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OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 2/147
Sommaire
Introduction ............................................................................................................................................ 4
Première partie : Evolution du cadre politique et institutionnel de l’accueil et de l’intégration des étrangers depuis 1972 ............................................................................................................................ 8
1. La loi du 24 juillet 1972 crée le Service de l’immigration (1972-1993) ........................................... 8
2. La loi du 27 juillet 1993 institue le Commissariat du gouvernement aux étrangers (1993-2009) 10
3. La loi du 16 décembre 2008 crée l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration(OLAI) 11
4. Organisation des compétences relatives à l’immigration et l’asile au niveau ministériel ............ 12
5. Etat de la population étrangère au Luxembourg entre 2009 et 2013 .......................................... 14
Deuxième partie : Etat des lieux des actions de l’OLAI entre 2009 et 2013 ....................................... 17
Chapitre 1. L’OLAI, organe stratégique et coordinateur de la politique d’accueil et d’intégration aux niveaux national et international .......................................................................................................... 17
1. Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration .......................................... 18
2. Créer et soutenir des organes stratégiques liés à l’intégration (organes de décision, de réflexion ou consultation) ............................................................................................................................... 22
3. Permettre une responsabilité partagée des acteurs .................................................................... 26
4. Représenter le Luxembourg au niveau européen et international .............................................. 33
Chapitre 2. L’OLAI, administration en charge de l’accueil et intégration des étrangers ...................... 38
1. Créer et gérer le contrat d'accueil et d'intégration ..................................................................... 41
2. Informer et sensibiliser les publics ............................................................................................... 45
3. Identifier les acteurs et les besoins sur le champ de l’intégration............................................... 50
4. Mettre en place des acteurs-relais ............................................................................................... 53
5. Encourager l’élaboration d’études et réaliser des outils méthodologiques ................................ 56
6. Contractualiser avec des partenaires clés .................................................................................... 60
7. Piloter et gérer des fonds européens ........................................................................................... 64
Chapitre 3. L’OLAI, administration en charge de la mise en œuvre de la politique de lutte contre les discriminations ...................................................................................................................................... 71
1. Mettre en place la politique de lutte contre les discriminations ................................................. 71
Chapitre 4 : L’OLAI, administration en charge de l’aide sociale en faveur des étrangers ..................... 84
1. Assurer l’hébergement des DPI .................................................................................................... 90
A. Aide sociale aux DPI ..................................................................................................................... 90
2. Permettre la guidance sociale des DPI ......................................................................................... 97
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 3/147
2.1. Organiser le suivi social .................................................................................................. 97
2.2. Allouer et administrer les aides financières et matérielles aux DPI ............................. 105
2.3. Développer les échanges et les animations socio-éducatives au sein des structures d’hébergement pour DPI ..................................................................................................... 112
B. Aide sociale aux étrangers non-DPI............................................................................................ 117
1. Déterminer et gérer les mesures d’aide transitoire pour étrangers .......................................... 117
Chapitre 5 : L’OLAI, administration participant au dispositif luxembourgeois de suivi des migrations ............................................................................................................................................................. 124
1. Participer au recueil de données fiables et actualisées ............................................................. 124
Conclusion ........................................................................................................................................... 131
Liste des abréviations ......................................................................................................................... 132
Glossaire .............................................................................................................................................. 134
Liste des sources utilisées................................................................................................................... 135
Annexes ............................................................................................................................................... 136
Table des zooms et des illustrations .................................................................................................. 146
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 4/147
Introduction
Le présent document est le premier rapport quinquennal élaboré par l’Office
Luxembourgeois d’accueil et d’intégration (OLAI) après ses 5 premières années
d’exercice entre 2009 et 2013. Il s’inscrit dans le cadre de l’article 7 de la loi du 16
décembre 2008 (cf. annexe 1) concernant l’accueil et l’intégration des étrangers au
Grand-Duché de Luxembourg, par la suite appelée « loi sur l’accueil et l’intégration », qui
stipule que:
« Tous les 5 ans, le ministre adresse un rapport national sur l’accueil et l’intégration des
étrangers, la lutte contre les discriminations, l’aide sociale en faveur des étrangers, ainsi
que le suivi des migrations au Grand-Duché de Luxembourg à la Chambre des députés. »
Ce rapport vient en complément d’autres rapports sur l’intégration au Luxembourg, dont
le rapport d’évaluation du plan d’action national d’intégration et de lutte contre les
discriminations 2010-2014 (PAN) par le Conseil économique et social (CES).
Avec près de 45% de résidents étrangers sur son sol en 2013, l’enjeu de l’accueil et
l’intégration des étrangers est central pour le Grand-Duché. Ce rapport constitue une
opportunité de présenter l’OLAI, jeune administration chargée de mettre en œuvre la
politique et la loi sur l’accueil et l’intégration. Il cherche à replacer l’action de l’OLAI dans
le contexte et les enjeux rencontrés par les populations étrangères au Luxembourg, et
dans le cadre d’une politique d’accueil et d’intégration volontariste, transversale,
cohérente et durable. En présentant ce que l’OLAI a mis en place entre 2009 et 2013, il
propose une analyse des forces mais aussi les limites de l’action de l’OLAI, pour identifier
des perspectives et pistes d’évolution de la politique d’accueil et d’intégration.
L’intégration devant être prise en compte dans toutes les politiques nationales et mise en
œuvre dans un partenariat entre l’Etat, les communes et la société civile selon le principe
de responsabilité partagée, il s’agit ici de mettre en évidence l’importance des
collaborations et des réalisations accomplies en impliquant aussi bien les acteurs publics
que la société civile. Ce document veut contribuer à la prise de conscience des parties
prenantes du rôle qu’elles ont à jouer dans le processus d’intégration.
Le présent rapport espère ainsi alimenter de manière constructive le débat sur
l’intégration et servir d’outil pour ajuster et adapter la politique d’accueil et d’intégration
au Grand-Duché.
Le bilan des actions mises en œuvre par l’OLAI entre 2009 et 2013 ne peut se faire qu’à
partir d’une vision claire de l’ensemble des actions déployées sur cette période. La
méthodologie retenue pour élaborer ce rapport a ainsi eu pour objectifs de permettre une
présentation contextualisée, complète et cohérente des politiques mises en œuvre par
l’OLAI sur la période 2009-2013, et des perspectives d’amélioration de la politique
d’accueil et d’intégration des étrangers.
Pour ce faire, elle a mobilisé :
l’ensemble des agents de l’OLAI pour procéder à l’état des lieux (présentation,
diagnostic) et les perspectives des actions menées ;
le comité stratégique, constitué de la directrice et des chefs de service de l’OLAI,
pour valider chacune des phases, sélectionner les propositions retenues pour le
rapport parmi l’ensemble de celles formulées par les agents ;
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 5/147
un comité de rédaction composé de 4 agents qui s’est réuni régulièrement
pendant 6 mois.
Le tableau ci-dessous décrit les objectifs de chaque phase et la période sur laquelle elle
s’est déroulée.
Tableau 1 : Méthodologie d'élaboration du rapport quinquennal
ETAPE OBJECTIFS PERIODE
1. Etat des lieux des
actions de L’OLAI
depuis 2009
Identifier, puis décrire et analyser
toutes les actions mises en place par
l’OLAI entre 2009 et 2013
Repérer les liens existants entre les
différentes actions et dresser un
schéma synoptique des missions et
actions de l’OLAI
Mai - Septembre
2013
2. Réflexion
collective sur les
évolutions à apporter
Identifier les enjeux à travers un
séminaire de réflexion
Identifier des pistes d’amélioration des
actions menées par l’OLAI
Proposer des orientations politiques
sur les différents champs
d’intervention de l’OLAI
Octobre 2013
3. Rédaction du
rapport quinquennal
Ecrire le rapport quinquennal
Détailler et mettre en cohérence les
idées et propositions issues du
séminaire
Faire valider le rapport par le Ministre
Décembre 2013 –
Septembre 2014
4. Consultation du
personnel de l’OLAI
pour finaliser le
rapport
Finaliser le rapport
Présenter le rapport au personnel de
l’OLAI
Décembre 2014
En s’appuyant sur les instructions relatives au rapport quinquennal inscrites dans la loi
sur l’accueil et l’intégration, la présentation des actions de l’OLAI est organisée selon les
principes suivants :
Le rapport est basé sur les 5 champs d’intervention de l’OLAI :
les actions stratégiques et de coordination ;
les actions liées à l’accueil et l’intégration des étrangers ;
les actions liées à la lutte contre les discriminations ;
les actions liées à l’aide sociale en faveur des étrangers ;
les actions liées au suivi des migrations.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 6/147
Dans chaque chapitre correspondant à un champ d’intervention, sont décrites les
missions réalisées par l’OLAI (ex : « Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur
l’accueil et l’intégration » et les principales actions menées dans le cadre de ces
missions (ex : « Elaboration des règlements grand-ducaux en exécution de la
loi »).
Chaque partie correspondant à une mission est conclue par un encart intitulé « En
bref et à l’avenir », qui synthétise le contenu de l’action menée par l’OLAI entre
2009 et 2013 et présente des propositions pour améliorer l’exercice de cette
mission.
L’ensemble des missions et actions de l’OLAI est illustré par un schéma
synoptique présenté à la page suivante, et rappelé en introduction de chaque
partie sur un champ d’intervention.
Figure 1 (cf. infra) : Schéma synoptique des missions et actions de l'OLAI (2009-2013)
Le rapport s’attachera ainsi successivement à :
présenter l’évolution du cadre politique et institutionnel de l’accueil et de
l’intégration des étrangers depuis 1972 (Première partie) ;
faire l’état des lieux et clarifier les enjeux des actions mises en place par l’OLAI
entre 2009 et 2013 pour chacun de ses 5 champs d’intervention (Deuxième
partie, chapitres 1 à 5).
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 7/147
Accueil d’urgence, réinstallation et
relocalisation de réfugiés
Elaboration et coordination du PAN 2010-2014 Coordination du comité
interministériel à l’intégration
Mise en place d’un réseau de formateurs aux
compétences interculturelles et lancement de
formations à l’interculturel
Conventionnement des acteurs associatifs
œuvrant dans le domaine de l'intégration
Elaboration et diffusion d’outils
d’information : site internet, brochures, …
Créer et gérer le Contrat d'Accueil et d'Intégration
Formation de formateurs en instruction civique dans
le cadre du CAI
Commanditer des études
Organisation de la Conférence Nationale pour l'Intégration de 2010
Campagnes de sensibilisation concernant la
participation politique des non-
luxembourgeois (2008-2009, 2010-2011, 2013-2014)
Participation au SOPEMI de l’OCDE et publication de rapports
Participation aux réseaux des Points de
contact nationaux (REM, Intégration)
Membre du comité directeur du Réseau européen des migrations
Informer et sensibiliser les publics
Encourager l’élaboration d’études et
réaliser des outils méthodologiques
Mobiliser les acteurs de l’intégration
et contractualiser avec des
partenaires clés
Identifier les acteurs et les besoins sur le
champ de l’intégration
Guide de questionnement sur une action
en faveur de l’intégration locale
Kit de l’intégration
Guide pour l’élaboration d’un Plan communal d’intégration
Elaboration d’une stratégie d’intégration
au niveau local
Conventionnement et soutien des projets
de communes en faveur de l'intégration
Développer les échanges et les animations Socio-éducatives au sein des structures
d’hébergement pour DPI
Attribution d'un « crédit taudis »
Création et gestion des maisons de 2ème phase
Déterminer et gérer des mesures
d’aide transitoire pour les étrangers
Gestion des foyers pour travailleurs
immigrés célibataires
Mise en place et animations d’activités socio-
éducatives, pédagogiques et récréatives dans les
structures d’hébergement pour DPI
Mise en place et animation d’activités socio-
éducatives, parents –enfants et réunions
d'échanges avec les habitants à l’Institut Héliar
Elaboration et accompagnement de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg
Pilotage et gestion du programme européen PROGRESS (2007 – 2013)
Allocation mensuelle
Aide aux loisirs
Aide scolaire destinée aux enfants
Aide à l’habillement
Prise en charge des frais médicaux
Suivi des patients présentant des troubles psychiatriques
Organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI
Moyens de transport publics pour le
réseau du Grand-Duché
Aide à l’apprentissage des langues
Allouer et administrer les aides
financières aux DPI
Piloter et gérer des fonds européens
Gestion du Fonds européen pour les réfugiés
Gestion du Fonds européen d'intégration des
ressortissants de pays tiers
Soutien administratif du CNE
Soutien financier aux associations
œuvrant en faveur de l’intégration
Créer, soutenir des organes stratégiques (décision, réflexion, consultation)
Permettre une responsabilité partagée des acteurs
Assurer l’hébergement provisoire des DPI
Mise en place et gestion du dispositif
d’hébergement de DPI au niveau communal
Création et gestion des structures
d'hébergement
Avances financières aux étrangers en attente
de RMG ou de revenus professionnels
Aide sociale pour les étrangers non DPI Accompagnement social des DPI
Accompagnement social des mineurs DPI
non accompagnés
Traductions
Organiser le suivi social des DPI
Représenter le Luxembourg au
niveau européen et international
Mettre en place la politique de lutte contre les discriminations
Participer au recueil de données fiables et actualisées
Autorisation d’Occupation Temporaire
Organisation et fonctionnement des CCCI
Défense des intérêts de l’Etat en justice
Détermination des modalités de
désignation des représentants des
étrangers au CNE
Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration
Accueil et intégration
Aide sociale aux étrangers
Lutte contre les discriminations
Suivi des migrations
Consultations de la société civile dans le cadre du PAN
Collaboration avec des administrations, services de l’Etat,
services non étatiques : ONG, associations : Responsabilité
partagée
Accueil des étrangers non signataires du CAI
Elaboration des règlements grand-ducaux en exécution de la loi
Contribution aux rapports et conventions
internationales signées par le Grand-
Duché en matière de droits de l’Homme
Stratégie et coordination
Permettre la guidance sociale des DPI
PAN sur l’intégration et la lutte contre les discriminations
Création d’une « plateforme de
l’intégration locale »
Mettre en place des acteurs-relais
Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations
Organisation des retours volontaires (01 à 09/2009 et depuis 01/2012)
Projet pilote renforcement de la société civile
Etrangers demandeurs de protection internationale (DPI) Etrangers non DPI
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 8/147
Première partie : Une évolution du cadre politique et institutionnel de l’accueil et de l’intégration des étrangers depuis 1972
Pour comprendre le contexte dans lequel l’OLAI a mis en place son action, il faut
s’intéresser à l’importance croissante de la population étrangère dans la démographie, la
société et l’économie du Luxembourg, mais aussi au contexte politique et institutionnel
qui a accompagné depuis 1972 l’évolution de cette population et des enjeux auxquelles
elle s’est trouvée confrontée.
Figure 2 : Evolution des résidents luxembourgeois et étrangers (1970–2013)1
De l’action sociale en faveur des travailleurs immigrés et leur famille à l’accueil et
l’intégration des étrangers séjournant légalement au Luxembourg, c’est ainsi que pourrait
se résumer l’évolution de la mission de l’administration sous l’autorité du ministre ayant
l’Intégration dans ses attributions.
Par étranger, est désignée toute personne qui ne possède pas la nationalité
luxembourgeoise, soit qu’elle possède à titre exclusif une autre nationalité, soit qu’elle
n’en possède aucune2.
De 1972 à 2008, 3 textes législatifs ont accompagné l’évolution des vagues
d’immigration au Luxembourg, en fixant les modalités de l’encadrement de ces
immigrants, du dispositif national d’accueil et d’action sociale en faveur des étrangers,
redéfinissant à chaque fois les missions (et le nom) de l’organe institutionnel chargé de
les mettre en place.
1. La loi du 24 juillet 1972 crée le Service de l’immigration (1972-1993)
La loi du 24 juillet 1972 concernant l’action sociale en faveur des immigrants crée le
Service de l’immigration (SI) dont la mission principale consiste alors à prendre en
charge les travailleurs immigrés et leur famille. Une majorité d’entre eux arrive des pays
1 Source : STATEC
2 Article 3.a) de la loi modifiée du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes et l’immigration
339 787 363 163
378 169
434 254
497 731
537 044
18,4% 25,9%
28,7%
36,6%
42,6%
44,5%
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
1971 1981 1990 2000 2008 2013
Nombre de résidents
Nombre de résidentsluxembourgeois
Nombre de résidentsétrangers (et % de la pop.)
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 9/147
lusophones que sont le Portugal et le Cap-Vert, à la suite d’un accord de main d’œuvre
signé en 1970 entre le Luxembourg et le Portugal, et de l’indépendance du Cap-Vert
(1975) qui voit de nombreux cap-verdiens opter pour la nationalité portugaise.
Il s’agit alors pour le SI de répondre aux besoins de ces primo-arrivants en leur
garantissant l’accès à un logement décent pour un loyer modéré, en louant et en gérant
les logements collectifs (en veillant notamment à leur sécurité et leur salubrité), et en les
assistant dans les domaines du travail, de la santé, des prestations familiales et de la
scolarisation des enfants.
Au début des années 1970, 62 450 personnes résident au Luxembourg, représentant
18,4% de la population totale. Le SI gère alors quelque 300 lits répartis dans 8 foyers
pour travailleurs immigrés à travers le pays.
En 1978, est créé le premier Conseil national pour étrangers (CNE), organe consultatif
chargé d’étudier les besoins des étrangers et de leurs familles au Luxembourg et de
formuler des propositions pour mieux y répondre, de sa propre initiative ou à la demande
du gouvernement. La présidence du CNE sera assurée par le SI et les administrations qui
lui succéderont jusqu’en 2012, soit pendant plus de 3 décennies.
En 1979, le SI se voit confier la réinstallation des contingents de réfugiés et l’accueil des
demandeurs de protection internationale (DPI). Depuis 1979 et jusqu’à ce jour,
l’administration en charge de l’action sociale et de l’accueil des étrangers vise donc un
nouveau public cible : les DPI.
Zoom sur : Le droit d’asile au Luxembourg
Le droit d’asile, reconnu au niveau international par la Convention de Genève3, est régi
au Luxembourg par la loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes
complémentaires de protection. Elle reconnaît les statuts de protection internationale
que sont le statut de réfugié et celui de bénéficiaire de protection subsidiaire. L’asile
peut ainsi être obtenu ou refusé à l’issue d’une procédure de demande de protection
internationale, examinée par la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires
étrangères (MAE).
La demande de protection internationale (article 2 g):
La demande de protection internationale présentée par un ressortissant d’un pays tiers
(c’est-à-dire non membre de l’UE) ou un apatride vise à obtenir le statut de réfugié ou le
statut conféré par la protection subsidiaire.
Le statut de réfugié (article 2 d):
Tout ressortissant d’un pays tiers qui, parce qu’il craint avec raison d’être persécuté du
fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de ses opinions politiques ou de son
appartenance à un certain groupe social, se trouve hors du pays dont il a la nationalité
et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce
pays ou tout apatride qui, se trouvant pour les raisons susmentionnées hors du pays
dans lequel il avait sa résidence habituelle, ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut
y retourner et qui n’entre pas dans le champ d’application de l’article 34 de la loi du 5
mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection.
Le statut conféré par la protection subsidiaire (article 2 f):
Tout ressortissant d’un pays tiers ou tout apatride qui ne peut être considéré comme un
réfugié, mais pour lequel il y a des motifs sérieux et avérés de croire que la personne
concernée, si elle était renvoyée dans son pays d’origine ou, dans le cas d’un apatride,
dans le pays dans lequel il avait sa résidence habituelle, courrait un risque réel de subir
les atteintes graves définies à l’article 37, l’article 39, paragraphes (1) et (2) de la loi du
3 Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, dite « Convention de Genève »
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 10/147
5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection, la loi
n’étant pas applicable à cette personne, et cette personne ne pouvant pas ou, compte
tenu de ce risque, n’étant pas disposée à se prévaloir de la protection de ce pays.
Entre 1979 et 1993, le SI prend en charge une soixantaine de DPI qui arrivent chaque
année au Luxembourg. A ces effectifs, il faut ajouter les contingents de réfugiés accueillis
dans le cadre d’un programme de réinstallation à la demande du Haut-Commissariat des
Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).
A partir des années 1970, à l’immigration portugaise ouvrière importante dans les
secteurs du bâtiment, du nettoyage et de l’horeca4, s’ajoutent d’autres profils
d’immigrants : des personnes hautement qualifiées dans le secteur financier et des
services en plein essor depuis les années 60, des fonctionnaires européens et
internationaux, ou encore des étrangers venus entreprendre. L’immigration au
Luxembourg a donc plusieurs visages et la particularité d’occuper le haut et le bas de
l’échelle sociale.
2. La loi du 27 juillet 1993 institue le Commissariat du gouvernement aux
étrangers (1993-2009)
Si le nombre d’étrangers résidents continue sa progression et atteint 108 900 en 1990,
soit 28,7% de la population luxembourgeoise, le nombre de DPI arrivant chaque année
reste relativement faible. La situation change soudainement en 1992 avec l’éclatement
de la guerre en Bosnie-Herzégovine, provoquant un afflux de DPI vers le Luxembourg qui
n’est jamais retombé aux niveaux antérieurs depuis.
La loi du 27 juillet 1993 concernant l’intégration des étrangers au Grand-Duché de
Luxembourg et l’action sociale en leur faveur crée le Commissariat du gouvernement aux
étrangers (CGE), qui se substitue au Service de l’Immigration.
De 1992 à 1999, le Luxembourg accueillant chaque année un millier de nouveaux DPI en
moyenne avec des pics en 1998 (1 709) et 1999 (2 921), les missions du CGE se
concentrent exclusivement sur l’encadrement de cette population.
Tableau 2 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants de 1999 à 2007
Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Nombre de nouveaux DPI
2 921 628 686 1 043 1 549 1 575 801 523 426
Source : Direction de l’Immigration, MAE
A partir d’août 2004, la procédure d’attribution de la protection internationale relève de
la responsabilité de la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires étrangères et
de l’Immigration5 (MAE) : celui-ci est compétent pour enregistrer et traiter les demandes
de protection internationale et pour statuer sur celles-ci, tandis que le CGE, qui dépend
du Ministère de la Famille et de l’Intégration, est en charge de l’accueil, de l’hébergement
et de l’encadrement social des DPI.
4 Hôtellerie, Restauration et Cafés
5 Devenu Ministère des Affaires étrangères et européennes
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 11/147
Avec le développement de ses missions, le personnel du CGE est multiplié par 4 entre
1990 et 2000, passant de 6 à 25 agents.
3. La loi du 16 décembre 2008 crée l’Office luxembourgeois de l’accueil et
de l’intégration
Dans les années 2000, l’évolution de l’immigration et les perspectives démographiques
au Grand-Duché de Luxembourg amènent le gouvernement à réformer la législation en la
matière. La déclaration de politique générale du Premier ministre Jean-Claude Juncker le
12 octobre 2005 pointe alors les limites du modèle d’intégration luxembourgeois :
« On aimerait bien croire ceux qui disent que l’intégration des étrangers dans notre pays
est réussie. Or la réalité est parfois tout à fait différente : ici, comme ailleurs en Europe,
il se forme de véritables sociétés parallèles. Nous avons besoin d’une nouvelle loi sur
l’immigration, remplaçant celle de 1972 et basée sur un nouveau concept plus
volontariste de l’intégration. »
Après la loi sur la nationalité luxembourgeoise du 23 octobre 2008 portée par le Ministère
de la Justice et la loi sur la libre circulation des personnes et l’immigration du 29 août
2008, la loi sur l’accueil et l’intégration reconnaît l’apport de l’immigration au
développement social, politique, culturel et économique du pays, et vise à adapter le
cadre légal aux besoins d’une société luxembourgeoise de plus en plus diversifiée.
Entrée en vigueur le 1er juin 2009, la loi sur l’accueil et l’intégration crée l’OLAI,
administration sous tutelle du ministère chargé de la politique d’intégration, qui se
substitue au CGE institué par la loi modifiée du 27 juillet 1993. La loi fixe la base légale
de l’accueil et l’intégration des étrangers au Grand-Duché, et vise tout étranger, citoyen
européen et ressortissant de pays tiers séjournant légalement au Luxembourg.
Conformément aux lignes directrices élaborées au niveau européen, le gouvernement
met en place une politique d’intégration qui définit cette notion comme un processus à
double sens. L’intégration est fondée sur des droits et obligations réciproques des
étrangers et de la société d’accueil, et prévoit la pleine participation des étrangers. Il
revient à la société d’accueil de veiller au respect des droits formels des non-
Luxembourgeois, de sorte qu’il leur soit possible de participer à la vie sociale,
économique, politique et culturelle. Réciproquement, les étrangers doivent pour leur part
respecter les normes et les valeurs fondamentales de la société d’accueil et participer
activement au processus d’intégration, sans toutefois devoir abandonner leur propre
identité.
Outre les missions incombant au CGE, l’OLAI est chargé de mettre en place un plan
d’action national pluriannuel d’intégration et de lutte contre les discriminations, fondé sur
les 11 principes directeurs de l’intégration adoptés par l’UE. La loi sur l’accueil et
l’intégration crée également une base légale couvrant désormais tous les champs d’action
de l’OLAI en la matière, en étendant ses compétences aux motifs de discrimination6
prévus par la loi du 28 novembre 2006 sur l’égalité de traitement.
Les missions de l’OLAI sont ainsi définies :
mettre en œuvre et coordonner la politique d’accueil et d’intégration ;
faciliter le processus d’intégration des étrangers ;
établir un plan d’action national d’intégration et de lutte contre les
discriminations ;
initier et gérer le CAI ;
6 Age, Handicap, Orientation sexuelle, Race ou Origine ethnique, Convictions religieuses. L’OLAI n’est pas
compétent pour le motif de discrimination du Genre
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 12/147
lutter contre les discriminations ;
faire le suivi des migrations ;
gérer des structures d’hébergement ;
encadrer les demandeurs de protection internationale ;
établir un rapport national quinquennal sur l’intégration des étrangers.
4. Organisation des compétences relatives à l’immigration et l’asile au
niveau ministériel
Etant donné la composition de la population résidente du Luxembourg, la plupart des
ministères et administrations œuvrent directement ou indirectement au service des non-
Luxembourgeois, en lien avec les domaines de l’immigration, l’asile et/ou l’intégration.
Ainsi, en fonction du type d’immigration (asile ou travail, en provenance de l’UE ou de
pays tiers, etc.), de l’étape du parcours (accueil, demande de protection internationale,
intégration), ou de la problématique de l’étranger (emploi, logement, administratif,
judiciaire, intégration), celui-ci entrera dans le ressort d’un ministère ou d’un autre.
Afin de mieux comprendre l’articulation entre ces acteurs, est présenté ci-dessous à titre
illustratif un organigramme des principaux ministères, administrations et services en
charge des différents volets de l’immigration et l’asile au Grand-Duché, élaboré par le
point de contact luxembourgeois du Réseau européen des migrations.
O L A I – R a p p o r t q u i n q u e n n a l
D é c e m b r e - 2 0 1 4 p a g e 1 3 / 1 4 7
F i g u r e 3 : O r g a n i g r a m m e d e s m i n i s t è r e s , a d m i n i s t r a t i o n s e t s e r v i c e s i m p l i q u é s d a n s l e s p o l i t i q u e s d ’ i m m i g r a t i o n e t d ’ a s i l e d u L u x e m b o u r g ( S o u r c e : R E M , 2 0 1 4 )
Cour administrative
Tribunal administratif
1ère chambre
2ème chambre
3ème chambre
Gouvernement
Ministère du Travail, de l'Emploi et de
l'Economie sociale et solidaire
Agence pour le développement de l'emploi (ADEM)
Inspectorate du Travail et des Mines (ITM)
Inspection générale de la sécurité sociale
(IGSS)
Ministère des Affaires étrangères et européennes
Centre de Rétention
Direction de l'Immigration
Service Réfugiés
Service Etrangers
Service Retours
Service Affaires juridiques
Bureau des Passeports, Visas et
Légalisations
Ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande
Région
OLAI
Service Accueil
Service Logement
Service Social
Service Intégration
Ministère de la Justice
Ministère public
Répertoire civil
Service de l'Indigénat
Ministère de la Sécurité
intérieure
Police Grande-Ducale
Police Judiciaire (Service des
Etrangers et des Jeux)
Unité du crime organisé
Unité Centrale de la Police à l'Aéroport
(UCPA)
Direction Générale (Service Relations Internationales)
Ministère de l'Egalité des
Chances
Ministère de la Santé
Service Médical de l'Immigration
(S.M.I.)
Ministère de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche
Homologation des diplômes
Registre de titres
Ministère de l'Education nationale, de l'Enfance et de
la Jeunesse
Service de la reconnaissance des
diplômes
Commission de validation des acquis
et de l'expérience (VAE)
Scolarisation des élèves étrangers
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 14/147
5. Etat de la population étrangère au Luxembourg entre 2009 et 2013
Une population étrangère représentant près de 45% des résidents en
2013
Au 1er janvier 2013, les non-Luxembourgeois résidant au Luxembourg représentent
44,5% de la population du Grand-Duché (537 000 habitants), une part en augmentation
de 1,8 point sur les 5 dernières années. Il convient d’ajouter que parmi la population de
nationalité luxembourgeoise, une partie l’a obtenue par naturalisation : c’était le cas de
8,3% des Luxembourgeois en 20117, année du dernier recensement de population.
Au niveau européen, le Luxembourg reste le pays de l’UE où la part des résidents
étrangers est la plus grande : une part près de 3 fois supérieure aux 2 pays qui viennent
en seconde position en 2010, l’Estonie et Chypre (15,9% d’étrangers dans ces 2 pays,
contre 43,1% pour le Luxembourg en 2010), la moyenne européenne se situant elle à
6,5%8.
La part des étrangers dans la population résidente devrait poursuivre son augmentation,
et dépasser celle des autochtones entre 2020 et 2030 selon les projections 2005-2055 du
STATEC9. Cette tendance s’explique par un double phénomène :
une démographie stagnante de la population de nationalité luxembourgeoise,
due à un niveau de fécondité de 1,52 enfant par femme en 2011, inférieur au
seuil de renouvellement des générations et à la moyenne européenne (1,57) et
en diminution de 5,6% par rapport à 2008 (1,61)10 ;
l’attractivité dont le Luxembourg jouit toujours aujourd’hui, dans la continuité de
plus de cinquante ans de dynamisme de l’immigration : de 1960 à 2011, on
compte un total 545 000 arrivées pour 370 000 départs du Grand-Duché11.
Les données sur le recensement de la population de 2011 publiées par le STATEC12 et
l’Université du Luxembourg soulignent l’importance que continuent à jouer les
phénomènes migratoires au Grand-Duché :
environ 170 nationalités étaient présentes au 1er février 2011. Spécificité
nationale : les étrangers provenant de l’UE restent largement majoritaires,
représentant 86% des résidents étrangers.
entre les recensements de la population de 2001 et de 2011, la population de
nationalité luxembourgeoise a augmenté de 72 814 personnes, soit plus de
16,6%, du fait de l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise par des
résidents étrangers suite aux changements législatifs introduits en la matière en
2008, qui facilitent les procédures de naturalisation et le recouvrement de la
nationalité.
les phénomènes migratoires ont également eu un impact sur la répartition et la
proportion des étrangers au niveau des communes : entre 2001 et 2011, la part
de personnes de nationalité étrangère augmente dans pratiquement toutes les
communes du Grand-Duché de Luxembourg.
7 STATEC – Recensement de la Population (RP) 2011 8 Population totale et population résidente non-nationale, par groupe de nationalités, 2010, EUROSTAT, www.epp.eurostat.ec.europa.eu 9 Potentiel de croissance économique et Démographie - Projections 2005-2055, Bulletin du STATEC n°4-2005 10 Chiffres EUROSTAT, Indicateur conjoncturel de fécondité, www.epp.eurostat.ec.europa.eu 11 « Le Luxembourg 1960-2011, 50 ans de migrations », STATEC, 2012 12 STATEC – RP 2011
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 15/147
Une population étrangère qui continue d’augmenter entre 2009 et 2013
Entre 2009 et 2013, la population étrangère a connu une croissance soutenue : elle
augmente de 10,8% sur 5 ans, un rythme supérieur à celui de la population résidente du
Luxembourg dans son ensemble, déjà importante (8,8%). Les communautés française
(+23,5%), et portugaise (+10,3%) connaissent les plus fortes progressions, tandis que
le nombre d’étrangers originaires de pays tiers à l’UE augmente de 10,5% sur la période.
Le tableau ci-dessous présente l’évolution de la population luxembourgeoise entre 2009
et 2013.
Tableau 3 : Evolution de la population résidente du Luxembourg entre 2009 et 2013
Evolution de la
population13
2009 2010 2011 2012 2013 Evolution
2009-2013
Population totale (en milliers)
493,5 502,1 512,4 524,9 537,0 +8,8%
Luxembourgeois 278,0 285,7 291,9 295,0 298,2 +7,3%
Étrangers 215,5 216,4 220,5 229,9 238,8 +10,8%
Étrangers en % 43,7 43,1 43,0 43,8 44,5 +0,8 point
Source : STATEC
Figure 4 : Nationalité des résidents étrangers du Luxembourg entre 2009 et 2013 (en milliers d’habitants)
Source : STATEC
L’immigration au Luxembourg est majoritairement constituée d’individus d’âge actif : la
moyenne d’âge des étrangers est de 35,3 ans, quand celle des Luxembourgeois atteint
41,3 ans, soit 6 ans de plus. La population étrangère est surreprésentée dans la tranche
13 Population au Luxembourg par nationalité entre 2009 et 2013, STATEC, www.statistiques.public.lu.
3,9 5,7
12,4
17,6 18,3
24,8
35,2 32,7
88,2
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
2009
2013
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 16/147
d’âge 26-45 ans par rapport aux Luxembourgeois, par opposition aux tranches d’âge 0-
20 ans et aux plus de 50 ans qui connaissent le phénomène inverse.
La part des travailleurs immigrés faiblement qualifiés selon le niveau d’instruction
(niveau primaire et secondaire technique jusqu’à 3 années achevées) était estimée à
39% lors du recensement de la population de 2011 par le STATEC, contre 48% en 1991.
Toutefois, les étrangers restent surreprésentés au sein des catégories professionnelles
faiblement qualifiées (17,2% des travailleurs peu qualifiés contre 7,4% des
Luxembourgeois), mais aussi dans les catégories hautement qualifiées (7,1% des
étrangers les occupent des postes de directeurs, cadres supérieurs, professions
intellectuelles et scientifiques, et 7,2% des Luxembourgeois), tandis qu’ils sont sous-
représentés dans les catégories intermédiaires.
Un nombre de nouveaux DPI qui connaît un pic en 2011-2012
En matière de protection internationale, le Luxembourg a été ces dernières années
confronté à une situation exceptionnelle.
Tableau 4 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants 2009-2013
Année 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Nombre de DPI
nouveaux arrivants
463 505 786 2 154 2 056 1 071
Source : Direction de l’Immigration, MAE
En 2011, le nombre de personnes déposant une demande de protection internationale est
multiplié par près de 3, pour atteindre 2 154, effectif qui diminue à peine en 2012 avec
2 056 nouveaux DPI enregistrés, dont la majorité est originaire de Serbie, suivie de
l’ancienne république yougoslave de Macédoine, du Kosovo et du Monténégro. En 2013,
le nombre de DPI accueillis est divisé par 2 par rapport à 2012, mais reste supérieur de
près de 30% aux chiffres de 2010.
Les procédures de demande de protection internationale étant de durées variées, le
nombre de DPI présents sur le territoire luxembourgeois à un instant donné est toujours
plus élevé que le nombre de nouveaux arrivants de l’année.
Le gouvernement luxembourgeois a réagi en réduisant de manière substantielle
l’allocation financière octroyée aux DPI, toutefois compensée par des avantages en
nature.
Dans ce même contexte, un système de conventionnement entre l’Etat et les différentes
communes a été mis en place, fixant les modalités d’accueil et la prise en charge des
frais engendrés pour l’hébergement des DPI sur le territoire communal.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 17/147
Deuxième partie : Etat des lieux des actions de l’OLAI entre 2009 et 2013
Chapitre 1. L’OLAI, organe stratégique et coordinateur de la politique d’accueil et d’intégration aux niveaux national et international
Depuis sa création par la loi sur l’accueil et l’intégration en 2008, outre les 4 volets
thématiques qui seront présentés dans les chapitres suivants, l’OLAI assume un rôle
stratégique et de coordination de la politique d’accueil et d’intégration du Luxembourg,
rôle qui peut être décliné en 4 missions et une dizaine d’actions-clés.
Ce positionnement a été favorisé par la multiplication des attentes sur ces domaines,
matérialisées par les évolutions juridiques : renforcement du cadre européen, règlements
grand-ducaux d’exécution de la loi sur l’accueil et l’intégration, nouveaux instruments à
mettre en place.
Ce rôle stratégique d’impulsion et de coordination de la politique, de représentation à
l’international, est venu renforcer le rôle d’opérateur de terrain qui est aussi assuré par
l’OLAI. Réciproquement, le travail de terrain de l’OLAI auprès des populations étrangères
lui permet de mieux identifier et relayer les besoins des populations-cibles auprès des
parties prenantes et partenaires de la politique d’accueil et d’intégration, notamment au
niveau gouvernemental.
Elaboration et coordination du PAN 2010-2014
Coordination du comité interministériel à l’intégration
Participation aux réseaux des Points de Contact Nationaux
(REM, Intégration)
Soutien administratif du CNE
Créer, soutenir des organes stratégiques
(décision, réflexion, consultation)
Permettre une responsabilité partagée des acteurs Représenter le Luxembourg au niveau européen et
international
Organisation et fonctionnement des CCCI
Défense des intérêts de l’Etat en justice
Détermination des modalités de
désignation des représentants des
étrangers au CNE
Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration
Collaboration avec des administrations, services de l’Etat, communes, ONG,
associations : Responsabilité partagée
Elaboration des règlements grand-ducaux sur le CAI et l’aide sociale aux
étrangers
Contribution aux rapports et conventions internationales
signées par le Grand-Duché en matière de droits de l’Homme
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 18/147
L’OLAI contribue à l’application de la loi sur l’accueil et l’intégration, en ce sens qu’il va,
en amont, préparer les règlements grand-ducaux définissant ses modalités d’application,
et en aval, veiller à son respect par la défense des intérêts de l’Etat en justice.
Elaboration de règlements grand-ducaux en exécution de la loi
Après l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration, 4 règlements grand-
ducaux ont été pris en exécution de la loi entre 2009 et 2012. L’objectif général des
textes légaux et réglementaires est de créer le cadre juridique des outils (CAI) et des
instances nationales (CNE) ou locales (CCCI), permettant la mise en œuvre de la
politique d’intégration selon le principe de la responsabilité partagée (cf. infra).
