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CEOCOR Groupe de travail RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT _____ ALTERATION ET CORROSION PREVENTION ET PROTECTION __________ *

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CEOCOR

Groupe de travail

RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS

D’ASSAINISSEMENT

_____

ALTERATION ET CORROSION

PREVENTION ET PROTECTION

__________

*

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PREFACE La présente recommandation a été rédigée dans le cadre d'un travail collectif réalisé par un

groupe de spécialistes européens du CEOCOR. Elle constitue une base de réflexion sur la

prévention des altérations que peuvent subir les ouvrages publics d'assainissement, tant en ce

qui concerne les réseaux de collecte que les stations d'épuration.

La conception, la construction et la gestion des ouvrages publics d'assainissement constituent

pour nos sociétés modernes un enjeu vital pour l'équilibre environnemental du monde. Puisse

ce document favoriser les choix techniques et financiers que doivent faire les responsables de

ces ouvrages afin de minimiser les coûts d'exploitation et de maintenance qui sont toujours trop

élevés.

Les membres du groupe de travail ayant pris part à la rédaction de cet ouvrage étaient :

Madame Magali EVESQUE (France)

Messieurs Daniel BINDSCHEDLER (Suisse)

Réginald BORREMANS (Belgique)

Georges BROSS (France).

Olivier BROERS (Belgique)

Gilles CARRAND (France)

Daniel COPIN (France)

Didier LESAGE (France)

Laurent SCHRÖDER (Belgique)

Luc VANCALBERGH (Belgique)

Ingo WULFF (Suisse)

Ont participé à l’élaboration et à la relecture du document

Isabelle FONTENEAU (France)

Frédéric BLANCHET (France)

Lionel MONFRONT (France)

L'animation du groupe de travail a été assurée par Daniel COPIN et Luc VANCALBERGH.

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CEOCOR

Secteur D

GUIDE PRATIQUE

RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS

D’ASSAINISSEMENT

_____

ALTERATION ET CORROSION

PREVENTION ET PROTECTION

Plaque d’égout du deuxième siècle avant J.C.

(Villa Romana del Casale – Piazza Armerina – Sicile)

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1. PREAMBULE

Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment le siège de phénomènes

d’altérations des structures en béton armé ou en matériaux métalliques exposées à des milieux

favorables au développement de la corrosion.

Ces phénomènes, souvent mal appréhendés, entraînent des nuisances, des surcoûts

d’exploitation des ouvrages et des frais de réparation qui peuvent être très importants.

L’objet du présent guide est de tenter de réduire ces dépenses en décrivant les mécanismes

qui entraînent les dégradations ainsi que d’établir des recommandations préventives et

curatives pour les ouvrages existants. Il n’a pas pour ambition de constituer un apport

scientifique à l’étude de la corrosion des installations publiques d’assainissement. Il se veut au

contraire aussi concis que possible de façon à constituer un guide pratique à la disposition des

concepteurs et des exploitants.

Les cas étudiés sont ceux paraissant les plus représentatifs des résultats d’une enquête

européenne effectuée en 1999/2000 par le canal des représentations nationales du CEOCOR

et dont on trouvera une synthèse des résultats ci-après.

Sont successivement traitées dans ce guide les corrosions par H2S, par couples galvaniques et

dues à la corrosivité propre des milieux.

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SOMMAIRE 1. PREAMBULE .............................................................................................................3 2. RESULTATS D’UNE ENQUETE EUROPEENNE SUR LA CORROSION....................................4 3. DESCRIPTION D’UN OUVRAGE D’ASSAINISSEMENT........................................................5

3.1 RESEAU DE COLLECTE ET DE TRANSPORT .......................................................5

3.1.1 NATURE DES EAUX TRANSPORTEES ..................................................5

3.1.1.1 EAUX DOMESTIQUES OU EAUX VANNES................................5 3.1.1.2 EAUX DE PLUIE..................................................................6 3.1.1.3 LES EAUX INDUSTRIELLES ..................................................6

3.1.2 SYSTEME DE RESEAUX D’ASSAINISSEMENT........................................7 3.1.2.2 LES CHAMBRES DE JONCTION .............................................8 3.1.2.3 LES CHAMBRES DE CHUTE..................................................8 3.1.2.4 LES DEVERSOIRS D’ORAGE.................................................8 3.1.2.5 LES BARRAGES .................................................................9 3.1.2.6 CHAMBRES OU BARRAGES AVEC REDUCTION DE DIAMETRE ...9 3.1.2.7 BRANCHEMENTS .............................................................10 3.1.2.8. BASSINS DE RETENUE D’ORAGE .......................................11 3.1.2.9. RESERVOIR DE CHASSE ..................................................11

3.2. STATION D’EPURATION ET REJET .................................................................12 3.3 MATERIAUX................................................................................................14

4. CORROSION DANS LES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT...............................................15

4.1 MILIEU AGRESSIF ET ALTERATIONS ENGENDREES ..........................................15 4.2. CORROSION DES METAUX...........................................................................16

4.2.1 RAPPEL DES MECANICIENS DE CORROSION......................................16 4.2.1.1 DEFINITION DE LA CORROSION..........................................16 4.2.1.2 REACTIONS PRINCIPALES .................................................17 4.2.1.3 TYPES D’ATTAQUE...........................................................18

4.2.2 PRINCIPAUX MOYENS DE PROTECTION ............................................19 4.2.2.1 GENERALITES .................................................................19 4.2.2.2 REVETEMENTS METALLIQUES ET ORGANIQUES...................20

4.2.2.2.1 GALVANISATION.................................................20 4.2.2.2.2 REVETEMENTS ORGANIQUES ..............................21

4.2.2.3 PROTECTION CATHODIQUE...............................................22 4.2.2.3.1.PRINCIPE..........................................................22 4.2.2.3.2 PROTECTION CATHODIQUE AVEC ANODES

SACRIFICIELLES................................................................23

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4.2.2.3.3 PROTECTION CATHODIQUE A COURANT IMPOSE ....24 4.2.2.3.4 TYPES D’INSTALLATION ......................................25

4.2.2.4 ASSISTANCE DU SPECIALISTE ANTICORROSION...................26

4.3 ALTERATION DES BETONS............................................................................27

4.3.1 TYPE D’ATTAQUE SUR BETON NON-ARME ET ARME ...........................27 4.3.1.1 ATTAQUE PAR L’HYDROGENE SULFURE .............................27 4.3.1.2 ATTAQUE SUITE A REACTION ALCALIS GRANULATS ..............27 4.3.1.3 ATTAQUE SUITE A DES REACTIONS SULFATIQUES ...............28

4.3.2 TYPE D’ATTAQUE ALTERANT LE BETON ARME ...................................29

4.3.2.1 ATTAQUE PAR CARBONATATION ........................................29 4.3.2.2 ATTAQUE PAR DES CHLORURES ........................................29

5. CORROSION PAR H2S..............................................................................................31

5.1 CONDITIONS DE PRODUCTION ET RISQUES ENGENDRES..................................31 5.1.1 INTRODUCTION .............................................................................31 5.1.2 MECANISME DE FORMATION H2S ....................................................31 5.1.3 FACTEURS D’INFLUENCE DANS LE PROCESSUS DE CORROSION PAR

H2S......................................................................................................33 5.1.3.1TEMPERATURE.................................................................33 5.1.3.2 DEMANDE BIOLOGIQUE EN OXYGENE.................................33 5.1.3.3 L’OXYGENATION DE L’EFFLUENT........................................33 5.1.3.4 AERATION DE L’OUVRAGE.................................................34 5.1.3.5 VITESSE D’EFFLUENT .......................................................34 5.1.3.6 PRESENCE DE REMOUS, DE CHUTES..................................34 5.1.3.7 PH.................................................................................34

5.1.4 ZONES A RISQUES.........................................................................34 5.1.5 EVALUATION DE L’IMPORTANCE DU RISQUE......................................36 5.1.6 RISQUES ENGENDRES PAR LA PRESENCE D’H2S ..............................36

5.2 ACTION DE L’H2S SUR LES MATERIAUX METALLIQUES .....................................37 5.2.1 ACIERS FAIBLEMENT ALLIES ...........................................................37 5.2.2 ACIERS INOXYDABLES....................................................................37 5.2.3 ALUMINIUM ...................................................................................38

5.3 ACTION DE L’H2S SUR LES BETONS ..............................................................39 5.3.1 MECANISME D’ALTERATION ............................................................39

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5.3.2 CAS PARTICULIER .........................................................................40 5.3.2.1 CIMENTS ALUMINEUX .......................................................40 5.3.2.2 CIMENTS RESISTANTS AUX SULFATES................................40

5.4 RECOMMANDATIONS PREVENTIVES ..............................................................41 5.4.1 AUGMENTATION DE LA VITESSE ......................................................41 5.4.2 AERATION DES OUVRAGES.............................................................42 5.4.3 CHOIX DES MATERIAUX..................................................................42 5.4.4 AUTRES DISPOSITIONS PREVENTIVES..............................................42

5.5 RECOMMANDATIONS CURATIVES ..................................................................42

5.5.1 AUGMENTATION DE LA VITESSE DE L’EFFLUENT................................42 5.5.2 AERATION DE LA PARTIE HAUTE ......................................................43 5.5.3 CHOIX DES MATERIAUX UTILISES POUR LA RENOVATON.....................43

6. CORROSION PAR COUPLES GALVANIQUES .................................................................44

6.1 MECANISME ...............................................................................................44 6.2 VITESSE DE CORROSION..............................................................................45 6.3 MATERIAUX EN DANGER, SITUATIONS TYPIQUES ............................................46

6.3.1 TYPES DE COUPLES GALVANIQUES..................................................46 6.3.2 CAS FREQUEMMENT RENCONTRES .................................................48

6.4 RECOMMANDATIONS PREVENTIVES ..............................................................50 6.5 RECOMMANDATIONS CURATIVES ..................................................................52

7. CORROSIVITE DES MILIEUX.......................................................................................54

7.1 ALTERATIONS PAR LES BOUES .....................................................................54

7.2 ALTERATIONS PAR LES EAUX........................................................................55 7.2.1 MATERIAUX MINERAUX ..................................................................55

7.2.1.1 PIERRES NATURALLES, BRIQUES.......................................55 7.2.1.2 BETON COULE SUR PLACE ET PREFABRIQUE.......................56 7.2.1.3 BETON POLYMERES .........................................................58 7.2.1.4 GRES CERAME ................................................................58 7.2.1.5 FIBROCIMENT..................................................................58 7.2.1.6 MATERIAUX ORGANIQUES.................................................58

7.2.2 MATERIAUX METALLIQUES..............................................................58 7.2.2.1 ACIERS PEU OU NON ALLIES EN FONTES.............................58 7.2.2.2 ACIERS INOXYDABLES......................................................59 7.2.2.3 ZINC ..............................................................................61 7.2.2.4 ALUMINIUM .....................................................................61 7.2.2.5 L’EMAIL ..........................................................................62 7.2.2.6 CUIVRE ..........................................................................62

7.3 ALTERATION PAR LES ATMOSPHERES............................................................63

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7.3.1 DEFINITION D’UNE ATMOSPHERE.....................................................63 7.3.2 PARAMETRES INFLUENTS DE L’ATMOSPHERE...................................63

7.3.2.1 NATURE DE LA ZONE........................................................63 7.3.2.2 TEMPERATURE................................................................63 7.3.2.3 HUMIDITE .......................................................................64 7.3.2.4 GAZ ET POLLUANTS .........................................................64

7.3.3 RISQUES D’ALTERATION ET/ OU DE DANGER DE L’ATMOSPHERE .........65 7.3.3.1 ODEURS.........................................................................65 7.3.3.2 ATMOSPHERE ENVIRONNANTE ..........................................65 7.3.3.3 EXPLOSIVITE DU MILIEU....................................................66 7.3.3.4 CORROSIVITE DE L’ATMOSPHERE......................................66

7.3.4 ALTERATION DES BETONS PAR LES ATMOSPHERES...........................66 7.3.5 ALTERATION DES METAUX PAR LES ATMOSPHERES...........................67

7.3.5.1 ACIER CARBONE..............................................................67 7.3.5.2 GALVANISATION ..............................................................67 7.3.6.3 ACIER INOX.....................................................................68 7.3.6.4 ALUMINIUM .....................................................................68 7.3.6.5 CUIVRE ..........................................................................69

7.4 ALTERATION PAR LES SOLS..........................................................................70

7.4.1 ALTERATION DES METAUX PAR LE SOL.............................................70 7.4.1.1 CORROSIVITE DU SOL ......................................................70 7.4.1.2 CORROSIVITE INDUSTRIELLE DU SOL .................................73 7.4.1.3 MERSURES PREVENTIVES OU CURATIVES ..........................74

7.4.2 ALTERATION DES BETONS PAR LE SOL.............................................74 7.5 ALTERATION DU BETON ARME PAR DES CHLORURES.......................................75

8. DE L’INSPECTION A L’EXPERTISE D’UN OUVRAGE .......................................................76

8.1 GENERALITES.............................................................................................76 8.2 SECURITE ..................................................................................................76 8.3 EVALUATION D’UN RESEAU D’ASSAINISSEMENT ..............................................77

8.3.1 CATHOGRAPHIE DU RESEAU D’ASSAINISSEMENT ..............................77 8.3.2 CRITERES DE D’EVALUATION D’UN OUVRAGE....................................78 8.3.3 ETAT DES LIEUX DES RESEAUX .......................................................79

8.3.3.1 VISITE PEDESTRE ............................................................79 8.3.3.2 VISITE PAR CAMERA.........................................................80

8.3.4 PATHOLOGIE DE STABILITE.............................................................81 8.3.4.1 DEFORMATION ET RUPTURE DES MATERIAUX TUBULAIRES...81 8.3.4.2 ATTAQUE CHIMIQUE DU BETON NON ARME .........................83 8.3.4.3 ATTAQUE CHIMIQUE DU BETON ARME ................................85 8.3.4.4 PERTE D’ELEMENTS DE LA MACONNERIE EN VOUTE.............88

8.3.5 PATHOLOGIE D’ETANCHEÏTE...........................................................89 8.3.5.1 DETERIORATION DU RADIER .............................................89 8.3.5.2 DEBOITEMENT ET RUPTURE D’ELEMENTS PREFABRIQUES DE

TOUTE NATURE ...........................................................................90 8.3.5.3 DEFAUTS D’ETANCHEITE AU DROIT DES RACCORDEMENTS .91

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8.3.6 PATHOLOGIES LIEES A L’ECOULEMENT ............................................92 8.4 EVALUTATION D’UNE STATION D’EPURATION ..................................................93

8.4.1 LA CORROSION ET SES IMPACTS .....................................................93 8.4.2 ANALYSE DE CAS CONCRETS..........................................................94

8.4.2.1 CORROSION EN MILIEU IMMERGE ......................................95 8.4.2.2 CORROSION A IMMERSION PERIODIQUE .............................98 8.4.2.3 CORROSION EN MILIEU EMERGE......................................102

8.5 UNE DEMARCHE GLOBALE DE L’AUSCULTATION A LA REHABILITATION.............106

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ANNEXES ANNEXE 1 – EXEMPLE D’UNE DEMARCHE GLOBALE DE L’AUSCULTATION A LA

REHABILITATION .............................................................................................108 ANNEXE 2 – CONTROLE DES REVETEMENTS DE CANALISATIONS ENTERREES OU

IMMERGEES EN ACIER .....................................................................................125 ANNEXE 3 – CONDITIONS PROPICES A LA PRODUCTION D’HYDROGENE SULFURE131 ANNEXE 4 – EVALUATION DU RISQUE DE PRODUCTION D’H2S ..........................132 ANNEXE 5 – EVALUTATION DU RISQUE DE PRODUCTION D’ H2S NOTE Z, SELON

POMEROY......................................................................................................133 ANNEXE 6 – MODELE DE POMEROY...............................................................135 ANNEXE 7 – TABLEAU DE CORRESPONDANCE DES ACIERS INOX .......................137 ANNEXE 8 – PRISE EN COMPTE DE L’ALTERATION AU NIVEAU DU PROJET DU BETON

ARME.............................................................................................................138 ANNEXE 9 – PRECAUTIONS POU RLA MISE EN OEUVRE DE L’ACIER INOX ............145

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2. RESULTATS D’UNE ENQUETE EUROPEENNE SUR LA

CORROSION

Sur environ 120 cas de corrosion recensés en Belgique, France, Luxembourg et Suisse, les

causes apparentes des incidents survenus peuvent être classées comme suit :

• 24 % dus à des phénomènes H2S

• 18 % - 26% provoqués par des couples galvaniques

• 31 % à la corrosivité des milieux

• 8 % qualité des travaux

• 11% - 19 % autres.

La répartition suivante a pu par ailleurs être faite :

TABLEAU 2-1 – Résultat de l’enquête par matériaux

Corrosions observées sur Matériaux canalisations ouvrages dans les stations Béton 55 % 31 % Acier 30 % 24 % Fonte 15 % 11 % Inox - 14 % Acier galvanisé - 10 % Aluminium - environ 5 à 10 % Note : les résultats ne tiennent pas compte de la fréquence d’utilisation des matériaux dans chacun des pays

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3. DESCRIPTION D’UN OUVRAGE D’ASSAINISSEMENT

Le réseau d’assainissement constitue l’un des patrimoines urbains méconnus par les habitants

d’une cité mais faisant partie de la chaîne de l’Eau. Il collecte les eaux usées chez le riverain

depuis son branchement particulier, ainsi que les eaux de ruissellement des surfaces

imperméabilisées (eaux pluviales). Ces eaux circulent dans différentes canalisations de petits

diamètres (de 150 mm à 1200 mm) appelées "réseau de collecte". Elles sont ensuite

transportées dans de grands ouvrages visitables (de 1200 mm à 6000 mm), pour être traitées

dans les stations d’épuration (STEP), puis rejetées dans le milieu naturel.

3.1 Réseaux de collecte et de transport

3.1.1 Nature des eaux transportées

Les eaux transportées se composent essentiellement d’eaux usées d'origines domestiques,

industrielles et pluviales. Leurs compositions sont fonction de l'organisation du tissu urbain, du

bassin versant traversé et de l’activité industrielle, agricole, ou autre développée au cours des

années.

3.1.1.1 Eaux domestiques ou eaux vannes

Les eaux domestiques proviennent des activités de tous les jours. Leur débit est de l’ordre de

150 litres par jour et par habitant en moyenne pour l'Europe de l'Ouest, pour atteindre jusqu'à

950 litres par jour par habitant dans certaines régions des Etats Unis. Elles constituent un débit

continu avec des pointes journalières ou périodiques suivant le comportement des habitants.

Ces eaux contiennent

• des gaz dissous (O2, CO2, etc.)

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• des éléments minéraux et des matières organiques (graisses, savons, etc.)

• des micro-organismes

• des produits chimiques, sels (chlorures), etc.

Toutes ces eaux doivent être dirigées vers une station d’épuration (STEP) pour un traitement

spécifique selon les natures, qualités et quantités d’effluents à traiter.

3.1.1.2 Eaux de pluie

Elles proviennent par temps de pluie des gouttières des maisons et des ruissellements des

surfaces imperméables d'une agglomération (trottoirs, voiries, parkings...). Pour certains

ouvrages majeurs, le passage d’un régime hydraulique insignifiant (temps sec) à un régime très

important (période d’orage) peut se faire en un temps très court (quelques minutes).

Ce changement brutal de débit peut présenter des risques pour les hommes et le matériel en

égout.

Les eaux de ruissellement contiennent:

• des gaz dissous ;

• des substances dissoutes ou en suspension (sulfates, nitrates, phosphates, sels de

déverglaçage, huiles, hydrocarbures, etc)

• des substances organiques animales

• des substances organiques végétales (feuilles, brindilles, herbes, etc.)

• des matières minérales entraînées mécaniquement sous forme de sable ou de

débris solides

• des micro-organismes

Une nouvelle politique sur le prétraitement des eaux pluviales commence à voir le jour, en

particulier dans les grandes agglomérations urbaines où la pollution des surfaces de chaussées

par les huiles et les hydrocarbures devient un problème pour les milieux naturels.

3.1.1.3 Les eaux industrielles

Bien qu’un traitement particulier soit requis avant tout rejet (*), les eaux industrielles sont le plus

souvent polluées par des produits chimiques. Une reconnaissance minutieuse du tissu urbain

est recommandée afin de détecter une possible présence de substances dangereuses

(laboratoires photos, abattoirs, imprimeries, teintureries, salons de coiffure, …) ou de

températures de rejet supérieures à la normale (laveries industrielles, certains types d’artisanat,

…).

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Toutes ces eaux doivent êtres dirigées vers une station d’épuration (STEP) pour un traitement

spécifique.

(*) Note : Des normes nationales ou européennes fixent les teneurs maximales des rejets artisanaux et des eaux

industrielles en produits polluants, comme par exemple : température, pH, teneurs en hydrocarbures, hydrocarbures

chlorés, sulfates, sulfures, chlorures, métaux lourds, …

3.1.2 Système de réseaux d’assainissement

Le tableau ci-dessous précise les types d’ouvrages, leurs fonctions et leurs dimensions.

TABLEAU 3.1 – Types d’ouvrage en réseau

Système Fonction Formes et dimensions Ouvrages spéciaux

unitaire La collecte dans le même réseau des eaux usées et des eaux pluviales

séparatif Réseaux spécifiques pour les eaux usées, séparées des eaux pluviales

pseudo-séparatif

La collecte dans un même réseau des eaux usées et une fraction des eaux pluviales

les formes : - circulaires - ovoïdes - dalots - ouvrages à banquette - etc.

les dimensions : 150 à 6000 mm et plus

- regards de visite - chambres de

changement de direction et/ou de jonction

- puits de chute - déversoirs d'orage - barrages de rétention

en réseau - chambres à sable - bassins de retenue,

d’orage, de décantation

- réservoir de chasse - station de relevage

ou de refoulement boites de branchement

3.1.2.1 Les regards de visite ordinaires - Les chambres de changement de direction

Photo 3.1 - Regard de visite ordinaire

Photo 3.2 – Elément préfabriqué d’un regard de visite

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3.1.2.2 Les chambres de jonction

Photo 3.3 - Chambre de jonction

3.1.2.3 Les chambres de chute

Figure 3.4 – Chambre de chute accompagnée

Photo 3.5 – Chambre de chute accompagnée – vue du

dessus

3.1.2.4 Les déversoirs d'orage

Figure 3.6 – Déversoir d’orage

Photo 3.7 - Déversoir d’orage

Photo 3.8 - Déversoir d’orage

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3.1.2.5 Les barrages

Photo 3.9 - Barrage mur dans un collecteur

Photo 3.10 - Barrage gonflé – position haute

vue côté amont

Photo 3.11 - Barrage dégonflé – collecteur avec chute en

gradins - vue côté aval

3.1.2.6 Chambres ou barrages avec réduction de diamètre

Figure 3.12 – Barrage avec réduction de diamètre - schéma

Photo 3.13 - Contrôleur de débit

3.1.2.7 Branchements

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Photo 3.14 - Branchement après réhabilitation

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3.1.2.8 Bassins de retenue d’orage

Photo 3.15- Bassin de retenue d’orage en béton Photo 3.16 - Bassin de retenue d’orage à ciel ouvert

Photo 3.17 - Bassin d’infiltration d’eau de pluie

Figure 3.18 – Bassin de retenue d’orage tubulaire

3.1.2.9 Réservoir de chasse

Photo 3.19 - Réservoir de chasse

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3.2 Station d’épuration et rejets

Une station d'épuration d'effluents urbains est généralement constituée de deux filières

distinctes de traitement. La filière "eau" s'occupe de l'épuration proprement dite de l'effluent, la

filière "boues" est plus particulièrement chargée de la collecte et de la déshydratation des boues

générées par les traitements précédents.

La filière "eau" se compose généralement d'un prétraitement éliminant les matières en

suspension les plus grosses charriées avec l'effluent. Celui-ci traverse ensuite un décanteur

primaire dans lequel sédimente la majeure partie de la pollution particulaire. Vient ensuite un

traitement biologique principalement aérobie dans lequel une biomasse acclimatée élimine la

pollution dissoute. Un ouvrage de clarification final permet de recycler la biomasse épuratrice et

de délivrer au milieu naturel un effluent conforme aux normes européennes qui imposent des

limites pour les eaux de rejets des stations d’épuration et les boues en excès. Issues des

différents traitements, ces dernières sont épaissies et déshydratées par divers procédés avant

d'être évacuées de l’installation.

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L'installation comporte des équipements annexes (ventilation, désodorisation, armoires

électriques, automates, etc.) indirectement liés au traitement de la pollution mais également

sensibles à la corrosion.

Le synoptique ci-après reprend les différents éléments d'une installation type.

Figure 3.20 - Synoptique classique d'une station d'épuration

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3.3 Matériaux

Les matériaux les plus fréquemment rencontrés pour les collecteurs et canalisations sont les

suivants :

TABLEAU 3.2 – Types de matériaux utilisés en réseau Matériaux Gravitaire Forcé Sous vide STEP maçonnerie (meulières, moellons, terre cuite…)

x

béton coulé sur site x x béton préfabriqué non-armé x béton préfabriqué armé x x béton préfabriqué âme-tôle x x x béton préfabriqué précontraint x x béton polymères x béton projeté (fibré ou non) x grès x tubes thermoplastiques PVC (Chlorure de Polyvinyl)

x

x

x

x

PE (Polyéthylène), PP, etc. x x x x tubes thermodurcissables

PRV (Polyester Renforcé de fibres de Verre), etc.

x x x x

fonte ductile (appelée aussi nodulaire ou à graphite sphéroïdale) avec ou sans revêtement intérieur en mortier de ciment (*)

x x x

fonte ductile (appelée aussi nodulaire ou à graphite sphéroïdale) avec revêtement intérieur en polyuréthane (*)

x x x

acier avec ou sans revêtement intérieur en mortier de ciment ou résine époxydique, et extérieurement par polyéthylène ou polypropylène (bicouche, tri couche), époxy

x x x x

aciers inoxydables x x aciers galvanisés x x (*) extérieurement protégée en fonction du degré corrosif du milieu environnant

Ce tableau présente un état des lieux des différents matériaux rencontrés dans le domaine de

l’assainissement. Le choix des ces matériaux doit tenir compte de la durée de vie prévue et des

conditions d’utilisation.

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4. CORROSION DANS LES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT

4.1 Milieux agressifs et altérations engendrées

La collecte et le traitement des eaux résiduaires urbaines soumettent les installations à des

corrosions d'intensités diverses et d'origines multiples. En effet, tous les procédés employés

lors des différents traitements exposent le matériel et le béton des ouvrages à des gaz et des

liquides corrosifs très variés utilisés ou apparus pendant les opérations (réactifs chimiques,

oxygène,...) ainsi qu’à des environnements biologiques tout aussi agressifs (boues activées,

digesteurs anaérobies, traitement des boues), dont les potentiels d'oxydoréduction et le pH

présentent une amplitude de fluctuations très vaste.

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TABLEAU 4.1 – Types d’altération en assainissement Types d’altération par

Ouvrage Structure

effets mécaniques

couples galvaniques

effets chimiques

collecteurs et canalisations

rares

stations de pompage fréquents

ettringite, H2S, Cl2 Cl-, SO4

2- variations de pH fragilisation par H2 (béton précontraint)

décantation très fréquents Cl- ouvrage biologique moyens enzymes, O2

traitement des boues

abrasion cycles gel / dégel

moyens acides organiques H2S, NH3

installation de gaz poussières cavitation rares

fragilisation par H2 H2S NH3 siloxanes

annexes armoires électriques charpentes métalliques huisseries échelles rambardes etc.

rares humidité, CO2 Cl- H2S

4.2 Corrosion des métaux

4.2.1 Rappel des mécanismes de corrosion

4.2.1.1 Définition de la corrosion (selon la norme ISO 8044)

La corrosion est une interaction physico-chimique entre un métal et son milieu environnant

entraînant des modifications dans les propriétés du métal et pouvant conduire à une

dégradation significative de la fonction du métal, du milieu environnant ou du système

technique dont ils font partie.

Note : cette interaction est souvent de nature électrochimique.

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4.2.1.2 Réactions principales

Dans l’assainissement, la corrosion des matériaux métalliques est de nature électrochimique.

L'oxydation (réaction anodique) et la réduction (réaction cathodique) se déroulent en même

temps. A l’anode, les métaux s’oxydent en ions du métal, comme par exemple

Fe � Fe2+ + 2 e- (oxydation du fer)

Zn � Zn2+ + 2 e- (oxydation du zinc)

A la cathode se produit la réduction de l’agent corrosif, par exemple la réduction de protons en

formant de l'hydrogène dans un milieu acide:

2 H3O+ + 2 e- � H2 + 2 H2O (corrosion selon le type H2)

ou la réduction de l’oxygène:

O2 + 2 H2O + 4 e- � 4 OH- (corrosion selon le type O2)

Dans des milieux électrolytiques neutres ou alcalins aérés (teneur en oxygène entre 1 et

10 mg/L), les produits ferreux et le zinc se corrodent selon le type O2.

