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L’éducation pour tous Rapport régional 2012
pour les l’Amérique Latine et Caraïbes
Réunion mondiale sur l’éducation pour tous
Paris, France 21-23 novembre 2012
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INTRODUCTION Le présent rapport a été préparé pour la réunion mondiale sur l'Éducation pour tous qui se tient au siège de l'UNESCO à Paris, du 21 au 23 novembre 2012. L'objectif principal de cette réunion est de procéder à l’évaluation des progrès accomplis en faveur de l’Éducation pour tous (EPT) et d’adopter des mesures de suivi.
Le présent rapport est une contribution à ces travaux. Il apporte des informations sur les progrès réalisés par les pays d'Amérique latine et des Caraïbes en vue d'atteindre les objectifs de l'EPT, il identifie les défis actuels qui se posent dans la région en matière d'éducation et il propose des idées de stratégies et d'initiatives pour aider à relever ces défis d'ici 2015 et au‐delà. La première partie de ce rapport porte sur le contexte socio‐politique de la région. Elle est suivie d'un diagnostic de l'état d'avancement des six objectifs de l'EPT dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes. La troisième partie identifie une série de défis à relever pour atteindre les objectifs de l'EPT dans la région d'ici à 2015. Enfin, le rapport distingue des sujets qui mériteraient de faire l'objet de discussions concernant l'après‐2015. Ce rapport a été préparé en se fondant sur l'examen des Rapports mondiaux de suivi publiés de 2002 à 2011 ainsi que sur des publications d'agences des Nations Unies traitant de différents sujets liés aux objectifs de l'EPT et sur des recherches universitaires portant sur des questions spécifiques. En ce qui concerne les statistiques, il a utilisé les bases de données les plus à jour, à commencer par celles de l'UNESCO et d'autres agences de coopération internationale, telles que ECLAC (Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes) et la Banque mondiale.
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1. Contexte socio‐politique
De façon générale, la situation économique des pays d'Amérique latine et des Caraïbes a été relativement satisfaisante au cours de la plus grande partie des années 200 ; la croissance globale du PIB par habitant a été soutenue et n'a été interrompue que par la crise financière internationale qui s'est déclenchée en 2008. Avant la crise, la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) estimait la croissance moyenne du PIB par habitant à près de 5 % dans la région. De plus, cette croissance économique a permis à la tendance positive qui avait caractérisé la majorité des pays de la région dans les années 1990 de se poursuivre au cours la décennie suivante et ce dans quasiment tous les pays de la région, avec quelques variations significatives. Par conséquent, le PIB moyen par habitant des 32 pays disposant de données, qui était d'environ 7 200 $ EU en 1990 a augmenté à 8 400 $ EU en 2000 puis à 9 600 $ US en 2010. Mais les inégalités entre les pays de la région continuent d'être très marquées et ont eu tendance à se creuser au cours des dernières décennies : avant 2010, le revenu par habitant frôlait les 15 000 $ EU dans cinq pays alors qu'il ne dépassait pas 5 000 $ EU dans sept autres. Produit intérieur brut par habitant (PPA, en dollars constants des États‐Unis 2005) (32 pays)
Globalement, la mesure de l'indice du PNUD montre que pendant les deux dernières décennies (et particulièrement la dernière), la majorité des pays d'Amérique latine et des Caraïbes pour lesquels on dispose d'informations comparables sont passés d'un niveau de développement humain « moyen » à « élevé », selon la classification adoptée par le PNUD. En 2010, Haïti restait le seul pays affichant un taux de développement bas.
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Bien que le PIB par habitant permette d'avoir une bonne vue d'ensemble des situations économiques des pays, l'existence de fortes inégalités entre les pays latino‐américains impose de prendre en compte la façon dont cette croissance se répartit entre les ménages ; cette région du monde, on le sait, est celle qui connaît le plus grand déséquilibre en termes de distribution des richesses. À cet égard, les progrès ont été très lents au cours de la dernière décennie, puisque le coefficient Gini de la répartition des revenus, tout en maintenant des niveaux relativement élevés, a légèrement baissé, passant d'environ 0,53 à 0,51 entre 2000 et 2010 (en règle générale, les pays avec les revenus les plus importants ont tendance à afficher des coefficients de Gini de l'ordre de 0,25 à 0,35). Indice de Gini de la répartition des revenus (20 pays)
La variable contextuelle la plus pertinente à observer pour l'évolution de la situation en matière d'éducation dans la région est probablement le niveau de pauvreté des familles, dans la mesure où il affecte à la fois la participation à l'éducation et le parti que tirent les étudiants des possibilités qui leur sont offertes en matière d'éducation. Entre 2000 et 2010, le pourcentage moyen de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a baissé de 43,9 à 35,4 dans les pays d'Amérique latine, ce qui correspond à une baisse d'environ 20 % ; de plus, dans seuls 2 des 18 pays pour lesquels on dispose d'informations comparables, la pauvreté a crû légèrement au cours de la décennie ; à l'opposé, les cas de la Bolivie, du Venezuela et de l'Argentine sont particulièrement remarquables en ce que ces pays ont réduit leur taux de pauvreté de près de moitié au cours de la période. Malgré ces progrès, il ne faut pas oublier que l'impact de la pauvreté en Amérique latine continue d'être un obstacle énorme pour l'expansion et l'amélioration de l'éducation pour les enfants et les jeunes, puisqu'elle affecte environ un tiers de la population dans tous les pays.
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Population vivant sous le seuil de pauvreté (selon le seuil national de pauvreté, en %) (18 pays)
Les inégalités économiques que montre le graphique ci‐dessus se reflètent dans la situation de l'éducation : ainsi, alors que dans un pays comme le Chili, les résultats des lycées privés (c'est‐à‐dire les établissements fréquentés par la plus grande partie des élèves issus des 5 % les plus riches de la population) sont comparables à ceux des pays de l'OCDE, les écoles publiques que fréquentent la majorité des élèves sont parmi les pires en comparaison non seulement des pays de l'OCDE mais aussi des pays participant à l'enquête PISA (voir le graphique ci‐dessous). Résultats des tests PISA par type d'école au Chili (publique ; privée subventionnée ; privée)
De plus, il faut souligner qu'en général, les inégalités dans la région sont beaucoup plus dues à des
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facteurs tels que le lieu de vie (zone urbaine ou zone rurale), l'appartenance à une minorité culturelle ou le niveau socioéconomique qu'au genre. D'ailleurs, dans plusieurs pays de la région, les femmes forment la majorité des étudiants dans l'enseignement supérieur. Les Caraïbes sont la seule exception à la règle : les hommes y affichent un handicap scolaire certain et même le taux d'alphabétisme y est beaucoup plus bas chez les hommes que chez les femmes. Pour toutes ces raisons, l'UNESCO associe les questions d'égalité et de qualité de l'éducation dans les programmes qu'elle conduit dans la région.
2. La situation actuelle Activités menées depuis la dernière réunion mondiale de l'EPT (Groupe de travail et Groupe de haut niveau sur l'EPT) en 2011 (sélection des principaux événements et initiatives) Afin de renforcer la coordination avec les réseaux régionaux et les organisations sous‐régionales et de favoriser l'échange d'idées et d'expériences entre les ministres de l'Éducation et les autorités compétentes dans la région, l'UNESCO a participé aux forums politico‐techniques suivants depuis la dernière réunion mondiale de l'EPT :
• Une réunion commune des vice‐ministres de l'Éducation avec l'Organisation des États ibéro‐américains (OEI) et le Bureau régional de l'UNESCO pour l'éducation en Amérique latine et dans les Caraïbes de Santiago a été consacrée à l'analyse de l'évaluation de l'éducation, le 18 mars 2011 à Bogota, Colombie. Les deux organisations ont instauré une collaboration pour l'éducation en Amérique latine.
• Réunion régionale de l'ECOSOC les 12 et 13 mai 2011 à Buenos Aires, Argentine. La réunion
régionale préparatoire pour le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) a porté sur « Les défis clés de l'éducation en Amérique latine et aux Caraïbes : Professeurs, Qualité et Égalité » (ECOSOC AMR). Cette rencontre faisait partie du processus préparatoire de la Révision ministérielle annuelle de l'ECOSOC, qui s'est tenue à l'Office des Nations Unies à Genève en juillet 2011, sur le thème « Mise en œuvre des objectifs arrêtés et des engagements pris sur le plan international en matière d'éducation ». L'objet de cette réunion était d'examiner les progrès accomplis pour la réalisation des objectifs de l'EPT et d'élaborer des recommandations pour des politiques publiques considérées comme essentielles pour la région afin d'atteindre ces objectifs en 2015 et au‐delà.
• Pendant ces deux jours, les participants ont traité de nombreux sujets prioritaires pour
l'Amérique latine et les Caraïbes : la formation des enseignants, l'usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l'éducation, la qualité et l'égalité ainsi que le nouvel agenda de l'éducation pour la région. Les inégalités furent pointées comme le problème actuel le plus important pour les pays de la région et leur diminution comme un défi fondamental pour réussir une éducation de qualité, laquelle représente le deuxième objectif le plus pressant pour les systèmes éducatifs de la région.
• En outre, il fut entendu que les organisations de coopération internationale apporteraient
des améliorations à la convergence des agendas et des sujets stratégiques en matière d'éducation, afin d'harmoniser les programmes existants. Veuillez trouver ci‐joint le rapport complet des conclusions et recommandations.
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• Des représentants des ministres de l'Éducation de 25 pays de la région ont participé à un séminaire commun UNESCO – UNICEF sur la qualité et l'égalité, « Le droit à une éducation pour tous de qualité en Amérique latine et aux Caraïbes », organisé du 20 au 22 septembre 2011 à Carthagène des Indes (Colombie). Ce séminaire, qui s'adressait entre autres aux directeurs de l'évaluation de l'éducation de ces pays, avait pour objectifs de faire progresser la compréhension régionale des concepts de qualité et d'égalité dans l'éducation, de la petite enfance à l'âge adulte, et d'examiner comment ceux‐ci peuvent être mesurés et évalués dans un contexte de diversité. La rencontre a donné lieu à des discussions approfondies sur trois thèmes : la conceptualisation de la qualité et de l'égalité ; la mise au point d'indicateurs pour évaluer ces concepts ; et les politiques visant l'amélioration de la qualité de l'éducation. Pendant les trois jours, des experts régionaux sur ces sujets ont présenté leurs expériences et les résultats de leurs recherches sur la qualité de l'éducation.
• Un atelier « Tendances mondiales et régionales sur l'évaluation de la qualité dans
l'éducation et l'auto‐évaluation institutionnelle » a été organisé en collaboration avec l'UNICEF Argentine, à Buenos Aires les 9 et 10 août 2012. Au programme : analyse des tendances mondiale et régionales en matière d'évaluation de la qualité dans l'éducation et mise en commun des connaissances acquises en Amérique latine et aux Caraïbes.
• Une réunion technique, « Défis clés pour la qualité de l'éducation en Amérique latine et aux
Caraïbes : enseignants et évaluation », s'est tenue à Panama City, les 28 et 29 mai 2012. Ses principaux objectifs étaient de partager les actions de l'UNESCO dans le cadre de sa Stratégie régionale pour les enseignants et d'identifier les possibilités et les défis qui caractérisent la qualité de l'éducation en Amérique latine et aux Caraïbes, en prenant en compte le rôle clé des enseignants dans leur propre formation.