Pour préparer les règlements grand-ducaux liés aux questions d’accueil et d’intégration
des étrangers, l’OLAI réalise les étapes suivantes :
la concertation avec les instances concernées : ministères, organes consultatifs,
etc. ;
la rédaction de l’avant-projet de règlement grand-ducal, de l’exposé des motifs,
du commentaire des articles, de la fiche financière et de la fiche d’évaluation
d’impact ;
l’analyse et l’examen des avis formulés suite à l’avant-projet de règlement ;
le dépôt de l’avant-projet de règlement au Conseil de gouvernement.
2 exemples marquants de la période 2009-2013 sont décrits ci-dessous.
1) Règlement sur l’organisation et le fonctionnement des commissions
consultatives communales d’intégration (CCCI)
L’article 23 de la loi du 16 décembre 2008 stipule que :
« Dans toutes les communes, le conseil communal constituera une commission
consultative d’intégration chargée globalement du vivre ensemble de tous les résidents
de la commune et plus particulièrement des intérêts des résidents de nationalité
étrangère. Des résidents luxembourgeois et étrangers en font partie.
L’organisation et le fonctionnement de ces communes sont fixés par règlement grand-
ducal. »
L’OLAI a ainsi préparé et coordonné la rédaction du règlement grand-ducal du 15
novembre 2011 relatif à l’organisation et au fonctionnement des CCCI, abrogeant le
règlement grand-ducal du 5 août 1989 fixant l’organisation et le fonctionnement des
commissions consultatives communales pour étrangers.
Avec l’augmentation de la population étrangère résidente et la prise de conscience
progressive de l’importance de leur intégration, le rôle de proximité des communes est
apparu central dans la promotion de l’intégration des non-Luxembourgeois et du vivre
ensemble de tous les résidents dans la société d’accueil.
Les objectifs du nouveau texte réglementaire étaient ainsi de :
faciliter l’intégration politique et sociale des ressortissants étrangers sur le plan
communal ;
1. Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 19/147
assurer une cohabitation harmonieuse de l’ensemble de la population, quelle que
soit son origine et son lieu de résidence au Luxembourg ;
développer les compétences des nouvelles CCCI, tant au niveau des missions, de
la procédure d’appel aux candidats que de l’information sur les travaux de cette
instance.
Sous l’égide du précédent règlement, les CCCI14 étaient exigées dans les seules
communes dont la population comprenait plus de 20% d’étrangers. Le nouveau
règlement les rend obligatoires pour toutes les communes, indépendamment du nombre
et de la composition de leurs résidents.
Par ailleurs, le règlement renonce à la parité entre membres luxembourgeois et étrangers
au sein des commissions. Le membre étranger naturalisé peut ainsi continuer à y siéger
en sa qualité de membre luxembourgeois. D’autre part, le règlement permet une
représentativité des CCCI qui peuvent alors refléter la composition des résidents de la
commune, si cela est souhaité par le conseil communal.
Enfin, parmi les membres étrangers doit figurer une personne ayant la nationalité d’un
pays tiers, à moins qu’aucun ressortissant de pays tiers n’ait fait acte de candidature.
Le lancement des appels à candidatures dans les communes et la mise en place des CCCI
ont démarré début 2012. Les CCCI jouent un rôle de relais entre étrangers, Luxembourgeois, et responsables politiques.
2) Détermination des modalités de désignation des représentants des
étrangers au CNE (2011)
L’OLAI a également préparé et coordonné la rédaction du règlement grand-ducal du 15
novembre 2011. Dans un contexte d’augmentation constante du nombre et du poids
relatif des résidents étrangers dans la population luxembourgeoise, le gouvernement
renonce à la parité entre membres luxembourgeois et étrangers au sein du CNE pour
donner davantage de poids et de visibilité aux représentants étrangers.
Si les principales missions et modalités de fonctionnement du CNE n’ont pas été
bouleversées avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration - qui a abrogé
la loi constitutive du CNE du 27 juillet 1993 - quelques évolutions sont néanmoins à
relever :
jusqu’en 2011, le CNE était composé de 30 membres dont 15 représentants issus
de la société luxembourgeoise et 15 représentants étrangers. La loi sur l’accueil et
l’intégration modifie la composition du CNE qui passe à 34 membres :
représentants des étrangers, des réfugiés, du Syndicat des Villes et des
Communes Luxembourgeoises (SYVICOL), des organisations patronales, des
organisations syndicales les plus représentatives et de la société civile ;
la représentation des étrangers est renforcée : le nombre des représentants des
étrangers d’origine communautaire passe de 15 à 22, celui des représentants de
pays tiers de 2 à 7 ;
une répartition par nationalité est prévue uniquement pour les représentants des
Etats membres de l’UE, les sièges des pays hors UE étant attribués aux candidats
ayant obtenu le plus de voix sans prise en compte du critère de la nationalité ;
14 Elles s’appelaient alors commissions consultatives spéciales chargées des intérêts des résidents de nationalité étrangère.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 20/147
l’ensemble des pays européens ne représentant pas les 7 nationalités les plus
importantes au Luxembourg sont représentés par 5 membres effectifs et 5
membres suppléants (contre 2 membres effectifs et 2 suppléants avant 2011) ;
la durée du mandat des membres et du président, désormais élu à majorité des
membres, est allongée de 3 à 5 ans ;
l’âge minimum pour être candidat aux élections du CNE est abaissé de 21 à 18
ans ;
en cas d’égalité des voix, les candidats sont départagés par tirage au sort, alors
que sous l’actuelle législation, l’élection est acquise au bénéfice de l’âge.
Aujourd’hui, le Luxembourg dispose d’un organe consultatif national en matière
d’intégration des étrangers dont les membres ont été renouvelés en 2012 selon le
nouveau cadre réglementaire.
Défense des intérêts de l’Etat en justice
Avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration et des règlements afférents,
l’augmentation constante du nombre de DPI depuis 2011 et des contentieux y relatifs,
l’OLAI veille à défendre les intérêts de l’Etat en justice, à garantir le respect de la
législation en matière d’accueil et d’intégration des étrangers. La loi permet à l’OLAI
d’exercer sa mission d’accueil :
en récupérant des logements de l’Etat mis à disposition d’étrangers installés
depuis de nombreuses années au Luxembourg, afin d’assurer sa mission
d’hébergement provisoire des DPI et le bon fonctionnement de ses services ;
en assurant l’ordre dans les structures d’hébergement pour DPI, par la prévention
et la sanction des écarts disciplinaires.
Sur la période 2009-2013, le service juridique de l’OLAI a ainsi représenté l’Etat dans 23
affaires judiciaires, correspondant à des missions et procédures variées :
l’identification de critères objectifs et de procédures homogènes dans le cadre des
sanctions prévues pour violation des dispositions légales ;
la constitution de dossiers ;
la correspondance avec les avocats et tribunaux ;
la rédaction de requêtes ou citations ;
la préparation des pièces et la transmission du dossier au tribunal ;
la demande de procuration au Ministère d’Etat pour pouvoir représenter l’Etat en
justice ;
la plaidoirie devant les juridictions civiles (en première instance et en appel) ;
la préparation de notes de plaidoiries pour les litiges portés devant les juridictions
administratives ;
l’exécution des jugements moyennant l’huissier de justice ;
le suivi des personnes contraintes par voie judiciaire de quitter leur logement.
Un des contentieux les plus fréquents depuis 2010 est lié au non-respect des obligations
des DPI dans les structures d’hébergement. Le règlement grand-ducal du 8 juin 2012
fixant les conditions et les modalités d’octroi d’une aide sociale aux DPI (abrogeant le
règlement grand-ducal du 1er septembre 2006) prévoit ainsi une diminution ou un retrait
de l’aide sociale du DPI dans les cas suivants :
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 21/147
la dissimulation des ressources financières ;
le comportement violent et menaçant au sein des structures d’hébergement
envers les personnes assurant l’encadrement des bénéficiaires de l’aide sociale ou
envers d’autres occupants ;
l’abandon de la structure d’hébergement sans en avoir informé l’autorité
compétente ;
le non-respect de l’obligation de se présenter aux entretiens personnels fixés par
l’autorité compétente ;
le manquement grave au règlement d’ordre intérieur des structures
d’hébergement de l’OLAI ou gérées par lui.
De 2012 à 2013, plus de 150 dossiers disciplinaires ont ainsi été entamés à l’encontre
des DPI pour violation des dispositions du règlement grand-ducal du 8 juin 2012 sur
l’aide sociale. En établissant un règlement disciplinaire précisant la sanction des
manquements aux obligations donnant droit aux prestations d’accueil sur des critères
objectifs, l’OLAI a permis à la fois de préciser les règles et d’améliorer la discipline et
ainsi la qualité de vie dans les foyers pour DPI de l’OLAI.
L’activité juridique de l’OLAI améliore également les processus de prise de décision dans
des domaines sensibles (gestion de l’hébergement des DPI et des travailleurs immigrés)
et l’expertise de l’OLAI dans la gestion de structures et l’hébergement de populations
étrangères.
Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur
l’accueil et l’intégration
En bref :
L’activité juridique de l’OLAI pour préparer et mettre en œuvre la loi sur
l’accueil et l’intégration a contribué à faire évoluer la politique sur ces
thématiques, à se mettre en conformité avec le droit européen, ou encore à
mettre en place ou faire évoluer des organes partenaires structurants (CNE,
CCCI) pour la politique.
Réciproquement, les différents règlements grand-ducaux élaborés par l’OLAI et
adoptés par le gouvernement ont largement impacté l’action de l’OLAI au cours
des 5 années d’exercice, en lui donnant de nouvelles missions (mise en place
du CAI), ou en faisant évoluer ses missions (règlement sur l’aide sociale aux
DPI).
A l’avenir :
Bien que la loi-phare de la politique d’accueil et l’intégration soit récente
(2008) et novatrice, celle-ci nécessitera sans doute des adaptations au regard
des évolutions de l’immigration, des nouveaux besoins identifiés dans la mise
en œuvre de la politique, mais aussi de l’évaluation des résultats de la
politique. C’est pourquoi l’OLAI se propose de continuer à l’avenir de :
identifier les décalages entre le cadre légal et réglementaire en matière
d’accueil et d’intégration et les besoins des populations étrangères, de
la société civile et des partenaires en général ;
proposer des adaptations de la loi aux réalités du terrain.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 22/147
L’OLAI coordonne et/ou collabore avec des organes stratégiques liés à l’intégration, qu’ils
soient décisionnaires (comité interministériel à l’intégration, CCCI) ou consultatifs
(Conseil national pour étrangers), dans le but de donner les moyens à la diversité des
acteurs concernés d’exercer leur responsabilité en matière d’accueil et d’intégration.
Coordination du comité interministériel à l’intégration
Le comité interministériel à l’intégration a été créé en 2008 afin de répondre à un besoin
de coordination et d’échange entre les ministères ou administrations concernés par une
politique d’intégration se voulant transversale et durable.
L’article 6 de la loi sur l’accueil et l’intégration stipule que :
« L’OLAI est chargé d’établir en concertation avec le comité interministériel à l’intégration
un projet de plan d’action national pluriannuel d’intégration et de lutte contre les
discriminations identifiant les principaux axes stratégiques d’intervention et les mesures
politiques en cours et à mettre en œuvre (…) ».
Chaque ministère concerné a donc été invité à participer à un comité interministériel afin
de définir et déployer le plan d’action national d’intégration et de lutte contre les
discriminations 2010-2014 (PAN).
Zoom sur :
Les 14 ministères du comité interministériel à l’intégration (2009-2013)
Ministère des Affaires étrangères et européennes
Ministère des Classes moyennes et du Tourisme
Ministère de la Culture
Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur
Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle
Ministère de l’Égalité des Chances
Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Ministère de la Famille et de l’Intégration
Ministère de l’Etat, la Fonction publique et de la Réforme administrative
Ministère de l’Intérieur et à la Grande Région15
Ministère de la Justice
Ministère du Logement
Ministère de la Santé
Ministère du Travail et de l’Emploi
Le comité interministériel à l’intégration a pour objectif de :
coordonner les efforts des différents ministères en matière d’intégration ;
collaborer à la définition du PAN et ses priorités annuelles ;
s’échanger sur les projets et actions des différents membres en matière
d’intégration ;
établir des bonnes pratiques en matière d’intégration ;
mener une réflexion de fond sur la thématique de l’intégration ;
développer une vision commune de l’intégration.
15
Devenu Ministère de l’Intérieur en décembre 2013.
2. Créer et soutenir des organes stratégiques liés à l’intégration (organes de décision, de réflexion ou de consultation)
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 23/147
Depuis la loi sur l’accueil et l’intégration, le comité interministériel coordonné par l’OLAI a
rédigé et mis en œuvre le PAN 2010-2014 et ses priorités annuelles (cf. infra) en 2011,
2012, 2013, 2014.
Le PAN, échelonné sur 5 ans, vise ainsi une meilleure coordination des politiques
d’intégration nationales : il prévoit d’inclure la dimension de l’intégration dans toutes les
autres politiques nationales (mainstreaming) et d’impliquer aussi bien les autorités
nationales et locales que les acteurs de la société civile.
Afin de déterminer les priorités annuelles du PAN, l’OLAI a procédé à l’organisation de
consultations régulières de la société civile, à travers un forum et des questionnaires en
ligne. Chaque ministère membre du comité a alors soumis des projets et actions
envisagés pour l’année suivante, en lien avec les objectifs prioritaires proposés par
l’OLAI.
Le comité interministériel donne l’opportunité à l’OLAI de créer un PAN basé sur des
concepts nouveaux et sur les besoins régulièrement recueillis auprès des acteurs sur le
terrain. Le PAN et ses priorités sont validés par tous les ministères participant au comité,
ce qui valorise la stratégie d’intégration proposée par l’OLAI tout en favorisant une
harmonisation des actions entre les ministères.
Force est de constater qu’au-delà de son rôle de coordination, l’OLAI est le véritable
moteur du comité ; les enjeux et la politique de l’accueil et l’intégration des étrangers,
alors même qu’ils doivent être pris en compte et traités de manière transversale, ne sont
pas intégrés au même degré par tous. La prise en compte de l’intégration et de la lutte
contre les discriminations par les différents ministères membres du comité pourrait être
améliorée, moyennant un renforcement des relations bilatérales de l’OLAI avec chacun
de ceux-ci.
Soutien administratif et logistique du Conseil national pour étrangers
Le CNE est un organe consultatif chargé d’étudier de sa propre initiative ou à la demande
du gouvernement les problèmes concernant les étrangers et leur intégration (articles 20
à 25 de la loi du 27 juillet 1993 concernant l’intégration des étrangers au Luxembourg
ainsi que l’action sociale en faveur des étrangers). Il doit remettre au gouvernement un
rapport annuel sur l’intégration des étrangers au Luxembourg.
Le CNE a institué différentes commissions et sections nécessaires à l’exécution de sa
mission :
la commission spéciale permanente pour les frontaliers ;
la commission spéciale permanente contre la discrimination raciale ;
la commission spéciale permanente pour les commissions consultatives des
étrangers ;
la section spéciale non-communautaires et réfugiés ;
la section spéciale éducation.
Depuis la loi de 1993, « un fonctionnaire ou un employé de l’OLAI assume les fonctions
de secrétaire du CNE ».
Après avoir présidé le CNE jusqu’à 2011, l’OLAI occupe désormais la fonction de
secrétariat en assurant notamment les tâches suivantes :
rédaction des comptes rendus des réunions de l’assemblée plénière du CNE et des
réunions du Bureau ;
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 24/147
rédaction des rapports des assemblées plénières, des réunions du Bureau du CNE,
des différentes commissions spéciales permanentes, sections spéciales ainsi que
des groupes ad hoc ;
organisation des élections ;
gestion des archives du CNE.
L’OLAI, par sa gestion quotidienne du secrétariat, en garantit le bon fonctionnement et
fait le lien entre les ministères concernés par l’intégration et les associations d’étrangers,
les CCCI, et les autres organes institutionnels et associatifs œuvrant en faveur de
l’intégration.
Créer et soutenir des organes stratégiques liés à l’intégration
En bref :
En tant qu’organe stratégique et de coordination, l’OLAI a contribué entre
2009 et 2013 au fonctionnement d’organes stratégiques issus des
différentes parties prenantes de l’intégration des étrangers au Luxembourg :
l’Etat (comité interministériel à l’intégration), les communes (CCCI), la
société civile (CNE).
La création de cet environnement institutionnel et partenarial est ainsi un
préalable à la négociation, la définition et la mise en œuvre concertée de la
politique d’intégration au Grand-Duché, dans un esprit de responsabilité
partagée.
A l’avenir :
Pour renforcer le poids de ces organes partenaires de la politique
d’intégration au Luxembourg, l’OLAI se propose de :
développer une stratégie commune d’intégration, une vision
novatrice ralliant et renforçant les principaux organes consultatifs en
matière d’intégration au niveau national (CNE), ministériel (comité
interministériel) et local (CCCI) ;
poursuivre la sensibilisation au mainstreaming (transversalité de la
politique d’intégration) et sa mise en œuvre concrète au niveau du
comité interministériel et sous forme bilatérale, afin de rendre
chaque ministère membre du comité interministériel acteur et
ambassadeur de la politique d’intégration sur son champ de
compétences.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 25/147
Figure 5 : Présentation synthétique des organes consultatifs ou décisionnels liés à l’intégration
Conseil national pour étrangers (CNE) Rôle : organe consultatif chargé d’étudier de sa propre initiative ou à la demande du gouvernement les problèmes concernant les étrangers et leur intégration. Composition : 34 membres représentants des étrangers, des réfugiés, du SYVICOL, des organisations patronales, des organisations syndicales les plus représentatives et de la société civile. Autres points-clés : Une représentation des étrangers renforcée par le règlement grand-ducal du 15 novembre 2011 : le nombre des représentants des étrangers d’origine communautaire passe de 15 à 22, celui des représentants de pays tiers de 2 à 7.
Comité interministériel à l’intégration Rôle : le comité coordonne la politique d'intégration au Grand-Duché de Luxembourg, élabore et met en œuvre le plan d'action national d'intégration et de lutte contre les discriminations. Composition : représentants de 14 ministères : Affaires étrangères, Culture, Économie et Commerce extérieur, Éducation nationale et Formation professionnelle, Égalité des chances, Enseignement supérieur et Recherche, Etat, Fonction publique et Réforme administrative, Intérieur et Grande Région, Justice, Logement, Travail et Emploi, Santé, Famille et Intégration. Autres points-clés : Coordination assurée par l’OLAI.
Commission consultative communale d’intégration (CCCI)
Rôle : commission chargée du vivre ensemble de tous les résidents de la commune, et plus particulièrement des intérêts des résidents de nationalité étrangère. Composition : au moins 6 membres, luxembourgeois et étrangers. Des membres effectifs et des membres suppléants, nommés par le conseil communal. Possibilité de composition représentative de celle de la commune. Autres points-clés : rendues obligatoires pour toutes les communes par le Règlement grand-ducal du 15 novembre 2011 relatif à l’organisation et au fonctionnement des CCCI.
Accueil et intégration
des étrangers
Société civile & étrangers
Communes
Etat
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 26/147
L’OLAI a pour mission d’impulser et de coordonner le partage de la responsabilité en
matière d’accueil et d’intégration, qui concerne notamment l’Etat, les communes et la
société civile (associations, organisation non gouvernementales (ONG), instituts de
recherche, etc.). Ce rôle stratégique passe par l’élaboration et la coordination du plan
d’action national d’intégration et de lutte contre les discriminations (PAN), mais
également par une collaboration forte avec une diversité d’acteurs sur les dossiers liés à
l’accueil et l’intégration des étrangers.
Elaboration et coordination du PAN 2010-2014
Entre 2009 et 2013, l’OLAI a assuré la mise en œuvre du PAN ainsi que des priorités
annuelles, qui reposent sur les 11 principes directeurs de la politique d’intégration
européenne (cf. encadré page suivante).
Le PAN est l’outil-phare de la responsabilité partagée : élaboré par le comité
interministériel à l’intégration en concertation avec la société civile et en phase avec la
politique européenne, il fixe les axes stratégiques et objectifs structurant la politique
d’accueil et d’intégration luxembourgeoise pour les années 2010 à 2014, et permet à
chaque acteur de s’inscrire dans son cadre.
Par la détermination de priorités annuelles, les orientations du PAN peuvent être ajustées
aux besoins identifiés par le comité interministériel, la société civile et l’OLAI, et elles
assurent ainsi la flexibilité de cet outil au regard des enjeux.
3. Permettre une responsabilité partagée des acteurs
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 27/147
Zoom sur :
Les principes de base communs en matière de politique d’intégration
Adoptés par le Conseil de l’Union européenne « Justice et Affaires intérieures » de novembre 2004, les
principes de base communs (PBC) constituent le fondement des initiatives communautaires en matière
d’intégration. Ils sont au nombre de 11.
Priorités 2010 Priorités 2013 Priorités 2011 Priorités 2014 Priorités 2012
PBC 1 : L'intégration est un processus dynamique, à double sens, de compromis réciproque entre tous les immigrants et résidents des États membres.
PBC 2 : L'intégration va de pair avec le respect des valeurs fondamentales de l'Union
européenne.
PBC 3 : L'emploi est un élément clé du processus d'intégration, essentiel à la participation et à la contribution des immigrants dans la société d'accueil et à la visibilité de cette contribution.
PBC 4 : Des connaissances de base sur la langue, l'histoire et les institutions de la société d'accueil sont indispensables à l'intégration; permettre aux immigrants d'acquérir ces connaissances est un gage de réussite de leur intégration.
PBC 5 : Les efforts en matière d'éducation sont essentiels pour préparer les immigrants, et particulièrement leurs descendants, à réussir et à être plus actifs dans la société.
PBC 6 : L'accès des immigrants aux institutions et aux biens et services publics et privés, sur un pied d'égalité avec les ressortissants nationaux et en l'absence de toute discrimination, est une condition essentielle à une meilleure intégration.
PBC 11 : L'élaboration d'objectifs, d'indicateurs et de mécanismes d'évaluation est nécessaire pour adapter les politiques, mesurer les progrès en matière d'intégration et améliorer l'efficacité de l'échange d'informations.
PBC 7 : Un mécanisme d'interaction fréquente entre les immigrants et les ressortissants des États membres est essentiel à l'intégration. Le partage d'enceintes de discussion, le dialogue interculturel, l'éducation pour mieux connaître les immigrants et leurs cultures, ainsi que l'amélioration des conditions de vie en milieu urbain renforcent les interactions entre immigrants et ressortissants des États membres.
PBC 9 : La participation des immigrants au processus démocratique et à la formulation des politiques et des mesures d'intégration, en particulier au niveau local, favorise leur intégration.
PBC 8 : La pratique des différentes cultures et religions est garantie par la Charte des droits
fondamentaux et doit être protégée, sous réserve qu'elle ne heurte pas d'autres droits
européens inviolables ou ne soit pas contraire à la législation nationale.
PBC 10 : Le recentrage des politiques et mesures d’intégration dans toutes les politiques pertinentes et à tous les niveaux de l’administration et des services publics est un élément clé de la prise de décisions politiques et de leur mise en œuvre.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 28/147
Collaboration avec les administrations, services de l’Etat, ONG,
associations : responsabilité partagée des acteurs en matière d’accueil et
d’intégration
« L’intégration est une tâche que l’État, les communes et la société civile accomplissent
en commun ». (article 2 alinéa 2 de la loi sur l’accueil et l’intégration)
Inscrite dans la loi sur l’accueil et l’intégration, la notion de responsabilité partagée s’est
imposée dans les 5 dernières années comme un principe-clé de la politique et de l’action
en matière d’accueil et d’intégration, que l’OLAI a non seulement cherché à promouvoir
auprès de l’ensemble de ses partenaires, mais qu’il a aussi mis en œuvre au quotidien
dans ses actions en tant qu’opérateur.
Si la responsabilité partagée est définie pour le volet intégration de la loi (cf. chapitre 2),
elle prend également tout son sens en matière d’accueil et d’encadrement des DPI
comme l’illustrent les exemples présentés ci-dessous.
L’encadrement des DPI a de multiples facettes, et le travail de l’OLAI va bien au-delà de
l’accompagnement à la recherche de logement et à l’octroi de l’aide sociale, prévu dans
le règlement grand-ducal du 8 juin 2012. Dès lors, une collaboration étroite et
permanente s’est imposée avec d’autres ministères, administrations et services de l’Etat
qui sont appelés à contribuer dans leur ressort à la prise en charge des DPI.
Parallèlement, l’OLAI a conclu des accords de collaboration avec des ONG telles que
Caritas et la Croix-Rouge luxembourgeoise, afin de renforcer les capacités d’encadrement
et de bénéficier du savoir-faire de ces organisations dans la mise en œuvre des mesures
de prévention ou encore dans la réponse à des difficultés spécifiques des DPI.
Réciproquement, l’OLAI collabore avec d’autres ministères lorsque ceux-ci font appel à
son expertise pour réaliser certaines de leurs missions.
Accueil et intégration
des étrangers
Etat
Communes
Etrangers Luxembourgeois
Société civile
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 29/147
Zoom sur :
Les enquêtes sociales pour le Ministère des Affaires étrangères
A la demande de la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires étrangères
(MAE), les assistants sociaux (AS) de l’OLAI réalisent des enquêtes sociales sur des
ressortissants de pays tiers demandeurs de titres de séjour, afin de permettre aux
autorités compétentes de prendre une décision éclairée d’autorisation, de
renouvellement ou non de séjour des ressortissants de pays tiers qui en ont fait la
demande auprès du MAE. Il s’agit souvent de ressortissants de pays tiers venus au
Luxembourg par visa touristique, par une prise en charge, ou encore pour raisons de
travail, et dont le titre de séjour est expiré.
En cas de situations complexes où les ressources financières et les relations familiales
des concernés ne sont pas clairement exposées au MAE, la Direction de l’Immigration
s’adresse à l’OLAI pour obtenir des renseignements supplémentaires afin de pouvoir
prendre une décision quant au séjour futur de ces personnes au Luxembourg. L’OLAI
demande des informations détaillées sur la situation familiale, sociale et économique des
concernés pour que les autorités compétentes du MAE puissent prendre une décision
motivée, en connaissance de cause et preuves à l’appui.
Le nombre annuel d’enquêtes varie selon la demande du MAE et la charge de travail du
service social, qui est en bonne partie liée au nombre de DPI nouveaux arrivants.
Si la collaboration est devenue une pratique courante pour beaucoup d’intervenants, elle
reste complexe à mettre en œuvre en raison des contraintes des différents
partenaires (incompatibilités législatives, absence de définition commune de la
responsabilité partagée, manque de moyens), et elle n’est pas encore intégrée au même
niveau par tous les acteurs, notamment du fait d’une perception encore répandue que
tout ce qui a trait aux étrangers relève de la responsabilité de l’OLAI.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 30/147
Zoom : Illustration de la responsabilité partagée en matière d’aide sociale aux
étrangers
Ministère et administration Objectifs Actions de l’OLAI
Ministère de la Santé
Inspection Sanitaire
Prévenir l’apparition des
maladies menaçant la santé
publique
Coordination de l’organisation
des examens médicaux offerts
aux DPI
Invitation des DPI aux
consultations médicales
Organisation et paiement des
traducteurs
Gérer l’apparition de maladies
menaçant la santé publique
Collaboration en cas de
survenance de maladies
infectieuses touchant la santé
publique, telles
que coqueluche, méningite,
grippe H1N1, etc.
Améliorer la prise en charge
médicale des DPI nouveaux
arrivants
Concertation dans le cadre du
projet commun de mise en
place d’un médecin de
référence pour les DPI
Assurer une bonne qualité de
l’eau potable dans les foyers
d’hébergement pour DPI /
Prévention de la légionellose
Contrôle de l’eau potable en
collaboration de la division de
l’Inspection Sanitaire
Ministère de l’Education Nationale
Service scolarisation des
enfants étrangers
Permettre à chaque enfant DPI
d’être scolarisé selon ses
compétences
Echanges réguliers quant au
nombre de DPI nouveaux
arrivants et à leurs adresses
respectives
Mise à disposition et
aménagement de salles
permettant la création de
classes spécialisées de l’Etat
Inspectorat
Permettre à chaque enfant DPI
la transition d’une classe
spécialisée vers une classe du
cursus scolaire normal
Echanges en fin d’année
scolaire pour organiser le
déménagement des familles
pour lesquelles la scolarisation
dans l’enseignement
fondamental n’est pas possible
au sein de la commune de
résidence
Services de psychologie et
d’orientation scolaire
(SPOS)
Aider les enfants DPI à faire
face aux dépenses liées à
l’école
Financement de matériel
scolaire
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 31/147
Ministère et administration Objectifs Actions de l’OLAI
Participation à des frais de
voyages scolaires
Faire respecter l’obligation
scolaire
Information du SPOS sur les
départs des DPI
Prise de contact avec les
parents en cas d’absences
répétées
Centre de Psychologie et
d’Orientation Scolaires
(CPOS)
Permettre aux enfants DPI
l’accès aux cantines scolaires
Contribution à la mise en place
d’un système permettant aux
DPI de bénéficier de la gratuité
de la cantine scolaire
Office National de l’Enfance
(ONE)
Permettre aux DPI mineurs de
moins de 16 ans non
accompagnés de vivre dans
une structure d’accueil leur
garantissant sécurité,
protection et soutien éducatif
Recherche de solutions
d’accueil pour DPI non
accompagnés de moins de 16
ans dans des structures
d’accueil pour jeunes en
difficultés
Ministère de la Famille et de l’Intégration
Service d’aide sociale
Accorder aux anciens DPI
bénéficiaires d’une autorisation
de séjour une aide sociale leur
permettant de vivre dans la
dignité
Recherche de solutions quand
les offices sociaux ne peuvent
pas assister les personnes
concernées
Service des personnes
handicapées
Permettre l’accueil d’un DPI
dans une structure adaptée à
son handicap grave (personnes
isolées et dépendantes) Collaboration pour la recherche
de solutions Permettre l’admission
temporaire dans une structure
d’hébergement pour soulager
la famille soignante
Service des personnes
âgées
Permettre aux ex DPI âgés et
isolés bénéficiaires d’une
autorisation de séjour, l’accès
à une structure de jour pour
personnes âgées ou une
maison de retraite
Demande d’application de la
tarification sociale pour les
personnes fréquentant une
structure pour personnes
âgées
Recherche de possibilités
d’admission et de prise en
charge dans des maisons de
retraite
Fonds National de
Solidarité
Permettre aux réfugiés
reconnus et aux bénéficiaires
d’une protection subsidiaire de
bénéficier du revenu minimum
garanti (RMG)
Collaboration et concertation
en cas de difficultés
administratives
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 32/147
Ministère et administration Objectifs Actions de l’OLAI
Ministère des Affaires étrangères
Direction de l’Immigration
Clarifier la situation de
personnes en séjour irrégulier Réalisation d’enquêtes
sociales Garantir une bonne prise en
charge des DPI pendant la
procédure de protection
internationale
Accueil, hébergement et suivi
des DPI par les services
logement et social
Régulariser les personnes en
situation irrégulière
Échanges réguliers contribuant
à une décision en faveur des
intéressés
Permettre à certains DPI de
travailler pendant la procédure
Participation à une commission
formulant des avis sur les
dossiers de demandes
d’autorisation d’occupation
temporaire (AOT)
Éviter les abus vis-à-vis du
système d‘assistance publique
Participation à une commission
prononçant le retrait
d’autorisation de séjour de
personnes en provenance de
l’UE et de pays tiers
Ministère de la Justice
Tribunal de la jeunesse Protéger les mineurs en
difficulté
Rédaction de rapports afin de
rendre possible la protection
d’un mineur soit par le biais
d’une assistance éducative,
soit par le biais d’un placement
en institution
Tribunal des tutelles des
mineurs
Demander l’ouverture d’une
tutelle pour protéger le DPI
mineur non accompagné
Accueillir, placer, guider et
assister le jeune mineur au
cours de sa procédure de
demande de protection
internationale
Comité interministériel
« Traite »
Combattre le fléau de la traite
des êtres humains
Participation au comité
interministériel et collaborer à
l’élaboration de la législation
en matière de traite des êtres
humains
Autres partenaires
Communes (Offices sociaux)
Créer de nouvelles structures d‘hébergement
Réunion d’information et de concertation
Visites de sites potentiels quant à la construction d‘une
nouvelle structure
ONG Collaborer à la prise en charge
des DPI Accords de collaboration
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 33/147
4. Représenter le Luxembourg au niveau européen et international
Responsabilité partagée des acteurs
en matière d’accueil et d’intégration
En bref :
L’OLAI permet, encourage et coordonne la responsabilité partagée
entre les différents acteurs en matière d’accueil et d’intégration des
étrangers. Par la mise en œuvre du PAN, l’OLAI joue un rôle
d’impulsion de la politique en proposant des orientations et objectifs
communs et des mesures ciblées concernant chacune de ses
compétences.
La coopération entre les divers acteurs impliqués, même si elle est
parfois complexe à mettre en œuvre, permet de développer une
politique d’accueil et d’intégration plus ambitieuse, de prendre en
charge des DPI plus nombreux et de conduire ainsi à un meilleur
accueil ou une meilleure intégration des publics cibles de la politique.
A l’avenir :
Pour aller plus loin et faire fonctionner la responsabilité partagée au
mieux, l’OLAI se propose de :
consolider la vision stratégique de l’accueil et l’intégration et la
notion de responsabilité partagée ;
développer une véritable politique d’investissement durable
dans le champ de l’intégration ;
impliquer la société d’accueil dans le processus d’intégration
des étrangers en promouvant un modèle de société où la
diversité est vue comme un atout ;
encourager la réciprocité et le partage d’information pour des
relations partenariales efficaces et satisfaisantes pour tous ;
poursuivre la sensibilisation des partenaires, et notamment des
communes, à la responsabilité partagée en matière d’accueil
des DPI, d’intégration et de lutte contre les discriminations ;
clarifier la répartition des rôles et missions entre l’OLAI et les
différents acteurs concernés par l’intégration ;
prendre en compte l’accueil et l’intégration dans l’ensemble
des politiques nationales.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 34/147
L’OLAI assure une fonction de représentation du Grand-Duché de Luxembourg dans les
réseaux traitant de migrations et d’intégration aux niveaux européen et international, où
les échanges sur les enjeux, politiques et actions mises en place par les différents Etats
et les projets menés en commun contribuent au développement de politiques
ambitieuses, innovantes et mieux coordonnées.
Il participe à des groupes d’experts gouvernementaux (lutte contre les discriminations,
intégration, etc.), des groupes d’experts en tant qu’autorité de gestion de fonds
européens du programme Solidarité et gestion des flux migratoires16, mais également à
des réseaux européens sur les migrations ou l’intégration, dont la fréquence des
rencontres et des publications est soutenue.
L’OLAI agit également comme point de contact national pour répondre à des demandes
de partenaires institutionnels relatives à la mise en œuvre de conventions internationales
en matière de droits de l’Homme signées par le Grand-Duché.
Participation au Réseau Européen des Migrations (REM)
Le REM a été mis en place en 200817 sous la présidence de la Commission européenne.
Son objectif est de compiler et fournir des informations fiables, objectives, comparables
et à jour dans les domaines des migrations et de l’asile afin d’appuyer l’élaboration des
politiques et la prise de décisions en la matière. La diffusion de ces informations
s’effectue principalement via le site internet du REM18 et ses publications, accessibles au
grand public.
L’OLAI représente le Grand-Duché de Luxembourg au sein du comité directeur du REM,
composé des points de contact nationaux (PCN) désignés par les Etats membres et la
Commission européenne. Lancé en novembre 2008, le point de contact luxembourgeois
est composé de personnes qualifiées de différentes organisations19, possédant une
expertise dans le domaine des migrations, notamment d’ordre politique, juridique,
académique ou statistique. La coordination nationale du PCN est assurée par l’Université
du Luxembourg, et l’OLAI en cofinance le fonctionnement.
Dans le cadre des travaux du PCN du REM, l’OLAI contribue notamment à la réalisation
de productions variées :
rapport politique annuel sur les migrations et l’asile ;
rapport annuel sur les statistiques en matière de migration et d’asile ;
études prévues par le programme de travail annuel ;
glossaire du REM (traduction coordonnée par l’OLAI) ;
demandes ponctuelles (ad hoc queries) des autres PCN ;
organisation de conférences nationales annuelles sur les migrations et l’asile.
La participation de l’OLAI au REM depuis sa création favorise ainsi la mise en réseau et le
bon déroulement des travaux. Il permet au Luxembourg de disposer de données de
qualité sur les migrations mises à disposition du grand public. Etant donné la variété de
thématiques couvertes, il est important que l’OLAI continue à impulser des collaborations
institutionnelles, associatives et académiques.
Zoom sur :
Les compétences européennes en matière d’asile et d’intégration
16 Fonds SOLID : Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers et fonds européen des réfugiés 17 Par la décision n°2008/381/CE du Conseil du 14 mai 2008 18 www.emnluxembourg.lu 19 Université du Luxembourg, CEFIS, CEPS/INSTEAD, STATEC, Direction de l’Immigration du MAE et OLAI
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 35/147
Depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en 2009, on distingue 3 types de
compétences des institutions européennes :
les compétences exclusives : seule l’UE est compétente par le biais de ses
institutions;
les compétences partagées entre l’UE et les Etats membres selon le principe de
subsidiarité ;
les compétences de coordination : l’UE chapeaute l’action des Etats membres.
Constituant une des principales destinations mondiales pour l'immigration et l'asile, l’UE
s'efforce depuis les années 1980 de développer une politique commune dans ces
domaines. "Espace de liberté, de sécurité et de justice" caractérisé par la suppression des
frontières internes, elle s'est donné pour objectif de faciliter l'accès légal au territoire de
ses Etats membres tout en luttant contre l'immigration illégale. Malgré la signature des
accords de Schengen, l'entrée et le séjour de ressortissants étrangers reste un domaine
en grande partie régi par chaque Etat, indépendamment de ses voisins.
Le 12 juin 2013, les députés européens ont adopté la structure de la nouvelle politique
européenne d'asile qui doit entrer en vigueur à partir du second semestre de 201520.
Cette politique fixe des procédures et des délais communs pour le traitement des
demandes, crée un ensemble de droits de base pour les demandeurs d'asile arrivant dans
l'UE et met fin aux transferts de demandeurs d'asile vers les Etats membres qui ne
parviennent pas à leur garantir des conditions de vie décentes.
Au sein de l’UE, la politique d'intégration relève de la compétence de chaque Etat
membre. Toutefois, certaines initiatives ont été prises dans le but d’élaborer un cadre
européen commun aux politiques d’intégration nationales.
Depuis 2004, les Etats membres se sont donné les moyens pour s’engager sur un certain
nombre de principes de base communs (cf. infra) à l’occasion de rencontres politiques
organisées pendant plusieurs présidences successives.
Ces principes reconnaissent l’intégration comme un processus à double sens dans le
cadre duquel s’engagent à la fois la société d’accueil et le migrant. Ils promeuvent
également le respect des valeurs fondamentales de l’UE, la connaissance de base de la
langue, de l’histoire et des institutions, l’accès aux biens et services à égalité avec les
nationaux, la participation des migrants au processus démocratique, la définition
d’objectifs, d’indicateurs et de mécanismes d’évaluation.
