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Rapport de synthese : mission conjointe d’evaluation des marches et
de la securite alimentaire au mali 2015
15/02/2015
Auteurs
OMA : Pierre TRAORE, Khalil Samba MAIGA
PAM : Abdoulaye SINAYOKO, Amadou IBRAHIM
FEWS NET : Adama THERA, Amadou TRAORE
FAO : Ousmane SYLLA
SAP : Ichiaka BENGALY
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Sommaire 1. Contexte général, objectifs et méthodologie .............................................................................. 3
1.1. Contexte général ............................................................................................................. 3
1.2. Objectifs et Méthodologie ............................................................................................... 4
1.2.1. Objectifs ........................................................................................................................ 4
1.2.2. Méthodologie ................................................................................................................ 5
1.3. Limites ............................................................................................................................. 5
2. Analyse de la disponibilité des produits .................................................................................. 6
2.1. Niveau de l’offre des produits ......................................................................................... 6
2.2. Niveau de la demande des produits ................................................................................ 8
2.3. Flux des produits ............................................................................................................ 8
2.3.1 Flux internes ........................................................................................................... 8
2.3.2 Flux externes ........................................................................................................... 9
3. Caractéristiques des commerçants et chaîne de commercialisation des produits céréaliers .. 10
4. Tendance des prix .................................................................................................................. 11
4.1 – Tendance des prix des céréales campagne de commercialisation 2013/2014 ................ 11
4.2 – Marchés à bétail ............................................................................................................... 14
4.3 Termes de l’échange ............................................................................................................ 17
5. Situation des marchés en rapport avec la crise Ébola ............................................................... 17
6. Analyse des contraintes des commerçants .......................................................................... 17
6.1. Niveau approvisionnement ............................................................................................... 17
6.2. Niveau stockage................................................................................................................. 18
6.3. Niveau Ventes .................................................................................................................... 18
*Pour le marché de bétail .......................................................................................................... 18
7. Perspectives d’évolution d’ici juin 2014 (situation alimentaire et marchés) ............................ 18
7.1 Sécurité alimentaire ............................................................................................................ 18
7.2 Marchés ............................................................................................................................... 20
8. Conclusions recommandations ............................................................................................. 21
3
1. Contexte général, objectifs et méthodologie
1.1. Contexte général La campagne agricole 2014-2015 a été caractérisée par un démarrage précoce au sud du pays surtout pour les cultures de coton et maïs, grâce à la bonne pluviométrie du mois de mai. Cependant, la pose pluviométrique en juin et juillet a occasionné des ressemis et des semis tardifs dans presque tout le pays. La reprise des pluies en août et qui s’est prolongée en octobre a permis de corriger la situation de déficit pluviométrique dans la plupart des zones agricoles notamment dans les bassins céréaliers du sud du Pays. L’évolution de la campagne agricole 2014-2015 est jugée globalement bonne dans le pays. Toutefois, par endroits dans le cercle de Ségou, le nord du cercle de Niono, le nord de la région de Kayes, les cercles de Douentza, Youwarou ; les régions de Tombouctou et Gao, le déficit pluviométrique et/ou la faiblesse de la crue ont réduit les productions agricoles. La production céréalière provisoire du Mali selon la Cellule de Planification et de Statistique du Secteur de Développement Rural (CPS/SDR) se chiffre à 6 878 500 tonnes soit une hausse de 11,17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes et de 19,92 % par rapport à 2013/2014. Le mil et le sorgho enregistrent des baisses respectives de 0,06 % et 3,04 % par rapport à la moyenne des 5 dernières campagnes tandis que le maïs présente une hausse de 33,46% par rapport à la moyenne et cela suite à la diffusion du maïs hybride à haut rendement et des appuis en intrants agricole subventionnés de l’Etat. Le bilan céréalier donne un excédent commercialisable de 1 725 150T de céréales. Les conditions générales d’élevage se caractérisent par un pâturage et des points d’eau suffisamment bien fournies dans l’ensemble. Toutefois, la mauvaise pluviométrie a affecté la production de la biomasse végétale créant ainsi des poches de déficit léger à sévère dans le nord des cercles de Kayes, Yélimané, Nioro, dans les zones pastorales des régions de Tombouctou et de Gao. Le pâturage inondé (bourgou et autres herbes aquatiques) a souffert du retard des pluies (pour la régénération) et de la faiblesse de la crue. Il est moyen à mauvais selon les zones. La soudure pastorale précoce qui en résulte dans ces zones abaissera les productions animales et la valeur marchande des animaux ; ce qui réduit le pouvoir d’achat des ménages pasteurs. Déjà une descente précoce des troupeaux vers les zones de concentration de saison sèche est observé ce qui risque de créer un surpâturage dans ces zones. Il en est de même pour les troupeaux transhumants de la Mauritanie dans les zones habituelles de concentration de Kita, Kéniéba et Nara. Les marchés fonctionnent normalement à travers le pays avec la disponibilité des nouvelles récoltes améliorant du coup les disponibilités dans le pays. Le renforcement des flux vers les marchés des régions du nord se poursuivent en dépit de la situation sécuritaire qui incite à plus de prudence. La baisse saisonnière des prix de céréales se poursuit sur les principaux marchés d’approvisionnement du pays. Les prix des céréales sont proches de la moyenne des cinq (5) dernières années et inférieurs dans l’ensemble à ceux de 2014 à la même période particulièrement pour le mil et le sorgho. Pour les produits de rente, une hausse générale des prix est observée suite à la hausse de la demande pour ces denrées. Les demandes de reconstitution des stocks institutionnels de l’OPAM et du PAM contribueront à rehausser la demande sur les marchés plus qu’une année normale.
