30
Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines et d’équipements Juin 2005 DRIRE Nord - Pas-de-Calais 1 MECANIQUE, TRAVAIL DES METAUX, FABRICATION DE MACHINES ET D’EQUIPEMENTS Isabelle LORTHIOIR Christian VINCQ RESUME A la suite du recul constaté en 2003 les entreprises de la mécanique connaissent une timide reprise économique en 2004. Ce rétablissement ne doit toutefois pas occulter les difficultés du secteur qui reste marqué par des problèmes de compétitivité et de concurrence internationale. Le secteur est très dépendant des grandes filières régionales que sont l'automobile et le ferroviaire, qui constituent les premiers marchés de ces entreprises. Le ralentissement de l’activité des principaux donneurs d’ordres en France mais aussi chez nos principaux partenaires commerciaux et la surcapacité de production du secteur laissent présager de mauvaises perspectives. Synthèse : Mécanique, travail des métaux et fabrication de machines et d'équipements en Nord – Pas-de-Calais FORCES Région de tradition mécanique Région proche des marchés Flexibilité dans la production Niveau élevé de qualification des emplois et de formation FAIBLESSES Forte dépendance par rapport à l’automobile et au ferroviaire Taille insuffisante de la majorité des entreprises Vieillissement du personnel OPPORTUNITES Partenariats d’entreprises Diversification des marchés vers des filières à forte valeur ajoutée (secteur nutritionnel, santé) Développement de l’e-conception, des plateaux virtuels, de la mise en réseau Intégration de nouveaux procédés de fabrication (UGV, prototypage rapide) Emergence de nouveaux secteurs comme la mécatronique Insertion des jeunes de niveau de formation faible MENACES La baisse des investissements chez les donneurs d’ordres Réduction des marges due à la forte augmentation du coût des matières premières (acier) Emergence des PECO et des pays asiatiques (Inde et Chine) Main d’œuvre insuffisamment qualifiée et disponible sur le marché de l’emploi

RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

  • Upload
    trananh

  • View
    224

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

1

MECANIQUE, TRAVAIL DES METAUX, FABRICATION DEMACHINES ET D’EQUIPEMENTS

Isabelle LORTHIOIRChristian VINCQ

RESUME

A la suite du recul constaté en 2003 les entreprises de la mécaniqueconnaissent une timide reprise économique en 2004. Ce rétablissement nedoit toutefois pas occulter les difficultés du secteur qui reste marqué par desproblèmes de compétitivité et de concurrence internationale. Le secteur esttrès dépendant des grandes filières régionales que sont l'automobile et leferroviaire, qui constituent les premiers marchés de ces entreprises. Leralentissement de l’activité des principaux donneurs d’ordres en France maisaussi chez nos principaux partenaires commerciaux et la surcapacité deproduction du secteur laissent présager de mauvaises perspectives.

Synthèse : Mécanique, travail des métaux et fabrication demachines et d'équipements en Nord – Pas-de-Calais

FORCESRégion de tradition mécanique

Région proche des marchés

Flexibilité dans la production

Niveau élevé de qualification desemplois et de formation

FAIBLESSESForte dépendance par rapport àl’automobile et au ferroviaire

Taille insuffisante de la majoritédes entreprises

Vieillissement du personnel

OPPORTUNITESPartenariats d’entreprises

Diversification des marchés vers desfilières à forte valeur ajoutée (secteurnutritionnel, santé)

Développement de l’e-conception, desplateaux virtuels, de la mise en réseau

Intégration de nouveaux procédés defabrication (UGV, prototypage rapide)

Emergence de nouveaux secteurscomme la mécatronique

Insertion des jeunes de niveau deformation faible

MENACESLa baisse des investissements chezles donneurs d’ordres

Réduction des marges due à laforte augmentation du coût desmatières premières (acier)

Emergence des PECO et des paysasiatiques (Inde et Chine)

Main d’œuvre insuffisammentqualifiée et disponible sur lemarché de l’emploi

Page 2: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

2

I. DEFINITIONS ET GENERALITES

I.1. Définition du secteur étudié

Appelé communément "mécanique", le secteur étudié regroupe un nombretrès important de sous-secteurs. Il comprend la fabrication de machines, lesservices industriels du travail des métaux, la visserie, la fabrication deressorts… Cette diversité explique la multitude de situations, tant au niveauéconomique que technologique des entreprises du secteur. En effet, on ytrouve des entreprises très exportatrices, développant des produits proprestechnologiques, mais aussi des PMI de sous-traitance dont le marché estessentiellement régional.

Pour la suite du document, les activités du secteur ont été regroupées endeux sous-secteurs :1 – Mécanique et travail des métaux (rubrique NAF 28) :

- la fabrication d'éléments en métal pour la construction (NES E21)- la chaudronnerie (NES E22)- les services industriels du travail des métaux (NES F54)- la fabrication de produits métalliques (NES F55)

2 – Fabrication de machines et d’équipements mécaniques (NAF 29) :- la fabrication d’équipements mécaniques (NES E23)- l’industrie des machines d’usage général (NES E24)- le machinisme agricole (NES E25)- la fabrication de machines-outils (NES E26)- l’industrie de machines d’usage spécifiques (NES E27)

I.2. Activités amont et aval

L'industrie mécanique est liée à la quasi-totalité du tissu industriel, soit entant que fournisseur soit en tant que client.

Activités amontLes fournisseurs des entreprises de la chaudronnerie, des services industrielsdu travail des métaux et de la fabrication d'éléments en métal pour laconstruction, de celles de produits métalliques et d’équipements mécaniques,appartiennent au secteur de la métallurgie, en particulier de la production dedemi-produits (fils, barres, profilés, laminés, tubes et accessoires, poudres).Les entreprises de fabrication de machines sous-traitent une partie de leuractivité aux entreprises de travail des métaux, mais aussi à celles desconstructions électriques et électroniques et, dans une moindre mesure, àcelles de la plasturgie.

Page 3: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

3

Activités avalLes entreprises de la fabrication d’éléments en métal pour la constructionfournissent essentiellement le bâtiment industriel en ossature et les projetsde travaux publics en structures métalliques (pylônes, ponts, passerelles, …).La chaudronnerie réalise des sous-ensembles mécaniques pour desinstallations industrielles destinées principalement au secteur de l’énergie.Les services industriels du travail des métaux est une activité de sous-traitance pour l’automobile essentiellement, mais aussi le ferroviaire, laconstruction navale et l’aéronautique. On peut adjoindre à ces marchés, dessous-secteurs de la fabrication de produits métalliques telle la fabrication deressorts, de chaînes, de visserie et de boulonnerie.Les autres sous-secteurs présentent des productions diverses qui, selon lecontenu, les destinent à l’un des marchés évoqués ci-avant ainsi qu’à celui del’équipement de la maison ou encore de l’agriculture.

II. ETAT DES LIEUX REGIONAL ET ACTUALITES

II.1. Etat des Lieux

Effectifs nationauxLes activités de la mécanique et du travail des métaux, associées à celles dela fabrication de machines et d’équipements sont présentes dans l'ensembledes régions françaises.Le secteur représente plus de 12 % des effectifs industriels et estessentiellement constitué de PMI : il rassemble 32 % des entreprisesindustrielles de plus de 20 personnes pour un chiffre d'affaires relativementfaible proportionnellement au nombre d'entreprises, celui-ci ne représentantque 15 % du chiffre d'affaires des entreprises industrielles. Deux tiers desentreprises du secteur ont moins de 50 salariés et plus de 80 % en ont moinsde 1001.Au niveau national, la région Nord – Pas-de-Calais se situe au 4ème rang enterme d’effectifs, devancée par les régions Rhônes-Alpes, Ile de France etPays de Loire. Rhône-Alpes, première région mécanicienne de France,regroupe un cinquième des effectifs nationaux du secteur. De façonremarquable elle est aussi la mieux représentée dans chacun des sous-secteurs étudiés comme l’indiquent les cartes ci-après2.

