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en partenariat avec RESTITUTION D’EVENEMENT Carrefours des professionnels du numérique « Equipements informatiques en Nouvelle-Calédonie » Mercredi 31 juillet 2013, de 8h00 à 12h00, à la maison du livre L’ACTIC et l’Observatoire Numérique NC ont organisé, le mercredi 31 juillet 2013, à la Maison du Livre, la deuxième édition des ateliers-débats intitulés « Les Carrefours des professionnels du numérique ». Ce rendez-vous des professionnels du numérique a pour objectif de favoriser les échanges autour d’axes de travail communs afin d’initier une dynamique de filière dans les domaines des technologies de l’information et de la communication et du multimédia. Cette deuxième édition a réuni une trentaine de professionnels de la distribution d’équipements informatiques. POURQUOI LES CARREFOURS DES PROFESSIONNELS DU NUMERIQUE ? Denis LOCHE, président de l’ACTIC, et Paola LOGLI, présidente de l’Observatoire Numérique NC ont ouvert ce Carrefour en présentant la démarche partenariale. Dans le Baromètre numérique, l’Observatoire Numérique NC a identifié, en 2011, les professionnels de la filière numérique en Nouvelle-Calédonie, grâce aux données ISEE : 5 secteurs d’activité de la filière numérique, 965 professionnels, 1.8% des entreprises, 2400 personnes actives, 4% de l’emploi salarié. En 2012, l’Observatoire Numérique NC et l’ACTIC ont travaillé sur un projet d’annuaire de la filière numérique, qui a débouché sur une volonté conjointe d’initier une dynamique de filière. Trois ateliers-débats, intitulés « Innov’ON ensemble », organisés par l’Observatoire Numérique NC, ont apporté des éclairages sur les leviers de l’innovation en Nouvelle- Calédonie, les potentiels économiques de la géomatique, l’expérience de la Silicon Valley et les projets numériques bretons. En 2013, les deux associations ouvrent un programme d’actions, inscrit sur le long terme, destiné à initier une dynamique de filière numérique et multimédia. Il comprend : 1. les Carrefours des professionnels du numérique portant sur 3 secteurs en 2013 : les développements logiciels et progiciels (voir la restitution ), la distribution et le cycle de vie du matériel informatique, les créateurs de contenus multimédias, 2. un Séminaire d’une journée qui devrait être organisé, avec le soutien du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, 3. un projet de Livre blanc, reprenant l’ensemble des réflexions menées (Innov’ON, Carrefours, Séminaire). Filière Numérique et multimédia Baromètre numérique 2011

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RESTITUTION D’EVENEMENT

Carrefours des professionnels du numérique « Equipements informatiques en Nouvelle-Calédonie »

Mercredi 31 juillet 2013, de 8h00 à 12h00, à la maison du livre

L’ACTIC et l’Observatoire Numérique NC ont organisé, le

mercredi 31 juillet 2013, à la Maison du Livre, la

deuxième édition des ateliers-débats intitulés « Les

Carrefours des professionnels du numérique ». Ce

rendez-vous des professionnels du numérique a pour

objectif de favoriser les échanges autour d’axes de

travail communs afin d’initier une dynamique de filière

dans les domaines des technologies de l’information et

de la communication et du multimédia. Cette deuxième

édition a réuni une trentaine de professionnels de la

distribution d’équipements informatiques.

POURQUOI LES CARREFOURS DES PROFESSIONNELS DU NUMERIQUE ?

Denis LOCHE, président de l’ACTIC, et Paola LOGLI, présidente de l’Observatoire Numérique NC ont ouvert ce Carrefour en présentant la démarche partenariale. Dans le Baromètre numérique, l’Observatoire Numérique NC a identifié, en 2011, les professionnels de la filière numérique en Nouvelle-Calédonie, grâce aux données ISEE :

5 secteurs d’activité de la filière numérique,

965 professionnels, 1.8% des entreprises,

2400 personnes actives, 4% de l’emploi salarié.

