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MINISTERE DE L’ECONOMIE DE L’ECONOMIE DE L’ECONOMIE DE L’ECONOMIE REPUBLIQUE DU MALI ET DES FINANCES ET DES FINANCES ET DES FINANCES ET DES FINANCES Un Peuple - Un But - Une Foi ---------------- SECRETARIAT GENERAL ----------------- CELLULE D’APPUI A LA REFORME CELLULE D’APPUI A LA REFORME CELLULE D’APPUI A LA REFORME CELLULE D’APPUI A LA REFORME DES FINANCES PUBLIQUES DES FINANCES PUBLIQUES DES FINANCES PUBLIQUES DES FINANCES PUBLIQUES RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE DE L’ANNEE DE L’ANNEE DE L’ANNEE DE L’ANNEE 2010 2010 2010 2010 (Version finale) Mars Mars Mars Mars 201 201 201 2011

RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE RAPPORT D’EVALUATION DE … · dans le système bancaire, faute de démarrage du système SICA-UEMOA ; - un manque de diagnostic de la faible application

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ET DES FINANCES ET DES FINANCES ET DES FINANCES ET DES FINANCES UUUUUUUUnnnnnnnn PPPPPPPPeeeeeeeeuuuuuuuupppppppplllllllleeeeeeee -------- UUUUUUUUnnnnnnnn BBBBBBBBuuuuuuuutttttttt -------- UUUUUUUUnnnnnnnneeeeeeee FFFFFFFFooooooooiiiiiiii

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CELLULE D’APPUI A LA REFORME CELLULE D’APPUI A LA REFORME CELLULE D’APPUI A LA REFORME CELLULE D’APPUI A LA REFORME

DES FINANCES PUBLIQUES DES FINANCES PUBLIQUES DES FINANCES PUBLIQUES DES FINANCES PUBLIQUES

RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE RAPPORT D’EVALUATION DE LA MISE

EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE EN ŒUVRE DU PAGAM/GFP AU TITRE

DE L’ANNEE DE L’ANNEE DE L’ANNEE DE L’ANNEE 2010201020102010

(Version finale)

MarsMarsMarsMars 2012012012011111

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SOMMAIRE Pages Sigles et abréviations ………………………………………………….……….. Résumé …………………………………………………………………..……… Introduction …………………………………………………………....................

I- Etat de mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP en 2010……………………………………………………...…………

I.1- Au titre de l’axe 1 ………...…………………………….…….... I.2- Au titre de l’axe 2 ……………………….……………….…..… I.3- Au titre de l’axe 3 ………………………..……………..……… I.4- Au titre de l’axe 4 ..…………………………..……..….……….

I.5- Au titre de l’axe 5 …………………..……….………….……… I.6- Au titre des Mesures d’Accompagnement ………….………. II- Présentation et analyse des résultats obtenus et

leurs effets sur la gestion des finances publiques ……….….…… II.1- Préparation et exécution du Budget ……………...…..……....

II.2- Mobilisation des recettes ……………………….…………..… II.3- Intégration des financements extérieurs dans les procédures budgétaires nationales …………………………. II.4- Passation des marchés publics..…………………….………. II.5- Système de contrôle…………………..……………………….

III- Exécution financière du PAGAM/GFP en 2010 ………………….. IV- Faiblesses constatées et propositions de solutions ….....…..……

Conclusion…………………………………………………….…………………

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Annexes : - Tableau de suivi détaillé de la mise en œuvre du PAGAM/GFP en

2010 - Cadre de Mesure de Rendement (CMR)

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SIGLES ET ABREVIATIONS ABG : Appui Budgétaire Général ABS : Appui Budgétaire Sectoriel AFD : Agence Française de Développement AN : Assemblée Nationale AP : Activités Programmées ARMDS : Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public

BAD : Banque Africaine de Développement

CAISFF : Cellule d’Appui à l’Informatisation des Services Financiers et Fiscaux CARFIP : Cellule d’Appui à la Réforme des Finances Publiques CASRP : Crédit d’Appui à la Stratégie de Réduction de la Pauvreté CDI : Commissariat au Développement Institutionnel CDMT : Cadre de Dépenses à Moyen Terme CF : Contrôle Financier CF/AN : Commission des Finances de l’Assemblée Nationale CGSP : Contrôle Général des Services Publics CMR : Cadre de Mesure de Rendement CPS : Cellule de Planification et de Statistique CR : Compte Rendu

DAF : Direction Administrative et Financière DAO : Dossier d’Appel d’Offres DFM : Direction des Finances et du Matériel DGABE : Direction Générale de l’Administration des Biens de l’Etat DGB : Direction Générale du Budget DGD : Direction Générale des Douanes DGDP : Direction Générale de la Dette Publique DGI : Direction Générale des Impôts DGMP-DSP : Direction Générale des Marchés Publics et des Délégations de Service Public DNCF : Direction Nationale du Contrôle Financier DNDC : Direction Nationale des Domaines et du Cadastre DNPD : Direction Nationale de la Planification du Développement DNTCP : Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique DRB : Direction Régionale du Budget DRDC : Direction Régionale des Domaines et du Cadastre

ECR : Activités en Cours de Réalisation EPA : Etablissement Public à caractère Administratif

FNUAP : Fonds des Nations Unies pour les Activités en matière de Population

GFP : Gestion des Finances Publiques

IF: Inspection des Finances INSTAT : Institut National de la Statistique

MA : Ministère de l’Agriculture MATCL : Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales

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MEALN : Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales MEE : Ministère de l’Energie et de l’Eau MEF : Ministère de l’Economie et des Finances MET : Ministère de l’Equipement et des Transports MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique MIIC : Ministère des Investissements, des Industries et du Commerce MTFPRE : Ministère du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat MS : Ministère de la Santé MSIPC : Ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile

NR : Activités Non Réalisées

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PAGAM/GFP : Plan d’Action Gouvernemental pour l’Amélioration et la Modernisation de la Gestion des Finances Publiques PAMORI II : Programme d’Appui à la Mobilisation des Recettes Intérieures phase II PARAD : Programme d’Appui à la Réforme Administrative et à la Décentralisation PAT : Projet d’Assistance Technique sur la gouvernance et la décentralisation PEFA : Public Expenditure and Financial Accountability PISE : Programme d'Investissement Sectoriel de l’Education PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PRED : Programme de Réforme Economique pour le Développement PRODESS : Programme de Développement Social et Sanitaire PTF : Partenaires Techniques et Financiers

R : Activités Réalisées

SAF : Service Administratif et Financier SC/CS : Section des Comptes de la Cour Suprême SG : Secrétariat Général SICA-UEMOA : Système Interbancaire de Compensation Automatique au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UE : Union Européenne UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNACEM-AN : Unité d'Analyse, de Contrôle et d'Evaluation du Budget de l'Etat du Mali à l’Assemblée Nationale

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RESUME : Le présent rapport a pour objet de faire le point de l’état de mise en œuvre des activités programmées dans le cadre du Plan d’Action Gouvernemental pour l’Amélioration et la Modernisation de la Gestion des Finances Publiques (PAGAM/GFP) au titre de l’année 2010 et de mesurer leurs effets sur la gestion des finances publiques au Mali. Il comporte quatre (4) chapitres, à savoir :

- l’état de mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP en 2010 ; - la présentation et l’analyse des résultats obtenus et leurs effets sur la gestion

des finances publiques au cours de la même période ; - l’exécution financière du PAGAM/GFP en 2010 ; et - les faiblesses constatées assorties de quelques propositions de solutions.

L’état de mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP en 2010 a permis de constater que cent quarante sept (147) activités ont été réellement lancées (c'est-à-dire réalisées ou en cours de réalisation) sur un total de cent quatre vingt onze (191) activités programmées par les structures opérationnelles du PAGAM/GFP, soit 77,0% contre 72,5% en 2009, 73,3% en 2008 et 74,6% en 2007. Au regard de l’analyse des résultats obtenus, les progrès enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre du PAGAM/GFP ont été observés essentiellement dans les domaines de la réforme des marchés publics, de l’interconnexion des services de la chaîne des dépenses, de la préparation du budget, de la mobilisation des recettes et de la formation des acteurs impliqués dans la gestion des finances publiques. Les progrès les plus importants réalisés en 2010 se résument comme suit :

• le suivi informatisé de l’exécution du Budget de l’Etat en temps réel en raison de l’interconnexion des services de la chaîne des dépenses ;

• l’adoption par le Gouvernement du Décret n°10-681/ P-RM du 30 décembre 2010 portant réglementation de la comptabilité matières au Mali ;

• la mise en place d’un Comité Technique de Trésorerie (CTT) suivant la Décision n°0152/MEF-SG du 25 octobre 2010, placé so us l'autorité du Ministre chargé des Finances en vue de la régulation des dépenses de l’Etat en fonction des ressources réellement attendues ;

• l’adoption par le Gouvernement du projet de loi portant institution de la taxe foncière au Mali le 08 décembre 2010 ;

• l'intensification des efforts de recouvrement au niveau des services de recettes ;

• le renforcement des capacités des structures impliquées dans la gestion des finances publiques et la formation continue de leurs agents ;

• l’amélioration du dialogue entre le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide ;

• la production régulière des informations budgétaires, financières et comptables dans les délais et leur diffusion sur le site web du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) ;

• l'opérationnalisation des nouveaux services déconcentrés de la DGMP-DSP ; • le dépôt des rapports définitifs de l’audit institutionnel et organisationnel du

MEF 2ème phase par le cabinet 2AC en mars 2010 ;

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• la finalisation du PAGAM/GFP II et son adoption par le Gouvernement le 28 juillet 2010 ; et

• l’organisation de la 2ème évaluation PEFA dont le rapport final fut déposée par le cabinet ECORYS en décembre 2010.

L’exécution du budget PAGAM/GFP est ressortie à 4,993 milliards de FCFA en termes d’engagements et 4,693 milliards de FCFA en termes de liquidations sur une dotation globale annuelle de 5 milliards de FCFA, soit des taux respectifs de 99,9% et 93,9%, correspondant globalement à un niveau de consommation fort appréciable des crédits en raison des multiples efforts déployés ces dernières années par le Ministère de l’Economie et des Finances et l’ensemble des structures opérationnelles aux fins de résorber les difficultés précédemment constatées dans la consommation des crédits PAGAM/GFP. Cependant en dehors des avancées notoires susmentionnées, il convient de noter que 23,0% des activités programmées du PAGAM/GFP en 2010 n’ont pas été exécutées (c’est à dire non lancées). Ainsi à l’image de ces activités non réalisées, les insuffisances suivantes ont été relevées :

- l’existence de difficultés réelles liées à l’analyse des financements hors appuis budgétaires des projets en vue de leur intégration dans la balance générale des comptes du Trésor ;

- une absence de suivi électronique des mouvements des comptes publics dans le système bancaire, faute de démarrage du système SICA-UEMOA ;

- un manque de diagnostic de la faible application de la taxe sur la plus value de cession immobilière ;

- une absence d’interconnexion des administrations fiscales (DGI, DGD, DNDC et DNTCP) ;

- l’inexistence d’un programme d’Information, d’Education et de Communication (IEC) pour atténuer la résistance au changement dans la mise en œuvre du PAGAM/GFP ;

- l’existence de difficultés réelles pour étoffer l’effectif de la Section des Comptes de la Cour Suprême à cause des critères de nomination, restés inchangés et d’une motivation insuffisante. Les cadres nommés sont généralement en fin de carrière et ne séjournent pas longtemps à la Section des Comptes avant d’être admis à la retraite. La Section des Comptes comprend un (1) Président de Section, deux (2) Présidents de Chambres et six (6) Conseillers. Cet effectif est de loin inférieur au nombre fixé par la loi 96-071 du 16 décembre 1996 (15 Conseillers dont le Président de Section et les 2 Présidents de Chambres) modifiée par loi n°10-023 du 17 juin 2010, et à celui indiqué au niveau de l’axe 5 du PAGAM/GFP I qui prévoyait un recrutement annuel de 10 à 15 Magistrats financiers pour porter l’effectif de 15 à 67 Magistrats à la fin de 2008 ; et

- l’absence de statut particulier pour les Conseillers de la Section des Comptes à l’instar des 2 autres Sections formant la Cour Suprême et au regard des autres pays disposant d’une juridiction financière afin de rendre le corps sécurisant et plus attractif.