4
Les marchés à bétail sont de plus en plus approvisionnés avec le retour habituel des transhumants au niveau des marchés des zones de concentration d’hivernage. Pour cette année, à cause des difficultés éventuelles de pâturage, on note une hausse des effectifs par rapport à la même période notamment dans les zones de déficit signalées plus haut. En raison de la bonne disponibilité des vivres issues des récoltes et des prix de céréales proches ou légèrement supérieurs à la moyenne, l’essentiel des ménages a un accès moyen aux vivres pour satisfaire ses besoins alimentaires. Par conséquent, le pays est en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) de janvier à février 2015. Toutefois, en raison de la crise sécuritaire qui continue de perturber la relance économique des régions de Kidal, Gao et de Tombouctou, ces zones ont été classées en phase stress (phase 2, IPC 2.0) lors de l’atelier du cadre harmonisé de Novembre 2014. Les appuis humanitaires à l’endroit des régions du nord victimes de l’insécurité civile et de la baisse de production agricole tout comme dans les autres régions du pays se sont déroulé durant la campagne passée et se poursuivent. Environ 101 100 tonnes de vivres selon le rapport du cluster sécurité alimentaire de novembre 2014 ont été distribuées en terme d’assistance coordonnée entre le PAM, le CSA et le CICR sur la base du Plan National de Réponse élaboré à la suite de l’exercice du Cadre Harmonisé de mars 2014. L’assistance a touché 1 245 133 personnes dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal, dont 60 pour cent de ces ciblées dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Malgré une production satisfaisante à l’échelle du pays voire de la sous-région, une évaluation s’avère nécessaire pour identifier d’éventuelles anomalie qui risquent de nuire à son bon fonctionnement. L’évolution des prix sur les marchés sera déterminante pour l’accès des ménages pauvres aux denrées alimentaires dans un contexte de sécurité alimentaire globale.
1.2. Objectifs et Méthodologie
1.2.1. Objectifs
Cette mission conjointe a eu pour objectifs de :
relever les impacts éventuelles des sécheresses et inondations dans l’espace régional ;
relever et analyser les implications des mesures politiques prises par au niveau national sur la fluidité des échanges transfrontaliers et l’approvisionnement régulier des marchés en céréales, racines et tubercules ;
évaluer les effets et les impacts des opérations de reconstitution de stocks de céréales et des achats institutionnels sur l’accessibilité des céréales par les ménages pauvre ;
Analyser les échanges transfrontaliers avec la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Burkina, le Niger et la Côte d’Ivoire ;
Analyser l’évolution des termes de l’échange bétail-céréales dans les zones déficitaires du nord Mali;
faire le point sur les résultats prévisionnels de la campagne et leur impact possible sur le fonctionnement des marchés.
5
1.2.2. Méthodologie
La mission conjointe a couvert deux axes : les régions du Mali Ouest (Axe 1 : Kayes, Diéma, Nioro, Keniéba, Kita, Nara et Bamako) et les régions du Mali Est (axe 2 : Bankass, Mopti, San, Koutiala, Sikasso, Bougouni et Niono). La mission au Mali s’est déroulée du 01 au 10 février 2015. Après des concertations entre les membres des structures concernées (OMA, SAP, FEWS-NET, PAM et FAO), un choix raisonné des marchés a été fait:
ML4 – mil, élevage transhumant (Nara, Bankass, Diéma)
ML 6- Delta du Niger, riz de submersion (Mopti)
ML 7- Office du Niger, riz irrigué (Niono)
ML8 – Nord- Ouest - transfert d’argent, sorgho et élevage transhumant (Nioro)
ML9 – Ouest et central- mil, sorgho pluvial (Kayes, Kita, San)
ML11- Sud maïs, coton et fruits (Koutiala, Bougouni, Sikasso)
ML13 – Bamako urbain. Elle a été conduite par deux équipes composées par les experts de l’OMA, du SAP, du PAM, du FEWS NET, de la FAO et sous la supervision de deux équipes du CILSS. La collecte des données primaires a été effectuée auprès des commerçants des produits agricoles et du bétail et des services techniques. Les questionnaires de suivi ont été remplis par les différentes équipes avec l’appui des agents enquêteurs de l’OMA sur les différents marchés. Au niveau des commerçants, les entretiens se sont déroulés en focus groupe et/ou individuellement.
1.3. Limites La non participation de certains acteurs (CSA, DNA, ONGs, etc.), les problèmes de financement
et de logistique n’ont pas permis d’avoir trois axes comme d’habitude ce qui n’a pas permis de
visiter un maximum de marché
La faible organisation des acteurs des marchés dans le domaine des céréales et du bétail n’a pas
permis de disposer de statistiques fiables sur certains éléments importants comme les flux
frontaliers et les stocks disponibles.
L’administration du nouveau questionnaire devant servir l’alimentation de la base de données
CILSS a rencontré quelques difficultés auprès des enquêteurs de l’OMA. Il est à signaler que le
questionnaire n’était pas du tout compris par certains agents qui devaient le remplir
préalablement avant l’arrivée de l’équipe ; ce qui a amené l’équipe à s’occuper du remplissage
du questionnaire afin d’avoir les données de qualité.
L’insécurité dans les régions du nord qui n’a pas permis de programmer cette partie du pays et
pour lesquelles les informations ont été glanée au niveau des zones d’approvisionnement
habituelles de ces marchés.