Brève vue d'ensemble des progrès accomplis pour la réalisation des objectifs de l'EPT Que reste‐t‐il à faire pour réaliser les objectifs de l'EPT dans la région ? OBJECTIF 1 « Développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation de la petite enfance, et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés » En ce qui concerne les possibilités d'éducation, de façon générale l'élargissement de l'accès des jeunes enfants à l'enseignement préprimaire a progressé lentement dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes. La moyenne régionale du taux net de scolarisation dans le préprimaire a augmenté de 55,5 % en 1990 à 66 % en 2010 ; on observe cette tendance positive – avec toutefois d'importantes variations – dans la majorité des pays pour lesquels on dispose de données comparables (22 pays sur 26). La grande hétérogénéité des situations dans la région (où la couverture de la scolarisation préprimaire est d'environ 90 % dans un groupe de pays alors qu'elle est inférieure à 40 % dans d'autres) n'est pas directement liée au niveau des ressources des pays ; elle reflète probablement la différence du niveau de priorité accordé par ces nations à une période d'éducation qui n'est pas traditionnellement considérée comme relevant de l'éducation obligatoire.
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Taux net de scolarisation dans le préprimaire
Les pays de la région présentent des résultats très contrastés en ce qui concerne l'accomplissement de cet objectif de l'éducation pour tous en 2010 ; certains d'entre eux n'ont réalisé quasiment aucun progrès (voire même ont connu une régression)1 alors que d'autres ont réussi à combler la moitié de l'écart de départ. Le cas le plus remarquable à cet égard est celui de La Barbade, qui a progressé de près de 90 % vers l'universalisation de l'enseignement primaire au cours de la dernière décennie. Niveau des progrès vers l'universalisation de l'enseignement préprimaire. Taux net de scolarisation dans le préprimaire : fraction du “travail” restant à faire en 2000 accomplie en 2010.
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1 Il faut tenir compte du fait que lorsque les pays atteignent des taux proches de 100 %, cet indicateur devient très sensible à
des variations faibles. C'est la raison pour laquelle l'interprétation de cette mesure doit toujours se faire par rapport au dernier taux connu. Pour plus de clarté, le graphique signale en gris les pays où le taux de scolarisation dépasse 90 % en 2000.
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Les preuves grandissantes des bénéfices individuels et sociaux des programmes de l'APEI, en particulier dans les zones défavorisées, soulignent l'importance de garantir l'accès à ces programmes afin d'égaliser les chances et de réduire les conséquences intergénérationnelles de la pauvreté et des inégalités. De plus, l'augmentation de la participation des femmes au marché du travail, notamment dans les emplois les moins rémunérés du secteur informel, et l'augmentation du nombre de foyers monoparentaux font de l'accès aux programmes de l'AEPI une priorité dans la région, orientant les politiques publiques dans ce sens (UNESCO, 2007b; UNESCO, 2007a; CEPAL, 2010). Au Chili, par exemple, le programme Chile Crece Contigo (« le Chili grandit avec toi ») a permis en quatre ans de doubler la couverture de l'enseignement préprimaire pour les enfants de 2 à 6 ans et de quintupler l'offre d'accueil de jour destinée aux enfants de moins de 2 ans, avec un ciblage des deux quintiles inférieurs en termes de revenus. L'investissement dans la petite enfance n'en représente pas moins un défi majeur pour la région, étant donné que ses bénéfices en termes d'éducation et de développement sont conditionnés par la qualité des programmes de l'AEPI (Banque mondiale, 2010). OBJECTIF 2 « Faire en sorte que d’ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme » Tout d'abord, en moyenne, le taux net ajusté de scolarisation dans le primaire est resté stagnant, puisqu'en 2010 on ne notait aucun progrès par rapport à la décennie précédente. Cette absence d'avancées recouvre naturellement des situations nationales fortement contrastées : alors que quelques pays ont connu une forte augmentation de la couverture de l'enseignement primaire entre 2000 et 2010 (en particulier la Grenade, le Guatemala, le Nicaragua et les Bahamas, avec des augmentations de plus de dix points en moyenne), dans d'autres ce taux a baissé de façon significative au cours de la période (c'est le cas du Paraguay, de St Kitts‐et‐Nevis et de la Jamaïque). Au total, dans 7 des 26 pays pour lesquels on dispose de données comparables, le taux net ajusté de scolarisation dans le primaire a baissé de façon significative au cours de la décennie écoulée.
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Taux net ajusté de scolarisation dans le primaire
L'un des objectifs incontournables du Cadre pour l'action de Dakar étant d'atteindre l'accès universel à l'enseignement primaire, nous avons également utilisé ici l'indicateur des progrès effectués en 2010 par rapport à ce qui restait à faire en 2000 (voir le graphique suivant). Dans ce cas, étant donné que plusieurs pays étaient déjà très près de la couverture totale en 2000, l'indicateur devient très sensible à toute régression enregistrée au cours de la période. Néanmoins, il ne faut pas oublier que ces pays affichaient des taux proches de 80 % avant 2010. Comme on peut le voir, les pays qui ont le plus progressé au cours de la dernière décennie ont généralement réussi à combler la moitié de l'écart entre 80 et 100 %, certains d'entre eux frôlant virtuellement la couverture universelle en matière d'enseignement primaire. Niveau des progrès vers l'universalisation de l'éducation primaire. Taux net ajusté de scolarisation dans le primaire: fraction du “travail” restant à faire en 2000 accomplie en 2010.
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La région est très près d'atteindre l'objectif de l'enseignement primaire universel, virtuellement
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réalisé dans des pays tels que Cuba, le Mexique et Belize. Cependant, comme dans le reste du monde, au cours de la dernière décennie les progrès vers cet objectif ont été quasiment nuls ; de plus, comme on l'a vu ci‐dessus, on note des inégalités dans les niveaux et tendances en matière de couverture de l'enseignement primaire, et des cas de pays qui ont régressé au cours de la dernière décennie. OBJECTIF 3 « Répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l’acquisition de connaissances ainsi que de compétences nécessaires dans la vie courante » La formulation relativement vague en termes opérationnels du troisième objectif de l'EPT ne rend pas aisé le choix des indicateurs les plus indiqués pour assurer le suivi de cet objectif. Le progrès de la couverture de l'enseignement secondaire a de plus en plus été considéré comme pouvant représenter une “traduction” adéquate de cet objectif en matière d'éducation formelle. Cependant, étant donné que cet objectif concerne les jeunes et les adultes, nous avons intégré dans cette section un bref aperçu de l'accès l'enseignement supérieure. Bien sûr, une analyse plus complète inclurait les programmes de formation professionnelle et les programmes de certification de compétences professionnelles pour l'ensemble de la population. Pour des raisons évidentes, l'expansion de l'enseignement secondaire est fonction du niveau d'achèvement du cycle primaire et de la disponibilité de places pour de nouveaux diplômés ; le nombre de ceux‐ci, nous l'avons vu, a augmenté et ils représentent en moyenne un peu plus de 90 % du groupe d'âge en Amérique latine et dans les Caraïbes. À cet égard, la grande majorité des pays de la région ont des taux plutôt élevés d'élèves qui passent du primaire au secondaire (c'est‐à‐dire qui intègrent le niveau secondaire après avoir terminé le dernier niveau de l'école primaire l'année précédente) : seuls 4 des 27 pays pour lesquels on dispose d'informations avaient des taux inférieurs à 90 % en 2010, la moyenne régionale étant de 93,5 %. De plus, plusieurs pays, en particulier ceux qui ont démarré avec les taux les plus bas, ont connu des progrès significatifs à cet égard au cours de la dernière décennie. C'est ainsi le cas du Panama, qui a accru son taux de transition du primaire au secondaire de 64,5 % en 2000 à 98,8 % en 2010.
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Transition du primaire au secondaire, en % (37 pays)
Toutefois, lorsqu'on analyse le taux net de scolarisation dans le secondaire, il est clair que le défi ne s'arrête pas là. En 2010, la moyenne pour les 24 pays pour lesquels on dispose de données était de seulement 72,2 %, ce qui représente une légère augmentation par rapport à la moyenne de 66,5 % en 2000 (les progrès les plus rapides ont été réalisés au Venezuela, en République dominicaine et à Sainte‐Lucie, dont les taux ont augmenté d'environ 20 points). De plus, des pays tels qu'Anguilla, La Barbade et le Suriname ont connu une régression significative de la couverture de l'enseignement secondaire lors la dernière décennie. Taux net de scolarisation dans le secondaire (tous programmes) (32 pays)
Les politiques d'éducation se sont montrées moins efficaces dans l'enseignement secondaire que dans l'enseignement primaire, pas seulement en Amérique latine mais aussi dans les pays de l'OCDE. Cela ne veut pas dire que l'enseignement secondaire n'a pas connu de changements
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significatifs avec le temps, mais que ceux‐ci ont été plus lents et leur importance finale incertaine. Enseignement supérieur L'accès à l'enseignement supérieur est mesuré par la part de la population qui suit des études supérieures pendant au moins deux ans. Dans la région, on observe qu'entre 2000 et 2010, le nombre d'étudiants a augmenté. En 2000, les pays comptaient en moyenne 2 053 étudiants ayant fait des études supérieures pour 100 000 habitants. En 2010, ce chiffre est passé à 3 398, ce qui représente un progrès significatif. Taux brut de scolarisation dans l'enseignement supérieur, 2000‐2010
En 2000, les niveaux de l'accès à l'enseignement supérieur de l'Amérique latine et des Caraïbes étaient similaires à ceux d'autres régions en développement telles que l'Asie centrale et les États arabes. Aujourd'hui, ils dépassent les indicateurs pour ces régions. Le taux brut de scolarisation dans l'enseignement supérieur permet de prendre plus clairement la mesure de cette hausse. OBJECTIF 4 « Améliorer de 50 % les niveaux d’alphabétisme des adultes, et notamment des femmes, d’ici à 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d’éducation de base et d’éducation permanente »
Le quatrième objectif fait référence à l'éducation continue de la population adulte en des termes généraux. Toutefois, étant donné, d'une part, que le processus d'éducation formelle rend l'alphabétisation indispensable et, d'autre part, que l'analphabétisme conduit à des taux élevés
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d'exclusion économique, politique et sociale, le suivi de cet objectif a eu tendance à se concentrer sur la lutte contre l'analphabétisme 2. À cet égard, contrairement à d'autres régions en développement, l'Amérique latine et les Caraïbes avaient déjà en 2000 des taux relativement élevés d'alphabétisme des adultes, qui ont continué d'augmenter lentement pour atteindre 92,9 % en moyenne en 2010. Sur les 23 pays pour lesquels on dispose de données, seuls quatre affichaient un taux d'alphabétisme des adultes inférieur à 90 % et un seul (le Guatemala) un taux inférieur à 80 %. Taux d'alphabétisme de la population adulte (15 ans et plus) (24 pays)
De façon plus large, le concept d'alphabétisme a évolué. Au fait de savoir écrire, lire et accomplir les opérations basiques de calcul a succédé une définition plus globale qui le caractérise comme « un besoin fondamental d'éducation qui s'acquiert tout au long de la vie et permet aux gens de développer leurs connaissances et leurs compétences pour participer pleinement à la société » (UNESCO, 2006). Le nouveau concept d'alphabétisme élaboré par l'OCDE (2009) dans le cadre du PIACC (Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes) en donne une définition encore plus large : « C'est la capacité de comprendre, d'évaluer, d'utiliser et de manier l'écrit de façon à participer à la société, à réaliser ses objectifs personnels et à développer son potentiel et ses connaissances propres » (OCDE, 2009, p. 8). S'il n'existe pas de données permettant d'évaluer cette vision plus large du concept dans les pays d'Amérique latine 3, des études sur l'alphabétisation fonctionnelle montrent que la région se trouve face à un défi important en la matière (OEI, 2001 ; OCDE, 2009).
