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R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E ANNEXE AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2016 RAPPORT SUR LES AUTORITÉS PUBLIQUES INDÉPENDANTES

RAPPORT SUR LES AUTORITÉS PUBLIQUES ... - budget.gouv.fr...NOTE EXPLICATIVE Le Parlement a souhaité introduire pour la première fois dans la loi de finances pour 2012 un plafond

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R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

A N N E X E A U P R O J E T D E L O I D E F I N A N C E S P O U R 20

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RAPPORT SUR LES AUTORITÉS PUBLIQUES

INDÉPENDANTES

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NOTE EXPLICATIVE

Le Parlement a souhaité introduire pour la première fois dans la loi de finances pour 2012 un plafond d’autorisation des emplois des autorités publiques indépendantes (API) et des autorités administratives indépendantes (AAI) dont les effectifs ne sont pas inclus dans un plafond d’autorisation des emplois rémunérés par l’État (article 72 de la loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012).

Par amendement à la loi de finances pour 2012, le Parlement a également prévu qu’à partir du PLF 2013, « le Gouvernement présente, en annexe générale au projet de loi de finances de l’année, un rapport sur les autorités publiques indépendantes dotées de la personnalité morale et sur les autorités administratives indépendantes dont les effectifs ne sont pas inclus dans un plafond d’autorisation des emplois rémunérés par l’État. » (Article 106).

Tel est l’objet du présent rapport.

Précision méthodologique

Les informations présentées ci-après correspondent aux rapports transmis par chaque autorité. Les projets de budget et de subvention N+1 sont présentés à titre indicatif, leur vote par les organes délibérants des AAI et API n’étant pas encore intervenu à la date de parution du document.

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TABLE DES MATIÈRES Agence française de lutte contre le dopage – AFLD 7 Autorité de contrôle prudentiel et de résolution – ACPR 11 Autorité des marchés financiers – AMF 26 Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières – ARAFER 47 Conseil supérieur de l’audiovisuel – CSA 55 Haute Autorité de santé – HAS 68 Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet – HADOPI 87 Haut Conseil du commissariat aux comptes – H3C 109 Médiateur national de l’énergie – MNE 113

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PLF 2016 7

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AGENCE FRANÇAISE DE LUTTE CONTRE LE DOPAGE – AFLD

Agence française de lutte contre le dopage – AFLD

PRÉSENTATION ENTITÉ

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) est, depuis la loi n° 2006-405 du 5 avril 2006 relative à la lutte contre le dopage et à la protection de la santé des sportifs, l’autorité publique indépendante française contribuant, en liaison notamment avec les institutions sportives (fédérations etc.) et le ministère des sports, à répondre aux défis posés par le recours à des substances ou des méthodes considérées comme dopantes, concernant aussi bien leur usage par des sportifs professionnels que par des pratiquants amateurs. Ses capacités d’action viennent d’être renforcées par l’ordonnance n° 2015-1207 du 30 septembre 2015 relative aux mesures relevant du domaine de la loi nécessaires pour assurer le respect des principes du code mondial antidopage.

Concrètement, l'AFLD exerce ses responsabilités dans six domaines complémentaires : l’organisation des contrôles antidopage ; les analyses des prélèvements ; le suivi des procédures disciplinaires incombant, selon le cas, aux fédérations ou directement à l’AFLD, ainsi que, en corollaire, la délivrance des autorisations d’usage à des fins thérapeutiques ; les actions de recherche (dimension essentielle afin d’assurer une évolution permanente des procédés d’analyse et de détection) ; les actions de prévention ; enfin elle veille à assurer une présence internationale sur les questions de lutte contre le dopage et conseille en tant que de besoin les fédérations sportives nationales et le Gouvernement dans la lutte contre le dopage.

L’AFLD est dotée de l’autonomie financière mais ses ressources proviennent très majoritairement de la subvention versée à partir du budget du ministère des sports. S’y adjoint le produit de prestations d’analyses ou de prélèvements qu’elle réalise pour le compte de tiers (principalement les fédérations internationales et organisations antidopage étrangères). Au cours de l’année 2015, l’AFLD a poursuivi ses efforts de maîtrise des dépenses et de redéfinition de sa politique de recettes, en explorant une politique plus dynamique d’offre de services, notamment en matière de contrôles et d’analyses. Élément-clé de notoriété participant à son positionnement sur la scène internationale et répondant à la sophistication croissante des méthodes de dopage, la recherche scientifique a été « sanctuarisée » en 2015 s’agissant de l’allocation des crédits, des moyens techniques et des personnels.

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8 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AGENCE FRANÇAISE DE LUTTE CONTRE LE DOPAGE – AFLD

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU BUDGET DE L’ORGANISME

(en euros)

Ressources Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Ressources de l’État

- subvention de l’État 7 254 000 7 800 000 7 800 000

- ressources fiscales affectées

Autres ressources publiques 60 348

Ressources propres et autres 967 500 941 000 941 000

Total 8 197 602 8 741 000 8 741 000

Les prévisions de recettes pour l’année 2016 ont été effectuées en se basant sur un niveau inchangé du montant de la subvention ministérielle, tel qu’il a été inscrit dans la LFI 2015. Les tentatives pour affecter des recettes propres à l’Agence envisagées par le passé n’ayant pas prospéré, le maintien de la subvention en euros courants au même niveau depuis 2010 et son versement partiel depuis 2013 ont conduit à un niveau de recettes inférieur en 2015 de l’ordre de 15 % par rapport à ce qu’il était en 2007, première année pleine d’activité de l’AFLD.

(en euros)

Dépenses Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Personnel 4 040 946 4 375 600 4 655 918

Fonctionnement 4 201 157 4 284 290 4 242 950

Intervention

Investissement 793 417 1 154 055 1 088 100

Total 9 035 520 9 813 945 9 986 968

Justification au premier euro des dépenses

En dépenses, toutes celles non indispensables ont été revues de même que la quasi-totalité des marchés de l’Agence. Cependant, deux tiers des dépenses actuelles sont juridiquement contraintes, ne laissant désormais plus apparaître comme marge de manœuvre possible que la réduction des dépenses liées à l’activité (or, cet axe a déjà commencé à être mis en œuvre : réduction, en 2015 comme en 2014 déjà, de 6 % du volume des contrôles antidopage, suppression des crédits relatifs à la prévention, réduction très sensible des contrôles sur les animaux).

Le maintien à un niveau élevé des investissements s’explique par la nécessité de maintenir la compétitivité de l’AFLD et tout particulièrement des équipements d’analyse de son laboratoire, dans ce qui doit être considéré comme un véritable marché concurrentiel s’agissant des prestations d’analyses antidopage. L’achat de plusieurs matériels spécialisés doit, entre autres, être envisagé. Par ailleurs, d’importants travaux de sécurisation structurelle du site de Châtenay-Malabry (qui accueille le laboratoire d’analyses de l’AFLD) sont incontournables.

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PLF 2016 9

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AGENCE FRANÇAISE DE LUTTE CONTRE LE DOPAGE – AFLD

CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION DANS L’ORGANISME

En ETPT Réalisation 2015

Prévision 2016

Emplois rémunérés par l'entité 62 62

- Agents titulaires de la fonction publique 3,7 4

Répartition par catégorie (corps ou métier) :

-Conseiller technique et pédagogique / domaine du sport

-Attaché d’administration de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur

-Attaché d’administration de l’intérieur et de l’outre-mer

-Ingénieur de police technique et scientifique

- Autres

0,7

1

1

1

1

1

2

- Agents non titulaires de la fonction publique 57,3 57

- répartition par type de contrat CDI, 46,4 50,4

- … CDD 10,9 7,9

Autres emplois en fonction dans l’entité, non rémunérés par elle (mises à disposition)

1 1

L’absence de variation 2015/2016 témoigne de la volonté de l’AFLD de maîtriser ses dépenses de personnel dans un contexte budgétaire très contraint.

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10 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AGENCE FRANÇAISE DE LUTTE CONTRE LE DOPAGE – AFLD

OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PERFORMANCE

OBJECTIF : RENFORCER LE RESPECT DE L’ÉTHIQUE DANS LE SPORT ET PRÉSERVER LA SANTÉ DES SPORTIFS

INDICATEUR : Coût moyen global des contrôles et des analyses anti-dopage

(du point de vue du contribuable)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

Coût moyen global des contrôles et des analyses anti-dopage

€ 630 580 - -

dont coût moyen global des contrôles anti-dopage

€ 189 179 - -

dont coût moyen global des analyses anti-dopage

€ 441 401 - -

Précisions méthodologiques

Mode de calcul : Les données chiffrées utilisées ici comptabilisent des prélèvements et non des « contrôles » au sens strict (une même opération de contrôle, générée par un ordre de mission adressé à une personne agréée, pouvant donner lieu à plusieurs prélèvements auprès d’un ou plusieurs athlètes). Par ailleurs, compte tenu de leur très faible impact en termes de volumes, par rapport au nombre global des prélèvements, ne sont pas insérés dans le « nombre total des contrôles » (le nombre total de prélèvements) ceux relatifs au dépistage de l’alcool et aux phanères.

Le coût moyen global des contrôles et analyses antidopage n’est pas la somme pondérée des deux sous-indicateurs. Ce coût moyen est obtenu en prenant en compte notamment l’ensemble des dépenses regroupées sous les codes d’activité « contrôles en compétition », « analyses en compétition », « contrôles hors compétition » et « analyses hors compétition ». Le coût relatif aux contrôles est obtenu en divisant le coût total des dépenses relevant du département des contrôles par le nombre de contrôles réalisés ou prévus par le « Programme annuel des contrôles » (PAC) adopté par le Collège de l’Agence. Le même raisonnement est suivi s’agissant des analyses conduites par le laboratoire de l’AFLD. Le chiffre des analyses retenu pour déterminer le coût de ce type de prestation pour 2015 correspond donc à une projection, construite sur la base d’une application à 2015 du même pourcentage de progression du volume des analyses que celui constaté entre 2013 et 2014. Par contre, pour ce qui est de 2015 et 2016, il n’est pas possible, en l’état, de projeter un coût estimatif des contrôles et analyses. D’une part, le PAC pour 2016 – et a fortiori pour 2017 – n’est pas encore arrêté par le Collège de l’AFLD et ne le sera qu’en fin d’année 2015. D’autre part, l’Agence mondiale antidopage s’est engagée dans la promotion d’analyses spécialisées par discipline sportive et dans certaines recommandations scientifiques et techniques dont l’observation, au fil des années 2015-2016 aura nécessairement une incidence financière sur le coût des analyses réalisées par l’AFLD. Il n’est cependant pas encore possible de présenter de manière suffisamment pertinente un coût d’analyse sur le moyen terme.

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PLF 2016 11

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL ET DE RÉSOLUTION – ACPR

Autorité de contrôle prudentiel et de résolution – ACPR

PRÉSENTATION DE L’ACPR

MISSION GÉNÉRALE

L’ordonnance n 2010-76 du 21 janvier 2010, ratifiée par la loi bancaire et financière n°2010-1249 du 22 octobre 2010, a créé une autorité unique chargée de la supervision des secteurs de la banque et de l’assurance, l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) devenue l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) par la loi de séparation et de régulation des activités bancaires du 26 juillet 2013. L’ACPR est en charge de l’ensemble des missions d’agrément et de supervision prudentielle des établissements et organismes des secteurs de la banque et de l’assurance. Elle est en outre expressément chargée de la protection de la clientèle des établissements soumis à son contrôle. En 2013, elle a été chargée de l’évaluation et le suivi des mesures de prévention et de résolution des crises bancaires ainsi que la surveillance des modalités de séparation des activités utiles au financement de l’économie des activités spéculatives, nouvelles missions confiées par le législateur dans le cadre de la loi de séparation des activités bancaires.

Enfin, en 2015, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte a prévu que l'ACPR puisse désormais être consultée par l'autorité administrative en charge du contrôle des passifs nucléaires de long terme et ce afin d’assurer un contrôle de la manière dont les exploitants nucléaires s'acquittent de leurs obligations, notamment pour ce qui concerne la gestion des actifs de couverture et les modalités d'inscription des passifs dans les comptes.

Le statut et les missions de l’ACPR sont codifiés aux articles L. 612-1 et suivants du code monétaire et financier :

« L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, autorité administrative indépendante, veille à la préservation de la stabilité du système financier et à la protection des clients, assurés, adhérents et bénéficiaires des personnes soumises à son contrôle. »

À cet effet, l’ACPR :

- délivre les agréments et les autorisations prévus par la loi et la réglementation aux personnes soumises à son contrôle ;

- exerce une surveillance permanente sur la situation financière et les conditions d’exploitation des assujettis, notamment au regard des exigences de solvabilité et de préservation de la liquidité encadrant leurs activités ;

- contrôle les pratiques commerciales, aux fins de protection de la clientèle, des entités du secteur de la banque et de l’assurance, en veillant au respect par ces dernières, des dispositions législatives et réglementaires comme des codes de conduite professionnels; pour cette mission, l’ACPR coopère avec l’Autorité des marchés financiers (AMF) au sein d’un pôle commun aux deux institutions ;

- prépare les normes prudentielles internationales et les met en œuvre en assurant la convergence européenne dans un contexte d’évolutions réglementaires sans précédent ;

- élabore et met en œuvre des mesures de prévention et de résolution des crises bancaires destinées à protéger les déposants et limiter le recours au soutien financier public ;

- veille au respect des règles relatives à la séparation des activités utiles au financement de l’économie des activités spéculatives.

Fin 2014, le nombre d’établissements de crédit, d’entreprises d’investissements et d’établissements de paiement assujettis au contrôle de l’ACPR s’établissait à 792. S’agissant du secteur de l’assurance (entreprises d’assurances et de réassurance, institutions de prévoyance et mutuelles du livre II du code de la mutualité), le nombre d’assujettis s’établissait quant à lui à 974 à la même date. À cette population s’ajoutent 177 changeurs manuels ainsi que 33 000 intermédiaires en opérations de banque, en services de paiement ou en assurance. En outre, l’ACPR a reçu en 2014

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12 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL ET DE RÉSOLUTION – ACPR

5 600 réclamations émanant de la clientèle des institutions financières ou de leurs intermédiaires et le 1er semestre 2015 enregistre un nouvel accroissement du nombre de réclamations réceptionnées.

Depuis le 1er novembre 2014, de nouvelles modalités de contrôle bancaire sont entrées en vigueur avec la mise en œuvre du premier pilier de l’Union bancaire, le mécanisme de supervision unique (MSU). La supervision des 10 groupes bancaires considérés comme importants est désormais placée sous la responsabilité directe de la BCE à laquelle l’ACPR apporte son concours, tandis que l’ACPR continue de superviser directement les autres établissements pour le compte de la BCE.

ÉLÉMENTS RELATIFS À L’ORGANISATION ET LA GOUVERNANCE

L’ACPR est une autorité administrative indépendante de nature collégiale dont les décisions sont instruites et mises en œuvre par un secrétariat général (SGACPR). C’est une autorité dépourvue de la personnalité morale mais dont l’indépendance et la bonne gouvernance sont notamment garanties par :

- son organisation collégiale : un collège de supervision et un collège de résolution composés respectivement de 19 et 6 membres, tous deux présidés par le Gouverneur de la Banque de France ;

- le statut de ses membres : parlementaires désignés par la représentation nationale, magistrats proposés par les hautes juridictions, personnalités qualifiées et personnes désignées en fonction de leur compétence dans le secteur de la banque ou de l’assurance ;

- l’existence d’une commission des sanctions indépendante (6 membres différents du collège) ;

- son autonomie financière dans la limite du produit des contributions versées par les organismes soumis à son contrôle ;

- son autonomie en matière d’organisation des services.

L’ACPR est une autorité adossée à la Banque de France et bénéficie ainsi, outre de l'expertise économique et financière de la banque centrale, de synergies quant aux moyens utilisés pour son fonctionnement. Cet adossement se traduit de plusieurs manières, notamment :

- la Banque de France est l’employeur de tous les agents du secrétariat général de l’ACPR,

- l’ACPR utilise des moyens mis à disposition par la Banque de France aux termes d’une convention spécifique de refacturation : locaux, infrastructures informatiques, formation…,

- l’ACPR dispose d’un budget propre, annexe de celui de la Banque de France, alimenté par des contributions pour frais de contrôle, qui sont recouvrées auprès des organismes assujettis, intégralement affectées à l’ACPR et susceptibles d’être complétées par des dotations additionnelles de la Banque de France.

PRÉSENTATION STRATÉGIQUE ET DES ACTIONS

Dans la continuité de la démarche entreprise au cours de l’année 2011 et visant à doter l’ACPR d’outils de mesure de son activité et de sa performance dans l’exercice des missions qui lui sont confiées par la loi, l’ACPR a défini pour l’année 2015 une série d’indicateurs destinés à apprécier et mesurer son action dans le cadre de sa contribution aux objectifs stratégiques de la Banque de France à laquelle elle est adossée. Ces indicateurs s’articulent autour de 4 axes stratégiques spécifiques à l’ACPR : la prévention des risques systémiques, la contribution à la règlementation du système financier et à sa mise en œuvre, la contribution à la mise en œuvre de l’UBE, et le renforcement de la protection des consommateurs de produits financiers.

Cette démarche découle de la recommandation n° 26 du rapport d’information de l’Assemblée nationale du 28 octobre 2010 établi au nom du comité d’évaluation et de contrôle des politiques économiques sur les autorités administratives indépendantes, qui préconise l’élaboration d’objectifs et d’indicateurs annuels de performance des AAI.

Dans ce cadre, l’ACPR s’est attachée à définir des indicateurs, approuvés par son comité d’audit, qui s’inspirent de la méthodologie de mise en œuvre de la LOLF et qui permettent de mesurer l’efficacité socio-économique de son action, la qualité du service rendu, et l’efficience de sa gestion.

Autour de ces 3 axes de mesure de la performance, une série d’indicateurs faisant notamment partie intégrante du dispositif de contrôle de gestion du SGACPR, et dont le résultat de la mesure est publiée dans le rapport d’activité de l’ACPR, ont été mis en place (cf. 4).

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PLF 2016 13

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL ET DE RÉSOLUTION – ACPR

PRÉSENTATION ET JUSTIFICATION DU CHOIX DES OBJECTIFS RETENUS

Les axes stratégiques de l’ACPR retenus pour 2015 dans la continuité de ceux qui avaient été retenus depuis 2011 ont été déclinés en objectifs opérationnels assortis d’indicateurs permettant de mesurer leur atteinte. Ainsi, pour évaluer l’action de l’ACPR dans le domaine de la prévention des risques systémiques, les indicateurs retenus portent sur les éléments suivants :

- le traitement des demandes d'agrément et d'autorisation dans les délais, ce qui participe en amont à la bonne santé du système financier ;

- l'examen par le collège des situations individuelles des entités soumises au contrôle de l'ACPR ;

- la capacité de l'ACPR à maintenir ou intensifier ses contrôles individuels sur pièces ;

- l'exécution du programme de contrôles sur place ;

- l'élargissement et l'intensité de son contrôle permanent, ce qui implique, dans un environnement dominé par les groupes transfrontières, une coopération active avec les superviseurs étrangers pour la surveillance de ces groupes.

Pour apprécier l’efficacité de l’ACPR à contribuer à la définition et la mise en œuvre de façon convergente des normes européennes et nationales, les objectifs suivants ont été retenus :

- accroître l'influence de la France dans le dispositif international de régulation afin d'intervenir en amont lors de l'élaboration des normes ;

- mettre en œuvre de façon opérationnelle la réglementation et accroître l'information des assujettis.

Compte tenu des évolutions institutionnelles en matière de supervision qui ont pris effet en 2014 avec la mise en place du Mécanisme de résolution unique (MRU), 2 indicateurs ont été rattachés à l’objectif de contribution à l’UBE :

- la transposition en droit français de la directive sur la résolution et le rétablissement des établissements bancaires;

- la définition des plans de redressement et de résolution des 5 principales banques françaises.

Afin de mesurer la conduite de la mission de protection des clients des établissements et organismes soumis au contrôle de l’ACPR, les objectifs assignés reflètent les premières étapes nécessaires à sa mise en place :

- améliorer l'information du consommateur sur le rôle de l'ACPR dans ce domaine ;

- développer le contrôle des pratiques commerciales.

La mesure de l’atteinte des objectifs réalisée au titre de l’année 2014 est présentée au point 4 du présent document.

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14 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL ET DE RÉSOLUTION – ACPR

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU BUDGET DE L’ORGANISME

Une description détaillée de l’exécution budgétaire 2014 est présentée dans le rapport annuel de l’ACPR, consultable sur internet. Le budget 2015 tel que présenté au comité d’Audit et au collège plénier en décembre 2014 a fait l’objet d’une actualisation en juillet 2015.

Pour le prochain exercice, il est précisé au préalable que le collège de l’ACPR, compétent pour approuver le budget de l’autorité en application de l’article L 612-18 du code monétaire et financier, n’a pas encore délibéré sur le budget prévisionnel de l’ACPR pour 2016. Le projet de budget de l’autorité, intégré dans le processus budgétaire de la Banque de France en tant que budget annexe de la banque centrale, sera examiné et arrêté en décembre prochain.

Néanmoins, de manière à être en mesure de répondre aux exigences de l’article 106 de la loi de finances 2012, les services de la Banque de France et ceux de l’ACPR ont procédé, indépendamment du calendrier budgétaire, à des travaux d’estimation des dépenses et des recettes de l’ACPR au titre de l’année 2016. Dès lors, en l’absence à ce stade de décision du collège de l’ACPR, dont on ne peut préjuger, les éléments communiqués ne peuvent en aucun cas être considérés comme issus d’un budget prévisionnel dûment approuvé par les instances de décision de l’ACPR.

RESSOURCES

(en milliers d’euros)

Ressources Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Ressources de l’État 0 0 0

- subvention de l’État - - -

- ressources fiscales affectées 180 780 185 069 189 000

Autres ressources publiques 0 0 0

Ressources propres et autres 5 695 5 178 4 500

Total 186 475 190 247 193 500

Les recettes de l’autorité sont pour l’essentiel constituées des contributions pour frais de contrôle prévues à l’article L. 612-20 du code monétaire et financier auxquelles les personnes soumises au contrôle de l’ACPR sont assujetties. Elles représentent plus de 97 % des recettes. La contribution acquittée par la Caisse des Dépôts et Consignations ne relevant pas de l’article L612-20 du code monétaire et financier, est classée dans les « autres recettes ». L’ACPR ne reçoit aucune subvention versée par l’État.

La progression estimée des recettes de l’exercice 2015 est principalement due aux contributions du secteur assurantiel en raison de la progression des primes d’assurance-vie constatées en 2014 ; l’augmentation du nombre des courtiers en assurance/réassurance et des Intermédiaires en Opération de Banque et Services de Paiement a également contribué à cette évolution.

Pour 2016, l’ACPR retient à ce jour une hypothèse inférieure aux premières projections fournies par les principaux contributeurs sur l’évolution de l’assiette de contribution. En effet, les années antérieures ont montré que les assujettis surévaluaient toujours un peu cette assiette dont l’évolution est, il est vrai, malaisée à déterminer avec le degré de précision permettant à l’ACPR d’établir un budget. Aussi, le montant de 193 millions qui est issu de ces prévisions a-t-il été diminué de 2 %, pour tenir compte de l’expérience des années passées, à 189 millions d’euros.

S’agissant des autres recettes, elles ont été inscrites, à titre de prudence, en recul pour tenir compte de la difficulté à connaitre le volume des prestations qui seront refacturées à la Banque de France. En effet, le montant définitif dépend du volume d’enquêtes sur place qui pourra être conduit par le secrétariat général de l’ACPR et qui peut varier d’une année sur l’autre. Les agents du SGACPR peuvent exécuter pour le compte de la Banque de France des enquêtes notamment pour bénéficier des synergies lors de contrôle sur place dans les banques (les inspecteurs conduisent en même temps des enquêtes portant sur le champ de compétences de la banque centrale sur la surveillance des moyens de paiement et la qualité des actifs donnés en garantie à la Banque centrale).

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PLF 2016 15

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL ET DE RÉSOLUTION – ACPR

Répartition des contributions pour frais de contrôle par nature d’assujettis1

Données en K € - hors provisions Contributions

2014 (données réelles)

Contributions 2015 (données

actualisées)

Établissements de crédit et entreprises d'investissement 126,7 127,3

Organismes d'assurances (assurances, mutuelles et IP) 48,9 52,2

Intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement 1,9 2,2

Courtiers en assurance ou réassurance et associations de micro-crédit et IFP 3,1 3,2

Changeurs manuels 0,2 0,2

Total 180,8 185,1

Le code monétaire et financier fixe les modalités de calcul et le niveau des contributions pour chacune des catégories de personnes assujetties. Les arrêtés des 9 et 26 avril 2010 puis du 29 mars 2013 fixent les taux, les montants des contributions minimales ainsi que ceux des contributions forfaitaires :

- le taux de la contribution pour frais de contrôle des entités du secteur bancaire, s’appliquant au montant des exigences en fonds propres ou à celui du capital minimum, est fixé depuis l’exercice 2013 à 0,66 pour mille, avec une contribution minimale de 500 euros ;

- le taux de la contribution pour frais de contrôle applicable aux entités du secteur des assurances, s’appliquant au montant des primes ou cotisations émises, est fixé depuis l’exercice 2013 à 0,21 pour mille, avec une contribution minimale de 500 euros ;

- le montant de la contribution forfaitaire applicable aux changeurs manuels est fixé à 1 000 euros, celui des mutuelles et unions du Livre I du code de la mutualité à 500 euros, celui concernant les courtiers en assurance et réassurance ainsi que les intermédiaires en opérations de banque et services de paiement à 150 euros ; la contribution forfaitaire applicable aux intermédiaires en financement participatif et aux associations sans but lucratif assujetties est de 100 euros.

LES DÉPENSES ET LES CHARGES DU BUDGET DE L’ACPR

(en milliers d’euros)

Dépenses Exécution 20142 Prévision 20153 Prévision 2016

Personnel 101.958 103.043 105.400

Fonctionnement 82.075 85.644 86.000

Intervention 0 0 0

Amortissement 1.000 1.100 1.000

Total 185.033 189.787 192.400

En application de l’article L. 612-18 du code monétaire et financier, l’ACPR ne tient pas de comptabilité propre mais dispose d’un budget autonome qui constitue un budget annexe de celui de la Banque de France. De même, les dépenses d’investissement nécessaires à l’accomplissement des missions de l’ACPR sont effectuées par la Banque de France pour son compte, seules les dotations aux amortissements étant inscrites au budget de l’ACPR.

1 Établi à partir de l’actualisation 2015 2 Établi à partir de l’exécution budgétaire 2014 3 Établi à partir de l’actualisation 2015

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16 PLF 2016

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À ce stade, les premières estimations de charges pour l’exercice 2016 font apparaître une progression globale de 1,4 % avec une hausse des dépenses de personnel corrélée aux prévisions d’accroissement des effectifs moyens (+2,3 %) et des frais de fonctionnement étales (+0,4 %). Le montant global des charges se décompose de la manière suivante au titre des exercices 2014 et 2015 :

Catégories de dépenses en M€ Dépenses

réelles 2014 Dépenses

estimées 2015

Personnel 101,9 103

Informatique 23,8 24,4

Immobilier 28,3 27,6

Autres frais généraux 30 33,6

Amortissement 1 1,1

Total (y compris régularisation sur exercice) 185 189,8

Dépenses de personnel

Le montant estimé des dépenses de personnel évolue assez peu et est principalement déterminé par les effectifs moyens de l’année. La Banque de France qui est l’employeur applique le blocage du point indiciaire, à l’exemple de la fonction publique d’État, les seules augmentations de rémunération sont dues aux promotions individuelles.

Après avoir atteint un pic au premier semestre 2013, les effectifs de l’ACPR ont reculé principalement sous l’effet de nombreux départs, près d’une centaine, à la BCE pour les besoins du Mécanisme de supervision unique (MSU) courant 2014 mais aussi d’une rotation relativement importante des personnels. Les recrutements opérés pour tenter de reconstituer la capacité opérationnelle de l’ACPR, pour importants qu’ils aient été, n’ont pas permis d’éviter de constater un écart de plus de 100 EATP fin 2014. Les écarts les plus importants par rapport au plafond d’emplois concernaient fin 2014 la capacité d’enquête sur place dans les banques (-50 EATP soit 26 % de la capacité) et dans les organismes d’assurance (-16 EATP soit 9 % de la capacité) et la résolution des crises bancaires (-9 EATP soit 35 % de la capacité). Cette situation obère considérablement la capacité de l’ACPR de contrôler sur place les pratiques des organismes sous sa surveillance et ce dans tous les domaines (sécurité financière, lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, pratiques commerciales).

Dépenses de fonctionnement et les charges

Les dépenses de fonctionnement et les charges sont majoritairement constituées des coûts informatiques (28 %) et des coûts immobiliers (32 %). Les coûts informatiques comprennent non seulement les dépenses de fonctionnement stricto sensu, mais aussi les coûts des projets. S’y ajoutent les coûts des prestations réalisées par la Banque de France pour le compte de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution dans le cadre de la mutualisation des moyens en matière de support (20 %).

Elles comprennent également les frais de fonctionnement courant (19 %), constitués des dépenses relatives aux abonnements aux bases de données, des frais de mission et de documentation, des dépenses liées aux moyens généraux ainsi que les contributions aux coûts de fonctionnement d’autorités européennes (Autorité Bancaire Européenne, Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles) ainsi que les amortissements (1,2 %). Les estimations des charges de fonctionnement 2016 reflètent l’objectif de maîtrise des coûts qui anime l’ACPR, sans préjuger des facteurs exogènes tels que le coût des prestations réalisées par la Banque de France, dont l’évolution pourrait affecter le montant global des frais généraux.

Pour l’année 2015, le solde budgétaire pourrait s’établir en léger excédent estimé à 0,5 M€.

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PLF 2016 17

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CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION À L’ACPR

Ce tableau recense les emplois en fonction au sein de l’autorité en se fondant sur le mode de calcul retenu par la Banque de France : les équivalents agents temps plein (EATP). Ce sont des effectifs de fin d’année (cible attendue pour fin 2015 et fin 2016) sachant que les dépenses budgétaires sont calculées pour leur part sur des moyennes annuelles plus basses (1000 EATP en 2014, 1015 en 2015 et 1038 EATP en 2016) pour tenir compte du fait que les recrutements s’étalent dans l’année et des flux de départs :

Effectifs Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (EATP)

catégories de personnel Réalisation 2014

Prévision 31/12/2015

Prévision 31/12/2016

Emplois rémunérés par la Banque de France 1013,3 1033,3 1083,8

- agents titulaires (Banque de France) 642,5 643,5 661,1

- cadres 417,7 427,6 442,1

- non-cadres 224,8 215,9 219,0

- agents contractuels CDI (Banque de France) 300,5 328,7 370,3

- cadres 246,4 282,4 330,4

- non-cadres 54,1 46,3 39,8

- agents contractuels CDD (Banque de France) 30,0 24,0 21,7

- cadres 29,0 23,0 21,7

- non-cadres 1,0 1,0 0,0

- fonctionnaires et contractuels de droit public 40,3 37,1 30,8

- cadres 37,8 34,6 28,4

- non-cadres 2,5 2,5 2,4

Autres emplois en fonction à l'ACPR, non rémunérés par la Banque de France (mises à disposition) 0,0 0,0 0,0

Total 1013,3 1033,3 1083,8

À ce stade, compte tenu des recrutements en cours (dossiers en phase de finalisation) et des départs annoncés, le niveau des effectifs au 31 décembre 2015 pourrait atteindre 1 033 EATP soit une augmentation par rapport à fin 2014 mais qui devra être confirmée.

Avec la participation très active de l’ACPR, compte tenu du poids du secteur bancaire français en Europe, au Mécanisme de Supervision Unique et la préparation à Solvabilité II pour le secteur assurantiel, le contexte de la supervision est en pleine évolution.

Les structures de l’ACPR s’adaptent pour prendre en compte ces changements avec notamment la création d’une part d’une unité de secrétariat et coordination pour le mécanisme de surveillance unique (SCMSU) et d’un service contrôle qualité (SQC) pour répondre aux standards internationaux. Ces redéploiements ont été effectués à effectifs constants en tenant compte des possibilités d’amélioration de l’efficacité des services.

Toutefois, le constat opéré depuis la création du MSU est un accroissement sensible des tâches de supervision créées soit par la règlementation (CRD4 et CRR) qui ont augmenté les exigences appliquées aux banques mais aussi aux superviseurs par un fort accroissement des reportings reçus et à contrôler, sur la forme et la complétude mais aussi sur le fond pour analyser les évolutions, par les autorités nationales avant transfert à la BCE, soit par la BCE qui a introduit de nouvelles modalités de supervision demandant une formalisation accrue et donc bien plus consommatrices de temps que les pratiques antérieures et qui ont étendu le champ des contrôles. Or, la BCE estime que son rôle central de décision, d’harmonisation et d’impulsion doit être vigoureusement relayé dans les pays par des contrôles plus systématisés et documentés qu’auparavant.

À cet égard, la BCE a adressé à l’ACPR au mois de septembre 2015, après avoir mené une évaluation après plusieurs mois de fonctionnement du MSU, une lettre de demande d’augmentation des effectifs dédiés aux équipes conjointes de supervision des grandes banques françaises, estimant que l’autorité nationale française se distinguait de ses pairs par

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un effectif nettement moindre. Deux autorités nationales, dont la France, ont été considérées comme nettement en dessous des besoins.

Le MRU entrera pour sa part en vigueur début 2016 définitivement et prévoit d’accroitre fortement ses demandes aux autorités nationales pour disposer de plans de rétablissement et de résolution qui soient conformes à ses attentes.

Dans le secteur de l’assurance, la préparation du passage à Solvabilité 2 a nécessité de diminuer le nombre d’enquêtes sur place pour se concentrer sur la validation des modèles internes que la directive permet aux organismes de développer et aussi sur la préparation des autres acteurs, notamment les plus significatifs, aux modifications substantielles que la directive introduit dans le mode de calcul des risques et des besoins en fonds propres. À partir de 2016, l’activité devra intégrer les reportings additionnels à fournir au superviseur, et donc à contrôler par ce dernier, mais aussi la prise en compte de risques plus nombreux qu’auparavant (ce qui permet de mieux correspondre à la réalité des risques de l’activité d’assureur) dans le calcul des exigences prudentielles pour s’assurer de la solvabilité réelle des organismes d’assurance. Les contrôles à effectuer seront beaucoup plus consommateurs de temps que sous le régime antérieur. À cet égard, le fort développement des effectifs affectés au contrôle individuel des organismes d’assurance que l’ACPR avait décidé en prévision de l’adoption de Solvabilité 2 s’avère justifié et doit être maintenu.

Dans les deux secteurs de la banque et de l’assurance le nombre des dossiers d’agrément augmente fortement du fait des nouvelles réglementations sur la gouvernance, la crise de 2007/2008 ayant montré que les défaillances en la matière avaient une large part de responsabilité dans les dérives constatées. De ce fait, les superviseurs doivent dorénavant se prononcer sur les nominations au sein des conseils d’administration mais aussi, dans le secteur de l’assurance, sur les nominations des responsables des 4 fonctions clés définies (actuariat, gestion des risques, audit interne, conformité). Des centaines de dossiers sont donc attendus chaque année en supplément du flux antérieur.

En sus, les activités de l’ACPR évoluent au-delà des changements majeurs signalés ci-dessus dans deux autres domaines :

• la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme évolue au fur et à mesure des constats opérés par les autorités et le législateur sur les activités criminelles, la fraude fiscale et le financement des attaques terroristes. Cela nécessite un effort de contrôle sur place plus substantiel qu’auparavant, notamment dans le secteur bancaire, pour lequel l’ACPR doit accroitre ses efforts pour combler le manque de 50 inspecteurs à ce jour (ce qui permettra aussi de répondre à la demande de la BCE).

• le contrôle des pratiques commerciales a montré que seul un effort soutenu de contrôle permet, au-delà des outils que le législateur a confiés à l’Autorité (émissions de recommandations de bonnes pratiques), d’avoir un impact réel sur le comportement de l’industrie financière (cf. sanctions prises par l’Autorité dans le domaine du droit au compte ou des avoirs non réglés).

Plus généralement, la fonction de conformité doit faire face à tous les défis, notamment au plan international, que le resserrement des exigences en matière de respect de très nombreuses règles de conduite des différentes juridictions pose aux établissements

C’est la raison pour laquelle l’ACPR est conduite à poursuivre ses efforts de recrutement pour se rapprocher du plafond d’emplois dont elle juge indispensable le maintien au niveau actuel.

Sur cette base et à partir de l’effectif estimé en moyenne annuelle pour 2015 (1015 EATP environ), l’effectif moyen annuel pourrait atteindre 1038 EATP en 2016 (pour un effectif de fin d’année de 1084 EATP). Cet effort de recrutement et de formation serait considérable au vu des capacités d’intégration de l’ACPR tout en se situant clairement en dessous du plafond, lequel demeure adapté aux objectifs de moyen terme. Cet effort porterait les dépenses de personnel à 105,4 M€.

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OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PERFORMANCE DE L’ACP AU TITRE DE L’ANNÉE 2014

La mesure de la performance de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution s’inscrit dans la continuité de la démarche suivie depuis trois ans qui conduit à la publication annuelle d’indicateurs destinés à mesurer l’efficacité de l’action de l’Autorité dans la mise en œuvre de ses missions.

Les 3 axes stratégiques de l’ACPR déjà identifiés pour les exercices antérieurs ont été déclinés en 10 objectifs opérationnels assortis de 17 indicateurs permettant de mesurer leur atteinte. Un nouvel axe stratégique d’élaboration et de mise en œuvre de mesures de prévention et de résolution des crises bancaires à la fin de l’exercice 2013 a par ailleurs été défini. Néanmoins, l’installation en fin d’année du collège de résolution et de la direction qui en assure le secrétariat n’a pas permis de définir des indicateurs de suivi de leurs activités pour l’année écoulée.

La mesure de la performance s’inscrit dans une démarche entreprise depuis 4 ans qui a conduit à la publication annuelle d’indicateurs. Les 4 axes stratégiques retenus pour 2014 sont :

- prévenir les risques systémiques,

- contribuer à la réglementation du système financier et à sa mise en œuvre,

- contribuer à la mise en place de l’Union bancaire européenne (UBE),

- renforcer la protection des consommateurs de produits financiers.

En outre, un axe stratégique assorti de 2 indicateurs a été suivi pour tenir compte des évolutions institutionnelles qui ont pris effet avec la mise en place de l’UBE.

Axe stratégique : Prévenir les risques systémiques Objectif opérationnel n° 1 : Traiter les demandes d’agrément et d’autorisation dans les délais Indicateur : Proportion des demandes d’agrément ou d’autorisation ayant fait l’objet d’une décision dans le respect du délai applicable. Cet indicateur vise à vérifier la capacité des services à présenter au collège de l’ACPR les demandes d’agrément et d’autorisation pour l’ensemble du secteur de la banque et de l’assurance dans les délais applicables. Cible : 100 % Résultat : 98,7 % des 1430 dossiers d’agrément et d’autorisation ont été traités dans les délais applicables pour les secteurs de la banque et de l’assurance. Analyse du résultat. Le nombre de demandes d’agrément ou d’autorisation relatives au secteur bancaire s’établit à 1296 en 2014. L’activité a été marquée par les évolutions structurantes du secteur liées à l’entrée en vigueur de la Directive CRD IV, avec la possibilité pour les établissements de crédit spécialisés d’opter pour le nouveau statut de société de financement, et par le développement des activités de services de paiement. Pour ce qui est du domaine assurantiel (134 demandes), les demandes d’agrément ont plus particulièrement été impulsées par le secteur des mutuelles qui a été marqué par des mouvements de fusions visant notamment à optimiser les allocations de fonds propres des groupes dans l’optique de l’entrée en vigueur de Solvabilité 2. Sur cet ensemble de demandes, 19 dossiers n’ont pu être traités dans le respect des délais applicables. En 2015, l’activité est attendue en forte hausse du fait des nouvelles dispositions dans le secteur bancaire (agréments des membres des conseils d’administration des banques) et de nouveau en 2016 du fait des nouveaux textes en assurance (agrément des fonctions clés dans chaque compagnie).

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Objectif opérationnel n° 2 : Mesurer l’activité de l’autorité relative à l’examen des situations individuelles des entités soumises à son contrôle Indicateur : Nombre de décisions individuelles sur une année prises par le collège, présentées par nature de décision, et nombre de mises en demeure décidées par le Président sur délégation du collège. Cet indicateur n’intègre pas les décisions prises par le Président en matière d’agrément et d’autorisation sur délégation. L’objectif de cet indicateur est de fournir une information sur le volume d’activité de l’Autorité sur les principaux domaines de décisions, ainsi que sur l’utilisation effective des différents instruments d’intervention donnés au collège par le législateur. Résultat : 722 décisions relatives à des situations individuelles sur 787 décisions du collège en 2014 Analyse du résultat. En 2014, le collège de Supervision a prononcé 364 décisions en matière d’agrément et d’autorisation, avec un nombre significatif d’agréments en qualité de société de financement délivrés à des personnes morales antérieurement agréées en qualité d’établissement de crédit spécialisé et qui ont opté par le nouveau statut intégré dans le code monétaire et financier par l’ordonnance n°2013-544 du 27 juin 2013. 358 décisions individuelles ont également été rendues, dont 181 relatives au suivi des ratios de gestion et aux exemptions. L’Autorité a en outre prononcé 122 mesures de police administrative ou autres mesures contraignantes, ce qui s’est notamment traduit par 5 mises en demeure prononcées ou engagées et portant sur le respect des exigences de solvabilité, de gouvernance ou des dispositions de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, 5 demandes de programme de rétablissement à soumettre à l’approbation du collège, 6 dossiers pour lesquels le collège s’est prononcé sur l’opportunité d’un placement sous administration provisoire, tant dans le domaine de la banque que dans celui de l’assurance, 1 placement sous surveillance spéciale pour une Union de mutuelles régie par le Code de la mutualité, 2 transferts de portefeuille prononcés pour 2 organismes d’assurance, 1 mesure de limitation d’activité à l’encontre d’un intermédiaire en assurance et portée à la connaissance du public dans l’objectif de protéger la clientèle, 3 demandes de plan de financement à court terme concernant des organismes d’assurance et 57 injonctions sur les exigences en fonds propres. Objectif opérationnel n° 3 : Veiller à l’intensité du contrôle permanent Indicateur 1 : Pourcentage des établissements de crédit, entreprises d’investissement, compagnies financières, entreprises d’assurance ou de réassurance, mutuelles du livre 2 du code de la mutualité et institutions de prévoyance dont le chiffre d’affaires est supérieur à 5M€, mentionnés à l’article L 612-2-I du code monétaire et financier ayant fait l’objet d’une évaluation complète de leur profil de risques au titre du contrôle permanent au cours de l’année sous revue. Cet indicateur permet de vérifier, que l’intégralité des organismes visés par l’indicateur a fait l’objet d’une évaluation annuelle de son profil de risques. Cible : 100 % Résultat : 81 % des organismes visés par l’indicateur ont fait l’objet d’une analyse annuelle complète de leur profil de risques en 2014. Analyse du résultat. L’ACPR a fortement mobilisé les ressources des Directions du Contrôle Bancaire pour l’exercice d’évaluation des actifs bancaires mené par la BCE, avec des conséquences visibles sur l’activité d’évaluation du profil de risque au titre du contrôle permanent. Ainsi, dans le secteur bancaire, seuls 66 % des établissements ont fait l’objet d’une évaluation complète de leur profil de risque. Du côté du secteur assurantiel l’objectif est pratiquement atteint avec une fiche d’analyse produite pour 97,1 % des organismes assujettis. La situation dans ce secteur pourrait se dégrader en 2015 du fait de la priorité accordée à l’autorisation, obligatoire, à donner aux entités utilisant des modèles internes pour mesurer leurs risques à partir de 2016. En sus, les autres organismes d’assurance ont fait l’objet d’une attention soutenue pour s’assurer de leur capacité à respecter la réglementation qui se mettra en place en 2016. Indicateur 2. Nombre d’établissements faisant l’objet d’un contrôle spécifique par le SGACPR suite à une décision du collège. L’objectif de cet indicateur est de recenser les organismes faisant l’objet d’un contrôle permanent spécifique, suite à une décision du collège, afin de prévenir un risque particulier pouvant, dans certains cas, conduire à une défaillance. Sont ainsi recensés, pour les deux secteurs, les organismes sous surveillance spéciale au sens de l'article

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L. 612-33 du code monétaire et financier, ainsi que ceux sous administration provisoire en vertu de l’article L. 612-34 du même code. Résultat : 22 organismes du secteur de la banque ou de l’assurance font l’objet d’un contrôle permanent spécifique suite à une décision du collège en 2014 :

12 sont sous surveillance spéciale, 10 sont sous administration provisoire.

