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Les essentiels du Réseau agriculture durable RÉSULTATS DE L’OBSERVATOIRE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RAD Synthèse 2014 - Exercice comptable 2013 Depuis 2000, l'observatoire technico-économique du RAD compare les performances des exploitations du RICA avec celles du RAD. Les exploitations du RAD sont caractérisées par un système économe et autonome en intrants. En élevage, ces systèmes reposent sur l'optimisation de la ressource fourragère, notamment par la maximisation du pâturage, et sont ainsi appelés systèmes herbagers. Sur l'exercice comptable 2013, l'échantillon du RAD est constitué de 139 fermes en bovin lait des régions Basse-Normandie, Bretagne et Pays-de- la-Loire. 85 sont en agriculture biologique, 54 ne le sont pas, toutes sont en système herbager. La comparaison se fait entre les moyennes des résultats économiques globaux de ces exploitations spécialisées de l'OTEX 45 (bovin lait) du RAD avec celles du RICA sur les mêmes régions. L'échantillon RICA ne distingue pas les exploitations en agriculture biologique mais en comporte une proportion bien moindre. En plus des résultats RAD et RICA, nous avons ainsi choisi de mentionner les résultats des sous-échantillons du RAD : herbagers non bio et herbagers bio. On pourra ainsi constater que les différences avec l'échantillon RICA suivent les mêmes tendances. C'est donc, avant tout, le caractère économe et autonome des systèmes herbagers du RAD qui fait leurs performances. La valorisation du lait par les prix bio renforce la viabilité d'exploitations par ailleurs très économes en intrants. RICA . Réseau d’information comptable agricole du Ministère de l’Agriculture, alimente les informations statistiques type Agreste . OTEX 45 Bovin lait . Echantillon ciblé de 315 fermes (97 de Basse-Nor- mandie, 140 de Bretagne & 78 de Pays de la Loire) représentatif de 20757 fermes RAD . Bovin Lait . 139 fermes (18 de Bas- se-Normandie, 85 de Bre- tagne, 36 de Pays de la Loire)

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Les essentiels du Réseau agriculture durable

RÉSULTATS DE L’OBSERVATOIRETECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RADSynthèse 2014 - Exercice comptable 2013

Depuis 2000, l'observatoire technico-économique du RADcompare les performances des exploitations du RICA aveccelles du RAD. Les exploitations du RAD sont caractérisées parun système économe et autonome en intrants. En élevage,ces systèmes reposent sur l'optimisation de la ressourcefourragère, notamment par la maximisation du pâturage, etsont ainsi appelés systèmes herbagers.

Sur l'exercice comptable 2013, l'échantillon du RAD est constitué de 139fermes en bovin lait des régions Basse-Normandie, Bretagne et Pays-de-la-Loire. 85 sont en agriculture biologique, 54 ne le sont pas, toutessont en système herbager.La comparaison se fait entre les moyennes des résultats économiquesglobaux de ces exploitations spécialisées de l'OTEX 45 (bovin lait) duRAD avec celles du RICA sur les mêmes régions.L'échantillon RICA ne distingue pas les exploitations en agriculturebiologique mais en comporte une proportion bien moindre. En plus desrésultats RAD et RICA, nous avons ainsi choisi de mentionner lesrésultats des sous-échantillons du RAD : herbagers non bio et herbagersbio. On pourra ainsi constater que les différences avec l'échantillonRICA suivent les mêmes tendances. C'est donc, avant tout, le caractèreéconome et autonome des systèmes herbagers du RAD qui fait leursperformances. La valorisation du lait par les prix bio renforce laviabilité d'exploitations par ailleurs très économes en intrants.

RICA

. Réseau d’informationcomptable agricole duMinistère de l’Agriculture,alimente les informationsstatistiques type Agreste. OTEX 45 Bovin lait. Echantillon ciblé de 315fermes (97 de Basse-Nor-mandie, 140 de Bretagne& 78 de Pays de la Loire)représentatif de 20757fermes

RAD

. Bovin Lait

. 139 fermes (18 de Bas-se-Normandie, 85 de Bre-tagne, 36 de Pays de laLoire)

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L'année 2013 a été une année fourragère un peu en dessous de lamoyenne avec un démarrage tardif du au printemps très froid etpluvieux, un été chaud et sec, rattrapé par un automne doux etpluvieux. Elle reste néanmoins bien meilleure que les annéesclimatiques difficiles de 2010 et 2011 et enregistre un prix du lait enhausse par rapport à 2012. Le prix des céréales, quant à lui, est restéélevé après la flambée de 2012.

