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Evaluation du fonctionnement d'un cercle au Mali sur 4 volets/composantes (Méthode Safic)
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MINISTERE DE L’ADMINISTRATION
TERRITORIALE ET DES COLLECTIVITES LOCALES
=========
SAFICSystème d’Analyse
Financière et Institutionnelle des
CollectivitésDIRECTION NATIONALE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
=========
PROJET DAPPUI A LA DECENTRALISATION AU NIVEAU DES
CERCLES
==========
RAPPORT SAFICCERCLE DE SÉGOU
Février 2012
1
LES NOTES ET LES APPRÉCIATIONS EXPRIMÉES DANS CE RAPPORT SONT CELLES DE LEURS AUTEURS ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLE DU UN CAPITAL DEVELOPMENT FUNDS, NI CELLES D’AUCUNE DES ORGANISATIONS QUI L’ONT FINANCÉE ET QUI ONT CONTRIBUÉ À SA RÉALISATION.
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BILAN GLOBAL IntroductionEn collaboration avec le gouvernement du Mali à travers la Direction générale des Collectivités Territoriales et avec l’appui financier de Lux Dévelopment, l’UNCDF a entrepris à travers le projet appui à la décentralisation au niveau des cercles (PADC), la mise en œuvre du Système d’Analyse Financière et Institutionnelle des Collectivités (SAFIC) dans les 7 cercles de la région de Ségou.Les enjeux du présent diagnostic sont d’établir les points forts du cercle de Ségou pouvant constituer des leviers pour son développement et de mettre en exergue les dysfonctionnements.
Diagnostic de performance globale du CerclePartant de l’échelle des performances de la méthode SAFIC, la collectivité Cercle de Ségou donne l’image d’une collectivité plutôt moyenne. Les performances sur les trois composantes sont très proches et donne à l’observateur même bien averti, l’impression d’une collectivité équilibrée sur le triptyque Economie/Finance/Institution-Organisation.Cette image renvoie aux décideurs deux messages forts : (i) il y a une importante marge de progression vers une position qui pourrait être considéré comme l’idéal ; (ii) des efforts sont à faire dans tous les domaines (on est qu’à mi-parcours dans chacun des domaines).
Si l’image présente l’avantage de stimuler la génération d’idées au moment de l’élaboration du pacte territorial, elle appelle (en même temps) à plus de vigilance et de rigueur pour identifier les actions-leviers prioritaires à considérer dans la planification et l’affectation des efforts au moment venu.
Graphique 1 : Bilan diagnostic global
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Tableau 1: Synthèse de performance globale du Cercle de Ségou
Composantes AppréciationFONCTIONNALITE MoyenDYNAMIQUE ECONOMIQUE MoyenGESTION FINANCIERE Moyen
Une observation plus rapprochée permet de déceler que c’est dans les domaines de la fonctionnalité et surtout des finances que les performances ne sont pas à la hauteur de la composante économique. En effet, alors que la composante économique offre d’intéressantes opportunités en termes de potentiel notamment, l’organisation de la collectivité pêche par la faiblesse de son implication dans le circuit économique et sa incapacité à créer et à mobiliser des recettes financières sur certaines activités économiques, tel qu’autorisé par les textes réglementaires
Graphique 2 : Profil de développement du cercle de Ségou
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On peut qualifier de « Paradoxe de Ségou » le fait qu‘en dépit d’un bon potentiel économique, les dynamiques impulsées par les acteurs (par ailleurs en nombre et en qualité suffisantes) n’atteignent pas les performances qui permettraient d’assurer au cercle un meilleur développement économique. Les acteurs à tous les niveaux doivent s’interroger sur leur part de responsabilité dans cette situation.
La composante économique
Les atouts économiques du cercle de Ségou reposent essentiellement sur son potentiel de territoire irrigué par 2 fleuves avec des terres fertiles, un potentiel halieutique important et par voie de conséquence un potentiel de production très important.
Le territoire s’est assez logiquement développé principalement au long du fleuve concentrant près de 67,5% de la population du cercle. Le secteur primaire occupe près de 90% de la population du cercle. Plus de la moitié de la production locale est expédiée vers l’extérieur (reste du Mali et exportation vers les pays comme le Burkina et le Niger).
On peut noter une insuffisance du nombre d’unités industrielles comparativement au potentiel existant. Dans des secteurs comme l’élevage ou la pêche, on enregistre très peu de transformation de la production. Ceci laisse entrevoir de véritables opportunités dans ce secteur des industries.
Le territoire subit des mutations profondes avec vente de terres aux grands investisseurs privés (sucre, riz), les petits agriculteurs et employés optant corrélativement pour des emplois salariés au niveau des grandes exploitations ou des activités de petit commerce.
Au niveau du cercle de Ségou, trois zones de concentration des populations se constituent progressivement en pôles de développement. Il s’agit de Ségou pour les services, de Markala pour la production sucrière le riz et la pêche et Dioro pour la production de céréales et de bétail.
Il apparait que les dynamiques des acteurs (secteur privé, associations, secteur public) ne sont pas à la hauteur de ces potentiels, ce qui de présager d’une marge de progression justifiant à postériori le déroulement d’un processus comme celui du SAFIC.
Ce qui paraît déplorable dans cette situation est que la Collectivité Cercle subit un accroissement régulier modéré de la population (1,4% annuel) sans pouvoir l'influencer ou même en cerner les besoins en temps réel. Elle ne peut pas de ce fait bénéficier de l'opportunité que cela représente.
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Dans le même temps, une augmentation de la population a comme corolaire une augmentation de la demande en services publics (santé, éducation, …) et le cercle doit y faire face.
La composante financière
La gestion financière du Cercle s’apparente à une « gestion des affaires courantes », dans un contexte de faiblesse de ses recettes propres.
Le Cercle ne collecte pas les taxes qui alimentent ses budgets de fonctionnement et d’investissement, le processus de recouvrement des taxes étant réalisé au niveau (et par) les communes.
Les cycles d’abondement en recettes propres et transférées sont indépendants ce qui « tétanise » le fonctionnement du cercle … soumis au bon vouloir stratégique et financier de l’Etat Malien. Comment être performant dans un contexte financier aussi incertain ?
Le processus de programmation et de priorisation des investissements pourrait certainement être amélioré ; une meilleure harmonisation des PDSEC des communes, des cercles et de la Région permettrait de rendre plus efficace l’action publique.
A contrario, la tentation d’un repli stratégique vers un financement majoritaire des services de santé et de formation ne correspond pas aux urgences d’un accompagnement des mutations économiques à l’œuvre au niveau du territoire.
De façon générale les performances financières de la collectivité sont moyennes voire faibles
La composante organisationnelle et institutionnelle
Pour accélérer la prise en charge de certaines questions essentielles d’offre de services par les collectivités, le gouvernement a pris des décrets détaillant les modalités d’exercice de certaines compétences transférées comme l’éducation, la santé et l’hydraulique.A partir de cet instant, les collectivités se sont focalisées sur ces questions d’offre de services publics et ont relégué au plan de la simple formalité les autres domaines dans la considération de leurs compétences. De façon générale, les performances du CC de Ségou en matière institutionnelle et organisationnelle sont moyennes.
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Il y a des marges de progressions importantes notamment pour ce qui est de l’organisation de la collectivité (création de services propres, fonctionnalité des commissions de travail, rencontres autour des questions autres que celles en lien avec la gestion administrative quotidienne).Les rapports avec la société civile et les populations en générale méritent également une attention particulière.Services déconcentrés de l’Etat
La nature de la collaboration entre la collectivité et les services techniques de l’Etat autour des enjeux du développement. Au fond cela interpelle davantage les services de l’Etat car en plus de l’absence d’appui consistant à la collectivité, leur niveau d’offre de services est aussi très loin des attentes des populations.
La situation doit interpeller également la tutelle qui, au delà d’assurer rigoureusement sa mission de contrôle de légalité notamment à travers l’approbation des budgets et des comptes de la collectivité (c’est d’ailleurs ce qui est le mieux fait dans cette collectivité), doit faciliter et organiser la mise à disposition des agents techniques de l’Etat à la collectivité.
Le niveau des services rendus par les services de l’Etat est très faible pendant que le contrôle de légalité et les missions d’inspection et de contrôles périodiques se déroulent normalement. Ceci se comprend aisément car il s’agit de questions sensibles comme les finances publiques pour lesquelles, la prise de décisions a quelques fois des implications sociales ou politiques fortes.
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Des pistes de réflexion à approfondir
L’analyse systémique des volets économique, financiers et institutionnel du Cercle de Ségou met en évidence les composantes de diagnostic – ce qui amène l’équipe SAFIC à émettre des recommandations d’amélioration
Constats RecommandationsVolet économique
Le territoire au sud du fleuve Niger bien que très riche en production agricole subit une mutation lourde (réduction des terres cultivées, baisse de la productivité) et cette activité primaire n’est pas soutenue par des industries secondaires à forte valeur ajoutée (agro-transformation, usine textile, …)
Le Cercle doit accompagner la mutation en cours au niveau du Cercle de Ségou, au-delà de son registre habituel sur les compétences éducation et santé.
Volet financier Des ressources propres très réduites (en termes d’assiette et de montant perçus)Un abondement de la part de l’Etat sur les compétences éducation et santé qui vient tripler le budget de fonctionnement en 2010.Une dépendance totale à l’Etat en matière de budget
Compte tenu de la situation économique du Cercle et des enjeux du territoire, il s’avère important de donner une nouvelle autonomie financière au Cercle de Ségou grâce à un élargissement (à étudier) du spectre de ses taxes (taxes foncières sur le bâti et non bâti, taxes touristiques, taxes de passage au niveau des gares routières, patentes et licences sur les marchés)
Volet institutionnel
Le cercle se contente de « gérer les affaires courantes » alors que sa position de relais de transmission de la Région, de mutualisation des compétences sur des sujets intercommunaux pourraient lui permettre de se mettre en action par rapport aux sujets clefs du développement.
Permettre au cercle une mise en vitesse sur des sujets de développement économique de 1ère
importance.Les commissions de travail doivent être ré-impulsées avec un management moins autocratique.
Le Cercle de Ségou doit se livrer à une réflexion approfondie par rapport à son registre d’action.
Vers une stratégie de soutien du Cercle aux besoins nouveaux du territoire
Pour répondre aux mutations du territoire (réduction du poids de l’agriculture dans l’économie), le Cercle a déjà décidé d’élargir son registre d’intervention (PDSEC 2011-2015) en supportant des actions de soutien aux activités de base (développement d’unités industrielles de conservation et de transformation des produits agricoles, maraîchers et d’élevage), en apportant une contribution aux secteurs à potentiel (Tourisme, artisanat, activité de collecte de sable), un registre de soutien aux infrastructures « collectives » (routes et téléphone), un soutien aux personnes défavorisées (qui sortent du système).
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Les consultants ont pu mettre en évidence des points d’intervention de soutien à l’économie (Organisation de foires et congrès, accompagnement de structures de type coopératives, organisation des marchés et des gares routières, achat de bacs) et de régénération des ressources naturelles (développement d’énergie de substitution au bois de chauffage, reforestation, fermes d’alevinage). Les ressources minières devraient également être développées
En tout état de cause, le rôle du Cercle est un rôle de courroie de transmission absolument nécessaire entre les communes plongées dans l’action et la Région responsable des réflexions à fort recul par rapport à l’action. Le registre du Cercle est bien d’impulser des plans d’actions sur un registre d’intercommunalité ou de déclinaison des plans d’action régionaux.
La situation de l’économie du territoire du Cercle de Ségou en pleine mutation nécessite certainement une dynamisation de toutes les ressources ; le secteur privé avec des structures de coopératives, d’associations doit être mobilisé pour opérationnaliser les actions et les relayer en profondeur.
Un des points de réflexion complémentaire est celui de la pertinence des territoires géographiques représentés par les cercles ; le cercle de Ségou illustre un territoire avec des différences fondamentales les 2 sous territoires au Nord et au Sud du fleuve.
Ces éléments peuvent servir de toile pour l’élaboration du Pacte territorial du Cercle de Ségou.
Le fait d’avoir à gérer un territoire divisé par le fleuve peut contribuer très positivement au développement de moyens de transport Nord-Sud (barges), mais à contrario, des territoires voisins au sud pourraient être en compatibilité plus naturelle avec le sous espace du Sud.
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Sommaire
I. Introduction..................................................................................................................................12
1.1. La localisation et la situation du territoire analysé...............................................................13
1.2. Le contexte et les objectifs recherchés.................................................................................15
1.3. La mise en œuvre opérationnelle de la démarche Safic, (organisation, déroulement de la mission SAFIC et difficultés rencontrées).........................................................................................16
II. Audit économique, financier, organisationnel et institutionnel du cercle de Ségou...................18
2.1. La composante économique.................................................................................................18
2.1.1. Le profil économique du cercle de Ségou.........................................................................18
2.1.2. Les potentialités économiques.........................................................................................18
2.1.2.1. Dynamique des activités de base :................................................................................18
2.1.2.2. Dynamique des activités induites.................................................................................21
2.1.3. La dynamique des acteurs................................................................................................28
2.1.3.1. Dynamique entrepreneuriale.......................................................................................28
2.1.3.2. Dynamique des organisations locales...........................................................................28
2.1.3.3. Dynamiques de population...........................................................................................29
2.1.3.4. Dynamique de services et de soutien à l’entreprenariat..............................................31
2.1.4. Synthèse de la performance économique du cercle de Ségou.........................................31
2.2. La composante financière.....................................................................................................33
2.2.1. Le régime financier des Collectivités Territoriales............................................................33
2.2.2. L’analyse des finances du Cercle de Ségou.......................................................................35
2.2.2.1. Niveau de mobilisation des ressources financières du Cercle de Ségou.......................35
2.2.2.2. Recettes de fonctionnement........................................................................................35
2.2.2.3. Les recettes de transfert...............................................................................................37
2.2.2.4. Evolution des recettes totales.......................................................................................37
2.2.4 Le Processus de budgétisation.................................................................................................38
2.2.4.1 Conformité du processus de budgétisation = Conforme......................................................38
2.3.4.2 Respect des règles de gestion des finances......................................................................39
2.3.5 La qualité des dépenses....................................................................................................40
2.3.5.1 Les dépenses de fonctionnement.....................................................................................40
2.3.5.2 Composition des dépenses de fonctionnement...............................................................40
2.3.5.3 Les dépenses d’investissement.........................................................................................41
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2.3.5 L’évaluation des potentialités du Cercle..................................................................................42
2.3.6 L’évaluation de la performance financière du cercle de Ségou........................................44
2.4 La composante organisationnelle.........................................................................................47
2.4.1 Démocratie locale.............................................................................................................47
2.4.1.1 Représentation spatiale, genre et socioprofessionnelle des élus.....................................47
2.4.1.2 Fonctionnement des organes élus (Conseil, Bureau, Commissions).................................48
2.4.1.3 Communication de la collectivité, accès des citoyens à l’information..............................50
2.4.1.4 Implication des citoyens dans la prise de décision...........................................................51
2.4.2 Organisation de la collectivité, niveau de services fournis aux citoyens...........................52
2.4.2.1 Existence de services adaptés aux réalités et aux missions..............................................52
2.4.2.2 Adéquation des ressources humaines (qualité et quantité).............................................53
2.4.2.3 Equipement des services (mobilier, locaux et matériel)...................................................54
2.4.2.4 Fonctionnement effectif des services de la collectivité....................................................55
2.4.3 Niveau d’exercice des compétences et qualité des services offerts.................................55
2.4.3.1 Etat d’exercice des compétences transférées..................................................................55
2.4.3.2 Etat d’exercice des compétences des autres domaines....................................................57
2.4.4 Evaluation de la performance organisationnelle et institutionnelle du Cercle de Ségou..57
2.5 Services étatiques.................................................................................................................61
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I. INTRODUCTION
Dans le cadre de ses missions d’appui au développement local et afin de renforcer la capacité d’autogestion des collectivités locales, l’UNCDF a développé le système d’analyses financières et institutionnelles des collectivités (SAFIC).