1 Source : SESSI EAE 20022 Source : SESSI EAE 2002

Page 4: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

4

Mécanique et travail des métaux

Le sous-secteur de la mécanique et du travail de métaux comptabilise330 000 salariés. Le Nord-Pas-de-Calais se situe au 3ème rang nationalderrière la région Rhône-Alpes et l’Ile de France, ex æquo avec les Pays deLoire et devant la Lorraine et la région Centre. Ces six régions totalisent plusde 50 % des effectifs nationaux de ce sous-secteur.

Effectifs2002par région

3 000 15 000à15 000 20 000à24 00028 00055 000

Page 5: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

5

Fabrication de machines et d’équipements mécaniques

Le sous-secteur de la fabrication de machines et d’équipementsmécaniques emploie 232 000 salariés dont un cinquième en région Rhône-Alpes. La moitié des effectifs nationaux de ce sous-secteur se concentre surquatre régions : Rhône-Alpes, Ile de France, Pays de Loire et Alsace. Larégion Nord – Pas-de-Calais se place au 6ème rang national avec 13 300salariés.

Effectifs régionauxComparativement aux données nationales, la part des PMI régionales est plusimportante et présente une situation «satellisée » avec un nombre élevé depetites entreprises comme l’indique le tableau ci-après :

Taille des établissements régionaux3 % Nord –Pas-de-Calais

% France

Moins de 50 personnes 76 % 66 %

Moins de 100 personnes 90 % 80 %

3 Source : SESSI EAE 2002

5 000 10 000à10 000 20 000à21 00032 00045 000

Effectifs2002par région

Page 6: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

6

Le Nord – Pas-de-Calais se situe au 3ème rang pour le nombre de salariésemployés dans les établissements de moins de 500 salariés qui correspond à93 % des effectifs régionaux du secteur4.La région comptabilise près de 730 entreprises de plus de 20 salariés pour untotal de 35 500 salariés (18.6 % de l’emploi régional tous secteurs confonduset 5.8 % du poids national du secteur)5.

Leurs activités traditionnelles attachées au passé industriel de la région fontque les entreprises du secteur se situent géographiquement autour desgrands centres de productions industriels régionaux : 80 % des effectifsrégionaux sont concentrés sur les territoires de Lille Métropole, de l’ex-bassinminier et du littoral Nord6.

Données sur les établissements du secteur en région Nord – Pas-de-Calais7

CodeNAF

Variation 98/03 2003

Nombred’établis-sements

Effectifsalariémoyen

Nombred’établis-sements

Effectifsalariémoyen

28. + 8.7 % - 10.0 % 502 22 926

29. - 10.3 % - 8.9 % 226 12 109

Par ce tableau on constate que les effectifs régionaux de la mécanique et dutravail des métaux baissent alors que le nombre d’établissements croît,comme si la « satellisation » se renforce sur ce sous-secteur.

Mécanique et travail des métaux

4 Source : SESSI EAE 20025 Source : SESSI EAE 20036 Source : SESSI Edition 20047 Source : SESSI EAE 1998, 2003

Effectifs 2002par bassin d’emploisLégende

4800 salariés3700280020001800 1100à 900 100à

Page 7: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

7

Le sous-secteur de la mécanique et du travail des métaux représente10 % des emplois salariés régionaux8. La moitié des effectifs se concentre ausein des trois premiers bassins d’emplois régionaux (valenciennois,dunkerquois et lillois).La chaudronnerie est très présente dans la région Nord-Pas-de-Calais.Première activité du sous-secteur de la mécanique et du travail des métaux,elle emploie 8800 salariés, soit 4.0 % des effectifs salariés de la région9, cequi classe la région pour cette activité au premier rang national en termed’effectifs (effectif national : 60 000 salariés)10.

Fabrication de machines et Equipements mécaniques

Le sous-secteur de la fabrication de machines et des équipementsmécaniques est surtout présent autour de la métropole lilloise (Lille - Roubaix - Tourcoing). L’industrie des machines d’usage général y est sur-représentée par la présence de 50 % des établissements liée à cette activitéet employant 20 % des effectifs régionaux du sous-secteur. Les quatrepremiers territoires (les deux zones de la métropole lilloise associées aucambrésis et au valenciennois) concentrent près de 60 % des effectifsrégionaux. Les six arrondissements de flandre - littoral concentrent quant àeux moins de 25 % des effectifs régionaux11.

8 Source: SESSI EAE 20039 Source : SESSI EAE 200310 Source : SESSI EAE 200311 Source : SESSI Région 2004

Effectifs 2002par bassin d’emploisLégende

4200 salariés

1500

1000

900 700à

600 200à

Page 8: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

8

II.2. Caractéristiques économiques12

Mécanique et Travail des métaux

Variation98/03

2003

en région en région en France Industriefrançaise

CA/personne +10.0 % 110.5 k€ 115 k€ 210.7 k€

CA export/CA total +3.9 % 21.5 % 19.6 % 39.1 %

VA/CA -3.4 % 37.3 % 36.7 % 27.8 %

VA/personne +5.1 % 41.3 k€ 42 k€ 58.5 k€

Investissements/personne

-29.2 % 2.3 k€ 4.4 k€ 7.2 k€

Fabrication de machines et Equipements mécaniques

Variation98/03

2003

en région en région en France Industriefrançaise

CA/personne +10.5 % 145 k€ 175 k€ 210.7 k€

CA export/CA total +20.8 % 47.0 % 44.1 % 39.1 %

VA/CA -3.4 % 33.9 % 29.9 % 27.8 %

VA/personne +6.9 % 49.3 k€ 53 k€ 58.5 k€

Investissements/personne

-20.5 % 2.7 k€ 3.6 k€ 7.2 k€

Pour chacun des sous-secteurs, trois ratios sont préoccupants et semblentmontrer un secteur régional de la mécanique en perte de compétitivité dansson ensemble : un chiffre d’affaires par personne, une productivité apparente(valeur ajoutée / personne) et un taux d’investissement généralement plusfaibles que les moyennes nationales enregistrées pour chaque sous-secteur,et en tout état de cause plus nettement inférieurs aux données nationalestout secteur confondu. La tendance 1998-2003 n’améliore pas cephénomène.Comparé à l’investissement par personne au niveau national (tous secteursconfondus de 7.2 k€), le secteur de la mécanique reste peu capitalistique auniveau national et encore moins au niveau régional. 12 Source : SESSI EAE 2003

Page 9: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

9

Si le sous-secteur de la mécanique et du travail des métaux est peuexportateur (19.6% contre une moyenne de l’industrie nationale de 39.1 %),la région Nord-Pas-de-Calais, sans doute par sa situation géographique,affiche un taux d’exportation supérieur à la moyenne nationale pour ce sous-secteur. Il faut toutefois relativiser à lahausse la portée de ces chiffres car sison marché est national, les éléments qui y sont produits sont souventincorporés dans des ensembles plus complexes qui s’exportent tels lesmachines et les équipements mécaniques. En l’occurrence les chiffres àl’exportation du sous-secteur de la fabrication de ces machines et de ceséquipements mécaniques sont remarquables particulièrement pour la région.Ils confirment une activité dont le marché est international par nature.Enfin, le niveau d’intégration du secteur (valeur ajoutée / chiffre d’affaires),important, confirme une activité plus tournée vers la sous-traitance, et plusparticulièrement pour le sous-secteur de la mécanique et du travail desmétaux.

II.3. Principales implantations régionales13

Raison sociale Localisation Effectif Activité

ECL Ronchin 581 292 D

SNFA Valenciennes 437 291 H

Outinord St Amand 370 281 A

Brampton Renold Calais 347 291 J

Machines et matériel de verrerie Arques 343 295 N

Delphi Arrisson Flers en Escrebieux 312 291 E

CMD Cambrai 293 291 J

On constate que les principales unités de production régionales concernentdes activités de fabrication de machines et équipements mécaniques. En effet

le secteur du travail des métaux regroupe des entreprises de taille pluspetite.