L'écart de la taille des structures entre l'échantillon du RAD et celui duRICA conduit à préférer, dans la majeure partie des cas, de comparerles résultats économiques globaux en les rapportant aux moyens deproduction (actif ou hectare de SAU) et parfois à l'unité produite (litresde lait, UGB) pour des résultats techniques.On constate alors que les résultats globaux à l'actif et encore plus àl'hectare sont bien supérieurs dans les fermes du RAD : il y a plus derichesse créée (valeur ajoutée) par les systèmes de productionherbagers et celle-ci est majoritairement dédiée à la rémunérationdu travail plutôt que du capital. Ces résultats caractérisent desfermes plus viables et plus transmissibles, qui créent donc del'emploi sur les territoires.Ces résultats économiques s'expliquent par l'efficacité économiquede ces systèmes de production, permise par des économies decharges réalisées en s'appuyant sur la valorisation de l'herbe pâturée.

Structures des exploitations  : des moyens deproduction inférieurs au RADLes exploitations du RICA sont plus grandes que celles du RAD (90 ha et110 UGB contre 77 ha et 84 UGB au RAD) et produisent plus de lait, parvache et par exploitation.

En d'autres termes, on peut dire que les fermes du RAD nécessitentmoins de surface, moins d'animaux et moins de lait produit pourfaire vivre un actif.

Libellé RICA RAD RAD %RICA

RAD nonAB

RAD AB

SAU 90 77 -15% 73 79

UTH 1.94 1.93 -1% 1.84 1.98

SAU/UTH 46 43 -8% 43.1 42.8

Vaches laitières 62 57 -7% 55.9 58.4

UGB 110 84 -23% 81.8 86.2

Productivité(Lvendus/VL) 6 754 5 353 -21% 5 998 4 942

Lait produit 417 993 308 503 -26% 338 322 289 559

Résultats économiques: moins de produits mais plusde résultats pour les systèmes herbagersVu la différence de tailles des exploitations, il est plus pertinent deramener les résultats à l’actif.En comparant lesmoyennes des résultatsglobaux des fermes duRAD et du RICA ramenés àl’actif, il apparaîtclairement que les fermesdu RAD ont un produitd’activité nettementinférieur (-24 %).Cet écart s’explique parune production de laitinférieure, un nombred’animaux vendus moinsimportant et une surfacede céréales vendues plusréduite (cf. infra).

Toutefois, avec un produit d’activité (PA) très inférieur, les fermes duRAD dégagent une valeur ajoutée* (VA) et un excédent brutd’exploitation* (EBE) supérieurs (+8 et +9 %) et un résultat courant* (RC)bien supérieur (+21%), le tout avec des moyens de production plusréduits !Ces résultats témoignent de la réduction de charges dans lessystèmes de production économes et autonomes du RAD.

Les différences avec le RICA suivent les mêmes tendances entreherbagers non bio et herbagers bio, les écarts étant accentués pour cesderniers.

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RICA RAD RAD%RICA

RAD nonAB

RADnonAB%RICA

RAD ABRADAB%RICA

PA/UTH 115 660 € 88 026 € -24% 92 551 € -20% 85 150 € -26%

VA/UTH 40 336 € 43 935 € 9% 43 676 € 8% 44 101 € 9%

EBE/UTHF 42 988 € 46 236 € 8% 44 511 € 4% 47 332 € 10%

RC/UTHF 19 386 € 23 408 € 21% 23 295 € 20% 23 480 € 21%

Que l’on s’intéresseaux résultats par UTH,par unité de laitproduite ou par ha deSAU, le constat est lemême : les fermes duRAD dégagent plus devaleur ajoutée et cetécart avec les fermesdu RICA s’accentue.

Autrement dit, les fermes du RAD brassent moins d’argent maisdégagent au final plus de richesse pour une même unité deproduction, par actif ou pour une surface donnée.

De la création de richesse au service de l’emploiSi nous insistons sur l’analyse de la valeur ajoutée, c’est que ce soldeintermédiaire de gestion représente la richesse créée par le processus deproduction, par la mise en œuvre de 3 facteurs de production  : maind’œuvre, foncier et équipement. Elle est composée du produit desactivités d’où sont déduits les biens et services consommés, dits consom-mations intermédiaires.

