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Lake Tanganyika Biodiversity Project LAC TANGANYIKA: RESULTATS ET CONSTATS TIRES DE L’INITIATIVE DE CONSERVATION DU PNUD/GEF (RAF/92/G32) QUI A EU LIEU AU BURUNDI, EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, EN TANZANIE ET EN ZAMBIE préparé par Kelly West 28 Février 2001 Projet sur la Biodiversité du Lac Tanganyika

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Lake Tanganyika Biodiversity Project

LAC TANGANYIKA:

RESULTATS ET CONSTATS TIRES DE L’INITIATIVE DECONSERVATION DU PNUD/GEF (RAF/92/G32) QUI A EULIEU AU BURUNDI, EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE

DU CONGO, EN TANZANIE ET EN ZAMBIE

préparé parKelly West

28 Février 2001

Projet sur la Biodiversité du Lac Tanganyika

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TABLE DES MATIERES

ACRONYMS 08

CHAPITRE 1.INTRODUCTION SUR LE LAC TANGANYIKA 111.1 Pourquoi le lac Tanganyika est-il un lac spécial? 11

1.1.1 Considérations physiographiques 111.1.2 Considérations biologiques 131.1.3 Considérations socio-politiques 17

1.2 Menaces à cette ressource 201.2.1 Pollution 211.2.2 Sédimentation 221.2.3 Surpêche 231.2.4 Population 24

CHAPITRE 2.ORIGINE, STRUCTURE ET EVOLUTION DU PBLT 2522.1 Historique 252.2 Objectifsdu Projet 272.3 Structure du Projet 282.4 Chronologie du PBLT 30

CHAPITRE 3.MISE EN ŒUVRE ET RESULTATS DU PBLT 333.1 Renforcement des capacités et Formation 33

3.1.1 Renforcement des capacités matérielle 333.1.2 Renforcement des capacités humaines et Formation 34

3.2 Programmes Techniques 383.2.1 Etude Spéciale de Biodiversité 38

3.2.1.1 Objectifs et Stratégie 383.2.1.2 Résultats 39

3.2.1.2.1 Méthodologie 393.2.1.2.2 Capacités humaines 413.2.1.2.3 Bases de données 413.2.1.2.4 Biodiversité du Lac Tanganyika 43

Habitats 44Modèles de biodiversité dans l’ensemble du lac 45Modèles de biodiversité Patterns près des AP 46

3.2.2 Etude Spéciale de Pollution 493.2.2.1 Objectifs et Stratégie 493.2.2.2 Résultats 50

3.2.2.2.1 Etudes sur la qualité de l’eau 503.2.2.2.2 Inventaire de la pollution industrielle 52

Bujumbura, Burundi 52Uvira, D.R. Congo 53

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Kigoma, Tanzanie 53Mpulungu, Zambie 53

3.2.2.2.3 Etudes sur les pesticides et les métaux lourds 533.2.3 Etude Spéciale de Sédimentation 54

3.2.3.1 Objectifs et Stratégie 543.2.3.2 Résultats 55

3.2.3.2.1 Etudes par jaugeage des rivières 55Burundi 55R.D. Congo 56Tanzanie 56Zambie 57

3.2.3.2.2 Etudes par carottage d’échantillons 573.2.3.2.3 Modélisation de l’érosion 583.2.3.2.4 Etudes sur le transport des sédiments 583.2.3.2.5 Dynamique des éléments nutritifs 603.2.3.2.6 Effets biologiques des sédiments 61

3.2.4 Etude Spéciale des Pratiques de Pêche 623.2.4.1 Objectifs et Stratégie 623.2.4.2 Résultats 62

3.2.4.2.1 Engins de pêche utilisés au lac Tanganyika 623.2.4.2.2 Menaces des pratiques de pêche aux Aires Protégées 65

Parc National de Gombe Stream, Tanzanie 65Parc National de Mahale Mountains, Tanzanie 65Parc National de Nsumbu, Zambie 65Réserve Naturelle de la Rusizi 66

3.2.4.2.3 Capacité des institutions nationales à surveiller la pêche 663.2.5 Etude Spéciale de Socioéconomie 67

3.2.5.1 Objectifs et Stratégie 673.2.5.2 2 Résultats 67

3.2.5.2.1 Vue d’ensemble 68Survie par la pêche 68Utilisation du sol pour l’agriculture et l’élevage 69Déforestation, besoins en énergie et gestion des terres boisées 70Croissance et mouvements de la population 70

3.2.5.2.2 Enquêtes réalisées au Burundi 703.2.5.2.3 Enquêtes réalisées en RD Congo 723.2.5.2.4 Enquêtes réalisées en Tanzanie 733.2.5.2.5 Enquêtes réalisées en Zambie 74

3.2.6 Programme d’Education sur l’Environnement 743.2.6.1 Objectifs et Stratégie 743.2.6.2 Résultats 74

3.2.6.2.1 Activités d’EE au Burundi 743.2.6.2.2 Activités d’EE en R.D. Congo 763.2.6.2.3 Activités d’EE en Tanzanie 773.2.6.2.4 Activités d’EE Zambie 78

3.2.7 Autres Etudes 783.2.7.1 Station LARST 78

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3.2.7.2 Systèmes d’Informations Géographiques 78

3.3 Le Programme d’Action Stratégique 803.3.1 Processus: Contributions des Etudes Spéciales au PAS 80

3.3.1.1 Recommandations de l’Etude Spéciale de Biodiversité 813.3.1.1.1 Gestion du littoral 823.3.1.1.2 Aires Protégées 82

3.3.1.2 Recommandations de l’Etude Spéciale de Pollution 843.3.1.3 Recommandations de l’Etude Spéciale de Sédimentation 853.3.1.4 Recommandations de l’Etude Spéciale des Pratiques de Pêche 86

3.3.1.4.1 Pêche dans la zone pélagique 863.3.1.4.2 Pêche dans la zone littorale 873.3.1.4.3 Surveillance des effets des pratiques de pêche 88

3.3.1.5 Recommandations de l’Etude Spéciale de Socioéconomie 883.3.1.5.1 Alternatives aux moyens de survie 883.3.1.5.2 Atténuation de la pauvreté et développement 893.3.1.5.3 Une pêche durable 893.3.1.5.4 Une agriculture durable 903.3.1.5.5 Gestion durable des terres boisées 903.3.1.5.6 Facteurs institutionnels 90

3.3.2 Processus: 913.3.2.1 Principes et cadre d’analyse 913.3.2.2 Consultation nationale 933.3.2.3 Consultation régionale 943.3.2.4 Organe Intérimaire de Gestion du Lac Tanganyika 95

3.3.3 Résultats: 953.3.3.1 Analyse Diagnostique Transfrontalière 953.3.3.2 Le Programme d’Action Stratégique 98

3.4 La Convention 1153.4.1 Processus: Création de la Convention 115

3.4.1.1 Le processus 1153.4.1.2 Les étapes suivantes 116

3.4.2 Résultat: Le projet de convention 1163.4.2.1 Préambule 1173.4.2.2 Articles 1-3: Dispositions introductives 1173.4.2.3 Articles 4-12: Obligations principales 1173.4.2.4 Articles 13-22: Mécanismes d’application 1183.4.2.5 Articles 23-28: Institutions prévues 1183.4.2.6 Articles 29-32: Responsabilité et règlement des différends 1193.4.2.7 Articles 33-44: Diverses questions de procédure 1193.4.2.8 Annexes 119

3.4.3 Avantages attendus de la convention 1193.5 Diffusion des résultats du PBLT 120

3.5.1 La base de données documentaires du projet 1203.5.2 Site web 1203.5.3 CD-ROM 120

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CHAPITRE 4.LEÇONS APPRISES DU PBLT 123

4.1Introduction 123

4.2 Guerres civiles et insécurité 1234.2.1 Restez flexible cherchez des solutions créatives 1244.2.2 Maintenez une présence 1254.2.3 Facilitez la collaboration régionale 1264.2.4 Restez neutre 1264.2.5 Ne sous-estimez pas la bonne volonté des gens en temps difficiles 1274.2.6 Restez informé sur la sécurité et ayez des plans d’urgence 126

4.3 Appropriation du projet et partenariats 1284.3.1 Appropriation nationale et régionale 128

4.3.2 Besoin d’impliquer les plus hautes instances du gouvernement 128

4.4. Appropriation nationale 1284.4.1 Institutions chefs de file et leur relation avec le lac 1284.4.2 Evaluation des mandats et des capacités institutionnelles 1304.4.3 Coordinateurs Nationaux et Directeurs Nationaux 1304.4.4 Contrôle financier 1314.4.5 Participation des parties prenantes 131

4.5 Exécution et mise en application 1314.5.1 Cultiver une vision partagée 1314.5.2 Etablir une mission coordonnée du projet 1324.5.3 Lier les sciences sociales aux sciences naturelles 1334.5.4 La motivation financière est nécessaire 1334.5.5 Soyez sensible aux considérations linguistiques et prévoyez 134

le temps et l’argent pour la traduction4.5.6 Ne sous-estimez pas les besoins du personnel 1344.5.7 Recrutement 1354.5.8 Cela prend du temps 1354.5.9 Les liaisons par email et les sites web facilitent la communication 1354.5.10 Planification de la phase post-projet 1364.5.11 Utilisez les technologies appropriées 1374.5.12 Les pays associés dans un projet multi-pays sont d’essence différente 137

4.6 Autres considérations: Conservation et développement du lac Tanganyika 138

EPILOGUE – TOURNER LE REGARD VERS LE FUTUR 142

REFERENCES 144

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Figures

Figure 1.1 Le lac Tanganyika et ses pays riverains 10Figure 2.1 Organigramme du Projet sur la Biodiversité du Lac Tanganyika 28Figure 3.1 Relations entre les différentes composantes techniques du PBLT 39Figure 3.2 Exemple de carte des substrats de la zone littorale découlant d’une 42

observation par planche manta du PN de NsumbuFigure 3.3 Carte du profil des habitats découlant des études de l’ESBIO par SCUBA 43Figure 3.4 Danger d’érosion et secteurs constituant la source de sédiments 59Figure 3.5 Cadre d’analyse du PAS 92

Tableaux

Tableau 1.1 Statistiques physiographiques du lac Tanganyika 12Tableau 1.2 Inventaire des espèces du lac Tanganyika 13Tableau 1.3 Statistiques socioéconomiques des pays riverains du lac Tanganyika 18Tableau 1.4 Sources de pollution dans le bassin versant du lac Tanganyika 22Tableau 2.1 Organismes chefs de file et Coordinateurs Nationaux du PBLT 30Tableau 2.2 Chronologie des activités clés du PBLT 32Tableau 3.1 Ressources matérielles et infrastructures fournis par le PBLT 34Tableau 3.2 Activités de formation du PBLT 36Tableau 3.3 La proportion de chaque principal type de substrats enregistrés 43

à l’aide de la planche mantaTableau 3.4 Nombre d’espèces trouvées exclusivement dans chaque bassin du lac 45

TanganyikaTableau 3.5 Nombre d’espèces par famille enregistrées dans chaque pays riverain 45Tableau 3.6 Nombre d’espèces de poissons enregistrés dans les eaux adjacentes à

chaque PN 45Tableau 3.7 Analyse de complémentarité; richesse spécifique des poissons 47Tableau 3.8 Analyse de complémentarité; richesse spécifique des mollusques 48Tableau 3.9 Paramètres limnologiques de base du lac Tanganyika 51Tableau 3.10 Quelques taux de déversement de l’eau et des sédiments 56Tableau 3.11 Les 12 engins de pêche les plus importants utilisés au lac Tanganyika 64Tableau 3.12 Récapitulatif des capacités à surveiller la pêche dans chaque pays 66Tableau 3.13 Données collectées à la station LARST de Kigoma 79Tableau 3.14 Réunions de consultation nationale pour le PAS 93Tableau 3.15 Réunions de consultation régionale pour le PAS 94Tableau 3.16 Principales menaces et domaines généraux d’actions 96Tableau 3.17 Hiérarchisation des problèmes – Réduction de la pression de pêche 97Tableau 3.18 Hiérarchisation des problèmes – Lutte contre la pollution 97Tableau 3.19 Hiérarchisation des problèmes – Lutte contre la sédimentation 97Tableau 3.20 Hiérarchisation des problèmes – Conservation des habitats 98Tableau 3.21 Actions nationales en réaction à la pression de pêche excessive 101

dans la zone littoraleTableau 3.22 Actions nationales en réaction à la pression de pêche excessive 102

dans la zone pélagiqueTableau 3.23 Actions nationales pour contrôler le commerce du poisson 103

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d’ornementTableau 3.24 Burundi: Actions nationales pour lutter contre la pollution urbaine 104

et industrielleTableau 3.25 R.D. Congo: Actions nationales pour lutter contre la pollution 105

urbaine et industrielleTableau 3.26 Tanzanie: Actions nationales pour lutter contre la pollution urbaine 106

et industrielleTableau 3.27 Zambie: Actions nationales pour lutter contre la pollution urbaine 107

et industrielleTableau 3.28 Actions nationales lutter contre la pollution portuaire 108Tableau 3.29 Actions nationales gérer les futures opérations minières 109Tableau 3.30 Actions nationales en réaction aux accidents de navigation 110

majeursTableau 3.31 Actions nationales pour promouvoir une agriculture durable 111Tableau 3.32 Actions nationales pour contrer la déforestation 112Tableau 3.33 Actions nationales pour supporter la gestion des parcs 113Tableau 3.34 Actions nationales pour lutter contre la dégradation des habitats 114

fragiles du littoral

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ACRONYMS

AfDB African Development BankBIOSS Biodiversity Special StudyCBD Convention on Biological DiversityCRH Centre de Recherche en Hydrobiologie (Uvira, D.R. Congo)DOF Department of FisheriesD.R. Congo Democratic Republic of CongoECZ Environmental Council of ZambiaEE Environmental EducationEIA Environmental Impact AssessmentFAO Food and Agriculture Organization of the United NationsFINNIDA Finnish Development AgencyFPSS Fishing Practices Special StudyGDP Gross Domestic ProductGEF Global Environmental FacilityGIS Geographic Information SystemGNP Gross National ProductHDI Human Development IndexICAD Integrated Conservation and DevelopmentIFE Institute of Freshwater EcologyILMB Interim Lake Management BodyILMC Interim Lake Management CommitteeILMS Interim Lake Management SecretariatINECN Institut National pour l’Environnement et la Conservation de la NatureIZCN Institut Zairois pour la Conservation de la NatureLARST Local Application of Remote Sensing TechniquesLTA Lake Tanganyika AuthorityLTBP Lake Tanganyika Biodiversity ProjectLTR Lake Tanganyika Research projectMRAG Marine Resources Assessment GroupNGO Non Governmental OrganizationNOAA National Oceanic and Atmospheric AdministrationNP National ParkNRI Natural Resources InstituteNWG National Working GroupOAU Organization of African UnityPA Protected AreaPC Project CoordinatorPCU Project Coordination UnitPDF Project Development FundPOLSS Pollution Special StudyPRA Participatory Rural AppraisalRVC Rapid Visual CensusSAP Strategic Action Programme (sometimes called Plan, but should be Programme)SC Steering CommitteeSCM Steering Committee MeetingSCUBA Self contained underwater breathing apparatusSLO Scientific Liaison OfficerSEDS Sedimentation Special StudySESS Socio-Economic Special StudySVC Stationary Visual CensusTAC Technical Advisory CommitteeTAFIRI Tanzania Fisheries Research InstituteTANAPA Tanzanian National Parks AuthorityTANGIS Geographic Information System created by LTBP for Lake Tanganyika

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TDA Transboundary Diagnostic AnalysisTEEC Training Education and Communications CoordinatorsTNA Training Needs AssessmentTOT Training of TrainersUK United KingdomUN United NationsUNCED United Nations Conference on the Environment and DevelopmentUNDP United Nations Development ProgrammeUNEP United Nations Environment ProgrammeUNHCR United Nations High Comission for RefugeesUNOPS United Nations Office for Project ServicesVC Village CouncilVCDC Village Conservation and Development Committee

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Figure 1.1 Le lac Tanganyika et ses pays riverains:Burundi, Répulqiue Démocratique du Congo, Tanzanie and Zambie.

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CHAPITRE 1

INTRODUCTION SUR LE LAC TANGANYIKA

1.1 Pourquoi le lac Tanganyika est-il unlac spécial ?

Une variété de facteurs, font ensemble,que le lac Tanganyika soit unécosystème exceptionnellement riche

et intéressant. Les sections suivantesmontrent le cadre et le contexte géologique,physiographique, biologique et socio-politiquedu lac Tanganyika.

1.1.1 Considérations physiographiques

La fissure du Rift sépare le continent Africainen deux blocs, à savoir le bloc Africain àl’ouest et le bloc Somalien à l’Est. Les lacsTurkana, Albert, Edward, Kivu, Tanganyika,Rukwa et Malawi/Nyasa1 sont les marquesde cette fissure orientée du NO au SE (voirFig. 1).

Ces lacs africains ont duré pendantde longues périodes, ce qui est inhabituelchez les écosystèmes lacustres. Bien que leslacs modernes aient été formés par glaciationau cours des derniers 12.000 ans et ont unhistorique de fréquentes fluctuationschimiques de l’eau et/ou de dessiccation(Wetzel 1983), les Grands Lacs Africains ontune longue existence géologique. Sur basedes taux d’accumulation de sédiments dansle bassin, les géologues estiment que le lacTanganyika a existé depuis environ 12millions d’années (Scholz et Rosendahl 1988; Cohen et al. 1993). Le lac Tanganyika estle plus vieux des lacs Africains, et après lelac Baïkal de Russie, il est le deuxième lac leplus profond du monde.

Cependant, cette longue historiquen’a pas été géologiquement statique. Le lac

Tanganyika consiste en deux bassinsprincipaux, le bassin nord et le bassin sud,séparés par une structure complexed’ensemble de failles connues sous le nomd’écueil de Kalemie. D’importantes failleslimitrophes ont par la suite divisé ces deuxbassins en plusieurs sous-bassins (Tiercelinet Mondeguer 1991). Les données deréflexion sismique suggèrent que le lacTanganyika était divisé en trois paléo-lacsdistincts sur le plan hydrologique, chimiqueet biologique au cours des positions bassesdu lac il y a entre 150.000 et 50.000 ans(Scholz et Rosendahl 1988). Cependant,depuis les derniers 2.800 ans, le niveau dulac a été relativement stable, fluctuant entre765 et 775 mètres au-dessus du niveau de lamer pendant la plus grande partie de cettepériode (Cohen et al. 1997). Aujourd’hui, lavariation annuelle du niveau du lac estd’environ un mètre (Edmond et al. 1993).

Situé entre les latitudes 03º20’ et08º48’ Sud et les longitudes 29º03’ et 31º12’Est, le lac Tanganyika est un lac étiré.Mesurant 673 km à son axe principal, le lacTanganyika est le plus long du monde, etcompte entre 12 et 90 km de largeur avec unpérimètre côtier de 1.838 km (statistiques deHanek et al . 1993). Les processusgéologiques ont, pour une grande part,déterminé les substrats du rivage entourantle lac. Sur les 1.838 km du périmètre côtier,on trouve 43 pour cent de substrats rocheux,21 pour cent de substrats mixtes roche etsable, 31 pour cent de substrats sablonneuxet 10 pour cent de substrats marécageux(Coenen et al. 1993; et Tableau 1.1).

Un bassin versant de 220.000 km2

alimente le lac Tanganyika. La profondeur

1 Le lac Victoria, qui se trouve aussi dans cette région, n’est pas un lac du rift en soi, mais il remplit plutôt unedépression sur la plate-forme se trouvant entre les branches Est et ouest du Rift Africain. Les lacs Victoria,Tanganyika et Malawi/Nyasa sont souvent appelés les ‘Grands Lacs Africains.’

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Tableau 1.1 Statistiques physiographiques du lac Tanganyika (modifiées depuis Coulter 1994).

Latitude 03º20’ - 08º48’ Sud

Longitude 29º03’ - 31º12’ Est

Age environ 12 million d’années

Altitude 773 m au-dessus du niveau de la merLongeur 673 kmLargeur 12 – 90 km, moyenne d’environ 50 kmSuperficie 32,600 km2

Volume 18,880 km3

Périmètre côtier 1,838 kmProfondeur maximum 1,320 m dans le bassin nord, 1,470 m dans le

bassin sudProfondeur moyenne 570 mBassin versant 220,000 km2

Stratification permanente, méromictiqueZone oxygénée - 70 m de profondeur au nord, - 200 m de

profondeur le sudTempérature 23-27 °CpH 8.6 – 9.2Salinité Environ. 460 mg/litre

moyenne du lac est de 572 mètres, laprofondeur maximum étant de 1.310 mètresdans le bassin nord et de 1.470 mètres dansle bassin sud, ce qui fait de ce lac le deuxièmelac le plus profond du monde après le lacBaïkal. Le lac Tanganyika est alimenté parde nombreux petits cours d’eau ainsi que pardeux principaux affluents, à savoir la Rusiziqui draine le lac Kivu au nord, et la Malagarasiqui draine l’ouest de la Tanzanie au sud dubassin du lac Victoria. Un seul exutoire, larivière Lukuga, draine le lac Tanganyika, bienque l’écoulement de cette rivière ait souventchangé de direction dans l’histoire (Beadle1981). La plus grande partie des eaux du lacTanganyika se perd par évaporation. Lescalculs du bilan hydrique du lac Tanganyikasuggèrent une durée de résidence de l’eaude 440 ans (volume du lac/[volume desprécipitations+affluence], c’est-à-dire à peuprès le temps que prend une particule donnéeentrée dans le système pour y rester) et unedurée de balayage de 7.000 ans (volume dulac/volume de l’écoulement du lac, c’est-à-dire à peu près le temps que prend toute l’eaupour se renouveler dans le système) (Coulter1991). Le lac Tanganyika, avec sa superficie

de 32.600 km2 et son volume de 18.940 km3,contient 17 pour cent de la totalité de l’eaufraîche du monde (statistiques de Hutchinson1975, Edmond et al. 1993, Coulter 1994).

Le lac Tanganyika est stratifié en unecouche supérieure oxygénée (pénétrantjusqu’à environ 70 m de profondeur àl’extrémité nord et 200 m à l’extrémité sud )ainsi qu’une couche inférieure anoxique, quiconstitue la plus grande partie du volume del’eau du lac (Beauchamp 1939, Hutchinson1975, Coulter et Spigel 1991). La stratificationest permanente (méromictique), c.à.d. queles couches oxygénées et les couchesanoxiques ne se mélangent pasgénéralement, bien que la remontée des eauxinduite par le vent provoque un mélange dansla partie sud du lac (Coulter et Spigel 1991).La morphologie du lac, une fissure abritantune profonde masse anoxique et coiffée parune fine couche oxygénée, a de profondesimplications pour la distribution desorganismes dans le lac Tanganyika. La plusgrande partie de la masse des eaux du lacTanganyika est inhabitée. Les organismessont limités à la zone supérieure oxygénée.A cause des pentes abruptes du bassin du

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lac Tanganyika, les organismes benthiques(qui comptent sur le substrat pour au moinsun aspect de leur cycle de vie) sont limités àun fin anneau habitable longeant le périmètrecôtier du lac qui s’étend quelquefois jusqu’àune dizaine de mètres dans les eaux du large.Coulter (1991) fait la description suivante :zone littorale, c.à.d. de la côte jusqu’à 0 m deprofondeur; zone sub-littorale, c.à.d. de 10 mjusqu’à 40 m de profondeur; zone benthique,c.à.d. de 40 m jusqu’à la fin de la zoneoxygénée. La température et le pH des eaux

de la surface varient entre 23 - 28º C et 8,6-9,2, respectivement (Coulter 1994).

1.1.2 Considérations biologiques

Les lacs Malawi/Nyasa, Victoria etTanganyika sont renommés pour leurs flocks2

d’espèces endémiques de poissons cichlidés.Le lac Malawi abrite un grand flock, estimécontenir plus de 700 espèces de poissonscichlidés (Snoeks 2000). Avant l’introductiondu prédateur Perche du Nil, le flock des

Tableau 1.2 Inventaire des espèces du lac Tanganyika (modifié à partir de Coulter 1994).

Taxon # espèces % des endémiques

Algues 759

Palntes aquatiques 81

Protozoaires 71

Cnidaires 02

Spongiares 09 78

Bryozoaires 06 33

Vers plats 11 64

Ascarides 20 35

Vers segmentés 28 61

Vers en crin de cheval 09

Vers à tête épineuse 01

Pentastomids (petit groupe de parasites) 01

Rotifères 70 07

Escargots 91 75

Palourdes 15 60Arachnides (araignées, scorpions, mites, tiques) 46 37

Crustacées 219 58

Insectes 155 12

Poissons (famille Cichlidae) 250 98

Poissons (non-cichlidés) 75 59

Amphibies 34

Reptiles 29 07

Oiseaux 171

Mammifères 03

Total: 2,156

2 Le terme ‘flock d’espèces’ se réfère à un groupe d’organismes étroitement apparentés, descendant d’un ancêtrecommun, endémiques à une région géographiquement circonscrite et possédant une diversité ou une richesseinhabituelle par rapport aux autres cas de ce groupe.

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espèces de poissons cichlidés du lac Victoriacomprenait plus de 500 espèces (Seehausen1996). Le lac Tanganyika abrite plus de 250d’espèces de cichlidés réparties entreplusieurs sous-flocks (Snoeks et al. 1994).Les poissons cichlidés d’Afrique constituentle rayonnement de vertébrés le plus grand etle plus diversifié sur terre.

Cependant, contrairement aux autresGrands Lacs Africains, le lac Tanganyikaabrite aussi des flocks d’espèces de poissonsnon-cichlidés et d’organismes invertébrés,dont les astéropodes, les bivalves, lesostracodes, les décapodes, les copépodes,les sangsues et les spongiaires. Le tableau1.2 (modifié à partir de Coulter 1994) donnele nombre des espèces du lac Tanganyika pargroupage taxonomique. Les nombresd’espèces des invertébrés sont probablementsous-estimés de façon considérable, car cesgroupes ont reçu en général relativement peud’attention de la part des taxonomistes, et enplus, la plus grande partie de la côte du lacTanganyika n’a pas été adéquatementexplorée. Néanmoins, il est clair que lesinvertébrés des autres lacs ne manifestentpresque pas ce niveau de diversité. Le lacTanganyika, avec plus de 2.000 espèces deplantes et d’animaux, se place parmi lesécosystèmes d’eau douce les plus riches dumonde.

Plus de 600 parmi ces espèces sontendémiques au bassin du lac Tanganyika,c.à.d. qu’elles ne sont trouvées nulle partailleurs. Celles-ci comprennent unpourcentage remarquable de 98 pour centd’espèces de poissons cichlidés, 59 pour centd’espèces de poissons non-cichlidés, 75 pourcent d’espèces de gastéropodes, 60 pour centd’espèces de bivalves, 71 pour centd’espèces d’ostracodes, 93 pour centd’espèces de décapodes, 48 pour centd’espèces de copépodes, 60 pour centd’espèces de sangsues, 78 pour centd’espèces de spongiaires, et bien d’autres –plus de 600 espèces en tout- sont uniquesau bassin du lac Tanganyika (Coulter 1994).

On pense que le proto-lac Tanganyika a étécolonisé par des organismes provenant dusystème de l’ancien fleuve Zaïre (qui précèdeen date le lac), et ces espèces pionnièresauraient évolué et rayonné dans le bassin dulac, créant cette grande diversité du lacTanganyika (Coulter 1994). Dans plusieurscas, ces taxa représentent aussi des genresendémiques et quelquefois des famillesendémiques. Avec son grand nombred’espèces, dont des espèces endémiques, degenres et de familles, il est clair que le lacTanganyika fait une importante contributionà la biodiversité mondiale.

Une abondance d’espèces vivantdans un grand système qui est presque ferméest obligée de produire des modèlesmorphologiques, physiologiques,évolutionnaires, écologiques etcomportementalistes intéressants. La plusgrande partie des études biologiques sur lesfaunes du lac Tanganyika tombe en cinqprincipales catégories : taxonomie etsystématique, limnologie biologique, biologiedes pêches, biologie de l’évolution et écologiedu comportement (se référer à Coulter 1991pour une revue de la littérature sur la faunedu lac Tanganyika). On trouvera ci-après unerevue choisie de la documentation portant surcertains aspects de la biologie du lacTanganyika. Ces exemples ont été choisispour illustrer les aspects intéressants dusystème du lac Tanganyika ainsi que les voiespar lesquelles ce système pourrait nous aiderà comprendre des processus biologiques plusimportants.

Ce n’est pas seulement le nombredes espèces du lac qui est remarquable, maisaussi la composition et les caractéristiquesde cette diversité. Par exemple, le lacTanganyika abrite une espèce de médused’eau douce Limnocnida tanganyicae(Martens 1883). Lorsqu’elle a été découverte,il n’y avait pas d’autre cas connu de médused’eau douce. Aujourd’hui, nous connaissonsd’autres exemples, mais la façon par laquellela méduse est venue vivre dans un lac

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pratiquement fermé, à des milliers dekilomètres de l’océan le plus proche, demeureencore un des grands mystères biologiquesde ce lac.

D’autre part, l’absence desanthropodes cladocères (puces d’eau) dansle lac Tanganyika est également un mystère(Sars 1909). Vu les importants flocksd’espèces d’autres arthropodes vivant dansle lac Tanganyika, la présence d’au moins 20espèces de cladocères dans les eauxassociées, et l’omniprésence de cladocèresdans toutes les eaux intérieures d’Afrique,l’absence de cladocères dans le lac lui-mêmeest assez frappant. Bien que plusieursauteurs ont suggéré que le lac Tanganyikane constitue pas une source convenable denourriture pour les cladocères (Sars 1912 ;Leloup 1952), d’autres suggèrent que laprédation par la sardine Limnothrissa miodoncompte beaucoup dans les raisons de leurabsence (voir Coulter 1991).

Les escargots du lac Tanganyika ontégalement provoqué un débat considérable.Avec leurs coquilles épaisses et ornementéesqui ressemblent plus étroitement aux espècesmarines plutôt qu’aux autres espèces d’eaudouce, les premiers biologistes qui ont décritces organismes n’ont pas hésité à lesclassifier parmi les familles, les genres et lesespèces marins. Les premiers investigateursont suggéré que le lac Tanganyika a été unefois relié à l’océan à cause de la présence deméduse et de l’apparence marine desescargots du lac Tanganyika. Cettehypothèse a été abandonnée (Cunnington1920) lorsque les preuves géologiques ontété incapables de l’appuyer et que les preuvesbiologiques ont suggéré l’existence d’uneassociation entre les escargots du lacTanganyika et ceux des eaux doucesd’Afrique auxquels ils ne ressemblaient pasétroitement vu leur forme de coquilles. Plusrécemment, des chercheurs (West et al. 1991,1994, 1996) ont suggéré que l’apparencemarine des coquilles des escargots du lacTanganyika a évolué pour la même raison que

les biologistes ont avancée pour expliquer lesmorphologies des coquilles des escargotsmarines : c.à.d. pour protéger les escargotsdes prédateurs qui écrasent les coquilles(Vermeij 1977). Bien que ceci est crû êtreune des forces majeures ayant guidél’évolution des coquilles des escargots dansles systèmes marins, une telle relation de co-évolution prédateur-proie entre les escargotset les crabes et les poissons écrasant lescoquilles n’avait pas encore été solidementdocumentée antérieurement dans lessystèmes d’eaux douces.

Les poissons cichlidés du lacTanganyika exhibent une variété decomportements et de stratégies d’évolutioninhabituels. Avec un si grand nombred’espèces entassées dans un étroit habitat(nécessitant des eaux et des substratsoxygénés, les cichlidés sont confinés aux 100m supérieurs [dans le nord] jusqu’à 200 m[dans le sud] d’eau), les cichlidés se sontapparemment adaptés à l’exploitation detoute niche disponible. Le terme ‘plasticitéévolutionnaire’ a été utilisé pour décrire lesmâchoires des cichlidés. Les mâchoires descichlidés ont évolué en plusieurs formesdiverses et les spécialisations dansl’alimentation (notamment les : grateursd’algues, planctonophages, mangeurs dedépôts, mangeurs d’écailles, mangeursd’oeufs, mangeurs de poissons, mangeurs decrevettes, et mangeurs de molllusques) sontcrûes être un mécanisme de promotion de ladiversification des cichlidés (Fryer et Isles1972; Liem 1974, 1979).

Les cichlidés du lac Tanganyikaconfèrent à leur progéniture une protectionparentale considérable, couvant le fretin dansleurs bouches, le gardant dans des nids oules deux à la fois (Brichard 1989). Leparasitisme d’incubation chez le poisson-chatendémique Synodontis multipunctatus offreun exemple bizarre d’alimentation et despécialisation dans la protection parentale(Sato 1986). Le poisson-chat dépose sesœufs fertilisés en même temps et au même

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endroit que l’espèce de cichlidé hôte.L’espèce cichlidée qui couve dans la boucheramasse les œufs du poisson-chat lorsqu’ellerecouvre ses propres œufs et les incube tousen même temps dans sa bouche. Cependant,les œufs du poisson-chat se développent plusrapidement, et après avoir absorbé leur jauned’œufs, le fretin du poisson-chat se met à senourrir des œufs et du fretin de l’hôte. Lespoissons-chats exploitent ainsi les hôtescichlidés à la fois pour leur protection et pourleur nourriture, et, à la même occasion, ilspeuvent également détruire toutl’investissement parental de leur hôte !

Les stratégies prédatrices del’alimentation des poissons ont conduit àd’autres phénomènes inhabituels. Parexemple, les espèces Perissodus possèdentdes ouvertures buccales asymétriques, et lesbouches de certains individus sont tournésvers la droite tandis qu’elles sont tournéesvers la gauche chez d’autres. Les poissons àasymétrie droite attaquent leur proie sur lecôté gauche tandis que les individus àasymétrie gauche attaquent le flanc droit deleur proie. Ces deux différentes morphologiesne sont pas représentées dans les mêmesproportions dans les populations naturelles.Les espèces proies s’habituent apparemmentaux attaques provenant de la morphologiedominante, avec le résultat que lamorphologie rare devient le prédateur le pluschanceux. La dominance de l’asymétriebuccale droite par rapport à l’asymétriegauche chez les populations Perissodusoscillait tous les cinq ans, la première étudesur terrain documentant une sélectionnaturelle qui dépend de la fréquence (Hori1993).

Les modèles d’évolution génétiquechez les cichlidés d’Afrique forcent égalementnotre attention. La variation génétique chezle flock d’espèces du lac Victoria estextrêmement faible, car les plus de 500espèces sont généralement moins variablesque les espèces humaines (Meyer et al.1990). Cependant, dans le lac Tanganyika,

le lignage Tropheus composé de six espècesdifférenciées seulement par les modèles deleurs couleurs, montre six fois plus devariation génétique que le flock entier du lacVictoria (Sturmbauer et Meyer 1992). Le flockdu lac Victoria montre une évolutionmorphologique considérable sans beaucoupd’évolution moléculaire bien que le lignageTropheus montre une diversificationmoléculaire considérable sans beaucoup dedifférentions morphologiques. Il s’avère doncque tout est possible dans l’évolution descichlidés d’Afrique.

Bien que les flocks d’espèces descichlidés du lac Tanganyika sont reconnusmondialement, six espèces de non-cichlidésont attiré encore plus d’intérêt de la part del’homme. Deux espèces de clupéidés(sardine) et autres espèces de centropomidesdu genre Lates dominent la biomasse du lacet sont la cible des pêcheries artisanales etindustrielles du lac. Les espèces de sardine,tout comme leurs parentés marines, sontpetites, nombreuses, ont une vie éphémèreet sont hautement fécondes. Les espècesLates sont de grands prédateurs. Tous sontdes poissons pélagiques (résidant au large),bien que certaines espèces peuvent passerune portion de leur cycle de vie dans lesrégions proches du rivage. On estime que lerendement potentiel des stocks de cespoissons se trouve entre 380.000 et 460.000tonnes par an, ce qui fait d’eux une importantepartie de l’écosystème et de l’écologie(Coulter 1991).

Avec ses considérables stocks depoissons et ses espèces exhibant desmodèles d’évolution et des comportementscomplexes et dérivés, le lac Tanganyika estun système biologiquement fascinant etcomplexe. Quels facteurs ont-ils promu cela? Plusieurs hypothèses ont été avancéespendant longtemps pour expliquer lesextraordinaires modèles d’évolution du lacTanganyika. Par exemple, la formation deslacs du rift aurait créé des nichesécologiquement vacantes (qui sont

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généralement rares sur la planète) et c’estpeut-être la rapide colonisation de ces nichesvides qui aurait encouragé la diversificationde la faune (voir West 1997). Ou bien, c’estpeut-être le partage du lac en trois bassinset les fluctuations du niveau du lac précédantet suivant cette période qui aurait promu ladispersion et la diversification (Verheyen etal. 1996). Aussi, comparé aux autresécosystèmes d’eaux douces, le lacTanganyika a offert un environnementrelativement stable, où des pressionssélectives pourraient peut-être avancer au-delà des stratégies de survie et dereproduction dans un environnementfluctuant (Cohen et Johnston 1987, West1997). Des facteurs biologiques intrinsèques,tels que le mode de reproduction, lescapacités de dispersion et les spécialisationstrophiques ont également été évoqués (Fryeret Isles 1972, Liem 1974, Cohen et Johnston1997). Bien que ces hypothèses continuerontà être débattues, il est certain que le lacTanganyika restera un système biologiqueextraordinaire, constituant un laboratoirenaturel pour l’investigation d’une myriade dequestions sur l’évolution et l’écologie (voirMichel et al. 1992).

1.1.3 Considérations socio-politiques

Le Burundi, la République Démocratique duCongo, la Tanzanie et la Zambie se partagentle lac Tanganyika. De tout le périmètre côtier,9 pour cent se trouve au Burundi, 43 pourcent est dans la R.D. Congo, 36 pour centest en Tanzanie, et 12 pour cent se trouve enZambie (Hanek et al. 1993).

Ces quatre pays sont parmi les pluspauvres du monde. L’Index deDéveloppement Humain (IDH), a classé laR.D. Congo au n° 152, la Zambie au n° 153,la Tanzanie au n° 156 et le Burundi au n° 170sur un total de 174 pays (PNUD 2000). L’IDHest une mesure indexée du standard de vie(PIB par tête d’habitant), de longévité(espérance de vie à la naissance), et

d’éducation (combinaison des tauxd’alphabétisme chez les adultes et desproportions d’enrôlement à l’école primaire,secondaire et supérieure). Voir Tableau 1.3(extrait de Banque Mondiale 1999 et PNUD2000) pour les statistiques appropriées desindicateurs concernant ces pays.

La moyenne de l’espérance de viedans les pays riverains du lac Tanganyika sesitue entre 42 et 51 ans. Les tauxd’alphabétisme se situent entre 45 et 76 pourcent. Le revenu par tête d’habitant se situeentre US$ 110 et 320 par an avec desproportions considérables de la populationvivant en dessous de la ligne nationale depauvreté à moins de $US1 par jour. Bienque ces statistiques sont pour la plupartvieilles de plusieurs années, elles donnentune idée générale de la situation socio-économique à laquelle font face les nombreuxcitoyens vivant dans le bassin du lacTanganyika. A l’exception de Bujumbura-Mairie, la province en bordure du lac qui abritela capitale du Burundi, ce sont souvent lesrégions les plus pauvres et les moinsdéveloppées qui bordent le lac Tanganyika.

Environ 10 millions d’habitantsrésident dans le bassin du lac Tanganyika(PNUD 1999) et représentent divers groupesethniques d’origine surtout Bantu. Beaucoupde langues Bantu sont parlées dans le bassindu lac Tanganyika. Le Swahili, languenationale en Tanzanie et en R.D. Congo maisaussi courante dans les régions bordant lelac au Burundi et en Zambie, est la linguafranca au lac dans les activités de commerce,transport et communications. Se référant àleur période de colonisation Belge etBritannique respectivement, le Burundi et laR.D. Congo font du Français leur langueofficielle tandis que la Tanzanie et la Zambiecitent l’Anglais.

Comparé aux autres régions de cesquatre pays, le bassin du lac Tanganyika n’estpas doté de ressources minéralesconsidérables ni de terres agricolesparticulièrement fertiles. Ce facteur, couplé à

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la distance qui le sépare des portsinternationaux, a fait que la plus grande partiede cette région ait été marginalisée pendantles administrations coloniales. Sauf pour leBurundi dont la capitale est située au borddu lac, les régions côtières appartenant à laR.D. Congo, la Tanzanie et la Zambie sontreculées, éloignées des aéroportsinternationaux, des ports internationaux, ainsique des capitales et des centreséconomiques de leurs pays. A part quelquesvilles et une capitale, le bassin manqueencore d’infrastructures de base (voiesd’accès, électricité, eau courante,communications) et a connu très peud’industrialisation.

Les taux de croissance de lapopulation se situent entre 2,0 et 3,2 pourcent dans les pays riverains du lacTanganyika, ce qui fait qu’elle double trèsrapidement, soit tous les 25 à 30 ans(Statistiques de la Banque Mondiale 1999).

La densité de la population varie de façonsignificative dans le bassin du lac Tanganyika.Dans les statistiques de la Banque Mondiale1999, la densité de la population du Burundiétait estimée à 250 personnes par km2, celledu Congo à 21 personnes par km2, celle deTanzanie à 35 personnes par km2 et celle deZambie à 13 personnes par km2. Dans lebassin du lac Tanganyika, les villages sontgénéralement petits et concentrés sur deszones de topographie relativement plate. Lerelief entre se trouvant entre eux est souventescarpé. Les principaux établissementsurbains érigés au bord du lac dans les quatrepays sont :

• Bujumbura, Burundi (population :400.000 habitants.), une capitale ayantun aéroport international et plus dequatre-vingt industries (peintures,brasserie, textiles, savonneries,batteries, etc.);

Tableau 1.3 Statistiques socio-économiques des pays riverains du lac Tanganyika (PNUD, Banque Mondiale 2000)

Burundi R.D.Congo Tanzanie Zambie

Population (en millions) 6.7 49.8 32.99.9

Taux de croissance de la population 2.0% 3.2% 2.4% 2.2%

Population par km carré 249.9 20.6 35.4 12.7%

Espérance de vie à la naissance (années) 42 51 47 43

Alphabétisme des adultes (% > âge 14) 45.8% 58.9% 73.6% 76.3%

Enrôlement scolaire (% % de la pop en

âge scolaire) 51% 78% 67% 89%

PIB par tête d’inhabitant (en US$) $120 $110 $240 $320

Population < Ligne Nat. de Pauvreté (%) 36.2% - 51.1% 86%

Population vivant avec <$1/jour (%) - - 19.9% 72.6%

Population sans accès à:

l’eau potable (%) 48% 32% 34% 62%

les soins de santé 20% - 7% 25%

le système sanitaire 49% - 14% 29%

Partage des revenus ou consommation:

plus pauvres 20% 7.9% - 6.8% 4.2%

plus riches 20% 41.6% - 45.5% 54.8%

plus riches 20% - plus pauvres 20% 5.3% - 6.7% 13%

Index Développement Humain (des 174) 170 152 156 153

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• Kalemie (nombre de populationinconnu) et Uvira, R.D. Congo(population: 100.000 habitants).Kalemie possède quelques industrieset une liaison ferroviaire qui la relie auxautres centres de la R.D. Congo. Uvirapossède des industries detransformation du coton et deproduction sucrière, mais dépendfortement de la ville proche deBujumbura pour les biens et lesservices.

• Kigoma, Tanzanie (population:135.000 habitants.) le plus grand pointde transit pour les biens et lespersonnes entrant/quittant la région dulac, avec une liaison ferroviaire lareliant aux autres centres de Tanzanie;

• Mpulungu, Zambie (popualtion: 70.000habitants.) le siège des flottes depêche industrielles.

Toutes ces villes sont desservies par desports, qui permettent la liaison entre les genset les marchandises entre les pays riverainsdu lac Tanganyika. Le Burundi et l’Est duCongo en particulier, qui sont des régionsenclavées, dépendent fortement des bienstransportés par chemin de fer depuis Dar esSalaam jusqu’à Kigoma, ou par route depuisl’Afrique du Sud jusqu’à Mpulungu. Deschemins de fer relient Kalemie et Kigoma auxcentres économiques plus importants de laR.D. Congo et de la Zambie respectivement.Mpulungu est reliée aux autres centreséconomiques de Zambie par une routemacadamisée et bien entretenue. Le Burundia une bonne route dépassant la longueur desa côte. Le Congo a une mauvaise route nonentretenue dépassant Uvira jusqu’à Baraka.La plupart d’autres routes sont disposées entangente par rapport au lac et ne sont pasbien entretenues.

Aux différents centres, la populations’occupe souvent des questionsd’administration et des aspects relatifs aucommerce international existant entre lesquatre pays (tel que l’achat/vente de biens,

la disponibilité de moyens de transport). Endehors de ces secteurs, les moyensd’existence de la population sont dominés parla pêche de subsistance, la petite pêchecommerciale ainsi que l’agriculture (Quan1996, Meadows et Zwick 2000). La plupartdes ménages ont orienté leurs activités dansles deux domaines. Les activités de pêchecommerciale sont déterminées par la phasede la lune, et les principaux engins de pêchesont les carrelets, les seines de plage, lesfilets maillants et les lignes, bien qu’avec lesplus de 50 engins différents identifiés au lacTanganyika, il n’y ait aucune niche qui ne soitexploitée (Lindley 2000). Les pêcheurs (lesfemmes ne sont pas impliquées dans lapêche) commencent généralement leursactivités dans la fin de l’après-midi ettravaillent toute la nuit. Les prises sont traitéespendant la journée.

Les terres plates et fertiles du bassindu lac Tanganyika sont extrêmement limitéeset la plus grande partie de l’agriculture sedéroule sur des pentes raides ou des bandesétroites situées entre l’escarpement du rift etle lac. La principale culture est le manioc,cultivé d’abord pour la subsistance. Lescultures de rente sont notamment l’huile depalme et un peu de riz, de haricots, de blé etde bananes (Meadows et Zwick 2000).Historiquement parlant, l’élevage de bétail nes’est pas répandu dans le bassin à cause dela mouche tsé tsé (cependant, l’insécuritédans la région a obligé certains éleveurs duBurundi et de la R.D. Congo à déplacer leurbétail jusque dans les environs du lac).Comme conséquence du défrichage desterres pour l’agriculture et la récolte du boisde chauffage, ce dernier est venu à manquerdans beaucoup de villages de la côte(Meadows et Zwick 2000).

Les gouvernements des paysriverains ont désigné des aires protégées(AP) dans plusieurs endroits bordant le lac.Le Burundi possède deux AP, la RéserveNationale de la Rusizi (ayant récemmentperdu sa qualité de Parc National) et la Forêt

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de Kigwena; la Tanzanie a deux AP, le ParcNational de Gombe Stream et celui deMahale Mountains ; et la Zambie en a une,celle de Nsumbu. Le Congo n’a pasactuellement d’aire protégée le long du lac.La Réserve Nationale de la Rusizi est un sited’intérêt ornithologique international et elleabrite une faune d’oiseaux variés résidantset migratoires. Les parcs nationaux deGombe Stream et de Mahale Mountains, quiabritent des chimpanzés et d’autres primates,sont les sites des plus anciennes études surles primates. Le parc national de Nsumbuhéberge des éléphants, des lions, desléopards, des gazelles, ainsi que d’autresanimaux de chasse mais en petites densités.Les parcs nationaux de Mahale Mountains etde Nsumbu donnent une sorte de protectionau lac car ils se prolongent jusqu’à unedistance de 1,6 km dans le lac. Aujourd’hui,le tourisme demeure relativement sous-développé dans cette région à cause del’éloignement, du manque d’infrastructures,de l’insécurité, et de la concurrence exercéepar d’autres endroits.

Les mouvements de réfugiés et lesguerres ont ravagé le nord du bassin du lacTanganyika au cours de la dernière décennie.La grande partie de la côte du Burundi et duCongo a connu des batailles et des situationsd’insécurité à répétition, depuis octobre 1993pour le Burundi et octobre 1995 pour la R.D.Congo. Comme conséquence, 100.000Burundais demeurent des déplacés internes,tandis que 285.000 autres ont cherché refugeen Tanzanie. Au Congo, 700.000 personnessont des déplacés internes, tandis que118.000 autres ont cherché refuge enTanzanie (UNHCR 2000). La plupart desréfugiés gagnent la Tanzanie via le lacTanganyika. Bien que certains réfugiés (nonreflétés dans ces chiffres) s’établissent dansdes zones relativement peu peuplées le longde la côte Tanzanienne ou dans des villagesen compagnie des membres de la famille/amis, beaucoup vivent dans des camps dansla région de Kigoma en vue de bénéficier del’assistance internationale. Bien que les

mouvements de population sont concentrésdans le Bassin Nord, tous les pays riverainsdu lac Tanganyika ont abrité des réfugiés.Ces mouvements de populations ont eu desrépercussions sur la société, l’économie etl’environnement de la région. Lesmouvements des populations et les guerresciviles en cours ont également affecté lesrelations entre les pays riverains du lacTanganyika.

Le lac Tanganyika constitue uneimportante ressource pour ses pays riverains.Il fournit de l’eau fraîche à boire et à usageménager. Une quantité de poissons situéeentre 165.000 et 200.000 est prélevéechaque année dans le lac Tanganyika(Reynolds 1999). Ceci représente unesource considérable de protéines dans lerégime alimentaire local. Les activités depêche, traitement, transport etcommercialisation de ces poissons – dontcertains sont envoyés à des centaines dekilomètres vers Lubumbashi, le Copper BeltZambien et Dar es Salaam – fournissent dutravail et un gagne-pain pour plus d’un millionde gens (Reynolds 1999). Enfin, le lac sertcomme une autoroute internationale reliantles gens et les marchandises entre les quatrepays riverains.

1.2 Menaces à cette ressource

En dépit de son unique environnementphysiographique, sa contribution à labiodiversité mondiale et son importancecomme ressource pour ses pays riverains,le lac Tanganyika fait face à une variété demenaces, dont : la pollution, la sédimentationet la surpêche ou la pêche avec enginsdestructifs. Ces activités destructrices del’environnement sont fonction des conditionssocio-économiques des citoyens et des paysriverains. La présente section donne desinformations de base sur chacune de cesmenaces tel que nous les saisissions audébut du projet en 1995 (des sectionsultérieures donneront en détail lesconclusions du projet).

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1.2.1 Pollution

Bien que le bassin du lac Tanganyika n’estpas vraiment aussi industrialisé ni aussipollué que les autres parties de l’Afrique sub-Saharienne, la pollution constitue unemenace pour le lac Tanganyika parce que lapopulation du bassin croît rapidement et qu’ily a de législations protégeantl’environnement. Etant donné le moyen fluidede transport que constitue le lac et le fait quec’est un système presque fermé, avec unelongue durée de résidence et de balayage(440 ans et 7.000 ans respectivement), lapollution est potentiellement catastrophiquepour la qualité de l’eau du lac, les stocks depoissons économiquement très importantsainsi que la biodiversité dans son ensemble.Les facilités de dépollution dans le bassinsont extrêmement limitées.

Pour le moment, seul le Burundi, quia la plus grande densité de population et leplus grand nombre d’industries dans lebassin, pose la plus grande menace depollution. Bujumbura abrite une variétéd’industries et de sources de pollutionpotentielle sur plusieurs kilomètres de la côte,dont: une usine textile qui fait la teinture, unebrasserie, des usines de peinture, dessavonneries, des usines de batteries, desdépôts de carburant, ainsi qu’un port et unabattoir. Les dépôts de carburant, le port deKigoma et les installations de productionélectrique, la pêche industrielle de Mpulungu,ainsi que les usines de traitement du cotonet du sucre de la R.D. Congo sont d’autrescas de pollution industrielle potentielle. Lesdéchets provenant de ces entreprises ne sontpas généralement traités avant d’êtreévacués et finissent dans le lac. La mêmechose est vraie pour les déchets ménagers.Même dans les zones hautement peuplées,il n’existe pas de services municipaux detraitement de déchets ou d’eaux uséesménagères avant leur évacuation. Leruissellement des pesticides utilisés pourl’agriculture peut également être une autre

importante source de pollution. Le mercureet les autres produits chimiques utilisés dansles petites exploitations de l’or et les minesde diamant dans le bassin sont d’autrespollueurs potentiels du lac. Les fuites et lesaccidents dans l’industrie de transport demarchandises sur le lac, exécutée par uneflotte de vieux bateaux, est un autre risquepotentiel pour l’environnement. Enfin, bienqu’il n’y ait pas encore de production, on aprospecté du pétrole dans la plaine de laRusizi et à Kalemie, et les plans pourl’exploitation du nickel au Burundi suivent leurla structure de la communauté pourraient êtreconsidérables précisément à cause de lanature du travail, qui consiste à viser lesespèces rares et exotiques et d’en préleverle plus possible à cause de la haute mortalitéqui survient pendant leur expédition.

Les pêcheurs de subsistance visentprincipalement les sardines et les espècesLates, bien que dans leurs efforts, ils prennentet utilisent beaucoup d’autres espèces. Ilsopèrent près de la côte, dans de petitscanoës, en utilisant des «lusenga» (grandesépuisettes coniques), des filets maillantsdormants, des seines de plages, des nasseset des lignes à main. Souvent, les «lusenga»et les seines de plage sont équipés de filetsà petites mailles, et même avec desmoustiquaires qui sont crûs être spécialementdestructifs pour les stocks, car ils capturenttout, y compris les poissons juvéniles. En plusde la destruction de la structure de lapopulation par ce moyen, les seines de plagesont encore dangereuses parce qu’ellesraclent le fonds, retournant le substrat,obstruant ainsi les sources de nourriture etles nids de cichlidés.