2 Cependant, la formulation originale du quatrième objectif souffrait d'une légère imprécision en ce qui concerne les progrès
de l'alphabétisme dans les pays, puisqu'elle indiquait une augmentation attendue de 50 % du « nombre d'adultes alphabétisés » ou « des taux d'alphabétisation des adultes » , un but qui n'avait pas de sens pour la majorité des pays, dans lesquels ces taux dépassaient déjà 67 %. L'UNESCO a ultérieurement « traduit » cet objectif comme consistant à réduire l'analphabétisme de moitié ; c'est cette interprétation que que adoptons ici.
3 Dans les années 1990, l'OCDE a mis en œuvre l'enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes (IALS), mais le Chili
fut le seul pays participant.
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OBJECTIF 5 « Éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici 2005 et instaurer l’égalité dans ce domaine en 2015 en veillant notamment à assurer aux filles un accès équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite » En ce qui concerne l'égalité d'accès à l'enseignement primaire entre les garçons et les filles, depuis le début de la dernière décennie les pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont montré, en moyenne, une situation d'égalité virtuelle. L'indice de parité entre les sexes, qui exprime la situation des femmes par rapport à celle des hommes est utilisé ici pour mesurer le taux net de scolarisation dans le primaire. Cet indice atteint des taux proches de un, c'est‐à‐dire de l'égalité absolue, aussi bien en 2000 qu'en 2010 4. Avant 2010, toutefois, dans quatre pays (sur les 27 pour lesquels on dispose de données), il existait encore des disparités de genre significatives dans la couverture de l'enseignement primaire : en faveur des garçons en République dominicaine, à Antigua et Barbuda et à Saint‐Vincent‐et‐les‐Grenadines, et des filles aux Bahamas. Indice de parité entre les sexes dans le taux net de scolarisation dans le primaire (34 pays)
Par ailleurs, du point de l'accès des deux sexes à l'enseignement secondaire, la situation qui prédomine dans la région est également inégalitaire mais au détriment des jeunes garçons. L'indice moyen de parité entre les sexes du taux net de scolarisation dans le secondaire était de 1,05 en 2010 (soit 5 % en faveur des jeunes filles), ce qui indique en fait un progrès depuis l'indice de 1,08 enregistré en 2000. Alors que deux des 23 pays de la région pour lesquels on dispose de données affichaient en 2010 une disparité au détriment des jeunes filles, la disparité au détriment des jeunes hommes est le fait de 13 de ces pays (cinq d'entre eux ont un indice de parité entre les sexes qui dépasse 1,1 dans l'éducation secondaire). Il est important de noter que cette situation d'inégalité entre les sexes en matière d'accès à l'enseignement secondaire est caractéristique de l'Amérique latine et ne s'observe généralement pas dans les autres régions du monde (à l'exception de l'Asie de l'Est, toutefois de façon moins marquée). Elle implique que les jeunes 4 La valeur de cet indice est inférieure à 1 quand les femmes sont désavantagées et dépasse 1 quand les hommes sont
désavantagés. Il n'existe pas de norme pour mesurer la parité entre les sexes en termes pratiques, mais l'UNESCO considère traditionnellement que celle‐ci est atteinte lorsque l'indice affiche des valeurs de l'ordre de 0,97 à 1,03.
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garçons abandonnent l'éducation formelle au niveau du secondaire, peut‐être en raison d'une entrée précoce sur le marché du travail (PREAL, 2007 ; IDV, 2012 ; OIT, 2012). Indice de parité entre les sexes dans le taux net de scolarisation dans le secondaire (31 pays)
Enfin, on constate des écarts en matière de résultats scolaires liés au sexe dans plusieurs pays de la région selon l'étude SERCE conduite en 2007 par le Laboratoire latino‐américain pour l'évaluation de la qualité de l'éducation de l'UNESCO. Selon un modèle identifié dans d'autres études internationales, les résultats moyens des filles sont meilleurs en lecture au niveau des 3e et des 6e années, tandis que pour les garçons c'est en mathématiques (3e et 6e années) et en sciences (6e année – la 3e n'a pas été évaluée dans ce cas) 5. Toutefois, l'écart en faveur des garçons en mathématiques était plus grand et plus systématique que celui en faveur des filles en lecture. Néanmoins, bien que l'on observe ces tendances dans la majorité des 16 pays participants, il est important de noter que lien entre le sexe et les résultats scolaires n'est en aucune façon propre à l'ensemble de la région. Par exemple, au Chili, au Costa Rica et en Équateur, il n'y a pas de différence entre les sexes en lecture ni, en Équateur et au Panama, en mathématiques. À cet égard, le cas de l'Amérique latine et des Caraïbes est d'une certaine façon, comme exposé ci‐dessus, exceptionnel par rapport aux autres pays en développement (avec l'hétérogénéité analysée ci‐dessus). De façon générale, en matière de couverture de l'éducation les niveaux de parité de genre dans l'enseignement primaire sont élevés et la disparité dans l'enseignement secondaire favorise en réalité les jeunes garçons. En matière de résultats scolaires, toutefois, la région tend à favoriser les filles dans le domaine du langage et les garçons en mathématiques et en sciences. OBJECTIF 6 « Améliorer sous tous ses aspects la qualité de l’éducation dans un souci d’excellence de façon à obtenir pour tous des résultats d’apprentissage reconnus et quantifiables ‐ notamment en ce qui concerne la lecture, l’écriture et le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante »
5 � Ce modèle de disparité en faveur des filles en lecture et des garçons en mathématiques a aussi été observé en moyenne
dans la première étude menée par le Laboratoire en 1997, qui évaluait les élèves des 3e et 4e années et à laquelle ont participé 13 pays de la région.
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Le souci pour une éducation de qualité, qui s'exprime par l'attention portée aux conditions d'apprentissage et d'enseignement et aux résultats scolaires des élèves, représente l'une des contributions les plus importantes du mouvement de l'Éducation pour tous dans le monde entier. Tout en affirmant explicitement cette préoccupation, le sixième objectif associe toutefois dans sa définition une référence générique aux aspects qualitatifs de l'éducation et une référence spécifique à des résultats mesurables dans certaines matières. En fait, les quelques progrès réalisés dans la production d'informations afin de pouvoir faire le suivi de cet objectif dans toute sa complexité ont été très inconsistants. En ce qui concerne les « conditions » d'apprentissage, l'accent a été mis sur le personnel enseignant 6 ; en termes de résultats scolaires, les efforts ont surtout consisté à créer des tests standardisés, au niveau mondial en général et dans la région en particulier, principalement en lecture et en mathématiques. Le test SERCE 2006 mené par le Laboratoire de l'UNESCOfournit les meilleures informations comparatives sur les résultats scolaires des élèves du primaire dans la région. Seize pays ont participé à ce test qui a évalué des élèves de 3e et 6e années en lecture et en mathématiques et des élèves de 6e année en sciences. Bien que ce type d'évaluation permette de mesurer un large éventail de compétences et de connaissances, un critère de base de l'égalité suggère de se concentrer sur les élèves qui n'ont pas atteint le niveau minimum défini pour leur âge ou leur classe et qui courent le risque de redoublement répété durant leur scolarité. Les résultats SERCE 2006 indiquent pour les pays participants qu'en moyenne, chez les élèves de 3e année, un sur deux n'atteignait pas le niveau II de résultats, considéré comme le niveau minimum d'acquis, en mathématiques et un sur trois en lecture. En outre, les inégalités entre les pays à cet égard étaient très marquées. Par exemple, alors quà Cuba 7 % des élèves de 3e année n'atteignaient pas le niveau de performance II, à Panama cette proportion était de 49 % et, dans la République dominicaine, de 78 %. Les différences entre pays étaient encore plus importantes en ce qui concerne les mathématiques. Selon une étude menée par l'UNESCO sur les données de SERCE (Trevino et al., 2010), plusieurs facteurs expliquent les différences entre les résultats des élèves, dont : les conditions socio‐économiques et culturelles des élèves et celles de l'école ; l'environnement scolaire, au niveau de l'école et selon la perception des élèves ; la pédagogie et le nombre d'années d'expérience des enseignants ; enfin, le nombre d'années effectuées en préprimaire. Par ailleurs, le fait pour les élèves d'appartenir à un groupe autochtone ou de travailler ainsi que le redoublement compromettent leurs résultats scolaires des enfants.
6 En fait, le renforcement du corps enseignant était l'une des douze stratégies explicitement mentionnées dans le
Cadre d'action de Dakar.
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Élèves de troisième année qui n'ont pas atteint le niveau II de résultats en lecture et en mathématiques selon le test SERCE 2006, en % (16 pays)
Les résultats scolaires des élèves du secondaire sont mesurés au plan international par le test PISA, une étude conduite par l'OCDE qui évalue les élèves âgés de 15 ans. Le PISA a un avantage : il offre une norme de comparaison externe à l'Amérique latine et aux Caraïbes, et un inconvénient : un petit nombre de pays seulement de la région ont participé à ce test. Selon les résultats de PISA 2009 (les dernières données disponibles), dans les neuf pays participants, la moyenne d'élèves qui n'atteignaient pas le niveau II de résultats, considéré comme le niveau minimum d'acquis dans chacune des disciplines évaluées était de 58 % en mathématiques, 45 % en lecture et 48 % en sciences. En comparaison, cette moyenne dans les pays de l'OCDE est de 22 % des élèves en mathématiques, 19 % en lecture et 18 % en sciences. En général, dans les pays d'Amérique latine, la proportion d'élèves ayant de faibles résultats dans les différentes matières était deux à trois fois plus élevée que dans ceux de l'OCDE.
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Argentina
Brazil Chile
Colombia
Costa Rica Cuba
Ecuador
El Salvador Guatemala
Mexico
Nicaragua Panama
Paraguay
Peru
Dominican Rep
Uruguay
ReadingMathematics
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Élèves âgés de 15 ans qui n'ont pas atteint le niveau II de résultats en lecture, mathématiques et sciences selon PISA 2009, en % (9 pays d'Amérique latine et la moyenne OCDE)
De façon générale, il n'existe pas de données comparables qui permettraient de suivre les progrès scolaires accomplis par les élèves en Amérique latine et aux Caraïbes. La meilleure information disponible (qui ne concerne toutefois que cinq pays de la région) est donnée par l'évolution des résultats des élèves en lecture, que le test PISA a évalués à trois reprises au cours de la dernière décennie. La tendance observée est globalement positive : dans tous les pays d'Amérique latine participants, sauf l'Argentine, la proportion d'élèves ayant un très faible niveau de résultats a diminué entre 2000 et 2009. De plus, sur l'ensemble des pays participants, le Pérou et le Chili étaient deux des trois qui ont montré les plus grandes améliorations en chiffres absolus. Notons qu'à l'inverse, pendant la même période, les pays de l'OCDE en moyenne n'ont pas connu d'amélioration du taux d'élèves ayant les moins bons résultats en lecture.