En 2012, l’Observatoire Numérique NC et l’ACTIC ont travaillé sur un projet d’annuaire de la filière numérique, qui a débouché sur une volonté conjointe d’initier une dynamique de filière. Trois ateliers-débats, intitulés « Innov’ON ensemble », organisés par l’Observatoire Numérique NC, ont apporté des éclairages sur les leviers de l’innovation en Nouvelle-Calédonie, les potentiels économiques de la géomatique, l’expérience de la Silicon Valley et les projets numériques bretons. En 2013, les deux associations ouvrent un programme d’actions, inscrit sur le long terme, destiné à initier une dynamique de filière numérique et multimédia. Il comprend : 1. les Carrefours des professionnels du

numérique portant sur 3 secteurs en 2013 : les développements logiciels et progiciels (voir

la restitution), la distribution et le cycle de vie du matériel informatique, les créateurs de contenus multimédias,

2. un Séminaire d’une journée qui devrait être organisé, avec le soutien du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie,

3. un projet de Livre blanc, reprenant l’ensemble des réflexions menées (Innov’ON, Carrefours, Séminaire).

Filière Numérique et multimédia – Baromètre numérique 2011

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EQUIPEMENT INFORMATIQUE : LES ATTENTES DES PROFESSIONNELS Les DSI des grands comptes se coordonnent pour faire un état des lieux de leurs attentes et proposer leurs constats aux distributeurs d’équipements présents dans la salle.

Pierre- Emmanuel BERGER, DSI de la SLN, propose sa vision des domaines d’expertises présents sur le territoire et au sein des DSI. Devant le double constat que les technologies se multiplient et se complexifient, et que les besoins des donneurs d’ordre augmentent et se diversifient, il devient difficile, à la fois chez les fournisseurs, mais aussi au sein des DSI, d’intégrer toutes les expertises, dans tous les domaines, avec toutes les compétences. Pourtant l’offre de forte expertise reste très faible face à ce fort besoin. En effet, Les rares experts sont partout, sur tous les fronts ; ils deviennent très peu disponibles et se généralisent, au risque de perdre leur savoir-faire de pointe. De plus, les fournisseurs subissent le turn-over de leurs jeunes potentiels. Ils n’activent pas suffisamment de relais de hauts niveaux d’expertise depuis la zone Pacifique ou la métropole. Les conséquences semblent lourdes. Le manque d’expertise locale est un frein au développement du numérique. Ce manque accentue le besoin de sécurisation des grands comptes qui recrutent les meilleures compétences, à des salaires bien supérieurs à ceux proposés chez les fournisseurs. Les fournisseurs deviennent alors de plus en plus frileux pour recruter puisqu’il faut non seulement trouver la perle rare, qu’il faudra de

toute façon former, mais aussi réussir ensuite à la fidéliser. La profession doit donc sortir de ce cercle vicieux où chacun se protège. Les Carrefours des professionnels du numérique doivent être utiles aux rencontres, aux échanges sur ces problématiques et, finalement, au développement du marché.

Olivier BENHACINE, DSI de la GBNC, expose ensuite la perception des donneurs d’ordre, notamment des PME, quant aux équipements et à leurs services associés. Concernant l’approvisionnement de matériel, les donneurs d’ordre observent que, bien souvent, les délais de livraison ne sont pas respectés ce qui entraine le décalage des projets informatiques. Pour parer à ces difficultés, le niveau de stock mériterait d’être plus en phase avec le parc réellement installé dans les entreprises pour éviter les longs délais d’approvisionnement.

ZOOM SUR LES DELAIS

Sur cette question, les fournisseurs précisent la complexité de la chaîne d’approvisionnement. Elle est rallongée car elle comporte beaucoup de tiers : fournisseurs, transitaire, douanes, fournisseur local. Des appareils en prêts, en spare, pourraient être disponibles sous la forme d’un contrat d’assistance service. Un stock de sécurité, et une mutualisation des pièces détachées, seraient envisageables mais devraient nécessairement être répercutés sur les coûts au client.

