Rapport Du Gouvernement Du 25-04-2016

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    P O L Y N E S I E F R A N Ç A I S E

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    lSEĈ f^cw fR Â rm 'vAssEMBiÉE| Papeete, leDr m t m i mHÇAist  

    Ie 11 AVR, 201

    LfO#Ê>

    M onsieu r le Prés ident de P Ass emblée de la Polynésie française

    O bje t : Rapport ^observ ations définitives de la CTC - Examen de la gestion de la société de

    financement du développement de la Polynésie française (SEM SOFIDEP).Réf, : Lettre n° 2016-177 du 23 mars 2016 de la chambre territoriale des comptes de Polynésie

    française.

    P. J. : Rapport sus-cité.

    Monsieur le Président,

    En application des dispositions de Particle L. 272-48 du code des juridictions financières, j ’ai l ’honneur de vous transmettre c i-joint aux fins de donner fieu à débat en séance plénière; fie votreinstitution, le rapport d ’observations définitives de la chambre territoriale des comptes sur l’examende la gestion de la société de financement du développement de la Polynésie française (SEMSOFIDEP).

    J’attire votre attention sur le fait que ce dossier doit faire l’objet d’une inscription à l’ordredu jour de la plus proche réunion de votre assemblée à compter de la date de réception de la présente

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     _ï ^ïssb̂   sp^   _ ________________________________  \£±rnwmmimm

    Chambre territorialedes comptes

    Polynésie française

    Le présiden t

    Papeete, le 23 mars 2016

    à

    n o 2 0 1 6 - J f ? -

    Lettre recom man dée avec accus é de réception

    Objet : observations définitives et de sa réponse

    relatives à la vérification des comptes et l’examende la gestion de la société de financement dudéveloppement de la Polynésie française (SEMSOFIDEP).

    Pièce join te : un rapport d’observations définitives.

    Monsieur Edouard FRITCH Président de la Polynésie française

    BP 255198713 PAPEETE

    SECRÉTARIAT GENERALArrivée le :

    Chrone N”Série

    04 AVR. 2016

    IN" S é ri e -  /~in ,  .e x é c u t i o n   f ^INFORMATION ;

    Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitivesde la chambre sur la gestion de la société de financement du développement de la Polynésiefrançaise (SEM SOFIDEP) concernant les exercices 2009 et suivants et la réponse qui a étéapportée. Ce rapport est communiqué, en application de l'article L. 272-48 du code des

     juridictions financières, à votre collectivité qui détient une partie du capital de la société.

    Je vous rappelle que ce document revêt un caractère confidentiel qu’il vous appartient deprotéger. Il conviendra de l’inscrire à l’ordre du jour de la plus proche réunion de votreassemblée délibérante, au cours de laquelle il donnera lieu à débat. Dans cette perspective,le rapport et la réponse seront joints à la convocation adressée à chacun de ses membres.En application de l’article R. 272-59 du code des juridictions financières, je vous demanded’informer le greffe de la date de la plus proche réunion de votre assemblée délibérante etde lui communiquer en temps utile copie de son ordre du jour.

    Ce document est également transmis au représentant légal de l’organisme qui le présenteraà la prochaine réunion de son organe collégial de décision.

    Dès la tenue de cette réunion, le rapport pourra être publié et communiqué aux tiers.

    BP 331 - 98713 PAPEETE - TAHITI (rue Edouard Ahnrse - immeuble Uupa) » : (689) 40 50 97 10- s i (689) 40 50 97 19 - Email : [email protected] 

    mailto:[email protected]:[email protected]

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    Chambre territoriale des com ptes

    Polynésie française

    RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

    Société de financement du développement de la Polynésie française(SEM SOFIDEP)

    Exercices 2009 et suivants

    RAPPEL DE LA PROCEDURE

    La chambre territoriale des comptes de la Polynésie française a procédé, dans le cadre de son programme de travail,  à l’examen de la gestion de la Société de financement du développement de la Polynésie française (SEM SOFIDEP), de 2009 à 2014.

    Le directeur général en fonction au moment de l ’ouverture du contrôle, M. Gaspard TOSCAN DU PLANTIER, ainsi que ses prédécesseurs, Mme Nelly TUMAHAI et M. Pierre FONTAINE, en ont été informés par courriers du 15 janvier 2015.

    L ’engagement de la procédure d’examen de la gestion a également été notifié au président du conseil d’administration en fonctions au moment de l’ouverture du contrôle, 

    M. Nikolaz FOURREAU, ainsi qu ’à ses prédécesseurs, MM. Christophe PLEE et Etienne CHIMIN, par courriers du 12 février 2015.

    L ’entretien préalable facultatif prévu par l ’article L. 272-46 du code des juridictions  financières a eu lieu le 21 août 2015 avec M. PLEE, le 24 août 2015 avec M. FOURREAU,  M. TOSCAN DU PLANTIER et Mme TUMAHAI, et le 1er septembre 2015 avec M. CHIMIN, qui ont été, à divers titres, en charge de la direction générale de la société.

    Le rapport d’observations provisoires arrêté par la chambre le 22 septembre 2015 a été notifié par lettres du 10 octobre 2015 au Président du conseil d’administration en  fonction, M. Nikolaz FAURREAU, ainsi qu’aux deux anciens Présidents MM. Christophe PLEE et Etienne CHIMIN, au directeur général en fonction, M. Gaspard TOSCAN du 

    PLANTIER, ainsi qu’aux deux anciens directeur général, Mme Nelly TUMAHAI et M. Pierre FONTAINE. Des extraits ont également été adressés à M. Louis SAVOIE et aux Président de l’assemblée de la Polynésie française en qualité de tiers mis en causes.

    M. SAVOIE a demandé à consulter les pièces: cette consultation a eu lieu le 27 novembre 2015 au greffe de la chambre territoriale des comptes.

     A l’expiration du délai de deux mois prévu par le code des juridictions financières, cinq réponses ont été adressées à la chambre. Le Président de l’assemblée de la Polynésie  française a fait parvenir une réponse hors délai, le 19 janvier 2016.

    Les éléments apportés en contradiction ont été délibérés lors de la séance du 

    11 février 2016 au cours de laquelle la chambre a formulé ses observations définitives.

    Chambre territoriale des comptes de ia Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFiDEPSéance du 11 février 2016 - Page 1 sur 45

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    SYNTHESE DES OBSERVATIONS

    Issue de l’article 8 de la convention Etat-Polynésie française du 8 août 1996 pour lerenforcement de l’autonomie de la Polynésie française, la SOFiDEP est une société definancement chargée de faciliter le développement des entreprises locales et de permettre laréalisation de projets présentant des risques trop élevés pour les banques.

    Une société de financement dédiée aux entreprises locales.

    L’actionnaire majoritaire de la S EM SOFIDEP est la collectivité de la Polynésiefrançaise qui détient 84,5% des parts ; les autres parts de capital sont détenues par laCCISM, 0,5%, la SOCREDO, 8,3%, EDT, 3,33%, la Banque de Polynésie et la Banque de

    Tahiti, 1,66% chacune, et 0,05% divers. A la différence d’un établissement bancaire, les fonds utilisés ne proviennent pas des

    dépôts de particuliers ou d’appel au public, mais procèdent des conventions de financementpassées avec l’Etat, et dans une moindre mesure, avec la Polynésie française.

    La SOFIDEP est restée, plus de 15 ans après sa création, une structure de tailleréduite composée d’un directeur général, de trois chargés d’affaires et d’une secrétairecomptable. Pour assurer son fonctionnement courant, elle fait appel à des collaborationsexternes complémentaires (expertise-comptable, conseils bancaires...).

    Depuis la création de la société, la SOFIDEP a, ainsi, fait tenir ses comptes par uncabinet d’expertise comptable (cabinets agréés KPMG puis BDO). Les comptes de la sociéténe présentent aucune anomalie formelle notable. Tous les comptes sociaux ont d’ailleurs été

    certifiés sans réserve par les commissaires aux comptes assurant l’audit légal des comptes.

    Une activité structurée autour du prêt participatif.

    Les interventions de la SOFIDEP sont limitées par ses statuts à 100 MF CFP parentreprise. Au cours de ses quinze premières années, l’activité de la SOFIDEP a étéstructurée autour de l’octroi de prêts participatifs laissant en retrait les interventions encapital-investissement, notamment la prise de participation minoritaire, alors qu’il s’agissaitinitialement d’une de ses missions premières.

    Pour autant, la SOFIDEP n’est pas une banque, mais une société de financement qui

    intervient sur la base d’exonérations légales figurant dans le code monétaire et financier(article 511.6).

    Les interventions de ia société ont été historiquement réalisées en accompagnementd'un financement bancaire. Ce schéma originel a toutefois été nettement modifié pour lesprêts participatifs aux entreprises en difficulté (PRE) depuis 2009 et pour les prêts d’aide et àla création d’entreprises (PACE) depuis 2015. Ainsi ces dispositifs ont, contrairement auschéma initial, été exclusivement financés par les fonds de la SOFIDEP,

    De fait, en dépit de la mauvaise conjoncture économique qui marque la Polynésiefrançaise depuis 2007, la sinistralité, en ne dépassant jamais 5%, est restée maîtrisée.

    La situation financière de la société est solide ; les bénéfices sont récurrents ;l’endettement est maîtrisé ; le capital social a été multiplié par cinq, passant de 300 000 F

    CFP à 1,5 milliard de F CFP en 15 ans grâce aux bénéfices mis en réserve. ______________

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEPSéance du 11 février 2016 - Page 2 sur 45

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    Un niveau d’activ ité inférieur aux possibilités of fertes

    Malgré ses résultats financiers, la performance de la SOFIDEP reste ambivalente.

    L'activité de la société, même au maximum atteint en 2014, laisse inemployés desfonds importants.

