- Produits On a pu constater, à l’examen visuel, l’existence de stocks de blocs chez des usines locales dont la qualité n’est pas toujours très satisfaisante cela est probablement dû aussi au fait que les meilleurs blocs sont souvent exportés. La forme irrégulière et la dimension trop petite des blocs sont des aspects négatifs dans l’économie du façonnage et du polissage à cause de la quantité de rejets au débitage final. Par conséquent le rendement pierre finale est relativement bas, pouvant varier entre 6 et 9 m2 la tonne selon les cas, contre les 12 m2 des usines italiennes pour une épaisseur de découpage de 2 cm. Une proportion non négligeable des blocs en stock était caractérisée par la présence de plans de fracture ou de défauts de composition. C’est peut être le résultat de l’accumulation progressive des blocs de mauvaise qualité, tandis que la production de scié (tranches ou carreaux) est couramment obtenue à partir des blocs de qualité meilleure qui sont stockés que pour un temps plus court. La politique de gestion des stocks n’est pas la même chez les usines marocaines. Dans certains cas les stocks sont très grands et comprennent une grande variété de matériaux, l’objectif de l’entreprise étant celui de privilégier l’offre au client (choix et rapidité de livraison) et la flexibilité du programme de production. Par ailleurs il y a d’autres entreprises qui préfèrent maintenir un niveau bas de stocks et travailler sur commande. Tout dépend de l’attitude de l’entreprise et de sa capacité à financer ses frais élevés du stockage. Transformateurs de tranches et de carreaux Les transformateurs de tranches au Maroc fabriquent essentiellement pour leurs propres besoins en vue de réaliser des carreaux à commercialiser, ainsi que des travaux importants de pose nécessitant une personnalisation des dimensions des matériaux utilisés. Les blocs de marbre utilisés proviennent à la fois du marché local et des importations. Environ, 60% des entreprises structurées du secteur opèrent dans la transformation des tranches et des carreaux. Le volume annuel moyen de transformation des tranches et des carreaux est estimé à 650.000 m2. Cette quantité reste également négligeable au vu des réserves et gisements de marbre et granit dont recèle le territoire marocain d’une part et de la tendance croissante du marché intérieur.

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Transformateurs de produits débités, coupés et finis Les transformateurs de produits débités, coupés finis sont nombreux. Il s’agit d’unités industrielles de petites, voire moyenne tailles ayant pour vocation de répondre aux besoins du marché intérieur certes en évolution, mais au demeurant étroit. Les produits peuvent être posés ou livrés en l’état. Résultat du diagnostic auprès des transformateurs a-Technologie de traitement Le cadre de la structure de transformation marocaine est montré dans le tableau suivant. Technologie de traitement de la pierre naturelle dans les usines marocaines visitées

COMBINATIONS TECHNOLOGIQUES Nombre d’entreprises Seulement Exploitation carrière 3 Seulement Polissage + Débitage 3 Taille-blocs + Polissage + Débitage 3 Châssis + Polissage + Débitage 1 Châssis + Taille-blocs + Polissage + Débitage 8 Total 18

Il y a trois sociétés qui font seulement de l’extraction de blocs; trois se limitent à l’activité de traitement à l’usine (polissage et débitage). La majorité des entreprises sont engagées dans le cycle complet de production, incluant parfois aussi la pose. Dans 8 cas l’usine comprend les deux lignes de sciage châssis et taille-blocs. Pour la plupart on traite le marbre et dans quelque cas aussi le granit. Il existe une seule usine spécialisée en granit Concernant le niveau de la technologie dans les usines marocaines on peut dire que : - Dans un petit groupe d’entreprises il existe des machines modernes et

l’organisation du travail est bien étudiée et conduite avec une attention suffisante aux détails ;

- Dans d’autres cas les machines sont déjà obsolètes et devraient être remplacées par des machines plus performantes ;

- Il existe aussi des usines où la répartition de l’espace est limitée pour le développement des différentes opérations de production, du fait d’une surface trop limitée souvent à cause des intégrations successives d’équipements, et ce en l’absence d’une planification initiale.

- Dans certaines usines, l’entretien des machines et des infrastructures (lignes électriques, écoulement des eaux, parque matériaux) reste très faible dû aussi a une manque d’assistance immédiate par les constructeurs d’équipements.

b - Main-d’œuvre et organisation du travail En général on peut dire qu’au Maroc s’est affirmée une certaine tendance des entreprises vers la diversification de l’activité et des produits, plutôt que vers la spécialisation.

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D’un côté, ce choix stratégique peut permettre de compenser les risques commerciaux et les oscillations de la demande pour chaque typologie de produit, de l’autre côté le programme de production et l’organisation du travail sont affectés par des interférences entre les lignes de production et la circulation parfois chaotique des matériaux. On doit aussi souligner que dans les structures à forte intégration et/ou très diversifiées l’optimisation des opérations, les conditions de sécurité et le niveau de qualité sont généralement plus difficiles à réaliser que dans les structures simples et très spécialisées. Comme pour les carrières, on a observé dans les usines marocaines un excès de main-d’œuvre comparé aux usines européennes. Ce fait, déterminé par les bas salaires, peut toutefois causer des problèmes de gestion du personnel et de contrôle de qualité: plus grand nombre de personnes impliquées dans la série des opérations du cycle de production, plus grande probabilité d’erreurs et difficulté à identifier les responsabilités. Quant aux problèmes de sécurité des ouvriers et de salubrité de l’environnement du travail, la situation pourrait être améliorée en atteignant aussi des avantages sur le rendement de la main-d’œuvre et le soin de la qualité. En particulier on a constaté un niveau excessif de bruit et la présence de poussière et de boues à l’intérieur des usines. Plus d’attention devrait être portée à l’enlèvement des obstacles et des encombres et au problème des interférences homme-machine (protection des parts en mouvement, parcours des moyens de transport). c- Produits L’articulation des produits comprend presque toutes les typologies demandées par le marché, y compris la grande variété de pièces spéciales pour les clients locaux et pour les pays Arabes. On ne produit que rarement les carreaux minces (épaisseur environ 1 cm). La qualité des produits carreaux est généralement bonne mais pas toujours pour l’exportation. Malgré les efforts pour récupérer les rejets de fabrication pour la production de pièces mosaïque ou de petits éléments de décoration, l’utilisation de la pierre n’est pas encore optimale et les volumes des déchets à mettre en décharge demeurent importants. Il est nécessaire de rappeler que (au contraire de la céramique où la qualité déficitaire des matières premières employées dans la production peut être compensée à travers les mélanges) dans le cas des produits de pierre naturelle, la qualité du matériel se retrouve intacte dans les produits finaux. Pour cette raison il est nécessaire de porter une grande attention à la bonne sélection du matériel à l’origine. L’extraction en carrière constitue ainsi la phase critique pour la qualité globale de la production. d- Aspects généraux On peut souligner que le recours à l’expertise des pays plus avancés dans le secteur, surtout dans la phase d’extraction des blocs, peut représenter un des facteurs clef pour le succès final de l’activité. Ce peut être obtenu è travers des différentes formes de collaboration possibles, y compris la participation au capital de la société.

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Distributeurs et poseurs

Il n’existe pas de circuit de distribution organisé concernant le secteur du marbre et du granit au Maroc, puisque les industriels adressent aussi bien les promoteurs, les entreprises de construction (tout corps d’état), les sociétés de pose ainsi que les particuliers. Les logiques commerciales et de marketing sont radicalement distinctes d’un segment de clientèle à un autre. Ceci pose d’ailleurs autant de problème aux producteurs qui doivent gérer malgré toutes les commandes particulières avec le même niveau d’exigence requis par les grands donneurs d’ordre, et aux consommateurs qui à défaut de show room correctement achalandé est obligé de se rendre à l’usine. Un vide subsiste au niveau du marché de la distribution structurée du marbre au Maroc. Les distributeurs peuvent ainsi s’approvisionner auprès des producteurs locaux et recourir aux importations concernant les nuances non produites au niveau national. L’arrivée d’acteurs forts dans le domaine de la distribution pourrait favoriser le développement de commerces de détail du marbre à l’image d’autres secteurs comparables tels que la céramique. S’agissant des poseurs, on relève deux principales tendances:

- Des équipes de poseurs à la tâche gravitant autour des unités industrielles permettant de développer une meilleure flexibilité du travail ;

- Des petites entreprises de pose indépendantes.

6.2 Synthèse des atouts et des handicaps Atouts

- Variété des matériaux - Consistance des ressources naturelles et du sous-sol - Qualité des pierres généralement appréciable - Bonne préparation des entrepreneurs - Bas coût de la main-d’œuvre - Possibilité d’innovation technologique dans les carrières de grande dimension - Localisation favorable des usines près des ports - Disponibilité du savoir-faire et de la main-d’œuvre - Machines modernes et organisation de la production suffisamment soignée

dans les usines de pointe - Approvisionnement des matières premières assuré sans problèmes particuliers - Qualité de la production généralement bonne dans la majorité des usines

Handicaps

- Manque d’un plan national de l’activité d’extraction - Difficultés bureaucratiques pour l’obtention des droits d’exploitation - Disponibilité insuffisante de cartographie technique - Manque d’infrastructures - Haut coût du transport - Taille petite des usines - Consommables importés à des prix chers (avec surcharge douanière sur certains

produits)

- Coûts élevés des investissements de rénovation technologique

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- Machines obsolètes dans les usines anciennes - Problèmes d’espace - Entretien des machines parfois insuffisant - Récupération partielle des eaux et des déchets - Faute de certification des entreprises et des produits - Manque d’un support technique extérieur et commun - Manque d’une association des industriels capables de défendre et supporter les

intérêts du secteur

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7. Dynamique concurrentielle La concurrence s’exerce en interne entre les acteurs du marché et en externe. Cependant son intensité est particulièrement forte en provenance des importations de produits bruts et finis à prix très compétitifs. 7.1 Accords de libre échange et implications L’accord de libre échange entre le Maroc et l’UE est entré en vigueur à partir de mars 2001. Le tableau ci-dessous montre la tarification douanière en vigueur sur chacune des positions tarifaires liées aux importations et exportations du marbre et du granit.

Droits d’importations

Cumul Désignation

Position tarifaire

PFI DD PFI+DD

Rythme de démantèlement

MARBRES,TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS

2515110000

15 35 50 (-10%)

45

Lent sur 10 ans à partir de 2002 Première baisse douanière sur les produits finis est intervenue le 1er mars 2003

MARBRE, TRAVERTIN EN BLOC, PLAQUES, EPAISSEUR > 25 cm

2515120010 15 35 50 (-10%)

45

Lent sur 10 ans à partir de 2002 Première baisse douanière sur les produits finis est intervenue le 1er mars 2003

MARBRE, TRAVERTIN EN BLOC, PLAQUES, EPAISSEUR < 25 cm

2515120090 15 35 50 (-10%)

45

Lent sur 10 ans à partir de 2002 Première baisse douanière sur les produits finis est intervenue le 1er mars 2003

GRANIT BRUT OU DEGROSSI

2516110000 15 10 25 0

Rapide sur 3 ans à partir de 2000 Levée intégrale des DD sur cette nomenclature depuis mars 2003

GRANIT DEBITE PAR SCIAGE EN BLOCS, PLAQUES EPAISSEUR > 25 cm

2516120010 15 10 25 0

Rapide sur 3 ans à partir de 2000 Levée intégrale des DD sur cette nomenclature depuis mars 2003

GRANIT DEBITE PAR SCIAGE EN BLOCS, PLAQUES, EPAISSEUR < 25 cm

2516120090 15 10 25 0

Rapide sur 3 ans à partir de 2000 Levée intégrale des DD sur cette nomenclature depuis mars 2003

PIERRES DE TAILLE OU DE CONSTRUCTION EN GRANIT

6802230000 15 10 50 (-10%)

45

Rapide sur 3 ans à partir de 2000 Levée intégrale des DD sur cette nomenclature depuis mars 2003

OUVRAGES EN GRANIT POIDS <10KG POLI, DECORE NON SCULPTE

6802930021 15 35 50 (-10%)

45

Lent sur 10 ans à partir de 2002 Première baisse douanière sur les produits finis est intervenue le 1er mars 2003

Source : Office des douanes

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Globalement le marbre sous ses différentes formes, en blocs, en tranches ou en carreaux bénéficie d’une protection élevée dont le démantèlement est progressif à horizon 2012. Néanmoins, malgré cette protection les industriels souffrent d’importations à des prix inexplicables issus vraisemblablement de sous-déclarations par les importateurs. Cette situation préjudiciable au secteur devrait être pallier au moyen d’introduction de prix planchers définis par les autorités de douane en concertation avec les professionnels. Ci-dessous, la moyenne inférieure des prix de marché concernant :

- Les blocs de marbre : 100 euro/T en FOB - Tranche brute : entre 25 et 30 euro/m2 - Tranche polis : entre 30 et 35 euro/m2 - Carreaux polis : entre 25 et 30 euro/m2

En outre, cette tendance est aggravée par la proximité d’Espagne abritant les plus gros producteurs du monde écoulant leurs stocks de troisième choix au Maroc à des prix défiant toute concurrence. Cette tendance devrait interpeller la direction de la normalisation pour généraliser l’adoption de normes reconnues pour les blocs, les tranches et les carreaux de pierres dimensionnelles. Par ailleurs, si les industriels sont gênés par la pénétration de certains produits de faible qualité à des prix trop bas perturbant ainsi le marché, les dangers des importations restent pour l’instant peu perceptibles par ces mêmes acteurs contenu du niveau de baisse des droits de douanes intervenu à ce jour, à savoir 5% sur le cumul. Au fil des années qui nous séparent de l’échéance fatidique de l’établissement d’une zone de libre échange total entre le Maroc et l’UE, les importations augmenteront de volumes et les industries seront confrontées à travailler leur performance sur tous les plans :

- Technologique - Organisationnel - Qualification des hommes - Marketing et commercial - Procédés - Innovation - …etc. A ce titre, il convient de noter que cette ouverture vers l’Europe et d’autres pays tels que la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, ainsi que les pays d’Afrique avec lesquels le Maroc a ratifié des accords de libre échange, constitue autant une menace pour les entreprises qui ne se seront pas préparées à affronter la concurrence extérieure, qu’une opportunité pour les industries qui auront déjà activé les leviers opérationnels de performance tels que cités ci-dessus.

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7.2 Analyse des importations Importations de blocs de marbre

2515110000 : MARBRES,TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS

1998 1999 2000 2001 2002 TCAM

POIDS EN TONNES 4 015 4 860 6 905 4 140 4 907 5%

VALEUR EN DH 8 403 096 6 613 132 7 134 145 3 923 163 4 942 199 -12%

PRIX MOYEN (DH/T) 2 093,1 1 360,8 1 033,1 947,6 1 007,2 -17% 2515110000 : MARBRES,TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Egypte 554 258 7%

Espagne 759 1 452 1 785 1 255 32%

France 100 3%

Italie 3 982 5 161 4 796 2 310 59%

Portugal 3 606 0%

Turquie 56 0%

TOTAL 8 403 6 613 7 135 3 923 100%

2515120010 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR SUPERIEURE A 25CM.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

POIDS EN TONNES 5 949 4 971 4 073 4 255 7 845 7%

VALEUR EN DH 8 679 158 8 260 054 5 012 316 6 247 762 8 411 719 -1%

PRIX MOYEN (DH/T) 1 459 1 662 1 231 1 468 1 072 -7%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Egypte 100 2%

Espagne 2 814 1 544 1 213 1 908 31%

Gréce 45 9 0%

Turquie 104 0%

Inde 435 7%

Italie 5 669 6 606 3 780 3 776 60%

Portugal 47 101 19 29 0%

TOTAL 8 679 8 260 5 012 6 248 100%

Source : OFC

Source : OFC

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Le volume des importations de blocs de marbres bruts s’est globalement stabilisés sur une période de 5 ans, alors que les prix se sont eux inscrits en forte baisse puisqu’ils témoignent d’un taux de décroissance annuel moyen de -12%. Cette tendance baissière des prix d’importations des blocs de marbre s’accentuera au rythme du démantèlement tarifaire sur les prochaines années. Les principaux pays fournisseurs de blocs de marbre sont respectivement l’Italie et l’Espagne.

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Importations de tranches et de carreaux en marbre

2515120090 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR INFERIEURE A 25 CM

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN m2 23 598 25 603 41 892 78 207 152 536 59%

VALEUR EN DH 3 188 574 4 939 285 5 335 416 8 154 170 11 684 549 38%

PRIX MOYEN (DH/m2) 135,1 192,9 127,4 104,3 76,6 -13%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Allemagne 81 1% Egypte 431 468 782 10% Espagne 294 2 593 2 946 3 319 41% France 21 258 3% Grande Bretagne 135 2% Italie 2 496 1 895 1 886 3 492 43% Grèce 86 1% Portugal 51 35 0% Turquie 347 0%

TOTAL 3 188 4 940 5 335 8 153 100% 6802210010 : PIERRES DE TAILLE OU DE CONSTRUCTION EN MARBRE.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN m2 88 662 108 530 203 952 381 853 432 641 49%

VALEUR EN DH 20 916 155 21 291 694 35 548 342 44 095 203 39 843 676 17%

PRIX MOYEN (DH/m2) 235,9 196,2 174,3 115,5 92,1 -21%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Emirats Arabie Unis 468 196 0% Chine 126 0% Egypte 469 1 157 3% Espagne 4 136 7 855 2 946 16 622 38% France 513 1% Grande Bretagne 92 0% Italie 15 162 12 366 1 886 23 045 52% Portugal 35 0% Grèce 568 431 349 1% Inde 121 481 1 264 3% Iran 1 0% Portugal 929 102 730 2% Turquie 57 0%

TOTAL 20 916 21 292 5 804 44 095 100%

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6802910010 : AUTRES OUVRAGES DE CONSTRUCTION EN MARBRE.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN m2 32 927 49 303 70 694 112 318 201 655 57%

VALEUR EN DH 7 033 116 8 586 483 10 046 541 12 729 739 18 495 242 27%

PRIX MOYEN (DH/m2) 213,6 174,2 142,1 113,3 91,7 -19%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du

total01 Allemagne 100 0% Emirates Arabes Unis 196 0%

Chine 126 0%

Egypte 37 1 157 3% Espagne 3 563 112 9 598 16 622 38% France 7 513 1% Grande Bretagne 92 0% Grèce 35 749 349 1% Inde 119 1 366 1 264 3% Iran 1 0% Italie 2 926 22 611 23 045 52% Portugal 390 383 730 2% Tunisie 63 0% Turquie 634 0%

TOTAL 7 033 112 35 548 44 095 100% Synthèse des importations de tranches et de carreaux en marbre

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN m2 145 187 183 436 316 538 572 378 786 832 53%

VALEUR EN DH 31 137 845 34 817 462 50 930 299 64 979 112 70 023 467 22%

PRIX MOYEN 214,5 189,8 160,9 113,5 89,0 -20%

Source : OFC Le tableau ci-dessus montre une très forte évolution des importations de marbre en tranches et carreaux sur les 5 dernières années. Le volume des importations a plus que quintuplé en l’espace de 5 ans passant ainsi de 145.187m2 en 1998 à 786.832m2 en 2002, enregistrant ainsi un taux de croissance annuel moyen de 53%. Le Maroc a importé en 2002 plus de 70mDh de marbre sous forme de tranches et de carreaux. Tandis que les prix moyens d’importation ont eux baissé d’environ 240% sur la même période. Cette baisse est due à la suppression des prix planchers combinée à la sous déclaration des produits importés. Cette baisse incombe à l’importation de certains matériaux des pays voisins, tels que l’Espagne à des prix inférieurs aux coûts de production, et ce en l’absence de prix planchers adoptés par l’institution de la douane marocaine en vue de dissuader le dumping. La figure qui suit illustre bien cette tendance.