Dans des milieux pauvres en oxygène (anaérobie, teneur en oxygène < 0.1 mg/L), il n’y a pas

assez d’oxygène pour maintenir la réaction à la corrosion selon le type O2. Des protons sont

toujours présents comme agents d’oxydation. Mais ce n’est qu’à des pH bas que l’on dispose

de quantités suffisantes de protons pour permettre une attaque corrosive selon le type H2. Par

expérience, pour des pH supérieurs à 6, les vitesses d'attaque des matériaux ferreux restent

faibles en l'absence de couples galvaniques1. Il reste à mentionner que différents produits

chimiques utilisés pendant le processus d’épuration tels que des sels de chlorures ferriques

sont des oxydants et peuvent provoquer ou accélérer la corrosion des matériaux métalliques

dans l’eau ou dans les boues, s’ils sont présents à des concentrations notables.

Dans les zones humides soumises à des gaz (digesteurs, gazomètres…), il faut toujours

craindre la présence de milieux acides (par exemple condensats acides). Sur les surfaces

humides en contact avec de l’air contenant de l'acide sulfhydrique (H2S), il peut se former de

l’acide sulfurique sous l’action de bactéries oxydant le soufre. Ces solutions acides sont

agressives pour la plupart des matériaux. L’attaque sur les métaux s’effectue selon le type H2.

Note : Dans le présent document, il est souvent fait état de corrosion par H2S, action d'H2S ou attaque par H2S. En

fait il s’agit de phénomènes de corrosion engendrés par l’acide sulfurique dus à la présence d’ H2S.2

1 les phénomènes de corrosion galvanique sont détaillés dans le chapitre 6 2 le phénomène de l’attaque par H2S est détaillé dans le chapitre 5

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4.2.1.3 Types d’attaque

Si les zones anodiques et cathodiques sont proches, il se produit une attaque uniforme (figure

4.1 et photo 4.2). Un tel comportement à la corrosion est présenté par des métaux actifs

comme l’acier ou l’acier galvanisé dans l’eau, en absence de couches de rouille (de produits de

corrosion) ou des dépôts épais.

Les métaux passifs comme l’acier inoxydable et l’aluminium doivent leur résistance à un mince

film d’oxyde à la surface qui est formé spontanément dans l’air et dans l’eau aérée. Le film

passif, dont la stabilité dépend de différents facteurs comme par exemple la composition du

matériau (de l’alliage) et la température, peut être attaqué et détruit localement par peu

d’agents spécifiques. Ces agents sont surtout des ions des sels d’halogènes, comme des

chlorures, bromures, iodures etc. La résistance des films passifs décroît aussi lorsque le pH

diminue.

Dans la corrosion des métaux passifs en milieux aqueux, les zones anodiques et cathodiques

sont bien séparées, ce qui entraîne la formation des attaques locales comme la corrosion par

piqûres, la corrosion caverneuse ou sous contrainte (photos 4.3, 4.4 et 4.5).

Figure 4.1 - Comportement à la corrosion des métaux

Zones actives

Matériel de base

Zone passive

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Photo 4.2 - Corrosion uniforme de barres en acier galvanisé

Photo 4.3 - Photo Corrosion par piqûres sur conduite inox

Photo 4.4 - Corrosion par piqûres sur tôle aluminium (racleur)

Photo 4.5

Corrosion caverneuse entre la partie cylindrique et le couvercle

d’un réacteur d’hygiénisation en acier inox 1.4306

4.2.2 Principaux moyens de protection

4.2.2.1 Généralités

Le choix des mesures de protection contre la corrosion fait partie d’un processus d’optimisation

qui doit minimiser les coûts d’investissement, d’entretien et de contrôles des installations d’eaux

usées pendant la durée de service prévue.

Il est d’une importance décisive de concevoir la protection contre la corrosion à tous les stades

du projet y compris celui de l’installation électrique (p. ex. la mise à la terre).

Les méthodes principales de protection contre la corrosion des installations d’eaux usées sont :

- Utilisation des matériaux résistants à la corrosion (aciers inoxydables, matières

plastiques, …) ;

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- Application de revêtements, métalliques (zingage), inorganiques (émail) ou

organiques (peintures, époxy, revêtements épais, …) ;

- Séparation galvanique des structures ayant des potentiels de corrosion différents ;

- Protection cathodique ;

- Réduction de l'agressivité des milieux gazeux (éviter la formation de H2S, NH3,

réduction de l’humidité) ;

- Réduction de l’agressivité du milieu liquide (optimisation des réactifs de traitement).

Par ailleurs, dès la conception de l’installation, la forme des ouvrages d’assainissement et leurs

composants doit être prise en compte ainsi que la facilité de leur entretien. Elles ont une

influence décisive sur le comportement des ouvrages et des équipements contre la corrosion

(éviter les dépôts, ventilation des ouvrages, choix des matériaux…).

4.2.2.2 Revêtements métalliques et organiques

4.2.2.2.1 Galvanisation

La résistance à la corrosion des structures galvanisées dépend de la formation des couches

protectrices de carbonate de zinc. Celles-ci se forment typiquement sous des conditions de

corrosion selon le type O2 (milieux neutres, accès d’air - cfr. 4.2.2) et freinent considérablement

la corrosion. Les vitesses de corrosion sont nettement réduites par rapport à l’acier non allié

(environ d’un facteur 10). Des taux d’amincissement typiques des matériels exposés sont

indiqués dans le tableau suivant.

TABLEAU 4.2 – Taux d’amincissement typiques des structures galvanisées Environnement, milieu Taux d’amincissement [μμμμm/an] Atmosphères rurales 1 - 2 Atmosphères urbaines 2 -10 Atmosphères industrielles et/ou marines 5 - 20 Eaux usées 5 -10 Eaux de mer ou saumâtres 10 - 20

Dans des milieux acides, le zinc ne résiste pas et est rapidement attaqué.

L’altération due à l’eau de condensation sur le zinc est traitée dans le chapitre 7.3.6.2.

La durée de protection des zingages est directement proportionnelle à l’épaisseur de la couche

de zinc. Celle-ci est limitée par le procédé employé pour la galvanisation (cfr. tableau n° 4.3).

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TABLEAU 4.3 – Procédés de galvanisation

Procédé Description Applications Épaisseur de la

couche [μμμμm]

galvanisation par électrodéposition

déposition électrolytique dans un bain aqueux à température «ambiante »

éléments de fixation, vis, écrous, barres de fil, brides, etc.

5 - 10

galvanisation à chaud en continu (Procédé Sendzimir)

passage continu dans un bain de zinc liquide à des températures d’environ 420°C

tôles, pièces embouties (brides, ...), etc.

15 - 20

galvanisation à chaud pièce par pièce

immersion des pièces à protéger dans un bain de zinc liquide à des températures d’environ 420°C

poutres, éléments de fixation de grands diamètres, escaliers, supports, grille, etc.

50 - 85 (*)

(*) Épaisseurs moyennes (dépendant de l’épaisseur et la nature de la pièce en acier) selon Norme DIN 50976 ; EN 10 240 (Galvanisation à chaud des produits finis), pour les tubes en acier; EN-ISO 1461, pour la galvanisation pièce par pièce : balustrade, échelle, caillebotis, etc.

Pour la galvanisation à chaud, la teneur en silicium des aciers doit être comprise entre 0.12 et

0.30%.

Souvent la quantité de zinc est caractérisée par la masse rapportée à la surface. L’épaisseur de

la couche de zinc correspond environ à 1/7 de la masse indiquée (par exemple pour une tôle de

280 g/m2, soit 140 g/m2 par face, la couche de zinc correspond à une épaisseur de 20 μm de

chaque côté). Les épaisseurs de Zn varient selon les procédés de galvanisation (sur tôles ou

pièce par pièce). Elles sont précisées dans les normes :

- EN 10 240 (Galvanisation à chaud des produits finis), pour les tubes en acier ;

- EN 12 240 partie 2, galvanisation à chaud des tôles. (les épaisseurs maximales se

situent de l’ordre de 20 μm);

- EN-ISO 1 461, pour la galvanisation pièce par pièce : balustrade, échelle, caillebotis,

poutrelles, etc. Les épaisseurs sont supérieures à 50 μm .

Les tôles d’acier galvanisées sont assez peu utilisées dans les stations d’assainissement. Leur

mise en oeuvre doit être particulièrement soignée.

4.2.2.2.2 Revêtements organiques

Parmi les produits minces utilisés dans les installations d’eaux usées les systèmes à deux

composants de type époxy (2-K-EP) ou polyuréthane (2-K-PUR) offrent une bonne protection.

Pour des applications immergées et enterrées, l’épaisseur totale du revêtement devrait être

supérieure à 300 μm. Une attention particulière doit être apportée à la préparation de surface

(Degré de sablage minimum : SA2,5 suivant la norme ISO 8501). La norme EN12944 spécifie

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système par système en fonction du degré d’exposition l’épaisseur minimale de la protection

organique à appliquer.

Les canalisations en acier au carbone, enterrées ou immergées, sont protégées par des

systèmes épais à deux ou trois couches de polyéthylène ou de polypropylène appliquées par

extrusion. Des applications par bande peuvent aussi être utilisées.

Le « Guide de choix des revêtements » du CEOCOR donne des indications pour la sélection

des revêtements, la préparation de surface, et le contrôle après application (passage au balai

électrique - cfr. Annexe 2, chapitre 2.3.2).

Sur des structures sous protection cathodique, les revêtements appliqués doivent avoir une

résistance élevée en milieux alcalins et une bonne adhérence.

4.2.2.3 Protection cathodique (protection active)

(Cfr. norme EN 12.954)

4.2.2.3.1 Principe

Le principe de la protection cathodique consiste à empêcher la réaction anodique du processus

de corrosion en mettant à disposition pour la réduction de l’agent agressif (oxygène) des

« électrons étrangers », c’est à dire des électrons qui ne sont pas libérés par la dissolution du

métal à protéger.

Les électrons nécessaires pour la réduction de l’agent d’attaque peuvent être délivrés par une

anode sacrificielle ou par un redresseur. Par suite du transport d’électrons étrangers vers la

structure à protéger, le potentiel de cette structure diminue. Si le potentiel d’une structure en

acier non ou faiblement allié est plus négative que son potentiel de protection (-850 mV par

rapport à une électrode cuivre / sulfate de cuivre), la vitesse de corrosion est négligeable

(inférieure à 5 μm / an).

L’application de la protection cathodique n’est possible que pour des structures ayant une

bonne conductibilité électrique longitudinale continue et qui sont placées dans un électrolyte

(eau, sol, boues).

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4.2.2.3.2 Protection cathodique avec anodes sacrificielles

Dans le cas de la protection cathodique avec anodes sacrificielles, on établit un couple

galvanique « artificiel » en raccordant la structure à protéger à un métal ayant un potentiel de

corrosion plus négatif : zinc3 ou magnésium, (voir Fig. 4.5).

Figure 4.6 - Protection cathodique avec une anode sacrificielle

La différence des potentiels de corrosion des deux métaux permet l’écoulement du courant

(électrons) qui réduit l’agent d’attaque à la surface de la structure à protéger. L’anode elle-

même se dissout au lieu du métal de la structure à protéger. Dans les installations d’eaux

usées, le magnésium doit être utilisé comme anode pour éviter de polluer l’environnement par

le zinc, celui-ci faisant partie du groupe des métaux lourds. Un contrôle régulier et le

remplacement périodique de l’anode sont nécessaires.

3 Dans certains pays, la présence de phénomènes environnementaux interdit l’utilisation immergée des

anodes en zinc.

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Photo 4.7 - Anodes sacrificielles sur support central Photo 4.8 - Anodes sacrificielles sur cloison siphoïde

4.2.2.3.3 Protection cathodique à courant imposé

Pour ce type d’installation le courant protecteur est fourni par un redresseur (cfr. Fig. 4.8). Les

anodes sont de préférence constituées de matériaux qui ne sont pratiquement pas attaqués

dans les conditions données, comme par exemple le ferrosilicium ou le titane avec un

revêtement d’oxydes métalliques. La réaction principale qui se produit à la surface des anodes

inertes est alors la formation d’oxygène :

2 H2O - 4 e- � O2 + 4 H+

En présence de chlorures, on observe dans l’électrolyte la formation de chlore gazeux ou

d’acide chlorhydrique, ce qui rend corrosive la zone anodique.

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Figure 4.9 - Protection cathodique avec redresseur et anodes inertes

4.2.2.3.4 Types d’installation

Dans le cas de la protection cathodique conventionnelle, l’installation est établie de façon que le

courant de protection n’arrive que sur des éléments à protéger (cfr. Fig. 4.7 et 4.8). Tous les

autres éléments de l’installation doivent être séparés électriquement. Pour maintenir le besoin

de courant protecteur faible, les éléments des constructions à protéger sont en règle générale

revêtus.

Dans le cas de la protection cathodique globale, une zone limitée d’une installation (p.ex. un

bassin complet dans une STEP) est protégé cathodiquement sans séparation galvanique (cfr.

Fig. 4.9). Ce type de protection cathodique a pour conséquence un besoin important en

courant. La répartition homogène du courant et de la tension doit faire l’objet d’une attention

particulière à la conception ainsi que l’emplacement et l’installation des anodes. De plus, le

contrôle d’une installation de protection globale est beaucoup plus compliqué et nécessite une

intervention de spécialistes.

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Figure 4.10 - Protection cathodique globale

4.2.2.4 Assistance du spécialiste anticorrosion

Vu la complexité des installations d’assainissement, il est fortement recommandé de consulter à

temps un spécialiste qualifié de l’anticorrosion afin qu'il puisse intervenir dans les différentes

phases du projet et de sa réalisation.

Un récapitulatif de ses tâches est indiqué dans le tableau 4.4 .

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TABLEAU 4.4 – Activités du spécialiste anticorrosion Phase du projet Activités du spécialiste anticorrosion

avant-projet assistance au choix des matériaux (variantes)

projet

- fixer la conception de la protection contre la corrosion - adapter cette conception au projet électrique - figer le choix des matériaux - préparer et vérifier les bases pour les appels d’offre de la partie

anticorrosion - élaborer une proposition pour l’assurance qualité des mesures

anticorrosion - préparer un programme de surveillance et d’entretien

soumission

- vérifier les offres concernant la protection contre la corrosion - éventuellement proposer des modifications - vérifier l’adéquation des offres entre elles vis-à-vis de la protection

anticorrosion en collaboration avec les fabricants et les fournisseurs

construction

- assurance qualité en matière de matériaux et de protection contre la corrosion :

- vérification des séparations galvaniques - contrôle de la qualité de mise en oeuvre des installations (en

particulier pour l’acier inox) - contrôle de l’application et de la qualité des revêtements et

des protections actives - fixer le programme de surveillance et d’entretien

mise en marche contrôle de réception et mise en marche de la protection cathodique

exploitation - contrôle de fonctionnement périodique de la protection cathodique - vérification des séparations galvaniques - contrôle périodique de l’état quant à la corrosion

4.3 Altération des bétons

4.3.1 Type d’attaque sur bétons non-armés et armés

4.3.1.1 Attaque par les acides

Les acides réagissent avec les composants calciques (entre autres Ca(OH)2), présents dans la

matière cimentaire, en formant des sels forts solubles dans l’eau. Il en résulte un effritement du

béton. Le type d’attaque spécifique à l’H2S est traité plus en détail dans le chapitre 5.3.

4.3.1.2 Attaque suite à une réaction alcalis granulats

Des réactions se produisent entre certaines formes de silice présentes dans le sable et/ou dans

les granulats et les alcalis, présents dans le ciment ou transmis par des agents extérieurs (eaux

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industrielles, adjuvants…). Il en résulte la formation d’un gel de silicates alcalins fortement

expansif provoquant une fissuration dont le faciès se présente sous la forme d’un faïençage.

Dans certaines circonstances, il s’échappe des fissures une substance blanchâtre.

Ce type d’attaque n’est pas immédiate. Le temps d’incubation de cette réaction est de l’ordre de

5 à 10 ans, mais varie bien entendu en fonction de paramètres tels que le type de granulats, la

concentration en alcalis, …La cinétique de ces réactions chimiques est loin d’être maîtrisée.

4.3.1.3 Attaque suite à des réactions sulfatiques (formation d’ettringite, de gypse, de sulfates

alcalins hydratés, de magnésie hydratée, de silice hydratée)

I. Réactions en présence

Sulfate de calcium (gypse) + aluminate de calcium + eau � ettringite (sel de Candlot)

Sulfate de sodium + chaux hydratée + eau � soude + gypse

Sulfate de sodium + eau � sulfate de sodium hydraté cristallisé

Sulfate de magnésium + chaux hydratée + eau � magnésie hydratée (brucite) + gypse

Silicate de calcium hydratée + sulfate de magnésium + eau � brucite + gypse + silice hydratée

II. Origine des réactifs

L’aluminate de calcium hydraté provient du ciment, le sulfate de calcium est parfois présent

dans des adjuvants régulateurs de prise et, les sulfures métalliques (pyrite, marcassite, …)

présents dans certains granulats forment des sulfates en s’oxydant.

Notons que certaines réactions se déroulent dans des conditions particulières de température

et d’humidité qui, heureusement, ne sont pas toujours présentes dans les conditions de mise en

oeuvre classique d’un béton.

Par exemple, l’ettringite produite dans le cas d’une incorporation de sulfate de calcium comme

régulateur de prise est qualifiée d’ettringite primaire, sans danger pour le béton car non encore

durci. Mais, si l’étuvage du béton est mal exécuté par exemple, et que cette ettringite primaire

n’a pu se développer et que le sulfate de calcium vient à être mis en présence d’aluminate de

calcium par l’intermédiaire d’eau, il se forme de l’ettringite dite secondaire qui entraîne des

dégradations irréversibles.

Photo 4.11 - Rupture dans le granulat

mise en évidence par analyse

pétrographique suite à une réaction

alcalis silice.

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III. Constatations

L’ensemble des réactions décrites sommairement ci-dessus conduit à la formation de

molécules dont le volume est plus grand que le volume des réactifs mis en présence. Il en

résulte, comme dans le cas des réactions alcalis granulats, un éclatement du béton dont

l’aspect représente une mosaïque aléatoire.

4.3.2 Type d’attaque altérant le béton armé

4.3.2.1 Attaque par carbonatation

Si les réactions précédentes sont dangereuses pour le béton armé ou non armé, l’attaque par

carbonatation, qui a pour conséquence de faire perdre au béton son pouvoir passivant, n’a de

conséquences que pour le béton armé.

En effet, sans pouvoir passivant résultant de l’alcalinité du béton non carbonaté, les armatures

du béton armé gonflent sous l’effet de la rouille et ceci déjà à partir d’un pH proche de 10,5.

Sous l’effet du CO2, la chaux hydratée (Ca(OH)2) se transforme en carbonate de calcium

(CaCO3) moins alcalin et pratiquement insoluble qui fait chuter le pH de 12.5 à une valeur

inférieure à 9. Cette chute de pH est facilement détectable par l’emploi de phénolphtaléine.

Cette réaction peut s’accompagner d’un écoulement de carbonate de calcium qu’il ne faut pas

confondre avec des exsudations de gel provenant d’une réaction alcalis granulats. Une attaque

à l’acide (vinaigre par exemple) permet de distinguer l’un de l’autre : le carbonate de calcium se

dissout sous l’action de l’acide, or le gel produit y est insensible.

Le béton d’enrobage éclate sous l’effet d’expansion des armatures, et le transfert des efforts

dans l’armature par adhérence acier - béton n’a plus lieu.

4.3.2.2. Attaque par des chlorures (Cl-)

Tout comme la carbonatation, cette attaque affecte les armatures du béton armé. Des ions Cl-

véhiculés par l’eau peuvent être présents dans le béton (adjuvants accélérateurs, granulats

Photo 4.12 - La zone périphérique blanchâtre

est affectée par la carbonatation car pour des

pH inférieurs à 9, l’indicateur est incolore.

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marins, …) ou provenir du milieu extérieur, par exemple suite à la récolte d’eau de

ruissellement contenant du sel de déverglaçage.

Dans l’environnement alcalin d’un béton (pH>12,5), l’acier est protégé contre la corrosion par

une couche passive. En présence de chlorures à une concentration critique au niveau du

ferraillage (environ 0,4 % par rapport au ciment), la couche passive est détruite localement

entrainant des phénomènes de corrosion par piqures. La concentration critique en chlorures

dans le béton dépend de différents facteurs (composition, dosage). De plus, elle diminue

lorsque le pH du béton baisse (p. ex : en cas de carbonatation, effluents acides, …).

Une fissuration excessive favorise l’accessibilité des armatures aux agents agressifs (chlorures,

oxygène, etc.).

Photo 4.13 - Corrosion du ferraillage du béton provoquée

par des chlorures

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Février 2007

31

5. CORROSION PAR H2S

5.1 Conditions de production et risques engendrés

5.1.1 Introduction

La présence d’H2S n’est pas normale dans un réseau et toutes les dispositions doivent être

prises pour en réduire autant que possible la teneur : c’est un impératif de sécurité publique. La

prévention de la formation d'H2S est donc essentiellement à prendre en compte lors de la

conception des ouvrages d’assainissement. Dans tous les cas, lorsque la présence d'H2S ne

peut pas être éliminée, des solutions curatives spécifiques doivent être mises en œuvre.

5.1.2 Mécanisme de formation d'H2S

(Texte emprunté à l’exposé de Mme A. Beeldens – Université KUL à Leuven

5ème Colloque International CEOCOR – Bruxelles 2000)

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Février 2007

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La corrosion dite par H2S est le résultat de quatre processus successifs par lesquels les ions

sulfates, présents dans les eaux usées, sont transformés en acide sulfurique par des bactéries

adhérant à la surface de la conduite. L'illustration ci-dessous donne par exemple un schéma du

processus de corrosion des matériaux cimentaires.

Le premier processus intervenant dans le mécanisme de l’attaque par l’acide sulfurique

biogénique, dite "corrosion par H2S", est la réduction en sulfures, par des bactéries anaérobies,

des ions sulfates présents dans les eaux usées. Les bactéries se trouvent dans la couche

visqueuse de la surface de la conduite immergée par les eaux usées. Les bactéries captent

l'oxygène des ions sulfates, SO42-, et l'utilisent pour oxyder les matières organiques. Le soufre,

qui apparaît sous la forme d'ions sulfures, se transforme instantanément, au contact de l'eau,

en un mélange de H2S et HS-, ou en SO42- en présence d'oxygène. La formation d’H2S dans les

eaux usées exige en conséquence un environnement anaérobie. Ceci se manifeste dans des

conduites d'égouts très peu ou pas aérées, avec des températures d'eau élevées et de longues

durées de séjour. La concentration en sulfates et en éléments nutritifs organiques dans les

eaux usées joue également un rôle important dans ce processus.

Une seconde phase de ce processus est le dégazage des eaux d'égouts, par lequel l’H2S

contenu dans les eaux usées s'échappe dans la masse gazeuse du réseau d'assainissement.

La solubilité d'H2S dans les eaux usées est cruciale : elle dépend de la température des eaux

usées et du taux de remplissage de la conduite, ainsi que du pH et de la présence de

turbulences. Le pH détermine en effet si les sulfures dans les eaux usées surviennent sous

forme ionisée S2- ou HS- ou non-ionisée H2S. Seule cette dernière espèce peut s'échapper vers

l'atmosphère sous forme gazeuse. Lorsque la valeur du pH des eaux usées est égale à 7, les

Figure 5.1 - Représentation schématique de l’attaque des matériaux

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deux formes interviennent de concentration égale. Dans le cas d'une valeur pH inférieure à 7, la

forme non-ionisée domine et une quantité de H2S plus importante peut être évacuée vers la

masse gazeuse des égouts.

Dans une troisième phase, H2S est transformé en acide sulfurique (H2SO4) dans la masse

gazeuse des égouts par des bactéries aérobies, appelées Thiobacillus Thiooxidans, lesquelles

se trouvent dans la partie haute de l’ouvrage où se situe la zone de condensation.

La dernière étape est la corrosion des matériaux de la conduite, comme expliqué dans les

paragraphes 4.2. et 4.3.

En résumé, les principales conditions contrôlant à la production d’hydrogène sulfuré sont :

♦ la concentration du milieu en oxygène dissous,

♦ la concentration en sulfates et en sulfures,

♦ la concentration en matières organiques,

♦ la température,

♦ la vitesse de l’effluent et le temps de contact de ce milieu avec les ouvrages,

♦ le pH et le potentiel Rédox.

Pour complément d’information voir annexe 3

5.1.3 Facteurs d’influence dans le processus de formation d'H2S

La norme EN 752-4 donne une liste de facteurs d’influence en partie reprise ci-après.

5.1.3.1 Température

Une température élevée favorise la prolifération bactérienne anaérobie qui intervient dans la

réduction des sulfates et la libération de H2S gazeux dans l’atmosphère.

5.1.3.2 Demande biologique en oxygène

La demande biologique en oxygène (DBO) est représentative de l’activité biologique dans

l’effluent pour une température donnée. Une DBO élevée implique donc une concentration en

matières organiques élevée, c’est-à-dire en mesure de se combiner aux sulfates.

5.1.3.3 L’oxygénation de l’effluent

La bonne oxygénation de l’effluent permet de réduire la formation d’hydrogène sulfuré en

réduisant l’activité des bactéries anaérobies.

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5.1.3.4 Aération de l’ouvrage

Une aération à intervalle régulier permet de libérer hors de l’ouvrage les gaz présentant un

danger pour la pérennité des matériaux.

5.1.3.5 Vitesse d’effluent

Une vitesse trop faible de l’effluent intervient à deux niveaux

Elle entraîne un temps de séjour élevé qui dans un ouvrage mal ventilé favorise l’activité

anaérobie (la masse organique aérobie consommant l’oxygène)

Elle permet une sédimentation. Cette masse sédimentée étant le siège de réactions

anaérobies.

5.1.3.6 Présence de remous, de chutes

Les ouvrages d’adduction comprenant des ouvrages de chutes sont le siège de phénomènes

de dégazage d'H2S provoquant une dégradation du béton dans l’environnement de la chute.

5.1.3.7 pH

Un pH faible favorise le dégazage d’H2S. Par contre, un pH trop élevé pourra entrainer des

transformations de l’effluent ou des difficultés de traitement. Un équilibre doit donc être

recherché.

5.1.3.8 Sulfates

5.1.4 Zones à risques de corrosion par H2S

Les zones de dégradations se situent essentiellement :

� Aux endroits où se produit un phénomène de dégazage

- où une conduite de refoulement débouche dans un ouvrage gravitaire, en

amont et en aval du point de rejet (conduite, réservoir, chambre de réception,

regards…)

- dans des conduites à écoulement sous pression ou gravitaire en charge,

comportant des poches d’air (points hauts)

� Aux endroits où on observe une élévation sensible de température.

� Dans les zones à temps de séjour élevé (supérieur à 2 heures), par exemple les

digesteurs de boues, les grands collecteurs.

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Photo 5.2 - Attaque par H2S en sortie de la conduite de

refoulement

Photo 5.3 - Attaque H2S dans des regards

Photo 5.4 - Attaque par H2S de la voûte non-immergée

Photo 5.5 - Attaque par H2S du collecteur (temps de

séjour trop élevé des effluents)

Photo 5.6 - Attaque par H2S

de la rehausse et du cadre en fonte

Photo 5.7 - Attaque par H2S dans un dessableur

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5.1.5 Evaluation de l’importance du risque

(Texte emprunté à l’exposé de Mme A. Beeldens – Université KUL à Leuven

5ème Colloque International CEOCOR – Bruxelles 2000)

La littérature spécialisée reproduit différents modèles pour la prévision et le calcul de la

probabilité de formation d’H2S. On peut les ranger dans deux grandes catégories.

- Une première comprend les modèles qualitatifs, généralement construits sous la forme de

tableaux. Les modèles les plus importants sont la table d'évaluation de Fayoux [cfr. annexe

4] et l'évaluation Z de Pomeroy [cfr. annexe 5].

- Une seconde catégorie de modèles décrit la corrosion de manière quantitative. En d'autres

termes, la production de gaz sulfure, de sulfates et la vitesse de corrosion sont décrites en

fonction des divers paramètres et circonstances. Le modèle de Pomeroy [cfr. annexe 6],

s’articule autour de deux formules importantes.

Dans toute approche globale de conception, il faut tenir compte des conditions en amont de ce

tronçon.

5.1.6 Risques engendrés par la présence d’H2S

1. Risques pour la santé publique par l’intoxication pouvant aller jusqu’à l’asphyxie de la

personne (asphyxie entre 500 à 1000 ppm).

2. Risque de mauvaises odeurs créant une nuisance pour le voisinage (odeur d’œufs pourris) ;

3. Risque de dégradation par corrosion des ouvrages métalliques ou en béton armé ;

4. Perturbation du traitement en station d’épuration.

Des appareils de mesures spécialisés permettent de détecter la présence d’H2S et, si

nécessaire, de mettre en œuvre des solutions de sécurité ou de traitement. Ces dernières sont

généralement hydrauliques, chimiques ou biologiques.

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5.2 Action de l’H2S sur les matériaux métalliques (aciers faiblement

alliés, aciers spéciaux, aluminium)

5.2.1 Aciers faiblement alliés

La présence d'H2S en milieu humide augmente très fortement la vitesse de corrosion des aciers

faiblement alliés. Sans protection particulière, l’utilisation de ces aciers doit être proscrite.

5.2.2 Aciers inoxydables

Le soufre sous forme d’H2S augmente généralement la vitesse de dissolution anodique des

aciers inoxydables et il a tendance à diminuer leur aptitude à la passivation. Il peut aussi

propager la corrosion sous contrainte.

En solution aqueuse, l’H2S est un acide faible et l’acier inoxydable ne sera que très faiblement

attaqué.

