147
OFFICE LUXEMBOURGEOIS DE L’ACCUEIL ET DE L’INTEGRATION Rapport quinquennal Décembre 2014

Rapport quinquennal - olai. · PDF fileChapite 3. L’OLAI, administation en hage de la mise en œuve de la politiue de lutte onte les discriminations ... pour valider chacune des

  • Upload
    hahanh

  • View
    222

  • Download
    4

Embed Size (px)

Citation preview

OFFICE LUXEMBOURGEOIS DE L’ACCUEIL ET DE L’INTEGRATION

Rapport quinquennal

Décembre 2014

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 2/147

Sommaire

Introduction ............................................................................................................................................ 4

Première partie : Evolution du cadre politique et institutionnel de l’accueil et de l’intégration des étrangers depuis 1972 ............................................................................................................................ 8

1. La loi du 24 juillet 1972 crée le Service de l’immigration (1972-1993) ........................................... 8

2. La loi du 27 juillet 1993 institue le Commissariat du gouvernement aux étrangers (1993-2009) 10

3. La loi du 16 décembre 2008 crée l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration(OLAI) 11

4. Organisation des compétences relatives à l’immigration et l’asile au niveau ministériel ............ 12

5. Etat de la population étrangère au Luxembourg entre 2009 et 2013 .......................................... 14

Deuxième partie : Etat des lieux des actions de l’OLAI entre 2009 et 2013 ....................................... 17

Chapitre 1. L’OLAI, organe stratégique et coordinateur de la politique d’accueil et d’intégration aux niveaux national et international .......................................................................................................... 17

1. Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration .......................................... 18

2. Créer et soutenir des organes stratégiques liés à l’intégration (organes de décision, de réflexion ou consultation) ............................................................................................................................... 22

3. Permettre une responsabilité partagée des acteurs .................................................................... 26

4. Représenter le Luxembourg au niveau européen et international .............................................. 33

Chapitre 2. L’OLAI, administration en charge de l’accueil et intégration des étrangers ...................... 38

1. Créer et gérer le contrat d'accueil et d'intégration ..................................................................... 41

2. Informer et sensibiliser les publics ............................................................................................... 45

3. Identifier les acteurs et les besoins sur le champ de l’intégration............................................... 50

4. Mettre en place des acteurs-relais ............................................................................................... 53

5. Encourager l’élaboration d’études et réaliser des outils méthodologiques ................................ 56

6. Contractualiser avec des partenaires clés .................................................................................... 60

7. Piloter et gérer des fonds européens ........................................................................................... 64

Chapitre 3. L’OLAI, administration en charge de la mise en œuvre de la politique de lutte contre les discriminations ...................................................................................................................................... 71

1. Mettre en place la politique de lutte contre les discriminations ................................................. 71

Chapitre 4 : L’OLAI, administration en charge de l’aide sociale en faveur des étrangers ..................... 84

1. Assurer l’hébergement des DPI .................................................................................................... 90

A. Aide sociale aux DPI ..................................................................................................................... 90

2. Permettre la guidance sociale des DPI ......................................................................................... 97

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 3/147

2.1. Organiser le suivi social .................................................................................................. 97

2.2. Allouer et administrer les aides financières et matérielles aux DPI ............................. 105

2.3. Développer les échanges et les animations socio-éducatives au sein des structures d’hébergement pour DPI ..................................................................................................... 112

B. Aide sociale aux étrangers non-DPI............................................................................................ 117

1. Déterminer et gérer les mesures d’aide transitoire pour étrangers .......................................... 117

Chapitre 5 : L’OLAI, administration participant au dispositif luxembourgeois de suivi des migrations ............................................................................................................................................................. 124

1. Participer au recueil de données fiables et actualisées ............................................................. 124

Conclusion ........................................................................................................................................... 131

Liste des abréviations ......................................................................................................................... 132

Glossaire .............................................................................................................................................. 134

Liste des sources utilisées................................................................................................................... 135

Annexes ............................................................................................................................................... 136

Table des zooms et des illustrations .................................................................................................. 146

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 4/147

Introduction

Le présent document est le premier rapport quinquennal élaboré par l’Office

Luxembourgeois d’accueil et d’intégration (OLAI) après ses 5 premières années

d’exercice entre 2009 et 2013. Il s’inscrit dans le cadre de l’article 7 de la loi du 16

décembre 2008 (cf. annexe 1) concernant l’accueil et l’intégration des étrangers au

Grand-Duché de Luxembourg, par la suite appelée « loi sur l’accueil et l’intégration », qui

stipule que:

« Tous les 5 ans, le ministre adresse un rapport national sur l’accueil et l’intégration des

étrangers, la lutte contre les discriminations, l’aide sociale en faveur des étrangers, ainsi

que le suivi des migrations au Grand-Duché de Luxembourg à la Chambre des députés. »

Ce rapport vient en complément d’autres rapports sur l’intégration au Luxembourg, dont

le rapport d’évaluation du plan d’action national d’intégration et de lutte contre les

discriminations 2010-2014 (PAN) par le Conseil économique et social (CES).

Avec près de 45% de résidents étrangers sur son sol en 2013, l’enjeu de l’accueil et

l’intégration des étrangers est central pour le Grand-Duché. Ce rapport constitue une

opportunité de présenter l’OLAI, jeune administration chargée de mettre en œuvre la

politique et la loi sur l’accueil et l’intégration. Il cherche à replacer l’action de l’OLAI dans

le contexte et les enjeux rencontrés par les populations étrangères au Luxembourg, et

dans le cadre d’une politique d’accueil et d’intégration volontariste, transversale,

cohérente et durable. En présentant ce que l’OLAI a mis en place entre 2009 et 2013, il

propose une analyse des forces mais aussi les limites de l’action de l’OLAI, pour identifier

des perspectives et pistes d’évolution de la politique d’accueil et d’intégration.

L’intégration devant être prise en compte dans toutes les politiques nationales et mise en

œuvre dans un partenariat entre l’Etat, les communes et la société civile selon le principe

de responsabilité partagée, il s’agit ici de mettre en évidence l’importance des

collaborations et des réalisations accomplies en impliquant aussi bien les acteurs publics

que la société civile. Ce document veut contribuer à la prise de conscience des parties

prenantes du rôle qu’elles ont à jouer dans le processus d’intégration.

Le présent rapport espère ainsi alimenter de manière constructive le débat sur

l’intégration et servir d’outil pour ajuster et adapter la politique d’accueil et d’intégration

au Grand-Duché.

Le bilan des actions mises en œuvre par l’OLAI entre 2009 et 2013 ne peut se faire qu’à

partir d’une vision claire de l’ensemble des actions déployées sur cette période. La

méthodologie retenue pour élaborer ce rapport a ainsi eu pour objectifs de permettre une

présentation contextualisée, complète et cohérente des politiques mises en œuvre par

l’OLAI sur la période 2009-2013, et des perspectives d’amélioration de la politique

d’accueil et d’intégration des étrangers.

Pour ce faire, elle a mobilisé :

l’ensemble des agents de l’OLAI pour procéder à l’état des lieux (présentation,

diagnostic) et les perspectives des actions menées ;

le comité stratégique, constitué de la directrice et des chefs de service de l’OLAI,

pour valider chacune des phases, sélectionner les propositions retenues pour le

rapport parmi l’ensemble de celles formulées par les agents ;

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 5/147

un comité de rédaction composé de 4 agents qui s’est réuni régulièrement

pendant 6 mois.

Le tableau ci-dessous décrit les objectifs de chaque phase et la période sur laquelle elle

s’est déroulée.

Tableau 1 : Méthodologie d'élaboration du rapport quinquennal

ETAPE OBJECTIFS PERIODE

1. Etat des lieux des

actions de L’OLAI

depuis 2009

Identifier, puis décrire et analyser

toutes les actions mises en place par

l’OLAI entre 2009 et 2013

Repérer les liens existants entre les

différentes actions et dresser un

schéma synoptique des missions et

actions de l’OLAI

Mai - Septembre

2013

2. Réflexion

collective sur les

évolutions à apporter

Identifier les enjeux à travers un

séminaire de réflexion

Identifier des pistes d’amélioration des

actions menées par l’OLAI

Proposer des orientations politiques

sur les différents champs

d’intervention de l’OLAI

Octobre 2013

3. Rédaction du

rapport quinquennal

Ecrire le rapport quinquennal

Détailler et mettre en cohérence les

idées et propositions issues du

séminaire

Faire valider le rapport par le Ministre

Décembre 2013 –

Septembre 2014

4. Consultation du

personnel de l’OLAI

pour finaliser le

rapport

Finaliser le rapport

Présenter le rapport au personnel de

l’OLAI

Décembre 2014

En s’appuyant sur les instructions relatives au rapport quinquennal inscrites dans la loi

sur l’accueil et l’intégration, la présentation des actions de l’OLAI est organisée selon les

principes suivants :

Le rapport est basé sur les 5 champs d’intervention de l’OLAI :

les actions stratégiques et de coordination ;

les actions liées à l’accueil et l’intégration des étrangers ;

les actions liées à la lutte contre les discriminations ;

les actions liées à l’aide sociale en faveur des étrangers ;

les actions liées au suivi des migrations.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 6/147

Dans chaque chapitre correspondant à un champ d’intervention, sont décrites les

missions réalisées par l’OLAI (ex : « Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur

l’accueil et l’intégration » et les principales actions menées dans le cadre de ces

missions (ex : « Elaboration des règlements grand-ducaux en exécution de la

loi »).

Chaque partie correspondant à une mission est conclue par un encart intitulé « En

bref et à l’avenir », qui synthétise le contenu de l’action menée par l’OLAI entre

2009 et 2013 et présente des propositions pour améliorer l’exercice de cette

mission.

L’ensemble des missions et actions de l’OLAI est illustré par un schéma

synoptique présenté à la page suivante, et rappelé en introduction de chaque

partie sur un champ d’intervention.

Figure 1 (cf. infra) : Schéma synoptique des missions et actions de l'OLAI (2009-2013)

Le rapport s’attachera ainsi successivement à :

présenter l’évolution du cadre politique et institutionnel de l’accueil et de

l’intégration des étrangers depuis 1972 (Première partie) ;

faire l’état des lieux et clarifier les enjeux des actions mises en place par l’OLAI

entre 2009 et 2013 pour chacun de ses 5 champs d’intervention (Deuxième

partie, chapitres 1 à 5).

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 7/147

Accueil d’urgence, réinstallation et

relocalisation de réfugiés

Elaboration et coordination du PAN 2010-2014 Coordination du comité

interministériel à l’intégration

Mise en place d’un réseau de formateurs aux

compétences interculturelles et lancement de

formations à l’interculturel

Conventionnement des acteurs associatifs

œuvrant dans le domaine de l'intégration

Elaboration et diffusion d’outils

d’information : site internet, brochures, …

Créer et gérer le Contrat d'Accueil et d'Intégration

Formation de formateurs en instruction civique dans

le cadre du CAI

Commanditer des études

Organisation de la Conférence Nationale pour l'Intégration de 2010

Campagnes de sensibilisation concernant la

participation politique des non-

luxembourgeois (2008-2009, 2010-2011, 2013-2014)

Participation au SOPEMI de l’OCDE et publication de rapports

Participation aux réseaux des Points de

contact nationaux (REM, Intégration)

Membre du comité directeur du Réseau européen des migrations

Informer et sensibiliser les publics

Encourager l’élaboration d’études et

réaliser des outils méthodologiques

Mobiliser les acteurs de l’intégration

et contractualiser avec des

partenaires clés

Identifier les acteurs et les besoins sur le

champ de l’intégration

Guide de questionnement sur une action

en faveur de l’intégration locale

Kit de l’intégration

Guide pour l’élaboration d’un Plan communal d’intégration

Elaboration d’une stratégie d’intégration

au niveau local

Conventionnement et soutien des projets

de communes en faveur de l'intégration

Développer les échanges et les animations Socio-éducatives au sein des structures

d’hébergement pour DPI

Attribution d'un « crédit taudis »

Création et gestion des maisons de 2ème phase

Déterminer et gérer des mesures

d’aide transitoire pour les étrangers

Gestion des foyers pour travailleurs

immigrés célibataires

Mise en place et animations d’activités socio-

éducatives, pédagogiques et récréatives dans les

structures d’hébergement pour DPI

Mise en place et animation d’activités socio-

éducatives, parents –enfants et réunions

d'échanges avec les habitants à l’Institut Héliar

Elaboration et accompagnement de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg

Pilotage et gestion du programme européen PROGRESS (2007 – 2013)

Allocation mensuelle

Aide aux loisirs

Aide scolaire destinée aux enfants

Aide à l’habillement

Prise en charge des frais médicaux

Suivi des patients présentant des troubles psychiatriques

Organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI

Moyens de transport publics pour le

réseau du Grand-Duché

Aide à l’apprentissage des langues

Allouer et administrer les aides

financières aux DPI

Piloter et gérer des fonds européens

Gestion du Fonds européen pour les réfugiés

Gestion du Fonds européen d'intégration des

ressortissants de pays tiers

Soutien administratif du CNE

Soutien financier aux associations

œuvrant en faveur de l’intégration

Créer, soutenir des organes stratégiques (décision, réflexion, consultation)

Permettre une responsabilité partagée des acteurs

Assurer l’hébergement provisoire des DPI

Mise en place et gestion du dispositif

d’hébergement de DPI au niveau communal

Création et gestion des structures

d'hébergement

Avances financières aux étrangers en attente

de RMG ou de revenus professionnels

Aide sociale pour les étrangers non DPI Accompagnement social des DPI

Accompagnement social des mineurs DPI

non accompagnés

Traductions

Organiser le suivi social des DPI

Représenter le Luxembourg au

niveau européen et international

Mettre en place la politique de lutte contre les discriminations

Participer au recueil de données fiables et actualisées

Autorisation d’Occupation Temporaire

Organisation et fonctionnement des CCCI

Défense des intérêts de l’Etat en justice

Détermination des modalités de

désignation des représentants des

étrangers au CNE

Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration

Accueil et intégration

Aide sociale aux étrangers

Lutte contre les discriminations

Suivi des migrations

Consultations de la société civile dans le cadre du PAN

Collaboration avec des administrations, services de l’Etat,

services non étatiques : ONG, associations : Responsabilité

partagée

Accueil des étrangers non signataires du CAI

Elaboration des règlements grand-ducaux en exécution de la loi

Contribution aux rapports et conventions

internationales signées par le Grand-

Duché en matière de droits de l’Homme

Stratégie et coordination

Permettre la guidance sociale des DPI

PAN sur l’intégration et la lutte contre les discriminations

Création d’une « plateforme de

l’intégration locale »

Mettre en place des acteurs-relais

Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations

Organisation des retours volontaires (01 à 09/2009 et depuis 01/2012)

Projet pilote renforcement de la société civile

Etrangers demandeurs de protection internationale (DPI) Etrangers non DPI

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 8/147

Première partie : Une évolution du cadre politique et institutionnel de l’accueil et de l’intégration des étrangers depuis 1972

Pour comprendre le contexte dans lequel l’OLAI a mis en place son action, il faut

s’intéresser à l’importance croissante de la population étrangère dans la démographie, la

société et l’économie du Luxembourg, mais aussi au contexte politique et institutionnel

qui a accompagné depuis 1972 l’évolution de cette population et des enjeux auxquelles

elle s’est trouvée confrontée.

Figure 2 : Evolution des résidents luxembourgeois et étrangers (1970–2013)1

De l’action sociale en faveur des travailleurs immigrés et leur famille à l’accueil et

l’intégration des étrangers séjournant légalement au Luxembourg, c’est ainsi que pourrait

se résumer l’évolution de la mission de l’administration sous l’autorité du ministre ayant

l’Intégration dans ses attributions.

Par étranger, est désignée toute personne qui ne possède pas la nationalité

luxembourgeoise, soit qu’elle possède à titre exclusif une autre nationalité, soit qu’elle

n’en possède aucune2.

De 1972 à 2008, 3 textes législatifs ont accompagné l’évolution des vagues

d’immigration au Luxembourg, en fixant les modalités de l’encadrement de ces

immigrants, du dispositif national d’accueil et d’action sociale en faveur des étrangers,

redéfinissant à chaque fois les missions (et le nom) de l’organe institutionnel chargé de

les mettre en place.

1. La loi du 24 juillet 1972 crée le Service de l’immigration (1972-1993)

La loi du 24 juillet 1972 concernant l’action sociale en faveur des immigrants crée le

Service de l’immigration (SI) dont la mission principale consiste alors à prendre en

charge les travailleurs immigrés et leur famille. Une majorité d’entre eux arrive des pays

1 Source : STATEC

2 Article 3.a) de la loi modifiée du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes et l’immigration

339 787 363 163

378 169

434 254

497 731

537 044

18,4% 25,9%

28,7%

36,6%

42,6%

44,5%

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

1971 1981 1990 2000 2008 2013

Nombre de résidents

Nombre de résidentsluxembourgeois

Nombre de résidentsétrangers (et % de la pop.)

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 9/147

lusophones que sont le Portugal et le Cap-Vert, à la suite d’un accord de main d’œuvre

signé en 1970 entre le Luxembourg et le Portugal, et de l’indépendance du Cap-Vert

(1975) qui voit de nombreux cap-verdiens opter pour la nationalité portugaise.

Il s’agit alors pour le SI de répondre aux besoins de ces primo-arrivants en leur

garantissant l’accès à un logement décent pour un loyer modéré, en louant et en gérant

les logements collectifs (en veillant notamment à leur sécurité et leur salubrité), et en les

assistant dans les domaines du travail, de la santé, des prestations familiales et de la

scolarisation des enfants.

Au début des années 1970, 62 450 personnes résident au Luxembourg, représentant

18,4% de la population totale. Le SI gère alors quelque 300 lits répartis dans 8 foyers

pour travailleurs immigrés à travers le pays.

En 1978, est créé le premier Conseil national pour étrangers (CNE), organe consultatif

chargé d’étudier les besoins des étrangers et de leurs familles au Luxembourg et de

formuler des propositions pour mieux y répondre, de sa propre initiative ou à la demande

du gouvernement. La présidence du CNE sera assurée par le SI et les administrations qui

lui succéderont jusqu’en 2012, soit pendant plus de 3 décennies.

En 1979, le SI se voit confier la réinstallation des contingents de réfugiés et l’accueil des

demandeurs de protection internationale (DPI). Depuis 1979 et jusqu’à ce jour,

l’administration en charge de l’action sociale et de l’accueil des étrangers vise donc un

nouveau public cible : les DPI.

Zoom sur : Le droit d’asile au Luxembourg

Le droit d’asile, reconnu au niveau international par la Convention de Genève3, est régi

au Luxembourg par la loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes

complémentaires de protection. Elle reconnaît les statuts de protection internationale

que sont le statut de réfugié et celui de bénéficiaire de protection subsidiaire. L’asile

peut ainsi être obtenu ou refusé à l’issue d’une procédure de demande de protection

internationale, examinée par la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires

étrangères (MAE).

La demande de protection internationale (article 2 g):

La demande de protection internationale présentée par un ressortissant d’un pays tiers

(c’est-à-dire non membre de l’UE) ou un apatride vise à obtenir le statut de réfugié ou le

statut conféré par la protection subsidiaire.

Le statut de réfugié (article 2 d):

Tout ressortissant d’un pays tiers qui, parce qu’il craint avec raison d’être persécuté du

fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de ses opinions politiques ou de son

appartenance à un certain groupe social, se trouve hors du pays dont il a la nationalité

et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce

pays ou tout apatride qui, se trouvant pour les raisons susmentionnées hors du pays

dans lequel il avait sa résidence habituelle, ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut

y retourner et qui n’entre pas dans le champ d’application de l’article 34 de la loi du 5

mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection.

Le statut conféré par la protection subsidiaire (article 2 f):

Tout ressortissant d’un pays tiers ou tout apatride qui ne peut être considéré comme un

réfugié, mais pour lequel il y a des motifs sérieux et avérés de croire que la personne

concernée, si elle était renvoyée dans son pays d’origine ou, dans le cas d’un apatride,

dans le pays dans lequel il avait sa résidence habituelle, courrait un risque réel de subir

les atteintes graves définies à l’article 37, l’article 39, paragraphes (1) et (2) de la loi du

3 Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, dite « Convention de Genève »

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 10/147

5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection, la loi

n’étant pas applicable à cette personne, et cette personne ne pouvant pas ou, compte

tenu de ce risque, n’étant pas disposée à se prévaloir de la protection de ce pays.

Entre 1979 et 1993, le SI prend en charge une soixantaine de DPI qui arrivent chaque

année au Luxembourg. A ces effectifs, il faut ajouter les contingents de réfugiés accueillis

dans le cadre d’un programme de réinstallation à la demande du Haut-Commissariat des

Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).

A partir des années 1970, à l’immigration portugaise ouvrière importante dans les

secteurs du bâtiment, du nettoyage et de l’horeca4, s’ajoutent d’autres profils

d’immigrants : des personnes hautement qualifiées dans le secteur financier et des

services en plein essor depuis les années 60, des fonctionnaires européens et

internationaux, ou encore des étrangers venus entreprendre. L’immigration au

Luxembourg a donc plusieurs visages et la particularité d’occuper le haut et le bas de

l’échelle sociale.

2. La loi du 27 juillet 1993 institue le Commissariat du gouvernement aux

étrangers (1993-2009)

Si le nombre d’étrangers résidents continue sa progression et atteint 108 900 en 1990,

soit 28,7% de la population luxembourgeoise, le nombre de DPI arrivant chaque année

reste relativement faible. La situation change soudainement en 1992 avec l’éclatement

de la guerre en Bosnie-Herzégovine, provoquant un afflux de DPI vers le Luxembourg qui

n’est jamais retombé aux niveaux antérieurs depuis.

La loi du 27 juillet 1993 concernant l’intégration des étrangers au Grand-Duché de

Luxembourg et l’action sociale en leur faveur crée le Commissariat du gouvernement aux

étrangers (CGE), qui se substitue au Service de l’Immigration.

De 1992 à 1999, le Luxembourg accueillant chaque année un millier de nouveaux DPI en

moyenne avec des pics en 1998 (1 709) et 1999 (2 921), les missions du CGE se

concentrent exclusivement sur l’encadrement de cette population.

Tableau 2 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants de 1999 à 2007

Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Nombre de nouveaux DPI

2 921 628 686 1 043 1 549 1 575 801 523 426

Source : Direction de l’Immigration, MAE

A partir d’août 2004, la procédure d’attribution de la protection internationale relève de

la responsabilité de la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires étrangères et

de l’Immigration5 (MAE) : celui-ci est compétent pour enregistrer et traiter les demandes

de protection internationale et pour statuer sur celles-ci, tandis que le CGE, qui dépend

du Ministère de la Famille et de l’Intégration, est en charge de l’accueil, de l’hébergement

et de l’encadrement social des DPI.

4 Hôtellerie, Restauration et Cafés

5 Devenu Ministère des Affaires étrangères et européennes

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 11/147

Avec le développement de ses missions, le personnel du CGE est multiplié par 4 entre

1990 et 2000, passant de 6 à 25 agents.

3. La loi du 16 décembre 2008 crée l’Office luxembourgeois de l’accueil et

de l’intégration

Dans les années 2000, l’évolution de l’immigration et les perspectives démographiques

au Grand-Duché de Luxembourg amènent le gouvernement à réformer la législation en la

matière. La déclaration de politique générale du Premier ministre Jean-Claude Juncker le

12 octobre 2005 pointe alors les limites du modèle d’intégration luxembourgeois :

« On aimerait bien croire ceux qui disent que l’intégration des étrangers dans notre pays

est réussie. Or la réalité est parfois tout à fait différente : ici, comme ailleurs en Europe,

il se forme de véritables sociétés parallèles. Nous avons besoin d’une nouvelle loi sur

l’immigration, remplaçant celle de 1972 et basée sur un nouveau concept plus

volontariste de l’intégration. »

Après la loi sur la nationalité luxembourgeoise du 23 octobre 2008 portée par le Ministère

de la Justice et la loi sur la libre circulation des personnes et l’immigration du 29 août

2008, la loi sur l’accueil et l’intégration reconnaît l’apport de l’immigration au

développement social, politique, culturel et économique du pays, et vise à adapter le

cadre légal aux besoins d’une société luxembourgeoise de plus en plus diversifiée.

Entrée en vigueur le 1er juin 2009, la loi sur l’accueil et l’intégration crée l’OLAI,

administration sous tutelle du ministère chargé de la politique d’intégration, qui se

substitue au CGE institué par la loi modifiée du 27 juillet 1993. La loi fixe la base légale

de l’accueil et l’intégration des étrangers au Grand-Duché, et vise tout étranger, citoyen

européen et ressortissant de pays tiers séjournant légalement au Luxembourg.

Conformément aux lignes directrices élaborées au niveau européen, le gouvernement

met en place une politique d’intégration qui définit cette notion comme un processus à

double sens. L’intégration est fondée sur des droits et obligations réciproques des

étrangers et de la société d’accueil, et prévoit la pleine participation des étrangers. Il

revient à la société d’accueil de veiller au respect des droits formels des non-

Luxembourgeois, de sorte qu’il leur soit possible de participer à la vie sociale,

économique, politique et culturelle. Réciproquement, les étrangers doivent pour leur part

respecter les normes et les valeurs fondamentales de la société d’accueil et participer

activement au processus d’intégration, sans toutefois devoir abandonner leur propre

identité.

Outre les missions incombant au CGE, l’OLAI est chargé de mettre en place un plan

d’action national pluriannuel d’intégration et de lutte contre les discriminations, fondé sur

les 11 principes directeurs de l’intégration adoptés par l’UE. La loi sur l’accueil et

l’intégration crée également une base légale couvrant désormais tous les champs d’action

de l’OLAI en la matière, en étendant ses compétences aux motifs de discrimination6

prévus par la loi du 28 novembre 2006 sur l’égalité de traitement.

Les missions de l’OLAI sont ainsi définies :

mettre en œuvre et coordonner la politique d’accueil et d’intégration ;

faciliter le processus d’intégration des étrangers ;

établir un plan d’action national d’intégration et de lutte contre les

discriminations ;

initier et gérer le CAI ;

6 Age, Handicap, Orientation sexuelle, Race ou Origine ethnique, Convictions religieuses. L’OLAI n’est pas

compétent pour le motif de discrimination du Genre

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 12/147

lutter contre les discriminations ;

faire le suivi des migrations ;

gérer des structures d’hébergement ;

encadrer les demandeurs de protection internationale ;

établir un rapport national quinquennal sur l’intégration des étrangers.

4. Organisation des compétences relatives à l’immigration et l’asile au

niveau ministériel

Etant donné la composition de la population résidente du Luxembourg, la plupart des

ministères et administrations œuvrent directement ou indirectement au service des non-

Luxembourgeois, en lien avec les domaines de l’immigration, l’asile et/ou l’intégration.

Ainsi, en fonction du type d’immigration (asile ou travail, en provenance de l’UE ou de

pays tiers, etc.), de l’étape du parcours (accueil, demande de protection internationale,

intégration), ou de la problématique de l’étranger (emploi, logement, administratif,

judiciaire, intégration), celui-ci entrera dans le ressort d’un ministère ou d’un autre.

Afin de mieux comprendre l’articulation entre ces acteurs, est présenté ci-dessous à titre

illustratif un organigramme des principaux ministères, administrations et services en

charge des différents volets de l’immigration et l’asile au Grand-Duché, élaboré par le

point de contact luxembourgeois du Réseau européen des migrations.

O L A I – R a p p o r t q u i n q u e n n a l

D é c e m b r e - 2 0 1 4 p a g e 1 3 / 1 4 7

F i g u r e 3 : O r g a n i g r a m m e d e s m i n i s t è r e s , a d m i n i s t r a t i o n s e t s e r v i c e s i m p l i q u é s d a n s l e s p o l i t i q u e s d ’ i m m i g r a t i o n e t d ’ a s i l e d u L u x e m b o u r g ( S o u r c e : R E M , 2 0 1 4 )

Cour administrative

Tribunal administratif

1ère chambre

2ème chambre

3ème chambre

Gouvernement

Ministère du Travail, de l'Emploi et de

l'Economie sociale et solidaire

Agence pour le développement de l'emploi (ADEM)

Inspectorate du Travail et des Mines (ITM)

Inspection générale de la sécurité sociale

(IGSS)

Ministère des Affaires étrangères et européennes

Centre de Rétention

Direction de l'Immigration

Service Réfugiés

Service Etrangers

Service Retours

Service Affaires juridiques

Bureau des Passeports, Visas et

Légalisations

Ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande

Région

OLAI

Service Accueil

Service Logement

Service Social

Service Intégration

Ministère de la Justice

Ministère public

Répertoire civil

Service de l'Indigénat

Ministère de la Sécurité

intérieure

Police Grande-Ducale

Police Judiciaire (Service des

Etrangers et des Jeux)

Unité du crime organisé

Unité Centrale de la Police à l'Aéroport

(UCPA)

Direction Générale (Service Relations Internationales)

Ministère de l'Egalité des

Chances

Ministère de la Santé

Service Médical de l'Immigration

(S.M.I.)

Ministère de l'Enseignement supérieur

et de la Recherche

Homologation des diplômes

Registre de titres

Ministère de l'Education nationale, de l'Enfance et de

la Jeunesse

Service de la reconnaissance des

diplômes

Commission de validation des acquis

et de l'expérience (VAE)

Scolarisation des élèves étrangers

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 14/147

5. Etat de la population étrangère au Luxembourg entre 2009 et 2013

Une population étrangère représentant près de 45% des résidents en

2013

Au 1er janvier 2013, les non-Luxembourgeois résidant au Luxembourg représentent

44,5% de la population du Grand-Duché (537 000 habitants), une part en augmentation

de 1,8 point sur les 5 dernières années. Il convient d’ajouter que parmi la population de

nationalité luxembourgeoise, une partie l’a obtenue par naturalisation : c’était le cas de

8,3% des Luxembourgeois en 20117, année du dernier recensement de population.

Au niveau européen, le Luxembourg reste le pays de l’UE où la part des résidents

étrangers est la plus grande : une part près de 3 fois supérieure aux 2 pays qui viennent

en seconde position en 2010, l’Estonie et Chypre (15,9% d’étrangers dans ces 2 pays,

contre 43,1% pour le Luxembourg en 2010), la moyenne européenne se situant elle à

6,5%8.

La part des étrangers dans la population résidente devrait poursuivre son augmentation,

et dépasser celle des autochtones entre 2020 et 2030 selon les projections 2005-2055 du

STATEC9. Cette tendance s’explique par un double phénomène :

une démographie stagnante de la population de nationalité luxembourgeoise,

due à un niveau de fécondité de 1,52 enfant par femme en 2011, inférieur au

seuil de renouvellement des générations et à la moyenne européenne (1,57) et

en diminution de 5,6% par rapport à 2008 (1,61)10 ;

l’attractivité dont le Luxembourg jouit toujours aujourd’hui, dans la continuité de

plus de cinquante ans de dynamisme de l’immigration : de 1960 à 2011, on

compte un total 545 000 arrivées pour 370 000 départs du Grand-Duché11.

Les données sur le recensement de la population de 2011 publiées par le STATEC12 et

l’Université du Luxembourg soulignent l’importance que continuent à jouer les

phénomènes migratoires au Grand-Duché :

environ 170 nationalités étaient présentes au 1er février 2011. Spécificité

nationale : les étrangers provenant de l’UE restent largement majoritaires,

représentant 86% des résidents étrangers.

entre les recensements de la population de 2001 et de 2011, la population de

nationalité luxembourgeoise a augmenté de 72 814 personnes, soit plus de

16,6%, du fait de l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise par des

résidents étrangers suite aux changements législatifs introduits en la matière en

2008, qui facilitent les procédures de naturalisation et le recouvrement de la

nationalité.

les phénomènes migratoires ont également eu un impact sur la répartition et la

proportion des étrangers au niveau des communes : entre 2001 et 2011, la part

de personnes de nationalité étrangère augmente dans pratiquement toutes les

communes du Grand-Duché de Luxembourg.

7 STATEC – Recensement de la Population (RP) 2011 8 Population totale et population résidente non-nationale, par groupe de nationalités, 2010, EUROSTAT, www.epp.eurostat.ec.europa.eu 9 Potentiel de croissance économique et Démographie - Projections 2005-2055, Bulletin du STATEC n°4-2005 10 Chiffres EUROSTAT, Indicateur conjoncturel de fécondité, www.epp.eurostat.ec.europa.eu 11 « Le Luxembourg 1960-2011, 50 ans de migrations », STATEC, 2012 12 STATEC – RP 2011

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 15/147

Une population étrangère qui continue d’augmenter entre 2009 et 2013

Entre 2009 et 2013, la population étrangère a connu une croissance soutenue : elle

augmente de 10,8% sur 5 ans, un rythme supérieur à celui de la population résidente du

Luxembourg dans son ensemble, déjà importante (8,8%). Les communautés française

(+23,5%), et portugaise (+10,3%) connaissent les plus fortes progressions, tandis que

le nombre d’étrangers originaires de pays tiers à l’UE augmente de 10,5% sur la période.

Le tableau ci-dessous présente l’évolution de la population luxembourgeoise entre 2009

et 2013.

Tableau 3 : Evolution de la population résidente du Luxembourg entre 2009 et 2013

Evolution de la

population13

2009 2010 2011 2012 2013 Evolution

2009-2013

Population totale (en milliers)

493,5 502,1 512,4 524,9 537,0 +8,8%

Luxembourgeois 278,0 285,7 291,9 295,0 298,2 +7,3%

Étrangers 215,5 216,4 220,5 229,9 238,8 +10,8%

Étrangers en % 43,7 43,1 43,0 43,8 44,5 +0,8 point

Source : STATEC

Figure 4 : Nationalité des résidents étrangers du Luxembourg entre 2009 et 2013 (en milliers d’habitants)

Source : STATEC

L’immigration au Luxembourg est majoritairement constituée d’individus d’âge actif : la

moyenne d’âge des étrangers est de 35,3 ans, quand celle des Luxembourgeois atteint

41,3 ans, soit 6 ans de plus. La population étrangère est surreprésentée dans la tranche

13 Population au Luxembourg par nationalité entre 2009 et 2013, STATEC, www.statistiques.public.lu.

3,9 5,7

12,4

17,6 18,3

24,8

35,2 32,7

88,2

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

2009

2013

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 16/147

d’âge 26-45 ans par rapport aux Luxembourgeois, par opposition aux tranches d’âge 0-

20 ans et aux plus de 50 ans qui connaissent le phénomène inverse.

La part des travailleurs immigrés faiblement qualifiés selon le niveau d’instruction

(niveau primaire et secondaire technique jusqu’à 3 années achevées) était estimée à

39% lors du recensement de la population de 2011 par le STATEC, contre 48% en 1991.

Toutefois, les étrangers restent surreprésentés au sein des catégories professionnelles

faiblement qualifiées (17,2% des travailleurs peu qualifiés contre 7,4% des

Luxembourgeois), mais aussi dans les catégories hautement qualifiées (7,1% des

étrangers les occupent des postes de directeurs, cadres supérieurs, professions

intellectuelles et scientifiques, et 7,2% des Luxembourgeois), tandis qu’ils sont sous-

représentés dans les catégories intermédiaires.

Un nombre de nouveaux DPI qui connaît un pic en 2011-2012

En matière de protection internationale, le Luxembourg a été ces dernières années

confronté à une situation exceptionnelle.

Tableau 4 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants 2009-2013

Année 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de DPI

nouveaux arrivants

463 505 786 2 154 2 056 1 071

Source : Direction de l’Immigration, MAE

En 2011, le nombre de personnes déposant une demande de protection internationale est

multiplié par près de 3, pour atteindre 2 154, effectif qui diminue à peine en 2012 avec

2 056 nouveaux DPI enregistrés, dont la majorité est originaire de Serbie, suivie de

l’ancienne république yougoslave de Macédoine, du Kosovo et du Monténégro. En 2013,

le nombre de DPI accueillis est divisé par 2 par rapport à 2012, mais reste supérieur de

près de 30% aux chiffres de 2010.

Les procédures de demande de protection internationale étant de durées variées, le

nombre de DPI présents sur le territoire luxembourgeois à un instant donné est toujours

plus élevé que le nombre de nouveaux arrivants de l’année.

Le gouvernement luxembourgeois a réagi en réduisant de manière substantielle

l’allocation financière octroyée aux DPI, toutefois compensée par des avantages en

nature.

Dans ce même contexte, un système de conventionnement entre l’Etat et les différentes

communes a été mis en place, fixant les modalités d’accueil et la prise en charge des

frais engendrés pour l’hébergement des DPI sur le territoire communal.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 17/147

Deuxième partie : Etat des lieux des actions de l’OLAI entre 2009 et 2013

Chapitre 1. L’OLAI, organe stratégique et coordinateur de la politique d’accueil et d’intégration aux niveaux national et international

Depuis sa création par la loi sur l’accueil et l’intégration en 2008, outre les 4 volets

thématiques qui seront présentés dans les chapitres suivants, l’OLAI assume un rôle

stratégique et de coordination de la politique d’accueil et d’intégration du Luxembourg,

rôle qui peut être décliné en 4 missions et une dizaine d’actions-clés.

Ce positionnement a été favorisé par la multiplication des attentes sur ces domaines,

matérialisées par les évolutions juridiques : renforcement du cadre européen, règlements

grand-ducaux d’exécution de la loi sur l’accueil et l’intégration, nouveaux instruments à

mettre en place.

Ce rôle stratégique d’impulsion et de coordination de la politique, de représentation à

l’international, est venu renforcer le rôle d’opérateur de terrain qui est aussi assuré par

l’OLAI. Réciproquement, le travail de terrain de l’OLAI auprès des populations étrangères

lui permet de mieux identifier et relayer les besoins des populations-cibles auprès des

parties prenantes et partenaires de la politique d’accueil et d’intégration, notamment au

niveau gouvernemental.

Elaboration et coordination du PAN 2010-2014

Coordination du comité interministériel à l’intégration

Participation aux réseaux des Points de Contact Nationaux

(REM, Intégration)

Soutien administratif du CNE

Créer, soutenir des organes stratégiques

(décision, réflexion, consultation)

Permettre une responsabilité partagée des acteurs Représenter le Luxembourg au niveau européen et

international

Organisation et fonctionnement des CCCI

Défense des intérêts de l’Etat en justice

Détermination des modalités de

désignation des représentants des

étrangers au CNE

Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration

Collaboration avec des administrations, services de l’Etat, communes, ONG,

associations : Responsabilité partagée

Elaboration des règlements grand-ducaux sur le CAI et l’aide sociale aux

étrangers

Contribution aux rapports et conventions internationales

signées par le Grand-Duché en matière de droits de l’Homme

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 18/147

L’OLAI contribue à l’application de la loi sur l’accueil et l’intégration, en ce sens qu’il va,

en amont, préparer les règlements grand-ducaux définissant ses modalités d’application,

et en aval, veiller à son respect par la défense des intérêts de l’Etat en justice.

Elaboration de règlements grand-ducaux en exécution de la loi

Après l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration, 4 règlements grand-

ducaux ont été pris en exécution de la loi entre 2009 et 2012. L’objectif général des

textes légaux et réglementaires est de créer le cadre juridique des outils (CAI) et des

instances nationales (CNE) ou locales (CCCI), permettant la mise en œuvre de la

politique d’intégration selon le principe de la responsabilité partagée (cf. infra).