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Concernant le service après-vente, les donneurs d’ordre identifient que les délais de réparation sont souvent lents. Par exemple il faut compter 4 à 5 semaines pour changer un clavier de portable. Ces délais longs sont un risque pour les fournisseurs locaux de voir des commandes fuir à l’extérieur du territoire, si les donneurs d’ordre décidaient de passer directement auprès des constructeurs ou par l’achat en ligne. Quant aux services supports locaux, la tendance est à l’escalade vers des niveaux supérieurs de prestations, pas toujours utiles, ce qui rallonge également les délais de traitement des demandes. Ici aussi, le risque est que les donneurs d’ordre recherchent des prestations hors territoire. Ils pourraient aussi recruter en interne des équipes de maintenance, source de perte de compétitivité pour l’entreprise qui devrait davantage se consacrer à ses services métiers. Par ailleurs, la structure des prix serait à revoir pour dissocier les matériels des services, et permettre la transparence des prix.

Thierry Roussel, directeur de la société EPI, filiale informatique du groupe GDF SUEZ, élargit le débat vers l'importance de la compétitivité des offres locales. Même en Nouvelle-Calédonie, la compétition se joue avec le monde entier. Le comparatif des prix en ligne est maintenant courant, même au sein des DSI, y compris pour des achats en lots et en grandes quantités. Une DSI préfèrera le service et le contact humain avec les fournisseurs, pour garder la chaine de valeur en Nouvelle-Calédonie.

Cependant, les fournisseurs locaux doivent maintenir leurs offres de prix compétitives face aux contraintes des DSI, tenues d'optimiser leurs achats pour respecter les budgets qui leur sont alloués. Sans quoi le risque de croissance des commandes off-shore est élevé.

L'économie numérique est accessible à ceux qui possèdent un ordinateur. Les décideurs politiques pourraient imaginer, au moins pour les plus défavorisés, un rouage fiscal favorable à l’équipement avec des offres locales, sur le modèle de l’exonération de la taxe générale à l’importation (TGI) pour les entreprises. Dans le cadre de cette réflexion, Jean-François Grandmougin, de la cellule Economie Numérique du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, rappelle l’existence du dispositif MIPE (micro portable étudiant) en matière d’aide à l’équipement et au développement des usages. Au-delà de la compétitivité des prix, les fournisseurs sont également appelés à repenser leurs relations commerciales avec les donneurs d’ordre. En effet les grands comptes sont en attente de davantage de conseils face à leurs demandes souvent complexes intégrant les services. Les commerciaux des fournisseurs ne peuvent pas se contenter de faire de la prise de commande, leur niveau technique doit correspondre aux besoins des donneurs d’ordre. D’autre part, les fournisseurs doivent rester professionnels et cohérents dans leurs calculs de tarifs. Les remises sont parfois surprenantes au point de jeter le doute sur le calcul du tarif de base.

ZOOM SUR LES TARIFS

Pour être compétitif, le fournisseur d’équipements informatiques doit acheter en grandes quantités. Hors la taille du marché l’empêche de prendre des risques de stockage.

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De manière à remporter davantage de marchés, les fournisseurs pourraient faire des choix stratégiques de spécialisation sur des créneaux à forte valeur ajoutée parfois non couverts localement. Les grands comptes, sur ces créneaux dépourvus d’offres locales, commandent des produits ou des services hors territoire. Le risque est que cette brèche leur donne une habitude de travail défavorable au développement économique local de la filière. Les actions proactives commerciales, comme les salons, les démonstrations, manquent aujourd’hui sur le territoire alors qu’elles seraient des leviers de commandes sur des nouvelles offres de produits et services.

