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Réseaux Bayésiens pour la Classification Méthodologie et Illustration dans le cadre du Diagnostic Médical Philippe Leray Olivier François INSA Rouen / PSI, FRE CNRS 2645 BP 08 - Av. de l’Université 76801 St-Etienne du Rouvray Cedex [email protected], [email protected] RÉSUMÉ. Les réseaux bayésiens sont des outils privilégiés pour les problèmes de diagnostic. Nous dressons dans cet article un panorama des algorithmes utilisés classiquement pour la mise en œuvre des réseaux bayésiens dans le cadre du diagnostic, et plus particulièrement du diagnostic médical. Pour cela, nous passons en revue un certain nombre de questions méthodo- logiques concernant le choix de la représentation des densités de probabilité (faut-il discrétiser les variables continues ? utiliser un modèle gaussien ?) et surtout la détermination de la struc- ture du réseau bayésien (faut-il utiliser un réseau naïf ou essayer d’apprendre une meilleure structure à l’aide d’un expert ou de données ?). Une étude de cas concernant le diagnostic de cancer de la thyroïde nous permettra d’illustrer une partie de ces interrogations et des solutions proposées. ABSTRACT. Bayesian networks are well suited tools for diagnosis tasks. In this paper, we focus on classical algorithms used to build diagnosis systems based on bayesian networks, and more particularly, medical diagnosis systems. We review some methodological questions concerning the representation of probability densities (discretization ? use of gaussian models ?) and the choice of the adequate structure (naive Bayes structure ? learning the structure with the help of an expert or from data ?). A case study, thyroid cancer diagnosis, will illustrate those considerations and some implemented algorithms MOTS-CLÉS : diagnostic médical, apprentissage de paramètres, apprentissage de structure KEYWORDS: medical diagnosis, parameter learning, structure learning RIA – 15/2002. Réseaux Bayésiens, pages 1 à 25

Reseau bayésien

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  • Rseaux Baysiens pour la ClassificationMthodologie et Illustration dans le cadre duDiagnostic Mdical

    Philippe Leray Olivier Franois

    INSA Rouen / PSI, FRE CNRS 2645BP 08 - Av. de lUniversit76801 St-Etienne du Rouvray Cedex

    [email protected],[email protected]

    RSUM. Les rseaux baysiens sont des outils privilgis pour les problmes de diagnostic.Nous dressons dans cet article un panorama des algorithmes utiliss classiquement pour lamise en uvre des rseaux baysiens dans le cadre du diagnostic, et plus particulirement dudiagnostic mdical. Pour cela, nous passons en revue un certain nombre de questions mthodo-logiques concernant le choix de la reprsentation des densits de probabilit (faut-il discrtiserles variables continues ? utiliser un modle gaussien ?) et surtout la dtermination de la struc-ture du rseau baysien (faut-il utiliser un rseau naf ou essayer dapprendre une meilleurestructure laide dun expert ou de donnes ?). Une tude de cas concernant le diagnostic decancer de la thyrode nous permettra dillustrer une partie de ces interrogations et des solutionsproposes.

    ABSTRACT. Bayesian networks are well suited tools for diagnosis tasks. In this paper, we focuson classical algorithms used to build diagnosis systems based on bayesian networks, and moreparticularly, medical diagnosis systems. We review some methodological questions concerningthe representation of probability densities (discretization ? use of gaussian models ?) andthe choice of the adequate structure (naive Bayes structure ? learning the structure with thehelp of an expert or from data ?). A case study, thyroid cancer diagnosis, will illustrate thoseconsiderations and some implemented algorithms

    MOTS-CLS : diagnostic mdical, apprentissage de paramtres, apprentissage de structure

    KEYWORDS: medical diagnosis, parameter learning, structure learning

    RIA 15/2002. Rseaux Baysiens, pages 1 25

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    1. Introduction

    Un diagnostic mdical est le rsultat du raisonnement dun mdecin, dcision trssouvent prise partir dinformations incertaines et/ou incompltes. De nombreusestechniques dintelligence artificielle ont t appliques pour essayer de modliser ceraisonnement [LAV 97, LAV 99]. Ainsi, [SZO 82] prsente lutilisation dtaille deplusieurs systmes experts en mdecine. Citons, par exemple, des systmes basede rgles comme MYCIN [SHO 74, BUC 84] et Internist-1/QMR (Quick MedicalReference) [MIL 82].

    En amont de ce raisonnement, il faut aussi tre capable de modliser ces informa-tions incertaines et/ou incompltes. Certaines approches ont utilis des formalismescomme la logique floue ([STE 97]) ou les fonctions de croyance de Dempster-Shafer.Une autre consiste se placer dans le cadre de la thorie des probabilits, ce qui nousamne tout naturellement aux rseaux baysiens (RB) proposs par Pearl [PEA 88]dans les annes 80, retrouvs parfois sous le nom de systmes experts probabilistes.

    Lutilisation des rseaux baysiens pose un certain nombre de questions mthodo-logiques :

    comment choisir la structure du RB ? comment reprsenter les densits de probabilits des variables continues ? comment estimer les densits de probabilits ? comment prendre en compte les donnes incompltes ou les variables latentes ? comment faire de linfrence, i.e. calculer la probabilit de telle ou telle maladie

    sachant certains symptmes ? , ...

    Le but de cet article nest pas dexposer une mthode "rvolutionnaire" daide audiagnostic mdical, ni de rpondre de manire exhaustive toutes ces questions. Nousnous proposons de passer en revue la plupart des solutions quil est possible de mettreen uvre, en illustrant certaines de ces techniques sur une tude de cas, un problmede diagnostic de cancer de la thyrode.

