RAPPORT MORAL 2009 · 2.1 Pemie appo t d’étape su la mise en œuve des engagements anti-corruption ... nationale et au Sénat en vue d’un en adement de l’ation des goupes d’influen

RAPPORT MORAL 2009

Adopté par l’assemblée générale annuelle

du 19 avril 2010

Section française de Transparency International

Transparence International France - Rapport moral 2009 - 2 -

www.transparence-france.org

Transparence International France est la section française de Transparency International (TI), la principale organisation de la société civile qui se consacre à la transparence et à l’intégrité

de la vie publique et économique.

A travers l’action de plus d’une centaine de sections affiliées réparties dans le monde entier et de son secrétariat international basé à Berlin, en Allemagne, TI sensibilise l’opinion aux

ravages de la corruption et travaille de concert avec les décideurs publics, le secteur privé et la société civile dans le but de la combattre.

Pour plus d’informations sur TI, ses sections nationales et ses activités :

www.transparency.org

http://www.transparence-france.org/

http://www.transparency.org/


SOMMAIRE

I. Avant propos – Renforcer encore notre capacité de proposition, notre audience et notre gouvernance, par Daniel Lebègue, Président de TI France ................................................................ - 5 -

II. Projet associatif, organisation et gouvernance ...................... - 6 -

1. Projet associatif ....................................................................................... - 6 -

1.1 Qui sommes-nous ? ............................................................................................ - 6 -

1.2 Pourquoi agir contre la corruption ? .................................................................. - 6 -

1.3 Comment nous agissons..................................................................................... - 7 -

2. Organisation et gouvernance................................................................... - 8 -

2.1 Organisation ....................................................................................................... - 8 -

2.2 L’appartenance au mouvement Transparency International ............................ - 9 -

2.3 Transparence de nos activités et gouvernance interne ................................... - 10 -

III. Rapport d’activité 2009 ...................................................... - 11 -

1. Entreprises ............................................................................................ - 11 -

1.1 Partenariats ...................................................................................................... - 11 -

1.2 Signature d’une convention avec Vigeo ........................................................... - 12 -

1.3 Autres activités ................................................................................................. - 12 -

1.4 Objectifs 2010 .................................................................................................. - 12 -

2. Vie politique et action publique ............................................................. - 13 -

2.1 Premier rapport d’étape sur la mise en œuvre des engagements anti-corruption de Nicolas Sarkozy ...................................................................................................... - 13 -

2.2 Plaidoyer pour le renforcement des moyens de la justice en matière de lutte contre la corruption ................................................................................................... - 14 -

2.3 Circulation de l’argent sale : lutte contre les centres financiers non coopératifs (paradis fiscaux) ......................................................................................................... - 16 -

2.4 Restitution des avoirs détournés : principaux développements de la plainte déposée contre trois chefs d’Etat .............................................................................. - 16 -

2.5 Publication de premières recommandations sur l’encadrement du lobbying - 18 -

2.6 Adoption d’une charte de déontologie par le Conseil général de L’Essonne .. - 19 -

2.7 Suivi des engagements internationaux (ONU, G8/G20 et OCDE) .................... - 20 -


2.8 Autres initiatives............................................................................................... - 21 -

2.9 Objectifs 2010 .................................................................................................. - 22 -

3. Education, enseignement, formation ..................................................... - 22 -

3.1 Colloque annuel ............................................................................................... - 22 -

3.2 Autres relations avec l’enseignement supérieur ............................................. - 23 -

3.3 Objectifs 2010 .................................................................................................. - 23 -

4. Groupes de travail ................................................................................. - 23 -

4.1 Objectifs 2010 .................................................................................................. - 24 -

5. Interventions externes et délégations officielles .................................... - 24 -

6. Réunions publiques ................................................................................ - 26 -

7. Communication ..................................................................................... - 27 -

7.1 TI France dans les médias................................................................................. - 27 -

7.2 La Lettre de Transparence ................................................................................ - 27 -

7.3 Site Internet ...................................................................................................... - 28 -

8. Vie de l’association ................................................................................ - 28 -

8.1 Relations avec Transparency International ...................................................... - 28 -

8.2 Organisation interne ........................................................................................ - 29 -

8.3 Information et implication des membres ........................................................ - 30 -

8.4 Effectifs des adhérents et autres sympathisants de TI France ........................ - 30 -

IV. Rapport financier 2009 ....................................................... - 31 -

1. Informations générales .......................................................................... - 31 -

2. Informations financières 2009 ............................................................... - 32 -

V. Annexes ............................................................................. - 34 -

1. Rapport général du commissaire aux comptes relatif à l’exercice clos le 31 décembre 2009, bilan, compte de résultat et annexes.................................. - 34 -

2. Evaluation du plan d’action 2007-2009 .................................................. - 45 -

3. Plan d’action 2010-2012 ........................................................................ - 46 -

4. Les sections de Transparency International à travers le monde .............. - 49 -


I. Avant propos – Renforcer encore notre capacité de

proposition, notre audience et notre gouvernance, par Daniel Lebègue, Président de TI France

2009 était la dernière année de mise en œuvre du programme d’action triennal 2007-2009 qui avait été adopté par notre conseil d’administration. Ce programme, qui été réalisé à plus de 90%, a été marqué l’an dernier par plusieurs initiatives importantes : plainte au pénal à l’encontre de trois chefs d’Etat africains pour détournement de fonds publics, questionnaire adressé aux candidats français à l’élection au Parlement européen, prise de position sur le projet de réforme de la procédure pénale et le droit pour des associations qualifiées d’agir en justice, propositions présentées à l’Assemblée nationale et au Sénat en vue d’un encadrement de l’action des groupes d’influence auprès des parlementaires.

Par le sérieux de ses propositions et sa capacité à les faire prendre en compte par les décideurs publics et privés, par le développement de l’action commune avec d’autres associations, ONG et acteurs professionnels, par son audience auprès des médias français et étrangers, Transparency International, en particulier sa section française, a incontestablement accru, dans la période récente, sa légitimité parmi les think tanks les plus influents.

Le nouveau programme d’action triennal 2010-2012 que nous venons d’adopter, dont on trouvera les lignes directrices dans le présent rapport, vise à amplifier cette dynamique. Nous avons l’objectif, avec l’organisation internationale à laquelle nous appartenons, de renforcer notre action de plaidoyer sur les grands enjeux de la mondialisation (réforme financière, centres offshore, financement de l’action humanitaire et de l’aide au développement), d’être plus présents auprès des victimes de la corruption, de développer nos actions de formation et de communication.

L’objet même de notre association nous impose enfin d’être exemplaires au plan de la transparence, de l’éthique et de la gouvernance. Pour la première fois cette année, notre rapport d’activité prend la forme d’un véritable document de référence qui fournit une information aussi complète que possible sur notre stratégie, nos actions, nos comptes, notre organisation, notre gouvernance. Au travers de ses groupes d’échanges, de son comité scientifique, de son conseil d’administration et de son bureau – qui ont tenu l’an dernier près de 20 réunions –, nous cherchons à améliorer constamment la qualité de nos échanges et la collégialité de nos décisions.

Nous invitons tous ceux qui partagent notre conviction, à savoir qu’une démocratie vivante repose sur l’intégrité et le sens du bien commun des dirigeants comme des citoyens, à nous rejoindre et à prendre toute leur place dans notre mouvement.

* * *


II. Projet associatif, organisation et gouvernance

1. Projet associatif

1.1 Qui sommes-nous ?

L’association Transparence International France – ou « TI France » – regroupe des citoyens, des entreprises et des associations autour de la volonté commune d’améliorer significativement la gouvernance publique et privée en termes de transparence, d’intégrité et de responsabilité.

Ceci passe notamment par une action résolue de prévention et de lutte contre les différentes formes de corruption, le blanchiment de l’argent sale et les divers types de fraudes.

TI France entend contribuer au développement de comportements éthiques, citoyens et responsables et, ce faisant, aux conditions de la confiance entre les différents acteurs de la société.

Section française de Transparency International (TI), TI France inscrit son action dans le cadre de la stratégie définie par le mouvement TI, principale organisation de la société civile qui se consacre à la transparence et à l’intégrité de la vie publique et économique. TI est une ONG de dimension mondiale, qui fédère plus d’une centaine de sections et points de contacts nationaux affiliés, présents sur tous les continents (cf. Annexe 4 - Les sections de Transparency International à travers le monde). Le secrétariat international est une association de droit allemand installée à Berlin depuis sa création en 1993.

Nos valeurs sont la transparence, la responsabilité, l’intégrité, la solidarité, le courage, la justice et la démocratie.

1.2 Pourquoi agir contre la corruption ?

Nous définissons la corruption comme l’abus à des fins privées d’un pouvoir reçu en délégation. Cette définition recouvre des pratiques très diverses : conflits d’intérêts, détournements de fonds publics, sommes extorquées par des agents publics abusant de leur pouvoir, autorités publiques soudoyées par des particuliers ou des entreprises pour fermer les yeux sur le non-respect d'une réglementation ou prendre une décision partiale, pots-de-vin versés par une entreprise au responsable des achats d'une autre, etc.

Nous estimons que les défis du développement durable ne pourront être relevés sans une intensification des efforts internationaux en faveur d’une meilleure gouvernance, tant au niveau local que mondial.


Les coûts politiques, sociaux, économiques et environnementaux de la corruption sont en effet considérables. La corruption :

- est une atteinte aux droits de l’Homme ainsi qu’aux fondements mêmes de la démocratie (égalité entre les citoyens) ;

- mine l’esprit civique et entraîne une perte de confiance des populations envers leurs institutions et leurs dirigeants ;

- alimente l’instabilité politique et sociale et, dans les pays les plus touchés, la démotivation et la fuite des jeunes talents ;

- fausse les règles du marché et de la concurrence ;

- fausse les règles d’accès aux ressources naturelles ;

- rend possible de graves atteintes à l’environnement et à la sécurité des personnes ;

- décourage les investissements privés dans les pays où elle est endémique et qui sont aussi les plus pauvres ;

- génère une fuite des capitaux des pays en développement ;

- est à la fois un facteur de sous-développement et un obstacle majeur aux efforts déployés pour s'y attaquer (cas de détournements de l'aide internationale) ;

- entrave les actions humanitaires d’urgence.