Les pêcheurs commerciaux visent lessardines et les espèces Lates et s’enfoncentplus loin au large dans la zone pélagique. Lepêcheurs commerciaux, tant artisanauxqu’industriels, ont généralement consenti degros investissements financiers dans lesengins et les moteurs pour avoir accès à lazone pélagique. La pêche artisanale compte

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cours. Le tableau 1.4 (modifié d’après letableau 3.3, Patterson et Makin 1998)résume les différents types et sources depollution identifiés dans le bassin versant dulac Tanganyika.

L’impact de ces différentsdéversements est peu compris. Bien qu’il n’yait pas encore d’évaluation des effets surl’environnement, certaines études suggèrentque la pollution a altéré, dans certaineszones, la composition des communautés dephytoplancton (Cocquyt et al. 1991). Amesure que la population du bassin du lacTanganyika continue à augmenter, nouspouvons nous attendre à ce que la pollutionindustrielle et ménagère augmentera enconséquence dans le futur.

1.2.2 Sédimentation

Une autre forme de pollution affectant le lacTanganyika est la pollution par sédiments.L’augmentation de la déforestation dans lebassin versant et l’érosion conséquente acausé un accroissement de matières ensuspension entrant dans le lac par les coursd’eau. L’augmentation de la sédimentationpeut avoir un profond effet négatif sur labiodiversité en altérant les habitats(notamment le changement des substrats

rocheux en substrats mixtes ou sablonneux)et en interrompant la production primaire etles trames alimentaires, causant par-là versune réduction de la diversité des espèces.

Cohen (1991) rapporte que l’analysed’images Landsat a révélé que 40 à 60 pourcent des terres originalement couvertes deforêts dans le bassin central du lac, etpresque 100 pour cent dans le bassin nord,avaient été défrichées, comme le montrel’érosion progressive, l’incision des coursd’eau et la formation de ravins, tous étantdes caractéristiques associées à ladéforestation. La grande partie de ces terresa probablement été défrichée pour larecherche de bois de chauffage, brûlée etconvertie pour l’agriculture de subsistance oule pâturage. Les analyses des taux desédimentation des échantillons datés au C14

(Tiercelin et Mondregeur 1991) ont confirmél’impact élevé de la sédimentation dans lebassin nord, où les bassins du centre et dusud recevaient < 1.500 mm / 1.000 ans et <500 mm / 1.000 ans respectivement,comparés au bassin nord qui recevait environ4.700 mm / 1.000 ans. Bizimana etDuchafour (1991) ont estimé les tauxd’érosion dans la rivière Ntahangwa, quis’écoule des collines déboisées et abruptesau nord du Burundi, comme étant entre 20

Tableau 1.4 Sources de pollution dans le bassin versant du lac Tanganyika(modifié d’après Patterson et Makin 1998)

Type de Pollution Sources within the Catchment

Eaux usées industrielles >80 industries à Bujumbura, BurundiEaux usées des ménages urbains Bujumbura, Uvira, Kalemie, Kigoma, Rumonge,

Mpulungu

Chlorures d’hydrocarbures, pesticides Plaine de la Rusizi, Plaine de la MalagarasiMétaux lourds Eaux du bassin nord provenant des déchets

industriels

Mercure Rivière Malagarasi

Résidus des cendres Traitement de ciment à KalemieÉléments nutritifs associés aux engrais Plaine de la Rusizi, Plaine de la Malagarasi et

autres bassins

Déchets organiques, dioxyde sulfurique Usine de traitement du sucre près d’Uvira

Carburant, huile Ports, transport lacustre de marchandises dans

tous les 4 pays

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et 100 tonnes/hectare/an. L’augmentationdes taux de sédimentation se manifeste dansle lac par les habitats rocheux inondés desédiments, qui sont courants le long de la côteBurundaise, et les deltas de rivières enprogradation, tel que le delta de la rivièreRusizi. Le delta de la rivière Rusizi est leprincipal affluent du bassin nord et sembleavoir augmenté ses annexes dans un ordrede croissant au cours des derniers 20 ans(Cohen 1991).

La dynamique et le comportementdes sédiments entrant dans le lac sontcomplexes et ne sont pas bien compris. Ilapparaît cependant que la plus grande partiede la déposition des sédiments se passe dansla zone littorale, précisément là où la plusgrande biodiversité du lac est concentrée.L’augmentation de la turbidité de l’eau ainsique la déposition des sédiments contrecarrentla croissance des algues, ce qui pourrait avoirde profonds effets sur les autres composantesde la trame alimentaire. Dans l’étude desostracodes à travers une variété d’habitatsqui étaient perturbés par les sédiments defaçon légère, modérée ou élevée, Cohen etal. (1993) ont trouvé que les ostracodes desenvironnements hautement perturbés(substrats tant durs que doux) étaientsignificativement moins diversifiés que ceuxdes environnements moins perturbés, avecdes différences de richesse spécifique quis’étendant entre 40 et 62 pour cent. Larichesse spécifique pour les ostracodesd’eaux profondes suivait le même modèlegénéral, bien que les différences n’étaient passi grandes. Ces données suggèrent que lesapports de sédiments pourraient déjà avoireu un important rôle dans l’altération de lastructure de la communauté des ostracodes.

1.2.3 Surpêche

L’excès de pêche ainsi que la pêche avec desengins destructifs est une autre importantemenace à la biodiversité du lac Tanganyika.Les activités de pêche au lac Tanganyika sont

notamment : la pêche commerciale exercéepar les pêcheurs tant industrielsqu’artisanaux, la pêche de subsistance, ainsique le prélèvement de poissons d’ornementpour exportation.

Chacun des pays riverains du lacTanganyika abrite une ou plusieurscompagnies qui exportent les poissonsd’ornement vers des marchés Européens,Américains et Japonais. Une variété depoissons, surtout des cichlidés, sont cibléspar les plongeurs et les nageurs au masqueet tuba, et sont capturés vivants et exportésaux adeptes d’aquariums à l’étranger. Bienque l’impact de la pêche des poissonsd’ornement n’ait pas été étudié, les effets surla population et la structure de la communautépourraient être considérables précisément àcause de la nature du travail, qui consiste àviser les espèces rares et exotiques et d’enprélever le plus possible à cause de la hautemortalité qui survient pendant leur expédition.

Les pêcheurs de subsistance visentprincipalement les sardines et les espècesLates, bien que dans leurs efforts, ils prennentet utilisent beaucoup d’autres espèces. Ilsopèrent près de la côte, dans de petitscanoës, en utilisant des «lusenga» (grandesépuisettes coniques), des filets maillantsdormants, des seines de plages, des nasseset des lignes à main. Souvent, les «lusenga»et les seines de plage sont équipés de filetsà petites mailles, et même avec desmoustiquaires qui sont crûs être spécialementdestructifs pour les stocks, car ils capturenttout, y compris les poissons juvéniles. En plusde la destruction de la structure de lapopulation par ce moyen, les seines de plagesont encore dangereuses parce qu’ellesraclent le fonds, retournant le substrat,obstruant ainsi les sources de nourriture etles nids de cichlidés.Les pêcheurs commerciaux visent lessardines et les espèces Lates et s’enfoncentplus loin au large dans la zone pélagique. Lepêcheurs commerciaux, tant artisanauxqu’industriels, ont généralement consenti de

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gros investissements financiers dans lesengins et les moteurs pour avoir accès à lazone pélagique. La pêche artisanale comptesur les catamarans-canoës qui utilisent deslampes pour attirer les poissons et déploientdes carrelets pour les rassembler. La pêcheindustrielle emploie généralement dessenneurs de 15 m et un certain nombre debateaux plus petits pour attirer les poissonset déployer les seines. La pêche industriellea été limitée à peu de zones (Bujumbura,Uvira, Kigoma, Mpulungu) qui ont accès à deplus grands marchés.

Plusieurs études ont suggéré que lespêches commerciales ont déjàdramatiquement réduit les stocks depoissons. Le Burundi a, à un certain momentabrité une grande flotte de pêche industrielle,mais vers le début des années 1990, lespêcheurs ne pouvaient plus gagner leur vieet tous les bateaux étaient en repos ouavaient été vendus à des compagnies duCongo ou de Zambie (Petit et Kiyuku 1995).Pearce (1995) calcule que l’effort de pêcheen Zambie avait triplé vers le début desannées 1990 et que les prises avaient déclinédepuis 1985. Ces efforts ont apparemmentaffecté la structure de la communauté desstocks en Zambie car au début la prise étaitcomposée de 50 pour cent de sardines, 50pour cent de Lates (Coulter 1970) tandis quedepuis 1986, la prise était composée de 62 à94 pour cent de Lates stappersi. La pêche aévolué a passé de l’exploitation de sixespèces (deux sardines, quatre Lates spp.)à celle d’une seule espèce (Lates stappersi).

En plus des effets négatifs sur labiodiversité causée par l’altération de lapopulation et des structures de lacommunauté des stocks de poissons et destrames alimentaires, la surpêche et la pêcheavec méthodes destructives a desrépercussions négatives sur les circonstancessocio-économiques des communautésriveraines par la perte d’emplois et de moyensd’existence.

1.2.4 Population

En fin de compte, toutes ces menaces à labiodiversité du lac Tanganyika, c.à.d. lapollution, la sédimentation et la surpêche /pratiques de pêche destructives, proviennentdes comportements humains. Plusexactement, ce sont les comportements desgens qui, ou bien ne comprennent pas lesimplications pour le futur de la ressource, oubien n’ont aucune autre alternative. Lapauvreté et la surpopulation dans certainsendroits, combinés au manque d’éducationsur l’environnement et à l’insécuritérégionale, constituent les causes ultimes descomportements néfastes à l’environnementet de la destruction des habitats dans lebassin du lac Tanganyika.

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CHAPITRE 2.ORIGINE, STRUCTURE ET EVOLUTION DU PBLT.

2.1 Historique

La Conférence Internationale sur laConservation et la Biodiversité du LacTanganyika

Faisant suite à l’atelier organisé par laSociété Limnologique Internationalesur la conservation et la gestion des

ressources des Grands Lacs Africains tenueen 1989, un groupe de scientifiques traitantdes questions relatives à la conservationdans le lac Tanganyika a été mis sur pieds.Leurs travaux ont débouché sur la PremièreConférence Internationale sur laConservation et la Biodiversité du LacTanganyika tenue à l’Université du Burundi,à Bujumbura, du 11 au 13 Mars 1991. Cetteconférence a réuni des personnalités clésdans les domaines de la recherche, lagestion des ressources (eau, pêche etagroforesterie) et la conservation pouréchanger sur l’état actuel et futur du bassindu lac Tanganyika. Parmi les 65 participants,il y avait des scientifiques, des représentantsdes Organisations Non-Gouvernementales(ONG), des gestionnaires de ressourcesnaturelles et des décideurs politiques venusdes pays riverains (Burundi, Tanzanie, Zaïre[aujourd’hui R.D. Congo] et Zambie) ainsique des experts techniques et scientifiqueset des agences donatrices venus de huitautres pays. Les participants ont eu àéchanger sur la recherche, les objectifsimmédiats et à long terme en matière de laconservation et ont formulé desrecommandations spécifiques et desobjectifs y relatifs.

Parmi les résultats majeurs, laconférence a identifié l’excès de la

sédimentation, de la pêche et la pollutioncomme étant les menaces primordiales au lacTanganyika. La plupart des intervenants ontévoqué la nature et la gravité de ces menaceset l’état du système. Les groupes de travailsur les interactions terre-lac, ledéveloppement des réserves sous-marines,la recherche dans le domaine de la bienapproprié. Après l’adoption de la nouvelleStratégie Opérationnelle du GEF par sonConseil d’Administration, un effort était faitpour modifier le projet du lac Tanganyika,dans le sens de le rendre plus proche de laportion “Eaux Internationales” de la StratégieOpérationnelle. Parmi ces modifications, il ya eu l’adoption du Programmes d’AnalyseDiagnostique Transfrontalière et duProgramme d’Action Stratégique en tant queprincipales activités à réaliser par le projet(Section 3.3.3.).

Lutte contre la Pollution et autres Mesurespour protéger la Biodiversité du LacTanganyika

Vers la fin 1991, le PNUD/GEF a organiséune mission d’évaluation des projets auprèsdes pays riverains du lac Tanganyika. Lamission a évalué l’intérêt et a examinéminutieusement les points de vue desgouvernements concernés et d’autresorganisations clés relatifs à un projetd’évaluation des menaces qui guettent le lacTanganyika et les mécanismes à mettre enplace pour lutter contre ou améliorer cettesituation.

En février 1995, après un certainretard dans le processus d’approbation, leDocument de Projet sur la “Lutte contre laPollution et autres Mesures pour protéger la

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conservation, la pêche industrielle/conservation des ressources halieutiques debase, ont formulé des recommandations pourla sauvegarde de la salubrité de l’écosystème.

Se basant sur les conclusions del’atelier, les participants ont exprimé leursérieuse inquiétude quant à l’avenir de labiodiversité unique du lac Tanganyika et deses ressources importantes sur le planéconomique. Les travaux de la conférenceont été publiés par le Programme d’Appui àla Biodiversité (Cohen 1991). Sous la directionde Dr André Cohen (Université d’Arizona), laplupart des participants se sont basés sur lesidées exprimées lors de cette conférencecomme base pour une proposition d’uneinitiative de conservation régionale du lacTanganyika à grande échelle. L’équipe s’estensuite mise à attirer l’intérêt des bailleursde fonds internationaux pour supporter cetteinitiative.

Le Fonds pour l’Environnement Mondial(GEF)

Le Fonds pour l’Environnement Mondial(GEF) a été créé en 1991 pour promouvoir lacoopération et le financement des initiativesvisant à lutter contre les sérieuses menacesà l’environnement mondial.

En 1992, la Convention sur la DiversitéBiologique (CDB) était présentée et soumiseà la signature à la Conférence des NationsUnies sur l’Environnement et leDéveloppement (CNUED) de Rio de Janeiro(appelée aussi le Sommet de la Terre). LaCDB a pour mission de promouvoir laconservation de la biodiversité mondiale àtravers une utilisation durable de sescomposantes et un partage équitable desavantages issus de cette utilisation. Il a étéaussi reconnu à la CNUED que tout en étantphilosophiquement d’accord avec la CDB,beaucoup de pays en développementauraient des difficultés à mettre en pratiqueles principes de la CDB. La Banque Mondiales’est engagée financer la structure

environnementale globale lors de la CNUEDafin d’aider les pays en développement àrespecter leurs obligations en tant quesignataires des accords internationaux enmatière de l’environnement tel que la CDB.Le GEF est le principal mécanisme definancement de la CDB.

Depuis 1991, le GEF a investi environ3 milliards $US dans plus de 680 projetsexécutés dans 154 pays. Le cofinancementpublic et privé pour les projets du GEF estestimé à peu près à 8 milliards $US, y compris2 milliards $US contribués par les pays endéveloppement eux-mêmes (GEF 2000). LeProgramme des Nations Unies pour leDéveloppement (PNUD), le Programme desNations Unies pour l’Environnement (PNUE)et la Banque Mondiale exécutent les projetspour le compte du GEF

Le GEF était une source naturelle definancement de l’initiative de conservation/biodiversité du lac Tanganyika qui a été l’undes premiers projets à être approuvés aucours de la phase pilote du GEF. Après lestrois années de sa phase pilote, le GEF étaitrestructuré en 1994 pour prendre sa formeactuelle. Le GEF finance actuellement desactivités porteuses de solutions contre aumoins quatre menaces sérieuses àl’environnement mondial : la perte de labiodiversité, les changements climatiques, ladégradation des eaux internationales et laréduction de l’ozone. Les activités relatives àla lutte contre la dégradation du sol sont aussiéligibles au financement du GEF. Bien queconçue originalement comme une initiative dela biodiversité, sous le système actuel,l’initiative du lac Tanganyika correspondait àla fois aux domaines focaux de la‘Biodiversité’ et des ‘Eaux Internationales’ duGEF. La ‘Biodiversité des EcosystèmesLittoraux, Marins et d’Eaux Douces’ et le‘Programme basé sur les Masses d’Eaux’étaient les programmes opérationnelsappropriés dans ces domaines focaux. Leprogramme opérationnel ‘Domaine FocalMultiple des Terres et des Eaux’ était aussi

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Biodiversité du Lac Tanganyika” a été signépar tous les quatre pays riverains du lacTanganyika ainsi que par l’agence definancement (PNUD/GEF et l’agenced’exécution (Bureau des Services d’Appuiaux Projets des Nations Unies [UNOPS]).Avec ce document, le PNUD/GEF a engagé10 millions $US pour la réalisation du projetsur une période de 5 ans, projet conçu pour“améliorer la compréhension dufonctionnement de l’écosystème du lacTanganyika et l’impact des menaces guettantle système du lac, prendre les mesures quis’imposent pour le maintien de la salubritéet de la biodiversité de l’écosystème etcoordonner les efforts des quatre pays pourlutter contre la pollution et prévenir la pertede l’exceptionnelle diversité du LacTanganyika. ”

Les gouvernements du Burundi, dela Tanzanie, du Zaïre (aujourd’hui R.D.Congo) et de la Zambie constituent lacontrepartie du projet et se sont engagés àcontribuer en nature.

Au début de 1995, l’agenced’exécution UNOPS, a soumis le projet “Luttecontre la Pollution et autres Mesures pourProtéger la Biodiversité du Lac Tanganyika”à un appel d’offre international. A la suite dece processus, un consortium basé auRoyaume Uni composé du “Institute ofFreshwater Ecology (IFE)” (appeléaujourd’hui “Center for Ecology andHydrology”), du “Marine ResourcesAssessment Group (MRAG)” et du “NaturalResources Institute (NRI)” agissant enqualité de chef de file a été sélectionnécomme sous-contractant d’exécution. Lecontrat d’un montant de 7,8 millions $US(ramené plus tard à 8,12 US$3) pour exécuterle projet a pris effet le 7 août 1995. Dès ledébut du projet, l’appellation “Projet sur la

Biodiversité du Lac Tanganyika (PBLT) estdevenue l’abréviation populaire pourdésigner tout le titre du projet, “Lutte contrela Pollution et autres Mesures pour protégerla Biodiversité du Lac Tanganyika.”

2.2 Objectifs du Projet

L’objectif ultime du projet, tel que spécifiédans le Document du Projet, était de :

En élaborant le cadre logique du projet lorsde l’Atelier de Démarrage, cet objectif a étérésumé dans la forme du projet définitif quiest : Une Approche Coordonnée de GestionDurable du Lac Tanganyika.

Ce vaste objectif du projet a été sectionnéen six objectifs immédiats, chacun avec sapropre liste de résultats escomptés etd’actions (Document du Projet). Ces 6objectifs étaient les suivants :

• établir un programme régional de gestionà long terme pour la lutte contre la pollution,la conservation et le maintien de labiodiversité du lac Tanganyika

• formuler un cadre légal régional pour unegestion coopérative de l’environnement dulac

3 La différence, soit 1.319.068 US$ (le budget de fonctionnement de 9.440.609 US$ moins le contrat de 8.121.541US$ pour le consortium NRI), a été utilisée pour financer l’accord interagence avec la FAO pour les études surla circulation du lac, les frais associés à location du bateau , l’évaluation à mi-parcours et l’évaluation finale, latraduction et la confection de rapports, ainsi que les dépenses relatives au suivi du projet (participation duPNUD et de l’UNOPS aux Revues Tripartites et aux Réunions du Comité Directeur).

‘Dégager une approche régionaleeffective pour lutter contre la pollution etprévenir la perte de l’exceptionnellediversité eaux internationales du lacTanganyika. A cet effet, l’objectif dedéveloppement qui est visé est la créationdes capacités dans les quatre paysriverains pour gérer le lac sur une baserégionale en tant qu’un environnementcapital et durable.’

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• établir un programme d’éducation et deformation en matière d’environnement pourle lac Tanganyika et son bassin

• établir des mécanismes bien vérifiés pourune coordination de la gestion de laconservation du bassin du lac Tanganyika

• mettre en place un plan stratégique détailléà appliquer à long terme, lequel doit êtrebasé sur les résultats d’une série d’études

2.3 Structure du Projet

Le projet avait une structure lourde etcomplexe, Figure 2.1. Il faudrait noter quel’organigramme présenté à la figure 2.1. a étémodifié depuis les premières versionspubliées dans le documents de projet. Il a étérévisé avec du recul pour refléter les organes,l’ordre et les inter-relations établis au coursdu projet. Les organes clés du PBLTcomprenaient : le Comité Directeur Régional,le Comité Technique Consultatif; les ComitésDirecteurs Nationaux dans certains pays; lesCoordinateurs Nationaux et Groupes deTravail Nationaux; les Institutions Nationales;les Equipes des quatre pays chargées desEtudes Spéciales sur la Biodiversité, laPollution, la Sédimentation, les Pratiques dePêche et la Socioéconomie, les Composantesde Formation et d’EducationEnvironnementale; l’Unité de Coordination duProjet; le Sous-Contractant d’Exécution(Consortium NRI), l’Agence d’Exécution(UNOPS) ainsi que l’Organisme deFinancement (PNUD/GEF).

Le Comité Directeur Régional (CD)était composé du Coordinateur National et detrois hauts cadres issus des ministères del’environnement, des ressources naturelles,du développement ou d’autres secteurs danschacun des pays riverains. L’Unité deCoordination du Projet (UCP) et le PNUDétaient aussi représentés dans le ComitéDirecteur. Le Comité Directeur était chargéde : assurer la direction du projet en général,suivre de près l’évolution du projet, diriger etprendre toutes les décisions en matière depolitique à suivre et approuver lesprogrammes futurs. Un Comité TechniqueConsultatif régional (CTC), composé desexperts techniques issus des organesimpliqués activement dans le projet (commeles services de pêche, les parcs, les servicesde l’eau, les universités), appuyait le ComitéDirecteur en donnant l’orientation surl’exécution des études techniques et laconfection du Programme d’Action

spéciales visant l’amélioration de laconnaissance du lac dans son ensemble.Les information tirées de ces études sontfondamentales pour le développement desstratégies de gestion à long terme etserviront de base, dans certains cas, etde cadre pour des programmes derecherche et de surveillance à long terme

• réaliser des activités durables suivant lePlan d’Action Stratégique du LacTanganyika et des propositions de gestionenvironnementale incorporées.

Le Document de Projet a aussi indiqué quela réalisation fructueuse de ces objectifsdépendait de la participation d’une largegamme de parties prenantes.

Un Atelier de Démarrage du Projetmarquant la fin des analyses de ladocumentation et des études de base ainsique le début des activités régionales, a eulieu en mars 1996. Cet atelier a réuni pour lapremière fois, les membres du consortiumbasé au Royaume Uni et une variété departies prenantes provenant des quatre pays,y compris des scientifiques, des ONG et desdécideurs politiques. Les délégués à l’Atelierde Démarrage ont passé au peigne fin lesobjectifs immédiats du projet, les résultatsescomptés, les activités et le cadreopérationnel. Des plans de travailpréliminaires étaient aussi mis en place.

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Stratégique (PAS).La Tanzanie et la Zambie ont

opté pour des Comités Directeurs Nationauxformels composés des hauts responsablesissus des ministères ayant la tutelle sur lesactivités des projets dans leur pays. AuBurundi et en R.D. Congo, les Groupes deTravail Nationaux (GTN) ont joué ce rôle.Dans tous les quatre pays, le CoordinateurNational (CN), qui était dans chaque cas, unhaut responsable de l’organisme chef de fileen matière de la conservation et del’environnement (Tableau 2.1.), dirigeait leGTN. Le GTN, composé de 8 à 12 membresprovenant des institutions nationales

participantes et d’autres groupes de partiesprenantes, orientait l’exécution desprogrammes techniques dans chaque payspar le truchement d’un processus deconsultation, et établissait les prioritésnationales pour le PAS.

Le projet comprenait unprogramme technique à grande échelled’appui au développement du PAS. Ceprogramme consistait en une série d’étudesen biodiversité et les menaces qui guettentcette dernière, notamment : la pollution, lasédimentation, les pratiques de pêche ainsique les conditions socio-économiquesprévalant autour du lac. Les programmes de

Comité TechniqueConsultatif

Comité DirecteurNational: Tanzanie

Comité DirecteurNational: Zambie

Coord. Natl. +G.T.N.: Congo

Coord. Natl. +G.T.N.:

Tanzanie

Coord. Natl. +G.T.N.:Zambie

Progr.d'Action

Stratégique

Projet deConvention

Consortium NRI &Unité de Coord.

du Projet

Conservation et gestion durable de labiodiversité du lac Tanganyika

ratification

InstitutionsNationales

Zambie

PNUDGEF

UNOPS

Comité Directeur

InstitutionsNationalesTanzanie

InstitutionsNationalesR.D. Congo

Progr. Formation et Educ.

InstitutionsNationales

Burundi

Coord. Natl. +G.T.N. :Burundi

EtudesSpéciales de:Biodiversité

PollutionSédimentationPrat. de PêcheSocioéconomie

Figure 2.1 Organigramme du Projet sur la Biodiversité du Lac Tanganyika.Les organes sont indiqués dans les formes encadrées, celles qui sont indiquées en gras avaient unmandat régional. Les formes grises représentent les composantes du PBLT, la forme grise encadréereprésentant le principal objectif du PBLT.

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gestion et la Responsable de la LiaisonScientifique s’occupant du programmetechnique. Le consortium NRI assurait aussiune expertise technique en fournissant lesresponsables et les facilitateurs des étudesspéciales dans les domaines de: labiodiversité (MRAG), la pollution (IFE), lasédimentation (NRI), les pratiques de pêche(MRAG), la socioéconomie (NRI), la

2.4 Chronologie du PBLT

Le projet sur la Biodiversité du LacTanganyika a connu son lot de difficultés aucours de sa mise en œuvre. Le recrutementdu personnel clé, tant au niveau duconsortium d’exécution que dans les quatrepays, a causé des retards inévitables. Lesconditions sécuritaires changeantes ontperturbé souvent les activités du projet auBurundi et en R.D.Congo pendant la grande

formation et d’éducation sur l’environnementservaient de support à ces études. Cesprogrammes seront développés dans lasection 3.2.

En outre, le consortium NRI mettaità la disposition de l’Unité de Coordination duProjet un Coordinateur du Projet (CP), uneResponsable de la Liaison Scientifique (RLS)ainsi qu’un personnel d’appui. L’UCPadministrait et facilitait l’exécution desactivités régionales, le Coordinateur du Projet(CP) s’impliquant plus dans les aspects de la

Tableau 2.1 Organismes chefs de file et Coordinateurs Nationaux du PBLT

Organismes chefs de file et Coordinateurs Nationaux

Organisme chef de file en Burundi: Institut National pour l’Environnement et la

Conservation de la Nature

Coordinateur National: Dr. Gaspard Bikwemu (1995-1997)

Jean-Berchmans Manirakiza (1997-1999)

Boniface Nykageni (1999-2000)

Jérôme Karimumuryango (2000)

Coordinateur National Assistant: Gabriel Hakizimana

Organisme chef de file en R.D. Congo: Dépt. de Gestion des Ressources Naturelles

Renouvelables

Coordinateur National: Mady Amule

Coordinateur National Assistant: Dr. Nshombo Muderhwa

Organisme chef de file en Tanzanie: Division of the Environment

Coordinateur National: Rawson Yonazi

Coordinateur National Assistant: Hawa Msham

Organisme chef de file en Zambie: Environmental Council of Zambia

Coordinateur National: James Phiri

Coordinateur National Assistant: Munshimbwe Chitalu

formation et l’EE (NRI), de même que dessous-traitants et des consultants dans ledomaine de la planification stratégique (NRI)et la convention juridique (MRAG avec sous-traitance parEnAct). Ces membres duConsortium étaient chargés de produire desplans de travail régionaux, assurer lacoordination des activités, contribuer auprocessus du PAS et dégager les résultatspour leurs études ou leurs programmes.

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celui de recherche et celui de planificationstratégique, à cause du retard mis pourcommencer les études spéciales. Cependant,un effort spécial a été fait dans l’AnalyseDiagnostique Transfrontalière (Arusha, Mars2000) pour intégrer les conclusions desétudes spéciales.Le tableau 2.2. donne une chronologie de lagestion des activités du PBLT. Desinformations supplémentaires sur la gestiondes activités peuvent être trouvées dans les17 rapports trimestriels sur l’avancement duprojet, les procès verbaux et rapportsassociés aux réunions sur la gestion et lesautres documents du projet, qui sontdisponibles sur le sitehttp://www.ltbp.org/PDDGEN.HTM.

partie de la durée du projet. La leçon que nousen avons tirée est que la mise sur piedsd’infrastructures et de capacités humainesadéquates ne devrait pas être sous-estimée.Cela prend beaucoup de temps. Ces facteursont causé beaucoup de retards dansl’exécution du projet.

Au cours de la première AnalyseDiagnostique Transfrontalière (ADT Lusaka,Novembre 1998), les délégations ont critiquéla détermination des prioritésenvironnementales sans avoir à leur portéetoutes les données tirées des étudesspéciales. Alors qu’il aurait été idéal d’avoirterminé toutes les études spéciales avant decommencer le processus de déterminationdes priorités environnementales, le projet adû mener simultanément deux processus,

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Tableau 2.2 Chronologie des activités clés du PBLT

Date Activité

Octobre 1993 Le PNUD approuve le Document de Projet

7 Août 1995 Date officielle de début du contrat entre NRI et UNOPS pour la mise

en œuvre

Novembre 1995 Le CP et la RLS ouvrent leurs bureaux respectivement à Dar es

Salaam et à Kigoma

Janvier 1996 Production des ‘Examens de Base pour les Etudes Spéciales

Mars 1996 Atelier de Démarrage

8 Août–3 Septembre 1996 Evaluation des institutions et des ressources, mission de mobilisation

par les études spéciales

19-20 Septembre 1996 1ère Réunion du Comité Directeur du Projet

14-18 Septembre 1997 Réunion de Bujumbura pour lancer les programmes techniques dans

les pays francophones

22 Septembre–3 Octobre 1997 Atelier de formation sur les méthodes de recherche pour lancer les

programmes techniques dans les pays anglophones

19-20 Janvier 1998 1ère Revue Tripartite, 2ème Réunion du Comité Directeur du Projet

Juin 1998 La RLS déplace son bureau vers Bujumbura

12-13 Août 1998 3ème Réunion du Comité Directeur du Projet

Octobre 1998 Les facilitateurs font une tournée de mobilisation & commencent le

travail à leurs postes établis au bord du lac

1-29 Novembre 1998 Le PBLT subit une évaluation à mi-parcours

23-27 Novembre Analyse Diagnostique Transfrontalière Initiale

16 Décembre 1998 Le personnel du projet a de nouveau accès à la R.D. Congo après six

mois d’insécurité

25-27 Mai 1999 4ème Réunion du Comité Directeur du Projet et 2ème Revue Tripartite

22 Août 1999 Inauguration du Centre de Recherche en Hydrobiologie rénové, Congo

24-27 Août et Atelier pour rédiger la Convention, pays anglophones, suivi d’un atelier

30 Août–3 Septembre 1999 pour rédiger la Convention, pays francophones

21 Octobre 1999 Le personnel expatrié du PBLT est évacué du Burundi après le passage

à la Phase IV selon l’évaluation du niveau de sécurité par les NU qui a

persisté jusqu’au mois d’avril 2000.

1-5 Novembre 1999 Atelier juridique régional pour examiner du Projet de Convention

2-3 Decembre 1999 5ème Réunion du Comité Directeur du Projet

4-7 Janvier 2000 Atelier Régional pour rédiger le PAS

27-30 Mars 2000 Dernière Analyse Diagnostique Transfrontalière

1-3 Mai 2000 Dernière Réunion pour rédiger le PAS

4-5 Mai 2000 6ème Réunion du Comité Directeur: présentation du PAS et de la

Convention

Mai 2000 Le PBLT subit une dernière évaluation

12 Juillet 2000 Conférence ‘Lac Tanganyika – Investissement pour un Futur Durable’

Nairobi

13 Juillet 2000 7ème Réunion du Comité Directeur, 3ème Revue Tripartite à Nairobi

31 Juillet 2000 Date de Fin Officielle du Projet

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CHAPITRE 3.MISE EN OEUVRE ET RESULTATS ATTEINTS PAR LE PBLT

3.1 Renforcement des capacités etformation

Un des objectifs fondamentaux duPBLT était d’améliorer les capacitésdes gouvernements des pays

riverains et des institutions nationales àassurer le suivi et la gestion des ressourcesdu lac Tanganyika. Les chefs des étudesspéciales du PBLT ont effectué une tournéecomplète des quatre pays (8 Août – 3Septembre 1996) pour établir des relationsde partenariat avec les institutions nationalesqui devaient être les collaborateurs potentielsdu PBLT. A la même occasion, l’équipeévaluait les besoins humains et matérielsdont ces institutions avaient besoin pourétudier et faire le suivi du lac et de sonenvironnement (Allison et al. 1996). Unesérie de stratégies de formation ont suivi(Moreau 1997, Garnett 1997, Willoughby1997, Roland et Trudel 1998). Sur base deces évaluations, le PBLT a entrepris unevariété d’initiatives destinées à accroître lescapacités matérielles, humaines etinstitutionnelles dans les quatre pays.

3.1.1 Renforcement des capacitésmatérielles

Le renforcement des capacités matériellessous forme de remises à neuf, acquisitionsd’équipements et fourniture d’autresinfrastructures étaient aussi nécessaires dansles stations des pays riverains en vue deréaliser les programmes techniques du projet.Allison et al. (1996) ont identifié les principauxbesoins techniques des stations établies aubord du lac. Les personnes travaillant dansles institutions collaboratrices des quatre paysen ont identifié d’autres.

L’amélioration des infrastructures ainclus notamment la fourniture d’équipementsde communication, de véhicules et

circonstances différentes des quatre pays ontdicté des besoins et des stratégies différents.Par exemple, le manque d’un service detéléphone fixe à Uvira pendant tout le projeta empêché les connexions conventionnellespar email et fax. Par conséquent, la stationd’Uvira a été équipée d’un téléphonecellulaire afin de maintenir la liaison avec lesautres centres du projet.

Le Burundi, avec sa capitale situéeau bord du lac, abritait déjà de nombreusesinstitutions nationales bien équipées poureffectuer les études techniques. Parconséquent, plutôt que de créer des facilitésredondantes, le projet a renforcé leslaboratoires en place et a acheté du matérielciblé à leurs besoins spécifiques. En R.D.Congo, Tanzanie et Zambie, néanmoins, laplus grande partie du travail de terraineffectué au bord du lac a été réalisée par uneseule institution dans chacun de ces pays, àsavoir le Centre de Recherche enHydrobiologie (CRH), la “Tanzania FisheriesResearch Institute (TAFIRI)” et le“Department of Fisheries (DOF)”respectivement. Contrairement au Burundi,celles-ci étaient plutôt des stations trèsreculées à l’intérieur des pays et nécessitaientdes améliorations considérables avantl’introduction d’études techniques. Parmi cesfacilités, les rénovations de laboratoiresincluaient notamment: des bancs delaboratoire, des microscopes, des centrifuges,des réfrigérateurs, des congélateurs, de laverrerie, des réactifs ainsi que d’autresconsommables. Le bâtiment historique duCRH, en plus des fournitures de laboratoire,nécessitait un nouveau toit, une nouvelleplomberie ainsi que de nouvelles installations

la fourniture de documentation scientifique,etc. Le tableau 3.1 récapitule certaines desprincipales contributions matérielles. Les

d’ordinateurs, la remise à neuf de bâtimentset de bateaux, et de matériel de laboratoire,

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communautés de pêcheurs et d’agriculteurs,les étudiants depuis l’école primaire jusqu’àl’université, les scientifiques et lestechniciens, le personnel du projet, lessurveillants des parcs, les gestionnaires deressources naturelles ainsi que les cadres dugouvernement.

La stratégie de formation a passé parplusieurs incarnations au cours de la vie duprojet (Moreau 1997, Garnett 1997,Willoughby 1997), qui se sont terminées parl’adoption et la mise en œuvre, pour unegrande part, de la stratégie de formationdéveloppée par Roland et Trudel (1998).Roland et Trudel ont réalisé une Evaluationdes Besoins en Formation (EBF) détaillée,qui s’appuyait sur plus de 100 interviewsréalisées avec les parties prenantes descapitales des pays riverains et des stationssituées au bord du lac. Ces interviews ont

Tableau 3.1 Ressources matérielles et infrastructures fournis par le PBLT

Prestations Burundi R.D. Congo Tanzanie Zambie

Rénovation du laboratoire X X X

Mise à neuf du bateau de recherche X X

Matériel de laboratoire X X X X

Ordinateurs et imprimantes pour les stations X X X X

Connexions email X X X

Installation radio HF* X X

Installations radio VHF X X XBateaux de travail en fibre de verre/

gonflables + moteurs X X X X

Matériel de plongée SCUBA X X X X

Onduleurs X X X

Ordinateurs et imprimantes pour CN X X X X

Véhicules de terrain 4x4 X X X X

*Les conditions sécuritaires du Burundi et de la R.D. Congo n’ont pas permis au projet d’obtenir des fréquences radio HF pour cesstations.

électriques pour le rendre opérationnel.Les rénovations du bâtiment du CRH

ont été suspendues à plusieurs reprises àcause de la détérioration des conditionssécuritaires. Bien que les rénovations aientété achevées vers la fin du projet au moisd’Août 1999, certains des programmestechniques avaient pu fonctionner malgrétout. Les rénovations et les installations auxstations TAFIRI et le Département desPêches (DOF) étaient pour une grande partterminés en Janvier 1998. Ces rénovationset installations étant en place, lesprogrammes techniques du PBLT pouvaientalors commencer.

3.1.2 Renforcement des capacitéshumaines et formation

La composante Formation du PBLT étaitcompliquée par le fait que dans le documentdu projet, la formation était liée à l’éducationsur l’environnement (objectif 3: “le projetmettra en place un programme d’éducationsur l’environnement et de formation pour lelac Tanganyika et son bassin”) bien que dansle budget du projet, l’éducation surl’environnement avait été liée à l’étude de

socioéconomie car tous les deux visaient lescommunautés riveraines. En outre, toutes lesétudes techniques comportaient descomposantes de formation. Ceci a fait quependant des années, il était difficile de savoirà qui la formation du PBLT s’adressait, carcela dépendait de celui à qui on posait laquestion, et la formation incluait à la fois: les

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permis d’identifier les besoins de formationprioritaires suivants:

• Formation de Formateurs (FDF) etTechniques de Communicationpour les affiliés au projet quiformaient d’autres personnes et/outravaillaient avec les communautésvivant au bord du lac,

• Création d’équipe multidisciplinaireau bord du lac pour relater ettraduire les résultats des étudesspéciales en faveur des non-scientifiques,

• Formation en gestion du projet eten techniques de gestion desconflits pour les cadres du projetet les autres affiliés du projet,

• Formation sur les questionsenvironnementales spécifiques aulac Tanganyika,

• Formation technique spécialisée(au pays ou à l’étranger).

Sur base de ces besoins en formationprioritaires, une stratégie de formation a étédéveloppée (Roland et Trudel 1998), laquelleinsistait sur la réalisation des buts et desobjectifs du PBLT à travers la formationappropriée des principaux partenaires. Leurstratégie encourageait une formation quirassemblait les différents groupes du projetet les participants provenant des quatre pays,avec l’aide de formateurs bilingues. Lessessions de formation devaient être à courtterme, pratiques et de nature participatives.

La stratégie de formation a étéentravée par le fait que le projet n’a pas étécapable de nommer un facilitateur régionalde formation, comme recommandé parRoland et Trudel (1998), et le projet avaitterminé ou engagé trop de moyens dans laformation lorsque la stratégie de formation etles Coordinateurs d’Education, Formation etCommunication (CFEC) ont été finalementmis en place. Néanmoins, les CFEC, encollaboration avec les consultants

internationaux, ont fait progresser leprocessus de formation à travers une séried’ateliers conçus pour les besoins deformation et d’éducation sur l’environnement.Dans ces ateliers, ils ont établi desprogrammes nationaux de formation etd’éducation sur l’environnement, depuis lesEBF jusqu’à la rédaction de propositions et àla mise en œuvre d’activités, et ont développéles aptitudes nécessaires pour exécuter leurprogramme. Entre les ateliers et les visitessur terrain, les consultants internationaux pourla formation et l’éducation sur l’environnementfournissaient un soutien technique par le biaisde messages email adressés aux équipesdes CFEC, les aidant à affiner et à mieuxfocaliser leurs activités.

Ces activités, ainsi que les autresactivités de formation sponsorisées par lePBLT, sont résumées dans le Tableau 3.2. Enplus, chaque étude spéciale organisait uneformation sur le tas assez importante pourses techniciens.

Ces activités de formation étaientnotamment: l’apprentissage des techniquesde jaugeage de rivières, la participation auxexpéditions d’échantillonnage des sédiments,l’apprentissage des identifications desespèces de poissons, la maîtrise destechniques de surveillance de la quakité deseaux, la rédactions de propositions de projets,l’apprentissage des techniques pour lesévaluation rurales rapides et les autresméthodes de socioéconomie, l’organisationdu travail de terrain et la gestion des budgetsde terrain. Les termes de référence desfacilitateurs recrutés par le PBLTcomprennaient les tâches de formation, et laformation sur le tas était l’une de leursprincipales activités dans leur contactjournalier avec les équipes des étudesspéciales.

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Tableau 3.2 Activités de formation du PBLTBD=Burundi, CO=R.D. Congo, TZ=Tanzanie, ZM=Zambie

DATE PARTICIPANTS TITRE DEL’ACTIVITE LIEU RESPONSABLEJan 97 Evaluation des Besoins Tanzanie S. Garnett

en Formation

Jan-Fév 97 Cadres locaux Atelier de Formation ERP Mpulungu, ZM P. Townsely

Avril 97 Evaluation des Besoins Kinshasa, CO J. Moreauen Formation

sur le tas Equipes ESPP:6 Tanzaniens, 5 Zambiens Méthodes des Pratiques Kigoma, TZ & P. Petit

de Pêche Mpulungu, ZM

6-8 Mai 97 80 partenaires locaux Atelier des parties prenantes Mpulungu, ZM S. NsongelaP. Chipungu

Mai-Juin 97 Responsables EE de ‘Sensibilisation aux Actions’ ICCE, UK P. Vare, ICCETanzanie, Zambia: S. Méthodes d’EducationNsongela,B. Tarimo, sur l’EnvironnementJ. Wakibara,D. Sellanyika

Juin, 97 Groupes de théâtre locaux Formation de groupes de Mpulungu, ZM P. Vare ICCEthéâtre

Sept-Nov 97 4 Burundias, 4 Congolais Formation en plongée & Kigoma, TZ 3 Frontier Trainers3 Tanzaniens, 4 Zambiens en méthodes d’explorationprovenant des institutions sous-marineau bord du lac

Juin-Sept 97 Cadrs locaux, TZ Méthodes ERP Kigoma, TZ S. EvisonC. Mung’ong’o

Sept 97 18 scientifiques provenant Introduction au SIG Kigoma, TZ J. Rutterde TZ, ZM

Sept 97 18 scientifiques provenant Atelier de Formation ES Kigoma, TZ C. Foxall, E. Allison, T.de TZ, ZM mixte Bailey-Watts, R. Bills, R.

Duck, K. Martens, K. West

Sept-Oct 97 8 Tanzaniens provenant Atelier sur les Méthodes Kigoma, TZ S. Evison,d’ONG SE/EE C. Mung’ong’o

Nov. 97 5 Tanzaniens provenant Capture & traitement des Kigoma, TZ R. Loftiede ‘Meteorological Training Données du SystèmeSchool’ NOAA/LARST

sur le tas Equipe Tanzanienne ESP Méthodes de l’Etude de Kigoma, TZ F. Chale98-99 8 membres Pollution

98-99 Participant ESSED, E. Msaky Analyses de Pollen U Arizona, EU A. Cohen

Juin- 11 étudiants univ. provenant Projet Nyanza: formation sur Kigoma, TZ Plisinier, C. Scholtz, G.Juillet 98 du BD, CO, TZ, ZM la géologie, limnologie, et Ntakimazi

biologie des Lacs Africains

Juin- 16 Biologistes provenant Méthodes ESBIO & Atelier Bujumbura, BD L. DeVos, M.Juillet 98 du Burundi & D.R. Congo de Formation Gashagaza, K.,

Martens, E. Allison, K.West

98-00 Participant ESSED, M.Sc. en hydrologie Univ. de Dar H. NkotaguC. Rubabwa TZ & autres

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Tableau 3.2 Activités de formation du PBLT (con’t)BD=Burundi, CO=R.D. Congo, TZ=Tanzanie, ZM=Zambie

DATE PARTICIPANTS TITLE DE L’ACTIVITE LIEU RESPONSABLE

Jan 99 4 CFEC & 4 collègues Atelier pour établir Bujumbura, BD R. Rolandprovenant du BD, CO, TZ, le Programme de Formation M. TrudelZM + facilitateurs ES & d’EE

Fév -Mars 99 8 biologistes provenant du Formation sur la Plongée Kigoma, TZ C. Furrer + autresBD, CO, TZ, & ZM & Méthodes de Recherche

sous-marine

8-19 Mars 99 24 biologistes provenant du Formation en Taxonomie Kigoma, TZ G. Ntakimazi, M. Nshombo,BD, CO, TZ, & ZM K. West

Mars 99 4 CFEC & 4 collègues Atelier pour le Développement Kigoma, TZ M. Trudelprovenant du BD, CO, du Programme EETZ, ZM

Juillet 99 4 CFEC & 8 collègues Atelier sur la Formation des Bujumbura, BD R. Roland provenant du BD, CO, Formateurs & les Techniques M. TrudelTZ, ZM de Communications

Juillet- 12 étudiants Univ. provenant Projet Nyanza: Formation Kigoma, TZ A. Cohen, K. Lezzar, E. Août 99 du BD, CO, TZ, ZM sur la géologie, la limnologie, Michel, P.D. Plisinier,

et la biologie des lacs Africains G.Ntakimazi

Nov 99 8 socio-economistes Atelier de Développement Kigoma, TZ K. Meadows,provenant du BD, CO, du Programme ESSE K. ZwickTZ & ZM

2-6 Fév 00 8 spécialistes de pollutio Méthodes pour l’inventaire de Kigoma, TZ C. Foxall, O. Drieuprovenant du BD, CO, la Pollution IndustrielleTZ, ZM

14-25 Fév 00 7 specialistes provenant Introduction au SIG & Dar es Salaam, A. Millsdu BD, CO, TZ, ZM Métadatabases du PBLT TZ V. Obsomer

Fév 00 Equipes CFEC, Visite de suive & évaluation Kigoma, TZ M. TrudelBD, CO, TZ, ZM avec formation EE Mpulungu, ZM R. Roland

spécialisée

Fév00 7 biologistes provenant Formation sur la base de Kigoma, TZ E. Allison, R. Paley,du BD, CO, TZ, ZM données ESBIO & atelier P. Ndamama

sur l’analyse des données

Juillet- 12 étudiants d’université Projet Nyanza: Formation sur Kigoma, TZ A. Cohen, K. Lezzar, E.Août 00 provenant du BD, CO, la géologie, la limnologie, et la Michel, P.D. Plisinier,

TZ, ZM biologie des Lacs Africains G.Ntakimazi

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4 Au sein du consortium établi au Royaume Uni, MRAG avait la direction de l’ESBIO et a sous-contracté un chercheur de la “School ofDevelopment Studies” de l’Université d’East Anglia pour conduire les aspects techniques de cette étude.

envers la Convention sur la DiversitéBiologique (CDB) et le Fonds pourl’Environnement Mondial (GEF).

En plus de la facilitation desdiscussions tout au cours du projet sur lesquestions de biodiversité, l’ESBIO adéveloppé un programme de recherche pourcollecter et archiver les informations sur labiodiversité du lac Tanganyika. Dans lespublications scientifiques couvrant la périodedu milieu du 19ème siècle à la Première

3.2 Programmes techniques

Une série de programmes techniquesconstituaient la base du Projet sur laBiodiversité du Lac (PBLT). Il s’agissaitnotamment des programmes suivants:études spéciales de biodiversité, pollution,sédimentation, pratiques de pêche, etsocioéconomie, qui étaient conçus pourcollecter des données sur l’état actuel de labiodiversité du lac Tanganyika et les menacesà son encontre, afin d’aviser et d’aider ledéveloppement du Programme d’ActionStratégique (PAS); un programmed’éducation sur l’environnement conçu pourdonner des informations sur l’utilisationdurable et la conservation des ressources dulac Tanganyika dans l’intérêt descommunautés locales; le PAS qui fournit uneliste hiérarchisée des interventions de gestionpour garantir l’utilisation durable et laconservation du lac Tanganyika; etfinalement, un projet de Convention qui lieles quatre pays dans un accord juridique pourgérer de façon durable et conserver le lacTanganyika. La figure 3.1 est un diagrammeschématique représentant les relations entreces études. La section 3.2 décrit les objectifset les résultats de ces différents programmeset études spéciales.

3.2.1 Etude Spéciale de Biodiversité

L’Etude Spéciale de Biodiversité (ESBIO4 ),l’une des études spéciales destinées àaviser le processus de PAS, a collecté etsynthétisé des informations sur l’état desressources biologiques du lac Tanganyika.Comme telle, l’ESBIO a appuyé les étudesspéciales relatives aux menaces (pollution,sédimentation, pratiques de pêche) quiessayaient d’évaluer l’impact des différentesmenaces à la biodiversité du lac Tanganyika.

3.2.1.1 Objectifs et Stratégie

L’objectif global du PBLT était d’établir un‘programme régional de gestion à long termepour la lutte contre la pollution, la conservationet le maintien de la biodiversité du lacTanganyika’ (Document de Projet 1993).Reconnaissant que la définition du terme‘biodiversité’ diffère d’un partenaire du projetà l’autre, l’ESBIO a pris l’initiative de faciliterles discussions à propos du terme et depromouvoir la définition de la Convention surla Diversité Biologique (PNUE 1994) qui ditque la diversité biologique ou biodiversité est

Allison (1998) a produit un utile ‘Aide-Mémoire concernant la Convention sur laDiversité Biologique et le Fonds pourl’Environnement Mondial,’ qui a servi unéventail de parties prenantes du PBLT, depuisles techniciens des études spéciales jusqu’auComité Directeur, en tant que document clédécrivant le rôle du PBLT dans le respect desengagements pris par les pays riverains

‘la variabilité entre les organismes vivants detoutes les sources y compris, entre autres, lesécosystèmes terrestres, marins et autresécosystèmes aquatiques ainsi que lescomplexes écologiques dont ils font partie ;ceci inclut la diversité entre les espèces, entreles espèces et les écosystèmes.’

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Conférence Internationale sur la Conservationet la Biodiversité du Lac Tanganyika en 1991,les scientifiques du monde entier ont reconnuque le lac Tanganyika est un écosystèmeextraordinairement riche et varié. Bien que labiodiversité exceptionnelle du lac Tanganyikaest bien acceptée, nos connaissancesconcernant cette biodiversité (qu’est-ce quec’est? où est-elle? comment est-elledistribuée?) sont variées et éparpillées dansla littérature. En conséquence, un despremiers objectifs de l’ESBIO a été d’étudierles niveaux actuels de la biodiversité du lacTanganyika dans la littérature. Les autresobjectifs consistaient à: identifier la distributiondes principaux types d’habitats du lac, avecun accent particulier sur les aires protégéesexistantes ou prévues; suggérer les endroitsprioritaires de conservation sur base desconnaissances existantes et d’un travaild’enquête supplémentaire là où nécessaire;et développer programme durable desurveillance de la biodiversité. Avecl’orientation de consultants internationaux,l’ESBIO a rassemblé, formé et pris en chargele développement d’une équipe

régionalement intégrée ayant la capacité decollecter, archiver et réaliser des analyseslimitées de données sur la biodiversité afinde s’attaquer à ces objectifs.

3.2.1.2 Résultats

L’ESBIO était une étude technique à formede processus qui a atteint une variété derésultats dont: les méthodologies derecherche sous-marine, l’instruction deséquipes, les bases de données, et lesrapports scientifiques. Cowan et Paley (2000)ont décrit le processus ESBIO en détail et ontdonné une vue d’ensemble des réalisationset des résultats de l’ESBIO. Tous les rapportsde l’ESBIO sont disponibles sur le site webdu PBLT à l’adresse:http://www.ltbp.org/PDD1.HTM

3.2.1.2.1 Méthodologie

L’évaluation de la biodiversité est une sciencerelativement neuve, et la plupart desméthodologies et des protocoles ont étédéveloppés pour des situations écologiques

Figure 3.1 Relations entre les différentes composantes techniques du PBLT (Allison et al.2001)

CONVENTION SUR LAGESTION DU LAC TANGANYIKA

PROG. D'ACTION STRATEG.

TANGISG

Progr. Form. et Educ. Env.