Page 60: Rap Marbre

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Importations de blocs de Granit 2516110000 : GRANIT BRUT OU DEGROSSI.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

POIDS EN TONNES 69 3 332 1 629 3 094 158%

VALEUR EN DH 250 039 2 260 932 1 773 891 3 315 559 91%

PRIX MOYEN (DH/T) 3 600 678 1 089 1 072 -26%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % dutotal01

Egypte 198 0% Espagne 159 1 511 923 52% France 168 9% Italie 91 552 681 38% Suède 2 0%

TOTAL 250 0 2 261 1 774 100%

2516120010 : GRANIT DEBITE PAR SCIAGE EN BLOCS,PLAQUES EPAISSEUR > 25CM.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

POIDS EN TONNES 3 323 1 834 2 447 4 455 5 421 13%

VALEUR EN DH 2 605 972 1 578 171 2 161 631 4 958 723 5 202 092 19%

PRIX MOYEN (DH/T) 784 860 883 1 113 960 5%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Espagne 1 889 825 815 2 940 59% Finlande 177 1 208 250 5% Italie 417 753 138 1 769 36%

TOTAL 2 483 1 578 2 161 4 959 100%

Synthèse des importations de blocs de Granit

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

POIDS EN TONNES 3 393 1 834 5 780 6 084 8 515 26%

VALEUR EN DH 2 856 011 1 578 171 4 422 563 6 732 614 5 202 092 16%

PRIX MOYEN (DH/T) 842 860 765 1 107 611 -8%Source : OFC

183

317

572

787

214 190 161114 89

145

-100 0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002

VOLUME EN (1000xm2) VALEUR EN MDH

Source : OFC

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L’observation des tableaux ci-dessus montre une très forte évolution des importations de blocs de granit. Cette tendance a été favorisée par la baisse progressive des droits de douanes jusqu’à leur abolition totale en 2002 contenu du démantèlement rapide sur cette position tarifaire. En outre, cette baisse des droits s’est accompagnée d’une baisse significative des prix de revient à l’import concernant ces matériaux. Importations de tranches et de carreaux en granit

2516120090 : GRANIT DEBITE PAR SCIAGE EN BLOCS,PLAQUES,EPAISSEUR < 25 CM.

1998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN 6 098 22 229 87 630 161 225 74 728 87%

VALEUR EN DH 1 610 248 3 790 317 5 974 860 11 451 364 9 413 787 55%

PRIX MOYEN (DH/m2) 264 171 68 71 126 -17%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01Egypte 102 0% Espagne 1 125 2 051 4 962 7 790 431% Italie 485 1 739 911 1 853 102% France 1 809 100%

TOTAL 1 610 3 790 5 975 11 452 533%

6802230000 : PIERRES DE TAILLE OU DE CONSTRUCTION EN GRANIT.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN m2 3 718 22 775 41 009 58 374 46 267 88%

VALEUR EN DH 1 169 592 5 007 828 7 189 003 8 227 415 5 383 123 46%

PRIX MOYEN (DH/m2) 315 220 175 141 116 -22%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Chine 279 1 477 18% Espagne 242 2 703 4 985 4 273 52% Italie 845 2 174 1 742 2 098 25% Portugal 83 6 183 118 1% Allemagne 36 0% France 2 28 0% Inde 199 2% Grèce 123 0%

TOTAL 1 170 5 008 7 189 8 229 100%

Synthèse des importations de tranches et de carreaux en granit

Années 1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN m2 9 816 45 004 128 639 219 598 120 995 87%

VALEUR EN DH 2 779 840 8 798 145 13 163 863 19 678 779 14 796 910 52%

PRIX MOYEN (DH/m2) 283 195 102 90 122 -19%

Page 62: Rap Marbre

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Les volumes d’importation poursuivent globalement un trend haussier, tandis que les prix moyens s’inscrivent quant à eux dans trend baissier à l’image du marbre. Synthèse (En 2002) Marbre Granit Marbre+Granit Importations de blocs - Tonnes 12.752 8.515 21.267 - kDH 13.354 5.202 18.556 - Prix moyen (DH/t) 1047 611 - Importations de Tranches et carreaux

- m2 786.832 120.995 907.827 - kDH 70.024 14.797 84.821 - Prix moyen (DH/m2) 89 122 - L’analyse des tableaux ci-dessus montre une explosion des volumes d’importations de marbre et granit à partir de 2001, stimulée par l’entrée en vigueur de la baisse des droits de douane, et coïncidant avec une reprise du marché de l’immobilier au Maroc, et la dynamisation du marché de construction des particuliers et des grands chantiers. Le niveau des prix poursuit une tendance baissière alarmante aussi bien pour les secteurs du marbre que celui du granit. Ce trend aggravé par le démantèlement tarifaire reflèterait également des signes de dumping dans le secteur en provenance des pays voisins. Pour l’import, les pays fournisseurs des blocs ou tranches brutes étaient et sont encore principalement l’Italie et l’Espagne tant pour le granit que pour le marbre. Les mêmes pays dominent aussi dans le cadre de l’import de produits finis. Le Maroc Importe plus de 20.000 tonnes par an de blocs de marbre et de granit. De même, le pays importe plus de 900.000 m2 de tranches et carreaux en marbre et granit où le marbre contribue à hauteur de 86%. Le volume des importations de tranches et carreaux avoisine les 85 MDH, auxquelles s’ajoutent 18.5 MDH au titre des blocs, ramenant le total des importations à plus de 104 MDH.

1045

129

220

121

283

195

102 90122

-50

0

50

100

150

200

250

300

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002

VOLUME EN (x1000 m2) VALEUR EN MDH PRIX MOYEN (DH/m2)

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Les importations de tranches et carreaux remplissent le vide issu du secteur industriel de la pierre dimensionnelle, encore peu développé pour servir un marché aux besoins grandissants. Le développement d’un tissu industriel structuré assurant la transformation des tranches, des carreaux, voire le débitage sur mesure des produits devrait se substituer naturellement aux importations, ou du moins en grande partie. 7.3 Caractéristiques de la concurrence interne Les acteurs du marché ne semblent pas pâtir d’une concurrence interne acharnée. Néanmoins, ils se plaignent de l’existence sur le marché de certains matériaux de très mauvaise qualité commercialisés à des tarifs très bas. Ces produits seraient issus du circuit informel, pénalisant ainsi les entreprises structurées évoluant dans le secteur du marbre et du granit. On peut dire que le secteur se trouve actuellement dans un cercle vicieux: le marché interne des carreaux parait aujourd’hui saturé par les grands volumes importés a des prix très bas, surtout d’Espagne. Par ailleurs, l’export est devenu plus difficile à cause d’une forte concurrence internationale. Ceci, empêche l’augmentation de la production des usines marocaines, nécessaire pour amortir les coûts fixes et gagner en compétitivité, engendrant des taux d’utilisation de la capacité de transformation relativement faibles. La rupture de ce cercle peut être obtenue par un meilleur contrôle de la qualité des produits importés, à travers la sensibilisation des utilisateurs marocains à la qualité, et par le biais d’une meilleure visibilité offerte aux industriels quant à l’engagement de l’Etat pour le développement de ce secteur. Cette situation risque de mettre en péril le secteur dans le cas où aucune mesure n’est entreprise par les opérateurs concernés.

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Schéma synthétisant le cercle dans lequel pourrait évoluer le secteur d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle au Maroc

Ce schéma illustre bien l’imbrication des éléments de l’environnement et l’impact qu’ils ont sur le maintien du secteur à son stade embryonnaire. L’industrialisation de la branche passerait donc, et de manière inévitable par la levée des barrières qui empêchent le développement de ce cercle vertueux..

Eliminer les lourdeurs administratives

(exploitation des carrières)

Réduire les frais

portuaires à l’export

Introduire des mesures de contrôle de qualité des produits importés

Favoriser l’exploitation des carrières

Réduire les coûts

d’extraction

Augmenter l’exportation de blocs

Saturer la capacité des usines

Moderniser les

investissements dans lescarrières et les usines

Baisser le coût de

production

Palier la concurrence des produits importés

Accroître le volume de

production locale

Réduire les importations

Page 65: Rap Marbre

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8. Analyse de l’univers de la demande

8.1 Principaux débouchés : caractéristiques et tendances lourdes

Le marché intérieur du marbre et granit est constitué de 3 principales catégories de débouchés illustrées ci-après :

8.2 Estimation du marché intérieur

Pour reconstituer le marché du marbre et granit au Maroc, il convient d’adopter l’équation suivante :

Consommation intérieure (CI) = Importations (I) - Exportations (E) +

Production nationale (P)

- Particuliers - Promoteurs - Sociétés tout

corps d’état - Sociétés de

pose

Client Final

Industries de transformation

du marbre

- marbriers (structures artisanales, transformant les tranches en produits débités sur mesure

Marbriers

Carrières

Exportation

- - Intermédiaires

non structurés (personnes physiques, ou petites entreprises artisanales, parfois des poseurs)

Intermédiaires

Page 66: Rap Marbre

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Analyse des exportations Exportations de blocs de marbre 2515110000 : MARBRES,TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

POIDS EN TONNES 8 897 13 799 26 433 31 228 32 261 38%

VALEUR EN DH 8 072 723 13 555 764 24 271 716 31 647 209 32 709 358 42%

PRIX MOYEN (DH/T) 907 982 918 1 013 1 014 3%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Suisse 1 595 4%

Arabie Saoudite 121 0%

Chine 701 613 1%

Egypte 98 553 1%

Espagne 1528 1642 2 755 3 782 9%

France 120 106 94 0%

Grèce 1 038 2 203 5 885 10 952 25%

Italie 5 506 9 389 14 071 14 026 32%

Pays Bas 80 0%

Japon 224 0%

Portugal 432 14 026 32%

TOTAL 8 072 13 555 24 272 44 046 100%

Source : OFC 2515120010 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR SUPERIEURE A 25CM.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM POIDS EN TONNES 2 947 7 292 6 653 5 450 8 168 29%VALEUR EN DH 4 641 848 9 792 577 8 696 803 9 832 246 11 500 854 25%PRIX MOYEN (DH/T) 1 575 1 343 1 307 1 804 1 408 -3%Source : OFC

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % dutotal01

Allemagne 87 1%

Egypte 1 638 3 277 2 099 7 574 78%

Espagne 1 049 265 382 222 2%

France 40 0%

Grèce 1 029 2 669 1 083 0%

Italie 854 3 492 4 458 1 945 20%

Portugal 72 49 0%

Japon 413 0%

Singapour 5 0%

Tunisie 312 0%

TOTAL 4 642 9 792 8 747 9 746 100% Source : OFC

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Synthèse des exportations totales de blocs de marbre

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM POIDS EN TONNES 11 844 21 091 33 086 36 679 40 428 36%VALEUR EN DH 12 714 571 23 348 341 32 968 519 41 479 455 44 210 212 37%PRIX MOYEN (DH/T) 1 073 1 107 996 1 131 1 094 0%Source : OFC L’export des blocs poursuit un rythme de croissance haussier établit en moyenne à 36% par an sur la période analysée. La majorité des blocs de marbre et de travertin sont destinés au marché italien, portugais, Grec, voire Egyptien. Les prix moyens à l’export se sont stabilisés sur les 5 dernières années autour de 1000 DH /T.

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Exportations de tranches et de carreaux en marbre 2515120090 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR INFERIEURE A 25CM.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM VOLUME EN m2 1 117 2 609 11 905 9 558 5 547 49%VALEUR EN DH 87 681 321 649 1 509 179 796 011 993 523 83%PRIX MOYEN (DH/m2) 78 123 127 83 179 23%Source : OFC

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Suisse 5 1%

Allemagne 10 1%

Egypte 133 17%

Espagne 128 390 170 21%

Georgie 24 3%

France 125 76 0%

Grèce 95 0%

Gambie 61 8%

Italie 71 461 268 34%

Japon 6 317 68 9%

Sénégal 10 0%

Portugal 69 170 0%

Koweit 16 2%

Russie 4 1%

Thailande 28 4%

Etats Unis 9 1%

TOTAL 87 322 1 509 796 100% Source : OFC 6802210010 : PIERRES DE TAILLE OU DE CONSTRUCTION EN MARBRE.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM VOLUME EN m2 15 671 22 653 12 713 40 285 78 906 50%VALEUR EN DH 22 340 96615 000 047 13 411 739 13 134 720 8 344 411 -22%PRIX MOYEN (DH/m2) 1 426 662 1 055 326 106 -48%Source : OFC

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

UEBL 63 4 0%

Canada 8 0%

Suisse 7 8 0%

Allemagne 1 015 1 486 8 30 0%

Arabie Saoudite 14 727 5 0%

Australie 90 15 0%

Comores 3 0%

Emirats A. unis 192 90 0%

Espagne 169 5 385 3%

France 68 1 033 629 47 0%

Grande Bretagne 8 23 15 0%

Grèce 101 472 1 1 179 9%

Guinée 4 9 687 0%

Italie 6 109 11 438 10 808 82%

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PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01

Mauritanie 578 0%

Nouvelle-Zélande 1 0%

Pologne 28 0%

Liban 12 0%

Japon 1 353 0%

Libye 549 308 2%

Pays bas 145 1%

Portugal 18 23 0%

Afrique du Sud 121 585 0%

Etats Unis 17 46 171 1%

22 341 14 998 13 413 13 135 100% Source : OFC Synthèse des exportations totales de tranches et de carreaux

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM VOLUME EN M2 16 788 25 262 24 618 49 843 84 454 50%VALEUR EN DH 22 428 647 15 321 696 14 920 918 13 930 731 9 337 934 -20%PRIX MOYEN (DH/M2) 1 336 607 606 279 111 -46% Source : OFC Rappel des importations totales de tranches et de carreaux

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

VOLUME EN M2 145 187 183 436 316 538 572 378 786 832 53%

VALEUR EN DH 31 137 845 34 817 462

50 930 299

64 979 112 70 023 467 22%

PRIX MOYEN 214,5 189,8 160,9 113,5 89,0 -20%

Le Maroc exporte des quantités relativement faibles par rapport aux volumes d’importations de produits de marbre transformés sous forme de tranches et de carreaux. Le C.A à l’export réalisé en 2002, s’est d’ailleurs inscrit en baisse à 9 MDH par rapport aux exercices précédents. Ces tentatives sporadiques renseignent sur le degré de compétitivité de l’appareil productif national en terme de transformation de pierre dimensionnelle Synthèse des exportations

(En 2002) Marbre Blocs - Tonnes 40.428 - kDH 44.210 - Prix moyen (DH/t) 1094 Tranches et carreaux - m2 84.455 - kDH 9.338 - Prix moyen (DH/m2) 111

Analyse de la production nationale

(En MDH) 2000 2001 VAR.

Production 213 374 76% Source : MICT

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La production nationale recouvre l’ensemble des industries faisant appel au travail de la pierre. La transformation de marbre, granit et roches ornementales constituent les plus forts contributeurs. Il nous n'a pas été possible de séparer le marbre et granit du reste. Nous estimons néanmoins que la marge d’erreur n’est pas significative. - Synthèse du marché local

(En MDH) 2000 2001 Var.

Production 213 374 76%

Importations 70 101 44%

Exportations 50 58 16%

Marché intérieur estimé 233 417 79%

Le marché intérieur du marbre et granit et du travail de la pierre in extenso a fortement évolué sur les deux dernières années. La production a progressé de 76% et les importations ont-elles évolué à 44%. Les exportations progressent également mais à un rythme moins soutenu. La consommation nationale de marbre et granit par tête d’habitant s’est établie à fin 2001 à (417/28) = 15 DH/tête d’habitants.

- Evolution des exportations et des prix moyens de vente (blocs, tranches,

carreaux) - Tendances futures (Projet 200.000 logements, Contrat-programme

tourisme…) - Marché voué à croître avec le développement des nouvelles constructions à

usage de bureau, de centre commercial, agences bancaires, de sièges de grands groupes, etc. De même, ce marché peut bénéficier du contrat programme tourisme (10 millions touristes en 2010) et de la vague de rénovation et de construction des hôtels au Maroc.

8.3 Synthèse des opportunités et des menaces Opportunités

- Diversité des marbres et nuances offrant un choix large et varié aux exploitants - Importance des ressources géologiques de marbre et de granit au Maroc - Qualité des roches ornementales présentes sur le sol marocain, en particulier au

niveau du marbre - La distribution structurée du marbre et du granit constitue une véritable niche à

combler - Mutation des habitudes de consommation et structuration du secteur du

bâtiment - Le développement technologique. - L’exigence de qualité globale. - L’assistance au produit et promotion commerciale Menaces - Démantèlement des droits de douanes sur le marbre et granit en blocs, en

tranches, et en carreaux - Entrée massive de carreaux de mauvaise qualité tirant le marché vers le bas - L’entrée dans le marché de nouveaux pays producteurs.

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- La compétition de matériaux alternatifs (carreaux céramiques).

