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Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur Les trois orientations majeures du mandat Renforcer la représenta- tion du corps au sein du Conseil supérieur et élargir ses prérogatives Restaurer l’autonomie de programmation des chambres et garantir le respect de notre indépendance Veiller à l’adéquation de notre statut à nos missions Cheres collegues, chers collegues, D’ici le 8 avril 2015, vous allez élire, par correspondance, vos représentants au Conseil supérieur des chambres régionales et territoriales des comptes. Lors de ce scrutin, vous désignerez celles et ceux qui devront assumer la responsabilité de défendre nos intérêts matériels et moraux, de porter nos analyses, de faire valoir nos points de vue collectifs mais aussi de se déterminer sur des questions indi- viduelles qui peuvent peser durablement sur la vie professionnelle et personnelle. Fidèle aux principes de l’unité et du rassemblement, attaché à une action syn- dicale désintéressée, indépendante de tout engagement partisan et soucieuse de tous, le SJFu présente des listes représentatives du corps, où les équilibres entre les diverses formes de recrutement, entre femmes et hommes, entre jeunes et an- ciens, entre chambres grandes et petites, ont été recherchés. Ces listes incarnent notre volonté d’unité et notre souci d’équilibre. Elles rassem- blent des magistrats qui ont accepté de participer à l’élaboration collective des positions du corps et qui veulent agir dans le respect des mandats reçus et con- firmés lors des congrès de notre organisation syndicale. Il s’agit, tout d’abord, de renforcer la représentation du corps au sein du Conseil supérieur et élargir ses prérogatives, notamment en matière de recrutement. Il nous appartient ensuite de restaurer l’autonomie de programmation des chambres régionales et territoriales des comptes. Nos élus doivent enfin veiller à l’adéquation de notre statut et de nos conditions de travail avec les missions qui nous sont confiées. Les candidats de ces listes s’engagent à assurer demain la cohérence de leurs in- terventions et à travailler dans l’unité avec le bureau actuel de notre organisation syndicale de façon à préparer avec lui l’avenir de notre corps. Leur légitimité viendra de cette cohérence, fruit de la réflexion collective et du réseau territorial qui fait notre force. C’est pourquoi, nous vous demandons de soutenir les listes du SJFu, qui dispo- sent de tous les atouts pour l’action collective, à long terme et au bénéfice de tous. Les candidats SJFu Le 4 mars 2015

Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

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Dans la perspective des élections au Conseil supérieur des chambres régionales et territoriales des comptes, le SJFu présente une liste représentative du corps, où les équilibres entre les diverses formes de recrutement, entre femmes et hommes, entre jeunes et anciens, entre chambres grandes et petites, ont été recherchés.

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Page 1: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

Renforcer l’indépendance et

l’autorité du Conseil supérieur

Les trois orientations majeures du mandat

Renforcer la représenta-tion du corps au sein du Conseil supérieur et élargir ses prérogatives

Restaurer l’autonomie de programmation des chambres et garantir le respect de notre indépendance

Veiller à l’adéquation de notre statut à nos missions

Che res colle gues, chers colle gues,

D’ici le 8 avril 2015, vous allez élire, par correspondance, vos représentants au

Conseil supérieur des chambres régionales et territoriales des comptes. Lors de ce

scrutin, vous désignerez celles et ceux qui devront assumer la responsabilité de

défendre nos intérêts matériels et moraux, de porter nos analyses, de faire valoir

nos points de vue collectifs mais aussi de se déterminer sur des questions indi-

viduelles qui peuvent peser durablement sur la vie professionnelle et personnelle.

Fidèle aux principes de l’unité et du rassemblement, attaché à une action syn-

dicale désintéressée, indépendante de tout engagement partisan et soucieuse de

tous, le SJFu présente des listes représentatives du corps, où les équilibres entre

les diverses formes de recrutement, entre femmes et hommes, entre jeunes et an-

ciens, entre chambres grandes et petites, ont été recherchés.