Dans des atmosphères sèches et des températures inférieures à 200 °C, les aciers ferritiques

contenant plus de 17 % de chrome, ainsi que les aciers inoxydables austénitiques de type

18%Cr-8%Ni offrent une bonne résistante pour des teneurs d’H2S allant jusqu’à 4 %. Dans des

atmosphères humides, en présence de H2S, les nuances austénitiques de type 18%Cr-8%Ni

présentent une vitesse de corrosion uniforme comprise entre 0.1 et 0.5 mm/an, ainsi qu’un

risque associé de corrosion par piqûre. L’addition du molybdène améliore le comportement à

l’action de l’H2S.

Photo 5.9 - Corrosion des caillebotis en acier

galvanisé par H2S

Photo 5.8 - Action H2S sur des tubes en fonte ductile

après dégradation de la protection du ciment

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D’expérience, dans des atmosphères de digesteurs et stockeurs de boues, les nuances de type

18%Cr-10%Ni-2%Mo présentent une résistance à la corrosion suffisante.

Sous réserve d'un choix judicieux de la nuance d'acier utilisée, on peut donc dire que les aciers

inoxydables résistent bien à la corrosion en milieux H2S.

NOTE : Un guide « TSM (Technique Sciences et Méthodes) Juillet –Août 2003 – 98ième année

Guide de l’utilisation des aciers inoxydables dans les réseaux d’eau » a été publié en France

par l’AGHTM (devenue l’ASTEE).

5.2.3 Aluminium

En atmosphère sèche, l’H2S n'a aucune action sur l'aluminium et ne modifie pas sa coloration.

Par contre en atmosphère humide ou dans des condensats, la présence d'H2S, de CO2 et de

chlorures entraine une corrosion rapide.

Dans des stations d’épuration couvertes, il a été observé des attaques par piqûre assez fortes

sur des ponts de racleurs et structures d’escaliers (cfr. photos 5.10, 5.11, 5.12 et 5.13) en

alliage AlMgSi1Mn, AlMgSi1, et cela même pour des concentrations de chlorures très faibles (<

3 μg/cm3) et des pH compris entre 4.5 et 6.8.

Photo 5.10

Photo 5.11

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39

Photo 5.12

Photo 5.13

5.3 Action de l’H2S sur les bétons

5.3.1 Mécanisme d’altération

La dégradation du béton dans les ouvrages

d’assainissement par l’action de H2S est une attaque

acide à pH très faible (généralement inférieur à 1). L’acide

sulfurique (H2SO4), produit à partir de H2S (cfr. chapitre

4.1), réagit avec les composants calciques présents dans

la matière cimentaire, en formant du gypse (sulfate de

calcium).

Photo 5.14 - Mise à nu des armatures

due à l’attaque par H2S après moins de

10 ans d’exploitation.

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Les réactions qui conduisent à la dégradation des bétons :

- Attaque de la calcite superficielle néoformée suite à la carbonatation :

CaCO3 + H2SO4 + H2O � CaSO4, 2H2O + CO2

calcite gypse

- Attaque du composant de la phase liante le plus vulnérable : la Portlandite:

Ca(OH)2 + H2SO4 � CaSO4.2H2O

Portlandite gypse

- Attaque des silicates de calcium hydratés de la phase liante :

3CaO. 2SiO2. nH2O + 3H2SO4 � 3CaSO4. 2H2O + 2 SiO2 + mH2

CSH gypse gel de silice

5.3.2 Cas particulier

5.3.2.1 Ciments alumineux

Le ciment alumineux présente quant à lui une bonne durabilité dans des environnements

agressifs tels que rencontrés dans les réseaux d’assainissement; cela s’explique par la stabilité

de l’alumine hydratée Al(OH)3 jusqu’à des pH de 3,5 environ et par une forte interaction bactérie

– substrat cimentaire.

Parmi la famille des ciments alumineux, le Ciment Fondu® défini par la norme NF P15-315 est

un liant hydraulique essentiellement constitué d’aluminate monocalcique CA, qui résulte de la

fusion d’un mélange de bauxite et de calcaire dans des proportions telles que le ciment obtenu

renferme au moins 30% de sa masse en alumine (Al2O3).

Cependant, étant donné que les conditions et l’intensité de corrosion sont très variables selon

les réseaux, une analyse de l’agressivité de l’environnement doit précéder le choix du matériau.

5.3.2.1 Ciments résistants aux sulfates - HSR-LA

L’action de H2S sur les matériaux à base de ciment ne doit pas être confondue avec une autre

forme de dégradation qui est la formation d’ettringite (cfr. § 7.2.1.2.3). L’utilisation seule du

ciment HSR-LA n’est pas une solution pour remédier à l’attaque de type H2S.

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5.4 Recommandations préventives

5.4.1. Augmentation de la vitesse

Il y a lieu de réduire de façon significative les dépôts en se plaçant dans les conditions

d’autocurage. La norme européenne EN 752-4 prévoit pour des canalisations de diamètre

nominal

- < DN 300 (petits branchements ou collecteurs) avec soit une vitesse d’effluent

> 0,7 m/s, soit une pente > 1/DN ;

- > DN 300 des vitesses plus élevées peuvent être acceptées.

De plus, la norme se réfère à des indications locales qui peuvent être disponibles dans les

documents de référence nationaux.

Les possibilités d’améliorer la vitesse sont entre autres les suivantes :

- Diminuer le coefficient de frottement de l’ouvrage

Par exemple :

• soigner l’enduit et ou le jointoiement pour des ouvrages en maçonnerie

• soigner les conditions de pose pour limiter les ovalisations, les écarts de tracé et de profil, les désalignements ou déboîtements des joints, les dépôts

• choisir des conduites à rugosité faible et durable (abrasion, etc.).

- Eviter la formation des turbulences en soignant le raccordement entre éléments :

• joint entre les tubes préfabriqués

- éviter des dénivellations du fil d’eau entre les éléments ;

- éviter de fortes ouvertures des joints (déconnexion ou déboitement) ;

éventuellement égaliser ces ouvertures par remplissage des joints.

• passage au travers des regards de visite

- respecter la forme du fil d’eau jusqu’à mi canalisation ;

- éviter des chutes dans les chambres ou regards de visite.

- Favoriser les solutions à fortes pentes : Pour un même débit nominal une conduite

de faible diamètre et de pente forte sera préférée à une conduite de grand diamètre

et de pente faible. En général, les pentes supérieures à 5/1000 permettent d’éviter la

production d’H2S.

- Améliorer la forme de la section mouillée dans la partie basse de l’ouvrage en

diminuant la surface de frottement.

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42

- Mise en place d'autres solutions dans des pays à relief assez plat.

Note : Des vitesses trop élevées engendrent d'autres problèmes de type abrasion, bruit, émission d'odeurs…

5.4.2 Aération des ouvrages

Pour réduire le risque de formation et d’accumulation de H2S, il y a lieu de prévoir un nombre

suffisant de dispositifs d’aération surtout si l’ouvrage concerné est de grande longueur et

pourvu d’ouvrages de chute. Cette aération peut être réalisée soit par une ventilation naturelle

comme des cheminées en communication avec l’atmosphère, soit par une ventilation forcée

extrayant les gaz. L’air aboutissant à l’exutoire des cheminées ou conduits d’air doit faire l’objet

d’un traitement particulier contre les odeurs lorsque cela est nécessaire pour éviter des

nuisances olfactives.

5.4.3. Choix des matériaux

Le phénomène de dégradation dû à H2S s’accompagne d’un pH souvent très faible (<1). Pour

faire face à ce phénomène, les matériaux doivent résister à une concentration en H2SO4 égal à

0,5 mol/L pendant au moins 10 000 heures en condition de service.

5.4.4. Autres dispositions préventives

D’autres dispositions peuvent comprendre l’injection d’air, d’oxygène ou des additions

chimiques (peroxyde d’hydrogène (H2O2), ions nitrates, sels de fer (FeSO4, FeCl3 …)).

Il est nécessaire de vérifier dans chaque cas, l’impact de ces produits sur les matériaux eux-

mêmes, les procédés d’épuration et l’environnement.

5.5 Recommandations curatives

5.5.1 Augmentation de la vitesse de l’effluent

L’augmentation de la vitesse de l’effluent dans un ouvrage existant s’obtiendra en rétablissant

un état de surface correct surtout en partie basse puisque la sédimentation qui est à éviter

intervient pour des faibles débits et donc des faibles hauteurs d’eau.

Cette réhabilitation de l’état de surface s’obtiendra :

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- soit par ragréage des surfaces au mortier ;

- soit par mise en place d’une structure préfabriquée épousant la forme du radier ou

modifiant la forme de celui-ci ;

- soit par coffrage d’une cunette plus étroite que le radier précédent

Cette dernière solution tout en étant plus efficace pour lutter contre la sédimentation n’en réduit

pas moins, dans certains cas, le débit capable de l’ouvrage.

5.5.2 Aération de la partie haute

Dans la mesure du possible, on veillera à multiplier les évents pour éliminer le risque

d’accumulation de H2S en partie haute des ouvrages.

5.5.3 Choix des matériaux utilisés pour la rénovation

Les recommandations curatives sont les mêmes que celles visées par le § 5.4.3.

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6. CORROSION PAR COUPLES GALVANIQUES

6.1 Mécanisme

La condition nécessaire pour la corrosion par couples (piles) galvaniques est la présence

d’une différence de potentiel entre plusieurs parties d’une structure métallique. Le Tableau

6.1 indique des gammes de potentiels de corrosion Ek typiques du métal, lesquels sont

fonction de la nature du milieu environnant.

TABLEAU 6.1 – Liste de potentiels de corrosion

Métal Ek [mVCSE]

Acier, fonte dans eau usée aérée de -650 -450

Acier, fonte dans eau usée non aérée

(conditions d‘anaérobie) -900 -700

Acier inox dans eau usée aérée -200 +100 *

Acier d’armature air, sol -200 +100

de béton dans l’eau -500 -200

Zinc/acier galvanisé dans eau usée aérée -1.000 -800

Aluminium allié dans eau usée aérée -600

à

-50 * en présence des microorganismes le potentiel peut augmenter jusqu’à 500 mV Ek [mVCSE] : différence de potentiel entre le métal considéré et l’électrode de référence (cuivre/sulfate de cuivre) placée dans le même milieu (eau ou sol).

Quand deux métaux avec des potentiels de corrosion différents sont en contact avec un

électrolyte (eau, sol), ils forment une pile galvanique. Lorsque le circuit électrique entre les

deux métaux est fermé, le métal avec le potentiel de corrosion le plus négatif devient

l’anode et se corrode ; celui avec le potentiel le plus positif est alors la cathode.

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Figure 6.1 - Mécanisme de corrosion dans couples galvaniques

Lorsque les zones anodiques et cathodiques sont clairement séparées, on parle aussi de macropiles.

6.2 Vitesse de corrosion

Un courant continu circule toujours dans des macropiles. L’importance de ce courant

dépend de la différence des potentiels de corrosion, de la résistance électrique entre

l’anode et la cathode et du comportement de polarisation (résistances électrochimiques).

La corrosion de l’anode se compose de sa propre corrosion (en absence de couples

galvaniques) et de la perte de matière causée par le courant de macropile indiqué dans le

tableau 2. Une conséquence type de ce genre d’attaque est une corrosion très localisée

avec perforation des parois.

TABLEAU 6.2 – Perte de matière de l’anode Perte de matière par mA Métal

g/an cm3/an Aluminium 2.90 1.08 Acier/fonte 9.13 1.16 Zinc 10.69 0.98

Dans les installations d’eaux usées, des pertes de matières de plusieurs centaines de

grammes par an dues aux courants des macropiles sont possibles.

A signaler également que les vitesses de corrosion sont importantes dans des couples

galvaniques présentant de grandes cathodes et de petites anodes. Des vitesses de

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corrosion comprises entre 0.5 et 2 mm/an sont souvent observées dans les installations

d’eaux usées.

Dans les macropiles, la corrosion se concentre généralement au voisinage de l’interface

anode-cathode.

6.3 Matériaux en danger, situations typiques

6.3.1 Types de couples galvaniques

Deux types de couples galvaniques sont prédominants :

a) Les piles d’aération différentielle

La corrosion par aération différentielle s’observe lorsque la concentration en oxygène

varie le long d’une structure (bassins avec de grandes différences de concentration

en oxygène) ou si une partie de cette structure est couverte par des dépôts

(incrustations, dépôts de boue, produits de corrosion non adhérents, etc.) qui

empêchent l’accès de l’oxygène à la surface métallique. Une zone anodique avec

dissolution du métal se forme dans la zone la moins oxygénée (par exemple sous les

dépôts).

Ce type de corrosion s’observe en général sur des installations en acier, acier

galvanisé et fonte.

Figure 6.2

Argile Pauvre en oxygène Ek = -700 mVCSE

Sable Riche en oxygène Ek = -400 mVCSE

Anode: Corrosion Cathode: Réduction d‘oxygène

Courant

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47

Photo 6.3

Corrosion d’un tube enterré en fonte provoquée par un

remblai inhomogène

(i) moitié du tube dans un remblai de graviers

Photo 6.4

Corrosion d’un tube enterré en fonte provoquée par un

remblai inhomogène

(ii) moitié du tube dans de l’argile

b) Piles galvaniques

Les piles galvaniques résultent de la liaison électrique de deux métaux aux potentiels de

corrosion différents (cfr. photo 6.5). D’après

le tableau 6.1, on constate que les cathodes

étrangères principales sont les aciers inox et

l’armature du béton. Cette dernière a

presque toujours une surface importante, ce

qui favorise des grandes vitesses de

corrosion. Des systèmes de mise à la terre

en cuivre ou en acier inox peuvent être aussi

des cathodes étrangères importantes.

Les matériaux en danger sont ceux

présentant des potentiels de corrosion plus

électronégatifs comme l’acier, la fonte, l’acier

galvanisé, le zinc et l’aluminium. Si les

éléments en acier ou fonte sont revêtus, la

corrosion se concentrera sur les zones avec des défauts dans le revêtement (dégradations,

porosités, détérioration accidentelle …). Dans ce cas, le rapport des surfaces (petite anode,

grande cathode) provoque presque toujours de grandes vitesses de corrosion.

Photo 6.5 -

exemple d’assemblage déclanchant un couple

galvanique : corrosion après 6 semaines d’utilisation

d’une pompe en fonte immergée dans un bassin en

béton armé suite à une macro pile entre la pompe et

l’armature du béton

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48

6.3.2 Cas fréquemment rencontrés

Des situations typiques de couples galvaniques dans des installations d’eaux usées

sont par exemple :

- des constructions mixtes en acier au

carbone et acier inox (cfr photo

6.16 ; 6.17) ;

- des constructions mixtes en

aluminium et acier inox (cfr. photo

6.6);

- des pompes immergées, des

échelles ou des systèmes d’aération

dans des bassins en béton armé qui

sont en contact avec l’armature du

béton (cfr. Photo 6.5, 6.8) ;

- des conduites métalliques enterrées

en contact avec le ferraillage et les

dispositifs de mise à la terre en cuivre.

Les liaisons des matériaux à potentiels de corrosion différents sont souvent fortuites ou

accidentelles. Elles peuvent résulter par exemple :

- de fixations métalliques (cfr. Photo 6.9) en contact avec l’armature du béton, (par

exemple un tuyau traversant une paroi (cfr. Photo 6.10, 6.12 ), barres de guidage

des pompes (cfr. Photo 6.7) ;

- des liaisons équipotentielles, mises à la terre, installations de mesures et régulation

etc.

La mise en contact de l’armature du béton

avec des structures en acier inox ne pose

normalement pas de problèmes du point de

vue des couples galvaniques, même si les

potentiels de corrosion peuvent différer

notablement. En effet, grâce au

comportement électrochimique (forte

résistance de polarisation des métaux

Photo 6.7 - Barres de guidage corrodées en aluminium

Photo 6.6 - Tirants inox et structure aluminium

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Février 2007

49

passifs), les courants dans ces piles sont faibles et ne provoquent pas de corrosion de la

structure présentant le potentiel le plus électronégatif.

Photo 6.8 - Aérateur zingué en contact avec l’armature

du béton

Photo 6.9- Fixation zinguée en contact avec l’armature

du béton

Photo 6.10 - Passage de mur – Tube zingué en contact

avec l’armature

Photo 6.11- Fixations isolantes défaillantes

Photo 6.12 - Passage de mur – canalisation en contact

avec les armatures

Photo 6.13 - Détail de l’altération sur le passage de mur

déficient

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Février 2007

50

Photos 6.14 et 6.15 - Clapet anti-retour en fonte (défaut local de l’émaillage) en contact direct avec inox.

Corrosion par couple galvanique entre l’inox et la fonte.

Photos 6.16 et 6.17 - Corrosion interne due à la corrosion galvanique entre la crépine en acier inox et le tube en

acier galvanisé.

6.4 Recommandations préventives

Les mesures préventives de protection des structures métalliques vis-à-vis des couples

galvaniques consistent en principe à éviter la formation des macropiles ou à limiter les

courants à des valeurs tolérables. Ces mesures peuvent être :

a) Dans le cas de cellules d’aération différentielle :

- Utilisation des matériaux insensibles à cette forme de corrosion (acier inox…) ou

non conducteurs ;

- Application de revêtements organiques d’épaisseur minimale de 300 μm ;

- Utilisation de la protection cathodique afin d’éviter ou de diminuer des différences

de potentiel entre zones avec bonne et mauvaise aérations ;

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Février 2007

51

- Construction sans conductibilité longitudinale (assemblage non conducteur

d’éléments de conduites) limitant les surfaces cathodiques actives ;

- Elimination des dépôts afin de réduire les aérations différentielles le long de la

structure ;

- Homogénéisation de la concentration en oxygène dans l’effluent.

b) Dans le cas de couples galvaniques avec des cathodes étrangères et structures mixtes

- Privilégier l’utilisation de matériaux non conducteurs ;

- Eviter les assemblages de matériaux métalliques de nature différente (de potentiel

différent).

Lorsque l’assemblage de matériaux métalliques de natures différentes est

nécessaire :

- Mettre en place une séparation

galvanique (isolation pour

courants continus faibles) ;

- Prévoir des dispositifs

permettant d’éviter le contact

permanent avec l’électrolyte

pour les équipements à

fonctionnement intermittent

(par exemple relever

des pompes immergées hors

service) ;

- Augmenter la résistance

électrique dans le circuit de

courant (p.ex. montage des

pièces isolantes entre tubes

en matériaux différents) ;

Pompe immergéeFonte (Montage isolé)

Armature du béton

ConduiteAcier inox

Joint isolant

Liaison equipotentielle

Alimentation électrique spécialep.ex. avec dispositifs limiteurs

Pompe immergéeFonte (Montage isolé)

Armature du béton

ConduiteAcier inox

Joint isolant

Liaison equipotentielle

Alimentation électrique spécialep.ex. avec dispositifs limiteurs

- Eviter des rapports de surfaces cathode-anode défavorables (p. ex. réduction de la

surface cathodique par une peinture ou un revêtement isolant) ;

- Protection cathodique par courant imposé ou par anode galvanique.

Remarques : Les mesures de protection contre la corrosion doivent toujours être en

conformité avec les exigences concernant la sécurité des personnes (mise à la terre,

liaisons équipotentielles, protection contre la foudre). La réalisation des séparations

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Février 2007

52

galvaniques entre structures aux potentiels de corrosion différents exige souvent des

mesures spéciales sur le plan électrique. Citons en exemple la connexion des systèmes

anti-foudre avec des dispositifs de protection du type éclateur, l’alimentation des

composants électriques sans liaison directe au conducteur neutre du réseau électrique

général en utilisant des transformateurs de séparation, etc.

Les possibilités concrètes d’appliquer de telles dispositions dépendent des réglementations

nationales. Il est important d’harmoniser les concepts électriques et de protections contre la

corrosion dès la phase d’étude du projet.

6.5 Recommandations curatives

Les mesures curatives de protection contre les dégradations des structures métalliques par

des couples galvaniques consistent en principe à interrompre le circuit de courant des

macropiles (séparation galvanique des structures ayant des potentiels différents) ou à

réduire le courant de macropile à des valeurs qui ne compromettent pas la fonction et la

pérennité de l’ouvrage. Ces mesures peuvent être :

a) Pour les cellules d’aération différentielle :

- Remplacement des structures corrodées par des matériaux non sensibles à cette

forme de corrosion (acier inox, matières plastiques, …) ;

- Application de revêtements d’épaisseur minimale de 300 μm avec préparation de

surface par sablage au moins égale à SA 2.5 (cfr. norme ISO 8501 - échelle de

sablage) et un support exempt de stimulant de corrosion (chlorures, sulfates, …) ;

- Protection cathodique ;

- Elimination des zones préférentielles de dépôts propices à la formation d’un milieu

anaérobie ;

- Favoriser l’agitation du milieu pour arriver à une concentration homogène en

oxygène.

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Février 2007

53

b) Pour les couples galvaniques avec des cathodes étrangères :

- Eliminer les assemblages de matériaux métalliques de natures différentes (c’est à

dire de potentiels différents) ;

- Mettre en place une séparation galvanique (isolation pour courants continus

faibles).

La mise en place de ces séparations doit respecter des règles de précaution. Toute

négligence de montage de fixations peut mener à des dégradations (cfr. photo

6.11);

- Supprimer le contact permanent avec l’électrolyte pour les équipements à

fonctionnement intermittent. (p. ex. relever des pompes immergées hors service);

- Augmenter la résistance électrique dans le circuit de courant (p.ex. montage des

pièces isolants entre tubes en matériaux différents) ;

- Diminuer les rapports de surfaces cathode/anode. (p. ex. réduction de la surface

cathodique par une peinture ou un revêtement isolant) ;

- Protection cathodique par courant imposé ou par anode galvanique.

Avertissement au lecteur : la mise en application des recommandations ci-dessus, seules

ou en combinaison, nécessite toujours l’avis d’un spécialiste.

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54

7. CORROSIVITE DES MILIEUX EN ASSAINISSEMENT

7.1 Altérations par les boues.

Les phénomènes observés dans les boues sont des réactions de fermentation. En présence

d’oxygène, il se forme des acides organiques, du CO2, des nitrates et des sulfates.

Lors de conditions anaérobies, les produits résultant sont du méthane, de l’ammoniac et de

l’H2S.

Pour que l’activité des micro-organismes soit assurée, le pH des boues doit être proche de 7.

Lorsque la décomposition des boues utilise de l’oxygène, le milieu environnant s’appauvrit.

Cette raison jointe à la neutralité du milieu entraîne une faible agressivité des boues vis à vis de

la plupart des matériaux métalliques.

Pour les aciers galvanisés, la teneur élevée en CO2 favorise la formation d’une couche

protectrice de carbonate de zinc.

Les alliages cuivreux peuvent être mis en danger par la présence d’ammoniac ou d’H2S et sont

déconseillés en présence de ces milieux.

Une corrosivité élevée des boues peut résulter de la présence d’agents oxydants tels que FeCl3

utilisé comme floculant. De même, les aciers et fontes seront attaqués par des boues acides

(pH<6). Toutefois ce degré d’acidité est rarement observé.

La présence de chlorures dans les boues constitue toujours un risque de corrosion des bétons,

de l’acier au carbone et de certains aciers inoxydables.

Lors de la fermentation, il se forme des acides organiques et inorganiques. Dans la phase

boue-gaz et dans la zone de gaz, il en résulte un degré de corrosivité important. Dans la zone

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Février 2007

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de gaz du digesteur, il faut compter avec la présence d'H2S qui se transforme en acide

sulfurique sur les surfaces de béton et d’acier.

Pour éviter des dégâts de corrosion, les solutions suivantes sont possibles :

1. Application de revêtements adaptés sur les constructions en béton ou en acier au carbone;

2. Utilisation d’aciers inoxydables austénitiques 18%Cr 8%Ni au Molybdène ou de Duplex ;

3. Prévention de la condensation de gaz dans les conduites (contrôle du point de rosée et

évacuation de la condensation).

Dans le cas d’agitation des boues engendrant des éclaboussures, le milieu devient plus

agressif. Dans ces zones, on relève souvent des attaques du béton et des aciers, y compris les

aciers inoxydables au chrome-nickel. Ce phénomène se manifeste particulièrement dans les

installations d’hygiénisation (températures élevées pour élimination des bactéries) et les

systèmes de filtres.

Dans les installations traitant des eaux usées avec des fortes teneurs en matières grasses

et / ou glucose, les boues sont particulièrement agressives en raison du risque de

transformation de ces produits en acides organiques.

7.2 Altérations par les eaux

7.2.1 Matériaux minéraux

7.2.1.1 Pierres naturelles (meulière, moellons, …), briques

Utilisation dans des collecteurs principaux à écoulement libre.

Bonne résistance de ces matériaux aux différentes qualités d'eau.

L'emploi de ciments résistants aux milieux agressifs (HSR LA selon la norme EN 197) est

recommandé (Prise Mer, Eaux Sulfatées - PMES).

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7.2.1.2 Béton coulé sur place et préfabriqué

Bonne résistance à la corrosion sauf en présence d’acides, d'H2S, d'eau chargée en ammonium

(NH4+), en magnésium (Mg²+) ou en CO2 (carbonatation des bétons).

TABLEAU 7.1 – Degrés d’attaque du béton en contact avec des eaux chargées

Propriété de l'eau Degré d'attaque

A faible attaque A forte attaque A très forte attaque

pH 5.5 - 6.5 4.5 - 5.5 < 4.5

Dioxyde de carbone

dissolvant la chaux

(mg/L CO2)

15 - 30

30 - 60

> 60

Teneur en ammonium

(mg/L NH4+)

15 - 30

30 - 60

> 60

Teneur en magnésium

(mg/L Mg++)

100 - 300

300 - 1500

> 1500

Teneur en sulfate (mg/

L SO4--)

200 - 600

600 - 3000

> 3000

(Source DIN 4030)

Pour les composants préfabriqués (tuyaux, regards, boîtes de branchement), certains

compléments nationaux des normes EN 1916 et EN 1917 mentionnent les seuils suivants :

pH > 4,5 ; NH4+ < 30 mg/L ;

SO4-- < 600 mg/L ; Mg++ < 1000 mg/L ;

Cl- < 750 mg/L.

Il est rappelé ci-dessous les principales réactions engendrées par la nature des eaux

transportées (voir aussi chapitre 4.3 Altération des bétons et 5.3 Action de l’H2S sur les bétons).

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(a) Réactions alcali-granulats ou sulfatique

Que ce soit par la formation d’un gel expansif

ou par la formation de molécules dont le

volume est plus grand que le volume des

réactifs mis en présence, le béton éclate et

se fissure entraînant la ruine de l’ouvrage.

Le phénomène de formation d’ettringite

dépend fondamentalement du ciment

employé. Un choix attentif devra toujours être

fait.

Tout ouvrage en contact avec le milieu

assainissement doit être réalisé avec des

ciments à basse teneur en C3A (aluminates

tricalciques) et à basse teneur en alcalis.

Photo 7.2 - Eclatement du béton

par formation d’ettringite

(b) Attaque du béton par les chlorures et la carbonatation

Les chlorures contenus dans l’eau (sels de déverglaçage…) peuvent provoquer une

dépassivation des armatures entrainant de la corrosion par piqûres (photo 7.3).

Sous l’effet du dioxyde de carbone dissous dans l’eau, le pH du béton enrobant les armatures

chute, ayant pour effet de dépassiver les armatures qui seront corrodées. Celles ci gonfleront et

éclateront le béton périphérique (photo 7.4).

photo 7.3 : Attaque par les chlorures

photo 7.4 : Attaque par carbonatation dans

un collecteur.

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Février 2007

58

L’état de corrosion des armatures peut être évalué par des méthodes non destructives telles

que la cartographie potentiométrique (voir chapitre 8.3.4.3)

7.2.1.3 Béton polymères

Utilisation : fabrication de caniveaux et de canalisations non visitables pour des travaux sans

tranchée.

Bonne résistance à la corrosion.

7.2.1.4 Grès cérame

Emploi : canalisations, pièces façonnées, dalles, etc.

Très bonne résistance à la corrosion sauf en présence d'acide fluorhydrique.

7.2.1.5 Fibrociment

Même utilisation que les conduites de béton non armé préfabriquées.

Sensiblement même résistance à la corrosion.

7.2.1.6 Matériaux organiques (PVC, PE, PP, PRV)

Emploi : canalisations et collecteurs

Bon comportement vis à vis de la corrosion sauf en présence d'eaux contenant de grosses

quantités de solvants organiques.

Les PVC, PP sont sensibles au rayonnement ultraviolet.

7.2.2 Matériaux métalliques

Ils sont essentiellement utilisés dans les stations d'épuration (STEP) ou pour les canalisations

de transport sous pression (refoulement).

7.2.2.1 Aciers peu ou non alliés et fontes

En milieu aéré, ces matériaux sont sensibles à la corrosion et nécessitent toujours l'application

de dispositions particulières de protection :

- Pour l'intérieur des canalisations : revêtement en mortier de ciment (cfr. chapitre 7.2.1),

application d'une résine époxydique ou polyuréthanne ;

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- Pour l'extérieur des canalisations : revêtements PE, PP, PU, métallisation, résines

époxydiques, protection cathodique (cfr. guide de choix des revêtements de canalisation

– publication CEOCOR - 2006) ;

- Pour les structures en acier ou en fonte : revêtements métalliques, peintures

époxydiques ou polyuréthannes (cfr. norme EN-ISO 12944 pour l'acier), protection

cathodique ;

- Pour les fers de béton armé :

- recouvrement des armatures selon les normes et/ou les règles nationales (cfr.

annexe 8);

- recouvrement des armatures spécifié dans la norme ENV 1992 (Eurocode 2);

- composition du béton selon la norme ENV 206.