- Le taux de valeur ajoutée est un indicateur d’efficacité économique quiévalue la conduite du système : pour 100 € de produits, les fermes du RADobtiennent en moyenne 15 € de valeur ajoutée de plus que les fermes duRICA. Sans surprise, les fermes du RAD ont une meilleure efficacitépuisque, tout en produisant moins, elles gagnent plus.

- La répartition de cette richesse renseigne sur le modèle de productionet ses conséquences sur l’emploi  : allocation à l’outil de production àtravers les consommations d’équipement (fermage, frais financiers,amortissements) ou à la main d’œuvre (charges salariales, prélèvementset cotisations sociales). Par rapport aux fermes du RICA, les fermes duRAD affectent 30% de richesses en plus à la rémunération dutravail, salarié ou exploitant.4

RICA RAD RAD%RICA

RAD nonAB RAD AB

Efficacité économique(VA/PA) 35 % 50 % +43 % 47 % 52 %

Rémunération du travail*(RD+MO/VA+ primes) 45 % 59 % +30 % 55 % 61 %

Des exploitations viables pour un partage du foncierSi on s’intéresse au résultat courant par actif ou au revenu disponible*par actif, on constate que les fermes du RAD sont plus viables.

Ramenés à l’hectare, ces résultats montrent clairement que les fermesdu RAD permettent de rémunérer plus d’actifs pour une même unitéde surface, moyen de production le plus limitant aujourd’hui.

Presque 50% de revenu en plus par actifet 80% de revenu en plus par hectare !

Si elles demeurent très dépendantes des primes, les fermes du RADobtiennent ces résultats en consommant un peu moins de subventionsque les fermes RICA.

Un capital plus facile à transmettreLes fermes du RICA ontun capital plusimportant à transmettre(+ 20 % de capitaltransmissible* /UTH).De plus, l’efficacité ducapital y est moindre  :pour 100 € de capitalengagé, une ferme duRAD dégage en moyenne4 € de résultat courantde plus qu’une fermeRICA.

La transmissibilité des exploitations est donc favorisée par ces deuxéléments pour les fermes du RAD, ce qui représente un enjeu majeurpour maintenir des fermes d’élevage.

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RICA RAD RAD %RICA

RAD nonAB RAD AB

Résultatcourant/UTHF 19 386 € 23 408 € 21 % 23 295 € 23 480 €

Revenudisponible/UTHF 18 118 € 26 492 € 49 % 23 650 € 29 034 €

Résultatcourant/ha 374 € 552 € 48 % 565 € 544 €

Revenudisponible/ha 350 € 629 € 80 % 592 € 653 €

Sensibilité auxaides (Primes/RC)

94 % 89 % - 5 % 126 % 66 %

Afin de comprendre ces différences de performances socio-économiquesentre les systèmes de production RAD et RICA, il convient d’analyser lefonctionnement de ces systèmes à travers leur assolement et quelquesindicateurs technico-économiques.

L’assolement, reflet de l’autonomie du mode deproductionLes fermes du RAD ont une surface fourragère plus importante (88% auRAD, 75% au RICA), avec une proportion de prairies bien plus forte(seulement 8% de maïs dans la SFP comparés aux 33% des fermes RICA).

Cela leur permet de consacrer plus de surfaces d’herbe aux animaux (71ares/UGB au RAD, 41 ares/UGB au RICA), qui, si elles sont accessiblespermettra de maximiser le pâturage.Les fermes du RAD dédient la quasi-totalité de leur surface àl'alimentation du troupeau (94%), contrairement au RICA où 21% de lasurface est utilisée pour la vente de céréales.

Les systèmes de production du RAD reposent donc essentiellement surdes surfaces fourragères en herbe, qui sont des prairies d'associationgraminées-légumineuses majoritairement pâturées fournissant unfourrage équilibré, complétées par des céréales dédiées à l'intra-consommation.

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RICA RAD RAD %RICA

RAD nonAB RAD AB

% SFP/SAU 75 % 88 % 18 % 87 % 90 %

% Maïs/SFP 33 % 8 % - 76 % 13 % 4 %

Surfacealimentaire/SAU 79 % 94 % 19 % 92 % 96 %

Chargement SFP 1.6 1.3 - 19 % 1.4 1.3

Ares d'herbe/UGB 41 71 72 % 65 75

L’empreinte alimentaire, indicateur pourl’autonomie surfaciqueAvec un chargement relativement élevé de 1,6 et une surface d’herbeplus réduite, les fermes du RICA utilisent, via l’achat d’aliments, dessurfaces à l’extérieur de l’exploitation. C’est ainsi que l’on peut définirl’empreinte alimentaire, comme la surface totale dédiée à l’alimenta-tion du troupeau  : la surface alimentaire de la ferme mais aussi lasurface extérieure à la ferme nécessaire à la production des alimentsachetés.