« Le SAFIC est une démarche concertée qui vise, grâce à des instruments d’analyse à : (i) saisir les problématiques liées à la gestion et à la gouvernance locales, notamment l’organisation et le fonctionnement des collectivités, leurs ressources et leur gestion ainsi que la dimension économique de leur développement, et (ii) prendre des décisions concernant l’adoption de mesures correctives en vue d’améliorer la gestion locale, notamment l’amélioration des recettes internes ou recettes propres et l’amélioration du niveau de service rendu aux citoyens grâce à une rationalisation de la gestion budgétaire (rationalisation des allocations budgétaires, amélioration de la qualité des dépenses, meilleur suivi de l’exécution du budget) ».
Le Safic est une démarche endogène portée par la collectivité concernée avec l’appui technique et méthodologique de l’UNCDF sous la responsabilité institutionnelle de la Direction Nationale des Collectivités Territoriales (DNCT).
La démarche intègre les étapes de travail suivantes
L’Audit global, qui analyse les interactions entre le territoire et son système institutionnel et qui fait l’objet du présent rapport ;
La Conférence territoriale, qui vise à valider l’audit et à dégager les orientations de développement et d’amélioration de la dynamique territoire-institutions ;
Le Pacte territorial qui est construit sous forme d’un modèle d’action contractuel à travers une gestion axée sur les résultats ;
Le Tableau de bord, qui permet le suivi de la performance de la collectivité incluant l’identification et le rôle des acteurs responsables.
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I.1. La localisation et la situation du territoire analysé
Le cercle de Ségou est la plus grande des sept collectivités territoriale du même niveau constituant la région de Ségou. Le cercle de Ségou est composé de 30 communes dont la commune urbaine de Ségou. Le cercle de Ségou est au cœur de la région de Ségou qui elle-même est située au centre du pays.
Carte 1 : Localisation du cercle de Ségou au Mali
Avec une population estimée à 691 358 habitants (RGPH 2009), le cercle de Ségou couvre une superficie de 874 600 ha dont 456 300 ha en culture et jachères récentes (52% des terres) et 418 300 ha en terres non cultivées.
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Carte 2 : Population et type d’occupation du territoire
De par sa position à mi-chemin entre le début de la partie septentrionale du pays joue un rôle important dans les échanges entre la capitale et les régions du Nord. Passage obligé pour Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal.
Le territoire s’est développé principalement au long du fleuve concentrant près de 67,5% de la population du cercle. Les espaces au nord du Niger sont très faiblement peuplés ; ils pourraient être développés en complémentarité avec les activités développées au Sud du Niger.
Le cercle de Ségou produit en zones inondées des cultures comme le riz et la canne à sucre et en zones exondées des cultures sèches (mil, sorgho) ainsi que du coton. Cette partie du pays est reconnue pour être aussi une des zones les plus favorables à l’élevage et à la pèche.
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I.2. Le contexte et les objectifs recherchés
Le SAFIC au Mali a été testé dans 130 communes des régions de Mopti et de Tombouctou, il s’agit à présent d’adapter et d’appliquer la méthodologie SAFIC pour le niveau de collectivité cercle.La collectivité Cercle fait en effet l’objet de nombreuses interrogations sur son rôle et sa valeur ajoutée, principalement de la part des communes, des populations.Son rôle de courroie de transmission entre la Région et la commune est perçu comme peu efficace, la mise à disposition de moyens adaptés de la part de l’Etat devant être vérifiée.
En collaboration avec le gouvernement du Mali à travers la Direction générale des Collectivités Territoriales et avec l’appui financier de Lux Development, l’UNCDF a entrepris dans le cadre du projet appui à la décentralisation au niveau des cercles (PADC), la réalisation de SAFIC au niveau de 7 cercles de la région de Ségou, avec le choix du Cercle de Ségou comme « Cercle test ».
Le présent diagnostic vise à établir les points forts du Cercle de Ségou pouvant constituer des leviers pour son développement, mais également à mettre en exergue les dysfonctionnements.
Le SAFIC a pour principales finalités le renforcement des capacités de la collectivité à conduire sa propre évolution mais également la définition d’un tableau bord de la performance de celle-ci à travers certains indicateurs en relation avec les composantes analysées.
Les principales étapes de la méthode Safic sont les suivantes : Analyse du tissu économique, des mutations et des besoins de ce
dernier Photographie du système institutionnel et évaluation de sa
performance à un moment T. Analyse de la vie de la collectivité territoriale (élections, planification,
choix d’investissements). Evolution du territoire et de son système institutionnel selon les 3 axes
définis (économique. financier, organisationnel), au cours d’une période pouvant varier de 3 à 5 ans.
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Les questions clefs qui seront abordées dans l’analyse SAFIC sont les suivantes : Quels sont les enjeux du territoire et les mutations à l’œuvre au niveau
de ce dernier ? Le cercle soutient-il au bon niveau le développement économique et les
mutations à l’œuvre au niveau du territoire ?, Le cercle dispose-t-il des moyens financiers et d’une organisation
adaptés aux besoins ?, Quelles sont les conditions nécessaires à l’amélioration de son
efficacité et de son efficience au service de l’économique ?
L’approche systémique Safic (et il s’agit de sa « marque de fabrique ») analyse particulièrement les interactions des 3 composantes économique, financière et institutionnelle ; elle entend répondre aux questions clefs au travers de ce prisme.
I.3. La mise en œuvre opérationnelle de la démarche Safic, (organisation, déroulement de la mission SAFIC et difficultés rencontrées)
.
Une équipe de consultants internationaux et nationaux indépendants a procédé aux différents diagnostics financier, institutionnel et économique en utilisant les outils et méthodes développés à travers du SAFIC simplifié.
Les diagnostics sont réalisés (avec renseignement de tableurs Excel), sur la base d’une définition et du recueil des informations strictement nécessaires (utilisation et traitement de données de base statistiques déjà disponibles, conduite d’entretien de groupes (focus groups) sur des problématiques spécifiques).
Dans cette approche simplifiée, les services locaux de la planification et des statistiques sous le pilotage de la DRPSIAP ont joué un rôle important dans la collecte des données.
L’évaluation réalisée par les consultants extérieurs constitue une contribution à l’analyse de la valeur ajoutée du cercle par rapport à la mise en mouvement du territoire.
Les consultations publiques (postérieures à la phase de diagnostic) visent à confronter cette évaluation avec les responsables du milieu et finalement à apporter ou à modifier l’évaluation si on juge celle-ci inadéquate.
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Les difficultés rencontrées ont été les suivantes :
Impossibilité de recueillir une photographie exacte du poids économique de chaque type d’activité (au niveau de chaque secteur),
Extrême difficulté pour qualifier/quantifier le PIB/la valeur ajoutés générés par les activités de marché,
Nécessité de recueillir des informations sectorielles en amont de la conduite des focus groups de manière à enrichir les recommandations sectorielles des focus groups … ce dispositif n’était pas prévu dans la méthode testée.
Difficulté à piloter/obtenir un processus de collecte condensé de la DRPSIAP, le personnel apportant de la DRPSIAP apportant cependant toute son énergie et sa bonne volonté … les démarches de collectes ultérieures devront être cadrées de manière plus fine par les consultants.
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II. AUDIT ÉCONOMIQUE, FINANCIER, ORGANISATIONNEL ET INSTITUTIONNEL DU CERCLE DE SÉGOU
II.1. La composante économiqueII.1.1. Le profil économique du cercle de Ségou
Il apparaît de prime abord que le cercle de Ségou se trouve dans une situation environnementale assez propice au développement des activités du secteur primaire (agriculture, élevage, pèche, bois). En effet, s’étendant sur un terrain plat et riche, arrosé par deux fleuves et recevant en moyenne entre 600 et 900 mm de pluie par an, le cercle de Ségou produit en zones inondées des cultures comme le riz et la canne à sucre et en zones exondées des cultures sèches (mil, sorgho) ainsi que du coton. Cette partie du pays est reconnue pour être aussi une des zones les plus favorables à l’élevage et à la pèche.
Le secteur primaire occupe près de 90% de la population du cercle. Plus de la moitié de la production locale est expédiée vers l’extérieur (reste du Mali et exportation vers les pays comme le Burkina et le Niger).
Les atouts économiques du cercle de Ségou reposent donc sur son potentiel de production et sa localisation près du marché important qui est Bamako. Il faut également compter sur son propre marché interne de consommation que représente 16% de la population totale du Mali. Il apparait assez rapidement que les dynamiques des acteurs ne sont pas à la hauteur des potentiels, ce qui de toute évidence présuppose d’une marge de progression.
Il est important de noter, par ailleurs, une réduction progressive des terres cultivées. A contrario, il semble aussi qu’une part importante du potentiel (50% du territoire) est insuffisamment développée au long du fleuve Niger, côté nord.
II.1.2. Les potentialités économiques
II.1.2.1.Dynamique des activités de base :
Il est une donnée empirique que Ségou est le grenier du Mali.
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L’agriculture et l’élevage jouent un rôle de premier plan au niveau économique dans le cercle. Leur zone d’influence économique dépasse très largement le cercle comme on peut le constater dans les cartes 3 et 4. Ces deux secteurs emploient 90% de la population et génèrent des échanges économiques de l’ordre de 172 milliard de FCFA. Le cercle demeure un pourvoyeur de ressources de base non-transformées. Par ailleurs outre le secteur des produits de base, le transport constitue un des piliers économiques du cercle. L’analyse démontre qu’il y a des opportunités économiques à saisir par un meilleur positionnement du territoire dans la chaîne des valeurs.
Agriculture
L’agriculture est basée essentiellement sur la production des céréales. En 2009-2010, il est enregistré une production de près de 400 000 tonnes de céréales composée de mil avec plus de 177 000 tonnes, sorgho avec 21 000 tonnes, maïs 8 000 tonnes environ, fonio 2 700 tonnes et riz avec plus de 160 000 tonnes pour une superficie exploitée de 295 056 hectares.
La contribution de l’agriculture à l’économie du Cercle de Ségou est de 96 milliards de FCFA par an.
Maraichage
Pratiqué en toute période de l’année c'est-à-dire pendant l’hivernage et en contre saison, le maraichage a fourni pendant la même période, près de 50 000 kg d’échalote sur 1 917 ha, de la tomate, du piment, du gombo, de la pastèque et autres courge et concombre ainsi que de la pomme de terre pour près de 3 261 tonnes.
La contribution du maraichage à l’économie du Cercle de Ségou est de 7 milliards de FCFA par an.
Pêche
La pêche est une activité qui joue un rôle capital dans la vie socio-économique du cercle avec un apport estimé à plus de 67 milliards par an, elle n’est plus l’activité des seuls bozos.
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Carte 3 : Usage et occupation des sols par l’agriculture et la pêche
Elevage
De type extensif et pratiqué essentiellement par les peulhs et quelques autres ethnies, l’élevage dans le cercle de Ségou concerne actuellement 315 901 têtes de bovins, 203 963 têtes d’ovins, 304 290 têtes de caprins. Les équins sont au nombre de 7 786 têtes et les asins de 48 388 têtes. Le cercle est reconnu aussi pour sa grande production de volaille.
A cause de la qualité des ressources naturelles (sol, eau, végétation), le cercle est une zone propice à l’élevage au regard des chiffres cités ci-dessus. Son apport économique est estimé à plus de 900 milliards de FCFA.
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Carte 4 : Usage et occupation du territoire par l’élevage
II.1.2.2.Dynamique des activités induites
Le secteur primaire (agriculture, maraichage, pêche, élevage) constitue le socle autour duquel se structure l’essentiel de l’économie du Cercle de Ségou en terme d’occupation du territoire et d’apports de ressources. Il englobe de ce fait ce qui est appelé « activités de base ». Les activités induites seraient alors celles qui se développent en appui à ces activités de base ou entrainées par elles.
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Industries
Carte 5 : Unités industrielles recensées dans le cercle de Ségou
Le secteur de l’industrie est fortement dépendant du secteur primaire. C’est d’ailleurs dans l’agro-industrie que se classe la plupart des unités industrielles recensées dans la zone. Il s’agit surtout des sucreries de Dougabougou et de Markala en projet, de la COMATEX (compagnie malienne de textiles) de Ségou, de GDCM (Grand Distributeur de Céréales au Mali) et d’autres unités de fabrication d’huile végétale. Ces unités industrielles sont surtout fournies en matières premières par le secteur primaire et se retrouvent de ce fait tributaires des performances de ce secteur.
Mais ce qu’il importe de retenir à ce jour c’est l’insuffisance du nombre d’unités industrielles comparativement au potentiel existant. Dans des secteurs comme l’élevage ou la pêche, on enregistre très peu de transformation de la production. Ceci laisse entrevoir de véritables opportunités dans ce secteur des industries.
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Transport
Le cercle paraît relativement bien désenclavé par rapport au reste de la région.
La circulation demeure en effet intense toute l'année sur plusieurs axes routiers du cercle. A cet effet, le PFDVS, l’Office Riz Ségou (ORS), le FODESA, le Millenium auront contribué à améliorer considérablement la situation par la restauration de 321 km de routes non revêtues.
Le réseau routier à entretenir dans le cercle selon les services des travaux publics est estimé à 455 km :- 75 km de routes revêtues,- 380 km de routes non revêtues.
On doit cependant noter que les liaisons au Nord du Cercle sont contraintes par le faible nombre de ponts sur le Niger, avec un impact significatif sur les trajets d’accès aux zones Nord.
L’impact économique du secteur du transport s’observe à deux niveaux : (i) le transport entre le cercle de Ségou et l’extérieur (reste de la région, autres régions extérieur du pays) et (ii) le transport intra cercle.
Le trafic avec l’extérieur est assuré par des professionnels disposant de moyens importants (gros porteurs et bus). C’est une activité organisée à partir de la ville de Ségou qui abrite les principales gares à cet effet.
