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L a Tunisie est un pays dont l'agricul- ture constitue une priorité absolue représentant la plus importante res- source naturelle du pays. Malheureusement, la pluviométrie annuelle est très irrégulière aussi bien dans l'espace que dans le temps et la quasi-totalité du territoire tunisien appartient aux étages aride, semi-aride et saharien (10% du territoire reçoivent une pluviométrie supérieure à 610 mm). L'éva- potranspiration est de l'ordre de 1300 mm par an (Daghari et al., 1989), (CGRE,1991). Ce grand déficit hydrique d' une part et l'accroissement de la demande en produits agricoles d'autre part sont deux facteurs parmi d'autres qui sont à l'origine du déve- loppement de l'irrigation dans toutes les régions de la Tunisie. La rareté et les faibles potentialités des ressources naturelles en eau constituent un facteur limitant pour le déve- loppement des cultures irriguées. Des efforts considérables sont faits dans l'inventaire, la mobilisation et la gestion des ressources hydrauliques. A titre d 'exemple, des recher- ches intenses ont été menées concernant l'utilisation des eaux saumâtres en irrigation (Cruesi, 1969). Les eaux usées épurées peuvent être aussi considérées comme une véritable ressource en eau, pouvant contribuer à la diminution du déficit hydrique . Les eaux usées épurées représentent aussi - un des termes du bilan global «eau» au même titre que les eaux superficielles et sou- terraines - un flux de ressources permanent et en accroissement continu - des débits maîtrisés immédiatement dis- ponibles. La présente note vise à étudier la réutilisation de ces eaux usées épurées issues des stations d'épuration dans le secteur agri- cole, d'évaluer la situation actuelle, les pro- blèmes engendrés, les insuffisances existan- tes ainsi que les projets futurs. Considérations générales La réutilisation en irrigation des eaux épu- rées présente de nombreux avantages. Elles contiennent des éléments fertilisants. Leurs matières organiques contribuent à l'enrichis- sement de la couche fertilisante du sol. Elles (0) Office National d'Assainissement, Tunis . (00) Ecole Supérieure des Ingénieurs de l'Equipement Rural du Medjez El Bab. (0 ° 0) Centre de Gestion des Ressources en Eau, INAT, 43 A venue Charles Nicolle, 1082 , Tunis, Tunisie. MEDIT W 1192 REUTILISATION DES EAUX USEES EPUREES DANS LE SECTEUR AGRICOLE EN TUNISIE: SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES F. OUNAIES (* *), A. KOUNIDI (*) , M.A. OUESLA TI (* *), H. DAGHARI (* * *) 1 Abstract Under arid and semi-arid climate, irrigation is necessary. Wherever water resources are limited, there is a need to use salt y water, drainage water and waste water in agriculture. ln Tunisia, waste water is considered as an important resource that should be used for irrigation purposes. Many research experiments have been carried out with water coming from a number of waste water treatment stations, in different areas of the country. Now, the volume of waste water used for irrigation is about 13 millions of m 3 and the irrigated area is 2300 ha. ln the year 2000, the total amount of this kind of water will be more than 90 millions of m 3 and the total area will overtake 23000 ha. 1 Résumé Sous climat aride et semi-aride comme celui de la Tunisie, le recours à l'irrigation s' impose. La limi- tation des ressources en eau oblige l'agriculture tunisienne à l'usage des eaux non conventionnelles de type: eaux saumatres, eaux usées et eaux de drainage. Les eaux usées en accroissement continu, peuvent être considerées comme une ressource non négli- geable. La Tunisie a depuis longtemps procedé à des actions de recherche, d'experimentation dans le domaine. Des stations d puration ont été construites dans toutes les régions du pays. Les prévisions de l'an 2000 témoignent d'un tel effort. Si actuellement, les eaux usées épurées utilisées sont de l'ordre de 13 millions de ml, elles dépasseront les 90 millions de ml vers l'an 2000. Les superfietes irriguées passeront de 2400 ha actuellement a 23000 ba dans dix ans. sont toujours disponibles et leur volume tend à augmenter. Leur traitement à des fins agricoles ne coûte relativement pas trop cher. Les contraintes à la réutilisation agricole Les contraintes sont de différents aspects (Atallah, 1987), (Vaillant, 1973), (Valiron, 1983). - Aspect social. Les contraintes sociales proviennent surtout d'idées fortement implantées dans la mentalité du public dues à des habitudes ou à des coutumes transmi- ses d'une génération à l'autre et difficile- ment modifiables, dans la majorité des cas. En ce qui concerne les eaux usées, psycho- logiquement l'homme a de tout temps détesté tout ce qui est déchet et saleté, et pour lui il n 'y a pas plus sale que ses pro- pres déchets. Les contraintes sociales pro- viennent aussi des craintes de risques de nui- sances, odeurs et contamination . Pour la mise en oeuvre d'un projet d'irrigation à partir des eaux usées épurées, la participa- tion des agriculteurs est un facteur détermi- nant, un effort d'information et de vulgari- sation est nécessaire (explication, discus- sion, visite de fermes pilotes). - Aspect législatif. Les risques accordés à cet aspect viennent du fait que la réutilisa- tion des eaux usées doit être en concor- dance avec la politique du pays concernant la protection de l'environnement et la ges- tion des ressources en eau (décret n ° 89-1047 du 28 Juillet 1989). - Aspect économique. Sur le plan écono- mique , la réalisation d'un projet de réutili- sation des eaux usées, nécessite une étude comparative entre l'utilisation des ressour- ces naturelles et la mobilisation des eaux usées épurées tout en tenant compte de l'état de la nappe (quantité et qualité) et du degré de pollution provoqué par les eaux usées. - Aspect sanitaire. Les effluents urbains sont riches en micro-organismes pathogè- nes. Même après traitement, ces eaux res- tent encore chargées par des bactéries et des virus qui peuvent nuire la santé de l'homme à des différents degrés. Les ouvriers char- gés de l'irrigation qui sont en contact direct avec l'eau usée lors de la manipulation, peu- vent être facilement attaqués par des germes pathogènes ayant de mauvaises répercus- sions sur leur santé. La consommation des cultures contaminées provoque des mala- dies dangereuses pour l'homme. L'utilisa- tion des eaux de nappes superficielles con- taminées par les eaux usées épurées peut provoquer aussi des dangers sanitaires. La contamination par les aérosols provenant d'une irrigation par aspersion, c'est le cas des habitants qui sont proches du lieu d'irri- gation. Les vêtements du personnel peuvent contaminer le milieu familial. - Aspect agronomique. En plus des élé- ments nutritifs favorables aux plantes, les effluents urbains peuvent également conte- nir des éléments nocifs aux cultures provo- 55