Analyse du résultat. Il est à noter que 19 de ces organismes faisaient déjà l’objet d’un contrôle permanent spécifique au 31 décembre 2013. Une mise sous surveillance spéciale a été prononcée en 2014, et une autre a été levée. 4 établissements du secteur bancaire et 3 organismes d’assurance ont été placés sous administration provisoire, le placement sous administration provisoire a été levé pour 3 banques et un assureur. Objectif opérationnel n°4 : Veiller à l’exécution du programme de contrôles sur place Indicateur : Nombre de contrôles sur place (prudentiels, lutte anti-blanchiment) engagés au cours de la période par rapport au nombre de contrôles fixé par le secrétaire général sur la base des orientations du collège. Cible : 100 % Résultat : 95 % des contrôles sur place au titre du programme annuel, actualisé pour tenir compte des effectifs disponibles, étaient engagés à fin décembre 2014. Analyse du résultat : 136 missions étaient inscrites au programme d’enquêtes 2014 actualisé : 43 missions concernaient le secteur bancaire et 93 missions le secteur assurantiel. La réallocation des ressources pour les besoins de l’exercice d’évaluation des actifs bancaires par la BCE et les nombreux départs d’agents pour la BCE ont eu des incidences sur l’activité de contrôle sur place dans le secteur bancaire qui s’est inscrite en très forte diminution par rapport aux autres années. En fin d’année le programme d’enquêtes était engagé à 91% mais ce programme représente moins de la moitié du programme annuel habituel. Dans le secteur assurantiel le nombre des enquêtes inscrites au programme est lui aussi en recul du fait de la focalisation sur la préparation à Solvabilité2. Cette situation devrait perdurer en 2015 dans les deux secteurs. Objectif opérationnel n° 5 : Coopérer activement avec les superviseurs pour la surveillance consolidée des groupes bancaires et assurantiels Les secteurs bancaire et assurantiel n’étant pas soumis à un régime homogène en matière de collèges de superviseurs (qui réunissent les autorités en charge de la supervision des filiales d’un groupe dans leurs pays respectifs), dans l’attente de la transposition de la Directive Solvabilité 2, des indicateurs ont été mis en place pour chaque secteur afin de permettre d’apprécier l’effort fourni par l’ACPR dans le domaine de la surveillance consolidée des groupes bancaires et assurantiels. Mesure d’une coopération active en matière de surveillance des groupes bancaires Indicateur 1 : Pourcentage des décisions conjointes obtenues dans le cadre des collèges de superviseurs, sans avoir recours à l’arbitrage de l’Autorité bancaire européenne, European Banking Authority (EBA), sur le caractère adéquat du niveau des fonds propres des groupes bancaires pour lesquels l’ACPR est superviseur sur base consolidée. Cible : 100 % Indicateur 2 : Proportion de contributions, dans les délais applicables, aux évaluations et décisions conjointes en tant que superviseur de filiales françaises de groupes bancaires européens. Cible : 100 %

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Résultats : 100% des projets de rapports conjoints soumis au collège de l’ACPR pour la période et 100% des réponses adressés dans les délais applicables au superviseur européen sur base consolidée. Analyse des résultats. Le processus d’évaluation conjointe de groupes ayant une présence européenne dont l’ACPR est le superviseur sur base consolidée a permis d’aboutir au titre de l’année 2014, en liaison avec les autres superviseurs concernés, à des décisions communes. S’agissant des cas où l’ACPR est le superviseur de filiales françaises de groupes européens, la contribution de l’ACPR au processus de décision conjointe a toujours été apportée dans les délais prévus par la directive 2009/111/CE du parlement européen. Mesure d’une coopération active en matière de surveillance des groupes d’assurance Indicateur : Pourcentage de collèges de superviseurs tenus dans l’année pour les groupes d’assurance à tête française. La liste de l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles – European Insurance and Occupational Pensions Authority (EIOPA) des 30 principaux groupes d’assurance européens dont 6 sont français, sert de référence. Même s’il n’existe pas une obligation légale ou règlementaire de tenir annuellement des collèges de superviseurs pour les groupes européens d’assurance, la coopération entre superviseurs est encadrée par les lignes directrices de l’EIOPA ainsi que par des protocoles signés par les autorités des États membres de l’Union Européenne. Dans ce cadre, les superviseurs européens se sont engagés à une coopération active, en particulier pour la surveillance des groupes les plus importants identifiés par l’EIOPA ; cet indicateur mesure l’activité de l’ACPR en matière de coopération dans la surveillance des groupes assurantiels. Cible : 100 % Résultat : 100% des collèges relatifs aux 6 grands groupes d’assurance européens dont l’entité mère est française et figurant sur la liste de l’EIOPA ont été tenus en 2014. Analyse du résultat : Pour l’ensemble des groupes d’assurance dont la maison mère est française et qui sont intégrés dans la liste des principaux groupes européens sélectionnés pour alimenter le tableau de bord des risques de l’EIOPA, l’ACPR a tenu, en tant que superviseur sur base consolidée, au moins un collège durant l’année 2014. Axe stratégique : Contribuer à la règlementation du système financier et à sa mise en œuvre Objectif opérationnel n°1 : Accroître l’influence de la France dans le dispositif international de régulation Indicateur 1 : Présence d’agents détachés dans les institutions considérées comme essentielles dans le domaine de la supervision prudentielle. Cible : Présence d'au moins deux agents détachés à l’EBA et à l’EIOPA. Présence d'au moins un agent détaché dans les institutions suivantes : secrétariat du Comité de Bâle, BCE (secrétariat de l’ESRB - European Systemic Risk Board -), Commission Européenne et autres institutions européennes. Résultat : 110 agents détachés ou mis à disposition au 31/12/2014, dont 84 au titre du MSU Analyse du résultat : afin de peser sur la scène européenne et internationale, l’ACPR a fait le choix de répondre positivement aux appels d’offre des institutions concernées. 6 agents sont mis à disposition d’EBA, 3 à celle d’EIOPA et 3 à l’ESMA tandis que 5 agents sont détachés à la Commission Européenne et 3 à la représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne. 84 agents ont par ailleurs rejoint la BCE détachés dans le cadre de la mise en place du MSU dont 2 occupent des postes de Directeur général adjoint et 5 des postes de chef de division. Concernant la Banque des Règlements Internationaux (BRI), 3 agents sont en poste soit au secrétariat du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board FSB) soit au Comité de Bâle pour le contrôle bancaire.

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Indicateurs 2 : Participation aux comités, groupes et sous-groupes de travail internationaux sur les sujets bancaires et assurantiels. Présidence ou co-présidence de groupes ou sous-groupes de travail internationaux auxquels l’ACPR participe. Résultat : 255 groupes ou sous-groupes de travail auxquels participent des représentants du secrétariat général de l’ACPR et 24 présidences assurées par des représentants du secrétariat général de l’ACPR. Analyse du résultat ; Par sa participation à différents groupes de travail ou d’étude au sein des instances internationales, l’ACPR assure une contribution active en matière d’évolution du cadre réglementaire. Dans le secteur bancaire, au sein de l’EBA, l’ACPR préside le Standing Committee on Accounting Reporting and Auditing où sont traitées les questions de normes comptables, de remises d’informations financières et d’audit. Elle assure également la présidence de plusieurs sous-groupes ainsi que la conduite de différents travaux d’étude : un sous-groupe sur la transparence, un groupe de travail sur les nouveaux produits (Sub-Group on Innovative Products) dans le cadre du Standard Committee on Consumer Protection and Financial Innovation, une étude sur les pratiques d’ajustement de la valorisation sur actifs dans le cadre du Standing Committee on Regulation and Policy. Au sein du comité de Bâle, l’ACPR assure la présidence de l’Anti Money Laudering Expert Group, et la présidence d’un sous-groupe sur les trading book dans le cadre du Supervisory and Implementation Group et de 3 sous-groupes sur les portefeuilles de négociation. Dans le secteur assurantiel, dans le cadre de l’EIOPA, l’ACPR assure la présidence du Financial Rééquipements Committee (FRC), la vice-Présidence de l’Internal Governance Supervisory Review and Reporting expert group, la présidence d’un sous-groupe sur les provisions techniques dans le cadre du FRC, le pilotage de 6 chantiers dans le cadre de l’Insurance Group Supervision Committee, de l’Occupational Pension Committee, et de 2 chantiers sur les Global Systemic Important Insurers. Dans le cadre de l’IAIS, l’ACPR préside le Market Conduct Working Group et conduit des études dans le cadre de l’Accounting and Auditing Issues Subcommittee. Dans le cadre du Financial Stability Board, l’ACPR est en charge de la présidence du Insurance Cross-Border Crisis Management Group et du Hub Governance Group. Objectif opérationnel n°2 : Mettre en œuvre de façon opérationnelle la réglementation et accroître l’information des personnes soumises au contrôle de l’ACPR Indicateur : Nombre de mesures (instructions, lignes directrices, recommandations…) adoptées par l'ACPR et publiées au registre officiel de l’ACPR, dans les supports de communication de l’ACPR (site internet, Revue de l’ACPR) ou au Journal Officiel pour la mise en œuvre de la réglementation. Cet indicateur d’activité a vocation à apprécier la politique de transparence que le collège de l’ACPR s’attache à promouvoir comme il l’a indiqué dans un document publié en 2011 au registre officiel de l’ACPR. Résultat : 29 mesures de portée générale prises par le collège de l’ACPR en 2014. Analyse du résultat. En 2014, le collège a adopté 29 mesures de portée générale qui ont donné lieu à publication. Parmi ces mesures, on relève :

17 instructions adoptées en matière de Lutte Contre le Blanchiment et le financement du Terrorisme, de règlementation applicable aux établissements de monnaie électronique, de compensation des opérations sur produits dérivés conclues de gré à gré, d’exigences de fonds propres applicables aux établissements de paiement et aux établissements de monnaie électronique, de collecte d’informations sur les rémunération, de désignation des commissaires aux comptes, de transmission des états prudentiels, de ratios de couverture des sociétés de crédit foncier et des sociétés de financement de l’habitat ;

1 ligne directrice en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ; 8 positions relatives à la Gouvernance, à l’application du règlement n° 97-02 aux activités d’intermédiation en

opération de banque et en services de paiement, à la mise en œuvre des orientations de l’ABE relatives aux dépôts de la clientèle de détail soumis à des taux de sorties de trésorerie différents, aux frais de recherche des bénéficiaires des contrats d’assurance vie, au placement non garanti et au financement participatif ;

1 recommandation sur la distribution des contrats d’assurance vie et le traitement des réclamations ; 1 notice relative aux modalités de calcul des ratios prudentiels dans le cadre de la CRD IV ; 1 Charte de conduite d’une mission de contrôle sur place.

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AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL ET DE RÉSOLUTION – ACPR

Axe stratégique : Contribuer à la mise en place de l’Union Bancaire Européenne –UBE- Objectif opérationnel n°1 : Conduire les stress tests européens dans le cadre de la 3e composante de l’exercice d’évaluation complète Indicateur : Mener à bien les exercices de stress test préparatoires à la mise en place du MSU. Cible : Dans le respect des contraintes méthodologiques et calendaires fixées par l’EBA et la BCE, livraison pour fin octobre du résultat des stress tests pour les 13 banques ou groupes bancaires français identifiés par la BCE. Résultat : Les stress tests ont été réalisés dans les délais pour les 13 groupes concernés. Analyse du résultat. Cet exercice constituait un élément du processus d’évaluation complète des banques sous supervision directe de la BCE dans le cadre de la préparation du MSU. Il a été co-piloté par l’EBA et par la BCE. La méthodologie était contrainte, avec le cadre fixé par l’EBA et les exigences de la BCE en matière d’assurance-qualité. Le calendrier ne laissait aucune marge, avec une livraison impérative des résultats fin octobre. Il a fallu collecter les données des banques (6300 fichiers), analyser les 550 fichiers de contrôles automatiques EBA/BCE, itérer avec les banques (1500 questions à dire d’expert posées, 300 demandes d’interprétations sur la méthodologie à approfondir, 3200 mails à traiter, au moins 1 réunion physique avec chaque groupe ou une réunion téléphonique 1 à 3 fois par semaine pour chaque banque à tenir), échanger avec l’EBA et la BCE (2600 fichiers échangés, 1000 mails, cycles réguliers de réunions téléphoniques et de reportings, et 12 réunions à Francfort). Objectif opérationnel n°2 : Présentation de plans de redressement au collège de résolution Indicateur 1 : Définition des plans de redressement et de résolution des 5 principales banques françaises. Compte tenu d’une part du caractère récent du dispositif de prévention et de gestion des crises bancaires, instauré par la loi du 26 juillet 2013, et d’autre part de l’entrée en vigueur à compter de 2016 du Mécanisme de Résolution Unique, la montée en puissance de l’activité de résolution confiée à l’ACPR s’inscrit dans l’objectif de contribution à la mise en place de l’UBE. Cible : Présentation au collège de résolution des plans de résolution pour 2 groupes français systémiques. Résultat : L’objectif de définition de 2 plans a été atteint avec la présentation au collège de résolution du 27 novembre 2014 des stratégies de résolution des groupes concernés. Analyse du résultat. La définition des plans de résolution s’inscrit dans le cadre français de résolution fixé par la loi du 26 juillet 2013, qui impose aux entités mentionnées à l’article L. 613-31-11 du Code monétaire et financier d’établir un plan préventif de rétablissement prévoyant, en cas de détérioration significative de leur situation financière, les mesures envisagées pour leur rétablissement. Ce plan de redressement est contrôlé par les services de l’ACPR. Lors de sa séance du 12 mars 2014, le collège de résolution de l’ACPR a défini une stratégie globale en matière de résolution. L’évaluation des plans de résolution a été ciblée en priorité sur les cinq premiers groupes bancaires français, compte tenu de la place majoritaire qu’ils occupent collectivement dans le système bancaire national. En 2014, 16 personnes ont été affectées à la Direction de la résolution. Axe stratégique : Renforcer la protection des consommateurs de produits financiers Objectif opérationnel n° 1 : Améliorer l’information de la clientèle des assujettis Indicateur : Nombre de contacts pris par le public avec l’ACPR dans le domaine de la protection de la clientèle. Cet indicateur recense le nombre de demandes et de réclamations écrites reçues par l’ACPR. Résultat : 5 636 demandes et réclamations écrites ont été portées à la connaissance de l’ACPR

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AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL ET DE RÉSOLUTION – ACPR

Analyse du résultat. Le nombre de réclamations qui oscillait autour de 4300 par an enregistre une hausse significative en 2014, plus particulièrement sur les sujets bancaires (comptes, crédits, moyens de paiement, produits d’épargne). Les demandes relatives à l’assurance concernent la gestion de sinistres ou la prise en charge en IARD (Incendie, accidents et risques divers), et la résiliation ou la fin de contrat en vie. Objectif opérationnel n° 2 : Développer le contrôle des pratiques commerciales Indicateur 1 : Nombre de contrôles sur place spécifiquement dédiés aux pratiques commerciales. Indicateur 2 : Veiller à la diversité des contrôles des différents types d’entités Indicateur 3 : Veiller à la diversité des contrôles des différents modes de commercialisation Résultats : 81 contrôles sur place des pratiques commerciales ont été conduits. 3 contrôles sur place ont été réalisés chez des entreprises d’assurance, 7 chez des établissements de crédit et 71 chez des intermédiaires. 51 opérateurs de ventes face-à-face et 9 opérateurs de ventes à distance ont été contrôlés. Analyse du résultat. Le nombre de contrôles sur place réalisés ou en cours d’achèvement au titre de l’année 2014 (86) est supérieur à celui de 2013 (71 contrôles). Dans le domaine bancaire les contrôles ont notamment porté sur les crédits renouvelables, les crédits affectés, et le regroupement de crédit. Dans le secteur assurantiel, les contrôles ont porté sur le conseil assorti au processus de commercialisation des produits d’assurance par les intermédiaires, les modalités de gestion des assurances de protection juridique, ou le fonctionnement de l’assurance emprunteur dans le cadre du respect de la convention AERAS. Dans le domaine de l’intermédiation les contrôles ont porté sur les conventions liant les fournisseurs aux distributeurs et sur les conditions d’accès et d’exercice de l’activité d’intermédiation.

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Autorité des marchés financiers – AMF

PRÉSENTATION DE L’AUTORITÉ

PRÉSENTATION GÉNÉRALE

Créée par la loi n° 2003-706 de sécurité financière du 1er août 2003, l'Autorité des marchés financiers est issue de la fusion de la Commission des opérations de bourse (COB), du Conseil des marchés financiers (CMF) et du Conseil de discipline de la gestion financière (CDGF).

Elle régule les activités de marché et ses acteurs, les produits d’épargne et leur commercialisation. Autorité publique indépendante, dotée de la personnalité morale, elle dispose d’un pouvoir réglementaire et d’une autonomie financière et de gestion.

Ses missions : réguler, informer et protéger

L’Autorité des marchés financiers a pour missions de veiller :

à la protection de l’épargne investie en produits financiers ; à l’information des investisseurs ; au bon fonctionnement des marchés financiers.

L’Autorité des marchés financiers agit en coordination avec les autres autorités chargées du contrôle des professions financières et bancaires (Banque de France, Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), ainsi qu’avec la Commission de régulation de l’énergie, l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité, etc.

L’AMF contribue également à la régulation européenne et mondiale en participant aux instances internationales (notamment l’Organisation internationale des commissions de valeurs et l’Autorité européenne des marchés financiers) et en coopérant avec ses homologues étrangers. L’intervention internationale d’influence fait partie intégrante de ses missions. Ses pouvoirs : règlementer, autoriser, contrôler, surveiller, enquêter, sanctionner

L’Autorité des marchés financiers :

édicte des règles (règlement général, instructions, recommandations, etc.) ; délivre des autorisations (visas, agréments) ; surveille les marchés et suit leurs acteurs et peut diligenter des enquêtes et des contrôles ; sanctionne en cas de manquement ; à la demande des parties concernées, propose un service de médiation visant à résoudre les différends

opposant les investisseurs particuliers ou professionnels aux prestataires de services d’investissement ou sociétés cotées.

Son domaine de compétence : les marchés et leurs acteurs, les opérations financières, les produits financiers

Le domaine d’intervention de l’Autorité des marchés financiers concerne :

les marchés financiers et leurs infrastructures ; les opérations et l’information financières des sociétés cotées ; les professionnels autorisés à fournir des services d’investissement ou des conseils en investissements

financiers et les démarcheurs ;

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

les produits d’épargne collective investis dans des instruments financiers et tous autres placements offerts au public (hors assurance-vie).

Son périmètre s’est élargi au fil des dernières années tant sur les marchés (marchés dérivés de gré à gré), les produits (matières premières, biens divers), que sur les acteurs : CIF (conseillers en investissements financiers), plateformes de financement participatif (crowdfunding)…

ORGANISATION ET GOUVERNANCE

L'Autorité des marchés financiers comprend : un Collège de 16 membres ; une Commission des sanctions de 12 membres ; des Commissions spécialisées et des Commissions consultatives ; un Conseil scientifique.

Le Directeur général du Trésor ou son représentant siège auprès de toutes les formations, sans voix délibérative.

Le Président de l'Autorité des marchés financiers est nommé par décret du Président de la République pour un mandat de cinq ans non renouvelable.

L'Autorité des marchés financiers dispose de services dirigés par un Secrétaire général. Le personnel des services est composé4 de salariés de droit privé, d'agents contractuels de droit public et de fonctionnaires, militaires et magistrats, et d’agents de la Banque de France, soit plus de 450 collaborateurs (477 en effectif réel au 30 juin 2015).

Le Collège et la Commission des sanctions sont indépendants l’un de l’autre. Le législateur a en effet fait le choix d’une organisation bicéphale, l’AMF disposant de deux instances collégiales indépendantes l’une de l’autre. Cette indépendance sécurise l’exercice par l’AMF de ses pouvoirs répressifs au regard des exigences de la Convention européenne des droits de l’homme : le Collège décide des poursuites sur lesquelles la Commission des sanctions arrête ensuite un jugement.

Le Collège de l’Autorité des marchés financiers comporte 16 membres. Il est l’organe décisionnel de l’AMF. Ses compétences portent sur l’adoption de nouvelles réglementations, les décisions individuelles (conformité des offres, agréments des sociétés de gestion et des produits d’épargne collective, visas, etc.) et l’examen des rapports de contrôle et d’enquête. Organe de poursuite, il peut décider de l’ouverture des procédures de sanction et peut prononcer des injonctions. Il peut également proposer l’entrée en voie de composition administrative (dispositif de transaction limité aux manquements professionnels) et valide les accords ainsi obtenus. Il arrête le budget et le compte financier de l’AMF.

La Commission des sanctions compte 12 membres distincts du Collège. Elle peut prononcer des sanctions à l’égard de toute personne dont les pratiques sont contraires aux lois et règlements régissant l’offre au public d’instruments financiers et le fonctionnement des marchés financiers, et qui sont de nature à porter atteinte à la protection des investisseurs ou au bon fonctionnement du marché. Elle sanctionne également les prestataires de services d’investissement au titre des manquements commis aux dispositions du règlement général de l’AMF. Elle statue sur les griefs qui lui sont transmis par le Collège de l’AMF. Elle homologue les accords de composition administrative (dispositif de transaction limité aux manquements professionnels) que lui soumet le Collège. Elle dispose d’une totale autonomie de décision.

Le Collège peut déléguer certaines de ses compétences à des Commissions spécialisées, constituées en son sein et présidées par le Président de l'Autorité des marchés financiers. Il a ainsi décidé la création de trois Commissions spécialisées dans l'ouverture des procédures de sanction. Elles examinent les rapports d'enquête et de contrôle établis par les services de l'AMF. Elles peuvent décider de notifier les griefs à des personnes mises en cause dans ces rapports et le cas échéant transmettre ces rapports à la justice ou à d'autres autorités compétentes.

4 Conformément à l’article L.621-5-1 du Code monétaire et financier

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Le Collège peut également constituer des Commissions consultatives destinées à préparer ses réflexions sur des sujets concernant l'évolution des marchés. Au nombre de cinq, elles sont animées par un président et un vice-président, membres du Collège de l'AMF, et composées d'experts nommés pour trois ans. Elles se réunissent en moyenne une fois par mois et portent respectivement sur :

l’organisation et le fonctionnement du marché, les activités de compensation, de conservation et de règlement-livraison, les activités de gestion individuelle et collective et des investisseurs institutionnels, les opérations et information financières des émetteurs, les épargnants. Le Conseil scientifique, présidé par le Président de l'Autorité des marchés financiers, comprend 17 membres, nommés par le Collège. Il se réunit trois fois par an. Son objectif est triple : améliorer l’information du régulateur sur les réflexions académiques en cours dans le domaine de la finance, identifier les évolutions susceptibles d’avoir un impact sur les champs d’activité de l’AMF et initier des travaux de recherche en lien avec les préoccupations du régulateur.

Les services de l’AMF sont organisés en onze Directions : la Direction de la régulation et des affaires internationales, la Direction de la gestion d’actifs, la Direction des marchés, la Direction des émetteurs, la Direction des affaires comptables, la Direction des enquêtes et des contrôles, la Direction des relations avec les épargnants, la Direction des affaires juridiques, la Direction de l’instruction et du contentieux des sanctions, la Direction de la communication, la Direction de la gestion, de l’informatique et des ressources humaines. Enfin, l’AMF est dotée d’outils de contrôle importants. Un agent comptable, nommé par le Ministre du budget, est chargé de contrôler ses comptes. Par ailleurs, deux auditeurs internes sont chargés d’évaluer les processus de management des risques, de contrôle et de gouvernance et de faire des propositions pour en renforcer l’efficacité. Un comité d’audit, composé de cinq membres désignés par le Collège, est pour sa part chargé de formuler un avis au Collège sur le projet de budget annuel de l’AMF. Il formule également un avis sur les comptes du premier semestre et examine le projet de compte financier préparé par l’agent comptable. Le comité d’audit examine également les conclusions des travaux de l’audit interne. Il peut enfin formuler des recommandations sur tout sujet entrant dans son domaine de compétence5.

L’AMF publie chaque année un rapport annuel6, qui est remis par le Président de l’Autorité au Président de la République, au Président du Sénat ainsi qu’au Président de l’Assemblée nationale. Le Président et le Secrétaire général de l’AMF sont auditionnés par le Sénat et l’Assemblée Nationale très régulièrement tout au long de l’année, soit près d’une vingtaine de fois par an. Il s’agit d’auditions ou de participations à des tables-rondes organisées par les commissions permanentes (notamment les commissions des finances) ainsi que par les missions d’information ou les commissions d’enquête ; il s’agit également d’auditions effectuées dans le cadre des débats parlementaires concernant un projet ou une proposition de loi impactant l’AMF ou intervenant dans son secteur d’activité.

5 La référence est la Délibération du Collège du 21 septembre 2010 relative au fonctionnement du Comité d’audit et du Comité des indemnités et des rémunérations. 6 Disponible sur le site internet de l’AMF : http://www.amf-france.org/Publications/Rapports-annuels/Rapports-annuels-de-l-AMF/Dernier-publie.html

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

STRATÉGIE 2013-2016 DE L’AMF ET SA MISE EN ŒUVRE

L’AMF a publié en juin 2013 son plan stratégique pour la période 2013-20167. Ces orientations visent à réaffirmer qu’une finance bien régulée est nécessaire au bon fonctionnement de l’économie. Cette vision stratégique est traduite par le titre « redonner du sens à la finance » et se décline en trois axes : 1) S’investir pour des marchés européens sûrs et transparents

Les grandes lignes de la régulation financière sont désormais définies au sein des instances européennes et internationales. L’intégration européenne a été davantage renforcée avec la création d’un régulateur européen, l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA), en janvier 2011. En même temps, les questions de localisation des acteurs sont de plus en plus prégnantes et la compétitivité de la Place financière française nécessite une grande vigilance de la part de la puissance publique. Pour adapter son action à ce nouveau contexte, l’AMF s’est fixée les objectifs stratégiques suivants :

- Développer une organisation orientée vers l’Europe, soutenir le développement de l’ESMA, et intensifier l’effort d’influence,

- Rétablir un système de marché efficient et progresser vers la surveillance européenne, - Mettre en œuvre la nouvelle réglementation sur les produits dérivés et intégrer les nouvelles compétences

dévolues à l’AMF, - Identifier les risques du système financier et jouer un rôle d’alerte sur les insuffisances de la régulation, - Refonder le lien avec les acteurs de Place pour participer plus efficacement à la régulation européenne, - Veiller au maintien d’une concurrence équitable (level playing field) au niveau européen et à l’attractivité de la

Place parisienne. Dans ce cadre, l’année 2014 et le premier semestre 2015 ont été marqués par une charge considérable de préparation des textes d’application des normes européennes adoptées pour répondre à la crise. En particulier, les équipes de l’AMF ont été et restent fortement mobilisées par la négociation et la rédaction, au sein des groupes pilotées par l’ESMA, des textes d’application de la directive Mifid II, qui constitue la grande réforme des marchés financiers, des transactions et des infrastructures. Il s’agit de dizaines d’actes délégués par la Commission européenne que l’ESMA a la charge de produire dans le cadre de la mise en œuvre de cette directive, travail encore en cours sur certains aspects. A l’issue de l’entrée en vigueur progressive de ces textes, les exigences de transparence des transactions financières seront accrues, les opérations de négociation algorithmiques dits « haute fréquence » seront encadrés et les dispositifs de protection des investisseurs, notamment particuliers, seront renforcés. D’autres pans de la régulation financière européenne font également l’objet de négociations techniques au niveau 2, notamment dans le domaine de la gestion d’actifs qui représente un enjeu majeur pour l’industrie financière française. Dans le cadre de la mise en œuvre des réformes, l’AMF a également œuvré pour que soient mis en place des dispositifs de mutualisation de collecte et de traitement de données entre les régulateurs européens, afin d’en partager les coûts et d’en accroître l’efficacité. Des chantiers importants ont pu être ainsi ouverts au sein de l’ESMA pour construire les infrastructures informatiques nécessaires pour faire face à la vague de données qui vont être transmises et qui permettront, une fois traitées, d’obtenir une meilleure anticipation des risques macro financiers et un surveillance plus intense des transactions quotidiennes. Par ailleurs, au plan international et européen, l’AMF poursuit ses actions d’influence pour faire entendre sa voix et partager ses expertises, sur des sujets structurels comme celui de la finance parallèle ou conjoncturels comme la gestion des risques de liquidité en cas de remontée des taux. Enfin, dans le cadre du développement de son influence, un nouveau collaborateur a été détaché auprès des services de la Commission européenne cette année pour travailler sur la mise en place du plan d’action pour une Union des marchés de capitaux, sujet stratégique majeur sur lequel l’AMF s’est engagée fortement cette année. L’AMF compte désormais cinq collaborateurs détachés à la Commission européenne et un à l’ESMA, chacun travaillant sur des thématiques cœurs de la compétence et de la stratégie de l’AMF (droit des actionnaires, gestion d’actifs, information financière, infrastructures de marché etc.).

7 Les documents présentant le plan stratégique sont disponibles sur le site internet de l’AMF : -Plaquette de présentation générale : http://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/a446dd7b-c91f-474f-8b82-

bd5d5a652c24_fr_1.0_rendition -Plan stratégique détaillé : http://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/c3329dba-8805-4375-84c9-

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

2) Rétablir la confiance des épargnants

L’AMF a pour mission de protéger l’épargne et les investisseurs. C’est une condition nécessaire au développement de la confiance dans les marchés financiers. Protéger l’épargne investie dans les marchés, c’est mettre à disposition des épargnants, des investisseurs et des actionnaires le cadre sécurisé sans lequel ils ne peuvent pas investir à long terme dans l’économie. La stratégie de l’AMF dans ce domaine est concentrée autour de cinq objectifs :

- Répondre aux préoccupations et aux besoins des épargnants, - Progresser dans la réparation des préjudices, - Éclairer les citoyens et les décideurs sur le rôle de la finance, - Promouvoir une intermédiation financière fiable et de qualité, - Poursuivre une répression active et hiérarchisée des manquements.

Au cours des douze derniers mois, l’action de l’AMF en faveur de la protection des épargnants a été particulièrement forte. Le médiateur de l’AMF a enregistré un nouveau record de demandes de médiation, avec plus de 1000 dossiers reçus. La ligne téléphonique « épargne info service » sur laquelle le grand public peut interroger ou interpeller le régulateur a permis de mener des actions d’information et de veille ainsi que d’identifier des offres de produits atypiques sur lesquels les investisseurs étaient mal informés et qui cachaient parfois de réelles escroqueries. Les services de l’AMF ont publié par ailleurs de nombreuses alertes et engagé un combat, notamment judiciaire, contre les sites internet non régulés faisant miroiter aux particuliers des gains spectaculaires sur les marchés extrêmement complexes de produits dérivés de change (forex), qui ont engendré chez beaucoup des pertes financières importantes, à l’appui de méthodes agressives confinant parfois au harcèlement. L’AMF a poursuivi son plan d’action pour moderniser le régime des conseillers en investissements financiers et celui de la protection des actionnaires en publiant notamment, à l’issu d’un travail de place important, des recommandations relatives à la cession d’actifs significatifs par les sociétés cotées. 3) Agir pour le financement de l’économie

Dans le cadre de son nouveau plan stratégique, l’AMF renforce la dimension économique de son action. Bien que l’AMF ne soit pas chef de file en termes de financement de l’économie, il est nécessaire que le régulateur prenne en compte la finalité de son action dans la mise en œuvre de la réglementation – à savoir développer un marché efficace pour le financement de l’économie. La mission légale de l’AMF « veiller au bon fonctionnement des marchés » ne se résume en effet pas au seul aspect du fonctionnement technique des marchés.

L’AMF poursuit à cette fin les objectifs suivants : - Accompagner les évolutions du financement de l’économie, - Développer une approche adaptée aux besoins des ETI et des PME, - Accompagner le développement d’une industrie de la gestion d’actifs innovante, compétitive et sûre, - Mobiliser les acteurs pour une Place parisienne au service de l’économie. Sur ce terrain, l’année a été marquée par l’engagement de l’AMF dans le débat lancé par la Commission européenne sur la création d’une Union des Marchés de Capitaux, qui a conduit à la publication d’une importante contribution écrite et au déploiement d’actions d’influence et de communication, comme le débat organisé en mai, au sein du Collège de l’AMF, avec Jonathan Hill, Commissaire européen. Le financement des entreprises et des projets de long terme sont au cœur de cette initiative, ainsi que l’accès des PME à des sources de financement diversifiées. Dans ce cadre, l’AMF a formulé des propositions précises pour moderniser le régime de la directive prospectus en allégeant les contraintes administratives pesant sur les entreprises sans affaiblir la nécessaire protection des investisseurs. Les services ont également proposé à la Commission européenne un dispositif permettant de créer un régime européen de titrisation assainie et transparente. L’industrie de la gestion d’actifs est également au cœur du financement de l’économie. L’année a été marquée par une plus grande cohérence des régimes juridiques avec la mise en œuvre opérationnelle de la directive AIFM et le lancement de travaux importants sur les critères de l’investissement socialement responsable (ISR) qui constitue une orientation grandissante de l’épargne des ménages. Enfin, la reprise du marché des introductions en bourse et la présentation d’opérations d’envergure comme la fusion Lafarge Holcim ont mobilisé les équipes de l’AMF et spécialement les analystes de l’AMF en charge d’examiner l’information financière délivrée au marché.

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Améliorer la performance de l’AMF

L’AMF évolue dans un environnement international et européen qui est désormais prégnant sur l’ensemble de ses activités. Les acteurs du marché attendent un régulateur influent pour développer la compétitivité de la place financière de Paris, qui à elle seule représente 140 000 emplois directs sans même dénombrer les emplois indirects qu’elle génère (services juridiques, informatiques, immobiliers, …).

Le champ d’action du régulateur est soumis à une complexité juridique, financière et technologique croissante. Les textes européens de niveau 1 et 2 sont structurants et façonnent l’avenir de nos professionnels, les positions entre l’ESMA et les régulateurs nationaux nécessitent des articulations fines, avec un enjeu de ne pas faire de goldplating dans des systèmes juridiques qui s’entrecroisent et sont construits sur des philosophies différentes. Les nouvelles technologies informatiques favorisent l’émergence de nouveaux business models financiers et de nouveaux acteurs (financement participatif). La transparence des opérations financières exige des moyens informatiques considérables, que ce soit au niveau domestique ou européen. La présence auprès des épargnants pour promouvoir leur éducation financière, les accompagner dans leur compréhension des marchés et répondre à leurs besoins de médiation et d’information, fait face à de nouvelles pratiques plus agressives. C’est pour prendre en compte ces défis humains et techniques considérables, tout en s’inscrivant dans une maîtrise de ses moyens, que l’AMF s’engage à améliorer sa performance dans le volet « Ambition interne » de son plan stratégique.

Ce volet interne du plan stratégique concerne plusieurs dimensions : - Une dimension européenne mieux intégrée dans le fonctionnement et l’organisation de l’AMF. - Le modèle original de ressources humaines de l’AMF confirmé et développé au service de sa stratégie. - La gouvernance des systèmes d’information rendue plus efficiente au service de l’action du régulateur. - L’accent mis sur la transversalité afin d’accroître l’efficacité de la régulation. - Un chantier interne initié afin d’améliorer l’environnement et la qualité de vie au travail. Parmi les initiatives engagées cette année au titre de cette ambition, on notera l’accent mis sur la formation des collaborateurs à la négociation internationale en collaboration avec l’École Nationale d’Administration (ENA) et la mise en place des premiers échanges de collaborateurs entre régulateurs européens. Cette année a également vu la naissance d’une filière juridique interne permettant de regrouper les collaborateurs juristes en communauté professionnelle et favoriser entre eux les synergies et la circulation d’information. Enfin, le déploiement du plan stratégique des systèmes informatiques s’est poursuivi conformément à sa programmation. Il institue une nouvelle gouvernance plus proche des métiers et encore plus agile et vise à conjuguer maîtrise des moyens et des investissements dans les secteurs clés grâce à une gestion affinée des ressources informatiques et une planification optimisée des chantiers. Cette démarche s’inscrit aujourd’hui dans un contexte où l’enjeu de collecte et de traitement des données provenant des acteurs financiers devient un axe stratégique fort de l’AMF en raison de l’entrée en vigueur progressive de textes européens imposant la transmission au régulateurs d’informations quotidiennes très détaillées sur leurs transactions. Au-delà de ces initiatives et plus globalement, l’ambition interne de l’AMF porte sur la maîtrise de ses dépenses dans un contexte où elle doit constamment accroître ses performances et intégrer les nouvelles missions confiées par le législateur ou résultant des directives européennes8. Parallèlement, l’AMF doit faire face à l’évolution accélérée et continue du secteur financier sur les plans technologiques, techniques et économiques. Ses missions très spécifiques nécessitent des expertises humaines pointues et des systèmes d’information sophistiqués, notamment en matière de surveillance et de suivi des entités régulées. Pour exercer ses missions et maîtriser les nouveaux défis, l’AMF doit veiller à disposer constamment des compétences ainsi que des moyens adaptés et suffisants, notamment en termes d’effectifs et d’applications informatiques.

Dans ce contexte, qui lui impose de disposer de ressources financières suffisantes pour financer ses missions, l’AMF a le souci constant de limiter ses dépenses. Elle s’attache à conduire des plans d’économie successifs permettant de réduire ses dépenses ou de contenir leur évolution et d’effectuer des redéploiements.

8 La mise en œuvre des recommandations des G20 et divers travaux politiques internationaux et domestiques post crise financière sont en cours ou à venir en matière de gestion alternative (AIFM et gestion -UCITS V), réglementation sur les produits dérivés (EMIR), refonte de la directive sur les marchés financiers (MIFII), reporting européen (Omnibus), protection du consommateur (loi Hamon), financement participatif (crowdfunding), orientation de l’épargne vers le financement de l’économie et notamment les PME, la réforme des offres publiques, etc. Elle doit également intégrer de nouvelles missions (renforcement des pouvoirs d’investigation, accroissement de son champ de compétence en matière de produits dérivés, institution d’exigences spécifiques au trading de haute fréquence, interventions renforcées en faveur de la protection de l’épargne, etc.).

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32 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU BUDGET DE L’AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS

En application des dispositions de l’article 106 de la loi de Finances pour 2012, sont présentés ci-après les éléments constituant l’exécution budgétaire 2014, le budget de l’année 2015 approuvé par le Collège de l’AMF et les prévisions budgétaires 2016. S’agissant des informations financières de 2016, il est précisé que le collège de l’AMF, compétent pour approuver le budget de l’Autorité en application de l’article L 621-5-2 du Code monétaire et financier9, n’a pas encore délibéré sur le budget prévisionnel de l’AMF pour 2016. Ce projet de budget sera examiné et arrêté en décembre prochain avant le début de l’exercice (article R 621-13 du Code monétaire et financier).

Néanmoins, de manière à être en mesure de répondre aux exigences de la loi de Finances pour 2012, l’AMF a procédé, indépendamment du calendrier budgétaire, à des travaux d’estimation des dépenses et recettes au titre de l’année 2016. Dès lors, en l’absence à ce stade de décision du collège de l’AMF, dont on ne peut préjuger, les éléments communiqués ne peuvent en aucun cas être considérés comme issus d’un budget prévisionnel dûment approuvé par les instances de décision de l’AMF.

Il ne s’agit que d’une estimation budgétaire provisoire (EBP) portant sur 2016 qui évoluera jusqu’à la fin de l’année 2015 pour tenir compte des nouvelles données financières et des efforts de réduction des dépenses.

1. LES RESSOURCES

Le montant des recettes prévues au budget 2015 augmente de 1.874 k€ par rapport à l’exécution 2014, soit +2 %. Pour 2016 a été retenue une augmentation du montant des recettes de 9.348 k€ par rapport au montant inscrit au budget 2015.

Présentation des recettes par nature

Contributions sur la capitalisation boursière des sociétés 13 280 13 340 14 660 15 000Opérations sur titres de capital 5 800 9 017 6 650 8 828Offres publiques d'acquisition 1 000 1 263 4 800 4 153Opérations sur titres de créance et bon d'options 2 155 2 635 2 493 2 483Franchissements de seuil, pactes d'actionnaires, dérog offres pub 700 832 800 800Total Opération et Informations Financières 22 935 27 087 29 403 31 264PSI services d'investissement HS4 9 800 9 737 9 496 10 896PSI négociation pour compte propre (service 3) 8 780 8 419 8 780 8 800Infrastructures de marché 1 500 1 485 1 500 1 500Total contributions sur les Marchés 20 080 19 641 19 776 21 196Contributions annuelles CIF 2 240 2 313 2 205 2 200Total Conseillers en investissement financier 2 240 2 313 2 205 2 200Service gestion encours (y compris PSI 4) 25 930 26 825 26 838 32 700OPCVM étrangers encours et autorisations de commercialisation 11 108 11 452 11 100 11 500Total de la Gestion d'Actifs 37 038 38 277 37 938 44 200Ventes de publications et colloques organisés 706 631 640 640Produits financiers 450 407 392 202Produits exceptionnels 289 205 83 83Total des Produits Divers 1 445 1 244 1 115 925

Total général des produits 83 738 88 563 90 437 99 785

2016

PrévisionBudget

Recettes par nature(en milliers d'euros)

2014

Exécuté

2015

Budget

9 L’article L 621-5-2 du Code monétaire et financier indique que l’AMF dispose de l’autonomie financière. Son budget est arrêté par le Collège sur proposition du Secrétaire général.

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PLF 2016 33

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

L’AMF regroupe ses recettes sous cinq rubriques :

les contributions sur émetteurs et sur opérations et informations financières concernant notamment des produits perçus à l’occasion des opérations financières soumises à un contrôle, dès lors qu’il y a offre au public ;

les contributions sur gestion d’actifs et OPCVM étrangers versées par les gestionnaires d’actifs ; les contributions sur marchés portent sur les contributions annuelles acquittées par les prestataires de services

d’investissement et les infrastructures de marchés ; les contributions versées par les conseillers en investissements financiers plus marginalement les produits financiers, exceptionnels et sur activités annexes.

Il est précisé que l’AMF ne perçoit aucune subvention versée par l’État car elle dispose d’une autonomie financière en vertu de l’article 621-5-2 du COMOFI.

1.1 Ressources : exécution 2014

Au 31 décembre 2014, 88.563 k€10 (105,8 % du budget prévisionnel) sont constatés.

Les contributions sur émetteurs et sur les opérations et informations financières

Il s'agit essentiellement des produits perçus à l’occasion des opérations financières soumises à un contrôle, dès lors qu’il y a appel public à l’épargne ainsi que des contributions versées par les sociétés cotées à Euronext-Paris.

Au 31 décembre, le montant des droits constatés s’élève à 27.087 k€ et représente 118,1 % du budget prévu. Ces recettes progressent de 4.152 k€ par rapport au budget en raison de l’accroissement de l’activité financière. Ce poste est composé des contributions sur capitalisations boursières pour 13.340 k€ (poids : 49,2 %) et des autres contributions portant sur les opérations et informations financières 13.747 k€11 (poids : 50,8 %).

Les contributions sur gestion d’actifs

Elles portent sur les contributions acquittées par les gestionnaires d’actifs et les organismes de placement collectifs.

Ces recettes s’élèvent à 38.277 k€ et représentent 103,3% du budget prévisionnel soit un écart de +1.239 k€. Elles concernent : - les contributions relatives au service gestion de portefeuille et aux prestataires de service d’investissement (gestion

pour compte de tiers) : 26.825 k€ ; - les contributions sur OPCVM étrangers (autorisation de commercialisation et encours) : 11.452 k€.

Les contributions sur marchés

Elles concernent les contributions annuelles acquittées par les prestataires de service d’investissement (hors service gestion de portefeuille pour le compte de tiers) et les infrastructures de marchés.

Ces recettes s’élèvent à 19.641 k€ (97,8 % du budget prévisionnel). Elles sont en retrait de -439 k€ par rapport au budget principalement en raison de la diminution de l’assiette de l’exigence minimale en fonds propres des grandes banques. Ces produits intègrent les contributions : - des prestataires de services d’investissement (hors gestion de portefeuille pour compte de tiers) : 9.737 k€ ; - des grandes banques exerçant l’activité de négociation sur instruments financiers pour compte propre : 8.419 k€ ; - des infrastructures de marché : 1.485 k€.

Les contributions concernant les conseillers en investissement financiers

Elles portent sur les contributions annuelles acquittées par les conseillers en investissement financier.