Le Traité de Lisbonne (décembre 2009) puis le Programme de Stockholm (2010-2014)
sont venus renforcer cette vision de l’intégration d’une part, en impliquant le Parlement
européen et le Conseil de l’Union européenne et d’autre part, en définissant des
orientations pour les Etats membres fondées sur l’émergence de pratiques communes, la
coordination des politiques connexes, ou encore la participation de la société civile.
Les Etats membres disposent aujourd’hui d’instances et d’outils qui permettent, sous la
conduite de la Commission européenne et du Conseil économique et social, de
développer la connaissance réciproque des pratiques, une vision partagée de l’accueil et
de l’intégration, la mesure de l’impact des politiques dans chaque pays de l’UE :
les Manuels sur l’Intégration (Handbooks on Integration) ;
le Réseau des points de contact nationaux sur l’intégration (National Contact Points
on Integration, cf. infra) ;
20
Position du Conseil sur la directive modifiée relative à des procédures communes pour l’octroi et le retrait de
la protection internationale, approuvée par le Parlement Européen le 12 juin 2013.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 36/147
un forum de discussion pour associer la société civile : le Forum européen sur
l’intégration lancé en avril 2009.
Participation au réseau des points de contact nationaux sur l’intégration
(NCPI)
Bien que la compétence en matière d’intégration des étrangers reste nationale, une
meilleure coordination a été jugée nécessaire au niveau de l’UE pour construire une
vision commune de l’intégration et mener à bien les politiques d’intégration nationales.
Dès lors, la Commission européenne fixe chaque année un agenda pour l’intégration basé
sur les discussions au sein du groupe de points de contact nationaux sur l’intégration
(NCPI).
En tant que coordinateur de la politique d’intégration au Luxembourg, l’OLAI est le point
de contact national sur l’intégration pour le Grand-Duché. Il participe et contribue de
manière régulière au réseau européen des NCPI créé en 2002, et présidé par la
Commission européenne.
De 2009 à 2013, l’OLAI a ainsi contribué aux projets développés par les NCPI, tels que :
l’élaboration de « modules d’intégration », des séminaires d’experts visant à
recueillir les meilleures pratiques sur les thématiques suivantes :
o cours introductifs et cours de langues ;
o engagement de la société d’accueil ;
o participation active des étrangers dans tous les aspects de la vie
collective ;
la réflexion commune sur les indicateurs d’intégration communs afin de mesurer
l’impact des politiques d’intégration à long terme.
La participation à ce groupe permet à l’OLAI de nouer des contacts bilatéraux avec des
administrations publiques homologues dans d’autres Etats membres et de bénéficier
d’apports et de pratiques innovantes dans le domaine de l’intégration. L’OLAI développe
son expertise dans le cadre des séminaires d’experts auxquels il participe : une expertise
qui devra être approfondie à l’avenir afin d’assurer une pleine participation de l’OLAI aux
différents travaux du groupe.
Le fait que l’OLAI couvre des domaines qui ont trait à plusieurs directions générales (DG)
de la Commission européenne (DG Justice, DG Affaires Intérieures, DG Affaires sociales)
peut néanmoins dans certains cas limiter la lisibilité du positionnement de l’OLAI.
Une difficulté rencontrée au niveau européen est que les spécificités luxembourgeoises
en matière d’intégration ne sont pas toujours prises en compte : une grande partie des
mesures communautaires ne vise que les ressortissants de pays tiers, et la liberté de
circulation des personnes au niveau de l’UE l’incite à concentrer les efforts en matière
d’intégration sur les non-ressortissants. Or la politique d’intégration au Luxembourg ne
fait pas cette distinction : elle met en avant l’enjeu et les outils d’intégration au sein de la
société luxembourgeoise pour ses résidents européens (qui représentent 86% des
résidents étrangers du Grand-Duché) au même titre que pour les résidents ressortissants
de pays-tiers.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 37/147
Contribution aux rapports et conventions internationales signées par le
Grand-Duché en matière de droits de l’Homme.
Au cours des 5 dernières années, l’OLAI a souvent été sollicité pour contribuer aux
rapports relatifs aux conventions internationales sur les droits de l’Homme signées par le
Grand-Duché. Ainsi, il a activement travaillé sur l’élaboration des réponses données dans
le cadre des rapports élaborés par :
l’Union européenne : Agence des droits fondamentaux de l’UE ;
le Conseil de l’Europe : Commission européenne contre le racisme et l'intolérance
(ECRI) ;
les Nations Unies : Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD),
Examen Périodique Universel des Droits de l’Homme (EPU), etc.
Les exigences des signataires des conventions sur les droits de l’Homme sont fortes, et
au niveau luxembourgeois, l’OLAI est bien souvent la seule autorité publique en mesure
d’apporter les réponses aux questions posées. Grâce à cette veille permanente, la
production et la diffusion de réponses à des questions sur les droits de l’Homme, l’OLAI
devient ainsi un relais de ces informations auprès de ses partenaires luxembourgeois
concernés par ces thématiques, et développe son expertise.
Représenter le Luxembourg au niveau européen et international
En bref :
La fonction de représentation que remplit l’OLAI dans le cadre de différentes
instances internationales le fait bénéficier de bonnes pratiques et de l’expertise
capitalisée au niveau européen ou international, et lui permet également d’être
en réseau avec les administrations homologues dans d’autres Etats, et de
participer à une dynamique de travail et de réflexion. Elle accroît la visibilité de
l’administration, d’autant plus qu’avec 44,5% de résidents étrangers dont 86%
originaires de l’UE, le Luxembourg apparaît parfois au niveau européen comme
un laboratoire de l’intégration, avec des spécificités à faire valoir.
Cette mission de représentation est néanmoins exigeante, et demande à l’OLAI
un suivi important des questions internationales et européennes et une
concertation régulière et homogène avec ses partenaires.
A l’avenir :
Pour renforcer la contribution et la visibilité du Luxembourg sur les questions
d’accueil et d’intégration au niveau international, l’OLAI se propose de :
poursuivre sa participation active dans les réseaux européens et
internationaux ;
développer les efforts de communication auprès des partenaires sur les
travaux effectués dans le cadre des réseaux internationaux ;
promouvoir les spécificités et l’expérience du « laboratoire » de
l’intégration luxembourgeois.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 38/147
Chapitre 2. L’OLAI, administration en charge de l’accueil et intégration
des étrangers
« Si la loi modifiée du 27 juillet 1993 concernant l’intégration des étrangers au Grand-
Duché de Luxembourg, ainsi que l’action sociale en faveur des étrangers a offert une
base légale permettant d’établir certaines mesures d’intégration en leur faveur, elle n’a
cependant pas défini les principes essentiels d’une politique d’accueil et d’intégration
cohérente promouvant la coexistence entre autochtones et allochtones et partant, la
cohésion sociale au Grand-Duché de Luxembourg ».21
Largement inspirée des réflexions menées au niveau européen en la matière, la loi sur
l’accueil et l’intégration de 2008 a introduit les principes essentiels en matière
d’intégration que sont la réciprocité22 et la responsabilité partagée23. Néanmoins, la
vision luxembourgeoise de l’intégration diffère du cadre proposé par l’UE : la politique
luxembourgeoise d’intégration vise à la fois les résidents du Luxembourg citoyens
européens (très largement majoritaires parmi les étrangers) et les résidents
ressortissants de pays tiers, ce qui explique l’approche luxembourgeoise de développer
une politique d’intégration pour tous les non-Luxembourgeois, y compris les Européens.
En outre, le Luxembourg possède une langue officielle et 2 langues administratives. Le
modèle d’intégration luxembourgeois est axé autour de la participation, l’interaction et la
diversité, et privilégie une approche incitative plutôt que contraignante.
Pour donner les moyens à l’OLAI d’assurer sa mission de coordination de la politique
d’intégration, la loi sur l’accueil et l’intégration a annoncé la création de 2 outils clés : le
PAN et le CAI, un contrat facultatif signé entre le résident étranger et l’Etat, qui donne
accès au premier à une offre favorisant l’interaction et l’intégration, constituée de 3
prestations : des cours de langues, des cours d’instruction civique et une journée
d’orientation.
Construit par le comité interministériel à l’intégration (cf. Deuxième partie, chapitre 1) et
en concertation avec la société civile, le PAN est la clé de voûte de la politique d’accueil
et d’intégration luxembourgeoise et de la responsabilité partagée. Echelonné sur 5 ans
(2010-2014), il identifie les « principaux axes stratégiques d’intervention »24 et les
actions à mettre en place à l’échelle nationale : il prévoit d’inclure la dimension de
l’intégration dans toutes les autres politiques nationales et d’impliquer aussi bien les
autorités nationales et locales que les acteurs de la société civile, en phase avec la
politique européenne et ses principes de base communs (PBC) en matière d’intégration.
L’OLAI, en tant que nouvelle administration placée sous la tutelle du ministère ayant
l’Intégration dans ses attributions, a été mandaté pour coordonner la politique
d’intégration, lui donnant un nouveau rôle d’organe stratégique chargé d’impulser, de
soutenir et parfois de mettre en œuvre sur le terrain des actions favorisant l’intégration
des résidents étrangers, notamment en matière d’interaction, de participation politique et
d’empowerment25.
21 Commentaire des articles (article 1er) de la loi sur l’accueil et l’intégration de 2008 22 L’article 2 de la loi stipule que le terme intégration « désigne un processus à double sens par lequel un étranger manifeste sa volonté de participer de manière durable à la vie de la société d’accueil, qui sur le plan social, économique, politique et culturel, prend à son égard toutes les dispositions afin d’encourager et de faciliter cette démarche » 23 L’article 2 stipule que « l’intégration est une tâche que l’Etat, les communes et la société civile accomplissent en commun » 24 Loi sur l’accueil et l’intégration, article 6 25 Empouvoir (cf : http://fr.wikipedia.org/wiki/Empowerment)
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 39/147
Pour ce faire, l’OLAI a dû définir un cadre pour le PAN, définir, mettre en œuvre et gérer
le CAI. Il a dû s’outiller afin d’informer et de sensibiliser les publics, diagnostiquer les
besoins, mettre en place des acteurs-relais, encourager l’élaboration d’études, réaliser
des outils méthodologiques et enfin mobiliser les acteurs de l’intégration et
contractualiser avec des partenaires clés. En parallèle, l’OLAI a également poursuivi le
pilotage et la gestion des fonds européens en lien avec les migrations, l’asile et
l’intégration : le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers (FEI) et le
Fonds européen pour les réfugiés (FER).
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 40/147
Figure 6 : Schéma synoptique des actions de l’OLAI en matière d’accueil et d’intégration des étrangers
Mise en place d’un réseau de formateurs aux
compétences interculturelles et lancement de
formations à l’interculturel Conventionnement des acteurs associatifs
œuvrant dans le domaine de l'intégration
Elaboration et diffusion d’outils
d’information : site internet, brochures, …
Créer et gérer le Contrat d'Accueil et d'Intégration
Formation de formateurs en instruction civique
dans le cadre du CAI
Organisation de la Conférence Nationale pour l'Intégration de 2010
Campagnes de sensibilisation concernant la
participation politique des non-
luxembourgeois
Informer et sensibiliser les publics
Encourager l’élaboration d’études
et réaliser des outils
méthodologiques
Mobiliser les acteurs de l’intégration
et contractualiser avec des
partenaires clés
Identifier les acteurs et les besoins sur le
champ de l’intégration
Guide de questionnement pour
concevoir et initier une action en faveur
de l’intégration locale
Kit de l’intégration
Guide pour l’élaboration d’un Plan communal d’intégration
Elaboration d’une stratégie d’intégration
au niveau local
Conventionnement et soutien des projets
de communes en faveur de l'intégration
Piloter et gérer des fonds européens
Gestion du Fonds européen pour les réfugiés
Gestion du Fonds européen d'intégration des
ressortissants de pays tiers
Soutien financier aux associations
œuvrant en faveur de l’intégration
Consultations de la société civile dans le cadre du PAN
Création d’une « plateforme de
l’intégration locale » Accueil des étrangers non signataires du CAI
Définir le PAN sur l’intégration et la lutte contre les discriminations
Projet pilote renforcement de la société civile
Mettre en place des acteurs-relais
Commande d’études sur le champ de l’intégration
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 41/147
Le CAI est prévu par la loi sur l’accueil et l’intégration, et sa mise en œuvre est définie
par le règlement grand-ducal du 2 septembre 2011. Avec le CAI, le gouvernement
luxembourgeois s’est doté d’un outil novateur permettant de favoriser l’intégration au
Grand-Duché.
Facultative, la signature du contrat est avant tout un acte symbolique par lequel
l’étranger signataire et l’Etat témoignent de leur engagement réciproque en matière
d’intégration. La création du CAI a eu pour objectifs de rendre accessible et accueillant
aux étrangers l’environnement social, économique, politique et culturel du Grand-Duché,
et de permettre à l’OLAI de cerner les besoins, les perceptions, les motivations et
attentes des publics concernés par le processus d’intégration.
Pour l’OLAI, le CAI constitue un outil phare de mise en pratique de la politique
d’intégration auprès des étrangers, et le vecteur d’un contact privilégié avec la population
cible.
Le CAI (cf. annexe 2) est proposé à tout étranger âgé de plus de seize ans légalement
installé au Luxembourg et désirant s’y maintenir de manière durable. Il s’adresse aux
citoyens de l’UE aussi bien qu’aux ressortissants de pays tiers, aux nouveaux arrivants
comme aux personnes installées au Luxembourg depuis des années. Le contrat est établi
pour une durée de 2 ans à partir de la date de la première prestation.
Zoom sur : Les prestations offertes dans le cadre du CAI
3 prestations « obligatoires » sont offertes aux signataires d’un CAI :
Une formation linguistique : elle permet d’atteindre un niveau élémentaire (au
moins le niveau A.1.1 du Cadre européen commun de référence pour les langues,
le CECRL) dans au moins une des 3 langues administratives du Luxembourg : le
luxembourgeois, le français et l’allemand. Le signataire du CAI peut choisir parmi
les cours conventionnés avec le Ministère de l’Education nationale et de la
Formation professionnelle (MENFP), qu’ils soient organisés par les communes, les
associations, les lycées, ou encore l’Institut national des langues. Il pourra s’y
inscrire au tarif réduit.
Des cours d’instruction civique : d’une durée totale de 6 heures, ils explicitent
les enjeux de l’intégration et les conditions du vivre ensemble dans un
Luxembourg pluriel, présentent l’histoire du Luxembourg, son organisation
politique, ses mœurs et ses coutumes. Ils sont organisés conjointement par
l’OLAI et le MENFP, en collaboration avec les communes et les lycées.
Une journée d’orientation : organisée sur une demi-journée par l’OLAI en
collaboration avec de nombreux partenaires, elle doit permettre au signataire
d’avoir accès à un maximum d’informations sur la vie quotidienne au
Luxembourg grâce aux stands et exposés tenus par de nombreux représentants
d’administrations, institutions et associations. Cet événement prévoit également
une activité interactive qui a pour but d’encourager les échanges entre
signataires, mais aussi entre les signataires et les organisations représentées,
dans un cadre convivial.
1. Créer et gérer le Contrat d'accueil et d'intégration
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 42/147
Pour mettre en place le CAI, l’action de l’OLAI a consisté à :
concevoir le dispositif en concertation avec le MENFP :
identification des cours éligibles dans le cadre du CAI ;
modalités d’orientation vers les cours et d’inscription ;
financement des cours ;
niveau à atteindre en fin de parcours, relativement accessible (A.1.1 du
CECRL), afin de l’ouvrir au plus grand nombre tout en permettant aux
volontaires de se perfectionner ;
modalités de certification.
définir le contenu des différentes prestations :
langues : luxembourgeois, français, allemand ;
cours d’instruction civique : si un cours obligatoire existait alors dans le cadre
de la procédure de naturalisation, l’OLAI a créé un contenu nouveau, adapté à
la diversité des signataires ;
journée d’orientation qui a pour objectif d’ « [apprendre au signataire] à mieux
connaître les démarches administratives et citoyennes susceptibles de
promouvoir son intégration au Grand-Duché de Luxembourg »26.
organiser la journée d’orientation : des stands accueillent et informent les
signataires sur l’accès aux services publics, des exposés sont tenus par des
représentants issus du secteur public et privé et de la société civile, etc. ;
former des formateurs en instruction civique (cf. infra) ;
assurer la gestion quotidienne du CAI, des prestations et des candidats
signataires ;
tenir des statistiques sur le CAI et ses signataires ;
communiquer sur le CAI : émissions radio, brochures, presse, stands
d’information à destination des prescripteurs (associations, communes,
entreprises), etc.
Entre son lancement le 3 octobre 2011 et le 1er décembre 2013, plus de 2 141 étrangers
ont signé le contrat et se sont engagés à participer aux 3 prestations obligatoires : les
cours de langues, les cours d’instruction civique et la journée d’orientation. L’intérêt
manifesté pour le CAI à son lancement s’est confirmé, avec un millier de signataires
environ en 2012 et 2013.
La majorité des signataires du CAI vit au Luxembourg depuis moins de 5 ans au moment
de la signature. Les signataires sont majoritairement âgés entre 25 et 45 ans (73%),
originaires de pays membres de l’UE (63%), de sexe féminin (62%), exerçant un emploi
(54%) et ayant un niveau d’études post-secondaire ou universitaire pour 52% d’entre
eux. Il est également à noter que si la majorité des signataires s’inscrit dans les cours de
formation linguistique en français (53%), les cours de luxembourgeois sont également
recherchés, par 41% des signataires.
Au-delà de l’élaboration des outils (documentation, programme informatique, site
internet, cours civiques, formation des formateurs), la mise en place du CAI a nécessité
la collaboration avec d’autres ministères. A titre d’illustration, le MENFP a modifié le
contenu de ses conventions avec les prestataires afin de mieux répondre aux exigences
du CAI, le MAE (Direction de l’Immigration) prend en compte l’accomplissement du CAI
en tant que preuve d’intégration pour l’obtention du statut de résident de longue durée
26
Règlement grand-ducal du 2 septembre 2011
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 43/147
par un étranger, et le Ministère de la Justice dispense désormais les étrangers ayant
accompli dans le cadre de leur CAI l’un des cours civiques prévus pour l’acquisition de la
nationalité luxembourgeoise.
Zoom sur : Le profil des signataires du CAI (données du 01/10/2011 au 31/12/2013)
Europe 63%
Asie 14%
Afrique 14%
Amériques 8%
Indéterminé 1%
Candidats signataires par continent
16-25ans 6%
25-45ans 73%
45-65ans 20%
65+ 1%
Structure d'âge des candidats signataires
,119 ,180
,739
1,103
2,141
0
500
1000
1500
2000
2500
Pré-scolaire ousans formation
Primaire Secondaire Post-secondaireou universitaire
Total
Niveau d'éducation des signataires
Luxembourgeois : 686 41%
Français : 884 53%
Allemands : 110 6%
Inscriptions en formation linguistique
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 44/147
Créer et gérer le CAI
En bref :
Le CAI est un outil pratique qui met l’accent sur la démarche active de
l’intégration. Il permet à l’OLAI d’établir un contact direct avec les étrangers et
de sensibiliser son public cible notamment par le biais des formateurs des cours
civiques.
La population cible a fait preuve d’un intérêt croissant pour le CAI, qui leur
permet d’avoir une meilleure connaissance du Luxembourg et des opportunités
de participation à la société d’accueil, même si la communication sur le dispositif
est restreinte. Cet intérêt croissant se heurte aujourd’hui aux ressources
limitées de l’OLAI pour accueillir davantage de signataires.
La collaboration avec les partenaires institutionnels lors de la mise en œuvre du
CAI, mais aussi dans le cadre de l’organisation des journées d’orientation,
permet de les sensibiliser aux besoins du public cible, et constitue une
illustration réussie de la responsabilité partagée en matière d’intégration.
A l’avenir :
Afin de poursuivre une gestion du CAI dans les meilleures conditions, l’OLAI
estime qu’il serait nécessaire de :
procéder à l’évaluation externe du dispositif CAI qui permettra de mieux
cerner les attentes et besoins des signataires ;
N.B. : Une évaluation portant sur les besoins des signataires ressortissants
de pays tiers est prévue courant 2014 par l’Université de Luxembourg dans
le cadre d’un projet soutenu par le FEI.
clarifier l’objectif poursuivi par le CAI : s’il est un outil pertinent pour
l’intégration, les moyens (personnel, communication, etc.) pourraient-ils
être renforcés pour le rendre accessible à plus d’étrangers ? ;
compléter et harmoniser l’offre des prestations proposées dans le cadre du
CAI.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 45/147
Nouvellement mandaté pour mettre en place la politique d’intégration des étrangers,
l’ancien Commissariat du gouvernement aux étrangers devenu OLAI a dû développer une
série d’outils de communication pour se faire connaître, présenter cette nouvelle mission
et promouvoir la responsabilité partagée prévue par la loi.
Au cours de la période 2009-2013, un important travail d’information et de sensibilisation
des publics a été mené, selon les orientations du PAN et les PBC n°4 : Connaissances de
base sur les langues, l’histoire et les institutions de la société d’accueil, et n°1 :
Processus à double sens. Le PBC n°4 a pour public cible les étrangers eux-mêmes alors
que le PBC n°1, conformément au principe de responsabilité partagée, cible aussi bien la
société d’accueil que les non-Luxembourgeois.
Dans le cadre de ses actions, l’OLAI accueille et oriente les non-Luxembourgeois,
communique et organise des actions de sensibilisation auprès du grand public, par
exemple dans le cadre de l’inscription des étrangers aux listes électorales.
Accueil des étrangers non signataires du CAI
L’OLAI est, par son champ de compétences, l’administration de référence pour les
étrangers cherchant à s’orienter dans la société d’accueil. Ainsi, le service CAI accueille
régulièrement des étrangers qui, sans nécessairement vouloir souscrire au contrat,
viennent s’informer sur différents aspects de la vie au Luxembourg : installation,
logement, emploi, santé, démarches administratives, etc.
Un premier niveau d’information est donné par un agent administratif qui présente au
visiteur les sites et documents explicatifs. Si la situation est plus complexe, la personne
peut être orientée vers un assistant social de l’OLAI en vue d’un entretien d’orientation.
Aucun suivi social à long terme, aide matérielle ou aide à la recherche d’un emploi ne
sont proposés.
L’OLAI joue donc à la fois un rôle d’information des étrangers sur leurs droits et devoirs,
et d’orientation vers les services compétents en la matière au Luxembourg.
Mise en place d’actions de communication portant sur l’intégration
Afin de mener à bien sa mission de coordination de la politique d’accueil et d’intégration
des étrangers, il est essentiel que l’OLAI, les ressources et outils qu’il propose soient
connus du grand public.
Comme le stipule la loi sur l’accueil et l’intégration, il existe une responsabilité partagée
en la matière : responsabilité de la part des non-Luxembourgeois mais également de la
part de la société d’accueil. Ce principe nécessite de la part de l’OLAI une communication
diversifiée auprès des différentes parties prenantes du processus d’intégration. Ainsi, en
plus de la communication spécifique axée sur des actions concrètes de l’OLAI (campagne
pour l’inscription sur les listes électorales, intégration au niveau local, CAI, etc.), l’OLAI a
également développé une communication institutionnelle présentant l’ensemble de ses
missions en lien avec l’intégration et les principaux messages de l’OLAI sur l’intégration.
Pendant la période 2009-2013, un certain nombre d’actions de communication ont été
développées, dont voici les principales :
2. Informer et sensibiliser les publics
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 46/147
la mise en place du site internet www.olai.public.lu27 à destination des étrangers,
du grand public et des partenaires, qui vise à fournir des informations utiles et des
statistiques en matière d’intégration, de protection internationale et de lutte
contre les discriminations ;
à la demande, l’OLAI présente ses activités auprès de différents acteurs tels que
les chambres de commerce et d’industrie (CCI), les chambres professionnelles, les
associations, les services sociaux. L’OLAI a également contribué à un certain
nombre d’articles de journaux associatifs en présentant les principaux outils
d’intégration ;
des stands d’information ont été tenus à différentes occasions : Festival des
Migrations, des cultures et de la citoyenneté, Family Day (journée à l’intention du
nouveau personnel des institutions européennes), Festival de musique world Me-
you-zik, Forum du bénévolat, manifestations au niveau local : fêtes de l’amitié,
Assises de l’intégration d’Esch, etc. ;
de 2010 à 2012, l’OLAI a animé sur Radio Latina une émission mensuelle portant
sur des thèmes relatifs à l’intégration à l’intention des ressortissants lusophones :
21 émissions ont été diffusées sous forme d’interview d’un agent de l’OLAI, d’un
partenaire ou d’un expert par un journaliste de Radio Latina, suivi de réponses
aux questions posées à l’antenne par des auditeurs ;
l’OLAI intervient dans le cadre de la formation des futurs assistants sociaux, à
travers un cours sur les missions de l’OLAI, où un accent particulier est mis sur
l’accueil des DPI et le CAI.
Campagnes de sensibilisation concernant la participation politique des non-
Luxembourgeois
La loi électorale du 18 février 2013 permet aux non-Luxembourgeois qui résident au
Luxembourg de voter aux élections communales et européennes s’ils remplissent
certaines conditions, notamment de résidence. Pour cela, les étrangers doivent s’inscrire
sur les listes électorales au plus tard 86 jours avant la date des élections28.
Or, les statistiques du CEFIS29 montrent que malgré un taux de plus 43% d’étrangers,
seuls 12% étaient inscrits sur les listes électorales en 2009 (élections européennes) et
17% en 2011 (élections communales).
Zoom sur la participation politique au Luxembourg :
Extrait du RED n°17 : Les élections communales d’octobre 2011, CEFIS
En vue des élections communales d’octobre 2011, 30 937 personnes étrangères se sont
inscrites sur les listes électorales, soit un taux d’inscription de 17%. 28 342 des
personnes inscrites sont des ressortissants de l’UE, 2 595 sont issus de pays tiers.
Le taux d’inscription des communautaires est de 18%, celui des non-communautaires
est de 11%. Parmi les communautaires, les Néerlandais (26%) et les Italiens (23%) ont
les taux d’inscription les plus élevés, suivis des Allemands (20%), des Belges (20%) et
des Portugais (19%).
Parmi les ressortissants non-communautaires, le taux d’inscription des Monténégrins est
de 25%, celui des Bosniaques de 18%.
27
Site conçu avec l’appui du Centre des technologies de l’information de l’Etat -eLuxembourg 28
Texte coordonné de la loi électorale du 18 février 2003, In : Mémorial A n° 31 du 17 février 2011 29 Bilan de la participation électorale (résultats globaux) aux élections communales 2011, CEFIS ASBL
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 47/147
Par comparaison, le taux d’inscription était de 12% aux élections communales de 1999,
où seuls les citoyens communautaires avaient la possibilité de voter, et de 15% aux
élections communales de 2005, ouvertes cette fois-ci aux non-communautaires.
Concernant les candidats, 236 candidats sur 3 319 étaient des étrangers, soit 7% du
total des candidats. La plupart des candidats étrangers sont issus de l’UE. Seuls 11
candidats sont des ressortissants des pays tiers. 17 candidats étrangers ont été élus,
soit 1,5% de l’ensemble des candidats.
La participation à la société en général et la participation politique en particulier étant des
facteurs d’intégration, le but des campagnes développées par l’OLAI est d’informer les
étrangers résidant au Luxembourg sur les droits et conditions de vote dans le cadre des
élections européennes ou communales, et de les inciter à s’inscrire sur les listes
électorales afin de pouvoir exercer leur droit de vote. Ce faisant, les campagnes
successives ont mis l’accent sur les enjeux des élections et explicité le rôle et les
compétences des communes.
L’OLAI a contribué à la campagne de communication à l’échelle nationale et soutenu
financièrement dans le cadre d’un appel à projets des actions locales réalisées par les
communes et les organisations ayant exprimé un intérêt en matière de participation
politique.
Les moyens de communication réalisés au niveau national sont variés :
un dépliant informatif traduit en 9 langues (français, allemand, portugais, anglais,
albanais, arabe, serbo-croate, russe et chinois) ;
un guide sous forme de site internet disponible en 4 langues (français, allemand,
portugais et anglais) ;
des affiches pour certains événements locaux ;
un label pour rendre visibles les actions menées par les divers partenaires ;
des t-shirts pour les institutions et multiplicateurs qui ont mis en place des stands
d’information ;
des présentations à des publics variés et de nationalités diverses ;
des spots diffusés sur des radios à audience prioritairement non-
luxembourgeoise ;
une formation pour multiplicateurs.
--------------------------------------------
Exemples de projets soutenus par l’OLAI lors de la campagne en vue de
l’inscription des étrangers sur les listes communales
Projets d’associations Projets de communes
Bus de l’inscription de l’Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés (ASTI)
Exposition « Je peux voter » de l’ASTI Projet « Elections à la carte » de
l’Association Amitiés Portugal Luxembourg (APL)
Spot « S’inscrire est être citoyen » de la Confédération de la Communauté Portugaise au Luxembourg (CCPL)
« Je vote pour mon avenir ! » du Centre Interculturel Luxembourgeois Albanais (CILA)
Lettres personnalisées Participation à la journée nationale
d’inscription Horaires aménagés, possibilité
d’inscription lors de fêtes ou soirées
Sensibilisation par les employés communaux
Porte-à-porte Soirée / séance d’information Exposition Stands d’information
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 48/147
Projets d’associations Projets de communes
« SPIC-Party citoyenne » du SPIC-LSAP « Je vote et vous ? » de l’association
Coopération Luxembourg-Monténégro
Les brigades de sensibilisation de la CCPL
La participation des étrangers aux élections municipales en 2011 a été significativement
supérieure à celle des élections européennes de 2009 : leur taux d’inscription sur les
listes électorales était de 16,9% en 2011 (11,9% des votants étaient étrangers) contre
11,5% en 2009 (7,2% des votants). Toutefois, comme le rappelle le CEFIS, « les
inscriptions varient selon la nature des élections : les enjeux des élections européennes
semblent éloignés alors que les communales sont liées à une gestion de proximité dont
l’efficacité est perceptible ».
Figure 7 : Taux d'inscription et poids de l'électorat étranger aux élections européennes (2009) et communales (2011)
En vue des élections européennes du 25 mai 2014, une campagne de sensibilisation a
également été élaborée, selon les mêmes modalités que la campagne portant sur les
élections communales de 2011. Ainsi, en 2013 :
11 projets ont été soutenus par le biais d’un appel à projets, dont 4 émanant de
communes ou collectivités de communes ;
2 formations de multiplicateurs ont eu lieu pour une trentaine de multiplicateurs.
0%
5%
10%
15%
20%
Elections Communales 2011 Elections UE 2009
11,9%
7,2%
16,9%
11,5%
Poids de l'électorat étranger Taux d'inscription
Source : © CEFIS
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 49/147
Projets soutenus dans le cadre de l’appel à projets 2013
Organisation de séances d’information / conférences
Envoi de lettres personnalisées dans différentes langues Création de pages Facebook de promotion du vote Aide administrative dans la démarche d'inscription sur les listes électorales Création d'un spot de télévision à diffuser sur RTP international (Rádio e Televisão
de Portugal) Emissions radio sur Radio Latina
Communication dans les bulletins communaux (Gemengebuet) et les sites Internet des communes
Organisation de manifestations
Informer et sensibiliser les publics
En bref
En tant que nouvel organe mandaté pour la coordination de la politique
d’intégration, l’OLAI a développé un important chantier de communication
afin de sensibiliser et informer les publics sur les mesures et politiques mises
en place.
Du matériel de sensibilisation multilingue a été élaboré et diffusé à travers le
pays par le biais de nombreux relais nationaux et locaux, afin de présenter
les mesures existant en matière d’intégration et de sensibiliser à l’importance
que revêt la participation politique dans le processus d’intégration. En outre,
des formations ont été élaborées afin d’outiller les acteurs-relais.
A l’avenir
Afin de poursuivre ses efforts de sensibilisation et d’information des publics
en matière d’intégration, l’OLAI se propose de :
continuer à identifier les besoins des publics cibles de la politique
d’intégration ;
définir une stratégie de communication vis-à-vis des publics cibles de
l’OLAI avec des messages et outils adaptés à chaque cible, dont la
société d’accueil ;
poursuivre sa démarche de formation et d’accompagnement des
multiplicateurs ;
sensibiliser ses partenaires à l’importance de communiquer à des publics diversifiés.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 50/147
Pour intervenir sur sa nouvelle compétence d’intégration, l’OLAI a dans un premier temps
recensé les actions, les acteurs travaillant sur ce champ et leurs besoins, afin de mieux
coordonner et encourager la responsabilité partagée. Plutôt que d’agir sur le terrain pour
l’ensemble des sujets, le rôle de l’OLAI est d’impulser, de mobiliser et d’accompagner les
initiatives en matière d’intégration. Pour ce faire, l’OLAI s’appuie sur des acteurs-relais
qu’il sollicite, accompagne et/ou forme.
Consultations de la société civile dans le cadre du PAN
S’appuyant sur la vision de l’intégration comme une tâche que l’Etat, les communes et la
société civile accomplissent en commun, l’OLAI a cherché à identifier et analyser les
besoins exprimés par les acteurs travaillant sur le champ de l’intégration. Pour ce faire,
dès l’élaboration du PAN et pendant toute sa durée, l’OLAI a mis en place une démarche
de diagnostic des besoins et défis identifiés par la société civile et les communes.
Dans une logique participative, l’OLAI a défini plusieurs modalités de consultation de la
société civile :
un forum des associations a été organisé avant l’élaboration du PAN en
décembre 2009, permettant à chacun des participants de s’exprimer sur les
objectifs prioritaires à poursuivre dans le cadre du futur plan d’action ;
la société civile est questionnée périodiquement via une enquête en ligne sur
les priorités à donner au PAN mais également sur les besoins en matière
d’intégration des étrangers ;
depuis 2013, le monde associatif est consulté à travers des rencontres
organisées en partenariat avec le Comité de liaison des associations
d’étrangers (CLAE).
Depuis la mise en place du PAN, chaque année l’OLAI pilote la définition des priorités
d’actions pour l’année suivante : la consultation permet aux acteurs de la société civile
de s’approprier les PBC prioritaires, de proposer des projets concrets aux autorités, et de
participer au choix des priorités de l’année suivante.
Zoom sur : L’organisation de la Conférence nationale pour l'intégration (2010)
Une conférence nationale pour étrangers a été organisée périodiquement par l’ancien
CGE, en collaboration avec le CNE. Celle-ci se voulait l’occasion d’engager un large débat
sur l’intégration et son actualité au Grand-Duché, entre les acteurs du monde politique
et associatif, entre Luxembourgeois et étrangers, entre organes représentatifs au niveau
communal et national.
Avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration, il a été décidé de
renommer ladite conférence « Conférence nationale pour l’intégration » (CNI), pour
souligner que les questions d’intégration discutées ne concernaient pas uniquement les
étrangers mais également la société d’accueil.
Le programme de l’édition 2010 a été élaboré en concertation avec le CNE. Il comprenait
les temps forts suivants :
une table ronde sur le thème « Les partis politiques et les étrangers au
Luxembourg » en présence de représentants de différents partis politiques ;
4 ateliers thématiques (exposé et échanges avec la salle) préparés avec les
3. Identifier les acteurs et les besoins sur le champ de l’intégration
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 51/147
partenaires afin de constituer le point de départ de réflexions communes à
développer après la conférence ;
Les sujets des ateliers étaient les suivants :
travailler au Luxembourg : état des lieux et perspectives ;
s’écouter et agir dans les quartiers, les communes et les régions ;
citoyen et étranger ;
s’écouter et agir avec et dans la presse.
une mise en commun des rapports des ateliers et une discussion en plénière en
présence de la Ministre de la Famille et de l’Intégration.
Depuis l’élection du nouveau CNE en 2012, celui-ci fonctionne de manière plus
autonome par rapport à l’OLAI et l’organisation commune d’une CNI n’a plus été
évoquée. Bien que la CNI ait été un rendez-vous attendu par les associations et la
société civile en général pour prendre le pouls de la société sur les enjeux de
l’intégration et faire avancer le débat, l’OLAI n’a pas renouvelé l’expérience depuis qu’il
s’est doté d’autres moyens pour consulter la société civile et les communes, à travers le
PAN, le CAI ou encore les actions d’intégration au niveau local.
Pour plus d’information, voir le rapport de la CNI 2010 sur le site internet de l’OLAI.
Projet pilote « renforcement de la société civile » (2009 - 2011)
Le projet pilote intitulé « Renforcement de la société civile active dans le domaine de
l’intégration des étrangers » a été mis en place dans le cadre du PAN 2010-2014. Cette
étude a eu pour objectif principal de diagnostiquer les besoins et défis des associations
œuvrant en matière d’intégration et d’identifier les moyens à mettre en place pour y
répondre.
L’étude visait à assurer :
une aide à l’élaboration d’une stratégie interne de l’OLAI pour la mise en œuvre
de la dimension horizontale par rapport aux parties prenantes de l’intégration des
étrangers (associations, structures d’accompagnement, autres ministères) ;
l’élaboration d’un diagnostic des besoins et d’un programme de renforcement des
capacités des parties prenantes (à l’exception des autres ministères).
Elle comprenait 4 phases distinctes :
Phase 1 : Diagnostic des pratiques de l’OLAI et des autres ministères (ou
administrations) dans leurs relations avec les associations qui travaillent dans le
domaine de l’intégration des étrangers.
Phase 2 : Diagnostic des pratiques associatives en matière d’élaboration et de
gestion de projet.
Ce diagnostic réalisé par questionnaire (plus de 400 associations sollicitées, 49
répondantes) et entretiens (27 associations interrogées) visait à identifier le
niveau de structuration des acteurs associatifs, leurs compétences en matière
d’élaboration, de gestion et d’évaluation de projet.
Phase 3 : Réflexion partagée entre les acteurs sur les besoins d’évolution des
pratiques permettant d’envisager la définition d’un plan d’action.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 52/147
Cette phase a permis de s’échanger avec les acteurs associatifs du territoire sur
les diagnostics réalisés, dans le but de partager l’état des lieux et de travailler sur
un plan d’action pour optimiser le fonctionnement actuel.
Phase 4 : Mise en œuvre du plan d’action sur le volet de l’élaboration de premiers
outils méthodologiques nécessaires et la formalisation d’un plan de qualification
des acteurs associatifs. Cette phase a consisté en l’animation de 4 groupes de
travail de 6 à 8 participants.
Les principales attentes formulées par les associations vis-à-vis de l’OLAI d’après l’étude
étaient :
le soutien financier ;
l’échange d’information ;
la coordination des acteurs.
Par ailleurs, ont été identifiées des attentes fortes vis-à-vis des plateformes associatives
(CLAE notamment, mais aussi ASTI et CEFIS) et un manque de clarté quant au rôle de
chacune des associations conventionnées.