Ces listes incarnent notre volonté d’unité et notre souci d’équilibre. Elles rassem-

blent des magistrats qui ont accepté de participer à l’élaboration collective des

positions du corps et qui veulent agir dans le respect des mandats reçus et con-

firmés lors des congrès de notre organisation syndicale. Il s’agit, tout d’abord, de

renforcer la représentation du corps au sein du Conseil supérieur et élargir ses

prérogatives, notamment en matière de recrutement. Il nous appartient ensuite de

restaurer l’autonomie de programmation des chambres régionales et territoriales

des comptes. Nos élus doivent enfin veiller à l’adéquation de notre statut et de

nos conditions de travail avec les missions qui nous sont confiées.

Les candidats de ces listes s’engagent à assurer demain la cohérence de leurs in-

terventions et à travailler dans l’unité avec le bureau actuel de notre organisation

syndicale de façon à préparer avec lui l’avenir de notre corps. Leur légitimité

viendra de cette cohérence, fruit de la réflexion collective et du réseau territorial

qui fait notre force.

C’est pourquoi, nous vous demandons de soutenir les listes du SJFu, qui dispo-

sent de tous les atouts pour l’action collective, à long terme et au bénéfice de tous.

Les candidats SJFu

Le 4 mars 2015

Page 2: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

La recommandation du Conseil de l’Europe

La Recommandation

adoptée par le Comité des

Ministres le 17 novembre

2010 vise à définir les condi-

tions garantissant l’indé-

pendance, l’efficacité et les

responsabilités des juges.

Elle recommande aussi que

“L'autorité compétente en

matière de sélection et de car-

rière des juges devrait être

indépendante des pouvoirs

exécutif et législatif. Pour ga-

rantir son indépendance, au

moins la moitié des membres de

l'autorité devraient être des

juges choisis par leurs pairs.”

Une réforme du Conseil supérieur des chambres régionales et territo-

riales des comptes est indispensable pour que celles-ci puissent maîtri-

ser l’exercice de leurs missions.

Le Conseil supérieur comprend actuellement 15 membres dont six

membres du corps de la Cour des comptes, trois personnalités quali-

fiées désignées par le Président de la République, par le Président de

l'Assemblée nationale et par le Président du Sénat et six représentants

élus du corps des magistrats de CRTC. Dans les faits, la plupart du

temps, les personnalités qualifiées se rangent aux propositions du

Premier président.

Les représentants élus du corps des magistrats de CRTC doivent dès

lors exiger une modification substantielle de la composition du Conseil

supérieur. Une solution simple à mettre en œuvre (par une modifica-

tion du code des juridictions financières) consisterait à porter à neuf le

nombre de représentants élus du corps des magistrats de CRTC sans

modifier le nombre de postes dévolus aux membres de la Cour et le

nombre de personnalités qualifiées.

« Au moins la moitié des membres du Conseil supérieur des chambres régionales et territoriales des comptes devraient être des juges choisis par leurs pairs. »

Premie re orientation

Renforcer la repre sentation du corps au sein du Conseil supe rieur et e largir ses pre rogatives

Pour une meilleure repre sentation du corps au sein du Conseil supe rieur

Les textes actuels organisent

une véritable tutelle adminis-

trative sur notre corps. Ils

n’apparaissent ni conformes

aux recommandations du Con-

seil de l’Europe selon laquelle

au moins la moitié des mem-

bres de ces conseils devraient

être des juges choisis par leurs

pairs ni mêmes avoir été

adaptés aux compétences

élargies aujourd’hui attribuées

aux comités techniques.

2

Page 3: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

Les compe tences actuelles du Conseil supe rieur

Aux termes de l’article L212-

16 du code des juridictions

financières, le Conseil supé-

rieur des chambres région-

ales des comptes “établit le

tableau d'avancement de grade

des membres du corps des

chambres régionales des

comptes et la liste d'aptitude de

ces membres à l'emploi de pré-

sident de chambre régionale des

comptes et de vice-président de

chambre régionale des comptes.

Il donne un avis sur toute mu-

tation d'un magistrat, sur les

propositions de nomination à

l'emploi de président de cham-

bre régionale des comptes et de

vice-président de chambre ré-

gionale des comptes ainsi que

sur les propositions de nomina-

tion prévues au troisième alinéa

de l'article L. 122-2 et au

deuxième alinéa de l'article L.