Pour préparer les règlements grand-ducaux liés aux questions d’accueil et d’intégration

des étrangers, l’OLAI réalise les étapes suivantes :

la concertation avec les instances concernées : ministères, organes consultatifs,

etc. ;

la rédaction de l’avant-projet de règlement grand-ducal, de l’exposé des motifs,

du commentaire des articles, de la fiche financière et de la fiche d’évaluation

d’impact ;

l’analyse et l’examen des avis formulés suite à l’avant-projet de règlement ;

le dépôt de l’avant-projet de règlement au Conseil de gouvernement.

2 exemples marquants de la période 2009-2013 sont décrits ci-dessous.

1) Règlement sur l’organisation et le fonctionnement des commissions

consultatives communales d’intégration (CCCI)

L’article 23 de la loi du 16 décembre 2008 stipule que :

« Dans toutes les communes, le conseil communal constituera une commission

consultative d’intégration chargée globalement du vivre ensemble de tous les résidents

de la commune et plus particulièrement des intérêts des résidents de nationalité

étrangère. Des résidents luxembourgeois et étrangers en font partie.

L’organisation et le fonctionnement de ces communes sont fixés par règlement grand-

ducal. »

L’OLAI a ainsi préparé et coordonné la rédaction du règlement grand-ducal du 15

novembre 2011 relatif à l’organisation et au fonctionnement des CCCI, abrogeant le

règlement grand-ducal du 5 août 1989 fixant l’organisation et le fonctionnement des

commissions consultatives communales pour étrangers.

Avec l’augmentation de la population étrangère résidente et la prise de conscience

progressive de l’importance de leur intégration, le rôle de proximité des communes est

apparu central dans la promotion de l’intégration des non-Luxembourgeois et du vivre

ensemble de tous les résidents dans la société d’accueil.

Les objectifs du nouveau texte réglementaire étaient ainsi de :

faciliter l’intégration politique et sociale des ressortissants étrangers sur le plan

communal ;

1. Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur l’accueil et l’intégration

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 19/147

assurer une cohabitation harmonieuse de l’ensemble de la population, quelle que

soit son origine et son lieu de résidence au Luxembourg ;

développer les compétences des nouvelles CCCI, tant au niveau des missions, de

la procédure d’appel aux candidats que de l’information sur les travaux de cette

instance.

Sous l’égide du précédent règlement, les CCCI14 étaient exigées dans les seules

communes dont la population comprenait plus de 20% d’étrangers. Le nouveau

règlement les rend obligatoires pour toutes les communes, indépendamment du nombre

et de la composition de leurs résidents.

Par ailleurs, le règlement renonce à la parité entre membres luxembourgeois et étrangers

au sein des commissions. Le membre étranger naturalisé peut ainsi continuer à y siéger

en sa qualité de membre luxembourgeois. D’autre part, le règlement permet une

représentativité des CCCI qui peuvent alors refléter la composition des résidents de la

commune, si cela est souhaité par le conseil communal.

Enfin, parmi les membres étrangers doit figurer une personne ayant la nationalité d’un

pays tiers, à moins qu’aucun ressortissant de pays tiers n’ait fait acte de candidature.

Le lancement des appels à candidatures dans les communes et la mise en place des CCCI

ont démarré début 2012. Les CCCI jouent un rôle de relais entre étrangers, Luxembourgeois, et responsables politiques.

2) Détermination des modalités de désignation des représentants des

étrangers au CNE (2011)

L’OLAI a également préparé et coordonné la rédaction du règlement grand-ducal du 15

novembre 2011. Dans un contexte d’augmentation constante du nombre et du poids

relatif des résidents étrangers dans la population luxembourgeoise, le gouvernement

renonce à la parité entre membres luxembourgeois et étrangers au sein du CNE pour

donner davantage de poids et de visibilité aux représentants étrangers.

Si les principales missions et modalités de fonctionnement du CNE n’ont pas été

bouleversées avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration - qui a abrogé

la loi constitutive du CNE du 27 juillet 1993 - quelques évolutions sont néanmoins à

relever :

jusqu’en 2011, le CNE était composé de 30 membres dont 15 représentants issus

de la société luxembourgeoise et 15 représentants étrangers. La loi sur l’accueil et

l’intégration modifie la composition du CNE qui passe à 34 membres :

représentants des étrangers, des réfugiés, du Syndicat des Villes et des

Communes Luxembourgeoises (SYVICOL), des organisations patronales, des

organisations syndicales les plus représentatives et de la société civile ;

la représentation des étrangers est renforcée : le nombre des représentants des

étrangers d’origine communautaire passe de 15 à 22, celui des représentants de

pays tiers de 2 à 7 ;

une répartition par nationalité est prévue uniquement pour les représentants des

Etats membres de l’UE, les sièges des pays hors UE étant attribués aux candidats

ayant obtenu le plus de voix sans prise en compte du critère de la nationalité ;

14 Elles s’appelaient alors commissions consultatives spéciales chargées des intérêts des résidents de nationalité étrangère.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 20/147

l’ensemble des pays européens ne représentant pas les 7 nationalités les plus

importantes au Luxembourg sont représentés par 5 membres effectifs et 5

membres suppléants (contre 2 membres effectifs et 2 suppléants avant 2011) ;

la durée du mandat des membres et du président, désormais élu à majorité des

membres, est allongée de 3 à 5 ans ;

l’âge minimum pour être candidat aux élections du CNE est abaissé de 21 à 18

ans ;

en cas d’égalité des voix, les candidats sont départagés par tirage au sort, alors

que sous l’actuelle législation, l’élection est acquise au bénéfice de l’âge.

Aujourd’hui, le Luxembourg dispose d’un organe consultatif national en matière

d’intégration des étrangers dont les membres ont été renouvelés en 2012 selon le

nouveau cadre réglementaire.

Défense des intérêts de l’Etat en justice

Avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration et des règlements afférents,

l’augmentation constante du nombre de DPI depuis 2011 et des contentieux y relatifs,

l’OLAI veille à défendre les intérêts de l’Etat en justice, à garantir le respect de la

législation en matière d’accueil et d’intégration des étrangers. La loi permet à l’OLAI

d’exercer sa mission d’accueil :

en récupérant des logements de l’Etat mis à disposition d’étrangers installés

depuis de nombreuses années au Luxembourg, afin d’assurer sa mission

d’hébergement provisoire des DPI et le bon fonctionnement de ses services ;

en assurant l’ordre dans les structures d’hébergement pour DPI, par la prévention

et la sanction des écarts disciplinaires.

Sur la période 2009-2013, le service juridique de l’OLAI a ainsi représenté l’Etat dans 23

affaires judiciaires, correspondant à des missions et procédures variées :

l’identification de critères objectifs et de procédures homogènes dans le cadre des

sanctions prévues pour violation des dispositions légales ;

la constitution de dossiers ;

la correspondance avec les avocats et tribunaux ;

la rédaction de requêtes ou citations ;

la préparation des pièces et la transmission du dossier au tribunal ;

la demande de procuration au Ministère d’Etat pour pouvoir représenter l’Etat en

justice ;

la plaidoirie devant les juridictions civiles (en première instance et en appel) ;

la préparation de notes de plaidoiries pour les litiges portés devant les juridictions

administratives ;

l’exécution des jugements moyennant l’huissier de justice ;

le suivi des personnes contraintes par voie judiciaire de quitter leur logement.

Un des contentieux les plus fréquents depuis 2010 est lié au non-respect des obligations

des DPI dans les structures d’hébergement. Le règlement grand-ducal du 8 juin 2012

fixant les conditions et les modalités d’octroi d’une aide sociale aux DPI (abrogeant le

règlement grand-ducal du 1er septembre 2006) prévoit ainsi une diminution ou un retrait

de l’aide sociale du DPI dans les cas suivants :

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 21/147

la dissimulation des ressources financières ;

le comportement violent et menaçant au sein des structures d’hébergement

envers les personnes assurant l’encadrement des bénéficiaires de l’aide sociale ou

envers d’autres occupants ;

l’abandon de la structure d’hébergement sans en avoir informé l’autorité

compétente ;

le non-respect de l’obligation de se présenter aux entretiens personnels fixés par

l’autorité compétente ;

le manquement grave au règlement d’ordre intérieur des structures

d’hébergement de l’OLAI ou gérées par lui.

De 2012 à 2013, plus de 150 dossiers disciplinaires ont ainsi été entamés à l’encontre

des DPI pour violation des dispositions du règlement grand-ducal du 8 juin 2012 sur

l’aide sociale. En établissant un règlement disciplinaire précisant la sanction des

manquements aux obligations donnant droit aux prestations d’accueil sur des critères

objectifs, l’OLAI a permis à la fois de préciser les règles et d’améliorer la discipline et

ainsi la qualité de vie dans les foyers pour DPI de l’OLAI.

L’activité juridique de l’OLAI améliore également les processus de prise de décision dans

des domaines sensibles (gestion de l’hébergement des DPI et des travailleurs immigrés)

et l’expertise de l’OLAI dans la gestion de structures et l’hébergement de populations

étrangères.

Contribuer à la mise en œuvre de la loi sur

l’accueil et l’intégration

En bref :

L’activité juridique de l’OLAI pour préparer et mettre en œuvre la loi sur

l’accueil et l’intégration a contribué à faire évoluer la politique sur ces

thématiques, à se mettre en conformité avec le droit européen, ou encore à

mettre en place ou faire évoluer des organes partenaires structurants (CNE,

CCCI) pour la politique.

Réciproquement, les différents règlements grand-ducaux élaborés par l’OLAI et

adoptés par le gouvernement ont largement impacté l’action de l’OLAI au cours

des 5 années d’exercice, en lui donnant de nouvelles missions (mise en place

du CAI), ou en faisant évoluer ses missions (règlement sur l’aide sociale aux

DPI).

A l’avenir :

Bien que la loi-phare de la politique d’accueil et l’intégration soit récente

(2008) et novatrice, celle-ci nécessitera sans doute des adaptations au regard

des évolutions de l’immigration, des nouveaux besoins identifiés dans la mise

en œuvre de la politique, mais aussi de l’évaluation des résultats de la

politique. C’est pourquoi l’OLAI se propose de continuer à l’avenir de :

identifier les décalages entre le cadre légal et réglementaire en matière

d’accueil et d’intégration et les besoins des populations étrangères, de

la société civile et des partenaires en général ;

proposer des adaptations de la loi aux réalités du terrain.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 22/147

L’OLAI coordonne et/ou collabore avec des organes stratégiques liés à l’intégration, qu’ils

soient décisionnaires (comité interministériel à l’intégration, CCCI) ou consultatifs

(Conseil national pour étrangers), dans le but de donner les moyens à la diversité des

acteurs concernés d’exercer leur responsabilité en matière d’accueil et d’intégration.

Coordination du comité interministériel à l’intégration

Le comité interministériel à l’intégration a été créé en 2008 afin de répondre à un besoin

de coordination et d’échange entre les ministères ou administrations concernés par une

politique d’intégration se voulant transversale et durable.

L’article 6 de la loi sur l’accueil et l’intégration stipule que :

« L’OLAI est chargé d’établir en concertation avec le comité interministériel à l’intégration

un projet de plan d’action national pluriannuel d’intégration et de lutte contre les

discriminations identifiant les principaux axes stratégiques d’intervention et les mesures

politiques en cours et à mettre en œuvre (…) ».

Chaque ministère concerné a donc été invité à participer à un comité interministériel afin

de définir et déployer le plan d’action national d’intégration et de lutte contre les

discriminations 2010-2014 (PAN).

Zoom sur :

Les 14 ministères du comité interministériel à l’intégration (2009-2013)

Ministère des Affaires étrangères et européennes

Ministère des Classes moyennes et du Tourisme

Ministère de la Culture

Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur

Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle

Ministère de l’Égalité des Chances

Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Ministère de la Famille et de l’Intégration

Ministère de l’Etat, la Fonction publique et de la Réforme administrative

Ministère de l’Intérieur et à la Grande Région15

Ministère de la Justice

Ministère du Logement

Ministère de la Santé

Ministère du Travail et de l’Emploi

Le comité interministériel à l’intégration a pour objectif de :

coordonner les efforts des différents ministères en matière d’intégration ;

collaborer à la définition du PAN et ses priorités annuelles ;

s’échanger sur les projets et actions des différents membres en matière

d’intégration ;

établir des bonnes pratiques en matière d’intégration ;

mener une réflexion de fond sur la thématique de l’intégration ;

développer une vision commune de l’intégration.

15

Devenu Ministère de l’Intérieur en décembre 2013.

2. Créer et soutenir des organes stratégiques liés à l’intégration (organes de décision, de réflexion ou de consultation)

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 23/147

Depuis la loi sur l’accueil et l’intégration, le comité interministériel coordonné par l’OLAI a

rédigé et mis en œuvre le PAN 2010-2014 et ses priorités annuelles (cf. infra) en 2011,

2012, 2013, 2014.

Le PAN, échelonné sur 5 ans, vise ainsi une meilleure coordination des politiques

d’intégration nationales : il prévoit d’inclure la dimension de l’intégration dans toutes les

autres politiques nationales (mainstreaming) et d’impliquer aussi bien les autorités

nationales et locales que les acteurs de la société civile.

Afin de déterminer les priorités annuelles du PAN, l’OLAI a procédé à l’organisation de

consultations régulières de la société civile, à travers un forum et des questionnaires en

ligne. Chaque ministère membre du comité a alors soumis des projets et actions

envisagés pour l’année suivante, en lien avec les objectifs prioritaires proposés par

l’OLAI.

Le comité interministériel donne l’opportunité à l’OLAI de créer un PAN basé sur des

concepts nouveaux et sur les besoins régulièrement recueillis auprès des acteurs sur le

terrain. Le PAN et ses priorités sont validés par tous les ministères participant au comité,

ce qui valorise la stratégie d’intégration proposée par l’OLAI tout en favorisant une

harmonisation des actions entre les ministères.

Force est de constater qu’au-delà de son rôle de coordination, l’OLAI est le véritable

moteur du comité ; les enjeux et la politique de l’accueil et l’intégration des étrangers,

alors même qu’ils doivent être pris en compte et traités de manière transversale, ne sont

pas intégrés au même degré par tous. La prise en compte de l’intégration et de la lutte

contre les discriminations par les différents ministères membres du comité pourrait être

améliorée, moyennant un renforcement des relations bilatérales de l’OLAI avec chacun

de ceux-ci.

Soutien administratif et logistique du Conseil national pour étrangers

Le CNE est un organe consultatif chargé d’étudier de sa propre initiative ou à la demande

du gouvernement les problèmes concernant les étrangers et leur intégration (articles 20

à 25 de la loi du 27 juillet 1993 concernant l’intégration des étrangers au Luxembourg

ainsi que l’action sociale en faveur des étrangers). Il doit remettre au gouvernement un

rapport annuel sur l’intégration des étrangers au Luxembourg.

Le CNE a institué différentes commissions et sections nécessaires à l’exécution de sa

mission :

la commission spéciale permanente pour les frontaliers ;

la commission spéciale permanente contre la discrimination raciale ;

la commission spéciale permanente pour les commissions consultatives des

étrangers ;

la section spéciale non-communautaires et réfugiés ;

la section spéciale éducation.

Depuis la loi de 1993, « un fonctionnaire ou un employé de l’OLAI assume les fonctions

de secrétaire du CNE ».

Après avoir présidé le CNE jusqu’à 2011, l’OLAI occupe désormais la fonction de

secrétariat en assurant notamment les tâches suivantes :

rédaction des comptes rendus des réunions de l’assemblée plénière du CNE et des

réunions du Bureau ;

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 24/147

rédaction des rapports des assemblées plénières, des réunions du Bureau du CNE,

des différentes commissions spéciales permanentes, sections spéciales ainsi que

des groupes ad hoc ;

organisation des élections ;

gestion des archives du CNE.

L’OLAI, par sa gestion quotidienne du secrétariat, en garantit le bon fonctionnement et

fait le lien entre les ministères concernés par l’intégration et les associations d’étrangers,

les CCCI, et les autres organes institutionnels et associatifs œuvrant en faveur de

l’intégration.

Créer et soutenir des organes stratégiques liés à l’intégration

En bref :

En tant qu’organe stratégique et de coordination, l’OLAI a contribué entre

2009 et 2013 au fonctionnement d’organes stratégiques issus des

différentes parties prenantes de l’intégration des étrangers au Luxembourg :

l’Etat (comité interministériel à l’intégration), les communes (CCCI), la

société civile (CNE).

La création de cet environnement institutionnel et partenarial est ainsi un

préalable à la négociation, la définition et la mise en œuvre concertée de la

politique d’intégration au Grand-Duché, dans un esprit de responsabilité

partagée.

A l’avenir :

Pour renforcer le poids de ces organes partenaires de la politique

d’intégration au Luxembourg, l’OLAI se propose de :

développer une stratégie commune d’intégration, une vision

novatrice ralliant et renforçant les principaux organes consultatifs en

matière d’intégration au niveau national (CNE), ministériel (comité

interministériel) et local (CCCI) ;

poursuivre la sensibilisation au mainstreaming (transversalité de la

politique d’intégration) et sa mise en œuvre concrète au niveau du

comité interministériel et sous forme bilatérale, afin de rendre

chaque ministère membre du comité interministériel acteur et

ambassadeur de la politique d’intégration sur son champ de

compétences.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 25/147

Figure 5 : Présentation synthétique des organes consultatifs ou décisionnels liés à l’intégration

Conseil national pour étrangers (CNE) Rôle : organe consultatif chargé d’étudier de sa propre initiative ou à la demande du gouvernement les problèmes concernant les étrangers et leur intégration. Composition : 34 membres représentants des étrangers, des réfugiés, du SYVICOL, des organisations patronales, des organisations syndicales les plus représentatives et de la société civile. Autres points-clés : Une représentation des étrangers renforcée par le règlement grand-ducal du 15 novembre 2011 : le nombre des représentants des étrangers d’origine communautaire passe de 15 à 22, celui des représentants de pays tiers de 2 à 7.

Comité interministériel à l’intégration Rôle : le comité coordonne la politique d'intégration au Grand-Duché de Luxembourg, élabore et met en œuvre le plan d'action national d'intégration et de lutte contre les discriminations. Composition : représentants de 14 ministères : Affaires étrangères, Culture, Économie et Commerce extérieur, Éducation nationale et Formation professionnelle, Égalité des chances, Enseignement supérieur et Recherche, Etat, Fonction publique et Réforme administrative, Intérieur et Grande Région, Justice, Logement, Travail et Emploi, Santé, Famille et Intégration. Autres points-clés : Coordination assurée par l’OLAI.

Commission consultative communale d’intégration (CCCI)

Rôle : commission chargée du vivre ensemble de tous les résidents de la commune, et plus particulièrement des intérêts des résidents de nationalité étrangère. Composition : au moins 6 membres, luxembourgeois et étrangers. Des membres effectifs et des membres suppléants, nommés par le conseil communal. Possibilité de composition représentative de celle de la commune. Autres points-clés : rendues obligatoires pour toutes les communes par le Règlement grand-ducal du 15 novembre 2011 relatif à l’organisation et au fonctionnement des CCCI.

Accueil et intégration

des étrangers

Société civile & étrangers

Communes

Etat

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 26/147

L’OLAI a pour mission d’impulser et de coordonner le partage de la responsabilité en

matière d’accueil et d’intégration, qui concerne notamment l’Etat, les communes et la

société civile (associations, organisation non gouvernementales (ONG), instituts de

recherche, etc.). Ce rôle stratégique passe par l’élaboration et la coordination du plan

d’action national d’intégration et de lutte contre les discriminations (PAN), mais

également par une collaboration forte avec une diversité d’acteurs sur les dossiers liés à

l’accueil et l’intégration des étrangers.

Elaboration et coordination du PAN 2010-2014

Entre 2009 et 2013, l’OLAI a assuré la mise en œuvre du PAN ainsi que des priorités

annuelles, qui reposent sur les 11 principes directeurs de la politique d’intégration

européenne (cf. encadré page suivante).

Le PAN est l’outil-phare de la responsabilité partagée : élaboré par le comité

interministériel à l’intégration en concertation avec la société civile et en phase avec la

politique européenne, il fixe les axes stratégiques et objectifs structurant la politique

d’accueil et d’intégration luxembourgeoise pour les années 2010 à 2014, et permet à

chaque acteur de s’inscrire dans son cadre.

Par la détermination de priorités annuelles, les orientations du PAN peuvent être ajustées

aux besoins identifiés par le comité interministériel, la société civile et l’OLAI, et elles

assurent ainsi la flexibilité de cet outil au regard des enjeux.

3. Permettre une responsabilité partagée des acteurs

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 27/147

Zoom sur :

Les principes de base communs en matière de politique d’intégration

Adoptés par le Conseil de l’Union européenne « Justice et Affaires intérieures » de novembre 2004, les

principes de base communs (PBC) constituent le fondement des initiatives communautaires en matière

d’intégration. Ils sont au nombre de 11.

Priorités 2010 Priorités 2013 Priorités 2011 Priorités 2014 Priorités 2012

PBC 1 : L'intégration est un processus dynamique, à double sens, de compromis réciproque entre tous les immigrants et résidents des États membres.

PBC 2 : L'intégration va de pair avec le respect des valeurs fondamentales de l'Union

européenne.

PBC 3 : L'emploi est un élément clé du processus d'intégration, essentiel à la participation et à la contribution des immigrants dans la société d'accueil et à la visibilité de cette contribution.

PBC 4 : Des connaissances de base sur la langue, l'histoire et les institutions de la société d'accueil sont indispensables à l'intégration; permettre aux immigrants d'acquérir ces connaissances est un gage de réussite de leur intégration.

PBC 5 : Les efforts en matière d'éducation sont essentiels pour préparer les immigrants, et particulièrement leurs descendants, à réussir et à être plus actifs dans la société.

PBC 6 : L'accès des immigrants aux institutions et aux biens et services publics et privés, sur un pied d'égalité avec les ressortissants nationaux et en l'absence de toute discrimination, est une condition essentielle à une meilleure intégration.

PBC 11 : L'élaboration d'objectifs, d'indicateurs et de mécanismes d'évaluation est nécessaire pour adapter les politiques, mesurer les progrès en matière d'intégration et améliorer l'efficacité de l'échange d'informations.

PBC 7 : Un mécanisme d'interaction fréquente entre les immigrants et les ressortissants des États membres est essentiel à l'intégration. Le partage d'enceintes de discussion, le dialogue interculturel, l'éducation pour mieux connaître les immigrants et leurs cultures, ainsi que l'amélioration des conditions de vie en milieu urbain renforcent les interactions entre immigrants et ressortissants des États membres.

PBC 9 : La participation des immigrants au processus démocratique et à la formulation des politiques et des mesures d'intégration, en particulier au niveau local, favorise leur intégration.

PBC 8 : La pratique des différentes cultures et religions est garantie par la Charte des droits

fondamentaux et doit être protégée, sous réserve qu'elle ne heurte pas d'autres droits

européens inviolables ou ne soit pas contraire à la législation nationale.

PBC 10 : Le recentrage des politiques et mesures d’intégration dans toutes les politiques pertinentes et à tous les niveaux de l’administration et des services publics est un élément clé de la prise de décisions politiques et de leur mise en œuvre.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 28/147

Collaboration avec les administrations, services de l’Etat, ONG,

associations : responsabilité partagée des acteurs en matière d’accueil et

d’intégration

« L’intégration est une tâche que l’État, les communes et la société civile accomplissent

en commun ». (article 2 alinéa 2 de la loi sur l’accueil et l’intégration)

Inscrite dans la loi sur l’accueil et l’intégration, la notion de responsabilité partagée s’est

imposée dans les 5 dernières années comme un principe-clé de la politique et de l’action

en matière d’accueil et d’intégration, que l’OLAI a non seulement cherché à promouvoir

auprès de l’ensemble de ses partenaires, mais qu’il a aussi mis en œuvre au quotidien

dans ses actions en tant qu’opérateur.

Si la responsabilité partagée est définie pour le volet intégration de la loi (cf. chapitre 2),

elle prend également tout son sens en matière d’accueil et d’encadrement des DPI

comme l’illustrent les exemples présentés ci-dessous.

L’encadrement des DPI a de multiples facettes, et le travail de l’OLAI va bien au-delà de

l’accompagnement à la recherche de logement et à l’octroi de l’aide sociale, prévu dans

le règlement grand-ducal du 8 juin 2012. Dès lors, une collaboration étroite et

permanente s’est imposée avec d’autres ministères, administrations et services de l’Etat

qui sont appelés à contribuer dans leur ressort à la prise en charge des DPI.

Parallèlement, l’OLAI a conclu des accords de collaboration avec des ONG telles que

Caritas et la Croix-Rouge luxembourgeoise, afin de renforcer les capacités d’encadrement

et de bénéficier du savoir-faire de ces organisations dans la mise en œuvre des mesures

de prévention ou encore dans la réponse à des difficultés spécifiques des DPI.

Réciproquement, l’OLAI collabore avec d’autres ministères lorsque ceux-ci font appel à

son expertise pour réaliser certaines de leurs missions.

Accueil et intégration

des étrangers

Etat

Communes

Etrangers Luxembourgeois

Société civile

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 29/147

Zoom sur :

Les enquêtes sociales pour le Ministère des Affaires étrangères

A la demande de la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires étrangères

(MAE), les assistants sociaux (AS) de l’OLAI réalisent des enquêtes sociales sur des

ressortissants de pays tiers demandeurs de titres de séjour, afin de permettre aux

autorités compétentes de prendre une décision éclairée d’autorisation, de

renouvellement ou non de séjour des ressortissants de pays tiers qui en ont fait la

demande auprès du MAE. Il s’agit souvent de ressortissants de pays tiers venus au

Luxembourg par visa touristique, par une prise en charge, ou encore pour raisons de

travail, et dont le titre de séjour est expiré.

En cas de situations complexes où les ressources financières et les relations familiales

des concernés ne sont pas clairement exposées au MAE, la Direction de l’Immigration

s’adresse à l’OLAI pour obtenir des renseignements supplémentaires afin de pouvoir

prendre une décision quant au séjour futur de ces personnes au Luxembourg. L’OLAI

demande des informations détaillées sur la situation familiale, sociale et économique des

concernés pour que les autorités compétentes du MAE puissent prendre une décision

motivée, en connaissance de cause et preuves à l’appui.

Le nombre annuel d’enquêtes varie selon la demande du MAE et la charge de travail du

service social, qui est en bonne partie liée au nombre de DPI nouveaux arrivants.

Si la collaboration est devenue une pratique courante pour beaucoup d’intervenants, elle

reste complexe à mettre en œuvre en raison des contraintes des différents

partenaires (incompatibilités législatives, absence de définition commune de la

responsabilité partagée, manque de moyens), et elle n’est pas encore intégrée au même

niveau par tous les acteurs, notamment du fait d’une perception encore répandue que

tout ce qui a trait aux étrangers relève de la responsabilité de l’OLAI.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 30/147

Zoom : Illustration de la responsabilité partagée en matière d’aide sociale aux

étrangers

Ministère et administration Objectifs Actions de l’OLAI

Ministère de la Santé

Inspection Sanitaire

Prévenir l’apparition des

maladies menaçant la santé

publique

Coordination de l’organisation

des examens médicaux offerts

aux DPI

Invitation des DPI aux

consultations médicales

Organisation et paiement des

traducteurs

Gérer l’apparition de maladies

menaçant la santé publique

Collaboration en cas de

survenance de maladies

infectieuses touchant la santé

publique, telles

que coqueluche, méningite,

grippe H1N1, etc.

Améliorer la prise en charge

médicale des DPI nouveaux

arrivants

Concertation dans le cadre du

projet commun de mise en

place d’un médecin de

référence pour les DPI

Assurer une bonne qualité de

l’eau potable dans les foyers

d’hébergement pour DPI /

Prévention de la légionellose

Contrôle de l’eau potable en

collaboration de la division de

l’Inspection Sanitaire

Ministère de l’Education Nationale

Service scolarisation des

enfants étrangers

Permettre à chaque enfant DPI

d’être scolarisé selon ses

compétences

Echanges réguliers quant au

nombre de DPI nouveaux

arrivants et à leurs adresses

respectives

Mise à disposition et

aménagement de salles

permettant la création de

classes spécialisées de l’Etat

Inspectorat

Permettre à chaque enfant DPI

la transition d’une classe

spécialisée vers une classe du

cursus scolaire normal

Echanges en fin d’année

scolaire pour organiser le

déménagement des familles

pour lesquelles la scolarisation

dans l’enseignement

fondamental n’est pas possible

au sein de la commune de

résidence

Services de psychologie et

d’orientation scolaire

(SPOS)

Aider les enfants DPI à faire

face aux dépenses liées à

l’école

Financement de matériel

scolaire

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 31/147

Ministère et administration Objectifs Actions de l’OLAI

Participation à des frais de

voyages scolaires

Faire respecter l’obligation

scolaire

Information du SPOS sur les

départs des DPI

Prise de contact avec les

parents en cas d’absences

répétées

Centre de Psychologie et

d’Orientation Scolaires

(CPOS)

Permettre aux enfants DPI

l’accès aux cantines scolaires

Contribution à la mise en place

d’un système permettant aux

DPI de bénéficier de la gratuité

de la cantine scolaire

Office National de l’Enfance

(ONE)

Permettre aux DPI mineurs de

moins de 16 ans non

accompagnés de vivre dans

une structure d’accueil leur

garantissant sécurité,

protection et soutien éducatif

Recherche de solutions

d’accueil pour DPI non

accompagnés de moins de 16

ans dans des structures

d’accueil pour jeunes en

difficultés

Ministère de la Famille et de l’Intégration

Service d’aide sociale

Accorder aux anciens DPI

bénéficiaires d’une autorisation

de séjour une aide sociale leur

permettant de vivre dans la

dignité

Recherche de solutions quand

les offices sociaux ne peuvent

pas assister les personnes

concernées

Service des personnes

handicapées

Permettre l’accueil d’un DPI

dans une structure adaptée à

son handicap grave (personnes

isolées et dépendantes) Collaboration pour la recherche

de solutions Permettre l’admission

temporaire dans une structure

d’hébergement pour soulager

la famille soignante

Service des personnes

âgées

Permettre aux ex DPI âgés et

isolés bénéficiaires d’une

autorisation de séjour, l’accès

à une structure de jour pour

personnes âgées ou une

maison de retraite

Demande d’application de la

tarification sociale pour les

personnes fréquentant une

structure pour personnes

âgées

Recherche de possibilités

d’admission et de prise en

charge dans des maisons de

retraite

Fonds National de

Solidarité

Permettre aux réfugiés

reconnus et aux bénéficiaires

d’une protection subsidiaire de

bénéficier du revenu minimum

garanti (RMG)

Collaboration et concertation

en cas de difficultés

administratives

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 32/147

Ministère et administration Objectifs Actions de l’OLAI

Ministère des Affaires étrangères

Direction de l’Immigration

Clarifier la situation de

personnes en séjour irrégulier Réalisation d’enquêtes

sociales Garantir une bonne prise en

charge des DPI pendant la

procédure de protection

internationale

Accueil, hébergement et suivi

des DPI par les services

logement et social

Régulariser les personnes en

situation irrégulière

Échanges réguliers contribuant

à une décision en faveur des

intéressés

Permettre à certains DPI de

travailler pendant la procédure

Participation à une commission

formulant des avis sur les

dossiers de demandes

d’autorisation d’occupation

temporaire (AOT)

Éviter les abus vis-à-vis du

système d‘assistance publique

Participation à une commission

prononçant le retrait

d’autorisation de séjour de

personnes en provenance de

l’UE et de pays tiers

Ministère de la Justice

Tribunal de la jeunesse Protéger les mineurs en

difficulté

Rédaction de rapports afin de

rendre possible la protection

d’un mineur soit par le biais

d’une assistance éducative,

soit par le biais d’un placement

en institution

Tribunal des tutelles des

mineurs

Demander l’ouverture d’une

tutelle pour protéger le DPI

mineur non accompagné

Accueillir, placer, guider et

assister le jeune mineur au

cours de sa procédure de

demande de protection

internationale

Comité interministériel

« Traite »

Combattre le fléau de la traite

des êtres humains

Participation au comité

interministériel et collaborer à

l’élaboration de la législation

en matière de traite des êtres

humains

Autres partenaires

Communes (Offices sociaux)

Créer de nouvelles structures d‘hébergement

Réunion d’information et de concertation

Visites de sites potentiels quant à la construction d‘une

nouvelle structure

ONG Collaborer à la prise en charge

des DPI Accords de collaboration

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 33/147

4. Représenter le Luxembourg au niveau européen et international

Responsabilité partagée des acteurs

en matière d’accueil et d’intégration

En bref :

L’OLAI permet, encourage et coordonne la responsabilité partagée

entre les différents acteurs en matière d’accueil et d’intégration des

étrangers. Par la mise en œuvre du PAN, l’OLAI joue un rôle

d’impulsion de la politique en proposant des orientations et objectifs

communs et des mesures ciblées concernant chacune de ses

compétences.

La coopération entre les divers acteurs impliqués, même si elle est

parfois complexe à mettre en œuvre, permet de développer une

politique d’accueil et d’intégration plus ambitieuse, de prendre en

charge des DPI plus nombreux et de conduire ainsi à un meilleur

accueil ou une meilleure intégration des publics cibles de la politique.

A l’avenir :

Pour aller plus loin et faire fonctionner la responsabilité partagée au

mieux, l’OLAI se propose de :

consolider la vision stratégique de l’accueil et l’intégration et la

notion de responsabilité partagée ;

développer une véritable politique d’investissement durable

dans le champ de l’intégration ;

impliquer la société d’accueil dans le processus d’intégration

des étrangers en promouvant un modèle de société où la

diversité est vue comme un atout ;

encourager la réciprocité et le partage d’information pour des

relations partenariales efficaces et satisfaisantes pour tous ;

poursuivre la sensibilisation des partenaires, et notamment des

communes, à la responsabilité partagée en matière d’accueil

des DPI, d’intégration et de lutte contre les discriminations ;

clarifier la répartition des rôles et missions entre l’OLAI et les

différents acteurs concernés par l’intégration ;

prendre en compte l’accueil et l’intégration dans l’ensemble

des politiques nationales.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 34/147

L’OLAI assure une fonction de représentation du Grand-Duché de Luxembourg dans les

réseaux traitant de migrations et d’intégration aux niveaux européen et international, où

les échanges sur les enjeux, politiques et actions mises en place par les différents Etats

et les projets menés en commun contribuent au développement de politiques

ambitieuses, innovantes et mieux coordonnées.

Il participe à des groupes d’experts gouvernementaux (lutte contre les discriminations,

intégration, etc.), des groupes d’experts en tant qu’autorité de gestion de fonds

européens du programme Solidarité et gestion des flux migratoires16, mais également à

des réseaux européens sur les migrations ou l’intégration, dont la fréquence des

rencontres et des publications est soutenue.

L’OLAI agit également comme point de contact national pour répondre à des demandes

de partenaires institutionnels relatives à la mise en œuvre de conventions internationales

en matière de droits de l’Homme signées par le Grand-Duché.

Participation au Réseau Européen des Migrations (REM)

Le REM a été mis en place en 200817 sous la présidence de la Commission européenne.

Son objectif est de compiler et fournir des informations fiables, objectives, comparables

et à jour dans les domaines des migrations et de l’asile afin d’appuyer l’élaboration des

politiques et la prise de décisions en la matière. La diffusion de ces informations

s’effectue principalement via le site internet du REM18 et ses publications, accessibles au

grand public.

L’OLAI représente le Grand-Duché de Luxembourg au sein du comité directeur du REM,

composé des points de contact nationaux (PCN) désignés par les Etats membres et la

Commission européenne. Lancé en novembre 2008, le point de contact luxembourgeois

est composé de personnes qualifiées de différentes organisations19, possédant une

expertise dans le domaine des migrations, notamment d’ordre politique, juridique,

académique ou statistique. La coordination nationale du PCN est assurée par l’Université

du Luxembourg, et l’OLAI en cofinance le fonctionnement.

Dans le cadre des travaux du PCN du REM, l’OLAI contribue notamment à la réalisation

de productions variées :

rapport politique annuel sur les migrations et l’asile ;

rapport annuel sur les statistiques en matière de migration et d’asile ;

études prévues par le programme de travail annuel ;

glossaire du REM (traduction coordonnée par l’OLAI) ;

demandes ponctuelles (ad hoc queries) des autres PCN ;

organisation de conférences nationales annuelles sur les migrations et l’asile.

La participation de l’OLAI au REM depuis sa création favorise ainsi la mise en réseau et le

bon déroulement des travaux. Il permet au Luxembourg de disposer de données de

qualité sur les migrations mises à disposition du grand public. Etant donné la variété de

thématiques couvertes, il est important que l’OLAI continue à impulser des collaborations

institutionnelles, associatives et académiques.

Zoom sur :

Les compétences européennes en matière d’asile et d’intégration

16 Fonds SOLID : Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers et fonds européen des réfugiés 17 Par la décision n°2008/381/CE du Conseil du 14 mai 2008 18 www.emnluxembourg.lu 19 Université du Luxembourg, CEFIS, CEPS/INSTEAD, STATEC, Direction de l’Immigration du MAE et OLAI

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 35/147

Depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en 2009, on distingue 3 types de

compétences des institutions européennes :

les compétences exclusives : seule l’UE est compétente par le biais de ses

institutions;

les compétences partagées entre l’UE et les Etats membres selon le principe de

subsidiarité ;

les compétences de coordination : l’UE chapeaute l’action des Etats membres.

Constituant une des principales destinations mondiales pour l'immigration et l'asile, l’UE

s'efforce depuis les années 1980 de développer une politique commune dans ces

domaines. "Espace de liberté, de sécurité et de justice" caractérisé par la suppression des

frontières internes, elle s'est donné pour objectif de faciliter l'accès légal au territoire de

ses Etats membres tout en luttant contre l'immigration illégale. Malgré la signature des

accords de Schengen, l'entrée et le séjour de ressortissants étrangers reste un domaine

en grande partie régi par chaque Etat, indépendamment de ses voisins.

Le 12 juin 2013, les députés européens ont adopté la structure de la nouvelle politique

européenne d'asile qui doit entrer en vigueur à partir du second semestre de 201520.

Cette politique fixe des procédures et des délais communs pour le traitement des

demandes, crée un ensemble de droits de base pour les demandeurs d'asile arrivant dans

l'UE et met fin aux transferts de demandeurs d'asile vers les Etats membres qui ne

parviennent pas à leur garantir des conditions de vie décentes.

Au sein de l’UE, la politique d'intégration relève de la compétence de chaque Etat

membre. Toutefois, certaines initiatives ont été prises dans le but d’élaborer un cadre

européen commun aux politiques d’intégration nationales.

Depuis 2004, les Etats membres se sont donné les moyens pour s’engager sur un certain

nombre de principes de base communs (cf. infra) à l’occasion de rencontres politiques

organisées pendant plusieurs présidences successives.