Ces recettes s’élèvent à 2.313 k€ soit 103,3 % du budget prévisionnel soit une variation de +73 k€. Cette évolution s’explique directement par l’évolution du nombre d’adhérents à l’activité de conseils.

10 Ce montant est composé des produits d’exploitation (87.951 k€), financiers (407 k€) et exceptionnels (205 k€). 11 Elles comprennent : - les contributions sur titres de capital (émissions, admissions, cessions et rachats) ; - les contributions sur titres de créance et bons d’option ; - les franchissements de seuil, pactes d’actionnaires et dérogations d’offres publiques ; - les contributions sur offres publiques d’acquisitions ; - les documents de référence et programmes d’émission.

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34 PLF 2016

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Les produits financiers, exceptionnels et autres

Au 31 décembre 1.244 k€ sont constatés soit 86,1% du budget prévisionnel. Ce poste correspond : - aux produits financiers pour 407 k€ liés aux placements de trésorerie sur supports sécurisés. Les fonds de l’AMF ont

été placés dans un livret B auprès de la Banque Postale rémunéré au taux brut de 0,60 % (net 0,46 %) contre 0,80 % prévu au budget ;

- aux recettes, propres à l’AMF, portant essentiellement sur l'organisation de colloques et les droits d'accès aux bases de données de l'AMF (631 k€) ;

- aux produits exceptionnels pour 205 k€.

1.2 Ressources : budget 2015

Les recettes inscrites au budget 2015 ont été construites à partir :

- des produits constatés au 30 novembre 2014, ajustés des prévisions attendues sur le dernier mois de l'année ; - d’une estimation prudente de l’activité de la place financière de Paris et des assiettes 2014 servant de base au calcul

de certaines contributions 2015.

Sur la base de ces éléments, les produits attendus en 2015 ont été arbitrés à 90.437 k€, soit une variation de +1 874 k€ par rapport aux produits constatés en 2014 (88.563 k€).

Il est précisé que la loi de Finances pour 2015 fixe un plafonnement de recette contributives de l’AMF à hauteur de 74.000 k€. Les montants qui excèdent ce plafond seront reversés au budget général de l’État.

Les contributions sur émetteurs et sur les opérations et informations financières

Le budget 2015 de 29.403 k€ est construit sur des hypothèses réalistes. Il est en hausse de 8,6 % par rapport aux produits constatés en 2014 (27.087 k€). L’hypothèse retenue repose notamment sur une progression de la contribution des sociétés cotées et sur la réalisation d’une opération financière d’un montant exceptionnel (3,7 M€).

Le budget 2015 se compose des contributions sur la capitalisation boursière des sociétés cotées à Euronext-Paris à hauteur de 14.660 k€ (poids : 49,9 %) en hausse de +1.320 k€ et des autres contributions portant sur les opérations et informations financières 14.743 k€ (poids : 50,1 %) qui varient de +996 k€.

Les contributions sur gestion d’actifs

La construction du budget 2015 s’appuie sur la quasi-stabilité du niveau des encours et des OPCVM étrangers. La proposition de budget s’élève à 37.938 k€ (38.277 k€ en 2014) soit une légère baisse de -0,9 %.

Cette prévision se compose des recettes relatives : - au service gestion de portefeuille et au PSI (service 4) : 26.838 k€ ; - aux OPCVM étrangers (autorisation de commercialisation et encours) : 11.100 k€.

Les contributions sur marchés

La construction du budget 2015 s’appuie sur le maintien de l’ensemble du périmètre de gestion de ces contributeurs. Le budget 2015 s’élève à 19.776 k€ (19.641 k€ en 2014) soit une évolution de +0,7 %.

Cette prévision intègre : - des prestataires de services d’investissement (hors service 4) : 9.496 k€ ; - des grands banques exerçant une activité de négociation sur instruments financiers pour compte propre : 8.780 k€ ; - des Infrastructures de marché : 1.500 k€.

Les contributions concernant les conseillers en investissement financier

Le budget 2015 s’appuie sur une baisse du nombre de conseillers. Il s’élève à 2.205 k€ en baisse de -4,7 % par rapport à l’exécution 2014 (2.313 k€).

Les produits financiers, exceptionnels et autres

Le montant des recettes inscrit au budget 2015 se compose : - des produits financiers tirés du placement de la trésorerie pour 390 k€, estimation légèrement inférieure à l’année

précédente en raison de la baisse du taux de rendement (taux retenu 0,5 % brut soit 0,38 % net) ;

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PLF 2016 35

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

- des colloques et formations organisés ainsi que la vente d’informations financières : 600 k€ ; - des produits résultant de partenariats avec d’autres organismes (mutualisation des moyens avec l’autorité des

marchés belge, INSEE, etc.) : 40 k€ ; - des autres produits (estimation des opérations de régularisation sur exercices antérieurs,…) : 85 k€ ;

Soit un total de recettes 2015 au titre des produits divers de 1.115 k€ (1.244 k€ en 2014) soit une variation de -10,4 %.

1.3 Ressources : prévision 2016

Sur la base des éléments d'information recueillis, les produits 2016 ont été provisoirement estimés à 99.785 k€, en hausse de 9.348 k€ par rapport au budget 2015 anticipant essentiellement la poursuite de la reprise des opérations financières ainsi que des impacts liés à l’augmentation des contributions concernant la gestion d’actifs et les prestataires d’investissement résultant du décret n°2014-2512 du 15 décembre 2014.

À ce stade, l’estimation budgétaire provisoire 2016 ne prend pas en compte les incidences du plafonnement des recettes contributives qui pourrait être fixé par la loi de Finances pour 2016.

Les contributions sur émetteurs et sur opérations et informations financières

Pour 2016, au vu de la progression de l’activité des marchés, le montant retenu est de 31.264 k€ en hausse de 1.861 k€ par rapport à celui inscrit au budget 2015. Cette estimation tient compte de l’évolution de l’activité des marchés mais également du périmètre des offres publiques d’achat.

Les contributions sur gestion d’actifs

Il est anticipé une progression des recettes portant son montant à 44.200 k€. Cette progression de +6.262 k€ provient de : - l’entrée en vigueur le 1er janvier 2016 du décret n°2014-1512 du 15 décembre 2014 concernant la contribution due par

les placements collectifs, les sociétés de gestion ou les intermédiaires en biens divers et les personnes assurant la gestion de portefeuille pour le compte de tiers ;

- d’une augmentation de l’assiette des contributions concernant les encours de gestion pour compte de tiers.

Les contributions sur marchés

Le montant des recettes estimé pour 2016 (21.196 k€) progresse de +1.420 k€ par rapport au budget 2015. Cette progression résulte de l’application au 1er janvier 2016 du décret n°2014-1512 du 15 décembre 2014 portant sur les prestataires de service d’investissement.

Les contributions concernant les conseillers en investissement financier

L’estimation de ces recettes est stable 2.200 k€ en 2016 contre 2.205 k€ inscrits au budget de 2015.

Autres produits (dont produits financiers et exceptionnels)

À partir des informations connues à ce jour le montant prévu pour 2016 est fixé à 925 k€, en légère baisse par rapport au budget 2015 (1.115 k€) Cette baisse est expliquée par la diminution des rendements des placements sur livret B (taux retenu 0,4 % brut soit 0,30 % net) et qui impacte à la baisse des produits.

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36 PLF 2016

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2.LES DÉPENSES

Les dépenses réalisées en 2014 s’élèvent à 91.527 k€, celles inscrites au budget 2015 à 110.576 k€ et celles projetées en 2016 à 99.619 k€. La forte augmentation constatée en 2015 résulte de la charge exceptionnelle (15.322 k€) qui correspond au montant devant être reversé au budget général de l’État pour la fraction des recettes excédant le plafond de 74.000 k€. Sans la prise en compte de cette charge, les montants des charges de fonctionnement s’élèvent à 91.995 k€ en 2015 (au lieu de 107.317 k€).

Il est précisé : - que les dépenses réalisées en 2014, le budget 2015 et les prévisions 2016 intègrent les coûts de réalisation du

plan stratégique (2013-2016) ayant pour objectif de « redonner du sens à la finance » ; - que l’AMF assure une gestion rigoureuse consistant à maitriser ses dépenses et à identifier tous les leviers

permettant de réduire les coûts.

Présentation des dépenses ventilées de l’AMF

Personnel 60 974 58 533 59 289 61 855Immeuble 8 884 8 460 8 095 8 295Informatique 10 036 8 806 11 872 14 050

- dont charges de fonctionnement 7 508 7 084 10 450 9 470- dont investissements 2 527 1 722 1 422 4 580

Autres charges 14 739 14 882 29 483 13 984 - dont autres charges de fonctionnement 10 528 8 567 10 270 9 862 - dont charges financières et exceptionelles 471 1 975 15 924 583- dont dotations aux amortissements et aux provisions 3 740 4 340 3 290 3 540

Investissement hors informatique 2 274 847 1 838 1 435

Charges de fonctionnement 92 105 88 958 107 317 93 604Investissements 4 801 2 569 3 260 6 015

Total 96 906 91 527 110 576 99 619

Budget

Nature des dépenses (en milliers d'euros)

2014 2015 2016

PrévisionBudget Exécution

L’AMF regroupe ses dépenses en cinq rubriques :

les charges de personnel : elles comprennent notamment les rémunérations des salariés, des personnels détachés de la Banque de France, des intérimaires et des membres du Collège et de la Commission des sanctions, les charges sociales, les différentes taxes sur les salaires, la prévoyance, l’intéressement et les abondements divers ;

les charges liées à l'immobilier : elles concernent les loyers et charges locatives, les prestations d’entretien, de maintenance, d’accueil et de gardiennage, les fluides et les impôts locaux ;

les charges et investissements informatiques : il s’agit des prestations et des acquisitions de biens corporels ou incorporels pour le maintien et/ou le développement des outils informatiques ;

les autres charges de fonctionnement : elles portent notamment sur les dépenses d’honoraires, les frais de missions et déplacements, les subventions, les dotations aux amortissements et aux provisions ;

les investissements hors informatique : ils concernent essentiellement les travaux et aménagements réalisés sur les immeubles.

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PLF 2016 37

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Présentation des dépenses par nature

Personnel 60 974 58 533 59 289 61 855Immeuble 8 884 8 460 8 095 8 295Informatique 7 508 7 084 10 450 9 470Autres charges d'exploitation 10 528 8 567 10 270 9 862Dotation aux amortissements et provisions 3 740 4 340 3 290 3 540

s/total des charges d'exploitation 91 635 86 983 91 393 93 021Charges financières 8 1 4 10Charges exceptionnelles (dont VNC) 463 1 974 15 920 573Total des charges de fonctionnement 92 105 88 958 107 317 93 604

Investissements informatiques DSI 2 527 1 722 1 422 4 580Autres investissements (yc accompagnement métier) 2 274 847 1 838 1 435Total des investissements 4 801 2 569 3 260 6 015

Total des dépenses 96 906 91 527 110 576 99 619

20152014 2016

PrévisionBudgetBudget Exécution

NATURE DES DEPENSES(en milliers d'euros)

2.1 Dépenses : exécution budgétaire 2014

Au 31 décembre 2014, 88.958 k€12 des charges sont exécutées, soit 96,6 % du budget approuvé par le Collège. S’agissant des immobilisations, elles s'élèvent à 2.569 k€, soit 53,5 % du budget.

Les charges de personnel

Au 31 décembre 2014, l'AMF compte 462 postes réels permanents ou contrats à durée indéterminée y compris les agents détachés de la Banque de France (3), auxquels il faut ajouter 13 contrats à durée déterminée, soit un total de 475 postes réels.

Sur l’ensemble de l’année, l'effectif équivalent temps plein travaillé s’établit à 435,95 contre 446 inscrit au budget. Les dépenses de personnel s'élèvent à 58.533 k€ (comprenant 1.355 k€ au titre des instances de gouvernance c’est-à-dire du Collège et de la Commission des sanctions) soit un taux d'exécution de 96,0 %.

La sous-exécution de -2.441 k€ s’explique essentiellement par :

- une baisse d’environ -1.170 k€ (rémunérations et charges) liée aux 10 postes vacants résultant d’un fort turnover, des difficultés de recrutement de certains postes d’expertise et une diminution du stock de congés payés (-464 k€) ;

- le moindre recours à l’intérim -240 k€ et au personnel BDF (3 contre 4 au budget) de -126 k€ ; - la sous consommation des indemnités de chômage de -396 k€ ; - un solde de provisions et reprises en baisse de -355 k€ suite à des litiges salariaux soldés.

Ces dépenses se répartissent sur les postes suivants :

- traitements et salaires du personnel et des membres du collège et de la commission des sanctions pour 32.467 k€ ;

- charges patronales et de prévoyance pour 19.600 k€ (dont 11.967 k€ de cotisations URSAFF et retraite, 6.875 k€ de taxes sur rémunérations et 758 k€ de cotisations au titre de la mutuelle et de la prévoyance) ;

- autres charges (comité d’entreprise, titres de restaurant, abondement PEE / PERCO et intéressement) : 5.248 k€ ; - provisions et reprises pour 415 k€ principalement au titre des indemnités de fin de carrière (899 k€) et les

contentieux salariés (-500 k€) ; - coût des personnels intérimaires pour 270 k€ et détachés de la Banque de France qui s’élève à 533 k€.

12 Le total des charges 88.958 k€ est composé des charges d’exploitation (86.983 k€), financières (1 k€) et exceptionnelles (1.974 k€).

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38 PLF 2016

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Les charges d'immeubles

Ces dépenses d'un montant de 8.460 k€, représentent 95,2 % du budget 2014. La variation de -424 k€ résulte essentiellement : - d’une politique achat de réduction des coûts des prestations en ayant recours à l’UGAP (maintenance des

immeubles et des ascenseurs) ; - de la prise en charge par les propriétaires des travaux de chauffage, ventilation, climatisation et sanitaires,

diminuant ainsi les coûts de maintenance pour l’AMF.

Les charges d’immeubles sont ainsi réparties : - les loyers et charges locatives des immeubles pour 6.021 k€ ; - les impôts locaux pour 466 k€ ; - les fluides (électricité, chauffage, eau etc.) pour 376 k€ ; - l'accueil, le standard et le gardiennage des immeubles pour 674 k€ ; - l'entretien et la maintenance des immeubles pour 923 k€.

Les charges et investissements informatiques

Sur ce poste 7.084 k€ de charges (7.508 k€ au budget) et 1.722 k€ d’investissements (2.527 k€ au budget) ont été consommés soit un montant total de 8.806 k€ correspondant à 87,8 % du budget. Ces dépenses concernent : - la maintenance des applications, la maintenance applicative, corrective et évolutive de projets en production ; - les acquisitions de matériels informatiques (baie de stockage, ordinateurs portables) et les dépenses relatives à la

refonte des applications.

L’écart global de -1.229 k€ par rapport au budget résulte notamment de la différence de maturité des projets 2014 constituant l’année de démarrage du plan stratégique des systèmes 2014-2016.

Les autres charges de fonctionnement

Le montant des autres dépenses est de 8.567 k€ soit 81,4 % du budget. Ce poste est en retrait de -1.962 k€ par rapport au budget et traduit :

- une variation de -454 k€ sur les charges générales (2.445 k€ soit 84,3% du budget) provenant :

des dépenses relatives aux assurances et aux frais de télécommunications (797 k€ soit 95,9 % du budget) qui diminuent suite à une baisse du nombre d’appels téléphoniques et de visioconférences ;

des autres charges (1.652 k€ soit 79,7 % du budget) en retrait notamment sur les prestations suite à l’internalisation ou report de certains projets concernant les ressources humaines (-236 k€) et, sur les petits travaux immobiliers et les biens mobiliers (-166 k€).

- une baisse de -1.508 k€ sur les charges plus spécifiquement liées à l’activité de l’AMF (6.121 k€ soit 80,2 % du budget) concernant : la formation professionnelle (652 k€ soit 80,3 % du budget) suite à l’internalisation des formations et le report

de certaines formations (-160 k€) ; les dépenses de communication (1.108 k€ soit 89,2% du budget) suite à l’abandon ou report (-145 k€) de

certains projets (animation, promotion, agence de communication internationale) les cotisations versées à d’autres organismes (994 k€ soit 91,8% du budget) suite à la régularisation du trop

versé des cotisations à l’autorité des marchés financier européennes (ESMA) sur exercices antérieurs (-89 k€) ;

les prestations et honoraires (1.019 k€ soit 45,6 % du budget) en retrait sur les honoraires d’avocats (-236 k€), les missions de contrôle déléguées (-598 k€), les études et prestations (-150 k€) suite à l’abandon ou au report de certaines études en termes de régulation ;

Globalement, les bases de données et flux concernant l’information financière ainsi que les frais de mission affichent un niveau d’exécution proche du budget.

Les charges financières et exceptionnelles

Ces charges s’élèvent à 1.975 k€. Ce poste se compose pour l’essentiel : - de la valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés (1.315 k€) suite aux travaux de fiabilisation du bilan

nécessitant des écritures de régularisation comptables sur exercices antérieurs ; - des subventions versées à l’Institut pour l’Éducation Financière du Public et à la Fondation Europlace de

Finance (400 k€ soit 100 % du budget).

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PLF 2016 39

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Les dotations aux amortissements et aux provisions

Le montant de ce poste (4.340 k€ soit 116,0 % du budget) se compose de charges calculées au titre de la dotation aux amortissements pour 3.467 k€ et du solde des provisions et reprises diverses pour 873 k€.

Les dépenses d'investissement (hors informatique)

Elles représentent 847 k€ soit 37,2 % du budget (en retrait de -1.427 k€) et concernent :

- les dépenses d’immeubles (662 k€ soit 34,2 % du budget) dont la sous-consommation (-1.273 k€) s’explique par le report d’une partie des travaux prévus au schéma directeur immobilier de l’AMF et le gel d’une partie d’entre eux ;

- la maitrise d’ouvrage métier accompagnant les projets informatiques de 185 k€ soit 54,5 % du budget dont l’évolution (-154 k€) s’explique essentiellement par le report sur 2015 d’une partie des projets.

2.2 Dépenses : budget 2015

L’année 2015 est la seconde année de mise en œuvre du plan stratégique « redonner du sens à la finance ». Pour répondre à cet enjeu, la stratégie de l’AMF 2014-2016 s’articule autour de 3 axes :

- s’investir pour des marchés européens sûrs et transparents ; - rétablir la confiance des épargnants ; - agir pour le financement de l’économie.

Par ailleurs, l’AMF doit poursuivre les actions visant à améliorer durablement sa performance et à développer les projets informatiques prévus notamment au plan stratégique des systèmes d’information n° 3.

Le budget 2015 est marqué par le plafonnement des recettes contributives d’un montant de 74.000 K€ qui se traduit par un reversement au budget général de l’État du surplus des recettes réalisées. Cette mesure inscrite dans la loi de Finances pour 2015 conduit à comptabiliser une charge exceptionnelle d’un montant de 15.322 k€ (montant des recettes contributives inscrites au budget à 89.322 k€ auquel il convient de retrancher le montant du plafonnement de 74.000 k€).

Les dépenses inscrites au budget 2015 atteignent 107.317 k€13 (au lieu de 88.958 k€ réalisé en 2014) pour les charges et 3.260 k€ (au lieu de 2.569 k€ réalisé en 2014) pour les investissements soit un total de 110.576 k€ (au lieu de 91 527 k€ réalisé en 2014).

Le montant des dépenses prévues au budget 2015 est en hausse de 20,8 % par rapport à l’exécution 2014 provenant principalement de l’impact en charge exceptionnelle du plafonnement des recettes fixé par la loi de Finances 2015 (+15.322 k€).

Les charges de personnel

Le montant de ces dépenses inscrit au budget 2015 s’élève à 59.289 k€ soit une hausse de 1,3 % par rapport à l’exécution 2014 (58.533 k€). Ce budget a été construit sur une base de 456 ETPT autorisé par le Collège. Il prévoit :

- 18 postes supplémentaires pour combler des postes vacants suite à des départs ou pour couvrir la création de nouveaux postes afin de faire face aux missions nouvelles qui sont confiées à l’AMF ;

- des augmentations salariales individuelles et/ou générales maitrisées ; - une baisse de l’intéressement (-1.549 k€) résultant du nouvel accord 2015-2017.

Les charges d’immeubles

Les dépenses prévues au budget 2015 s’élèvent à 8.095 k€ (8.460 k€ en 2014).

Les charges récurrentes liées à la gestion immobilière des locaux occupés par l’AMF sont en recul de -4,3 %. Cette baisse est due principalement à la diminution des loyers versés par l’AMF qui résulte de la renégociation des baux avec les propriétaires des immeubles occupés par l’AMF.

Les charges et investissements informatiques

Les dépenses informatiques inscrites au budget 2015 comprennent des charges de fonctionnement pour 10.450 k€ (7.084 k€ en 2014) et des investissements pour 1.422 k€ (1.722 k€ en 2014).

13 Y compris 15.322 k€ de charges exceptionnelles liées au prélèvement sur fonds de roulement par l’État.

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40 PLF 2016

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

Ce budget présente :

- pour les charges une hausse de 47,5 % qui couvrent : les besoins courants de maintien en conditions opérationnelles des applications existantes ; les coûts liés à la migration vers une solution hébergée (infogérance) qui permet une meilleure fiabilité et

sécurisation des applications informatiques ; - pour les investissements une baisse de 17,4 %, ces dépenses comprennent :

les évolutions techniques compte tenu de l’obsolescence de certaines applications ; la maintenance évolutive et la poursuite du déploiement du plan stratégique des systèmes d’informations.

Les autres charges de fonctionnement

En 2015, les autres charges d’exploitation s’élèvent à 10.270 k€ et évoluent de +1.703 k€ par rapport à l’exécution 2014 (8.567 k€). Cette croissance (+19,9 %) se caractérise essentiellement par les éléments suivants : - une hausse de +138 k€ des charges générales principalement due à la progression des prestations liées aux

ressources humaines (conduite du changement, frais de recrutement, etc.) ; - une évolution +1.565 k€ des charges relevant de l’activité de l’AMF dont les principaux facteurs de variations

portent sur : les cotisations et subventions en hausse de +724 k€ compte tenu des versements prévus au profit de l’ESMA

(+508 k€) et du Haut Comité Juridique de Place14 (+200 k€) ; l’enveloppe allouée aux missions de contrôles délégués (+208 k€) ; les honoraires d’avocat qui progressent de +146 k€ en fonction de l’avancement des procédures en cours ; la politique volontariste de formation continue des salariés (+130 k€) ; les projets transverses et d’organisation (+98 k€).

Les charges financières et charges exceptionnelles

Les charges financières et exceptionnelles s’élèvent à 15.924 k€ en hausse par rapport à l’exécution 2014 (1.975 k€).

La progression particulièrement forte des charges exceptionnelles provient du prélèvement au profit du budget de l’État prévu pour un montant de 15.320 k€ suite au plafonnement des recettes de 74.000 k€ fixé par la loi de Finances 2015.

Les dotations aux amortissements et provisions (hors RH)

Les dotations aux amortissements s’élèvent en 2015 de 3.290 k€. Elles sont en baisse par rapport à l’exécution 2014 (4.340 k€) afin de tenir compte de la mise en service de différentes applications informatiques et de la diminution des provisions.

Les dépenses d'investissement (hors informatique)

L’enveloppe de 1.159 k€ consacrée aux investissements immobiliers est en progression de +497 k€ par rapport à l’exécution 2014 (662 k€). Cette augmentation résulte : - du report sur 2015 d’une partie des travaux prévu en 2014 pour le schéma directeur immobilier (759 k€) ; - des travaux de cloisonnement et d’amélioration d’isolation phonique des bureaux des deux immeubles occupés

par l’AMF (400 k€).

Les autres investissements s’élèvent à 679 k€ (contre 185 k€ en 2014) et couvrent : - pour 609 k€ les prestations d’assistance à maîtrise d’ouvrage des métiers pour l’accompagnement des projets ; - pour 70 k€ les prestations de conseil couvrant les besoins spécifiques de la mission de service au public.

14 Le Comité constitué sous forme d’association a pour objet de développer une expertise juridique indépendante de haut niveau sur toute question touchant à la régulation financière européenne et internationale permettant de favoriser l’émergence de propositions françaises d’évolution et d’adaptation réglementaires et d’en renforcer l’impact dans le cadre des négociations européennes et internationales. L’AMF et la Banque de France sont membres fondateurs.

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PLF 2016 41

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2.3 Dépenses : prévisions 2016

Le montant de l’estimation budgétaire provisoire 2016 anticipe une baisse des dépenses à hauteur de -10.957 k€ par rapport à 2015. Le total de ces dépenses est estimé à 99.619 k€ (93.604 k€ en charge et 6.015 k€ en investissement).

Les charges de personnel :

L’estimation budgétaire provisoire 2016 s’établit à hauteur de 61.855 k€. La hausse par rapport au budget 2015 s’élève à +2.566 k€. Elle résulte principalement : - de l’accroissement du nombre d’effectif de 2,5 postes par rapport au budget 2015 ; - de l’impact de l’augmentation des rémunérations dû :

à l’absence à l’AMF d’un dispositif de glissement vieillesse et technicité (GVT) et d’augmentation automatique des rémunérations ;

aux coûts de recrutement spécifiques sur certains profils experts dans un contexte où le marché pour ce type d’emploi est particulièrement dynamique ;

à l’augmentation des charges patronales.

Les charges liées aux immeubles

Pour 2016, les charges liées aux immeubles (8.295 k€) augmentent de 2 % prenant en compte l’augmentation des loyers et des charges locatives.

Les dépenses informatiques

L’estimation budgétaire provisoire 2016 prévoit un montant de 9.470 k€ pour les charges soit une baisse de -980 k€ par rapport au budget 2015 et pour les investissements informatiques un montant de 4.580 k€ en hausse de +3.158 k€ par rapport au budget de 2015.

Cette croissance des investissements est due à la poursuite et au lancement d’importants travaux sur certaines solutions applicatives clés de l’AMF en application des nouvelles directives européennes et des évolutions constatées sur les marchés financiers nécessitant des outils de plus en plus performants. Il s’agit de la refonte des outils utilisés par les directions des émetteurs (ARIANE/ONDE), de la gestion d’actifs (BIO) et des marchés (SESAM).

Compte tenu des enjeux, la réalisation de ces investissements est impérative. Ils permettront à l’AMF de rénover ces outils informatiques devenus obsolètes qui compromettent l’efficience des missions de surveillance des marchés financiers.

La baisse des charges informatiques est due principalement à la baisse des enveloppes allouées aux travaux de maintien.

Les autres charges

La projection 2016 s’élève à 9.862 k€ en baisse de 4 %, soit -408 k€.

Le montant des dépenses prévu en 2016 est en baisse par rapport à celui inscrit au budget 2015 malgré la progression des effectifs. Cette situation traduit la maitrise de ces dépenses.

Les charges financières et charges exceptionnelles

La baisse de ce poste de dépenses (583 k€ contre 15.920 k€ en 2015) provient de la non prise en compte, à ce stade, d’un plafonnement sur les contributions conduisant à un prélèvement au profit de l’État.

Les dotations aux amortissements et provisions (hors RH)

Les dotations aux amortissements et provisions s’élèvent à 3.540 k€ contre 3.290 k€ au budget 2015. Elles sont construites au regard du périmètre des immobilisations actives.

Les autres dépenses d’investissement

Elles concernent : - pour 800 k€ (au lieu de 1.159 k€ au budget 2015) les travaux et aménagements afin de poursuivre l’optimisation

et la rationalisation des surfaces des immeubles occupés par l’AMF ; - pour 635 k€ (au lieu de 679 k€ au budget 2015) les prestations d’accompagnement des directions métiers dans

le cadre du développement des solutions applicatives constituant des immobilisations.

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42 PLF 2016

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AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION DANS L’ORGANISME

Le tableau suivant présente les effectifs réels et équivalents temps plein travaillé (ETPT) au 31 décembre 2014,

ainsi que ceux inscrits dans le budget 2015 et ceux estimés en prévision 2016.

Exécuté 2014 Budget 2015

Prévision

2016

Effectifs réels (dont CDD)

Effectifs ETPT (dont CDD)

CDD

475

436

13

492

456

18

495

458,5

18

Dans le cadre du plan stratégique 2014-2016, le Collège de l’AMF a programmé la création de 5 postes par an. Ces postes étant recrutés sur l’année, ils sont comptabilisés à moitié pour 2016 (+2,5 postes)

Une reprise importante du taux de départ est prévue pour l’année 2015, au 30 juin 2015, il est estimé à 12 %. Il est prévu, grâce à un effort conséquent de recrutement de pourvoir au mieux les postes libérés d’ici la fin de l’année 2015. Il est enfin prévu une décroissance des maladies longue durée d’ici la fin 2015, ce qui aura pour effet d’augmenter l’ETPT pour un effectif réel équivalent.

À noter que chaque poste libéré donne lieu à un travail fin d’analyse pour examiner la meilleure utilisation de la ressource, ce qui entraîne des délais de pourvoi de postes, voire des gels temporaires.

Le nombre élevé de CDD est lié aux travaux de transposition des directives que le Trésor a confiés à l’AMF.

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PLF 2016 43

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

INDICATEURS

Suite à l’élaboration d’un nouveau plan stratégique pour la période 2013-2016, les indicateurs présentés ci-après sont articulés autour des trois axes stratégiques de l’AMF. Ces indicateurs ont été sélectionnés afin de remplir la double fonction de traduire la stratégie de l’AMF tout en rendant compte de son activité statutaire.

AXE 1 : S’ENGAGER POUR DES MARCHÉS EUROPÉENS SÛR ET TRANSPARENTS

INDICATEUR 1.1: Présence de l’AMF dans les principales instances européennes et internationales (du point de vue du citoyen)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

ESMA Nombre 52 52 52 52

OICV Nombre 23 24 24 24

Stabilité financière (FSB et ESRB) Nombre 12 11 13 13

Source des données : Tableaux de bord de la Direction de la Régulation et des Affaires Internationales

Mode de calcul : Nombre de sous-entités (task force, groupe de travail, etc.) où l’AMF est représentée.

L’AMF a maintenu en 2014 sa forte implication dans les travaux menés au sein des instances internationales ou européennes. Les services de l’AMF ont ainsi largement participé aux groupes de travail de l’ESMA, l’élément marquant de l’année ayant été l’élaboration des mesures de niveau 2 relatives à la directive MIF II et au règlement MIF qui ont abouti à la production par l’ESMA de nombreux avis et standards techniques fin 2014. Pour 2015, sont ajoutés 3 groupes de l’ESRB qui avaient été omis. La participation à 2 groupes supplémentaires de l’ESRB est prévue à compter de 2016. INDICATEUR 1.2: Agents détachés/collaborateurs dans les institutions de régulation et/ou groupes internationaux (du point de vue du citoyen)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Salariés détachés dans les institutions

considérées comme essentielles dans le domaine

de la régulation financière

Nombre 5 6 7 8

Source des données : Tableaux de bord de la Direction de la Régulation et des Affaires Internationales

Mode de calcul : Reprise d’informations du tableau de bord

En 2014, 4 collaborateurs de l’AMF étaient détachés à la Commission européenne et 1 à l’ESMA. INDICATEUR 1.3: Échanges avec les homologues étrangers et les acteurs de la place (du point de vue du citoyen)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Part des enquêtes internationales dans les

enquêtes à traiter ou en cours de traitement % 60 70 70 70

Dossiers de la Surveillance des marchés donnant

lieu à demande de dépouillement auprès d’un

intermédiaire

Nombre 533 550 550 550

Source des données : Tableaux de bord de la Direction des Enquêtes et de la Division Surveillance des Marchés

Mode de calcul : Part des enquêtes internationales = moyenne annuelle. Dossiers de la surveillance des marchés = reprise des informations du tableau de bord

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44 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

L’AMF a poursuivi en 2014 la coopération avec ses homologues étrangers : 83 enquêtes ont été ouvertes en 2014 dont 50 enquêtes pour le compte d’homologues étrangers. Plus de 34 % des requêtes d’assistance présentées par l’AMF sont adressées au régulateur britannique (157). Par ailleurs, les demandes adressées aux autorités suisses ont significativement augmenté en 2014 (70 en 2014 contre 47 en 2013). Les requêtes adressées aux autorités américaines (31) et luxembourgeoises (28) demeurent nombreuses. Dans le cadre de son activité de surveillance des marchés, l’AMF utilise les données du reporting réglementaire pour identifier de potentiels abus de marché. En 2014, elle a été amenée à procéder à 533 demandes d’informations complémentaires auprès des intermédiaires de marchés. INDICATEUR 1.4: Relations avec les acteurs de la place financière (du point de vue du citoyen)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Publications d’études Nombre 13 10 14 14

Réunions des commissions consultatives Nombre 48 49 49 49

Source des données : Nombres de publications disponibles sur le site internet de l’AMF ; Tableaux de bord de la Direction de la Régulation et des Affaires Internationales Mode de calcul : Totalisation

Les publications d’études ont été réalisées à travers la Lettre de la régulation financière, la Lettre économique et financière, la cartographie des risques et la Lettre de l’Observatoire de l’épargne. Cinq commissions consultatives sont actives : « Épargnants », « Organisation et fonctionnement des marchés », « Activités de compensation, de conservation et de règlement-livraison », « Gestion et investisseurs institutionnels » et « Opérations et information financières des émetteurs »

AXE 2 : RÉTABLIR LA CONFIANCE DES ÉPARGNANTS

INDICATEUR 2.1: Actions de prévention (du point de vue de l’usager)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Documents publicitaires revus Nombre 4 803 4 500 4 500 4 500

Diffusions d’alertes sur des pratiques irrégulières Nombre 21 20 20 20

Source des données : Tableaux de bord de la Direction des Relations avec les Épargnants

Mode de calcul : Totalisation ou reprise des informations du tableau de bord

L’AMF conduit une veille approfondie et systématique des communications des établissements financiers sur les placements. En 2014, l’AMF a examiné plus de 4 800 documents promotionnels, soit 3 938 publicités et 865 mailings sur les produits d’épargne et d’investissement. En 2014, l’AMF a publié 21 alertes, soit une progression de 110 % par rapport à 2013. Cette augmentation est essentiellement liée aux mises en garde publiées à l’encontre des sites du FOREX et des options binaires qui proposent des services d’investissement en France sans y être autorisés. Une nouvelle tendance se dégage également de ces chiffres puisque l’AMF a alerté à deux reprises le public pour des cas d’usurpation d’identité.

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PLF 2016 45

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

INDICATEUR 2.2: Actions d’aide aux épargnants (du point de vue de l’usager)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Dossiers traités par AMF Épargne Info Service Nombre 12 108 13 200 13 500 14 000

Dossiers traités par la Médiation Nombre 969 1 250 1 450 1 650

Part des médiations traitées en moins de six mois % 81 81 81 81

Source des données : Tableaux de bord de la Direction des Relations avec les Épargnants

Mode de calcul : Totalisation ou reprise des informations du tableau de bord. Il s’agit des dossiers clôturés en cours de période.

En 2014, le nombre de demandes traitées par AMF Épargne Info Service a augmenté de 23 % par rapport à 2013. Elles sont constituées à 76 % de demandes de renseignements, à 14 % de réclamations et à 9 % de signalements. Le nombre des demandes provenant des particuliers a progressé de 10 % pour atteindre 71 %. L’année 2014 a vu le nombre de demandes de médiation reçues atteindre le millier, en hausse de 10 % par rapport à 2013. Les demandes de médiation reçues hors du champ de compétence de l’AMF ont augmenté encore plus vite (+44 %). Le nombre de médiations traitées en 2014 a également augmenté de 10 % par rapport à 2013. Le taux de médiations traitées en moins de 6 mois est de 81 %. INDICATEUR 2.3: Actions de répression (du point de vue du citoyen)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Contrôles lancés auprès de PSI (SGP ou non

SGP) ou de CIF Nombre 42 35 37 40

Enquêtes lancées à l’initiative de l’AMF Nombre 33 28 30 30

Proportion des dossiers menés à terme par la

Commission des sanctions donnant lieu à

sanction

% 96 n.d.(1) n.d.(1) n.d.(1)

Compositions administratives homologuées par

la Commission des sanctions Nombre 9 n.d.(2) n.d.(1) n.d.(1)

Source des données : Tableaux de bord de la Direction des Enquêtes et des Contrôles, du Secrétariat du Collège et de la Commission des sanctions

Mode de calcul : Totalisation ou reprise des informations des tableaux de bord

En 2013, 15 contrôles avaient été délégués à des corps de contrôles extérieurs (Banque de France, Institut d’émission des départements d’Outre-mer). En 2014, l’AMF a fait appel une seule fois à ces corps de contrôles extérieurs (en l’occurrence à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, ACPR) ce qui explique la baisse sensible du nombre de missions réalisées au cours de cette année (56 contrôles en 2013). En 2014, 33 enquêtes ont été ouvertes à l’initiative de l’AMF et 50 enquêtes ont été ouvertes dans le cadre de la coopération internationale entre régulateurs (soit un total de 83 enquêtes ouvertes cette année). Parmi les 33 enquêtes diligentées à l’initiative de l’AMF, environ 80% l’ont été sur proposition de la Division de la surveillance des marchés. Pour sa onzième année d’activité, la Commission des sanctions a tenu 26 séances et a prononcé 24 décisions (hors décisions homologation d’accords de composition administrative). Deux affaires examinées au cours de l’année n’ont pas donné lieu à des décisions prononcées avant le 31 décembre 2014. La proportion des dossiers menés à terme par la Commission des sanctions ayant donné lieu à sanction concerne uniquement les affaires pour lesquelles la Commission des sanctions a été saisie dans le cadre de la procédure de sanction. Elle ne tient donc pas compte des dossiers d’enquête ou de contrôle n’ayant pas abouti à l’envoi par le Collège d’une ou de plusieurs notifications de griefs à une ou plusieurs personnes mises en cause. Enfin, la Commission des sanctions a homologué les 9 accords de composition administrative qui lui ont été soumis au cours de l’exercice 2014. Au total, la Commission des sanctions a donc rendu 33 décisions en 2014. Il n’est pas possible de préjuger des décisions de la Commission des sanctions.

Au cours du premier semestre 2015, 7 compositions administratives ont été homologuées.

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46 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS – AMF

AXE 3 : AGIR POUR LE FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE

INDICATEUR 3.1: Opérations concernant les sociétés cotées (du point de vue du citoyen)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Petites ou moyennes entreprises cotées

(sociétés cotées sur les segments B et C

d’Euronext et sur Alternext)

Nombre 559 n.d.(1) n.d. n.d.

Visas d’émission attribués par l’AMF Nombre 669 n.d.(2) n.d. n.d.

Source des données : Tableaux de bord de la Direction des Émetteurs

Mode de calcul : Reprise des informations du tableau de bord

Le nombre des petites et moyennes entreprises cotées au 31 décembre 2014 est de 559. Le nombre de visas délivrés par l’AMF en 2014 s’établit à 669. Il dépend des demandes faites par les acteurs. Il est donc difficile de donner des prévisions chiffrées. (1)A la fin du premier semestre 2015, 563 petites ou moyennes entreprises cotées.

(2)A la fin du premier semestre 2015, 321 visas d’émission ont été attribués par l’AMF.

INDICATEUR 3.2: Opérations concernant les sociétés de gestion (du point de vue du citoyen)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Sociétés de gestion Nombre 634 646 658 670

Agréments de sociétés de gestion Nombre 48 40 40 40

Agréments d’OPCVM Nombre 1 080 1100 1100 1100

Part des sociétés de gestion agréées en moins de

75j % 77 75 73 70

Délai moyen d’agrément des OPCVM Nombre jours 13 13 13 13

Source des données : Tableaux de bord de la Direction de la Gestion d’Actifs

Mode de calcul : Totalisation ou reprise des informations du tableau de bord. Les agréments de société de gestion correspondent aux sociétés de gestion agréées sans conditions suspensives en 2012 ou dont les conditions suspensives ont été levées en 2012. Les agréments d’OPCVM correspondent aux fonds agréés et non dissous au cours de l’année 2012.

Le nombre de sociétés de gestion de portefeuille a augmenté (+3,4 %) en 2014, passant de 613 entités au 31 décembre 2013 à 634 au 31 décembre 2014. En 2014, 48 dossiers ont donné lieu à un agrément définitif, auxquels s’ajoutent 268 agréments au titre de la directive AIFM.

77 % des sociétés de gestion ont été agréées en moins de 75 jours, sachant que le délai réglementaire pour l’agrément d’une société de gestion est de trois mois. Le délai moyen d’agrément des organismes de placement collectif (OPC) baisse et s’établit à 13 jours en 2014, soit un niveau nettement inférieur au délai réglementaire pour l’agrément d’un OPC, qui est d’un mois.

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PLF 2016 47

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières – ARAFER

PRÉSENTATION DE L’ARAFER

L'Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) est une autorité publique indépendante créée par la loi n° 2009-1503 du 8 décembre 2009, afin de « concourir au bon fonctionnement du service public et des activités concurrentielles de transport ferroviaire, au bénéfice des usagers et clients des services de transport ferroviaire ». Elle doit en particulier veiller à ce que les différentes entreprises ferroviaires accèdent, de manière équitable et non discriminatoire, au réseau ferroviaire et aux prestations associées.

La loi n° 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire prévoit un renforcement du rôle du régulateur. L’ARAF voit ainsi ses prérogatives élargies et renforcées, notamment en matière de suivi de la performance du gestionnaire d’infrastructure, au travers du contrat qu’il signe avec l’État, et dans le domaine financier.

Ces missions se trouvent par ailleurs confortées par l’entrée en vigueur le 16 juin 2015 de la directive 2012/34/UE du 21 novembre 2012 établissant un espace ferroviaire unique européen (dite Refonte) et sa transposition en droit national, à travers notamment l’ordonnance n° 2015-855 du 15 juillet 2015 prise en application de l'article 38 de la loi n° 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire.

La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques donne une nouvelle dimension à l’ARAF en étendant son champ de compétence à deux nouveaux secteurs : le transport routier de personnes et les concessions autoroutières.

La création de la nouvelle Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (ARAFER), en lieu et place de l’ARAF, doit intervenir au plus tard le 1er novembre qui aura ainsi des compétences étendues au secteur du transport routier interurbain, à l'accès aux gares routières et au secteur autoroutier

MISSION DE L’ARAFER

1.Régulation des activités ferroviaires

L’Autorité assure une mission générale d’observation des conditions d’accès au réseau ferroviaire et s’assure de la cohérence des dispositions économiques, contractuelles et techniques mises en œuvre par les gestionnaires d’infrastructure et les entreprises ferroviaires avec leurs contraintes propres. Elle peut, après avoir procédé aux consultations appropriées, faire toute recommandation relative au fonctionnement du secteur, à l’égard du gouvernement comme des acteurs du secteur.

Elle émet des avis, simples ou conformes selon les cas, sur les dispositions régissant le fonctionnement du secteur ferroviaire. Ces avis portent notamment sur :

- les projets de textes réglementaires relatifs à l’accès au réseau ferroviaire, à la conception, la réalisation et l’utilisation des infrastructures et des matériels de transport ferroviaire ;

- les documents de référence des réseaux (DRR), qui rassemblent l'ensemble des « règles du jeu » économiques, techniques et administratives pour l'accès aux différents réseaux ;

- les redevances d’infrastructure (péages) acquittées par les entreprises ferroviaires pour utiliser le réseau ferroviaire ; ces redevances ne peuvent entrer en vigueur qu’après un avis conforme de l’ARAFER au regard des principes et des règles de tarification tels qu'ils résultent notamment de la législation ;

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48 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

- les redevances acquittées par les entreprises ferroviaires pour utiliser les services offerts dans les gares de voyageurs et dans les autres installations de service ; ces redevances ne peuvent entrer en vigueur qu’après un avis conforme de l’ARAFER au regard des principes et des règles de tarification tels qu'ils résultent notamment de la législation ;

- la nomination ou la cessation anticipée des fonctions de président de SNCF Réseau ;

- les projets de contrat liant l’État à la SNCF et à SNCF Réseau. L’avis sur le contrat liant l’État et SNCF Réseau porte notamment sur le niveau et la soutenabilité de l'évolution de la tarification de l'infrastructure pour le marché du transport ferroviaire et sur l'adéquation du niveau des recettes prévisionnelles avec celui des dépenses projetées ;

- l’exécution annuelle du contrat liant l’État et SNCF Réseau, notamment le respect de la trajectoire financière qui y est inscrite, ainsi que le budget prévisionnel de SNCF Réseau. L’Autorité peut recommander la mise en place de mesures correctives en cas de non-respect de la trajectoire financière ;

- pour la réalisation de chaque projet d’investissement significatif de SNCF Réseau, les montants des concours financiers devant être apportés à SNCF Réseau et de la part contributive de SNCF Réseau.