1.3 Comment nous agissons

TI France conduit des actions :

- de sensibilisation des décideurs et du grand public aux enjeux de l’intégrité et de la transparence ;

- de plaidoyer et d’alerte en faveur du renforcement et de la mise en œuvre effective du cadre juridique et institutionnel de lutte contre la corruption ;

- d’apport d’expertise au service de tous les acteurs de la société – particuliers, administrations, entreprises et autres composantes de la société civile – qui recherchent un appui dans leur action contre la corruption.

Nous condamnons la corruption toutes les fois où elle est clairement établie, mais nous

ne considérons pas que c’est à nous qu’il revient d'enquêter sur des cas individuels de corruption.

Initiateurs d'actions concertées, nous travaillons en coopération avec les citoyens, les entreprises, les organisations à but non lucratif, les gouvernements, les collectivités territoriales et les organisations internationales, c'est-à-dire l’ensemble des acteurs engagés sur les enjeux cités.

Nous agissons en citoyens, sans esprit partisan ni sectarisme.


A travers des groupes de travail spécialisés, nous exerçons une veille sur les sujets que nous considérons prioritaires afin de mettre à jour en continu des recommandations que nous voulons réalistes. Nos prises de position sont fondées sur une analyse objective et professionnelle et sur des critères rigoureux.

2. Organisation et gouvernance

2.1 Organisation

Nos réalisations sont le fruit des décisions et de l’engagement de nos membres bénévoles, dont l’action est soutenue par une équipe restreinte de salariés permanents.

Le principal organe de décision est le conseil d’administration de l’association. Composé de membres élus pour 6 ans par l’assemblée générale, il tient en moyenne une dizaine de séances annuelles. Le bureau, également réuni une dizaine de fois par an, joue un rôle important pour préparer les décisions du conseil. La gestion quotidienne est assurée par l’équipe des salariés permanents sous la supervision directe du président et des deux vice-présidents.

Le président rend compte chaque année en assemblée générale de l’action du conseil d’administration. Tous les membres de ce dernier siègent à titre individuel et bénévole. Ils justifient tous d’une expertise significative dans des domaines relevant des champs d’intervention de TI France (administration, droit, finance, entreprises, développement durable).

Conseil d’administration de TI France Echéance du mandat

M. Daniel Lebègue président 2011 M. Thierry Beaugé vice-président 2011 M. Jacques Terray vice-président 2015

M. Jean-Claude Paye secrétaire 2015 M. Jacques Fabre trésorier 2011

Mme Dominique de Courcelles administrateur 2015 M Christian Dor administrateur 2013

Mme Anne-Marie Ducroux administrateur 2013 Mme Anne José Fulgéras administrateur 2013

M. Gérard Kuster administrateur 2015 Mme Corinne Lepage administrateur 2013

M. Emmanuel de Lutzel administrateur 2011 Mme Marie Nigon administrateur 2011

Mme Catherine Pierce administrateur 2015 M. René Wack administrateur 2013

Présidents d’honneur : MM. Michel Bon et Daniel Dommel.


Equipe permanente :

- Julien Coll, délégué général

- Myriam Savy, chargée d’études (communication et relations avec les membres)

- Marina Yung, chargée d’études (juridique et plaidoyer)

Fin 2009, TI France regroupait près de 200 membres et sympathisants individuels (cotisants et donateurs) ainsi qu’une vingtaine d’organisations membres et partenaires qui lui apportent la majeure partie de ses ressources. Les membres participent au développement des actions de plaidoyer à travers différentes structures dédiées (groupes de travail et groupes d’échanges).

Organisations membres en 2009 Aéroports de Paris, Alcatel-Lucent, Association Nationale des Sociétés par Actions (ANSA), Association Monsoise pour la Démocratie Socialiste (AMDS), BNP Paribas, Cabinet Denizet, Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes, Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables, Copti Assureur Conseil, Crédit Agricole S.A, Crédit Mutuel, Essilor International, GDF Suez, KPMG France, Lafarge, Macif Gestion, Natixis, Ocean Five Yachting, Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE), Société Générale.

En savoir plus sur l’organisation et le fonctionnement de TI France :

> Organisation http://www.transparence-france.org/ewb_pages/o/organisation_transparence_international_france.php

> Statuts http://www.transparence-france.org/ewb_pages/s/statuts_transparence_international_france.php

2.2 L’appartenance au mouvement Transparency International

Le mouvement Transparency International (TI) est composé de sections nationales telles que TI France, de sections nationales en formation et de points de contacts nationaux. TI est ainsi présent dans plus d’une centaine de pays1. Le mouvement comprend aussi une trentaine de membres individuels.

Les sections nationales sont accréditées pour trois ans via un examen conduit principalement sur la base de critères de bonne gouvernance. Toutes les sections de TI, quelle que soit leur taille, ont par exemple l’obligation de faire auditer leurs comptes annuels et de publier sur leurs sites Internet les déclarations d’intérêts de leurs dirigeants. Les sections conservent en revanche une grande autonomie dans la définition et la mise en œuvre de leurs plans d’action respectifs.

Le secrétariat international de Berlin joue un rôle d’impulsion, de coordination et d’élaboration d’outils et d’études à l’usage de l’ensemble du mouvement. Il est aussi là pour appuyer les sections nationales qui en expriment le besoin. Chaque section a la possibilité

1 En octobre 2009 : 80 sections nationales (dont TI France), 12 sections nationales en formation et 12 points de

contacts nationaux. Liste complète reproduite en annexe.

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/o/organisation_transparence_international_france.php

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/s/statuts_transparence_international_france.php


d’initier de nouveaux projets à l’échelle du mouvement et d’en assurer le leadership, comme le fait par exemple TI France sur le thème des paradis fiscaux.

Les sections nationales et les membres individuels se réunissent chaque année en assemblée générale pour mettre à jour la stratégie du mouvement et procéder par élection au renouvellement partiel du conseil d’administration. Une douzaine de nationalités différentes sont ainsi représentées au conseil, sous la présidence de la canadienne Huguette Labelle, chancelière de l’Université d’Ottawa et ancienne présidente de l’agence canadienne de développement.

En savoir plus sur le mouvement Transparency International : www.transparency.org

2.3 Transparence de nos activités et gouvernance interne

Nous adoptons les meilleures pratiques de transparence et de gouvernance des associations avec l’objectif de les faire constamment progresser. Il s’agit d’un domaine dans lequel nous souhaitons être à la fois exemplaires et force de propositions.

Nous continuerons, par exemple :

- à n’accepter que des financements qui ne compromettent pas notre aptitude à examiner les problèmes librement, en profondeur et objectivement ;

- à assurer une transparence irréprochable sur nos sources de financement en rendant notamment publics nos comptes annuels certifiés (cf. Annexe 1 - Rapport général du commissaire aux comptes) ;

- à rendre compte régulièrement, de manière lisible et détaillée, de toutes nos activités à travers en particulier notre rapport annuel ;

- à prévenir toute situation de conflit d’intérêts par la publication de déclarations d’intérêts de nos dirigeants ;

- à respecter la charte de l’association et à saisir notre déontologue de toute question relative à son interprétation ;

- à respecter les statuts de l’association et à saisir l’assemblée générale annuelle de toute question relative à leur interprétation.

Le conseil d'administration nomme, hors de son sein, un déontologue, auquel peuvent

être soumis, officieusement ou formellement, par un membre de TI ou par le conseil d'administration, les situations pouvant poser des problèmes éthiques à l'association ou à certains de ses membres. Le déontologue de TI France est actuellement M. Daniel Tricot, président honoraire de la chambre commerciale, financière et économique de la Cour de Cassation.

http://www.transparency.org/


III. Rapport d’activité 2009

1. Entreprises

Considérant le rôle de premier plan que le secteur privé est naturellement appelé à jouer pour faire progresser la lutte mondiale contre la corruption et l’intégrité de la vie économique, TI France souhaite encourager les entreprises françaises à s’engager dans ce combat. Cet engagement passe concrètement par la mise en place au sein des entreprises de politiques et de programmes dédiés à la prévention de la corruption.

1.1 Partenariats

TI France conduit depuis 2004 des partenariats avec des grandes entreprises avec l’objectif de les accompagner dans leurs démarches de prévention de la corruption (création ou évaluation de programmes existants).

Autant par principe qu'en raison de ses moyens limités, TI France ne se substitue pas au

management de l'entreprise dans la mise en œuvre du programme anti-corruption. Par ailleurs, le partenariat ne vise pas à décerner une certification ou un label d'ONG. L'accompagnement de TI France se limite à un échange de vues sur la démarche de l'entreprise. Concrètement, nous proposons aux entreprises partenaires :

- des réunions d'échanges régulières ;

- une présentation ainsi qu'une mise à disposition des outils que nous développons à l'intention du secteur privé (ex : "Principes de conduite des affaires pour contrer la corruption") ;

- un travail en commun pour adapter ces outils à la situation de l'entreprise.

TI France est ainsi amenée à formuler des recommandations sur la base des informations que le partenaire porte à sa connaissance. Du côté de l’association, le suivi du partenariat est assuré par trois à quatre membres bénévoles et l'équipe permanente. Le comité de pilotage du partenariat se réunit en moyenne tous les trimestres. Entre chacune des réunions, le suivi est assuré par l'équipe permanente de l’association.

Deux partenariats se sont poursuivis en 2009 avec les sociétés Aéroports de Paris (ADP) et Suez Environnement. Le partenariat avec Suez Environnement a pris fin en décembre. Un bilan sera rendu public en 2010. Concernant ADP, la réflexion commune menée en 2009 a abouti à la formalisation de règles de déontologie. Annexées au règlement intérieur, ces règles seront transmises à tous les salariés. Aéroports de Paris projette d’étendre cette démarche à ses filiales.