II.4. Associations–syndicats professionnels

L’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) est laprincipale organisation professionnelle qui couvre l’ensemble des sous-secteurs de la mécanique. Présente dans chaque bassin d’emplois de larégion, elle traite essentiellement les aspects sociaux du secteur : droit du

13 Source : SESSI EAE 2003

Page 10: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

10

travail et conventions collectives. La région est divisée en huit territoiresreprésentés chacun par une chambre syndicale.

Compte tenu de l’étendue et la diversité des activités, les associationsintéressant le secteur sont nombreuses. On trouvera sous la rubrique« sources d’informations », à la fin de cette note, les coordonnées dequelques-unes d’entre elles. On peut toutefois citer parmi les principalescelles qui ont une représentation régionale :- Fédération des Industries Mécaniques (FIM) : elle représente 46

syndicats professionnels. Elle prend en charge les intérêts économiqueset techniques des entreprises mécaniciennes, en assurant des missionsde promotion, de formation et de conseils auprès des acteurs du secteur.Elle propose des outils financiers pour renforcer les fonds propres desentreprises, favoriser l’investissement de l’outil de production et offrir desgaranties à l’export

- Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM) : il réalise destravaux d'intérêt collectif pour accompagner les entreprises dans leurdéveloppement, d’une part en assurant une veille technologique, destravaux normatifs et réglementaires et des actions de R&D, et d’autrepart en proposant une offre globale et personnalisée de prestations auxentreprises

- Union Des Industries de la Métallurgie (UDIMETAL) : il s’agit d’uneorganisation patronale regroupant les employeurs des salariés deplusieurs branches de la mécanique et de la sidérurgie. Elle assure lareprésentation syndicale patronale et des missions de conseils et deformation en management.

II.5. Actualités

Liquidations- spécialisée à Salomé (59) dans le laquage de profilés aluminium, la

Sofilac vient d’être mise en liquidation judiciaire, décision qui entraîne lelicenciement des 67 salariés14

- La Bruaysienne à Bruay-La-Buissière a été mise en liquidation le 1er

septembre 2004. Reprise en 1999, après trois années de développementet de prospérité, l'entreprise de chaudronnerie avait été mise enredressement judiciaire en avril 2004 à la suite d’ennuis financiers en2003. La perte d'importants marchés et l'arrivée d'autres entreprisesautrefois sous traitantes de Métaleurop, ont eu raison de La Bruaysienne.La fermeture a entraîné la suppression de 25 emplois15

- Lemaire et Compagnie, entreprise de fabrication de calandres àcylindres chauffants et employant 42 salariés a été mise en liquidation

14 Source : La Voix du Nord du 14 octobre 2004- synthèse First Eco15 Source : La Voix du Nord du 28 septembre 2004

Page 11: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

11

judiciaire le 14 décembre 2004. Le dépôt de bilan est la conséquence dela perte de son principal marché constitué par le textile16

- Toolcim spécialisée en conception et en réalisation d’outilsd’emboutissage de pièces automobiles et appartenant au groupe Duarte aété mise en redressement judiciaire en juin 2004. Elle employait 60personnes sur le site de Hellemmes (59) et 100 sur celui de Valenciennes(59). Ces difficultés ont fait suite à un problème de recouvrement d’uneimportante créance, à une forte baisse d’activité due à la délocalisationd’une partie de la production ainsi qu’à une forte pression sur lesmarges17. Depuis l’entreprise a été mise en liquidation le 11 février 2005

Redressements judiciaires- Meca Stamp International semble être sortie des difficultés apparues

en début d’année 2004 (redressement judiciaire au 30 janvier 2004) etbénéficie d’un plan de continuation depuis le 17 décembre 2004. LeGroupe MSI est spécialisé dans la forge, l'estampage et l'usinage depièces en acier allié ou en acier au carbone, en petites ou moyennesséries. Son site de Hénin Beaumont (62) emploie 200 salariés

- Tolmega, 2ème fabricant français de chemins de câbles pour lesinstallations électriques et employant 340 salariés sur son site deBéthune, a annoncé que son activité reste en dehors de la restructurationindustrielle amorcée par le groupe auquel elle appartient, lesEtablissements Gantois en redressement judiciaire depuis le 23 juillet200418

Bonnes nouvelles- WestaFrance, ex-WestaFlex, a inauguré le 16 décembre 2004 un local

de 3200 m² représentant 50 % des surfaces bâties de son site de la ZIde Tourcoing-Est qui emploie 50 salariés et fabrique des conduitsflexibles pour air, gaz et fumées et leurs accessoires. L’extension devraitlui permettre de gagner des gains de productivité. Son chiffre d’affaires àl’export est actuellement de 10 % qu’elle ambitionne de doublernotamment en développant son marché britannique19

- Plibat, entreprise spécialisée dans le travail des métaux et la tôlerie fine,réalise 80 % de son chiffre d’affaires avec les professionnels du bâtiment.Afin de répondre aux exigences de plus en plus pointues dans ce secteur,l’entreprise croisienne vient d’investir dans une nouvelle plieuse. Cettenouvelle machine, dotée d’une commande numérique, est équipée d’uncontrôle automatique de l’angle de pliage. Opérationnel depuis plusieurs

16 Source : La Gazette Nord-Pas-de-Calais du 23 décembre 200417 Source : Nord Eclair du 28 juillet 200418 Source : La Gazette Nord-Pas-de-Calais du 24 juillet 2004 et Les Echos des16/17 juillet 200419 Source : La Gazette Nord-Pas-de-Calais du 23 décembre 2004

Page 12: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

12

semaines, le nouvel équipement a déjà permis de réaliser des boîtiersélectriques et des cassettes de façades, des costières et des élémentsd’agencement de magasins. Parallèlement à ces investissements,l’entreprise entend doubler son chiffres d’affaires dans les trois ans« avec une politique commerciale plus agressive et la conquête denouveaux marchés, principalement dans l’agencement de magasins, debureaux et le mobilier public »20

- Stiona à Sains du Nord (ex-Hobart) aborde l’avenir avec confiance.Entreprise spécialisée dans la tôlerie inox, alu et acier, Stiona est passéeen quelques années d'une simple unité de fabrication appartenant augroupe Hobart, à un assemblier, qui propose à ses clients des ensemblesou sous-ensembles, de la conception étude à la livraison21

- la procédure de redressement judiciaire prononcée en 2003 à l’encontrede la société D.Bonduelle Industrie a provoqué l’éclatement du groupequi totalisait un effectif de 370 personnes. Les cinq entreprises qui lecomposaient, toutes spécialisées dans le travail des métaux, ont connudes destinées diverses. Ainsi ACGR à Rosult, filiale qui employait 135personnes avait procédé à une vingtaine de licenciements et a bénéficiéd'un plan de continuation qui n’a pas été reconduit faute de résultatsprobants. Le 31 août 2004 la Chambre Commerciale du TGI d'Avesnes aaccepté l'offre de reprise de l’entreprise par la société Peters implantée àHasnon. Aujourd'hui ACGR compte 79 personnes à la suite d’une nouvellesuppression de 33 postes22. La société TPS à Maubeuge, autre filialereprise fin octobre 2003 par Michel Prissette23 (ex-PDG de Vaudrion)connaît depuis une progression de son chiffre d'affaires : + 27 % sur lesderniers mois de 2004. De plus la nouvelle direction a entrepris laréalisation d’investissements en agencement et en matériel deproduction24

- Marit, entreprise créée à Saint Amand les Eaux et implantée àValenciennes depuis 1995, a fêté ses cent ans en septembre 2004.L'entreprise est spécialisée dans la fabrication de chaînes

