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RETOUR SÉANCE DE PROJET DE LOI ÉGALITÉ RÉELLE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES Paris, le 03.02.2014 Pascale BAUDRY Camille PÉREZ Clémence LECOEUR l’a réaffirmé : ce projet de loi a pour objectif de répondre aux situations concrètes d’inégalité et de discrimination ; il a d’ailleurs fait évoluer le titre du projet de loi, qui «doit permettre de passer de l’égalité des droits à l’égalité réelle». Chaque année, ce sont plus de 200 000 femmes qui sont victimes de violences de la part de leur ancien ou actuel conjoint. En 2012, ce sont 166 femmes et 31 hommes qui sont décédés des suites de violences qui leur ont été faites par leur compagnon ou compagne. D’autre part, 96 % des personnes qui prennent un congé parental sont des femmes, et une femme sur deux interrompt son activité tandis que seul un père sur neuf a réduit ou arrêté son activité profession- nelle. Le taux d’emploi des femmes est de 9 % in- férieur à celui des hommes, et si les hommes ne sont que 6.9 % à travailler à temps partiel, les femmes sont 30.2 %. L’écart de salaire horaire entre femmes et hommes atteignait 18 % en 2010, et seules 17.6 % des femmes exercent des fonctions de dirigeantes. Enfin, en 2010, les hommes n’effec- tuaient qu’un quart des tâches domestiques. Contexte Ainsi que l’a rappelé Axelle Lemaire : « les droits des femmes ont connu en quelques années une avancée spectaculaire. En un temps pas si lointain, les Françaises n’avaient pas le droit de voter, d’exer- cer une activité professionnelle et d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leur conjoint ou encore d’exercer l’autorité parentale sur leurs en- fants : le chef de famille, c’était l’homme. Jusqu’en 1975, elles risquaient d’être poursuivies pénalement pour avoir mis un terme à une grossesse non dési- rée et mettaient leurs vies en danger pour choisir celle qu’elles voulaient mener. Que de progrès ac- complis en si peu de temps ! ». Sébastien Denaja REPÈRES Conseil des ministres : 3 juillet 2013 Vote en 1ère lecture au Sénat : 17 septembre 2013 : seul le groupe UMP a voté contre le texte Vote en 1ère lecture à l’Assemblée nationale : 28 janvier 2014 : 359 pour - 24 contre (dont 21 UMP et 2 non-inscrits d’extrême-droite) Rapporteur : Sébastien DENAJA Responsable et rapporteure pour avis affaires culturelles et éducation : Valérie CORRE et Sylvie TOLMONT Responsable et rapporteure pour avis affaires sociales : Barbara ROMAGNAN et Monique ORPHÉ Rapporteure pour avis Délégation droits des femmes : Catherine COUTELLE Responsable SRC : Axelle LEMAIRE La liberté, l'égalité, la dignité des femmes, c'est une cause universelle. C'est l'une des grandes causes qui fait que nous sommes la République française (...). Ce n'est pas l'enga- gement d'une journée, ce n'est pas le combat d'une année (...) cette cause là est la justifica- tion de tout mandat exercé au nom du peuple français. » François Hollande - 7 mars 2013

Retour sur le projet de loi Egalité Femmes-Hommes

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RETOUR SÉANCEDE

PROJET DE LOI ÉGALITÉ RÉELLE ENTRE LES FEMMESET LES HOMMES

Paris, le 03.02.2014Pascale BAUDRY

Camille PÉREZClémence LECOEUR

l’a réaffirmé : ce projet de loi a pour objectif derépondre aux situations concrètes d’inégalité et dediscrimination ; il a d’ailleurs fait évoluer le titre duprojet de loi, qui «doit permettre de passer del’égalité des droits à l’égalité réelle».

Chaque année, ce sont plus de 200 000 femmesqui sont victimes de violences de la part de leurancien ou actuel conjoint. En 2012, ce sont166 femmes et 31 hommes qui sont décédés dessuites de violences qui leur ont été faites par leurcompagnon ou compagne.

D’autre part, 96 % des personnes qui prennent uncongé parental sont des femmes, et une femme surdeux interrompt son activité tandis que seul un pèresur neuf a réduit ou arrêté son activité profession-nelle. Le taux d’emploi des femmes est de 9 % in-férieur à celui des hommes, et si les hommes nesont que 6.9 % à travailler à temps partiel, lesfemmes sont 30.2 %. L’écart de salaire horaire entrefemmes et hommes atteignait 18 % en 2010, etseules 17.6 % des femmes exercent des fonctionsde dirigeantes. Enfin, en 2010, les hommes n’effec-tuaient qu’un quart des tâches domestiques.