La non disponibilité de certains acteurs importants du marché pour la fourniture des
informations tenues confidentielles.
6
Ces différentes limites n’ont pas permis d’avoir les données à jours sur les marchés visités; ce
qui a amené l’équipe à recourir aux données secondaires disponibles auprès de l’Observatoire
des Marchés Agricoles. Ces données étant collectées de façon régulière sur un nombre plus
important de marchés.
2. Analyse de la disponibilité des produits Le bilan céréalier donne un excédent céréalier commercialisable de plus de 1,725,000T ce qui
dénote de la bonne disponibilité des céréales dans le pays. Cette disponibilité est importante
aussi bien dans les zones de bonne production que dans les zones qui connaissent une baisse de
production notamment dans le sahel occidental et dans les régions du nord. Les flux de denrées
des zones excédentaires vers les zones déficitaires permettent de limiter l’effet de la baisse des
productions locales. Il faut ajouter à cette disponibilité des récoltes, les stocks résiduels des
commerçants et de certains producteurs et des agences humanitaires qui concourent à
améliorer la disponibilité en vivres dans le pays.
2.1. Source d’approvisionnement & Niveau de l’offre des produits L’approvisionnement des marchés est suffisant dans l’ensemble même si une baisse est
observée par endroits par rapport à une année normale pour les produits rente (arachide,
niébé) et sorgho sur les marchés de Kayes. Une baisse dans l’approvisionnement des marchés,
en différents produits céréaliers due à la baisse de la production de ces produits dans certaines
zones ainsi qu’à leur rétention au niveau des producteurs en attendant les périodes de bon prix.
Les sources d’approvisionnement internes en céréales constituées des bassins céréaliers de
Diéma, Kita(Kayes), Dioila, Kolokani (Koulikoro), la région de Sikasso, de Ségou et le Seno de
celle de Mopti demeurent inchangées même si une baisse des importations de riz à partir du
Sénégal sur les marchés de Keniéba à cause du prix élevé à la source est signalée. Les marchés
de l’ouest s’approvisionnent surtout dans les bassins céréaliers de Diéma, Kita (région de Kayes),
Kolokani, Didiéni, Dioila, Kati (Région de Koulikoro), de Ségou et de Mopti. Quant sources
d’importation de l’extérieur, il s’agit du Senegal pour le riz, la Cote d’Ivoire pour le maïs et le riz ,
la Guinée pour le fonio et le Burkina pour le Sorgho et le niébé. Des cas d’importation d’arachide
du Sénégal sont enregistrés sur les marchés de Kéniéba, et de Bamako par certains
commerçants pour compenser les déficits susmentionnés observés par endroits. La baisse du
disponible en arachide et en niébé selon les commerçants en plus de la baisse de production
semble être liée aussi à l’extension de la culture de sésame plus rentable notamment dans les
zones d’approvisionnement du Bélédougou (Région de Koulikoro). Une forte importation de
niébé à partir du Burkina est notée sur les marchés de Bamako sur lesquels elle représenterait
plus de 60% du stock disponible en niébé. Ces niveaux sont dans l’ensemble similaires à ceux de
la moyenne des cinq dernières années sur les principaux marchés visités.
Le niveau d’offre des produits vivriers et de rente est globalement satisfaisant et arrive à
répondre à la demande. Ce niveau d’offre est jugé supérieur par rapport à celui de l’année
dernière grâce à bonne production de pomme de terre. Les produits retrouvés sur les principaux
marchés sont les mêmes que ceux des autres années précédentes. Le sésame devient de plus en
7
plus présent sur le marché suite à l’extension de sa culture dans le pays au détriment de
l’arachide et le niébé à cause de sa valeur marchande plus élevé que ces derniers.
La disponibilité des stocks céréaliers de 8.000 Tonnes (mil et sorgho) de l’OPAM en vente au
niveau des régions de Kayes, Gao et Tombouctou contribue à améliorer la disponibilité en
céréale dans les différentes localités même si des difficultés d’écoulement sont signalées liées
surtout au niveau de prix plus élevé que ceux pratiqués sur le marché.
Pour le fonio, les sources d’approvisionnement restent les régions de Sikasso, Mopti et aussi de
la Guinée voisine.
L’approvisionnement en tubercules (banane plantain, légumes) en provenance des régions de
Sikasso, Bamako, Koulikoro, de la Cote d’ivoire voire du Sénégal pour la pomme de terre et
l’oignon est également suffisant.
Tableau 1
Offres mensuelles sur les marchés de gros suivis par l’OMA au niveau national en
janvier 2015
Céréales Quantités entrées
Janv. 2015 Quantités entrées
Janv. 2014 Quantités entrées
Moyenne janv. 5 ans
Mil 6226 3592 3284
Sorgho 2907 2421 2136
Maïs 4771 5087 3289
Riz Local 7709 6818 5077
Riz Importé BB 712 569 475
Riz Importé RM40 958 791 774
Total 23283 19278 15035
Source : OMA
Le niveau d’approvisionnement des marchés en janvier 2015 est supérieur à celui de l’année
dernière à la même période d’environ 20% et à celui du niveau moyen des cinq dernières
années de plus de 50% (cf. Tableau 1). Cette situation d’abondance des offres par rapport aux
deux périodes s’explique par une abondance des stocks au niveau des paysans qui cherche à
écouler pour les besoins pressant de liquidité.