REUTILISATION DES EAUX USEES EPUREES DANS … · Under arid and semi-arid climate, irrigation is necessary. Wherever water resources are limited, there is a need to use salt y water,

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  • La Tunisie est un pays dont l'agricul-ture constitue une priorit absolue reprsentant la plus importante res-source naturelle du pays. Malheureusement, la pluviomtrie annuelle est trs irrgulire aussi bien dans l'espace que dans le temps et la quasi-totalit du territoire tunisien appartient aux tages aride, semi-aride et saharien (10% du territoire reoivent une pluviomtrie suprieure 610 mm). L'va-potranspiration est de l'ordre de 1300 mm par an (Daghari et al., 1989), (CGRE,1991). Ce grand dficit hydrique d 'une part et l'accroissement de la demande en produits agricoles d'autre part sont deux facteurs parmi d'autres qui sont l'origine du dve-loppement de l'irrigation dans toutes les rgions de la Tunisie. La raret et les faibles potentialits des ressources naturelles en eau constituent un facteur limitant pour le dve-loppement des cultures irrigues. Des efforts considrables sont faits dans l'inventaire, la mobilisation et la gestion des ressources hydrauliques. A titre d 'exemple, des recher-ches intenses ont t menes concernant l'utilisation des eaux saumtres en irrigation (Cruesi, 1969). Les eaux uses pures peuvent tre aussi considres comme une vritable ressource en eau, pouvant contribuer la diminution du dficit hydrique . Les eaux uses pures reprsentent aussi - un des termes du bilan global eau au mme titre que les eaux superficielles et sou-terraines - un flux de ressources permanent et en accroissement continu - des dbits matriss immdiatement dis-ponibles. La prsente note vise tudier la rutilisation de ces eaux uses pures issues des stations d 'puration dans le secteur agri-cole, d'valuer la situation actuelle, les pro-blmes engendrs, les insuffisances existan-tes ainsi que les projets futurs.

