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Revue de presse « Défense »
(contact : [email protected])
Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous
pouvez soit contacter directement le responsable de thème de Défense soit réagir en
adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus.
L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance
et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues.
Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse :
http://www.union-ihedn.org/
Stendhal naît le 23 janvier 1783
Date : 23 janvier 2015
Attention : il n’y aura pas de revue de presse défense
pendant 48 heures – la prochaine revue de presse défense
sera diffusé&e le lundi 26 janvier 2015.
Sommaire des articles proposés
1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : La non-déflation des effectifs n’est pas financée
Quand la France redécouvre enfin l’importance de son armée
2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : Merkel, la forteresse allemande assiégée entre BCE, Ukraine et …internet
Qui est Salmane Ben Abdel Aziz, le nouveau roi saoudien ?
L’OTAN veut rétablir des relations avec Moscou
3) Armements - Industries - Économie : DCNS plonge dans le rouge et plombe Thalès
Le porte-avions indien Vikrant équipé de chasseurs et d’hélicoptères russes
Arianespace lancera SES-12, le premier satellite tout électrique de l’opérateur SES
Le rachat d’actifs par la BCE, « bon pour l’économie réelle »
4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie : Réserve opérationnelle : état des lieux
Vigipirate : le défi relevé par les opérationnels du soutien interarmées
Corymbe : Entraînement avec la marine camerounaise
Opération Chammal : point de situation du 22 janvier 2015
5) Zones de conflits : La pieuvre Boko Haram s’étend
"Seule une solution au conflit israélo-palestinien peut apaiser le Moyen-Orient"
Rébellion houthiste au Yémen : quel jeu politique entre les forces en place ?
(Reportage) Boko Haram au Niger : Ibrahim Ousmane, réfugié et handicapé
6) Renseignements et menaces : Le ralentissement chinois n’inquiète pas les patrons européens
Washington tenté de revoir son alliance stratégique avec Riyad
Bientôt une base navale chinoise en Namibie ?
L’Algérie renforce la lutte contre le financement du terrorisme
7) Sécurité intérieure : Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »
8) Énergie environnement climat : Investissements records dans les énergies renouvelables en 2014
Des Objectifs pour le développement aux Objectifs du développement durable
Les marchés pétroliers dans le doute après la mort du roi Abdallah
9) Géopolitique de la culture : Bilan décevant du dispositif égalité des chances pour les bacheliers
Mall of Arabia : bienvenue dans le monde arabe de demain
10) Géopolitique de l’information : Surface Hub : le tableau numérique selon Microsoft
Ddos : le site de l’Afnic visé par une attaque
Office apps : les premières applis universelles de Microsoft
Des millions d’ordinateurs potentiellement infectés à travers #je suis Charlie
Inventaire des priorités législatives
11) Jour après Jour : le 23 janvier
12) Revue de presse internationale en langue étrangère :
China would welcome Kim Jong-Un Visit to Moscow
Russia Ready to Supply India With Anaerobic Submarines
Russia and India are negotiating construction of new frigates – CAWAT
Iran’s emerging empire
The West’s four-part strategy to deal with radical Islam
Defence Minister promises ‘conservative’ approach to submarines following tour of ASC
13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.
***** Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous
pouvez contacter directement le responsable de la revue, en adressant un courriel à :
[email protected], ou au webmaster du site « union-ihedn.org ».
1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS
THEME 1 - 1 : La non-déflation des effectifs n’est pas financée Source, journal ou site Internet : l’Opinion
Date 23 janvier 2015
Auteurs : Adressé par Jean-Claude Tourneur – François Jouannet sur un article de l’AFP :
« Ralentissement des baisses d’effectifs des forces armées françaises » - autre article : « Défense :
les vœux aux armées du Président de la république place la Défense dans une impasse
budgétaire » (François Cornut-Gentille)
L'annonce d'une réduction de 7500 postes de la baisse programmée des effectifs a été,
mercredi, une heureuse surprise à l'issue du conseil de défense, qui se tenait à l'Elysée. La
semaine dernière, lors des voeux aux armées sur le Charles-de-Gaulle, le président de la
République s'était contenté d'évoquer une baisse du rythme des réductions, et non une
diminution de celles-ci. Le ministère de la défense a, de nouveau, remporté une belle victoire,
au delà même des espérances des états-majors. Ceux-ci voulaient deux choses : D'abord, un
étalement des suppression des postes sur la durée de la loi de programmation militaire : moins
en 2015/16/17 et plus en en 2018/19. Ensuite, et peut-être même surtout, une réduction de la
baisse de 5000 postes. C'est ce qu'ils avaient identifié comme impossible à réaliser, alors que
le gouvernement ne veut plus de nouvelles fermetures de garnison. Ils en obtiennent 50% de
plus. Les déflations restant à réaliser étaient jusqu'à présent les suivantes : 2015 : 7500. 2016
: 7400. 2017 : 7400. 2018 : 3500 et 2019 : 0. On devrait être aujourd'hui sur le schéma : 2015
: 6000 puis en moyenne 3000 par an, les quatre années suivantes. Reste un problème de taille :
le financement de cette mesure. «Pour l'instant, ce n'est pas financé» reconnait-on dans
l'entourage de Jean-Yves Le Drian. Le mesure qui s'applique dès cette année (1500 postes à
supprimer en moins) devrait facilement absorbable par le budget. Mais pour l'ensemble des
7500 postes, «il faudra adapter le budget à cette non-déflation» explique la même source. La
première chose consistera à déterminer quelles fonctions seront épargnées. La suppression
d'un poste de colonel n'a pas la même conséquence budgétaire que celle d'un matelot. Si l'on
se rapporte aux grandes masses (masse salariale globale et effectifs du ministère de la
Défense), 7500 postes représentent un peu moins de 300 millions d'euros par an. Ce n'est pas
négligeable, sans être insurmontable. Ces 300 millions ne sont qu'une faible partie des 2,2
milliards d'euros qui manquent dès le budget 2015, faute des recettes exceptionnelles
envisagées et qui ne seront pas au rendez-vous. Comme cela était prévu lors de son adoption
en 2013, la Loi de programmation militaire va être révisée cette année. Et sans doute à la
hausse. Ce serait du jamais vu... En attendant et pour boucler ses fins de mois, le ministère de
la Défense planche sur la mise en place de sociétés de projets pour l'acquisition de ses
matériels. Nous y reviendrons dans un prochain post.
THEME 1 - 2 : Quand la France redécouvre enfin l’importance de son armée Source, journal ou site Internet : La Tribune
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur et François Jouannet sur un article de l’AFP : « Projet
de location de matériel militaire pour maintenir le budget de la Défense »
Le ministère de la Défense mobilise depuis le 7 janvier 10.500 militaires dans le cadre de
"Vigipirate alerte attentat" | Pour faire face aux menaces, François Hollande a décidé
d'alléger les réductions d'effectifs dans les armées de 7.500 hommes. Pourtant elles étaient
déjà connues au moment de la préparation du Livre blanc sur la défense. Bercy-Brienne, on
refait le match... Deux ans après une guerre en coulisse homérique entre le ministère de la
Défense et celui des Finances à l'occasion de la préparation du Livre blanc sur la défense, puis
de la loi de programmation militaire (LPM), qui définit le cadre budgétaire sur la période
2014-2019, les deux ministères s'affrontent à nouveau pour dégager des marges de manœuvre
au regard des menaces qui pèsent sur la France. Elles ne sont pourtant pas nouvelles, elles
avaient été même parfaitement diagnostiquées dans le Livre blanc de 2013. Et pourtant, ces
menaces ont systématiquement été sous-estimées avec des budgets contraints votés puis
largement sous-exécutés au fil des révisions générales des politiques publiques (RGPP). Il
suffit pourtant de relire le livre blanc de 2013 et de trouver des passages sur la faiblesse d'un
État - on le voit avec l'Irak, la Libye, le Mali... - et sur la menace terroriste. "La publicité qui
est donnée (aux terroristes, ndlr) concourt à entretenir le phénomène terroriste. Elle favorise
en effet l'auto-radicalisation d'individus isolés qu'attire la perspective d'avoir, par leurs
actions, un impact global à la mesure du ressentiment qui les habite". L'attaque contre
Charlie Hebdo est là pour illustrer le diagnostic établi en 2013 et on ne peut que regretter la
pauvreté de la réponse de l'État face à cette menace avec la diminution des effectifs des
armées. Les gouvernements de gauche comme de droite ont préféré réduire les effectifs, et
donc les contrats opérationnels des armées au profit des économies budgétaires exigées par
Bercy. François Hollande tout comme Nicolas Sarkozy n'ont pas compris toute l'importance
d'un outil militaire suffisamment doté pour remplir ses missions fondamentales. Des armées
qui pour autant doivent poursuivre leur indispensable optimisation. Dans les armées, on
commence même à évoquer de plus en plus d'interventions extérieures low-cost. Au Mali, par
exemple, les soldats sont restés huit mois à manger matin, midi et soir leur ration de combat.
ARMEE : PLUS LES MOYENS D'ASSURER SES MISSIONS SUR LE LONG TERME
Aujourd'hui, l'État s'aperçoit naïvement (beaucoup trop d'ailleurs) qu'il n'a pas les moyens
d'assurer plus d'un mois le plan "Vigipirate alerte attentat", qui mobilise depuis le 7 janvier,
10.500 militaires et coûte 1 million d'euros par jour au ministère de la Défense. "C'est la
première fois qu'une mobilisation (militaire) de cette ampleur (intervient) sur notre
territoire", avait expliqué le ministre de la Défense, jan-Yves Le Drian. Mais cette
mobilisation ne peut qu'être exceptionnelle. "Nous avons fait savoir que ce dispositif était
exceptionnel", souligne-t-on dans l'entourage du ministre. Nous pouvons garantir un mois".
Car la mobilisation de 10.500 soldats, ajoutés à celle des effectifs en opérations extérieures
(9.000 militaires actuellement), entraine déjà un certain nombre de problèmes pour le
ministère de la Défense. "Cela ne pourra pas durer ad vitam æternam, assure-t-on au
ministère de la Défense. Il faut trouver la meilleure façon d'assurer la protection des
Français. Car d'ici une semaine à quinze jours, il faudra remettre en cause des exercices
importants, des permissions, s'il n'y a pas de relève". D'autant que l'armée a dû également
redéployer entre 1.000 à 1.500 militaires supplémentaires pour protéger ses sites et forces.
"Les tensions sont extrêmement fortes pour tenir tous nos engagements", précise-t-on.
ALLEGEMENT DES DEFLATIONS D'EFFECTIFS
Last but not least, les 33.675 suppressions d'effectifs annoncées dans la LPM 2014-2019
(environ 7.900 en 2014, 7.500 en 2015, 7.400 en 2016 et 2017 et enfin 3.500 en 2018) sont
visiblement celles de trop après les 48.325 effectuées par les gouvernements Fillon entre 2008
et 2012. Soit 82.000 entre 2008 et 2019. "Les tensions nous apparaissaient de plus en plus
insupportables pour remplir nos engagements extérieurs et il fallait actualiser le contrat
Protection défini dans la LPM (dans le cadre de Vigipirate alerte attentat, ndlr), note-t-on
dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian. L'équation devient de plus en plus difficile. Plus on
avançait, plus on mettait le dispositif militaire à l'os". C'est pour cela que François Hollande a
demandé mercredi lors d'un conseil de défense à Jean-Yves Le Drian "de lui proposer
quelque chose qui répond à cette préoccupation". D'ores et déjà ce qui a été acté lors du
conseil de défense, c'est une moindre déflation de 7.500 militaires sur la période 2015-2018,
dont 1.500 dès 2015. "Cela nous permet de retrouver un peu d'oxygène pour que les
restructurations puissent être vécues plus sereinement, pour que l'on garde la qualité de nos
interventions à l'extérieur, pour mobiliser à tout moment 10.000 hommes pour un mois", a-t-
on souligné au ministère de la Défense. Et en prime, cela permet enfin de "formaliser le
contrat protection". Ce qui n'avait pas été le cas jusqu'ici... Enfin, le ministère pourra
également recruter 250 postes supplémentaires dans le domaine du renseignement : 185 à la
DGSE ert 65 à la DPSD (direction de la protection et de la sécurité de la défense). Ce qui
permettra d'accélérer "l'élan" vers la cyberdéfense et d'embaucher des experts et des analystes
pour traiter les flux de plus en plus d'informations.
VERS LA REACTUALISATION DE LA LPM
Ce "quelque chose", ce n'est ni plus ni moins une "actualisation" de la LPM sur la base d'une
nouvelle analyse des menaces et des contrats opérationnels des armées. Et le ministère de la
Défense veut aller vite. "Beaucoup plus tôt que prévu, explique-t-on dans l'entourage du
ministre. L'actualisation de la LPM doit se faire avant l'été, il faut qu'elle soit au Parlement
au mois de juin". C'est certainement dans ce cadre que Bercy risque de freiner des quatre fers.
Car l'Hôtel de Brienne a de grandes ambitions. Tout peut être mis sur la table. Enfin presque.
"Nous pouvons avancer la livraison de certains matériels, faire des achats d'urgence (...).
Tout le monde sait que nous sommes en manque d'hélicoptères. Il n'y a pas de conclusions
pour le moment".
CREATION DE SOCIETES DE PROJETS
Lors de conseil de défense, l'Hôtel de Brienne a proposé de créer deux sociétés de projets à
capitaux publics (SPV ou Special Purpose Vehicle) pour trouver les 2,2 milliards d'euros qui
lui manquent dans son budget 2015 au titre des recettes exceptionnelles. Car il est probable
que le produit de la cession des fréquences TNT de la bande 700 Mhz (environ 2,6 milliards
d'euros) n'arrive pas à temps cette année pour compléter le budget du ministère. L'Hôtel de
Brienne a besoin d'un "dispositif mis en place rapidement. Nous pensons l'avoir trouvé".
L'idée de ces SPV est d'acheter à l'État des matériels militaires pour les relouer dans la foulée
à l'armée. ce qui permettra de stabiliser le budget du ministère de la Défense à 31,4 milliards
cette année comme François Hollande l'a promis à plusieurs reprises, notamment lors du
dernier conseil de défense. En pratique, l'armée française pourrait louer sept à huit avions de
transport militaire A400M et trois frégates multimissions auprès d'une ou deux sociétés
publiques à partir de cet automne, a-t-on expliqué au ministère de la Défense. La France
possède déjà six A400M livrés par Airbus Group et compte en réceptionner un ou deux de
plus d'ici à l'automne, tandis que les trois frégates sont construites par le groupe naval DCNS.
Les SPV seront capitalisées grâce à la cession de nouvelles participations de l'Etat dans des
sociétés publiques n'appartenant pas forcément au secteur de la défense. "Le schéma est
simplissime : une ou deux sociétés publiques françaises pour du matériel militaire destiné à
l'armée française", a-t-on souligné. Les autres recettes des cessions identifiées de bien
immobiliers devraient avoisiner 500 millions d'euros, notamment avec l'ensemble Bellechasse
(Pavillon de Penthemont, Abbaye de Penthemont et Hôtel du génie). En revanche, le
gouvernement ne souhaite pas lancer un nouveau programme d'investissements d'avenir
(PIA), a-t-on précisé au ministère de la Défense, ni octroyer de nouveaux crédits budgétaires.