    2. Rseaux Baysiens et Diagnostic Mdical

    2.1. Quelques questions mthodologiques

    Les rseaux baysiens possdent de nombreux avantages (modlisation probabi-liste de lincertitude, possibilit de raisonnement aussi bien dans le sens symptmes-diagnostic que dans le sens diagnostic-symptmes, ...) qui font deux des outils pri-vilgis dans le cadre du diagnostic, notamment pour des problmes de diagnosticmdical o ils ont t utiliss ds les annes 80 (cf. [KAP 00, SIE 00] pour une pr-sentation de quelques applications de RB dans le domaine mdical).

    La mise en uvre dun RB pour modliser un tel problme est assez immdiatelorsque celui-ci est simple (peu de variables, suffisamment de donnes et/ou dispo-

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    nibilit dun expert pour lapprentissage des probabilits). Ainsi, le classifieur nafde Bayes, utilis depuis longtemps en reconnaissance des formes statistiques, peuttre vu comme un rseau baysien trs simple dont toutes les variables sont discrtes,avec lhypothse que tous les symptmes sont indpendants conditionnellement audiagnostic. Mais se pose alors une question classique dans la communaut MachineLearning : comment discrtiser les variables continues ?

    Ce RB naf peut bnficier des apports de la communaut "rseaux baysiens" pourcontourner cette difficult, en faisant lhypothse que la densit de probabilit condi-tionnelle (CPD) est une gaussienne (RB naf mixte), ou un mlange de gaussiennes.

    Un des inconvnients des RB nafs est le nombre lev de paramtres estimeralors que, dans la plupart des cas, le nombre de donnes disponibles est faible. Poury faire face,il est possible de modliser les CPD par une fonction de type OU bruit.Cest ainsi que QMR/DT, une des premires applications de ce type de modlisation un problme de diagnostic mdical, a donn son nom par extension ce type de RB(souvent appel directement QMR)

    Les RB nafs ou de type QMR ont tous deux une structure simple deux niveauxavec dun ct les symptmes, et de lautre les diagnostics. Dans la plupart des cas,le problme rsoudre est plus complexe modliser et la connaissance de certainesrelations de causalit permet de construire un RB moins "naf". Cette structure peuttre obtenue grce un expert du domaine, ou partir de donnes grce des mthodesdapprentissage de structure.

    Pour finir, il est aussi possible de modliser des tches de diagnostic encore pluscomplexes, en utilisant des architectures mixtes (rseaux de neurones, arbres de dci-sion, rseaux baysiens, ...), les RB tant utiliss au mme niveau que les autres m-thodes de classification, ou pour combiner efficacement les rsultats des classifieurs.Nous ne dcrirons pas ces mthodes ici, mais nous conseillons la lecture de [SIE 01]pour lutilisation dun RB pour la fusion de classifieurs pour le diagnostic mdical, etde [LER 98] pour une illustration dun systme de diagnostic complexe (non mdi-cal), utilisant des rseaux de neurones (pour la reconnaissance de symptmes partirde donnes brutes et pour la prise en compte de lvolution temporelle) puis un rseaubaysien (pour le diagnostic final).

    Aprs la phase de dfinition de la structure et du type des variables (discrtes,continues CPD gaussiennes), il reste encore deux problmes rsoudre. Tout dabord,comment estimer les probabilits conditionnelles correspondant la structure du RB(si ce nest pas effectu en mme temps que lapprentissage de structure) ? Ensuite,la dernire question linfrence, i.e. le calcul de la probabilit dun (ou plusieurs)nud(s) du RB (gnralement, la variable diagnostic) conditionnellement un en-semble dobservations. Un certain nombre dalgorithmes dinfrence "exacte" fonc-tionnent efficacement pour la plupart des RB. Par contre, dans certains cas, le rseauest trop complexe pour ces algorithmes, et il faudra utiliser des algorithmes dinfrence"approche".

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    2.2. Choix de la structure du RB

    2.2.1. RB Naf

    Le classifieur de Bayes naf est directement issu de lapplication de la rgle dedcision de Bayes en rajoutant lhypothse dindpendance conditionnelle des symp-tmes (X) conditionnellement au diagnostic (Diag) :

    do(X) = argmaxDiag p(Diag|X) = argmaxDiag p(X|Diag)p(Diag)

    = argmaxDiag

    i

    p(Xi|Diag)p(Diag) [1]

    Cela nous permet de rcrire la loi jointe de la faon suivante, ce qui correspondgraphiquement la structure de la figure 2 p.13, applique un problme de dtectionde cancer de la thyrode.

    p(X, Diag) = p(Diag)

    i

    p(Xi|Diag) [2]

    Les implmentations classiques du classifieur de Bayes naf considrent que toutesles variables sont discrtes. Si certaines variables sont continues, il faut alors passerpar une premire tape de discrtisation. Cette tape, classique dans bon nombre dal-gorithmes de Machine Learning, a t aborde de nombreuses fois, en utilisant descritres bass sur des tests statistiques ou sur la thorie de linformation [DOU 95].Parmi ces mthodes, citons celles bases sur le critre dAkake utilises par [El- 00]pour la dtection de mlanomes par un rseau baysien naf discret.

    Une autre solution consiste utiliser la modlisation CG (Conditional Gaussian)[LAU 92]. Sous certaines conditions, il est possible de reprsenter les densits de pro-babilits conditionnelles (CPD) continues par des gaussiennes. Il est alors possible deremplacer ltape de discrtisation du RB naf discret par une hypothse de normalitdes probabilits des symptmes conditionnellement au diagnostic pour obtenir ce quenous appellerons un RB naf mixte. Cette hypothse assez forte permet cependant derduire le nombre de paramtres estimer ensuite (une moyenne et une variance laplace dun histogramme).

    De mme,on peut relcher lhypothse de normalit en remplaant la CPD gaus-sienne par un mlange de gaussiennes. Cela se fait trs facilement en rajoutant unevariable latente (i.e. jamais mesure) discrte entre le diagnostic et chaque symptme.