ETUDE BENCHMARKING DE LA BRANCHE PIERRE DIMENSIONNELLE

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9. ETUDE BENCHMARKING : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS 9.1. Secteur des pierres dimensionnelles

9.1.1 Introduction En accord avec les décisions prises par le Comité de direction technique de pilotage on a effectué les visites techniques aux trois pays de la Méditerranée choisis au niveau de benchmarking, et ce dans le but de tirer des enseignements utiles à la définition des actions visées au renforcement du système productif marocain. Les pays choisis pour la branche marbre sont l’Espagne, la Turquie et l’Egypte. L’Italie est aussi étudiée compte tenu de son expertise constitutive étant le pays de l’expert et le centre de référence pour l’industrie et le commerce mondial de la pierre. 9.1.2 Analyse des pays de benchmarking a. Egypte

Programme des visites On a visité quatre sociétés significatives engagées respectivement dans la fabrication de produits spéciaux par technologies de découpage avancées (jet d’eau, contourneuse automatique à outils diamantés, débiteuses à disque, polisseuses), dans la production de carreaux de marbre et produits de décoration, dans la production de carreaux de marbre, compositions mosaïque et pièces décoratives et enfin dans la production de blocs, tranches, carreaux et d’une grande variété de produits finis de marbre et de granit, standard ou hors-série). Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle L’Egypte est un des pays émergents dans le panorama mondial des producteurs de pierres dimensionnelles. Le pays est connu pour le granit, employé dans le passé pour les grands bâtiments historiques, et aujourd’hui aussi pour le marbre qui s’est imposé récemment dans le marché international. Les carrières sont localisées dans les régions entre le Nil et la Mer Rouge, le Galala au Nord, la Sylvia et le Sunny (variété de la même pierre selon la direction de sciage) vers le centre, tandis que les granits (rose, rouge, noir et gris) sont extraits au Sud et au Sinaï. Malheureusement les données de production plus récentes se réfèrent à 1997 pour l’extraction en carrière et à 1999 pour le commerce international. Il est pourtant impossible de donner un cadre bien défini de la situation actuelle réelle et de prévoir des tendances du secteur dans le futur prochain. On sait que les paramètres de production ont été en forte croissance pendant les derniers ans et que le potentiel géologique est important En 1997, selon les statistiques publiées par l’IMM de Carrara, l’Egypte a produit 48.600 tonnes de marbre proprement dit, 75.600 tonnes de granit et 4.582.200 d’autres matériaux (calcaires susceptibles de polissage, grès, alabastre, etc.) pour un total qui approche le niveau de 5 millions de tonnes (un peu moins de 2.000.000 de m3).

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Sur la base des informations obtenues pendant les visites techniques on a appris que l’activité d’extraction dans les bassins de production principaux est conduite dans un ensemble de carrières localisées comme indiqué dans le tableau suivant :

Egypte. Production annuelle brute de pierres dimensionnelles (en milliers de tonnes) pour les typologies principales

Matériel No. de carrières Production moyenne

[t/an] Total [kt]

Galala 110 7.800 858 Sylvia - Sunny 100 15.600 1.560 Granit 200 5.200 1.040

Total 410 3.458 Information confidentielle

On doit évidemment ajouter au total la chiffre inconnue correspondante aux autres matériaux.

Egypte. Mouvement commercial (en kt) Marbre Granit Produits

1997 1998 1999 1997 1998 Import blocs et tranches brutes

70,12 68,80 nd 2,28 7,85

Import produits finis 3,27 5,26 5,45 1,05 1,49 Export blocs et tranches brutes

70,04 107,11 nd 2,81 1,22

Export produits finis 5,66 22,43 61,28 2,70 0,75 Source : IMM Carrara. On voit que : - Le granit est pratiquement devenu un matériel d’intérêt local (échanges

relativement faibles à l’exception d’une significative importation de produits bruts) ;

- Il y a une forte tendance vers l’export pour le marbre, soit pour les matériaux bruts (blocs et tranches : +50%), soit surtout pour les produits finis (principalement carreaux polis : + 200%) accompagné par une faible régression de l’import des blocs ;

- On n’importe que des quantités marginales de produits finis. La situation a été déterminée par les fortes barrières douanières existantes (60% de charge sur les valeurs de l’import) et par la faiblesse de la monnaie égyptienne qui dans les deux dernières années a perdu plus que la moitié de sa valeur en rapport à l’Euro. L’appareil productif est favorisé par un prix de l’énergie et un coût de la main-d’œuvre très bas et aussi par des frais de port négligeables. En outre, tous les matériaux importés (machines, abrasifs, outils, pièces d’usure, matières premières) sont payés très chers. Il est difficile de prévoir l’effet immédiat de l’abolition des barrières douanières annoncée par le Gouvernement. Dans un futur lointain on devra faire un effort de rénovation technologique générale.

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Structure des entreprises Il est difficile de donner un portrait de l’entreprise égyptienne typique du fait de la grande variabilité du secteur. Il n’y a plus que 15 entreprises de dimension et niveau technologique Européen. Quelques-unes d’entre elles sont très spécialisées pour des productions de niche, d’autres ont une structure intégrée et absorbe une typologie de produits diversifiée. Presque 25% des entreprises de carrière font aussi la première et parfois la seconde transformation. Une pluralité de petites usines (de l’ordre de 300, équipées avec un châssis et une grue) sont sous-traitées pour faire simplement le sciage primaire des blocs en tranches brutes. Problèmes ouverts

- Le grand problème de l’industrie égyptienne est dû à la faiblesse de la monnaie et aux prix très élevés des biens importés surtout les pièces d’équipement importants. Quant aux outils (meules abrasives, lames diamantées) on cherche de les fabriquer chez l’usine même quand la consommation est grande;

- En cas d’abolition de la protection douanière on devra se préoccuper de la

compétition des matériaux étrangers sur le marché local et international (surtout le marbre et le granit chinois).

- On doit introduire des règles pour la gestion de l’activité, au présent conduite

presque sens contrôle: le résultat est un manque de politique des prix pour mieux valoriser les produits de carrière

- Le coût de l’argent ne favorise pas les investissements (le taux d’intérêt

interbancaire est d’environ 12%) b. La Turquie Programme des visites Les visites et rencontres ont été faites aux Institutions d’instruction supérieure et de formation professionnelle, è nombreuses carrières et usines de marbre et de granit à des associations de catégorie. Cadre général

- Extension du pays: 775.000 km2 - Population : 68 millions d’habitants - Produit intérieur brut : 172.900 millions de Euro

Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle La Turquie peut être considérée parmi les pays plus importants du monde en ce qui concerne le secteur de la pierre dimensionnelle, surtout le marbre, le granit étant encore en position subordonnée à cause du fait que les ressources géologiques se trouvent dans des zones moins favorisées à l’intérieur du pays.

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Les réserves de marbre, calcaire et travertin, selon une évaluation très récente, sont montrées dans le tableau suivant.

Turquie. Réserves disponibles pour l’exploitation (en millions de tonnes) REGION Marbre Calcaire Travertin Mer de Marmara 3.816 2.316 3 Mer Egée 2.668 455 1.807 Mer Méditerranée 179 Anatolie 3.580 1.448 741 Mer Noire 2.652 26 TOTAL 10.064 7.072 2.577

Les réserves de granit sont plus difficiles à quantifier mais les potentialités sont probablement très importantes. Une autres outre source d’information fournit des données plus prudentes. La dynamique du secteur est témoignée par le grand nombre des titres miniers accordés au présent: plus de 15.000 permis de recherche, 2.738 autorisations à l’activité pre-opérationnelle et 3.923 autorisations à l’exploitation. La vivacité de l’activité en Turquie est mise en évidence aussi par le développement de la production totale des pierres dimensionnelles pendant les dernières années ( + 19% par an en moyenne). Pour la plupart il s’agit de marbres et pierres carbonatées en général, tandis que le granit donne encore une contribution marginale (environ le 5% du total).

Turquie. Production annuelle brute e pierres dimensionnelles (en milliers de tonnes).

AN PRODUCTION

1999 1.898 2000 2.205 2001 2.600 2002 3.380

Il est vraisemblable que la production réelle soit encore plus grande puisqu’une partie (quant même environ 30% selon l’opinion diffusée) est vendue au noir. Les typologies lithologiques sont très variées et comprennent les pierres de différentes couleurs (du blanc au noir à travers le rouge, le rose, le vert et le jaune) et aspects esthétiques (homogène ou hétérogène du point de vue chromatique et de la texture) avec une prédominance des variétés crème et beige clair. La valeur totale des matériaux exportés à surpassé pour le marbre le niveau de 260 millions de Euro en 2002 avec une progression spectaculaire pendant les derniers 5 ans (en moyenne + 30% par an). La contribution majoritaire à cette valeur est due aux produits finis, comme représenté dans le tableau ci-dessous.

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Turquie. Evolution de l’export de pierres dimensionnelles (chiffres officielles).

Produits semifinis (Blocs et tranches)

Produits finis Total AN

Quantité [tonnes]

Valeur [106 Euro]

Quantité [tonnes]

Valeur [106 Euro]

Quantité [tonnes]

Valeur [106 Euro]

2000 216.569 19,2 514.866 144,8 731.438 164,1 2001 482.969 39,7 611.630 154,3 1.094.599 194,3 2002 898.270 56,3 662.786 207,3 1.561.056 263,4

Structure des entreprises La production de marbre en Turquie est obtenue dans 1000 carrières à peu près. Comme résultat des investissements faits à partir de 1990, la structure de transformation est aujourd’hui composée par un groupe de grandes usines intégrées (environ 40), un ensemble de 150 usines de taille moyenne, et au moins 2000 petits ateliers. Il n’est pas facile de donner un portrait de la Compagnie typique du secteur de la pierre en Turquie, à cause de la grande variabilité des situations, même dans les bassins de production caractérisés par une certaine homogénéité. Les traits communs qui peuvent être observés dans les carrières de marbre sont: - L’emploi des technologies modernes de production (surtout le fil diamanté). - Productivité dans l’extraction relativement faible, due au grand nombre d’ouvriers

employés et à un taux de récupération pas très élevé (comparée aux données de l’Italie et de l’Espagne).

- Dans les bassins plus importants la production moyenne des carrières est d’environ 5000-7000 m3 par an, tandis qu’il y a un grand nombre de carrières marginales isolées avec une production bien plus faible.

- En Turquie on fait souvent recours, surtout par les entreprises plus grandes, a formes de sous-traitance, ce qui ne permet pas le calcul de la productivité réelle de la main-d’œuvre.

- Au côté des machines italiennes on observe une bonne présence de pièces d’équipement fabriquées en Turquie, bien que de type simple et de moindre performance.

Concernant la phase de transformation, le niveau technologique est généralement bon dans les usines plus importantes, équipées avec machines italiennes ou turques. L’espace à disposition est souvent bien partagé et organisé mais les règles de sécurité ne son pas toujours respectées (poussière, bruit, interférence homme-machine, nettoyage du lieu de travail). L’appareil industriel turque est soutenu par: - La bonne diffusion dans le territoire de structures d’instruction scientifique et

technique (il y a une dizaine d’Universités qui s’occupent de technologies d’extraction et aussi des écoles de formation professionnelle dans le domaine des roches ornementales)

- Des formes associatives efficientes telles que : une Fédération des Associations de Catégorie (producteurs, transformateurs et fabricants de machines et outils) et une Association des Exportateurs de Minerais et Métaux (y compris le marbre, le granit et les pierres)

- La grande diffusion de la culture de la pierre dans le pays depuis les temps des Romains.

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Problèmes ouverts Parmi les problèmes mentionnés par les sujets industriels contactés, dont la solution n’est pas encore considérée satisfaisante, on doit souligner les suivants : - Aspects normatifs et législatifs pénalisants notamment en ce qui concerne la

livraison des droits d’exploitation en carrière, compensés en pratique par une certaine faiblesse dans la phase de contrôle de l’activité, conduite presque partout avec peu de restrictions, y compris celles concernant l’impact sur l’environnement.

- Système de taxation trop lourd. - Coût de l’argent très cher dans le marché financier. - Carence d’infrastructures surtout en ce qui concerne le réseau routier et

l’approvisionnement aux carrières de l’eau et de l’énergie électrique. Toutefois on doit dire que ce type de problèmes n’intéresse que les sites éloignés, tandis que les bassins principaux de production sont généralement bien servis.

- Le transport à l’intérieur du pays est toujours par camions, ce qui pénalise beaucoup l’industrie marbrière à cause des grandes distances des ports d’embarquement pour l’exportation et du prix très cher des carburants.

- Les ports d‘embarquement son plusieurs et bien distribués mais il n’y a pas des zones réservées au stockage et aux opérations de mise en FOB des produits.

- Le taux de récupération pierre est faible dans les carrières et aussi dans les usines, et le problème de l’aménagement ou, si possible, de la valorisation économique des grands volumes de rejets reste encore irrésolu.

- Il est difficile de trouver du personnel qualifié tant au niveau de cadres et techniciens que d’ouvriers, malgré les structures de formation existantes.

- La grande oscillation des prix est un grand obstacle à la programmation rationnelle des investissements et de l’activité de production.

- Le marché intérieur est sens règles: le commerce est conditionné par une faute de contrôle de qualité.

- Les actions de promotion de la pierre à l’intérieur et à l’extérieur du pays devraient être poussées.

Toutefois, malgré ces problèmes parmi lesquels le haut prix de l’énergie est peut être le plus important, la situation générale de la Turquie est relativement satisfaisante et permet à l’appareil productif de se présenter avec une bonne compétitivité internationale, comme en témoigne l’évolution et les projections des paramètres industriels et commerciales. Solutions envisagées Pour améliorer la situation, les solutions à court terme pour les problèmes sous mentionnés sont : - La simplification de la loi minière. - Eliminer les restrictions bureaucratiques pour attirer les investissements. - Introduire des formes de soutien financier aux entreprises et réduire les taxes. - Améliorer les infrastructures - Favoriser la réunion en consortium des petites entreprises pour créer des

structures de services d’intérêt commun - Développer le système de transport par chemin de fer. - Soutenir le progrès de l’apparat industriel à travers la recherche scientifique et

technologique au but d’augmenter les productivités dans les différentes phases du cycle de production.

- Promouvoir, étendre et encourager la formation de personnel qualifié pour la production et améliorer le niveau de préparation du management

- Utiliser les matériaux locaux dans la construction des grands bâtiments publics - Organiser la participation et la présence des matériaux, produits et compagnies

turques aux Foires internationales du secteur.

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Parmi les actions a long terme les indications portent sur : - Une investigation géologique finalisée à l’inventaire détaillé (avec fiches de

caractérisation technique) des ressources de pierres dimensionnelles dans le pays. - La préparation des cartes géologique à grande échelle (1/25.000 ou au moins

1/100.000) c. L’Espagne Programme des visites On a visité les principales institutions gouvernementales (université, office géologique, laboratoire de caractérisation) et des associations de catégorie. Cadre général

- Extension du pays: 506.000 km2 - Population: 39,4 millions d’habitants - Produit intérieur brut: 518.170 millions de Euro

Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle Les données statistiques 1996-2000 montrent que la production brute en carrière du secteur du marbre et du granit en Espagne a été caractérisée par une tendance assez régulière avec un taux d’augmentation constant, quoique plus fort dans le cas du marbre qui à presque doublé de volume pendant les cinq dernières années La stagnation du 1999 et 2000 est due à la chute de la contribution des autres matériaux en rapport avec la période précédente (presque la moitié). L’ardoise se maintient toujours sur un niveau très stable. Le marbre est le matériel plus représentatif (presque 55 % du total) suivi par le granit (moins de 20%). On doit signaler que les donnés provenant d’autres sources (tel que FDP, la fédération espagnole des pierres naturelles) sont dans certains cas assez différents, surtout pour le granit (+ 60% ! selon les données de 2000).

Espagne. Production annuelle brute de pierres dimensionnelles (en kt). Données statistiques élaborées

1996 1997 1998 1999 2000 Marbre 1.880 2.166 3.029 3.338 3.757 Granit 884 996 1.017 1.061 1.238 Autres matériaux 1.282 1.747 1.708 840 928 Ardoise 731 707 751 707 751 TOTAL 4.777 5.616 6.505 5.946 6.674 Source : IGME (Institut Géologique et Minier de l’Espagne). La valeur de la production des carrières en 2000 chez la carrière a été évaluée à plus de 630 millions d’Euro, dont 8,8% correspondant au granit, 45,7% au marbre, 42,7 % à l’ardoise et le reste (2,8%) aux autres matériaux. Dans la même période la valeur de la production a enregistré une croissance constante comme en témoigne dans le tableau suivant :

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Espagne. Valeur de la production brute près la carrière (en millions d’Euro). 1996 1997 1998 1999 2000 Marbre 148 155 196 228 293 Granit 37 37 39 45 58 Autres matériaux 10 13 15 18 14 Ardoise 136 148 162 198 271 TOTAL 331 353 412 489 636 Source: IGME (Institut Géologique et Minier de l’Espagne). On peut estimer que la valeur totale de la production des pierres transformées dans les usines nationales (en incluant l’ardoise qui est déjà traitée à l’origine) pourrait avoir surpassé le niveau des 3.000 millions d’Euro (valeur adjoint pour le pays : + 371%). La valeur du granit élaboré surpasse celle de l’ardoise et s’approche de celle du marbre qui toutefois représente encore presque la moitié du total. Le commerce extérieur de la pierre ornementale et de construction est très active pour toutes les typologies de matériaux et dans les deux directions. Dans l’an 2000 l’importation a intéressé 959,5 kt correspondantes à une valeur de 222 millions d’Euro, avec une augmentation sur l’an précédent de 11,9% en quantité et de 20,6% en valeur. L’importation regarde principalement le granit (60% en quantité et 50% en valeur). L’exportation est augmentée avec un taux de 7,8% en quantité et de 19,8% en valeur atteignant le niveau de 1,992 millions de tonnes (valeur correspondant : 854 millions d’Euro). Le mouvement registre des données de quantité presque uniformes entre granit, marbre et ardoise, mais les deux derniers gagnent en valeur sur le granit (35% chacun contre 20%). Les pays clients pour l’exportation sont principalement l’Italie, l’Afrique du Sud et l’Extrême Orient pour les blocs et les Etats-Unis et la France pour les produits finis de marbre ; encore l’Italie suivie par Taiwan pour les blocs et le Portugal, l’Allemagne et la Chine pour les produits finis de granit. Structure des entreprises Branche du granit Malgré les différences sur les données de production entre les sources, l’information est plus fiable en ce qui concerne le nombre de carrières et la force travail. En 2000 il y avait 182 carrières déclarées ouvertes en employant 1.390 ouvriers. Pour l’an suivant la FDP donne 189 carrières gérées par 117 Compagnies, avec 1.800 ouvriers. La zone de production plus importante est la Galicia suivie par l’Extremadura e les régions du centre de l’Espagne . La structure des entreprises est très variée. Il y a un group d’entreprises où la filière de production entière est développée de l’extraction jusqu’aux produits finis. Quelques-unes unes entre elles font aussi de l’exploitation directe à l’extérieur pour les matériaux que l’on ne trouve pas en Espagne (production additionnelle d’environ 20%), en atteignant des avantages sur le plan de la productivité.