Ces principes reconnaissent l’intégration comme un processus à double sens dans le

cadre duquel s’engagent à la fois la société d’accueil et le migrant. Ils promeuvent

également le respect des valeurs fondamentales de l’UE, la connaissance de base de la

langue, de l’histoire et des institutions, l’accès aux biens et services à égalité avec les

nationaux, la participation des migrants au processus démocratique, la définition

d’objectifs, d’indicateurs et de mécanismes d’évaluation.

Le Traité de Lisbonne (décembre 2009) puis le Programme de Stockholm (2010-2014)

sont venus renforcer cette vision de l’intégration d’une part, en impliquant le Parlement

européen et le Conseil de l’Union européenne et d’autre part, en définissant des

orientations pour les Etats membres fondées sur l’émergence de pratiques communes, la

coordination des politiques connexes, ou encore la participation de la société civile.

Les Etats membres disposent aujourd’hui d’instances et d’outils qui permettent, sous la

conduite de la Commission européenne et du Conseil économique et social, de

développer la connaissance réciproque des pratiques, une vision partagée de l’accueil et

de l’intégration, la mesure de l’impact des politiques dans chaque pays de l’UE :

les Manuels sur l’Intégration (Handbooks on Integration) ;

le Réseau des points de contact nationaux sur l’intégration (National Contact Points

on Integration, cf. infra) ;

20

Position du Conseil sur la directive modifiée relative à des procédures communes pour l’octroi et le retrait de

la protection internationale, approuvée par le Parlement Européen le 12 juin 2013.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 36/147

un forum de discussion pour associer la société civile : le Forum européen sur

l’intégration lancé en avril 2009.

Participation au réseau des points de contact nationaux sur l’intégration

(NCPI)

Bien que la compétence en matière d’intégration des étrangers reste nationale, une

meilleure coordination a été jugée nécessaire au niveau de l’UE pour construire une

vision commune de l’intégration et mener à bien les politiques d’intégration nationales.

Dès lors, la Commission européenne fixe chaque année un agenda pour l’intégration basé

sur les discussions au sein du groupe de points de contact nationaux sur l’intégration

(NCPI).

En tant que coordinateur de la politique d’intégration au Luxembourg, l’OLAI est le point

de contact national sur l’intégration pour le Grand-Duché. Il participe et contribue de

manière régulière au réseau européen des NCPI créé en 2002, et présidé par la

Commission européenne.

De 2009 à 2013, l’OLAI a ainsi contribué aux projets développés par les NCPI, tels que :

l’élaboration de « modules d’intégration », des séminaires d’experts visant à

recueillir les meilleures pratiques sur les thématiques suivantes :

o cours introductifs et cours de langues ;

o engagement de la société d’accueil ;

o participation active des étrangers dans tous les aspects de la vie

collective ;

la réflexion commune sur les indicateurs d’intégration communs afin de mesurer

l’impact des politiques d’intégration à long terme.

La participation à ce groupe permet à l’OLAI de nouer des contacts bilatéraux avec des

administrations publiques homologues dans d’autres Etats membres et de bénéficier

d’apports et de pratiques innovantes dans le domaine de l’intégration. L’OLAI développe

son expertise dans le cadre des séminaires d’experts auxquels il participe : une expertise

qui devra être approfondie à l’avenir afin d’assurer une pleine participation de l’OLAI aux

différents travaux du groupe.

Le fait que l’OLAI couvre des domaines qui ont trait à plusieurs directions générales (DG)

de la Commission européenne (DG Justice, DG Affaires Intérieures, DG Affaires sociales)

peut néanmoins dans certains cas limiter la lisibilité du positionnement de l’OLAI.

Une difficulté rencontrée au niveau européen est que les spécificités luxembourgeoises

en matière d’intégration ne sont pas toujours prises en compte : une grande partie des

mesures communautaires ne vise que les ressortissants de pays tiers, et la liberté de

circulation des personnes au niveau de l’UE l’incite à concentrer les efforts en matière

d’intégration sur les non-ressortissants. Or la politique d’intégration au Luxembourg ne

fait pas cette distinction : elle met en avant l’enjeu et les outils d’intégration au sein de la

société luxembourgeoise pour ses résidents européens (qui représentent 86% des

résidents étrangers du Grand-Duché) au même titre que pour les résidents ressortissants

de pays-tiers.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 37/147

Contribution aux rapports et conventions internationales signées par le

Grand-Duché en matière de droits de l’Homme.

Au cours des 5 dernières années, l’OLAI a souvent été sollicité pour contribuer aux

rapports relatifs aux conventions internationales sur les droits de l’Homme signées par le

Grand-Duché. Ainsi, il a activement travaillé sur l’élaboration des réponses données dans

le cadre des rapports élaborés par :

l’Union européenne : Agence des droits fondamentaux de l’UE ;

le Conseil de l’Europe : Commission européenne contre le racisme et l'intolérance

(ECRI) ;

les Nations Unies : Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD),

Examen Périodique Universel des Droits de l’Homme (EPU), etc.

Les exigences des signataires des conventions sur les droits de l’Homme sont fortes, et

au niveau luxembourgeois, l’OLAI est bien souvent la seule autorité publique en mesure

d’apporter les réponses aux questions posées. Grâce à cette veille permanente, la

production et la diffusion de réponses à des questions sur les droits de l’Homme, l’OLAI

devient ainsi un relais de ces informations auprès de ses partenaires luxembourgeois

concernés par ces thématiques, et développe son expertise.

Représenter le Luxembourg au niveau européen et international

En bref :

La fonction de représentation que remplit l’OLAI dans le cadre de différentes

instances internationales le fait bénéficier de bonnes pratiques et de l’expertise

capitalisée au niveau européen ou international, et lui permet également d’être

en réseau avec les administrations homologues dans d’autres Etats, et de

participer à une dynamique de travail et de réflexion. Elle accroît la visibilité de

l’administration, d’autant plus qu’avec 44,5% de résidents étrangers dont 86%

originaires de l’UE, le Luxembourg apparaît parfois au niveau européen comme

un laboratoire de l’intégration, avec des spécificités à faire valoir.

Cette mission de représentation est néanmoins exigeante, et demande à l’OLAI

un suivi important des questions internationales et européennes et une

concertation régulière et homogène avec ses partenaires.

A l’avenir :

Pour renforcer la contribution et la visibilité du Luxembourg sur les questions

d’accueil et d’intégration au niveau international, l’OLAI se propose de :

poursuivre sa participation active dans les réseaux européens et

internationaux ;

développer les efforts de communication auprès des partenaires sur les

travaux effectués dans le cadre des réseaux internationaux ;

promouvoir les spécificités et l’expérience du « laboratoire » de

l’intégration luxembourgeois.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 38/147

Chapitre 2. L’OLAI, administration en charge de l’accueil et intégration

des étrangers

« Si la loi modifiée du 27 juillet 1993 concernant l’intégration des étrangers au Grand-

Duché de Luxembourg, ainsi que l’action sociale en faveur des étrangers a offert une

base légale permettant d’établir certaines mesures d’intégration en leur faveur, elle n’a

cependant pas défini les principes essentiels d’une politique d’accueil et d’intégration

cohérente promouvant la coexistence entre autochtones et allochtones et partant, la

cohésion sociale au Grand-Duché de Luxembourg ».21

Largement inspirée des réflexions menées au niveau européen en la matière, la loi sur

l’accueil et l’intégration de 2008 a introduit les principes essentiels en matière

d’intégration que sont la réciprocité22 et la responsabilité partagée23. Néanmoins, la

vision luxembourgeoise de l’intégration diffère du cadre proposé par l’UE : la politique

luxembourgeoise d’intégration vise à la fois les résidents du Luxembourg citoyens

européens (très largement majoritaires parmi les étrangers) et les résidents

ressortissants de pays tiers, ce qui explique l’approche luxembourgeoise de développer

une politique d’intégration pour tous les non-Luxembourgeois, y compris les Européens.

En outre, le Luxembourg possède une langue officielle et 2 langues administratives. Le

modèle d’intégration luxembourgeois est axé autour de la participation, l’interaction et la

diversité, et privilégie une approche incitative plutôt que contraignante.

Pour donner les moyens à l’OLAI d’assurer sa mission de coordination de la politique

d’intégration, la loi sur l’accueil et l’intégration a annoncé la création de 2 outils clés : le

PAN et le CAI, un contrat facultatif signé entre le résident étranger et l’Etat, qui donne

accès au premier à une offre favorisant l’interaction et l’intégration, constituée de 3

prestations : des cours de langues, des cours d’instruction civique et une journée

d’orientation.

Construit par le comité interministériel à l’intégration (cf. Deuxième partie, chapitre 1) et

en concertation avec la société civile, le PAN est la clé de voûte de la politique d’accueil

et d’intégration luxembourgeoise et de la responsabilité partagée. Echelonné sur 5 ans

(2010-2014), il identifie les « principaux axes stratégiques d’intervention »24 et les

actions à mettre en place à l’échelle nationale : il prévoit d’inclure la dimension de

l’intégration dans toutes les autres politiques nationales et d’impliquer aussi bien les

autorités nationales et locales que les acteurs de la société civile, en phase avec la

politique européenne et ses principes de base communs (PBC) en matière d’intégration.

L’OLAI, en tant que nouvelle administration placée sous la tutelle du ministère ayant

l’Intégration dans ses attributions, a été mandaté pour coordonner la politique

d’intégration, lui donnant un nouveau rôle d’organe stratégique chargé d’impulser, de

soutenir et parfois de mettre en œuvre sur le terrain des actions favorisant l’intégration

des résidents étrangers, notamment en matière d’interaction, de participation politique et

d’empowerment25.

21 Commentaire des articles (article 1er) de la loi sur l’accueil et l’intégration de 2008 22 L’article 2 de la loi stipule que le terme intégration « désigne un processus à double sens par lequel un étranger manifeste sa volonté de participer de manière durable à la vie de la société d’accueil, qui sur le plan social, économique, politique et culturel, prend à son égard toutes les dispositions afin d’encourager et de faciliter cette démarche » 23 L’article 2 stipule que « l’intégration est une tâche que l’Etat, les communes et la société civile accomplissent en commun » 24 Loi sur l’accueil et l’intégration, article 6 25 Empouvoir (cf : http://fr.wikipedia.org/wiki/Empowerment)

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 39/147

Pour ce faire, l’OLAI a dû définir un cadre pour le PAN, définir, mettre en œuvre et gérer

le CAI. Il a dû s’outiller afin d’informer et de sensibiliser les publics, diagnostiquer les

besoins, mettre en place des acteurs-relais, encourager l’élaboration d’études, réaliser

des outils méthodologiques et enfin mobiliser les acteurs de l’intégration et

contractualiser avec des partenaires clés. En parallèle, l’OLAI a également poursuivi le

pilotage et la gestion des fonds européens en lien avec les migrations, l’asile et

l’intégration : le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers (FEI) et le

Fonds européen pour les réfugiés (FER).

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 40/147

Figure 6 : Schéma synoptique des actions de l’OLAI en matière d’accueil et d’intégration des étrangers

Mise en place d’un réseau de formateurs aux

compétences interculturelles et lancement de

formations à l’interculturel Conventionnement des acteurs associatifs

œuvrant dans le domaine de l'intégration

Elaboration et diffusion d’outils

d’information : site internet, brochures, …

Créer et gérer le Contrat d'Accueil et d'Intégration

Formation de formateurs en instruction civique

dans le cadre du CAI

Organisation de la Conférence Nationale pour l'Intégration de 2010

Campagnes de sensibilisation concernant la

participation politique des non-

luxembourgeois

Informer et sensibiliser les publics

Encourager l’élaboration d’études

et réaliser des outils

méthodologiques

Mobiliser les acteurs de l’intégration

et contractualiser avec des

partenaires clés

Identifier les acteurs et les besoins sur le

champ de l’intégration

Guide de questionnement pour

concevoir et initier une action en faveur

de l’intégration locale

Kit de l’intégration

Guide pour l’élaboration d’un Plan communal d’intégration

Elaboration d’une stratégie d’intégration

au niveau local

Conventionnement et soutien des projets

de communes en faveur de l'intégration

Piloter et gérer des fonds européens

Gestion du Fonds européen pour les réfugiés

Gestion du Fonds européen d'intégration des

ressortissants de pays tiers

Soutien financier aux associations

œuvrant en faveur de l’intégration

Consultations de la société civile dans le cadre du PAN

Création d’une « plateforme de

l’intégration locale » Accueil des étrangers non signataires du CAI

Définir le PAN sur l’intégration et la lutte contre les discriminations

Projet pilote renforcement de la société civile

Mettre en place des acteurs-relais

Commande d’études sur le champ de l’intégration

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 41/147

Le CAI est prévu par la loi sur l’accueil et l’intégration, et sa mise en œuvre est définie

par le règlement grand-ducal du 2 septembre 2011. Avec le CAI, le gouvernement

luxembourgeois s’est doté d’un outil novateur permettant de favoriser l’intégration au

Grand-Duché.

Facultative, la signature du contrat est avant tout un acte symbolique par lequel

l’étranger signataire et l’Etat témoignent de leur engagement réciproque en matière

d’intégration. La création du CAI a eu pour objectifs de rendre accessible et accueillant

aux étrangers l’environnement social, économique, politique et culturel du Grand-Duché,

et de permettre à l’OLAI de cerner les besoins, les perceptions, les motivations et

attentes des publics concernés par le processus d’intégration.

Pour l’OLAI, le CAI constitue un outil phare de mise en pratique de la politique

d’intégration auprès des étrangers, et le vecteur d’un contact privilégié avec la population

cible.

Le CAI (cf. annexe 2) est proposé à tout étranger âgé de plus de seize ans légalement

installé au Luxembourg et désirant s’y maintenir de manière durable. Il s’adresse aux

citoyens de l’UE aussi bien qu’aux ressortissants de pays tiers, aux nouveaux arrivants

comme aux personnes installées au Luxembourg depuis des années. Le contrat est établi

pour une durée de 2 ans à partir de la date de la première prestation.

Zoom sur : Les prestations offertes dans le cadre du CAI

3 prestations « obligatoires » sont offertes aux signataires d’un CAI :

Une formation linguistique : elle permet d’atteindre un niveau élémentaire (au

moins le niveau A.1.1 du Cadre européen commun de référence pour les langues,

le CECRL) dans au moins une des 3 langues administratives du Luxembourg : le

luxembourgeois, le français et l’allemand. Le signataire du CAI peut choisir parmi

les cours conventionnés avec le Ministère de l’Education nationale et de la

Formation professionnelle (MENFP), qu’ils soient organisés par les communes, les

associations, les lycées, ou encore l’Institut national des langues. Il pourra s’y

inscrire au tarif réduit.

Des cours d’instruction civique : d’une durée totale de 6 heures, ils explicitent

les enjeux de l’intégration et les conditions du vivre ensemble dans un

Luxembourg pluriel, présentent l’histoire du Luxembourg, son organisation

politique, ses mœurs et ses coutumes. Ils sont organisés conjointement par

l’OLAI et le MENFP, en collaboration avec les communes et les lycées.

Une journée d’orientation : organisée sur une demi-journée par l’OLAI en

collaboration avec de nombreux partenaires, elle doit permettre au signataire

d’avoir accès à un maximum d’informations sur la vie quotidienne au

Luxembourg grâce aux stands et exposés tenus par de nombreux représentants

d’administrations, institutions et associations. Cet événement prévoit également

une activité interactive qui a pour but d’encourager les échanges entre

signataires, mais aussi entre les signataires et les organisations représentées,

dans un cadre convivial.

1. Créer et gérer le Contrat d'accueil et d'intégration

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 42/147

Pour mettre en place le CAI, l’action de l’OLAI a consisté à :

concevoir le dispositif en concertation avec le MENFP :

identification des cours éligibles dans le cadre du CAI ;

modalités d’orientation vers les cours et d’inscription ;

financement des cours ;

niveau à atteindre en fin de parcours, relativement accessible (A.1.1 du

CECRL), afin de l’ouvrir au plus grand nombre tout en permettant aux

volontaires de se perfectionner ;

modalités de certification.

définir le contenu des différentes prestations :

langues : luxembourgeois, français, allemand ;

cours d’instruction civique : si un cours obligatoire existait alors dans le cadre

de la procédure de naturalisation, l’OLAI a créé un contenu nouveau, adapté à

la diversité des signataires ;

journée d’orientation qui a pour objectif d’ « [apprendre au signataire] à mieux

connaître les démarches administratives et citoyennes susceptibles de

promouvoir son intégration au Grand-Duché de Luxembourg »26.

organiser la journée d’orientation : des stands accueillent et informent les

signataires sur l’accès aux services publics, des exposés sont tenus par des

représentants issus du secteur public et privé et de la société civile, etc. ;

former des formateurs en instruction civique (cf. infra) ;

assurer la gestion quotidienne du CAI, des prestations et des candidats

signataires ;

tenir des statistiques sur le CAI et ses signataires ;

communiquer sur le CAI : émissions radio, brochures, presse, stands

d’information à destination des prescripteurs (associations, communes,

entreprises), etc.

Entre son lancement le 3 octobre 2011 et le 1er décembre 2013, plus de 2 141 étrangers

ont signé le contrat et se sont engagés à participer aux 3 prestations obligatoires : les

cours de langues, les cours d’instruction civique et la journée d’orientation. L’intérêt

manifesté pour le CAI à son lancement s’est confirmé, avec un millier de signataires

environ en 2012 et 2013.

La majorité des signataires du CAI vit au Luxembourg depuis moins de 5 ans au moment

de la signature. Les signataires sont majoritairement âgés entre 25 et 45 ans (73%),

originaires de pays membres de l’UE (63%), de sexe féminin (62%), exerçant un emploi

(54%) et ayant un niveau d’études post-secondaire ou universitaire pour 52% d’entre

eux. Il est également à noter que si la majorité des signataires s’inscrit dans les cours de

formation linguistique en français (53%), les cours de luxembourgeois sont également

recherchés, par 41% des signataires.

Au-delà de l’élaboration des outils (documentation, programme informatique, site

internet, cours civiques, formation des formateurs), la mise en place du CAI a nécessité

la collaboration avec d’autres ministères. A titre d’illustration, le MENFP a modifié le

contenu de ses conventions avec les prestataires afin de mieux répondre aux exigences

du CAI, le MAE (Direction de l’Immigration) prend en compte l’accomplissement du CAI

en tant que preuve d’intégration pour l’obtention du statut de résident de longue durée

26

Règlement grand-ducal du 2 septembre 2011

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 43/147

par un étranger, et le Ministère de la Justice dispense désormais les étrangers ayant

accompli dans le cadre de leur CAI l’un des cours civiques prévus pour l’acquisition de la

nationalité luxembourgeoise.

Zoom sur : Le profil des signataires du CAI (données du 01/10/2011 au 31/12/2013)

Europe 63%

Asie 14%

Afrique 14%

Amériques 8%

Indéterminé 1%

Candidats signataires par continent

16-25ans 6%

25-45ans 73%

45-65ans 20%

65+ 1%

Structure d'âge des candidats signataires

,119 ,180

,739

1,103

2,141

0

500

1000

1500

2000

2500

Pré-scolaire ousans formation

Primaire Secondaire Post-secondaireou universitaire

Total

Niveau d'éducation des signataires

Luxembourgeois : 686 41%

Français : 884 53%

Allemands : 110 6%

Inscriptions en formation linguistique

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 44/147

Créer et gérer le CAI

En bref :

Le CAI est un outil pratique qui met l’accent sur la démarche active de

l’intégration. Il permet à l’OLAI d’établir un contact direct avec les étrangers et

de sensibiliser son public cible notamment par le biais des formateurs des cours

civiques.

La population cible a fait preuve d’un intérêt croissant pour le CAI, qui leur

permet d’avoir une meilleure connaissance du Luxembourg et des opportunités

de participation à la société d’accueil, même si la communication sur le dispositif

est restreinte. Cet intérêt croissant se heurte aujourd’hui aux ressources

limitées de l’OLAI pour accueillir davantage de signataires.

La collaboration avec les partenaires institutionnels lors de la mise en œuvre du

CAI, mais aussi dans le cadre de l’organisation des journées d’orientation,

permet de les sensibiliser aux besoins du public cible, et constitue une

illustration réussie de la responsabilité partagée en matière d’intégration.

A l’avenir :

Afin de poursuivre une gestion du CAI dans les meilleures conditions, l’OLAI

estime qu’il serait nécessaire de :

procéder à l’évaluation externe du dispositif CAI qui permettra de mieux

cerner les attentes et besoins des signataires ;

N.B. : Une évaluation portant sur les besoins des signataires ressortissants

de pays tiers est prévue courant 2014 par l’Université de Luxembourg dans

le cadre d’un projet soutenu par le FEI.

clarifier l’objectif poursuivi par le CAI : s’il est un outil pertinent pour

l’intégration, les moyens (personnel, communication, etc.) pourraient-ils

être renforcés pour le rendre accessible à plus d’étrangers ? ;

compléter et harmoniser l’offre des prestations proposées dans le cadre du

CAI.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 45/147

Nouvellement mandaté pour mettre en place la politique d’intégration des étrangers,

l’ancien Commissariat du gouvernement aux étrangers devenu OLAI a dû développer une

série d’outils de communication pour se faire connaître, présenter cette nouvelle mission

et promouvoir la responsabilité partagée prévue par la loi.

Au cours de la période 2009-2013, un important travail d’information et de sensibilisation

des publics a été mené, selon les orientations du PAN et les PBC n°4 : Connaissances de

base sur les langues, l’histoire et les institutions de la société d’accueil, et n°1 :

Processus à double sens. Le PBC n°4 a pour public cible les étrangers eux-mêmes alors

que le PBC n°1, conformément au principe de responsabilité partagée, cible aussi bien la

société d’accueil que les non-Luxembourgeois.

Dans le cadre de ses actions, l’OLAI accueille et oriente les non-Luxembourgeois,

communique et organise des actions de sensibilisation auprès du grand public, par

exemple dans le cadre de l’inscription des étrangers aux listes électorales.

Accueil des étrangers non signataires du CAI

L’OLAI est, par son champ de compétences, l’administration de référence pour les

étrangers cherchant à s’orienter dans la société d’accueil. Ainsi, le service CAI accueille

régulièrement des étrangers qui, sans nécessairement vouloir souscrire au contrat,

viennent s’informer sur différents aspects de la vie au Luxembourg : installation,

logement, emploi, santé, démarches administratives, etc.

Un premier niveau d’information est donné par un agent administratif qui présente au

visiteur les sites et documents explicatifs. Si la situation est plus complexe, la personne

peut être orientée vers un assistant social de l’OLAI en vue d’un entretien d’orientation.

Aucun suivi social à long terme, aide matérielle ou aide à la recherche d’un emploi ne

sont proposés.

L’OLAI joue donc à la fois un rôle d’information des étrangers sur leurs droits et devoirs,

et d’orientation vers les services compétents en la matière au Luxembourg.

Mise en place d’actions de communication portant sur l’intégration

Afin de mener à bien sa mission de coordination de la politique d’accueil et d’intégration

des étrangers, il est essentiel que l’OLAI, les ressources et outils qu’il propose soient

connus du grand public.

Comme le stipule la loi sur l’accueil et l’intégration, il existe une responsabilité partagée

en la matière : responsabilité de la part des non-Luxembourgeois mais également de la

part de la société d’accueil. Ce principe nécessite de la part de l’OLAI une communication

diversifiée auprès des différentes parties prenantes du processus d’intégration. Ainsi, en

plus de la communication spécifique axée sur des actions concrètes de l’OLAI (campagne

pour l’inscription sur les listes électorales, intégration au niveau local, CAI, etc.), l’OLAI a

également développé une communication institutionnelle présentant l’ensemble de ses

missions en lien avec l’intégration et les principaux messages de l’OLAI sur l’intégration.

Pendant la période 2009-2013, un certain nombre d’actions de communication ont été

développées, dont voici les principales :

2. Informer et sensibiliser les publics

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 46/147

la mise en place du site internet www.olai.public.lu27 à destination des étrangers,

du grand public et des partenaires, qui vise à fournir des informations utiles et des

statistiques en matière d’intégration, de protection internationale et de lutte

contre les discriminations ;

à la demande, l’OLAI présente ses activités auprès de différents acteurs tels que

les chambres de commerce et d’industrie (CCI), les chambres professionnelles, les

associations, les services sociaux. L’OLAI a également contribué à un certain

nombre d’articles de journaux associatifs en présentant les principaux outils

d’intégration ;

des stands d’information ont été tenus à différentes occasions : Festival des

Migrations, des cultures et de la citoyenneté, Family Day (journée à l’intention du

nouveau personnel des institutions européennes), Festival de musique world Me-

you-zik, Forum du bénévolat, manifestations au niveau local : fêtes de l’amitié,

Assises de l’intégration d’Esch, etc. ;

de 2010 à 2012, l’OLAI a animé sur Radio Latina une émission mensuelle portant

sur des thèmes relatifs à l’intégration à l’intention des ressortissants lusophones :

21 émissions ont été diffusées sous forme d’interview d’un agent de l’OLAI, d’un

partenaire ou d’un expert par un journaliste de Radio Latina, suivi de réponses

aux questions posées à l’antenne par des auditeurs ;

l’OLAI intervient dans le cadre de la formation des futurs assistants sociaux, à

travers un cours sur les missions de l’OLAI, où un accent particulier est mis sur

l’accueil des DPI et le CAI.

Campagnes de sensibilisation concernant la participation politique des non-

Luxembourgeois

La loi électorale du 18 février 2013 permet aux non-Luxembourgeois qui résident au

Luxembourg de voter aux élections communales et européennes s’ils remplissent

certaines conditions, notamment de résidence. Pour cela, les étrangers doivent s’inscrire

sur les listes électorales au plus tard 86 jours avant la date des élections28.

Or, les statistiques du CEFIS29 montrent que malgré un taux de plus 43% d’étrangers,

seuls 12% étaient inscrits sur les listes électorales en 2009 (élections européennes) et

17% en 2011 (élections communales).

Zoom sur la participation politique au Luxembourg :

Extrait du RED n°17 : Les élections communales d’octobre 2011, CEFIS

En vue des élections communales d’octobre 2011, 30 937 personnes étrangères se sont

inscrites sur les listes électorales, soit un taux d’inscription de 17%. 28 342 des

personnes inscrites sont des ressortissants de l’UE, 2 595 sont issus de pays tiers.

Le taux d’inscription des communautaires est de 18%, celui des non-communautaires

est de 11%. Parmi les communautaires, les Néerlandais (26%) et les Italiens (23%) ont

les taux d’inscription les plus élevés, suivis des Allemands (20%), des Belges (20%) et

des Portugais (19%).

Parmi les ressortissants non-communautaires, le taux d’inscription des Monténégrins est

de 25%, celui des Bosniaques de 18%.

27

Site conçu avec l’appui du Centre des technologies de l’information de l’Etat -eLuxembourg 28

Texte coordonné de la loi électorale du 18 février 2003, In : Mémorial A n° 31 du 17 février 2011 29 Bilan de la participation électorale (résultats globaux) aux élections communales 2011, CEFIS ASBL

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 47/147

Par comparaison, le taux d’inscription était de 12% aux élections communales de 1999,

où seuls les citoyens communautaires avaient la possibilité de voter, et de 15% aux

élections communales de 2005, ouvertes cette fois-ci aux non-communautaires.

Concernant les candidats, 236 candidats sur 3 319 étaient des étrangers, soit 7% du

total des candidats. La plupart des candidats étrangers sont issus de l’UE. Seuls 11

candidats sont des ressortissants des pays tiers. 17 candidats étrangers ont été élus,

soit 1,5% de l’ensemble des candidats.

La participation à la société en général et la participation politique en particulier étant des

facteurs d’intégration, le but des campagnes développées par l’OLAI est d’informer les

étrangers résidant au Luxembourg sur les droits et conditions de vote dans le cadre des

élections européennes ou communales, et de les inciter à s’inscrire sur les listes

électorales afin de pouvoir exercer leur droit de vote. Ce faisant, les campagnes

successives ont mis l’accent sur les enjeux des élections et explicité le rôle et les

compétences des communes.

L’OLAI a contribué à la campagne de communication à l’échelle nationale et soutenu

financièrement dans le cadre d’un appel à projets des actions locales réalisées par les

communes et les organisations ayant exprimé un intérêt en matière de participation

politique.

Les moyens de communication réalisés au niveau national sont variés :

un dépliant informatif traduit en 9 langues (français, allemand, portugais, anglais,

albanais, arabe, serbo-croate, russe et chinois) ;

un guide sous forme de site internet disponible en 4 langues (français, allemand,

portugais et anglais) ;

des affiches pour certains événements locaux ;

un label pour rendre visibles les actions menées par les divers partenaires ;

des t-shirts pour les institutions et multiplicateurs qui ont mis en place des stands

d’information ;

des présentations à des publics variés et de nationalités diverses ;

des spots diffusés sur des radios à audience prioritairement non-

luxembourgeoise ;

une formation pour multiplicateurs.

--------------------------------------------

Exemples de projets soutenus par l’OLAI lors de la campagne en vue de

l’inscription des étrangers sur les listes communales

Projets d’associations Projets de communes

Bus de l’inscription de l’Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés (ASTI)

Exposition « Je peux voter » de l’ASTI Projet « Elections à la carte » de

l’Association Amitiés Portugal Luxembourg (APL)

Spot « S’inscrire est être citoyen » de la Confédération de la Communauté Portugaise au Luxembourg (CCPL)

« Je vote pour mon avenir ! » du Centre Interculturel Luxembourgeois Albanais (CILA)

Lettres personnalisées Participation à la journée nationale

d’inscription Horaires aménagés, possibilité

d’inscription lors de fêtes ou soirées

Sensibilisation par les employés communaux

Porte-à-porte Soirée / séance d’information Exposition Stands d’information

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 48/147

Projets d’associations Projets de communes

« SPIC-Party citoyenne » du SPIC-LSAP « Je vote et vous ? » de l’association

Coopération Luxembourg-Monténégro

Les brigades de sensibilisation de la CCPL

La participation des étrangers aux élections municipales en 2011 a été significativement

supérieure à celle des élections européennes de 2009 : leur taux d’inscription sur les

listes électorales était de 16,9% en 2011 (11,9% des votants étaient étrangers) contre

11,5% en 2009 (7,2% des votants). Toutefois, comme le rappelle le CEFIS, « les

inscriptions varient selon la nature des élections : les enjeux des élections européennes

semblent éloignés alors que les communales sont liées à une gestion de proximité dont

l’efficacité est perceptible ».

Figure 7 : Taux d'inscription et poids de l'électorat étranger aux élections européennes (2009) et communales (2011)

En vue des élections européennes du 25 mai 2014, une campagne de sensibilisation a

également été élaborée, selon les mêmes modalités que la campagne portant sur les

élections communales de 2011. Ainsi, en 2013 :

11 projets ont été soutenus par le biais d’un appel à projets, dont 4 émanant de

communes ou collectivités de communes ;

2 formations de multiplicateurs ont eu lieu pour une trentaine de multiplicateurs.

0%

5%

10%

15%

20%

Elections Communales 2011 Elections UE 2009

11,9%

7,2%

16,9%

11,5%

Poids de l'électorat étranger Taux d'inscription

Source : © CEFIS

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 49/147

Projets soutenus dans le cadre de l’appel à projets 2013

Organisation de séances d’information / conférences

Envoi de lettres personnalisées dans différentes langues Création de pages Facebook de promotion du vote Aide administrative dans la démarche d'inscription sur les listes électorales Création d'un spot de télévision à diffuser sur RTP international (Rádio e Televisão

de Portugal) Emissions radio sur Radio Latina

Communication dans les bulletins communaux (Gemengebuet) et les sites Internet des communes

Organisation de manifestations

Informer et sensibiliser les publics

En bref

En tant que nouvel organe mandaté pour la coordination de la politique

d’intégration, l’OLAI a développé un important chantier de communication

afin de sensibiliser et informer les publics sur les mesures et politiques mises

en place.

Du matériel de sensibilisation multilingue a été élaboré et diffusé à travers le

pays par le biais de nombreux relais nationaux et locaux, afin de présenter

les mesures existant en matière d’intégration et de sensibiliser à l’importance

que revêt la participation politique dans le processus d’intégration. En outre,

des formations ont été élaborées afin d’outiller les acteurs-relais.

A l’avenir

Afin de poursuivre ses efforts de sensibilisation et d’information des publics

en matière d’intégration, l’OLAI se propose de :

continuer à identifier les besoins des publics cibles de la politique

d’intégration ;

définir une stratégie de communication vis-à-vis des publics cibles de

l’OLAI avec des messages et outils adaptés à chaque cible, dont la

société d’accueil ;

poursuivre sa démarche de formation et d’accompagnement des

multiplicateurs ;

sensibiliser ses partenaires à l’importance de communiquer à des publics diversifiés.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 50/147

Pour intervenir sur sa nouvelle compétence d’intégration, l’OLAI a dans un premier temps

recensé les actions, les acteurs travaillant sur ce champ et leurs besoins, afin de mieux

coordonner et encourager la responsabilité partagée. Plutôt que d’agir sur le terrain pour

l’ensemble des sujets, le rôle de l’OLAI est d’impulser, de mobiliser et d’accompagner les

initiatives en matière d’intégration. Pour ce faire, l’OLAI s’appuie sur des acteurs-relais

qu’il sollicite, accompagne et/ou forme.

Consultations de la société civile dans le cadre du PAN

S’appuyant sur la vision de l’intégration comme une tâche que l’Etat, les communes et la

société civile accomplissent en commun, l’OLAI a cherché à identifier et analyser les

besoins exprimés par les acteurs travaillant sur le champ de l’intégration. Pour ce faire,

dès l’élaboration du PAN et pendant toute sa durée, l’OLAI a mis en place une démarche

de diagnostic des besoins et défis identifiés par la société civile et les communes.

Dans une logique participative, l’OLAI a défini plusieurs modalités de consultation de la

société civile :

un forum des associations a été organisé avant l’élaboration du PAN en

décembre 2009, permettant à chacun des participants de s’exprimer sur les

objectifs prioritaires à poursuivre dans le cadre du futur plan d’action ;

la société civile est questionnée périodiquement via une enquête en ligne sur

les priorités à donner au PAN mais également sur les besoins en matière

d’intégration des étrangers ;

depuis 2013, le monde associatif est consulté à travers des rencontres

organisées en partenariat avec le Comité de liaison des associations

d’étrangers (CLAE).

Depuis la mise en place du PAN, chaque année l’OLAI pilote la définition des priorités

d’actions pour l’année suivante : la consultation permet aux acteurs de la société civile

de s’approprier les PBC prioritaires, de proposer des projets concrets aux autorités, et de

participer au choix des priorités de l’année suivante.

Zoom sur : L’organisation de la Conférence nationale pour l'intégration (2010)

Une conférence nationale pour étrangers a été organisée périodiquement par l’ancien

CGE, en collaboration avec le CNE. Celle-ci se voulait l’occasion d’engager un large débat

sur l’intégration et son actualité au Grand-Duché, entre les acteurs du monde politique

et associatif, entre Luxembourgeois et étrangers, entre organes représentatifs au niveau

communal et national.

Avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’accueil et l’intégration, il a été décidé de

renommer ladite conférence « Conférence nationale pour l’intégration » (CNI), pour

souligner que les questions d’intégration discutées ne concernaient pas uniquement les

étrangers mais également la société d’accueil.

Le programme de l’édition 2010 a été élaboré en concertation avec le CNE. Il comprenait

les temps forts suivants :

une table ronde sur le thème « Les partis politiques et les étrangers au

Luxembourg » en présence de représentants de différents partis politiques ;

4 ateliers thématiques (exposé et échanges avec la salle) préparés avec les

3. Identifier les acteurs et les besoins sur le champ de l’intégration

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 51/147

partenaires afin de constituer le point de départ de réflexions communes à

développer après la conférence ;

Les sujets des ateliers étaient les suivants :

travailler au Luxembourg : état des lieux et perspectives ;

s’écouter et agir dans les quartiers, les communes et les régions ;

citoyen et étranger ;

s’écouter et agir avec et dans la presse.

une mise en commun des rapports des ateliers et une discussion en plénière en

présence de la Ministre de la Famille et de l’Intégration.

Depuis l’élection du nouveau CNE en 2012, celui-ci fonctionne de manière plus

autonome par rapport à l’OLAI et l’organisation commune d’une CNI n’a plus été

évoquée. Bien que la CNI ait été un rendez-vous attendu par les associations et la

société civile en général pour prendre le pouls de la société sur les enjeux de

l’intégration et faire avancer le débat, l’OLAI n’a pas renouvelé l’expérience depuis qu’il

s’est doté d’autres moyens pour consulter la société civile et les communes, à travers le

PAN, le CAI ou encore les actions d’intégration au niveau local.

Pour plus d’information, voir le rapport de la CNI 2010 sur le site internet de l’OLAI.

Projet pilote « renforcement de la société civile » (2009 - 2011)

Le projet pilote intitulé « Renforcement de la société civile active dans le domaine de

l’intégration des étrangers » a été mis en place dans le cadre du PAN 2010-2014. Cette

étude a eu pour objectif principal de diagnostiquer les besoins et défis des associations

œuvrant en matière d’intégration et d’identifier les moyens à mettre en place pour y

répondre.

L’étude visait à assurer :

une aide à l’élaboration d’une stratégie interne de l’OLAI pour la mise en œuvre

de la dimension horizontale par rapport aux parties prenantes de l’intégration des

étrangers (associations, structures d’accompagnement, autres ministères) ;

l’élaboration d’un diagnostic des besoins et d’un programme de renforcement des

capacités des parties prenantes (à l’exception des autres ministères).

Elle comprenait 4 phases distinctes :

Phase 1 : Diagnostic des pratiques de l’OLAI et des autres ministères (ou

administrations) dans leurs relations avec les associations qui travaillent dans le

domaine de l’intégration des étrangers.

Phase 2 : Diagnostic des pratiques associatives en matière d’élaboration et de

gestion de projet.

Ce diagnostic réalisé par questionnaire (plus de 400 associations sollicitées, 49

répondantes) et entretiens (27 associations interrogées) visait à identifier le

niveau de structuration des acteurs associatifs, leurs compétences en matière

d’élaboration, de gestion et d’évaluation de projet.

Phase 3 : Réflexion partagée entre les acteurs sur les besoins d’évolution des

pratiques permettant d’envisager la définition d’un plan d’action.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 52/147

Cette phase a permis de s’échanger avec les acteurs associatifs du territoire sur

les diagnostics réalisés, dans le but de partager l’état des lieux et de travailler sur

un plan d’action pour optimiser le fonctionnement actuel.

Phase 4 : Mise en œuvre du plan d’action sur le volet de l’élaboration de premiers

outils méthodologiques nécessaires et la formalisation d’un plan de qualification

des acteurs associatifs. Cette phase a consisté en l’animation de 4 groupes de

travail de 6 à 8 participants.

Les principales attentes formulées par les associations vis-à-vis de l’OLAI d’après l’étude

étaient :

le soutien financier ;

l’échange d’information ;

la coordination des acteurs.

Par ailleurs, ont été identifiées des attentes fortes vis-à-vis des plateformes associatives

(CLAE notamment, mais aussi ASTI et CEFIS) et un manque de clarté quant au rôle de

chacune des associations conventionnées.

