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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 09 du 22 au 27 – 02 - 2016 PATRONAT Pierre Gattaz : « J’espère que la loi El Khomri ne sera pas dénaturée »23 février 2016 les échos Pierre Gattaz, président du Medef, était ce mardi 23 février 2016 l’invité de la matinale des Echos. Réforme de l’assurance chômage et loi El Khomri : pour Pierre Gattaz, ces deux dossiers sont intimement liés. Déterminé à réduire le chômage, le président du Medef plaide pour un marché du travail déverrouillé, en prenant exemple sur nos voisins européens. Une multitude de pistes pour réformer l’Unédic Alors que le régime de l’Unedic accumule les dettes et les déficits, les négociations sur les règles de l’assurance chômage ont débuté lundi soir. Dégressivité des allocations, réforme du système d’indemnisation des seniors ou des intermittents, pour Pierre Gattaz, les solutions sont multiples. « Vous avez un panel d’une quinzaine de solutions qui n’ont pas été dévoilées par respect pour les négociateurs que nous sommes. » Plaidoyer pour la loi El Khomri Invité ce mardi matin sur RTL, Manuel Valls a défendu le projet de réforme du Code du travail , réaffirmant sa volonté de « réformer jusqu’au bout ». Une détermination partagée par Pierre Gattaz, qui estime que le projet de loi El Khomri « va dans le bon sens ». « Cette loi est de nature à débloquer le marché du travail et donc à créer de l’emploi », insiste-t-il. S’inspirer de nos voisins européens pour lutter contre le chômage Pour justifier la nécessité d’une flexisécurité à la Française, Pierre Gattaz prend l’exemple des pays européens qui ont réussi à réduire leur taux de chômage. « Les Espagnols ont déverrouillé leur marché du travail, ils ont créé 600 000 emplois en un an, les Italiens ont fait le Jobs Act, ils ont créé 300 000 emplois en un an GOUVERNEMENT Droit du travail : "On va réformer jusqu'au bout", assure Valls 24 février 2016 les échos Défendant mardi sur RTL son projet de réforme du droit du travail, le Premier ministre Manuel Valls, s'est voulu à la fois rassurant et pédagogue. Etrillé par la presse qui fustige "l'irrésolution" qui règne au sein de l'exécutif autour du projet de réforme du Code du travail, le Premier ministre Manuel Valls a, mardi au micro de RTL, réaffirmé son credo : "Il faut réformer ce pays et on va le reformer jusqu'au bout !". Ceci, tout en se voulant à la fois rassurant et pédagogue. Rassurant tout d'abord, quand il assure que le texte du projet de loi qui sera soumis au vote des parlementaires aura été "discuté et amendé". Interrogé sur l'éventualité d'un recours au 49-3 pour faire passer le projet de loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri, Manuel Valls a jugé qu'il n'était "pas sûr que ce soit la question essentielle". Le texte a été "arbitré", envoyé au Conseil d'Etat, va passer au conseil des ministres le 9 mars, avant d'arriver à l'Assemblée, où "le débat va se poursuivre" à partir du 4 avril, a-t-il rappelé Je ne doute pas un seul instant que le 9 mars le texte soit adopté en Conseil des Ministres "Je ne suis pas troublé par le débat", y compris au sein du gouvernement, a-t-il aussi assuré à propos 1 UD FO 37

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

Semaine 09 du 22 au 27 – 02 - 2016

PATRONAT

Pierre Gattaz : « J’espère que la loi El Khomri ne sera pas dénaturée »23 février 2016 les échos Pierre Gattaz, président du Medef, était ce mardi 23 février 2016 l’invité de la matinale des Echos. Réforme de l’assurance chômage et loi El Khomri : pour Pierre Gattaz, ces deux dossiers sont intimement liés. Déterminé à réduire le chômage, le président du Medef plaide pour un marché du travail déverrouillé, en prenant exemple sur nos voisins européens. Une multitude de pistes pour réformer l’Unédic Alors que le régime de l’Unedic accumule les dettes et les déficits, les négociations sur les règles de l’assurance chômage ont débuté lundi soir. Dégressivité des allocations, réforme du système d’indemnisation des seniors ou des intermittents, pour Pierre Gattaz, les solutions sont multiples. « Vous avez un panel d’une quinzaine de solutions qui n’ont pas été dévoilées par respect pour les négociateurs que nous sommes. » Plaidoyer pour la loi El Khomri Invité ce mardi matin sur RTL, Manuel Valls a défendu le projet de réforme du Code du travail , réaffirmant sa volonté de « réformer jusqu’au bout ». Une détermination partagée par Pierre Gattaz, qui estime que le projet de loi El Khomri « va dans le bon sens ». « Cette loi est de nature à débloquer le marché du travail et donc à créer de l’emploi », insiste-t-il. S’inspirer de nos voisins européens pour lutter contre le chômage Pour justifier la nécessité d’une flexisécurité à la Française, Pierre Gattaz prend l’exemple des pays européens qui ont réussi à réduire leur taux de chômage. « Les Espagnols ont déverrouillé leur marché du travail, ils ont créé 600 000 emplois en un an, les Italiens ont fait le Jobs Act, ils ont créé 300 000 emplois en un an

GOUVERNEMENT Droit du travail : "On va réformer jusqu'au bout", assure Valls 24 février 2016 les échos Défendant mardi sur RTL son projet de réforme du droit du travail, le Premier ministre Manuel Valls, s'est voulu à la fois rassurant et pédagogue. Etrillé par la presse qui fustige "l'irrésolution" qui règne au sein de l'exécutif autour du projet de réforme du Code du travail, le Premier ministre Manuel Valls a, mardi au micro de RTL, réaffirmé son credo : "Il faut réformer ce pays et on va le reformer jusqu'au bout !". Ceci, tout en se voulant à la fois rassurant et pédagogue. Rassurant tout d'abord, quand il assure que le texte du projet de loi qui sera soumis au vote des parlementaires aura été "discuté et amendé". Interrogé sur l'éventualité d'un recours au 49-3 pour faire passer le projet de loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri, Manuel Valls a jugé qu'il n'était "pas sûr que ce soit la question essentielle". Le texte a été "arbitré", envoyé au Conseil d'Etat, va passer au conseil des ministres le 9 mars, avant d'arriver à l'Assemblée, où "le débat va se poursuivre" à partir du 4 avril, a-t-il rappelé

Je ne doute pas un seul instant que le 9 mars le texte soit adopté en Conseil des Ministres "Je ne suis pas troublé par le débat", y compris au sein du gouvernement, a-t-il aussi assuré à propos