    Considrations gnrales

    La rutilisation en irrigation des eaux pu-res prsente de nombreux avantages. Elles contiennent des lments fertilisants. Leurs matires organiques contribuent l'enrichis-sement de la couche fertilisante du sol. Elles

    (0) Office National d'Assainissement, Tunis . (00) Ecole Suprieure des Ingnieurs de l'Equipement Rural du Medjez El Bab. (0 0) Centre de Gestion des Ressources en Eau, INAT, 43 A venue Charles Nicolle , 1082 , Tunis, Tunisie.

    MEDIT W 1192

    REUTILISATION DES EAUX USEES EPUREES DANS LE SECTEUR AGRICOLE EN TUNISIE: SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES F. OUNAIES (* *), A. KOUNIDI (*), M.A. OUESLA TI (* *), H. DAGHARI (* * *)

    1 Abstract

    Under arid and semi-arid climate, irrigation is necessary. Wherever water resources are limited, there is a need to use salt y water, drainage water and waste water in agriculture. ln Tunisia, waste water is considered as an important resource that should be used for irrigation purposes. Many research experiments have been carried out with water coming from a number of waste water treatment stations, in different areas of the country. Now, the volume of waste water used for irrigation is about 13 millions of m 3 and the irrigated area is 2300 ha. ln the year 2000, the total amount of this kind of water will be more than 90 millions of m 3 and the total area will overtake 23000 ha.

    1 Rsum

    Sous climat aride et semi-aride comme celui de la Tunisie, le recours l'irrigation s 'impose. La limi-tation des ressources en eau oblige l'agriculture tunisienne l'usage des eaux non conventionnelles de type: eaux saumatres, eaux uses et eaux de drainage. Les eaux uses en accroissement continu, peuvent tre consideres comme une ressource non ngli-geable. La Tunisie a depuis longtemps proced des actions de recherche, d 'experimentation dans le domaine. Des stations d 'puration ont t construites dans toutes les rgions du pays. Les prvisions de l'an 2000 tmoignent d'un tel effort. Si actuellement, les eaux uses pures utilises sont de l'ordre de 13 millions de ml, elles dpasseront les 90 millions de ml vers l'an 2000. Les superfietes irrigues passeront de 2400 ha actuellement a 23000 ba dans dix ans.

    sont toujours disponibles et leur volume tend augmenter. Leur traitement des fins agricoles ne cote relativement pas trop cher.

    Les contraintes la rutilisation agricole

    Les contraintes sont de diffrents aspects (Atallah, 1987), (Vaillant, 1973), (Valiron, 1983).

    - Aspect social. Les contraintes sociales proviennent surtout d'ides fortement implantes dans la mentalit du public dues des habitudes ou des coutumes transmi-ses d'une gnration l'autre et difficile-ment modifiables, dans la majorit des cas. En ce qui concerne les eaux uses, psycho-logiquement l'homme a de tout temps dtest tout ce qui est dchet et salet, et pour lui il n 'y a pas plus sale que ses pro-pres dchets. Les contraintes sociales pro-viennent aussi des craintes de risques de nui-sances, odeurs et contamination. Pour la mise en oeuvre d'un projet d 'irrigation partir des eaux uses pures, la participa-tion des agriculteurs est un facteur dtermi-nant, un effort d'information et de vulgari-sation est ncessaire (explication, discus-sion, visite de fermes pilotes).

    - Aspect lgislatif. Les risques accords cet aspect viennent du fait que la rutilisa-tion des eaux uses doit tre en concor-dance avec la politique du pays concernant la protection de l'environnement et la ges-tion des ressources en eau (dcret n

    89-1047 du 28 Juillet 1989).

    - Aspect conomique. Sur le plan cono-mique , la ralisation d'un projet de rutili-sation des eaux uses , ncessite une tude comparative entre l'utilisation des ressour-ces naturelles et la mobilisation des eaux uses pures tout en tenant compte de l'tat de la nappe (quantit et qualit) et du degr de pollution provoqu par les eaux uses.