- protection cathodique

- emploi d’armatures inox

Note : pour les parties enterrées ou immergées, une discontinuité électrique totale entre les fers de béton armé et les

autres ouvrages en acier est impérative (cfr. chapitre 4), comme par exemple pour les éléments d'ancrage, les

manchettes de traversée de paroi, …

7.2.2.2 Aciers inoxydables

Les qualités des inox les plus utilisés sont des nuances à 18% de chrome, 10 à 12% de nickel

et 0 à 2,5% de molybdène (voir tableau de correspondance en annexe 7). L’utilisation d’inox

sans molybdène est envisageable certaines applications dans la domaine des eaux usés et leur

traitement. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le molybdène améliore la résistance par

piqûres en présence de chlorures et la corrosion caverneuse, la température étant un

phénomène aggravant de la corrosion.

Les inox résistent bien à la corrosion en milieu aérobie et anaérobie sous réserve d’un choix

adéquat de la nuance en fonction :

- des caractéristiques chimiques de l’eau et de leur teneur en matières solides

- des conditions de mise en œuvre (soudage, usinage, contamination…)

- du mode d’élaboration de la nuance d’inox

- des conditions locales d’exploitation (température, concentration d’oxygène, action des

réactifs utilisés dans les STEP…).

A savoir avant de choisir un inox :

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60

- Les inclusions affaiblissent la résistance à la corrosion par piqûres, il est donc conseillé

de travailler avec des inox élaborés selon le procédé AOD (Argon – Oxygen –

Decarburation). Dans tous les cas exiger un certificat d’origine ou de traçabilité.

- La corrélation entre le taux de chlorures et la corrosion par piqûres. L’une des causes

principales de détérioration de l’inox est la corrosion par piqûres. Le milieu de travail est

un facteur influent et il doit être connu avant de choisir un inox (concentration de

chlorures, types de chlorures, température…). Le tableau 7.5 indique les teneurs

maximales de concentrations de chlorures supportables sans risque de corrosion par

piqûres suivant les nuances d’inox (pour une température de 20°C) :

Tableau 7.5 – résistance des aciers inox aux chlorures

Nuances d’inox Teneurs maximales en chlorures à 20°C [mg/l]

1.4301 200 à 500 mg/l *

1.4306/1.4307 200 à 500 mg/l *

1.4401 1000 à 1500 mg/l *

1.4404 1000 à 1500 mg/l *

1.4462 5000 mg/l

1.4435/1.4432 5000 mg/l

1.4436 5000 mg/l

1.4439 10000 mg/l

1.4539 10000 mg/l

1.4529 35000 mg/l

1.4547 35000mg/l

*) suivant la propreté inclusionnaire

Les nuances d’inox présentant une résistance à la corrosion par piqûres pour les

teneurs supérieures ou égales à 1000 mg/l pourront être utilisées à des températures

plus élevées. Les nuances qui tiennent dans des concentrations de chlorures plus

élevées tiennent également mieux avec l’élévation de température.

Note : L’augmentation de température s’accompagnera d’une diminution de la concentration

supportable en chlorures par la nuance.

En milieu très chloré, l’adjonction d’une polarisation cathodique peut être réalisée avec

succès. Cette dernière réalisée en conformité avec la norme EN 12.954 « Protection

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Février 2007

61

Cathodique des ouvrages enterrés ou immergés – principes généraux », doit toujours

être confiée à un spécialiste.

- La corrélation entre l’acidification et milieu et la corrosion caverneuse. Dans les zones

confinées – cavernes, cavités – l’absence d’échanges avec le reste du milieu peut

conduire à un phénomène d’acidification. Lorsque le pH en diminuant atteint une valeur

pHd appelé pH de dépassivation (pour une nuance), la corrosion s’amorce. Dans tous

les cas, il faudra lors de la conception et la réalisation des appareils éviter la formation

de zones confinées. S’il subsiste un doute, choisir une nuance d’inox avec un pHd plus

bas, en général contenant du molybdène. Dans le tableau 7.6, ont été répertoriés, en

fonction des nuances, les pHd en dessous desquels une corrosion caverneuse peut

survenir.

Tableau 7.6

Nuances d’inox pH de dépassivation

1.4301 2,1

1.4306/1.4307 2,1

1.4401 1,7

1.4404 1,6

1.4462 0,95

1.4539 1,2

Le choix d’une nuance d’inox, le soudage, le montage doit être mené sous les conseils d’un

spécialiste.

7.2.2.3 Zinc (galvanisation à chaud)

Il est utilisé comme revêtement anticorrosion des aciers au carbone complété, lorsqu'on désire

une durée de vie plus longue, par un revêtement organique (peinture époxydique ou

polyuréthanne) après un pré-traitement de la surface zinguée. La galvanisation est traitée en

détail au chapitre 4.2.2.2.1.

7.2.2.4 Aluminium

Malgré le bon comportement de l’aluminium à la corrosion dans les eaux neutres (un pH voisin

de la neutralité), le plus grand risque résulte de contacts avec des structures à potentiel plus

électropositifs (cfr. chapitre 6 - couples galvaniques).

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Février 2007

62

Photo 7.6 - Caisson de recirculation des boues

Photo 7.7 - Corrosion des soudures du caisson

Dans un ouvrage complexe, la juxtaposition inévitable des matériaux de natures différentes

entraine dans la majorité des cas la formation de couples galvaniques dans lesquels

l’aluminium joue le rôle d’anode corrodée. De plus, les chlorures et les sels de métaux lourds

(mercure, argent, plomb, nickel, cuivre) provoquent des corrosions par piqûres. Enfin, en raison

de son caractère amphotère, l'aluminium n'est pas adapté pour résister aux milieux acides (pH

inférieur à 4) et basiques (pH supérieur à 9). Par ailleurs, la protection cathodique de

l’aluminium est difficile à réaliser pour la neutralisation des couples galvaniques. Elle fonctionne

souvent assez mal.

Pour l’ensemble de ces raisons, l’utilisation d’alliages d’aluminium est peu conseillée dans un

milieu immergé. Les alliages pouvant être employés sont : AlMg3 et AlMg2,7 (Norme EN5754)

ainsi que lAlMg4,5 (Norme EN5083).

7.2.2.5 L'émail

Les pièces émaillées ont un très bon comportement à la corrosion. L’émail résiste à presque

tous les acides organiques et inorganiques sauf à l'acide fluorhydrique et ses sels et aux milieux

très fortement alcalins. Par contre, il est sensible aux chocs et, des défauts locaux du

revêtement émaillé provoquent des dommages importants dus à la corrosion.

La protection cathodique des pièces en acier émaillées est du ressort d’un spécialiste.

7.2.2.6 Cuivre

Les alliages de cuivre sont très rapidement attaqués par les eaux usées contenant des sulfures

ou de l'ammoniac. Leur utilisation est déconseillée comme matériau de canalisations.

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Février 2007

63

7.3 Altération par les atmosphères

7.3.1 Définition d’une atmosphère

L’atmosphère d’un milieu est en général composée par un ensemble gazeux que l’on définit

comme « l’air ». Certaines particularités de ces milieux (marin, assainissement, industriel, etc)

peuvent agir sur les structures et modifier leurs tenues dans le temps. L’atmosphère d’un milieu

agressif détruit progressivement la plupart des structures par une action chimique (acide

sulfurique, chlore, chlorures, par exemple). Cette action progressive du milieu s’appelle la

corrosion atmosphérique. Le type d’environnement atmosphérique nécessite que soient prises

des dispositions telles que l’élimination de l’agressivité à la source ou la mise en place de

protections par des procédés ou des utilisations de matériaux peu ou pas sensibles à la

corrosion.

L’atmosphère des installations souterraines peut être polluée en raison de la nature même des

installations ou d’un manque de précautions. Ces zones sont polluées par les matières qu’elles

contiennent ou par d’autres éléments provenant d’ailleurs (circulations d’air). Cette

concentration de gaz crée des risques qui peuvent à tout moment être présents ou disparaître.

Ici, l’atmosphère joue un rôle important dans le mécanisme des désordres. La présence de

mauvaises odeurs (œufs pourris par exemple) peut permettre de détecter un risque et prévenir

ainsi d’une dégradation future de la surface du parement en béton.

7.3.2 Paramètres influents de l’atmosphère

7.3.2.1 Nature de la zone (marine, assainissement, industrielle, confinée, etc.)

La composition des atmosphères est différente selon que l’on se trouve en bord de mer, dans

un réseau d’assainissement ou dans une zone industrielle. Les risques de dégradation

s’accroissent si les zones sont concomitantes et, sont majorées en site confiné.

7.3.2.2 Température

L’environnement atmosphérique normal dans un réseau d’assainissement présente une

température d’environ 15°C. Il peut atteindre des plages de températures plus basses voire plus

élevées (10/20°C) mais stable en température. L’effet de température seul est sans aucun effet

sur le milieu. Par contre, les variations de température sur certains matériaux créent des

conditions d’altérations plus fortes. Les aspects qualitatif et quantitatif des altérations (fatigue

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Février 2007

64

des matériaux) sont dus essentiellement aux écarts répétés de température (chocs thermiques

55 / 60°C) et à la combinaison avec d’autres paramètres tels que le pH, H2S, la minéralisation,

la teneur en oxygène, les réactifs chimiques, le biofilm, etc.

Un exemple simple, les rejets d’eau chaude non contrôlés (laverie industrielle) dans un réseau

d’assainissement peuvent participer à l’endommagement sur plusieurs mètres des radiers

construits en béton ou maçonnerie.

Par ailleurs, l’élévation de température du milieu peut être un problème dans le temps si des

conditions de stagnations des effluents, avec des dépôts de boues, se créent (pH, potentiel

redox, et autres facteurs). Ici, une augmentation de la température favorise le développement

des bactéries productrices de sulfures, mais accélère aussi la consommation d’oxygène par les

bactéries contenues dans l’effluent.

Des recommandations existent dans les règlements d’assainissement qui définissent les

températures de rejet des eaux. Ces températures sont parfois la cause d’environnements

atmosphériques très chargés (vapeur, gaz) et dangereux pour le personnel et l’ouvrage.

7.3.2.3 Humidité

Le phénomène d’humidité est un état consécutif soit au régime climatique, soit au

fonctionnement de l’ouvrage et peut réagir sur l’environnement immédiat.

Pour les parties métalliques d’un ouvrage, plus un milieu est aéré et ventilé, moins l’humidité

règne et donc plus longue sera la durée de vie de ces parties.

En ce qui concerne les ouvrages en béton armé, exposés ou non à une atmosphère humide ou

corrosive, le respect des épaisseurs minimales d’enrobage des ferraillages est recommandé.

7.3.2.4 Gaz et polluants

Les gaz qui composent l’air d’un milieu peuvent par leur combinaison évoluer et conditionner un

environnement atmosphérique. Leurs effets peuvent être d’une grande intensité.

L’Hydrogène Sulfuré (H2S) est un exemple très connu pour les ouvrages d’assainissement et

autres milieux confinés. D’autres gaz ou polluants dangereux peuvent être rencontrés de

manière aléatoire et exceptionnelle sans avoir la même agressivité et / ou corrosivité que H2S :

- gaz de fermentation de matières organiques: méthane, gaz carbonique, ammoniac ;

- gaz volatils provenant des écoulements induits ;

- vapeurs de combustibles liquides et solvants : essence, benzène, kérosène et autres

hydrocarbures ;

- etc.

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Février 2007

65

Il n’est pas rare de rencontrer des mélanges de ces gaz dans le même ouvrage souterrain, ce

qui implique des risques d’explosion, d’incendie, d’asphyxie et d’agression par les effets de

corrosion (action chimique) ou de déflagration (action mécanique). La problématique pour les

réseaux d’assainissement est essentiellement située dans les canalisations de refoulement où

se crée et se concentre l’H2S, en aval des stations de refoulement.

Dans le cas d’ouvrages visitables, l’effet est corrosif uniquement pour les parties d’ouvrage

émergées du tuyau. Cette corrosion inégale du béton est due aux courants d’air dominants

dans le réseau d’assainissement par lesquels l’apport d’hydrogène sulfuré gazeux vers les

parois ne s’effectue pas uniformément.

Cette dégradation de la surface du parement béton peut s’accélérer également du fait d’autres

mouvements d’air transversaux, montant – descendant (convections d’air), créés par des

différences de température à l’intérieur de l’ouvrage (paroi, eau, air).

7.3.3 Risques d’altération et / ou de danger de l’atmosphère

Les risques de corrosion et / ou d’altération d’un ouvrage suite à un environnement

atmosphérique pollué sont importants et peuvent avoir des conséquences parfois irréversibles

sur la tenue d’un ouvrage.

Deux notions entrent dans la vie d’un ouvrage, celles d’une part de la sécurité, relative aux

calculs et dimensionnements permettant de répondre aux contraintes connues et d’autre part

de la pérennité, induite par la marge de sécurité prise lors de la conception de l’ouvrage.

Les conditions de fonctionnement des ouvrages enterrés peuvent produire des gaz et ou des

mélanges avec l’air ambiant et générer les conséquences importantes suivantes :

7.3.3.1 Odeurs

Une odeur nauséabonde : H2S dégage une odeur caractéristique « d’œuf pourri » décelable

seulement, lorsqu'il est présent à faible dose. C’est la source d’odeurs la plus importante

émises par un ouvrage, ce qui peut s’expliquer par son seuil de détection olfactive très bas et

sa densité plus grande que celle de l’air ambiant. Au delà de 50 ppm, le gaz n’est plus perçu

par l’homme.

7.3.3.2 Atmosphère environnante

Une toxicité importante : les effets d'H2S vont d'une simple irritation, à la Valeur Limite

d’Exposition (VLE) dans l’atmosphère de 10 ppm, jusqu’à la mort à partir de 200 ppm

d’exposition. Sa toxicité est équivalente à celle du cyanure d’hydrogène.

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Février 2007

66

7.3.3.3 Explosivité du milieu

Un mélange explosif : un risque de formation de mélanges explosifs avec l’air est possible à

condition de réunir les conditions d’une explosion (gaz, air, étincelle). Ce risque est tout à fait

réel et peut apparaître à tout moment (par exemple : mégot de cigarette jeté dans un égout)

7.3.3.4 Corrosivité de l’atmosphère

Une forte corrosion : toute modification des éléments de construction ou de fonctionnement

peut entraîner des risques pour l’ouvrage. L’atmosphère chargée en H2S amène l’action

chimique et génère l’altération de la structure béton des parties émergées notamment la voûte

de l’ouvrage. Or, cette action agit également sur les armatures métalliques, avec la rouille,

conduisant parfois à « un phénomène de feuilleté » et d’éclatements du béton si le ferraillage

est proche de l’intrados (pertes des caractéristiques mécaniques et d’étanchéité des

structures).

Ces phénomènes d’altération des structures sont très préoccupants pour les réseaux

d’assainissement, l’H2S étant reconnu comme le facteur principal de dégradation des ouvrages.

Les conditions favorables à cette réaction sont généralement réalisées dans les conduites

gravitaires et dans les zones de fortes turbulences où les risques de dégazage d’H2S sont

accrus.

D’autres structures en matériaux synthétiques qui n’ont pas été conditionnées pour lutter contre

les attaques par l'acide sulfurique peuvent également être dégradées en profondeur et ne plus

garantir les caractéristiques proposées à l’origine.

7.3.4 Altération des bétons par les atmosphères

L’altération des bétons par les atmosphères est dominée par les mécanismes suivants

- altération des composants minéraux par des atmosphères acides (cfr. 4.3.1.1, 5.3) ;

- attaque des armatures par carbonatation (cfr. 4.3.2.1).

Dans la plupart des cas, la dégradation est une combinaison de différents facteurs. En cas de

présence d’H2S, l’acide sulfurique présent attaque la pâte cimentaire du béton.

En cas de carbonatation sous l’effet du CO2, la chaux hydratée (Ca(OH)2) se transforme en

carbonate de calcium (CaCO3) moins alcalin et pratiquement insoluble qui fait chuter le pH de

12.5 à une valeur inférieure à 9. Dans ce cas, le béton, protecteur de l’acier, perd sa capacité

passivante et la corrosion de l’armature est possible.

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7.3.6 Altération des métaux par les atmosphères

La corrosivité de l’atmosphère à l’intérieur des installations d’eaux usées peut être élevée par

rapport à l’atmosphère extérieure environnante en raison des facteurs suivants :

- Humidité élevée (p. ex. dans les canalisations et près des bassins) ;

- Atmosphère contenant des gaz formés pendant le transport et le traitement de l’eau

et des boues, surtout de l‘H2S et de l’ammoniac.

Les installations dans les parties couvertes et mal aérées sont particulièrement mises en

danger.

7.3.6.1 Acier carbone

Dans l’atmosphère, les éléments en acier au carbone ou en fonte souffrent toujours d’une

attaque plus ou moins uniforme. La vitesse de corrosion dépend de l’humidité et de l’agressivité

de l’atmosphère. Comme taux d’amincissement typique, on se réferra au tableau 7.8 ci après.

En présence de gaz acides, la vitesse de corrosion augmente fortement.

Les vitesses de corrosion des aciers, des fontes grises et des fontes ductiles (nodulaires) sont

sensiblement les mêmes. Les installations en acier carbone ou fonte devraient donc toujours

être équipées d'une protection contre la corrosion (galvanisation, revêtement organique selon la

norme EN-ISO 12944, …).

7.3.6.2 Galvanisation

Dans des conditions de corrosion par l’oxygène (corrosion selon le type O2 - cfr. chapitre

4.2.1.2), il se forme des couches de carbonate de zinc adhérent. Celles-ci freinent

considérablement la progression de la corrosion, de sorte que les taux d’amincissement des

parois sont réduits d’environ un facteur 20 par rapport à l’acier de carbone.

TABLEAU 7.8 - Taux d’amincissement pour Fe et Zn

dans différentes atmosphères selon la norme EN-ISO 12944-2

Classe de corrosivité

suivant

Taux d’amincissement [μμμμm/an]

EN-ISO 12944-2 Fe Zn

C1 ≤ 1.3 ≤ 0.1

C2 > 1.3 – 25 > 0.1 – 0.7

C3 >25 - 50 > 0.7 – 2.1

C4 > 50 - 80 > 2.1 – 4.2

C5 > 80 - 200 > 4.2 – 8.4

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Dans les cas où il y a fréquemment formation d’eau de condensation sur des périodes

prolongées (l’eau de condensation étant une eau exempte de CO2), la production de couches

protectrices de carbonates est empêchée et les vitesses de corrosion sont relativement plus

élevées. Dans ces conditions, l’utilisation de l’acier galvanisé est déconseillée.

En atmosphères acides (corrosion selon le type H2 - cfr. chapitre 4.2.1.2), le zinc ne résiste pas

et est rapidement attaqué.

7.3.6.3 Acier inox

Les aciers inoxydables se caractérisent par l’existence d’une couche passive qui se forme

spontanément à la surface du métal en présence d’un oxydant (oxygène dans l’air ou dissous

dans l’eau, …) et qui le protège contre les agressions extérieures. Celle-ci peut être détruite

localement en présence d’HCl ou par l’action des chlorures. La résistance de cette couche

passive et donc la résistance à la corrosion dépend de la composition chimique du métal.

L’expérience montre que des nuances austénitiques Cr-Ni-Mo avec des teneurs en molybdène

de plus de 2 % (par exemple les nuances 1.4404, 1.4435) satisfont normalement aux exigences

pour les installations de gaz (digesteurs, turbines, moteurs,…) et pour les installations non

confinées (bassins,…).

A l’intérieur des récipients de réaction (filtres, installations d’hygiénisation,…), et notamment

dans les cas où l’on rencontre des teneurs en acides organiques élevées, l’utilisation de

nuances plus fortement alliées et plus résistantes à la corrosion peut se révéler nécessaire (par

exemple les nuances 1.4539, 1.4529).

7.3.6.4 Aluminium

Les alliages d’aluminium sont protégés, comme les aciers inoxydables, par un film passif. Celui

ci peut être détruit par l’action des acides et / ou des chlorures, ce qui mène parfois à la

corrosion des parties qui ne sont pas en plein air (manque de lavage des substances

agressives par la pluie et atmosphères acides). Bien que non impératif, l’utilisation des alliages

d’aluminium devrait donc être réservée plus spécialement aux constructions émergées.

On trouvera dans le tableau ci-après l’indication des principaux alliages recommandés.

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Appellation

courante

Selon la norme

européenne Utilisation recommandée

AlMg1 EN 5005 Peu utilisé car faibles caractéristiques mécaniques. Bardages

AlMg5 EN 5456 Peu utilisé en Europe en raison de sa teneur élevée en Mg

AlMgMn EN 3003 Alliage banal, équivalent au EN 5005.

AlMgSi EN 6082 ou

EN 6005A

Alliage des produits filés pour utilisations structurales : Ponts,

racleurs, échelles etc.

EN 6060 Bonnes caractéristiques mécaniques : gardes corps, menuiseries

métalliques, etc.

Sont donc conseillés : Pour les tôles : 5754 ou 5083( cfr. chapitre. : Alliages immergés)

Pour les profilés : 6082 ou 6005A et 6060 si application structurale.

Sont à proscrire fermement : les alliages contenant du cuivre, lesquels sont sensibles à la

corrosion intergranulaire et à la corrosion sous contrainte. Ils peuvent donner lieu à des

ruptures soudaines pendant l’exploitation. Parmi ces nuances, sont notamment à proscrire les

alliages de la famille 2000 contenant du cuivre et 7000, avec ou sans cuivre.

7.3.6.5 Cuivre

Le cuivre et ses alliages sont très vite attaqués en présence d’H2S et d’ammoniac. Le laiton

subit une corrosion sous contrainte en présence d’atmosphères contenant de l’ammoniac.

L’utilisation des alliages de cuivre n’est donc normalement pas recommandée dans le domaine

de l’assainissement. Pour les contacts électriques, des mesures de protection appropriées

doivent être prises (emplacement des armoires de distribution électriques en dehors des zones

critiques ou ventilation de ces armoires avec de l’air non pollué, …).

Photo 7.9 - Etat interne des équipements

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Février 2007

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7.4 Altération par les sols

7.4.1 Altération des métaux par le sol

Le sol, partie superficielle de la couche terrestre, est constitué par la désagrégation des roches

ignées ou sédimentaires altérées ou encore recouvertes par les alluvions récentes. Il recèle une

vie intense de par son activité biologique

ou physico-chimique et constitue un

agent de transformation remarquable.

Les corps organiques avec lesquels il

est en contact s'y décomposent en

éléments de la chimie minérale, et les

métaux affinés par l'industrie sont

transformés plus ou moins rapidement

en sels stables sous l'effet de la

corrosion. Mais à l'action corrosive du

sol s'ajoutent d'autres types d'altérations

des métaux enfouis dans ce sol. C'est

ainsi que l'on distinguera :

- la corrosivité propre du sol ;

- la corrosivité industrielle des métaux en contact avec le sol (pollution électrique) ;

- corrosion par couples galvaniques (cathodes étrangères, p.ex. mise à la terre et

hétérogénéité du terrain).

Les mécanismes de corrosion dans le sol sont les mêmes que dans les eaux (voir chapitre 7.2).

7.4.1.1 Corrosivité du sol

Aucun sol n'étant parfaitement anhydre, ce dernier peut être considéré comme un électrolyte

dont la qualité varie en fonction de sa teneur en eau. Sa résistivité est directement liée à la

dissolution des sels solubles qu'il contient. Or parmi tous les paramètres qui permettent

Photo 7.10 Attaque par couple galvanique de la fonte ductile

en contact avec un matériau cuivreux, après exposition dans

un sol tourbeux

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d'évaluer la corrosivité du sol (ou des eaux), la résistivité est l’un des plus importants. Elle

renseigne en effet sur la concentration en sels dissous, c'est à dire sur l'intensité probable des

réactions chimiques ou électrochimiques qui se produisent. Plus la résistivité du milieu est

basse, plus sa force corrosive est grande.

Les phénomènes électrochimiques qui se manifestent sur une structure métallique au contact

d'un sol sont multiples :

- ceux dus à l'activité des micro-piles locales (corrosion naturelle des métaux) qui se

forment et qui sont générées par un processus d'aération différentielle dans lequel

les caractères physiques du sol interviennent largement : granulométrie, compacité,

humidité des particules colloïdales, présence de micro organismes, etc;

- ceux provoqués par l'activité des macro-piles : piles géologiques formées par la

juxtaposition de terrains de natures différentes (alternance de terrains), traversées

de parties immergées puis de parties sèches, etc voir aussi chapitre 6.3.1;

- ceux engendrés par l'activité biologique, en particulier par les bactéries anaérobies

réductrices de sulfates.

La force corrosive de chacun d'eux est directement proportionnelle à la résistivité du sol avec

lequel la structure métallique est en contact.

Photo 7.11 Corrosion d’un tube enterré en fonte grise.

Dans les parties noires, il ne reste que du graphite

Photo 7.12 Coupe dans le tube

Evaluation de la force corrosive d'un sol

Malgré un demi-siècle de recherche, aucune méthode scientifique connue à ce jour ne permet

de quantifier de façon formelle la corrosivité des sols

vis à vis d'un matériau métallique qui y est enterré.

Aussi l'évaluation de la force corrosive d'un sol a t-

elle été estimée à partir de l'expérience de

Photo 7.13 - Tube fonte ductile corrodé par

le sol, après dégàts de manutention

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spécialistes réunis notamment dans le cadre de groupes de travail normatifs.

La norme européenne EN 12501.2 (année 2002) concernant les risques de corrosion pour les

matériaux ferreux non alliés ou faiblement alliés indique des conditions de sol qui peuvent

généralement conduire à une force corrosive élevée. Elles sont rapportées dans le tableau ci-

après :

TABLEAU 7.14 – Exemples de sols de force corrosive élevée

Caractéristiques

Exemples de sols de force corrosive élevée

sols naturels

- Présence de tourbe, de lignite, de charbon - Zones de marais, étangs marécageux, etc. - Nappe phréatique saumâtre - Sols anaérobies : argiles, marnes. type de sols

sols artificiels

- Sols contenant des cendres, mâchefers, scories, sous-produits industriels, résidus de déchets domestiques

- Zones remblayées avec des sous-produits industriels - Matériaux recyclés non contrôlés.

pollution sols contaminés Contamination par des sels de déverglaçage, par des fertilisants, des égouts perméables, une pollution industrielle.

topographie et hydrographie

Points bas, traversées de rivière, etc.

toponymie Nature du sol donnée par le nom d'un village : exemple "la ferrière", "la chaux".

autres

interface triple Nappe phréatique fluctuante.

Le graphe suivant précise quant à lui l'importance attribuée à la valeur quantitative de la

résistivité du sol dans l'évaluation de sa force corrosive (Norme EN 12501.2).

Force corrosiveMoyenne Faible

Force corrosiveForte

pH

30 50 100Résistivité en ohm.m

9,5

6

4,5

Figure 7.15 – Force corrosive du sol

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A titre d'exemple, quelques valeurs de résistivité de sols sont indiquées ci-après :

Vases marines : 3 à 8 Ω.m

Marécages : 5 à 10 Ω.m

Argiles et marnes plastiques : 10 à 30 Ω.m

Limons, terre arable : 30 à 80 Ω.m

Terrains calcaires : 100 à 500 Ω.m

Sable de rivière : 300 à 2 000 Ω.m

Sable de mer : 10 à 20 Ω.m

Sable du Sahara : 10 à 5 000 Ω.m

Une force corrosive forte conduira toujours à la mise en œuvre de dispositions particulières

pour la lutte contre la corrosion : protection cathodique, revêtements appropriés, matériaux

adaptés, etc. Une force corrosive moyenne justifiera une réflexion et une action préventive

éventuelle.

7.4.1.2 Corrosivité industrielle du sol

On appelle ici "corrosivité industrielle" l'ensemble des phénomènes électriques présents dans le

sol et qui peuvent entraîner une altération par corrosion des matériaux métalliques enterrés à

savoir :

- les influences dues à des courants continus circulant dans le sol ;

- les influences dues au courant alternatif.

Les influences du courant continu sont celles générées par des lignes de chemin de fer

électrifiées ou par des industries utilisant du courant continu sous de fortes puissances ainsi

que par des installations de protection cathodique ou des structures protégées cathodiquement.

Les courants issus de ces sources et qui empruntent le sol comme circuit ou partie de circuit de

retour peuvent entraîner des gradients de potentiel dans le sol, avec des courants de circulation

importants dans les structures métalliques qui y sont enterrées.

Aux endroits où ces courants sortent des dites structures pour regagner la borne négative de la

source émettrice, ils décomposent par électrolyse les ouvrages métalliques influencés (un

courant de 1 ampère dissout ainsi 10 kg de fer en 1 an). Les structures métalliques longilignes

sont plus particulièrement sollicitées par ce type d'influence que l'on rencontre néanmoins

quelques fois sur des ouvrages concentrés.

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Février 2007

74

Figure 7.16 – Perforation d’une conduite en fonte par

courant continu

La configuration typique de cette forme d’attaque est un cratère local.

Les courants continus peuvent aussi être créés par des macropiles (p.ex. contact par la mise à

la terre, etc.).