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des doutes exprimés notamment par Ségolène Royal ou Marisol Touraine, tout en demandant aux ministres de "s'engager pleinement" car c'est "un défi considérable pour la France". Un "message de confiance" Pédagogue ensuite. Après avoir assuré vouloir "sortir de la confrontation stérile entre les entreprises et les salariés", il déclare : "Moi, je veux convaincre d'abord les Français" mais aussi les parlementaires que "cette réforme est utile". "Pourquoi préjuger de l'intelligence collective", a demandé le Premier ministre, en appelant à un débat "serein" et en souhaitant que l'on soit "capable de dépasser les clivages traditionnels". A ceux qui lui reprochent une réforme marquée à droite, trop favorable aux employeurs, il cite des nouveaux droits prévus pour les salariés comme le Compte personnel d'activité (CPA) pour attacher une série de droits sociaux (formation, pénibilité) à la personne, et non au statut. Cette loi est "un message de confiance aux entrepreneurs et aux salariés", a-t-il ajouté, démentant qu'il s'agisse de "sacrifices" imposés aux salariés. "Être de gauche, assure l'hôte de Matignon, c'est regarder la réalité en face. Le progressisme c'est de faire en sorte que les entreprises ça marche". "Le chef d'entreprise ne doit plus avoir peur d'embaucher" A un auditeur de RTL, chef d'entreprise, qui lui demandait s'il résisterait à la "pression sociale" pour l'adoption de ce texte, il a répondu : "J'irai jusqu'au bout". Mais Manuel Valls n'est pas au bout de ses peines. En effet, une intersyndicale opposée à son projet de texte est en train de se constituer et la pétition adressée à Myriam El Khomry a déjà recueilli près de 300.000 signatures. Le projet de loi de qui porte son nom prévoit notamment la primauté des accords d'entreprises en matière de temps de travail, la possibilité de référendums pour valider des accords minoritaires, une sécurisation juridique du licenciement économique pour les entreprises, des indemnités prud'homales plafonnées en cas de licenciement abusif et un recours facilité au forfait-jour dans les petites entreprises.

Annick Girardin : «Un geste salarial serait un signal important pour les fonctionnaires » 24 février 2016 Les échos La nouvelle ministre de la fonction publique, Annick Girardin, a reçu la totalité des organisations syndicales mardi et mercredi. Elle dresse le bilan de ces entretiens. Quels enseignements tirez-vous de vos rencontres avec les syndicats ? Ces rencontres nous ont d’abord permis de faire connaissance, car nos chantiers ne vont pas manquer pour ces 15 prochains mois. Je leur ai fait part de ma volonté de dialogue. C’est la méthode que j’ai appliquée dans mes précédentes fonctions. Je vais continuer avec les partenaires naturels que sont les syndicats dans la fonction publique. Nous aurons des rendez-vous réguliers. Ils sont tous demandeurs d’une hausse rapide des salaires… Le rendez-vous salarial est pour eux une urgence, et j’en suis parfaitement consciente. Je leur ai donc garanti que cette négociation, qui devait se tenir à la fin du mois de février, ne serait pas renvoyée aux calendes grecques, comme cela a pu être perçu, mais qu’elle se tiendrait au mois de mars. Nous tenons les engagements pris dans le protocole sur les carrières, même si celui-ci n’a pas été approuvé par les syndicats réunissant 50 % des voix. Où en est-on de la mise en œuvre de ce protocole ? Nous allons maintenir le rythme qui était prévu, à savoir sortir les quelque 500 textes réglementaires à modifier avant la fin de cette année. Un effort de communication sur les nombreuses avancées qu’il comporte va aussi être fait vis-à-vis des fonctionnaires, qui en sont pour l’instant peu informés. D’ailleurs je cherche un moyen technique d’établir un contact direct avec chaque fonctionnaire. La Cour des comptes avait estimé son coût global à 4 à 5 milliards d’euros … Nous allons refaire un calcul définitif quand les dernières grilles seront finalisées, mais je ne conteste pas ces ordres de grandeur, qui n’évolueront qu’à la marge. Ce protocole représente un investissement majeur. Le deuxième pilier, à venir, portera sur la négociation salariale.Le protocole précisait que la négociation salariale dépendrait des conditions économiques, or celles-ci ne sont guère favorables. Aurez vous de réelles marges de manœuvre ? Je reste prudente. Oui, le contexte économique et budgétaire n’est objectivement pas favorable, avec notamment une inflation plus faible que prévu. Rien n’est décidé aujourd’hui.

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Est-il possible que le point d’indice reste gelé ? Je crois, au terme de mes premiers contacts avec les syndicats, que les fonctionnaires, qui ont beaucoup contribué à l’effort de redressement des finances publiques, ont un vrai besoin de reconnaissance. Si nous en avons la possibilité, un geste salarial, même symbolique, serait un signal important. Quels sont les autres dossiers que vous comptez ouvrir d’ici au printemps 2017 ? Les sujets ne manquent pas. Il y a les chantiers déjà ouverts comme l‘amélioration de la santé au travail ou encore la loi déontologie. Le texte arrive en commission mixte paritaire le 29 mars. La version adoptée par le Sénat ne correspond pas au projet présenté par le gouvernement sur un certain nombre de points soulevés et inquiète à juste titre les syndicats. Je vais rencontrer les rapporteurs de ce texte à l’Assemblée et au Sénat pour en discuter. Le compte personnel d’activité qui va aussi bénéficier aux fonctionnaires mais qu’il faut adapter aux spécificités de la fonction publique est aussi un sujet majeur. Autres dossiers : les questions de l’égalité femme-homme, le projet de loi sur l’égalité réelle et la citoyenneté auquel nous allons contribuer, le développement de l’apprentissage, la mobilité professionnelle, ou la réforme de la formation professionnelle. Comment allez-vous procéder plus précisément sur le CPA ? J’ai conscience des interrogations et des attentes que suscite le CPA sur les questions de prévention de la pénibilité puisque dans la fonction publique, certains agents bénéficient de ce que l’on appelle le service actif qui leur permet d’anticiper leur départ en retraite. Nous allons ouvrir une concertation sur ce sujet du CPA avec les syndicats de fonctionnaires avec l’objectif d’aboutir dans les neuf mois. Son résultat sera traduit dans une ordonnance que la future loi Travail va nous autoriser à prendre. Quel est le climat social aujourd’hui dans la fonction publique ? La fonction publique a un rôle particulier à jouer dans notre société. On n’y rentre pas par hasard. C’est un engagement personnel au service de la communauté. Etant moi-même fonctionnaire je parle en connaissance de cause. Mais aujourd’hui, cette notion d’engagement est parfois mise à mal. Par ailleurs, nous devons mener une réflexion sur ce que doit être la fonction publique du 21ème siècle. Certaines organisations syndicales le demandent et je les rejoins sur cette nécessité. Parmi les enjeux, figurent la transition énergétique ou numérique , la nécessité de renforcer l’information des citoyens, de permettre plus de passerelles entre les trois versants de la fonction publique, mais aussi dans le privé ou d’ouvrir davantage les recrutements à la diversité. Sous quelle forme ? Un dialogue avec les organisations syndicales, bien sûr, mais pas seulement, les fonctionnaires également. Les autres ministères pourront y contribuer. Et je vais multiplier les rencontres avec les chercheurs. Je me donne un an pour boucler les travaux et proposer des mesures. Où en est la mission sur le temps de travail confiée à Philippe Laurent ? L’échéance n’a pas changé. Le dossier a été ouvert à l’automne, Philippe Laurent doit remettre son rapport au Premier ministre fin mars. Ce travail n’a pas pour objectif de revenir sur les 35 heures hebdomadaires.