ESPP

ESPOL ESSED

ESBIO

ESSE

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qui étaient différentes de celle du lacTanganyika. Par conséquent, l’ESBIO aconsacré un temps et des énergiesconsidérables à développer desméthodologies d’étude de la biodiversitéaquatique appropriées à l’environnement dulac Tanganyika. L’environnement du lacTanganyika comprend un éventail variéed’habitats, dont des substrats rocheux,sablonneux et/ou mixtes le long de pentesraides ou graduelles. En plus de la prise encompte de ces variables, les méthodologiesdevaient être développées pour des sites oùles chercheurs ne pouvaient pas entrer dansle lac à cause des populations localisées decrocodiles et d’hippopotames. Lesprocédures et les méthodologies étaientmodifiées tout au long de la vie du projet surbase de considérations scientifiques etpratiques soulevées au cours des essaispratiqués sur terrain. Ces procédures, avecdiscussion et justification, sont détaillées dansAllison et al (2000). Elles représentent lapremière tentative compète d’étude descomposantes de la biodiversité du lac d’unefaçon standardisée, quantitative etreproductible à l’aide de la technique SCUBA(appareillage autonome de respiration sousl’eau). Dans un projet impliquant beaucoupde scientifiques provenant des quatre paysriverains et de l’ensemble de la communautéscientifique, l’importance de lastandardisation des procédures et de leurdocumentation ne pourrait pas être assezsoulignée. A cette fin, Allison et al (2000)serviront comme une importante ressourcepour la formation de nouvelles équipes et ledéveloppement de protocolessupplémentaires.

Les inventaires de la biodiversitééchantillonnent rarement le biote entier. Acause des connaissances rudimentaires dela taxonomie pour beaucoup de groupes dechercheurs au lac Tanganyika et des effortsconsidérables investis dans la formation desparticipants dans la taxonomie et laméthodologie, l’ESBIO a sélectionné deux

groupes, les poissons et les mollusques, pourservir de substituts de l’ensemble de labiodiversité (TBS). Les poissons et lesmollusques ont l’avantage d’être relativement: variés, répandus, à taxonomie bien connue,et faciles à étudier (abondants, non-cryptiques). Ces groupes se complètent aussimutuellement car les poissons sont desinvertébrés mobiles et les mollusques sontdes invertébrés sédentaires.

Les études de la biodiversitécommencent avec une évaluation du site parl’équipe ESBIO et une cartographie grossièrede la côte et du littoral jusqu’aux habitats dela zone sub-littorale peu profonde établie àl’aide d’une planche manta remorquée. Cettecartographie aquatique fournit desinformations sur les habitats et les substratsainsi que les données nécessaires à lasélection des sites pour les études détailléesde la biodiversité. Une fois que les sites desétudes détaillées sont choisis, les membresde l’équipe ESBIO effectuent les recherchessuivantes à l’aide de la technique SCUBA:

• Cartographie à petite échelle dusite de recherche (0-15 m deprofondeur). Celle-ci comprendnotamment le profil des substrats,l’inclinaison, le type et d’autrescaractéristiques. Des cartesdétaillées des substrats et desprofils des sites de recherche sontcrées à partir de ces données.

• Etude de la biodiversité desmollusques (15, 10, 5, 0 m deprofondeur)

• Inventaire Visuel en Position (IVP)pour les poissons (15, 10, 5, 0 mde profondeur)

• Inventaire Visuel Rapide (IVR) pourles poissons (15, 10, 5, 0 m deprofondeur)

• Etude des poissons au filet maillant(10 m de profondeur)

Le raisonnement et les procédures pour cesméthodes sont entièrement expliqués dans

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Allison et al. 2000, un guide de terrain détaillépour les équipes ESBIO et toute autrepersonne intéressée par l’étude de labiodiversité du lac Tanganyika. Aux sites oùles plongeurs ne pouvaient pas entrer dansle lac à cause des crocodiles ou deshippopotames, les équipes ESBIO onteffectué des inventaires limités d’habitats, demollusques et de poissons à l’aide deséchantillonneurs bennes, des dragues et desfilets maillants. En plus des inventaires de labiodiversité, ces procédures forment aussi labase du programme ESBIO de surveillancede la biodiversité.

3.2.1.2.2 Capacités humaines

En plus du développement de méthodes pourévaluer la biodiversité du lac Tanganyika, unautre important résultat de l’ESBIO a été laformation d’une équipe régionalementintégrée ayant des aptitudes à conduire desinventaires de la biodiversité. Ledéveloppement de cette équipe a été un longprocessus exigeant des apports d’une variétéde spécialités, dont: la plongée SCUBA, lesméthodes d’inventaire biologique etécologique, la taxonomie du biote du lacTanganyika, la planification logistique, lagestion des données ainsi que l’analyse et laconfection de rapports.

A l’occasion de deux cours deformation bilingues, 21 plongeurs provenantdes institutions établies au bord du lac, ontété formés à la plongée, acquérant lescertificats BSAC ou PADI. Une fois certifiésen plongée, ces membres des équipesESBIO ont entièrement pris part dans ledéveloppement et l’essai sur terrain desméthodes d’inventaire de la biodiversitédécrites dans la section 3.2.1.2.1. Même sil’ESBIO a limité ses inventaires aux poissonset aux mollusques en tant qu’indicateurs del’ensemble de la biodiversité, ces groupesincluent toujours plus de 400 espècesdifférentes que les membres des équipesdevaient apprendre à identifier. Plusieurs

sessions de formation en taxonomie pour lespoissons, les mollusques et les invertébrésont été conduites pour permettre auxmembres des équipes de mener desinventaires. Au cours des inventaires ESBIO,tous les membres des équipes ont acquis uneexpérience pratique dans la logistique. Acertaines occasions, c’était vraiment unegageure que de planifier et d’organiser lamobilisation des équipes allant jusqu’à 24chercheurs, en provenance de quatre payset devant se rendre dans des sites reculés,manquant d’électricité, de nourriture et deprovisions de carburant, et cela pendant dessemaines entières. Finalement, bien que tousles membres des équipes ESBIO ont acquisde l’expérience dans la collecte et la gestiondes données, des sous-groupes des équipesont participé dans l’analyse des données etla confection de rapports. Le résultat de cesefforts est la mise sur pieds d’un réseau dechercheurs au bord du lac ayant un historiqued’expériences partagées dans la formation etla recherche, lesquels chercheurs formentmaintenant une équipe ESBIO régionalementintégrée.

3.2.1.2.3 Bases de données

Deux bases de données écrites en MicrosoftAccess ont été développées en tant qu’unepartie de l’ESBIO. La première était une basede données documentaires créée en vue desatisfaire à l’objectif de l’ESBIO consistant à‘étudier les niveaux actuels de la biodiversitédu lac Tanganyika.’ La documentation,regroupant au moins l’équivalent de 150 ansde recherche biologique sur le lac Tanganyika,est variée et éparpillée à travers le monde.Une partie de ces informations ne résidentmême pas dans les pays riverains du lacTanganyika. L’ESBIO a pris la priorité decompiler de manière centralisée lesinformations concernant les emplacements etles gammes des espèces, entre autresdonnées, dans une seule base de données.La base de données est conçue de façon a

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être recherchée et à réagir réciproquementavec le Système d’InformationsGéographiques (SIG) du PBLT, afin que lesgestionnaires des ressources naturelles et lesplanificateurs puissent prendre des décisionsdocumentées et basées sur lesconnaissances actuelles concernant lesdistributions des espèces quand ils planifientpour la gestion et la conservation de labiodiversité du lac Tanganyika. A la fin duprojet, cette base de données documentairescontenait 3.473 entrées d’emplacementsd’espèces provenant de 144 références.Nous espérons que cette ressource de basede données documentaires continuera àgrossir et servira de bureau centrald’informations biologiques concernant le lacTanganyika. Elle est distribuée auxinstitutions clés de la région et est disponible

par le biais du « Marine ResourcesAssessment Group (MRAG)» du RoyaumeUni.

En plus de la base de donnéesdocumentaires, l’ESBIO a aussi développéune base de données des observations afind’archiver et de gérer toutes les donnéescollectées sur les variations des habitats, desmollusques et des poissons selon lesméthodologies décrites dans la section3.2.1.2.1. Celle-ci inclut toutes les donnéescollectées par les équipes ESBIO pendant lavie du projet et permet des analyses àl’échelon national, régional ou lacustre. Labase de données des observations réagitréciproquement avec la base de donnéesdocumentaires et le SIG du PBLT. Ceci est lepremier ensemble complet de donnéestaxonomiques qui ait été produit à l’échelon

Figure 3.2 Exemple de carte des substrats de la zone littorale du PN de Nsumbu établie à partir del’observation par manta (Paley and Sinyinza 2000)

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du lac selon des procédures standardisées;toutes les données ont également ététransférées à la base de donnéesdocumentaires. Les recherches de cette basede données sur les habitats, la richessespécifique et la diversité forment la base desrapports techniques de l’ESBIO (section3.2.1.2.4) et de l’avis au Programme d’ActionStratégique (Allison et al 2000 et section3.3.2.1).

3.2.1.2.4 Biodiversité du lac Tanganyika

Cette section examine les résultats techniquesde l’ESBIO. A cause de son mandat consistantà fournir des informations sur les airesprotégées et la conservation au lacTanganyika, la plus grande partie des efforts

de l’étude de l’ESBIO étaient concentrés surles eaux adjacentes aux parcs nationaux (PN)ou aux aires protégées (AP). Cependant, untravail supplémentaire de recherche et labase de données documentaires ESBIOpermettent quelques considérations lesmodèles de la biodiversité de tout le lac chezles poissons.

Cette section résume les modèles debiodiversité rapportés dans Allison et al.(2001). Veuillez vous référer à ce documentpour: les détails concernant l’effortd’échantillonnage et les analyses, les nomsdes espèces et les listes des modèles de ladiversité des poissons et des mollusquesdiscutés dans cette section, ainsi que d’autresinformations.

Tableau 3.3 La proportion de chaque type majeur de substrats observé par planche manta dans leseaux adjacentes aux PN, en kilomètres, et en termes de pourcentage de la côte de l’aire protégée

(Allison et al. 2001)

Zone de Type de RechercheRecherche Roche Gravier Sable Mixte Roche mixte Sable mixte

(km) (%) (km) (%) (km) (%) (km) (%) (km) (%) (km) (%)

Gombe 4.8 24.5 - - 10.7 54.9 4 20.5 - - - -

Mahale 25.2 42 0.6 1 12 20 12.6 21 6 10 3.6 6

Nsumbu 34 44 1 1 18 23 2 3 13 17 9 12

All areas 64 40.9 1.6 1 40.7 26 18.6 11.9 19 12.1 12.6 8.1

*A cause de la faible visibilité et de la densité des crocodiles et des hippopotames, le PN de la Rusizi n’a pas été échantillonné par latechnique de planche manta remorquée. Cependant, un échantillonnage ultérieur de mollusques effectué par drague a confirmé la

prédominance des substrats doux (sable, vase, boue).

Figure 3.3 Carte des profils et des habitats élaborée par l’ESBIO à l’aide de la technique SCUBA(Paley et al. 2000)

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Habitats:Les habitats sub-littoraux adjacents au AP etexistant dans d’autres localités ont étécartographiés à l’aide de la techniqued’observation manta décrite dans la section3.2.2.2.1. Cette méthode fournit unecartographie grossière de la distribution deshabitats sub-littoraux dans une profondeurd’eau de 2-10 m. La figure 3.2 montre unexemple de carte de substrats effectuée parla méthode d’observation manta. Plus de 500km de la côte du lac Tanganyika (incluant lapresque totalité des côtes du Burundi et deZambie) ont été cartographiés de cette façon.

Les résultats des observations parmanta montrent que les principaux typesd’habitats (sablonneux, rocheux, et mixtessable/roche) sont bien représentés dans leseaux adjacentes aux AP (Tableau 3.3). LesPN de Mahale Mountains et de Nsumbu sontclairement dominés par des substrats rocheuxet de roche mixte, tandis que l’aspectsablonneux domine à Gombe Stream. A tousces trois parcs, on a trouvé que la majoritéde ces habitats étaient relativement purs. Enplus, des habitats spécialisés (comme les litsde coquilles, les groupes de macrophytesémergeants, les récifs de stromatolites) sontaussi représentés dans les zones aquatiquesadjacentes aux PN. Bien qu’abritant unéventail plus limitée d’habitats, la RéserveNationale de la Rusizi comporte beaucoup degroupes de macrophytes émergeants, unimportant delta de rivière ayant des substratsboueux, ainsi que des eaux turbides richesen éléments nutritifs qui ne sont pasautrement bien représentées près des autresAP.

Ces cartes d’habitats à échellegrossière et classifications des substrats ontété utilisés pour sélectionner des sites pourl’étude de la biodiversité et la cartographieplus détaillée des habitats. Beaucoup de sitesont été étudiés en détail pour les habitats, lesmollusques et les poissons par les équipesde l’ESBIO en utilisant les techniques SCUBAet les techniques éloignées. Des données

pour les cartes détaillées des habitats et desprofils ont été collectées en conjonction avecles études de la biodiversité. La figure 3montre un exemple de carte détaillée deshabitats et des profils.

Modèles de la biodiversité de l’ensemble dulac:L’évaluation brute initiale de la biodiversitéconsidérait les modèles de la distribution despoissons en se référant aux trois bassinsbathymétriques du lac Tanganyika. Ces troisbassins sont crûs être un important facteurcontrôlant la biogéographie de la faune dulac Tanganyika (Ruber et al.1997).Clairement, ceci a des implications profondespour la conservation, car les stratégies degestion seraient différentes si, par exemple,90 pour cent des espèces étaient confinéesà un seul bassin plutôt que si 90 pour centdes espèces étaient distribuées à travers toutle lac.

En comparant certaines études del’ESBIO figurant dans une base de donnéesdocumentaires des 194 espèces pourlesquelles l’ESBIO possédait des données delocalisation, on trouve que le plus grandpourcentage des espèces de poissons, 70pour cent, sont circumlacustres, c.à.d. qu’ilsapparaissent dans tous les trois bassins. Lebassin central est le plus pauvre, car on ytrouve seulement deux cent des espèces,bien que les bassins nord et sud abritentrespectivement 16 et 12 pour cent (Tableau3.4).

Ces enregistrements de la base dedonnées relèvent qu’entre 175 (R.D. Congo)et 205 (Zambie) espèces de poissons sontprésentes dans chaque pays. Comme on s’yattendait, le modèle est assez standard danstous les pays: les cichlidés représentent lamajorité de toutes les espèces de poissonstrouvés (environ 68 pour cent), et seul une àtrois autres familles contribuent plus de cinqpour cent au total général (Tableau 3.5).

Dans l’actuelle base de donnéesdocumentaires, on a trouvé que 49 espèces

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Tableau 3.4 Nombre d’espèces trouvées exclusivement dans chaque bassin du lac Tanganyika(Allison et al. 2001)

Basin No. d’espèces % du total

Nord 32 16

Milieu 03 02

Sud 23 12

Circumlacustre 136 70

Total: 194 100

Tableau 3.5 Nombre d’espèces par famille enregistrées dans chaque pays riverain (Allison et al. 2001)

Famille Burundi RD Congo Tanzanie Zambie

no. spp% no. spp % no. spp % no. spp %

Anabantidae 1 1%

Bagridae 13 7% 11 6% 10 5% 12 6%

Centropomidae 4 2% 4 2% 4 2% 4 2%

Characidae 6 3% 1 1% 4 2% 5 2%

Cichlidae 131 68% 127 73% 138 72% 149 73%

Citharinidae 1 0%

Clariidae 3 2% 4 2% 4 2% 4 2%

Clupeidae 2 1% 2 1% 2 1% 2 1%

Cyprinidae 11 6% 5 3% 7 4% 3 1%

Cyprinodontidae 2 1% 2 1% 2 1% 2 1%

Distichodontidae 1 1%

Malapteruridae 1 1% 2 1% 2 1% 1 0%

Mastacembelidae 9 5% 9 5% 7 4% 5 2%

Mochokidae 6 3% 6 3% 7 4% 10 5%

Mormyridae 1 1% 1 1% 1 1% 3 1%

Polypteridae 2 1% 2 1%

Protopteridae 1 1% 1 1% 1 0%

Tetraodontidae 1 1% 1 0%

Totaux 192 100% 175 100% 191 100% 205 100%

Tableau 3.6 Nombre d’espèces de poissons enregistrées dans les eaux adjacentes à chaque PN(Allison et al. 2001)

Parc National Nombre d’espèces Nombre d’espèces que l’ESBIO a contribué sur le total (%)

Mahale 160 45 (28%)Rusizi 105 05 (05%)Nsumbu 99 66 (67%)Gombe 62 52 (84%)

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de poissons étaient exclusifs à un des quatrepays. Ces espèces sont distribuées commesuit, Burundi: 17, R.D. Congo: 7, Tanzanie: 5et Zambie: 17. Le nombre élevé d’espècestrouvées exclusivement au Burundi et enZambie reflète l’intensité du travail derecherche aquatique effectué dans ces eaux,ainsi que la riche diversité des poissons deces eaux. Des échantillonnages ultérieurs enR.D. Congo et en Tanzanie augmenterontsans doute les valeurs pour ces pays.

Des analyses similaires ont étéeffectuées pour les mollusques trouvés dansles études de l’ESBIO (la base de donnéesdocumentaires ne cite pas actuellement desmollusques autres que ceux trouvés dans lesobservations de l’ESBIO). En tout, 30espèces de mollusques ont été enregistrées,soit moins des 67 espèces connues dans lebassin du lac Tanganyika (West et al. 1998).Le nombre total d’espèces enregistrées danschaque pays se présente comme suit,Burundi: 28, R.D. Congo: 18, Tanzanie: 29,et Zambie: 24. Il est intéressant de noter quele nombre d’espèces trouvées dans chaquepays ne diffère pas tellement, bien que leslignes côtières soient d’une longueur assezvariable. Ceci reflète probablement lesdifférences dans les efforts d’échantillonnagede l’ESBIO. La plus grande partie desespèces du Burundi ont été trouvées à un seulsite au cours des deux années d’observationspériodiques, bien que plus de 75 km de lignecôtière Tanzanienne a été observée, mais lamajorité de ces observations étaient desévénements à caractère unique. Beaucoupreste à faire dans l’observation desmollusques et la saisie des informationsexistantes dans la base de donnéesdocumentaires.

Modèles de la biodiversité près des APL’ESBIO a effectué des recherchesaquatiques étendues dans les eauxadjacentes aux quatre AP existant sur lesbords du lac Tanganyika: PN de GombeStream (Tanzanie), PN de Mahale Mountains

(Tanzanie), PN de Nsumbu (Zambie) etRéserve Naturelle (RN) de la Rusizi (Burundi).Ces études sont compilées comme rapportsindividuels pour chaque AP (respectivementTierney et Darwall 1998, Ntakimazi et al.2000, Paley et al. 2000, Paley et Sinyinza2000) et analysées dans le RapportTechnique Final de l’ESBIO (Allison et al.2001). Un nombre supplémentaire de 29études publiées et rassemblées dans la basede données documentaires ont aussi aviséles évaluations de la biodiversité dans cesdomaines.

Le nombre total d’espècesenregistrées dans chaque AP et lacontribution que les études de l’ESBIO ontapportée à ces listes d’espèces sont indiquésdans le Tableau 3.6.

L’étude de l’ESBIO a contribué à ceslistes des parcs à différents degrés. Dans leseaux du PN de Gombe Stream, l’ESBIO atrouvé 52 espèces (c.à.d. 84 pour cent dutotal) non enregistrées dans aucune autreréférence de la base de donnéesdocumentaires. L’ESBIO a ajouté 66 espèces(67 pour cent du total) à la liste des espècesdu PN de Nsumbu, 45 espèces (28 pour centdu total) à la liste des espèces du PN deMahale Mountains, mais seulement cinqespèces supplémentaires (cinq pour cent dutotal) à la liste de la RN de la Rusizi. Cesrésultats peuvent refléter l’intensitéd’échantillonnage des observationsprécédentes. Par exemple, l’étude desEcotones (Ntakimazi 1995) dans la RN de laRusizi représentait un effort considérable età long terme, bien que Gombe a reçuconsidérablement moins d’attention dans lesrecherches aquatiques.

Sur les 194 espèces de poissons dela base de données de l’ESBIO, 163 espècesapparaissent dans les eaux adjacentes à uneou plusieurs AP, et bénéficient ainsi d’unecertaine protection des menaces provenantde la terre ferme ou de l’eau. Les 31 espècesrestantes se retrouvent dans les zonesactuellement ‘non-protégées’, mais certaines

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Tableau 3.7 Analyse de complémentarité, richesse spécifique des poissons (Allison et al. 2001)

Pays Zone Total cumulé % cumulé des % du totaldes espèces espèces des espèces

étudiées enregistréesreprésentées dans le lac

Tanzanie PN de Mahale Mountains 128 64.6 52.7Burundi RN de Rusizi 157 79.3 64.6

Zambie PN de Nsumbu 169 85.4 69.5

Tanzanie PM de Gombe Stream 178 89.9 73.3

Zambie Lufubu/Chisala 184 92.9 75.7Congo Pemba/Luhanga/

Bangwe 187 94.4 77Congo Uvira 190 96 78.2Burundi Baie de Bujumbura 193 97.5 79.4Zambie Mpulungu 195 98.5 80.2Zambie Kalambo/Lunzua 197 99.5 81.1Burundi Burundi Sud 198 100 81.5

TOUS TOUS 198 100 81.5

Environ 243 espèces de poissons sont connues dans le lac (jusqu’à 100 espèces supplémentaires sont trouvées dans le bassin

versant,mais pas dans le lac). Parmi celles-ci, 198 (81,5%) ont été enregistrées dans la présente étude.

de ces localités, tel que le sud d’Uvira en R.D.Congo, ont déjà été identifiées comme zonesgarantissant une protection ultérieure (Allisonet al. 2000).

Les données de l’observation despoissons par l’ESBIO ont été sujettes auxanalyses pour trois mesures différentes dediversité: richesse spécifique, index dediversité de Shannon-Weaver et index dediversité de Simpson. Trois mesures ont étéutilisées parce que chaque méthode a sespoints forts et ses points faibles et peut avoirdes performances différentes sous certainesconditions. Les mesures de richessespécifique sont simplement le nombred’espèces collectées pour un niveau donnéd’effort d’échantillonnage (combiné auxtechniques d’estimation de la richesse desefforts d’échantillonnage incomplets ouvariables). Cette mesure est utile dans les casoù les données sur l’abondance relative nesont pas collectées. Les indices de diversitéincorporent à la fois le nombre d’espèces etle nombre d’individus de chaque espèce. LeRapport Technique Final de l’ESBIO (Allisonet al. 2001) a donné une description complète

de chaque mesure de diversité et une analysede sa performance avec les données del’étude de l’ESBIO. Allison et al. (2001) onttrouvé que ces trois différentes mesuresfournissaient à peu près des évaluationsdifférentes de la biodiversité. Ceci a été unrésultat important parce qu’un effortd’échantillonnage considérable est consacrédans la tentative de quantifier les abondancesdes espèces. Allison et al.(2001) concluentainsi que puisqu’il existe maintenant plusieursprocédures pour estimer la richessespécifique qui ne s’appuient pas sur lesdonnées de l’abondance relative, la poursuitedes indices de diversité peut probablementêtre abandonnée pour les activités d’étude àgrande échelle, en faveur d’une estimationrigoureuse de la richesse spécifique. Allisonet al.(2001) ont noté que les indices dediversité peuvent être utiles pour lesprogrammes de surveillance là où ils peuventfournir un preuve de changementsystématique chez des groupes sélectionnés.

Différentes analyses de la biodiversitéet de comparaisons ont été faites parmi des

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Tableau 3.8 Analyse de complémentarité, richesse spécifique des mollusques (Allison et al. 2001)

Parc National Total cumulé % cumulé des % du total des espècesdes espèces espèces enregistrées

étudiées dans le lac**représentées

PN de Nsumbu 16 35.6 23.9PN de Mahale Mountains 31 68.9 46.3PN de Gombe Stream 34 75.6 50.7RN Rusizi 34 75.6 50.7Gitaza 41 91.1 61.2Pemba, Luhanga, Bangwe 43 95.6 64.2Katoto, Kapembwe, Kasakalawe 44 97.8 65.7Uvira 45 100 67.2

** Actuellement, 52 espèces de gastéropodes et 15 espèces de bivalves ont été décrites dans le lac, bien que les travaux taxonomiques

continuent.

sous-ensembles de la base de données desobservations de l’ESBIO. Ces sous-ensembles comprenaient le filet maillant dejour, le filet maillant de nuit, les jeux dedonnées combinés de filet maillant etd’Inventaire Visuel en Position (IVP)examinés à travers les analyses de larichesse spécifique (utilisant jusqu’à plus desept estimateurs différents), ainsi que les jeuxde données de la diversité (Indices deShannon-Weaver et Simpson), de l’InventaireVisuel Rapide (IVR) et des observations demollusques étudiés à travers les mesures dela richesse spécifique. Allison et al. (2001)rapportent les statistiques et les niveauxd’importance pour ces analyses, et leslecteurs intéressés peuvent se référer à cerapport. Ces analyses démontrent que:

• il existe des différences considérablesde biodiversité aquatique entre lesaires protégées;

• les indices de diversité pourl’échantillonnage utilisant le filetmaillant de nuit se classaient ainsi: PNde Mahale Mountains>PN deNsumbu>RN Rusizi ; pourl’échantillonnage de jour: PN deNsumbu>RN Rusizi >PN de GombeStream (pour des raisons logistiquesles filets maillants n’étaient pas posésle jour au PN de Mahale Mountains, ni

la nuit au PN de Gombe Stream );• le PN de Mahale Mountains avait les

plus hauts niveaux de diversité depoissons à la fois sur les sites rocheuxet les sites sablonneux;

• les sites rocheux et sablonneux de lamême zone montraient eux-mêmesdes différences considérables debiodiversité, où les sites rocheux, sansbeaucoup de surprise, sont plus variés;

• les habitats non perturbés ourelativement purs (tels que ceux deseaux adjacentes aux AP, sauf pour laRusizi qui reçoit une affluenceconsidérable de la baie de Bujumburahautement affectée) supportait uneplus grande diversité que les zonesproches des centres de population etqui sont sujets à perturbation due à lapêche, la pollution et la sédimentation.

Enfin, les membres des équipes de l’ESBIOont réalisé une analyse de complémentaritépour aider dans la formulation desrecommandations concernant la conservationdes AP existantes. L’analyse complémentaireévalue les différentes zones sur base de leurrichesse spécifique et sur la façon dont ellesse complètent l’une et l’autre sur le planbiologique. La liste des espèces totales pourchaque zone est utilisée pour en tirer la plus

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petite combinaison de zones qui incluant leplus d’espèces. Ceci a été réalisé en classantd’abord les zones par richesse spécifique, ensélectionnant la zone qui avait le plusd’espèces, et en y ajoutant ensuite des sitessupplémentaires étape par étape sur base dunombre de nouvelles espèces qu’ellescontribuent au réseau des ‘aires protégées.’

Le Tableau 3.7 montre l’analyse decomplémentarité de la richesse spécifiquedes poissons.

Le PN de Mahale Mountains a étésélectionné en premier lieu, car il avait le plusgrand nombre d’espèces. Bien que n’étantpas la zone suivante la plus riche en espèces,la RN de la Rusizi avait le plus grand nombred’espèces non trouvées à Mahale (c.à.d. laplus grande complémentarité pour Mahale),suivie par le PN de Nsumbu et le PN deGombe Stream. Cette analyse a indiqué queles eaux au large des quatre AP existantesincluent au moins 73 pour cent des espècesde poissons connues dans le lac et presque90 pour cent des espèces enregistrées parcette étude. L’ESBIO en a conclu que les eauxadjacentes aux aires protégées existantesprotègent ainsi une bonne quantité dediversité des poisons du lac Tanganyika. Lesautres sites d’étude de l’ESBIO non-adjacentsaux AP ajouteraient très peu de nouvellesespèces, six ou moins par site, au nombretotal des espèces protégées, et des zonesconsidérables devraient être classées pourpouvoir protéger ces quelques espèces quine sont pas encore incluses sur la liste.

Par contre, l’analyse des données surles mollusques a montré que la zone ayantle plus d’espèces uniques (Gitaza), qui auraitdû normalement être sélectionnée en premieraprès le PN de Mahale Mountains, était endehors du réseau des aires protégées (c.à.d.non-adjacentes à une AP terrestre). Commeun des principaux buts était de voir la quantitéde biodiversité résidant dans les eauxadjacentes aux AP existantes, l’analyse étaitd’abord effectuée sur les quatre AP existantesavant d’évaluer la complémentarité des autressites.

La proportion du nombre total desespèces du lac trouvées dans les eauxadjacentes aux AP est nettement moindre quecelle des poissons (Tableau 3.8). Danscertains cas, un échantillonnagesupplémentaire serait nécessaire (comme laRN de la Rusizi). En tout, 45 espèces demollusques ont été retrouvées par lesrecherches de l’ESBIO et 11 de ces espècesse trouvent en dehors du réseau existant desaires protégées du PN de Nsumbu + PN deMahale Mountains + PN de Gombe Stream +RN de la Rusizi. Gitaza seul comporte septde ces espèces. Le réseau existant des APoffre une protection à environ 50 pour centdes espèces de mollusques connues et ceciaugmenterait jusqu’à 61 pour cent si Gitazaétait ajouté au réseau des AP.

3.2.2 Etude Spéciale de Pollution

La pollution a été identifiée comme menacepotentielle à la biodiversité du lac Tanganyikalors de la Première Conférence Internationalesur la Conservation et la Biodiversité du LacTanganyika (Cohen 1991). Les sections 3.4.2détaillent les objectifs, la stratégie et lesrésultats de l’Etude Spéciale dePollution(ESPOL) du PBLT.

3.2.2.1 Objectifs et Stratégie

Le bassin versant du lac Tanganyika contientun éventail d’établissements humains, allantdes petits villages jusqu’aux capitales enpassant par de simples villes. Ces centresde population abritent une variété d’activitéshumaines, dont: l’agriculture avec engrais etpesticides, les ports internationaux pour letransport de passagers et de marchandises,les usines (peinture, sucreries, savonneries,batteries, textiles, brasseries,pharmaceutiques, etc.), les industries del’effet de l’homme, des substances suivantes:éléments nutritifs (surtout phosphore etazote), certains composés organiques (ex.

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ordures et effluents des plantationsd’huile de palme et de canne à sucre),et de composés inorganiques (ex.pesticides, métaux lourds, résidusd’huile, etc.).’Les apports de sédiments dans le lacaccélérés par l’effet de l’homme,résultant de l’érosion, constituent une

de nitrate, azote sous forme de nitrite, sulfate,conductivité électrique, clarté de l’eau,température et diversité phytoplanctonique(résumé dans Bailey Watts 2000). Les sites

Départements des Pêches) pour qu’ils soienten mesure d’effectuer le programme de travailde l’ESPOL. Cet arrangement a sembléadéquat au cours du projet, et en fait, toutesles équipes ont collecté des donnéesconsidérables. Cependant, la durabilité à longterme et la question de savoir si les institutionsétablies au bord du lac se consacreront endéfinitive à la surveillance de la qualité del’eau pour remplir une partie de leur mandatreste à prouver.

3.2.2.2 Résultats

En plus de la formation des équipes du borddu lac capables de surveiller les paramètresde la limnologie et de la qualité de l’eau,d’autres résultats importants de l’ESPOL sontnotamment ceux des études sur la qualité del’eau (Bailey-Watts 2000), l’inventaire de lapollution industrielle (Drieu et al. 2000) et lesétudes sur les métaux lourds et les pesticides(Foxall et al. 2000). Les rapports completsde ces études sont disponibles sur le site :http://www.ltbp.org/PDD4.HTM.

3.2.2.2.1 Etudes sur la qualité de l’eau

Les équipes nationales du Burundi, deTanzanie et de Zambie5 ont collecté danschaque pays des données sur la qualité del’eau couvrant au moins 18 mois consécutifs.Ces données comprenaient plus de 5.500repères de données physico-chimiques àtravers les catégories suivantes: alcalinité ducarbonate, alcalinité du bicarbonate, solidesen suspension, phosphore sous forme dephosphate, phosphore total, silice,chlorophylle a, oxygène dissous, pH, azotesous forme d’ammonium, azote sous forme

autre forme de pollution, mais parce que cecia été reconnu comme l’une des principalesmenaces à la biodiversité du lac Tanganyika(Cohen 1991), une étude spéciale entière aété consacrée à ce sujet (Section 3.4.3).

Les objectifs de l’ESPOL du PBLTétaient de: identifier les principales sourcesde pollution du lac Tanganyika, établir la façondont la pollution affecte négativement labiodiversité, et développer les capacités àsurveiller la pollution et la qualité de l’eau.Afin de s’attaquer à ces objectifs, l’ESPOL aeffectué des études sur la qualité de l’eau,un inventaire de la pollution industrielle, etdes analyses limitées pour les pesticides etles métaux lourds.

Un obstacle rencontré par l’ESPOLa été que, mis à part le Burundi dont lacapitale est bâtie eu bord du lac, aucun desautres pays n’avait un organe national aubord du lac chargé d’étudier la pollution oula qualité de l’eau. Cependant, pour que lesprogrammes de surveillance de la pollutionsoient durables, les chefs de l’ESPOL ontpensé que les études devaient être baséesau bord du lac. Par conséquent, des effortsconsidérables ont été mis sur la formation desmembres d’autres institutions, (comme les

5 Malheureusement, le Centre de Recherche en Hydrobiologie d’Uvira en R.D. Congo, n’avait pas de laboratoire limnologique/chimiquefonctionnel pendant presque tout le projet. Le PBLT a rénové ces facilités, mais la situation sécuritaire changeante a causé beaucoup deretards dans ce processus, et les laboratoires n’ont été achevés que deux mois avant la fin de la phase de collecte des données du projet.

pêche commerciale et les stations deproduction d’énergie électrique.

Pour les besoins de l’ESPOL duPBLT, la pollution est définie comme suit:

‘les apports dans le lac, accélérés par

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d’échantillonnage des trois pays étaientsélectionnés de manière à cerner un éventaild’effets négatifs humains, depuis les sites decontrôle presque purs des parcs nationaux,les sites de contrôle de l’eau du large et unéventail de sites côtiers situés près des ports,des marchés, des villes, des villages, descaptages d’eau d’alimentation des villes, etdes industries. En plus, le protocoled’échantillonnage du Burundi incluait lesrivières qui passaient à travers des zonesurbaines et leurs points d’entrée dans le lac.

Malheureusement, ce riche et vasteensemble de données n’a pas encore étécomplètement analysé. Cependant, lesanalyses initiales (Bailey-Watts 2000)montrent que le lac Tanganyika peut êtregénéralement caractérisé par les paramètreslimnologiques du Tableau 3.9. Les tendances choisies des séries detemps pour ces paramètres et d’autres sontdisponibles dans Bailey-Watts (2000).Malheureusement, des analyses détaillées etdes comparaisons avec les autres lacsmanquent.

Cependant, toutes les donnéesdisponibles (Bailey-Watts 2000, Bailey-Wattset al. 2000) suggèrent que le lac Tanganyikatombe actuellement dans la série‘oligotrophique’ des niveaux de productivitédu lac (Wetzel 1983). Bien que n’étant pas

‘ultra-oligotrophique,’ ce qui décrittypiquement les systèmes purs, les lacsoligotrophiques sont néanmoins jugéssalubres en termes de qualité de l’eau commefonction d’enrichissement des élémentsnutritifs.

Bien que l’apparence générale estsaine, le travail de Dr. Francis Chale(Coordinateur de l’ESPOL pour la Tanzanie)dans la Baie de Kigoma en Tanzanie montredes signes avant-coureurs qui devraientpréoccuper les autorités locales (Chale2000). La Baie de Kigoma, qui est longued’environ 4 km, large de 3 km et profonde de25 m, est entourée par la Ville de Kigoma(135.000 habitants), et la ville tire son eau decette baie pour alimenter les ménages. Encomparant la qualité de l’eau de la Baie deKigoma à celle du large, on a trouvé que leseaux de la Baie de Kigoma contenaient plusbeaucoup plus d’éléments nutritifs et étaient2,23 fois moins transparentes que les eauxdu large (Azote: 56 mg/l comparé à 36 mg/l;Phosphore: 12,55 mg/l comparé à 6,47 mg/l). Une tendance similaire a été trouvée encomparant avec les zones pures situées prèsde la côte, suggérant que les apportsd’éléments nutritifs dans la baie à partir desources externes sont très importants. Cesvaleurs sont suffisamment élevées pour fairede la Baie de Kigoma une zone ‘meso-

Tableau 3.9 Paramètres limnologiques de base pour le lac Tanganyika (données de Bailey-Watts 2000)

Paramètre Ensemble Burundi Tanzanie Zambie

du lac

Transparence 7 - 16 m

Conductivité 700 S/cm

Concentration dechloropyhlle a — 1.5-6 µ/l 4-14 µ/l

Ammoniumsous forme d’azote 0.5-1.0 mg/l

Nitrate sous forme d’azote 0.5-1.0 mg/l < 100 µ/l 75-130 µ/l

Phosphatesous forme de phosphore 0.5 mg/l 7-8 µ/l 12 µ/l

Phosphorous total — 30 µ/l 12 µ/l

Sulfate 3-4 mg/l

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eutrophique’ dans la classification desniveaux de productivité du lac. Kigoma n’apas d’installations de traitement des eauxusées. Beaucoup de ménages ont orienté leurplomberie vers les égouts qui drainent lespluies orageuses de la ville. Ces égoutsservent alors de transporteurs des effluentsdomestiques vers la baie, ce qui, en fin decompte, provoquera les grandesconcentrations d’azote et de phosphore et del’enrichissement en éléments nutritifs.

3.2.2.2.2 Inventaire de la pollutionindustrielle

Les activités industrielles exercées sur le lacTanganyika ou dans ses abords varientconsidérablement dans leur nature et leuréchelle entre les quatre pays riverains. Lesmembres de l’ESPOL des quatre pays se sontrencontrés à Kigoma en Tanzanie au mois defévrier 2000 pour un atelier régional afind’examiner la stratégie à adopter poureffectuer un inventaire de la pollutionindustrielle. Le résultat de cet atelier a été laproduction d’un questionnaire détailléconcernant la nature et les quantités deproduits chimiques et de l’énergie utiliséedans les différentes entreprises, avec desdescriptions détaillées des mesures detraitement des déchets solides et liquides. Lesdélégués à ces ateliers sont retournés dansleurs pays pour conduire des interviews avecles gestionnaires des différentes industries deleurs pays établies au bord du lac. Lesrésultats sont indiqués dans le rapport deDrieu et al. (2000) et sont compilés dans unebase de données Microsoft Access qui agitréciproquement avec le SIG du PBLT.

Les industries proches du lacTanganyika sont concentrées dans et autourdes cinq plus grandes implantations:Bujumbura, Burundi; Kalemie, R.D. Congo;Kigoma, Tanzanie; Uvira, R.D. Congo etMpulungu, Zambie. Malheureusement, lesconditions sécuritaires n’ont pas permis àl’équipe Congolaise de l’ESPOL d’étudier

Kalemie. Les résultats de recherche sur lesautres villes sont résumés ci-après:

Bujumbura, Burundi:Population: environ 400.000. Les industriessont notamment: la brasserie, l’industrietextile, l’industrie de peinture, les savonneries,l’industrie pharmaceutique, les raffineries del’huile de coton, l’abattoir, les laiteries, le portet les dépôts de pétrole (plus de 80entreprises en tout).

La brasserie et les usines textilesdéversent des quantités considérables d’eauxusées, respectivement 2.100 et 2.350 mètrescubes par jour. Le reste des industriesdéversent ensemble environ 5.000 mètrescubes par jour. Les eaux usées de cessources peuvent contenir les substancessuivantes en concentrations et en quantitésdifférentes: sulfate d’ammonium, sang etdéchets d’abattage, chlorure de calcium,cadmium, hydroxyde de calcium, chrome,hydroxyde de chrome, cobalt, cuivre,détergents, désinfectants, hydrocarbures,sulfate de fer, plomb, mercure, acide nitrique,carbonate de sodium, hydroxyde de sodium,acide sulfurique, et zinc. Les eaux uséesindustrielles sont déversées sans traitement,directement dans le lac ou dans ses affluents.

Certaines quartiers de Bujumbura ontdes canalisations pour les eaux d’égouts, etd’autres comptent sur les fosses sceptiqueset les puits perdus. Cependant, aucun de cesdéchets n’est traité avant de regagnerfinalement l’écosystème du lac. Le Burundia presque fini la construction d’une installationde traitement conçue pour traiter 38 pour centdes eaux usées de Bujumbura (presque laquantité totale des déchets industriels) maiselle n’est pas encore fonctionnelle à causedu manque de fonds pour terminer lestravaux. L’étude de la pollution industrielle aégalement mis en exergue le fait quebeaucoup d’entreprises ont des installationsrudimentaires de prétraitement et/ou sontconscients des mesures de prétraitement,mais ces installations ne sont pas

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fonctionnelles à cause du manque de fonds.

Uvira, R.D. Congo:Population: plus de 100.000 (recensement de1996). Les industries sont notamment: le portet son dépôt de produits pétroliers, l’usine detraitement de coton, la sucrerie ainsi quel’hôpital général.

A cause de l’actuelle instabilitépolitico-économique d’Uvira, lefonctionnement journalier de ces industriesest limité, et on connaît peu à propos de lanature et des quantités de leurs activités.Néanmoins, les problèmes liés àl’environnement sont déjà signalés par lacouche de produits pétroliers remarquée à lasurface du lac au port, et aussi par le fait queni les eaux usées industrielles ni les eauxusées des ménages ne sont traitées avantd’entrer dans le lac.

Kigoma, Tanzanie:Population: environ 130.000. Les industriessont notamment: la centrale électrique deTANESCO, le port et les dépôts de produitspétroliers.

La centrale électrique de TANESCOa été reconnue comme source de pollutionpar huiles de la Baie de Kigoma. Le projet atravaillé étroitement avec la direction deTANESCO et plusieurs améliorations ont déjàété faites (comme les réservoirs de stockagesous-terrains qui accusaient des fuites ont étédéclassés et remplacés par un nouveausystème au-dessus du sol). On a constatéque les mesures de dépollution déjà en placeau port, à la station ferroviaire et au dépôt decarburant étaient suffisantes. Néanmoins, lesinstallations de traitement des eaux uséesen place étaient surchargées et ont été jugéesinadéquates car les eaux usées non-traitéesse déversent directement dans le lac.

Mpulungu, Zambie:Population: environ 71.000. Les industriessont notamment: le port et huit sociétés depêche industrielle.

On a estimé que les huit compagniesde pêche industrielle avaient peu d’effetsnégatifs sur le lac. Les autorités portuairesont dit que des accidents se produisent detemps en temps et qu’il n’y a pas de mesuresde dépollution. Le système d’égouts a été jugéinadéquat, et les déchets non-traités entrentdirectement dans le lac, surtout en saison despluies.

3.2.2.2.3 Etudes des pesticides et desmétaux lourds

A cause des problèmes liés à l’exécution del’ESPOL, l’étendue des études des pesticideset des métaux lourds du lac Tanganyika étaitlimitée. Chale (2000) cependant, a effectuéquelques analyses à la ‘Tanzanian PesticideResearch Institute’ d’Arusha sur leséchantillons des poissons et des mollusquesde la côte Tanzanienne. Foxall et al. (2000)ont étudié ces données, en les comparantavec des données similaires du Burundi dansla documentation publiée.

Les pesticides, dont le DDT, le DDE(un sous-produit du DDT), et leurs résidus(endosulphane, heptachlore et dieldrine etc.),sont utilisés dans l’agriculture, surtout pourla culture du café et du coton dans le bassinversant du lac Tanganyika. Les métaux lourds(Cu, Fe, Mn, Zn, Pb et Cd) sont associés auxindustries et aux activités minières. Lesrésidus des pesticides et les métaux lourdss’accumulent dans les sédiments et peuventfinalement être mobilisés dans le lac pendantla saison des pluies. En plus du calcul de lamoyenne de la présence de ces polluantsdans le temps, des tissus de poissons et demollusques ont été choisis pour ces étudesparce qu’ils peuvent indiquer que lespolluants, dans le cas où ils sont présents,n’étaient pas seulement entrés dans le lac,mais qu’ils avaient été incorporés dans latrame alimentaire, causant éventuellementdes risques pour la santé de l’homme.

Les études de Chale (Foxall et al.2000) et de Deelstra et al. (1976) ont détecté

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des résidus de pesticides dans lesmollusques et les poissons qui constituentles principales cibles de l’industrie de pêchecommerciale au lac Tanganyika (les sardinesdes espèces Limnothrissa miodon etStolothrissa tanganicae et Lates), indiquantainsi que les pesticides sont entrés dans lelac et dans la trame alimentaire. Cependant,les deux études ont conclu que les valeursdétectées n’étaient pas anormales parcomparaison aux autres eaux africaines, eten outre, ces valeurs étaient dans la margeacceptable des normes établies parl’Organisation Mondiale de la Santé.

Les études de Chale (Foxall et al.2000), ainsi que celles de Benemariya et al.(1991) et Sindayigaya et al. (1994), ontexaminé les concentrations de Cu, Fe, Mn,Zn, Pb, et Cd dans les mollusques et lespoissons d’importance commerciale deseaux Tanzaniennes et Burundaises. Encoreune fois, les métaux lourds étaientaccumulés dans ces organismes, mais à desconcentrations qui étaient comparables àcelles des autres eaux africaines. Cesconcentrations rentraient dans les normesacceptables par l’Organisation Mondiale dela Santé.

Bien que ces concentrations depesticides et de métaux lourds ne soient paspour le moment une cause de préoccupationpour les personnes qui consomment lepoissons du lac Tanganyika, Foxall et al.(2000) notent qu’il pourrait y avoir des effetssubtils sur la biodiversité du lac, pouvantaffecter la reproduction et les taux de surviedes organismes. Foxall et al. (2000) et lesdiscussions tenues lors de l’AnalyseDiagnostique Transfrontalière (Arusha, Mars2000) ont souligné le besoin de fairerégulièrement des études des pesticides etdes métaux lourds au cours du programmede surveillance du lac à long terme.

3.2.3 Etude Spéciale de Sédimentation

La déposition des sédiments, comme fonctiondes taux d’érosion accélérée dans le bassinversant, a été également identifiée commemenace considérable à la biodiversité du lacTanganyika lors de la Première ConférenceInternationale sur la Conservation et laBiodiversité du Lac Tanganyika (Cohen 1991).La section 3.4.3 décrit les objectifs, lastratégie et les résultats de l’Etude Spécialede Sédimentation (ESSED).

3.2.3.1 Objectifs et Stratégie

Les activités humaines exercées dans lebassin versant, surtout l’agriculture et larécolte de bois, ont considérablement réduitla couverture forestière originale du bassinversant du lac Tanganyika (Cohen 1991). Onpense que cette réduction de couvertureforestière conduit à l’augmentation dessédiments de l’érosion qui s’écoulentfinalement dans le lac par le biais des rivièreset des cours d’eau associés. Le but del’ESSED était de : comprendre et quantifierles effets des sédiments en suspension surla biodiversité du lac Tanganyika et créer lescapacités de surveillance à long terme desapports de sédiments. L’ESSED s’attaque àses objectifs à travers un éventail d’étudesséparées qui examinaient: les apports actuelsde sédiments dans le lac (jaugeage desrivières), l’historique des apports desédiments dans le lac (échantillonnage parcarottages), le potentiel de l’érosion dans toutle bassin (modélisation de l’érosion) ainsi quele transport des sédiments à travers le lac(transport des sédiments). En plus de cesétudes de la dynamique des sédiments,l’ESSED a aussi examiné la dynamique deséléments nutritifs (dynamique des élémentsnutritifs) et les effets des sédiments sur laproduction primaire et les taxa sélectionnéesà travers une série d’observations sur terrain,les études de la manipulation des habitats etles expériences de laboratoire (effets

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biologiques des sédiments).Par le fait que la sédimentation était

perçue comme étant la plus grande menaceà la biodiversité depuis le début du projet,cette étude spéciale avait eu le plus grandbudget de toutes les études spéciales ainsique le plus grand nombre de sous-composantes et de ressources.Contrairement à certaines des étudesspéciales, la stratégie de l’ESSED était derecruter des institutions intéressées dans lesdifférents aspects de la géologie dessédiments du lac Tanganyika, l’hydrologie, lamodélisation de l’érosion, le recyclage deséléments nutritifs, etc. et des les contracterpour effectuer des composantes spécifiquesdu programme de travail. Un résultat de cettestratégie a été que différentes activitésavaient lieu dans différents pays, d’où lescomparaisons entre pays et entre bassinssont difficiles à faire. Là où l’expertisetechnique n’existait pas encore dans la région,dans le cas par exemple, de l’échantillonnagepar carottages, la modélisation de l’érosionet la dynamique des éléments nutritifs, lesinstitutions des autres pays étaient impliquéeset tous les efforts étaient faits pour impliquerles participants de toute la région dans cesétudes.

3.2.3.2 Résultats

L’ESSED a produit 14 rapports techniques surla dynamique des sédiments du bassinversant du lac Tanganyika et ses effets sur labiodiversité. Ces rapports sont disponiblesen entier sur le site:http://www.ltbp.org/PDD5.HTM

3.2.3.2.1 Etudes par jaugeage des rivières

Au cours du projet, 19 stations de jaugeagesur les rivières se jetant dans le lacTanganyika ont été installées ou réhabilitéespar les collaborateurs du PBLT. Les donnéesde jaugeage, en particulier les données surl’écoulement des rivières et la charge des

sédiments en suspension, fournissent un liencrucial entre les activités exercées dans lebassin versant et la déposition de sédimentsdans le lac. Les participants de l’ESSED(Patterson 2000) ont souligné l’importance dufait de continuer et d’enrichir ce réseau desurveillance des rivières comme moyen decomprendre les tendances à long terme del’érosion et de l’hydrologie.

Sur base de ces données dejaugeage, le tableau 3.10 donne desexemples de l’estimation des apports annuelsde sédiments sur plusieurs des affluents dulac Tanganyika (Sichingabula 1999,Kakogozo et al. 2000). Bien que ces donnéesne représentent que quelques rivièreschoisies, cet échantillonnage montreclairement que les apports de sédiments dansle lac Tanganyika sont énormes. Les autresrésultats de ces études sont résumés ci-après.

Burundi:L’équipe de l’ESSED du Burundi a étudiél’écoulement, la nature et la quantité dessédiments en suspension et d’autresparamètres physico-chimiques (pH,température et conductivité) pour six rivièresse jetant dans le lac Tanganyika. Ces rivièressont Ntahangwa, Karonge, Kirasa,Nyamusenyi, Gatororongo et Rusizi, qui estl’un des plus grands affluents du lacTanganyika. Sebahene et al. (1999) onttrouvé que la Rivière Rusizi, de par le bassinqu’elle draine et son relief plat, transporte laplus grande partie des sédiments ensuspension, allant respectivement d’à peuprès 0,22 g/l à 2,46 g/l pendant la saisonsèche et la saison des pluies, (la Rusizidéverse entre 112 – 220 m3/s, selon lessaisons). Bien que les sédiments transportéspar la Rusizi soient assez fins (>90% desparticules mesurent entre 125 et 500µm), lesautres rivières sont caractérisées par descourants torrentiels qui transportent dessédiments plus grossiers. La minéralogie dessédiments transportés dans les différentes

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rivières était, cependant, essentiellement lamême: d’une manière prédominante le quartzet les micas avec des oxydes, de la limoniteet des minerais métamorphiques (épidote,staurolite, grenat).

Trois importants glissements deterrain ont eu lieu près de Gatororongo,montrant que, surtout pendant la saison despluies, des quantités considérables desédiments (estimées à plus de 11.280 tonnesà ce seul site) peuvent être introduites dansl’écosystème du lac sans transiter par lesrivières.

R.D. Congo:L’équipe de l’ESSED de la R.D. Congo aétudié les rivières Kalimabenge, Mulongweet Kavimvira près d’Uvira. Les aspects étudiésétaient l’écoulement, la nature, la quantité desédiments en suspension, la quantité dematériaux organiques, ainsi que les autresparamètres physico-chimiques (pH (pH,température, conductivité).

Kakogozo et al. (2000) ont trouvé queles taux de déversement moyens de cesrivières sont généralement bas, autour de 2m3/s pour la Kalimabenge et la Mulongwe et0,5 m3/s pour la Kavimvira. Cependant, lestaux de déversement passent à 9,53 m3/s,10,92 m3/s et 3,59 m3/s respectivement pourles trois rivières, pendant les inondations dela saison pluvieuse. La charge dessédiments de ces rivières variait suivant les

Tableau 3.10 Quelques taux de déversement de l’eau et des sédiments dans le lac Tanganyika (à partirde Sichingabula 1999 et Kakogozo et al. 2000)

Rivère Taux de déversement de Taux de déversement desl’eau sédiments

Kalimabenge, R.D. Congo 36.54 x 106 m3/an 25.299 tonnes/an

Kavimvira, R.D. Congo 9.22 x 106 m3/an 18.761 tonnes/an

Mulongwe, R.D. Congo 34.05 x 106 m3/an 21.311 tonnes/an

Izi, Zambie 31.4 x 106 m3/255 jours 318.2 tonnes/255 jours

Kalambo, Zambie 386.3 x 106 m3/243 jours 9,617.1 tonnes/243 jours

Lucheche, Zambie 36.3 x 106 m3/257 jours 358.8 tonnes/257 jours

Lufubu, Zambie 2.2 x 109 m3/258 jours 53,819.7 tonnes/258 jours

Lunzua, Zambie 297.5 x 106 m3/254 jours 6,595.8 tonnes/254 jours

saisons, avec une moyenne de : 13,85 mg/lpendant la saison sèche et 1.252 mg/lpendant la saison des pluies pourKalimabenge; 17,6 mg/l durant la saisonsèche et 880 mg/l durant la saison pluvieusepour la Mulongwe; et 18 mg/l durant la saisonsèche et 3.197 mg/l durant la saison pluvieusepour la Kavimvira. Au mois de mars 1999, laRivière Mulongwe s’écoulait suffisammentvite à tel point qu’elle a renversé un grandcamion de transport dans la rivière!Les auteurs notent que bien que le volumed’eau déversée par ces rivières soitnégligeable par rapport au volume total del’eau du lac, le volume des sédimentsdéversés (allant de 18,761 – 25,299 tonnes/an) est considérable (Kakogozo et al.2000).