Les influences du courant alternatif peuvent être de deux ordres :

- celles dues à des phénomènes d'induction électromagnétique créés par la proximité

d'ouvrages métalliques enterrés avec des lignes aériennes de transport d'énergie à

haute tension. Ce type d'influence peut être un élément accélérateur de la vitesse de

corrosion ;

- celles générées par des phénomènes de conduction provoqués généralement à

proximité des pieds de pylônes de lignes électriques à haute tension.

7.4.1.3 Mesures préventives ou curatives

L'ensemble des influences des courants continus ou alternatifs doit toujours faire l'objet

d'études spécifiques effectuées par un spécialiste de corrosion.

De même, l'étude des risques de corrosion provoqués par la corrosivité du sol, réalisée par du

personnel qualifié, permettra de définir les mesures préventives ou curatives à mettre en œuvre

afin d'apporter des garanties de non-corrosion des matériaux. Ces mesures pourront aller du

choix des matériaux eux-mêmes et des consignes d'installation à l'application de revêtements

ou de la protection cathodique.

7.4.2 Altération des bétons par le sol

Les canalisations enterrées en béton armé ou non peuvent être altérées au contact de certains

sols particulièrement corrosifs. Les facteurs de risque sont de plusieurs ordres et tiennent à la

fois à la qualité du béton et à la composition du milieu avec lequel il est en contact.

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Pour le milieu lui-même, 6 paramètres importants doivent être pris en compte avec comme

seuils d'alerte :

- la teneur en sels d'ammonium NH4+ > 30 mg/l et / ou en sels de magnésium (Mg²+ >

500 mg/l) ;

- la teneur du milieu en chlorures. Les valeurs limites acceptables sont :

- pour les tuyaux précontraints : 250 ppm;

- pour les tuyaux en béton armé : 500 ppm;

- pour les tuyaux avec âme tôle : 1 000 ppm;

- la teneur en sulfates : préoccupante au delà de 1 000 ppm;

- la résistivité du sol : en dessous de 10 ohm.m pour les tuyaux précontraints et

5 ohm.m pour les tuyaux en béton armé avec ou sans âme en tôle ;

- le pH du milieu : ce dernier est peu corrosif pour des pH > 5,5 ;

- pour des canalisations : les influences éventuelles de courants vagabonds continus

circulant dans le sol seront quantifiées et neutralisées en cas d'influences

défavorables.

Pour les composants préfabriqués (tuyaux, regards, boîtes de branchement), certains

compléments nationaux des normes EN 1916 et EN 1917 mentionnent les seuils suivants dans

l’eau interstitielle:

CO2 agressif < 40 mg/l SO4-- agressif < 3000 mg/l (sulfates solubles du sol) ;

pH > 4,5 Cl- < 750 mg/l

Normes de référence :

EN 12.501 : Evaluation du risque de corrosion dans les sols - Parties 1 et 2 ;

EN 10.304-2 : Mesure des chlorures dans les sols ;

ISO 11.048 : Qualité de sol – Dosage des sulfates solubles dans l’eau (1995) ;

EN 50.162 : Protection contre la corrosion due aux courants vagabonds.

7.5 Altération du béton armé par des chlorures

L’altération du béton armé par des chlorures est développée sous le chapitre 4.3.2.2.

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8. DE L’INSPECTION A L’EXPERTISE D’UN OUVRAGE

8.1 Généralités

Dans un souci de connaissance et de préservation du patrimoine en assainissement, des

inspections périodiques des ouvrages sont indispensables et peuvent conduire à la nécessité

d’expertises des désordres constatés afin de préconiser une remise en état.

8.2 Sécurité

Un réseau d’assainissement ou une station d’épuration en service utilise des règles de sécurité

établies par le gestionnaire en vue de rassembler toutes les conditions nécessaires au bon

déroulement d’une intervention. Le respect de ces instructions contenues dans le règlement est la

première mesure de sécurité.

Une visite sans accompagnement dans un réseau d’assainissement ou une station d’épuration

est à proscrire. Une bonne connaissance des conditions météo et une personne de contact en

surface est obligatoire.

La liste non exhaustive suivante présente l’équipement individuel de protection recommandé :

� bottes, casque, lunettes de protection, lampe, gants, harnais de sécurité ;

� le masque de fuite, détecteurs des atmosphères dangereuses ;

� veste et pantalon imperméable réfléchissant.

Lors des visites du réseau et en fonction de l’environnement urbain, certains services publics ou

concessionnaires doivent être informés (transport public, gestionnaires de voirie, …).

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8.3 Evaluation d’un réseau d’assainissement

8.3.1 Cartographie du réseau d’assainissement

La cartographie du réseau est la première des missions à réaliser avant de commencer une

expertise.

Données cartographiques minimales :

- Bâti ;

- Voiries ;

- Coordonnées XYZ de chaque plaque d'accès du réseau d'égout ;

- Coordonnées XYZ de chaque regard de visite du réseau d'égout ;

- Caractéristiques de chaque plaque et regard (diamètre, nature, état de l'assise,

accessibilité, etc.) ;

- Sections et type de matériaux des réseaux visités ;

- Délimitation sommaire des sous-bassins versants alimentant le réseau à expertiser.

Données cartographiques complémentaires :

- Localisation des plaintes suites à un dysfonctionnement du réseau (refoulement,

inondation, odeur…) ;

- Localisation de signes extérieurs de dégradation du réseau (enfoncements de voiries et

d’avaloirs, …).

Par l’intermédiaire d’un système d’information géographique, la cartographie orientée « objet »

permet de mieux comprendre certains phénomènes rencontrés. De plus, certaines pathologies

peuvent être anticipées par la réalisation de cartes thématiques, comme par exemple les zones à

risques géotechniques et de sédimentation.

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8.3.2 Critères d’évaluation d’un ouvrage

Les critères essentiels que doivent évaluer les experts dans le cadre de l’examen des

canalisations d'égout public et ouvrages connexes sont repris dans le tableau 8.1:

TABLEAU 8.1 – Critères à évaluer lors des expertises Critères Objectif

Etanchéité : infiltration entrée de sol déplacement de tuyaux matière de joint expulsée etc.

Protection du sous-sol et de la nappe aquifère en vue de protéger les eaux souterraines et d'éviter de véhiculer des eaux claires parasites vers les stations d'épuration. Evaluation de l’étanchéité sur la vitesse d’altération de l’ouvrage.

Stabilité structurelle : fissuration déformation altération etc.

Durée de vie de la canalisation et du remblai de sa tranchée, qui dépendra à la fois du choix du tuyau, et du mode de pose, du matériau de fondation et de remblai, et enfin de la qualité de l'étanchéité.

Aspect Hydraulique : dépôt ; obstacles ; racines; pénétrantes ; etc.

Eviter les inondations en transportant à l'aval le débit maximal correspondant à un risque calculé en termes de probabilité d'un événement pluvial catastrophique (précipitations avec une période de retour à déterminer par l’autorité compétente).

Plusieurs recommandations, guides pratiques ou normes tentent de systématiser les rapports

d’inspections. Le système de codage d’inspection visuelle des réseaux d’assainissement décrit

dans la norme Européenne EN 13508-1/2 reprend tous les cas d’évènements ou d’anomalies

constatés dans un ouvrage, selon les trois critères majeurs de la liste ci dessus.

Les informations codées peuvent être utilisées pour l’un des objectifs suivants :

- évaluer les problèmes de fonctionnement dans le cadre d’un programme de travaux

de réhabilitation à long terme ;

- fournir des données destinées à être utilisées dans la planification des activités

d’entretien et de maintenance ;

- étudier des problèmes de fonctionnement spécifiques ;

- classer et organiser les résultats dans une base de données pour archivage.

En ce qui concerne la nécessité de systématiser les résultats d’une expertise, les avis divergent.

Pour certains, cela se limite à une facilité de rédaction de rapport ; pour d’autres, par le biais de la

recherche opérationnelle, les constatations peuvent se transformer en indice de qualité

permettant d’établir des priorités d’entretien ou même, de mettre à jour la comptabilité

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Février 2007

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patrimoniale. La gestion de cette masse d’informations demande des outils informatisés et qui

mènera à une standardisation effective.

A titre d’exemple, voici une hiérarchisation possible :

TABLEAU 8.2 – Degrés d’intervention

Degré Signification

Type 1 Pas de défaut ou défauts insignifiants

Type 2 Défauts minimes ne nécessitant pas d’intervention

Type 3 Défauts ne nécessitant pas d’intervention immédiate

Type 4 Défauts sérieux avec nécessité d’intervention

Type 5 Défauts graves nécessitant une intervention immédiate

8.3.3 Etat des lieux des réseaux

8.3.3.1 Visite pédestre

La connaissance de l'état exact dans lequel se trouve l'égout entre deux de ses chambres de

visite est primordiale pour l'exploitation du réseau d'assainissement.

La nature des matériaux utilisés, son état de vétusté, les différents obstacles à l'écoulement des

eaux sont autant de paramètres à prendre en compte pour les modélisations hydrauliques. Les

infiltrations ou les exfiltrations sont également des éléments importants à prendre en compte,

d'une part pour le débit qui transite effectivement, d'autre part pour la possible pollution des sols

et de la nappe phréatique, ainsi que pour le minage autour de l'égout, ce qui fragilise sa structure.

L'état général dans lequel se trouve la structure même de l'égout est important à connaître. Il est

le garant de sa pérennité, de son bon fonctionnement et de l'absence d'accident en surface.

Seule une observation visuelle peut apporter une réponse à toutes ces interrogations. Un objectif

de visites, dans une période qui oscille entre 2 et 5 ans pour les collecteurs principaux, peut être

programmé avec inspection des ouvrages.

Tous les renseignements recueillis seront ensuite idéalement transmis dans la base de données

cartographique. Ils serviront également à programmer les réparations et les améliorations.

Lors de ces visites, l'égoutier sera particulièrement attentif aux éléments qui entravent

l'écoulement des eaux. La présence de dépôts indique généralement une contre pente ou encore

une dégradation de l'ouvrage. Dans les égouts construits en maçonnerie, la présence de briques

dans le radier peut indiquer un début d'effondrement de la structure par attaque chimique du

mortier. La partie haute de l'égout étant naturellement la plus exposée à H2S, ce sont ces briques

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qui se descelleront le plus facilement, amenant une perte de résistance aux pressions exercées

par la circulation de surface.

Dans les égouts en briques ou en béton, la présence de fissures longitudinales ouvertes à 12 h et

fermées à 9 et 15 h indiquent généralement un écrasement vertical de la structure.

Les fissures circulaires indiquent quant à elles des phénomènes de cisaillement imputables à des

tassements différentiels de la canalisation.

Le déboîtement des égouts en éléments préfabriqués est également dû à des tassements

différentiels au droit du raccord ou à une mauvaise pose lors de l’exécution.

Dans les égouts en béton armé, la présence visuelle des armatures est le plus souvent due à une

attaque chimique qui désagrège le béton.

8.3.3.2 Visite par caméra

Lorsque la canalisation n’est pas visitable, une visite pédestre en continu est impossible, une

visite par caméra est alors recommandée. Dans les égouts en maçonnerie ou vétustes, le robot

qui porte la caméra étant très sensible aux obstructions mécaniques, un curage sera programmé

préalablement. On portera une attention particulière au placement de la poulie de guidage du

câble et au déroulement de celui-ci.

La présence de gaz (explosivité, H2S, CO, teneur en oxygène) sera préalablement testée avant la

descente du matériel.

Photo 8.3 - Véhicule caméra

Photo 8.4 - Caméra téléguidée

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8.3.4 Pathologies de stabilité

8.3.4.1 Déformation et rupture des matériaux tubulaires

Figure 8.5 – Déformation et rupture des matériaux tubulaires rigides

Stade 1

La canalisation se fissure soit par défaut de

remblayage, soit sous l'effet d'une surcharge, soit par

ravinement de la fondation par une fuite de l’égout

ou d’une canalisation d’eau sous pression dans les

environs proches de la conduite. Des fissures

apparaissent en quadrant (12-3-6-9h).

Stade 2

Du fait des infiltrations d'eau, il se produit une perte

de remblais fragilisant encore plus la canalisation.

Des fissures ouvertes apparaissent à la voûte (12 h)

et des fissures fermées à 9h et 3 h

Stade 3

La canalisation se déforme sous l'effet de la charge

et du manque de support lié à la perte de matière de

remblais par les infiltrations.

Il existe une possibilité d'écrasement de la

canalisation. Il existe également une possibilité de

voir apparaître en surface une cavité dans la

chaussée.

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Photo 8.6 – Dégradation totale du collecteur par déformation et

rupture (ouvrage en ruine) – vue générale

Photo 8.7 – Dégradation totale du collecteur par déformation et

rupture (ouvrage en ruine) – vue sur la fissure latérale

0

Photo 8.8 -

Les circonstances difficiles d’une expertise

dans le milieu de l’assainissement rendent

impératif l’emploi d’outils de mesure

d’ouverture des fissures afin de ne pas

surestimer ou sous-estimer celles ci.

Photo 8.9 -

De simples témoins sont suffisants pour suivre l’évolution

des fissures.

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83

8.3.4.2 Attaque chimique du béton non armé

a) Attaque par l’hydrogène sulfuré (H2S)

L’acide sulfurique (H2SO4), formé à

partir de l’H2S, réagit avec les

composants calciques (entre autres

Ca(OH)2), présents dans la matière

cimentaire, en formant du gypse,

(sulfate de calcium). Il en résulte un

effritement du béton au niveau du

liquide et à la voute (cfr. § 5.3)

Figure 8.10 – mécanisme d’altération par

H2S

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b) Attaque suite à une réaction alcalis granulats

Des réactions se produisent entre certaines formes

de silice présentes dans le sable et / ou dans les

granulats et les alcalis présents dans le ciment ou

transmis par des agents extérieurs (sels de

déverglaçage, …). Il en résulte la formation d’un

gel de silicates alcalins fortement expansif

provoquant une fissuration dont le faciès

représente une mosaïque ou un faïençage sans

direction préférentielle en l'absence d’armatures.

Dans certaines circonstances, il s’échappe des

fissures une substance blanchâtre sous forme de

gel.

Ce type d’attaque n’est pas immédiat. Le temps

d’incubation de cette réaction est de l’ordre de 5 à

10 ans, mais varie bien entendu en fonction de

paramètres tels que le type de granulats, la

concentration en alcalis, etc. La cinétique de ces

réactions chimique est loin d’être maîtrisée.

c)

c) Attaque suite à des réactions sulfatiques

(Formation d’ettringite, de gypse, de sulfates alcalins hydratés, de magnésie hydratée, de silice

hydratée)

La somme des réactions décrites sommairement au paragraphe 7.2.1.2 conduit à la formation de

substances dont le volume est plus grand que le volume des réactifs mis en présence. Il en

résulte, comme dans le cas des réactions alcalis-granulats, un éclatement du béton dont le faciès

représente une mosaïque ou un faïençage sans direction préférentielle en l'absence d’armatures.

Photo 8.11 – La non-rupture dans le granulat mise

en évidence par analyse pétrographique permet

d’écarter la pathologie d’une réaction alcali-silice.

(Voir aussi photo 4.10).

Photo 8.12 – Interprétation : simple fissuration sous

contrainte

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8.3.4.3 Attaque chimique du béton armé

a) Attaque par une réaction alcalis granulats, par des réactions sulfatiques

Le béton éclate et se fissure et le transfert des efforts dans l’armature par adhérence acier béton

n’a plus lieu. De plus, les fissures sont des voies préférentielles pour un mécanisme de rouille des

armatures qui ne fait qu’aggraver la fissuration initiale suite aux mécanismes décrits ci dessus.

b) Attaque par carbonatation

L’attaque par carbonatation correspond à une

transformation chimique du béton, ayant pour

conséquence de faire perdre au béton son pouvoir

passivant. Ceci n’a d’importance que pour le béton armé,

car sans pouvoir passivant, les armatures du béton armé

rouillent, pouvant provoquer un gonflement et

l’éclatement du béton et par conséquent peut conduire à

la ruine de l’ouvrage.

L’effet de carbonatation est facilement détectable par

mesure de pH à la phénolphtaléine.

Cette réaction peut s’accompagner d’un écoulement de

carbonate de calcium qu’il ne faut pas confondre avec

des exsudations de gel provenant d’une réaction

alcalis-granulats. L’emploi d’une substance acide

(vinaigre par exemple) permet de distinguer l’un de l’autre : le carbonate de calcium se dissout

sous l’action de l’acide, tandis que le gel produit y est insensible.

c) Attaque par des chlorures

Des ions Cl- peuvent être présents dans le béton (adjuvants accélérateurs, granulats marins, …)

ou provenir du milieu extérieur environnant (eau de ruissellement contenant des sels de

déverglaçage, atmosphères marines, …).

Il n’existe aucune norme européenne indiquant une teneur limite en chlorures dans le milieu.

La norme EN 197-1 concernant les ciments précise, dans son chapitre sur la durabilité, que la

teneur en Cl- doit être inférieure à 0,1% en poids de ciment et moins s'il s’agit de béton

Fig 8.13 – poutre carbonatée dont le béton de

recouvrement est éclaté

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précontraint. En pratique, une teneur d’environ 0,4% par rapport au ciment suffit à amorcer la

corrosion et doit être considérée comme seuil d’alerte.

L’alternance de venue de chlorures et périodes de séchages augmente l’importance du risque.

Elle varie en fonction des qualités mécaniques de ce béton (composition, dosage et compacité).

Dans le cadre de l’expertise, l’analyse de la teneur en chlorures du milieu et du béton lui-même

doit donc être effectuée.

Lorsque les valeurs limites sont dépassées, des dispositions supplémentaires doivent être prises.

Photo 8.15 : Aspect de surface anodin

Photo 8.14 -

L’apparition des tâches ferrugineuses laisse présager

une attaque des armatures par les chlorures.

Néanmoins dans la plupart des cas, aucune

manifestation d’une attaque par corrosion n’est visible à

la surface extérieure du béton

Photo 8.16 : Après décapage, visualisation de l’attaque

prononcée par piqûres

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Cartographie potentiométrique – auscultation non destructive de l’état de corrosion des armatures

Blanc

Jaune

Rose

Potentiel supérieur à –200 mV

Potentiel entre –200 mV à – 350 mV

Potentiel inférieur à – 350 mV

Photo 8.17 : La cartographie

potentiométrique permet d’établir

un bilan de l’état de dégradation

par corrosion de manière non

destructive. Un étalonnage est

toujours nécessaire.

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8.3.4.4 Perte d’éléments de la maçonnerie en voûte

Dans le cas d’égouts en maçonnerie, les briques ou les meulières résistent très bien à la

corrosion chimique par H2S. Il n'en va pas de même pour les joints en mortier de ciment.

Figure 8.18 - Perte d’éléments de la maçonnerie en voûte

Stade 1

Les joints de mortier sont attaqués chimiquement,

notamment par H2S. On aperçoit visiblement une

perte du ciment entre les briques de la voûte.

Stade 2

Le mortier a disparu, les briques restent encore en

place, mais il y a déformation de la voûte.

Stade 3

Les briques tombent formant des obstacles à

l'écoulement des eaux.

Une perte de résistance de l'égout à la compression

apparaît.

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89

8.3.5 Pathologie d’étanchéité

8.3.5.1 Détérioration du radier

Figure 8.19 – Détérioration du radier

Stade 1

La détérioration du mortier entraîne une

infiltration.

Stade 2

L'infiltration provoque l'apparition d'une

cavité par perte de matériaux de

remplissage.

Stade 3

La perte du support provoque

l'affaissement de la partie inférieure de

l'égout. Il y a perte du fil d’eau,

déplacement de briques et des

déformations dans la cunette.

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8.3.5.2 Déboîtement et rupture d’éléments préfabriqués de toute nature

Photo 8.21 – Infiltration au droit du joint entre

éléments.

Figure 8.20 – Déboitement et rupture des joints

Stade 1

Un joint défectueux ou une mauvaise pose du

tuyau provoque une infiltration ou une exfiltration

d'eau.

Stade 2

L'infiltration ou l'exfiltration entraîne les matériaux

de remblai, provoquant des cavités au droit de la

connexion. Sous l'effet de la charge, le tuyau peut

se déboîter. Il y a rupture du fil d’eau.

Stade 3

La canalisation est complètement déboîtée. Sous

l'effet des charges et de la perte de l’assise du

terrain, le tuyau s’affaisse et se fracture.

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91

8.3.5.3. Défauts d’étanchéité au droit des raccordements

Ces défauts sont la cause de nombreux désordres. Dans certains cas, ils sont dus à des

négligences lors de la réalisation des branchements. Une des conséquences principales est la

création de l’instabilité de l’ouvrage et de son environnement proche pouvant amener des

dysfonctionnements d’exploitation. Une attention particulière doit donc être apportée à ces points

particuliers.

Photo 8.23 –

Conséquence à long terme d’une mauvaise

réalisation de branchement

Photo 8.22 –

Raccordement non étanche provoquant un

ravinement aux environs immédiats de la paroi de

l’égout.

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8.3.6. Pathologies liées à l’écoulement

La fonction hydraulique de l’égout est de plus en plus surveillée et modélisée afin de répondre à

une urbanisation en expansion dont résulte la multiplication de surfaces imperméables. Les

ouvrages d’assainissement anciens sont souvent sousdimensionnés vis-à-vis de leur utilisation

actuelle. Une restriction de l’écoulement peut donc s’avérer critique dans certains cas. Les photos

ci-après illustrent trois cas.

Photo 8.25 –

Obstruction par des concrétions de graisse.

Photo 8.24 –

Infiltration de racines par des joints défectueux.

Photo 8.26 –

Obstruction par sédimentations dues à des obstacles

(contre-pentes, amoncellements de briques, …) et

possibilité de formation de gaz H2S et / ou méthane.

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93

8.4 Evaluation d’une station d’épuration

8.4.1 La corrosion et ses impacts

Selon l'ouvrage et sa fonction, il est possible de distinguer les corrosions des matériels soit

émergés, soit immergés, soit encore de ceux à immersions variables et périodiques.

Comme déjà décrit précédemment, les différents types d'attaque peuvent se répartir en trois

grandes classes :

• la corrosion physico-chimique par attaque directe ;

• la corrosion galvanique ;

• la corrosion "mécanique" par fissuration sous contrainte ;

Photo 8.27 – Attaque chimique généralisée, par du

chlorure ferrique concentré

Photo 8.28 – Fissuration sous contrainte d’un tuyau en inox

enterré soumis à des fortes variations périodiques de

température.

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94

Photo 8.29 – Corrosion galvanique par contact direct aluminium-inox

Quels que soient le ou les types de corrosion impliqués, il est bien évident qu'ils peuvent avoir un

impact important pour :

• la sécurité du personnel ;

• la fiabilité du traitement ;

• les coûts d'exploitation (entretien et renouvellement).

Il est donc important de bien identifier la ou les origines des désordres constatés pour pouvoir y

remédier efficacement.

8.4.2 Analyse de cas concrets

Comme évoqué précédemment, les différentes possibilités de corrosion des ouvrages peuvent

être regroupées dans une classification succincte :

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Cette liste n'est pas exhaustive, il existe bien d'autres cas de corrosion ne relevant pas

précisément de ce genre de situation. Par exemple, les chaudières de digesteur ou les systèmes

de valorisation du biogaz, ...

Les corrosions constatées sont généralement liées à des défauts de conception et / ou de

montage.

8.4.2.1 Corrosion en milieu immergé

1/ Milieu peu agressif

� Exemple type : le clarificateur secondaire

Bien que placées en fin de traitement de la filière "eau" et donc apparemment dans les conditions

les moins contraignantes, les structures métalliques qui composent ces ouvrages n'en subissent

pas moins des corrosions parfois intenses.

La cause la plus fréquente des désordres rencontrés résulte de défauts de montage avec mise en

contact direct de pièces en métaux différents.

CORROSION DES MATERIELS ET OUVRAGES

Matériels et ouvrages àIMMERSION PERIODIQUE

Matériels et ouvragesEMERGES

Matériels et ouvragesIMMERGES

Milieu TRESagressif

Milieu PEUagressif

Milieu PEUagressif

Milieu TRESagressif

Interne

• armoires électriques• huisseries• rambardes

Mixte

Externe

Ciel d’ouvrages couverts :• prétraitements• épaississeurs• local désodo• caillebotis• injection réactifs

• bassinstampons• stockeurs deboues

• gazomètre rigide

• tuyaux enterrés etnappephréatique• barres de guidage(pompe, agitateurs)

• digesteurs• flottateurs

• clarificateurs• désinfection UV

Figure 8.30 – Principaux types de corrosion rencontrés sur une station d'épuration

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Les photographies suivantes présentent un cas de corrosion de ce type, sur la structure porteuse

en aluminium d'un appareil âgé de moins de deux ans.

Après examen attentif de l'assemblage des différents éléments qui composent la structure

immergée, il est apparu de nombreux contacts directs aluminium / acier inoxydable formant des

couples galvaniques puissants au détriment de l'aluminium. Bien qu'il existe quelques précautions

d'isolement (rondelles plastiques), de grandes zones à contact franc permettent l'écoulement des

courants très destructeurs des piles galvaniques ainsi créées.

Ces défauts sont à identifier prioritairement sur site avant la réception du montage. En effet,

lorsque ce type de corrosion apparaît, il est bien souvent trop tard et la résistance mécanique de

l'ensemble est trop atteinte pour qu'il soit possible d'envisager autre chose qu'un renouvellement

pur et simple de toutes les parties immergées. En règle générale, pour des raisons de délais

d'immobilisation des ouvrages, il vaut alors mieux remplacer toutes ces pièces corrodées par de

nouvelles, constituées d'un seul type de métal (acier inoxydable dans 99 % des cas).

2/ Milieu très agressif

� Cuve et canalisations de gazomètre rigide

La cuve en béton de liquide accueillant les mouvements de la cloche rigide des gazomètres à

biogaz constitue un milieu bien particulier et potentiellement très agressif. En effet, le liquide de

cette cuve est soumis au contact permanent du biogaz riche en H2S et en CO2. En plus de la

protection interne du béton, les canalisations de transfert de cette réserve de gaz doivent être

étudiées pour résister à ces conditions très contraignantes. Cependant, il subsiste parfois des

montages constitués de métaux peu résistants (acier galvanisé voire simplement acier peint). La

cloche et les conduites métalliques du biogaz sont sensibles à la corrosion galvanique liée au

contact avec le ferraillage de l’ouvrage du béton, voulu ou accidentel (protection contre la foudre,

fixation et système de guidage).

Photo 8.31 – Corrosion caverneuse de la structure

porteuse en aluminium.

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Le renouvellement de ces canalisations est essentiellement coûteux en temps et en moyen,

puisqu'il exige la dépose et la repose de la très lourde cloche, très difficile à manipuler, ...

� Digesteur anaérobie de boues en excès

Le biogaz précédemment évoqué est produit par une biomasse placée en milieu anaérobie,

brassée à une température de 35°C. Le digesteur est donc l'ouvrage chargé de contenir cette

biomasse spécifique et de recueillir à son sommet le biogaz riche en méthane dont la combustion

en chaudière permet le maintien de la température du milieu biologique. La face interne de la

coupole de l'ouvrage et la zone de marnage sont donc soumises à des conditions d'humidité

intense et à des gaz corrosifs (H2S du biogaz, …). Le béton et son ferraillage subissent des

attaques répétées qui peuvent, en cas de défaillance des enduits de surface intérieure, aller de

simples fissures jusqu'à l’altération complète de la structure. La substitution des armatures

classiques par des armatures inox peut résoudre une partie du problème.

Comme la réhabilitation nécessite la vidange et le nettoyage intégral de l'ouvrage, il est tout à fait

souhaitable de renouveler dans le même temps l'ensemble des canalisations intérieures,

généralement assez corrodées.

� Flottateur de boues activées

Les flottateurs de boues biologiques en excès utilisent la détente d'un liquide pressurisé (les

boues elles-mêmes ou de l'eau traitée), pour générer une multitude de très fines bulles qui font

flotter les matières en suspension. Le milieu est donc soumis à des conditions très riches en

oxygène lorsque l'ouvrage fonctionne, et très pauvres lors de ses arrêts.

D’autre part, le montage des équipements est souvent réalisé avec de la boulonnerie en acier

inox sans isolement particulier créant ainsi des couples galvaniques à l’origine des corrosions.

Les alternances de fonctionnement citées précédemment soumettent ces matériaux immergés à

des contraintes supplémentaires qui accélèrent les phénomènes destructeurs. En conséquence,

son exécution doit être particulièrement soignée. Cependant, certains montages ne bénéficient

parfois pas de toute l'attention requise, et il est possible de constater des corrosions pouvant

mener à la ruine complète des pièces métalliques au point de craindre les effondrements ou les

ruptures.

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8.4.2.2 Corrosion en milieu à immersion périodique

1/ Corrosion externe

� Nourrices enterrées d'air surpressé

Les systèmes biologiques aérobies nécessitent de l'oxygène pour vivre. Celui-ci leur est souvent

apporté par insufflation d'air au sein même de la biomasse. Le débit gazeux représente plusieurs

milliers de mètres-cubes par heure, à une pression comprise entre 600 et 800 mbar et pour une

température voisine de 80 voire 100°C.

Les nourrices enterrées sont soumises à de fortes contraintes cycliques (variations de

température et de pression liées au processus, passages de trafic lourd, nappe phréatique à

niveau variable, tassements différentiels). Sous de telles conditions, de faibles corrosions dans

des milieux peu agressifs peuvent être la source de dégâts importants (fatigue du métal liée à la

corrosion). Des amorces de corrosion peuvent être à l’origine de fissures provoquées par la

concentration des contraintes.