Axes de réflexion proposés aux fournisseurs

- Développer les partenariats entre fournisseurs pour mieux répondre aux appels d’offre, avec des expertises complémentaires - Développer des expertises pointues au lieu d’être trop généralistes et moins performants - Avoir une démarche d’amélioration qualité sur les approvisionnements et la maintenance - Elever le niveau technique des équipes, et sécuriser les compétences - Avoir une vision globale de la concurrence, incluant la métropole, et surveiller ses marges

ZOOM SUR LA FISCALITE

Les taxes à l’importation de 30 à 39%, sur la valeur "coût assurance fret" (CAF), ne sont souvent pas connues des clients. Ils peuvent parfois penser que cela correspond à la marge du distributeur. Les fournisseurs soulignent le fait que les structures de prix sont incomparables avec la métropole. Ils considèrent que l’empilage des coûts (taxes, fret, transitaire…) est un frein à leur développement. De plus, les fournisseurs d’équipements informatiques alertent sur la perte de valeurs générée pour le territoire par les achats faits à l’extérieur par les particuliers et non taxés à l’entrée. Ils voient cela comme une fiscalité à deux vitesses qui sera même renforcée par l’instauration de l’éco-participation sur les déchets électriques et électroniques (voir plus bas). La perspective d’une éventuelle taxe générale sur les activités (TGA) ne serait qu’un frein supplémentaire pour l’équipement des particuliers avec des offres locales.

Valorisation des services

« Les services d’expertise sont souvent mal valorisés par les donneurs d’ordre. Or, avoir des compétences cela a un coût. Les entreprises n’ont pas toutes intégré qu’il faut investir sur les SI, et accepter de payer plus cher certaines prestations. »

Mots d’acteurs

Budget des SI

Les fournisseurs ont parfois une fausse impression de fin des hausses des budgets SI. L’ACTIC mène une étude destinée à mesurer l’évolution de ces budgets. Elle démontre la hausse régulière de ces dépenses et investissements. »

Compétences

« Les fournisseurs sont les premiers à rencontrer des difficultés de recrutement, tout comme en métropole. Mais les salaires attractifs proposés par les donneurs d’ordre sont un obstacle supplémentaire à la fidélisation de leurs effectifs.»

Qualité de service

Les fournisseurs signalent qu’il est difficile de maintenir la qualité de service avec leurs marges actuelles. En effet trop peu de directions générales, selon les DSI, ont compris la nécessité d'accroitre les budgets des SI, leviers du changement et de la compétitivité. Face à de nouveaux besoins, les sociétés ne sont pas toujours prêtes à investir davantage.

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QUEL NIVEAU DE SERVICES ASSOCIES A LA VENTE DE MATERIEL INFORMATIQUE ?

Christophe GEVRIN, de SYSCOM, implanté depuis 10 ans sur le territoire, analyse que les besoins se renforcent, surtout en matière de services, qu’ils soient collaboratifs ou décisionnels. Globalement les donneurs d’ordre poussent pour une meilleure qualité de service ou SLA (service level agreement). Des améliorations sont donc nécessaires du côté des acteurs. L’expertise doit être poussée vers les niveaux élevés 3 ou 4. Les compétences doivent être disponibles, malgré les difficultés à recruter des profils à forte valeur ajoutée. Sur cet aspect des ressources humaines, les fournisseurs et les donneurs d’ordre rencontrent les mêmes difficultés. Aujourd’hui, un projet de système d’information comporte autant de temps de travail en gestion de projet qu’en intégration pure. Les méthodologies de gestion de projet et les standards qualités doivent donc être mis en place pour gagner en qualité de service et en délais, mais cela implique une répercussion tarifaire. De plus, les fournisseurs et prestataires doivent adapter leurs offres au marché en fonction de sa taille, des stratégies numériques des clients, et des contraintes de l’isolement géographique (délais, garantie de service). En opérateurs de bout de chaîne, ils doivent aussi intégrer des contraintes telles que la forte dépendance de tiers. En amont, les acteurs mondiaux, éditeurs et constructeurs, sont peu sensibles aux demandes de petits marchés tels que le nôtre.