    Depuis sa création, cette activité a connu une sensible progression, marquée par uncreux entre 2005 et 2007, compensé depuis 2013 par une forte reprise. Elle est néanmoinsrestée relativement modérée par rapport aux 3,2 milliards de F CFP mis à disposition.

    L’encours brut en 2014 était de 2,1 milliards de F CFP avec un courant d’affairesannuel s’élevant à 590 MF CFP, et laissant théoriquement une trésorerie sans emploi de600 MF CFP.

    Les effets sur le développement des entreprises sont contrastés.

    Le levier financier, mesuré par le cofinancement bancaire, a été très modéré. Afortiori avec le développement des produits sans cofinancement, il n’a pas dépassé 1,1, enretrait par rapport à sa moyenne de la période, 1,75.

    Les retombées en termes d’emplois ont en revanche été plus appréciables, endehors de toute considération de coût par emploi. Ainsi, de 2010 à 2015, il y aurait eud’après les statistiques de la société faute d’autres sources disponibles, 2389 emplois quiauraient été créés ou sauvegardés grâce à l’action de la SOFIDEP.

    Le positionnement stratégique de la société explique en partie cette évolution

    contrastée. A l’aune des résultats constatés, il est apparu qu’un positionnement plus élaborévis-à-vis des banques locales, des entreprises et des porteurs de projet, aurait pu mieuxcontribuer à fa performance de la société.

    Notamment, la SOFIDEP a manifestement éprouvé des difficultés à être en synergieavec les autres intervenants bancaires. C’est ainsi que l’intervention préalable des banquesdans l’étude des dossiers de prêts a de fait limité son champ d’intervention aux seulsdossiers transmis par les banques, alors que ses critères de prêt étaient plus larges.

    Toutefois, cette croissance modérée de l’activité n’est pas uniquement imputable à laSOFIDEP, et doivent aussi être prises en compte la faiblesse du tissu des entrepriseslocales et la faible dynamique des projets d’entreprise proposé au financement.

    Considérée, depuis les premiers plans de relance, comme le fer de lance du

    développement économique, la SOFIDEP a assurément peiné à trouver parmi les institutionsfinancières locales, la stratégie la plus efficace pour soutenir le développement desentreprises et de l’économie.

    Depuis 2007, les financements publics se sont raréfiés. La SOFIDEP a dû, en

    utilisant ses réserves, financer de manière croissante son activité dans le rapport d’unengagement sur dotation publique pour 6 sur fonds propres. Au surplus, elle a dû le fairepour des produits comportant une probabilité d’impayés beaucoup plus élevée que pourd’autres générations de produits. Entre autres conséquences, cette tendance, si elle seconfirme dans les prochains exercices, hypothéquerait l’activation sans précaution de latrésorerie sans emploi.

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEPSéance du 11 février 2016 - Page 3 sur 45

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    De larges marges de progrès son t disponibles.

    Elles supposent a minima une reconsidération de la stratégie de l’entreprise pouraccroître son efficacité.

    D’abord, pour mieux répondre à sa vocation première - le développement des fondspropres des entreprises locales-, des progrès organisationnels et techniques sontenvisageables, notamment en rendant la SOFIDEP encore plus « professionnelle ».

    D’autres progrès en efficacité sont attendus d’un autre positionnement de laSOFIDEP traduit par une intervention rendue plus autonome par rapport aux banques ; enparticulier, l’instruction en première main des dossiers de demande de prêts aurait intérêt àêtre effectuée à la SOFIDEP au lieu de l’être systématiquement dans une banque, cela afinde faire mieux prévaloir des critères d’intérêt général sur des analyses nécessairement

    commerciales.

    La valeur ajoutée de la SOFIDEP requiert désormais des décisions fortes qui, pourcertaines d’entre elles, s’inscrivent dans les orientations déjà données en termes deprofessionnalisation de la structure et d’organisation. Pour les autres, ils dépendent pourpartie des décisions stratégiques de la collectivité de la Polynésie française, actionnaire

    majoritaire de la SOFIDEP.

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    RECOMMANDATIONS

    La chambre a souhaité formuler une série de recommandations à la suite desobservations de son rapport.

    Lors de ses prochains travaux, la chambre établira un bilan des actions entreprises etréalisées par la société.

    1. Transmettre systématiquement les actes des organes sociaux (conseild’administration, assemblée générale) au représentant de l’Etat ;

    2. Demander un agrément à l’autorité prudentielle par souci de sécurisation de

    l’activité, en particulier dans la perspective de l’évolution de son activité ;

    3. Augmenter le nombre des prises de participations minoritaires dans lesmontages financiers ;

    4. Utiliser le Mécanisme de développement pour couvrir les projets les plusrisqués;

    5. Ecrire les procédures internes afin de consolider le contrôle interne ;

    6. Instruire les dossiers en première main en liaison avec les partenairesbancaires ;

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    SOMMAIRE

    1 Une société de financement dédiée aux entreprises locales...... ........................................7

    1.1 Le financement a été essentiellement public....... ......................................................7

    1.1.1 Le financement de l’Etat a été prépondérant....................................................7

    1.1.2 L’autofinancement des activités s’est accru depuis 2007.............  9

    1.2 Une SEM au statut spécifique......... .................................. ................ .....................10

    1.2.1 La société est dédiée au développement des entreprises polynésiennes......11

    1.2.2 La vie sociale de la société de financement............... .........   12

    2 Une activité structurée autour de l’octroi de prêt participatif ..... ..............................  17

    2.1 Le prêt participatif (PP) est le premier moyen d’intervention en renforcement de

    fonds propres.............................   ..182.1.1 Une gamme des prêts participatifs étendue............ ................. 18

    2.1.2 Une activité dominante......... ...............   20

    2.2 Les interventions en capital-investissement sont restées en retrait............... .........21

    2.2.1 Une activité secondaire.............................   22

    2.2.2 Un portefeuille modeste.......... ........................................................................23

    2.3 Les effets sur le développement des entreprises sont contrastés...........................25

    2.3.1 Un levier financier réduit...............  25

    2.3.2 Des retombées en termes d’emploi appréciables...........................................26

    3 Une activité inférieure aux possibilités offertes......... ........................................................27

    3.1 La situation financière laisse disponibles de larges capacités de financement........28

    3.1.1 L’exploitation a été régulièrement bénéficiaire................................   28

    3.1.2 La structure financière s’est renforcée.....................   34

    3.2 Le courant d’affaires n’a pas été à la hauteur des financements mis à

    disposition........ ....................... ................................................................................ 36

    3.2.1 Le potentiel de financement a été en partie inexploité ....................................36

    3.2.2 La croissance du courant d’affaires requiert plusieurs ajustementscorrectifs.......................... ................................. ............................................. 40

    4 Conclusion................... !....................................................................... ............................44

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    1 Une soc iété de financement dédiée aux entrepr ises locales

    La société de financement du développement de la Polynésie française (SOFIDEP)a, selon ses statuts, pour objectif « d'intervenir en partenariat avec les banques de la place, pour aider les entreprises à se créer et à se développer dans de bonnes conditions, 

    notamment dans les secteurs prioritaires,  (préambule) »

    La délibération n°99-98 APF du 3 juin 1999 et le rapport de présentation afférent ontété encore plus précis quant aux intentions de i’Assemblée de la Polynésie française (APF).

    Pour l’assemblée, il s’agit de « faciliter, par tout moyen financier, la création, la transmission et le développement des PME dont le siège social est en Polynésie  française » ; mais en agissant dans le cadre des priorités de développement définies par legouvernement de la Polynésie française, c’est-à-dire « en aidant les PME à se créer et à se 

    développer dans de bonnes conditions, notamment dans les secteurs prioritaires tels que la pêche, pour le financement de la flotte de bateaux ou le tourisme, pour la petite  hôtellerie » ou en « permettant la réalisation de projets présentant de fortes incertitudes ».

     A cette fin, des fonds publics ont été confiés à la collectivité de la Polynésie françaisepour assurer le financement de la SOFIDEP, conçue dès l’origine comme une société definancement du développement des entreprises locales.

    1.1 Le fin anc emen t a été essent iellemen t pub lic

    La SOFIDEP bénéficie d’un financement particulier et privilégié. Elle ne se procureles fonds nécessaires à son activité ni auprès des banques ni sur le marché financier, maisutilise exclusivement les fonds publics versés par la collectivité de la Polynésie française.

    En réalité, l’Etat a largement contribué au lancement, puis au financement de l’activité

    de la SOFIDEP, en versant des dotations au Pays.

    Faute de dotations publiques versées, la société a été cependant contrainte depuisquelques années de développer ses nouveaux produits sur ses fonds propres.

    1.1.1 Le financement de l'Etat a été prépondérant

    Le financement de l’Etat a permis d’assurer le lancement puis l’essentiel de l’activité

    de la société.

    Même si le capital social initial de 300 000 F CFP a été majoritairement composé de

    fonds publics issus des comptes de la Polynésie française, l’Etat, bien qu’absent au capital,a apporté les fonds, satisfaisant ainsi au soutien du développement économique de laPolynésie française auquel il s’était engagé dès 1994.

    De la sorte, les fonds publics qui ont servi à la collectivité pour lancer l’activité de laSOFIDEP, proviennent de l’Etat.

    D’abord, du Fonds pour la reconversion économique de la Polynésie française(FREPF)1, fonds qui, juste après la cessation des activités du Centre d’expérimentation duPacifique, a soutenu ia stratégie économique de la Polynésie française.

    Le FREPF avait vocation à fonctionner pendant une période de dix ans, assurant desparticipations de l’Etat jusqu’au 31 décembre 2005.

    1 Convention Etat-Poiynésie n°96-1983 du 8 août 1998.

    Chambre territoriale des com ptes de la Polynésie française 

    Observations définitives - SEML SOFIDEP 

    Séanc e du 11 février 2016 - Page 7 sur 45

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    Le comité de gestion du FREPF a donné, dès juin 1999, son aval pour financer lapart de la Polynésie française du capital de la SOFIDEP ainsi que les frais de lancement.

