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BURKINA FASO Unité Progrès Justice MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES Comité National de Politique Economique [Format UEMOA] Avril 2011 11 B.P 912 OUAGADOUGOU CMS 11 Tél. : (226) 50 30 58 34 / 50 30 80 87 Fax : 50 30 80 84 E-mail: [email protected]. . RAPPORT SUR LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU BURKINA FASO EN 2010

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BURKINA FASO Unité – Progrès – Justice

MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES

Comité National de Politique Economique

[Format UEMOA]

Avril 2011

11 B.P 912 OUAGADOUGOU CMS 11 Tél. : (226) 50 30 58 34 / 50 30 80 87 Fax : 50 30 80 84 E-mail: [email protected]. .

RAPPORT SUR LA SITUATION ECONOMIQUE

ET FINANCIERE DU BURKINA FASO

EN 2010

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SIGLES ET ABREVIATIONS

BCE : Banque centrale européenne

BCEAO : Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest BUNED :

Bureau national des évaluations environnementales et de gestion des déchets spéciaux

CBC : Conseil burkinabè des chargeurs

CCVA : Centre de contrôle des véhicules automobiles

CEDEAO : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest

CEFORE : Centre de formalités des entreprises

CFA : Communauté financière africaine

CNSS : Caisse nationale de sécurité sociale COTECNA : Conseil technique appliqué DDAE : Direction du domaine affecté de l’Etat DDU : Déclaration en douane unique DGD : Direction générale des douanes DGI : Direction générale des impôts DGSI : Direction générale des services informatiques DTI : Droits et taxes à l’importation FBCF : Formation brute de capital fixe FMI : Fonds monétaire international GUF : Guichet unique du foncier IFU : Identifiant financier unique IHPC : Indice harmonisé des prix à la consommation INSD : Institut national de la statistique et de la démographie IPC : Indice des prix à la consommation IRF : Impôt sur les revenus fonciers ITIE : Initiative pour la transparence des industries extractives IUTS : Impôt unique sur les traitements et salaires MEF : Ministère de l’économie et des finances ONATEL : Office national des télécommunications ONEA : Office national de l’eau et de l’assainissement PEFA : Public expenditure and financial accountability PIB : Produit intérieur brut PNG : Position nette du Gouvernement RNI : Réel normal d’imposition RSI : Réel simplifié d’imposition SCADD : Stratégie de croissance accélérée et de développement durable SEHS : Société d’exploitation hôtelière silmandé SIAO : Salon international de l’artisanat de Ouagadougou SIFIM : Services d’intermédiation financière indirectement mesurés SINTAX : Système informatisé de taxation SITHO : Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou SNC : Semaine nationale de la culture SONABEL : Société nationale d’électricité du Burkina SYDONIA : Système douanier automatisé TPA : Taxe patronale et d’apprentissage TVA : Taxe sur la valeur ajoutée UEMOA : Union économique et monétaire ouest africaine

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LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

LISTES DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Evolution du taux de croissance du PIB sur la période 2005-2010 .............................................................. 4 Graphique 2 : Evolution de la contribution du secteur primaire à la formation du PIB de 2006-2010 ............................. 5 Graphique 3: Evolution de la contribution du secteur secondaire à la formation du PIB de 2006 à 2010 ........................ 5 Graphique 4: Evolution de la contribution du secteur tertiaire à la formation du PIB de 2006 à 2010 ............................ 6 Graphique 5: Evolution de l'inflation de 2001 à 2010 ....................................................................................................... 8 Graphique 6 : Evolution comparée de l’inflation sous-jacente et de l’inflation de 2001 à 2010 ..................................... 10 Graphique 7 : Evolution des recettes totales et dons de 2006 à 2010 ............................................................................ 11 Graphique 8 : Répartition en % des recettes totales et dons de 2006 à 2010................................................................. 11 Graphique 9 : Evolution des recettes fiscales de 2006 à 2010 ........................................................................................ 12 Graphique 10 : Evolution des recettes fiscales et des recettes non fiscales de 2006 à 2010 .......................................... 13 Graphique 11 : Evolution des dépenses courantes et des recettes fiscales de 2006 à 2010 ........................................... 15 Graphique 12 : Evolution des dépenses en capital sur ressources propres et des recettes fiscales de 2006 à 2010 ....... 16

LISTES DES TABLEAUX Tableau 1: Evolution des indices par fonction de consommation de 2008 à 2010 ........................................................... 8 Tableau 2: Evolution des indices par type de biens et services de 2008 à 2010 ................................................................ 9 Tableau 3: Incidences (contributions en points) des prix des fonctions de consommation sur l’inflation ....................... 10 Tableau 4 : Etat de réalisation des critères en 2009 et 2010 .......................................................................................... 26

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RESUME

En 2010, l’activité économique du Burkina Faso s’est déroulée dans un contexte international de reprise de la croissance économique favorisée en grande partie par la mise en œuvre de politiques budgétaires et monétaires appropriées pour atténuer les effets négatifs de la crise de 2008. La croissance s’est accélérée en s’établissant à 7,9% en 2010 contre 3,2% en 2009 en liaison avec la bonne tenue de la production agricole, la vigueur de la production minière et l’essor des Bâtiments et Travaux Publics (BTP). L’inflation s’est établie à -0,6% en 2010 contre 2,6% en 2009 en liaison principalement avec le repli des tarifs des « Transports » et « Communications » conjugué à la faible augmentation des prix des produits alimentaires.

L’exécution des opérations financières de l’Etat s’est soldée au cours de l’année 2010 par un déficit du solde global base engagement de 243,4 milliards de francs CFA, en aggravation de 55,3 milliards de francs CFA par rapport au déficit à fin 2009 qui s’est situé à 188,1 milliards de francs CFA. Hors dons, le déficit du solde global s’est établi à 442,3 milliards de francs CFA en 2010 contre 420,5 milliards de francs CFA en 2009.

En ce qui concerne la dette publique, son encours s’est établi à 1 272,3 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 1036,4 milliards de francs CFA à fin 2009, soit une hausse de 22,8%. En pourcentage du PIB, l’encours au 31 décembre 2010 représente un taux d’endettement de 29,1%.

S’agissant des échanges extérieurs, le solde global s’est contracté, se chiffrant à +83,9 milliards de francs CFA en 2010 contre +149,31 milliards de francs CFA en 2009, soit une dégradation de 65,4 milliards de francs CFA.

Quant aux agrégats monétaires, ils ont été caractérisés à fin décembre 2010 par rapport à la même période en 2009 par une hausse des avoirs extérieurs nets (+14,9%), des crédits intérieurs (+22,5%) et de la masse monétaire (+19,2%).

En matière de convergence macroéconomique, le profil des critères de convergence en 2010 a connu une amélioration par rapport à 2009. Le critère clé a été réalisé à -4,0% contre -5,0% l’année précédente. Tous les autres critères de premier rang ont été respectés en 2010. S’agissant des critères de second rang, seul le ratio des investissements financés sur ressources internes a été respecté ; les autres n’ayant seulement enregistré que des améliorations par rapport aux réalisations de l’année précédente.

La mobilisation conséquente des ressources pour le respect des critères de convergence à l’horizon 2013 demeure l’un des principaux défis pour le Burkina Faso.

1 En présentation BCEAO, ce solde est de +224,7 milliards de francs CFA

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INTRODUCTION

Le présent rapport sur la situation économique et financière du Burkina Faso en 2010 a pour but de faire l’évaluation des performances inscrites dans le programme de convergence 2010-2014. Dans cette optique, il fait le point de l’évolution de la situation économique et financière du Burkina Faso en 2010 et dresse le profil de convergence associé.

En 2010, l’activité économique s’est déroulée dans un contexte international de reprise de la croissance économique favorisée en grande partie par la mise en œuvre de politiques budgétaires et monétaires appropriées pour atténuer les effets négatifs de la crise de 2008. La croissance s’est accélérée en s’établissant à 7,9% en 2010 contre 3,2% en 2009 en liaison avec la bonne tenue de la production agricole, la vigueur de la production minière et l’essor des BTP.

Cependant, l’économie a dû se ressentir d’une érosion de compétitivité résultant de la forte appréciation de l’euro par rapport au dollar et des effets de retard des inondations enregistrées en 2008 et 2009.

Dans le domaine des finances publiques, la gestion budgétaire s’est améliorée avec notamment la mise en œuvre de la stratégie de renforcement des finances publiques et la gestion budgétaire selon le mode « Public Expenditure and Financial Accountability» (PEFA). Ces instruments de gestion préconisent une maîtrise des dépenses de fonctionnement au profit des dépenses porteuses de croissance.

De même, un accent a été mis sur le renforcement de la mobilisation des ressources propres par une professionnalisation des régies de recettes.

Sur le plan de l’environnement des affaires, les autorités travaillent à mettre en œuvre les réformes visant à améliorer le climat des affaires en vue de propulser le Burkina Faso sur le sentier de la croissance. Ces réformes ont permis au pays d’améliorer son classement dans le rapport Doing Business Better 2010 de la Banque Mondiale.

De l’ensemble de ces performances, il en a résulté un meilleur profil des critères de convergence macroéconomique. Toutefois, le pays fait face au défi d’une pression fiscale faible au regard de la norme communautaire. Etant devenue une problématique majeure dans le pilotage stratégique de l’économie, la question de la pression fiscale devrait faire l’objet d’une étude en vue de déterminer les causes de sa faiblesse et de formuler des recommandations appropriées.

Ce rapport sur la situation économique et financière du Burkina Faso en 2010 a été élaboré sur la base des dernières informations disponibles à fin décembre 2010. Il est articulé autour de trois (03) chapitres : la conjoncture économique internationale et régionale, la situation économique et financière du Burkina Faso à fin 2010 et la surveillance multilatérale.

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CHAPITRE I : LA CONJONCTURE ECONOMIQUE INTERNATIONALE ET

REGIONALE

Au niveau mondial2, la reprise de l’activité économique se poursuit mais elle reste inégale d’une zone à une autre. Dans les pays développés, la croissance demeure timide tandis que dans la plupart des pays en développement, en particulier ceux de l’Afrique subsaharienne, elle reste vigoureuse. La croissance mondiale a été de 5,0% en 2010 contre -0,6% en 2009. La progression du PIB dans les pays avancés s’est chiffrée à 3,0% tandis qu’elle a été de 7,1% dans les pays en développement. Ces évolutions sont l’aboutissement des mesures de relance budgétaire prises pour freiner les effets de la crise. L’inflation a été de 1,5% dans les pays avancés et de 6,3% dans les pays en développement en 2010.