Tanzanie:Nkotagu et Mbwambo (2000) ont comparéles cours d’eau de deux bassins adjacentsde même taille, la Mitumba, qui s’écoule dansune zone de forêt protégée (dans le parc deGombe Stream), et la Ngonya, s’écoulantdans un bassin affecté, colonisé et cultivé parla population. Il s’agit de petites rivières, ayantun taux moyen de déversement < 1 m3/s pourles deux cours d’eau. Leur travail a révélé que70 à 80 pour cent des composantes des coursd’eau consistent en eau souterraine, qui estcrue jouer un rôle important dans le transportd’éléments nutritifs et de sédiments pollueursvers le lac Tanganyika. La Ngonya, quis’écoule dans le bassin affecté, montrait un

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ordre de magnitude de la charge dessédiments en suspension supérieur à celuide la Mitumba s’écoulant dans le bassinprotégé. Les minéraux en argile, tels que lesmectite et le kaolin, étaient les composantesdominantes de la charge de matières ensuspension.

Zambie:L’équipe de l’ESSED a étudié l’écoulementet la charge de sédiments en suspension decinq rivières en Zambie, la Lucheche, laKalambo, l’Izi, la Lunzua et la Lufubu.Sichingabula (1999) a rapporté que le tauxde déversement de ces rivières variaitconsidérablement, d’un taux bas de saisonsèche de 0,18 m3/s sur la Lucheche à untaux maxima de saison pluvieuse de 346,58m3/s sur la Lufubu. Les déversementsmoyens allaient de 1,43 m3/s sur l’Izi à 90,56m3/s sur la Lufubu. Les charges moyennesde sédiments en suspension déposés dansle lac Tanganyika allaient de 1,25 tonnes/joursur l’Izi à 208,60 tonnes/jour sur la Lufubu. Ila aussi noté que les niveaux de l’eau du lacTanganyika ont varié de 2,0 m au cours de lapériode de l’étude, et de 11,0 m pendant lapériode 1957-1992, pour laquelle desdonnées d’archive sont disponibles.

3.2.3.2.2 Etudes par carottagesd’échantillons

Bien que les études de jaugeage des rivièrespuissent donner une estimation des chargesde sédiments entrant actuellement dans lelac, les études par carottage d’échantillonspeuvent, elles, fournir l’historique des tauxde la sédimentation. Le datage parradiométrie des différentes couchesd’échantillons de sédiments permet àquelqu’un d’estimer les taux de sédimentationdans le temps. Le pollen des échantillonsdonne une idée de la nature de la végétationdu bassin adjacent. En plus, la microfaunefossilisée (comme les diatomées, lesmollusques, les crustacées) des carottes-échantillons peut être étudiée en vue de

comprendre la biodiversité comme fonctiondes taux de sédimentation.

Le PBLT a déployé un effortd’échantillonnage important sur la côte Estdu lac Tanganyika dans une variété de typesdu bassin, allant des forêts protégées desparcs nationaux (Gombe Stream et MahaleMountains) jusqu’aux zones hautementaffectées qui ont été complètementdéboisées en faveur de l’agriculture. Dessuites de carottes-échantillons ont étéprélevées dans six deltas de la Tanzanie(Lubulungu, Kabesi, Nyasanga/Kahama,Mwamgongo) et au Burundi (Nyamuseni etKaronge/Kirasa) et on a effectué desanalyses de géochronologie, sédimentologie,paléontologie et géochimie. Cohen et al.(1999) donnent le rapport complet de ceteffort. Ils ont noté que les résultats étaientquelquefois très confus et très complexes àinterpréter. Les principales conclusions sontrésumées ci-après:

Beaucoup d’échantillons ont montréun changement de végétation allant du pollendes herbes au pollen des arbres et de sporesde fougères ces derniers siècles. Cohen etal. (1999) interprètent ce modèle surprenantcomme étant un résultat du mélange desconditions de prairie/terre boisée (dans lequelles espèces dominantes des arbres sont defaibles producteurs de pollen, et donc lepollen des herbes domine) et de l’utilisationagricole de la terre où les cultures dominantes(manioc, bananes, café, légumes) sont ausside faibles producteurs de pollen. La pluie depollen qui s’accumule dans les échantillonsest transportée par vent à partir des forêtsrésiduelles de haute altitude.En plus des changements de végétation, leséchantillons ont révélé des taux desédimentation accrus de façon remarquableavec le temps, jusqu’à trois fois dans certainssites Tanzaniens et neuf fois dans les sitesBurundais. Cohen et al. (1999) interprètentce phénomène comme étant un résultat de‘l’augmentation du déversement hydrauliqueet des taux d’érosion sur un paysageprogressivement déboisé.’ Ce modèle

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apparaît avant le 20ème siècle, mais uneimportante accélération des taux desédimentation date de 1961, année marquéepour son exceptionnelle haute pluviosité etses niveaux des lacs dans toute l’AfriqueOrientale et l’Afrique Centrale. Les auteurspensent que bien que les activités humainessoient responsables du changement devégétation et de l’augmentation des tauxd’érosion, les facteurs climatiques, tel qu’unesaison pluvieuse exceptionnelle, peuventexacerber grandement ces effets.

Les fossiles des invertébrés, enparticulier les crustacées ostracodes qui sontabondants dans les échantillons, donnent unaperçu de la biodiversité qui a suivi cetaccroissement des taux de sédimentation.Les analyses paléontologiques ont trouvé quel’accélération des taux d’érosion est encorrélation avec les déclins de la diversité desespèces. Les bassins hautement perturbésayant des taux d’érosion accrus ont supportémoins de diversité des espèces, tandis queles bassins non-affectés ont supporté plus dediversité.

Les conclusions globales des étudesd’échantillonnage par carottages suggèrentque la susceptibilité et le risque desédimentation des écosystèmes côtiers(littoral, sub-littoral, de profondeur) du lacTanganyika varient selon la nature de latopographie du bassin et des conditions dela pente sous l’eau. Les bassins plus grandsayant des pentes dans le lac, comme ceuxétudiés dans le nord du Burundi, présententun plus grand risque, et même leur lenteur àmodérer les perturbations dans de telsbassins peut probablement provoquer deschangements significatifs dans la dépositionde sédiments dans le lac. Cohen etal.suggèrent qu’une attention particulièredevrait être accordée aux bassins similaires,mais actuellement non perturbés, du sud dela Tanzanie et de Zambie. Ils soutiennent queles fonds lacustres à pentes raides, enparticulier ceux qui sont adjacents aux petitsbassins hydrographiques, comportent moins

de risques de graves dégâts de l’écosystèmedus à la déforestation.

3.2.3.2.3 Modélisation de l’érosion

A l’aide de données de télédétection sur lacouverture végétale et la pluviosité, et dedonnées SIG sur la topographie et l’érosiondu sol, Drake et al. (1999) ont développé unmodèle pour l’érosion du sol dans le bassinversant du lac Tanganyika. En expliquant lacomposition du sol, la topographie et lapluviosité, ce modèle s’est beaucoup améliorésur base des estimations précédentes desapports de sédiments dans le lac, quiétudiaient seulement la couverture végétale.La mise en œuvre du modèle a pu fournirdes informations sur l’érosion et la charge dessédiments qui pouvaient prédire les zones àproblèmes, cibler la recherche et coordonnerles actions de rémédiation. Le résultat dumodèle, testé avec les données de 1996 surla pluviosité et la couverture végétale, estmontré dans la Figure 3.4.

Le long de la côte Burundaise, il y aune seule grande zone qui semble être sujetteà une grave érosion (parce qu’elle possèdeune faible couverture végétale). Cependant,beaucoup de zones du bassin versant étaientsusceptibles d’érosion en 1996 (ayant despentes abruptes et peu de végétation àcertains moments de l’année). Si la pluviositéétait considérable, une grave érosion auraitlieu à ces sites. Si les forêts étaient enlevéesou réduites à la côte Tanzanienne, la zoneserait sensible à une grave érosion.

3.2.3.2.4 Etudes de transport dessédiments

Deux différentes études du PBLT - Huttula etal. (1997) et Bryant (1999) – ont examinécertains aspects du transport des sédimentsdans le lac Tanganyika.

Huttula et al. (1997) ont développé unmodèle de circulation de l’eau pour letransport de polluants et de sédiments dans

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le lac Tanganyika dans le cadre d’un accordinter-agence UNOPS-FAO. A l’aide desdonnées collectées sur les courants de l’eauet les modèles du vent (direction etmagnitude), ainsi que des estimations de lacharge des sédiments trouvées dans ladocumentation publiée, Huttula et al. (1997)ont développé et testé des modèles dedéversement et de transport des sédimentsdans deux des principaux affluents du lacTanganyika, la Rivière Malagarasi (Tanzanie)et la Rivière Lufubu (Zambie). Les auteursont noté que leur modèle pourrait aussi êtreapplicable aux deltas d’autres rivières.

Huttula et al. (1997) ont trouvé queles vents généraient des courantsconsidérables se déplaçant à grande vitesseet s’enfonçant jusqu’à 20-40 m de profondeur.Leurs données de température de l’eau ontrévélé que la thermocline (la zone dechangement rapide de température dans lacolonne de l’eau entre les eaux chaudes de

Figure 3.4 Danger d’érosion et secteur constituant la source de sédiments (Drake et al. 1999)

la surface et les eaux froides du fond) estinclinée le long de l’axe du lac. Ils ont confirméque le courant ascendant (le mouvementrapide vers la surface des eaux du fonds quisont anoxiques et riches en sulfure sousforme d’hydrogène) se produit à l’extrémitésud du lac pendant la saison sèche. Cephénomène pourrait être à l’origine destueries massives des poissons notées dansla partie sud du lac.

Huttula et al. ont fait la lumière surles courants de direction N-NO près du Deltade la Malagarasi qui semblent expliquer ladispersion des matières en suspension dansla même direction. Par contre, le profilbathymétrique plus profond et les chargesplus légères des particules en suspension dela Rivière Lufubu réduisent la dispersion desplumes de sédiments dans la Rivière Lufubu.

En plus de modèles de la région etdu lac, Huttula et al.(1997) ont développé unmodèle de dépistage des particules pour les

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versions de grands et de petits ordinateursappelé ‘TangPath.’ Ce programme, qui estdisponible chez les auteurs ou sous formetéléchargeable sur le site web du PBLT, offreaux utilisateurs la chance d’étudier letransport des particules flottables et déposéssous les différentes conditionsmétéorologiques des saisons sèches etpluvieuses.

Dans une étude séparée du transportdes sédiments, Bryant (1999) étudie lesplumes des sédiments qui émanent des deuxprincipaux affluents du lac Tanganyika, laRivière Rusizi (Burundi) et la Malagarasi(Tanzanie). L’objectif de l’auteur était de testerune méthode pour détecter les plumes desédiments se trouvant près de la surfacecombinant les images satellites detélédétection, les techniques modernes detraitement des images et quelques donnéesde terrain. Curieusement, il n’a pas détectéde plumes de sédiments près de la surfacedans le Delta de la Rusizi, qui est sensé êtreun des principaux contributeurs de laproduction des sédiments du lac. Lesdonnées in situ de Bryant (1999), cependant,suggèrent que les eaux de la Rivièrepourraient être plus denses que les eaux dulac de telle façon qu’il y a création de plumesde surface ne pouvant pas être détectées enutilisant sa méthodologie. Cependant, degrandes plumes ont été détectées dans laRivière Malagarasi et dans plusieurs autrespetites rivières du bassin versant. Bryantpense que “les énormes plumes flottantes dela Malagarasi pourraient peut-être indiquerune précédente sous-estimation de ladéfinition de cette rivière comme contributeurde sédiments au lac.” Sa méthode fournit unprécieux outil de gestion pour la surveillancede plumes de sédiments se trouvant près dela surface.

3.2.3.2.5 Dynamique des élémentsnutritifs

L’ESSED a aussi examiné les rivières en tantque sources d’éléments nutritifs pour lescolonnes d’eaux du lac Tanganyika. Leséléments nutritifs (azote inorganique,phosphore et silicium), associés à la lumièreet la température, contrôlent la productivitéprimaire des écosystèmes aquatiques. Dansles grands lacs tropicaux, les élémentsnutritifs sont censés être peu nombreux, etl’azote est l’élément nutritif le plus limitatif(Talling 1966, Moss 1969).

Brion et al. (1999) ont montré queplusieurs rivières entrant dans le nord du lacTanganyika, y compris la Rivière Rusizi, undes plus grands affluents du lac, transportent477 tonnes/an d’azote, dont la plus grandepartie est sous forme de nitrite et de nitriteoxydée. La Rusizi seule contribue 450 tonnes/an. La Mutimbuzi contribue 11 tonnes/an etla Ntahangwa contribue 16 tonnes/an, avecplusieurs tonnes sous forme d’ammonium, cequi est compréhensible car cette rivièretraverse Bujumbura où elle reçoit les eauxusées domestiques non-traitées. Dans leseaux de surface du lac, les concentrationsde nitrite et de nitrate étaient généralementen dessous des limites de détection (0,05 mg/l), l’ammonium étant la source la plusabondante d’azote pendant la saisonpluvieuse. Pendant la saison sèche, lesconcentrations d’azote inorganique dissousont monté jusqu’à 18 mg/l, le nitrite et le nitrateétant les sources les plus abondantes.

Sur base des taux de captage denitrate et d’ammonium par le phytoplanctondans le lac, Brion et al. (1999) ont conclu que,même avec de petites concentrations enéléments nutritifs, les taux de captage d’azotesont assez considérables. Ceci implique qu’ildoit y avoir un recyclage très rapide d’azotedans les eaux de surface, l’ammonium et lenitrate étant captés aux mêmes taux qu’ilssont produits.

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3.2.3.2.6 Les effets biologiques dessédiments

Les études du PBLT effectuées parEggermont (2000), O’Reilly (1998) et Irvineet al (2000) ont exploré la dynamique de lafaçon dont les sédiments affectent labiodiversité du lac Tanganyika.

On pensait que les sédimentsauraient des effets profonds et immédiats surla production primaire, et que ces effets sepropageraient jusqu’à la trame alimentaire(Cohen 1991). O’Reilly (1998) a étudié laproductivité algale benthique à des sites ayantdifférentes quantités d’apports de sédimentscausés par les pratiques d’utilisation du soldans le bassin versant adjacent. Bien qu’ellen’ait pas trouvé de différence significativedans la productivité nette entre les siteshautement affectés et faiblement affectés parl’homme, elle a constaté qu’il y avait une netterelation entre la déforestation et la productivitéà ces sites. La relation a montré que larespiration benthique, la quantité dematériaux inorganiques sur les roches et labiomasse algale était considérablement plusélevée au site affecté tandis qu’il y avaitconsidérablement moins d’oxygène dansl’eau à ce site. Elle attribue l’augmentationde la respiration et les faibles concentrationsd’oxygène à la déchéance des matièresorganiques qui ont été transportées au site,probablement à partir de la terre ferme. Ellea aussi noté que l’augmentation des apportsde sédiments causée par la déforestationréduit probablement aussi la quantité deshabitats disponibles pour la colonisation. Siles taux de sédimentation sont suffisammentélevés, a-t-elle proposé, les algues existantesseront couvertes dans les sédiments,éliminant ces zones d’une recolonisationalgale ultérieure. En plus, les sédimentsdiminuent la valeur nutritive de la sourcealimentaire et réduisent l’efficacité nutritivedes consommateurs primaires.

Dans une étude de chironomidés (ungenre d’insecte) des carottes-échantillons

discutées dans la section 3.4.3.2.2 (Cohenet al. 1999) et Eggermont (2000) ont concluque, bien que la plus haute diversitéspécifique ait été trouvée à un siterelativement non perturbé et que la plus petitediversité spécifique ait été trouvée à un siterelativement très perturbé, ‘aucune relationclaire n’était trouvée entre le degré deperturbation d’un delta et la richessespécifique des chironomidés présents.’ Sontravail a noté cependant que les assemblagesde chironomidés sont uniques à chaquedelta, suggérant que les stratégies deconservation devraient inclure autant de lignecôtière, et donc autant d’espèces dechironomidés, que possible.

Irvine et ses collaborateurs (Irvine etal. 2000) ont collecté et traité des échantillonsde sédiments (mensuels et par saison) auxdeltas des rivières Kalambo, Lunzua etLufubu en Zambie pour étudier les effets dessédiments sur la biodiversité des invertébrésbenthiques. Ils ont trouvé une diminution dansle nombre de taxa et des densités globalesd’organismes pendant les périodes de plusgrande turbidité (immanquablement pendantla saison pluvieuse lorsqu’il y a plus desédiments en suspension dans les rivières).En plus, ils ont trouvé que les plus grandsinvertébrés (ceux qui sont retenus dans untamis de 2000 mesh) étaient sensibles auxsédiments, souffrant de plus grande réductionen nombre de taxa et en abondance, que lesorganismes plus petits.

Les membres de la même équipe onteffectué une étude de manipulation deshabitats dans laquelle ils ont rejeté descharges de sédiments sur des substratsrocheux pour voir comment les sédimentsaffectent la composition et l’abondance despoissons et des invertébrés. Irvine et al.(2000) ont trouvé qu’endéans une petitepériode d’ajout de sédiments, les sites étaientcolonisés par plusieurs espèces de poissonstypiques des sites sablonneux qui n’étaientpas présents avant l’introduction dessédiments. Les espèces vivant dans la roche

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sont restées dans le site pendant plusieursjours après l’introduction des sédiments,probablement à cause de leur territorialité,ce qui les empêche de se déplacer vers lesterritoires adjacents et probablement déjàoccupés. Les sédiments affectent aussi lesgastéropodes. Comparés aux sites decontrôle, les gastéropodes étaient très lentsà recoloniser les sites qui avaient été inondéspar les sédiments.

3.2.4 Etude Spéciale des Pratiques dePêche

En plus de la pollution et de la sédimentation,la Première Conférence sur la Conservationet la Biodiversité du Lac Tanganyika (Cohen1991) a aussi identifié la surpêche ou lapêche par méthodes destructives commeétant une menace considérable à labiodiversité du lac Tanganyika. La section3.4.4 décrit les objectifs, la stratégie et lesrésultats de l’Etude Spéciale des Pratiquesde Pêche (ESPP).

3.2.4.1 Objectifs et Stratégie

En termes de ressources budgétaires luiallouées, l’ESPP était une petite étudespéciale destinée à faire complément augrand projet FAO/FINNIDA «Recherche pourl’Aménagement des Pêches au LacTanganyika» (communément appelé ProjetRecherche au Lac Tanganyika ou “RLT”). Lemandat du RLT couvrait la recherchebiologique, limnologique et socio-économique supportant le développementd’un plan de gestion des pêches centré surles grandes pêches commerciales pratiquéesau large. Par contre, l’ESPP du PBLT sefocalisait sur les pêches de petite envergurepratiquées près de la côte, examinant lesrelations entre ces activités de pêche et labiodiversité du lac.

Dans les premiers jours du PBLT, leséquipes de l’ESPP ont effectué quelquesévaluations rurales participatives (ERP)

conjointement à l’étude spéciale desocioéconomie en Tanzanie et en Zambie. Lecentre d’intérêt s’est ensuite déplacé vers uneétude des différents engins de pêche, desméthodes de traitement et decommercialisation des prises en Zambie, enTanzanie dans des zones limitées du Burundiet du Congo qui étaient accessibles au coursde l’étude. En plus, l’ESPP a examiné lesrelations entre les communautés de pêcheurset les aires protégées du lac, ainsi que lescapacités des institutions de pêche établiesau bord du lac à assurer la surveillance et àréguler les pêches au lac Tanganyika.

3.2.4.2 Résultats

Le résultat le plus significatif de l’ESPP estl’étude complète de la pêche de subsistanceet de la pêche artisanale exercées à petiteéchelle sur le lac Tanganyika – plus de 50différentes pratiques utilisées dans la zonelittorale y sont incluses. Les premiers travauxd’évaluation rurale participative (ERP)effectués en Tanzanie et en Zambie sontrassemblés dans une série de rapports.L’ESPP a aussi produit des rapportsnationaux avec des aperçus régionaux sur lapêche dans les aires protégées, les pratiquesde pêche dans la zone littorale, ainsi que lescapacités institutionnelles des départementsde pêche établis au bord du lac àentreprendre la surveillance de la pêche. Tousces rapports sont disponibles sur le site :http://www.ltbp.org/PDD3.HTM.

3.2.4.2.1 Les engins de pêche utilisés aulac Tanganyika

Lindley (2000) a rapporté plus de 50 différentsengins de pêche utilisés au lac Tanganyika,faisant remarquer que 12 de ceux-ci (sennescoulissante industrielles, sennes de plageavec lampes, sennes de plage ordinaires,filets tournants, filets maillants dormants, filetsmaillants encerclants, carrelets, lignessimples à main, lignes sans appât

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«mitraillette», palangres/palangrottes, lignesavec cannes et nasses (Tableau 3.11)) sontles plus significatifs en termes du nombred’utilisateurs, de quantité de poissonscapturés et d’implications pour la gestion.

De ces 12 engins, la pêche desubsistance6 et la pêche artisanale7 comptentsur les sennes de plage, les filets maillantsdormants, les filets maillants encerclants, leslignes simples, les lignes sans appât«mitraillette», les palangres/palangrottes, leslignes avec cannes et les nasses car lesautres engins demandent desinvestissements financiers significatifs qui nesont pas disponibles pour les pêcheurs de peud’envergure. Les autres engins sontgénéralement exploités par des équipes depêcheurs industriels8. Voir Lindley (2000)pour les descriptions détaillées de laconception, des matériaux et desspécifications des engins de pêche et desbateaux de pêche.

En plus des moyens et desressources dont disposent les pêcheurs, lanature des habitats dicte aussi le genred’engins utilisés. Par exemple, les engins quidoivent être tirés par le fond, tels que lessennes de plage, ne peuvent pas êtredéployés dans les habitats rocheux où ilspeuvent s’accrocher. Ce sont les filetsmaillants et les lignes qui sont répandus dansde tels endroits, tandis que les sennes deplage sont répandus sur les substrats boueuxou sablonneux.

L’enquête cadre du RLT effectuée en1995 (Coenen et al.1998) a enregistré: 786sites actifs de déchargement du poisson,44.957 pêcheurs et 15.980 vaisseaux actifssur le lac Tanganyika. Les enquêteurs onttrouvé les engins de pêche suivants: 28 unités

de pêche industrielle, 2.976 carrelets, 128carrelets de style Apollo, 16 filets maillantstournants, 1.143 sennes de plage, 154sennes de plage avec lampes, 20.744 lignes,6.300 filets maillants, 316 épuisettes ainsi que13 nasses. Paffen et al. (1998) ont estimé laprise totale du lac à 196.570 tonnes (gammedes estimations allant de 176.913 jusqu’à216.227 tonnes), sur base des totauxsuivants par pays: Burundi, 24.946 tonnes;R.D. Congo, 94.517 tonnes; Tanzanie, 60.701tonnes; et Zambie, 16.406 tonnes.

Les pêcheurs industriels de Zambiecongèlent leurs prises après ledéchargement. Les plus grandes villes de lacôte (Bujumbura, Kalemie, Kigoma,Mpulungu, Uvira) constituent les marchés dupoissons frais. Mais la grande majorité desprises du lac Tanganyika sont séchées ausoleil, fumées, salées, grillées ou traitées parune combinaison de ces procédés (voirLindley 2000 pour les détails). Ces poissonssont ensuite envoyés dans des marchéslointains du Copper Belt, Lubumbashi, Dares Salaam, Bukavu et du Rwanda.

La pêche est une importante optionde survie pour les communautés vivant aubord du lac. La plupart des ménages vivantau bord du lac dépendent à la fois de la pêche(exercée par les hommes) et des activitésagricoles (exercées en grande partie par lesfemmes). Lindley (2000) note que les enginsde pêche utilisés dans la pêche desubsistance et dans la pêche artisanale sont‘minimalistes, construits avec le matériel leplus simple et le moins cher, et aucun enginexploitant la zone littorale riche en biodiversité

n’est mécanisé …les engins sont efficaces

8 Pour les raisons de cette étude, les équipes de l’ESPP du PBLT ont utilisé le terme ‘industriel’ pour parler des pêches qui visent les stocksde la zone pélagique en utilisant les sennes coulissantes.

6 Pour les raisons de cette étude, les équipes de l’ESPP du PBLT ont utilisé le terme ‘subsistance’ pour parler des pêches pratiquéesprincipalement pour la nourriture plutôt que pour de l’argent, bien que le surplus puisse être quelquefois vendu. Ils ne capturent pas lespoissons de la zone pélagique à l’aide de sennes coulissantes tirées par bateaux à moteur diesel.7 Pour les raisons de cette étude, les équipes de l’ESPP du PBLT ont utilisé le terme ‘artisanal’ pour parler des pêches pratiquées principalementpour de l’argent plutôt que pour la nourriture, et qui ne capturent pas les poissons de la zone pélagique avec des sennes coulissantes tiréespar des bateaux à moteur diesel. Une partie de la nourriture peut être distribuée, mais les investissements requis (carburant, kérosène,bateaux et moteurs, salaires) font qu’un certain revenu doit toujours être créé.

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et appropriés aux ressources humaines etautres ressources de la population vivant aubord du lac. La diversité des engins reflèteles tentatives des pêcheurs d’exploiterchaque niche, chaque espèce et chaquehabitat.’

Lindley (2000) a rapporté que ‘mêmeà la lumière d’une pêche pélagique artisanaleactuellement saine visant les sardines sur unegrande partie du lac, beaucoup plus d’effortssont mis sur la pêche de subsistance.’ Ilattribue cette augmentation de la pêche desubsistance aux facteurs suivants : le déclinéconomique des communautés riveraines (dû

Tableau 3.11 Les 12 engins de pêche les plus importants utilisés au lac Tanganyika (Lindley 2000)

Engin Description

Senne coulissante bateaux avec moteurs diesels internes qui visent les ressources pélagiques enindustrielle utilisant des sennes coulissantes lancés généralement à partir du vaisseau maître

et tirés par un autre bateau

Senne de plage utilise des lampes à kérosène placées sur les bateaux pour attirer les sardines, quisont avec lampecapturées dans les sennes de plage

Senne de plage un filet à trois côtés qui est lancé et tiré vers le rivage par des équipes de tireurs defilets; vise et capture les poissons de la zone littorale; cet engin est interdit enTanzanie

Filet tournant vise les sardines avec des lampes et les capture à l’aide d’un filet en forme dequart de sphère qui est ancré par un bateau et tiré par un autre

Filet maillant dormant un filet à mailles de différente taille utilisé à différentes profondeurs qui comportedes poids sur le fonds et des flotteurs au-dessus; le filet est posé sur le fonds etrécupéré plus tard; tous les quatre pays ont des restrictions concernant la taille desmailles

Filet maillant ressemble à un filet maillant, mais plus profond et utilisé dans un cercle avec desencerclant lignes attachées à un bateau comportant un instrument effrayant; cet engin est i

llégal dans tous les quatre pays

Carrelet un long filet à forme d’entonnoir lancé à partir de deux bateaux ou plus (catamaran)comportant des lampes; un investissement considérable est nécessaire pour monterune opération de carrelet

Ligne simple lignes avec hameçons, incluant les lignes verticales à main, qui visent les poissons(à main) se trouvant près du fonds

Ligne sans appât lignes avec 50 crochets sans appât ou plus utilisées pour capturer les Lates stappersi“mitraillette”

Palangre/Palangrotte lignes comportant entre 40 et 400 hameçons ou plus disposées sur le fonds àpartir d’un bateau

Ligne avec canne crochet avec ou sans appât attaché à une ligne et une canne; utilisé surtout par lesenfants

Nasse pièges fabriquées en morceaux de bois et placés dans les rivières ou dans lesmarais; les poissons entrent mais ne peuvent pas échapper

en partie au manque de sécurité) qui a faitque les engins de grande taille et qui coûtentplus cher ne peuvent plus être réparés niremplacés, provoquant ainsi le retour despêcheurs vers les engins traditionnels moinschers; la détérioration de la sécuritéalimentaire qui a poussé beaucoup de gens às’engager au moins dans la ‘pêche desubsistance’ avec des engins peu chers pouravoir de la nourriture; ainsi que l’augmentationdes prix des moteurs hors-bord qui a fait quede moins en moins de bateaux soientmotorisés et que leurs quantités et leursméthodes aient été réduits en conséquence.

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Parc National de Nsumbu, Zambie:La frontière du parc national de Nsumbu seprolonge jusqu’à 1,6 km dans le lac, ensuivant les contours de la côte. La pêche estpour le moment autorisée de Juin à Novembreà Chisanza Beach pour la pêche artisanale àdes périodes spécifiées et pour des enginsspécifiés. Les autorités du parc délivrent lespermis de pêche et récoltent les frais de cespermis. Il n’y a pas de limites pour les permisaccordés. La situation de cette dispositionn’est pas certaine maintenant que les ParcsNationaux de Zambie et le Service de la VieSauvage sont entrain d’être changés enservice parastatal, à savoir la “ZambianWildlife Authority”. Le parc est menacé parle bourgeonnement des populations aux deuxcôtés.

Réserve Naturelle de la Rusizi:La Réserve Naturelle de la Rusizi a étérétrogradée à ce statut de ‘Réserve Naturelle’très récemment. La réserve inclut desportions de la Rivière Rusizi, mais sesfrontières ne se prolongent pas dans le lac.Cette réserve, tout comme le parc avant elle,est soumise à une énorme pression desvillages voisins et de la ville de Bujumbura. Ily a des pâturages et des camps de pêcheursà l’intérieur des frontières de la réserve. Avecses filets maillants posés de nuit sur unedistance de 12 km ainsi que plus de quatrecarrelets et plus de 1.200 nasses en usage,la pression de pêche est peut-être plusintense ici que partout ailleurs sur le lac.

A part la Réserve Naturelle de laRusizi, les parcs nationaux de GombeStream, Mahale Mountains et Nsumbusemblent conférer une certaine protection auxressources aquatiques adjacentes. Lesactivités de pêche envisagés de laconservation et du développement durable.

3.2.4.2.2 Les menaces des activités depêche aux aires protégées

Quatre aires protégées (AP) bordent le lacTanganyika. Les AP confèrent une certaineprotection aux ressources halieutiquesadjacentes. Cette section examine la situationdes activités de pêche dans les eauxadjacentes à chacune des quatre APterrestres (ESPP 2000).

Parc National de Gombe Stream, Tanzanie:La frontière ouest du parc se prolonge jusqu’à100 m dans le lac Tanganyika. Une zonetampon de 200 m (100 m de chaque côté del’interface lac-terre) a été créée le long de lafrontière ouest du parc. Jusqu’à l’interdictiondes sennes de plage en 1998, les pêcheursdes villages voisins utilisaient habituellementcette zone tampon pour la pêche à la sennede plage. Les autorités du parc appliquentmaintenant l’interdiction, probablement pluspar souci de garder les gens en dehors duparc que de préserver les stocks de poissonsou la biodiversité. Le parc accorde troispermis aux pêcheurs utilisant le carrelet pourexploiter la zone tampon.

Parc National de Mahale Mountains,Tanzanie:C’est la plus grande réserve au lacTanganyika. Sa frontière ouest le long de lacôte du lac Tanganyika mesure 60 km delongueur et se prolonge jusqu’à 1,6 km dansle lac. Toute activité de pêche est interditedans cette zone. Il y a des villages côtiersaux extrémités nord et sud de la frontièreouest du parc. Bien que ces villages soiententrés en conflits avec les autorités du parcà propos de la frontière, ils semblent avoiraccepté l’interdiction de la pêche dans ceparc. La grave punition imposée à ceux quipêchent dans le lac, à savoir la confiscationdes engins de pêche, sert de moyen dedissuasion approprié.

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3.2.4.2.3 Capacités des institutionsnationales à surveiller la pêche

Beaucoup de moyens d’existence dépendentde la gestion efficace des stocks de poissonsdu lac. A cet effet, l’ESPP a étudié la situationdes programmes de surveillance de la pêchesur le lac dans les quatre pays. Les résultatspour chaque pays sont résumés ci-aprèsdans le tableau 3.12.

Les données sur les pêcheurs, lesengins et les prises sont généralementcollectées dans tous les quatre pays.Cependant, qu’elles soient ou nonrassemblées et analysées, les données nesont pas actuellement utilisées pour la gestiondes ressources du lac. Les institutions dubord du lac manquent de capacités à analyserles données et à utiliser les informations debase améliorées pour la gestion. Les équipesde l’ESPP (ESPP 2000) ont recommandé que

Tableau 3.12 Récapitulatif des capacités de chaque pays à surveiller la pêche(ESPP 2000)

BURUNDI R.D. CONGO TANZANIE ZAMBIEDept. Eaux, Service Dept. of Dept. ofPeche, de Peche Fisheries FisheriesPisciculture

Eventail d’activités •Surveillance •Octroi de permis •Octroi de permi •Surveillance desde plages aux pêcheurs aux pêcheurs prises par senne•Surveillance •Evaluation des •Enregistrement coulissanted’engins prises des bateaux •Surveillance des•Evaluation des -principaux sites •Surveillance des marchés pourprises de déchargement engins poisson séché- annuelle - Uvira et Fizi •Evaluation des •Estimation des- principaux sites prises prises dans des de déchargement villages sélectionnés- tout le pays •Etude de 10 ans

de filets maillants

Année la plus récente 1999 1999 1999 Etudes du marchéde collecte de données de PS et de CA 1997

Etude des filetsmaillants 1990

Méthode d’assemblage Données brutes Données brutes Données brutes Données brutes surdes données sur feuille de stockées sur compilées en rapport feuilles de calcul,

calcul, compilées feuilles de calcul annuel et envoyées au compilées en rapporten rapport annuel au siège annuel et envoyées

au siège

Interprétation des Siège central, au aucune Siège central, pas de Siège central, pas dedonnées bord du lac feedback au bord du feedback au bord du

lac pour le moment lac pour le moment

Utilisation des non claire non claire non claire non clairerésultats pour lagestion

la situation et les objectifs de la surveillancedes pêches soient revus par rapport auxbesoins nationaux et régionaux, et que lesquatre pays intègrent et standardisent leursprogrammes de surveillance.

3.2.5 Etude Spéciale de Socioéconomie

Contrairement aux Etudes Spéciales dePollution, Sédimentation et Pratiques dePêche, l’Etude Spéciale de Socioéconomie(ESSE) n’est pas une étude directementbasée sur les menaces. Cependant, commela pollution, la déforestation et la surpêchedans le bassin du lac Tanganyika sont en finde compte des actions exercées par l’homme,les auteurs du Document de Projet ont jugéimportant de consacrer une étude à l’analysede la situation et des contraintessocioéconomiques pour les populations dubassin du lac Tanganyika.

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3.2.5.1 Objectifs et Stratégie

L’ESSE du PBLT visait à fournir desconnaissances sur les stratégies actuelles desurvie dans le bassin du lac Tanganyika ainsique la durabilité de ces stratégies et lescontraintes auxquelles font face lespopulations locales. Avec une meilleureconnaissance des raisons dictant lesstratégies de survie et conduisant àl’utilisation des ressources naturelles, leséquipes de l’ESSE pouvaient: considérer desalternatives aux moyens d’existence etd’autres opportunités de gagner des revenus,cultiver la participation locale dans la gestiondes ressources naturelles durables etpromouvoir la sensibilisation locale surl’importance des actions soutenant lesressources du lac.

Les équipes nationales de l’ESSE dechaque pays se sont attaquées à ces objectifsà travers une combinaison de méthodesparticipatives et d’enquêtes des ménagesdétaillées effectuées à des sites sélectionnés.Les méthodes participatives étaient utiliséespour découvrir les modèles généraux desactivités caractérisant les moyens d’existenceau niveau du village, avec des discussionspar groupe d’intérêt en vue d’apporter unéclairage sur les infrastructures et les servicesdes villages ainsi que les différences degenre. Les discussions par groupes d’intérêtfacilitaient la classification des ménages parniveau de revenus et par niveausocioéconomique. Les enquêtes desménages étaient effectuées avec deséchantillons de ménages pour établir lesvariations dans les stratégies de survie.

Bien que quelques activités de l’ESSEaient eu lieu en Tanzanie et en Zambiependant les premières années du projet, lamajorité des travaux de terrain ont eu lieu en1999-2000. Le début tardif de l’étude estattribué aux multiples changements decoordinateurs de l’étude et aux retards derecrutement d’un facilitateur basé sur leterrain.

3.2.5.2 Résultats

Les enquêtes socioéconomiques du PBLT sesont centrées sur quatre domainesthématiques: moyens d’existence despêcheurs et pratiques de pêche; utilisationagricole de la terre et élevage; déforestation,besoins en énergie et gestion des terresboisées; et accroissement et mouvements dela population. Cette section donnera un survoldes principales conclusions de chaque thème.Les sections qui suivront résumeront lesenquêtes menées dans chaque pays. Cesconclusions sont basées sur 18 enquêtes quiont été menées par les équipes nationalesdans les quatre pays. Les rapports originauxde ces enquêtes, ainsi que le récapitulatif desrapports nationaux de chaque pays, ainsi qued’autres résumés, survols etrecommandations de l’étude spéciale desocioéconomie, sont disponibles sur le site :http://www.ltbp.org/PDD6.HTM.

3.2.5.2.1 Vue d’ensemble

Les stratégies de survie autour du lac sontcomplexes, variées et dynamiques. La pêcheet l’agriculture sont les premiers systèmes deproduction de richesse, bien que l’éventaild’activités et de sources de revenus ainsi quela façon dont celles-ci sont combinées au seindes ménages diffère selon les saisons et lescirconstances. La plupart des ménagesdépendent d’une large gamme d’activités etde sources de revenus, et la diversificationdes moyens d’existence a été trouvée danstous les endroits et dans tous les niveaux derevenus étudiés. Les ménages richesorientent souvent leurs activités dans la pêcheet le transport, la commerce et les boutiques,et réinvestissent leur richesse dans d’autresatouts et d’autres activités génératrices derevenus. Les ménages pauvres tendent àvendre leur main-d’œuvre comme pêcheursou agriculteurs. Dans les ménages pauvres,même les enfants en âge de scolarisationcontribuent à l’économie domestique par la

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pêche à la ligne, le traitement des poissonsou la vente de différents aliments coupe-faim.Les grandes communautés tendent àsupporter une plus grande diversité demoyens d’existence que les plus petites, carelles offrent plus d’opportunités despécialisation, par exemple en tant quefonctionnaires, constructeurs de bateaux,briquetiers, charpentiers, mécaniciens, etc.

Le repas de pâte de manioc (appelélocalement ugali ou nshima) est la principalenourriture de base autour du lac et lessardines constituent l’accompagnementhabituel. Beaucoup de ménages produisentsuffisamment de nourriture pour leurs besoinsimmédiats, bien que les problèmes liés à lasituation politique/économique au Burundi eten R.D. Congo aient provoqué une pénuriede nourriture, surtout chez les pauvres quine peuvent pas s’en acheter.

Survivre au moyen de la pêche:Les engins de pêche les plus importants dansla pêche de subsistance et la pêche artisanaledu lac Tanganyika sont les carrelets utilisésà partir de catamarans, les sennes de plage,les filets maillants et les différents types delignes (voir section 3.4.4.2.1 pour les détailsconcernant ces engins).

Les carrelets déployés à partir descatamarans ont été introduits dans la partienord du lac dans les années 1950 et apportésen Tanzanie dans les années 1980 par lespêcheurs Burundais et Congolais. Cesengins, utilisés pendant la nuit pour viser lessardines de la zone pélagique, sont chers àacquérir (les filets, les moteurs hors-bordvalent un investissement de plus de $10.000)et sont possédés seulement par certainespersonnes qui en ont hérité, les ont achetésdans des programmes de crédit antérieurs,ou dans peu de cas, ont fait des économies.Certains propriétaires de carrelets sont desinvestisseurs qui ne sont pas impliqués dansl’opération des engins et qui peuvent mêmevivre loin du lac. Cette pêche emploie desdizaines de milliers de pêcheurs et constitue

une affaire juteuse, les profits étant partagésen faveur des propriétaires des engins (la partdes prises pour le propriétaire du catamarans’élève entre 4 et 6 fois plus chère que celledu membre d’équipage). La piraterie, surtoutle vol de moteurs, est une très préoccupante.

Les sennes de plage peuvent êtreutilisées soit pendant la nuit soit pendant lejour en les posant dans des endroitssablonneux proches du rivage. Les sennesde plage demandent considérablement moinsde capitaux que les carrelets, mais leurpropriété est encore limitée aux ménages plusinfluents. Les sennes de plage emploient desdizaines de milliers de pêcheurs embauchéset le partage des prises profite encore unefois aux propriétaires des engins (la part desprises pour le propriétaire est généralement20 fois plus grande que celle du tireur de filet).Les sennes de plage sont illégales danscertaines parties du lac, mais le manqued’alternatives pour les pêcheurs et le manquede moyens pour appliquer la loi font qu’ellessoient toujours en place dans des endroitsoù elles ont été interdites.

La pêche au filet maillant et à la lignea lieu pendant toute l’année dans presquetous les habitats. Les deux méthodes visentles gros poissons qui peuvent être vendus àdes prix élevés dans les zones urbaines. Lesjeunes garçons utilisent souvent cesméthodes en conjonction avec d’autres typesde pêche ou pour faire supplément aux prisespeu nombreuses.

La pêche est un travail fatigant (elleest généralement faite par rotations nocturnesdurant entre 14 et 16 heures) et estexclusivement pratiquée par les hommes. Lesfemmes et les enfants sont souvent impliquésdans la transformation (séchage au soleil,fumage, salaison ou grillage) ou dans la ventedes prises. Ils peuvent acheter du poissonfrais pour le transformer et le vendre, ou ilspeuvent être payés en nature pour leur main-d’œuvre. Le poisson transformé est vendudans toute la région et expédié dans desmarchés lointains tel que Lubumbashi, Dar

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es Salaam, et le Copper Belt de Zambie. Lesfemmes sont souvent impliquées dans lecommerce de peu d’envergure dont le capitalne vaut pas plus de quelques dollars. Lecommerce de plus grande envergure exercésur de plus longues distances ou à travers lafrontière est dominé par les hommes etdemande beaucoup de centaines de dollarsde capital. Ce commerce peut êtreextrêmement profitable.

Les différentes activités de pêcheconnaissent leur pic à différentes saisonsdans différents endroits autour du lac. Lespêches pélagiques dépendent aussi de laphase de la lune. Lorsque les prises sontélevées, les prix tombent. Cela estparticulièrement vrai pendant la saisonpluvieuse lorsqu’il peut s’avérer difficile desécher le poisson au soleil avant qu’il ne soitdétérioré. Le succès des pêches est variable.Dans certains endroits, les prises demeurentélevées, tandis que dans d’autres endroits,les pêcheurs les plus riches se sont orientésvers d’autres activités. Les pêcheursembauchés, qui sont les plus pauvres, ontmoins d’options et tendent à continuer àpêcher, et peut être s’orientent versl’agriculture de subsistance.

Utilisation du sol pour l’agriculture et l’élevage:Les terres plates convenables pourl’agriculture sont limitées dans le bassin dulac Tanganyika (comme les plainesinondables de la Rusizi et de la Malagarasi),et en conséquence, les agriculteurs se sontrabattus sur la culture des pentes abruptesde l’escarpement de la vallée du rift et despetites bandes de terres relativement plateslà où on peut les trouver. La principale culturedu bassin du lac Tanganyika est le manioc,qui est cultivé pour la subsistance, bien queles surplus puissent être vendus. La principaleculture de rente, surtout dans le nord, est lepalmier à huile en plus du riz et du coton. Lesautres cultures comprennent le maïs, lesharicots et les bananes.

Autour du lac, la culture desubsistance est surtout entreprise par lesfemmes, bien que les hommes dominent laproduction de l’huile de palme qui demandeun investissement de 5 à 7 ans avant que lesarbres n’atteignent la maturité. Les équipesde l’ESPP ont noté l’impression chez lesvillageois que l’agriculture n’est pas aussiimportante que la pêche, et ceci, couplé aumanque de traditions de culture sur les penteset à l’accès limité aux marchés, a fait que lespratiques agricoles n’ont pas été amélioréesni diversifiées. La course aux terres est férocedans certains endroits et a eu pour résultat ledéfrichage et la culture de terres marginales.Cette pratique contribue à l’érosion du sol etaux glissements de terrain. La culture desubsistance seule, sans intérêts dans lapêche ou les autres stratégies de moyens desurvie, permet tout juste la subsistance et estgénéralement la marque des ménages lesplus pauvres.Sauf pour le Burundi, le bétail n’est pascourant le long de la côte car le terrain n’estpas convenable et la mouche tsé tsé estabondante. Au Burundi, on trouve le bétail lelong du rivage, même à Bujumbura. Lorsquela sécurité à l’intérieur du pays est devenueproblématique, beaucoup de ménagesinfluents du Burundi ont déplacé leur bétailjusque près de Bujumbura où il y avait plusde sécurité. Les pasteurs Wasukuma ontaussi introduit le bétail dans la Région deRukwa en Tanzanie. La plupart des villagescôtiers possèdent d’autres animaux, tels queles chèvres ou les poules.

Déforestation, besoins en énergie et gestiondes terres boisées:Les équipes de l’ESSE ont noté que plusieursvillages ont connu une pénurie de bois dechauffage, à cause des demandes de boispour fumer le poisson, traiter l’huile de palme,brasser la bière traditionnelle, sécher le tabac,produire du charbon, cuire et procéder àd’autres utilisations domestiques. Le bois dechauffage est commercialisé dans les villages

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de la côte et entre les villages côtiers et ceuxde l’intérieur. Les feux non-coordonnés etl’excès de prélèvement ont également étécités comme menaces aux ressources enbois. Les grands afflux de réfugiés ontégalement eu des effets néfastes sur lesforêts se trouvant près de leurs camps. Laperte de couverture végétale contribue àl’érosion du sol et aux glissements de terrain,réduisant ainsi la fertilité du sol et menaçantle lac. Les équipes de l’ESSE du bassinversant du lac Tanganyika ont noté un bonnombre de marques de coulées de boue.

Croissance et mouvements de la population:La croissance et les mouvements de lapopulation constituent une importantemenace à l’utilisation durable des ressourcesnaturelles dans le bassin versant du lacTanganyika. Les taux de croissance sont de4,0 pour cent pour la Province de Makambaau Burundi et de 4,3 pour cent pour la Régionde Rukwa en Tanzanie, ce qui fait que lapériode de doublement de la population estde 17 à 18 ans seulement. Même le taux decroissance de 2 à 3 pour cent typique aubassin du lac Tanganyika, produit un taux dedoublement de 25 à 30 ans. La grandedensité de population a déjà causé unecourse pour les terres et d’autres problèmessocioéconomiques au Burundi, au nord de laR.D. Congo et en Tanzanie.

La migration n’est pas un nouveauphénomène dans cette zone. Le déclin desactivités minières et d’autres activités aprovoqué des migrations vers les zonescôtières de la R.D. Congo et de Zambie pardes personnes cherchant des moyensd’existence dans la pratique de la pêche. Enplus, beaucoup de pêcheurs ne sont pasparticulièrement attachés à un endroit etmigreront vers d’autres endroits à la poursuited’une meilleure pêche. Les situationsd’insécurité prévalant au Burundi et en R.D.Congo ont pour résultat les récentesmigrations massives vers la Tanzanie et laZambie. Bien que certains réfugiés se soient

intégrés dans les moyens d’existence de lapêche et/ou l’agriculture, beaucoup d’entreeux vont dans des camps entretenus par desorganismes d’aide internationale et dans lespays voisins. Ces sortes de migrations enmasse tendent à avoir des effets négatifs surles ressources naturelles.

3.2.5.2.2 Enquêtes menées au Burundi

A cause du mélange particulier d’aspectsruraux et d’aspects urbains caractérisant lazone périurbaine entourant Bujumbura, quiest le site le plus urbanisé au bord du lac, lesenquêtes de l’ESSE se sont concentrées surladite zone. Les conditions sécuritaires ontégalement limité la portée du travail del’équipe de l’ESSE.

Depuis 1993, un violent conflitethnique a affecté presque chaque aspect dela vie journalière au Burundi, ce qui a eu pourconséquences le déplacement interne ettransfrontalier de la population, la mort, laperte ou la réduction des infrastructures ainsique la perte ou la réduction des moyens desurvie. Le déclin général de l’économie, ladévaluation de la monnaie et l’inflation ontaggravé ces effets dans la région.

A cause de tabous historiques, lazone côtière du Burundi fut la dernière à êtrecolonisée. Cependant, les grandes densitésde population de l’intérieur et le potentiel demoyens d’existence comme la pêche,l’agriculture et les opportunités associées àla capitale Bujumbura, ont attiré la populationpendant ces dernières années. Dû àl’insécurité prévalant depuis 1993, lespopulations de Bujumbura et de ses environsont gonflé à mesure que les gens cherchaientrefuge dans cette zone relativementsécurisée. Ce genre de personnes déplacéesbasent généralement leurs moyensd’existence sur les activités demandant peuou pas de capital, telles que la vente deressources naturelles, le commerce de peud’envergure ou l’embauche payée au jour lejour. Cependant, sans accès aux terres pour

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suppléer leurs moyens d’existence parl’agriculture, la survie est précaire, etbeaucoup de personnes dépendent de l’aidefournie par les organisations internationalesou religieuses. En plus des déplacés venantde l’intérieur, la zone périurbaine entourantBujumbura a aussi attiré des personnesfuyant le coût de vie élevé ou le nettoyageethnique de certains quartiers de Bujumbura.En outre, des vagues de Congolais ontcherché refuge et/ou des opportunitéséconomiques dans cette zone. Ceci a eu pourrésultat que la grande partie de ces endroitsest habitée par des non-natifs dont le nombreva jusqu’à 50 pour cent.

Les communautés de la zonepériurbaine ont traditionnellement jouid’infrastructures et de services sociauxrelativement bien développés. Cependant,ces structures et ces services ont étégravement affectés par le conflit actuel, et lesservices de santé, les écoles etc. de la zonepériurbaine ont été abîmés et fonctionnent àcapacité réduite et/ou sont devenusinabordables.

Bien que des gens peuvent êtreoccupés par une seule stratégie de survie,les ménages ont tendance à compter sur unevariété d’activités pour joindre les deux boutsdu mois et réduire les risques. Bujumbura estun important marché pour les poissons, lesproduits agricoles, les ressources naturelleset la main-d’œuvre, et une grande partie desgens vivant dans la zone périurbaine sontimpliqués dans ces secteurs. L’agriculture desubsistance et l’agriculture commerciale depeu d’envergure (manioc, haricots, maïs,bananes, coton, riz et tomates) sont lesactivités habituelles, en particulier pour lesfemmes. Beaucoup de ménages gardentaussi le petit bétail et les hommes peuvents’occuper du bétail des autres. La pêche, enparticulier la pêche au carrelet, est uneimportante composante de l’économienationale. Ces dernières années néanmoins,les ménages dépendant de la pêche ontsouffert à cause de fréquentes interdictions

gouvernementales de la pêche nocturne pourdes raisons de sécurité. La collecte et la vented’autres ressources naturelles tel que le boisde chauffage, la chaume ou les roseauxconstituent aussi des moyens d’existencespour beaucoup de personnes. En plus,beaucoup d’autres cherchent desopportunités à Bujumbura dans les emploiscivils ou militaires dans des industries variées.En dépit des bonnes infrastructures detransport et de la proximité aux marchésgrands et variés de Bujumbura, l’équipe del’ESSE du Burundi a identifié le conflit,l’insécurité ainsi que la détériorationsubséquente des infrastructures comme étantles obstacles majeurs au développementnécessaire pour assurer l’utilisation durabledes ressources naturelles. Le manque deterres et la situation incertaine de ladépendance aux terres, les faibles niveauxd’éducation, ainsi que l’accès inadéquat àl’eau potable et aux soins de santé ont aussiété cités comme sujets à préoccupation.

3.2.5.2.3 Enquêtes menées en R.D. Congo

A cause des contraintes sécuritaires prévalantau moment de l’étude, l’équipe de l’ESSE dela R.D. Congo s’est concentrée sur l’extrémiténord du lac, près d’Uvira: Kilomoni, Makoboloet Kigongo. Les groupes ethniques dominantdans la région de l’étude sont les Bavira, lesBafuliro et les Babembe, ainsi qu’un petitnombre de Bahutu ayant fui les conflitsethniques du Burundi et du Rwanda. A lapériode de l’étude, le Territoire d’Uvira étaitsous le contrôle de rebelles supportés par leRwanda, et comme tel, il était pratiquementséparé de la grande partie du pays, y comprisla capitale Kinshasa.

Les interviews des ménages ontrévélé que même avec la mortalité infantileélevée, la population est généralement jeune.Les guerres civiles ont eu pour conséquenceles migrations massives vers d’autres zonesde la R.D. Congo ou vers d’autres pays(comme la Tanzanie et le Burundi). Les

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mouvements de population étaient prouvéspar le fait que moins de la moitié des habitantsde chaque village était constituée de natifs.Au cours de la période de l’étude, il y avaitdes mouvements presque quotidiens enréaction aux incidents se produisant danstoute la zone. En conséquence, l’équipe del’ESSE insiste sur le fait que ces conclusionsdonnaient un portrait des conditions prévalantà un moment donné pendant lequel lesménages et les villages connaissaient un fluxpermanent. A ce moment-là, les servicesgouvernementaux et les infrastructuresétaient pratiquement non-existants, et lasurvie quotidienne était la préoccupationfondamentale de la plupart des gens. Bienque certaines communautés de la régionavaient auparavant joui des services commel’eau des tuyaux et un transport raisonnable,ce genre de services étaient dans un état dedélabrement pendant l’étude.