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De l’autre côté il y a un nombre d’entreprises qui font seulement du façonnage et finissage en utilisant des blocs achetés dans le marché local ou importés. Selon les données FDP (2000), à peu près 4.510 personnes (auxquels l’on devrait ajouter une proportion de 15-20% de main-d’œuvre indirecte) étaient employées dans les usines de transformation, avec un rapport de 2,5 :1 sur les employés de la phase extraction. La branche granit s’est développée grâce à une bonne tournure de l’export des produits finis, accompagné par une baisse de le vente des blocs, ce qui confirme la compétitivité de l’industrie de transformation locale. Branche du marbre L’Espagne est le deuxième pays producteur de l’Union Européenne après l’Italie avec plus de cent variétés de matériaux. La production est concentrée surtout dans trois régions : Almeria (42%), Alicante (36%) et Murcia (9%). Les données de l’an 2000 indiquent qu’il y avait 251 carrières en exploitation avec 1.622 ouvriers. Si l’on considère aussi la pierre calcaire et le grès carbonatées le nombre des carrières devient 488 (2.786 ouvriers). Aussi dans la branche marbre, il y a des entreprises qui s’occupent de l’extraction et d’autres qui travaillent dans la phase de transformation. Mais la distinction n’est pas si claire comme pour le granit puisqu’un grand nombre d’entreprises d’exploitation ont aussi des petites usines de transformation à côté de la carrière pour la valorisation des blocs informes. Les entreprises engagées dans la phase extraction étaient 279 tandis que celles engagées dans phase transformation étaient environ 700 (233 desquelles dans la seule région de Almeria). Les données indiquent aussi que les ouvriers des usines étaient 16.785 avec un rapport d’environ 10 : 1 sur la force travail extraction. Le commerce extérieur présente des chiffres en croissance en excluant la quantité de produit fini importé qui est en diminution (mais pas la valeur qui bénéficie de l’augmentation des prix de vente unitaires). d. L’Italie

L’Italie a été comprise entre les pays de benchmarking étant le point de référence pour l’industrie mondiale de la pierre (tradition, niveau de production, progrès technologique, connaissances scientifiques, expérience consolidée, contrôle du marché) Cadre général

- Extension du pays: 301.000 km2 - Population : 58 millions d’habitants - Produit intérieur brut : 956.520 millions de Euro (donnée 2002)

Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle La production de blocs en Italie pendant les cinq dernières années couvertes par des statistiques officielles est montrée dans le tableau suivant:

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Italie. Production annuelle brute de pierres dimensionnelles (en milliers de tonnes). 1997 1998 1999 2000 2001 Marbre 5.265 5.064 4.804 5.037 nd Granit 2.140 1.991 1.135 1.264 nd Autres pierres 2.308 2.374 3.817 3.828 nd

Total [kt] 9.713 9.428 9.757 10.130 10.464 [103 m3] 3.735 3.626 3.753 3.896 4.025

Source : IMM (Internazionale Marmi Macchine). Quoique le total se maintient stable et même en légère augmentation après la déflexion du 1998, on doit signaler l’état de crise du granit, confirmé par les données non officielles des ans suivants, due à la forte compétition des granits d’importation, surtout de la Chine.

Italie. Mouvement commercial (en kt)

Marbre Granit Produits 1999 2000 2001 1999 2000 2001

Import blocs et tranches brutes

310,2 381,4 432,0 1.702,1 1901,6 1725,8

Import produits finis 48,53 52,65 48,91 93,74 11,9 110,9 Export blocs et tranches brutes

615,9 779,8 754,2 193,2 207,6 184,6

Export produits finis 1402,8 1455,2 1375,9 1184,2 1282,7 1200,5 Source : IMM Carrara En ce qui concerne l’import, les pays fournisseurs des matières premières sont principalement le Brésil, l’Inde, l’Espagne et l’Afrique du Sud pour le granit, la Turquie et l’Egypte pour le marbre, tandis que la Chine s’est imposé comme le principal partenaire pour l’import des carreaux de granit qui arrivent aux ports Européens à des prix incroyablement bas. On exporte des blocs de granit, surtout en Allemagne, et de marbre à différents pays de l’Asie (Moyen et Extrême Orient) e de l’Afrique Méditerranéenne et en Espagne. Quant aux produits finis on doit mentionner le débouché de l’Allemagne, suivie par les Etats Unis et les pays Alpins limitrophes pour le granit, et les pays Arabes et les Etats-Unis pour le marbre. L’apparat industriel est très consolidé avec une certaine compensation entre les initiatives nouvelles et celles destinées à l’extinction physiologique. Au niveau d’entreprise, la tendance à l’expansion est contrôlée, tant à la phase d’extraction comme de transformation, aussi à cause de la pression de la concurrence internationale. Ce fait est reflété par la constance des productions de matières premières et de produits finis pendant les années dernières et par une balance commerciale relativement stable. La structure du secteur productif actuel, renforcé par une série de facteurs favorables (ressources exploitables, expérience industrielle et savoir-faire, connaissances scientifiques et technologiques) et par le développement équilibré du processus de croissance permet d’aborder sens panique les problèmes conjoncturels vis-à-vis d’une compétition internationale très poussée.

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Toutefois, malgré ces points de force, l’industrie Italienne a du accepter quelques défaillances dans les deux ans derniers, dues à la faiblesse du marché Allemand et à l’invasion Chinoise des marchés dominés dans le passé par la présence Italienne. La branche granit en particulier a essuyé les conséquences de cette situation, sous forme d’une récession importante des productions, tant de matière première que de produits finis. Structure des entreprises La structure des entreprises typiques du secteur des pierres naturelles en Italie présente des analogies étroites avec l’Espagne qui est presque réussie à annuler le décalage traditionnel entre les deux pays sur le plan technologique et commercial. A ce propos, il semble intéressant de fournir des données récentes se référant aux prix de marché moyen des produits de pierre dimensionnelle en l’Espagne et en Italie.

Espagne et Italie. Valeur unitaire des produits (Euro/t).

Produits Espagne Italie Import Export Import Export Marbre brut 232,80 421,80 202,39 225,90 Granit brut 173,76 119,62 224,57 269,65 Marbre traité 479,81 716,41 624,43 682,08 Granit traité 401,93 575,41 455,00 831,64

Facteurs de succès Les points de force de la structure industrielle Italienne sont représentés par :

- Un bon appui par les structures d’instruction supérieure (il y a en Italie cinq écoles universitaires où on donne des cours et on fait de la recherche scientifique et technologique sur les sujets de la pierre). Il y a aussi des écoles professionnelles au niveau des techniciens et un centre très renommé pour les travaux artistiques en marbre.

- Organisation de foires et de congrès spécifiques (on tient deux foires internationales annuelles en Carrara et en Vérone et plusieurs manifestations régionales).

- On publie beaucoup sur les thèmes généraux et spécifiques de la pierre (cinq revues techniques principales, monographies, catalogues des matériaux, produits et entreprises). L’information est complétée à travers le réseau Internet.

- L’Italie dispose de laboratoires pour les essais technologiques et la caractérisation des matériaux et de centres de certification.

- La cartographie technique et est suffisamment développée aussi que la base géologique

- A côté de la structure productive s’est formé un très fort groupe de fabricants de machines, équipement et outils pour le travail de la pierre. Ces sociétés donnent aussi l’assistance aux entreprises et l’expertise pour les projets des carrières et des usines, en intégrant le système des institutions publiques et privées et les études professionnelles d’ingénieurs, géologues et architectes.

- Les associations de catégorie sont nombreuses et très bien organisées au niveau national et régional.

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Parmi les problèmes encore irrésolus on doit mentionner l’extrême lenteur des procédés de livraison de l’autorisation à l’exploitation carrière et les restrictions et les contrôles très sévères et parfois excessifs concernant l’impact sur l’environnement.

9.1.3 Participations à l’étranger

Dans le secteur marbre, il y a des différentes schémas de partenariat, soit des participations au capital de sociétés opérant à l’étranger soit à la gestion (et la propriété totale) d’autres compagnies. Dans certains cas on a établi de formes spéciales de collaboration telles que : fourniture des machines pour l’activité de carrière et restitution du montant dans un temps fixé à travers la livraison de blocs è un prix unitaire déterminé, expertise en change de la mise à disposition privilégiée de blocs, etc. L’Italie, par exemple, est directement présente dans plusieurs pays (Brésil, Arabie, Turquie, Argentine, Venezuela, Afrique du Sud, Ukraine, Russie, …) surtout dans l’exploitation des carrière et dans la construction et la commercialisation des machines et d’outils pour l’extraction des blocs et leur transformation en produits finis. L’Italie a aussi à l’étranger des compagnies commerciales de produits finis (showrooms, entrepôts, activités de service) dans plusieurs pays soit directement soit à travers des participations auprès des producteurs ou des grands distributeurs locaux.

9.1.4 Droits de Douane

Cette catégorie de coûts comprend plusieurs éléments allant des droits de douane en soi, les taxes et impôts sur ces droits, les assurances, les coûts des contrôles et vérifications techniques etc. Enfin, une série de coûts que les pays utilisent pour protéger leur marché. En plus des « droits » officiels, on a indiqué d’après des expériences documentées les chiffres suivants en % sur la valeur.

Droits de douane à l’importation des produits des deux branches Il est conseillé de documenter la nature et le niveau et la destination du produit avec une certification de produit (E.N et ISO) et des déclarations de qualité.

9.1.5 Transports

Pour le marché intérieur dans les pays européens, les blocs et les produits finis sont surtout transportés par camion (au moins 80%) aussi à travers la mer on remorques (entre la Sardaigne et l’Italie) , le reste par chemin de fer.

Espagne 0%

Turquie 0%

Italie 0%

Egypte 48%

Maroc 45%

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En général, on livre les blocs dans les carrières chargés sur remorques de camions articulés ou dans les usines, sur palettes protégées par des films en plastique, en cartons ou dans boites en polystyrolène ou en bois, selon les marchés et les clients. Il en va de même pour les exportations outremer mais dans des containers fermés. Le coût spécifique du transport entre usine – port - bateau est payé par le client. Il est fonction du poids, de la valeur, du choix du port, etc. et se situe autour de 5 à 10% e la valeur du matériel. Il dépend aussi du « marché » du transport où des professionnels se chargent de tout (documents, permis et assurances) jusqu’au port de destination et pas seulement des frets.

9.1.6 Investissements

Il faut distinguer entre les vrais investissements en technologie (qui sont après amortis selon différentes méthodes) et les autres dépenses qui sont attribuées directement aux coûts. Investissements techniques Pour les investissements techniques, sont seulement considérés les machines, équipements, installation de lignes, technologie complémentaire. Les ateliers, terrains, devraient être considérés hors investissements productifs etc. En général, dans les pays considérés, il n’a pas eu d’aide spécifique de l’Etat à l’industrie. Ainsi le secteur des pierres dimensionnelles, aussi comme d’autres branches de l’industrie, a pu bénéficier de quelques réductions d’impôt ou de facilitations bancaires. En Egypte, par exemple, afin de favoriser la décentration vers les villes du désert (Sadat City, 6 Octobre, Heliopolis) on a fourni aux entreprises intéressées à s’y installer le terrain, la connexion à l’eau, à l’électricité, aux autoroutes à des coûts tout à fait symboliques. Les industries ont eu recours à l’autofinancement à travers des instituts de crédit industriel du leasing, des avances sur crédits à l’export. L’évaluation (en pourcentage du chiffre d’affaires) des investissements techniques reflète l’état de santé des industries dans les différents pays, les conditions de l’économie, la phase balancée entre la demande et l’offre, les possibilités du « bâtiment », de la politique du logement de l’Etat. On a recoupé différentes sources et extrapolé plusieurs informations et pour synthétiser un cadre comparable des investissements en pourcentage sur la chiffre d’affaires. Les données moyennes pour le secteur ont une valeur de simple orientation, étant donné la grande variété des entreprises et les différences entre les activités en carrière et à l’usine.

Investissements technologiques dans les carrières et les usines

PAYS INCIDENCE [%] Espagne 5-10 Turquie 1- 2 Italie 4-8 Egypte 10-12 Maroc 4-5

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9.1.7 Analyse des coûts de production

Avant de traiter de coûts moyens de production, et si possible, des coûts spécifiques pour des typologies qui diffèrent beaucoup entre elles, on doit examiner les pourcentages du coût industriel complet dans les trois composants principales suivantes : Depuis quelques années, l’Association italienne divise les coûts en :

A) Coût technique B) Coût des ventes C) Coût administratif

a. Coût technique (ou coût de fabrication)

Il est formé des :

Matières premières (blocs ou tranches brutes) Main d’œuvre Energie électrique Outils de production (fil diamanté, lames, disques, abrasifs) Eau et traitements Equipements, maintenances, pièces de rechanges… Emballages Autres

Pour l’Italie, en résumé et en moyenne, la division des coûts technique se présente comme suit :

Matière premières 31 % Main-d’œuvre 16 % Energie 15 % Eau 6 % Lames Disques et Abrasifs 32 %

b. Coût des ventes Il est formé de :

Commissions et primes Marketing, publicité, foires, promotions R&D sur le produit Personnel de vente

c. Coût Administratif Il est formé de :

charges financières Amortissements Frais généraux Outsourcing/achats Personnel Administratif

Dans la catégorie « achats services extérieurs » est comprise une bonne partie des coûts de recherche sur les technologies et les produits, les certifications, alors que dans les frais généraux est inclue une partie des frais du contrôle de qualité, services après vente et formation extérieure.

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A titre indicatif, les dépenses en marketing – produit, en R&D, et contrôle qualité, représentent 1 et 2 % des coûts totaux dans les entreprises d’Italie, Turquie et Espagne. Il est à présent important d’examiner de plus près les aspects liés à la formation.

9.1.8 Formation

Quasiment dans toutes les entreprises, la formation du personnel générique (ouvrier non qualifiés) est faite directement sur la place de travail par le personnel avec la plus grande ancienneté de service et expérience, sous la responsabilité des techniciens du laboratoire etc. Les cadres et ouvriers spécialisés (responsables de carrière et de département de l’usine, mécaniciens d’entretien, etc.), sont d’une part recrutés chez les « voisins » et donc déjà formés au savoir-faire acquis sur le terrain et de l’autre part parmi les licenciés par les écoles techniques. En Italie, Espagne et en Turquie, le système de formation est organisé de cette façon. En Italie, beaucoup de formation est faite aussi au personnel étranger. Pour la formation administrative, logistique, en systèmes de gestion informatisés, il y a de nombreux cours non spécifiques, organisés par plusieurs institutions dans chaque pays. 9.1.9 Gestion des carrières Formellement dans tous les pays considérés il y a des « lois minières » qui sont souvent très âgées (datées de plus de 80 ans), de plus la gestion est attribuée à de nombreux Ministères et/ou Institutions administratives, qui ont également le pouvoir de décision ou seulement de limitation et de veto. Par conséquent ces lois sont souvent très paralysantes, à cause du long temps de livraison des titres miniers, et aux modalités contradictoires du procédé bureaucratique. Les bureaux intéressés sont :

- Le Ministère de l’Industrie, - La Division des activités d’extraction, - Le Ministère des Transports, - Le Ministère de l’Intérieur, - Le Ministère de la Défense, - Le Ministère de l’Agriculture. - Le Ministère des eaux et forêts, - Chasse et pêche, - Région-Montagne, - Protection Civile, etc.

Les instances administratives sont représentés par : - Région, - Province, - Communauté, - Territoire à statut spécial, - Les Comités de « verts ».

Ainsi pour une première requête d’exploitation, il faut souvent jusqu’à cinq années avant d’avoir un permis d’exploitation en Italie et en Espagne. Dans les temps récents

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l’ iter bureaucratique est devenu encore plus compliqué à cause des restrictions posées par la protection de l’environnement. Pour contre quand on dispose d’une ancienne concession, le renouvellement de cette dernière ne prend pas beaucoup de temps. Par contre en Turquie on commence à creuser même avant de faire la demande de la concession et l’activité des matières premières a fortement augmentée les dix dernières années et elle est devenue ainsi une grande industrie de raffinage qui s’exporte. En Egypte le seul obstacle à l’obtention du permis est représenté les institutions de sûreté publique et par la structure militaire qui ne donne pas facilement accès à l’exploration et à la recherche sur des immenses territoires définis zones militaires stratégiques. Par contre, au dehors de ces zones, les permis d’exploitation sont obtenus très facilement et rapidement (moins d’un mois). L’exploitation non autorisée est relativement fréquente. En Turquie et en Egypte il n’y a pratiquement aucune restriction en ce qui concerne l’impact sur l’environnement lié à l’activité de carrière. En conclusion, c’est la machine bureaucratique qui conditionne lourdement la matière et seulement la volonté politique peut la sensibiliser. Concernent la validité temporale du permis, généralement en Italie la durée est au minimum de dix ans avec renouvellement presque automatique tous les cinq ans. 9.1.10 Données comparatives des pays de benchmarking Une comparaison entre les cinq Pays considérés dans ce projet en ce qui concerne le secteur de la pierre (on n’a pu avoir les informations nécessaires pour la Tunisie) a été faite en utilisant les données officielles (quand étaient disponibles) et les informations obtenues au cours des visites techniques, complétées par des connaissances et expériences personnelles. A cause de la pauvre fiabilité de certaines informations mais surtout en considération de la grande variabilité des situations, typique du secteur de la pierre, les résultats de la comparaison ont simplement une valeur d’indication. En particulier il est difficile d’identifier pour chaque pays le profil de l’entreprise typique dans les phases de l’exploitation carrière et du traitement à l’usine, pour les deux branches du marbre et du granit qui présentent des différences très fortes sur le plan technologique et économique. Les différents prix des principaux facteurs de production sont montrés dans le tableau suivant.

Coût des facteurs de production FACTEURS Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Energie électrique [€/kWh] 0,02 0,062 0,08 0,09 0.076 Gasoil [€/l] 0,08 0,9 0,7 0,8 0,52 Eau [€/m3] 0,10 0,45 0,63 1,45 0,56 Main-d’œuvre [€/an] 2.200 32.000 6.600 35.000 2.600

Les paramètres de la production des différents pays sont montrés dans le tableau suivant.

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Données globales de production (publiés ou estimés)

Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Extraction carrière [kt] 4.580 6.670 3.380 10.500 166 Production usines (scié) [103 m2] 90.000 167.000 85.000 260.000 1.130 Employés directs** carrière

usine 13.000 18.000

4.600 16.700

3.600 12.500

6.800 25.000

2.200 en total

Unités productives*** carrière usine

420 350

450 1100

800 2200

1300 2800

35 25

Productivité [m2/homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 1.130 * Evaluée pour 1,5 cm d’épaisseur moyenne ** Evaluée sur la base des résultats de l’analyse par échantillon *** Pour le groupe d’entreprises significatives On a essayé de construire les prix de revient pour une entreprise hypothétique de dimension moyenne (capacité de production : 300.000 m2/an au sciage; 250.000 m2/an au polissage et 10.000 m2/an au débitage) qui utilise des technologies conventionnelles. Les amortissements et les dépenses générales sont difficiles à calculer puisqu’elles varient beaucoup selon le contexte national. Les résultats sont donnés dans les tableaux suivants :

Prix de revient approximatif de l’activité de transformation pour une usine hypothétique de la même taille [€/m2]

USINE Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Productivité [m2/homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 2.100 Matière première 4,50 6,50 5,50 6,73 4,50-8* Main-d’œuvre 0,44 3,20 0,97 3,33 1,24 Energie 0,32 3,16 2,85 3,32 0,84 Eau 0,23 0,42 0,59 1.35 0,52 Lames Disques et Abrasifs 10,40 6,50 6,50 6,96 7,80 Prix de revient 15,89 19,78 16,41 21,69 14,90

* cette fourchette traduit les minima et maxima du coût de matières premières tel qu’il ressort des analyses des experts et leurs observations des industries de transformation Le prix de revient a été calculé dans les conditions suivantes : - Coût des matières premières déterminé avec un certain décalage pour le Maroc,

l’Egypte et la Turquie due à l’utilisation partielle de matériaux locaux moins chers., - Productivité moyenne résultant des données de production et de force travail

déclarées au cours des visites techniques aux pays de benchmarking. Pour le Maroc la productivité a été augmentée en considération du fait que les basses valeurs moyennes actuelles sont le résultat de la présence de quelques usines marginales.