El Khomri prête à amender sa réforme LE 25/02 LES ÉCHOS

La ministre du Travail est disposée à bouger, mais elle ne dit pas sur quoi. La CFDT veut des réponses rapides. Le gouvernement « discute avec une organisation syndicale, il discute avec la CFDT », a protesté Jean-Claude Mailly, le leader de FO, jeudi matin sur Radio Classique. Peu après, la Rue de Grenelle appelait le siège de FO pour arrêter une date. Ce n’était pas forcément prévu comme cela, mais la pression des plus contestataires a contraint Myriam El Khomri à formaliser un tour de table avec tous les syndicats. Première à être reçue, jeudi, la CFDT est ressortie persuadée que la ministre « semble avoir compris qu’il fallait bouger des choses substantielles sur son texte ». Mais « sur le fond, elle attend d’avoir reçu tout le monde avant de donner une réponse sur ce qu’elle va et peut bouger », a précisé le numéro deux de la CFDT, Véronique Descacq, aux « Echos ». Pression du terrain Le temps presse. Les syndicats vont se revoir le 3 mars. Tous participeront le matin à une réunion au siège de l’Unsa pour travailler sur le fond du projet de loi. Puis, au siège de la CGT, se retrouveront ceux qui veulent mobiliser le 31 mars. A priori, la CGT, donc, FO, la FSU, Solidaires, ainsi que les trois organisations de jeunesse UNEF, UNL et FIDL. Mais même du côté des syndicats réformistes, on n’exclut pas de mobiliser si besoin, à l’instar de la CGC qui a menacé jeudi de manifester « si rien ne bouge ». La pression du terrain est forte pour tout le monde. De nombreux syndicats relaient la pétition anti-loi El Khomri, dont certains de la CFDT. Les rendez-vous rue de Grenelle vont s’étaler au moins jusqu’au 1er mars. « Il faut une réponse avant le 3 mars, sinon on ne sait pas ce qui peut se passer, surtout si la présentation du projet en Conseil des ministres est maintenue au 9 mars », insiste Véronique Descacq.

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Plusieurs points clefs sont identifiés. Sur le licenciement économique, la CFDT refuse que les difficultés de l’entreprise soient appréciées sur le seul territoire national, craignant que des groupes s’organisent pour que leur filiale française ait de moins bons résultats. Supprimer cette mesure, qui cible les multinationales, pourrait permettre de conserver d’autres dispositions qui sécurisent le licenciement pour les PME. De même, le plafonnement des indemnités aux prud’hommes pour licenciement abusif, dénoncé par tous les syndicats, pourrait évoluer, en particulier la limitation à 15 mois de salaire pour un salarié ayant plus de 20 ans d’ancienneté. Les syndicats réformistes contestent aussi le renvoi à la décision unilatérale de l’employeur, en l’absence d’accord, sur la modulation du temps de travail et le recours au forfait jours dans les PME de moins de 50 salariés. Des sujets qui seront difficiles à dénouer

EMPLOI

L'Unedic prévoit un recul plus faible que prévu du chômage en 2016 24 février 2016, Reuters Alors qu'il tablait à l'origine sur 51 000 demandeurs d'emplois en moins cette année, l'Unedic prévoit désormais un recul de 25 000 chômeurs de catégorie A. L'Unedic a revu à la hausse ce mardi 23 février ses prévisions sur l'évolution du nombre de chômeurs, tablant désormais sur un recul de 25 000 demandeurs d'emplois de catégorie A (sans aucune activité) cette année alors qu'il en attendait 51 000 de moins auparavant. Leur total atteindrait ainsi 3,566 millions fin 2016. En ajoutant les catégories B et C, il progresserait de 26 000, à 5,502 millions, là où l'organisme gestionnaire de l'assurance chômage anticipait précédemment une baisse de 1 000 unités. Pour 2017, l'Unedic escompte une nouvelle baisse de 26 000 du nombre de demandeurs de catégorie A et une hausse de 10.000 des demandeurs de catégories A, B et C. Avec ces révisions, il anticipe un déficit qui passerait à 4,2 milliards en 2016, contre 3,6 milliards prévu précédemment, mais resterait en nette baisse par rapport à celui de 2015, revu à 4,5 milliards (4,4 milliards en précédente estimation), grâce aux effets de la réforme négociée en 2014. Il poursuivrait sa baisse en 2017 pour s'inscrire à 3,6 milliards. La publication de ces chiffres intervient au moment où les partenaires sociaux viennent d'entamer des négociations sur une nouvelle convention d'assurance chômage. Avec ces nouveaux déficits, la dette de l'assurance chômage atteindrait 30,0 milliards en 2016 puis 33,6 milliards en 2017, contre 25,8 milliards l'an passé. Les nouvelles prévisions de l'Unedic s'appuient sur un scénario de croissance économique de 1,4% en France cette année, une prévision issue d'un consensus d'économistes qui est légèrement inférieure au 1,5% prévu par le gouvernement.

L'intérim en France enchaîne son 13e mois de hausse consécutive le 24/02/2016 AFP

En janvier 2016, l'emploi intérimaire a augmenté de 5,6% selon le baromètre de Prism'emploi paru ce mercredi, porté notamment par le secteur des transports. Une hausse qui pourrait favoriser la création d'emplois durables dans les prochains mois. Alors que les chiffres du chômage de janvier seront dévoilés à 18 heures, les statistiques de l'intérim pour la même période sont déjà connues. Dans son baromètre, Prism'emploi, qui regroupe plus de 600 entreprises, constate une nouvelle hausse à hauteur de 5,6% de l'emploi intérimaire sur le mois de janvier 2016. Si ce chiffre est loin des +9,7% de décembre, la dynamique reste tout de même positive pour le 13ème mois consécutif L'emploi en intérim augmente dans tous les secteurs mais plus particulièrement dans celui des transports (+11,7%). «C'est bon signe. Le secteur des transports est un indicateur avancé de l'économie puisqu'il représente les flux de marchandises, les échanges», explique au Figaro François Roux, délégué général de Prism'emploi. L'intérim reste toutefois un recours majoritairement utilisé dans l'industrie. Et pour cause, 50,1% des intérimaires sont employés dans ce secteur. Côté qualifications, l'emploi intérimaire se développe surtout chez les employés (+10,6%) mais est principalement utilisé chez les ouvriers non qualifiés qui représentent 41,4% de l'ensemble des intérimaires. Plus étonnant, les cadres se dirigent de plus en plus vers la voie de l'intérim, leur part ayant grimpé de 6,8%. À noter que l'intérim a augmenté partout en France, sauf dans deux régions: le Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées (-1,2%) et la Normandie (-4,0%).