    2.2.2. Modlisation OU bruit

    Dans les problmes de diagnostic, la CPD importante estimer est :

    P = p(Diag|X) = p(Diag|X1, X2, ..., Xn) [3]

    Supposons que la variable Diag et les symptmes Xi soient binaires, de valeurs res-pectives {d et d} et {xi et xi}. Pour estimer P , il faudra alors estimer 2n valeurs, ce

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    qui nest pas raliste en grande dimension et/ou avec peu de donnes. Lide est alorsde simplifier cette probabilit en faisant les hypothses suivantes :

    il est possible de calculer facilement la probabilit suivante (probabilit que Xicause Diag lorsque les autres variables Xj sont absentes) :

    pi = p(d|x1, x2, ..., xi, ..., xn) [4]

    le fait que Xi cause Diag est indpendant des autres variables Xj (pas deffetmutuel des variables).

    Le modle OU bruit (noisy-OR) permet destimer P par la formule suivante :

    P = p(Diag|X1, X2, ..., Xn) = 1

    i|XiXp(1 pi) [5]

    o Xp est lensemble des Xi vrais.

    On peut remarquer que la nouvelle criture de P ne fait pas dhypothses dind-pendance conditionnelle sur les Xi , ce qui correspond graphiquement une structurede RB naf o le sens de toutes les flches aurait t invers.

    Ce modle, propos initialement par Pearl [PEA 86], a t tendu au cas o Diagpeut tre vrai sans quun seul des symptmes soit prsent ([HEN 89] leaky noisy-ORgate) et aux variables multivalues ([HEN 89, SRI 93] generalized noisy-OR gate,[DIE 93] noisy-MAX).

    Cette approche a donn de bons rsultats dans de nombreux domaines. Dans lecadre du diagnostic mdical, Shwe, Middleton et al. [SHW 91, MID 91] ont refor-mul le systme expert Internist/QMR sous la forme dun rseau baysien (QMR/DT)en utilisant le modle OU bruit. [LEP 92] utilise le mme type de modlisation pourun problme de dtection de complications au cours de transfusions sanguines. Leurrseau baysien possde 16 nuds : 10 signes cliniques ou biologiques et 6 complica-tions susceptibles de se dclencher.

    Dans le cadre du diagnostic de problmes hpatiques, [ONI 00] utilise un RB de73 nuds (66 caractristiques et 7 diagnostics), o 27 des 73 CPD sont reprsentespar des OU bruits.

    CPCS-PM (Computer-based Patient Case Simulation system), autre extension deInternist-1, a donn lieu lui aussi lutilisation de RB [PRA 94] avec une modlisationde type noisy-MAX plusieurs niveaux (utilisation de variables intermdiaires entreles symptmes et les diagnostics) pour obtenir un RB de 448 nuds et 908 arcs.

    2.2.3. Apprentissage de la structure

    GnralitsComment trouver la structure qui reprsentera le mieux notre problme ? Dans le caso les donnes sont compltes et dcrivent totalement le problme (pas de variableslatentes), la premire tape est de mesurer ladquation dun rseau baysien un

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    problme donn, dassocier un score chaque rseau baysien. La plupart des scoresproposs dans la littrature sont dcomposables en deux termes : le premier, la vrai-semblance p(D|, B), mesure ladquation du rseau baysien de structure B et deparamtres aux donnes D. Le second terme va essayer de tenir compte de la com-plexit du modle laide, entre autres, du nombre de paramtres ncessaires pourreprsenter les distributions de probabilits du rseau (o ri reprsente la taille de lavariable Xi) :

    Dim(B) =

    Xi

    (ri 1)

    Xjpa(Xi)

    rj [6]

    Parmi les diffrents scores proposs, citons les critres AIC [AKA 70] et BIC[SCH 78] dont les principes peuvent sappliquer aux rseaux baysiens :

    ScoreAIC(B, D) = log p(D|MV , B) Dim(B) [7]

    ScoreBIC(B, D) = log p(D|MV , B) 1

    2Dim(B) log N [8]

    o N est le nombre dexemples dans D et MV sont les paramtres obtenus par maxi-mum de vraisemblance (cf. paragraphe 2.3).

    On retrouve dans les quations 7 et 8 le principe du rasoir dOccam : quilibrerla capacit bien modliser les donnes et garder un modle simple, repris dans lestravaux sur la rgularisation des rseaux de neurones [GIR 95].

    Les autres scores existants sont soit des applications de mesures gnrales commela longueur de description minimale MDL [BOU 93, SUZ 99], soit des mesures sp-cifiques aux rseaux baysiens (Bayesian Mesure [COO 92], BDe [HEC 94], etc...).

    La tche suivante consiste trouver le rseau qui donnera le meilleur score danslespace des RB. Une approche exhaustive est irralisable en pratique, cause dela taille de lespace de recherche. Le nombre de structures possibles partir de nvariables, NS(n), est donn par la formule de rcurrence suivante [ROB 77], qui estsuper-exponentielle (par exemple, NS(5) = 29281 et NS(10) = 4.2 1018).

    NS(n) =

    {

    1 , n = 0 ou 1n

    i=1(1)i+1

    (

    ni

    )

    2i(n1)NS(n i), n > 1[9]

    Pour rsoudre ce problme, un certain nombre dheuristiques ont t proposespour parcourir lespace des RB.

    Arbre de recouvrement minimalIl est tout dabord possible de se limiter lespace (beaucoup plus pauvre) des arbres.Une mthode drive de la recherche de larbre de recouvrement de poids minimal(minimum weight spanning tree ou MWST) a t propose par [CHO 68]. Elle peutsappliquer directement la recherche de structure dun rseau baysien en fixant unpoids chaque arte potentielle XiXj de larbre, par exemple linformation mutuelleentre les variables Xi et Xj tel que la prsent [CHO 68], ou encore la variation

  • Rseaux Baysiens pour la Classification 7

    du score lorsquon choisit Xj comme parent de Xi ([HEC 94]). Larbre non dirigretourn par les algorithmes classiques tels que Kruskal ou Prim doit ensuite tre dirigen choisissant arbitrairement un nud racine puis en parcourant et orientant larbre parune recherche en profondeur.