Les communications fluviales à travers les moyens de la Compagnie Malienne de Navigation et d’un important parc de pinasses appartenant à des particuliers, permettent le chargement et le transport d’importantes quantités de produits agricoles pendant une bonne partie de l’année, à partir de Dioro le plus souvent vers le nord du pays.
Quand au transport intra cercle, il se trouve entre les mains de petits transporteurs sans grands moyens avec un parc vétuste. Le système « D » est également largement pratiqué compte-tenu sans doute de l’insuffisance de l’offre de service dans ce domaine.
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Le tableau ci-dessous présentant la synthèse des informations collectées sur une dizaine de marchés du cercle est édifiant en la matière.
Moyens de transport utilisés les jours de foire à l'intérieur du Cercle de Ségou pour l'acheminement des personnes et des
marchandises
FoiresVéhicul
es légers
Gros porteurs Motos Bicyclet
tesCharrett
esBoussin 19 13 163 206 477Cinzana 12 11 158 281 229
Dioro 18 136 266 331 664Dougaboubou 49 138 171 119 339
Fatiné 19 16 6 24 516Katiéna 11 6 497
Konodimini 38 13 183 233 398Markala 13 3 6 69 310
Yolo 9 18 238 94 223Ségou centre 19 0 111 0 284
Ensemble 207 354 1 302 1 357 3 937Moyenne 21 35 145 151 394
Source : enquête sur les marchés réalisée dans le cadre du Safic . Il ne s’agit pas du résultat d’une observation sur une longue période(limite de la démarche). Certaines données pourraient être à cet effet, anecdotiques.
De l’analyse du tableau ci-dessus et des conditions d’organisation du transport intra cercle de Ségou en général, on peut tirer les trois principaux enseignements ci-après :
- La charrette constitue le principal moyen de transport utilisé par le citoyen moyen du cercle de Ségou pour se déplacer (encore en 2012);
- Les localités de Dougabougou et de Dioro constituent les points les plus importants de sortie des produits locaux à en juger par la forte affluence de gros porteurs les jours de foire (136 et 138 par foire pendant que la moyenne générale dans le cercle est de 35 gros porteurs enregistrés par jour de foire). Ces gros porteurs viennent se charger essentiellement de riz, des céréales sèches et du bétail en direction de Ségou des autres régions et de l’extérieur. On notera au passage qu’aucune de ces deux villes n’est située sur un axe bitumé et pour le cas de Dioro, certains acteurs déplorent cette situation ;
- Les véhicules légers qui font la navette entre les différentes foires du cercle de Ségou transportent en même temps que les passagers, des marchandises et quelques fois des animaux et dans un état de stress (exigüité, poussière, peur) à la limite du soutenable. Dans la plupart
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des cas, les voyageurs n’ont que cette offre de transport dans la semaine pour leurs déplacements.
En termes clairs, en matière de transport intra cercle de Ségou des efforts sont necessaires à la fois pour réaliser des investissements complémentaires ou pour organiser et moderniser le secteur.
Carte 6 : Carte des implantations des marchés importants, marchés à bétail et gares routières
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Commerce (12,8 milliards de FCFA)
Le commerce à travers les foires hebdomadaires entre lesquelles se déplacent au long des semaines, des marchands de toutes catégories, constitue un vecteur puissant d’échanges, d’acquisition de biens manufacturés et d’écoulement des produits d’agriculture et d’élevage.
En considérant le nombre de vendeurs enregistrés les jours de foire sur les principaux marchés du cercle de Ségou, les produits dominants sont dans l’ordre : les articles d’habillement, les produits d’élevage et de pêche, les produits vivriers, les produits d’alimentation générale et divers, les fruits et produits maraichers. Il faut toutefois souligner que la période de l’enquête (les deux semaines précédant la fête de Tabaski) a influencé ce classement. Il s’agit en effet d’une période de forte demande d’articles d’habillement.
De façon générale, le commerce pratiqué dans le cercle repose sur des plus-values de vente de produits vivriers, de produits d’élevage et de pêche ainsi que de produits d’alimentation générale et divers.
Pour les productions de riz et de céréales sèches par exemple, des « céréaliers » disposant de points de collecte au niveau des différents marchés achètent aux producteurs par petites quantités et constituent des stocks plus importants transportés vers les centres urbains et/ou l’extérieur. Un des enjeux importants de ce commerce au niveau local demeure le prix au producteur. De nombreux producteurs sont des victimes « consentantes » des commerçants acheteurs, le plus souvent par ignorance des prix du marché. En termes d’appui à l’organisation des producteurs et de renforcement de leurs capacités, il y a certainement des pistes intéressantes pour permettre à ceux-ci de profiter au mieux du fruit de leurs efforts.
Un autre enjeu est celui des structures d’accueil de ces foires (zones d’étalages) qui sont très peu aménagées et généralement mal organisées. Ceci crée d’importants manques à gagner en termes de taxes et d’impôts pour la collectivité. Des actions isolées sont recensées ça et là en la matière mais la maîtrise de ce créneau reste un réel défi pour les communes et dans une certaine mesure pour le conseil de cercle.
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Carte 7 : Rôle/importance des différents marchés à bétail
Tourisme et artisanat
L’évolution du contexte sécuritaire au Nord du pays abritant les sites touristiques les plus importants a favorisé un repli sur le cercle de Ségou en matière de tourisme. La ville de Ségou accueille de plus en plus d’évènements touristiques de grande envergure comme le festival du Niger par exemple. Le développement du tourisme favorise à son tour celui de l’artisanat.
Les activités d’artisanat du cuir utilisent les peaux du bétail vendues à Ségou ; il est assez désolant de voir que l’activité textile extrêmement ralentie utilisant le coton local n’alimente plus les artisans de Ségou à un niveau suffisant.
En matière d’artisanat Ségou excelle dans la poterie. D’importantes quantités d’articles de ce sous-secteur sont transportées quotidiennement vers Bamako/Kayes et vers Sikasso.
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II.1.3. La dynamique des acteurs.
II.1.3.1.Dynamique entrepreneuriale
On observe de plus en plus que les jeunes du milieu rural qui arrivent en ville dans le cadre de l’exode, entreprennent des activités de commerce plutôt que de se contenter uniquement des tâches de manœuvre. Ceci constitue potentiellement d’après certains, une dynamique porteuse de croissance pour l’économie du cercle de Ségou, à condition d’accompagner cette évolution.
Concernant le financement de l’économie, on note que sur les 13 banques exerçant au Mali, 10 ont leur représentation à Ségou. Il est enregistré également au niveau de ces banques une évolution appréciable du crédit et des dépôts même si certains pensent que la majorité des crédits est destinée au commerce.
Les institutions de microcrédits comme KAFODJIGUINEW, NESIGUISISO contribuent également au financement des activités économiques dans le cercle.
Même si en matière d’affaires, la ville de Ségou souffre de sa proximité avec la capitale (Bamako attirant l’essentiel des capitaux et de leurs détenteurs), il est reconnu aux citoyens de cette partie du pays un réel esprit d’entreprenariat et un sens poussé des affaires. Ceci se traduit principalement par le développement d’activités de commerce.
La plupart des observateurs déplorent la faiblesse des moyens et le caractère limité du cadre général en termes d’infrastructures de base et une inadéquation des politiques sectorielles.
II.1.3.2.Dynamique des organisations locales
Le cercle abrite une vingtaine d’ONG qui mènent des actions ponctuelles et localisées relatives à la formation, la protection de l’environnement, la santé primaire.
A côté ces organisations paysannes classiques bien connues partout au Mali, d’autres structures paysannes ont vu le jour dans le cercle de Ségou. Il s’agit des Groupes de Solidarité, des Groupements Féminins (GF) et des Commissions Paysannes de Développement (CPAD).
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Les CPAD sont des structures faîtières regroupant les organisations paysannes de base à l'échelle de la commune et du cercle. Certaines CPAD ont pu réaliser pour le compte de leurs membres, d’importants équipements collectifs et sociaux.
Cependant, il n’y a pas de véritable collaboration entre ces organisations et le conseil de cercle en vue de la promotion du développement local. Pour lui permettre de jouer pleinement son rôle, il est indispensable que le Conseil de cercle imagine des cadres et des mécanismes de collaboration avec les acteurs en charge de la production ou avec leurs représentants.
L’accès à des circuits moins coûteux d’approvisionnement en intrants agricoles, les informations sur les cours de marchés, la mise au point de conditionnement plus attractifs et efficaces, la garantie pour accéder à des crédits sont autant de besoins exprimés/relayés par les groupements des producteurs ; autant d’axes d’actions sur lesquels le CC peut collaborer avec les CPAD et d’autres groupements structurés et fonctionnels.
II.1.3.3.Dynamiques de population
La population de la région de Ségou est passée de 1 675 357 habitants (RGPH 1998) à 2 336 255 habitants (RGPH 2009). C’est la 3ème région la plus peuplée du Mali et représente 16% de la population totale du pays.Pour ce qui est du cercle de Ségou spécifiquement, sa population est estimée à 691 358 habitants (RGPH 2009). En termes d’accroissement, la population du cercle croit moins rapidement que la population d’ensemble de la région (1,4% par an pour le cercle et 3.07% pour la région selon le RGPH 2009).
L’analyse, qui en est faite par les acteurs et qui vaut semble-t-il pour la région et le cercle de Ségou, est que l’accroissement rapide de la population dans cette zone ces dernières années n’est pas dû à une augmentation du taux de natalité ou à une diminution du taux de mortalité mais à une fixation progressive de populations venues d’ailleurs dans le cadre de la migration saisonnière par exemple.
Ainsi, pendant le repiquage et la récolte de riz, il est enregistré des flux importants de populations en provenance à la fois du nord et du sud qui viennent peupler les zones autour des rizières (Doura, Dougabougou).
Par ailleurs, dans la zone exondée, les populations migrent après les récoltes. On enregistre un déplacement massif des jeunes (filles et garçons) vers les centres urbains à l’intérieur de la région et à l’extérieur. Les activités d’embouche et de maraichage qui constituent les principales
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occupations de l’inter saison ne concernent que les femmes mariées ou âgées. Les hommes et les jeunes femmes préfèrent migrer.
Le projet de production de sucre en démarrage dans la zone de Markala va dans les prochaines années attirer une importante population active dans la zone (plus de 20000 hab.). Cette zone de Markala accueille également pendant les périodes de pêche une forte population de pécheurs du Nord.
Les déflatés du système cotonnier en crise ces dernières années sont également enregistrés en grand nombre dans les zones de Markala et de Dioro, pendant qu’à Ségou le plus grand nombre d’arrivants s’installant durablement sur place est constitué par des Talibés qui semble-t-il, viendraient du Burkina à la recherche du savoir en science coranique dans laquelle excellent les maîtres de Ségou.
Dans le cercle de Ségou, trois zones de concentration des populations se constituent progressivement en pôles de développement. Il s’agit de Ségou pour les services, de Markala pour la production sucrière le riz et la pêche et Dioro pour la production de céréales et de bétail.
Les échanges avec les acteurs révèlent également un phénomène de mutation dans le mode d’exploitation des terres. Les achats de grandes propriétés agricoles par des groupes étrangers ont tendance à faire disparaître les petites exploitations familiales et individuelles. Ces petits propriétaires cèdent en effet leurs terres aux détenteurs de capitaux financiers qui finissent par les convertir en employés ou à les pousser à l’exode.
Au demeurant, l’accroissement de la population en soi n’est pas une mauvaise chose de l’avis d’une partie des acteurs. Au contraire, ceci dote l’économie en main d’œuvre et surtout de main d’œuvre qualifiée lorsqu’il s’agit de migrants.
On soulignera néanmoins que la collectivité Conseil de Cercle subit cet accroissement de la population sans pouvoir l'influencer ou même le cerner en temps réel. Elle ne peut pas de ce faire bénéficier de l'opportunité que cela représente. Au contraire, une augmentation de la population a comme corolaire une augmentation de la demande en services publics (santé, éducation, …).
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II.1.3.4.Dynamique de services et de soutien à l’entreprenariat
Les conditions cadres pour le développement économique ne sont pas toujours mises en place par les autorités locales et nationales. Il s’agit essentiellement de politiques sectorielles cohérentes (avec un suivi rigoureux de leur mise en œuvre), les infrastructures adéquates pour le transport des biens et des personnes…. Les transporteurs en particulier dénoncent la vétusté de leur parc et l’impossibilité pour eux d’accéder au crédit, leur secteur étant considéré comme un secteur à risque.
Au niveau des collectivités en général, une partie importante des marchés de services et de travaux est confiées à des prestataires d’ailleurs (Bamako par exemple). Il n’y a donc pas de politique de soutien des acteurs locaux.
II.1.4. Synthèse de la performance économique du cercle de Ségou
On peut noter que le Cercle de Ségou a un potentiel économique de bon niveau (4/5) en ce qui concerne les activités agricoles, d’élevage et de maraichage, les activités industrielles et induites doivent être relancées.Si la dynamique des organisations locales est à un bon niveau (4/5), le niveau de la dynamique entrepreneuriale peut être renforcé.Il parait nécessaire de relancer une formation professionnelle de bon niveau, pour accompagner le processus de mutation du territoire.
Performance économique globale du cercle de Ségou
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Récapitulatif des forces/faiblesses de la composante économique
COMPOSANTE ECONOMIQUE
Forces Faiblesses Justification de la cotation
Potentialités économiquesDéveloppement économico-spatial du territoire
Un très fort développement au sud du fleuve Niger
Réduction de 36% des surfaces cultivées entre 1987 et 2009.Faible développement au Nord du Niger et des problèmes de dégradation de l’environnement (coupes d’arbres abusives, défrichements incontrôlés, …)
Réduction des terres cultivées.50% du territoire est insuffisamment développé … le potentiel de la zone nord Niger doit être évalué et mis en valeur en complémentarité avec le développement au sud du Niger.
Dynamiques des activités de base
Très fort dynamique du secteur agricole (fait vivre 90% de la population), Importante zone de production céréalière (mil-sorgho-mais).Des ressources halieutiques très intéressantes et élevage à un niveau important.
Mais une productivité agricole insuffisante, des attentes en matière d’agro-transformation (conditionnement, packaging).Rehausse de la productivité avec de nouveaux entrants (ex : Projet sucrier à Markala) achetant les terres et convertissant d’ex-propriétaires en salariés avec des niveaux de revenus plus faibles
Territoire en mutation difficile avec nécessité de reconversion des activités agricole, d’élevage et de pêche avec nécessité d’augmenter la productivité :. Agro-transformation, . Développement de la
pisciculture,. Développement du maraichage de subsistance
Dynamique des activités induites/effets d’entrainement
Bon potentiel touristique
Mais, insuffisamment développé
Le secteur de l’industrie a connu des pressions de concurrence très difficiles (ex : activité de la production de coton et du textile) et doit retrouver de nouveaux équilibres.
Dynamique des principaux acteurs locaux en matière de développement économique localDynamique Le Ségovien est Les nouveaux Reconversion progressive de
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entrepreneuriale
très débrouillard, il superpose plusieurs activités (maraichage+ élevage+ marché)
entrepreneurs viennent d’ailleurs.
la jeunesse des activités rurales vers le petit commerce, ce qui constitue un potentiel de croissance pour l’économie locale.