Il existe aussi des stocks publics au niveau de l’Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM). Ces
stocks en fin janvier étaient constitués de :
8
- 4924,4 tonnes de mil/sorgho pour une moyenne de 35000T au compte du stock national
de sécurité (SNS);
- 1547,160 tonnes de riz pour un stock moyen de 25000T pour le Stock d’intervention de
l’État (SIE).
- 201,5 Tonnes en stock commercial.
Dans les régions du nord, la reprise des flux malgré les perturbations sécuritaires contribue à
améliorer l’offre à partir des marchés habituels de San, Koutiala, Mopti.
2.2. Niveau de la demande des produits Sur le marché, la baisse habituelle de la demande est observée en raison de la disponibilité des
produits au niveau des ménages ; toutefois, une hausse de la demande en arachide et en niébé
est observée sur les différents marchés en direction de Bamako et de la Mauritanie. La demande
des produits sur le marché est constituée principalement de la demande de consommation des
ménages, de constitution de stocks des éleveurs, des exportations vers la Mauritanie (mil,
arachide, aliment de bétail, riz) et des unités de transformations et d’aliment bétail notamment
pour l’arachide et le maïs.
Pour les produits horticoles, les demandes sont surtout locales avec des exportations plus
importantes qu’en 2014 d’oignon de Bamako vers la Guinée. La présence du maïs importé de
l’Argentine sur le marché Sénégalais et du riz asiatique sur le marché Guinéen explique la baisse
des exportations de ces deux denrées respectivement vers ces pays.
Le sésame qui présente un bon prix cette année fait l’objet d’une forte demande de la part du
Burkina Faso sur les marchés du Seno, de San et de Sikasso.
2.3. Flux des produits
2.3.1 Flux internes
Les principaux marchés d’approvisionnement des marchés du Mali sont entre autres :
Pour l’ouest du pays, Sikasso, Ségou, Bamako, Niono, Kolokani, Didiéni, Diéma, Kita, Kéniéba,
Mahina, Koutiala, Bla;
Pour l’est du pays : Sikasso, Niono, Koutiala, Bla, Bankass, Koro, Bougouni.
Les céréales et les légumineuses (arachide, niébé, sésame) collectées sur ces marchés se
retrouvent sur les principaux marchés de consommation du pays.
Tableau 2 : Circuit de commercialisation des céréales
Spéculations Zones de production Zones de transit Zones de destination
Mil, sorgho Inter fleuve de San , Ségou,
Bankass, Koro et la région de
San, Ségou,
Sikasso, Koutiala,
Mopti, Kayes, Gao,
Bamako, Gossi et la
9
Sikasso, Séno, Kita, Koutiala,
Diema, Didiéni, Monimpé, Bla
Mopti, Bamako,
Kayes
région de
Tombouctou, le sahel
occidental, Kayes
Riz local Office Niger, Inter fleuve, San,
région de Mopti, Diré,
Tombouctou, Sikasso
San, Bamako,
Sikasso, Mopti,
Kayes, Bla
Bamako, Ségou,
Koutiala, San, Sikasso,
et Kayes, Koulikoro
Maïs Sikasso, Koutiala, Kita,
Keniéba, Diéma
Sikasso, Koutiala,
Niono, Diéma,
Kayes,
Sikasso, Bamako,
Kayes, Ségou
2.3.2 Flux externes
Les flux frontaliers fonctionnent normalement avec toutefois des difficultés liées à la situation sécuritaire incertaine des régions du nord vers le Niger; ce qui réduit les volumes de sortie du mil de ce côté par rapport à une année moyenne. Ces échanges continuent de souffrir des tracasseries routières qui n’encouragent par les commerçants à s’engager trop sur cette voie ce qui affecte les volumes voire grève les prix des denrées sur les marchés de destination. Malgré ces difficultés, des échanges se poursuivent et sont confrontés à la concurrence avec les
produits importés du continent américain, maïs pour le Sénégal et du riz asiatique pour la
Guinée. Le tableau qui suit donne une idée des mouvements de denrées entre le Mali et ses
voisins.
Pour cette année, on note une hausse importante de plus de 25% des exportations de mil et
maïs du Mali pour la Guinée et une baisse importante pour le riz à cause de la disponibilité d’un
riz asiatique sur le marché guinéen.
Aussi, il faut noter une forte importation du niébé du Burkina sur le marché malien est signalé ce
qui représenterait plus de 60% des stocks de niébé sur le marché de Bamako.
La hausse importante du prix du sésame pour plus de 100% sur les marchés en raison de la
hausse de la demande internationale justifie les sorties importantes de ce produit vers le
Burkina. En plus du sésame, on assiste aussi à l’exportation vers le Burkina de l’amende de
Karité comme d’habitude.
Le flux des échanges entre le Mali et ses voisins tient parfois, au différentiel de prix qui indique
la direction à prendre pour les différentes denrées alimentaires.
Tableau 3 : les flux externes de produits agricoles
Spéculations Pays/Zones d’origine Pays/Zones de destination
10
Mil/Sorgho Mali (Koutiala ; Sikasso, Ségou), Burkina
Faso
Côte d’Ivoire, Mauritanie, Niger,
Sénégal
Riz local Mali (Ségou, Delta de Mopti, vallée du
Niger de Gao et Tombouctou)
Mauritanie, Guinée,
Riz importé Sénégal, Cote d’ivoire Mali Ouest, Sud, Centre et Nord.