    Rseau baysien naf augmentIl est possible dallier la simplicit du rseau baysien naf avec la puissance descrip-tive dun RB plus gnral en rajoutant des dpendances directes entre les variables(indpendantes conditionnellement la classe dans le modle naf). Parmi les m-thodes simples pour augmenter le rseau naf, citons le Tree Augmented Naive Bayes[KEO 99, FRI 97] qui sobtient en cherchant le meilleur arbre reliant les observations(par lalgorithme MWST), puis en reliant toutes les observations la classe commepour un RB naf classique [GEI 92]. [SAC 02] utilise diffrents classifieurs de typenaf augment pour linterprtation dimages cardiaques SPECT.

    Ordonnancement des nudsDautres mthodes limitent lespace de recherche en fixant un ordre de parcours desnuds, puis en cherchant la meilleure configuration possible de parents pour chaquenud parmi les nuds suivants de la liste. Parmi ces mthodes, citons celle de r-frence, K2 (avec lutilisation du score Bayesian Mesure) [COO 92] et des variantescomme K3 [BOU 93] (avec un score MDL), SGO [JOU 00] (avec une heuristiquesupplmentaire parcourant les numrations possibles).

    [WU 01] propose dutiliser un RB pour la prdiction de survie en cas daccidentgrave. Leur problme est assez reprsentatif des problmes de diagnostic mdical :peu de donnes (326 exemples) avec un nombre important de variables (29) et desdonnes incompltes. Dans cette approche, les auteurs commencent tout dabord parun RB construit par un expert du domaine, puis par un RB construit par un algorithmeproche de K2 prenant en compte les donnes manquantes. Ils utilisent ensuite lesconnaissances de lexpert pour dterminer une srie de contraintes simples sur lor-donnancement des nuds (ordonnancement ncessaire K2) et obtiennent alors untroisime rseau plus intressant que les deux premiers.

    Recherche gloutonne et algorithmes gntiquesDautres mthodes dapprentissage de structure prsentent une srie doprateurs (ajoutdarc, suppression, inversion) et effectuent une recherche gloutonne (greedy search[CHI 95a]) avec laide ventuelle de certaines heuristiques pour faciliter la recherche(algorithmes SG et SG+ [JOU 00]), ou utilisent des algorithmes gntiques [LAR 96].

    [SIE 98] dveloppe un systme de prdiction de survie ( 1, 3 et 5 ans) aprsdtection dun mlanome malin (cancer de la peau) en utilisant un apprentissage destructure bas sur les algorithmes gntiques. Ce RB possde 6 nuds (5 variableset un diagnostic) et les donnes mesures sur 8 ans contiennent 311 exemples. Cesystme obtient de meilleurs rsultats quun classifieur de Bayes naf. Il faut noter queles auteurs concluent sur limportance dincorporer ces mthodes de constructionautomatique des connaissances dexperts sur la structure obtenir.

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    Recherche dans lespace des quivalents de MarkovEn partant du fait que plusieurs structures encodent la mme loi de probabilit (quiva-lence de Markov) et possdent alors le mme score, dautres mthodes dapprentissagede structure plus rcentes suggrent de parcourir lespace des quivalents de Mar-kov, espace lgrement plus petit (mais toujours super-exponentiel) mais possdantde meilleures proprits : [CAU 00, MUN 01, AUV 02], GES (greedy equivalencesearch) [CHI 95b, CHI 96, CHI 02].

    Recherche de causalitToutes ces mthodes font lhypothse de suffisance causale : toutes les variables din-trt sont connues. Pourtant, dans de nombreux cas, deux variables juges dpendantesne le sont que par des dpendances caches (causes ou consquences dune troisimevariable jamais mesure). Ce problme a t tudi par certaines mthodes dappren-tissage de structure qui se concentrent sur la notion de causalit entre les variablesplutt que sur des scores de rseaux baysiens. Deux sries dalgorithmes ont t pro-poses par deux quipes diffrentes : Pearl et Verma dun ct avec les algorithmesIC et IC* (Inductive Causation) [PEA 91, PEA 00], Spirtes, Glymour et Scheines delautre avec les algorithmes SGS,PC, CI, FCI [SPI 93, SPI 00]. Ces algorithmes com-mencent tous par construire un graphe non dirig contenant les relations entre lesvariables ( partir de tests dindpendance conditionnelle) puis essaient de dtecterles V-structures existantes (en utilisant aussi des tests dindpendance conditionnelle).Il faut ensuite "propager" les orientations de certains arcs, et prendre ventuellementen compte les causes (et consquences) artificielles dues des variables latentes (al-gorithmes IC*, CI, FCI). Le principal inconvnient de ces mthodes de recherche decausalit est lutilisation du test statistique dindpendance conditionnelle qui donnedes rsultats peu fiables en grande dimension.

    Traitement des donnes manquantesAfin de complter ce panorama des mthodes dapprentissage de structure, citons en-fin les mthodes EM structurelles [FRI 98] qui appliquent lalgorithme EM (dcrit en2.3 dans le cas de lapprentissage de paramtres) une recherche de structure de typegloutonne.

    Indpendamment de la mthode utilise, il semble assez illusoire de chercher lameilleure structure sans utiliser de connaissances a priori sur le problme rsoudre.Il est souvent possible de dterminer des sous-problmes qui seront modliss s-parment, de dfinir par avance des groupes de variables qui sont lies, etc ... Cesconnaissances fournies par des experts du domaine permettent de limiter fortementlespace de recherche.