- KSB, unité de fabrication de pompes à Sequedin (120 emplois) a mis enplace une nouvelle ligne de production de pompes submersibles destinéesau secteur de l'assainissement qui a nécessité un investissement d'1 M€(adaptation de postes de montage, nouvelle plate forme d'essais,équipements logistiques…). L’entreprise qui produit 50 000 pompes paran et appartient au groupe allemand leader européen de la fabrication de

20 Source : La Chronique du BTP- Synthèse First Eco N°68321 Source : La Voix du Nord du 29 septembre 2004- édition Aisne – Synthèse First Eco22 Source : La Voix du Nord du 9 septembre 2004 - synthèse First Eco du 10 septembre200423 Source : La Gazette Nord-Pas-de-Calais du 6 novembre 200324 Source : La Voix du Nord du 19 janvier 2005

Page 13: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

13

pompes centrifuges, employant 12 000 salariés dans le monde répartissur plus de 30 sites de production25

- après avoir été reprise à l'été 2004, la Chaudronnerie d'Anor, sociétéspécialisée dans l'étude, la réalisation et la maintenance de citernesdestinées au stockage de fluides sous pression, pour l'industrie gazière etpétrolière affiche une bonne santé dans un secteur d'activité morose. Eneffet, en septembre 2004, elle a remporté le marché Air Liquide de larequalification de 150 citernes. Réalisant un chiffre d'affaires actuel de6.5 M€, la PMI vise les 10 M€ pour fin 200526

III. ANALYSE STRATEGIQUE ET ECONOMIQUE

Bien qu'étant caractérisée par un tissu de PMI, voir TPE, l'industriemécanique est assez fortement exportatrice : les exportations au niveaunational représentent en effet plus de 30 % de son chiffre d'affaires, aveccomme principaux clients l'Allemagne et les Etats Unis, ces deux paysreprésentant un quart des exportations du secteur.Après la forte croissance des années 1998 à 2000, un repli d’activité estconstaté à l’image de la morosité économique ambiante.De manière générale, l'ensemble des équipements mécaniques souffrent del'insuffisance de l'investissement matériel, de la montée de l'euro et del'augmentation des prix de l'acier.

III.1. Mécanique et travail des métaux

Caractéristiques et conjonctureLe sous-secteur de la mécanique et du travail des métaux apparaîtcomme assez disparate, que ce soit en taille d'entreprises, d'équipements etd'activités. Il est essentiellement constitué d’entreprises de sous-traitanceque l’on classe en deux catégories :

- sous-traitance de capacité : le donneur d'ordre fabrique lui-même leproduit, mais s'adresse à un sous-traitant pour des raisons desaturation ou problème technique ponctuel de son outil de production(sous-traitance automobile)

- sous-traitance de spécialité (trois quarts de la sous-traitance) : ledonneur d'ordre fait appel à une entreprise qui disposed’équipements et de compétences spécifiques

Cette dernière catégorie nécessite des investissements productifs dont larentabilité ne peut être assurée que par la multiplication des commandes(forte dépendance des sous-traitants envers les donneurs d'ordres). Afin derépondre aux demandes des clients, les PMI doivent être performantes et

25 Source : La Voix du Nord du 19 octobre 2004 26 Source : La Gazette N°7644 - synthèse First Eco du 27 septembre 2004

Page 14: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

14

réactives27. En effet, la concurrence est plus forte avec l'arrivée au sein del’Union Européenne des Pays d’Europe Centrale et Orientale : ces pays sontsuffisamment proches pour pouvoir répondre aux exigences en terme dedélais (flux tendu). En outre, les PECO sont des pays de traditionmécanicienne et disposent d'une main d'œuvre qualifiée et à bas salaire. LaPologne présente des coûts salariaux cinq fois moindre qu’en France.Le développement des appels d'offres sur Internet auxquels ont aussi accèsles sous-traitants étrangers renforce la concurrence, et tire les prix vers lebas. Ce phénomène est accentué par le fait que certains de ces appelsd’offres font explicitement état de la nécessité d’une production délocaliséepour les entreprises candidates !La hausse du prix de l’acier a des répercussions inéluctables sur l’ensemblede la filière, grosse consommatrice d’acier. Les hausses ont fragilisé lesdifférents secteurs de la mécanique, notamment les sous-traitantsautomobiles. En effet, ces derniers sont pris en tenaille entre les producteursd’acier qui augmentent les prix et les constructeurs qui refusent larépercussion de ces augmentations.L’élargissement de l'Europe à l'Est, l'entrée de pays de traditionmécanicienne, l'augmentation des prix des matières premières, le tout dansun contexte très concurrentiel, constituent les grands enjeux de ce secteur.

MutationsLes entreprises de sous-traitance ont dû engager des mutations importanteset faire évoluer leur métier face à la pression des clients.Du fait de l'externalisation croissante des grands donneurs d'ordres qui serecentrent sur leur cœur de métier, celles qui réalisent des pièces et dessous-ensembles de biens à partir des cahiers des charges des donneursd'ordres participent de plus en plus à la conception des pièces. C’est le casnotamment dans le secteur automobile où il leur a fallu passer de lafourniture de pièces élémentaires à la fourniture de pièces plus complexes,plus techniques, voire de sous-ensembles. Pour satisfaire les demandes lessous-traitants ont du mettre en place une organisation de "juste à temps" etdévelopper des alliances et regroupements face aux exigences des donneursd'ordre.Ces pressions exercées par les donneurs d'ordres en terme dequalité/coûts/délais obligent les PMI à s'adapter tant d'un point de vueorganisationnel, technique que technologique (investissement matériel deproduction technologique, TIC).

27 Source : «Les grandes entreprises pourraient se fournir auprès des PMI d’Europe oudu monde entier. Elles (NDR : les PMI françaises) ne sont pas indispensables auxgrands donneurs d’ordres et doivent en prendre conscience, si elles souhaitentsurvivre» : Jean-Michel Yolin – Auteur du rapport «Internet et Entreprises» - Atelier duNet 2001 : Les PMI de l’industrie mécanique – Paris – La Villette, le 29 mars 2001.

Page 15: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

15

La place des plateaux virtuels entre les services études (e-conception) ouentre partenaires ou donneurs d’ordres et sous-traitants (e-stratégie ou e-collaboration) devient primordiale pour répondre à la double contrainted’augmentation de la productivité et d’amélioration de la capacitéd’innovation28, pour cela l’accès au très haut débit est primordial.

Phénomènes de délocalisationsLes différentes activités du sous-secteur de la mécanique et du travail desmétaux ne sont pas touchées de la même manière par le phénomène dedélocalisation.En effet certaines activités ou sources d’approvisionnement pour des produitsissus de la forge, du décolletage ou encore de la mécanique industrielle,peuvent être plus facilement délocalisables car il s’agit généralement depetites unités de production, en concurrence sur un savoir-faire de productiontraditionnelle des pays émergents, et fabriquant des produits facilementtransportables. Sur ces fabrications la concurrence étrangère s’accroît du côtédes pays d’Europe centrale et orientale (PECO) et même de l’Asie (Chine,Inde). On constate qu’elle peut toucher également certaines réalisationscomplexes comme celles des moules et modèles29, bien que la productionéloignée de tels produits pose des difficultés de mise au point.En revanche, le découpage emboutissage qui concerne des pièces de grandetaille et intervient en amont du processus de montage, doit être proche dessites de production automobile. C'est également le cas du traitement desmétaux qui doit être localisé à proximité du client. Deux autres activitésréalisant des pièces haut de gamme et nécessitant une localisation àproximité des débouchés peuvent être ainsi épargnées par lesdélocalisations : la boulonnerie visserie, qui travaille principalement pourl'automobile, et la fabrication de ressorts destinés à l'automobile ou lematériel ferroviaire.