122-5. Tout projet de modifica-

tion du statut défini par le

présent code est soumis pour

avis au Conseil supérieur des

chambres régionales des

comptes”.

“Ce conseil est également con-

sulté sur toute question relative

à l'organisation, au fonctionne-

ment ou à la compétence des

chambres régionales.”

Pour un ro le de cisionnel et consultatif du conseil supe rieur mieux affirme

Le Conseil supérieur des CRTC est doté aujourd’hui de compétences princi-

palement consultatives. Le code des juridictions financières prévoit à l’article L.

212-16 qu’il doit être saisi de toute question relative à l'organisation, au fonc-

tionnement ou à la compétence des chambres régionales mais il ne prend que

deux décisions : il établit le tableau d'avancement au grade de président de

section ainsi que la liste d'aptitude à l'emploi de président et de vice-président

de CRTC. En revanche, les postes de présidents de CRTC sont pourvus sur

proposition du Premier président et après avis simple du Conseil supérieur.

Dès lors, le champ des avis conformes doit être renforcé et le périmètre des avis

consultatifs élargi. Seraient ainsi soumis à l’avis conforme du Conseil supérieur

les décisions de nomination des magistrats du siège (à l’instar du Conseil supé-

rieur de la magistrature) ; les décisions fixant le nombre de sections et de mag-

istrats par chambre ; les projets d’instruction du Premier président relatifs à la

mise en œuvre des missions des CRTC ou concernant les magistrats ; les déci-

sions de nomination aux fonctions de président et de vice-président et les déci-

sions relatives aux recours en notation.

Seraient soumis à l’avis consultatif du Conseil supérieur les projets de sanc-

tions disciplinaires à l’encontre des magistrats.

Par ailleurs, le Conseil supérieur des CRTC doit aussi, par défaut, exercer les

attributions du comité technique pour ce qui concerne les magistrats financiers.

3

Notre action en matie re de nomination et promotion En tant qu’élus au Conseil supérieur, nous veillerons à ce que les conditions

d'avancement au grade de président de section et d’inscription sur listes d’apti-

tudes à l'emploi de président et de vice-président soient transparentes et ré-

sultent d’une étude comparée des mérites des candidats à partir de critères con-

nus, tangibles et affichés.

Les décisions unilatérales du Premier président, y compris lorsqu’il recueille un

avis défavorable du Conseil supérieur, ne sont pas acceptables. A l’instar de nos

collègues du judicaire nous élaborerons de notre côté des critères de sélection

permettant d’offrir des garanties à nos collègues, la première d’entre elles con-

sistant à s’assurer de l’étude, avant selection, de l’ensemble des dossiers de can-

didatures, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Nous exigerons une participation active au travail en amont. Le pré-conseil su-

périeur (qui se tient une semaine avant les séances) devra permettre une ultime

mise au point par un classement des candidatures fondé sur des critères objec-

tifs. Nous exigerons un véritable échange clair et complet.

Des auditions de candidats devant le Conseil supérieur devront, le cas échéant,

être aménagées. Le vote devra être organisé à bulletins secrets.

A défaut de modification des pratiques, nous refuserons de nous exprimer sur

un certain nombre de propositions formulées par le Premier président et nous

en ferons connaître les motifs.

Page 4: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

Contingenter les formations inter-juridictions

Les formations inter-juridictions

doivent être contingentées à un

niveau compatible avec les

moyens de chaque chambre,

mais aussi avec les enjeux

locaux auxquels celle ci doit

faire face. Elles doivent s’ap-

puyer sur des renvois d’obser-

vations des CRTC demeurant

communicables localement. Les

thèmes d’enquête doivent pré-

senter un intérêt certain au

niveau territorial.

Deuxie me orientation

Restaurer l’autonomie de program-mation des chambres et garantir le respect de notre inde pendance

Depuis une décennie, l’élargissement des missions de la Cour des

comptes l’a incitée à mener des travaux en commun avec les chambres

régionales et territoriales des comptes. La relation déséquilibrée entre la

Cour des comptes et les chambres s’est ainsi accentuée dans le sens d’une

plus grande centralisation de l’organisation des travaux des juridictions

financières.