Le thème dominant se dégageant desétudes des moyens d’existence et desstratégies de survie est que bien que les troiscommunautés soient considérés comme desvillages de pêcheurs, la majorité de lapopulation, malgré sa mobilité, survit grâce àl’agriculture. Le manioc, les palmiers à huile,le maïs, les arachides, les haricots et le rizétaient les principales cultures desubsistance. Avant les périodes d’insécuritéde 1996, il y avait des troupeaux de bétaildans la région, mais le vol a éliminé le bétailde la région. Beaucoup de ménages,cependant, gardent un petit nombre de petitbétail. La moitié des ménages de cescommunautés était impliquée dans la pêcheaux carrelets, sennes de plage, filetsmaillants, nasses et/ou lignes. Lesdévaluations massives de la monnaie et lespériodes prolongées de non-payement dessalaires ont forcé presque tous les membresde la communauté à orienter leurs activitésvers d’autres stratégies de survie. En plus del’agriculture et de la pêche, certainss’adonnent à la récolte et à la vente d’autresressources naturelles (bois de chauffage,

charbon de bois, chaume, roseaux, oupapyrus), la réalisation et la vente de produitsartisanaux (objets d’art, corbeilles, nasses,remèdes traditionnels ou bière), ou à d’autrestravaux qualifiés ou payés (menuiserie,maçonnerie, couture, réparation de radios oude bicyclettes, taxi vélo).

Les équipes de l’ESSE de la R.D.Congo ont identifié le conflit et l’insécurité encours comme étant la principale contrainte audéveloppement et à l’utilisation durable desressources naturelles. Jusqu’au retour danscette région de la stabilité politique, de la loiet de l’ordre, beaucoup de personnescontinueront à se préoccuper des besoins desurvie à court terme plutôt que par desproblèmes à long terme concernant ledéveloppement durable.

3.2.5.2.4 Enquêtes menées en Tanzanie

L’équipe de l’ESSE de Tanzanie a pu étudierune variété de communautés vivant au borddu lac et dans l’ensemble du bassin versant.Leurs communautés cibles circonscrivaientun éventail variée de conditionsenvironnementales, socioéconomiques etsocioculturelles, avec conséquence qu’ilstrouvaient quelquefois des résultatscontradictoires dans différentes régions. Lesgroupes ethniques dominants sont les Wahale long de la côte nord du lac Tanganyika, etles Wafipa le long de la côte sud. Lesmigrations de Wabembe et de Watutsi desderniers siècles ont introduit la pêche et laculture du manioc, du sorgho et des arachidesdans la région. Les Arabes venus de la côteont introduit la culture Islamique et certainsarbres comme les cocotiers, les manguierset les palmiers à huile.

En dépit de sa propre stabilité, lesconflits ethniques et politiques des paysvoisins pendant les 35 dernières années ontgrandement affecté la population et lesmodèles d’utilisation du sol le long de la côteTanzanienne. Pendant la période de l’étude,la Région de Kigoma abritait huit camps

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officiels de réfugiés avec plus 96.000Congolais et 184.000 réfugiés Burundais.Beaucoup de réfugiés vivent sansenregistrement dans l’ensemble de lacommunauté. L’afflux rapide de réfugiés acréé des problèmes environnementaux, dontune rapide déforestation et une réduction deressources dans et autour des camps. Cettequestion est politiquement délicate.

Le faible système sanitaire et lamalaria sont les principaux problèmes desanté des Régions de Kigoma et de Rukwa.La plupart des villages de la côte sontdesservis par un dispensaire et le chef-lieude la circonscription aura aussi généralementun centre de santé. Cependant, ils ontgénéralement très peu de personnel, peu deremèdes ou de fournitures, et il n’y a pasd’installations pour opérer les malades. Leniveau d’éducation de la plupart des habitantsde la côte est bas, et beaucoup n’ont fait queles sept ans de l’école primaire, lesquellesannées ne sont pas toujours exigées parailleurs. Une pression considérable estexercée sur les jeunes garçons et les jeunesfilles dès le jeune âge pour qu’ils participentaux travaux de la pêche et/ou de l’agriculture.

Le long de la côte nord, environ 80pour cent des ménages sont impliqués dansla pêche ou le traitement des poissons, tandisque le long de la côte sud, un plus grandaccent est mis sur l’agriculture. Les principauxengins de pêche sont les carrelets, les sennesde plage, les filets maillants et les lignes. Lepoisson traité est transporté jusqu’à Kigomaet ensuite jusqu’aux plus grands marchés duBurundi et de Dar es Salaam. Là où lesconditions sont particulièrement favorables(comme le delta de la Malagarasi) ou là oùles activités de pêche ont décliné, l’agricultureest pratiquée. Les principales cultures sontle maïs, les haricots, le manioc, le café, lecoton et les bananes. L’élevage se limitegénéralement à un peu de chèvres, demoutons et de volaille, excepté autour deKirando où les pasteurs Wasukuma ontrécemment réintroduit le gros bétail.

Beaucoup de ménages ont orienté leursactivités vers les boutiques, les kiosques, lesétals du marché ou la vente de ressourcesnaturelles (bois de chauffage), les objets d’art,la bière traditionnelle ou les produitsalimentaires.

La côte Tanzanienne est desserviepar une variété d’institutions, y compris lesOrganisations Non-Gouvernementales(ONG), les groupes communautaires locaux,ainsi que les institutions gouvernementalesnationaux. Les institutions nationalesdétiennent la propriété juridique desressources naturelles tel que la terre et l’eau,mais cependant, la plupart de départementsgouvernementaux manquent de moyens debase nécessaires pour remplir leurs mandats.Les villages enquêtés ont adhéré à lastructure formelle du Conseil de Village (VC)composé de 25 membres. Les variationsdans les sous-comités des VC ont montré queles villageois sont capables d’adapter lastructure des VC à leurs propres conditionslocales. Néanmoins, la participation populairedans la vie socio-politique était généralementfaible, et les institutions du niveau de villageétaient perçus comme étant plus desinstruments d’application des lois etrèglements venus d’en haut que desinstruments de représentation démocratique.Beaucoup d’ONG internationales etd’organisations d’assistance de la Région deKigoma sont concernées par l’aidehumanitaire aux réfugiés Burundais etCongolais, bien que certaines d’entre ellesse soient scindées et aident les ONGnationales ou locales dans d’autres questionsrelatives au développement..

Les économies de beaucoup devillages côtiers sont sensibles aux effets descirconstances régionaux échappant à leurcontrôle, en particulier le conflit et l’insécuritédu Burundi et du Congo. Par exemple, lespetits et moyens commerçants ont perdu leursmarchés à cause de l’insécurité dans larégion. Cependant, les grands commerçants,qui sont prêts à prendre des risques

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considérables, ont fait des affaires en faisantla fraude de biens vers le Burundi pendantl’embargo ou en vendant du poisson auBurundi lorsque la côte Burundaise étaitfermée à la pêche. En Tanzanie, les équipesde l’ESSE ont noté un manque générald’engagement à effectuer des changementsdans les questions environnementales, peutêtre parce que la course pour les terres n’estpas aussi ardue que dans d’autres régions,et que les gens ont encore accès à d’autresterres s’ils en ont besoin.

3.2.5.2.5 Enquêtes menées en Zambie

En Zambie, les enquêtes de l’ESSE se sontconcentrées sur les villages bâtis le long detoute la côte: Chisanza, Kapoko, Kabyolwe,Lupiri et Munshi. Les Mambwe, les Lungu etles Tabwa sont les groupes ethniquesdominants dans cette région, suivis par lesWabembe. Avec un âge moyen de 16,2 ans,la population de la Zambie est jeune et 47pour cent de la population a moins de 14 ans.La densité de la population est faible, avec5,6 personnes par kilomètre carré.

Mpulungu, la plus grande ville de lacôte Zambienne, a un administrateur dedistrict, et les gens vivent dans des propriétéset bénéficient d’une bonne éducation, defacilités sanitaires, de l’eau et de l’électricité.Les autres villages côtiers et la grande partiedu bassin versant sont administrés par unChef, de façon traditionnelle, et les groupesde communautés sont dirigés par unresponsable de village travaillant sousl’autorité du Chef.

Sauf pour la ville de Mpulungu, lesinfrastructures et les services sociaux sontextrêmement limités le long de la côteZambienne. La plupart des gens utilisent lamédecine traditionnelle avec les herbes ouamènent leurs malades à Mpulungu. Laplupart de gens sont éduqués dans desquestions relatives à la vaccination desenfants et aux services de santé de base.

La plupart de moyens d’existence se

basent fondamentalement sur les ressourcesnaturelles. L’agriculture est l’activitééconomique la plus répandue et impliquepresque chaque ménage dans certainsendroits. La plus importante récolte desubsistance ou de vente est le manioc, et lesautres récoltes sont notamment: le maïs, leriz, le mil, les patates douces, les ignames,les bananes, les haricots, les arachides, lescitrouilles, les légumes et la canne à sucre.L’élevage est extrêmement limitée, et lesrestrictions vétérinaires interdisent le bétailafin de limiter la propagation des maladiesvenant de la Tanzanie. La pêche est unepartie importante de l’économie, lesprincipaux engins de pêche étant: les sennesde plage, les filets maillants, les carrelets, etles lignes. Sur toute la côte Zambienne, lesgens sentent que les prises sont allées endiminuant malgré l’augmentation de l’effort.Traditionnellement, la pêche était une activitéde la saison sèche, les gens consacrant leursefforts à l’agriculture pendant la saison despluies. Aujourd’hui cependant, il y a uneactivité considérable tout au long de l’année.Les pêcheurs vendent le poisson frais auxcommerçants locaux ou aux marchés deMpulungu ou de Lupiri. Le poisson vendulocalement est traité par les femmes et lesenfants et est transporté vers les plus grandsmarchés du Copper Belt, de Lusaka ou deLubumbashi. Il y a un commerce d’autresressources naturelles, tel que le bois dechauffage, la canne à sucre et la chaume.Les boutiques et le commerce de produitsmanufacturés constituent des activitésimportantes dans les plus villages importants.

Les activités gouvernementales dedéveloppement de la région sont notammentle Projet «District Water, Sanitation, Health &Education». Les autres initiatives visent ledéveloppement du secteur privé, comme letourisme dans le Parc National de Nsumbu.Les équipes de l’ESSE ont identifié denombreuses contraintes au développementnécessaire pour assurer l’utilisation durabledes ressources naturelles de la région. Le

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faible accès routier, les risques du transportpar eau, les communications et les facilitésbancaires limitées, les longues distances lesséparant des centres commerciaux ainsi queles fortes croyances dans la sorcellerie, ontété tous cités comme constituant desobstacles au développement pour l’utilisationdurable des ressources naturelles.

3.2.6 Programme d’Education surl’Environnement

Le Document de Projet du PBLT, lesdifférentes Analyses des Besoins enFormation ainsi que l’ESSE ont reconnu lebesoin d’impliquer les communautésriveraines dans la gestion des ressources dulac Tanganyika à travers un programmed’éducation sur l’environnement (EE).3.2.6.1 Objectifs et Stratégie

Bien que certaines activités d’EE se soientpassées dans les premières années du PBLT,comme les célébrations de la JournéeMondiale de l’Environnement et le parrainagede quelques personnes pour participer à descours internationaux sur l’EE, le programmed’EE du PBLT n’a pas réellement démarré nicréé une vision commune avant 1999. LesCoordinateurs de Formation, Education etCommunication (CFEC) pour le PBLT ontparticipé à une série d’ateliers régionauxdestinés à planifier leurs programmesnationaux d’EE et à leur donner les aptitudesnécessaires pour exécuter ces programmeset ces activités. Les CFEC se sont servis desdocuments sur l’Analyse DiagnostiqueTransfrontalière (ADT) et du Programmed’Action Stratégique (PAS) dans la conceptionde leurs programmes d’EE. En conséquence,les programmes d’EE variaient de pays enpays, parce qu’ils se basaient sur les besoinsperçus par chaque équipe.

3.2.6.2 Résultats

Pendant la première année du projet, aprèsavoir travaillé avec les consultantsinternationaux pour perfectionner leursprogrammes d’EE et développé leursaptitudes, les équipes nationales d’EE ontréalisé des activités d’EE dans lescommunautés vivant au bord du lac danschacun des quatre pays. Ces rapports sontdisponibles sur le site:http://www.ltbp.org/PDD2.HTM.

3.2.6.2.1 Activités d’EE réalisées auBurundi

L’équipe Burundaise d’EE a identifié uncertain nombre de thèmes dignes d’êtredéveloppés dans les programmes d’EE, dont:la formation de journalistes au rôled’éducation sur l’environnement, la formationdes pêcheurs sur les pratiques de pêchedurable, ainsi que la sensibilisation deshabitants de la ville sur l’évacuation desordures domestiques. Cependant, à cause dela décision du Ministère de l’Aménagementdu Territoire et de l’Environnement de retirer3.000 hectares du Parc National de la Rusiziet de rétrograder son statut à celui de‘Réserve Naturelle,’ les équipes Burundaisesd’EE ont décidé de focaliser leurs énergiessur cette affaire.

Les équipes de Biodiversité, desPratiques de Pêche et de Socioéconomie ontétudié la Réserve Nationale de la Rusizi etleurs conclusions ont aidé les équipes d’EEà préparer leurs activités. L’équipeBurundaise d’EE a organisé ‘2 Journées deRéflexion’ sur le thème ‘Importance de laRéserve Nationale de la Rusizi dans laprotection de la biodiversité du lacTanganyika.’ Le but était de sensibiliser lesautorités et les décideurs politiques sur lariche biodiversité de la Réserve Nationale dela Rusizi, l’importance de sa protection ainsique les différentes activités humaines quiconstituent une menace à ces ressources.

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Les experts nationaux ont donné desprésentations à plus de 50 participants,comprenant les autorités administratives dela province, les ONG, les organismes dedéveloppement, les représentants desdifférents ministères et des différents secteursde la communauté dont les activités ont unimpact sur cette réserve. Les présentationset les discussions qui ont suivi étaientcentrées sur trois thèmes: ‘ la biodiversité dulac Tanganyika et l’importance de la Réservede la Rusizi pour sa protection,’ ‘l’exploitationdes ressources de la Réserve Nationale dela Rusizi par la population locale,’ et ‘lesconventions internationales ratifiées par leBurundi en matière de protection del’environnement.’ Au cours de cesprésentations et discussions, les participantsétaient sensibilisés sur : l’exceptionnellediversité des espèces de la Réserve, enparticulier les poissons et les oiseaux, dontcertains sont trouvés uniquement à ce site;les vastes activités humaines de la Réserve,dont le prélèvement de roseaux et d’herbes,le pâturage du bétail, la pêche, et la façondont ceci a affecté la biodiversité; ainsi queles différents traités internationaux(Convention pour le Lac Tanganyika, Ramsar,CITES et la Convention sur la DiversitéBiologique) auxquelles le Burundi est lié dansla protection de l’environnement et laconséquence du non-respect de ces traités.Une visite de terrain était incluse pour queles participants puissent mieux apprécier cesproblèmes à partir du terrain. Enfin, lesparticipants se sont divisés en groupes detravail pour analyser les problèmes et fairedes recommandations.

L’équipe Burundaise d’EE a aussiorganisé une série de discours et d’activitésculturelles coïncidant avec le JournéeMondiale de l’Environnement (5 Juin 2000)afin de sensibiliser la population locale sur laRéserve et son importance. Une brochureintitulée, ‘La Réserve Nationale de la Rusizi:richesse irremplaçable pour la biodiversitédu lac Tanganyika’ a été également produite

par l’équipe Burundaise d’EE pour éduquerles gens sur les questions concernant laRéserve.

3.2.6.2.2 Activités d’EE réalisées en R.D.Congo

Plutôt que de viser les décideurs politiqueset les autorités, l’équipe Congolaise d’EE adécidé de se concentrer sur les communautésdes pêcheurs et des agriculteurs. Encollaboration avec les facilitateurs et lespersonnes ressources du Centre deRecherche Hydrobiologique et les ONGlocales, l’équipe Congolaise d’EE a organisédes ateliers de quatre jours sur ‘la pêchedurable’ et ‘l’agriculture durable.’

Le premier atelier, qui visait 30membres des communautés locales depêcheurs (plus précisément les propriétairesde bateaux, les responsables desassociations de pêcheurs et les chefs devillages), comprenaient des présentations etdes discussions sur : l’écologie et la biologiede reproduction des poissons d’importanceéconomique, les différentes méthodes depêche, les raisons de la réduction observéedans les prises autour d’Uvira en R.D. Congo,l’importance du contrôle des activités depêche et l’importance de la protection desterrains de reproduction. A la fin de l’atelier,les participants avaient pu acquérir desconnaissances sur les pratiques de pêchedurable et non-durable et l’importance del’utilisation d’engins appropriés et auxpériodes appropriés en vue de conserver lesstocks de poissons.

Là où possible, les participants audeuxième atelier sur ‘l’agriculture durable’étaient sélectionnés dans les mêmes villagesimpliqués dans l’atelier sur ‘la pêche durable’.Les 30 participants comprenaient lesresponsables des associations d’agriculteurs,les agriculteurs locaux et les chefs de villages.Les présentations et les discussions visaientà faire comprendre aux participants la fertilitédu sol, les causes et les conséquences de

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l’érosion ainsi que les mesures deconservation du sol. L’impact de l’érosion surle lac a également été discutée.

En plus, les journalistes de la stationradio locale ont pris part à ces ateliers. Ils ontrenforcé le contenu des séminaires etcontinué les discussions sur ces sujets àtravers des interviews ultérieurs etd’émissions radio. L’équipe Congolaise d’EEa aussi renforcé le message de ces ateliersà travers des visites de suivi sur terrain auxcommunautés de pêcheurs et d’agriculteurspour examiner des problèmes, répondre auxquestions et faire le suivi des activités. Enfin,l’équipe Congolaise d’EE a produit du matérieldidactique peu coûteux (affiches etbrochures) à l’aide de simples images et descénarios de bande dessinée rédigés enSwahili pour que leurs messages puissentatteindre la population locale le plus loinpossible.

3.2.6.2.3 Activités d’EE réalisées enTanzanie

Reconnaissant que les vulgarisateurs desdifférents domaines travaillent souventisolément et envoient des messagescontradictoires à la population locale enmatière d’environnement, l’équipeTanzanienne d’EE a préféré combiner lesméthodologies de formation et l’éducation surl’environnement dans le travail qu’elle aréalisé avec six villages de la côte. Lemessage de l’équipe concernait uneapproche coordonnée à l’éducationenvironnementale dans les villages et lespratiques durables dans l’exploitation desressources naturelles. Ce message ciblait lesvulgarisateurs de différents domaines (santé,éducation, pêche, agriculture, développementcommunautaire, foresterie) ainsi que d’autresleaders des communautés (présidents desvillages, secrétaires de circonscription etleaders religieux).

Dans la première série d’ateliers, lesmembres de l’équipe d’EE encourageaient les

participants à examiner leurs constatationset de leurs expériences concernant lechangement environnemental. La grandepartie des participants ont exprimé leur bonneconnaissance et leur préoccupation enmatière des problèmes tels que le déclin desprises observé avec le temps, la perte de lafertilité du sol, ainsi que la pollution causéepar les déchets domestiques et les bateaux.En collaboration avec les membres del’équipe d’EE qui servaient comme personnesressources et comme facilitateurs, lesparticipants ont conçu des messagesconcernant l’environnement. Deux de cesaffiches, l’une concernant les engins de pêcheet l’autre concernant les activités humaineset la santé de l’environnement, ont étéaméliorées par un artiste professionnel etimprimées à Dar es Salaam. Des ateliers desuivi ont été réalisés pour présenter lesaffiches aux participants et examiner lesmoyens efficaces de leur utilisation. Lesateliers discutaient aussi de toutes lesquestions y relatives et du matériel didactiqueavec les populations locales afin depromouvoir les pratiques environnementalesdurables. En plus, des rapports ont étéproduits en Swahili et distribués auxparticipants pour renforcer le processus et lesconclusions.

3.2.6.2.4 Activités d’EE réalisées enZambie

Dans les premières années du PBLT, lesdifférentes équipes de socioéconomie, despratiques de pêche et des questionsd’environnement qui travaillaient en Zambieont été impressionnées par la structureadministrative des villages existant le long dela côte. Profitant de cette structure, ils ontencouragé la formation de Comités deVillages pour la Conservation et leDéveloppement (VCDC) qui ont servi commepoints de liaison dans le travail que le projeta réalisé avec les communautés de la côteZambienne.

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En 1997-98, une campagne desensibilisation sur les engins de pêche et lespratiques de pêche de la population locale aété lancée à travers des ateliers et desséminaires destinés aux leaders des VCDC.Dans des activités ultérieures, les CFEC etl’équipe du PBLT ont décidé de réaliser desexercices de formation pour ces comités. Laformation était conçue pour aborder le rôledu VCDC dans les villages en matière deconservation, ainsi que pour améliorer sacapacité et sa confiance en soi pour planifieret coordonner les programmes deconservation et de développement dans lesvillages. Par le truchement des discussionsen groupes, des séances de brainstorminget de jeux de rôle, l’équipe d’EE a aidé lesVCDC à élaborer leurs termes de référence,les a formé à réaliser des réunions ordonnéeset participatives et à prendre le compte-rendu,ainsi qu’à apprécier l’importance de la‘planification des actions.’ A la clôture duPBLT, 27 VCDC avaient été formés de cettefaçon. Les VCDC entreprennent actuellementde petits programmes dans leurs villages quine nécessitent pas de financement externe.

3.2.7 Autres Etudes

Le PBLT avait aussi d’autres études destinéesà appuyer et à faire complément aux étudesde biodiversité, pollution, sédimentation,pratiques de pêche et socioéconomie, ainsiqu’au programme d’éducation surl’environnement. Celles-ci étaient notammentla station LARST (Local Application of RemoteSensing Techniques) ainsi que le SIG(Système d’Informations Géographiques).Les images et les informationssupplémentaires concernant ces études sontdisponibles sur le site:http://www.ltbp.org/PDD8.HTM.

3.2.7.1 Station LARST

Le PBLT a établi un système local de capturepour la réception directe des images satelliteNOAA (National Oceanic and AtmosphericAdministration) à Kigoma en Tanzanie. Uneéquipe de l’école «Tanzanian MeteorologicalTraining School» a été formée aufonctionnement de la Station LARST.L’équipe a collecté des données satelliteAVHRR (Advanced Very High ResolutionRadiometer), couvrant plusieurs kilomètres delargeur du bassin versant. Le traitement deces données a fourni des informations sur latempérature de la surface du lac et lavégétation. L’étude de modélisation del’érosion (examinée dans la section 3.2.3.2.3),par exemple, se fondait sur ces données. Letableau 3.13 montre les images archivées àl’école «Tanzanian Meteorological TrainingSchool» et chez Natural Resources Institute.

3.2.7.2 Système d’InformationsGéographiques

La gestion de la grande variété de donnéessur la biodiversité, la pollution, lasédimentation, les pratiques de pêche et lasocioéconomie a été un grand défi pour lePBLT. Une grande partie de ses informationscomportait une composante géographique, etle PBLT a eu recours au SIG (Systèmed’Informations Géographiques) pour fournirles outils servant à visualiser, manipuler etstocker ces données spatiales. Lacomposante SIG du projet a été uneressource clé pour l’intégration des donnéeset des activités du projet.

Une métadatabase a été développéepour cataloguer les données du PBLT et desautres sources. Avec plus de 400 entrées dontnotamment les cartes sur support papier, lesstatistiques nationales, les jeux de donnéesd’ordinateur, les images satellites, cettemétadatabase était conçue pour documentertoutes les données relatives au système dulac Tanganyika. Un catalogue des acquisitions

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facilement les jeux de données. Les jeux dedonnées proviennent d’un large éventail desources et comprennent les donnéestopographiques, bathymétriques,environnementales, physiques, chimiques,biologiques, sociales et économiques.

En intégrant une variété de jeux dedonnées à travers la métadatabase, lesutilisateurs de TANGIS peuvent: tracer etcartographier les données, interroger lesdonnées et comparer les jeux de données.Comme résultat de ces interrogations,TANGIS peut produire des données, desdiagrammes, des statistiques et des modèlespour explorer les aspects du système du lacTanganyika. TANGIS est ainsi un importantlien entre les scientifiques et les gestionnairesde ressources naturelles. Il permet àquelqu’un d’étudier les jeux de données entant que fonction d’autres jeux de données,pour que les utilisateurs puissent examinercomment la pollution, la sédimentation et lespratiques de pêche se mettent en corrélationavec par exemple la distribution des espèceset la richesse spécifique. En tant quedépositaire des données et de puissantinstrument permettant l’étude du système,TANGIS sera un important instrument d’appuià la mise en œuvre du Programme d’ActionStratégique (PAS).

En février 2000, un atelier a étéorganisé à Dar es Salaam pour former

quelques participants du PBLT à l’utilisationde TANGIS et à la gestion de lamétadatabase. Le matériel didactique de cetatelier, dont le Manuel de l’utilisateur TANGISet le manuel du cours en trois volumes(Formation des Formateurs, Théorie etApplication du SIG, Gestion de laMétadatabase) élaborés par Mills et Obsomer(1999) sont disponibles sur le site :http://www.ltbp.org/PDD8.HTM.

Les contraintes de sécurité, coupléesaux limitations budgétaires prévalant lors dela conclusion du PBLT, ont empêché dessessions ultérieures de consultation et deformation sur TANGIS ainsi que l’intégrationcomplète de certaines données du PBLT(comme par exemple les bases de donnéesde l’ESBIO) dans TANGIS. Comme TANGISsera une ressource précieuse pour leschercheurs et les gestionnaires du lacTanganyika, nous espérons que les futuresphases, notamment celle de la mise en œuvredu PAS, continueront à développer et àexploiter TANGIS.

3.3 Le Programme d’Action Stratégique

Le Programme d’Action Stratégique (PAS) estl’un des principaux résultats du PBLT. En tantque résultat de consultations nationales etrégionales et de l’examen des jeux dedonnées des études spéciales, le PAS fournitun cadre régional pour une série d’actionsnationales et régionales hiérarchiséesdestinées à conserver la diversité biologiqueet à assurer l’utilisation durable desressources naturelles du lac Tanganyika.

Tableau 3.13 Données collectées à la Station LARST de Kigoma, Août 1998 – Juillet 1999

Images Nombre de Images

Total des acquisitions réussies 479

Témperature de la surface du lac (le jour) 122

Témperature de la surface du lac (la nuit) 279

Végétation 146

actuelles de la métadatabase est disponiblesur le site : http://www.ltbp.org/SMDB.HTM.Les données elles-mêmes sont disponiblesà travers une interface du SIG, le TANGIS,basée sur le logiciel Arcview à usage fortrépandu. TANGIS permet aux utilisateursnon-SIG d’accéder à, et de manipuler

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3.3.1 Processus: Contributions desEtudes Spéciales au PAS

Les études spéciales du PBLTconcernant la biodiversité, la pollution, lasédimentation, les pratiques de pêche et lasocioéconomie étaient destinées à collecterles données sur l’état actuel de la biodiversitédu lac Tanganyika et les menaces qui leguettent, afin d’aviser et d’aider ledéveloppement du PAS. Sur base de sesconclusions et de ses résultats (résuméesdans les sections 3.2.1 jusqu’à 3.2.5), chaqueétude spéciale a fait des recommandationsde gestion au PAS. Ces recommandationsont été adressées au Comité Technique duPBLT lors de l’Analyse DiagnostiqueTransfrontalière (Arusha, Mars 2000) sousforme d’une série de présentations faites parles facilitateurs des études spéciales, etd’exposés préliminaires préparés par leséquipes des études spéciales.

L’Etude Spéciale deBiodiversité (ESBIO) a donné le ton pour lesdiscussions et les priorités de l’ADT et du PASdans l’analyse faite à propos des raisonsconduisant à la conservation de labiodiversité. Faisant constater les objectifsde la Convention sur la Diversité Biologique(CDB) en vue de ‘la conservation de ladiversité biologique, l’utilisation durable deses composantes ainsi que le partage égalet équitable des bénéfices découlant del’utilisation des ressources génétiques,’l’ESBIO note que ‘la conservation ne doit pasêtre réalisée aux dépens du développementdurable et qu’une grande attention devrait êtreaccordée sur la détermination de celui quisupportera les coûts de toute intervention degestion. L’ESBIO note que la définition de labiodiversité comme étant la variation(génétique, taxonomique, écologique)implique le fait que plus un système estvariable, plus il a de la valeur en termes deconservation. Ceci est vrai seulement sitoutes les espèces ont la même valeur. Orceci est rarement le cas. Les hommes placent

une différente valeur économique sur labiodiversité, selon qu’elle comporte unevaleur ‘d’usage direct,’ ‘d’usage indirect’ ou‘de non-usage’. Ces valeurs économiques(tiré de Allison et al 2000) sont décrites ci-après:

Les valeurs d’usage direct serapportent aux bénéficeséconomiques qui s’accumulentdirectement du fait de l’existencecontinue d’un génotype, d’une espèce,d’une communauté ou d’unécosystème. Les usages directsdirectes peuvent être consommables(l’organisme est cueilli ou extrait deson environnement, comme dans ledomaine de la pêche) ou non-consommables (bénéficeséconomiques générés sans cueillette,comme les revenus provenant del’éco-tourisme).

Les valeurs d’usage indirect sont lesbénéfices économiques qui découlentindirectement de l’existence connue dela biodiversité. Par exemple, lespoissons dévorant les escargots dansle lac Tanganyika pourraient constituerune raison importante expliquantpourquoi la Bilharziose (une maladiepour laquelle les parasites sont logésdans les escargots avant d’êtretransmis à l’homme) ne sont pastrouvés dans le lac Tanganyika. Lesbénéfices économiques peuvent êtremesurés en termes de réduction descoûts de santé.

Les valeurs de non-usagereconnaissent que la biodiversité a unevaleur qui dépasse la simple utilité. Ilest difficile de mesurer cela, mais ceciinclut les concepts des valeursd’existence (savoir qu’une espèceexiste), valeurs intrinsèques (le droitde tous les êtres vivants à se partagerla planète) ainsi que les valeurs

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patrimoniales (la valeur que notreenvironnement représente pour lesgénérations futures).

L’ESBIO souligne le fait que : la richessespécifique seule n’est pas un guide fiable pourla valeur de la biodiversité. Les zones à faiblerichesse spécifique (comme la zonepélagique du lac Tanganyika) peuventcomporter des valeurs d’usage très élevées.En plus, les coûts et les bénéfices provenantde la conservation de la biodiversités’accumulent pour les différents types depersonnes (utilisateurs de ressources locales,scientifiques internationaux, etc.). Uneconnaissance de la distribution des valeursdevrait guider les actions de conservation.

Ayant à l’esprit ces considérations surles valeurs économiques de la biodiversité,l’ESBIO a proposé au PAS les principesdirecteurs suivants pour conserver labiodiversité du lac Tanganyika (tiré de Allisonet al.2000):

• Le but de la conservation de labiodiversité du lac Tanganyika est demaintenir les écosystèmes uniques etdiversifiés du lac, ainsi que leurdiversité taxonomique et génétiqueconstitutive. Ceci sera réalisé à traversles efforts de maintien de la qualité deshabitats et l’intégrité des écosystèmes,et à travers la réglementation del’usage des espèces de poissons.

• La conservation de la biodiversité dulac devrait viser à accentuer laconservation de la fonction del’écosystème. La plus importantefonction de l’écosystème, au niveaurégional, est la production du poisson.Internationalement, la fonction la plusintéressante est l’ensemble desconditions qui ont permis une évolutionrapide de la radiation dans bon nombrede lignées taxonomiques, faisant dulac une importante ressourcescientifique et d’une exceptionnelle

richesse spécifique.• La conservation de la biodiversité du

lac Tanganyika devrait aussi viser àpromouvoir l’utilisation durable de labiodiversité, principalement par lagestion des pêches, mais aussi àtravers le tourisme et d’autres usagesnon orientés à la consommation.

• Tout avantage découlant de laconservation de la biodiversité du lacTanganyika doit être équitablementpartagé dans la région lacustre.

3.3.1.1 Recommandations de l’EtudeSpéciale de Biodiversité

Les recherches de l’Etude Spéciale deBiodiversité (ESBIO) ont trouvé que la plusgrande partie de la biodiversité du lacTanganyika est éparpillée dans tout le lac,mais que certaines taxa ont des distributionsspatialement limitées. La biodiversité la plusélevée, en termes de nombre d’espèces, sesitue entre la zone littorale et la zone sub-littorale (jusqu’à la profondeur 40 m). La zonelittorale adjacente aux aires protégéesexistantes abrite 73 pour cent des espècesde poissons et 52 pour cent des espèces demollusques connues dans le lac Tanganyika.L’ESBIO recommande que le PAS adopte unestratégie régionalement intégrée pours’attaquer aux menaces localisées à la zonelittorale, et qu’il maintienne et/ou prolonge lesaires protégées existantes pour inclure leseaux adjacentes.

3.3.1.1.1 Gestion du littoral

La zone littorale est menacée surtout par ladégradation environnementale localisée. Ils’agit notamment de la pollution industrielleet domestique, l’inondation par les sédimentsà cause de la perte de couverture végétale,ainsi que les pratiques de pêche nondurables. L’ESBIO recommande qu’unestratégie de gestion du littoral (CZM) soitadoptée pour le lac Tanganyika où les zones

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sont délimitées selon leur importance pour laconservation, le degré de menace ainsi queles exigences de développement humain (voirAllison et al 2000 pour une revue de la CZM).Ce découpage en zones montrerait le typede développement du littoral permis dans lesdifférents endroits, concentrant ainsi tous lesefforts et toutes les ressources pour s’assurerque le développement minimise les menacesà l’encontre de la zone littorale. Le processusde planification viserait à minimiser les conflitsentre les usages de la zone littorale identifiéset à localiser les actions de développementselon un plan convenu, plutôt que l’actuelleapproche non-planifiée du développement dela côte.

Une approche de gestion du littoralfournirait des degrés appropriés de protectionaux habitats spécifiques. La discussion et ladocumentation antérieures reconnaissaientseulement deux options – parcs nationaux ouaires non-protégées. Une stratégie de CZMintégrée qui spécifierait le développementpermis dans la zone littorale sur base dedécoupage en zones serait plus appropriéeet plus rentable pour la conservation de labiodiversité et l’atténuation des menacesdans le lac Tanganyika. Le principe dedéveloppement durable exige que la stratégieglobale de conservation de la zone littoraleprenne en compte les besoins dudéveloppement humain. En adoptant unestratégie de gestion du littoral, les paysriverains peuvent cibler leurs ressources dedéveloppement et de conservation à desendroits spécifiques, évitant ainsi la stratégieprobablement inefficace consistant àéparpiller les ressources pour maintenir uneapproche de développement et deconservation au niveau de tout le bassin etde tout le lac.

En recommandant une stratégie deCZM, l’ESBIO n’ignore pas l’existence demenaces transfrontalières, tel que lasurexploitation des stocks de poissonspélagiques. Plutôt, l’ESBIO considère la CZMcomme un complément, et pas comme une

contradiction, pour la gestion efficace desproblèmes transfrontaliers. La CZM fournit uncadre qui devrait atteindre une approchecoordonnée pour s’attaquer aux menaces àtravers toute la région, et peut-être, empêcherfinalement que les menaces localiséesprennent une nature transfrontalière.

3.3.1.1.2 Aires Protégées

A cause de ses objectifs consistant à ‘identifierla distribution des plus importants typesd’habitats, avec accent particulier sur les airesprotégées existantes ou proposées etsuggérer des endroits prioritaires pour laconservation’, l’ESBIO a focalisé ses activitésde terrain sur l’étude des eaux adjacentes auxparcs nationaux ou aux aires protégées. Cesaires protégées sont notamment: le ParcNational de Gombe Stream en Tanzanie, leParc National de Mahale Mountains enTanzanie, le Parc National de Nsumbu enZambie et la Réserve Naturelle de la Rusiziau Burundi (la R.D. Congo n’a pas d’aireprotégée adjacente au lac). Les frontièresde Mahale Mountains et de Nsumbu seprolongent jusqu’à 1,6 km dans le lac, lafrontière de Gombe Stream tombe à 100 men-deça du lac, tandis que celle de la Rusiziinclut la plage mais pas le lac. Leraisonnement sous-tendant le fait de seconcentrer sur les zones aquatiquesadjacentes aux parcs terrestres existantes ouaux aires protégées est que la conservationdes habitats sera plus efficace dans lesendroits où: le bassin versant adjacent estprotégé de la déforestation et de la pollution,la perturbation des communautés locales estminimisée, de même que la quantité denouvelles ressources exigées pour la gestiondu parc.

Les études de l’ESBIO ont révélé que,pris ensemble, les Parcs Nationaux deMahale Mountains, Gombe Stream, Nsumbuet la Réserve Naturelle de la Rusizirassemblent une variété d’habitatssablonneux, rocheux et mixtes sable/roche

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ainsi que des habitats spécialisés comprenantdes lits de coquilles, des récifs destromatolites ainsi que des groupes deroseaux. Ensemble, ces endroits abritent 73pour cent (178 espèces) de toutes lesespèces de poissons et 52 pour cent (35espèces) de toutes les espèces demollusques connues dans le lac Tanganyika.Les assemblages des espèces associées àces habitats sont représentatifs, en termes dediversité et de structure globales, descommunautés des habitats similaires ailleursdans le lac. Les actuelles compositions desespèces diffèrent entre ces aires protégées,chaque aire contenant des espèces uniques.Sur tous les sites observés autour du lac, desespèces uniques étaient présentes en tantqu’une petite proportion de la richessespécifique totale, d’où il serait impossible degarantir la protection de toutes les espècessans protéger un très grand pourcentage detoute la zone côtière. Sur base desconclusions, (se référer à la section 3.2.1.2.4pour plus de données et d’étude de labiodiversité des aires protégées), l’ESBIO faitdes recommandations en ce qui concerne lesaires protégées existant près du lacTanganyika, comme façon de maximiser laprotection accordée à la proportionconsidérable de la biodiversité du lacTanganyika qui s’y trouve. Voici cesrecommandations:

• Parc National de Mahale Mountains :Que la zone offshore de 1,6 km soitmaintenue en tant que partie intégrantede ce parc national.

• Parc National de Nsumbu: Que lazone offshore de 1,6 km soit égalementmaintenue. L’ESBIO note que dû à lacôte profondément encastrée, enparticulier dans la zone de NkambaBay, l’administration de la frontière estdifficile parce que la frontière estambiguë tant pour les pêcheurs quepour les autorités du parc. L’ESBIO est

par conséquent d’accord avec lessuggestions faites par George Coulter(pers. comm. MRAG) de délimiter lafrontière en traçant une ligne reliant lespromontoires de Nkamba Bay et deKasaba Bay. Cette modificationdevrait être mise en œuvre enconsultation avec les communautéslocales et devrait réduire les domainesde conflits avec les utilisateurs locaux.

• Parc National de Gombe Stream : Unezone tampon devrait être prolongéedans le lac pour fournir une certaineprotection à cette zone littorale qui estdiversifiée. La frontière n’a pas besoind’atteindre 1,6 km, la distance devraitêtre déterminée en considérant le profilde la profondeur offshore, et 300 mseraient probablement suffisants. Lescommunautés locales doivent êtreconsultées à propos de la mise enœuvre de cette recommandation.

• Réserve Naturelle de la Rusizi : Rusizia été récemment rétrogradée enpassant du statut de ‘Parc National’ àcelui de ‘Réserve Naturelle’ et setrouve aujourd’hui sous une pressionconsidérable de la part des gens (voirSection 3.2.4.2.2). Néanmoins, Rusiziajoute un nombre considérabled’espèces qui ne sont pasreprésentées dans les autres airesprotégées; et si les pressions exercéespar les gens se relâchaient (si parexemple la situation sécuritaires’améliorait au Burundi et en R.D.Congo), il est recommandé que lesfrontières de la Réserve soientréexaminées avec l’intention de fournirune protection aux espèces uniquesdu fleuve et de la zone littorale ainsiqu’aux terrains de croissance desjeunes poissons appartenant auxespèces d’importance commerciale.

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3.3.1.2 Recommandations de l’EtudeSpéciale de Pollution

Les données de l’Etude Spéciale de Pollution(ESPOL) sur la qualité de l’eau, la pollutionindustrielle, les métaux lourds et lacontamination des poissons et desmollusques par pesticides indiquent que,dans l’ensemble, le lac échappe relativementà la pollution pour l’instant. Les eaux sontgénéralement oligotrophiques et bien quel’ESPOL manque de données quantitativessur les polluants industriels, toutes lesdonnées disponibles offrent peu d’indicationssur le fait que la pollution altèresignificativement la qualité de l’eau du lac oula trame alimentaire pour le moment. Cettenouvelle devrait être rassurante car lamaintenance d’un écosystème salubre estune tâche beaucoup plus aisée que laréparation d’écosystèmes endommagés.

Les données de l’ESPOL, cependant,montrent que les activités de l’homme altèrentla qualité des habitats du littoral. La Baie deKigoma est sur une trajectoired’eutrophication. En outre, la variété decontaminants industriels qui sont déversésdans le lac, en particulier dans la Baie deBujumbura, est sujette à préoccupation. Iln’existe aucun endroit sur la côte où lesdéchets sont traités avant de se déverserdans le lac.

Le fait que le lac Tanganyika soitsalubre, en dépit de l’éventail de produitschimiques et d’eaux usées qui y sontdéversés, est que probablement c’est ungrand lac, et en dehors du Burundi, lescommunautés riveraines sont relativementpetites. Les quantités de polluantsrelativement faibles qui entrent dans le lacsont rapidement diluées. Cependant, lesactuels taux de croissance suggèrent que lapopulation vivant autour du lac doublera tousles 25 à30 ans. Les industries continuerontà augmenter sans doute aussi. A mesure queles populations et les industries s’accroîtront,le maintien d’un état salubre et débarrassé

de toute pollution exigera de vifschangements.

A cet effet, l’ESP a desrecommandations fondamentales pour luttercontre la pollution dans le lac Tanganyika:

• Les grands villages, villes et localitésdu lac Tanganyika doivent faire uneffort concerté pour améliorer lespratiques actuelles d’évacuation dedéchets domestiques et des eauxusées. L’enrichissement des élémentsnutritifs, les tendances localesd’eutrophisation ainsi que lesépidémies régulières de choléraaffectant plusieurs villages et plusieursvilles attestent ce problème. Lesconseils municipaux doivent mettre cepoint à l’ordre du jour de leursréunions.

• Les capacités de réaliser uneévaluation des effets surl’environnement (EEE),particulièrement en ce qui concerneles pratiques industrielles proches dulac, doivent être établies dans les paysfrancophones et renforcées dans lespays anglophones.

• Un programme à long terme desurveillance des hydrocarbures,pesticides, métaux lourds et de laqualité de l’eau en général doit être misen place.

L’importance de la mise en œuvre de cesrecommandations est renforcée par le fait quele lac Tanganyika est un écosystème presquefermé. Beaucoup de rivières, drainant unesuperficie de 250.000 km2, entrent dans lelac, mais une seule en sort. Avec unemoyenne de temps de résidence de 440 anset une durée de balayage de 7.000 ans, lespolluants entrant dans le lac y demeurerontpendant une longue période. Contrairementau lac Victoria, qui a une durée de balayage

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de cinq ans, une grave pollution du lacTanganyika ne pourrait pas être amélioréeendéans quelques années ni même endéansquelques générations.

3.3.1.3 Recommandations de l’EtudeSpéciale de Sédimentation

Les conclusions techniques de l’EtudeSpéciale de Sédimentation (ESSED)(résumées dans la section 3.2.3.2) ont concluque les récentes quantités de sédimentsentrant dans le lac ont dramatiquementaugmenté dans l’historique des taux desapports. Cette augmentation des quantitésest le résultat de la déforestation et despratiques agricoles ayant lieu dans le bassinversant. Bien que les signes d’eutrophisationsoient encore limités pour le moment,l’augmentation des apports de sédiments estassociée à l’augmentation d’éléments nutritifset de matières organiques apportés dans lelac. Les études du PBLT et autres suggèrentque la diversité de la zone littorale estdirectement opposée à l’apport dessédiments, et que les sédiments ont joué unrôle en dictant la distribution des organismessur une longue période de temps. L’ESSEDconclue que l’apport de sédiments dans lelac Tanganyika constitue une menace réelleà la biodiversité du lac et à la durabilité desmoyens d’existence qui dépendent de laproduction de ce lac.

Une suite de facteurs complexesaffectent la distribution et par conséquentagissent négativement sur les sédiments setrouvant le lac. Les données suggèrent queles bassins versants de taille moyenne(50.000 à 24.000 km2) sont particulièrementresponsables de la modification de l’écologieet donc de la biodiversité adjacente à leursdeltas. Le climat et la topographie influencentla distance sur laquelle les sédiments sonttransportés dans le lac. Les études ontmontré que des quantités considérables desédiments peuvent être transportés jusqu’à

10 km au moins à partir du delta, et leurs effetssont plus graves là où les rivières sedéversent sur des lits de lac à pente douce.

En considérant cette évidence et cescirconstances, l’ESSED fait un certain nombrede recommandations de gestion concernantla lutte contre l’apport de sédiments dans lelac Tanganyika. Les participants de l’ESSEDont noté que l’érosion est causée avant toutpar le défrichement des terres pour cultiver.L’érosion est si grave dans certains endroitsque toute la couverture végétale a étéenlevée, exposant la roche mère. La miseen œuvre de meilleures pratiques agricolesest la première étape pour réduire l’érosion.L’ESSED note que l’érosion est aussi unproblème grave pour les agriculteurs, etl’amélioration des pratiques de conservationdu sol protège les moyens d’existence desagriculteurs ainsi que la biodiversité du lac.L’ESSED fait un certain nombre derecommandations pour réduire l’érosion, àsavoir:

• Limiter l’abattage des arbres et initierplus de programmes de reforestation.

• Pratiquer les techniques de culture enterrasses sur les terres en pentes.

• Réduire ou éviter la culture près desberges des cours d’eau où l’érosionpeut être grave.

• Exiger des évaluations des effets surl’environnement (EEE) pour lesactivités industrielles telles quel’extraction du sable ou des pierres.

• Promouvoir l’utilisation des foyersaméliorés et les alternatives à laproduction du charbon de bois.

• Gérer les feux de brousse dans larégion.

• Construire des barrages de retenuedes sédiments dans les endroitsaffectés par une grave érosion.

L’ESSED a reconnu que la protection desmoyens d’existence des citoyens riverains

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était prioritaire et que les communautéslocales doivent être consultées dans la miseen œuvre de ces recommandations. A ceteffet, ils ont identifié l’éducationenvironnementale en matière de mesures deconservation comme étant l’action de gestionla plus importante dans la lutte contre lasédimentation.

Les participants à l’ESSED font uncertain nombre de recommandationsconcernant la recherche future et lasurveillance de la sédimentation dans lebassin versant du lac Tanganyika (ESSED,Mars 2000). Ils ont souligné l’importance demaintenir et d’élargir le réseau actuel desurveillance des rivières mis en place aucours du PBLT. La surveillance des rivières,note l’ESSED, est la clé pour comprendrel’hydrologie et l’érosion dans le bassin, et elleest nécessaire pour établir les tendances etles modèles à long terme de la dynamiquedes sédiments.

3.3.1.4 Recommandations de l’EtudeSpéciale des Pratiques de Pêche

L’Etude Spéciale des Pratiques de Pêche(ESPP) adresse ses recommandations auPAS en trois différents catégories: la pêchedans la zone pélagique, la pêche dans la zonelittorale et la surveillance des effets provoquéspar les pratiques de pêche.

3.3.1.4.1 Pêche dans la zone pélagique

La pêche dans la zone pélagique du lacTanganyika aide plusieurs dizaines de milliersde pêcheurs sur tout le lac. Bien que n’étantpas dans les attributions du PBLT (la pêchepélagique du lac Tanganyika, comme notédans la section 3.2.4.1, était le sujet d’uneétude intensive et de long terme du projetRecherche au Lac Tanganyika [LTR] ),l’importance de la gestion durable de cesstocks pour la biodiversité du lac Tanganyikaest montrée par les prédictions sur le sort despêcheurs en zone pélagique dans le cas où

les stocks pélagiques viendraient àdisparaître. L’effondrement de la pêchepélagique amènerait probablement plusieurspêcheurs à orienter leurs efforts vers lesressources de la zone littorale ou versl’agriculture. Le résultat de l’un ou de l’autreoption aurait des implications sérieuses, sousforme de l’augmentation de la pression sur lazone littorale ou l’augmentation de lasédimentation, en défaveur de la gestiondurable de l’écosystème lacustre et deconservation de la biodiversité. En dirigeantson attention sur les stocks pélagiques et lesmoyens d’existence qu’elle supporte, l’ESPPreconnaît que pour les communautésriveraines, les stocks pélagiques constituentla composante la plus précieuse de labiodiversité du lac Tanganyika. L’ESPPaffirme que la protection des moyensd’existence des pêcheurs du large à traversl’utilisation durable des stocks de Lates et desardines est une contribution clé à laconservation de la biodiversité dans la zonelittorale si riche en espèces.

Pour garantir le prélèvement durabledes stocks de poissons pélagiques, l’ESPPencourage le PAS à examiner le Plan deGestion des Pêches développé par le projetRLT à la lumière des objectifs globaux du PASen matière de biodiversité. Ce plan, ainsi quetout autre plan de gestion des pêches, doitêtre intégré dans le processus global du PAS.Un effort coordonné économise lesressources et garantit que les plans majeursdes ressources seront considérés de concertavec les autres priorités régionales.

3.3.1.4.2 Pêche dans la zone littorale

Beaucoup de domaines de pêche adjacentsaux zones d’importants établissementshumains supportent une lourde pression depêche causée par un éventail d’engins depêche (voir section 3.2.4.2.1). La pêche dela zone littorale est complexe, impliquantbeaucoup d’espèces, beaucoup de différentsengins et des pêcheurs pratiquant tant lapêche artisanale que la pêche de

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subsistance. L’ ESPP note qu’il est difficile degérer une pêche complexe pratiquée sur unlac de grande taille, un lac reculé, disposantde peu de moyens institutionnels pour faireappliquer les lois. La législation traditionnelleservant à contrôler et à réglementer les effortsde pêche n’est pas bien adaptée auxcaractéristiques (dimension, logistique,ressources) du lac Tanganyika. Ceci estmontré par le fait que bien que tous les quatrepays aient interdit l’utilisation des filetsmaillants encerclants, et que deux des paysont interdit l’usage des sennes de plage,l’application de la loi a été très inefficace carles deux méthodes sont toujours largementobservées dans les zones où elles ont étéinterdites.

L’ESPP note que la tendance actuelledans la gestion des pêches au monde entierest de chercher des arrangements departenariat parmi les groupes de partiesprenantes (comme les communautés depêcheurs, les ONG et les gouvernements).Ceci est souvent appelé la cogestion, unterme générique décrivant un éventail departenariats allant des arrangements dirigéspar la communauté à ceux qui sont dirigéspar le gouvernement (voir Cowan et Lindley2000 pour une analyse de la cogestion). Lecontrôle efficace de la pêche exige unensemble spécial de conditions physiques,sociales et institutionnelles. L’ESPP note quebien que les zones adjacentes aux parcsnationaux aient, dans certains cas, étéréglementées avec succès, les moyensnécessaires pour faire appliquer la législationdes pêches sur une échelle nationale ourégionale n’existent pas aujourd’hui dans unseul des quatre pays. Par conséquent, l’ESPPrecommande que les options de cogestionsoient développées en tant que mécanismele plus approprié pour gérer les activités depêche dans la zone littorale avec l’objectif deconserver la biodiversité et les moyensd’existence. Bien que la cogestion exige unchangement fondamental de la façontraditionnelle de contrôler les pêches au

moyen de ‘l’application de la loi’ par lesorganismes gouvernementaux et encourageune plus grande participation des partiesprenantes locales, l’expérience du mondeentier indique que la cogestion desressources mène à un accroissement de ladurabilité.

A cette fin, l’ESPP recommande queles options de cogestion soient exploréespour les pêches proches de la côte du lacTanganyika. Ces options devraient refléterla naturecomplexe de ces pêches (beaucoupd’espèces, beaucoup d’engins, beaucoup dedifférentes parties prenantes avec différentsefforts, différentes opportunités decommercialisation et différentes contraintes),et devraient activement impliquer lescommunautés de pêcheurs locaux. L’ESPPreconnaît que les conditions institutionnelleset socioéconomiques varient le long de la côtedu lac Tanganyika et propose que les Comitésdes Villages pour la Conservation et leDéveloppement (VCDC) de Zambieconstituent un endroit logique pour cibler lesprojets pilotes de cogestion.

