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Religions en Afrique noire Deux principales religions : l'islam et le christianisme. L'islam occupe toute l'Afrique du Nord , presque toute l'Afrique de l'Ouest (l'animisme y est aussi présent), et une partie de l'Afrique centrale (Tchad). Le christianisme occupe toute l'Afrique australe et quasiment toute l'Afrique centrale et orientale . Il cohabite avec les religions traditionnelles. La religion traditionnelle, rarement majoritaire dans un pays, forme des syncrétismes avec l’islam et le christianisme. Autres religions : l'hindouisme, le judaïsme (Afrique australe et Afrique du Nord , mais très minoritairement) . Le christianisme . Arrivé en Afrique au I er siècle apr. J.- C. Il s'est surtout répandu vers l'Afrique de l'Est , au IV e siècle apr. J.-C. (notamment au Soudan et en Éthiopie ) . L'Église copte orthodoxe ainsi que Église éthiopienne orthodoxe , font partie des plus anciennes Églises au monde. À partir du XV e siècle , les colons européens, en particulier portugais , introduisent le christianisme en Afrique Centrale , de façon pacifique ou militaire. À la fin du XIX e siècle , l'Afrique est colonisée presque en totalité. Aujourd'hui, le christianisme est la religion la plus pratiquée en Afrique subsaharienne (63 %), devant l'islam (30 %) ou les religions traditionnelles. Les protestants (y compris les protestants évangéliques et autres chrétiens indépendants) représentent 36 % de la population d'Afrique subsaharienne. Les catholiques 21 %. L’islam . L'islam est arrivé en Afrique au VII e siècle apr. J.-C. via l'Afrique du Nord (qui faisait alors partie de l'Empire arabe ) par des marchands arabes . Il s'est ensuite étendu à toute l'Afrique de l'Ouest et à l'Afrique centrale . C'est en Afrique de l'Ouest, dans les pays du Sénégal, Mali, Guinée, Mauritanie, Tchad, Niger, que l'islam s'est grandement imposé. À l'Est, l'islam s'implanta bien dans les pays du Soudan, Éthiopie, Kenya, Tanzanie. Religions traditionnelles africaines. Les adeptes de religions traditionnelles sont répartis en 43 pays, et se chiffrent à plus de 100 millions, ce qui représente 70 % des adeptes des religions traditionnelles dans le monde ; ils ne représentent cependant, dans toute l'Afrique, que 12 % de la population, 45 % des Africains étant chrétiens et 40 % environ 1

Religions en Afrique Noire

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Religions en Afrique noire Deux principales religions: l'islam et le christianisme. L'islam occupe toute l'Afrique du Nord, presque toute l'Afrique de l'Ouest (l'animisme y est aussi prsent), et une partie de l'Afrique centrale (Tchad). Le christianisme occupe toute l'Afrique australe et quasiment toute l'Afrique centrale et orientale. Il cohabite avec les religions traditionnelles. La religion traditionnelle, rarement majoritaire dans un pays, forme des syncrtismes avec lislam et le christianisme. Autres religions: l'hindouisme, le judasme (Afrique australe et Afrique du Nord, mais trs minoritairement).

Le christianisme. Arriv en Afrique au Iersicle apr. J.-C. Il s'est surtout rpandu vers l'Afrique de l'Est, au IVesicle apr. J.-C. (notamment au Soudan et en thiopie) . L'glise copte orthodoxe ainsi que glise thiopienne orthodoxe, font partie des plus anciennes glises au monde. partir du XVesicle, les colons europens, en particulier portugais, introduisent le christianisme en Afrique Centrale, de faon pacifique ou militaire. la fin du XIXesicle, l'Afrique est colonise presque en totalit. Aujourd'hui, le christianisme est la religion la plus pratique en Afrique subsaharienne (63%), devant l'islam (30%) ou les religions traditionnelles. Les protestants (y compris les protestants vangliques et autres chrtiens indpendants) reprsentent 36% de la population d'Afrique subsaharienne. Les catholiques 21%.Lislam. L'islam est arriv en Afrique au VIIesicle apr. J.-C. via l'Afrique du Nord (qui faisait alors partie de l'Empire arabe) par des marchands arabes. Il s'est ensuite tendu toute l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. C'est en Afrique de l'Ouest, dans les pays du Sngal, Mali, Guine, Mauritanie, Tchad, Niger, que l'islam s'est grandement impos. l'Est, l'islam s'implanta bien dans les pays du Soudan, thiopie, Kenya, Tanzanie.