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/r/ressources_pour_les_entreprises579.php

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/r/ressources_pour_les_entreprises579.php


1.2 Signature d’une convention avec Vigeo

Vigeo est le leader européen des agences de notation sociale et environnementale, fondé en 2002 et dirigé par Nicole Notat. L’agence mesure les performances managériales des entreprises en matière de respect des droits humains fondamentaux, de conditions de travail et d’emploi, de comportement sur les marchés (clients, fournisseurs, corruption, concurrence, achats responsables), de gouvernement d’entreprise, d’engagement sociétal et de protection de l’environnement. Ses clients sont des investisseurs et gestionnaires d’actifs ainsi que des entreprises et des collectivités territoriales.

TI France siège mensuellement au conseil d’administration de Vigeo.

Une convention a été signée en 2009 entre les deux organisations visant à développer entre elles l’échange d’informations et d’expertise. Les domaines couverts par le partenariat sont la transparence, l’intégrité des comportements et la prévention de la corruption sous toutes ses formes, dans le secteur privé.

TI France sera ainsi amenée à contribuer à la réflexion de Vigeo sur les critères utilisés par l’agence pour évaluer les politiques et les programmes de lutte contre la corruption des entreprises, leurs pratiques de lobbying ou, encore, leurs politiques vis-à-vis des paradis fiscaux.

1.3 Autres activités

Comme chaque année, des rencontres bilatérales ont été organisées avec plusieurs entreprises membres de l’association qui en ont manifesté le souhait. Lors de ces rendez-vous, l’équipe dirigeante de TI France fait le point sur les évolutions réglementaires et les bonnes pratiques relatives à la prévention des risques éthiques. Elle livre également son analyse des procédures mises en place au sein de l’entreprise.

Des représentants de TI France ont comme chaque année été invités à s’exprimer dans divers cercles consacrés à la prévention de la corruption dans les entreprises (cf. III.5. Interventions externes et délégations officielles).

Un groupe d’échanges interne a enfin été créé réunissant les membres individuels de

l’association intéressés par la lutte contre la corruption dans les entreprises.

1.4 Objectifs 2010

- Poursuite des actions de sensibilisation du monde de l’entreprise à la lutte contre la corruption ;

- Poursuite du partenariat avec ADP et publication d’un bilan du partenariat avec Suez Environnement ;


- Poursuite du dialogue avec Vigeo, entrée en vigueur dans le référentiel d’un critère d’examen des pratiques de lobbying des entreprises, présentation commune d’informations utiles ;

- Rencontres individuelles avec les entreprises membres.

2. Vie politique et action publique

L’objectif de TI France est que notre pays se dote d’un dispositif réglementaire et institutionnel à même de garantir l’intégrité et la transparence de la vie publique et économique.

La corruption est par définition une atteinte à l’intérêt général que les élus du peuple et les autorités publiques ont la responsabilité de définir et garantir. Les représentants de l’Etat sont les premiers dépositaires de l’action visant à la combattre.

TI France, qui n’entend pas se substituer à cette action, souhaite cependant l’inspirer. En tant qu’organisation de la société civile indépendante, nous nous proposons d’exercer un rôle d’analyse et de proposition pour éclairer par notre expertise les débats publics relevant de notre objet, mais également un rôle d’alerte lorsque certaines situations nous paraissent l’exiger.

2.1 Premier rapport d’étape sur la mise en œuvre des engagements anti-corruption de Nicolas Sarkozy

Loi du 13 novembre 2007 relative à la lutte contre la corruption, rôle moteur de la France dans la relance du combat international contre les abus des paradis fiscaux, durcissement du secret défense opposable aux enquêteurs, annonces présidentielles de suppression du juge d’instruction et de dépénalisation de la vie des affaires, allégement des procédures de passation des marchés publics : en deux ans de Présidence de Nicolas Sarkozy, de nombreuses initiatives ont été prises par le gouvernement et la majorité parlementaire qui ont eu une incidence directe sur le cadre législatif et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption.

Ces multiples évolutions, déjà mises en œuvre pour certaines et en cours d’examen pour les autres, ont conduit TI France à dresser un premier bilan des engagements électoraux du Président de la République, au moment où celui-ci achevait la deuxième année de son quinquennat. Durant la campagne électorale, TI France avait en effet pris l’initiative d’adresser un questionnaire appelant les 12 candidats à prendre publiquement position sur des mesures précises qui lui paraissent de nature à promouvoir l’intégrité et la transparence, tant dans la vie publique que dans la vie économique.

Du point de vue de TI France, certaines des réformes mises en œuvre depuis mai 2007 constituent des avancées réelles dont il faut se féliciter. D’autres, au contraire, appellent des interrogations, si ce n’est de vraies inquiétudes. La principale inquiétude concerne la capacité de la police et de la justice françaises à mettre à jour et traiter les dossiers de


corruption et, notamment, les grandes affaires politico-financières. Ce point est développé dans le chapitre suivant.

Le rapport complet est disponible sur le site Internet :

http://www.transparence-france.org/e_upload/pdf/rapport_detape_engagements_n_sarkozy_2009.pdf

2.2 Plaidoyer pour le renforcement des moyens de la justice en matière de lutte contre la corruption

Deux projets de réforme ont fait l’objet d’un suivi très attentif de la part de TI France en 2010.

Le premier, toujours en cours d’examen, préconise la suppression du juge d’instruction sans prévoir de renforcer l’autonomie du parquet par rapport au pouvoir exécutif pour l’ouverture et la conduite des enquêtes. Dans ces conditions, le risque est grand que l’action de la justice ne soit même plus initiée dans des dossiers de corruption, de trafic d’influence ou d’abus de biens sociaux susceptibles de gêner des dirigeants politiques ou économiques.

Le second, qui a abouti en 2009, a limité davantage l’accès des juges aux documents classés secret défense alors même que, comme l’a démontré l’affaire des « Frégates de Taiwan », le dispositif actuel entrave déjà excessivement l’action du juge anti-corruption.

Mises en perspective avec l’affaiblissement continu ces dernières années des différents corps d’enquêteurs spécialisés en matière de délinquance financière, ces deux réformes sont perçues par de nombreux magistrats comme les points d’orgue d’une « réaction des élites » à la vague des dossiers politico-financiers des années 90. Projet de réforme de la procédure pénale (suppression du juge d’instruction)

Il n’appartient pas à TI France de se prononcer sur le maintien ou non du juge d’instruction mais de veiller à ce que l’institution judiciaire dispose des moyens de lutter efficacement contre la corruption.

L’infraction de corruption exige, plus qu’aucune autre, l’intervention d’une autorité judiciaire forte et indépendante, capable de résister aux interférences du pouvoir politique.

Sans remettre en cause la subordination hiérarchique du parquet au Garde des Sceaux, laquelle, comme le rappelle le rapport Léger, permet d’assurer une cohérence d’ensemble de la politique pénale sur tout le territoire, il convient de donner au parquet les moyens d’exercer en toute indépendance d’esprit ses responsabilités dans le déclenchement des poursuites et la conduite de l’instruction.

Il est aussi impératif, en matière de corruption, de remédier au déséquilibre des moyens entre les victimes et le parquet, dans le cas où celui-ci serait réticent à lancer des investigations.

TI France a formulé deux propositions.

http://www.transparence-france.org/e_upload/pdf/rapport_detape_engagements_n_sarkozy_2009.pdf


La première est l’institution d’un « Procureur Général de la République » comme il en

existe dans d’autres pays européens et comme s’y était engagé le candidat Sarkozy avant son élection. Ce magistrat, qui aurait pour mission de piloter l’action du Parquet, serait nommé pour une période déterminée (5 à 6 ans) par les assemblées parlementaires (à la majorité des 3/5èmes) et devrait rendre compte de son action devant elles. Sa mise en place et le choix d’une haute personnalité indépendante permettrait de rompre le lien de subordination existant entre les magistrats du parquet et le ministère de la Justice.

En second lieu, afin de mieux garantir les droits des victimes, il conviendrait de

permettre aux associations habilitées d’agir en justice. Cette demande, présentée par TI France à l’occasion du vote de la loi du 13 novembre 2007 sur la corruption, avait fait l’objet d’une appréciation favorable du rapporteur du projet de loi. Extension du secret défense

Avec d’autres, TI France a combattu, sans succès, les dispositions de la loi de programmation militaire 2009-2014 qui ont étendu le champ d’application du secret défense. L’association a sur ce sujet été auditionnée par le rapporteur pour avis de la commission des lois du Sénat.

Une liste de lieux classés secret défense va être établie. Pour y accéder, les magistrats devront formuler une demande préalable de déclassification. Une telle obligation entraîne la suppression pure et simple de l'effet de surprise qui est pourtant l’un des moyens pour le juge d’accéder aux documents dont il a besoin.

La nouvelle loi prévoit de plus de dresser une seconde liste des lieux « abritant des documents secret défense ». Pour pouvoir y mener des perquisitions, le juge devra adresser une demande écrite de rendez-vous au président de la Commission Consultative du Secret de la Défense Nationale (CCSDN). Il devra par ailleurs indiquer au commencement de la perquisition la nature des infractions sur lesquelles portent les investigations ainsi que l’objet et les lieux visés. Le juge se verra ainsi contraint de dévoiler, au moins en partie, l'état de ses investigations et indiquer ce qu'il recherche alors qu'il n'en a pas nécessairement une idée précise.

TI France a exprimé ses vives inquiétudes quant aux conséquences que cette loi aura sur l’action de la justice en matière de lutte anti-corruption. La nouvelle loi risque de porter une sérieuse atteinte aux pouvoirs d’investigation des juges au moment même où le secret défense a pu être invoqué dans des affaires de vente d'armes où la sécurité de la nation ne semblait pas engagée. Le non-lieu prononcé dans l’affaire des frégates de Taïwan a en effet montré qu’une invocation abusive du secret défense pouvait nuire gravement à la manifestation de la vérité. Les nouvelles exigences introduites dans la procédure de déclassification représentent donc une réelle régression pour la poursuite et l’instruction de faits de corruption.