Dynamique des associations locales
Les groupements de femmes sont très efficaces (sur des niches … rizeries, huileries)
Dynamique de population
Accroissement de la population positive (9 hab./km2)
Danger car l’augmentation de la population coïncide avec une tendance spéculative sur le foncier, qui s’opère au détriment des petits propriétaires
L’accroissement de la population n’est pas dû à une augmentation du taux de natalité mais à la fixation progressive de populations venues d’ailleurs.
Dynamique de services et de soutien à l’entreprenariat
Des coopératives se montent avec vocation à aider le secteur agricoleSecteur bancaire à un bon niveau
Un appui de l’Etat insuffisant (notamment au niveau des services déconcentrés)
Coopératives mentionnées comme des structures à développer
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II.2. La composante financière
Importance des ressources financières de la collectivité
Les ressources financières sont au cœur du processus de décentralisation de la capacité de développement du cercle. Une collectivité locale sans moyen ne peut être un vecteur de développement. Une analyse approfondie permet de mesurer les moyens dont elle dispose pour offrir des services, de jouer un rôle dans le développement et impulser une dynamique locale.
L’analyse des finances de la Collectivité Cercle s’est faite suivant les points ci-après et le schéma ci-dessous : (i) la contribution de l’économie locale à la mobilisation des ressources
financières qui alimentent le budget de la Collectivité territoriale ;(ii) les résultats en matière de mobilisation des ressources financières et
de l’appui des services techniques de l’Etat ;(iii) le processus d’élaboration du budget et de sa mise en œuvre ;(iv) la qualité des dépenses pour améliorer les services rendus aux
populations.
II.2.1. Le régime financier des Collectivités Territoriales
Les ressources financières du Cercle sont alimentées par :
1. Les ressources propres mobilisées par le Cercle à travers les services techniques déconcentrés (ITS, produits des services, etc…) ;
2. Les impôts et taxes partagés qui font l’objet de rôles et qui portent sur (i) les impôts per capita (taxe de développement Régional et local), (ii) les impôts et taxes sur les activités et les biens (patentes, licences, bétail, armes à feu, motocyclettes etc..) ;
3. Les transferts directs de l’Etat et de l’ANICT
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Bilan diagnostic de la situation financière
Processus de mobilisation des
ressources
Processus de budgétisation
Qualité des dépenses
Figure 1 : Cycle d’analyse des
finances locales
La mobilisation des ressources est assurée par les Services Technique Déconcentrés de l’Etat qui assurent les différentes missions : (i) l’évaluation de l’assiette et sa liquidation ; (ii) les émissions et le recouvrement ; (iii) le contrôle et le contentieux
Tableau n°1 : Régime financier des Collectivités territoriales
CommuneCercl
e Région Loi 2011-036 du 15/07/2011
Impôts et taxes autogérés
Assiette & liquidation
Emission & recouvreme
nt
Contrôle &
contentieux
TDRL 80% 15% 5% DGI (art. 7) DGI (art. 7)DGI (art.
7)
Taxe de voirie 100% DGI (art. 7) DGI (art. 7)DGI (art.
7)Impôts sur traitements, salaires (ITS) 100% 100% 100% Assujetti : Personnel collectivitéTaxes foncières (bâti et non bâti) 60% 25% 15% DGI (art. 7) DGI (art. 7)
DGI (art. 7)
Taxes sur les charrettes 100% Taxes sur les embarcations 100% Taxes sur les établissements de nuit et dancing 100% Taxes sur débits de boisson et gargotes 100%
Taxes sur le bétail 80% 15% 5% DGI (art. 7) DGI (art. 7)DGI (art.
7)
Taxes sur les armes à feu 80% 15% 5% DGI (art. 7) DGI (art. 7)DGI (art.
7)Taxes sur les moulins 100% Taxes sur les distributeurs de jeux installés sur les lieux publics 100% Taxes ou vignettes sur les cycles à moteur 60% 25% 15% DGI (art. 7) DGI (art. 7)
DGI (art. 7)
Taxes sur les bicyclettes 100% DGI (art. 7) DGI (art. 7)DGI (art.
7)Taxes sur la publicité et l'affichage 100% Taxes sur les autorisations de spectacles et divertissements 100% Taxes sur l'autorisation de construire 100% Impôts et taxes gérés par les services de l'Etat Taxes de sortie des véhicules de transport dans les gares routières
100%
Taxes sur l'usage privatif du domaine public 100%
Patentes et licences 60% 25% 15% DGI (art. 7) DGI (art. 7)DGI (art.
7)Droits et taxes sur l'autorisation d'exploitation artisanale de l'or ou de carrière
80% 15% 5%DND
Cadastre (art.8)
DND Cadastre
(art.8)
DND Cadastre
(art.8)
Reversement des permis de coupe 50% 25% 25%
Com.+ appui
conseil S T E
Com.+ appui
conseil S T E
appui conseil S T E
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Trois types d’impôts sur les activités économiques alimentent les ressources des Collectivités Territoriales : (i) les taxes sur les permis de coupe (commercialisation du bois) ; (ii) la taxe sur le bétail (l’une des principales sources de revenu des populations) ; (iii) la patente et les licences (impôt sur les activités industrielles et commerciales).
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Le cercle et la région n’ont pas d’impôts et de taxes spécifiques. Les 2 collectivités ont pour la majorité des cas des impôts partagées provenant de la base fiscale des communes et par conséquent dépendent d’elles pour leurs ressources financières, ou plus exactement, les trois niveaux de collectivités au Mali dépendent des services de l’Etat chargés du recouvrement des impôts et taxes. Malgré les efforts du trésor public en matière de multiplication du nombre de perceptions et de renforcement des capacités de ces perceptions, ces services de l’Etat ne parviennent pas encore à recouvrer entièrement et à mettre à la disposition des collectivités les impôts et taxes dus et qui constituent du reste leurs principales ressources de fonctionnement.
II.2.2. L’analyse des finances du Cercle de Ségou
II.2.2.1.Niveau de mobilisation des ressources financières du Cercle de Ségou
Le niveau de mobilisation des ressources a évolué de 80,4 millions en 2006 à 96,1 Millions en 2009. Elles ont connu un important bon en 2010 pour atteindre 625,2 Millions de F.CFA.
Tableau n°2 : Evolution des prévisions et réalisation des recettes de fonctionnement
Recettes totales fonctionnement
2006 2007 2008 2009 2010
Prévu 121 107 000
110 740 000
120 280 000
133 121 015 1 018 945 091
réalisé 80 402 514 78 238 118 87 994 141 96 194 786 625 273 505% 66% 71% 73% 72% 61%
Les prévisions budgétaires sont surestimées selon une fourchette de 27 à 39%. Cela indique que le processus de budgétisation n’est pas très rigoureux surtout que l’on constate que les recettes sont toujours à peu près au même niveau d’année en année. La croissance de 2010 est due aux importants transferts de fonctionnement de l’Etat suite à celui de la gestion des ressources humaines (personnel enseignant et de santé).
II.2.2.2.Recettes de fonctionnement Les recettes de fonctionnement sont alimentées par les recettes propres et les transferts de fonctionnement qui en constituent les 82,5%.
Tableau n°3 : Evolution des recettes de fonctionnement
Evolution des recettes de fonction. 2006 2007 2008 2009 2010Impôts et taxes 73 616 68 939 81 082 90 030 108 400 312
38
356 589 671 516Produits domaines et ventes 346 470 828 663 879 300 693 820 742 785Transferts fonctionnement 6 439
6888 469
8666 032
1705 470
450516 130 408
Total recettes de fonctionnement
80 402 514
78 238 118
87 994 141
96 194 786
625 273 505
Evolution des recettes de fonctionnement ( %) 2006 2007 2008 2009 2010Impôts et taxes 91,6% 88,1% 92,1% 93,6% 17,3%Produits domaines et ventes 0,4% 1,1% 1,0% 0,7% 0,1%Transferts fonctionnement 8,0% 10,8% 6,9% 5,7% 82,5%Total recettes fonctionnement 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Depuis 2006, les impôts et les taxes sont demeurés au même niveau, aucune progression n’a été enregistrée. Ainsi si on appliquait une analyse économique de base, on pourrait dire qu’en Francs CFA constants, les recettes réelles ont diminué au cours de cette période car il y a eu augmentation des coûts et une diminution du pouvoir d’achat avec le même Fcfa. En fait, les recettes ne suivent pas l’évolution de l’économie.
L’autonomie financière du Cercle de Ségou est très faible.
Les recettes propres
Les recettes propres sont composées essentiellement des recettes fiscales qui représentent environ en moyenne les 90%. Le Cercle ne disposant pas de patrimoine et rendant peu de service aux populations, les « produits des domaines, patrimoine et services » contribuent très faiblement aux ressources propres du Cercle.
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II.2.2.3.Les recettes de transfert
Le niveau de recettes d’investissement a été mal estimé et est resté très faible : environ 7% des prévisions en 2006 pour un montant d’environ 19,7 Millions et 1% des prévisions en 2007 pour un montant de 2,6 Millions de F.CFA. Mais elles ont connu une nette amélioration depuis 2008 avec un montant de 196,6 Millions, en 2009 un montant de 229 Millions et une légère baisse en 2010 pour un montant de 184,6 Millions.
Tableau n°6 : Mobilisation des recettes d’investissement
Recettes d'investissement
2006 2007 2008 2009 2010
Prévisions 296 658 109 262 031 023 585 939 295 453 022 429
752 267 368
Réalisations 19 729 906 2 623 423 196 612 132 229 034 288
184 628 897
% 7% 1% 34% 51% 25%
II.2.2.4.Evolution des recettes totales
Tableau n°7 : Composition des recettes totales
Evolution recettes de fonctionnement 2006 2007 2008 2009 2010Recettes propres 73 962
82669 768 252 81 961 971 90 724
336109 143
097Recettes de transfert 26 169
59411 093 289 202 644
302234 504
738700 759
305Recettes totales 100 132
420 80 861 541 284 606 273
325 229 074
809 902 402
Composition des recettes totales 2006 2007 2008 2009 2010Recettes propres 73,9% 86,3% 28,8% 27,9% 13,5%Recettes de transfert 26,1% 13,7% 71,2% 72,1% 86,5%Recettes totales 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Il convient ici d’aborder les aspects de performance financière. Les transferts de paiement de personnel procurent une apparente illusion de l’augmentation des recettes mais qui n’est que du « in and out ». Les recettes propres de 2006 à 2010 sont en constante progression alors que les recettes de transfert jouent « au yoyo » (baisse en 2007-2008, montée en flèche en 2008-2009 puis une progression fulgurante en 2010). Les cycles d’abondement en recettes propres et transférées sont indépendants ce qui « tétanise » le fonctionnement du cercle … soumis au
40
bon vouloir stratégique et financier de l’Etat Malien. Comment être performant dans un contexte financier aussi incertain ?
41
2.2.4 Le Processus de budgétisation
2.2.4.1 Conformité du processus de budgétisation = Conforme
PRINICPALES ÉTAPES DE PRÉPARATION
ACTIVITES EFFECTIVEMENT MENEES PAR LA COLLECTIVITE (Cercle)
PERIODE DE REALISATION COMMENTAIRES
1 Elaboration du projet de budget
11Activités préparatoires Recueil des renseignements, notamment
auprès des services de l'Etat pour estimer les recettes et les dépenses
1er Août Période très peu respectée
12Elaboration avant-projet de budget Elaboration du projet de budget par le
Président assisté du Secrétaire Général et des Régisseurs
1er Septembre fin de l'élaboration du projet de budget
13
Mise au point du projet de budget
Le Projet de budget est mis au point par la Commission Permanente des finances présidée par un Vice-président
Septembre - Octobre
Travaux réalisés essentiellement par le SG, les Régisseurs et les Services Techniques de l'Etat
2 Adoption du budget
21Transmission du projet de budget et annexes explicatives aux conseillers
Projet de budget primitif est mis à la disposition des Conseillers quelques jours avant la session
1er au 8 Oct. Projet de budget sont transmis sans annexe
22 Convocation des conseillers à la session budgétaire
Président du Conseil de Cercle convoque les Conseillers 1er au 8 Oct.
23 Déroulement de la session budgétaire, tenue des débats
Vote des recettes par chapitre et des dépenses par article 16 au 31 Oct. Présentation du budget en
langue locale (Bambara)
24Vote et adoption du budget par le Conseil de Cercle
Vote et adoption du budget par le Conseil de Cercle lors de la session budgétaire d'Octobre
Avant le 30 Octobre Vote à main levée
3 Approbation du budget par la tutelle
31 Transmission du budget adopté à la tutelle Transmission à la Tutelle fin Octobre
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PRINICPALES ÉTAPES DE PRÉPARATION
ACTIVITES EFFECTIVEMENT MENEES PAR LA COLLECTIVITE (Cercle)
PERIODE DE REALISATION COMMENTAIRES
32 Vérification/examen du budget adopté par la tutelle Novembre
33Transmission de la décision d'approbation et du budget à la Collectivité
Notification de la décision d'approbation par le Tutelle Novembre
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On peut retenir du processus de budgétisation les forces et faiblesses ci-dessous :
Forces Faiblesses Justification de l’appréciation
Respect des principes budgétaires et l'existence d'un calendrier avec une date buttoir (31 Octobre)
Bases d'évaluation des recettes non maîtrisées par le Cercle
Prévisions des recettes et des dépenses peu
Participation active des services déconcentrés de l'Etat
Absence d'évaluation sur la base des orientations / documents de planification
Elaboration des programmations annuelles du PDESC
Faible contribution des élus lors de la session
2.3.4.2 Respect des règles de gestion des finances
Conformément aux textes législatifs en république du Mali, le Cercle de Ségou ne dispose pas d’un service financier distinct du Service du Trésor (le comptable public). C’est donc le trésor qui assure la tenue des documents, registres et pièces comptables. La gestion financière est tenue par la Régie. Le Cercle ne tient pas une comptabilité des immobilisations.
Forces Faiblesses Justification de l’appréciation
Gestion budgétaire et comptable informatisée (Excel avancé) ;
Absence d'une archive pour les documents budgétaires ; Tous les marchés de
travaux font l'objet d'un DAO et soumis à l'analyse de la commission et à la vérification du Contrôleur Financier
Une commission de passation des marchés opérationnelle avec la participation des bénéficiaires
Absence de certains spécialistes au niveau de la commission : juriste, spécialiste en passation de marché ;
Recrutement d'un bureau d'études pour la préparation des dossiers d'appel d'offres
Si le principe de la séparation de l’ordonnateur et du comptable est respecté, on note néanmoins une très forte dépendance du Président vis-à-vis Percepteur (Comptable public). Par ailleurs, il faut noter que le Président n'est pas ordonnateur des recettes partagées qui constituent l'essentiel des ressources de la Collectivité. Par contre les principes d’annualité, d’unité, d’universalité et d’équilibre réel du budget sont respectés
44
En matière de gestion du patrimoine, le Cercle ne tient aucune comptabilité des immobilisations. Les dispositions réglementant le transfert des infrastructures socio-collectives de compétence des Cercle ne sont toujours pas opérationnalisées. Cette situation est due aux imprécisions des textes.