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
OECD
Uruguay
Mexico
Chile
Trinidad & Tobago
Argentina
Brazil
Colombia
Peru
Panama
Mathematics Reading
Sciences
20
Élèves âgés de 15 ans qui n'ont pas atteint le niveau II de résultats en lecture, mathématiques et sciences aux tests PISA 2000 et PISA 2009 (5 pays latino‐américains et la moyenne de l'OCDE)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
OECD Argentina México Chile Brasil Perú
Lectura‐2000
Lectura‐2009
Pris ensemble, les indicateurs de la qualité de l'éducation de la région sont préoccupants. Certes, au cours de la dernière décennie, le nombre d'élèves par enseignant n'a en moyenne pas augmenté et a même diminué. Mais selon l'indicateur de base de la qualité de l'enseignement, qui se réfère à la formation professionnelle, il n'y a pas eu d'amélioration ; ainsi, dans plusieurs pays entre un cinquième et la moitié des enseignants ne sont pas certifiés. En outre, en ce qui concerne les acquis de l'apprentissage, en moyenne un tiers environ des élèves en primaire et près de la moitié dans le secondaire n'auraient pas acquis les compétences basiques de lecture. En calcul et mathématiques, les résultats sont encore moins satisfaisants. D'un autre côté, même s'il existe, à propos des acquis de l'apprentissage des élèves, très peu d'informations comparables sur les périodes antérieures, l'écart entre les deux cycles indique que quelques‐uns des pays de la région ont accompli des progrès très substantiels au cours de la dernière décennie en la matière. La région de l'Amérique latine et des Caraïbes est marquée par de grandes inégalités économiques et sociales, ce qui n'est pas sans incidence sur la scolarité des élèves. De plus, la ségrégation sociale des écoles tend à renforcer ce schéma, puisqu'elle contribue à priver les secteurs marginalisés des conditions qui favorisent une meilleure qualité de l'éducation, telles que des enseignants qualifiés, un bon climat à l'école ou l'accès à du matériel pédagogique stimulant, pour n'en citer que quelques‐unes. Comme nous l'avons analysé, les résultats de l'apprentissage de la région ne sont pas satisfaisants en général, puisqu'aussi bien au niveau primaire que secondaire, une part importante des élèves ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture, mathématiques et sciences qui leur sont nécessaires pour résoudre des problèmes et devenir autonomes dans leur apprentissage. Cette situation affecte de façon disproportionnée les élèves issus des milieux les plus défavorisés, ceux qui vivent en zone rurale et ceux qui appartiennent à un groupe autochtone.
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3. Défis : comment accélérer les progrès vers 2015 ? Éducation et protection de la petite enfance (EPPE) Le débat sur cette question est complexe, puisque l'assurance de la qualité dépend d'un grand nombre de facteurs ainsi que des caractéristiques des acteurs impliqués. L'OCDE recommande de veiller à cinq priorités dans l'élaboration des programmes de protection et d'éducation de la petite enfance : a) fixer de façon explicite les objectifs de qualité et produire des régulations pour canaliser les ressources ; b) concevoir un enseignement et appliquer des normes d'apprentissage et de développement pour guider le processus et permettre la comparaison des programmes ; c) améliorer la formation du personnel des écoles et des enseignants, ainsi que leurs conditions de travail ; d) impliquer de façon active les familles et les communautés ; e) faire un suivi, récolter des données et des recherches de façon à améliorer en permanence ces programmes (OCDE, 2012). Pour la Banque mondiale, la région doit améliorer ses opérations d'évaluation et de suivi des coûts de façon à pouvoir recueillir des informations sur la conception, le financement et l'adéquation de la formation des éducateurs (Vegas, 2010). En Amérique latine et aux Caraïbes, il n'est pas possible de garantir la qualité de ces programmes (d'éducation au niveau ISCED 0), car les politiques nationales sont peu nombreuses à répondre de façon multidimensionnelle aux besoins des enfants, en particulier des plus jeunes (UNESCO, 2007a). Quatre‐vingt pour cent des enfants de la région qui suivent des programmes d'enseignement préprimaire le font dans des institutions privées, lesquelles sont rarement régulées par l'État, ce qui empêche le suivi de la qualité et de la diversité des programmes existants comme du processus pédagogique et de la prise en charge qu'ils offrent. Ceci est particulièrement préoccupant dans le cas des programmes destinés aux enfants de moins de deux ans. Comme ils ne relèvent pas de l'éducation obligatoire, ils ne proposent pas d'enseignement spécifique et leur variabilité en termes de prise en charge est très grande. En fait, certains accueils de jour n'ont aucun programme pédagogique ou stimulant et accueillent les enfants pendant 8 à 12 heures par jour, ce qui peut être préjudiciable à un développement sain. De plus, alors que l'utilisation de la langue maternelle est une dimension fondamentale de la formation initiale, la majorité de ces programmes se déroulent dans la langue officielle et dans les langues des peuples autochtones, qui sont parmi les groupes les plus marginalisés dans les sociétés latino‐américaines, ce qui permet de douter de l'impact positif de la formation initiale sur ces enfants. Enseignement primaire Les principaux défis en matière d'enseignement primaire sont posés par les taux d'entrée tardive des enfants dans le cycle d'apprentissage, les taux de redoublement et d'abandon. Dans la région, la proportion des enfants inscrits dans un établissement scolaire, quel qu'il soit, et qui ont l'âge approprié pour le niveau auquel ils sont est de 94 %, et elle est restée stable au cours de la décennie écoulée. Toutefois, comme dit précédemment, les taux de redoublement, d'abandon et de rétention à la fin du cycle primaire se sont améliorés en règle générale, avec de vifs contrastes entre les pays. Le plus grand défi de la région en matière d'enseignement primaire est de permettre aux élèves qui vivent dans les zones rurales ou dans des situations d'extrême pauvreté ou qui appartiennent à des groupes autochtones, lesquels font partie des secteurs les plus marginalisés de la population, d'accéder à un enseignement primaire de qualité et de terminer ce premier cycle d'éducation, acquérant ainsi les compétences qui leur permettront de poursuivre de façon appropriée dans l'enseignement secondaire, lequel devient de plus en plus important pour sortir de la pauvreté.
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Le travail des enfants est un des facteurs qui font peser un risque sur la réalisation des Objectifs de l'Éducation pour tous et des Objectifs du Millénaire pour le Développement, en restreignant le droit des enfants à l'éducation. Il continue de concerner aujourd'hui un grand nombre d'enfants de la région, en particulier dans les zones rurales et les communautés autochtones. Le travail des enfants affecte la réalisation des objectifs de l'EPT car il est associé à de faibles résultats scolaires ainsi qu'à des taux d'abandon élevés. Il est aussi une menace pour la santé des enfants et leur qualité de vie, en particulier parce que ces enfants intègrent le marché du travail avant l'âge légal autorisé et accomplissent généralement des tâches risquées pour des salaires très bas ou inexistants (PREAL, 2007 ; UNESCO, 2010). Dans la région, la participation des enfants mineurs au marché du travail est significative, bien qu'elle varie beaucoup d'un pays à l'autre, de 5 % au Chili et au Panama jusqu'à 25 % au Guatemala (PREAL & Primero Aprendo, 2007). Les principales raisons qui poussent les enfants à travailler sont financières ‐ il s'agit de contribuer aux revenus de la famille. Si les enfants intègrent le monde du travail très jeunes, parfois avant l'âge de 10 ans, c'est à partir de 15 ans que le travail des enfants devient le plus préoccupant puisqu'il concerne plus de 20 % des enfants et des jeunes. La majorité de ceux‐ci travaillent dans des activités qui demandent peu de formation et se retrouvent dans des situations à risque du point de vue de leur intégrité physique, morale et sociale, étant donné leur exposition à des environnements dangereux, à de longues heures de travail, à de mauvais traitements ou des sévices de la part des adultes. Le travail des enfants est l'une des causes de l'abandon scolaire, du redoublement et du dépassement de l'âge normal de la scolarité. Le fait de travailler interfère gravement avec les possibilités éducatives des enfants, et beaucoup d'entre eux ne parviennent pas à compléter les cycles scolaires, mettant sérieusement en danger leurs chances de sortir de la pauvreté. Dans le contexte exposé ci‐dessus, une offre d'éducation de qualité joue un rôle essentiel, pour autant, indépendamment des progrès accomplis en termes d'accès, que l'infrastructure et les conditions de sécurité et de nutrition favorisent la présence et l'assiduité des enfants, l'école venant alors renforcer les transformations sociales et la mobilité. Il est donc nécessaire d'élaborer des programmes appropriés et pertinents par rapport aux spécificités des élèves qui travaillent, de former des enseignants à la prise en charge ces enfants et répondre à leurs besoins et de mettre en œuvre des politiques adaptées aux particularités des zones rurales, proposant par exemple des emplois du temps flexibles pour tenir compte des périodes de production (UNESCO, 2011 ; PREAL, 2007). En Colombie, l'Escuela Nueva (Nouvelle École), par exemple, initialement financée par la Banque mondiale, qui a donné lieu à une politique nationale au cours des années 1980, a pour objectif d'améliorer l'accès à l'école des enfants issus des secteurs les plus défavorisés en coordonnant les besoins productifs et sociaux et la scolarisation, essentiellement grâce à des systèmes à multiniveaux et à un enseignement et une pédagogie flexibles qui correspondent aux besoins des communautés rurales (Kline, 2002). Il est urgent de s'occuper des enfants qui n'ont pas accès à l'école ou qui ne terminent pas l'enseignement primaire. L'initiative conjointe de l'IUS et l'UNICEF en Amérique latine et aux Caraïbes, baptisée « Tous les enfants à l'école en 2015 », qui cible les 5 % d'enfants en âge d'aller à l'école primaire et qui n'y vont pas, met l'accent sur le besoin de politiques et de programmes qui s'attaquent efficacement au problème et réduisent les inégalités présentes dans de nombreux pays. En outre, les ressources disponibles ne sont pas toujours utilisées de façon efficiente et, d'autre part, il n'existe pas d'analyse systématique qui permettrait d'identifier les goulots d'étranglement et d'expliquer pourquoi, malgré leurs bonnes intentions, les politiques