Plus de détails sur le site de TI France : http://www.transparence-france.org/e_upload/pdf/cp_ti_france_secret_defense_090709.pdf

http://www.transparence-france.org/e_upload/pdf/cp_ti_france_secret_defense_090709.pdf


2.3 Circulation de l’argent sale : lutte contre les centres financiers non coopératifs (paradis fiscaux)

TI France considère que le manque de transparence et de régulation du secteur financier facilite la circulation de l’argent sale, dont celui de la corruption. Dans le contexte de la crise financière qui a débuté en 2008, l’association a accentué ses actions de plaidoyer dans ce domaine avec une attention particulière aux abus des centres financiers non coopératifs, plus communément désignés « paradis fiscaux ».

En 2009, TI France a poursuivi ses actions de plaidoyer engagées en 2008. L’association a notamment maintenu sa participation active à la plateforme d’ONG « paradis fiscaux et judiciaires » que coordonne le CCFD-Terre Solidaire.

De nombreuses rencontres ont été organisées avec des officiels : OCDE, parlements français et européen, ministère des Finances, commissaire européen à la fiscalité (cf. III.5. Interventions externes et délégations officielles).

Le secrétariat international de TI et les sections du mouvement présentes dans les Etats

du G20 ont procédé à un suivi des engagements pris dans le cadre de cette nouvelle instance internationale en matière de transparence et de régulation financière. Au sein du mouvement, TI France a été particulièrement active dans ce domaine. Principales recommandations de TI France concernant les paradis fiscaux

- Etablissement par les organisations internationales d’une liste exhaustive, vérifiée et sanctionnée, des centres financiers non coopératifs en matière d’échange d’information avec les autorités étrangères ;

- Rendre obligatoire aux niveaux européen et international la tenue par chaque Etat ou territoire d’un registre national des trusts, fiducies, fondations et Anstalten avec leurs bénéficiaires réels, leurs opérateurs et leurs donneurs d’ordre, ouvert aux autorités fiscale, douanière et judiciaire des autres Etats ;

- Exiger des entreprises la transparence sur leurs activités dans les paradis fiscaux (types d’activité, dispositifs de conformité).

2.4 Restitution des avoirs détournés : principaux développements de la plainte déposée contre trois chefs d’Etat

Le recours à une action en justice pour mettre en œuvre les objectifs de l’association est une première dans l’histoire de Transparency International. TI France en a pris l’initiative sur la base d’un constat simple : il est indispensable de faire progresser la réparation des préjudices des victimes de la corruption, et l’action en justice des associations spécialisées est l’un des leviers sur lesquels agir.

Le solide dossier dit des « Biens mal acquis », initié au départ par d’autres associations françaises (CCFD-Terre Solidaire, Sherpa et Survie), nous a conduits à franchir ce pas. Il est


important de préciser que les actions judiciaires ne sont pas appelées à se développer au sein de TI au détriment des modes opératoires traditionnels du mouvement (sensibilisation, plaidoyer et apport d’expertise). Ce type d’action, à forte portée médiatique, a vocation à renforcer et accélérer les effets des actions de plaidoyer plus classiques qui continueront à constituer l’essentiel des activités de TI.

Avec le soutien juridique de l’association Sherpa, TI France et un citoyen gabonais, M. Gregory Ngbwa Mintsa, ont ainsi déposé le 2 décembre 2008 devant le Tribunal de Grande Instance de Paris une plainte avec constitution de partie civile pour recel de détournement d’argent public. La plainte vise les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier a été acquis en France par les chefs d’Etat Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) et par leurs entourages.

Cette plainte, déposée en plein accord avec le secrétariat international de TI et avec le soutien sans réserve de nos collègues des sections africaines, vise les mêmes faits que ceux dénoncés par une plainte simple déposée en mars 2007 par les associations Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora.

Depuis plusieurs années, différents observateurs ont recueilli des informations faisant état du fait que les dirigeants visés par la plainte ou certains membres de leur famille ont constitué en France des patrimoines considérables que leurs salaires officiels ne peuvent en aucune mesure justifier. Il existe de plus à leur endroit de très sérieuses présomptions d’être ou d’avoir été les instigateurs de détournements de biens publics dans leurs pays. Ces soupçons de détournement de fonds publics proviennent de rapports très documentés, émanant notamment d’institutions financières internationales, voire de créanciers de ces Etats.

Avec cette action, TI France entend faire progresser la question de la restitution des

avoirs détournés qui est l’une des priorités de Transparency International. Il s’agit d’aider les victimes des détournements de fonds publics à les contester et à faire valoir leurs droits de recouvrer les avoirs détournés. L’association donne ainsi une traduction concrète à son engagement en faveur des victimes de la corruption et montre, par là, que la défense et la réparation des préjudices des victimes doivent être facilitées par la possibilité donnée aux associations spécialisées d'agir en justice.

Principales évolution du dossier en 2009

12 janvier. A la suite d’une forte mobilisation internationale, libération de Gregory Ngbwa Mintsa et des journalistes et leaders de la société civile gabonaise emprisonnés pour propagande le 31 décembre 2008. 5 mai. La doyenne des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Paris juge recevable la constitution de partie civile de TI France. C’est une avancée considérable pour la progression de l’action collective des victimes de la corruption. Pour la première fois, la plainte d’une association de lutte contre la corruption, dénonçant des faits portant atteinte de façon directe aux intérêts qu’elle défend, est jugée recevable. La recevabilité à agir de


Grégory Ngbwa Mintsa en tant que contribuable gabonais n’est en revanche pas retenue. Quelques jours plus tard, le Parquet fait appel de la décision favorable à TI France. 30 juillet. Dans un dossier de 4 pages écrit sous pseudonyme, l’hebdomadaire « Le Point » reprend à son compte la thèse selon laquelle certaines des ONG engagées dans le dossier Biens mal acquis seraient des « faux nez » qui serviraient des intérêts très éloignés des objectifs affichés de promotion de la gouvernance et de défense des Droits de l’Homme. Cette thèse, développée à satiété par les défenseurs de la « Françafrique », avait préalablement été reprise par Me Olivier Pardo, avocat du Président de la Guinée équatoriale Theodoro Obiang, visé par la plainte, ainsi que par le Président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso, également visé par la plainte. TI France réagit dès le lendemain sur son site Internet et obtient par la suite la publication d’un droit de réponse. 17-18 octobre. A l’occasion de l’assemblée générale annuelle de TI à Berlin, les sections africaines de TI présentes adoptent une déclaration de soutien à l’action de TI France et renouvellent leur appel en faveur d´une mise en œuvre effective du principe de restitution des avoirs détournés. 29 octobre. Suite à l’appel du parquet, la chambre d’appel de l’instruction infirme la décision rendue le 5 mai par la doyenne des juges d’instruction en concluant à l’irrecevabilité de la plainte déposée par TI France. L’association annonce le jour même son intention de se pourvoir en cassation.

2.5 Publication de premières recommandations sur l’encadrement du lobbying

L’action de TI France en matière d’encadrement du lobbying vise à promouvoir la transparence du cadre des décisions publiques et la recherche de progrès dans la confiance des citoyens envers leurs institutions. Cette action s’inscrit également dans la prévention des dérives du lobbying relevant du conflit d’intérêts, du trafic d’influence ou de la corruption. L’association n’a donc pas pour objectif l’interdiction du lobbying.

Les recommandations de TI France concernent autant les pratiques des lobbyistes (cabinets spécialisés ou lobbyistes internes aux organisations privées) que celles des élus. Elles visent à permettre :

- aux citoyens de connaître réellement les modalités des prises de décision de leurs représentants politiques ;

- d’aboutir à une représentation et un accès équitables des intérêts économiques, sociétaux, environnementaux, culturels dans tous les débats publics.

TI France a publié en février 2009 des premières recommandations sur l’encadrement du

lobbying en direction du Parlement. Ces propositions ont ensuite été discutées avec de nombreux acteurs impliqués sur le sujet rencontrés tout au long de l’année (parlementaires, lobbyistes, entreprises, agence de notation extra-financière, associations, journalistes).

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/p/pcpc-Transparence-International.php


Le thème a aussi été couvert par le questionnaire envoyé aux partis politiques engagés dans les élections européennes de 2009. Les partis se sont à cette occasion prononcés très majoritairement en faveur des propositions de l’association.

A travers ces diverses initiatives, TI France s’est positionnée comme l’un des acteurs du débat qui s’est développé au cours de 2009 dans le contexte des toutes premières initiatives tendant à encadrer l’action des groupes d’intérêts à l’Assemblée Nationale et au Sénat. En témoignent les auditions de TI France par chacune des deux chambres (cf. III.5. Interventions externes et délégations officielles).

Dans deux communiqués, l’association a soutenu les premières initiatives de l’Assemblée

Nationale et du Sénat tout en pointant les limites, encore considérables, des dispositifs adoptés. Ceux-ci ne sont pas encore à la hauteur de l’enjeu démocratique du sujet.

Un groupe d’échanges interne regroupant des membres de TI France a été constitué sur

le sujet. TI France poursuit par ailleurs le dialogue qui a été initié avec les différents acteurs du sujet ainsi que son travail de documentation, dans le but de formuler de nouvelles recommandations en direction des décideurs publics en général.

Les recommandations de TI France sont disponibles sur le site de l’association :

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/div/Encadrement_du_lobbying.php

2.6 Adoption d’une charte de déontologie par le Conseil général de L’Essonne

Le Conseil Général de l’Essonne a adopté en décembre une charte de déontologie élaborée avec l’appui de TI France. Cette charte constitue un guide de bonne conduite regroupant un certain nombre de règles et de principes tels que la généralisation des déclarations d’intérêts.

TI France s’est félicité de la démarche engagée par le Conseil Général, tout en l’appelant

à aller plus loin en adoptant le Pacte de transparence, suite logique du processus. Le Pacte de transparence développé par TI France est un outil de prévention de la

corruption dans les marchés publics qui passe par un engagement réciproque et équilibré entre l’acheteur public et les entreprises candidates à un appel d’offres. L’ensemble des candidats doivent notamment s’engager à ne faire aucun versement de complaisance et à prendre des mesures précises pour assurer la transparence de tous les règlements liés au contrat. L’acheteur public s’oblige de son côté à faire en sorte que ses représentants s’abstiennent de toute sollicitation. L’équivalent du Pacte de transparence a déjà été mis en œuvre dans 18 pays par les sections nationales de Transparency International, notamment en Allemagne et en Italie.