BERCY RENACLE
Une proposition qui n'avait pas été mercredi validée par François Hollande. La réponse de
Bercy est pour l'instant plutôt négative, en raison du surcroît de dépenses que la location
induira et de son impact sur les déficits publics, au moment où Paris doit donner des gages de
sérieux budgétaire à Bruxelles. "Soit le ministère des Finances fait une contreproposition, soit
il n'en fait pas et nous mettrons en place le dispositif des SPV (sociétés de projet). Il n'y a pas
d'autre solution à ce stade", martèle-t-on à l'Hôtel de Brienne, qui a besoin en outre d'un
nouveau cadré législatif. "Tout ceci demande à être peaufiné", explique-t-on au ministère.
C'est pour cela que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, en faveur de cette
proposition contrairement à Michel Sapin, et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian
recevront mardi prochain lors d'un déjeuner les dirigeants des six groupes français de défense
concernés par les sociétés de projet - Airbus Group, Safran , Thales, DCNS, Dassault
Aviation et le groupe de formation et d'assistance DCI. Dans un second temps, la France
pourrait envisager d'ouvrir le capital des sociétés de projet à des investisseurs privés ou des
fonds, étendues à des prestations de services, a précisé la même source. Des SPV pourraient
même être créées pour louer des matériels militaires à d'autres États, faute de pouvoir les
vendre.
2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN :
THEME 2 - 1 : Merkel, la forteresse allemande assiégée entre BCE, Ukraine et …internet Source, journal ou site Internet : La Tribune
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
A propos de la Grèce, qui vote ce dimanche, Angela Merkel a adressé un message de
soutien, sans rééditer les menaces d'abandon de son ministre des Finances Wolfgang
Schauble. Philippe Mabille |
Sous le choc de l'annonce des 1.000 milliards d'euros d'assouplissement quantitatif de la BCE,
la chancelière a tenté de faire bonne figure au Forum économique mondial. Et prévenu que ce
soutien de la banque centrale ne devait pas dissuader les pays de la zone euro d'achever leurs
réformes structurelles... Pauvre Angela. Habituée du Forum économique mondial où sa parole
d'une orthodoxie raisonnable séduit une audience acquise à la culture de stabilité allemande,
la chancelière a subi le supplice du pal de jeudi à Davos, intervenant exactement un quart
d'heure avant Mario Draghi, invité habituel lui-aussi, mais retenu à Francfort pour la réunion
de la BCE. Et, évidemment, pendant toute l'intervention d'Angela Merkel, la nombreuse
assistance venue en masse dans la grande salle du Congress Hall n'avaient d'yeux que pour
leurs smartphone, attendant avec impatience la décision de l'oracle de Francfort sur le montant
des rachats de dettes de la BCE. La banque centrale avait bien préparé le terrain et ménagé le
suspense en faisant "fuiter" la veille auprès du Wall Street Journal et de l'agence Bloomberg
un chiffre de 50 milliards d'euros par mois sur 2015. Du coup, en plein discours de la
chancelière, vêtue de jaune, le montant réel de 60 milliards par mois de mars à septembre
2016 a fait frissonner le public qui a sans doute passé plus de temps à regarder s'envoler le
dollar et le cours de leurs actions qu'à entendre les avertissements d'Angela Merkel à l'égard
de ce ralliement de la banque centrale européenne à la politique de la "planche à billets"
destinée à faire remonter l'inflation... Certes, dans le détail, les annonces de Mario Draghi sont
bien encadrées : les achats de dettes publiques et privées ne concernent que des titres
"investment grade", ce qui exclu d'emblée la Grèce, du moins à ce stade, et ne pourront
dépasser certains seuils par émission et par émetteurs. En outre, les Bunds allemands en
seront en volume, les principaux bénéficiaires.
REFORMES : "NE PAS DEVIER DU CHEMIN"
Touchée dans ses principes, Angela ne s'est pas laissée émouvoir pour autant et elle a resservi
au public l'antienne traditionnelle de l'ordo-libéralisme allemand : les décisions de la Banque
centrale européenne (BCE) ne doivent pas "faire dévier du chemin des réformes" les pays
européens, a-t-elle prévenu. Et rappelant à l'ordre les gouvernements qui, comme Matteo
Renzi la veille avait appelé la BCE à un geste fort (et au passage la France qui a aussi poussé
en ce sens allant jusqu'à annoncer le QE européen avant l'heure), Merkel a souligné, surtout à
l'intention de l'opinion publique allemande, que la décision prise par la BCE "sera une
décision prise en toute indépendance". Une précaution qui ne trompe personne, la plupart des
experts estimant que la BCE n'a jamais que deux ans de retard sur la Fed dans ce type d'action
trop longtemps reportée. Dans une autre session, Christine Lagarde, la directrice générale
française du FMI a tenté de réconcilier tout le monde en soulignant que l'assouplissement
quantitatif ("QE") de la Banque centrale européenne (BCE "fonctionne déjà, dans la mesure
où les anticipations de son annonce ont commencé à agir sur le niveau de l'euro", tombé
même sous les 1,15 face au dollar quelques minutes après le discours de Mario Draghi.
L'ancien secrétaire américain au Trésor Lawrence Summers a pour sa part mis en garde contre
"l'erreur de croire que le QE est une panacée ou sera suffisant" pour relancer l'économie
européenne. Selon lui, il y a "toutes les raisons de croire" que l'assouplissement quantitatif de
la Banque centrale européenne "aura moins d'impact" que celui mené par les Etats-Unis ces
dernières années. Avec ces 1.000 milliards d'euros mis sur la table par la BCE, les taux
d'intérêt en Europe pour les États et, c'est toute la question, pour les entreprises, devraient
quand même continuer à chuter, ce qui est propice à un redémarrage de l'investissement privé.
Dans ce contexte, Angela Merkel a défendu la position de l'Allemagne qui "assume ses
responsabilités" comme ancre de stabilité pour toute l'eurozone et tout en acquiesçant à la
solidarité pour protéger l'euro, à aussi ses intérêts propres. Ainsi, si en 2014, "pour la première
fois depuis 40 ans, l'Allemagne n'a pas créé de nouvelle dette", c'est parce que son pays doit
se préparer à une transition démographique qui va lui faire perdre 6 millions de travailleurs
dans les prochaines années. Angela Merkel a donc appelé chaque pays à ses propres
responsabilités pour préparer l'avenir en investissant dans la R&D (l'Allemagne a porté son
effort à 3% du PIB) et en protégeant sa compétitivité. Elle a décerné un satisfecit aux pays qui
ont mené des réformes structurelles comme l'Irlande, l'Espagne, le Portugal "et même la
Grèce" et encouragé la France et l'Italie à ne pas différer leurs efforts au prétexte du soutien
apporté par la BCE qui n'aura qu'un temps. "Il faut agir maintenant pour ne pas être pris au
d'époux quand les taux d'intérêt remonteront à leur niveau normal de 4 à 5%", car alors ce
sera beaucoup plus coûteux et "désagréable" de porter des endettements publics de près de
100% de sa richesse nationale. A propos de la Grèce, qui vote ce dimanche, Angela Merkel a
adressé un message de soutien, sans rééditer les menaces d'abandon de son ministre des
finances Wolfgang Schauble : " la majorité de la population en Grèce est contente de se
trouver dans l'Union européenne et dans l'euro. "L'Allemagne est prête à continuer de faire
preuve de solidarité", à condition bien sûr que le gouvernement grec issu du scrutin se montre
de son côté "responsable". Un message d'apaisement en direction de la gauche radicale qui
pourrait emporter les élections avec Qlexis Tsipras (Syrisa)
UKRAINE: COMMENT SORTIR DE LA CRISE ?
Mais pour un discours sur le nouveau contexte global, Angela Merkel ne pouvait passer sous
silence la question de l'Ukraine. Elle a appelé à une solution pacifique négociée avec la Russie
dans laquelle l'Europe ne précipiterait pas la négociation sur l'entrée de l'Ukraine dans l'UE,
mais maintiendrait les sanctions contre la politique de Poutine tant que les causes n'auront pas
disparu. Pour sortir de cette crise, "il faut deux parties autour de la table", il faut "que les
armes se taisent" et "que l'intégrité territoriale de l Ukraine garantie par le traité de
désarmement nucléaire du pays soit respectée". Pour retrouver la stabilité dans la région, il
faut aussi definir une "coopération de Vladivostok à Lisbonne comme dit Poutine", a-t-elle
défendu, sans pour autant considérer comme acquise l'annexion de la Crimée.
NUMERIQUE : L'EUROPE DOIT SE REVEILLER
Enfin, sur le thème principal de son intervention, l'économie numérique, Angela Merkel a
exhorté l'Europe a prendre en main son destin face aux géants américains du net. "La
numérisation va prendre toute son importance dans la nouvelle commission", a-t-elle avancé,
se félicitant du fait que le Commissaire au numerique soit allemand. C'est la confirmation que
l'Allemagne, grande puissance industrielle, veut aussi s'affirmer comme une des grandes
puissances technologiques du monde futur. Alors que l'Allemagne est parmi les pays les plus
virulents contre la position de plus en plus dominante des GAFA (Google, Facebook, Apple,
Amazon), Angela Merkel a réclamé que l'Europe fixe les conditions-cadre de l'économie
digitale en promouvant "un bon mix entre la protection des données individuelles et la liberté
du net". "Le monde est de plus en plus petit, on le mesure à Davos. À nous de trouver des
solutions en Europe sinon nous serons marginalisés car notre environnement actuel n'est pas
suffisamment attractif pour devenir des champions du numerique", a-t-elle conclu. "L'Europe
doit avancer plus vite, réduire la bureaucratie et se fixer un agenda stratégique pour ressortir
de cette crise plus compétitive
THEME 2 - 2 : Qui est Salmane Ben Abdel Aziz, le nouveau roi saoudien ? Source, journal ou site Internet : La Tribune
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur – François Jouannet sur un article du Monde : « Salman
succède à Abdallah sur le trône saoudien »
Le prince Salmane a multiplié les visites en Occident et en Asie au cours des précédentes
années.
Abdallah, qui gouvernait officiellement le royaume saoudien jusqu'à présent est décédé. Son
successeur, le prince Salmane Ben Abdel Aziz, 79 ans, gouverneur de Ryad pendant 50 ans,
est considéré comme un homme doté d'une stature internationale. "Avec une grande tristesse,
son Altesse Royale, le prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz, Al-Saoud et tous les membres
de la famille et la nation expriment des condoléances au Gardien des deux mosquées sacrées,
le Roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoud, qui est décédé à 01H00 vendredi" (22H00 GMT,
jeudi 22 janvier, ndlr) Ainsi, un présentateur à la télévision d'État saoudienne a annoncé la
mort du dirigeant saoudien, après 10 ans de règne. Salmane Ben Abdel Aziz, prince héritier
depuis juin 2012 lui a directement succédé. Il s'est placé sur le devant de la scène ces
dernières années, présidant souvent le Conseil des ministres et représentant à l'étranger le roi
Abdallah qui, du fait de sa santé fragile, avait considérablement réduit ses activités publiques.
Il était aussi premier vice-Premier ministre, poste obtenu en même temps que celui d'héritier
du trône en 2012 à la mort de son frère Nayef. Il cumulait également les fonctions de ministre
de la Défense depuis octobre 2011.
STATURE INTERNATIONALE
Le prince Salmane a multiplié les visites en Occident et en Asie, ajoutant une stature
internationale à sa carrière, focalisée jusqu'en 2012 sur les affaires intérieures. En dépit d'une
santé fragile, il a tenu à montrer "sa détermination à devenir roi ou, plus probablement,
l'ambition de ses proches pour qu'il apparaisse ainsi", estime Simon Henderson, spécialiste
du Golfe au Washington Institute. Sa stature a toutefois été quelque peu fragilisée par la
décision prise en mars 2014 par le roi Abdallah de nommer futur prince héritier son demi-
frère Moqren, le plus jeune des 35 fils du fondateur du royaume.
"IL A SUPERVISE L'EMERGENCE DE RYAD COMME CAPITALE"
Né à Ryad le 31 décembre 1935, le prince Salmane a été gouverneur de la capitale pendant
près de 50 ans, la plupart des provinces saoudiennes ayant à leur tête des membres de la
famille royale avec rang de ministre. "Ce poste lui a donné de l'expérience et il a supervisé
l'émergence de Ryad comme capitale", souligne Eleanor Gillespie dans la Gulf States
Newsletter basée à Londres. Il est considéré comme l'artisan du développement de cette cité
bâtie en plein désert par la dynastie des Al-Saoud pour en faire une ville moderne. Mais son
poste lui a surtout donné l'opportunité de "jouer le rôle d'arbitre très respecté des affaires de
la famille Al-Saoud", ajoute-elle assurant que le prince Salmane "a une réputation de
probité". Jane Kinninmont, experte à Chatham House à Londres, précise que Salmane est
"considéré comme relativement libéral" et pourrait à ce titre "adopter une approche plus
réformatrice, mais dans le cadre des limitations et des lignes rouges du système".
HAUSSE DES COURS DU PETROLE APRES LE DECES D'ABDALLAH
Les prix du brut se sont orientés à la hausse vendredi dans les premiers échanges sur les
marchés asiatiques en raison de l'incertitude provoquée par le décès du roi Abdallah d'Arabie
saoudite et l'accession au trône de son frère Salman. L'indice américain WTI s'appréciait de
plus de 2% à 47,76 dollars le baril dans les premiers échanges. Le Brent a ouvert en hausse de
près de 1,5% à 49,10 dollars à 01h00 GMT. "La peur de l'inconnu va soutenir les prix du
pétrole brut", a jugé John Kilduff, partenaire chez Again Capital à New York. "Le roi
Abdallah était l'architecte de la stratégie actuelle visant à maintenir une production élevée et
à évincer les petits producteurs plutôt que réduire la production
THEME 2 - 3 : L’OTAN veut rétablir des relations avec Moscou Source, journal ou site Internet : Le Figaro
Date : 22 janvier 2015
Auteur : avec AFP
Adressé par François Jouannet
Les responsables militaires de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord souhaitent rétablir
des relations avec leurs homologues russes, suspendues en raison du conflit en Ukraine, a
déclaré aujourd'hui le commandant en chef de l'Otan. "Nous avons énormément discuté du
moyen de renouer le contact et du fait que la communication avec nos interlocuteurs militaires
en Russie est importante", a déclaré le général Philip Breedlove pendant une conférence de
presse à Bruxelles. Le haut gradé américain a précisé que des échanges avec le général Valéry
Guerasimov, commandant en chef de l'armée russe, avaient encore eu lieu après l'annexion de
la région ukrainienne de Crimée par la Fédération russe l'an dernier. "Nous allons renouer
cela, nous avons discuté entre nous des moyens de le faire (...) mais, oui, nous allons rétablir
le contact avec Valéry (Guerasimov)", a-t-il dit. L'Allemagne a évoqué des "progrès" à l'issue
d'une réunion à quatre (Ukraine, Russie, Allemagne et France), qui s'est tenue mercredi soir à
Berlin, avec la conclusion d'un accord sur l'établissement de zones de sécurité entre
séparatistes pro-russes et troupes gouvernementales dans l'est de l'Ukraine.