Mais Sikasso, Kayes Sénégal, Niger, Mauritanie
Arachide Mali (Koutiala, Sikasso, Kayes, San, Kita,
Diéma, Bankass), Senegal
Cote d’Ivoire, Mauritanie, Niger,
Guinée, Siéra leone
Niebé Mali (Bankass, Koutiala, Sikasso, Diema,
Kita), Burkina, Niger
Cote d’Ivoire, Senegal, Libéria
Fonio Mali (Bankass, Sikasso, Kita), Burkina Cote d’Ivoire,
Sesame Mali (Bankass, Koutiala, San) Burkina
3. Caractéristiques des commerçants et chaîne de
commercialisation des produits céréaliers
Les différents acteurs des marchés restent les collecteurs, les acheteurs, les grossistes, demi-
grossistes et les détaillants. Cependant avec le niveau d’organisation de plus en plus structuré
des producteurs, on note de plus en plus leurs présences sur les marchés. De l’avis des acteurs
du marché, on note une augmentation du nombre de demi-grossiste suite à l’installation de
nouveaux acteurs. L’évolution en dent de scie du commerce céréalier fait que, d’année en
année, on assiste à des retraits d’acteurs et des rentrées d’autres. Sur les marchés de façon
générale, le nombre des acteurs reste pratiquement stable.
Les céréaliers sont regroupés en coopératives pour la défense de leurs intérêts. Cependant ces
coopératives à quelques exceptions près ne fonctionnent pas et ne sont actifs que dans la
gestion des conflits avec les autorités. Une tentative d’organisation pour un stockage commun
par la coopérative de Koutiala est en berne pour les mêmes raisons.
Les différents grossistes font recours au service des collecteurs pour leur approvisionnement et
pour le pistage des zones de bonne disponibilité. Ainsi chaque grossiste draine un nombre de 10
à plus de 20 collecteurs.
Des contacts avec d’autres céréaliers de la sous région sont établis dans le cadre des échanges
frontaliers afin de limiter l’impact des tracasseries routières entre les différents pays.
11
4. Tendance des prix
4.1 – Tendance des prix des céréales campagne de commercialisation
2014/2015 Dans l’ensemble les prix des principales denrées de consommation sont en baisse par rapport à
l’année dernière grâce à un certain nombre de facteurs dont :
la production agricole relativement moyenne dans les pays du sahel ;
La production rizicole relativement meilleure et en nette augmentation à travers le pays;
La production agricole bonne dans les zones habituelles d’approvisionnement du pays;
La baisse du niveau des exportations de céréales vers les pays voisins ; ce qui augmente
le niveau d’approvisionnement national;
Ces facteurs ont contribué à cette évolution à la baisse des prix des denrées alimentaires par
rapport à la campagne 2014.
Les prix moyens nationaux au consommateur du mil ont baissé de novembre 2014 à février
2015 passant de 217 F le kilo à 211 F le kilo. Le niveau du prix du mil est inférieur d’environ 4% à
la même période de l’année dernière et légèrement inférieur au prix moyen des cinq dernières
années. (Cf. graphique 1 ci-dessous).
Source : OMA
Le prix du sorgho après une baisse entre novembre 2014 et janvier 2015 présente une hausse en
février. Le prix est passé de 184 FCFA le kilo en janvier à 189Fcfa le kilo en février. Le niveau des
prix au consommateur du sorgho est inférieur à celui de l’année dernière et aux prix moyens des
cinq dernières années d’environ 3% (Cf. graphique 2).
12
Source : OMA
Les prix au consommateur du maïs après une baisse continue de novembre à janvier se
stabilisent entre janvier et février. Il est inférieur à celui de 2014 à la même période d’environ
6% et aux prix moyens des cinq dernières années de 11% (Cf. graphique 3).
Source : OMA
Le prix du riz local après une baisse de prix suite à l’arrivée sur les marchés des récoltes en
novembre-décembre a connu une hausse pour se stabiliser à partir de janvier. Après une baisse
entre novembre et décembre, il a présenté une hausse en janvier et une baisse en février. Les
13
prix au consommateur du riz local sont supérieurs à ceux de 2014 à la même période et aux prix
moyens des cinq dernières années d’environ 1% (Cf. graphique 4).
Source : OMA
Le prix du riz importé RM40, après une longue période de stabilité présente une légère hausse
entre janvier et février. Il est inférieur à celui de 2014 à la même période et au prix moyen des
cinq dernières années d’environ 2% grâce à un approvisionnement suffisant des marchés et la
réussite des récoltes du riz local qui engendre une réduction de la demande du riz importé (Cf.
graphique 5).
14
Source : OMA
4.2 – Marchés à bétail Le marché à bétail est de plus en plus animé notamment dans les zones de transit et de
concentration de saison sèche dans la région de Mopti, Koulikoro et la bande du fleuve de
Tombouctou et de Gao et la zone pré guinéenne de la région de Kayes. Les différents marchés à
bétail fonctionnent normalement dans le sud du pays et sont sujets à des perturbations
sécuritaires dans les régions du nord. Toutefois, les échanges à travers les stratégies de
déplacement vers d’autres marchés plus accessibles sur le plan sécuritaire sont signalés
permettant aux éleveurs de ces zones de disposer des revenus pastoraux.