    Dans ce cadre, une première convention de financement n°379-99/FREPF du25 novembre 1999 a fixé la participation de l’Etat aux frais de préfiguration, à 30 MF CFP.

    Une autre convention du même jour, n°380-1999 a alloué à la SOFIDEP 5,5 MF CFP

    pour couvrir les charges de fonctionnement de sa première année d’activité, et 300 MF CFPpour le financement des prêts à redevances {Prêts Participatifs).

    Ainsi, la collectivité de la Polynésie française n’a pas eu à financer sur ses fondspropres le démarrage de la SOFIDEP.

    Par la suite, le relais a été pris par les fonds issus de la dotation globale dedéveloppement économique (DGDE).

    En sorte que durant près de dix ans, du démarrage de la société jusqu’en 2008, l’Etata apporté les financements qui ont permis d'alimenter les activités de prêts et de capital-risques de la SOFIDEP. Plusieurs conventions et avenants lui ont, à cette fin, allouépériodiquement des dotations.

    Le tableau ci-après récapitule les financements octroyés, d’abord par le biais duFREPF puis par celui de la DGDE, et enfin par les fonds propres de la collectivité de laPolynésie française.

    Tableau des conventions de financements octroyés à la SOFIDEP :

    v É S a l é l f e r^:,*:'màncÉ!néiiis;îîtlMontants vefseâ au

    WÊSSÈM n°380-99 25/11/1999 300 000 000 300 000 000

    n°41-0I 10/05/2001 416 300 000 416 300 000

    n°228-01 23/11/2001 466 500 000 466 500 000n°30592/PR 12/09/2003 90 300 000 90 300 000

    n°4.0007 17/12/2004 450 000 000 450 000 000

    n°8.Û354 02/09/2008 550 000 000 165 000 000

    n°3865 13/07/2009 500 000 000 500 000 000

    n°3866 13/07/2009 400 000 000 120 000 000

    Source : Chambr e territoriale des comptes de (a Polynésie française d'après les bilans de la SOFIDEP.

    Depuis sa création, la SOFIDEP a donc bénéficié d’un financement public enprovenance de l’Etat et de la Polynésie française.

    Au total, ce financement public s’est élevé à près de 3,2 milliards de F CFP, qui ontdonné lieu au 31 décembre 2014 à des versements effectifs de 2,5 milliards de F CFP.

    L’Etat a assurément apporté la plus grande part.

    De 1999 à 2008, 2,2 milliards de F CFP de fonds d’Etat (FREPF, DGDE) ont ainsi étéalloués dans le cadre de conventions de financement ; les versements au 31 décembre 2014s’élevaient à 1,9 milliard de F CFP.

    La collectivité de la Polynésie française a, seule, assumé le financement des deuxdernières conventions signées en 2009, pour un montant de 900 MF CFP, dont seulement620 MF CFP avaient été appelés et versés au 31 décembre 2014.

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEPSéance du 11 février 2016 - Page 8 sur 45

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    1.1.2 L ’autof inancement des activités s ’est accru depuis 2007

    Les fonds propres de la société ont été de plus en plus sollicités.

    Les ressources propres de la société, constituées depuis les premières mises enréserves, sont devenues à partir de 2007, le moyen de financement privilégié de l’activité dela SOFIDEP.

    Si l’on se réfère au montant des engagements annuels de la SOFIDEP sur dotationspubliques ou sur fonds propres qui est retracé dans le tableau ci-après, le croisement descourbes rouge et bleue est très significatif.

    Jusqu’en 2007, les engagements sur fonds propres ont été inexistants ou trèscirconstanciés. Ainsi en 2003, sur les 60 MF CFP d’engagement sur fonds propres, 30 MFCFP étaient dus, non à une opération initiée par la SOFIDEP, mais à un financement

    complémentaire à la dotation allouée par la Polynésie française pour soutenir les opérationsfinancières de la SEM Tahiti Nui Rava’ai.

    Puis en 2007, les engagements annuels sur fonds propres ont dépassé lesengagements sur dotation publique.

    Engagements sur dotations et sur fonds propres, en MF CFP :

    600

    500

    400

    300

    200

    100

    2000 2001 2002 2003 2004   2005   2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013   2014

     —— Engagements sur fonds propres   - - -   60   - - -   60 209 283 334 250 218   486 514

     —— Engagements sur dotations   120 409 186 368 370 102 39 37 124 95 189 145 99 146 76

    Source : Cham bre territoriale des comptes de la Polynésie française d’après les bilans de la SOFIDEP.

    De fait, ce croisement de courbe n'a pas été un phénomène transitoire, lesengagements sur dotation se situant depuis résolument en dessous des engagements sur

    fonds propres.Plusieurs raisons expliquent ce phénomène.

    En premier, est intervenue la difficile conjoncture budgétaire qu’a traversée laPolynésie française depuis 2007, et qui a empêché la collectivité de prendre le relais dufinancement Etat, dans de bonnes conditions.

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    D’autant que fa collectivité de la Polynésie française a essayé à plusieurs reprises defavoriser la reprise économique en s’appuyant sur les produits SOF1DEP :

    - en 2008, la collectivité a financé2 un soutien aux entreprises locales par la mise àdisposition de la SOF1DEP de 550 MF CFP afin de renforcer les fonds propres deces entreprises ;

    - en 2009, deux conventions de 500 et de 400 MF CFP, dans le cadre d’un plan derelance, ont été mises à disposition de la SOF1DEP pour soutenir ces mêmesentreprises ;

    En second lieu, l’accentuation de la crise budgétaire a raréfié les financementsbudgétaires disponibles, les priorités budgétaires étant ailleurs. Ainsi jusqu’en 2014, aucunenouvelle dotation publique ne fut mise à la disposition de la SOFIDEP.

    Dès lors, les engagements sur fonds propres ont de plus en plus supplanté lesengagements sur dotation : en 2012, le rapport était du double, en 2013, il dépassait le triple.

    Un changement de conception a même été amorcé.

     Au conseil d’administration du 21 février 2013, le ministre des finances,M. FREBAUT, a ainsi déclaré que la SOFIDEP devait désormais compter sur ses fondspropres, au demeurant abondants, pour développer ses activités, et servir des dividendes àson actionnaire principal, confronté à de sévères difficultés budgétaires.

    Le conseil d'administration a, non sans réticence, finalement opté pour undéveloppement sur ses fonds propres et pour une mise en réserve de ses bénéfices.

    En 2014, le rapport entre les engagements sur fonds propres et ceux sur dotation estalors même passé de 1 à 6,514 MF CFP pour les premiers contre 76 MF CFP pour lesseconds.

    En 2015, la collectivité a commencé à renouer avec un financement public de

    l’activité de la SOFIDEP. Elle a en effet inscrit en juin 2015, 220 MF CFP en crédit depaiement à valoir sur une nouvelle autorisation de programme de 500 MF CFP pour lefinancement du prêt de relance des entreprises (PRE), dont la première dotation de 2009avait été entièrement consommée.

    1.2 Une SEM au statut spéc ifiqu e

    La SOFIDEP fait partie des « instruments destinés à favoriser le développement économique, ou tout autre activité d’intérêt général » à l’instar de nombreuses autres SEMentre 1998 et 2003 (TNR, ATN, etc...).

    La SOFIDEP est une société anonyme d'économie mixte (SAEM) dont l’objectif est

    de contribuer au développement économique en soutenant les entreprises par des actionsde capital-investissement, prêts participatifs et prises de participation, obligationsconvertibles en actions, limitativement énumérés dans ses statuts.

    La SOFIDEP est une SEM, qui est exclusivement soumise aux dispositions juridiquesconcernant les sociétés d’économie mixte qui ont été transposées en Polynésie française.

    Son régime juridique présente de ce fait deux particularités remarquables.

    2 Sur un reliquat D GDE.

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    Le code de commerce, quant à lui, est spécifique.

    Les dispositions novatrices de !a loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE)de 2001 n’ont pas d’application directe en Polynésie française, car elle n’y a été ni étenduepar mention expresse, ni transposée.

     Ainsi, une loi du pays n°2012-14 du 16 juillet 2012 n’a transposé la loi NRE que sur le

    seul point particulier de la gouvernance des SEM en créant la possibilité de confier ladirection générale de la société à un directeur général, mandataire social.

    La seconde particularité est qu’il s’agit d’une société de financement qui fonctionne,dans le cadre d’une exonération légale, sans agrément de l’autorité de contrôle prudentiel etde résolution (ACPR), alors qu’il est obligatoire en application de l’article L 511-10 du codemonétaire et financier (CMF).

    Lors de sa création en 1999, consultée par l’intermédiaire de l’Institut d’émissiond’outre-mer (lEOM) de Papeete4 la Direction des Agréments (Banque de France)56* aconsidéré que la SOFIDEP, dont l’objet est « le financement des PME sur ressources publiques », n’était soumise à aucun agrément.

    Dans ces conditions, la SOFIDEP n’a donc jamais demandé un agrément en qualité

    de société de financement spécialisée dans le capital-investissement.

    1.2,2 La v h sociaie de la société de financement

    La SOFIDEP est une SEM à conseil d’administration. Elle vient récemment d’adopterune nouvelle gouvernance en confiant la direction générale de la société au directeurgénéral. Auparavant la société était dirigée par le président du conseil d’administration,assisté d’un directeur général.

     A l’analyse, le fonctionnement de ses organes sociaux et de ses activités de

    financement n’a donné lieu à aucun dysfonctionnement majeur, même si quelquescorrections paraissent nécessaires.

    1.2.2.1 Le choix d’une séparation des fonctions de président et de directeur générai

    Le rôle du conseil d’administration, et de son président qui assure le bonfonctionnement des organes sociaux, demeure central :

    - il nomme et révoque tout directeur général ;- il autorise tout prêt et avances ;- il contracte tout emprunt ;

    - il arrête les états de situation, les inventaires et les comptes qui doivent êtresoumis aux assemblées générales.