3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE THEME 3 - 1 : DCNS plonge dans le rouge et plombe Thalès Source, journal ou site Internet : La Tribune
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur et François Jouannet – autre article : « DCNS envoie la
marge de Thales par le fond ALAIN RUELLO, les Echos »
Le siège social de DCNS à Paris |
Le groupe naval devrait enregistrer des pertes de 300 millions d'euros en 2014. La
contribution de DCNS à l'EBIT de Thales qui est actionnaire à hauteur de 35%, sera négative
d'environ 100 millions d'euros. DCNS lance un plan d'économies de court terme de 100
millions d'euros. Ce n'est pas une surprise. DCNS, dont Thales est actionnaire à hauteur de
35%, estime que l'exercice 2014 devrait se solder par une perte nette de l'ordre de 300
millions d'euros, compte tenu de l'enregistrement de charges et provisions complémentaires,
ainsi que l'avait révélé "La Tribune". Le groupe naval a mené au cours des derniers mois un
examen approfondi de la situation financière et contractuelle de plusieurs activités et
programmes complexes qui connaissent des difficultés. Les principales conclusions de ces
audits ont été communiquées aux instances de gouvernance de DCNS. L'une d'entre elle est
même plutôt rassurante pour le groupe naval, qui garderait "la maîtrise technique de son cœur
de métier" alors qu'au sein de Thales, certains commençaient à avoir des doutes. Pour Thales,
qui consolide DCNS par mise en équivalence, la contribution de DCNS à l'EBIT du groupe
d'électronique "serait ainsi négative d'environ 100 millions d'euros sur l'exercice 2014, contre
une contribution attendue proche de l'équilibre (et une contribution positive de 40 M€ en
2013)", a expliqué Thales dans un communiqué publié ce vendredi. Hors cet impact
exceptionnel, Thales confirme que sa performance en 2014 devrait être conforme aux
objectifs annoncés d'une stabilité des prises de commandes et du chiffre d'affaires et d'une
progression de 5 à 7% de l'EBIT. La publication des comptes consolidés de l'exercice 2014
arrêtés par le conseil d'administration est prévue le 26 février 2015
LE NUCLEAIRE CIVIL PLOMBE DCNS
Sur la base des éléments fournis au comité central d'entreprise (CCE), les difficultés sur
certains programmes se concentrent dans les activités de diversification dans l'énergie,
essentiellement dans le nucléaire civil. L'ampleur des difficultés d'exécution rencontrées par
DCNS depuis 2013 devrait conduire "à revoir significativement à la hausse les coûts à
terminaison des projets en cours", notamment le réacteur de recherche Jules Horowitz pour le
Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA), a expliqué Thales.
Pour autant, DCNS devrait rester dans le nucléaire civil, qui participe au maintien des
compétences du groupe. Sur les programmes navals, les audits ont mis en évidence une
augmentation des coûts à terminaison, tout particulièrement sur le programme de sous-marins
nucléaires d'attaque Barracuda pour la France. Pour remettre d'équerre ce programme, DCNS
a changé le directeur du programme. En revanche, le programme de sous-marins au Brésil,
qui connait aussi quelques difficultés d'exécution, n'est pas un programme en péril, explique-t-
on à "La Tribune".
UN PLAN D'ECONOMIES COURT TERME DE 100 MILLIONS D'EUROS
Pour renforcer sa compétitivité à court terme, DCNS a lancé un plan d'économies de 100
millions en vue d'améliorer les résultats dès 2015. Il ne doit pas "altérer" les compétences et
l'emploi au sein du groupe naval, explique-t-on au sein de DCNS. Les salariés devront se
serrer le ceinture, la direction suspend toutes les augmentations individuelles et un "travail"
avec les fournisseurs est lancé pour trouver des économies de court terme. Au-delà, la
direction du groupe a lancé depuis quelques jours un plan de progrès pour dégager des
économies sur le moyen et long terme. Entre autre, un tri dans les énergies marines
renouvelables va être réalisé : hydrolien, éolien off-shore, énergie houlomotrice et énergie
thermique des mers. Plus généralement, le PDG de DCNS, Hervé Guillou, compte aussi sur sa
nouvelle stratégie basée sur quatre axes pour rendre DCNS plus efficient : renforcement de la
maîtrise industrielle avec la création d'une direction industrielle, développement à
l'international, diversification et enfin simplification du fonctionnement et développement de
la culture économique. En outre, il pourra se reposer pour atteindre ces objectifs sur les trois
nouveaux arrivants : Marie-Pierre de Bailliencourt (directeur général adjoint), Frank Le
Rebeller (directeur général adjoint en charge des finances et du juridique) et Olivier de la
Bourdonnaye (direction industrielle). Ce dernier assurera la cohérence et l'efficacité de
l'action entre les bureaux d'études, les équipes programmes et la supply chain. Enfin, DCNS a
créé une direction de programmes en vue d'améliorer les performances techniques,
calendaires et économiques des programmes dans le respect des engagements auprès de ses
clients.
THEME 3 - 2 : Le porte-avions indien Vikrant équipé de chasseurs et d’hélicoptères russes Source, journal ou site Internet : RIA Novosti
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par François Jouannet
© REUTERS/ Sivaram V
Le porte-avions indien INS Vikrant sera équipé de chasseurs russes MiG-29K et MiG-29KUB
et d'hélicoptères Ka-31, a annoncé mercredi à Moscou un responsable du Service fédéral russe
pour la coopération militaire et technique (FSVTS). "La Russie accorde une aide technique à
l'Inde dans la création du premier porte-avions de fabrication nationale Vikrant. Le navire sera
doté d'avions MiG-29 et d'hélicoptères Ka-31", a indiqué le responsable à RIA Novosti. "Les
spécialistes russes préparent en outre des propositions concernant la livraison de systèmes et
d'équipements supplémentaires à l'Inde", a-t-il ajouté. Les travaux de construction du porte-
avions INS Vikrant, destiné à devenir le navire-amiral de la Flotte occidentale de la Marine
indienne, touchent à leur fin en Inde. Le navire sera remis à l'armée en 2018. L'INS Vikrant a
un déplacement de 37.400 tonnes et possède un tirant d'eau de 12 mètres. Sa vitesse de
croisière étant de 28 nœuds, le navire a une autonomie de 7.500 milles à une vitesse de 18
nœuds. Son équipage comptera 1.400 matelots et 160 officiers. En novembre 2013, la Russie
a remis à l'Inde le porte-avions modernisé Vikramaditya (ex-Admiral Gorchkov) doté
d'avionsMiG-29K, MiG-29KUB et d'hélicoptères Ka-28 et Ka-31.
THEME 3 - 3 : Arianespace lancera SES-12, le premier satellite tout électrique de l’opérateur SES Source, journal ou site Internet : Arianespace
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
L’opérateur SES a choisi Arianespace pour le lancement de son nouveau satellite de
télécommunications, SES-12. Ce contrat est le 40è signé par Arianespace avec SES. SES-12 sera lancé par un lanceur Ariane 5 fin 2017 depuis le Centre Spatial Guyanais, Port
Spatial de l'Europe, à Kourou en Guyane française. Arianespace et SES ont développé depuis
plus de vingt-cinq ans avec le lancement d’Astra 1A un partenariat exceptionnel. Le satellite
SES-12 est le 40è satellite confié à Arianespace par une entité du groupe SES (Euronext Paris
et Bourse du Luxembourg : SESG). Le satellite SES-12, d’une masse au lancement de 5,3
tonnes, sera positionné à côté de SES-8 sur une orbite géostationnaire à 95° Est. SES-12
remplacera le satellite NSS-6 de SES. Construit par Airbus Defence & Space à partir d’une
plateforme Eurostar E3000 dans sa version 100% électrique, SES-12 sera équipé de 68
répéteurs en bande Ku et 8 répéteurs en bande Ka. D’une durée de vie de 15 ans, SES-12
assurera des services de télédiffusion directe (DTH) pour 20 millions de foyers en Inde et en
Asie du Sud-Est. Martin Halliwell, Directeur Technique Central de SES, a déclaré : « Nous
sommes très heureux de pouvoir travailler à nouveau avec Arianespace et Airbus Defence &
Space, des partenaires de longue date. L’ajout de SES-12 à notre flotte nous permettra
d’accroître notre offre sur l’Asie, en accord avec notre plan de croissance dans la région.
Grâce à sa conception hybride DTH/HTS, SES-12 augmentera notre capacité en plateformes
DTH et fournira des produits HTS à un moindre coût, répondant aux objectifs de croissance
de nos clients. » A l’occasion de cette signature, Stéphane Israël, Président Directeur Général
d’Arianespace, a souligné : « Nous sommes très fiers que SES, client d’Arianespace depuis
plus de 25 ans et premier opérateur européen, nous ait confié cette mission stratégique. Avec
ce lancement du premier satellite tout-électrique de la flotte SES, Ariane 5 confirme qu’elle
est parfaitement adaptée à l’évolution du marché et des technologies des satellites. Merci à
SES pour avoir fait de nouveau le choix d’Arianespace. »
THEME 3 - 4 : Le rachat d’actifs par la BCE, « bon pour l’économie réelle » Source, journal ou site Internet : Le Monde
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Cédric Pietralunga
Adressé par Elie Billaudaz
La Banque centrale européenne, le 22 janvier. AP/Michael Probst
Après des semaines de rumeurs, la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé, jeudi 22
janvier, son nouveau plan, qui prévoit le rachat de 60 milliards d'euros de dette chaque
mois. Etalé sur dix-huit mois, jusqu'en septembre 2016, le programme pèse au total plus de 1
000 milliards d'euros.
Jean-Michel Six, économiste en chef de l'agence Standard & Poor's pour la zone Europe,
Moyen-Orient et Afrique, estime que la BCE s'est engagée dans « un programme très agressif
».
Quel sera l'impact des mesures annoncées par la BCE sur les pays du sud de l'Europe ?
Il s'agit d'un programme très agressif de par sa taille. A ce titre, il va permettre de comprimer
un peu plus l'écart de taux sur les emprunts d'Etat – le fameux « spread » – entre les pays les
plus vertueux, comme l'Allemagne ou les pays nordiques, et le reste de l'Europe. Les
investisseurs auront l'assurance que la BCE achètera sur le marché secondaire une partie de
leurs créances. Ils devraient donc se montrer plus prolixes et prendre davantage de risques. Il
est difficile de prévoir l'ampleur de ce mouvement mais cela peut donner un coup de pouce
supplémentaire aux pays en plein retournement, comme l'Espagne.
La population de ces pays verra-t-elle les choses changer ?
En rachetant de la dette d'Etat, notamment aux banques qui la détiennent, la BCE va leur
permettre de nettoyer un peu plus leurs bilans. Là aussi c'est difficile à quantifier mais cela
devrait permettre aux organismes financiers d'injecter plus de liquidités dans l'économie et
donc profiter à la population. Les gens auront à nouveau la possibilité d'obtenir un crédit pour
acheter une maison ou une voiture. C'est bon pour l'économie réelle.
L'Allemagne craint que ces mesures ne profitent essentiellement à la Grèce et ne la
détournent des réformes. Trouvez-vous cela justifié ?
Non, car 80 % de la dette grecque se trouve déjà dans les mains de la BCE ou des Etats
européens. Le pays ne bénéficiera donc pas directement de la politique de rachat décidée par
Mario Draghi [le président de la BCE]. Je ne pense pas non plus que cela va faire revenir les
investisseurs, en tout cas pas tout de suite : ils sont encore trop échaudés. Néanmoins, si la
Grèce ou d'autres pays européens pensent que la BCE va tout régler et qu'ils n'ont plus besoin
de rien faire, on va à la catastrophe. La BCE ne pourra pas réussir toute seule à relancer la
croissance.
4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie
THEME 4 - 1 : Réserve opérationnelle : état des lieux Source, journal ou site Internet : TTU Online
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Mis en place vendredi dernier dans le cadre du plan Vigipirate “Alerte Attentat”, le dispositif
Guépard Réserve comprend actuellement trois compagnies de 61 militaires, plus un état-
major tactique (EMT), les effectifs provenant de trois brigades différentes. Créé à l’été 2011,
Guépard Réserve est le dispositif d’alerte de la réserve opérationnelle de l’armée de Terre sur
le territoire national. Il permet de disposer d’un vivier de volontaires issus des unités de
réserve des régiments, capables d’être engagés sous un préavis de 48 heures et durant 8 jours.
Si le dispositif engagé aujourd’hui semble limité au regard des 10 000 militaires d’active, il
est important d’avoir en tête plusieurs éléments au sujet de la réserve opérationnelle : un
budget en diminution depuis quatre ans (37,86 millions d’euros pour l’armée de Terre en
2013), des activités en baisse, un «turn over» très important (11 599 contrats non reconduits
en 2013), des effectifs également en diminution (15 425 réservistes dans l’armée de Terre en
2013 pour une cible de 21 000). Mais aussi un dispositif légal peu adapté aux situations de
crise : l’employeur a obligation de libérer son salarié pour une durée maximale de 5 jours par
an et ce avec un préavis d’un mois, au-delà de 5 jours, l’accord de l’employeur est obligatoire.
Le bataillon de réserve Ile-de-France — 24e régiment d’infanterie — ne sera pas engagé dans
le cadre de Vigipirate Attentat. L’explication serait que la majorité des personnels du bataillon
n’a pas encore les qualifications nécessaires. Depuis le 1er
juillet 2014, le bataillon appartient
à la 1ère
brigade logistique (1ère
BL). Il existe deux autres unités de réserve de l’armée de Terre
en Ile-de-France, l’escadron de réserve du 121e régiment du train de Montlhéry et le 8
e
régiment de transmissions (Suresnes), qui dispose d’un élément de protection et de sûreté
opérateur (EPSO). Le coût moyen journalier d’un réserviste opérationnel de l’armée de Terre
est de 100 euros, 81 pour un gendarme, 106 pour un marin et 98 pour un aviateur.
THEME 4 - 2 : Vigipirate : le défi relevé par les opérationnels du soutien interarmées Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 23 janvier 2015
Auteur : armée de terre
Adressé par André Dulou
Dans le cadre du renforcement Vigipirate (opération Sentinelle), les armées ont déployé en
quelques jours sur le territoire national plus de soldats qu’elles n’ont en OPEX. Ainsi, plus de
10 000 soldats servent actuellement dans cette opération intérieure d’une ampleur sans
précédent en métropole comme outremer. Quelque 6 000 d’entre eux ont rejoint l’Ile de
France et sécurisent des sites sensibles en région parisienne. Ils proviennent des différentes
garnisons réparties sur l’ensemble du territoire national. Les soldats qui patrouillent sont les
plus visibles, mais en coulisse, les chaînes logistique et de soutien se sont également
massivement mobilisées pour organiser, sous très faible préavis, ce déploiement, transporter,
accueillir équiper les soldats, les héberger et les nourrir.
Fournir, acheminer
Afin de relever ce défi, l’État-major des armées (EMA) a sollicité les États-majors
opérationnels (EMO) des armées et du service du commissariat des armées (SCA) pour
fournir les ressources humaines et matérielles nécessaires (gilets pare-balles, matériels de
campement, etc…). Le Centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA) a
ordonné le transport par voie aérienne militaire des premiers échelons du dispositif renforcé.