Contexte

Ainsi que l’a rappelé Axelle Lemaire : « les droitsdes femmes ont connu en quelques années uneavancée spectaculaire. En un temps pas si lointain,les Françaises n’avaient pas le droit de voter, d’exer-cer une activité professionnelle et d’ouvrir uncompte en banque sans l’accord de leur conjoint ouencore d’exercer l’autorité parentale sur leurs en-fants : le chef de famille, c’était l’homme. Jusqu’en1975, elles risquaient d’être poursuivies pénalementpour avoir mis un terme à une grossesse non dési-rée et mettaient leurs vies en danger pour choisircelle qu’elles voulaient mener. Que de progrès ac-complis en si peu de temps ! ». Sébastien Denaja

REPÈRES

Conseil des ministres : 3 juillet 2013

Vote en 1ère lecture au Sénat :17 septembre 2013 : seul le groupe UMP a votécontre le texteVote en 1ère lecture à l’Assemblée nationale :28 janvier 2014 : 359 pour - 24 contre (dont 21UMP et 2 non-inscrits d’extrême-droite)

Rapporteur : Sébastien DENAJA Responsable et rapporteure pour avis affairesculturelles et éducation : Valérie CORRE etSylvie TOLMONTResponsable et rapporteure pour avis affairessociales : Barbara ROMAGNAN et MoniqueORPHÉRapporteure pour avis Délégation droits desfemmes : Catherine COUTELLE

Responsable SRC : Axelle LEMAIRE

La liberté, l'égalité, la dignité des femmes,c'est une cause universelle. C'est l'une desgrandes causes qui fait que nous sommes laRépublique française (...). Ce n'est pas l'enga-gement d'une journée, ce n'est pas le combatd'une année (...) cette cause là est la justifica-tion de tout mandat exercé au nom du peuplefrançais. »François Hollande - 7 mars 2013

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politiques ne respectant pas les objectifs de parité,et ce dès la prochaine législature, (article 18). Deplus, pour les élections municipales à venir, la loiinstaure l’obligation aux têtes de liste de présen-ter un second de sexe opposé. Elle implique parailleurs de modifier le code du sport pour intro-duire « une évolution vers la parité dans les moda-lités de désignation des représentants pour lesinstances de gouvernance des fédérations spor-tives agréées » (article 19) ; de permettre unereprésentation équilibrée dans les chambres decommerce et d'industrie (article 21) ; de mettre enplace des listes paritaires pour les élections auxchambres d'agriculture (article 22).

Les plus du Groupe SRC

Droit à l’IVG : en commission, un amendement dugroupe porté par la responsable Axelle Lemairesupprimant la notion de « détresse » de la femmeayant recours à l’IVG a été adopté. Le droit françaisactuel spécifie que la femme qui souhaite avorterdoit justifier elle-même d’un état de détresse. Lesdéputés réaffirment ici que l’IVG n’est pas uneconcession, mais un droit à part entière.

Délit général de harcèlement : Sébastien Denajas’est attaqué aux problèmes de harcèlement,notamment chez les jeunes, en créant un délitgénéral de harcèlement, avec une aggravation despeines en cas de communication par l’utilisationd’un moyen de communication en ligne. Les faitsde harcèlement répété ayant entrainé une dégra-dation de la santé physique ou mentale de lavictime seront désormais punis d’un an d’empri-sonnement et de 15 000 euros d’amende.

Suppression du « bon père de famille » dans lecode civil : cet amendement porté par le Groupeécologiste vise à remplacer les occurrences del’expression « bon père de famille » par « raison-nable » ou « raisonnablement » afin d’en finir avecune expression totalement désuète.

Objectif du texte

L'article 1er illustre l’esprit de cette loi cadre en in-citant les pouvoirs publics à engager des actionsen faveur de l'égalité entre les femmes et leshommes.

Le titre I (articles 2 à 5) traite de la vie profession-nelle au travers des questions d’égalité salarialeentre femmes et hommes et du congé de parenta-lité.

Le titre II (article 6) s’attaque au problème des pen-sions alimentaires non versées. Il met en place uneexpérimentation créant progressivement unegarantie publique contre ces impayés.