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Quid du marché du travail? La grande interrogation porte sur les effets de la hausse de l'intérim sur l'emploi. De fait, beaucoup s'accordent à dire que l'intérim, en tant que variable d'ajustement, serait devenu un indicateur fiable pour anticiper les mouvements sur le marché du travail. À cet égard, les chefs d'entreprise qui embaucheraient en intérim, faute de carnets de commandes remplis, finiraient par pérenniser l'emploi à terme. Ces effets de l'évolution de l'intérim sur l'emploi sont censés être perceptibles au bout de six à douze mois, selon Prism'emploi. Sur l'emploi durable, certainement. Sur le chômage? Rien n'est moins sûr. «La création d'emplois durables devrait se confirmer. En revanche, la baisse du chômage dépend d'autres facteurs et ne saurait se suffire à la hausse de l'emploi intérimaire. Celle-ci peut aider à la baisse du chômage uniquement sous certaines conditions», rapporte François Roux. Il précise par ailleurs que toute augmentation de l'intérim est une bonne nouvelle puisqu'«elle répond aux besoins de compétitivité de l'entreprise» et que toute baisse de l'intérim «annoncerait indéniablement une nouvelle crise».

« L'assurance chômage n'est pas en déficit » 25 Févr. 2016, Le Parisien Bruno Coquet, expert associé à l'Institut de l'entreprise. Expert associé au groupe de réflexion Institut de l'entreprise, Bruno Coquet a achevé en décembre une étude sur l'Unedic. Décoiffante, elle remet en cause des idées, comme la nécessité de réduire l’indemnisation des chômeurs. Détails. Alors qu’elle prévoit un déficit de 4 ,2 Mds€ en 2016 pourquoi selon vous l’Unedic est-elle excédentaire Bruno Coquet. Les prévisions pour 2016 présentées mardi montrent de nouveau un quasi équilibre de ses comptes sur ses missions de base : 34,9 Mds€ de recettes de cotisations pour 35,3 milliards de dépenses d’allocations. Ca n’est pas un déséquilibre et cela devrait clore le débat sur « les droits sont –ils trop généreux ». En réalité, le régime.est excédentaire de près de 2 Mds€. D’où vient ce déficit ? En partie de la contribution de pôle emploi : 3,3 Mds cette année. Nulle part ailleurs qu'en France on prend à ce point sur les cotisations chômage pour financer aux deux tiers, le service public de l'emploi. Ce service public doit être financé par l'impôt. Vous dénoncez deux régimes spéciaux,. Lesquels ? Le régime des intermittents du spectacle vient en plus du régime de droit commun. Comme il est plus favorable, les intermittents le préfèrent. 120 000 personnes bénéficient chaque année de ce régime avantageux, ce qui coûte 1 Md€: à l'Unedic. Cet avantage relevant de la politique, culturelle de la France, il devrait être financé par l'impôt, pas par les cotisations chômage, payées par le seul secteur privé. A côté; un avantage accordé en 2013 dispense les entreprises d'intérim de payer des cotisations sur les contrats les plus précaires. Au-delà de l'effet pervers qu'il favorise, cet avantage, ajouté à des allocations un peu plus généreuses, coûte aussi près de 1 Md€ à l'Unedic. Les droits sont-ils trop généreux? Non, j'ai dit pourquoi. Cependant, 20 à 50 % des chômeurs ceux qui sortent d'un emploi précaire - sont indemnisés sur la base d'un calcul datant des années 1960 qui prend en compte non pas le salaire moyen mensuel mais le revenu moyen par jour travaillé, ce qui génère des indemnités parfois supérieures à 100 % du dernier salaire. Le surcoût se chiffre en milliards d'euros. L'Unedic n'a pas vocation à financer la lutte contre la pauvreté, c'est une fonction de l'Etat .. Que proposez-vous ? Seuls 70 % des salariés cotisent à l'Unedic. Comme en Allemagne, tout le monde devrait cotiser au chômage: employeurs et salariés publics, régimes spéciaux ... Les cotisations pourraient alors baisser de deux points. Et le régime être à l'équilibre.

ECONOMIE

L’OCDE appelle à une action collective urgente contre le ralentissement de l’économie mondiale La croissance mondiale va rester stable par rapport à 2015, à 3 %. Hormis l’Inde et la Chine, tous les perspectives de croissance sont revues à la baisse.

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Quelques semaines après le FMI qui envisageait un risque de « déraillement » de l’économie mondiale, c’est au tour de l’Organisation de coopération et de développement économiques de tirer la sonnette d’alarme. « Il est urgent de soutenir collectivement la demande », explique Catherine Mann, la chef économiste de l’OCDE dans une interview aux « Echos ». « La politique monétaire est déjà très accommodante. Il faut maintenant des réformes fiscales et structurelles qui soient déployées pour lui venir en appui. Les trois instruments doivent être déployés ensemble si on veut que cela fonctionne ». Révision générale à la baisse L’institution vient de réviser quasiment toutes ses prévisions de croissance à la baisse. Seules celles pour la Chine, cette année, sont maintenues à 6,5 %, et l’Inde est le seul pays à voir sa croissance progresser, de 7,3 % à 7,4 %. Désormais la croissance mondiale ne dépassera pas, en 2016, le niveau de 2015, soit 3 % (contre 3,3 % précédemment envisagés).

INTERNATIONAL

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EUROPE Belgique : lancement d’une concertation sociale sur la réforme du droit du travail 23.02.2016 Planet Labor Le ministre du Travail, Kris Peeters, a annoncé qu’il allait soumettre au Groupe des 10, l’instance de concertation réunissant organisations syndicales et patronales, dix propositions de réformes du droit travail belge pour “un travail faisable” et une “agilité dans l’emploi”. Son objectif est de déposer avant l’été un projet de loi, avec ou sans accord des partenaires sociaux.

Allemagne : le syndicat IG Metall envisage de tester une nouvelle tactique de grève lors des prochaines négociations collectives dans la métallurgie 24.02.2016 Planet Labor

Le syndicat prévoit le recours à un nouvel instrument qui s’inscrirait entre les « grèves d’avertissement », d’une durée très courte et relativement inoffensives, et la « grève générale » redoutée par les employeurs. Il s’agirait d’une grève d’une durée allant jusqu’à 24 heures et qui serait votée au niveau de l’entreprise. Le patronat s’est dit inquiet des retombées possibles sur le climat social en entreprise.