Quelques exemples de sous-traitanceLes services industriels du travail des métaux mènent des activités desous-traitance par excellence. Pour cette industrie, la France occupe lesecond rang européen après l'Allemagne. Ses clients sont présents danspratiquement tous les secteurs : aéronautique, ferroviaire, équipementsmécaniques, bâtiment, automobile …, néanmoins l'automobile représente lepremier marché de ces industries. 28 « Il devient crucial (…) d’accélérer la rapidité de la conception des nouveauxproduits, si possible à moindre coût ou à coût constant. Cette compétitivité de larecherche et développement devient aussi primordiale que la compétitivité de la chaînede fabrication des produits proprement dite. Au-delà de la rapidité de conception, lacapacité à tirer le meilleur parti de compétences réparties entre les différents corps demétier est également importante » : Jean-Michel Yolin – Auteur du rapport « Internetet Entreprises » - Atelier du Net 2001 : L’e-conception : vers les plateaux virtuels –Paris – La Villette, le 29 mars 200129 Source : SESSI, novembre 2003

Page 16: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

16

Les activités sont caractérisées par un nombre très important de TPE. Eneffet 84 % des entreprises de ce sous-secteur ont moins de 20 personnes etregroupent un tiers des effectifs, un quart du chiffre d'affaires et uncinquième des investissements. Le taux d'exportation progresserégulièrement 30.Parmi les activités, plusieurs tendances se dégagent :La découpe emboutissage : une activité de sous traitance de proximité.Les principaux clients de cette filière sont les constructeurs automobiles(éléments de carrosserie automobile). Les politiques d'externalisation menéespar ces derniers font progresser la part de l'automobile dans le marché decette filière (65 % en 2000, contre 62 % en 1998) pour atteindre plus dedeux tiers de ses facturations (68 % en 2003)31.Les entreprises de cette activité se situent le plus souvent à proximitéimmédiate des usines de montage du fait des contraintes de la production enflux tendus de leurs marchés. Le corollaire de cette situation est la part desexportations qui reste modeste (moins de 20 %) et qui est essentiellementdestinée aux pays de l'Union Européenne.Grâce au développement de son marché automobile, le découpageemboutissage a connu un accroissement de sa consommation de métaux de+3.2 % au premier semestre 2004 par rapport à la même période de 2003.Aussi plus qu’ailleurs la flambée du coût de l'acier y a réduit les margesbénéficiaires.La mécanique industrielle (réalisation de pièces par enlèvement dematière) : une activité de sous-traitance atomisée.La mécanique industrielle est une activité où cohabitent des moyens deproduction traditionnels mais aussi des technologies de pointe commel'usinage à grande vitesse. Sa situation économique n'a cessé de se dégraderdepuis 2001, par contre depuis début 2004 on ressent une légère reprised'activité, mais qui reste fragile notamment dans un contexte de montée duprix de l'acier.Bien que l'automobile constitue le premier client, sa part est réduite (27 %)et la mécanique industrielle a des débouchés beaucoup plus diversifiés(automobile, aéronautique, équipements industriels), réduisant ainsi le risqueclient. Le regroupement d’entreprises doit y devenir une nécessité pouraccroître leur force de développement et de diversification des marchés. Eneffet 87 % des entreprises de moins de 20 salariés exerçant cette activitéreprésentent 39 % des effectifs, 39 % du chiffre d'affaires et 37 % desinvestissements.

30 Source : la sous traitance en chiffres – SESSI Edition 200431 Source : SESSI EAE 2003

Page 17: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

17

Le traitement et revêtement des métaux : une activité de sous-traitanceen croissance.L’activité regroupe des opérations industrielles diverses, telles que lapeinture, le traitement thermique en passant par la galvanisation. Elle a pourobjectif d'améliorer l'aspect, de modifier les caractéristiques physiques ouencore de protéger la pièce. Certaines opérations sont réalisées parl'entreprise de production, alors que pour d'autres plus spécifiques ounécessitant des investissements importants il est fait appel à des entreprisesspécialisées dans le domaine.Dans ce dernier cas les entreprises sont généralement des PMI de moins de20 personnes (82 %) totalisant 28 % des effectifs. Elles réalisent 20 % desinvestissements et 25 % du chiffre d'affaires de la filière. Bien que lessituations soient différentes en fonction du type d'activité, la tendance est àla croissance de l'activité qui a été en moyenne 2.6 % sur le premiersemestre 2004. Néanmoins ce rebond ne doit pas cacher la baisse dumontant des facturations.

La visserie boulonnerie devient une activité de niches technologiques. Lesentreprises réalisant ces fabrications ont du s'adapter à l'évolutiontechnologique et à la mondialisation des marchés. En effet, afin de faire faceà l'importation de produits standards, elles se sont donc spécialisées dans lesfixations haut de gamme, comme la visserie en acier inoxydable et ontdéveloppé des produits de haute technicité. D'autant plus qu'une partie desproduits sont destinés au secteur automobile et aéronautique, secteursexigeant en qualité et sécurité des produits. Les exportations progressent de3 %. Après, deux années d'activité en baisse, 2002 et 2003, le premiersemestre 2004 a connu une reprise importante de la production, avec uneprogression proche des 10%.

La chaudronnerie - tuyauterie connaît un développement fragile,notamment par la concurrence des pays de l'Est, mais aussi des pays en voiede développement, qui entraîne une baisse d'activité et la perte de marchés.Activité de main-d’œuvre, ces difficultés se conjuguent à un déficit enpersonnel qualifié32.Les entreprises de la chaudronnerie - tuyauterie travaillent principalement enpartenariat avec l’industrie en sous-traitance ou en maintenance. De ce fait,leur niveau d’activité est particulièrement sensible à l’effort d’investissementdes différents secteurs notamment celui de l’énergie. Le contexteéconomique actuel, peu favorable aux grands programmes de construction ettouché par l’augmentation du coût de l’acier, matière première essentielle del’activité, influe sur leur rythme de croissance.Les restructurations et les opérations de recentrage se sont amplifiées afin demieux répondre aux besoins des clients auxquels les grands chaudronniers

32 Source : OREF Nord-Pas-de-Calais, Octobre 2003

Page 18: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

18

proposent des contrats de maintenance industrielle globale. De fait lesentreprises de la chaudronnerie s’engagent de plus en plus dans unedémarche qualité pour répondre aux impératifs fixés par les cahiers descharges des clients. Pour cela elles doivent prendre en compte les nouvellesdirectives européennes afférentes à leur activité, mais aussi assimiler cellesde leurs secteurs clients (en particulier dans le secteur de l’agro-alimentaire,mais aussi dans les domaines de la sécurité, de la qualité et del’environnement).Les innovations qui en découlent, notamment par l’utilisation de nouveauxmatériaux, comme les composites, nécessite une adaptation permanente.

Diversification des marchés mais pas seulementLes principaux marchés de la mécanique restent les filières de l’automobile etdu ferroviaire. Pour certaines entreprises, celles de sous-traitance despécialité en particulier, le risque est grand lorsqu’ils sont l’unique débouchécommercial. La parade qui consiste à diversifier ses clients vers d’autressecteurs d’activités, tels l’agro-alimentaire ou la santé, impose la maîtrise denouveaux matériaux ou de process répondant à des normes d’hygiène et desécurité alimentaire. La satisfaction de ces exigences doit bien souvents’accompagner de la valorisation de l’image de l’entreprise en terme dequalité certes mais aussi de propreté et de prévoyance des dangers liés àl’exploitation de ses installations. La recherche de marché à l’export passebien souvent par la prise en considération de ces aspects environnementauxcar la différenciation concurrentielle ne se fait pas sur la seule technique, lesmeilleures pratiques d’entreprise deviennent des critères prépondérants dechoix des donneurs d’ordres.Jean-Jacques Finot, dirigeant de la société Sofinor spécialisée dans lafabrication et le développement d'équipements pour les métiers de bouche etd'équipements pour le milieu hospitalier, exprime ainsi le tournantstratégique pris par son entreprise pour développer ses nouveaux marchés :« Alors que d'autres entreprises délocalisent, nous avons décidé d'investirmassivement dans notre outil de production pour conserver la maîtrise denotre qualité et de notre service » et d’ajouter « Sans innovation, nousserions fortement concurrencés sur les produits standards et sans douteaurions-nous disparu depuis quelques années »33. Ce n'est qu'en amplifiantleur réactivité, en améliorant le service rendu et en misant sur l'innovationque les entreprises de la mécanique pourront se maintenir dans un contextetrès concurrentiel et la montée des pays à bas coût de main-d’œuvre.Toutefois cette réactivité ne doit pas s’exercer au détriment de la rentabilité.Ces entreprises doivent préalablement repenser leur organisation et leurprocédé de fabrication car de telles démarches apportent encore des gains deproductivité insoupçonnés.