- Consommation d’énergie typique des technologies employées dans le cycle de production à l’usine de transformation.

- Prix des fournitures (lubrifiants, outils, pièces d’usure) presque le même dans tous les pays mais sujets à la surcharge douanière si le cas.

Le résultat montre que le Maroc semble le pays plus favorisé aussi en rapport à l’Egypte, très pénalisé à cause de l’importation des consommables.

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Si l’on considère les amortissements les positions se rapprochent entre elles dû au fait que la Turquie fabrique des machines et que l’Egypte doit importer tous les équipements. Toutefois, comme l’on a discuté dans le paragraphe 4.3.1, le coût de revient des usines marocaines est actuellement plus haut, étant d’environ 20 €/m2, proche à celui de l’Italie et de l’Espagne. On n’a pas pu faire le même pour les carrières à cause de l’extrême variabilité des situations. Les cinq pays présentent aussi des conditions assez différentes an ce qui concerne l’environnement culturel, social, technique et économique dans lequel les entreprises travaillent comme montré dans les deux tableaux suivants.

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Support à l’industrie Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Instruction Universitaire * *** ** *** * Ecoles professionnelles * ** *** ** * Foires et Congrès * ** ** *** ** Revues techniques, monographies

*** ** *** *

Catalogue matériaux e produits * ** ** *** * Diffusion de l’information WEB * ** ** *** * Laboratoires * *** ** ** * Certification ** ** ** Etudes d’Ingénieurs et Architectes

* ** ** *** **

Cartographie technique * *** ** *** * Investigation géologique de base ** * ** * Construction de machines ** ** *** Prod. outils et consommables * *** ** *** *

* insuffisant ** moyen *** bon Autres facteurs Egypte Espagne Turquie Italie Maroc Protection de l’environnement * *** * *** ** Degré de syndicalisation ** * *** ** Crédit industriel * ** * ** * Simplification bureaucratique *** ** *** * ** Associations * *** *** *** **

* niveau bas ** moyen *** haut Suite à l’analyse benchmarking, et à la lumière de ce qui précède, il convient à présent de positionner le Maroc, et porter une appréciation sur les principaux atouts et handicaps conditionnant le développement de sa branche pierre dimensionnelle

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ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES,

OPPORTUNITES, MENACES (SWOT)

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10. ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES, MENACES

(SWOT) 10.1 Branche des pierres dimensionnelles 10.1.1 Points forts

- Variété des matériaux - Consistance des ressources (surtout pour les travertins, le jaune et certains

typologies de marbre) avec des possibilités d’augmentation à travers la recherche

- Qualité du matériel généralement appréciable - Bonne préparation des entrepreneurs - Coût compétitif de la main-d’œuvre - Possibilité d’innovation technologique dans les carrières de grande dimension - Localisation favorable des usines proches des ports (Casablanca, Agadir) - Dans les usines de pointe on dispose de machines modernes et d’une

organisation de la production suffisamment soignée - L’approvisionnement des matières premières peut être assuré sans problèmes

particuliers - Bonne disposition au savoir-faire de la main-d’œuvre marocaine - Qualité de la production appréciable

10.1.2 Points faibles

- Absence d’un plan national de l’activité d’extraction avec des règles précises - Manque de visibilité pour l’investisseur, issu des procédures actuelles relatives à

l’activité d’extraction. (durée des permis, mode d’attribution des carrières, etc) - Difficultés bureaucratiques pour l’obtention des droits d’exploitation - Coût disuasif des frais portuaires concernant l’export des blocs - Disponibilité insuffisante de cartographie technique - Manque d’infrastructures (approvisionnement d’eau, liaison au réseau électrique

public, routes d’accès précaires) - Enclavement de certaines régions abritant des carrières et cherté du coût du

transport (prix du gasoil élevé comparé à celui de l’Egypte, parcours long et tortueux des carrières aux usines)

- Frais portuaires pour le transport en vrac, notamment des blocs - Manque de ligne régulière pour le transport de vrac - Taille moyenne des usines trop petites - Bas niveau de formation de la main-d’œuvre - Machines obsolètes dans les usines anciennes - Problèmes d’espace - Machines et fournitures (outils diamantés, pièces d’usure, components)

importés à des prix trop chers - Entretien des machines souvent insuffisant (on ne fait que rarement de

l’entretien programmé) - Récupération partielle des eaux et des déchets

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D’autres problèmes ont été rencontrés au niveau des entreprises :

- Absence de certification des entreprises et des produits - Manque d’un support technique extérieur et commun (laboratoire de

caractérisation, station d’essai, écoles de formation professionnelle, études d’ingénierie pour les projets d’extraction et valorisation, cours d’instruction universitaire sur les activités liées à la pierre, statistiques officielles de la production et du commerce, observatoire économique national)

- Manque d’une association des entreprises capable de défendre et supporter les intérêts du secteur

10.1.3 Menaces Le secteur de la pierre naturelle est toujours sous pression par une forte compétition internationale due à : L’importation massive de carreaux à des prix très bas Aujourd’hui on importe au Maroc surtout de l’Espagne des grands volumes de carreaux de seconde ou troisième choix à des prix très bas, de l’ordre des 80 DH à 100 DH le m2 ou moins, prix établis en deça des prix de revient marocains et espagnols. Etant donné que le marché marocain est plus sensible au prix plutôt qu’à la qualité les produits importés sont préférés aux carreaux de production locale menaçant sérieusement l’industrie d’extraction et de transformation de blocs, de tranches et de carreaux. En outre, l’exportation des blocs marocains est empêchée par des frais portuaires élevés. L’entrée dans le marché de nouveaux pays producteurs. La production mondiale de pierres dimensionnelles a augmentée d’une façon spectaculaire avec une accélération pendant les derniers trente années, atteignant le niveau de 40 millions de tonnes par an à l’extraction, entre marbres et granits. A ce chiffre le marbre donne encore une contribution prédominante (presque 60%) sur le granit mais ce dernier s’est imposé comme le matériel par excellence dans les revêtements externes, tandis que le marbre est toujours préféré pour les revêtements internes. L’expansion de la demande est due à l’utilisation des pierres dimensionnelles, dans les bâtiments et le génie civil, pas seulement comme matériaux d’ornementation mais surtout comme composants structurels des constructions. De plus, le marbre et le granit trouvent une variété d’autres applications, traditionnelles ou nouvelles, telles que la fabrication d’objets, la décoration urbaine, le dallage routier, la restauration des centres historiques. Dans un passé récent, la production venait d’un groupe de pays de tradition millénaire en en ce qui concerne l’utilisation de la pierre (l’Italie, la Grèce, l’Espagne, la France par exemple), mais aujourd’hui, plusieurs nouveaux producteurs sont apparus, parfois avec de fortes chances de succès due à des conditions favorables (matériaux exotiques, abondance de ressources géologiques, bas coûts du travail, position géographique, etc.). Parmi ces pays on doit mentionner le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud et la Corée et la Chine pour le granit; la Turquie, l’Egypte et encore la Chine pour le marbre.

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Les nouveaux producteurs ont toujours manifesté une forte tendance vers l’exportation, ce qui cause dans les marchés utilisateurs une forte pression de l’offre à des prix très concurrentiels. Ce fait peut mettre dans des conditions de crise les producteurs traditionnels pénalisés par des coûts de production plus hauts, comme le montre l’agressivité de la Chine dans le marché Européen et les difficultés actuelles des producteurs Italiens et Espagnoles de granit. La compétition de matériaux alternatifs. Ces derniers temps, s’est affirmée une forme de compétition particulière entre la pierre naturelle et la céramique, qui se disputent le marché des revêtement de sol et de mur à travers le développement de nouveaux produits et des technologies de fabrication avancées. Il s’agit d’une compétition saine qui favorise le progrès profitant bien entendu aux utilisateurs qui trouvent des produits meilleurs sur le plan de l’esthétique, de la performance, de la durabilité et du prix. Aujourd’hui c’est la céramique qui peut vanter un certain succès sur la pierre après l’introduction d’une ligne de produits d’imitation appelés improprement « pierres naturelles », qui présentent des avantages additionnels par rapport aux matériaux géologiques (bonne performance mécanique, résistance aux agents de dégradation, constance de qualité, possibilité de production illimitée, variation des nuances, légèreté). Toutefois, quoique cette compétition puisse provoquer des situations de difficulté contingente, les deux matériaux maintiennent très claires les raisons de préférence chez les utilisateurs et ils semblent capables de maintenir à long terme leur positions dans le marché, avec des nécessaires adaptations. 10.1.4 Opportunités Le développement technologique. Le progrès technologique dans le domaine de la pierre a été impressionnant pendant les 20 dernières années. Des machines de plus en plus performantes ont été proposées par les fabricants, au but soit d’augmenter la capacité de production et réduire l’incidence de la main-d’œuvre à travers la mécanisation et l’automation, soit d’améliorer la qualité des produits. Pourtant les producteurs plus avantagés sont ceux qui ont la possibilité, la force financière et les conditions économiques de faire la rénovation technologique de leurs unités (carrières et usines) au fil du temps. Les exigences de qualité globale. Le concept de la qualité globale, comme il s’est désormais affirmé dans le monde, comporte, pour les produits en pierre, l’implémentation de différents niveaux de contrôle à chaque étape de la filière industrielle (développement de la ressource géologique, exploitation carrière, transport des matières premières, façonnage et finissage, application des dispositifs d’ancrage, transport chez l’utilisateur, projet de l’œuvre, installation, entretien).

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La responsabilité de la qualité globale devrait être répartie parmi tous les sujets impliqués dans les différentes phases et opérations, qui répondraient en consortium, si bien que les contrats de fourniture identifient généralement un seul sujet responsable sur le plan légal. Il est claire que le résultat final est bon si tous les pas ont été faits correctement. Cela ne vaut pas la peine qu’on transforme la pierre avec soin si la pierre elle-même est de mauvaise qualité ou s’elle est mal posée. Pourtant on doit se préoccuper d’établir des relations claires et fiables entre tous les acteurs pour arriver aux fins désirés. L’assistance au produit et promotion commerciale Aujourd’hui l’accompagnement du produit par des actions d’assistance au client n’est pas une option mais est devenue une nécessité pour le succès commercial du produit et la bonne image de l’entreprise. La promotion commerciale est aussi devenue très importante pour l’affirmation d’un produit et de l’entreprise. Cette action peut être renforcée à travers la certification. 10.1.5 Risques L’abondance de l’offre ou la baisse de la demande Tandis que l’offre mondiale croit avec une certaine régularité, la demande est susceptible d’osciller dans le temps et ce, par zones géographiques. Par exemple la baisse de la demande d’éléments en granit à l’Allemagne due à la stagnation économique dans ce pays a engendré des répercussions sévères sur les producteurs Italiens pour lesquels l’Allemagne était un des marchés traditionnels privilégiés. Ce problème peut être abordé et résolu seulement avec une bonne connaissance et une grande capacité d’action sur le marché et en adoptant des programmes et des structures de production flexibles. Conclusion La comparaison des situations du secteur des pierres dimensionnelles dans les Pays de benchmarking par rapport au Maroc, indique que la force actuelle et les perspectives d’expansion de l’industrie marbrière des Pays émergents comme l’Egypte et la Turquie sont surtout basées sur le développement de l’activité d’extraction, tandis que les entreprises marocaines semblent avoir plutôt privilégié l’activité de transformation (probablement par défaut compte tenu des entraves précédemment listées que rencontre l’activité), dans laquelle elles doivent se confronter avec la puissance productive et commerciale des Pays de pointe comme l’Italie et l’Espagne et aussi du Portugal et de la Grèce. Ce fait expose le système des entreprises du secteur à des risques évidents comme le démontre la facilité de pénétration dans le marché marocain des produits finis espagnoles, même ceux de mauvaise qualité à des prix tout à fait concurrentiels. Un autre aspect important à souligner est que la compétitivité du système industriel dans les Pays plus forts (à l’exception de l’Egypte qui pourrait être relativement mieux positionnée au niveau de production) est soutenue par des actions efficaces de support soit au niveau des entreprises individuelles ou associées soit au niveau des structures de l’Etat. Ce n’est pas le cas du Maroc où le support à l’industrie peut être considéré relativement faible

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En ce qui concerne les aspects technologiques, on peut dire qu’ au Maroc, aux côtés d’un petit groupe d’entreprises bien équipées, il y a plusieurs carrières et usines où le niveau technologique et l’efficience de l’organisation de la production sont faibles comparés aux situations des Pays les plus avancés Aussi la taille moyenne des carrières et des usines est généralement trop petite et ne permet pas de tirer profit des opportunités des économies d’échelle comme en Italie, en Turquie et en Espagne. Enfin les paramètres industriels (nombre de carrières et d’usines, données de productivité et de récupération du matériel, niveau de mécanisation, …) et la valeur de la production en blocs bruts et en produits finis rapportés à la population ou au produit national brut sont loin des niveaux typiques des principaux pays marbriers du monde. En comparaison à l’Italie et à l’Espagne, mais aussi à la Turquie, l’industrie marocaine pourrait mieux exploiter l’avantage de sa main d’œuvre compétitive, mais cet atout est neutralisé par les bas niveau de la productivité dû à un excès de main-d’œuvre peu spécialisée dans la chaîne de production, ce qui représente un indice d’une organisation peu optimale freinant le niveau de qualité des produits et le développement pérenne du secteur. Au vu de ces analyses, il est important de formuler des recommandations stratégiques claires afin de sortir le secteur d’extraction et de transformation des pierres dimensionnelles au Maroc de sa situation d’impasse. Ceci d’autant plus que ce secteur présente des opportunités indéniables pour l’industrie marocaine et pour le processus de création d’emplois. La mutation industrielle profonde du secteur de la pierre dimensionnelle devra bien entendu être conduite, et de manière concomitante, par trois principales parties :

- les entreprises sur un plan micro-économique, - les associations professionnelles et structures de soutien sur un plan

meso-économique - les autorités de tutelles pour accompagner le secteur.

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RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES ET PLAN D’ACTIONS

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11. RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES 11.1 Introduction Si les deux secteurs de la céramique et des pierres naturelles présentent des traits communs; Il existe une distinction essentielle spécifique au secteur des pierres qui implique des conséquences importantes sur le plan productif et commercial. Dans le cas des pierres dimensionnelles, le matériel d’origine se retrouve presque intact dans le produit fini et les opérations de transformation consistent simplement en des actions de façonnage et finissage superficiel, tandis que dans le cas de la céramique il s’agit d’un processus à travers duquel la matière première est assujettie à des transformations chimiques et physiques profondes pour obtenir un produit fini avec des propriétés tout à fait différentes. Un autre facteur de distinction est que la matière première de base de la filière pierre dimensionnelle reste chère, relativement rare et de qualité variable, au contraire la céramique utilise des matières premières de prix bas, abondantes et de caractéristiques moyennes presque constantes. Sur le plan industriel, ces aspects typiques de la filière pierre dimensionnelle engendrent les conséquences suivantes qui ne peuvent pas être négligées : - La force du secteur des pierres dimensionnelles dépend essentiellement de la

disponibilité de ressources géologique dans le pays même. - La tendance à compléter dans le pays détenteur des matières premières toutes

les opérations qui permettent de maximiser la valeur ajoutée s’est désormais affirmée partout dans le monde.

Il convient aussi de rappeler que : - Les matériaux géologiques tels que l’on trouve dans la nature sont caractérisés

par la présence de défauts de composition minéralogique, de texture (hétérogénéité de la distribution des composants, dimension des cristaux et leur état d’agrégation, variations chromatiques, manches d’altération, présence de veines ou d’anomalies génétiques) et de structure soit à l’échelle du matériel (cassures, clivages, schistosité) soit à l’échelle du massif rocheux (failles, plans de stratification, fractures de livraison des tensions).

- L’ensemble de tous ces aspects représente l’état de qualité du matériel (qui détermine la valeur de marché des produits bruts semi-finis et finis) et l’état de fracturation duquel dépend la dimension des blocs et aussi des produits successifs obtenus aux différentes étapes du processus industriel

- L’exploitation en carrières des blocs de pierres naturelles est faite avec une récupération du matériel qui généralement est loin du 100% (souvent entre 20% et 80% dans les cas les plus favorables).

- Le rendement de carrière (taux de récupération) est un paramètre très important dans l’économie de l’exploitation : on doit soutenir des coûts presque proportionnels au volume total creusé mais la valeur est appliquée seulement au matériel valorisable commercialement.

- Le taux de récupération dépend de l’état de qualité et de l’état de fracturation du gisement mais aussi des technologies employées, de la méthode d’exploitation et de l’organisation du travail

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- On doit aussi considérer qu’il y a des chutes importantes dans les opérations de transformation, manipulation, transport, stockage et pose, qui produisent des conséquences lourdes sur la performance industrielle des entreprises.

Le secteur des pierres dimensionnelles présente des différences entre le marbre et le granit telles que : - Le granit trouve utilisation surtout dans les applications externes tandis que le

marbre est généralement préféré pour l’interne - L’exploitation en carrière du marbre et des pierres tendres en général peut être

très mécanisée en utilisant des machines de découpage avec des outils diamantés, au contraire le granit pour lequel on emploie encore des technologies rudimentaires telles que l’éclatage à l’explosif et aux coins. Néanmoins, quelques avancées sur le plan technique et économique notamment du fil diamanté pour les roches dures et de la méthode de découpage au jet d’eau haute pression pourraient être mieux adaptée au granit.

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11.2 Formulation de la stratégie et phasage de son déploiement Les enjeux mentionnés précédemment issus des différentes analyses menées, et le tournant que l’industrie d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle marocaine s’apprête à entamer, impose la mise en place d’une véritable stratégie pour la pérennisation de ce secteur en interne et sa promotion à l’extérieur.