Le PAGAM/GFP I ayant pris fin le 31 décembre 2010, ses activités non réalisées et jugées encore pertinentes ont été reversées dans le PAGAM/GFP II afin de contribuer à l’atteinte de l’effet ultime défini dans ce nouveau PAGAM/GFP, à savoir

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la mobilisation maximale des ressources publiques et leur allocation efficiente en vue de la réalisation des objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté au Mali. Les mesures définies dans le PAGAM/GFP II se résument en quatre (4) priorités politiques pour le Gouvernement à savoir :

- la transition fiscale ; - la conception et l’exécution du budget de l’Etat en mode budget programmes ; - la réforme des systèmes publics de contrôle interne et externe ; et - la promotion de la gouvernance locale par le renforcement des capacités et

des ressources des collectivités territoriales.

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INTRODUCTION : Suite à l’évaluation du Plan d’action intérimaire 2004/2005 relatif à la gestion des finances publiques et à la consolidation des recommandations issues des diagnostics et études réalisés dans le domaine des finances publiques, le Gouvernement du Mali a préparé et adopté le 20 avril 2005 un document de synthèse appelé Plan d’Action Gouvernemental pour l’Amélioration et la Modernisation de la Gestion des Finances Publiques (PAGAM/GFP). Les objectifs et les activités de ce Plan d’Action ont été établis en cohérence avec ceux prévus dans le Programme de Développement Institutionnel (PDI) et le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP). Le PAGAM/GFP a été bâti sur neuf (9) thèmes, regroupés en cinq (5) axes stratégiques : Axe 1 – Améliorer la qualité de préparation et d’exécution du Budget (Thèmes 4, 6, 7) Axe 2 – Développer l’efficacité des Administrations Fiscales et Financières (Thème 3) Axe 3 – Intégrer les financements extérieurs dans les procédures budgétaires nationales (Thème 5) Axe 4– Accroître l’efficacité et la transparence des procédures de passation des marchés publics (Thème 8) Axe 5 – Renforcer la gouvernance et la transparence (Thèmes 1, 2, 9). A l’origine, le PAGAM/GFP avait été adopté par le Gouvernement pour la période allant de 2005 à 2008. Mais du fait de son démarrage tardif courant 2006, sa mise en œuvre a été prorogée à la fin décembre 2009, sur une décision du Ministre des Finances, approuvée par les Partenaires Techniques et Financiers (cf. lettre n°02821/MF-SG du 06 octobre 2008). L’année 2010 a é té considérée comme une année de transition devant permettre, d’une part, de boucler la mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP I, et d’autre part, d’élaborer un PAGAM/GFP II pour la période de 2011 à 2015 sur la base d’un plan triennal glissant. En 2006, un cadre logique a été élaboré pour donner une meilleure lisibilité au PAGAMGFP. Puis, un dispositif institutionnel a été mis en place, comprenant un Comité Technique du PAGAMGFP (instance de décision), créé suivant la Décision n°073/MEF du 09 août 2006 et un Secrétariat Techniq ue assuré par la Cellule d’Appui à la Réforme des Finances Publiques (CARFIP), créée suivant la Loi n°035 du 03 août 2006. Au cours de cette première année de mise en œuvre du PAGAM/GFP, on note également la réalisation de l’audit institutionnel et organisationnel 1ère phase du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et l’organisation de la 1ère évaluation PEFA au Mali. L’année 2007 a enregistré la relecture du cadre logique élaboré précédemment, la définition et l’adoption de la méthodologie de suivi évaluation du PAGAM/GFP par le Comité Technique, l’examen par le Conseil des Ministres du rapport d’audit institutionnel et organisationnel 1ère phase du MEF le 25 juillet 2007, la définition d’un Plan d’Action (2007-2009) pour corriger les insuffisances constatées lors du 1er exercice PEFA, la communication écrite en Conseil des Ministres le 18 juillet 2007du rapport final PEFA et de son Plan d’Action.

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En 2008, les mesures d’amélioration de la gestion des finances publiques contenues dans le Plan d’Action PEFA ont été entièrement intégrées dans le chronogramme annuel du PAGAM/GFP, conformément aux recommandations du Comité Technique du 20 février 2008. Le nouveau code des marchés publics a été élaboré conformément à la réglementation sous-régionale et internationale et adopté suivant le Décret n°08-485/P-RM du 11 août 2008 portant pro cédures de passation, d'exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public. Le contrôle a priori a été renforcé par la création de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public (ARMDS) et la restructuration de la DGMP avec la création des Directions Régionales et de la Direction du District de Bamako. L'Unité d'Analyse, de Contrôle et d'Evaluation du Budget de l'Etat du Mali - Assemblée Nationale (UNACEM-AN) a été également créée suivant la Décision n°08-73/P-AN-RM du 20 aoû t 2008 pour renforcer les capacités techniques de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale. L’année 2009 a été marquée par l’organisation de l’évaluation externe indépendante du PAGAM/GFP sur la période de 2006 à juin 2009 et le démarrage de la préparation du PAGAM/GFP II, suite aux recommandations du Comité Technique au cours de sa session du 30 juillet 2008. Il y a eu aussi la restructuration de la Direction Générale des Impôts avec la création en staff de la Cellule de Politique Fiscale (CPF) et la Cellule de Formation (CF), et de deux (2) services rattachés à savoir la Direction des Moyennes Entreprises (DME) et la Direction des Grandes Entreprises (DGE), sans oublier l’adoption par le Ministère de l’Economie et des Finances d’un guide d'intégration des financements des projets Banque Mondiale dans les procédures budgétaires nationales. En 2010, pour la première fois le chronogramme annuel des activités du PAGAM/GFP a été chiffré et détaillé sur la base du total des crédits budgétaires alloués à cet effet, soit cinq (5) milliards de FCFA. En outre, ce chronogramme a été complété par de nouvelles Mesures d’Accompagnement (MA) placées sous la responsabilité de la Direction Nationale de la Planification du Développement (DNPD) et de l’Institut National de la Statistique (INSTAT) qui ont ainsi fait leur entrée dans le PAGAM/GFP. Ces mesures d’accompagnement consistent, notamment à l’élaboration et à la diffusion de statistiques devant contribuer à l’amélioration des prévisions de données budgétaires. L’année 2010 a connu surtout la finalisation du PAGAM/GFP II qui a été élaboré de façon participative par les cadres maliens avec l’encadrement méthodologique de consultants canadiens et la participation active des partenaires techniques et financiers et de la société civile. Le financement a été assuré par la Coopération canadienne. L’effet ultime recherché dans le PAGAM/GFP II par le Gouvernement est de parvenir à terme à mobiliser et à allouer de façon efficiente un maximum de ressources en vue de la réalisation de ses objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté. Pour y parvenir, quatre (4) effets stratégiques ont été définis : (i) les recettes de l’Etat sont optimisées de façon durable, (ii) la qualité de préparation et d’exécution du budget correspond aux normes internationales et permet la généralisation des appuis budgétaires, (iii) les systèmes de gouvernance financière responsabilisent les acteurs et accroissent la transparence et la prévisibilité de la gestion des finances publiques, et (iv) la déconcentration et la décentralisation sont

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renforcées par un système de gestion des finances publiques adéquat. Ce quatrième effet constitue une innovation par rapport au 1er PAGAM/GFP. Par ailleurs, le nombre de structures (opérationnelles et gestionnaires de crédits) a plus que doublé. Le PAGAM/GFP II fut adopté par le Gouvernement le 28 juillet 2010.

Enfin, 2010 a enregistré le dépôt des rapports définitifs de l’audit institutionnel et organisationnel du MEF 2ème phase, l’organisation de la 2ème évaluation PEFA et l’arrivée du Projet de Renforcement des Capacités pour le soutien à l’Appui Budgétaire Sectoriel au Mali (PRECABS-Mali) sur financement du Canada. Ce Projet installé dans le même immeuble que la CARFIP, vise à appuyer sur une durée de trois (3) ans : (i) la CARFIP dans le développement de ses outils de suivi évaluation et (ii) les DFM des Ministères chargés de l’Education, de la Santé et des Finances dans le cadre, respectivement, des activités du PISE, du PRODESS et du PAGAM/GFP, ainsi que les CPS Education et Santé.

Compte tenu de la préparation du PAGAM/GFP II qui a mobilisé l’ensemble des points focaux dans les travaux de groupes thématiques de décembre 2009 à mai 2010, il n’a été produit au titre de l’année 2010, exceptionnellement, que deux (2) rapports de mise en œuvre du PAGAM/GFP, à savoir le rapport de suivi du 1er semestre et le présent rapport annuel d’évaluation. Entre 2006 et 2010, le Comité Technique, qui est chargé du pilotage et du suivi de la mise en œuvre du PAGAM/GFP sous la présidence du Secrétaire Général du Ministère chargé des Finances, s’est réuni régulièrement quinze (15) fois (voir tableau 1 ci-après) : Tableau 1 : Réunions du Comité Technique du PAGAM/G FP Années Nombre de

réunions Dates des réunions Dossiers importants inscrits

2006 3 - 09 août - 29 novembre - 15 décembre

- Cadre logique, chronogramme 2006 et dispositif institutionnel

- CR Réunion du 17 août, cadre logique, chronogramme 2006, audit institutionnel du MEF, PEFA I, CARFIP et financement du PAGAM/GFP

- Rapport annuel 2006 et appui budgétaire

2007 3 - 15 janvier - 05 juillet - 17 septembre

- CR Réunions du 29 novembre et du 15 décembre 2006, chronogramme 2007 et méthodologie de suivi évaluation du PAGAM/GFP

- CR Réunion du 15 janvier, rapport de suivi du 1er trimestre 2007 et Plan d’Action PEFA I

- CR Réunion du 05 juillet, rapport de suivi du 1er semestre 2007, cadre logique révisé et cadre de mesure de rendement

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2008 2 - 20 février - 30 juillet

- CR Réunion du 17 septembre 2007, rapport d’évaluation 2007 et chronogramme 2008

- CR Réunion du 20 février et rapport de suivi du 1er semestre 2008

2009 5 - 03 février - 10 février - 11 mars - 29 juillet - 18 novembre

- CR Réunion du 30 juillet 2008, rapport de suivi de fin de 3ème

trimestre 2008, chronogramme 2009 et TDR évaluation externe 2006-juin 2009 du PAGAM/GFP

- TDR de l’élaboration de la phase II du PAGAM/GFP, projet de calendrier d’évaluation du PAGAM/GFP, d’élaboration et d’adoption de la phase II du PAGAM/GFP

- CR Réunion du 03 février, rapport d’évaluation 2008 et chronogramme 2009

- CR Réunion du 11 mars, rapport de suivi du 1er semestre 2009, évaluation externe 2006-juin 2009, préparation du PAGAM/GFP II et commentaires des PTF sur le rapport d’évaluation 2008 et le chronogramme 2009

- CR Réunion du 29 juillet, rapport de suivi de fin de 3ème trimestre 2009, évaluation externe 2006-juin 2009 et élaboration du PAGAM/GFP II

2010 2 - 03 mars - 15 septembre

- CR Réunion du 18 novembre 2009, rapport d’évaluation 2009, chronogramme chiffré 2010, préparation du PAGAM/GFP II et préparation du PEFA II

- CR Réunion du 03 mars, rapport de suivi du 1er semestre 2010, perspectives du PAGAM/GFP II, méthodologie d’élaboration du chronogramme chiffré 2011, évaluation PEFA II et point d’exécution des études du contrat OMD

Total 15

Dans le cadre de la planification et du suivi évaluation de la mise en œuvre du PAGAM/GFP, les structures opérationnelles produisent au début de chaque année un chronogramme annuel, à la fin de chaque trimestre un rapport de suivi et à la fin de chaque année un rapport d’évaluation. A cet effet, les chronogrammes ou rapports élaborés par les structures techniques sont transmis à la CARFIP où la Division Suivi Evaluation centralise et analyse lesdits documents en vue de la production d’un document global du PAGAM/GFP au titre de la période sous revue

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(chronogramme, rapports trimestriels de suivi ou rapport annuel d’évaluation). Ce qui fut le cas depuis le démarrage effectif de la mise en œuvre du Plan d’Action Gouvernemental en 2006. Ainsi, on peut déjà noter cinq (5) chronogrammes et quinze (15) rapports préparés entre 2006 et 2010 dont le détail est donné comme suit :

- cinq (5) chronogrammes annuels élaborés et validés par le Comité Technique (2006, 2007, 2008, 2009, 2010), plus 2011 pour mémoire ;

- sept (7) rapports trimestriels de suivi de la mise en œuvre du PAGAM/GFP élaborés et validés par le Comité Technique (1er trimestre et 1er semestre 2007, 1er semestre et fin de 3ème trimestre 2008, 1er semestre et fin de 3ème trimestre 2009, 1er semestre 2010), sans oublier trois (3) autres élaborés mais qui n’ont pas fait l’objet de validation faute de calendrier (fin de 3ème trimestre 2007, 1er trimestre 2008, 1er trimestre 2009) ; et

- quatre (4) rapports annuels d’évaluation de la mise en œuvre du PAGAM/GFP élaborés et validés par le Comité Technique (2006, 2007, 2008, 2009). Le présent rapport à son tour est soumis à l’appréciation du Comité Technique.