Aux Etats-Unis, la reprise de l’activité économique a été confirmée avec un taux de croissance de 2,8% en 2010 contre -2,6% en 2009, grâce aux différentes mesures budgétaires adoptées. Ces mesures ont permis principalement l’augmentation des dépenses de consommation. Les investissements des entreprises sont restés importants tout au long de l’année. L’inflation s’est établie à 1,2% et le chômage à 9,6% en fin 2010.

Au Japon, l’économie a progressé de 4,3% en 2010 contre -6,3% en 2009, avec le soutien de la consommation et l’investissement résidentiel privé. L’inflation en rythme annuel est ressortie à 0,1% et le chômage à 5,0% en 2010.

Dans les pays émergents d'Asie, le dynamisme des économies de la Chine et de l'Inde renforcerait la croissance économique, qui progresserait de 7,1% en 2010 contre 2,5% en 2009, sous l'influence de la production industrielle, de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) et des échanges commerciaux. Les prix à la consommation ont enregistré leur plus forte hausse en deux ans, l'inflation annuelle ressortant à 5,1% en novembre 2010, en raison principalement de la flambée des prix des produits alimentaires. En Chine, le taux de croissance du PIB a été de 10,3% en 2010 contre 9,2% en 2009. L’investissement privé et les exportations restent les principales sources de cette performance. L’inflation s’est établie à 4,3% et le chômage à 4,1% en 2010.

Dans la zone euro, le PIB en volume a progressé de 1,8% en 2010 contre -4,1% en 2009. Cette reprise timide de l’activité économique s’explique par les problèmes financiers qui ont secoué certains pays d’Europe tout au long de l’année 2010. La hausse annuelle de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a été de 1,9% en 2010. Le taux de chômage s’est établi à 10,1% en 2010 contre 9,4% en 2009.

Au Royaume Uni, la croissance du PIB en volume, s’est établie à 1,7% en 2010 contre -4,9% en 2009, imputable aux dépenses dans les secteurs de la construction, des services aux entreprises et à la finance. L’inflation s’est située à 3,3% en 2010. Quant au chômage, il est ressorti à 7,9% en 2010 contre 7,5% en 2009.

En Afrique subsaharienne, la croissance économique s’est située à 5,0% en 2010 contre 2,8% en 2009, grâce notamment à la mise en œuvre des mesures de soutien et/ou de protection de la demande intérieure des ménages (injection de liquidité, 2 Source : Bulletin mensuel de la BCE (janvier 2011) et rapport "perspectives de l’économie mondiale " du FMI (janvier

2011)

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baisse des taux directeurs, etc.). Cette progression est en partie imputable au redressement des exportations et des prix des produits de base qui ont favorisé la vigueur de la demande intérieure dans de nombreux pays. L’inflation est retombée à un niveau de 7,5% en 2010 après 10,4% en 2009.

Au sein des pays membres de l’UEMOA, durant l’année 2010, l'activité économique s’est accélérée du fait de la vigueur de la production minière, de l'essor des BTP, de la bonne campagne agricole et de la bonne orientation des cours des matières premières exportées par l’Union. Ainsi, le taux de croissance du PIB est ressorti à 4,0% en 2010 contre 2,8% en 2009. Le taux d'inflation s’est situé à 2,2% en 2010 contre 0,4% en 2009, en conformité avec la norme communautaire de 3,0% au maximum.

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CHAPITRE II : LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU BURKINA

FASO EN 2010 L’activité économique du Burkina Faso en 2010 s’est déroulée dans un contexte intérieur marqué par l’installation tardive de la pluie, notamment dans certaines zones de grandes productions agricoles et par des inondations enregistrées dans les régions du Centre Nord, de l’Est et des Hauts Bassins. Malgré ces évènements, la campagne agricole a été globalement satisfaisante. La croissance économique a connu une accélération en 2010 s’établissant à 7,9% contre 3,2% en 2009. Elle a été tirée principalement par les secteurs secondaire et primaire. Graphique 1: Evolution du taux de croissance du PIB sur la période 2005-2010

Sur la période 2005-2010, la croissance économique du Burkina Faso a connu des évolutions irrégulières. En moyenne, elle s’est située à 5,3% sur la période, fortement tributaire des aléas climatiques.

2.1 LE SECTEUR REEL

2.1.1 EVOLUTION DU COTE DE L’OFFRE

Le taux de croissance réel du PIB s’est établi à 7,9% en 2010 contre 3,2% en 2009, soit un gain de 4,7 points. Les contributions à la croissance du PIB ont été de 2,2 points, 4,1 points et 1,6 point respectivement pour les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. En volume, le PIB est ressorti à 3 293,2 milliards de francs CFA en 2010 contre 3 051,3 milliards de francs CFA en 2009.

Le secteur primaire : la valeur ajoutée de ce secteur s’est établie à 926,1 milliards de francs CFA en 2010 contre 859,1 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 7,8%. Cette performance est due principalement à la bonne répartition spatio-temporelle de la pluviométrie au cours de la campagne agricole 2010/2011, entraînant une bonne production au niveau des sous-secteurs de l’agriculture et de l’élevage.

S’agissant de l’agriculture vivrière, elle a connu une progression de sa valeur ajoutée de 19,2% en 2010. La production céréalière de la campagne agricole 2010/2011 estimée à 4 560 574 tonnes, a augmenté de 25,5% par rapport à la campagne précédente. Ce niveau de production a été favorisé par la mise en œuvre des mesures prises par le Gouvernement en vue de soutenir le secteur agricole, notamment le programme d’urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il s’agit, entre autres, du soutien aux agriculteurs à travers la subvention d’intrants et de la politique de rétention des eaux (la réfection et/ou la réalisation de barrages).

Quant à l’agriculture de rente, elle a enregistré une baisse de 4,6% de sa valeur ajoutée en 2010. La production de coton graine a été de 338 000 tonnes en 2010

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contre 414 500 tonnes en 2009, soit une baisse de 18,5%. Cette baisse s’expliquerait par un déficit pluviométrique au cours du mois de juin ayant entraîné des resemis tardifs et des inondations en septembre 2010 d’une part, et par des détournements d’intrants cotonniers au profit d’autres spéculations d’autre part.

En ce qui concerne le sous-secteur de l’élevage, il a enregistré un taux de croissance de 2,4% en 2010, identique à celui de 2009. Cette performance est due à la poursuite des actions menées par le Gouvernement sur le plan alimentaire et sanitaire (campagnes prophylactiques, insémination artificielle, etc.). La part contributive de ce sous-secteur à la croissance du PIB est restée constante par rapport à son niveau de 2009 (0,3 point).

En somme, la contribution du secteur primaire à la formation du PIB a été de 28,1% en 2010 contre 28,2% en 2009. Sa contribution à la croissance du PIB est de 2,2 points.

Graphique 2 : Evolution de la contribution du secteur primaire à la formation du PIB de 2006-2010

Sur la période 2006-2010, la contribution du secteur primaire à la formation du PIB a quasiment évolué à la baisse en passant de 30,3% en 2006 à 28,1% en 2010.

En moyenne, elle a été de 29,3% sur la période.

Le secteur secondaire : la valeur ajoutée de ce secteur s’est établie à 769,6 milliards de francs CFA en 2010 contre 646,0 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 19,1%. Le dynamisme de ce secteur est lié principalement aux sous-secteurs des industries extractives (+68,6%) et de l’égrainage de coton (+23,3%).

S’agissant du sous-secteur des industries extractives, en plus des mines déjà en activité (Mana, Youga, Kalsaka, Taparko), l’entrée en production des mines d’or d’Inata (avril 2010) et d’Essakane (octobre 2010) a amélioré significativement la production aurifère. En effet, la production d’or est passée de 12,1 tonnes en 2009 à 23,1 tonnes en 2010.

En ce qui concerne le sous-secteur de l’égrainage de coton, son activité s’est améliorée en 2010 avec un taux de croissance de sa valeur ajoutée de 23,3% contre -29,6% en 2009.

En somme, la contribution du secteur secondaire à la formation du PIB a été de 23,4% en 2010 contre 21,2% en 2009. Sa contribution à la croissance du PIB est de 4,1 points.

Graphique 3: Evolution de la contribution du secteur secondaire à la formation du PIB de 2006 à 2010

Sur la période 2006-2010, la contribution du secteur secondaire à la formation du PIB a évolué en hausse, passant de 19,5% en 2006 à 23,4% en 2010 en liaison avec le dynamisme du secteur minier. En moyenne, elle a été de 20,3% sur la période.

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Le secteur tertiaire : la valeur ajoutée de ce secteur s’est établie à 1 355,8 milliards de francs CFA en 2010 contre 1 307,9 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 3,7%. Ce secteur a bénéficié en 2010 des retombées des évènements tels que le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO), la Semaine Nationale de la Culture (SNC), l’élection présidentielle et la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso.

L’accélération de la croissance dans le sous-secteur marchand en 2010 est portée principalement par les branches : Commerce (+6,1%), Transports (+4,8%) et Postes et télécommunications (+3,8%).

Quant aux services non marchands, l’augmentation de leur valeur ajoutée a été de 3,4% en 2010 contre 0,8% un an plus tôt.

Au total, la contribution du secteur tertiaire à la formation du PIB a été de 41,2% en 2010 contre 42,9% en 2009. Sa contribution à la croissance du PIB est de 1,6 point.

Graphique 4: Evolution de la contribution du secteur tertiaire à la formation du PIB de 2006 à 2010

Sur la période 2006-2010, la contribution du secteur tertiaire à la formation du PIB a évolué à la baisse en passant de 43,7% en 2006 à 41,2% en 2010.

En moyenne, elle a été de 43,1% sur la période.

2.1.2 EVOLUTION DU COTE DE LA DEMANDE

En 2010, l’analyse du PIB suivant l’optique des emplois fait ressortir que la croissance a été tirée principalement par l’investissement et la consommation finale privée avec des contributions respectives de 4,8 points et 3,2 points. La demande extérieure, quant à elle, a contribué à hauteur de 0,1 point à la croissance du PIB.