Depuis la loi du 13 décembre 2011, les possibilités de saisine de la Cour

des comptes aux fins d’évaluation des politiques publiques, d’origine

parlementaire ou gouvernementale, ont encore renforcé la mainmise de

la Cour des comptes sur les travaux des chambres.

La liberté de programmation des CRTC doit être préservée, pour que le

contrôle organique des collectivités locales, au service de l’information

des citoyens et de la démocratie locale reste une mission prédominante.

La connaissance du contexte local par les présidents de CRTC garantit

une programmation adaptée aux enjeux et aux risques. La majeure partie

des moyens alloués aux CRTC doit être consacrée aux contrôles orga-

niques des collectivités territoriales et de leurs établissements publics.

Il s’agit de s’assurer que les juridictions financières puissent appréhender

les enjeux territoriaux dans leur complexité, les politiques sectorielles

devant nécessairement être articulées entre elles au niveau territorial.

La restauration de l’autonomie

de programmation des cham-

bres régionales et territoriales

des comptes est essentielle à une

bonne appréhension des enjeux

territoriaux dans leur complexi-

té. Par ailleurs, les normes pro-

fessionnelles ne doivent pas être

détournées de leur vocation

première pour devenir des

outils de contrôle des activités

de chaque magistrat.

4

Appre hender les enjeux territoriaux dans leur complexite

Une programmation impacte e par les tra-vaux communs

L’association des CRTC et de la

Cour dans des travaux com-

muns présente indéniablement

une valeur ajoutée en permet-

tant des synthèses nationales

sur la gestion des services pu-

blics locaux ou sur les politiques

locales. Pour autant, l’organisa-

tion très centralisée de ces

travaux se traduit par un

empiètement de plus en plus

prononcé de la Cour sur les

missions des CRTC. Leur pro-

grammation est très lourdement

impactée par les incitations à

s’associer à des enquêtes com-

munes. Les moyens des CRTC

sont ainsi fortement mobilisés

par ces travaux communs et au

détriment de leur affectation à

des contrôles organiques locaux.

Sanctuariser la liberte de programmation Afin de permettre aux chambres régionales et territoriales des comptes

de mieux appréhender les enjeux territoriaux dans leurs complexités,

des modifications du code des juridictions financières doivent être intro-

duites de façon à :

Page 5: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

« L’organisation très centralisée des travaux communs se traduit par un empiète-ment de plus en plus prononcé de la Cour sur les missions des CRTC. »

- affirmer l’orientation stratégique

de concilier le contrôle financier

local et la participation des CRTC

aux travaux communs (enquêtes

à la demande du Parlement et du

Gouvernement, enquêtes déci-

dées par les juridictions finan-

cières, ainsi que les évaluations

des politiques publiques) en sanc-

tuarisant la liberté de program-

mation des CRTC. La program-

mation doit distinguer formelle-

ment les travaux communs et le

contrôle financier local ;

- limiter le nombre d’enquêtes

inter-juridictions à un niveau

approprié aux moyens que les

CRTC peuvent y consacrer. Les

CRTC doivent conserver leur

pouvoir de délibérer et rendre

publiques des observations sur

un thème de contrôle qui simulta-

nément fait l’objet d’une enquête

dans le cadre des travaux com-

muns ;

- faire reconnaître le rôle et la

place des CRTC dans les travaux

communs des juridictions finan-

cières et promouvoir la publica-

tion de rapports publics de

chambre ;

- avoir une composition paritaire

des formations inter-juridictions

(autant de magistrats des corps

des CRTC et de la Cour) et en

pa r ta gea nt les f on c t io ns

(rapporteurs, membres délibé-

rants) au sein de la formation in-

ter-juridictions à égalité entre les

magistrats des CRTC et ceux de la

Cour ;

- attribuer la présidence ou la co-

présidence de la “formation inter-

juridictions permanente finances

publiques locales” à un magistrat

des CRTC ou à un président de

CRTC ; les CRTC ayant seules

compétence pour l’examen de la

gestion des collectivités locales et

de leurs établissements.