Suite à cette étude, un travail d’envergure a commencé avec les partenaires

conventionnés afin d’identifier les rôles respectifs du CLAE, de l’ASTI et du CEFIS, et de

rendre leurs missions complémentaires plutôt que concurrentes. Selon leurs conventions

avec l’OLAI, le CLAE se positionne comme le carrefour associatif, l’ASTI comme le lieu

d’échange entre Luxembourgeois et étrangers, le CEFIS quant à lui souhaite devenir

l’Observatoire de l’intégration.

Identifier les acteurs et les besoins sur le champ de l’intégration

En bref

Par le biais de consultations de la société civile, l’OLAI s’est donné des moyens

de recenser les acteurs du champ de l’intégration et leurs besoins, et à travers

ceux-ci, les besoins des publics cibles. Ces temps de diagnostic ont permis

d’inclure de manière régulière la société civile dans son ensemble, et de

prendre le pouls des perceptions en matière de diversité.

Par ailleurs, en commandant une étude en vue du renforcement de la société

civile, l’OLAI a également cherché à connaître et analyser les pratiques du

secteur associatif et ses axes de renforcement (qualification, outillage, etc.).

A l’avenir

Pour continuer à être à l’écoute du tissu d’acteurs du champ de l’intégration et

de ses besoins, l’OLAI se propose de :

poursuivre sa démarche de diagnostic dans le champ de l’intégration ;

réfléchir à une manière d’inclure encore plus largement les partenaires

dans les diagnostics à effectuer et notamment dans le cadre de la

consultation sur le PAN.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 53/147

Mise en place d’un réseau de formateurs aux compétences interculturelles et

de formations à l’interculturel

L’intégration étant un « processus à double sens », il a été essentiel de doter l’OLAI

d’outils lui permettant d’impulser cette réciprocité, en sensibilisant la société d’accueil

aux enjeux de l’intégration et de l’approche interculturelle.

La formation en matière de compétences interculturelles, destinée dans un premier

temps aux employés et fonctionnaires publics, a été identifiée par l’OLAI comme un

vecteur de réciprocité en matière d’intégration. En effet, si le pays est composé à près de

45% de ressortissants étrangers, le secteur de la fonction publique reste largement

dominé par les ressortissants luxembourgeois : en 2008, 87,3% des salariés de la

fonction publique avaient la nationalité luxembourgeoise30

.

Pour l’OLAI, il s’agit ainsi de :

constituer un réseau de formateurs capables de dispenser une formation à

l’interculturel à des publics diversifiés dans le contexte luxembourgeois ;

sensibiliser les personnes en contact direct avec les citoyens aux spécificités de la

communication dans un contexte multiculturel ;

proposer des outils concrets et utiles dans le cadre de la communication

interculturelle.

Le CEFIS a reçu la mission, dans le cadre de sa convention, d’organiser une formation

pour formateurs et de créer un réseau de formateurs à l’approche interculturelle. Des

collaborateurs du CEFIS ainsi que des professionnels du secteur social et du monde

associatif ont suivi cette formation de formateurs réalisée en collaboration avec le Centre

bruxellois d’action interculturelle (CBAI) fin 2010.

Parallèlement, par le biais du CEFIS, l’OLAI a présenté à l’Institut national

d’administration publique (INAP) un projet de formation continue baptisé « sensibilisation

à l’approche interculturelle » à l’intention des employés et fonctionnaires communaux en

contact avec la population. La formation est constituée de :

une brève introduction par l’OLAI concernant sa mission d’intégration ;

un module introductif sur les notions de base en matière de communication

interculturelle ;

un module d’approfondissement permettant aux participants qui le désirent

d’approfondir ces notions et les bases de la communication interculturelle.

Le premier module a été dispensé à 4 reprises : la première fois sur 2 jours en 2011

auprès d’agents communaux, les 3 autres fois (2011 et 2012) sur une journée et à

l’intention d’agents étatiques et communaux. Le module de perfectionnement n’a pas

encore été offert, faute d’un nombre d’inscrits suffisant.

3 formations à l’interculturel de 3 jours ont également eu lieu à l’intention :

du Service national d’action sociale et des services régionaux d’action sociale ;

du cercle des ONG ;

d’acteurs du secteur social.

30

STATEC, « Le Secteur Public », Economie et Statistiques, Working Paper" n°34, décembre 2009

4. Mettre en place des acteurs-relais

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 54/147

Après les premières expériences, l’OLAI a soutenu le CEFIS afin qu’il bénéficie d’un

accompagnement du réseau de formateurs pour réajuster la formation initialement

proposée. Avec le soutien de l’INAP, les formations proposées pourront à terme

s’adresser à des acteurs-relais dans l’administration.

Formation de formateurs en instruction civique dans le cadre du CAI

Dans le cadre du CAI, l’OLAI a souhaité proposer des cours d’instruction civique au

programme accessible et attrayant pour tous, permettant d’acquérir selon une approche

interactive des connaissances de base sur les langues, l’histoire, les institutions, les us et

les coutumes de la société d’accueil.

Dans une première phase, un manuel de cours d’instruction civique a été élaboré

spécifiquement pour les signataires du CAI31, puis testé par des étudiants de l’Université

du Luxembourg.

En amont du lancement du CAI (cf. supra), l’OLAI a recruté et formé des formateurs afin

d’enseigner les cours d’instruction civique à des groupes de signataires du CAI d’origines,

d’expériences et de langues diverses, tout en transmettant les principaux messages de

l’OLAI en matière d’intégration et en mettant en pratique les concepts d’interaction et de

participation. La formation est constituée de 3 modules de 7 heures chacun.

L’action de l’OLAI a donc notamment consisté à :

recruter des formateurs sur la base de compétences pédagogiques, linguistiques

et culturelles ;

élaborer le contenu de la formation avec les partenaires tels que l’Université du

Luxembourg, le CEFIS ainsi que des experts indépendants.

2 formations ont été organisées au 31 décembre 2013 :

la première fin 2010, soit près d’un an avant le lancement du CAI, pour 16

participants ;

la seconde fin 2012, avec un groupe de 17 participants.

Contenu de la seconde formation de formateurs dans le cadre du CAI

Présentation des participants et du CAI Découverte du manuel du signataire et identification des mots-clés Politique d’intégration de l’OLAI : actions et messages-clés Gestion de certains conflits en salle de classe Sensibilisation à l’interculturel Gestion du multilinguisme

Activités pouvant être mises en place dans un cours civique Présentation de matériel didactique utilisant ou non l’écrit Planification d’un cours dans le temps Méthodes d’évaluation

31 Ce manuel est donc différent de celui proposé dans le cadre de la procédure d’acquisition de la nationalité luxembourgeoise.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 55/147

Mettre en place des acteurs-relais

En bref

Pour la mise en œuvre de sa politique d’intégration, l’OLAI a favorisé une

stratégie bottom-up ou ascendante : il identifie, accompagne et prend en

compte dans la stratégie les acteurs et initiatives du terrain. La loi portant

sur l’intégration a instauré de manière obligatoire des CCCI, multiplicateurs

au niveau communal. En parallèle, l’OLAI a misé sur de nouveaux acteurs-

relais dans le cadre des cours d’instruction civique du CAI.

A l’avenir

Pour aller plus loin dans cette perspective, l’OLAI estime nécessaire de :

poursuivre la démarche entreprise en renforçant le positionnement

bottom-up et en élaborant davantage de formations à l’attention de

multiplicateurs (acteurs-relais) ;

maintenir l’objectif d’identifier et de former davantage d’acteurs-

relais ;

rendre le matériel lié à l’intégration accessible à la diversité des

acteurs concernés par le sujet.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 56/147

Afin de coordonner une politique d’intégration cohérente et durable, le rôle de l’OLAI en

tant que promoteur d’études et d’outils méthodologiques s’est développé au fur et à

mesure de la période analysée. Ce rôle a permis à l’OLAI de commanditer un certain

nombre d’études afin de mieux comprendre le fonctionnement et les besoins du tissu

associatif au service de l’intégration, et de s’associer à la création d’un certain nombre

d’outils méthodologiques à l’intention des acteurs du champ de l’intégration, dans un

premier temps au niveau local.

Commanditer des études

En tant que commanditaire d’études, l’OLAI a travaillé en étroite collaboration avec le

CEFIS dans le cadre de sa convention. Il a ainsi commandité 3 études clés portant sur la

participation politique des étrangers et la cohésion sociale. Ces études ont permis à

l’OLAI d’approfondir la compréhension de ces phénomènes et de mettre en place des

mesures appropriées. A titre d’exemple, suite à l’étude portant sur le fonctionnement des

réseaux sociaux, un effort particulier a été réalisé par l’OLAI pour mettre en place et

soutenir des acteurs-relais.

Zoom sur 3 études commanditées par l’OLAI

Ci-dessous sont brièvement présentées 3 des études commanditées par l’OLAI.

Les partis politiques et les étrangers au Luxembourg (RED 13, 2010)

Cette étude a pour objectif de cerner la présence et la participation des

personnes de nationalité étrangère au sein des partis politiques. Par ailleurs, elle

vise à recenser et analyser les différentes positions et perspectives futures des

partis politiques par rapport à l’intégration et à la participation des étrangers

dans la société, ainsi qu’à la politique d’immigration.

L’intégration au Luxembourg. Focus sur les réseaux sociaux, la confiance

et les stéréotypes sur les frontaliers (RED 15, 2011)

Cette étude s’intéresse au phénomène de l’intégration dans la société

luxembourgeoise en se concentrant sur 3 perspectives particulières : les

représentations sociales (ou les facteurs) de l’intégration, les travailleurs

frontaliers et les stéréotypes les concernant, et enfin les liens sociaux noués par

la population résidente.

Les élections communales d’octobre 2011 (RED 17, 2012)

Cette étude décrit et explique le taux d’inscription des étrangers sur les listes

électorales aux élections communales d’octobre 2011. Elle s’intéresse également

au profil sociologique des candidats élus qui se sont présentés à ces élections, et

analyse enfin les actions mises en place par les communes et autres structures

en vue d’une plus ample participation.

5. Encourager l’élaboration d’études et réaliser des outils méthodologiques

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 57/147

Guide pratique de questionnement sur une action en faveur de l’intégration

locale

Tantôt commanditaire d’études permettant de comprendre une situation, un enjeu du

champ de l’intégration, l’OLAI adopte parfois une autre posture, celle d’accompagnateur

du changement des pratiques des acteurs de l’intégration.

Ainsi, les outils élaborés par l’OLAI et ses partenaires ont eu pour objectifs de soutenir

les communes et de leur fournir les outils pertinents pour mettre en place une politique

communale d’intégration pertinente.

Le premier outil élaboré par l’OLAI en collaboration avec le SYVICOL et l’ASTI est un

guide pratique de questionnement sur la mise en place d’une action en faveur de

l’intégration locale, un outil concret pour aider les collèges des bourgmestres qui le

souhaitent à initier et déployer des actions locales en faveur de l’intégration.

Conçu sous forme de questionnements, ce guide représente un aide-mémoire permettant

de mieux cibler des actions réalistes, susceptibles d’être menées de façon partagée dans

le cadre d’un projet politique global en faveur de l’intégration. Il s’organise autour des

chapitres et questions suivants :

Une action adaptée ?

Une action nouvelle, ponctuelle ou pluriannuelle ?

Une action portée politiquement ?

Une action concertée et transversale ?

Une action impliquant les populations luxembourgeoise et non-

luxembourgeoise ?

Une action suivie ?

Une action valorisée ?

Une action évaluée ?

Kit de l’intégration et guide pour l’élaboration d’un Plan Communal

d’Intégration

L’OLAI a soutenu le SYVICOL dans son élaboration d’un « kit de l’intégration » distribué

en juin 2013 aux administrations communales, aux CCCI et aux offices sociaux du pays.

Il a pour but d’aider les communes dans le déploiement d’une politique locale structurée

et durable en matière d’intégration.

Cet outil regroupe l’ensemble des informations concernant l’intégration au Luxembourg :

le cadre légal ;

les statistiques clés ;

une présentation des institutions et des principales associations nationales

qui œuvrent en faveur de l’intégration de tous les citoyens du pays ;

une présentation des outils existant au niveau des communes.

Parallèlement au kit de l’intégration, le SYVICOL et l’OLAI travaillent à la création d’un

guide pour l’élaboration d’un Plan communal d’intégration (PCI). Ce projet de guide a été

présenté lors des Assises nationales de l’Intégration (novembre 2013) qui étaient

destinées à lancer une dynamique promouvant la mise en place de projets à l’intégration

locale.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 58/147

Zoom sur : Les Assises nationales de l’Intégration

Le samedi 16 novembre 2013 ont eu lieu au Forum Geesseknäppchen les premières

Assises nationales de l’Intégration au niveau local.

Ces Assises sont le fruit d’une collaboration entre l’OLAI, le SYVICOL et l’ASTI. Le

Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a également

apporté son soutien.

Les organisateurs ont voulu aborder la question de l’intégration dans une optique

transversale, présenter des bonnes pratiques en matière d’intégration locale et

promouvoir l’échange entre les communes et les commissions consultatives communales

pour l’intégration (CCCI).

Après les mots de bienvenue de Marc Spautz, Ministre de la Famille et de l’Intégration,

plus d’une centaine de représentants communaux (élus, membres de CCCI et agents

communaux) ont participé à une vingtaine d’ateliers d’échange de bonnes pratiques

communales en matière d’intégration des étrangers et des nouveaux résidents.

Les Assises leur ont donné l’occasion à la fois de présenter leurs projets d’intégration

des étrangers et des nouveaux résidents et de découvrir des projets d’autres communes

en vue d’échanger et d’évaluer les possibilités de transposer celles-ci dans leur

commune.

Regroupés sous 3 thèmes (langue et intégration / formation et éducation / inscription

sur les listes électorales), un espace ressources et outils a permis de découvrir les

services, ressources et outils offerts par les institutions et associations aux communes

dans le domaine de l’intégration locale. Y étaient représentés des institutions comme

l’OLAI, le Bureau d’information du Parlement européen, le Service de la scolarisation des

enfants étrangers du Ministère de l’Education nationale, le LEADER Miselerland, et des

associations comme l’ASTI, le CLAE, le CEFIS, le Service interprétariat interculturel de la

Croix-Rouge, la Maison des associations, le Service Interculturel-EGCA ou encore le

Projet ensemble – Interactions.

Plus de 60 idées, bonnes pratiques et ressources en matière d’intégration au niveau

local ont été répertoriées dans une brochure spécialement éditée pour l’occasion et sont

également publiées sur le nouveau portail de l’intégration au niveau local

www.integraloc.lu.

Lors des Assises, le SYVICOL a présenté un projet de guide pour l’élaboration d’un Plan

communal d’intégration, qui aura pour but d’aider les communes à mettre sur pied une

politique d’intégration structurée et cohérente.

Une table ronde sur les politiques d’intégration au niveau local modérée par Carole

Schimmer a ensuite eu lieu avec la participation de Dan Codello, conseiller et président

de la CCCI de la Ville d’Esch-sur-Alzette, Emile Eicher, bourgmestre de la commune de

Clervaux, Camille Gira, bourgmestre de la commune de Beckerich, Colette Mart,

échevine de la Ville de Luxembourg et Anny Nickels-Theis, bourgmestre de la commune

de Bourscheid.

Source : Communiqué de presse du 8/11/2013

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 59/147

Encourager l’élaboration d’études et réaliser des outils méthodologiques

En bref

Les actions mises en avant dans ce chapitre soulignent l’importance que l’OLAI

attache à l’élaboration d’études et d’outils méthodologiques.

Les outils et études présentés visent prioritairement le niveau local étant donné

que ces dernières années, un travail considérable a été accompli pour

accompagner les communes à mettre en place des actions durables,

transversales et partagées en matière d’intégration.

A l’avenir

Afin de mener à bien sa mission en matière d’intégration des étrangers, l’OLAI

se propose de :

poursuivre son soutien à l’élaboration d’outils structurants à utiliser

par des partenaires communaux ou nationaux ;

poursuivre le renforcement des capacités des acteurs en vue du

mainstreaming (approche intégrée) et de l’amélioration de l’impact des actions en matière d’intégration.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 60/147

En tant que coordinateur de la politique d’intégration, l’OLAI a cherché à mobiliser les

acteurs de l’intégration, à clarifier et à formaliser leur mandat, aussi bien en ce qui

concerne les associations œuvrant en faveur des étrangers que les partenaires

communaux.

Elaboration d’une stratégie d’intégration au niveau local

L’intégration se vit dans les villes, les villages et les quartiers. La commune est en

général le premier point de contact pour les citoyens étrangers. Elle offre une proximité

et de nombreuses opportunités d’échanges. C’est au niveau local qu’il s’agit de créer des

lieux de rencontre entre les résidents étrangers et la population locale et de promouvoir

l’intégration des résidents étrangers en général.

La responsabilité partagée entre les communes et l’Etat a été particulièrement

développée avec les partenaires nationaux responsables du lien avec les communes que

sont le Ministère de l’Intérieur et à la Grande Région32 et le SYVICOL.

L’OLAI a ainsi mis en place une stratégie d’intégration au niveau local dont les objectifs

sont de :

sensibiliser les communes sur l’importance de réaliser des projets d’intégration ;

leur fournir un soutien financier pour la réalisation de ces actions ;

leur offrir des outils et une aide concrète dans la réalisation de ces projets ;

les mettre en réseau pour permettre un échange d’expériences et de bonnes

pratiques (best practices).

Figure 8 : Les orientations stratégiques en faveur de l’intégration locale

32

Devenu Ministère de l’Intérieur en décembre 2013.

Prise de conscience de l’importance et du

caractère transversal, durable et partagé de l’intégration au niveau

local

Structuration des partenariats et de la mise

en réseau entre les acteurs

(nationaux et locaux)

Soutien et/ou accompagnement des

acteurs locaux dans toutes les étapes de la mise en œuvre de leur politique

d’intégration

Réflexion partagée sur la pertinence et l’opportunité

de mettre en place des plans communaux

d’intégration

6. Contractualiser avec des partenaires clés

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 61/147

Cette stratégie s’est déclinée en plusieurs volets complémentaires :

lancement de plusieurs appels d’offre par an permettant aux communes de

recevoir un subside pour des projets ayant pour objet l’intégration des

étrangers ;

contact direct avec les communes en vue de les sensibiliser à l’importance de

réaliser des projets d’intégration ;

soutien dans la réalisation des projets, que ce soit directement par l’OLAI ou par

le biais d’actions mises en œuvre par les associations conventionnées ;

mise à disposition d’outils appuyant les communes dans la réalisation de projets

d’intégration, tels que :

le guide de questionnement pour concevoir et initier une action en faveur de

l’intégration locale ;

le kit de l’intégration, rassemblant l’ensemble des informations utiles

concernant l’intégration locale au Luxembourg ;

des formations pour les membres des CCCI ;

le guide pour l’élaboration d’un plan communal d’intégration, aujourd’hui en

cours de réalisation.

mise à disposition de statistiques et d’études concernant l’intégration, financées

par l’OLAI ;

mise en réseau des différentes communes permettant un échange

d’expériences :

création d’un portail de l’intégration au niveau local : www.integraloc.lu ;

création d’une newsletter ;

création d’une plateforme de l’intégration locale, groupe de représentants des

communes, dont le but est l’échange d’expériences ;

organisation des Assises nationales de l’intégration au niveau local.

Conventionnement des acteurs associatifs œuvrant dans le domaine de

l’intégration

Les associations sont des acteurs-relais de l’intégration des étrangers. En tant

qu’administration en charge de mettre en œuvre la politique d’accueil et d’intégration des

étrangers au Luxembourg, l’OLAI a mené une démarche de clarification du

conventionnement avec les principales associations œuvrant dans ce domaine, pour

répondre à plusieurs enjeux :

le souhait de déléguer des actions en matière d’intégration à des associations dont

c’est le champ d’expertise ;

la cohérence et la transparence dans la responsabilité partagée entre la société

civile et l’Etat dans le cadre de la politique d’intégration ;

le besoin de clarifier et de distinguer les champs de compétence et d’activité des

grandes associations en lien avec l’intégration ;

la nécessité pour les acteurs associatifs conventionnés de s’inscrire dans le cadre

du PAN.

Après la clarification des attentes des différents partenaires, l’OLAI a élaboré des

conventions respectivement avec l’ASTI, le CLAE, le CEFIS et Intcomlux, qui fixent les

activités conventionnées pendant une année et le niveau de résultats attendu. En

complément, un accord de collaboration a été signé avec la Maison des associations.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 62/147

Par le biais d’une plateforme de concertation, l’OLAI encourage les acteurs conventionnés

à s’échanger sur les actions réalisées dans le cadre de leurs conventions respectives et

sur les enseignements tirés.

Outre son appui aux associations conventionnées, l’OLAI soutient des actions ponctuelles

menées par d’autres associations ou fédérations d’associations, par le biais d’un article

« subsides ».

Soutien financier aux associations œuvrant en faveur de l’intégration

La loi sur l’accueil et l’intégration stipule dans son article 14 que le gouvernement peut

accorder en fonction des moyens budgétaires disponibles un soutien financier aux

communes et à des organismes pour la réalisation des missions définies à l’article 3, à

savoir : « organiser l’accueil des étrangers nouveaux arrivants, faciliter le processus

d’intégration des étrangers par la mise en œuvre et la coordination de la politique

d’accueil et d’intégration, (…) et organiser l’aide sociale aux étrangers ».

Le soutien financier peut prendre la forme d’un subside ou d’une participation financière

aux frais de fonctionnement.

Le rôle de l’OLAI consiste à :

rencontrer les associations nouvellement constituées pour leur permettre de se

présenter et d’expliquer en détail leurs projets ;

instruire le dossier de demande de subside de l’association : projet, budget,

situation financière, etc. ;

prendre la décision quant à l’octroi ou non du subside et en informer par courrier

l’association ;

assurer le suivi du projet et recevoir le bilan du projet.

A partir de la fin 2013, les modalités d’attribution d’un financement font l’objet d’une

révision.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 63/147

Contractualiser avec des partenaires clés

En bref

En tant que nouvelle administration œuvrant en matière d’intégration, l’une des

missions prioritaire de l’OLAI a été la mobilisation des acteurs de l’intégration et

la contractualisation avec des partenaires clés dans ce domaine.

Pour ce faire, l’OLAI a d’une part clarifié le mandat des principales associations

financées et les actions soutenues dans le cadre de conventionnements, et

d’autre part développé une stratégie nationale d’intégration au niveau local en

étroite collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et le SYVICOL, afin de

mobiliser et outiller les communes souhaitant s’investir dans la démarche.

A l’avenir

A l’instar de la stratégie nationale d’intégration au niveau local, les mesures de

mobilisation des acteurs et partenaires clés se doivent d’être durables,

transversales et partagées. L’OLAI se propose donc de poursuivre le travail

engagé auprès des partenaires et acteurs-relais de l’intégration en :

continuant à les outiller ;

poursuivant sa démarche partenariale en matière d’élaboration et de

conduite de projets ;

redéfinissant le mandat d’action, les objectifs et modalités de suivi des actions dans le cadre des conventionnements ;

revoyant les modalités d’attribution de soutien financier de l’OLAI aux projets liés à

l’accueil et l’intégration portés par des associations et communes ;

s’ouvrant vers de nouveaux partenariats qui peuvent renforcer la nature durable, transversale et partagée de l’intégration.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 64/147

L’OLAI gère 2 fonds de l’Union européenne, le Fonds européen d’intégration des

ressortissants de pays tiers (FEI) et le Fonds européen pour les réfugiés (FER), créés

tous les 2 dans le cadre du programme général « Solidarité et gestion des flux

migratoires » (SOLID).

La mise en œuvre de ces fonds comporte un travail administratif important, ainsi qu’une

collaboration et une concertation régulières, tant avec les porteurs de projets qu’avec

d’autres administrations publiques et intervenants privés :

la consultation de la société civile et des ministères ou administrations ayant des

responsabilités dans le domaine de l’asile et de l’intégration en vue de la rédaction

des programmes pluriannuel et annuels ;

l’élaboration du programme pluriannuel et des programmes annuels 2008-2013 ;

la rédaction des documents relatifs à la mise en œuvre (procédures) du fonds

pour le compte de la Commission européenne ;

la publication des appels à projets annuels, la réception et l’analyse des projets

(contenu, budget prévisionnel), la rédaction de fiches d’analyse à l’attention des

membres du comité de sélection et de suivi ;

l’organisation et le suivi des réunions du comité de sélection ;

la rédaction des conventions bilatérales entre autorité responsable et bénéficiaire

final d’un cofinancement au titre du fonds et d’un cofinancement national de la

part de l’OLAI ;

la rédaction d’un cahier des charges et le suivi de l’appel à projets par voie de

marché public pour le recrutement d’un évaluateur externe, contrôleur financier,

etc. ;

la rédaction d’un cahier des charges et le suivi des demandes d’offres de service

par voie de marché négocié ;

le suivi des projets (contenu et budget) moyennant des visites régulières ;

la participation aux réunions périodiques des membres du groupe SOLID et aux

séminaires à la Commission européenne ;

la rédaction des rapports annuels sur la mise en œuvre des programmes 2008-

2013 ;

la communication et les relations publiques pour le compte de chacun des 2 fonds.

Le Fonds européen pour les réfugiés (2000 – 2013)

Dans le programme de La Haye des 4 et 5 novembre 2004, le Conseil européen a fixé un

certain nombre d'objectifs et de priorités en vue de faire entrer le projet d'instauration

d'un régime d'asile européen commun dans sa deuxième phase.

En particulier, le Conseil européen a souligné que l'UE devait contribuer, dans un esprit

de responsabilité partagée, à la mise en place d'un régime de protection internationale

plus accessible, équitable et efficace et permettre l'accès à la protection et à des

solutions durables, tout en appelant à l'élaboration de programmes européens de

protection régionaux, y compris un programme commun de réinstallation pour les Etats

membres souhaitant y participer.

Le FER a pour objectif général de soutenir et d'encourager les efforts faits par les Etats

membres pour accueillir les réfugiés et les personnes déplacées, et de contribuer à la

mise en œuvre de cet accueil par le cofinancement de projets s’inscrivant dans l'une des

3 priorités définies par la Commission européenne :

la mise en œuvre des principes et des mesures prévus dans l’acquis dans le

domaine de l’asile, y compris ceux qui concernent les objectifs d’intégration ;

7. Piloter et gérer des fonds européens

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 65/147

la mise au point d’outils de référence et de méthodes d’évaluation afin d’examiner

la qualité des procédures des demandes de protection internationale et de

soutenir les structures administratives en vue de relever les défis posés par la

coopération pratique renforcée avec les autres Etats membres ;

des actions contribuant à assurer un meilleur partage des responsabilités entre

Etats membres et pays tiers.

Les objectifs fixés par le Luxembourg pour la période 2008-2013 sont :

l’amélioration de la prise en charge des familles et des adultes isolés ;

l’amélioration de la prise en charge des personnes ayant des besoins spécifiques ;

la formation du personnel chargé de la procédure et de l’accueil aux besoins des

personnes ayant des besoins spécifiques ;

l’amélioration de la procédure de demande de protection internationale ;

l’étude du processus d’intégration des réfugiés reconnus ;

la promotion de l’intégration des réfugiés ;

l’analyse de la qualité de la procédure de demande de protection internationale;

la réinstallation ou relocalisation de personnes bénéficiant d’une protection

internationale.

Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2013, 38 projets ont été mis en œuvre, dont 3

seront encore en cours à la fin de l’année 2013.

Tableau 5 : Financement par le Fonds européen pour les réfugiés 2008 – 2013

Année Nombre de projets33 Coût total du programme

annuel

Taux de cofinancement de

l’Union

2008 8 projets 836 370 € 52%

2009 9 projets 618 223 € 55%

2010 8 projets 766 454 € 57%

2011 5 projets 521 057 € 54%

2012 5 projets Décompte final à venir Au moins 50%

2013 3 projets Décompte final à venir Au moins 50%

33

Nombre de projets ayant bénéficié d’une assistance technique (rapport final annuel, rapport d’évaluation ex-

post, contrôle financier des projets, audit annuel).

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 66/147

Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FER

En 2013, le Fonds européen pour les réfugiés a permis de cofinancer 3 projets,

respectivement liés à l’amélioration du primo-accueil des demandeurs de protection

internationale, à l’amélioration de leur intégration sur le marché de l’emploi et à l’étude

du processus d’intégration des demandeurs de protection internationale et des réfugiés.

Organisation Projet Coût total* Cofinancement

FER*

CLAE « Tracer sa voie » : dispositif d'information, d'orientation et de formation professionnelle des DPI et réfugiés

74 000 € 37 001 €

Administration des bâtiments publics

Construction d'un nouveau centre d'accueil pour DPI primo-arrivants

8 millions € 478 424 €

MULTI-learn

Institute for interaction and development in diversity

Appropriation et négociation de l'espace de

vie quotidienne en contexte multilingue : dispositifs d'engagement et d'empowerment linguistique et culturel pour DPI et réfugiés

15 000 € 7 500 €

* Les montants ont été arrondis

Le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers (2007 –

2013)

Le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers (FEI) a été créé par la

décision n° 2007/435/CE du Conseil du 25 juin 2007 dans le cadre du programme

général « Solidarité et gestion des flux migratoires ».

Le FEI a pour objectif général de soutenir les efforts faits par les Etats membres pour

permettre aux ressortissants de pays tiers issus de contextes économiques, sociaux,

culturels, religieux, linguistiques et ethniques différents de remplir les conditions de

séjour, et de faciliter leur intégration dans les sociétés européennes.

Dans ce cadre, le FEI contribue à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies

nationales d’intégration des ressortissants de pays tiers dans tous les aspects de la

société, en tenant compte du principe selon lequel l’intégration est un processus

dynamique à double sens d’acceptation mutuelle de la part de tous les immigrants et

résidents des Etats membres.

Les objectifs fixés par le Luxembourg sont les suivants :

améliorer l’accès à l’information et l’accueil des ressortissants de pays tiers ;

promouvoir le dialogue interculturel et reconnaître la diversité comme

enrichissement ;

favoriser l’intégration au niveau local ;

promouvoir la mise en place de statistiques, d’études, d’analyses, d’évaluations et

d’indicateurs en matière d’intégration ;

favoriser l’intégration de personnes vulnérables.

Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2013, 33 projets ont été mis en œuvre, dont 12

étaient encore en cours à la fin de l’année 2013.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 67/147

Tableau 6 : Financement par le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers 2007 - 2013

Année Nombre de projets Coût total du

programme annuel

Taux de cofinancement de

l’Union

2007 3 projets 222 731 € 60%

2008 12 projets 746 308 € 53%

2009 14 projets 1 017 476 € 51%

2010 11 projets 733 638 € 54%

2011 13 projets 793 962 € 55%

2012 15 projets Décompte final à venir Au moins 50%

2013 15 projets Décompte final à venir Au moins 50%

Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FEI

En 2013, le Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers a permis de

cofinancer 15 projets poursuivant des objectifs variés tels que l’information des

populations cibles et du pays d’accueil, l’étude du processus d’intégration ou encore les

aides directes aux populations cibles.

Organisation Projet Coût total

Cofinancement par le FEI

4Motion

Schrebergaërt : microcosmes de l'intégration. Favoriser l’intégration des étrangers non

communautaires fréquentant les jardins ouvriers

en les faisant pleinement participer à la société d’accueil

31 036€ 23 278€

Amcham

Proactive Diversity and Integration Initiative for First and Second Language English Speaking Minorities in Luxembourg: Information de la communauté des résidents de pays tiers anglophones sur le Luxembourg, moyennant des publications spéciales dans le cadre du magazine

trimestriel « Connexion »

27 403 € 20 553€

ASTI

Partenariats pour l'intégration interculturelle : s'informer c'est s'intégrer :

actions d’information sur la loi modifiée du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes et l’immigration par la réalisation de fiches

pratiques et de campagnes d’information ciblées par communautés de pays tiers

113 489€ 56 745€

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 68/147

Organisation Projet Coût total

Cofinancement par le FEI

CEFIS Enquête sur l'intégration des migrants, la non-participation politique et l'intégration des migrants âgés

141 356€ 70 678€

Centre culturel

islamique du Nord (CCIN)

Durch Information zur Integration : Zeitschrift für Gesellschaft, Kultur und

Integration. Publication trimestrielle d’un magazine en langue bosniaque et allemande ou française

34 775€ 26 081€

Centre de Documentation sur les migrations humaines

(CDMH)

"Je suis musulman, mais je suis aussi un Homme comme vous !" : Création d’un outil

pédagogique sous forme d’exposition itinérante ; organisation d’une table ronde sur présence de l’islam au Luxembourg ; développement de journées pédagogiques à destination de groupes de professionnels

32 100€ 24 075€

CEPS/INSTEAD Etude sur l’intégration structurelle et sociale de ressortissants de pays tiers et d'autres immigrants au Luxembourg

108 431€ 54 216€

CLAE

Itinéraires pour l'emploi - dispositif

d'information et d'orientation au bénéfice des ressortissants de pays tiers

74 451€ 37 225€

Croix-Rouge

Des mots pour guérir : différentes cultures aux soins et à la santé ; ateliers de

sensibilisation et d’échange pour professionnels de santé ; ateliers de préparation à la naissance pour futures mamans en langues portugaise et serbe ; permanences dans les hôpitaux et au Centre de santé mentale à Luxembourg-Ville

140 620€ 70 310€

Maison d'Afrique

Réseau d'intégration citoyenne : coaching linguistique de personnes suivant des cours de langue luxembourgeoise ou française

5 000€ 2 500€

Maison des Associations

KuddelMuddel : Concept d’émissions de radio interculturelle

15 325€ 7 663€

Maison des Associations

Millefeuilles : Organisation de soirées littéraires interculturelles

24 900€ 12 450€

Multi-LEARN Institute for

Interaction and Development in Diversity

Verfahren zur sprachlich-kulturellen Integration von Asiatinnen ohne

Alphabetisierung/mit begrenzter Alphabetisierung in den Alphabet Sprachen

Luxemburg : Pratiques d’intégration linguistique et culturelle de personnes d’origine asiatique sans ou à faible niveau d’alphabétisation en langues usuelles au

Luxembourg

121 000 € 60 500€

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 69/147

Organisation Projet Coût total

Cofinancement par le FEI

Russian Club of

Luxembourg

Il était une fois... Luxembourg : programme d’intégration : histoire du Luxembourg, fêtes,

littérature pour enfants en luxembourgeois dans des classes de langue russe pour enfants

46 395€ 34 796€

Université du Luxembourg

Diagnostic des besoins et des demandes

spécifiques des bénéficiaires des pays tiers du CAI : Etablir un diagnostic des besoins et demandes des signataires de pays tiers et formuler des recommandations pour soutenir les dispositifs favorisant leur intégration pour avoir

un bilan de la situation actuelle des bénéficiaires des pays tiers du CAI

31 036€ 59 993€

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 70/147

Piloter et gérer des fonds européens

En bref

Le financement de projets dans le cadre du FER contribue à l’amélioration de la

prise en charge des besoins spécifiques et des conditions d’accueil des réfugiés,

dont certains sont particulièrement vulnérables. D’autre part, les procédures de

demande de protection internationale ont pu être perfectionnées sous l’impulsion

du fonds. Enfin, l’étude des réfugiés reconnus a permis de faire émerger certains

défis posés par l’intégration. Ainsi, l’ensemble des projets cofinancés ont donné

une visibilité accrue des populations cibles.

Le FEI a pour sa part permis au Luxembourg de favoriser des actions ciblant les

ressortissants de pays tiers. Ce fonds a donné la possibilité à de nombreuses

organisations de concevoir et de mettre en place des activités innovantes en

matière d’intégration des résidents non-communautaires : activités pédagogiques,

ateliers interculturels, service d’interprétariat. Toutefois, il faut souligner que la

majorité des étrangers vivant au Luxembourg sont des citoyens européens et à ce

titre, non visés par le FEI, même s’ils rencontrent eux aussi des obstacles à leur

intégration.

A l’avenir

Pour la période 2014-2020, l’OLAI est désigné « autorité responsable » pour la

mise en œuvre du nouveau Fonds asile, migration et intégration (AMIF). Ce

fonds soutient les actions en lien avec l’asile, la migration légale, l’intégration et le

retour. Afin de poursuivre une bonne gestion de ce fonds permettant un impact au

niveau national, l’OLAI estime nécessaire de :

établir les modalités de coopération avec le MAE pour le copilotage et la

cogestion du fonds : la Direction de l’Immigration du Ministère des Affaires

étrangères et européennes (MAE) devenant « autorité déléguée » ;

continuer à renforcer ses compétences internes en lien avec la technicité

administrative et comptable imposée par la gestion de fonds européens ;

rechercher une cohérence entre la politique nationale en matière d’asile,

de migration et d’intégration et les objectifs du fonds AMIF ;

renforcer la recherche de porteurs de projets fiables et innovants

répondant aux besoins du Luxembourg sur ces thématiques.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 71/147

Chapitre 3. L’OLAI, administration en charge de la mise en œuvre de la politique de lutte contre les discriminations

En 1997, l’UE a introduit par le biais de l’article 1334 du Traité d’Amsterdam les

instruments légaux pour combattre toutes les formes de discrimination fondée sur le

genre, la race ou l’origine ethnique, la religion ou les convictions, le handicap, l’âge ou

l’orientation sexuelle dans la vie de tous les jours, y compris dans le monde du travail.

Pour rendre effectif l’article 1335, le Conseil des ministres de l’UE a approuvé 2 directives

(2000/78/CE et 2000/43/CE) qui proposent un niveau minimal de protection légale

contre la discrimination fondée sur l’origine ethnique à travers l’UE, ainsi qu’un

programme d’actions pour soutenir les efforts pratiques menés dans les Etats membres.

Figure 9 : Schéma des champs de compétences de l’OLAI en matière de lutte contre les discriminations

34 Avec l’entrée en vigueur du Traité de l’Union européenne (TUE), l’article 13 est devenu l’article 19 35

L’article 13 est devenu article 19 dans le TUE actuel

Motifs de discrimination

Age

Race ou Origine

ethnique

Religion et convictions

Genre

Orientation sexuelle

Handicap

Seul motif pour lequel l’OLAI n’est pas compétent

1. Mettre en place la politique de lutte contre les discriminations

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 72/147

Les 2 directives ont été transposées en droit luxembourgeois par les lois des 28 et 29

novembre 2006 portant sur l’égalité de traitement.36 Le législateur luxembourgeois y a

conservé les motifs qui figurent dans la directive, en spécifiant néanmoins, pour le motif

de race ou origine ethnique, « l’appartenance ou non appartenance, vraie ou supposée, à

une race ou ethnie ».

C’est dans ce cadre que depuis 2000, le Commissariat du gouvernement aux étrangers

(CGE) puis l’OLAI ont mené une campagne annuelle de lutte contre les discriminations,

grâce au soutien du programme communautaire PROGRESS. Dès 2005, sous la

présidence européenne du Luxembourg, une conférence portant sur la lutte contre les

discriminations est organisée, et une première étude portant sur les discriminations dans

le milieu de l’emploi est commanditée37 par le CGE auprès du CEPS/INSTEAD dans le

cadre de sa préparation. Cette étude constitue une étape importante dans l’élaboration

des principes stratégiques proposés par la suite, car elle donne une

première photographie de la perception des discriminations au Luxembourg et des

résultats qui pourront alors être comparés avec les données européennes.