L’offre de bétail est assurée principalement par les animaux des différentes régions et ceux
transhumants de la Mauritanie. Une hausse des effectifs présentés est observée dans les zones
de déficit de pâturage (Kayes, Yélimané, Nioro, nord du pays) afin de minimiser les
conséquences éventuelles pour la période de soudure prochaine. A Nara, environs 90% de
l’offre du bétail est assuré par les Mauritaniens. Ce taux est en augmentation par rapport à celui
de l’année dernière à la même période ; ce qui s’explique par la volonté de déstockage des
éleveurs pour sauvegarder le cheptel au vu du déficit prononcé de fourrage en Mauritanie et
également dans le nord des cercles de Kayes et de Yélimané. Il en est de même sur le marché de
Niono pour les éleveurs du « Haoussa » de Niafunké.
Si dans le pays, les demandes de bétail restent moyennes, à Kita et Kéniéba (région de Kayes),
elles sont en baisse à cause du niveau élevé du prix du bétail et de la baisse dynamique des
revenus liés à l’orpaillage. En effet, les zones d’orpaillage constituent de véritables marchés pour
les marchands de bétail. Cette activité souffre des fluctuations du cours de l’or qui affecte les
demandes de consommation en viande. Cependant, il est à noter que les prix des petits
ruminants ont connu une hausse d’environ 29 pourcent par rapport à l’année dernière et de 60
15
pourcent par rapport à la moyenne des cinq dernières années à Bougouni à cause de la forte
demande des sites d’orpaillage dans les cercles de Yanfolila et de Bougouni.
Les exportations de bétail vers l’extérieur suivent les circuits habituels en direction du Sénégal,
de la Guinée et de la Côte d’ivoire. Il est à signaler que les exportations de bétail vers la RCI
connaissent une baisse actuellement en raison des transports du ciment du Sénégal et la
poursuite du transport des balles de coton qui intéressent beaucoup les transporteurs que les
celui de bétail moins rentable.
Tendance des prix du bétail par région au mois de janvier
Les prix des animaux sont jugés chers et supérieurs à la moyenne quinquennale en raison des
demandes importantes et de la production agricole moyenne du pays qui n’incite pas à un
déstockage exceptionnel excepté dans les zones de déficit fourrager des régions de Kayes,
Tombouctou et de Gao où une baisse probable des prix est attendue en mars-avril. Déjà, on
note dans ces zones de déficit des baisses de prix du bétail qui s’expliquent par la forte hausse
des offres afin de profiter des prix acceptables avant la période critique de la soudure.
Pour les caprins, comparés à la même période de l’année dernière, les prix sont en fluctuation.
Les baisses sont observées à Kayes (-6%), à Koulikoro (-7%) à Ségou (-1%), à Tombouctou (-18%)
et à Gao (-6%) tandis que les hausses de prix sont observées à Bamako (+21%), à Mopti (+12%)
et à Sikasso (+17%). Comparé à la moyenne des cinq dernières années, le prix moyen des caprins
est en hausse sur l’ensemble des marchés excepté à Tombouctou où il est en baisse de -3%.
Graphique N°6 : Evolution des prix des caprins par région
Pour les ovins, comparé à la même période que l’année dernière (janvier 2014), le prix de l’ovin
mâle est en fluctuation (à la hausse ou à la baisse par endroit). Les baisses sont observées à
Kayes (-1%), à Sikasso (-7%) à Tombouctou (-18%) et à Gao (-8%) tandis que Les hausses sont
observées à Bamako (+17%), à Koulikoro (+2%), à Mopti (+7%) et à Ségou (+5%). Comparé à la
16
moyenne des cinq dernières années, le prix moyen des ovins est en hausse de 17% à Sikasso à
33% à Bamako.
Graphique N°7 : Evolution des prix des ovins par région
Quant aux bovins, les prix sont en légère hausse de 2% à Kayes et à Ségou de 4% par rapport à
l’année dernière à la même période. Ils sont en baisse de -13% à Bamako, -9% à Sikasso et -8% à
Mopti. Comparé à la moyenne des cinq dernières années, le prix moyen des bovins est
également en hausse sur l’ensemble des marchés.
Graphique N°8 : Evolution des prix des bovins par région
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4.3 Termes de l’échange Les termes de l’échange bétail/céréales sont favorables aux éleveurs en cette période de baisse
de prix des céréales et de bon prix pour le bétail. Ils sont dans l’ensemble meilleurs à ceux de
2014 et de la moyenne quinquennale. Toutefois, on s’attend à une dégradation de ces termes
d’échange dans les zones de déficit fourrager vers les mois d’avril en raison du mauvais
embonpoint qui engendrera la baisse du prix des animaux. Quant aux termes de l’échange
poisson/céréales, ils resteront favorables avec des revenus tirés de la pêche qui seront normaux
cette année. Pour les produits artisanaux, les prix se maintiendront probablement à cause des
ajustements des prix à la vie chère.
5. Situation des marchés en rapport avec la crise Ébola De l’avis général des acteurs du marché le long de la frontière avec la Guinée, l’avènement de
l’épidémie à virus Ébola au début avait entrainé de légères perturbations dans les échanges
notamment au niveau des zones frontalières entre Kéniéba-kita avec la Guinée et Nioro avec la
Mauritanie. La situation s’est vite normalisée avec la reprise habituelle des flux ; ce qui confirme
les conclusions des deux études conjointes du PAM et la FAO d’octobre et de décembre 2014,
En effet, selon l’étude de décembre, La découverte de cas de maladie à virus Ebola en Guinée en
mai 2014 et au Mali en octobre et novembre 2014 a légèrement perturbé le fonctionnement
des marchés (principalement ceux de Kourémalé et de Yanfolila) au cours des deux semaines
ayant suivi cette découverte. La tendance est depuis lors revenue à la normale. Certes les flux de
produits (y compris non alimentaires) se poursuivent, il n’en demeure pas moins que le
renforcement des contrôles sanitaires au niveau des postes frontaliers entre le Mali et la Guinée
a contribué à prolongé les files d’attentes au poste frontières pour les contrôles sanitaires et
une baisse du trafic et des échanges transfrontaliers accentuée par le fait que le port de Conakry
semble ne plus être une destination privilégiée pour les bateaux à cause de la crise de l’Ebola.