JURISPRUDENCE

SOCIAL

Jean-Claude Mailly, : « Le projet de loi El Khomri est inamendable, nous demandons son rejet » 23.02.2016 les échos

Le secrétaire général de FO s’en prend violemment au projet de loi de refonte du code du travail et fait des propositions pour redresser les comptes de l’Unedic Vous êtes vent debout contre le projet de loi El Khomri. Toucher au code du travail est-il un tabou pour FO? Le problème n’est pas qu’il touche au code du travail : dans ce code, il y a pas mal de dispositions qui ont été introduites à la demande du patronat et pas des syndicats. Le problème est que le projet de loi vient totalement inverser la conception du droit du travail. Jusqu’à présent, il avait pour objet de sécuriser les salariés en garantissant à tous une égalité des droits. Demain, si ce texte est voté, il va sécuriser les patrons en fragilisant les salariés. Les exemples sont légions de cette inversion de logique. Prenons les accords dits de préservation ou développement de l’emploi. Si un salarié refuse, il ne sera pas licencié économique, comme on l’avait obtenu au Parlement sur les accords de maintien dans l’emploi, il sera licencié pour motif personnel, donc sans droit au reclassement. Sur le licenciement économique, le gouvernement prétend sécuriser la jurisprudence. C’est en partie faux. Le modèle maintenant, c’est l’Espagne ! Sur le temps de travail, les branches sont totalement court-circuitées. Et je ne parle pas de la rémunération des heures supplémentaires… Tout cela s’ajoute à la validation des accords par référendum, au plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif, au forfait jour dans les petites entreprises, ou encore à la réforme de la médecine du travail qui va faire qu’il n’y aura plus de visite médicale avant de travailler de nuit. Ce texte est inamendable. Vous en demandez le retrait ? Inamendable, ça veut dire qu’on est prêt à une bagarre et que nous demandons son rejet. Tous les syndicats qui étaient réunis mardi soir ne partagent pas votre point de vue… Etes-vous prêt à composer ? Force ouvrière ne participe pas systématiquement à des réunions intersyndicales, cela dépend du sujet, du contexte. Cette fois-ci, le sujet était assez grave et sérieux pour qu’on y aille. Je l’ai dit à Philippe Martinez la

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semaine dernière, quand il est venu à FO en discuter avec nous. A Force ouvrière, on pense qu’un dossier aussi important que celui-ci mérite une grève. Maintenant, nous abordons les discussions avec les autres syndicats avec un esprit ouvert. Nous sommes prêts à discuter d’une date de mobilisation dans la rue. Quant à se mettre d’accord sur un texte commun, c’est autre chose. Nous ne nous engagerons pas sur un texte a minima et quoi qu’il arrive, FO gardera sa liberté de comportement et d’analyse. Qu’attendez-vous de la négociation sur l’Unedic ? Le déficit augmente car quand le chômage augmente, les recettes du régime baissent et ses dépenses augmentent. Il ne faut pas être sorti de Polytechnique pour le comprendre. Cela dit, nous avons des pistes pour réduire ce déficit : un système de bonus malus par rapport à l’utilisation des contrats précaires à l’image de celui qui existe sur les accidents du travail, l’introduction d’une cotisation de solidarité au-dessus de 12.300 euros de salaire par mois et que l’Etat prenne en charge et non l’Unedic le surcoût d’un milliard qui lui est imposé depuis la création de Pôle emploi. On peut aussi revoir les règles de compensation pour les frontaliers. Et puis, je rappelle qu’une augmentation de 0,1 point de la cotisation chômage rapporte 500 millions d’euros. Et la dégressivité, de nouveau évoquée par Manuel Valls ? Je conseille au Premier ministre de se faire faire une note sur les mauvais résultats en termes de retour à l’emploi de la dégressivité instaurée dans les années 1990. Et puis on a déjà une sacrée dégressivité, à l’épuisement des droits à indemnisation, avec les minima sociaux. Quant à repousser le passage de cette durée à 36 mois de 50 à 55 ans, c’est inenvisageable : un tiers des seniors vont au bout de leur durée d’indemnisation. Cela rapporterait 500 millions euros. Il vaut mieux augmenter la cotisation. On est dans la logique de trouver un accord mais pas à n’importe quel prix. Qu’espérez-vous du rendez-vous salarial dans la fonction publique ? Même si on n’a pas avalisé tout ce qu’a fait Marylise Lebranchu, c’est une ministre qui pratiquait le dialogue social et a fait dans le budget contraint qui lui était imposé. Je ne sais pas quelle marge de manœuvre va avoir Annick Girardin, mais je n’ai pas l’impression qu’elle soit très différente. Je lui ai déjà rappelé qu’il faut prendre conscience de l’ampleur du malaise qui existe aujourd’hui dans la fonction publique et la nécessité d’avoir un débat sur ses missions et moyen Réforme du code du travail : les syndicats préparent la riposte 23 Févr. 2016, Le Parisien Le front s'organise. Ce mardi en fin de journée, les principaux syndicats se réunissent au sujet du projet de loi sur la réforme du droit du travail qu'ils ont déjà largement critiquée. La CGT, à l'origine de ce rendez-vous, va accueillir à 18 heures dans ses locaux à Montreuil (Seine-Saint-Denis) la FSU, FO, Solidaires, la CFDT, la CFE-CGC, l'Unsa, l'Unef et l'UNL (lycéens). A l'ordre du jour : «L'analyse de la situation sociale, économique et politique». Il s'agira surtout «d'évaluer» la possibilité d'«actions communes» contre le texte jugé trop favorable au patronat et en recul sur le droit des salariés.Les représentants des salariés ont déjà largement exprimé leurs désaccords avec le gouvernement dans les médias. De nombreux syndicalistes ont signé la pétition «Loi travail : non, merci !» qui, mardi matin, approchait les 300 000 signatures.

Un texte «scandaleux», selon la CFDT «Il faut mettre en œuvre une réaction forte et unitaire du monde du travail» a estimé vendredi la CGT. Seule la CFTC, qui s'est pourtant dit elle aussi inquiète, ne sera pas présente au rendez-vous intersyndical. Mais elle «n'exclut pas» par la suite de participer à d'autres réunions pour «appuyer ses revendications». Contrairement à son habitude depuis le début du quinquennat de François Hollande, la CFDT se montre cette fois très critique contre le projet de loi du gouvernement. Son numéro un Laurent Berger l'a ainsi qualifié de «scandaleux». La CFDT dénonce notamment les points sur le plafonnement des indemnités prud'homales lors de licenciements abusifs et le licenciement économique qui serait facilité. Lundi, elle a exigé le retrait de ses deux articles du texte. Force Ouvrière (FO) a d'ores et déjà annoncé «rejeter globalement» la réforme et envisage une grève dans le public comme dans le privé. Les intersyndicales sont assez rares ces dernières années. Il ne devrait pas y avoir de texte commun à la sortie de la réunion mardi soir, les organisations syndicales envisageant déjà d'autres réunions.En déplacement lundi à Mulhouse, le Premier ministre Manuel Valls a appelé à «dépasser les clivages et le

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conservatisme pour mettre en oeuvre une économique qui marche : nous sommes au XXIe siècle quand d'autres sont encore au XIXe siècle.»