Le titre III (articles 7 à 17) contient des mesures ren-forçant la protection des personnes soumises auxviolences conjugales, notamment en permettantde prendre des mesures de protection d’urgence,avec des délais de traitement réduits, et dans lesmeilleurs conditions pour la victime (article 7). Leconjoint violent est désormais la personne dési-gnée à quitter le logement du couple (article 9). Parailleurs, les femmes étrangères, quelles que soientleurs situations, pourront bénéficier de l’ordon-nance de protection. Est instauré un dispositif detéléprotection en cas de danger, permettant d’aler-ter les autorités publiques. Ce dispositif est assortid’un procédé de géolocalisation en cas de dé-clenchement de l’alerte. La loi instaure un stage desensibilisation à la prévention et à la lutte contreles violences sexistes (article 15). Les articles 16 et17 visent à lutter contre les stéréotypes sexistes vé-hiculés par les média en donnant plus de pouvoirau CSA. L’article 17ter instaure l’interdiction desconcours de beauté (« mini-miss ») pour enfants demoins de treize ans.

Le titre IV (articles 18 à 23) a pour objet la mise enœuvre de l'objectif constitutionnel de parité. Les me-sures proposées ont notamment pour but de ren-forcer la réduction du montant attribué aux partis

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cès à un IVG sûr et légal concerne aujourd’hui lesfemmes de toutes origines et de tous milieux. Il apermis d’éviter les morts et les lourdes séquellesdues aux avortements clandestins. Il n’est pas utilede rappeler dans quelles conditions les jeunesfemmes allaient se faire avorter avant la loi Veil, niles différences de traitements liées aux moyensfinanciers de ces dernières. Alors Jean-FrédéricPoisson et certains de ses collègues marchent dansles pas du Front National, les députés de la majo-rité ont souhaité affirmer haut et fort que l’Inter-ruption Volontaire de Grossesse (IVG) n’est pas uneconcession, mais bien un droit à part entièrereconnu à chaque femme.

Journée de Retrait de l’École : la journée deretrait de l’école qui s’est déroulée le 24 janvier2014 a été lancée par Farida Belghoul, militanteproche d’Alain Soral et des milieux d’extrême-droite. Celle qui invite les femmes à porter desrobes pour laisser les pantalons aux hommes,accuse Vincent Peillon de vouloir enseigner lathéorie des genres et la pratique sexuelle dès lamaternelle. Il n’est bien évidemment en aucun casquestion de cela. Le programme visé est l’ABCDde l’égalité (consultable sur le site Internet du mi-nistère de l’Éducation nationale) qui lutte contre lesstéréotypes et les inégalités entre les femmes etles hommes, et qui sera mis en place à la rentrée2014 dans dix académies. Ainsi que le rappelleVincent Peillon : « Jamais nous ne renoncerons àl'enseignement de l'égalité que nous inscrivonsaux frontons de toutes nos écoles. Nous lutteronset nous continuerons de le faire contre toutes lesdiscriminations, contre le racisme, contre lesinégalités.» r

Lutte contre les mariages forcés : un amende-ment du Groupe a été adopté afin de renforcer l’ar-senal juridique pour lutter contre les mariagesforcés : il prévoit la possibilité d’annuler un mariageconclu ne respectant pas les règles du code civil enmatière de consentement.

Parité et financement des partis politiques : leprojet de loi augmente le montant de la retenuepossible sur l’aide publique aux partis ou groupe-ments politiques qui ne respectent pas la parité.À l’initiative de Bruno Le Roux, la commission desLois a relevé le taux de modulation financièreapplicable à la première fraction de l’aide publiqueattribuée aux partis politiques qui ne respectentpas la parité à 200 %.

Renforcement du droit des pères salariés : leGroupe a fait évoluer le droit des pères salariés enleur accordant une protection contre le licencie-ment lors des quatre semaines qui suivent l’accou-chement et en leur octroyant trois autorisationsd’absence pour assister à certains examens préna-taux.

Ripostes

Déremboursement de l’IVG : quatorze députésUMP et non-inscrits ont déposé un amendementvisant à dérembourser l’IVG. La notion de détressemorale justifie selon eux à elle-seule le rembourse-ment de l’avortement, considéré alors comme unacte médical. Le « droit d'apprécier elle-même sisa situation justifie l'interruption de sa grossesse »est reconnu à la femme majeure depuis 1980. L’ac-

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