Désigné organe national de mise en œuvre de l’Année européenne de l’égalité des

chances pour tous en 2007, l’OLAI devient l’autorité responsable de la mise en œuvre de

programmes de lutte contre les discriminations au sens de l’article 19 du Traité de l’UE

(TUE) au Luxembourg.

En 2008, lorsque la loi sur l’accueil et l’intégration est votée, l’OLAI se voit attribuer une

compétence explicite en matière de lutte contre les discriminations.38 Comme l’expose le

commentaire de la loi, « afin de donner au nouvel Office [OLAI] la possibilité de

poursuivre efficacement les actions de lutte contre les discriminations menées jusqu’à

présent et de répondre aux exigences communautaires et internationales et compte tenu

du développement et de la reconnaissance de la thématique au niveau national, le

présent projet [de loi] s’efforce de donner une base légale au soutien de cette mesure. »

Le rôle de l’OLAI est complémentaire à celui du Centre pour l’égalité de traitement (CET),

créé par la loi du 28 novembre 2006. Conformément à la directive 2000/43/CE qu’elle

transpose, le CET a pour missions de :

publier des rapports, émettre des avis ainsi que des recommandations et conduire

des études sur toutes les questions liées aux discriminations ;

produire et fournir toute information et toute documentation dans le cadre de sa

mission ;

apporter une aide aux personnes qui s’estiment victimes d’une discrimination en

mettant à leur disposition un service de conseil et d’orientation visant à informer

les victimes sur leurs droits individuels, la législation, la jurisprudence et les

moyens de faire valoir leurs droits.

36 Loi du 28 novembre 2006 portant :

1. transposition de la directive 2000/43/CE du Conseil du 29 juin 2000 relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique ; 2. transposition de la directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail ; 3. modification du Code du travail et portant introduction dans le Livre II d’un nouveau titre V relatif à l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail ; 4. modification des articles 454 et 455 du Code pénal ; 5. modification de la loi du 12 septembre 2003 relative aux personnes handicapées. Loi du 29 novembre 2006 modifiant : 1. la loi modifiée du 16 avril 1979 fixant le statut général des fonctionnaires de l’Etat ; 2. la loi modifiée du 24 décembre 1985 fixant le statut général des fonctionnaires communaux. 37

CEPS/INSTEAD et SESOPI-Centre Intercommunautaire, « Discrimination à l’emploi », octobre 2005 38

L’article 3 de la loi sur l’intégration stipule que « l’OLAI a pour mission d’organiser l’accueil des étrangers

nouveaux arrivants, de faciliter le processus d’intégration des étrangers par la mise en œuvre et la coordination de la politique d’accueil et d’intégration, dont la lutte contre les discriminations constitue un élément essentiel »

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 73/147

De manière complémentaire, les missions de définition de la stratégie nationale en

matière de sensibilisation, d’information et de contribution dans le cadre de rapports et

conventions internationaux reviennent à l’OLAI.

Pour mettre en place la politique de lutte contre les discriminations, l’OLAI agit

principalement sur 3 axes : la définition de la stratégie nationale de lutte contre les

discriminations, le pilotage et la gestion du programme européen PROGRESS, et

l’élaboration et l’accompagnement de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg.

Elaboration et accompagnement de la Charte de la Diversité

Lëtzebuerg

Pilotage et gestion du programme européen PROGRESS

Mettre en place la politique de lutte

contre les discriminations

Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 74/147

Zoom sur : L’Observatoire des discriminations 2011

Le CET et l’Institut d’études TNS-Ilres ont réalisé un sondage « Observatoire des

discriminations » par téléphone et internet aux mois d’avril et mai 2011 auprès d’un

échantillon représentatif de la population résidente du Luxembourg, soit 1 025 personnes

âgées de 15 ans et plus.

Cette enquête donne un état des lieux de l’approche de la perception des discriminations

au Luxembourg en général, en tant que victime et en tant que témoin en 2011, et une

comparaison avec les résultats de la même enquête en 2009. Le graphique ci-dessous

présente les motifs de discrimination spontanément cités par les répondants.

38%

32%

28%

16%

10%

8%

7%

0%

4%

0%

6%

12%

3%

10%

2%

37%

25%

24%

12%

11%

10%

9%

9%

9%

8%

5%

5%

4%

2%

2%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%

Discrimination raciale / ethnique

Discrimination - nationalité

Discrimination sexuelle (hommes / femmes)

Discrimination - statut social

Discrimination - apparence physique

Discrimination religieuse

Discrimination - handicap physique oumental

Discrimination - études faites / travail exercé

Discrimination - passe-droit

Discrimination - au travail en général

Discrimination - âge

Discrimination linguistique

Discrimination - orientation sexuelle

Discrimination - état normal

Discrimination - personne non active

Ensemble des exemples de discrimination

cités spontanément en 2009 et 2011

2011

2009

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 75/147

Zoom sur les discriminations :

Extrait du rapport d’activité du Centre pour l’égalité de traitement (2013)

Lors de l’ouverture d’un dossier, le problème du requérant est classé dans une de ces 8

rubriques : les 6 motifs de discrimination couverts par le CET, la catégorie intitulée

« discrimination multiple » ou la catégorie « autres ».

Parmi les motifs de discrimination, le handicap comptabilise 26 cas (27,1%),

l’appartenance ou non appartenance, vraie ou supposée, à une race ou ethnie 16 cas

(16,7%), le sexe 13 cas (13,5%), la religion ou les convictions 4 cas (4,2%), l’âge 2 cas

(2,1%) et l’orientation sexuelle 1 cas (1%).

La catégorie « discrimination multiple » correspond aux dossiers pour lesquels le

requérant a lui-même estimé être victime de discriminations basées sur plusieurs ou tous

les motifs. En 2013, 9 cas (9,4%) ont été recensés. Dans la catégorie « autres » (25,

donc 26%) sont regroupés :

les cas de harcèlement qui ne sont pas basés sur un motif du CET : on constate

que le mot « harcèlement » est parfois utilisé de manière erronée, car, après

analyse des dossiers, le CET remarque que la définition du harcèlement ne

coïncide pas avec le phénomène rapporté ;

les demandes d’informations de tout genre : celles-ci peuvent être des demandes

de renseignements liées au spectre de compétence du CET ou bien être des

demandes très diverses. Souvent, les personnes ne savent tout simplement pas à

qui s’adresser et quel est l’interlocuteur adapté à leur problème. Dans ce cas, le

CET essaie de les réorienter.

1 2 4

9

13 16

25 26

0

5

10

15

20

25

30

Typologie des 96 discriminations

portées devant le CET en 2013

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 76/147

Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations

L’OLAI définit la stratégie nationale de lutte contre les discriminations, qui inclut à la fois

son positionnement en tant qu’Etat membre de l’UE mais aussi l’élaboration d’un cadre et

de principes généraux pour le programme annuel d’information et de sensibilisation à la

lutte contre les discriminations, en introduisant notamment des critères nationaux

d’attribution d’un cofinancement pour un projet de lutte contre les discriminations.

Depuis sa création, l’OLAI contribue au Groupe d’experts gouvernementaux en matière

d’anti-discrimination, en tant que représentant du Grand-Duché de Luxembourg. L’OLAI y

représente le Luxembourg pour promouvoir les bonnes pratiques nationales à l’occasion

de Sommets de l’Egalité39 et autres conférences européennes. Il est également chargé de

répondre aux différents questionnaires de la Commission européenne en la matière.

En outre, en tant que seule administration publique luxembourgeoise compétente en

matière de lutte contre les discriminations, l’OLAI participe au Conseil « Emploi, politique

sociale, santé et consommateurs » (EPSCO)40 et aux discussions menées depuis 2008 sur

la proposition de directive du Conseil relative à la mise en œuvre du principe de l'égalité

de traitement entre les personnes, sans distinction de religion ou de convictions, de

handicap, d'âge ou d'orientation sexuelle.

Au niveau international et européen, l’OLAI est souvent sollicité pour honorer les

engagements internationaux en matière de lutte contre les discriminations : il participe à

des groupes interministériels ayant trait aux droits de l’Homme.

Entre 2009 et 2013, l’OLAI a été sollicité pour contribuer à des rapports de l’UE (Agence

des droits fondamentaux de l’UE), du Conseil de l’Europe (Commission européenne

contre le racisme et l'intolérance, ECRI) ou encore des Nations Unies [Comité pour

l’élimination de la discrimination raciale (CERD), Examen Périodique Universel des Droits de l’Homme (EPU)].

Dans le cadre de cette action de définition de stratégie nationale, l’OLAI a établi des

principes stratégiques. Afin de répondre de manière concertée et appropriée à l’appel

d’offre restreint de la Commission européenne pour soutenir les Etat membres dans leurs

actions en matière de lutte contre les discriminations, ceux-ci ont été invités par la

Commission européenne à élaborer une stratégie nationale, sous la forme d’un

document-cadre. Ce document élaboré par l’OLAI analyse le contexte, les spécificités et

les besoins du Luxembourg en matière de lutte contre les discriminations.

En 2007, la stratégie élaborée par le CGE à l’occasion de l’Année européenne de l’égalité

des chances pour tous s’était appuyée sur une première identification des enjeux du

Luxembourg à ce sujet, et depuis lors, les programmes successifs ont pris en compte les

nouveaux besoins identifiés, avec pour objectifs :

d’encourager la mise en réseau et la coopération entre les différents partenaires

concernés, notamment les associations ;

de sensibiliser et informer un public généralement peu intéressé par la

thématique ;

de poursuivre la création d’une expertise dans la thématique au Luxembourg.

39 Lancé en 2007, le Sommet pour l’égalité a pour objectif de réunir annuellement les dirigeants de l'UE, les ministres de l'égalité des chances et les hauts représentants de la société civile. 40 Le Conseil de l'UE est l'institution qui représente les gouvernements des États membres, le lieu où les ministres de tous les pays de l'UE se réunissent pour adopter des lois et coordonner leurs politiques. Le Conseil EPSCO est l’une des 10 formations du Conseil, il a pour mission d'augmenter les niveaux d'emploi et d'améliorer les conditions de vie et de travail, tout en garantissant un niveau élevé de de protection de la santé humaine et des consommateurs dans l'UE.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 77/147

A partir de 2007, 2 critères ont été identifiés pour pouvoir prétendre à un cofinancement

dans le cadre de l’Année européenne de l’égalité des chances pour tous. Les projets

retenus devaient :

s’attaquer à 2 motifs de discrimination au moins ;

compter au moins 2 partenaires ;

s’assurer d’une certaine visibilité ;

avoir une suite après l’Année européenne.

Les critères nationaux de sélection de projets ont également pour but d’inciter les

porteurs de projets luxembourgeois à aborder des questions telles que la discrimination

multiple ou l’action positive, identifiées comme thématiques prioritaires au niveau

européen et pourtant peu explorées au niveau luxembourgeois.

Zoom : Définitions-clés en matière de lutte contre les discriminations

Double Discrimination / Discrimination multiple

On parle de double discrimination ou de discrimination multiple lorsqu’une personne est

victime d’une différence de traitement fondée sur au moins 2 motifs : par exemple, une

personne de sexe féminin et en situation de handicap, une personne homosexuelle et

jeune, etc.

Action positive

Ensemble de mesures visant à instaurer une égalité complète et véritable dans la

pratique en faveur de populations touchées par des discriminations. Les mesures

d’action positive sont généralement mises en œuvre dans le cadre de politiques d’égalité

ou de diversité. Le terme de « discrimination positive » est parfois utilisé pour définir ces

mêmes mesures.

Pour des raisons administratives (règlement financier de la Commission européenne), les

critères de sélection des projets en vigueur pendant l’Année européenne et les 2 années

consécutives ont dû être modifiés, mais la plupart des porteurs de projets a continué à

faire en sorte de compter au moins 2 partenaires et de prendre en compte au moins 2

motifs de discrimination.

Pilotage et gestion du programme européen PROGRESS (2007 – 2013)

En tant qu’administration luxembourgeoise compétente pour la mise en œuvre du

programme annuel de sensibilisation et d’information sur la lutte contre les

discriminations, l’OLAI a géré entre 2007 et 2013 les demandes de cofinancement pour

des projets dans ce domaine auprès de la Commission européenne.41

Pour ce faire, l’OLAI a mené des concertations avec un groupe ad hoc PROGRESS

composé d’associations expertes de l’un des motifs de discrimination, des experts

juridiques, économiques et sociaux des réseaux européens mis en place par la

Commission, et d’autres acteurs (Union des entreprises luxembourgeoises / Institut

national pour le développement durable, CET) afin d’établir son programme annuel à

partir de l’appel d’offre lancé par la Commission. Chaque année, l’OLAI a synthétisé les

projets qui lui ont été soumis et remis à la Commission une demande de cofinancement

d’un programme constitué d’une dizaine de projets. Une fois la demande acceptée, l’OLAI

a coordonné le programme, en signant des conventions avec les différents partenaires,

41 La part nationale de 20% a été financée par l’OLAI dans le cadre des budgets nationaux.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 78/147

en suivant les projets mis en œuvre, et en assurant l’interface et la coordination

logistique et administrative entre la Commission et les partenaires nationaux.

Depuis 2009, ces actions s’inscrivent dans le cadre du PAN 2010-2014.

En 2012, le projet soumis par certains Etats membres dont le Luxembourg via l’OLAI n’a

pas été retenu par la Commission européenne. La dynamique et l’engouement suscités

jusqu’alors sont retombés. Depuis cette date, l’OLAI a mandaté le CET pour soumettre

des projets au nom du Luxembourg. L’OLAI continue à assurer les 20% de cofinancement

de ces projets.

Zoom sur : Les projets du Luxembourg soutenus par le programme

communautaire PROGRESS

Chaque programme annuel a cherché à la fois à cibler des publics spécialisés et à toucher

le grand public. Les objectifs des programmes successifs présentés ont été de :

faire connaître aux citoyens du Luxembourg les droits en matière d’égalité de

traitement ;

créer des outils et des indicateurs pour identifier l’ampleur du phénomène et

prévenir les discriminations ;

développer la mise en réseau et la coopération entre les différents partenaires ;

développer l’expertise des parties prenantes de la lutte contre les discriminations,

en particulier sur les thématiques identifiées comme prioritaires au niveau

européen : actions positives, mainstreaming ou encore discriminations multiples.

Ces programmes ont permis de mettre en place des outils de formation (E-learning,

formations pour juristes, mallette pédagogique à l’intention des professionnels de la

petite enfance), des outils de sensibilisation du grand public (spots publicitaires,

campagnes, portail de la diversité) ainsi que des actions plus ciblées, notamment en ce

qui concerne le marché du travail, telle que la mise en place du label Entreprise

socialement responsable - ESR, dont une partie s’intéresse au domaine social et à

l’égalité des chances professionnelles, par l’Union des entreprises luxembourgeoises42.

Zoom sur : Les projets réalisés dans le cadre de PROGRESS en 2011

A titre d’illustration, ci-dessous sont présentés 5 projets financés dans le cadre du

programme européen PROGRESS, dont la demande de cofinancement a été effectuée

auprès de l’OLAI en 2010.

Plateforme interactive de lutte contre les discriminations et pour la diversité

4 associations (Institut de formation sociale (IFS), Confédération Caritas Luxembourg,

Sesopi Ci43 et 4motion) ont développé un portail luxembourgeois d’information et d’auto-

formation entièrement consacré à la lutte contre les discriminations. L’objectif de ce

dernier était d’éduquer et de former un public large (adultes et jeunes) mais aussi des

publics spécifiques (enseignants, travailleurs sociaux, employeurs) à cette thématique

tout en les incitant à un questionnement personnel. La plateforme a pour but de devenir

un lieu d’échange et de mise en réseau de celles et ceux qui recourent aux outils

proposés dans leur environnement respectif.

42

Via l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises, INDR. 43

Service Socio-Pastoral Intercommunautaire - Centre Intercommunautaire, devenu CEFIS

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 79/147

Le site est organisé autour de différents points d’entrée : partie théorique, partie

juridique, partie auto-formation, partie ludique, partie bonnes pratiques et parties

destinées aux publics spécifiques du site.

L’enjeu de ce projet : attirer le plus grand nombre de personnes sur le site

www.diversite.lu. Les partenaires ont développé une stratégie de marketing en

développant des relations avec les médias luxembourgeois, en allant à la rencontre des

groupes cibles (au sein des écoles, dans les communes, dans les maisons de jeunes), en

utilisant les réseaux sociaux et en créant des événements « buzz ».

Pour un Facebook tolérant

Suite à une table ronde organisée par le CET portant sur l’internet et la lutte contre les

discriminations dans le cadre du programme PROGRESS précédent, l’ASTI, en

collaboration avec d’autres partenaires tels que le Service National de la Jeunesse,

l’Entente des maisons de jeunes, le Ministère de l’Education nationale et le Ministère de

l’Economie, a souhaité sensibiliser les jeunes afin de promouvoir un Facebook tolérant et

les rendre attentifs aux dérives possibles, y compris les risques d’infraction à la loi. Pour

ce faire, en amont du projet, un concours de clips vidéo a été lancé en 2010, dont les 2

clips lauréats ont été diffusés à large échelle sur internet, au cinéma et à la télévision.

Sondage « Observatoire contre les discriminations »

A l’instar du sondage que le CET avait commandité en 2008, un sondage intitulé

« Observatoire des discriminations » a été réalisé dans le cadre de ce projet.

L’observatoire a pris comme sujet d’étude la perception des situations discriminatoires,

les attitudes et comportements associés au Luxembourg.

L’objet de cette enquête était d’évaluer l’évolution de la connaissance de la législation par

la population résidente par rapport à la précédente étude du CEFIS, et en particulier le

niveau de connaissance de la récente loi portant sur l’égalité de traitement.

Actions locales contre les discriminations ; une formAction pour l’intégration

de la non-discrimination et de l’égalité dans toutes les politiques

Suite au constat que les CCCI manquaient de soutien, de sensibilisation, de formation et

d’outils conceptuels et pratiques ainsi que de recul par rapport à leurs activités, 4motion

a proposé de mettre en place un cadre de formation, d’accompagnement et d’action pour

quelques-unes de ces commissions.

Le projet reposait sur 3 piliers :

1. L’information et la sensibilisation : établir une base commune de savoir sur les

questions de discriminations. Plus que de simples séances d’information sur la législation,

cette introduction visait aussi à connecter l’information et le cadre juridique à la réalité

locale des commissions participantes.

2. La réflexion et l’identification personnelle : la formation proposée visait d’abord à faire

réfléchir les membres sur leur propre identité sociale et culturelle et à déconstruire les

préjugés nourris les uns envers les autres. Cette prise de conscience constitue l’étape

décisive pour reconnaître et respecter la diversité dans la société.

3. L’action concrète : en réunissant les acteurs luttant chacun à leur niveau contre une

ou plusieurs formes spécifiques de discrimination, elle visait à planifier des actions

mettant l’accent sur la lutte contre les discriminations multiples de manière concertée et

adaptée aux terrains respectifs des communes participantes.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 80/147

En outre, le projet visait en priorité à mettre en réseau les CCCI impliquées. A 3

occasions pendant la durée du projet, elles ont été réunies pour un échange d’idées et de

pratiques. Toutes les idées et actions ont été documentées pour être mises à disposition

d’autres commissions.

Promotion des activités et actions du pilier « Social et égalité des chances

professionnelles »44 dans le cadre du label Entreprise socialement

responsable

Afin de poursuivre son travail de fond auprès des entreprises, l’Institut national pour le

développement durable (INDR) a souhaité continuer à proposer aux entreprises faibles

au niveau du certificat « social et égalité des chances professionnelles » un coaching

individuel. Il a également mis en place une conférence portant sur le thème de l’origine

ethnique. Afin d’illustrer cette conférence par des exemples de bonnes pratiques, un

guide a été élaboré.

Elaboration et accompagnement de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg

Grâce au programme communautaire PROGRESS, l’OLAI a pu, dès ses débuts, soutenir

les initiatives de tous horizons en matière de lutte contre les discriminations. Ainsi il

soutient l’Institut pour le Mouvement Sociétal (IMS) dans la création d’une Charte

nationale de la Diversité, notamment en :

demandant l’appui de la Commission européenne, par le biais de sa plateforme

des Chartes européennes ;

participant à la gouvernance de la Charte, dans le cadre de son organe dirigeant,

le Comité pour la Charte de la Diversité Lëtzebuerg ;

participant en tant que partenaire privilégié au groupe de travail de la Charte.

Le Comité pour la Charte de la Diversité Lëtzebuerg est en charge de l’élaboration et de

l’accompagnement stratégique d’une charte visant à :

soutenir un mouvement luxembourgeois d’entreprises privées et publiques

souhaitant s’engager en faveur de la diversité ;

promouvoir la diversité au-delà de la législation en vigueur ;

permettre la mesure des effets de la diversité en proposant notamment des

indicateurs et des baromètres de comparaison ;

relayer et s’inspirer des actions de la plateforme des chartes de la diversité au

niveau européen.

Le groupe de travail a pour mission d’assurer le suivi quotidien de la mise en œuvre de

la Charte. Il a notamment élaboré un guide pratique portant sur la gestion de la

Diversité45 et a par la suite collaboré à la mise en place d’une formation de sa mise en

œuvre concrète à l’attention des chargés de la diversité des entreprises (en particulier

des signataires de charte). Cette formation est soutenue par le Fonds social européen

(FSE).

44

Un des 3 piliers de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE), avec « Environnement » et

« Gouvernance » 45

Gestion de la Diversité : guide pratique, avril 2013

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 81/147

Le Luxembourg a été le neuvième pays de l’UE à lancer une Charte de la Diversité. Avec

sa gouvernance composée d’entreprises publiques et privées, d’associations et

d’administrations, le Comité de la Charte du Luxembourg est un modèle pour les autres

Etats engagés sur les questions de diversité. Membre de la plateforme des Chartes

européennes, l’OLAI promeut la Charte au niveau européen et est régulièrement appelé à témoigner au niveau de l’UE.

Zoom sur la Charte de la Diversité Lëtzebuerg

La Charte de la Diversité Lëtzebuerg est un texte

d’engagement de 6 articles proposé à la signature des

entreprises du Luxembourg afin que celles-ci s’engagent à

agir en faveur du respect et de la promotion de la

diversité par des actions concrètes allant au-delà des

obligations légales (cf. annexe 3).

La Charte de la Diversité est une initiative d’entreprises

privées et publiques, associations et administrations

regroupées au sein de l’IMS Luxembourg.

Etablie au niveau national, la Charte a pour principal

partenaire institutionnel le Ministère de la Famille, de

l'Intégration et à la Grande Région, et la Ministre, Madame Corinne Cahen, en est la

marraine. D'autres organisations soutiennent la Charte : la Commission européenne, le

Ministère de l’Egalité des chances, le CET, ainsi que l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) et l’American Chamber of Commerce (AMCHAM).

Afin de suivre le projet de la Charte, un Comité pour la Charte de la Diversité

Lëtzebuerg a été constitué. Il est composé des partenaires privilégiés : Deutsche

Bank, le Ministère de la Famille et de l'Intégration (représenté par l’OLAI),

PricewaterhouseCoopers, RBC Investor & Treasury Services, Sodexo, et l'IMS

Luxembourg. Ce groupe pilote le projet et agit en collaboration avec un groupe de

travail composé de représentants issus de 12 structures différentes (institutions

publiques, entreprises).

Chaque article de la Charte invite les entreprises46 signataires à réaliser des actions

concrètes pour décliner leur engagement en faveur de la diversité.

Article 1

Sensibiliser, former et impliquer les décideurs et collaborateurs aux enjeux de la

Diversité en tant que source d’enrichissement, d’innovation, de progrès et de cohésion

sociale.

Article 2

Définir une politique de Diversité et mettre en œuvre des pratiques et plans d’actions qui

intègrent consciemment la gestion des différences individuelles des personnes.

Article 3

Décliner les principes d’égalité des chances et de promotion de la Diversité tant dans les

processus de décision et de gestion de l’entreprise que dans la gestion de ses ressources

humaines.

Article 4

Evaluer régulièrement ces pratiques, leurs résultats et leurs effets.

46

Dans le cadre de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, le terme « entreprise » englobe toutes les structures

offrant des biens ou services avec ou sans but lucratif.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 82/147

Article 5

Communiquer à l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise les engagements pris et

les résultats concrets des actions menées.

Article 6

Encourager l’ensemble de ses partenaires à également œuvrer en faveur de la non-

discrimination et de la promotion de la Diversité.

Figure 10 : Typologie des signataires de la Charte de la diversité Lëtzebuerg au

31/12/2013

Secteur privé

76%

Secteur

public 13%

ONG

11%

Moins de 50

45%

50 à 250

22%

Plus de 250

33%

Figure 11 : Taille des entreprises signataires au 31/12/2013 (en nombre de salariés)

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 83/147

Définition de la stratégie nationale de lutte contre les discriminations

En bref :

La loi sur l’accueil et l’intégration a posé le cadre légal d’une politique de

lutte contre les discriminations, et a donné à l’OLAI la compétence de sa

mise en œuvre. A ce titre, l’OLAI agit aussi bien sur le terrain, en gérant le

programme communautaire de lutte contre les discriminations (PROGRESS),

qu’en définissant le cadre de la stratégie nationale de lutte contre les

discriminations.

Ces différents niveaux d’intervention ont renforcé la stratégie du Grand-

Duché en la matière : un grand nombre d’actions menées au Luxembourg

dans le cadre proposé par l’OLAI ont été réalisées grâce au soutien de

PROGRESS. Néanmoins, quand en 2012 le programme luxembourgeois de

lutte contre les discriminations n’a pas été retenu par la Commission

européenne, un repositionnement des actions à mener au Luxembourg en la

matière a été nécessaire : la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, dont l’OLAI

est un des co-fondateurs et partenaires privilégiés, a connu un réel succès

au Luxembourg depuis son lancement en 2011, et fait figure d’exemple en

Europe.

A l’avenir :

L’OLAI mène sa mission de lutte contre les discriminations en parallèle à sa

mission d’accueil et d’intégration, dans la lignée des discussions

européennes. Afin de mener à bien cette mission, l’OLAI estime nécessaire

de :

définir clairement la vision nationale en matière de lutte contre les

discriminations ;

affirmer le positionnement du Luxembourg en adoptant une approche

holistique qui prend en compte de manière égale tous les motifs de

discriminations ;

clarifier le rôle de l’OLAI en matière de lutte contre les

discriminations ;

faire une priorité de la promotion de la diversité et encourager le

mainstreaming, la prise en compte de cet enjeu dans l’ensemble des

politiques nationales ;

poursuivre son engagement dans le cadre de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 84/147

Chapitre 4 : L’OLAI, administration en charge de l’aide sociale en faveur des étrangers

Aux termes de la loi sur l’accueil et l’intégration, l’une des missions de l’OLAI est

« d’organiser l’aide sociale aux étrangers qui n’ont pas droit aux aides et allocations

existantes et aux demandeurs de protection internationale tels que définis par la loi du 5

mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection ».

C’est la mission la plus ancienne de l’administration en charge de l’accueil des étrangers

(Service de l’Immigration, Commissariat du gouvernement aux étrangers, puis OLAI),

puisque le rôle premier du SI créé en 197247 était l’action sociale en faveur des

étrangers, et qu’à partir de 1979, le SI, puis le CGE et enfin l’OLAI ont assuré la prise en

charge des DPI et la réinstallation des réfugiés.

Si aujourd’hui encore, l’OLAI octroie encore ponctuellement une aide aux étrangers

ressortissants de pays tiers et européens dans le besoin, la majeure partie de l’activité de

l’OLAI en matière d’aide sociale concerne les demandeurs de protection internationale

(DPI) au sens large :

les DPI primo-arrivants ;

les DPI en procédure ;

les DPI déboutés bénéficiaires d’un sursis à l’éloignement ou d’un report de la

décision d’éloignement ;

les DPI déboutés en attente d’une régularisation ou d’un éventuel retour dans leur

pays d’origine ;

les réfugiés récemment reconnus.

Le système d’accueil, d’hébergement et d’aide sociale des DPI géré par l’OLAI repose sur

une architecture complexe, caractérisée par une variété de structures d’hébergement

adaptées aux différentes populations cibles et à leurs besoins, une guidance sociale

globale et un grand nombre de partenaires impliqués coordonnés par l’OLAI. En fonction

de la prestation dispensée, l’OLAI est donc tantôt opérateur, directement au contact des

publics (gestion de l’hébergement, suivi social), tantôt prescripteur (hébergement des

mineurs ou d’adultes DPI dans certains cas), voire partenaire (dépistage sanitaire,

organisation des retours volontaires de DPI).

La thématique de l’accueil des DPI constitue aujourd’hui un enjeu important au

Luxembourg et dans toute l’Europe.

Zoom sur : Le cadre juridique de l’accueil des demandeurs d’asile

Entre 2009 et 2013, le cadre européen en matière d’accueil des demandeurs d’asile était

donné par la directive 2003/9/CE du 27 janvier 2003 relative à des normes minimales

pour l’accueil des demandeurs d’asile. Celle-ci visait à garantir aux DPI un accès à des

conditions d’accueil permettant un niveau de vie adéquat : conditions d’accueil

matérielles (logement, nourriture, habillement…), préservation de l’unité familiale, soins

médicaux et psychologiques, accès des mineurs au système éducatif et aux cours de

langues lorsque cela est nécessaire pour assurer une scolarité normale, et accès au

marché du travail.

47

Par la loi du 24 juillet 1972 concernant l’action sociale en faveur des immigrants

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 85/147

Malgré cette harmonisation des normes minimales d’accueil, les DPI cherchent à déposer

leur demande dans les pays reconnaissant plus fréquemment le statut de réfugié et/ou

offrant des prestations sociales plus élevées. La refonte du droit d’asile en juin 2013

appelle les Etats membres à transposer le contenu des directives pour harmoniser leurs

législations sur l’asile : une harmonisation qui doit permettre de faire converger les

conditions d’accueil des DPI, de limiter les écarts d’attractivité et de favoriser une

meilleure répartition des DPI sur le territoire européen.

Les dispositions en matière de procédure d’asile sont actuellement régies au Grand-

Duché du Luxembourg par la loi modifiée du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des

formes complémentaires de protection (dite « loi sur l’asile » dans la suite du rapport).

Cette loi a transposé en droit national toutes les directives européennes adoptées en

matière d’asile pendant la première phase du régime d’asile européen commun (2000-

2005).

Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile, tous les aspects de la protection

internationale sont examinés dans le cadre d’une procédure unique : un examen de la

demande non seulement au sens de la Convention de Genève de 1951 qui encadre le

statut de réfugié, mais également au sens de la protection subsidiaire. En effet, la loi a

introduit la protection subsidiaire accordée à des personnes ne tombant pas sous le

champ de la Convention et ne pouvant donc être reconnus comme réfugiés, mais qui

néanmoins sont exposées à une atteinte grave telle que l’exécution, la torture, des

traitements ou sanctions inhumains ou dégradants, ou encore des menaces graves et

individuelles contre la vie ou la personne d’un civil en raison d’une violence aveugle en

cas de conflit armé interne ou international (article 37 de la loi sur l’asile).

Suite au dépôt de la demande de protection internationale à la Direction de l'Immigration

du MAE par un étranger, un document attestant ce dépôt est remis au demandeur,

appelé « attestation » ou encore « papier rose ». Cette attestation donne droit de

séjourner provisoirement sur le territoire luxembourgeois, de bénéficier d’un logement et

d’une aide sociale accordée par l'OLAI.

Les modalités d’attribution de l’aide sociale par l’OLAI aux DPI sont fixées par le

règlement grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et modalités d'octroi d'une

aide sociale aux demandeurs de protection internationale, qui a abrogé l’ancien

règlement grand-ducal du 1er septembre 2006. L’aide sociale octroyée par l’OLAI –

déterminée en fonction de la composition du ménage, de l’âge de ses membres et de ses

revenus – est accordée à toute personne :

en procédure de demande de protection internationale, sauf si la personne

dispose de moyens d’existence suffisants à sa subsistance ou si elle est venue

moyennant une prise en charge signée par une tierce personne ;

bénéficiant d’une protection temporaire.

Définitions de la prise en charge par une personne tierce et la protection

temporaire

La prise en charge d’un étranger par une personne tierce : il s’agit de

l’engagement pris par une personne physique qui possède la nationalité

luxembourgeoise ou qui est autorisée à séjourner au Grand-Duché de Luxembourg

pour une durée d’au moins un an, à l’égard d’un étranger et de l’Etat luxembourgeois,

de prendre en charge les frais de séjour, les frais de santé et de retour de l’étranger

pour une durée déterminée.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 86/147

Les bénéficiaires de la protection temporaire : en cas d’afflux de personnes

déplacées en provenance de pays tiers, le gouvernement peut décider d’accorder un

séjour temporaire aux intéressés qui ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine.

Enfin, l’OLAI continue à allouer une aide ponctuelle à ceux qui en ont besoin pendant une

phase de transition vers le droit commun : bénéficiaires de la protection internationale ou

d’une protection subsidiaire, personnes régularisées.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 87/147

Dépôt de la demande de protection internationale auprès du MAE

Remise d’une attestation d’enregistrement de la demande de protection internationale par le MAE

Aide sociale coordonnée par l’OLAI Prise en charge OLAI une personne tierce

Décision du MAE

Guidance sociale

Hébergement

Actions socio-éducatives

Scolarité

Santé (dépistage,

prévention et traitement)

Emploi (Autorisation d'Occupation Temporaire)

Apprentissage des langues

Mobilité

Allocations financières

Demande acceptée

Statut de réfugié

Statut conféré par la protection subsidiaire

Statut conféré par la protection temporaire

Aide sociale transitoire de l’OLAI

Demande déboutée

DPI débouté bénéficiant d’un sursis à l’éloignement

DPI débouté bénéficiaire d’une autorisation de séjour

pour raisons privées

DPI débouté

DPI débouté bénéficiant d’un report à l’éloignement

DPI débouté bénéficiaire d’une autorisation de séjour

pour travailleur salarié

Pro

céd

ure

d’e

xam

en d

e la

dem

and

e d

e p

rote

ctio

n in

tern

atio

nal

e p

ar le

MA

E

Figure 12 : Zoom sur le rôle de l'OLAI dans le parcours du DPI

Domaines où l’OLAI intervient de façon

ponctuelle

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 88/147

Tableau 7 : Les différents statuts conférés à des ressortissants de pays tiers à l’issue du traitement de la demande de protection internationale

Intitulé Définition Droits conférés Nombre de bénéficiaires

Réfugié (reconnu)

en application de la Convention de Genève

Etranger craignant avec raison d’être

victime d’actes considérés comme une persécution au sens de l’article 1A de la Convention de Genève

Droits sensiblement identiques à ceux des nationaux et citoyens de l’Union ou de pays tiers (ces derniers

doivent justifier d’une résidence de 5 ans). Le bénéficiaire reçoit un titre de voyage valable pour tous les pays à l’exception du pays dont il se dit

citoyen

2009 : 141 2010 : 83 2011 : 41 2012 : 57 2013 : 129

2009 - 2013 :

451

Réfugié (reconnu) bénéficiant d’une protection subsidiaire

Art. 40* : Le ministre octroie le statut

conféré par la protection subsidiaire à un ressortissant de pays tiers ou apatride qui remplit les conditions pour bénéficier de la protection subsidiaire conformément aux art. 25 à 39

Droits sensiblement identiques à ceux des nationaux et citoyens de l’Union ou de pays tiers. Le bénéficiaire doit être en possession d’un passeport national.

2009 : 11

2010 : 19 2011 : 6 2012 : 7 2013 : 33 2009 - 2013 : 76

Ressortissant de pays tiers bénéficiant d’un

sursis à

l’éloignement (sursis renouvelable sans pouvoir dépasser 2 ans)

Etranger qui justifie au moyen de certificats médicaux que son état de

santé nécessite une prise en charge

médicale dont le défaut entraînerait pour lui des conséquences d’une gravité exceptionnelle

Art 132 (1)* : La personne est autorisée à

demeurer sur le territoire sans y être autorisée à séjourner.

elle touche une aide sociale identique à celle d’un DPI si elle est sortante d’une procédure de protection internationale ;

elle a le droit d’exercer un emploi moyennant une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT).

Sursis et report à l’éloignement : 202 personnes à la date du 6 mars 2014

Ressortissant de pays tiers bénéficiant d’un

report de la décision d’éloignement (art. 125 bis*)

Etranger qui justifie être dans l’impossibilité de quitter le territoire pour des raisons indépendantes de sa volonté, qui ne peut regagner son pays d’origine ou un autre pays

Ressortissant de pays tiers bénéficiant d’une autorisation de

séjour provisoire

Après avoir obtenu 2 fois un sursis à l’éloignement, et si l’état de santé qui a justifié le sursis est inchangé, la personne reçoit une autorisation de

séjour provisoire

Situation administrative complexe car ni le Ministère de la Famille et de l’Intégration ni les Offices sociaux au niveau communal n’ont ce public dans leur champ de compétences en matière d’aide sociale, car il ne

s’agit que d’un séjour temporaire

* Loi modifiée du 29 août 2008 portant sur la libre circulation des personnes et l’immigration

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 89/147

Figure 13 : Schéma synoptique des actions de l'OLAI en matière d'aide sociale aux étrangers

Développer les échanges et les animations socio-éducatives au sein des structures

d’hébergement pour DPI

Attribution d'un « crédit taudis »

Création et gestion des maisons de 2ème

Déterminer et gérer des mesures

d’aide transitoire pour les étrangers

Gestion des foyers pour travailleurs

immigrés célibataires

Mise en place et animations d’activités socio-

éducatives, pédagogiques et récréatives dans les

structures d’hébergement pour DPI

Mise en place et animation d’activités socio-éducatives,

parents-enfants et réunions d'échanges avec les

habitants à l’Institut Héliar

Allocation mensuelle

Aides ponctuelles Aide aux loisirs

Aide scolaire destinée aux enfants

Aide à l’habillement

Prise en charge des frais médicaux Suivi des patients présentant des troubles psychiatriques

Organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI

Education à la santé et sensibilisation à l'hygiène

Moyens de transport publics pour le réseau du

Grand-Duché

Apprentissage des langues

Allouer et administrer les aides financières

et matérielles aux DPI

Assurer l’hébergement provisoire des DPI

Mise en place et gestion du dispositif d’hébergement de DPI au niveau

communal

Création et gestion des structures d'hébergement

Avances financières aux étrangers en attente

de RMG ou de revenus professionnels

Accompagnement social des personnes

régularisées

Encadrement des DPI

Encadrement des mineurs non

accompagnés

Traductions

Permettre la guidance sociale des DPI

Organisation des retours volontaires (01 à 09/2009 et depuis 01/2012)

Autorisation d’Occupation

Temporaire

Accueil d’urgence, relocalisation et

réinstallation de réfugiés

Organiser le suivi social des DPI

Demandeurs de protection internationale Etrangers non DPI

Aide sociale aux étrangers non DPI

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 90/147

La présente partie passe en revue les différents volets de l’aide sociale de l’OLAI aux DPI

(A) qui s’organise en 2 sections : l’hébergement (1) et la guidance sociale (2). Puis, sont

présentées les mesures d’aide transitoire aux étrangers (B).