Suite à cette étude, un travail d’envergure a commencé avec les partenaires
conventionnés afin d’identifier les rôles respectifs du CLAE, de l’ASTI et du CEFIS, et de
rendre leurs missions complémentaires plutôt que concurrentes. Selon leurs conventions
avec l’OLAI, le CLAE se positionne comme le carrefour associatif, l’ASTI comme le lieu
d’échange entre Luxembourgeois et étrangers, le CEFIS quant à lui souhaite devenir
l’Observatoire de l’intégration.
Identifier les acteurs et les besoins sur le champ de l’intégration
En bref
Par le biais de consultations de la société civile, l’OLAI s’est donné des moyens
de recenser les acteurs du champ de l’intégration et leurs besoins, et à travers
ceux-ci, les besoins des publics cibles. Ces temps de diagnostic ont permis
d’inclure de manière régulière la société civile dans son ensemble, et de
prendre le pouls des perceptions en matière de diversité.
Par ailleurs, en commandant une étude en vue du renforcement de la société
civile, l’OLAI a également cherché à connaître et analyser les pratiques du
secteur associatif et ses axes de renforcement (qualification, outillage, etc.).
A l’avenir
Pour continuer à être à l’écoute du tissu d’acteurs du champ de l’intégration et
de ses besoins, l’OLAI se propose de :
poursuivre sa démarche de diagnostic dans le champ de l’intégration ;
réfléchir à une manière d’inclure encore plus largement les partenaires
dans les diagnostics à effectuer et notamment dans le cadre de la
consultation sur le PAN.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 53/147
Mise en place d’un réseau de formateurs aux compétences interculturelles et
de formations à l’interculturel
L’intégration étant un « processus à double sens », il a été essentiel de doter l’OLAI
d’outils lui permettant d’impulser cette réciprocité, en sensibilisant la société d’accueil
aux enjeux de l’intégration et de l’approche interculturelle.
La formation en matière de compétences interculturelles, destinée dans un premier
temps aux employés et fonctionnaires publics, a été identifiée par l’OLAI comme un
vecteur de réciprocité en matière d’intégration. En effet, si le pays est composé à près de
45% de ressortissants étrangers, le secteur de la fonction publique reste largement
dominé par les ressortissants luxembourgeois : en 2008, 87,3% des salariés de la
fonction publique avaient la nationalité luxembourgeoise30
.
Pour l’OLAI, il s’agit ainsi de :
constituer un réseau de formateurs capables de dispenser une formation à
l’interculturel à des publics diversifiés dans le contexte luxembourgeois ;
sensibiliser les personnes en contact direct avec les citoyens aux spécificités de la
communication dans un contexte multiculturel ;
proposer des outils concrets et utiles dans le cadre de la communication
interculturelle.
Le CEFIS a reçu la mission, dans le cadre de sa convention, d’organiser une formation
pour formateurs et de créer un réseau de formateurs à l’approche interculturelle. Des
collaborateurs du CEFIS ainsi que des professionnels du secteur social et du monde
associatif ont suivi cette formation de formateurs réalisée en collaboration avec le Centre
bruxellois d’action interculturelle (CBAI) fin 2010.
Parallèlement, par le biais du CEFIS, l’OLAI a présenté à l’Institut national
d’administration publique (INAP) un projet de formation continue baptisé « sensibilisation
à l’approche interculturelle » à l’intention des employés et fonctionnaires communaux en
contact avec la population. La formation est constituée de :
une brève introduction par l’OLAI concernant sa mission d’intégration ;
un module introductif sur les notions de base en matière de communication
interculturelle ;
un module d’approfondissement permettant aux participants qui le désirent
d’approfondir ces notions et les bases de la communication interculturelle.
Le premier module a été dispensé à 4 reprises : la première fois sur 2 jours en 2011
auprès d’agents communaux, les 3 autres fois (2011 et 2012) sur une journée et à
l’intention d’agents étatiques et communaux. Le module de perfectionnement n’a pas
encore été offert, faute d’un nombre d’inscrits suffisant.
3 formations à l’interculturel de 3 jours ont également eu lieu à l’intention :
du Service national d’action sociale et des services régionaux d’action sociale ;
du cercle des ONG ;
d’acteurs du secteur social.
30
STATEC, « Le Secteur Public », Economie et Statistiques, Working Paper" n°34, décembre 2009
4. Mettre en place des acteurs-relais
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 54/147
Après les premières expériences, l’OLAI a soutenu le CEFIS afin qu’il bénéficie d’un
accompagnement du réseau de formateurs pour réajuster la formation initialement
proposée. Avec le soutien de l’INAP, les formations proposées pourront à terme
s’adresser à des acteurs-relais dans l’administration.
Formation de formateurs en instruction civique dans le cadre du CAI
Dans le cadre du CAI, l’OLAI a souhaité proposer des cours d’instruction civique au
programme accessible et attrayant pour tous, permettant d’acquérir selon une approche
interactive des connaissances de base sur les langues, l’histoire, les institutions, les us et
les coutumes de la société d’accueil.
Dans une première phase, un manuel de cours d’instruction civique a été élaboré
spécifiquement pour les signataires du CAI31, puis testé par des étudiants de l’Université
du Luxembourg.
En amont du lancement du CAI (cf. supra), l’OLAI a recruté et formé des formateurs afin
d’enseigner les cours d’instruction civique à des groupes de signataires du CAI d’origines,
d’expériences et de langues diverses, tout en transmettant les principaux messages de
l’OLAI en matière d’intégration et en mettant en pratique les concepts d’interaction et de
participation. La formation est constituée de 3 modules de 7 heures chacun.
L’action de l’OLAI a donc notamment consisté à :
recruter des formateurs sur la base de compétences pédagogiques, linguistiques
et culturelles ;
élaborer le contenu de la formation avec les partenaires tels que l’Université du
Luxembourg, le CEFIS ainsi que des experts indépendants.
2 formations ont été organisées au 31 décembre 2013 :
la première fin 2010, soit près d’un an avant le lancement du CAI, pour 16
participants ;
la seconde fin 2012, avec un groupe de 17 participants.
Contenu de la seconde formation de formateurs dans le cadre du CAI
Présentation des participants et du CAI Découverte du manuel du signataire et identification des mots-clés Politique d’intégration de l’OLAI : actions et messages-clés Gestion de certains conflits en salle de classe Sensibilisation à l’interculturel Gestion du multilinguisme
Activités pouvant être mises en place dans un cours civique Présentation de matériel didactique utilisant ou non l’écrit Planification d’un cours dans le temps Méthodes d’évaluation
31 Ce manuel est donc différent de celui proposé dans le cadre de la procédure d’acquisition de la nationalité luxembourgeoise.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 55/147
Mettre en place des acteurs-relais
En bref
Pour la mise en œuvre de sa politique d’intégration, l’OLAI a favorisé une
stratégie bottom-up ou ascendante : il identifie, accompagne et prend en
compte dans la stratégie les acteurs et initiatives du terrain. La loi portant
sur l’intégration a instauré de manière obligatoire des CCCI, multiplicateurs
au niveau communal. En parallèle, l’OLAI a misé sur de nouveaux acteurs-
relais dans le cadre des cours d’instruction civique du CAI.
A l’avenir
Pour aller plus loin dans cette perspective, l’OLAI estime nécessaire de :
poursuivre la démarche entreprise en renforçant le positionnement
bottom-up et en élaborant davantage de formations à l’attention de
multiplicateurs (acteurs-relais) ;
maintenir l’objectif d’identifier et de former davantage d’acteurs-
relais ;
rendre le matériel lié à l’intégration accessible à la diversité des
acteurs concernés par le sujet.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 56/147
Afin de coordonner une politique d’intégration cohérente et durable, le rôle de l’OLAI en
tant que promoteur d’études et d’outils méthodologiques s’est développé au fur et à
mesure de la période analysée. Ce rôle a permis à l’OLAI de commanditer un certain
nombre d’études afin de mieux comprendre le fonctionnement et les besoins du tissu
associatif au service de l’intégration, et de s’associer à la création d’un certain nombre
d’outils méthodologiques à l’intention des acteurs du champ de l’intégration, dans un
premier temps au niveau local.
Commanditer des études
En tant que commanditaire d’études, l’OLAI a travaillé en étroite collaboration avec le
CEFIS dans le cadre de sa convention. Il a ainsi commandité 3 études clés portant sur la
participation politique des étrangers et la cohésion sociale. Ces études ont permis à
l’OLAI d’approfondir la compréhension de ces phénomènes et de mettre en place des
mesures appropriées. A titre d’exemple, suite à l’étude portant sur le fonctionnement des
réseaux sociaux, un effort particulier a été réalisé par l’OLAI pour mettre en place et
soutenir des acteurs-relais.
Zoom sur 3 études commanditées par l’OLAI
Ci-dessous sont brièvement présentées 3 des études commanditées par l’OLAI.
Les partis politiques et les étrangers au Luxembourg (RED 13, 2010)
Cette étude a pour objectif de cerner la présence et la participation des
personnes de nationalité étrangère au sein des partis politiques. Par ailleurs, elle
vise à recenser et analyser les différentes positions et perspectives futures des
partis politiques par rapport à l’intégration et à la participation des étrangers
dans la société, ainsi qu’à la politique d’immigration.
L’intégration au Luxembourg. Focus sur les réseaux sociaux, la confiance
et les stéréotypes sur les frontaliers (RED 15, 2011)
Cette étude s’intéresse au phénomène de l’intégration dans la société
luxembourgeoise en se concentrant sur 3 perspectives particulières : les
représentations sociales (ou les facteurs) de l’intégration, les travailleurs
frontaliers et les stéréotypes les concernant, et enfin les liens sociaux noués par
la population résidente.
Les élections communales d’octobre 2011 (RED 17, 2012)
Cette étude décrit et explique le taux d’inscription des étrangers sur les listes
électorales aux élections communales d’octobre 2011. Elle s’intéresse également
au profil sociologique des candidats élus qui se sont présentés à ces élections, et
analyse enfin les actions mises en place par les communes et autres structures
en vue d’une plus ample participation.
5. Encourager l’élaboration d’études et réaliser des outils méthodologiques
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 57/147
Guide pratique de questionnement sur une action en faveur de l’intégration
locale
Tantôt commanditaire d’études permettant de comprendre une situation, un enjeu du
champ de l’intégration, l’OLAI adopte parfois une autre posture, celle d’accompagnateur
du changement des pratiques des acteurs de l’intégration.
Ainsi, les outils élaborés par l’OLAI et ses partenaires ont eu pour objectifs de soutenir
les communes et de leur fournir les outils pertinents pour mettre en place une politique
communale d’intégration pertinente.
Le premier outil élaboré par l’OLAI en collaboration avec le SYVICOL et l’ASTI est un
guide pratique de questionnement sur la mise en place d’une action en faveur de
l’intégration locale, un outil concret pour aider les collèges des bourgmestres qui le
souhaitent à initier et déployer des actions locales en faveur de l’intégration.
Conçu sous forme de questionnements, ce guide représente un aide-mémoire permettant
de mieux cibler des actions réalistes, susceptibles d’être menées de façon partagée dans
le cadre d’un projet politique global en faveur de l’intégration. Il s’organise autour des
chapitres et questions suivants :
Une action adaptée ?
Une action nouvelle, ponctuelle ou pluriannuelle ?
Une action portée politiquement ?
Une action concertée et transversale ?
Une action impliquant les populations luxembourgeoise et non-
luxembourgeoise ?
Une action suivie ?
Une action valorisée ?
Une action évaluée ?
Kit de l’intégration et guide pour l’élaboration d’un Plan Communal
d’Intégration
L’OLAI a soutenu le SYVICOL dans son élaboration d’un « kit de l’intégration » distribué
en juin 2013 aux administrations communales, aux CCCI et aux offices sociaux du pays.
Il a pour but d’aider les communes dans le déploiement d’une politique locale structurée
et durable en matière d’intégration.
Cet outil regroupe l’ensemble des informations concernant l’intégration au Luxembourg :
le cadre légal ;
les statistiques clés ;
une présentation des institutions et des principales associations nationales
qui œuvrent en faveur de l’intégration de tous les citoyens du pays ;
une présentation des outils existant au niveau des communes.
Parallèlement au kit de l’intégration, le SYVICOL et l’OLAI travaillent à la création d’un
guide pour l’élaboration d’un Plan communal d’intégration (PCI). Ce projet de guide a été
présenté lors des Assises nationales de l’Intégration (novembre 2013) qui étaient
destinées à lancer une dynamique promouvant la mise en place de projets à l’intégration
locale.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 58/147
Zoom sur : Les Assises nationales de l’Intégration
Le samedi 16 novembre 2013 ont eu lieu au Forum Geesseknäppchen les premières
Assises nationales de l’Intégration au niveau local.
Ces Assises sont le fruit d’une collaboration entre l’OLAI, le SYVICOL et l’ASTI. Le
Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a également
apporté son soutien.
Les organisateurs ont voulu aborder la question de l’intégration dans une optique
transversale, présenter des bonnes pratiques en matière d’intégration locale et
promouvoir l’échange entre les communes et les commissions consultatives communales
pour l’intégration (CCCI).
Après les mots de bienvenue de Marc Spautz, Ministre de la Famille et de l’Intégration,
plus d’une centaine de représentants communaux (élus, membres de CCCI et agents
communaux) ont participé à une vingtaine d’ateliers d’échange de bonnes pratiques
communales en matière d’intégration des étrangers et des nouveaux résidents.
Les Assises leur ont donné l’occasion à la fois de présenter leurs projets d’intégration
des étrangers et des nouveaux résidents et de découvrir des projets d’autres communes
en vue d’échanger et d’évaluer les possibilités de transposer celles-ci dans leur
commune.
Regroupés sous 3 thèmes (langue et intégration / formation et éducation / inscription
sur les listes électorales), un espace ressources et outils a permis de découvrir les
services, ressources et outils offerts par les institutions et associations aux communes
dans le domaine de l’intégration locale. Y étaient représentés des institutions comme
l’OLAI, le Bureau d’information du Parlement européen, le Service de la scolarisation des
enfants étrangers du Ministère de l’Education nationale, le LEADER Miselerland, et des
associations comme l’ASTI, le CLAE, le CEFIS, le Service interprétariat interculturel de la
Croix-Rouge, la Maison des associations, le Service Interculturel-EGCA ou encore le
Projet ensemble – Interactions.
Plus de 60 idées, bonnes pratiques et ressources en matière d’intégration au niveau
local ont été répertoriées dans une brochure spécialement éditée pour l’occasion et sont
également publiées sur le nouveau portail de l’intégration au niveau local
www.integraloc.lu.
Lors des Assises, le SYVICOL a présenté un projet de guide pour l’élaboration d’un Plan
communal d’intégration, qui aura pour but d’aider les communes à mettre sur pied une
politique d’intégration structurée et cohérente.
Une table ronde sur les politiques d’intégration au niveau local modérée par Carole
Schimmer a ensuite eu lieu avec la participation de Dan Codello, conseiller et président
de la CCCI de la Ville d’Esch-sur-Alzette, Emile Eicher, bourgmestre de la commune de
Clervaux, Camille Gira, bourgmestre de la commune de Beckerich, Colette Mart,
échevine de la Ville de Luxembourg et Anny Nickels-Theis, bourgmestre de la commune
de Bourscheid.
Source : Communiqué de presse du 8/11/2013
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 59/147
Encourager l’élaboration d’études et réaliser des outils méthodologiques
En bref
Les actions mises en avant dans ce chapitre soulignent l’importance que l’OLAI
attache à l’élaboration d’études et d’outils méthodologiques.
Les outils et études présentés visent prioritairement le niveau local étant donné
que ces dernières années, un travail considérable a été accompli pour
accompagner les communes à mettre en place des actions durables,
transversales et partagées en matière d’intégration.
A l’avenir
Afin de mener à bien sa mission en matière d’intégration des étrangers, l’OLAI
se propose de :
poursuivre son soutien à l’élaboration d’outils structurants à utiliser
par des partenaires communaux ou nationaux ;
poursuivre le renforcement des capacités des acteurs en vue du
mainstreaming (approche intégrée) et de l’amélioration de l’impact des actions en matière d’intégration.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 60/147
En tant que coordinateur de la politique d’intégration, l’OLAI a cherché à mobiliser les
acteurs de l’intégration, à clarifier et à formaliser leur mandat, aussi bien en ce qui
concerne les associations œuvrant en faveur des étrangers que les partenaires
communaux.
Elaboration d’une stratégie d’intégration au niveau local
L’intégration se vit dans les villes, les villages et les quartiers. La commune est en
général le premier point de contact pour les citoyens étrangers. Elle offre une proximité
et de nombreuses opportunités d’échanges. C’est au niveau local qu’il s’agit de créer des
lieux de rencontre entre les résidents étrangers et la population locale et de promouvoir
l’intégration des résidents étrangers en général.
La responsabilité partagée entre les communes et l’Etat a été particulièrement
développée avec les partenaires nationaux responsables du lien avec les communes que
sont le Ministère de l’Intérieur et à la Grande Région32 et le SYVICOL.
L’OLAI a ainsi mis en place une stratégie d’intégration au niveau local dont les objectifs
sont de :
sensibiliser les communes sur l’importance de réaliser des projets d’intégration ;
leur fournir un soutien financier pour la réalisation de ces actions ;
leur offrir des outils et une aide concrète dans la réalisation de ces projets ;
les mettre en réseau pour permettre un échange d’expériences et de bonnes
pratiques (best practices).
Figure 8 : Les orientations stratégiques en faveur de l’intégration locale
32
Devenu Ministère de l’Intérieur en décembre 2013.
Prise de conscience de l’importance et du
caractère transversal, durable et partagé de l’intégration au niveau
local
Structuration des partenariats et de la mise
en réseau entre les acteurs
(nationaux et locaux)
Soutien et/ou accompagnement des
acteurs locaux dans toutes les étapes de la mise en œuvre de leur politique
d’intégration
Réflexion partagée sur la pertinence et l’opportunité
de mettre en place des plans communaux
d’intégration
6. Contractualiser avec des partenaires clés
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 61/147
Cette stratégie s’est déclinée en plusieurs volets complémentaires :
lancement de plusieurs appels d’offre par an permettant aux communes de
recevoir un subside pour des projets ayant pour objet l’intégration des
étrangers ;
contact direct avec les communes en vue de les sensibiliser à l’importance de
réaliser des projets d’intégration ;
soutien dans la réalisation des projets, que ce soit directement par l’OLAI ou par
le biais d’actions mises en œuvre par les associations conventionnées ;
mise à disposition d’outils appuyant les communes dans la réalisation de projets
d’intégration, tels que :
le guide de questionnement pour concevoir et initier une action en faveur de
l’intégration locale ;
le kit de l’intégration, rassemblant l’ensemble des informations utiles
concernant l’intégration locale au Luxembourg ;
des formations pour les membres des CCCI ;
le guide pour l’élaboration d’un plan communal d’intégration, aujourd’hui en
cours de réalisation.
mise à disposition de statistiques et d’études concernant l’intégration, financées
par l’OLAI ;
mise en réseau des différentes communes permettant un échange
d’expériences :
création d’un portail de l’intégration au niveau local : www.integraloc.lu ;
création d’une newsletter ;
création d’une plateforme de l’intégration locale, groupe de représentants des
communes, dont le but est l’échange d’expériences ;
organisation des Assises nationales de l’intégration au niveau local.
Conventionnement des acteurs associatifs œuvrant dans le domaine de
l’intégration
Les associations sont des acteurs-relais de l’intégration des étrangers. En tant
qu’administration en charge de mettre en œuvre la politique d’accueil et d’intégration des
étrangers au Luxembourg, l’OLAI a mené une démarche de clarification du
conventionnement avec les principales associations œuvrant dans ce domaine, pour
répondre à plusieurs enjeux :
le souhait de déléguer des actions en matière d’intégration à des associations dont
c’est le champ d’expertise ;
la cohérence et la transparence dans la responsabilité partagée entre la société
civile et l’Etat dans le cadre de la politique d’intégration ;
le besoin de clarifier et de distinguer les champs de compétence et d’activité des
grandes associations en lien avec l’intégration ;
la nécessité pour les acteurs associatifs conventionnés de s’inscrire dans le cadre
du PAN.
Après la clarification des attentes des différents partenaires, l’OLAI a élaboré des
conventions respectivement avec l’ASTI, le CLAE, le CEFIS et Intcomlux, qui fixent les
activités conventionnées pendant une année et le niveau de résultats attendu. En
complément, un accord de collaboration a été signé avec la Maison des associations.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 62/147
Par le biais d’une plateforme de concertation, l’OLAI encourage les acteurs conventionnés
à s’échanger sur les actions réalisées dans le cadre de leurs conventions respectives et
sur les enseignements tirés.
Outre son appui aux associations conventionnées, l’OLAI soutient des actions ponctuelles
menées par d’autres associations ou fédérations d’associations, par le biais d’un article
« subsides ».
Soutien financier aux associations œuvrant en faveur de l’intégration
La loi sur l’accueil et l’intégration stipule dans son article 14 que le gouvernement peut
accorder en fonction des moyens budgétaires disponibles un soutien financier aux
communes et à des organismes pour la réalisation des missions définies à l’article 3, à
savoir : « organiser l’accueil des étrangers nouveaux arrivants, faciliter le processus
d’intégration des étrangers par la mise en œuvre et la coordination de la politique
d’accueil et d’intégration, (…) et organiser l’aide sociale aux étrangers ».
Le soutien financier peut prendre la forme d’un subside ou d’une participation financière
aux frais de fonctionnement.
Le rôle de l’OLAI consiste à :
rencontrer les associations nouvellement constituées pour leur permettre de se
présenter et d’expliquer en détail leurs projets ;
instruire le dossier de demande de subside de l’association : projet, budget,
situation financière, etc. ;
prendre la décision quant à l’octroi ou non du subside et en informer par courrier
l’association ;
assurer le suivi du projet et recevoir le bilan du projet.
A partir de la fin 2013, les modalités d’attribution d’un financement font l’objet d’une
révision.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 63/147
Contractualiser avec des partenaires clés
En bref
En tant que nouvelle administration œuvrant en matière d’intégration, l’une des
missions prioritaire de l’OLAI a été la mobilisation des acteurs de l’intégration et
la contractualisation avec des partenaires clés dans ce domaine.
Pour ce faire, l’OLAI a d’une part clarifié le mandat des principales associations
financées et les actions soutenues dans le cadre de conventionnements, et
d’autre part développé une stratégie nationale d’intégration au niveau local en
étroite collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et le SYVICOL, afin de
mobiliser et outiller les communes souhaitant s’investir dans la démarche.
A l’avenir
A l’instar de la stratégie nationale d’intégration au niveau local, les mesures de
mobilisation des acteurs et partenaires clés se doivent d’être durables,
transversales et partagées. L’OLAI se propose donc de poursuivre le travail
engagé auprès des partenaires et acteurs-relais de l’intégration en :
continuant à les outiller ;
poursuivant sa démarche partenariale en matière d’élaboration et de
conduite de projets ;
redéfinissant le mandat d’action, les objectifs et modalités de suivi des actions dans le cadre des conventionnements ;
revoyant les modalités d’attribution de soutien financier de l’OLAI aux projets liés à
l’accueil et l’intégration portés par des associations et communes ;
s’ouvrant vers de nouveaux partenariats qui peuvent renforcer la nature durable, transversale et partagée de l’intégration.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 64/147
L’OLAI gère 2 fonds de l’Union européenne, le Fonds européen d’intégration des
ressortissants de pays tiers (FEI) et le Fonds européen pour les réfugiés (FER), créés
tous les 2 dans le cadre du programme général « Solidarité et gestion des flux
migratoires » (SOLID).
La mise en œuvre de ces fonds comporte un travail administratif important, ainsi qu’une
collaboration et une concertation régulières, tant avec les porteurs de projets qu’avec
d’autres administrations publiques et intervenants privés :
la consultation de la société civile et des ministères ou administrations ayant des
responsabilités dans le domaine de l’asile et de l’intégration en vue de la rédaction
des programmes pluriannuel et annuels ;
l’élaboration du programme pluriannuel et des programmes annuels 2008-2013 ;
la rédaction des documents relatifs à la mise en œuvre (procédures) du fonds
pour le compte de la Commission européenne ;
la publication des appels à projets annuels, la réception et l’analyse des projets
(contenu, budget prévisionnel), la rédaction de fiches d’analyse à l’attention des
membres du comité de sélection et de suivi ;
l’organisation et le suivi des réunions du comité de sélection ;
la rédaction des conventions bilatérales entre autorité responsable et bénéficiaire
final d’un cofinancement au titre du fonds et d’un cofinancement national de la
part de l’OLAI ;
la rédaction d’un cahier des charges et le suivi de l’appel à projets par voie de
marché public pour le recrutement d’un évaluateur externe, contrôleur financier,
etc. ;
la rédaction d’un cahier des charges et le suivi des demandes d’offres de service
par voie de marché négocié ;
le suivi des projets (contenu et budget) moyennant des visites régulières ;
la participation aux réunions périodiques des membres du groupe SOLID et aux
séminaires à la Commission européenne ;
la rédaction des rapports annuels sur la mise en œuvre des programmes 2008-
2013 ;
la communication et les relations publiques pour le compte de chacun des 2 fonds.
Le Fonds européen pour les réfugiés (2000 – 2013)
Dans le programme de La Haye des 4 et 5 novembre 2004, le Conseil européen a fixé un
certain nombre d'objectifs et de priorités en vue de faire entrer le projet d'instauration
d'un régime d'asile européen commun dans sa deuxième phase.
En particulier, le Conseil européen a souligné que l'UE devait contribuer, dans un esprit
de responsabilité partagée, à la mise en place d'un régime de protection internationale
plus accessible, équitable et efficace et permettre l'accès à la protection et à des
solutions durables, tout en appelant à l'élaboration de programmes européens de
protection régionaux, y compris un programme commun de réinstallation pour les Etats
membres souhaitant y participer.
Le FER a pour objectif général de soutenir et d'encourager les efforts faits par les Etats
membres pour accueillir les réfugiés et les personnes déplacées, et de contribuer à la
mise en œuvre de cet accueil par le cofinancement de projets s’inscrivant dans l'une des
3 priorités définies par la Commission européenne :
la mise en œuvre des principes et des mesures prévus dans l’acquis dans le
domaine de l’asile, y compris ceux qui concernent les objectifs d’intégration ;
7. Piloter et gérer des fonds européens
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 65/147
la mise au point d’outils de référence et de méthodes d’évaluation afin d’examiner
la qualité des procédures des demandes de protection internationale et de
soutenir les structures administratives en vue de relever les défis posés par la
coopération pratique renforcée avec les autres Etats membres ;
des actions contribuant à assurer un meilleur partage des responsabilités entre
Etats membres et pays tiers.
Les objectifs fixés par le Luxembourg pour la période 2008-2013 sont :
l’amélioration de la prise en charge des familles et des adultes isolés ;
l’amélioration de la prise en charge des personnes ayant des besoins spécifiques ;
la formation du personnel chargé de la procédure et de l’accueil aux besoins des
personnes ayant des besoins spécifiques ;
l’amélioration de la procédure de demande de protection internationale ;
l’étude du processus d’intégration des réfugiés reconnus ;
la promotion de l’intégration des réfugiés ;
l’analyse de la qualité de la procédure de demande de protection internationale;
la réinstallation ou relocalisation de personnes bénéficiant d’une protection
internationale.
Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2013, 38 projets ont été mis en œuvre, dont 3
seront encore en cours à la fin de l’année 2013.
Tableau 5 : Financement par le Fonds européen pour les réfugiés 2008 – 2013
Année Nombre de projets33 Coût total du programme
annuel
Taux de cofinancement de
l’Union
2008 8 projets 836 370 € 52%
2009 9 projets 618 223 € 55%
2010 8 projets 766 454 € 57%
2011 5 projets 521 057 € 54%
2012 5 projets Décompte final à venir Au moins 50%
2013 3 projets Décompte final à venir Au moins 50%
33
Nombre de projets ayant bénéficié d’une assistance technique (rapport final annuel, rapport d’évaluation ex-
post, contrôle financier des projets, audit annuel).
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 66/147
Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FER
En 2013, le Fonds européen pour les réfugiés a permis de cofinancer 3 projets,
respectivement liés à l’amélioration du primo-accueil des demandeurs de protection
internationale, à l’amélioration de leur intégration sur le marché de l’emploi et à l’étude
du processus d’intégration des demandeurs de protection internationale et des réfugiés.
Organisation Projet Coût total* Cofinancement
FER*
CLAE « Tracer sa voie » : dispositif d'information, d'orientation et de formation professionnelle des DPI et réfugiés
74 000 € 37 001 €
Administration des bâtiments publics
Construction d'un nouveau centre d'accueil pour DPI primo-arrivants
8 millions € 478 424 €
MULTI-learn
Institute for interaction and development in diversity
Appropriation et négociation de l'espace de
vie quotidienne en contexte multilingue : dispositifs d'engagement et d'empowerment linguistique et culturel pour DPI et réfugiés
15 000 € 7 500 €
* Les montants ont été arrondis
Le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers (2007 –
2013)
Le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers (FEI) a été créé par la
décision n° 2007/435/CE du Conseil du 25 juin 2007 dans le cadre du programme
général « Solidarité et gestion des flux migratoires ».
Le FEI a pour objectif général de soutenir les efforts faits par les Etats membres pour
permettre aux ressortissants de pays tiers issus de contextes économiques, sociaux,
culturels, religieux, linguistiques et ethniques différents de remplir les conditions de
séjour, et de faciliter leur intégration dans les sociétés européennes.
Dans ce cadre, le FEI contribue à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies
nationales d’intégration des ressortissants de pays tiers dans tous les aspects de la
société, en tenant compte du principe selon lequel l’intégration est un processus
dynamique à double sens d’acceptation mutuelle de la part de tous les immigrants et
résidents des Etats membres.
Les objectifs fixés par le Luxembourg sont les suivants :
améliorer l’accès à l’information et l’accueil des ressortissants de pays tiers ;
promouvoir le dialogue interculturel et reconnaître la diversité comme
enrichissement ;
favoriser l’intégration au niveau local ;
promouvoir la mise en place de statistiques, d’études, d’analyses, d’évaluations et
d’indicateurs en matière d’intégration ;
favoriser l’intégration de personnes vulnérables.
Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2013, 33 projets ont été mis en œuvre, dont 12
étaient encore en cours à la fin de l’année 2013.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 67/147
Tableau 6 : Financement par le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers 2007 - 2013
Année Nombre de projets Coût total du
programme annuel
Taux de cofinancement de
l’Union
2007 3 projets 222 731 € 60%
2008 12 projets 746 308 € 53%
2009 14 projets 1 017 476 € 51%
2010 11 projets 733 638 € 54%
2011 13 projets 793 962 € 55%
2012 15 projets Décompte final à venir Au moins 50%
2013 15 projets Décompte final à venir Au moins 50%
Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FEI
En 2013, le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers a permis de
cofinancer 15 projets poursuivant des objectifs variés tels que l’information des
populations cibles et du pays d’accueil, l’étude du processus d’intégration ou encore les
aides directes aux populations cibles.
Organisation Projet Coût total
Cofinancement par le FEI
4Motion
Schrebergaërt : microcosmes de l'intégration. Favoriser l’intégration des étrangers non
communautaires fréquentant les jardins ouvriers
en les faisant pleinement participer à la société d’accueil
31 036€ 23 278€
Amcham
Proactive Diversity and Integration Initiative for First and Second Language English Speaking Minorities in Luxembourg: Information de la communauté des résidents de pays tiers anglophones sur le Luxembourg, moyennant des publications spéciales dans le cadre du magazine
trimestriel « Connexion »
27 403 € 20 553€
ASTI
Partenariats pour l'intégration interculturelle : s'informer c'est s'intégrer :
actions d’information sur la loi modifiée du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes et l’immigration par la réalisation de fiches
pratiques et de campagnes d’information ciblées par communautés de pays tiers
113 489€ 56 745€
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 68/147
Organisation Projet Coût total
Cofinancement par le FEI
CEFIS Enquête sur l'intégration des migrants, la non-participation politique et l'intégration des migrants âgés
141 356€ 70 678€
Centre culturel
islamique du Nord (CCIN)
Durch Information zur Integration : Zeitschrift für Gesellschaft, Kultur und
Integration. Publication trimestrielle d’un magazine en langue bosniaque et allemande ou française
34 775€ 26 081€
Centre de Documentation sur les migrations humaines
(CDMH)
"Je suis musulman, mais je suis aussi un Homme comme vous !" : Création d’un outil
pédagogique sous forme d’exposition itinérante ; organisation d’une table ronde sur présence de l’islam au Luxembourg ; développement de journées pédagogiques à destination de groupes de professionnels
32 100€ 24 075€
CEPS/INSTEAD Etude sur l’intégration structurelle et sociale de ressortissants de pays tiers et d'autres immigrants au Luxembourg
108 431€ 54 216€
CLAE
Itinéraires pour l'emploi - dispositif
d'information et d'orientation au bénéfice des ressortissants de pays tiers
74 451€ 37 225€
Croix-Rouge
Des mots pour guérir : différentes cultures aux soins et à la santé ; ateliers de
sensibilisation et d’échange pour professionnels de santé ; ateliers de préparation à la naissance pour futures mamans en langues portugaise et serbe ; permanences dans les hôpitaux et au Centre de santé mentale à Luxembourg-Ville
140 620€ 70 310€
Maison d'Afrique
Réseau d'intégration citoyenne : coaching linguistique de personnes suivant des cours de langue luxembourgeoise ou française
5 000€ 2 500€
Maison des Associations
KuddelMuddel : Concept d’émissions de radio interculturelle
15 325€ 7 663€
Maison des Associations
Millefeuilles : Organisation de soirées littéraires interculturelles
24 900€ 12 450€
Multi-LEARN Institute for
Interaction and Development in Diversity
Verfahren zur sprachlich-kulturellen Integration von Asiatinnen ohne
Alphabetisierung/mit begrenzter Alphabetisierung in den Alphabet Sprachen
Luxemburg : Pratiques d’intégration linguistique et culturelle de personnes d’origine asiatique sans ou à faible niveau d’alphabétisation en langues usuelles au
Luxembourg
121 000 € 60 500€
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 69/147
Organisation Projet Coût total
Cofinancement par le FEI
Russian Club of
Luxembourg
Il était une fois... Luxembourg : programme d’intégration : histoire du Luxembourg, fêtes,
littérature pour enfants en luxembourgeois dans des classes de langue russe pour enfants
46 395€ 34 796€
Université du Luxembourg
Diagnostic des besoins et des demandes
spécifiques des bénéficiaires des pays tiers du CAI : Etablir un diagnostic des besoins et demandes des signataires de pays tiers et formuler des recommandations pour soutenir les dispositifs favorisant leur intégration pour avoir
un bilan de la situation actuelle des bénéficiaires des pays tiers du CAI
31 036€ 59 993€
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 70/147
Piloter et gérer des fonds européens
En bref
Le financement de projets dans le cadre du FER contribue à l’amélioration de la
prise en charge des besoins spécifiques et des conditions d’accueil des réfugiés,
dont certains sont particulièrement vulnérables. D’autre part, les procédures de
demande de protection internationale ont pu être perfectionnées sous l’impulsion
du fonds. Enfin, l’étude des réfugiés reconnus a permis de faire émerger certains
défis posés par l’intégration. Ainsi, l’ensemble des projets cofinancés ont donné
une visibilité accrue des populations cibles.
Le FEI a pour sa part permis au Luxembourg de favoriser des actions ciblant les
ressortissants de pays tiers. Ce fonds a donné la possibilité à de nombreuses
organisations de concevoir et de mettre en place des activités innovantes en
matière d’intégration des résidents non-communautaires : activités pédagogiques,
ateliers interculturels, service d’interprétariat. Toutefois, il faut souligner que la
majorité des étrangers vivant au Luxembourg sont des citoyens européens et à ce
titre, non visés par le FEI, même s’ils rencontrent eux aussi des obstacles à leur
intégration.
A l’avenir
Pour la période 2014-2020, l’OLAI est désigné « autorité responsable » pour la
mise en œuvre du nouveau Fonds asile, migration et intégration (AMIF). Ce
fonds soutient les actions en lien avec l’asile, la migration légale, l’intégration et le
retour. Afin de poursuivre une bonne gestion de ce fonds permettant un impact au
niveau national, l’OLAI estime nécessaire de :
établir les modalités de coopération avec le MAE pour le copilotage et la
cogestion du fonds : la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires
étrangères et européennes (MAE) devenant « autorité déléguée » ;
continuer à renforcer ses compétences internes en lien avec la technicité
administrative et comptable imposée par la gestion de fonds européens ;
rechercher une cohérence entre la politique nationale en matière d’asile,
de migration et d’intégration et les objectifs du fonds AMIF ;
renforcer la recherche de porteurs de projets fiables et innovants
répondant aux besoins du Luxembourg sur ces thématiques.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 71/147
Chapitre 3. L’OLAI, administration en charge de la mise en œuvre de la politique de lutte contre les discriminations
En 1997, l’UE a introduit par le biais de l’article 1334 du Traité d’Amsterdam les
instruments légaux pour combattre toutes les formes de discrimination fondée sur le
genre, la race ou l’origine ethnique, la religion ou les convictions, le handicap, l’âge ou
l’orientation sexuelle dans la vie de tous les jours, y compris dans le monde du travail.
Pour rendre effectif l’article 1335, le Conseil des ministres de l’UE a approuvé 2 directives
(2000/78/CE et 2000/43/CE) qui proposent un niveau minimal de protection légale
contre la discrimination fondée sur l’origine ethnique à travers l’UE, ainsi qu’un
programme d’actions pour soutenir les efforts pratiques menés dans les Etats membres.
Figure 9 : Schéma des champs de compétences de l’OLAI en matière de lutte contre les discriminations
34 Avec l’entrée en vigueur du Traité de l’Union européenne (TUE), l’article 13 est devenu l’article 19 35
L’article 13 est devenu article 19 dans le TUE actuel
Motifs de discrimination
Age
Race ou Origine
ethnique
Religion et convictions
Genre
Orientation sexuelle
Handicap
Seul motif pour lequel l’OLAI n’est pas compétent
1. Mettre en place la politique de lutte contre les discriminations
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 72/147
Les 2 directives ont été transposées en droit luxembourgeois par les lois des 28 et 29
novembre 2006 portant sur l’égalité de traitement.36 Le législateur luxembourgeois y a
conservé les motifs qui figurent dans la directive, en spécifiant néanmoins, pour le motif
de race ou origine ethnique, « l’appartenance ou non appartenance, vraie ou supposée, à
une race ou ethnie ».
C’est dans ce cadre que depuis 2000, le Commissariat du gouvernement aux étrangers
(CGE) puis l’OLAI ont mené une campagne annuelle de lutte contre les discriminations,
grâce au soutien du programme communautaire PROGRESS. Dès 2005, sous la
présidence européenne du Luxembourg, une conférence portant sur la lutte contre les
discriminations est organisée, et une première étude portant sur les discriminations dans
le milieu de l’emploi est commanditée37 par le CGE auprès du CEPS/INSTEAD dans le
cadre de sa préparation. Cette étude constitue une étape importante dans l’élaboration
des principes stratégiques proposés par la suite, car elle donne une
première photographie de la perception des discriminations au Luxembourg et des
résultats qui pourront alors être comparés avec les données européennes.
