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RESOLUTION UFSN ENERGIE 10 ème Congrès de l’UFSN/CFDT à IMBOURG (Tricastin), les 2, 3 et 4 octobre 2012

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R E S O L U T I O N

UFSNENERGIE

10 ème Congrès de l ’UFSN/CFDTà IMBOURG (Tricastin), les 2, 3 et 4 octobre 2012

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3Résolution Energie • 2, 3 et 4 octobre 2012 • 10ème Congrès de l’UFSN/CFDT à TRICASTIN

1. Introduction : le contexte .......................................................................................................................................... p.5

2. La politique énergétique Française ...............................................................................................p.6

3. Les énergies renouvelables (EnR) ou Nouvelles Technologies de l’Energie (NTE) ..............................................p.7

4. Le nucléaire : les enjeux et les réponses aux enjeux ....................p.10

4.1. Le rapport de la cour des comptes.................................................................................................................................p.104.2. La sûreté et la sécurité.............................................................................................................................................................................p.114.3. Les déchets .................................................................................................................................................................................................................p.12

4.3.1. Entreposage / déchets ............................................................................................................................................................................................p.124.3.2. Stockage géologique (CIGEO : Centre Industriel de stockage GEOlogique) ..............................................p.134.3.3. Les combustibles usés : matières valorisables ou déchets ? ........................................................................................p.144.3.4. Démantèlement et stockage des déchets associés .................................................................................................................p.15

4.4. L’assainissement et démantèlement ..............................................................................................................................p.154.5. Recherche et développement .................................................................................................................................................. p.164.6. Pilotage public de la fi lière nucléaire ............................................................................................................................p.17

4.6.1. Généralités .............................................................................................................................................................................................................................p.174.6.2. Privatisation / ouverture du capital d’AREVA ............................................................................................................................... p.184.6.3. La vente des actions d’AREVA détenues par le CEA au profi t de l’État .......................................................... p.19

5. Préserver les outils et emplois industriels et de recherche en France et en Europe ...................................................................... p.19

5.1 L’emploi ............................................................................................................................................................................................................................. p.195.2. Attractivité et Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC)....................................................................................................................................................p.20

6. Les enjeux à long terme pour le nucléaire .............................................................p.20

6.1. La recherche sur la fusion et la fi ssion doit s’inscrire dans une perspective ouverte...............................................................................................p.206.2. La recherche sur les réacteurs et les fi lières doit être maintenue à un niveau important ..................................................................................................... p.216.3. La recherche sur le traitement et le recyclage du combustible doit être accentuée .....................................................................................................................................................................................p.23

7. Conclusion ........................................................................................................................................................................................................p.24

SOMMAIRE

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5Résolution Energie • 2, 3 et 4 octobre 2012 • 10ème Congrès de l’UFSN/CFDT à TRICASTIN

1I1.Depuis son origine, la consommation éner-gétique de l’humanité est en constante

progression et a pris au fi l du temps un profi l exponentiel de croissance supérieur à celui de l’augmentation de la population humaine.La poursuite de cette tendance pose de nom-breuses questions, souvent délicates et diffi ciles, qui sortent du cadre de cette résolution. 1,4 Mds d’êtres humains n’ont pas accès à l’électricité, in-dispensable pour leurs besoins fondamentaux, essentiellement dans les zones rurales d’Afrique et d’Asie.Alors que 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources primaires. (Sources : Agence Internationale de l’Energie)

1I2. Celle-ci se concentrera sur les probléma-tiques actuelles de l’énergie et de l’em-

ploi dans notre pays, la France, avec une vision à l’horizon des cinquante prochaines années.

1I3.La France a, comme tous les pays dé-veloppés, répondu à ses besoins éner-

gétiques croissants en utilisant de plus en plus d’énergie d’origine fossile, d’abord du charbon, puis du pétrole et du gaz naturel.Le modèle de développement de la civilisation occidentale s’est basé sur l’accès à ces énergies abondantes, disponibles et peu chères.La révolution industrielle a considérablement accéléré le développement des transports, du logement, du confort associé à l’utilisation de ces énergies.L’utilisation de ces combustibles fossiles génère des gaz à eff et de serre en excès et la commu-nauté scientifi que a fait prendre conscience as-sez récemment de leur nocivité et du risque de dérèglement climatique induit.L’énergie consommée hors nucléaire représente 83% de l’énergie totale.

1I4. Ces ressources n’étant pas abondantes en France, les décideurs politiques ont

cherché d’autres solutions pour l’approvision-nement énergétique du pays lors des premiers chocs pétroliers.

1I5. Le programme électronucléaire français a été lancé sans débat démocratique.

Ce programme « civil » a bénéfi cié des compé-tences du programme nucléaire de défense lancé après la 2ème guerre mondiale par le Général De Gaulle et visant à la maîtrise des armes ato-miques destinées à la dissuasion.

1I6. Avec ce programme volontariste, la France est actuellement le pays ayant

le taux de production d’électricité d’origine nu-cléaire le plus élevé au monde avec près de 75%.

1I7. Ce développement unique au monde a permis à notre pays de disposer dans

le domaine nucléaire d’une fi lière alliant la  re-cherche et l’industrie sans commune mesure avec celle existante dans d’autres pays.La société publique AREVA, société de droit pri-vé à capitaux publics, issue du regroupement des groupes Framatome et COGEMA, est aujourd’hui le leader mondial positionné sur l’ensemble de la fi lière, de l’extraction du minerai jusqu’au traite-ment des déchets en passant par la construction des réacteurs.

1I8. Le développement important de l’élec-tronucléaire avec un soutien de l’État et

sa relative ancienneté permettent aux français (tant les particuliers que les entreprises) de dis-poser actuellement d’une électricité à un prix modéré, inférieur à celui en vigueur dans d’autres pays.Ce prix comme dans tous les autres pays uti-lisant l’électronucléaire est cependant appelé à augmenter pour diverses raisons notamment les nouveaux investissements nécessaires,  le renfor-cement des contraintes de sûreté et de sécurité, provisions pour assainissement /démantèlement, provisions pour stockage, directives européennes sur la concurrence, fi nancement du développe-ment des énergies renouvelables, …

1I9. Aux inquiétudes concernant l’épui-sement des ressources fossiles et les

conséquences des émissions de gaz à eff et de

1. INTRODUCTION :LE CONTEXTE

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serre, sont venues s’ajouter celles concernant les conséquences de l’accident de la centrale de Fukushima au Japon.

1I10. En 2011, 19 réacteurs nucléaires ont été arrêtés dans le monde, 7 ont été mis

en service.

1I11. La demande en énergie est fonction du développement et de la croissance éco-

nomique, cette interdépendance entraine un risque fort de rupture ou de ralentissement en cas de carence en énergie. Cette situation de récession ou de décroissance porte les germes d’un choc sociétal global.

1I12. C’est dans ce contexte diffi cile avec des enjeux majeurs que nous faisons des

propositions pour la politique énergétique fran-çaise.

2I1. Sans changements majeurs, indispen-sables mais peu probables à court terme

des modes de vie de la société française, les besoins en électricité de notre pays devraient au mieux rester proches de ceux actuellement constatés et sans doute continuer à croître.

2I2. Malgré les eff orts réalisés en termes d’économies d’énergie, les besoins ont

augmenté notamment du fait de l’encourage-ment  du chauff age électrique des logements par EDF et l’État durant de nombreuses années. Il s’agit d’une particularité bien française, ayant abouti à ce que 30% des logements soient chauf-fés à l’électricité.

L’UFSN/CFDT note cependant que même si ce mode de production électrique a peu d’impact sur les émissions carbonées en France, ce dé-veloppement amplifi e le recours aux moyens de production de pointe, voire à l’importation, qui eux sont générateur de GES1.

2I3. Ce contexte particulier explique pour une grande part les pics de consom-

mation électrique français lors des périodes de grands froids, durant lesquelles la France, expor-tatrice d’électricité le reste du temps, devient alors importatrice.

2I4. Pour garder une industrie forte et créa-trice d’emplois et de richesses, la France

devra maintenir un niveau satisfaisant d’accès à une énergie électrique à un prix concurrentiel avec une régularité de production, ce que ne peuvent garantir aujourd’hui l’éolien et le solaire.

2I5. Face à cette situation, la France va de-voir se doter d’une politique énergé-

tique durable et démocratiquement élaborée.

2I6. Pour l’UFSN/CFDT, une politique volon-tariste marquée de développement des

économies d’énergies doit être accompagnée par le développement de la R&D pour une meilleure effi cacité énergétique. Toutes les sources de gaspillages énergétiques doivent être combattues et progressivement éli-minées, en particulier pour le domaine industriel et les collectivités publiques.La politique de transports doit être revue pour fa-voriser les modes de déplacement économes en énergie, et particulièrement en énergies fossiles. La qualité thermique des logements neufs et la rénovation thermique des logements anciens doivent être favorisées et soutenues en particu-lier pour les ménages les plus modestes (fi scalité et aide directe).Le développement et la vente d’appareils plus

2. LA POLITIQUE ENERGÉTIQUE FRANÇAISE

1 GES : Gaz à eff et de serre

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économes en énergie et plus durables doivent être soutenus au travers de décisions politiques des autorités publiques.

2I7. La question de l’accès aux matières énergétiques de base est une donnée

stratégique pour les États dont la prospérité est conditionnée à cet accès. La dépendance énergétique et les coûts de la matière ont un impact immédiat sur les écono-mies des États. Ils cherchent donc à s’assurer durablement l’ac-cès à ces matières.

2I8. Pour l’UFSN/CFDT, le recours aux res-sources fossiles doit être maitrisé et li-

mité car leur utilisation est génératrice de gaz à eff et de serre et conduit à une dépendance des états. Pour cela, il faut aller vers une relocalisation de pans entiers de l’industrie afi n de diminuer les transports inutiles d’une part et, d’autre part, li-miter fortement l’usage des ressources fossiles pour la production d’électricité.

2I9. Quel que soit le moment où l’on situe le pic de production des matières fossiles,

une tension sur l’accès à l’énergie est à craindre. Un plan approprié doit permettre une transi-tion énergétique assurant des équilibres écono-miques et sociaux mondiaux sans lesquels un ef-fondrement global et une récession industrielle grave peut voir le jour.