L’ARAFER est chargée du règlement des différends qui peuvent apparaître à l'occasion de l'exercice du droit d'accès au réseau et aux prestations associées, notamment entre les entreprises ferroviaires et les gestionnaires d'infrastructure. L’ARAFER doit également émettre un avis sur les décisions de l'Établissement public de sécurité ferroviaire, qui seraient jugées discriminatoires par un acteur.

Elle s’assure à la demande de l’autorité compétente ou des entreprises concernées du caractère principalement international d'un service de transport ferroviaire de voyageurs mis en place entre la France et d’autres pays européens dans le cadre de l’ouverture à la concurrence permise depuis décembre 2009. Elle se prononce également sur l’existence d’une éventuelle atteinte à l’équilibre économique d’un contrat de service public résultant d’opérations de cabotage réalisées à l’occasion d’un service international de voyageurs.

La directive 2012/34/UE du Parlement européen et du Conseil du 21 novembre 2012 établissant un espace ferroviaire unique européen (directive Refonte) confère plus particulièrement à l’Autorité trois nouvelles missions :

- le suivi des marchés des services ferroviaires et, notamment, de la situation de la concurrence ; - le transfert de la régulation économique des liaisons binationales et, en particulier, du tunnel sous la Manche,

qui était auparavant assurée par des commissions intergouvernementales ; - le développement de la coopération entre régulateurs nationaux, pour améliorer la coordination des processus

décisionnels et favoriser l’échange des meilleures pratiques.

2.Régulation du transport routier et des gares routières

La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques a libéralisé le transport régulier interurbain de voyageurs par autocar en prévoyant, pour les liaisons inférieures ou égales à 100 kilomètres, la possibilité de limiter ou d’interdire les services librement organisés qui porteraient une atteinte substantielle à l’équilibre économique des lignes de service public de transport susceptibles d'être concurrencées ou à l'équilibre économique du contrat de service public de transport concerné.

Outre la gestion et la publication des déclarations effectuées préalablement à l’ouverture des nouveaux services par les opérateurs, l’ARAFER a pour mission de rendre un avis sur les projets de limitation ou d’interdiction des nouveaux services routiers de voyageurs envisagés par les autorités organisatrices de transport (AOT).

Il appartient ainsi à l’ARAFER d’une part, d’évaluer l’existence d’une atteinte à l’équilibre économique de la ligne ou des lignes de service public de transport susceptibles d’être concurrencées ou à l’équilibre économique du contrat de service public et, d’autre part, d’apprécier le caractère substantiel de cette atteinte.

L’AOT publie ensuite sa décision d’interdiction ou de limitation du service dans un délai d’une semaine à compter de la publication de l’avis de l’ARAFER, en se conformant à ce dernier.

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PLF 2016 49

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

L’ARAFER est chargée, par ailleurs, d’une mission générale d’observation du marché (par exemple à travers des actions d’information et des études sur le secteur).

La régulation des gares routières constitue le dernier volet important des nouvelles compétences de l’ARAFER dans le secteur du transport routier de voyageurs, et ce dans l’objectif de garantir aux opérateurs l’accès transparent et non discriminatoire à ces infrastructures. Le contenu de cette mission doit être précisé par ordonnance. Il s’agira principalement préciser les règles d'accès, d'en contrôler le respect et de prononcer des sanctions et d’être saisie en cas de différend portant sur l'accès à ces gares ou sur leur utilisation.

3.Régulation des concessionnaires autoroutiers

La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques donne compétence, à compter du 1er février 2016, à l’ARAFER sur le secteur autoroutier concédé.

Ce contrôle s’articule autour de trois axes : à savoir la régulation des tarifs de péage à travers un pouvoir d’avis simple sur les projets d’avenant aux contrats de concession autoroutière, le contrôle des marchés de travaux, fournitures et services du réseau autoroutier concédé ainsi que le contrôle des procédures d’attribution des installations annexes sur les autoroutes concédées.

L’ARAFER a ainsi pour mission :

- d’examiner les projets de modification des contrats de concession autoroutière dès lors qu’ils ont une incidence sur les tarifs de péage ou sur la durée de la concession ;

- de contrôler l’attribution des marchés de travaux autoroutiers d’un montant supérieur à 500 000 € HT et des marchés de fournitures et de services d’un montant supérieur à 90 000 € HT ;

- de veiller au respect des procédures d’attribution des installations annexes sur autoroutes concédées.

Pour lui permettre d'assurer pleinement ses missions, l'ARAFER dispose de larges pouvoirs, octroyés par la loi :

- des pouvoirs d'investigation étendus, notamment en matière d'accès aux comptes ; à cet effet les agents assermentés de l’Autorité peuvent recueillir des informations, procéder à des enquêtes, des contrôles et des saisies et constater par procès-verbal des infractions entrant dans le champ d'application des compétences de l’Autorité ;

- un pouvoir réglementaire supplétif permettant de préciser les dispositions régissant les conditions de raccordement au réseau ferroviaire, les conditions techniques et administratives d’accès au réseau et de son utilisation, les conditions d’accès aux services présentant un caractère de fonctionnalités essentielles et leurs conditions d’utilisation, les périmètres de chacune des activités comptablement séparées au sein de l’opérateur historique, les règles d’imputation comptable qui leur sont appliquées et les principes déterminant les relations financières entre ces activités ;

- des pouvoirs de sanction des manquements constatés : elle peut prononcer des amendes allant jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires du contrevenant et restreindre l'accès à l'infrastructure.

ORGANISATION ET GOUVERNANCE DE L’ARAFER

Le collège de l’ARAFER

Le collège est l’organe décisionnel de l’ARAFER. Il définit les grandes orientations de l’Autorité. Il adopte ses décisions et ses avis à la majorité des membres présents, sous réserve de la présence effective d’au moins quatre membres du collège. En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.

Le collège est constitué de sept membres, dont son président, choisis pour leur compétence en matière économique ou juridique, ou pour leur expertise en matière de concurrence, notamment dans les industries de réseau.

Afin de garantir leur indépendance, les membres du collège ne sont pas révocables. Leur mandat est de six ans et n’est pas renouvelable. Ils ne peuvent détenir, directement ou indirectement, d’intérêts dans le secteur ferroviaire, dans le secteur des services réguliers interurbains de transport routier de personnes ou dans le secteur des autoroutes, ni délibérer dans une affaire dans laquelle ils ont ou ont eu un intérêt au cours des trois années précédant la délibération.

La loi n° 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire a prévu de renforcer le collège en faisant passer le nombre de membres exerçant à temps plein de un à trois, à savoir le président nommé par le Gouvernement et deux

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50 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

vice-présidents désignés respectivement par le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat. Les quatre autres membres du collège sont nommés par le Gouvernement.

Le collège est renouvelé par tiers tous les deux ans.

Au 1er septembre 2015, le collège comprend :

- Pierre CARDO, président, dont le mandat s’achèvera en juillet 2016 ; - Anne YVRANDE-BILLON, vice-présidente, nommée par le président de l’Assemblée nationale, dont le mandat

s’achèvera en octobre 2020 ; - Anne BOLLIET, désignée par le président du Sénat, dont le mandat s’achèvera en juillet 2018 ; elle devrait

alors être remplacée par un vice-président exerçant ses fonctions à temps plein ; - Marie PICARD, désignée par le Gouvernement, dont le mandat s’achèvera en juillet 2016 ; - Jean-François BENARD, désigné par le Gouvernement, dont le mandat s’achèvera en juillet 2016 ; - Nicolas MACHTOU, désigné par le Gouvernement, dont le mandat s’achèvera en novembre 2020 ; - Michel SAVY, désigné par le Gouvernement, dont le mandat s’achèvera en juillet 2018 ;

La commission des sanctions

Afin d’assurer le respect du principe constitutionnel d’impartialité dans l’exercice de son pouvoir de sanction, la loi n° 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire a doté l’ARAFER d’une commission des sanctions chargée de sanctionner les manquements. Cette commission, organiquement distincte du collège de l’Autorité, est composée d’un membre du Conseil d’État, d’un conseiller à la Cour de cassation et d’un magistrat de la Cour des comptes.

Les services de l’ARAFER

Les services de l’ARAFER sont placés sous la responsabilité du secrétaire général nommé par le Président. Outre le secrétariat général, auquel sont directement rattachés le responsable des affaires européennes et internationales et le département des études et de l’observation des marchés, ils sont structurés autour de cinq directions.

La direction des affaires juridiques exerce une fonction de conseil, d'expertise et d'assistance juridique auprès du collège et des services de l’Autorité. À ce titre, avec l’appui des services concernés, elle est responsable de la conduite des procédures de règlement des différends et de sanctions, du suivi des contentieux et des recours dirigés contre les actes de l’Autorité et, dans le domaine législatif et réglementaire, de la préparation des propositions et des avis formulés par l'Autorité.

La direction des affaires financières exerce une fonction de conseil, d'expertise et d'assistance financière auprès du collège et des services de l’Autorité. À ce titre, elle est responsable de l’élaboration de la doctrine sur les règles de séparation comptable et de l’instruction des projets soumis, dans ce cadre, à la validation de l’Autorité. Elle est chargée de l’analyse des comptes et des perspectives financières des entreprises des secteurs régulés.

La direction de la régulation du transport ferroviaire assure, avec le concours des autres services, la préparation et l’exécution des délibérations du collège pour ce qui concerne les attributions confiées à l’Autorité dans le domaine du transport ferroviaire. À ce titre, elle est responsable, avec l’appui des services concernés, du contrôle des règles d’accès aux réseaux ferroviaires et aux infrastructures ferroviaires et de la tarification de leur utilisation, des tarifs de certaines prestations qui peuvent y être rendues et des demandes d’autorisation de cabotage ferroviaire. Elle participe à la conduite des procédures de règlement des différends et de sanctions qui lui sont attribuées.

La direction de la régulation du transport routier et des autoroutes assure, avec le concours des autres services, la préparation et l’exécution des délibérations du collège pour ce qui concerne les attributions confiées à l’Autorité dans le domaine du transport routier et des concessions autoroutières. À ce titre, avec l’appui des services concernés, elle est notamment responsable de l’instruction des projets de décision d’interdiction ou de limitation des services routiers soumis par les autorités organisatrices de transport, du contrôle des règles d’accès aux gares routières de voyageurs, de l’instruction des propositions d’avis sur les avenants aux cahiers des charges de concession, du suivi de l'économie générale des conventions de délégation ainsi que du contrôle des marchés passés par les concessionnaires autoroutiers.

La direction des affaires générales assure l'administration des services de l’Autorité. À cette fin, elle est responsable de l’animation de la politique des ressources humaines, de la gestion et de la formation des personnels, de la préparation et de l’exécution du budget, du contrôle de gestion, de la commande publique, de la gestion immobilière, des systèmes d’information, des moyens généraux et de la documentation.

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PLF 2016 51

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

ORIENTATIONS DE L’ARAFER

L’ARAF s’est mise progressivement en place après la nomination des membres de son collège en juillet 2010 et a rendu ses premières décisions à l’automne 2010. Cinq ans après sa création, le régulateur ferroviaire s’inscrit dans un contexte législatif en profonde mutation : une nouvelle loi de réforme ferroviaire, une directive européenne qui consolide son rôle et une loi qui élargit ses missions et ses compétences au-delà de son périmètre de compétence historique. Ces trois textes majeurs modifient en profondeur la place de la régulation dans le secteur des transports terrestres.

La loi n° 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire, en précisant et en étendant le rôle de l’ARAF, a confirmé et renforcé les pouvoirs du régulateur ainsi que ses compétences sur le volet économique et financier du système ferroviaire.

Outre ses implications directes pour l’ARAFER, cette réforme engage lourdement l’avenir du secteur ferroviaire, en transformant son organisation et sa structure ainsi qu’en refondant son volet social. Elle affirme également, à travers plusieurs dispositions, l’impérieuse nécessité d’endiguer la spirale d’endettement, inquiétante pour l’avenir du chemin de fer français.

Au-delà de cette réforme, le secteur ferroviaire doit maintenant intégrer la perspective de l’ouverture à la concurrence, être vigilant sur la soutenabilité de son modèle économique face à la concurrence intermodale et tenir compte des nouveaux comportements des citoyens dans leurs modes de déplacement.

Pour cela, l’ARAFER entend poursuivre et amplifier son action dans le secteur ferroviaire pour :

- faciliter l’accès des entreprises au réseau par la revue des règles applicables (notamment dans le document de référence de réseau, qui regroupe les règles d’accès au réseau et gouverne les relations entre les entreprises ferroviaires et les gestionnaires d’infrastructure) et un renforcement du contrôle, à travers le pouvoir d’avis conforme, de la tarification de l’utilisation du réseau ainsi que des installations de service ;

- garantir les conditions d’une concurrence non faussée, à travers la remise en cause de toutes les barrières à l’entrée susceptibles d’être identifiées, qu’elles soient tarifaires ou techniques, et par le contrôle approfondi des règles de séparation comptable qui doivent être soumises par les opérateurs. C’est en ce sens qu’un projet de lignes directrices a été récemment porté à la consultation des acteurs afin de permettre à l’ARAFER de préciser une doctrine connue de tous ;

- contribuer à la mise en place d’outils efficaces pour le rétablissement des équilibres financiers du secteur, notamment par le biais des contrats liant SNCF Réseau et l’État d’une part, et la SNCF et l’État d’autre part ;

- améliorer la connaissance du secteur et de ses évolutions avec la création d’un observatoire des marchés, élargi au transport routier de voyageurs, en présentant des indicateurs de suivi de l’ouverture des marchés à la concurrence et en élaborant des indicateurs de performance.

La directive 2012/34/UE du 21 novembre 2012 établissant un espace ferroviaire unique européen conforte également l’ARAFER dans sa démarche de développer une plus grande coopération avec ses homologues européens. L’ARAFER présente, en ce sens, sa candidature à la vice-présidence de l’IRG-Rail, l’association des régulateurs européens indépendants, à laquelle elle participe déjà activement.

C’est à la date du 16 juin 2015 que cette directive confère, par ailleurs, la régulation économique du tunnel sous la Manche avec l’Office of rail and road, sur laquelle un accord de coopération entre les deux Autorités a été signé dès le 16 mars 2015 et des travaux importants doivent être menés.

La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques modifie enfin les contours de l’ARAFER, avec une extension de ses compétences aux concessions autoroutières et aux services de transport par autocar. Cette actualité confirme la place de l’ARAFER comme acteur majeur des transports terrestres, au bénéfice des consommateurs. Tout l’enjeu pour l’ARAFER est à présent d’assurer avec efficacité ces nouvelles missions.

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52 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU BUDGET DE L’ORGANISME

Il convient en préambule de souligner que le plafond d’emplois de l’Autorité ainsi que les ressources et dépenses prévisionnelles présentés ont vocation à être redéfinis par amendement gouvernemental en cours d’examen du projet de loi de finances par le Parlement.

RESSOURCES

(en milliers d’euros)

Ressources Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Ressources de l’État 0 0 0

- subventions de l’État - - -

- ressources fiscales affectées 0 10 130 10 457

Autres ressources publiques 0 0 0

Ressources propres et autres 0 0 0

Total 0 10 130 10 457

L’ARAF, jusqu’à la création de l’ARAFER, est financée par une taxe affectée constituée d’un droit fixe dû par les entreprises ferroviaires en proportion du montant des redevances d’utilisation du réseau ferré national qu’elles versent à SNCF Réseau, dans la limite de cinq millièmes de ce montant. Sur proposition du collège de l’ARAFER, ce droit a été fixé, en deçà du plafond de 5 millièmes prévu par la loi, à 3,7 millièmes du montant des redevances d’utilisation du réseau, par arrêté du 7 octobre 2010. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit un plafonnement de cette taxe affectée à hauteur de 10,457 M€.

L’absence de ressources perçues en 2014 s’explique par l'arrêté du 12 juillet 2013 modifiant l’arrêté du 7 octobre 2010, qui fixe à zéro le taux du droit fixe acquitté par les entreprises ferroviaires, sur la demande de l’Autorité (soit une économie d’environ 12,5 M€ pour les entreprises assujetties). En effet, l’Autorité a proposé que les réserves dont elle dispose bénéficient à titre exceptionnel aux entreprises ferroviaires qui acquittent la taxe affectée.

Pour 2016, l’extension des missions de l’ARAFER doit s’accompagner de nouvelles ressources de financement. Ainsi, la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques prévoit une contribution pour frais de contrôle, assise sur le chiffre d’affaires de l’année précédente des entreprises de transport public routier et des concessionnaires d’autoroute. Le taux, compris entre 0,05 et 0,3 ‰, doit être fixé par arrêté des ministres chargés des transports et du budget sur proposition de l’ARAFER.

DÉPENSES

(en milliers d’euros)

Dépenses Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Personnel 4 508 6 500 7 007

Fonctionnement 2 460 3 300 3 300

Intervention 0

Investissement 655 150 150

Total 7 623 9 950 10 457

L’évolution des dépenses de l’ARAFER reflète la montée en charge de l’Autorité. Les dépenses de personnel croissent avec l’effectif. L’Autorité est essentiellement constituée de cadres issus du secteur privé, de qualification élevée : juristes, économistes, ingénieurs, auditeurs…

Il convient également de noter que l’Autorité est soumise au régime de l’auto-assurance s’agissant des indemnités de chômage. Cette sujétion oblige l'Autorité à inscrire des provisions pour risques, comme l'a confirmé l'audit de la Cour des Comptes en 2014.

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PLF 2016 53

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AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION DE L’ORGANISME

Ce tableau recense les emplois en fonction au sein de l’Autorité :

En ETPT Réalisation 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Emplois rémunérés par l’entité

- agents titulaires de la fonction publique 7,57 12,5 16,5

- détachés FPE 4,17 9 11

- détachés FPT 3 3 4

- mise à disposition contre remboursement 0,4 0,5 1,5

- agents non titulaires de la fonction publique 33,78 42,5 46,5

- CDD non cadres 0,97 5 6

- CDD cadres 14,84 18 19

- CDI non cadres 2 2 3

- CDI cadres 14,78 17 18

- intérimaires 0,21 0 0

- stagiaires 0,98 0,5 0,5

- vacataires 0,77 0

Autres emplois en fonction dans l’entité non rémunérés par elle (mises à disposition)

Total 42,12 55 63

L’Autorité est essentiellement constituée d’agents issus du secteur privé travaillant sous contrat de droit public à durée déterminée de trois ans ou à durée indéterminée.

Le plafond d’autorisation d’emplois avait été fixé à 63 ETPT pour 2015, en cohérence avec la mise en œuvre de la loi de réforme ferroviaire et les missions dévolues au régulateur depuis le 16 juin 2015 avec la transposition de la directive Refonte. Cependant, la montée en charge plus lente que prévu des recrutements ne permettra pas d’atteindre le plafond d’emploi.

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54 PLF 2016

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AUTORITÉ DE RÉGULATION DES ACTIVITÉS FERROVIAIRES ET ROUTIÈRES – ARAFER

OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PERFORMANCE

La mesure de la performance de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières s’inscrit dans la continuité de la démarche suivie depuis trois ans qui conduit à la publication annuelle d’indicateurs destinés à mesurer l’efficacité, la qualité et l’activité de l’Autorité dans la mise en œuvre de ses missions.

L’objectif de l’ARAFER déjà identifié pour les exercices antérieurs était décliné en deux indicateurs permettant de mesurer l’efficacité et la qualité des décisions rendues par l’ARAFER, notamment dans le cadre de règlements de différends. Au vu des nouvelles missions confiées à l’ARAFER, l’Autorité élargit le champ d’application de ses indicateurs. INDICATEUR 1.1 : Respect des délais

(du point de vue du contribuable)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

Respect du délai d’instruction des règlements de différend (secteur ferroviaire)

% - 80 100 100

Respect du délai d’instruction des saisines des AOT (secteur du transport routier)

% - - 100 100

Délai moyen de traitement des demandes d’avis (tous secteurs) mois 2 2 2 2

Précisions méthodologiques L’article L.2134-3 du code des transports précise que l’ARAFER doit se prononcer dans un délai de 6 semaines maximum à compter de la réception de l’ensemble des informations utiles. Le délai moyen d’adoption de la décision dépend de la complexité du cas traité et d’une éventuelle modification des demandes des parties en cours d’instruction. L’article L.3111-19 du code des transports précise que l’ARAFER émet un avis sur le projet d’interdiction ou de limitation du service de l’autorité organisatrice de transport dans un délai de deux mois à compter de la réception de la saisine. L’Autorité de régulation peut décider de prolonger d’un mois ce délai, par décision motivée. Ce délai mesure le délai moyen de traitement des saisines. L’ARAFER doit rendre des avis dont les délais de traitement ne sont pas encadrés par le code des transports. Cet indicateur mesure le délai moyen de décision de l’ARAFER. Source des données : système d'information de l’ARAFER.

Justification des prévisions et de la cible

L’objectif de cet indicateur est de fournir une information sur l’efficacité de l’Autorité en matière de traitement des règlements de différend et des avis. INDICATEUR 1.2 : La qualité des décisions de l’Autorité

(du point de vue de l’usager)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

Nombre de décisions de l’ARAFER annulées suite à un recours

Nbre 0 0 0 0

Précisions méthodologiques L’indicateur est le nombre de décisions de l’ARAFER annulées suite à un recours devant la cour d’appel de Paris ou devant le Conseil d’Etat. Source des données : système d'information de l’ARAFER.

Justification des prévisions et de la cible

L’objectif de cet indicateur est de fournir une information sur la qualité des décisions et avis rendus par l’Autorité.

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PLF 2016 55

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

Conseil supérieur de l’audiovisuel – CSA

PRÉSENTATION DU CSA

Créé par la loi du 17 janvier 1989, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a pour mission de garantir la liberté de communication audiovisuelle en France. La loi du 30 septembre 1986, modifiée à de nombreuses reprises, lui confie de larges responsabilités. L’article 1 de la loi n°2013-1028 du 15 novembre 2013 modifie le statut du Conseil. Ce dernier devient une autorité publique indépendante dotée d’une personnalité morale distincte de celle de l’État, impliquant une gestion budgétaire et comptable entièrement autonome. Le décret n°2013-1282 du 29 décembre 2013 pris pour application de l’article 88 de la loi n°2013-1279 du 29 décembre 2013 de finances rectificative pour 2013 fixe les modalités d’application de la période transitoire, sur l’exercice 2014, pendant laquelle les dépenses et les recettes du Conseil supérieur de l’Audiovisuel sont imputées sur le programme « Protection des droits et libertés de la mission « Direction de l’action du gouvernement » du budget général de l’État. Le décret n°2014-382 du 28 mars 2014 fixe les modalités d’organisation et de fonctionnement du Conseil notamment son régime budgétaire et comptable. Pour son administration, le Conseil supérieur de l’audiovisuel délibère notamment sur les crédits nécessaires à l’accomplissement de ses missions, le budget initial et, le cas échéant, les budgets rectificatifs ainsi que les programmes d’activités qui lui et associé, le compte financier et l’affectation des résultats, le règlement intérieur. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est dirigé par un collège composé de huit membres nommés par décret du Président de la République. La loi du 15 novembre 2013 prévoit de réduire progressivement le collège à sept membres, dont trois désignés par le Président de l’Assemblée nationale et trois par le président du Sénat, le président du Conseil restant nommé par le Président de la République. Pour assurer ses missions, le Conseil compte près de trois cents collaborateurs et dispose de huit directions, placées sous l’autorité du Président du Conseil et sous la responsabilité du directeur général :

La direction administrative, financière et des systèmes d’information, La direction des médias télévisuels, La direction des médias radios, La direction des programmes, La direction juridique, La direction des études, des affaires économiques et de la prospective, La direction des affaires européennes et internationales, La direction de l’information et de la communication institutionnelle.

Rattachés à la direction générale, s’ajoutent également :

Le secrétariat du Collège, La cellule outre-mer, Le secrétariat général aux territoires.

Pour assurer la déclinaison locale des actions du Conseil, ce dernier s’appuie sur seize comités territoriaux de l’audiovisuel, présents en métropole et en outre-mer. En 2015, dans le respect des dispositions du décret relatif à l’organisation et au fonctionnement du Conseil, celui-ci s’est doté d’un comptable public dénommé « agent comptable ».

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56 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

Le Conseil a quatre missions principales : Gérer et attribuer les fréquences destinées à la radio et à la télévision Il assure la planification des bandes de fréquences qui lui sont assignées et délivre des autorisations aux services de radio et de télévision ainsi qu’aux autres services de communication audiovisuelle. Il est également chargé de conduire le processus d’extension de la couverture de la télévision numérique terrestre (TNT), des six nouvelles chaînes lancées le 12 décembre 2012 et le développement de la télévision en haute définition, de la télévision mobile personnelle et de la radio numérique. Réguler les services de radio, de télévision et, depuis la loi du 5 mars 2009, les services de médias audiovisuels à la demande Il s’assure du respect des lois et de la réglementation par tous les opérateurs et peut sanctionner ceux qui se trouvent en infraction. Ainsi, il veille au respect du pluralisme des courants de pensée et d’opinion, de la dignité de la personne, à la protection du jeune public et à l’absence d’incitation à la violence et à la haine. Il favorise la représentation de la diversité de la société française dans les programmes. Il développe l’accessibilité des programmes aux personnes handicapées. Il veille également à la qualité et à la diversité des programmes, au développement de la production et de la création audiovisuelle nationale, à la défense et à l’illustration de la langue et de la culture françaises. Il organise les émissions de la campagne officielle radiotélévisée lors de différentes élections. Il doit assurer l’égalité de traitement entre les opérateurs, favoriser la libre concurrence, garantir l’indépendance et l’impartialité du secteur public de la radio et de la télévision et régler les différends relatifs à la distribution de services de radio ou de télévision. Nommer les présidents des sociétés nationales de programme et assurer leur suivi La loi n°2013-1028 du 15 novembre 2013 a redonné au Conseil le pouvoir de nomination des présidents de la société France Télévisions, de la société Radio France et de la société en charge de l'audiovisuel extérieur de la France. Ces nominations font l'objet d'une décision motivée se fondant sur des critères de compétence et d'expérience. Les candidatures sont présentées au Conseil supérieur de l'audiovisuel et évaluées par ce dernier sur la base d'un projet stratégique. Par ailleurs, le conseil est chargé du contrôle de l’application du cahier des charges des sociétés nationales de programme et émet des avis sur le suivi d’exécution de leurs contrats d’objectif et de moyen. Émettre des avis sur l'ensemble des activités relevant de sa compétence

Le Conseil doit être consulté sur tous les projets de lois et de décrets concernant l’audiovisuel. Il peut être saisi de demandes d'avis ou d'études par le Gouvernement, les présidents de l'Assemblée nationale ou du Sénat et les commissions compétentes de ces deux assemblées. Il est également consulté par l’Autorité de la concurrence sur des pratiques restrictives de la concurrence et les concentrations économiques intervenant dans le secteur audiovisuel.

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PLF 2016 57

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU BUDGET DE L’ORGANISME

(en milliers d’euros)

Ressources Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Ressources de l’État 35 446 37 793 37 791

- subventions de l’État 35 446 37 793 37 791

- ressources fiscales affectées

Autres ressources publiques

Ressources propres et autres 5

Total 35 450 37 793 37 791

Le montant des crédits, votés en LFI pour 2014, étaient de 35,7 millions d’euros. Ces crédits ont subi les mesures relatives aux réserves initiales, pour aléas de gestion, gel, surgel en cours de gestion. Un abondement de 18 870€ de la Direction des services administratifs et financiers (DSAF) des services du Premier ministre a permis au CSA de régler les dernières factures parvenues au Département comptable ministériel (DCM) le 10/12/2014. À cela s’ajoute une somme de 4 540 € correspondant à des produits des cessions de biens mobiliers bénéficiant aux autorités indépendantes.

Ainsi la dotation disponible totale pour 2014 était de 35 450 212 €.

La subvention de l’État allouée au Conseil au titre de 2015 est de 37 792 612 euros.

Pour l’année 2016, le montant des crédits prévu au PLF 2016 est de 37 791 324 euros.

Ce tableau recense les dépenses de l’établissement (y compris charges calculées), ventilées en trois ou quatre enveloppes : personnel, fonctionnement, investissement et, le cas échéant, intervention :

(en milliers d’euros)

Dépenses Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Personnel 20 546 23 093 23 100

Fonctionnement 14 346 14 349 14 341

Intervention

Investissement 181 350 350

Total 35 073 37 793 37 791

Justification au premier euro des dépenses : Pour l’année 2014, le montant des crédits pour les trois enveloppes se décomposent comme suit :

- Fonctionnement : 14 346 469 € correspondant à 40% des crédits du Conseil. Le Conseil a consacré 30 % de ses crédits à l’exercice des missions essentielles que lui a confiées le législateur (le contrôle des programmes et la régulation socioculturelle ; la gestion du spectre hertzien et l’attribution des fréquences ; les études juridiques et économiques ; les innovations technologiques en lien notamment avec les services audiovisuels numériques, les investissements informatiques nécessaires à la réalisation de ses missions et la coopération européenne et internationale), soit une consommation constante sur les trois dernières années. Le budget du Conseil est contraint par les dépenses immobilières (loyers et charges du siège principal à Paris et des comités territoriaux de l’audiovisuel de métropole et d’outre-mer – CTA et les travaux) qui représentent 45 % des crédits de fonctionnement en 2014 contre 41 % en 2013. La progression de ce poste de dépenses incompressibles est due notamment à la mise en place d’une politique de mutualisation des CTA entraînant sur l’année considérée une augmentation conjoncturelle des dépenses liées aux travaux pour à terme bénéficier d’une diminution structurelle de cette ligne de dépense. À cela s’ajoutent les dépenses de fonctionnement de l’institution à hauteur de 25 % liées à l’informatique, au pilotage et à la gestion de la logistique (fonctionnement courant, déplacements du personnels, équipement, etc.), aux ressources humaines (action sociale, formation professionnelle…) et à la communication, informations et relations publiques (y compris abonnements).

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58 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

- Personnel : 20 545 814 € correspondant à 59% des crédits du Conseil.

- L’investissement : 181 248 € correspondant à une somme inférieure à 1% du budget du Conseil.

Le Conseil a procédé notamment, dans le cadre du renouvellement de son parc automobile, à l’achat de véhicules pour un montant total de 167 448 € auprès de l’UGAP. De plus, l’institution a fait l’acquisition d’un serveur virtuel pour un montant de 13 800 €. Ainsi, la consommation totale 2014 sur les comptes d’immobilisations s’élève à 181 248 €. Pour l’année 2015, il est à rappeler que le budget s’inscrit dans un cadre rénové de présentation découlant de la loi n° 2013-1028 du 15 novembre 2013 relative à l’indépendance de l’audiovisuel public.

Par ailleurs, conformément aux dispositions de l’article 3 du décret n° 2014-382 du 28 mars 2014 relatif à l’organisation et au fonctionnement du Conseil, c’est le Collège qui a délibéré sur le budget initial au titre de 2015.

Ainsi, les crédits ont été répartis en trois enveloppes (en milliers d’euros) :

- Personnel : 23 093 K€ ; - Fonctionnement : 14 349 K€ ; - Investissement : 350 K€.

Concernant l’enveloppe d’investissement, il convient de signaler que le Conseil ayant renouvelé son parc automobile, la part des dépenses au titre des immobilisations corporelles va diminuer. Au-delà de ce constat, une augmentation prévisionnelle des dépenses pour immobilisations incorporelles est à prévoir. En effet, les besoins du Conseil en matière de sécurisation et de modernisation de ses systèmes d’information sont importants : projet Fréquencia inscrit au plan ministériel de modernisation et de simplification, qui est un outil pour l’administration, la planification et la coordination des fréquences), renouvellement des équipements réseaux et outils de supervision, développement de la gestion électronique d’outils de suivis liés aux missions du Conseil et à son fonctionnement.

Pour l’année 2016, le montant des crédits est quasi similaire à celui de l’année 2015 et est réparti pour les trois enveloppes de la manière suivante (en milliers d’euros) :

- Personnel : 23 100 K€ ; - Fonctionnement : 14 341 K€ ; - Investissement : 350 K€.

Le plafond d’autorisation d’emplois demeure stable (284 ETPT). Il convient d’ajouter néanmoins qu’en application des dispositions contenues dans la loi du 15 novembre 2013, le Conseil prévoit une intensification des études d’impact sur le fondement de trois articles modifiés de la loi de 1986. Les articles sont les suivants : article 28 (modification de conventions relevant d’un service national de télévision ou de radio) ; article 31 (études d’impact notamment économiques lorsque le Conseil procède aux consultations publiques en vue de l’attribution de fréquences) ; article 42-3 (études d’impact, notamment économiques, lorsque le Conseil doit donner son agrément à modifications de contrôle direct ou indirect de sociétés titulaires d’autorisation ou à un changement du mode de financement des dites société).

Les études consistent notamment :

- Soit en l’achat de données (marchés publicitaires, granularité en matière d’audience, comparaisons européennes et internationales en matière économique et réglementaire) ;

- Soit en des prestations d’études externalisées. Le basculement de la bande 700 MHz conduit à d’importantes opérations de planification, voire de replanification de la bande TNT, ce qui nécessite des crédits conséquents ; à signaler que les travaux se feront sans que le programme de déploiement des six nouvelles chaînes en haute définition ne soit remis en cause.

Enfin, dans l’optique de la préparation des élections législatives et présidentielles pour 2017, le Conseil dans le cadre des missions qui lui sont confiées par la loi, devra dès 2016, engager les moyens techniques et humains nécessaires au suivi opérationnel des élections susvisées.

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PLF 2016 59

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION DANS L’ORGANISME

En ETPT Réalisation

2014 Prévision

2015 Prévision

2016

Emplois rémunérés par l'entité 279,9 284 284

- Agents titulaires de la fonction publique 40,5 41 41

- Catégorie A + 9,5 10 10

- Catégorie A 14,4 15 15

- Catégorie B 12,2 12 12

- Catégorie C 4,4 4 4

- Agents non titulaires de la fonction publique 239,4 243 243

- CDI 148,9 151 151

- CDD 90,5 92 92

Autres emplois en fonction dans l’entité, non rémunérés par elle (mises à disposition)

17 16 16

Globalement, la structure de l’emploi reste stable.

La réorganisation des services du Conseil courant 2015 a permis de favoriser la mobilité interne des agents du Conseil. Elle va conduire au recrutement de nouvelles compétences, afin de répondre à l’ensemble des missions confiées au Conseil, dans le respect du plafond d’emplois.

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60 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PERFORMANCE

OBJECTIF N° 1 : DÉFENDRE ET PROTÉGER EFFICACEMENT LES DROITS ET LIBERTÉS

Indicateur 1.1 « Nombre de dossiers et de réclamations traités par an et par un ETP d’agent traitant »

L’indicateur 1.1 mesure la performance en adoptant le point de vue du contribuable. Il rend compte du nombre de dossiers et de réclamations traités par an et par ETP d’agent traitant. La nature très différente des dossiers ou réclamations traités par chaque autorité administrative indépendante doit être prise en compte. Pour cette raison, l’indicateur est décliné en sous-indicateurs.

L'objectif retenu pour le Conseil supérieur de l'audiovisuel vise à mesurer le traitement des saisines des téléspectateurs, des auditeurs, des associations et des élus. La régulation du secteur de l’audiovisuel est en effet assurée, à titre principal, en vue de protéger le public et les consommateurs, plus particulièrement les plus jeunes. Les courriers reçus portent principalement sur la déontologie des programmes, le pluralisme et la déontologie de l’information, la violence dans les programmes, la protection de l’enfance, les problèmes de réception de la TNT et, en période électorale, l’équilibre des temps de parole politique.

Indicateur 1.2 « Délai moyen d’instruction des dossiers »

En fonction de la nature des saisines, les délais d'instruction sont très variables. Cependant, il est paru important au Conseil de rendre compte de cette activité et de s'attacher à mesurer la performance de l'institution vis-à-vis de l'usager.

INDICATEUR 1.1 : Nombre de dossiers et de réclamations traités par an et par un ETP d’agent traitant (du point de vue contribuable)

unité 2014 2015 2016 2017

Réalisation Prévision

actualisée

Prévision Cible

nombre de saisines traitées par an et par etpar ETP d’agents traitants du CSA

Nbre/ETP 1041 1076 1113 1000

Précisions méthodologiques

Sources de données : les données sont fournies par les directions concernées et consolidées par la direction administrative, financière et des systèmes d’information.

Modalités de calcul : les résultats (estimation) sont obtenus à partir du quotient suivant :

Numérateur : nombre de saisines traitées par an

Dénominateur : nombre d'ETP d'agents traitants

Justification des prévisions et de la cible

L’augmentation croissante d’année en année du nombre de plaintes de téléspectateurs atteste d’une certaine reconnaissance par le public du rôle de régulateur du Conseil.

La plupart des courriels abordent des questions relatives à la déontologie des programmes (27 % en 2014), le pluralisme et la déontologie de l’information (21% en 2014), et la violence dans les programmes (20% en 2014). Ces courriers et courriels sont, conformément à la mission de service public du Conseil, tous traités avec l’aide des différentes directions, dont, au premier plan, la direction des programmes.

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PLF 2016 61

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

L’augmentation du nombre de courriers reçus au Conseil début 2015 s’explique notamment par les très nombreuses réactions d’auditeurs et de téléspectateurs sur le traitement médiatique des attentats de début janvier. Ces tragiques évènements ont suscité une augmentation des saisines très importante en début d’année. D’autres sujets d’actualités et l’accroissement de la « viralité » sur les réseaux sociaux ont fait émerger ces derniers mois des courriers de nature quasi-pétitionnaire. Des communautés d’internautes relayant très largement sur le Net des sujets sur lesquels le Conseil est saisi. Le Conseil reçoit ainsi des vagues de plusieurs centaines de courriels sur un évènement précis.

Par ailleurs, les campagnes électorales génèrent toujours un nombre important de courriers :

- la campagne pour les élections municipales de mars 2014, pour les élections en Nouvelle Calédonie (mai 2014) et pour l’élection des représentants au Parlement européen de mai 2014 a entraîné de nombreuses réactions de la part du public.

- Les données 2014 n’ont pas été reconduites pour l’année 2015. En effet, une seule élection est prévue (conseillers régionaux et/ ou départementaux).

- L’année 2017 devrait conduire les électeurs à se manifester plus massivement auprès du Conseil du fait de la tenue de l’élection présidentielle puis des élections législatives.

En outre, à ce stade, même s’il est difficile d’évaluer l’impact qu’aura, sur le public, le lancement de la radio numérique terrestre, cet événement peut néanmoins être un facteur supplémentaire justifiant l’évolution des données susmentionnées.

INDICATEUR 1.2 : Nombre de dossiers et de réclamations traités par an et par un ETP d’agent traitant (du point de vue de l’usager)

UNITÉ 2014 2015 2016 2017

Réalisation Prévision

actualisée

Prévision CIBLE

Délai moyen d’instruction des saisines par

le CSA

JOURS 18 19,8 16,8 17,2

Précisions méthodologiques

Sources de données : les données sont fournies par les directions concernées et consolidées par la direction administrative et financière.

Modalités de calcul : le délai moyen indiqué ci-dessus est calculé par la différence entre la date de réception du courrier postal ou électronique du téléspectateur ou de l’auditeur ayant saisi le Conseil et la date de la réponse qui y est apportée par le service de l’information et de la documentation, de la direction des technologies et de la direction des programmes, avec ou sans examen par le Collège du Conseil.

Justification des prévisions et de la cible

Conformément à sa mission de service public le Conseil s’attache à améliorer le traitement des saisines reçues.

Néanmoins, le délai de traitement s’est malheureusement allongé début 2015 suite au nombre important de courriers reçus après les évènements tragiques de janvier. Malgré un effort des services, le délai de traitement prévu n’a pu être réalisé.

L’approche de la campagne des présidentielles et les courriers attendus sur ce sujet laissent supposer une augmentation dans les deux années qui viennent du traitement des saisines.

Le premier semestre 2015 témoigne d’un effort pour assurer un traitement rapide des plaintes reçues. Il est donc envisageable d’estimer à 19,8 jours le délai moyen de traitement des plaintes pour l’année 2015.

L’année 2017 connaîtra néanmoins une légère augmentation liée au nombre des saisines concernant l’équilibre des temps de parole politique et le pluralisme de l’information.

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62 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

OBJECTIF N° 2 : DÉFENDRE ET PROTÉGER EFFICACEMENT LES DROITS ET LIBERTÉS

Indicateur 2.2 « contribution aux rapports gouvernementaux, aux projets de loi et au débat public»

Créé par la loi du 17 janvier 1989, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a pour mission de garantir la liberté de communication audiovisuelle en France. La loi du 30 septembre 1986, modifiée à de nombreuses reprises, lui confie de larges responsabilités, parmi lesquelles : la protection des mineurs, le respect de l'expression pluraliste des courants d'opinion, l’organisation des campagnes électorales à la radio et à la télévision, la rigueur dans le traitement de l'information, l’attribution des fréquences aux opérateurs, le respect de la dignité de la personne humaine, la protection des consommateurs.

De plus, le Conseil est chargé de « veiller à la défense et à l’illustration de la langue et de la culture françaises » sur les antennes. Il a également pour missions de rendre les programmes de la télévision accessibles aux personnes souffrant d'un handicap auditif ou visuel ; de veiller à la représentation de la diversité de notre société dans les médias ; de contribuer aux actions en faveur de la protection de la santé, etc.

Plus récemment le pouvoir de nomination des présidents des sociétés nationales de programmes a été rétabli au CSA. Pour toutes ces missions, le Conseil procède régulièrement à la publication d’avis, de rapports, d’études, et formule chaque année des propositions d’évolution de la législation et de la réglementation du secteur de l’audiovisuel.

En intervenant publiquement par la voix de ses représentants lors d’événements nationaux et internationaux, il contribue à la visibilité des grands enjeux liés au secteur de l’audiovisuel et à l’animation du débat public sur ces thèmes.

INDICATEUR 2.2 : Contribution aux rapports gouvernementaux, aux projets de loi et au débat public (Du point de vue de l’usager)

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

actualisée

2016

Prévision

2017

Cible

Contribution du CSA aux rapports gouvernementaux, aux projets de loi et au débat public

Nbre 97 58 58 58

Sous-indicateur : « Contribution du CSA aux rapports gouvernementaux, aux projets de loi et au débat public »

Sources des données :

Les données sont fournies par la direction générale du CSA.

La contribution du CSA au débat public revêt différentes formes :

- la publication de rapports et études sur des thèmes liés au secteur de l’audiovisuel ;

- l’audition du Président et des membres du Conseil par les commissions de chacune des deux chambres du Parlement ;

- des interventions publiques régulières ;

- la publication d’avis ;

- la publication d’un rapport annuel assorti de propositions de modifications législatives et/ou réglementaires ;

- les propositions d’évolution de la réglementation sont celles figurant dans le rapport annuel du CSA. Sont prises en compte les propositions de modifications : législatives, réglementaires, de régulation.

Modalités de calcul

Du 1er janvier au 31 décembre de l’année N, nombre de rapports et études publiés, nombre d’interventions du Président et des membres du CSA devant les commissions parlementaires et nombre de modifications proposées

Justification des prévisions et de la cible

Il convient de noter que les principales interventions publiques du Président du Conseil relayées sur le site de l’institution et figurant parmi les données à collecter, ont été comptabilisées à partir du second semestre 2014. Il convient par ailleurs de souligner que cet indicateur n’a pas vocation, en soi, à augmenter ou diminuer chaque année, étant donné qu’il dépend fortement du contexte.

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PLF 2016 63

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL – CSA

OBJECTIF N° 3 : RENFORCER L’EFFICACITÉ DE LA RÉGULATION DU SECTEUR AUDIOVISUEL AU PROFIT DES AUDITEURS ET DES TÉLESPECTATEURS

Les indicateurs ci-dessous reposent sur le nombre de fréquences nouvelles autorisées, de nouveaux services conventionnés, du nombre de modifications administratives et des études de planification en vue de la réalisation de modifications des fréquences effectuées par le CSA, que ce soit en télévision ou en radio. Il convient de souligner que ces indicateurs n’ont pas vocation, en soi, à augmenter chaque année, étant donné que ces activités dépendent fortement du contexte et notamment des demandes du secteur audiovisuel. De plus, ils ne représentent pas l’ensemble de l’activité du CSA en matière de régulation des fréquences de la télévision et de la radio.