3.3.1.4.3 Surveillance des effets causéspar les pratiques de pêche

Tous les quatre pays riverains ont unprogramme de surveillance des pratiques depêche au lac Tanganyika. La mise en œuvreet l’efficacité de ces programmes (examinéesdans la section 3.2.4.2.3) varient de l’un àl’autre. Cependant, étant donné lesproblèmes déjà rencontrés dans lasurveillance des pêches au lac, l’ESPP hésiteà recommander des responsabilitéssupplémentaires de surveillance à cesinstitutions. L’ESPP fait remarquer lesprogrammes existant au bord du lacmanquent de capacités à analyser lesdonnées et à utiliser la base améliorée desinformations pour prendre des décisions degestion. L’ESPP recommande un programmerégionalement intégré de formation sur la

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surveillance, afin de revoir les buts de lasurveillance et adapter les pratiques enconséquence, ainsi que pour améliorer lestechniques de gestion des informations,l’interprétation des résultats et les méthodespour faire et mettre en œuvre lesrecommandations basées sur les données dela surveillance.

3.3.1.5 Recommandations de l’EtudeSpéciale de Socioéconomie

L’Etude Spéciale de Socioéconomie (ESSE)a montré que les stratégies de survie dans lebassin du lac Tanganyika sont complexes etdynamiques et qu’il y a de grandes différencesentre les populations riches et pauvres. Lescommunautés vivant de l’agriculture desubsistance et de la pêche sont quelques-unes des communautés les plus pauvresdans des pays les plus pauvres du monde.L’ESSE fait remarquer que les liens entre lapauvreté et la dégradation de l’environnementsont bien connus. C’est souvent les pauvresqui sont aussi incapables de gérercontinuellement ces ressources sur le longterme parce qu’ils se contentent de satisfaireleurs besoins urgents à court terme. Mêmelà où on connaît bien les bénéfices à longterme, les pauvres ne peuvent pashabituellement se permettre de sacrifier lesbénéfices à court terme. Selon l’ESSE, lesefforts déployés pour pêcher et les pratiquesagricoles sont la conséquence de la pauvreté,du sous-développement et d’un manqued’alternatives de la part des populations vivantau tour du lac. L’ESSE fait remarquer que lespopulations pauvres vivent dans un cerclevicieux : la pauvreté engendre unedégradation continue de l’environnement, laressource naturelle dégradée ne permet pasde maintenir une vie saine, ce qui pérennisela pauvreté. La biodiversité du lac Tanganyikapourra être durablement gérée et conservée,affirme l’ESSE, uniquement à travers laréalisation des programmes d’éradication dela pauvreté, la diversification des moyens

d’existence et le développement socio-économique des communautés riveraines.Par conséquent, l’ESSE identifie cesprogrammes comme constituant les prioritésdu PAS développe ces recommandations (tiréde Meadows et Zwick 2000) ci-après.

3.3.1.5.1 Alternatives aux moyens desurvie

L’ESSE recommande que le PAS appuie lesactivités qui: ajoutent une certaine valeur aupoisson existant ou à la production agricole,génèrent des revenus ou permettent uneredistribution des richesses parmi lespopulations riveraines et/ou augmententéquitablement les richesses ou le bien-êtreautour du lac sans accroître l’érosion ou lapression de la pêche. De telles activitéspermettraient de minimiser la dégradation etmaximiser les avantages à tirer desressources naturelles. A cette fin, l’ESSEsuggère les alternatives suivantes et qu’il fautbien investiguer (pour plus de détails voirMeadows et Zwick 2000) :

• Transformation améliorée des sardines(plus propre, sans sable ni poussière) pouraugmenter la qualité et la valeur du produit.

• Promotion des fours améliorés pour fumerle poisson là où le combustible ou le boisde chauffage sont rares.

• Eradiquer les infestations des insectesdans le poisson.

• Production des sardines fermentées (c.à.d.anchois).

• Introduire la production des glaces dansplusieurs villages de pêcheurs afin de leurpermettre de vendre du poisson toujoursconservé au frais et ayant une plus grandevaleur.

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• Introduire l’aquaculture à petite échelle làoù les conditions sont favorables.

• Améliorer la transformation d’autrescultures de rente telles que le manioc et letournesol.

• Améliorer le transport routier vers lesmarchés des poissons et de produitsagricoles.

• Promouvoir l’utilisation de produits autresque ceux provenant des forêts ou desboisements.

• Projets d’épargne et de micro-crédit.

3.3.1.5.2 Atténuation de la pauvreté etdéveloppement.

L’ESSE recommande aussi que le PASessaye d’améliorer les conditions de vie etd’atténuer la pauvreté. Des études à l’échellemondiale ont démontré l’existence derelations entre le développement socio-économique en général, la capacité degestion des ressources naturellesrenouvelables et la réduction du taux decroissance de la population. A cet effet,l’ESSE affirme que la diversification deséconomies locales et une plus grandeattention des gouvernements nationaux etdes bailleurs de fonds à ces domaines,constitueraient des étapes importantes versl’amélioration des revenus et du profil descommunautés riveraines du lac. L’ESSEencourage le PAS à investiguer sur lesinitiatives de développement socio-économiques telles que :

• L’amélioration du régime alimentaire desfamilles les plus pauvres à travers lapromotion des protéines végétales, del’élevage en stabulation (là où c’estpossible), de la volaille et des petitsanimaux.

• Amélioration des conditions sanitaires

• Education sanitaire et amélioration desservices de soins de santé

• Meilleur accès à l’éducation formelle

• Appui aux processus démocratiques, à lapaix, à la libéralisation du marché, à ladécentralisation du pouvoir jusqu’auxcommunautés rurales, etc.

3.3.1.5.3 Pratiques de pêche durables

Comme l’ESPP, l’ESSE affirme que la grandepêche effectuée au large (d’une valeurannuelle de dizaines de millions de dollars)est le pivot de l’économie des communautésriveraines. Si la pêche effectuée au largen’était pas gérée de façon durable et que lesquantités de poissons devaient chuter, ditl’ESSE, des dizaines de milliers de pêcheursseraient obligés de recourir à l’agriculture et/ou de pratiquer une pêche proche de la côtepour pouvoir survivre. Les effets sur lasédimentation et la biodiversité seraientdramatiques. Comme l’ESPP, l’ESSErecommande d’accorder de façon urgenteune haute priorité à la gestion durable de lapêche effectuée au large.

Il a été suggéré que les programmesde micro-crédits, qui aident les pêcheurs àavoir plus d’accès à la pêche pratiquée aularge plus rentable et moins riche enbiodiversité, constituent un moyen de réduirela pression sur la zone littorale. L’ESSE attirel’attention sur le fait que la pêche pratiquéeau large a une capacité limitée, et certainesétudes (document technique RLT n° 97, 1999)suggèrent que la pression est déjà grandedans certains endroits. L’ESSE a aussiconstaté que l’investissement dans les filetset les bateaux de pêches à moteur estapproximativement de 10.000 dollarsaméricains, ce qui ne constitue pas un micro-crédit et que la flotte a continué de s’accroîtrependant les 20 dernières années en dépit de

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l’accès limité au crédit. L’ESSE attirel’attention sur le fait que tout programme decrédit doit inclure la formule d’achat direct(et de destruction) de vieux engins parce quel’objectif n’est pas de faciliter davantage lapêche mais bien de diminuer plutôt les enginsdestructifs et/ou faciliter la pêche dans deszones différentes. Si ces vieux enginsrestaient en circulation, ils pourraient êtrepassés à d’autres pêcheurs, avec commeconséquence que l’effort augmenterait dansl’ensemble et ne diminuerait pas dans la zonelittorale riche en biodiversité. Enfin, l’ESSEnote que l’interdiction de certains engins(comme les seines de plage) doit être miseen œuvre d’une façon participative etaccompagnée par des alternatives.

3.3.1.5.4 Une agriculture durable

L’ESSE note que la diminution de l’érosion,en plus de servir à réduire les menaces à labiodiversité, contribuera aussi dans le tempsà l’amélioration de la fertilité du sol et àl’augmentation des rendements des produitsagricoles. L’ESSE note également qu’il y adeux stratégies complémentaires deréduction de l’érosion qui devraient êtreencouragées chez les cultivateurs vivant dansle bassin versant du lac Tanganyika. Lapremière est la réduction de l’érosion decertains champs à travers des mesures deconservation du sol telles que les haies vivesautour du champ, la culture en terrasses, laretenue des matières érodées à l’aide destouffes d’épaisse végétation et/ou laprotection par paillage du sol laissé nu. L’autremoyen est de rendre les champs plusproductifs afin de réduire le rythme dedéfrichage pour l’agriculture. Ceci peut êtrefait à travers l’amélioration des variétés etl’usage de l’association des récoltes, le fumieret le compost.

3.3.1.5.5 Gestion durable des terresboisées

L’ESSE recommande la gestion durable desressources en bois, y compris la protectiondes ressources existantes, la reforestation,l’afforestation, l’agroforesterie et la plantationdes arbres générant du bois à caractèredurable et ne provenant pas des forêts.

3.3.1.5.6 Facteurs institutionnels

L’ESSE note que pour que la biodiversitépuisse être conservée à moyen et à longterme, les atouts en capital doivent êtrerenforcés pour permettre la diversification desmoyens d’existence afin d’y inclure davantaged’activités qui ne dépendent pas desressources naturelles. Ceci signifie unchangement d’orientation depuis l’agriculture,la pêche, la vente du bois de chauffage et lesautres activités basées sur les ressourcesnaturelles, vers le commerce, latransformation et les services. Cettediversification peut potentiellement conserverla biodiversité de deux façons. Primo, ellepourrait donner des options qui feraient quele temps dépensé dans l’exploitation desressources naturelles, telles que l’agricultureet la pêche, soit moins rémunérateur que letemps dépensé dans les alternatives qu’ilfaudrait prendre. Secundo, elle pourraitgénérer des ressources qui peuvent ensuiteêtre investies dans l’amélioration desressources naturelles ainsi que d’autresatouts en capital.

3.3.2 Processus

3.3.2.1 Principes et cadre d’analyse

Les pays riverains du lac Tanganyika se sontaccordés sur une série de principes et devaleurs dans leur quête vers la conservationet l’utilisation durable des ressources du lac.La plupart de ces principes se retrouvent dansles conventions existantes qui ont été signées

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par les quatre pays, et en particulier lesprincipes environnementaux et sociaux quisous-tendent la Convention sur la DiversitéBiologique, Agenda 21, et les Principes duDublin. Ces principes sont notamment:

• Le principe de précaution qui déclareque des mesures préventives doiventêtre prises quand il y a une craintequ’une activité présente ou prévuepourrait amener un impactdéfavorable, même lorsqu’il n’y a pasde preuves scientifiques montrant unerelation de cause à effet entre l’activitéet l’impact défavorable;

• Le principe pollueur-payeur et leconcept apparenté d’utilisateur payeur,qui déclare que le pollueur oul’utilisateur d’une ressource naturelledevrait payer le coût de l’entretien dela ressource ou de la réparation desdégâts commis sur elle;

• Le principe d’action préventive quidéclare que des mesures préventivesseront prises pour chercher dessolutions aux causes présentes oupotentielles des impacts défavorables,avant qu’elles ne surviennent. Il estbasé sur le fait que beaucoupd’impacts défavorables sontirréversibles, ou que, s’ils peuvent êtrerenversés, le coût des actions derémédiation sera plus élevé que lescoûts associés à la prévention;

• Le principe de participation qui déclareque toutes les parties prenantes, dontles communautés, les individus et lesorganisations concernées doiventrecevoir l’occasion de participer, auniveau approprié, à la prise dedécisions et aux processus de gestionqui affectent le lac;

• Le principe de partage équitable desavantages qui affirme que toutes lesparties concernées, surtout celles quile sont de façon directe dans lespopulations locales, ont le droit deprendre part aux avantages découlantdes ressources naturelles locales;

• Le principe d’égalité des genres quirenvoie à l’importance de reconnaîtreautant les rôles et les droits deshommes que ceux des femmes dansla gestion de l’environnement, notantque le rôle clé des femmes, en leurqualité d’utilisatrices et de gardiennesde ressources naturelles spécifiques,est souvent oublié.

Guidé par ces principes, le PBLT a tenu desconsultations nationales et régionales pourdévelopper le PAS. Ces consultations ontemployé un cadre d’analyse pour évaluer lesproblèmes et les opportunités liés à la gestiondes ressources du lac. Cette approched’analyse était divisée en trois parties :principales menaces et domaines générauxd’action, problèmes spécifiques et actionsproposées, ainsi que les actions proposéeset les organismes responsables (Figure 3.5.).

Le premier niveau d’analyse faisaittoute une liste des menaces principales àbiodiversité et à l’usage durable desressources du lac et identifiait les domainesgénéraux d’actions pour contrecarrer cesmenaces. Le second niveau d’analyseidentifiait et groupait les problèmesspécifiques dans chaque domaine d’action etproposait un programme d’actions pourcontrecarrer chaque problème. Chaqueproblème spécifique était défini en termes desite et d’impact. Les partenaires qui avaientbesoin être impliqués dans le processus deconsultation et dans les incertitudes, commepar exemple là où une étude ultérieure estrequise pour développer des solutions, étaientégalement identifiés. Les problèmesspécifiques étaient ensuite hiérarchisés à ce

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niveau.Les priorités étaient établies sur base

de trois critères : la gravité du problème quimenace les ressources du lac, la possibilitéde la solution et les bénéfices additionnellespour les communautés locales. Le premiercritère évaluait la gravité du problème et lesbénéfices en termes de conservation ou degestion durable des ressources du lac, qu’onpourrait escompter en s’attaquant à ceproblème. Ce jugement a considéré toutesles données scientifiques disponibles en sebasant sur le problème en question, maistout en notant que, compte tenu de lacomplexité de certains problèmes et suiteau manque de données complètes, lejugement qu’on fait généralement doit êtreappliqué suivant le principe de précaution. Lesecond critère pour l’établissement despriorités était la faisabilité d’une solution. Lesplanificateurs ont noté qu’il était inutile des’attaquer à un problème qui n’a pas desolutions pratiques (comme par exemplel’extension du bassin du lac par le biais d’unecassure tectonique). Enfin, se rendant compteque les avantages de ces interventionsauraient de plus grandes implications queles ressources naturelles du lac, desavantages additionnels étaient envisagés. Parexemple, l’élimination d’une source depollution devrait profiter à la santé publique,

en plus de la biodiversité. Pour chaqueproblème identifié, le score 1, 2, ou 3 étaitaccordé dans chaque critère, le score le plusélevé était accordé aux problèmes graves, lesinterventions possibles ayant des chances deréussir, et les avantages additionnels pour ledéveloppement durable. Les problèmesspécifiques totalisant 8 ou 9 points suivantces critères recevaient le statut de Hautepriorité, ceux qui correspondaient à 6 ou 7points étaient considérés comme MoyennePriorité, et les points 5 ou moinscorrespondaient à une Petite Priorité. Ceprocessus de hiérarchisation était appliquéeà la fois au niveau national et au niveaurégional, et les hautes priorités étaientintégrées dans le PAS. Des versionsultérieures du PAS pourraient inclure lesinterventions de priorité moyenne ou petiteselon que les ressources deviennentdisponibles ou que la priorité a augmentéd’importance.

Le dernier niveau d’analyse s’estbasé sur les actions proposées pour chaqueproblème spécifique et a établi un cadretemporel en trois temps: en cours, pouvantcommencer maintenant si les ressources sontrendues disponibles, ou doit avoir lieu aprèsqu’une (certaine) action précédente aura étéréalisée. Enfin, la disponibilité des ressourceshumaines et matérielles pour accomplir

Princ. menaces à

biod. et à

l’utilisat. durable

Implications

transfrontalières

Principalescauses

institutionnelles

Domaines généraux

d’actions

Programme

d’actions

Chronologe Organismeresponsable

Disponibilité de

ressources

Problèmesspécifiques

Parties prenantes Incertitudes

Programmed’actions

Domaine générald’action

Figure 3.5 Le cadre d’analyse du PAS (PBLT 2000)

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l’intervention était évaluée.

3.3.2.2 Consultation nationale

Le Groupe de Travail National (GTN) du PBLTdans chaque pays s’est engagé dans unprocessus de consultation nationale pouridentifier les priorités nationales dans lagestion du lac Tanganyika, et s’assurer queles représentants nationaux responsables dudéveloppement régional du PAS étaientcapables d’intégrer les problèmes nationauxdans le processus de planification régionale.Après une réunion de préparation initiale,deux ateliers ont été tenus dans chaque pays: l’Analyse Diagnostique Nationale etl’Examen des Stratégies et des PrioritésEnvironnementales Nationales (voir Tableau3.14).

En plus des GTN, le processus deconsultation nationale impliquait un bonnombre de partenaires, y compris lesreprésentants des communautés côtières etdes conseils municipaux, les entreprisescommerciales, les ONG nationales etinternationales, les institutions de rechercheet universitaires, ainsi que les ministères etsociétés parastatales. Afin d’avoir une mêmeapproche des problèmes, les AnalysesDiagnostiques Nationales ont commencéavec une vue générale présentée par desspécialistes dont le rôle était de préparer desdocuments d’information et des exposés surles problèmes spécifiques du lac Tanganyika.Ces ateliers ont examiné les principaux

problèmes menaçant la biodiversité du lac,ont identifié la chaîne des causes depuis lesproblèmes perçus jusqu’aux racines dessociétés, et ont analysé les actions possiblesde gestion de ces problèmes. La deuxièmesérie d’ateliers concernant les stratégies etles priorités environnementales nationaless’est penchée sur le potentiel et les limitesdes mécanismes institutionnels existantspour faire face à ces problèmes et appuyerles actions identifiées au cours de l’atelierprécédent. Ces ateliers ont également établila priorité nationale pour l’exécution de laséquence d’actions proposées.

3.3.2.3 Consultation régionale.

Le Comité Technique Consultatif du PBLT(CTC), composé des délégations de chaquepays riverain, avait le rôle d’élaborer le PAS.Chaque pays était représenté dans ceprocessus par le Coordinateur National duPBLT et trois ou quatre expertssupplémentaires identifiés par les groupes detravail nationaux. Les membres de ceséquipes étaient choisis pour donner desrenseignements techniques sur le lac et sesproblèmes. Ces délégations se sontrencontrées dans une série de réunionsrégionales (voir le tableau 3.15) pour élaboreret rédiger le PAS).

Le Comité Technique Consultatif apréparé, à l’aide des études spéciales et dela perspective régionale qu’elles ont générée,une Analyse Diagnostique Transfrontalière

Tableau 3.14 Réunions de consultations nationales pour le PAS

Burundi R.D. Congo Tanzanie Zambie

Atelier d’Analyse 7-11 Sept. 98 20-24 Oct. 98 27-31 Juillet 98 29 Juin-3 Juillet 98Diagnostique Nationale Bujumbura Arusha9 Dar es Salaam Lusaka

Atelier d’Examen des 2-6 Nov. 98 26-30 Oct. 98 12-16 Oct. 98 31 Aug- 4 Sept 98Priorités et des Stratégies Bujumbura Arusha9 Dar es Salaam LusakaEnvironnementales Nationales

9 A cause des conditions sécuritaires, la R.D. Congo a tenu ses deux ateliers dos à dos à Arusha, Tanzanie.

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(ADT) qui a défini les priorités régionales enmatière de gestion. Sur base des problèmesidentifiés au cours du processus deconsultation nationale, le CTC a développé,lors des réunions d’ADT, une liste des prioritésdes interventions en matière de gestionrégionale avec l’objectif général deconservation et de gestion durable de labiodiversité du lac Tanganyika.

Le GEF parle de l’ADT, qui est unepartie de la méthodologie qu’ils endossent,comme pièce maîtresse de la stratégie duGEF.... c’est le concept d’ “enquêtestratégique conjointe” comme moyen d’avoirun consensus sur les actions à mettre enœuvre pour s’attaquer aux menaces… lespays collaborateurs mettent sur pied deséquipes techniques qui travaillent pour établirune base commune de faits et d’analyses duproblème sous forme d’une analysediagnostique transfrontalière (ADT) qui estensuite utilisée pour établir les prioritésnationales, en vue de mener des actionscontre les menaces aux eaux internationalessous forme de PAS”.

Dans les réunions d’ADT, le CTCappuyé par les équipes chargées des étudesspéciales a revu les menaces majeures, définiles problèmes spécifiques ou sous-problèmesqui constituent la menace et a ensuiteproposé une séquence d’interventions enmatière de gestion pour résoudre chaqueproblème spécifique. Ce processus a utiliséla même approche d’analyse (décrite ci-haut)qui a été suivie au cours du processus deconsultation nationale. L’importance de cetteapproche réside dans le fait que ce qui

Tableau 3.15 Réunions de consultations régionales pour le PAS

Date Lieu Evénement

13 Août 98 Arusha, Tanzanie Comité Technique Consultatif

23-26 Nov 98 Lusaka, Zambie Analyse Diagnostique Nationale Préliminaire

4-7 Jan 00 Arusha, Tanzanie Atelier de Rédaction du PAS

27-30 Mars 00 Arusha, Tanzanie Analyse Diagnostique Transfrontalière Finale

1-3 Mai 00 Lusaka, Zambie Atelier de Rédaction du PAS Final

Juillet 00 Nairobi, Kenya Adoption du PAS par le Comité Directeur

apparaissait initialement comme un objectifde gestion “ambitieux et décourageant,comme la lutte contre la pollution, était réduità une série d’objectifs gérables de résolutiondes problèmes spécifiques, dont la plupartpouvaient être initiés par des autorités localeset réalisés avec les ressources disponibles.

Les problèmes spécifiques identifiéscomme hautes priorités dans l’ADT étaientinclus dans le PAS. Le PAS définit les prioritésrégionales et offre un cadre régional de leurrésolution. Cependant, il est important denoter que comme toutes les activitésproposées pour atténuer les problèmesenvironnementaux seront réalisées dans leseaux nationales ou les territoires nationauxdes pays participants, l’exécution réelle deces actions sera de la responsabilité dechaque nation. Dans cet esprit, le PAS estconstituée d’une série d’actions nationalesréalisées dans un cadre régional.

Après la définition des prioritésrégionales dans la gestion du lac Tanganyika,le CTC s’est réuni à deux occasions pourélaborer le PAS. Le processus de rédactionétait supervisé par le Comité Directeur duPBLT. Le Comité Directeur a approuvé le 13juillet 2000, le document final intitulé«Programme d’Action Stratégique pour laGestion Durable du Lac Tanganyika».

3.3.2.4 L’Organe Intérimaire de Gestion duLac Tanganyika

Les propositions du PAS sont basées sur les«meilleures connaissances disponibles» etl’expérience considérable de ceux qui utilisent

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et gèrent les ressources du lac, ainsi que lesrésultats publiés d’une recherche scientifiquede plus de 100 ans sur le lac Tanganyika etles conclusions des études spéciales duPBLT. Cependant, même en entreprenant desactions au niveau du PAS, le lac continuerade changer. Les nouvelles activités exercéesau sein du bassin versant du lac Tanganyikapeuvent exiger de nouvelles réactions pourla conservation et la gestion des ressourceslacustres. Une nouvelle recherche permettrad’affiner les actions proposées et de définird’autres interventions nécessaires. Enconséquence, le PAS exige un organe degestion qui veillera à l’exécution et qui auraune capacité de mettre à jour le PAS suivantles changements de la situation du lac ou lesbesoins et les aspirations des communautéscôtières et du développement régional.

La Convention sur le Lac Tanganyika(voir section 3.4.) prévoit un tel organe appeléAutorité du Lac Tanganyika, qui est constituéd’un Comité de Gestion et d’un Secrétariat.Comme la Convention n’a pas été encoresignée, et qu’elle n’est pas encore entrée envigueur, le PAS propose une OrganeIntérimaire de Gestion du Lac Tanganyika(OIGLT), composé aussi d’un ComitéIntérimaire de Gestion du Lac Tanganyika(CIGLT) et d’un Secrétariat Intérimaire deGestion du Lac Tanganyika (SIGLT), pourjouer ce rôle jusqu’à la signature de laConvention. Entre autres tâches, le SIGLTcoordonnera, appuiera et préparera despropositions de projet chiffrées pour lesactions prioritaires retenues dans le PAS ;agira comme groupe chef de file pourcoordonner et chercher les financements auniveau national et au niveau régional pourappuyer le PAS ; coordonnera lesinterventions de gestion réalisées par lesinstitutions nationales dans le cadre du PAS,aidera à finaliser la Convention. Entre autrestâches, le CIGLT a le mandat de superviserles activités indiquées dans le PAS, orienterles activités du SIGLT, approuver et appuyerles propositions du projet élaborées par leSIGLT ; appuyer et finaliser les accords de

financement développés par le SIGLT.L’OIGLT devra s’assurer que les actionsidentifiées dans le PAS sont réalisées et quele PAS est à jour autant que de besoin. Il estprévu que le PAS sera régulièrement réviséet amendé par l’OIGLT et plus tard parl’Autorité du Lac Tanganyika.

3.3.3 Résultats:

Ces consultations nationales et régionales ontabouti à la confection des listes desproblèmes nationaux prioritaires, à savoirl’ADT et le PAS. Ces documents sontdisponibles sur le site internet :http://www.ltbp.org/LATSAP.HTM

3.3.3.1 Analyse DiagnostiqueTransfrontalière.

Au cours de l’ADT, les études initiales ontréaffirmé que les pêches non durables, lapollution croissante et la sédimentationexcessive, qui avaient été identifiées pour lapremière fois en 1991 lors de la PremièreConférence Internationale sur la Conservationet la Biodiversité du Lac Tanganyika et par lasuite investiguées au cours des étudesspéciales du PBLT, étaient des menacessérieuses à la biodiversité et à l’utilisationdurable des ressources du lac Tanganyika.De plus, le CTC a ajouté à la liste desmenaces la destruction des habitats. Lesimplications transfrontalières, les causesmajeures et les domaines généraux d’actionsont été aussi identifiées pour ces menaces(voir tableau 3.16).

Au cours de l’identification desmenaces majeures et de l’évaluation desimplications transfrontalières, le CTC a misen exergue les problèmes relatifs à labiodiversité mondiale et les eauxinternationales. Cette évaluation justifie lebesoin d’une coopération régionale et l’appuides donateurs internationaux en vue de faireface à ces menaces. Le CTC a aussi décritles contraintes institutionnelles auxquelles lespays riverains sont confrontés lorsqu’ils

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doivent lutter contre ces menaces,notamment le manque de ressources, la faibleapplication des réglementations existantes,le manque de lois appropriées pour le lacTanganyika, ainsi que le manque decoordination institutionnelle. A la conclusionde ce premier niveau d’analyse, le CTC aidentifié : la réduction de l’impact de la pêche,la lutte contre la pollution, la lutte contre lasédimentation et la conservation des habitatscomme étant les domaines générauxnécessitant une action pour atténuer lesmenaces à la biodiversité du lac Tanganyika.

Le deuxième niveau d’analyse del’ADT comporte quatre parties, chacunecorrespondant à un domaine générald’actions identifié. Dans les domainesd’actions de réduction de l’impact de la pêche,la lutte contre la pollution, la lutte contre lasédimentation et la conservation des habitats,le CTC a inventorié tous les problèmes quiconstituent ces menaces et les a rangés parordre de priorité suivant la procédure utiliséepour établir les priorités nationales (décriteci-haut). Les problèmes spécifiques identifiéset la manière dont la priorité était déterminéepour chaque domaine général d’actions, sontrepris dans les tableaux 3.7 à 3.20. Voir letexte complet de l’ADT pour la justification despriorités.

En ce qui concerne la réduction de lapression de la pêche, cette hiérarchisation

des problèmes a identifié la pêche excessivedans la zone littorale, la pêche excessive dansla zone pélagique et l’extraction excessive ounon-contrôlée du poisson d’ornement commeétant les problèmes de haute priorité. Ainsi,ils constituaient le thème pour la planificationet l’analyse ultérieures pour le PAS.

Dans le domaine général d’actionspour la lutte contre la pollution, la pollutionurbaine et industrielle, la pollution portuaire,la pollution due aux activités minières futuresou l’exploration pétrolière et les risquesd’accidents majeurs de navigation étaientconsidérés comme des problèmes de hautepriorité et étaient retenus pour des analysesfutures du PAS.

Dans le domaine général d’actionsconcernant la lutte contre la sédimentation,les problèmes de haute priorité étaient :l’érosion due aux pratiques agricolesinappropriées et la déforestation. Cesproblèmes seraient analysés ultérieurementdans le PAS.

Enfin, dans le domaine générald’actions concernant la conservation deshabitats, les menaces contre les ressourcesdans les parcs nationaux et la dégradationdes habitats clés étaient retenues commehautes priorités et sujets à analyse par leCTC.

Après avoir identifié les problèmeshautement prioritaires dans chaque domaine

Tableau 3.16 Principales menaces et domaines généraux d’actions (PBLT 2000)

Principale menace à Implications Problèmesla biodiversité et à transfrontalières institutionnels Domaines générauxl’utilisation durable transversales transversaux d’actions

Systèmes de pêche Perte globale de Manque de ressources Réduction de l’impact desnon-durables biodiversité pêches

Pollution croissante Perte de ressources de Faible application Lutte contre la pollutionpêche partagées des législation existantes

Sédimentation Déclin de la qualité de Manque de législation Lutte contre la sédimentationexcessive l’eau appropriées pour le

Lac Tanganyika

Destruction des Manque de coordination Conservation des habitatshabitats institutionnelle

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Tableau 3.17 Hiérarchisation des problèmes - Réduction de la pression de la pêche (PBLT 2000)

Problème spécifique S F B T CEffort de pêche excessif dans la zone littorale 3 2 3 8 AEffort de pêche excessif dans la zone pélagique 3 2 3 7 APrélèvement excessif ou non contrôlé du poisson 3 2 3 8 A d’ornementUtilisation des sennes de plage 3 1 3 7 BUtilisation de tailles de mailles inappropriées 3 1 3 7 BManques d’alternatives économiques pour les pêcheurs 3 1 3 7 BInsécurité et piraterie 2 1 3 6 BPêche dans les zones sensibles 3 1 3 7 BMéthodes destructives (autres que les sennes ou les 1 1 3 5 C mailles)Haute demande en poissons 2 1 1 4 CInsuffisance de données dans la partie sud du lac au 1 1 2 4 C Congo

S: gravité, F: faisabilité, B: bénéfices supplémentaires, T: total, C: classification des priorités (A= haute, B= moyenne, C= petite)

Tableau 3.18 Hiérarchisation des problèmes – Lutte contre la pollution (PBLT 2000)

problème spécifique S F B T CPollution urbaine et industrielle 3 2 3 8 APollution portuaire 3 2 3 8 APollution découlant des futures activités d’exploitation 3 2 3 8 A minière ou pétrolièresRisques d’importants accidents de navigation 3 2 3 8 ARisque d’extension de la jacinthe des eaux 2 2 3 7 BPollution chronique par les bateaux 2 2 2 6 BIntroduction d’espèces de poissons exotiques 2 2 2 6 BPollution causée par l’agriculture dans le bassin 2 2 2 6 BUtilisation de pesticides pour lutter contre les vecteurs 1 3 1 5 C des maladies humainesPollution causée par les activités minières actuelles 1 1 2 4 CRetombées atmosphériques causées par les feux de 1 1 2 4 Cbrousse

S: gravité, F: faisabilité, B: bénéfices supplémentaires, T: total, C: classification des priorités (A= haute, B= moyenne, C= petite)

Tableau 3.19 Hiérarchisation des problèmes – Contrôle de la sédimentation (PBLT 2000)

Problème spécifique S F B T CErosion causée par les pratiques agricoles inappopriées 3 2 3 8 ADéforestation 3 2 3 8 AEtablissements humais mal conçus ou non contrôlés 3 1 3 7 BExtraction de sable et autres activités sur les berges des 2+ 2 2 6+ B rivièresSurpâturage dans les plaines 2 2 2 6 BMauvaise installation ou mauvaise gestion des mines 2 2 2 6 B et des carrièresMauvaise conception ou construction de routes 2 2 2 6 BErosion causée par les feux de brousse incontrôles 2 2 2 6 CMines et carrières potentielles 2 1 2 5 C

S: gravité, F: faisabilité, B: bénéfices supplémentaires, T: total, C: classification des priorités (A= haute, B= moyenne, C= petite)

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Tableau 3.20 Hiérarchisation des problèmes – Lutte contre la dégradation des habitats (PBLT 2000)

Problème spécifique S F B T CMenaces aux ressources dans les Parcs Nationaux 3 1+ 3 8+ ADégradation des habitats clés 3 3 2+ 7+ A

S: gravité, F: faisabilité, B: bénéfices supplémentaires, T: total, C: classification des priorités (A= haute, B= moyenne, C= petite)

général d’actions, le CTC a continué à :identifier les partenaires dont la participationest nécessaire pour juguler ces menaces,analyser les incertitudes là où une informationsupplémentaire est exigée pour desinterventions de gestion effective et a établiun programme d’actions qui apportent unesolution au problème, subdivisantl’intervention dans une série de phasesmaîtrisables. Au troisième niveau d’analyse,le cadre temporel de l’action, l’organisme clédevant conduire l’action et la disponibilité desressources humaines et matérielles étaientexaminés.

3.3.3.2.Le Programme d’ActionStratégique

Le CTC a utilisé les actions de haute prioritédéfinies dans l’ADT comme leur point focaldans le PAS. Après avoir identifié les prioritésrégionales, les délégations nationales au CTCont ensuite formulé leurs actions nationalespour résoudre les problèmes régionaux.

Les actions nationales sont encoreorganisées dans les quatre domainesgénéraux d’actions : réduction de l’impact dela pêche, lutte contre la pollution, lutte contrela sédimentation et conservation des habitats.Cependant, cette classification sectoriellerépond à une bonne convenance. Derrièretoutes ces actions se trouve lareconnaissance qu’une approche intégrée estnécessaire pour contrer ce qui, à premièrevue, apparaît comme des problèmes d’un seulsecteur. Par exemple, les actions identifiéespour réduire l’impact de la pêche pourraientcomprendre la promotion d’une agricultureaméliorée comme façon de diversifier lesmoyens d’existence et la réduction de lapression exercée sur les stocks de poissons.

De plus, bien que l’étendue géographiquepotentielle pour ces interventions comprennele bassin versant et l’ensemble de tout lebassin économique, le centre d’attention esttourné vers les actions ayant des effetsnégatifs sur le lac. La priorité est accordée àces activités ayant le plus grand impact surle lac et les communautés côtières, et enréalité, la majorité de ces activités serontorientées vers une gestion améliorée etintégrée du littoral.

Quelques types d’activités sontcommunes à beaucoup d’actions nationalesproposées. Les exemples de ces thèmestransversaux sont : la gestion de l’information,l’éducation sur l’environnement, la réformeinstitutionnelle et le renforcement descapacités, la politique environnementale, ledéveloppement socio-économique et lasurveillance. Nous espérons que ces thèmesqui se recoupent pourront être combinés dansdes projets plus importants intégrant cesthèmes au niveau national et au niveaurégional.

Les tableaux 3.21 à 3.23 nous donnentla liste d’actions nationales visant ledéveloppement durable des pêches enréduisant la pêche excessive dans la zonelittorale et dans la zone pélagique et encontrôlant l’extraction du poisson d’ornement.Les tableaux 3.24 à 3.30 indiquent le détaildes actions nationales pour lutter contre lapollution, en maîtrisant particulièrement lapollution urbaine et industrielle, la pollutionportuaire, en gérant les opérations minièresfutures, et en réagissant contre les accidentsmajeurs de navigation. Les tableaux 3.31 à3.32 décrivent les actions nationales pourcontrôler la sédimentation par la promotionde l’agriculture durable et la lutte contre ladéforestation. Enfin, les tableaux 3.33 à 3.34

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indiquent les actions nationales visant laconservation des habitats en réduisant lesmenaces contre les parcs nationaux et laconservation efficace des habitats côtierssensibles. Pour chaque problème, des actionsspécifiques sont proposées et desorganismes chefs de file pour les réaliser sontidentifiés. D’autres partenaires et incertitudessont aussi identifiés. Une clé pour lesorganismes nationaux désignés pourconduire ces actions précède les tableaux.

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Abréviations des institutions nationalesBurundi

BBN Bureau Burundais de NormalisationBRB Banque de la République du BurundiCCI Chambre du Commerce et de l’Industrie du BurundiDG ATE Direction Générale de l’Aménagement du Territoire et de l’EnvironnementETP Ecole des Travaux Publics de GitegaIGEBU Institut Géographique du BurundiINECN Institut National pour l’Environnement et la Conservation de la NatureMAE Ministère de l’Agriculture et de l’ElevageMCIT Ministère du Commerce, de l’Industrie et du TourismeMDC Ministère du Développement CommunalMEM Ministère de l’Energie et des MinesMINATE Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’EnvironnementMSP Ministère de la Santé PubliqueMTPE Ministère des Travaux Publics et de l’EquipementODEB Organisation pour la Défense de l’Environnement au BurundiONAPHA Office National PharmaceutiqueRegideso Régie de Distribution de l’Electricité et des EauxSETEMU Services Techniques MunicipauxUB Université du Burundi

CongoAT Admimistration TerritorialeCADIC Centre d’Actions et de Développement et d’Initiatives CommunautairesCIC Conseil Interministériel de ConsultationCRH Centre de Recherches en HydrologieCRGM Centre de Recherches Géologiques et MinièresCRSN Centre de Recherche en Sciences NaturellesICCN Institut Congolais pour la Conservation de la NatureINERA Institut National d’Etudes et de Recherches AgronomiquesISDR Institut Supérieur de Développement RuralISP Institut Supérieur PédagogiqueMINAGRI Ministère de l’AgricultureNOPTA Nouvelles Orientations de la Pêche au Lac TanganyikaSENADEP Service National de Développement de la PêcheSNV Service National de Vulgarisation

TanzaniaJGI the Jane Goodall InstituteNEMC National Environmental Management CouncilNLUPC National Land Use Planning CommissionPMO Prime Ministers OfficeTACARE Tanganyika Catchment ReforestationTAFIRI Tanzania Fisheries Research InstituteTANAPA Tanzania National ParksTANESCO Tanzania Electrical Supply CompanyTRC Tanzania Railways CorporationUWS & S Urban Water Supply and SewerageWCST Wildlife Conservation Society of Tanzania

ZambiaDOF Department of FisheriesD-WASHE District Water Supply and Sanitation EducationECZ Environmental Council of ZambiaMAFF Ministry of Agriculture, Food and FisheriesZAWA Zambia Wildlife Authority

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Actions proposées et organismes responsabl

Tableau 3.21 Actions nationales en réaction à la pression de pêche excessive dans la zone littorale(PBLT 2000)

Problème spécifique

Burundi: Pression de pêche excessive

Partenaires: Administration des pêches(dont MAE - Dépt des Pêches et Admin duTerrit); Pêcheurs; Propriétaires d’unités depêche; MINATE (INECN); ONG;Associations et communautés locales; UB

Incertitudes: Potentiel de ressources

Evaluer le potentiel, normes de pêche et quotasacceptables de permis – MAE

Supporter d’autres activités génératrices de revenusou celles qui fournissent des protéines animales– MDC

Renforcer les capacités du Dépt. des Pêches pourcontrôler et superviser – MAE

Sensibiliser et former (pêcheurs, propriétaires debateaux, administration) – MAE

Actualiser et publier projets de lois et de texteesd’application, ainsi que d’ordonnances – MAE

Traduction en Kirundi et vulgarisation – MAE

Congo: Pression de pêche excessive dans lapartie Nord du lac

Partenaires: Min. Environnement; Pêcheurset associations de pêcheurs; Autoritéslocales; CRH; vendeurs de poissons; ONG etcommunautés locales; MINAGRI C

Incertitudes: Production exploitablemaximale

Renforcer règlements: introduire les systèmes depermis (selon le type d’UP) avec le dénombrement depêcheurs existants; harmonisation régionale - Min. del’Envrionnement

Renforcer le contrôle – Min de Env

Amélioration des statistiques – CRH

Evaluation du potentiel (production exploitablemaximale) dans les zones Nord et Sud – CRH

Etdue de faisabilité d’un système de perception detaxes visant la régulation de l’effort de pêche(alimentant en même temps un fonds de gestion dulac) – CRH

Identifier les raisons de l’augmentation des prises dansle Sud - CRH

Identifier les actions pour développer l’aquaculture –CRH

Sensibiliser - information – Min de Env

Recherche visant à établir comment une meillureconservation des poissons pourrait diminuer lapression sur le stock et favoriser le transfert de lademande vers les plus gros poissons – CRH

Tanzanie: Manque de quotas sur les permis de pêche

Partenaires: Fisheries; Populations; Autoritéslocales; TAFIRI

Incertitudes: Quotas optimaux; Stock disponible;Impact sur la Biodiversité

Examiner les conclusions RLT – TAFIRI

Evaluer la pertinence aux questions de la biodiversitédes poissons – TAFIRI

Evaluer la tendance dans l’expansion des permis –Fisheries Dept.

Examiner les prcédures d’octroi des permis – FisheriesDept.

Zambie: Pêche côtière excessive

Partenaires: Pêcheurs artisanaux; Pêcheurs desubsitance; Dep. Of Fisheries; Chefs locaux;Organisation communautaires de base

Incertitudes: Niveau optimal de prélèvement; Impactdes engins sur les pêches et la biodiversité

Promotion d’alternatives aux moyens de subsistance– Community Development

Evaluer l’impact des engins de pêche – Dept. ofFisheries

Sensibiliser – Dept. of Fisheries

Renforcer le Dépt. des Pêches - Dept. of Fisheries

Négocier la cogestion avec les communautésidentifiées dans les zones de pêche spécifiques – Dept.of Fisheries

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Burundi: Pêche au large excessivePartenaires: Adm des Pêches(dont MAE– Dép. des Pêches etAdmin. Territ.); Pêcheurs; Propriétairesd’unités de pêche; MINATE (INECN); ONG;assoc. et communautés ocales; UBIncertitudes: Prise acceptable

Etablir les normes et les quotas pour des pratiques depêche acceptables – MAEMettre en place une capacité suffisante de contrôledes pêches du lac– MAERéviser les composantes nationales du Plan Cadrede Gestion de Pêches dans le contexte du PAS – MAEIncorporer des activités supplémentaires dans lesprogrammes nationaux dans le contexte du PAS – MAE

Congo: Pêches au large non contrôléesPartenaires: Min. de l’Environnement;Pêcheurs; Autorités locales; Marchandsde poissons; Fabricants de filets; CRH;ONG; Comm. LocalesIncertitudes: Taille de maille optimaleet type de filet; Impact sur la biodiversité

Recherche sur les meilleures tailles de maille et lesmeilleures méthodes de pêche – CRHEtude sur les espèces secondaires – CRHLégislation distinguant entre trois niveaux d’activités,interdiction de mailles excessivement fines, permislimités pour des types de filet appropriés et interdictiondes pratiques de pêche destructives – Min. de l’Env.Soutien aux capacités de contrôle – Min. de l’Env.Education et sensibilisation – Min. de l’Env.Réviser les composantes nationales du Plan Cadrede Gestion de Pêches dans le contexte du PAS – Min.de l’Env.Incorporer des activités supplémentaires dans lesprogrammes nationaux dans le contexte du PAS – Min.de l’Env.

Tanzanie: Contrôle inadéquat des pêchespélagiques Partenaires: FisheriesDivision; TAFIRI; Ministry of RegionalAdministration and local govt; Investisseursdans le secteur de la pêche;Populations, ONGIncertitudes: ampleur du problème

Renforcer les capacités de statistiques au niveau desdistricts– Fisheries DivisionEtablir la pression de pêche existante (embarcations,engins, pêcheurs…), différencier entre pêcheindustrielle et artisanale – Fisheries DivisionEtablir la pression de pêche optimale – FisheriesDivisionMettre en place un suivi, un contrôle et une surveillanceadéquats – Fisheries DivisionRéviser les composantes nationales du Plan Cadrede Gestion de Pêches dans le contexte du PAS –Fisheries DivisionIncorporer des activités supplémentaires dans lesprogrammes nationaux dans le contexte du PAS –Fisheries Division

Zambie: Pêche industrielle et artisanaleexcessive Partenaires: Pêcheurscommerciaux; Pêcheurs artisanaux;Autorités locales; Dep of Fisheries;Organisations communautaires de base;Chefs locaux; Comité des permisIncertitudes: Niveaux optimaux de pêche;Distribution du marchéSensibiliser au niveau local et politique – Dep of Fisheries

Négocier une flotte intérimaire acceptable et lesmoyens de réduire la flotte – Dep of FisheriesEtablir une composition optimale de la flotte – Dep ofFisheriesIntégrer les propositions avec le Programme desPêches du RLT – Dep of FisheriesExaminer les procédures d’octroi des permis – Dep ofFisheriesRenforcer la capacité locale à assurer le suivi et faireappliquer les règlements– Dep of FisheriesRéviser les composantes nationales du Plan Cadrede Gestion de Pêches dans le contexte du PAS – Depof FisheriesIncorporer des activités supplémentaires dans lesprogrammes nationaux dans le contexte du PAS – Depof Fisheries

Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.22 Actions nationales en réaction à la pression de pêche excessive dans la zone pélagique(PBLT2000)

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Burundi: Prélèvement excessif ou non contrôlédu poisson d’ornement

Partenaires: MINATE (INECN); MAE (Dép. desPêches ); Exportateurs; Vendeurs; Douanes;BRB; ONG; Associations et communautés localesIncertitudes: Ampleur du problème et de l’impact

Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.23 Actions nationales pour contrôler le commerce du poisson d’ornement(PBLT 2000)

Etablir la liste des espèces menacées et la propositiond’inclusion dans les listes CITES – MINATE (INECN)

Règlements, contrôle, suivi – MINATE (INECN)

Encourager la pisciculture des ces espèces – MAE

Sensibiliser– MINATE (INECN)

Etablir des aires protégées (délimitation,développement de l’éco – tourisme, plans de gestion)– MINATE (INECN)

Congo : Prélèvement excessif ou non contrôlé dupoisson d’ornement

Partenaires : Autorités locales; CRH; Douanes;Exportateurs; Min. Environnement; ICCN

Incertitudes: Vulnérabilité potentielle de toutes lesespèces par espèce et par site

Amélioration et renforcement de la délivrance despermis (espèces autorisées, quantités, site deprélèvement) – Min. de l’Env.

Renforcer le contrôle du prélèvement et de l’exportation– Min. de l’Env.

Etablir des réserves naturelles : Luhanga, Pemba,Kalamba, Kiriza (Ubwari) et Bangwe – ICCN

Prospection supplémentaire en vue d’étendre le réseaudes aires protégées – CRH

Inscription des Cichlidés du lac sur la liste CITES,excepté les poissons identifiés comme étant capablesde supporter le prélèvement – Min. de l’Env.

Tanzanie: Prélèvement excessif ou non

contrôlé du poisson d’ornement

Partenaires: Marchands agréés ; Fisheries;

TAFIRI; Foreign Affairs ; Home Affairs ; DouanesIncertitudes: espèces menacées ; Ampleur de lamenace

Identifier les espèces menacées – TAFIRI

Accord régional sur les espèces exportables par paysd’origine – Fisheries Dep

Surveiller le nombre et les espèces exportés –Fisheries Dep /Customs

Sensibiliser au haut niveau sur les problèmes –Fisheries Dep

Etablir des quotas sur les espèces – TAFIRI

Réviser le nombre de permis – Fisheries Dep

Examiner la possibilité d’inclusion dans la liste CITES– Fisheries Dep

Zambie: Prélèvement excessif ou non contrôlé dupoisson d’ornement

Partenaires : Pêcheurs commerciaux; Autoritéslocales; Fisheries Dept; Parcs; Musées; Populationset chefs locaux; Revenue Authority

Incertitudes : Ampleur / Impact du prélèvement

Evaluer l’ampleur et l’impact – Fisheries Dep

Sensibilisation du public – Etablir des aquariums –Fisheries Dep

Définir les niveaux de prélèvement – Fisheries Dep

Réviser les frais des permis/Exportation – Fisheries

Dep Réviser les règlements locaux – Fisheries Dep

Evaluer le potentiel pour l’élevage en captivité –Fisheries Dep

Examiner l’inclusion des espèces dans CITES – ZAWA

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.24 Burundi: Actions nationales pour lutter contre la pollution urbaine et industrielle(PBLT 2000)

Burundi: Pollution des ordures urbaines en particulierde Bujumbura et Rumonge

Partenaires: MINATE (DG ATE ; INECN); Mairie(SETEMU); MCIT; CCIB; Regideso; MTPE; MSP; BBN;ONG; Associations et populations locales

Incertitudes: Nature et quantité des effluents; Impactdes polluants sur la biodiversité

Extension des capacités de traitement – Mairie(SETEMU)

Etablir des sites d’évacuation contrôlés et collecterles déchets – Mairie (SETEMU)

Sensibiliser et former – MCIT

Réglementation de la commercialisation des produitsdangereux pour l’environnement (notamment les piles)– MINATE (DG ATE)

Développer des normes pour l’application de lalégislation relative aux déchets – MINATE (DG ATE)

Mettre en œuvre les plans d’occupation du sol dansle cadre de programmes d’aménagement – MTPE

Renforcer les capacités de l’INECN pour le suivi et lecontrôle – MINATE (INECN)

Supporter le développement de centres urbainssecondaires– MTPE Etude de la pollution et desniveaux d’impact, surveillance et suivi – MINATE(INECN)

Burundi – Pollution industrielle issue de la ville deBujumbura (en particulier par les industries depeintures, les tanneries, savonneries, industriesagroalimentaires, textiles et chimiques)

Partenaires: MINATE (DG ATE ; INECN); Mairie(SETEMU); MCIT; Entreprises industrielles (usine depeintures, tanneries, savonneries, industriesagroalimentaires, textiles et chimiques)–; CCIB;Regideso; MTPE; MSP; BBN; ONG; associations etcommunautés locales

Incertitudes: Ampleur de la pollution, émission depolluants et impact sur la biodiversité; normesacceptables

Prétraitement des effluents industriels et mise enfonctionnement de la station de traitement des eaux –Mairie (SETEMU)

Extension des capacités de traitement – Mairie(SETEMU)

Mise en place d’une décharge contrôlée et assurer lacollecte des déchets – Mairie (SETEMU)

Traitement, recyclage et transformation des déchets –Mairie (SETEMU)

Amélioration des procédés industriels – MCIT

Sensibilisation et formation – MINATE (INECN)

Réglementation des installations susceptibles depolluer (EIE préalable; spécifications techniques) –MINATE (DG ATE)

Réglementation de la commercialisation des produitsdangereux pour l’environnement– MINATE (DG ATE)

Etablir les normes pour l’application de la législationrelative aux déchets – MINATE (DG ATE)

Mettre en œuvre les plans d’occupation du sol dans lecadre de programmes d’aménagement – MTPE

Renforcer les capacités de l’INECN pour le suivi et lecontrôle – MINATE (INECN)

Etude de la pollution et des niveaux d’impact,surveillance et suivi – MINATE (INECN)

EIE préalable à toute installation industrielle – MINATE(INECN)

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.25 R.D. Congo: Actions nationales pour lutter contre la pollution urbaine et industrielle(PBLT 2000)

Congo: Pollution par les effluents et les déchetsménagers

Partenaires: Ministère de l’Environnement; Autoritéslocales; Population; ONG et populations locales;Services urbains; INERA; Ministère de l’EnergieIncertitudes: Nature et quantité des polluants etimpact sur la biodiversité du lac

Identification de polluants, évaluation de l’impact –CRH

Système sanitaire (construction de latrines, installationde sites d’évacuation contrôlés et collecte de déchets,établir un réseau pour les ordures et les eaux uséesconnectées à une usine de traitement ) : Uvira, Mboko,Kalemie, Moba, Baraka – Min. de l’En.

Education sanitaire – Services de Santé Recherche –centrée sur le recyclage par l’agriculture et l’énergie –INERA

Développer une législation appropriée et supporter lescapacités d’application – Min. de l’Env.

Congo – Pollution agro-industrielle par la sucrerie deKiliba

Partenaires: Sucrerie de Kiliba; CRH; CRSN; INERA;ISDR; ONG et communautés locales; Min. de l’Energie,Min. de l’Environnement

Incertitudes: Impact des pesticides et de la chaux surla biodiversité du lac ; solutions de rechange

Recyclage des sous-produits (bagasse, mélasse,chaux) – Min. de l’Env.

Evaluation de l’impact des herbicides sur les eaux dulac et la biodiversité – CRH

Recherche de modalités de fertilisation appropriées –INERA

Mise à jour de la législation – Min. de l’Env.

Contrôle – Min. de l’Env.

Congo – Pollution par la cimenterie de KabimbaPartenaires: Ciment–lac; CRH; CRSN; INERA; ISDR;ONG et communautés locales; Min. del’Environnement

Incertitudes: Effet des cendres, des poussières et desfumées sur la biodiversité du lac

Evaluation de l’impact et identification des mesures àprendre – CRH

Etude de faisabilité du recyclage agricole des cendres– INERA

Mise en œuvre des recommandations – Min. de l’Env.

Mise à jour de la législation – Min. de l’Env.