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/div/Encadrement_du_lobbying.php


2.7 Suivi des engagements internationaux (ONU, G8/G20 et OCDE)

Convention de l’ONU contre la corruption : échec de la conférence Doha La dernière Conférence des Etats parties à la convention de l’ONU contre la corruption,

qui s’est tenue à Doha en novembre dernier, s’est soldée par l’adoption d’un mécanisme de suivi des engagements des Etats très en deçà des attentes de la société civile et des entreprises. Suite à cet échec, TI France et six autres ONG françaises (Secours Catholique, Sherpa, Survie, CCFD-Terre Solidaire, Les Amis de la Terre, Publiez ce que vous payez) ont appelé les gouvernements, et notamment la France, à faire beaucoup plus pour répondre aux attentes des citoyens du monde entier quant à la pleine application des dispositions de la convention.

L’échec de cette conférence a été d’autant plus regrettable que l’expérience de la

Convention OCDE contre la corruption a permis de montrer l’utilité d’un mécanisme de suivi crédible. Le mécanisme de suivi adopté à Doha ne rend pas obligatoires les dispositions qui permettraient de garantir l’application effective de la convention. Une mobilisation internationale s’était pourtant organisée pour appeler à un mécanisme crédible, intégrant des visites de terrain réalisées par l’équipe d’évaluation, la prise en compte dans les rapports finaux des recommandations du secteur privé et de la société civile et la mise en place d’un processus transparent (rapports et contributions non gouvernementales accessibles au public).

Les Etats parties s’étant finalement mis d’accord sur l’adoption d’un processus facultatif,

il est essentiel que les pays comme la France, qui ont milité pour un mécanisme de suivi efficace, maintiennent et accentuent leurs efforts pour que l’harmonisation des pratiques des Etats se fasse par le haut. TI France et ses partenaires ont appelé les autorités françaises à montrer l’exemple en appliquant l’ensemble des dispositions facultatives, et à œuvrer pour que les autres pays fassent de même. Engagements du G8 et de l’OCDE

TI France a contribué à l’élaboration de deux rapports, coordonnés par le secrétariat

international de TI à Berlin, visant à évaluer le respect des engagements pris, d’une part, par les Etats membres du G8 et, d’autre part, par les Etats signataires de la convention OCDE de 19972. Notre section était naturellement chargée de fournir les évaluations relatives à la France.

Dans son 3ème rapport d’évaluation des actions du G8 publié le 8 juillet, TI a notamment

mis en perspective le respect insuffisant des engagements anti-corruption du G8 avec les dépenses massives engagées pour la relance de l’économie mondiale dans le contexte de la crise financière, soulignant par là les risques de corruption et de détournement relatifs aux fonds de relance des économies.

2 Convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales

internationales, adoptée le 21 novembre 1997.


TI a publié en 2009 son 5ème rapport évaluant le respect des engagements de 36 des 38 Etats signataires de la convention de l’OCDE contre la corruption. Seuls l’Allemagne, les Etats-Unis, la Norvège et la Suisse démontrent pour l’instant une application effective de la convention. La France se classe dans la deuxième catégorie, celle des Etats appliquant partiellement la convention. En effet, si 21 enquêtes et instructions sont actuellement en cours, aucune entreprise n’a encore été condamnée pour corruption active d’agents publics étrangers, alors même que la transposition de la convention dans notre droit national est effective depuis septembre 2000.

Le rapport souligne également que, pour assurer une concurrence équitable, l’ensemble

des grands pays exportateurs doivent se soumettre aux mêmes règles. A cet égard, s’il est encourageant de constater que l’Afrique du Sud et Israël ont récemment ratifié la convention, il est essentiel d’amener des pays comme la Chine, l’Inde ou la Russie à faire de même.

Les rapports d’évaluation du G8 et des Etats signataires de la convention OCDE sont

disponibles sur le site Internet de l’association : http://www.transparence-france.org/ewb_pages/c/convention_ocde_corruption.php

2.8 Autres initiatives

Ainsi qu’elle en a pris l’habitude pour toutes les grandes échéances électorales, TI France a adressé un questionnaire aux partis candidats aux élections européennes de juin 2009. Sept formations politiques sur dix-huit ont répondu aux questions de TI France. Ce projet a été conduit en partenariat avec onze autres sections européennes de TI.

Les partis qui ont répondu sont Alliance écologiste indépendante, Debout la république,

Europe Ecologie, le Mouvement Démocrate (MoDem), Newropeans, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et le Parti Socialiste (PS). Huitième répondant, l’UMP est la seule formation n’ayant pas souhaité se prononcer sur les mesures proposées par TI.

TI France a enfin été amenée à réagir sur la dernière réforme du code des marchés

publics. Trois décrets de décembre 20083 ont en effet introduit une nouvelle modification du code des marchés publics avec l’objectif de simplifier les procédures d’achats. Les décrets instaurent en particulier une augmentation du seuil au-dessous duquel les marchés publics peuvent être conclus sans publicité et sans mise en concurrence préalable. La plupart de ces mesures gomment des spécificités françaises et alignent notre droit sur les seuils du droit européen ainsi que sur les pratiques de nos voisins.

TI France a salué cet effort de simplification rendu nécessaire par des procédures qui

s’étaient révélées à l’usage souvent trop longues et lourdes – notamment pour les PME – et dont le coût avoisinait parfois le montant même de l’achat.

3 13 Décrets n° 2008-1334 du 17 décembre 2008, n° 2008-1355 du 19 décembre 2008 et n° 2008-1356 du 19 décembre

2008.

http://www.transparence-france.org/ewb_pages/c/convention_ocde_corruption.php


En ce qui concerne les risques de corruption, deux mesures ont cependant retenu

l’attention de TI France : la suppression des commissions d’appels d’offres pour l’Etat et les hôpitaux et le nouveau seuil applicable aux marchés formels de travaux. TI France suggère que l’allégement des règles ait comme contrepartie l’adoption de chartes de déontologie de l’achat ou du pacte de transparence de TI, afin qu’il soit bien clair aux yeux de tous, et notamment des contribuables, que simplification ne rime pas avec opacité.

2.9 Objectifs 2010

- Poursuite du plaidoyer visant à renforcer la capacité de la justice à lutter contre la corruption ;

- Poursuite du plaidoyer visant à lutter contre les abus des paradis fiscaux ;

- Poursuite du plaidoyer portant sur l’encadrement du lobbying ;

- Poursuite du plaidoyer en faveur de la restitution aux populations des avoirs détournés (développement de la plainte des Biens Mal Acquis) ;

- Recueillir les engagements des têtes de listes aux élections régionales en matière de transparence et d’intégrité dans la gestion des régions ;

- Contribution aux rapports de TI sur la mise en œuvre des engagements anti-corruption des Etats (G8 et OCDE).

3. Education, enseignement, formation

Les enfants, adolescents et jeunes adultes sont les futurs acteurs de la vie économique et sociale. Il est donc essentiel de les sensibiliser aux enjeux de notre action et, au-delà, aux concepts de démocratie, d’Etat de droit et d’intérêt général, autant de valeurs fondamentales dont la corruption constitue la négation.

3.1 Colloque annuel

Depuis 2006, TI France organise chaque année un colloque à caractère scientifique afin

d’encourager le développement dans l’enseignement supérieur et les grandes écoles des travaux de recherche et des enseignements consacrés à l’intégrité et à la transparence.

Le colloque organisé par TI France le 3 décembre 2009 a été consacré à l’action de la justice française en matière de lutte contre la corruption. Malgré l’existence d’un dispositif législatif parmi les plus complets, la France fait l’objet de critiques croissantes de la part de ses partenaires internationaux quant à la mise en œuvre effective de ses engagements internationaux. Par ailleurs, nombreuses sont les voix qui, avec TI France, se sont récemment élevées pour s’inquiéter des conséquences probables de plusieurs projets de réformes sur la capacité de la justice française à traiter les cas de corruption.


Pour apporter un éclairage sur les moyens de renforcer l’efficacité de la justice en matière de lutte anti-corruption, deux tables rondes ont permis d’aborder, d’une part, la possibilité d’étendre, en France, la procédure du plaider coupable aux dossiers financiers et, d’autre part, les conséquences pour l’action de la justice financière des propositions annoncées dans le cadre de la réforme de la procédure pénale.

Ce colloque a suscité un fort intérêt, ainsi qu’en a témoigné la participation de nombreux

représentants de la magistrature et d’entreprises, d’enseignants du supérieur et d’étudiants. Une synthèse des contributions a été mise en ligne sur le site Internet de l’association.

3.2 Autres relations avec l’enseignement supérieur

Chaque année, des représentants de l’association interviennent devant des publics d’étudiants pour les sensibiliser aux enjeux de la lutte contre la corruption. En 2009 :

- Daniel Lebègue est intervenu devant des étudiants de Sciences Po Paris ;

- Dominique de Courcelles et Jacques Terray sont intervenus lors du colloque organisé par la Chaire Droit et Ethique des Affaires de l’Université de Cergy-Pontoise sur le thème de la « corruption internationale » ;

- Jacques Terray est intervenu devant les étudiants de l’Ecole d’Economie de Paris.

3.3 Objectifs 2010

- Colloque annuel ;

- Lancement d’un groupe de travail « sensibilisation de la jeunesse » (interventions pilotes en collèges et/ou lycées).

4. Groupes de travail

Le groupe de travail « moyens de la justice » a été très actif en 2009. Il est à l’origine des analyses développées concernant les moyens d’action de la justice anti-corruption (cf. III.2.2 Plaidoyer pour le renforcement des moyens de la justice en matière de lutte contre la corruption).

TI France a par ailleurs poursuivi en 2009 sa participation à deux plateformes d’ONG, la plateforme « paradis fiscaux et judiciaires » (cf. III.2.3 Circulation de l’argent sale : lutte contre les centres financiers non coopératifs) et la plate-forme française de la coalition « Publiez ce que vous payez » dont le Secours Catholique assure la coordination.