En conséquence, ces canalisations métalliques doivent faire l'objet d'une conception et d'une

construction particulièrement soigneuses, si l'on veut s'éviter des déboires coûteux après

quelques années. En effet, ces dernières étant enterrées (donc invisibles), les désordres ne

deviendront sensibles que lorsque leur ampleur atteindra un caractère quasi irréversible.

Les photographies ci-après présentent un cas de fissuration sous contrainte d'une canalisation

d'air, trop mince et enterrée dans une nappe à niveau variable et riche en sels minéraux.

Photo 8.32 – Corrosion généralisée

du racleur en aluminium

Photo 8.33 – Pied en aluminium corrodé

de cloison siphoïde

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� Barres de guidage de pompes et agitateurs immergés

Pour des raisons de coûts et de légèreté, les barres de guidages des pompes et des agitateurs

immergés dans les bassins biologiques sont souvent en aluminium. Cependant les pieds

d'ancrages sont parfois dans un autre matériau (fonte), sans précaution d'isolation. Le milieu

liquide étant très conducteur, il en découle inévitablement les effets destructeurs des couples

galvaniques déjà fréquemment cités. Comme cette action corrosive se produit au fond des

bassins, ces destructions n'apparaissent qu'à la rupture des barres entraînant souvent la perte de

la machine associée. L'état des extrémités inférieures des barres de guidage de la première

photographie ci-après montre le résultat d'un couplage avec des pieds d'ancrage en fonte.

La seconde photographie présente un problème de barre de guidage en acier galvanisé en

contact direct avec un agitateur en acier inox en milieu particulièrement agressif (boues activées).

Ici aussi, les couplages galvaniques sont absolument à proscrire, et l'usage unique d'acier

inoxydable très recommandé.

Photo 8.34 – Section de la zone fissurée

Photo 8.35 – Barres de guidage

corrodées en aluminium

Photo 8.36 – Corrosion de barres en acier galvanisé

en contact avec l’agitateur en inox

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Février 2007

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2/ Corrosion interne

� Bâches métalliques de stockage

Il peut arriver que des cuves de stockage de volumes importants soient réalisées avec des

plaques métalliques vitrifiées assemblées avec des boulons (la vitrification est fragile

mécaniquement, et peut donc facilement être endommagée par choc pendant l’assemblage).

Cette façon de procéder est peu fréquente dans la profession et incite à la plus grande vigilance

quant à la qualité de la boulonnerie et à l'absence de couplages galvaniques involontaires

(mélanges de boulons inox et d'écrous en métaux différents, blessures de la protection vitrifiée

des plaques sous des boulons montés avec un soin insuffisant).

Ces cuves n'ayant généralement pas de bâche de rétention en cas de fuite, un nettoyage interne

annuel suivi d'une inspection globale soignée est vivement recommandé.

3/ Corrosion interne et / ou externe

� Cloche de gazomètre rigide

Les cloches de stockage du biogaz des gazomètres rigides sont métalliques et soumises à des

corrosions sur les deux faces de leur paroi. Cependant, ces agressions sont de natures

différentes et ne requièrent pas les mêmes attentions. La paroi externe ne nécessite qu'une

protection classique contre la rouille, à l'opposé de la face interne qui exige un enduit soigné

contre le caractère corrosif déjà évoqué du biogaz (H2S). Cet enduit doit posséder des propriétés

mécaniques suffisantes pour résister à la dilatation diurne liée à l'ensoleillement, ou à la

contraction du métal par grand froid ou neige. Cet enduit doit être d'une qualité suffisante pour

éviter sa réfection trop fréquente qui exige l'extraction délicate de la cloche (fréquence

d’utilisation : 6 à 8 ans minimum).

Pour éviter les soucis de corrosion, le remplacement des cloches trop atteintes utilise

actuellement des gazomètres gonflables souples à double enveloppe.

Photo 8.37 – Vue du marnage de bâches

métalliques

Photo 8.38 – Cuve en plaques métalliques

boulonnées

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Février 2007

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� Canalisations enterrées et nappe phréatique

Les canalisations de recirculation des boues issues des clarificateurs sont très souvent

métalliques, car enterrées et directement reliées aux pompes de transferts. Ces tuyaux véhiculent

des liquides conducteurs et sont soumis aux mêmes contraintes externes que les nourrices d'air

déjà évoquées. Ces contraintes sont liées au poids des terrains et à la poussée d'Archimède due

à la présence fréquente, et parfois périodique, de la nappe phréatique.

Si ces conduites sont constituées de différents métaux ou si elles sont en contact avec des

parties et équipements à potentiels de corrosion différents, ou encore en présence

d’hétérogénéité de remblayage, il en découle les corrosions inhérentes à ces couplages

galvaniques. De plus, si la présence d'un enduit ou d'un revêtement imparfait concentre ces

courants de façon ponctuelle, il peut apparaître une corrosion perforante particulièrement intense

et rapide.

Photo 8.39 – Corrosion externe d'une cloche

Photo 8.40 – Extraction d'une cloche

corrodée

Photo 8.41 – Canalisation perforée en acier revêtu

Photo 8.42 – Vue interne des perforations

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Février 2007

102

� Canalisations enterrées et retours en tête corrosifs

Bien souvent les canalisations de retour placées en tête d’installation, des liquides issus de la

déshydratation des boues sont en matériaux communs à faible protection. Les machines

employées pour traiter les boues devant être de plus en plus compactes et efficaces, ces liquides

contiennent de plus en plus de produits de conditionnement parfois corrosifs (FeCl3, …). Les

canalisations enterrées peuvent donc subir des dégradations importantes comme l'illustrent les

photographies ci-après.

Ces canalisations particulières peuvent soit faire l'objet d'un chemisage si leur état le permet, soit

être remplacées par des tuyaux en PEHD.

8.4.2.3 Corrosion en milieu émergé

1/ Milieu peu agressif

� Armoires électriques

Les armoires électriques et les fragiles équipements qu'elles contiennent sont fréquemment

l'objet de corrosions liées à l'atmosphère qui les environnent. Bien que ces armoires soient

électriquement ventilées, ce n'est pas toujours de l'air frais exempt de vapeurs ou de gaz

corrosifs qui les alimentent. Bien souvent les gaines des câbles électriques constituent des

liaisons avec des zones difficiles (stockages, épaississement, locaux de déshydratation...) qui

constituent des sources importantes d'humidité ou d'H2S aux effets désastreux. La mise en

dépression de l'armoire par des ventilateurs trop puissants et une taille insuffisante de l'orifice

extérieur d'aspiration engendre ces arrivées indésirables d'air pollué.

Photo 8.43 – Rupture d'une canalisation de

retour en acier par des liquides corrosifs.

Photo 8.44 – Cunette de canalisation en béton

dégradée par des liquides corrosifs

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Les photographies ci-après présentent un cas d'aspiration d'air du local des produits chimiques

de la désodorisation, via les gaines des câbles électriques dans le bas de l'armoire. Les

équipements ont été fortement dégradés en moins de deux ans.

Les produits de corrosion verts du cuivre sont dus à l'humidité et aux vapeurs acides. Quant à

l'aspect bien noir de la barre de masse, il est dû au sulfure de cuivre induit par la réaction avec

H2S.

Sans parler des pannes d'automates, les corrosions des organes électriques induisent des faux

contacts générateurs de pannes intermittentes, dont l'origine est souvent très difficile à identifier.

Remplacer le contenu des armoires est long et coûteux ainsi que très souvent pénalisant pour la

qualité du traitement. Il convient donc d'éviter au maximum les désordres internes dans les

armoires électriques.

En résumé, la ventilation des armoires doit se faire via une conduite d'air extérieur, et il faut

obturer les arrivées de gaines des câbles électriques par de la mousse de polyuréthane

expansible.

� Rambardes, canalisations métalliques aériennes et équipements divers

Tous les matériaux métalliques exposés aux atmosphères corrosives sont atteints à des degrés

différents, en fonction de leur sensibilité intrinsèque. Pour limiter la dégradation de ces

équipements, seule une ventilation intense et permanente peut limiter les condensations,

principaux points de départ des corrosions.

Photo 8.45– Différentes attaques du cuivre

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2/ Milieu très agressif

� Epaississeur hersé de boues en excès

Les liquides agressifs à niveaux variables soumettent les équipements à des conditions

particulièrement difficiles. En effet, les alternances liquides / vapeurs et gaz corrosifs sont

particulièrement destructrices et seuls les matériaux les plus nobles y résistent avec succès. Les

herses des épaississeurs de boues subissent en plus les contraintes mécaniques dues à leur lent

mouvement circulaire. En conséquence, ces constructions métalliques sont réalisées

préférentiellement en acier inoxydable pour présenter le meilleur rapport durée de vie / coût.

� Caillebotis et divers

L'H2S issu des fermentations et véhiculé avec l'effluent ou les boues, est également très corrosif

vis à vis du béton et des dispositifs de sécurité (rambardes, caillebotis). Si des enduits

protecteurs peuvent généralement suffire pour le béton, il vaut mieux remplacer rambardes et

caillebotis métalliques par les mêmes en plastique renforcé en fibre de verre.

Photo 8.46 – Corrosion interne de la herse et du béton

d’un épaississeur de boues couvert

Photo 8.47 – Réhabilitation en inox de la herse et

couverture époxy du béton

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Un dernier point insuffisamment pris en compte concerne bien évidemment les couplages

galvaniques sur des assemblages métalliques plus ou moins à l'atmosphère (conduction

électrique externe par la nappe phréatique ou des condensations).

Pour des raisons économiques, il est parfois fait usage de pièces constituées de métaux

différents et assemblées clairement en contact direct. Si le milieu environnant était parfaitement

sec, il n'y aurait généralement pas de problème. Cependant, ce genre d'environnement n'est pas

le plus fréquent sur les stations d'épuration, et le matériel en subit inévitablement les

conséquences.

Ces assemblages mixtes sont à valider avant la construction par des experts corrosionistes. Mal

employés, ils risquent de diminuer la fiabilité de l'installation à moyen terme et d’occuper du

personnel à des tâches de réparation peu valorisantes.

Photo 8.48 – Couplages alu-inox-fonte parfois

sous eau

Photo 8.49 – Couplages alu-inox-fonte sous abri

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8.5 Une démarche globale de l’auscultation à la réhabilitation

L’expertise d’un réseau d’assainissement est une nécessité grandissante de notre métier. Depuis

de nombreuses années dans les grandes métropoles, la gestion quotidienne de réseaux

d’assainissement, en particulier ceux anciens, demande une organisation et des moyens à la

hauteur des enjeux. La santé publique et la vision à long terme sont des objectifs majeurs que

l’on doit atteindre pour mener à bien la mission d’entretien et de maintenance du patrimoine.

L’évolution de la vie depuis plus d’un siècle et par conséquent de la destination de ces réseaux a

nécessité une adaptation et une recherche permanente de la connaissance de l’état du

patrimoine. Concevoir puis construire un ouvrage enterré sous une voie fin du 19e siècle

(contrainte d’une charrette par exemple) n’a plus rien à voir avec la vie de ce même ouvrage au

début du 21e siècle supportant le trafic routier d’un camion 38T. Cette image très concrète de

l’évolution que doit admettre tout réseau enterré se passe de commentaires mais doit de la part

des responsables prendre en compte ces facteurs environnementaux non prévus à la conception

de l’ouvrage. Le maintien et l’amélioration du patrimoine doit être une chaîne de connaissances

« ETUDES / TRAVAUX / VALORISATION » afin de mieux comprendre la problématique du

vieillissement et de la remise en état. Cette chaîne passe à travers les connaissances « Avant,

Pendant et Après travaux ». A la fin de ce dernier volet, cette connaissance se boucle par

comparaison des résultats et permet d’améliorer son jugement afin de construire de manière plus

pertinente un ouvrage et d’éviter des constructions dont la sécurité serait peut être présente mais

où la pérennité serait, quant à elle absente. N’oublions pas que nous concevons et construisons

pour au moins 50 ans et plus.

Des documents et des fiches techniques extraits d’un programme d’études sur la pathologie sont

présentés en annexe 1.

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ANNEXES

ANNEXE 1 - Exemple d’une Démarche globale de l’Auscultation à la Réhabilitation

ANNEXE 2 - Contrôle des revêtements de canalisations enterrées ou immergées en acier

ANNEXE 3 - Conditions propices à la production d’hydrogène sulfuré

ANNEXE 4 - Evaluation du risque de production d’H2S (Indice de Fayoux)

ANNEXE 5 - Evaluation du risque de production d’H2S, noté Z, selon Pomeroy

ANNEXE 6 - Modèle de Pomeroy

ANNEXE 7 - Tableau de correspondance des aciers inox

ANNEXE 8 - Prise en compte de l’altération au niveau du projet du béton armé

ANNEXE 9 - Prise en compte de l’altération au niveau du projet de l’acier inox

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ANNEXE 1 - Exemple d’une Démarche globale de l’Auscultation à la Réhabilitation

L’expertise d’un réseau d’assainissement est une nécessité grandissante de notre métier.

Depuis de nombreuses années dans les grandes métropoles, la gestion quotidienne de réseaux

d’assainissement, en particulier ceux anciens, demande une organisation et des moyens à la

hauteur des enjeux. La santé publique et la vision à long terme sont des objectifs majeurs que

l’on doit atteindre pour mener à bien la mission d’entretien et de maintenance du patrimoine.

L’exemple de la gestion d’un patrimoine que représente un réseau d’assainissement est celui

du Département de la Seine Saint-Denis situé en proche région de Paris (FRANCE). Ce Maître

d’Ouvrage dispose d’un réseau d’assainissement de plus de 750 Km de long dont 500 Km

d’ouvrages visitables. Les ouvrages datent généralement de la fin du XIXème ou du XXème

siècle avec des collecteurs encore plus anciens et un état de conservation satisfaisant. La

constitution et les formes des ouvrages sont de toutes natures (meulière, brique, moellon, béton

coulé ou préfabriqué, etc..) avec des dimensions de 200 mm à 6000 mm.

L’évolution de la vie depuis plus d’un siècle et par conséquent de la destination de ces réseaux

a nécessité une adaptation et une recherche permanente de la connaissance de l’état du

patrimoine. Concevoir puis construire un ouvrage enterré sous une voie fin du XIXème siècle

(contrainte d’une charrette par exemple) n’a plus rien à voir avec la vie de ce même ouvrage au

début XXIème siècle supportant le trafic routier d’un camion 38T. Cette image très concrète de

l’évolution que doit admettre tout réseau enterré se passe de commentaires mais doit de la part

des responsables prendre en compte ces facteurs environnementaux non prévus à la

conception de l’ouvrage. Le maintien et l’amélioration du patrimoine doit être une chaîne de

connaissances ETUDES / TRAVAUX / VALORISATION afin de mieux comprendre la

problématique du vieillissement et de la remise en état. Cette chaîne passe à travers les

connaissances « Avant, Pendant et Après travaux ». A la fin de ce dernier volet, cette

connaissance se boucle par comparaison des résultats et permet d’améliorer son jugement afin

de construire de manière plus pertinente un ouvrage et d’éviter des constructions dont la

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sécurité serait peut être présente mais où la pérennité serait, quant à elle absente. N’oublions

pas que nous concevons et construisons pour au moins 50 ans et plus.

Pour cela, le département a mis en place en 1985 un programme d’études sur la pathologie des

ouvrages d’assainissement utilisant une Démarche globale de l’Auscultation à la Réhabilitation.

Le nom de ce programme est « D.A.R. »

Ce programme est passé par différentes phases dont l’expérimentation d’outils d’auscultation

pour la connaissance physique et mécanique d’un ouvrage (le radar, le vérinage interne, la

thermographie infrarouge, les ultra-sons, etc.). Il a aboutit en 1990 à un programme global et

opérationnel permettant de proposer des opérations de travaux hiérarchisées à long terme

selon un rythme financier défini préalablement.

Enfin, depuis le début des années 2000, ce programme est couvert par une double procédure

Assurance Qualité appelée « Démarche Auscultation Réhabilitation » et intervient dans le cadre

de toutes études sur la connaissance d’un ouvrage jusqu’à sa remise en état.

Nous allons présenter des documents et des fiches techniques extraits du programme d’études

sur la pathologie, innovant pour l’époque mais très riche dans l’approche de la problématique

de la gestion et du maintien de ce patrimoine.

AVERTISSEMENT AUX LECTEURS

_ _ _ _ _

Ce document rédigé début 1990 et qui a évolué tout au long de ces années est un guide sur

« la démarche globale de l’auscultation à la réhabilitation des ouvrages d’assainissement ». Il

s’inscrit dans une volonté de normalisation et de réglementation où peu de recommandations

techniques existent à ce jour.

Dans ce cadre et pour cette démarche qui nécessite plusieurs années, il permet d’avoir des

points de repères fixes (volets et phases) afin de reconnaître et réparer un patrimoine que

représente le réseau d’assainissement.

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Février 2007

110

Chaque tableau précise également la terminologie des mots à employer et les conséquences

qui peuvent en découler pour l’utilisateur (et/ou exploitant du réseau) avec les bonnes questions

à poser. Il fixe les seuils à partir desquels il est nécessaire de travailler voire même s’interroger

sur la pertinence des résultats demandés.

Ces seuils et ces étapes sont le fruit d’une réflexion et d’une expérience de 15 années en

particulier depuis que nos opérations sont rebouclées par les travaux de réhabilitation (en 2000,

plus de 170 km appliqués selon la démarche dont 50 km contrôlés après travaux).

Ce guide n’est pas exhaustif mais reste humble sur sa portée et peut être adapté selon l’action

spécifique à entreprendre.

En outre, il a pour vocation d’évoluer, dans le temps notamment, avec les technologies et

techniques mises en œuvre au moment des phases études (outils d’auscultation,...) et des

phases travaux (procédés de réhabilitation, matériaux,...).

C’est une aide aux gestionnaires pour la prise de décision sans remettre en cause « le sens

logique de la personne ».

-_-_-

Il s’organise autour de trois grands volets dénommés :

- ETUDES, avant travaux pour la connaissance et le diagnostic

- TRAVAUX, pendant (procédés) et après (effets) travaux

- VALORISATION des résultats en traitant les données des études et recherchant les

différents paramètres influant la vie de l’ouvrage

Le tableau ci-après présente ces trois volets qui résument bien toute la Démarche de

l’Auscultation à la Réhabilitation appliquée sur tous les ouvrages d’assainissement du

département.

Depuis cette date, ce programme est appliqué sur plusieurs dizaines kilomètres de collecteurs

et se reboucle lorsque l’ouvrage a été réhabilité avec le contrôle des effets des travaux. La

comparaison des résultats attendus avant travaux et ceux mesurés après travaux est la clé de

la compréhension et contribue au savoir-faire et à l’expérience dans ce domaine. C’est pour

cette raison que cette démarche globale est toujours innovante.

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Février 2007

112

Volet I / ETUDE ...

(Avant travaux)

CONSTATS VISUELS / PRESELECTION (Relevés de visites réalisés par les égoutiers et choix sur dossier selon critères de risques)

PRE-DIAGNOSTIC Code PRED (Inspection détaillée par un pathologue afin de prédéterminer le mécanisme des désordres

et le choix de l’outil si nécessaire; Identification des zones suspectes de celles saines).

AUSCULTATION Code ADP (les 3 phases)

(Contrôles par techniques Non Destructives) de l'état Physique (RADAR, ...) et du comportement Mécanique (MAC, ...)

SONDAGES d'étalonnage et ESSAIS géotechniques Bilan d'Auscultation suite à l'analyse des mesures et de l'interprétation des données.

DIAGNOSTIC Code ADP (les 3 phases)

réalisé à partir de l'exploitation globale de tous les résultats; (bilan d'auscultation, sondages, études géotechniques, fiche d'identification de l'ouvrage, etc.). Il

confirme (ou infirme) le mécanisme des désordres construit à priori au pré-diagnostic avec une hiérarchisation des risques selon quatre niveaux d'actions à entreprendre

(Surveillance, Préventive, Curative et/ou Mesures Conservatoires)

PRECONISATION DE TRAVAUX Code ADP (les 3 phases)

élabore le programme des opérations techniques et financières de travaux pour la remise en état de l'ouvrage

selon trois niveaux d'études recherchés de la plus simple à la plus complète (Suggestions de travaux, Pré-étude de marché ou Préconisation de travaux)

Une phrase peut résumer l’ensemble de ce travail :

« ON N’INTERPRETE PAS UNE IMAGE

MAIS ON INTERPRETE UNE PATHOLOGIE »

La réalisation de ce volet met en œuvre jusqu'à l'élaboration du dossier de marché public

plusieurs phases indépendantes mais complémentaires. La durée de ce volet peut être

estimée de UN à DEUX ans selon l'urgence des événements.

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113

PROGRAMME D’ETUDES SUR LA PATHOLOGIE DES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT ; « Démarche globale de l’Auscultation à la Réhabilitation D.A.R »

LISTE DES CRITERES RETENUS A PRIORI POUR ETUDIER UN OUVRAGE D’ASSAINISSEMENT

« Fiche PRESELECTION »

L’association préalable de certains critères techniques permet d’établir des listes de

population d’ouvrages plus à risques que d’autres. Les traitements de chaque

famille de critères visent des ouvrages ayant des désordres à pathologies

importantes comme structurelles ou curatif « C » voire en ruine avec des mesures

conservatoires « MC » dans les cas les plus graves.

Dès lors, cette démarche détermine plus finement un nombre restreint d’ouvrages a

priori à étudier selon la Démarche globale de l’Auscultation à la Réhabilitation

« D.A.R » Cette phase est appelée « PRESELECTION » et intègre le volet I

« ETUDES » du programme d’études sur la pathologie des ouvrages

d’assainissement.

A) Critères élémentaires (à risques)

• Année de construction (avant 1900, après chaque guerre, etc.)

• Mode de construction (tranchée commune à deux ouvrages, etc.)

• Nature des matériaux de l’ouvrage (meulière, moellon hourdie à la chaux, etc.)

• Environnement de surface (sous chaussée ou sous ouvrages connexes, etc.)

• Dimensions de l’ouvrage importante (>ovoïde 230/130, φ> 2500, etc.)

• Evénements survenus sur l’ouvrage (histoire, accidents, etc.)

Page 122: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

Février 2007

114

B) Critères complémentaires dus à l’environnement de l’ouvrage

• Connaissance du fonctionnement hydraulique du réseau (contraintes et

qualité des eaux)

• Connaissance des sols et leurs mécanismes (banques de données)

• Connaissance des nappes environnant les ouvrages (réseau de surveillance

– Suivi des nappes)

• Cartographie des risques géologiques / CRG (selon 2 indices ; fiabilité et

probabilité)

• Cartographie des risques hydrogéologiques / CRH (selon 4 niveaux ; hors,

sous, battement et +)

C) Critères supplémentaires dus à des ouvrages connexes (branchements,

canalisations proches,…)

• Présence de canalisations proches de l’ouvrage (parallèles ou en

intersection, etc.)

• Nombre de branchements ou de raccordements élevé (BR)

• Interaction branchement / ouvrage visitable (état BR, fissuration parement et

raideur mécanique)

• Familles de pathologie (construction EP / EU proches et dans la même

fouille par exemple)

D) Critères en cours de construction et d’évaluation

• Constitution des banques de données géo-référencées (cartes, graphiques,

documents historiques, ...)

• Bouclage des données avant, pendant et après Travaux (résultats de

requêtes, AIGUILLON, etc.)

Traitement et valorisation des résultats sur le retour d’expérience humaine (le savoir-faire).

Page 123: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

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115

Photo A1.1 – Auscultation par la technique RADAR

Photo A1.2 – Outil de relevés de sections et de pentes "Profilomètre laser"

Photo A1.3 – Auscultation mécanique par procédé de vérinage interne

Page 124: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

Février 2007

116

Volet II / TRAVAUX ...

(pendant, en fin et après travaux)

SUIVI QUALITE PENDANT TRAVAUX Code SQPT

pour la vérification de la méthodologie des travaux préconisés jusqu'à la maîtrise de la fabrication et des produits mis en place en égout.

(injection, projection // coulis et mortier ou béton de sable // frais et durcis 7j, 28j et 90jours, etc.)

SUIVI QUALITE EN FIN DE TRAVAUX Code SQFT

pour la validité des travaux réalisés in situ dans l'ouvrage selon les critères demandés par le cahier des charges

(présence et qualité des coulis, épaisseur et qualité des mortiers, position et enrobage armatures, etc.)

CONTROLE QUALITE DE L'ETAT DE L'OUVRAGE APRES TRAVAUX Code CQE

pour la vérification des effets des travaux et/ou « le nouvel état de santé de l'ouvrage » à partir d'un outil d'auscultation réalisée après un délai minimum de 100 jours

(Règle des 100 jours)

DOSSIER DE MAINTENANCE DU GENIE CIVIL / Surveillance Code DMGC - …

pour le suivi d’un ouvrage dans le temps (qui peut suivre et/ou précéder des travaux en cas de désordres dits 'latents")

- après travaux, tous les ans avec les équipes d'entretien et d'exploitation - avant travaux par instrumentation pour justifier de l'évolution dans le temps des désordres

- et la conservation active des informations en banques de données et sur S.I.G (état patrimoine, géotechniques et cartographie des risques / Volet III)

TROIS à QUATRE années pleines minimums sont généralement

nécessaires pour remettre en état un ouvrage d'assainissement à

partir de l'origine de la démarche.

Ces tableaux sont le fruit de plusieurs années d’expérience et de savoir-faire dans le domaine très particulier que sont les études préalables et les travaux de réhabilitation. Ils ont été élaborés à partir de tous les résultats acquis avant, pendant et après travaux sur une période de plusieurs années. L’état du patrimoine est codifié et saisi sur un Système d’Informations Géographique (SIG) multicouches permettant avec d’autres outils informatiques comme « AIGUILLON » de faire des choix techniques selon des critères précis et de proposer des programmes d’études et de travaux dans le temps.

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Février 2007

117

Volet III / TRAITEMENT ET VALORISATION DES RESULTATS

(durant toute la démarche globale « du programme d’études sur la pathologie - D.A.R » )

PROGRAMME DE RECONNAISSANCES SUR L’ETAT DU PATRIMOINE AVANT, PENDANT et APRES travaux

avec l’analyse des rapports puis la saisie des données sur la couche « Etat du patrimoine » contenue dans le S.I.G (Démarche globale Auscultation à la Réhabilitation - DAR)

assisté de l’applicatif « AIGUILLON » pour une aide à l’élaboration des programmes pluriannuels d’études et de travaux dans le cadre du schéma directeur

BANQUES DE DONNEES & CONSERVATION DES DOCUMENTS avec la cartographie des risques géologiques (CRG) et hydrogéologiques (CRH)

selon des critères géotechniques et des indices de validité (indice de fiabilité de l’information et indice de probabilité du risque) puis la saisie des données sur les couches « Données géotechnique

et Cartographie des risques » contenues dans le S.I.G ainsi que la recherche, le traitement, le classement et l’archivage de tous les rapports, les cartes et

vieux documents acquis lors de chaque étude .

RESEAU DE SURVEILLANCE DE LA NAPPE PHREATIQUE - pour la classification des risques hydrogéologiques appliqués aux ouvrages enterrés (selon quatre

niveaux) voire aux bâtis de surface avec le suivi piézométrique (actif et passif) de l’ensemble des points de mesure implantés sur le département de la Seine-Saint-Denis

puis la saisie des données sur la couche « Suivi de la nappe » contenue dans le S.I.G - pour la compréhension du fonctionnement de la nappe phréatique autour des ouvrages (cohérence avec les pluies, circulations souterraines et nouveaux risques dus aux arrêts de pompage par exe.)

PROGRAMME D’ETUDES SUR LA RECHERCHE ET LE DEVELOPPEMENT - pour la validation de nouveaux produits, concepts de travaux et/ou procédés d’investigation ou d’auscultation recherchant l’efficacité au meilleur coût sans gêne pour la population par exemple.

(mur tests au CDER, Ouvrage à la ruine, coques PRV, gainage polymérisé aux UV, etc.) - pour la recherche permanente de nouveaux critères à risques déterminant « à priori » l’état des ouvrages (Mesures conservatoires, Curatif) et conduisant à de nouvelles familles de pathologie

(fiche de PRESELECTION à plusieurs niveaux de critère à priori)

Ces différentes phases des trois GRANDS VOLETS contribuent à l’amélioration des savoir-faire et expérience dans le domaine de la gestion et la maintenance du patrimoine. En outre, ce 3ème volet participe à la sauvegarde des résultats acquis et des données recueillies lors de chaque étude pour la Conservation active et future de la mémoire de notre histoire. L’application quotidienne de la démarche globale avec le principe de « rebouclage des phases avant, pendant et après travaux » est le gage de la sécurité et de la pérennité du programme d’études sur la pathologie des ouvrages D.A.R .

APPRENDRE pour mieux COMPRENDRE et pourvoir ensuite

INTERVENIR . . .

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Février 2007

120

Préconiser un procédé de travaux sans connaître ses effets et l’état précis du

collecteur relève plus « du jeu de hasard » que d’un savoir-faire ou d’une

expérience professionnelle.

Le travail de réflexions sur la pathologie s’appuie sur des connaissances générales

avérées, mais doit être décrit comme une « science inexacte mais une science

rigoureuse ».

Il nécessite un respect systématique de toutes les étapes et les phases d’études

décrites dans la démarche globale.