    - Aspect sanitaire. Les effluents urbains sont riches en micro-organismes pathog-nes. Mme aprs traitement, ces eaux res-tent encore charges par des bactries et des virus qui peuvent nuire la sant de l'homme des diffrents degrs. Les ouvriers char-gs de l'irrigation qui sont en contact direct avec l'eau use lors de la manipulation, peu-vent tre facilement attaqus par des germes pathognes ayant de mauvaises rpercus-sions sur leur sant. La consommation des cultures contamines provoque des mala-dies dangereuses pour l'homme. L'utilisa-tion des eaux de nappes superficielles con-tamines par les eaux uses pures peut provoquer aussi des dangers sanitaires. La contamination par les arosols provenant d'une irrigation par aspersion, c'est le cas des habitants qui sont proches du lieu d 'irri-gation. Les vtements du personnel peuvent contaminer le milieu familial.

    - Aspect agronomique. En plus des l-ments nutritifs favorables aux plantes , les effluents urbains peuvent galement conte-nir des lments nocifs aux cultures provo-

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  • quant une diminution de leur rendement, c'est le cas principalement du chlore, du brome et du sodium.

    Effets de l'irrigation - Effets sur la vgtation. Trs bnfique cause des lments nutritifs et fertilisants apports par ces eaux. Des mesures faites Pennsylvania States University montrent que le rendement croit quand l'effluent est utilis pour l'irrigation en remplacement de l'eau ordinaire: 300% pour les fourrages

    50% pour le mas en grain. Une exprimentation mene par le Centre de Recherches de Gnie Rural de Tunisie (Rejeb, 1989) consistant en une comparai-son entre l'irrigation avec les eaux uses pures et les eaux de puits ou de surface de deux cultures savoir le sorgho fourra-ger et le piment, a montr une augmenta-tion de la matire frache dans le cas de la premire culture mais sans effet sur la deuxime.

    - Effets sur le sol. L'application de ces eaux pures augmente la fertilit du sol par l'addition d 'lments nutritifs, surtout dans le cas des sols sableux. C'est ainsi qu'en Pologne, on estime que la proportion d 'l-ments de l'effluent allant au sol est de : 92 % pour l'azote (N) 86% pour le phosphore (P) 71 % pour la potasse (K) Une exprimentation mene par le (C.R.G.R) a donn les conclusions suivan-tes concernant les effets enregistrs aprs l'application de ces eaux sur le sol: - Une augmentation de la salinit des sols - Une enrichissement en ions sodium, chlorure et sulfate qui se traduit par une variation de la qualit chimique du sol du bicarbonate - Calcique vers le chlorure - Sulfate sodique comme celui des eaux uses - Une augmentation du SAR - Une augmentation des taux de carbone, d'azote et de phosphore assimilable . D'aprs les analyses bactriologiques des sols on a: - Une lvation du nombre de streptoco-ques fcaux (SF) par rapport celui des coli-formes fcaux (CF). - Le niveau de contamination de la cou-che superficielle du sol (0-5 cm) est plus important dans les parcelles irrigues avec les eaux uses traites par comparaison aux parcelles non irrigues. Cette diffrence n 'est pas significative pendant les priodes estivales car la survie des germes est condi-tionne par les conditions climatiques. - La nature du sol joue galement un rle important pour la survie des germes, en effet les sols de texture sablonneuse sont globa-lement moins contamins que les sols de texture sablo-argileuse.

    - Effets sur la nappe. Les lments nutri-tifs qui ne sont pas utiliss par les plantes ou fixs par le sol, peuvent tre lessivs vers la nappe et provoquent une contamination.

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    L'azote sous forme de nitrates en excs, non utilis par les plantes est trs vite lessiv vers la nappe. Le phosphore peut aussi etre les-siv mais ceci est beaucoup plus rare , car les doses appliques ne sont jamais leves et les sols ont souvent des teneurs appr-ciables en matire organique ou en argile qui absorbent pratiquement tout le phosphore.