Les services douaniers, en aval, exigent des désignations de matériel très précises. Ils doivent même en répondent à l’Etat sur les produits sous licence cryptés. Ces contraintes freinent les fournisseurs en période de lancement d’innovations. Ils ont besoin de temps pour être en ordre de marche commerciale.

Selon Anthony CROISE, du groupe OFFICE PLUS et MICROPOLIS, la taille des entreprises de services associés aux équipements informatiques dépend de leur spécialisation ou de leur savoir-faire généraliste. Deux facteurs constituent les points critiques pour ces fournisseurs et prestataires : les relations avec les constructeurs et les compétences locales. Si les constructeurs sont représentés localement, les entreprises ont souvent à faire à des petites agences. Mais dans la plus part des cas, les marques de constructeurs ne sont présentes qu’à l’étranger. Au-delà de la barrière de la langue et du décalage horaire, il est difficile pour un petit acteur calédonien de mobiliser un constructeur mondial sur une petite zone rattachée aux pays en voie de développement d’Afrique ou d’Asie, rarement prioritaires dans son portefeuille. De plus, la cryptologie et la protection des produits empêchent les transferts de technologie pour assurer localement, par exemple, un service après-vente.

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Sur le marché tendu de l’informatique, les compétences sont difficiles à recruter. Le processus de recrutement est long puisque il faut généralement le réaliser à distance. Il est souvent risqué puisqu’il s’agit de convaincre

des profils métropolitains de s’expatrier et de s’investir à relativement long terme. Une fois intégrés dans une entreprise, les ingénieurs et techniciens font le jeu des chaises musicales entre fournisseurs et donneurs d’ordres.

CLOUD, LOCATION… : DES ALTERNATIVES ADAPTEES ?

Mathieu RICHARD, de la société OCEANIE LOCATIONS, groupe SHARP CENTER, présente les différents types d’offres en location d’équipements informatiques, ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients. La location peut être proposée à courte durée (moins de 23 mois) pour un besoin ponctuel, avec une disponibilité immédiate. Cette offre peut être assortie de différents services (livraison, branchement, paramétrage, produits complémentaires…) et elle est soumise à la taxe sur les services (TSS). La location peut aussi être utilisée sur de la longue durée (2 à 5 ans) et ne sera alors pas

soumise à la TSS. Cette offre, et ses services associés, sont évolutifs dans le temps. Elle nécessite généralement un délai de mise en œuvre. Elle permet un libre choix des matériels, des logiciels et des prestations. Elle peut même démarrer à partir du rachat d’un parc existant par le prestataire. Globalement la location a l’inconvénient qu’elle ne s’adresse qu’aux clients solvables. Le matériel loué ne peut être racheté. Les contrats de location intègrent un préavis de résiliation. Mais cette alternative assure également l’homogénéité et la mise à jour du parc. Avec une fiscalité non soumise à la taxe générale à l’importation (TGI), elle définit et fixe un budget informatique tout compris, sans entamer la trésorerie et la capacité d’endettement de l’entreprise. Les loyers sont adaptables à la vie de l’entreprise. C’est le prestataire loueur qui assure la gestion de la fin du cycle de vie des machines, facteur de simplification, voire d’économie, dans un contexte d’évolution réglementaire sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).

Problématique commune entre donneurs d’ordre et fournisseurs : les compétences locales Devant la carence en informaticiens, qui s’explique peut-être par le fait que l’informatique fait moins rêver les jeunes qu’auparavant, la solution commune serait de faire la promotion des métiers des systèmes d’information auprès des jeunes. Il faudrait aussi motiver les jeunes diplômés locaux (BTS, DU) à rester dans le secteur et sur le territoire. Avec l’arrivée de nouveaux besoins en formation, il serait peut-être pertinent de créer une structure de formation privée incluant des certifications, misant sur l’apprentissage et l’alternance. Face à la baisse des coûts de structure chez les donneurs d’ordre, les fournisseurs pourraient déployer des potentiels de marchés en détenant les compétences clés. Devant les difficultés à recruter, les acteurs pourraient définir leurs équipes en fonction de la réelle expertise des candidats plutôt qu’en fonction du business ou du contrat de l’année. Ainsi ils pourraient créer un besoin sur une spécialisation à forte valeur ajoutée.