-_-_-

Les tableaux ci-après présentent les deux grandes familles de travaux INJECTION

et COQUES répondant aux différents mécanismes de désordres constatés sur les

ouvrages enterrés. L‘application de ces tableaux doit être adaptée selon

l’environnement et la pathologie observée. Nous pouvons dire que « Chaque

ouvrage est un cas particulier et chaque pathologie est un nouveau cas d’étude. »

Photo A1.4 –

Page 129: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

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que

les

défin

ition

s de

s di

ffére

nts

type

s de

trav

aux

de r

éhab

ilita

tion

ont é

té c

onçu

es.

Cha

que

défin

ition

pre

nd e

n co

mpt

e un

gra

nd n

ombr

e de

par

amèt

res

qui n

e so

nt p

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us in

diqu

és d

ans

ce ta

blea

u m

ais

dont

l’im

port

ance

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e se

ns p

euve

nt in

fluer

sur

le c

hoix

de

la

tech

niqu

e ou

du

proc

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de r

éhab

ilita

tion

(con

duite

d’in

ject

ion,

dim

ensi

onne

men

t d’u

ne c

oque

, rem

plac

emen

t d’o

uvra

ge, .

..).

Not

a: D

ans

le c

as d

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isat

ion

de p

rodu

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rêt

à l’e

mpl

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is,

mor

tier

ou b

éton

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l es

t ex

pres

sém

ent

dem

andé

de

prés

ente

r la

fic

he t

echn

ique

de

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ulat

ion

du p

rodu

it in

diqu

ant

la c

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sitio

n et

le

dosa

ge e

xact

de

chaq

ue m

atér

iau

ains

i que

leur

pro

vena

nce

(car

rière

s, a

utre

s ...

). D

e pl

us,

cette

fic

he f

era

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raîtr

e la

mét

hode

de

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rodu

it (g

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ge e

t m

alax

age)

et

les

limite

s d’

empl

oi

dans

le d

omai

ne d

e l’a

ssai

niss

emen

t.

Page 130: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

122F

évrie

r 20

07

12

2

PA

TH

OL

OG

IE D

ES

OU

VR

AG

ES

D'A

SS

AIN

ISS

EM

EN

T

Pro

gram

me

d'ét

udes

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érim

enta

tions

en

Sei

ne-S

aint

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n d

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e ré

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tio

n.

Fam

ille

«

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CT

ION

»

T

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CT

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CA

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CT

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ES

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ES

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TA

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dem

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ar le

M-O

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AR

TIC

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ITE

S

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sés

par

l’e

ntr

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se)

« ap

pella

tion

géné

rique

»

FR

AIS

D

ensi

té V

isco

sité

Déc

ant

Aut

res

DU

RC

I (su

r cr

ista

l 4/8

) D

ensi

té R

C/7

j R

C/2

8j

RC

/90j

C

es

élém

ents

so

nt

décr

its

dans

la

no

tice

tech

niqu

e de

l’en

trep

rise.

-C

ombl

emen

t de

s vi

des

(rem

plis

sage

....)

>

1,30

>45

s (à

2H

) <

5%

Gra

ins

>10

0μm

>

1,30

>2M

Pa

>

5MP

a

>8M

Pa

- F

orag

es p

énét

rant

le

mili

eu à

inj

ecte

r av

ec

un

mai

llage

de

2m

² pa

r fo

rage

et

un

e pr

essi

on g

ravi

taire

pou

r de

s dr

ains

et

ou d

es

cana

lisat

ions

. -

Col

lage

>

1,45

38/4

3s

=

<3%

/

>

1,45

>5M

Pa

>

10M

Pa

>

12M

Pa

- F

orag

es t

rave

rsan

t la

maç

onne

rie a

vec

un

mai

llage

<

2m

² pa

r fo

rage

sel

on

type

s de

vi

des

et d

e te

rrai

n et

une

pre

ssio

n de

1 à

2b

ars;

-

Col

lage

av

ec

effe

ts

de

régé

néra

tion

par

l’ext

rado

s

>

1,50

35/4

0s

<

3%

/

>1,

50

>

6MP

a

>12

MP

a

>15

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a -

For

ages

tra

vers

ant

la m

açon

nerie

jus

qu’à

l’e

xtra

dos

avec

un

mai

llage

de

1 à

2m

² pa

r fo

rage

et u

ne p

ress

ion

< 2

bar

s;

- S

erra

ge a

vec

le te

rrai

n

>

1,40

40/4

5s

=

<3%

/

>

1,40

>5M

Pa

>

8MP

a

>10

MP

a -

For

ages

tra

vers

ant

la m

açon

nerie

ave

c un

m

ailla

ge

de 1

à 2

par

fora

ge s

elon

le

terr

ain

et u

ne p

ress

ion

de 2

à 3

bars

;

- R

égén

érat

ion

de la

str

uctu

re

(>1,

50)

selo

n si

co

ulis

est

m

inér

al o

u sy

nthé

tique

<

35s

<

3%

Gra

in

<10

0μm

(>1,

50)

selo

n si

co

ulis

est

m

inér

al o

u sy

nthé

tique

>

8MP

a

>15

MP

a

>18

MP

a -

For

ages

res

tant

dan

s la

maç

onne

rie a

vec

un m

ailla

ge

plus

den

se <

1m

² pa

r fo

rage

av

ec u

n ci

men

t ultr

afin

et u

ne p

ress

ion

de 1

à

2 ba

rs;

- T

raite

men

t du

terr

ain

(a

utou

r ou

en

assi

se d

e l’o

uvra

ge)

>

1,35

33/3

8s

<

5%

/

>1,

35

>

2MP

a

>5M

Pa

>

8MP

a -

For

ages

tr

aver

sant

la

m

açon

nerie

et

nétr

ants

le

terr

ain

(élé

men

t 0,

3/0,

5m p

our

1m d

e so

l) se

lon

le d

ésor

dre

à tr

aite

r et

une

pr

essi

on d

e <

3ba

rs;

IMP

OR

TA

NT

: C

e gu

ide

sous

for

me

de t

able

au p

rése

nte

les

prin

cipa

ux p

aram

ètre

s et

crit

ères

de

choi

x né

cess

aire

s à

iden

tifie

r un

typ

e d’

inje

ctio

n. I

l doi

t p

erm

ettr

e au

lect

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de p

ropo

ser

un o

u pl

usie

urs

type

s de

tra

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lon

la p

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e re

ncon

trée

. La

not

ion

d’in

ject

ion

est

ici v

olon

taire

men

t dé

finie

en

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es d

e «

résu

ltats

» d

eman

dé p

ar le

M-O

et

l’ent

repr

ise

doit

répo

ndre

à t

rave

rs la

not

ice

tech

niqu

e en

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es d

e «

moy

ens

». L

a m

aîtr

ise

de fa

bric

atio

n et

la m

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en œ

uvre

doi

vent

faire

l’ob

jet d

’une

atte

ntio

n pa

rtic

uliè

re p

our

mai

nten

ir la

mêm

e dé

mar

che

de q

ualit

é dé

finie

par

le p

rogr

amm

e d’

étud

es.

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tabl

eau

n’es

t pas

exh

aust

if et

les

résu

ltats

pré

sent

és à

titr

e in

dica

tif p

euve

nt ê

tre

mod

ifiés

sel

on l’

actio

n à

entr

epre

ndre

.

Page 131: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

123F

évrie

r 20

07

12

3

PA

TH

OL

OG

IE D

ES

OU

VR

AG

ES

D'A

SS

AIN

ISS

EM

EN

T

Pro

gram

me

d'ét

udes

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'exp

érim

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en

Sei

ne-S

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-Den

is

Tab

leau

d’id

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fica

tio

n d

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amill

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énér

iqu

es d

e tr

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hab

ilita

tio

n.

Fam

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« C

OQ

UE

S e

t CH

EM

ISA

GE

par

l’in

térie

ur »

T

YP

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E C

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C

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RIS

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UE

S D

ES

TE

CH

NIQ

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S

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dés

par

le M

-O)

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RT

ICU

LA

RIT

ES

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OY

EN

S p

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entr

epri

se)

« ap

pella

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OB

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RC

/28 j

R

C/9

0j

RC

/28j

R

C/9

0j

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émen

ts

sont

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entr

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- R

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IER

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u

par

coq

ue p

réfa

briq

uée

N

mai

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ti -

abra

sion

O

O

O

avec

la

sécu

rité

> 5

cm

ou

coq

ue

pr

éfab

riq.

+ c

oulis

(16x

32cm

) >

35 /

(16x

32cm

) >

38 /

/ dé

finit

par

le

conc

ept

/ dé

finit

par

le

conc

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Tx

d’en

tret

./Réh

ab.;

Si

béto

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silic

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B35

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ou

coqu

e ,l’

indi

ce d

’abr

asio

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NR

est

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3.

La

mét

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pr

end

en

com

pte

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les

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.

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ND

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N

O

O

N

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imum

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inte

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3

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/12c

m)

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(O

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2cm

) >

25

(O.4

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)

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m)

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entr

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n; R

éfec

tion

d’en

duit

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iter

en

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ice

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par

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on P

roje

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ré o

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s m

ais

non

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O

O

O

N

>3

>

25

>

33

/ /

Tx

de

réha

bilit

atio

n;

Le

dim

ensi

onne

men

t do

it pr

endr

e en

com

pte

la m

atric

e de

la

coqu

e; S

i ra

dier

, ind

ice

CN

R <

3.

- C

OQ

UE

par

Bét

on P

roje

(ar

mé)

O

O

O

N

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>

25

>

33

/ /

Tx

de

réha

bilit

atio

n;

Le

dim

ensi

onne

men

t do

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endr

e en

com

pte

la m

atric

e de

la

coqu

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i ra

dier

, ind

ice

CN

R <

3.

- C

OQ

UE

Pré

fabr

iqué

e

(S

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e)

N

si

seul

e

O

O

O

>5

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défin

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r le

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x de

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ion;

Le

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men

sion

nem

ent

doit

pren

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ompt

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ue e

t le

cou

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ssoc

à l’o

uvra

ge e

xist

ant.

En

radi

er, i

ndic

e C

NR

<2.

- C

OQ

UE

Pré

fabr

iqué

e

(S

emi-r

igid

e ou

rig

ide)

N

si

seul

e

O

O

O

>3

/ /

défin

it pa

r le

co

ncep

t

Id

° T

x de

habi

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ion;

Le

di

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sion

nem

ent

doit

pren

dre

en c

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coq

ue e

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cou

lis a

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à l’o

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ge e

xist

ant.

En

radi

er, i

ndic

e C

NR

<2.

- E

LEM

EN

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réfa

briq

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Bét

on a

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O

O

O

O

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trai

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selo

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10cm

)

/ /

/ /

Tx

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our

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econ

stru

ctio

n) L

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ruct

ure

est

com

posé

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iden

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Il

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renc

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hem

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irem

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ie e

n te

rme

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rés

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ts »

dem

andé

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le M

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ce d

’un

ouvr

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neuf

) et

l’en

trep

rise

doit

répo

ndre

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rs la

not

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tech

niqu

e en

ter

me

de «

moy

ens

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tégr

atio

n d’

une

arm

atur

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ire l’

obje

t d’

une

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ntio

n pa

rtic

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au

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sion

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posi

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dans

la c

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e) e

t re

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(pr

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cont

re la

cor

rosi

on).

La

maî

tris

e de

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ricat

ion

et la

mis

e en

œuv

re d

oit

égal

emen

t av

oir

la m

ême

dém

arch

e de

qua

lité.

Ce

tabl

eau

n’es

t pa

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titre

indi

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peu

vent

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és s

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l’ac

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trep

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re.

Page 132: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

Février 2007

121

D’autres documents importants cadrent l’organisation et le fonctionnement

de ce programme d’études qui a été appliqué depuis 1989 sur plus de

180.000 ml d’ouvrages visitables dont 60.000ml ont été rebouclés AVANT,

PENDANT et APRES TRAVAUX.

Photo A1.5 – Image du SIG / couche "état du patrimoine" avant, pendant et après travaux)

Photo A1.6 – Extrait d'une coupe géotechnique contenue dans le SIG

Page 133: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

Février 2007

122

Photo A1.7 – Extrait de la coupe des risques géotechniques contenue dans le SIG

Photo A1.8 – Image du système de gestions des cartes anciennes DEA / DAD93

Photo ortho. géoréférencée avec le réseau d'assainissement en fond de plan

Nb: Système de gestions des cartes anciennes DEA / DAD93 - Cet applicatif développé par la

DEA dispose de 20 cartes anciennes majeures (de 1730 à nos jours) et de photographies

aériennes du département (1/500) assemblées et géoréférencées. Ce système informatique

permet de comparer les données des cartes en jouant sur la transparence virtuelle et donc

d'étudier les évolutions environnementales dans le temps (géologie, hydrogéologie, histoire,

etc.)

Page 134: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

Février 2007

123

Photo A1.9 – Image du système de gestions des cartes anciennes DEA / DAD93

Plan du réseau routier avec la carte DELESSE de 1862 géoréférencée en transparence (réglable) et du réseau

d'assainissement (y compris ses regards en bleu)

Photo A1.10 – Image du système de gestions des cartes anciennes DEA / DAD93

Plan du réseau routier avec une carte de 1880 géoréférencée en transparence (réglable) et du réseau

d'assainissement

(y compris ses regards en bleu)

Page 135: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

Février 2007

124

SI ON DEVAIT RESUMER EN UNE PHRASE LE TRAVAIL DES QUINZE

DERNIERES ANNEES RELATIF A LA DEMARCHE GLOBALE DE

L’AUSCULTATION A LA REHABILITATION :

-_-_-

« LA QUALITE D’UNE DEMARCHE GLOBALE S’EVALUE A

LA BONNE REALISATION DES TRAVAUX QUI SONT LA

CONSEQUENCE DIRECTE DES ETUDES PREALABLES.

d’une part et d’autre part,

LE BOUCLAGE D’UNE DEMARCHE PREND TOUT SON SENS

AVEC LA VALEUR DES RESULTATS APRES TRAVAUX

LORSQUE L’ON MESURE LEURS EFFETS»

Nb : Ce ne sont pas les études qui contrôlent les travaux mais l’inverse car les travaux

par leur qualité et leur quantité sont la réalité des désordres reconnus préalablement.

Les études sont le résultat de mesures indirectes.

Par contre, les travaux exécutés sont les résultats directs des anomalies et autres

désordres présents.

Page 136: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

125

ANNEXE 2 - Contrôle des revêtements de canalisations

enterrées ou immergées en acier

Commission Protection Cathodique et Revêtements Associés

RECOMMANDATION PCRA 003

Octobre 2003 – Rev.0

Recommandations pour le contrôle par méthode électrique

des défauts des revêtements organiques appliqués sur

acier en usine ou sur site de pose

AVERTISSEMENT : La présente recommandation a été établie par consensus par les membres de la commission Protection Cathodique et Revêtements Associés du CEFRACOR. Elle représente l’avis général de la profession et peut donc être à ce titre utilisée comme une base reflétant au mieux l’état de l’art au moment de sa publication. Elle ne saurait néanmoins engager de quelque façon que ce soit le CEFRACOR et les membres de la Commission d’étude qui l’ont établie.

Page 137: RESEAUX ET OUVRAGES PUBLICS D’ASSAINISSEMENT …. CEOCOR D - Assainissement.pdf · Février 2007 3 1. PREAMBULE Les ouvrages et réseaux publics d’assainissement sont fréquemment

126

2.1 OBJET

L'objet de ce document est de proposer une méthode de contrôle non destructif des défauts

traversant un revêtement organique appliqué sur acier.

Les défauts concernés sont les fissures, inclusions conductrices, trous d’épingle (pinholes).

Les méthodes de contrôle proposées ne peuvent être pertinentes que si les revêtements

sont non conducteurs électriquement.

Ce document a été écrit par la Commission Protection Cathodique et Revêtements Associés

du CEFRACOR.

2.2 PRINCIPE

Le principe de la méthode est basé sur l’application d’une tension électrique entre le support

métallique et une électrode mobile située à la surface du revêtement contrôlé. Le

revêtement, de par ses propriétés diélectriques, joue le rôle d’isolant.

Il existe deux méthodes couramment utilisées :

- le contrôle à faible tension électrique, utilisant de l’eau au contact de la surface

externe du revêtement à contrôler, par l’intermédiaire d’une éponge humide

- le contrôle à haute tension électrique, utilisant l’air au contact de la surface

externe du revêtement à contrôler.

Un défaut présent dans le revêtement permet le passage du courant entre l’électrode et le

support métallique au travers de l’air ou de l’eau. Ce passage de courant est matérialisé par

un signal sonore ou lumineux.

La limite est la tension de claquage du diélectrique constitué par le revêtement.

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2.3 METHODOLOGIE

Le choix de la tension d'inspection est important pour ne pas détériorer le film. En effet, une

tension excessive entraîne une détérioration du film qui se traduit par la formation de

fissures. La tension d'inspection doit donc être ajustée en fonction du type de revêtement et

de l'épaisseur.

Dans le cas d’un revêtement appliqué en conformité avec une norme, les exigences de

contrôle préconisées par celle-ci doivent être respectées.

Néanmoins, il est toujours souhaitable de consulter le fabriquant de revêtement pour

déterminer la tension de contrôle adéquate.

Les tableaux ci-après indiquent les tensions préconisées selon certaines normes.

2.3.1 Contrôle à faible tension électrique: méthode de «l’éponge humide»

Le contrôle doit être réalisé sur un film propre, sec et réticulé. Une rétention de solvant dans

le film pourrait former un chemin électrique jusqu'au support.

La détection à faible voltage se fait à l'aide d'une éponge humide. Cette méthode est

conseillée pour les revêtements dont l'épaisseur sèche est inférieure à 500 μm. Pour des

épaisseurs supérieures à 500 μm, il est déconseillé d'utiliser la détection à faible voltage qui

s'avère imprécise.

Le générateur de tension est une batterie qui développe une tension continue comprise entre

5V et 90V.

- La partie conductrice du support doit être reliée à un pôle du générateur

- L'éponge est connectée à l’autre pôle du générateur

- L'éponge humide doit être mise en contact avec le revêtement

- L'éponge doit être imbibée d'eau de ville.

La sensibilité de la détection peut être améliorée en ajoutant à l'eau un tensioactif.

Pour les revêtements multicouches, si un contrôle de porosité est prévu pour chaque

couche, il est déconseillé d'utiliser une eau additionnée de tensioactif. Le tensioactif serait un

contaminant pouvant altérer l'adhérence entre couches.

L'éponge en contact avec la surface du revêtement doit se déplacer à une vitesse de 0,3 m/s

maximum.

Expression des résultats

Le défaut (porosité, fissures) est mis en évidence grâce à un signal sonore ou lumineux qui

matérialise le passage d’un courant entre électrode et tube.

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2.3.2 Contrôle à haute tension électrique : méthode du « balai

électrique »

La méthode de contrôle à haute tension dite du balai électrique, est recommandée pour des

films d'épaisseur supérieure à 300 μm.

Les valeurs de tension usuellement utilisées sont, à titre indicatif, respectivement de :

- Revêtement semi-épais : 300 μm à 1000 μm Tension de 5 V/μm

- Revêtement épais : supérieur à1000 μm Tension de 10 V/μm (< 20

kV)

L'utilisation du contrôle au balai électrique pour des épaisseurs inférieures à 300 μm est

envisageable mais risque de détériorer le film. L'appareil pour le contrôle haute tension

comprend :

- une source électrique

- une électrode exploratrice (brosse, balai, anneau en caoutchouc conducteur, ressort à

boudin dont l’écartement des spires doit être inférieur à l’épaisseur du revêtement)

- un système de mise à la masse relié à l'appareil (mises à la terre d’un des pôles du

générateur et de l’extrémité du tube)

L'appareil de contrôle à haute tension peut être un système à décharge électrique pulsée ou

à décharge électrique continue.

Figure A2.1 Principe du contrôle au “balai électrique”

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La tension d'inspection doit être réglée de manière à permettre la détection d'une porosité

dont la taille correspond à l'épaisseur des revêtements.

Une façon pratique pour déterminer cette tension consiste à placer sur une plaque d'acier

une cale de contrôle en matériau isolant dont l'épaisseur correspond à l'épaisseur maximale

du revêtement. En se servant de la cale comme repère, on cherche la tension minimale pour

réaliser une étincelle dans l'air entre la plaque et l'électrode exploratrice.

Pour le contrôle sur chantier de pose, la valeur de la tension doit prendre en compte

l’épaisseur maximale des revêtements ainsi que les caractéristiques de claquage du

revêtement le moins isolant (généralement celui des joints soudés).

La partie métallique de la pièce à examiner doit être reliée à la masse de l'appareil.

L'électrode exploratrice est mise en contact intime avec la partie conductrice de la pièce à

examiner pour vérifier la formation d'étincelle indiquant que la mise à la masse est correcte.

Cette vérification doit être réalisée périodiquement lors du contrôle du revêtement.

L'électrode exploratrice en contact avec la surface du revêtement doit se déplacer à une

vitesse de 0,3 m/s maximum.

Expression des résultats

Le défaut (fissures, porosité) dans le revêtement est localisé par un arc électrique qui se

forme entre l'électrode exploratrice et le support métallique.

TABLEAU A2.2 –Tension du contrôle au balai électrique

selon le type de revêtement

Type de revêtement Spécification Tension Unitaire Tension Maximale*

Polyuréthanne Pr EN 10290 8V/μm 20000V

Epoxy liquide Pr En 10289 8V/μm 20000V

Epoxy poudre NF A49-706 5V/μm

Tri-couche PE NF A49-710 Réglage étincelle

Tri-couche PP NF A49-711 10V/μm 25000V

Brai de houille Pr EN 10300 Entre 18000 V et 22000 V

Bi-couche polyamide Pr EN 10310 10V/μm

*Pour toute l’épaisseur du revêtement

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TABLEAU A2.3 –Revêtements au droit du joint soudé d’aboutage des tubes : NFA 49-716

bandes de

bitume/brai

Thermo-

rétractables

Polyuréthanne époxy liquide polyamide époxy poudre

10KV 5V/μm 5V/μm 5V/μm 5V/μm 5V/ μm

2.4 RECOMMANDATIONS IMPORTANTES

L’épreuve doit être effectuée sur un tube propre, et sec dans le cas de la méthode haute

tension.

La présence dans/ou sur le film de particules conductrices (eau, sel, charges métalliques, …)

peut modifier les propriétés diélectriques de celui-ci et conduire à des fausses alarmes ou à

une localisation erronée des défauts.

Il faut éviter de contrôler plusieurs fois la même zone, car des passages répétitifs du balai

électrique peuvent entraîner la détérioration du revêtement, même si la tension est bien

réglée.

2.5 DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE

NACE RP 0188 : Discontinuity (Holiday) Testing of new protective coatings on conductive

substrates

NACE RP 0274 : High voltage electrical inspection of pipeline coatings prior to installation

NACE RP 0490 : Holiday detection of fusion-bonded epoxy external pipeline coatings of 250

to 760 micrometers (10 to 30 mils)

ASTM D 5162 : Practice for Discontinuity (Holyday) Testing of Nonconductive

Protective Coating on Metallic Substrates

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ANNEXE 3 - Conditions propices à la production

d’hydrogène sulfuré TABLEAU A3.1 – Conditions propices à la production d’hydrogène sulfuré

Conditions Paramètres Etape 1 Formation des sulfures

Couche visqueuse anaérobie Présence de sulfates Nutriments organiques Bactéries sulfato réductrices

Concentration en oxygène dissous Concentration DBO/DCO Concentration SO4

2-

Température des eaux usées Vitesse d’écoulement Temps de séjours Géométrie : pente, diamètre, hauteur de remplissage pH de l’eau usée Type de conduite : gravitaire ou sous pression, quantité de branchements Rugosité, épaisseur de la couche visqueuse

Etape 2 Transmission de H2S vers l’atmosphère

Eau usée anaérobie Surface air-eau

Turbulence Concentration en oxygène pH et température de l’eau usée Solubilité H2S Largeur de la nappe d’eau Type de conduite, p.ex. passage de la conduite sous pression vers conduite gravitaire

Etape 3 Formation de H2SO4

Eau de condensation ou eau capillaire Soufre élémentaire Oxygène pour oxydation Organismes produisant de l’oxygène

Température dans l'air du réseau Concentration H2S dans l’atmosphère Concentration O2 pH de l’eau de condensation Concentration de H2SO4 sur la paroi de l’égout.

Etape 4 Corrosion des matériaux cimentaires

Matériaux métalliques Matériaux cimentaires H2SO4

Composition des matériaux de l’égout Concentration de H2SO4

Nombre de bactéries sur la paroi

Tableau emprunté à Mme A. Beeldens - Université KUL à Leuven

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ANNEXE 4 – Evaluation du risque de production d’H2S

(Indice de Fayoux)

En France, M. FAYOUX a tenté d’évaluer l’importance du risque de production d’H2S à partir

de la sommation (ΣΣΣΣ) des notes attribuées aux principaux facteurs, telles qu’indiquées dans le

tableau ci dessous.

TABLEAU 4.1 – Tableau de Fayoux Température 5°C 10°C 15°C 20°C > 25°C Note 0 2 4 10 20 Temps de séjour 1 h 3 h 6 h 12 h 24 h Note 0 1 4 6 15 Vitesse moy. de l’effluent sur 24 heures 1 m/s 0,8 m/s 0,6 m/s 0,4 m/s 0,2 m/s Note si Vitesse instantanée : 0,5 m/s - - - 10 15 1 m/s 0 1 2 6 10 1,5 m/s 0 0 0 2 6 Potentiel Rédox en mV. (électrode H.) + 200 + 100 0 - 100 - 200 Note 0 3 15 30 > 30

Le risque de production d’H2S est :

• Nul, si Σ est compris entre 0 et 5 ;

• Faible, si Σ est compris entre 5 et 10 ;

• Important, si Σ est compris entre 10 et 20 ;

• Certain, si Σ est compris entre 20 et 30.

Dans l’utilisation du tableau on prendra :

- la valeur maximum de température et de temps de séjour (débit nocturne) ;

- la valeur minimum pour la vitesse moyenne sur 24 heures (débit nocturne).

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ANNEXE 5 - Evaluation du risque de production d’H2S,

noté Z, selon Pomeroy

La valeur indicative du risque, notée « Z » pour la prédiction des conditions d'apparition de

sulfures est reprise du document « US EPA Manual ».

[ ]b

P

QS

EBODZ *

33/12/1

=

Dans laquelle

EBOD = la demande d’oxygène biologique effective, définie comme la demande

d’oxygène biologique standard 5-jours, 20°C (DBO5), multiplié par le facteur de

température 1,07(T-20);

T = la température des eaux usées, (°C)

S = la pente de l’égout, en m/100m (%)

Q = le débit par temps sec (litres/sec)

P/b = le ratio du périmètre mouillé (P) de la paroi du tuyau sur la largeur (b) de

l’écoulement

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Valeurs Z et ses conditions caractéristiques :

TABLEAU A5.1 – Evaluation Z de Pomeroy Valeur Z Conditions attendues

En dessous de 5.000 Les sulfures sont rarement présents ou seulement en très petites quantités

Autour de 7.500

Des concentrations de pointe de quelques dizaines de mg/L de sulfures dissous peuvent être atteintes; une légère corrosion du béton et de la maçonnerie peut être attendue. Une corrosion plus substantielle peut être observée dans les zones de turbulences.

Autour de 10.000 Les sulfures peuvent se développer dans une proportion suffisante qui augmente l’odeur. Le béton et la maçonnerie peuvent subir des dégâts substantiels, et plus particulièrement dans les zones de turbulences.

Autour de 15.000

L’odeur des égouts augmentera à certaines périodes. On peut attendre une attaque rapide des structures de béton dans les zones de turbulences, avec une attaque significative ailleurs. Un tuyau de béton avec 25 mm de couverture sera défaillant en moins de 25 ans.

Autour de et au-dessus de 25.000

Les sulfures dissous seront présents pendant la plupart du temps, et les tuyaux en béton peuvent être détruits dans les 5 à 10 ans.

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ANNEXE 6 - Modèle de Pomeroy

Une approche qualitative et quantitative des effets de corrosion peut être obtenue par les

formules de Pomeroy.

Le modèle de base, celui de Pomeroy, s'articule autour de deux formules importantes. La

première calcule la vitesse de production de sulfures dans une conduite pleine, la seconde

pour une conduite partiellement remplie.

Flux de sulfures - Prévisions pour conduites pleines

Flux de sulfures - Prévisions pour conduites partiellement remplies (Approche conservatrice)

r

D) 0,37 (1 EBOD 10 1 =

dt

[S] d5

3- ⋅+⋅⋅⋅

d

[S] )us( 0,64 -

r

EBOD 10 0,32 =

dt

[S] d 8/35

-3 ⋅⋅⋅⋅⋅

Avec dt

d[S] = flux de sulfure (mg/L.heure)

EBOD5 = [BOD]. 1,07 (T-20)

[BOD] = demande biochimique en oxygène (mg/L)

u = vitesse d'écoulement par débit de temps sec (m/s)

T = température moyenne des eaux usées durant les trois mois de l'année les plus chauds (C°)

D = diamètre de la conduite (m)

r = rayon hydraulique (m)

d = profondeur hydraulique moyenne (m)

[S] = concentration en sulfure dissous (mg/L)

s = pente (m /100 m)

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Dans la littérature, on trouve que la limite pour la quantité des sulfures est de 1 mg/L. Cela

correspond à une quantité de 0,5 mg/L de sulfures non-ionisés, libres dans une eau usée à

pH égal à 7. En dessous de cette limite, le risque des dégâts de corrosion est minime. Au

dessus de cette valeur, des mesures préventives doivent être prises, de préférence en

employant des matériaux non corrodables.