Religions traditionnelles africaines. Les adeptes de religions traditionnelles sont rpartis en 43 pays, et se chiffrent plus de 100 millions, ce qui reprsente 70% des adeptes des religions traditionnelles dans le monde; ils ne reprsentent cependant, dans toute l'Afrique, que 12% de la population, 45% des Africains tant chrtiens et 40% environ musulmans, ce qui n'empche pas que ces deux religions soient parfois influences dans leurs pratiques par la religion traditionnelle originelle.

Aux VIIe et VIIIe sicles lAfrique du Nord et l'Afrique de l'Est passent sous l'hgmonie de l'islam, religion dominante jusqu'au XIXesicle.La colonisation europenne, partir du XVesicle, fut tout aussi dterminante, en ce qui concerne l'uvre de christianisation, partir du XIXesicle, quand Franais, Anglais, Portugais, Allemands et Italiens se partagrent une grande partie du continent. Il faut savoir que le christianisme gagne lAfrique bien avant la colonisation, et ce, avant mme d'atteindre l'Europe (christianisme en thiopie) .

Chaque population ngro-africaine a hrit de la religion originelle. Toutes les religions africaines traditionnelles gardent une base commune surtout centre sur le culte des anctres, la croyance en la rincarnation, le ct initiatique et pour la majorit des peuples ou ethnies en Afrique subsaharienne, le matriarcat, le totmisme, l'impartialit de Dieu. Le proslytisme nest pas rpandu parmi les peuples ngro-africains, car la religion africaine est partout semblable, seuls les noms donns aux lments religieux changent selon les peuples. De plus en Afrique religion et tradition se confondent, ne font qu'un.

Dfinition du sentiment religieux traditionnel africain. Le corps de l'homme est trs grand par rapport l'esprit qui l'habite. L'ethnologue franais Marcel Griaule (1898-1956) dfinit le fonds et la forme du sentiment religieux africain comme un systme de relations entre le monde visible des hommes et le monde invisible rgi par un Crateur et des puissances qui, sous des noms divers et tout en tant des manifestations de ce Dieu unique, sont spcialises dans des fonctions de toutes sortes.

Il inclut la croyance aux forces, ensemble d'intermdiaires entre Dieu et l'homme, animant l'univers sous la forme de gnies, d'esprits souvent nomms djin dans l'islam, ou les anctres. Il inclut aussi le totmisme, expression de la communion homme-animal, et l'ancestrisme, communion avec les anctres intercesseurs auprs de Dieu. Avec le naturisme (adoration des forces naturelles), les religions africaines signifient que le monde vivant est un langage absolu, comme une srie de messages divins interprter: coutez les anctres, l'esprit, les arbres et les animaux. Soyez l'coute de toutes ces forces qui viennent nous parler. (Sobon Fu Som). Mais avec le ftichisme, la manipulation sacre concerne aussi bien la magie du Verbe par rapport aux forces que les superstitions et les attitudes magiques. Toutes ces croyances forment une synthse de cultes et de rites agraires o l'ensemble des actions de l'homme (cueillette, garde des troupeaux, etc...) sont vivifies et exaltes. Car pour la religion africaine tout est li la spiritualit, dans la vie quotidienne, par rapport aux saisons, aux vnements de la vie (naissance, pubert, mariage, vieillesse, mort). La frontire entre le profane et le sacr n'existe pas.Croyances principales. Tout est li. Tout est vivant. Tout est interdpendant. (Amadou Hampt B). Les religions africaines se caractrisent par la croyance en une force vitale cosmique, Dieu, qui mane la fois des esprits de la Nature, des anctres, des chefs de tribu et des prtres initis l'aspect sotrique: L'esprit est la force, la vie qui se trouve en toute chose. (Tradition). Cette force se traduit notamment par la fcondit, celle des hommes, des plantes ou des animaux. Tout ce qui permet la fcondit est considr comme positif, et ngatif tout ce qui lui fait obstacle: Le bien, c'est tout ce qui favorise, augmente la force vitale; le mal c'est tout ce qui la contrarie, la diminue. (Tradition). Cultes et rites visent le dveloppement de cette force vitale et la protgent des forces du mal. La mort n'est pas juge comme une dcadence, elle est une fin qui indique un nouveau commencement: Ceux qui sont morts ne sont pas morts... les morts ne sont pas sous la terre. Ils sont dans l'ombre qui frmit. Ils sont dans l'eau qui coule. Ils sont dans l'eau qui dort. Ils sont dans la case, ils sont dans la foule. Les morts ne sont pas morts. (Birago Diop, crivain sngalais). Pour que cette force vitale cosmique puisse se dvelopper, il faut qu'il y ait une continuit: Si la branche veut fleurir, qu'elle honore ses racines. (Pacere F. Titinga). Il faut respecter les traditions: y renoncer, aller contre l'ordre sacr et social tabli par les anctres, signifie limiter la force vitale, voire la dtruire. Prtres, guerriers et hros sont considrs comme les messagers des divinits, ou comme les interprtes de la volont des anctres. Les anctres dfunts continuent de faire partie de la communaut des vivants, les uns et les autres tant lis par la ncessit d'une assistance rciproque: Si un homme tombe malade ou se blesse, cela ne ncessite de prime abord aucun traitement surnaturel et une simple intervention mdicale suffit. En cas d'chec, une communion avec les anctres s'impose. (Tradition). Selon la pense religieuse africaine, tout tre est dot d'une me, c'est--dire d'un principe vital: Tout ce qui vit a une me. (Tradition). La croyance en la rincarnation des mes est trs prsente en Afrique subsaharienne: Toute naissance est la renaissance d'un anctre. (Tradition).