La consommation finale globale a connu une hausse de 3,7%, passant de 2 430,2 milliards de francs CFA en 2009 à 2 521,3 milliards de francs CFA en 2010, avec une progression de 5,4% de la consommation privée et une baisse de 1,1% de la consommation finale publique. L’augmentation de la consommation en 2010 est imputable à la bonne campagne agricole combinée à une relative maîtrise des prix.

La contribution de la consommation finale globale à la croissance du PIB est de 3,0 points en 2010 contre 0,5 point en 2009.

L’investissement est ressorti à 1 118,7 milliards de francs CFA en 2010 contre 971,4 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 15,2%.

La Formation brute de capital fixe (FBCF) a affiché une croissance de 9,9%, passant de 981,5 milliards de francs CFA en 2009 à 1 078,4 milliards de francs CFA en 2010. L’amélioration de la FBCF en 2010 est imputable principalement à la FBCF publique qui a enregistré une augmentation de 33,4%, la FBCF privée ayant connu, quant à

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elle, une légère hausse de 1,4% en 2010. En effet, la FBCF publique est passée de 258,7 milliards de francs CFA en 2009 à 345,2 milliards de francs CFA en 2010 et la FBCF privée de 722,9 milliards de francs CFA à 733,2 milliards de francs CFA au cours de la même période.

La FBCF a contribué à hauteur de 3,2 points à la croissance du PIB en 2010 contre 0,2 point en 2009.

Au niveau des échanges extérieurs, le solde s’est amélioré en se situant à -346,8 milliards de francs CFA en 2010, contre -350,3 milliards de francs CFA en 2009. Cette situation est essentiellement expliquée par une hausse des exportations plus importante que celle des importations. En effet, les exportations sont ressorties à 425,5 milliards de francs CFA en 2010 contre 351,2 milliards de francs CFA en 2009, soit une augmentation de 74,3 milliards de francs CFA (+21,1%). Quant aux importations, elles sont passées de 701,6 milliards de francs CFA en 2009 à 772,3 milliards de francs CFA en 2010, soit une hausse de 70,7 milliards de francs CFA (+10,1%).

La forte augmentation des exportations est liée au dynamisme du secteur minier qui a connu une hausse de 90,9% dans les quantités d’or produites en 2010 (23,1 tonnes en 2010 contre 12,1 tonnes en 2009). Les recettes d’exportation d’or se sont situées en valeur courante à 440,0 milliards de francs CFA en 2010 contre 179,8 milliards de francs CFA en 2009.

S’agissant de la progression des importations en 2010, elle est expliquée par la hausse des biens d’équipement et de consommation intermédiaire liée au regain de l’activité minière et des investissements publics.

La contribution des échanges extérieurs à la croissance du PIB est ressortie à 0,1 point en 2010 contre 3,4 points en 2009. Cette contribution est la résultante d’une contribution positive des exportations (+2,43 points) et d’une contribution négative des importations (-2,32 points).

2.1.3 LES PRIX ET L’INFLATION

L’inflation en 2010 a connu une légère baisse en se situant à -0,6% en raison principalement de la baisse des tarifs dans les fonctions « Transport » et « Communication » et de la faible progression des prix des produits de grande consommation, notamment les produits alimentaires. Le ralentissement de la hausse des prix des produits alimentaires est principalement dû aux bons résultats obtenus de la campagne agricole 2009/2010.

L’évolution de l’inflation au cours des dernières années

L’inflation a évolué de façon irrégulière depuis 2002. En effet, l’inflation a commencé à baisser à partir de 2002 avec un taux de 2,3%, pour se situer à son plus bas niveau de -0,4% en 2004 et à son plus haut niveau de 10,7% en 2008 pour enfin se replier à -0,6% en 2010.

La période 2002-2004 a été marquée par de bonnes campagnes agricoles qui ont entraîné la baisse des prix des produits alimentaires. De plus, les prix des

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combustibles, des carburants et lubrifiants ont connu de faibles évolutions au cours de la période.

Graphique 5: Evolution de l'inflation de 2001 à 2010

Source : INSD

Analyse selon les fonctions de consommation

En 2010, le passage en dessous du niveau zéro du taux d’inflation est lié principalement à l’effet conjugué de :

- l’augmentation modérée des prix de la fonction « Produits alimentaires » (+1,5%), due à la faible hausse des prix des céréales non transformées et l’abondance des légumes frais sur le marché ;

- la baisse des tarifs des transports (-1,2%) et des communications (-18,9%).

Concernant la fonction « Logement », son indice a augmenté de 1,5%, en raison de l’augmentation des prix des produits pour l’entretien du logement notamment le ciment, de la montée des loyers bruts et de la hausse des prix des autres combustibles (bois de chauffe et charbon de bois).

De même, les prix de la fonction « Restaurants et Hôtels » ont enregistré une hausse de 2,2% en 2010 contre +7,4% en 2009, à cause du renchérissement des prix des aliments consommés dans les restaurants et débits de boissons (tableau 1).

Tableau 1: Evolution des indices par fonction de consommation de 2008 à 2010

Fonctions de consommation Poids Variations (%)

en 2008 Variations (%) en 2009

Variations (%) en 2010

Produits alimentaires et boissons non alcoolisées

3685 23,3 2,5 1,5

Boissons alcoolisées, Tabac et stupéfiants 187 4,9 1,4 -0,9

Articles d'habillement et chaussures 704 2,9 3,5 -0,3

Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles

959 12,1 10,7 1,5

Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer

350 7,0 -0,1 -1,3

Santé 272 1,7 0,7 0,2

Transports 1321 5,6 -1,7 -1,2

Communication 717 0,0 0,0 -18,9

Loisirs et culture 239 1,1 1,4 -0,3

Enseignement 291 0,4 0,0 1,7

Restaurants et Hôtels 904 2,7 7,4 2,2

Biens et services divers 371 6,5 -3,1 -0,7

Taux d’inflation 10,7 2,6 -0,6

Source : INSD

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Analyse par type de biens et services

Une analyse de l’évolution des prix par type de biens et services peut être faite en tenant compte de la volatilité, de la durabilité (durable, semi-durable, non durable et service) et de l’origine (locale et importé) des produits composant les fonctions de consommation.

Tableau 2: Evolution des indices par type de biens et services de 2008 à 2010

Types de biens et services Poids Variations (%) en 2008

Variations (%) en 2009

Variations (%) en 2010

Volatilité

Indice des Produits frais 462 27,8 3,6 0,0

Indice de l'Energie 2297 9,5 -1,2 2,9

Indice Hors Produits frais et Energie 7241 6,7 3,1 -1,1

Origine

Indice des Produits locaux 3915 11 3,3 -0,3

Indice des Produits importés 6085 10,3 0,8 -1,0

Durabilité

Indice des biens durables 403 2,4 -1,8 -2,3

Indice des biens non durables 5433 17,2 0,9 1,2

Indice des biens semi-durables 859 0,7 1,6 -0,8

Indice des services 3305 3,9 6,5 -3,4

Source : INSD

Volatilité

L’indice des produits frais composés essentiellement de produits alimentaires non transformés est resté stable en 2010 par rapport à 2009 où il s’était inscrit en hausse de 3,6%par rapport à 2008.

L’indice de l’énergie comprenant tous les produits servant comme source d’énergie (se retrouvant dans les fonctions « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » et « Transports ») a augmenté de 2,9% en 2010 contre une baisse de 1,2% en 2009. Cette hausse est liée principalement à la montée des prix des autres combustibles (bois de chauffe et charbon de bois).

Origine

Selon l'origine des produits, la baisse de l’inflation en 2010 est imputable tant à l'évolution des prix des produits locaux qu’importés. Ces deux groupes d’indices sont à la baisse en 2010 par rapport à 2009 où il avait été enregistré une progression.

Durabilité

En 2010, l’analyse selon la durabilité montre que les indices des biens durables, semi-durables et des services ont évolué à la baisse. Quant à l’indice des biens non durables, en grande partie alimentaires, il a faiblement augmenté (+1,2%).

Incidence sur l’inflation

S'agissant des incidences des évolutions décrites sur la variation de l’indice général, l’essentiel des fonctions a soit évolué à la baisse, ou est resté stable. De façon

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générale, les hausses sont très faibles, ce qui n’a pas eu d’impact significatif sur le taux d’inflation.

La fonction « Produits alimentaires » a une incidence faible sur le taux d’inflation (+0,46 point).

Avec -0,14 point, l’incidence de la fonction « Transports » a été importante dans la baisse du taux d’inflation en 2010.

Tableau 3: Incidences (contributions en points) des prix des fonctions de consommation sur l’inflation

Incidences au niveau des fonctions de l'indice Poids Année 2008 Année 2009 Année 2010

Produits alimentaires et boissons non alcoolisées 3685 7,36 0,80 0,46

Boissons alcoolisées, Tabac et stupéfiants 187 0,09 0,03 -0,01

Articles d'habillement et chaussures 704 0,18 0,22 -0,02

Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles 959 1,14 1,13 0,12

Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer

350 0,47 -0,01 -0,04

Santé 272 0,07 0,03 0,00

Transports 1321 0,74 -0,26 -0,14

Communication 717 0,00 0,00 -1,17

Loisirs et culture 239 0,05 0,07 -0,01

Enseignement 291 0,01 -0,00 0,04

Restaurants et Hôtels 904 0,27 0,74 0,17

Biens et services divers 371 0,28 -0,13 -0,02

Taux d'inflation (%) 10,7 2,6 -0,6

Source : INSD

L’inflation sous-jacente en 2010

L’indicateur d’inflation sous-jacente (hors produits frais et énergie) a enregistré une baisse de 1,1% en 2010 contre une hausse de 3,1% en 2009.

Sur la période 2001-2008, on note une évolution moins accentuée de l’indicateur complémentaire mettant ainsi en évidence les tensions réelles sur les prix provenant des produits volatiles et surtout ceux influencés par les chocs exogènes (pluviométrie, prix importés, etc).