    2.3. Apprentissage des paramtres

    Aprs avoir trouv la structure du rseau baysien (ou pendant lapprentissage destructure, selon les mthodes), il est ncessaire destimer les distributions de probabi-lits conditionnelles du rseau (ou les paramtres des lois correspondantes). Comme

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    pour tout problme dapprentissage, diffrentes techniques sont possibles selon la dis-ponibilit de donnes pour le problme traiter, ou dexperts du domaine. On peutclasser ces techniques en deux grandes familles : apprentissage partir de donnes(compltes ou non), par des approches statistiques classiques ou baysiennes, et ac-quisition de connaissances (avec un expert du domaine). Nous nous restreindrons iciaux RB variables discrtes, les principes voqus pouvant se gnraliser aux RBconditionnels gaussiens ([LAU 92]).

    2.3.1. Apprentissage partir de donnes

    Lestimation de distributions de probabilits (paramtriques on non) partir dedonnes est un sujet trs vaste et complexe. Nous dcrirons ici les mthodes les plusutilises dans le cadre des rseaux baysiens, selon que les donnes notre dispositionsont compltes ou non, en conseillant la lecture de [HEC 98, KRA 98, JOR 98a] pourplus dinformations.

    Dans le cas o toutes les variables sont observes, la mthode la plus simple etla plus utilise est lestimation statistique. Il sagit destimer la probabilit dun v-nement par la frquence dapparition de lvnement dans la base de donnes. Cetteapproche (appele maximum de vraisemblance (MV)) nous donne alors :

    p(Xi = xk|pa(Xi) = xj) = MVi,j,k =

    Ni,j,k

    k Ni,j,k[10]

    o Ni,j,k est le nombre dvnements dans la base de donnes pour lesquels lavariable Xi est dans ltat xk et ses parents sont dans la configuration xj .

    Le principe, quelque peu diffrent, de lestimation baysienne consiste trouverles paramtres les plus probables sachant que les donnes ont t observes. En uti-lisant une distribution de Dirichlet comme a priori sur les paramtres, on peut crire :

    p() =

    n

    i=1

    j

    r

    k=1

    (i,j,k)i,j,k [11]

    o i,j,k sont les paramtres de la distribution de Dirichlet associe la loi a priorip(Xi = xk|pa(Xi) = xj).

    Lapproche de maximum a posteriori (MAP) nous donne :

    p(Xi = xk|pa(Xi) = xj) = MAPi,j,k =

    Ni,j,k + i,j,k 1

    k (Ni,j,k + i,j,k 1)[12]

    Dans la plupart des applications, les bases dexemples sont trs souvent incom-pltes. Certaines variables ne sont observes que partiellement ou mme jamais. Lamthode destimation de paramtres avec des donnes incompltes la plus couram-ment utilise est fonde sur lalgorithme itratif Expectation-Maximisation (EM) pro-pos par Dempster [DEM 77] et appliqu aux RB dans [COW 99, NEA 98].

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    Mme si nous ne prsentons ci-dessous que lutilisation de lalgorithme EM auxrseaux baysiens discrets, notons que le principe sapplique sans problme aux r-seaux baysiens de type conditionnel gaussien o certains nuds sont continus etmodliss par des densits de probabilits conditionnelles gaussiennes. Cette probl-matique est dailleurs similaire celle de lapprentissage des mlanges de gaussiennesou des modles de Markov cachs [NEA 98, VLA 02].

    Soient

    Xv = {X(l)v }l=1...N lensemble des donnes observes (visibles),

    (t) = {(t)i,j,k} les paramtres du rseau baysien litration t.

    Lalgorithme EM sapplique la recherche des paramtres en rptant jusquconvergence les deux tapes Esprance et Maximisation dcrites ci-dessous.

    Esprance : estimation des Ni,j,k manquants en calculant leur moyenne condi-tionnellement aux donnes et aux paramtres courants du rseau :

    Ni,j,k = E[Ni,j,k] =N

    l=1

    p(Xi = xk|pa(Xi) = xj , X(l)v , (t)) [13]

    Cette tape revient faire une srie dinfrences (exactes ou approches) en utilisantles paramtres courants du rseau, et remplacer les valeurs manquantes par lesprobabilits obtenues par infrence.

    Maximisation : en remplaant les Ni,j,k manquants par leur valeur moyennecalcule prcdemment, il est maintenant possible de calculer de nouveaux para-mtres (t+1) par maximum de vraisemblance :

    (t+1)i,j,k =

    Ni,j,k

    k Ni,j,k

    [14]

    Lalgorithme EM peut aussi sappliquer dans le cadre baysien. Pour lapprentis-sage des paramtres, il suffit de remplacer le maximum de vraisemblance de ltapeM par un maximum posteriori. Cela nous donne donc :

    (t+1)i,j,k =

    Ni,j,k + i,j,k 1

    k (Ni,j,k + i,j,k 1)

    [15]

    2.3.2. Extraction de connaissances

    Il existe de nombreux travaux sur lextraction de probabilits (cf. [REN 01]). Lors-quun expert doit dterminer tout un ensemble de probabilits, il faut tenir compte desbiais ventuels parfois subconscients (un expert va souvent surestimer la probabilit derussite dun vnement le concernant plus directement, etc ...). Il est possible de four-nir cet expert du domaine des outils reliant des notions qualitatives et quantitatives

  • Rseaux Baysiens pour la Classification 11

    certain 100

    probable 85

    attendu 75

    50-50 50

    incertain25

    improbable 15

    impossible 0

    Figure 1. Echelle de probabilit

    pour quil puisse associer une probabilit aux diffrents vnements. Loutil le plusconnu et le plus facile mettre en uvre est lchelle de probabilit prsente dansla figure 1 (cf. les travaux de Druzdzel [DRU 00] et Renooij [REN 01]). Cette chellepermet aux experts dutiliser des informations la fois textuelles et numriques pourassigner un degr de ralisation telle ou telle affirmation.