    Et in fine, c’est le conseil d’administration qui, depuis la loi du pays de 2012, choisitentre les deux modes d’exercice de la direction générale (option a minima deux ans), et quien assure la publicité légale8.

    Si le mode d’organisation est resté moniste, la gouvernance de la société arécemment été modifiée.

    4 Lettre n° 1245 /IEOM du 19 mai 1999.

    5 Ex-direction des établissements de crédit.

    6 La SOFIDEP s’est acquittée de cette formalité le 10 avril 2015, JOPF, p 37.

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     Avant ce changement, ia structure avait toujours été placée sous le managementtechnique d’un directeur général, agissant sous l’autorité d'un président directeur général, encharge de la direction générale de la société.

    Ce n’est que depuis janvier 2015 que la gouvernance a évolué avec la nominationd’un directeur général, mandataire social*7, en charge de la direction générale de la société.

    Depuis sa création, la SOFiDEP avait été dirigée par un président du conseild’administration qui assurait la direction générale de la société ; ia possibilité de confier cette

    direction à un directeur général, réalisée par la loi du pays du 16 juillet 2012 précitée, a offertà la société le choix d’une autre gouvernance.

     A la SOFIDEP, le directeur général avait toujours assuré la direction technique de la

    société. Ainsi souvent issu du milieu bancaire, le directeur général agissait en spécialiste touten restant sous l’autorité du président du conseil d’administration seul en charge de ladirection générale de la société.

    Mais la SOFIDEP n’a pas utilisé immédiatement les possibilités créées par la loi dupays précitée.

     Ainsi depuis que le conseil d’administration a eu la possibilité juridique d’opter pourune direction générale assurée par un directeur général, mandataire social, la SOFIDEP aconnu deux directeurs généraux, Mme. Nelly Tumahai, nommée au conseil d’administrationdu 28 novembre 2012, et M. Gaspard Toscan du Plantier, nommé à celui du 17 juin 2014.

    Pour la première nommée, la SOFIDEP, sous la présidence d’Etienne CHIMIN, n’a ni

    procédé à la mise en concordance des statuts de la SOFIDEP avec la loi du pays précitée, nia fortiori choisi de modifier ia gouvernance.

    L'article LP 5 de ia loi du pays du 16 juillet 2012 a, en effet, chargé le conseild’administration de choisir, « dans les conditions définies par les statuts  », entre les deuxmodalités de gouvernance possibles.

     Aussi, en dépit du rôle accru8 qui lui avait été reconnu par le conseil d’administration

    du 28 novembre 2012, la directrice générale n’était pas en charge de la direction générale dela société, celle-ci restant de la compétence du président du conseil d’administration.

    Les nouvelles conditions statutaires ne seront définies que postérieurement àl’exercice des fonctions par Mme Tumahai.

    La question s’est à nouveau posée sous la présidence de M. Nikolaz Fourreau,notamment à ia nomination de M. Toscan du Plantier. Le choix s’est alors finalement portésur une modification de la gouvernance de la SOFIDEP.

    La modification statutaire9 concernant les pouvoirs du conseil d’administration estintervenue à l’Assemblée générale extraordinaire du 3 juillet 2014, et ce n’est qu’au conseild’administration du 27 janvier 2015, que ce dernier a officiellement opté pour unegouvernance dualiste, en précisant que la direction générale était exercée par une personne

    physique autre que le président du conseil d’administration.Le directeur général est désormais mandataire social, en charge de la direction

    générale de la société.

    Il est cependant tenu d’agir conformément à l’article 23 bis des statuts de laSOFIDEP et au règlement intérieur de la société. Ces textes encadrent très étroitementl’action du directeur général, notamment concernant les procédures de décision prévuespour chaque catégorie d’intervention et de produits ainsi que pour les seuils d’examen ducomité d’engagement (10 MF CFP en prêts participatifs, dès le 1 F CFP en fonds propres).

     y

    Conditions d'emploi fixées par la conseil d’administration, mais révocable ad nutum.

    8 La directrice générale aura les mêmes pouvoirs que le Président, et tout engagement supérieur à 5 MF CFP  nécessite la signature conjointe du PCA et de la DG (résolution 3).

    9 Notamment l’article 22 qui traite des pouvoirs du conseil d’administration.

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    Le rôle du comité d’engagement est, à cet égard, majeur. Son fonctionnement faitd’ailleurs l’objet d’un titre entier du règlement intérieur.

    Le comité est présidé par le directeur général, il comprend neuf membresreprésentant l’administration (Direction générale des affaires économiques - DGAE), l’IEOM,les 3 banques de la place, la CCISM, le MEDEF et l’ordre des experts comptables. Son rôle

    est de superviser les activités de capital-investissement, en prêt participatif ou en prise departicipation au capital. A cette fin, il se réunit autant que de besoin. Ses avis sont motivés etconsignés dans un procès-verbal.

    1.2.2.2 Le fonctionnement des organes sociaux

    Les réunions obligatoires des assemblées générales ordinaires ont suivi un rythmerégulier. Tous les comptes ont été approuvés par l’assemblée générale ordinaire desactionnaires. Ainsi que l’exige la loi, toutes les modifications concernant les statuts outouchant au capital social ont également toujours été actés lors d’assemblée générale

    extraordinaires. Au préalable, la situation et l’arrêté des comptes ont fait l’objet, pour chaque exercice,

    d’une présentation en présence du commissaire aux comptes avant leur approbation parl’assemblée générale.

    Le fonctionnement du conseil d’administration n’a pas connu de dysfonctionnement

    grave.

    Les sujets inscrits à l’ordre du jour des conseils d’administration ont tous été enrapport avec les pouvoirs du conseil d’administration décrits à l’article 22.

    Les rares insuffisances constatées ont concerné l’information des institutions.

    Le statut de SEML, en application de l’article 8 de la loi du 7 juillet 1983, oblige en

    effet à la transmission sous quinzaine au représentant de l’Etat (Haut-commissaire) desprocès-verbaux des conseils d’administration et assemblées générales. Cette transmissionn'a pas été assurée de manière systématique.

    En application de l’article 186-2 de la loi statutaire crée par la loi organique du7 décembre 2007, ont été toutefois adressées à l’intention du président de l’APF, lesconventions et les rapports annuels du commissaire aux comptes (CAC) et de la directiongénérale. Cette transmission obligatoire n’a pas été assurée en 2014 et n’a pas de toutefaçon vocation à être substituée à i’obligation découlant de la loi du 7 juillet 1983 précitée.

    Dans les SEM les représentants de la Polynésie française choisis par le conseil desministres sont soumis10 à une obligation de compte rendu de mandat à l’assembléedélibérante. En l’occurrence, les représentants doivent faire un rapport annuel à l’APF. Cettedernière obligation n’a pas été respectée, ou a été réalisée sous des modalités qui ne sont

    pas suffisantes au regard des dispositions légales rappelées. Cet état de fait procède sansdoute du hiatus résultant de la nomination du représentant par le conseil des ministres,prévue à l’article 29 de la loi organique, et des obligations, découlant de la loi du 7 juillet1983 modifiée, qui subsistent vîs-à-vis de l’assemblée délibérante en matière de compte

    rendu.

    Par ailleurs, une réflexion sur le nombre des représentants de la Polynésie françaiseau conseil d’administration de la SOFIDEP pourrait faciliter la vie sociale de la SOFIDEP.

    Le nombre des membres du conseil d’administration est de dix membres dont huitreprésentants de la Polynésie française11et deux administrateurs élus privés.

    10 Article 8 de la loi du 7 juillet 1983.

    11 L'article L 225-17 du cod e de comm erce : de 3 à 24 m embres.

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    Par principe, la composition du conseil d’administration doit résulter de l’applicationdu principe proportionnel figurant à l’article 8.2 de la loi du 7 juillet 1983 : « Dans une proportion au plus égale à celle du capital détenu par   /’ensemble des collectivités territoriales, les statuts fixent le nombre de sièges dont ils disposent au conseil 

    d’administration ou de surveillance, ce nombre étant éventuellement arrondi à l’unité supérieure »

    Dès lors, la collectivité détenant 84,5% des parts a droit à 84,5 % des sièges, 85% sion y ajoute la part détenue par la CCI SM. Le reste doit donc être réparti entre lesactionnaires privés : EDT, 3,33% ; SOCREDO, 8,3%, Banque de Polynésie et Banque deTahiti 1,66 % chacune et la CGPME, 0,02%.

    La composition du conseil d’administration de la SOFIDEP respecte bien lesprincipes de proportionnalité au capital détenu et de majorité publique (collectivitéterritoriale).

    Le contrôle public est toutefois largement assuré puisqu’au conseil d’administration,les représentants de la Polynésie française nommés en conseil des ministres12ou en conseild’administration (CCISM) sont au nombre de huit.

    Seules, EDT et les Banques de Polynésie et de Tahiti ne sont pas représentées auconseil au terme de l’élection des administrateurs en assemblée générale qui réunit bienl’ensemble des actionnaires.

    D’après les procès-verbaux consultés depuis 2009, le conseil d'administration de laSOFIDEP a tenu des réunions annuelles plus ou moins fréquentes selon les années : deuxréunions en 2009 et 2011, quatre et trois en 2010 et 2012, mais cinq en 2013 contre deux en201413. Ces réunions n’ont d’ailleurs dans les statuts, aucune périodicité minimale infra-annuelle imposée14: « le conseil d’administration se réunit sur convocation de son président et si le conseil ne s ’est pas réuni depuis plus de 2 mois, le tiers des administrateurs peut, en indiquant l ’ordre du jou r ; le convoquer  ».

    Les états de présence permettent de constater la difficulté à réunir l’ensemble deshuit représentants de la Polynésie française.

    Pour une meilleure réactivité, et sans enfreindre les principes précités, la compositiondu conseil d’administration pourrait être réduite.