Le présent rapport d’évaluation a pour objet de fai re le point d’exécution des activités programmées dans le chronogramme au titre de l’année 2010 et d’analyser les résultats obtenus en vue de dégager leurs effets sur la gestion des finances publiques au Mali. A cet égard, les activités réalisées reçoivent la mention réalisée (R). Ceci est valable pour les activités à caractère pluri trimestriel ou pluriannuel pour lesquelles la portion prévue au titre de la période sous revue a été effectivement exécutée. Les autres activités obtiennent la mention en cours de réalisation (ECR) ou la mention non réalisée (NR). Chaque groupe d’activités ainsi définies sera rapporté au total des activités programmées (AP). Une activité est dite réalisée si elle connaît un dénouement complet (livraison, fourniture achevée ou production d’un rapport final etc.). Une autre activité est considérée en cours de réalisation si elle connaît un début d’exécution. L’ensemble de ces deux groupes définit les activités réellemen t lancées . Toutefois, une activité pour laquelle rien n’a été entrepris pour sa mise en œuvre est qualifiée de non réalisée. Selon le principe du cadre logique (modèle logique), les activités contribuent à la réalisation des extrants qui à leur tour concourent à l’obtention des effets (assimilables aux axes). Le présent rapport d’évaluation de la mise en œuvre du PAGAM/GFP s’articule autour de quatre (4) points :

- l’état de mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP en 2010 ; - la présentation et l’analyse des résultats obtenus et leurs effets sur la gestion

des finances publiques au cours de la même période ; - l’exécution financière du PAGAM/GFP en 2010 ; et - les faiblesses constatées assorties de quelques propositions de solutions.

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I- ETAT DE MISE EN ŒUVRE DES ACTIVITES DU PAGAM/GFP EN 2010 :

Au cours de l’année 2010, sur cent quatre vingt onz e (191) activités programmées, cent quarante sept (147) ont été réell ement lancées par les services chargés de la mise en oeuvre du PAGAM/GFP, soit 77,0% contre 72,5% en 2009. Ce taux était de 73,3% en 2008 et 74,6% en 2007. En 2006 le Comité Technique, en raison du démarrage tardif de la mise en œuvre du PAGAM/GFP, a décidé de considérer les activités programmées de l’année comme globalement réalisées afin d’avoir une situation de référence. Sur le total des activités programmées en 2010, 52,9% sont considérées comme effectivement réalisées et 23,0% comme non réalisées (voir tableau ci-après) : Tableau 2 : Présentation globale des résultats obte nus

Axes AP R ECR NR Total 191 101 46 44 Taux 100% 52,9% 24,1% 23,0%

Le total des taux relatifs à R et ECR correspond à 77,0% pour les activités lancées. Les résultats enregistrés par axe au 31 décembre 2010 dans le cadre de la mise en œuvre du PAGAM/GFP se présentent comme suit :

1- Au titre de l’axe 1 : Améliorer la qualité de préparation et d’exécuti on du Budget

Sur un total de vingt six (26) activités programmées au niveau de l’axe 1, vingt trois (23) activités ont été lancées, soit près de 88,5% dont 61,5% de réalisation effective. Ces activités sont liées principalement à :

- l’interconnexion des services de la chaîne des dépenses à travers l’application PRED 4 centralisé au niveau de la DGB ;

- la formation des informaticiens et utilisateurs du Système Intégré de Gestion des dépenses publiques (SIG) ;

- la formation continue des acteurs de la gestion budgétaire (DGB et départements ministériels) ; et

- l’adoption par le Gouvernement du Décret n°10-681/P -RM du 30 décembre 2010 portant réglementation de la comptabilité matières au Mali.

Cependant, au niveau de l’axe 1, on dénombre 11,5% des activités programmées qui n’ont pas encore démarré. Il s’agit essentiellement des activités portant sur le développement d’un logiciel en vue d’informatiser la gestion de la comptabilité matières.

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2- Au titre de l’axe 2 : Développer l’efficacité des Administrations Fisc ales et Financières

L’axe 2 a enregistré soixante une (61) activités lancées sur une programmation annuelle de quatre vingt une (81), correspondant à 75,3% dont 42,0% de réalisation effective. Au nombre de ces activités, on peut retenir essentiellement :

- la validation du manuel de procédures internes des services du Trésor (comprenant 7 fascicules) ;

- la mise en place d’un Comité Technique de Trésorerie (CTT) suivant la Décision n°0152/MEF-SG du 25 octobre 2010, placé so us l'autorité du Ministre chargé des Finances en vue de la régulation des dépenses de l’Etat en fonction des ressources réellement attendues ;

- la régularisation des comptes d’attentes et d’avances au niveau du Trésor ; - l’adoption par le Gouvernement du projet de loi portant institution de la taxe

foncière au Mali ; - l’opérationnalisation de la Cellule de Politique Fiscale (CFP) à la DGI ; - la poursuite de l’élargissement de l’assiette fiscale, notamment par le

recensement de nouveaux contribuables œuvrant dans le secteur informel au niveau de la DGI ;

- l'intensification des efforts de recouvrement au niveau des services de recettes ;

- la construction du Bureau National des Produits Pétroliers ; - la formation des agents de brigade au niveau des Douanes ; - l’ouverture d’une douzaine de Bureaux Subrégionaux des Domaines et du

Cadastre sur le territoire national ; et - le suivi rapproché des sites miniers dans le cadre du recouvrement des

recettes de la DNDC. Toutefois, on constate que 24,7% des activités programmées au niveau de l’axe 2 n’ont pas été réalisés. Il s’agit notamment de :

- l’analyse des financements hors appuis budgétaires des projets en vue de leur intégration dans la balance générale des comptes du Trésor ;

- le suivi électronique des mouvements des comptes bancaires appartenant à l’Etat ;

- le diagnostic de la faible application de la taxe sur la plus value de cession immobilière ; et

- l’interconnexion des administrations des Impôts, des Douanes et du Trésor.

3- Au titre de l’axe 3 : Intégrer les financements extérieurs dans les procédures budgétaires nationales

Treize (13) activités ont été lancées sur un total de quinze (15) initialement programmées dans l’axe 3 au titre de l’année 2010, soit environ 86,7% dont 80,0% de réalisation effective. Les activités exécutées concernent principalement :

- la formation des départements ministériels et leur accompagnement par la DGB dans le cadre de l’élaboration de leurs CDMT sectoriels ;

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- la tenue de la Revue Budgétaire Conjointe (RBC) dans le cadre des concertations avec les PTF ;

- la production et la diffusion des informations budgétaires, financières et comptables dans les délais impartis ; et

- la production et la diffusion des statistiques de la dette de l’Etat, ainsi que la mise à jour de la base de données.

Ainsi au niveau de l’axe 3, il apparaît clairement que deux (2) activités initialement programmées n’ont pas pu être réalisées, soit un taux de non réalisation de 13,3%. Elles concernent l’élaboration d’un programme d'IEC (Information, Education, Communication) et sa mise en œuvre au niveau des services financiers et autres structures du PAGAM/GFP en vue de réduire la résistance au changement.

4- Au titre de l’axe 4 : Accroître l’efficacité et la transparence des procédures de passation des marchés publics

Dix (10) activités ont été lancées sur un total de onze (11) programmées au niveau de l’axe 4 du PAGAM/GFP, soit 90,9% correspondant au taux le plus élevé des 5 axes du PAGAM/GFP. Dans ce lot, les activités effectivement réalisées représentent 72,7% du total au niveau de l’axe 3. Les activités réalisées se résument comme suit :

- l'opérationnalisation des nouveaux services de la DGPM-DSP, notamment la Sous-direction Etude et Suivi, les huit (08) Directions Régionales et la Direction des Marchés Publics et des Délégations de Service Public du District de Bamako ;

- la publication régulière du journal des marchés publics et la diffusion, dans ce journal, des plans de passation des structures et institutions de la République au cours de 2010 ;

- l’organisation en juin 2010 des journées d'information et de sensibilisation sur la réforme des marchés publics au Mali ; et

- la diffusion de la mercuriale des prix. Cependant au niveau de cet axe, une (1) seule activité programmée n’a pu démarrer sur les dix (10), soit 9,1%. Il s’agit de la mise en place de partenariats avec les facultés, les instituts et les écoles professionnelles en vue de renforcer la formation initiale sur les passations des marchés publics.

5- Au titre de l’axe 5 : Renforcer la gouvernance et la transparence Sur un total de cinquante quatre (54) activités initialement prévues au titre de l’année 2010, trente six (36) ont été lancées dans le domaine de la gouvernance et de la transparence, soit 66,7% correspondant au taux le plus faible en comparaison des cinq (5) axes du PAGAM/GFP. Parmi ces activités lancées, vingt sept (27) ont été effectivement réalisés, soit 50,0% du total des activités programmées au niveau de l’axe 5 en 2010. Mais, il convient tout de même de retenir qu’en valeur absolue des réalisations, l’axe 5 se classe en 2ème position après l’axe 2 relatif aux administrations fiscales et financières. Les principales réalisations de l’axe 5 sont les suivantes :

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- le dépôt des rapports définitifs de l’audit institutionnel et organisationnel du MEF 2ème phase par le cabinet 2AC en mars 2010 ;

- la tenue régulière des concertations trimestrielles de coordination des missions de contrôle administratif et le suivi systématique des recommandations sous la présidence du CGSP ;

- la validation en 2010 de vingt trois (23) projets de manuels de procédures internes des services de l’administration ;

- le renforcement du contrôle à priori par la mise en place et l’installation de Délégations du Contrôle Financier auprès de trois (3) départements ministériels ;

- l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan global de formation continue des acteurs chargés de la gestion des finances publiques ; et

- la finalisation du PAGAM/GFP II, sur financement du Canada, et son adoption par le Gouvernement le 28 juillet 2010 ; et

- l’organisation de la 2ème évaluation PEFA, sur financement conjoint de la Suède, du Royaume de Danemark et du Gouvernement du Mali, dont le rapport final fut déposé par le cabinet ECORYS en décembre 2010.

S’agissant particulièrement du plan global de forma tion 2010 du Ministère de l'Economie et des Finances annoncé précédemment, il a été préparé et validé. Dans le cadre de sa mise en œuvre, notamment au titre des modules communs organisés par la CARFIP à Bamako, plusieurs sessions de formation ont été réalisées à l’intention des cadres provenant des structures et institutions impliquées dans le PAGAM/GFP. Il s’agit de :

- trois (3) sessions de formation sur la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) pour soixante quinze (75) agents formés ;

- deux (2) sessions de formation des Secrétaires et Assistants de Direction pour quarante (40) agents formés ;

- une (1) session de formation sur la Gestion des Ressources Humaines (GRH) pour vingt (20) agents formés ;

- une (1) session de formation des formateurs de la Douane pour vingt trois (23) agents formés ;

- une (1) session de formation sur les techniques d’archivage pour trente (30) agents formés ; et

- deux (2) sessions de formation sur les Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) pour quarante (40) agents formés.

Ceci donne un total de deux cent vingt huit (228) cadres et agents formés au titre des modules communs pour un coût total de 54,948 millions de FCFA. Les formations relatives à la GAR, à la GRH, aux formateurs de la Douane et aux CDMT ont été réalisées grâce à l’appui financier du Projet GTZ d’Appui Conseil auprès du Ministère de l’Economie et des Finances, avec une contribution de 36, 448 millions de FCFA correspondant à 66,3% du total de cette composante. Les autres modules communs relatifs aux Secrétaires et Assistants de Direction et aux techniques d’archivage ont été financés sur le budget national - PAGAM/GFP.

Par ailleurs, au titre des modules spécifiques organisés, notamment par la DGI et la CAISFF en 2010, 360 cadres et agents ont été formés (dont 306 au compte de la DGI) pour un coût total de 191, 215 millions de FCFA sur financement du budget national - PAGAM/GFP.

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Cependant au niveau de l’axe 5 du PAGAM/GFP, il convient de noter que dix huit (18) activités n’ont pas pu démarrer (c'est-à-dire n’ont pas pu être lancées) sur un total de cinquante quatre (54) activités initialement programmées au titre de 2010, soit un taux de non réalisation de 33,3%. Au nombre de ces activités, il y a :

- la réalisation de missions conjointes entre les structures de contrôle et les auditeurs privés dans le cadre des partenariats ;

- la relecture et l’adoption de la loi organique de la Cour Suprême en vue de renforcer les capacités opérationnelles de la Section des Comptes ;

- l’élaboration et l’adoption d’un statut de magistrats pour les conseillers de la Section des Comptes ; et

- l’extension du contrôle financier aux dépenses financées par les ressources extérieures.