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n'obtiennent pas toujours des résultats tangibles. Enseignement secondaire et post‐secondaire L'extension de la scolarité obligatoire place la barre plus haut ; en imposant des critères plus exigeants pour évaluer les systèmes éducatifs, elle fait aujourd'hui un problème de ce qui était hier une simple caractéristique. C'est ainsi le cas de l'abandon scolaire, que les élèves aient moins d'aptitudes pour les études, qu'ils aient rencontré plus de difficultés au cours de leur scolarité ou encore qu'ils soient entrés sur le marché du travail à un âge précoce, quel qu'il soit. Les taux d'abandon scolaire sont aussi réapparus en lien avec des problèmes de comportement et d'environnement scolaire que rencontrent certains jeunes dans leurs établissements ; dans certains cas, ces problèmes sont associés à des addictions et à d'autres difficultés psychosociales. Enfin, l'accroissement de l'accès à l'éducation des populations immigrées et des minorités culturelles, lesquelles font souvent l'objet d'une marginalisation non seulement sociale mais aussi linguistique, a aussi contribué à augmenter les taux d'abandon. Les programmes destinés à lutter contre l'abandon scolaire ont combiné le recours à des outils traditionnels, comme des bourses d'études et des formations en lien avec le travail, et à d'autres tels que le renforcement pédagogique ciblé, le suivi psychologique et d'autres programmes sociaux intersectoriels. Par conséquent, l'enseignement secondaire – comme aucun autre niveau de la scolarité – fait face à la difficulté supplémentaire qui consiste à intégrer des principes opposés, en essayant d'être tout à la fois méritocratique et compensatoire, terminal et préparatoire, socialisant et sélectif. Voir ci‐après une liste des principaux défis auxquels doivent répondre les politiques d'éducation secondaire. La définition de l'enseignement secondaire en tant que droit universel et composante de la formation de base a contribué à son extension, laquelle implique de s'adresser aux problèmes d'accès, de progrès et de rétention, c'est‐à‐dire aux dimensions fondamentales du processus de scolarisation. En termes d'accès, la tendance dominante consiste à offrir un service universel d'éducation secondaire, gratuit et inclusif, en supprimant les examens d'admission. Ce critère général demande à être clarifié, en particulier au niveau du deuxième cycle de l'enseignement secondaire, qui est le moment approprié pour recourir à diverses méthodes d'orientation des élèves vers des filières générales ou professionnelles, qui s'appuient principalement sur leurs performances antérieures et le conseil d'orientation. L'offre d'options diversifiées dans le second cycle du secondaire, incluant des cursus professionnels pour les élèves les moins attirés par les études, est considérée comme un élément clé permettant d'augmenter la rétention à ce niveau de la scolarité. Un autre aspect crucial au niveau du deuxième cycle du secondaire est de rechercher des formules d'organisation et de programmes qui permettent de rendre l'éducation compatible avec le travail ; c'est souvent l'option la plus viable politiquement et potentiellement plus efficace. L'élargissement de la couverture de l'enseignement primaire accroît les besoins en matière d'enseignement secondaire. Dans ce contexte, on reconnaît l'importance de ce niveau scolaire en termes d'acquisition des compétences, des savoirs et des qualifications que requiert le marché du travail. Le chômage des jeunes étant l'un des défis qui se posent aujourd'hui dans le monde entier, et dans la région en particulier, il faut améliorer la transition entre l'éducation et le travail pour les jeunes. Il s'agit donc d'élargir l'offre d'enseignement secondaire et d'améliorer la pertinence et la qualité de ce niveau scolaire (WB, 2005). L'une des stratégies visant à répondre à ce problème consiste à porter une attention particulière à l'enseignement et à la formation techniques et
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professionnels, qui jouent un rôle fondamental dans l'amélioration de la transition de l'école vers le lieu de travail. Dans l'enseignement supérieur, la mobilité a augmenté de façon significative au cours de la dernière décennie et de nombreux étudiants suivent des études supérieures dans d'autres pays que le leur, selon le Recueil de données mondiales sur l’éducation 2011 de l'Institut de statistique de l'UNESCO (GED ISU). Étant donné le coût des études supérieures dans beaucoup de pays de la région, celles‐ci restent le privilège d'étudiants issus des couches socioéconomiques supérieures. Quant à la parité entre les sexes, la supériorité numérique des étudiantes sur les étudiants dans l'enseignement supérieur, qui est une tendance au plan mondial, est également à l'œuvre dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Alphabétisation et éducation des jeunes et des adultes L'alphabétisation et l'éducation des jeunes et des adultes jouent un rôle clé pour réduire les disparités sociales dans la région la plus inégalitaire du monde, en leur donnant une deuxième chance d'avoir accès à des possibilités en matière d'éducation et en encourageant l'éducation continue dans la société. En 2011, l'Institut de statistique de l'UNESCO (ISU) a conduit une étude sur l'Éducation des jeunes et des adultes en Amérique latine et dans les Caraïbes, de façon à élargir le spectre et accroître la disponibilité de données pertinentes et comparables sur la participation des jeunes et des adultes à des programmes éducatifs spécifiques. L'étude a collecté des informations sur l'alphabétisation et l'éducation primaire et secondaire des jeunes et des adultes dans les pays de la région (données disponibles jusqu'en 2010). Il existe en Amérique latine une longue tradition d'initiatives en matière d'éducation pour lutter contre l'analphabétisme, prises notamment par le secteur public. Les programmes d'alphabétisation varient en durée, en groupes de population cibles et en modalités de mise en œuvre. Au cours de la décennie écoulée, quelques pays ont lancé de vastes campagnes d'alphabétisation fondées sur une proposition de très court terme, qui permet de s'adresser à de larges groupes de population. Dans toute la région, les programmes durent en général 3 à 12 mois. En ce qui concerne l'enseignement primaire et secondaire, malgré une augmentation des niveaux de participation à l'éducation formelle dans la région au cours des dernières décennies, une grande part de la population adulte affiche toujours un faible niveau d'instruction. En Amérique latine, l'enseignement primaire et secondaire pour adultes est traditionnellement dispensé sous la forme de programmes de deuxième chance et non pas de cursus d'éducation formelle. Les programmes d'éducation des adultes y représentent un sous‐secteur particulièrement important au sein des systèmes d'éducation. En 2009, la Sixième conférence internationale sur l'éducation des adultes (CONFINTEA VI) s'est tenue à Belém, au Brésil. Les participants, dont les 144 membres de l'UNESCO ‐ y compris le Chili ‐, ont approuvé le Cadre d'action de Belém (CAB / BFA), qui reconnaît le rôle essentiel de l'apprentissage et de l'éducation des adultes pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de l'Éducation pour tous (EPT), de même que l'importance de l'alphabétisation comme socle de l'apprentissage tout au long de la vie.
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En mai 2011, afin de soutenir les efforts des pays de la région pour tenir les engagements qu'ils avaient pris dans le Cadre d’action de Belém (BFA / CAB), une réunion régionale de suivi de la Sixième conférence internationale sur l'éducation des adultes CONFINTEA VI a été organisée à Mexico. Elle était organisée par l’Institut national pour l’éducation des adultes (INEA) du Mexique, avec la coopération de l’Institut pour l'apprentissage tout au long de la vie (UIL) et du Bureau régional pour l'Éducation en Amérique latine et aux Caraïbes (OREALC/UNESCO Santiago). Les pays participants ont identifié 55 points d'actions nationaux et régionaux de façon à faire progresser les engagements du Cadre d’action de Belém. Le bureau régional pour l'Éducation en Amérique latine et aux Caraïbes (OREALC/UNESCO Santiago) a ensuite consulté les pays de la région pour procéder à la sélection de points d'actions régionaux prioritaires et pour explorer les les possibilités pour les pays d'y participer. Les résultats de cette consultation ont servi à préparer des propositions pour des projets régionaux ou sous‐régionaux. Parmi les points d'action sélectionnés, signalons l'intérêt d'avoir accès à des critères d'orientation afin d'améliorer la qualité des programmes, en tenant compte de la diversité des exigences et des besoins de la population cible. En août, une étude a été menée sur les programmes d'enseignement pour les jeunes et les adultes dans les pays d'Amérique latine, qui permettrait de réviser le concept d'alphabétisation et d'éducation des jeunes et des adultes en fonction des normes et des cadres des programmes dans les pays de la région. Les conclusions de cette étude serviront à élaborer des recommandations destinées aux gouvernements afin de progresser en matière d'apprentissage tout au long de la vie. De même, OREALC/UNESCO Santiago du Chili promeut le renforcement de la coopération Sud‐Sud consacrée aux échanges et au soutien mutuels entre les pays de la région. Parmi ces actions, citons la mise en place de l’Observatoire de l’éducation des jeunes et des adultes en Amérique latine et aux Caraïbes dirigé par l’Institut national mexicain pour l’éducation des adultes (INEA) de Mexico. Cet observatoire servira de plateforme pour suivre et systématiser les politiques et les pratiques d'alphabétisation et d'éducation des jeunes et des adultes en Amérique latine. La parité entre les sexes et autres aspects de l'égalité En raison de la situation relativement favorable des femmes latino‐américaines en termes d'accès à l'éducation, il y a pas de défis spécifiques en la matière. En fait, nous avons commencé à voir que le taux élevé de grossesses adolescentes, qui affecte de façon disproportionnée des jeunes filles qui sont déjà en difficultés, se rencontre dans les catégories pauvres de la société ou dans les zones rurales ; il a été avancé que ces jeunes filles ont peu d'espoir que l'éducation entraînera une chance de mobilité sociale et la grossesse leur apparaît comme « un échappatoire à leur situation » (PNUD, 2010, IBD, 2012). Dans le cas du Chili, le Service national des femmes (SERNAM) a souligné que la réalité sociale montre que les grossesses adolescentes sont la première cause d'abandon chez les élèves de 15 à 19 ans, les indices les plus élevés se trouvant chez celles qui appartiennent aux secteurs socioéconomiques défavorisés. En dépit de l'énorme augmentation de l'accès des jeunes filles à l'enseignement supérieur, le schéma de genre persiste dans les types de carrières professionnelles que choisissent les étudiantes, lesquels sont en général les plus mal payés (sur un marché du travail qui tend déjà à moins rémunérer les femmes même à qualifications égales avec les hommes). Enfin, au niveau régional dans le supérieur, les plus hautes positions sont entre les mains des hommes : selon une étude récente, sur un total de 200 universités latino‐américaines et carribéennes, on compte 168 recteurs et 32 rectrices.