INDICATEUR 3.1 : Pour les services de télévision et de radio, nombre de fréquences nouvelles autorisées (du point de vue de l’usager)

unité 2014 2015 2016 2017

Réalisation Prévision

actualisée

Prévision cible

nombre de fréquences nouvelles autorisées et de nouveaux services conventionnes

nbre 2 059 385 922 849

nombre de modifications administratives et de modifications de fréquences réalisées

nbre 1 666 1 395 1 451 2 466

nombre d’études de planification de fréquences effectuées

nbre 2 414 2 511 4 750 3 500

Précisions méthodologiques

Sources de données :

Les sources de données sont :

- le fichier de suivi des appels à candidatures ;

- le fichier de suivi des modifications techniques ;

- le fichier de suivi des fréquences temporaires ;

- le fichier de suivi des coordinations internationales ;

- la base de données des fréquences du CSA ;

- le fichier de suivi des travaux de Radio France et France Télévisions ;

-le fichier de suivi de dérogations d’usage de fréquences.

Les sous-indicateurs 1 et 2 ont été alimentés conjointement par la direction des médias radio (DMR) et la direction des médias TV (DMT), puis consolidés par la direction administrative et financière (DAF) du CSA.

Mode de calcul :

Sous-indicateur 1 : « Nombre de fréquences nouvelles autorisées et conventionnées »

Pour la radio, le nombre de fréquences nouvelles autorisées correspond à la somme du nombre de fréquences liées :

- aux agréments des appels à candidatures partiels et généraux en FM et RNT ;

- aux autorisations d’émetteurs de confort (en incluant le cas particulier des tunnels) ;

- aux agréments liés aux appels d’autoroute (le tronçon est pris comme base de calcul : on ne compte pas chaque site comme une autorisation) ;

- aux autorisations sur des nouvelles ressources pour Radio France et France Télévision (outre-mer 1ère et France Inter en outre-mer) ;

- aux nouveaux services conventionnés en hertzien (radios analogiques et radios numériques) ;

- aux nouveaux services conventionnés ou déclarés en non hertzien.

Pour la télévision, il s’agit de la somme des fréquences planifiées en TNT et télévisions locales ainsi que du nombre de nouveaux services conventionnés en non hertzien.

Sous-indicateur 2 : « Nombre de modifications administratives et de modifications de fréquences réalisées »

Pour la radio, ce nombre correspond au :

- nombre de modifications techniques ayant donné lieu à une publication au Journal officiel (il n’inclut pas les refus ou expérimentations décidés par le Conseil) de radios privées et publiques, en FM et RNT ;

- nombre de réaménagements de radios privées et publiques en FM et RNT ;

- nombre de reconduction d’autorisations hertziennes (nombres d’opérateurs concernés par chacune des opérations de reconductions), qu’elles relèvent de la compétence des CTA ou du Collège ;

- nombre de modifications non techniques apportées aux conventions des radios existantes en hertzien et en non hertzien, qu’elles relèvent de la compétence des CTA ou du Collège.

Pour la télévision, il s’agit de la somme des fréquences et des caractéristiques techniques de diffusions modifiées en TNT

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Sous-indicateur 3 : « Nombre d’études de planification de fréquences effectuées »

Pour la radio, le nombre d'études de planification de fréquences effectuées correspond à la somme du nombre de fréquences liées :

- aux allotissements correspondant aux plans de fréquences des appels à candidatures publiés par le Conseil ;

- aux refus de modifications techniques ;

- aux expérimentations en FM et RNT ;

- aux études de coordination provenant des consultations des pays étrangers en FM et Radio Numérique Terrestre ;

- aux études de fréquences temporaires ;

- aux études en vue d’accorder les dérogations d’usages de fréquences sollicitées par d’autres affectataires

Ainsi, une fréquence est considérée comme nouvelle s’il s’agit d’une nouvelle ressource ou si son autorisation est arrivée à échéance.

Pour la télévision, il s’agit de la somme des études relatives aux chaînes/multiplex pour chaque site pour les plans :

- cible ;

- hors bande des 700MHz

- outre-mer ;

- coordination internationale (demandes de coordination entrante des pays étrangers) ;

- télévisions locales.

Le tableau ci-dessous présente le détail (radio, TV, non hertzien) de chaque sous-indicateur.

2015 Prévision actualisée

2016 Prévision

2017 Cible

Radio 309 436 305

TV 76 486 544 Nombre de fréquences nouvelles autorisées et de nouveaux services conventionnés

TOTAL 385 922 849

Radio 970 885 980

TV 425 566 1486 Nombre de modifications administratives et de modifications de fréquences réalisées

TOTAL 1395 1451 2466

Radio 1525 1750 1750

TV 986 3000 1750 Nombre d’études de planification de fréquences effectuées

TOTAL 2511 4750 3500

Justification des prévisions et de la cible

Le nombre de fréquences mises en appel à candidatures dépend des études menées pour dégager de nouvelles ressources et de l’arrivée à échéance des autorisations aux termes des 15 ans (autorisations délivrées pour une durée de 5 ans, reconductibles deux fois par tacite reconduction). Le volume de ces fréquences arrivant à échéance est variable d’une année sur l’autre. On notera à cet effet qu’un appel à candidatures lancé en année n’a des conséquences que sur l’année n+1, puisque le Conseil doit alors procéder à la phase d’agrément de sites, à savoir vérifier la conformité du site proposé avec les termes du plan de fréquences annexé à l’appel à candidatures.

Par ailleurs, la loi de novembre 2013 a renforcé l’article 31 de la loi relative aux consultations publiques préalables aux appels à candidatures, en donnant la possibilité au Conseil de l’assortir d’une étude d’impact. Avant le lancement de chaque appel à candidatures en radio, le Conseil doit donc s’interroger sur l’opportunité de mettre en application ces dispositions. Ce point a décalé le calendrier des appels à candidatures. Le lancement de la majorité des appels à candidatures prévus en 2013 a donc été reporté à 2014 et 2015.

En parallèle, en application des conclusions à son rapport sur la numérisation de la radio, le Conseil pourrait lancer, dès 2015, des appels à candidatures en RNT sur une vingtaine de zones, selon les conclusions de la consultation publique. En outre, le Conseil a repris les travaux de planification afin de pouvoir dégager de la ressource pour des appels nationaux. Il sera nécessaire de coordonner ces plans, ce qui va conduire à un accroissement des études liées à cette activité en RNT sur l’année 2015, mais aussi sur les années 2016 et 2017. Cela explique l’augmentation du sous-indicateur n°3 pour les années 2016 et 2017.

Enfin, le Conseil travaille aussi sur des saisines externes, telles que, par exemple, les demandes de coordination internationale, les demandes de fréquences ou les demandes de modifications des données techniques des autorisations. Une hypothèse sur les volumétries moyennes observées les précédentes années a été prise.

S’agissant des nouveaux services, l’actualisation 2015 est fondée sur le constat des déclarations de services sur internet. Les projections 2016 et 2017 tiennent compte à la fois des conventionnements de nouveaux services dans le

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PLF 2016 65

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cadre des appels qui pourraient être lancés en radio analogique et numérique, ainsi que d’une stabilité des déclarations ou conventionnements de services de radio sur internet.

S’agissant des modifications non techniques, les projections sont fondées sur l’estimation du nombre d’opérateurs concernés par l’arrivée à échéance et la reconduction d’autorisations portant sur les fréquences hertziennes, ainsi que sur la stabilité des demandes non techniques de modifications traités par les CTA et le siège.

Par ailleurs, le nombre de reconductions en radio est cyclique et dépend du nombre de fréquences arrivant à échéance des 5 ans (1ere reconduction) ou des 10 ans (2ème reconduction). Ce nombre va connaître une augmentation en 2016 et en 2017 en raison notamment des premières reconductions des autorisations délivrées dans le cadre des appels généraux en outre-mer et surtout des secondes reconductions des premiers appels généraux de fréquences concernées par les appels. Quant au nombre de modifications apportées aux conventions des radios existantes en hertzien et en non hertzien, il est très dépendant de l’évolution législative et réglementaire ainsi que des demandes de la part des radios : il est donc plus difficilement prévisible.

Pour 2017, il est supposé que le Conseil densifie plus intensivement le spectre.

Pour la télévision, la décision du gouvernement de réaffecter la bande 700 MHz aux services de communication mobiles, qui nécessite encore des évolutions du cadre juridique et législatif pour que les travaux techniques correspondants puissent être pleinement menés, a amené le Conseil à reporter les dernières phases du déploiement des multiplex R7 et R8, réduisant fortement de ce fait le nombre initialement prévu de fréquences nouvelles autorisées (sous-indicateur 1). Un transfert des efforts du Conseil vers les études relatives au dégagement de la bande 700 MHz a donc eu lieu courant 2015.

Ces opérations permettant la réaffectation de la bande 700 MHz seront donc celles qui auront l’impact le plus important dans les années à venir amenant ainsi une révision à la hausse des indicateurs correspondants pour les années 2016 et 2017.

Enfin, pour ce qui est du nombre de modifications apportées aux conventions des télévisions existantes en hertzien et en non hertzien, il est très dépendant de l’évolution législative et réglementaire ainsi que des demandes de la part des éditeurs : il est donc plus difficilement prévisible. Il convient toutefois de noter qu’une concurrence accrue avec des modes de distribution alternatifs, notamment quand elle est le fait d’acteurs soumis à d’autres régulations parfois moins exigeantes, peut contribuer à augmenter les demandes par les éditeurs d’une révision de la situation existante.

OBJECTIF N° 5 : OPTIMISER LA GESTION DES FONCTIONS SUPPORT

Le Conseil a mis en place des outils de pilotage et de contrôle de gestion (tableaux de bord trimestriels) afin de mesurer et d’évaluer l’efficience de ses fonctions supports (indicateurs RH, bureautiques, budgétaires et comptables, immobiliers, gestion courante).

Par ailleurs, le CSA multiplie les initiatives visant à améliorer son taux d’emploi de personnes en situation de handicap (démarches actives auprès d’associations en vue du recrutement ou de l’accueil de stagiaires en situation de handicap, actions de sensibilisations internes, recours à des achats auprès d’ateliers protégés notamment).

L’ensemble de ces démarches engagées sera poursuivi sur la période 2014/2017. Enfin, dans son rapport annuel, le Conseil supérieur de l’audiovisuel publie de nombreux indicateurs directement liés à son activité.

INDICATEUR 5.1 : Ratio d’efficience bureautique (du point de vue du contribuable)

Indicateur transversal

unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

actualisée

2016

Prévision

2017

cible

ratio d’efficience bureautique du CSA €/poste 1 285 1 240 1 194 1 188

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Précisions méthodologiques

Sources des données : les données sont fournies par la direction administrative et financière et la direction des technologies (département des systèmes d’information) pour le CSA.

Modalités de calcul : les résultats sont obtenus à partir du quotient suivant :

- Numérateur : coûts des postes de travail bureautique.

- Dénominateur : nombre de postes de travail bureautique.

Cet indicateur est construit conformément aux précisions méthodologiques de la direction du budget précisées dans la directive DF-2MPAP-09-3024 du 15 mars 2010.

Le coût des postes de travail bureautique inclut l’ensemble des postes de travail y compris ceux des stagiaires, des intérimaires et des prestataires.

Justification des prévisions et de la cible

L’évolution de cet indicateur strictement bureautique dépend largement de l’évolution des missions dévolues au Conseil : besoin d’équipements informatiques liés aux projets (Fréquencia – outil pour l’administration, la planification et la coordination des fréquences), le système d’information budgétaire et comptable autonome (décret n°2014-382 du 28 mars 2014 relatif à l’organisation et au fonctionnement du Conseil), au renouvellement des équipements réseaux, au développement de la gestion électronique d’outils de suivis liés aux missions du Conseil et à son fonctionnement, etc.

La prévision actualisée est légèrement supérieure au ratio prévu au PAP 2015 (<1% d’augmentation) mais reste inférieur, et cela malgré les nouveaux projets et le changement de système d’information budgétaire et comptable du Conseil, à la réalisation 2013 et 2014. L’objectif est d’atteindre une diminution du ratio efficience bureautique d’environ 7% pour 2017.

INDICATEUR 5.2 : Efficience de la gestion immobilière (du point de vue du contribuable)

Indicateur transversal

unité 2014

Réalisation

PAP 2014

2015

Prévision actualisée

2016

Prévision

2017

Cible

ratio entretien courant / sub du CSA €/m² 104 58 50 40

ratio sun / effectifs administratifs du CSA sun/poste de travail

12 12 12 12

Précisions méthodologiques

Sous-indicateur 1 : « ratio d’entretien courant / SUB CSA »

Sources des données : les données sont fournies par la direction administrative et financière du CSA

Modalités de calcul :

– Numérateur : dépenses de fonctionnement liées aux contrats de maintenance, à l’entretien des espaces verts, à l’entretien courant des bâtiments ;

– Dénominateur : surface utile brute (SUB) en mètres carrés.

Sous-indicateur 2 : «ratio SUN / postes de travail»

Sources des données : les données sont fournies par la direction administrative et financière du CSA

Modalités de calcul :

- numérateur : ratio SUN

- dénominateur : postes de travail.

Justification des prévisions et de la cible

L’évolution du ratio entretien courant/SUB du CSA en 2014 est liée essentiellement au démarrage de la mise en place des travaux pour le futur PRA (Plan de Reprise d’Activité) pour la salle informatique et la sécurisation des serveurs du Conseil mais également à la création d’une agence comptable conformément au décret n°2014-382 du 28 mars 2014 relatif à l’organisation et au fonctionnement du Conseil en tant qu’Autorité Publique Indépendante. Enfin, Le Conseil s’est engagé en 2014 dans un plan de travaux de mise aux normes des différents comités territoriaux de l’audiovisuel et notamment dans le renforcement des mesures de sécurité. Par ailleurs, le Conseil a mis en place une politique de mutualisation des CTA entraînant sur l’année n une augmentation conjoncturelle des dépenses liées aux travaux pour à terme bénéficier d’une diminution structurelle de cette ligne de dépense.

Pour l’année 2015, l’objectif est de maintenir le prévisionnel du PAP 2015 et de diminuer ce ratio progressivement

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PLF 2016 67

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jusqu’en 2017.

La stabilité du sous indicateur n°2 est la conséquence des efforts du Conseil dans ce domaine. C’est pourquoi, le ratio SUN/ poste de travail est resté, quant à lui, constant sur les exercices de 2013 à 2014. L’objectif est de maintenir ce ratio pour 2015 mais aussi pour la cible 2017.

INDICATEUR 5.3 : Efficience de la gestion des ressources humaines (du point de vue du contribuable)

Indicateur transversal

UNITÉ 2014

Réalisation

2015

Prévision actualisée

2016

Prévision

2017

Cible

ratio d’efficience de la gestion des ressources humaines du CSA

% 2,53 2,54 2,63 2,63

Précisions méthodologiques

Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)

Sources des données : les données sont fournies par la direction administrative et financière.

Modalités de calcul : les résultats sont obtenus à partir du quotient suivant :

- Numérateur : effectif gérant (ETPT).

- Dénominateur : effectif géré (personnes physiques).

Justification des prévisions et de la cible

Les effectifs gérants du Conseil correspondent aux ETPT affectés au département des ressources humaines (soit en prévision 7,55 ETPT pour 2015 et 7,8 ETPT pour 2016) en excluant la directrice administrative, financière et des systèmes d’information et son adjointe qui participent au pilotage et à la politique des compétences en matière de ressources humaines. Ce ratio a vocation à demeurer stable à partir de 2016

INDICATEUR 5.4 : Part des bénéficiaires de l’obligation d’emploi prévue par la loi n°87-517 du 10 juillet 1987

(du point de vue du citoyen) Indicateur transversal

unité 2014

Réalisation

2015 Prévision actualisée

2016 Prévision

2017 Cible

part de l’effectif du CSA bénéficiaire de l’obligation d’emploi prévue par la loi n°87- 517 du 10 juillet 1987

% 3,90 3,98 4,23 5

Précisions méthodologiques

Sources des données : les données sont fournies par la direction administrative et financière pour le CSA.

Modalités de calcul : les résultats sont obtenus à partir du quotient suivant :

- numérateur : nombre d’agents handicapés recensés au cours de l’année.

- dénominateur : ETPT totaux.

Justification des prévisions et de la cible

Le Conseil multiple les initiatives visant à améliorer son taux d’emploi de personnes en situation de handicap (démarches actives auprès d’associations en vue du recrutement ou de l’accueil de stagiaires en situation de handicap, actions de sensibilisations internes, recours à des achats auprès d’ateliers protégés notamment). L’évolution positive de ce ratio est amenée à se poursuivre dans les années qui viennent.

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HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ – HAS

Haute Autorité de santé – HAS

FICHE D’IDENTITÉ

Textes fondateurs de l’organisme

La HAS a été créée par la loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’Assurance maladie.

Nature juridique de l’organisme

La HAS est une autorité publique indépendante à caractère scientifique dotée de la personnalité morale et jouissant de l’autonomie financière.

Résumé des principales missions

Elle est chargée d’apporter son expertise aux décideurs politiques en matière de santé, dans l’objectif d’amélioration de la qualité du système de santé tant par l’évaluation des actes et produits de santé que par l’élaboration de référentiels de bonnes pratiques professionnelles et par la diffusion de ces informations. Ses missions sont définies notamment par l’article L. 161-37 du code de la sécurité sociale.

La HAS a repris l’intégralité des missions de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES), une partie de celle de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), les missions du Haut Comité Médical de la Sécurité Sociale (HCMSS) supprimé par la loi de 2004, et exerce les missions auparavant dévolues au Fonds de Promotion de l’Information Médicale et médico-économique (FOPIM) en matière d’information à la fois des professionnels de santé et des assurés.

La HAS est ainsi chargée de :

- l’évaluation périodique du service attendu des produits et actes ou prestations de santé et du service qu’ils rendent ;

- l’élaboration des guides de bon usage des soins ou des recommandations de bonnes pratiques ;

- l’établissement et la mise en œuvre des procédures d’évaluation des pratiques professionnelles et d’accréditation ;

- l’établissement des procédures de certification des établissements de santé ;

- la participation au développement de l’évaluation de la qualité de la prise en charge sanitaire de la population par le système de santé.

Ses missions ont été régulièrement étendues. Ainsi, depuis la loi de financement de la sécurité sociale pour 2007, la HAS est chargée de rendre un avis sur tout projet de loi ou de décret instituant des modes particuliers de soins préventifs ou curatifs.

Aux termes de l’article 56 de cette même loi, la HAS formule un avis ou une recommandation sur la prise en charge dérogatoire de certains produits ou technologies de santé dans le cas d’ALD ou des maladies rares notamment.

L’article 41 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 a confié à la HAS une nouvelle mission d’évaluation médico-économique visant à permettre à la HAS d’établir des recommandations hiérarchisées en tenant compte de l’efficience clinique et financière sous la forme la plus opérationnelle possible (arbre décisionnel, chemin clinique…).

L’article 42 de la LFSS pour 2009 permet, pour les prescriptions d’actes réalisés en série, d’introduire un seuil au-delà duquel la poursuite de la prise en charge du traitement par l’assurance maladie est soumise à un accord préalable du service du contrôle médical fondé sur un référentiel élaboré par la HAS ou validé par celle-ci sur proposition de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM). Ces référentiels font également appel à la mission médico-économique de la HAS.

La loi Hôpital, patients, santé et territoires du 21 juillet 2009 a complété les compétences de la HAS sur un certain nombre de domaines.

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SG/VC-SEL-SB/2015-215 2/19

L’article 53 de cette loi permet à l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie et aux caisses nationales chargées de la gestion d’un régime obligatoire d’assurance maladie de consulter la Haute Autorité de santé (HAS) sur tout projet de référentiel de pratique médicale élaboré dans le cadre de leur mission de gestion des risques ainsi que sur tout projet de référentiel visant à encadrer la prise en charge par l’assurance maladie d’un type particulier de soins. En outre, la HAS rend un avis dans le cadre de l’extension de protocoles de coopération professionnelle sur la base de saisine des ARS et sur les actes à visée esthétique. Par ailleurs, la HAS publie la liste des associations de patients que l’industrie pharmaceutique soutient ainsi que le montant des aides financières versées. Enfin, la HAS évalue les programmes d’éducation thérapeutique du patient autorisés par les agences régionales de santé. L’article 35 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2010 prévoit que la HAS formule des recommandations sur les actes médicaux et les examens biologiques nécessaires au suivi de l’assuré qui ne relève plus d’une affection de longue durée.

En 2012, la HAS s’est vue confier de nouvelles missions : � la structuration d’une mission médico-économique dédiée aux produits, actes et prestations de santé

en lien avec la constitution d’une nouvelle commission ad hoc (article 47 de la LFSS 2012) ; � la coordination de l’élaboration et la diffusion d’une information adaptée sur la qualité des prises en

charge dans les établissements de santé à destination des usagers et de leurs représentants (article 47 de la LFSS 2012) ;

� la participation de la HAS avec l’ANSM et l’UNCAM à la mise en œuvre d’une base de données administratives et scientifiques sur les traitements ainsi que sur le bon usage des produits de santé (article 8 de la loi du 29 décembre 2011 relative à la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé) :

� l’élaboration de la procédure de certification des logiciels d’aide à la prescription médicale et à la dispensation (article 32 de la loi du 29 décembre 2011 relative à la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé) ;

� l’évaluation des dispositifs médicaux intra-GHS (article 37 de la loi du 29 décembre 2011 relative à la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé).

L’article 47 de la loi n°2014-1554 du 22 décembre 2014 de financement de la sécurité sociale pour 2015 conduit à une nouvelle rédaction de l’article L165-1-1 :

« Tout produit de santé mentionné aux articles L. 5211-1 ou L. 5221-1 du Code de la santé publique ou acte innovant susceptible de présenter un bénéfice clinique ou médico-économique peut faire l'objet, à titre dérogatoire et pour une durée limitée, d'une prise en charge partielle ou totale conditionnée à la réalisation d'une étude clinique ou médico-économique. Cette prise en charge relève de l'assurance maladie.

Le caractère innovant est notamment apprécié par son degré de nouveauté, son niveau de diffusion et de caractérisation des risques pour le patient et sa capacité potentielle à répondre significativement à un besoin médical pertinent ou à réduire significativement les dépenses de santé ».

Le décret n°2015-179 du 16 février 2015 fixe notamment les procédures applicables au titre de la prise en charge et le rôle de la HAS.

La mise en œuvre du forfait innovation entraine ainsi pour cette dernière : la création d’un nouveau guichet prioritaire ; la création d’un « jury » dédié à l’évaluation de l’éligibilité, préparant l’avis du collège et la conception d’un référentiel de dépôt et d’un guide ad-hoc.

Au-delà de nouvelles évolutions législatives, la HAS reprend en 2015 la coordination ou la gestion de dispositifs.

Dans le cadre de la participation au développement de l’évaluation de la qualité de la prise en charge sanitaire de la population, la DGOS et la HAS ont collaboré depuis 2010 pour la mise en place d’indicateurs issus de projets de recherche.

A compter du 1er janvier 2015, la HAS reprend la coordination opérationnelle du dispositif en lien avec l’ensemble des acteurs. Ces travaux s’inscrivent dans la continuité de l’adaptation scientifique des PSI (patient safety indicators) au contexte français avec notamment l’élaboration de recommandations pour le

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développement, l’utilisation et la diffusion des PSI. L’enjeu prioritaire est de fournir aux établissements de santé des outils pour améliorer les prises en charge. Ces travaux sont destinés à impulser une stratégie d’amélioration du service rendu au patient fondée sur la mesure d’indicateurs de résultats combinée à des outils d’implémentation des bonnes pratiques cliniques et de codage de l’information dans le PMSI.

Ce modèle sera valorisé à l’international dans le cadre du projet de recherche et développement de l’OCDE sur les PSI, piloté sur trois ans par la France et pourra être appliqué aux indicateurs développés à partir du PMSI.

A partir du 1er janvier 2015, la HAS reprend également le suivi de l’indicateur de mesure de satisfaction des patients hospitalisés plus de 48 heures en établissement de santé et ayant une activité MCO, nommé I-SATIS. Cette reprise intervient après trois ans d’expérimentation de 2011 à 2013 et la généralisation menée par la DGOS en 2014.

II. Gouvernance et pilotage de la performance L’organisation de la HAS L’organisation de la HAS est décrite aux articles L. 161-41 et suivants du code de la sécurité sociale et précisée par le décret n°2004-1139 du 26 octobre 2004. La HAS comprend un Collège et des commissions spécialisées. Elle dispose de services placés sous l’autorité d’un directeur. Le Collège Organe délibérant de la HAS, le Collège comprend 8 membres nommés par décret du président de la République après désignation par les autorités politiques : 2 sont désignés par le président de la République, 2 par le président du Sénat, 2 par le président de l’Assemblée Nationale, 2 par le président du Conseil économique, social et environnemental. Le président du Collège est nommé parmi ses membres. Leur mandat est de 6 ans, renouvelable une fois. Le Collège est renouvelé par moitié tous les trois ans. Par décret en date du 17 janvier 2014, il a été procédé à un renouvellement par moitié des membres du Collège. Le Professeur Jean-Luc Harousseau préside l’institution depuis le 31 janvier 2011. Le Collège délibère sur : - le budget annuel et ses modifications en cours d’année, le compte financier et l’affectation des

résultats ; - le règlement comptable et financier ; - sur proposition du directeur, le règlement intérieur de services ; - les conditions générales de passation des contrats, conventions et marchés ; - les conditions d’emploi des fonds disponibles et de placement des réserves ; - les acquisitions, échanges et aliénations de biens immobiliers ; - les emprunts, les dons et legs. Le président du Collège représente la HAS en justice et dans tous les actes de la vie civile. Il peut donner à cet effet mandat au directeur. Les commissions La HAS est composée de 6 commissions, chacune présidée par un membre du Collège : • Commission des stratégies de prise en charge, présidée par monsieur Alain Cordier ; • Commission des pratiques et des parcours, présidée par le docteur Jean-François Thébaut ; • Commission certification des établissements de santé, présidée par monsieur Yvonnick Morice; • Commission de la transparence, présidée par le professeur Loïc Guillevin ; • Commission évaluation économique et de santé publique, présidée par le professeur Jean-luc

Harousseau ; • Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé présidée

par le professeur Jacques Belghiti.

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Ces commissions sont chargées d’émettre des avis dans leur domaine de compétences, les avis de la HAS étant rendus par le Collège. Le directeur et les services

Il est nommé par le président du Collège après avis de celui-ci. Monsieur Dominique Maigne a été nommé dans cette fonction le 14 avril 2011 et la remplit depuis le 1er septembre 2011. Le directeur exerce la direction des services de la HAS et a autorité sur le personnel. Pour l’application de la réglementation du travail, il exerce les compétences du chef d’entreprise. Il a qualité pour tenir la comptabilité des engagements de dépenses, dans les conditions définies par le règlement comptable et financier, ainsi que pour engager, gérer et licencier le personnel. Outre ses collaborateurs permanents, la HAS associe chaque année à ses travaux plus de 3 000 experts et professionnels de santé externes en exercice, dont 500 experts-visiteurs. L’organisation financière

Le modèle de financement de la HAS a évolué pour l’établissement du budget primitif 2014 puis pour celui de 2015. La HAS ne bénéficie plus de ressources fiscales affectées depuis l’année 2014, ni de subvention Etat depuis l’année 2015. Les ressources inscrites dans le budget primitif 2015 se composent pour 77 % de subvention de fonctionnement Assurance maladie, 20 % de subvention assurance maladie au titre de l’activité de certification des établissements de santé et 3 % de ressources diverses (remboursements de mise à disposition de personnel). Les comptes de la HAS sont établis selon les règles du plan comptable général. Le compte financier est arrêté par l’agent comptable et soumis par le président du Collège au Collège qui entend l’agent comptable. Le compte financier est arrêté par le Collège. Il est transmis à la Cour des Comptes. Le règlement comptable et financier adopté par le Collège est transmis au ministre chargé de la santé et de la sécurité sociale et au ministre chargé de l’économie. L’agent comptable

Il est nommé par arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale et du ministre chargé du budget. Il est responsable personnellement et pécuniairement dans les conditions de l’article 60 de la loi n° 63-156 du 23 février 1963 portant loi de finances pour 1963 et du décret n° 64-1022 du 29 septembre 1964 relatif à la constatation et à l’apurement des débets des comptables publics et assimilés. Il est chargé de la tenue des comptabilités de la HAS, du recouvrement des droits, contributions et de toutes autres recettes, du paiement des dépenses et du maintien des fonds et des mouvements des comptes de disponibilités. Le contrôle de gestion et le pilotage budgétaire et financier

Le but poursuivi est de renforcer la transparence dans l’utilisation des moyens et d’améliorer la performance de la HAS dans un contexte budgétaire contraint, en recherchant les réponses les mieux adaptées aux besoins et au calendrier des partenaires. Depuis 2011, la HAS a mis en place un pilotage budgétaire et financier qui s’appuie et opérationnalise les travaux réalisés et les résultats obtenus en matière de contrôle de gestion depuis 2009.

Ainsi, les résultats, les données et les informations issus du contrôle de gestion constituent la base de la construction et du suivi budgétaire à la HAS depuis le début de l’année 2012. Le budget est désormais construit selon une logique missions et activités suivant le schéma d’analyse des activités et des productions établi par le contrôle de gestion.

Le dialogue de gestion est organisé sur le fondement de tableaux de bord trimestriels issus du contrôle de gestion et orientés pilotage de la performance à partir d’indicateurs de suivi de la masse salariale, des dépenses d’exploitation, de la consommation des crédits budgétaires et du pilotage de l’activité (volumétrie, coûts, délais).

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Ainsi, sur la base du pilotage budgétaire et financier et le dialogue de gestion qui en découle, la HAS s’efforce de maîtriser au plus près ses dépenses et de piloter ses actions de recherche d’économies et d’optimisation. Bien que non soumise directement au décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP), la HAS finalise une première organisation, en vue de mettre en œuvre la réforme à compter de la préparation du BP 2016 au même titre que les établissements qui y seront soumis dans leur globalité au 1er janvier 2017.

Pour exercer l’ensemble de ces missions, la HAS s’appuie sur un effectif physique de 400 collaborateurs (bilan social 2014).

III. Eléments constitutifs du budget de l’organisme Ressources Le tableau ci-dessous présente les recettes de la HAS pour 2014 et les prévisions pour 2015 et 2016.

Pour rappel, depuis le 1er janvier 2014, la HAS ne bénéficie plus de ressources fiscales affectées. Ces taxes étaient composées d’une fraction de 10 % du produit de la contribution prévue aux articles L. 245-1 à L. 245-5-1A (taxe de publicité sur les médicaments), une fraction de 44 % du produit de la contribution prévue aux articles L. 245-5-1 à L. 245-5-6 (taxe publicité sur les dispositifs médicaux) et des taxes mentionnées aux articles L. 5123-5 et L. 5211-5-1 du code de la santé publique versées à la HAS par les laboratoires lors de leur première demande d’inscription, de renouvellement ou de modification des conditions d’inscription des médicaments et des dispositifs médicaux sur la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables. Cependant, les recettes globales pour 2014 (51 014 K€) incluent un montant exceptionnel de 4 001 K€ au titre du reliquat des recettes des taxes rebudgétisées en 2014. Depuis le 1er janvier 2015, la HAS est financée par une dotation unique de l’Assurance Maladie dans le cadre du 7ème sous-objectif de l’ONDAM. Les modalités de versement de la participation des régimes obligatoires d’assurance maladie au financement de la HAS sont définies dans le cadre d’une convention tripartite ACOSS-CNAMTS-HAS signée le 5 mars 2014 et modifiée par avenant le 10 février 2015. Cette dotation est composée de deux parts, l’une au titre de la procédure prévue par les articles L. 6113-3, L. 6113-4 et L. 6322-1 du code de la santé publique (contribution financière au titre de la procédure de certification des établissements de santé), l’autre au titre de la contribution de l’assurance maladie au fonctionnement de la Haute Autorité de Santé. Pour 2015, ces deux parts ont été fixées respectivement à 9 940 k€ et 38 664 k€, ce qui porte la dotation de l’assurance maladie à 48 604 k€.

Tableau 1 : Ressources

Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Ressources de l'Etat 15 012 097

Subvention Etat 11 011 200

Ressources fiscales affectées 4 000 897

Dotation Assurance Maladie 34 468 000 48 604 080 45 479 200

Ressources propres et autres 1 534 243 1 379 199 1 396 199

Total 51 014 339 49 983 279 46 875 399

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Au moment de la rédaction de ce document la HAS ne dispose d’aucune information relative au niveau définitif de la dotation assurance maladie pour 2015. En ce qui concerne le niveau de la dotation assurance maladie pour 2016, il correspond à une prévision de la HAS qui aligne la ressource annuelle sur son niveau définitif de 2014 à savoir 45 479 200 euros (11 011 200 + 34 468 000). En effet, celle-ci a formalisé, dans le cadre de son projet stratégique, une projection de ses ressources et dépenses sur la période 2015-2018. Ces projections ont d’ailleurs fait l’objet d’une communication auprès de l’administration centrale du ministère chargé de la santé, en particulier auprès de la direction de la sécurité sociale (DSS) et de la direction générale de l’offre de soins (DGOS). Les autres ressources de la HAS, estimées à 1 379 k€ en 2015, sont constituées de produits financiers, du remboursement des salaires et charges des personnels mis à disposition auprès d’autres structures administratives, de régularisations sur exercices antérieurs, des indemnités journalières versées par la sécurité sociale à la suite des arrêts maladie ou congés maternité ou encore du remboursement de prêts accordés à des personnels de la HAS. Le budget 2015 a donc été voté avec des recettes estimées à 49 983 k€. Dépenses

* L’évolution de l’enveloppe « personnel » entre 2014 et 2015 s’explique d’une part, par le nombre de visites de certification programmées dans le cadre de la V2014 et par l’effet TurnOver et GVT de l’autre. En 2015 la HAS prévoit la réalisation de 702 visites de certification au moment où l’activité 2014 a enregistré 455 visites relatives à la procédure précédente (V2010). Ainsi, la masse salariale des experts visiteurs retrouve son niveau de 2013 (environ 4M€) contre 2,9 M€ en 2014. L’effet TurnOver, estimé à 600 k€, est lié à des vacances de postes sur une grande partie de l’année 2014. En ce qui concerne le GVT, il participe à l’évolution du budget « personnel » à hauteur de 400 k€. La HAS a retenu les hypothèses suivantes pour la construction des prévisions 2015 et 2016 :

- Le fait marquant pour l’année 2015 est la prévision concernant les dépenses « exceptionnelles » qu’engendrera le regroupement des locaux situés sur deux sites qu’occupe actuellement la HAS au sein d’un même immeuble. Ces dépenses liées au déménagement ont été estimées à 4 000 K€ dont 2 850 K€ en fonctionnement et 1 150 K€ en investissement.

- Outre les dépenses d’investissement liées au déménagement, les prévisions en investissement pour 2015 intègrent des évolutions majeures des systèmes d’information, notamment pour l’activité de certification dans le cadre de la mise en place de la nouvelle démarche 2014 fondée sur le compte qualité. L’activité d’accréditation des médecins nécessite elle-aussi une évolution du système d’information qui lui est dédié.

- Le maintien du plafond d’emplois à 395 ETP en 2016. Ainsi, la masse salariale 2016 subira uniquement l’impact du GVT estimé à 400 K€.

Tableau 2 : Dépenses

Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Personnel 34 741 266 36 947 876 * 37 347 876

Fonctionnement 15 920 141 20 226 912 17 575 832

Investissement 2 739 610 4 102 140 1 900 000

Prêts au personnel 19 525 30 000 30 000

Total 53 420 542 61 306 928 56 853 708

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Faits marquants de 2015 La poursuite des priorités du projet stratégique de la HAS : « contribuer à la régulation du système de santé par la qualité et l’efficience ». Si l’année 2014 a été l’année du déploiement effectif des avis d’efficience des produits de santé élaborés à la HAS, l’année 2015 est celle de l’affirmation du nouveau dispositif et de la participation à des réflexions nationales relatives à ce qui doit être intégré dans le panier de soins et en particulier dans le parcours de soins. Les avis d’efficience, par les nouvelles données qu’ils apportent au CEPS (Comité Economique des produits de Santé), participent à la définition du prix des produits concernés. Parmi les différents éléments utilisés pour fixer le prix d’un traitement par le CEPS, le critère de l’efficience vient désormais compléter le critère médico-technique, ouvrant ainsi la perspective d’une évaluation des produits de santé tenant compte des bénéfices attendus pour l’individu et la collectivité. Le calcul économique permet d’évaluer le résultat de santé et le coût généré par un produit de santé, comparativement à l’ensemble de ses alternatives médicalement pertinentes. La HAS a engagé un travail de recherche ayant pour but de faire le point sur les questions opérationnelles soulevées par la détermination d’une valeur de référence permettant d’interpréter le résultat d’une analyse coût-résultat dans les décisions de prix et de remboursement des produits de santé. Elle propose ainsi des éléments pouvant permettre d’ouvrir un débat sur le sujet. Afin de mettre en œuvre les dispositions du décret n°2015-179 du 16 février 2015 relatif au forfait innovation, la HAS a mis en place une nouvelle organisation fondée sur un nouveau guichet prioritaire (cf ci-dessus –résumé des principales missions de la HAS). En 2014, la HAS a lancé la nouvelle procédure de certification des établissements de santé V2014 incluant en particulier la mise en œuvre du compte qualité, en accompagnant les experts-visiteurs et les établissements. En 2015, elle a revu l’ensemble de la procédure de certification et notamment le processus décisionnel correspondant aux décisions suivantes : une décision de certification pour une durée de 6 ans ; une décision de certification assortie d’une ou plusieurs recommandations d’amélioration sur les thématiques investiguées en visite pour une durée de 4 ans ; une décision de certification assortie d’une ou plusieurs obligations d’amélioration (et d’éventuelles recommandations d’amélioration) sur les thématiques investiguées en visite pour une durée de 4 ans ; une décision de non certification. La HAS peut également décider de surseoir à statuer pour la certification en raison de réserves ou d’un avis défavorable à l’exploitation des locaux rendu par la commission qui en est chargée dans chaque département. Il est à noter que la HAS effectue un suivi des décisions de certification. L’établissement adresse un compte qualité à la HAS tous les 24 mois et une visite obligatoire est programmée dans un délai maximal de 6 ans à compter de la notification de la décision de certification. Les décisions comportent, le cas échéant, des modalités de suivi. Le site d’information des usagers sur la qualité des prises en charge dans les établissements de santé (Scope Santé) opérationnel depuis novembre 2013, continue d’évoluer et propose des informations ou des présentations complétées : intégration des derniers résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins ; actualisation des données d’activité, intégration de 25 nouvelles spécialités, un affichage par site géographique, un site au format tablette… Le décret n°2015-848 du 9 juillet 2015 relatif à la composition de la Commission de la Transparence (CT) et de la Commission Nationale d’Evaluation des Dispositifs Médicaux et des Technologies de Santé (Cnedimts) modifie le nombre et la composition des deux commissions susmentionnées avec la nomination d’un représentant des patients avec voix délibérative et la disparition des représentants des industriels. Le Collège de la HAS devra avoir procédé à la nomination de l’ensemble des membres de la CT et de la Cnedimts, avant la fin de l’année 2015. La HAS s’est engagée en 2013 dans un projet immobilier visant à regrouper ses deux implantations actuelles sur un site unique pris à bail sur la commune de Saint-Denis. Le projet arrive à son terme à la fin de l’année 2015 avec un déménagement prévu fin novembre. Cette opération a un double objectif : un objectif organisationnel et un objectif d’économies.

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Rapprochement fonctionnel de la HAS et de l’ANESM Depuis le 1er janvier 2015, la HAS exerce, sans contrepartie financière et à moyens constants, conformément à la convention de service signée avec l’ANESM à l’automne 2014, la gestion des opérations suivantes :

- Les opérations de paie des collaborateurs permanents et des experts de l’ANESM ; - les opérations de passations des marchés publics de l’ANESM ; - les opérations de comptabilité de l’ordonnateur de l’ANESM.

Afin de conforter l’adossement de l’ANESM à la HAS, cette dernière a également travaillé avec l’ANESM à la rédaction d’une convention de prêt à usage. Cette convention, adoptée par les instances respectives des deux structures au printemps 2015, organise l’accueil de l’ANESM, à titre gracieux, dans les nouveaux locaux loués par la HAS à compter du 1er février 2016 et jusqu’au 20 avril 2017, date de fin de l’actuel GIP de l’ANESM. Sur le plan budgétaire et financier

L’an dernier, la HAS a stabilisé son budget grâce des efforts de maîtrise des dépenses engagés depuis 2011. Le budget 2015 s’inscrit dans la même logique avec le vote d’un budget de 57 306 K€ (hors mesures nouvelles), notamment avec la montée en charge des visites en année pleine de la V2014 de la certification. A ce montant s’ajoute l’enveloppe exceptionnelle de 4 000 K€ mentionnée ci-dessus, destinée à couvrir les dépenses engendrées par l’installation de la HAS dans ses nouveaux locaux à partir de la fin de l’année 2015.

Depuis 5 ans, les efforts ont plus particulièrement porté sur :

� la communication institutionnelle : la dépense sur ce poste est passée de 1 600 K€ en 2011 à 430 K€ en 2014 grâce une reconfiguration de la politique de communication extérieure;

� l’édition et la diffusion : ce poste est passé de 605 K€ en 2010 à 38 K€ en 2014 avec le développement de la diffusion numérique ;

� la renégociation de ses deux baux en 2010 et 2011 a permis à la HAS de réduire considérablement le coût de la location de 700 K€ par rapport à 2010 ;

� la refonte de la politique de convention engendre une baisse significative des dépenses entre 2010 et 2014.

Par ailleurs, la HAS a engagé, dès 2010, une politique de maîtrise des effectifs. Entre 2011 et 2015, 19 postes ont été supprimés majoritairement dans les fonctions d’appui ou redéployés. Cela a permis d’une part, de veiller à la maîtrise de la masse salariale et d’autre part, de créer par redéploiement des postes dans les services dits métiers, en particulier pour la mise en œuvre de nouvelles missions : mission sécurité du patient, création et développement du site Scope Santé, développement de l’évaluation médico-économique et développement des travaux sur les logiciels d’aide à la prescription et à la dispensation. Perspectives 2016

Les actions relatives aux métiers L’année 2016 sera caractérisée par la consolidation de la mise en œuvre de la V 2014 de la certification et la mesure effective de l’impact de la production et du traitement des comptes qualité dans le cadre d’un suivi longitudinal organisé en sus de la visite. Chaque établissement est tenu d’adresser à la HAS un compte-qualité tous les 24 mois, soit un total de 2 520 comptes qualité pour un cycle complet. A compter de 2016, le service de certification des établissements de santé traitera les 300 premiers comptes qualité dits « intermédiaires » adressés tous les 24 mois, après l’envoi des précédents intervenu en 2014.

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En matière d’indicateurs qualité et de sécurité des soins, les nouveaux indicateurs des thèmes suivants : évaluation de la qualité du dossier anesthésique et document de sortie seront proposés à la diffusion publique en 2016.

De la même façon, la HAS confortera ses travaux et son accompagnement relatifs à l’accréditation en équipe en appuyant les professionnels à mettre en œuvre un programme annuel défini par leur spécialité : application de recommandations, réalisation d’activités, analyse, puis déclaration d’évènements indésirables associés aux soins (EIAS).

Le périmètre de l’évaluation médico-économique des produits de santé devrait s’accroître de façon sensible sur le fondement des conclusions de « la mission Polton » en cours, mission destinée à déterminer de nouveaux critères d’évaluation.

La HAS aura à organiser les nouvelles missions prescrites dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé (à ce jour détaillées dans le projet de loi) : élaboration des fiches de bon usage des médicaments permettant notamment de définir leur place dans la stratégie thérapeutique et un guide des stratégies diagnostiques et thérapeutiques les plus efficientes ; extension de l’aide à la dispensation des médicaments pour les PUI ; organisation d’un dialogue préalable entre les services de la HAS et les entreprises porteuses de projets innovants, instauration d’un droit d’alerte des usagers auprès de la HAS…

La maîtrise des dépenses

A périmètre d’activités et de missions inchangé par rapport à 2015, la HAS prévoit une stabilisation de ses dépenses de fonctionnement et de son plafond d’emplois à 395 ETP en 2016 (tableau des emplois fondé sur la suppression ou le redéploiement de 19 postes depuis 2011, absence de créations de postes, intégration du GVT uniquement, perspectives d’économies de fonctionnement renforcées sur site unique). L’opération immobilière doit participer à cette maîtrise. La surface louée reste identique en accueillant l’ANESM et permet de réaliser 15 % d’économies sur les 10 ans du bail avec un coût global passant de 407 € au m2 (dans l’hypothèse d’un regroupement sur l’un des deux sites actuellement occupé) à 342 €.