6- Mesures d’Accompagnement (MA) :

Les mesures d’accompagnement sont apparues pour la 1ère fois dans le PAGAM/GFP à travers le chronogramme 2010 comme un axe complémentaire nécessaire à la réalisation de certaines activités permanentes sous la responsabilité de la DNPD et de l’INSTAT, afin de contribuer à l’amélioration de la production et de la prévision de données budgétaires. Dans cet axe complémentaire, les quatre (4) activités programmées ont été totalement réalisées, soit un taux d’exécution de 100%. Les activités réalisées portent sur :

- la production du rapport sur la situation économique et sociale du Mali au titre de l'année 2009 et les perspectives de 2010 ;

- la production des rapports d'exécution du BSI et la revue des projets/programmes au 31 décembre 2009 ;

- la production et la diffusion des bulletins et notes de conjoncture, des rapports de la surveillance multilatérale et des statistiques du commerce extérieur, au titre du 4ème trimestre 2009 et des 1er, 2ème et 3ème trimestres 2010 ; et

- l'immatriculation des créateurs d'entreprises et la communication de leurs numéros à la DGI, l'INPS et l'ANPE, ainsi que le basculement des détenteurs de Numéro d'Identification Fiscal (NIF) dans la nouvelle immatriculation de Numéro d'Identification National (NINA).

Par ailleurs, au delà des nombreuses avancées évoqu ées ci-haut, il est ressorti que 23,0% des activités du PAGAM/GFP n’ont pas pu être exécutées en 2010. Ceci a permis donc de relever les insuffis ances ci-après :

- l’existence de difficultés réelles liées à l’analyse des financements hors appuis budgétaires des projets en vue de leur intégration dans la balance générale des comptes du Trésor ;

- une absence de suivi électronique des mouvements des comptes publics dans le système bancaire ;

- un manque de diagnostic de la faible application de la taxe sur la plus value de cession immobilière ;

- une absence d’interconnexion des administrations fiscales (DGI, DGD, DNDC et DNTCP) ;

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- l’inexistence d’un programme d’Information, d’Education et de Communication (IEC) pour atténuer la résistance au changement dans la mise en œuvre du PAGAM/GFP ;

- l’existence de difficultés réelles pour étoffer l’effectif de la Section des Comptes de la Cour Suprême à cause des critères de nomination restés inchangés malgré la modification de loi 96-071 et d’une motivation insuffisante ; et

- l’absence de statut particulier pour les Conseillers de la Section des Comptes à l’instar des 2 autres Sections formant la Cour Suprême et même des autres pays disposant d’une juridiction financière afin de rendre le corps sécurisant et plus attractif.

Au nombre des facteurs explicatifs de ces activités non réalisées, il y a principalement les lenteurs administratives dans la mobilisation des crédits PAGAM/GFP et l’absence de suivi rapproché par les services bénéficiaires de leurs dossiers de marchés. La mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP par axe , du 1 er janvier au 31 décembre 2010, se résume comme suit : Tableau 3 : Résumé de l’état de mise en œuvre des a ctivités du PAGAM/GFP

Axes Activités

programmées

Etat d'exécution des activ ités programmées

Activités réalisées

Taux de réalisation

par axe

Activités en cours

de réalisation

Taux d'en cours de

réalisation par axe

Activités non

réalisées

Taux de non

réalisation par axe

AP R ECR NR

Axe 1 26 16 61,6% 7 26,9% 3 11,5%

Axe 2 81 34 42,0% 27 33,3% 20 24,7%

Axe 3 15 12 80,0% 1 6,7% 2 13,3%

Axe 4 11 8 72,7% 2 18,2% 1 9,1%

Axe 5 54 27 50,0% 9 16,7% 18 33,3%

MA 4 4 100,0% 0 0,0% 0 0,0%

Total 191 101 46 44

Taux 100% 52,9% 24,1% 23,0%

R+ECR 147 77,0% La mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP par axe , par extrant et par activité au cours de 2010 est répertoriée dans le t ableau de suivi détaillé, ci-joint au présent rapport (cf. annexe 1). En ce qui concerne les activités réellement lancées (activités réalisées plus activités en cours de réalisation), elles sont indiquées dans le tableau récapitulatif ci-après :

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Tableau 4 : Récapitulatif des activités lancées par axe

Axes Activités

programmées Activités lancées Taux

Axe 1 26 23 88,5%

Axe 2 81 61 75,3%

Axe 3 15 13 86,7%

Axe 4 11 10 90,9%

Axe 5 54 36 66,7%

MA 4 4 100,0%

Total 191 147 77,0% En moyenne, le taux d’exécution des activités du PAGAM/GFP au titre de l’année 2010 est ressorti à 77,0% pour l’ensemble des cinq (5) axes et mesures d’accompagnement. Toutes ces réalisations annoncées sont maintenant représentées par axe selon le graphique qui suit : Graphique 1 : Représentation des activités par axe

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Après l’état de mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP en 2010, nous tenterons de présenter et d’analyser les résultats obtenus afin de pouvoir mesurer leurs effets sur la gestion des finances publiques au Mali.

II- PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS OBTENUS ET LEURS EFFETS SUR LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES :

Le présent chapitre fait ressortir les principales avancées enregistrées au 31 décembre 2010, appuyées par le niveau des indicateurs de performance qui est ensuite comparé à celui obtenu à la fin de l’année 2009 et quelques fois à ceux obtenus dans les années 2006 à 2008 , en vue de constater leurs effets sur l’amélioration de la gestion des finances publiques au Mali. A titre de rappel comme indiqué plus haut dans l’ét at de mise en œuvre du PAGAM/GFP en 2010, cent quarante sept (147) activit és ont été réellement lancées (c'est-à-dire réalisées ou en cours de réal isation) sur un total de cent quatre vingt onze (191) activités programmées au co urs de l’année sous revue, soit 77,0% contre 72,5% en 2009. Ces résultats obtenus seront en 2010 sont analysées à travers les domaines ci-après :

- préparation et exécution du budget ; - mobilisation des recettes ; - intégration des financements extérieurs dans les procédures budgétaires

nationales ; - passation des marchés publics ; et - système de contrôle.

II.1- Préparation et exécution du budget :

L’analyse portera successivement sur l’interconnexion, la préparation et l’exécution du budget de l’Etat.

1- Au titre de l’interconnexion : Les progrès réalisés dans le domaine de l’interconnexion portent uniquement sur la chaîne des services de la dépense aux niveaux central et déconcentré (Budget, Contrôle Financier, Trésor, DAF ministérielles et DAF des Institutions de la République). A titre de rappel, la 1ère version du logiciel (application) PRED a été conçue en 1996 avec le Programme de Réforme Economique pour le Développement du Gouvernement Américain à travers l’USAID (version développée sous Oracle version 6 ayant démarré au niveau central avec six - 6 DAF et au niveau déconcentré avec deux - 2 Directions Régionales du Budget – DRB). A la fin 2007, on pouvait noter comme services interconnectés les six (6) DAF précédemment annoncées, plus les trois (3) Directions centrales du Budget, du Contrôle Financier et du Trésor, ainsi que les Directions Régionales du Budget, du

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Contrôle Financier et du Trésor au niveau du District de Bamako et des régions de Sikasso, Mopti et Gao. Au 31 décembre 2010, la situation de l’interconnexi on des services de la dépense est la suivante :

- Quarante (40) sites constitués de DAF ministérielles et d’institutions de la République sont totalement interconnectés par Fibre Optique (FO) à la chaîne des dépenses ;

- Huit (8) DAF logées dans des bâtiments baillés sont interconnectés par Liaison Spécialisée (LS) à la chaîne des dépenses (Ministères chargés de l’Education de Base, de l’Artisanat, de l’Industrie, de l’Environnement, de la Culture, de la Promotion de la Femme, de l’Emploi et des Maliens de l’extérieur) ;

- Le District de Bamako et les huit (8) régions administratives sont interconnectés par Faisceaux Hertziens (FH) et par FO avec le MEF.

Les sites ainsi connectés utilisent en temps réel l'application PRED 4 (Programme de Réforme Economique pour le Développement, Version 4) en tant que Système Intégré de Gestion (SIG) des finances publiques au Mali. En 2010, un test fonctionnel de la nouvelle application PRED 5 en architecture trois- tiers (3/3) a été effectué à travers un échantillon de trois (3) DAF relevant des Ministères chargés des Finances, de la Culture et du Développement Social. Cette nouvelle application est issue d’une migration en architecture trois-tiers (3/3) de PRED 4, appelée aussi Système Intégré de Gestion des Dépenses (SIGD). Elle facilitera davantage l’exécution du Budget de l’Etat en temps réel, la reddition des comptes administratifs et un accès rapide et sécurisé à la base de données de la DGB. Ensuite, les nouvelles versions des applications PRED 5 et DEPENSES, entre lesquelles il y a un interfaçage, ont été déployées dans le District de Bamako et à Kidal. Pour les autres régions, c'est prévu pour 2011. Aussi, une mission composée d'ingénieurs réseaux du MEF et de l'AGETIC a recensé en 2010 les différents problèmes de configuration réseau dans toutes les capitales régionales. Les éléments de correction seront apportés courant 2011. En ce qui concerne la DGMP-DSP, l’interconnexion de son réseau avec ses Directions Régionales, les DAF/DFM des départements ministériels et des Institutions est programmée pour 2011. Ces résultats obtenus ont permis d’annuler les ress aisies de données entre les services interconnectés, de rendre l’information pl us fiable et partagée, de réduire le temps de traitement des dossiers et d’am éliorer la qualité de production et de présentation des documents budgéta ires. C’est ainsi que les lois de finances 2008, 2009, 2010 et 2011 et les lo is de règlement 2006, 2007, 2008 et 2009 ont été produits et présentés dans les délais réglementaires, respectivement par la DGB et la DNTCP. A cet effet depuis 2008, il est possible de tirer en temps réel la situation d’exécution glo bale du Budget de l’Etat ou celle de chacun des sites (DAF ou régions) connecté s à la base de données.

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Par ailleurs en ce qui concerne l'interconnexion des services de recettes et de recouvrement, elle connaît des lenteurs en ce moment.

2- Au titre de la préparation du budget : Au cours de l’année 2010, l’extension des Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) s’est poursuivie avec quatre (4) département s ministériels (Ministères chargés du Logement, de la Culture, de la Justice e t de la Communication), plus quatre (4) autres en cours de préparation, don nant un total de vingt quatre (24) CDMT disponibles contre une prévision annuelle de vingt trois (23) CDMT et une réalisation de vingt (20) CDMT en 2009. Entre 2006 et 2010, la production des CDMT indique une moyenne de 4,8 CDMT par an, avec un maxima de 7 réalisés en 2007 et un minima de 2 CDMT en 2008 (voir tableau 5). Tableau 5 : Situation des CDMT par année

Années 2006 2007 2008 2009 2010 Nombre de

CDMT réalisés au cours de

l’année

6 7 2 5 4

Nombre de CDMT

disponibles à la fin de l’année

6 disponibles

13 disponibles

15 disponibles

20 disponibles

24 disponibles +

4 en cours

Comme l’indique ce tableau, la situation détaillée des CDMT, réalisés et qui sont actualisés systématiquement chaque année, est la suivante :

- six (6) en 2006 : dont quatre (4) CDMT ministériels (Ministères chargés de l’Education, de la Santé, du Développement social et des Transports) et deux (2) CDMT sectoriels (Décentralisation et Réforme de l’Etat) ;

- sept (7) en 2007 : dont cinq (5) CDMT ministériels (Ministères chargés de l’Environnement, de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Artisanat et de l’Administration Territoriale) et deux (2) CDMT sectoriels (Commissariat Sécurité Alimentaire et Eau- Assainissement) ;

- deux (2) en 2008 : tous des CDMT ministériels (Ministères chargés de la Promotion des Investissements et de l’Emploi) ;

- cinq (5) en 2009 : tous des CDMT ministériels (Ministères chargés des Finances, de l’Industrie, de la Sécurité Intérieure, des Sports et de la Promotion de la Femme) ; et

- quatre (4) en 2010 : tous des CDMT ministériels (Ministères chargés du Logement, de la Culture, de la Justice et de la Communication). Les quatre (4) CDMT ministériels en cours de préparation concernent les Ministères chargés des Affaires Etrangères, de l’Energie, de la Défense et des Maliens de l’Extérieur.