    Choix des cultures

    Le choix des cultures est bas sur diffrents critres: - L'irrigation des cultures qui peuvent tre consommes crues ne doit pas se faire mme si' l'effluent est hautement trait . - Tolrance leve au sel. - En gnral, lorsque l'irrigation est utili-se pour se dbarrasser de l'effluent, les cul-tures pratiques sont le mas , le fourrage, la prairie, l'horticulture et la pisciculture (le-vage des angouilles) .

    Les techniques d'irrigation

    La technique d'irrigation doit tre dfinie en fonction de la qualit de l'effluent, du type de sol et des cultures. - Irrigation de surface: viter la contami-nation des cultures (par contact direct). - Irrigation par aspersion: dsinfecter l'effluent pour viter le danger des arosols et la contamination des cultures. - Irrigation localise: meilleures condi-tions sanitaires mais l'effluent doit tre sou-mis un traitement pouss pour viter le colmatage des dispositifs de distribution.

    Situation actuelle

    Actuellement, la superficie quipe a atteint 6200 ha dont uniquement 2400 ha sont irri-gus . Le volume total d 'eau pure en 1990 est voisin de 88 millions de m3 dont un volume de 13 million de m3 a t rutilis en agriculture, soit un taux de 15 % (Koundi, 1990), Oemli, 1990). Pour valuer la situa-tion actuelle, nous proposons le dcoupage suivant de la Tunisie en rgions:

    Tableau 1 1

    Grand Tunis

    Le Grand Tunis avec ses quatres stations d 'puration Cherguia Choutrana, cotire Nord et Sud Mliane produit 67% du total du volume d 'eau use pure de la Tunisie (Filali, 1989). En 1990, la situation en matire de rutilisation est rsume dans le Tableau n. 1. Le projet de rutilisation agricole des eaux uses pures du grand Tunis prsente le projet le plus important du pays et est cons-titu essentiellement de 3 primtres.

    Sebala: 2670 ha - Mornag: 942 ha - Soukra: 840 ha L'amnagement hydro-agricole de ces pri-mtres est achev et la mise en eau se fait progressivement. Les cultures pratiques ont t choisies conformement aux normes tunisiennes et aux recommandations de l'OMS et de la FAO et comprennent surtout: - cultures fourragres utilises sous forme de foin - cultures industrielles (principalement le coton)

    crales (bl) - arboriculture

    Rgion du Cap Bon

    En 1990, la situation est prsente comme rsum dans le Tableau n. 2 . Dans la rgion du Cap Bon et suite au sur-pompage, le niveau de la nappe baisse d 'une anne une autre et se trouve finalement contamine par l'eau de mer.Les vergers et les agrumes se sont trouvs menacs par la salinit qui augmente . Dans le but de les sau-vegarder et d ' intensifier la production des cultures fourragres et industrielles, le Minis-tre de l'Agriculture a prvu l'utilisation des eaux uses des stations d 'puration de Ham-mamet. Actuellement, la rgion du Cap Bon rutilise les eaux uses pures pour l'irri-gation et pour la recharge de nappe dans les proportions suivantes: a) Irrigation: 93 % du volume rutilis pour irriguer:

    Station Volume pur (m3) Volume reutilis (m3) %

    Chrguia Choutrana Cotire Nord Sud Mliane Total

    Tableau 2]

    Station

    SE 1 Hammamet SE 2 Hammamet SE 3 SE 4 Kelibi Total

    11.356.220 27.899.679 4.980.100 9.705.583

    53.941 .582

    Volume pur (m3)

    686.500 1.251.291

    452.382 2.632.476

    895.220 5.917.869

    233.223 20,5% 3.553.942 12%

    740.766 7,6% 6.627.931 12,2%

    Volume reutilis (m3) %

    558.840 81%

    707.451 27%

    1.266.291 21%

  • 30 ha culture fourragres industrielles 300 ha arboriculture (Agrumes) 50 ha terrain de golf (Hammamet)

    b) Recharge de la nappe: 7% du volume rutilis est consacr la recharge de la nappe. Le Tableau n. 3 rsume la situation actuelle en matire de rutilisation des eaux uses:

    Rgion du Centre

    La rgion du centre est dote de 6 stations d 'puration. En 1990, le volume d'eau pu-re est de 15 .389.500 m3 dont 2.562 .000 m3 sont rutiliss. Le Tableau n. 4 rsume la situation actuelle.