Loi El Khomri : 9 syndicats contre le plafonnement des indemnités prud’homales 24.02.2016 les échos Toutes les organisations, dont FO, ont décidé de se retrouver le 3 mars pour « approfondir » leurs analyses. Les syndicats ciblent leur attaque contre la loi El Khomri. Neuf d’entre eux, dont la CFDT, la CGT et l’Unsa, ont demandé mardi le « retrait » du plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif, prévu dans le projet de loi El Khomri. Le texte est signé par les syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires-Sud, Unsa, Unef, UNL et Fidl (lycéens). FO, présent à la réunion, n’a pas signé. Toutes les organisations, dont FO, ont décidé de se retrouver le 3 mars pour « approfondir » leurs analyses concernant la réforme du droit du travail. L’intersyndicale réunie mardi, une première depuis 2013, avait pour objectif de discuter de la loi El Khomri, un texte salué par le patronat et la droite mais décrié par les syndicat et la majorité, car jugé trop favorable aux entreprises. Il précise, entre autres, les conditions du licenciement économique, plafonne les indemnités prud’homales et prévoit la primauté des accords d’entreprise sur la branche en matière de temps de travail. « Ensemble à des degré divers » Mardi, ces organisations « ensemble et à des degrés divers » ont constaté « que ce projet, élaboré sans réelle concertation, va profondément changer la législation du travail et comporte des risques pour les salariés et les jeunes qui aspirent à accéder à un emploi ». Les organisations signataires, dont la réunion a duré environ trois heures au siège de la CGT, « ne sont pas satisfaites de ce projet et demandent le retrait de la barémisation des indemnités prud’homales dues en cas de licenciement abusif et des mesures qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs ». Parallèlement, elles « conviennent de travailler ensemble sur la construction de droits nouveaux, et sur les autres articles du projet, notamment sur les licenciements économiques, le forfait jours, l’organisation du travail et la santé au travail, l’apprentissage 

Réforme du droit du travail: Les syndicats la sonnent charge contre le projet de loi El

Khomri 24.02.2016 AFP Le fait est assez rare pour être souligné. Neuf syndicats, dont la CFDT et la CGT, se sont mis d’accord mardi soir pour faire front contre la réforme du travail portée par la ministre Myriam El Khomri. Les syndicats ont réclamé le retrait du plafonnement des indemnités prud’homales et décidé de se revoir le 3 mars pour discuter du projet de loi, qu’ils jugent à « risques » pour les salariés. La CFDT, la CFE-CGC, la CGT, FSU, Solidaires-Sud, l’Unsa, l’Unef (étudiants) et les syndicats lycéens UNL et Fidl ont signé un communiqué commun dénonçant un « projet, élaboré sans réelle concertation ». Le projet de la ministre du Travail « va profondément changer la législation du travail et comporte des risques pour les salarié-e-s et les jeunes qui aspirent à accéder à un emploi », lit-on dans le communiqué, signé à l’issue de la première intersyndicale depuis 2013. Salué par le patronat et la droite pour sa « flexibilité », le projet de loi est décrié par les syndicats et la majorité, car jugé trop favorable aux entreprises. Il prévoit, entre autres, la création d’un compte personnel d’activité (CPA) et l’instauration du « droit à la déconnexion ». Il ouvre aussi la voie au référendum en entreprise pour valider des accords minoritaires, précise les conditions du licenciement économique et prévoit la primauté des accords d’entreprise en matière de temps de travail. Points de désaccord Deux points cristallisent l’opposition à ce texte : le plafonnement des dommages et intérêts prud’homaux en cas de licenciement abusif, qui vont passer à 15 mois de salaire maximum soit moitié moins qu’aujourd’hui, et la clarification des licenciements économiques. Ces deux articles sont vus par les détracteurs comme un risque d’augmentation des licenciements abusifs. Mardi, les organisations signataires se sont accordées pour réclamer « le retrait de la barémisation des indemnités prud’homales dues en cas de licenciement abusif », mais aussi le retrait « des mesures qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs ».

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Parallèlement, elles « conviennent de travailler ensemble sur la construction de droits nouveaux, et sur les autres articles du projet, notamment sur les licenciements économiques, le forfait-jours, l’organisation du travail et la santé au travail, l’apprentissage ». Valls ira « jusqu’au bout » Force Ouvrière, dont le secrétaire général Jean-Claude Mailly avait estimé que cette loi valait « une grève », n’a pas signé le communiqué commun, mais sera présent le 3 mars à la prochaine intersyndicale qui se tiendra à l’Unsa. « La loi est inamendable, nous demandons son rejet », a-t-il insisté dans une interview aux Echos datés de ce mercredi. La CFTC, absente de la réunion mardi, sera conviée le 3 mars. Manuel Valls a prévenu mardi sur RTL qu’il irait « jusqu’au bout » de la réforme, insistant sur sa volonté de « convaincre » les Français et les parlementaires. Le gouvernement a assuré ne pas vouloir recourir au 49-3 après avoir laissé penser qu’il l’envisageait. Un projet salué par le patronat Pour le gouvernement, ce texte est une réponse au chômage de masse, la France comptant 3,6 millions de demandeurs d’emploi sans activité, un argument relayé par le patronat, qui salue le projet. « Il y a de vrais freins à l’emploi et cette loi a en son sein des articles qui rassurent ceux qui demain doivent embaucher », a insisté mardi François Asselin, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). La CFTC, seule grande confédération représentative absente de l’intersyndicale, insiste sur les points positifs du texte : création du CPA, droit à la déconnexion, référendum, réécriture de la partie temps de travail du Code du travail, désormais « plus lisible et compréhensible »

Communiqué de Jean-Claude MAILLY, Secrétaire Général sur l’intersyndicale jeudi 25

février 2016

Comme annoncé, la confédération a participé à la réunion des organisations syndicales pour « échanger sur l’analyse de la situation sociale économique et politique et évaluer les champs d’éventuelles actions et initiatives communes ». Étaient présents : la CGT, la CFDT, l’UNSA, la CGC, Sud/Solidaires, la FSU, l’UNEF, l’UNL, la FIDL, la CFTC ayant décliné l’invitation. La confédération était représentée par Michelle BIAGGI et Frédéric SOUILLOT, secrétaires confédéraux. Le premier tour de table a fait ressortir les différences et divergences fondamentales avec la CFDT, celle-ci étant pour un aménagement du projet de loi sur le travail et déclarant : « nous voulons continuer à donner un sens à la conduite des mutations à faire dans ce pays ! ». Après de longues discussions, le seul point commun qui a été trouvé est la demande de retrait de la barémisation des indemnités prud’homales, autant dire le plus petit dénominateur commun ! Pour FORCE OUVRIERE, nous nous sommes exprimés sur l’ensemble du projet de loi en faisant remarquer qu’il y avait beaucoup d’éléments destructeurs du Code du travail et des garanties collectives, que l’avenir et l’emploi des jeunes ne pouvaient être satisfaits, que le référendum d’entreprise et la modification profonde de la négociation collective allaient conduire à plus de fragilité pour le salarié devant l’employeur et qu’aucun des dispositifs proposés dans ce projet n’était de nature à relancer l’emploi et la croissance.