6. Analyse des contraintes des commerçants Dans le commerce des produits agricoles et du bétail, les commerçants sont confrontés à
plusieurs contraintes. Ces contraintes se retrouvent au niveau de l’approvisionnement, du
stockage et de la vente.
6.1. Niveau approvisionnement Au niveau de l’approvisionnement, les contraintes sont :
Faible capacité financière : La grande majorité des commerçants des produits agricoles et du
bétail travaille soit sur fonds propres, soit sur crédit fournisseur, soit sur crédit du tiers. Les
difficultés d’accès aux crédits au niveau des banques de même que la durée du processus
n’incitent pas les céréaliers vers cette source;
L’irrégularité dans l’offre au niveau de la collecte pour certains produits (sésame, fonio, niébé)
augmente le temps de collecte ce qui peut se répercuter sur les prix des denrées;
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Mauvais état des routes – augmente le temps de collecte et renchérit les opérations de collecte
aussi bien pour les produits agricoles que pour le bétail ;
Moyens de transport vétustes et inadaptés – augmentent les risques liés au transport entre les
marchés. Les pertes sur transport sont importantes et les accidents sont fréquents;
Tracasseries routières – augmentent le temps de transport et les coûts d’approches et
augmente le coût de revient des produits du commerçant. Ces pertes de temps au niveau des
postes de contrôle engendrent souvent la dégradation de certains produits et des morts pour le
bétail.
6.2. Niveau stockage La Faible capacité de stockage et d’entretien des stocks – le manque de moyens financiers ne
permet pas aux céréaliers de disposer des structures adaptées pour le stockage des produits.
Les magasins utilisés sont exiguë et non adaptés au stockage de denrées ce qui augmente
sensiblement les taux de pertes de stockage.
6.3. Niveau Ventes Crédits – La faible capacité financière ne permet pas aux commerçants de répondre à beaucoup
d’appel d’offre qui exige de grands moyens financiers pour honorer les contrats.
La qualité des produits limite la compétitivité des commerçants sur les marchés très importants
qui exigent une certaine qualité. Le manque d’équipement de nettoyage et de conditionnement
limite les opportunités de vente à des industriels aussi bien dans le pays que vers d’autres pays.
*Pour le marché de bétail
Le sous équipement des parcs bétail qui ne facilite par les opérations d’embarquement et de
débarquement;
Les tracasseries routières sur les axes aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur rendent
onéreux les coûts des transactions;
Le déficit de pâturage et les difficultés d’accès à l’aliment de bétail qui rendent difficile
l’entretien du bétail et renchérissent les prix des animaux.
L’insuffisance ou l’inexistence de points d’eau dans certaines zones pourtant bien nanties en
pâturages.
7. Perspectives d’évolution d’ici juin 2014 (situation alimentaire et
marchés)
7.1 Sécurité alimentaire La situation alimentaire est normale dans le pays. La disponibilité actuelle des récoltes et le
niveau des prix des céréales permettent un accès moyen de la majorité des ménages aux
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denrées alimentaires. Il en est de même pour les ménages de la plupart des zones pastorales qui
bénéficient des bons termes de l’échange bétail/céréales ; ce qui leur permet de satisfaire leurs
besoins alimentaires. Selon les évaluations du SAP, la majorité des populations des régions de
Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et du District de Bamako ne
connaîtra pas de problèmes alimentaires majeurs durant la campagne de commercialisation
2013-2014. Toutefois, malgré la production agricole jugée bonne dans le pays, la majorité des
ménages de certaines communes situées dans les cercles de Goundam et de Niafunké (Région
de Tombouctou) risquent de connaitre des difficultés plus ou moins importantes suite à la baisse
notoire de leurs productions agropastorale et/ou sources de revenus (SAP, Octobre 2014). Des
résultats de l’analyse du cadre harmonisé effectuée en novembre 2014 au Mali, on note que 14
cercles ont été identifiés en phase sous pression pour une population de 1 799 401 personnes. Il
s’agit notamment de Youwarou dans la région de Mopti ; Tombouctou, Diré, Goundam, Gourma
Rharous et Niafunké dans la région de Tombouctou ; Gao, Bourem et Ménaka dans la région de
Gao ; Kidal, Abeibara, Tessalit et Tin Essako dans la région de Kidal. Il est attendue aussi, environ
270 734 personnes (soit environ 1,5% de la population totale du pays) en phase 3 à pire.
Le plan national de réponse en préparation au niveau du gouvernement dans le cadre des
appuis aux ménages en insécurité alimentaire permettra d’atténuer les difficultés éventuelles
particulièrement dans les zones ayant connu une baisse importante de production agricole et
pastorale. Il s’agit surtout des régions du nord qui trainent les séquelles de la crise sécuritaire et
par endroits dans les régions de Mopti et de Kayes.