Désigné organe national de mise en œuvre de l’Année européenne de l’égalité des
chances pour tous en 2007, l’OLAI devient l’autorité responsable de la mise en œuvre de
programmes de lutte contre les discriminations au sens de l’article 19 du Traité de l’UE
(TUE) au Luxembourg.
En 2008, lorsque la loi sur l’accueil et l’intégration est votée, l’OLAI se voit attribuer une
compétence explicite en matière de lutte contre les discriminations.38 Comme l’expose le
commentaire de la loi, « afin de donner au nouvel Office [OLAI] la possibilité de
poursuivre efficacement les actions de lutte contre les discriminations menées jusqu’à
présent et de répondre aux exigences communautaires et internationales et compte tenu
du développement et de la reconnaissance de la thématique au niveau national, le
présent projet [de loi] s’efforce de donner une base légale au soutien de cette mesure. »
Le rôle de l’OLAI est complémentaire à celui du Centre pour l’égalité de traitement (CET),
créé par la loi du 28 novembre 2006. Conformément à la directive 2000/43/CE qu’elle
transpose, le CET a pour missions de :
publier des rapports, émettre des avis ainsi que des recommandations et conduire
des études sur toutes les questions liées aux discriminations ;
produire et fournir toute information et toute documentation dans le cadre de sa
mission ;
apporter une aide aux personnes qui s’estiment victimes d’une discrimination en
mettant à leur disposition un service de conseil et d’orientation visant à informer
les victimes sur leurs droits individuels, la législation, la jurisprudence et les
moyens de faire valoir leurs droits.
36 Loi du 28 novembre 2006 portant :
1. transposition de la directive 2000/43/CE du Conseil du 29 juin 2000 relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique ; 2. transposition de la directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail ; 3. modification du Code du travail et portant introduction dans le Livre II d’un nouveau titre V relatif à l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail ; 4. modification des articles 454 et 455 du Code pénal ; 5. modification de la loi du 12 septembre 2003 relative aux personnes handicapées. Loi du 29 novembre 2006 modifiant : 1. la loi modifiée du 16 avril 1979 fixant le statut général des fonctionnaires de l’Etat ; 2. la loi modifiée du 24 décembre 1985 fixant le statut général des fonctionnaires communaux. 37
CEPS/INSTEAD et SESOPI-Centre Intercommunautaire, « Discrimination à l’emploi », octobre 2005 38
L’article 3 de la loi sur l’intégration stipule que « l’OLAI a pour mission d’organiser l’accueil des étrangers
nouveaux arrivants, de faciliter le processus d’intégration des étrangers par la mise en œuvre et la coordination de la politique d’accueil et d’intégration, dont la lutte contre les discriminations constitue un élément essentiel »
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 73/147
De manière complémentaire, les missions de définition de la stratégie nationale en
matière de sensibilisation, d’information et de contribution dans le cadre de rapports et
conventions internationaux reviennent à l’OLAI.
Pour mettre en place la politique de lutte contre les discriminations, l’OLAI agit
principalement sur 3 axes : la définition de la stratégie nationale de lutte contre les
discriminations, le pilotage et la gestion du programme européen PROGRESS, et
l’élaboration et l’accompagnement de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg.
Elaboration et accompagnement de la Charte de la Diversité
Lëtzebuerg
Pilotage et gestion du programme européen PROGRESS
Mettre en place la politique de lutte
contre les discriminations
Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 74/147
Zoom sur : L’Observatoire des discriminations 2011
Le CET et l’Institut d’études TNS-Ilres ont réalisé un sondage « Observatoire des
discriminations » par téléphone et internet aux mois d’avril et mai 2011 auprès d’un
échantillon représentatif de la population résidente du Luxembourg, soit 1 025 personnes
âgées de 15 ans et plus.
Cette enquête donne un état des lieux de l’approche de la perception des discriminations
au Luxembourg en général, en tant que victime et en tant que témoin en 2011, et une
comparaison avec les résultats de la même enquête en 2009. Le graphique ci-dessous
présente les motifs de discrimination spontanément cités par les répondants.
38%
32%
28%
16%
10%
8%
7%
0%
4%
0%
6%
12%
3%
10%
2%
37%
25%
24%
12%
11%
10%
9%
9%
9%
8%
5%
5%
4%
2%
2%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Discrimination raciale / ethnique
Discrimination - nationalité
Discrimination sexuelle (hommes / femmes)
Discrimination - statut social
Discrimination - apparence physique
Discrimination religieuse
Discrimination - handicap physique oumental
Discrimination - études faites / travail exercé
Discrimination - passe-droit
Discrimination - au travail en général
Discrimination - âge
Discrimination linguistique
Discrimination - orientation sexuelle
Discrimination - état normal
Discrimination - personne non active
Ensemble des exemples de discrimination
cités spontanément en 2009 et 2011
2011
2009
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 75/147
Zoom sur les discriminations :
Extrait du rapport d’activité du Centre pour l’égalité de traitement (2013)
Lors de l’ouverture d’un dossier, le problème du requérant est classé dans une de ces 8
rubriques : les 6 motifs de discrimination couverts par le CET, la catégorie intitulée
« discrimination multiple » ou la catégorie « autres ».
Parmi les motifs de discrimination, le handicap comptabilise 26 cas (27,1%),
l’appartenance ou non appartenance, vraie ou supposée, à une race ou ethnie 16 cas
(16,7%), le sexe 13 cas (13,5%), la religion ou les convictions 4 cas (4,2%), l’âge 2 cas
(2,1%) et l’orientation sexuelle 1 cas (1%).
La catégorie « discrimination multiple » correspond aux dossiers pour lesquels le
requérant a lui-même estimé être victime de discriminations basées sur plusieurs ou tous
les motifs. En 2013, 9 cas (9,4%) ont été recensés. Dans la catégorie « autres » (25,
donc 26%) sont regroupés :
les cas de harcèlement qui ne sont pas basés sur un motif du CET : on constate
que le mot « harcèlement » est parfois utilisé de manière erronée, car, après
analyse des dossiers, le CET remarque que la définition du harcèlement ne
coïncide pas avec le phénomène rapporté ;
les demandes d’informations de tout genre : celles-ci peuvent être des demandes
de renseignements liées au spectre de compétence du CET ou bien être des
demandes très diverses. Souvent, les personnes ne savent tout simplement pas à
qui s’adresser et quel est l’interlocuteur adapté à leur problème. Dans ce cas, le
CET essaie de les réorienter.
1 2 4
9
13 16
25 26
0
5
10
15
20
25
30
Typologie des 96 discriminations
portées devant le CET en 2013
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 76/147
Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations
L’OLAI définit la stratégie nationale de lutte contre les discriminations, qui inclut à la fois
son positionnement en tant qu’Etat membre de l’UE mais aussi l’élaboration d’un cadre et
de principes généraux pour le programme annuel d’information et de sensibilisation à la
lutte contre les discriminations, en introduisant notamment des critères nationaux
d’attribution d’un cofinancement pour un projet de lutte contre les discriminations.
Depuis sa création, l’OLAI contribue au Groupe d’experts gouvernementaux en matière
d’anti-discrimination, en tant que représentant du Grand-Duché de Luxembourg. L’OLAI y
représente le Luxembourg pour promouvoir les bonnes pratiques nationales à l’occasion
de Sommets de l’Egalité39 et autres conférences européennes. Il est également chargé de
répondre aux différents questionnaires de la Commission européenne en la matière.
En outre, en tant que seule administration publique luxembourgeoise compétente en
matière de lutte contre les discriminations, l’OLAI participe au Conseil « Emploi, politique
sociale, santé et consommateurs » (EPSCO)40 et aux discussions menées depuis 2008 sur
la proposition de directive du Conseil relative à la mise en œuvre du principe de l'égalité
de traitement entre les personnes, sans distinction de religion ou de convictions, de
handicap, d'âge ou d'orientation sexuelle.
Au niveau international et européen, l’OLAI est souvent sollicité pour honorer les
engagements internationaux en matière de lutte contre les discriminations : il participe à
des groupes interministériels ayant trait aux droits de l’Homme.
Entre 2009 et 2013, l’OLAI a été sollicité pour contribuer à des rapports de l’UE (Agence
des droits fondamentaux de l’UE), du Conseil de l’Europe (Commission européenne
contre le racisme et l'intolérance, ECRI) ou encore des Nations Unies [Comité pour
l’élimination de la discrimination raciale (CERD), Examen Périodique Universel des Droits de l’Homme (EPU)].
Dans le cadre de cette action de définition de stratégie nationale, l’OLAI a établi des
principes stratégiques. Afin de répondre de manière concertée et appropriée à l’appel
d’offre restreint de la Commission européenne pour soutenir les Etat membres dans leurs
actions en matière de lutte contre les discriminations, ceux-ci ont été invités par la
Commission européenne à élaborer une stratégie nationale, sous la forme d’un
document-cadre. Ce document élaboré par l’OLAI analyse le contexte, les spécificités et
les besoins du Luxembourg en matière de lutte contre les discriminations.
En 2007, la stratégie élaborée par le CGE à l’occasion de l’Année européenne de l’égalité
des chances pour tous s’était appuyée sur une première identification des enjeux du
Luxembourg à ce sujet, et depuis lors, les programmes successifs ont pris en compte les
nouveaux besoins identifiés, avec pour objectifs :
d’encourager la mise en réseau et la coopération entre les différents partenaires
concernés, notamment les associations ;
de sensibiliser et informer un public généralement peu intéressé par la
thématique ;
de poursuivre la création d’une expertise dans la thématique au Luxembourg.
39 Lancé en 2007, le Sommet pour l’égalité a pour objectif de réunir annuellement les dirigeants de l'UE, les ministres de l'égalité des chances et les hauts représentants de la société civile. 40 Le Conseil de l'UE est l'institution qui représente les gouvernements des États membres, le lieu où les ministres de tous les pays de l'UE se réunissent pour adopter des lois et coordonner leurs politiques. Le Conseil EPSCO est l’une des 10 formations du Conseil, il a pour mission d'augmenter les niveaux d'emploi et d'améliorer les conditions de vie et de travail, tout en garantissant un niveau élevé de de protection de la santé humaine et des consommateurs dans l'UE.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 77/147
A partir de 2007, 2 critères ont été identifiés pour pouvoir prétendre à un cofinancement
dans le cadre de l’Année européenne de l’égalité des chances pour tous. Les projets
retenus devaient :
s’attaquer à 2 motifs de discrimination au moins ;
compter au moins 2 partenaires ;
s’assurer d’une certaine visibilité ;
avoir une suite après l’Année européenne.
Les critères nationaux de sélection de projets ont également pour but d’inciter les
porteurs de projets luxembourgeois à aborder des questions telles que la discrimination
multiple ou l’action positive, identifiées comme thématiques prioritaires au niveau
européen et pourtant peu explorées au niveau luxembourgeois.
Zoom : Définitions-clés en matière de lutte contre les discriminations
Double Discrimination / Discrimination multiple
On parle de double discrimination ou de discrimination multiple lorsqu’une personne est
victime d’une différence de traitement fondée sur au moins 2 motifs : par exemple, une
personne de sexe féminin et en situation de handicap, une personne homosexuelle et
jeune, etc.
Action positive
Ensemble de mesures visant à instaurer une égalité complète et véritable dans la
pratique en faveur de populations touchées par des discriminations. Les mesures
d’action positive sont généralement mises en œuvre dans le cadre de politiques d’égalité
ou de diversité. Le terme de « discrimination positive » est parfois utilisé pour définir ces
mêmes mesures.
Pour des raisons administratives (règlement financier de la Commission européenne), les
critères de sélection des projets en vigueur pendant l’Année européenne et les 2 années
consécutives ont dû être modifiés, mais la plupart des porteurs de projets a continué à
faire en sorte de compter au moins 2 partenaires et de prendre en compte au moins 2
motifs de discrimination.
Pilotage et gestion du programme européen PROGRESS (2007 – 2013)
En tant qu’administration luxembourgeoise compétente pour la mise en œuvre du
programme annuel de sensibilisation et d’information sur la lutte contre les
discriminations, l’OLAI a géré entre 2007 et 2013 les demandes de cofinancement pour
des projets dans ce domaine auprès de la Commission européenne.41
Pour ce faire, l’OLAI a mené des concertations avec un groupe ad hoc PROGRESS
composé d’associations expertes de l’un des motifs de discrimination, des experts
juridiques, économiques et sociaux des réseaux européens mis en place par la
Commission, et d’autres acteurs (Union des entreprises luxembourgeoises / Institut
national pour le développement durable, CET) afin d’établir son programme annuel à
partir de l’appel d’offre lancé par la Commission. Chaque année, l’OLAI a synthétisé les
projets qui lui ont été soumis et remis à la Commission une demande de cofinancement
d’un programme constitué d’une dizaine de projets. Une fois la demande acceptée, l’OLAI
a coordonné le programme, en signant des conventions avec les différents partenaires,
41 La part nationale de 20% a été financée par l’OLAI dans le cadre des budgets nationaux.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 78/147
en suivant les projets mis en œuvre, et en assurant l’interface et la coordination
logistique et administrative entre la Commission et les partenaires nationaux.
Depuis 2009, ces actions s’inscrivent dans le cadre du PAN 2010-2014.
En 2012, le projet soumis par certains Etats membres dont le Luxembourg via l’OLAI n’a
pas été retenu par la Commission européenne. La dynamique et l’engouement suscités
jusqu’alors sont retombés. Depuis cette date, l’OLAI a mandaté le CET pour soumettre
des projets au nom du Luxembourg. L’OLAI continue à assurer les 20% de cofinancement
de ces projets.
Zoom sur : Les projets du Luxembourg soutenus par le programme
communautaire PROGRESS
Chaque programme annuel a cherché à la fois à cibler des publics spécialisés et à toucher
le grand public. Les objectifs des programmes successifs présentés ont été de :
faire connaître aux citoyens du Luxembourg les droits en matière d’égalité de
traitement ;
créer des outils et des indicateurs pour identifier l’ampleur du phénomène et
prévenir les discriminations ;
développer la mise en réseau et la coopération entre les différents partenaires ;
développer l’expertise des parties prenantes de la lutte contre les discriminations,
en particulier sur les thématiques identifiées comme prioritaires au niveau
européen : actions positives, mainstreaming ou encore discriminations multiples.
Ces programmes ont permis de mettre en place des outils de formation (E-learning,
formations pour juristes, mallette pédagogique à l’intention des professionnels de la
petite enfance), des outils de sensibilisation du grand public (spots publicitaires,
campagnes, portail de la diversité) ainsi que des actions plus ciblées, notamment en ce
qui concerne le marché du travail, telle que la mise en place du label Entreprise
socialement responsable - ESR, dont une partie s’intéresse au domaine social et à
l’égalité des chances professionnelles, par l’Union des entreprises luxembourgeoises42.
Zoom sur : Les projets réalisés dans le cadre de PROGRESS en 2011
A titre d’illustration, ci-dessous sont présentés 5 projets financés dans le cadre du
programme européen PROGRESS, dont la demande de cofinancement a été effectuée
auprès de l’OLAI en 2010.
Plateforme interactive de lutte contre les discriminations et pour la diversité
4 associations (Institut de formation sociale (IFS), Confédération Caritas Luxembourg,
Sesopi Ci43 et 4motion) ont développé un portail luxembourgeois d’information et d’auto-
formation entièrement consacré à la lutte contre les discriminations. L’objectif de ce
dernier était d’éduquer et de former un public large (adultes et jeunes) mais aussi des
publics spécifiques (enseignants, travailleurs sociaux, employeurs) à cette thématique
tout en les incitant à un questionnement personnel. La plateforme a pour but de devenir
un lieu d’échange et de mise en réseau de celles et ceux qui recourent aux outils
proposés dans leur environnement respectif.
42
Via l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises, INDR. 43
Service Socio-Pastoral Intercommunautaire - Centre Intercommunautaire, devenu CEFIS
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 79/147
Le site est organisé autour de différents points d’entrée : partie théorique, partie
juridique, partie auto-formation, partie ludique, partie bonnes pratiques et parties
destinées aux publics spécifiques du site.
L’enjeu de ce projet : attirer le plus grand nombre de personnes sur le site
www.diversite.lu. Les partenaires ont développé une stratégie de marketing en
développant des relations avec les médias luxembourgeois, en allant à la rencontre des
groupes cibles (au sein des écoles, dans les communes, dans les maisons de jeunes), en
utilisant les réseaux sociaux et en créant des événements « buzz ».
Pour un Facebook tolérant
Suite à une table ronde organisée par le CET portant sur l’internet et la lutte contre les
discriminations dans le cadre du programme PROGRESS précédent, l’ASTI, en
collaboration avec d’autres partenaires tels que le Service National de la Jeunesse,
l’Entente des maisons de jeunes, le Ministère de l’Education nationale et le Ministère de
l’Economie, a souhaité sensibiliser les jeunes afin de promouvoir un Facebook tolérant et
les rendre attentifs aux dérives possibles, y compris les risques d’infraction à la loi. Pour
ce faire, en amont du projet, un concours de clips vidéo a été lancé en 2010, dont les 2
clips lauréats ont été diffusés à large échelle sur internet, au cinéma et à la télévision.
Sondage « Observatoire contre les discriminations »
A l’instar du sondage que le CET avait commandité en 2008, un sondage intitulé
« Observatoire des discriminations » a été réalisé dans le cadre de ce projet.
L’observatoire a pris comme sujet d’étude la perception des situations discriminatoires,
les attitudes et comportements associés au Luxembourg.
L’objet de cette enquête était d’évaluer l’évolution de la connaissance de la législation par
la population résidente par rapport à la précédente étude du CEFIS, et en particulier le
niveau de connaissance de la récente loi portant sur l’égalité de traitement.
Actions locales contre les discriminations ; une formAction pour l’intégration
de la non-discrimination et de l’égalité dans toutes les politiques
Suite au constat que les CCCI manquaient de soutien, de sensibilisation, de formation et
d’outils conceptuels et pratiques ainsi que de recul par rapport à leurs activités, 4motion
a proposé de mettre en place un cadre de formation, d’accompagnement et d’action pour
quelques-unes de ces commissions.
Le projet reposait sur 3 piliers :
1. L’information et la sensibilisation : établir une base commune de savoir sur les
questions de discriminations. Plus que de simples séances d’information sur la législation,
cette introduction visait aussi à connecter l’information et le cadre juridique à la réalité
locale des commissions participantes.
2. La réflexion et l’identification personnelle : la formation proposée visait d’abord à faire
réfléchir les membres sur leur propre identité sociale et culturelle et à déconstruire les
préjugés nourris les uns envers les autres. Cette prise de conscience constitue l’étape
décisive pour reconnaître et respecter la diversité dans la société.
3. L’action concrète : en réunissant les acteurs luttant chacun à leur niveau contre une
ou plusieurs formes spécifiques de discrimination, elle visait à planifier des actions
mettant l’accent sur la lutte contre les discriminations multiples de manière concertée et
adaptée aux terrains respectifs des communes participantes.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 80/147
En outre, le projet visait en priorité à mettre en réseau les CCCI impliquées. A 3
occasions pendant la durée du projet, elles ont été réunies pour un échange d’idées et de
pratiques. Toutes les idées et actions ont été documentées pour être mises à disposition
d’autres commissions.
Promotion des activités et actions du pilier « Social et égalité des chances
professionnelles »44 dans le cadre du label Entreprise socialement
responsable
Afin de poursuivre son travail de fond auprès des entreprises, l’Institut national pour le
développement durable (INDR) a souhaité continuer à proposer aux entreprises faibles
au niveau du certificat « social et égalité des chances professionnelles » un coaching
individuel. Il a également mis en place une conférence portant sur le thème de l’origine
ethnique. Afin d’illustrer cette conférence par des exemples de bonnes pratiques, un
guide a été élaboré.
Elaboration et accompagnement de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg
Grâce au programme communautaire PROGRESS, l’OLAI a pu, dès ses débuts, soutenir
les initiatives de tous horizons en matière de lutte contre les discriminations. Ainsi il
soutient l’Institut pour le Mouvement Sociétal (IMS) dans la création d’une Charte
nationale de la Diversité, notamment en :
demandant l’appui de la Commission européenne, par le biais de sa plateforme
des Chartes européennes ;
participant à la gouvernance de la Charte, dans le cadre de son organe dirigeant,
le Comité pour la Charte de la Diversité Lëtzebuerg ;
participant en tant que partenaire privilégié au groupe de travail de la Charte.
Le Comité pour la Charte de la Diversité Lëtzebuerg est en charge de l’élaboration et de
l’accompagnement stratégique d’une charte visant à :
soutenir un mouvement luxembourgeois d’entreprises privées et publiques
souhaitant s’engager en faveur de la diversité ;
promouvoir la diversité au-delà de la législation en vigueur ;
permettre la mesure des effets de la diversité en proposant notamment des
indicateurs et des baromètres de comparaison ;
relayer et s’inspirer des actions de la plateforme des chartes de la diversité au
niveau européen.
Le groupe de travail a pour mission d’assurer le suivi quotidien de la mise en œuvre de
la Charte. Il a notamment élaboré un guide pratique portant sur la gestion de la
Diversité45 et a par la suite collaboré à la mise en place d’une formation de sa mise en
œuvre concrète à l’attention des chargés de la diversité des entreprises (en particulier
des signataires de charte). Cette formation est soutenue par le Fonds social européen
(FSE).
44
Un des 3 piliers de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE), avec « Environnement » et
« Gouvernance » 45
Gestion de la Diversité : guide pratique, avril 2013
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 81/147
Le Luxembourg a été le neuvième pays de l’UE à lancer une Charte de la Diversité. Avec
sa gouvernance composée d’entreprises publiques et privées, d’associations et
d’administrations, le Comité de la Charte du Luxembourg est un modèle pour les autres
Etats engagés sur les questions de diversité. Membre de la plateforme des Chartes
européennes, l’OLAI promeut la Charte au niveau européen et est régulièrement appelé à témoigner au niveau de l’UE.
Zoom sur la Charte de la Diversité Lëtzebuerg
La Charte de la Diversité Lëtzebuerg est un texte
d’engagement de 6 articles proposé à la signature des
entreprises du Luxembourg afin que celles-ci s’engagent à
agir en faveur du respect et de la promotion de la
diversité par des actions concrètes allant au-delà des
obligations légales (cf. annexe 3).
La Charte de la Diversité est une initiative d’entreprises
privées et publiques, associations et administrations
regroupées au sein de l’IMS Luxembourg.
Etablie au niveau national, la Charte a pour principal
partenaire institutionnel le Ministère de la Famille, de
l'Intégration et à la Grande Région, et la Ministre, Madame Corinne Cahen, en est la
marraine. D'autres organisations soutiennent la Charte : la Commission européenne, le
Ministère de l’Egalité des chances, le CET, ainsi que l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) et l’American Chamber of Commerce (AMCHAM).
Afin de suivre le projet de la Charte, un Comité pour la Charte de la Diversité
Lëtzebuerg a été constitué. Il est composé des partenaires privilégiés : Deutsche
Bank, le Ministère de la Famille et de l'Intégration (représenté par l’OLAI),
PricewaterhouseCoopers, RBC Investor & Treasury Services, Sodexo, et l'IMS
Luxembourg. Ce groupe pilote le projet et agit en collaboration avec un groupe de
travail composé de représentants issus de 12 structures différentes (institutions
publiques, entreprises).
Chaque article de la Charte invite les entreprises46 signataires à réaliser des actions
concrètes pour décliner leur engagement en faveur de la diversité.
Article 1
Sensibiliser, former et impliquer les décideurs et collaborateurs aux enjeux de la
Diversité en tant que source d’enrichissement, d’innovation, de progrès et de cohésion
sociale.
Article 2
Définir une politique de Diversité et mettre en œuvre des pratiques et plans d’actions qui
intègrent consciemment la gestion des différences individuelles des personnes.
Article 3
Décliner les principes d’égalité des chances et de promotion de la Diversité tant dans les
processus de décision et de gestion de l’entreprise que dans la gestion de ses ressources
humaines.
Article 4
Evaluer régulièrement ces pratiques, leurs résultats et leurs effets.
46
Dans le cadre de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, le terme « entreprise » englobe toutes les structures
offrant des biens ou services avec ou sans but lucratif.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 82/147
Article 5
Communiquer à l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise les engagements pris et
les résultats concrets des actions menées.
Article 6
Encourager l’ensemble de ses partenaires à également œuvrer en faveur de la non-
discrimination et de la promotion de la Diversité.
Figure 10 : Typologie des signataires de la Charte de la diversité Lëtzebuerg au
31/12/2013
Secteur privé
76%
Secteur
public 13%
ONG
11%
Moins de 50
45%
50 à 250
22%
Plus de 250
33%
Figure 11 : Taille des entreprises signataires au 31/12/2013 (en nombre de salariés)
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 83/147
Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations
En bref :
La loi sur l’accueil et l’intégration a posé le cadre légal d’une politique de
lutte contre les discriminations, et a donné à l’OLAI la compétence de sa
mise en œuvre. A ce titre, l’OLAI agit aussi bien sur le terrain, en gérant le
programme communautaire de lutte contre les discriminations (PROGRESS),
qu’en définissant le cadre de la stratégie nationale de lutte contre les
discriminations.
Ces différents niveaux d’intervention ont renforcé la stratégie du Grand-
Duché en la matière : un grand nombre d’actions menées au Luxembourg
dans le cadre proposé par l’OLAI ont été réalisées grâce au soutien de
PROGRESS. Néanmoins, quand en 2012 le programme luxembourgeois de
lutte contre les discriminations n’a pas été retenu par la Commission
européenne, un repositionnement des actions à mener au Luxembourg en la
matière a été nécessaire : la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, dont l’OLAI
est un des co-fondateurs et partenaires privilégiés, a connu un réel succès
au Luxembourg depuis son lancement en 2011, et fait figure d’exemple en
Europe.
A l’avenir :
L’OLAI mène sa mission de lutte contre les discriminations en parallèle à sa
mission d’accueil et d’intégration, dans la lignée des discussions
européennes. Afin de mener à bien cette mission, l’OLAI estime nécessaire
de :
définir clairement la vision nationale en matière de lutte contre les
discriminations ;
affirmer le positionnement du Luxembourg en adoptant une approche
holistique qui prend en compte de manière égale tous les motifs de
discriminations ;
clarifier le rôle de l’OLAI en matière de lutte contre les
discriminations ;
faire une priorité de la promotion de la diversité et encourager le
mainstreaming, la prise en compte de cet enjeu dans l’ensemble des
politiques nationales ;
poursuivre son engagement dans le cadre de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 84/147
Chapitre 4 : L’OLAI, administration en charge de l’aide sociale en faveur des étrangers
Aux termes de la loi sur l’accueil et l’intégration, l’une des missions de l’OLAI est
« d’organiser l’aide sociale aux étrangers qui n’ont pas droit aux aides et allocations
existantes et aux demandeurs de protection internationale tels que définis par la loi du 5
mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection ».
C’est la mission la plus ancienne de l’administration en charge de l’accueil des étrangers
(Service de l’Immigration, Commissariat du gouvernement aux étrangers, puis OLAI),
puisque le rôle premier du SI créé en 197247 était l’action sociale en faveur des
étrangers, et qu’à partir de 1979, le SI, puis le CGE et enfin l’OLAI ont assuré la prise en
charge des DPI et la réinstallation des réfugiés.
Si aujourd’hui encore, l’OLAI octroie encore ponctuellement une aide aux étrangers
ressortissants de pays tiers et européens dans le besoin, la majeure partie de l’activité de
l’OLAI en matière d’aide sociale concerne les demandeurs de protection internationale
(DPI) au sens large :
les DPI primo-arrivants ;
les DPI en procédure ;
les DPI déboutés bénéficiaires d’un sursis à l’éloignement ou d’un report de la
décision d’éloignement ;
les DPI déboutés en attente d’une régularisation ou d’un éventuel retour dans leur
pays d’origine ;
les réfugiés récemment reconnus.
Le système d’accueil, d’hébergement et d’aide sociale des DPI géré par l’OLAI repose sur
une architecture complexe, caractérisée par une variété de structures d’hébergement
adaptées aux différentes populations cibles et à leurs besoins, une guidance sociale
globale et un grand nombre de partenaires impliqués coordonnés par l’OLAI. En fonction
de la prestation dispensée, l’OLAI est donc tantôt opérateur, directement au contact des
publics (gestion de l’hébergement, suivi social), tantôt prescripteur (hébergement des
mineurs ou d’adultes DPI dans certains cas), voire partenaire (dépistage sanitaire,
organisation des retours volontaires de DPI).
La thématique de l’accueil des DPI constitue aujourd’hui un enjeu important au
Luxembourg et dans toute l’Europe.
Zoom sur : Le cadre juridique de l’accueil des demandeurs d’asile
Entre 2009 et 2013, le cadre européen en matière d’accueil des demandeurs d’asile était
donné par la directive 2003/9/CE du 27 janvier 2003 relative à des normes minimales
pour l’accueil des demandeurs d’asile. Celle-ci visait à garantir aux DPI un accès à des
conditions d’accueil permettant un niveau de vie adéquat : conditions d’accueil
matérielles (logement, nourriture, habillement…), préservation de l’unité familiale, soins
médicaux et psychologiques, accès des mineurs au système éducatif et aux cours de
langues lorsque cela est nécessaire pour assurer une scolarité normale, et accès au
marché du travail.
47
Par la loi du 24 juillet 1972 concernant l’action sociale en faveur des immigrants
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 85/147
Malgré cette harmonisation des normes minimales d’accueil, les DPI cherchent à déposer
leur demande dans les pays reconnaissant plus fréquemment le statut de réfugié et/ou
offrant des prestations sociales plus élevées. La refonte du droit d’asile en juin 2013
appelle les Etats membres à transposer le contenu des directives pour harmoniser leurs
législations sur l’asile : une harmonisation qui doit permettre de faire converger les
conditions d’accueil des DPI, de limiter les écarts d’attractivité et de favoriser une
meilleure répartition des DPI sur le territoire européen.
Les dispositions en matière de procédure d’asile sont actuellement régies au Grand-
Duché du Luxembourg par la loi modifiée du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des
formes complémentaires de protection (dite « loi sur l’asile » dans la suite du rapport).
Cette loi a transposé en droit national toutes les directives européennes adoptées en
matière d’asile pendant la première phase du régime d’asile européen commun (2000-
2005).
Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile, tous les aspects de la protection
internationale sont examinés dans le cadre d’une procédure unique : un examen de la
demande non seulement au sens de la Convention de Genève de 1951 qui encadre le
statut de réfugié, mais également au sens de la protection subsidiaire. En effet, la loi a
introduit la protection subsidiaire accordée à des personnes ne tombant pas sous le
champ de la Convention et ne pouvant donc être reconnus comme réfugiés, mais qui
néanmoins sont exposées à une atteinte grave telle que l’exécution, la torture, des
traitements ou sanctions inhumains ou dégradants, ou encore des menaces graves et
individuelles contre la vie ou la personne d’un civil en raison d’une violence aveugle en
cas de conflit armé interne ou international (article 37 de la loi sur l’asile).
Suite au dépôt de la demande de protection internationale à la Direction de l'Immigration
du MAE par un étranger, un document attestant ce dépôt est remis au demandeur,
appelé « attestation » ou encore « papier rose ». Cette attestation donne droit de
séjourner provisoirement sur le territoire luxembourgeois, de bénéficier d’un logement et
d’une aide sociale accordée par l'OLAI.
Les modalités d’attribution de l’aide sociale par l’OLAI aux DPI sont fixées par le
règlement grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et modalités d'octroi d'une
aide sociale aux demandeurs de protection internationale, qui a abrogé l’ancien
règlement grand-ducal du 1er septembre 2006. L’aide sociale octroyée par l’OLAI –
déterminée en fonction de la composition du ménage, de l’âge de ses membres et de ses
revenus – est accordée à toute personne :
en procédure de demande de protection internationale, sauf si la personne
dispose de moyens d’existence suffisants à sa subsistance ou si elle est venue
moyennant une prise en charge signée par une tierce personne ;
bénéficiant d’une protection temporaire.
Définitions de la prise en charge par une personne tierce et la protection
temporaire
La prise en charge d’un étranger par une personne tierce : il s’agit de
l’engagement pris par une personne physique qui possède la nationalité
luxembourgeoise ou qui est autorisée à séjourner au Grand-Duché de Luxembourg
pour une durée d’au moins un an, à l’égard d’un étranger et de l’Etat luxembourgeois,
de prendre en charge les frais de séjour, les frais de santé et de retour de l’étranger
pour une durée déterminée.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 86/147
Les bénéficiaires de la protection temporaire : en cas d’afflux de personnes
déplacées en provenance de pays tiers, le gouvernement peut décider d’accorder un
séjour temporaire aux intéressés qui ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine.
Enfin, l’OLAI continue à allouer une aide ponctuelle à ceux qui en ont besoin pendant une
phase de transition vers le droit commun : bénéficiaires de la protection internationale ou
d’une protection subsidiaire, personnes régularisées.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 87/147
Dépôt de la demande de protection internationale auprès du MAE
Remise d’une attestation d’enregistrement de la demande de protection internationale par le MAE
Aide sociale coordonnée par l’OLAI Prise en charge OLAI une personne tierce
Décision du MAE
Guidance sociale
Hébergement
Actions socio-éducatives
Scolarité
Santé (dépistage,
prévention et traitement)
Emploi (Autorisation d'Occupation Temporaire)
Apprentissage des langues
Mobilité
Allocations financières
Demande acceptée
Statut de réfugié
Statut conféré par la protection subsidiaire
Statut conféré par la protection temporaire
Aide sociale transitoire de l’OLAI
Demande déboutée
DPI débouté bénéficiant d’un sursis à l’éloignement
DPI débouté bénéficiaire d’une autorisation de séjour
pour raisons privées
DPI débouté
DPI débouté bénéficiant d’un report à l’éloignement
DPI débouté bénéficiaire d’une autorisation de séjour
pour travailleur salarié
Pro
céd
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Figure 12 : Zoom sur le rôle de l'OLAI dans le parcours du DPI
Domaines où l’OLAI intervient de façon
ponctuelle
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 88/147
Tableau 7 : Les différents statuts conférés à des ressortissants de pays tiers à l’issue du traitement de la demande de protection internationale
Intitulé Définition Droits conférés Nombre de bénéficiaires
Réfugié (reconnu)
en application de la Convention de Genève
Etranger craignant avec raison d’être
victime d’actes considérés comme une persécution au sens de l’article 1A de la Convention de Genève
Droits sensiblement identiques à ceux des nationaux et citoyens de l’Union ou de pays tiers (ces derniers
doivent justifier d’une résidence de 5 ans). Le bénéficiaire reçoit un titre de voyage valable pour tous les pays à l’exception du pays dont il se dit
citoyen
2009 : 141 2010 : 83 2011 : 41 2012 : 57 2013 : 129
2009 - 2013 :
451
Réfugié (reconnu) bénéficiant d’une protection subsidiaire
Art. 40* : Le ministre octroie le statut
conféré par la protection subsidiaire à un ressortissant de pays tiers ou apatride qui remplit les conditions pour bénéficier de la protection subsidiaire conformément aux art. 25 à 39
Droits sensiblement identiques à ceux des nationaux et citoyens de l’Union ou de pays tiers. Le bénéficiaire doit être en possession d’un passeport national.
2009 : 11
2010 : 19 2011 : 6 2012 : 7 2013 : 33 2009 - 2013 : 76
Ressortissant de pays tiers bénéficiant d’un
sursis à
l’éloignement (sursis renouvelable sans pouvoir dépasser 2 ans)
Etranger qui justifie au moyen de certificats médicaux que son état de
santé nécessite une prise en charge
médicale dont le défaut entraînerait pour lui des conséquences d’une gravité exceptionnelle
Art 132 (1)* : La personne est autorisée à
demeurer sur le territoire sans y être autorisée à séjourner.
elle touche une aide sociale identique à celle d’un DPI si elle est sortante d’une procédure de protection internationale ;
elle a le droit d’exercer un emploi moyennant une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT).
Sursis et report à l’éloignement : 202 personnes à la date du 6 mars 2014
Ressortissant de pays tiers bénéficiant d’un
report de la décision d’éloignement (art. 125 bis*)
Etranger qui justifie être dans l’impossibilité de quitter le territoire pour des raisons indépendantes de sa volonté, qui ne peut regagner son pays d’origine ou un autre pays
Ressortissant de pays tiers bénéficiant d’une autorisation de
séjour provisoire
Après avoir obtenu 2 fois un sursis à l’éloignement, et si l’état de santé qui a justifié le sursis est inchangé, la personne reçoit une autorisation de
séjour provisoire
Situation administrative complexe car ni le Ministère de la Famille et de l’Intégration ni les Offices sociaux au niveau communal n’ont ce public dans leur champ de compétences en matière d’aide sociale, car il ne
s’agit que d’un séjour temporaire
* Loi modifiée du 29 août 2008 portant sur la libre circulation des personnes et l’immigration
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 89/147
Figure 13 : Schéma synoptique des actions de l'OLAI en matière d'aide sociale aux étrangers
Développer les échanges et les animations socio-éducatives au sein des structures
d’hébergement pour DPI
Attribution d'un « crédit taudis »
Création et gestion des maisons de 2ème
Déterminer et gérer des mesures
d’aide transitoire pour les étrangers
Gestion des foyers pour travailleurs
immigrés célibataires
Mise en place et animations d’activités socio-
éducatives, pédagogiques et récréatives dans les
structures d’hébergement pour DPI
Mise en place et animation d’activités socio-éducatives,
parents-enfants et réunions d'échanges avec les
habitants à l’Institut Héliar
Allocation mensuelle
Aides ponctuelles Aide aux loisirs
Aide scolaire destinée aux enfants
Aide à l’habillement
Prise en charge des frais médicaux Suivi des patients présentant des troubles psychiatriques
Organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI
Education à la santé et sensibilisation à l'hygiène
Moyens de transport publics pour le réseau du
Grand-Duché
Apprentissage des langues
Allouer et administrer les aides financières
et matérielles aux DPI
Assurer l’hébergement provisoire des DPI
Mise en place et gestion du dispositif d’hébergement de DPI au niveau
communal
Création et gestion des structures d'hébergement
Avances financières aux étrangers en attente
de RMG ou de revenus professionnels
Accompagnement social des personnes
régularisées
Encadrement des DPI
Encadrement des mineurs non
accompagnés
Traductions
Permettre la guidance sociale des DPI
Organisation des retours volontaires (01 à 09/2009 et depuis 01/2012)
Autorisation d’Occupation
Temporaire
Accueil d’urgence, relocalisation et
réinstallation de réfugiés
Organiser le suivi social des DPI
Demandeurs de protection internationale Etrangers non DPI
Aide sociale aux étrangers non DPI
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La présente partie passe en revue les différents volets de l’aide sociale de l’OLAI aux DPI
(A) qui s’organise en 2 sections : l’hébergement (1) et la guidance sociale (2). Puis, sont
présentées les mesures d’aide transitoire aux étrangers (B).