    Or, la seule façon de réduire le nombre de membres du conseil d’administration estde réduire le nombre des administrateurs publics tout en assurant les conditions du contrôlepublic (50+1%).

    Le conseil d’administration pourrait ainsi être restreint à cinq représentants de laPolynésie française et de ses établissements (CCISM), et à deux administrateurs privés.Cela aurait l’avantage de rendre moins lourde l’organisation des réunions et de rendre les

    quorums plus faciles à atteindre.

    1.2.2.3 La dispense d’agrément mérite d’être sécurisée

    La SOFIDEP est une société de financement spéciale, qui n’est ni une banque, ni unétablissement de crédit.

    12 Article 29 de ia loi statutaire.

    13 Et 2 au 30 juin 2015.

    14 Le rythme trimestriel, qui correspon d à 4 réunion s par an, s’est dégag é com me étant la norm e.

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    En effet, d’après le code monétaire et financier (CMF), une banque est une entreprisequi, à titre habituel, effectue des opérations de banque ou exerce une des activitésmentionnées à l’article L 311-215; un établissement financier est, quant à lui, une entreprise

    dont l’activité principale consiste à prendre des participations ou à réaliser des opérations debanque.

    L'article L 311-1 définit les opérations de banque comme étant «/a réception des fonds remboursables du public, les opérations de crédit ainsi que les services bancaires de paiement ». En d’autres termes, il s'agit de la collecte des dépôts, de la distribution de créditet des services bancaires de paiement. Y sont adjointes les opérations connexes visées à

    l’article L 311-216.

    La SOFIDEP ne dispose d’aucun agrément délivré par une autorité prudentielle. Ellen’est donc pas une société de financement ordinaire, telle que les définit l’article L 511-1 duCMF : « des personnes morales, autres que les établissements de crédits, qui effectuent à 

    titre de profession habituelle et pour leur propre compte des opérations de crédits dans les  conditions et limites définies par leur agrément  ».

    En vertu de l’article L 511-6 du code monétaire et financier, La SOFIDEP est

    exonérée de l’agrément.

    Les raisons justifiant l’exonération d’agrément sont tirées de l’activité de la SOFIDEP.Elles reposent sur un double constat. D’une part, la SOFIDEP a toujours financé sesactivités soit sur dotation publique, soit sur fonds propres, sans recourir à l’emprunt auprèsdu public ou des marchés. D’autre part, les opérations de crédit de la SOFIDEP sont desprêts participatifs (PP) ou des prises de participations, dispensées d’agrément par le CMF,

    La dispense d’agrément mérite cependant d’être sécurisée.

    D’abord, l’analyse qui précède, date de la création de la SOFIDEP. Ensuite, jamaisl’autorité prudentielle ne s’est exprimée directement sur le bien-fondé de l’application de

    l’exonération prévue par le CMF. Aucune demande officielle auprès de l’autorité prudentiellen’a été réalisée par la SOFIDEP.

    Un simple courrier de l’IEOM17 datant de 15 ans, se référant à une consultation del’autorité prudentielle alors en fonction, sert de justification.

    Le motif allégué dans ce courrier est naturel puisque, d’après l’article 511-6, ni lesprises de participation en capital, ni l’octroi de prêts participatifs ne constituent desopérations nécessitant l’obtention du. statut d’établissement de crédit ou de société definancement.

    Néanmoins, aucune décision, aucune lettre émanant directement de l’autoritéprudentielle n’a été produite pour confirmer que les activités financières de la SOFIDEP ne

    nécessitent pas d’agrément.

    Dans le cadre de cette dispense, la SOFIDEP a donc, sur ces bases, réalisé à titrehabituel18des opérations de crédits et des prises de participations sur fonds publics.

    L’activité de la SOFIDEP a cependant évolué depuis sa création en 1999.

    15 Chan ge, con seil et in génierie financière et c...

    16 Seules les banq ues ag réées ont ia capac ité d'effectu er toutes les opérations d e banque.

    17 Organ ism e qui au res te n'est pas habili té à vérifier la légalité des opérations de crédit.

    18 L’exercic e habituel est caractéris é par la répétition d es actes et ia pluralité des emp runteurs.

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     Ainsi, la SOFIDEP a eu de plus en plus recours aux remboursements des prêtsparticipatifs et aux intérêts de placements pour financer ses activités. En outre, la gestion de

    certains produits de la Banque publique d’investissement (Bpifrance) pourrait l’amener àsouhaiter étendre son activité au-delà des prêts participatifs, à la garantie ou à la contre-

    garantie. Tel n’a pas été encore le cas lors de la signature de la convention-cadre avec laBpifrance le 18 décembre 2015, dans laquelle les garanties ne sont pas assurées par laSOFIDEP, maïs par la Polynésie française (40%), la SOGEFOM (40%) et la BPI (20%).

    Déjà, au conseil d’administration du 14 décembre 2007, la direction générale s’étaitenquise de la situation de la SOFIDEP par rapport à l’obligation d’agrément auprès de l’officede coordination bancaire et financière (OCBF)19.

    Il en était ressorti qu’un agrément apparaissait nécessaire pour toute extension de lagamme hors champ du prêt participatif (PP) et des prises de participation. De sorte quel’intégration du prêt pour la création d’entreprise d’OSEO20 à la gamme des produitsSOFIDEP, qui était alors débattue, a nécessité sa transformation en PP, pour rester dans lecadre de l’exonération.

    Dans ces conditions, il serait prudent de faire examiner la situation actuelle de laSOFIDEP par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), afin de sécuriser lesbases juridiques de l’activité au regard de la réglementation de ses activités financières etbancaires, présentes (demande d’exemption) et futures en lien avec la stratégie en cours derévision.

    2 Une activité structurée autour de Toctroi de prêt participatif 

    Depuis sa création, la SOFIDEP a développé deux gammes de produits : les prêtsparticipatifs (PP) et les produits de capital-investissement (Cl - les prises de participations et

    les obligations convertibles).

    L’activité de la société, à l’origine articulée sur ces deux lignes de produits, le PP et leCl, s’est en réalité développée et structurée autour du seul octroi de prêt participatif, lesprises de participation restant plus en retrait.

    Le règlement intérieur précise par ailleurs le montant maximal des interventions de laSOFIDEP. Celui-ci est fixé à 100 MF CFP par entreprise, et à 130 MF CFP par entreprisesliées. En outre, le RI indique que tous les produits doivent être associés avec un financementbancaire, sauf dans le cas du sauvetage d’une entreprise en difficulté pour lequel elle peutintervenir seule par un prêt pouvant atteindre 10 MF CFP.

     Au 31 décembre 2014, sur un encours brut de 2,1 milliards de F CFP, seulement241 MF CFP concernaient les interventions en prises de participation, obligationsconvertibles ou avances en compte courant d’associés.

     As so ciati on regrou pant 12 0 banq ues .

    20 Supprimé en avril 2015 par BPI.

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     Activité de la SOFIDEP depuis 2000. en MF CFP :

    Source : Ch ambre territoriale des comptes de la Polynésie française d’après les.bilans de la SOFIDEP.

    2.1 Le p rêt particip atif (PP) est le premier moy en d'in tervention en 

    renforcement de fonds propres

    Le prêt participatif (PP)21 est un moyen de financement à mi-chemin entre le prêt àlong terme et la prise de participation ; il a pour fonction d’améliorer la structure financièredes entreprises. C’est un quasi fonds propre car il a vocation à être remboursé, même si ilest considéré comme une dette subordonnée.

     Analytiquement, c’est une dette génératrice d’intérêt, qui, en vertu de la loi22, estassimilée aux fonds propres sans toutefois y être inclus d’après la jurisprudence de la Courde cassation, qui le considère comme un passif externe.

    2.1.1 Une gamme des prêts participatifs étendue

    Dès l’origine, a figuré dans le règlement intérieur de la SOFIDEP une gammeétendue de prêts participatifs axée sur le financement de la création, du développement etde la transmission des entreprises.

    Pour répondre aux anticipations de marché, notamment à partir de 2009, les types de

    prêts participatifs se sont multipliés.

    Ces produits ont été spécialisés pour la création ou pour le développement desentreprises ; d’autres ont concerné les entreprises en difficulté, ou celui de la transmissionde l’entreprise.

    En outre, pour répondre à la problématique insulaire, des produits spécifiques pourles archipels éloignés et pour le secteur primaire ont été créés ; pour le soutien desentreprises innovantes et du développement durable des produits dédiés ont aussi été

    lancés.

    21 C’est un moyen de financem ent de long terme qui a été introduit par la loi du 13 juillet 1978 dans le droit  

    financier français. Depuis, il a été surtout utilisé en 1983 dans le cadre des nationalisations, et en 2008, en  réponse à la crise : pian de relance OSEO.

    22 Article 313*4 du code monétaire et financier.

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    Observations définitives * SEML SOFIDEP 

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    La gamme des PP couvre en définitive toutes les phases de la vie d’une entreprise,depuis le projet et ia création, jusqu’aux éventuelles difficultés, en intégrant ia problématiquespéciale du développement dans les archipels éloignés.

    Le tableau ci-après présente la gamme des prêts participatifs SOFIDEP.