En 2016, les dépenses d’investissement retrouveront un niveau correspondant aux charges récurrentes incontournables telles que la maintenance évolutive des applications et le renouvellement de matériels. Ainsi, le niveau d’investissement sera inférieur au montant enregistré en 2014 et celui prévu pour 2015 qui se justifiaient par la nécessité d’évolution des applications dédiées à la certification des établissements de santé, à l’accréditation des médecins et à l’aménagement du nouveau site. Les dépenses d’investissement devraient être en baisse d’environ 35 % en 2016 par rapport à 2015. Néanmoins, il convient de noter qu’une évolution des missions de la HAS à périmètre augmenté et/ou la baisse des ressources entraînera inévitablement à plus ou moins brève échéance une situation de déficit de financement. Cette échéance dépendra du degré d’évolution des missions et/ou des recettes. En effet, la HAS a engagé à moyens constants des travaux supplémentaires dans divers domaines faisant l’objet de missions déterminées par la loi ou de transferts d’activités qui impacteront les ressources qu’il faudra allouer en regard, soit en terme de recrutements, soit en terme d’externalisation. Dans la même optique, la HAS devra consacrer des ressources supplémentaires aux nouvelles missions prescrites par le projet de loi santé, si elles sont confirmées. Il apparaît ainsi indispensable de constituer un budget dit « socle » pour la HAS, afin de sécuriser l’exercice de ses missions.

IV. Consolidation des emplois en fonction dans l’or ganisme Les personnels de la HAS sont régis par le décret n°2003-224 du 7 mars 2003 fixant les règles applicables aux personnels contractuels de droit public recrutés par certains établissements publics intervenant dans le domaine de la santé publique ou de la sécurité sanitaire. Ils sont ainsi classés par catégorie d’emplois comme mentionné dans le tableau ci-dessous. Compte-tenu des missions de la HAS qui requiert un haut niveau de qualification, les catégories 1 et 2 prédominent dans l’effectif avec plus de 65 % des collaborateurs.

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Situation des emplois (ETP : Emploi Temps Plein)

(1) MAD accueillies : personnels externes mis à disposition de la HAS, qui ne les rémunère pas directement mais rembourse

les établissements d'origine (2) MAD sortantes : personnels de la HAS mis à disposition d'établissements externes. La HAS continue de rémunérer ces

agents mais se fait rembourser leur rémunération par l'établissement d'accueil. Les agents en MAD sortantes ont été remplacés à la HAS par des CDD.

Il est à souligner que la moyenne d’âge des personnels de la HAS est de 44,59 ans (bilan social 2014), ce qui implique peu de départs à la retraite intervenus ces dernières années et à prévoir (pas plus de 2 par an en moyenne depuis 2014 et jusqu’en 2016 à législation constante). Cela a pour conséquence un suivi rapproché des départs naturels et des interrogations systématiques sur les remplacements à effectuer. Les variations des ETPT par rapport aux ETP déterminés comme un « plafond d’emplois autorisé » au sein de la HAS (référence adoptée avec le ministère chargé de la santé dans le cadre du PFLSS) s’explique d’une part par le temps de remplacement des départs, il faut plusieurs mois pour recruter un chef de projet de catégorie 1 compte-tenu des compétences nécessaires à l’exercice des missions de la HAS, pour information, les bac + 5 représentent 24 % des effectifs et les doctorats 29 % (une large majorité de médecins et de pharmaciens) et d’autre part par les temps partiels et les temps incomplets. Fortement féminisé (73% de l’effectif), l’effectif de la HAS comprend 19 % de ses collaborateurs à temps partiel, ce qui représente plus de 16 ETP (bilan social 2014). Par ailleurs, compte-tenu des missions de la Haute Autorité de Santé, près de 3 % des effectifs sont à temps incomplet, permettant ainsi de conserver un lien avec le terrain et d’exercer une mission d’expertise au niveau national. Pour 2016, compte-tenu du nombre conséquent de temps partiels, de l'adossement de l'ANESM depuis le 1er janvier 2015, des nouvelles missions mises en œuvre cette même année, ainsi que celles qui pourront être dédiées à la HAS dans le cadre du projet de loi santé (cf. rubrique perspectives 2016) et la LFSS 2016, la HAS souhaite le maintien d'un plafond d'autorisations d'emplois de 395 ETP et de 394 ETPT.

ETPT Réalisé

31/12/2014 Situation au 30/06/2015

Prévisions 2015 Prévisions 2016

Agents titulaires de la fonction publique 0 0 0 0

Agents non-titulaires :

CDI 344,57 341,96 342,57 343,20

CDD 16,99 12,66 22,21 19,57

Détachés 17,46 15,16 15,00 15,00

Pour information : MAD sortantes (2) 5,00 3,49 3,00 2,50

Total ETPT 384,03 373,26 382,78 380,27

PLAFOND D'EMPLOI

ETP 395,00 395,00 395,00 395,00

MAD accueillies (1) 1,00 1,39 2,60 2,60

EN ETP

Emplois autorisés

2014

Budget 2015

Situation au 30.06.2015

Mouvements 2016 Prévision s

2016

Direction 11 11 10,60 -1 10 Catégorie 1 174,75 174,75 162,70 +1 17 5,75 Catégorie 2 77,25 77,25 80,00 +2 7 9,25 Catégorie 3 128,00 128,00 123,40 -2 126 Catégorie 4 4,00 4,00 4 0 4

Total 395 395 380,70 0 395

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V. Objectifs et indicateurs de performance Dans le cadre de la finalisation de son projet stratégique 2013-2016, la HAS poursuivra, entre autres, deux objectifs majeurs en 2016 : - la certification des établissements de santé dans sa version V2014 ; - le développement de l’évaluation médico-économique.

V.1. La certification En 2016, l’activité de certification des établissements de santé sera marquée par la mise en œuvre pleine et entière de la procédure V2014 (Rappel : pour favoriser une certification plus continue et à plus forte valeur ajoutée pour les établissements de santé, la HAS organise la démarche selon trois axes majeurs : un compte qualité, outil longitudinal du programme qualité et gestion des risques des établissements et du pilotage national de la certification ; une visite fondée sur de nouvelles méthodes, indispensables pour une évaluation de la réalité des prises en charge ; une valorisation et une meilleure diffusion publique des résultats de la certification). 1. Bilan au 30 juin 2015 et prévisions d’activité 2 016

a. L’activité de l’année 2015 Pour rappel, les prévisions d’activité pour l’exercice 2015 étaient les suivantes :

Libellés 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 TOTAL

Nb de visites V2010 471 80 25 26 602 - Visites initiales - Visites de suivi - Visites initiales IACE

315 130

26

80

25

26

315

235 52

Nb de compte qualité 356 720 990 1352 1207 1353 851 6829 - CQ 1 (avant visite) - CQ 2 - CQ 3 (avant visite)

356 - -

720 - -

634 356

-

632 720

-

217 634 356

- 632 721

- 217 634

2559 2559 1711

Nb de visites V2014 - 682 908 878 811 228 80 3587

- Visites initiales - Visites de suivi

- -

646 36

680 228

650 228

583 228

- 228

- 80

2559 1028

Nb de visites V2018 - - - - - 682 908 1590

- Visites initiales - Visites de suivi

- -

- -

- -

- -

- -

646 36

680 228

1326 264

Total livrables 827 1482 1923 2230 2044 2263 1839 12608

Tab. 1 : Tableau prévisionnel d’activité pour les années 2014 à 2020 au 31 juillet 2014 Au 30 juin 2015, la prévision réajustée pour l’année fait apparaître des estimations proches des prévisions énoncées ci-dessus (inférieur de 5% pour les visites initiales). Ainsi, l’objectif en terme de visites initiales V2014 a-t-il été revu à la baisse passant de 646 visites initiales à 620 compte tenu d’un nombre de reports en légère hausse au regard des années précédentes, conséquence de mouvements de réorganisations importants en particulier dans le secteur privé. Au 30 juin 2015, 330 visites initiales V2014 ont été réalisées soit 53,2% de l’objectif 2015. Afin, d’une part, d’accompagner la montée en charge du nouveau dispositif de visites et de favoriser les retours d’expérience à destination des experts-visiteurs, dont les méthodes ont été profondément bouleversées avec la démarche V2014 et, d’autre part, intégrer les modifications du processus

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décisionnel adoptées par le Collège en juin 2015, un léger retard a été pris dans le traitement des dossiers au 1er semestre de cette année. Les 20 premières décisions n’ont été prises qu’en juillet 2015. Les suivantes le seront à compter du mois de septembre 2015. Cela explique que l’objectif de réaliser des visites de suivi ait été décalé à 2016. En revanche, pour ce qui concerne les prévisions pour les visites de suivi V2010, le chiffre prévisionnel reste fixé à environ 80 pour un total réalisé au 30 juin 2015 de 55 (68%). On notera qu’une visite initiale V2010 a été exceptionnellement décalée à la 1ère semaine de janvier 2015 (Fondation Hôtel Dieu le Creusot) et qu’un IACE, nouvellement créé, sera visité fin 2015. Enfin, concernant les comptes qualité, il convient de préciser que sont actuellement reçus, entre 6 et 4 mois, les comptes qualité dits « avant visite ». 301 couvrant la période de visite allant du 1er avril 2015 au 30 septembre 2015 ont été traités. 150 comptes qualité avaient été traités entre septembre 2014 et décembre 2014 correspondant à la période de visite allant de janvier à mars 2015. D’ici à fin 2015, seront reçus et traités l’intégralité des comptes qualité des établissements visités en 2015 (soit un total de 470) auquel il conviendra d’ajouter le traitement des comptes qualité des établissements visités au 1er trimestre 2016, soit 650. On ajoutera la réception de 100 comptes qualité supplémentaires au titre des établissements visités en avril et mai 2016.

Ainsi, les prévisions ajustées pour l’année 2015 se présentent comme suit :

Libellés Année 2015

Nb de visites V2010

- Visites initiales

- Visites de suivi

- Visites Initiales IACE

1 (�)

80 (=)

1 (�)

Nb de comptes qualité reçus /traités

- CQ avant visite

- CQ 2 et plus

650 / 750 (=)

(=)

Nb de visites V2014

- Visites initiales

- Visite de suivi

620 (�)

0 (�)

Tab. 2 : Tableau ajusté des prévisions d’activité pour l’année 2015 Sur l’année 2015, restent donc à réaliser :

o Au titre de la V2010 : • 15 à 25 visites de suivi V2010 d’établissements de santé ; • 1 visite initiale V2010 d’une installation autonome de chirurgie esthétique ;

o Au titre de la V2014 : • 340 analyses de comptes qualité (+ 100 comptes qualité réceptionnés) ; • 290 visites initiales V2014 d’établissements de santé.

b. L’année 2016 et suivantes Comme précisé ci-dessus, la procédure de certification V2014 se caractérise, entre autres, par l’introduction des comptes qualité (CQ) dans le cadre d’un suivi longitudinal en sus de la visite. L’ambition forte de la HAS est d’éviter « les effets de soufflé » liés à la visite en incitant les établissements à

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produire des efforts de manière continue tout en capitalisant sur leurs propres démarches qualité et gestion des risques associés aux soins.

L’analyse du compte qualité

Le schéma ci-dessous montre que chaque établissement de santé est tenu d’adresser à la HAS un CQ tous les 24 mois, tandis que tous les 48 mois est organisée une visite de certification réalisée par des experts-visiteurs, selon des modalités rénovées (audits de processus et méthode du patient traceur) en déclinaison des orientations stratégiques de la certification V2014 adoptées par le Collège de la Haute Autorité de santé.

Fig. 1 : Schéma d’un cycle de certification – Source : Guide méthodologique V2014

Ainsi, la HAS reçoit et analyse les CQ des établissements qui sont ensuite visités entre 4 et 6 mois plus tard, soit un total de 2520 comptes qualité pour un cycle complet. A cela s’ajoutent, à compter de 2016, les 300 premiers CQ dits « intermédiaires » adressés 24 mois au plus après l’envoi du précédent. C’est ainsi qu’à partir de 2017, en routine, la HAS devra traiter entre 1 175 et 1 350 CQ par an.

Autrement dit, l’analyse des CQ constitue, d’une part, le point d’entrée dans la V2014 en permettant de définir un programme et des objectifs personnalisés de visite de chaque établissement et d’autre part, le facteur de continuité de la démarche de certification autour de rendez-vous organisés tous les 24 mois entre l’établissement et la Haute Autorité de santé. Le tableau ci-dessous précise le nombre de comptes qualité reçus annuellement par la Haute Autorité de santé répartis en 2 catégories selon qu’ils sont des comptes qualité précédant une visite de certification ou des comptes qualité intermédiaires. A ces comptes qualité, il convient d’ajouter les comptes qualité supplémentaires exigés par le Collège auprès de certains établissements pour qu’ils démontrent le suivi rapproché d’écarts observés en visite de certification. A ce jour, leur nombre est encore difficilement mesurable.

Libellés 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 TO TAL

Nb de Comptes Qualité 324 750 925 1 17

5 1 35

0 1 17

5 1 35

0 1 175 8 224

- CQ avant visite initiale (V2014 puis V2018)

- CQ intermédiaires (Tous les 2 ans)

324

-

750

-

625

300

575

600

665

685

475

700

560

790

585

590

4 559

3 665

Tab. 3 : Tableau prévisionnel du nombre de comptes qualité reçus / traités de 2015 à 2021 – hors CQ de suivi

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Sur le fondement de ce CQ et selon le moment du cycle où il est adressé à la HAS, la HAS peut engager différentes actions :

o CQ avant visite : définir un programme de visite personnalisé aux enjeux et aux risques de l’établissement. L’analyse de ce CQ est réalisée par un chef de projet de la HAS qui définit le programme de visite (1 jour / homme en moyenne), puis par l’équipe des experts-visiteurs.

o CQ intermédiaires : s’assurer que l’établissement s’est engagé à mettre en place des actions d’amélioration et décider d’organiser une visite intermédiaire ciblée face à un risque qu’elle a identifié en analysant le compte qualité. Ces comptes qualité sont traités exclusivement par les chefs de projets du service certification des établissements de santé de la HAS (1 jour / homme en moyenne).

Il ressort des travaux de la HAS relatifs à la mise en place de la V2014 que le nombre d’unités d’œuvre qu’elle doit suivre sur l’ensemble d’une procédure évolue. Il ne s’agit plus seulement de suivre des visites, mais aussi des comptes qualité. Ces derniers font intervenir davantage les personnels permanents de la HAS, notamment en ce qui concerne les CQ intermédiaires. C’est la raison pour laquelle il a été décidé de renforcer l’équipe des chefs de projet du SCES d’un ETP supplémentaire dans l’attente de pouvoir effectuer un bilan complet de la réforme.

Les visites de certification V2014

Si les comptes qualité permettent une clause de rendez-vous tous les 24 mois entre la HAS et chaque établissement, le cycle des visites reste quadriennal. Depuis janvier 2015, 330 visites de certification V2014 ont été conduites pour un objectif d’environ 2520 pour l’ensemble du cycle V2014.

Les prévisions de visites ont dû être intégralement revues compte tenu des évolutions de la procédure de certification adoptées par le Collège de la HAS. Le but recherché est de donner des objectifs d’amélioration et/ou de performance à tous les établissements aux meilleurs comme aux plus en difficultés. Les modalités retenues sont les suivantes :

- Certification (affichage A dans scope santé*) : (*Le site Scope santé est le site créé par la HAS dans le cadre de la mission qui lui a été confiée de coordonner et d’assurer la diffusion d’une information adaptée sur la qualité des prises en charge dans les établissements de santé à destination des usagers. Le site est destiné aux usagers et à leurs représentants) o L’établissement est certifié pour une durée de 6 ans et une visite sera programmée dans un

délai d’un an avant l’échéance des 6 ans.

- Certification avec recommandation d’amélioration (affichage B dans scope santé), o L’établissement est certifié pour une durée de 4 ans et une visite sera programmée dans un

délai d’un an avant l’échéance des 4 ans (sauf si le CQ suivant montre la nécessité d’une visite intermédiaire) ;

o Toutefois, l’établissement pourra faire le choix de lever ses recommandations d’amélioration en sollicitant l’organisation d’une visite intermédiaire (visite non annoncée) après l’envoi de son 2ème compte qualité et avant l’échéance des 4 ans et ce pour atteindre le niveau A. Dans ce cas, il bénéficiera d’une certification valable pour 2 années supplémentaires.

- Certification avec obligation d’amélioration (affichage C dans scope santé), o L’établissement est certifié pour une durée de 4 ans sous réserve du suivi effectif des

obligations prononcées. o La HAS organisera un suivi des obligations d’amélioration – soit sur le fondement d’un

compte qualité supplémentaire, soit via une visite de suivi, pouvant aller, en cas d’inaction de l’établissement, jusqu’à la non certification.

- Sursis à statuer en raison de réserve(s) ou d’un avis défavorable à l’exploitation des locaux (affichage D dans scope santé), o L’établissement n’est pas certifié en première intention mais peut l’être au terme de son suivi

organisé via une visite de suivi systématique pouvant aller, en cas d’inaction de l’établissement, jusqu’à la non certification.

- Non certification (affichage E dans scope santé), o L’établissement n’est pas certifié au regard du nombre et/ou de la gravité de réserves. o L’établissement est tenu d’adresser un compte qualité annuel et une nouvelle visite sera

organisée dans un délai de deux ans maximum.

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La HAS n’est pas actuellement en mesure de définir précisément le nombre de visites de suivi et de visites non annoncées qui devront être conduites durant tout le cycle V2014, puisque cela dépendra des résultats de chaque établissement. Pour autant, elle a formulé une hypothèse de travail visant à ne pas dépasser un total de 35% de visites de suivi (pour les niveaux C et D) et un taux de 40% de visites non annoncées pour ceux des établissements qui seront certifiés en B. Malgré la réduction souhaitée du nombre d’experts-visiteurs (passés de 650 à 530), afin de renforcer l’homogénéité des pratiques, la HAS estime être en capacité d’absorber un nombre plus élevé de visites pour deux raisons :

1. les dimensionnements des visites initiales V2014 ont été optimisés compte tenu des nouvelles méthodes d’investigation ; les premières estimations permettent d’envisager un gain de 15% de jours / hommes par rapport à la V2010.

2. les modalités de réalisation de visites de suivi V2014 permettent d’envisager des formats de visites plus courts et la HAS dispose des moyens d’en limiter le recours en favorisant un travail sur le compte qualité de suivi qui serait alors réalisé par des experts-visiteurs et indemnisé sous forme de vacations.

Toutefois, la HAS a souhaité anticiper une charge plus importante. C’est pourquoi, le tableau suivant propose un lissage des visites initiales V2014 au-delà de la fin de l’année 2018 en décalant 150 visites sur le 1er trimestre 2019. On ajoutera que le fait de donner une certification pour 6 années pour les établissements certifiés conduira pour la 5ème itération à un « trou » dans la planification des visites initiales en 2020, compensé par l’organisation de visites non annoncées. Il en ressort les prévisions actualisées de visite comme suit. A noter que les chiffres pour les années 2020 à 2021 ne sont pas directement en lien avec la V2014 mais ont davantage une volonté d’information.

Libellés 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 TOTAL

V2010 – Nb de visites 455 82 26 563

- Visites initiales ES

- Visites de suivi ES

- Visites initiales IACE

303

127

25

1

80

1

26

304

207

52

V2014 – Nb de visites 620 850 911 814 411 231 208 4 045

- Visites initiales ES

- Visites de suivi ES

- Visites non annoncées

620

-

-

600

250

-

600

218

93

550

201

63

150

203

58

-

100

131

-

-

208

2 520

972

553

V2018 – Nb de visites 480 568 770 1 818

- Visites initiales ES

- Visites de suivi ES

480

-

520

48

600

170

1 600

218

Total livrables 455 702 850 911 840 891 799 978 6 426

Tab. 1 : Tableau du nombre prévisionnel de visites V2014 / V2018 de 2015 à 2021

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V.2. L’évaluation médico-économique à la Haute Auto rité de Santé Contexte

Depuis le 3 octobre 2013, conformément à l’article L 161-37 du code de la santé publique, la HAS réalise et valide les études médico-économiques nécessaires à l’évaluation des produits et technologies de santé. Les industriels ont désormais l’obligation de déposer, en première inscription et sous certaines conditions fixées par l’article II du décret d’application, un dossier d’évaluation économique à la Commission d’Evaluation économique et de santé publique (CEESP) de la HAS en parallèle du dossier médico-technique soumis à la Commission de la Transparence (CT) ou à la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (CNEDiMTS). La HAS a mis à disposition des industriels, dès l’été 2013, divers documents, afin de faciliter le dépôt d’un dossier en vue d’un avis d’efficience auprès de la Commission évaluation économique et santé publique (CEESP). L’ensemble de ces documents est téléchargeable sur le site internet de la HAS. Le décret n°2012-1116 du 2 octobre 2012 précise les cas dans lesquels cette évaluation médico-économique est requise : « en raison notamment de l’amélioration du service médical rendu par le produit ou la technologie et des coûts prévisibles de son utilisation ou prescription, et les conditions dans lesquelles elle est réalisée, notamment les critères d’appréciation et les délais applicables. » Les « méthodologies […] doivent prendre en compte l’efficacité, la qualité, la sécurité, l’organisation et les coûts de la prévention et des soins ainsi que leur intérêt pour la santé publique, la qualité de vie des patients, l’amélioration de l’égal accès à la prévention et aux soins et le respect des principes éthiques. » Le décret prévoit deux conditions cumulatives pour la mise en œuvre de l’évaluation économique des produits de santé :

- une revendication (ou confirmation) d’une ASMR (amélioration du service médical rendu) /ASA (amélioration du service attendu) de niveau I, II ou III,

- et « le produit ou la technologie a ou est susceptible d’avoir un impact significatif sur les dépenses de l’assurance maladie1 compte tenu de son incidence sur l’organisation des soins,

Concrètement, lorsqu’une entreprise revendique une ASMR ou une ASA de niveau I, II ou III, elle transmet à la HAS, au moment de son dépôt de dossier, ses revendications en matière d’incidence sur l’organisation des soins, les pratiques professionnelles ou les conditions de prise en charge des malades. La décision n°2013.0111/DC/SEESP du 18 septembre 2013 précise quant à elle la notion d’ « impact significatif sur les dépenses d’assurance maladie ». L’impact est qualifié de « significatif » :

- lorsque le chiffre d’affaires annuel du produit est supérieur ou égal à 20 millions d’euros (la 2ème année pleine de commercialisation) ;

- lorsque le produit a des incidences sur l’organisation des soins, les pratiques professionnelles ou les conditions de prise en charge des malades ; cette éventualité est examinée par le Collège de la HAS sur le fondement des revendications de l’industriel présentées dans le bordereau de dépôt de l’industriel.

La décision d’instruction relève du Collège de la HAS. En l’absence de revendication spécifique d’une incidence potentielle sur l’organisation des soins, les pratiques professionnelles ou les conditions de prise en charge des malades, le collège peut considérer que l’évaluation médico-économique est requise dès lors que le chiffre d’affaires du produit TTC prévisionnel ou constaté après deux ans de commercialisation est supérieur ou égal à vingt millions d’euros annuels. 1. Les procédures d’évaluation Dans un objectif de transparence, et compte-tenu des débats scientifiques qui parcourent ce champ disciplinaire, la HAS a publié en 2011 un document intitulé « Choix méthodologiques pour l’évaluation

1 Les dépenses d’assurance maladie s’entendent ici comme l’ensemble des dépenses de santé à la charge des organismes d’assurance maladie obligatoire, i.e. les dépenses de ville comme les dépenses hospitalières. Ainsi, les médicaments en réserve hospitalière ou pouvant être inscrits sur la liste en sus font partie intégrante du champ d’application de l’évaluation médico-économique.

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économique à la HAS » dans lequel elle explicite le cadre de référence qui est le sien. Ce document est un outil de travail permettant de clarifier les règles que l’institution se fixe à elle-même, dans le cadre des travaux qu’elle conduit, et des attentes qu’elle a vis-à-vis des modèles soumis par les industriels auprès de la Commission d’évaluation économique et de santé publique (CEESP). La CEESP, renouvelée en janvier 2015, est l’organe chargé de valider les avis d’efficience. Elle est constituée d’experts issus d’horizons professionnels et disciplinaires larges : 1/3 de ses 33 membres a une formation médicale ou paramédicale ; 1/3 de ses membres a une formation économique. Le troisième tiers est composé de représentants de huit disciplines de sciences humaines et sociales, ainsi que d’un représentant de patients et d’un représentant de consommateurs. Sa composition résulte d’un appel à candidature et d’un processus strict de gestion des conflits d’intérêt. Un compte-rendu de chaque séance de la commission est rédigé et mis en ligne sur le site internet. Depuis l’application du décret, les « minutes » de ces séances sont également rédigées et conservées par la HAS. Dans sa mission de production des avis d’efficience, la CEESP est assistée par la sous-commission économie qui se réunit tous les mois, le lendemain de chaque séance de la CEESP, en vue de préparer, en amont, la validation des avis d’efficience par la commission. Cette sous-commission réunit l’ensemble des économistes qui participent à la CEESP. Elle a initialement été constituée pour accompagner la production du guide d’évaluation économique et pour apporter un soutien méthodologique à la CEESP sur les aspects techniques de l’évaluation économique. Elle est désormais spécifiquement chargée :

- de discuter la première version de l’analyse critique du modèle soumis par l’industriel, qui est rédigée par le service Evaluation économique et de santé publique de la HAS (SEESP) ;

- de diriger l’échange technique qui a lieu entre la HAS et les industriels sur la base de questions qui leur sont adressées par écrit ;

- de discuter le projet d’avis qui est proposé à la CEESP lors de la séance suivante et, en particulier, de discuter la qualification des éventuelles réserves (mineures, importantes et majeures) qui sont émises sur la méthodologie retenue par les auteurs du modèle.

L’échange technique est l’occasion pour les industriels de clarifier les choix méthodologiques qu’ils ont effectués, d’apporter des justifications sur des limites constatées par la HAS et de fournir des analyses complémentaires demandées par la HAS en réponse à ces limites. Les procédures établies par la HAS pour mettre en œuvre sa mission d’évaluation économique ont été formalisées et diffusées au moyen de documents courts, disponibles sur le site internet de la HAS, dans un objectif de transparence et pour faciliter leur appropriation par les différents acteurs. Ces procédures ont été élaborées dans le souci de mettre en œuvre l’expertise scientifique la plus approfondie possible tout en respectant le délai moyen de 90 jours entre la réception du dossier soumis par l’industriel et l’envoi de l’avis définitif au CEPS. Elles répondent également à la volonté de promouvoir une approche pragmatique de l’évaluation économique, c’est-à-dire de prendre en compte les difficultés opérationnelles que rencontrent les producteurs des modèles économiques. C’est d’ailleurs cette volonté qui a présidé à l’organisation d’un éventuel échange technique et à la possibilité qui est offerte aux industriels de solliciter un rendez-vous avec les services de la HAS dans le cadre de rencontres précoces, avant même le dépôt du dossier. 2. Bilan d’activité 2.1. Rencontres précoces

Afin de favoriser la réalisation d’études économiques conformes aux recommandations de la HAS, une rencontre précoce à l’initiative de l’industriel peut être organisée avec le service évaluation économique et santé publique (SEESP) de la HAS. Cette rencontre permet à l’industriel, d’une part, de présenter à la HAS les principaux choix méthodologiques vers lesquels il s’oriente pour structurer son étude économique et, d’autre part, de discuter les interrogations méthodologiques auxquelles il est confronté. L’objectif est de le guider vers les choix méthodologiques conformes au guide de la HAS (Cf. supra) et de faciliter leur intégration dans le protocole de l’étude économique. Les rencontres précoces sont optionnelles, non liantes, confidentielles et gratuites. Depuis juin 2013, 50 rencontres précoces ont été effectuées et 21 des 37 dossiers instruits ont fait l’objet d’une rencontre précoce avant le dépôt d’une étude médico-économique. Les questions les plus fréquemment posées par les industriels concernent les comparateurs, la population d’analyse, les coûts

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directs à prendre en compte, la présentation des résultats, les données d’utilité et le type de données françaises collectées. Les questions les plus fréquemment posées par le SEESP concernent les comparateurs (pour tous les dossiers), l’importance de l’évaluation de l’impact de l’incertitude sur le RDCR (ratio différentiel coût-résultat) et l’horizon temporel.

2.2. Réception des dossiers

Depuis la mise en place effective de l’activité le 2 octobre 2013, la HAS a reçu 162 bordereaux de dépôt de dossier en vue de son examen par la CEESP.

Tableau 1 : Nombre de bordereaux reçus entre le 2 octobre 2013 et le 30 juillet 2015

TOTAL 162

Dossiers éligibles à l’évaluation médico-économique 37

Dossiers non éligibles à l’évaluation médico-économique 84

Dossiers hors décret 41

Les 121 dossiers ayant fait l’objet d’une décision d’éligibilité par le collège de la HAS concernaient pour 74 d’entre eux des médicaments et pour 47 d’entre eux des dispositifs médicaux. A ce jour, 3 dispositifs médicaux ont donné lieu à un avis d’efficience. 2.3. Instruction des dossiers

Tableau 2 : Motifs de dépôt des dossiers instruits

TOTAL 37

Premières inscription 27

Extension d’indication 4

Renouvellement d’inscription 4

Modification des conditions d’inscription 1

Réévaluation 1

Le niveau d’ASMR/ASA revendiqué est :

- Majeur (I) pour 2 produits, - Important (II) pour 19 produits, - Modéré (III) pour 16 produits.

Tableau 3 : Contexte des demandes

TOTAL 37

Agrément collectivités seul 13

Remboursement seul 4

Remboursement + agrément collectivités 20

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2.4. Résultats Au 30 juillet 2015, la CEESP a rendu 30 avis d’efficience. Le délai d’instruction moyen sur ces avis est de 109 jours. Des échanges techniques avec les industriels ont eu lieu dans le cadre de l’instruction de tous ces avis rendus avec un temps moyen de suspension durant ces échanges d’environ 31 jours. La nature des interrogations de la CEESP, dans le cadre de ces échanges techniques, concernent principalement :

- des données d’efficacité et de coût utilisés dans le modèle, - des discussions sur les hypothèses sur les données d’efficacité et sur les utilités, - le choix des comparateurs, - les résultats des analyses de sensibilité, - des compléments d’information (données désagrégées, détails), - des erreurs signalées (différences rapport/modèle).

28 de ces 30 avis ont été rendus après une phase contradictoire. Concernant la recevabilité méthodologique de ces évaluations médico-économiques, 29 avis ont été validés dont :

14 avis avec réserves majeures, 14 avis avec réserves importantes, 1 avis avec réserves mineures.

Les ratios coûts/résultats associés aux produits évalués étaient très variables, allant de moins de 30 000 €/Qaly à plus de 200 000 €. 3. Conclusions et perspectives En produisant ses avis d’efficience et en les publiant sur son site internet à l’issue de la négociation de prix entre le CEPS et l’industriel, la HAS espère favoriser l’acquisition des connaissances sur les enjeux économiques qui accompagnent l’inclusion d’un produit dans le périmètre des biens et services remboursables, sans lesquelles le débat public sur la quantité de ressources que la collectivité est prête à consacrer pour la santé ne pourrait se développer. Par ailleurs elle espère favoriser l’explicitation des valeurs collectives sur lesquelles repose la hiérarchisation des priorités de santé publique, et par là même participer activement à un processus progressif de rationalisation des décisions publiques en santé. La mission confiée à Dominique Polton sur l’évolution des critères d’évaluation du médicament fait une place importante à l’évaluation économique. Il est ainsi envisagé de la conforter, notamment en améliorant la lisibilité des avis, en procédant à une qualification plus précise de l’efficience attendue et de l’incertitude. Dans ce cadre, il est envisagé de rendre systématique la soumission d’un modèle d’impact budgétaire par les industriels, en complément du dossier d’efficience. Cette évolution, ainsi que les réflexions méthodologiques en cours au niveau international, nécessite une actualisation du format de rapport soumis par les industriels et du guide méthodologique. Ces mises à jour se nourriront également de l’expérience acquise depuis 22 mois et 30 avis rendus. Par ailleurs, les rencontres précoces devraient être renforcées, comme le préconise le projet de loi santé.

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PLF 2016 87

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet – HADOPI

PRÉSENTATION DE L’HADOPI

CRÉATION, MISSIONS ET ORGANISATION

L’Hadopi, Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet, est une autorité publique indépendante dont les missions sont définies par la loi Création et Internet du 12 juin 2009 :

• l’encouragement au développement de l’offre légale et l’observation de l’utilisation licite et illicite des œuvres et des objets auxquels est attaché un droit d’auteur ou un droit voisin sur les réseaux de communications électroniques utilisés pour la fourniture de services de communication au public en ligne. Au titre de cette mission détaillée à l’article L. 331-23 du CPI, la Haute Autorité est notamment en charge de : publier des indicateurs du développement de l'offre légale dont la liste est fixée par décret ; attribuer aux offres légales un label permettant aux internautes d’identifier clairement le caractère légal des offres ; et veiller à la mise en place, à la mise en valeur et à l’actualisation d’un portail de référencement de ces mêmes offres ; évaluer les expérimentations conduites dans le domaine des technologies de reconnaissance de contenus et de filtrage, et rendre compte dans son rapport annuel des principales évolutions constatées en la matière notamment pour ce qui regarde l’efficacité de telles technologies ; identifier et étudier les modalités techniques permettant l’usage illicite des œuvres et des objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sur les réseaux de communications électroniques et proposer, le cas échéant, des solutions visant à y remédier..

• la protection des œuvres et objets protégés par un droit d’auteur ou un droit voisin à l’égard des atteintes à ces droits commises sur les réseaux de communication électroniques utilisés pour la fourniture de services de communication au public en ligne, régie par les articles L. 331-24 La « réponse graduée », notamment, est mise en œuvre par la Commission de Protection des Droits (CPD) au titre de cette mission. La réponse graduée est un dispositif pédagogique d'avertissement ayant pour objet de rappeler aux titulaires d’un abonnement à internet, dont l'accès à internet a été utilisé mettre à disposition une œuvre protégée, leur obligation de surveillance de cet accès (article L. 336-3). En cas de manquement réitéré à cette obligation, après l’envoi de deux recommandations, la CPD peut saisir le Procureur de la République au titre de la contravention de 5e classe de négligence caractérisée. La sanction maximale encourue est une amende de 1500 euros pour un particulier.

• la régulation et la veille dans le domaine des mesures techniques de protection et d’identification des œuvres et des objets protégés par un droit d’auteur ou un droit voisin. Au titre de cette mission détaillée aux articles L. 331-31 et suivants du CPI, la Haute Autorité : veille à ce que les mesures techniques n’aient pas pour conséquence d’entrainer dans l’utilisation d’une œuvre des limitations supplémentaires et indépendantes de celles expressément décidées par les titulaires d’un droit d’auteur ou d’un droit voisin ; veille à ce que la mise en œuvre des mesures techniques de protection n’ait pas pour effet de priver les bénéficiaires de certaines exceptions au droit d’auteur et droits voisins ; détermine « sous certaines conditions » les modalités d’exercice des exceptions et fixe notamment le nombre minimal des copies autorisées dans le cadre de l’exception pour copie privée.

Le Collège, qui dirige la Haute Autorité, est composé de neuf membres nommés par le Conseil d’État, la Cour des comptes, la Cour de cassation, le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, des personnalités qualifiées nommées par différents Ministères, par l’Assemblée nationale et par le Sénat. Les membres du Collège sont nommés par décret. À l’issue de l’installation du Collège par le ministre de la culture et de la communication le 8 janvier 2010,

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HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

les membres du Collège ont élu Marie-Françoise Marais, Présidente de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et de la protection des droits sur internet. Le Collège de l’Hadopi met en œuvre les missions confiées à la Haute Autorité excepté celles dévolues à la Commission de protection des droits, en l’occurrence la mise en œuvre de la réponse graduée.

La Commission de protection des droits (CPD), composée de trois magistrats, est chargée de la mise en œuvre de la procédure de réponse graduée, mécanisme d’avertissement des titulaires d’un accès à internet qui a été utilisé à des fins de contrefaçon. Les membres de la Commission de protection des droits de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet sont également nommés par décret. Mme Mireille Imbert-Quaretta a été nommée présidente de la Commission de protection des droits par décret du 20 janvier 2010.

PRÉSENTATION STRATÉGIQUE

En juin 2015, la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des Droits sur Internet (Hadopi) a achevé sa cinquième année d’activité. Durant l’année écoulée, elle a poursuivi la mise en œuvre de ses missions, en orientant son action selon trois priorités stratégiques :

• le positionnement de l’institution en « tiers de confiance », par la poursuite et l’approfondissement du travail d’expertise indépendante de l’Autorité, dans tous ses domaines d’intervention, afin d’apporter aux pouvoirs publics et aux parties prenantes un éclairage fiable, objectif et rigoureux sur les problématiques actuelles, notamment en matière de lutte contre la contrefaçon commerciale et concernant les exceptions au droit d’auteur ;

• l’enrichissement de son action en matière de protection du droit d’auteur sur Internet, à la fois en améliorant l’efficacité de la procédure de réponse graduée et en engageant des travaux complémentaires, dans le prolongement des pistes explorées dès 2012 sur le streaming et le téléchargement direct illicites ;

• la recherche de solutions concrètes aux difficultés rencontrées par les utilisateurs pour accéder aux œuvres culturelles numériques, à la fois en explorant les possibilités offertes par la régulation des mesures techniques de protection et en orientant la mission d’encouragement au développement de l’offre légale vers des actions qui favorisent l’accès aux œuvres.

La Haute Autorité a mis en œuvre ces priorités en privilégiant, comme par le passé, une approche de dialogue (via des partenariats avec diverses institutions, comme le Défenseur des Droits), de pragmatisme (en veillant à mettre en œuvre des actions qui répondent aux besoins des citoyens, des internautes, des enseignants, etc.) et de transparence (à travers le contrôle du Parlement notamment).

À cet égard, la période du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 a été marquée par un dialogue étroit avec le Parlement, à travers quatre auditions budgétaires par les rapporteurs de l’Assemblée nationale et du Sénat sur les crédits dont relève l’Hadopi dans le cadre de l’examen de la loi de finances pour 2015, mais aussi à travers une mission d’information sur l’Hadopi, créée à l’initiative de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, et par une commission d’enquête sur le bilan et le contrôle de la création, de l'organisation, de l'activité et de la gestion des autorités administratives et indépendantes. L’ensemble de ces travaux parlementaires assure un contrôle qui constitue le corollaire indispensable de l’indépendance de l’Hadopi, et qui permet de mettre en exergue les conditions, notamment budgétaires, dans lesquelles l’institution met en œuvre ses missions.

Observer les usages numériques et mettre en lumière les spécificités sectorielles

Les travaux d’observation de l’Hadopi constituent le socle sur lequel l’institution bâtit ses orientations stratégiques. Ils apportent des clés de compréhension rigoureuses et objectives sur les usages culturels des internautes en France et comblent ainsi une lacune importante.

Cette année, ces travaux reflètent notamment la stabilité du taux de consommateurs de produits culturels dématérialisés, mais aussi la stabilité du pourcentage d’internautes français qui déclarent avoir des pratiques illicites, exclusives ou mixtes (18%), et le taux, toujours faible (5 %), du recours à des sites illicites pour la musique.

Les freins à consommer des biens culturels de manière licite identifiés les années précédentes persistent : le prix jugé trop élevé, le manque d’attrait pour le contenu de l’offre, et le poids des habitudes pèsent sur les choix des internautes, qui continuent à privilégier l’accès gratuit, de manière générale et pour tous les types d’œuvres.

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HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

Les travaux d’observation menés par l’Hadopi reflètent également la part grandissante des usages éphémères, où les fichiers téléchargés ne sont jamais archivés, qu’ils soient consommés ou non. Sur Internet, les œuvres tendent de plus en plus à être consommées mais ne plus être conservées par les internautes. Le stockage tend à laisser place à l’usage, ce qui renforce encore l’importance d’une mesure fine, rigoureuse et objective de ces usages.

Pour approfondir ces éclairages, l’Hadopi a complété ces travaux par des études spécifiques à certains secteurs culturels. Au-delà des grandes tendances et des évolutions qu’elle reflète, la mission d’observation de l’Hadopi permet ainsi d’identifier des spécificités sectorielles, qui peuvent apporter des enseignements utiles aux autres secteurs culturels : bien que les modèles économiques et le développement des usages numériques diffèrent évidemment d’un secteur à l’autre, la compréhension des problématiques spécifiques à un domaine permet de mettre en perspective les difficultés que traverse un autre secteur, et de rechercher des pistes d’adaptation.

Ces travaux d’observation sont enrichis par des travaux de recherche, qui apportent des résultats inédits, systématiquement évalués par des pairs impartiaux. Cette année, la thèse co-encadrée par la Haute Autorité et Télécom ParisTech qui porte sur les échanges et flux des biens culturels sur Internet a abouti à la publication de trois articles de recherche.

Enfin, l’Hadopi a engagé un travail de diagnostic qui repose sur une analyse multi-critères, pour apporter un éclairage complet sur l’état et l’évolution de la culture numérique. Une fois le cadre conceptuel posé, ces travaux consisteront à évaluer les effets de différents stimuli (arrivée de la VOD par abonnement, essor du crowdfunding, etc.) sur l’état de la culture en ligne.

L’ensemble de ces travaux, portés à l’attention du public et de toutes les parties prenantes, apporte un éclairage sur les effets des actions de lutte contre le piratage et sur les conditions nécessaires pour un développement de l’offre légale qui réponde aux attentes des internautes. En cela, ils permettent d’asseoir les orientations de l’Hadopi sur des bases rigoureuses et actualisées. Plus largement, ils contribuent à la réflexion des pouvoirs publics et des acteurs culturels pour protéger les droits et encourager la diffusion des œuvres.

Encourager le développement de l’offre légale et favoriser l’accès aux œuvres

Durant l’année écoulée, l’Hadopi a poursuivi la mise en œuvre de la stratégie d’encouragement au développement de l’offre légale adoptée fin 2013, pour surmonter les difficultés identifiées et apporter des solutions concrètes aux internautes.

Les axes de travail retenus cette année se concentrent ainsi sur la question de l’accès aux œuvres en renseignant les consommateurs sur la disponibilité des œuvres, en informant les ayants droit sur l’indisponibilité des œuvres ou sur les difficultés rencontrées pour y accéder, et en animant un réseau d’acteurs clés qui contribuent à encourager l’accessibilité des œuvres culturelles (entrepreneurs, ayants droit, plateformes, établissements culturels etc.).

Ainsi, au-delà de la labellisation et du référencement des offres labellisées sur offrelégale.fr, l’institution a poursuivi :

• l’élargissement du périmètre des offres culturelles observées à l’ensemble des plateformes pouvant être regardées comme étant légales, au-delà des offres labellisées, afin de mieux refléter la richesse de l’offre culturelle en ligne et de suivre son évolution. Au 30 juin 2015, l'Hadopi recense 418 services culturels en ligne sur offrelégale.fr, et apporte ainsi une information exhaustive sur l’offre culturelle sur Internet en France ;

• le traitement de la fonctionnalité qui permet aux utilisateurs de signaler sur offrelégale.fr les œuvres qu’ils ne parviennent pas à trouver légalement en ligne. En un an, plus de 750 œuvres ont été signalées. Malgré l’absence de dispositif de communication, l’Hadopi continue de recevoir 25 signalements par mois en moyenne, ce qui lui permet à la fois de renseigner les internautes qui la sollicitent et de sensibiliser les acteurs culturels aux attentes des utilisateurs ;

• la poursuite de l’expérimentation visant l’ouverture en open-data des métadonnées d’offres de VOD et de SVOD afin de renforcer la visibilité des œuvres en ligne. Une mise à jour des données, à l’occasion de laquelle deux nouvelles plateformes ont été intégrées, a été réalisée en juin 2015, et l’Hadopi travaille désormais à l’extension de ce dispositif à l’offre légale de livres numériques. Cette démarche ouverte, destinée à ce que tous les acteurs intéressés puissent s’en saisir et développer des projets, participent ainsi à la visibilité de l’offre légale sur Internet.

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Par ailleurs, l’Hadopi a amorcé en 2014 un cycle de sensibilisation à l’entrepreneuriat culturel auprès d’un public d’étudiants et de « startuppers ». En effet, la sensibilisation des entrepreneurs à la création de services culturels innovants est également un levier permettant de favoriser l’émergence de plateformes culturelles et de répondre aux attentes des utilisateurs.