Graphique 6 : Evolution comparée de l’inflation sous-jacente et de l’inflation de 2001 à 2010

Source : INSD

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2.2. LES FINANCES PUBLIQUES ET LA DETTE PUBLIQUE

L’exécution des opérations financières de l’Etat s’est soldée par un déficit du solde global base engagement de 243,4 milliards de francs CFA au cours de l’année 2010, en aggravation de 55,3 milliards de francs CFA par rapport au déficit à fin 2009 qui se situait à 188,1 milliards de francs CFA. Hors dons, le déficit du solde global s’est établi à 442,3 milliards de francs CFA en 2010 contre 420,5 milliards de francs CFA en 2009. Cette aggravation du déficit s'explique par la prise en compte du reliquat des dépenses exceptionnelles de l'année 2009 dans les opérations exécutées en 2010.

En ce qui concerne la dette publique, son encours à fin décembre 2010 s’est établi à 1272,3 milliards de francs CFA, soit une hausse de 22,8% par rapport à l’encours à fin décembre 2009 qui était de 1036,4 milliards de francs CFA. En pourcentage du PIB, l’encours au 31 décembre 2010 représente un taux d’endettement de 29,1%.

2.2.1. LES RECETTES TOTALES ET DONS

Le programme révisé avec le FMI au titre de l’année 2010 prévoyait une mobilisation des recettes totales et dons à hauteur de 940,5 milliards de francs CFA contre 778,1 milliards de francs CFA en 2009.

A fin décembre 2010, un montant de 880,2 milliards de francs CFA a été mobilisé au titre des recettes totales et dons contre 771,5 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 108,7 milliards de francs CFA (+14,1%). Cette hausse est expliquée par une augmentation des recettes totales (+142,2 milliards de francs CFA) atténuée par une baisse des dons (-33,5 milliards de francs CFA). En proportion du PIB nominal, la mobilisation des recettes totales et dons est passée de 19,6% en 2009 à 20,1% en 2010.

Comparativement aux prévisions du programme révisé du FMI, le taux de mobilisation des recettes totales et dons s’est situé à 93,6% en 2010 contre 99,2% en 2009.

L'évolution des recettes totales et dons de 2006 à 2010 est présentée dans le graphique n°7.

Graphique 7 : Evolution des recettes totales et dons de 2006 à 2010

Graphique 8 : Répartition en % des recettes totales et dons de 2006 à 2010

Les recettes totales et dons mobilisés de 2006 à 2010 ont enregistré une croissance moyenne de 12,1% portée aussi bien par les recettes totales (+13,3%) que les dons (+8,6%). Sur la période, les dons ont représenté 27,4% des recettes totales et dons.

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a. Les recettes totales

Pour une prévision de 668,0 milliards de francs CFA en 2010 dans le programme révisé du FMI, les recettes totales mobilisées se sont élevées à 681,3 milliards de francs CFA à fin décembre 2010, soit un taux de réalisation de 102,0%.

La mobilisation à fin décembre 2010 est en hausse de 142,2 milliards de francs CFA (+26,4%) comparée à celle à fin décembre 2009 qui se situait à 539,1 milliards de francs CFA. Cette augmentation est portée aussi bien par les recettes fiscales (+71,2 milliards de francs CFA) que par les recettes non fiscales (+71,0 milliards de francs CFA).

Les recettes fiscales

Sur une prévision de 558,0 milliards de francs CFA, la mobilisation des recettes fiscales s’est élevée à 565,8 milliards de francs CFA à fin décembre 2010, soit un taux de réalisation de 101,4%. Comparées à la même période en 2009, les recettes fiscales mobilisées sont en hausse de 14,4%. Cette évolution est imputable aux taxes sur les biens et services (+35,5 milliards de francs CFA), aux impôts sur le revenu et le bénéfice (+26,9 milliards de francs CFA) et aux impôts sur le commerce et les transactions internationales (+7,3 milliards de francs CFA).

L’évolution de la mobilisation des recettes fiscales et de la variation absolue d’une année à l’autre depuis 2006 se présente comme suit :

Graphique 9 : Evolution des recettes fiscales de 2006 à 2010

La mobilisation des recettes fiscales s’inscrit dans une tendance haussière de 2006 à 2010. En effet, sur cette période, les recettes fiscales ont crû en moyenne de 10,9%. Pour l’année 2010, les recettes fiscales mobilisées rapportées au PIB nominal se sont établies à 13,0% contre 12,6% en 2009.

De 2009 à 2010, l’évolution des principales composantes des recettes fiscales se présente comme suit :

o les taxes sur biens et services: sur une prévision de 307,1 milliards de francs CFA du programme révisé en 2010, la mobilisation s’est élevée à 318,4 milliards de francs CFA à fin décembre 2010, soit une hausse de 35,5 milliards de francs CFA (+12,5%) par rapport à la même période en 2009. Cette variation est portée principalement par les recouvrements au titre de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des autres taxes spécifiques à la consommation ainsi que des taxes sur les produits pétroliers ayant enregistré une hausse dans des proportions moindres.

En ce qui concerne la TVA, la mobilisation est passée de 214,4 milliards de francs CFA en 2009 à 236,2 milliards de francs CFA en 2010, soit un accroissement de 21,8 milliards de francs CFA (+10,2%). S’agissant des autres taxes spécifiques à la consommation, elles se sont chiffrées à 50,5

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milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 40,5 milliards de francs CFA à fin 2009, soit une hausse de 10,0 milliards de francs CFA.

Quant aux taxes sur les produits pétroliers, la mobilisation est de 31,7 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 28,0 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 3,7 milliards de francs CFA ;

o les impôts sur le revenu et les bénéfices: sur une prévision de 130,0 milliards de francs CFA, ces impôts ont été recouvrés à hauteur de 133,6 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 106,7 milliards de francs CFA à fin décembre 2009, soit une hausse de 26,9 milliards de francs CFA ;

o les impôts sur le commerce et les transactions internationales: sur une prévision de 95,0 milliards de francs CFA en 2010, ces impôts se sont élevés à 96,8 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 89,7 milliards de francs CFA à fin 2009, soit une hausse de 7,1 milliards de francs CFA (+7,8%).

Les recettes non fiscales

Sur un objectif de 109,9 milliards de francs CFA, les recettes non fiscales se sont chiffrées à 115,5 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 44,5 milliards de francs CFA à fin décembre 2009, soit une hausse de 71,0 milliards de francs CFA (+159,5%). Cette croissance est portée principalement par les ventes non industrielles qui ont enregistré une augmentation de 66,9 milliards de francs CFA comparativement à l’année 2009, et dans une moindre mesure par les autres recettes non fiscales (+8,0 milliards de francs CFA). La hausse des ventes non industrielles en 2010 est pour l’essentiel expliquée par le renouvellement des licences des sociétés de téléphonie mobile à raison de 61,8 milliards de francs CFA.

Graphique 10 : Evolution des recettes fiscales et des recettes non fiscales de 2006 à 2010

L’évolution des recettes non fiscales depuis 2006 montre qu’elles se sont situées en moyenne sur la période à 52,6 milliards de francs CFA. Sur la même période, les recettes fiscales, quant à elles, se sont élevées en moyenne à 454,5 milliards de francs CFA avec une croissance moyenne de 10,9%.

b. Les dons

La prévision de mobilisation des ressources auprès des partenaires extérieurs du Burkina Faso était de 272,6 milliards de francs CFA en 2010 contre 271,2 milliards de francs CFA une année plus tôt. Les dons se sont élevés à 198,9 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 232,4 milliards de francs CFA à fin décembre 2009, soit une baisse de 33,5 milliards de francs CFA (-14,4%). Cette diminution est exclusivement due à une baisse des dons projets de 41,2% (-35,8 milliards de Francs CFA). Par contre, les dons programmes ont connu une légère hausse de 1,6% (+2,3 milliards de francs CFA) comparativement à l’année précédente.

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Par rapport à l’ensemble des recettes totales et dons, la proportion des dons a connu une baisse de 22,6% en 2010 contre 30,1% en 2009.

2.2.2. LES DEPENSES TOTALES ET PRETS NETS

Les prévisions d’engagements de dépenses totales et prêts nets se chiffraient à 1 146,0 milliards de francs CFA pour l’année 2010 contre 1 035,6 milliards de francs CFA pour l’année 2009. Ces dépenses ont été de 1 123,6 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 959,6 milliards de francs CFA à la même période en 2009, soit une hausse de 164,0 milliards de francs CFA (+17,1%). Cette hausse est la résultante d'une augmentation des dépenses courantes (+31,8 milliards de francs CFA), des dépenses d'investissements (+73,9 milliards de francs CFA), du reliquat des dépenses exceptionnelles de 2009 (+67,7 milliards de francs CFA) et de la baisse de 9,4 milliards de francs CFA de prêts nets.

a. Les dépenses courantes

Les prévisions de dépenses courantes se chiffraient à 532,2 milliards de francs CFA en 2010 contre 514,9 milliards de francs CFA en 2009. Les engagements de ces dépenses ont été de 530,9 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 499,1 milliards de francs CFA une année plus tôt, imputable principalement aux dépenses de personnel (+17,4 milliards de francs CFA), aux transferts courants (+14,3 milliards de francs CFA) et aux intérêts dus au titre de la dette publique (+4,5 milliards de francs CFA). Les dépenses de fonctionnement, quant à elles, ont enregistré une baisse de 4,4 milliards de francs CFA en 2010 par rapport à 2009.

o les dépenses de personnel : pour une prévision de 246,0 milliards de francs CFA en 2010, les engagements de dépenses se sont élevés à 245,8 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 228,4 milliards de francs CFA un an plus tôt, soit une hausse de 17,4 milliards de francs CFA. Cette progression des dépenses de personnel s'explique notamment par l'augmentation de l'effectif du personnel de l'Etat et les régularisations des avancements 2007 et 2008 des agents de la fonction publique ;

o les transferts courants : sur une prévision de 164,9 milliards de francs CFA en 2010, 172,9 milliards de francs CFA ont été engagés à fin 2010 contre 158,6 milliards de francs CFA à fin 2009, soit une hausse de 14,3 milliards de francs CFA. Cette évolution est imputable notamment à la prise en charge des dépenses liées à l’élection présidentielle, au renforcement de l’aide destinée aux couches défavorisées de la population et à l’apurement de la dette sociale des universités ;

o les dépenses de fonctionnement : la prévision de ces dépenses était de 100,3 milliards de francs CFA contre 112,2 milliards de francs CFA en 2009. Les dépenses de fonctionnement se sont établies à 90,8 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 95,1 milliards de francs CFA une année plus tôt, soit une baisse de 4,4 milliards de francs CFA. Cette évolution traduit les efforts entrepris par le Gouvernement en vue d’une bonne maîtrise de cette catégorie de dépenses. Il s’est agi notamment de la réduction du train de vie de l’Etat par l’application rigoureuse de la réglementation portant utilisation des véhicules de l’Etat, l’introduction des puces dans les commandes de carburant et un meilleur suivi des consommations d’eau, d’électricité et de téléphone.