Pour le RICA, nous n’avonspas les données suffisantespour construire cetindicateur.Pour l’échantillon RAD, nousobtenons une autonomiesurfacique de 93 % (Surfaceintraconsommée /Empreintealimentaire).

Si on couple cet indicateur avec les données d’assolement et dechargement, on peut dire que les fermes du RAD basentl’alimentation de leur troupeau sur les surfaces en herbe etl’exploitation optimale de l’herbe pâturée.

Il serait intéressant de pouvoir comparer les résultats globauxd’exploitation, ainsi que certains indicateurs techniques deproductivité, ramenés à l’hectare d’empreinte alimentaire. Celamettrait en avant les fermes économes et autonomes et nuancerait lanotion de productivité !

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RAD RAD non AB RAD AB

Surface intraconsommée 72.6 65.9 76.3

Surface extérieure 5.8 10.8 3.01

Empreinte alimentaire 78.4 76.7 79.3

Autonomie surfacique 93 % 86 % 96 %

Résultats techniques : des systèmes économes etautonomesOn comprend la réduction de charges constatées dans les systèmesherbagers en regardant les différents postes :

- beaucoup moins d’intrants sur les cultures (-51%),- un coût alimentaire maîtrisé (-47%),- peu de concentrés utilisés (-61%) dont beaucoup produits sur la

ferme.

Ces résultats techniques s’expliquent notamment par l’importance desprairies d’association graminées-légumineuses qui reçoivent très peu deproduits phytos et d’engrais minéral, ne sont pas retournées et resse-mées tous les ans, et fournissent un fourrage équilibré qui permet deréaliser des économies importantes sur l’achat et donc le coût deconcentrés (-61% par rapport au RICA).

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RICA RAD RAD %RICA

RAD nonAB RAD AB

Coût culture/ha 377 € 186 € -51 % 227 € 160 €

Coût engrais/ha 111 € 12 € -89 % 29 € 1 €

Coût phytos/ha 61 € 8 € -87 % 19 € 0 €

Coût alimentaire/1000 L 148 € 79 € -47 % 86 € 74 €

Quantité de con-centrés kg/UGB

1 192 466 -61 % 599 381

Autonomie en con-centrés 17 % 48 % 190% 34 % 57 %

Coût véto/UGB 56 € 41 € -26 % 50 € 36 €

Coût demécanisation/ha 632 € 554 € -12 % 543 € 560 €

De plus l’écartconstaté entre lenombre de vacheset le nombred’UGB témoigned’un taux derenouvellementplus faible dansles fermes duRAD, ce quicontribue àdiminuer le coûtalimentaire aux1000 litres, du fait qu’il y ait moins d’animaux improductifs en lait ànourrir.

Les systèmes herbagers économisent presque 70 €/1000 Lpar rapport aux exploitations du RICA !

L’herbe pâturée permet des économies encore plus importantes enlimitant les charges de mécanisation (récolte), de bâtiments pour lestockage de fourrages mais aussi par un temps de présence des animauxen bâtiments réduit qui limite aussi les charges d’alimentation, depaillage, de curage…

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Résultats environnementaux : de la biodiversité quipermet de limiter les pollutionsL’assolement des fermes du RAD, avec des prairies de longue duréecomportant des légumineuses, une diversité d’espèces et de variétés etlimitant les sols nus l’hiver, ainsi que la présence très couranted’infrastructures agroécologiques (haies notamment) jouent un rôleenvironnemental important  : développement de la biodiversité etréduction des intrants, lutte contre l’érosion et limitation du lessivage,effet puits de carbone globalement positif.

L’efficacité des systèmes herbagers sur la réduction destraitements sur les cultures est assez remarquable (-87 % decoût phytos !).

Cette démarche est donc une réponse pertinente aux enjeux fixés parles différents plans de réduction des produits phytosanitaires (Ecophyto).

En calculant le bilan azote des fermes du RAD (différence entreentrées  : achats d’engrais, aliments, fixation atmosphérique par leslégumineuses… et sorties : vente des produits), on mesure le risque depollution et de gaspillage de l’azote. Les excédents indiquent que lesystème se charge en azote. Selon les pratiques, cet excédent peut êtreperdu sous forme de nitrates dans l’eau ou dans l’air par volatilisationou dénitrification, ou bien encore conservé dans le sol maisminéralisable.