33 Source : site www.sofinor.com et résultats de l’enquête PME Innovation 2004 menéepar la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Lille Métropole - www.jinnove.com

Page 19: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

19

III.2. Secteur de la fabrication d’équipementsmécaniques et de machines

Caractéristiques et conjonctureLa région rassemble des établissements de tailles diverses : importantscomme CMD à Cambrai (250 personnes), Thibeau Machines Textiles àTourcoing (199 personnes), et plus petits comme Chapel à Avesnelles,Manergo à Raismes, EODA à Pont sur Sambre qui emploient entre 20 et 30personnes.La situation économique de ce sous-secteur est très variable selon lesproduits. En effet, certains d'entre eux, comme les machines agricoles et lesmachines à usage général ont connu en 2004, un regain de l'indice deproduction (+ 2.6 % sur 1 an pour les machines agricoles et + 8.2 % pourles machines à usage général) par contre, les machines-outils connaissentune chute importante : - 22.3 % sur un an de l'indice de production34.Pour maintenir leur activité, les entreprises régionales de ce secteur doiventse positionner sur des produits «haut de gamme » et à forte technicité, maisfournir également à leurs clients une prestation élargie d’ingénierieindustrielle sur mesure.Cette stratégie nécessite un effort accru d’investissement dans lestechnologies et la R&D. Il faut également une politique volontariste departenariats d’entreprises permettant d’offrir aux clients des fonctionnalitéset des services complets. Beaucoup d’entreprises se sont ainsi engagées dansdes projets de modernisation : elles ont ainsi introduit de nouvelles machinesd’usinage à grande vitesse, d’assemblage par collage, etc.

Fabrication d’équipements mécaniquesSituée au cœur du dispositif industriel, la production d'équipementsmécaniques est soumise à des variations cycliques, amplifiées par rapportaux autres secteurs. Son rythme d'activité dépend en effet étroitement desinvestissements matériels des entreprises, mais aussi de l’évolutiontechnologique des produits car ces équipements sont présents dansl’ensemble des activités industrielles. Sur un plan national, la branche deséquipements mécaniques ne progresse plus depuis 2000. La baisse de lademande intérieure n’est plus compensée par les exportations vers les paysdits « émergents » comme la Chine. Les composants industriels issus de cesecteur sont généralement des sous-ensembles destinés à être intégrés dansdes systèmes plus complexes. Les produits à moindre valeur ajoutée fontl'objet d'une forte concurrence mondiale.Comme ces composants se retrouvent dans des procédés de transformationindustrielle et dans les infrastructures de réseaux (eaux, énergie), leurintégration nécessite une maîtrise de différentes technologies (électronique, 34 Source : Conjoncture industrielle, fiches sectorielles SESSI janvier 2005

Page 20: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

20

informatique). C’est l’ère de la «mécatronique ». Les entreprises de cesecteur développent l’ingénierie avec une conception par simulation etinvestissent fortement dans les services.L’innovation dans ce secteur ne se réalise pas par rupture. Néanmoins, lesapplications foisonnent grâce aux nouvelles techniques. Ainsi les roulementsdotés de capteurs sont devenus actifs. Ils effectuent différents types decontrôle et transmettent les informations correspondantes. De même,l’hydraulique utilise de plus en plus le traitement numérique.La fabrication mécanique connaît des difficultés persistantes, on assiste à unplafonnement de l'activité depuis 2000, et à un affaiblissement en 2004, avecune baisse de 3.7 % de l'indice de production ; de plus les échanges tendentà se détériorer, les exportations baissent de 1%, alors que les importationscroissent de 8 %.

Fabrication de machinesLors des deux dernières décennies, les difficultés traversées par le secteur dela machine-outil ont eu raison de son activité en région qui a quasimentdisparu du paysage régional.Les entreprises se sont orientées vers la production de machines destinées àdes niches technologiques où leur savoir-faire leur permet de restercompétitives (EODA à Pont sur Sambre). Par exemple, les constructeurs demachines pour les industries textiles se spécialisent sur des produits à hautetechnologie : ils accompagnent la croissance des textiles techniques et lademande croissante en fibres non tissées. Ainsi, l’un de ces derniersconstructeurs d’équipements industriels textiles pour le secteur du fil et dunon-tissé, la société tourquennoise Thibeau Machines Textiles est positionnéesur ce marché. En 2002, son dirigeant a été lauréat du Trophée INPI del’Innovation qui distingue les entreprises ou organismes de recherche qui ontsu intégrer la propriété industrielle comme composante essentielle de leurpolitique de recherche, d‘innovation et de développement. En effetl’entreprise détient à ce jour quinze brevets et trois marques en vigueur, etinvestit plus de 5 % du CA dans la Recherche et le Développement.La rénovation et la modernisation des machines, le « retrofit », est aussi unevoie de diversification. Ces activités progressent également en intégrant desfonctions connexes « automatisées » et l’utilisation des nouvellestechnologies de l’information.La recherche est primordiale pour la survie de ce secteur. Elle doit combinerdeux paramètres : la production à très grande vitesse et la précisionmicrotechnique. Ainsi le machinisme agricole (poids de la région : 7 % deseffectifs nationaux)35 est une industrie très innovante : c’est le seul sous-secteur en croissance, qui a enregistré un nouveau bond en début d’année200336. L'électronique embarquée y est de plus en plus importante.

35 Source : SESSI EAE 200336 Source : SESSI EAE 2003

Page 21: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

21

Les innovations doivent répondre aussi à des normes de sécurité très strictespour les opérateurs et apporter des solutions aux problèmes de l’ergonomie.

La situation économique des différentes activités de fabrication de machinesest contrastée :- les machines à usage général présentent une production dynamique, les

exportations croissent de manière importante, + 12 % et les importations+ 8 %, le taux de couverture est excédentaire (111 %)

- les machines agricoles connaissent un plus fort développement desexportations, + 25% contre des importations qui restent stables à + 2 %,confirmant le dynamisme de l’activité ; cependant les échangesextérieurs restent largement déficitaires, avec un taux de couverture de76 %

- autre activité largement déficitaire, celui des machines-outils, avec untaux de couverture d'à peine plus de 50 % ; la demande y stagne

- par contre la situation du secteur des machines spéciales est tout autre,ce secteur est excédentaire avec un taux de couverture de 123 %, maisattention aux importations qui croissent de 4 %, alors que lesexportations baissent de 1 %

III.3. Qualification et âge des actifs37

Grands groupes de qualificationPart en1990

Part en1999 Evolution

Employés 7.5% 7.0% -0.5%

Ouvriers non qualifiés 14.5% 12.6% -2.0%

Ouvriers qualifiés 51.0% 48.5% -2.5%Professions intermédiaires, cadres etingénieurs 25.4% 30.1% 4.8%