Les scénarios stratégiques qui vont suivre militent en faveur d’une spécialisation des acteurs de l’industrie marbrière au Maroc :

- Le premier articulé autour de l’industrie d’extraction de blocs demeure pour le Maroc prioritaire eu égard à ses atouts naturels. En effet, l’émergence d’une véritable industrie de la pierre naturelle au Maroc passe dans un premier temps par la valorisation de ses ressources naturelles abondantes et aux qualités diversifiées.

- Le développement des carrières permettra ainsi une meilleure pénétration des

blocs marocains sur les marchés extérieurs dégageant des cashs flow et favorisant ainsi la relance des investissements dans des équipements d’extraction modernes.

Ce scénario devra constituer l’étape de « décollage du secteur de la pierre dimensionnelle » au Maroc.(Horizon 3ans)

- La locomotive des carrières permettra inévitablement et à moyen terme de stimuler l’industrie de transformation locale favorisant des mouvements d’intégrations avales ou des création d’usines de transformation ex-nihilo ayant pour vocation de transformer les informes issus de l’industrie des blocs et ce en carreaux prêts à l’utilisation finale. Ceci, assortis aux efforts marketing adéquats, entraînerait une plus grande utilisation des matériaux locaux au sein des foyers et bâtiments nationaux stimulant ainsi la demande intérieure et introduisant le secteur dans une logique de création de valeur. Il reste entendu que l’export de carreaux deviendrait possible vers des pays d’Afrique.

Ce deuxième scénario, pourra constituer la phase de consolidation de l’industrie marbrière au Maroc et intervenir après la phase de décollage du secteur. Néanmoins, ce cheminement vertueux ne pourra être effectif qu’à travers une mobilisation concertée aussi bien des acteurs économiques, que des institutions de soutien, et des autorités de tutelles. Aussi, dans ce qui suit nous proposons des priorités stratégiques du secteur et les moyens d’y parvenir sur trois plans :

- Au niveau de l’entreprise - Au niveau des structures de soutien et des associations - Au niveau des autorités de tutelle

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11.3 Au niveau de l’entreprise (Micro-économique) A l’échelle des entreprises va suivre la présentation des principaux scénarios stratégiques qui s’offrent aujourd’hui aux producteurs locaux de pierre dimensionnelle. En effet, il est nécessaire pour chaque fabricant de positionner son entreprise par rapport aux segments qui vont suivre. Chacun de ces segments de marché suppose une organisation spécifique et des facteurs clés de succès qui lui sont propre, et qui vont lui permettre de tirer au mieux profit du potentiel offert par ce segment. Ensuite des scénarios entiers peuvent réunir des segments de marché et présenter une alternative aux producteurs actuels. SCENARIO 1: DEVELOPPEMENT DE L’ ACTIVITE DES CARRIERES AXE 1 : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES BLOCS POUR LE MARCHE INTERIEUR SEGMENTS DU

MARCHE SERVIS

ATTENTES

FACTEURS CLES

ELEMENTS DE RECOMMENDATIONS

STRATEGIQUES Prix de revient bas

Maîtrise des coûts

Optimisation des opérations Economies d’échelle par l’augmentation du niveau de production Activité continue Formation des cadres et de la main-d’œuvre Comptabilité analytique

Haut niveau de rendement carrière

Choix de la méthode d’exploitation

Investigation préliminaire du gisement

Extraction des blocs pour une utilisation propre

Récupération des blocs de second choix

Réduction des déchets

Prix compétitifs

Maîtrise des coûts

Optimisation des opérations Economies d’échelle Formation des cadres et de la main-d’œuvre Comptabilité analytique

Fiabilité producteur/client

Clarté des conditions de vente

Prévisions de vente Planification à long terme le la production

Bonne qualité des blocs

Emploi de technologies appropriées

Capacité à investir dans un outil adapté

Extraction des blocs pour Marché local

Respect des délais Programme de production à court terme

Bon développement de la carrière Niveau des stocks optimal

OBSERVATIONS : SCENARIO 1 – AXE 1 Le Maroc dispose d’un grand potentiel de pierres naturelles aussi bien en terme de quantité que de qualité et variété des ressources géologiques. Il n’y aurait pas des difficultés à atteindre l’objectif d’une augmentation importante de la production primaire en carrière au cours des 5 prochaines années, à condition qu’on élimine certains obstacles de nature bureaucratique qui empêchent le développement de l’activité d’exploitation. Deux options parallèles peuvent être poursuivies:

• Ouverture de nouvelles carrières • Augmentation de la production dans les carrières existantes

La première option concerne la valorisation des gisements issus de nouvelles découvertes des carrières, ou la redynamisation de sites demeurant paralysées par des

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problèmes da nature bureaucratiques ou par des difficultés à l’obtention des droits sur le terrain. La seconde s’insère dans la tendance vers la réduction des coûts de revient moyennant :

• L’augmentation de la productivité de la main-d’œuvre à travers la mécanisation des opérations d’exploitation en carrière

• L’amélioration de l’organisation du travail • L’introduction de technologies plus performantes • Le choix de la méthode d’exploitation le plus approprié • La récupération maximale des produits et des sous-produits

Effectifs Production carrières

(Tonnes) 2003 2200 166 000 2004 2 435 282 200 2005 2 694 479 740 2006 2 981 815 558 2007 3 299 1 386 449 2008 3 651 2 356 963 TCAM 11% 70%

� Eliminer les lourdeurs

administratives (exploitation des

carrières) Réduire les frais

portuaires à l’export Introduire des mesures

de contrôle de qualité desproduits importés

Favoriser l’exploitation

des carrières Réduire les coûts

d’extraction Augmenter

l’exportation de blocs

Saturer la capacité des

usines Moderniser les

investissements dans les carrières et les usines

Baisser le coût de production

Palier la concurrence des produits importés Accroître le volume de

production locale Réduire les

importations

CERCLE VERTUEUX

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SCENARIO 1: DEVELOPPEMENT DE L’ ACTIVITE DES CARRIERES AXE 2 : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES BLOCS POUR LE MARCHE INTERNATIONAL SEGMENTS DU

MARCHE SERVIS

ATTENTES

FACTEURS CLES

ELEMENTS DE RECOMMENDATIONS

STRATEGIQUES Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation des

opérations Réduction des déchets Economies d’échelle

Fiabilité producteur/client

Contractes bien définis Fiche technique du matériel

Diffusion de l’information Catalogue produits et applications Site WEB Image de la Société Administration efficiente (communications)

Bonne et constante qualité des blocs

Emploi de technologies appropriées

Connaissance du gisement Réserves préparés à l’avance Partenariat avec Sociétés étrangères

Grossistes & Entreprises de transformation

Normalisation Système qualité

Produit qualifié Démarche qualité

Certification produit Certification ISO 9000 des systèmes de management

OBSERVATIONS : SCENARIO 1 – AXE 2 Pour une meilleure valorisation des ressources marocaines de pierres naturelles et aussi pour assurer des débouchées commerciales durables aux blocs extraits, il serait souhaitable d’établir des formes de partenariats avec des entreprises étrangères (personnes physiques ou Sociétés). Le partenaire pourrait fournir (ou donner une contribution valable pour obtenir):

• Des capitaux pour les investissements initiaux ou de rénovation • Le know-how sur les technologies et la méthode d’exploitation • L’expertise pour l’organisation de la production • La bonne valorisation du matériel • Les critères pour l’application de mesures appropriées en ce qui concerne la

sécurité des ouvriers et la protection de l’environnement • La meilleure canalisation commerciale du produit de carrière vers les marchés

extérieurs

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SCENARIO 2: DEVELOPPEMENT DE L’ ACTIVITE DE TRANSFORMATION AXE 1: AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES TRANCHES ET CARREAUX POUR LE MARCHE INTERNE ET INTERNATIONAL SEGMENT

S DU MARCHE SERVIS

ATTENTES

FACTEURS CLES

ELEMENTS DE RECOMMENDATIONS

STRATEGIQUES

Respect des délais Planification et logistique Bon niveau des stocks de blocs et de produits finis Soin de la manipulation et du transport

Bonne qualité des produits

Caractéristiques physiques du matériel Contrôle du processus de production

Bonne politique d’approvisionnement des blocs Emploi de technologies appropriées Certification ISO

Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de fabrication et de l’organisation de la production Comptabilité analytique

Sociétés de pose indépendantes

Possibilité de choix

Gamme de qualité variée Politique de stockages des blocs et tranches brutes et des produits finis Surface financière pour financer le stocks Sensibilisation des Architectes

Disponibilité du matériel Planification et logistique Bon niveau des stocks de blocs et de produits finis

Activité de pose en propre ou par des sociétés du groupe

Bonne qualité des produits

Caractéristiques physiques du matériel Contrôle du processus de production

Bonne politique d’approvisionnement des blocs Emploi de technologies appropriées

Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de fabrication et de l’organisation de la production

Grands volumes Flexibilité Développement de l’ordonnancement et de la chaîne logistique

Qualité du matériel Bonne sélection des blocs Développement de l’activité d’exploitation des carrières

Importateurs - Grossistes Pour le marché extérieur

Notoriété du marbre et du fabricant

Marketing à l’export

Développer un marketing-mix ciblé Développer des partenariats commerciaux dans les pays étrangers

Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de fabrication et de l’organisation de la production

Normalisation produit Qualité

Produit qualifié Démarche qualité

Certification produit Certification ISO 9000 des systèmes de management

Respect des délais Planification et logistique Maîtrise de la chaîne logistique (stocks, ordonnancement, expédition, etc)

Innovation produit Savoir-faire Nouvelles Technologies

Recherche du soutien des fournisseurs de technologie Sensibilisation des Architectes

Promoteurs immobiliers Grands travaux publics au niveau local

Application Service technique Assistance à l’emploi et pose

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OBSERVATIONS : SCENARIO 2 – AXE 1 On peut prévoir pour les entreprises marocaines des très bonnes chances de renforcer leur présence dans le marché intérieur des carreaux en pierre naturelle. Pour concrétiser ces possibilités on doit faire une bonne promotion de la pierre marocaine en utilisant toutes les ressources opportunes afin de mieux faire connaître le produit présenté comme : • Un bien durable de grande qualité disponible à des prix contenus • Un matériel qui permet de créer des ambiances élégantes, saines, facile

d’entretien • Un produit naturel non polluant qui peut être recyclé à la fin de la vie technique

de la construction • Les pierres naturelles ont des racines nobles dans toutes les cultures.

Comme pour la céramique la promotion commerciale des carreaux en pierre peut être véhiculée à travers : • La publicité ciblée ou générale sur des magazines, journaux, revues techniques

de secteur, affiches; aux moyens d’information de masse (télévision, radio, Internet ………..)

• Participation aux foires spécialisées ou du bâtiment ; showroom; salons d’exposition

• Organisation de conférences et séminaires sur les aspects techniques, économiques et environnementales liés à l’extraction, la transformation, l’application et l’entretien;

• concours d’architectures et d’ameublement ; concours graphiques sur nouvelles technologies et réalisations

• Sponsorisations dans la culture, l’art et les sports. • Promotion des écoles de pose en collaboration avec les producteurs de colles. Le marketing au niveau des entreprises individuelles pourrait s’exprimer aussi au niveau collectif, surtout à l’étranger, avec le soutien de l’Association. La possibilité d’exploiter le marché Européen des carreaux en pierre naturelle paraît aujourd’hui faible à cause de la grande concurrence des producteurs italiens, espagnoles, grecs, turcs, égyptiens et, plus récemment, les chinois. Les chances de succès des produits marocains sont liées à une bonne qualité d’usinage et surtout aux caractéristiques esthétiques et technologiques du matériel d’origine. Il sera très important d’accompagner l’activité commerciale par des campagnes publicitaires efficaces à l’étranger visées à donner une image d’excellence aux marbres du Maroc. Les clients étrangers et surtout les américains sont plutôt orientés vers les carreaux minces qui ne sont pas produits au Maroc. Pour l’export on devra pourtant aussi développer cette ligne de produits.

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SCENARIO 2: EXPANSION DE L’ ACTIVITE DE TRANSFORMATION AXE 2: AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES CARREAUX POUR LE MARCHE DE L’AFRIQUE ET DU NORD AFRIQUE

SEGMENTS DU MARCHE

SERVIS

ATTENTES

FACTEURS CLES

ELEMENTS DE RECOMMENDATIONS

STRATEGIQUES Prix bas

Utilisation des choix inférieurs

Promotion de la vente des produits de 2eme et 3eme

choix, des queues de productions et des produits dépassé

Grossistes Distributeurs indépendants

Notoriété du marbre et du fabricant

Marketing à l’export

Développer un marketing-mix ciblé Développer des partenariats commerciaux dans les pays étrangers

Prix compétitifs Maîtrise des coûts

Optimisation du processus de fabrication et de l’organisation de la production

Produit normalisé Certification produit Centres Techniques Internationaux

Promoteurs immobiliers

Respect des délais Planification et logistique Maîtrise de la chaîne logistique (stocks, ordonnancement, expédition, etc)

OBSERVATIONS : SCENARIO 2 – AXE 2 L’export vers les Pays d’Afrique ou d’Afrique du Nord tels que la Libye l’Algérie et la Tunisie à travers le réseau de commercialisation conventionnel (grossistes et distributeurs indépendants) pourrait aussi permettre de vendre les matériaux stockés aux magasins qui ne sont plus demandés par les clients du marché domestique. Les ordres passés par les promoteurs immobiliers et les entreprises de construction auront pour objet des matériaux de qualité variable, soit les carreaux communs en grande quantité pour les habitations populaires soit, des petits lots de pièces de haute qualité à des prix élevés faites avec des pierres typiques du Maroc pour les clients plus exigeants. Pour cette dernière niche on doit dire qu’il serait un peu plus difficile de se mettre en compétition avec les producteurs étrangers (surtout les Italiens) qui ont une renommée et une fiabilité consolidées dans tout le monde.

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SCENARIO 2: DEVELOPPEMENT DE L’ACTIVITE DE TRANSFORMATION AXE 3 : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES PRODUITS DEBITES POUR LE MARCHE INTERIEUR

SEGMENTS DU MARCHE SERVIS

ATTENTES

FACTEURS CLES

ELEMENTS DE RECOMMENDATIONS STRATEGIQUES

Respect des délais Planification et logistique

Maîtrise de la chaîne logistique (stocks, ordonnancement, expédition, etc)

Bonne qualité des produits Performance durable des matériaux posés

Propriété du matériel

Emploi de technologies appropriées Soin dans le processus de production

Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de fabrication et de l’organisation de la production

Sociétés de pose

Possibilité de choix

Gamme de qualité variée

Politique de stockages des blocs et tranches brutes et des produits finis Surface financière pour financer le stocks Sensibilisation des Architectes

Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de fabrication et de l’organisation de la production Comptabilité analytique

Grands volumes Flexibilité Maîtrise de l’ordonnancement et de la chaîne logistique

Sociétés de construction Grands travaux publics

Certification produit Démarche qualité (pour les travaux publics)

Normalisation produit Qualité

Certification produit Certification ISO 9000

Normalisation système Qualité

Normalisation produit Qualité

Certification produit Certification ISO 9000

Produit unique Innovation produit

Savoir-faire Nouvelles Technologies

Soutien des fournisseurs de technologie

Grands Projets d’envergure nationale

Application Service technique Assistance à l’emploi et pose OBSERVATIONS SCENARIO 2 – AXE 3 Il semble peu réaliste compte tenu de la dimension des sociétés marocaines de prévoir, des possibilités d’entrer dans le marché extérieur de la fourniture des éléments de construction coupés sur mesure et prêts à l’installation, qui demande aussi un bon accompagnement du matériel par des services et des garanties très sévères en ce qui concerne la qualité du matériel, la précision de la fabrication et le temps de livraison au chantier. Les lots sont souvent très importants et dans ce cas on devrait faire recours à des formes d’association temporaire d’entreprises (GIE) pour atteindre les termes du contrat.

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SCENARIO 3: ASSISTANCE AUX ENTREPRISES AXE 1 : PRODUCTION AU MAROC DE PIECES D’ USURE, D’ OUTILS DE PRODUCTION ET DES CONSOMMABLES POUR L’INDUSTRIE DE LA PIERRE

ACTEURS

SEGMENTS DU MARCHE SERVIS

FACTEURS CLES

ELEMENTS DE RECOMMENDATIONS

STRATEGIQUES Prix contrôlé (bien moindre du prix des pièces importés)

Accords avec les producteurs étrangers d’équipements pour les licences de fabrication. Bénéfices d’une économie d’échelle et coûts « transparents »

Délais minimaux Organisation de la gestion des ordres et du magasin pièces.

Une Société spécialisée dans la fabrication de pièces mécaniques

Toutes les entreprises d’exploitation de carrières Toutes les entreprises de transformations

Haute qualité du matériel employé Respect des tolérances de fabrication

Atelier de mécanique bien équipé avec des machines d’usinage automatisées. Main-d’œuvre très bien formée

Prix contrôlé et réduit Bénéfices d’une économie d’échelle et coûts « transparents »

Qualité des éléments et des produits

Lots de production optimaux et visés

Une Société spécialisée dans la production d’éléments et de produits abrasifs

Toutes les entreprises d’exploitation en carrière transformations Toutes les entreprises de transformations

Disponibilité assurée

Planification et logistique

OBSERVATIONS : SCENARIO 3 – AXE 1 Le Maroc importe pratiquement tous les matériaux utilisés dans le cycle de production soit dans la phase d’extraction en carrière soit de transformation à l’usine. En particulier il s’agit de : - fil diamanté - fleurets de forage - lames pour le sciage granit et lames diamantées pour le marbre - disques diamantés pur les taille-blocs et le débitage - meules abrasives de polissage - sables abrasifs pour le sciage du granit au châssis - etc…. Tous ces matériels coûtent chers et pourraient être fabriqués au Maroc d’une façon complète ou partielle comme le montre l’expérience de l’Egypte. On peut suggérer de commencer avec la fabrication des meules abrasives pour le polissage et des lames et disques diamantés en utilisant des éléments importés à braser sur le support métallique moyennant des machines spécialisées. La dimension du marché marocain, si les conditions du take-off du secteur sont réunies justifierait cette initiative. Le fil diamanté pourrait être monté à la carrière avec une certaine économie, mais les éléments doivent être en tout cas importés étant la dimension du marché encore trop petite pour la fabrication au Maroc.

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SCENARIO 3: ASSISTANCE AUX ENTREPRISES AXE 2 : ENTRETIEN PROGRAMME DES USINES, CONTROLE ET MISE AU POINT DES EQUIPEMENTS

ACTEURS

SEGMENTS DU MARCHE SERVIS

FACTEURS CLES

ELEMENTS DE RECOMMENDATIONS

STRATEGIQUES Barèmes appliquées claires et contrôlées

Accords avec les producteurs étrangers d’équipements pour les plans d’entretien programmé. Bénéfices d’une économie d’échelle et coûts « transparents »

Intervention rapide

Harmonisation des programmes d’entretien chez les différentes entreprises.