A. Aide sociale aux DPI

Les personnes demandant la protection internationale au Luxembourg sont

majoritairement sans ressources financières : l’hébergement constitue une des

prestations accordées aux DPI dans le cadre de l’aide sociale permettant de leur garantir

un niveau de vie digne. Dans ce cadre, à l’instar des autres Etats membres de l’UE, le

Luxembourg veille à ce que les principes de l’intérêt supérieur de l’enfant et de l’unité de

la famille soient pleinement respectés.

Ainsi, pendant toute la durée de la procédure, un logement est mis à la disposition de

tout DPI qui n'a pas de moyens suffisants, assorti d’une pension complète (fourniture de

repas ou de denrées dans les structures équipées de cuisines).

Création et gestion de structures d’hébergement provisoire pour DPI

Aux termes de l’article 4 de la loi sur l’accueil et l’intégration, l’OLAI est habilité à :

gérer des structures d’hébergement réservées au logement provisoire

d’étrangers ;

collaborer avec d’autres organismes à la création et la gestion de structures

d’hébergement réservées au logement provisoire d’étrangers ;

promouvoir avec les instances compétentes la construction et l’aménagement de

centres d’hébergement réservés au logement provisoire d’étrangers.

Le texte de loi stipule que l’hébergement doit en tout état de cause être provisoire, afin

de permettre à l’Etat de récupérer des places d’hébergement après un certain laps de

temps pour les mettre à disposition des nouveaux arrivants démunis de toutes

ressources. A défaut, l’Etat ne serait pas en mesure d’exercer sa mission d’accueil.

En 2013, on dénombrait 151 structures hébergeant 2 301 personnes.

Dans une première phase, les DPI sont logés au Foyer Don Bosco, centre d’accueil de

transit unique géré par la Croix-Rouge et possédant la plus grande capacité de

l’ensemble du parc d’hébergement. Après l'évaluation de leur situation, les DPI sont

répartis dans les structures d'accueil présentant des places disponibles avec une

approche au cas par cas, selon plusieurs critères : situation individuelle et familiale du

demandeur (composition du ménage, âge des membres de la famille, besoins

spécifiques, ressources financières) et disponibilité des chambres au sein des structures.

Tous les DPI sont traités de manière égale et ont droit à l'hébergement pendant toute la

procédure jusqu'à ce qu’il soit statué sur leur demande.

1. Assurer l’hébergement des DPI

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 91/147

Le logement des DPI peut se faire dans des structures d'hébergement collectif (centres

d’accueil pour familles) publiques ou privées :

gérées par l’OLAI : plus de 22 sites (Beaufort, Bollendorf, Bourscheid, Diekirch,

Differdange, Echternach, Esch-sur-Sûre, Foetz, Hesperange, Knaphoscheid,

Luxembourg, Marienthal, Mertert, Mondercange, Rippig, Rumelange, Schifflange,

Steinfort, Trintange, Useldange, Wahl, Weilerbach) ;

gérées par des communes : 4 maisons communales (Angelsberg, Betzdorf,

Livange, Mertzig) ;

gérées par des ONG : 5 sites, la Croix-Rouge luxembourgeoise (Foyer Don Bosco,

Foyer Chomé, Foyer Rédange) et Caritas Luxembourg (Foyer St-Antoine, Centre

OASIS).

Depuis 1993, l’OLAI a également recours à des prestataires d’hébergement privés

(hôtels, pensions, auberges) afin d’augmenter et de diversifier ses capacités

d’hébergement. Sur une vingtaine de sites (Insenborn, Marnach, Roodt-Syre, 2

structures à Heiderscheid, Wecker, Beaufort et Wiltz, Moulin de Reuland, Moulin de

Bigonville, Neunhausen, Bourscheid, Derenbach, Grevenmacher, Vianden, Tarchamps,

etc.).

L’hébergement des DPI peut aussi s’organiser dans d'autres locaux privés adaptés : ainsi,

des personnes sont logées par leurs familles ou des connaissances.

Enfin, lorsque les capacités de logement normalement disponibles sont temporairement

épuisées, les DPI peuvent être logés dans une structure d'accueil d'urgence.

En 2012, sur tous les nouveaux arrivants (2056 personnes) qui ont déposé une demande

de protection internationale, 2048 ont bénéficié des logements mis à disposition par

l’OLAI.

L’action de l’OLAI en matière d’accueil et d’hébergement comprend donc plusieurs

prestations offertes selon diverses modalités :

1. l’orientation des DPI d’après la composition familiale dans les différentes

structures de l’OLAI réparties à travers le pays, après le premier accueil au Foyer

Don Bosco géré par la Croix-Rouge ;

2. l’hébergement des DPI en veillant au respect des principes universels de la

dignité humaine, de l’unité familiale et de l’intérêt supérieur de l’enfant :

dans les structures gérées par l’OLAI, en assurant la surveillance et le contrôle

des structures et des DPI, le respect du règlement d’ordre intérieur des

structures et le respect de la salubrité, de l’entretien, l’hygiène et la mise aux

normes des structures;

chez des prestataires privés d’hébergement assorti d’une pension complète

(communément appelés « pensions complètes ») comme solution

d’hébergement subsidiaire aux structures d’accueil étatiques. A travers ce type

de structures, l’OLAI bénéficie d’une surveillance et d’un encadrement par un

responsable sur place, un atout qui facilite considérablement la mission des

agents de l’OLAI (service logement et service social). L’OLAI conserve un rôle

de suivi de la prestation des fournisseurs, mais également de gestion de

certains problèmes socio-éducatifs se présentant au quotidien (discipline,

hygiène, absences, scolarité, demandes spécifiques des DPI). De 8 structures

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 92/147

d’accueil de ce type en 2009, l’OLAI est passée à 20 en 2013. Les prestataires

sont payés mensuellement par le service accueil de l’OLAI.

3. la fourniture de repas prêts à consommer aux DPI qui ne disposent pas de

cuisine pour préparer eux-mêmes les repas ;

Bien que des efforts importants aient été faits pour adapter et optimiser l’organisation de

la prestation d’accueil et hébergement, la croissance du nombre de DPI a pesé

lourdement sur le dispositif d’accueil, qui ne suffit plus aujourd’hui à héberger l’ensemble

des demandeurs.

Mise en place de conventions de mise à disposition pour l’hébergement de

DPI au niveau communal

Suite à la forte augmentation du nombre de DPI fin 2011 et dans la mesure où les

capacités des structures d’accueil ne suffisaient plus à assurer leur hébergement, un

système national d’accueil des DPI a été envisagé, impliquant la contribution de

l’ensemble des communes selon leurs capacités afin de résoudre durablement et dans un

esprit de responsabilité partagée la question de l’hébergement de DPI sur l’ensemble du

territoire.

Un appel a été lancé le 1er février 2012 par Mme Marie-Josée Jacobs, Ministre de la

Famille et de l’Intégration et le SYVICOL, invitant les communes à soumettre au

gouvernement des propositions de mise à disposition de bâtiments ou de terrains en vue

de l’hébergement de DPI.

A défaut de réponse de la part des communes, le gouvernement envisagerait comme

alternative la mise en place d’un système de quotas par commune répartissant de

manière équitable, c’est-à-dire proportionnelle au nombre d’habitants, l’hébergement des

DPI dans les communes luxembourgeoises.

Suite aux propositions d’un grand nombre de communes pour l’accueil de DPI sur leur

territoire (4 DPI pour 1000 résidents), une convention-cadre de mise à disposition a été

élaborée pour formaliser les modalités d’hébergement des DPI au niveau communal.

Convention à durée déterminée renouvelable tacitement, elle fixe le nombre maximal de

DPI que la commune est disposée à héberger sur son territoire. En contrepartie, l’Etat

prend à sa charge l’ensemble des frais encourus par les communes du fait de

l’hébergement des DPI, tels que :

les frais d’aménagement de l’immeuble mis à disposition ;

les frais de nettoyage, d’entretien, d’évacuation des déchets, de conduite d’eau,

de gaz et d’électricité, de chauffage, d’égouts, de poubelles et d’antenne

collective ;

les frais de transfert ou de relogement éventuel de DPI vers d’autres structures

d’hébergement ;

la scolarisation des enfants dans des écoles publiques ;

la fourniture gratuite aux élèves des manuels scolaires ;

les frais de transport scolaire et périscolaire ;

les frais liés à l’encadrement social et psycho-social ;

la fourniture de repas et de toute autre aide matérielle octroyée aux DPI.

En dehors de ces frais, l’Etat accorde à la commune une indemnité mensuelle et s’engage

à réaliser les travaux nécessaires pour assurer l’hygiène et la sécurité des locaux :

détecteurs de fumée, extincteurs portatifs, organisation, etc. L’Etat assume la

responsabilité des DPI tant envers la commune qu’envers les tiers, de tous actes

dommageables imputables aux DPI et à leur occupation des lieux.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 93/147

Afin de veiller au bon déroulement de la convention, est prévu la mise en place d’un

comité de suivi composé de 2 représentants de la commune et 2 représentants de l’Etat.

Le comité se réunit au moins une fois par an, plus en cas de besoin.

Dans le cadre de cette campagne de conventionnement avec les communes, l’action de

l’OLAI a ainsi consisté à assurer :

l’information et la concertation avec les communes prêtes à mettre à disposition

de l’Etat un terrain ou une structure d’accueil, ou à accueillir sur une parcelle

publique ou privée de leur commune une structure d’accueil pour DPI ;

l’élaboration, la négociation, la signature et le suivi de la convention de mise à

disposition d’un bien immobilier par la commune à l’Etat ;

la mise en place de réunions de travail avec l’Administration des bâtiments

publics, les bureaux d’architectes ou encore les fournisseurs de modules

d’habitation (pour la planification de structures d’accueil de type modulaire) ;

l’expertise des objets immobiliers (maisons unifamiliales, anciennes écoles ou

presbytères) mis à disposition par les communes ;

le suivi des travaux de mise aux normes ou d’adaptation techniques au sein des

immeubles ;

le suivi des démarches administratives ;

les réunions d’information à la population.

Grâce au soutien des communes, l’OLAI a pu diversifier et augmenter ses possibilités

d’hébergement. Cette prise de conscience progressive des communes des enjeux de

l’hébergement des DPI sur leur territoire a renforcé les liens entre l’Etat et les

communes.

Zoom sur : Les résultats de l’appel aux communes pour l’hébergement de DPI

au niveau communal : les chiffres-clés au 31 décembre 2013

16 conventions ont été signées avec des communes portant sur l’hébergement de

quelque 200 personnes ;

14 conventions de mise à disposition ont été conclues avec d’autres organes

(fondations, associations, services étatiques, particuliers) entre fin 2011 et mi-

2012.

La contribution des communes à l’hébergement est inégale :

Communes disposant en 2012 déjà d’un ou de plusieurs centre(s) d'accueil

(étatiques ou privés) : 41

Immeubles communaux ou privés aménagés ou en voie d’aménagement jusqu’à

fin 2013 : 17

Bâtiments scolaires mis à disposition (à défaut d'un immeuble destiné à

l'hébergement) : 2

Projets communaux, privés et étatiques dont la réalisation est prévue au plus tôt

en 2013/14 : 11

Projets non aboutis : 11

Communes n'ayant pas proposé de terrain ou de structure : 23

Communes n'ayant pas répondu à l'appel ministériel : 4

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 94/147

Tableau 8 : Liste des structures pour DPI ouvertes entre 2009 et 2013

Commune Localité Type de bien immobilier Début Fin Nombre maximal

de DPI

1 Betzdorf Betzdorf Maison d’habitation 21/06/2012 20/06/2013 20

2 Angelsberg Fischbach Maison d’habitation 15/07/2012 14/07/2014 10

3 Mertzig Mertzig Maison d’habitation 01/08/2012

Date de mise en vigueur de la loi réaffectant à

l’Etat la parcelle n284/6331

15

4 Roeser Livange Maison d’habitation 01/07/2012 30/06/2015 12

5 Sandweiler Findel Maison d’habitation 01/03/2013 28/02/2018 15

6 Weiswampach Binsfeld Ancienne école primaire 15/10/2012 14/10/2022 12

7 Winseler Doncols Maison d’habitation 15/10/2012 14/10/2021 6

8 Wormeldange Wormeldange-Haut Maison d’habitation 15/10/2012 14/10/2015 10

9 Kehlen Keispelt Maison d’habitation 01/11/2012 31/10/2022 11

10 Mertert (Salimovic-Bilali) Maison d’habitation (Bail) 15/07/2012 31/12/2017 10

11 Reckange-sur-Mess Reckange-sur-Mess Appartement 01/10/2012 30/09/2015 4

12 Hobscheid Hobscheid Presbytère 01/01/2013 31/08/2014 2 familles

13 Diekirch Diekirch Maison d’habitation 01/01/2013 31/12/2017 9

14 Bourscheid Michelau Chalets 01/01/2013 31/12/2108 54

15 Flaxweiler Niederdonven Presbytère 01/01/2013 28/02/2016 12

16 Tandel Seltz Terrain dit „Valeriushaff“ 15/08/2013 Indéterminée 12

17 Mondorf-les-Bains Ellange Maison d‘habitation 01/08/2013 31/12/2020 11

18 Esch-sur-Sûre Tadler Maison d’habitation 03/04/2012 02/04/2013 23

19 Berdorf Bollendorf-Pont Hôtel-Restaurant 01/04/2011 31/03/2013 entre 54 et 60

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 95/147

Commune Localité Type de bien immobilier Début Fin Nombre maximal

de DPI

20 Rambrouch Bigonville Hôtel-Restaurant 04/04/2011 03/04/2013 34

21 Heffingen Reuland Café-Restaurant 19/09/2011 18/09/2012 16

22 Grevenmacher Grevenmacher Maison d’habitation 15/06/2011 04/04/2014 14

23 Beaufort Beaufort Chalet « Jérôme de Jong » 01/12/2011 31/05/2012 22

24 Ell Colpach-Bas Chalet 01/11/2011 31/03/2012 18

25 Eschweiler Knaphoscheid Maison d’habitation 01/12/2011 01/12/2012 5

26 Lac de la Haute-Sûre Liefrange Maison de vacances « Marjaashaff »

07/11/2011 30/04/2012 56

27 Rambrouch Arsdorf Centre de formation « Misaershaff »

01/11/2011 31/03/2012 40

28 Bech Rippig Chalet et zone de loisirs 01/04/2012 31/03/2019 40

29 Wincrange Schimpach Maison de vacances « Beim Hengchen »

07/11/2011 30/04/2012 30

30 Hosingen Wahlhausen Maison de vacances « Jean

Hermes » 20/10/2011 30/04/2012 39

31 Clervaux Weicherdange Centre SNJ Weicherdange 28/10/2011 31/3/2012 48

32 Saeul Schwebach Café-Restaurant 02/01/2012 01/01/2013 32

33 Pétange Pétange Container 01/10/2012 Juin 2013 70

34 Dippach Schouweiler Pension Schreiner 20/02/2012 12/04/2013 20

35 Mondercange Foetz Hôtel Bayani 01/11/2011 en cours 40

36 Mondercange Mondercange Maison d’habitation 01/01/2012 en cours 12

37 Bourscheid Bourscheid Café St. Laurent 01/09/2012 en cours 46

38 Vianden Vianden Café-Restaurant « Zhuang Yuan »

1/11/2012 en cours 22

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 96/147

Assurer l’hébergement des DPI

En bref :

Entre 2009 et 2013, l’OLAI a fait preuve de sa capacité de réaction et

d’adaptation pour garantir l’hébergement des DPI, y compris en période d’afflux

massif qui a vu un triplement des nouveaux arrivants entre 2010 et 2011.

Pour ce faire, il a su mobiliser des structures auprès de partenaires (communes,

ONG) pour faire face à ce défi dans un esprit de responsabilité partagée.

Toutefois, si l’hébergement et la restauration des DPI ont pu être assurés, la

forte augmentation du nombre de DPI a rendu difficile la garantie d’un niveau

de qualité des prestations homogène, du fait de la diversité et de l’éclatement

des structures, des prestataires, de moyens limités, et d’une absence de

définition claire des standards de qualité exigés pour ces prestations.

A l’avenir :

Pour assurer en tout temps des places d’hébergement disponibles et améliorer

la qualité du système d’hébergement au Luxembourg, l’OLAI estime qu’il est

nécessaire à l’avenir de :

poursuivre la sensibilisation de la société d’accueil et notamment des

communes à la responsabilité partagée en matière d’accueil de DPI ;

formaliser des standards minimaux de qualité d’accueil des DPI et

renforcer les procédures dans les structures afin de garantir la qualité

d’accueil ;

élaborer un plan d’urgence pour la mobilisation de places d’hébergement

en lien avec les communes pour faire face aux situations d’afflux massif,

en créant des unités de réserve et des structures provisoires de plus

grande capacité.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 97/147

La guidance sociale des DPI coordonnée par l’OLAI comporte un volet de suivi social

individuel, un volet d’attribution d’aides financières et matérielles adaptées aux besoins

identifiés dans le cadre du suivi, et un volet d’échanges et d’animations socio-éducatives

dans les foyers avec une approche collective.

Accompagnement social des DPI

Le règlement grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et modalités d’octroi d’une

aide sociale aux DPI prévoit dans son article premier la prestation de guidance sociale

des DPI.

Le service social de l’OLAI est chargé de l’accompagnement social des DPI, qui vise à

répondre aux besoins, prévenir les difficultés et contribuer à une amélioration des

conditions de vie, d’hygiène et de santé des DPI.

1. Lors de leur arrivée au Luxembourg, les DPI peuvent présenter des problèmes de

santé physique ou psychique ou des vécus traumatiques. Séparés de leur famille

restée au pays d’origine, ils arrivent dans un pays nouveau et différent en matière de

valeurs, culture, religion, législation, système scolaire, modèle social. Bon nombre de

personnes ne parlent aucune langue véhiculaire du pays, et se retrouvent déracinés.

Le service social a un premier rôle d’information par rapport aux droits et

devoirs du bénéficiaire, qui s’effectue dès le premier entretien avec l’assistant(e)

social(e) (AS) de l’OLAI. Suite à cet entretien, le bénéficiaire peut prendre d’autres

rendez-vous avec l’AS chaque fois qu’il en ressent le besoin. L’AS donne des

renseignements sur la législation en vigueur et offre un accompagnement dans les

démarches concrètes du bénéficiaire : cours de langues, choix de l’hébergement via

le service logement de l’OLAI, démarches auprès du MAE, aide financière et prise en

charge des prestations de santé.

2. Depuis la demande d’aide sociale auprès de l’OLAI et jusqu’à l’aboutissement ou le

refus de la demande de protection internationale, le service social a également un

rôle important d’orientation vers d’autres services et de coordination des

différents intervenants sociaux et/ou médicaux auprès des DPI. Pour assurer la

guidance des DPI, le service social travaille en collaboration avec les autres services

de l’OLAI (service logement, service accueil, service technique, service juridique) et

avec d’autres partenaires (hôpitaux, médecins, associations, écoles, etc.) du pays.

3. Le service social assure un suivi individuel et/ou collectif des personnes

habitant dans des ménages privés ou bien dans un des foyers collectifs du

pays.

Une des missions de l’OLAI est la gestion des différentes structures d’hébergement :

assurer leur fonctionnement, veiller au respect du règlement d’ordre intérieur et

garantir des conditions de vie adaptées aux besoins des bénéficiaires. Le service

social est souvent sollicité par les DPI ou par les responsables des foyers afin de

trouver des solutions en cas de problème de cohabitation entre DPI, d’éducation des

enfants, de conflits avec les responsables et de fonctionnement des foyers. Entre

2009 et 2011, les travailleurs sociaux ont fait des visites régulières des différents

foyers, ce qui leur a permis de connaître les familles dans un autre cadre, de déceler

des problèmes difficilement constatables lors des entretiens dans les locaux de l’OLAI

2. Permettre la guidance sociale des DPI

2.1. Organiser le suivi social

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 98/147

(logement, hygiène). Cette dynamique de visites n’a pas pu se poursuivre suite à

l’augmentation significative du nombre de DPI fin 2011, le service social étant

mobilisé par d’autres priorités.

4. Par ailleurs, les travailleurs sociaux veillent à la santé collective (physique et

mentale) des DPI dans les foyers. En effet, la diversité des résidents, en

provenance de pays différents, avec différentes cultures, habitudes de vie et

d’hygiène, des niveaux d’éducation variés, génère parfois des difficultés de

cohabitation et des tensions importantes. Des actions de sensibilisation à l’hygiène et

aux règles de vie à respecter en communauté pour mieux vivre ensemble au sein des

structures d’hébergement sont organisées en cas de besoin.

Les actions de sensibilisation comprennent :

des réunions d’information avec les habitants : hygiène corporelle, dentaire, etc. ;

des activités éducatives avec les enfants et les parents ;

des visites dans certaines classes de l’école fondamentale à Weilerbach pour un

contrôle des poux par l’éducatrice de l’OLAI.

5. En cas de besoin, l’OLAI assure le suivi des familles. Des mères très jeunes,

déracinées de leur culture, se trouvent souvent débordées en l’absence de leur famille

proche sachant les soutenir et les conseiller. L’OLAI veille à leur apporter un soutien

adapté pour les aider à améliorer leur situation personnelle, notamment dans les

domaines de l’éducation des enfants et de la gestion de leur budget familial. Elles ont

désormais une personne de référence, éducatrice de l’OLAI, qui les aide à acquérir

davantage confiance en elles pour surmonter leurs difficultés.

Les éducatrices de l’OLAI interviennent donc 1 à 2 fois par mois à la demande des

familles pour :

donner des conseils en matière d’éducation des enfants et proposer des

démarches à suivre jusqu’au prochain rendez-vous ;

organiser des séances de jeux individuelles avec les enfants ;

veiller à l’équilibre du budget familial : aider à la gestion des factures et des

dépenses, mettre en place un plan de gestion financière ;

faire office d’intermédiaire si nécessaire entre la famille et la Maison Relais.

Le service social a réussi à faire face au grand nombre d’arrivants DPI tout en lançant de

nouveaux projets. Grâce au renforcement de son personnel et à la réorganisation interne

du service permettant de décharger les assistants sociaux de certaines tâches

administratives et d’améliorer l’organisation et la transmission interne des informations,

le service social a pu fonctionner de façon plus effective et mieux répondre aux besoins

des DPI.

Cependant, depuis l’augmentation du nombre de DPI en 2011 et avec le règlement

grand-ducal du 8 juin 2012 sur l’aide sociale aux DPI, le travail du service social s’est

largement réorienté sur l’attribution d’aides matérielles et financières et les formalités

administratives, au détriment des actions de promotion de l’intégration des demandeurs,

de leur bien-être, des interventions sanitaires, sociales et éducatives au niveau des

foyers.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 99/147

Accompagnement social des DPI mineurs non accompagnés (MNA)

Le phénomène des mineurs DPI non accompagnés a été observé dès l’année 2002, à

partir de laquelle le nombre de MNA présentant une demande de protection

internationale ne se limitait plus à de rares cas isolés.

L’équipe sociale de l’OLAI s’efforçait de trouver une place pour les MNA dans une des

structures d’hébergement réservées aux jeunes en difficulté, comme les centres d’accueil

conventionnés avec le Ministère de la Famille et de l’Intégration ou les Maisons d’enfants

de l’Etat. Le MNA y était alors accueilli et un collaborateur du service social assumait le

rôle de tutelle.

Cette façon de procéder a été revue suite à la création de l’Office national de l’enfance

(ONE), par la loi du 16 décembre 2008 relative à l’aide à l’enfance. A partir de cette date,

le service de l’OLAI oriente le mineur dans une des Maisons d’enfants, ou dans un des

centres spécialisés dans l’accueil d’enfants et de jeunes en difficultés, par le biais de

l’ONE.

Les dispositions de la directive européenne du 27 janvier 2003 relative aux normes

minimales pour l’accueil des demandeurs d’asile dans les Etats membres ont été

incorporées ou clarifiées dans la législation luxembourgeoise en ce qui concerne l’accueil

et le soutien des DPI mineurs non accompagnés, notamment dans :

la loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de

protection ;

le règlement grand-ducal du 1er septembre 2006 fixant les conditions et les

modalités d’octroi d’une aide sociale aux demandeurs de protection internationale,

abrogé par le règlement grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et les

modalités d’octroi d’une aide sociale aux demandeurs de protection internationale.

En vertu de la loi de 2006 sur l’asile, sont MNA les ressortissants de pays tiers ou les

apatrides âgés de moins de 18 ans qui entrent sur le territoire sans être accompagnés

d’un adulte responsable d’eux, de par la loi ou la coutume, et tant qu’ils ne sont pas

effectivement pris en charge par une telle personne. Cette définition inclut aussi les

mineurs qui ont été délaissés après être entrés sur le territoire.

Jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile, les MNA bénéficiaient de l’aide sociale au

même titre que les adultes. Le règlement grand-ducal du 8 juin 2012 prévoit un

traitement différent selon qu’il s’agit d’un MNA âgé de moins de 16 ans ou de 16 ans et

plus.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 100/147

Zoom : Nombre de mineurs non accompagnés ayant fait une demande de

protection internationale entre 2009 et 2013

Année Filles Garçons Total

2009 1 12 13

2010 1 18 19

2011 1 14 15

2012 0 17 17

2013 3 42 45

L’hébergement

Le paragraphe 1 de l’article 10 du règlement grand-ducal du 8 juin 2012 sur l’aide sociale

reprend les recommandations de la directive européenne de 2003.

Les mineurs non accompagnés âgés de moins de 16 ans sont hébergés :

a) auprès de membres adultes de leur famille ;

b) au sein d’une famille d’accueil ;

c) dans des structures spécialisées dans l’accueil des mineurs ;

d) dans d’autres lieux d’hébergement convenant pour les mineurs.

Le paragraphe 2 du même article ajoute que « dans la mesure du possible, les fratries ne

sont pas séparées, eu égard à l’intérêt supérieur du mineur concerné et notamment à

son âge et à sa maturité ».

Le logement du MNA est attribué en fonction :

de l’âge qu’il renseigne au Ministère des Affaires étrangères au moment de sa

demande de protection internationale ;

des places disponibles dans les différents centres d’accueil pour jeunes en

difficultés.

Les jeunes âgés de plus de 16 ans sont logés dans un foyer d’hébergement réservé

essentiellement à l’accueil de familles DPI et géré par la Croix-Rouge luxembourgeoise ou

par Caritas.

L’accompagnement des mineurs non accompagnés (MNA)

L’accompagnement des MNA diffère de celui des DPI adultes en raison de leur âge qui

exige une protection particulière et la prise en compte de besoins spéciaux.

L’accompagnement et le suivi sont réalisés en étroite collaboration avec la Croix-Rouge

ou Caritas qui hébergent les mineurs.

En principe, chaque MNA âgé de moins de seize ans devrait être accueilli dans une

structure spécialisée adaptée à son âge, mais les places disponibles y sont rares. En

attendant l’admission dans un centre pour jeunes, les MNA sont inscrits sur liste d’attente

auprès de l’ONE et patientent au centre d’hébergement de la Croix-Rouge

luxembourgeoise où ils bénéficient d’un encadrement éducatif en journée. La demande

de tutelle est introduite par le tuteur lui-même, la Croix-Rouge ou Caritas.

Le service social de l’OLAI continue à offrir la même prise en charge aux mineurs qu’aux

autres DPI, mais en relation étroite et en complémentarité avec le tuteur.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 101/147

L’accueil et l’accompagnement des DPI mineurs constituent pour l’OLAI un défi

important : certains jeunes déclarent, à leur arrivée, être MNA, alors que les contrôles

demandés par le MAE prouvent par la suite qu’il s’agit en réalité de personnes majeures.

Des tutelles déjà prononcées par le tribunal doivent être annulées, beaucoup de

démarches effectuées devenant ainsi caduques.

Organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI

Depuis les années 90, le Ministère de la Santé et la Ligue médico-sociale proposent aux

DPI nouveaux arrivants un examen de dépistage permettant de détecter les cas de

tuberculose et de les traiter si nécessaire. Cet examen, non prévu par la législation

relative aux DPI, est obligatoire pour tout étranger venant s’installer au Luxembourg.

Lorsqu’en 2011, le Luxembourg doit faire face à un afflux de DPI, le Ministère de la Santé

décide de proposer à chaque DPI nouvel arrivant à partir de mai 2012 au Luxembourg,

un examen médical complémentaire à l’examen de dépistage de la tuberculose. Cet

examen est assuré par l’Inspection sanitaire et porte sur la détection de maladies

infectieuses susceptibles d’affecter la santé publique : les DPI porteurs d’une maladie

infectieuse en sont informés et reçoivent un traitement approprié pris en charge par

l’Etat. Outre les tests et analyses, des actes de prévention, comme des vaccinations sont

proposés aux nouveaux arrivants.

Les objectifs de ce dispositif sont donc les suivants :

permettre aux DPI nouveaux arrivants de se faire examiner afin de détecter des

maladies portant atteinte à leur santé et à la santé publique et de mettre à jour

leurs vaccinations ;

limiter les risques de contamination et de propagation de maladies infectieuses

ayant des implications sur la santé publique.

En lien étroit avec ses partenaires, l’OLAI coordonne et gère les rendez-vous pour les

examens de dépistage médicaux des DPI, y compris le test pour la tuberculose, au

Centre médico-social (CMS). Les frais de traduction et d’examens sont pris en charge par

l’OLAI.

Fréquemment, les DPI ne se présentent pas au rendez-vous médicaux fixés par l’OLAI

car ils ne sont pas conscients de la nécessité de la prévention médicale.

En dehors de l’organisation du dépistage des maladies infectieuses des DPI, des cas de

maladies infectieuses peuvent survenir dans un foyer d’accueil pour DPI (coqueluche,

méningite, tuberculose, etc.) ainsi que des situations sanitaires exceptionnelles, telles

que la grippe H1N1. L’OLAI collabore avec les instances en charge de la santé publique

afin de prendre les mesures sanitaires appropriées pour prévenir et/ou maîtriser un

risque pour la santé des résidents des foyers d’accueil concernés, en particulier les

personnes vulnérables (femmes enceintes, personnes âgées, etc.). L’objectif étant dans

ces situations d’informer les résidents des structures d’hébergement afin de les rassurer

et d’expliquer les mesures sanitaires indispensables. Ces actions se déroulent toujours à

l’initiative du Ministère de la Santé et dans toutes les structures d’hébergement de

l’OLAI.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 102/147

Suivi des patients présentant des problèmes psychiatriques

Parmi la population prise en charge, certains DPI présentent une souffrance psychique

liée souvent à des traumatismes tels que le viol, un passé d’enfant-soldat, le

maraboutisme, la guerre, des maladies dites psychiatriques, ou pour certains la

consommation de substances illicites ou l’abus d’alcool.

Des suivis psychologiques ou psychiatriques sont proposés aux personnes concernées

auprès de médecins psychiatres, hôpitaux, psychologues et services conventionnés par le

Ministère de la Santé afin de :

améliorer la qualité de vie des patients en les aidant à surmonter leurs troubles

psychiques ;

garantir leur sécurité et celle de tierces personnes, notamment dans les enceintes

des foyers ;

assurer la sécurité du personnel encadrant.

Le service social de l’OLAI a également collaboré à la mise en œuvre d’un projet de la

Croix-Rouge luxembourgeoise cofinancé par le FER en 2009, 2010 et 2011, et ayant

comme objectif l’accompagnement de personnes en situation de détresse psychique. Ce

projet s’intitulait «Eng Bréck no baussen : accompagnement psychologique transculturel

pour demandeurs de protection internationale souffrant de graves problèmes

psychiques».

Le suivi de ces DPI par l’OLAI implique de :

orienter et accompagner les patients chez un psychiatre ou psychothérapeute ;

soutenir les patients dans les démarches de leur vie quotidienne ;

intervenir en cas de problèmes surgissant dans les structures d’hébergement de

l’OLAI ;

garder le contact avec les partenaires impliqués dans le traitement et le suivi des

patients.

Le service social de l’OLAI constate que le suivi des patients ayant des problèmes

psychiatriques favorise leur intégration tant dans les foyers qu’au sein de la société

d’accueil. Cependant, certains patients se sentent contrôlés et refusent l’intervention du

psychiatre, au risque de ne pas recevoir leur traitement, ce qui peut engendrer des

comportements agressifs, voire des actes de violence. Le suivi des patients s’avère

difficile à gérer d’un point de vue logistique et administratif dans la mesure où les

structures d’hébergement de l’OLAI pour DPI sont dispersées à travers tout le pays. Le

manque de structures adéquates pour ces personnes souffrant de maladies psychiques et

le manque de médecins psychiatres disponibles pour intervenir à domicile en cas

d’urgence constituent des obstacles à un accompagnement approprié des personnes

concernées.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 103/147

Traductions

L’encadrement social nécessite une bonne communication entre les agents de l’OLAI et

les DPI. Pour l’OLAI, il s’agit tout d’abord de bien comprendre les demandes formulées

par les DPI, afin de pouvoir leur transmettre diverses informations adaptées à leur

situation et à leurs besoins particuliers. Cependant, les DPI accueillis au Luxembourg

parlent très rarement une des langues usuelles du pays que sont le français, l’allemand,

le luxembourgeois et l’anglais. Souvent, les DPI ne connaissent aucune personne de

référence au Luxembourg qui puisse les accompagner lors de leurs entretiens avec

l’OLAI.

Afin de favoriser l’apprentissage des langues usuelles au Luxembourg, l’OLAI informe

chaque DPI dès son arrivée qu’il a la possibilité de fréquenter des cours de langues

(français et allemand) à tarif réduit (5 ou 10 euros en fonction du prestataire choisi).

Toutefois, tous les DPI ne s’inscrivent pas dans les cours de langues proposés. De plus,

l’apprentissage d’une langue est un processus de long terme, dépendant des capacités

d’apprentissage et de la disponibilité de l’apprenant : il est donc nécessaire de recourir à

un traducteur pour la plupart des DPI.

Première phase : traductions pour les besoins de l’OLAI

Plusieurs solutions sont mises en place pour assurer la traduction d’entretiens d’accueil

ou de suivi social et des documents afférents, d’informations collectives, ou encore

d’échanges relatifs au logement :

appui ponctuel par les agents de l’OLAI parlant une des langues usuelles du public

cible (originaires du Kosovo, ex-Yougoslavie, Portugal, Iran, Turquie, Russie,

Grèce, France, Rwanda, etc.) ;

recours à des traducteurs indépendants pour les langues les plus parlées par les

DPI : serbo-croate, albanais, russe, arabe, farsi, amharique et turc ;

recours à une connaissance du DPI pour assurer la traduction ;

en dernier ressort ou pour des échanges non formels, recours à des dictionnaires

bilingues et au langage gestuel.

Il convient de souligner que les traducteurs susmentionnés sont des personnes qui

maîtrisent en plus de leur langue maternelle une des langues usuelles du pays. Il ne

s’agit pas de traducteurs assermentés et afin de garantir le caractère confidentiel des

entretiens, chaque traducteur doit signer un engagement de confidentialité.

Deuxième phase : mise à disposition de traducteurs, réservation et prise en

charge des frais de traduction pour d’autres services

L’OLAI est souvent contacté par des services et partenaires exprimant des difficultés à

communiquer avec les DPI du fait de la barrière linguistique.

Dans le cadre des examens de dépistage de la tuberculose au Centre médico-social,

l’OLAI a mis à disposition des traducteurs en langues serbo-croate, albanaise, russe ou

encore arabe.

En 2008, l’ASTI a mis en place un service d’interprétariat interculturel destiné aux

étrangers originaires de pays tiers, cofinancé par le FEI et l’OLAI. Ce service a été offert

gratuitement aux ressortissants de pays tiers pendant 3 années, puis il a été repris par la

Croix-Rouge luxembourgeoise en 2011.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 104/147

Le DPI doit contribuer au financement de la traduction : 5 euros par traduction pour un

adulte et 2,50 euros par traduction pour un enfant. Cette participation personnelle a été

introduite afin de responsabiliser les DPI, dont certains avaient tendance à ne pas se

présenter aux rendez-vous lorsque le coût de la traduction était exclusivement pris en

charge par l’OLAI. Pour les MNA sous tutelle de la Croix-Rouge luxembourgeoise ou de

Caritas, ou lorsque l’assistant social estime que le DPI n’a pas les moyens de payer la

contribution en raison de ses multiples visites (plus de 2 traductions par mois), l’OLAI

prend en charge ces frais via le fonds de roulement pour frais médicaux.

La mise à disposition de traducteurs par l’OLAI permet un gain de temps lors les

entretiens et facilite l’échange d’informations entre les DPI et l’OLAI ou ses services

partenaires. Le service de traduction permet aux DPI de s’exprimer dans leur langue

maternelle et d’aborder plus aisément des sujets complexes ou délicats : problèmes

vécus dans le pays d’origine (torture, ruptures familiales, etc.), difficultés rencontrées

dans le pays d’accueil (vie en collectivité dans les foyers, découverte de la société

d’accueil), problèmes médicaux, conjugaux, etc.

Autorisation d’Occupation Temporaire

Zoom sur : L’accès au marché du travail des DPI selon le droit européen

La directive 2003/9/CE du Conseil du 27 janvier 2003 relative à des normes minimales

pour l’accueil des demandeurs d’asile dans les Etats membres stipule dans son article

11 :

« 1. Les Etats membres fixent une période commençant à la date de dépôt de la

demande d'asile durant laquelle le demandeur n'a pas accès au marché du travail.

2. Si une décision en première instance n'a pas été prise un an après la présentation

d'une demande d'asile et que ce retard ne peut être imputé au demandeur, les Etats

membres décident dans quelles conditions l'accès au marché du travail est octroyé au

demandeur.

3. L'accès au marché du travail n'est pas refusé durant les procédures de recours,

lorsqu'un recours formé contre une décision négative prise lors d'une procédure normale

a un effet suspensif, jusqu'au moment de la notification d'une décision négative sur le

recours.

4. Pour des motifs liés à leur politique du marché du travail, les Etats membres peuvent

accorder la priorité aux citoyens de l'Union et à ceux des Etats parties à l'accord sur

l'espace économique européen, ainsi qu'aux ressortissants de pays tiers en séjour

régulier. »

Pour éviter que les DPI ne restent pas plusieurs années sans activité professionnelle ou

occupation journalière, il a été nécessaire d’introduire l’Autorisation d’Occupation

Temporaire (AOT) dans la législation luxembourgeoise.

L’OLAI informe les DPI sur la démarche à suivre pour obtenir une AOT.

Dès réception d’une copie de l’AOT délivrée par le Ministère des Affaires

étrangères, l’OLAI informe le DPI de la révision de son aide sociale : le DPI doit

alors participer aux frais de logement et de nourriture, en fonction de ses revenus.

Le service social assure le suivi des participations financières aux frais de logement

et de nourriture des DPI qui ont une activité salariée.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 105/147

La possibilité d’obtenir une AOT permet de favoriser le développement des liens sociaux

et de contribuer à la valorisation du DPI pendant la procédure. Les DPI qui travaillent

pendant la procédure acquièrent de l’autonomie et accélèrent ainsi leur processus

d’intégration dans le pays d’accueil.