Forces Faiblesses Justification de la cotation
Etat du patrimoine
Dispositions réglementaires en matière de transfert des infrastructures ;
Imprécision des textes en matière de compétences du Cercle
Volonté du Cercle suivie de l'appui de
l'Etat
Niveau de gestion
Absence d'un répertoire des infrastructures ;
Gestion du patrimoine
2) Appui des services techniques
Absence de programme d'entretien
Moyenne
2.3.5 La qualité des dépenses
Les dépenses de la Collectivité Cercle sont subdivisées en deux sections : (i) la section fonctionnement et (ii) la section investissement.
2.3.5.1 Les dépenses de fonctionnement
Des dépenses de fonctionnement contenues entre 2006 à 2008, ce qui est peut être un signe de bonne gestion, mais peut être pas de réponse adaptée aux besoins du territoire. A partir de 2010, le budget de fonctionnement est en correspondance avec les transferts d’Etat.Dépenses de fonctionnement
2006 2007 2008 2009 2010
Prévu 119 007 000
110 690 000
102 590 000
133 121 015
1 019 945 091
Réalisé 79 481 345
69 262 107
69 262 107
88 994 953
593 305 404
% 67% 63% 68% 67% 58%
2.3.5.2 Composition des dépenses de fonctionnementLes dépenses de personnel (salaire et accessoires) représentent plus de 87% des dépenses de fonctionnement. Les dépenses d’entretien du patrimoine (0,9%) et de promotion socio-économiques (2,7%) sont relativement faibles, soit 3,6%.
Evolution des dépenses de fonctionnement par composante 2006 2007 2008 2009 2010Salaire personnel et autres 16 534
09818 607
49118 607
49124 394
865517 094
842Matériels, fournitures et autres 44 529
13836 368
81536 368
81542 781
93555 764 415
Entretien du patrimoine d'infrastructures
6 617 836 4 949 368 4 949 368 5 171 856 5 500 000
45
Promotion socio-économique 11 138 040
7 174 000 7 174 000 14 444 635
15 988 000
Total dépenses de fonction. 78 819 112
67 099 674
67 099 674
86 793 291
594 347 257
Evolution en % 2006 2007 2008 2009 2010Salaire personnel et autres 21,0% 27,7% 27,7% 28,1% 87,0%Matériels, fournitures et autres 56,5% 54,2% 54,2% 49,3% 9,4%Entretien du patrimoine d'infrastructures
8,4% 7,4% 7,4% 6,0% 0,9%
Promotion socio-économique 14,1% 10,7% 10,7% 16,6% 2,7%Total dépenses de fonction. 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Les dépenses qui sont en rapport avec l’entretien des infrastructures et la promotion économiques paraissent à un niveau beaucoup trop faible.
2.3.5.3 Les dépenses d’investissementLe niveau d’exécution des dépenses d’investissement est globalement faible. Il a été de 4% en 2007 et 51% en 2009, le niveau le plus élevé. En 2010, il n’a été que de 22%.
Dépenses d'investissement
2006 2007 2008 2009 2010
Prévu 292 658 109
257 031 023
583 939 295
453 022 492
752 267 372
Réalisé 29 365 609
9 879 943
198 057 831
229 470 075
168 103 429
% 10% 4% 34% 51% 22%
En ce qui est des montants, ils ont connu une nette croissance entre 2008 pour un montant de 198 Millions et 2009, pour un montant de 229 Millions avant de connaître une baisse en 2010, un investissement de 168 Millions.
46
2.3.5 L’évaluation des potentialités du Cercle
Quatre types de ressources alimentent les ressources du budget du Cercle de Ségou : (i) les impôts ou taxes per capita, (ii) les taxes sur les moyens de transport, (iii) Les impôts sur les activités économiques et patrimoines (élevage, commerce et industrie et patrimoine foncier) et (iv) les activités sur l’exploitation des domaines.
Désignation Clé de répartition Montant potentiel %
Personnes physiques 109 371 857 75,9%TDRL 15% 94 562 620 ITS 100% 14 809 237 Moyens de transport 1 440 000 1,0%Taxe sur les cycles à moteur et bicyclettes 15% 1 440 000 Elevage 22 732 110 15,8%Taxe sur le bétail 15% 22 732 110 Forêts et chasse 902 094 0,6%Taxe sur les armes à feu 15% 619 594 Taxe sur exploitation forestière 25% 282 500 Patentes Licences et foncier 9 650 000 6,7%Patentes et licences 25% 9 650 000 Taxe foncière 25% 0 TOTAL 144 096 061 100%
Pour l’amélioration des ressources du Cercle, l’analyse a révélé les constats ci-après et préconise des hypothèses pour l’évolution du rendement ci-après.
47
Les impôts et taxes per capita constituent l’essentiel du potentiel fiscal du Cercle (76%) ;
Les taxes sur les activités d’élevage (bétail) sont en deuxième position et contribuent pour 16% ;
Les impôts fonciers, patentes et licences ne contribuent que pour 7% du potentiel du Cercle de SEGOU.
N° NATURE DES RECETTES CONSTATS/DIAGNOSTIC ACTIONS POSSIBLES
1 TDRL
Taxe régulièrement levée par les Communes. Le Cercle n'assure aucune mission dans les opérations. On note une faible maîtrise de l'assiette par les Communes et un faible niveau de recouvrement. Deux difficultés : (i) nature de la taxe (impôt per capita) une taxe très mobile, (ii) difficulté des communes à mener les actions en recouvrement (problèmes politiques) en exemple, aucune taxe n'est levée par la Commune de SEGOU.
Aucune hypothèse d'évolution n'est envisageable à cause de la nature de la taxe. Il faut envisager : (i) son remplacement par une autre taxe, (ii) sa suppression simplement
2Impôt sur traitements et salaires ITS
Taxe régulièrement prélevée, elle est retenue à la source et ne fait l'objet d'aucune opération spéciale
Aucune mesure n'est possible, son amélioration sera le fait de l'importance du personnel payé par la Collectivité Territoriale
3Patentes licences et foncier
Impôts dont le Cercle n'a aucune maîtrise. Ils font l'objet d'une gestion par les Services des Impôts. Impôts partagés,
(i) Apporter un appui institutionnel et organisationnel aux Services des Impôts pour la maîtrise de l'assiette et du recouvrement, (ii) l'informatisation des opérations de recensement, d'assiette et de recouvrement
4 Taxe sur le bétail
Très faible niveau de maîtrise de l'assiette et du recouvrement à cause de la nature de la matière imposable.
(i) Immatriculation des éleveurs, (ii) Evaluation périodique du bétail avec les identifiants précis
5Taxe sur les armes à feu
Taxe partagée régulièrement prélevée au niveau communale.
Appui au Service des impôts pour son recouvrement
6Taxes délivrance de la carte d'orpaillage
Gestion assurée par la Direction Nationale du Domaine et du Cadastre
Disposer des informations au niveau de la DNDC pour le suivi
7Taxe ou vignettes sur cycles à moteur et bicyclettes
Gestion assurée par la DGI et les communes par la mise à disposition des vignettes (valeurs inactives)
La mise à disposition des vignettes doivent faire l'objet d'un suivi par le Cercle pour évaluer effectivement le montant des placements
8Taxe sur l'exploitation du domaine forestier
Taxe partagée irrégulièrement recouvrée. Suivi de la délivrance des autorisations de coupe au niveau des services techniques de l'Etat
48
2.3.6 L’évaluation de la performance financière du cercle de Ségou
Le tableau suivant présente un récapitulatif des forces et faiblesses de la composante financièreComposante financière Forces Faiblesses Justification de la
cotationPerformance en mobilisation des ressources
Evolution des recettes propres
Evolution régulière recettes propres. Globalement une croissance annuelle de plus de 10% sur les 3 dernières années
Faiblesse des recettes propres et des recettes provenant des services et de l'exploitation du domaine et service
Evolution suite à la mise à disposition du personnel enseignant
Evolution des recettes de transfert
Régularité dans mobilisation des recettes de transfert et forte progression Forte participation de l'ANICT aux transferts des ressources
Absence d'évaluation des besoins des Cercles en matière de transfert
Importance des transferts de l'Etat
Prélèvement/Recettes propres
Dispositions réglementaires qui imposent 20% des recettes propres
Aucun respect des dispositions budgétaires Non maîtrise des bases des prévisions budgétaires
Faible niveau de la capacité d'autofinancement
Processus de budgétisation et gestion des finances budgétaire et comptable
Processus de budgétisation et intégration des orientations du plan de développement du Cercle et des principes d’équité
Le respect des principes budgétaires et l'existence d'un calendrier avec une date buttoir qui est le 31 Octobre Participation active des services déconcentrés de l'Etat Elaboration de l'extrait du PDESC
Bases d'évaluation des recettes non maîtrisées par le CercleAbsence d'évaluation sur la base des orientations et documents de planification Faible niveau de participation des élus lors de la session
Prévisions des recettes et des dépenses peu fiables
Respect des principes et règles de gestion des finances et de la comptabilité publique locale
Gestion budgétaire/ comptable informatisée (Excel avancé) ; Une commission de passation des marchés opérationnelle avec la participation des bénéficiaires ; Recrutement d'un bureau d'études pour la préparation des dossiers d'appel d'offres
Absence d'une archive pour les documents budgétaires ;
Absence de certains spécialistes au niveau de la commission : juriste, spécialiste en passation de marché
Tous les marchés de travaux font l'objet d'un DAO et soumis à l'analyse de la commission et à la vérification du Contrôleur Financier
Gestion du patrimoine d'infrastructures socio-collectives
Dispositions réglementaires en matière de transfert des infrastructures ; Appui des services techniques
Imprécision des textes en matière de compétences du Cercle ; Absence d'un répertoire des infrastructures ; Absence de programme d'entretien
Volonté du Cercle suivie de l'appui de l'Etat
49
Performance qualité des dépenses Evolution des dépenses de fonctionnement / dépenses totales
Une forte contribution pour le paiement des salaires du personnel contractuel de l'Etat
Non maîtrise des dépenses de fonctionnement.
Non maîtrise des dépenses de fonctionnement
Evolution des dépenses de service / Dépenses totales
Bon niveau de mise en œuvre
Absence de planification et orientation des interventions du Cercle en matière de service à la population
Absence d'une programmation
Evolution des dépenses d’investissement / habitant
Nette progression depuis 3 ans
Ressources entièrement transférées par l'Etat
Niveau d'investissement moyen par rapport aux prévisions
Evolution des recettes propres / dépenses de fonctionnement
Important transfert de l'Etat pour le paiement des fonctionnaires territoriales depuis 2010
Les dépenses de fonctionnement consomment la presque totalité des recettes propres.
Faible niveau de la capacité d'autofinancement
Performance mobilisation des ressources
Mobilisation des ressources
Forces Faiblesses Justification de la cotation
Évolution des recettes propres
Evolution régulière des recettes propres. Globalement une croissance annuelle de plus de 10% sur les 3 dernières années
Faiblesse des recettes propres et des recettes provenant des services et exploitation du domaine et service
Evolution suite à la mise à disposition du personnel enseignant
Evolution des recettes de transfert
Régularité dans mobilisation des recettes de transfert et forte progression Forte participation de l'ANICT aux transferts des ressources
Absence d'évaluation des besoins des Cercles en matière de transfert
Importance des transferts de l'Etat
Prélèvement/Recettes propres (épargne brut/recettes de fonctionnement)
Dispositions réglementaires qui imposent 20% des recettes propres
Aucun respect des dispositions budgétaires ; Non maîtrise des bases des prévisions budgétaires
Faible niveau de la capacité d'autofinancement
Performance qualité des dépenses
Forces Faiblesses Justification de la cotation
Évolution des dépenses de fonctionnements / dépenses totales
Une forte contribution pour le paiement des salaires du personnel contractuel de l'Etat
Non maîtrise des dépenses de fonctionnement. Non maîtrise des
dépenses de fonctionnement
Évolution des dépenses de service / dépenses totales
Bon niveau de mise en œuvre
Absence de planification/orientation des interventions du Cercle en matière de service à la population
Absence d'une programmation
Évolution des dépenses invest/ hab.
Nette progression depuis 3 ans
Ressources entièrement transférées par l'Etat
Niveau d'investissement moyen par rapport aux prévisions
Évolution des recettes propres /
Important transfert de l'Etat pour le paiement
Les dépenses de fonctionnement consomment la Faible niveau de la
capacité
50
Mobilisation des ressources
Forces Faiblesses Justification de la cotation
dépenses de fonctionnement
des fonctionnaires territoriales depuis 2010
presque totalité des recettes propres. d'autofinancement
51
2.4 La composante organisationnelle
2.4.1 Démocratie locale
2.4.1.1 Représentation spatiale, genre et socioprofessionnelle des élus
La loi 95-034 modifiée par la loi 98-010 de juin 2010 portant Code des collectivités Territoriales en république du Mali stipule en son article 75 que dans chaque cercle il existe un conseil de cercle composé de membres élus en leur sein et au scrutin secret par les Conseils Communaux.
Le nombre de membres par commune est déterminé proportionnellement à la population de la commune comme suit :
- Moins de 20 000 habitants : 2 représentants- De 20 001 à 50 000 habitants : 3 représentants- De 50 001 à 100 000 habitants : 4 représentants- Plus de 100 000 habitants : 5 représentants
De la représentation spatiale
Ensemble, les 30 communes du cercle de Ségou fournissent 67 conseillers au conseil de cercle.
Le recensement général de la population et de l’habitat de 2009 donne des chiffres pour la population des communes qui ne sont sans doute pas ceux sur lesquels le nombre de représentants avait été précédemment déterminé. C’est ce qui explique que pour près d’une demi-douzaine de communes le nombre de représentants est sous estimé.
De la représentation par genre
Les femmes élues comme conseillères au conseil de cercle par leurs paires sont au nombre de 12 sur les 67 soit 18%. Elles participent au même titre que les hommes à toutes les activités du conseil. C’est ainsi qu’elles se retrouvent à la fois au sein du bureau du conseil et au niveau de toutes les commissions de travail mises en place. Deux commissions (Santé et développement social – Promotion de la femme et de l’enfant) sont présidées par des femmes et pour deux autres commissions de travail l’un des rapporteurs est une femme.
52
Quant aux élus de moins de 40 ans, ils étaient au nombre de 9 lors des élections précédentes soit près de 14%. Comme les femmes, ces jeunes sont aussi présents dans les commissions de travail.
Le profil type de l’élu du conseil de cercle de Ségou
Le conseiller-type de Ségou est un homme de plus de quarante ans qui, si n’est pas un intellectuel, sait quand même lire et écrire en français ou dans une langue nationale. C’est dans tous les cas une personne qui a une activité professionnelle généralement dans le secteur rural (paysan) et quelques fois dans l’administration. Il est membre d’au moins une des commissions de travail mises en place par le président du conseil de cercle.