Comme l’année précédente, l’Hadopi a continué à travailler en étroite collaboration avec des incubateurs spécialisés dans les domaines culturels, tels que le 104, le Cube, Créatis, Paris&CO, Creative Valley, Paris Musiques.

Protéger les droits, lutter contre le piratage et sensibiliser à la création numérique

L’année 2015 marque la cinquième année de mise en œuvre de la procédure de réponse graduée, depuis la création de la Haute autorité par les lois des 12 juin et 28 octobre 2009. Entre le 1er octobre 2010, date d’envoi des premières recommandations, et le 30 juin 2015 la Commission de protection des droits de l’Hadopi a adressé 4 897 883 premières recommandations et 482 667 deuxièmes recommandations aux titulaires d’abonnement à internet dont l'accès a été utilisé à des fins de contrefaçon.

Au cours de l’année 2015, la Commission a augmenté de 30 % à 50 % les demandes d’identification, auprès des fournisseurs d’accès à internet, des saisines qui lui ont été transmises par les ayants droit. Cette hausse lui a permis d’envoyer davantage de premières et de deuxièmes recommandations accentuant ainsi la pédagogie auprès d'un nombre accru d'internautes.

La Commission a en outre décidé cette année de mener une campagne de sensibilisation auprès de certains internautes ayant déjà reçu un mail de première recommandation. Cette campagne vise à expliquer aux titulaires d’abonnement qui ne connaissent pas le fonctionnement des logiciels pair à pair les mesures concrètes à prendre pour faire cesser les réitérations, à savoir désinstaller le logiciel s’il n’est utilisé que pour pirater des œuvres protégées.

L’action pédagogique de la Commission s’exerce également au quotidien à travers les explications complémentaires qu’elle donne aux personnes qui la contactent à chaque étape de la procédure.

Si la majorité de ces personnes sont des particuliers, certaines structures professionnelles peuvent aussi faire l’objet d’une procédure de réponse graduée, notamment lorsqu’elles mettent leur accès à internet à disposition de tiers (société privée, association, collectivité territoriale…). La Commission a poursuivi son action d’accompagnement en faveur de ces professionnels pour les aider à mettre en place les mesures techniques permettant de prévenir l’utilisation de leur connexion internet à des fins de contrefaçon. Elle s’appuie également sur ces professionnels pour qu’ils relaient auprès de leurs utilisateurs son message de sensibilisation au respect du droit d’auteur.

Lorsque la pédagogie mise en œuvre dans le cadre des premières phases de la procédure de réponse graduée ne permet pas de faire cesser les manquements, la Commission peut transmettre le dossier à la justice dès lors qu'aucun motif légitime n'est justifié. Au 30 juin 2015 et depuis mars 2012, elle a ainsi transmis 361 dossiers aux procureurs de la République.

L’augmentation du nombre de saisines identifiées en 2015 a permis d’accroître également l’activité liée à la troisième phase de la procédure de réponse graduée, dans la mesure où les dossiers sont « enrichis » de plus nombreux faits de mise à disposition d’œuvres protégées. Au cours de l’année écoulée, la Commission a transmis 246 dossiers aux procureurs de la République. Cette augmentation du nombre de transmission résulte également des critères de notification mis en place par la Commission en 2014 afin de sélectionner les dossiers les plus graves :

• Ceux dans lesquels on constate l’utilisation de plusieurs logiciels pair à pair, ainsi que la mise à disposition de nombreuses œuvres de type différent (musique, film, série, spectacle vivant) ;

• Et les procédures successives, dans lesquelles l’abonné a déjà été destinataire de plusieurs premières, voire de plusieurs deuxièmes recommandations.

En complément de la procédure de réponse graduée, mise en œuvre par la Commission de Protection des droits, le Collège de l’Hadopi a engagé un ensemble de projets visant à mettre son expertise au service des initiatives relatives à la lutte contre la contrefaçon commerciale, et à enrichir son action en matière de protection des droits.

Les travaux engagés couvrent l’ensemble de la chaîne de diffusion des contenus contrefaisants : la recherche (moteurs de recherche, sites de liens, etc.), l’accès (hébergement, UGC, etc.), et la consommation (Stream ripping, tutoriels, etc.). Ils distinguent les écosystèmes manifestement dédiés à la contrefaçon de certains écosystèmes périphériques, légaux, mais régulièrement utilisés par les consommateurs à des fins de contrefaçon.

• Par exemple, pour accompagner la mise en œuvre de la charte des bonnes pratiques dans la publicité pour le respect du droit d’auteur et des droits voisins, signée le 23 mars dernier sous l’égide du ministère de la culture

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et de la communication, l’Hadopi a décidé d’approfondir son expertise technique et juridique sur l'identification des sites massivement contrefaisants, afin de pouvoir apporter son éclairage et son concours éventuel aux parties prenantes. Il s’agit, dans un premier temps d’élaborer une méthodologie et de définir les critères qui peuvent aider à lister avec rigueur des sites et services contrevenants.

• L’institution a également engagé des travaux d’analyse sur la diffusion de contenus contrefaisants, d’une part via les moteurs de recherche et, d’autre part, sur les sites dont le contenu est généré par les utilisateurs.

• Enfin, elle continue à développer son expertise dans le prolongement des réflexions engagées les années précédentes en matière de retrait durable des contenus contrefaisants.

La protection des droits passe également par une meilleure connaissance du droit d’auteur, une maîtrise technique de l’environnement numérique, et une compréhension des enjeux liés à la création culturelle. Ainsi, depuis 2012, l’Hadopi anime des ateliers d’information et de sensibilisation à la création numérique destinés au jeune public et à la communauté éducative. Ils visent à informer élèves et enseignants sur les grands principes du droit d’auteur, encourager les usages responsables sur Internet, sensibiliser à la richesse culturelle en ligne et initier les élèves à la création numérique. Durant l’année écoulée, 17 sessions de création et 4 événements dédiés ont été réalisés, permettant de sensibiliser 763 jeunes et 17 équipes pédagogiques. Les ateliers sont désormais menés de façon privilégiée avec différents types de partenaires, comme le Défenseur des Droits et le Festival d’Avignon.

L’ensemble de ces ateliers de sensibilisation reflète les attentes du jeune public et de la communauté éducative, notamment la formation aux possibilités de diffusion de contenus et leur légalité, mais également l’apprentissage des nouveaux usages liés au numérique, et l’utilisation optimale des supports numériques.

Réguler les mesures techniques de protection et veiller au bénéfice effectif des exceptions

En mai 2013 et septembre 2014, la Haute Autorité a été saisie de deux demandes d’avis relatives à l’exception de copie privée des programmes télévisés reçus par l’intermédiaire d’un fournisseur. Après un important travail d’analyse et de consultation, le Collège de l’Hadopi a considéré dans son avis du 11 septembre 2014 que, malgré le fait que des limitations à la copie puissent être justifiées, notamment afin de réduire le risque de contrefaçon sur internet, les restrictions ne doivent pas excéder ce qui est nécessaire pour limiter un tel risque. À cet égard, il a considéré que des limitations privant les copies privées de toute interopérabilité avec d’autres lecteurs que l’enregistreur ayant réalisé la copie, et empêchant la conservation des copies en cas de changement du fournisseur, apparaissent excessives.

Dans ce contexte, il a invité les opérateurs à proposer à leurs clients, dans un délai raisonnable, une faculté de copie privée des programmes télévisés qui leur permette de réaliser des copies durablement conservables et disposant d’une interopérabilité suffisante pour l’usage privé du copiste. L'Hadopi a également souligné que devait être fournie une information précise sur les possibilités d'usage des copies réalisables avec chaque matériel.

Par ailleurs, l’attention de l’Hadopi a été attirée sur les difficultés d’accès aux œuvres auxquelles se trouvent confrontées des personnes en situation de handicap et les organismes agréés. Le cas d’un éditeur qui ne dépose pas ses fichiers à la BnF a notamment été signalé, et l’hypothèse d’une saisine de l’Hadopi par certains de ces organismes agréés sur cette problématique de refus de transmission est envisagée.

Enfin, compte tenu de ses compétences en matière d’observation des usages et de régulation de mesures techniques de protection, l’Hadopi a été auditionnée par la mission d’information de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée Nationale sur le bilan et les perspectives de trente ans d’exception pour copie privée le 09 avril 2015. À cette occasion, à la demande de la mission d’information, elle a notamment analysé les études d’usage et les barèmes qui servent à établir les montants de la rémunération pour copie privée.

Les travaux conduits en 2014-2015 reflètent ainsi la volonté de l’Hadopi de mettre en œuvre toutes ses missions avec la même énergie, malgré une nouvelle diminution de ses moyens humains et financiers, de rechercher constamment l’équilibre, et d’apporter des solutions concrètes, à la fois pour protéger les droits et pour encourager l’accès à toutes les œuvres culturelles, par tous les modes d’accès numériques, pour tous les publics.

Avec une démarche désormais bien ancrée, qui consiste à observer, informer et dialoguer, l’institution continue ainsi à rechercher des solutions innovantes pour rapprocher les créateurs et les usagers, et pour réconcilier les droits et les usages.

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RÉCAPITULATIF DES OBJECTIFS ET DES INDICATEURS DE PERFORMANCE

La stratégie de la Haute Autorité se décline sur 5 objectifs de performance. Conformément aux recommandations du guide de la performance de la direction du budget qui vise l’amélioration de la cartographie des indicateurs, leur pertinence et leur fiabilité ont été questionnées. Lorsque cela s’est avéré nécessaire, des indicateurs ont été ajoutés, supprimés ou éventuellement modifiés. Objectif 1 : Protéger les œuvres et objets à l’égard des atteintes au droit d'auteur Indicateur 1.1 : Pourcentage de personnes ayant reçu une recommandation qui ne se voient pas reprocher de nouveau comportement de consommation illicite sur les réseaux pair-à-pair Indicateur 1.2 : Pourcentage d’abonnés qui ont contacté l’Hadopi après avoir reçu une première recommandation Objectif 2 : Encourager le développement de l’offre légale15 Indicateur 2.1 : Nombre de services de communication au public en ligne labellisés et recensé Indicateur 2.2 : Statistique de fréquentation du portail de référencement des offres labellisées et recensé Indicateur 2.3 : Nombre de participants aux actions de sensibilisation réalisées par l’Hadopi Objectif 3 : Observer l’utilisation licite et illicite des œuvres et des objets protégés Indicateur 3.1 : Taux de couverture des indicateurs décret du 11 avril 2011 Objectif 4 : Réguler les mesures techniques de protection et d’identification Indicateur 4.1 : Nombre de saisines pour avis Indicateur 4.2 : Nombre d’avis sur saisine Objectif 5 : Optimiser l’efficience des fonctions support des missions de l’Hadopi: Indicateur 5.1 : Efficience de la gestion immobilière Indicateur 5.2 : Efficience de la gestion des ressources humaines Indicateur 5.3 : Efficience de la gestion comptable

15 De nouveaux indicateurs, relatifs aux plateformes et aux œuvres « recensées », ont été ajoutés pour tenir compte des travaux développés par l’Hadopi avec les plateformes pouvant être regardées comme étant légales.

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LES RESSOURCES

Ressources Exécution

2014 Estimation

2015 Prévision 2016

Subvention État 5 580 000 € 5 520 000 € 7 820 000 €

Ministère de la Culture et de la Communication Autres produits de gestion

145 724 €

18 000 €

0

TOTAL DES RECETTES DU COMPTE DE RESULTAT PREVISIONNEL 5 725 724 € 5 538 000 € 7 820 000 €

Les recettes de l’Hadopi correspondent pratiquement exclusivement à la subvention du ministère de la culture (de 97,5 % à 100 % selon les exercices). Après une augmentation en 2011 (13 %), les recettes ont diminué de 50 % entre 2011 et 2014. Les résultats sont déficitaires depuis 2013. Les subventions 2014 et 2015 ne reflètent pas le budget de l’institution, qui procède, depuis 2013, à des prélèvements sur son fonds de roulement (2,3 M€ en 2014, 2,2 M€ prévus en 2015) qui atteindra son seuil prudentiel à la fin de l’exercice (environ 2 mois de fonctionnement). L’exercice 2015 subit la contrainte budgétaire maximale que peut supporter l’institution, dont la subvention devra impérativement être significativement réévaluée. Exécution des recettes 2014 La subvention prévue de 6 M€ dans le projet annuel de performance annexé au projet de loi de finances pour 2014 a été diminuée de 0,42 M€ (gel budgétaire de 7 %). La subvention définitive s’élève à 5,58 M€. Elle représente pour l’année 2014, 97 % des recettes de l’Hadopi. 2,3 M€ ont dû être prélevés sur le fonds de roulement pour pallier l’insuffisance d’autofinancement de l’institution. Estimation des recettes 2015 Les recettes prévues (5,52 M€ c’est-à-dire 6 M€ prévus en loi de finances 2015 diminués d’un taux de gel à 8 %) sont restées stables en 2015 par rapport à l’exercice précédent (-1 %) et devront donc donner un lieu à un nouveau prélèvement sur le fonds de roulement (2,2 M€). Le ministère de la Culture et de la Communication a versé, au cours du mois de mars 2015, la totalité de la subvention de 5,5216 M€. Prévision des recettes 2016

Compte tenu de l’assèchement de son fonds de roulement et de la nécessité de revenir à un fonctionnement toujours contraint mais progressivement plus effectif, la Haute Autorité a demandé des crédits à hauteur de 9 M€, soit environ 8,2 M€ en appliquant un taux de gel à 8 %, tel que celui qui a été appliqué en 2015. Tenant compte également du contexte budgétaire général et de l’objectif transversal de diminution en valeur des dépenses de fonctionnement courant de l’État, les prévisions de recettes se situent en-deçà de la demande formulée, et s’élèvent à 7,82 M€ (8,5 M€ diminués d’un gel à 8 %).

16 Pour rappel, l’Hadopi ne bénéficie pas de l’application de la circulaire propre aux opérateurs sur le taux de mise en réserve. Il est de 8% appliqué aussi bien pour le fonctionnement que pour la masse salariale alors qu’il était en 2015, pour les opérateurs, de 8% pour le fonctionnement et de 0,5% pour la masse salariale. Cette application uniforme de 8% sur la totalité des crédits a amputé de 225 000 € la subvention de 2015.

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LES DÉPENSES

Dépenses Exécution 2014 Prévision 2015Estimation

2015 Prévision 2016

Charges de personnel 4 783 022 € 4 307 381 € 4 508 000 € 4 630 000,00 €

Fonctionnement 3 027 326 € 3 317 201 € 3 317 201 € 3 379 000,00 €

Investissement 383 775 € 219 200 € 219 200 € 185 000,00 €

TOTAL 8 577 123 € 7 843 782 € 8 044 401 € 8 194 000,00 €

Exécution 2014 : les crédits ouverts au titre de l’exercice 2014 s’élèvent à 8,99 M€, soit une réduction de plus de 14,3% par rapport aux crédits ouverts en 2013. Ils ont été réduits au cours de l’exercice à 8,75 M€ (-16,6 %). En fin d’exercice, l’exécution budgétaire fait apparaître des dépenses à hauteur de 8,58 M€ ; La Haute autorité a donc exécuté son budget à 98 % au 31 décembre 2014. L’exercice est déficitaire et a donné lieu à un nouveau prélèvement sur le fonds de roulement (2,3 M€). Estimation 2015 : les crédits ouverts au titre de l’exercice 2015 s’élèvent à 7,84 M€, soit une réduction de plus de 10,35% par rapport aux crédits ouverts en 2014 et de 25,23 % par rapport aux crédits ouverts en 2013. Le suivi de l’exécution en cours laisse néanmoins apparaître une dégradation prévisible du résultat, notamment mais non exclusivement due au retard conséquent de la réintégration d’un fonctionnaire dont il avait été mis un terme au détachement, à deux départs en congés maternité et à la nécessité de maintenir la prime d’objectif de fin d’année des agents plafonnée au niveau des exercices précédents. Une décision budgétaire modificative sera proposée à la gouvernance pour augmenter l’ouverture des crédits d’environ 0,2 M€. Les crédits ouverts s’élèveraient alors à 8,04 M€, ce qui donnerait lieu à un prélèvement de 2,05 M€ sur le fonds de roulement en fin d’exercice. En intégrant une reprise sur provisions due au non-assujettissement de l’institution à la taxe pour la formation professionnelle continue (0,2 M€), il s’établirait alors à 1,55 M€ soit environ 70 jours de fonctionnement). Si cette décision devait être votée, les crédits 2015 seraient en diminution de 6,2 % par rapport à l’exécution 2014, et la masse salariale en particulier serait diminuée de 5,7 %. Prévision 2016 : les crédits ouverts s’élèveraient à 8,19 M€. Cela représente une augmentation de 4,5 % par rapport aux prévisions 2015 (exercice lourdement contraint par l’assèchement des ressources) mais reste inférieur aux prévisions (-6,4 %) et à l’exécution (-4,5 %) 2014. Avec 8,01 M€ de charges et une prévision de recettes à 7,82 M€, le résultat en fin d’exercice serait déficitaire à hauteur de -0,19 M€. La dotation aux amortissements (0,41 M€) n’étant pas décaissée, l’institution serait néanmoins en mesure de financer ses investissements (0,18 M€)17. Ces crédits ne suffisent pas au fonctionnement optimal de l’institution mais devront permettre le retour progressif à son fonctionnement effectif. Par rapport à 2015, il s’agirait de tenir compte du glissement vieillesse technicité positif pour les dépenses de personnel ainsi que de la nécessité impérieuse de procéder à certains recrutements ; de l’inflation pour les dépenses de fonctionnement et d’investissement (+0,9 %18) et de la résolution des aspects les plus critiques de la mise en œuvre contrainte des missions légales de l’institution (poursuite de la progression du déploiement de la réponse graduée ; maintien des quelques projets d’études retenus au terme des bilans réalisés ; maintien d’une capacité d’instruction d’éventuelles saisines en matière de régulation des mesures techniques de protection).

17

Sa Capacité d’Autofinancement s’élèverait alors à 0,22 M€ 18

PLF 2015

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PLF 2016 95

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PRÉSENTATION DES CRÉDITS PAR NATURE

Dix postes de dépense représentent 95 % de la dépense totale. En particulier : les frais postaux et de télécommunication correspondent essentiellement à la mise en œuvre de la procédure de réponse graduée ; le poste « publicité, publications, relations publiques » traduit notamment la mise en œuvre de la mission d’encouragement au développement de l’offre légale par la conduite d’ateliers de sensibilisation au droit d’auteur ; les études et recherche permettent de remplir la mission d’observation des usages. Les travaux d’entretien et de réparation (nomenclature) correspondent en réalité à l’hébergement et à la maintenance des systèmes informatiques, notamment celui dédié à la réponse graduée.

Nature Prévision 2016

Charges de personnel 4 630 000,00 €

Investissements 185 000,00 €

Dotations aux amortissements et aux provisions 408 000,00 €

Frais postaux et frais de télécommunication 592 000,00 €

Publicité, publications, relations publiques 98 000,00 €

Colloque, séminaires et documentation 138 000,00 €

Travaux d'entretien et de réparations 335 000,00 €

Locations 815 000,00 €

Études, prestations de services et recherches 498 000,00 €

Rémunération d'intermédiaires 56 000,00 €

Autres 439 000,00 €

Total 8 194 000,00 €

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96 PLF 2016

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PRÉSENTATION DES CRÉDITS PAR MISSION

La ventilation analytique des crédits (affectation directe aux missions ou ventilation selon l’affectation des ETPT) permet d’évaluer les coûts des différentes missions de l’institution. Le coût de la mission de protection des droits, consacré à la réponse graduée, s’établirait ainsi à 5,2 M€ dont 2,7 M€ de coûts directement affectés qui se composeraient :

de charges de personnel pour 1,5 M€ ; de charges de fonctionnement (1,1 M€) comprenant notamment des frais postaux et de télécommunication,

l’hébergement du système d’information de la réponse graduée, l’externalisation du centre d’appel et la maintenance du SI ;

d’investissements (0,1 M€) correspondant aux évolutions régulières des fonctionnalités du système cible de la réponse graduée.

Le coût de la mission d’encouragement au développement de l’offre légale s’établirait à 0,9 M€ dont 0,6 M€ de coûts directs:

0,4 M€ de charges de personnel ; 0,2 M€ de charges de fonctionnement correspondant notamment à l’organisation d’ateliers de sensibilisation,

à la constitution de partenariats et à la poursuite de l’expérimentation relative à l’ouverture des métadonnées associées aux œuvres ;

d’investissements modestes destinés à d’éventuelles adaptations des outils internet.

Le coût de la mission d’observation des usages et de la mission de régulation des MTP (habituellement rapprochées en comptabilité analytique compte tenu de la nature des ETPT affectés) pourrait s’élever à 2,1 M€ dont 1,3 M€ de coûts directs composés de :

0,7 M€ de charges de personnel ; 0,6 M€ de charges de fonctionnement, comprenant : le développement d’outils internes, la collaboration avec

des laboratoires de recherche, l’achat de licences (outils logiciels) et de données (études en souscription, audiences etc.), la conduite d’études dédiées aux « indicateurs décret » et des outils de veille.

Cette budgétisation respecterait l’équilibre général entretenu entre les différentes missions de l’institution.

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CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION À L’HADOPI

En ETPT Réalisation 2013 Réalisation 2014 Prévisions 2015 Prévisions 2016

EMPLOIS REMUNERES PAR L'HADOPI 57.36 56.63 53 57.01

1 – TITULAIRES (en détachement) 6 6.83 5.67 4.38

Catégorie A et HC 5 5.83 4.67 3.38

Catégorie B 1 1 1 1

Catégorie C 0 0 0 0

2 - NON TITULAIRES 51.36 49.80 47.33 52.63

CDI 9.26 27.50 26.75 30.79

CDD 42.10 22.30 20.58 21.84

Contrats aidés 0 0 0 0

AUTRES EMPLOIS EN FONCTION A L'HADOPI, NON REMUNERES PAR L'HADOPI

0 0 0 0

3 - EMPLOIS REMUNERES PAR L'ETAT 0 0 0 0

4 - EMPLOIS (ETPT) REMUNERES PAR D'AUTRES COLLECTIVITES OU ORGANISMES

0 0 0 0

La justification des variations d’emploi d’une année sur l’autre

Les effectifs de la Haute Autorité ont augmenté jusqu’en 2012 (+15,8 % de 2011 à 2012), les équipes ayant été constituées pendant les années d’établissement (2011, 2012) sans jamais atteindre le plafond d’emplois.

À partir de l’exercice 2012, l’institution a mis en œuvre une politique volontariste de réduction budgétaire trouvant notamment son application dans l’optimisation des ressources humaines. De fait, bien que les effectifs auraient dû continuer à augmenter progressivement, les recrutements et les remplacements ont été fortement limités. En 2012, l’enveloppe de personnel a été exécutée à 84,34 % et les ETPT s’établissaient à 60,7 pour des prévisions à hauteur du plafond d’emplois.

La Haute Autorité a maintenu cette politique pour l’exercice 2013. Cet exercice a par ailleurs été marqué par un gel ferme des recrutements et des remplacements lorsque l’avenir de l’institution (et la pérennité de ses emplois), étaient particulièrement incertains.

Le contexte dans lequel la Haute Autorité a inscrit son action en 2014 était encore marqué par un environnement politique et institutionnel difficile et une diminution significative de ses ressources. En 2014, les remplacements et recrutements ont repris un cours limité mais cohérent avec la montée en charge de l’institution.

Dès la fin d’année 2014, une série de travaux et de concertations visant à identifier les marges de manœuvres pour réduire de nouveau le coût de fonctionnement de l’institution, optimiser son action et donner une nouvelle impulsion à la conduite de ses missions a été engagée.

En février 2015, ces travaux ont abouti à une réorganisation des services de l’Hadopi impliquant, sur le plan social : dix (10) suppressions de poste dont (4) ruptures de contrats pour motif d’intérêt général, 6 gels de poste, et deux (2) créations de poste.

Compte tenu de cette réorganisation mise en place en 2014 et 2015 pour supporter la contrainte budgétaire et des non-renouvellements, non remplacements et licenciements qui en découlent, la masse salariale a diminué en 2015. Cette diminution se traduit par une montée en charge et en compétence des agents toujours en poste pour maintenir l’exercice des missions légales de l’institution. Cette situation ne peut s’inscrire dans la durée et l’Hadopi doit procéder urgemment à certains recrutements. Il est donc prévu une augmentation des ETPT en 2016.

La demande en plafond d’emplois s’élève à 65 ETPT. Cette demande est en diminution par rapport à la LFI 2015 afin de mettre en cohérence le plafond et la prévision d’exécution Le plafond d’emplois fixé à 71 ETPT lors des précédents exercices correspond à la mise en œuvre des missions légales de l’institution une fois effectivement déployées. Pour autant, ses effectifs à date et son budget ne lui permettent pas de l’approcher en 2016.

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98 PLF 2016

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OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PERFORMANCE

OBJECTIF N° 1 : PROTÉGER LES ŒUVRES ET OBJETS À L’ÉGARD DES ATTEINTES AU DROIT D’AUTEUR

INDICATEUR 1.1 : Pourcentage de personnes ayant reçu une recommandation qui ne se voient pas reprocher de nouveaux comportements de consommation illicite sur les réseaux pair-à-pair et le taux de transmission au procureur Pourcentage de personnes ayant reçu une recommandation qui ne se voient pas reprocher de nouveaux comportements de consommation illicite sur les réseaux pair-à-pair :

unité 2012

réalisation

2013

réalisation

2014

réalisation

2015

prévision

2016

cible

à l’issue de la première recommandation % 89,5 93 94,5 92,7 92

à l’issue de la deuxième recommandation % 88,5 84,5 85,1 86,4 85

Taux de transmission au procureur de la République % 6,66 8,4 11,5 25,9 30

Précisions méthodologiques :

Sources des données : Système d’information de la réponse graduée

Mode de calcul :

La requête consiste à sélectionner tous les dossiers ayant fait l’objet de l’envoi d’une recommandation (1ère et 2ème) ne comportant pas de nouvelle saisine reçue après la date J + 30 jours (J=jour d’envoi de la recommandation ou notification) et avant la fin de l’expiration du délai légal de réitération, ainsi que le nombre de dossiers transmis au procureur postérieurement à l’envoi d’une 3ème recommandation. Résultat en nombre de dossiers, par phase et par intervalle de date (date d’envoi de la recommandation). Le critère de 30 jours après l’envoi d’une recommandation retenu pour prendre en compte la réitération a été fixé par la CPD et est appliqué dans le cadre des procédures. Le délai légal de réitération est de 6 mois après l’envoi d’une 1ère recommandation et de 12 mois après l’envoi d’une 2e recommandation.

Nombre de 1ères recommandations envoyées en 2014 : 1 420 013 Nombre de 2es recommandations envoyées en 2014: 144 377 Nombre de 3es recommandations envoyées en 2014: 1059 Nombre de délibérations de transmission au parquet à l’issue de la procédure de réponse graduée entre le 1er janvier 2014 et le 31/12/2014 : 122

Nombre de 1ères recommandations envoyées en 2015 (janvier-août) : 1 389 380 Nombre de 2es recommandations envoyées en 2015 (janvier-août) : 97 587 Nombre de 3es recommandations envoyées en 2015 (janvier-août) : 729

Dossiers avec réitération entre le 1er janvier 2015 et le 31/08/2015 :

ayant fait l’objet d’une 1ère recommandation : 101062 ayant fait l’objet d’une 2ème recommandation : 14316

Nombre de délibérations de transmission au parquet à l’issue de la procédure de réponse graduée entre le 1er janvier 2015 et le 31/08/2015 : 189

Explication des valeurs cibles :

Pour 2015, extrapolation à partir des chiffres des 8 premiers mois de l’année.

Pour 2016, extrapolation sur la moyenne observée entre 2014 et les huit premiers mois de 2015.

Le taux de non réitération est relativement stable depuis la mise en place de la procédure. Il convient de souligner que cette stabilité est remarquable au regard de l’augmentation du nombre des saisines traitées. Au cours de la période 2014-2015, la Commission de protection des droits de l’Hadopi est progressivement parvenue à doubler le nombre de saisines traitées.

Les estimations pour 2016 prennent en compte le fait que la Commission envisage de traiter la totalité des saisines reçues (contre une sur deux actuellement) ce qui aura pour effet mécanique d’augmenter le nombre de réitérations.

Cette hausse devrait cependant être limitée dès les premières phases de la procédure grâce à la campagne de sensibilisation lancée en mai 2015 sur le fonctionnement des logiciels pair à pair. La commission envoie aux titulaires

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PLF 2016 99

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d’abonnement un courrier simple à la place d’une lettre remise contre signature pour leur expliquer les mesures concrètes qu’ils peuvent prendre afin d’éviter les réitérations.

L’augmentation des transmissions à la justice résulte non seulement de la montée en charge du traitement des saisines reçues, mais aussi de la sélection des dossiers les plus graves au stade de la 3ème phase de la procédure La commission estime en effet que pour ces dossiers, dans lesquels la pédagogie ne fonctionne pas, la transmission à la justice est la réponse adaptée.

INDICATEUR 1.2 : Pourcentage des abonnés qui ont contacté l’hadopi après avoir reçu une recommandation

unité 2012

réalisation 2013

réalisation 2014

réalisation 2015

prévision 2016 cible

Pourcentage des abonnés qui ont contacté l’Hadopi après avoir reçu une recommandation

% 8.47 9,7 6,43 5,02 5

Précisions méthodologiques :

Mode de calcul :

Le calcul consiste à sélectionner tous les dossiers, quel que soit leur état, ayant fait l’objet de l’envoi d’une recommandation (1ère, 2ème ou 3ème), comportant un contact enregistré dans le SI de la réponse graduée – résultat en nombre de dossiers par intervalle de date.

2014 :

Nombre de 1ères recommandations envoyées en 2014 : 1 420 013 (787 785 en 2013) Nombre de 2èmes recommandations envoyées en 2014 : 144 377 (132 933 en 2013) Nombre de 3èmes recommandations envoyées en 2014 : 1059 (559 en 2013) Total : 1 565 449 (921 277 en 2013)

Nombre d’échanges après l’envoi d’une recommandation en 2014 : 100 761 (89 435 en 2013)

2015 :

Nombre de 1ères recommandations envoyées en 2015 (janvier-juin) : 969 380 (740 991 en 2013) Nombre de 2èmes recommandations envoyées en 2015 (janvier-juin) : 79 567 (75 000 en 2013) Nombre de 3èmes recommandations envoyées en 2015 (janvier-juin) : 618 (552 en 2013) Total : 1 049 551 (816 543 en 2013)

Nombre d’échanges après l’envoi d’une recommandation en 2015 (janvier-juin) : 53 336 (55 984 en 2013)

Explication des valeurs cibles :

Pour 2015, extrapolation à partir des chiffres des 6 premiers mois de l’année.

Pour 2016, estimation d’un taux de contact identique à celui de 2015.

La grande majorité des personnes qui contactent l’Hadopi après avoir reçu une recommandation le font pour connaître le détail des œuvres concernées par le manquement relevé. En effet, cette information ne figure pas dans la recommandation qui est envoyée, car la loi ne le permet pas (article L. 331-25 du code de la propriété intellectuelle).

Grâce à la modification du contenu des recommandations en 2013, qui mentionnent désormais le nom du logiciel/protocole pair à pair utilisé pour commettre le manquement et à l’ajout d’une vidéo pédagogique dans la 1ère recommandation, les abonnés disposent des informations nécessaires à la compréhension des faits qui leur sont reprochés et des mesures appropriées sans avoir à contacter l’Hadopi.

La baisse du taux de contact constatée depuis 2103 se poursuit en 2015, ce qui s’explique notamment par la décision prise en février 2015 par souci d’économie, de fermer le centre d’appel interne de l’Hadopi.

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100 PLF 2016

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OBJECTIF N° 2 : ENCOURAGER LE DÉVELOPPEMENT DE L’OFFRE LÉGALE

INDICATEUR 2.1 : Nombre de services de communication au public en ligne qui ont été labellisés et recensés

2014 2015 2016 2017 Unité

Réalisation Prévision Prévision Cible

Nombre de labels attribués 76 80 82 84

Nombre de labels référencés sur le portail

Nombre

1719 3 4 5

Les offres disponibles labellisées sont ventilées selon :

Le nombre d’œuvres et objets protégés proposés

Unité 2014 2015 2016 2017

< 1 million d’œuvres 17 3 4 5

Entre 1 et 5 millions d’œuvres 0 0 0 0

Entre 5 et 10 millions d’œuvres 0 0 0 0

> 10 millions d’œuvres

Nombre

0 0 0 0

Les conditions d’accès à la lecture et de reproduction des œuvres et objets protégés proposés*

Unité 2014 2015 2016 2017

Avec mesures techniques de protection (MTP)

17 3 4 5

Sans MTP

Nombre

0 0 0 0

Les catégories d’œuvres et objets protégés proposés*

Unité 2014 2015 2016 2017

Musique 5 3 4 5

Vidéo 5 0 0 0

Livre numérique 6 0 0 0

Jeu vidéo 0 0 0 0

Photo 1 0 0 0

Logiciel 0 0 0 0

Financement participatif

Nombre

0 0 0 0

* Une plateforme pouvant proposer des contenus de plusieurs secteurs culturels, le total observé dans ce tableau est supérieur au total des plateformes labellisées actives.

En 2014, l’Hadopi a poursuivi son initiative mis en place en 2013 de recenser les services culturels pouvant être regardés comme étant légaux. Le nombre de plateformes recensées est le suivant :

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Nombre de services culturels recensés

Nombre 418 430 444 458

Précisions méthodologiques : La mission de labellisation de l’offre légale poursuit un double objectif : faciliter l’identification des offres respectueuses du droit d’auteur et concourir à leur valorisation à travers un portail de référencement. Cependant le label « Offre légale Hadopi » que délivre l’Hadopi ne peut constituer à lui seul un terrain d’étude exhaustif permettant d’alimenter les indicateurs du développement de l’offre légale. Il est donc apparu pertinent d’élargir le périmètre des plateformes observées à l’ensemble des plateformes pouvant être regardées comme étant légales afin de mieux rendre compte des caractéristiques de l’offre légale et de ses évolutions. Ces sites et services sont désormais recensés sur le site offrelégale.fr. Cette réorientation explique la très forte diminution du nombre de labels référencés sur le portail.

19Réalisation en baisse par rapport à la prévision du précédent jaune budgétaire.

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PLF 2016 101

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Sources des données : Concernant la labellisation, les données ont pu être compilées à l’aide des demandes de labellisation adressées par les plateformes candidates et traitées par la Haute Autorité. Concernant les services recensés, les données sont issues des services recensés sur le portail Offrelégale.fr par l’Hadopi sur la base d’une méthodologie publique. Commentaires : Dans la version précédente du présent rapport, annexé au projet de loi de finances pour 2015, l’objectif pour l’année 2013 était de 78 labels attribués et l’objectif de 2014 était fixé à 92. Le différentiel observé entre les objectifs et la réalisation résulte des constats suivants : La procédure, telle que définie aux articles R. 331-47 et suivants du CPI, introduits par le décret n° 2010-1366 du 10 novembre 2010, a provoqué une certaine réticence des entreprises éditrices de services culturels en ligne à compiler une liste des œuvres en vue de la constitution de leur dossier, faute de ressources suffisantes pour accomplir cette tâche. 15 plateformes titulaires du label ont cessé leur activité entre 2012 et 2014, réduisant ainsi le nombre d’offres « actives » effectivement référencées sur le portail. Ces fermetures ont touché plus particulièrement le secteur de la musique en ligne. Les négociations entre certains éditeurs et ayants-droit pour la distribution d’œuvres en VOD n’ayant pas abouti, le nombre de demandes de labellisation de plateformes de VOD n’a pas augmenté. L’absence de mécanisme incitatif lié au label explique en partie sa faible attractivité. Explication des valeurs cibles : Nombre de labels attribués Total des candidatures ayant abouti à une labellisation depuis la mise en place du dispositif en 2011. Le résultat obtenu est cumulatif. Prévision pour 2015 Nombre de labellisations effectives au 30 juin + prévision du nombre de candidatures reçues au 31 décembre. Prévision pour 2016 et 2017 Compte tenu du peu d’attrait de la procédure, pour des raisons que l’Hadopi a identifiées dès 2012, et qui tiennent notamment aux contraintes réglementaires afférentes à l’obtention et au renouvellement du label, la Haute Autorité anticipe deux candidatures spontanées pour 2016 et 2017.

Nombre de labels référencés sur le portail En 2014, 17 services étaient titulaires du label « Offre légale hadopi ». Prévision pour 2015 L’Hadopi a reçu très peu de demandes de renouvellement20, ce qui explique en partie la très forte diminution du nombre de services labellisés référencés sur le portail (3). Prévision pour 2016 et 2017 L’Hadopi envisage 2 demandes de labellisations spontanées qui aboutiront, ainsi qu’un renouvellement sur 2. 2016 : 3 + 2 – 1 = 4 2017 : 4 + 2 – 1 = 5 Autres indicateurs liés à la labellisation Les indicateurs « nombre d’œuvres et objets protégés », « conditions d’accès à la lecture et de reproduction des œuvres et objets protégés proposés » et « catégories d’œuvres et objets protégés proposés » découlent de l’indicateurs « nombre de labels référencés sur le portail ». Prévision pour 2015 La répartition s’appuie sur les données observées au 30 juin, lissées sur la période du 31 décembre. Prévision pour 2016 et 2017 La répartition s’appuie sur la prévision que les labellisations accordées seront dans le domaine musical et comporteront des mesures techniques de protection. Nombre de services culturels recensés Prévision pour 2015 Le total (430) correspond au nombre de plateformes recensées au 30 juin (418) + le nombre de services culturels + la création de 2 nouveaux services culturels par mois (12). Prévision pour 2016 et 2017 Le total correspond à un taux de croissance de 2 services par mois, minoré de 10 services par an (cessations d’activité). 2016 : 430 + (2x12) – 10 = 444 2017 : 444 + (2x12) – 10 = 458

20

Le renouvellement du label n’est pas tacite, il doit être opéré par le titulaire du label au plus tard 3 mois avant la date d’expiration.

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102 PLF 2016

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INDICATEUR 2.2 : Statistiques de fréquentation du portail de référencement

Nombre de visites du portail de référencement de l’offre légale labellisée

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Total annuel Nombre de visites 215 802 202 667 237 382 261 120

Nombre de pages vues sur le portail de référencement de l’offre légale labellisée

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Total annuel Nombre de pages vues

778 175 756 704 855 992 941591

Le portail de référencement de l’offre légale labellisée accessible à l’adresse « offrelégale.fr » (anciennement « pur.fr » jusqu’en décembre 2013) a pour objet la valorisation des services détenteurs du label ainsi que celle des sites & services proposant des offres pouvant être regardées comme étant licites, notamment grâce à un moteur de recherche alimenté par les caractéristiques de chaque plateforme.

La fonctionnalité mise en place en mars 2014 permettant aux utilisateurs de signaler les œuvres introuvables légalement continue de fonctionner et d’apporter réponses et informations aux utilisateurs ainsi qu’aux ayants droit, ainsi sensibilisé aux recherches effectuées.

Une refonte des sites de l’Hadopi devrait permettre en 2016 de valoriser ces fonctionnalités et d’apporter une source de renseignements claire aux utilisateurs. Précisions méthodologiques Sources des données : Les données ont été collectées par un outil de mesure de la fréquentation, installé sur le serveur hébergeant le portail. Les statistiques reflètent l’ensemble de la fréquentation du site : catalogue des offres labellisées, fonctionnalité de signalement des œuvres introuvables, contenus éditoriaux, pages consacrées à la mission d’encouragement au développement de l’offre légale, explication des différentes méthodologies, etc. Explication des valeurs cibles : Pour l’année 2015, les prévisions ont été établies sur la base des données mensuelles de janvier à août 2015, dont la moyenne a été reportée aux mois suivants. Concernant l’année 2016, l’estimation de l’évolution des pages vues a été réalisée en appliquant une majoration de 10% sur la réalisation de 2014. Les valeurs cibles pour 2017 correspondent à la prévision de 2016 avec une majoration de 10% également. L’estimation du nombre de visites a été calculée de la même manière.

Entre la réalisation de l’année 2014 et le prévisionnel 2015, la fréquentation du portail de référencement est restée stable, malgré une diminution de l’activité, notamment pour la partie éditoriale. La refonte des sites de l’institution devrait permettre une nouvelle dynamique en 2016 et attirer un nouveau public tout en proposant de nouveaux contenus éditoriaux attirant des utilisateurs plus variés.

INDICATEUR 2.3 : Nombre de participants aux actions de sensibilisation réalisées par l’hadopi

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Nombre d'actions menées à destination des publics scolaires et/ou de leurs encadrants Nombre 29 10 10 12

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Nombre de personnes sensibilisées, appartenant à la communauté éducative (élèves et personnel d'encadrement)

Nombre 826 840 748 912

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Rapport sur les autorités publiques indépendantes

HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

Unité

2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Nombre d’actions menées à destination de l’écosystème culturel et entrepreneurial Nombre 6 5 9 9

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Nombre de participants aux actions menées auprès de l’écosystème culturel et entrepreneurial Nombre 620 750 900 1050

Les deux premiers indicateurs dont il est fait mention ci-dessus reflètent l'activité de la Haute Autorité en matière d'information et de sensibilisation auprès des publics éducatifs. En effet, outre la sensibilisation à l'attention du jeune public sur les missions générales de l'Hadopi, les acteurs de la communauté éducative ont fait progressivement remonter à la Haute Autorité un besoin d'information plus ciblé, notamment avec des outils dédiés aux professeurs et aux documentalistes, toujours dans l’optique de mieux comprendre, accompagner et guider les usages numériques chez les élèves du secondaire et leurs encadrants.

À partir de 2013, le programme des actions a été réorienté pour favoriser des ateliers dont le nombre de participants est plus restreint. C'est ce qui explique l'évolution des chiffres constatée sur les années suivantes : diminution du nombre de personnes sensibilisées en 2014-2015 et également du nombre d'actions de sensibilisation réalisées. Ceci reflète la volonté de l’Hadopi de se concentrer sur la formation des enseignants à travers des actions d’information aux côtés d’un partenaire tel que le CLEMI, ou de s’inscrire dans des partenariats durables comme lors d’actions co-organisées avec le Festival d’Avignon ou des structures culturelles (musées etc.). On notera également un nouvel axe dont la portée est difficilement quantifiable pour le moment, comme les concours et projets « dématérialisés » à destination du jeune public, lancés en 2015 et 2016.

Le troisième indicateur témoigne de la volonté de l’Hadopi de se rapprocher de l’écosystème entrepreneurial en abordant des thématiques propres aux métiers de la culture numérique : accès au financement, ouverture des catalogues des diffuseurs, enrichissement des métadonnées, etc.

L’année 2014 fut consacrée à la création des ateliers Culture & Entrepreneuriat, c’est pourquoi l’Hadopi a organisé avec ses partenaires de nombreux ateliers. En 2015, la volonté était de se concentrer sur des ateliers permettant aux participants de réaliser un projet ou de bénéficier d’une forte visibilité, grâce à des partenariats avec divers acteurs. La pérennisation de partenariats avec des structures telles que Paris&Co, Creative Valley, Paris Musiques, MAMA events ou la Ville de Paris, devrait désormais garantir un rythme régulier d’ateliers pour 2016. Ainsi, la confirmation de l’événement Créart’up pour une deuxième année consécutive avec l’accroissement du dispositif, qui sera majoritairement soutenu par la ville de Paris,permet de prévoir un développement de ces actions pour les prochaines années.