2I10. Si le nucléaire off re des perspectives plus lointaines de pénurie, il n’en de-

meure pas moins que les ressources en Uranium

sont elles aussi limitées, en particulier avec les systèmes actuels de 2ème et 3ème génération. Le nucléaire ne peut en outre répondre à tous les besoins en énergie.Les actifs miniers connus représentent au-jourd’hui plus de 100 années de fonctionnement du parc actuel sans recyclage.

2I11. Pour l’UFSN/CFDT, le développement maîtrisé de l’énergie renouvelable

est indispensable et doit être organisé dans une fi lière à part entière, s’intégrant dans une politique énergétique globale.

2I12. La ressource hydroélectrique est éle-vée mais notre pays a déjà utilisé

presque tout son potentiel dans ce domaine et la marge de développement de cette source est relativement limitée, à l’exception de centrales de petite taille. Les micro-barrages off rent des pers-pectives intéressantes de production délocalisée de faible puissance.

2I13. Concernant le prix payé par l’usager, l’UFSN/CFDT est favorable à un tarif

progressif de l’énergie.Au-delà d’une certaine quantité, nécessaire aux usages vitaux des citoyens et restant à défi nir de manière la plus démocratique et la plus transpa-rente possible, prenant en compte la composition familiale, l’énergie devrait voir son prix augmenter au fur et à mesure de sa consommation ou pour des usages superfl us, associé à un plan ambitieux de rénovation de l’isolation des habitats.

3I1. En 2006, la résolution de l’UFSN/CFDT sur les NTE rappelait que ces nouveaux

modes de production étaient complémentaires du nucléaire et devaient viser à terme la substitution

des énergies carbonées. Il était également indiqué qu’une part des eff orts devait provenir d’une poli-tique volontariste incitant aux économies d’éner-gie. Ce principe reste d’actualité en 2012.

3. LES ÉNERGIESRENOUVELABLES (ENR) ETNOUVELLES TECHNOLOGIES

DE L’ÉNERGIE (NTE)

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3I2. Malgré la mise en place d’une politique fi scale en faveur de l’énergie solaire, les

crédits d’impôts octroyés sans discernement ont clairement montré leurs limites. L’absence de cohérence entre les opérateurs en charge de la R&D et les industriels n’a pas per-mis l’émergence d’un nouveau secteur industriel français solide et compétitif. De plus, il n’y a eu aucune réglementation per-mettant d’éviter la recherche du profi t maximal via l’emploi de la technologie « low cost », prove-nant notamment de Chine.Enfi n, les errements de cette politique fi scale ont conduit, après un fort engouement, à un retour en arrière, qui a généré une destruction quasi im-médiate des emplois créés, en particulier au ni-veau des installateurs.

Les analyses montrent que ces procédés ont un caractère cyclique marqué, comme le démontre l’impact du plafonnement de cette technologie en Allemagne comme en France. Pour l’UFSN/CFDT une fi lière photovoltaïque française ne peut exister que si l’Europe impose une labellisation des panneaux, avec en particulièr l’obligation de recyclage en fi n de vie.

3I3. Depuis 2010 les lois Grenelle I & II (vers une économie dé-carbonée) ont été vo-

tées avec un objectif de diviser par 4 les rejets de GES entre 1990 et 2050.La crise a modéré les ambitions tant en France que pour l’ensemble du Monde.Par ailleurs, l’accident de Fukushima a remis en cause l’acceptabilité du nucléaire par une partie de l’opinion publique comme option incontour-nable dans le mix énergétique futur.Elle a en revanche conforté les positions de la CFDT pour soutenir et accentuer les eff orts sur les NTE et pour un retour à un mix énergétique plus équilibré (réduction de la part du nucléaire dans l’électricité de 75% à 60%).

3I4. La technologie de l’éolien est particuliè-rement adaptée à une production loca-

lisée, de faible puissance lorsque les sites off rent des gisements de vents stables et abondants. La France a manqué l’occasion de développer une industrie d’équipement éolien terrestre. Le parc français est majoritairement pourvu de machines d’importation qui ne bénéfi cient pas aux emplois

nationaux sauf sur les aspects maintenance.L’UFSN/CFDT note qu’il n’y a pas eu de mise en cohérence d’un plan d’implantation au niveau national mais que le développement s’est fait de manière erratique et souvent individualisée.L’éolien Off shore bénéfi cie d’un taux de dispo-nibilité plus élevé malgré un coût d’exploitation supérieur.Les machines sont de plus forte puissance que celles utilisées on shore et des marges de manœuvre semble encore exister sur la puis-sance générée.Cette technologie est surtout développée dans les pays du nord de l’Europe et la France a décidé de se doter de gisements sur les côtes ouest et nord qui ont été confi és à des consortiums français.Le marché français est insuffi sant pour fournir durablement l’activité à des bases de fabrication d’éoliennes en France.L’exportation est donc vitale pour sécuriser durablement les emplois créés.L’UFSN/CFDT soutient le développement des fi lières éoliennes.

3I5. A l’occasion d’un séminaire organisé par l’UFSN/CFDT, en 2010, il est apparu

qu’un eff ort de mobilisation des compétences sur les NTE avait été réalisé depuis 2006 par l’en-semble des opérateurs.Ainsi, l’IFP est devenu l’IFPEN2, le CEA est devenu Commissariat à l’Energie Atomique et aux éner-gies alternatives.Ces changements de dénomination accompa-gnent une réelle évolution encore insuffi sante.

3I6. De nombreux programmes de l’ANR3, la structuration des pôles de compéti-

tivité en particulier en Rhône Alpes et les pro-grammes européens ont permis de développer une réelle dynamique qui va dans le bon sens.De nombreuses initiatives ont ainsi été dévelop-pées, notamment par le CEA sur le photovol-taïque et le solaire à concentration (CSP4), via des plateformes dédiées dans une logique de fi -lières intégrées (de la conception/fabrication du matériau jusqu’aux modules photovoltaïque et leurs fi n de cycle).

L’UFSN/CFDT a soutenu via les instances de gou-vernance du CEA et d’AREVA ces projets et leurs approches.

2 IFPEN : Institut Français du Pétrole et des Énergies Nouvelles

3 ANR : agence nationale de la recherche

4 CSP : Concentrated Solar Power

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3I7. L’UFSN/CFDT a soutenu et soutient en-core plus aujourd’hui les projets de dé-

veloppement de biocarburant de 2ème génération.L’UFSN/CFDT salue les multiples initiatives déve-loppées par plusieurs universités et organismes de recherche, en espérant qu’une ou plusieurs solutions industriellement viables « aboutiront », promouvant ainsi les NTE comme solution com-plémentaire à la production électrique pour le chauff age individuel ou collectif ainsi que les transports.

3I8. Le projet SYNDIESE5 géré par le CEA a reçu depuis son origine le soutien très

actif de l’UFSN/CFDT et des antennes locales de la CFDT car il permet d’eff ectuer une synergie entre les moyens fi nanciers et technologiques apportés par la fi lière nucléaire au profi t des NTE, le tout dans un projet d’accompagnement de l’acceptabilité par un territoire du stockage des exutoires nationaux et de développement écono-mique d’une région. L’UFSN/CFDT continue de soutenir ce projet dans sa version modifi ée.

3I9. L’UFSN/CFDT déplore néanmoins le manque initial de cohérence straté-

gique entre les industriels (EDF, AREVA…) et le CEA qui s’est traduit par l’arrêt du partenariat PV Alliance passé en quasi pertes et profi ts lors du sauvetage de la société Photowatt par EDF ENR. L’UFSN/CFDT souhaite que très rapidement soit proposé un plan stratégique de fi lière, piloté par l’Etat et mis en œuvre par les collectivité et les industriels.

3I10. L’UFSN/CFDT déplore également le retard probable dû à l’arrêt et/

ou report de la collaboration envisagée avec le constructeur Renault-Nissan pour la fi lière auto-mobile électrique sur le site de Flins.

Une fois de plus, l’État a manqué de vision straté-gique industrielle pour permettre de coordonner les actions d’un opérateur de recherche à celle d’un industriel associé. L’UFSN/CFDT souhaite que l’État mette en place des dispositifs qui in-citent les constructeurs automobiles de la fi lière « véhicules électriques » à utiliser prioritairement des technologies françaises et européennes.

3I11. L’UFSN/CFDT soutient la stratégie qui consiste à utiliser les batteries dévelop-

pées pour la fi lière véhicule électrique, la produc-tion d’hydrogène…, comme moyen de stockage. Cette énergie stockée serait produite par diff é-rents modes comme le nucléaire, les ENR dont l’intermittence serait ainsi réglée par l’adaptation des réseaux dits intelligents (Smartgrid6). Pour cela, une coopération industrielle doit être mise en place pour assurer une indispensable cohérence.L’UFSN CFDT se réjouit du début de commercia-lisation par AREVA de la Greenergy Box® (stoc-kage à l’échelle des communes) (procédé de production et de stockage de l’hydrogène per-mettant de réguler la production d’électricité).

3I12. AREVA a acquis des technologies de production d’électricité par solaire à

concentration (CSP).Cela a fait l’objet de contrats à l’export et off re donc des opportunités de développement et de pérennisation de la fi lière et des emplois.

3I13. Industriellement, l’UFSN/CFDT re-grette une absence de cohésion de

la part des opérateurs de l’énergie entre une ap-proche spéculative et un respect des stratégies mises en œuvre par l’Etat via ses établissements de recherche et développement.

3I14. L’UFSN/CFDT regrette le désengage-ment d’AREVA sur la biomasse et a

du mal à percevoir la logique de l’ensemble des opérateurs sur l’éolien. L’UFSN se félicite et soutiendra le partenariat d’AREVA sur le solaire à concentration avec le CEA.

Il apparaît indispensable de respecter les initia-tives pour développer ce nouveau type de pro-duction solaire.

3I15. L’UFSN/CFDT regrette les stratégies de l’État actionnaire vis-à-vis d’ARE-

VA et son groupe industriel en matière d’énergies renouvelables. Après l’avoir empêché d’acquérir des technologies capables d’être exportatrices, il a constamment favorisé les intérêts particuliers au détriment d’AREVA et de la création d’une fi -lière dans les renouvelables.

5 SYNDIESE : Projet de développement d’un procédé de production de carburant liquide (2e génération) à partir de la biomasse :

bois, paille, hors végétaux alimentaires.