2.4.1.2 Fonctionnement des organes élus (Conseil, Bureau, Commissions)
2008 2009
2010
Commentaires
Nombre de sessions du CC 4 4 4 Service minimumTaux moyen de présence des élus (nbre d'élus présents/nbre total d'élus) 96,25% 99% 83% Dégradation
Nombre total de commissions de travail 8 8 8 Mais pour presque rien
Nombre de commissions de travail actives 4 5 6 AméliorationNombre moyen de dossiers traités par la commission en charge de l'économie et des finances
3 3 3Avec des avis aidant à la décision du CC
(budget)Nombre moyen de dossiers traités par les autres commissions 0 0 0
Interpelle le Président du CC en
premier lieuNombre de réunions formelles du bureau de Conseil de Cercle 12 15 20 AméliorationNombre de délégations de signatures du Président du CC 0 0 0 Président presque
toujours présentNombre de délégations de pouvoirs du Président du CC 0 0 0 Indicateur un peu
inquiétant
De la tenue des sessions du conseil de cercle
Dans l’esprit du code des collectivités territoriales en république du Mali, le conseil de cercle se réunit obligatoirement une fois par trimestre. Le CCT précise également que si les circonstances l’exigent le président peut convoquer une session extraordinaire. Une session extraordinaire est même obligatoire lorsque le tiers des élus composant le conseil l’exige ou à la demande de la tutelle.
53
C’est dire donc que le nombre de sessions (ordinaires et extraordinaires) tenues par un conseil de cercle est un indicateur significatif de son niveau de fonctionnement et de sa prise en main des problèmes de développement de la collectivité.
Le conseil de cercle de Ségou s'est régulièrement réunit en sessions ordinaires au cours des trois dernières années (4 sessions ordinaires par an). Ces sessions ordinaires ont surtout permis de voter les budgets et les comptes administratifs du président dans les délais requis. Le taux de présence des élus du cercle de Ségou aux sessions de celui-ci (plus de 90% en moyenne) traduit si besoin en était, une certaine assiduité et une volonté réelle de participer au processus de prise de décision au niveau de la collectivité.
L'absence de sessions extraordinaires peut être cependant le signe d'un certain manque de dynamisme. En effet, par principe le conseil de cercle règle par ses délibérations les affaires du cercle et la liste des affaires en question est plutôt longue :
i. budgets et comptes du cercle, ii. protection de l’environnement,iii. gestion du domaine du cercle et acquisition des biens du patrimoine, iv. la politique de création et de gestion des équipements collectifs
d’intérêt du cercle (second cycles de l’Enseignement fondamental, centres de santé de référence, routes, hydraulique rurale) ;
v. l’organisation des activités rurales et de productions agro-sylvo-pastorales,
vi. la création et la gestion des services et organismes du cercle et les investissements dans le domaine économique ;
vii.l’institution de taxes sur les prestations……
Le registre des délibérations du conseil de cercle de Ségou révèle que de 2008 à 2010, au cours de ses différentes sessions, le conseil a pris une dizaine de délibérations tout au plus. La moitié de ces délibérations est constituée par des adoptions de budgets et de comptes administratifs et le reste est en lien avec le fonctionnement du conseil lui-même (règlement intérieur, création de commissions de travail, dispositif d’appui technique…). Il y a même eu au moins une session au cours de laquelle il n’a pas été question de délibération.
C’est dire que sur tous les autres domaines aucune décision importante n’a été prise par le conseil de cercle pendant ces trois années. De cette analyse, on en déduit aisément que le niveau de promptitude du conseil de cercle de Ségou à réaliser des performances en matière de gestion de la collectivité et d’initiation d’actions de
54
développement économique et social n’est pas à la hauteur des attentes du mandat qu’il leur ait conféré par la loi.
55
De la régularité des réunions du bureau du conseil de cercle
Le bureau du Conseil de cercle comprend le président du conseil de cercle et les deux vice-présidents.
Le Code des Collectivités territoriales ne précise pas les attributions du bureau de conseil de cercle. Cependant, en raison des attributions spécifiques confiées par le législateur à chacun des membres dudit bureau, celui-ci doit agir comme une instance de conception, de planification et de suivi de la mise en œuvre des activités à confier aux prestataires et aux services techniques relevant le cas échéant de la collectivité. Le bureau du conseil assure de ce fait le pilotage de la gestion du cercle. Ils disposent à cet effet chacun d’un bureau équipé dans les locaux servant de cadre de travail à la collectivité.
Des entretiens réalisés dans le cadre du SAFIC avec certains élus, il ressort que le bureau du conseil de cercle de Ségou se réunit au moins une fois par mois depuis 2008 et jusqu’à deux fois par mois en 2010. Il n’y a cependant pas de preuves tangibles de la tenue de ces réunions (convocations à se réunir avec précisions de l’objet, de l’heure et de la date, P.V de réunion daté, signé et classé…), à moins que cela ne soit le fait d’une insuffisance dans le domaine du classement et de la gestion des archives.
Des commissions de travail
Le Conseil de Cercle peut mettre en place des Commissions de travail (ce n’est pas une obligation mais il est fortement conseillé de mettre en place ces commissions de travail qui assurent notamment la motivation et la responsabilisation des élus et une plus grande transparence de la gestion du Cercle.).
Au cours de sa session du 18 au 24 juillet 2009, le conseil de cercle de Ségou a décidé de la création et de la mise en place de 8 commissions de travail.
Le nombre de dossiers traités jusqu’ici par ces commissions donne une impression mitigée quand au besoin d’avoir toutes ces commissions. Les avis de la commission finances ont souvent éclairé la décision du conseil de cercle en matière budgétaire.
2.4.1.3 Communication de la collectivité, accès des citoyens à l’information
Le conseil de cercle a utilisé quelques fois les media locaux (radios communautaires, journaux) pour communiquer avec les citoyens. C’est
56
généralement la diffusion d’appel d’offres ou la convocation des élus à une session du conseil de cercle.
Conformément aux dispositions de l’art 99 du CCT, il est procédé systématiquement à l’affichage de toutes les délibérations ainsi que de toutes les décisions qui doivent faire l’objet de publicité.
A défaut d’entreprendre des consultations publiques autour des budgets de la collectivité, du compte administratif du président ou des plans de développement, le conseil de cercle essaye de tenir à la disposition des citoyens un exemplaire de chacun de ces documents au niveau du secrétaire général du cercle.
2.4.1.4 Implication des citoyens dans la prise de décision
Bien qu’élus au suffrage universel indirect, les conseillers de cercle ne doivent pas se couper de la population dont ils sont eux même issus. On peut comprendre que pour des questions de proximité la consultation des populations à la base soit considérée comme étant d’abord du domaine des communes. Les conseillers de cercle doivent néanmoins être attentifs aux attentes de la population notamment dans les domaines de compétence du Cercle (éducation et santé en particulier).
Au niveau du cercle la société civile est structurée en diverses organisations et groupements censés représenter les populations et porter leurs aspirations notamment vis-à-vis du Conseil du Cercle dans les domaines relevant de sa compétence.
Dans les différents secteurs de productions, les acteurs sont organisés en OP, en syndicats ou en associations qui ont pour vocation d’imaginer des solutions durables aux problèmes de leurs secteurs respectifs et d’entreprendre le dialogue avec le politique en vue de la mise en place d’un cadre propice aux activités de leurs membres. Ceci en fait des interlocuteurs directs du conseil de cercle en matière de planification et de mise en œuvre des actions de développement territorial.
De même par rapport à l’offre de services dans les domaines transférés au cercle comme l’éducation, la santé etc., les citoyens ont des attentes qui doivent être exprimées et prises en charge par le Conseil de Cercle
En pratique cependant, les OSC rencontrées déplorent l’absence de réels contacts entre elles et le CC de Ségou. Elles disent n'être jamais consultées par le CC pour quoi que ça soit. Elles reconnaissent toutefois qu’elles en sont en partie responsables pour n’être jamais allées non plus interpeller le CC comme il se doit dans un contexte démocratique et de bonne gouvernance.
57
2.4.2 Organisation de la collectivité, niveau de services fournis aux citoyens
2.4.2.1 Existence de services adaptés aux réalités et aux missions
Des services propres de la collectivité
L’administration du Cercle doit être conçue pour permettre à la Collectivité Territoriale (i) d’exercer les compétences conférées par la loi au Conseil de Cercle, les attributions conférées au Président et aux Vice-présidents du Conseil de Cercle, (ii) le bon fonctionnement du CC, du bureau du CC et des commissions de travail lorsqu’elles sont mises en place. L’administration du cercle doit aussi créer les conditions permettant au Secrétaire Général d’assurer les missions que la loi lui confère.
Plus généralement, les obligations de gestion qui s’imposent au Cercle peuvent être classées en trois domaines : administratif, économique et financier et domaine technique.
En fonction de ses possibilités et de ses besoins en matière de gestion plus efficace, le cercle décline ces trois domaines en services propres.
En autorisant la mise à disposition des services déconcentrés de l’Etat aux collectivités, le législateur a réduit l’intérêt pour les collectivités de disposer de leurs propres services techniques dans tous les domaines. C’est sans doute ce qui explique qu’au niveau de la collectivité cercle de Ségou, il n’a pas été créé de véritables services, à part qu’autour du Secrétaire général certains postes dans les domaines administratif et financier ont été pourvus (régisseurs des dépenses et des recettes, comptable matière et bibliothécaire, secrétaire de direction).
Dans le domaine technique qui regroupe toutes les activités concourant à la création, à l’entretien, à l’amélioration et à la gestion des équipements collectifs entrant dans son champ de compétences (second cycle de l’enseignement fondamental, centres de santé, infrastructures routières et de communications classées dans le domaine du Cercle, hydraulique rurale…), la collectivité Cercle de Ségou se contente des prestations des commissions de travail et/ou de l’appui conseil des services déconcentrés de l’Etat.
58
Des Commissions de travail
Le Conseil de Cercle de Ségou a mis en place dès juillet 2009 huit commissions de travail :i. Commission Education, Jeunesse et Sportii. Commission Finance et Affaires économiquesiii. Commission Juridique, Administrative et de Sécuritéiv. Commission Santé et développement socialv. Commission Jumelage et coopération décentraliséevi. Commission promotion de la femme de l’enfant et de la famillevii. Commission culture, tourisme et communicationviii. Commission environnementale et domaniale
En fait, la législation malienne ne limite pas le nombre de commissions pour la collectivité territoriale mais il est recommandé (implicitement) qu’avant d’engager la procédure de création de commissions de travail, le Président de l’organe délibérant de la collectivité (le Président du CC dans ce cas) s’assure que les Conseillers y sont favorables et participeront aux travaux des commissions créées. En outre, le Président doit prévoir que les commissions de travail ne peuvent fonctionner que si elles sont dotées de moyens. Eu égard au nombre infime de réunions des huit commissions (4 au total depuis leur mise en place et pour la seule commission financière), on est en droit de se demander si à Ségou, ces commissions n’ont pas été mises en place dans une toute autre logique que le respect des principes ci-dessus énoncés.
Sans services techniques propres et sans commissions de travail fonctionnelles, il ne reste plus qu’à espérer que les services déconcentrés de l’Etat soient dans de bonnes dispositions pour fournir un appui conseil de qualité, comme ultime rempart à une exécution satisfaisante des missions conférées à la collectivité.
2.4.2.2 Adéquation des ressources humaines (qualité et quantité)
Répartition du personnel de la Collectivité par catégorie
Les ressources humaines du conseil de cercle de Ségou sont constituées essentiellement d’agents sans qualification et de personnel d’appui. Sur les six personnes de la catégorie (A+B) recensées au sein de l’effectif, il n’y a guère que le secrétaire général qui soit de niveau supérieur. Il est en poste depuis plus de 11 ans et représente de ce
Personnel du Cercle
Hommes
Femmes
Effectif Total
Cadres (A, B) 2 4 6Assistants de service (C,D) 4 3 7Agents de soutien (E) 2 2Autres agents (sans qualif) 21 3 24TOTAL 29 10 39
59
fait (comme cela se doit du reste) la plaque tournante dans le dispositif du cercle.
Le personnel permanent du conseil se compose du secrétaire général des deux régisseurs de la comptable matière et de deux agents techniques placés au niveau des deux centres de santé de référence.
Il faut souligner surtout que l’Etat n’a aucun agent en détachement au niveau de la collectivité.
Répartition du personnel de la Collectivité par statut
Statut personnel
Hommes Femmes
Effectif Total
Permanent Etat 0 0 0Permanent Collectivité 2 4 6Contractuel Etat 0 0 0Contractuel Collectivité 30 3 33
TOTAL32 7 39
En principe, le Président du Conseil de Cercle, chef du personnel, assure, assisté du Secrétaire général, la gestion de ce personnel. Elle porte essentiellement sur (i) le recrutement et la titularisation ; (ii) les positions ; (iii) la notation et l’avancement ; (iv) la cessation d’activités ; (v) la discipline et les sanctions.
Théoriquement, pour la gestion des carrières par exemple, au cours du premier trimestre de chaque année le Président procède à l’évaluation du personnel pour l’année précédente. Ces évaluations servent de base à la promotion du personnel.
En pratique cependant, les choses semblent différentes au niveau du conseil de cercle de Ségou. Il n’y a pas de système d’évaluation des agents de la collectivité. Les agents ne savent même pas comment procède-t-on pour évaluer leurs performances et décider éventuellement de leur avancement ou pas.
Partant des compétences transférées et des attentes en termes de jeu de rôle du conseil de cercle dans le développement économique, social et culturel du cercle, on est en droit de considérer que les ressources humaines mobilisées sont insuffisantes et inadaptées et que les responsables élus n’assurent pas leur fonction de gestion du personnel.
2.4.2.3 Equipement des services (mobilier, locaux et matériel)
Pour le cadre de travail du conseil de cercle, on peut espérer mieux surtout en termes d’espace et de nombre de bureaux mais le local n’y est pas pour beaucoup dans le niveau actuel des performances de la collectivité. Le niveau d’équipement permet également au personnel en poste au niveau de la collectivité d’assurer normalement les différentes
60
tâches. En effet le conseil de cercle dispose du mobilier de bureau, du matériel informatique et de photocopie ainsi que des moyens de déplacement permettant d’effectuer correctement les travaux nécessaires au fonctionnement actuel du service.
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2.4.2.4 Fonctionnement effectif des services de la collectivité
Comme évoqué plus haut, il n’y a pas eu de création de services au niveau du conseil de cercle. Certains postes indispensables à un fonctionnement minimum ont été pourvus en personnel. Il s’agit essentiellement du poste de secrétaire général, de régisseurs (dépenses – recettes), de comptable matières et de secrétaire de direction.
Le fonctionnement effectif des services de la collectivité se mesurerait donc à la qualité des prestations fournies par ces quelques agents en poste.