L’objectif de Publiez ce que vous payez est de lutter, par le moyen d’une plus grande

transparence, contre la « malédiction des ressources » qui frappe de nombreux pays riches en ressources naturelles. Dans ces pays, les revenus tirés de ces richesses provoquent plus de conséquences dramatiques (corruption et conflits armés) que de bienfaits.


4.1 Objectifs 2010

- Poursuite des travaux sur les moyens de la justice ;

- Poursuite de la participation à la plateforme Paradis fiscaux et judiciaires ;

- Poursuite de la participation à la plateforme Publiez ce que vous payez ;

- Création d’un groupe de travail sur les conflits d’intérêts ;

- Création d’un groupe de travail sur la sensibilisation de la jeunesse ;

- Création d’un groupe de travail « corruption et développement durable ».

5. Interventions externes et délégations officielles

Comme chaque année, des représentants de l’association sont intervenus en 2009 dans des cadres divers (réunions publiques, auditions organisées par les pouvoirs publics, séminaires professionnels) pour présenter les analyses et propositions de TI France. Auditions, événements et rencontres avec des officiels

Date Institution et objet Représentant(s) de TI France

18 février Audition par la Commission des finances de l’Assemblée nationale sur le thème des paradis fiscaux

Daniel Lebègue

4 mai Session d’ouverture du Forum de l’OCDE sur l’Intégrité

Jacques Terray

12 mai Audition par François d’Aubert, délégué général à la lutte contre les territoires non coopératifs

Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires

11 juin

Audition par la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale dans le cadre d’un rapport d’information sur les paradis fiscaux

Daniel Lebègue

16 juin

Audition par François Pillet, rapporteur pour avis de la commission des lois sur le projet de loi de programmation militaire 2009-2014 (présentation de la position de TI France sur le secret-défense)

Jacques Terray

17 juin Audition par le Groupe de travail du Sénat sur les groupes d’intérêts

Daniel Lebègue

30 juin Audition par Délégation spéciale du Bureau de l’Assemblée nationale chargée de la question des groupes d’intérêts

Anne-Marie Ducroux

2 septembre Audition par la Commission des finances de l’Assemblée nationale

Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires


18 septembre

Réception de Zeljko Jovanovic, député croate et Président de la commission nationale de suivi de la lutte contre la corruption, sélectionné dans le cadre du programme « Personnalité d’avenir » de la Direction de la Prospective du ministère des Affaires étrangères et européennes

Jacques Terray et Julien Coll

5 octobre Réunion de l’OCDE sur les paiements de facilitation organisée par le groupe de travail sur la corruption

Julien Coll

6 octobre

Audition par le Conseil économique, social et environnemental sur le thème de la légitimité des organisations de la société civile

Daniel Lebègue

13 octobre Rencontre avec les délégations des Etats au GAFI (Groupe d’Action Financière), co-organisée avec TI UK et Global Witness

Jacques Terray, Julien Coll et Marina Yung

6 novembre

Débat public sur la Convention des Nations Unies contre la corruption organisé par la Sous-direction des affaires économiques internationales du ministère des Affaires étrangères et européennes

Jacques Terray

27 novembre

Audition par la Commission des questions économiques et du développement de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur le thème de la criminalité économique en temps de crise

Daniel Lebègue

Autres interventions publiques

Date Objet Représentant(s) de TI France

22 janvier Réunion organisée par Business Process Associates sur le thème des paradis fiscaux

Marina Yung

2 mai Présentation par Eva Joly de son livre « Des héros ordinaires » dont l’un des chapitres est consacré à TI France

Jacques Terray

14 mai Conférence organisée par l’ACFE France (Association of Certified Fraud Examiners) sur la certification éthique des entreprises

Anne-Marie Ducroux

14 mai Réunion organisée par Business Process Associates sur le thème des paradis fiscaux

Marina Yung

29 mai

Colloque « Paradis fiscaux et enfers judiciaires : la justice ou le chaos » organisé par les animateurs du site Paradis Fiscaux et Judiciaires

Jacques Terray


24 juin Conférence organisée par Investance Institute sur les paradis fiscaux

Julien Coll

25 juin

Séminaire organisé par Terra Nova sur le thème de « La promotion de la démocratie et des droits de l'homme : quelles politiques progressistes ? »

Jacques Terray

4 septembre

Présentation aux membres de l’association de lobbyistes BASE des recommandations de TI France pour un encadrement du lobbying au Parlement

Julien Coll et Myriam Savy

8 octobre Conférence sur les paradis fiscaux organisée par le CCFD-Terre Solidaire 92

Jacques Terray

8 octobre

Intervention devant le Conseil scientifique de Vigeo sur le thème de la prise en compte du lobbying dans l’évaluation extra-financière des entreprises

Anne-Marie Ducroux

16 octobre Conférence sur la crise économique internationale organisée par Transparency International à Berlin

Daniel Lebègue

17 novembre Audition par l’Institut Aspen France sur le thème des chartes de déontologie à destination des responsables politiques

Daniel Lebègue

4 au 6 décembre

Réunion fondatrice du Réseau de la société civile francophone pour l’intégrité et les droits de l’Homme (REFID), à Ouagadougou au Burkina Faso

Jacques Terray

6. Réunions publiques

Outre le colloque du 3 décembre sur les moyens d’action de la justice, deux conférences débats ont été organisées en 2009. 23 avril : « Crise financière et paradis fiscaux : peut-on croire à la fin des trous noirs de la finance mondiale ? ». Invités : Pascal Saint-Amans, Chef de la Division chargée de la coopération internationale et de la compétition fiscale à l’OCDE, Jean Merckaert, Chargé du programme "Financement du développement" au CCFD-Terre Solidaire et coordonnateur de la plateforme Paradis fiscaux et judiciaires. 3 juin : Présentation du Baromètre mondial de la corruption 2009 en présence d’Huguette Labelle, présidente de Transparency International.


7. Communication

7.1 TI France dans les médias

TI France a encore beaucoup gagné en visibilité en 2009, en France comme à l’étranger, notamment grâce à deux dossiers qui ont continué à susciter un fort intérêt de la part des médias (plainte sur les « Biens mal acquis » et lutte contre les paradis fiscaux et judiciaires).

L’un des objectifs de l’association étant la sensibilisation de l’opinion aux ravages de la

corruption et aux possibilités de la combattre, il s’agit d’une évolution très positive dont il faut bien sûr se féliciter. Le site Internet propose une sélection des nombreux articles de presse publiés en 2009 ayant donné la parole à TI France ou consacrés aux projets de l’association.

Comme chaque année, notre association a assuré la diffusion en France des principales publications de Transparency International : Indice de Perception de la Corruption (IPC), Indice de Corruption des Pays Exportateurs (ICPE), Rapport mondial sur la corruption consacré en 2009 au monde de l’entreprise.

La France a obtenu un score de 6,9 dans l’IPC 2009 (le même qu’en 2008), arrivant ainsi

au 24ème rang du classement (23ème en 2008). Notre pays continue à véhiculer une image relativement dégradée de sa classe politique et de son administration publique. A l’instar de certains de ses voisins européens comme la Belgique (score de 7,1 ; 21ème rang), l’Espagne (6,1 ; 32ème) et l’Italie (4,3 ; 63ème), pays secoués par des dossiers de corruption ayant éclaboussé la sphère politique, l’actualité en France a été émaillée par plusieurs affaires. Deux procès retentissants – Angolagate, affaire Clearstream – ont impliqué des personnes au plus haut niveau de l’Etat. Cette année a également été marquée par les enquêtes visant Jacques Chirac, qui ont conduit à son renvoi, en octobre 2009, devant le tribunal correctionnel. Enfin, plusieurs annonces de réforme dans le domaine de la justice inquiètent à l’étranger sur la volonté française de faire la lumière sur les dossiers politico-financiers de grande ampleur. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dans une résolution adoptée le 30 septembre 2009, a ainsi appelé la France à « revoir le projet de suppression des juges d’instruction » afin « d’éviter (de donner) l'impression que cette réforme vise à protéger la classe politique de tout contrôle judiciaire. »

7.2 La Lettre de Transparence

Quatre numéros de la Lettre de Transparence (LLT) ont été publiés en 2009 et diffusés à près de 2 000 destinataires. Les dossiers ont été consacrés aux thèmes suivants : - LLT 40 (Mars) : Corruption et droits de l’Homme - LLT 41 (Juillet) : Premier bilan de la mise en œuvre par le Président de la République de

ses engagements anti-corruption


- LLT 42 (Octobre) : Conférence des Etats parties à la convention de l’ONU contre la corruption

- LLT 43 (Décembre) : Rapport du Service Central de Prévention de la Corruption

7.3 Site Internet

Le site Internet a généré en 2009 plus de 63 000 visites de la part de plus de 44 000 personnes différentes (62% d’augmentation par rapport à 2008). Les commentaires qui parviennent à TI France continuent de montrer que le site est très apprécié.

8. Vie de l’association

8.1 Relations avec Transparency International

Nous avons comme chaque année été représentés à l’Assemblée générale annuelle de Transparency International qui s’est tenue en octobre à Berlin. Ce rendez-vous se révèle toujours précieux pour la dynamique du mouvement et l’échange d’informations et d’expériences entre les représentants de plus de 80 sections nationales issues du monde entier. De nouvelles sections ont notamment vu le jour en Chine, Hongrie, Turquie, Luxembourg, Ukraine et Portugal.

TI France est intervenu devant le reste du mouvement pour faire un point sur ses deux projets majeurs en 2009 : dossier des Biens mal acquis d’une part et paradis fiscaux d’autre part. Les sections africaines présentes ont adopté une déclaration de soutien à l’action de TI France dans le dossier des Biens mal acquis.

Parmi les résolutions importantes adoptées par l’Assemblée générale cette année, citons en particulier celles en faveur de la protection des déclencheurs d’alerte et d’un mécanisme de suivi de la convention de l’ONU contre la corruption.

L’assemblée générale 2009 a enfin donné le départ d’une consultation interne d’un an qui débouchera sur l’adoption de la stratégie du mouvement pour la période 2011-2015.