6 Smartgrid : Réseau de distribution électrique qui utilise des technologies informatiques pour l’optimisation la production et la

distribution pour harmoniser l’off re et la demande entre producteur et consommateurs.

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3I16. L’UFSN/CFDT considère que le déve-loppement d’une fi lière renouvelable

française doit être construite sur des technolo-gies et procédés effi cients et économiquement viables, synonymes de création d’emplois pé-rennes en France et en Europe.

Face à la puissance productive d’États émer-gents  ou de géants industriels comme la Chine, dont les moyens fi nanciers et humains sont infi -niment plus grands que les nôtres, la France et l’Europe n’ont pas d’autre choix que de se doter d’une avance technologique sur le renouvelable et de protéger ses fi lières et emplois…

3I17. L’UFSN/CFDT regrette la perte de T&D qui altère le modèle intégré d’AREVA.

Compte tenu de l’impact post Fukushima il ap-paraît très dommageable, que le groupe fragi-lisé par un aff aissement du marché nucléaire, ne puisse utiliser ses compétences développées en réseau de distribution pour amortir le choc.

De surcroit, toutes les analyses prospectives montrent que la viabilité des NTE passe par le développement de réseaux dits intelligents pour permettre d’obtenir un eff et de taille suffi sant (jusqu’aux territoires Européens) palliant ainsi pour partie une des faiblesses des ENR : leur in-termittence.

3I18. L’UFSN/CFDT engage l’État à accen-tuer ses eff orts fi nanciers sur la R&D

pour laquelle de nombreux verrous technolo-giques sont à lever.Elle engage également les Ministères de la Re-cherche, de l’Industrie, de l’Environnement à utiliser au mieux l’ANCRE7 et le CSFN8 comme le moyen d’assurer la cohérence industrielle en relation étroite avec le Ministère de l’Economie pour prolonger cette cohésion jusqu’aux aspects commerciaux (intérieurs, extérieurs) et fi scaux.

3I19. L’UFSN/CFDT est favorable au développement des eff orts de R&D

dans tous les domaines liés aux énergies, dont les énergies renouvelables, et à l’effi cacité énergétique.

Le maximum de pistes doit être exploré y compris celles pouvant paraître encore assez futuristes.

Ainsi L’UFSN/CFDT est favorable aux recherches dans le domaine des biocarburants dit de 3ème génération tels ceux mettant en œuvre des micro-algues, mais toute autre piste doit être étudiée.

En 2011-2012, plusieurs études et rapports sont pa-rus concernant la fi lière électronucléaire française.

4I1. Le rapport de la cour des comptes

4.1.1. Concernant les coûts du nucléaire, la Cour des comptes a publié un rapport fi n janvier 2012, qui confi rme l’absence d’éventuels «  coûts ca-chés » de la fi lière mais souligne que des incerti-tudes existent  sur le démantèlement, la gestion

des déchets et la prolongation de la durée de vie des 58 réacteurs actuels d’EDF.

En eff et, il précise que les « dépenses passées », avec des « dépenses de recherche importantes et un investissement initial lourd  », sont «  relative-ment bien identifi ées » et que « le coût de construc-tion au mégawatt progresse avec le temps » (en coût 2010 il passe ainsi de 1,07 M€ 2010/MW en 1978 à Fessenheim à 3,7 M€ 2010/MW pour l’EPR de Flamanville en cours de construction).

4. LE NUCLÉAIRE :LES ENJEUX ET LES RÉPONSES

AUX ENJEUX

7 ANCRE : Agence Nationale de Coordination de la Recherche pour l’Energie

8 CSFN : Comité Stratégique de la Filière Nucléaire

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4.1.2. Les « charges courantes sont bien cernées » et les « charges futures sont incertaines par na-ture » même si « tous les coûts futurs sont bien tous identifi és… la Cour estime que les risques d’augmentation de ces charges futures sont pro-bables ». De même les « investissements de main-tenance vont augmenter » cette tendance étant renforcée par les demandes supplémentaires faites par l’ASN9 en réponse aux ECS10 exigées après la catastrophe de Fukushima mais non chiff rées par la Cour des comptes.Au fi nal la Cour note que «  l’impact de l’évolu-tion des charges futures liées au démantèlement et à la gestion des déchets est limité, à l’inverse l’évolution des investissements de maintenance est nettement plus sensible, de l’ordre de 10% du coût moyen. »

4.1.3. De plus, la Cour souligne le « choix straté-gique de la durée de vie des centrales » actuelles qui « davantage que les paramètres de démantè-lement ou de stockage ultime… a un impact signi-fi catif sur le coût de la fi lière ».La non prolongation de la durée de vie actuelle des réacteurs fi xée à 40 ans nécessiterait un eff ort très considérable de construction d’une dizaine d’EPR d’ici 2022.

« Cela signifi e qu’à travers l’absence de décision d’investissement, une décision implicite a été prise qui engage déjà la France : soit à faire durer ses centrales au-delà de 40 ans, soit à faire évoluer signifi cativement et rapidement le mix énergétique vers d’autres sources d’énergie, ce qui suppose des investissements complémentaires ». Pour l’UFSN/CFDT, seule l’ASN est habilitée à valider la prolongation des centrales au-delà de 40 ans.

4.1.4. L’UFSN/CFDT constate que la cour des comptes a négligé le patrimoine industriel des groupes français comme AREVA à l’export et sur les territoires étrangers (usines, mines).La cour a aussi oublié de qualifi er l’apport du cycle nucléaire dans la balance commerciale Française depuis sa création.Actuellement AREVA a pour client 345 réacteurs dans le monde comparé aux 58 réacteurs français. L’UFSN/CFDT souligne les dividendes versés his-toriquement par les entreprises du cycle à l’État ou à ses actionnaires directs ou indirects.

4.1.5. L’UFSN/CFDT observe aussi que le stock stratégique de matières fi ssiles Français, équi-valent à plusieurs décennies de fonctionnement des réacteurs actuels n’est pas valorisé.L’UFSN/CFDT observe qu’aucune énergie ne dis-pose actuellement en France d’un stock de cette ampleur permettant de couvrir une génération entière de réacteurs et leur approvisionnement sans à avoir recours à une quelconque importa-tion de matière.

Ce stock permet en outre une transition basée sur un rééquilibrage du mix énergétique avec une marge importante de sécurité d’approvisionne-ment à condition de développer les fi lières cor-respondantes.

4.1.6. L’UFSN/CFDT est en phase avec la Cour des comptes qui « juge souhaitable que les choix d’investissements futurs ne soient pas eff ectués de façon implicite mais qu’une stratégie énergé-tique soit formulée, débattue et adoptée en toute transparence et de manière explicite ». Il s’agit pour l’UFSN/CFDT d’une exigence démocratique.

4I2. La sûreté et la sécurité

4.2.1. L’accident de la centrale de Fukushima au Ja-pon en mars 2011 a fortement mobilisé l’IRSN11 et l’ASN, conduisant une partie du personnel de ces organismes à se poser des questions de fond sur leurs missions et sur la capacité du système de sû-reté nucléaire français à empêcher la survenue d’ac-cidents majeurs et à en limiter les conséquences.

4.2.2. Cet accident a conduit formellement à plu-sieurs demandes de  vérifi cation : une initiée par le Conseil européen pour vérifi er la sûreté des centrales nucléaires de l’Union Européenne sur la base de « stress tests » et une autre demandée par le Premier Ministre Français en mars 2011 sous la forme d’audits de sûreté des INB Françaises.

4.2.3. La demande gouvernementale s’est tra-duite par la demande faite par l’ASN aux exploi-tants nucléaires en mai 2011 de réaliser des ECS selon un cahier des charges précis discuté et ap-prouvé par le HCTISN12 dont font partie des re-présentants de la CFDT.

9 ASN : Autorité de Sûreté Nucléaire

10 ECS : Evaluations Complémentaires de Sûreté

11 IRSN : Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire

12 HCTISN : Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sûreté Nucléaire

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L’UFSN regrette que le CEA et AREVA refusent la présence d’observateur du HCTISN lors des ECS. Cette position pose le problème de la transpa-rence au CEA et à AREVA.

4.2.4. Les exploitants nucléaires des 79 INB prio-ritaires ont remis leurs rapports « ECS » à l’ASN au 15 septembre 2011.L’IRSN, appui technique de l’ASN, a analysé ces rapports et remis le 4 novembre 2011 son rapport d’expertise à l’ASN et aux groupes permanents d’experts qui se sont réunis du 8 au 10 novembre 2011, puis a rendu public son rapport le 17 novembre 2011.L’ASN a publié son avis sur le sujet le 3 janvier 2012.

4.2.5. Ces travaux ont conclu notamment à la nécessité d’une évolution de l’approche de sû-reté actuelle, évolution consistant à protéger les principales fonctions de sûreté des INB vis-à-vis d’aléas notablement supérieurs à ceux retenus pour le dimensionnement général des installa-tions : c’est la notion dite de « noyau dur ».

4.2.6. Ces travaux ont aussi conduit chez EDF à la création pour la période 2012/2014 d’une Force d’Action Rapide Nucléaire intervenant en cas d’accident.

4.2.7. L’ensemble des études réalisées et encore en cours sur le sujet vont conduire à des travaux conséquents sur les INB, non encore chiff rés avec précision.

4.2.8. La CFDT, par ses représentants dans plu-sieurs instances dont le HCTISN, a obtenu que les facteurs sociaux, organisationnels et humains (dont le recours à la sous-traitance) soient inclus dans les ECS.L’IRSN a précisé que «  l’identifi cation de la na-ture et de l’ampleur des eff ets du recours à la sous-traitance sur la sûreté  et la radioprotection constitue un enjeu fort qui nécessitera des inves-tigations complémentaires ».L’UFSN/CFDT rappellera cela dans les instances où elle est présente.

4.2.9. Au-delà des suites immédiates de l’acci-dent de Fukushima, ce dernier est venu rappe-ler les fortes exigences que nous devons avoir en matière de sûreté.Cet accident pose également les questions de

l’indépendance des autorités de sûreté et dé-montre l’incapacité des opérateurs à assumer les conséquences fi nancières importantes d’un acci-dent nucléaire.