En effet, grâce en grande partie aux efforts conjugués de ces agents et à ceux du bureau du conseil de cercle, la collectivité élabore, fait approuver et exécute ses budgets annuels conformément aux dispositions réglementaires en la matière.
Une observation de la collectivité sur les trois dernières années (enquête effectuée en 2011) montre que tous les documents essentiels de gestion de la collectivité sont disponibles et accessibles
2.4.3 Niveau d’exercice des compétences et qualité des services offerts
2.4.3.1 Etat d’exercice des compétences transféréesLes attributions du Conseil de Cercle selon la loi 95-034 modifiéeLe Conseil de Cercle règle par ses délibérations1 les affaires du Cercle et notamment celles relatives aux programmes de développement économique, social et culturel.
Ainsi, il délibère entre autres sur :
les budgets et les comptes du Cercle ; la protection de l’environnement ; la gestion du domaine du cercle et l’acquisition des biens du
patrimoine ; la politique de création et de gestion des équipements collectifs
d’intérêt du Cercle notamment dans les domaines suivants : le second cycle de l’enseignement fondamental ; les centres de santé ;
1 Délibération : décision prise par le Conseil de Cercle, par laquelle il règle une affaire relevant de ses compétences. Certaines délibérations ne deviennent exécutoires qu’après avoir été approuvées par le Gouverneur.
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les infrastructures routières classées dans le domaine du Cercle ; l’hydraulique rurale ; l’organisation des activités rurales et de production agro-sylvo-
pastorales ; la création et le mode de gestion des services et organismes du
Cercle et les interventions dans le domaine économique ; les marchés de travaux et de fournitures, les baux et autres
conventions ; l’institution des taxes rémunératoires des services propres du Cercle
et la fixation des taux des impôts et taxes du Cercle dans le cadre des bases et des maxima fixés par la loi ;
les emprunts pour les dépenses d’intervention, les garanties d’emprunts ou avals et l’octroi par le Cercle de subventions ou d’allocations ;
les projets de jumelage et les actions de coopération avec d’autres collectivités maliennes ou étrangères ;
les modalités d’application du statut des personnels des services et organismes du Cercle ;
l’acceptation et le refus des dons, subventions et legs.
La confusion dans l’interprétation des compétences transférées
En vérité ces attributions découlent de la mission que le législateur a conférée aux collectivités territoriales en république du Mali. L’article 3 de la loi 93 – 008 modifiée qui détermine les conditions de la libre administration des collectivités territoriales stipule : « Les collectivités territoriales ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de développement économique, social et culturel, d’intérêt régional et local ». Ceci veut dire de fait que tout ce qui est en lien avec le développement local et régional relève de la compétence des collectivités mais pas exclusivement. Pour accélérer la prise en charge de certaines questions essentielles d-offre de services par les collectivités, le gouvernement a pris des décrets détaillant les modalités d’exercice de certaines compétences transférées comme l’éducation, la santé et l’hydraulique.
A partir de cet instant, les collectivités se sont focalisées sur ces questions d’offre de services publics et relégué au plan de la simple formalité les autres domaines dans la considération de leurs compétences.
C’est ce « malentendu » qui conduit à l’utilisation abusive des notions de compétences transférées et non transférées et qui a pour conséquence de ne considérer comme priorités que les compétences dites transférées (décret de transfert). Il est vrai par ailleurs que la faiblesse des ressources financières des collectivités favorise une tendance à se soustraire de charges considérées comme non obligatoires.
63
2.4.3.2 Etat d’exercice des compétences des autres domaines
Une observation du comportement du conseil de cercle de Ségou en matière d’affectation des ressources d’investissement de 2008 à 2011 montre qu’en moyenne 94% des fonds sont utilisés pour des dépenses dans les trois domaines ayant fait l’objet de décret de transfert.
Investissements réalisés par la collectivité sur les 4 dernières années en FCFA2008 % 2009 % 2010 % 2011 %
Les domaines de l'éducation de la santé et de l'hydraulique ensemble
214 544 963 96 293 994
363100 123 421 193 87 368 508
582 92
Les autres domaines groupés
9 733 220 4 0 0 19 178 366 13 29 956
738 8
Total 224 278 183 100 293 994
363100
142 599 559 100 398 465
320100
C’est la preuve que malgré que les autres domaines soient spécifiquement désignés comme entrant dans les attributions du conseil de cercle par la loi, celui-ci ne les considère pas comme priorités.
C’est d’autant plus dommage que sans une politique à l’échelle du cercle de création et de gestion des équipements collectifs d’intérêt du Cercle notamment dans les domaines des infrastructures routières classées dans le domaine du Cercle et dans celui de l’organisation des activités rurales et de production agro-sylvo-pastorales, le conseil de cercle ne peut jouer un rôle dans l’animation et la conduite du développement social et culturel du cercle.
A défaut d’être en mesure d’initier seul des actions structurantes Le Cercle peut entreprendre des actions de coopération avec d’autres Collectivités territoriales2 maliennes et notamment avec les Communes volontaires situées sur son territoire.
2.4.4 Evaluation de la performance organisationnelle et institutionnelle du Cercle de Ségou
Sur le plan institutionnel et organisationnel, les performances du conseil de cercle de Ségou sont mitigées. Il apparait nettement que dans tous les domaines de cette thématique, les performances de la collectivité sont moyennes à faibles.
2 Loi n° 93-008 du 11février 1993, modifiée, Art. 21 à 26.
64
Si du point de vue de la représentation spatiale, les 67 conseillers viennent des différentes communes du cercle conformément aux dispositions réglementaires, sur le plan de l’origine politique des conseillers des partis politiques comme l’ADEMA (22 conseillers), l’URD (15 conseillers), le CNID (8 conseillers), le RPM (7) sont de loin les mieux représentés. La proportion de femmes au sein de ce conseil (18%) est proche des tendances observées ailleurs au Mali pour des CT de la même catégorie.En termes de fonctionnement de la collectivité, on peut déplorer qu’en moyenne le CC de Ségou ne réunisse pas au delà des 4 sessions ordinaires obligatoires.N’ayant pas créé de services propres et avec des commissions de travail qui ne réunissent presque jamais, la CT ne peut que compter sur son personnel permanent qui est en sous-effectif avec de réels besoins de renforcement des capacités.Les rapports directs entre la collectivité et les populations sont inexistants et ceci fait que de nombreux citoyens n’ont aucun repère pour apprécier la qualité ou le volume des services fournis par le CC de Ségou.
Récapitulatif des forces et faiblesses de la composante institutionnelle et organisationnelleComposante organisationnelle et institutionnelle
Forces Faiblesses
Cotation/Appréciation
Etat de la gouvernance locale
Représentation
95% des élus ont entre 40 et 60 ans, ils sont tous en activité, plus de 75% capables de lire et écrire, Une représentation proportionnelle des femmes dans les bureaux du CC et des commissions de travail
Bon
Fonctionnement des organes élus (y compris la participation des citoyens)
Les sessions ordinaires se tiennent régulièrement et sont documentées (existence de Délibération enregistrées et transmises à la tutelle, assiduité des élus aux sessions, réunions fréquentes du bureau du CC
Pas de sessions extraordinaires ce qui veut dire que c'est un fonctionnement à minima du CC, les réunions du bureau du CC ne sont pas documentées, les commissions de travail ne fonctionnent quasi pas exceptée celle des finances, Il n'existe surtout pas de programme annuel de travail précisant les responsabilités de tous les acteurs (notamment les services déconcentrés), Le CC n'a pas de services propres autres que le secrétariat général
Moyen
Communication et accès des citoyens à
Pratique de l'affichage comme mode de communication, les
Peu de communication directe du CC avec les populations
Faible
65
Composante organisationnelle et institutionnelle
Forces Faiblesses
Cotation/Appréciation
l’information sur la gestion de la collectivité
principaux documents de gestion de la CT sont mis à la disposition des citoyens au niveau du SGAL,
66
Composante orga.institionnelle
Forces FaiblessesCotation/Appréciation
Implication des citoyens dans la prise de décision
Le CC n'entreprend aucune activité dans le but de faire participer les citoyens (OSC au niveau cercle, APE, Associations des usagers…)
Faible
Organisation de la collectivité et niveau de services fournis aux citoyens
Existence de services adaptés aux réalités et aux missions
Mission de services et non de développement (voir hiérarchie des priorités); absence d'initiatives en matière d'amélioration des ressources (fiscalité);
Moyen
Adéquation des ressources humaines (qualité et quantité)
Les postes pourvus sont occupés par des personnes avec le diplôme qu'il faut; Les agents comprennent leurs missions et bénéficient des formations continues
Le défaut de services propres bien structurés fait que les agents manquent d'encadrement
Moyen
Equipement des services (mobilier, locaux et matériel)
Dotation en équipement satisfaisant (matériel et équipement de bureau)
Locaux exigus et salles insuffisantes Moyen
Fonctionnement effectif des services de la collectivité
Secrétaire général de niveau supérieur avec une bonne expérience en matière de gestion des CT
Pas de services propres, rapports avec les services déconcentrés plutôt timides,
Faible
Niveau d’exercice des compétences et qualité des services offerts
Etat d’exercice des compétences transférées
La politique et l'orientation générale sur les matières transférées restent du domaine de l'Etat. Chaque niveau de CT s'occupe d'un "segment" de la mission
Ressources financières non transférées Moyen
Etat d’exercice des compétences des autres domaines
Moyen
Degré de satisfaction des citoyens des services offerts par la collectivité
Peu de gens distinguent vraiment ce qu'offre ou n'offre pas le CC comme services. Il n'y a pas de contacts directs entre le CC et les citoyens en termes de recueil de besoins, de planification des actions et de compte-rendu,
Faible
67
68
2.5 Services étatiques
Les services déconcentrés de l’Etat ont vocation, en plus de leur mission traditionnelle de contrôle, à appuyer, conseiller et soutenir les collectivités territoriales situées dans les limites territoriales de leur compétence.
Il appartient au Président du Conseil de Cercle de solliciter l’intervention des services déconcentrés de L’Etat, en adressant au représentant de l’Etat, une requête comportant l’indication du service sollicité, nature et objet de la requête, la durée de la mise à disposition.
Les requêtes de mise à disposition retenues font l’objet d’une convention de mise à disposition établie entre le représentant de l’Etat et le Président du Conseil de Cercle. Dans le cadre de la mise en œuvre de ces conventions, le Président du Conseil de Cercle dispose d’un pouvoir d’instruction et de contrôle sur les moyens mobilisés. Malgré cela, dans le cas du cercle de Ségou, aucun cas de convention de mise à disposition signée n’est mentionné à ce jour. Ce n’est que pendant les périodes d’élaboration du budget annuel de la collectivité et les processus de planification qu’il est enregistré quelques timides apparitions des agents des services financiers et du service local de la planification aux côtés des élus du cercle.
69
Le fait que les dépenses de fonctionnement occasionnées par la mise à disposition sont à la charge du Cercle y est peut-être pour quelque chose mais ce qui est véritablement mis en avant par de nombreux observateurs c’est surtout la question de la capacité d’intervention des services techniques. Même s’il existe des services locaux dans tous les secteurs, ceux-ci disposent de très peu de ressources humaines (un seul cadre de conception par service pour la plupart) et manquent surtout de moyens (équipements, fonctionnement) suffisants.
Le niveau des services rendus par les services de l’Etat est très faible pendant que le contrôle de légalité et les missions d’inspection et de contrôles périodiques se déroulent normalement. Ceci se comprend aisément car il s’agit de questions sensibles comme les finances publiques ou la prise décisions ayant quelques fois des implications sociales ou politiques.
70
ANNEXES
71
Surfaces (en ha.)
% d'occupation spatial
Description de la présence
1 084 400 100%Les sources des données sont le PDSEC, le SRADT, l'étude Ecoloc et les données DRPSIAP
59 270 5,47% 59270 ha (surfaces densément urbanisées - Ecoloc) à définir à définirà définir à définir
à définir à définir15 marchés à bétail: Segou (Lundi), Markala (Dimanche), Dougabougou (samedi, bétail), Dioro (Dimanche), Fatine (dimanche), Katiena (Vendredi), Souba (Samedi), Senzana (Jeudi), Yolo (Dimanche)
à définir à définirOpérateurs privés regroupés en syndicat et en coopératives (Coopérative de transport, syndicat des Transporteurs, Associations UPROTAS et le SATIM); parc recensé par l'ONT de 133 véhicules toutes catégories confondues)
à définir à définir5641 personnes actives dans l'artisanat de Ségou; 14 hôtels, 4 auberges et 4 maisons d'hôtes, 6 restaurants, 7 gargotes, 15 bars à Segou Ville; 10 centres d'art et d'artisanat; Mosquée de Niono; festival du fleuve
à définir à définir 33 services d'administration régionale ou locale, Gouvernorat, Cercle, mairies, l'ORTM, Sotelma, EDM et la Poste … 1120 emplois publics dans la ville de Ségou
à définir à définir135 établissements de 2ème cycle dont 50 établissements au niveau de la commune de Ségou; Couverture sanitaire du Cercle assurée assurée par 2 districts sanitaires (Markala et Ségou)
à définir à définir
15 unités industrielles (secteurs alimentaire, textile et transformation); Au niveau du cercle: Rizerie de Dioro, Sukala Dougabougou, Ateliers centraux de Markala; au niveau de Ségou: Comatex, CMDT(égrenage), Minoterie, Abattoir régional, Minoterie, Laiteries, Boulangeries (p 55 Ecoloc)
à définir à définirà définir à définir A Ségou, 2819 entreprises artisanales déclarées794897 69,8% 90% de la population du cercle vit de l'agriculture
296 073 24,9%Potentiel en 87 : 874 600 ha dont 456 300 ha en cultures et jachères récentes (52%) , 296 073 ha (6034 062 tonnes) en culture en 2009
14 132 1,3% Projet de partenariat public privé, avec plantation de cannes à sucre sur 14132 ha et création d'une unité de transformation sucrière de 7680 tonnes/j
418 300 38,85%Pas d'indication, mais on peut estimer que les 418 300 non cultivées sont à disposition de l'élevage
20000 2% 423000 tonnes/an de poissons; pisciculture à développer46 392 4,20% Domaines forestiers classé et protégé
Ressources minières peu exploitées ; Extraction du sable du Fleuve NigerCarrières de Temou, Sakoiba, Cinzana et Konodimini
Données générales
Profil orienté vers les activités industrielles/semi-industrielles et artisanales
Agriculture : Canne à sucre et projet de sucrerie du Markala
Sylviculture - ForêtMinesCarrières
Profil orienté vers les activités de production de matière de base
Présence de grande industrie majeure
Présence d'entreprises de production artisanale
Élevage
Ressources halieutiques (pêche, aquaculture)
Présence de bureau de l’administration
Activités touristiques et d'hébergement
Présence de gares routières et activités de transport
Présence de marchés
Activités de divertissementsRues commerciales
Grille d'analyseRégion de Ségou: 64 821 km2; Cercle de Ségou: 10 844 km2 (Rapport Ecoloc p17)
Profil orienté vers les activités commerciales
Profil orienté vers les activités administratives et de service
Présence de service de base en santé et en éducation
Présence de petites ou moyennes unités de transformation
Agriculture
72
L’économie du Cercle de Ségou est principalement basée sur l’agriculture (production céréalière) et l’élevage avec 50% de la production destinée à l’extérieur (reste du mali et export).