C’est un projet de loi qui fragilise les salariés et sécurise les employeurs. Avec les heures supplémentaires, le droit de négocier, la durée du travail, la médecine du travail, les licenciements, les pertes de droits d’apprentissage, le projet de loi constitue une attaque en règle. Compte tenu de la teneur du texte débattu, loin des préoccupations des salariés et « dicté » sous la houlette de la CFDT, FORCE OUVRIERE a décidé de ne pas le signer. Ne laissant à personne le droit de contester notre légitimité à représenter les salariés, nous participerons aux deux réunions programmées le 3 mars : le matin pour analyser le projet de loi et l’après-midi pour ceux qui seront prêts à une mobilisation qui pourrait se tenir le 31 mars 2016. Comme elle l’a toujours fait, FORCE OUVRIERE garde sa liberté de comportement et d’analyse : ni chien de garde, ni animal d’accompagnement. C’est notre conception de l’indépendance. Alors que le projet de loi va être au conseil des ministres le 9 mars et à l’assemblée nationale début avril, il est illusoire de croire qu’il pourra être réexaminé dans son ensemble. À moins qu’un deal soit déjà passé entre le gouvernement et un syndicat pour amender 2 ou 3 points et laisser passer le reste !

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Nous vous tiendrons au courant de la suite de ces réunions. Un document d’analyse vous parviendra prochainement ainsi qu’un tract.

Loi Travail : la CFDT appelle à la concertation latribune.fr  |  26/02/2016,

Dans un communiqué, la CFDT livre une analyse tempérée sur le très polémique projet de loi El Khomri. Mais le syndicat juge tout de même qu'il est prématuré et donc irréaliste de faire accepter le projet de loi en conseil des ministres le 9 mars prochain.

� La CFDT a livré jeudi dans un communiqué une analyse tempérée du très polémique projet de loi

El Khomri, qui doit passer le 9 mars en Conseil des ministres. Dans une optique résolument constructive, le syndicat s'est dans un premier temps félicité « de la réaffirmation de certains principes » dans le projet de loi, que sont le « CDI comme forme normale de contrat, la durée légale du travail et le salaire minimum fixés par la loi, l'égalité professionnelle entre hommes et femmes, les droits et libertés individuels et collectifs, le rôle de la négociation collective et des organisations syndicales... ». Par ailleurs, la CFDT se réjouit que « les 35 heures et le principe des majorations des heures supplémentaires restent la règle inscrite dans l'ordre public social ».

Des dispositions inacceptables

Mais, une fois les louanges tressés de ce projet de loi, que d'aucuns perçoivent comme un coup politique visant à acter la division au sein du PS et plus généralement au sein de la gauche, la CFDT s'est livrée à une analyse plus critique. Ainsi, elle juge tout de même « certaines dispositions inacceptables (barèmes prud'hommes, pouvoir unilatéral de l'employeur renforcé sur certains aspects du temps de travail) ». D'autres mesures sont, au sens du syndicat, insuffisantes comme « les mesures supplétives (qui s'appliquent en l'absence d'accord) ». La CFDT juge aussi que « l'ajout de dernière minute sur le licenciement économique est potentiellement dangereux ».Enfin, le syndicat reproche au gouvernement d'avoir instauré un calendrier beaucoup trop serré. « Compte tenu de l'importance et de la diversité des sujets à faire évoluer, la CFDT considère que le temps d'une concertation approfondie doit être pris. Il apparaît donc irréaliste d'envisager une adoption du projet de loi le 9 mars 2016 »Contournement du fait syndical ?

En revanche, le syndicat accueille favorablement la possibilité de « consulter les salariés à l'initiative des organisations syndicales signataires d'un accord qui représentent plus de 30 % des salariés ». Cette mesure technique du projet de loi El Khomri est hautement symbolique, car elle constitue une grande nouveauté, dont le but est d'éviter des situations de blocage - comme c'est le cas à la Fnac actuellement à propos du travail dominical. Ainsi, comme le dit la CFDT, des syndicats représentant au moins 30 % des salariés pourront prendre l'initiative d'organiser un referendum auprès des salariés pour voir s'ils valident ou pas un accord négocié.Si une majorité de salariés dit "oui", alors l'accord s'appliquera même si des syndicats représentant 50 % des salariés n'avaient pas signé. La règle du « droit d'opposition », jusqu'ici en vigueur, et qui permettait à des syndicats majoritaires de refuser l'application d'un accord, serait donc supprimée. Certains y verront en effet un contournement du fait syndical. Pas la CFDT visiblement, qui justifie : « accord majoritaire et accord de méthode sont pour nous les clés de voûte du renforcement du dialogue social ».

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Sondage : 65% des Français ont une mauvaise opinion des syndicats 27 Févr. 2016,leParisien Les deux tiers des Français (65 %) ont une mauvaise opinion des organisations syndicales et plus de la moitié (59 %) ne leur font pas confiance pour défendre les intérêts des salariés, selon le sondage Odoxa pour « le Parisien » et « Aujourd’hui en France ». Le printemps s’annonce brûlant. Négociations marathon sur l’assurance chômage, négociations salariales dans la fonction publique, concertation sur le temps de travail à la SNCF, mais surtout refonte du marché du travail avec la loi El Khomri… Les syndicats s’apprêtent à ferrailler sur tous les fronts dans les semaines et les mois à venir.

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! Et pourtant, alors que les dossiers majeurs

s’amoncellent sur leur table, leur cote d’amour est au plus bas.Les deux tiers des Français (65 %) ont une mauvaise opinion des organisations syndicales et plus de la moitié (59 %) ne leur font pas confiance pour défendre les intérêts des salariés, selon le sondage Odoxa pour « le Parisien » et « Aujourd’hui en France ». Le tableau des qualificatifs dressé est d’un noir profond : trop politisés (77 %), pas efficaces (73 %)*, trop nombreux (68 %), pas ouverts au dialogue (64 %), pas courageux (62 %)*, éloignés des réalités du terrain (59 %), démagogiques (57 %). Mais et c’est tout le paradoxe malgré cette litanie de griefs, les Français, pour une large majorité (56 %), les jugent utiles. Utiles notamment pour peser de tout leur poids dans les réformes économiques. Mais pas n’importe comment. Une part importante (40 %) juge que le dialogue social entre les syndicats et le patronat est un atout, plutôt qu’un frein (23 %). Dialoguer, négocier, discuter pour trouver des solutions, c’est ce qu’attendent les Français des organisations syndicales. Ils sont 69 % à estimer que c’est la voie à privilégier, plutôt que défendre les droits des salariés par la lutte (31 %).