5

CRC Alsace

Garantir le respect de notre inde pendance de magistrat

L’adoption de normes profession-

nelles communes permet de gar-

antir l’homogénéité et la qualité de

nos travaux. Mais elles ne doivent

pas porter atteinte à notre indé-

pendance dans l’exercice de nos

missions. Les normes adoptées par

arrêté du Premier président le 15

décembre 2014 résultent d’une

concertation approfondie. Telle

doit être aussi le cas de leur mise

en œuvre au sein de chaque cham-

bre régionale et territoriale des

comptes. Le plan de contrôle ne

doit pas être détourné de sa voca-

tion première pour devenir un

outil de contrôle des activités de

chaque magistrat.

Nous ne manquerons pas de rap-

peler ces principes au sein du Con-

seil supérieur.

Page 6: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

L’impact de la re forme territoriale

La réforme territoriale est une

« réforme structurelle majeure »,

au sens du droit communau-

taire. Elle vise notamment à

autoriser la France à s’écarter, à

court terme, de la trajectoire de

réduction de son solde

budgétaire pour pouvoir mieux

la rejoindre à moyen terme. Les

économies recherchées ont été

chiffrées. Une note à la DGCL

prévoit 5 000 suppressions

d’emploi dans les régions. Le

réseau territorial de la DGFIP

devrait aussi subir un impact

significatif, ne serait-ce que par

la suppression des postes

comptables des collectivités

territoriales concernées par les

regroupements.

Les agents des administrations

de l’Etat et de sécurité sociale

structurées au niveau régional,

indirectement concernées par

les projets de loi, appréhendent

les conséquences de de ces

bouleversements institutionnels

sur leur situation profession-

nelle. Tel est notamment le cas

des agents des chambres région-

ales des comptes.

L’impact humain sera par-

ticulièrement conséquent. Les

membres élus du Conseil supé-

rieur devront veiller à la qualité

de l’accompagnement des

collègues concernés.

Troisie me orientation

Veiller a l’ade quation de notre statut a nos missions

Le dispositif d’incompatibilité auquel nous sommes soumis est par-

ticulièrement rigoureux, sans équivalent dans la fonction publique. L’impact de

la réforme territoriale et le renouvellement des attentes citoyennes en matière

de déontologie conduisent à son réexamen.

Depuis la réforme des juridictions financières en 2011, le nombre de chambres

régionales des comptes a été réduit de 22 à 15 en métropole. La réforme territo-

riale en cours risque fort de réduire encore ce nombre à 13, le Premier président

de la Cour des comptes souhaitant adapter le maillage territorial des chambres

régionales des comptes à celui des régions.

Cette nouvelle donne territoriale altère très profondément les possibilités de

mobilité des magistrats financiers, nécessaire à l’approfondissement de leurs

compétences, au sein des administrations publiques, locales, sociales ou nation-

ales. De nombreux ressorts de juridictions financières sont désormais beaucoup

plus étendus que des Etats membres de l’Union européenne.

La réforme territoriale n’est pas le seul bouleversement qui s’impose aux mag-

istrats de CRTC. Les questions de déontologie se sont aussi renouvelées. Nos

compatriotes s’intéressent de plus en plus aux faits mettant en cause le respect

des règles déontologiques par les responsables publics, élus et fonctionnaires.

Afin de répondre à ces enjeux, le gouvernement entend notamment donner une

force légale au collège de déontologie des juridictions financières

Ce collège de déontologie pourrait se voir confier aussi le soin d’examiner au

cas par cas la compatibilité des fonctions de magistrat financier avec l’exercice

antérieur ou postérieur de fonctions de direction dans les administrations de

l’Etat, des collectivités ou des organismes soumis au contrôle de la chambre

dont dépend le magistrat demandeur. Plutôt que l’application sans nuances de

dispositions désormais peu adaptées, il appartiendrait au collège de déontolo-

gie de rechercher un juste équilibre entre la promotion de carrières profession-

nelles et le respect de principes déontologiques forts.

Chacun d’entre nous, quel que

soit son mode d’entrée ou

d’accueil dans le corps, doit être

reconnu avec dignité et con-

sidération au sein des juridictions

financières. A cette fin, notre in-

dépendence de magistrat doit être

préservée. Notre régime d’incom-

patibilité doit être adapté à

l’élargissement de nos ressorts,

les perspectives de carrières offer-

tes aux membres du corps doivent

être élargies et le régime indem-

nitaire amélioré dans le cadre

d’une véritable gestion prévision-

nelle des effectifs, des emplois et

des compétences.