Cependant, les DPI connaissent de réelles difficultés d’accès à l’emploi. En effet, les

chômeurs inscrits à l’ADEM bénéficient d’une priorité d’embauche, ce qui rend l’accès à

l’emploi plus difficile pour les DPI. De plus, le délai est souvent important entre la

déclaration d’une place vacante par l’employeur, l’introduction du dossier complet par le

DPI et la délivrance de l’AOT.

L’aide sociale comprend différentes prestations dont l’allocation mensuelle en espèces,

d’autres aides en nature ainsi que des aides ponctuelles en cas de besoin. Modulées en

fonction de la composition du ménage, de l'âge de ses membres, ainsi que des revenus

dont dispose le DPI, ces aides financières tiennent compte des besoins particuliers des

personnes vulnérables.

Allocation mensuelle accordée aux DPI

L’OLAI a pour mission d’attribuer une aide sociale aux DPI dépourvus de moyens

financiers afin de leur permettre de mener une vie conforme à la dignité humaine. Une

des prestations de l’aide sociale est l’allocation mensuelle.

Entre 2009 et 2013, l’allocation mensuelle a connu des changements importants quant à

son montant, sa forme et ses modalités d’octroi (avec l’entrée en vigueur du règlement

grand-ducal du 8 juin 2012 fixant les conditions et les modalités d’octroi d’une aide

sociale aux DPI) :

Montant et forme : à partir de juillet 2012, les montants de l’allocation

mensuelle en espèces allouée aux DPI ont diminué. En guise de compensation, les

DPI hébergés dans une structure de type « pension complète » reçoivent des bons

d’achat pour l’alimentation des enfants de moins de 2 ans, pour des produits

d’hygiène et d’entretien, dont les montants varient en fonction de l’âge et de la

situation financière selon des critères objectifs définis par l’OLAI (cf. infra).

Modalités de versement : jusqu’à juillet 2012, la Croix-Rouge luxembourgeoise

versait l’allocation mensuelle aux DPI sur base de bons émis par l’OLAI, et se

faisait rembourser des sommes avancées. Depuis cette date, chaque DPI est

invité à ouvrir un compte courant auprès des Postes et Télécommunications, sur

lequel l’OLAI verse directement son allocation mensuelle.

Obligations du DPI pour bénéficier de l’allocation : les DPI doivent respecter

2 conditions pour bénéficier de l’allocation :

o effectuer une demande d’aide sociale lors du premier entretien avec

l’assistante sociale de l’OLAI ;

o être présent au rendez-vous mensuel avec le service accueil pour que le

DPI prouve être toujours en procédure de demande de protection

internationale.

La possibilité offerte aux DPI d’ouvrir un compte bancaire individuel a permis de réduire

les risques de perte ou de vol d’argent.

2.2. Allouer et administrer les aides financières et matérielles aux DPI

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 106/147

Parallèlement, la réduction des montants de l’allocation mensuelle a rendu indispensable

l’introduction de bons d’achat ou d’aides complémentaires pour les dépenses relatives à

l’hygiène, l’entretien, la santé, etc.

Tableau 9 : Synthèse des montants de l’allocation mensuelle en espèces accordée aux

DPI

Allocation mensuelle versée en cas de fourniture de repas ou d’aliments

Règlement grand-

ducal du 1/9/2006 Tarifs au 01/10/2011

Index 737,83

Règlement grand-

ducal du 8/6/2012 Tarifs au 01/07/2012

Index 737,83

Adulte 122,09€ 25€

Enfant de 4 à 12 ans 32,45€ /

Enfant mineur / 12,50

Enfant de 12 à 18 ans 56,24€ /

Mineur non-accompagné (16-18 ans) 97,66€ 25€

Enfant de 0 à 2 ans 151,04€ /

Enfant de 2 à 4 ans 75,52€

Montants pouvant être accordés sous forme de bons d’achat

Bon d’achat pour produits d’hygiène

et d’entretien pour enfants de 0 à 2

ans

/ 52€

Bon d’achat pour produits d’hygiène

et d’entretien - 2 à 4 ans / 42€

Bon d’achat pour produits d’hygiène

et d’entretien - 4 à 12 ans / 32€

Bon d’achat pour produits d’hygiène

et d’entretien de 13 à 99 ans / 36€

Bons d’achat alimentation pour

enfants de 0 à 2 ans / 75,50€

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 107/147

Tableau 10 : Synthèse de l’allocation mensuelle en espèces accordée aux DPI lorsque la fourniture de repas n’est pas possible

Allocation mensuelle versée

sans fourniture possible de repas ou d’aliments

Règlement grand-ducal du 1/9/2006

Tarifs au 01/10/2011 Index 737,83

Règlement grand-ducal du 8/6/2012

Tarifs au 01/07/2012 Index 737,83

1 adulte 332,62€ 225€

Mineur non-accompagné

(16-18 ans) 332,62€ 225€

Ménage de 2 adultes 604,34€ 300€

Adulte supplémentaire 242,46€ 200€

Jeune de 12 à 18 ans 197,37€ 173€

Enfant de 4 à 12 ans 151,04€ 140€

Enfant de 0 à 4 ans 151,04€ 140€

Les autres aides régulières

2 autres aides complémentaires à l’allocation mensuelle sont attribuées aux DPI dont les

ressources propres sont insuffisantes ; elles facilitent l’accès aux soins et leur

garantissent une certaine mobilité sur le territoire du Luxembourg.

1. Prise en charge des frais médicaux des DPI

L’aide sociale aux DPI comprend une garantie d’accès aux soins médicaux de base.

Zoom sur :

Les évolutions de la prise en charge des soins médicaux des DPI entre 2009 et

2013

Les 3 premiers mois du séjour au Luxembourg

L’OLAI prend en charge les frais relatifs aux traitements médicaux urgents pendant une

période de 3 mois ainsi que les cotisations pour l’affiliation à l’assurance maladie

volontaire. En effet, cette période de 3 mois correspond au stage de 90 jours à

accomplir au moment de l’inscription à l’assurance maladie volontaire. Passée cette

période, chaque DPI est affilié à la Caisse Nationale de Santé (CNS) et bénéficie des

mêmes droits de remboursement que tous les autres affiliés. Les cotisations mensuelles

dues pour l’affiliation à la sécurité sociale sont intégralement prises en charge par l’OLAI

pendant toute la durée de la procédure de demande de protection internationale.

La prise en charge des frais médicaux pendant les 3 premiers mois a connu 2

changements importants entre 2009 et 2013 :

avant septembre 2011, chaque DPI bénéficiait d’un bon de prise en charge, dit

«bon général». Ce bon, valable pour une période d’un mois et prolongé à 2

reprises, permettait au DPI de se rendre en cas de besoin chez le médecin ou à

l’hôpital de son choix, d’y faire des examens et de suivre des traitements. Les

frais étaient alors pris en charge par l’OLAI au même tarif que la CNS.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 108/147

à partir de septembre 2011, avec l’arrivée d’un nombre important de DPI, l’OLAI

constate une forte augmentation des frais médicaux et pharmaceutiques. Afin de

limiter cette dérive, le DPI se voit désormais attribuer par l’OLAI un bon médical

valable pour une seule consultation, ainsi que des bons de prise en charge de

médicaments valables pour une seule ordonnance médicale. Ces bons sont

renouvelables à la demande du DPI.

Après les 3 premiers mois du séjour au Luxembourg

Etant donné que la majorité des DPI dispose de faibles moyens financiers, différents

modèles de prise en charge de la participation personnelle aux frais de santé par l’OLAI

ont été mis en place depuis 2009 :

avant juillet 2010, chaque DPI devait participer aux frais de santé en utilisant son

allocation financière mensuelle perçue par l’OLAI. Cependant, le DPI dont la

participation aux frais de santé était élevée en raison d’une maladie nécessitant

un traitement de longue durée, pouvait se faire rembourser par l’OLAI ou

demander une avance financière dite «fonds de roulement pour frais de santé»

(FDR).

entre juillet 2010 et juin 2012, chaque DPI devait prendre en charge sa

participation personnelle à hauteur de 2,5% du total de ses allocations

mensuelles. Au-delà de ce montant, chaque DPI pouvait demander le

remboursement à l’OLAI. Certains frais ont cependant été exclus : la participation

pour frais dentaires chez les adultes, l’orthodontie, tous les actes médicaux et

produits pharmaceutiques pour lesquels aucun remboursement n’était prévu par

la CNS.

depuis l’entrée en vigueur du nouveau règlement grand-ducal du 8 juin 2012,

l’allocation financière à disposition des DPI a été réduite, et désormais chaque

DPI se voit accorder un FDR. L’objectif est de permettre au DPI de disposer de

suffisamment d’argent en espèces pour pouvoir payer ses factures de santé. Le

montant du FDR accordé dépend du montant des factures médicales et

médicamenteuses à payer, présentées à l’AS. Le FDR se situe entre 100 et 250

euros par ménage.

Chaque DPI est invité à participer à une réunion d’information au cours de

laquelle un AS lui explique le fonctionnement du FDR. Ces séances d’informations

sont organisées périodiquement et en présence d’un traducteur (séances en

langues serbo-croate, albanaise, turque, etc.) afin de garantir à chaque DPI des

explications dans une langue qu’il maîtrise. Après y avoir assisté, le DPI se voit

virer par l’OLAI la somme de 100 euros sur son compte bancaire. Lorsque le FDR

est épuisé, le DPI doit remettre le relevé de la CNS et les factures

pharmaceutiques à l’AS avant de se voir accorder un nouveau FDR.

L’accès des DPI aux soins de santé et au système luxembourgeois d’assurance maladie

permet à chaque DPI d’utiliser de façon autonome l’offre des soins du Luxembourg.

Cependant, cette autonomie est limitée : elle ne concerne que le choix du médecin, les

DPI dépendant toujours soit de l’attribution de bons individuels de prise en charge, soit

du FDR alloué par l’OLAI.

Le projet de proposer aux DPI un encadrement médical par un médecin de référence vise

une meilleure prise en charge médicale, tout en limitant les dépenses. Chaque DPI

pourra choisir son médecin de référence parmi une liste de médecins qui lui sera

proposée. L’OLAI a l’intention de réintroduire le bon général qui sera uniquement valable

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 109/147

pour le médecin choisi et pour toute consultation, examen médical ou intervention

prescrit(e) par celui-ci.

Tous ces changements de procédure, l’organisation de réunions d’information et le

renforcement du contrôle des dépenses prises en charge dans le cadre des FDR ont

entrainé un surcroît de travail administratif du service social au sein l’OLAI entre 2009 et

2013.

2. Moyens de transport publics pour le réseau du Grand-Duché

La plupart des DPI n’ont pas les moyens de se procurer un titre de transport mensuel ou

annuel pour se déplacer au Luxembourg.

Selon l’article 1, point 5 du règlement grand-ducal du 8 juin 2012, chaque DPI a droit à

un titre de transport gratuit pour le réseau du Grand-Duché.

Depuis octobre 2011, le service accueil de l’OLAI délivre à chaque DPI âgé de plus de 26

ans des tickets de transport mensuels pour le réseau luxembourgeois : « l’Oekopass », il

remplace l’ancienne formule des cartes annuelles de libre parcours individuel, obtenues

auprès des Chemins de Fer Luxembourgeois sur présentation d’un formulaire délivré par

l’OLAI. Les jeunes de 12 à 18 ans, ainsi que les jeunes de 18 à 26 ans, peuvent eux

bénéficier d’une carte « JUMBO » sur présentation d’un certificat scolaire. Cette carte est

valide pour une année sur le réseau intégral du transport public à Luxembourg. Depuis

avril 2013, l’OLAI remet aux DPI âgés entre 12 et 18 ans un bon de prise en charge

financière pour la carte Jumbo.

Les aides ponctuelles

Les aides ponctuelles sont celles auxquelles un DPI peut prétendre pour mieux faire face

aux dépenses liées à une situation individuelle particulière. La liste des aides ponctuelles

ci-dessous établie n’est pas exhaustive, dans la mesure où d’autres aides peuvent être

allouées en cas de besoin.

1. Aide scolaire destinée aux enfants

Pour les DPI ne disposant pas de ressources financières suffisantes pour acheter le

matériel scolaire de leurs enfants, l’OLAI prévoit pour chaque enfant scolarisé une aide

lui permettant de participer aux cours de l’enseignement fondamental et secondaire dans

les mêmes conditions que les enfants résidents. L’OLAI favorise ainsi l’égalité de

traitement des enfants et l’intégration des enfants DPI dans les établissements scolaires.

Depuis la rentrée scolaire 2011, l’aide scolaire n’est plus accordée en espèces, mais sous

forme de bons d’achats spéciaux. Pour pouvoir bénéficier des bons d’achat scolaires, les

parents doivent remettre le certificat scolaire de l’enfant au service accueil de l’OLAI,

ainsi qu’une liste du matériel à acheter et les coordonnées du titulaire de classe.

L’aide scolaire accordée aux DPI est définie en fonction du niveau scolaire (enseignement

fondamental ou secondaire) et ajustée au prorata du nombre de trimestres passés à

l’école :

les parents d’enfants qui fréquentent l’enseignement fondamental reçoivent 50

euros par enfant pour l’achat de matériel scolaire, sur présentation d’une liste

remise par l’enseignant ;

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 110/147

les parents d’enfants qui fréquentent l’enseignement secondaire reçoivent 50

euros par enfant pour l’achat de matériel scolaire sur présentation d’une liste de

matériel remise par l’enseignant, et 75 euros par enfant pour l’achat des livres

scolaires. Ce tarif peut être augmenté de 75 euros sur présentation d’une liste des

livres dont l’enfant a besoin.

Le passage en 2011 d’une allocation en espèces aux bons d’achat a permis à la majorité

des enfants scolarisés de disposer du matériel scolaire nécessaire. Parallèlement, cette

nouvelle forme d’allocation réduit l’autonomie des parents quant aux dépenses à faire et

engendre une charge de travail supplémentaire pour le service social de l’OLAI à chaque

rentrée scolaire.

2. Aide à l’habillement

La majorité des DPI qui arrivent au Luxembourg dispose de peu de vêtements. Le plus

souvent, ceux-ci ont dû quitter leur pays d’origine en urgence, sans possibilité de

préparer leur départ et sans emporter suffisamment de vêtements adaptés à la saison et

au pays. En attribuant une aide à l’habillement aux DPI, l’Etat vise à préserver leur

dignité alors qu’ils se retrouvent dans une situation de détresse.

Avant la forte augmentation du nombre de DPI fin 2011, chacun d’eux recevait, en plus

du bon d’accès au vestiaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise, une aide en espèces

d’un montant de 100 euros par personne au moment de l’arrivée au Luxembourg, puis de

50 euros par adulte et 100 euros par enfant destinée à l’achat de chaussures et de

vêtements tous les 6 mois.

Actuellement, l’aide à l’habillement est allouée sous forme d’un bon valable pour l’année

en cours. Muni dudit bon, le DPI peut se présenter tous les 3 mois au vestiaire de la

Croix-Rouge luxembourgeoise situé dans sa région pour se fournir en vêtements et en

chaussures, lui permettant de conserver une certaine liberté de choix même si ce

système l’oblige à opter pour des vêtements d’occasion.

3. Aide aux loisirs

Conformément à la loi sur l’asile, les DPI n’ont pas le droit de travailler durant les 9

premiers mois suivant leur demande de protection internationale. Jusqu’en 2011, l’OLAI

a mis en place une aide aux loisirs permettant aux DPI d’opter pour :

des cours les aidant à acquérir de nouvelles connaissances utiles au Luxembourg

ou dans leur pays d’origine ;

des activités sportives et de loisirs.

L’aide, qui était attribuée après analyse de la demande du DPI par l’AS pouvait s’élever

jusqu’à 200 euros par personne. Elle pouvait être renouvelée tous les 6 mois sous

condition que le DPI ait atteint un taux de présence de 80% au cours, à l’activité sportive

ou réussi sa formation avec succès.

En octobre 2011, suite à l’augmentation significative du nombre de DPI, l’OLAI a dû

supprimer cette aide.

Si la fréquentation d’un cours ou la pratique d’une activité sportive permettait la

rencontre entre DPI et résidents et favorisait ainsi l’intégration dans la société d’accueil,

l’absence d’une contribution personnelle au coût financier des loisirs entraînait chez

certains DPI un manque de motivation et d’assiduité se traduisant souvent par un

abandon de la formation ou de l’activité sportive.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 111/147

Pour les enfants âgés de 4 à 12 ans, l’accès aux activités périscolaires reste garanti par

le biais de la formule chèque-service du Ministère de la Famille et de l’Intégration.

4. Aide à l’apprentissage des langues

A son arrivée au Luxembourg, la majorité des DPI ne connaît aucune des langues

véhiculaires du pays et rencontre des difficultés pour communiquer et être autonome au

quotidien dans la société d’accueil. Un des premiers besoins exprimés par les DPI est

d’acquérir ou développer des compétences linguistiques.

De ce fait, en permettant à chaque DPI l’accès aux cours de langues française, allemande

ou luxembourgeoise selon les besoins, l’OLAI vise les objectifs suivants :

faciliter l’autonomie du DPI dans la gestion de sa vie au quotidien ;

favoriser sa capacité à prendre la parole, s’exprimer, défendre ses intérêts, créer

un contact avec d’autres personnes et par conséquent étendre son réseau

relationnel ;

renforcer l’estime de soi ;

faciliter son accès au marché de l’emploi une fois les conditions de l’Autorisation

d’Occupation Temporaire remplies.

Sur demande, le DPI peut obtenir un bon lui permettant l’accès aux cours de langues à

tarif réduit : 10 euros par semestre auprès de l’Institut national des langues (INL) et 5

euros par semestre auprès des associations ou autres institutions dispensant des cours

conventionnées avec le Ministère de l’Education nationale. Cette réduction est

subordonnée à l’assiduité du DPI, qui doit justifier chaque mois d’un taux de présence

aux cours de 80% minimum.

La procédure d’inscription à l’INL est assez complexe et constitue, en l’absence du

soutien d’une tierce personne maîtrisant les langues usuelles du pays, une barrière

administrative importante décourageant certains DPI. Dans ces situations, l’aide de

l’OLAI est indispensable pour sortir de cette situation de dépendance.

S’il parvient à surmonter ces difficultés, le DPI peut apprendre les langues véhiculaires

du pays tout au long de la procédure de demande de protection internationale afin de

faciliter sa communication et sa qualité de vie, et le cas échéant sa recherche d’emploi.

Une nouvelle langue constitue aussi une compétence nouvelle pouvant, le cas échéant,

faciliter le retour dans son pays d’origine.

5. Autres aides ponctuelles

L’allocation de naissance : de 2009 à octobre 2011, sur présentation d’un

certificat de naissance, les familles se voyaient attribuer une somme unique de

125 euros. L’objectif de cette aide était de permettre aux parents de mieux faire

face aux frais occasionnés par la naissance d’un enfant.

La prise en charge des frais de location d’une pompe de lait pour les

nouveau-nés : l’OLAI prend en charge les frais relatifs à la location d’une pompe

de lait chaque fois qu’elle est prescrite par un médecin. Cette pratique est

complémentaire au prêt de pompes détenues à l’OLAI aux mères qui en ont

besoin.

La prise en charge des frais de garde d’enfants en crèche ou Maison

Relais. Chaque DPI peut bénéficier du système « chèque-service » du Ministère

de la Famille et de l’Intégration : les parents DPI peuvent demander l’admission

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 112/147

gratuite pour 25 heures par semaine dans une des structures d’accueil existantes

au Luxembourg.

La prise en charge des frais de voyage aller-retour Luxembourg-

ambassade du pays d’origine : Les DPI déboutés ou non de leur demande de

protection internationale qui désirent rentrer dans leur pays d’origine peuvent

demander un bon d’achat pour un aller-retour en train afin de se rendre à

l’ambassade de leur pays d’origine pour se procurer les documents nécessaires à

leur retour.

La prise en charge des frais pour matériel accessoire en cas de pathologie

(lit adapté, chaise roulante, etc.), soit via bon d’achat, soit en payant directement

le matériel au fournisseur.

Grâce au règlement grand-ducal du 8 juin 2012, l’OLAI dispose d’une grande flexibilité

pour répondre au cas par cas aux besoins spécifiques des DPI, et accorder des aides dans

des situations de vie difficiles.

Mise en place et animations de diverses activités socio-éducatives parents-

enfants dans les foyers DPI de l’OLAI

Dans les foyers de Héliar, Marienthal, Bigonville, Differdange, Useldange, Wecker,

Schwebach et Pétange, l’OLAI héberge des familles demandeuses de protection

internationale avec enfants. Diverses activités socio-éducatives y sont proposées aux

enfants par les éducatrices de l’OLAI.

Au niveau des enfants et des jeunes :

Un grand nombre d’enfants réside dans ces foyers : par exemple, à Héliar, centre

d’hébergement pour DPI accueillant entre 180 et 230 personnes, la moitié des

résidents a moins de 18 ans.

Chaque famille dispose d’une ou de plusieurs chambres, selon la composition

familiale. L’espace privé étant restreint, les enfants disposent d’un espace limité

pour jouer et s’épanouir. Les parents n’ont en général pas suffisamment de

moyens financiers pour inscrire leurs enfants à des activités ludiques. Peu

surveillés par leurs parents, certains sont livrés à eux-mêmes, à la recherche d’une

occupation quelconque : ils développent des frustrations et parfois un

comportement agressif.

Certains foyers sont relativement excentrés, ce qui n’encourage pas les parents à

emmener leurs enfants à des aires de jeux, clubs sportifs ou activités culturelles

qui ne sont souvent accessibles qu’en bus.

Les jeunes manquent d’informations : ils ne savent pas où se rendre, qui contacter

pour trouver conseil et guidance à leurs problèmes (école, sexualité :

contraception, précautions à prendre, etc.).

Dans certains foyers, une salle de jeux a été aménagée pour les enfants.

2.3. Développer les échanges et les animations socio-éducatives au sein

des structures d’hébergement pour DPI

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 113/147

Au niveau des parents :

Les parents issus d’une culture étrangère n’ont pas toujours connaissance des

possibilités existant au Luxembourg pour aider leurs enfants en matière

d’orientation scolaire, d’éducation sexuelle, etc. Certains adultes présentent un

faible niveau d’instruction, d’autres sont analphabètes, des constats rendant plus

difficile l’ouverture aux défis de l’éducation de leurs enfants dans le pays d’accueil.

Au niveau de la population locale :

L’installation d’un nouveau foyer suscite fréquemment la méfiance, voire

l’opposition de certains résidents de la commune.

Afin de répondre à ces différents enjeux, les foyers ont progressivement mis en place

une variété d’activités socio-éducatives pour les jeunes, les parents et les parents et

leurs enfants pris ensemble.

Par ailleurs, entre novembre 2012 et avril 2013, 18 réunions collectives d’échange et

d’information sur l’éducation des enfants ont été organisées par le service social de

l’OLAI, en partenariat avec le service « Elterenschoul » de Sanem. Un traducteur était

présent pour assurer la traduction en langues serbo-croate et albanaise, et un

collaborateur de l’OLAI a assuré la traduction en langue anglaise.

Zoom sur : La mise en place d’activités socio-éducatives dans les différentes

structures d’accueil pour DPI gérées par l’OLAI

Dès 2009, à Héliar, les éducatrices organisent différentes activités, selon le besoin et

l’intérêt des jeunes :

organisation et participation à des activités ludiques et culturelles : bricolage,

cuisine, dessin, etc ;

animation d’ateliers d’échanges avec les jeunes pour aborder des thèmes

sensibles (départ forcé de collègues du foyer par la police) ;

mise à disposition d’une salle de jeux constituant un espace de rencontre, où l’on

trouve babyfoot, jouets éducatifs pour tout âge, livres, matériel de dessin et de

bricolage ;

organisation d’activités sportives et culturelles, d’excursions et ateliers pendant

les 3 premières semaines d’août ;

visites culturelles et excursions aux musées de la Ville de Luxembourg ;

visite d’associations et de services sociaux en faveur des étrangers ;

information sur le Luxembourg ;

sensibilisation des jeunes à l’apprentissage d’une langue et à la lecture par la mise

en place d’une bibliothèque ;

orientation des jeunes vers les différents services (depuis 2011) : associations,

points de contact où ils peuvent s’informer et recevoir des conseils sur des

questions d’éducation, de sexualité, financières (comment gérer l’argent, le

fonctionnement du prêt, etc.) et ainsi agir de manière plus autonome.

Et pour les adultes :

sensibilisation à la vie en communauté et au règlement des différends au sein du

foyer (de 2008 à 2011) ;

soutien et conseil des parents en matière d’éducation des enfants ;

visites culturelles et excursions aux musées de la Ville de Luxembourg.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 114/147

A Marienthal : un groupe de jeux pour enfants a été créé en 2010 pendant une année,

puis repris en septembre 2012. 2 fois par mois, les enfants de moins de 3 ans

accompagnés de leurs parents peuvent participer à des jeux de psychomotricité, d’éveil

sensoriel, de dessin et de bricolage. Les parents sont guidés par les éducatrices lors de

ces activités. L’après-midi, les enfants scolarisés sont accueillis pour des activités

diverses.

A Bigonville : pendant les étés 2011 et 2012, des activités de vacances pour les

enfants de 4 à 16 ans ont été proposées.

A Schwebach : pendant les vacances d’été, diverses activités ont été proposées aux

enfants. Pendant 4 mois, un groupe de jeux maman-bébés a été animé par les

éducatrices de l’OLAI.

A Wecker : depuis septembre 2012, un groupe de jeux pour les enfants de moins de 12

ans a été mis en place par les éducatrices. Une après-midi par mois, différentes activités

sont proposées aux enfants : dessin, bricolage, sorties à l’aire de jeux.

A Useldange : depuis septembre 2012, une salle de jeux permet aux parents de venir

jouer avec leurs enfants de moins de 3 ans les matins. Pour les enfants âgés de 4 à 12

ans, des activités parascolaires sont organisées l’après-midi par les éducatrices : dessin,

bricolage, sorties à l’aire de jeux ou à la piscine.

A Differdange : depuis octobre 2012, une salle de jeux a été aménagée, avec des

jouets pour tout âge, des livres, du matériel de dessin et de bricolage, etc. Les parents

sont invités à participer avec leurs enfants de moins de 3 ans aux activités proposées.

A Pétange : les enfants du foyer n’ont cours que le matin et une éducatrice de l’OLAI

organise régulièrement des activités avec les enfants, accompagnés ou non de leurs

parents, en fonction du type d’activité proposée :

des vêtements et des jeux leur sont distribués ;

2 fois par mois, des activités périscolaires sont organisées l’après-midi : sortie sur

l’aire de jeux, bricolage, cuisine, jeux de société, etc. ;

des ateliers d’éducation à la santé (exemple : lavage des mains avant de manger

et avant de commencer une activité culinaire) ont été proposés aux enfants

accompagnés de leur mère ;

un projet sur l’hygiène dentaire a été réalisé pour les enfants, accompagnés de

leurs parents : à l’aide de livres d’images, de photos et d’une marionnette, les

enfants se sont vus expliquer comment se laver les dents.

La mise en place et l’animation de diverses activités socio-éducatives dans les foyers de

l’OLAI pour enfants de moins de 16 ans conduit à un bilan positif :

pour les enfants et leurs parents :

Ces activités permettent aux parents d’apprendre de nouvelles méthodes éducatives

favorisant ainsi le contact entre enfants et parents.

L’installation de salles de jeux offre aux enfants un espace de distraction et contribue

ainsi à leur épanouissement. L’initiative personnelle des enfants est favorisée ainsi que

l’acquisition de nouvelles connaissances par le biais de jeux et d’activités récréatives. A

travers les activités proposées, des informations importantes peuvent être transmises sur

le pays d’accueil et les services vers lesquels s’orienter.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 115/147

L’implication et la participation des parents aux activités des enfants valorise les parents

et les rend acteur du processus d’éducation de leurs enfants.

Parallèlement, les DPI d’un même foyer apprennent à mieux se connaître, ce qui favorise

la communication et permet de prévenir les tensions.

pour l’OLAI :

Les activités socio-éducatives organisées par l’OLAI au sein des foyers contribuent à

l’établissement d’une relation de confiance entre les familles et le service social : elles

permettent de détecter des problèmes et d’y apporter une réponse rapide.

Elles permettent aussi d’améliorer la communication avec la population locale et les

administrations communales, ces dernières ayant pu participer à la mise en place de

certaines activités (Maisons Relais, activités d’été, etc.).

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 116/147

Permettre la guidance sociale des DPI

En bref :

Tout en effectuant le suivi social des DPI, l’OLAI a entre 2009 et 2013,

développé son champ d’action, par le renforcement du dispositif de traductions,

le dépistage de maladies infectieuses, etc. Au niveau des aides financières et

matérielles, les changements ont pris la forme d’une réduction importante des

montants alloués, la sécurisation des versements aux DPI et un contrôle

renforcé de l’utilisation des aides.

Quant aux actions collectives dans les foyers, cette période a connu le

développement d’activités socio-éducatives et d’animations diverses pour les

enfants, les jeunes, et en impliquant souvent les parents, avec des effets

positifs observés pour les DPI, l’OLAI et la population des communes dans

lesquelles sont localisées les structures.

A partir de 2011, le travail du service social s’est réorienté sur les actions

d’accompagnement urgentes, à savoir l’attribution d’aides matérielles et

financières et le suivi administratif y afférent. Ceci au détriment de certaines

interventions sanitaires, sociales et éducatives au niveau des foyers (les

activités socio-éducatives restent limitées au regard du public cible), et rendant

difficile une guidance homogène pour l’ensemble des DPI.

A l’avenir :

Afin d’assurer une guidance sociale de qualité adaptée aux besoins spécifiques

des DPI accueillis, l’OLAI estime nécessaire à l’avenir de :

poursuivre l’amélioration continue de l’organisation de la guidance

sociale : en interne (outils, procédures) et en lien avec les partenaires

mobilisés (ministères et administrations, ONG, structures de santé) ;

favoriser la création de places d’hébergement dans des structures

spécialisées pour les MNA ;

poursuivre l’adaptation des aides ponctuelles aux besoins spécifiques des

DPI ;

finaliser et lancer le projet de médecin référent pour les DPI ;

poursuivre et renforcer les actions socio-éducatives dans les foyers, en

augmentant les moyens affectés et en impliquant davantage les

partenaires locaux ;

décliner le plan d’action d’urgence en cas d’afflux de DPI pour le volet

guidance sociale, intégrant des solutions pour augmenter les moyens

d’accompagnement de manière flexible et réactive (mobilisation des partenaires, recrutement ponctuel).

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 117/147

B. Aide sociale aux étrangers non-DPI

En sus de son travail d’aide sociale auprès des DPI, l’OLAI attribue également des aides

de manière exceptionnelle et transitoire :

à ceux qui n’ont pas droit aux aides et allocations existantes : personnes détenant

une autorisation de séjour provisoire (ASP) bénéficiaires d’un sursis ou d’un report

à l’éloignement, personnes déboutées de leur procédure DPI ;

à ceux qui nécessitent un accompagnement pendant leur phase de transition vers

le droit commun : bénéficiaires de la protection internationale ou d’une protection

subsidiaire, personnes régularisées.

Aide sociale pour les étrangers non DPI

Base légale : Loi du 16 décembre 2008 concernant l’accueil et l’intégration des

étrangers au Grand-Duché de Luxembourg

Article 4 : « L’OLAI est autorisé à gérer des structures d’hébergement réservées au

logement provisoire d’étrangers (…) ».

Article 5 : « Dans des cas exceptionnels et dûment motivés, l’OLAI peut accorder un

soutien ponctuel à des étrangers qui n’ont pas droit aux aides et allocations existantes. »

Le cas des DPI déboutés :

Aux bénéficiaires d’un sursis ou d’un report à l’éloignement qui sont déboutés de leur

demande de protection internationale, l’OLAI continue à accorder la même aide que celle

accordée aux DPI. La prise en charge de ces personnes est garantie jusqu’à la fin de la

mesure accordée et pendant un maximum de 2 ans. Si après cette période les intéressés

ne rentrent pas dans leur pays d’origine, en cas de maladie par exemple, le Ministère des

Affaires étrangères peut accorder une autorisation de séjour pour raisons privées.

L’OLAI continue à assurer l’hébergement et l’accompagnement des personnes déboutées

de leur procédure de protection internationale mais bénéficiant d’une autorisation de

séjour obtenue pour raisons privées (maladie, retraite, handicap), et des personnes

déboutées qui refusent de rentrer dans leur pays d’origine. En effet, l’OLAI met à

disposition des intéressés un logement, la fourniture de denrées alimentaires et prend en

charge le paiement des cotisations de l’affiliation à l’assurance volontaire, à condition

qu’ils restent en contact régulier avec le service social.

Le cas des bénéficiaires d’une Autorisation de Séjour Provisoire (ASP) :

Le nombre des personnes bénéficiaires d’une autorisation de séjour provisoire (ASP) qui

ne peuvent pas subvenir à leurs besoins faute de ressources financières suffisantes est

en augmentation constante. Ces personnes sont dans une situation dérogatoire au droit

commun : elles ne peuvent pas bénéficier de l’aide sociale telle qu’elle est prévue par la

législation sur l’aide sociale (Offices sociaux et Fonds national de solidarité) car leur

séjour est considéré comme temporaire, leur ASP étant prolongée d’année en année.

Pour cette raison, l’OLAI continue à mettre à disposition des intéressés un logement, des

denrées alimentaires et à prendre en charge le paiement des cotisations de l’affiliation à

l’assurance volontaire.

1. Déterminer et gérer les mesures d’aide transitoire pour étrangers

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 118/147

La recherche d’un logement autonome reste difficile pour les bénéficiaires d’une ASP pour

travailleur salarié, mais dans une moindre mesure : avoir un travail constitue un

avantage dans les recherches sur le marché immobilier.

Le cas des bénéficiaires du statut de protection internationale ou subsidiaire :

La situation des personnes bénéficiaires du statut de protection internationale ou du

statut de protection subsidiaire âgées de moins de 25 ans est similaire. Sans le soutien

de l’OLAI, ces personnes ne pourraient pas vivre dignement car aucune base légale ne

leur garantit des ressources minimales de subsistance.

Pour les bénéficiaires du statut de protection internationale ou de la protection

subsidiaire âgés de 25 ans et plus, l’OLAI continue à accorder une partie de l’aide sociale

en attendant qu’ils bénéficient des aides prévues dans le cadre du revenu minimum

garanti (RMG). Souvent ces personnes demeurent dans les structures d’hébergement de

l’OLAI, car ils trouvent difficilement un logement en raison de la pénurie existante sur le

marché immobilier luxembourgeois et des prix élevés des loyers.

Le cas des personnes régularisées

Zoom sur : La régularisation

La régularisation est une action décidée spontanément par les membres du

gouvernement qui vise à donner aux personnes en séjour illégal la possibilité de rendre

leur séjour au Luxembourg légal. L’OLAI est alors sollicité pour donner des explications

aux personnes intéressées quant aux démarches à suivre.

La régularisation est une mesure permettant :

aux ressortissants de pays tiers de régulariser leur situation de séjour au

Luxembourg ;

aux employeurs de régulariser la situation de leurs salariés employés illégalement.

Certaines personnes régularisées ont vécu dans les structures de l’OLAI pendant des

années durant lesquelles elles ont été intégralement prises en charge. Après la

régularisation, l’accompagnement qui est proposé par l’OLAI consiste à :

expliquer les démarches à effectuer suite à l’obtention d’une autorisation de

séjour ;

assurer une médiation avec les agences immobilières, les employeurs potentiels,

les assistants sociaux, le MAE, etc. ;

aider les personnes régularisées à trouver un logement dans un délai raisonnable

afin de permettre à l’OLAI de libérer des places d’hébergement pour de nouveaux

DPI.

L’OLAI assure un rôle de médiation entre les personnes régularisées et leurs employeurs

et propriétaires en cas de besoin.

L’OLAI met à disposition de toutes les personnes n’ayant pas droit à une aide sociale

selon la législation en vigueur ou qui sont en attente d’en bénéficier, un logement et des

denrées alimentaires, et prend en charge les cotisations à l’assurance volontaire de

maladie, à condition qu’elles maintiennent un contact régulier avec le service social.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 119/147

Avances financières aux étrangers en attente de RMG ou de revenus

professionnels

Lorsque le DPI obtient le statut de protection internationale, le statut subsidiaire, ou une

autre autorisation de séjour pour travailleur salarié au Luxembourg, il est le plus souvent

sans ressources personnelles, dans l’attente du versement du RMG ou de ses premiers

revenus professionnels.

Pendant cette période de transition, l’OLAI peut accorder à ces personnes des avances

financières diverses tels que:

les frais relatifs aux démarches administratives pour régulariser leur situation de

séjour au Luxembourg (coût des démarches, du passeport et du titre de séjour) ;

les frais en réponse à des besoins urgents : frais médicaux, produits d’hygiène,

etc. ;

les frais de loyer, la garantie bancaire à titre de caution et le cas échéant, les frais

d’agence immobilière pour l’installation dans un nouveau logement après le séjour

en foyer: cette avance a cependant été arrêtée en 2011.

Enfin, chaque bénéficiaire du statut de protection internationale peut faire une demande

de regroupement familial endéans les 3 premiers mois après l’obtention de son statut.

L’arrivée de membres de sa famille occasionne souvent des frais de voyage importants.

L’OLAI avance les frais du voyage organisé avec l’appui de l’Organisation internationale

pour les migrations (OIM), que la famille rembourse par des mensualités étalées sur

plusieurs mois. Cette aide favorise donc le rétablissement de l’unité familiale.

Les aides financières accordées à titre d’avance aux demandeurs sont récupérées par

l’OLAI moyennant :

des cessions sur les allocations familiales auprès de la Caisse nationale des

prestations familiales ;

des cessions sur salaire auprès de l’employeur du demandeur ;

un engagement de remboursement signé par les bénéficiaires.

Création et gestion des maisons de deuxième phase

Une fois l’autorisation de séjour pour travailleurs salariés obtenue, les familles ont

souvent des difficultés à trouver un logement sur le marché immobilier, en particulier les

familles nombreuses. Afin de favoriser leur intégration, de leur permettre d’économiser

pour pouvoir louer leur propre bien immobilier, certaines familles peuvent bénéficier d’un

logement dit « de deuxième phase » (studio, appartement, maison unifamiliale) pendant

une période d’au maximum 3 ans, tel que stipulé dans les contrats de bail signés entre

l’OLAI et les bénéficiaires.

En 2012, l’OLAI a loué 34 maisons et 50 appartements à des ménages de réfugiés

reconnus et à des familles d’immigrés moyennant un loyer modéré adapté à leurs

revenus. Au 31 décembre 2012, 272 personnes étaient logées dans ces structures.

La maison Schadeck à Hesperange est un logement de deuxième phase pour femmes

seules et familles monoparentales. En 2012, ce foyer a accueilli 10 ménages, soit 25

personnes.

L’OLAI assure pour le parc de maisons de deuxième phase de l’Etat :

la gestion courante et le nettoyage des logements ;

la gestion comptable ;

le suivi juridique et contentieux.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 120/147

Gestion des foyers pour travailleurs immigrés célibataires

Dans les années 60 et 70, lors de la vague d’immigration essentiellement portugaise,

l’Etat a créé des structures à prix modéré pour loger provisoirement les primo-arrivants.