    Une des applications les plus connues des rseaux baysiens en mdecine est lesystme Pathfinder [HEC 92], spcialis dans le diagnostic des pathologies ganglion-naires. Cette application traite 130 symptmes et 60 diagnostics et ncessite la spci-fication denviron 75.000 probabilits. Autre exemple, [GAA 02] tudie de faon trsdtaille les techniques dlicitation de probabilit pour la prdiction de ltat davan-cement dun cancer de lsophage. Les auteurs ont leur disposition 40 variablesmesures partiellement sur 156 exemples quils prfrent garder pour tester la validitdes modles obtenus. Deux spcialistes du domaine ont t interrogs pour dtermi-ner la structure du RB et du millier de probabilits associes. Aprs une phase derglage du RB et de correction de certaines donnes par les experts, le RB dterminecorrectement ltat du patient dans 85% des cas.

    2.4. Infrence

    Linfrence consiste calculer la probabilit dun (ou plusieurs) nud(s) du rseaubaysien conditionnellement un ensemble dobservations. Un certain nombre dal-gorithmes permet, en thorie, de faire ce calcul de manire exacte. Nous conseillons lalecture de [PEA 88] et [JEN 96] pour une description des algorithmes dinfrence lesplus couramment utiliss. Ces mthodes sont malheureusement trop lourdes utiliserpour des rseaux de trs grande taille, ou fortement connects. Pour essayer de r-soudre ces problmes, des algorithmes dinfrence approche ont t mis au point, par

  • 12 RIA 15/2002. Rseaux Baysiens

    exemple en utilisant des techniques dchantillonage. Dautres mthodes approchesutilisent des approximations variationnelles dveloppes rcemment ([JOR 98b]).

    [JAA 99] propose une approximation variationnelle des rseaux baysiens de typeQMR/DT. [WIE 99] utilise une mthode dinfrence variationnelle sur un projet dediagnostic de lanmie (Promedas), avec un RB dune centaine de variables. [KAP 02]dcrit une mthode dinfrence variationnelle (Cluster Variation Method) quil ap-plique avec succs au mme problme.

    3. Etude de cas : Cancer de la thyrode

    3.1. Les donnes

    La base dexemple utilise est une base classique propose par [QUI 86] dans lecadre des arbres de dcision, et disponible sur de nombreux serveurs web. Elle estspare en deux ensembles (apprentissage et test) contenant respectivement 2800 et972 enregistrements. Parmi les 29 variables initiales, nous retenons ici lensemble des22 variables dcrit dans le tableau 1.

    diag tat (0=sain et 1=malade)X1 ge (continue)X2 sexe (0=fminin et 1=masculin)X3 sous thyroxineX4 demande de thyroxineX5 sous traitement antithyrodeX6 maladeX7 femme enceinteX8 opr de la thyrodeX9 sous traitement I131X10 demande dhypothyrodeX11 demande dhyperthyrodeX12 sous lithiumX13 prsence dun goitreX14 prsence dune tumeurX15 hypopituitaireX16 psychX17 mesure de TSH (continue)X18 mesure de T3 (continue)X19 mesure de TT4 (continue)X20 mesure de T4U (continue)X21 mesure de FTI (continue)

    Tableau 1. Thyroid : les 22 variables utilises

  • Rseaux Baysiens pour la Classification 13

    diag

    yy yy yyrrrr

    rrrr

    rrrr

    rrrr

    rrrr

    rrrr

    rr

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    ++

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    ++++

    +++

    44

    4444

    4444

    4444

    4

    >>

    >>>>

    >>>>

    >>>>

    >>>

    ##FF

    FFFF

    FFFF

    FFFF

    FFFF

    FF

    ## $$

    1 2 3 4 ... 13 14 15 16 17 18 19 20 21

    Figure 2. Rseau baysien naf discret

    885 27 015 45 0

    836 11 656 27 27

    = 0.5 (pas de rejet) = 0.9

    Tableau 2. Rseau baysien naf discret : matrices de confusion (en test) pour deuxseuils de rejet. Les lignes correspondent la classe relle (sain, malade), les colonnes la dcision prise suivant les rsultats du classifieur (sain, malade et rejet).

    3.2. Rseau baysien naf discret

    Commenons par mettre en uvre un RB naf discret (fig. 2) en discrtisant lesvariables continues par une des mthodes proposes par [El- 00]. Les CPD sont esti-mes partir des exemples dapprentissage. Le RB naf est ensuite utilis pour calculerp(Diag|X) et associ une rgle de dcision avec rejet : si max(p(Diag|X)) < ,alors dcision = rejet, sinon dcision = argmax(p(Diag|X)). La table 2 nousdonne les matrices de confusion correspondant deux seuils de rejet.

    Il est galement possible dvaluer la qualit du classifieur obtenu en traant lacourbe ROC (pourcentage dexemples non rejets bien classs en fonction du pour-centage des exemples rejets). La figure 3 nous donne la courbe ROC du rseau nafdiscret (courbe fonce en trait plein). Elle nous indique que, sans rejet, le rseau nafdiscret donne 95.7% de bonne classification. De plus, pour tre sur dobtenir un pour-centage de bien classs de 99% il faudra rejeter 33.5% des exemples (et les traitermanuellement ou avec un autre classifieur).