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L’évolution des engagements de dépenses courantes comparée à la mobilisation des recettes fiscales de 2006 à 2010 se présente comme suit :

Graphique 11 : Evolution des dépenses courantes et des recettes fiscales de 2006 à 2010

Sur la période, les dépenses courantes ont crû en moyenne de 9,8% pour un niveau d’engagement moyen de 464,0 milliards de francs CFA. L’analyse comparée de l’évolution des dépenses courantes et des recettes fiscales montre que les recettes fiscales mobilisées au cours de la période n’ont pas pu couvrir les engagements de dépenses courantes, excepté le cas de 2010.

b. Les dépenses en capital

Sur une prévision du programme révisé de 550,5 milliards de francs CFA, les engagements des dépenses en capital se sont établis à 531,2 milliards de francs à fin décembre 2010, soit un taux de réalisation de 96,5%. Ces engagements sont en hausse de 73,9 milliards de francs CFA par rapport au niveau de 2009 de 457,4 milliards de francs CFA. Cette hausse est portée aussi bien par les dépenses en capital sur ressources internes (+87,9 milliards de francs CFA) que les dépenses en capital sur ressources extérieures (+ 7,6 milliards de francs CFA) atténuée par une baisse des transferts en capital et restructuration (-21,6 milliards de francs CFA).

o les dépenses en capital financées sur ressources propres : elles se sont établies à 323,5 milliards de francs CFA en 2010 contre 235,6 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 37,3%. Cette forte progression (+86,3 milliards de francs CFA) est imputable aux importants investissements réalisés dans le cadre des festivités du cinquantenaire et à la constitution d'un fonds d'investissement ;

o les dépenses en capital financées sur ressources extérieures : ces dépenses ont enregistré à fin 2010 une légère hausse de 3,9% comparativement à fin 2009. Elles sont passées de 196,3 milliards de francs CFA en 2009 à 203,9 milliards de francs CFA en 2010. Cette évolution est imputable exclusivement aux dépenses en capital sur ressources extérieures financées sur prêts. En effet, elles sont passées de 109,4 milliards de francs CFA en 2009 à 152,8 milliards de francs CFA en 2010 (+7,6 milliards de francs CFA). Les dépenses financées par les dons se sont élevées à 51,1 milliards de francs CFA en 2010 contre 86,9 milliards de francs CFA en 2009 (-35,8 milliards de francs CFA) ;

o les transferts en capital et restructurations : ces dépenses sont ressorties à 3,8 milliards de francs CFA en 2010 contre 25,4 milliards de francs CFA en 2009, soit une baisse de 21,6 milliards de francs CFA. Cette baisse s’explique notamment par le fait que l’Etat est intervenu en 2009 pour la restructuration de la Société burkinabé des fibres textiles, la souscription à la deuxième

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augmentation du capital de la Banque islamique de développement et celle de la Banque commerciale du Burkina Faso.

L’évolution des dépenses en capital sur ressources internes et des recettes fiscales sur la période 2005-2009 se présente comme suit :

Graphique 12 : Evolution des dépenses en capital sur ressources propres et des recettes fiscales de 2006 à 2010

2.2.3. LES SOLDES BUDGETAIRES CARACTERISTIQUES

De l’exécution des opérations financières de l’Etat en 2010, se dégagent les soldes caractéristiques suivants :

o le solde global est ressorti à -243,4 milliards de francs CFA en 2010 contre -188,1 milliards de francs CFA en 2009, soit une aggravation de 55,3 milliards de francs CFA. En pourcentage du PIB nominal, le déficit s’est établi à 5,6% en 2010 contre 4,8% en 2009 ;

o hors dons, le déficit global s’est creusé de 21,8 milliards de francs CFA en passant de 420,5 milliards de francs CFA en 2009 à 442,3 milliards de francs CFA en 2010. Rapporté au PIB nominal, ce déficit est passé de 10,7% en 2009 à 10,1% en 2010 ;

o le solde budgétaire de base est ressorti déficitaire en se situant à -173,1 milliards de francs CFA (-4,0% du PIB nominal) en 2010 contre -195,6 milliards de francs CFA (-5,0% du PIB nominal) en 2009 ;

o le solde global base caisse s’est dégradé en 2010 comparativement à 2009 en se situant à -247,3 milliards de francs CFA contre -96,7 milliards de francs CFA en 2009.

2.2.4. LE FINANCEMENT

Le déficit global base caisse de 247,3 milliards de francs CFA a été couvert par des ressources extérieures à hauteur de 150,7 milliards de francs CFA et de 92,7 milliards de francs CFA de ressources intérieures.

2.2.5. LA SITUATION DE LA DETTE PUBLIQUE

A fin décembre 2010, l’encours de la dette publique s’est élevé à 1 272,3 milliards de francs CFA. Il est constitué de 77,3% de dette extérieure et de 22,7% de dette intérieure. Comparativement à 2009, l’encours de la dette publique a enregistré une

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progression de 22,8% en fin 2010, imputable aussi bien à la dette extérieure qu’à celle intérieure.

La dette extérieure s’est accrue de 22,4% en passant de 803,0 milliards de francs CFA à fin 2009 à 982,8 milliards de francs CFA à fin 2010, sous l’effet des décaissements effectués au cours de la période. La dette multilatérale a représenté 82,1% de la dette extérieure au 31 décembre 2010.

La dette intérieure a connu une hausse de 24,0% par rapport à son niveau à fin 2009, en passant de 233,4 milliards de francs CFA à 289,5 milliards de francs CFA avec le financement du FMI et celui obtenu sur le marché monétaire et financier régional (obligations).

Quant au service de la dette, le montant des paiements de l’année 2010 s’élève à 64,36 milliards de francs CFA se répartissant entre les créanciers extérieurs et intérieurs respectivement pour 25,69 milliards de francs CFA et 38,67 milliards de francs CFA.

2.3. LA SITUATION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

Les échanges extérieurs du Burkina Faso en 2010 se sont caractérisés par une bonne tenue des cours mondiaux de l'or et du coton, les deux principaux produits d'exportation. S’agissant de l’or, sa production s'est accrue avec le démarrage des activités des mines d’Essakane et d’Inata. Les effets de ces facteurs ont été atténués par une remontée des prix internationaux des produits pétroliers à partir du deuxième trimestre de l'année. Aussi, les importations liées à l'intensification des activités agricoles et minières ainsi que celles relatives à la reconstruction et/ou réhabilitation des infrastructures socio-économiques endommagées par les inondations du 1er septembre 2009 ont-elles contribué à limiter le niveau des avoirs extérieurs nets. Ainsi, sur la base des dernières estimations, la balance des paiements du Burkina Faso en 2010 a enregistré un solde positif de 83,9 milliards de francs CFA contre un excédent de 149,3 milliards de francs CFA (soit 224,7 milliards de francs CFA en présentation BCEAO) en 2009, soit une dégradation de 65,4 milliards de francs CFA. Au titre des financements exceptionnels, aucune ressource n'a été mobilisée en 2010.

2.3.1. LA BALANCE COMMERCIALE

Les estimations de la balance commerciale du Burkina Faso indiquent un solde déficitaire de 141,8 milliards de francs CFA en 2010 contre un déficit de 227,6 milliards de francs CFA en 2009, soit une amélioration de 85,8 milliards de francs CFA. Cette situation s’explique par une hausse des exportations (+278,9 milliards de francs CFA) plus importante que celle des importations (+193,1 milliards de francs CFA).

En effet, les exportations se sont établies à 704,1 milliards de francs CFA en 2010 contre 425,2 milliards de francs CFA en 2009, soit une hausse de 65,6%. Cette progression est imputable principalement à l’exportation de l’or (+260,1 milliards de francs CFA) et à celle du coton (+14,2 milliards de francs CFA).

En ce qui concerne les importations, elles se sont situées à 845,9 milliards de francs CFA en 2010 contre 652,8 milliards de francs CFA en 2009, soit une progression de 29,6%, imputable à tous les principaux produits, notamment les biens d'équipement

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(+111,6 milliards de francs CFA), les produits pétroliers (+40,8 milliards de francs CFA) et les biens intermédiaires (+40,3 milliards de francs CFA).

2.3.2. LA BALANCE DES BIENS ET SERVICES NON FACTEURS

Comparativement à l’année 2009, le déficit de la balance des biens et services non facteurs a connu une amélioration de 29,0 milliards de francs CFA en 2010. En effet, il est passé de 419,7 milliards de francs CFA en 2009 à 390,7 milliards de francs CFA en 2010. Cette amélioration est expliquée par la balance commerciale (+85,8 milliards de francs CFA). La balance des services non facteurs s’est, quant à elle, dégradée de 56,8 milliards de francs CFA au cours de la même période en liaison avec la hausse des paiements à l’étranger des services de frets et assurance.

2.3.3. LA BALANCE DES TRANSFERTS COURANTS SANS CONTREPARTIE

Les entrées nettes au titre des transferts courants se sont légèrement améliorées ressortant à 243,6 milliards de francs CFA en 2010 contre 242,8 milliards de francs CFA en 2009, soit une progression de 0,8 milliard de francs CFA (+0,3%). Les transferts courants publics ont plutôt baissé de 0,5 milliard de francs CFA au cours de la même période.