Le culte et les rites. L'tre humain a la matrise de la parole, c'est donc lui qu'incombe de diriger la force vitale. (Tradition). Le culte doit principalement rgnrer la force vitale pour obtenir sant, enfants, bonnes rcoltes, etc. La prire, les sacrifices, et les danses sacres sont les principales formes de culte. Les sacrifices ont quatre fonctions prcises: divinatoires, ils veulent interprter un acte pass; identitaires, ils aident tablir des liaisons entre le monde des hommes et celui des Anctres; purificatoires, ils nettoient l'individu des souillures des fautes et des interdits; enfin, rites de passage, ils servent initier, prserver et placer tout individu dans une fonction nouvelle. Dans la reprsentation rituelle, culte et esprit ludique, temps mystique et extase, monde naturel et surnaturel se rencontrent et atteignent la perfection: Quand je me relie aux anctres totmiques et lgendaires, je cre une harmonie des tres entre le monde animal et vgtal. (Tradition). Au sein des tribus, le roi fait galement office de grand prtre. Le matre spirituel, grand initi, se tient aux cts du souverain. Il est charg d'un rle prpondrant, la fois annonciateur de la pluie et gurisseur qui utilise souvent les reliques ancestrales. En ce qui concerne les lieux de culte, on a souvent du mal les distinguer des lieux de vie, car en Afrique, le sacr et le profane ne sont pas dlimits. Dans bien des cas, des formes de culte sont clbres dans des bois sacrs. Il existe galement des sites, ou des temples, dans lesquels sont vnrs les anctres. De plus, les habitations des prtres servent souvent de lieux de culte. Enfin, des pierres, consacres aux anctres et vnres comme pierre de la pluie, tablissent un contact avec les anctres, et donc avec les forces atmosphriques. La danse rituelle est surtout une danse masque. En effet, les masques et la danse reprsentent l'lment rituel et vital par excellence: le masque, s'il sert cacher le visage, sert aussi reprsenter un autre tre, diffrent de celui qui le porte. Cet tre peut reprsenter une force naturelle d'origine divine, un gurisseur ou un esprit, un anctre qui revient pour bnir ou pour punir, un esprit de la mort ou de la fort.