Sur les sites d’Esch-sur-Alzette et Luxembourg-Ville, l’OLAI héberge en moyenne une

centaine de personnes.

L’OLAI assure la gestion locative du parc immobilier pour travailleurs immigrés de l’Etat :

la gestion courante et le nettoyage ;

la gestion comptable ;

le suivi juridique et contentieux.

Après quelques années, les occupants sont invités à trouver un autre logement afin

donner la possibilité à d’autres travailleurs récemment arrivés au Luxembourg de se

loger.

L’offre des foyers pour travailleurs immigrés et des logements de deuxième phase

permet la location d’un logement propre, en bon état et à loyer modéré. L’hébergement

représentant un poste important dans le budget d’une famille, la possibilité de bénéficier

d’un logement de transition à loyer modéré constitue un élément favorable à l’intégration

et permet à l’OLAI de continuer à accueillir des DPI nouveaux arrivants dans ses foyers.

La location étant limitée dans le temps (3 ans maximum pour les maisons de deuxième

phase, 5 ans pour les foyers de travailleurs immigrés), certaines familles réussissent la

transition et trouvent un logement dans le parc immobilier privé après leur séjour en

maison de deuxième phase ou en foyer. Parfois l’OLAI est confronté à des situations où

malgré des ressources financières suffisantes, des loyers impayés s’accumulent et

entraînent des poursuites judiciaires.

Attribution d'un « crédit taudis »

Le crédit taudis est une mesure d’intégration qui permet aux personnes ne disposant pas

de suffisamment de ressources financières de devenir propriétaires fonciers.

Le « crédit-taudis » est une garantie bancaire accordée par le Ministère du Logement à

des personnes en situation financière précaire, ayant au minimum 3 enfants à charge, un

revenu stable mais ne disposant pas des fonds nécessaires à l’achat d’un bien immobilier,

une garantie étatique de crédit hypothécaire auprès de la Banque et Caisse d’Epargne de

l’Etat, à concurrence de 75 000 euros.

Pour instruire le dossier, le Ministère se base sur une enquête sociale de la famille, et une

évaluation de l’immeuble : maison unifamiliale, appartement, maison de maître, garage,

etc. Le service logement de l’OLAI procède, sur demande du Ministère du Logement, à

une enquête technique et sociale dans le cadre d’achats de biens immobiliers. En 2012,

10 dossiers ont été traités.

Après l’envoi de l’enquête sociale au Ministère du Logement et en cas d’accord de la

banque pour attribuer le crédit, la somme est bloquée sur un compte bancaire en faveur

de la banque, au cas où une vente forcée de l’immeuble interviendrait et que le montant

de la vente ne suffirait pas à compenser les fonds avancés par la banque.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 121/147

Organisation des retours volontaires des étrangers (DPI ou non)

Au cours de la procédure de demande de protection internationale, certains DPI, voire

même des DPI déboutés qui sont en séjour illégal au Luxembourg décident de rentrer

volontairement dans leur pays, après avoir épuisé toutes les voies de recours.

Afin d’éviter de laisser perdurer un séjour illégal tout en veillant au respect de la dignité

et des droits fondamentaux des DPI, le gouvernement organise leur retour volontaire

dans les meilleures conditions et délais possibles.

De 2001 à mi-septembre 2009, l’OLAI prenait en charge l’organisation administrative et

logistique des retours volontaires :

entretien avec les personnes concernées (acceptation ou refus du retour

volontaire) et établissement d’une déclaration de retour volontaire ;

orientation des personnes sans document de voyage à leurs ambassades pour

obtenir un laissez-passer ;

contact et échanges avec le Service des réfugiés du MAE ;

attribution d’une aide financière, dite « aide au retour », calculée en fonction de la

composition familiale et permettant aux personnes de disposer de moyens

financiers suffisants pour effectuer les premiers pas et démarches dans leur pays

d’origine ;

réservation du vol et organisation du transfert vers l’aéroport de Luxembourg, et

depuis l’aéroport étranger ;

assistance lors de l’enregistrement du vol à l’aéroport de Luxembourg.

Depuis le 15 septembre 2009, le MAE a pris la relève en établissant une convention avec

l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) relative à l'assistance au retour

volontaire et à la réintégration. En 2009, 47 personnes sont retournées volontairement

dans leur pays, et le soutien financier de l’OLAI s’élevait au total à 106 387,85 euros.

Depuis janvier 2012, le MAE organise les voyages de retour vers la Serbie, la Bosnie, la

Macédoine et l’Albanie. L’OLAI participe à l’organisation des retours en :

mettant à disposition et en finançant des paniers-repas (lunchpackets) et des

couvertures pour les retours organisés en bus ;

prenant en charge les frais de transport en train de Luxembourg à l’ambassade du

pays d’origine du DPI. Ceci permet aux familles d’aller chercher à leur ambassade

un laisser-passer pour le retour de chaque nouveau-né au Luxembourg.

Réinstallation, relocalisation et accueil d’urgence de réfugiés

Depuis 1974, le Luxembourg répond aux situations de réfugiés en détresse à travers le

monde :

en accueillant des réfugiés qui se trouvent dans des pays de transit, dans lesquels

ils ne peuvent obtenir un séjour durable ;

en offrant un accueil d’urgence dans des situations de crise dans une région du

monde.

On distingue la réinstallation (resettlement) de la relocalisation (relocation) : la

réinstallation concerne des personnes se trouvant temporairement dans un pays hors UE,

tandis que le terme relocalisation est utilisé pour des personnes qui se trouvent

temporairement dans un autre Etat membre de l’UE.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 122/147

La réinstallation et la relocalisation s’inscrivent le plus souvent dans le cadre de

recommandations des Nations-Unies (Haut-Commissariat pour les Réfugiés, UNHCR), en

réponse à une crise ou un conflit armé dans une région du monde. Mais elle peut

également intervenir en dehors de toute situation d’urgence, en tant que contribution du

Luxembourg à la résolution de situations difficiles dans des régions du monde, pour des

groupes spécifiques de personnes.

La décision de réinstaller, relocaliser ou accueillir en urgence des réfugiés est prise par le

gouvernement, qui fixe également le nombre de réfugiés à accueillir.

Entre 1974 et 2011, l’OLAI et ses prédécesseurs, seuls ou en collaboration avec d’autres

partenaires publics et privés, ont géré les programmes de réinstallation des groupes

suivants : réfugiés chiliens, boat people du Vietnam, réfugiés polonais en provenance

d’Autriche, bahaïs d’Iran, réfugiés cambodgiens en provenance de Thaïlande,

Vietnamiens en provenance de Hong Kong, Albanais en provenance d’Italie, Bosniaques

en provenance de Serbie, Irakiens en provenance de Turquie, de Syrie et de Jordanie,

Somaliens en provenance de Malte.

Entre 2009 et 2013, l’OLAI a ainsi :

collaboré, en amont de la réinstallation proprement dite, à la sélection des

personnes à réinstaller ou relocaliser au Luxembourg dans le pays d’origine des

réfugiés ;

collaboré avec le UNHCR, les ONG et les autorités locales et nationales du pays de

séjour ainsi qu’avec l’OIM en vue du transfert des réfugiés vers le Luxembourg ;

mis en place, dès la communication de la décision du gouvernement, un

programme d’accueil.

Après obtention des listes des personnes à accueillir au Luxembourg et de leur profil

(composition familiale, âge, sexe, besoins particuliers), l’accueil est mis en place :

désignation au sein du service social des personnes en charge de coordonner et

d’exécuter cette mission ;

recherche d’une structure hébergement appropriée ;

recherche d’un logement individuel dans une structure de deuxième phase ;

préparation du volet de médecine préventive ;

contact avec le MENFP en vue de la scolarisation des enfants en âge scolaire ;

contact en amont avec la commune d’accueil pour l’informer de l’installation des

réfugiés sur son territoire.

A l’avenir, c’est dans le cadre du fonds de l’Union Asile, migration et intégration 2014 –

2020, que la réinstallation et la relocalisation de réfugiés dans les Etats membres

prendront une importance nouvelle, en tant que priorité dans l’objectif « renforcement et

développement du système commun d’asile » (Common European Asylum System).

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 123/147

Déterminer et gérer les mesures d’aide transitoire aux étrangers non-DPI

En bref :

Entre 2009 et 2013, l’OLAI a attribué une aide sociale ponctuelle et transitoire à

des étrangers non-DPI en situation précaire, et a cherché des solutions aux

besoins de personnes vulnérables, souvent en l’absence d’un cadre juridique

adapté.

Pour les étrangers n’ayant pas droit aux aides et allocations sociales, l’aide de

l’OLAI leur garantit de ne pas rester sans moyen de subsistance en attendant leur

éloignement ou régularisation, mais ce statut dérogatoire au droit commun crée

des souffrances et une dépendance forte à l’OLAI. Pour les étrangers en attente

de bénéficier de leurs droits, ou en phase de transition vers le droit commun,

l’OLAI constitue un point de repère qui permet de poser des jalons dans un

processus d’intégration au sein de la société d’accueil.

A l’avenir :

Pour l’OLAI, il semble indispensable de :

définir le cadre de l’aide sociale de ces publics (DPI déboutés ou

régularisés), et ainsi l’objectif et les limites de l’intervention de l’OLAI ;

créer des passerelles avec la politique d’intégration des étrangers et ses

outils, et développer des mesures pour l’intégration des DPI régularisés

telles que le CAI.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 124/147

Chapitre 5 : L’OLAI, administration participant au dispositif luxembourgeois de suivi des migrations

Le nombre de migrants croît rapidement au niveau international et européen, notamment

par le fait de la mondialisation. Pour l’UE, la migration occupe une place centrale dans le

discours politique. Or, une politique adaptée à la réalité du terrain ne peut se faire que

sur la base d’informations pertinentes en la matière. Ceci présente un défi majeur à toute

politique qui se veut commune en Europe, compte tenu des différents besoins, concepts

et enjeux existant aux niveaux nationaux. Le REM, créé en 2008 et dont la mission

principale est de collecter des données objectives, fiables et comparables en matière de

migrations, a pour rôle de répondre à ce besoin d’information.

La situation multilingue et démographique du Luxembourg, unique en Europe avec

45,3% de résidents étrangers au 31 décembre 2013, représente un défi majeur. Grâce à

ces spécificités et à l’échange d’informations et de bonnes pratiques existant au sein du

REM, le Luxembourg améliore ses connaissances sur les phénomènes migratoires et est à

même de développer des politiques adaptées aux réalités et aux besoins de tous les

étrangers, citoyens européens et ressortissants de pays tiers.

Depuis 2009, l’OLAI soutient le point de contact national luxembourgeois du REM au

niveau financier mais également académique, en ce qu’il contribue activement à la

réalisation de ses missions et représente le Luxembourg au sein du comité directeur, où

sont adoptées les priorités stratégiques du Luxembourg dans le domaine de

l’immigration, de l’asile et de l’intégration des étrangers.

Cette prise de conscience de l’importance des données en matière de migration se traduit

également au niveau du Système d’observation permanente des migrations (SOPEMI) au

sein duquel, dès le début des années 90, des experts nationaux préparent des rapports

annuels sur la situation des migrations dans leurs pays respectifs.

La collecte de statistiques, l’élaboration d’indicateurs et de mécanismes d’évaluation

figurent comme une des priorités dans le PAN 2010-2014, avec pour objectifs principaux

l’amélioration de l’état de connaissance du phénomène migratoire au Luxembourg et le

développement d’indicateurs en matière d’intégration des étrangers.

1. Participer au recueil de données fiables et actualisées

Participation au SOPEMI de l’OCDE et publication de rapports

Participation au comité directeur du Réseau européen des migrations

Participer au recueil de données fiables et actualisées

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 125/147

Participation de l’OLAI au Groupe d’experts sur les migrations

internationales dans le cadre du Système d’observation permanente des

migrations internationales (SOPEMI) de l’OCDE

L’OCDE, créée en 1961, est une plateforme internationale regroupant 34 pays membres

à travers le monde. Sa mission consiste à renforcer l’économie de ses Etats membres et

de promouvoir l’économie de marché et le développement. L’OCDE permet aux Etats

membres de développer des échanges d’idées, des analyses comparatives des politiques

et de bonnes pratiques sur les aspects économiques et sociaux des migrations dans le

but de produire des statistiques et des sources de données fiables et comparables,

publiées dans un rapport annuel de l’OCDE sur les migrations internationales.

Le SOPEMI a été créé en 1973 pour fournir aux pays membres de l’OCDE un mécanisme

leur permettant de partager des informations concernant les migrations internationales,

de recueillir et comparer des statistiques sur les migrations, et enfin de servir de base à

la publication d’un rapport annuel de l’OCDE sur les migrations internationales.

L’un des objectifs principaux du SOPEMI a été, dès le début, la collecte de statistiques

sur l’immigration, l’émigration, ainsi que sur les effectifs et flux de travailleurs étrangers.

Tous les ans, les experts sont tenus de rédiger un rapport annuel et de fournir des

données statistiques nécessaires à la préparation de la publication de l’OCDE sur les

migrations « Perspectives des migrations internationales ». Ce rapport du SOPEMI

renseigne sur les tendances et les développements récents en matière de migrations

internationales, et aborde des sujets clés et prioritaires identifiés par la Division des

migrations internationales de l’OCDE.

Les sujets clés portent notamment sur les mouvements migratoires (émigration,

immigration, retours), les flux de réfugiés et de demandeurs de protection internationale,

l’évolution des effectifs de la population étrangère, la situation des travailleurs étrangers

sur le marché du travail ainsi que les politiques migratoires.

Zoom sur la publication phare de l’OCDE : « Perspectives des migrations

internationales »

Jusqu’en 1991, le rapport annuel du SOPEMI,

Tendances des migrations internationales, n’était

pas publié formellement et peu diffusé, avant de

changer de nom en 2006 pour devenir Perspectives

des migrations internationales de l’OCDE.

Il est aujourd’hui considéré comme la publication

de référence dans ce domaine. Les Perspectives

des migrations internationales de l’OCDE

contiennent des analyses uniques sur les

caractéristiques et tendances des mouvements et

des politiques migratoires et sur la situation de

l’emploi des immigrés. La partie sur les politiques

migratoires a été développée et propose un

examen régulier, approfondi et comparatif des

principales évolutions dans ce domaine au sein de

l’UE. Cette publication permet aux autorités des

pays membres et à d’autres instances telles que la

Commission européenne, le Parlement européen,

Eurostat, de se tenir informées des décisions et

pratiques en vigueur dans chacun des pays

membres.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 126/147

Depuis le début des années 90, l’OLAI participe au groupe d’experts sur les migrations

internationales. La collecte des statistiques est réalisée au Luxembourg en collaboration

avec les partenaires suivants :

Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) ;

Institut national de la statistique et des études économiques (STATEC) ;

Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) ;

Ministère des Affaires étrangères et de l’Immigration (MAE) ;

Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) ;

Ministère de la Famille et de l’Intégration (MIFA) ;

Université du Luxembourg ;

Centre d'Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-Economiques

(CEPS).

Au sein de l’OLAI, d’importants travaux de recherche, de collecte de données et d’analyse

sont effectués en amont de la rédaction du rapport annuel, sur les évolutions récentes en

matière de flux et de politiques migratoires, l’évaluation des politiques d’intégration

(incluant tous les changement politiques ainsi que les informations sur les migrations

internationales dans le débat public), mais aussi sur le thème identifié comme prioritaire

par la Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE. Le rapport doit

aussi apporter des informations et des statistiques sur les différents mouvements

migratoires et sur l’évolution de la population étrangère et de celle née à l’étranger.

Participation au comité directeur du Réseau européen des migrations (REM)

Créé par la décision n°2008/381/CE du Conseil de l’UE du 14 mai 2008, le REM a pour

objet de fournir des informations actualisées, objectives, fiables et comparables sur la

migration et l’asile aux institutions européennes, des Etats membres et au grand public,

en vue d’appuyer l’élaboration des politiques et la prise de décision au sein de l’UE. Le

REM est constitué de la Commission européenne et des points de contacts nationaux

(PCN) désignés par chaque Etat membre, et un coordinateur scientifique et administratif

est en charge de le coordonner, sous la responsabilité directe de la Direction générale

Justice, liberté, sécurité, et depuis le 1er juillet 2010, de la Direction Générale des Affaires

intérieures de l’UE.

Présent en tant qu’observateur depuis septembre 2007, le Ministère de la Famille et de

l’Intégration représenté par le CGE siège au comité directeur du REM depuis le 18

décembre 2008, l’OLAI ayant pris sa relève à partir de juin 2009. Le point de contact

luxembourgeois (PCN-LU), coordonné par l’Université du Luxembourg, est composé de

membres experts dans le domaine des migrations et de l’asile (élaboration des politiques,

droit, recherche, statistiques).

Zoom sur l’équipe du point de contact luxembourgeois au 31 décembre 2013

Université du Luxembourg (coordination du point de contact luxembourgeois)

Ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région / OLAI (représentation du Luxembourg au comité directeur du Réseau européen des migrations)

Ministère des Affaires étrangères et européennes / Direction de l’Immigration

Centre d’Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-économiques (CEPS/INSTEAD)

Centre d'étude et de formation interculturelle et sociale (CEFIS)

Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg (STATEC)

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 127/147

Dans le cadre du REM, le PCN-LU a réalisé les travaux suivants :

L’OLAI soutient le PCN-LU plus particulièrement dans :

le cofinancement de ses actions ;

la réalisation du rapport politique annuel sur les migrations et l’asile ;

la communication des informations nationales au système d’échange

d’informations ;

la réponse aux demandes ponctuelles des autres points de contact nationaux ;

la réunion périodique du groupe national statistique ;

la promotion du réseautage :

o entre le PCN-LU et les autres points de contact nationaux ;

o entre le PCN-LU et les parties prenantes luxembourgeoises en matière

d’intégration.

Zoom sur : Les productions du PCN-LU du REM de 2009 à 2013

L’ensemble des travaux et publications présentés ci-dessous sont accessibles sur le site

internet du point de contact national : www.emnluxembourg.lu (au niveau national) et

sur www.emn.europa.eu (au niveau européen).

1. Rapports statistiques

Les rapports statistiques sur les migrations et l’asile fournissent une description des

tendances statistiques sur le phénomène migratoire au Luxembourg.

Rapport statistique pour 2007 publié en 2009 (en anglais) ;

Rapport statistique pour 2008 publié en 2010 (en anglais et français) ;

Rapport statistique pour 2009 publié en 2011 (en anglais et français).

REM

Rapports politiques

Rapports statistiques

Etudes thématiques

Requêtes ad-hoc

Base de données de la jurisprudence sur l'asile et l'immigration

Glossaire sur l'asile et les migrations

Films court-métrage

Conférences du PCN-LU

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 128/147

2. Rapports politiques

Les rapports politiques sur les migrations et l’asile donnent un aperçu des principaux

débats et développements politiques de l’année au sein des Etats membres. Le PCN-LU a

ainsi publié chaque année entre 2009 et 2013 un rapport politique sur les migrations et

l’asile au Luxembourg. Tous sont disponibles en anglais et français.

3. Etudes

Conformément au programme de travail annuel, chaque point de contact du REM est

chargé d'élaborer à l'échelle nationale une étude principale (main study) et 3 études

ciblées (focused study) sur le thème de l'immigration ou de l'asile. Un rapport de

synthèse est ensuite élaboré par la Commission européenne à partir des études

nationales réalisées par les points de contact, afin d'offrir une perspective comparative.

Le PCN-LU a ainsi contribué aux études suivantes entre 2009 et 2013 :

Etudes principales :

Satisfying labour demand through migration – main study 2010 ;

Circular and temporary migration – main study 2010 ;

Visa policy as a migration channel – main study 2011 ;

Practical measures for reducing irregular migration – main study 2011 ;

Immigration of international students to the EU – main study 2012 ;

Migrant access to social security and healthcare : policies and practice – main

study 2013 – main study 2013 ;

Etudes focales :

Misuse of the right to family reunification : marriages of conveniences and false

declarations of parenthood – focused study 2012 ;

Challenges and practices for establishing applicants’ identity in the migration

process – focused study 2012 ;

Intra-EU mobility of third-country nationals – focused study 2012 ;

Attracting highly qualified and qualified third-country nationals – focused study

2013 ;

The organisation of reception facilities for asylum seekers – focused study 2013 ;

Identification of victims of trafficking in human beings in international protection

and forced return procedures – focused study 2013 ;

Individual profiles and migration trajectories of third-country country national

cross-border workers – the case of Luxembourg – 2012.

4. Requêtes ad-hoc (RAH)

Par les requêtes ad-hoc, les points de contact nationaux et la Commission européenne

recueillent dans un court délai (4 semaines) des informations de chaque Etat membre

sur des questions en matière d’asile et de migration. Le REM compile les réponses aux

requêtes ad-hoc qui permettent de comparer rapidement la perspective des Etats

membres par rapport à un sujet précis.

Année RAH auxquelles le

LU a répondu RAH lancées

par le LU

2009 5 0

2010 20 1

2011 52 1

2012 80 2

2013 68 6

Total 225 10

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 129/147

5. Conférences du PCN-LU

Tous les ans, le PCN-LU organise une conférence nationale sur un sujet particulier lié à

l’asile ou à l’immigration.

2009 : Conférence de lancement du PCN-LU ;

2010 : « Nouvelles formes de migration : défis politiques et scientifiques » ;

2010 : « Satisfaire la demande de main d’œuvre au Luxembourg grâce à la

migration » ;

2011 : « Venir – Rester – Partir : Schengen – Luxembourg – Europe » ;

2012 : « Politiques migratoires et vies familiales en transit » ;

2013 : « Libre circulation, un droit humain ? ».

6. Glossaires sur l’asile et les migrations

Le glossaire est constitué de termes relatifs à l’asile et aux migrations ; il est destiné à

servir de document de référence aux points de contact nationaux du REM et aux

membres de leurs réseaux nationaux, aux décideurs politiques et autres experts dans

les Etats membres ainsi qu’aux institutions européennes, de manière à faciliter l’échange

d’informations sur une base commune.

Le glossaire est publié en anglais. En 2009, la Commission européenne et les points de

contact nationaux ont approuvé la proposition du PCN-LU de traduire le glossaire en

langue allemande et française. Le PCN-LU a donc travaillé sur la traduction en allemand

et en français, en collaboration avec les points de contact de l’Allemagne, de l’Autriche,

de la France et de la Belgique.

Le « Glossaire 2.0 » (version actualisée à fin 2013) est accessible sur le site internet :

http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/what-we-

do/networks/european_migration_network/glossary/index_a_en.htm

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 130/147

Participer au recueil de données fiables et actualisées

En bref :

Grâce à sa participation aux réseaux qui suivent les phénomènes migratoires,

l’OLAI a contribué à développer des mécanismes de collecte, d’analyse et de

partage des données et de statistiques en matière de migrations, qui permettent

de mieux comprendre et suivre ces phénomènes. Les informations fiables,

objectives et actualisées fournies bénéficient ainsi aux décideurs politiques mais

également aux experts et au grand public.

Le Luxembourg améliore ainsi sa connaissance des phénomènes migratoires

dans l’UE, lui permettant de développer des politiques mieux adaptées aux

réalités du terrain et aux besoins des étrangers, dont l’intégration est

déterminante pour la cohésion sociale.

A l’avenir :

Afin de disposer de données migratoires harmonisées au niveau national et de

développer des indicateurs pertinents en matière d’intégration, l’OLAI estime

qu’il serait nécessaire de :

collecter des données pertinentes en matière d’intégration et d’asile dans

une base de données performante de l’OLAI ;

renforcer la collaboration et l’échange de données et de statistiques entre

ministères ;

faire une priorité du principe de base commun (PBC) numéro 11 : Collecte de

statistiques, d’élaboration d’indicateurs et de mécanismes d’évaluation dans

les actions du prochain plan d’action national d’intégration et de lutte contre

les discriminations (2015-2019) ;

sensibiliser ses partenaires aux enjeux de l’évaluation et diffuser des outils y

relatifs.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 131/147

Conclusion

La politique d’accueil et d’intégration des étrangers au Luxembourg a connu une

phase dynamique entre 2009 et 2013, sous l’effet d’attentes de plus en plus fortes

traduites par la création de l’OLAI et avec lui, de nouvelles missions destinées à

promouvoir l’accueil et l’intégration des étrangers au Grand-Duché de Luxembourg,

le suivi des migrations et la lutte contre les discriminations.

L’OLAI a joué un rôle stratégique d’impulsion et de coordination de la politique

d’intégration, promouvant au Grand-Duché et dans les instances internationales

une vision fondée sur la réciprocité de ce processus entre le ressortissant étranger

et la société d’accueil, et la responsabilité partagée de l’intégration entre l’Etat, les

communes, la société civile et la société d’accueil pour sa mise en œuvre. Ce rôle

stratégique s’est aussi traduit par la mise en place de consultations régulières des

acteurs impliqués en matière d’intégration qui ont permis de construire un plan

d’action national pluriannuel (PAN), par la création ou le soutien d’organes

stratégiques (comité interministériel à l’intégration, CCCI, CNE) ou encore par

l’élaboration d’une réglementation permettant la création ou l’adaptation de

dispositifs en faveur de l’accueil et de l’intégration : CAI, aide sociale aux DPI.

Ce positionnement nouveau de l’OLAI vient s’ajouter au rôle historique d’opérateur

de terrain de l’administration en charge de l’accueil et de l’intégration des

étrangers, en particulier sur le champ de l’aide sociale octroyée aux DPI : l’OLAI

coordonne la prise en charge des DPI et assure leur suivi dans ses structures dans

des conditions dignes qui tiennent compte de leurs besoins individuels. L’enjeu est

ainsi celui d’un accueil juste et équitable pourtant soumis à des contraintes

extérieures comme la fluctuation du nombre de DPI arrivant au Grand-Duché. Le

travail de terrain de l’OLAI auprès des populations étrangères lui permet de mieux

identifier et relayer leurs besoins auprès des parties prenantes et partenaires de la

politique, notamment au niveau gouvernemental.

Si les cinq premières années d’exercice de l’OLAI ont permis de mettre en place

une politique volontariste et ambitieuse en matière d’accueil et d’intégration

des étrangers au Grand-Duché, il reste encore de nombreux défis à relever pour

faciliter l’accueil et le vivre ensemble d’une société où résident près de 45%

d’étrangers et arrivent un à deux milliers de DPI chaque année.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 132/147

Liste des abréviations

ADEM Agence pour le développement de l’emploi

AMCHAM American Chamber of Commerce

AMIF Fonds asile, migration et intégration

AOT Autorisation d’Occupation Temporaire

AS Assistant social

ASBL Association sans but lucratif

ASP Autorisation de séjour provisoire

ASTI Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés

BCEE Banque et Caisse d'Epargne de l'Etat

CAI Contrat d'accueil et d'intégration

CBAI Centre bruxellois d'action interculturelle

CCCI Commissions consultatives communales d'intégration

CCI Chambre de commerce et d'industrie

CCPL Confédération de la communauté portugaise au Luxembourg

CECRL Cadre européen commun de référence pour les langues

CEFIS Centre d'étude et de formation interculturelles et sociales

CEPS / INSTEAD Centre d'études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques / International networks for studies in technology, environment, alternatives, development

CERD Comité pour l'élimination de la discrimination raciale

CES Conseil économique et social

CET Centre pour l'égalité de traitement

CGE Commissariat du gouvernement aux étrangers

CILA Centre interculturel Luxembourgeois-Albanais

CLAE Comité de liaison des associations d'étrangers

CMS Centre médico-social

CNE Conseil national pour les étrangers

CNI Conférence nationale pour l'intégration

CNS Caisse Nationale de Santé

CPOS Centre de psychologie et d'orientation scolaires

DPI Demandeur de protection internationale

ECRI Commission européenne contre le racisme et l'intolérance

EPSCO Conseil Emploi, politique sociale, santé et consommateurs

EPU Examen périodique universel des droits de l’Homme

FDR Fonds de roulement (pour frais de santé)

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 133/147

FEI Fonds européen d'intégration des ressortissants de pays tiers

FER Fonds européen pour les réfugiés

FSE Fonds social européen

IFS Institut de formation sociale

IGSS Inspection générale de la sécurité sociale

IMS Institut pour le Mouvement Sociétal

INAP Institut national d'administration publique

INDR Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des

entreprises

INL Institut national des langues

LSAP Parti ouvrier socialiste luxembourgeois

MAE Ministère des Affaires étrangères et européennes

MENFP Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle

MNA Mineurs non accompagnés

NCPI Point de contact national Intégration

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OIM Organisation Internationale pour les Migrations

ONE Office national pour l'enfance

PAN Plan d'action national d'intégration et de lutte contre les discriminations

PCI Plan communal d'intégration

PCN LU Point de contact national luxembourgeois

REM Réseau européen des migrations

RMG Revenu minimum garanti

RP Recensement de la population

RSE Responsabilité sociale des entreprises

SESOPI-CI Service socio-pastoral intercommunautaire - Centre intercommunautaire

SI Service de l'immigration

SOLID Solidarité et gestion des flux migratoires (programme européen)

SOPEMI Système d'observation permanente des migrations

SPIC Socialistes pour l'Intégration et la Citoyenneté

STATEC Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg

SYVICOL Syndicat des Villes et Communes luxembourgeoises

TUE Traité sur l'Union européenne

UE Union européenne

UNHCR Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 134/147

Glossaire

Action positive :

Ensemble de mesures visant à instaurer une égalité complète et véritable

dans la pratique en faveur de populations touchées par des discriminations.

Les mesures d’action positive sont généralement mises en œuvre dans le

cadre de politiques d’égalité ou de diversité. Le terme de « discrimination

positive » est parfois utilisé pour définir ces mêmes mesures.

Demande de protection internationale :

La demande de protection internationale présentée par un ressortissant d’un

pays tiers (c’est-à-dire non membre de l’UE) ou un apatride vise à obtenir le

statut de réfugié ou le statut conféré par la protection subsidiaire.

Source : loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes

complémentaires de protection (article 2 g).

Double Discrimination / Discrimination multiple :

On parle de double discrimination ou de discrimination multiple lorsqu’une

personne est victime d’une différence de traitement fondée sur au moins 2

motifs différents cumulés : par exemple, une personne de sexe féminin et en

situation de handicap, une personne homosexuelle et jeune, etc.

Etranger :

Toute personne qui ne possède pas la nationalité luxembourgeoise, soit

qu’elle possède à titre exclusif une autre nationalité, soit qu’elle n’en

possède aucune.

Source : loi modifiée du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes

et l’immigration.

Protection subsidiaire :

Tout ressortissant d’un pays tiers ou tout apatride qui ne peut être considéré

comme un réfugié, mais pour lequel il y a des motifs sérieux et avérés de

croire que la personne concernée, si elle était renvoyée dans son pays

d’origine ou, dans le cas d’un apatride, dans le pays dans lequel il avait sa

résidence habituelle, courrait un risque réel de subir les atteintes graves

définies à l’article 37, l’article 39, paragraphes (1) et (2) de la loi du 5 mai

2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires de protection,

la loi n’étant pas applicable à cette personne, et cette personne ne pouvant

pas ou, compte tenu de ce risque, n’étant pas disposée à se prévaloir de la

protection de ce pays.

Source : loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes

complémentaires de protection.

Réfugié :

Tout ressortissant d’un pays tiers qui, parce qu’il craint avec raison d’être

persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de ses

opinions politiques ou de son appartenance à un certain groupe social, se

trouve hors du pays dont il a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette

crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou tout apatride qui,

se trouvant pour les raisons susmentionnées hors du pays dans lequel il

avait sa résidence habituelle, ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut y

retourner et qui n’entre pas dans le champ d’application de l’article 34 de la

loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes complémentaires

de protection.

Source : loi du 5 mai 2006 relative au droit d’asile et à des formes

complémentaires de protection.

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 135/147

Liste des sources utilisées

CEFIS, Les élections communales d’octobre 2011, RED 17, février 2012

CEFIS, Les partis politiques et les étrangers au Luxembourg, RED 13,

novembre 2009

CEFIS, L’intégration au Luxembourg. Focus sur les réseaux sociaux, la

confiance et les stéréotypes sur les frontaliers, RED 15, décembre 2011

CEPS/INSTEAD et SESOPI-Centre Intercommunautaire, « Discrimination à

l’emploi », octobre 2005

Comité de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, « Gestion de la Diversité :

guide pratique », avril 2013

EUROSTAT, www.epp.eurostat.ec.europa.eu

Mouvens, « Renforcement de la société civile », 2011

RESEAU EUROPEEN DES MIGRATIONS, www.emnluxembourg.lu

STATEC, www.statistiques.public.lu

STATEC, « Le Luxembourg 1960-2011, 50 ans de migrations », STATEC,

2012

STATEC, « Potentiel de croissance économique et Démographie - Projections

2005-2055 », Bulletin n°4, 2005

STATEC, Recensement de la Population 2011

STATEC, « Le Secteur Public », Economie et Statistiques, Working Paper

n°34, décembre 2009

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 136/147

Annexes

Annexe 1 : loi du 16 décembre 2008 concernant l’accueil et l’intégration

des étrangers au Grand-Duché de Luxembourg

Annexe 2 : spécimen du contrat d’accueil et d’intégration (CAI)

Annexe 3 : spécimen de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 137/147

Annexe 1

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 138/147

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 139/147

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 140/147

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 141/147

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 142/147

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 143/147

Annexe 2

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 144/147

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 145/147

Annexe 3

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 146/147

Table des zooms et des illustrations

Zooms

Zoom sur : Le droit d’asile au Luxembourg ............................................................... 9 Zoom sur : Les 14 ministères du comité interministériel à l’intégration (2009-2013) ..... 22 Zoom sur : Les principes de base communs en matière de politique d’intégration ......... 27 Zoom sur : Les enquêtes sociales pour le Ministère des Affaires étrangères ................. 29 Zoom : Illustration de la responsabilité partagée en matière d’aide sociale aux

étrangers............................................................................................................. 30 Zoom sur : Les compétences européennes en matière d’asile et d’intégration .............. 34 Zoom sur : Les prestations offertes dans le cadre du CAI .......................................... 41 Zoom sur : Le profil des signataires du CAI (données du 01/10/2011 au

31/12/2013) ........................................................................................................ 43 Zoom sur la participation politique au Luxembourg : Extrait du RED n°17 : Les

élections communales d’octobre 2011, CEFIS ........................................................... 46 Zoom sur : L’organisation de la Conférence nationale pour l'intégration (2010) ............ 50 Zoom sur 3 études commanditées par l’OLAI ........................................................... 56 Zoom sur : Les Assises nationales de l’Intégration .................................................... 58 Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FER ............................. 66 Zoom sur : La mise en œuvre du programme annuel 2013 du FEI .............................. 67 Zoom sur : L’Observatoire des discriminations 2011 ................................................. 74 Zoom sur les discriminations : Extrait du rapport d’activité du Centre pour l’égalité

de traitement (2013) ............................................................................................ 75 Zoom : Définitions-clés en matière de lutte contre les discriminations ......................... 77 Zoom sur : Les projets du Luxembourg soutenus par le programme communautaire

PROGRESS .......................................................................................................... 78 Zoom sur : Les projets réalisés dans le cadre de PROGRESS en 2011 .......................... 78 Zoom sur la Charte de la Diversité Lëtzebuerg ......................................................... 81 Zoom sur : Le cadre juridique de l’accueil des demandeurs d’asile .............................. 84 Zoom sur : Les résultats de l’appel aux communes pour l’hébergement de DPI au

niveau communal : les chiffres-clés au 31 décembre 2013 ......................................... 93 Zoom : Nombre de mineurs non accompagnés ayant fait une demande de

protection internationale entre 2009 et 2013 ......................................................... 100 Zoom sur : L’accès au marché du travail des DPI selon le droit européen .................. 104 Zoom sur : Les évolutions de la prise en charge des soins médicaux des DPI entre

2009 et 2013 ..................................................................................................... 107 Zoom sur : La mise en place d’activités socio-éducatives dans les différentes

structures d’accueil pour DPI gérées par l’OLAI ...................................................... 113 Zoom sur : La régularisation ................................................................................ 118 Zoom sur la publication phare de l’OCDE : « Perspectives des migrations

internationales » ................................................................................................ 125 Zoom sur l’équipe du point de contact luxembourgeois au 31 décembre 2013 ............ 126 Zoom sur : Les productions du PCN-LU du REM de 2009 à 2013 ............................... 127

OLAI – Rapport quinquennal Décembre - 2014 page 147/147

Figures

Figure 1 : Schéma synoptique des missions et actions de l'OLAI (2009-2013) ............... 6 Figure 2 : Evolution des résidents luxembourgeois et étrangers (1970–2013) ............... 8 Figure 3 : Organigramme des ministères, administrations et services impliqués

dans les politiques d’immigration et d’asile du Luxembourg........................................ 13 Figure 4 : Nationalité des résidents étrangers du Luxembourg entre 2009 et 2013 ....... 15 Figure 5 : Présentation synthétique des organes consultatifs ou décisionnels liés à

l’intégration ......................................................................................................... 25 Figure 6 : Schéma synoptique des actions de l’OLAI en matière d’accueil et

d’intégration des étrangers .................................................................................... 40 Figure 7 : Taux d'inscription et poids de l'électorat étranger aux élections

européennes (2009) et communales (2011)............................................................. 48 Figure 8 : Les orientations stratégiques en faveur de l’intégration locale ...................... 60 Figure 9 : Schéma des champs de compétences de l’OLAI en matière de lutte

contre les discriminations ...................................................................................... 71 Figure 10 : Typologie des signataires de la Charte de la diversité Lëtzebuerg au

31/12/2013 ......................................................................................................... 82 Figure 11 : Taille des entreprises signataires au 31/12/2013 ...................................... 82 Figure 12 : Zoom sur le rôle de l'OLAI dans le parcours du DPI .................................. 87 Figure 13 : Schéma synoptique des actions de l'OLAI en matière d'aide sociale aux

étrangers............................................................................................................. 89

Tableaux

Tableau 1 : Méthodologie d'élaboration du rapport quinquennal................................... 5 Tableau 2 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants de 1999 à 2007 ............... 10 Tableau 3 : Evolution de la population résidente du Luxembourg entre 2009 et 2013 .... 15 Tableau 4 : Evolution du nombre de DPI nouveaux arrivants 2009-2013 ..................... 16 Tableau 5 : Financement par le Fonds européen pour les réfugiés 2008 – 2013 ............ 65 Tableau 6 : Financement par le Fonds européen d’intégration des ressortissants de

pays tiers 2007 - 2013 .......................................................................................... 67 Tableau 7 : Les différents statuts conférés à des ressortissants de pays tiers à

l’issue du traitement de la demande de protection internationale ................................ 88 Tableau 8 : Liste des structures pour DPI ouvertes entre 2009 et 2013 ....................... 94 Tableau 9 : Synthèse des montants de l’allocation mensuelle en espèces accordée

aux DPI ............................................................................................................. 106 Tableau 10 : Synthèse de l’allocation mensuelle en espèces accordée aux DPI

lorsque la fourniture de repas n’est pas possible ..................................................... 107