L’ensemble de ces efforts traduit une meilleure pré visibilité du Budget de l’Etat dans le cadre de la gestion axée sur les résultats, même s’il reste encore à faire pour la couverture totale des départements mi nistériels. Aussi, l’exploitation et le suivi de ces CDMT, en tant qu’ outils de préparation

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budgétaire, pourraient être davantage améliorés si les PTF faisaient des programmations pluriannuelles de leurs aides.

3- Au titre de l’exécution du budget : Certains efforts déployés par les Autorités nationales mériteraient d’être soulignés. Enfin, l’adoption du Décret n°10-681/P-RM du 30 déc embre 2010 régissant la comptabilité matières au Mali permettra désormais de mieux assurer le suivi de l'utilisation des biens de l'État depuis leur acquisition jusqu'à leur sortie dans le cadre de l'assainissement des Finances Publiques. La régularisation des comptes d’attentes et d’avances a été rendue obligatoire au moins dans les deux premiers mois de l’année n+1 depuis le 29 octobre 2007 suite à l’instruction n°001 du Directeur National du Trésor et de la Comptabilité Publique adressée à tous les comptables supérieurs, les invitant à renouer avec les pratiques de bonne gestion comptable, en procédant systématiquement aux apurements et à la fourniture des situations comptables décadaires. Un Comité Technique de Trésorerie (CTT) a été mis en place suivant la Décision n°0152/MEF-SG du 25 octobre 2010, placé sous l'auto rité du Ministre chargé des Finances en vue de la régulation des dépenses de l’Etat en fonction des ressources réellement attendues. La mise en place formelle de ce cadre institutionnel de gestion de la Trésorerie de l’Etat a été recommandée à la fois par le Comité Technique du PAGAM/GFP lors de sa session du 05 juillet 2007 et le rapport Jean Pierre Le Bouder sur le « renforcement de la planification et de la gestion de la trésorerie de l’Etat » réalisé en novembre 2008. Aussi, ce rapport, après avoir constaté que la trésorerie de l’Etat est fragilisée par la fragmentation due à la prolifération des comptes dans les banques commerciales, a recommandé la consolidation des comptes du Trésor à la BCEAO par la création d’un compte unique pour les entités gouvernementales en vue de permettre au Trésor de mieux contrôler quotidiennement les comptes des entités étatiques. La mercuriale des prix a été actualisée, suite aux enquêtes réalisées par l’INSTAT en décembre 2009, et ventilée dès le mois de janvier 2010 à l'adresse des DAF, des Gestionnaires et des DRB. Le contrôle interne a été renforcé au niveau du Trésor avec la validation et l‘application du manuel de procédures internes des services du Trésor, comprenant sept (7) fascicules à savoir :

- la comptabilisation des recettes budgétaires de l'Etat ; - la comptabilisation des dépenses budgétaires de l'Etat ; - la comptabilisation des liaisons entre les Comptables Supérieurs ; - la comptabilisation des disponibilités ; - la comptabilisation des avances et prêts ; - la comptabilisation des emprunts et engagements du Trésor, des legs et des

dons ; et - la comptabilisation des opérations de fin de gestion et détermination des

résultats.

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Les nouvelles Recettes Perceptions créées entre 2006 et 2010, soit trente cinq (35) sur trente une (31) prévues, ont été toutes équipées et rendues opérationnelles pour rapprocher davantage le Trésor des populations conformément à l’axe 2 du PAGAM/GFP. A cet effet, il est aisé de constater que le nombre de Recettes Perceptions créées dépasse bien la prévision au cours de la période sous revue. Le délai de paiement des fournisseurs de l’Etat par les comptables du Trésor est ressorti à trente (30) jours pour les mandats dont le montant est inférieur à dix (10) millions de FCFA et soixante cinq (65) jours pour les mandats dont le montant est supérieur ou égal à dix (10) millions de FCFA. Les informations budgétaires, financières et comptables sont produites régulièrement dans les délais et diffusées en grande partie sur le site web du Ministère de l’Economie et des Finances (www.finances.gov.ml). On y trouve entre autres :

- la loi de finances 2010 et ses annexes (mais pas encore celle de 2011 qui a juste été voté par l'AN en décembre 2010) ;

- la situation d’exécution du Budget de l’Etat au 31 décembre 2009, ainsi que celles au 31 mars, 30 juin et 30 septembre 2010 ;

- les rapports du PAGAM/GFP au titre de l'année 2009 et du 1er semestre 2010 et leurs annexes ;

- la Note Trimestrielle d'Information du Ministre de l'Economie et des Finances au titre des 1er, 2ème et 3ème trimestres 2010, élaborée par le Trésor ;

- la note d'information de l'émission des obligations du Trésor de décembre 2010 ; et

- la Lettre de Politique de Développement relative au CASRP 4 avec la Banque Mondiale.

Le taux de déconcentration des crédits budgétaires (part du budget de l’Etat exécutée par les administrations déconcentrées des régions) est ressorti à 18,6% à fin 2010 contre une prévision annuelle de 18,3% et une réalisation de 15,1% à fin 2009. La prévision dans la loi de finances 2011 est fixée à 14, 3% (cf. tableau ci-après). Tableau 6 : Taux de déconcentration des crédits bud gétaires par année

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Prévision 1,8% 13,9% 13,9% 14% 18,3% 14,3% Exécution 1,9% 15,3% 16,3% 15,1% 18,6%

Les résultats de 2010 sont relativement plus élevés que la tendance normale, du fait que les crédits destinés au paiement des salaires des fonctionnaires ont été déconcentrés par le département de l’Education (précisément le Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales - MEALN) en 2010, contrairement aux autres années (années précédentes et même 2011). La déconcentration financière concerne essentiellement cinq (5) ministères identifiés dans le cadre du PARAD. Déjà, elle évolue de façon croissante et devra se renforcer davantage sous la poussée de la politique gouvernementale des transferts de compétences et de ressources aux collectivités territoriales et avec la déconcentration de la DGMP-DSP. Ceci pourra être aisément constaté dans les futurs rapports de mise en œuvre du PAGAM/GFPII.

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L’exécution globale du Budget de l’Etat (hors finan cement extérieur BSI) est ressortie à 892,215 milliards de FCFA en termes de liquidations au titre de l’année 2010 sur une dotation annuelle de 978,825 m illiards de FCFA, soit un taux d’exécution de 91,2% contre une prévision annu elle de 95% et une réalisation de 88,4% en 2009. Ce taux avait connu u ne tendance à la baisse entre 2006 et 2008 : 91,1% en 2006, 88,7% en 2007 e t 83,7% en 2008 avant de retrouver presque son niveau de départ en 2010.

II.2- Mobilisation des recettes : Plusieurs actions ont été menées dans le cadre du renforcement des services d’assiette et de recouvrement.

1- Au titre de la fiscalité intérieure :

Au niveau de la DGI : La Cellule de Politique Fiscale (CPF), créée suivant le Décret n°09-533 du 06 octobre 2009, a été rendue opérationnelle en 2010 : six (6) agents y ont été affectés et la CPF a déjà produit et diffusé un bulletin fiscal semestriel et un sommaire fiscal trimestriel sur intranet et sur les sites de la DGI et du MEF. Le programme d'installation des machines à timbrer s'est poursuivi en 2010 avec six (6) nouvelles machines installées : deux (2) à la Police des Frontières, deux (2) au Guichet Unique, une (1) à la DME et une (1) au Bureau d'Enregistrement de la DGI. En plus des vingt (20) machines à timbrer déjà installées à fin 2009, on dénombre un total de vingt six (26) machines installées à fin décembre 2010 sur cinquante (50) prévues. Le projet de loi portant institution de la taxe foncière a été déposé à l'Assemblée Nationale, après son adoption par le Gouvernement le 08 décembre 2010. On note également la poursuite de l’élargissement de l’assiette fiscale par l’intensification de la lutte contre l’incivisme fiscal et le recensement des contribuables œuvrant dans le secteur informel. A cet effet, 13128 nouveaux contribuables ont été immatriculés en 2010 contre 15166 en 2009, 15233 en 2008 et 15554 en 2007. Ceci donne un stock de 164129 contribuables immatriculés (au NIF) dans la base de données de la DGI en 2010 contre 118190 en 2006, soit un accroissement de 38,9% entre 2006 et 2010. Le réseau informatique a été sécurisé et les mécanismes de communication interne renforcés au sein de la DGI (71% des services centraux et régionaux des Impôts sont aujourd’hui informatisés et connectés à Intranet et à Internet). L’accès des contribuables à l’information s’est renforcé à travers la distribution continue des dépliants, la mise en place de services d’accueil, l’opérationnalisation des salles d’entrevue, la publication régulière de la revue trimestrielle des impôts « impôt.com » et surtout la mise en place d’une nouvelle émission télévisée

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bimensuelle (deux - 2 fois par mois) avec l’ORTM en vue d'informer les contribuables et le grand public sur la fiscalité au Mali. Créée par l'ordonnance n°09-030/P-RM du 25 septembr e 2009, la Direction des Moyennes Entreprises (DME) a recouvré 16,282 milliards de F CFA au 31 décembre 2010, soit un taux de réalisation de 54 % par rapport à la prévision annuelle de 30,138 milliards de F CFA. L’ensemble des efforts menés a permis à la DGI d’am éliorer la qualité des émissions et d'intensifier ses efforts de recouvrem ent dont le niveau a atteint 370,338 milliards de FCFA en 2010 sur une prévision annuelle de 370 milliards de FCFA, soit un taux de recouvrement 100,1%. La situation du recouvrement des recettes de la DGI par année est donnée comme suit : Tableau 7 : Situation du recouvrement des recettes de la DGI par année

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Prévision

annuelle (en milliards de

FCFA)

215,133 252,647 285,430 320 370 415,534

Recouvrement (en milliards de

FCFA)

218,958 256,502 286,133 321,074 370,338

Taux de recouvrement

101,8% 102% 100,2% 100,3% 100,1%

Au niveau de la DNDC :

L’effectif du personnel de la DNDC a été renforcé avec vingt (20) nouveaux agents (fonctionnaires et contractuels) affectés à cet effet en 2010. A cet effectif, il faut ajouter soixante quinze (75) en 2009 et cinquante (50) agents en 2008, soit un total de cent quarante cinq (145) nouveaux agents mis à la disposition de la DNDC entre 2008 et 2010. Après l’installation des Directions Régionales des Domaines et du Cadastre (DRDC), exception faite de celle de Kidal, et l’ouverture du Bureau Subrégional de Niono en 2009 pour accompagner le projet MCA à Alatona, douze (12) autres Bureaux Subrégionaux ont été ouverts en 2010 dans les cercles de Diéma, Kéniéba, Bafoulabé, Banamba, Kangaba, Kolokani, Yanfolila, Kolondiéba, Bla, Badiangara, Douentza, Diré, donnant un taux de couverture des services des Domaines et du Cadastre d’environ 65,3%, correspondant à trente deux (32) cercles sur quarante neuf (49) au total. L’accès des contribuables à l’information a été développé en 2009 au niveau de la Direction Nationale des Domaines et du Cadastre par l’aménagement et l’opérationnalisation d’un bureau d'accueil et d'orientation. En 2010, le site web de la DNDC a été créé (www.dndc.gov.ml). La DNDC a réalisé environ 60,491 milliards de FCFA entre le 1 er janvier et le 31 décembre 2010 sur une prévision annuelle de 45 mill iards de FCFA, soit un taux de réalisation de 134,4%. Cette performance exceptionnelle s’explique en

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partie par la hausse du prix de l’or (passant de 900 $US l’once à 1200 $US l’once entre janvier et décembre 2010) et un meilleur suivi du secteur minier. Sur ce montant, la contribution du secteur minier représente 83,4%, l’équivalent de 50,423 milliards FCFA suite au renforcement des efforts de suivi rapproché de ce secteur par des missions périodiques réalisées par la DNDC. Ce montant est composé de la Taxe Ad Valorem pour 20,5 milliards FCFA, de Dividendes Morila, Sadiola et Yatela pour 29,6 milliards FCFA et de Redevance pour 323 millions de FCFA. La situation du recouvrement des recettes de la DNDC par année est donnée comme suit : Tableau 8 : Situation du recouvrement des recettes de la DNDC par année

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Prévision

annuelle (en milliards de

FCFA)

36 38,519 42 45 45 52,8

Recouvrement (en milliards de

FCFA)

44,571 41,6 37,105 50 60,491

Taux de recouvrement

123,8% 108,0% 88,3% 111,1% 134,4%

2- Au titre de la fiscalité de porte (au niveau de la DGD) :