Ça, c’est pour la théorie. Car, face à la réalité, la position des Français peut changer. En témoigne le débat houleux autour du projet de loi de Myriam El Khomri qui vise à réformer le Code du travail. Pour la première fois depuis des années, les organisations se sont rassemblées en intersyndicale — les prochaines réunions sont jeudi — pour protester contre le texte, laissant planer la menace d’une mobilisation dans la rue. Les Français ne leur tiennent pas rigueur de montrer les muscles face au patronat et au gouvernement. Au contraire, cette intersyndicale est le signe pour 52 % d’entre eux que la réforme est fondamentalement mauvaise pour les salariés. Mais dans ce projet, tout n’est pas à jeter. L’une des mesures phares, qui vise à mettre en place des référendums dans les entreprises auprès des salariés en cas de blocage des négociations entre syndicats et direction, est plébiscitée (69 %). Conclusion de Gaël Sliman, président d’Odoxa : « C’est sans doute là encore un signe du désaveu des syndicats en tant qu’instances les plus représentatives des attentes et des besoins des salariés. »

Commentaire ; A chaque grande « contre réforme sociale » voulue par les gouvernements quel qu’ils soient, tombe un sondage pendant le weekend, pour jeter le l’opprobre sur les syndicats de salariés. A croire que ces sondages commandités par on ne sait qui exactement (Gouvernement, patronat ?), ont pour unique et principal but de mettre la pression sur les véritables défenseurs des salariés : les syndicats, afin de les culpabiliser pour qu‘ils acceptent d’avaler des couleuvres, qu’ils acceptent la remise en cause de droits si chèrement acquis au fil du temps.

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Dans le cadre de cette énième et nouvelle tentative de refonte du droit du travail, le paradoxe est que pus de 60% des français sont contre ce projet de modification du droit du travail présenté par le gouvernement Valls et sa Ministre du travail El Khomri. Alors tous les arguments sont utilisés : trop politisés, trop nombreux, éloignés des réalités du terrain pour discréditer les syndicats et quoi qu’en pensent « les sondeurs » sont certainement bien plus proche des travailleurs que ceux qui nous gouvernent. Les doléances, les revendications exprimées au niveau national par les représentants des confédérations proviennent viennent des militants qui sont dans les usines, les bureaux, les services et qui côtoient donc journellement les salariés, mais aussi des retraités, des chômeurs. Les syndicats, depuis plus de 100 ans pour certains, se sont donnés pour but, pour charge de défendre le « beefsteak », les conditions de vie des salariés, des retraités, des chômeurs. Défendre « son casse croûte » c’est ce battre contre une politique économique voulue par ceux qui nous dirigent, alors si cela c’est faire de la politique c’est osé de la part de ces organismes de sondages de faire l’amalgame avec la politique politicienne partisane. (Au passage, on ne peut que rappeler l’attachement de FO à la charte d’Amiens qui est dans ses statuts et que les instituts de sondage devraient lire ou relire, ce qui éviterait de jeter la suspicion) Pour obtenir gain de cause pour assurer leur existence, leur survie et celle de leur famille les travailleurs avec leurs syndicats, n’ont pas d’autre choix quelque fois que de se mobiliser, de faire grève, d’organiser des manifestations, si ceux qui ont les clefs des problèmes sont sourds. Et quand les travailleurs manifestent c’est généralement à pied, pas avec des engins qui valent plusieurs centaines de milliers d’euros. Dans le contexte actuel, chose assez surprenante, avant que la mobilisation des travailleurs soit décrétée, on « matraque » déjà leur future réaction. Alors que dans le même temps pour d’autres manifestations « corporatives » (mais qui défendent aussi leur casse croûte), ces mêmes « sondeurs » font ressortir que l’opinion publique les comprend, les soutiens. Ce n’est à plus rien n’y comprendre ! Il est vrai que l’influence sur les « politicards », les décideurs économiques, n’est pas la même.

SANTE-SECURITE

DIVERS Loi El Khomri: Six Français sur dix sont opposés à la réforme du Code du travail le 26/02/16 NO A FP 20mn

Six Français sur dix désapprouvent l’avant-projet de loi El Khomri sur la réforme du Code du travail, selon un sondage Harris Interactive pour « 20 Minutes » dévoilé ce jeudi… Six Français sur dix sont opposés à la réforme du Code du travail dessinée dans l’avant-projet de loi du gouvernement selon un sondage exclusif réalisé par Harris Interactive pour 20 Minutes* dont les résultats sont publiés ce jeudi. En outre, plus des deux tiers des personnes interrogées estiment que la réforme El Khomri n’aura pas d’effet sur la réduction du chômage en France. Très net rejet des sympathisants de gauche A peine un tiers des personnes interrogés se déclarent favorables à l’avant-projet de loi El Khomri, du nom de l’actuelle ministre du Travail. Mais d’importants écarts peuvent être observés, notamment en fonction de l’orientation politique des sondés. La réforme du Code du travail recueille le soutien d’une majorité des sympathisants de droite du centre (54 %), mais une très large majorité des sympathisants de gauche (66 %), du Front de gauche (89 %) et du Front national (79 %) s’y oppose. L’âge joue également : plus les sondés sont jeunes et plus ils rejettent la réforme (70 % chez les moins de 35 ans et 65 % chez les 35-49 ans, contre 53 % d’opinion favorable chez les plus de 65 ans). « Il y a une vraie difficulté pour François Hollande d’entraîner son électorat », observe Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique/Opinion de Harris Interactive. Pour le politologue, c’est la première fois que ce « décrochage » est si net. « Même à l’époque du pacte de responsabilité, une majorité de son électorat le suivait. Aujourd’hui les sympathisants de droite soutiennent cette réforme, on est à front renversé. » Pour Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail, ces résultats reflètent aussi l’influence de la présidentielle de 2017 dans le débat sur la réforme. « Le décrochage d’une partie des électeurs de gauche

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peut être analysé à l’aune des disputes internes au sein de la majorité, divisée entre les réformateurs du gouvernement et les frondeurs. » Une « désillusion » quant à la baisse du chômage En outre, une majorité des personnes interrogées ne voit guère d’effets positifs à la réforme du Code du travail. Pour plus de deux tiers des sondés, les mesures proposées par le gouvernement ne permettront ni d’améliorer les conditions de travail des salariés, ni de réduire le chômage. Mais près d’un Français sur deux estime que la réforme améliorera la situation économique des entreprises. Ces résultats sont le « signe du discrédit de l’exécutif sur la question de l’emploi », analyse le sociologue Didier Demazière. « Il y a une désillusion des Français quant à l’efficacité de cette réforme. Le discours selon lequel l’amélioration de santé économique des entreprises permet de créer de l’emploi n’a plus de prise », souligne le chercheur au CNRS et enseignant à Sciences-Po. Très net rejet du plafonnement des indemnités prud’homales Invités à s’exprimer sur quatre mesures prévues par la réforme El Khomri, les sondés rejettent majoritairement le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif (68 %), l’élargissement des conditions du licenciement économique (58 %) et la possibilité de diminuer la rémunération des heures supplémentaires (56 %). Selon Didier Demazière, il n’est guère surprenant que le plafonnement des indemnités prud’homales suscite une telle crispation. « Ce principe touche à la perte de l’emploi, une peur latente chez de nombreux Français, et surtout à un système de correction, de rééquilibrage après un licenciement abusif, en somme un dispositif de justice dans le rapport entre le salarié et l’employeur. Le gouvernement touche à un symbole. » En revanche, ils sont 65 % à approuver le recours au référendum d’entreprise en cas de rejet d’un accord d’entreprise par les syndicats. « Le cas de l’entreprise Smart, où les salariés ont accepté de travailler plus sans gagner plus pour sauver des emplois, a marqué l’opinion publique », relève Dider Demazière

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