Trois rotations aériennes ont été nécessaires pour la seule région Ile de France. Il a par ailleurs
fait acheminer la ressource logistique des établissements et dépôts métropolitains vers les
zones d’engagement. Ainsi plus de 8 000 soldats ont été acheminés en cars militaires depuis
les garnisons jusqu’aux points de regroupement avant engagement, principalement vers la
région parisienne : 170 cars provenant de 35 groupements de soutien de base de défense
(GSBdD) et 340 conducteurs ont aussi été mobilisés. Une fois sur zone, sur la base de Satory
pour la région Ile de France, les moyens ont été répartis et déployés sur les sites à protéger par
les états-majors interarmées de zones de défense et de sécurité (EMIA-ZDS), en charge de la
conduite des opérations.
Héberger, nourrir
L’hébergement des militaires en région parisienne a imposé le recours à des capacités
d’hébergement que les restructurations et réorganisations de nos armées avaient laissées
vacantes. Certains de ces lieux manquant d’installations disponibles pour offrir des conditions
durables d’hébergement, quelques jours ont été nécessaires pour fournir la totalité des services
attendus (douches, laveries, réfrigérateurs, etc…). Tous les soldats engagés en Ile de France
dorment aujourd’hui sous un toit, 25% d’entre eux passent leur nuit sur des lits de camp.
Soutenir médicalement
Le soutien médical déployé en Ile de France comprend notamment trois équipes médicales
mobiles qui arment une antenne médicale de circonstance à Satory, Brétigny, ainsi qu’au Fort
de l’Est. Par ailleurs, les antennes du SSA de Villacoublay et de St Germain en Laye ont été
renforcées. Durant cette opération de projection, les GSBdD, coordonnés par l’EMO-SCA,
ont été particulièrement efficaces pour assurer la projection et l’accueil des renforts et pour
délivrer aux militaires venant de toute la France l’ensemble du matériel nécessaire à
l’exécution de leur mission de protection des sites sensibles et de nos concitoyens. Les
femmes et les hommes impliqués dans cette manœuvre n’en ont que plus de mérite, eux qui
portent au quotidien la transformation du soutien interarmées.
THEME 4 - 3 : Corymbe : Entraînement avec la marine camerounaise Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 23 janvier 2015
Auteur : marine nationale
Adressé par André Dulou
Le 20 janvier 2015, l’équipage de l’aviso Lieutenant de Vaisseau Lavallée, a ouvert l’exercice
naval NEMO 2015 dans le golfe de Guinée, en participant à un exercice d’évolution tactique
avec un patrouilleur de la marine camerounaise Les deux équipages se sont livrés à cette
manœuvre tactique au sud ouest de l’île de Bioko (Guinée Equatoriale), en ouverture de
l’exercice multinational NEMO 2015 (Navy’s exercise for maritime operations). Cet exercice
vise à développer la coopération et la coordination opérationnelle entre marines des pays
côtiers dans le cadre de la surveillance et de la sécurisation de l’espace maritime du golfe de
Guinée. Pendant plusieurs jours, les deux unités françaises actuellement engagées dans la
mission Corymbe, le BPC Tonnerre et l’aviso Lieutenant de vaisseau Lavallée, enchaîneront
divers exercices avec les marines d’Afrique centrale et d’Afrique de l’ouest : Congo, Gabon,
Cameroun, Nigéria, Benin, Togo et Ghana. En place depuis 1990, la mission Corymbe est un
déploiement naval quasi-permanent, en mesure de soutenir les forces armées françaises dans
le golfe de Guinée, zone d’intérêt stratégique pour la France. Le dispositif est armé par un
bâtiment de la Marine nationale, ponctuellement renforcé par des moyens terrestres et
aéromobiles embarqués, et peut soutenir à tout moment tout type d’opérations dans la région.
De plus, cette présence quasi-permanente permet de coopérer avec les marines régionales
amies, et ainsi de participer à leur montée en puissance et au développement de capacités
africaines autonomes.
THEME 4 - 4 : Opération Chammal : point de situation du 22 janvier 2015 Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : janvier 2015
Auteur : armée de l’air
Adressé par André Dulou
Du 15 au 22 janvier 2015, la force Chammal a réalisé 22 missions aériennes au-dessus du sol
irakien. Dans la nuit du 21 au 22 janvier, les avions français ont contribué à un raid de la
coalition dans le nord du pays, dans la région de Sinjar. En fin de soirée, une patrouille a
décollé pour un raid aérien planifié visant à détruire des positions de combat de Daech. Une
dizaine d’objectifs ont été détruits par les chasseurs français au moyen d'AASM (armement
air-sol modulaire). Tiré à distance de sécurité et autonome, l’AASM atteint une cible fixe ou
mobile avec une très haute précision, de jour comme de nuit et par tous les temps. Cette
opération aérienne combinée (COMAO) a été précédée, le 20 janvier, d’une mission de
reconnaissance (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance - ISR) effectuée par un
Atlantique 2 de la marine nationale. Cette mission, longue de plus de sept heures, a permis de
rafraîchir et de confirmer la position des objectifs, quelques heures avant leur neutralisation.
Hormis ce raid, les Rafale et Mirage 2000D de l’armée de l’air ont conduit quotidiennement
des vols de reconnaissance armée, contribuant de façon complémentaire au recueil du
renseignement sur le groupe terroriste Daech, en étroite coordination avec nos alliés présents
dans la région. Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal vise, à la demande du
gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à
assurer un soutien aérien aux forces armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe
terroriste autoproclamé Daech. Le dispositif est structuré autour de neuf avions Rafale, six
avions Mirage 2000D, un ravitailleur C-135 FR, un avion de patrouille maritime Atlantique 2
et la frégate anti-aérienne Jean Bart, intégrée dans le groupe aéronaval américain constitué
autour du porte-avions USS Carl Vinson.
5/ ZONES DE CONFLITS THEME 5 - 1 : La pieuvre Boko Haram s’étend Source, journal ou site Internet : Mondafrique
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Alain Chouet
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le Tchad a déployé un contingent de 2500 hommes au Cameroun pour lutter contre les
djihadistes de Boko Haram dont la menace dépasse désormais le Nigéria. Alain Chouet,
ancien chef du "service de renseignement de sécurité" à la DGSE (services français), se
penche sur les objectifs de Boko Haram, sur ses soutiens et sur ses modes de financement.
Crédit photo: Tous droits réservés d.r.
L’effervescence médiatique et « pipole » mondiale suscitée, avec d’ailleurs beaucoup de
retard, par l’enlèvement et la séquestration de 250 jeunes filles dans le nord du Nigeria a
présenté toutes les caractéristiques d’un feu de paille. Violente et brève. Elle a donné lieu à
une profusion de plateaux télé à l’occasion desquels une kyrielle d’experts - ou soi-disant tels
- de l’Afrique et du terrorisme sont venus doctement nous expliquer que les preneurs d’otages
et surtout leur chef, Aboubakar Shekau, sont une bande de fous furieux bien décidés, sans
doute sous l’empire de stupéfiants, à islamiser l’Afrique par le fer et le feu et à y délocaliser
l’organisation de feu Ben Laden dont personne ne sait plus très bien où elle se trouve.
L’explication est donc fort simple : les militants de Boko Haram sont des abrutis méchants qui
veulent reconstituer Al-Qaïda en Afrique par une alliance que l’on subodore d’ouest en est
avec AQMI au Sahel et les shebab somaliens. L’horreur délirante de leurs actions relève donc
d’un traitement par drones, surveillance satellitaire, forces spéciales forcément occidentales
puisque le gouvernement local n’en possède pas ou, à défaut, sociétés militaires privées
anglo-saxonnes. Il faut bien sûr espérer que les drones seront suffisamment précis pour
neutraliser les preneurs d’otages en épargnant plus ou moins les lycéennes qu’ils gardent à
côté d’eux. Mais, l’affaire étant ainsi entendue, il ne reste plus qu’à passer à un autre dossier
brûlant.
Shekau, un "drogué" doublé d'un inculte
L’ancien responsable d’un service de sécurité que je suis a tout de même du mal à se
contenter d’analyses aussi sommaires, fussent-elles émises par des grandes vedettes du
cinéma, des épouses de Présidents ou des analystes patentés du petit écran. On nous a décrit
Aboubakar Shekau comme un chef de gang des cités, drogué jusqu’aux yeux et ne parlant -
comme l’a relevé une éminente spécialiste de la zone - qu’un « Haoussa de banlieue ». Ne
parlant pas "Haoussae, je ne suis pas à même d’en juger, mais j’ai parfaitement entendu
Shekau formuler ses dernières revendications en un arabe classique tout à fait respectable, ce
qui n’est pas si fréquent aux alentours du 10e parallèle en Afrique. D’autre part il est évident
qu’un psychopathe drogué ne saurait durablement imposer son commandement à des
centaines, voire des milliers de militants en armes. Shekau n’est peut-être pas Götz von
Berlichingen mais il y a déjà presque six ans qu’il a pris la tête d’un mouvement politico-
militaire actif et il s’y maintient apparemment sans difficulté.
Les "valises" des pétromonarchies
Une telle longévité à la tête d’une « grande compagnie » suppose de la part de son chef une
certaine habileté à lever des fonds pour entretenir et rémunérer ses mercenaires. Les activités
de brigandage, de trafics et de prises d’otages contre rançon peuvent y pourvoir en partie mais
leur rendement est aléatoire, souvent insuffisant pour fidéliser les troupes et doit être complété
par des sources de revenus plus fiables et régulières qui ne peuvent provenir que de riches
sponsors étrangers intéressés à un titre ou un autre par les activités du mouvement. Encore
faut-il pour cela que les dites activités aient une visibilité suffisante pour attirer l’attention au-
delà des frontières. Faute d’avoir compris ce ressort essentiel de la subversion, des
mouvements nigérians comme le MOSOP (Mouvement pour la survie du peuple Ogoni) ou le
MEND (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger) ont sombré dans l’indifférence et
l’oubli, tout comme la révolte biafraise des années 60. En ce sens, l’enlèvement spectaculaire
de 250 lycéennes accompagné de revendications provocantes théâtralement orchestrées et
largement médiatisées est un coup de maître formidablement magnifié par l’effet
multiplicateur de l’émotivité occidentale. Déclinées en boucle par les télévisions du monde
entier, les réactions indignées de toutes les élites d’Europe et d’Amérique ainsi que la mise en
œuvre de moyens militaires internationaux lourds, constituent pour Boko Haram autant de
brevets d’existence, de reconnaissances de son importance et de sa capacité de nuisance, tous
éléments qui sont à la base de toute stratégie terroriste bien comprise. L’affaire est d’autant
mieux menée qu’elle risque de durer longtemps. Il paraît à peu près évident que, faute de
moyens et de volonté politique, personne ne paiera de rançon pour libérer les jeunes filles. Il
faudra donc soit céder aux exigences des ravisseurs, en particulier, libérer leurs militants
emprisonnés, ce qui contribuera à l’autorité et au prestige du chef, soit se lancer dans des
opérations militaires incertaines et probablement tragiques pour les otages, surtout si les
ravisseurs ont pris la précaution élémentaire de les disperser. Les péripéties à venir seront
donc pour Shekau d’utiles prétextes pour aller tirer par la manche les généreux sponsors du
djihadisme international qui - ce n’est plus un secret pour personne malgré une décennie de
déni - se trouvent dans les riches pétromonarchies de la Péninsule arabique. Certes l’Arabie et
le Qatar ont récemment revu leurs positions officielles à cet égard sous la pression
internationale ou suite à de tardives prises de conscience, mais les riches donateurs privés y
demeurent encore légion, en particulier ceux qui dépendent de l’industrie du pétrole et pour
lesquels le Nigeria pose un problème particulier.
Un mouvement insurrectionnel "local"
Contrairement à ce que racontent les experts apocalyptiques du terrorisme qui veulent voir
depuis 2001 une toile d’araignée verte recouvrant peu à peu la planète, Boko Haram n’a
jamais manifesté le moindre intérêt pour le djihadisme international ou le terrorisme salafiste
visant l’Occident. Ses liens souvent invoqués avec les djihadistes sahéliens ou les islamistes
somaliens ne sont pas avérés au-delà de quelques connivences logistiques telles que celles
qu’on pouvait constater entre euro-terroristes et terroristes palestiniens dans les années 70. De
fait, Boko Haram est d’abord un mouvement insurrectionnel local à base économique et
sociale. Il recrute ses membres exclusivement au Nigeria en surfant sur les criantes inégalités
socio-économiques locales, une criminalité endémique et la corruption généralisée de son
système politique et administratif. Aucun des militants de l’organisation ne s’est jamais mêlé
d’action internationale et le mouvement a toujours borné ses cibles au territoire nigérian ou à
des raids de pillage sur ses frontières immédiates. Cette désaffection clairement affichée pour
le « clash des civilisations » et le devenir du reste du monde musulman devrait interpeller les
analystes et les conduire à s’interroger sur les objectifs réels de la secte au-delà des
proclamations volontairement hallucinées de son chef.
Le contrôle de la rente pétrolière
À y regarder de plus près, les opérations de Boko Haram s’inscrivent dans un double
contexte : d’une part un rapport de force politique et militaire entre le nord du pays musulman
(45% de la population) et le sud christianisé (35%) ou animiste (20%), et d’autre part, par
voie de conséquence, un problème de contrôle des ressources hydrocarbures dont le pays est
le 6ème exportateur mondial mais qui se trouvent essentiellement au sud. Depuis une
quinzaine d’années, les nordistes musulmans qui contrôlaient historiquement les postes de
responsabilité de l’armée et de l’administration au sein de l’État ont progressivement perdu
leur position de dominance au profit d’élites sudistes. Cette perte de statut, de prestige et
surtout d’un contrôle de la rente hydrocarbure qui permettait de fidéliser politiquement les
populations du nord a suscité de vives réactions et largement contribué à alimenter le courant
extrémiste musulman incarné dès 2002 par Boko Haram. Et au-delà des frontières du pays,
cette inversion des pouvoirs menaçait de soustraire le pays à l’influence des pays de la
Péninsule Arabique et du Golfe membres de l’OPAEP. La crainte des pétromonarchies
arabes, et sans doute de leurs clients des majors du pétrole, était qu’un Nigeria soustrait à
l’influence islamique régulée depuis Ryadh et soumis au pouvoir de ses dynamiques
entrepreneurs sudistes se lance dans des formes d’indépendantisme économique et politique
contraires aux intérêts bien compris de la majorité des membres de l’OPEP. Il fallait donc
éviter tout risque que le Nigeria, à l’exemple de l’Iran (2e exportateur mondial) ou du
Vénézuela (5e) se lance dans des aventures « fractionnelles » au pire en nationalisant son
pétrole, au mieux en ne respectant pas les quotas de production destinés à maintenir en
permanence le prix du baril à son maximum internationalement supportable ou en refusant de
garantir l’acceptation du paiement de son pétrole en dollars qui permet aux États-Unis
« d’exporter » leur abyssale dette intérieure.