Précisions méthodologiques Source des données : Nombre de personnes ayant participé aux ateliers menés par l'Hadopi. Pour les actions ayant un nombre au-delà de 200 participants : estimations fournies à l'Hadopi par les organisateurs. Explication des valeurs cibles : • Nombre d'actions menées à destination des publics scolaires et/ou de leurs encadrants Total des actions menées auprès des élèves – collège au lycée – et des personnels encadrants – référents TICE (technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement), enseignants, documentalistes etc. Prévision 2015 10 = actions déjà réalisées depuis le début de l'année 2015 (5) + estimation sur la base des échanges qui se sont tenus sur l'année entre l'Hadopi et les établissements et structures partenaires (5) +. L'Hadopi a échangé avec 1 établissement et 4 structures éducatives et culturelles, et avec autant de partenaires pour un événement-concours. L'estimation tient compte d'une concrétisation ou d’un renouvellement des actions, soit 5 actions. Prévisions années suivantes Les prévisions 2015 et 2016 et la cible 2017 sont construites sur la base de contacts noués avec les structures partenaires et le personnel enseignant, qui permettent d’anticiper une demande constante et une consolidation des actions conjointes en 2016 et en 2017. Le nombre de personnes sensibilisées voit ainsi sa prévision augmenter sur la base d’une plus grande visibilité des actions renouvelées année après année (ex. : concours ou projets récurrents impactant le nombre de participants l’année suivante). 10 = 5 + 5 (5 réalisées, 5 prévisionnelles)

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104 PLF 2016

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HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

10 = 8 + 2 (8 renouvellements d’actions/de partenariats + 2 nouvelles actions) 12 = 8 + 4 (8 renouvellements d’actions/de partenariats + 4 nouvelles actions) • Nombre de personnes sensibilisées, appartenant à la communauté éducative (élèves et personnel d'encadrement) Total du nombre de personnes ayant participé aux actions de sensibilisation. Prévisions 2015 840 = total du nombre de personnes déjà sensibilisées (396) + estimation sur la base des échanges qui ont eu lieu sur l'année entre l'Hadopi et les établissements (132) + les échanges avec d’autres partenaires (312) = 840 personnes sensibilisées. Prévisions 2016 et 2017 Les prévisions pour 2015 et 2016 sont construites sur la base des échanges avec les établissements et d’une prévision de renouvellements et de nouveaux partenariats. Pour 2016 : 2 événements avec un public minimum de 100 personnes (concours Bookin’ avec nous et projet en partenariat avec la SCAM) + 2 forums et rencontres étudiants incluant 150 personnes touchées + 2 projets sectoriels sensibilisant 100 élèves en moyenne + 4 ateliers créatifs en structures culturelles en région/à Paris (748 = 200+300+200+48) Pour 2017 : 2 événements avec un public minimum de 150 personnes (concours Bookin’ avec nous et projet en partenariat avec la SCAM) + 2 forums et rencontres étudiants incluant 150 personnes touchées + 2 projets sectoriels sensibilisant 120 élèves en moyenne + 6 ateliers créatifs en structures culturelles en région/à Paris (912 = 300+300+240+72)

Nombre d’actions menées à destination de l’écosystème culturel et entrepreneurial

Total des actions menées auprès des étudiants – entrepreneurs culturels

Prévision 2015 5 = estimation sur la base des actions déjà réalisées sur les six premiers de l’année (2) + actions en cours de préparation pour le reste de l’année (3) Prévisions années suivantes Les prévisions pour 2016 et 2017 sont construites sur la base de contacts noués avec les structures partenaires. Compte tenu du déploiement des événements déjà mis en place, le rythme de l’année 2016 devrait constituer une base de travail pérenne pour les années suivantes.

Nombre de participants aux actions menées auprès de l’écosystème professionnel et entrepreneurial

Concernant l’année 2015, les ateliers qui se sont déroulés entre janvier et août 2015 ont été comptabilisés et complétés par une projection permettant de couvrir les 4 derniers mois de l’année en tenant compte des ateliers prévus. Les prévisions pour 2016 et 2017 s’appuient sur une croissance du nombre de participants aux événements bénéficiant d’une existence de plus de deux ans, ainsi qu’une moyenne de 50 personnes par table ronde thématique. Pour 2016 et 2017 : 3 événements avec plus de 150 personnes (Créart’up, Mama, concours jeu vidéo) + Tables rondes et Ateliers thématiques (50 personnes par événement en moyenne)

OBJECTIF N° 3 : OBSERVER L’UTILISATION LICITE ET ILLICITE DES ŒUVRES ET DES OBJETS PROTÉGÉS

INDICATEUR 3.1 : Taux de couverture des indicateurs décret

Cet objectif, qui correspond à la seconde partie de la deuxième mission confiée par le législateur à l'Institution, vise à prendre connaissance de la réalité des usages des œuvres sur Internet. Il s'agit d'identifier quelles sont catégories d’œuvres et objets consommés, dans quelles proportions, selon quels modes - gratuit, payant, licite, illicite, avec quelles technologies, et enfin par quels types d'utilisateur.

Ces données, parfois difficiles à produire pour des raisons à la fois techniques et juridiques, permettent à l’Hadopi et plus généralement à l'ensemble des acteurs concernés d’éclairer leurs arbitrages et leurs décisions.

Elles sont enfin, plus largement, un outil d'information du grand public et des usagers.

Unité 2012

Réalisation

2013

Réalisation

2014

Réalisation

2015

Estimation

2016

Prévision

Taux de couverture des indicateurs du décret du 21 avril 2011

% 93,7 96,8 100 100 96,8

Précisions méthodologiques

La mission d’observation s’exerce notamment sur la production d’indicateurs du développement de l’offre légale, qu’elle soit ou non commerciale, et d’observation de l’utilisation, qu’elle soit licite ou illicite des œuvres et objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sur les réseaux de communications électroniques.

La liste de ces indicateurs est fixée par le décret n°2011-386 du 11 avril 2011.

Le taux de couverture des 8 indicateurs mentionnés constitue un outil d’évaluation de la réalisation de la mission d’observation.

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PLF 2016 105

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

Sources des données :

Les données relevées correspondent à la publication effective des indicateurs par la Haute Autorité, notamment dans son rapport annuel.

Mode de calcul :

La pertinence du résultat publié pour chaque indicateur est évaluée entre 0 et 1.

Les résultats sont moyennés en tenant éventuellement compte des différentes vagues réalisées sur une même année, puis reportés en pourcentage.

LES INDICATEURS RELATIFS À LA MISSION D'ENCOURAGEMENT AU DÉVELOPPEMENT DE L'OFFRE LÉGALE, QU'ELLE SOIT OU NON COMMERCIALE :

Facteurs favorisant le développement de la consommation respectueuse du code de la propriété intellectuelle : motifs invoqués par les internautes pour se tourner vers les offres respectueuses du code de la propriété intellectuelle

Facteurs faisant obstacle au développement de la consommation respectueuse du code de la propriété intellectuelle : motifs invoqués par les internautes pour se détourner des offres respectueuses du code de la propriété intellectuelle

Indicateurs relatifs au développement de l'offre légale labellisée : nombre de services de communication au public en ligne labellisés en application de l'article L. 331-23 du code de la propriété intellectuelle et ventilation des services selon le nombre d'œuvres et objets protégés proposés, les conditions d'accès à la lecture et de reproduction des œuvres et objets protégés, les catégories d'œuvres et objets protégés proposés

Indicateurs relatifs à la perception du label accordé en application de l'article L. 331-23 du code de la propriété intellectuelle : la proportion du public ayant connaissance du label et l’incidence de ce label dans les critères de choix d'une offre par le public

LES INDICATEURS RELATIFS À LA MISSION D'OBSERVATION DE L'UTILISATION, QU'ELLE SOIT LICITE OU ILLICITE, DES ŒUVRES ET DES OBJETS PROTÉGÉS PAR UN DROIT D'AUTEUR OU PAR UN DROIT VOISIN SUR LES RÉSEAUX DE COMMUNICATIONS ÉLECTRONIQUES :

Volume de l'utilisation des œuvres et objets protégés, qu'elle soit licite ou illicite, sur les réseaux de communication au public en ligne et ventilation selon les catégories d'œuvres et d'objets protégés et les modes d'utilisation

Consommation payante d'œuvres et objets protégés, qu'elle soit licite ou illicite par l’évaluation du panier moyen déclaré de la consommation payante d'œuvres et objets protégés

Profil des internautes qui utilisent de manière licite des œuvres et des objets protégés et ventilation selon l’âge, le sexe, la profession et la catégorie sociale, l’équipement, le département de résidence, l’antériorité de la pratique, la capacité estimée à distinguer l'utilisation licite de l'utilisation illicite

Profil des internautes qui utilisent de manière illicite des œuvres et objets protégés et ventilation selon l’âge, le sexe, la profession et la catégorie sociale, l’équipement, le département de résidence, l’ancienneté de la pratique, la capacité estimée à distinguer l'utilisation licite de l'utilisation illicite

Précisions méthodologiques

Explication des valeurs cibles

Les valeurs prévues lors de l’exercice précédent ont été atteintes.

L’amélioration de cet indicateur repose sur la résolution de la question des volumes (indicateur 2.1). Aucune réponse aux appels d’offres passés sur ce point ne s’était avérée satisfaisante.

Pour y répondre, une première étude dédiée a été conduite en 2013, puis a été de nouveau réalisée en 2014. Menée sous forme de « carnet de consommation » auprès de 5000 internautes consommateurs de biens culturels dématérialisés, cette étude permet notamment de livrer une estimation du volume de biens culturels consommés et de renseigner ainsi l’indicateur concerné.

Indicateurs Réalisation 2013 Réalisation 2014 Estimation 2015 Prévision 2016 Commentaires

1.1 2 vagues 1/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue

1.2 2 vagues 1/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue

1.3 2 vagues 1/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue

1.4 2 vagues 1/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue

Les questions relatives au label n’ont pas été abordées dans les vagues intervenant juste après sa création

2.1 2 vagues 0.5/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 0 vague 0/0 prévue L’évaluation du « volume » est particulièrement complexe. La publication livre pour l’instant une « ventilation des volumes » qui ne répond que partiellement à la demande. En revanche, la conduite, au cours de l’exercice 2013, puis reconduit en 2014, d’un carnet de consommation permet d’obtenir des estimations sur le volume des œuvres consommées.

2.2 2 vagues 1/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue

2.3 2 vagues 1/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue

2.4 2 vagues 1/1 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue 1 vague 1/1 prévue

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106 PLF 2016

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HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

En revanche, compte tenu de la contrainte budgétaire, cette étude ne pourra pas être conduite en 2015, ce qui explique la baisse prévue en 2016 concernant l’indicateur 2.1.

Commentaires

Pour des raisons à la fois budgétaires et de pertinence, les données ne seront plus collectées qu’une fois par an (vs deux fois par an en 2013). Ces indicateurs représentent le socle minimal des travaux d’observation de l’Hadopi, qui ne s’y limitent pas.

OBJECTIF N° 4 : RÉGULER LES MESURES TECHNIQUES DE PROTECTION ET D’IDENTIFICATION

Les mesures techniques de protection (MTP) sont destinées à empêcher ou limiter les utilisations non autorisées par les titulaires d'un droit d'auteur ou d'un droit voisin (article L. 331-5 § 1 et 2 du CPI). Concrètement, les MTP peuvent concerner l’accès à l’œuvre ou son utilisation (par exemple la limitation du nombre d’impressions possibles d’un document, la possibilité ou pas de télécharger l’œuvre, la limitation du nombre de copies). L’Hadopi a reçu du législateur une mission générale de régulation des mesures techniques de protection (MTP). Les personnes qui saisissent l’Hadopi disposent de deux voies d’accès principales:

Le règlement des différends dès lors qu’une MTP empêche l’interopérabilité ou restreint le bénéfice de certaines exceptions énumérées par le CPI (exceptions dites de copie privée, d’enseignement et de recherche, de conservation par les bibliothèques et établissements assimilés, ainsi que des exceptions de procédures et sécurité publique, de dépôt légal et en faveur des handicapés).

La saisine pour avis sur toutes questions relatives à l’interopérabilité des MTP ou à la mise en œuvre effective des exceptions (visées ci-avant).

En ce qui concerne plus particulièrement la procédure d’avis, l’article L. 331-36 du CPI prévoit que l’Hadopi peut être saisie pour avis par tout éditeur de logiciel, tout fabricant de système technique d’information et tout exploitant sur toute question relative à l'interopérabilité des mesures techniques. La Haute autorité peut également être saisie pour avis par les bénéficiaires de certaines exceptions (énumérées par le CPI) de toute question relative à la mise en œuvre effective de ces exceptions. INDICATEUR 4.1 : Nombre de saisines

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Nombre de saisines saisine 1 1 2 NR

Précisions méthodologiques : Sources des données : Données recueillies et compilées par le bureau des affaires juridiques de l’Hadopi. Mode de calcul : Le nombre de saisines pour l’année 2014 correspond à la demande d’avis, émanant d’un particulier reçue par l’Hadopi en 2014 concernant les limitations au bénéfice effectif de l'exception de copie privée des programmes télévisés reçus par satellite, au moyen d’un récepteur satellite acquis dans le commerce.

Explication des valeurs cibles :

La réalisation 2014 est conforme à la prévision. Dans son avis du 11 septembre 2014, le Collège de l’Hadopi a considéré que malgré le fait que des limitations à la copie puissent être justifiées, notamment afin de réduire le risque de contrefaçon sur internet, les restrictions ne doivent pas excéder ce qui est nécessaire pour limiter un tel risque. À cet égard, il a considéré que des limitations privant les copies privées de toute interopérabilité avec d’autres lecteurs que l’enregistreur ayant réalisé la copie, et empêchant la conservation des copies en cas de changement du fournisseur, apparaissent excessives. Dans ce contexte il a invité les opérateurs à proposer à leurs clients, dans un délai raisonnable, une faculté de copie privée des programmes télévisés qui leur permette de réaliser des copies durablement conservables et disposant d’une interopérabilité suffisante pour l’usage privé du copiste.

S’agissant de 2015, l’Hadopi a continué ses échanges avec les différents acteurs du secteur notamment sur les questions relatives aux restrictions apportées aux possibilités de copie privée des programmes télévisés. Ainsi dans la continuité de son avis du 11 septembre 2014 le Collège de l’Hadopi a convenu d’échanger avec les principaux distributeurs de services audiovisuels afin effectuer un tour d’horizon des principales démarches effectuées par les distributeurs de télévision payante dans la mise en œuvre de l’avis de l’Hadopi.

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PLF 2016 107

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HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

Par ailleurs, l’attention de l’Hadopi a été attirée sur les difficultés d’accès aux œuvres auxquelles se trouvent confrontées des personnes en situation de handicap. Il nous a ainsi été remonté notamment le cas d’un éditeur qui ne dépose pas ses fichiers à la BnF. L’hypothèse d’une saisine de l’Hadopi par certains de ces organismes agréés sur cette problématique de refus de transmission est envisagée.

A la lumière de ces discussions, le sujet MTP apparaît rester un enjeu clé pouvant laisser augurer des saisines futures. Dans ce cadre l’Hadopi a d’ores et déjà formulé un certain nombre de préconisations visant à moderniser la mission de régulation des mesures techniques de protection pour mieux l’exploiter.

INDICATEUR 4.2 : Nombre d’avis sur saisine

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Nombre d’avis sur saisine(s) saisine 1 1 2 NR

Précisions méthodologiques Sources des données : Données recueillies et compilées par le bureau des affaires juridiques de l’Hadopi. Mode de calcul : Le nombre d’avis correspond à l’avis du 11 septembre 2014 relatif à l’exception de copie privée des programmes audiovisuels qui traite des deux saisines relatives au bénéfice de l’exception de copie privée des programmes audiovisuels.

Explication des valeurs cibles : La réalisation en 2014 est inférieure à la prévision. L’action de l’Hadopi est restreinte eu égard aux conditions strictes de recevabilité des saisines. Dans ce cadre, l’Hadopi réfléchit, à droit constant, à des possibilités d’intervention et d’actions complémentaires.

OBJECTIF N° 5 : OPTIMISER L’EFFICIENCE DES FONCTIONS SUPPORT DES MISSIONS DE L’HADOPI

Cet objectif vise à mesurer l’efficacité des moyens employés dans le cadre des périmètres que sont la gestion des systèmes d’information et de communication, de la politique immobilière, des ressources humaines et de la comptabilité.

L’efficience de la gestion immobilière répond à une triple préoccupation : assurer aux agents un cadre de travail de qualité et fonctionnel, faire bénéficier les usagers de bonnes conditions d’accueil, utiliser le patrimoine public dans des conditions qui garantissent la performance immobilière. A ce titre, le Premier ministre a notamment demandé au service France Domaine de veiller au respect de la norme de 12 m² de surface utile nette par poste de travail.

Les ratios d’efficience de la gestion des ressources humaines et de la gestion comptable visent à optimiser le rapport entre les ressources humaines employées (en ETPT) et les résultats atteints (nombre d’agents gérés, nombre d’actes de gestion réalisés…). Des standards d’efficience interministériels permettent désormais aux administrations de situer leur performance globale sur ces fonctions.

INDICATEUR 5.1 : Efficience de la gestion immobilière

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Efficience de la gestion immobilière

m² SUN /poste 11,04 12,07 10,01 10,01

Précisions méthodologiques : Sources des données : Les données fournies sont issues du schéma pluriannuel de stratégie immobilière et des informations RH relatives au nombre d’agents. Mode de calcul : Le ratio m²/poste correspond à la surface utile nette (soit 640,5 m²) rapportée au nombre de postes de travail. Le nombre de postes de travail correspond au nombre d'agents équipés d'un ou plusieurs équipements bureautiques. Il n’inclut pas les personnels "non agents" bénéficiant de l'équipement bureautique (vacataires, stagiaires, consultants, entreprises..). Explication des valeurs cibles : L’évolution des valeurs est directement liée à celle des effectifs, dont la diminution augmente mécaniquement la surface utile nette par personne.

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108 PLF 2016

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

HAUTE AUTORITÉ POUR LA DIFFUSION DES ŒUVRES ET LA PROTECTION DES DROITS SUR INTERNET – HADOPI

Le ratio m² SUN / poste de l’Hadopi respecte la norme fixée par l’État propriétaire de 12 m² par poste de travail tandis qu’à l’échelle nationale, le dernier résultat connu est supérieur à cette norme, avec un ratio de 14,36 m² SUN / poste de travail. 21

INDICATEUR 5.2 : Efficience des ressources humaines

Unité 2014

Prévision

2015

Prévision

2016

Cible

2017

Cible

Efficience de la gestion des ressources humaines

effectifs gérants/ effectifs gérés (en %)

3,28% 3,28 % 3,28 % 3,28%

Précisions méthodologiques Sources des données : Les données fournies sont issues des informations RH relatives au nombre d’agent. Mode de calcul : Les effectifs gérés sont constitués de l’ensemble des agents présents en moyenne sur l’année considérée, inclus dans le plafond d’emplois de l’Hadopi. Les effectifs gérants comprennent les personnes consacrant la majeure partie de leur temps à la gestion de personnels. En revanche, ne sont pas pris en compte les temps passés par les cadres à l'animation de leurs équipes. Explication des valeurs cibles : Les prévisions ont été revues au regard notamment des enjeux budgétaires et sociaux de l’institution et la baisse globale du nombre d’agents.

INDICATEUR 5.3 : Efficience de la gestion comptable

Unité 2014

Réalisation

2015

Prévision

2016

Prévision

2017

Cible

Efficience de la gestion comptable Nb actes de gestion /ETPT 663 701 1226 1250

Précisions méthodologiques Sources des données : Les données fournies sont issues du logiciel de gestion comptable pour déterminer le nombre d’actes de gestion. Mode de calcul : Le nombre d’actes de gestion correspond au nombre de bons de commande, de mandats, d’ordre de paiement, d’ordre de reversement et des titres de recettes traités sur l’année. Le nombre d’ETPT correspond au total d'agents proratisés au temps de travail sur l’année, chargés de traiter les actes de gestion. Le calcul ne prend pas en compte certains actes comme par exemple les engagements comptables préalables aux bons de commande. Explication des valeurs cibles : Le choix de la référence à l’ETPT a été choisi afin de tenir compte de la fluctuation des effectifs entre les différentes années (3 ETPT en 2014 ; 2 ETPT en 2015).

21 Document de politique transversale « Politique immobilière de l’État » annexé au PLF pour 2015

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PLF 2016 109

Rapport sur les autorités publiques indépendantes

HAUT CONSEIL DU COMMISSARIAT AUX COMPTES – H3C

Haut Conseil du commissariat aux comptes – H3C

PRÉSENTATION DE L’API

Institué par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, le Haut Conseil du commissariat aux comptes (H3C) est l’autorité chargée, en France, de la régulation et de la supervision de la profession de commissaire aux comptes. Le H3C conduit son action avec pour objectif de contribuer à la sécurisation des comptes des entreprises, gage de confiance pour les tiers. Les missions du H3C en matière normative, déontologique et de contrôles périodiques de l’activité des professionnels, sont définies par l’article L821-1 du code de commerce, ainsi que son rôle d’instance d’appel des décisions rendues par les chambres régionales en matière de discipline, d’honoraires et d’inscription des commissaires aux comptes. Le H3C est également membre de coordinations européenne et internationale de régulation de l’audit et a la responsabilité de signer des accords de coopération avec ses homologues étrangers. En 2013, le H3C a signé des accords avec l’ASR (Autorité fédérale de surveillance en matière de révision suisse), avec le PCAOB, son homologue américain, et avec le CCRC (Conseil canadien sur la reddition de comptes). Ces accords prévoient le partage d’informations et, dans le cadre du PCAOB, la réalisation de contrôles conjoints pour les cabinets d’audit soumis à la surveillance des deux autorités. Le H3C dispose d’une organisation qui relève de la loi et des textes réglementaires. Elle repose sur la diversité des compétences et des cultures professionnelles, sur l’indépendance de son Collège composé de douze membres et sur l’appui technique de services, dirigés par un Secrétaire général assisté, dans l’exercice de ses missions, d’un Secrétaire général adjoint. Autorité publique indépendante, le H3C est doté de la personnalité morale et de ressources financières propres, prélevées sur la profession des commissaires aux comptes. Ses crédits ne sont plus inscrits au budget de l’État depuis 2008.

En avril 2014, les instances européennes ont adopté une directive et un règlement22 qui renforcent la supervision publique des auditeurs. Leur entrée en vigueur en juin 2016 aura des conséquences sur les missions et les ressources du H3C, dont l’impact final est en cours d’évaluation.

22 Directive 2014/56/UE et règlement 537/2014.

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Rapport sur les autorités publiques indépendantes

HAUT CONSEIL DU COMMISSARIAT AUX COMPTES – H3C

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU BUDGET DE L’ORGANISME

En application de l’article L. 821-5 du code de commerce, le financement du H3C est constitué de droits et contributions versés par les commissaires aux comptes. L’article L. 821-6-1 a par ailleurs instauré, à compter de 2011, un financement complémentaire à la charge de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) ; ce dernier permet au H3C de rémunérer et de salarier les contrôleurs qualité qui lui sont rattachés depuis 2010 et précédemment salariés de la CNCC. Les taux attachés à ces différents financements sont fixés par la loi et le règlement ; ils sont inchangés depuis leur instauration. L’évolution des ressources du H3C depuis 2014 est retracée dans le tableau ci-dessous. En application du code de commerce, le H3C ne connaitra que début novembre 2015 l’estimation de ses ressources pour l’exercice 2016. Il convient de noter que le H3C dispose de réserves constituées au cours des exercices antérieurs, lui permettant de faire face momentanément à un écart entre la prévision des ressources et celle des dépenses.

Ressources (en milliers d'euros)Exécution

2014Prévision

2015Prévision

2016

Ressources propres et autres (droits et contributions)

8 608 8 391 NC

Le tableau ci-dessous recense les dépenses 2014 et 2015 du H3C, ventilées par catégorie :

Dépenses (en milliers d'euros)Exécution

2014Prévision

2015

Personnel 7 006 7 180

Fonctionnement 2 264 2 300

Investissement 34 75

TOTAL 9 304 9 555 L’évolution des dépenses de personnel entre 2014 et 2015 est modérée. Il convient de noter que le H3C est assujetti à la taxe sur les salaires. À ce titre, en 2015, un montant de l’ordre de 570 k€ devrait être versé à l’État. Les dépenses de fonctionnement se composent principalement de charges locatives, de frais de missions des contrôleurs qualité et des agents du Secrétariat général participant aux coordinations européenne et internationale de régulation de l’audit, ainsi que de prestations informatiques. Les dépenses d’investissement proviennent essentiellement de l’aménagement des locaux et de la modernisation du parc informatique. Concernant l’année 2016, l’exercice de prévision budgétaire est rendu complexe par les incertitudes liées à l’entrée en vigueur de la réforme européenne de l’audit en juin 2016. Des options sont en effet ouvertes aux États membres et plusieurs schémas de transposition sont envisageables. La loi n° 2014-1662 du 30 décembre 2014 portant diverses dispositions d’adaptation de la législation au droit de l’Union européenne en matière économique autorise le Gouvernement à prendre par voie d’ordonnance, jusqu’à fin mars 2016, les mesures d’adaptation et d’harmonisation nécessaires. Le H3C est dans l’attente des orientations de la Chancellerie pour achever l’estimation de l’impact de la réforme sur ses missions et son dimensionnement. Il a déjà été procédé à une simulation des ressources complémentaires nécessaires, compte tenu des nouvelles responsabilités octroyées a minima au H3C par les textes européens (cf. infra).

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PLF 2016 111

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CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION DANS L’ORGANISME

Le tableau ci-dessous recense les emplois en fonction au sein du H3C.

En ETPTExécution

2014Prévision

2015Prévision

2016

Emplois rémunérés par l'entité 48 49,4 58

- Agents titulaires de la fonction publique 4 4 5

- Agents non titulaires de la fonction publique 44 45,4 53

- dont CDI 42,2 43,6 51,2

- dont CDD 1,8 1,8 1,8

Emplois non rémunérés par le H3C (mises à disposition refacturées au H3C)

0,2 0 0

Emplois totaux 48,2 49,4 58 Ces chiffres recouvrent les agents du secrétariat général du H3C. Ils ne comprennent pas les membres du Collège ni l’agent comptable qui intervient en adjonction de service. Les effectifs n’ont que faiblement évolué entre 2014 et 2015, des postes de contrôleurs qualité étant vacants suite à des démissions intervenues en 2015. En 2016, outre les recrutements nécessaires pour pourvoir les postes vacants fin 2015, le H3C devra renforcer ses effectifs afin de faire face à l’accroissement substantiel de ses missions lié à la réforme européenne de l’audit. Ainsi, le H3C n’aura plus la possibilité de déléguer aux instances professionnelles une partie des contrôles EIP comme il le fait actuellement (cf. infra).

Il aura également la responsabilité finale de l’enregistrement des commissaires aux comptes et de leur formation continue, ainsi que des systèmes d'enquête et des systèmes administratifs en matière disciplinaire. Ces nouvelles compétences induiront des recrutements supplémentaires évalués en l’état actuel des hypothèses de travail entre 3,7 et 9,2 agents.

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HAUT CONSEIL DU COMMISSARIAT AUX COMPTES – H3C

OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PERFORMANCE

En mai 2015, le H3C a approuvé son deuxième plan stratégique. Ce nouveau plan s’inscrit dans la continuité de celui adopté en juillet 2012 : il en reconduit les principaux axes, tout en les actualisant et en mettant l’accent sur la mise en œuvre de la réforme européenne de l’audit. Les priorités du Haut Conseil se déclinent selon cinq axes :

- contribuer à la normalisation de l’audit et veiller au respect des règles déontologiques applicables aux professionnels ;

- faire évoluer les contrôles périodiques de l’activité des professionnels ; - renforcer les mécanismes de coopération et les échanges en Europe et à l’international ; - anticiper l’évolution de la profession et de sa régulation ; - communiquer plus largement auprès des entreprises et des utilisateurs de comptes, afin de mieux faire

connaitre le rôle du H3C et ses missions et leur incidence sur la qualité de l’audit et, partant, sur la sécurité de l’information financière.

Le Collège du H3C suit l’exécution du plan stratégique par le biais de commissions spécialisées. La Commission des contrôles a mis en place des indicateurs de suivi du bon déroulement des opérations de contrôle de l’activité des professionnels. Pour mémoire, les contrôles des cabinets certifiant les comptes d’entités d’intérêt public (EIP), dits « cabinets EIP », sont mis en œuvre directement par le H3C. Ils sont réalisés par des contrôleurs employés par lui ou sont délégués à la CNCC, sous la supervision directe du secrétariat général du H3C, le champ et les modalités de cette délégation ayant été définis par le H3C. Les contrôles de cabinets ne certifiant pas de comptes d’entités d’intérêt public, dits « cabinets non EIP », sont quant à eux réalisés par des contrôleurs praticiens désignés par les instances professionnelles ; ils font l’objet d’un suivi par le secrétariat général du H3C. À la suite des contrôles effectués, des recommandations individuelles destinées à remédier aux faiblesses identifiées sont adressées aux cabinets concernés par le Secrétaire général du H3C. Les recommandations sont suivies lors d’un contrôle subséquent. Par ailleurs, dans le cas d’un exercice contraire aux règles professionnelles régissant le commissariat aux comptes, des saisines du parquet général sont effectuées. En 2014, 157 « cabinets EIP » ont été contrôlés, dont les cinq plus grands cabinets français. Dans ce cadre, 584 mandats ont été examinés, dont 296 mandats EIP. Les contrôles des « cabinets non EIP » ont quant à eux porté sur 1025 cabinets ; 1894 mandats ont été examinés. Depuis l’année 2010, le Secrétaire général du H3C a adressé plus de 950 recommandations individuelles aux « cabinets EIP » contrôlés et 5650 aux « cabinets non EIP » ; Il a saisi à toutes fins utiles le procureur général de la situation de 46 « cabinets EIP » et de 220 « cabinets non EIP ».

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PLF 2016 113

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MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE – MNE

Médiateur national de l’énergie – MNE

PRÉSENTATION DE L’ÉTABLISSEMENT

TEXTES INSTITUTIFS

La loi du 7 décembre 2006 relative au secteur de l’énergie (article 7) a institué un médiateur national de l’énergie (MNE) « chargé de recommander des solutions aux litiges [relatifs aux contrats de fourniture] entre consommateurs et fournisseurs d’électricité et de gaz naturel et de participer à l’information des consommateurs d’électricité ou de gaz naturel sur leurs droits. » Le décret n° 2007-1504 du 19 octobre 2007 relatif au médiateur national de l’énergie définit les modalités de saisine du médiateur national de l’énergie. L’arrêté du 28 novembre 2007 fixe les dispositions financières et comptables applicables au médiateur national de l’énergie. Un arrêté du 30 juillet 2008 fixe la procédure d’élaboration du budget du médiateur national de l’énergie. Le champ de compétences du MNE a par ailleurs été étendu par la loi du 15 avril 2013 visant à préparer la transition vers un système énergétique plus sobre. Depuis cette loi, le MNE est également compétent pour les petites et moyennes entreprises (PME) de moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires n’excède pas 2 M€, les associations à but non lucratif, tout syndicat de copropriétaires ainsi que les collectivités locales. L’extension de ce champ de compétences concerne également la nature du litige concerné. En effet, tous les contrats conclus avec un fournisseur ou un distributeur de gaz naturel ou d’électricité sont désormais couverts (exemple : contrats de raccordement). Par ailleurs, la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, vient renforcer les prérogatives du médiateur national de l’énergie en étendant désormais ses compétences à la consommation de toutes les énergies domestiques : fioul, GPL, bois énergie, réseaux de chaleur…

ORGANISATION ET GOUVERNANCE

Le médiateur est nommé pour six ans par les ministres chargés de l’énergie et de la consommation. Son mandat n’est ni renouvelable, ni révocable.

Le médiateur rend compte de son activité devant les commissions du Parlement compétentes en matière d’énergie ou de consommation, à leur demande.

Il dispose de services qui sont placés sous son autorité. Ces services sont au nombre de quatre et sont placés sous la responsabilité d’un directeur général des services.

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MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE – MNE

PRÉSENTATION STRATÉGIQUE ET DES ACTIONS

Le médiateur s’est fixé deux axes stratégiques :

- assurer un haut niveau de qualité du service rendu aux consommateurs qui le saisissent pour un litige ou pour une demande d’information (traitement de demandes individuelles) ;

- contribuer efficacement en tant que force de proposition à l’amélioration des pratiques des opérateurs et des politiques publiques relatives à l’énergie, en particulier dans le domaine de la lutte contre la précarité énergétique.

PRÉSENTATION ET JUSTIFICATION DU CHOIX DES OBJECTIFS ET INDICATEURS RETENUS

Le MNE a fait le choix en 2012 de moderniser sa gestion en établissant son budget suivant un cadre conforme à la LOLF au travers notamment d’un pilotage budgétaire par activité. Le budget du MNE est ainsi segmenté en trois missions, treize programmes et quatorze actions. Les missions et les programmes ne retracent pas nécessairement l’organisation administrative du MNE étant donné qu’elles sont conçues autour des missions à conduire. Les objectifs ont été déterminés en fonction de deux grandes missions opérationnelles du médiateur qui sont :

- instruire les litiges ;

- informer les consommateurs.

Les objectifs et indicateurs de performance du médiateur sont présentés inchangés pour 2016.

Au regard des impacts qui pourraient être éventuellement constatés sur la volumétrie des dossiers à traiter tout au long de la gestion de l’exercice 2016, notamment au travers de l’élargissement du champ de compétences du MNE à tout type d’énergie domestique, il sera alors nécessaire d’initier une réflexion sur un éventuel réajustement de ces objectifs et indicateurs associés lors de l’élaboration du projet de loi de finances pour 2017, en intégrant ces nouvelles missions dans la politique de performance de l’organisme.

PRÉSENTATION DU BUDGET 2016

A ce stade, la structure du budget prévisionnel 2016 du médiateur est présentée sans prendre en compte l’éventuel impact de l’élargissement de ses missions à toutes les énergies domestiques introduit par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. En effet, l’élaboration du budget du médiateur, qui s’inscrit dans le calendrier d’élaboration des lois de finances, ne comporte pas à ce stade la visibilité des volumes d’activité supplémentaires auxquels le médiateur pourrait être confronté. C’est au donc au cours de la gestion de l’exercice 2016 que l’impact éventuel sur le budget du médiateur sera analysé pour une prise en compte sur l’exercice suivant.

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MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE – MNE

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU BUDGET DE L’ORGANISME

(en milliers d’euros)

Ressources Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Ressources de l’État 3 755 5 505 5 572

- subventions de l’État 0 0 0

- ressources fiscales affectées (CSPE+CTSSG) 3 755 5 505 5 572

Autres ressources publiques 0 0 0

Ressources propres et autres 2 100 306 187

Total 5 855 5 811 5 759

Pour son fonctionnement le médiateur perçoit actuellement une part du produit de la contribution au service public de l’électricité (CSPE) et depuis 2014 une part de la contribution au tarif spécial de solidarité Gaz (CTSSG). Toutes deux sont versées par la Caisse des dépôts et consignations. Pour 2016, il est proposé de fixer le montant du produit issu de la CSPE/CTSSG à hauteur de 5,572 M€, en augmentation de +1,2 % par rapport au budget 2015. Ce réajustement devra notamment permettre au MNE d’absorber une partie des dépenses nécessaires à l’évolution de son système d’information, ainsi qu’à la prise en compte d’une partie de la croissance du GVT au sein de son enveloppe de personnel. L’équilibre global sera assuré d’une part, via une réduction des dépenses de fonctionnement courant du MNE, et d’autre part, via un prélèvement sur le fonds de roulement de l’institution.

(en milliers d’euros)

Dépenses Exécution 2014 Prévision 2015 Prévision 2016

Personnel 2 830 2 899 2 950

Fonctionnement 2 580 2 688 2 569

Intervention - - -

Investissement 293 224 240

Total 5 703 5 811 5 759

Précision méthodologique : le montant des enveloppes comprend les charges calculées, notamment en ce qui concerne l’enveloppe de fonctionnement.

Justification au premier euro des dépenses Les dépenses de personnel

La masse salariale s’établira en 2016 à 2,95 M€ soit une augmentation de 1.76 % par rapport à la masse salariale inscrite au budget 2015. Cette augmentation se justifie par la prise en compte du GVT.

Les dépenses de fonctionnement

Les dépenses prévisionnelles de fonctionnement pour 2016 sont en baisse de 4,4 % par rapport aux dépenses prévisionnelles 2015, afin de participer à l’effort transversal relatif au redressement des comptes publics.

Les dépenses d’investissement

Les investissements qui sont prévus par le médiateur en 2016 portent essentiellement sur l’évolution des systèmes d’information et de traitement des litiges, ainsi que des sites internet d’information du grand public. Ces évolutions doivent permettre à terme d’augmenter la productivité du MNE tout en garantissant un haut niveau de qualité du service rendu au public.

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116 PLF 2016

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MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE – MNE

CONSOLIDATION DES EMPLOIS EN FONCTION DANS L’ORGANISME

En ETPT Réalisation 2014

Prévision 2015

Prévision 2016

Emplois rémunérés par l'entité 41 41 41

- Agents titulaires de la fonction publique 0,65 0,65 0,65

- catégorie A 0,65 0,65 0,65

- catégorie B

- Agents non titulaires de la fonction publique 40,35 40,35 40,35

- CDI 26,27 28,26 27,55

- CDD 14,08 13,09 12,80

- Agents en détachement

Autres emplois en fonction dans l’entité, non rémunérés par elle (mises à disposition)

- - -

Le plafond d’emplois autorisés pour 2016 s’établit à 41 ETPT. Ce plafond d’emplois, réduit en 2014 suite à un ajustement des effectifs au regard de l’activité réelle, est depuis présenté en stabilité, qui est rendue possible notamment grâce aux gains réguliers de productivité constatés sur les investissements liés aux systèmes d’information.

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PLF 2016 117

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MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE – MNE

OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PERFORMANCE

OBJECTIF N° 1 : TRAITER LES CONTACTS ENTRANTS DANS LES DÉLAIS IMPARTIS

L’objectif est d’enregistrer, examiner et analyser la recevabilité des litiges en fonction des compétences confiées au MNE et d’en informer le consommateur et les parties aux litiges.

Il convient également d’apporter des réponses à tous les courriers (accusé de réception, recevabilité du courrier) et courriels reçus des consommateurs dans un délai de 10 jours ouvrés dans une proportion de 95 %.

Le MNE a en outre mis en place dès sa création une boîte aux lettres « libre réponse » pour pouvoir être saisi gratuitement comme l’impose la loi.

Les moyens d’évaluation et de mesure d’atteinte de ces objectifs sont le délai moyen de réponse aux courriers, qui doit être analysé en tenant compte du nombre total de courriers reçus (indicateur d’activité).

INDICATEUR 1.1 : Délai moyen des réponses en jours calendaires (<10 jours) (du point de vue du contribuable)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

Jours 10 10 9.5 9

Précisions méthodologiques

Source des données : Système d’information SIMEDE.

Mode de calcul : (Date d’envoi du courrier de recevabilité au consommateur après analyse de son litige) – (Date d’enregistrement de la saisine initiale collectée dans le SI).

Explication des valeurs cibles : L’objectif de traitement des dossiers en recevabilité est fixé à 10 jours pour 2015. Les valeurs cibles indiquées en 2017 ont été réactualisées en fonction de l’augmentation des saisines en ligne, l’outil nous permettant actuellement d’avoir une meilleure interaction entre les différentes parties et à terme devant nous permettre une réduction du délai moyen de réponse.

OBJECTIF N° 2 : TRAITER LES LITIGES RECEVABLES DANS LES DÉLAIS IMPARTIS TOUT EN ASSURANT UN HAUT NIVEAU DE QUALITÉ / SATISFACTION

L’objectif est de traiter les litiges relevant du champ de compétences du MNE et d’émettre des recommandations.

Le MNE propose aujourd’hui des solutions écrites et motivées pour les litiges persistants. De plus, il a mis en place le « processus de deuxième chance », qui a pour objectif de limiter le nombre de dossiers à instruire en permettant au fournisseur de réexaminer un dossier avant même de rechercher une solution de médiation. Ce processus permet de résoudre une partie des litiges sans instruction approfondie, se traduisant dans ce cas par l’émission automatique d’une recommandation.

L’objectif cible est de traiter en moins de deux mois les litiges recevables pour instruction et qui se traduiront par une proposition de solution. En 2014, le délai moyen de clôture d’un dossier recevable a été de 68 jours.

Pour cela, le MNE développe autant que possible les processus d’accords amiables.

La performance de cet objectif est donc mesurée par le délai de traitement des dossiers et par le nombre de solutions écrites émises par an. Les résultats de l’enquête de satisfaction réalisée chaque année permettent de renseigner ces indicateurs.

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118 PLF 2016

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MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE – MNE

INDICATEUR 2.1 : Délai de traitement des dossiers recevables (du point de vue du contribuable)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

% de dossiers recevables clos en moins de 2 mois.

pourcentage 53 60 70 80

Précisions méthodologiques

Source des données : Systèmes d’information SIMEDE et SOLLEN.

Mode de calcul : Pourcentage de dossiers recevables pour instruction reçus dans l’année concernée clôturés en moins de deux mois.

Explication des valeurs cibles : Délai imposé par le législateur.

L’actualisation des données cibles s’explique par l’augmentation importante du nombre de dossiers recevables sans possibilité d’augmenter le nombre des effectifs dédiés à cette activité, d’où un accroissement significatif de nos délais de traitement. Nous avions initialement envisagé une cible à 80 % pour 2014 et 2015, cible qui ne sera pas atteinte, du fait de cette stabilité des effectifs dédiés sur l’ensemble de la période concernée.

INDICATEUR 2.2 : Niveau de satisfaction (du point de vue du contribuable)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

% de consommateurs globalement satisfaits ou très satisfaits du MNE

pourcentage 80 80 80 80

Précisions méthodologiques

Source des données : Enquête annuelle réalisée par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de consommateurs ayant saisi le MNE (350 personnes pour la période de 2014 à 2017).

Mode de calcul : Pourcentage de consommateurs interrogés se déclarant globalement satisfaits ou très satisfaits.

Explication des valeurs cibles : Les consommateurs insatisfaits étant principalement ceux dont la saisine n’entrait pas dans le champ de compétences du MNE ou dont la recommandation du MNE n’avait pas permis de résoudre le litige, il semble difficile de cibler un taux de satisfaction supérieur à 80 %.

L’indicateur cible 2017 correspond aux prévisions 2015, l’insatisfaction provenant essentiellement de la non recevabilité du dossier.

OBJECTIF N° 3 : RÉPONDRE AUX DEMANDES D’INFORMATIONS DES CONSOMMATEURS TOUT EN MAINTENANT UN HAUT NIVEAU DE QUALITÉ / SATISFACTION

L’objectif du MNE est d’assurer un accueil téléphonique de qualité et une offre d’expertise à la disposition des consommateurs, tant au niveau des questions les plus simples que du traitement des questions les plus complexes. L’accueil téléphonique de premier niveau est effectué par un prestataire sélectionné à l’issue d’un appel à concurrence.

Il convient également d’offrir un bon niveau d’accessibilité aux services du médiateur pour les consommateurs et un bon niveau de réponse de la part des opérateurs/opératrices (qualité du traitement des appels), afin de répondre aux attentes des consommateurs.

L’évaluation de la qualité de service se mesure par le nombre d’appels reçus (avec ou sans attente) mais également au travers d’un questionnaire de satisfaction posé a posteriori.

INDICATEUR 3.1 : Taux d’appels servis et taux d’appels servis sans attente (front-office) (du point de vue du contribuable)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

Taux d’appels servis (1) % 98 98 98 98

Taux d’appels servis sans attente (2) % 74 75 75 75

Précisions méthodologiques

Source des données : Prestataire du centre d’appels

Mode de calcul : (1) Nombre total d’appels servis / Nombre total d’appels entrants

(2) Nombre total d’appels servis sans attente / Nombre total d’appels servis

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PLF 2016 119

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MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE – MNE

Explication des valeurs cibles : Ces valeurs permettent, dans la très grande majorité des appels, d’assurer au consommateur une réponse du service d’information énergie-info.

INDICATEUR 3.2 : Mesure du taux de satisfaction (back-office) (du point de vue du contribuable)

Unité 2014 Réalisation

2015 Prévision

2016 Prévision

2017 Cible

Note sur 10 7 7.5 7.5 7.5

Précisions méthodologiques

Source des données : Enquête de satisfaction réalisée par un prestataire externe par téléphone auprès d’un échantillon de 350 consommateurs particuliers et professionnels.

Mode de calcul : Pourcentage de consommateurs interrogés se déclarant globalement satisfaits.

Explication des valeurs cibles : Ces valeurs sont considérées comme plancher pour que les consommateurs bénéficient d’un niveau de qualité performant. A titre d’information, la valeur de 7,5 correspond à la note la plus élevée jamais obtenue par un service public en France. (Source : prestataire en charge de l’enquête).

En 2014, la note de satisfaction globale est passée d’une prévision de 7,7 à une note attribuée in fine de 7. Ceci s’explique essentiellement par le changement du site internet, opéré en décembre 2013. Celui-ci a mis en avant un formulaire de contact, qui était peu visible auparavant, ce qui a généré de la part des usagers du service un afflux supplémentaire de questions d’ordre très divers. Ce phénomène a provoqué de manière temporaire un allongement des délais de réponses apportées par le médiateur et a influé sur la mesure de la satisfaction des consommateurs. Cela s’est notamment traduit par une dégradation de cet indicateur.