Carte des zones à risque d’insécurité alimentaire en 2014-2015
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7.2 Marchés Sur la base des rencontres avec les acteurs du marché et en se basant aussi sur les résultats de
la campagne agropastorale 2014-2015, on peut retenir ce qui suit :
une baisse saisonnière habituelle de l’offre de céréale sur les différents marchés
particulièrement dans les zones ayant connues des baisses de production à partir d’avril-juin
2015. Toutefois, l’apport des sources habituelles d’approvisionnement des autres régions
permettraient de combler le déficit et satisfaire la demande de consommation au niveau
des zones concernées ;
La hausse habituelle de la demande observée suite à l’arrivée des transhumants se
poursuivraient jusqu’en juin 2015 en plus des demandes habituelles de semences pour la
nouvelle campagne agricole 2015-2016. La reconstitution des stocks de ménages au niveau
des zones de baisses de productions continue à rehausser la demande sur les différents
marchés ;
La hausse plus élevée que d’habitude de la demande à cause de la baisse de la production
continuera à maintenir les prix des denrées alimentaire à un niveau élevé mais qui de l’avis
des céréaliers restera inférieur à celui de l’année dernière et proche de la moyenne. La
hausse saisonnière habituelle des prix sera observée avec un pic entre juillet-août.
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Pour ce qui concerne le bétail, les mouvements inhabituels des animaux dans le sahel occidental
et le nord du pays réduiront les offres sur les marchés de ces localités suite aux départs vers les
zones fournies en pâturage. La baisse de l’offre par rapport à la demande dans le sahel
occidental suite aux départs des transhumants contribuera à rehausser le niveau des prix des
animaux. Cependant, on devrait assister à des baisses de niveau de prix suite au déstockage de
bétail dans les zones de déficit de pâturage dans le nord de la région de Kayes et dans celle de
Tombouctou et de Gao.
8. Conclusions recommandations Au regard des informations collectées sur le terrain on peut retenir que :
Les marchés en dépit des zones de sècheresse localisée pour l’ensemble dans les zones de faible production restent bien approvisionnés à partir de la production locale et de celle en provenance des bassins céréaliers du pays qui ont connu une production agricole moyenne à bonne. Les prix des principales denrées de consommation sont pratiquement en légère baisse ou stables par rapport à l’année dernière et à la moyenne des cinq dernières.
Malgré l’absence officielle de mesures restrictives à l’exportation des céréales en dehors du pays, les flux de denrées vers les pays voisins, notamment de céréales continuent de souffrir des tracasseries au niveau des postes de contrôle routier; ce qui ne facilite pas trop les échanges avec les pays voisins et grèvent les coûts d’approche. Les opérations de reconstitutions de stocks familiaux, communautaires (banques de céréales..) et du stock national de sécurité sont en cours. Cependant, aucun impact notoire n’a été signalé par les céréaliers qui justifient cette faiblesse d’impact par le niveau important des stocks au niveau des commerçants fournisseurs habituels de ceux-ci. Les échanges avec les pays voisin se poursuivent avec un accent particulier cette année pour l’importation du niébé du Burkina et de la hausse des exportations du Maïs et du mil vers la Guinée. Ces échanges avec le Niger via la région de Gao au nord du pays souffrent de l’insécurité résiduelle qui abaisse les flux de céréales.
Les termes de l’échange bétail/céréale dans les régions du nord restent favorables aux éleveurs en raison du bon prix des animaux et de la baisse de celui des céréales. Ces termes de l’échange favorisent l’accès des ménages agropasteurs aux marchés pour leur approvisionnement correct. Cependant à cause de la faible disponibilité du pâturage dans ces zones, on s’attend à une dégradation des termes de l’échange suite au fléchissement des prix du bétail à la soudure en avril. L’excédent de production de céréales de 1 775 696 Tonnes favorise un approvisionnement moyen des
marchés du pays durant l’année alimentaire 2015. Toutefois, des perturbations d’accès à certains
marchés à cause de l’insécurité dans les régions du nord pourraient limiter leur bon approvisionnement et
induire une hausse des prix qui limitera l’accès des ménages pauvres.
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Dans le cadre de l’amélioration des marchés et pour que la campagne de commercialisation en
cours réponde aux besoins des populations du pays et de la sous-région, les recommandations
suivantes ont été faites :
- Appuyer les céréaliers dans l’organisation des filières pour leur permettre d’accéder aux crédits et d’être compétitifs;
- Faciliter l’exportation des produits agricoles vers les pays voisins qui en ont besoin afin de permettre un écoulement des stocks cumulés des commerçants. Cette facilitation doit tenir compte du niveau de la demande nationale pour éviter une pénurie de céréales sur les marchés et ne doit porter que sur les stocks excédentaires ;
- Réduire la perception des taxes illicites sur les axes routiers afin d’éviter la hausse du
prix de vente des produits;
- Faciliter l’accès aux crédits pour le financement des activités par les céréaliers et les
chevillards;
- Subventionner les aliments bétail afin de garantir les revenus des éleveurs et contribuer
à la stabilité voire la baisse du prix du bétail ;
- Encourager l’octroi des achats institutionnels aux commerçants spécialisés dans la vente de céréales ce qui limite les spéculations et les difficultés de mévente comme c’est le cas cette année avec l’OPAM;
- Assurer la disponibilité en aliment bétail de qualité à des coûts abordables dans les zones pastorales victimes du déficit de pâturage (sahel occidental, les régions du nord) entre mai et juin 2015 afin de limiter la mortalité du bétail qui risque de souffrir du déficit de pâturage;
- Mettre en œuvre les recommandations du SAP concernant les communes à difficultés
alimentaires.