Dans l'orbite de l'OTAN
Compte tenu des divisions du pays, de la gabegie régnant au niveau de l’État fédéral et de la
corruption sévissant à tous les niveaux de la vie publique et en particulier de l’armée, il n’était
pas très difficile d’affaiblir le pouvoir central, de démontrer son impotence, de lui interdire
tout « aventurisme » politique ou économique, de le rendre totalement dépendant de
l’assistance militaire et sécuritaire des membres de l’OTAN. C’est bien ce à quoi on assiste
aujourd’hui et c’est là le plus clair résultat de l’action d’Aboubakar Shekau et de ses nervis
qui se révèlent être un instrument de subversion efficace et peu coûteux. Dans un tel contexte,
il n’est pas surprenant que l’on évoque avec de plus en plus de précision les allers-retours,
entre Ryadh et Kano, de porteurs de valises remplies de beaux dollars chargés de soutenir
l’action du Robin des Bois du Califat de Sokoto, ce sultanat djihadiste et esclavagiste qui
englobait au XIXe siècle le nord du Nigéria, le nord du Cameroun, le sud du Niger et du
Tchad. On a vu des valises identiques avec des porteurs différents se promener un peu partout
(Soudan, Afghanistan, Libye, Syrie, Mali, Tunisie, etc.) dans les endroits où l’Arabie ou le
Qatar le jugeaient utile à leurs intérêts. Shekau ne survivra peut-être pas au coup politique
décisif qu’il vient de porter au Président Goodluck Jonathan, à l’armée et à l’administration
du Nigeria. Cela n’a pas grande importance. Comme tous les djihadistes inspirés du salafisme
wahhabite, il est un outil jetable et remplaçable au service des intérêts des pétromonarques. Si
nécessaire, on lui trouvera un successeur et destinataire de valises comme il avait lui-même
succédé à Mohammed Yusuf, abattu par la police en 2009.
THEME 5 - 2 : "Seule une solution au conflit israélo-palestinien peut apaiser le Moyen-Orient"
Source, journal ou site Internet : Le Point
Date : 22 janvier 2015
Auteur : propos recueillis par Arminb Arefi Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le journaliste Ignace Dalle explique ce que la France doit changer dans sa diplomatie
pour apaiser les tensions au Moyen-Orient et dans l'Hexagone.
Le journaliste Ignace Dalle estime que la France doit rééquilibrer
sa politique au Proche-Orient. © RONEN ZVULUN / AFP PHOTO
Les attentats terroristes de Paris doivent-ils amener la France à changer de politique au
Moyen-Orient ? Ce souhait a été formulé cette semaine par l'ancien Premier ministre François
Fillon, qui a appelé à un rapprochement de Paris avec la Russie et l'Iran contre les djihadistes
de l'organisation État islamique (EI). Grand spécialiste du monde arabe, le journaliste Ignace
Dalle vient de publier La Ve République et le monde arabe (éditions Fayard), ouvrage dans
lequel il retrace soixante années de politique étrangère française au Moyen-Orient. Dans une
interview au Point.fr, il explique ce que la France doit changer dans sa diplomatie pour
apaiser les tensions dans la région et dans l'Hexagone.
Le Point.fr : François Fillon a-t-il raison d'appeler à un aggiornamento de la diplomatie
française ?
Ignace Dalle : Il a tout à fait raison quand il appelle à prendre davantage en compte les points
de vue russe et iranien, notamment sur le dossier syrien. Ce qui me frappe en revanche, c'est
qu'il ne mentionne pas du tout Israël. Or, nombre d'anciens ministres français des Affaires
étrangères que j'ai interrogés estiment que le conflit israélo-palestinien est éminemment
central au Moyen-Orient, car seule une solution à cette crise pourrait contribuer à apaiser la
région. Pour les opinions publiques arabes, l'Occident et surtout les États-Unis donnent
l'impression d'être totalement alignés sur Israël. Or, je ne pense pas que notre silence face au
développement des colonies serve la paix. D'ailleurs, je cite dans mon livre un sondage de la
BBC, selon lequel les opinions publiques européennes considèrent qu'Israël est l'un des trois
pays qui menacent le plus la paix dans le monde, au même titre que la Corée du Nord ou
l'Iran.
Mais la France considère Israël comme un allié, ainsi que comme pays démocratique.
Oui, mais passer ce message aux opinions publiques arabes est difficile. En Afrique du Nord,
par exemple au Maroc, il est assez stupéfiant de constater le nombre de personnes qui se
montrent compréhensives à l'égard de l'organisation État islamique (EI).
Mais quel rapport entre Israël et l'organisation État islamique ?
Depuis l'assassinat de Yitzhak Rabin, la politique israélienne a malheureusement contribué au
développement de l'islamisme radical, notamment à Gaza. D'autre part, lorsqu'on écoute le
discours de l'EI, "l'ennemi sioniste" est souvent évoqué. Le non-règlement de ce conflit
touche énormément les opinions publiques arabes.
En quoi cela concerne-t-il la France ?
Ce même mal-être est exprimé chez nous en France. Beaucoup de jeunes qui n'ont pas
beaucoup de culture politique et réagissent de façon très affective estiment tout de même qu'il
y a un deux poids deux mesures flagrant à cet égard. Et il y a des gens comme Dieudonné qui
jouent d'une façon très malfaisante sur ces sentiments. La question israélo-palestinienne est
manipulée par des fanatiques souvent assez habiles qui influencent des esprits fragiles. Je suis
toujours frappé, lors de mes voyages en Afrique du Nord notamment, de l'indulgence, pour ne
pas dire de la complaisance, à l'égard de l'islamisme radical. Je pense que le monde arabe va
très mal et qu'il n'y a pas un régime pour racheter l'autre. Les populations ont toujours le
sentiment d'être humiliées. Le philosophe Michel Onfray a d'ailleurs déclaré récemment que
les populations arabes avaient le sentiment que l'Occident passait son temps à les bombarder.
Ce n'est pas entièrement faux. Le chaos actuel dans la région est largement dû à l'intervention
américaine en Afghanistan et en Irak.
Justement, en Syrie, Barack Obama n'a-t-il pas précipité la radicalisation de
l'opposition en refusant d'intervenir en 2013 ?
Je ne suis pas certain qu'une intervention militaire aurait changé quoi que ce soit. J'estime, au
contraire, que l'on aurait dès le départ dû essayer de trouver une solution transitoire avec la
Russie et l'Iran.
Mais ces deux pays, en soutenant tous azimuts Bachar el-Assad, n'ont-ils pas contribué
au pourrissement de la crise syrienne ?
J'ai eu l'occasion de parler au Liban avec nombre de politiciens proches de la Syrie. Tous
déplorent que l'on n'ait pas assez exploité les filières russe et iranienne. Moscou et Téhéran ne
sont pas fous et se rendent bien compte que Bachar ne pourra tenir à long terme à la tête de
son pays, avec le bilan effroyable qu'il a derrière lui. Nous n'avons pas été assez loin dans ce
sens. Il faut chercher des interlocuteurs au sein du régime syrien qui n'ont pas de sang sur les
mains. Cela peut changer aujourd'hui avec la baisse du prix du pétrole qui pénalisent la Russie
comme l'Iran. Il y a peut-être une opportunité à saisir. Plus globalement, je crois que les
Occidentaux apparaissent tout d'abord comme trop souvent alignés sur la politique
américaine.
François Hollande a-t-il raison de ne pas bombarder les djihadistes en Syrie pour ne pas
conforter Bachar el-Assad ?
Sur ce point, je pense que François Hollande a tout à fait raison, d'autant que la France n'a pas
les moyens militaires et financiers pour le faire. Nous sommes actuellement embarqués dans
des conflits au Sahel, sans compter que 10 000 soldats ont été appelés en renfort pour la
sécurité du territoire français après les attentats.
Concernant l'Iran, l'Élysée pointe davantage le rôle de nuisance de l'Iran dans la région
plutôt que celui de stabilisation.
L'Iran défend avant tout ses intérêts. Les vrais patrons en Syrie sont les Iraniens. Tant sur le
plan politique que militaire, Bachar el-Assad demeure entre leurs mains.
Comment expliquez-vous que la France soit plus pro-israélienne que les États-Unis sur
le dossier du nucléaire iranien ?
Il y a effectivement une sensibilité assez forte de la France à l'égard du point de vue israélien.
Mais je pense que le dossier nucléaire en lui-même est une farce. Les Iraniens sont beaucoup
trop intelligents pour essayer de jouer un jour avec une arme nucléaire, ce qui aurait pour
conséquence sa disparition immédiate. D'autre part, le monde musulman ne comprend pas
pourquoi Israël possède la bombe atomique, alors que l'Iran et l'Égypte n'y ont pas droit. Il ne
faut pas oublier que l'Iran, c'est quand même les Perses, une puissance régionale importante
dont il faut tenir compte pour l'avenir. Enfin, peut-être la position française s'explique-t-elle
également par l'amitié que la France porte envers les monarchies du Golfe, très hostiles à
l'égard de l'Iran. Nous possédons tout de même énormément d'investissements qatariens en
France, mais aussi français au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, ce qui
pèse beaucoup.
Le "double jeu" dont sont accusés les pays du Golfe vis-à-vis du terrorisme est-il, selon
vous, réel ?
Je pense que les dirigeants - émir du Qatar, roi d'Arabie saoudite - ne sont pas du tout
favorables à l'EI. Les monarchies du Golfe se rendent bien compte qu'ils sont une cible
privilégiée de l'organisation État islamique. En revanche, certains milliardaires locaux les
financent effectivement, notamment en raison de la doctrine wahhabite (ultra-rigoriste de
l'islam, NDLR) très présente au Qatar et en Arabie saoudite et qui les lie. Il est difficile de
contrôler ces flux et un effort doit être fourni sur ce point. On peut parler en revanche de
"double jeu" de la part de la Turquie (qui laisse nombre de djihadistes transiter par son
territoire, NDLR). Mais il faut la comprendre. Le régime syrien n'a cessé de manipuler les
populations kurdes de Syrie contre Ankara. Toutefois, les Turcs ont enfin consenti à mieux
surveiller leurs frontières, sous la pression des États-Unis et de l'Europe.
Ignace Dalle vient de publier La Ve République et le monde arabe (Éditions Fayard).
THEME 5 - 3 : Rébellion houthiste au Yémen : quel jeu politique entre les forces en place ? Source, journal ou site Internet : IRIS
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Didier Billion
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
La transition politique mise en œuvre depuis 2012 semble avoir vécu. Le Yémen fait il
face à un coup d’Etat aujourd’hui ? Qui sont ces rebelles houthis et quelles sont leurs
revendications ?
La transition politique a pris une forme particulière en 2011-2012 et a abouti à la démission
du chef de l’Etat, Ali Abdallah Saleh, en novembre 2011, après une vague de contestations
liées à l’onde de choc politique qui traversait alors le monde arabe. La transition avait été
négociée avec une forte pression, à la fois des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, qui
nourrissaient une véritable inquiétude quant à la déstabilisation du pays, considérant que le
Yémen est situé face à la corne de l’Afrique, à l’ouverture de la mer rouge qui aboutit au
canal de Suez et est un pays d’une grande importance stratégique. Les choses avaient, dans un
premier temps, pu se régler par un compromis mais en réalité on constate que, depuis lors,
cette transition a eu beaucoup de mal à se mettre en œuvre. Le président élu début 2012,
Mansour Hadi était, par exemple, l’unique candidat aux présidentielles. Depuis son élection, il
a du mal à s’imposer dans cette situation complexe car le Yémen est un pays où la structure
de l’Etat est historiquement très faible et où les luttes de clans et de tribus sont les marqueurs
du fonctionnement de la société. Il est vrai qu’Ali Abdallah Saleh avait réussi pendant plus de
33 ans à jouer un rôle d’unificateur entre ces multiples composantes et on peut considérer que
son successeur n’y réussit pas de la même façon. Concernant les Houthistes eux-mêmes, ce
sont des chiites, un groupe qui représente environ un tiers de la population yéménite. Ce sont,
plus spécifiquement, des zaydites, une branche du chiisme et ils sont, depuis 2004, en guerre
contre ce que j’appellerais, faute de mieux, « l’Etat central ». Il y a eu dans ce cadre des
combats jusqu’à la signature d’un cessez-le-feu favorable au régime en février 2010. Mais les
milices houthistes, profitant du vide relatif au pouvoir à cause de la crise politique, ont relancé
leur combat pour aboutir, finalement, à prendre la capitale de la province du Nord, Saada, au
début de l’année dernière, mais surtout à s’implanter puis contrôler la capitale du pays, Sanaa,
depuis le 21 septembre 2014. Depuis lors, il y a un bras de fer entre les Houthistes et le «
pouvoir central » et il est clair que les milices chiites sont parvenus à s’imposer comme une
force politique et militaire et exercent une pression de plus en plus forte sur le président. Ces
derniers jours, ils sont arrivés notamment à entourer le palais présidentiel et à y pénétrer. Est-
ce alors un coup d’Etat ? Non au sens où, visiblement, un compromis politique a été trouvé
entre le président de la République et les rebelles. Sera-t-il appliqué ? Les prochains jours
nous le diront mais il semble que les Houthistes aient accepté de desserrer l’étau qu’ils
exerçaient sur le périmètre immédiat du palais présidentiel. Concernant leurs revendications,
ils considèrent qu’en tant que chiites, ils sont mal considérés par le « pouvoir central » et
qu’ils ne sont pas représentés en tant que tels au niveau de l’appareil d’Etat. Il y a donc des
revendications à la fois sociales, politiques et sur fond confessionnel. Deuxièmement, et c’est
le point qui a accéléré le processus ces dernières semaines, un projet de réforme
constitutionnelle était en train de se mettre en place. Celui-ci était notamment basé sur la
perspective d’une structure fédérale comptant six grandes provinces. La fédéralisation est
refusée par les Houthis car ils considèrent que les provinces seraient alors en réalité
découpées sur la base de la possession de richesses qui profiteraient à certaines régions et pas
à d’autres. Les rebelles préfèreraient une division du pays en deux provinces, ce qui pourrait
donner crédit à une perspective sécessionniste et nous rappelle au passage que le Yémen ne
s’est réunifié qu’en 1990. S’il y avait à nouveau deux grandes provinces, on peut craindre que
la logique revienne à une nouvelle partition. Enfin, les Houthis se battent pour un retour de
l’imamat, régime théocratique, dans lequel pouvoirs spirituel et politique seraient dictés par
les imams. Voilà donc un environnement infiniment complexe, où se mêlent enjeux claniques
et tribaux mais aussi religieux, sociaux et économiques. Je me permettrais enfin de rappeler la
formule utilisée par l’ancien président Ali Abdallah Saleh : « Pour gouverner de Yémen, il
faut savoir danser sur un nid de serpents ». Je pense que nous nous trouvons, aujourd’hui plus
que jamais, dans cette situation.
Existe-t-il une collusion d’intérêts entre l’ancien président déchu en 2012, Ali A. Saleh et
les rebelles houthis ?
Oui, bien que ce soit toujours très difficile à décrypter, tous les indices concordent plutôt sur
ce point. Ali Abdallah Saleh, qui avait été contraint à la démission pour les raisons déjà
évoquées, vit désormais reclus dans sa résidence à Sanaa depuis 3 ans et visiblement ronge
son frein. C’est un homme de pouvoir, il l’a occupé 33 ans durant et a mal vécu son éviction.