Contrôle – Min. de l’Environnement

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.26 Tanzanie: Actions nationales pour lutter contre la pollution urbaine et industrielle(PBLT 2000)

Tanzanie: Ecoulement d’ordures ménagères nontraitées, Ville de Kigoma

Partenaires: Local Council; Autorités régionales; Minof Water; Min of Water; Min of Health; Min of LandsIncertitudes: Impact sur biodiversité Quantité et typed’effluents

Réviser les plans d’aménagement urbain existants–Min of Lands

Incorporer des propositions pour les égouts, les eauxusées et l’alimentation en eau – Min of Water

Proposer les développements & promouvoir lasensibilisation pour contrer la situation existanted’égouts à ciel etc. – Min of Lands

Surveiller les effluents – Min of Water

Tanzanie: Ecoulement d’ordures non traitées desinstitutions (Police, Prisons, Station du Chemin. de Fer,Docks) Ville de Kigoma

Partenaires: Police; Prisons; TRC; Local Council; Minof Water; Min of Health; Min of Transport; Autoritésrégionales

Incertitudes: Impact sur la biodiversité Quantité ettype d’effluents

Appliquer les règlements – Min of Water

Identifier les raisons du non-respect – UWS & S Dept

Promouvoir la sensibilisation au haut niveau – LocalAuthorities

Identifier et proposer des travaux de traitementpratiques et des sites d’évacuation – Min of Water

Mettre en œuvre les propositions et les règlements –Min of Water

Surveiller les effluents – Min of Water

Tanzanie: Dépotoirs de déchets solides mal installés– Ville de Kigoma

Partenaires: Local Council; Autorités régionales ; Minof Water; Min of Health; Min of Lands; PopulationsIncertitudes: Impact sur la biodiversité; Lessivage etruissellement de surface

Identifier les sites appropriés – Town Council

Examiner les procédures actuelles de collecte et deprocédures d’évacuation des déchets – Town Council

Vérifier les règlements locaux et en introduire de plusappropriés; Développer des voiries appropriées – TownCouncil

Surveiller la quantité et la qualité des lessivages – Minof Water

Tanzanie– Pollution industrielle, centrale électrique deTANESCO à Kigoma

Partenaires: TANESCO; Local Council; Min of Water;Min. of Energy

Incertitudes: Etendue de la pollution

Mettre en œuvre des structures et pratiques de gestionappropriées – Energy Department

Mettre en œuvre des mesures de rémédiation à courtet long terme – Energy Department

Réviser les plans de réhabilitation de TANESCO, ycompris le financement – Energy Department

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.27 Zambie: Actions nationales pour lutter contre la pollution urbaine et industrielle(PBLT 2000)

Zambie : Ecoulement des effluents ménagers nontraités, Mpulungu et villages de la côte

Partenaires: Autorités locales; Water Affairs; FisheriesDept; Populations locales; District Health ManagementTeam ; D–WASHE; ECZ

Incertitudes: Ampleur du problème et impact sur labiodiversité

Evaluer l’ampleur du problème et l’impact sur labiodiversité – ECZ

Examiner la conception des systèmes actuelsd’égouts, évaluer le potentiel pour alternatives– LocalCouncil

Lien avec le programme D–WASHE existant – LocalCouncil

Mettre en œuvre les alternatives – Local Council

Surveiller l’évacuation des effluents – ECZ

Sensibiliser sur ces questions – ECZ

Zambie: Dépôt incontrôlé des déchets dans et autourde Mpulungu

Partenaires: Transport; Sociétés de Pêche; Autoritéslocales; Water Affairs; Zambia Revenue Authority ;Fisheries Dept; Populations locales; District HealthManagement Team; ECZ

Incertitudes: Ampleur du problème et impact sur labiodiversité

Evaluer l’ampleur du problème et l’impact sur labiodiversité – ECZ

Sensibiliser sur ces questions – ECZ

Surveiller l’évacuation – ECZ

Faire appliquer les règlements – Local Council

Zambie – Mouvements transfrontaliers de la pollutionindustrielle

Partenaires: Communautés; Min of Energy & WaterDepart; Dept of Fisheries ; Autorités locales; Min ofEnvironment; NISIR; ECZ; Maritime

Incertitudes: Types de polluants, distribution et effets

Identifier les sites de surveillance – ECZ

Etablir un programme de surveillance fonctionnel –ECZ

Former au suivi de la pollution lacustre – ECZ

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.28 Actions nationales pour lutter contre la pollution portuaire(PBLT 2000)

Burundi: Pollution dans les ports

Partenaires : MTPET (Transport Lacustre),Propriétaires de bateaux, EPB, INECN – MINATE(INECN), MCIT, Garde Lacustre

Incertitudes: Ampleur des menaces

Promulgation la Loi sur le Trafic Lacustre, etvulgarisation – MTPET

Contrôler l’application de la Loi, et continuer le contrôletechnique des bateaux – MTPET

Analyser, suivre et évaluer l’ampleur du problème dela pollution du lac – MINATE (INECN)

Harmoniser les règlements et les activités desupervision et de contrôle avec les autres paysriverains – MTPET

Installer un chantier naval pour la maintenance et laréparation des bateaux – MTPET

Congo : Pollution portuaire (Kalemie, Kabimba,Kalundu, Moba)

Partenaires: Ministère de l’Environnement; Transportet Communication; CRH; Propriétaires de bateauxIncertitudes: Nature et qualité de polluants et impactsur la biodiversité

Sensibiliser – Min. de l’Env.

Actualiser les règlements (système combiné de taxeéco dissuadant la pollution légale et la pollution illicite)– Min. de l’Env.

Renforcer le contrôle – Min. de l’Env.

Installation de sites d’évacuation contrôlés sur la terreferme – Min. de l’Env.

Identification de polluants et de leur impact sur labiodiversité du lac – CRH

Tanzanie: Pollution dans les ports (préoccupationspécialisée sur le stockage et la manutention deshydrocarbures)

Partenaires: TRC; Propriétaires /Opérateurs debateaux; Local Council; Compagnies pétrolières;Shipping Department; NEMC; Min of TransportIncertitudes: Pas d’information sur les problèmesspécifiques de manutention; Impact sur la biodiversité

Identifier les causes spécifiques des fuites et dessuintements – Min of Water

Vérif ier et revoir les règlements ainsi que lesprocédures recommandées – Min of Water

Examiner les raisons de la non-application desrèglements – Min of Water

Mettre en œuvre les actions de rémédiation à court età long terme – Min of Water

Zambie: Pollution dans les ports (préoccupationspécialisée pour la manutention et la manipulation deshydrocarbures et des marchandises)

Partenaires: Population de Mpulungu; Water Affairs;Maritime Department; Autorités portuaires;Propriétaires de barges; Fisheries Dept; Autoritéslocales; Police; Défense; ECZ; Disaster ManagementUnit

Incertitudes: Impact sur la biodiversité des différentesmarchandises et scénarios

Mener l’Evaluation des Risques – Autorités maritimes

Examiner l’impact potentiel sur la biodiversité –Fisheries

Atténuer les impacts et mettre en place la capacité deréaction d’urgence – Autorités portuaires

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.29 Actions nationales pour gérer les futures opérations minières(PBLT 2000)

Burundi : Pollution découlant des futures activitésminières et d’une probable exploitation pétrolièrePartenaires : MEM (DMC); MINATE (INECN);Compagnies minières; compagnies pétrolièresIncertitudes: Ampleur de la pollution et effets sur lelac

EIE avant de commencer l’exploitation minière –MINATE (INECN)

Réviser la Loi sur les hydrocarbures et les mines pourprendre en compte les impacts sur l’environnement –MEM

Négocier des accords avec les autres pays riverains –MEM

Supporter les laboratoires chimiques et biologiquesexistants – MINATE (INECN)

Congo: Pollution découlant des futures activitésminières et d’exploitation pétrolière

Partenaires: Min. de l’Environment; CRH; CRGM; Min.du pétrole; Ministère de l’Energie

Incertitudes: Probabilité et site des travaux

Etudes d’impact sur l’environnement – CRH/Min. del’Env.

Suivi environnemental des activités – Min. de l’Env.

Tanzanie: Ecoulement de substances toxiquesdécoulant des chantiers miniers

Partenaires: Petits exploitants des mines; Min ofEnergy and Mines; Min of Water; Autorités Régionales/ Locales ; NLUPC; NEMC; Min of Health

Incertitudes: Ampleur du problème

Quantifier l’ampleur et les procédés utilisés dans lesdifférentes zones minières– Energy and MineralsPromouvoir la technologie appropriée – Energy andMinerals Faire appliquer les règlements existants –Energy and Minerals

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.30 Actions nationales en réaction aux accidents majeurs de navigation(PBLT 2000)

Burundi: Pollution causée par d’importants accidentsde navigation

Partenaires : MTPET (Transport lacustre),Propriétaires de bateaux, EPB; MINATE (INECN),MCIT, Garde Lacustre; MAE (Pêches)

Incertitudes: Ampleur des menaces

Promulgation de la Loi sur le Trafic Lacustre, etvulgarisation – MTPET

Contrôler l’application de la Loi, et continuer le contrôletechnique des bateaux– MTPET

Analyser, suivre et évaluer l’ampleur du problème dela pollution du lac – MINATE (INECN)

Harmoniser les règlements et les activités desupervision dans les pays riverains – MTPET

Congo: Pollution causée par d’importants accidentsde navigation

Partenaires: Min. de l’Environnement; Service deTransport et Communication; CRH; Propriétaires debateaux; CRSN; Commerce Extérieur; Office Congolaisde Contrôle

Incertitudes: Nature et quantités de polluants ainsi quel’impact sur la biodiversité du lac

Sensibiliser (propriétaires de bateaux et autres partiesprenantes) – Min. de l’Env./ Transp. et Comm.

Examiner les règlements (règles de navigation ; normesanti-pollution et de sécurité, transport de marchandisesdangereuses ) – Min. de l’Env.

Renforcer le contrôle – Min. de l’Env.

Contrôle technique des bateaux (avec les normes anti–pollution et de sécurité) – Transp. et Comm.

Surveillance de la pollution – CRSN

Evaluer l’impact (ampleur du problème, fréquence del’écoulement, risques, nocivité des polluants) – CRH

Tanzanie: Pollution causée par d’importants accidentsde navigation

Partenaires: Propriétaires de bateaux / Opérateursde barges; Autorités Régionales; Shipping Department;NEMC; Min of Transport; Min of Water; NEMC;Compagnies d’Assurance; TAFIRI

Incertitudes: Niveau du risque

Analyse du risque – NEMC

Développer des plans d’urgence – NEMC

Zambie: Pollution causée par d’importants accidentsde navigation

Partenaires: Grands Transporteurs; Passagers;Maritime Department; Autorités portuaires;Compagnies d’Assurance; Fisheries Dep; Autoritéslocales; ZRA; Police; Défense; Disaster ManagementUnit; Parcs; ECZ

Incertitudes: Impact sur la biodiversité des différentesmarchandises et scénarios

Mener l’évaluation des risques – Maritime Department

Examiner les impacts potentiels sur la biodiversité –Fisheries Department

Mettre en place la capacité de réaction d’urgence –Maritime Department

Examiner le besoin de mettre en place une unitérégionale d’intervention d’urgence – ECZ

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.31 Actions nationales pour promouvoir l’agriculture durable(PBLT 2000)

Burundi: Erosion causée par les pratiques agricolesPartenaires: MAE, MINATE, AdMin. Territ.,Agriculteurs, Instituts de Recherche, MTPE, ONG,Associations et populations locales

Incertitudes: Impact sur la biodiversité, ampleur dela sédimentation, relation entre l’érosion et lesrégions fragiles recevant les sédiments au niveau dulac

Evaluer l’impact du problème, étudier l’ampleur dela sédimentation dans le lac et identifier les régionsà haut risque – MINATE (IGEBU)

Aménager le bassin (agroforesterie, pratiques anti-érosives), sensibiliser et promouvoir l’approcheparticipative – MINATE (DG ATE)

Recherche-développement et vulgarisation detechniques appropriées – MAE

Planification centrée sur les dépôts de sédimentsdans les vallées, pièges à sédiments – MINATE (DGATE)

Définir les normes spécialisées et classer parpriorités les interventions dans les zones identifiées– MINATE (DG ATE)

Congo: Pratiques agricoles inappropriées etagriculture extensive

Partenaires: Minagri (SNV); Ministère de l’Environ;INERA; ONG et populations locales; CRH; Autoritéslocales; AT ; ISDR

Incertitudes: Zones Sensibles

Education et sensibilisation – MINAGRI/SNV

Identification of sensitive érosion zones – INERA

Règlement d’occupation des sols dans ces zones –Min. de l’Environnement

Mettre en œuvre les démonstrations (techniquesanti-érosives, agro-zootechnie, intégration agro-forestière) – INERA

Vulgarisation et appui à la capacité d’application desrèglements – MINAGRI/SNV

Tanzanie: Erosion venant des terres cultivables (enparticulier les pentes raides et la culture en bas despentes)

Partenaires: Min of Agriculture; Populations;NLUPC; Autorités locales; JGI/TACAREIncertitudes:

Identifier avec les communautés les zones sensibles– NLUPC

Délimiter les zones dangereuses et faire lareforestation – NLUPC

Sensibiliser sur les questions critiques – Min. Agric

Promouvoir les mesures de conservation du sol –Min. Agric

Vérifier/réviser les ordonnances – Autorités locales

Assister les villages dans la préparation des plansd’occupation des sols – NLUPC

Zambie: Erosion causée par les pratiques agricoles(en particulier la culture sur brûlis et la culture sur lesberges des rivières)

Partenaires: Communautés agricoles ; ForestryDep; Min of Agriculture; Water Affairs; Chefs locaux;Club Chongololo; Autorités locales; EglisesIncertitudes: Ampleur du problème et tendance;Viabilité culturelle et économique des pratiquesagricoles alternatives

Evaluer l’ampleur, l’impact et les risques – WaterAffairs

Examiner les pratiques alternatives dont l’irrigation –Recherche MAFF

Examiner la pertinence des règlements existants –Water Affairs

Promouvoir les pratiques agricoles appropriées –Services de terrain

Identifier les sites critiques d’érosion et les mesuresde rémédiation – Water Affairs

Surveiller l’application des règlements – Water Affairs

Surveiller les pratiques actuelles – Water Affairs

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.32 Actions nationales pour contrer la déforestation (PBLT 2000)

Burundi: DéforestationPartenaires: MINATE, MAE; ONG, Associations etpopulations localesIncertitudes: Ampleur et distribution des défrichages; Etatde la ressource

Inventaire des forêts et évaluation des dégâts – MINATE(DG ATE)Renforcer la base juridique des Aires Protégées –MINATE (INECN)Extension du réseau des Aires Protégées pour couvrirtoutes les forêts naturelles – MINATE (INECN)Délimiter les limites des AP et des forêts naturelles –MINATE (INECN)Réhabilitation des parties détruites des AP et EE forestier – MINATE (INECN)Préparer des plans de gestion participative pour lesboisements et les AP et identifier des ressourcesalternatives – MINATEPromouvoir l’agroforesterie et les boisements privés –MINATE (DG ATE)Compenser les gens expulsés des AP – GouvernementRenforcer la capacité à superviser et contrôler les AP etles forêts ainsi que les capacités de l’INECN– MINATE(INECN et DG ATE)

Congo: DéforestationPartenaires: Ministère de l’Environnement ; ICCN;Autorités locales ; ONG et populations locales;Population; Ministère de l’Energie ; MINAGRIIncertitudes:

Educ. et sensibilisation (y compris les autorités) – Min. del’Env.Promotion des boisements privés et de l’agroforesterie(vulgarisation, démonstration) – Min. de l’Env.Protection et restauration des forêts publiques le long desrivières – ICCNIdentification des zones forestières à protéger – ICCNEtablir des aires forestières protégées – Min. de l’Env.Actualiser la législation – Min. de l’Env.Renforcer les capacités env. des services – Min. de l’Env.Création de micro-centrales hydroélectriques en vue defournir les énergies de substitution pour protéger le bassin– Min. de l’Env.Action vers les fours améliorés, les procédés amélioréspour fumer les poissons et les énergies alternatives(biogaz, énergie solaire, etc.) – Min. de l’Env,

Tanzanie: DéforestationPartenaires: Autorités Locales/ Régionales; Populations;Forestry Department; NLUPC; Min of Lands; TACARE;Min of Local Govt.Incertitudes: Ampleur et taux actuels de déforestation

Identifier l’usurpation critique ainsi que les zones critiquesmenacées – Forestry DepCréer la sensibilisation politique sur les problèmes – GouvLocalNégocier avec les populations pour classer les zonessensibles – Autorités localesNégocier les moyens de réinstallation à partir des zonessensibles – Autorités localesPromouvoir la gestion communautaire des forêts ainsi queles droits d’accès – Forestry DepartmentFaire appliquer les ordonnances – Autorités locales

Zambie: DéforestationPartenaires: Populations locales; Forestry Department;Parks; Water Affairs; Chefs locaux; Clubs Chongololo;PoliticiensIncertitudes: Ampleur de l’impact sur la charge dessédiments

Evaluer l’impact sur la charge des sédiments – WaterAffairsNégocier les solutions à l’usurpation actuelle – MENRRéhabiliter les zones sensibles – MENRPermettre l’application des règlements actuels – MENRSensibiliser sur les questions, en particulier au niveaupolitique – ECZPromouvoir l’afforestation – MENRSensibilisation locale – MENRPromouvoir la gestion forestière durable, l’agroforesterie,et promouvoir les énergies alternatives – MENR

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.33 Actions nationales pour supporter la gestion des parcs(PBLT 2000)

Burundi: Empiètement dans la Réserve de laRusizi Partenaires: MAE (dont Dép. des Pêches);MINATE (INECN); Adm. Territ; Agriculteurs; ONG;Associations et communautés locales

Incertitudes:

Compensation pour l’expulsion des zonessensibles– MINATE (INECN)

Etendre la réserve dans la zone littorale lacustre;jusqu’à 1000 mètres vers le large à partir de lacourbe de niveau d’altitude 774 mètres – MINATE(INECN)

Planter une haie vive pour délimiter la réserve dudelta – MINATE (INECN)

Congo: Manque de protection sur la partiecongolaise du delta de la Ruzizi Partenaires : ICCN;CRH; CRSN; NGOs, populations localesIncertitudes

Etablir une “aire protégée” dams le delta de la Ruzizilimitrophe de la Réserve Naturelle Burundaise –ICCN

Tanzanie: Exploitation des pêches dans les parcsPartenaires: TANAPA; Dép. des Pêches;

Communautés locales Incertitudes: Acceptation parles populations locales

Sensibiliser sur les questions des parcs – TANAPA

Impliquer les communautés locales – TANAPA

Zambie: Pression de la communauté sur le ParcNational de Nsumbu

Partenaires: ZAWA; Opérateurs des auberges;Populations locales; Pêches

Incertitudes: Soutien de la part des communautéslocales

Implication des communautés dans la gestion desparcs– ZAWA

Formation sur la gestion des parcs aquatiques –ZAWA

Définir et démarquer la frontière des parcsaquatiques– ZAWA

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Problème spécifique Actions proposées et organismes responsables

Tableau 3.34 Actions nationales pour lutter contre la dégradation des zones côtières sensibles(PBLT 2000)

Burundi: Dégradation des zones côtières sensiblesPartenaires : MAE (dont Dép. des Pêches);MINATE (INECN); Adm. Territ.; Agriculteurs ; ONG;Associations et populations locales

Incertitudes : Ampleur des activités côtières et del’impact sur la biodiversité

Cartographier la zone supra littorale ainsi que lazone cultivée Sensibiliser– MINATE (INECN)

Gestion participative et restauration des ressourcesnaturelles – MINATE (INECN)

Protéger les zones sensibles comme airesprotégées (Murembwe, Nyengwe, Rwaba) –MINATE (INECN)

Contrôler l’exploitation de la végétation du rivage–MINATE (INECN)

Protéger le littoral rocheux par la plantation d’unebande boisée entre Gitaza et Magara – MINATE(INECN)

Congo: Risque de dégradation de la zone côtière ;manque de protection des zones spécifiquesimportantes (Rusizi, Lukuga, Luhanga, Pemba,Kalamba, Kiriza, Kazimia, baie de Burton)Partenaires : ICCN; CRH; CRSN; ONG,Populations locales

Incertitudes

Etablir une aire protégée : Lukuga – ICCN

Etablir une aire protégée : Ruzizi– ICCN

Etablir la protection des sites d’intérêt scientifiquespécial : Luhanga, Pemba, Kalamba, Kiriza,Kazimia, baie de Burton) – ICCN

Préparation participative de plans de gestion – ICCN

Suivi hydrologique (Lukuga, Mutambala, Ruzizi)-CRH

Tanzanie: Dégradation de zones humidesPartenaires: Communautés; Fisheries Dept;TAFIRI; Gouvernement local; Tourism and NaturalResources

Incertitudes: Impact sur la biodiversité Tailleoptimale des aires protégées Acceptation par lacommunauté

Négocier l’accès avec les populations – Min. ofAgriculture

Classer des zones – Min. of Agriculture

Sensibiliser- Pêches Interdire les pratiques de pêchedestructives – Fisheries

Evaluer le stock- TAFIRI

Effectuer un suivi hydrologique et limnologique –TAFIRI

Zambie: Endommagement des habitats sensiblesLufuba et Baie de Chituba ainsi que l’embouchure dela Rivière Chisala

Partenaires: Min. of Agriculture; Min. of Env; Min. ofTourism; Autorités locales; Communautés; locales;Chefs Traditionnels

Incertitudes: Ampleur de la dégradation et impactsur la biodiversité

Evaluer les pratiques de pêche destructives –Fisheries

Interdire les pratiques destructives spécifiques(poison, explosifs…)- Fisheries

Négocier la désignation des baies de Chituba et deLufuba ainsi que de l’embouchure de la rivièreChisala comme zones de conservation - Fisheries

Négocier avec les communautés les pratiques degestion acceptables – Community Dev

Développer les procédures pour l’émancipation descommunautés afin d’atténuer l’impact de ladésignation des zones – Community Dev

Négocier la désignation de l’embouchure de laLufuba comme site Ramsar – ECZ

Surveiller les niveaux du stock– Fisheries

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3.4 La Convention

Les auteurs du document du projet du PBLTcroient que si les pays riverains devaientatteindre une «approche régionale de luttecontre la pollution et prévenir la perte del’exceptionnelle diversité du lac Tanganyika»,ils auront besoin d’un cadre légal pour obligerles quatre pays à travailler vers cet objectif.A travers un processus de consultationrégionale, la composante légale du PBLT aproduit un projet de convention pour unegestion durable du lac Tanganyika. Le textecomplet de ce projet de Convention ainsi qued’autres documents d’appui est disponible surle site : http://www./ltbp.org/PDD9HTM.

En reconnaissant que le lacTanganyika est un système spécial menacépar des comportements destructeurs detoutes sortes, et que la législation nationaleexistante est inadéquate, les pays riverainsdu lac Tanganyika ont confectionné uneConvention. La Convention indique les droits,les responsabilités, les institutions et le cadreau niveau du droit international qui oblige lespays à coopérer dans la gestion du lacTanganyika. La convention établitparticulièrement un cadre légal exécutoirepour toutes les parties prenantes assurantcertaines normes de protection, crée lesinstitutions qui mettent en application cetteconvention, établit les mécanismesd’exécution du Programme d’ActionStratégique et met en place des procéduresde règlement des différends.

3.4.1 Processus: Création de laConvention

3.4.1.1 Processus

Au début du projet, les consultantsjuridiques10 ont mené une étude juridique etinstitutionnelle de base pour les pays riverainsdu lac Tanganyika. Ce document (MRAG

1995): proposait les questions juridiques etréglementaires clés à examiner; révisait lalégislation en cours au Burundi, RD Congo,Tanzanie et en Zambie; détaillait lesobligations appropriées pour ces pays selonle droit international ; analysait les problèmesjuridiques et institutionnels relatifs àl’harmonisation des lois dans les paysriverains et proposait des solutions auxproblèmes liés à ce processus de mise enapplication du nouveau régime juridique. Ilsont aussi préparé des rapports sur le «DroitEnvironnemental International et le Droit desCours d’Eaux Transfrontaliers» ainsi que les«Instruments Juridiques et Institutionnelspour la Gestion des Bassins du Lac et desRivières : Problèmes devant figurer dansl’accord et approches possibles».

Ces analyses et rapports ont servicomme documents de base lors d’un atelierlégal régional tenu du 25 au 28 février 1998à Lusaka, en Zambie. Lors de cette réunionles décideurs venus de quatre pays riverainsont discuté et se sont accordés sur: l’objectifet le but de l’accord juridique, le champd’application, les principes directeurs, lesrègles fondamentales, les obligations et lesquestions diverses. Il se sont égalementaccordés sur le processus de rédaction, dediscussion et de modification de laConvention. Cette réunion a conclu sur unesérie d’instructions concernant la rédactionet a chargé les consultants juridiques deprocéder à la rédaction du premier projet deconvention.

Le premier avant-projet deconvention a été distribué aux juristes del’environnement et au personnel clé du projet.Quelques modifications ont été faites, ce quia abouti au document de travail 1.2, et cenouveau document a été distribué auxservices juridiques de la FAO, UNOPS etUNEP et à été sujet à la consultationrégionale. Lors de la réunion de Lusaka, en1998, toutes les délégations ont indiqué que

10 Les consultants juridiques qui ont effectué les études de base, préparé les ateliers légaux et rédigé la Convention étaient recrutés chezEnAct International Ltd., sous contrat du Marine Resources Assesment Group (MRAG).

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pour accélérer le processus de rédaction, lesconsultations régionales devaient êtreinitialement scindées en deux ateliersrégionaux différents regroupant les paysutilisant la même langue et le même systèmejuridique. La Tanzanie et la Zambie, deux paysanglophones ayant les mêmes traditionsjuridiques, se sont réunies du 24 au 27 août1999 à Dar es Salaam, et le Burundi et laR.D. Congo, deux pays francophones ayantles mêmes systèmes juridiques, se sontréunis du 30 août au 3 septembre 1999 àArusha pour échanger sur le premier avant-projet, clause par clause. A la fin de cesréunions, les délégués aux ateliers sous-régionaux sont rentrés dans leurs pays avecune copie de l’avant-projet de convention,reflétant les modifications sur lesquelles ilss’étaient mis d’accord, pour une consultationnationale avec leurs gouvernementsrespectifs.

Les consultants juridiques ont ensuiterévisé la version anglaise et la versionfrançaise de la Convention pour refléter lesamendements proposés aux deux atelierssous-régionaux, et les décideurs des quatrepays se sont rencontrés de nouveau dans unatelier régional final tenu du 3 au 5 novembre1999 à Arusha, en vue d’échanger sur le texteamendé. La version anglaise et la versionfrançaise ont été encore modifiées pourrefléter les recommandations de l’atelierrégional, ce qui a produit l’avant-projet 4.0.Ce document a été présenté au ComitéDirecteur Régional du PBLT (CD) le 4 mai2000. Le CD a décidé d’envoyer le projet deConvention muni de différentes observationsaux gouvernements des pays riverains, touten leur recommandant de négocier et designer une version finale de la convention leplus tôt possible.

3.4.1.2 Les étapes suivantes

Il est important de noter que l’avant-projet 4.0.de la Convention et un document de travailproduit par le PBLT. Bien qu’il ait été

confectionné avec la participation et laconsultation des décideurs des quatre paysriverains, ces délégués ne négociaient pasformellement pour le compte de leurs paysau cours des ateliers juridiques, par ce quecela aurait considérablement fait traîner leprocessus. L’objectif était plutôt de s’accordersur un texte que les déléguésrecommanderaient à leurs gouvernementsrespectifs pour adoption. Ce processus étaitbasé sur la conviction que si les hauts cadresdes gouvernements respectifs pouvaientarriver à un consensus sur le document lorsdes ateliers juridiques, ceci pourrait accélérerles négociations formelles et les signaturesultérieures.

Après la réunion du CD, l’avant-projet4.0. de la Convention devait être acheminéaux gouvernements de chacun des quatrepays. Chaque pays devra initier desconsultations nationales pour formuler uneposition nationale sur le projet de convention.Guidé par la position nationale, le ministèreayant les relations extérieures dans sesattributions serait chargé de commencer lesnégociations avec les autres pays riverains.La signature du texte final par un représentantdu gouvernement (généralement un ministre)devrait suivre la fin des négociations. Selonla tradition du droit commun, lesparlementaires de la Tanzanie et de la Zambiedevraient débattre spécifiquement et ratifierla Convention (cette étape ne serait pasnécessaire pour le Burundi et la RD Congo).Enfin, les instruments de ratification (Noticede la convention signée et ratifiée) seraientsoumis aux dépositaires (le SecrétaireGénéral de l’OUA, dans le présent projet deconvention). La Convention devraitêtre exécutoire pour les parties prenantesaprès la déposition du deuxième instrumentde ratification.

3.4.2 Résultat : Le projet de convention

La Convention sur la Gestion Durable du LacTanganyika (version 4.0.) comprend 44articles et quatre annexes. Le projet de

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convention s’inspire des principes élaborésdans d’autres documents juridiques, enparticulier :

• La Convention sur la DiversitéBiologique de 1992 qui met l’accent surles problèmes globaux relatifs à laconservation de la diversité biologique,l’utilisation durable de sescomposantes et le partage juste etéquitable des bénéfices provenant del’utilisation des ressources génétiques;

• Le Protocole sur le Systèmes dePartage des Cours d’Eaux dans laRégion du SADC (Communauté pourle Développement de l’AfriqueAustrale) de 1995;

• La Convention sur le droit d’utilisationd’eaux internationales à des fins autresque la navigation de 1997 qui, mêmesi elle n’est pas encore en vigueur oudéjà exécutoire, donne une base pourl’élaboration de règlementsspécifiques pour le lac Tanganyika.

La partie restante de cette section donne unaperçu du projet de convention.

3.4.2.1 Préambule

Les parties à la Convention reconnaissentl’unique biodiversité du lac Tanganyika en tantque leur héritage commun, qu’elle estmenacée et qu’elles partagent l’intérêt de saconservation et l’utilisation équitable de sesressources. Reconnaissant que la gestionintégrée du lac par les pays riverains estessentielle pour la conservation et l’utilisationdurable de ses ressources, les paysacceptent d’entrer dans un cadre légal etinstitutionnel pour gérer le lac de façoncoopérative.

3.4.2.2 Articles 1 à 3 : Dispositions

introductives.

Définissent les termes pertinents de laConvention (article 1). Déterminent l’objectifde la Convention, à savoir la conservation dela diversité biologique et l’utilisation durabledes ressources naturelles du lac Tanganyikapar les Etats contractants de l’accord, lequelprévoit la coopération dans l’élaboration et lamise en œuvre des lois et des normesharmonisés concernant la gestion du lacTanganyika, et le fait de s’assurer que lescommunautés vivant autour du lacTanganyika tireront profit de l’utilisationdurable des ressources naturelles du lac etde ses aménagements (article 2).Déterminent le champ d’application de laConvention (article 3).

3.4.2.3 Articles 4 à 12 : Principalesobligations

Ces articles précisent les principalesobligations des Etats contractantsnotamment :

• coopérer avec bonne foi avec lesautres Etats contractants dans lagestion du lac et de sonenvironnement (article 4) ;

• appliquer les principes directeurssuivants lors de la prise dedécisions relatives au lac: leprincipe de précaution, le principepollueur payeur, le principe d’actionpréventive, le principe departicipation, le principe de partageéquitable des bénéfices ainsi quele principe de l’utilisation pacifique(article 5 ;

• prévenir et minimiser les impactspréjudiciables qu’ils soientnationaux ou transfrontaliers denature (article 6), spécialementrelatifs à: la gestion des pêches(article 7), la prévention et la lutte

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contre la pollution (article 8), laprévention de la sédimentationexcessive (article 9) et laconservation de la diversitébiologique (article 10) ;

•adopter et appliquer des mesuresappropriées d’ordre juridique,administratif ou autres pouratteindre l’objectif de la Convention,y compris les dispositions pouraccéder aux ressources génétiques(article 11) et la libre navigation(article 12).

3.4.2.4 Articles 13 à 22 : Mécanismes

d’application

En confectionnant la Convention, les partiesont reconnu une variété de mécanismes àsuivre pour réaliser les objectifs globaux dela convention. Les mécanismes les plusimportants repris ci-dessous sont desexigences imposées aux Etats contractants.Ces conditions sont les suivantes :

• mettre en œuvre le Programmed’Action Stratégique et le retoucher sinécessaire (article 13).

• notifier aux autres Etats contractantslorsqu’une partie prend une initiativede réaliser des activités proposées(article 14, activités spécifiées dans laPartie A, annexe 1).

• introduire les évaluations des effetssur l’environnement dans chaque payspour ces mêmes activités proposées(article 15).

• réaliser les programmes d’éducationet de sensibilisation du public (article16).

• encourager la participation du publicdans les processus de la prise dedécisions (article 17).

• faciliter la circulation de l’information(a) en permettant l’accès du public àl’information sur le lac (article 19), (b)en exigeant aux Etats contractants

d’échanger les données etl’information concernant la gestiondurable du lac et la mise en œuvre dela Convention (article 20) (c) enprotégeant l’information confidentielle(article 21) et (d) en exigeant aux Etatscontractants de faire rapportpériodiquement sur les mesures prisespour mettre en œuvre la Conventionet sur l’efficacité de ces dernières(article 22);

3.4.2.5 Articles 23 à 28 : Institutionsprévues

Une variété d’institutions ont étéenvisagées pour appuyer la gestion du lacTanganyika. Les mécanismes definancement de ces institutions et leursmandats sont décrits dans les articles 23à 28. Ces institutions sont :

• La Conférence des Parties -composé des délégations dechaque Etat contractant dirigéespar un ministre, cet organe évaluel’application de la Convention(article 23) .

• L’Autorité du Lac Tanganyika –composé du Comité de Gestion etd’un Secrétariat, cet organe estchargé de coordonner la mise enl’application de la Convention(article 24).

• Le Comité de Gestion - composéde trois délégués de chaque pays,cet organe de l’Autorité du LacTanganyika est chargé de lacoordination et du contrôle del’application de la Convention. Acet effet, il exécutera les décisionsde la Conférence des Parties,assurera la consultationscientifique et technique, exécuteraet évaluera le Programme d’ActionStratégique (PAS), amendera lePAS si nécessaire, négociera avecles donateurs intéressés dans

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l’appui à l’application de laConvention, commandera desétudes qui vont à l’applicationeffective de la Convention etévaluera son efficacité, entreautres rôles (article 25).

• Le Secrétariat – composé d’unDirecteur Exécutif, d’un DirecteurExécutif Adjoint et d’autrepersonnel, c’est l’organe exécutifde l’Autorité du Lac Tanganyikachargé de : formuler des plans detravail annuels et les budgets,assurer des services techniques etscientifiques ou des conseils,diriger des services administratifset financiers, et réaliser tout autretravail lui assigné par le Comité deGestion (article 26).

• Les Sous-Comités Techniques –ces comités chargés des questionssocio-économiques, de la gestiondes pêches, de la diversitébiologique, et de toute autrequestion identifiée, ces organesassistent le Comité de Gestion(article 27).

La Convention détermine aussi les principesà appliquer dans le financement de l’Autoritédu Lac Tanganyika (article 28).

3.4.2.6 Articles 29 à 32 : Responsabilité et

règlement des différends

Ces articles : précisent les mécanismes derèglement des différends entre les Parties(article 29 avec Annexes III et IV), introduisentla stricte responsabilité pour les opérateursd’activités dangereuses (article 30), décriventla responsabilité et le dédommagement(article 31) et facilitent l’accès aux cours ettribunaux des autres Etats contractants pourrésoudre ces différends (article 32).

3.4.2.7 Articles 33 à 44 : Diversesquestions de procédure

Ces articles qui restent s’intéressent auxquestions de procédure, telles que :

• le droit de vote (article 33).• l’ajout de protocoles (article 34),

annexes (article 35), et amendements(article 36) à la convention ;

• Les termes de la signature (article 39),la ratification (article 40), l’entrée envigueur (article 41) et le dépositaire(article 44) de la Convention et lesprotocoles ainsi que les termes duretrait (article 43) ;

• la relation entre la Convention et lesautres accords internationaux (article37) et les lois nationales (article 38)..

3.4.2.8 Annexes.Le projet de convention comprend quatreannexes. Aux fins d’évaluations des effets surl’environnement (EEE), l’annexe 1 parle desactivités présumées culminer dans des effetspréjudiciables à l’environnement du lac etprécise le contenu de la documentation surl’EEE. L’annexe II traite des activitésreconnues comme dangereuses pourl’environnement lacustre. L’annexe III (avecquatre articles) et l’annexe IV (avec 12articles) parlent des termes relatifs auxcommissions d’enquête et à l’arbitrage.

3.4.3 Avantages découlant de laconvention.

En plus des responsabilités et des obligationscontenues dans la Convention, les Etatsriverains signataires de la Convention,devenant ainsi Etats contractants, peuventjouir d’un nombre d’avantages, dont certainssont énumérés ci-dessous:

• accroissement des avantagesnationaux et régionaux issus du lacgrâce à une gestion intégrée etholistique du système;

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• réduction du risque de dégradation dulac et de ses précieuses ressources ;

• un forum au sein duquel on peutéchanger des informations, discuterdes problèmes et développer desapproches conjointes de gestion;

• réduction du potentiel de différendsentre les Etats riverains concernantl’utilisation de l’environnementlacustre, car la convention déterminele partenariat sur base des objectifspartagés, des principes et approchesacceptés de commun accord et desattentes définies pour chaquepartenaire ;

• renforcement des perspectives pourobtenir le financement local pour undéveloppement durable du lac grâceà l’existence des structuresinstitutionnelles proposées dans laConvention.

3.5 Diffusion des résultats du PBLT

Avec ses nombreux partenaires basés auxEtats-Unis, au Royaume Uni et lesnombreuses institutions nationales duBurundi, de la RD Congo, de la Tanzanie etde la Zambie, la direction du PBLT a penséqu’une seule bibliothèque du projet ou un seuldépositaire ne serait pas adéquat. Enconséquence, tirant avantage des récentestechnologies et innovations, le PBLT a utiliséune série de moyens pour archiver et diffuserl’information.

3.5.1 La base de données documentaires

du projet

L’Unité de Coordination du Projet a essayéde distribuer des exemplaires reliés de tousles rapports et procès-verbaux des réunionsà tous les participants. Cependant, il est vitedevenu apparent que le public bénéficiairedes rapports était généralement plusnombreux que les contributeurs directs ou les

participants. Plusieurs participants auxétudes spéciales, par exemple, souhaitaientlire les rapports de leurs collègues dans lesrapports d’autres études spéciales travaillantdans leur pays. Le PBLT a trouvé quele moyen le plus facile de garantir l’accès atous les documents du projet était de créerune base de données contenant lesdocuments du projet. Tous les rapportsétaient codés dans le format PDF (PortableDocument Format), catalogués selon lesujetarchivés sur le site web du PBLT etdistribués sur CD-Rom.

3.5.2. Site Web.

Le site web du PBLT (www.ltbp.org) a été créépour remplir plusieurs tâches. Commed’autres site web, il donne des informationsgénérales et fait la publicité du projet, ycompris le récapitulatif des différentescomposantes, les listes des institutionscollaboratrices et des participants, montre desphotos du lac ainsi que les activités du projetet les stations du PBLT.

Le site web du PBLT servait aussicomme un bureau international et undépositaire des informations sur le projet. Toutdocument du PBLT, du Document de Projetau procès-verbaux des réunions du ComitéDirecteur, les 17 rapports d’avancementtrimestriel, les125 Rapports Techniques, leProgramme d’Action Stratégique, le Projet deConvention ainsi que le présent résumé,figurent dans la base de données despublications du site web. De plus, une sectionprotégée par un mot de passe contenait desinformation pour les affiliés au projet, ycompris: les horaires des avions, des trains,et des bateaux reliant les centres du projet,les formulaires administratifs du projet, leslistes des jours fériés pour la région, etc.

3.5.3 CD-ROM

Il est vite apparu que plusieurs endroits dubassin du lac Tanganyika manquaient

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d’infrastructures de communication et desconnections rapides pour accéder au siteweb qui comporte des photos et desgraphiques sophistiqués. Notre stationd’Uvira, par exemple, manquait totalementdes lignes téléphoniques et d’accès aumodem. D’autres stations plus reculées tellesque Kigoma et Mpulungu, avaient un accès

au modem mais cet accès était lent et nonfiable. Pour s’assurer que tous sescollaborateurs puissent avoir accès auxinformations sur le projet, le PBLT a publié lesite web et toutes ses composantes sur desCD-ROM nantis de logiciels nécessaires poury accéder.

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depuis l’assassinat du premier présidentdémocratiquement élu en 1993. A la suite ducoup d’état de 1996, le Burundi a été sujet àun embargo international imposé par ses paysvoisins.

Près de là, une révolution soutenuepar le Rwanda a éclaté en R.D. Congo en1995, et celle-ci qui a fini par renverserl’ancien président Mobutu Sese Seko. Laguerre a de nouveau éclaté ces derniers 18mois, opposant cette fois entre le nouveaugouvernement Congolais au Rwanda et àl’Uganda. Tout au long de ce projet, lestroupes Rwandaises occupaient etcontrôlaient l’Est du Congo, y compris lesrégions situées au bord du lac.

Comme résultat de ces guerres et cessituations d’insécurité affectant les trois pays

CHAPITRE 4.LEÇONS APPRISES DU PBLT

Programme d’Action stratégique). 67 pourcent de ces questionnaires ont été retournésremplis, chaque pays ayant au moins deuxpersonnes qui ont répondu. En plus, l’Unitéde Coordination du Projet (UCP), lesmembres des organismes formant leConsortium NRI (sous-contractantd’exécution) et quelques chefs deprogrammes techniques ont contribué à cesondage.

Ce chapitre se concentre sur lesquestions pour lesquelles il y a eu unconsensus général dans la région et chez lessous-contractants d’exécution. Là où il n’y apas eu de consensus, la déclaration a éténuancée ou les deux points de vue ont étérapportés telles quelles.

4.2 Guerres civiles et situationsd’insécurité

La région de l’Afrique des Grands Lacs a étéle théâtre de violents conflits et de troublesau cours des derniers dix ans. Le Burundi aconnu une guerre civile de différente intensité

4.1 Introduction

L e Projet sur la Biodiversité du LacTanganyika (PBLT) a atteint plusieursobjectifs remarquables, notamment:

des études techniques dans le domaine dela biodiversité, la pollution, la sédimentation,les pratiques de pêche, la socioéconomie etle programme d’éducation surl’environnement; une analyse diagnostiquetransfrontalière (ADT) des menaces pesantsur la biodiversité du Lac Tanganyika; unProgramme d’Action Stratégique (PAS)donnant une liste hiérarchisée de cesmenaces et des stratégies pour lescombattre; un projet de convention obligeantles pays riverains du Lac Tanganyika àcollaborer dans la gestion durable desressources naturelles du lac; et enfin, unengagement de la part du GEF et desgouvernements du Burundi, de la R.D.Congo, de la Tanzanie et de la Zambie àcontinuer ce processus par le truchementd’une subvention PDF-B destinée à supporterune phase de planification et de préparationpour mettre en œuvre le PAS et ratifier laconvention.

Ces réalisations ont été atteintes dansun climat politique souvent tendu etimprévisible. Elles ont été accomplies en dépitde nombreux obstacles d’ordre technique etlogistique. Tout en appréciant ces victoires,nous devons aussi noter que nous avons faitquelques erreurs. Ce dernier chapitre analysenotre expérience et résume les leçons quenous avons apprises au cours de l’exécutiondu PBLT, afin que d’autres projets puissenten bénéficier.

Pour sonder l’opinion de la région,nous avons envoyé des questionnaires à tousles coordinateurs du PBLT, à leurs assistantset au personnel clé impliqué dans leprogramme technique (études spéciales et

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C’était aussi une question délicate pour leBurundi, qui faisait remarquer qu’un bonnombre d’autres projets des NU opéraient auBurundi en dépit des contraintes de sécuritéet pensait que le PBLT devrait faire de même.

L’UCP et le Comité DirecteurRégional sont restés flexibles sur ce point, etpendant la troisième année du projet, la RLSa déménagé son bureau à Bujumbura. Lorsd’une réunion du Comité Directeur, il a étédécidé qu’il serait trop risquant d’installer à lafois le CP et la RLS au Burundi à cause desconditions sécuritaires. Cet avertissements’est confirmé lorsque après une année etdemie, la niveau de sécurité des NU estremontée à la phase IV, après le massacrede deux travailleurs humanitaires des NU, etla RLS a dû être évacuée avec lesfacilitateurs. La perte d’élan qui serait survenusi le CP et la RLS avaient été tous les deuxétablis au Burundi à ce moment-là aurait étédévastatrice pour le projet. La SLO estretournée au bureau de Kigoma et a pu fairede courtes visites au Burundi jusqu’à lanormalisation de la situation sécuritaire sixmois plus tard. Bien que le projet n’ait jamaispu réunir le CP et la RLS dans un mêmeendroit, ce qui était ressenti comme undésavantage par l’un et l’autre, ceci a étéprobablement le meilleur arrangement étantdonné les contraintes évoquées.

En plus du Burundi, cet arrangementa également permis à la R.D. Congo d’êtreengagée dans le projet. La R.D. Congo étaitdans la phase IV du niveau de sécurité desNU pendant la plus grande partie de lapériode qu’a duré le PBLT, phase qui stipuleque le personnel expatrié ne peut pas yrésider. Cependant, c’était une chance quel’institution chef de file du PBLT en R.D.Congo, le Centre de Recherche enHydrobiologie (CRH), était situé à Uvira quiest à 30 minutes de route seulement depuisBujumbura. Ainsi, le personnel du projetpouvait se rendre à Uvira quand la sécuritéle permettait, pour rencontrer les affiliésCongolais et s’occuper des aspects

voisins à savoir le Rwanda, le Burundi et laR.D. Congo, des mouvements massifs deréfugiés ont eu lieu. Beaucoup de personnesdéplacées venues des trois pays ont cherchérefuge à l’ouest de la Tanzanie.

Ce ne sont pas des conditions idéalespour les initiatives de conservation. D’aprèsnotre expérience, cependant, nous avonsobservé que même si la guerre civile etl’insécurité affectent chacun d’une façon oud’une autre, ces situations sont provoquéespar une proportion relativement réduite parmila population. Et c’est exactement pendantces périodes que les ressources naturellessont les plus vulnérables et que les initiativesde conservation et de planification desressources sont le plus nécessaires. L’aidebilatérale et multilatérale aux pays en état deguerre est évidemment une question délicate.Néanmoins, nous avons trouvé que malgréles nombreuses contraintes imposées auxcivils par l’insécurité, une quantitéconsidérable d’actions peuvent être réalisées.Les grandes lignes de notre expérience faceà ce genre de situations sont données ci-après.

4.2.1 Restez flexible et recherchez dessolutions créatives

Le Document de Projet spécifiait que l’Unitéde Coordination du Projet (UCP) serait établieà Bujumbura au Burundi. Le Burundi étaitdans la phase III du niveau de sécurité desNU au début du projet, et donc selon lerèglement des NU, un nouveau projet nepouvait pas établir son siège à Bujumbura.L’UCP a été réinstallée en Tanzanie, leCoordinateur du Projet (CP) établissant sonbureau à Dar es Salaam pour coordonner lapolitique générale du projet, et laResponsable de la Liaison Scientifique (RLS)établissant son bureau à Kigoma pourcoordonner le programme technique au borddu lac. Cet arrangement avait l’inconvénientde séparer le CP du lac, et de mettre unedistance considérable entre le CP et la RLS.

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techniques et administratifs du programme dela R.D. Congo. Le personnel Congolaispouvait aussi se rendre au bureau deBujumbura et y rencontrer le personnel duprojet.

Lorsque le Burundi et l’Est du Congoétaient tous en phase IV du niveau de sécuritédes NU et que la RLS et les facilitateursavaient été réinstallés à Kigoma, le projet apu continuer ses activités à Uvira et àBujumbura en amenant périodiquement àKigoma les partenaires clés provenant desinstitutions nationales (il y avait un service detransport par avion et par bateau) pour desbriefings et des sessions techniques avec lepersonnel du projet. De cette façon, lesactivités du projet ont pu continuer sansperdre l’élan déjà acquis.

Lorsque la guerre a de nouveauéclaté en R.D. Congo, le transport entre Uviraet Kinshasa était interrompu. Ceci a été unautre coup fatal potentiel pour le projet, car siles Groupes de Travail Nationaux (GTN) etles partenaires des deux endroits nepouvaient pas se rencontrer, alors il nepouvait pas y avoir de consultationsignificative afin d’établir les prioritésenvironnementales et le Programme d’ActionStratégique (PAS) au Congo. Le projet a prisdes dispositions pour faire rencontrer lesdélégations d’Uvira et de Kinshasa dans unendroit neutre (Arusha en Tanzanie) pourleurs consultations nationales en vue du PAS.Ceci était une dépense supplémentaire, quia été compensée en quelque sorte par le faitque les deux réunions d’AnalyseDiagnostique Nationale et d’Examen desPriorités et des Stratégies EnvironnementalesNationales ont étés tenues dos-à-dos alorsqu’elles constituaient deux réunions séparéesdans les autres pays.

Le fait de travailler dans cescontraintes posait beaucoup de stress. Celademandait beaucoup de sacrifices et deflexibilité de la part des uns et des autres.Nous avons trouvé énormément de soutien,de patience et de bonne volonté chez les

partenaires nationaux et le personnel expatriéen vivant ces contraintes. Ceci a permis auprojet d’accomplir une bonne quantité detravail au Burundi et en R.D. Congo, ce qui aplacé ces pays dans la position de partenaireségaux du PBLT et préparé le terrain pour unecollaboration régionale couronnée de succès.• Des stratégies de gestion flexibles,

créatives et ayant une certaine capacitéd’adaptation incitent le progrès dans lesconditions imprévisibles ou dans lespériodes d’insécurité.

4.2.2 Maintenez une présence

Le fait de coordonner des activités dans despays où le personnel expatrié n’a pas droitd’y résider pose un véritable défi. Néanmoins,nous avons trouvé qu’une quantitéconsidérable de travail a pu être réalisée parle truchement d’emails, d’appelstéléphoniques, et de courtes visites au pays(avec la permission du PNUD) par lepersonnel régional, ou de visites du personnelnational aux autres pays pour rencontrer lepersonnel régional. Il est important d’y mettreces efforts supplémentaires afin de pouvoirmaintenir une présence pendant les périodesde conflits.

Dans le Rwanda voisin, il y a eu conflitentre la conservation et la guerre civilependant cette dernière décennie. Les étudeseffectuées dans ce pays ont soulignél’importance le fait de maintenir une présencenationale pendant les périodes d’insécuritéen préservant les aires protégées, et ontégalement souligné le rôle critique joué parle personnel subalterne pour faciliter cela(Plumptre 2000; Plumptre et al. 2000).Pendant la période du PBLT, le Parc Nationalde la Rusizi a été rétrogradé au statut deRéserve Nationale, et 3.000 hectares ont étéretirés. La Rivière Rusizi se jette dans le lacTanganyika en traversant la réserve, etcomporte une faune de poissons unique etune faune d’oiseaux d’intérêt mondial. Leseaux productives et les lits de roseaux

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associés au delta peuvent être importants aubon fonctionnement de l’écosystème du lacTanganyika. La réserve se trouve à environ15 kilomètres de Bujumbura, et a été ainsisujette à une pression humaine considérableexercée par les personnes déplacées et leurbétail. Pendant une bonne période, lepersonnel du parc a été incapable de contrôlerle pâturage, la pêche et la coupe de roseauxet de chaume dans le parc. Le parc constituaitun site de recherche du PBLT sur labiodiversité, la sédimentation, les pratiquesde pêche et l’entourage socioéconomique despopulations vivant dans les environs. Lorsquele plan de rétrogradation et de retrait desterres a été annoncé, l’équipe d’éducationenvironnementale du PBLT en collaborationavec les équipes techniques a organisé unséminaire/atelier pour les décideurs politiqueset les cadres locaux et provinciaux surl’importance du Parc National de la Rusizi. Acette occasion, on a présenté des exposésinstructifs sur des sujets allant de la diversitéspécifique au devoir d’honorer lesengagements contractés envers la CDB, et ily a eu des débats considérables. A la fin, leparc a été rétrogradé et les terres ont étéretirées. Nous pensons que la rétrogradationet le retrait des terres a été une grande perte,mais peut-être non surprenante, vu lespressions humaines auxquelles le Burundi faitface actuellement. La présence des équipesdu PBLT a été cependant importante pourrendre public ce problème. Elles ont punégocier la minimisation des pertes et ontutilisé cette occasion pour promouvoirl’importance de la biodiversité et del’environnement auprès des décideurspolitiques et des media. Elles ont renforcé lemessage auprès des populations locales enorganisant une campagne éducationnelle enassociation avec la Journée Mondiale del’Environnement dans la Réserve.• Le maintien d’une présence réduite

et l’alerte continuelle sur les questionsde conservation pendant les périodesde conflit pointent l’attention sur le

problème de la conservation, etpeuvent minimiser les pertes, aumoment où les ressources naturellessont le plus vulnérables.

4.2.3 Facilitez la collaboration régionale

Le PBLT a pu organiser des réunionsrégionales, formuler un Programme d’ActionStratégique et rédiger une Conventionpendant une période de relations tenduesentre les quatre pays riverains du lacTanganyika. Ceci a été dû en partie auxrelations de travail étroites que les membresoriginaires de ces pays avaient forméeslorsqu’ils collaboraient sur les différentescomposantes techniques du projet. Le PBLTa fréquemment rassemblé les participantsnationaux aux programmes techniques dansdes ateliers régionaux afin de partager leursexpériences et de développer des stratégies.Les ressortissants des pays ont assumé desrôles clés de leadership et de formation danscertaines de ces initiatives. La facilitation detelles expériences a forcé les participants àvoir au-delà du climat politique qui prévalaitet a encouragé la collaboration régionale. Detels échanges sont également importantspour créer l’appropriation régionale et pourcultiver une vision partagée (voir les sections4.3 et 4.4).• Le renforcement de la collaboration

régionale à tous les niveaux (destechniciens jusqu’aux décideurs) permetaux ressortissants des différents pays deformer d’étroites relations de travail. Cesliens peuvent permettre au projet decontinuer à aller de l’avant même lorsquele climat politique est tendu entre lesdifférents pays.