Exemples de traditions religieuses en Afrique subsaharienne. Toutes les religions reposent sur la croyance en un seul Dieu, dfini comme ltre suprme. Ce Dieu-Crateur, aprs avoir cr le monde, se retire et intervient rarement dans les affaires humaines, souvent lies des besoins profanes. Il se soucie de l'tre une fois que celui-ci a rejoint le monde invisible. Le corps reste sur terre et se transforme selon les lois de la nature, tandis que lme rejoint le monde invisible. Il pourra soit se rincarner pour se perfectionner toujours plus, jusqu' rejoindre les anctres vivant au sein de Dieu, soit subir une seconde mort, o l'me, trop souille par les pchs, rejoint les mauvaises mes voues la destruction. Ltre suprme est rarement lobjet dune vnration ou dun culte. Par exemple, Nga, le Dieu dun peuple du Kenya, sest retir sur le sommet du Mont Kenya, o il ne participe pas aux vicissitudes de ses cratures. Mais les croyants tournent toujours le visage en direction de la montagne lorsquils prient. Les peuples africains sont tous monothistes et chacun a son nom pour dsigner Dieu: Amma pour les Dogons, Gueno pour les Peuls, Nzamb pour les Bantous, Olodumare pour les Yorubas, Nyam pour les Fangs, etc.

Ltre suprme est la figure la plus importante de toute une srie dtres spirituels qui agissent en tant que mdiateurs entre ce Dieu-Crateur et les humains. Les divers esprits sont trs importants, car Dieu est peru comme trop lointain, par rapport son essence divine. Dieu est considr comme impartial. Cest vers ces esprits que le peuple se tourne pour formuler ses demandes. Il existe deux sortes desprits: ceux qui ne sont pas dorigine humaine et ceux qui, aprs avoir t des humains, sont devenus des esprits ancestraux sous la bndictions de Dieu. Les esprits ne sont que hypostases de Dieu, la fois unique et pluriel par ses actions, sa cration etc. Pour la spiritualit africaine, dans chaque lment de la cration se trouve la parcelle divine. Do un grand respect port la nature et aux tre vivants. Une action volontairement destructrice envers un lment ou un tre de la cration revient remettre en cause l'essence divine. Pour pouvoir se servir de la nature, et des tres vivants, la demande aux esprits protecteurs, mis en place pour cela sous forme de prires, est recommande.

Les esprits dorigine non humaine sont souvent en rapport avec des lieux naturels. Par exemple, les esprits des bois ou les esprits de la mer. Chez les Dogons, au Mali, lesprit de leau, Nommo, est considr comme le pre de lhumanit, celui qui a enseign aux hommes lart dutiliser le feu et les outils. Les esprits de la nature sont les gardiens du territoire sur lequel vit une population donne et avec laquelle ils tablissent des relations complexes. Dautres esprits sont identifis avec des phnomnes naturels, comme lesprit du tonnerre, lesprit du vent, lesprit de la tempte, de la pluie, et ainsi de suite. Toutes ces entits spirituelles sont des tres crs par Dieu et plus puissantes que les tres humains (djin dans l'islam). Certains esprits entrent en contact avec les hommes loccasion dtats de transe ou de possession. Quelquefois, des familles entires desprits semparent priodiquement dune personne et lui dictent son action pour le bien du clan ou de la communaut tout entire. La mort ne transforme pas automatiquement un parent en anctre. Des rites prcis sont ncessaires. Ces rites consistent, entre autres, en doubles funrailles, dans le cas desquelles on sattend ce que, pendant un certain laps de temps, lesprit du dfunt soit mal dispos envers les vivants, jusqu ce que de secondes funrailles, avec toute une srie doffrandes et de prires collectives, le rconcilient avec sa famille.

Les liens entre les vivants et les morts sont trs forts: il faut toujours respecter les morts et les honorer au moyen doffrandes de diverses natures. Ils gardent une ferme emprise sur la structure familiale et on redoute de provoquer leur colre. Les anctres reprsentent le lien le plus immdiat entre les vivants et le monde spirituel, ils sont en mesure de garantir la prosprit, la sant et la fcondit de leurs descendants. Parmi les rites religieux africains il y a les jenes, les plerinages aux lieux saints, les offrandes et sacrifices, les prires quotidiennes, les grandes crmonies en l'honneur de Dieu, des anctres et des esprits tutlaires.

Situation de la religion africaine aujourd'hui. La religion traditionnelle africaine est prsente partout, surtout par des syncrtismes avec l'islam et le christianisme. La religion africaine est maintenant perue, par beaucoup d'Africains, comme de la sorcellerie, du paganisme, des cultes mal dfinis. 4