Grands groupes de qualificationNiveau moyen de diplôme

- de 30 ans 30 ans et +

Employés BAC CAP/BEP

Ouvriers non qualifiés CAP/BEP CAP/BEP

Ouvriers qualifiés CAP/BEP CAP/BEPProfessions intermédiaires, cadres etingénieurs BAC+2 BAC

37 Analyse DRTEFP février 2005

Page 22: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

22

Grands groupes de qualification(Age moyen) en 1990 en 1999 Evolution

Employés 34.7 38.0 3.3

Ouvriers non qualifiés 33.6 35.0 1.3

Ouvriers qualifiés 37.6 40.7 3.1Professions intermédiaires, cadres etingénieurs 40.3 41.2 1.0

Répartition par tranche d'âge des ouvriers qualifiés en 1990 et 1999

0,0%5,0%

10,0%15,0%20,0%25,0%30,0%35,0%40,0%45,0%

< 30ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 50 ans et +

RP90RP99

Répartition par tranche d'âge des AMT, cadres et ingénieurs en 1990 et 1999

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

35,0%

< 30ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 50 ans et +

RP90

RP99

L’activité de fabrication de machines et d’équipements tire vers le haut lastructure par qualification des emplois. Les ouvriers qualifiés sont enproportion plus nombreux (48.5 % contre 41.2 % en moyenne) ainsi que les

Page 23: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

23

professions intermédiaires et supérieures (30.1 % contre 28.0 % dansl’industrie).Cette forte concentration d’emplois qualifiés s’accompagne d’une élévation duniveau de formation proche de la moyenne.Bien que relativement peu nombreux les emplois d’ouvriers non qualifiésoffrent encore des opportunités d’insertion pour les jeunes de niveauCAP/BEP avec des possibilités de promotion interne.La question du renouvellement de main d’œuvre semble devoir se poser pourles ouvriers qualifiés et à un degré moindre pour les professionsintermédiaires et supérieures, d’autant plus que ce secteur est atomisé etcomposé de petites entreprises moins outillées pour gérer ce type deproblématique.

III.4. MECAFUTUR : un pôle de compétences régionales

La plate-forme de compétences régionales en mécanique MECAFUTUR a étéinaugurée le 11 octobre 2004. Le projet porté par la CCI d’Avesnes a étéfortement soutenu par l’Etat qui en a arrêté le financement lors du ComitéInterministériel de l’Aménagement du Territoire (CIADT) de juillet 2000. Lecoût de l’investissement s’élève à 2 millions € pour partie supporté par desCrédits de Politique Industrielle (170 k€) et des fonds FEDER (440 k€) géréspar la DRIRE. Cette participation contribue à soutenir les efforts des acteurséconomiques d’un territoire dans leur quête d’innovations et de mutationstechnologiques pour son industrie.

Le projet se situe au cœur de la zone industrielle de Grévaux-les-Guides àFeignies, dans un bâtiment neuf appartenant à la CCI d'Avesnes pour lecompte de son Centre de Formation et de Perfectionnement du Hainaut(CFPH) - Pôle Industriel. Au cœur du projet, un atelier de 450 m² est dédié àl’usinage à grande vitesse (UGV), une technologie de pointe qui offre tout àla fois de larges possibilités d’augmenter la productivité des entreprises etd’usiner des matériaux de grande dureté bien au-delà des seuils atteints parles méthodes d’usinage « traditionnel ». Doté de moyens d'usinage trèsperformants, avec un centre de fraisage « cinq axes », d'un centre detournage « six axes », ce projet dispose également d'outils qui permettent enamont la conception et la fabrication assistées par ordinateur, et en aval lecontrôle dimensionnel ou de défauts de structure. Des partenariats sontattendus auprès d’écoles d’ingénieurs telles que Les Mines de Douai etl'Institut Polytechnique du Hainaut-Cambrésis (IPHC), des centrestechnologiques et de recherche régionaux tels que le CETIM, ou deslaboratoires universitaires tels que ceux de l'Université de Valenciennes et duHainaut-Cambrésis, et ce afin d'asseoir la reconnaissance du pôle dans lafilière mécanique.

Page 24: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

24

L’objectif de MECAFUTUR est d’aider les entreprises locales mais aussirégionales (le secteur de la mécanique et de la métallurgie est le premieremployeur régional) à se développer autour de l’UGV. En effet l’utilisation decette technologie, répondant aux exigences de réactivité et de rapidité quipèsent sur les entreprises, implique de reconsidérer les méthodes deconception et les procédés de fabrication de produits mais aussi la gestion deprojets. MECAFUTUR permet ainsi aux entreprises de tester cette technologieavant d’envisager un investissement lourd, de réaliser des prototypes, etd’être conseillées dans leur nouvelle organisation en l’adoptant. Il assureraaussi la formation des futurs opérateurs et des cadres d’entreprises.Parmi les autres objectifs recherchés on notera la possibilité d’une veilletechnologique et stratégique sur les nouvelles techniques et les nouveauxmatériaux, ainsi que le rôle de vitrine extérieure pour l’implantationd’entreprises, souvent à la recherche de partenaires industriels sous-traitantsou intégrateurs performants.MECAFUTUR n’est pas seulement un ensemble de machines perfectionnées,c’est surtout et avant tout un accompagnement global d’un projet industrielqui permettra d’élever le niveau des entreprises régionales et les faireévoluer de la mécanique traditionnelle à celle du futur.

IV. BILAN PROSPECTIF ET ACTIONS

La situation d’ensemble du secteur de la mécanique est très liée à laconjoncture économique du fait des débouchés de ses produits.L’automobile et ses équipementiers sont les premiers marchés des industriesdu secteur de la mécanique qui représentent le premier ensemble desactivités de sous-traitance. De fait, ce secteur doit faire face à de nombreuxdéfis. Les techniques favorisant un approvisionnement sur mesure des clientsse généralisent : fabrication en flux tendu et livraison en «juste à temps ».Les relations avec les grands donneurs d’ordres conduisent les entreprises àune double mutation. D’une part, elles déploient une politique d’alliance avecdes entreprises de métier équivalent afin de répondre aux exigences de taillecritique ; d’autre part, elles recherchent des sous-traitants, y compris dansles pays émergents, exerçant des métiers complémentaires afin de fournirdes pièces complexes ou même des sous-ensembles. L’entreprise française de sous-traitance doit faire preuve à la fois d’un niveaud’excellence dans sa technicité, son inventivité, sa souplesse, sa rapidité deréponse, l’adéquation de sa réponse au problème du client, sa qualité deservice, avec un niveau de prix compétitif, pour parvenir à soutenir cetteconcurrence. La pression sur les prix de vente reste vive, renforcée par uneconcurrence accrue avec la généralisation des appels d’offres via Internet.Ces industries de petite taille n’ont pas d’autre choix que de recourir à desinvestissements importants afin d’assurer des gains de productivité toujourscroissants. La délocalisation des secteurs aval, attirés notamment par les

Page 25: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

25

marchés émergents des PECO, est un nouveau défi lancé à ces entreprises.Ces dernières doivent atteindre une taille suffisante pour pouvoir suivre lesdonneurs d’ordres sur ces nouvelles exigences.Ces professions ne manquent toutefois pas d’atouts. La flexibilité des petitesunités de production est remarquable, en partie grâce au recours à l’intérim.En outre, le taux d’exportation est en augmentation régulière (environ 3%entre 2002 et 2003)38.