    3.3. Rseau baysien naf mixte

    Remplaons maintenant la discrtisation des variables pour une hypothse suppl-mentaire (modlisation des CPD continues par des gaussiennes) pour obtenir le RBnaf mixte de la figure 4. Ce rseau, qui possde un nombre rduit de paramtres parrapport au RB naf discret, nous donne le mme pourcentage de bonne classification(95.7%), avec une meilleure courbe ROC (cf. figure 3, courbe grise en trait plein). En

  • 14 RIA 15/2002. Rseaux Baysiens

    0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 10095.5

    96

    96.5

    97

    97.5

    98

    98.5

    99

    99.5

    100

    pourcentage de points rejets

    perfo

    rman

    ce en

    test

    sur le

    s poin

    ts no

    n reje

    ts

    BN discretMWSTTANBN mixte

    95.7% (BN discret et mixte)

    96.4% (TAN)

    96.8% (MWST)

    Performances sans rejet

    10% 18% 20% 33% taux de rejet permettant dobtenir 99% de bonne classification

    Figure 3. Courbe ROC pour diffrents rseaux baysiens (RB naf discret, RB nafmixte, RB obtenus par MWST et TAN).

    diag

    xx xx xxrrrr

    rrrr

    rrrr

    rrrr

    rrrr

    rrrr

    rr

    zzuuuu

    uuuu

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    uuu

    }}zzzz

    zzzz

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    zzzz

    zzzz

    ++

    ++++

    ++++

    +++

    55

    5555

    5555

    5555

    5

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    ????

    ????

    ????

    ????

    ##GG

    GGGG

    GGGG

    GGGG

    GGGG

    GGG

    $$ $$?>=

  • Rseaux Baysiens pour la Classification 15

    diag

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

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    18

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    21

    Figure 5. Rseau baysien obtenu par lalgorithme MWST (La racine choisie pourlorientation de larbre est le nud diagnostic).

    bonne classification sans rejet (contre 95.7% pour le naf discret), et un pourcentagede bonne classification de 99% pour un taux de rejet de 10% (bien meilleur que pourles deux rseaux baysiens nafs, cf. la courbe fonce en pointill de la figure 3).

    Dans lapproche MWST, la connaissance a priori de la variable qui sert la classifi-cation nentre pas en jeu, la diffrence de la structure propose par le rseau baysiennaf. Lapproche TAN (Tree Augmented Naive bayes) permet de mlanger les deux,en cherchant le meilleur arbre reliant les observations et en conservant la structurereliant la classe aux observations. Le rseau ainsi obtenu donne des performances entest quivalentes (96.4%) mais avec des performances de rejet moins bonnes (20.5%de points rejets pour arriver 99% de bonne classification, cf. la courbe grise enpointill de la figure 3).

    3.5. Ordonnancement des nuds, algorithme K2

    Cherchons maintenant si un RB de structure plus complexe pourrait mieux mod-liser notre problme. Nayant pas dexpert notre disposition, nous allons appliquerlalgorithme K2 propos par [COO 92]. Cet algorithme ne fonctionnant quavec desdonnes discrtes, nous utiliserons donc les donnes dj discrtises en 3.2. En utili-sant un ordonnancement des nuds inspir du RB naf (dabord le nud Diagnostic,puis les autres nuds), on obtient le RB de la figure 6 qui montre un pourcentage debonne classification en test de 96.3%. Ce RB nous permet dobtenir la courbe fonceen trait pointill de la figure 8. Elle nous indique que pour tre sr davoir un pourcen-

  • 16 RIA 15/2002. Rseaux Baysiens

    diag 1 2

    3

    4

    5 6 7 8

    9 10 11

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    20

    21

    Figure 6. Rseau baysien obtenu par lalgorithme K2 avec lordre dnumrationDiag, X1, X2, ..., X21.

    diag

    1 2

    3

    4

    5

    6

    7

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    21

    Figure 7. Rseau baysien obtenu par lalgorithme K2+T avec lordre dnumrationfourni par MWST.

  • Rseaux Baysiens pour la Classification 17

    0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 10095.5

    96

    96.5

    97

    97.5

    98

    98.5

    99

    99.5

    100

    pourcentage de points rejets

    perfo

    rman

    ce en

    test

    sur le

    s poin

    ts no

    n reje

    ts

    MWSTK2K2+TGSGS+T

    96.1% (GS)

    96.2% (GS+T) 96.3% (K2)

    95.9% (K2+T)

    Performances sans rejet

    96.8% (MWST)

    7.1% 10% taux de rejet permettant dobtenir 99% de bonne clasification

    Figure 8. Courbe ROC pour diffrents rseaux baysiens (RB obtenus par MWST, K2,K2+T, GS et GS+T).

    tage de bien classs de 99% il faut maintenant rejeter 7.1% des exemples (contre 33%et 10% pour le RB naf et pour larbre obtenu avec MWST).

    Notons que le rsultat de lalgorithme K2 dpend fortement de lordonnancementinitial des nuds. Un ordre diffrent aurait pu donner des rsultats trs mauvais ouventuellement meilleurs ! Pour rsoudre ce problme dinitialisation, nous avons pro-pos dans [FRA 03] dutiliser lordonnancement des nuds fourni par lalgorithmeMWST pour initialiser lalgorithme K2. Cette variante de K2 appelle K2+T nousdonne le rseau baysien de la figure 7 et un pourcentage de bonne classification entest de 95.9%. La courbe ROC obtenue par K2+T est sensiblement la mme que celleobtenue par K2 ; par consquent nous avons russi obtenir un RB donnant des per-formances quivalentes, mais en nous affranchissant du problme dinitialisation.

    3.6. Recherche gloutonne, algorithme GS

    Lalgorithme GS (recherche gloutonne, Greedy Search) permet de lever la restric-tion sur lordre des nuds pour le parcours de lespace des structures possibles. Unesrie doprateurs (ajout, suppression et inversion darc) dfinit le voisinage dunestructure fixe. Il suffit alors de rechercher une structure plus intressante parmi levoisinage, et ditrer la recherche jusqu convergence du critre de score [CHI 95a].