4.2.4 Restez neutre

En tout temps, mais spécialement en tempsd’incertitude, il est important que le personneldu projet demeure politiquement neutre. Legouvernement et les forces armées en charge

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de l’Est de la R.D. Congo ont changéplusieurs fois au cours du projet. Le Burundia connu quatre coordinateurs nationauxpendant la vie du projet. Bien qu’il soit tentantde vouloir établir des alliances personnellesétroites avec des personnalités politiques cléspour essayer d’accélérer l’avancement duprojet, ces alliances peuvent sérieusemententraver cet avancement et créer de laméfiance envers les successeurs si/quandces personnes sont remplacées.• Il est très important que le personnel

expatrié et le personnel national exerçantdes rôles de direction et de coordinationsoient acceptables par chacun et par tousles partenaires, et qu’en plus, ils soientvus comme étant impartiaux.

4.2.5 Ne sous-estimez pas la bonnevolonté des gens pendant les momentsdifficiles

Il est vrai que les moments difficiles peuventamener le pire dans l’esprit des gens. Maisd’après notre expérience, ces momentspeuvent aussi amener le meilleur dans leuresprit. Même avant les deux récentesguerres, l’Est de la R.D. Congo était dans unesituation politique et économique terrible. Lesemployés du Centre de Recherche enHydrobiologie, par exemple, ne recevaientpas leur salaire du gouvernement pendantplusieurs années à une certaine période. Ceciest presque sujet à controverse car, avec letaux d’inflation qu’a connu la R.D. Congo aucours de ces dernières dix années, leurssalaires, mêmes s’ils les auraient reçus defaçon régulière, ne constituaient pas unerémunération satisfaisante. Chaquepersonne du CRH, et pratiquement chaquepersonne avec laquelle nous avons travailléen R.D. Congo, était forcée de diversifier sesstratégies de survie. En dépit descirconstances qui auraient découragé plusd’un, le personnel du CRH se présentaitencore au service et s’attelait à la collecte desdonnées. Lorsque le projet est arrivé et a

commencé à fournir quelque assistance debase (réhabilitation des installations, fondspour les activités et indemnités), le personnelest devenu confiant, productif et s’est sentidavantage fier de son travail. A notre avis,les gens étaient fatigués et frustrés par ladétérioration de la situation politico-économique qui échappait à leur contrôle. Ilsvoulaient appartenir à quelque chose degrand qu’ils souhaitaient être une bonnecause. Ils ont manifesté un sens étonnantd’ingéniosité, d’énergie et de bonne volontédans leur travail, lequel était réalisé dans lescirconstances les plus difficiles qu’on puisseimaginer.• De petites motivations telles que

l’octroi de fournitures et de matérielde base, ainsi que le sens decontribution à une importante cause,peuvent aider à stabiliser lescommunautés pendant les périodesde conflit.

4.2.6 Ayez toujours des informations surla sécurité et des plans d’urgence

Fort heureusement, le PBLT n’a jamais eu àfaire face à une situation sécuritaire instableoù le personnel du projet était en dangerimmédiat. Ceci est probablement dû à unecombinaison de bonne chance et de bonneplanification. Les bureaux des NU et lesambassades avaient mis en place des plansde sécurité. Il est important de s’intégrer dansce système. En plus, ces organismesorganisaient régulièrement des séancesd’information et des ateliers de sécurité dupersonnel. Nous avons trouvé que ce cadreet ces directives ont été cruciaux dans laplanification et l’exécution de nos activités.Le personnel des pays constituait aussi uneimportante source d’informations sur lesconditions sécuritaires. Un réseau radio a aidéle projet à rester coordonné et à jour enmatière de sécurité. Les plans d’urgence étantdéjà en place, le processus d’évacuation dupersonnel expatrié s’est déroulé paisiblement

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et les activités ont pu continuer sousl’administration et la supervision des paysrespectifs.

Alors que la situation sécuritaire peutse détériorer de façon soudaine, d’après notreexpérience, elle s’est rarement améliorée àla même vitesse. Travailler dans cesconditions est très fatigant. Mais en dépit decette situation, une quantité considérable detravail peut être réalisée dans le sens desobjectifs nationaux et régionaux. La situationactuelle est susceptible de durer encore etnous espérons que d’autres personnescontinueront à travailler dans ces contraintes.Beaucoup de gens comptent sur cela et leurfutur est trop important et la ressource tropprécieuse pour la négliger pendant de tellespériodes de nécessité.• Créez des plans sécuritaires d’urgence,

informez le personnel et échangez avecles autres organisations sur les questionsde sécurité.

4.3 Appropriation du projet et partenariats

4.3.1 Appropriation nationale et régionale

La communication entre les pays riverains dulac Tanganyika et les agences de mise enœuvre et d’exécution du GEF a été trèslimitée pendant la longue période qui a séparéle moment de la signature du document deprojet par les pays et le début du travail dessous-contractants d’exécution (consortiumNRI). Les pays ont fait remarquer qu’ilsn’avaient pas été impliqués de façonadéquate dans la conception du projet et lapréparation du Document de Projet. Ils n’ontpas non plus été associés dans la sélectiondu sous-contractant d’exécution. L’offretechnique et financière du consortium NRI n’apas été passée aux pays avant l’arrivée dupersonnel sur le terrain pour commencer àtravailler, et ainsi les pays n’avaient aucunenotion du programme technique prévu poureux ni des moyens disponibles pour leréaliser. Tous ces éléments ont diminué tout

sens d’appropriation nationale ou régionaledu projet dès le début.

• Il est capital qu’il y ait une bonnecommunication et une certainetransparence sur ces aspects entre lesagences de mise en œuvre et d’exécutionprimaires et les pays partenaires.

4.3.2 Besoin d’associer les plus hautesinstances du gouvernement

Certaines des étapes les plus importantespour la conservation du lac Tanganyika sontnotamment la ratification de la Convention,la mise en place de l’Autorité du LacTanganyika, l’exécution du Programmed’Action Stratégique, et l’intégration desactivités de conservation dans les autressecteurs. Ces étapes demanderont laparticipation et l’engagement des autoritéspolitiques au plus haut niveau dugouvernement. En faisant un coup d’œilrétrospectif, nous regrettons par exemple quenous n’avons pas convoqué une réunion desministres des quatre pays assez tôt dans leprojet, pour commencer à sensibiliser et àcultiver le soutien à ce niveau. Il n’est pas sûrque cette réunion ait pu avoir lieu vu lescirconstances politiques prévalant dans larégion en ce moment, mais ceci est laprochaine étape la plus importante.• La prochaine phase devrait tout faire pour

sensibiliser les plus hautes instancespolitiques dès le début.

4.4. Appropriation nationale

4.4.1 Les institutions chefs de file et leursrelations avec le lac

L’organisme chef de file pour le PBLT danstous les quatre pays était un département,une division ou un organisme para-étatiques’occupant de l’environnement et/ou de laconservation. L’organisme chef de file a jouéun rôle central dans la mise en place du

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Coordinateur National (et dans certains cas,du Coordinateur National Adjoint) et dansl’organisation des Groupes de TravailNationaux (GTN), qui étaient considéréscomme une pièce maîtresse dans la mise enœuvre du programme technique et laformulation du Programme d’ActionStratégique. Dans la plupart de cas, lesorganismes chefs de file avaient laresponsabilité de la création de la politiquegénérale plutôt que de l’exécution des projetset avaient généralement peu d’expérience dutravail sur les questions concernant le lac.En R.D. Congo, Tanzanie et Zambie, lesorganismes chefs de file n’avaient pas dereprésentation près du lac.

Pour des raisons pratiques, leprogramme technique considérable du PBLTdevait être basé au bord du lac dans lesquatre pays. Ceci a conduit, dans certainscas, 11 à des équivoques à propos de ladésignation de l’organisme approprié devantconduire une étude donnée. Les différentesétudes ont adopté des approches différentesen traitant cette question. L’Etude Spécialede Pollution (ESPOL), par exemple, a forméles chercheurs des services de pêche basésau bord du lac à Kigoma et à Mpulungu poureffectuer des études de base sur la qualitéde l’eau. Parce que le programme d’ESPOLdemandait la collecte hebdomadaired’échantillons qui devaient être analysésrapidement, ils ont décidé de collaborer avecles institutions de pêches déjà fonctionnellesau lac sur base régulière et de leur donnerdes responsabilités supplémentaires pourétudier les paramètres de la qualité de l’eau.L’Etude Spéciale de Sédimentation (ESSED)a opté pour une différente stratégie, recrutantdes professeurs de géologie à Dar es Salaamet Lusaka pour faire des visites périodiquesau bord du lac afin d’orienter le programmetechnique. Des contrats de sa surveillance

quotidienne des rivières ont été accordés àdes personnes vivant près du lac maisn’ayant pas nécessairement une affiliationavec une institution nationale.

Aucune des deux stratégies ne s’estrévélée être durable à long terme. Sansprésence du projet, la surveillance de laqualité de l’eau avait reçu une faible prioritépour les institutions ayant mandat desurveiller et de réguler la pêche. De même,sans assistance matérielle et financière dela part du projet, les chercheurs vivant dansles capitales étaient incapables de se rendreau lac et à continuer leurs recherches sur ladynamique des sédiments, et c’est ainsi quele jaugeage des rivières a été interrompudans ces pays.

En plus des équivoques entourant ladésignation des organismes collaborateursappropriés, les distances entre lesorganismes chefs de file et les institutionscôtières ont aussi entravé la collaboration etle développement d’une appropriationnationale collective. Les réunions de GTN sepassaient exclusivement dans les capitaleset les institutions côtières étaientgénéralement sous représentées dans cesévénements. Elles ont exprimé leurfrustration sur le fait que le projet étaitquelquefois représenté à l’échelle nationaleet régionale par des gens qui n’avaient jamaisvu ce lac. La collaboration était compliquéeparce que les organismes chefs de file et lesinstitutions côtières faisaient souvent rapportà des ministères ou à des branches dugouvernement différents. A notre avis, le faitd’établir une étroite collaboration entre desministères éloignés l’un de l’autre et où unseul des deux a une représentation est unechose difficile à réaliser.

Cette question de représentation aubord du lac diminuera en quelque sorte àmesure que les questions de conservation

11 Ceci ne posait pas de problème au Burundi où l’insttution chef de file et tous les partenaires logiques de collaboration avaient unereprésentation à Bujumbura, la capitale située au bord du lac. Ceci aurait pu être un problème pour la R.D. Congo, mais vu la coupure descommunications pendant la période d’insécurité, le projet a été forcé de compter exclusivement sur le personnel du bord du lac pour sonprogramme technique. Fort heureusement, le CRH d’Uvira avait déjà le mandat de couvrir les aspects biologiques, physico-chimiques et

socioéconomiques du lac Tanganyika.

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ne seront plus considérées comme relevantdu domaine de la conservation seulementmais seront plutôt intégrées dans lespolitiques et les calendriers de tous lessecteurs. Ceci exigera cependant unchangement majeur des politiques nationaleset un niveau élevé d’engagement politiquepour faciliter cela (voir section 4.3). Pour yarriver, il faudra employer une consultationconsidérable, une grande coordination etbeaucoup de temps. Dans l’entretemps, lesfutures interventions devront s’occuper de cetobstacle. Nous recommandons de s’yattaquer dès le début avec des réunionsnationales impliquant tous les ministèresappropriés afin d’étudier les mécanismes demise en place de cette collaboration. Nousfaisons aussi remarquer que la façon deréaliser cette collaboration et cetteappropriation nationale collective, c.à.d. enpermettant aux cadres des organismes chefsde files d’acquérir une expérience du bord dulac, et aux représentants des institutionscôtières ainsi qu’aux communautés côtièresde participer à des réunions des GTN, aurades implications budgétaires considérables.• Prévoyez l’argent et le temps nécessaires,

et établissez des mécanismes pourfaciliter la collaboration entre lesdifférentes institutions partenaires quin’ont pas un long historique decollaboration entre elles et/ou sontséparées par une distance considérable.

4.4.2 Evaluation des mandats et descapacités des institutions

En faisant un coup d’œil rétrospectif, on peutconstater qu’une partie des confusionsprécitées aurait pu être évitée si ledéveloppement ou la conception du projetavait inclus une évaluation formelle desmandats et des capacités des institutions. Lemanque d’une telle évaluation a conduit à unprocessus ad hoc d’élaboration d’accords detravail avec les institutions clés, où l’Unité deCoordination du Projet (UCP) négociait

d’habitude directement avec le Directeur del’institut qui pouvait ou non avoir reçu lemandat des hautes autorités pour participer.Dans certains cas, cette situation a conduit àdes arrangements embrouillants en terme deresponsabilités et de comptabilité. Elle aaussi exacerbé l’impression comme quoi lesinstitutions nationales étaient entraind’entretenir le projet plutôt que de se servirde son appui pour participer dans une tâched’importance nationale recommandée par lesplus hautes autorités.• Une évaluation formelle des mandats et

des capacités des institutions devrait êtreeffectuée avant la mise en œuvre etdevrait être sanctionnée par les plushautes autorités du gouvernement.

4.4.3 Coordinateurs Nationaux etDirecteurs Nationaux

L’évaluation à mi-parcours du PBLT a suggéréque les Coordinateurs Nationaux du PBLTdevraient en fait être des DirecteursNationaux. Leur niveau élevé de fonctions(tous des Directeurs ou des DirecteursGénéraux) ainsi que leurs nombreuses autresobligations officielles ajoutées à leursnombreuses demandes de coordination desactivités nationales du PBLT militeraient enfaveur de cette idée. L’évaluation à mi-parcours a suggéré le recrutement de CNemployés à temps plein par le projet pours’occuper de l’administration et de lafacilitation du projet au jour le jour. Cettestructure aurait aussi évité le conflit d’intérêtnoté par le PNUD, qui venait du fait que lesCoordinateurs Nationaux du PBLT étaientresponsables à la fois de la mise en œuvredu projet dans leurs pays par le truchementdes Groupes de Travail Nationaux, et du suiviou de la direction de l’avancement du projetpar le biais du Comité Directeur.Normalement, ces deux rôles auraient dû êtreremplis par deux personnes différentes. Bienque la nomination de CoordinateursNationaux Adjoints quelque part au milieu du

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parcours du projet ait effectivement atteint cetobjectif dans certains cas, nous sommesd’avis que les deux devraient être séparésdès le départ.• Etablissez une distinction entre l’exécution

et l’évaluation au niveau national et auniveau régional dès le début du projet.

4.4.4 Contrôle financier

L’appropriation du projet et les décisionsfinancières sont intimement liées. Il est difficiled’assumer l’appropriation d’un projet là où leslignes budgétaires échappent au contrôle dequelqu’un. Le PBLT a finalement alloué unbudget aux CN pour convoquer les réunionsdes GTN, entre autres activités. Cependant,certains affiliés font remarquer que l’allocationd’une partie du budget du projet aux paysindividuels effectuée assez tôt dans leparcours du projet aurait aussi pu mieuxrenforcer le sentiment d’appropriation.• Les budgets et le pouvoir de décider sur

les questions financières peuventrenforcer le sentiment d’appropriation duprojet.

4.4.5 Participation des parties prenantes

Avec la remarque précitée, beaucoup departenaires ont loué le PBLT pour sa natureparticipative et sa capacité à associerbeaucoup de différentes parties prenantesdans les programmes techniques et dans leprocessus de planification stratégique.Certains affiliés du PBLT ont noté que laparticipation de parties prenantes venues dedifférentes horizons prend beaucoup detemps à développer, coûte cher, et peutmême diluer le sentiment d’appropriation desprincipales institutions impliquées.Cependant, la plupart des collaborateurs ontété d’accord que la gestion durable desressources biologiques du lac Tanganyika estune question intersectorielle et qui demandenécessairement les divers points de vues etles spécialisations d’une variété de parties

prenantes. Bien que certains collaborateursaient dressé une liste d’autres groupes departenaires qui auraient pu être mieuximpliqués (comme les gouvernements desvillages et les organisations communautairesde base), il a été ressenti en général que lePBLT a réussi à associer une grande variétéde parties prenantes. Les divers programmestechniques, la structure des GTN danscertains cas et le processus de planificationdu PAS ont été cités comme de bonsvéhicules pour produire une largeparticipation de partenaires. La participationlocale a été citée à plusieurs reprises par lescollaborateurs nationaux comme étant un despoints forts du projet. Une analyse formelledes parties prenantes au stade dedéveloppement du projet (voir section 4.4.2)aurait certainement renforcé et facilité lafacilité la participation des partenaires.• Prévoyez suffisamment de temps et créez

des forums pour mettre en place une largeparticipation des parties prenantes.

4.5 Exécution et mise en œuvre

4.5.1 Cultivez une vision partagée

Certaines des idées présentées dans lesrapports des études spéciales ne sont pasnouvelles. Par exemple, l’idée de prolongerles frontières des aires protégées terrestrespour inclure les eaux adjacentes a étédiscutée depuis une décennie (Cohen 1991,Cohen 1992, Coulter et Mubamba 1993,Coulter 1999). Certains de ces auteurssoulignent la nécessité d’une action urgenteétant donné l’ampleur des menaces à labiodiversité du lac Tanganyika. Le faitcaustique que nous, 10 ans plus tard,réitérions certaines de ces mêmesrecommandations consistant à étendre lesfrontières terrestres du parc, n’est pas perdupour nous. Nous sommes peut-être victimesde ce que Coulter (1999) appelle ‘la modeactuelle de longue planification (qu’on appellestratégique, itérative, de long terme, etc.)’ ,

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laquelle, fait-il remarquer, peut conduire à ‘unvide de paralysie dans la planification.’Coulter (1999) attire l’attention sur le fait que‘la conservation sera gravement retardéejusqu’à ce que les nouvelles perspectivessoient satisfaites.’

Nous voudrions mettre en garde quela conservation ne sera ni efficace ni durabletant que ces différentes perspectives neseront pas satisfaites. De nombreuses étudesont démontré que le fait d’imposer un planne fonctionnera pas (Ghimire et Pimbert1997, Jentof et MacCay 1995, Mayers etBass 1999). Le plan lui-même doit émanerde la consultation et du compromis. Le PBLTa essayé de faire cela par le truchement dela formation participative et de la rechercheoù les équipes nationales avaient une chancede collecter, analyser et interpréter lesdonnées sur l’état du système, et d’endiscuter dans des forums nationaux etrégionaux avec une variété de partiesprenantes. Comme résultat de ce processus,et sur base des habitats et de la proportionde la diversité qui recevrait quelqueprotection, l’Etude Spéciale de Biodiversitéa approuvé l’idée de prolonger les frontièresde certains parcs terrestres existants (voirsection 3.3.2.1), tout en exprimant leurspréoccupations en ce qui concerne celui quifinancerait ces initiatives de conservation (voirsection 4.6).• La culture d’une vision partagée prend du

temps. Elle coûte cher. Mais elle constitueune étape cruciale du processus.

4.5.2 Etablir une mission du projetcoordonnée

Les études spéciales du PBLT sur labiodiversité, la pollution, la sédimentation, lespratiques de pêche, la socioéconomie etl’éducation environnementale avaient toutesd’importantes expériences de formation et derenforcement des capacités et ont produitd’importants résultats dans une manièreparticipative. Cependant, elles l’ont fait avec

peu de coordination et de consultation entreelles.

A cause du fait que les étudesspéciales n’ont pas coordonné leurs sites etleurs méthodologies, il est impossible, aumoment de la conclusion du projet, d’analyserles différents jeux de données d’une façonconcertée ou quantitative. Par exemple, iln’est pas possible d’évaluer ni de quantifierl’impact relatif des différentes menaces surla biodiversité à un site particulier. Lesdifférentes études spéciales avaient des plansdifférents et des visions différentes. Parcequ’elles étaient peut-être contractées par desorganisations différentes au sein duconsortium NRI, ou peut-être à cause d’unleadership scientifique faible, elles n’ontjamais pu travailler ensemble à l’échelle del’ensemble du lac pour cette plus grandecause.

Il y a eu quelques sites où les étudesspéciales étaient, jusqu’à un certain degré,coordonnées (notamment le Delta de la Rusizi(ESBIO, ESPOL, ESSED, ESPP, ESSE, EE)au Burundi) et plusieurs sites proches deMpulungu en Zambie où plus d’une étude ontcollecté des données. Ces sites ont tendanceà être les sites les plus intéressants pourconsidération scientifique parce que des jeuxde données multiples existent pour cesendroits, bien que pour la plupart d’entre eux,ces données ne puissent pas être analyséesd’une façon coordonnée. La coordination desétudes spéciales aurait demandé uneplanification, une préparation et unecoopération considérables. A la fin, moins detravail aurait été accompli dans l’ensemble.Mais nous voudrions encourager les futuresinitiatives à essayer une telle coordination, carce n’est qu’à travers une telle approche queles menaces à la biodiversité du lacTanganyika peuvent être comparées etquantifiées d’une façon scientifique.• Les futures interventions devraient

travailler en collaboration avec lesparticipants clés pour créer uneformulation commune de la mission et

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harmoniser les plans de travail assez tôtdans le projet.

4.5.3 Faire le lien entre les sciencessociales et les sciences naturelles

L’établissement de liens entre les donnéessocioéconomiques et les données des autresétudes techniques (biodiversité, pollution,sédimentation, pratiques de pêche) est peut-être l’aspect le plus difficile de la coordinationdes programmes techniques. La plupart desspécialistes des sciences naturelles qui ontvisité le lac ne réfutent pas l’affirmation del’Etude Spéciale de Socioéconomie (ESSE)qui dit que c’est “ l’équilibre entre les activitésde l’homme et la protection del’environnement qui compte le plus ” . Ils nenient pas non plus l’assertion que “labiodiversité du lac Tanganyika ne sera géréeet conservée de façon durable qu’à traversdes programmes d’atténuation de la pauvreté,de diversification des moyens d’existence etde développement économique descommunautés vivant au bord du lac ”(Meadows et Zwick 2000). Ces affirmationsde l’équipe de l’ESSE s’accordent avec lesautres études sur l’importance de lasocioéconomie pour la réussite de laconservation (GEF 1998, GEF 1998).Cependant, la mise en équilibre de laconservation et du développement desmoyens d’existence au niveau local estdifficile. La plupart des personnes impliquéesdans le PBLT étaient spécialistes d’undomaine ou d’un autre. L’intégrationsignificative des données provenant dessciences naturelles et des sciences socialesexige une certaine vision, et demande queles deux groupes puissent tirer le maximumde leurs techniques et de leursconnaissances.• Des mécanismes pour faciliter la

collaboration entre les sciences socialeset les sciences naturelles doivent être misen place dès le départ.

4.5.4 Une motivation financière estnécessaire

Il était entendu au début que le personnelnational serait partiellement détaché au projet.Ils continueraient à recevoir leurs salaires deleurs pays tout en consacrant une partie deleur temps aux activités du PBLT. Le tempset les efforts que le personnel nationalcontribuerait au projet seraient considéréscomme la part de la contribution dugouvernement en nature.

D’après notre expérience, ce plan étaitpeut-être trop idéal et ne tenait pas comptedes pressions socioéconomiques auxquellesnos collègues nationaux faisaient face. Lesinstitutions et les économies des paysriverains du lac Tanganyika viventpéniblement, et les salaires nationaux,lorsqu’ils étaient payés (voir commentairesdans la section 4.2), étaient si bas quebeaucoup parmi les affiliés, des techniciensjusqu’aux Directeurs Généraux, étaient forcésde diversifier leurs stratégies de survie.Certains avaient la chance de trouver uneconsultance dans leur domaine ou dans undomaine apparenté, mais la plupart d’entreeux étaient impliqués dans le secteur privé,la pêche, l’agriculture, les minibus ou les taxis,etc. Dans un tel climat, où chacun est forcéde travailler en dehors de son travail habituelpour joindre les deux bouts du mois, il estirréaliste de compter sur les gens pour qu’ilsse consecrent de façon significative à untravail non rémunéré où les bénéfices(conservation de la biodiversité) semblent êtretrès éloignés de leurs besoins immédiatsconsistant à nourrir et à éduquer leursenfants. D’après notre expérience, les gensavaient la volonté de contribuer à laconservation. Ils percevaient cela comme unebonne cause et ils ont travaillé aux mieux deleurs capacités avec dévouement et bonesprit. Beaucoup de collaborateurs ont faitdes sacrifices personnels et ontconsidérablement contribué jusqu’au-dessusde ce qu’on pouvait attendre d’eux. Mais il

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est irréaliste et injuste de penser qu’ilspourraient le faire sans une motivationfinancière si modeste soit-elle.

Les collaborateurs nationaux ont faitremarquer qu’il est également irréaliste des’attendre à ce que le personnel nationaltravaille de bonne fois à côté du personnelrégional expatrié (qui avait quelquefois lesmêmes qualifications que les nationaux), maisqui, lui, gagnait confortablement sa vie. Cegenre de différences encouragent l’hostilitéplutôt que la collégialité. Les collaborateursnationaux ont également souligné lanécessité d’uniformiser la motivationfinancière dans la région, de la fixer et de ladistribuer de façon transparente.

D’autres études du GEF (GEF 1998)ont fait remarquer que la motivation financièremine la durabilité. Nous pouvons le confirmer.Lorsque les payements ont stoppé à la fin duprojet, les activités de recherche et desurveillance du lac Tanganyika ont fait demême. Cependant, pour les raisons précitées,ces activités n’auraient jamais commencé s’iln’y avait pas eu de motivation financière audépart.

Une fois que la recherche et lasurveillance de base au lac Tanganyika aurontété intégrées dans les mandats desinstitutions nationales et que ces institutionsauront des fonds adéquats pour remplir leursmandats, nous espérons que la nécessité demotivation financière diminuera. Mais lamodification des mandats des institutionsnationales et la recherche de fonds poursupporter ces changements exige un hautniveau d’engagement politique, et dans unprojet complexe couvrant plusieurs différentsministères dans quatre pays, ceci demandeun temps et des efforts considérables.• Si les motivations financières peuvent

nuire à la durabilité, elles sont peuventêtre pourtant nécessaires dans leséconomies troublées où les avantagesprovenant de la conservation de labiodiversité sont très distantes desbesoins immédiats des gens.

4.5.5 Soyez sensibles aux considérationslinguistiques, à la durée du budget et àl’argent pour la traduction des documents

Les pays francophones (Burundi et R.D.Congo) ont eu le sentiment que le projet avaitun penchant pour les pays anglophones(Tanzanie et Zambie). Une variété de facteursont contribué à ce sentiment. Une importantefaçon d’éviter cela dans le futur est d’insisterpour que le personnel clé du projet soitbilingue (voir la section 4.5.7) et d’allouerassez de ressources pour la traductionpendant une période suffisante. Dans unprojet embrassant plusieurs paysmultilingues, une quantité considérable detemps et de ressources financières doiventêtre alloués à la traduction des documentspour tous les pays pour qu’ils se sententcomme des partenaires égaux. Nous avonsconstaté qu’il s’est avéré être économique àlong terme d’embaucher un traducteur de larégion pour travailler comme membre dupersonnel à temps plein. Des fonds doiventaussi être alloués à la traduction simultanéelors des réunions régionales.• Prévoyez suffisamment de temps et

d’argent pour la traduction des documentset insistez sur les qualificationslinguistiques pour le personnel régional.

4.5.6 Ne sous-estimez pas les besoins enpersonnel

Le projet a débuté avec deux expatriés àtemps plein basés dans la région, à savoir leCoordinateur du Projet (CP) et laResponsable de la Liaison Scientifique (RLS).Le CP s’occupait de la politique générale duprojet tandis que la RLS supervisait lesprogrammes techniques et servait de liaisonentre les coordinateurs des études basés auRoyaume Uni et les équipes de terrain. Vu lacomplexité du projet (huit programmestechniques opérant simultanément dansquatre pays) et son accent sur le

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renforcement des capacités, cette conceptionétait trop optimiste. Nous avons trouvé quepour la bonne orientation et la bonneréalisation des programmes de travail, il étaitindispensable de mettre en place desfacilitateurs à temps plein, basés sur le terrainet ayant des responsabilités de formation etde gestion. Ils se sont également révélés êtreplus rentables et plus satisfaisants pour lesinstitutions nationales (en termes dedisponibilité de feedback continu) que lescourtes visites effectuées par les consultants. • Ne sous-estimez pas les besoins en

personnel. Pour les études techniquesoù la formation et le renforcement descapacités sont importantes, desfacilitateurs à temps plein basés dansla région sont d’habitude préférablesaux visites à long terme effectuées pardes consultants de haut niveau.

4.5.7 Recrutement pour les postesinternationaux

Le recrutement pour les postes internationauxdes expatriés (UCP, chefs des étudesspéciales et facilitateurs) a reçu un accueilmitigé dans la région. Les partenairesnationaux ont souligné le fait qu’en plus debonnes compétences dans leurs domainesrespectifs, ces postes régionaux clésnécessitaient des gens qui avaient de trèsbonnes connaissances en français et enanglais, qui étaient capables de consacrertout le temps nécessaire à leur étude (pourle personnel qui n’était pas à temps plein) etqui pouvaient travailler dans descirconstances difficiles avec un ‘bon esprit’.• Lors du recrutement pour les postes

internationaux, prenez en compte lesaptitudes linguistiques, mais aussi ladisponibilité et la capacité de travaillerdans des conditions difficiles.

4.5.8 Cela prend du temps

D’autres études ont noté que ledéveloppement de partenariats au sein desgouvernements, du secteur privé et descommunautés prend habituellementbeaucoup plus de temps, d’efforts, depersistance et de ressources financières queprévu à l’origine (GEF 1998, Ollila 2000).Notre expérience le confirme. Le PBLT auraittiré profit d’une phase préparatoire initialedestinée à effectuer une évaluation desinstitutions, des parties prenantes et desbesoins en formation et à mettre en place lesinfrastructures nécessaires. Le manque d’unepréparation adéquate a causé des retardsconsidérables dans les programmestechniques. Par conséquent, le projet a étéforcé de commencer le processus deplanification stratégique avant la finalisationde tous les résultats des études spéciales,bien que l’Analyse DiagnostiqueTransfrontalière finale ait essayé decompenser cette situation. Une phase post-études spéciales d’analyse aurait permis unexamen plus détaillé et plus coordonné desdifférentes données techniques, dontcertaines continuaient encore d’arrivier aumoment de la formulation du PAS.• Budgétez avec attention le calendrier des

activités et prévoyez une phasepréparatoire.

4.5.9 Les liaisons par email et les sitesweb facilitent la communication

Les connexions téléphoniques de longuedistance à l’intérieur et entre les pays riverainsdu lac Tanganyika coûtent extrêmement cher.Le PBLT a fourni des liaisons par email auxstations du bord du lac et aux organismeschefs de file. Cet investissement relativementpeu élevé a beaucoup payé en retour entermes d’amélioration de la communicationdans la région. Nous avons trouvé que lesradios HF et les modems cellulaires neconviennent pas aussi bien que les liaisons

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par téléphone fixe (ils sont par exemple troplents pour l’accès au web), mais ils constituentquand même une importante contribution ànos stations reculées où le téléphone étaitfaible ou non existant.

En plus de fournir une publicitéinternationale pour le projet, le site web duPBLT était une importante ressource pour lesaffiliés du projet. Tous les documentsimportants du projet, y compris les rapportsd’avancement, les comptes-rendus desréunions du comité directeur, les données etles rapports des études spéciales, leProgramme d’Action Stratégique et le projetde Convention peuvent être accédés ettéléchargés à partir du site web du PBLT. Cesite sert de centre d’archives et debibliothèque du projet. Le site web et la basede données documentaires sont aussidisponibles sur CD-ROM spécialement pources stations qui ne peuvent pas accéderfacilement à l’internet à cause des faiblesliaisons téléphoniques. Les collaborateursnationaux ont mentionné ces investissementsdans la communication et l’accès àl’information comme étant parmi les résultatsles plus importants du PBLT.• Les liaisons par email et les sites web

augmenteront la productivité enpermettant une communication peuchère et une distribution facile desdocuments.

4.5.10 Planification de la phase post-projet

Le personnel et les partenaires du projet ontexprimé leur consternation à la brusquecessation des activités du PBLT lors de lafermeture du projet après 5 ans defonctionnement. Bien que le PBLT ait eu unbudget considérable pour les ‘activitésdurables,’ la plus grande partie de ce budgeta été utilisée pour supporter les importantesconsultations nationales et régionales pourla formulation du PAS. Presque tout le mondeconvient que le PAS est le principal résultatdu projet et constitue la clé pour conserver

les ressources du lac dans le futur. Maisbeaucoup de partenaires reconnaissent qued’autres activités, telle que la surveillance dulac et l’éducation environnementale, sontimportantes pour le futur du lac à court et àlong terme.

Le PBLT a désigné un programme desurveillance de base pour faire partie de sonmandat (voir Allison et al. 2000), dans lequelles équipes des études spécialescontinueraient à surveiller la biodiversité, lapollution, les apports de sédiments, et lespratiques de pêche sur plusieurs sites danschaque pays. A un coût total d’environ$70.000 par an pour toute la région, leprogramme était conçu pour être minimalisteet relativement peu coûteux avec l’espoir qu’ilpourrait attirer un financement extérieur ouêtre financé par les quatre pays riverains. Or,les gouvernements des pays respectifsn’avaient pas ou ne pouvaient pas engagerdes ressources pour financer ce programme(insistance aussi sur le Besoin d’associer lesplus hautes instances du gouvernement voirsection 4.4), et ni les gouvernements ni leprojet n’étaient capables de susciter unfinancement extérieur en si peu de temps. Lamême chose était vraie pour les campagnesconcernant l’éducation sur l’environnement.

Il est frustrant pour toutes lespersonnes impliquées dans un programmeque lorsque des initiatives commencent,affinent leur méthodologie et obtiennent desrésultats, celles-ci se retrouvent ensuite dansl’obligation de stopper. La mémoireinstitutionnelle, l’élan et la confiance descollaborateurs se perdent.• La planification pour la continuation des

activités et le travail subséquent doiventcommencer bien avant la fin d’un projetet exigent une entière et une activecollaboration entre les gouvernements etl’agence d’exécution, ainsi que leurcollaboration participative.

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4.5.11 Utilisez les technologiesappropriées

Les nouvelles technologies peuvent avoir unprofond impact. L’introduction des liaisons paremail aux stations lacustres reculées achangé le visage de la communication tant àl’intérieur des pays riverains qu’entre cesmêmes pays. Certaines des technologies duprojet, cependant, étaient peut-être tropambitieuses pour les conditions locales et lesniveaus de financement disponibles pour laformation. Les bases de données de l’ESBIOet du SIG constituent d’excellentesressources, cependant, maismalheureusement, elles sont pour le momentsous-utilisées et ne sont pas appréciées à leurjuste valeur. Elles dépassent actuellement lacapacité technique de la plupart desinstitutions nationales appropriées.Malheureusement, elles ont été finaliséesassez tard vers la fin du projet, de telle façonqu’il n’y a pas eu assez de fonds à engagerpour des sessions de formation adéquatespour ces systèmes d’information.• Les évaluations des institutions devraient

évaluer leur capacité technologique, et lesressources ainsi que les sessions deformations devraient être conçus enconséquence.

4.5.12 Les pays associés dans un projetmulti-pays sont d’essence différente

Dans la mise en œuvre des projets multi-pays, il est tentant de traiter tous les pays dela même façon. Beaucoup de nos étudestechniques par exemple, ont conçu un seulplan de travail qu’ils ont essayé d’exécuterde façon semblable dans tous les quatrepays. On pensait que cette stratégie était justeet équitable en termes de distribution desressources, et plus facile à mettre en œuvreet à gérer. Cependant, nous avons trouvé quecette stratégie produisait presque toujoursdes résultats mitigés. Les composantestechniques ayant un seul plan spécifique ont

souvent réussi dans certains pays maiséchoué dans d’autres. Le succès ou l’échecd’un programme pouvait généralement êtreattribué à un aspect socioéconomique,culturel, politique, ou historique dugouvernement local, ou à un autre aspect dela région tel que la sécurité, la proximité àune université ou d’une autre source deformation du personnel, ou à la force et leniveau de participation dans le gouvernementlocal.

Les projets multi-pays doiventreconnaître assez tôt ces différences entreles pays, et tailler à mesure les plans de travailpour capitaliser sur les opportunités etcontrebalancer les contraintes. Nous avonstrouvé par exemple que, nos stations deTanzanie et de Zambie étaient situées dansdes villes côtières relativement petites, defaçon à manquer de personnel national bienformé, et dans certains cas, l’expertisetechnique devait être importée depuisd’autres endroits du pays. Ceci n’était pas unecontrainte au Burundi et en R.D. Congo, maisleurs conditions de sécurité ont grandementaffecté le travail de terrain des équipes, etles plans de travail devaient toujours êtreajustés en conséquence. En même temps,les conditions spécifiques de chaque payspermettaient également d’uniquesopportunités. Au Burundi par exemple, lacapitale était située au bord du lac, ce quifaisaient qui permettait l’implication étroited’un grand nombre de hauts cadres de l’Etatet de politiciens dans les programmestechniques, et l’accroissement de lasensibilisation du public en général. Quant àla Tanzanie, elle était située au centre etjouissait d’une bonne sécurité; la Tanzanieétait la seule parmi tous les pays riverains àavoir un service de transport régulier et fiabledurant toute la période qu’ a duré le projet.Dans cette position, elle a servi comme axepour les réunions et les activités régionales.Le Congo quant à lui possède un grand instituthydrobiologique ayant un large mandat pourétudier la dynamique aquatique sur le bord

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du lac. Cette institution offre des opportunitésparticulières pour intégrer les plans de travailet les aspects interdisciplinaires des étudessur la dynamique du lac qui seraientautrement plus difficiles à réaliser dans lesautres pays. La Zambie enfin a des chefs devillages et un gouvernements très forts, cequi a permis aux équipes d’éducation surl’environnement et de socioéconomied’accéder facilement et de travailler avec lescollectivités locales par le truchement desComités de Villages pour la Conservation etle Développement. Pour une variété deraisons historiques, de tels arrangementsn’existent pas et/ou ne seraient passusceptibles de fonctionner dans les autrespays, mais ont offert une excellenteopportunité en Zambie.

Au moment de la conception desplans de travail pour les projets multi-pays, ilest important de créer de larges objectifsrégionaux vers lesquels les pays peuventtravailler de différentes façons selon leursopportunités et leurs contraintes régionales.Ceci souligne le besoin d’évaluationscomplètes des institutions dans les premiersstages de planification du projet (voir lasection 4.4.2) et demande une gestion ayantdes capacités d’adaptation ainsi qu’unegrande flexibilité de la part des équipestechniques et des équipes de mise en œuvre.• Ne supposez jamais qu’un seul plan de

travail est approprié pour tous les paysassociés dans un projet multi-pays.Examinez les différentes opportunités etcontraintes des pays spécifiques et taillezà la mesure les plans de travail pourcapitaliser sur les opportunités.

4.6 Autres considérations: conservationet développement du lac Tanganyika

En réaction à la Conférence des NU surl’Environnement et le Développement(CNUED) tenue à Rio de Janeiro en 1992,beaucoup de gouvernements, d’agencesd’aide internationales, et d’ONG ont adopté

des programmes de conservation et dedéveloppement intégrés (ICAD). Cesprogrammes sont guidés par la Conventionsur la Diversité Biologique (CDB) quirecommande une approche utilitaire à laconservation à travers l’utilisation durable etle partage équitable des bénéfices provenantde l’exploitation de la biodiversité. Le PBLT aessayé de se conformer à cette approche,reconnaissant qu’il y a un impératif moral des’assurer que la conservation de labiodiversité ne se passe pas aux dépens dudéveloppement social et économique.

La base théorique des approchesde l’ICAD est qu’il ne doit pas y avoir de conflitentre la conservation et le développement(sous forme d’éradication de la pauvreté). Enréalité, pour que le développement soitdurable, les deux doivent être réconciliés: lemaintien du ‘capital nature’ fait partie dudéveloppement durable, et c’est seulement àtravers le développement que les pauvresauront les ressources et les capacitésd’exercer le choix de ne pas devoir dégraderl’environnement pour survivre. Le long de lacôte du lac Tanganyika et des autres GrandsLacs Africains où beaucoup de populationsles plus pauvres du monde survivent enexploitant certains des écosystèmes les plusvariés du monde, le besoin d’intégrer lesstratégies de conservation et dedéveloppement est urgent et important.

Les approches de l’ICAD sont étayéespar l’hypothèse selon laquelle les gens vivantautour du lac Tanganyika peuvent tirer plusprofit de la conservation de la biodiversité quede sa surexploitation. Les fonctions d’unécosystème conservé et les produits dérivésde l’éco-tourisme sont évoqués commeexemples de ce genre de bénéfices potentielspour le lac Tanganyika (Cohen 1991, Cohen1992, Coulter et Mubamba 1993, Coulter1999). Cependant, cette hypothèse clé et cesbénéfices proposés méritent une analysecritique.

Il existe peu de données sur la valeuréconomique de la biodiversité du lac

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Tanganyika, et bien que l’Etude Spéciale deSocioéconomie ait fourni une image desstratégies de survie dans le bassin du lacTanganyika, elle manquait une analyserigoureuse des moyens d’existence.Néanmoins, ces informations et les résultatsdes autres études spéciales ont permis àAllison et al. (2001) d’explorer ces bénéficesainsi que le lien entre la conservation et ledéveloppement dans le bassin du lacTanganyika. Les réflexions qui suivent sontbasées sur les idées et les conclusionsprésentées dans le rapport technique final del’ESBIO (Allison et al. 2001).

Allison et al. (2001) font remarquerque les projets de conservation peuventutiliser un mélange de différentes stratégiesou de différentes interventions. Ces stratégiescomprennent: la protection directe, lasubstitution économique et les motivations yattachées.

La protection directe constitue l’actuelmodèle de conservation du lac Tanganyika,et la grande partie des idées initialesconcernant le développement de l’initiativeGEF (Cohen 1991) pour le lac Tanganyikaétait dictée par cette approche. Dans laprotection directe, les gens sont exclus desdomaines réservés à la conservation de labiodiversité et tirent très peu de bénéfices desactivités de conservation. Bien que cetteapproche ‘amendes et clôtures’ puissefonctionner dans des secteurs ayant debasses densités de population, la dégradationdu statut et le retrait des terres du ParcNational de la Rusizi attestent son échec dansles secteurs soumis à une haute pression del’homme. Etant donné les niveaux depauvreté et l’insécurité des moyens de survierencontrés par beaucoup de personnes vivantdans le bassin, il y a un impératif moral àmettre en avant le développement et àchercher la compatibilité entre ladéveloppement et la conservation.L’approche de protection directe sembleanachronique face à ces considérationshumaines.

L’approche de substitutionéconomique est un autre modèle deconservation. Dans cette approche, lesprojets de conservation essayent d’exécuterles activités de survie comme ledéveloppement des industries rurales quiprésentent une alternative aux options desurvie considérées comme menaces à labiodiversité, tel que l’agriculture sur les pentesabruptes de la vallée du rift ou la pêche avecles sennes de plage. L’Etude Spéciale deSocioéconomie a trouvé que ce genred’alternatives étaient difficiles à identifier, bienque les participants à cette étude aient pusuggérer un éventail d’interventions pour ledéveloppement pouvant augmenter la valeurdes ressources naturelles prélevées etréduire les activités qui dégradentl’environnement. La fourniture auxpopulations locales d’alternativesgénératrices de revenus qui ne sont pas liéesaux motivations pour la conservation de labiodiversité n’atténue pas les menacesextérieures. Les gens ne bénéficiant pas desactivités alternatives génératrices de revenusdemeurent des menaces potentielles àl’environnement. Tout comme le modèle deprotection directe, l’approche de substitutionéconomique peut fonctionner dans lessecteurs de faible densité de la population,mais encore une fois, les grandes densitésde la population et le grand nombre depersonnes déplacées dans le bassin nordsuggèrent que cette approche est susceptiblede ne pas être efficace dans la totalité dubassin.

Enfin, les projets de l’ICAD tombentsous le modèle de ‘motivations y attachées’qui essaie de relier la biodiversité et lesstratégies de développement des moyens desurvie. Dans de telles approches, tant lespopulations que la biodiversité en tirent profitet sont promus par l’initiative de conservation.Au lac Tanganyika, le développement de lapêche sportive, l’éco-tourisme et le commerced’aquarium sont souvent cités comme desexemples de la façon dont la conservation

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de la biodiversité peut être liée à l’améliorationdes opportunités de survie. Bien qu’aucuneanalyse coûts-bénéfices officielle n’ait étéconduite sur ce sujet, nous croyons qu’unetelle réflexion est irréaliste. Bien que d’autresauteurs aient affirmé que les parcsavantageront aussi bien les populationslocales que la biodiversité du lac Tanganyika(Cohen 1991, Cohen 1992, Coulter etMubamba 1993, Coulter 1999), les preuvestirées de la recherche au niveau mondialsuggèrent le contraire, c’est-à-dire que lesbénéfices des aires protégées s’accumulentau niveau international pendant que les coûtssont supportés au niveau local (Wells 1992).Un examen de la stabilité politique, desinfrastructures, de l’accès, et de la qualité descaractéristiques naturelles comparées auxautres endroits suggère qu’un éco-tourismerentable n’est pas susceptible d’avoir lieudans le futur proche sur le lac Tanganyika.Au lac Tanganyika, les bénéfices découlantde la mise en place d’aires protégéess’accumuleront au niveau internationalpendant que les coûts nationaux pour ledéveloppement des parcs dans le but depromouvoir l’éco-tourisme serontconsidérables (Allison et al. 2001).

Les liens entre les zones de plusgrande diversité et les activités de survieexercées au lac Tanganyika sont faibles. Laplupart des activités ciblent le systèmepélagique qui est pauvre en espèces, bienque la plus grande biodiversité soitconcentrée dans la zone littorale. Il y a unlien important entre les six espècespélagiques d’importance économique et lesactivités de survie exercées autour du lac. Celien fort nous fait espérer que les efforts pourconserver les stocks de poissons pélagiquespar le biais des modifications des activités desurvie (comme les réglementations sur la tailledes mailles ou la fermeture de certainssecteurs de pêche à certaines périodes)pourraient réussir s’ils sont accompagnés parde solides programmes d’éducation surl’environnement. Mais parce que les activités

de pêche exercées autour du lac Tanganyikacomptent juste sur quelques espèces, le lienentre la riche biodiversité du lac Tanganyikaqui est d’un intérêt mondial et les moyensd’existence des populations est faible. Lesconnexions entre les moyens d’existence desagriculteurs et la biodiversité sont même plusfaibles, car la perte de la zone littorale richeen espèces à cause de la sédimentation aurapeu d’effets sur les moyens de survie desagriculteurs sur l’ensemble du bassin. De telsliens faibles existant entre la biodiversité etles moyens d’existence ne sont pas debonnes conditions pour les programmesICAD qui cherchent à faire durer aussi bienes les moyens d’existence que la diversitéen renforçant les valeurs de telles liaisons(Salafsky et Wollenberg 2000).

Ces observations conduisent Allison et al(2001) à conclure que:

• Les liaisons entre la biodiversité et lesmoyens d’existence au lac Tanganyikasont faibles et indirectes au mieux.

• Les liaisons entre la biodiversité et lafonction de l’écosystème (et parconséquent la fourniture des servicesde l’écosystème) ne sont pas prouvéesmais sont susceptibles d’être faibles.

• Les bénéfices financiers desalternatives aux moyens d’existenceassociés aux activités de conservationsont susceptibles d’être très limités.

Et par conséquent:

• Les programmes ICAD autonomes aulac Tanganyika ne sont pasactuellement réalisables. Lefinancement des activités deconservation devra provenir del’extérieur si la conservation ne veutpas imposer des coûts sur lespopulations vivant autour du lac.

Le financement extérieur pourraitpotentiellement provenir des gouvernements

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ou des agences internationales. Vu que lesgouvernements du Burundi, de la R.D. Congo,de la Tanzanie et de la Zambie ont deséconomies chancelantes et que lefinancement gouvernemental desprogrammes de conservation feraitconcurrence avec celui de l’atténuation de lapauvreté, des programmes pour le SIDA, lasécurité alimentaire et les initiatives de guerrecivile/paix, il est improbable que les paysriverains mettront en avant la conversationde la biodiversité du lac Tanganyika dans unavenir proche.

Allison et al (2001) soulignent quele financement ou la conservation de labiodiversité ne devrait pas provenir de lapopulation locale qui apprécie les ressourcesmais pas la biodiversité. Plutôt, il devraitprovenir de ceux qui apprécient la biodiversitémais qui n’ont pas besoin de ces ressources,c.à.d. la communauté mondiale. Ceciimplique la continuation du financement des

programmes de conservation par lacommunauté mondiale, et une attentiondétaillée sur la façon de transférer lesressources financières pour la conservationen soutien au type de programmesd’atténuation de la pauvreté identifiés parl’ESSE du PBLT. Une telle conclusion n’estpas rare; Allison et al . (2001) ont faitremarquer que d’autres auteurs ontrécemment mis en question l’orthodoxieactuelle du développement passant à traversla conservation. Godoy et al. (2000)argumentent que les habitants des forêts del’Amérique Centrale devraient être payéspour les valeurs non-locales des forêtstropicales comme motivation pour résister àla déforestation. Les habitants des zoneslacustres de l’Afrique Centrale méritent lamême considération pour préserver lesvaleurs non-locales de la biodiversité du lacTanganyika.

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EPILOGUE:TOURNER LE REGARD VERS LE FUTUR

Le Projet Biodiversité du Lac Tanganyika(“Lutte contre la Pollution et autresMesures pour Protéger la Biodiversité

du Lac Tanganyika ” [PNUD/GEF/RAF/92/G32]) a conclu avec un bon nombre deréalisations considérables, notamment lesdifférents rapports technique, une Analyse

Diagnostique Transfrontalière (ADT) ainsi qu’un projet de Convention. Ces réalisationsattestent l’engagement des pays riverains dulac Tanganyika à la conservation et à lagestion durable des ressources du lacTanganyika. Un travail considérable resteencore à faire, cependant, afin que le Burundi,la R.D. Congo, la Tanzanie et la Zambiepuissent honorer complètement leursengagements. Le PAS doit être mis en œuvreau niveau national et au niveau régional, laConvention doit être ratifiée par les quatrepays et les organes prévus doivent être misen place.

Le PNUD/GEF s’engage à continuerà assister les pays riverains du lac Tanganyikadans ce processus. Dans les derniers moisdu PBLT, un document du Mécanisme deDéveloppement de Projets de niveau B (PDF-B) a été préparé en consultation entre lesquatre pays, l’UNOPS et le PNUD/GEF. Ceprojet d’une année couvre une périodeintérimaire de planification et de recrutementdes donateurs pour se préparer à la mise enœuvre du PAS. En date du 10 Janvier 2001,le GEF a approuvé le document de projetintitulé “Développement des propositionsdétaillées d’un projet régional et national etdes mécanismes de financement pour la miseen œuvre du Programme d’Action Stratégiquedu Lac Tanganyika ” (RAF01G41/A/1G/31).Le PNUD/GEF contribuera à hauteur de$595.000 US, la Banque Africaine pour leDéveloppement contribuera à hauteur de$106.000 US et les gouvernements des paysriverains du lac Tanganyika contribueront à

hauteur de $324.000 US en faveur de cetteinitiative d’une valeur totale de $1.025.000 US.Le début de ce projet de transition est prévupour le 1er Juin 2001.

Une fonction importante de cettephase de transition est d’organiser et decoordonner le soutien des donateurs pour lesinterventions sur le lac Tanganyika. Ceprocessus a déjà commencé, une réunionentre le PNUD/GEF, la FAO et la BanqueAfricaine de Développement s’étant tenue àAbidjan au mois de novembre 2000, au coursde laquelle les trois organismes ont discutéde la façon de coordonner et d’assurer lacomplémentarité de leurs efforts au lacTanganyika.

Le mandat de ce projet d’une annéeest de développer les propositions de projetet de négocier le financement pour l’exécutionà long terme du PAS. Ceci sera réalisé parl’Unité de Planification du Soutien et de laCoordination du Lac Tanganyika, consistanten une équipe de planificateurs de haut niveauissus de la région et travaillant à temps pleinet d’un Conseiller Technique Principal. CetteUnité sera basée à Dar es Salaam, et lesmembres de l’équipe voyagerontfréquemment vers leurs pays pour travailleravec les équipes de planification nationale afinde préparer et de négocier les composantesnationales du projet. Ceci inclut la conceptionet l’estimation du coût des sous-projetsdestinés à s’attaquer aux principalesmenaces, ainsi que la négociation pour lecofinancement bilatéral, multilatéral, nationalet régional. L’Unité s’assurera de lacohérence entre les propositions provenantdes différents secteurs et de différents paysainsi que la continuité du PAS. Les résultatsattendus du projet PDF-B comprendront:

• un ensemble de propositionsconvenues pour les sous-composantes

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nationales du projet, tirées des actionsprioritaires mentionnées dans le PASet développées à travers laconsultation des parties prenantes;

• un ensemble de propositionsconvenues pour l’investissementpublic et privé dans les interventionsprioritaires du PAS;

• une proposition de projet GEFentièrement chiffrée (Dossier du Projetet Document de Projet) pour la miseen œuvre du PAS indiquant les

surcoûts reconnus, les sources dufinancement de base et ducofinancement nécessaires pourmettre en œuvre les projets nationauxet régionaux ainsi les autresengagements des donateurs.

On s’attend à ce que la phase de planificationPDF-B sera suivie par un projet complet quis’attaquera aux problèmes prioritaires décritsdans le PAS et engagera les pays participantsdans une action concertée vers la finalisationet la ratification du projet de Convention.

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