    Rgion du Sud

    Dans le sud, il existe huit stations d'pura-tion. Le Tableau n. 5 rsume les volumes traits par ces stations ainsi que le volume rutilis pour l'anne 90. Au mois de sep-tembre 1991 , ont debut les travaux de construction d 'une station d'puration (la troisime dans le pays de point de vue importance) Gabs. Cette station sera en mesure de produire 200 Ils et c 'est prevu qu'elle sera fonctionnelle dans deux ans. Les primtres existants sont montrs dans le Tableau n. 6.

    Problmes et insuffisances

    La rutilisation des eaux uses pures se trouve confronte des problmes d'ordre technique et sanitaire (absence de zones irri-gables disponibles au voisinage des stations d'puration, spculations agricoles choisies en fonction du degr d'puration, qualit de l'eau ... ).Une enqute mene dans les divers primtres irrigus de la Tunisie, a permis de dgager les contraintes suivantes.

    Au niveau des terrains de golf: - Problmes au niveau de l'installation, les matires en suspension ont un effet nfaste sur les accessoires du rseau qui provoquent le colmatage et la corrosion. Le choix d 'un quipement adapt est ncessaire. - Accumulation de la vase dans les lacs de stockage cause des matires en suspension entranes par l'effluent. Pour cela un curage priodique des lacs de stockage est imp-ratif. - Le gazon green est trs sensible, il demande beaucoup d'entretien la suite de son irrigation par les eaux pures. - Absence de vaccination des ouvriers. - Des maladies base de champignons.

    Au niveau des primtres irrigus: - L'apport d 'eau est insuffisant: cas du primtre Souhil : 1.444 m3/ha/an. Les eaux pures des stations SE3 et SE2 ne sont pas encore rutilises. - Les surfaces quipes ne correspondent pas aux surfaces irrigues. - Des problmes fonciers et particulire-ment d 'hritage. - Les agriculteurs ne suivent pas l'assole-

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    Tableau 31 Primtres quipe (ha) Source d'eau irrigue (ha)

    Souhil Messadi Bir Rommana Terrain Golf

    Tableau 41 Station

    Sousse Nord Sousse Sud Monastir Moknine Dkhila Kairouan Total

    Tableau 51

    SE 4 SE 4 SE 4 SE 1

    Volume pur (m3)

    3.604.000 4.006.000 1.460.000 1.175.000 1.414.500 3.730.000

    15.389.500

    Superficie Superficie

    236 160 70 50

    36 50 50

    Volume reutilis (m3)

    950.000 263.000

    1.068.000

    281.000 2.562.000

    Stations volume pur (m3) volume Rutilis (m3) %

    Sfax Gafsa Dar Jerba Sidi Mehrez Sidi Slim Tanit Zarzis-Souihel Lella Mariem Total

    Tableau 61 Pritre

    El Hajeb

    Gafsa

    Lela Meriem/Souhil

    Dar Jerba Sidi Slim Sidi Mehrez

    Tableau 71 Stations

    Grand Tunis SE2 Hammamet SE3 Hammamet SE4 Hammamet

    Sousse Sud Sousse Nord Moknine Kairouan

    Sfax Gafsa

    Total

    7.059.270 1.599.776

    547.961 749.015 621 .324 45.835

    369.153 190.739

    111.830.73

    Source

    STEP Sfax

    STEP/Gafsa

    STEP Lella, Meriem. STEP Zarsis, Souhil

    STEP Dar Jerba Sidi Mehrez STEP Dar Jerba Sidi Slim

    Superficie (ha)

    170

    17

    100

    200

    Superficie (ha)

    15.000 210 194 300

    200 60

    200 370

    114 20

    16.668

    1.600.000

    22.000 90.000

    1.721 .000

    volume rutilis

    1.600.000

    200

    120.000

    23

    4 12 1,5

    15

    Cultures

    Coton, luzerne Sorgho Fourrager

    Grenadiers-pches luzerne V. avoine

    Jardins d'hotel

    Volume rutilis (m3)