Au cours de l’année 2010, on note au titre des réalisations la formation de quatre cent quatre vingt (480) agents de brigade au niveau des Douanes, la publication régulière de la revue des Douanes, la mise à jour des données sur le site web des Douanes (www.douanes.gov.ml) et la construction du Bureau National des Produits Pétroliers. En dehors du PAGAM/GFP, la DGD a bénéficié au titre de l’année 2010 sur le financement du Budget de l’Etat un montant de 1,576 milliard de FCFA pour la mise en œuvre de sa nouvelle carte douanière. Dans ce cadre, des chantiers de construction sont en cours s’agissant du bureau principal de Nioro, des BMI de Bancoumana, de Kadiolo et Youwarou et des postes de surveillance de Guélélenkoro et de Sokolo. Les recettes engrangées par les services des Douane s se sont fixées à 283,128 milliards de FCFA au 31 décembre 2010 sur une prévi sion annuelle de 280 milliards FCFA, donnant un taux d’exécution de 101, 1%. Le niveau des exonérations accordées au cours de l’année 2010 est ressorti à 98,460 milliards de FCFA contre 89,345 milliards de FCFA e n 2009. La situation du recouvrement des recettes de la DGD et des exonérations accordées par année se présente comme suit :

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Tableau 9 : Situation du recouvrement des recettes de la DGD et des exonérations accordées par année

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Prévision

annuelle (en milliards de

FCFA)

244,100 265,628 230,2 260 280 300,945

Recouvrement (en milliards de

FCFA)

229,249 217,470 212,812 267 283,128

Taux de recouvrement

93,9% 81,87% 92,4% 102,7% 101,1%

Niveau des exonérations accordées(en milliards de

FCFA)

69,953 113,811 68,030 89,345 98,460

Au regard des tableaux ci-dessus mentionnés, il est aisé de constater qu’entre 2006 et 2010 les efforts de recouvrement de la DGI se sont accrus de 69,1%, ceux de la DGD de 23,5% et de la DNDC de 35,7%. En valeur relative, la forte performance de l’année a été enregistrée par la DNDC avec 134,4%. Cette performance doit être poursuivie et soutenue dans le cadre de certains projets comme le PAMORI II pour l es prochaines années à venir en raison de l’importance du gisement fiscal portant sur les domaines et le cadastre au Mali. En 2010, le niveau agrégé des recettes fiscales (recouvrées par la DGI, la DGD, la DNDC et la DNTCP) est ressorti à 726,777 milliards de FCFA sur une prévision annuelle de 705,959 milliards de FCFA, soit un taux de performance de 102,9%. Le taux de pression fiscale globale qui était de 14 ,7% en 2006 et 2007 est retombé à 13,5% en 2008 avant de s’établir à 14,9% en 2009. Il est ressorti à 14,7% en 2010 contre une prévision annuelle de 15%. A cet égard, le taux de pression fiscale est resté toujours inférieur à la norme communautaire de l’UEMOA qui est de 17%. La prévision de 2011 est fixée à 14,8%. Conformément au programme de transition fiscale de l’UEMOA, il est recommandé de porter plus haut le taux de pression fiscale dans la perspective de réaliser l’objectif de 17% à fin 2013. La mobilisation totale des ressources recouvrées pa r les administrations financières et fiscales (DGI, DGD, DNDC, DNTCP, DGD P et DGABE) et des appuis budgétaires (ABS et ABG) s’est élevée à 933, 654 milliards de FCFA à fin décembre 2010 sur une prévision annuelle de 931,502 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 100,2% contre 99,9% en 20 09, 97% en 2008 et 96% en 2007.

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II.3- Intégration des financements exté rieurs dans les procédures budgétaires nationales : L’adhésion des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) au système des appuis budgétaires s’est faite de façon progressive. D’abord, un arrangement cadre a été signé entre le Gouvernement et sept (7) bailleurs de fonds en mars 2006 (BAD, Banque Mondiale, UE, Canada, France, Pays-Bas et Suède) et des arrangements spécifiques respectivement avec les Pays-Bas en juillet 2006 et la Suède en novembre 2006. Ensuite, ce fut l’arrivée de l’AFD en 2007, puis de l’Allemagne et du Royaume d’Espagne en 2008, du Royaume du Danemark en 2009 et de la Suisse en 2010. Ainsi, le nombre de PTF ayant adhéré au système des appuis budgétaires est passé de sept (7) en 2006 à douze (12) en 2010 (voir tableau 10 ci-après). Tableau 10 : Liste des PTF ayant adhéré au système des appuis budgétaires

Années 2006 2007 2008 2009 2010 Nombre PTF au cours de l’année

7 1 2 1 1

PTF concernés Banque Mondiale, BAD, UE, Pays-

Bas, Suède, Canada et France

AFD Allemagne et Royaume d’Espagne

Royaume du

Danemark

Suisse

Nombre PTF à la fin de l’année

7 8 10 11 12

Déjà, les projets Danois PAPESPRIM et PASAM suivent les procédures nationales. En outre, dans le cadre du Crédit d’ Appui à la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (CASRP 5) avec la Banque Mondiale, il est prévu également de suivre les procédures nationales, sans oublier le Projet d’Assistance Technique sur la gouvernance et la décentralisation (PAT-Banque Mondiale) qui démarrera courant 2ème semestre 2011. Au titre des PTF n’ayant pas encore opté pour l’utilisation de leurs financements suivant les procédures nationales telle que recommandée par la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement, on peut noter entre autres la Grande Bretagne, la Norvège et la Belgique. Dans les faits, les dépenses engagées sur financements appuis budgétaires sont traitées à travers PRED 4 (procédures nationales) et par conséquent sont prises en compte dans les statistiques nationales. Toutefois, il est évident que l’autre partie non moins importante des financements extérieurs échappent aux procédures nationales de gestion des dépenses publiques. A cet égard, l’application du guide relatif à l’intégration dans les procédures nationales des opérations financières et comptables des projets financés par la Banque Mondiale, réalisé en 2009, est vivement recommandée, de même que son extension aux autres financements extérieurs ou aux autres PTF car ceci permettra au Gouvernement de mieux appréhender (ou maîtriser) les ressources hors appuis budgétaires.

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Au total, la sensibilisation des PTF doit se poursu ivre, notamment dans le cadre des réunions de la Commission Mixte Mali / PT F, de la Revue Budgétaire Conjointe et du Comité Technique du PAGAM/GFP, en v ue de généraliser le système des appuis budgétaires conformément aux obj ectifs du PAGAM/GFP et rendre plus exhaustif le budget de l’Etat en ter me de flux d’aides extérieures. S’agissant des aides budgétaires (globales et sectorielles) en provenance des PTF, 135,167 milliards de FCFA ont été décaissés en 2010 sur une prévision annuelle de 153,425 milliards de FCFA, soit un taux de décaissement de 88,1% (cf. rapport d’exécution du Budget de l’Etat au 31 décembre 2010). La part de l’Appui Budgétaire Sectoriel (ABS) a été de 28,923 milliards de FCFA, soit 21,4% et celle de l’Appui Budgétaire Général (ABG) s’est chiffrée à 106,244 milliards de FCFA dont 54,913 milliards de FCFA au titre des dons et 51,331 milliards de FCFA au titre des prêts. En 2009, 183,809 milliards de FCFA ont été décaissés sur une prévision initiale de 194,537 milliards de FCFA, soit un taux de décaissement de 94,5%. La prévision globale des aides est estimée à 134,910 milliards de FCFA pour l’année 2011 (cf. rapport sur la situation d’exécution du Budget de trésorerie 2010 et les perspectives de l’exercice 2011). L’annonce des PTF pour 2011 est en baisse de 18,515 milliards de FCFA par rapport à la prévision de 2010 et de 59,627 milliards de FCFA par rapport à 2009. La situation des aides budgétaires en provenance des PTF par année est la suivante : Tableau 11 : Situation des aides budgétaires par an née

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Prévision

annuelle (en milliards de

FCFA)

154,400 115,600 122,465 194,537 153,425 134,910

Décaissement (en milliards de

FCFA)

147,054 98,367 108,762 183,809 135,167

Taux de décaissement

95,2% 85,1% 88,8% 94,5% 88,1%

II.4- Passation des marchés publics :

En 2010, les Directeurs Régionaux des Marchés Publics et des Délégations de Service Public de Koulikoro et de Kidal ont été nommés, suivant l’Arrêté n°10-1967/MF-SG du 02 juillet 2010, et installés dans leurs fonctions au niveau de leurs régions respectives. Ceci complète la mise en place des Directeurs Régionaux. Un arrêté interministériel (n°10-0203/MEF/MATCL-SG) a été signé le 28 janvier 2010 pour fixer les dispositions particulières relatives à la passation des marchés publics des collectivités territoriales. Les projets de loi portant modification des lois de création de la DGMP-DSP et de l’ARMDS, chargées de la réglementation et du contrôle des procédures de passation des marchés publics ont été transmis au Gouvernement. Cette révision a été initiée

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pour les aligner avec la Directive n°005/2005/CM-UE MOA sur le contrôle et la régulation de la passation des marchés publics et de la délégation des services publics. Le renforcement des capacités de la DGMP-DSP en équipements informatiques a permis non seulement la mise à jour de la base des données, mais aussi a contribué à l’installation d’un nouveau système d’information intégré sur les marchés publics (installé par la CAISFF). A la date du 31 décembre 2010, le nombre total de marchés passés par la DGMP-DSP s’est élevé à 1202 marchés, toutes sources de financement confondues. La part des marchés sur le Budget national est ressortie à 1020 marchés. A ce niveau, le délai moyen de passation des marchés publics s’e st élevé à 127 jours en 2010 contre une valeur cible annuelle de 90 jours. En effet, il s’agit du nombre de jours ouvrables couvert par la passation de chaque marché (la date de départ étant la date d’entrée du Dossier d’Appel d’Offres - DAO, ou de la demande de reconduction ou de la passation d’un marché par entente directe à la DGMP-DSP, et la date finale étant la date de numérotation du marché). Le niveau de l’indicateur relatif au délai moyen de passation des marchés publics n’a pas été atteint à fin 2010. Ceci s’explique par la prolongation de 15 jours supplémentaires, accordée sur le délai de passation des marchés et d’une autre prolongation de 15 jours supplémentaires minimum accordée aux soumissionnaires de marchés après la publication des résultats. Les deux prolongations sont définies respectivement suivant les articles 57 et 70 du Décret n°08-485/P-RM du 11 août 2008 portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public. En outre, les réclamations devant l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public (ARMDS) contribuent également à augmenter le délai de passation de certains marchés. En conséquence, il s’avère nécessaire de reconsidér er aujourd’hui les valeurs cibles convenues entre le Gouvernement et les PTF d ans le cadre de la mise en œuvre de certaines conventions de financement. Le nombre de marchés passés par entente directe est ressorti à 156 sur un total de 1202 marchés passés par la DGMP-DSP, corre spondant à 13,0% du nombre des marchés. Ce résultat est fort heureuseme nt inférieur à la prévision annuelle qui était de 18%. En volume, le montant de s marchés passés par entente directe a été de 79,663 milliards de FCFA, soit 25,4% du volume total. En résumé, les différentes réalisations de 2010 au titre des marchés publics, notamment l’opérationnalisation de la Sous-direction Etude et Suivi, des huit (8) Directions Régionales et de la Direction du District de Bamako, la mise en place d’outils de planification et de programmation annuelle des marchés publics, le renforcement des contrôles à priori et à posteriori, la mise en place du nouveau système d’information intégré de gestion des marchés publics, la publication régulière du bulletin des marchés publics et l’organisation des journées d'information et de sensibilisation sur les marchés publics en juin 2010 au CICB ont contribué, d’une part, à rendre effective la déconcentration de la Direction Générale des

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Marchés Publics et des Délégations de Service Public et, d’autre part, à renforcer la transparence des procédures de passation des marchés publics.