Comme cela a été évoqué précédemment (cf. III.2.7 Suivi des engagements internationaux), TI France a une nouvelle fois participé en 2008 aux groupes de travail G8 et OCDE qui associent les sections nationales des pays concernés. En lien avec les évolutions institutionnelles internationales, le groupe G8 s’est transformé en cours d’année en groupe G20 et a concentré ses efforts de plaidoyer sur les thèmes de la transparence et de la régulation financière (lutte contre les paradis fiscaux notamment). Un troisième rapport d’évaluation des engagements anti-corruption du G8 a aussi été publié. Concernant l’organisation des travaux, le groupe de travail G8/G20 de TI se réunit chaque année à l’Assemblée générale du mouvement et poursuit ses échanges tout au long de l’année par le biais de conférences téléphoniques régulières.


TI France a enfin participé en décembre au Burkina Faso à la réunion fondatrice du

Réseau de la société civile francophone pour l’intégrité et les droits de l’Homme (REFID), réseau soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie et Transparency International.

8.2 Organisation interne

Le conseil d’administration s’est réuni 10 fois en 2009, tout comme le bureau. Cette fréquence, particulièrement élevée pour une association comme TI France, témoigne d’une bonne dynamique de gouvernance interne, les administrateurs élus en assemblée générale supervisant de près toutes les actions déployées par les bénévoles et l’équipe permanente de l’association.

Trois nouveaux administrateurs ont rejoint le conseil en 2009 en remplacement de MM. Bon, Doublet et Labani. Il s’agit de :

- Mme Dominique de Courcelles, directeur de recherche au CNRS (Centre d’Études en Rhétorique, Philosophie et Histoire des Idées de l’École Normale Supérieure des Lettres et Sciences Humaines de Lyon) ;

- Mme Catherine Pierce, ancienne vice-présidente du Tribunal de grande instance de Nanterre où elle a présidé l’une des deux chambres pénales financières ;

- M. Gérard Kuster, directeur en charge de la Direction Ethique et Compliance de GDF Suez.

Les mandats de MM. Paye et Terray ont par ailleurs été renouvelés.

La nécessité de modifier les statuts de l’association sur certains points a conduit le

conseil à convoquer en 2009 une assemblée générale extraordinaire. Les modifications des statuts, toutes validées par l’assemblée générale, portaient sur les points suivants :

- La certification et la publication des comptes ;

- L’autorisation du vote électronique pour les assemblées générales ordinaires ;

- La fusion du haut conseil et du collège d’experts en un comité scientifique ;

- La simplification de la procédure d’adhésion.

L’organisation de l’équipe permanente n’a pas évolué en 2009. Julien Coll, délégué général, a continué à assurer notamment la relation avec le conseil d’administration et le président. Il suit aussi directement les projets conduits en direction du monde de l’entreprise. Concernant les deux chargées d’études, Myriam Savy est responsable de la communication et des relations avec les membres. Elle a également pris en charge le dossier « encadrement du lobbying », piloté par Anne-Marie Ducroux, administrateur. Marina Yung, chargée d’études juridiques, a la responsabilité de la veille et du plaidoyer pour les autres dossiers suivis par l’association (paradis fiscaux, moyens de la justice, suivi des conventions internationales).


8.3 Information et implication des membres

L’association a continué à adresser chaque trimestre un bulletin d’information interne à l’ensemble de ses adhérents. Ce bulletin récapitule les actions des semaines écoulées – les membres étant informés en temps réel de chacune d’entre elles – et inventorie les activités en cours ainsi que les besoins en appuis bénévoles.

TI France a par ailleurs créé en 2009 plusieurs groupes d’échanges internes. Ces groupes donnent la possibilité aux membres individuels de participer aux travaux de l’association. Les membres de ces groupes se réunissent une à plusieurs fois par an afin de partager leurs connaissances sur un sujet du programme de travail de TI France, faire le point sur l’actualité et les actions engagées par TI, formuler des propositions d’action, produire des éléments utiles complémentaires afin de soutenir le travail bénévole du conseil d’administration.

Ces rencontres peuvent permettre notamment d’expliquer et mieux partager ou relayer les positions défendues par TI France dans ses campagnes de plaidoyer. Les groupes sont co-animés par un administrateur-référent chargé de faire le lien entre le groupe et le conseil d’administration et un animateur, adhérent de TI. Tous les membres individuels intéressés par un sujet – qu’ils aient ou non une expertise en la matière – sont invités à y participer.

8.4 Effectifs des adhérents et autres sympathisants de TI France

En 2009, le nombre de membres individuels s’étant acquittés d’une cotisation à TI France a presque doublé, passant de 75 à 145. C’est très probablement une conséquence directe de la visibilité accrue de l’association dans les médias. Près de 800 personnes ont par ailleurs demandé, via le site Internet, à être tenues informées des actions de TI France. Un certain nombre d’entre elles a fait des dons à l’association au cours de l’année écoulée.

Concernant les personnes morales, une vingtaine d’entreprises, associations et institutions diverses ont souscrit en 2009 une adhésion à TI France (cf. liste des principaux contributeurs dans le chapitre IV. Rapport financier 2009). Le chiffre est stable par rapport à 2008.


IV. Rapport financier 2009

1. Informations générales

Les cotisations des membres apportent la majeure partie du financement des activités de TI France. L’association n’accepte que des financements qui ne compromettent pas son aptitude à examiner les problèmes librement, en profondeur et objectivement.

Le principal poste de dépense de l’association est constitué par les salaires et charges sociales des trois salariés de l’équipe permanente. L’intégralité des actions de sensibilisation, de plaidoyer et d’apport d’expertise auxquelles, en appui des membres bénévoles, l’équipe permanente a contribué ou qu’elle a coordonnées en 2009, est détaillée au chapitre III du présent rapport (cf. III. Rapport d’activité 2009).

Conformément à la politique de Transparency International, TI France a fait pour la première fois certifier en 2009 ses comptes annuels 2008. Il s’agit d’une certification volontaire que n’exige pas la réglementation française.

Le budget du secrétariat international de TI à Berlin est principalement constitué de financements publics (gouvernements, organisations internationales, fondations publiques), mais bénéficie également de financements provenant de fondations privées ou du monde de l’entreprise.

Tous les détails sur le site de Transparency International : http://www.transparency.org/support_us/support

http://www.transparency.org/support_us/support


2. Informations financières 2009

Les informations suivantes sont extraites du rapport général du commissaire aux comptes reproduit intégralement en annexe (dont bilan et compte de résultat). Elles visent à présenter dans un format accessible et synthétique les principales sources de financement et principaux postes de dépenses de l’association en 2009.

Ressources 2009

Dons

9%

Cotisations

individuelles

6%

Autres

3%

Produits

financiers

6%

Soutien

Transparency

International au

dossier BMA*

7%

Partenariats

Entreprises

14%

Cotisations

Personnes

Morales

55%

Dépenses 2009

Voyages et

déplacements

1%

Autres

5%

Frais de personnel

72%

BMA*

12%

Expert comptable

et commissaire

aux comptes

4%

Lettre

trimestrielle

3%

Communication

évènementielle

3%

* BMA : dossier des Biens Mal Acquis


Dans le cadre de sa dissolution, l’Association Monsoise pour la Démocratie Socialiste (AMDS), a confié à TI France la gestion du solde de ses actifs (1 150 000 €) dans l’attente de leur utilisation éventuelle par un bénéficiaire désigné (la mairie de Mons-en-Baroeul). L’AMDS aura ainsi été le principal contributeur de TI France en 2009 (23 600 € de don et cotisation auxquels s’ajoutent 8 224 € de produits financiers du capital confié à TI France).

Les liquidités disponibles figurant au bilan en fin d’exercice s’élèvent à 104 792 € soit plus de 6 mois de dépenses de fonctionnement. Figurent aussi à l’actif et au passif les fonds dont la gestion a été confiée à TI par AMDS (1 150 000 €). Adhérents, partenaires et donateurs dont la cotisation ou le don était supérieur à 1000 € en 2009

Moins de 5 000 € : Cabinet Denizet, Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables, Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes, Copti Assureur Conseil, Crédit Mutuel, Ecsplicite, FTI Consulting, Macif Gestion, Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE), Société Générale.

De 5 000 à 15 000 € : Alcatel-Lucent, BNP-Paribas, Crédit Agricole, Essilor International, Natixis.

15 000 € et plus : Aéroports de Paris, Association Monsoise pour la Démocratie Socialiste (AMDS), GDF Suez, Lafarge, Suez Environnement, Transparency International (Dossier des Biens Mal Acquis).

Mise à disposition des bureaux de l’association

Les bureaux utilisés par TI France à Levallois-Perret sont mis à sa disposition par la société KPMG France, entreprise membre de l’association. Cette contribution en nature évite chaque année à TI France d’engager les frais importants qu’engendrerait la location de locaux en région parisienne pour accueillir l’équipe permanente. Evolution des recettes et dépenses sur les trois dernières années

Produits Dépenses

2009 200 236 € 207 053 €

2008 163 561 € 159 811 €

2007 156 171 € 133 869 €


V. Annexes

1. Rapport général du commissaire aux comptes relatif à l’exercice clos le 31 décembre 2009, bilan, compte de résultat et annexes












2. Evaluation du plan d’action 2007-2009

Sur la période 2007-2010, TI France a acquis dans notre pays une forte reconnaissance en termes de légitimité et d’expertise auprès de ses différents publics. L’audience de l’association n’a jamais été aussi importante et nous sommes aujourd’hui probablement perçus comme la principale organisation de la société civile œuvrant en France à la promotion de l’intégrité et de la transparence.

L’étude détaillée des actions conduites sur la période 2007-2009 montre que de nombreux projets non prévus au plan d’action ont été mis en œuvre avec des résultats globalement très positifs. Un certain nombre d’objectifs précis inscrits dans le plan d’action n’ont en revanche pas été réalisés. Si l’on peut se féliciter de la capacité de réaction à l’actualité de TI France, ce constat souligne aussi la difficulté d’anticiper l’agenda politique de moyen terme.