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De plus, un autre défi qui se pose à l'Amérique latine est le lien entre les traditions et les formes d'organisation sociale et économique des groupes autochtones, en particulier dans les zones rurales, et le handicap scolaire des femmes qui persiste dans ces zones. Certains experts suggèrent en outre que les récentes transformations de ces communautés ne contribuent pas nécessairement à améliorer la situation, voire pourraient l'aggraver dans certains contextes de désarticulation sociale (Oyarce, 2010; Kretschmer, 2003). En termes d'accès à et de maintien dans l'éducation, d'un côté, quelques pays n'ont toujours par relevé le défi d'assurer la scolarisation des femmes, notamment dans les zones rurales et les groupes autochtones, lequel est étroitement lié à des contextes culturels et socioéconomiques particuliers ; ni celui de traiter le problème des grossesses adolescentes. D'un autre côté, nombre de pays ont eu beaucoup de mal à étendre l'éducation secondaire aux jeunes garçons ; cela demande en effet de résoudre aussi, dans les secteurs les plus pauvres, les problèmes posés par le travail des enfants et des jeunes ainsi que l'écart entre d'une part la culture et les formes de socialisation des jeunes et, d'autre part, les normes et exigences de la socialisation scolaire, un problème aggravé par des résultats faibles depuis l'école primaire. En ce qui concerne les acquis de l'apprentissage, l'égalité entre les sexes exige des modifications plus profondes. Au niveau systémique, cela implique de s'attaquer au contenu sexiste des programmes, des manuels scolaires et d'autres matériels didactiques ; au niveau de l'organisation, de promouvoir des formes non discriminantes de coexistence ; sur le plan pédagogique, de former les enseignants afin d'empêcher la reproduction des stéréotypes de genre et de créer des environnements d'apprentissage non discriminants pour les enfants ; enfin, sur le plan culturel, cela implique de promouvoir la valorisation de l'égalité entre les sexes et de dépasser les préjugés qui, par exemple, détournent les les filles des mathématiques et des carrières professionnelles scientifiques. Dans plusieurs pays de la région, différentes politiques et mesures ont été mises en œuvre afin de promouvoir la parité entre les sexes en général et dans l'éducation en particulier. Au Costa Rica, par exemple, depuis 1990 la Loi de la promotion de l'égalité sociale des femmes donne aux institutions éducatives la responsabilité de garantir l'égalité des chances entre hommes et femmes, en complément d'autres lois portant sur diverses stratégies de soutien (en matière de salaires, d'éducation, de discrimination positive, etc.). La politique éducative au Chili a orienté l'élaboration de régulations assorties de critères de genre pour les marchés publics concernant le matériel et les manuels pédagogiques, l'élimination du contenu sexiste des programmes d'enseignement, la formation d'acteurs éducatifs pour éviter les biais sexistes dans l'enseignement, ainsi que le développement de programmes spécifiques pour contenir les phénomènes de sévices et de violence sexuels et protéger les enfants qui en sont victimes (SERNAM 2007). Au Guatemala, le Secrétariat de la présidence pour les Affaires des femmes a décidé, parallèlement à la planification d'actions pour garantir l'extension de la couverture scolaire à tous les niveaux de l'éducation et dans tous les processus d'alphabétisation, de former aux questions de genre le personnel technique et administratif du ministère de l'Éducation ; par ailleurs, le contenu sexiste et stéréotypé des manuels utilisés par les élèves du pays a fait l'objet d'observations et de recommandations. Réussite scolaire et éducation de qualité Dans ce contexte, il est essentiel de prendre en compte l'importance de la vie familiale des enfants pour leurs résultats scolaires afin de proposer des aides compensatoires supplémentaires aux catégories de population les plus vulnérables (OREALC/UNESCO, 2010). Les pays de la région ont
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ceci de particulier qu'ils sont confrontés à la fois aux défis du 20e siècle, tels que la scolarisation et la garantie minimale de conditions d'apprentissage adaptées 7 , et à ceux du 21e siècle, dont la réduction de la fracture numérique et le développement de compétences pour l'autonomisation dans l'apprentissage et la résolution des problèmes qui permettent de participer à la société de la communication et de faire progresser la formation à la citoyenneté au sein d'une société toujours plus plurielle et mondialisée. Nous analyserons plus loin certains des aspects qui sont liés avec l'amélioration de la qualité de l'éducation. Au plan international, les principaux défis consistent à attirer et garder des professionnels de grande qualité ainsi que de leur offrir des possibilités de développer et de mettre à jour les compétences requises par une société en évolution rapide. Ça ne sera pas chose facile en raison du faible niveau du statut et des salaires des enseignants dans de nombreux pays de la région, contrastant avec les exigences élevées de ce métier. La médiocrité des conditions de travail et la faiblesse des salaires font aussi obstacle à la possibilité d'affecter les meilleurs enseignants dans les zones les plus vulnérables (Little et Bartlett, 2010 ; Ávalos, 2002). Si l'on examine les progrès accomplis en matière de couverture scolaire au cours des dernières décennies, la région a fait des efforts pour augmenter le nombre d'enseignants aux différents niveaux de l'éducation et pour améliorer la qualité de leur formation initiale et continue. Comme montré ci‐dessus, de façon générale dans l'enseignement préprimaire, primaire et secondaire, ces efforts ont davantage consisté à accroître le nombre d'enseignants disponibles qu'à les former. En matière de formation professionnelle, peu de progrès ont été accomplis en moyenne en 2010 : ainsi, un éducateur sur quatre n'avait pas de formation d'enseignant certifiée. L'importance d'avoir de bons enseignants est largement admise, et les politiques publiques visent à garantir la reconnaissance sociale des enseignants ; elles ont donc besoin d'attirer et de maintenir un corps enseignant professionnalisé, en lui proposant une formation initiale et continue de grande qualité et en améliorant ses conditions de travail (Ávalos, 1996, Vaillant, 2009). Le cas du Brésil offre un exemple de l'application de ces politiques. En 1998, ce pays crée la Fondation pour la gestion et le développement de l'éducation primaire et la valorisation des enseignants (FUNDEF) avec la mission d'améliorer les salaires et d'attribuer des fonds à la formation des enseignants. L'impact de la FUNDEF a été très positif : les salaires ont augmenté de façon significative, en particulier ceux qui étaient les plus bas, et le nombre d'enseignants non qualifiés a baissé au niveau national (Vaillant, 2009). Toutefois, la mise en œuvre de ces politiques a pu donner lieu à d'importantes contradictions. Ainsi, au Chili, depuis les années 1990 mais particulièrement au cours de la dernière décennie, les programmes du premier cycle de l''enseignement supérieur ont bénéficié de la plus grande hausse d'inscriptions, mais c'était majoritairement dans des programmes qui ne délivraient pas de certification de qualité, avec des exigences d'admission faibles ou inexistantes et, dans de nombreux cas, caractérisés par un calendrier d'alternance, une durée limitée et un apprentissage à distance, autant d'éléments qui font peser un risque sur la qualité de la formation des enseignants (Ávalos, 2002 ; Bellei and Valenzuela, 2010). Last but not least, au cours des cinq dernières années a émergé un sujet transversal très important
7 Il est important de ne pas perdre de vue cette dimension dans une région où, dans de vastes secteurs de la population, les
écoles disposent de ressources matérielles encore plus faibles, et où cette pénurie est associée à des niveaux plus faibles de résultats scolaires. Voir Murillo et Román, 2011.
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pour l'EPT dans la région, celui de l'usage des TIC dans l'éducation. Il est communément admis que les TIC pourraient renforcer un grand nombre de processus liés à la réalisation de l'EPT, tels que l'augmentation de la qualité de l'éducation. Toutefois, les TIC dessinent aussi de nouveaux défis pour cet agenda, avec par exemple l'apparition des nouveaux concepts d'alphabétisme et d'alphabétisme numérique. On reconnaît que savoir lire et écrire ne suffit pas pour fonctionner et communiquer avec efficacité dans la société du 21e siècle et qu'il faut aussi savoir utiliser les TIC sous leurs différentes formes. 4. Préparation de l'après 2015 : processus d'actions émergentes Processus nationaux et régionaux (par ex., réunions régionales, consultations régionales d'experts et d'institutions de recherche). Trois années seulement nous séparent de 2015. En Amérique latine et dans les Caraïbes, en dépit des progrès réalisés dans nombre de pays, tous les objectifs de l'EPT et du Millénaire ne seront pas atteints. Activités de l'OREALC/UNESCO Santiago
a) Groupe inter‐agences UNESCO‐CEPAL. Groupe de travail UNESCO et ECLAC Le Bureau régional de l'éducation en Amérique latine et dans les Caraïbes (OREALC/UNESCO) et la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (ECLAC) ont créé un groupe de travail pour la prise en compte collective et inter‐agences de l'agenda de l'éducation pour l'Amérique latine et les Caraïbes après 2015. Ce groupe de travail a notamment pour objectifs d'identifier les défis restants et ceux à venir d'ici à 2015 ; d'accélérer les progrès sur ces questions et d'avancer dans la construction de l'EPT post‐2015. Une aide réaliste pour les pays en vue d'atteindre ces objectifs d'ici 2015. Attirer d'autres agences pour une réflexion collective et inter‐institutions. Consulter les pays, les bailleurs et d'autres partenaires. La nature de ce groupe de travail amènera graduellement d'autres parties prenantes à partager une façon de penser inter‐agences afin de concevoir l'agenda post‐2015 pour l'éducation en Amérique latine et dans les Caraïbes. b) L'UNESCO promeut l'approche de la « société de l'éducation » dans laquelle l'éducation est de la responsabilité de tous les acteurs, y compris le secteur privé.
Dans ce contexte et dans le cadre de la promotion de l'EPT, UNESCO Santiago soutient tous les efforts faits en faveur du droit à une Éducation de qualité pour tous en Amérique latine et dans les Caraïbes. Exemples :
o SANTILLANA a commencé la mise en œuvre d'un projet éducatif innovant sur la garantie de la qualité dans les écoles labellisées du système des Nations Unies, qui se met en place dans les pays suivants : Mexique, Honduras, El Salvador, Guatemala, Colombie, Équateur, Argentine et, depuis peu, Panama. o ISTE a entamé des discussions avec UNESCO Santiago pour une collaboration en 2013 au Mexique, aux Caraïbes et en Amérique latine. Programme régional : mener des activités régionales pour promouvoir l'application du cadre global de l'UNESCO et des normes ISTE pour le développement de programmes spécifiques, incluant l'usage des technologies dans
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le processus d'apprentissage. c) Forums technico‐politiques pour la réflexion et l'analyse. Dans le contexte de la deuxième réunion du Bureau qui s'est tenue en novembre 2010 à Rio de Janeiro, il fut décidé de soutenir les forums technico‐politiques pour l'échange d'idées et d'expériences entre les parties prenantes de l'éducation. Dans cet esprit, le bureau OREALC/UNESCO plaide pour la promotion de forums techniques et politiques qui promeuvent le dialogue, la construction commune des connaissances et l'interaction entre les autorités des systèmes d'éducation, les enseignants et professionnels dans le champ de l'éducation et les différents acteurs de l'éducation dans la société (par ex., les universités, les ONG, les parlementaires, les hommes d'affaires, les syndicats et les médias). Une des initiatives prises dans ce cadre fut celle d'une réunion technique sous le titre « Défis clés pour la qualité de l'éducation en Amérique latine et aux Caraïbes : enseignants et évaluation » qui s'est tenue au Panama en mai 2012. Elle faisait partie d'un programme qui vise à améliorer la prise de décision dans les politiques d'enseignement dans la région. Entre autres activités, ce bureau participera à l'organisation d'un module, « Systèmes éducatifs pour l’efficacité et l’amélioration de l’école : examiner les possibilités », au sein du 26e Congrès international pour l’efficacité et l’amélioration de l’école (ICSEI) qui se tiendra à Santiago, Chili, en janvier 2013. 16 octobre : Rapport mondial de suivi (GMR) : UNESCO – CEPAL. Le GMR 2012 se concentre sur les jeunes, les compétences et le travail. Son objectif est d'examiner la façon dont les programmes de développement des compétences peuvent être améliorés pour multiplier les possibilités offertes aux jeunes, de façon à ce qu'ils puissent obtenir des emplois décents et avoir une vie meilleure. OREALC/UNESCO Santiago lance le GMR 2012 lors d'un événement organisé avec ECLAC. Étant donné l'importance et la pertinence du sujet, les deux agences organisent un atelier technique consacré à l'analyse de la situation régionale et l'élaboration de recommandations sur le sujet pour la région de l'Amérique latine et des Caraïbes. Jamaïque. La Conférence régionale d'Amérique latine et des Caraïbes sur l'avancement de la profession enseignante – Atteindre les objectifs de l'EPT (Latin America and the Caribbean Regional Conference on Advancing the Teaching Profession ‐ Achieving EFA goals) est organisée en Jamaïque du 6 au 8 novembre 2012. Son objectif est de fixer des orientations pour la mise en œuvre du mandat de la Taskforce internationale sur les enseignants pour l'EPT (International Task Force on Teachers for EFA) dans la région d'Amérique latine et des Caraïbes. Une fois convenues, elles serviront de références pour les investissements concernant les enseignants et la profession enseignante. La Conférence est soutenue par International Task Force on Teachers for EFA, en collaboration avec l'UNESCO et l'UNICEF, Kingston, Jamaïque. Janvier 2013 – Réunion du Bureau du comité intergouvernemental pour l'EPT / PRELAC. Le Projet régional d'éducation pour l'Amérique latine et les Caraïbes (PRELAC) a été créé en 2002 pour accélérer les progrès vers l'EPT dans la région. En visant le cap de 2015, son objectif était de promouvoir un changement substantiel des politiques et des pratiques de l'éducation, avec cinq stratégies prioritaires pour l'action. Celles‐ci portent sur les pratiques et le contenu de l'enseignement, les enseignants, la culture scolaire, la gestion et la flexibilité des systèmes éducatifs et la responsabilité sociale dans l'éducation. Dans la perspective de 2015, si l'EPT fournit les objectifs, PRELAC doit proposer des moyens d'atteindre ceux‐ci.