Il avait été obligé, à l’époque, d’accepter un compromis, tant les pressions sur lui étaient
fortes. Nous sommes donc dans un paradoxe complet, qui fait tout le sel de la situation : Ali
Abdallah Saleh avait, en effet, mené lui-même la guerre contre les Houthistes entre 2004 et
2011. Un conflit par ailleurs assez violent, notamment entre 2004 et 2008. Désormais, il y a
visiblement une alliance objective avérée, et en réalité largement subjective, entre l’ancien
président et les milices houthistes. Visiblement le projet d’Ali Abdallah Saleh est de profiter
de cette situation de tension pour revenir au centre du jeu, voire même reprendre les rênes du
pouvoir. Nous n’en sommes certes pas encore là mais au Yémen, une anecdote populaire dit
que si l’on souhaite que son fils soit rusé, il faut l’appeler Ali, du nom du président Saleh, car
c’est une de ses caractéristiques. Il est vrai qu’il est resté au pouvoir, dans une situation
terriblement complexe, pendant de très nombreuses années et a certainement pour projet d’y
revenir. Je ne pense pas, cependant, que ce soit pour demain mais il y a visiblement une
convergence d’intérêt objective pour chasser ceux qui ont pris les rênes du pouvoir depuis 3
ans.
Quelle peut être la répercussion de cette crise sur l’autre grand acteur de la région, lui,
sunnite, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) ?
AQPA n’est pas un nouveau venu sur le terrain yéménite, puisque formellement proclamé en
tant que telle en 2009. On sait qu’elle y est établie depuis longtemps et qu’elle avait été,
relativement, affaiblie au cours de ces dernières années, en tout cas jusqu’en 2011. Il y a eu
une lutte entre AQPA et le « pouvoir central » mais aussi avec les Etats-Uniens qui utilisent
massivement des drones à leur encontre. Le Yémen est, rappelons-le, un des théâtres
d’utilisation privilégié des drones par les Etats-Unis, avec la zone frontière Afghanistan-
Pakistan. Ceci étant, au vu des soubresauts politiques qui se déroulent depuis 2011, le groupe
terroriste a repris l’offensive. Il y a, en ce moment, des jeux d’avancées, de reculs, de prises et
de pertes de territoires. Ce qui est clair, et c’est très inquiétant, c’est le fait que les Houthistes,
d’obédience chiite, sont en train de conquérir des parties importantes du territoire à partir de
leur base du Nord et jusqu’à la capitale, ce qui colore les enjeux tribaux et claniques de
facteurs confessionnels et religieux, ce qui constitue un élément relativement nouveau dans ce
pays. Evidemment, dans un contexte très tendu, non seulement au Yémen mais dans
l’ensemble de la région, AQPA voit là un moyen de recruter et de se constituer une base
sociale clanique et tribale, en agitant le facteur confessionnel qui devient de ce fait un
paramètre important pour décrypter les évolutions au Yémen. Evidemment AQPA considère
les Houthistes comme des hérétiques qu’il faut chasser et exterminer, d’autant que le groupe
est une organisation sanguinaire, qui a utilisé des moyens dignes de Daesh à l’encontre des
Chiites et des soldats de ce qui reste de l’Armée nationale yéménite. Ainsi, la complexité de la
situation que nous avons tenté de brièvement tracer est renforcée par la dimension
confessionnelle puisque c’est un des fonds de commerce des organisations djihadistes
sunnites : toujours tenter de cliver les aspects religieux pour recruter et élargir leur base. Nous
sommes là dans cette situation qui est difficile et qui peut donc déraper sans que nul ne puisse
dire exactement dans quelle direction, car l’appareil d’Etat n’existe pas véritablement. La
sortie de crise, et c’est difficile à comprendre pour nous Occidentaux, ne se fera qu’au prix de
compromis entre les différentes factions tribales et claniques yéménites. C’est ainsi qu’est
basée la structuration sociale du pays qui est aujourd’hui compliquée par la dimension
religieuse, par des extrémistes, notamment sunnites, essayant de profiter de la situation pour
renforcer leur implantation.
THEME 5 - 4 : (Reportage) Boko Haram au Niger : Ibrahim Ousmane, réfugié et handicapé Source, journal ou site Internet : RFI
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Nicolas Champeaux
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Ibrahim Ousmane, 28 ans, a fui l'attaque de Damasak en novembre.RFI/Nicolas Champeaux
Au Niger, les autorités ont donné le feu vert à l’ouverture de camps de réfugiés à grande
échelle. Trois sites ont été identifiés qui auront une capacité maximale de 10 000 lits. Pour des
raisons de sécurité, ils sont situés dans les terres, à cinquante kilomètres de la frontière avec le
Nigeria. Pour l’heure, seul le camp de Sayam Forage, au nord de Diffa, accueille des réfugiés.
L'envoyé spécial de RFI y a rencontré Ibrahim Ousmane, 28 ans, rescapé, réfugié et
handicapé Le vent fait claquer les bâches des hangars d’enregistrement des réfugiés. Ibrahim
Ousmane nous y rejoint, il se déplace péniblement avec une canne. Ibrahim est handicapé. Il
vit dans une petite tente qui lui est réservée avec ses enfants et sa femme pygmée. Il tenait à
être le plus loin possible de Boko Haram. Il a survécu de justesse à l’attaque du
village Damasak au Nigeria en novembre. « Au départ je ne pensais pas fuir, raconte Ibrahim
Ousmane, je pensais qu’ils n’ allaient pas s’en prendre à un handicapé comme moi. Mais je
les ai vus tuer un enfant, et un aveugle. Alors j’ai fui avec les autres. Je me suis d’abord
caché dans une rizière, d’où je les ai vus tuer encore d’autres villageois, puis j’ai pu
reprendre la route et m’enfuir. » Ibrahim se sentait mal à l’aise dans le camp de réfugiés de
Gagamari à la frontière où il a d’abord logé, car la menace, dit-il, était à l’intérieur même du
camp. « Des insurgés avec de mauvaises intentions se mêlent aux réfugiés. On les reconnaît,
on vient tous des mêmes villages. Ils ont kidnappé des gens, ils menacent aussi des réfugiés,
ils viennent aussi pour recruter. Nous en avons dénoncé aux autorités qui les ont interrogés. »
Des confettis jaunes recouvrent toute la zone frontalière du sud-est du Niger sur les cartes du
Haut Commissariat aux réfugiés. Ils désignent les 126 sites d’accueil où logent environ cent
mille réfugiés. Ils sont aussi des milliers à être hébergés chez des amis ou de la famille. Les
mêmes populations Kanouri habitent de part et d’autre de la frontière entre le Nigeria et le
Niger. Il est donc difficile pour les autorités de savoir qui est qui et d’identifier les infiltrés...
6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : THEME 6 - 1 : Le ralentissement chinois n’inquiète pas les patrons européens Source, journal ou site Internet : Le Monde
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Cédric Pietralunga
Adressé par Elie Billaudaz
Le ralentissement de l’économie chinoise ne se dément pas. En janvier, la production
manufacturière s’est contractée, selon HSBC, qui a publié, vendredi 23 janvier, son indice
PMI préliminaire des directeurs d’achat. Le niveau de cet indicateur (qui doit encore être
confirmé, le mois de janvier n’étant pas encore fini) s’établit à 49,8. C’est toutefois un peu
mieux qu’en décembre (49,6). Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité
manufacturière, tandis qu’un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. « Le
ralentissement manufacturier se poursuit donc dans un contexte de demande intérieure en
berne », a souligné Qu Hongbin, économiste chez HSBC. Selon lui, la situation laisse
présager de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire et de nouvelles mesures fiscales
dans les mois prochains. La Banque centrale chinoise (PBOC) a déjà procédé, en
novembre 2014, à une baisse inattendue de ses taux d’intérêt, une mesure inédite depuis 2012.
Elle vient de prendre des mesures pour soutenir les banques. Annoncé la veille de l’ouverture
du Forum mondial de l’économie de Davos, le chiffre de la croissance chinoise en 2014 (+
7,4 %, contre 7,5 % officiellement attendus), qui est le plus mauvais résultat enregistré depuis
24 ans, a alimenté les conversations dans la station suisse. Présent mercredi à Davos, le
premier ministre chinois Li Keqiang s’est voulu rassurant. Oui, la Chine ralentit, mais « le
train avance toujours à grande vitesse. Il aura juste un rythme plus égal », a-t-il assuré (en
chinois) devant une assemblée de plusieurs centaines de dirigeants venus l’écouter dans la
salle du palais des congrès de la ville des Grisons, transformé en véritable bunker durant
quatre jours. « Il ne faut pas oublier que la Chine est la deuxième puissance économique
mondiale : 7 % de croissance, cela représente 800 milliards de dollars d’activité
supplémentaire, a rappelé M. Li. C’est plus qu’il y a cinq ans lorsque nous avions 10 % " «
Ne faisons pas la fine bouche » S’ils se disent attentifs à l’évolution de l’économie chinoise -
le Fonds monétaire international (FMI) prévoyant que la croissance ne devrait être que de
6,8 % cette année et de 6,3 % en 2016 - les chefs d’entreprise croisés à Davos se montrent
également rassurants. « La croissance chinoise reste formidable, estime Jean-Louis
Chaussade, PDG de Suez Environnement, le numéro 2 français de la propreté, qui emploie
7 000 personnes en Chine et y gère quelque 200 unités de traitement d’eau. Le pays a
tellement de projets liés à l’environnement, en cours ou à venir, que ce ralentissement n’aura
pas d’impact dans nos métiers. » « Au-delà des aléas conjoncturels, les perspectives sont
bonnes en Chine, comme au Brésil ou en Russie, confirme Carlos Ghosn, PDG de Renault
Nissan, venu à Davos débattre de l’avenir des BRICS [acronyme désignant les grands pays
émergents que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud]. Il n’est pas
question pour nous de changer de stratégie : dans l’industrie automobile, on investit pour dix
ou vingt ans, pas pour deux ans. » « Ne faisons pas la fine bouche, même à 6 % ou 7 % de
croissance, la Chine reste un pays très attrayant », abonde Jean-Pierre Clamadieu, PDG du
chimiste belge Solvay, qui possède 17 sites industriels et 4 centres de recherche dans l’Empire
du milieu. Selon différents interlocuteurs, les mesures anti-corruption adoptées par Xi Jinping,
le président chinois, sont la preuve que Pékin a pris la mesure de l’essoufflement de son
économie. « Les « coûts de frottement » étaient devenus tels que cela entravait le
développement de nos activités, reconnaît le patron d’une entreprise de la construction. Il
fallait y mettre le holà. » D’autres louent également la politique d’augmentation des salaires
menée par l’exécutif. « Cela va permettre à la classe moyenne de grossir et donc soutenir la
consommation, qui sera demain un facteur de croissance primordial, peut-être plus important
que les exportations », estime Mario Polegato, créateur de la marque de chaussures Geox.
L’italien a d’ailleurs de grandes ambitions en Chine : il compte doubler le nombre de ses
points de vente en deux ans et atteindre 400 magasins fin 2016. « Un sans-faute en matière de
politique économique » « Un rythme de croissance de 12 % à 13 % par an n’était de toute
façon pas soutenable, notamment parce que cela provoquait trop d’inflation », explique
Justin Lin, ancien chef économiste de la Banque mondiale, aujourd’hui professeur à
l’université de Pékin, venu lui aussi arpenter les rues verglacées de Davos. « Mais la Chine a
le potentiel pour croître de 7 % à 8 % par an, poursuit-il, ce qui continuera d’en faire le pays
le plus performant au monde. À la condition que la consommation intérieure augmente car
les exportations seront moins un facteur de croissance qu’avant. » « Les enjeux sociaux sont
tels que les dirigeants chinois n’ont pas d’autre choix que de réussir un atterrissage en
douceur, estime M. Clamadieu. Mais je fais confiance au gouvernement : depuis quatre ans,
Pékin a réalisé un sans-faute en matière de politique économique. » « On sent qu’il y a
aujourd’hui un pilote aux commandes, confirme Charles-Edouard Bouée, PDG du cabinet
allemand Roland Berger, qui vit à Shanghai depuis 2006.Alors que le pays s’était développé
depuis trente ans par le biais de l’enrichissement personnel, les dirigeants se sont rendus
compte que cela engendrait trop de dérives : corruption, pollution, inégalités sociales… Le
pays veut aujourd’hui se développer globalement et non plus par le biais des individus. C’est
un changement fondamental qui, s’il est bien géré, peut entraîner un nouveau cycle de dix ans
de croissance. »
THEME 6 - 2 : Washington tenté de revoir son alliance stratégique avec Riyad Source, journal ou site Internet : Le Figaro
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Laure Mandeville
Adressé par Elie Billaudaz
La progression des idées de l'EI au sein de l'armée du royaume inquiète les États-Unis.
Depuis les attaques terroristes qui ont frappé leur partenaire français, le rôle de l'Arabie
saoudite - un autre allié de l'Amérique - dans l'exportation d'un «wahhabisme et d'un
néosalafisme» qui s'étendent à travers le monde et les banlieues d'Europe comme un poison
est au cœur des réflexions et des dilemmes de l'Administration Obama ainsi que de la
communauté de sécurité nationale à Washington. Selon une source proche du renseignement
américain, qui s'est confiée au Figaro et tient à souligner que les Américains «sont aux côtés
de la France pour aider», «un basculement stratégique est en cours à Washington concernant
l'évaluation du rôle des Saoudiens dans la promotion du terrorisme djihadiste». «Alors qu'il y
a encore cinq à sept ans, les liens entre la promotion du wahhabisme saoudien et les groupes
comme al-Qaida étaient généralement vus comme distants, aujourd'hui ces liens sont
largement avérés et mènent à un changement de stratégie qui reconnaît que la propagation du
wahhabisme et du néosalafisme est une menace majeure de long terme, qui doit être défaite»,
dit cette source.
Évaluer l'ampleur du «virus salafiste»
Les services de renseignement américains se disent particulièrement inquiets «sur la question
de la fiabilité des forces armées saoudiennes», dans le contexte de «la lutte interne pour la
succession du roi», très malade. Depuis l'époque de Roosevelt, les Américains ont toujours
servi de protecteurs de la famille royale des Séoud. Mais la progression des idées de l'État
islamique au sein de l'institution militaire du Royaume est jugée très «préoccupante».
«L'assassinat par des commandants de l'EI d'un général saoudien envoyé sur la frontière nord
du pays pour évaluer la loyauté de certaines unités jugées non fiables révèle l'ampleur du
problème», poursuit la source proche du renseignement américain au Figaro. Une évaluation
de«l'ampleur du virus salafiste dans les rangs» est «en cours». L'attaque menée par l'EI à
travers la frontière contre le général Oudah al-Belawi a été bien planifiée, dit-il. «Elle était
fondée sur des informations précises communiquées de l'intérieur de l'armée»… Ces récents
développements marquent un vrai dilemme pour une Amérique qui, depuis l'époque de
Roosevelt, est toujours restée fidèle à son alliance avec la famille royale saoudienne, malgré
de nombreuses crises, dont la plus grave a été le11 Septembre, quand s'est posée la question
de l'implication des Saoudiens dans l'organisation de l'attentat, avant que ce dossier ne soit
prestement enterré, au nom de la realpolitik. Dépendants du pétrole saoudien et attachés à leur
relation avec la famille royale, les Américains ont hésité à remettre en cause leur alliance avec
Riyad et décidé de garder secrètes les informations qu'ils détenaient sur le rôle des Saoudiens.