    Gamme de prêts participatifs :

     mitMhÊtmm:ppSB|Développement•v:’j "i ftransmission

     J,

    'JEntrepmeeH-i

    sé cfeur pnm aire

    ,eïnnQVafion ctd développement

     mmtmProduits

    PCE (< 5 ans)

    Proiet < 5 mMons

    PPC

    Proiet > 5 mil! ionsPPD PPT PRE PAE et PSP PPI et PDD

    Montent du prêt

    Quote-part SOFIDEP

    Quote-part BANQUE

    Apport fonds propres

    Durée

    Différé

    Taux d’intérêt

     Nature ressources

    0.5 à 3 MF

    Jusqu'à 70%

    Complément

    10%

    I à5ans

    3 à 6 mois (X + 1)

    3%

    Dotations

    >0,5 MF

    Jusqu'à 50%

    Complément

    10%

    5 àSans

    Jusqu'à 1an(£)5%

    Fonds propres

    >0,5 MF

    Jusqu'à 50%

    Complément

    10%

    5 à Sans

     Néant

    4,5%

    Fonds propres

    >0,5 MF

    Jusqu'à 50%

    Complément

    10%

    5 à Sans

    Jusqu'à 3 ans (K)

    4,5%

    Fonds propres

    0,5 MF

    De 50% à 70%

    Complément

    10%

    5 à 10 ans

    Jusqu’à 2 ans (K)

    4%

    Fonds propres

    Source : SOFIDEP Note de lecture :

    PCE ; prêt à la création d’entreprise PPC : prêt à la création

    PPD : prêt au développement PP T : prêt à ia transmission

    PRE ; prêt à la relance des entreprises en difficulté PAE : prêt aux archipels éloignés

    PSP : prêt au secteur primaire PPi : prêt à l'innovation

    PDD : prêt au développement durable

    Les produits SOFIDEP ont une durée de cinq à dix ans selon les types de produit, ài’exceptïon du prêt à là création d’entreprise (PCE) qui a une durée plus courte, de un à cinq

    ans23

    Pour tous, les taux d’intérêt des produits sont rémunérateurs, mais se situent enmoyenne de deux à quatre points en dessous de l’offre bancaire classique. Us sont en outre

    construits avec des différés de remboursement pouvant aller jusqu’à trois ans pour le PPT etle PAE et PSP.

    C’est surtout au niveau des garanties exigées que les produits SOFIDEP s’avèrentavantageux puisqu’à la différence du secteur bancaire, aucune caution, ni garantie n’estexigée du bénéficiaire. La souscription d'un « contrat d’assurance-vie » ou une retenue degarantie de 5% du montant prêté suffisent. En principe, cette particularité permet l’éligibilitéde demandes qui auraient assurément été refusées par les banques, faute de couverture durisque.

    Les produits ont fait l’objet d’adaptations en continu.

     Au conseil d’administration du 11 février 2015, dans le cadre du plan d’actionscommerciales de la SOFIDEP, il a ainsi été décidé de faciliter l’éligibilité des TPE en opérant

    plusieurs changements dans les caractéristiques du prêt à la création d’entreprise (PCE).

    Le PCE créé en 2009 est un produit OSEO adapté au contexte polynésien. El est ainsi

    devenu un PP pour satisfaire aux conditions de l’exonération d’agrément. Il était censé agircomme un fonds d’amorçage pour conforter les besoins de trésorerie des TPE en cours de

    création en intervenant jusqu’à 5 MF CFP dans le cadre d’un cofinancement bancaire etd’une contre-garantie de ia SOGEFOM.23

    23 Cett e durée ne perm et pas de le classer com me un mo yen de finan cem ent de long terme.

    Chambre territoriale des com ptes de la Polynésie française 

    Observations définitives - SEML SO FIDEP  

    Séance du 11 février 2016 - Page 19 sur 45

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    Ce produit n’a pas rencontré le succès escompté :

     Activité en PCE, en nombre de dossiers et en MF CFP :

    B l l E f l l

     N b dossiers P rê t à la créa tio n d ’entre pr ise 4 7 2 15 17Montants décaissés 6 14 2 20 28

    Source : Chamb re territoriale des comptes de ia Polynésie française d’après les bilans de la SOFIDEP.

    Les modifications opérées en 2015 ont consisté à rendre l’accès encore plusaccessible aux TPE.

     Ainsi, si l’ancienneté maximale requise pour être éligible a été maintenue à cinq ans,le montant maximal du prêt a été porté de 3 à 5 MF CFP, et surtout l’obligation de

    cofinancement bancaire a été supprimée.

    En outre, aucun fonds propre n’est exigé de l’entrepreneur. En lien avec cesmodifications, le PCE est véritablement devenu un prêt d’aide à la création d’entreprise

    (PACE), la vocation aide faisant son apparition dans la dénomination du prêt. Pour autant, ceproduit, agrément oblige, reste un PP, donc une dette génératrice d’intérêts et, eu égard auxconditions moins contraignantes lors de son octroi, in fine d’impayés élevés.

    2.1.2 Une activ ité dominante

    L’activité de financement en prêt participatif est, de loin, l’activité dominante ; elle acependant connu deux tendances opposées depuis la création de la SOFIDEP.

    La première de 2001 à 2006 a été orientée à la baisse alors que depuis 2007, laseconde est, malgré une baisse d’activité enregistrée en 2011 et 2012, orientée à la hausse.

    Source : Chamb re territoriale des comptes de la Polynésie française d’après les bilans de ia SOFIDEP.

    L’octroi de prêts participatifs, en nombre de dossiers traités et en montant décaissé, a

    constamment été l’activité principale de la SOFIDEP.

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEPSéance du 11 février 2016 - Page 20 sur 45

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    ?.....:-: : ;™  k £èî «5hï^ ^

    La collectivité de la Polynésie française a commencé par financer en priorité lesactivités des secteurs qui s'inscrivaient dans la stratégie de développement qu’avaitarrêtée son gouvernement : tourisme, pêche industrielle, perle.

     Ainsi, un soutien spécial dédié au développement de la pêche industrielle via la SEMTNR s’est traduit par des prêts à redevances (prêts participatifs) afin de constituer les fonds

    propres des acquéreurs des thoniers de la SEM TNR, grâce à une dotation fléchée de90,3 MF CFP allouée24à la SOFIDEP.

    La convention de financement de 2004 a poursuivi dans cette logique de financementpour faciliter la création et le développement des entreprises individuelles et familiales, enélargissant les secteurs cibles.

    Enfin, dans le cadre des plans de relance de l’activité élaborés par la collectivité de laPolynésie française en réponse à la crise de 2007-2008, les financements publics ont étéprincipalement consacrés aux prêts participatifs à la relance de l’entreprise (PRE) et à lacréation d’entreprises (PCE).

    Le tableau ci-après confirme la prédominance de l’activité d'octroi de PP par rapportaux prises de participation en capital.

     Activité en PP et Cl. en nombre de dossiers et en MF CFP :

    f̂) O i .V   m m m

     N b do ss iers Prê ts pa rticipa tif s 47 71 60 45 92   19

    M ontants décaissés P rêts Participatifs 378 447 340 318 592 550

     N b do ss iers Ca pi ta l i nv estis semen t - 3 2 - 2 1

    Montants décaissés Capital investissement - 75 55 - 40 40

    « ü s d »

    3 7 8 V

    % W M W :

    s   8   ï ;522 ï   ; ■ S ïÿ 3 s 5 3 ) 8 .

    : ; - r ao T

    m m

    Source : Cham bre territoriale des comptes de !a Polynésie française d’après les bilans de la SOFIDEP.

     Ainsi, en 2009, au titre des prêts participatifs (PP), quel que soit leur mode definancement, la SOFIDEP a traité 47 dossiers totalisant un montant de 378 MF CFP, maisaucun dossier au titre du capital investissement.

    En 2014, le nombre de dossiers PP a augmenté: 79, le montant décaissé aégalement progressé, et a atteint, 550 MF CFP. Les dossiers Cl sont toujours en sensibleretrait par rapport aux dossiers PP, puisqu’un seul dossier Cl de 40 MF CFP a été traitépendant l’année.

    2.2 Les interventions en capital-investiss ement so nt restées en retrait

    Dans les statuts et rapports divers de la SOFIDEP, une distinction abusive est établieentre les PP et le Cl ; dans la mesure où le PP est une modalité du Cl, il n’est pas légitimede l’en distinguer aussi nettement.

    Dans l’acception restrictive retenue par la SOFIDEP, le capital investissementcorrespond aux interventions sur les fonds propres des entreprises pour financer la création,le développement et parfois, le redressement des entreprises.

    24 Convention n°30592/PR du 12 septembre 2003.

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    Celles-ci, d’après les statuts, ne peuvent prendre que deux formes :

    - une prise de participation minoritaire au capital des sociétés. Le règlementintérieur en a fixé les modalités principales : une participation temporaire et limitéeà 10 ans, exceptionnellement étendue à 15 ans ;

    - la souscription d’obligation convertible en action (OCA) d’une durée maximum desept ans.

    S’y ajoute l’avance en compte courant d’associé (CCA), dans des limites fixées par le

    règlement intérieur.

    2.2.1 Une activ ité secondaire

    L’offre a toujours été relativement étendue. Ainsi, la gamme des produits de haut debilan de la SOFIDEP est devenue depuis 2009, relativement complète en lien avec les

    différentes phases de la vie d’une entreprise :

    - le capital-risque, au moment de la création ou du projet innovant ;

    - le capital développement et transmission, pour accompagner le développementde l’entreprise et son éventuelle transmission ;

    - le capital retournement pour soutenir les entreprises en difficulté.

    Gamme des participations en Ci : $   

     ê   

       |         |      

     S  

    m >â |fe' .:CQÀ/6cÂÿ  ̂f:

    Taille projet

    Montant du prêt

    Quote-part SOFIDEP

    >10 MF

    > 5MF

    De 50% jusqu'à 100% si refus banque

    >10 MF

    >10 MF

    De 50% jusqu’à 100% si refus banque

    >10 MF

    10 MF < projet

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    Sur !es six dernières années, on compte ainsi deux années blanches et une moyennede 40 MF CFP en 2013 et 2014.

     Activité de capital investissement depuis 2000. en MF CFP

    120

    100

    80 *

    60

    40

    20

    ~i----------1— —i----------r 

    200 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 20 14

    ■ Capital investissement sur dotations

    Source : Cham bre territoriale des compt es de la Polynésie française d'après les bilans de la SOFIDEP.

    Cette faible activité traduit aussi une relative faiblesse du financement dédié au Cl :une seule convention a eu pour objet le financement des prises de participation.