Face aux grands donneurs d’ordre, les grandes actions auxquelles la DRIRE aapporté ou peut apporter son concours sont :

- l’alliance entre les entreprises et l’élargissement de l’offre par despropositions de fabrications de plus en plus complètes et complexes(conceptions de sous-ensembles intégrant plusieurs technologies) ou deservice. L’opération PEGASE en Avesnois, qui a été financée par laDRIRE, va dans ce sens : cinq entreprises aux activités complémentairesse sont réunies au sein d’un collectif afin de répondre ensemble à desappels d’offres de grands donneurs d’ordre de la métallurgie (ForcastInternational) ou de l’automobile (MCA à Maubeuge). De mêmel’opération Cap Action portée par Electropole et aussi financée par laDRIRE dont l’objectif est de faire bénéficier aux secteurs industrielstraditionnels régionaux -dont la mécanique- des compétencestechnologiques et techniques de la filière électronique et de les installersur des marchés porteurs

- le développement des marchés à l’international en nouant despartenariats avec des sociétés étrangères. Ainsi avec le soutien de laDRIRE, l’ICAM de Lille a mis en œuvre une opération de prospection endirection des PECO, action appelée « Mutations performantes », quipermet aux PMI régionales de la mécanique de pouvoir tirer profit surplace de cadres autochtones formés à leurs propres pratiques et cultured’entreprise

- l’exploitation de la veille pour définir des stratégies de développementdes entreprises en améliorant la vision de leur environnementconcurrentiel et technologique et en pratiquant l’intelligenceéconomique ; la DRIRE soutient ainsi deux actions, portées par la CRCI,qui illustrent ces besoins : la veille en Biens d’Equipements Industrielssur le Bassin d’emplois de Lens et la Gestion de l’Information Stratégiqueen Biens d’Equipements Industriels (GIS-BEI)

38 Source : Exploitation données SESSI, 2003

Page 26: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

26

- l’amélioration des méthodes d’organisation pour une meilleureconnaissance du produit et des procédés de fabrication (qualité, coûts,délais, déchets)

- la reconception des produits pour l’amélioration des gains deproductivité

- l’intégration de nouveaux procédés, tels le «prototypage rapide»,l’automatisation du pilotage et de la surveillance des procédés pour unemeilleure réactivité aux besoins du marché

- la mise en réseau qui passe par la maîtrise de systèmes d’informationscompatibles avec ceux de leurs clients ou fournisseurs (e-conception,plateaux virtuels, haut débit)

- le développement des compétences sur ces enjeux, notamment parles centres techniques et de formation liés à ce secteur, comme le centrede compétences MECAFUTUR, co-financé par la DRIRE

- le rapprochement des Ecoles d’ingénieurs et des laboratoires desuniversités régionales, pour inciter à la recherche et à l’innovationdans les entreprises

Page 27: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

27

SOURCES D’INFORMATION

Entreprises visitées, rencontres

Entreprise ou typede rencontre

Ville Personnerencontrée

Fonction

Place Berlaimont M.BouteauMme Bouteau M.BeauvoiseM.Gillet

PDG Directeur Général DAFResponsable deproduction

MTD Rousies M.Richard Directeur

Hubière Fourmies M.Blaise Directeur Commercial

Laine Thiebaut Curgies M.Taton PDG

TMGP Avesnelles M.Mortier Directeur

Focus Industrie Bailleul M.Petranto Directeur

Piazza Onnaing M.Piazza PDG

Stiona Sains du Nord M.Durin PDG

SARL Laurent Trélon M.Laurent Gérant

Avenir de lamécanique dans leNord – Pas-de-Calais

Marcq en Baroeul Conférence

Mécafutur Feignies M.Barsoum Directeur

Quantum Marly M.Amiel PDG

La GTM France Denain M.HoffmanM.Blas

PDGResponsable financier

Delos St Amand M.Berroyer Président

TPS Maubeuge M.PrissetteM.Okrasewski

PrésidentResponsable de site

Balsa Pont sur Sambre M.Galpin Gérant

Akers Berlaimont M.Cabonna Directeur du site

Eur@tool Raismes M.Houpe Directeur

Fonderie Acierie de laHaute Sambre

Berlaimont M.Fouquet Directeur Général

Obled Sacsum Valenciennes M.AgogueM.Begin

Directeur GénéralDirecteur Général

Manergo Raismes M.Sant Président

Anvar Lille M.DybaM.Monsterlet

Chargé d’affairesChargé d’affaires

FIM Marcq en Baroeul M.Dutreste Délégué régional

Page 28: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

28

CETIM Senlis M.OrlansM.Prangère

Chargé de missionChargé de mission

Dembiermont Hautmont M.SpezzapriaM.Bédu

Vice PrésidentResponsable desservices administratifet financier

Cornil Berlaimont M.Cornil Gérant

Sofinor Bois-Grenier M.Finot Président

Bibliographie

Type de document Auteur Titre du document Date desinformations

CD-Rom MINEFI -SESSI

Référence chiffres clés :- Sessi Régions – l’industrie

française- Sessi Entreprises –

l’industrie française en 300secteurs

Edition 2004

Site Internet :www.industrie.gouv.fr

Ministère del’Industrie

Chiffres clés etdocumentation / statistiquesindustrielles / conjoncturesindustrielles / fichessectorielles

Mars 2005

Publication MINEFI -SESSI

Production industrielle (horssérie) chiffres clésLa sous-traitance en chiffres

Edition 2004

Dossier CETIM -Informations

Sous-traitance en mécaniqueTémoignages et perspectives

Décembre2003

Publication FIM - CETIM Technologies prioritaires enmécanique

Edition 2002

Page 29: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

29

CONTACTS

Associations

Nom Activité principale Contact

MECAWEB Annuaire de la Mécanique en France www.mecaweb.info/index.aspSF2M Société Française de Métallurgie et

de Matériauxperso.wanadoo.fr/sfmm.asso/

ATTT Association Technique de TraitementThermique

www.attt.org/

AFPR Association Française dePrototypage Rapide

www.afpr.asso.fr/

ADEFIM Association de Développement desFormations des Industries de laMétallurgie

www.adefim-rp.org/

AMICS Association de la MécaniqueIndustrielle et de ConstructionsSpéciales

www.mecamics.com/

IREPA Centre de ressource technologiquedes applications industrielles deslasers de puissance

www.irepa-laser.com/francais/index.html

Syndicats

Nom Activité principale Contact

UIMM Union des industries et des métiers de lamétallurgie

www.uimm.fr

FIM Fédération des industries mécaniques www.fim.net

UDIMETAL Union des industries de la métallurgie www.udimetal.fr

MTPS Union des industries d’équipement pour laconstruction, les infrastructures, la métallurgie

www.mtps.ord

SITS Syndicat général des industries de matériels etprocédés pour les traitements de surfaces

www.sits.fr

SNCT Syndicat national de la chaudronnerie, tôlerie etde la tuyauterie industrielle

www.sntc.org

SYMAP Syndicat de la machine outil, du soudage, del’assemblage et de la productique associée

www.symap.com

UCMTF Union des constructeurs de matériel textile deFrance

www.ucmtf.com

MHP Association française la mécanique de la hauteprécision

www.mhp-France.com

Page 30: RESUME Synthèse : Mécanique, travail des métaux et ...a.bouque.eurotech.free.fr/dp3_prof/dp3_activites/a_decouverte_des... · Mécanique, travail des métaux, fabrication de machines

Mécanique, travail des métaux,fabrication de machines etd’équipementsJuin 2005

DRIRE Nord - Pas-de-Calais

30

Universités et laboratoires

Nom Villed’implantation

Objet Contact

CETIM Senlis R&D – Veille -Prestations

http://www.cetim.fr/

ENSAM Lille R&D -Prestations

http://www.lille.ensam.fr/

ICAM Lille R&D -Prestations

http://icam.groupe-icam.fr/page-accueil.html

Ecoles des Mines Douai R&D -Prestations

http://www.ensm-douai.fr/

Salons, colloques, événements

Nom del’événement

Date del’événement

Ville del’événement

Contact

MIDEST 2005 15 au 18 novembre2005

Paris www.midest.com

REGIOTECH 5 au 7 avril 2005 Lille www.norexpo.fr/industrie

TRANSFOMETAL 8 au 11 mars 2005 Lyon www.tranfometal.com