«Il y a une bataille interne en cours en Arabie saoudite pour la succession, et les Américains
sont impliqués car ils veulent préserver, comme ils l'ont toujours fait, la stabilité de la famille
royale, il ne s'agit plus de pétrole. Nous savons que l'Arabie saoudite fait partie du problème,
mais nous ne voulons pas d'un changement de régime, car nous pensons que cela serait bien
pire et donnerait la main à l'État islamique», décrypte notre interlocuteur proche du
renseignement. En réaction à la guerre civile syrienne et ce qu'ils voient comme l'échec de
l'Amérique à l'arrêter, les Saoudiens ont commencé par soutenir l'État islamique et d'autres
groupes sunnites radicaux engagés dans la lutte contre le président Bachar el-Assad et le
régime chiite en Irak, perçu comme une marionnette de leur grand ennemi chiite, l'Iran. Mais
le gouvernement saoudien a opéré récemment un virage musclé, rejoignant la coalition
américaine mise en place pour défaire Daech. Un mur de 700 kilomètres est en construction
sur la frontière nord. «Ce tournant s'explique par la peur des répercussions internes à l'Arabie
que pourrait avoir l'État islamique», a expliqué récemment à la radio NPR le professeur
Gregory Gause, de l'université AM du Texas. Début 2014, l'Arabie saoudite a mis l'EI sur la
liste des organisations terroristes. «Mais il va être beaucoup plus difficile pour les autorités
religieuses d'Arabie de se distancier de l'EI parce que, de fait, leur vision de la manière dont
“la politique doit être organisée dans un État islamique” est la même que celle de l'EI», dit
Gause. C'est sans doute la raison pour laquelle un fort courant politique s'est réveillé au
Congrès pour révéler les «sombres coulisses» de la politique saoudienne. La semaine
dernière, l'ancien sénateur Bob Graham, qui présidait la commission du renseignement du
Sénat après le 11 Septembre, a solennellement appelé à déclassifier les 28 pages du Rapport
parlementaire sur ces attentats de 2001, qui avaient été éliminées de la version rendue
publique. Encadré par les représentants républicain Walter Jones et démocrate Stephen Lynch,
lors d'une conférence de presse, Graham a affirmé que ces pages restées secrètes «pointent le
doigt vers l'Arabie saoudite comme principal financier». «Ce sujet peut paraître dépassé à
certains, mais il est d'une actualité aussi brûlante que les titres actuels des journaux», a dit
l'ancien sénateur démocrate, en référence au massacre perpétré à Charlie Hebdo.Ces pages
ont été classifiées «pour raisons de sécurité nationale, mais le vrai danger pour la sécurité
nationale est de ne pas les rendre publiques», a affirmé Graham, dénonçant une «tendance
générale» à garder les Américains dans l'obscurité. En avril 2014, Barack Obama avait confié
aux familles des victimes du 11 Septembre être en faveur d'une déclassification de ces
fameuses pages. Interrogée par Le Figaro sur la position de l'Administration, la Maison-
Blanche a jugé ce vendredi ne pas avoir d'éléments à communiquer à ce stade.
THEME 6 - 3 : Bientôt une base navale chinoise en Namibie ? Source, journal ou site Internet : Zone militaire
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Laurent Lagneau
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Les relations entre la Namibie et la Chine sont au beau fixe. D’ailleurs, Windhoek, qui adhère
à la politique d’une seule Chine, a cessé ses relations diplomatiques avec Taïwan. En retour,
Pékin investit massivement dans le pays, qui, au passage, est le quatrième producteur mondial
d’uranium, et lui fournit du matériel militaire. Justement, en la matière, Windhoek et Pékin
discuteraient d’un projet visant à installer une base navale chinoise à Walvis Bay, qui est le
principal port namibien. Deux journaux locaux – Informante et The Namibian – ont
récemment évoqué cette éventualité à quelques jours d’intervalle. Ainsi, ces deux quotidiens
ont cité une lettre confidentielle de Ringo Abed, l’ambassadeur de Namibie à Pékin, adressée
à son ministère de tutelle selon laquelle « une délégation chinoise se rendrait prochainement à
Windhoek pour des discussions sur la suite à donner au projet d’une base navale à Walvis
Bay ». Le diplomate y aurait également fait état d’une réunion avec Geng Yansheng,
responsable du ministère chinois de la Défense. Seulement, Pékin a démenti cette information.
« L’échange entre les responsables de la Défense chinoise et des fonctionnaires de
l’ambassade de Namibie tels que rapporté par The Namibian est une pure fabrication », a
affirmé le ministère chinois de la Défense. Même chose du côté de Windhoek. « Depuis que
j’ai été nommé ministre de la Défense en 2012, il n’y a pas eu de discussion avec les Chinois
au sujet de la construction d’une base navale. Je ne suis vraiment pas au courant d’un tel
projet », a précisé Nahas Angula, le ministre namibien de la Défense. Ce dernier a même
ajouté, dans les colonnes d’Informante, que la Constitution namibienne n’autorise pas
l’implantation de base militaire étrangère sur le sol namibien. Pour autant, le journal a
maintenu ses informations en affirmant que Pékin était en train de rédiger un projet
d’accord… « Je ne sais rien à propos de la base navale, je vais devoir suivre cela et mener une
enquête pour en savoir plus », a par ailleurs réagi Netumbo Nandi-Ndaitwah, Mme le la
ministre namibien des Affaires étrangères à l’article de The Namibian. Ce dernier, s’appuyant
sur la lettre de l’ambassadeur, a noté que cette base navale chinoise viserait à dissuader la
pêche illégale dans les eaux namibiennes (ce qui ne manque pas de sel quand l’on sait que des
chalutiers chinois ne se privent pas de se livrer à ce type d’activité, comme récemment dans
les eaux ivoiriennes) et former la marine namibienne. Une autre question se pose : pourquoi la
Chine aurait-elle besoin d’une base navale donnant sur l’Atlantique alors que ses intérêts
prioritaires se trouvent dans le Pacifique et dans l’océan Indien? « En Océan Pacifique ses
intérêts sont, face aux Etats-Unis, stratégiques, et par conséquent vitaux. En Océan indien ses
intérêts sont vitaux et par voie de conséquence stratégiques comme ils pourraient le devenir
de plus en plus en Atlantique avec l’ouverture des voies chinoises d’acheminement
d’hydrocarbures et de matières premières tant depuis les côtes Est de l’Amérique latine que
des côtes Ouest de l’Afrique », explique le général (2S) Daniel Schaeffer, dans un article
publiée par la revue de l’IHEDN en avril 2009.
THEME 6 - 4 : L’Algérie renforce la lutte contre le financement du terrorisme Source, journal ou site Internet : Magharebia
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Nazim Fethi Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le gouvernement algérien a présenté mardi 20 janvier une nouvelle stratégie visant à porter
un coup d'arrêt au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. Ce projet de loi,
présenté par le ministre de la Justice Tayeb Louh, a pour but "la définition de l'infraction de
financement du terrorisme conformément aux normes internationales, ainsi que le
renforcement du mécanisme de gel et/ou de saisie des fonds appartenant aux terroristes".
Ainsi, les banques pourront désormais disposer d'un ancrage juridique dans leur lutte contre le
blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Louh a précisé que ce projet de loi
"tient compte de l'équilibre entre le régime constitutionnel algérien et les engagements
internationaux du pays". Le ministre a par ailleurs expliqué que ce nouveau texte propose
trois amendements fondamentaux, dont le premier est une définition "précise et globale" du
délit de financement du terrorisme. Cet amendement "considère le financement du terrorisme
comme un crime, que l'auteur et le commanditaire se trouvent en Algérie ou à l'étranger". Le
deuxième amendement, qui concerne la définition des procédures juridiques et administratives
relatives au gel ou à la saisie des avoirs, propose que le président du tribunal d'Alger soit
habilité à prendre cette décision. Le troisième porte sur 'le parachèvement des procédures de
prévention relatives au devoir de vigilance concernant les transactions financières suspectes".
Le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), basé à Alger, a établi
un constat très clair de la situation actuelle. Selon son directeur Francisco José Madeira, on
assiste à un changement dans la nature des groupes terroristes. Leur indépendance vis-à-vis de
l'organisation-mère al-Qaida signifie également qu'ils ont désormais besoin de financements
locaux, ce qui les oblige à se tourner vers les trafics de drogue et d'armes, ainsi qu'à recourir à
des enlèvements, explique-t-il. "Au moment où les Etats multiplient les efforts de lutte des
deux côtés de l'Atlantique, des groupes criminels puissants profitent de la vulnérabilité de nos
pays pour utiliser le Golfe de Guinée comme un itinéraire d'accès à la cocaïne provenant de
Colombie et d'Afghanistan vers la vaste zone sahélienne", ajoute-t-il. "Les conflits politiques
en Afrique de l'Ouest ont eu pour conséquence le développement inquiétant du trafic d'armes
non répertoriées, qui constituent une source d'approvisionnement importante pour les
terroristes", explique-t-il à Magharebia. "Un deal existe bel et bien entre les trafiquants de
drogue, d'armes, d'êtres humains et les terroristes." Les experts estiment que pour les pays
confrontés à la menace terroriste, les enlèvements pourraient être réduits par une révision de
la politique concernant le paiement des rançons. Selon Kamal Rezzag Bara, conseiller à la
présidence algérienne, "le paiement des rançons est la voie ouverte à encore plus de prises
d'otages et facilite le financement du terrorisme". "On estime que près de 150 millions d'euros
de rançons auraient été versés aux groupes terroristes actifs dans la région du Sahel",
souligne-t-il.
7/ SECURITE INTERIEURE THEME 7 - 1 : Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »
Source, journal ou site Internet : Le Monde
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Cécile Ducourtieux
Adressé par Elie Billaudaz
La France veut profiter de l’Ecofin, la réunion des 28 ministres des finances européens, à
Bruxelles, mardi 27 janvier, pour faire des propositions afin de mieux lutter contre le
financement du terrorisme. Un projet de directive « antiblanchiment » de la commission
européenne est actuellement en cours d'adoption au Conseil (réunion des Etats membres). Elle
devrait être formellement adoptée mardi, par les 28. Elle propose notamment - c'est l’une de
ses principales avancées-, la mise en place de registres listant les "trusts", ce qui devrait
permettre, dans une certaine mesure, de remonter jusqu'à leurs bénéficiaires effectifs. Les
Français plaidaient pour un texte demandant que le registre soit davantage public mais les
Britanniques s'y sont opposés, au motif que les trusts sont très répandus au Royaume-Uni et
que cela revenait à ficher une bonne partie de leur population. Pas question, à ce stade, pour
Paris, de revenir sur ce texte législatif, qui a demandé des mois de négociation. Mais ils
suggèrent d'autres dispositions pour mieux "tracer" les flux financiers. Les Français
demandent ainsi à la Commission européenne de définir, pourquoi pas par un acte délégué
(modifiant, a posteriori, un acte législatif) une liste des pays non coopératifs, au regard de
l’échange des informations sur le financement du terrorisme.
Cibler le Bitcoin
Autre suggestion : que la Commission se saisisse de la question des monnaies virtuelles,
particulièrement du Bitcoin, qui sert aussi à financer des activités illicites (trafic de drogue,
etc.), au travers de transactions sur Internet difficiles à tracer. Et qu’elle renforce les moyens
d’action des douanes, notamment pour mieux identifier les transferts de fonds physiques (or,
billets) aux frontières. Autre souhait : une meilleure coordination au niveau européen
des agences nationales de renseignement financier, un meilleur échange d’informations entre
l’agence française Tracfin (Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits
FINanciers clandestins, dépendant du ministère de l’économie et des finances) et ses
équivalents étrangers. Les Européens pourraient aussi se doter de fichiers de comptes
bancaires, du type Ficoba en France, gérés par l'administration des finances, ce qui
permettrait, là encore, de mieux identifier, et plus vite, les bénéficiaires de certains flux.
Enfin, les Français veulent suggérer que les dispositifs déjà existants pour geler les avoirs des
terroristes, fonctionnent mieux. De fait, la Cour de justice de l’Union européenne, à
Luxembourg, s’est, à plusieurs reprises, prononcée contre le gel d’avoirs, pour des motifs de
non-conformité avec le droit européen. Ces chantiers considérables, sur des domaines très
sensibles, regardant aux données privées, prendront sans doute du temps à aboutir à Bruxelles.
Même s’il existe indéniablement un « momentum » politique en Europe, suite aux attentats
parisiens de début janvier.
8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT THEME 8 - 1 : Investissements records dans les énergies renouvelables en 2014 Source, journal ou site Internet : Le Marin
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par François Jouannet
Les énergies renouvelables ont bénéficié de 19,4 milliards de dollars d’investissement dans le
monde en 2014 (16,5 milliards d’euros). Le précédent record datait de 2010 avec 12,8
milliards de dollars. Deux domaines sont à l’origine de ces fortes évolutions de l’année 2014 :
le développement du solaire en Chine et celui de l’éolien offshore aux Etats-Unis.
L’enveloppe consacrée sur la planète au développement de ces énergies est en hausse de 16%
pour atteindre un total de 310 milliards de dollars (265 milliards d’euros). Autre zone
contributrice du développement des énergies marines, l’Europe avec « 7 milliards de dollars
de projets de parcs qui ont atteint la décision finale d’investissement durant l’année ».