Vitesse de corrosion dans une conduite de ciment.

A travers cette connaissance, Pomeroy a établi une troisième formule pour déterminer, à

partir

A

1

dt

[S] d5,11 ⋅⋅⋅= kc avec )(b/P'[DS](su)0,7 =

dt

[S] d 3/8 ⋅⋅⋅⋅ j

Avec c = vitesse moyenne de corrosion de la conduite de ciment, mm/an

k = facteur représentant la réactivité de l’acide

dt

d[S] = flux moyen de H2S (exprimé comme sulfure) à l’interface air / paroi (mg/L.h)

A = potentiel de consommation d’acide, ou alcalinité, du matériau du tube,

exprimé comme la proportion de carbonate de calcium équivalent.

[DS] = concentration en sulfures dissous (mg/L)

b = largeur de la nappe d’eau (m)

P’ = périmètre mouillé (m)

avec DD

PP ⋅�

��

��� −= π'

s = pente (m /100 m)

u = vitesse d’écoulement (m/sec)

j = facteur dépendant du pH pour la proportion de H2S

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MAY 2007

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ANNEXE 7 – Tableau de correspondance des aciers inox.

EN 10088

No. Nom

AISI

(Etats unis)

1.4301 X5CrNi18-10 304

1.4306 X2CrNi19-11 304 L

1.4307 X2CrNi18-9 304 L

1.4541 X6CrNiTi18-10 321

1.4401 X5CrNiMo17-12-2 (316)

1.4404 X2CrNiMo17-12-2 (316 L)

1.4571 X6CrNiMoTi17-12-2 316 Ti

1.4432 X2CrNiMo17-12-3 316 L

1.4435 X2CrNiMo18-14-3 316 L

1.4436 X3CrNiMo17-13-3 316

1.4439 X2CrNiMoN17-13-5 (317 LN)

1.4539 X1NiCrMoCu25-20-5 904 L

1.4529 X1NiCrMoCuN25-20-7

1.4547 X1NiCrMoCuN20-18-7

1.4462 X2CrNiMoN22-5-3

Les fourchettes de compositions normalisées ne sont pas exactement les mêmes selon les

différents normes nationales. Surtout les qualités AISI 316 couvrent plusieurs nuances

européennes. Les pourcentages en éléments d’alliage peuvent varier (Mo, Ni, …) alors que

l’appellation américaine n’indique pas que la nuance est différente. Le mieux est d’utiliser en

Europe la norme EN 10088 qui est beaucoup plus précise sur les appellations en nuances.

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ANNEXE 8 – Prise en compte de l’altération au niveau du projet du béton

armé

8.1 Données de base pour un béton coulé sur place

8.1.1 Introduction

L’EN 206 permet la prescription d’un béton coulé sur place en indiquant les performances

souhaitées en rapport avec la destination de l’ouvrage. Cette méthode de prescription dite

« béton à performance spécifiée » permet d’avoir la certitude d’obtenir un produit de qualité le

plus approprié à la destination de l’ouvrage.

Pour ce faire, le concepteur est tenu de spécifier cinq données de base et éventuellement une

série de données complémentaires.

Note : cette annexe peut être appliquée pour les travaux de coques en mortier projeté armées (réhabilitation des

ouvrages d’assainissement existants).

8.1.2 Classe de résistance

Cette donnée est conditionnée par le dimensionnement de l’ouvrage aux sollicitations

qu’endure celui ci puisque ce paramètre intervient directement dans les hypothèses de calcul

de stabilité, calcul codifié par l’Eurocode 2 (EN 1992-1-1 : 1991).

Néanmoins, comme il y a un lien direct entre la quantité de ciment dans le mélange et la

pérennité de celui-ci dans un environnement agressif, il est déconseillé de prescrire, pour tout

ouvrage structurel dans le domaine de l’assainissement, des valeurs inférieures à 25 MPa

(contrainte de compression résultant d’un essai normalisé sur un cylindre de béton de 300 mm

de hauteur et de 150 mm de diamètre conservé pendant 28 jours à 20±2 °C sous eau ou dans

une chambre dont l’humidité relative est supérieure à 90%).

8.1.3 Domaine d’utilisation

Il convient de spécifier si l’emploi du béton se fait dans le cadre d’une réalisation d'une structure

armée, non armée ou précontrainte.

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8.1.4 Classe d’exposition

L’Eurocode 2 reconnaît plusieurs types de milieu dans lequel se situe la structure en béton.

Des protections plus spécifiques aux endroits tels que la cunette ou aux abords de dégazage

important sont requises par l’adjonction d’une protection en matériaux adéquats (revêtement

époxy, lining en matériau synthétique, maçonnerie de terre cuite ou de pierre naturelle, ...)

Il est à noter que l’Eurocode 2 est le seul document, classé dans la normalisation européenne,

qui associe aux conditions d’exposition des structures :

• des prescriptions de seuil d’ouvertures de fissures acceptables,

• des prescriptions d’enrobage des armatures dans les coffrages dont les

valeurs sont primordiales pour le design des structures coulées en place.

D’autres normes européennes, telle EN 206-1, sont plus précises dans les définitions des

classes d’exposition (voir 8.2 ci-dessous), mais ne donnent aucune disposition de mise en

œuvre à mettre en rapport avec des prescriptions de calcul.

La classe d’exposition induit entre autres des valeurs de limitation d’ouverture des fissures dans

certains types d’ouvrage dont la prise en compte doit être effectuée lors du dimensionnement

de l’ouvrage, et dont un paramètre immédiat est la densité d’armature. Un autre élément de

conception qui résulte de la classe d’exposition est l’enrobage de l’armature.

8.1.5 Classe de consistance

Cette donnée est essentiellement à mettre en rapport avec les conditions de mise en œuvre du

béton. Elle mesure en millimètres l’affaissement d’un volume de béton extrait d’un moule de

dimension normalisé. Une autre mesure est l’étalement du mélange béton sur une table à

secousse selon une procédure normalisée.

Une structure mise en place par coffrage glissant aura une classe de consistance d’indice faible

(S1), c'est-à-dire un affaissement limité suite à un test d’affaissement ou d’étalement, alors

qu’un béton dont la fonction est de remplir des branchements condamnés ou des cavités aura

une classe de consistance d’indice élevée (par exemple la classe de consistance S4).

Le rajout d’eau dans le béton afin de passer à l’envie d’une classe de consistance à l’autre en

cours de mise en œuvre est proscrit car le facteur eau/ciment a une influence énorme sur la

durabilité d’un béton. La classe de consistance doit être connue avant la mise en œuvre afin de

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MAY 2007

140

doser les adjuvants nécessaires en centrale pour atteindre l’ouvrabilité requise du béton sur

chantier sans diminuer la pérennité de l’ouvrage.

8.1.6 Dimension maximale du granulat

Cette spécification lors de la commande est également nécessaire afin d’obtenir un béton

homogène et en corollaire une durabilité adéquate. Le calibre du granulat maximal à employer

lors de la confection du béton est fonction de l’enrobage prescrit, de la distance minimale entre

armature et de la plus petite dimension de l’élément à bétonner.

8.2 Données de base pour un produit en béton préfabriqué

8.2.1 Généralités

Les prescriptions relatives aux produits préfabriqués en béton constituant les ouvrages doivent

se baser sur les normes de produits. Les normes de produits ne sont pas établies sur les

caractéristiques des seuls matériaux constituants, béton et acier principalement, mais prennent

en compte les spécificités des produits et donc l’incidence essentielle du process de fabrication.

Les tuyaux, regards de visite et boites de branchement et d’inspection composant les réseaux

d’assainissement disposent de normes « autoportantes », qui contiennent, avec leurs

compléments nationaux, toutes les spécifications nécessaires : EN 1916 et EN 1917.

Pour les produits structuraux, autres que les blocs, les normes Produits s’appuient sur la norme

EN 13369 « Règles communes pour les produits préfabriqués en béton ». La conformité aux

normes Produits ou à la norme EN 13369 vaut satisfaction de l’EN 206-1.

8.2.2 Classes d’exposition

La prescription d’un béton ou d’un produit en béton nécessite la définition préalable par le

Maître d’ouvrage des conditions d’expositions de l’ouvrage.

Les tuyaux, regards de visite et boites de branchement ou d’inspection conformes aux normes

EN 1916 et EN 1917 conviennent pour une utilisation dans les environnements humides ou les

environnements chimiques légèrement agressifs (soit dans des conditions normales

d’exploitation dans le cas d’eaux usées d’origine domestique ou d’effluents industriels traités, et

pour la majorité des sols et eaux usées souterraines). Des compléments nationaux précisent

certains aspects de ces normes.

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Les exigences relatives à ces produits en terme de durabilité sont définies par les normes

EN 1916 et EN 1917 et leurs compléments nationaux.

Pour les produits structuraux, il y a lieu de choisir une des classes d’exposition, communes aux

normes EN 206-1 et EN 13369, définies ci après :

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144

8.3 Données complémentaires

Toutes données jugées utiles par le concepteur : coating supplémentaire au vu de l’agressivité

attendue des produits rentrant en contact avec le béton, résistance spécifique à l’usure,

dessiccation rapide attendue, attaques par les sulfates suspectées, probabilité élevée de

réactions alcalis granulats, nécessité de faible dégagement de chaleur lors de l’hydratation du

béton dans le cas d’ouvrage de forte masse ou de la présence d’équipements sensibles à la

chaleur (dilatation différentielle d’un tube polyéthylène, …).

8.4 Exemple de spécification pour un béton coulé sur place

Voici, à titre d'exemple une prescription d’un béton pour une fosse de pompage d'une station de

relevage sur un réseau d’assainissement

Classe de résistance : C30/37 ; Béton armé

Classe d’exposition : 5C

Classe de consistance : S3

Diamètre maximal du granulat : 20mm

Données complémentaires

Béton de type HSR (high sulfate resistant), LA (Low alcali)

Protection de la fosse de pompage par un revêtement époxydique armé

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ANNEXE 9 – Précautions pour la mise en oeuvre de l’acier inox

9.1 Généralités

La principale caractéristique des aciers inoxydables est la présence d’un film passif d’épaisseur

très mince qui se forme spontanément à la surface du métal au contact d’un oxydant (oxygène

dans l’air ou dissous dans l’eau) et qui protège le métal contre les agressions extérieures.

Les aciers inoxydables ont une excellente résistance à la corrosion mais ils peuvent être altérés

par quatre facteurs.

La meilleure résistance à la corrosion est obtenue sur l’état adouci (état de livraison). Les

interventions ultérieures (déformation à froid, traitement thermique, coupe, meulage…) peuvent

modifier la structure. Certaines de ces interventions (traitement thermique, soudage…) peuvent

engendrer un affaiblissement de la résistance à la corrosion liée à une modification locale du

film passif.

Les assemblages peuvent se faire par soudure, ou par boulonnage, ou par rivetage… Les

assemblages par boulonnage ou équivalent sont particulièrement sensibles aux phénomènes

de corrosion caverneuse (voir chapitre 4.2.1.3) et galvanique. Ce problème peut être minimisé

par un choix judicieux de la nuance d’inox ou pour la mise en place d’isolant électrique (par

exemple du téflon). On veillera dans tous les cas à reconstituer la couche de passivation

(comme expliqué ci-dessous pour la soudure).

Il est recommandé de fabriquer autant que possible en atelier. La réalisation des soudures peut,

si la nuance d’inox est inadaptée, engendrer une diminution de la résistance à la corrosion

(risque de corrosion inter granulaire). De plus, on peut s’attendre en cas de présence d’oxygène

(même quelques traces) pendant le soudage à la formation d’une couche d’oxydes colorés

(bleu, jaune, marron…) dans la zone soudée. Ces oxydes empêchent le renouvellement de la

couche passive, créant ainsi des zones de métal non protégées par le film passif et sujettes à la

corrosion.

Ces oxydes liés au soudage peuvent être évités par un choix approprié des conditions de

soudage sur chacune des faces de l’élément soudé. Dans le cas d’un tube par exemple, on

remplira ce dernier d’un gaz de protection afin de protéger la face interne du tube. Une autre

méthode consiste à enlever complètement la coloration de préférence par décapage ou

grenaillage par billes de verre.

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Dans tous les cas, avant de souder, un traitement de dégraissage doit être effectué. La

présence des films de produits organiques (matières grasses) peut conduire pendant le

soudage à la formation de sous produits organiques néfastes pour une bonne résistance à la

corrosion.

Pour obtenir une résistance à la corrosion équivalente à celle du métal de base, le métal

d’apport devrait être de nuance légèrement plus alliée.

La résistance à la corrosion des aciers inoxydables dépend fortement de sa composition

chimique ainsi que d’une parfaite mise en œuvre.

9.2 Problèmes de corrosion

Les erreurs les plus fréquentes provoquant des problèmes de corrosion lors de l’utilisation des

aciers inoxydables sont décrites ci après:

9.2.1 Lors de la conception

- Mauvais choix des matériaux

- Information insuffisante des exigences mécaniques et chimiques

(corrosives) ainsi que des conditions d’exploitation (température, aération,

adjuvants, nettoyage, ...) ;

- Utilisation aveugle de l’expérience acquise, pour des situations modifiées

(évolution du degré de pollution des eaux usées, des process de

traitements, des processus de nettoyage,…).

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Corrosion caverneuse entre la partie cylindrique et le couvercle d’un réacteur

d’hygienisation en acier inox 1.4306

- Fautes de construction

- Construction ne répondant pas aux règles de l’art pour la mise en œuvre

des aciers inoxydables (crevasses, mauvaise accessibilité pour le

soudage et les traitements ultérieurs, ...) ;

- Mauvais écoulements d’eau entraînant des incrustations et la

concentration des substances agressives (boues, chlorures, ...).

9.2.2 Lors des procédures de soumissions

- Spécifications imprécises des matériaux (voir EN 10088) ;

- Conditions de réception non définies (état de l’art mal défini) ;

- Qualification insuffisante de l’entreprise choisie.

9.2.3 Lors de la mise en œuvre

- Mise en œuvre par du personnel non qualifié ;

- Utilisation de matériaux non spécifiés ;

- Pollution des surfaces inoxydables pouvant engendrer la corrosion par piqûres

- Ateliers et outils communs pour la fabrication des aciers au carbone et

des aciers inoxydables ;

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- Pollutions pendant le transport et le stockage des pièces en acier

inoxydables (chlorures, poussière des freins durant le transport

ferroviaire, ..) ;

- Pollution avec des particules ferriques ou de la rouille lors ou après le

montage des pièces (meulage, perçage, …) ;

Corrosion après projection de meulage

- Marquage engendrant la corrosion caverneuse (craie, feutres,

poinçonnement…..) ;

- Adhésifs à base des matières chlorées.

- Utilisation de joints soufrés au contact des inox dans un milieu agressif

- Peinture pouvant créer des zones de corrosion caverneuse

- Dégâts mécaniques

Perforation non ébarbée.

Amorce de corrosion.

- Eraflures, dégâts par des outils de levage (pinces);

- Rugosité due au meulage;

-

- Défauts de soudures

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Soudure décapée sur une seule face.

Couleur de revenu dans la ZAT sur la surface non traitée

Couleur de revenu dans la ZAT

Soudure perforante

Inclusion et zones colorées de revenu

- Utilisation de nuances à teneur en carbone > 0.03 % non stabilisées au

titane ou au niobium;

- Soudures discontinues : pour les constructions soudées, des soudures

par cordon non discontinu en contact avec le milieu agressif diminuent le

risque de corrosion ;

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Cordon de soudure non terminé

- Pores, crevasses, fissures ;

- Calamine, couleurs de revenu ;

- Projections de soudage ;

- Traces de solutions ou de pâtes de décapage.

- Manque de procédure d’assurance qualité pour l’exécution des travaux.

9.2.4 Lors de l’exploitation et l'entretien

• Agressivité du milieu plus élevée que prévue ;

• Changement des conditions d’exploitation (Température, potentiel redox, ...) ;

• Réparation des incidents d’exploitation

Suite à des incidents d’exploitation, une augmentation temporaire de la corrosivité du milieu

peut amorcer des processus de corrosion sur des structures en acier inoxydable. Il est

illusoire de penser que le retour à des conditions d’exploitation normale suffit à combattre

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les processus de corrosion démarrés. Il est indispensable de prendre des mesures

spéciales ;

• Entretien et nettoyage ne correspondent pas aux prescriptions

- Un manque de nettoyage induit une accumulation de polluants avec le temps ;

- Utilisation des produits de nettoyage trop agressifs ;

• Inspection insuffisante

Lors d’inspections effectuées par des agents insuffisamment informés, des initiations de

corrosion peuvent rester inaperçues en raison de leur faible étendue (en phase initiale). Les

dangers en résultant sont presque toujours sous-estimés, alors que par une intervention

précoce, il serait possible, dans beaucoup de cas, d’y remédier (modification des conditions

d'exploitation, processus de nettoyage, protection cathodique,…).

9.2.3 Contrôle de mise en oeuvre

9.2.3.1. Contrôles visuels

L'évaluation de la qualité de mise en œuvre des éléments en acier inox se fait généralement

par un contrôle visuel. En plus du contrôle de la conformité des matériaux utilisés, il faut vérifier

l’absence de défauts de construction tels que dégâts liés :

à la conception (zone de rétention, purges mal situées)

à la contamination ferreuse (travaux de meulage grossiers, transport sur fourches en

acier, …)

au soudage (présence d’oxydes, rochage, mauvaise pénétration)

Le résultat des examens visuels et surtout l’appréciation des défauts découverts sont toutefois

subjectifs jusqu’à un certain point et dépendent considérablement des compétences et de

l’expérience de l’examinateur.

9.2.3.2. D'autres procédés de contrôle

Les possibilités de contrôle de la qualité de mise en oeuvre des structures en acier inox sont

très limitées, en particulier sur site. Les méthodes utilisées sont :

• La radiographie

La radiographie permet la détection des défauts de soudage comme des inclusions, des

pores, des mauvaises de liaison de cordons, des déchirures etc. Elle donne surtout des

informations sur la résistance mécanique de la soudure, mais pas sur la résistance à la

corrosion de la soudure.

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• Des examens magnétiques

Les examens magnétiques se pratiquent sur les inox austénitiques. Avec ces procédés, on

peut détecter sur ce type d’inox les modifications de structure en mesurant la phase

magnétique présente. Un cas très connu est la détermination de la phase ferrite-delta dans

les soudures de ces inox. Cette phase a de fortes conséquences sur la tenue à la corrosion.

• Des examens de la fissuration

Il existe différents procédés de détection de fissures : magnétiques, pénétration de couleurs,

ultrasons.

• Des examens électrochimiques

Les examens électrochimiques permettent de mesurer de manière absolue la résistance à

la corrosion (p.ex. mesure du potentiel de piqûre).

Actuellement, l’application de cette technique est plutôt limitée parce que les examens ne

pouvaient être mis en œuvre qu’en laboratoire sur des échantillons.

Récemment, le développement de la cellule de mesure miniaturisée « EC-pen » permet de

faire ces mesures électrochimiques sur chantier et sur des pièces dont les surfaces sont à

géométries complexes. Ces examens ont été ramenés à de faibles coûts (voir 9.2.3.3).

Dans le domaine de l’assainissement, le contrôle de la mise en œuvre des éléments soudés en

aciers inox en combinant l'examen électrochimique avec l’EC-pen et les contrôles visuels se

sont avérés la méthode d’évaluation la plus économique et la plus valable.

Pour des soudures à cordons superposés, la radiographie est une méthode de contrôle

supplémentaire recommandée.

9.2.3.3. Procédé électrochimique portable – EC-pen (texte emprunté à M.Büchler)

1. Introduction

L’usage d’aciers inoxydables a considérablement augmenté aux cours de ces dernières

années. Mais la tenue à la corrosion souhaitée ne peut être atteinte que grâce à un choix

judicieux du matériel et une exécution soignée (1). Sinon des dommages peuvent surgir après

un emploi de courte durée déjà, au pire en moins d’une année. Pour éviter de tels dégâts, il est

capital de procéder à un traitement approprié des matériaux et de répondre aux exigences de

l’assurance qualité par des contrôles adéquats tout au long du montage et de la phase

d’exploitation de l’installation (2).

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Jusqu’à présent, on s’était reposé en majeure partie sur des contrôles visuels pour l’examen et

le jugement d’éléments d’installation soudés. L’aspect du cordon de soudure, l’existence de

défauts de soudage et les couleurs de revenu en constituaient les principaux critères. Il est

aussi procédé en partie à des examens par rayons qui fournissent avant tout des informations

relatives à la résistance mécanique, mais ne renseignent que de façon limitée sur la tenue à la

corrosion des parties de construction situées dans la zone du cordon de soudure affectée

thermiquement.

L’évaluation d’un état sur la base de contrôles visuels dépend en majeure partie des

connaissances techniques et de l’expérience du contrôleur. Ces expertises, bien qu’effectuées

avec sérieux, sont toujours empreintes d’une certaine incertitude, le contrôle visuel ne pouvant

pas fournir de valeurs directes sur la résistance effective à la corrosion, respectivement sur

l’altération effective de la tenue à la corrosion en présence de „défectuosités optiques“.

2. Le EC-PEN - le dispositif de contrôle électrochimique mobile

L’obtention directe de la résistance à la corrosion est possible au moyen de méthodes

électrochimiques classiques. Pour ce faire, il est nécessaire d’obtenir des échantillons d’essai

ayant une grandeur de quelques centimètres et une surface plane. Des vérifications effectuées

sur place à des éléments de construction d’une certaine grandeur et avec une géométrie

complexe de la surface n’ont pu avoir lieu jusqu’ici qu’à grands renforts de moyens. Ces

méthodes de contrôle électrochimiques n’ont donc été appliquées que dans des cas isolés.

Mais pour répondre à l’assurance qualité exigée par les installations en acier inoxydable, il faut

pouvoir procéder par étapes successives à des vérifications simples et rapides de la résistance

à la corrosion des matériaux, afin d’être en mesure de garantir la qualité finale requise.

C’est la raison pour laquelle la société SGK a développé un détecteur de corrosion pour les

contrôles électrochimiques sous conditions d’exploitation, le dénommé ec-pen. Il est doté

d’électrodes intégrées ainsi que d’une solution-test et se distingue par un maniement

extrêmement simple et une solidité à toute épreuve. Cela signifie que le ec-pen peut être utilisé

sur des parties de construction de n’importe quelle grandeur pour localiser rapidement les

propriétés corrosives des matériaux (fig.1).

3. Contrôles des cordons de soudure avec l’ec-pen

La résistance à la corrosion des soudures revêt une importance capitale, surtout lorsqu’il s’agit

d’éléments de construction relevant de la sûreté dans l’industrie chimique. Mais il est essentiel,

dans d’autres cas également, de sauvegarder la durabilité des investissements effectués.

Jusqu’à ce jour, il n’existait aucun mode de jugement par essai non destructif et approprié à

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l’industrie, permettant une analyse directe et quantitative de la tenue à la corrosion sur de

grands éléments de construction.

Le processus de soudage provoque souvent une diminution de la résistance à la corrosion des

matériaux dans la zone affectée thermiquement et de celle du cordon de soudure lui-même (1).

Avec le ec-pen, il sera possible désormais de déterminer directement la tenue à la corrosion

des composants d’une installation complète, quelles qu’en soient la grandeur et la géométrie de

surface. La fig. 2 montre un exemple de densité de courant - courbes de potentiel qui a été

enregistrées en différents endroits du cordon de soudure sur un objet en acier inoxydable (DIN

1.4529). Il en ressort clairement que le métal de base aussi bien que le cordon de soudure lui-

même offrent une excellente stabilité. En revanche, on a observé dans la zone affectée

thermiquement, le début d’une corrosion locale lors de bas potentiels déjà. Cela signifie que la

résistance des matériaux a diminué de manière inacceptable à cause du processus de

soudage, ce qui requiert une modification des paramètres de soudage ou un traitement

postérieur amélioré. Le ec-pen permet aussi, sous certaines conditions, de déterminer la

résistance à la corrosion en faisant glisser le senseur sur la surface métallique. De cette

manière, il est possible de vérifier rapidement la répartition de la résistance sur la soudure. Ces

différentes possibilités d’emploi sont mises en évidence à l’aide de quelques exemples.

La fig. 3 montre un linescan en travers du cordon de soudure sur un acier inoxydable (DIN

1.4301). On reconnaît que la densité de courant augmente fortement sur les couleurs de

revenu, ce qui indique une altération notable de la résistance à la corrosion dans cette région et

en conséquence le début d’une corrosion locale. Après le décapage, on a refait une mesure

(fig.4). L’élimination du film d’oxyde conduit généralement à une légère hausse du courant de

base. Mais il ne se produit pas de corrosion dans ces conditions. Ce résultat montre clairement

que les couleurs de revenu réduisent fortement la résistance à la corrosion. Toutefois, l’examen

d’un grand nombre de soudures a montré que ce n’était pas toujours nécessairement le cas. On

a découvert çà et là sur des oxydes bleu foncé une tenue à la corrosion satisfaisante.

Quelquefois, les cordons de soudure sont nettoyés par brossage, ce qui peut égratigner la

surface et influencer négativement la résistance à la corrosion. Un exemple est indiqué à la fig.

5. Ces aspérités de la surface provoquent une dégradation évidente de la résistance à la

corrosion, comme le prouve la hausse du courant mesuré dans cette zone.

En dehors de ces imperfections de soudage facilement reconnaissables à vue d’oeil, l’ec-pen

est aussi à même de reconnaître un choix inadéquat de matériaux, un faux métal d’apport, des

fissurations ou des modifications de la structure dues à une influence thermique trop élevée,

pour autant que ces lacunes se répercutent négativement sur la résistance à la corrosion. Ceci

est illustré par la mesure effectuée sur l’alliage à base de nickel C22 (fig. 6). Les fines gerçures

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aux alentours de la soudure provoquent une hausse de courant lors du test avec l’ec-pen, ce

qui indique le début d’une corrosion dans cette zone.

4. Conclusion

Le ec-pen permet d’effectuer dans la pratique des contrôles électrochimiques sur de grands

éléments de construction avec une géométrie de surface quelconque. Il est possible dès lors

d’élucider rapidement les altérations inadmissibles dues au processus de soudage et de vérifier

l’efficacité des mesures de correction. Contrairement aux méthodes d’évaluation visuelle en

vigueur jusqu’ici, ce procédé permet d’établir directement la preuve de la résistance à la

corrosion. Il constitue donc un pendant idéal au contrôle visuel en usage jusqu’à maintenant.

Le ec-pen offre l’avantage d’obtenir une valeur de mesure absolue qui permet d’exclure les

incertitudes du contrôle visuel. Cela augmente la fiabilité des contrôles de réception dans la

pratique ou du contrôle d’échantillons de soudure. Cela signifie que l’assurance de la qualité

peut être grandement améliorée lors du traitement de matériaux à haute résistance.

5. Littérature

[1] Bindschedler D.: Nichtrostende Stähle in Abwasseranlagen – Erfahrungen beim Einsatz,

gwa 80 (2000), S. 582 – 589

(Aciers inoxydables dans les installations d’eaux usées – Expériences à l’emploi)

[2] Bindschedler D.: Qualitätssicherung in Wasser- und Abwasseranlagen – Einsatz

nichtrostender Stähle, gwa 77 (1997), S.545 – 550

(Assurance de la qualité dans les installations d’eau potable et d’eaux usées –

Usage d’aciers inoxydables)

[3] Büchler M., Bindschedler D.: The EC Pen : a new testing device for the control of the

corrosion resistance of stainless steel components – Proceedings of the CEOCOR Plenary

Days 2002 Zürich

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Fig. 1 : l’ ec-pen en action Fig. 2 : densité de courant – courbes de potentiel

dans différentes zones d’un

acier inoxydable (DIN 1.4529) dans 1 M NaCl

Fig.3 : linescan potentiostatique en travers du

cordon de soudure d’un acier

inoxydable (DIN 1.4301) dans 0.1 M NaCl sous

260 mV SCE. (a) Zone testée

de 40 mm de long; (b) résultat de mesure

Fig. 4: linescan potentiostatique en travers du

cordon de soudure d’un acier

inoxydable (DIN 1.4301) après le décapage

dans 0.1 M NaCl sous

260 mV SCE. (a) Zone testée de 40 mm de long;

(b) résultat de mesure

10-2

10-1

100

101

102

103

-400 0 400 800 1200

bulk

HAZ

weld

curr

ent [

μA/c

m2 ]

potential [mV SCE]

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Fig 5 : linescan potentiostatique en travers du

matériau de base d’un acier

inoxydable (DIN 1.4301) dans 0.1 M NaCl sous

260 mV SCE. La partie

droite de la surface a été nettoyée par polissage

des couleurs de revenu

Fig. 6: linescan potentiostatique en travers du

cordon de soudure d’un alliage à base

de nickel C22 dans 0.1 M NaCl sous 360 mV

SCE. (a) Zone testée de 40 mm

de long; (b) résultat de mesure

M. Büchler

Société Suisse de Protection contre la Corrosion (SGK)

Technoparkstrasse 1

CH-8005 Zurich

Suisse

+41 1 445 1590

[email protected]