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Philippe AMIOT, du data center DSP du groupe CIPAC, présente une alternative à l’équipement et aux services informatiques : l’offre de services hébergés. Une étude de Wakefield Research, réalisée en 2012 pour Citrix, sur le territoire américain, montre que le cloud computing est massivement utilisé par les usagers du web et des applications (95% des usagers), même s’ils pensent ne pas s’en servir (54% des américains disent ne jamais utiliser le cloud). Tous les nouveaux usages, réseaux sociaux ou moteurs de recherche, passent d’une manière ou d’une autre par des données ou des services en cloud. Vous avez dit cloud ? Avant le cloud computing, l’informatique prenait la forme d’un puzzle assemblant des réseaux, des serveurs, des terminaux, des câbles, des appareils mobiles… nécessitant une gestion lourde du parc, des licences… L’avènement des usages en mobilité a ouvert le modèle du cloud computing vers un fort besoin en services déportés et en plateformes de services. Aujourd’hui, le cloud est un assemblage de services, simples, mobiles, sécurisés, hébergés dans un environnement et facilement accessibles à son utilisateur final. Cette alternative de modèle d’équipement informatique peut économiser à l’entreprise la salle informatique, la consommation électrique et la climatisation associée, la maintenance du réseau et sa sécurisation, le coût des licences… L’offre de cloud computing proposée dans le monde s’articule autour de trois principales formes : la plus coûteuse, le cloud privé où le service et le matériel sont stockés sur un serveur dédié au client, le cloud public qui décentralise les services et équipements dans un data center

mutualisé, et le cloud hybride qui associe ces deux solutions en fonction des besoins. Les services associés au cloud prennent également différentes formes en fonction des accès dont a besoin l’entreprise. Le Saas (software as a service) permet de consommer directement un service, un logiciel, une application. Le Paas (platform as a service) donne accès à un environnement d'exécution et laisse la maîtrise des applications à installer, configurer et utiliser. L’Iaas (infrastructure as a service) permet l’accès au matériel, l’entreprise gardant la maîtrise de son système d’exploitation. Enfin, la nouvelle tendance en croissance est celle du « business as a service » où le cloud computing propose de gérer tous les métiers et l’accompagnement associé, façon ERP (enterprise resource planning) ou PGI (progiciel de gestion intégré).

Source kunalashar.com

Le cloud en Nouvelle-Calédonie pose questions

- Les entreprises et les DSI sont-elles culturellement prêtes à s’ouvrir à cette alternative ? - La capacité du réseau et de la bande passante est-elle suffisante pour avoir accès, de manière sécurisée, à tous les services et toutes les fonctionnalités ? y compris en ADSL, pour les PME qui n’auraient pas les moyens de financer une liaison spécialisée ? - Existe-t-il des études financières de rentabilité faites localement ? Comment les data centers peuvent-ils démontrer des gains à réaliser avec ce changement d’organisation des systèmes d’information ?