2.3.4. LA BALANCE DES TRANSACTIONS COURANTES

La balance des transactions courantes pour l’année 2010 s’est améliorée de 27,7 milliards de francs CFA par rapport à l’année 2009. En effet, le solde est passé de -179,4 milliards de francs CFA en 2009 à -151,8 milliards de francs CFA en 2010. Cette évolution est imputable à l’amélioration de la balance commerciale (+85,8 milliards de francs CFA) et à celle des transferts courants sans contrepartie (+0,8 milliards de francs CFA), le solde de la balance des services et revenus ayant connu une dégradation de 58,9 milliards de francs CFA au cours de la période sous revue. Hors dons officiels, le solde courant s’est également amélioré de 25,5 milliards de francs CFA, passant de -359,8 milliards de francs CFA en 2009 à -334,3 milliards de francs CFA en 2010.

2.3.5. LE COMPTE DE CAPITAL ET D’OPERATIONS FINANCIERES

Le solde du compte de capital et d’opérations financières est ressorti excédentaire de 235,2 milliards de francs CFA en 2010, en recul de 95,0 milliards de francs CFA par rapport à son niveau de 330,2 milliards de francs CFA enregistré en 2009. Cette détérioration s’explique exclusivement par le solde du compte des opérations financières. En effet, le solde excédentaire des opérations financières est passé de 197,3 milliards de francs CFA en 2009 à 136,4 milliards de francs CFA en 2010, soit une baisse de 60,9 milliards de francs CFA d'une année à l'autre. Par contre, le solde des transferts de capital s’est décru de 34,1 milliards de francs CFA, pour atteindre 98,8 milliards de francs CFA en 2010 contre 132,9 milliards de francs CFA en 2009.

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2.4. LA SITUATION MONETAIRE, LE MARCHE MONETAIRE ET LES TAUX D’INTERET

L’évolution des agrégats monétaires à fin décembre 2010 par rapport à la même date en 2009 a été caractérisée par une hausse des avoirs extérieurs nets (+14,9%), du crédit intérieur (+22,5%) et de la masse monétaire (+19,2%).

2.4.1. LES AVOIRS EXTERIEURS NETS

Les avoirs extérieurs nets, en se situant à 647,5 milliards de francs CFA à fin décembre 2010, ont enregistré une hausse de 84,0 milliards de francs CFA (+14,9%) par rapport à leur niveau de 563,5 milliards à fin décembre 2009. Cet afflux est exclusivement imputable aux banques, dont les avoirs extérieurs nets ont progressé de 169,0 milliards de francs CFA (+95,1%), ceux de la Banque Centrale ayant, par contre, connu une contraction de 84,9 milliards de francs CFA (-22,0%) entre fin décembre 2009 et fin décembre 2010.

2.4.2. LE CREDIT INTERIEUR

Le crédit intérieur a augmenté de 144,7 milliards de francs CFA (+22,5%), ressortant à 787,3 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre 642,7 milliards de francs CFA à fin décembre 2009. Cette progression est attribuable à celles des crédits à l’économie et de la Position Nette du Gouvernement (PNG). En effet, les crédits à l’économie sont passés de 672,1 milliards de francs CFA à fin décembre 2009 à 770,6 milliards de francs CFA à fin décembre 2010, soit une hausse de 98,5 milliards de francs CFA (+14,7%) d’une année à l’autre. Cette hausse est imputable aux crédits à court terme (+71,8 milliards de francs CFA) et aux crédits à long et moyen terme (+38,5 milliards de francs CFA), les crédits de campagne enregistrant une baisse de 11,8 milliards de francs CFA au cours de la même période. En ce qui concerne la PNG, elle s’est dégradée de 46,1 milliards de francs CFA, se situant à +16,7 milliards de francs CFA à fin décembre 2010 contre -29,4 milliards de francs CFA à fin décembre 2009. Cette détérioration s’explique par un accroissement des engagements de l’Etat (+42,8 milliards de francs CFA) conjugué à une baisse de ses créances (-3,3 milliards de francs CFA).

2.4.3. LA MASSE MONETAIRE

La masse monétaire, suivant l’évolution de ses contreparties, est ressortie à 1319,5 milliards de francs CFA à fin décembre 2010, affichant ainsi un accroissement de 212,4 milliards de francs CFA (+19,2%) par rapport à son niveau de 1107,1 milliards de francs CFA à fin décembre 2009. Cette évolution est liée exclusivement aux dépôts qui se sont accrus de 249,1 milliards de francs CFA (+29,1%) entre fin décembre 2009 et fin décembre 2010 ; la circulation fiduciaire s’étant, au contraire, décélérée de 36,7 milliards de francs CFA (-14,6%) au cours de la même période.

2.4.4. LE MARCHE MONETAIRE ET LES TAUX D'INTERET

Au cours du dernier trimestre 2010, les taux directeurs de la BCEAO n'ont pas connu d'évolution. Le taux de pension et le taux d’escompte sont fixés depuis le 16 juin

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2009, respectivement à 4,25% et 6,25% contre des taux respectifs de 4,75% et 6,75% qui étaient entrés en vigueur depuis le 16 août 2008.

Au cours du dernier trimestre de 2010, sur la base des informations issues de l’enquête de la BCEAO sur les conditions de banque, le volume des crédits octroyés s’est élevé à 49,7 milliards de francs CFA, à 57,1 milliards de francs CFA et à 83,6 milliards de francs CFA respectivement aux mois d’octobre, novembre et décembre 2010. Les taux moyens globaux appliqués à ces crédits se sont situés à 9,84% en octobre 2010, à 7,94% en novembre 2010 et à 9,19% en décembre 2010.

2.5. LES REFORMES STRUCTURELLES – MESURES ET ACTIONS

Diverses réformes, mesures et actions ont été initiées, entamées et/ou réalisées au cours de l’année 2010. Elles ont concerné aussi bien les finances publiques et le secteur productif que la bonne gouvernance.

2.5.1. AU NIVEAU DES FINANCES PUBLIQUES

Des reformes en matière de mobilisation des recettes et d’optimisation de la gestion budgétaire ont été menées au cours de l’année 2010.

Dans le cadre de la mobilisation des recettes internes, les actions mises en œuvre ont été marquées par les orientations contenues dans la stratégie de reforme globale de la politique fiscale et l’approche « Unités de recouvrement ». Quant au volet mobilisation de recettes externes, elles sont relatives au renforcement de la gestion de la dette, au renforcement du dialogue de politique avec les partenaires et à l’expérimentation du Partenariat Public-Privé.

Les actions menées pour optimiser la gestion budgétaire ont concerné l’amélioration de la programmation et de l’exécution budgétaire ainsi que les procédures de passation des marchés publics.

Au titre de la mobilisation des recettes :

la poursuite des enquêtes fiscales, des recoupements d’informations et de l’immatriculation à l’Identifiant financier unique (IFU) en vue d’élargir l’assiette de l’impôt ;

la poursuite du recensement fiscal des contribuables avec un accent sur les magasins de stockages, les salariés non déclarés à l’IUTS et les secteurs à risques (chasse, mines, bétail, produits du crû, transit) ;

la poursuite de la simplification et de la modernisation de la législation fiscale par la mise en œuvre des nouveaux textes adoptés par l’Assemblée Nationale en janvier 2010 ;

l’organisation par le Ministère de l’économie et des finances d’une campagne nationale de sensibilisation sur le civisme fiscal au cours des mois de janvier et février 2010 ;

le renforcement de l’informatisation par l’introduction de nouvelles fonctionnalités dans le logiciel SINTAX, son extension dans les directions des

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centres des impôts de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso et le démarrage du projet de réalisation du logiciel intégré de gestion des procédures fiscales ;

le renforcement des actions en recouvrement et la réduction des défaillances par la relance systématique des reliquataires et des défaillants ;

l’intensification de la lutte contre la fraude et le faux par la multiplication des contrôles, le renforcement de l’action de la brigade mixte Douane-Impôts, l’interconnexion des offices et la connexion de COTECNA au serveur unique de la Douane. Aussi, au mois de juin 2010, deux opérations spéciales entrant dans le cadre de la lutte contre la fraude dénommées « opération silmandé » et « opération saga » ont été organisées respectivement dans la région de l’ouest et dans la région du centre-est. Elles ont regroupé les éléments de la douane, de l’armée, de la gendarmerie et de la police. Elles ont permis de saisir des marchandises de fraude, d’infliger des pénalités aux contrevenants et d’améliorer le niveau de recouvrement des recettes. L’arrêté 2010-22/MEF/SG/DGI/SRH a consacré la création d’une recette rattachée à la Brigade Mixte pour la prise en charge des impôts redressés ;

l’amélioration de la gestion du segment des moyennes entreprises relevant du portefeuille des Directions des Moyennes Entreprises (DME) du Centre et des Hauts Bassins;

l’activation du module de transit de SYDONIA++ ;

l’interconnexion des offices, des directions régionales des douanes du centre et de l’ouest et des différents services de la DGD ;

l’interconnexion des commissionnaires en douane agréés au SYDONIA++ ;

l’adoption par le Conseil des Ministres, au cours de ses sessions tenues les 28 avril, 12 mai et 09 juin 2010, des décrets portant autorisation de perception de certaines catégories de recettes en vue d’accroître les recettes budgétaires de l’Etat. Ces recettes sont relatives :

(i) aux prestations de la Direction générale des services informatiques (l’exploitation du traitement des salaires des établissements publics de l’Etat, l’accès à internet, la vente des barèmes des IUTS, la gestion du cyber café de la DGSI, l’assistance et les études techniques) ;

(ii) à la vente aux enchères publiques du matériel et mobilier réformés de l’Etat et de ses démembrements, la vente ou la location d’immeubles appartenant à l’Etat par la Direction du domaine affecté de l’Etat (DDAE) ;

(iii) aux prestations de service du Bureau national des évaluations environnementales et de gestion des déchets spéciaux (BUNED) ;

(iv) à certaines prestations du Ministère de la jeunesse et de l’emploi (inscriptions aux examens de permis de conduire, à la carte jaune, aux examens de certificats de qualification professionnelle, à la formation en entreprenariat, au retrait de diplômes et à la location de cars) ;

(v) à certaines prestations du Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation (la vente des fiches d’inscription au Certificat d’études primaires (CEP), de livres et autres supports didactiques, l’étude de dossiers de demande d’ouverture d’établissements privés,

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les cahiers de charge de l’enseignement privé et la délivrance de diplômes et d’attestations) ;

au titre de la mise en œuvre de la Stratégie globale de réforme de la politique fiscale (SGRPF), cinq textes ont été adoptés par l’Assemblée Nationale en janvier 2010 :

(i) la Loi n° 004- 2010/AN du 28 janvier 2010 portant institution d’un livre de procédures fiscales ;

(ii) la Loi n°005- 2010/AN du 29 janvier 2010 portant modification de la Loi n°26-63/AN du 24 juillet 1963 portant codification de l’enregistrement, du timbre et de l’impôt sur les valeurs mobilières ensemble ses modificatifs ;

(iii) la Loi n°006-2010/AN du 29 janvier 2010 portant modification de la Loi n°6-65 /AN du 26 mai 1965 portant création du code des impôts directs et indirects et du monopole des tabacs ensemble ses modificatifs ;

(iv) la Loi n° 007-2010/AN portant modification de la Loi n°62-95/ADP du 4 décembre 1995 portant code des investissements ensemble ses modificatifs ;

(v) la Loi n°008- 2010/AN du 29 janvier 2010 portant création d’un impôt sur les sociétés.