     Ainsi, la convention de 200826 a constitué une rupture par rapport aux orientations

    initiales en matière de soutien au développement de la pêche hauturière. Un accentparticulier a alors été mis sur le capital-risque, destinataire unique de la convention definancement.

    La SOFIDEP a voulu réagir à partir de 2007, pour se rapprocher de sa mission initialede consolidation des fonds propres des entreprises locales.

    Dans cette perspective, le plan stratégique validé au conseil d’administration du 14décembre 2007, comportait un volet « intervention en fonds propres » où la SOFIDEPambitionnait de devenir le partenaire de référence des PME à la recherche de fonds propresen diffusant une nouvelle offre où les OCA seraient plus présentes.

    2.2.2 Un portefeuille modeste

    De fait, la SOFIDEP a eu moins recours aux prises de participation qu’aux PP,malgré une relative progression du portefeuille de 2009 à 2014.

    Le dernier plan d’actions adopté en janvier 2015 poursuit, une nouvelle fois, larelance du Cl, en proposant systématiquement aux porteurs de projets importants, uneintervention en fonds propres.

    Malgré ces efforts, l’activité « prise de participation » est restée très minoritaire parmiles interventions financières de la SOFIDEP.

    Convention n °8.0354 du 2 septembre 2008.

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    En 2009, l’activité représentait moins de 3% du courant d’affaires, pour un volume de31 MF CFP, dont 30 MF CFP en compte courant d’associé (CCA) ; la SOFIDEP ne comptaiten portefeuille qu’une seule société, entrée en 2008, Pacific Piscine à hauteur de 1 MF CFPen parts sociales, et de 30 MF CFP en CCA.

    En 2010, le nombre de sociétés en portefeuille a été porté à quatre, trois entreprises

    ayant fait l’objet de prises de participation : la SCOOP (secteur de l’édition), entrée au capitalle 19/03/2010 à hauteur de 5,66 % soit 1,2 MF CFP, couplée à des apports de 18,8 MF CFPen CCA, la MENUISERIE DE TAHITI à l’enseigne « ALU DESIGN », entrée au capital le01/04/2010 à hauteur de 5,66 % soit 1,2 MF CFP, couplée à des apports de 38,8 MF CFP enCCA, dans le cadre de la construction d’une nouvelle usine sise à Tipaerui qui a étéinaugurée en juin 2010 et la JSTM (secteur du transport maritime), entrée au capital le16/11/2010 à hauteur de 25 % soit 5 MF CFP, couplée à des apports de 10 MF CFP en CCAet à un prêt participatif de 10 MF CFP, dans le cadre de l’acquisition d’une barge destinée àassurer le transport de véhicules et de marchandises entre Raiatea et Tahaa, l’exploitationde la barge devrait démarrer en juin 2011.

    En 2011 et en 2012, la SOFIDEP détenait des participations dans sept sociétés, troisnouvelles sociétés ayant intégré le portefeuille de la SOFIDEP : TECHNIMARINE (secteur

    du chantier naval), entrée au capital le 28/01/11 à hauteur de 5,66 % soit 1,2 MF CFP,couplée à des apports de 28,8 MF CFP en CCA, dans le cadre de l’acquisition d’un travel liftde 300 T et du déménagement de la société, AQUAPAC (secteur de l’aquaculture), 25 MFCFP sous forme d’OCA (obligations convertibles en actions), dans le cadré du dispositifd’intervention en faveur des entreprises en difficultés (plan de conciliation en l’occurrence) etla SA BLANCHE NEIGE (secteur de la blanchisserie), 20 MF CFP sous forme d’OCA,

    venant s’ajouter à un prêt participatif de 20 MF CFP, dans le cadre de la construction d’unenouvelle unité industrielle à Papara.

    En 2013, le portefeuille ne s’est pas étoffé de société supplémentaire, toutefois lasociété Blanche Neige a bénéficié d’une souscription supplémentaire d’OCA de 20 MF CFP.

    En 2014, le portefeuille de la SOFIDEP comptait une société supplémentaire, VITl qui

    a fait l’objet d’une souscription d’OCA de 40 MF CFP. Au total, une seule société, JSTM, a connu des difficultés de gestion qui ont

    finalement conduit à un règlement judiciaire le 10 février 2014, provisionné à 100% par laSOFIDEP dès 2012.

    Le portefeuille se présentait donc dans le détail ci-dessous retracé :

    'Uirgcn  \ --------------------------------------- 1

    Pacific PiscineTitres de participation 1.000000

    Avances en compte courant 30 000000

    SCOOPTitres de participation 1 200.000

    Avances en compte courant 18 800 000

    Alu DesignTitres de participation 1200000

    Avances en compte courant 38 800 000 -

    JSTM

    Titres de participation 5000000

    Avances en compte courant 10 000 000

    TechnimarineTitres de participation 1200 000

    Avances en compte courant 28 800 000

    Aquapac Obligations convertibles en actions 25 000 000

    Blanche neige Obligations convertibles en actions 40000000

    Viti Obligations convertibles en actions 40 000 000

    d o n t titres de participation 9 600 000

    dont avances en compte courant 1 2 6 4 0 0 000

    d on t obligations convertibles en actions 105 000 000

    Source : Chambre territoriale des comptes de la Polynésie française d’après les bilans de la SOFIDEP.

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEP

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  • 8/17/2019 Rapport Du Gouvernement Du 25-04-2016

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    En 2014, les produits de haut de bilan représentaient 241 MF CFP, dont 126 MF CFPen CCA et 105 MF CFP en obligations convertibles en action (OCA) pour les seules sociétésanonymes (SA) ou les sociétés par actions simplifiées (SAS).

    Les titres de participation ne représentaient que 9,6 MF CFP dans un portefeuille de241 MF CFP.

    Confirmant la place marginale qui a été la leur dans les interventions de la SOFIDEP,malgré plusieurs plans d’action favorables au plans Cl, ces produits, bien qu’en netteprogression, ne représentaient toujours que 13% des interventions.

    2.3 Les effets sur le développem ent des entreprises sont contrastés

    En définitive, les interventions de la SOFIDEP ont eu un effet d'entrainement limité,notamment sur le financement bancaire des entreprises locales. Par contre, elles ont eu uneffet beaucoup plus conséquent en termes d’emploi.

    2.3.1 Un levier financier rédu it

    En effet, l’action de la SOFIDEP, en renforcement de fonds propres, par l’octroi dePP ou par des prises de participation, la souscription d’OCA ou l’avance en compte courantd’associés, n’ont eu qu’un effet de levier limité.

    Jusqu’à présent, la doctrine d’intervention inscrite dans les statuts et le règlementintérieur de la SOFIDEP, a été d’associer des financements bancaires à ses propresfinancements.

    L’effet de levier sur les financements bancaires ainsi généré par la SOFIDEP permet

    d’évaluer le poids de ses interventions.

     Au-delà de la quantification du montant des capitaux privés levés grâce aufinancement public, une première mesure de l’impact sur le tissu économique polynésien decette politique publique est rendue possible.

    Depuis la création de la SOFIDEP, cet effet de levier a connu une évolution trèscontrastée.

    Il a atteint-son plus bas niveau en 2005 à 0,9, année où les financements bancairesont été inférieurs aux financements de la SOFIDEP, et son plus haut niveau en 2008 avec unratio de 3, de surcroît associé à des montants octroyés plus élevés. Cette année-là, 304 MFCFP de fonds publics ont permis de lever près de 900 MF CFP de financements privés.

    Et si un bon niveau a également été atteint en 2009 (2.9), l’effet recherché a étémoins efficace les années suivantes : ratio de 1,4 en 2010, 1,8 en 2011 et 2,6 en 2012.

    Depuis cette date, le ratio s’est fortement dégradé alors que les financements de laSOFIDEP ont été importants.

    En 2013, il était de 1,5. Puis, il est retombé à son plus bas niveau en 2014 àseulement 1,1. Les 550 MF CFP injectés par la SOFIDEP dans le tissu économique localn’ont permis de lever que 578 MF CFP de financements bancaires.

    En moyenne de 2009 à 2014, l’effet de levier a été de 1,75.

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEP

    Séance du 11 février 2016 - Page 25 sur 45

  • 8/17/2019 Rapport Du Gouvernement Du 25-04-2016

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    Montant des financements SOFIDEP et bancaires, en MF CFP, et effet de levier :

    Source : Chamb re territoriale des comptes de la Polynésie française d’après tes bilans de la SOFIDEP.

    Cette tendance à la dégradation de l’effet de levier manifeste depuis 2010 hormis lerebond de 2011 et de 2012 a résulté pour une large part des caractéristiques des produits.

    En effet, certains d’entre eux parmi (es plus utilisés, n’ont plus besoin de

    cofinancement bancaire : le PRE, qui en 2013 et 2014, a été le plus consommé. De surcroît,la fin de l’obligation de cofinancement bancaire du PCE, en devenant PACE en 2015,accentuera vraisemblablement cette tendance.

    Sous cette réserve, l’effet de levier reste un bon marqueur des activités de laSOFIDEP en renforcement de fonds propres ou quasi fonds propres. Sa relative faiblessereflète aussi les limites intrinsèques des projets qui sont présentés au financement de laSOFIDEP.

    2.3.2 Des retombées en termes d ’emplo i appréciables

    L’impact sur l'emploi a toujours figuré en bonne place dans les objectifs de la société,et au-delà de son actionnaire majoritaire, la collectivité de la Polynésie française.

    Un suivi statistique a ainsi toujours fait l’objet d’un chapitre dédié dans les rapportsd’activité de la SOFIDEP.

    La mauvaise conjoncture économique qu’affronte la Polynésie française depuis 2007 .a rendu la défense de l’emploi prioritaire parmi les objectifs des politiques publiques. Lesretombées en termes d’emploi des interventions de la SOFIDEP sont devenues d’autant plusappréciables.