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VERS LE RECYCLAGE DES EQUIPEMENTS INFORMATIQUES

Maud PEIRANO, de la Direction de l’environnement de la Province Sud, présente aux acteurs de la filière la nouvelle réglementation provinciale des déchets d’équipements électriques et électroniques (voir le texte officiel). Le principe fondateur adopté est celui de la responsabilité élargie du producteur du déchet (REP). C’est-à-dire que le producteur, ou importateur, doit assumer l’organisation et le financement de la collecte et du traitement des déchets issus des produits qu’il met sur le marché. Les producteurs ont la possibilité de se regrouper au sein d’un éco-organisme pour assumer collectivement leurs obligations. Le producteur, ou l’éco-organisme qui s’y substitue, doit financer les équipements de collecte, leur installation et leur entretien, assurer ou faire assurer la collecte des déchets, financer le traitement des déchets, assurer la traçabilité des déchets avec un bordereau de suivi des déchets rempli par le collecteur et l’exploitant d’une installation de traitement. Le détenteur ne doit pas jeter les DEEE dans la nature, et doit rapporter les déchets dans les équipements de collecte prévus par la réglementation (points d’apport volontaire, déchetterie, bac pour collecte en porte-à-porte....). Si le producteur le désigne comme point de collecte, le distributeur implante un équipement de collecte sur son site et accueille les déchets rapportés par le public. Il informe le public du réseau de collecte à l’aide des supports de communication financés par le producteur.

Le collecteur doit être agréé par l’administration, pour 5 ans sur la base d’un dossier technique expliquant son activité. L’exploitant d’une installation de traitement doit être agréé par l’administration, pour 5 ans sur la base d’un dossier technique expliquant son activité. L’administration de la province Sud contrôle le respect de ces obligations, via les agréments, et du plan de gestion établi par les producteurs ou l’éco-organisme qui les représentent. Le financement de ces actions se fait par une éco-participation intégrée dans le prix de revient du produit par le producteur. Contrairement à la métropole, il n’y a pas d’obligation d’affichage de l’éco-participation auprès du consommateur. Elle évolue avec le coût réel de la collecte et du traitement pour être la moins chère possible. Plus les volumes de DEEE seront important, plus le marché sera implanté, plus les coûts de l’éco-participation baisseront. Le coût est fonction de la masse à collecter et à traiter, il est déconnecté du coût de l’équipement. Cette réglementation a été adoptée en mars 2013, pour une application en décembre 2013. Au 1er janvier 2014, quatre catégories sont concernées : le gros électroménager, les équipements informatiques et de télécommunications, l’éclairage, les distributeurs automatiques. Un recensement des stocks historiques sera fait pour lancer le marché et gérer la transition vers la nouvelle réglementation. La province Sud se fixe aussi pour objectif de créer une recyclerie, avec un rôle d’insertion sociale, d’ici 2014. Comme toute réglementation, des sanctions pénales sont prévues. Elles peuvent aller jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et une amende de 8 925 000 F, en cas de défaut de déclaration quantitative annuelle pour le producteur, de violation des obligations de pourvoir à la gestion de ses déchets pour le producteur, d’abandon des déchets en dehors des espaces prévus ou remise à un éliminateur non agréé pour le détenteur, de traitement de déchets sans agrément pour l’exploitant d’une installation de traitement.

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Bernard CREUGNET, de l’éco-organisme TRECODEC, présente le rôle et les missions d’un éco-organisme et expose le schéma existant de la filière des piles. Le partage des compétences induit un certain nombre de difficultés pour la gestion des DEEE concernés par plusieurs domaines de compétences. La santé, l’hygiène, le développement durable, l’énergie, la fiscalité sont de compétence gouvernementale. Les déchets dangereux et la protection de la faune et de la flore terrestres et marines sont de compétences provinciales. L’hygiène et les déchets ménagers sont de la compétence des communes. Cette spécificité calédonienne, l’obligation de déployer un plan de gestion, et le coût de la filière de collecte et de traitement font que les producteurs de DEEE ont intérêt à mutualiser les moyens et à se regrouper au sein d’un éco-organisme. Comme actuellement pour les piles, qui font partie des DEEE, une entreprise adhérente paye une seule fois sa cotisation à l’entrée dans l’éco-organisme qui assure le plan de gestion des déchets. L’éco-organisme reçoit par ailleurs l’éco-participation reversée par l’entreprise et préalablement payée par le consommateur. Le montant de l’éco-participation est fixé en commission, donc par les producteurs eux-mêmes. Le volume et le poids des DEEE étant plus contraignant que celui des piles, l’éco-organisme devra bien sûr proposer des solutions adaptées dans son plan de gestion. Par exemple,