La mise en œuvre de cette reforme s’est matérialisée par l’adoption des textes d’application notamment le décret d’application du code des investissements et l’arrêté portant modification des modalités de remboursement des crédits TVA.

Dans le cadre de l’exploration de sources innovantes de financement, le Ministère de l’Economie et des Finances a entrepris de définir un cadre juridique et institutionnel pour la mise en œuvre du Partenariat Public-Privé (PPP). En 2010, l’étude sur les perspectives de développement du PPP a été finalisée. Elle a recommandé l’adoption d’une Loi portant régime juridique des contrats PPP et la création d’un Secrétariat Permanent pour le suivi des contrats de Partenariat Public-Privé (SP-PPP). Dans ce sens, trois (03) projets de textes ont été élaborés. Il s’agit du projet de Loi portant régime général de contrats PPP au Burkina Faso, du projet de décret portant attributions, organisation et fonctionnement du SP-PPP, du projet de décret portant nomination du Secrétaire Permanent. Afin de finaliser la définition du cadre juridique, un comité restreint composé de l’administration et des partenaires du secteur privé a été mis en place. Ces travaux devront permettre d’introduire les projets de textes en Conseil des Ministres et à l’Assemblée Nationale.

Au titre de la programmation budgétaire :

la mise en œuvre de la codification fonctionnelle des dépenses et particulièrement celles liées à la lutte contre la pauvreté pour un meilleur suivi des opérations de dépenses ;

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la révision de la préparation du Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT) pour assurer une grande cohérence entre les cadres budgétaire et macroéconomique ;

l’adoption par décret pris en Conseil des Ministres le 16 juin 2010 du document d’orientation et du programme d’activités 2010 pour l’implantation du budget programme au Burkina Faso. Ce décret clarifie la nouvelle vision du budget programme, précise le rôle des différents acteurs du processus et les principes régissant son application.

Au titre de l’exécution budgétaire :

la mise en place d’une application de comptabilité administrative de l’ordonnateur et l’étude sur l’analyse diagnostique de la poursuite de la délégation de crédits ;

la réduction des délais de traitement des dossiers de dépenses par la mise en place au sein du Ministère de l’économie et des finances d’unités de vérification des dépenses ;

la réorganisation du processus de gestion administrative et salariale du personnel de l’Etat par la mise en œuvre de la réforme du processus de gestion administrative et salariale du personnel de l’Etat qui permettra, entre autres, de procéder au recensement physique des fonctionnaires en vue de mettre à jour les données de la solde et d’harmoniser ces données avec celles du fichier de la Fonction publique.

Il y a lieu de signaler la réalisation de l’évaluation de la gestion des finances publiques du Burkina Faso selon la méthodologie PEFA (Public expenditure and financial accountability) au cours du premier trimestre 2010. Cette évaluation a fait ressortir des améliorations dans les notations des différents indicateurs comparativement à celles de 2007. Des efforts restent à faire mais le Burkina Faso consolide sa bonne gestion des finances publiques.

2.5.2. AU NIVEAU DU SECTEUR PRODUCTIF ET DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES

Les actions menées au cours de l’année 2010 concernent :

l’amélioration de la gestion des dossiers de transfert de propriété par la poursuite et la création de Guichets Uniques du Foncier (GUF) notamment par le démarrage effectif des activités du GUF de Bobo-Dioulasso le 05 janvier 2010 ;

l’instauration d’un mécanisme innovant de gestion et de remboursement des crédits TVA par la création au sein de la DGI d’une régie d’avances alimentée par un compte ouvert à la BCEAO ;

le lancement des activités des Centres de formalités des entreprises de Gaoua et de Kaya en mai 2010 ;

la réduction à trois jours du délai de création d’entreprises dans les CEFORE de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso par la prise de l’arrêté conjoint n°10-038/MCPEA/MEF/MJ/MTSS du 05 mai 2010 portant fixation des délais

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d’accomplissement des formalités de création d’entreprises par les administrations et organismes concernés ;

la nomination par décision n°010-68/DG/SG/DRH du 03 mai 2010 d’un représentant de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) au CEFORE de Ouagadougou pour faciliter les formalités d’immatriculation à la CNSS ;

la réduction effective des délais de raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité à 7 jours ouvrables chacun pour toutes les entreprises structurées (s’il y a le réseau).

2.5.3. AU NIVEAU DE LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE

A ce niveau, on peut citer :

l’adoption par le Conseil des Ministres en sa session du 27 janvier 2010 d’un décret portant création, composition, attribution et fonctionnement du comité interministériel de sélection des candidats au poste de Directeur général des établissements publics de l’Etat et des sociétés à participation majoritaire de l’Etat. Ainsi, le poste de Directeur général est désormais soumis à un appel public à candidature avec un cahier de charges comprenant des critères de sélection ;

l’adhésion du Burkina Faso à l’initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) dans le but d’œuvrer à une plus grande transparence dans la gestion des revenus miniers. Ce mécanisme repose sur deux (02) principes à savoir la publication régulière de données crédibles des revenus du secteur minier et de leur répartition sur la base d’une confrontation de diverses sources d’informations et le développement d’un mécanisme de surveillance multi-acteurs composé de l’administration, des sociétés extractives et des Organisations de la Société Civile (OSC). A la suite des efforts consentis dans la mise en œuvre du processus ITIE, le Burkina Faso a obtenu le 15 mai 2009, le statut de « Pays candidat » et le 14 mai 2011 lui a été fixé comme date butoir pour l’obtention du statut de « Pays Conforme ». Dans cette perspective, le Burkina Faso a publié en 2010 son premier rapport sur les paiements et les recettes provenant de l’exploitation de ses ressources minières. Ce rapport permettra à l’ensemble des citoyens d’être mieux informés sur l’apport du secteur minier au budget de l’Etat.

2.5.4. AU NIVEAU DU PROGRAMME DE PRIVATISATION

Au cours de sa session du 19 février 2010, le Conseil des Ministres a examiné et adopté un projet de Loi modifiant la Loi n°35-94/ADP du premier juillet 1994 portant conditions générales de privatisation des entreprises à participation de fonds publics au Burkina Faso. Les modifications visent la rationalisation du cadre institutionnel du processus de privatisation afin d’en optimiser les effets. L’innovation majeure porte sur la création par voie réglementaire d’organes chargés de la mise en œuvre de la privatisation en remplacement de la Commission de privatisation dont notamment un comité de pilotage, un secrétariat permanent et une cellule de suivi des entreprises privatisées.

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En sa séance du 31 mars 2010, le Conseil des Ministres a adopté l’avant projet de Loi modificative de la Loi n°015-2001/AN du 4 juillet 2001 portant autorisation de privatisation d’entreprises à participation de fonds publics consacrant le retrait de l’ONEA et de la SONABEL de la liste des entreprises à privatiser conformément aux délibérations du Conseil des Ministres du 10 mars 2010. La Loi y relative a été adoptée par l’Assemblée Nationale en mai 2010.

La situation au 31 décembre 2010 du processus de privatisation des entreprises figurant dans le portefeuille se présente comme suit :

l’Office National des Télécommunications (ONATEL) : après la cession de 51 % des actions de l’ONATEL au partenaire stratégique qu’est Maroc TELECOM le 29 décembre 2006, l’Offre Publique de Vente (OPV) de 20% des actions de la société, du 22 décembre 2008 au 31 janvier 2009, et la cession de 3 % à la Société Financière Internationale (SFI), qui ont été suivies de l’introduction de la société à la BRVM en avril 2009, le processus de privatisation de l’ONATEL se poursuivra avec la cession de 6% du capital aux salariés de ladite société. Le Gouvernement a fait la proposition d’une décote de 25% sur le prix de l’action avec des facilités de paiement. Des négociations entre la Commission de Privatisation et les travailleurs sont en cours à cet effet ;

la Société Nationale Burkinabé d’Hydrocarbures (SONABHY) : la stratégie arrêtée pour la privatisation de cette société est l’ouverture minoritaire du capital social. Il s’est agi de recruter un cabinet pour évaluer la SONABHY et accompagner la Commission de Privatisation dans la mise en œuvre de cette stratégie. Les négociations qui étaient en cours ont été suspendues pour requérir les instructions du Premier Ministre par rapport aux difficultés rencontrées ;

la Société d’Exploitation Hôtelière Silmandé (SEHS) : la stratégie arrêtée par le Gouvernement est la location gérance. En sa séance du 28 avril 2010, le Conseil des Ministres a prononcé l’adjudication définitive de la Société d’exploitation hôtelière silmandé (SEHS) à Splendid Hôtel et autorisé la signature du contrat de location gérance avec ledit Hôtel ;

le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) : La stratégie pour la privatisation partielle de cette société a été redéfinie en relation avec toutes les parties prenantes au projet. Le schéma de privatisation du BUMIGEB adopté par le Gouvernement le 15 juillet 2009 a retenu de maintenir cette société sous forme de société d’Etat avec uniquement la cession de la section commerciale au privé. A ce jour, la section commerciale est privatisée et le personnel qui y était affecté est licencié avec paiement des droits ;

le Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles (CCVA) : la stratégie arrêtée par le Gouvernement est la cession d’actions à un partenaire stratégique. Dans le cadre de la première phase de la privatisation de cette société, les résultats des travaux ont permis au Gouvernement de céder 51 % des actions de cette société. En sa séance du 29 juillet 2010, le Conseil des Ministres a déclaré « Burkina Contrôle S.A », adjudicataire définitif du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA).