6

Adapter notre re gime d’incompatibilite a l’e largissement de nos ressorts

Page 7: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

« Si notre corps demeure distinct de celui des magistrats de la Cour des comptes, nous n’en exerçons pas moins très largement le même métier. »

Le processus de réforme des juridictions financières amorcé en 2007 a

largement stérilisé les réflexions sur l’amélioration des perspectives de

carrière des magistrats des CRTC.

Le projet initial prévoyait un processus de fusion des deux corps de

magistrats des juridictions financières. De fait les magistrats de la Cour

et des chambres régionales sont constamment appelés à contribuer à

des travaux communs, les nominations à temps partiel croisées à la

Cour ou dans les CRTC se développant en conséquence.

Depuis la réforme des juridictions financières par une série de textes

reprenant largement le texte initial, les travaux communs se sont am-

plifiés dans le cadre de formations inter-juridictions. Mais la perspec-

tive de fusion des corps a aujourd’hui disparu. Les magistrats des

chambres régionales des comptes ont eu à subir les inconvénients d’u-

ne réforme sans que ceux-ci ne soient compensés par une amélioration

statutaire à la hauteur des enjeux. Si notre corps demeure distinct de

celui des magistrats de la Cour des comptes, nous n’en exerçons pas

moins très largement le même métier.

Aussi convient-il non seulement de réduire l’écart du déroulement de

carrière à la Cour des comptes et dans les CRTC mais aussi celui con-

staté entre les deux régimes d’incompatibilité.

L’exigence d’une gestion pré-

visionnelle des emplois, des effec-

tifs et des compétences s’affirme

aujourd’hui fortement. Anticiper

l’avenir, en projetant notamment

l’évolution des missions et des

compétences nécessaires à leur

exercice, apparaît en effet indis-

pensable pour garantir l’efficacité

des juridictions financières, pour

améliorer la gestion des

ressources humaines et assurer

aux magistrats financiers des dé-

roulements de carrière à la fois

harmonieux et valorisants.

L’administration de la Cour

devrait notamment être en

mesure de nous donner une vi-

sion à moyen terme de nos car-

rières et des fonctions que nous

pourront assurer. Ce besoin accru

de transparence et de vision à

moyen terme de nos carrière est

une attente forte de chacun d’en-

tre nous.

Cependant, une telle démarche

n’est possible que si les pyra-

mides des âges et les pyramides

statutaires sont connues avec pré-

cision, que si les postes sont

mieux définis, les parcours

d’acquisition de compétences pré-

cisés et les règles de gestion et de

promotion clarifiées.

La modernisation des ressources

humaines passe également par la

mise en place du télétravail.

7

Ame liorer les perspectives de carrie re

Page 8: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

Une rénovation de notre régime indemnitaire est indispensable pour rétablir

l’attractivité de notre corps. Elle s’inscrit dans le cadre de la politique de simpli-

fication et de modernisation prônée par le gouvernement. Le Comité intermin-

istériel pour la modernisation de l’action publique du 17 juillet 2013 a en effet

demandé au Gouvernement d’engager « les travaux nécessaires pour favoriser

le rapprochement (...) des régimes indemnitaires servis aux agents appartenant

aux corps présents dans les directions départementales interministérielles ».

La démarche de simplification du paysage indemnitaire vise à réduire sensible-

ment le nombre de régimes indemnitaires actuellement mis en œuvre dans la

fonction publique de l’Etat. Au sein des juridictions financières, elle conduit

nécessairement à rapprocher le régime indemnitaire des magistrats des cham-

bres de celui des magistrats de la Cour. Les missions, les processus, les activités

et les compétences des magistrats des deux corps sont non seulement compara-

bles mais aussi, et ceci de plus en plus fréquemment, similaires. La multiplica-

tion de formations inter-juridictions et d’autres modalités de travaux communs

amène les magistrats des deux corps à travailler de plus en plus souvent en-

semble et l’objet même des travaux montre qu’une intégration renforcée de

l’organisation des juridictions financières contribue à la qualité et à la perti-

nence des recommandations.