A. Aide sociale aux DPI
Les personnes demandant la protection internationale au Luxembourg sont
majoritairement sans ressources financières : l’hébergement constitue une des
prestations accordées aux DPI dans le cadre de l’aide sociale permettant de leur garantir
un niveau de vie digne. Dans ce cadre, à l’instar des autres Etats membres de l’UE, le
Luxembourg veille à ce que les principes de l’intérêt supérieur de l’enfant et de l’unité de
la famille soient pleinement respectés.
Ainsi, pendant toute la durée de la procédure, un logement est mis à la disposition de
tout DPI qui n'a pas de moyens suffisants, assorti d’une pension complète (fourniture de
repas ou de denrées dans les structures équipées de cuisines).
Création et gestion de structures d’hébergement provisoire pour DPI
Aux termes de l’article 4 de la loi sur l’accueil et l’intégration, l’OLAI est habilité à :
gérer des structures d’hébergement réservées au logement provisoire
d’étrangers ;
collaborer avec d’autres organismes à la création et la gestion de structures
d’hébergement réservées au logement provisoire d’étrangers ;
promouvoir avec les instances compétentes la construction et l’aménagement de
centres d’hébergement réservés au logement provisoire d’étrangers.
Le texte de loi stipule que l’hébergement doit en tout état de cause être provisoire, afin
de permettre à l’Etat de récupérer des places d’hébergement après un certain laps de
temps pour les mettre à disposition des nouveaux arrivants démunis de toutes
ressources. A défaut, l’Etat ne serait pas en mesure d’exercer sa mission d’accueil.
En 2013, on dénombrait 151 structures hébergeant 2 301 personnes.
Dans une première phase, les DPI sont logés au Foyer Don Bosco, centre d’accueil de
transit unique géré par la Croix-Rouge et possédant la plus grande capacité de
l’ensemble du parc d’hébergement. Après l'évaluation de leur situation, les DPI sont
répartis dans les structures d'accueil présentant des places disponibles avec une
approche au cas par cas, selon plusieurs critères : situation individuelle et familiale du
demandeur (composition du ménage, âge des membres de la famille, besoins
spécifiques, ressources financières) et disponibilité des chambres au sein des structures.
Tous les DPI sont traités de manière égale et ont droit à l'hébergement pendant toute la
procédure jusqu'à ce qu’il soit statué sur leur demande.
1. Assurer l’hébergement des DPI
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Le logement des DPI peut se faire dans des structures d'hébergement collectif (centres
d’accueil pour familles) publiques ou privées :
gérées par l’OLAI : plus de 22 sites (Beaufort, Bollendorf, Bourscheid, Diekirch,
Differdange, Echternach, Esch-sur-Sûre, Foetz, Hesperange, Knaphoscheid,
Luxembourg, Marienthal, Mertert, Mondercange, Rippig, Rumelange, Schifflange,
Steinfort, Trintange, Useldange, Wahl, Weilerbach) ;
gérées par des communes : 4 maisons communales (Angelsberg, Betzdorf,
Livange, Mertzig) ;
gérées par des ONG : 5 sites, la Croix-Rouge luxembourgeoise (Foyer Don Bosco,
Foyer Chomé, Foyer Rédange) et Caritas Luxembourg (Foyer St-Antoine, Centre
OASIS).
Depuis 1993, l’OLAI a également recours à des prestataires d’hébergement privés
(hôtels, pensions, auberges) afin d’augmenter et de diversifier ses capacités
d’hébergement. Sur une vingtaine de sites (Insenborn, Marnach, Roodt-Syre, 2
structures à Heiderscheid, Wecker, Beaufort et Wiltz, Moulin de Reuland, Moulin de
Bigonville, Neunhausen, Bourscheid, Derenbach, Grevenmacher, Vianden, Tarchamps,
etc.).
L’hébergement des DPI peut aussi s’organiser dans d'autres locaux privés adaptés : ainsi,
des personnes sont logées par leurs familles ou des connaissances.
Enfin, lorsque les capacités de logement normalement disponibles sont temporairement
épuisées, les DPI peuvent être logés dans une structure d'accueil d'urgence.
En 2012, sur tous les nouveaux arrivants (2056 personnes) qui ont déposé une demande
de protection internationale, 2048 ont bénéficié des logements mis à disposition par
l’OLAI.
L’action de l’OLAI en matière d’accueil et d’hébergement comprend donc plusieurs
prestations offertes selon diverses modalités :
1. l’orientation des DPI d’après la composition familiale dans les différentes
structures de l’OLAI réparties à travers le pays, après le premier accueil au Foyer
Don Bosco géré par la Croix-Rouge ;
2. l’hébergement des DPI en veillant au respect des principes universels de la
dignité humaine, de l’unité familiale et de l’intérêt supérieur de l’enfant :
dans les structures gérées par l’OLAI, en assurant la surveillance et le contrôle
des structures et des DPI, le respect du règlement d’ordre intérieur des
structures et le respect de la salubrité, de l’entretien, l’hygiène et la mise aux
normes des structures;
chez des prestataires privés d’hébergement assorti d’une pension complète
(communément appelés « pensions complètes ») comme solution
d’hébergement subsidiaire aux structures d’accueil étatiques. A travers ce type
de structures, l’OLAI bénéficie d’une surveillance et d’un encadrement par un
responsable sur place, un atout qui facilite considérablement la mission des
agents de l’OLAI (service logement et service social). L’OLAI conserve un rôle
de suivi de la prestation des fournisseurs, mais également de gestion de
certains problèmes socio-éducatifs se présentant au quotidien (discipline,
hygiène, absences, scolarité, demandes spécifiques des DPI). De 8 structures
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d’accueil de ce type en 2009, l’OLAI est passée à 20 en 2013. Les prestataires
sont payés mensuellement par le service accueil de l’OLAI.
3. la fourniture de repas prêts à consommer aux DPI qui ne disposent pas de
cuisine pour préparer eux-mêmes les repas ;
Bien que des efforts importants aient été faits pour adapter et optimiser l’organisation de
la prestation d’accueil et hébergement, la croissance du nombre de DPI a pesé
lourdement sur le dispositif d’accueil, qui ne suffit plus aujourd’hui à héberger l’ensemble
des demandeurs.
Mise en place de conventions de mise à disposition pour l’hébergement de
DPI au niveau communal
Suite à la forte augmentation du nombre de DPI fin 2011 et dans la mesure où les
capacités des structures d’accueil ne suffisaient plus à assurer leur hébergement, un
système national d’accueil des DPI a été envisagé, impliquant la contribution de
l’ensemble des communes selon leurs capacités afin de résoudre durablement et dans un
esprit de responsabilité partagée la question de l’hébergement de DPI sur l’ensemble du
territoire.
Un appel a été lancé le 1er février 2012 par Mme Marie-Josée Jacobs, Ministre de la
Famille et de l’Intégration et le SYVICOL, invitant les communes à soumettre au
gouvernement des propositions de mise à disposition de bâtiments ou de terrains en vue
de l’hébergement de DPI.
A défaut de réponse de la part des communes, le gouvernement envisagerait comme
alternative la mise en place d’un système de quotas par commune répartissant de
manière équitable, c’est-à-dire proportionnelle au nombre d’habitants, l’hébergement des
DPI dans les communes luxembourgeoises.
Suite aux propositions d’un grand nombre de communes pour l’accueil de DPI sur leur
territoire (4 DPI pour 1000 résidents), une convention-cadre de mise à disposition a été
élaborée pour formaliser les modalités d’hébergement des DPI au niveau communal.
Convention à durée déterminée renouvelable tacitement, elle fixe le nombre maximal de
DPI que la commune est disposée à héberger sur son territoire. En contrepartie, l’Etat
prend à sa charge l’ensemble des frais encourus par les communes du fait de
l’hébergement des DPI, tels que :
les frais d’aménagement de l’immeuble mis à disposition ;
les frais de nettoyage, d’entretien, d’évacuation des déchets, de conduite d’eau,
de gaz et d’électricité, de chauffage, d’égouts, de poubelles et d’antenne
collective ;
les frais de transfert ou de relogement éventuel de DPI vers d’autres structures
d’hébergement ;
la scolarisation des enfants dans des écoles publiques ;
la fourniture gratuite aux élèves des manuels scolaires ;
les frais de transport scolaire et périscolaire ;
les frais liés à l’encadrement social et psycho-social ;
la fourniture de repas et de toute autre aide matérielle octroyée aux DPI.
En dehors de ces frais, l’Etat accorde à la commune une indemnité mensuelle et s’engage
à réaliser les travaux nécessaires pour assurer l’hygiène et la sécurité des locaux :
détecteurs de fumée, extincteurs portatifs, organisation, etc. L’Etat assume la
responsabilité des DPI tant envers la commune qu’envers les tiers, de tous actes
dommageables imputables aux DPI et à leur occupation des lieux.
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Afin de veiller au bon déroulement de la convention, est prévu la mise en place d’un
comité de suivi composé de 2 représentants de la commune et 2 représentants de l’Etat.
Le comité se réunit au moins une fois par an, plus en cas de besoin.
Dans le cadre de cette campagne de conventionnement avec les communes, l’action de
l’OLAI a ainsi consisté à assurer :
l’information et la concertation avec les communes prêtes à mettre à disposition
de l’Etat un terrain ou une structure d’accueil, ou à accueillir sur une parcelle
publique ou privée de leur commune une structure d’accueil pour DPI ;
l’élaboration, la négociation, la signature et le suivi de la convention de mise à
disposition d’un bien immobilier par la commune à l’Etat ;
la mise en place de réunions de travail avec l’Administration des bâtiments
publics, les bureaux d’architectes ou encore les fournisseurs de modules
d’habitation (pour la planification de structures d’accueil de type modulaire) ;
l’expertise des objets immobiliers (maisons unifamiliales, anciennes écoles ou
presbytères) mis à disposition par les communes ;
le suivi des travaux de mise aux normes ou d’adaptation techniques au sein des
immeubles ;
le suivi des démarches administratives ;
les réunions d’information à la population.
Grâce au soutien des communes, l’OLAI a pu diversifier et augmenter ses possibilités
d’hébergement. Cette prise de conscience progressive des communes des enjeux de
l’hébergement des DPI sur leur territoire a renforcé les liens entre l’Etat et les
communes.
Zoom sur : Les résultats de l’appel aux communes pour l’hébergement de DPI
au niveau communal : les chiffres-clés au 31 décembre 2013
16 conventions ont été signées avec des communes portant sur l’hébergement de
quelque 200 personnes ;
14 conventions de mise à disposition ont été conclues avec d’autres organes
(fondations, associations, services étatiques, particuliers) entre fin 2011 et mi-
2012.
La contribution des communes à l’hébergement est inégale :
Communes disposant en 2012 déjà d’un ou de plusieurs centre(s) d'accueil
(étatiques ou privés) : 41
Immeubles communaux ou privés aménagés ou en voie d’aménagement jusqu’à
fin 2013 : 17
Bâtiments scolaires mis à disposition (à défaut d'un immeuble destiné à
l'hébergement) : 2
Projets communaux, privés et étatiques dont la réalisation est prévue au plus tôt
en 2013/14 : 11
Projets non aboutis : 11
Communes n'ayant pas proposé de terrain ou de structure : 23
Communes n'ayant pas répondu à l'appel ministériel : 4
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Tableau 8 : Liste des structures pour DPI ouvertes entre 2009 et 2013
Commune Localité Type de bien immobilier Début Fin Nombre maximal
de DPI
1 Betzdorf Betzdorf Maison d’habitation 21/06/2012 20/06/2013 20
2 Angelsberg Fischbach Maison d’habitation 15/07/2012 14/07/2014 10
3 Mertzig Mertzig Maison d’habitation 01/08/2012
Date de mise en vigueur de la loi réaffectant à
l’Etat la parcelle n284/6331
15
4 Roeser Livange Maison d’habitation 01/07/2012 30/06/2015 12
5 Sandweiler Findel Maison d’habitation 01/03/2013 28/02/2018 15
6 Weiswampach Binsfeld Ancienne école primaire 15/10/2012 14/10/2022 12
7 Winseler Doncols Maison d’habitation 15/10/2012 14/10/2021 6
8 Wormeldange Wormeldange-Haut Maison d’habitation 15/10/2012 14/10/2015 10
9 Kehlen Keispelt Maison d’habitation 01/11/2012 31/10/2022 11
10 Mertert (Salimovic-Bilali) Maison d’habitation (Bail) 15/07/2012 31/12/2017 10
11 Reckange-sur-Mess Reckange-sur-Mess Appartement 01/10/2012 30/09/2015 4
12 Hobscheid Hobscheid Presbytère 01/01/2013 31/08/2014 2 familles
13 Diekirch Diekirch Maison d’habitation 01/01/2013 31/12/2017 9
14 Bourscheid Michelau Chalets 01/01/2013 31/12/2108 54
15 Flaxweiler Niederdonven Presbytère 01/01/2013 28/02/2016 12
16 Tandel Seltz Terrain dit „Valeriushaff“ 15/08/2013 Indéterminée 12
17 Mondorf-les-Bains Ellange Maison d‘habitation 01/08/2013 31/12/2020 11
18 Esch-sur-Sûre Tadler Maison d’habitation 03/04/2012 02/04/2013 23
19 Berdorf Bollendorf-Pont Hôtel-Restaurant 01/04/2011 31/03/2013 entre 54 et 60
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Commune Localité Type de bien immobilier Début Fin Nombre maximal
de DPI
20 Rambrouch Bigonville Hôtel-Restaurant 04/04/2011 03/04/2013 34
21 Heffingen Reuland Café-Restaurant 19/09/2011 18/09/2012 16
22 Grevenmacher Grevenmacher Maison d’habitation 15/06/2011 04/04/2014 14
23 Beaufort Beaufort Chalet « Jérôme de Jong » 01/12/2011 31/05/2012 22
24 Ell Colpach-Bas Chalet 01/11/2011 31/03/2012 18
25 Eschweiler Knaphoscheid Maison d’habitation 01/12/2011 01/12/2012 5
26 Lac de la Haute-Sûre Liefrange Maison de vacances « Marjaashaff »
07/11/2011 30/04/2012 56
27 Rambrouch Arsdorf Centre de formation « Misaershaff »
01/11/2011 31/03/2012 40
28 Bech Rippig Chalet et zone de loisirs 01/04/2012 31/03/2019 40
29 Wincrange Schimpach Maison de vacances « Beim Hengchen »
07/11/2011 30/04/2012 30
30 Hosingen Wahlhausen Maison de vacances « Jean
Hermes » 20/10/2011 30/04/2012 39
31 Clervaux Weicherdange Centre SNJ Weicherdange 28/10/2011 31/3/2012 48
32 Saeul Schwebach Café-Restaurant 02/01/2012 01/01/2013 32
33 Pétange Pétange Container 01/10/2012 Juin 2013 70
34 Dippach Schouweiler Pension Schreiner 20/02/2012 12/04/2013 20
35 Mondercange Foetz Hôtel Bayani 01/11/2011 en cours 40
36 Mondercange Mondercange Maison d’habitation 01/01/2012 en cours 12
37 Bourscheid Bourscheid Café St. Laurent 01/09/2012 en cours 46
38 Vianden Vianden Café-Restaurant « Zhuang Yuan »
1/11/2012 en cours 22
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Assurer l’hébergement des DPI
En bref :
Entre 2009 et 2013, l’OLAI a fait preuve de sa capacité de réaction et
d’adaptation pour garantir l’hébergement des DPI, y compris en période d’afflux
massif qui a vu un triplement des nouveaux arrivants entre 2010 et 2011.
Pour ce faire, il a su mobiliser des structures auprès de partenaires (communes,
ONG) pour faire face à ce défi dans un esprit de responsabilité partagée.
Toutefois, si l’hébergement et la restauration des DPI ont pu être assurés, la
forte augmentation du nombre de DPI a rendu difficile la garantie d’un niveau
de qualité des prestations homogène, du fait de la diversité et de l’éclatement
des structures, des prestataires, de moyens limités, et d’une absence de
définition claire des standards de qualité exigés pour ces prestations.
A l’avenir :
Pour assurer en tout temps des places d’hébergement disponibles et améliorer
la qualité du système d’hébergement au Luxembourg, l’OLAI estime qu’il est
nécessaire à l’avenir de :
poursuivre la sensibilisation de la société d’accueil et notamment des
communes à la responsabilité partagée en matière d’accueil de DPI ;
formaliser des standards minimaux de qualité d’accueil des DPI et
renforcer les procédures dans les structures afin de garantir la qualité
d’accueil ;
élaborer un plan d’urgence pour la mobilisation de places d’hébergement
en lien avec les communes pour faire face aux situations d’afflux massif,
en créant des unités de réserve et des structures provisoires de plus
grande capacité.
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La guidance sociale des DPI coordonnée par l’OLAI comporte un volet de suivi social
individuel, un volet d’attribution d’aides financières et matérielles adaptées aux besoins
identifiés dans le cadre du suivi, et un volet d’échanges et d’animations socio-éducatives
dans les foyers avec une approche collective.
Accompagnement social des DPI
Le règlement grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et modalités d’octroi d’une
aide sociale aux DPI prévoit dans son article premier la prestation de guidance sociale
des DPI.
Le service social de l’OLAI est chargé de l’accompagnement social des DPI, qui vise à
répondre aux besoins, prévenir les difficultés et contribuer à une amélioration des
conditions de vie, d’hygiène et de santé des DPI.
1. Lors de leur arrivée au Luxembourg, les DPI peuvent présenter des problèmes de
santé physique ou psychique ou des vécus traumatiques. Séparés de leur famille
restée au pays d’origine, ils arrivent dans un pays nouveau et différent en matière de
valeurs, culture, religion, législation, système scolaire, modèle social. Bon nombre de
personnes ne parlent aucune langue véhiculaire du pays, et se retrouvent déracinés.
Le service social a un premier rôle d’information par rapport aux droits et
devoirs du bénéficiaire, qui s’effectue dès le premier entretien avec l’assistant(e)
social(e) (AS) de l’OLAI. Suite à cet entretien, le bénéficiaire peut prendre d’autres
rendez-vous avec l’AS chaque fois qu’il en ressent le besoin. L’AS donne des
renseignements sur la législation en vigueur et offre un accompagnement dans les
démarches concrètes du bénéficiaire : cours de langues, choix de l’hébergement via
le service logement de l’OLAI, démarches auprès du MAE, aide financière et prise en
charge des prestations de santé.
2. Depuis la demande d’aide sociale auprès de l’OLAI et jusqu’à l’aboutissement ou le
refus de la demande de protection internationale, le service social a également un
rôle important d’orientation vers d’autres services et de coordination des
différents intervenants sociaux et/ou médicaux auprès des DPI. Pour assurer la
guidance des DPI, le service social travaille en collaboration avec les autres services
de l’OLAI (service logement, service accueil, service technique, service juridique) et
avec d’autres partenaires (hôpitaux, médecins, associations, écoles, etc.) du pays.
3. Le service social assure un suivi individuel et/ou collectif des personnes
habitant dans des ménages privés ou bien dans un des foyers collectifs du
pays.
Une des missions de l’OLAI est la gestion des différentes structures d’hébergement :
assurer leur fonctionnement, veiller au respect du règlement d’ordre intérieur et
garantir des conditions de vie adaptées aux besoins des bénéficiaires. Le service
social est souvent sollicité par les DPI ou par les responsables des foyers afin de
trouver des solutions en cas de problème de cohabitation entre DPI, d’éducation des
enfants, de conflits avec les responsables et de fonctionnement des foyers. Entre
2009 et 2011, les travailleurs sociaux ont fait des visites régulières des différents
foyers, ce qui leur a permis de connaître les familles dans un autre cadre, de déceler
des problèmes difficilement constatables lors des entretiens dans les locaux de l’OLAI
2. Permettre la guidance sociale des DPI
2.1. Organiser le suivi social
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 98/147
(logement, hygiène). Cette dynamique de visites n’a pas pu se poursuivre suite à
l’augmentation significative du nombre de DPI fin 2011, le service social étant
mobilisé par d’autres priorités.
4. Par ailleurs, les travailleurs sociaux veillent à la santé collective (physique et
mentale) des DPI dans les foyers. En effet, la diversité des résidents, en
provenance de pays différents, avec différentes cultures, habitudes de vie et
d’hygiène, des niveaux d’éducation variés, génère parfois des difficultés de
cohabitation et des tensions importantes. Des actions de sensibilisation à l’hygiène et
aux règles de vie à respecter en communauté pour mieux vivre ensemble au sein des
structures d’hébergement sont organisées en cas de besoin.
Les actions de sensibilisation comprennent :
des réunions d’information avec les habitants : hygiène corporelle, dentaire, etc. ;
des activités éducatives avec les enfants et les parents ;
des visites dans certaines classes de l’école fondamentale à Weilerbach pour un
contrôle des poux par l’éducatrice de l’OLAI.
5. En cas de besoin, l’OLAI assure le suivi des familles. Des mères très jeunes,
déracinées de leur culture, se trouvent souvent débordées en l’absence de leur famille
proche sachant les soutenir et les conseiller. L’OLAI veille à leur apporter un soutien
adapté pour les aider à améliorer leur situation personnelle, notamment dans les
domaines de l’éducation des enfants et de la gestion de leur budget familial. Elles ont
désormais une personne de référence, éducatrice de l’OLAI, qui les aide à acquérir
davantage confiance en elles pour surmonter leurs difficultés.
Les éducatrices de l’OLAI interviennent donc 1 à 2 fois par mois à la demande des
familles pour :
donner des conseils en matière d’éducation des enfants et proposer des
démarches à suivre jusqu’au prochain rendez-vous ;
organiser des séances de jeux individuelles avec les enfants ;
veiller à l’équilibre du budget familial : aider à la gestion des factures et des
dépenses, mettre en place un plan de gestion financière ;
faire office d’intermédiaire si nécessaire entre la famille et la Maison Relais.
Le service social a réussi à faire face au grand nombre d’arrivants DPI tout en lançant de
nouveaux projets. Grâce au renforcement de son personnel et à la réorganisation interne
du service permettant de décharger les assistants sociaux de certaines tâches
administratives et d’améliorer l’organisation et la transmission interne des informations,
le service social a pu fonctionner de façon plus effective et mieux répondre aux besoins
des DPI.
Cependant, depuis l’augmentation du nombre de DPI en 2011 et avec le règlement
grand-ducal du 8 juin 2012 sur l’aide sociale aux DPI, le travail du service social s’est
largement réorienté sur l’attribution d’aides matérielles et financières et les formalités
administratives, au détriment des actions de promotion de l’intégration des demandeurs,
de leur bien-être, des interventions sanitaires, sociales et éducatives au niveau des
foyers.
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Accompagnement social des DPI mineurs non accompagnés (MNA)
Le phénomène des mineurs DPI non accompagnés a été observé dès l’année 2002, à
partir de laquelle le nombre de MNA présentant une demande de protection
internationale ne se limitait plus à de rares cas isolés.
L’équipe sociale de l’OLAI s’efforçait de trouver une place pour les MNA dans une des
structures d’hébergement réservées aux jeunes en difficulté, comme les centres d’accueil
conventionnés avec le Ministère de la Famille et de l’Intégration ou les Maisons d’enfants
de l’Etat. Le MNA y était alors accueilli et un collaborateur du service social assumait le
rôle de tutelle.
Cette façon de procéder a été revue suite à la création de l’Office national de l’enfance
(ONE), par la loi du 16 décembre 2008 relative à l’aide à l’enfance. A partir de cette date,
le service de l’OLAI oriente le mineur dans une des Maisons d’enfants, ou dans un des
centres spécialisés dans l’accueil d’enfants et de jeunes en difficultés, par le biais de
l’ONE.
Les dispositions de la directive européenne du 27 janvier 2003 relative aux normes
minimales pour l’accueil des demandeurs d’asile dans les Etats membres ont été
incorporées ou clarifiées dans la législation luxembourgeoise en ce qui concerne l’accueil
et le soutien des DPI mineurs non accompagnés, notamment dans :
la loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de
protection ;
le règlement grand-ducal du 1er septembre 2006 fixant les conditions et les
modalités d’octroi d’une aide sociale aux demandeurs de protection internationale,
abrogé par le règlement grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et les
modalités d’octroi d’une aide sociale aux demandeurs de protection internationale.
En vertu de la loi de 2006 sur l’asile, sont MNA les ressortissants de pays tiers ou les
apatrides âgés de moins de 18 ans qui entrent sur le territoire sans être accompagnés
d’un adulte responsable d’eux, de par la loi ou la coutume, et tant qu’ils ne sont pas
effectivement pris en charge par une telle personne. Cette définition inclut aussi les
mineurs qui ont été délaissés après être entrés sur le territoire.
Jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile, les MNA bénéficiaient de l’aide sociale au
même titre que les adultes. Le règlement grand-ducal du 8 juin 2012 prévoit un
traitement différent selon qu’il s’agit d’un MNA âgé de moins de 16 ans ou de 16 ans et
plus.
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Zoom : Nombre de mineurs non accompagnés ayant fait une demande de
protection internationale entre 2009 et 2013
Année Filles Garçons Total
2009 1 12 13
2010 1 18 19
2011 1 14 15
2012 0 17 17
2013 3 42 45
L’hébergement
Le paragraphe 1 de l’article 10 du règlement grand-ducal du 8 juin 2012 sur l’aide sociale
reprend les recommandations de la directive européenne de 2003.
Les mineurs non accompagnés âgés de moins de 16 ans sont hébergés :
a) auprès de membres adultes de leur famille ;
b) au sein d’une famille d’accueil ;
c) dans des structures spécialisées dans l’accueil des mineurs ;
d) dans d’autres lieux d’hébergement convenant pour les mineurs.
Le paragraphe 2 du même article ajoute que « dans la mesure du possible, les fratries ne
sont pas séparées, eu égard à l’intérêt supérieur du mineur concerné et notamment à
son âge et à sa maturité ».
Le logement du MNA est attribué en fonction :
de l’âge qu’il renseigne au Ministère des Affaires étrangères au moment de sa
demande de protection internationale ;
des places disponibles dans les différents centres d’accueil pour jeunes en
difficultés.
Les jeunes âgés de plus de 16 ans sont logés dans un foyer d’hébergement réservé
essentiellement à l’accueil de familles DPI et géré par la Croix-Rouge luxembourgeoise ou
par Caritas.
L’accompagnement des mineurs non accompagnés (MNA)
L’accompagnement des MNA diffère de celui des DPI adultes en raison de leur âge qui
exige une protection particulière et la prise en compte de besoins spéciaux.
L’accompagnement et le suivi sont réalisés en étroite collaboration avec la Croix-Rouge
ou Caritas qui hébergent les mineurs.
En principe, chaque MNA âgé de moins de seize ans devrait être accueilli dans une
structure spécialisée adaptée à son âge, mais les places disponibles y sont rares. En
attendant l’admission dans un centre pour jeunes, les MNA sont inscrits sur liste d’attente
auprès de l’ONE et patientent au centre d’hébergement de la Croix-Rouge
luxembourgeoise où ils bénéficient d’un encadrement éducatif en journée. La demande
de tutelle est introduite par le tuteur lui-même, la Croix-Rouge ou Caritas.
Le service social de l’OLAI continue à offrir la même prise en charge aux mineurs qu’aux
autres DPI, mais en relation étroite et en complémentarité avec le tuteur.
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L’accueil et l’accompagnement des DPI mineurs constituent pour l’OLAI un défi
important : certains jeunes déclarent, à leur arrivée, être MNA, alors que les contrôles
demandés par le MAE prouvent par la suite qu’il s’agit en réalité de personnes majeures.
Des tutelles déjà prononcées par le tribunal doivent être annulées, beaucoup de
démarches effectuées devenant ainsi caduques.
Organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI
Depuis les années 90, le Ministère de la Santé et la Ligue médico-sociale proposent aux
DPI nouveaux arrivants un examen de dépistage permettant de détecter les cas de
tuberculose et de les traiter si nécessaire. Cet examen, non prévu par la législation
relative aux DPI, est obligatoire pour tout étranger venant s’installer au Luxembourg.
Lorsqu’en 2011, le Luxembourg doit faire face à un afflux de DPI, le Ministère de la Santé
décide de proposer à chaque DPI nouvel arrivant à partir de mai 2012 au Luxembourg,
un examen médical complémentaire à l’examen de dépistage de la tuberculose. Cet
examen est assuré par l’Inspection sanitaire et porte sur la détection de maladies
infectieuses susceptibles d’affecter la santé publique : les DPI porteurs d’une maladie
infectieuse en sont informés et reçoivent un traitement approprié pris en charge par
l’Etat. Outre les tests et analyses, des actes de prévention, comme des vaccinations sont
proposés aux nouveaux arrivants.
Les objectifs de ce dispositif sont donc les suivants :
permettre aux DPI nouveaux arrivants de se faire examiner afin de détecter des
maladies portant atteinte à leur santé et à la santé publique et de mettre à jour
leurs vaccinations ;
limiter les risques de contamination et de propagation de maladies infectieuses
ayant des implications sur la santé publique.
En lien étroit avec ses partenaires, l’OLAI coordonne et gère les rendez-vous pour les
examens de dépistage médicaux des DPI, y compris le test pour la tuberculose, au
Centre médico-social (CMS). Les frais de traduction et d’examens sont pris en charge par
l’OLAI.
Fréquemment, les DPI ne se présentent pas au rendez-vous médicaux fixés par l’OLAI
car ils ne sont pas conscients de la nécessité de la prévention médicale.
En dehors de l’organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI, des cas de
maladies infectieuses peuvent survenir dans un foyer d’accueil pour DPI (coqueluche,
méningite, tuberculose, etc.) ainsi que des situations sanitaires exceptionnelles, telles
que la grippe H1N1. L’OLAI collabore avec les instances en charge de la santé publique
afin de prendre les mesures sanitaires appropriées pour prévenir et/ou maîtriser un
risque pour la santé des résidents des foyers d’accueil concernés, en particulier les
personnes vulnérables (femmes enceintes, personnes âgées, etc.). L’objectif étant dans
ces situations d’informer les résidents des structures d’hébergement afin de les rassurer
et d’expliquer les mesures sanitaires indispensables. Ces actions se déroulent toujours à
l’initiative du Ministère de la Santé et dans toutes les structures d’hébergement de
l’OLAI.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 102/147
Suivi des patients présentant des problèmes psychiatriques
Parmi la population prise en charge, certains DPI présentent une souffrance psychique
liée souvent à des traumatismes tels que le viol, un passé d’enfant-soldat, le
maraboutisme, la guerre, des maladies dites psychiatriques, ou pour certains la
consommation de substances illicites ou l’abus d’alcool.
Des suivis psychologiques ou psychiatriques sont proposés aux personnes concernées
auprès de médecins psychiatres, hôpitaux, psychologues et services conventionnés par le
Ministère de la Santé afin de :
améliorer la qualité de vie des patients en les aidant à surmonter leurs troubles
psychiques ;
garantir leur sécurité et celle de tierces personnes, notamment dans les enceintes
des foyers ;
assurer la sécurité du personnel encadrant.
Le service social de l’OLAI a également collaboré à la mise en œuvre d’un projet de la
Croix-Rouge luxembourgeoise cofinancé par le FER en 2009, 2010 et 2011, et ayant
comme objectif l’accompagnement de personnes en situation de détresse psychique. Ce
projet s’intitulait «Eng Bréck no baussen : accompagnement psychologique transculturel
pour demandeurs de protection internationale souffrant de graves problèmes
psychiques».
Le suivi de ces DPI par l’OLAI implique de :
orienter et accompagner les patients chez un psychiatre ou psychothérapeute ;
soutenir les patients dans les démarches de leur vie quotidienne ;
intervenir en cas de problèmes surgissant dans les structures d’hébergement de
l’OLAI ;
garder le contact avec les partenaires impliqués dans le traitement et le suivi des
patients.
Le service social de l’OLAI constate que le suivi des patients ayant des problèmes
psychiatriques favorise leur intégration tant dans les foyers qu’au sein de la société
d’accueil. Cependant, certains patients se sentent contrôlés et refusent l’intervention du
psychiatre, au risque de ne pas recevoir leur traitement, ce qui peut engendrer des
comportements agressifs, voire des actes de violence. Le suivi des patients s’avère
difficile à gérer d’un point de vue logistique et administratif dans la mesure où les
structures d’hébergement de l’OLAI pour DPI sont dispersées à travers tout le pays. Le
manque de structures adéquates pour ces personnes souffrant de maladies psychiques et
le manque de médecins psychiatres disponibles pour intervenir à domicile en cas
d’urgence constituent des obstacles à un accompagnement approprié des personnes
concernées.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 103/147
Traductions
L’encadrement social nécessite une bonne communication entre les agents de l’OLAI et
les DPI. Pour l’OLAI, il s’agit tout d’abord de bien comprendre les demandes formulées
par les DPI, afin de pouvoir leur transmettre diverses informations adaptées à leur
situation et à leurs besoins particuliers. Cependant, les DPI accueillis au Luxembourg
parlent très rarement une des langues usuelles du pays que sont le français, l’allemand,
le luxembourgeois et l’anglais. Souvent, les DPI ne connaissent aucune personne de
référence au Luxembourg qui puisse les accompagner lors de leurs entretiens avec
l’OLAI.
Afin de favoriser l’apprentissage des langues usuelles au Luxembourg, l’OLAI informe
chaque DPI dès son arrivée qu’il a la possibilité de fréquenter des cours de langues
(français et allemand) à tarif réduit (5 ou 10 euros en fonction du prestataire choisi).
Toutefois, tous les DPI ne s’inscrivent pas dans les cours de langues proposés. De plus,
l’apprentissage d’une langue est un processus de long terme, dépendant des capacités
d’apprentissage et de la disponibilité de l’apprenant : il est donc nécessaire de recourir à
un traducteur pour la plupart des DPI.
Première phase : traductions pour les besoins de l’OLAI
Plusieurs solutions sont mises en place pour assurer la traduction d’entretiens d’accueil
ou de suivi social et des documents afférents, d’informations collectives, ou encore
d’échanges relatifs au logement :
appui ponctuel par les agents de l’OLAI parlant une des langues usuelles du public
cible (originaires du Kosovo, ex-Yougoslavie, Portugal, Iran, Turquie, Russie,
Grèce, France, Rwanda, etc.) ;
recours à des traducteurs indépendants pour les langues les plus parlées par les
DPI : serbo-croate, albanais, russe, arabe, farsi, amharique et turc ;
recours à une connaissance du DPI pour assurer la traduction ;
en dernier ressort ou pour des échanges non formels, recours à des dictionnaires
bilingues et au langage gestuel.
Il convient de souligner que les traducteurs susmentionnés sont des personnes qui
maîtrisent en plus de leur langue maternelle une des langues usuelles du pays. Il ne
s’agit pas de traducteurs assermentés et afin de garantir le caractère confidentiel des
entretiens, chaque traducteur doit signer un engagement de confidentialité.
Deuxième phase : mise à disposition de traducteurs, réservation et prise en
charge des frais de traduction pour d’autres services
L’OLAI est souvent contacté par des services et partenaires exprimant des difficultés à
communiquer avec les DPI du fait de la barrière linguistique.
Dans le cadre des examens de dépistage de la tuberculose au Centre médico-social,
l’OLAI a mis à disposition des traducteurs en langues serbo-croate, albanaise, russe ou
encore arabe.
En 2008, l’ASTI a mis en place un service d’interprétariat interculturel destiné aux
étrangers originaires de pays tiers, cofinancé par le FEI et l’OLAI. Ce service a été offert
gratuitement aux ressortissants de pays tiers pendant 3 années, puis il a été repris par la
Croix-Rouge luxembourgeoise en 2011.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 104/147
Le DPI doit contribuer au financement de la traduction : 5 euros par traduction pour un
adulte et 2,50 euros par traduction pour un enfant. Cette participation personnelle a été
introduite afin de responsabiliser les DPI, dont certains avaient tendance à ne pas se
présenter aux rendez-vous lorsque le coût de la traduction était exclusivement pris en
charge par l’OLAI. Pour les MNA sous tutelle de la Croix-Rouge luxembourgeoise ou de
Caritas, ou lorsque l’assistant social estime que le DPI n’a pas les moyens de payer la
contribution en raison de ses multiples visites (plus de 2 traductions par mois), l’OLAI
prend en charge ces frais via le fonds de roulement pour frais médicaux.
La mise à disposition de traducteurs par l’OLAI permet un gain de temps lors les
entretiens et facilite l’échange d’informations entre les DPI et l’OLAI ou ses services
partenaires. Le service de traduction permet aux DPI de s’exprimer dans leur langue
maternelle et d’aborder plus aisément des sujets complexes ou délicats : problèmes
vécus dans le pays d’origine (torture, ruptures familiales, etc.), difficultés rencontrées
dans le pays d’accueil (vie en collectivité dans les foyers, découverte de la société
d’accueil), problèmes médicaux, conjugaux, etc.
Autorisation d’Occupation Temporaire
Zoom sur : L’accès au marché du travail des DPI selon le droit européen
La directive 2003/9/CE du Conseil du 27 janvier 2003 relative à des normes minimales
pour l’accueil des demandeurs d’asile dans les Etats membres stipule dans son article
11 :
« 1. Les Etats membres fixent une période commençant à la date de dépôt de la
demande d'asile durant laquelle le demandeur n'a pas accès au marché du travail.
2. Si une décision en première instance n'a pas été prise un an après la présentation
d'une demande d'asile et que ce retard ne peut être imputé au demandeur, les Etats
membres décident dans quelles conditions l'accès au marché du travail est octroyé au
demandeur.
3. L'accès au marché du travail n'est pas refusé durant les procédures de recours,
lorsqu'un recours formé contre une décision négative prise lors d'une procédure normale
a un effet suspensif, jusqu'au moment de la notification d'une décision négative sur le
recours.
4. Pour des motifs liés à leur politique du marché du travail, les Etats membres peuvent
accorder la priorité aux citoyens de l'Union et à ceux des Etats parties à l'accord sur
l'espace économique européen, ainsi qu'aux ressortissants de pays tiers en séjour
régulier. »
Pour éviter que les DPI ne restent pas plusieurs années sans activité professionnelle ou
occupation journalière, il a été nécessaire d’introduire l’Autorisation d’Occupation
Temporaire (AOT) dans la législation luxembourgeoise.
L’OLAI informe les DPI sur la démarche à suivre pour obtenir une AOT.
Dès réception d’une copie de l’AOT délivrée par le Ministère des Affaires
étrangères, l’OLAI informe le DPI de la révision de son aide sociale : le DPI doit
alors participer aux frais de logement et de nourriture, en fonction de ses revenus.
Le service social assure le suivi des participations financières aux frais de logement
et de nourriture des DPI qui ont une activité salariée.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 105/147
La possibilité d’obtenir une AOT permet de favoriser le développement des liens sociaux
et de contribuer à la valorisation du DPI pendant la procédure. Les DPI qui travaillent
pendant la procédure acquièrent de l’autonomie et accélèrent ainsi leur processus
d’intégration dans le pays d’accueil.