L’accroissement de la capacité de plaidoyer de TI France est à mettre au crédit :

- de l’engagement individuel des administrateurs dans le portage de tous les projets phares de l’association ;

- du renforcement de l’équipe permanente qui a permis à TI France d’être présente et force de proposition sur la plupart des sujets d’actualité sur lesquels elle était légitimement attendue ;

- d’une professionnalisation de l’action de plaidoyer notamment expérimentée à travers le dossier de l’encadrement du lobbying ;

- de dossiers à forte résonance médiatique (affaire des Biens Mal Acquis, paradis fiscaux, questionnaires électoraux) qui ont considérablement accru la visibilité de l’association en France.

Entreprises

L’objectif principal de poursuivre l’expérience des partenariats a été atteint à travers

deux nouvelles collaborations avec Suez Environnement et Aéroport de Paris. L’association a aussi rempli son objectif d’information et de sensibilisation par la diffusion régulière d’une information ciblée à l’attention des entreprises membres et l’organisation de plusieurs conférences. Les satisfactions viennent aussi des interventions régulières que TI France a été invitée à faire devant des publics d’entreprises sur la lutte contre la corruption. Le renforcement des règles anti-corruption des agences de crédit à l’exportation a été traité dans le cadre des actions de plaidoyer conduites en direction des Etats membres du G8. Le développement en France du déclenchement d’alerte (« whistleblowing ») a fait l’objet d’un suivi attentif et continu (plusieurs articles dans la Lettre de Transparence, colloque annuel). Une convention de partenariat prometteuse a été signée avec Vigeo couvrant notamment les référentiels utilisés dans l’analyse extra-financière des entreprises en matière de prévention de la corruption. Enfin, les entreprises membres qui l’ont souhaité ont pu, chaque année, rencontrer des représentants de TI France pour faire le point sur leurs dispositifs de conformité.


Enseignement et jeunesse

La principale satisfaction provient de l’organisation de trois colloques annuels consécutifs ayant chacun été un succès en termes de qualité des interventions et d’affluence. Depuis 2007, les actes de ces colloques ont chaque année été publiés et adressés aux principaux acteurs français de la lutte anti-corruption. TI France a par ailleurs noué des relations solides avec une dizaine d’enseignants du supérieur spécialisés en éthique des affaires et localisés dans différentes zones du territoire (Aix-en-Provence, Cergy-Pontoise, Nantes, Paris, Rouen et Strasbourg). De nombreuses interventions ont été réalisées devant des publics d’étudiants. En revanche, TI France n’est pas parvenu à engager une action en direction des plus jeunes (écoles, collèges et lycées) qui, de fait, est toujours passée derrière les priorités de plus court terme dictées par l’agenda politique.

Vie politique et action publique

Trois questionnaires ont été adressés aux candidats aux dernières élections présidentielle, municipales et européennes, avec à chaque fois un excellent taux de réponses. Une vingtaine de maires des plus grandes villes françaises ont par exemple pris des engagements très précis en matière de transparence et d’intégrité en réponse aux propositions de TI France. Un premier rapport de suivi des engagements de Nicolas Sarkozy a été publié en mars 2009. Le travail conduit autour de la nouvelle loi sur la lutte contre la corruption (loi du 13 novembre 2007 – auditions de TI France par les deux rapporteurs parlementaires) a permis d’engager l’association sur deux nouveaux axes de plaidoyer (action en justice des associations et moyens de la justice). Nous avons aussi accompagné le Conseil Général de l’Essonne dans la mise au point de sa charte de déontologie. Nous ne revenons pas ici sur l’action en justice dite des « Biens mal acquis » ainsi que sur les actions conduites pour renforcer les moyens de la justice, encadrer le lobbying, lutter contre les paradis fiscaux et suivre le respect des engagements internationaux de la France, qui ont, toutes, déjà fait l’objet de développements détaillés dans le rapport (cf. III. Rapport d’activité 2009).

3. Plan d’action 2010-2012

Les objectifs présentés ci-dessous visent à donner une feuille de route à l’action de TI France pour les trois prochaines années. L’association pourrait toutefois être amenée à réévaluer ces priorités si les évolutions de la stratégie du mouvement Transparency International ou de l’agenda politique venaient à le justifier.

Les objectifs de TI France relèvent de cinq domaines d’action prioritaires correspondant

chacun à des catégories d’interlocuteurs naturels de l’association : 1/ les acteurs de la vie politique et de l’action publique, 2/ les institutions financières, 3/ les entreprises, 4/ les victimes de la corruption, 5/ les enseignants, les chercheurs de l’enseignement supérieur et, en dernier lieu, les enfants, adolescents et jeunes adultes en tant que futurs acteurs de la vie économique et sociale (jeunesse).


Transparence et intégrité de la vie politique, administrative et de l’action publique

Dans ce domaine, nos objectifs sont :

- d’exercer un rôle de veille, d’alerte et de proposition pour garantir que la justice et la police françaises aient les moyens nécessaires pour mettre au jour et traiter les affaires de corruption, notamment celles les plus politiquement sensibles ;

- d’amener nos élus à prendre des engagements précis en matière d’intégrité et de transparence et d’assurer le suivi de ces engagements ;

- de suivre le respect par la France de ses engagements internationaux à lutter contre la corruption (ONU, G20, OCDE, Conseil de l’Europe) ;

- d’encourager le développement de procédures d’intégrité et de transparence dans les administrations et les collectivités locales ;

- de promouvoir un encadrement des activités de lobbying qui soit à la hauteur de l’enjeu démocratique du sujet ;

- de favoriser la généralisation des meilleures pratiques de transparence et de gouvernance dans le monde associatif et les ONG.

Transparence et intégrité du secteur financier

TI France considère que le manque de transparence et de régulation du secteur financier facilite la circulation de l’argent sale dont celui de la corruption. Dans le contexte de la crise financière qui a débuté en 2008, l’association a accentué ses actions de plaidoyer dans ce domaine avec une attention particulière aux abus des centres financiers non coopératifs, plus communément désignés « paradis fiscaux ».

Notre objectif est de poursuivre nos actions de plaidoyer à travers le suivi des engagements internationaux, en particulier ceux pris au niveau du G20. Transparence et intégrité du monde de l’entreprise


- de continuer à sensibiliser le monde de l’entreprise à l’importance de prévenir les risques de corruption et à la responsabilité qui est la sienne dans la lutte mondiale contre ce fléau ;

- d’identifier et diffuser le plus largement possible les meilleures pratiques de prévention ;

- d’accompagner les entreprises qui le souhaitent et, en particulier, les entreprises membres de l’association, dans la définition ou l’évaluation de leurs programmes de prévention ;

- de continuer notre plaidoyer pour que la lutte contre la corruption soit reconnue comme l’une des composantes essentielles de toute démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ;


- de poursuivre les collaborations avec les divers acteurs chargés de développer les normes et référentiels applicables à la prévention de la corruption dans le secteur privé (pouvoirs publics, agences de notation extra-financière, fonds d’investissement socialement responsables, fédérations d’entreprises, etc.)

Aide aux victimes de la corruption

Dans la continuité des colloques que nous avons consacrés à ce thème en 2007 et 2008, nos objectifs sont :

- de nous organiser pour mieux répondre aux victimes et témoins de la corruption qui sollicitent notre appui ;

- de poursuivre notre plaidoyer visant à permettre aux associations de lutte contre la corruption d’agir en justice en soutien des victimes ;

- de poursuivre notre plaidoyer pour la mise en œuvre effective du principe de restitution aux populations des avoirs détournés ;

- d’apporter notre soutien aux personnes subissant des représailles en raison de leur engagement en faveur de l’intégrité et de la transparence.

Sensibilisation de la jeunesse et soutien de la recherche


- d’aller à la rencontre de la jeunesse pour la sensibiliser aux enjeux d’intégrité et de transparence ;

- d’encourager le développement dans l’enseignement supérieur et les grandes écoles des travaux de recherche et des enseignements consacrés à la lutte contre la corruption, le blanchiment et les divers types de fraude.


4. Les sections de Transparency International à travers le monde

Afrique et Moyen-Orient

Sections nationales : 16 Sections en formation : 5 Points de contact nationaux : 5

Cameroun Niger Bahreïn Libéria

Ghana Nigeria Koweït Ethiopie

Israël Palestine Mozambique Burundi

Kenya Sénégal Rwanda Jordanie

Liban Afrique du Sud Sierra Leone Yémen

Madagascar Ouganda

Île Maurice Zambie

Maroc Zimbabwe

Amériques Sections nationales : 14 Sections en formation : 2

Argentine Etats-Unis Panama Uruguay

Canada Guatemala Pérou Salvador

Chili Haïti Trinidad & Tobago

Colombie Mexique Venezuela Points de contact nationaux : 1

Rép. Dominicaine Nicaragua Bolivie

Asie Pacifique Sections nationales : 19 Points de contact nationaux : 2

Australie Japon Iles Salomon Maldives

Bengladesh Malaisie Sri Lanka Vietnam

Chine Népal Taiwan

Corée du Sud Nouvelle-Zélande Thaïlande

Fiji Pakistan Vanuatu

Inde Papouasie Nouvelle Guinée

Indonésie Philippines

Europe et Asie centrale Sections nationales : 32 Sections en formation : 5

Allemagne Finlande Norvège Albanie

Arménie France Pologne Espagne

Autriche Géorgie Roumanie Kirghizstan

Azerbaïdjan Grèce Russie Macédoine (FYR)

Belgique Hongrie Serbie Mongolie

Bosnie-Herzégovine Irlande Slovaquie

Bulgarie Italie Suède Points de contact nationaux : 4

Croatie Kazakhstan Suisse Kosovo

République Tchèque Lettonie Pays-Bas Turquie

Danemark Lituanie Royaume-Uni Slovénie

Estonie Moldavie Ukraine


Pour devenir membre, envoyer un don, écrire à :

Transparence International France 2 bis, rue de Villiers

92300 Levallois-Perret Tél./fax. : +33 1 47 58 82 08

Email : [email protected] www.transparence-france.org

mailto:[email protected]

http://www.transparence-france.org/

Documents

RAPPORT MORAL 2009 · 2.1 Pemie appo t d’étape su la mise en œuve des engagements anti-corruption ... nationale et au Sénat en vue d’un en adement de l’ation des goupes d’influen