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PRELAC est dirigé par un comité inter‐gouvernemental composé de tous les Membres et États associés de la région, représentés par leurs ministres de l'Éducation ou des délégués. Le comité se réunit régulièrement pour suivre tous les événements de la région en matière d'éducation, aussi bien au niveau technique que politique. En tant que secrétariat du projet, ce bureau est responsable pour la gestion et le suivi des progrès vers les objectifs de EFA/PRELAC. Dans ce contexte, une réunion du Bureau du comité intergouvernemental, composé des représentants de sept pays, est prévue pour mai 2013. La réunion vise à faciliter la finalisation : a) d'un diagnostic prospectif à partir de la situation actuelle de l'éducation dans la région ; b) d'une activation et d'un plan accéléré pour EFA/PRELAC d'ici à 2015 et au‐delà ; c) d'un agenda préliminaire pour la région LAC post‐2015, intégrant tous les systèmes de soutien stratégiques avec une perspective d'apprentissage tout au long de la vie et une perspective intersectorielle. À côté de cette réunion un atelier technique portera sur les enseignants, la qualité et l'égalité dans l'éducation. En plus des événements cités ci‐dessus, d'autres rencontres ont été organisées dans le cadre du travail du Laboratoire latino‐américain d'évaluation de la qualité de l'éducation de l'UNESCO (LLECE), un réseau régional de Directeurs nationaux de l'évaluation de l'éducation, qui vise à évaluer et, à terme, à soutenir l'amélioration de la qualité de l'éducation dans la région (en relation avec l'Objectif 6). Certaines réunions étaient de nature plutôt technique et ont développé les capacités des participants, et d'autres de nature plutôt stratégique.
Autres réunions clés (par ordre chronologique) : ‐ XXVIII Réunion des coordinateurs nationaux de LLECE, Lima, décembre 2011. ‐ Atelier technique de formation à l'usage des logiciels et de l'application du pilote de TERCE (pays de l'hémisphère Nord), Saint‐Domingue, mars 2012. ‐ Atelier technique de formation à l'usage des logiciels et de l'application du pilote de TERCE (pays de l'hémisphère Sud), Brasilia, juin 2012. ‐ Atelier technique de formation dans le domaine de la correction des questions ouvertes, Viña del Mar, juillet 2012. ‐ XXIX Réunion des coordinateurs nationaux de LLECE, Viña del Mar, septembre 2012. ‐ Atelier technique de formation dans le domaine de l'analyse de facteurs associés à l'atteinte des acquis de l'apprentissage, Viña del Mar, septembre 2012.
Enfin, l'UNESCO fut un partenaire clé de l'organisation du premier Congrès latino‐américain sur l'évaluation de l'éducation (COMEE), qui a réuni, dans la ville de Santiago du Chili les 4 et 5 octobre 2012, des centaines d'experts en la matière de toute la région.
d) Rapport analytique sur les progrès de l'EPT dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes. Le groupe UNESCO et ECLAC travaille actuellement avec le Centre de recherche avancée sur l'éducation de l'Université du Chili pour préparer un « Rapport analytique sur les progrès de
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l'EPT dans la région : questions critiques et chemin à parcourir d'ici 2015 » (Analytic report on progress towards EFA in the region: critical issues and ground to be covered by 2015). La principale question à résoudre est : que reste‐t‐il à accomplir pour réaliser l'EPT dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes ? Le document devra identifier clairement les écarts restants en matière d'égalité de l'éducation. Il devra également synthétiser des données issues de diverses sources statistiques ainsi que le cadre politique des pays, pour produire un diagnostic analytique de la situation de l'éducation dans la région pour la période 2000 – 2010. Enfin, il devra aussi inclure : une perspective comparative aux niveaux sous‐régional et national ; une analyse détaillée des écarts en matière d'éducation au regard des dimensions socioéconomique, ethnique et de genre ; un examen des ressources investies dans l'éducation. Ce rapport servira d'information et de référence pour le travail du groupe, ainsi que pour les débats et événements prévus en lien avec les parties prenantes de l'éducation au cours des deux années qui nous séparent de 2015. e) Repenser le PRELAC. Le champ de l'éducation est aujourd'hui doté de plusieurs organisations qui œuvrent pour son amélioration et sa progression. Toutefois, il arrive que leurs lignes d'action et leurs objectifs se recoupent. OREALC/UNESCO s'est donc engagé dans un processus de convergence entre toutes les agences participantes de la région à travers la modernisation de EPT/PRELAC. Ce processus de modernisation implique de passer des focus et des objectifs à des mécanismes et des systèmes de soutien.
Les systèmes de soutien seront : a) des réformes des programmes qui se concentreront sur les dimensions de diversité et de flexibilité que doit avoir un programme. Elles se concentreront aussi sur l'élaboration de normes, l'harmonisation des objectifs d'apprentissage et les méthodes d'enseignement et pédagogiques. Le système de soutien consacré aux b) enseignants se concentrera sur la formation initiale et continue ; la certification, l'accréditation et des normes minimales pour les enseignants et l'évaluation des enseignants ; celui concernant c) la culture scolaire porte sur la culture de la paix et le climat dans l'école, l'inclusion et l'égalité ainsi que le leadership instructif et participatif. Un quatrième système soutiendra d) la gestion et la planification de l'éducation en se concentrant surtout sur des sujets tels que la décentralisation, la garantie de la qualité et l'inspection des écoles, la comptabilité des écoles, et les systèmes d'information de la gestion de l'éducation (EMIS). Le dernier système a pour tâche de plaider pour e) un contrat social pour l'éducation à travers des partenariats inter‐agences et privés/publics de même qu'à travers la coopération Sud‐Sud et des financements innovants. Ces systèmes de soutien travailleront aux côtés de toutes les parties prenantes du secteur (enseignants, élèves, ONG, organisations internationales, etc.) ainsi que sur ses thèmes transversaux (petite enfance, enseignement et formation techniques et professionnels (EFTP), VIH et éducation, etc.). f) Troisième étude régionale comparative et explicative (TERCE). Le Laboratoire latino‐américain d'évaluation de la qualité de l'éducation de l'UNESCO (LLECE) travaille actuellement sur la troisième étude de l'évaluation de l'éducation dans la région. Cette étude mesurera les résultats scolaires des élèves des 3e et 6e année en mathématiques, sciences (6e année seulement), lecture et écriture. Ses résultats sont attendus pour 2014 et elle servira non seulement pour orienter les politiques publiques mais aussi pour évaluer la performance de la région pour la réalisation des objectifs de l'EPT en 2015. Étant donné que les résultats de la troisième étude du LLECE pourront être comparés à ceux de la deuxième (SERCE), ses conclusions permettront en premier lieu aux pays de disposer
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d'informations sur les progrès accomplis par leurs systèmes éducatifs entre 2006 et 2013. Outre l'évaluation des niveaux atteints dans les pays participants, l'étude livrera de nombreuses données sur les facteurs affectant les progrès de l'éducation et ce, dans un grand nombre de domaine, dont : l'impact de la participation à l'école primaire ; la formation des enseignants ; le niveau socioéconomique ; la qualité et la quantité de la nutrition ; la taille de la classe ; le climat scolaire ; les investissements publics dans l'éducation ; le style de leadership de l'école ; et l'emploi des technologies éducatives, que ce soit à l'école ou à la maison. Ces données pourraient donner d'importantes pistes pour cibler des ressources publiques toujours limitées et pour optimiser les bénéfices. g) Les TIC dans l'éducation. OREALC ‐ UNESCO ont monté ensemble une taskforce sur les TIC dans l'éducation composée de plusieurs experts en la matière. Cette taskforce prépare un rapport sur les TIC dans l'éducation dans la région. Les membres de ce groupe ont organisé, ou participé à, d'importants événements dans la région, tels que Virtual Educa (panama, juin 2012), Tijuana Innovadora 2012 (Tijuana, octobre 2012) et Educa Digital (Bogota, novembre 2012).
Quels sujets figurent sur l'agenda de l'après‐2015 ? • Un suivi de l'EPT après 2015 pourrait aller au‐delà du besoin d'un enseignement préprimaire de qualité avec de hauts niveaux de parité, et même se concentrer spécialement sur des programmes pour les jeunes enfants de zéro à trois ans. C'est un facteur crucial pour la globalisation du concept de l'EPPE, de façon à accompagner les enfants de la naissance jusqu'au cours préparatoire.
• Atteindre l'enseignement secondaire universel exige des politiques plus ambitieuses.
• Il faut également se pencher sur la nécessité d'augmenter les possibilités d'accès à l'enseignement post‐secondaire.
• Les besoins en éducation spécialisée et en éducation inclusive doivent faire l'objet d'une attention continue dans la région. Le concept d'éducation inclusive sera mobilisé afin d'instaurer un cadre permettant de traiter les différents défis auxquels la région est confrontée, dont l'amélioration de l'accès pour les enfants des groupes autochtones et des populations rurales et les élèves avec des besoins spéciaux.
• La violence à l'école est un problème croissant qui menace la réalisation et les progrès de l'EPT et qui requiert la mise en place urgente d'actions et de politiques efficaces.
• Le leadership scolaire est un facteur important de changement dans les écoles et les classes. Il doit être pratiqué et amélioré.
• L'éducation en situations d'urgence et la préparation aux désastres pourraient être améliorées dans la région.
• L'utilisation et la formation à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) pourraient être promues et améliorées.
• La compréhension du concept de l'éducation de qualité comme un tout, qui prenne en compte des éléments tels que la santé et la sécurité, entre autres. Ce concept doit aussi intégrer les modalités
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d'enseignement‐apprentissage (par exemple, l'apprentissage centré sur l'élève) et de l'évaluation de l'éducation en tant que moyens essentiels pour mesurer la qualité de l'éducation et la qualité éducative elle‐même.
• Exploration de nouvelles modalités de financement de l'éducation dans la région dues à des mesures mieux conçues, telles que :
a. Le développement de la coopération Sud‐Sud et le fait qu'un nombre croissant de pays à moyens revenus en Amérique latine et dans les Caraïbes deviennent des bailleurs ouvrent des possibilités intéressantes en tant que sources supplémentaires de financement. b. La tendance à donner plus d'importance aux partenariats privé/public ainsi que l'initiative Global Agreement créent des sources complémentaires de financement pour l'éducation dans la région.
• Éducation et travail. Les programmes d'études doivent être révisés sous l'angle de leur pertinence par rapport à la vie réelle et à l'environnement social des élèves. Dans un monde de plus en plus pluriel, la planification de l'éducation en matière de contenus et de méthodes didactiques doit être assez flexible pour s'adapter à des élèves qui ont des besoins, des désirs et des attentes différents.