Si on compare les médianes d’un échantillon de fermes du RAD aveccelles de cas-types des réseaux d’élevage (qui ne tient pas compte dela fixation atmosphérique dans les prairies d’association), on constateque les fermes du RAD ont des excédents d’azote limités.

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Bilan apparent N RAD Cas-type IdeleLait herbager

Cas-type IdeleLait spécialisé

Bilan N avec fixationatmosphérique 34

Bilan N sans fixationatmosphérique -12 33 139

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CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

L'année 2013 a été une année fourragère proche de la référence voirelégèrement déficitaire dans l'Ouest, mais avec un prix du lait en haussepar rapport à l'exercice 2012 (prix du lait moyen en France : 344 €/1000Len 2013, 315 €/1000 L en 2012). Pour les céréales, les situations sontplus contrastées en fonction des zones pédoclimatiques, mais les prixsont restés élevés après la flambée de 2012.

Le niveau encore élevé des prix d'achat des aliments pour animaux, quidépassent de 12 % ceux de 2012 et de 23 % les prix moyens 2008-2012,a impacté de manière plus importante les fermes du RICA (+ 16 % de coûtalimentaire par rapport à 2012 dont 11,5 % de hausse due au coût desconcentrés achetés) que celles du RAD (+2 %), dont la démarched'économie et d'autonomie permet de s'affranchir des aléas du marchédes aliments. Mais l'efficacité des fermes du RAD est aussi obtenue avecbeaucoup moins de céréales vendues dans un contexte de prix élevés :10 % du produit d'activité provient de la vente de céréales dans lesfermes du RICA, seulement 3 % au RAD.

L'efficacité économique des fermes du RAD est toujours enaugmentation (47 % en 2010, 48 % en 2011, 49 % en 2012, 50 % en 2013)et l'écart se creuse avec le RICA : +24% en 2010 et 2011, +36 % en 2012,+43% pour l'année 2013. Avec une évolution du prix du lait pouvantpourtant favoriser les exploitations à gros litrage, les fermes du RAD ontsuffisamment optimisé les ressources herbagères abondantes et réduit

*Nota bene:. Valeur ajoutée : hors fermage et DPU, mais avec primesPAC couplées et MAE. EBE & RC : hors rémunération des associés. Revenu disponible : RD = EBE – Annuités – Frais Financierscourt terme.. Rémunération du travail = Part de la richesse allouée autravail  = (RD + salaires + charges sociales exploitant &salarié) / (VA + DPU). Capital transmissible : Capital d’exploitation – créances –disponible du bilan

Rédaction : Romain Dieulot, RADMise en forme : David Falaise, RADImpression : sur papier recyclé avec encres végétalesImprimerie Le Galliard (35) - Cesson-SévignéDate de publication : décembre 2014Réseau Agriculture Durable - CS 37725 - 35577 Cesson-Sévigné cedexTel 02 99 77 39 25 – fax 02 23 30 15 75www.agriculture-durable.org - [email protected]

Étude réalisée avec le soutien

www.agriculture-durable.org

Pour en savoir +

. Site internet duRAD :www.agriculture-durable.org

leurs charges pour que les écartsde performances soient toujourssignificatifs avec le RICA.

En effet, l'analyse comparée desrésultats comptables desexploitations du RAD et du RICAmet en évidence la performancedes systèmes herbagers quisortent plus de revenu par actifet par hectare. Face à la dynamique d'agrandissement continu desstructures, ces systèmes montrent qu'il est possible de maintenir etde recréer de l'emploi sur les territoires en maximisantl'exploitation des ressources renouvelables par unité de surface. Lesmodes de production économes et autonomes sont aussi garants durespect des équilibres environnementaux.

Si les résultats des années précédentes (notamment sur les années2009, 2010 et 2011) montraient la plus grande résilience des systèmesherbagers en conditions climatiques ou de marché difficiles, lesrésultats présentés pour l'année 2013 mettent en évidence que, dansun contexte plus favorable pour la production laitière, les systèmesherbagers sont aussi plus performants sur le plan économique, social etenvironnemental que les systèmes conventionnels.

On verra si les données sur l'exercice 2014 donnent les mêmesrésultats, avec une très bonne année fourragère, aussi bien pourl'herbe que pour le maïs et des prix du lait encore en hausse(365€/1000L de moyenne nationale) avant la baisse à venir en 2015.