4.2.10. Pour l’UFSN/CFDT la production d’électri-cité d’origine nucléaire nécessite un haut niveau de sûreté dont la responsabilité incombe obliga-toirement à l’État.La sûreté de la fi lière doit être assurée, indépen-damment de toute notion de profi t.En particulier, en cas d’accident grave avec fu-sion du cœur, tout relâchement signifi catif de ra-dioactivité dans l’environnement doit être exclu par des moyens appropriés défi nis par l’ASN.

4.2.11. Pour l’UFSN/CFDT, l’indépendance de l’autorité de sûreté vis-à-vis des exploitants nu-cléaires doit être réaffi rmée et renforcée, tant sur le plan politique que sur les moyens fi nanciers et humains alloués à ces organismes.

4.2.12. L’UFSN/CFDT revendique que les missions de l’ASN et du DSND soient de la responsabilité d’une seule et même autorité.

4.2.13. Afi n d’assurer cette indépendance, l’UFSN/CFDT réaffi rme son opposition à tout système de redevance qui serait payée directement à l’IRSN par les exploitants nucléaires. Ce mécanisme, en-visagé en 2010 par le gouvernement, a heureuse-ment été abandonné au profi t d’une contribution forfaitaire annuelle dont le barème est fi xé par décret.Le versement est eff ectué à l’agence comptable de l’IRSN.L’UFSN/CFDT rappelle sa demande qu’elle soit plutôt versée au Trésor Public afi n d’éviter toute mise en cause de l’indépendance.

4I3. Les déchets

4.3.1. Entreposage / déchets.

4.3.1.1. La gestion des déchets nucléaires doit s’intégrer dans une démarche de développe-ment durable  ; c’est un enjeu politique, sociétal et éthique.Il n’est pas acceptable de continuer à entreposer des déchets radioactifs en surface sans solution sûre et pérenne pour leur stockage défi nitif, et d’en reporter la charge sur les générations futures

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4.3.1.2. Quelles que soient les options retenues pour le nucléaire dans la politique énergétique Française il est urgent et indispensable d’envi-sager une gestion responsable pour les déchets sans exutoire à ce jour. Les solutions et réponses à ce besoin seront ap-portées par le développement de solutions de stockage et par des travaux de recherche sur le traitement des déchets, la transmutation et le conditionnement des déchets.

4.3.1.3. La loi programme du 28 Juin 2006 qui concerne (1) la défi nition d’une politique de ges-tion des matières et déchets radioactifs, (2) le renforcement de la transparence et du contrôle démocratique et (3) les dispositions de fi nance-ment et d’accompagnement économique, a fi xé un cadre législatif pour la gestion durable des matières et des déchets radioactifs de toute na-ture, résultant notamment de l’exploitation ou du démantèlement d’installations utilisant des sources ou des matières radioactives. L’USFN/CFDT sera vigilante sur le respect et la tenue des engagements de cette loi, et de son calendrier.

4.3.1.4. L’UFSN/CFDT participera à la réfl exion sur la création d’une fi lière pérenne de recyclage des matériaux issus du démantèlement des ins-tallations nucléaires débarrassés de toute trace de contaminations radioactives.Il y a là un enjeu de développement durable et des sources de création d’emploi avec cette nouvelle fi lière. Cela demande une évolution de la régle-mentation française la plus restrictive sur le sujet.

4.3.2. Stockage géologique (CIGEO  : Centre Industriel de stockage GEOlogique).

4.3.2.1. La loi de 2006 prévoit notamment que la demande d’autorisation d’un centre de stockage réversible en couche géologique profonde soit instruite en 2015. Ce centre de stockage a pour vocation d’apporter la solution de gestion pour les déchets HA13 et MAVL14. Les conditions de réversibilité de ce stockage se-ront fi xées par une loi, et conditionneront l’auto-risation de sa création.Au préalable, un débat public doit être tenu en 2013 sur ce stockage réversible. La CFDT soutient le projet de stockage géolo-gique profond des déchets radioactifs à Bure

Saudron (Meuse/Haute Marne). C’est dans cet esprit que la CFDT a soutenu lors de l’enquête publique le prolongement de l’auto-risation d’exploitation du Laboratoire souterrain de Bure 2011-2030. Ce soutien est conditionné au maintien d’une vi-gilance en sûreté et sécurité, à une observation environnementale exemplaire et transparente adaptée au très long terme, à un développement local maîtrisé (social et environnemental), et à la qualité du dialogue et de la démarche démocra-tique, notamment sur les modalités d’application du principe de réversibilité.

4.3.2.2. Responsabilités de pilotage du projet, sûreté et sécurité.L’ANDRA15 est un établissement public sous tu-telle de l’État, ce qui lui confère une indépen-dance par rapport aux industriels détenteurs de déchets.Pour l’UFSN/CFDT, la réussite du projet de stockage CIGEO passe par l’indépendance de la maîtrise d’ouvrage (ANDRA) vis-à-vis des détenteurs des déchets nucléaires.Elle passe aussi par une saine coopération entre l’ANDRA et les trois acteurs clés que sont EDF, CEA et AREVA.L’ANDRA doit être responsable des choix de conception et leur mise en œuvre, et doit assurer une pérennité du pilotage sur la durée séculaire de l’exploitation du stockage.La conception du stockage doit répondre aux im-pératifs de sûreté et de sécurité pour les futurs exploitants et le public.L’optimum technico-économique est à recher-cher dans le respect des exigences de sûreté des personnes et de la préservation de l’environne-ment (« le juste coût »).Compte tenu des implications sociétales du projet, l’État doit en assurer le contrôle en s’ap-puyant sur des experts indépendants, tant sur le plan sûreté que sur le plan scientifi que.De ce fait l’acceptabilité du projet par les parties prenantes et les régions concernées par l’implan-tation du stockage en sera grandement facilitée.

4.3.2.3. Délais et impact sur le développement local.L’UFSN/CFDT considère que la tenue des délais fi xés par la loi est essentielle pour disposer d’une solution, avec les fi nancements et compétences

13 HA : haute activité

14 MAVL : moyenne activité à vie longue

15 ANDRA : Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs

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nécessaires pour la mener à bien.Il est important de pouvoir confi rmer avec le dé-but des opérations du stockage que les solutions étudiées peuvent être réalisées en toute sûreté et de démontrer la pertinence et la robustesse du stockage.L’UFSN/CFDT considère que le projet CIGEO constitue une opportunité de développement de l’emploi dans les régions d’accueil.L’aménagement territorial doit s’accélérer pour permettre d’accompagner l’ouverture d’un chan-tier de construction dés 2017 (pour une mise en service prévue en 2025).La tenue des délais de démarrage du chantier est nécessaire à l’effi cacité d’une démarche de gestion prévisionnelle d’emploi et compétences (GPEC16 Territoriale) par les formations ad hoc, afi n d’en faire bénéfi cier l’économie locale.

4.3.2.4. Les coûtsLes enjeux fi nanciers ont fait l’objet de vifs débats entre les acteurs en 2010/2011, retracés dans le rapport de la Cour des comptes de Janvier 2012 sur « Les coûts de la fi lière électronucléaire ».Un nouveau chiff rage est programmé pour sep-tembre 2012.L’UFSN/CFDT souligne que ces évaluations por-tent sur l’intégralité des coûts pendant la période séculaire de construction et d’exploitation du stockage, et sont donc entachées d’une forte in-certitude.L’UFSN/CFDT souhaite que les nouveaux chif-frages précisent la première phase du stockage : travaux de construction et première tranche de stockage de déchets (avec son périmètre).L’UFSN/CFDT est consciente de l’importance des enjeux fi nanciers (constitution des actifs dédiés et fi nancement des travaux du stockage)  et de ses conséquences sur les bilans des détenteurs de déchets (EDF, CEA, AREVA).L’UFSN/CFDT sera vigilante pour éviter que ces enjeux ne conduisent à minimiser les coûts ou à reporter le démarrage du projet, et pour s’assu-rer qu’un calendrier engageant sur les premiers déchets à stocker soit présenté au débat public dès 2013. Pour l’UFSN/CFDT il n’est pas accep-table que les producteurs de déchets cherchent à utiliser d’autres solutions de stockage que celles proposées par l’ANDRA.

4.3.2.5. RéversibilitéPour l’UFSN/CFDT, la réversibilité du stockage est

une condition indispensable de son acceptabilité.La conception du stockage vise un périmètre et un horizon séculaire.Pour être crédible, la réversibilité doit avant tout être un processus décisionnel démocratique, avec des jalons de contrôle identifi ables.L’UFSN/CFDT est favorable à une limitation de l’autorisation à une première tranche de déchets, avec l’obtention d’un premier retour d’expérience permettant de conforter les prévisions eff ec-tuées sur le comportement et l’exploitation du stockage.Toutefois, il est fondamental de préciser honnê-tement dès à présent l’inventaire prévisionnel complet des déchets susceptibles d’être enfouis dans CIGEO.L’UFSN/CFDT contribuera avec les Unions Ré-gionales CFDT et la Confédération au débat pu-blic de 2013 sur la base de la présente résolution.

4.3.2.6. R&D liée à CIGEOL’UFSN/CFDT s’inquiète de la réduction de l’ef-fort de R&D de l’ANDRA sur le stockage CIGEO. Elle considère que les échelles de temps et la connaissance du milieu géologique et de son comportement nécessitent le maintien d’un eff ort permanent de R&D (géosciences, observation/surveillance, outils de simulation, …) en appui au développement du stockage.

4.3.3. Les combustibles usés :matières valorisables ?

4.3.3.1. La valorisation des combustibles usés ci-vils s’appuie aujourd’hui sur leur recyclage et la fabrication de combustibles MOX17.Toutefois, la problématique du devenir des com-bustibles usés MOX n’est pas résolue à ce jour, et peut dépendre en partie du lancement de réac-teurs de 4ème génération.Par ailleurs, les combustibles usés militaires et les combustibles usés des réacteurs de recherche ont été déclarés matières valorisables dans le dernier Inventaire national, alors qu’aucune solu-tion de valorisation n’est présentée.L’UFSN/CFDT considère que l’uranium de traite-ment doit être maintenant intégré au travers des installations du cycle, notamment le projet URT de Comurhex II.