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CHAPITRE III. LA SURVEILLANCE MULTILATERALE

Après les reports successifs de 2002, 2005 et 2009, le Conseil des Ministres de l’UEMOA par acte additionnel N°05/CCEG/UEMOA du 17 mars 2009 a de nouveau prorogé l’horizon de convergence des économies en 2013. Les performances macroéconomiques et financières s’apprécient à travers le profil des critères de convergence.

Pour l’année 2010, l’état de réalisation des critères de convergence par le Burkina Faso se présente comme suit : Tableau 4 : Etat de réalisation des critères en 2009 et 2010

Réalisations

2009 Objectifs

2010 Réalisations

2010 Normes

Critères de premier rang

Ratio du solde budgétaire de base sur PIB nominal (en %) -5 -4,9 -4,0

Ratio du solde budgétaire de base corrigé sur PIB nominal (en %)

-1,3 -1,8 -0,6

Taux d'inflation annuel moyen (IHPC) (en %) 2,6 3 -0,6

Ratio de l'encours de la dette intérieure et extérieure sur PIB nominal (en %)

26,4 27,1 29,1 ≤

Arriérés de paiements (en milliards francs CFA) 0 0 0 0

intérieurs (en milliards francs CFA) 0 0 0 0

extérieurs (en milliards francs CFA) 0 0 0 0

Critères de second rang

Ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales (en %) 46,2 47,3 43,5

Masse salariale corrigée / recettes fiscales (%) 37 38,5 35,9

Ratio des investissements financés sur ressources internes / recettes fiscales (en %)

47,6 45,6 57,2

Investissements publics sur ressources internes corrigés /recettes fiscales (%)

38,1 37,1 47,2

Ratio du déficit extérieur courant hors dons sur PIB nominal (en %)

-9,4 -13,1 -7,7

Taux de pression fiscale (en %) 12,6 12,1 13,0

Source : CNPE

3.1 LES CRITERES DE PREMIER RANG

le solde budgétaire de base en pourcentage du PIB nominal : l’objectif retenu pour ce critère dans le programme de convergence 2010-2014 était un déficit de -4,9% du PIB nominal. Corrigé, l’objectif de 2010 pour ce critère était de -1,8% du PIB nominal. De l’exécution des opérations financières de l’Etat, ce ratio est ressorti à -4,0% à fin décembre 2010 contre -5,0% en 2009. Le critère corrigé est ressorti à -0,6% en 2010 contre -1,3% en 2009. Cette performance est liée principalement à une bonne mobilisation des ressources fiscales et à la relative maîtrise des dépenses courantes ;

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le taux d’inflation annuel moyen: le programme de convergence 2010-2014 prévoyait un taux d’inflation de 3,0% pour l’année 2010. Le taux d’inflation est ressorti à -0,6% à fin 2010. Ce niveau s’explique notamment par la baisse des prix des fonctions «Communication», «Transports» et «Produits alimentaires» ;

les arriérés de paiements: conformément aux objectifs du programme de convergence au titre de la période 2010-2014, le Burkina Faso n’a pas accumulé d’arriérés de paiements (extérieurs et intérieurs) au cours de la période de gestion courante ;

le ratio de l'encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal: pour un objectif de 27,1% pour l’année 2010, le taux d’endettement est ressorti à 29,1% contre 26,4% l’année précédente en conformité avec la norme communautaire de 70% maximum.

3.2 LES CRITERES DE SECOND RANG

le ratio de la masse salariale sur recettes fiscales: pour l’année 2010, l’objectif du programme de convergence 2010-2014 était de ramener ce ratio à 47,3% et le ratio corrigé à 38,5%. Ce ratio est ressorti à 43,5% à fin décembre 2010 contre 46,2% en 2009. Corrigé, ce ratio est à 35,9 % en 2010 contre 37,0% en 2009. L’évolution à la baisse de ce ratio tient principalement à l’accélération du rythme de croissance des recettes fiscales en 2010 (+14,4%) comparé au rythme de croissance des dépenses de salaires (+7,6%) ;

le ratio des investissements financés sur ressources internes rapportés aux recettes fiscales : l’objectif du programme de convergence 2010-2014 était de porter ce ratio à 45,6% et 37,1% pour le ratio corrigé. Les réalisations de l’année 2010 font ressortir un taux de 56,9% contre 47,6% en 2009. Corrigé, le ratio s’est établi à 47,2% contre 38,1% en 2009 ;

le déficit extérieur courant hors dons : l’objectif de déficit en pourcentage du PIB nominal était fixé à 12,0% pour l’année 2010. Les résultats des échanges avec l’étranger au cours de l’année 2010 situent ce déficit à 7,7%, en amélioration de 1,7 point comparativement à celui de 2009 qui se situait à 9,4% ;

le taux de pression fiscale : le programme de convergence 2010-2014 fixait un objectif de taux de pression fiscale de 12,1%. A fin 2010, ce ratio s’est établi à 13,0% contre 12,6% en 2009. Certes, des améliorations ont été notées dans la mobilisation des recettes fiscales mais elles restent insuffisantes pour atteindre la norme communautaire de 17% du taux de pression fiscale. De ce fait, les efforts devraient être poursuivis dans la mise en œuvre de la politique fiscale notamment dans le sens d’augmenter le degré de fiscalisation de l’économie.

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CONCLUSION

A la faveur de la reprise de l’activité économique internationale, l’activité économique au Burkina Faso a enregistré une croissance de 7,9% en 2010 contre 3,2% en 2009. Cette croissance a été tirée principalement par le dynamisme des secteurs secondaire et primaire. S’agissant de l’évolution des prix à la consommation, l’année 2010 a été marquée par un niveau d’inflation faible de -0,6% déterminé en grande partie par le mouvement des prix des produits céréaliers, en rapport avec les bons résultats de la campagne agricole 2010/2011, le maintien des prix des hydrocarbures à la pompe et la baisse des tarifs de communication.

L’exécution des opérations financières de l’Etat en 2010 s’est soldée par un déficit global (dons compris) de 5,6% du PIB nominal. Cette détérioration du solde global, résultant d’une progression des dépenses plus importante que celle des ressources, est attribuable principalement aux contraintes de dépenses de mise en œuvre des programmes de lutte contre la pauvreté.

En matière de convergence macroéconomique, bien que l’économie ne converge pas en 2010 (le critère clé n’étant pas respecté), une amélioration a été perceptible. En effet, le critère clé corrigé s’est établi à -0,6% en 2010 contre -1,3% en 2009. Tous les autres critères de premier rang ont été respectés par le Burkina Faso.

En ce qui concerne les critères de second rang, des avancées ont été constatées pour l’ensemble des critères de convergence. Cependant, le taux de pression fiscale qui constitue une variable déterminante dans les critères de convergence n’a enregistré qu’une légère progression en 2010 (+0,4%).

Au regard de ces résultats, la politique économique devrait mettre l’accent sur les défis suivants :

- la poursuite des réformes structurelles et sectorielles adéquates pour asseoir les bases d’une croissance forte et durable ;

- la promotion d’une croissance forte et durable afin de réduire la pauvreté par le renforcement de l’investissement dans les secteurs prioritaires ;

- la poursuite du renforcement des finances publiques par la mise en œuvre des actions visant une mobilisation plus accrue des ressources internes en vue de répondre notamment au besoin de financement de la SCADD.

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ANNEXE

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TABLE DES MATIERES

SIGLES ET ABREVIATIONS............................................................................................................................. II

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES .................................................................................................... III Listes des graphiques ....................................................................................................................................... IIIl Listes des tableaux ............................................................................................................................................ III

RESUME .......................................................................................................................................................... IV

INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 1

CHAPITRE I : LA CONJONCTURE ECONOMIQUE INTERNATIONALE ET REGIONALE ........................... 2

CHAPITRE II : LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU BURKINA FASO EN 2010 ................. 4

2.1 LE SECTEUR REEL ................................................................................................................................ 4 2.1.1 Evolution du cote de l’offre .................................................................................................... 4 2.1.2 Evolution du cote de la demande ......................................................................................... 6 2.1.3 Les prix et l’inflation ............................................................................................................... 7

2.2. LES FINANCES PUBLIQUES ET LA DETTE PUBLIQUE ................................................................... 11 2.2.1. Les recettes totales et dons ................................................................................................ 11 2.2.2. Les depenses totales et prets nets ..................................................................................... 14 2.2.3. Les soldes budgetaires caracteristiques ............................................................................ 16 2.2.4. Le financement ................................................................................................................... 16 2.2.5. La situation de la dette publique ......................................................................................... 16

2.3. LA SITUATION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS ......................................................................... 17 2.3.1. La balance commerciale ..................................................................................................... 17 2.3.2. La balance des biens et services non facteurs ................................................................... 18 2.3.3. La balance des transferts courants sans contrepartie ........................................................ 18 2.3.4. La balance des transactions courantes .............................................................................. 18 2.3.5. Le compte de capital et d’operations financieres ............................................................... 18

2.4. LA SITUATION MONETAIRE, LE MARCHE MONETAIRE ET LES TAUX D’INTERET ............................................... 19 2.4.1. Les avoirs exterieurs nets ................................................................................................... 19 2.4.2. Le credit interieur ................................................................................................................ 19 2.4.3. La masse monetaire ........................................................................................................... 19 2.4.4. Le marche monetaire et les taux d'interet........................................................................... 19

2.5. LES REFORMES STRUCTURELLES – MESURES ET ACTIONS ......................................................................... 20 2.5.1. Au niveau des finances publiques ...................................................................................... 20 2.5.2. Au niveau du secteur productif et de l’environnement des affaires .................................... 23 2.5.3. Au niveau de la gouvernance economique ........................................................................ 24 2.5.4. Au niveau du programme de privatisation .......................................................................... 24

CHAPITRE III. LA SURVEILLANCE MULTILATERALE ................................................................................ 26 3.1 Les criteres de premier rang ................................................................................................... 26 3.2 Les criteres de second rang ................................................................................................... 27

CONCLUSION ................................................................................................................................................. 28

ANNEXES ........................................................................................................................................................ 29

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