La démarche de modernisation doit permettre aux juridictions financières de se

doter des outils communs de gestion nécessaires à l’exercice du métier de mag-

istrat financier, mais aussi et surtout de se munir d’outils de gestion des

ressources humaines, essentiels à la valorisation de la variété des parcours pro-

fessionnels de ceux qui les exercent, au traitement équitable des agents ex-

erçant des fonctions comparables, et à la reconnaissance de l’engagement pro-

fessionnel de chaque magistrat financier sans entretenir de concurrence préju-

diciable à la cohésion d’équipe.

8

Re nover notre re gime indemnitaire

Le décret n° 2014-513 du 20 mai 2014 a créé le régime indemnitaire te-

nant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engage-

ment professionnel. Selon la DGAFP, ce dispositif a vocation à devenir

le nouvel outil indemnitaire de référence, applicable à tous « les fonc-

tionnaires relevant de la loi du 11 janvier 1984 ».

Le secrétariat général ne souhaite pas appliquer ce dispositif aux ma-

gistrats financiers en dépit de l’effort de cohérence et d’homogénéité

recherché par la DGAFP. Aujourd’hui, selon le projet annuel de perfor-

mance 2015 des juridictions financières, le coût moyen d’entrée pour

un magistrat de la Cour des comptes s’établit à 118 298 € et à 82 037 €

pour un magistrat de chambre régionale des comptes ; le coût moyen

de sortie pour un magistrat de la Cour des comptes s’établit à 142 330 €

et à 100 309 € pour un magistrat de chambre régionale des comptes.

« Aujourd’hui, en fin de carrière, un premier conseiller a un différentiel d’indem-nité très significatif avec un conseiller référendaire, alors que son métier est à la fois plus exposé, plus technique et plus diversifié. »

Page 9: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

Notre Syndicat

Créée à la fin de l’année 1983,

l’Association des magistrats de

chambres régionales des

comptes (AMCRC) regroupe

dès l’origine la quasi-totalité des

membres du corps des magis-

trats de chambres régionales des

comptes. Elle se transforme en

1992 en association profession-

nelle des magistrats de cham-

bres régionales des comptes

(APMCRC) avant de devenir en

1997 le syndicat des juridictions

financières. Lors du congrès

extraordinaire du 10 octobre

2013, l’organisation a pris le

nom de Syndicat des juridic-

tions financières unifié (SJFu).

Le syndicat a pour but la dé-

fense des droits et intérêts

moraux, professionnels et maté-

riels, tant collectifs qu’individu-

els, des membres des juridic-

tions financières et le renforce-

ment des liens de solidarité

entre ses membres.

Le SJFu entretient des relations

étroites avec les autres syndicats

majoritaires de magistrats dont

l’Association des Magistrats de

la Cour des comptes, l’Union

Syndicale des Magistrats (USM),

le Syndicat de la Juridiction

Administrative (SJA).

9

Nos engagements

Nos valeurs sont la solidarité, la res-

ponsabilité, l’impartialité, l’intégrité, la

loyauté, le respect et la confidentialité.

Chaque candidat s’engage à se les appli-

quer et à les promouvoir dans l’exercice

de son mandat.

1. La solidarité

« Chaque candidat élu fera preuve de

solidarité, aura l’obligation morale de ne

pas desservir ses collègues, de leur ap-

porter assistance et de faciliter leur in-

tégration et leur développement profes-

sionnel au sein des juridictions fi-

nancières. Il s’engage à les défendre sur la

base de critères clairs, objectifs et connus

de tous. » ;

2. La responsabilité

« Chaque candidat élu s’acquittera de ses

responsabilités avec professionnalisme. Il

mettra à contribution ses connaissances,

ses aptitudes et son expérience syndicale

dans l’atteinte des résultats visés. Il sera

responsable de ses décisions et de ses

actes ainsi que de l’utilisation judicieuse

des ressources et des informations mises

à sa disposition. » ;