Une Société spécialisée dans les opérations d’entretien programmé ou non programmé

Toutes les entreprises d’exploitation en carrière Toutes les entreprises de transformations

Garantie de bon travail

Connaissance détaillée et approfondie des machines Main-d’œuvre très bien formée chez les fabricants

OBSERVATIONS AU SCENARIO 3 – AXE 2 L’entretien des machines et des équipements des usines marocaines n’est pas toujours fait d’une façon complètement satisfaisante. On peut percevoir ce fait aussi par le niveau du bruit. L’absence d’un programme d’entretien programmé produits des inconvénients tels que : - Performance des machines inférieure en rapport à la capacité nominale - Possible perte de précision au-delà des tolérances de fabrication - Arrêt de la machine et perte de production - Coût de réparation élevé en se remettant souvent à des techniciens étrangers. La création au Maroc d’un Centre d’entretien très spécialisé pourrait résoudre le problème

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Synthèse des segments stratégiques qui s’offrent aux industriels, selon le scénario dans lequel ils se situent - Segments stratégiques du Scénario 1: Développement de l’activité des carrières DAS 1 : production des blocs pour le marché intérieur DAS 2 : production des blocs pour le marché international - Segments stratégiques du Scénario 2: Développement de l’activité de transformation DAS 1 : Production de tranches et carreaux pour le marché intérieur et l’export DAS 2 : Production de tranches et carreaux pour le marché africain et nord africain DAS 3 : Production des produits débités pour le marché intérieur - Segments stratégiques du Scénario 3: Assistance aux entreprises DAS 1 : Production de pièces d’usure, d’outils de production et des consommables pour

industries d’extraction et de transformation DAS 2 : Entretien programmé des usines, contrôle et mise au point des équipements pour

industries d’extraction et de transformation Dans les tableaux visualisés sur les différents scénarios et leurs axes on peut traduire les principaux facteurs clés de succès en réponse aux attentes des acteurs du marché, comme il suit :

SCENARIO 1

ATTENTES FACTEURS CLES DE SUCCES

Prix de revient contrôlé

Haut niveau de rendement carrière

Bonne qualité des blocs

Fiabilité commerciale

Maîtrise des coûts

Etude détaillée du gisement et choix

approprié de la méthode d’exploitation

Savoir-faire et adoption des nouvelles

technologies

Certification système et produit

SCENARIO 2

ATTENTES FACTEURS CLES DE SUCCES

Prix compétitifs

Bonne qualité du produit

Délai et volumes d’approvisionnement

Maîtrise des coûts et économies d’échelle

Grands volumes traités

Planification et logistique

Marketing

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SCENARIO 3

ATTENTES FACTEURS CLES DE SUCCES

Barèmes appliquées claires et contrôlées,

prix des outils fournis bas en rapport à l’import

Intervention rapide, délais réduits

Qualité élevée des produite et des services

Bénéfices d’une économie d’échelle

Bonne organisation et savoir-faire

Maîtrise des coûts et économies d’échelle

Volumes d’activité importants

Planification et logistique

Les facteurs clef de succès communs constituent de fait les axes de développement stratégique et opérationnels transversaux au secteur des produits en pierres naturelles au Maroc, surtout ceux en grande série comme les carreaux. Ces axes transversaux concernent l’ensemble des producteurs de la branche pierre dimensionnelle:

• Maîtrise des coûts • Planification et organisation de la production • Savoir-faire et innovation produit • Marketing et partenariat • Certifications produit et système

Les axes spécifiques pour chaque scénario Les axes de développement qui devront être réalisés à l’initiative de chaque entreprise sont ici résumés :

• Valorisation optimale et complète des ressources géologiques • Plan de réduction des coûts • Investissements en R&D et technologie • Actions commerciales des réseaux, marketing de support à l’extérieur et à

l’intérieur, démarche qualité globale 11.4 Au niveau meso-économique (Rôle des institutions de soutien) Au niveau meso-économique et afin de réussir le décollage du secteur tel qu’il a été exposé dans le premier scénario, l’AMM, le CETEMCO et la FMC devraient jouer un rôle primordial dans le soutien des professionnels du secteur de la pierre dimensionnelle au Maroc, en particulier leur action devra être portée sur les axes de développement suivants : A - Défense des intérêts du secteur et repérage des zones d’amélioration En premier lieu, la FMC et l’AMM devront consolider leurs contacts avec les autorités de tutelles concernant quatre principaux chantiers que l’on peut qualifier aisément de névralgiques au développement de la branche de la pierre dimensionnelle au Maroc :

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1- Refonte des conditions d’exploitation des carrières de pierres dimensionnelles au Maroc Ces conditions devront être discutées respectivement avec l’ensemble des Ministères impliqués, à savoir :

- Le Ministère de l’équipement et du transport au titre de la loi n°08-01 relative aux conditions d’exploitation des carrières qui demeurent à certains égard inadaptée à un secteur capitalistique nécessitant d’offrir une visibilité à long terme aux investisseurs ;

- Le Ministère des eaux et forêts concernant notamment une taxation dissuasive au titre des m3 extraits, et ce en proportion de la structure du coût global de la tonne extraite ;

- Le Ministère de l’intérieur, pour la lenteur des procédures d’octroie des autorisations lorsque les carrières sont situées sur les terrains collectifs.

2- Révision des tarifs portuaires concernant l’export des blocs de marbre Une réunion officielle devrait se tenir en présence de la FMC, de l’AMM, des services concernées de l’ODEP et du Ministère de tutelle en vue de réviser les frais de grutage appliqués aux blocs dépassant 10 tonnes, ainsi que les conditions de magasinage. Un dénouement de ce frein à l’export permettra sans doute à certaines carrières actuellement à l’arrêt de reprendre leurs activités et d’investir dans une optique d’export. 3- Coordination des tarifs sur l’importation avec les services de douane Les deux associations professionnelles devraient tenir une réunion de coordination avec les services de douane afin de définir, tout en restant dans l’esprit des accords de libre échange établis avec les pays ayant ratifié un accord de libre échange avec le Maroc, des tarifs planchers se basant sur les coûts de revient des producteurs des pays exportateurs, et ce tels qu’ils sont repris dans cette étude. Cette mesure devra permettre de contrecarrer des opérations de dumping de plus en plus répétitives. Cette situation rappelle le profil du secteur automobile qui importait plus de 80% des besoins du Maroc sous forme de véhicules d’occasion en 1992. 4- Organisation de la formation qualifiante, voire diplômante pour renforcer la technicité du secteur L’utilisation efficace des outils de production, l’investissement dans les technologies adéquates, la qualité du produit fini est fortement tributaire des compétences affectées aux processus d’extraction s’agissant des carrières, et des processus de transformation en ce qui concerne les usines. Pour ce faire, le CETEMCO appuyé par l’AMM et la FMC devront étudier avec les professionnels du secteur l’opportunité de lancer en partenariat avec des organismes donateurs, marocains (ofppt, etc.) ou étrangers (MEDA RH, GTZ, ..etc.) des cycles de formation diplômants, voire certifiant pour former des ingénieurs et des techniciens qualifiés. B - Accompagnement à la mise en œuvre des axes de développement transversaux (p.109)

1. En première étape, il s’agit de coordonner la réalisation de diagnostics au niveau de chaque entreprise en vue de mesurer leur avancement opérationnel par rapport à la stratégie poursuivie, et d’établir un plan d’actions spécifique ;

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2. Lancer un programme d’accompagnement à la certification selon les dernières normes internationales en vigueur au sein de la profession, ISO 9000V2000, et ce à l’ensemble des industries membres de l’AMM. Ceci doit leur permettre de bâtir un système de management rigoureux, de gagner en efficacité et en productivité et renforcer ainsi leur compétitivité. Les entreprise qui resteront en marge de ce programme seront exclues de fait de la mondialisation des marchés, voire menacées sur leurs propres marchés.

3. Coordonner avec le CETEMCO et le Ministère de la normalisation, au vu de l’état

de l’art en Europe, le lancement de normes produits spécifiques aux blocs de marbres, aux tranches et aux carreaux. Cet axe ne pourra être effectif que si le CETEMCO parvient à se doter d’un minimum de matériel, permettant le contrôle des produits qui doivent être certifier. De même, le centre devra obtenir une accréditation de laboratoire auprès d’un organisme habilité au niveau international en vue d’une reconnaissance de ses certificats.

4. En outre, il s’agit d’accompagner les entreprises à l’implantation d’un système

de maîtrise des coûts de revient en vue de mieux piloter les marges et répondre favorablement aux attentes des différents segments de marché qui demeurent fortement influencés par le facteur du prix, et ce quelque soit la nature du client.

5. Lancer une action d’alphabétisation auprès du personnel illettré jeune en vue

d’asseoir la mise à niveau des entreprises membres, par un transfert plus efficace, renforçant ainsi la technicité des opérateurs.

6. L’ensemble de ces initiatives devront préparer les industries nationales opérant

dans la pierre dimensionnelle à l’export. Une étude sur les attentes des donneurs d’ordre ainsi que sur leur potentiel de consommation de blocs de marbres, voire de tranches transformées au Maroc devrait être conduite afin de mieux cibler les marchés potentiels. Cette étude devra tenir compte des accords de libre échange signés entre le Maroc les autres pays.

Pour ces différentes actions, des mécanismes de financement pourront être recherchés auprès des l’ANPME nationale de mise à niveau ainsi qu’auprès des programmes d’aides de l’UE (PAAP, EME, GTZ,...). C - Renforcer la communication et l’information structurantes mise à disposition des membres

- Conception et mise en œuvre d’un observatoire sur le marché d’extraction et de

transformation de la pierre dimensionnelle au Maroc. Ceci permettra le suivi des statistiques pertinentes liées notamment à la production, à la valeur ajoutée, aux importations et exportations. A ce titre des réunions, en présence du CETEMCO, du MICT et de la douane pourraient avoir lieu pour une définition plus technique des désignations des produits fabriqués, ou importés et exportées, afin d’en faire des analyses pertinentes ;

- Lancement d’une action de recensement exhaustive de l’ensemble des acteurs

du secteur de la pierre naturelle

- Oeuvrer vers les manifestations à caractère événementiel concernant la profession telles que les salons et expositions spécialisés

- Développer le marketing mutualisé du secteur de la pierre dimensionnelle au

Maroc

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D - Encourager l’éclosion de la R&D Favoriser l’éclosion de la recherche et développement dans le secteur fortement recherchée par les donneurs d’ordre étrangers :

• Cet axe pourra être lancé dans un premier temps conjointement avec l’association R&D qui a déjà primé plusieurs entreprises pour leurs innovations.

• La R&D pourra porter aussi bien sur les produits et services mis sur le marché que sur les méthodes de gestion et la recherche de la performance

L’organisation de missions Benchmarking en faveur des industriels marocains, auprès des firmes de taille mondiale, constitue un vecteur efficace aussi bien pour l’imprégnation des méthodes de conception et de développement ainsi que pour la mise en relation des professionnels des deux pays.

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11.5 Au niveau macro-économiue (Rôle des autorités de tutelle) A - Faire de l’industrie de la pierre naturelle un secteur stratégique compte tenu de ses atouts et du potentiel qu’il offre à la fois en terme de création de richesses et d’export pour le Maroc

- Nous recommandons la création d’une commission interministérielle incluant d’une part, l’AMM et la FMC représentant les professionnels du secteur, d’autres part les ministères de l’industrie, de l’intérieur, des eaux et forêts, de l’énergie et des mines ainsi que les services de l’ODEP et de la douane, en vue de lever l’ensemble des freins présentés dans ce rapport qui pénalisent l’industrialisation du secteur de la pierre naturelle au Maroc et son développement.

- Un plan d’actualisation des gisements de marbre et granit devra être lancé

afin de connaître plus précisément les potentialités du secteur. B - Prévoir un programme de Mise à Niveau orienté aux industries de valorisation et transformation de la pierre naturelle L’objectif de ce programme consiste à améliorer la compétitivité des industries marocaines enrôlées dans le secteur du marbre et du granit à travers :

- une concertation continue avec les professionnels quant au contenu des programmes de mise à niveau

- une prise en compte dans la définition de ce programme des priorités du secteur telles qu’elles ressortent dans cette étude, notamment au niveau des axes de développement communs à l’ensemble des segments exposés

- Un suivi de l’efficacité des actions de mise à niveau engagées et leur continuation dans le temps

C - Renforcer le soutien à l’industrie

- Accélérer la normalisation du secteur et favoriser le démarrage effectif du CETEMCO permettant l’accès des entreprises aux tests de conformité et aux laboratoires

- Promouvoir les investissements par le biais d’incitations fiscales, et

foncières au niveau du secteur privé, surtout dans la perspective de faire de la valorisation de la pierre naturelle un secteur stratégique et une véritable locomotive pour l’industrialisation du secteur. Certes, sa contribution actuelle dans la valeur ajoutée industrielle du pays reste peu significative, mais elle peut très rapidement atteindre des niveaux honorables contenu des atouts du Maroc et de la tendance de la demande mondiale.

D - Favoriser l’éclosion de la recherche scientifique orientée sur des partenariats avec des industriels

- Lancer des branches universitaires liées au travail de la pierre, notamment dans la perspective d’en faire un secteur stratégique ;

- Coordonner les rapprochements entre les centres universitaires et les industries

à la fois d’extraction et de transformation

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PLAN D’ACTION

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12. PLAN D’ ACTIONS Les actions à suivre, d’après les recommandations stratégiques, sont formulées sous forme de fiches d’action expliquant, entre autres, l’action elle-même, ces objectifs, son démarrage, ainsi que sa priorité (de h à hhh). Les actions sont principalement de trois natures :

- Techniques - Commerciales et marketing - Institutionnelles

12.1 Actions techniques Fiche d’action N° 1 Action Prospection géologiques de détail Objectifs - Quantification des réserves exploitables

- Calcul prévisionnel par ordinateur du taux de récupération et de la valeur moyenne et distribution du volume des blocs

- Evaluation économique du gisement (valeur actuel, IRR, …) - Planification des investissements et prévision de la durée de

l’activité - Optimisation des choix techniques (technologies et méthode

d’extraction, géométrie de la carrière) En charge Ministère des mines / Ministère des équipement Montant à prévoir Variable, de l’ordre de quelques millions d’EURO Financement Pré-conditions Durée estimée Quelques mois Démarrage de l’action Immédiate Actions de suivi suggérées

Projet d’exploitation carrière et d’aménagement de l’environnement

Priorité hhh Fiche d’action N° 2 Action Développement technologique des carrières Objectifs - Augmentation de la productivité de la main-d’œuvre

- Amélioration des conditions de sécurité du travail - Contrôle de la qualité des blocs (forme et dimension) - Maximisation de la récupération du matériel et réduction des

rejets En charge Entreprises d’exploitation des carrières Montant à prévoir Variable selon les cas Financement Pré-conditions Projet d’exploitation Durée estimée Démarrage de l’action Actions de suivi suggérées

A compléter

Priorité hhh

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Fiche d’action N° 3 Action Organisation de la production des blocs Objectifs - Contrôle du prix de revient

- Constance qualitative et quantitative de la production des blocs à court terme

- Programmation à long terme de la production - Maximisation de la récupération du matériel et réduction des

rejets - Minimisation de l’impact sur l’environnement - Amélioration des conditions de sécurité du travail

En charge Entreprises d’exploitation des carrières Montant à prévoir Financement Pré-conditions Durée estimée Démarrage de l’action Urgente Actions de suivi suggérées

Priorité hh Fiche d’action N° 4 Action Formation interne des ouvriers des carrières Objectifs - Augmentation de la productivité de la main-d’œuvre

- Amélioration des conditions de sécurité du travail En charge Entreprises d’exploitation des carrières Montant à prévoir Financement Pré-conditions Création d’une masse critique qui permet le transfert des

connaissances et du savoir-faire par les ouvriers anciens aux jeunes Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Dès que possible Actions de suivi suggérées

Priorité hhh Fiche d’action N° 5 Action Sous-traitances et partenariats Objectifs - Faire recours à des petites entreprises très spécialisées pour

certaines opérations de découpage en carrière (fil diamanté) et de mouvement de terre

- Entretien programmé des machines moyennant des entreprises qualifiées d’intervention

- Accroître la culture industrielle de la spécialisation à travers l’expertise et le know-how des pays les plus avancées dans le secteur (modèle gagnant chez les pays compétiteurs)

En charge Entreprises d’exploitation des carrières assistées par l’Association Montant à prévoir Financement Pré-conditions Formation des entreprises de sous-traitance spécialisées Durée estimée Démarrage de l’action Dès que possible Actions de suivi suggérées

Priorité hh

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Fiche d’action N° 6 Action Développement technologique des usines, renouvellement des

équipements Objectifs - Augmentation du niveau de production et de la productivité de la

main-d’œuvre - Minimisation du prix de revient - Respect des tolérances de fabrication - Maximisation du taux de récupération

En charge Entreprises de transformation Montant à prévoir Financement Pré-conditions Débouché assuré à la production Durée estimée Indéfinie Démarrage de l’action Progressive Actions de suivi suggérées

Priorité hh Fiche d’action N° 7 Action Organisation de la production des usines Objectifs - Programmation de l’activité à court et à long terme

- Maximisation de la production - Amélioration des conditions de sécurité du travail - Récupération des sous-produits - Minimisation du prix de revient

En charge Entreprises de transformation Montant à prévoir Financement Pré-conditions Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Immédiate Actions de suivi suggérées

Priorité hhh Fiche d’action N° 8 Action Formation interne des ouvriers des usines Objectifs - Augmentation de la productivité de la main-d’oeuvre

- Amélioration des conditions de sécurité du travail En charge Entreprises de transformation Montant à prévoir Financement Pré-conditions Création d’une masse critique qui permet le transfert des

connaissances et du savoir-faire par les ouvriers anciens aux jeunes Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Dès que possible Actions de suivi suggérées

Priorité hhh

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12.2 Actions commerciales et de marketing Préparation à l’augmentation massive de la production nationale. Fiche d’action N° 9 Action Organisation de la commercialisation et du marketing (showroom, site

web, catalogues, campagnes de promotion) Objectifs - Maximisation du profit

- Réduction des coûts financiers En charge Entreprises de transformation et organismes intermédiaires Montant à prévoir Financement Pré-conditions Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Actions de suivi suggérées

Priorité hh Fiche d’action N° 10 Action Mise à niveau Objectifs - Réduction des dépenses générales

- Augmentation de l’efficience de l’entreprise - Amélioration de l’image chez les clients et l’administration

publique - Organisation informatisée de la comptabilité industrielle et

générale et gestion des ordres et du magasin pièces et produits. En charge Toutes les entreprises Montant à prévoir Financement EME / GIAC Pré-conditions Formation du personnel Durée estimée 1 an Démarrage de l’action immédiate Actions de suivi suggérées