    Chambre territoriale des comptes de ia Polynésie française

    Observations définitives - SEML SOFIDEPSéance du 11 février 2016 - Page 26 sur 45

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    Impacts des interventions de la SOFIDEP sur remploi, cumul de 2010 à août 2015 :

    De 20 10 à 2015Emplois

    créé s

    Emplois

    maintenus

    PP à la création (PCE et PACE) 145 51PP au développement (PPD) 28 491

    PP à la transmission (PPT) 72 134

    PP aux archipels éloignés (PAE) 71 53

    PP au secteur primaire (PSP) 50 102

    PP à l'innovation (PPI) 18 54

    PP au dévebppement durable (PDD) 5 28

    PP à la relance (PRE) 11 791

    PP à la création (PPC) 255 30

    Total 65 5 1 7 3 4

    Source : SOFIDEP

    D’après ces statistiques internes à la société, de 2010 à 2015, il y aurait eu655 emplois créés et 1734 emplois maintenus. Au total, 2389 emplois auraient été impactéspositivement à la suite des interventions de la SOFIDEP.

    Les produits qui ont eu le meilleur impact en termes d’emplois créés ont été ;

    - le PCE devenu le PACE, qui ont permis de créer 135 emplois depuis 2013 dansles TPE ;

    - le PPC, qui a permis la création de 255 emplois depuis 2010.

    En termes d’emplois maintenus, le plus fort impact a été celui du PRE, notamment

    grâce à lui, de 2011 à 2013, 791 emplois ont été sauvegardés.Le PPD a aussi permis le maintien de 491 emplois.

    Toutefois, ces statistiques ne permettent pas de conclure que les emplois figurantdans ces statistiques sont devenus pérennes, et que trois ou quatre ans après leur créationou leur maintien, ils existent toujours.

    Par ailleurs, aussi appréciables que soient les retombées positives sur l’emploi, cesinterventions se sont élevées, durant ces 5 années, tous: types de prêts confondus, à2,6 milliards de F CFP, soit près de 1,2 MF CFP par emploi.

    Le suivi dans le temps des entreprises aidées ne faisant pas l’objet de statistiques

    suffisamment anciennes et précises, il serait de toute façon hasardeux de conclure de façondéfinitive sur l’efficacité de ces mesures, sur la base de ces seules éléments.

    3 Une activi té inférieure aux possib ilités offertes

    D’après les derniers comptes approuvés par l’Assemblée générale du 21 juillet 2015,la situation financière de la SOFIDEP est bénéficiaire ; le bilan au 31 décembre 2014 permetaussi de constater que la participation de la société au financement des entreprises restebien en-deçà des financements disponibles.

    El faut cependant préciser que rien ne permet d’en imputer la responsabilitéexclusivement à la SOFIDEP.

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEPSéance du 11 février 2016 - Page 27 sur 45

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    La faiblesse relative du niveau d’activité tient aussi à la faible dynamique desdemandes adressées à !a SOFIDEP, la création d’entreprise et le lancement de projetsrestant numériquement faibles en Polynésie française27.

    En sorte que par rapport au potentiel de financement, le courant d’affaires est restélimité.

    3.1 La situ ation financière laisse dis pon ibles de larges capacités de 

    f inancement

    La SOFIDEP n’étant pas agréée par l’ACPR, n’est pas tenue d’appliquer les principesde comptabilisation bancaire (produit net bancaire, coût du risque de crédit, etc...).

    Toutefois, les dispositions du pian comptable général (PCG) ne donnent qu’uneimage imparfaite de la situation comptable traduisant l’activité de la SOFIDEP (émission-remboursement de prêts ; prises de participation). La SOFIDEP a donc, en accord avec sescommissaires aux comptes, adopté une double présentation de ses comptes.

    Une première, classique, peu significative et une seconde, mieux adaptée, quiemprunte à la comptabilité bancaire et reflète plus exactement son activité.

    Depuis sa création, la SOFIDEP a continuellement dégagé des bénéfices grâce à lamaîtrise non seulement du coût de sa structure d’exploitation mais aussi du coût du risque,paramètre essentiel pour une société de financement.

    Ces résultats bénéficiaires, d’ailleurs en baisse, correspondent cependant à unniveau d’activité qui laisse intacte une part importante du potentiel de financement qui lui a

    été confiée.

    3.1.1 L ’exploitation a été régulièrement bénéficiaire

    Les derniers comptes de résultat (2009-2014) figurent en annexe ; Ils sont tousbénéficiaires.

    Ces résultats positifs de la société proviennent du contrôle global des coûts destructure et du coût du risque. En effet, si les charges de structure de la SOFIDEP, enparticulier les dépenses de personnel, ont connu les variations les plus sensibles, lasinistralité historique a été contenue à un bas niveau, 5%, grâce à une gestion prudente.

    En 2014, la réduction du résultat est nette par rapport aux exercices précédents. Ellerésulte de charges d’exploitation accrues et d’un taux de remboursements impayés en forteprogression en lien avec des prises de risque accrues.

    3,1.1.1 Le coût de la structure d’exploitation a été globalement maîtrisé

    En se concentrant sur les dernières années d’exploitation, on observe que, de 2009 à2014, les charges d’exploitation ont été en moyenne de 64 MF CFP par an.

    Lés charges d’exploitation se décomposent en deux postes principaux : les charges

    de personnel et les frais administratifs.

    Le tableau ci-après retrace l’évolution de celles-ci entre 2009 et 2014, ce qui

    correspond aux cinq dernières années d’exploitation.

    27 Rapport d'observations définitives du 24 avril 2015 - interventionnisme écon omiqu e et aides au x entreprises. 

    Chambre territoriale des comp tes de la Polynésie française 

    Observations définitives - SEML SO FIDEP  

    Séance du 11 février 2016 - Page 28 sur 45

  • 8/17/2019 Rapport Du Gouvernement Du 25-04-2016

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    Charges d’expioitation de la SOFIDEP depuis 2009. en MF CFP :

    . - . • ' • h i M i l | j i >   h   i ; n i

    Frais de personnel 41 43 44 39 39 46

    A utres frais administratifs 19 19 23 19 23 29

    Sous total cha rges d*exploitation - 59 62 68   57 62 75

    Sour ce : Chambre territoriale des comptes de la Polynésie française d'après les bilans de l a SOFIDEP.

    Au cours de cette période, ces charges ont peu varié de 2009 à 2013. Elles ontcependant connu une augmentation plus forte en 2014, année durant laquelle elles ontatteint 75 MF CFP, soit 13 MF CFP au-dessus de la moyenne des 5 dernières années.

    En premier lieu, les charges de personnel, qui représentent la première charged’exploitation, depuis 2009, se sont situées entre 62 et 70% des charges.

    Elles se sont accrues de 8% en 6 ans, passant de 41 MF CFP en 2009 à 46 MF CFPen 2014.

    La progression est finalement restée relativement faible.

    Et si le traitement des personnels (chargés d’affaires, secrétaire) n’a que peu varié,environ 20 MF CFP par an, la rémunération des directeurs généraux a subi les plus fortesévolutions. La volonté plus ou moins affirmée du conseil d’administration d’appliquer pour lesdirecteurs généraux, les salaires servis dans le secteur bancaire (SOCREDO) est à l’originede cette situation.

    Ainsi, le conseil d’administration du 14 septembre 2007 avait fixé la rémunérationbrute mensuelle du directeur général (M. Pierre FONTAINE) à 1 300 000 F CFP par mois,sur 12 mois.

    Ce niveau de rémunération a été revu à la baisse par le conseil d’administration du

    28 novembre 2012, à l’occasion de la nomination d’un nouveau directeur généra! (Mme NellyTÜMAHAl) pour se situer à 750 000 F CFP brut par mois.

    Mais lors de l’arrivée du directeur général actuel (M. Toscan du Plantier) ce salaire aété augmenté pour atteindre 900 000 F CFP, brut par mois (CA du 17 juin 2014).

    Au total, alors que jusqu’en 2011, le coût de la rémunération des dirigeants avait étéd’un peu plus de 15 MF CFP par an (15,6 MF CFP en 2011), puis ramené à 9 MF CFP en2012 et 2013, il a été remonté à près de 11 MF CFP à partir de mi-2014.

    Au fil du temps, les salaires versés aux agents de la SOFIDEP, directeur généralexclu, ont, par ailleurs, été abondés d’un te*™* mois versé en décembre.

    S’ajoute à ces augmentations salariales, l’indemnité de départ équivalente à 6 moisde salaire, soit 4,5 MF CFP brut, qui a été versée en 2014 à la directrice générale sortante,

    Mme Nelly Tumahai (soit 3,5 MF CFP net).

    Les charges de personnel ont ainsi subi une forte augmentation entre 2013 et 2014,pour atteindre 47 MF CFP en 2014, sous l’effet conjugué du versement de cette indemnitéde départ et de l’augmentation de la rémunération du directeur général.

    Plus fondamentalement, la gestion des rémunérations s’est avérée souventconflictuelle.

    Ainsi, les indemnités de départ des directeurs généraux ont été, par le passé, soitsource de difficultés, soit, ont donné lieu, dans un cas, à un contentieux.

    Par définition, les directeurs généraux sont révocables ad nutum qu’ils soienttitulaires d’un contrat de travail ou mandataires sociaux, dès lors la fin de fonctions dans

    toutes les hypothèses, reste gouvernée par l’obligation de justes motifs. Le cas échéant, leconseil d’administration fixe le régime du versement d’une indemnité.

    Chambre territoriale des comptes de la Polynésie françaiseObservations définitives - SEML SOFIDEPSéance du 11 février 2016 - Page 29 sur 45

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    Dans un cas, alors qu’était réclamé le versement d’une indemnité de départéquivalente à 6 mois de salaire, le conseil d’administration a considéré qu’il s’agissait d’unedémission et qu’en l’espèce, celle-ci ne pouvait donner lieu à indemnisation. Cette différenced’inte