3. L’impartialité

« Chaque candidat élu fera preuve de

neutrallité et d’objectivité. Il prendra ses

décisions dans le respect des règles appli-

cables et en accordant à tous un

traitement équitable. Il remplira ses fonc-

tions sans considérations politiques parti-

sanes et indépendamment de tout groupe

de pression. Il ne mettra pas en avant son

appartenance au Conseil supérieur dans

le cadre d’activités politiques,

philosophiques ou confessionnelles. » ;

4. L’intégrité

« Chaque candidat élu se conduira d’une

manière juste et honnête. Il évitera de se

mettre dans une situation où il se rendrait

redevable à quiconque pourrait l’influ-

encer indûment dans l’exercice de ses

fonctions. Il s’engage à ne pas utiliser son

mandat de représentation afin de favoris-

er sa situation personnelle. Il s’abstiendra

de participer à toute instruction, délibéra-

tion ou décision portant sur affaire dans

laquelle il a un intérêt. Il se retirera de la

séance pour la durée des délibérations et

du vote sur cette question. » ;

« Chaque candidat élu aura le droit de

présenter sa candidature aux dispositifs

de promotion selon les règles en vigueur

dès lors qu’il en remplit les conditions. La

réussite à une sélection n’impliquera pas

que le lauréat mette un terme à son man-

dat. » ;

5. La loyauté

« Chaque candidat élu est conscient

qu’il assumera ses responsabilités de

représentation auprès des collègues et de

l’administration. Il exercera ses fonctions

dans le respect de la volonté démocra-

tique exprimée librement par l’ensemble

des membres du corps. » ;

6. Le respect

« Chaque candidat élu manifestera de la

considération à l’égard de toutes les per-

sonnes avec qui il interagira dans l’exerci-

ce de ses attributions. Il fera preuve de

courtoisie, d’écoute et de discrétion à

l’égard des personnes avec lesquelles il

entre en relation dans l’exercice de ses

fonctions. Il fera également preuve de

diligence et évitera toute forme de dis-

crimination. » ;

7. La confidentialité

« Aucun candidat élu ne recherchera ou

consultera des renseignements person-

nels à des fins autres que celles qui seront

liées à l’exercice de ses fonctions et ne

communiquera ou divulguera de rensei-

gnements auxquels il aura accès, à moins

que cette communication ou cette divul-

gation ne soient autorisées par le bureau

national de son organisation syndicale. » ;

« Le candidat élu qui aura cessé d’exercer

ses fonctions ne devra pas divulguer une

information confidentielle qu’il aura ob-

tenue ni donner à quiconque des conseils

fondés sur de l’information non dis-

ponible aux collègues au cours de son

mandat. ».

Page 10: Renforcer l’indépendance et l’autorité du Conseil supérieur

Les listes de candidats présentées par notre organisation syndicale résultent

d’un large appel à candidatures, ouvert et transparent. Tous les membres de

notre syndicat, soit deux-tiers des magistrats des chambres régionales et terri-

toriales des comptes, qui ont souhaité s’engager pour représenter le corps au

sein du Conseil supérieur en ont eu l’opportunité. Nous avons recueilli 24 can-

didatures qui ont été examinées par notre Conseil national au regard des

critères de représentativité que nous avions précédemment définis. Les listes

proposées par ce conseil ont ensuite été validées par notre congrès.

Elles sont donc l’aboutissement d’un large et réel processus démocratique.

Vincent Sivré,

Président

E lection des repre sentants des magistrats des chambres re gionales des comptes

Listes présentées par le

SYNDICAT DES JURIDICTIONS FINANCIERES UNIFIE

Pour le grade de conseiller

Titulaire Suppléant

Julien OGER Nicolas BILLEBAUD

Pour le grade de premier conseiller

Titulaires Suppléants

Sandrine FAIVRE-PIERRET Philippe ALBRAND

Aurélie CASTEL Vincent SIVRE

Philippe BUZZI Jacques BARRIERE

Pour le grade de président de section

Titulaires Suppléants

Marie-Agnès COURCOL Jean-Louis MONNIOT

Jean-Luc GIRARDI Daniel GRÜNTZ

Pour le ministère public

Titulaire Suppléant

Benoit BOUTIN Cécile DAUSSIN CHARPANTIER