II.5- Système de contrôle : Les résultats significatifs obtenus dans le domaine du contrôle au cours de 2010 sont indiqués comme suit :

1- Au niveau du Contrôle Financier (CF) : En 2010, les réunions hebdomadaires se sont tenues régulièrement avec les administrateurs de crédits. La déconcentration du Contrôle Financier s’est poursuivie à travers la mise en place et l'installation de trois (3) Délégations auprès du Ministère de l'Energie et de l'Eau, du Ministère de l'Industrie, des Investissements et du Commerce, et du Ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile suivant Arrêté n°010-1434/MEF-SG du 24 mai 2010. Au 31 décembre 2010, le nombre de Délégations du CF auprès des Institutions et départements ministériels s'élève à douze - 12 (AN, MEF, MA, MS, MDAC, MEALN, MESRS, MATCL, MIIC, MEE, MET et MSIPC). Celui des Délégations Locales de Cercles du CF est de trente (38) sur un total de quarante une (41) Délégations Locales de cercles programmées (il n'y a pas eu d'évolution entre fin 2009 et fin 2010). Il reste à présent les délégations des trois (3) cercles de Kidal (Tin Essako, Abeibara et Tessalit) qui ne sont pas encore effectives eu égard à l'absence de bureaux de Recettes Perceptions dans lesdites localités. Le nombre de Délégations du CF auprès des entrepôts du Mali à l’extérieur est de quatre (4), précisément à Abidjan, Dakar, Lomé et Accra. La création de nouvelles Délégations a favorisé l’a mélioration du taux de couverture du contrôle a priori de la dépense publi que qui a atteint 96,3% en 2010 contre une prévision annuelle de 92,0% et une réalisation de 93,5% en 2009 (voir historique dans le tableau 12). Tableau 12 : Taux de couverture du contrôle à prior i (contrôle financier)

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 (prévision)

Taux réalisé

70% 72,7% 75% 93,5% 96,3% 97%

Ce taux est le rapport entre les ressources publiques contrôlées par le Contrôleur Financier (932,126 milliards de FCFA en 2010) et celles qui devraient être normalement soumises au visa préalable du Contrôleur Financier (967,909 milliards de FCFA à la même année). La signature du Décret n°10-681/P-RM du 30 décembre 2010 portant réglementation de la comptabilité matières consacre le contrôle d'effectivité de la prestation. Selon les dispositions du Décret dans son article 27, toute fourniture de matières, de travaux ou de services d'un montant égal ou supérieur à 2,5 millions de FCFA fait l'objet d'une réception par "une commission de réception" composée de quatre (4) membres désignés par une décision de l'ordonnateur-matières. Un représentant du

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Contrôle Financier assiste, en tant qu'observateur, aux travaux de la commission de réception pour toutes les fournitures de matières, de travaux ou de services atteignant un montant d'au moins dix (10) millions de FCFA.

2- Au niveau du Contrôle Général des Services Publi cs (CGSP) : Les quatre (4) réunions trimestrielles de programmation des structures de contrôle administratif se sont tenues respectivement les 22 janvier, 16 avril, 16 juillet et 15 octobre 2010 avec l’ensemble des Inspections ministérielles sous la présidence du CGSP en vue d’une plus grande coordination des missions de contrôle administratif sur le terrain et d’un suivi systématique des recommandations. Vingt trois (23) projets de manuels de procédures internes transmis au CGSP par les administrations ont été validés par la Commission de validation en 2010 contre quarante (40) en 2009. Au titre du contrôle interne, une étude portant sur l'élaboration d'une Stratégie Nationale de Contrôle Interne au Mali a démarré le 16 juillet 2010 sur financement de l’Union Européenne. Elle est placée sous l’impulsion politique du MEF et du MTFPRE (à travers le CDI) et la maîtri se d’œuvre du CGSP . Le rapport final de la 1ère phase de l’étude, relative au « constat », fut déposé le 21 décembre 2010. Le démarrage de la 2ème phase, relative à la « formulation de la stratégie » est programmé pour février 2011 et devra se boucler par la validation du rapport en juin 2011. Toutes les missions de contrôle effectuées par le CGSP au cours de l’année 2010 ont systématiquement mis en œuvre les mesures correctives appropriées pour la résolution des faiblesses constatées. Quarante sept (47) missions de vérifications ont ét é réalisées par le CGSP en 2010 sur une prévision annuelle de soixante cinq (6 5), soit environ 72,3% contre 57,1% en 2009 . La situation par année est indiquée dans le tableau 13. Tableau 13 : Situation des missions de vérification s du CGSP par année

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Prévision de l’année

100 75 95 70 65 65

Missions réalisées

70 65 65 40 47

Taux 70,0% 86,7% 68,4% 57,1% 72,3% 3- Au niveau de l’Inspection des Finances (IF) :

Le tableau de bord des missions a été élaboré en janvier 2010 et le suivi des recommandations qui, a démarré au cours du 1er trimestre, s’est poursuivi normalement tout au long de l’année 2010. Soixante une (61) missions de vérifications systéma tiques ont été réalisées par l’IF au cours l’année 2010 sur une programmation an nuelle de soixante cinq (65) missions en 2010, soit un taux d’exécution de 93,8% contre 96,9% en 2009.

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Ceci constitue une baisse du nombre de missions effectuées. La situation par année est définie dans le tableau 14. Tableau 14 : Situation des missions de vérification s de l’IF par année

Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Prévision de l’année

70 75 75 65 65 65

Missions réalisées

65 62 61 63 61

Taux 92,9% 82,7% 81,3% 96,9% 93,8%

4- Au niveau de la Section des Comptes de la Cour S uprême (SC/CS) :

En 2010, la Section des Comptes de la Cour Suprême a audité six (6) projets FNUAP et douze (12) projets PNUD conformément aux normes des Nations Unies et de l'INTOSAI, ainsi qu’au manuel du PNUD en vigueur contre cinq (5) projets FNUAP et vingt six (26) projets PNUD en 2009. Les rapports sur l'exécution des lois de finances 2007 et 2008, et leurs déclarations générales de conformité ont été élaborés et transmis à l'Assemblée Nationale au cours de l’année 2010. Ceux relatifs à l’exercice 2006 ont eu lieu en 2008. Par contre, il a été constaté que l'insuffisance de moyens humains n'a pas permis à la juridiction financière de réaliser jusque là son premier rapport annuel public quand bien même que certains éléments y relatifs ont pu être réalisés, notamment le rapport sur l'exécution des lois de finances 2006, 2007 et 2008, le rapport de vérification des comptes des partis politiques et les rapports de contrôles ciblés portant sur certaines communes, structures ou institutions publiques. Au titre de la relecture des textes de la Section des Comptes, après l'invalidation par la Cour Constitutionnelle de la loi n°09-025/AN-RM du 02 juillet 2009, portant modification de la loi 96-071 du 16 décembre 1996 fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle, une nouvelle loi n°10-023 du 17 juin 2010 portant modification d e la loi n°96-071 a été adoptée. A cet égard, il convient de souligner que cette nouvelle loi prévoit le déplafonnement de l'effectif du personnel de la Section des Comptes certes, mais elle ne modifie pas les modalités de nomination des conseillers qui restent inchangées, d'où la nécessité d'aller vers une révision constitutionnelle qui prévoit la création d'une Cour des Comptes indépendante, ou en attendant de procéder à la préparation des réponses liées aux réserves formulées par la Cour Constitutionnelle en invalidant la loi n°09-025 annoncée plus haut. Quant au projet de loi portant statut des magistrats de la SC/CS, depuis la communication des textes de la Cour des Comptes du Maroc et de celle du Sénégal au Ministère chargé de la Réforme de l'Etat suite à la réunion interministérielle du 17 juin 2009 pour information sur l'expérience d'autres Etats, aucune évolution n’a été constatée dans le traitement de ce dossier. Toutefois, il s’avère nécessaire de rappeler la volonté affichée du Gouvernement de faire aboutir la réforme au niveau de la Section des Comptes. A cet effet, l’annonce faite par le Chef de l’Etat de procéder très prochainement à la révision de la

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constitution ouvre de bonnes perspectives pour la création d’une véritable Cour des Comptes au Mali. Par ailleurs, une étude opérationnelle sur les modalités de certification des comptes publics au Mali a été menée sur financement de l’Union Européenne. Le rapport final fut déposé par le cabinet SOFRECO en juin 2010. Son plan d’actions opérationnel et pluriannuel chiffré (2010-2012), indiqué dans le rapport a été déjà intégré dans le PAGAM/GFP II à travers son chronogramme 2011. Les actions phares définies dans ce plan d’actions se résument comme suit :

- mettre la Section des comptes aux normes juridiques internationales (par la mise en place de nouvelles lois et décrets d’application) ;

- doter la juridiction financière d’un effectif de magistrats et de personnel administratif en nombre suffisant et bien formé ;

- renforcer les capacités professionnelles des magistrats financiers et des autres personnels de contrôle (par l’élaboration d’un manuel de procédures à l’image des dispositions au sein de l’UEMOA, l’élaboration d’un guide de méthodologie du contrôle et de guides thématiques relatives aux collectivités locales, aux établissements publics, … ;

- doter la juridiction financière d’une autonomie institutionnelle doublée d’une autonomie budgétaire ;

- renforcer les moyens d’intervention de la juridiction financière pour l’exécution de son programme de contrôle (nouveaux locaux, archivage de tous les comptes, matériels informatiques, centre de documentation informatisé) ;

- accompagner la phase d’apurement et la mise en place de la nouvelle juridiction (assistance technique)

- donner aux ordonnateurs et aux comptables publics les moyens juridiques, humains et matériels pour la tenue et le contrôle régulier de leurs comptes ;

- fournir aux deux divisions de la DNTCP, chargées de la mise en état d’examen des comptes de gestion, les outils nécessaires pour transmettre à la Section des comptes de la Cour Suprême des comptes de gestion et un projet de loi de règlement complets et exploitables ;

- appuyer les collectivités décentralisées et les EPA dans leur gestion financière et comptable, afin de faciliter la production de leurs comptes.

Ainsi, il est apparu que le Mali éprouve d’énormes difficultés pour apurer les comptes publics. Aussi, pour asseoir la bonne gouvernance et conférer à la gestion des finances publiques la transparence requise, il a été jugé nécessaire de réaliser cette étude pour définir les modalités opérationnelles pour le jugement des comptes publics. Le rapport issu de l’étude propose (i) en vue de résorber jusqu’ici le retard accusé dans le jugement des comptes, une loi de validation pour les comptes produits de 1960 à 1991 et une procédure de jugement accéléré pour ceux produits de 1992 à 2008 et à partir de cette date (ii) la mise en place de dispositifs institutionnels et juridiques pérennes pour le jugement régulier des comptes.

Après analyse de cette proposition du Consultant, la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique a procédé, sur instruction du Ministre de l’Economie et des Finances, à l’évaluation de l’existence physique des pièces comptables qui matérialisent les comptes de gestion produits par les comptables publics. Se fondant sur les conclusions de ce rapport produit par la DNTCP, la Section des Comptes de la Cour Suprême a entériné la stratégie d’apurement proposée par l’étude sus visée.

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Sur la base de ce rapport de la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique, et de l’appréciation de la Section des Comptes de la Cour Suprême, le Ministre de l’Economie et des Finances a présenté les grandes orientations dudit rapport à la deuxième réunion du Comité de Pilotage de la Réforme de l’Etat, tenue le 15 décembre 2010, qui a décidé de son introduction en Conseil des Ministres. Le plan d’actions y afférent à été adopté par le Gouvernement en sa session du 22 décembre 2010.

Pour sa mise en œuvre, il a été procédé au renforcement de l’effectif de la juridiction par la mise à disposition de dix huit (18) agents par le Ministre de l’Economie et des Finances. Cet effectif a été complété par sept (7) conseillers de la Section des Comptes à la retraite et de huit (8) auditeurs assistants dont le contrat avec le PNUD a pris fin le 31 décembre 2010.

De même, une régie spéciale a été instituée auprès de la Direction Générale du Budget (le régisseur ayant déjà été nommé).

5- Au niveau de la Commission des Finances de l’Ass emblée Nationale (CF/AN) :

Un voyage d'étude a eu lieu en France du 13 au 21 juin 2010. La délégation était composée de sept (7) membres de la CF/AN, élargie au Secrétaire Général de l'Assemblée Nationale. Ce voyage a permis aux députés maliens de s’inspirer des pratiques de l’AN française en matière de vote et de contrôle budgétaires. Un expert spécialiste en gestion, un expert en finances publiques et un macro économiste (coordinateur) ont été recrutés. Une fiscaliste a été sélectionnée, mais n'a pas encore pris fonction. Ceci donne au total quatre (4) experts sur cinq (5) prévus. L'Unité d'Analyse, de Contrôle et d'Evaluation du Budget de l'Etat du Mali (UNACEM-AN), sis à l'ACI 2000, est déjà opérationnelle. Mais, seul un (1) expert a été recruté en 2010 sur deux (2) prévus au titre de l’année . En outre, un personnel d'appui a été recruté, comprenant une assistante de gestion, un assistant fiscaliste, un coursier, un chauffeur, un manœuvre et un gardien. Le nombre d’interpellations du Gouvernement par l’A ssemblée Nationale a été de six (6) en 2010 contre une prévision annuelle de quatre (4) interpellations et une réalisation de trois (3) interpellations en 200 9 et deux (2) régulièrement en 2008, 2007 et 2006.