    67.500.000

    4.800.000

    3.560.000

    1.680.000

    77.540.000

    %

    26 6,5

    73

    7,5 16,5

    57

  • ment prconis par l 'tude. Ils refusent de pratiquer certaines cultures pour des raisons de rentabilit. - Manque d'analyses priod iques de l 'eau, du sol et des cultures rcoltes. - Des problmes de qualit d'eau (prsen-ce de margine) sont p oss dans la STEP Sfax. - Problmes de corrosion et de colmatage du rseau surtout si le primtre se trouve lo in de la station d 'puration , ce qui permet l'activation des phnomnes d 'anarab ioses l ' intrieur des canalisations pendant la p-riode de coupure de pompage.

    Programmes de rutilisation Le programme de rutilisation des eaux uses pures comprend: l 'extension des prim-tres existants, la cration de nouveaux pri-m tres. La situation future ( l 'chance 2002) est rsume dans le Tableau u_ 7 .

    Avec les programmes envisags l'chan-ce 2.002, la superficie irrigue par les eaux uses pures atteindra environ: 23 .000 ha (6.200 + 16.688) et le volume rutilis sera voisin de 90 millions de m 3 (13 + 77) .

    Conclusion La rutilisation des eaux uses pures en agriculture, a montr que les sols peuvent

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    constituer un moyen efficace dans le pro-cessus d 'puration en jouant le r le pura-teur complmentaire. L ' irrigation par les eaux uses pures en Tunisie doit tre ap-plique avec un certain nombre de consi-gnes qui sont aujourd'hui systmatiquem ent recomman ds. - Prparation d 'une structure de vulgari-sation avant de crer le primtre et l'adop-tion d'un systme d'irrigation adquat. - Contr le sanitaire continu en vue d 'v i-ter toute contamination humaine ou ani-male. - Adoption d'un rseau de drainage. - Eviter la contamination de la nappe partir de champs d 'pandage. - Rduction consquente des fumures dans les zones irrigues l 'eau pure (30 Tonnes de fumier /ha apportent presque les m mes quantits en nutriment NPK que 300 m l d'eaux uses pures) pour viter un colmatage et une battance des sols. - Un effort supplmentaire est fourn ir dans le domaine de la recherche scienti-fique.

    Bibliographie CGRE ( 199 1): 90, 89, 88, 87, 86, 87, 86, 85, et 84 , Bul-letins mensuels et annuels, Centre de Gestion des Res-sources en eau de l'lNAT, INAT, Tunisie.

    BIBLIOTECA EDAGRICOLE

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    Saltini A. Storia delle scienze agrarie Prefazione di Ludovico Geymonat

    Volume 1 - Dalle origini al rinascimento c/92-2412 - pagg. XVI+530, 470 ill., rilegato L. 65.000

    Volume Il - 1 secoli della rivoluzione agraria c/92-2413 - pagg . 800, 650 ill., ri legato L. 80.000 Volume III - L'et della macchina a vapore e dei concimi industriali c/92-2414 - pagg. 446, 500 il 1. , rilegato L. 65.000

    Volume IV - L'agricoltura al tornante della scoperta dei microbi c/92-2415 - pagg. 568, 366 ill. , ri legato - L. 80.000

    L'agricoltura osservata come combinazione di elementi tecnologici , scientifici, politici e sociali )) diventa una realt profondamente vitale , oggetto di un giustificato ed opportuno desiderio di indagine. Lo studio storico dei resta indispensabile per possedere un'autentica cultura agraria poich rende consapevoli delle vicende attraverso le quali ha preso forma il patrimonio di cognizioni scientifiche e metodologjche sperimentali che abbiamo ereditato. E questa l'intelligente intuizione di Antonio Saltini concretizzata in un 'opera di ricostruzione storica degli eventi significativi che hanno caratterizzato il processo di sviluppo teorico e pratico dell'agricoltura dalle sue origini ai tempi moderni. L'analisi , condotta con acuto spirito d 'osservazione e descritta con linguaggio brillante, affascina per la vastit dei suoi interessi e la lucidjt critica con cui interpreta i fatti e integra le osservazioni di altri scrittorj .

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    STORIA AGRARIA

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