Cependant, les DPI connaissent de réelles difficultés d’accès à l’emploi. En effet, les
chômeurs inscrits à l’ADEM bénéficient d’une priorité d’embauche, ce qui rend l’accès à
l’emploi plus difficile pour les DPI. De plus, le délai est souvent important entre la
déclaration d’une place vacante par l’employeur, l’introduction du dossier complet par le
DPI et la délivrance de l’AOT.
L’aide sociale comprend différentes prestations dont l’allocation mensuelle en espèces,
d’autres aides en nature ainsi que des aides ponctuelles en cas de besoin. Modulées en
fonction de la composition du ménage, de l'âge de ses membres, ainsi que des revenus
dont dispose le DPI, ces aides financières tiennent compte des besoins particuliers des
personnes vulnérables.
Allocation mensuelle accordée aux DPI
L’OLAI a pour mission d’attribuer une aide sociale aux DPI dépourvus de moyens
financiers afin de leur permettre de mener une vie conforme à la dignité humaine. Une
des prestations de l’aide sociale est l’allocation mensuelle.
Entre 2009 et 2013, l’allocation mensuelle a connu des changements importants quant à
son montant, sa forme et ses modalités d’octroi (avec l’entrée en vigueur du règlement
grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et les modalités d’octroi d’une aide
sociale aux DPI) :
Montant et forme : à partir de juillet 2012, les montants de l’allocation
mensuelle en espèces allouée aux DPI ont diminué. En guise de compensation, les
DPI hébergés dans une structure de type « pension complète » reçoivent des bons
d’achat pour l’alimentation des enfants de moins de 2 ans, pour des produits
d’hygiène et d’entretien, dont les montants varient en fonction de l’âge et de la
situation financière selon des critères objectifs définis par l’OLAI (cf. infra).
Modalités de versement : jusqu’à juillet 2012, la Croix-Rouge luxembourgeoise
versait l’allocation mensuelle aux DPI sur base de bons émis par l’OLAI, et se
faisait rembourser des sommes avancées. Depuis cette date, chaque DPI est
invité à ouvrir un compte courant auprès des Postes et Télécommunications, sur
lequel l’OLAI verse directement son allocation mensuelle.
Obligations du DPI pour bénéficier de l’allocation : les DPI doivent respecter
2 conditions pour bénéficier de l’allocation :
o effectuer une demande d’aide sociale lors du premier entretien avec
l’assistante sociale de l’OLAI ;
o être présent au rendez-vous mensuel avec le service accueil pour que le
DPI prouve être toujours en procédure de demande de protection
internationale.
La possibilité offerte aux DPI d’ouvrir un compte bancaire individuel a permis de réduire
les risques de perte ou de vol d’argent.
2.2. Allouer et administrer les aides financières et matérielles aux DPI
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 106/147
Parallèlement, la réduction des montants de l’allocation mensuelle a rendu indispensable
l’introduction de bons d’achat ou d’aides complémentaires pour les dépenses relatives à
l’hygiène, l’entretien, la santé, etc.
Tableau 9 : Synthèse des montants de l’allocation mensuelle en espèces accordée aux
DPI
Allocation mensuelle versée en cas de fourniture de repas ou d’aliments
Règlement grand-
ducal du 1/9/2006 Tarifs au 01/10/2011
Index 737,83
Règlement grand-
ducal du 8/6/2012 Tarifs au 01/07/2012
Index 737,83
Adulte 122,09€ 25€
Enfant de 4 à 12 ans 32,45€ /
Enfant mineur / 12,50
Enfant de 12 à 18 ans 56,24€ /
Mineur non-accompagné (16-18 ans) 97,66€ 25€
Enfant de 0 à 2 ans 151,04€ /
Enfant de 2 à 4 ans 75,52€
Montants pouvant être accordés sous forme de bons d’achat
Bon d’achat pour produits d’hygiène
et d’entretien pour enfants de 0 à 2
ans
/ 52€
Bon d’achat pour produits d’hygiène
et d’entretien - 2 à 4 ans / 42€
Bon d’achat pour produits d’hygiène
et d’entretien - 4 à 12 ans / 32€
Bon d’achat pour produits d’hygiène
et d’entretien de 13 à 99 ans / 36€
Bons d’achat alimentation pour
enfants de 0 à 2 ans / 75,50€
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 107/147
Tableau 10 : Synthèse de l’allocation mensuelle en espèces accordée aux DPI lorsque la fourniture de repas n’est pas possible
Allocation mensuelle versée
sans fourniture possible de repas ou d’aliments
Règlement grand-ducal du 1/9/2006
Tarifs au 01/10/2011 Index 737,83
Règlement grand-ducal du 8/6/2012
Tarifs au 01/07/2012 Index 737,83
1 adulte 332,62€ 225€
Mineur non-accompagné
(16-18 ans) 332,62€ 225€
Ménage de 2 adultes 604,34€ 300€
Adulte supplémentaire 242,46€ 200€
Jeune de 12 à 18 ans 197,37€ 173€
Enfant de 4 à 12 ans 151,04€ 140€
Enfant de 0 à 4 ans 151,04€ 140€
Les autres aides régulières
2 autres aides complémentaires à l’allocation mensuelle sont attribuées aux DPI dont les
ressources propres sont insuffisantes ; elles facilitent l’accès aux soins et leur
garantissent une certaine mobilité sur le territoire du Luxembourg.
1. Prise en charge des frais médicaux des DPI
L’aide sociale aux DPI comprend une garantie d’accès aux soins médicaux de base.
Zoom sur :
Les évolutions de la prise en charge des soins médicaux des DPI entre 2009 et
2013
Les 3 premiers mois du séjour au Luxembourg
L’OLAI prend en charge les frais relatifs aux traitements médicaux urgents pendant une
période de 3 mois ainsi que les cotisations pour l’affiliation à l’assurance maladie
volontaire. En effet, cette période de 3 mois correspond au stage de 90 jours à
accomplir au moment de l’inscription à l’assurance maladie volontaire. Passée cette
période, chaque DPI est affilié à la Caisse Nationale de Santé (CNS) et bénéficie des
mêmes droits de remboursement que tous les autres affiliés. Les cotisations mensuelles
dues pour l’affiliation à la sécurité sociale sont intégralement prises en charge par l’OLAI
pendant toute la durée de la procédure de demande de protection internationale.
La prise en charge des frais médicaux pendant les 3 premiers mois a connu 2
changements importants entre 2009 et 2013 :
avant septembre 2011, chaque DPI bénéficiait d’un bon de prise en charge, dit
«bon général». Ce bon, valable pour une période d’un mois et prolongé à 2
reprises, permettait au DPI de se rendre en cas de besoin chez le médecin ou à
l’hôpital de son choix, d’y faire des examens et de suivre des traitements. Les
frais étaient alors pris en charge par l’OLAI au même tarif que la CNS.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 108/147
à partir de septembre 2011, avec l’arrivée d’un nombre important de DPI, l’OLAI
constate une forte augmentation des frais médicaux et pharmaceutiques. Afin de
limiter cette dérive, le DPI se voit désormais attribuer par l’OLAI un bon médical
valable pour une seule consultation, ainsi que des bons de prise en charge de
médicaments valables pour une seule ordonnance médicale. Ces bons sont
renouvelables à la demande du DPI.
Après les 3 premiers mois du séjour au Luxembourg
Etant donné que la majorité des DPI dispose de faibles moyens financiers, différents
modèles de prise en charge de la participation personnelle aux frais de santé par l’OLAI
ont été mis en place depuis 2009 :
avant juillet 2010, chaque DPI devait participer aux frais de santé en utilisant son
allocation financière mensuelle perçue par l’OLAI. Cependant, le DPI dont la
participation aux frais de santé était élevée en raison d’une maladie nécessitant
un traitement de longue durée, pouvait se faire rembourser par l’OLAI ou
demander une avance financière dite «fonds de roulement pour frais de santé»
(FDR).
entre juillet 2010 et juin 2012, chaque DPI devait prendre en charge sa
participation personnelle à hauteur de 2,5% du total de ses allocations
mensuelles. Au-delà de ce montant, chaque DPI pouvait demander le
remboursement à l’OLAI. Certains frais ont cependant été exclus : la participation
pour frais dentaires chez les adultes, l’orthodontie, tous les actes médicaux et
produits pharmaceutiques pour lesquels aucun remboursement n’était prévu par
la CNS.
depuis l’entrée en vigueur du nouveau règlement grand-ducal du 8 juin 2012,
l’allocation financière à disposition des DPI a été réduite, et désormais chaque
DPI se voit accorder un FDR. L’objectif est de permettre au DPI de disposer de
suffisamment d’argent en espèces pour pouvoir payer ses factures de santé. Le
montant du FDR accordé dépend du montant des factures médicales et
médicamenteuses à payer, présentées à l’AS. Le FDR se situe entre 100 et 250
euros par ménage.
Chaque DPI est invité à participer à une réunion d’information au cours de
laquelle un AS lui explique le fonctionnement du FDR. Ces séances d’informations
sont organisées périodiquement et en présence d’un traducteur (séances en
langues serbo-croate, albanaise, turque, etc.) afin de garantir à chaque DPI des
explications dans une langue qu’il maîtrise. Après y avoir assisté, le DPI se voit
virer par l’OLAI la somme de 100 euros sur son compte bancaire. Lorsque le FDR
est épuisé, le DPI doit remettre le relevé de la CNS et les factures
pharmaceutiques à l’AS avant de se voir accorder un nouveau FDR.
L’accès des DPI aux soins de santé et au système luxembourgeois d’assurance maladie
permet à chaque DPI d’utiliser de façon autonome l’offre des soins du Luxembourg.
Cependant, cette autonomie est limitée : elle ne concerne que le choix du médecin, les
DPI dépendant toujours soit de l’attribution de bons individuels de prise en charge, soit
du FDR alloué par l’OLAI.
Le projet de proposer aux DPI un encadrement médical par un médecin de référence vise
une meilleure prise en charge médicale, tout en limitant les dépenses. Chaque DPI
pourra choisir son médecin de référence parmi une liste de médecins qui lui sera
proposée. L’OLAI a l’intention de réintroduire le bon général qui sera uniquement valable
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 109/147
pour le médecin choisi et pour toute consultation, examen médical ou intervention
prescrit(e) par celui-ci.
Tous ces changements de procédure, l’organisation de réunions d’information et le
renforcement du contrôle des dépenses prises en charge dans le cadre des FDR ont
entrainé un surcroît de travail administratif du service social au sein l’OLAI entre 2009 et
2013.
2. Moyens de transport publics pour le réseau du Grand-Duché
La plupart des DPI n’ont pas les moyens de se procurer un titre de transport mensuel ou
annuel pour se déplacer au Luxembourg.
Selon l’article 1, point 5 du règlement grand-ducal du 8 juin 2012, chaque DPI a droit à
un titre de transport gratuit pour le réseau du Grand-Duché.
Depuis octobre 2011, le service accueil de l’OLAI délivre à chaque DPI âgé de plus de 26
ans des tickets de transport mensuels pour le réseau luxembourgeois : « l’Oekopass », il
remplace l’ancienne formule des cartes annuelles de libre parcours individuel, obtenues
auprès des Chemins de Fer Luxembourgeois sur présentation d’un formulaire délivré par
l’OLAI. Les jeunes de 12 à 18 ans, ainsi que les jeunes de 18 à 26 ans, peuvent eux
bénéficier d’une carte « JUMBO » sur présentation d’un certificat scolaire. Cette carte est
valide pour une année sur le réseau intégral du transport public à Luxembourg. Depuis
avril 2013, l’OLAI remet aux DPI âgés entre 12 et 18 ans un bon de prise en charge
financière pour la carte Jumbo.
Les aides ponctuelles
Les aides ponctuelles sont celles auxquelles un DPI peut prétendre pour mieux faire face
aux dépenses liées à une situation individuelle particulière. La liste des aides ponctuelles
ci-dessous établie n’est pas exhaustive, dans la mesure où d’autres aides peuvent être
allouées en cas de besoin.
1. Aide scolaire destinée aux enfants
Pour les DPI ne disposant pas de ressources financières suffisantes pour acheter le
matériel scolaire de leurs enfants, l’OLAI prévoit pour chaque enfant scolarisé une aide
lui permettant de participer aux cours de l’enseignement fondamental et secondaire dans
les mêmes conditions que les enfants résidents. L’OLAI favorise ainsi l’égalité de
traitement des enfants et l’intégration des enfants DPI dans les établissements scolaires.
Depuis la rentrée scolaire 2011, l’aide scolaire n’est plus accordée en espèces, mais sous
forme de bons d’achats spéciaux. Pour pouvoir bénéficier des bons d’achat scolaires, les
parents doivent remettre le certificat scolaire de l’enfant au service accueil de l’OLAI,
ainsi qu’une liste du matériel à acheter et les coordonnées du titulaire de classe.
L’aide scolaire accordée aux DPI est définie en fonction du niveau scolaire (enseignement
fondamental ou secondaire) et ajustée au prorata du nombre de trimestres passés à
l’école :
les parents d’enfants qui fréquentent l’enseignement fondamental reçoivent 50
euros par enfant pour l’achat de matériel scolaire, sur présentation d’une liste
remise par l’enseignant ;
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 110/147
les parents d’enfants qui fréquentent l’enseignement secondaire reçoivent 50
euros par enfant pour l’achat de matériel scolaire sur présentation d’une liste de
matériel remise par l’enseignant, et 75 euros par enfant pour l’achat des livres
scolaires. Ce tarif peut être augmenté de 75 euros sur présentation d’une liste des
livres dont l’enfant a besoin.
Le passage en 2011 d’une allocation en espèces aux bons d’achat a permis à la majorité
des enfants scolarisés de disposer du matériel scolaire nécessaire. Parallèlement, cette
nouvelle forme d’allocation réduit l’autonomie des parents quant aux dépenses à faire et
engendre une charge de travail supplémentaire pour le service social de l’OLAI à chaque
rentrée scolaire.
2. Aide à l’habillement
La majorité des DPI qui arrivent au Luxembourg dispose de peu de vêtements. Le plus
souvent, ceux-ci ont dû quitter leur pays d’origine en urgence, sans possibilité de
préparer leur départ et sans emporter suffisamment de vêtements adaptés à la saison et
au pays. En attribuant une aide à l’habillement aux DPI, l’Etat vise à préserver leur
dignité alors qu’ils se retrouvent dans une situation de détresse.
Avant la forte augmentation du nombre de DPI fin 2011, chacun d’eux recevait, en plus
du bon d’accès au vestiaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise, une aide en espèces
d’un montant de 100 euros par personne au moment de l’arrivée au Luxembourg, puis de
50 euros par adulte et 100 euros par enfant destinée à l’achat de chaussures et de
vêtements tous les 6 mois.
Actuellement, l’aide à l’habillement est allouée sous forme d’un bon valable pour l’année
en cours. Muni dudit bon, le DPI peut se présenter tous les 3 mois au vestiaire de la
Croix-Rouge luxembourgeoise situé dans sa région pour se fournir en vêtements et en
chaussures, lui permettant de conserver une certaine liberté de choix même si ce
système l’oblige à opter pour des vêtements d’occasion.
3. Aide aux loisirs
Conformément à la loi sur l’asile, les DPI n’ont pas le droit de travailler durant les 9
premiers mois suivant leur demande de protection internationale. Jusqu’en 2011, l’OLAI
a mis en place une aide aux loisirs permettant aux DPI d’opter pour :
des cours les aidant à acquérir de nouvelles connaissances utiles au Luxembourg
ou dans leur pays d’origine ;
des activités sportives et de loisirs.
L’aide, qui était attribuée après analyse de la demande du DPI par l’AS pouvait s’élever
jusqu’à 200 euros par personne. Elle pouvait être renouvelée tous les 6 mois sous
condition que le DPI ait atteint un taux de présence de 80% au cours, à l’activité sportive
ou réussi sa formation avec succès.
En octobre 2011, suite à l’augmentation significative du nombre de DPI, l’OLAI a dû
supprimer cette aide.
Si la fréquentation d’un cours ou la pratique d’une activité sportive permettait la
rencontre entre DPI et résidents et favorisait ainsi l’intégration dans la société d’accueil,
l’absence d’une contribution personnelle au coût financier des loisirs entraînait chez
certains DPI un manque de motivation et d’assiduité se traduisant souvent par un
abandon de la formation ou de l’activité sportive.
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Pour les enfants âgés de 4 à 12 ans, l’accès aux activités périscolaires reste garanti par
le biais de la formule chèque-service du Ministère de la Famille et de l’Intégration.
4. Aide à l’apprentissage des langues
A son arrivée au Luxembourg, la majorité des DPI ne connaît aucune des langues
véhiculaires du pays et rencontre des difficultés pour communiquer et être autonome au
quotidien dans la société d’accueil. Un des premiers besoins exprimés par les DPI est
d’acquérir ou développer des compétences linguistiques.
De ce fait, en permettant à chaque DPI l’accès aux cours de langues française, allemande
ou luxembourgeoise selon les besoins, l’OLAI vise les objectifs suivants :
faciliter l’autonomie du DPI dans la gestion de sa vie au quotidien ;
favoriser sa capacité à prendre la parole, s’exprimer, défendre ses intérêts, créer
un contact avec d’autres personnes et par conséquent étendre son réseau
relationnel ;
renforcer l’estime de soi ;
faciliter son accès au marché de l’emploi une fois les conditions de l’Autorisation
d’Occupation Temporaire remplies.
Sur demande, le DPI peut obtenir un bon lui permettant l’accès aux cours de langues à
tarif réduit : 10 euros par semestre auprès de l’Institut national des langues (INL) et 5
euros par semestre auprès des associations ou autres institutions dispensant des cours
conventionnées avec le Ministère de l’Education nationale. Cette réduction est
subordonnée à l’assiduité du DPI, qui doit justifier chaque mois d’un taux de présence
aux cours de 80% minimum.
La procédure d’inscription à l’INL est assez complexe et constitue, en l’absence du
soutien d’une tierce personne maîtrisant les langues usuelles du pays, une barrière
administrative importante décourageant certains DPI. Dans ces situations, l’aide de
l’OLAI est indispensable pour sortir de cette situation de dépendance.
S’il parvient à surmonter ces difficultés, le DPI peut apprendre les langues véhiculaires
du pays tout au long de la procédure de demande de protection internationale afin de
faciliter sa communication et sa qualité de vie, et le cas échéant sa recherche d’emploi.
Une nouvelle langue constitue aussi une compétence nouvelle pouvant, le cas échéant,
faciliter le retour dans son pays d’origine.
5. Autres aides ponctuelles
L’allocation de naissance : de 2009 à octobre 2011, sur présentation d’un
certificat de naissance, les familles se voyaient attribuer une somme unique de
125 euros. L’objectif de cette aide était de permettre aux parents de mieux faire
face aux frais occasionnés par la naissance d’un enfant.
La prise en charge des frais de location d’une pompe de lait pour les
nouveau-nés : l’OLAI prend en charge les frais relatifs à la location d’une pompe
de lait chaque fois qu’elle est prescrite par un médecin. Cette pratique est
complémentaire au prêt de pompes détenues à l’OLAI aux mères qui en ont
besoin.
La prise en charge des frais de garde d’enfants en crèche ou Maison
Relais. Chaque DPI peut bénéficier du système « chèque-service » du Ministère
de la Famille et de l’Intégration : les parents DPI peuvent demander l’admission
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 112/147
gratuite pour 25 heures par semaine dans une des structures d’accueil existantes
au Luxembourg.
La prise en charge des frais de voyage aller-retour Luxembourg-
ambassade du pays d’origine : Les DPI déboutés ou non de leur demande de
protection internationale qui désirent rentrer dans leur pays d’origine peuvent
demander un bon d’achat pour un aller-retour en train afin de se rendre à
l’ambassade de leur pays d’origine pour se procurer les documents nécessaires à
leur retour.
La prise en charge des frais pour matériel accessoire en cas de pathologie
(lit adapté, chaise roulante, etc.), soit via bon d’achat, soit en payant directement
le matériel au fournisseur.
Grâce au règlement grand-ducal du 8 juin 2012, l’OLAI dispose d’une grande flexibilité
pour répondre au cas par cas aux besoins spécifiques des DPI, et accorder des aides dans
des situations de vie difficiles.
Mise en place et animations de diverses activités socio-éducatives parents-
enfants dans les foyers DPI de l’OLAI
Dans les foyers de Héliar, Marienthal, Bigonville, Differdange, Useldange, Wecker,
Schwebach et Pétange, l’OLAI héberge des familles demandeuses de protection
internationale avec enfants. Diverses activités socio-éducatives y sont proposées aux
enfants par les éducatrices de l’OLAI.
Au niveau des enfants et des jeunes :
Un grand nombre d’enfants réside dans ces foyers : par exemple, à Héliar, centre
d’hébergement pour DPI accueillant entre 180 et 230 personnes, la moitié des
résidents a moins de 18 ans.
Chaque famille dispose d’une ou de plusieurs chambres, selon la composition
familiale. L’espace privé étant restreint, les enfants disposent d’un espace limité
pour jouer et s’épanouir. Les parents n’ont en général pas suffisamment de
moyens financiers pour inscrire leurs enfants à des activités ludiques. Peu
surveillés par leurs parents, certains sont livrés à eux-mêmes, à la recherche d’une
occupation quelconque : ils développent des frustrations et parfois un
comportement agressif.
Certains foyers sont relativement excentrés, ce qui n’encourage pas les parents à
emmener leurs enfants à des aires de jeux, clubs sportifs ou activités culturelles
qui ne sont souvent accessibles qu’en bus.
Les jeunes manquent d’informations : ils ne savent pas où se rendre, qui contacter
pour trouver conseil et guidance à leurs problèmes (école, sexualité :
contraception, précautions à prendre, etc.).
Dans certains foyers, une salle de jeux a été aménagée pour les enfants.
2.3. Développer les échanges et les animations socio-éducatives au sein
des structures d’hébergement pour DPI
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 113/147
Au niveau des parents :
Les parents issus d’une culture étrangère n’ont pas toujours connaissance des
possibilités existant au Luxembourg pour aider leurs enfants en matière
d’orientation scolaire, d’éducation sexuelle, etc. Certains adultes présentent un
faible niveau d’instruction, d’autres sont analphabètes, des constats rendant plus
difficile l’ouverture aux défis de l’éducation de leurs enfants dans le pays d’accueil.
Au niveau de la population locale :
L’installation d’un nouveau foyer suscite fréquemment la méfiance, voire
l’opposition de certains résidents de la commune.
Afin de répondre à ces différents enjeux, les foyers ont progressivement mis en place
une variété d’activités socio-éducatives pour les jeunes, les parents et les parents et
leurs enfants pris ensemble.
Par ailleurs, entre novembre 2012 et avril 2013, 18 réunions collectives d’échange et
d’information sur l’éducation des enfants ont été organisées par le service social de
l’OLAI, en partenariat avec le service « Elterenschoul » de Sanem. Un traducteur était
présent pour assurer la traduction en langues serbo-croate et albanaise, et un
collaborateur de l’OLAI a assuré la traduction en langue anglaise.
Zoom sur : La mise en place d’activités socio-éducatives dans les différentes
structures d’accueil pour DPI gérées par l’OLAI
Dès 2009, à Héliar, les éducatrices organisent différentes activités, selon le besoin et
l’intérêt des jeunes :
organisation et participation à des activités ludiques et culturelles : bricolage,
cuisine, dessin, etc ;
animation d’ateliers d’échanges avec les jeunes pour aborder des thèmes
sensibles (départ forcé de collègues du foyer par la police) ;
mise à disposition d’une salle de jeux constituant un espace de rencontre, où l’on
trouve babyfoot, jouets éducatifs pour tout âge, livres, matériel de dessin et de
bricolage ;
organisation d’activités sportives et culturelles, d’excursions et ateliers pendant
les 3 premières semaines d’août ;
visites culturelles et excursions aux musées de la Ville de Luxembourg ;
visite d’associations et de services sociaux en faveur des étrangers ;
information sur le Luxembourg ;
sensibilisation des jeunes à l’apprentissage d’une langue et à la lecture par la mise
en place d’une bibliothèque ;
orientation des jeunes vers les différents services (depuis 2011) : associations,
points de contact où ils peuvent s’informer et recevoir des conseils sur des
questions d’éducation, de sexualité, financières (comment gérer l’argent, le
fonctionnement du prêt, etc.) et ainsi agir de manière plus autonome.
Et pour les adultes :
sensibilisation à la vie en communauté et au règlement des différends au sein du
foyer (de 2008 à 2011) ;
soutien et conseil des parents en matière d’éducation des enfants ;
visites culturelles et excursions aux musées de la Ville de Luxembourg.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 114/147
A Marienthal : un groupe de jeux pour enfants a été créé en 2010 pendant une année,
puis repris en septembre 2012. 2 fois par mois, les enfants de moins de 3 ans
accompagnés de leurs parents peuvent participer à des jeux de psychomotricité, d’éveil
sensoriel, de dessin et de bricolage. Les parents sont guidés par les éducatrices lors de
ces activités. L’après-midi, les enfants scolarisés sont accueillis pour des activités
diverses.
A Bigonville : pendant les étés 2011 et 2012, des activités de vacances pour les
enfants de 4 à 16 ans ont été proposées.
A Schwebach : pendant les vacances d’été, diverses activités ont été proposées aux
enfants. Pendant 4 mois, un groupe de jeux maman-bébés a été animé par les
éducatrices de l’OLAI.
A Wecker : depuis septembre 2012, un groupe de jeux pour les enfants de moins de 12
ans a été mis en place par les éducatrices. Une après-midi par mois, différentes activités
sont proposées aux enfants : dessin, bricolage, sorties à l’aire de jeux.
A Useldange : depuis septembre 2012, une salle de jeux permet aux parents de venir
jouer avec leurs enfants de moins de 3 ans les matins. Pour les enfants âgés de 4 à 12
ans, des activités parascolaires sont organisées l’après-midi par les éducatrices : dessin,
bricolage, sorties à l’aire de jeux ou à la piscine.
A Differdange : depuis octobre 2012, une salle de jeux a été aménagée, avec des
jouets pour tout âge, des livres, du matériel de dessin et de bricolage, etc. Les parents
sont invités à participer avec leurs enfants de moins de 3 ans aux activités proposées.
A Pétange : les enfants du foyer n’ont cours que le matin et une éducatrice de l’OLAI
organise régulièrement des activités avec les enfants, accompagnés ou non de leurs
parents, en fonction du type d’activité proposée :
des vêtements et des jeux leur sont distribués ;
2 fois par mois, des activités périscolaires sont organisées l’après-midi : sortie sur
l’aire de jeux, bricolage, cuisine, jeux de société, etc. ;
des ateliers d’éducation à la santé (exemple : lavage des mains avant de manger
et avant de commencer une activité culinaire) ont été proposés aux enfants
accompagnés de leur mère ;
un projet sur l’hygiène dentaire a été réalisé pour les enfants, accompagnés de
leurs parents : à l’aide de livres d’images, de photos et d’une marionnette, les
enfants se sont vus expliquer comment se laver les dents.
La mise en place et l’animation de diverses activités socio-éducatives dans les foyers de
l’OLAI pour enfants de moins de 16 ans conduit à un bilan positif :
pour les enfants et leurs parents :
Ces activités permettent aux parents d’apprendre de nouvelles méthodes éducatives
favorisant ainsi le contact entre enfants et parents.
L’installation de salles de jeux offre aux enfants un espace de distraction et contribue
ainsi à leur épanouissement. L’initiative personnelle des enfants est favorisée ainsi que
l’acquisition de nouvelles connaissances par le biais de jeux et d’activités récréatives. A
travers les activités proposées, des informations importantes peuvent être transmises sur
le pays d’accueil et les services vers lesquels s’orienter.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 115/147
L’implication et la participation des parents aux activités des enfants valorise les parents
et les rend acteur du processus d’éducation de leurs enfants.
Parallèlement, les DPI d’un même foyer apprennent à mieux se connaître, ce qui favorise
la communication et permet de prévenir les tensions.
pour l’OLAI :
Les activités socio-éducatives organisées par l’OLAI au sein des foyers contribuent à
l’établissement d’une relation de confiance entre les familles et le service social : elles
permettent de détecter des problèmes et d’y apporter une réponse rapide.
Elles permettent aussi d’améliorer la communication avec la population locale et les
administrations communales, ces dernières ayant pu participer à la mise en place de
certaines activités (Maisons Relais, activités d’été, etc.).
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 116/147
Permettre la guidance sociale des DPI
En bref :
Tout en effectuant le suivi social des DPI, l’OLAI a entre 2009 et 2013,
développé son champ d’action, par le renforcement du dispositif de traductions,
le dépistage de maladies infectieuses, etc. Au niveau des aides financières et
matérielles, les changements ont pris la forme d’une réduction importante des
montants alloués, la sécurisation des versements aux DPI et un contrôle
renforcé de l’utilisation des aides.
Quant aux actions collectives dans les foyers, cette période a connu le
développement d’activités socio-éducatives et d’animations diverses pour les
enfants, les jeunes, et en impliquant souvent les parents, avec des effets
positifs observés pour les DPI, l’OLAI et la population des communes dans
lesquelles sont localisées les structures.
A partir de 2011, le travail du service social s’est réorienté sur les actions
d’accompagnement urgentes, à savoir l’attribution d’aides matérielles et
financières et le suivi administratif y afférent. Ceci au détriment de certaines
interventions sanitaires, sociales et éducatives au niveau des foyers (les
activités socio-éducatives restent limitées au regard du public cible), et rendant
difficile une guidance homogène pour l’ensemble des DPI.
A l’avenir :
Afin d’assurer une guidance sociale de qualité adaptée aux besoins spécifiques
des DPI accueillis, l’OLAI estime nécessaire à l’avenir de :
poursuivre l’amélioration continue de l’organisation de la guidance
sociale : en interne (outils, procédures) et en lien avec les partenaires
mobilisés (ministères et administrations, ONG, structures de santé) ;
favoriser la création de places d’hébergement dans des structures
spécialisées pour les MNA ;
poursuivre l’adaptation des aides ponctuelles aux besoins spécifiques des
DPI ;
finaliser et lancer le projet de médecin référent pour les DPI ;
poursuivre et renforcer les actions socio-éducatives dans les foyers, en
augmentant les moyens affectés et en impliquant davantage les
partenaires locaux ;
décliner le plan d’action d’urgence en cas d’afflux de DPI pour le volet
guidance sociale, intégrant des solutions pour augmenter les moyens
d’accompagnement de manière flexible et réactive (mobilisation des partenaires, recrutement ponctuel).
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 117/147
B. Aide sociale aux étrangers non-DPI
En sus de son travail d’aide sociale auprès des DPI, l’OLAI attribue également des aides
de manière exceptionnelle et transitoire :
à ceux qui n’ont pas droit aux aides et allocations existantes : personnes détenant
une autorisation de séjour provisoire (ASP) bénéficiaires d’un sursis ou d’un report
à l’éloignement, personnes déboutées de leur procédure DPI ;
à ceux qui nécessitent un accompagnement pendant leur phase de transition vers
le droit commun : bénéficiaires de la protection internationale ou d’une protection
subsidiaire, personnes régularisées.
Aide sociale pour les étrangers non DPI
Base légale : Loi du 16 décembre 2008 concernant l’accueil et l’intégration des
étrangers au Grand-Duché de Luxembourg
Article 4 : « L’OLAI est autorisé à gérer des structures d’hébergement réservées au
logement provisoire d’étrangers (…) ».
Article 5 : « Dans des cas exceptionnels et dûment motivés, l’OLAI peut accorder un
soutien ponctuel à des étrangers qui n’ont pas droit aux aides et allocations existantes. »
Le cas des DPI déboutés :
Aux bénéficiaires d’un sursis ou d’un report à l’éloignement qui sont déboutés de leur
demande de protection internationale, l’OLAI continue à accorder la même aide que celle
accordée aux DPI. La prise en charge de ces personnes est garantie jusqu’à la fin de la
mesure accordée et pendant un maximum de 2 ans. Si après cette période les intéressés
ne rentrent pas dans leur pays d’origine, en cas de maladie par exemple, le Ministère des
Affaires étrangères peut accorder une autorisation de séjour pour raisons privées.
L’OLAI continue à assurer l’hébergement et l’accompagnement des personnes déboutées
de leur procédure de protection internationale mais bénéficiant d’une autorisation de
séjour obtenue pour raisons privées (maladie, retraite, handicap), et des personnes
déboutées qui refusent de rentrer dans leur pays d’origine. En effet, l’OLAI met à
disposition des intéressés un logement, la fourniture de denrées alimentaires et prend en
charge le paiement des cotisations de l’affiliation à l’assurance volontaire, à condition
qu’ils restent en contact régulier avec le service social.
Le cas des bénéficiaires d’une Autorisation de Séjour Provisoire (ASP) :
Le nombre des personnes bénéficiaires d’une autorisation de séjour provisoire (ASP) qui
ne peuvent pas subvenir à leurs besoins faute de ressources financières suffisantes est
en augmentation constante. Ces personnes sont dans une situation dérogatoire au droit
commun : elles ne peuvent pas bénéficier de l’aide sociale telle qu’elle est prévue par la
législation sur l’aide sociale (Offices sociaux et Fonds national de solidarité) car leur
séjour est considéré comme temporaire, leur ASP étant prolongée d’année en année.
Pour cette raison, l’OLAI continue à mettre à disposition des intéressés un logement, des
denrées alimentaires et à prendre en charge le paiement des cotisations de l’affiliation à
l’assurance volontaire.
1. Déterminer et gérer les mesures d’aide transitoire pour étrangers
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 118/147
La recherche d’un logement autonome reste difficile pour les bénéficiaires d’une ASP pour
travailleur salarié, mais dans une moindre mesure : avoir un travail constitue un
avantage dans les recherches sur le marché immobilier.
Le cas des bénéficiaires du statut de protection internationale ou subsidiaire :
La situation des personnes bénéficiaires du statut de protection internationale ou du
statut de protection subsidiaire âgées de moins de 25 ans est similaire. Sans le soutien
de l’OLAI, ces personnes ne pourraient pas vivre dignement car aucune base légale ne
leur garantit des ressources minimales de subsistance.
Pour les bénéficiaires du statut de protection internationale ou de la protection
subsidiaire âgés de 25 ans et plus, l’OLAI continue à accorder une partie de l’aide sociale
en attendant qu’ils bénéficient des aides prévues dans le cadre du revenu minimum
garanti (RMG). Souvent ces personnes demeurent dans les structures d’hébergement de
l’OLAI, car ils trouvent difficilement un logement en raison de la pénurie existante sur le
marché immobilier luxembourgeois et des prix élevés des loyers.
Le cas des personnes régularisées
Zoom sur : La régularisation
La régularisation est une action décidée spontanément par les membres du
gouvernement qui vise à donner aux personnes en séjour illégal la possibilité de rendre
leur séjour au Luxembourg légal. L’OLAI est alors sollicité pour donner des explications
aux personnes intéressées quant aux démarches à suivre.
La régularisation est une mesure permettant :
aux ressortissants de pays tiers de régulariser leur situation de séjour au
Luxembourg ;
aux employeurs de régulariser la situation de leurs salariés employés illégalement.
Certaines personnes régularisées ont vécu dans les structures de l’OLAI pendant des
années durant lesquelles elles ont été intégralement prises en charge. Après la
régularisation, l’accompagnement qui est proposé par l’OLAI consiste à :
expliquer les démarches à effectuer suite à l’obtention d’une autorisation de
séjour ;
assurer une médiation avec les agences immobilières, les employeurs potentiels,
les assistants sociaux, le MAE, etc. ;
aider les personnes régularisées à trouver un logement dans un délai raisonnable
afin de permettre à l’OLAI de libérer des places d’hébergement pour de nouveaux
DPI.
L’OLAI assure un rôle de médiation entre les personnes régularisées et leurs employeurs
et propriétaires en cas de besoin.
L’OLAI met à disposition de toutes les personnes n’ayant pas droit à une aide sociale
selon la législation en vigueur ou qui sont en attente d’en bénéficier, un logement et des
denrées alimentaires, et prend en charge les cotisations à l’assurance volontaire de
maladie, à condition qu’elles maintiennent un contact régulier avec le service social.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 119/147
Avances financières aux étrangers en attente de RMG ou de revenus
professionnels
Lorsque le DPI obtient le statut de protection internationale, le statut subsidiaire, ou une
autre autorisation de séjour pour travailleur salarié au Luxembourg, il est le plus souvent
sans ressources personnelles, dans l’attente du versement du RMG ou de ses premiers
revenus professionnels.
Pendant cette période de transition, l’OLAI peut accorder à ces personnes des avances
financières diverses tels que:
les frais relatifs aux démarches administratives pour régulariser leur situation de
séjour au Luxembourg (coût des démarches, du passeport et du titre de séjour) ;
les frais en réponse à des besoins urgents : frais médicaux, produits d’hygiène,
etc. ;
les frais de loyer, la garantie bancaire à titre de caution et le cas échéant, les frais
d’agence immobilière pour l’installation dans un nouveau logement après le séjour
en foyer: cette avance a cependant été arrêtée en 2011.
Enfin, chaque bénéficiaire du statut de protection internationale peut faire une demande
de regroupement familial endéans les 3 premiers mois après l’obtention de son statut.
L’arrivée de membres de sa famille occasionne souvent des frais de voyage importants.
L’OLAI avance les frais du voyage organisé avec l’appui de l’Organisation internationale
pour les migrations (OIM), que la famille rembourse par des mensualités étalées sur
plusieurs mois. Cette aide favorise donc le rétablissement de l’unité familiale.
Les aides financières accordées à titre d’avance aux demandeurs sont récupérées par
l’OLAI moyennant :
des cessions sur les allocations familiales auprès de la Caisse nationale des
prestations familiales ;
des cessions sur salaire auprès de l’employeur du demandeur ;
un engagement de remboursement signé par les bénéficiaires.
Création et gestion des maisons de deuxième phase
Une fois l’autorisation de séjour pour travailleurs salariés obtenue, les familles ont
souvent des difficultés à trouver un logement sur le marché immobilier, en particulier les
familles nombreuses. Afin de favoriser leur intégration, de leur permettre d’économiser
pour pouvoir louer leur propre bien immobilier, certaines familles peuvent bénéficier d’un
logement dit « de deuxième phase » (studio, appartement, maison unifamiliale) pendant
une période d’au maximum 3 ans, tel que stipulé dans les contrats de bail signés entre
l’OLAI et les bénéficiaires.
En 2012, l’OLAI a loué 34 maisons et 50 appartements à des ménages de réfugiés
reconnus et à des familles d’immigrés moyennant un loyer modéré adapté à leurs
revenus. Au 31 décembre 2012, 272 personnes étaient logées dans ces structures.
La maison Schadeck à Hesperange est un logement de deuxième phase pour femmes
seules et familles monoparentales. En 2012, ce foyer a accueilli 10 ménages, soit 25
personnes.