4.3.3.2. Pour l’UFSN/CFDT, l’État doit impulser une démarche responsable pour préserver

16 GPEC : Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences

17 MOX : Mélange d’Oxydes d’uranium et de plutonium

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15Résolution Energie • 2, 3 et 4 octobre 2012 • 10ème Congrès de l’UFSN/CFDT à TRICASTIN

l’avenir et les choix futurs, face aux incertitudes actuelles. L’UFSN/CFDT demande donc que les pro-grammes de R&D soient défi nis, planifi és etfi nancés en vue de trouver des solutions devalorisation eff ective de ces combustibles usés.

4.3.3.3. L’UFSN/CFDT souhaite aussi que le stoc-kage CIGEO puisse off rir une solution de repli sûre pour le stockage des combustibles usés MOX. Il ne serait pas acceptable de prendre le risque de maintenir ces déchets entreposés en surface à très long terme parce qu’irrecevables dans CIGEO.L’État doit donc relancer les études du Dossier 2005 (stockage géologique des déchets MAVL et HAVL) de l’ANDRA sur ce sujet dans le cadre de CIGEO.

4.3.4. Démantèlement et stockagedes déchets associés.

Les démantèlements à venir vont générer de gros volumes de déchets.Le PNGMDR18 montre que les capacités actuelles de stockage ne seront pas suffi santes. L’UFSN/CFDT demande que ce sujet soit mis en débat rapidement.

4I4. L’assainissement et démantèlement

4.4.1. Les marchés de démantèlement et d’assai-nissement doivent et devront s’intégrer dans une politique de développement durable, sur le terri-toire national ou à l’international.Pour l’UFSN/CFDT, ces marchés se doivent de respecter la sûreté et la sécurité comme priorité.

4.4.2. L’UFSN/CFDT considère que des progrès ont été actés par la loi de 2006 qui clarifi e les modalités de fi nancement.Pour les installations en service actuellement, il y a obligation de prévoir pour l’exploitation indus-trielle de ces installations les fonds nécessaires à leurs démantèlements et assainissement.Pour les installations nouvelles, une provision doit être obligatoirement constituée dès la mise en service.

4.4.3. L’UFSN/CFDT rappelle que l’État doit assu-mer sa part de fi nancement dans ces opérations.

La crédibilité de la fi lière passe aujourd’hui par la réussite de l’assainissement et du démantèle-ment des installations. Les actionnaires privés doivent assumer la part de fi nancement qui leur revient dans le cadre des opérations de démantèlement. Une attention particulière sera portée sur les ins-tallations en fi n de vie afi n de s’assurer que les fi -nances publiques ne se substituent pas aux obli-gations des actionnaires privés.

4.4.4. Pour l’UFSN/CFDT, il est nécessaire de ren-forcer notre exigence de maîtrise sur la radiopro-tection pour l’ensemble des travailleurs.Dans ce domaine, aucun écart n’est acceptable, tant pour les travailleurs que pour le public.

4.4.5. Les audits fi nanciers en cours permettront de consolider une bonne prise en compte fi nan-cière des charges futures.Cette approche est responsable et évite de re-porter cette charge fi nancière sur les générations futures, comme le montrent aujourd’hui certaines autres activités industrielles non nucléaires, au-jourd’hui sous la responsabilité de l’État.

4.4.6. Pour l’UFSN/CFDT, dès le choix politique et la décision administrative de l’arrêt d’une instal-lation nucléaire, l’assainissement démantèlement de l’installation doit être engagé puisque norma-lement les fonds nécessaires sont disponibles.D’après la loi, ces fonds dédiés auront été consti-tués pendant l’exploitation et gérés de façon transparente et pérenne sous le contrôle d’orga-nismes indépendants des exploitants nucléaires.

4.4.7. L’UFSN/CFDT est opposée aux reports de démantèlement des installations, souvent envisa-gés sous des prétextes fi nanciers.Le maintien en l’état d’installations nucléaires en attente de démantèlement, a un coût à terminai-son qui peut vite devenir exorbitant pour main-tenir les exigences de sûreté, et ne peut justifi er le gain fi nancier résultant d’un étalement des dé-penses sur une plus longue période.Pour l’UFSN/CFDT, le seul critère acceptable dans une décision de report est la protection des salariés intervenant par la réduction du débit de dose sur le chantier.

4.4.8. La sous-traitanceLes activités d’assainissement et de démantèle-

18 PNGMDR : Plan National pour la Gestion des matières et Déchets Radioactifs

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ment ne doivent pas entraîner un recours accru à la sous-traitance.Ces activités sont sensibles tant en sûreté/sécuri-té qu’en développement d’un savoir-faire techno-logique et doivent être assurées prioritairement au sein des entreprises propriétaires des instal-lations.L’UFSN/CFDT s’opposera à la sous-traitance qui n’aurait pour but que de baisser les eff ectifs des entreprises utilisatrices, diminuer le coût du tra-vail et transférer les problèmes de pénibilité au détriment des salariés.Pour l’UFSN/CFDT, le recours à la sous-traitance ne se conçoit que dans le cadre du recours à une compétence extérieure à l’entreprise.L’UFSN/CFDT constate que la sous-traitance dans l’assainissement et le démantèlement en-traîne une dilution des responsabilités et des contraintes de sécurité et de sûreté.Les salariés sont fragilisés face à ces organisa-tions possibles de sous-traitance en cascade car il existe un risque d’incompréhension pour les en-treprises et pour les salariés.

L’UFSN/CFDT combattra toute externalisation de l’activité d’assainissement et de démantèlement dans son champ professionnel, dès lors que les principes de la RSE19 ne sont pas respectés (droits fondamentaux des salariés, droit à la représentation, à la protection sociale et obligations environnementales).

4.4.9. PénibilitésL’UFSN/CFDT revendique une reconnaissance des pénibilités des activités d’assainissement et de démantèlement, qui doivent être prises en compte au niveau des appels d’off res par les donneurs d’ordres.

4.4.10. FormationL’UFSN/CFDT constate que de nouvelles fi lières de formation, ont été mises en place sur le territoire national depuis quelques années, notamment par la création de BAC PRO environnement nucléaire, licence 3D (démantèlement, dépollution, déchet), création de Master professionnel GEDERA (gestion des déchets radioactifs), sûreté.

Cependant, ces fi lières trop peu nombreuses ne forment pas encore assez de jeunes étudiants pour répondre aux enjeux d’avenir.L’UFSN/CFDT constate un manque d’engouement

pour des métiers techniques porteurs de perspec-tives d’emploi pour de nombreuses années.Elle suggère que plus de publicité soit faite au-tour de ces métiers par les employeurs potentiels et que ceux-ci mettent en place des conditions attrayantes et pérennes pour leurs salariés.

4.4.11. L’UFSN/CFDT pense que pour répondre à cet accroissement d’activité créatrice d’emplois, et réussir ce challenge industriel, AREVA ne doit pas se séparer de ses fi liales.Une simplifi cation de ses structures doit être réa-lisée pour pouvoir répondre au mieux aux appels d’off res de ce marché.

4.4.12. Pour l’UFSN/CFDT, l’opinion publique sera de plus en plus sensible à la bonne réalisation des opérations d’assainissement/démantèlement. L’industrie nucléaire se doit de réussir les déman-tèlements pour augmenter sa crédibilité auprès des populations. Elle se doit de développer et de valoriser son sa-voir-faire en termes de traitement et de réhabili-tation des sites.

4.4.13. L’UFSN/CFDT propose que soit étudiée la possibilité de création d’un organisme publique indépendant chargé de la collecte et de la ges-tion des fonds destinés à l’assainissement dé-mantèlement des installations nucléaires. Cette organisation ou une autre, pourrait égale-ment avoir la responsabilité de la maitrise d’ou-vrage et du suivi de ces opérations assainisse-ment/démantèlement.

4I5. Recherche et développement

4.5.1. Le discours de la direction actuelle du CEA qui estime que celui-ci est une entreprise nous inquiète. La recherche ne peut être seulement au service des industriels. La recherche fondamentale est tout aussi impor-tante pour l’avenir du pays. L’UFSN/CFDT ne cautionne pas une recherche qui répondrait uniquement aux besoins à courts termes des industriels.

4.5.2. L’UFSN/CFDT réaffi rme le rôle de service public des organismes  de recherche, au service de la Nation pour l’éclairer sur les choix qui mo-

19 RSE : Responsabilité Sociale des Entreprises

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dèlent son développement économique et sur-tout social. Pour cela l’État doit leur garantir un niveau suf-fi sant d’indépendance pour mener une politique de moyen à long terme. Les organismes de recherche doivent  apporter des solutions innovantes aux besoins du pays dans leurs domaines de compétences et notam-ment celui de l’énergie.

4.5.3. Toutefois, en aucun cas, les organismes de recherche ne doivent se substituer aux décideurs de la puissance publique lorsqu’il s’agit de choisir telle ou telle orientation susceptible d’engager la Nation. La responsabilité des organismes doit se limiter à présenter aux décideurs politiques les diff é-rentes composantes techniques des solutions, avec leurs avantages et inconvénients respectifs, pouvant être apportées à un problème donné. Le rôle du décideur politique, démocratiquement élu, est alors bien de choisir, en toute connais-sance de cause, et dans le cadre de procédures démocratiques transparentes, l’orientation qui engagera la Nation !

4.5.4. L’État français, comme les autres États en Europe, traverse une crise fi nancière et écono-mique sans précédent.La rigueur est annoncée sur l’ensemble de la zone euro quelles que soient les orientations po-litiques des gouvernants. Une des réponses annoncées concerne la réduc-tion de la dette publique.

4.5.5. L’UFSN/CFDT met en garde les dirigeants contre des décisions de court terme et leur de-mande d’anticiper sur l’avenir en ayant une vision ambitieuse de long terme. L’UFSN/CFDT est évi-demment favorable à une meilleure gestion des comptes publics. Cependant, cette gestion doit être impérativement accompagnée par un eff ort et une dynamique positive en faveur de moyens fi nanciers et humains pour la recherche et la for-mation.

4.5.6. Les industriels du secteur nucléaire ont dé-veloppé leurs propres structures de R&D. Cette R&D vise à développer ou faire évoluer les tech-nologies de production actuelles à court terme. Les projets peuvent être développés en interne ou par partenariat externes.L’UFSN/CFDT souhaite que cette R&D soit de

préférence localisée en France, comme par exemple celle laissée au Groupe suite au départ de l’Allemand Siemens. Elle considère que la fi lière française doit s’as-surer des compétences sur son sol d’une R&D soutenue par des outils dédiés et un partage des risques entre l’industriel et l’Etat.