90% de la population vit de l’agriculture et de l’élevage.
Le principal atout du territoire est de posséder 2 fleuves qui l’irriguent permettant le développement de cultures en zones inondées (riz, canne à sucre, coton) avec des ressources halieutiques très importantes.
La réduction de la surface cultivable du Cercle de Ségou (baisse de 30% des surfaces cultivable entre 1998 et 2009)… est dû à des actions conjuguées (déforestation, terres laissées en jachère, impact climatique).
Le territoire de Ségou est caractérisé par une superposition des zones de population et d’activités au sud du Niger.
La partie Nord du territoire est très largement inexploitée, ce qui est assez logique compte tenu des conditions climatiques (zone exondée au Nord).
Cartes descriptives du territoire
ANNEXES : Eléments de Powerpoint et tableaux de synthèse
73
45 961. 47 876
47 876
74
75
Concentration de la population
76
77
La zone d'étude paraît relativement bien désenclavée par rapport au reste de la région. La circulation demeure en effet intense toute l'année sur plusieurs axes routiers du cercle. A cet effet, le PFDVS aura contribué à améliorer considérablement la situation par la restauration de 321 km de routes non revêtues.Le réseau routier à entretenir dans le cercle selon les services des travaux publics est estimé à 455 km : 75 km de routes revêtues, 380 km de routes non revêtues.On doit cependant noter que les liaisons au Nord du Cercle sont contraintes par le faible nombre de ponts sur le Niger, avec un impact significatif sur les trajets d’accès aux zones Nord.Les communications fluviales sont importantes dans le cercle, à la fois pour le trafic intra- et interrégional. Le réseau fluvial recouvre quelques 300 km praticables toute l'année sur l'ensemble des deux fleuves Bani et Niger.Les transports sur le fleuve pourraient certainement être renforcés
Sur le plan transport, le cercle enregistre la présence de certaines gares routières telle que la nouvelle gare routière, SOMATRA, la gare BITTAR, la gare Binké, la gare SONEF, la gare de l’Enfant de Aïnamady, Diarra Transport, Sénoufo routier. La position géographique du cercle fait que tous les véhicules et camions qui quittent le Sud du Mali à destination des Régions de Mopti, Sikasso, Tombouctou, Gao et Kidal et les pays frontaliers comme le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, le Niger traversent le cercle.
Les véhicules de transport en commun, de camions de transports de marchandises (mil, sorgho, riz, bétail, oignon et articles divers) forment essentiellement le parc automobile du cercle. Ces véhicules sont présents dans toutes les foires hebdomadaires. Aujourd’hui le parc de la ville de Ségou est constitué de tracteurs, de semi-remorques, de camions de 10 à 15 tonnes, des véhicules légers, beaucoup de camionnettes et des véhicules des services publics. Les charrettes et les motos taxi constituent aussi un moyen de transport très important.
78
Activités CA annuelAgriculture 103 103 300 000Pêche 67 917 050 000Marchés 65 107 904 309Marchés à bétail 12 838 004 459Elevage et chasse 927 677 000
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Tableau de synthèse des marchés à bétail sur le cercle de Ségou
Total CA moyen annuel estimé
Influence (Inter, Nat, Rég, Cercle, local)
Zones ou localités principales
Gros rumin Petit rumin Gros ruminants Petit ruminants
Boussin 1 743 1 099 1 317 870 0 cercle, Régionale, nationaleYolo, Ségou, Dioro, Niono, Fana, Koutiala, Sikasso, Bamako
Cinzana 21 598 13 478 545 765 278cercle, régionale (commune voisine Tonah)
Boussin, Ségou, Tonah (cercle de Bla)
Dioro 18 135 1 51 34 099 271 cercle Ségou, yolo, Boussin
Dougabougou 597 1 319 221 1 207 2 263 535 926locale, cercle, régionale et Nationale
Ségou, Yolo, boussin, Cinzani, Niono, Koutiala, Ténenkou
Fatiné 167 781 133 726 1 246 497 778 cercle,régionale Yolo, Ségou, Sarro (Macina), Coin (San)
Katiéna 0 573 0 392 319 308 889 cercle, régionale et nationaleYolo, Boussin, Ségou, Bla et Bamako
Konodimini 0 0 0 0 0cercle, regionale, nationale et internationale
Souba, Ségou, Konobougou, Bamako et Mauritanie
Markala 0 506 0 369 459 616 762 locale, cercle et régionale Ségou, Niono
Yolo 1 406 259 806 168 3 970 662 222 national et international Sarro, Macina, Bamako, Côte d'ivoire, Sénégal
Ségou: Centre commercial
1 209 510 751 167 3 998 518 333cercle, régionale, nationale, internationale
tous marchés du cercle, Niono, Fana, Bamako, côte d'ivoire, Sénégal
Total 5 160 5 779 3 242 4 427 12 838 004 459
Marchés à bétailEffectif moyen présenté (entrées) jour d'enquête
Effectif moyen vendu jour d'enquête
80
Enquêtes des départs quotidiens au niveau des gares routières
81
Véhicules légers Gros porteurs
Boussin 32 32 locale, cercle, Nationale
Dioro, Yolo, Fatiné, Dougabougou, Markala, Ségou, Séribala, Niono, Koutiala
Cinzana 12 11 locale, cercle, régionale Ségou, Markala, Tonah (cercle de Bla)Dioro 18 136 cercle, régionale, Nationale Ségou, Niono,Macina et Bamako
Dougabougou 49 138 cercle, régionale, Nationale Ségou, Markala, Cinzani, Niono, KoutialaFatiné 19 16 cercle, régionale, Nationale Ségou, San, BamakoKatiéna 11 6 cercle, régionale Cinzana, Ségou, Bla
Konodimini 38 13locale, cercle, régionale et nationale
Ségou, Zambougou, Konobougou, Fana et Bamako
Markala 13 3 locale, cercle et régionale Ségou, Séribala, Niono
Yolo 9 18Cercle, régionale, nationale, internationale
Macina, Dioro, Bamako, Côte d'ivoire, Sénégal
Ségou: Centre commercial 19 0
cercle, régionale, nationale, internationale
tous marchés du cercle, Niono, Diabaly, Dogofri, Sansanding, Tonah, Macina, Kolongo, Barouéli, Koutiala, Sikasso, Bamako,
Total 220 373
Influence (Inter, Nat, Rég, Cercle, local)
Zones ou localités principales (Pays, Région, Cercle, communes)
Gares routières et aires de stationnem.
Nombre moyen de arrivées/ départs
Les Performances financières du Cercle
Recettes propres/habitant 120 110 126 131 159 129 Recettes gérées par la Collectivité Cercle/habitant 71 67 68 69 98 74 Recettes partagées/habitant 119 108 124 130 135 123 Recettes propres/recettes totales 73,9% 86,3% 28,8% 27,9% 13,5% 26,6%
Recettes propres/recettes totales de fonctionnement 92,0% 89,2% 93,1% 94,3% 17,5% 44,0%
Recettes gérées par la Collectivité Cercle/Recettes totales 43,8% 52,0% 15,6% 14,6% 8,3% 15,3%
Recettes gérées par la Collectivité Cercle/Recettes propres 59,2% 60,3% 54,1% 52,3% 61,5% 57,5%
2 DEPENSES 2006 2007 2008 2009 2010Moyenn
e21 Indicateurs de dépenses per capita Dépenses totales/habitant 176 122 408 458 1 112 467 Dépenses de fonctionnement/habitant 128 106 103 126 866 273 Dépenses de structure/habitant 10 23 40 35 28 27 Dépenses d'investissement/habitant 48 16 305 332 245 194 Dépenses de services/habitant 67 32 284 325 248 19622 Indicateurs de structure des dépenses Dépenses de structure/dépenses totales 5,5% 18,5% 9,8% 7,7% 2,5% 5,9% Dépenses de services/dépenses totales 38,0% 26,6% 69,5% 71,0% 22,3% 41,9%
3 EQUILIBRES FINANCIERS 2006 2007 2008 2009 2010Moyenn
e
Capacité d'investissements/dépenses totales d'investis. 72,6% 139,3% 109,8% 103,9% 128,2% 111,3%
82
83
Titre au tableauN°
NATURE DES RECETTES CONSTATS/DIAGNOSTIC ACTIONS POSSIBLES
1 TDRL
Taxe régulièrement levée par les Communes. Le Cercle n'assure aucune mission dans les opérations. On note une faible maîtrise de l'assiette par les Communes et un faible niveau de recouvrement. Deux difficultés : (i) nature de la taxe (impôt per capita) une taxe très mobile, (ii) difficulté des communes à mener les actions en recouvrement (problèmes politiques) en exemple, aucune taxe n'est levée par la Commune de SEGOU.
Aucune hypothèse d'évolution n'est envisageable à cause de la nature de la taxe. Il faut envisager : (i) son remplacement par une autre taxe, (ii) sa suppression simplement
2Impôt sur traitements et salaires ITS
Taxe régulièrement prélevée, elle est retenue à la source et ne fait l'objet d'aucune opération spéciale
Aucune mesure n'est possible, son amélioration sera le fait de l'importance du personnel payé par la Collectivité Territoriale
3Patentes licences et foncier
Impôts dont le Cercle n'a aucune maîtrise. Ils font l'objet d'une gestion par les Services des Impôts. Impôts partagés,
(i) Apporter un appui institutionnel et organisationnel aux Services des Impôts pour la maîtrise de l'assiette et du recouvrement, (ii) l'informatisation des opérations de recensement, d'assiette et de recouvrement
4 Taxe sur le bétail Très faible niveau de maîtrise de l'assiette et du recouvrement à
cause de la nature de la matière imposable.(i) Immatriculation des éleveurs, (ii) Evaluation périodique du bétail avec les identifiants précis
5Taxe sur les armes à feu Taxe partagée régulièrement prélevée au niveau communale. Appui au Service des impôts pour son recouvrement
6Taxes de délivrance de la carte d'orpaillage
Gestion assurée par la Direction Nationale du Domaine et du Cadastre
Disposer des informations au niveau de la DNDC pour le suivi
7Taxe ou vignettes sur cycles à moteur et bicyclettes
Gestion assurée par la DGI et les communes par la mise à disposition des vignettes (valeurs inactives) La mise à disposition des vignettes doivent faire l'objet
d'un suivi par le Cercle pour évaluer effectivement le montant des placeements
8Taxe sur l'exploitation du domaine forestier
Taxe partagée irrégulièrement recouvrée. Suivi de la délivrance des autorisations de coupe au niveau des services techniques de l'Etat
84
85
Pistes de recommandations en termes de Plan d’ActionsOn peut observer que le nouveau PDSEC fait évoluer son champ d’intervention ; ces évolutions sont enregistrées et le consultant transmet ses recommandations Développement économique Recommandations PDSEC 2006-2010 PDSEC 2011-2015Equipements de foires et marchés o M. Ouvrage pouvant être déléguée par plusieurs communes o oInterventions économiques o A définir; organisation de foires et congrès ? Accompagnement de
structures de type coopérativeso Développement d’unités industrielles de conservation et de
transformation des produits agricoles, maraîchers et d’élevage,
o Non
o Transformation produits agricoles
o Non
o Oui
Organisation d'activités en propre o Magasins « généraux » pour les transporteurs o Non o Non
Tourisme et artisanat o Etendre l’organisation de l’artisanat au niveau Communalo Renforcer les infrastructures et les équipements de l’artisanat,o Promouvoir les activités touristiques
o Non o Nono Non
o Ouio Ouio Oui
Environnement, exploitation et gestion des ressources naturellesAssainissement o Réalisation et gestion d’équipements partagés entre les communes o Réalisation points
d’eau, puits o Promotion
actions assainissement
Approvisionnement en eau o Amélioration du taux de couverture d’approvisionnement en eau potable
o Non o Oui
Protection de l'environnement et gestion des ressources naturelles
o Elaboration d’un schéma directeur de partage des espaces (agriculture, élevage) et la préservation des ressources.
o Promotion des énergies de substitution au boiso Structuration de l’extraction du sable du fleuve,
o Oui o Non
o Ouio Oui
Urbanisme et aménagement Plan d'occupation des sols o Domaine communal mais possibilité de soumettre ce POS à un schéma
directeur régionalo Non o Non
Schéma d'aménagement du territoire o Plutôt de la pertinence de la Région o Non o NonOpérations d'aménagement de l'espace o Dans la cadre de la création/organisation de marchés, gares routières o Non o Non
Gestion domaniale et foncière et
acquisition de patrimoine
o Construction ou réhabilitation de bâtiments publics o Non o Oui
Infrastructures routières et de communication
o Construction et entretien de routes, o Amélioration de la couverture de la téléphonie mobile
o Oui (pistes rurales) o Ouio Oui
Transports publics et plans de circulation
o M.Ouvrage déléguée et gestion de gares routières ?o Achat de bacs
o Nono Non
o Nono Non
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Région
Commune
Education Politique de création et de gestion des équipements
o Construction de classeso Clôtures écoleso Achat équipements et fournitures scolaires DEF
o 706 961 560 FCFAo 112 340 788 FCFAo 74 271 589 FCFA
o
Enseignement o Amélioration de la qualité du système éducatif, o 9039 470 FCFA oSanté, action sociale et culturellePolitique de création et de gestion des équipements
o Amélioration de la qualité des soins et de la capacité d’accueil du CSRef,
o 161 869 379 FCFA o
Hygiène publique et assainissement o o oSolidarités en direction des populations vulnérables
o Prise en charge médicale des personnes démunis, Personnes âgées et grands malades,
o Prise en charge alimentaire des personnes en situation difficile (indigents),
o Appui des communes pour le suivi des ASCO,o Scolarisation et suivi des enfants de parents pauvres (liste, fournitures,
cotisations scolaires)o Suivi et appui des personnes affectées et infectées par le VIH/SIDA,
o o Oui
o Oui
o Ouio Oui
o OuiSports, arts et culture o Renforcement des infrastructures de jeunesse, sports, arts et culture
du cercle,o Coupe conseil de
cercleo Oui
Hydraulique Politique de création et de gestion des équipements d’hydraulique
o Réalisation de points d’eau, puits, forage,o Installation comité de gestion
o Oui o Oui
Développement rural Organisation des activités rurales et des productions agro-sylvo-pastorales
o Elaboration d’un schéma directeur de partage des espaces (agriculture, élevage) et la préservation des ressources.
o o
Fiscalité et finances Fixation des taux des impôts et autres taxes dans le cadre des bases, maxima fixés par la loi
o Partage des ressources transmises par les communes et obtention de ressources par le FNACT
o o
Institution de taxes rémunératoires sur les prestations des services offerts
o Définition de taxes rémunérées o o
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