il pourra proposer des opérations spécifiques de collecte sur les sites des professionnels. Pour les particulier, des opérations « 1 pour 1 » pourraient voir le jour (un appareil neuf acheté pour un ancien restitué au point de collecte). Comme évoqué, le montant de l’éco-participation est fonction du volume généré par la collecte et donc par le marché de traitement que cela représente. Il faut ajouter que l’éco-organisme a un rôle d’expert et d’animateur de réseau afin de négocier au mieux ce montant. Par exemple, pour certains déchets déjà collectés en Nouvelle-Calédonie, Trecodec a fait le choix de réexporter les volumes en métropole plutôt qu’en Australie ou Nouvelle-Zélande. En effet, les partenaires métropolitains de Trecodec proposent un coût de traitement plus avantageux que ceux de la zone Pacifique, transport inclus. Même nos voisins réexportent parfois leurs déchets vers l’Europe ou l’Asie de manière à massifier le traitement et faire baisser les coûts. Une perspective d’amélioration serait de développer une compétence locale pour qu’au moins une partie du traitement puisse être assuré sur place et éviter les coûts de transport.

Organisation d’une filière de déchets – source Trecodec

Les acteurs de la filière numérique témoignent du grand nombre d’appels de particuliers qu’ils reçoivent déjà pour leur demander s’ils assurent la reprise des équipements en fin de vie.

ECO-ORGANISME

CONTRIBUTION

FINANCEMENT

Paiement ?

FABRICANTIMPORTATEUR

DISTRIBUTEUR

DETENTEURTRAITEUR

RECYCLEUR

COLLECTEUR

BORNES DE COLLECTE

GRATUIT

GRATUIT

DECHETS

Eco-participation collectée et reversée

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EXEMPLE DE DYNAMIQUE DE FILIERE EN NOUVELLE-CALEDONIE

Sylvie D’USSEL, de l’Association Maintenance Durable, nous présente cette grappe d’entreprise calédonienne, deuxième témoignage de grappe après celui de Synergie présenté au Carrefour des professionnels du numérique du 29 mai 2013 (voir la restitution du Carrefour n°1).

A sa création, cette grappe d’entreprises œuvrait pour faire réaliser la maintenance industrielle par des entreprises locales, et mieux lutter contre la concurrence venue de l’extérieur du territoire. L’AMD regroupe aujourd’hui 43 entreprises, aux métiers très différents, et qui fonctionnent en réseau. L’objectif de l’association consiste à faire

monter en compétences les salariés de ses entreprises adhérentes, et de créer 1500 emplois en 10 à 15 ans. L’AMD bénéficiait de 23 MF cfp de subventions attribuées par l’Etat sur ces 3 dernières années, comme le prévoit la DATAR par son label de grappe d’entreprise. Pour 2014, son budget estimatif devrait être de 14 MF cfp, financé par les provinces et ses adhérents. L’AMD joue un rôle de guichet unique en se faisant le porte-parole de ses PME adhérentes, par exemple lors des échanges et réflexions menés avec la Direction de la Formation Professionnelle Continue autour de la création d’un pôle d’excellence, la Direction du travail et de l’emploi, ou encore le Régiment du Service Militaire Adapté. Elle peut être l’interlocuteur unique des donneurs d’ordre qui s’adressent à un groupement de prestataires par exemple lors de gros appels d’offres. Elle est à l’origine de la création d’un diplôme local, relayé par le MEDEF. La certification de qualifications professionnelles (CQP) « assistant hygiène sécurité environnement » est un projet commun qui a vu le jour grâce au regroupement des acteurs de la filière. Plus globalement, la grappe permet à la filière de mener des actions mutualisées : réunions thématiques, partage des problématiques communes, formations, adaptation des compétences aux besoins, actions communes d’audit, d’amélioration qualité et sécurité…