4.5.7. La R&D est un des moyens importants de la sécurisation des installations nucléaires. L’UFSN/CFDT considère qu’une démarche de progrès continu doit être respectée afi n que le niveau de sûreté des installations s’améliore après leur mise en service.

4.5.8. Pour l’UFSN/CFDT, l’innovation, construite dans le respect  des valeurs de la CFDT, forme le fondement du redressement industriel et écono-mique de notre pays.

4I6. Pilotage public de la fi lière nucléaire

4.6.1. Généralités.

4.6.1.1. L’UFSN/CFDT réaffi rme qu’elle défendra le principe d’un nucléaire sous contrôle majori-taire de l’État.

4.6.1.2. L’ouverture du marché de l’énergie, avec ses conséquences sur la recherche de la rentabi-lité fi nancière à court et moyen termes a entraîné une approche et des pratiques diff érentes de la part des opérateurs du nucléaire.

4.6.1.3. Si depuis toujours L’UFSN/CFDT s’est op-posée à un suréquipement délibéré, dans l’objec-tif de poursuivre une politique uniquement liée à l’exportation d’électricité nucléaire, elle ne peut que constater qu’aujourd’hui ce suréquipement d’EDF n’est plus d’actualité. En eff et il est de plus en plus fréquent, en parti-culier en période de pointe de voir EDF avoir re-cours à l’importation ou à l’utilisation de « moyens de pointe » générateurs de GES. En conséquence, L’UFSN/CFDT estime qu’EDF se doit de donner les moyens d’avoir recours le moins possible à ces moyens de production « de pointe », tant en terme de moyens de production que de stratégie vis à vis de ses clients. Enfi n L’UFSN/CFDT est contre l’utilisation de ces moyens de production à des seules fi ns d’expor-tation.

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Les questions d’éthiques, sociétales, environne-mentales sur la gestion du nucléaire et de ses déchets doivent être posées à la communauté européenne dans le cadre d’une politique éner-gétique commune.

4.6.1.4. L’externalisation de nombreuses tâches et la réduction des coûts et des délais a entraîné de fortes pressions sur les entreprises de la sous-traitance. La sous-traitance est devenue une composante à part entière de la stratégie des entreprises dans leur recherche de performance. Les salariés de ces entreprises ont vu, pour cer-tains, leurs conditions de vie au travail se dégra-der fortement, ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé et la sécurité des salariés. L’UFSN/CFDT revendique un socle commun de droits pour tous les salariés qui travaillent dans les installations nucléaires. Les grands donneurs d’ordres, EDF, AREVA, CEA ont une responsabilité sociale vis-à-vis de leurs sous-traitants, au regard des choix opérés.

4.6.1.5. L’UFSN/CFDT a de fortes interrogations sur la capacité de l’État à organiser aujourd’hui la fi lière nucléaire. L’organisation actuelle fait la part belle aux inté-rêts particuliers et correspond de moins en moins à la vision d’un service public sûr et de qualité que nous défendons.

4.6.1.6. L’UFSN/CFDT se prononce pour une coo-pération au cas par cas d’AREVA avec EDF sur les sujets dont les enjeux sont conjoints et notam-ment la construction de réacteurs dans certains pays. Les savoir-faire  des deux groupes sont de nature à entraîner de belles réussites commerciales à la condition que l’État fi xe des choix clairs et non contradictoires pour les deux groupes et qu’ARE-VA puisse avoir d’autres partenaires sur certains marchés.

4.6.1.7. Dans l’hypothèse d’un rééquilibrage de la part du nucléaire à l’horizon 2030, le défi cit capa-citaire dû aux fermetures des anciennes centrales arrivées en fi n de vie entrainera la nécessité de construction de nouveaux réacteurs. L’UFSN/CFDT considère que l’étude de la construction de réacteurs ATMEA de 1000 MW doit être menée en comparaison avec une fi lière EPR. La construction d’un tel réacteur, initiale-

ment proposée par la CFDT pour le site de Penly doit faire l’objet d’une réfl exion parallèle.

4.6.1.8. L’UFSN/CFDT est favorable au maintien de la fi lière intégrée développée au sein d’AREVA. Elle est opposée à la privatisation des activi-tés nucléaires, la puissance publique off rant la meilleure garantie d’un haut niveau de sécurité et de sûreté dans un domaine où les exigences de rentabilité économique doivent toujours passer après la sûreté des installations, la sécurité des travailleurs et des populations et la préservation de l’environnement.

4.6.2. Privatisation / ouverture du capitald’AREVA.

4.6.2.1. L’augmentation du capital d’AREVA pour fi nancer des investissements nécessaires au dé-veloppement des entreprises du groupe aurait pu être l’occasion de tisser un partenariat indus-triel avec d’autres acteurs du nucléaire.Nous devons constater que cette opération n’avait qu’un objectif purement fi nancier.L’UFSN/CFDT a condamné la récente entrée d’un fonds souverain dans le capital d’AREVA et l’ab-sence de vision d’un partenariat industriel.

4.6.2.2. La cotation en bourse d’AREVA, répond avant tout à des objectifs fi nanciers. Outre que la période d’introduction en pleine crise fi nancière était mal choisie, on peut craindre que la privatisation d’AREVA se confi rme en dehors de toute logique industrielle et avec le risque de fragiliser l’entreprise et ses emplois.

4.6.2.3. Malgré l’accident de Fukushima, qui au-rait dû amener à plus de prudence, AREVA a fi lia-lisé son pôle minier. L’UFSN/CFDT a également condamné cette opé-ration, en l’absence de vision claire et cohérente sur la stratégie de l’État. AREVA cherche des investisseurs et pourrait cé-der des parts de l’activité minière à des action-naires privés. L’UFSN/CFDT considère que cette opération me-nace le modèle intégré d’AREVA.

4.6.2.4. L’UFSN/CFDT militera pour que l’État défi nisse un cadre clair et viable pour le dévelop-pement et la pérennité d’AREVA, en liaison avec la politique énergétique française et les opportu-nités mondiales.

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4.6.3. La vente des actions d’AREVA détenues par le CEA au profi t de l’État.

4.6.3.1. En application de la convention cadre État-CEA du 19 octobre 2010 concernant le fi nan-cement des opérations d’assainissement déman-tèlement du CEA, ce dernier envisage de vendre à l’État des actions AREVA.

Cette position résulte de l’assèchement, plus ra-pide que prévu, des fonds dédiés destinés à fi -nancer ces opérations.Pour l’instant, il a été décidé d’autoriser la vente de 30% du capital d’AREVA pour fi nancer la fi n de vie des installations du CEA. Le passage de 15% initiaux à 30% en 2011, n’est fait que pour corriger la baisse du cours des ac-tions AREVA et l’importante évolution des coûts initialement prévus.

L’UFSN/CFDT n’est pas opposée à l’opération an-noncée, tant que les actions resteront propriété de l’État,  mais s’interroge.

4.6.3.2. Pour l’UFSN/CFDT, il est de la respon-sabilité de l’État, et du CEA d’assurer la bonne exécution des opérations d’assainissement et de démantèlement. Le CEA doit en avoir les moyens sans grever ses activités de recherche et déve-loppement ni ses investissements essentiels.

4.6.3.3. On peut légitimement se demander ce que l’État fera des actions d’AREVA dans le futur. Quelle politique industrielle et quelle  R&D as-sociée dans l’avenir, avec un CEA de moins en moins majoritaire au capital d’AREVA et quid de la gouvernance d’AREVA ?

Quelle politique industrielle Française dans la fi -lière nucléaire ?

5I1. L’emploi

5.1.1. Le secteur nucléaire emploie directement environ 200 000 salariés en France.Les savoir-faire et compétences techniques et humaines déployés sont une richesse pour la France et son industrie. Alors que notre pays ne cesse de se désindustrialiser, ce secteur a recruté et a maintenu en France et en Europe des moyens de production et de recherche performants.

5.1.2. La France doit maintenir et développer un des secteurs industriels dans lesquels elle est leader mondial et pérenniser les emplois asso-ciés. Le secteur nucléaire français est un secteur exportateur.

5.1.3 La diversifi cation énergétique doit consti-tuer une opportunité pour augmenter l’emploi industriel et non pas le réduire ou le recomposer.

5.1.4. L’UFSN/CFDT ne croit pas dans une recon-version de tous les emplois du secteur nucléaire vers le secteur des énergies renouvelables dont les structures et les logiques de compétences sont diff érentes.

C’est par un développement concomitant des deux types d’énergie que le solde positif d’em-plois sera produit et que sera générée une crois-sance positive et créatrice de richesses. Dans cer-tains cas, il peut être néanmoins utile d’étudier le profi l des sites (CV de sites, observatoires des métiers) dans une perspective de reconversion.

5. PRÉSERVER LES OUTILSET EMPLOIS INDUSTRIELSET DE RECHERCHE

EN FRANCE ET EN EUROPE

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5.1.5. Les installations et investissements du sec-teur industriel nucléaire ont été dimensionnés pour répondre à un besoin énergétique mondial qui ouvre des perspectives commerciales impor-tantes.Pour l’UFSN/CFDT, la capacité du secteur à ré-pondre à ces besoins doit être préservée et en-tretenue avec une exigence de sûreté. Elle considère que les technologies dévelop-pées en France au travers de la génération III + (EPR,  …), augmentent le niveau de sûreté des réacteurs nucléaires.

5.1.6. La recherche permet une amélioration constante des procédés, de la sûreté et de la sé-curité des installations nucléaires de base, mais aussi prépare les technologies du futur. Elle est donc un élément stratégique nécessaire aux en-jeux industriels qui, pour l’UFSN/CFDT, préserve les emplois en France et en Europe.

5I2. Attractivité et Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences

(GPEC).

5.2.1. L’UFSN/CFDT constate un manque d’at-tractivité de la fi lière sur le marché de l’emploi par manque de lisibilité.

5.2.2. L’UFSN/CFDT s’inquiète de la pyramide des âges chez les donneurs d’ordre, même si cer-tains eff orts de recrutement ont été faits.

Pour l’UFSN/CFDT, il est urgent de défi nir les compétences nécessaires à l’avenir de la fi lière et de procéder aux recrutements.