    En partant dune initialisation vide (structure sans arc), cette mthode nous donnele rseau baysien de la figure 9. Les performances en classification sont quivalentes

  • 18 RIA 15/2002. Rseaux Baysiens

    diag

    1

    2 3

    4

    5

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    7

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    9 10

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    21

    Figure 9. Rseau baysien obtenu par lalgorithme Greedy Search.

    diag

    1 2

    3

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    5

    6

    7

    8

    9 10

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    21

    Figure 10. Rseau baysien obtenu par lalgorithme Greedy Search, avec une initia-lisation fournie par MWST.

  • Rseaux Baysiens pour la Classification 19

    celles des rseaux obtenus par K2 et K2+T (96.1% de bonne classification et un tauxde rejet de 7.5% pour obtenir des performances en test de 99%).

    La vitesse de convergence de ce genre de mthode dpend fortement de la struc-ture utilise au dpart. Comme pour K2 et K2+T, nous avons propos dans [FRA 03]dutiliser cette fois-ci le graphe fourni par lalgorithme MWST pour initialiser lalgo-rithme GS. Cette variante appele GS+T nous fournit, avec environ deux fois moinsde calculs, le rseau baysien de la figure 10 qui possde des performances du mmeordre que les autres mthodes (96.2% de bonne classification et 7.2% de rejet pourobtenir des performances en test de 99%).

    3.7. Algorithme EM structurel

    Dans toutes les mthodes prcdentes, le problme des donnes manquantes (va-riables partiellement observes) tait contourn en rajoutant une modalit supplmen-taire (variable non mesure) aux variables concernes.

    Une manire plus formelle de rsoudre le problme est dutiliser le principe de lal-gorithme EM de [DEM 77] lapprentissage de structure. Lalgorithme itratif SEM(Structural EM) propos par [FRI 98] combine un algorithme de type Greedy Searchpour dfinir le voisinage de la structure courante, et lalgorithme EM pour valuerles paramtres et le score de tous les rseaux de ce voisinage, et choisir le meilleurpour litration suivante. Cet algorithme souffre encore de problmes dinitialisationqui font quil est souvent utile de lexcuter plusieurs fois pour viter de tomber dansdes minima locaux de trs mauvaise qualit. Malgr cela, il est possible darriver des solutions intressantes obtenant un taux de bonne classification proche des autresmthodes.

    4. Conclusion

    Dans cet article, nous avons dress un panorama dalgorithmes classiquement uti-liss pour la mise en uvre de rseaux baysiens dans le cadre du diagnostic, et plusparticulirement du diagnostic mdical. Pour aborder plus concrtement cette tche,nous avons appliqu un certain nombre dalgorithmes sur un problme de dtectiondu cancer de la thyrode. Le tableau 3 rsume les performances obtenues avec plu-sieurs mthodes dapprentissage de structure, avec ou sans discrtisation des variablescontinues. Cette tude nous a permis daborder certaines questions mthodologiquessimples mais qui se posent lors de toutes les applications :

    comment reprsenter les densits de probabilits des variables continues ? faut-ildiscrtiser ? reprsenter les CPD continues par des gaussiennes ?Lutilisation dune CPD gaussienne simple peut poser des problmes si la distribu-tion est bimodale, et lutilisation de mlanges de gaussiennes pose dautres difficul-ts comme la dtermination du nombre de gaussiennes utiliser. De plus, certainesmthodes dapprentissage de structure ne peuvent sutiliser quavec des variables dis-

  • 20 RIA 15/2002. Rseaux Baysiens

    Mthode Perf. (sans rejet) Intervalle de confiance Rejet (/ Perf=99%)BN discret 95.7% [94.2% 96.9%] 33.5%BN mixte 95.7% [94.2% 96.9%] 18.2%MWST 96.8% [95.4% 97.8%] 10%TAN 96.4% [95.0% 97.5%] 20.5%K2 96.3% [94.9% 97.4%] 7.1%K2+T 95.9% [94.4% 97.0%] 7.1%GS 96.1% [94.6% 97.2%] 7.5%GS+T 96.2% [94.7% 97.3%] 7.3%

    Tableau 3. Thyroid : performances en test sans rejet (colonne 2) avec intervalle deconfiance 95% (colonne 3) et taux de rejet correspondant 99% de bonne clas-sification (colonne 4) pour des rseaux baysiens obtenus par diffrents algorithmesdapprentissage de structure.

    crtes. Dun autre ct, le nombre de paramtres estimer est souvent plus petit dansle cas conditionnel gaussien, ce qui permet dobtenir de meilleurs rsultats.

    comment choisir la structure du RB ? faut-il utiliser un RB naf, ou essayer detrouver une meilleure structure ?Lutilitation dun rseau baysien naf permet souvent dobtenir de bons rsultats un moindre cot, mais est rapidement surclasse par MWST, mthode presque aussisimple. Par contre, si le nombre de donnes disponibles est important ou avec laidedun expert, il est possible dobtenir une structure codant plus finement le problme.

    Les perspectives sont nombreuses, surtout au niveau de lapprentissage de struc-ture et plus spcifiquement lapprentissage dans lespace des quivalents de Markovet lapplication de lalgorithme SEM dans le mme espace. Il reste aussi proposerdes mthodes permettant dincorporer automatiquement des connaissances a priori(mta-structures, connaissances dexperts, ...) pour faciliter la recherche de la struc-ture et amliorer la convergence de mthodes comme la recherche gloutonne ou SEM.Une autre voie de recherche concerne les rseaux baysiens temporels qui offrent uncadre idal pour la prise en compte du temps dans le diagnostic. Pour finir, il pourraittre intressant dessayer de modliser lincertain avec un autre formalisme que lesprobabilits, en utilisant par exemple la thorie de Dempster-Schafer.

    Remerciements

    Les exprimentations effectues dans cet article ont t ralises avec BNT, tool-box gratuite pour Matlab [MUR 01] et le package Structural Learning que nous dis-tribuons sur le site internet franais de la toolbox (http ://bnt.insa-rouen.fr).

  • Rseaux Baysiens pour la Classification 21

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