L’OLAI assure pour le parc de maisons de deuxième phase de l’Etat :
la gestion courante et le nettoyage des logements ;
la gestion comptable ;
le suivi juridique et contentieux.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 120/147
Gestion des foyers pour travailleurs immigrés célibataires
Dans les années 60 et 70, lors de la vague d’immigration essentiellement portugaise,
l’Etat a créé des structures à prix modéré pour loger provisoirement les primo-arrivants.
Sur les sites d’Esch-sur-Alzette et Luxembourg-Ville, l’OLAI héberge en moyenne une
centaine de personnes.
L’OLAI assure la gestion locative du parc immobilier pour travailleurs immigrés de l’Etat :
la gestion courante et le nettoyage ;
la gestion comptable ;
le suivi juridique et contentieux.
Après quelques années, les occupants sont invités à trouver un autre logement afin
donner la possibilité à d’autres travailleurs récemment arrivés au Luxembourg de se
loger.
L’offre des foyers pour travailleurs immigrés et des logements de deuxième phase
permet la location d’un logement propre, en bon état et à loyer modéré. L’hébergement
représentant un poste important dans le budget d’une famille, la possibilité de bénéficier
d’un logement de transition à loyer modéré constitue un élément favorable à l’intégration
et permet à l’OLAI de continuer à accueillir des DPI nouveaux arrivants dans ses foyers.
La location étant limitée dans le temps (3 ans maximum pour les maisons de deuxième
phase, 5 ans pour les foyers de travailleurs immigrés), certaines familles réussissent la
transition et trouvent un logement dans le parc immobilier privé après leur séjour en
maison de deuxième phase ou en foyer. Parfois l’OLAI est confronté à des situations où
malgré des ressources financières suffisantes, des loyers impayés s’accumulent et
entraînent des poursuites judiciaires.
Attribution d'un « crédit taudis »
Le crédit taudis est une mesure d’intégration qui permet aux personnes ne disposant pas
de suffisamment de ressources financières de devenir propriétaires fonciers.
Le « crédit-taudis » est une garantie bancaire accordée par le Ministère du Logement à
des personnes en situation financière précaire, ayant au minimum 3 enfants à charge, un
revenu stable mais ne disposant pas des fonds nécessaires à l’achat d’un bien immobilier,
une garantie étatique de crédit hypothécaire auprès de la Banque et Caisse d’Epargne de
l’Etat, à concurrence de 75 000 euros.
Pour instruire le dossier, le Ministère se base sur une enquête sociale de la famille, et une
évaluation de l’immeuble : maison unifamiliale, appartement, maison de maître, garage,
etc. Le service logement de l’OLAI procède, sur demande du Ministère du Logement, à
une enquête technique et sociale dans le cadre d’achats de biens immobiliers. En 2012,
10 dossiers ont été traités.
Après l’envoi de l’enquête sociale au Ministère du Logement et en cas d’accord de la
banque pour attribuer le crédit, la somme est bloquée sur un compte bancaire en faveur
de la banque, au cas où une vente forcée de l’immeuble interviendrait et que le montant
de la vente ne suffirait pas à compenser les fonds avancés par la banque.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 121/147
Organisation des retours volontaires des étrangers (DPI ou non)
Au cours de la procédure de demande de protection internationale, certains DPI, voire
même des DPI déboutés qui sont en séjour illégal au Luxembourg décident de rentrer
volontairement dans leur pays, après avoir épuisé toutes les voies de recours.
Afin d’éviter de laisser perdurer un séjour illégal tout en veillant au respect de la dignité
et des droits fondamentaux des DPI, le gouvernement organise leur retour volontaire
dans les meilleures conditions et délais possibles.
De 2001 à mi-septembre 2009, l’OLAI prenait en charge l’organisation administrative et
logistique des retours volontaires :
entretien avec les personnes concernées (acceptation ou refus du retour
volontaire) et établissement d’une déclaration de retour volontaire ;
orientation des personnes sans document de voyage à leurs ambassades pour
obtenir un laissez-passer ;
contact et échanges avec le Service des réfugiés du MAE ;
attribution d’une aide financière, dite « aide au retour », calculée en fonction de la
composition familiale et permettant aux personnes de disposer de moyens
financiers suffisants pour effectuer les premiers pas et démarches dans leur pays
d’origine ;
réservation du vol et organisation du transfert vers l’aéroport de Luxembourg, et
depuis l’aéroport étranger ;
assistance lors de l’enregistrement du vol à l’aéroport de Luxembourg.
Depuis le 15 septembre 2009, le MAE a pris la relève en établissant une convention avec
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) relative à l'assistance au retour
volontaire et à la réintégration. En 2009, 47 personnes sont retournées volontairement
dans leur pays, et le soutien financier de l’OLAI s’élevait au total à 106 387,85 euros.
Depuis janvier 2012, le MAE organise les voyages de retour vers la Serbie, la Bosnie, la
Macédoine et l’Albanie. L’OLAI participe à l’organisation des retours en :
mettant à disposition et en finançant des paniers-repas (lunchpackets) et des
couvertures pour les retours organisés en bus ;
prenant en charge les frais de transport en train de Luxembourg à l’ambassade du
pays d’origine du DPI. Ceci permet aux familles d’aller chercher à leur ambassade
un laisser-passer pour le retour de chaque nouveau-né au Luxembourg.
Réinstallation, relocalisation et accueil d’urgence de réfugiés
Depuis 1974, le Luxembourg répond aux situations de réfugiés en détresse à travers le
monde :
en accueillant des réfugiés qui se trouvent dans des pays de transit, dans lesquels
ils ne peuvent obtenir un séjour durable ;
en offrant un accueil d’urgence dans des situations de crise dans une région du
monde.
On distingue la réinstallation (resettlement) de la relocalisation (relocation) : la
réinstallation concerne des personnes se trouvant temporairement dans un pays hors UE,
tandis que le terme relocalisation est utilisé pour des personnes qui se trouvent
temporairement dans un autre Etat membre de l’UE.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 122/147
La réinstallation et la relocalisation s’inscrivent le plus souvent dans le cadre de
recommandations des Nations-Unies (Haut-Commissariat pour les Réfugiés, UNHCR), en
réponse à une crise ou un conflit armé dans une région du monde. Mais elle peut
également intervenir en dehors de toute situation d’urgence, en tant que contribution du
Luxembourg à la résolution de situations difficiles dans des régions du monde, pour des
groupes spécifiques de personnes.
La décision de réinstaller, relocaliser ou accueillir en urgence des réfugiés est prise par le
gouvernement, qui fixe également le nombre de réfugiés à accueillir.
Entre 1974 et 2011, l’OLAI et ses prédécesseurs, seuls ou en collaboration avec d’autres
partenaires publics et privés, ont géré les programmes de réinstallation des groupes
suivants : réfugiés chiliens, boat people du Vietnam, réfugiés polonais en provenance
d’Autriche, bahaïs d’Iran, réfugiés cambodgiens en provenance de Thaïlande,
Vietnamiens en provenance de Hong Kong, Albanais en provenance d’Italie, Bosniaques
en provenance de Serbie, Irakiens en provenance de Turquie, de Syrie et de Jordanie,
Somaliens en provenance de Malte.
Entre 2009 et 2013, l’OLAI a ainsi :
collaboré, en amont de la réinstallation proprement dite, à la sélection des
personnes à réinstaller ou relocaliser au Luxembourg dans le pays d’origine des
réfugiés ;
collaboré avec le UNHCR, les ONG et les autorités locales et nationales du pays de
séjour ainsi qu’avec l’OIM en vue du transfert des réfugiés vers le Luxembourg ;
mis en place, dès la communication de la décision du gouvernement, un
programme d’accueil.
Après obtention des listes des personnes à accueillir au Luxembourg et de leur profil
(composition familiale, âge, sexe, besoins particuliers), l’accueil est mis en place :
désignation au sein du service social des personnes en charge de coordonner et
d’exécuter cette mission ;
recherche d’une structure hébergement appropriée ;
recherche d’un logement individuel dans une structure de deuxième phase ;
préparation du volet de médecine préventive ;
contact avec le MENFP en vue de la scolarisation des enfants en âge scolaire ;
contact en amont avec la commune d’accueil pour l’informer de l’installation des
réfugiés sur son territoire.
A l’avenir, c’est dans le cadre du fonds de l’Union Asile, migration et intégration 2014 –
2020, que la réinstallation et la relocalisation de réfugiés dans les Etats membres
prendront une importance nouvelle, en tant que priorité dans l’objectif « renforcement et
développement du système commun d’asile » (Common European Asylum System).
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 123/147
Déterminer et gérer les mesures d’aide transitoire aux étrangers non-DPI
En bref :
Entre 2009 et 2013, l’OLAI a attribué une aide sociale ponctuelle et transitoire à
des étrangers non-DPI en situation précaire, et a cherché des solutions aux
besoins de personnes vulnérables, souvent en l’absence d’un cadre juridique
adapté.
Pour les étrangers n’ayant pas droit aux aides et allocations sociales, l’aide de
l’OLAI leur garantit de ne pas rester sans moyen de subsistance en attendant leur
éloignement ou régularisation, mais ce statut dérogatoire au droit commun crée
des souffrances et une dépendance forte à l’OLAI. Pour les étrangers en attente
de bénéficier de leurs droits, ou en phase de transition vers le droit commun,
l’OLAI constitue un point de repère qui permet de poser des jalons dans un
processus d’intégration au sein de la société d’accueil.
A l’avenir :
Pour l’OLAI, il semble indispensable de :
définir le cadre de l’aide sociale de ces publics (DPI déboutés ou
régularisés), et ainsi l’objectif et les limites de l’intervention de l’OLAI ;
créer des passerelles avec la politique d’intégration des étrangers et ses
outils, et développer des mesures pour l’intégration des DPI régularisés
telles que le CAI.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 124/147
Chapitre 5 : L’OLAI, administration participant au dispositif luxembourgeois de suivi des migrations
Le nombre de migrants croît rapidement au niveau international et européen, notamment
par le fait de la mondialisation. Pour l’UE, la migration occupe une place centrale dans le
discours politique. Or, une politique adaptée à la réalité du terrain ne peut se faire que
sur la base d’informations pertinentes en la matière. Ceci présente un défi majeur à toute
politique qui se veut commune en Europe, compte tenu des différents besoins, concepts
et enjeux existant aux niveaux nationaux. Le REM, créé en 2008 et dont la mission
principale est de collecter des données objectives, fiables et comparables en matière de
migrations, a pour rôle de répondre à ce besoin d’information.
La situation multilingue et démographique du Luxembourg, unique en Europe avec
45,3% de résidents étrangers au 31 décembre 2013, représente un défi majeur. Grâce à
ces spécificités et à l’échange d’informations et de bonnes pratiques existant au sein du
REM, le Luxembourg améliore ses connaissances sur les phénomènes migratoires et est à
même de développer des politiques adaptées aux réalités et aux besoins de tous les
étrangers, citoyens européens et ressortissants de pays tiers.
Depuis 2009, l’OLAI soutient le point de contact national luxembourgeois du REM au
niveau financier mais également académique, en ce qu’il contribue activement à la
réalisation de ses missions et représente le Luxembourg au sein du comité directeur, où
sont adoptées les priorités stratégiques du Luxembourg dans le domaine de
l’immigration, de l’asile et de l’intégration des étrangers.
Cette prise de conscience de l’importance des données en matière de migration se traduit
également au niveau du Système d’observation permanente des migrations (SOPEMI) au
sein duquel, dès le début des années 90, des experts nationaux préparent des rapports
annuels sur la situation des migrations dans leurs pays respectifs.
La collecte de statistiques, l’élaboration d’indicateurs et de mécanismes d’évaluation
figurent comme une des priorités dans le PAN 2010-2014, avec pour objectifs principaux
l’amélioration de l’état de connaissance du phénomène migratoire au Luxembourg et le
développement d’indicateurs en matière d’intégration des étrangers.
1. Participer au recueil de données fiables et actualisées
Participation au SOPEMI de l’OCDE et publication de rapports
Participation au comité directeur du Réseau européen des migrations
Participer au recueil de données fiables et actualisées
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 125/147
Participation de l’OLAI au Groupe d’experts sur les migrations
internationales dans le cadre du Système d’observation permanente des
migrations internationales (SOPEMI) de l’OCDE
L’OCDE, créée en 1961, est une plateforme internationale regroupant 34 pays membres
à travers le monde. Sa mission consiste à renforcer l’économie de ses Etats membres et
de promouvoir l’économie de marché et le développement. L’OCDE permet aux Etats
membres de développer des échanges d’idées, des analyses comparatives des politiques
et de bonnes pratiques sur les aspects économiques et sociaux des migrations dans le
but de produire des statistiques et des sources de données fiables et comparables,
publiées dans un rapport annuel de l’OCDE sur les migrations internationales.
Le SOPEMI a été créé en 1973 pour fournir aux pays membres de l’OCDE un mécanisme
leur permettant de partager des informations concernant les migrations internationales,
de recueillir et comparer des statistiques sur les migrations, et enfin de servir de base à
la publication d’un rapport annuel de l’OCDE sur les migrations internationales.
L’un des objectifs principaux du SOPEMI a été, dès le début, la collecte de statistiques
sur l’immigration, l’émigration, ainsi que sur les effectifs et flux de travailleurs étrangers.
Tous les ans, les experts sont tenus de rédiger un rapport annuel et de fournir des
données statistiques nécessaires à la préparation de la publication de l’OCDE sur les
migrations « Perspectives des migrations internationales ». Ce rapport du SOPEMI
renseigne sur les tendances et les développements récents en matière de migrations
internationales, et aborde des sujets clés et prioritaires identifiés par la Division des
migrations internationales de l’OCDE.
Les sujets clés portent notamment sur les mouvements migratoires (émigration,
immigration, retours), les flux de réfugiés et de demandeurs de protection internationale,
l’évolution des effectifs de la population étrangère, la situation des travailleurs étrangers
sur le marché du travail ainsi que les politiques migratoires.
Zoom sur la publication phare de l’OCDE : « Perspectives des migrations
internationales »
Jusqu’en 1991, le rapport annuel du SOPEMI,
Tendances des migrations internationales, n’était
pas publié formellement et peu diffusé, avant de
changer de nom en 2006 pour devenir Perspectives
des migrations internationales de l’OCDE.
Il est aujourd’hui considéré comme la publication
de référence dans ce domaine. Les Perspectives
des migrations internationales de l’OCDE
contiennent des analyses uniques sur les
caractéristiques et tendances des mouvements et
des politiques migratoires et sur la situation de
l’emploi des immigrés. La partie sur les politiques
migratoires a été développée et propose un
examen régulier, approfondi et comparatif des
principales évolutions dans ce domaine au sein de
l’UE. Cette publication permet aux autorités des
pays membres et à d’autres instances telles que la
Commission européenne, le Parlement européen,
Eurostat, de se tenir informées des décisions et
pratiques en vigueur dans chacun des pays
membres.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 126/147
Depuis le début des années 90, l’OLAI participe au groupe d’experts sur les migrations
internationales. La collecte des statistiques est réalisée au Luxembourg en collaboration
avec les partenaires suivants :
Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) ;
Institut national de la statistique et des études économiques (STATEC) ;
Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) ;
Ministère des Affaires étrangères et de l’Immigration (MAE) ;
Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) ;
Ministère de la Famille et de l’Intégration (MIFA) ;
Université du Luxembourg ;
Centre d'Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-Economiques
(CEPS).
Au sein de l’OLAI, d’importants travaux de recherche, de collecte de données et d’analyse
sont effectués en amont de la rédaction du rapport annuel, sur les évolutions récentes en
matière de flux et de politiques migratoires, l’évaluation des politiques d’intégration
(incluant tous les changement politiques ainsi que les informations sur les migrations
internationales dans le débat public), mais aussi sur le thème identifié comme prioritaire
par la Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE. Le rapport doit
aussi apporter des informations et des statistiques sur les différents mouvements
migratoires et sur l’évolution de la population étrangère et de celle née à l’étranger.
Participation au comité directeur du Réseau européen des migrations (REM)
Créé par la décision n°2008/381/CE du Conseil de l’UE du 14 mai 2008, le REM a pour
objet de fournir des informations actualisées, objectives, fiables et comparables sur la
migration et l’asile aux institutions européennes, des Etats membres et au grand public,
en vue d’appuyer l’élaboration des politiques et la prise de décision au sein de l’UE. Le
REM est constitué de la Commission européenne et des points de contacts nationaux
(PCN) désignés par chaque Etat membre, et un coordinateur scientifique et administratif
est en charge de le coordonner, sous la responsabilité directe de la Direction générale
Justice, liberté, sécurité, et depuis le 1er juillet 2010, de la Direction Générale des Affaires
intérieures de l’UE.
Présent en tant qu’observateur depuis septembre 2007, le Ministère de la Famille et de
l’Intégration représenté par le CGE siège au comité directeur du REM depuis le 18
décembre 2008, l’OLAI ayant pris sa relève à partir de juin 2009. Le point de contact
luxembourgeois (PCN-LU), coordonné par l’Université du Luxembourg, est composé de
membres experts dans le domaine des migrations et de l’asile (élaboration des politiques,
droit, recherche, statistiques).
Zoom sur l’équipe du point de contact luxembourgeois au 31 décembre 2013
Université du Luxembourg (coordination du point de contact luxembourgeois)
Ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région / OLAI (représentation du Luxembourg au comité directeur du Réseau européen des migrations)
Ministère des Affaires étrangères et européennes / Direction de l’Immigration
Centre d’Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-économiques (CEPS/INSTEAD)
Centre d'étude et de formation interculturelle et sociale (CEFIS)
Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg (STATEC)
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 127/147
Dans le cadre du REM, le PCN-LU a réalisé les travaux suivants :
L’OLAI soutient le PCN-LU plus particulièrement dans :
le cofinancement de ses actions ;
la réalisation du rapport politique annuel sur les migrations et l’asile ;
la communication des informations nationales au système d’échange
d’informations ;
la réponse aux demandes ponctuelles des autres points de contact nationaux ;
la réunion périodique du groupe national statistique ;
la promotion du réseautage :
o entre le PCN-LU et les autres points de contact nationaux ;
o entre le PCN-LU et les parties prenantes luxembourgeoises en matière
d’intégration.
Zoom sur : Les productions du PCN-LU du REM de 2009 à 2013
L’ensemble des travaux et publications présentés ci-dessous sont accessibles sur le site
internet du point de contact national : www.emnluxembourg.lu (au niveau national) et
sur www.emn.europa.eu (au niveau européen).
1. Rapports statistiques
Les rapports statistiques sur les migrations et l’asile fournissent une description des
tendances statistiques sur le phénomène migratoire au Luxembourg.
Rapport statistique pour 2007 publié en 2009 (en anglais) ;
Rapport statistique pour 2008 publié en 2010 (en anglais et français) ;
Rapport statistique pour 2009 publié en 2011 (en anglais et français).
REM
Rapports politiques
Rapports statistiques
Etudes thématiques
Requêtes ad-hoc
Base de données de la jurisprudence sur l'asile et l'immigration
Glossaire sur l'asile et les migrations
Films court-métrage
Conférences du PCN-LU
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 128/147
2. Rapports politiques
Les rapports politiques sur les migrations et l’asile donnent un aperçu des principaux
débats et développements politiques de l’année au sein des Etats membres. Le PCN-LU a
ainsi publié chaque année entre 2009 et 2013 un rapport politique sur les migrations et
l’asile au Luxembourg. Tous sont disponibles en anglais et français.
3. Etudes
Conformément au programme de travail annuel, chaque point de contact du REM est
chargé d'élaborer à l'échelle nationale une étude principale (main study) et 3 études
ciblées (focused study) sur le thème de l'immigration ou de l'asile. Un rapport de
synthèse est ensuite élaboré par la Commission européenne à partir des études
nationales réalisées par les points de contact, afin d'offrir une perspective comparative.
Le PCN-LU a ainsi contribué aux études suivantes entre 2009 et 2013 :
Etudes principales :
Satisfying labour demand through migration – main study 2010 ;
Circular and temporary migration – main study 2010 ;
Visa policy as a migration channel – main study 2011 ;
Practical measures for reducing irregular migration – main study 2011 ;
Immigration of international students to the EU – main study 2012 ;
Migrant access to social security and healthcare : policies and practice – main
study 2013 – main study 2013 ;
Etudes focales :
Misuse of the right to family reunification : marriages of conveniences and false
declarations of parenthood – focused study 2012 ;
Challenges and practices for establishing applicants’ identity in the migration
process – focused study 2012 ;
Intra-EU mobility of third-country nationals – focused study 2012 ;
Attracting highly qualified and qualified third-country nationals – focused study
2013 ;
The organisation of reception facilities for asylum seekers – focused study 2013 ;
Identification of victims of trafficking in human beings in international protection
and forced return procedures – focused study 2013 ;
Individual profiles and migration trajectories of third-country country national
cross-border workers – the case of Luxembourg – 2012.
4. Requêtes ad-hoc (RAH)
Par les requêtes ad-hoc, les points de contact nationaux et la Commission européenne
recueillent dans un court délai (4 semaines) des informations de chaque Etat membre
sur des questions en matière d’asile et de migration. Le REM compile les réponses aux
requêtes ad-hoc qui permettent de comparer rapidement la perspective des Etats
membres par rapport à un sujet précis.
Année RAH auxquelles le
LU a répondu RAH lancées
par le LU
2009 5 0
2010 20 1
2011 52 1
2012 80 2
2013 68 6
Total 225 10
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 129/147
5. Conférences du PCN-LU
Tous les ans, le PCN-LU organise une conférence nationale sur un sujet particulier lié à
l’asile ou à l’immigration.
2009 : Conférence de lancement du PCN-LU ;
2010 : « Nouvelles formes de migration : défis politiques et scientifiques » ;
2010 : « Satisfaire la demande de main d’œuvre au Luxembourg grâce à la
migration » ;
2011 : « Venir – Rester – Partir : Schengen – Luxembourg – Europe » ;
2012 : « Politiques migratoires et vies familiales en transit » ;
2013 : « Libre circulation, un droit humain ? ».
6. Glossaires sur l’asile et les migrations
Le glossaire est constitué de termes relatifs à l’asile et aux migrations ; il est destiné à
servir de document de référence aux points de contact nationaux du REM et aux
membres de leurs réseaux nationaux, aux décideurs politiques et autres experts dans
les Etats membres ainsi qu’aux institutions européennes, de manière à faciliter l’échange
d’informations sur une base commune.
Le glossaire est publié en anglais. En 2009, la Commission européenne et les points de
contact nationaux ont approuvé la proposition du PCN-LU de traduire le glossaire en
langue allemande et française. Le PCN-LU a donc travaillé sur la traduction en allemand
et en français, en collaboration avec les points de contact de l’Allemagne, de l’Autriche,
de la France et de la Belgique.
Le « Glossaire 2.0 » (version actualisée à fin 2013) est accessible sur le site internet :
http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/what-we-
do/networks/european_migration_network/glossary/index_a_en.htm
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 130/147
Participer au recueil de données fiables et actualisées
En bref :
Grâce à sa participation aux réseaux qui suivent les phénomènes migratoires,
l’OLAI a contribué à développer des mécanismes de collecte, d’analyse et de
partage des données et de statistiques en matière de migrations, qui permettent
de mieux comprendre et suivre ces phénomènes. Les informations fiables,
objectives et actualisées fournies bénéficient ainsi aux décideurs politiques mais
également aux experts et au grand public.
Le Luxembourg améliore ainsi sa connaissance des phénomènes migratoires
dans l’UE, lui permettant de développer des politiques mieux adaptées aux
réalités du terrain et aux besoins des étrangers, dont l’intégration est
déterminante pour la cohésion sociale.
A l’avenir :
Afin de disposer de données migratoires harmonisées au niveau national et de
développer des indicateurs pertinents en matière d’intégration, l’OLAI estime
qu’il serait nécessaire de :
collecter des données pertinentes en matière d’intégration et d’asile dans
une base de données performante de l’OLAI ;
renforcer la collaboration et l’échange de données et de statistiques entre
ministères ;
faire une priorité du principe de base commun (PBC) numéro 11 : Collecte de
statistiques, d’élaboration d’indicateurs et de mécanismes d’évaluation dans
les actions du prochain plan d’action national d’intégration et de lutte contre
les discriminations (2015-2019) ;
sensibiliser ses partenaires aux enjeux de l’évaluation et diffuser des outils y
relatifs.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 131/147
Conclusion
La politique d’accueil et d’intégration des étrangers au Luxembourg a connu une
phase dynamique entre 2009 et 2013, sous l’effet d’attentes de plus en plus fortes
traduites par la création de l’OLAI et avec lui, de nouvelles missions destinées à
promouvoir l’accueil et l’intégration des étrangers au Grand-Duché de Luxembourg,
le suivi des migrations et la lutte contre les discriminations.
L’OLAI a joué un rôle stratégique d’impulsion et de coordination de la politique
d’intégration, promouvant au Grand-Duché et dans les instances internationales
une vision fondée sur la réciprocité de ce processus entre le ressortissant étranger
et la société d’accueil, et la responsabilité partagée de l’intégration entre l’Etat, les
communes, la société civile et la société d’accueil pour sa mise en œuvre. Ce rôle
stratégique s’est aussi traduit par la mise en place de consultations régulières des
acteurs impliqués en matière d’intégration qui ont permis de construire un plan
d’action national pluriannuel (PAN), par la création ou le soutien d’organes
stratégiques (comité interministériel à l’intégration, CCCI, CNE) ou encore par
l’élaboration d’une réglementation permettant la création ou l’adaptation de
dispositifs en faveur de l’accueil et de l’intégration : CAI, aide sociale aux DPI.
Ce positionnement nouveau de l’OLAI vient s’ajouter au rôle historique d’opérateur
de terrain de l’administration en charge de l’accueil et de l’intégration des
étrangers, en particulier sur le champ de l’aide sociale octroyée aux DPI : l’OLAI
coordonne la prise en charge des DPI et assure leur suivi dans ses structures dans
des conditions dignes qui tiennent compte de leurs besoins individuels. L’enjeu est
ainsi celui d’un accueil juste et équitable pourtant soumis à des contraintes
extérieures comme la fluctuation du nombre de DPI arrivant au Grand-Duché. Le
travail de terrain de l’OLAI auprès des populations étrangères lui permet de mieux
identifier et relayer leurs besoins auprès des parties prenantes et partenaires de la
politique, notamment au niveau gouvernemental.
Si les cinq premières années d’exercice de l’OLAI ont permis de mettre en place
une politique volontariste et ambitieuse en matière d’accueil et d’intégration
des étrangers au Grand-Duché, il reste encore de nombreux défis à relever pour
faciliter l’accueil et le vivre ensemble d’une société où résident près de 45%
d’étrangers et arrivent un à deux milliers de DPI chaque année.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 132/147
Liste des abréviations
ADEM Agence pour le développement de l’emploi
AMCHAM American Chamber of Commerce
AMIF Fonds asile, migration et intégration
AOT Autorisation d’Occupation Temporaire
AS Assistant social
ASBL Association sans but lucratif
ASP Autorisation de séjour provisoire
ASTI Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés
BCEE Banque et Caisse d'Epargne de l'Etat
CAI Contrat d'accueil et d'intégration
CBAI Centre bruxellois d'action interculturelle
CCCI Commissions consultatives communales d'intégration
CCI Chambre de commerce et d'industrie
CCPL Confédération de la communauté portugaise au Luxembourg
CECRL Cadre européen commun de référence pour les langues
CEFIS Centre d'étude et de formation interculturelles et sociales
CEPS / INSTEAD Centre d'études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques / International networks for studies in technology, environment, alternatives, development
CERD Comité pour l'élimination de la discrimination raciale
CES Conseil économique et social
CET Centre pour l'égalité de traitement
CGE Commissariat du gouvernement aux étrangers
CILA Centre interculturel Luxembourgeois-Albanais
CLAE Comité de liaison des associations d'étrangers
CMS Centre médico-social
CNE Conseil national pour les étrangers
CNI Conférence nationale pour l'intégration
CNS Caisse Nationale de Santé
CPOS Centre de psychologie et d'orientation scolaires
DPI Demandeur de protection internationale
ECRI Commission européenne contre le racisme et l'intolérance
EPSCO Conseil Emploi, politique sociale, santé et consommateurs
EPU Examen périodique universel des droits de l’Homme
FDR Fonds de roulement (pour frais de santé)
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 133/147
FEI Fonds européen d'intégration des ressortissants de pays tiers
FER Fonds européen pour les réfugiés
FSE Fonds social européen
IFS Institut de formation sociale
IGSS Inspection générale de la sécurité sociale
IMS Institut pour le Mouvement Sociétal
INAP Institut national d'administration publique
INDR Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des
entreprises
INL Institut national des langues
LSAP Parti ouvrier socialiste luxembourgeois
MAE Ministère des Affaires étrangères et européennes
MENFP Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle
MNA Mineurs non accompagnés
NCPI Point de contact national Intégration
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques
OIM Organisation Internationale pour les Migrations
ONE Office national pour l'enfance
PAN Plan d'action national d'intégration et de lutte contre les discriminations
PCI Plan communal d'intégration
PCN LU Point de contact national luxembourgeois
REM Réseau européen des migrations
RMG Revenu minimum garanti
RP Recensement de la population
RSE Responsabilité sociale des entreprises
SESOPI-CI Service socio-pastoral intercommunautaire - Centre intercommunautaire
SI Service de l'immigration
SOLID Solidarité et gestion des flux migratoires (programme européen)
SOPEMI Système d'observation permanente des migrations
SPIC Socialistes pour l'Intégration et la Citoyenneté
STATEC Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg
SYVICOL Syndicat des Villes et Communes luxembourgeoises
TUE Traité sur l'Union européenne
UE Union européenne
UNHCR Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 134/147
Glossaire
Action positive :
Ensemble de mesures visant à instaurer une égalité complète et véritable
dans la pratique en faveur de populations touchées par des discriminations.
Les mesures d’action positive sont généralement mises en œuvre dans le
cadre de politiques d’égalité ou de diversité. Le terme de « discrimination
positive » est parfois utilisé pour définir ces mêmes mesures.
Demande de protection internationale :
La demande de protection internationale présentée par un ressortissant d’un
pays tiers (c’est-à-dire non membre de l’UE) ou un apatride vise à obtenir le
statut de réfugié ou le statut conféré par la protection subsidiaire.
Source : loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes
complémentaires de protection (article 2 g).
Double Discrimination / Discrimination multiple :
On parle de double discrimination ou de discrimination multiple lorsqu’une
personne est victime d’une différence de traitement fondée sur au moins 2
motifs différents cumulés : par exemple, une personne de sexe féminin et en
situation de handicap, une personne homosexuelle et jeune, etc.
Etranger :
Toute personne qui ne possède pas la nationalité luxembourgeoise, soit
qu’elle possède à titre exclusif une autre nationalité, soit qu’elle n’en
possède aucune.
Source : loi modifiée du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes
et l’immigration.
Protection subsidiaire :
Tout ressortissant d’un pays tiers ou tout apatride qui ne peut être considéré
comme un réfugié, mais pour lequel il y a des motifs sérieux et avérés de
croire que la personne concernée, si elle était renvoyée dans son pays
d’origine ou, dans le cas d’un apatride, dans le pays dans lequel il avait sa
résidence habituelle, courrait un risque réel de subir les atteintes graves
définies à l’article 37, l’article 39, paragraphes (1) et (2) de la loi du 5 mai
2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection,
la loi n’étant pas applicable à cette personne, et cette personne ne pouvant
pas ou, compte tenu de ce risque, n’étant pas disposée à se prévaloir de la
protection de ce pays.
Source : loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes
complémentaires de protection.
Réfugié :
Tout ressortissant d’un pays tiers qui, parce qu’il craint avec raison d’être
persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de ses
opinions politiques ou de son appartenance à un certain groupe social, se
trouve hors du pays dont il a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette
crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou tout apatride qui,
se trouvant pour les raisons susmentionnées hors du pays dans lequel il
avait sa résidence habituelle, ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut y
retourner et qui n’entre pas dans le champ d’application de l’article 34 de la
loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires
de protection.
Source : loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes
complémentaires de protection.
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 135/147
Liste des sources utilisées
CEFIS, Les élections communales d’octobre 2011, RED 17, février 2012
CEFIS, Les partis politiques et les étrangers au Luxembourg, RED 13,
novembre 2009
CEFIS, L’intégration au Luxembourg. Focus sur les réseaux sociaux, la
confiance et les stéréotypes sur les frontaliers, RED 15, décembre 2011
CEPS/INSTEAD et SESOPI-Centre Intercommunautaire, « Discrimination à
l’emploi », octobre 2005
Comité de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, « Gestion de la Diversité :
guide pratique », avril 2013
EUROSTAT, www.epp.eurostat.ec.europa.eu
Mouvens, « Renforcement de la société civile », 2011
RESEAU EUROPEEN DES MIGRATIONS, www.emnluxembourg.lu
STATEC, www.statistiques.public.lu
STATEC, « Le Luxembourg 1960-2011, 50 ans de migrations », STATEC,
2012
STATEC, « Potentiel de croissance économique et Démographie - Projections
2005-2055 », Bulletin n°4, 2005
STATEC, Recensement de la Population 2011
STATEC, « Le Secteur Public », Economie et Statistiques, Working Paper
n°34, décembre 2009
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 136/147
Annexes
Annexe 1 : loi du 16 décembre 2008 concernant l’accueil et l’intégration
des étrangers au Grand-Duché de Luxembourg
Annexe 2 : spécimen du contrat d’accueil et d’intégration (CAI)
Annexe 3 : spécimen de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 146/147
Table des zooms et des illustrations
Zooms
Zoom sur : Le droit d’asile au Luxembourg ............................................................... 9 Zoom sur : Les 14 ministères du comité interministériel à l’intégration (2009-2013) ..... 22 Zoom sur : Les principes de base communs en matière de politique d’intégration ......... 27 Zoom sur : Les enquêtes sociales pour le Ministère des Affaires étrangères ................. 29 Zoom : Illustration de la responsabilité partagée en matière d’aide sociale aux
étrangers............................................................................................................. 30 Zoom sur : Les compétences européennes en matière d’asile et d’intégration .............. 34 Zoom sur : Les prestations offertes dans le cadre du CAI .......................................... 41 Zoom sur : Le profil des signataires du CAI (données du 01/10/2011 au
31/12/2013) ........................................................................................................ 43 Zoom sur la participation politique au Luxembourg : Extrait du RED n°17 : Les
élections communales d’octobre 2011, CEFIS ........................................................... 46 Zoom sur : L’organisation de la Conférence nationale pour l'intégration (2010) ............ 50 Zoom sur 3 études commanditées par l’OLAI ........................................................... 56 Zoom sur : Les Assises nationales de l’Intégration .................................................... 58 Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FER ............................. 66 Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FEI .............................. 67 Zoom sur : L’Observatoire des discriminations 2011 ................................................. 74 Zoom sur les discriminations : Extrait du rapport d’activité du Centre pour l’égalité
de traitement (2013) ............................................................................................ 75 Zoom : Définitions-clés en matière de lutte contre les discriminations ......................... 77 Zoom sur : Les projets du Luxembourg soutenus par le programme communautaire
PROGRESS .......................................................................................................... 78 Zoom sur : Les projets réalisés dans le cadre de PROGRESS en 2011 .......................... 78 Zoom sur la Charte de la Diversité Lëtzebuerg ......................................................... 81 Zoom sur : Le cadre juridique de l’accueil des demandeurs d’asile .............................. 84 Zoom sur : Les résultats de l’appel aux communes pour l’hébergement de DPI au
niveau communal : les chiffres-clés au 31 décembre 2013 ......................................... 93 Zoom : Nombre de mineurs non accompagnés ayant fait une demande de
protection internationale entre 2009 et 2013 ......................................................... 100 Zoom sur : L’accès au marché du travail des DPI selon le droit européen .................. 104 Zoom sur : Les évolutions de la prise en charge des soins médicaux des DPI entre
2009 et 2013 ..................................................................................................... 107 Zoom sur : La mise en place d’activités socio-éducatives dans les différentes
structures d’accueil pour DPI gérées par l’OLAI ...................................................... 113 Zoom sur : La régularisation ................................................................................ 118 Zoom sur la publication phare de l’OCDE : « Perspectives des migrations
internationales » ................................................................................................ 125 Zoom sur l’équipe du point de contact luxembourgeois au 31 décembre 2013 ............ 126 Zoom sur : Les productions du PCN-LU du REM de 2009 à 2013 ............................... 127
OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 147/147
Figures
Figure 1 : Schéma synoptique des missions et actions de l'OLAI (2009-2013) ............... 6 Figure 2 : Evolution des résidents luxembourgeois et étrangers (1970–2013) ............... 8 Figure 3 : Organigramme des ministères, administrations et services impliqués
dans les politiques d’immigration et d’asile du Luxembourg........................................ 13 Figure 4 : Nationalité des résidents étrangers du Luxembourg entre 2009 et 2013 ....... 15 Figure 5 : Présentation synthétique des organes consultatifs ou décisionnels liés à
l’intégration ......................................................................................................... 25 Figure 6 : Schéma synoptique des actions de l’OLAI en matière d’accueil et
d’intégration des étrangers .................................................................................... 40 Figure 7 : Taux d'inscription et poids de l'électorat étranger aux élections
européennes (2009) et communales (2011)............................................................. 48 Figure 8 : Les orientations stratégiques en faveur de l’intégration locale ...................... 60 Figure 9 : Schéma des champs de compétences de l’OLAI en matière de lutte
contre les discriminations ...................................................................................... 71 Figure 10 : Typologie des signataires de la Charte de la diversité Lëtzebuerg au
31/12/2013 ......................................................................................................... 82 Figure 11 : Taille des entreprises signataires au 31/12/2013 ...................................... 82 Figure 12 : Zoom sur le rôle de l'OLAI dans le parcours du DPI .................................. 87 Figure 13 : Schéma synoptique des actions de l'OLAI en matière d'aide sociale aux
étrangers............................................................................................................. 89
Tableaux
Tableau 1 : Méthodologie d'élaboration du rapport quinquennal................................... 5 Tableau 2 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants de 1999 à 2007 ............... 10 Tableau 3 : Evolution de la population résidente du Luxembourg entre 2009 et 2013 .... 15 Tableau 4 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants 2009-2013 ..................... 16 Tableau 5 : Financement par le Fonds européen pour les réfugiés 2008 – 2013 ............ 65 Tableau 6 : Financement par le Fonds européen d’intégration des ressortissants de
pays tiers 2007 - 2013 .......................................................................................... 67 Tableau 7 : Les différents statuts conférés à des ressortissants de pays tiers à
l’issue du traitement de la demande de protection internationale ................................ 88 Tableau 8 : Liste des structures pour DPI ouvertes entre 2009 et 2013 ....................... 94 Tableau 9 : Synthèse des montants de l’allocation mensuelle en espèces accordée
aux DPI ............................................................................................................. 106 Tableau 10 : Synthèse de l’allocation mensuelle en espèces accordée aux DPI
lorsque la fourniture de repas n’est pas possible ..................................................... 107