III- Exécution financière du PAGAM/GFP au titre de l’année 2010 :

Au cours de l’année 2010, l’exécution du budget PAG AM/GFP en termes d’engagements est ressortie à 4,993 milliards de FC FA sur une dotation globale annuelle de 5 milliards de FCFA, soit un ta ux de réalisation de 99,9% contre 97,0% en 2009. En termes de liquidations, cette exécution a attein t 4,693 milliards de FCFA, correspondant à un taux de 93,9% contre 88,1% en 20 09.

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L’analyse de ces résultats permet de constater que le niveau de consommation des crédits alloués dans le cadre du PAGAM/GFP est fort appréciable. Ce mérite revient au Ministère de l’Economie et des Finances et à l’ensemble des structures opérationnelles pour les efforts déployés ces dernières années aux fins de résorber les difficultés précédemment constatées dans la consommation des crédits PAGAM/GFP. Cependant, la mise en œuvre des activités du PAGAM/GFP a permis de dégager un taux de l’ordre de 77,0%, une situation réelle largement inférieure à la situation financière. En effet, la différence de résultats peut s’expliquer de plusieurs manières. D’abord, le budget alloué par le Gouvernement a été de 5 milliards de FCFA sur un budget PAGAM/GFP 2010 estimé initialement à 11,979 milliards de FCFA, soit moins de la moitié de ce qui avait été soumis aux arbitrages lors la préparation de la loi de finances de l’année. Ensuite, l’affectation des 5 milliards n’a porté que sur 89 activités sur un total de 191 programmées, soit environ 47%, le reste ayant été soumis à d’autres financements ou tout simplement ne nécessitant pas de coût pour sa réalisation. Entre 2006 et 2010, l’exécution financière du PAGAM/GFP s’est élevée à 24,978 milliards de FCFA en engagements et 21,484 milliards de FCFA en liquidations sur une dotation budgétaire globale de 31,692 milliards de FCFA, correspondant à une dotation moyenne de 6,338 milliards de FCFA par an (voir tableau ci-après). Tableau 15: Situation d’exécution financière du PAG AM/GFP par année (en milliards de FCFA)

Années 2006 2007 2008 2009 2010 Total 2006-2010

Dotations Budgétaires (1)

7,329 7,329 7,034 5,000 5,000 31,692

Crédits engagés (2)

2,968 5,565 6,603 4,849 4,993 24,978

Crédits liquidés (3)

2,595 5,198 4,592 4,406 4,693 21,484

Taux d'exécuti on (2/1)

40,5% 75,9% 93,9% 97,0% 99,9% 78,8%

Taux d'exécution (3/1)

35,4% 70,9% 65,3% 88,1% 93,9% 67,8%

Le détail de l’utilisation des crédits PAGAM/GFP a été fourni en 2008 (voir rapport annuel d’évaluation), mais cela n’a pas été possible en 2009 et 2010 du fait que les crédits des structures du Ministère de l’Economie et des Finances ont été inscrits particulièrement en une seule ligne dans le Budget de l’Etat au compte de la DAF (DFM) dudit département.

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Sur une dotation budgétaire globale de 31,692 milli ards de FCFA, allouée par le Budget national dans le cadre du PAGAM/GFP, la cont ribution financière directe du Canada a été de 5,497789 milliards de FC FA entre 2007 et 2010 : 1,061288 milliard de FCFA en 2007, 1,209955 milliard en 2008, 1,613273 milliard en 2009 et 1,613273 milliard en 2010.

IV- FAIBLESSES CONSTATEES ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS :

Les principales faiblesses sont les suivantes : faiblesse institutionnelle, difficultés administratives et faiblesse des moyens.

IV.1- Faiblesse institutionnelle au niveau de la Se ction des Comptes de la Cour Suprême

Des difficultés d’ordre institutionnel persistent au niveau de la SC/CS, empêchant celle-ci de faire un examen approfondi des lois de règlement et de juger les comptes de gestion déposés par les comptables principaux du Trésor.

Certes, la nouvelle loi n°10-023 du 17 juin 2010 po rtant modification de la loi n°96-071, récemment adoptée, prévoit le déplafonnement de l'effectif du personnel de la Section des Comptes, mais elle ne modifie pas les modalités de nomination des conseillers qui restent inchangées. A cet égard, les critères de nomination tels que définis à l'article 6 de la loi 96-071 qui stipule que "les membres de la Cour Suprême qui ne sont magistrats ni de l'ordre judiciaire ni de l'ordre administratif sont nommés parmi les fonctionnaires de la hiérarchie A de la fonction publique, de classe exceptionnelle ou de la première classe" n'ont pas été modifiés. Cet état de fait, ajouté à une motivation insuffisante, engendre des difficultés de recrutement car les cadres nommés sont généralement en fin de carrière et ne séjournent pas assez à la Section des Comptes avant d'être admis à la retraite. A ceci, il faut ajouter une absence de statut pour les conseillers de la Section des Comptes pour rendre plus attractive cette juridiction supérieure de contrôle au Mali En conséquence, il devient nécessaire de réintrodui re la loi n°09-025/AN-RM du 02 juillet 2009 en donnant des réponses aux observa tions formulées par la Cour Constitutionnelle en son temps, en attendant q ue les conditions de création d’une Cour des Comptes conformément aux di spositions communautaires (UEMOA) ne soient réunies. IV.2- Difficultés administratives : D’abord, on note une insuffisance des crédits alloués dans le cadre du PAGAM/GFP, soit cinq (5) milliards de FCFA en 2010 sur un budget estimatif initial de 11,979 milliards de FCFA pour mener l’ensemble des activités du Plan d’Action, avec pour conséquence le gel ou l’abandon de certaines activités. Ensuite, on note des lenteurs administratives dans la mobilisation de ces crédits et dans l’exécution des marchés y relatifs. En effet, la mise en place tardive des fonds à

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la Section des Comptes et les difficultés liées à leur mobilisation ont été fortement constatées. D’autres structures, notamment la DGMP-DSP ont connu des lourdeurs administratives dans le traitement de leurs dossiers au niveau de la Direction des Finances et du Matériel du MEF. A cet égard, pour pérenniser les acquis et favorise r l'atteinte de nouveaux résultats à travers le PAGAM/GFP II, il est vivemen t recommandé de faciliter la mobilisation des crédits dans les délais, à travers :

- la préparation des dossiers d’appel d’offres par le s structures bénéficiaires avant l’ouverture des crédits ;

- le suivi rapproché des dossiers des structures par la CARFIP ; et - le traitement diligent des dossiers du PAGAM/GFP pa r les gestionnaires

des crédits (DFM, DAF et SAF). En outre, la CARFIP devra prendre toutes les dispos itions utiles pour l’ouverture systématique des crédits du PAGAM/GFP. IV.3- Inadéquation des moyens avec les missions assignées :

Les services manquent de spécialistes ayant des profils recherchés dans les différents domaines des finances publiques (trésor, impôts, douanes, marchés publics). En plus, les formations programmées à l’étranger n’ont pas pu être réalisées au cours de la période sous revue à cause du retard accusé dans l’ouverture des crédits du PAGAM/GFP et la validation du plan global de formation 2010 du Ministère de l’Economie et des Finances. Ce scénario se répète malheureusement depuis 2008. A cet égard, il y a donc des difficultés énormes pour renforcer les capacités des ressources humaines. Pour pallier à ces difficultés, il ya lieu de favo riser les formations continues (qualifiantes et diplômantes) sur place et à l’étranger si l’on voudrait que la relève soit pleinement assurée dans les prochaines années. Aussi, la mise en place d’un programme pluriannuel glissant de formation du Ministère de l’Economie et des Finances permettra d ’éviter les retards constatés régulièrement dans le démarrage des activ ités de formation. Enfin, il serait souhaitable de favoriser la créati on et/ou la réorganisation de centres de formation spécialisée au niveau des serv ices financiers et fiscaux afin d’assurer la formation initiale des nouveaux f onctionnaires avant leur prise de service, ainsi que la mise à niveau des anciens. CONCLUSION : Au titre de l’année 2010, sur cent quatre vingt onz e (191) activités programmées, cent quarante sept (147) ont été réell ement lancées par les structures opérationnelles du PAGAM/GFP, soit 77,0% .

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Les progrès enregistrés ont été observés essentiellement dans les domaines de la réforme des marchés publics, de l’interconnexion des services de la chaîne des dépenses, de la préparation du budget, de la mobilisation des recettes et de la formation des acteurs impliqués dans la gestion des finances publiques. Ainsi, les progrès majeurs réalisés dans la mise en œuvre du PAGAM/GFP au 31 décembre 2010 sont indiqués comme suit :

• l’interconnexion des services de la chaîne des dépenses et le suivi informatisé de l’exécution du Budget de l’Etat en temps réel ;

• l’adoption par le Gouvernement du Décret n°10-681/ P-RM du 30 décembre 2010 portant réglementation de la comptabilité matières au Mali ;

• la mise en place d’un Comité Technique de Trésorerie (CTT) suivant la Décision n°0152/MEF-SG du 25 octobre 2010, placé so us l'autorité du Ministre chargé des Finances en vue de la régulation des dépenses de l’Etat en fonction des ressources réellement attendues ;

• l’adoption par le Gouvernement du projet de loi portant institution de la taxe foncière au Mali ;

• la déconcentration des services de la DNDC par la création de douze (12) nouveaux Bureaux Subrégionaux ;

• l'intensification des efforts de recouvrement au niveau des services de recettes ;

• le renforcement des capacités des structures impliquées dans la gestion des finances publiques et la formation continue de leurs cadres et agents ;

• l’amélioration du dialogue entre le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide ;

• la production régulière des informations budgétaires, financières et comptables dans les délais et leur diffusion sur le site web du Ministère de l’Economie et des Finances ;

• l'opérationnalisation des nouveaux services déconcentrés de la DGPM-DSP ; • le dépôt des rapports définitifs de l’audit institutionnel et organisationnel du

MEF 2ème phase par le cabinet 2AC en mars 2010 ; • la finalisation du PAGAM/GFP II et son adoption par le Gouvernement le 28

juillet 2010 ; et • l’organisation de la 2ème évaluation PEFA dont le rapport final fut déposée par

le cabinet ECORYS en décembre 2010. Toutefois au-delà de ces avancées, des insuffisance s demeurent dans le cadre de la mise en œuvre du PAGAM/GFP, notamment :

- l’existence de difficultés réelles liées à l’analyse des financements hors appuis budgétaires des projets en vue de leur intégration dans la balance générale des comptes du Trésor ;

- une absence de suivi électronique des mouvements des comptes publics dans le système bancaire ;

- un manque de diagnostic de la faible application de la plus value de cession immobilière ;

- une absence d’interconnexion des administrations fiscales (DGI, DGD, DNDC et DNTCP) ;

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- l’inexistence d’un programme d’Information, d’Education et de Communication (IEC) pour atténuer la résistance au changement dans la mise en œuvre du PAGAM/GFP ;

- l’existence de difficultés réelles pour étoffer l’effectif de la Section des Comptes de la Cour Suprême à cause des critères de nomination, restés inchangés et d’une motivation insuffisante. Les cadres nommés sont généralement en fin de carrière et ne séjournent pas longtemps à la Section des Comptes avant d’être admis à la retraite. La Section des Comptes comprend un (1) Président de Section, deux (2) Présidents de Chambres et six (6) Conseillers. Cet effectif est de loin inférieur au nombre fixé par la loi 96-071 du 16 décembre 1996 (15 Conseillers dont le Président de Section et les 2 Présidents de Chambre) modifiée par loi n°10-023 du 17 juin 2010 et à celui indiquée au niveau de l’axe 5 du PAGAM/GFP I qui prévoyait un recrutement annuel de 10 à 15 Magistrats financiers pour porter l’effectif de 15 à 67 Magistrats à la fin de 2008 ; et

- l’absence de statut particulier pour les Conseillers de la Section des Comptes à l’instar des 2 autres Sections formant la Cour Suprême et au regard des autres pays disposant d’une juridiction financière afin de rendre le corps sécurisant et plus attractif.

Ces insuffisances constatées dans le PAGAM/GFP I découlent de la non réalisation de certaines activités qui ont été en grande partie reversées dans le PAGAM/GFP II en vue de contribuer à l’atteinte de l’effet ultime défini dans ce nouveau PAGAM/GFP à savoir la mobilisation maximale des ressources publiques et leur allocation efficiente en vue de la réalisation des objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté au Mali.

Comme indiqué précédemment, les mesures définies dans le PAGAM/GFP II, dont la mise en œuvre commence en janvier 2011, se résument en quatre (4) priorités politiques pour le Gouvernement à savoir :

- la transition fiscale ; - la conception et l’exécution du Budget de l’Etat en mode budget programmes ; - la réforme des systèmes publics de contrôle interne et externe ; et - la promotion de la gouvernance locale par le renforcement des capacités et

des ressources des collectivités territoriales.