• Suivi de Rio+20 : l'éducation pour le développement durable et pour lutter contre le changement climatique.
5. Conclusion
Les progrès des pays de la région pour la réalisation des objectifs de l'Éducation pour tous (EPT) sont contrastés : alors que de grands progrès ont été accomplis pour certains objectifs, au point que l'on peut affirmer que l'objectif en question a été atteint ou le sera en 2015 (par exemple, l'Objectif 5 de parité entre les sexes), il est clair que ce n'est pas le cas pour d'autres, par exemple l'Objectif 1 (éducation préprimaire) ou l'Objectif 6 (qualité de l'éducation, bien que cet objectif soit problématique dans la mesure où il ne fixe pas d'indicateurs). Il existe également des défis nouveaux pour la réalisation de certains objectifs mais concernant seulement des secteurs donnés des sociétés de la région.
Les principaux défis pour la région sont de deux types. D'un côté, il s'agit de poursuivre ce qui fut proposé à Jomtien en 1990, qui porte sur l'expansion et l'amélioration des différents niveaux de l'éducation, avec aujourd'hui un accent mis sur l'enseignement secondaire, et d'éliminer les disparités au détriment des populations rurales, autochtones ou à faibles revenus pour chacun des objectifs. D'un autre côté, de nouveaux défis sont apparus – comme l'accès d'une plus grande partie de la population à l'enseignement supérieur, l'intégration des nouvelles technologies dans l'enseignement et la nécessité d'associer à l'éducation la formation aux compétences nécessaires pour participer à la société du savoir – qui imposent une nouvelle perspective, plus exigeante, en matière de qualité.
L'inégalité sociale en Amérique latine et dans les Caraïbes est un problème que l'éducation n'a toujours pas contribué à résoudre de façon satisfaisante. Aujourd'hui il y a encore un lien étroit entre le revenu de la famille, les résultats scolaires des enfants et le type de travail que ceux‐ci
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auront, en fonction de leur niveau d'éducation. Cela détermine alors en grande partie le revenu familial de la génération suivante et les inégalités se reproduisent ainsi d'une génération à l'autre.
Les problèmes actuels de la région doivent être abordés de façon plus volontaire dans tout agenda post‐EPT qui serait envisagé au‐delà de 2015.
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6. Annexes et tableaux de données (dernier tableau de l'ISU pour la région)
A. Amérique latine et Caraïbes : caractéristiques principales
Le rapport contient des informations sur les 41 pays membres ou observateurs de l'UNESCO dans la région d'Amérique latine et des Caraïbes qui figurent dans la liste ci‐dessous avec leurs codes d'identification (codes utilisés dans les graphiques et les tableaux). Amérique latine Caraïbes
AR Argentine AI Anguilla BO Bolivie AN Antilles néerlandaises BR Brésil AG Antigua‐et‐Barbuda CL Chili AW Aruba CO Colombie BS Les Bahamas CR Costa Rica BB La Barbade CU Cuba BZ Belize EC Équateur BM Les Bermudes SV El Salvador DM La Dominique GT Guatemala GD La Grenade HN Honduras GY Guyane MX Mexique HT Haïti NI Nicaragua KY Les îles Cayman PN Panama TC Îles Turques et Caïques PY Paraguay VG Îles Vierges britanniques PE Pérou JM Jamaïque DO Republique dominicaine MS Montserrat UY Uruguay KN Saint‐Kitts‐et‐Nevis VN Venezuela LC Sainte‐Lucie VC Saint‐Vincent‐et‐les‐Grenadines SR Suriname TT Trinité‐et‐Tobago
• Diversité : cinq langages européens sont parlées en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui s'ajoutent aux nombreuses langues indigènes. • Selon la classification de la Banque mondiale, la majorité des pays de la région ont des revenus intermédiaires ; neuf, des revenus faibles à intermédiaires (Belize, Bolivie, Équateur, Salvador, Guatemala, Guyane, Honduras, Nicaragua et Paraguay) et un seul, Haïti, des revenus faibles. • Selon la classification du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la majorité des pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont un indice du développement humain élevé. À un extrême on trouve La Barbade, le seul pays à avoir un indice très élevé, et à l'autre Haïti, qui a un indice bas.
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B. Données statistiques
Légende : CINE 0 : Enseignement préprimaire CINE 1 : Enseignement primaire CINE 2 : Enseignement secondaire (premier cycle) CINE 3 : Enseignement secondaire (deuxième cycle) CINE 2 et 3 : Enseignement secondaire (les deux cycles ensemble) CINE 4 : Enseignement post‐secondaire (pas tertiaire) CINE 5 et 6 : Enseignement supérieur (universitaire et non‐universitaire, y compris les programmes de doctorat) Symboles utilisés … Pas de données disponibles * Estimation nationale ** Estimation de l'ISU . Ne s'applique pas ‐n La donnée porte sur l'année scolaire ou fiscale n précédant l'année ou la période de référence
Country
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2010 2010 2000 2010 2000 2010 2010
Anguila 3 2 444 45,3 90,4 ** 86,2 +1** 0,86 +1** 94,5 -2** 90,9 -2** 0,92 -2** 2,4 ** 1,9 -2** 40,9 40,9
Antigua y Barbuda 3 2 2 356 -2 48,9 -2 40,1 70,1 -2 69,9 -2 0,99 1,1 1,5 -2 12,0 -2 12,0 -2
Argentina 3 3 1 461 743 -1 49,6 -1 59,8 60,3 1,02 73,4 -1 74,1 -1 1,02 -1 1,8 2,2 -1
Aruba 4 2 2 809 48,1 94,4 92,1 0,95 97,8 -1 96,0 -1 0,96 -1 1,9 2,2 100,0 100,0
Bahamas 3 2 15,8 ** 16,3 ** 1,07 ** 0,3 **
Barbados 3 2 5 814 50,1 63,3 67,5 1,14 95,7 * 96,2 * 1,01 * 1,4 2,2 * 52,4 * 53,4 *
Belice 3 2 6 596 51,1 23,9 22,1 0,85 43,8 44,9 1,05 0,5 0,9 14,8 14,6
Bermuda 4 1
Bolivia (Estado Plurinacional de) 4 2 222 009 -1 49,1 -1 35,8 36,2 1,02 32,1 -1 32,4 -1 1,02 -1 0,9 0,9
Brasil 4 3 6 792 095 48,7 46,9 46,9 1,00 1,8
Islas Vírgenes Británicas 3 2 726 -1 48,8 -1 47,4 ** 46,0 * 0,94 * 57,9 -1** 55,0 -1** 0,90 -1** 1,5 * 1,5 -1*
Islas Caimán 3 2 1 274 -2 53,5 -2 52,6 52,6 1,00 81,8 -2 92,0 -2 1,28 -2 1,1 1,8 -2
Chile 3 3 413 895 -1 50,3 -1 53,7 -1 55,4 -1 1,06 -1 1,6 1,7 -1
Colombia 3 3 1 301 689 48,9 36,0 36,3 ** 1,02 ** 44,4 44,6 1,01 1,2 1,5 100,0 100,0
Costa Rica 4 2 108 246 49,1 0,9 ** 1,4 ** 81,8 82,9
Cuba 3 3 386 225 48,3 92,9 94,0 1,02 91,0 90,8 1,00 3,1 3,0 100,0 100,0
Dominica 3 2 1 891 49,5 82,1 +1 85,0 +1 1,07 +1 82,2 88,1 1,15 1,4 2,2
República Dominicana 3 3 241 681 48,9 29,4 29,9 1,03 36,1 36,1 1,00 1,0 1,2 95,2 95,5
Ecuador (el) 5 1 331 334 -2** 50,3 -2** 55,7 56,4 1,03 81,3 -3 81,6 -3 1,01 -3 0,7 1,1 -2** 76,2 -2** 76,4 -3
El Salvador 4 3 227 253 49,4 38,7 39,1 ** 1,02 ** 54,5 55,4 1,03 1,3 1,9 92,8 -1 94,1 -1
Granada 3 2 3 562 50,5 89,3 +1** 90,1 +1** 1,02 +1** 94,0 97,9 1,09 1,7 ** 2,0 45,1 45,1
Guatemala 5 2 584 833 49,7 37,3 37,0 0,98 56,2 56,6 1,01 1,0 1,4
Guyana 4 2 25 470 49,4 75,5 ** 73,4 ** 0,95 ** 65,4 67,4 1,06 2,0 ** 1,5 60,9 60,9
Haití 3 3
Honduras 3 3 247 800 49,7 26,4 +3 27,0 +3 1,05 +3 37,8 38,5 1,04 0,6 1,3
Jamaica 3 3 159 370 49,5 77,0 +1 77,8 +1 1,02 +1 84,2 82,4 -2 1,02 -2 2,5 ** 3,4
México 4 2 4 619 209 49,5 66,4 67,1 1,02 84,4 85,0 1,01 1,5 2,0 82,2
Montserrat 3 2 128 -1 53,1 -1 66,7 +2* 53,1 +2* 0,64 +2* 72,7 -3* 63,2 -3* 0,76 -3* 2,6 ** 1,9 -3* 78,6 -1 78,6 -1
Antillas Neerlandesas 4 2 97,8 +1 97,4 +1 0,99 +1 2,3
Nicaragua 3 3 218 062 49,6 28,8 29,3 1,04 55,4 56,1 1,03 1,1 1,7 33,3 33,3
Panamá 4 2 92 667 49,1 43,8 44,0 1,01 60,0 60,1 1,00 0,9 1,3 43,3 45,6
Paraguay 3 3 154 866 -1 49,3 -1 27,7 28,3 1,04 32,4 -1 32,7 -1 1,02 -1 0,9 1,1 -1
Perú 3 3 1 376 126 49,1 58,8 59,4 1,02 78,1 78,2 1,00 1,8 2,4
Puerto Rico 4 2 94 875 49,1 78,2 79,4 1,03 1,9
Saint Kitts y Nevis 3 2 1 685 48,2 2,6 ** 1,8
Santa Lucía 3 2 3 421 48,2 48,6 ** 49,8 ** 1,05 ** 44,0 43,8 0,99 1,3 ** 1,2
San Vicente y las Granadinas 3 2 2 925 -1 49,7 -1 1,6 -1
Suriname 4 2 17 695 -1 49,5 -1 75,8 +1** 76,1 +1** 1,01 +1** 79,5 -1 79,5 -1 1,00 -1 1,7 +1** 1,7 -1 100,0 -2 100,0 -2
Trinidad y Tabago 3 2 29 585 -3 49,2 -3 49,7 ** 50,7 ** 1,04 ** 66,3 -3* 66,2 -3 1,00 -3* 1,2 ** 1,6 -3*
Islas Turcos y Caicos 4 2 1 174 -1 49,7 -1 85,6 +2* 79,5 +2* 0,87 +2* 2,6 +2*
Uruguay 3 3 133 003 -1 49,0 -1 52,9 -1** 53,6 -1** 1,03 -1** 78,3 -1 78,5 -1 1,01 -1 1,9 ** 2,7 -1
Venezuela (República Bolivariana de) 3 3 1 269 144 50,7 44,4 45,0 1,02 70,1 72,6 1,07 1,5 2,2
Source: UIS, Data Center, October 2012
References:
* : National estimation
** : UIS estimation
+/-: Difference between indicator year and reference year