Réalisations de diagnostics stratégiques et opérationnels Définir des plans d’actions pour chaque entreprise en cohérence avec les orientations stratégiques du secteur

Priorité hhh Fiche d’action N° 11 Action Soutien technique après vente et à la performance de la pose Objectifs - Faciliter le travail des professionnels du bâtiment pour élargir

l’emploi des matériaux en pierre naturelle En charge Entreprises et Centre Technique Montant à prévoir Financement Pré-conditions Création d’un centre technique efficient et bien équipé (CETEMCO) Durée estimée Permanente Démarrage de l’action De suite Actions de suivi suggérées

Ateliers de sensibilisation à la qualité de la pose

Priorité h

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Fiche d’action N° 12 Action Démarche qualité Objectifs - Certification et identification du produit pour le marché

marocain et l’export En charge Entreprises et Centre Technique Montant à prévoir Financement EME/ CSF / GTZ Pré-conditions Création d’un centre technique efficient et bien équipé Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Dès que possible Actions de suivi suggérées

Sélection d’un organisme accompagnateur Recrutement de Responsable Assurance Qualité

Priorité hhh

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12.3. Actions institutionnelles Fiche d’action N° 13 Action A.M.M (Association professionnelle) /FMC Objectifs - Défendre les intérêts des membres

- Assurer une communication continue auprès des adhérents - Coordonner les actions de mise à niveau des entreprises

membres - Favoriser le développement de la technicité du secteur et le

renforcement de la valorisation de la pierre au Maroc par la formation et la veille technologique

- Promotion du secteur en interne et auprès des marchés extérieurs

En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc Montant à prévoir Financement P.A.A.P Pré-conditions Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Dès que possible Actions de suivi suggérées

- Mise en place un système de cotisation des membres - Constitution d’autant de commissions que d’objectifs poursuivis - Recrutement de personnel permanent, notamment pour les

fonctions suivantes : o Responsable technique (formation et mise à niveau) o Responsable Communication et Marketing o Assistante

Priorité hh Fiche d’action N° 14 Action Observatoire technique et économique Objectifs - Elaboration de statistiques fiables et rapides sur les paramètres

du secteur au niveau national et mondial - Prévisions de l’évolution du secteur à moyen terme - Diffusion de l’information

En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc Montant à prévoir Financement P.A.A.P Pré-conditions Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Dès que possible Actions de suivi suggérées

L’Office des changes offre des possibilités d’abonnements aux membres qui peuvent recevoir les statistiques d’import et d’export mensuellement

Priorité hh

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Fiche d’action N° 15 Action Préparation d’une note de synthèse destinée aux plus hautes instances

du gouvernement Objectifs - Démontrer le potentiel du secteur en interne et à l’export

- Résumer les exigences générales du secteur au niveau de l’administration de l’Etat (infrastructures, douane, prix de l’énergie, ……)

- Amender la loi 08-01 et contribuer à son adaptation au secteur des pierres naturelles

- Sensibilisation à la nécessité de lancer un plan d’investigation de base stratégique par les structures techniques de l’Etat

- Mise à disposition de la cartographie technique essentielle - Défense des intérêts particuliers du secteur et des entreprises

associées En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc Pré-conditions Durée estimée - Démarrage de l’action Immédiatement Actions de suivi suggérées

Coordination entre l’AMM, la FMC et le CETEMCO avec l’appui éventuel des experts

Priorité hhh Fiche d’action N° 16 Action Centre Technique (CETEMCO) Objectifs - se doter d’un minimum de matériel permettant le contrôle des

produits qui doivent être certifier. - Obtenir une accréditation de laboratoire auprès d’un organisme

habilité au niveau international en vue d’une reconnaissance de ses certificats.

- Contribuer à l’établissement des fiches de caractérisation des produits en pierre naturelle, voire les bases des normes produit

- contribuer à l’établissement des fiches de caractérisation des produits en pierre naturelle, voire aux bases des normes produits adaptés au secteur

- Appui aux efforts des entreprises visant le progrès dans les phases de production et d’application des matériaux en pierre (recherche appliquée)

En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc Montant à prévoir Pour l’équipement minimal nécessaire aux tests de contrôle dans la

perspective des certifications produit, il convient de prévoir un budget autour de 1 Mdh

Financement En sus des contributions des membres de la FMC, étudier pour cette tranche l’apport éventuel du P.A.A.P et

Pré-conditions Durée estimée Permanente Démarrage de l’action Actions de suivi suggérées

Priorité hhh

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Fiche d’action N° 17 Action Renforcement de la communication interne et externe Objectifs - Faire connaître les professionnels entre eux et fluidifier la

circulation de l’information auprès des professionnels - Faire connaître et apprécier les produits marocains en marbre

de haute qualité pour une consommation plus répandue surtout à l’extérieur

En charge Entreprises et AMM et FMC Montant à prévoir Financement P.A.A.P Pré-conditions Durée estimée Permanente Démarrage de l’action De suite Actions de suivi suggérées

Communication interne - Lancer une enquête exhaustive sur l’ensemble des acteurs du

secteur de la pierre, en particulier les industriels - Editer un annuaire périodique contenant les informations

pertinentes sur le secteur - Développer un site WEB de l’association pour drainer un

maximum d’adhérents Communication externe

- Préparer des supports de communication : brochures, dépliants - Mettre l’accent sur l’événementiel : salons spécialisés au Maroc

et à l’étranger, Journées de promotion, séminaires, .. - Diffusion d’un bulletin spécialisé ;

Priorité hhh

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12.4 Actions au niveau des structures de l’Etat Fiche d’action N° 18 Action Contrat- programme secteur de la pierre naturelle Objectifs - création d’un contrat - programme en vue de lever l’ensemble

des freins présentés dans ce rapport qui pénalisent l’industrialisation du secteur de la pierre naturelle au Maroc et son développement

En charge Etat- AMM-FMC-CETEMCO Montant à prévoir Financement Pré-conditions Durée estimée Démarrage de l’action Immédiat Actions de suivi suggérées

Chantiers : - loi sur les carrières - taxation de l’activité d’extraction - frais portuaires - Tarifs douaniers appliqués aux importations - Formation - Normalisation - Laboratoire et tests de contrôle

Priorité hhh Fiche d’action N° 19 Action Investigation géologique de base Objectifs - Construction d’un inventaire préliminaire et réaliste des

ressources exploitables des pierres dimensionnelles du pays (localisation des gisements potentiels, extension des surfaces intéressées, lithologie, contexte géologique, …)

- Indication des conditions favorables ou défavorables à l’exploitation

En charge BRPM, Ministère de l’Energie et des Mines Montant à prévoir Financement Pré-conditions Durée estimée Quelques ans Démarrage de l’action Immédiat Actions de suivi suggérées

Plan national de l’activité d’exploitation Mise à jour de l’inventaire des ressources géologiques

Priorité hhh

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Fiche d’action N° 20 Action Plan national de l’activité d’exploitation Objectifs - Prévision à long terme des besoins de matières premières du

pays focalisée au secteur des pierres dimensionnelles - Définition d’un cadre clair des restrictions sur le territoire

(protection de l’environnement, usage du sol, plans de développement sectoriels, …)

- Création d’un outil décisionnel pour la correcte gestion du territoire et l’adoption d’une politique rationnelle des concessions et des permis d’exploitation (extension, durée, etc.)

- Identification des conditions pour le développement de l’activité d’extraction

En charge Ministères compétents Montant à prévoir Financement Pré-conditions Investigation géologique de base

Loi minière Durée estimée 1 an Démarrage de l’action Après la révision de la loi minière et parallèle au développement de

l’investigation de base Actions de suivi suggérées

Mise à jour périodique du plan

Priorité hh Fiche d’action N° 21 Action Soutien aux entreprises et au Centre Techniques pour la formation des

cadres et instruction supérieure Objectifs - Croissance générale du Pays sur le côté du savoir-faire

spécialisé En charge Association, Centre technique, Ecoles professionnelles, Université Montant à prévoir Financement Pré-conditions Fondation d’une école de formation sur la valorisation et le correct

emploi de la pierre (à contenu artistique et technologique). Institution de cours de spécialisation au niveau universitaire Organisation de cours intensifs périodiques de mise à jour Organisation de stages à l’ étranger

Durée estimée Démarrage de l’action Dès que possible Actions de suivi suggérées

Sélection soignée des candidats

Priorité hh

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Annexe Carte des principaux gisements de pierres dimensionnelles au

Maroc

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4.1.5 12.5. Le programme de mise à niveau et organismes de soutien a- Mise à niveau à l’échelle macro La Mise à niveau de l'environnement d’investissement porte sur les principaux axes suivants à la fois d’ordre institutionnel, législatif, réglementaire, infrastructurel, etc…pour rendre l’Etat apte à accompagner le développement des entreprises. Dans ce sens, il est prévu de :

• Réformer l’administration pour en faire davantage un levier économique, notamment en simplifiant et allégeant les procédures administratives,

• Réformer la justice pour donner plus de sécurités aux investisseurs

• Réformer le code du travail et assainir les relations entre patrons et syndicats

• Réformer le système financier pour rendre le crédit plus accessible et moins coûteux

• Continuer la réforme fiscale en la rendant plus incitative à l’investissement

• Dynamiser le secteur de l'information économique et commerciale et de moderniser l'appareil statistique (Banques de données, Intra-Net…).

• Renforcer les infrastructures nationales de transport, pour rendre celui-ci plus fluide, plus sûr et moins coûteux en temps et en argent.

• Améliorer, diversifier et renforcer le système des télécommunications.

• Réformer le système foncier et rénover les zones industrielles existantes et aménager des parcs industriels dans les différentes régions économiques du pays, en y installant les infrastructures d’accueil nécessaires. Aménager des zones franches pour recevoir des investissements étrangers.

• Réformer le système d’éducation-formation pour le rendre plus interactif vis-à-vis du système de production et instaurer des relations plus significatives entre les divers centres nationaux de recherche et les entreprises.

• Procéder à une action soutenue d’élaboration de normes de qualité et de production et créer pour accompagner cela des centres techniques pour les principaux secteurs d’activité.

La mise en œuvre de ces divers programmes et réformes, largement entamée depuis le milieu des années 1990, a été accélérée depuis le mois de décembre 2002 par la mise en place d’un ensemble d’instruments. Dans ce sens, il y a lieu de noter, plus particulièrement: Au niveau du cadre institutionnel et législatif

• La mise en place, sous l’égide du Premier Ministre, d’un comité interministériel chargé de l’agrément des conventions d’investissement conclues avec les opérateurs privés, de la mise en oeuvre des mesures propres à lever les obstacles entravant le développement des initiatives privées. Il revient également à ce comité de procéder aux arbitrages qui pourraient s’avérer nécessaires pour régler les conflits liés à l’établissement ou l’exécution des conventions;

• L’institution d’un guichet unique au niveau de chaque région économique à

travers les centres régionaux d’investissement (CRI), la fixation d’un délai

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raisonnable pour statuer sur les dossiers des projets d’investissement et l’allègement des procédures légales et réglementaires pour leur mise en œuvre. Par la même ont été institués au niveau des Centres régionaux d’investissement (CRI) 2 guichets à l’intention des investisseurs :

o Un guichet d’aide à la création d’entreprises qui est l’interlocuteur unique de toutes les personnes désirant créer une entreprise

o Un guichet d’aide aux investisseurs leur procurant toutes les

informations utiles pour l’investissement régional et examinant en leur faveur toutes les demandes d’autorisations administratives et préparant tous les actes réglementaires nécessaires à la réalisation de projets d’investissement dont le montant est inférieur à 200 millions de dirhams.

• L’adoption, par dahir du 23 juillet 2002, de la Charte relative à la PME-PMI

destinée à soutenir les entreprises dans leurs efforts de restructuration et de développement. Celle-ci prévoit notamment, dans son article 4 la création de l’Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME) comme cadre institutionnel de promotion et de coordination de la politique de l’Etat en matière de soutien aux PME. Celle-ci est aujourd’hui en passe de prendre en charge un des volets importants en matière de mise à niveau des entreprises, il s’agit de celui qui était assuré à travers les interventions d’EME.

• L’institution, en décembre 2002, du Comité national de la mise à niveau

(CNMN). Ce comité regroupe, selon une approche participative, les représentants de l'administration et du secteur privé et constitue une plate-forme permanente d'échange de points de vue entre les différents intervenants (publics-privés), de relais d'information vis-à-vis du Premier ministre et d'identification de mesures opérationnelles de mise à niveau à mettre en oeuvre par les départements ministériels concernés dans le cadre de leurs attributions.

• Amélioration de l’environnement et du droit des affaires avec l’adoption du code

du commerce et des lois sur les différentes formes de sociétés, la promulgation de la loi sur les groupements d’intérêt économique et de la loi sur la concurrence et la liberté des prix. Cette dernière a pour but d'asseoir les bases d'une concurrence loyale et de garantir la transparence des transactions. Elle porte, également, sur la création d’un Conseil de la concurrence et d’une Commission interministérielle des prix.

• La mise en place du Fonds Hassan II en établissement public doté de la

personnalité juridique et de l’autonomie financière en substitution au Compte Spécial du Trésor de même dénomination en vue de conférer à ses interventions plus de souplesse et plus de vigueur dans la relance de l’investissement;

Au niveau du cadre fiscal et incitatif

• Adoption d’un cadre juridique permettant l’octroi d’avantages douaniers et fiscaux aux programmes d’investissement d’envergure dont le montant dépasse 200 millions de dirhams.

• Promulgation du décret d’application des articles 17 et 19 de la charte de

l’investissement. Ce texte prévoit la prise en charge de l’Etat d’une partie des coûts de la formation, de la mise en place de l’infrastructure et de l’acquisition des terrains nécessaire à condition que le montant global de l’investissement

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soit supérieur ou égal à 200 millions de dirhams ou qu’il occasionne la création d’au moins 250 emplois ou qu’il assure un transfert de technologie ou que le projet soit réalisé sur le sol de l’une des régions dites « défavorisées » visées par décret.

• Exonération totale de l’IS et de l’IGR des entreprises installées dans les zones

franches durant les cinq premières années d’exploitation et la réduction du taux de l’IS de 10 à 8,75% durant les dix années suivantes.

• Extension de l’exonération de la TVA accordée aux entrées en zones franches

aux prestations de services et aux travaux de construction ou de montage destinés à ces zones franches.

• Limitation de la valeur locative relative à l'impôt de la patente à 50 millions de

dirhams et la réduction du taux servant à délimiter la valeur locative de l’immobilier à 3% et des engins et appareils de 7 à 4%.

• Suppression de la participation à la solidarité nationale (PSN) afférente aux

revenus et bénéfices exonérés en totalité de l’IS.

• Relèvement du plafond de la provision pour investissement, susceptible d'être employée pour les opérations de recherche et développement ou de restructuration, en la faisant passer de 2% à 20 % du bénéfice fiscal avant impôt.

• Maintien du régime de l’amortissement dégressif, des provisions pour

investissement ainsi que le régime des places financières offshore, des zones franches d’exportation et de l’entrepôt industriel franc.

• Encouragement de la créativité par l’adoption de textes de loi sur la protection

de la propriété intellectuelle et de la propriété industrielle et sur la création de l'Office Marocain de la Propriété Industrielle et intellectuelle.

• Institution d’un régime de convertibilité en faveur des investissements

étrangers financés en devises permettant aux investisseurs étrangers : (a) de réaliser librement des opérations d’investissement au Maroc, (b) de transférer le revenu issu de ces opérations d’investissement, (c) de re-transférer le produit de liquidation ou de cession de leurs investissements.

• Libéralisation des opérations de financements extérieurs, la réforme du système

du compte « capital » et l’institution d’un nouveau régime des avoirs liquides en dirhams détenus au Maroc par des étrangers non-résidents à travers, notamment, le remplacement des comptes « capital » par des « comptes convertibles à terme ».

Au niveau du marché financier : Réforme du secteur des établissements de crédit qui s’est traduite par un décloisonnement des activités, une amélioration de l’intermédiation bancaire et une décrue significative des taux d’intérêt étant bien entendu que la baisse de ces taux est un facteur important d’incitation à l’investissement et à l’emploi. b- Mise à niveau à l’échelle micro A l’échelle de l’entreprise, le programme de mise à niveau prévoie de rendre disponibles et de faciliter à l’entreprise l’accès aux services suivants:

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• Assistance technique (audit technologique, expertise, veille technologique…). • Acquisition et développement d’outils informatiques et de logiciels visant une

meilleure compétitivité de l'entreprise, • Etudes préalables des marchés, des processus techniques… • Formation initiale et continue, aide à l'organisation de l'entreprise, recherche de

partenaires, élaboration de plans de qualité, sensibilisation et préparation à la certification.

S’agissant des investissements matériels, la mise à niveau porte sur le soutien à l’entreprise pour :

• L’élaboration de programmes d'investissement, • l'acquisition d'équipements adaptés et à des conditions avantageuses, • la modernisation des processus technique et technologique de production, • la reconversion d'activités, • l'innovation et l’adaptation des produits aux marchés.

Concernant la restructuration financière des entreprises industrielles, le programme de mise à niveau prévoyait l’allégement de l'endettement des entreprises en situation difficile et l'équilibrage de leur structure financière par l'intégration de nouvelles sources de financement. Création à ce propos de nombreux fonds, et notamment l’encouragement du recours au capital-risque. c-Récapitulatif des donateurs et secteurs des programmes de Mise à Niveau Les programmes de mise à niveau ont disposé depuis leur démarrage d’un ensemble de fonds aussi bien publics que d’origine internationale, principalement européenne. Les fonds disponibles aujourd’hui pour les projets en cours se montent à 5.709 milliards de dirhams, répartis tel que cela est indiqué dans le tableau ci-après, auxquels il faut ajouter 400 millions de dirhams au titre du Fonds annuel de mise à niveau annoncé par le programme d’investiture du nouveau gouvernement marocain.

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Les fonds à la disposition de la mise à niveau

Objectifs et organismes de financement Montant des fonds

en millions de DH Appui aux entreprises • Euro-Maroc-Entreprise

140

Formation • Contrats spéciaux de formation (OFPPT) • GIAC

150 30

Capital investissement • Ligne Banque européenne d’investissement • Fonds sociétés capital-risque

450

2.000 Financements à moyen terme • Ligne de crédit française • Ligne de crédit italienne • Ligne de crédit espagnole • Ligne de crédit portugaise • FODEP (crédit KfW) • Financement projets mixtes(crédit espagnol) • Partenariat public-privé

305 150 180 102 194 180

Don allemand Fonds de garantie • Fonds de garantie UE • Fonds de garantie français • Fonds de garantie marocain (fogam) • Fonds de garantie Dar Addamane

302 305 100 120

Fonds Hassan II • Foncier et construction • Fortex (restructuration des entreprises du textile

habillement)

595 100

Total fonds disponibles 5.403 Source: Guide de la Mise à niveau. Chambre de commerce française.