5.2.3. La politique des donneurs d’ordres au tra-vers des renouvellements de marché entraîne une perte des compétences chez les sous-traitants et conduit, dans certains cas, à une perte de la maî-trise opérationnelle chez le donneur d’ordre. Il faut sécuriser les transferts collectifs et indivi-duels, au gré des changements de prestataires. L’UFSN/CFDT revendique une transférabilité des droits des salariés lorsque les salariés changent d’entreprise.

5.2.4. Pour l’UFSN/CFDT, Il est donc urgent d’or-ganiser la fi lière en métiers et de sécuriser les parcours professionnels.

5.2.5. L’UFSN/CFDT est favorable à une GPEC de fi lière qui regrouperait toutes les entreprises du secteur.L’UFSN/CFDT participe aux travaux du CSFN, qui vont dans ce sens et doivent être soutenus dans le temps.

5.2.6. Une GPEC dans les bassins d’emplois est également une des conditions pour, d’une part, concourir à l’acceptabilité de notre activité et, d’autre part, assurer une meilleure visibilité des possibilités d’emploi off ertes dans le secteur.

Il est nécessaire, pour préparer l’avenir, de réfl é-chir et de développer de nouvelles pistes de re-cherche permettant d’aboutir à la conception de réacteurs intrinsèquement sûrs et produisant des déchets maîtrisables et en quantité minimum.

6I1. La recherche sur la fusion et la fi ssion doit s’inscrire dans une perspective ouverte.

6.1.1. La recherche dans le domaine nucléaire est indispensable au pays. Depuis plus de 60 ans grâce au nucléaire, un socle solide a été constitué dans les domaines de la physique fondamentale, des interactions rayon-

nement/matière, de la chimie du combustible et du génie chimique, des matériaux, jusqu’aux do-maines de la biologie et de l’environnement.Les diverses études et rapports, et notamment celui de la Cour des Comptes émis en 2012 ne permettent pas d’avoir une estimation extrême-ment précise des coûts des diff érentes fi lières énergétiques. Selon que l’on externalise ou pas certaines pro-visions et tant que les modalités de calcul ne se-ront pas fi gées, il est impossible de dire parmi toutes les options, celle qui off re un futur énergé-tique économiquement le plus intéressant pour les citoyens et pour le pays.

6. LES ENJEUX À LONG TERME POUR LE NUCLÉAIRE

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6.1.2. Dans la logique de rééquilibrage du mix énergétique prônée depuis longtemps par la CFDT, le maintien d’une R&D de qualité reste une priorité.Le nucléaire, même s’il comporte des risques in-hérents qui doivent être maîtrisés, n’en reste pas moins une source importante d’énergie ayant une faible empreinte carbone de gaz à eff et de serre. Ce rééquilibrage implique qu’au-delà de l’excel-lence des travaux, la recherche d’une complé-mentarité entre les diff érentes sources d’énergie doit être poursuivie, dans un souci d’optimisation des ressources et des risques.

6.1.3. Les perspectives de croissances mondiales en énergie démontrent qu’il convient de déve-lopper des solutions utilisant mieux le potentiel énergétique et donc les ressources.Le retour d’expérience sur le parc actuel montre que les concepts de 2ème et 3ème générations se prêtent mal à une diminution très importante des déchets radioactifs produits.

6.1.4. La catastrophe japonaise du 11 mars 2011 a démontré que le concept de sûreté reposant sur un déclenchement de sauvegarde actif était insuffi sant en cas d’accident. L’UFSN/CFDT sou-haite que le critère permettant d’assurer une sau-vegarde passive en cas de perte de contrôle soit parmi les critères de choix prioritaires des futures générations de réacteurs nucléaires. Les recherches entreprises doivent tendre vers cet objectif que ce soit tant pour améliorer le parc actuel, en soutien des industriels, que pour la conception d’un parc futur.

6.1.5. L’UFSN/CFDT préconise que le choix du ou des futurs concepts soit établi dès l’origine en fonction de critères de développement du-rable comme la consommation de combustible, d’eau, de métaux ou de gaz et qu’ils minimisent un éventuel impact en cas d’accident.

6.1.6. Les options futures doivent être choisies en fonction de leur capacité à produire de l’électrici-té, mais aussi sur leur potentiel en cogénération : comme par exemple fournir des fl uides à haute température pour des procédés industriels et/ou produire de l’hydrogène à partir de l’eau.

L’UFSN/CFDT conseille un rapprochement des logiques pour un développement intégré en ma-tière de réponse aux besoins en énergie : électri-cité, mais aussi chaleur et fl uide...6.1.7. L’UFSN/CFDT encourage le CEA à déve-lopper, pour le nucléaire du futur de fi ssion, plu-sieurs concepts complémentaires à celui défi ni aujourd’hui avec ASTRID20 (prototype de réac-teur de 4ème génération). Un seul concept de démonstrateur est insuffi sant pour pouvoir faire un choix qui engagera la France et nos descendants pour plusieurs décennies.

6.1.8. Le CEA possède une grande compétence en physique et chimie et en gestion de grands projets, il doit également, pour le nucléaire, s’ou-vrir pour partager et cogérer diff érents thèmes allant des domaines fondamentaux à des activi-tés plus appliquées avec le CNRS21 et l’IN2P322 en particulier.

6.1.9. L’UFSN/CFDT défend la nécessité d’une re-cherche à très long terme, sur la fusion comme source durable d’énergie pour le futur et destinée à remplacer la fi ssion. L’UFSN/CFDT soutient le réacteur ITER23 comme un des éléments de cette recherche.

6.1.10. L’UFSN/CFDT sera attentive à l’implication de l’Europe, l’État Français et la région PACA24 dans ce projet, en veillant à ce que l’eff ort régio-nal n’induise pas un assèchement de sources fi -nancières prévues pour d’autres projets comme sur les NTE en particulier. L’UFSN/CFDT pré-conise, comme pour le nucléaire, que la com-plémentarité fi nancière soit prise en compte à chaque nouvelle étape.

6I2. La recherche sur les réacteurs et lesfi lières doit être maintenue à un niveau

important.

6.2.1. Sur le très long terme, l’UFSN/CFDT se féli-cite du déroulement actuel du projet ITER même si d’importantes révisions de devis apparaissent. Ces charges nouvelles doivent être équitable-ment réparties et dans une certaine mesure ne pas « tuer » d’autres thématiques de recherche.

20 ASTRID : Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration

21 CNRS : centre National de la Recherche Scientifi que

22 IN2P3 : Institut National de Physique Nucléaire et Physique des Particules

23 ITER : International Thermonuclear Expérimental Reactor

24 PACA : Provence Alpes Cote d’Azur

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6.2.2. La mise en place d’équipes multidiscipli-naires et internationales pour ce projet est à sa-luer car elle suscite un appel d’air pour des ta-lents et des carrières scientifi ques.Même s’il est diffi cile d’évaluer les retombées, il apparait comme une évidence que des progrès et innovations vont émerger à l’image des pro-grammes de conquêtes spatiales.ITER est à classer dans la catégorie des grands programmes mondiaux.

6.2.3. A moyen terme, la continuation des tra-vaux sur la fi ssion nucléaire est indispensable car ces recherches doivent répondre à plusieurs objectifs qui sont : une acceptabilité de l’opinion publique, une sécurité intrinsèque passive, une meilleure utilisation des ressources pour produire de l’énergie, le traitement des déchets nucléaires produit par les fi lières actuelles.

6.2.4. Le projet ASTRID constitue pour l’UFSN/CFDT, une des solutions à condition qu’elle soit acceptée par les citoyens et qu’elle fasse l’ob-jet d’un consensus de la part de la communauté scientifi que.Ces conditions supposent que la sûreté soit validée en fonction de critères actualisés et qu’elle puisse entrer dans les schémas stratégiques des opéra-teurs industriels avec en particulier de bonnes per-formances d’exploitation et de disponibilité.

6.2.5. Les tutelles doivent veiller à correctement doter de moyens le CEA pour apporter des so-lutions en particulier sur le traitement du pluto-nium et de l’uranium appauvri accumulés par les fi lières existantes.

6.2.6. Le risque de montée en température (des combustibles et du cœur) en cas de défaillance des systèmes de refroidissement doit être cor-rectement traité et maîtrisé.

Les solutions d’ultimes secours, tel le noyage des cœurs avec de l’eau, utilisables avec les réacteurs de 2ème ou 3ème génération actuels, ne sont bien sûr pas envisageables avec des réacteurs refroidis au sodium !Toutefois avec ce type de réacteur l’écart à l’ébul-lition est nettement plus élevé que pour les Gen II et III.

6.2.7. L’UFSN/CFDT regrette que les industriels du nucléaire se montrent peu intéressés par le projet d’ASTRID : ils participent aux études pour maintenir les compétences et favoriser des inno-vations sur les RNR-Na mais ne s’engagent pas sur le fi nancement du prototype et ne semble pas partager la vision du CEA sur le démarrage d’une fi lière GIV.

Leur stratégie industrielle comptant sur une pro-longation de la durée de vie du parc actuel et d’un complément par de la génération 3+ (EPR).L’UFSN/CFDT s’interroge sur le timing annoncé par le CEA et suggère que ce point émerge des réfl exions pour tendre vers un bon calage entre opérateur de recherche et industriels.

6.2.8. L’UFSN/CFDT milite pour qu’une réelle ou-verture ait lieu sur de multiples concepts de re-cherche au-delà de ceux développés à l’occasion du forum sur la 4ème génération.

En eff et, depuis 2000, entre les contraintes cli-matiques, une demande sans cesse croissante d’énergie et une opinion publique aspirant à plus de sécurité  : nucléaire, chimique (REACH25), ali-mentaire…, le développement de réacteurs doit être réévalué et le CEA doit tenir compte de cette situation.

6.2.9. Afi n d’entériner les contraintes fi nancières, l’UFSN/CFDT suggère que la taille du pilote AS-TRID soit réévaluée et que d’autres concepts comme le gaz (GFR26), soient plus soutenus.Des réacteurs comme les MSR27 doivent égale-ment être évalués et des travaux anciens réalisés par le CEA doivent être réactualisés.

6.2.10. L’UFSN/CFDT engage l’État à réunir l’en-semble des opérateurs de recherche du nucléaire (CEA, CNRS, ANDRA, IRSN, Universités,…) pour défi nir ensemble une stratégie et le déploiement de moyens :- Sur la fi lière Uranium, eff ectuer une remise à ni-veau sur l’ensemble du cycle de l’extraction mi-nière jusqu’à l’enrichissement, l’élaboration et le recyclage du combustible selon les critères de développement durable.- Sur la fi lière thorium, réévaluer les capacités de gisement, les méthodes d’extraction et d’enrichis-

25 REACH : Registration, Evaluation, Authorization and restriction of CHemical :

réglementation européenne sur les produits chimiques, 2007

26 GFR : Gas Sodium Fast Reactor

27 MSR : Molten Salt Reactor

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sement pour permettre un éventuel démarrage de réacteurs capables de résoudre une demande en énergie et traiter la question des déchets nu-cléaires.

L’évaluation, voire la construction, d’un démons-trateur serait intéressante pour avoir une réelle capacité de comparaison avec un réacteur rapide à l’uranium-plutonium.

6.2.11. L’UFSN/CFDT se range derrière l’avis de l’Académie des Sciences qui préconise de ne pas négliger la fi lière thorium comme un moyen de traiter les déchets nucléaires actuels. En eff et, le développement des réacteurs à sels fondus fl uo-rures, thorium et TMSR28 doit être étudié pour leur haut niveau en sécurité passive et leur apti-tude à s’intégrer parfaitement dans la fi lière ac-tuelle (possibilité de démarrer avec des actinides issus des REP29).La France ne possède pas de thorium mais dé-tient des stocks abondants de plutonium néces-saire au démarrage de la fi lière.

6.2.12. L’UFSN/CFDT souhaite que l’ensemble des acteurs compétents en France et sous le pilotage de l’État envisage les diff érents scénarii de développement de la fi lière nucléaire Française.Les diff érentes options doivent être guidées par le souci de la plus grande souplesse possible entre elles en termes de délais, de fi lières, d’objectifs :prolongement du parc actuel et/ou, remplace-ment progressif par des EPR et/ou montée en puissance de la surgénération…

Des pistes comme celle de la mise en place d’un parc symbiotique30, induisant une grande sou-plesse comme suggérée par les physiciens de l’IN2P3, doivent être sérieusement considérées.

6.2.13. Pour cela, l’UFSN/CFDT souhaite que des projets comme ASTRID, « ALLEGRO31 », PACE32… et jusqu’à MYRRHA33 soient l’objet d’une concer-tation encore plus accentuée pour permettre d’apporter plusieurs réponses aux enjeux futurs de moyen terme sur l’énergie nucléaire, son ac-ceptabilité par une sécurité accrue et un règle-ment pérenne de la question des déchets.

6I3. La recherche sur le traitement et lerecyclage du combustible doit être

accentuée.

6.3.1. L’UFSN/CFDT reconnait un intérêt écono-mique et technique, à la fi lière recyclage (URE34 et MOX) telle qu’elle a été mise en place progres-sivement à partir des années 1980. L’UFSN/CFDT souligne néanmoins que les avantages d’ordre économique restent liés à la tendance des cours de l’uranium car le MOX contribue pour une part modeste dans la consommation globale du parc français (entre 2,5 et 8%).

6.3.2. L’UFSN/CFDT s’inquiète aujourd’hui des conséquences économiques, en termes d’em-plois, de la catastrophe industrielle japonaise sur la fi lière MOX en particulier et un aff aissement, même temporaire, du marché mondial.

6.3.3. L’UFSN/CFDT souligne qu’il est urgent d’engager et/ou d’intensifi er la R&D sur le trai-tement des combustibles retraités usés selon plusieurs hypothèses comme celle de la fi lière ra-pide parmi d’autres.

6.3.4. L’UFSN/CFDT souhaite qu’AREVA, EDF, l’ANDRA, l’IRSN et le CEA apportent ensemble leurs connaissances pour permettre d’intensifi er les travaux de développement sur la recherche de solutions viables des exutoires pour les dé-chets radioactifs en particulier ceux issus des combustibles retraités.Pour l’UFSN/CFDT, aucune nouvelle fi lière de réacteur ne doit être étudiée sans lancer en pa-rallèle, dès la réfl exion sur les concepts physiques de fonctionnement, la R&D nécessaire à la mise au point d’exutoires et de solutions adaptées à la gestion des effl uents et déchets générés.

6.3.5. L’UFSN/CFDT considère comme indis-pensable la mise en place d’une véritable fi lière à l’issue du premier recyclage du Pu en tenant compte de sa toxicité dans les diff érents types de matrices.

6.3.6. L’UFSN/CFDT encourage les travaux du CEA en liaison avec l’ANDRA pour une R&D très

28 TMSR : Thorium Molten Salt Reactor

29 REP : Réacteur à Eau Pressurisée

30 Parc symbiotique : coexistence des fi lières U/Pu et Th/U

31 ALLEGRO : Réacteur à neutron rapide refroidi au gaz

32 PACE : Programme sur l’Aval du Cycle Electronucléaire

33 MYRRHA : Multi purpose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications

34 URE : Uranium Ré Enrichi

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7. CONCLUSION

7I1. L’avenir se prépare maintenantDans le contexte qui a été présenté,

l’UFSN/CFDT défend une politique énergétique basée sur les économies d’énergie, l’effi cacité énergétique et un mix énergétique permettant de diminuer l’utilisation des ressources fossiles et donc les émissions de gaz à eff et de serre.

7I2. Dans ce mix énergétique, le développe-ment des énergies renouvelables est in-

dispensable et complémentaire d’un ajustement à un niveau raisonnable d’électricité d’origine nu-cléaire.Pour l’UFSN/CFDT il s’agit d’un rééquilibrage et il est absolument essentiel de ne pas opposer le nucléaire aux énergies renouvelables.Ces deux modes de production énergétiques «peu ou non carbonés » sont primordiaux pour lutter contre l’eff et de serre et limiter les dérègle-ments climatiques.

7I3. Il est indispensable qu’un débat trans-parent et démocratique sur la politique

énergétique soit conduit de manière sereine dans notre pays, compte tenu des enjeux écologiques, économiques, sociaux, sociétaux à court, moyen et long termes, des choix à eff ectuer.

7I4. Le maintien d’une part de la produc-tion d’électricité d’origine nucléaire né-

cessite une acceptabilité par la population des contraintes et risques qui lui sont associés (sûreté, aires d’entreposage et de stockage des déchets).

7I5. Pour l’avenir, il apparaît indispensable de maintenir toutes les options ou-

vertes et de prendre le temps nécessaire, de quelques années à plusieurs décennies, et de se donner les moyens véritables de choisir une ou plusieurs options qui engageront le futur énergé-tique jusqu’au milieu du siècle prochain.

7I6. Pour cela, il conviendra d’accroître nos connaissances sur les diff érents moyens

de production électrique, en particulier sur les NTE, leur gestion de l’intermittence par des ca-pacités adaptées de stockage et leurs mises en réseaux interactifs.

7I7. Pour la production de base, le choix du type de réacteurs du futur doit être fait

grâce à une évaluation réalisée à partir d’études dont la nature et les échelles sont comparables, en tenant compte des niveaux de maturité des fi lières.

7I8. L’énergie est un bien d’intérêt public, et doit être accessible à tous.

Pour cette raison et pour des raisons de sécurité, les grands moyens de production doivent rester sous contrôle de l’État (nucléaire, barrages, ...)

7I9. Le Congrès de l’UFSN/CFDT, réuni à Im-bours les 2, 3, 4 octobre 2012, mandate

le bureau de l’UFSN/CFDT pour proposer dans les 6 mois un calendrier de suggestions et d’actions pour prendre en compte la Résolution Energie.

active sur l’amélioration des connaissances de diff érentes matrices de stabilisation des déchets selon leur catégorie et leur devenir.Il convient de maintenir toutes les options tech-niques ouvertes en fonction des résultats des dé-bats à venir sur le stockage.

6.3.7. L’UFSN/CFDT considère qu’il ne faut pas laisser aux seuls exploitants que sont le CEA, ARE-VA et EDF le choix et le pilotage des programmes de R&D sur les matériaux de stockage.

L’ASN et surtout l’IRSN doivent pouvoir accentuer leurs recommandations et contribuer scientifi que-ment et techniquement pour soutenir l’ANDRA.

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26 Résolution Energie • 2, 3 et 4 octobre 2012 • 10ème Congrès de l’UFSN/CFDT à TRICASTIN

SPEA CFDT Basse NormandieÉtablissement AREVA NC de la HagueLocal syndical Bâtiment social 50440 BEAUMONT-HAGUE

[email protected] Tél. : 02.33.02.68.59

SPEA CFDT CadaracheBât. 154CE Cadarache 13108 ST-PAUL-LEZ-DURANCE

[email protected]él. : 04.42.25.38.01

SPEA CFDT Dam Île de FranceCEA DIFBP 12 Bruyères le Chatel 91297 ARPAJON CEDEX

[email protected] Tél. : 01.69.26.61.98

SPEA CFDT d’île de FranceCEA SaclayBâtiment 477 91191 Gif Sur Yvette

[email protected] Tél. : 01.69.08.49.31

SPEA CFDT GrenobleCEA Grenoble17 avenue des Martyrs 38054 GRENOBLE CEDEX 9

[email protected] Tél. : 04.38.78.30.30

SPEA CFDT Le RipaultBP 16 37260 MONTS

[email protected] Tél. : 02.47.34.46.06

SPEA CFDT MarcouleBP 17171Bât 40430207 BAGNOLS-SUR-CEZE CEDEX

[email protected] Tél. : 04.66.79.61.18

SPEA CFDT Sud-OuestBat 251 Route des Sablières 33144 LE BARP

[email protected] Tél. : 05.57.04.49.97

SPEA CFDT du Tricastin2 faubourg saint Joseph26700 PIERRELATTE

[email protected] Tél. : 04.75.96.47.76

SPEA CFDT VALDUCCEA VALDUCbat 104 21120IS SUR TILLE

[email protected] Tél. : 03.80.23.49.98

LISTE DE SYNDICATSDES PERSONNELSDE L’ENERGIE ATOMIQUE

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Union Fédérale des Syndicats du NucléaireBP 17171 - Bât. 40430207 Bagnols-sur-Ceze Cedex

E-mail : [email protected]él. : 04 66 79 14 47