THEME 8 - 2 : Des Objectifs pour le développement aux Objectifs du développement durable Source, journal ou site Internet : IRIS
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Pierre Jacquemot
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Approuvée en 2000 par 193 Etats et par 23 grandes institutions mondiales de développement,
la Déclaration du Millénaire et les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ont
largement contribué à sensibiliser la communauté internationale à l’obligation de lutter contre
l’extrême pauvreté dans les pays du Sud, sous toutes ses formes. L’approche a séduit par sa
simplicité et son ambition. L’intérêt de la démarche est d’avoir introduit la mesure, donc
l’évaluation régulière des performances, un outil pour peser sur les gouvernements. La
définition des huit OMD reposait sur la notion de trappe à pauvreté : si certains pays sont dans
la trappe, ils ne peuvent s’en sortir sans un formidable apport d’aide, notamment dans les
domaines sociaux essentiels. Pour chaque objectif des cibles à atteindre ont été fixés pour
l’année 2015. Le bilan est contrasté selon les objectifs et les pays. L’amélioration générale de
la situation est incontestable. En 1990, 43% des habitants de la planète vivaient avec moins de
1,25 dollar par jour. En 2010, ils n’étaient plus que 21%. En vingt ans, le nombre de
personnes vivant dans l’extrême pauvreté – les en-bas d’en-bas comme on dit à Kinshasa - est
tombé de 1,9 milliard à 1,3 milliard alors que la population mondiale bondissait de 5,3 à 6,9
milliards. Cependant, une évaluation trop optimiste masquerait qu’aucun OMD n’a vu toutes
ses cibles atteintes. La baisse de la pauvreté est en trompe-l’œil puisqu’elle est surtout le fait
de l’Asie du Sud - et notamment de la Chine - et que malgré une amélioration des indicateurs,
870 millions de personnes souffraient de sous-alimentation et 6,9 millions d’enfants de moins
de cinq ans mourraient chaque année. Si la population ayant accès à l’eau potable a augmenté,
il n’en est pas de même pour l’accès à l’assainissement. Si de nombreux pays ont obtenu des
résultats exceptionnels, d’autres, partant d’un niveau plus bas ont un plus long chemin à
parcourir. Les contre-performances des pays les plus vulnérables, pourtant visés par l’aide au
développement, sont les plus évidentes. En Afrique subsaharienne, 48% de la population
vivait en 2015 avec moins de 1,25 dollar par jour. Et les inégalités sociales ont progressé à
l’intérieur de presque tous les pays. S’ils ont permis de préparer les esprits, d’attaquer de front
certains problèmes de développement et de fixer des points de repères utiles, les OMD ont
mis l’accent sur les symptômes davantage que sur les causes. Le paradigme des OMD est en
réalité fragile et réducteur. En se centrant sur le seul « social » perçu en statistique
comparative (avant/après), ils ne précisaient pas les moyens (politiques, mesures,
financements) nécessaires pour parvenir aux objectifs définis en 2015. Le processus
d’élaboration des réformes requises n’étant pas précisé, il n’était pas possible de faire la
distinction entre ce qui serait la « bonne » pratique et la « mauvaise ». Une politique de
scolarisation massive peut se faire selon diverses méthodes et ne dit rien des apprentissages
effectivement acquis. Plus globalement, un gouvernement autoritaire peut réduire de moitié le
taux de pauvreté en privilégiant un groupe - ethnique ou régional - contre les autres, avec un
résultat formellement meilleur qu’un gouvernement qui tente de faire participer
démocratiquement la population à la recherche de solutions pérennes. Préparés sur la base
d’une longue concertation impliquant pendant deux ans de multiples acteurs, les Objectifs du
développement durable (ODD) qui vont être adoptés en septembre 2015 par les Nations unies
ont une vocation universelle qui transcende le clivage Nord-Sud, avec des « ambitions
partagées pour un avenir commun » (all the voices). Alors que les OMD qu’ils remplacent,
étaient des « objectifs pour les autres », les ODD seront des « objectifs pour tous », le Nord y
compris. L’ambition est colossale : « mettre fin aux fléaux immémoriaux de l’extrême
pauvreté et de la faim plutôt que de continuer à détériorer notre planète et à laisser
d’intolérables inégalités créer du ressentiment et semer le désespoir » (Rapport du SG des
Nations unies, décembre 2014, p.3). Dans un horizon allant jusqu’à 2030, une série
d’objectifs globaux (17 proposés par les experts) sont énoncés, assortis de cibles (169)
dessinant chacun les composantes d’un nouveau développement universel, intégré et fondé
sur les droits de l’homme et respectueux de l’environnement.
L’approche combine plusieurs idées :
> « ne laisser personne en arrière », achever la lutte contre la pauvreté extrême, celle du
dernier quintile, et pour cela « terminer le travail » engagé depuis 2000 avec les OMD ;
> définir des « planchers individuels» constitués d’un ensemble de droits et de services
auxquels doivent avoir accès, à terme, tous les individus sans exclusion, éducation, santé,
sécurité alimentaire, étendus à d’autres sujets comme l’énergie et la protection sociale ;
> sauvegarder l’environnement et combattre les causes du dérèglement climatique ;
> établir des « plafonds collectifs » prenant en considération dans chaque domaine des limites
imposées par la nature et la capacité des technologies disponibles à les faire reculer et à créer
des emplois ;
> enfin renforcer les capacités de mise en œuvre et s’appuyer sur des institutions efficaces,
redevables et ouvertes.
L’élargissement de la matière à tous les domaines et la manière négociée de définir les ODD a
fait craindre de subir le « syndrome de l’arbre de Noël » - chacun y trouve son compte ! S’ils
sont atteints, les ODD conduiront construire une planète sans pauvreté, sans famine ni
malnutrition, sans mort évitable des enfants de moins de cinq ans, sans VIH-Sida, tuberculose,
paludisme et autres maladies tropicales négligées, sans discrimination de genre et de race.
L’accès à l’eau potable sera universel et l’assainissement étendu, l’accès à la santé
reproductive, à la couverture sanitaire, à l’électricité, au transport et à l’habitat seront aussi
universels. Le travail des enfants et l’esclavage n’auront plus cours. Les pays les moins
avancés seront deux fois plus industrialisés qu’aujourd’hui. Les inégalités seront atténuées et
dans tous les pays, le revenu des quatre premiers déciles de la population croîtra plus vite que
la moyenne domestique. Les limites planétaires seront respectées, l’appauvrissement de la
diversité biologique sera stoppé, la désertification et la surexploitation des terres recevront des
solutions appropriées. L’ambition est mobilisatrice mais elle n’a de vraisemblance et de
portée que si à l’énoncé de chaque objectif sont associés des politiques pour y parvenir, des
financements pour les supporter et des indicateurs pour en évaluer les résultats. Sans ces trois
éléments, il est inapproprié de parler d’objectifs crédibles. Quelles politiques avec quelles
institutions ? L’exercice des ODD n’entre pas dans le détail du « comment » parvenir aux
objectifs mais il est clair qu’il ne peut trouver sa pertinence que s’il repose d’abord sur le
renforcement des capacités locales dans la définition et la mise en œuvre des politiques
publiques appuyant la réalisation des ODD, sur la participation des acteurs à la base et des
modalités de partenariat appropriées, et aussi sur la R&D, la capitalisation des actions et le
partage des informations et des connaissances. Quels financements ? Les estimations des
besoins financiers liés aux ODD, le « post 2015 », se chiffrent en dizaines de trillons de
dollars. Il est clair que la réalisation des objectifs arrêtés ne pourra pas être financée par une
source unique. L’aide au développement - même avec la réalisation de l’engagement
international, devenu incantatoire, d’une contribution à hauteur de 0,7% du PIB - est loin de
répondre aux besoins et doit être concentrée sur les pays les plus vulnérables. Les ODD
supposent de faire intervenir une pluralité de sources de financement du développement:
nationales publiques et privées, internationales publiques et privées. Quels indicateurs de
résultats ? Les cibles doivent être quantifiables afin de mesurer les résultats obtenus, ce qui
suppose l’acquisition d’une nouvelle connaissance statistique, partagée et uniformisée,
demandant un effort important de tous les Etats pour améliorer leurs instruments et adopter
des standards communs. Le caractère volontariste des ODD est transparent : « le statu quo
n’est pas une option ! ». L’exercice relève aussi de l’unanimisme (« un pacte universel qui
nous rassemble tous ») de bon aloi au sein du système des Nations unies. Derrière le discours
sur les effets ambivalents de la mondialisation (avec d’un côté « son cortège de progrès
extraordinaires » et de l’autre « ses injustices criantes et son attitude irresponsable envers
l’environnement ») et sur la « transformation » nécessaire porté par les ODD, il n’y a pas
véritablement d’interrogation sur les mécanismes du modèle d’accumulation et de régulation
dominant, qui pourtant ont conduit les hommes à subir tant d’inégalités et la planète à
supporter tant de risques systémiques. Les ODD sont politiquement compatibles avec la
mondialisation, sous réserve d’en corriger les excès et les déviances.
THEME 8 - 3 : Les marchés pétroliers dans le doute après la mort du roi Abdallah Source, journal ou site Internet : Le Figaro
Date : 23 janvier 2015
Auteur : AFP agence
Adressé par Elie Billaudaz
Les cours du baril hésitent sur la marche à suivre ce vendredi, à la suite du décès du roi
Abdallah d'Arabie Saoudite, premier pays exportateur mondial de pétrole. Les marchés
pétroliers ne savent plus sur quel pied danser. Peu après l'annonce de la mort du roi Abdallah
d'Arabie saoudite, chef de la première puissance exportatrice de pétrole au monde, ce
vendredi, le baril de «light sweet crude» (WTI) s'appréciait de 2,09%, à 47,30 dollarstandis
que le baril de Brent de la mer du Nord montait de 2,08%, à 49,53 dollars. Mais quelques
minutes après l'allocution télévisée du nouveau roi Salman, les cours ont à nouveau marqué
un recul. Vers 10h30, ils tentaient u nouveau rebond, plus fragile que celui qui a suivi
l'annonce du décès: +0,45% pour le Brent à 49,22 dollars et +0,26% à 46,76 dollars. Dans sa
première déclaration, le nouveau roi a assuré qu'il n'y aurait pas de changement dans la
politique saoudienne, y compris dans la politique pétrolière. «Nous allons, avec l'aide de
Dieu, poursuivre sur le chemin sur lequel ce pays a avancé depuis son établissement par feu le
roi Abdelaziz», le fondateur de la dynastie des Saoud, a-t-il déclaré . Cette succession ouvre
toutefois une période d'incertitude sur les marchés. «Le décès du roi survient à un moment
délicat pour l'Arabie saoudite», souligne Neil Beveridge, analyste de Sanford C. Bernstein &
Co. à Hong Kong, cité parBloomberg. Le royaume tente en effet de réaffirmer son leadership
sur une industrie mondiale en plein changement. L'Arabie Saoudite est le premier pays
exportateur mondial d'or noir (devant la Russie et les Emirats arabes unis) et le deuxième
producteur (derrière les États-Unis). Mais comme les autres monarchies du Golfe, le royaume
souffre de la concurrence du schiste américain. Sous la pression de Ryad, l'Organisation des
pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé fin novembre de maintenir sa production
inchangée à 30 millions de barils par jour, accélérant la chute des cours à des niveaux inégalés
depuis la crise de 2008. Les prix ont ainsi baissé de 50% entre juin et décembre. Les membres
influents du cartel, Saoudiens en tête, préfèrent rogner sur les marges pour préserver leur
avantage concurrentiel. Certains experts ont notamment vu dans cette décision de maintenir
coûte que coûte le niveau de leur production une volonté d'affaiblir l'exploitation des gaz de
schiste aux Etats-Unis. La prochaine réunion de l'Opep cette année est programmée pour le
mois de juin.
L'avenir du ministre du pétrole en jeu
En attendant, un élément clé dans les jours ou les semaines à venir sera de savoir si le roi
Salman, qui est monté sur le trône, confirmera dans ses fonctions l'actuel ministre du pétrole,
Ali al-Naimi, artisan de la stratégie pétrolière du pays depuis 1995. «Il est possible qu'Ali al-
Naimi soit remplacé» après qu'il a laissé entendre qu'il souhaitait consacrer davantage de
temps à ses activités universitaires, soulignait Phil Flynn, analyste de Price Futurs à Chicago.
Selon le chef économiste de l'AEI, Fatih Birol, aucun revirement dans la politique pétrolière
du royaume n'est toutefois attendu. «Après la mort du roi, je ne m'attends pas à un
changement significatif de la politique pétrolière de l'Arabie saoudite, et j'espère qu'ils
continueront à être un facteur de stabilité sur les marchés pétroliers, particulièrement en ces
jours difficiles», a-t-il déclaré en marge du forum économique mondial. Jeudi, les cours du
pétrole avaient fortement baissé sous l'effet d'un bond des stocks de brut aux Etats-Unis et
d'un net regain de vigueur du dollar après l'annonce par la Banque centrale européenne d'un
programme de rachats massifs de dette qui a pour conséquence de renforcer le dollar, rendant
plus onéreux les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE : THEME 9 - 1 : Bilan décevant du dispositif égalité des chances pour les bacheliers Source, journal ou site Internet : le Figaro étudiant
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Amélie Petitdemange Adressé par André Dulou
Des étudiants passent leur baccalauréat, en juin 2014. Photo: AFP.-
20FREDERICK FLORIN/AFP-
La loi ESR votée en juillet 2013 voulait combattre l’auto-censure en réservant des places en
filières sélectives aux meilleurs bacheliers. Mais à la vue du bilan 2014, le dispositif prônant
l’égalité des chances a peu de succès. Seuls 223 élèves sur 6000 en ont bénéficié. La loi pour
l’Enseignement Supérieur votée en juillet 2013 prévoit notamment de réserver des places dans
les filières sélectives aux 10% des meilleurs bacheliers . Un système qui devait permettre de
combattre l’auto-censure de certains lycéens, qui n’osent pas postuler pour ce type d’études.
Ce dispositif «d’égalité des chances» devait ouvrir les portes des BTS, IUT et prépas à des
élèves méritant. Mais le bilan de l’année 2014 est peu rejouissant, révèle le site Educpros. Les
recteurs ont contacté plus de 1 000 bacheliers pouvant bénéficier du dispositif en 2014, c’est à
dire n’ayant pas obtenu de places en filières selectives - ou n’ayant pas postulé- à l’issu du
processus APB. En effet, sur les 5 907 bacheliers «méritants», la moitié s’étaient déjà inscrits
dans des filières sélective, une autre parti avaient fait un autre choix d’études, hors filières
sélectives. Mais seuls 223 élèves sur 1 000 en ont profité. Un chiffre très décevant. «Le
système éducatif français choisit déjà les meilleurs, les élites. Le dispositif des quotas ne vise
que la sélection des plus brillants, mais ce sont les plus fragiles qu’il faut aider à réussir et à
s’orienter», analysent Sophie Béjean et Bertrand Monthubert, membre du comité StraNES
(Stratégie nationale de l’enseignement supérieur). Quant aux bacheliers susceptibles de
s’auto-censurer, ils préconisent plutôt une meilleure orientation ainsi qu’une aide financière,
le manque d’argent étant souvent un frein aux études longues. «Soutenir quelques élèves
modestes et brillants nous donnera peut-être bonne conscience et montrera l’exemple de
belles réussites mais ne résoudra ni les défis sociétaux, du climat, de la citoyenneté... Ni le
problème d’une économie qui a besoin de jeunes compétents, innovants et capables de
s’adapter à une évolution rapide des besoins de compétences face à la révolution numérique»,
dénoncent-ils.
Trois-quarts des bénéficiaires sont en filières professionnelles
Autre leçon de la loi ESR: les bacheliers de filières professionnelles ont été bien plus
nombreux à bénéficier du dispositif que ceux des filières générales ou techniques. «Ce n’est
pas étonnant car ce sont ceux qui subissent le plus un effet d’éviction inhérent au
fonctionnement du système. Ce sont les plus fragiles qui pâtissent du système et cela qui
aboutit à un gâchis social et individuel avec des jeunes qui arrivent par défaut dans des filières
pour lesquelles ils ne sont pas armés (moins de 5% des bacheliers pros réussissent en filière
universitaire)», analysent les membres du StraNES. Pour Sophie Béjean et Bertrand
Monthubert, ce bilan «confirme que les meilleurs bacheliers généraux ne sont en général pas
écartés des filières sélectives. Au contraire. Pour ces bacheliers généraux brillants, il faudrait
les inciter à aller vers les sciences et les études universitaires longues, qui sont aussi des
filières d’excellence.» Enfin, ce système a finalement dirigé très peu d’étudiants en prépa ou
en IUT, puisqu’ils sont 85% à avoir intégré un BTS. Seul 10% des étudiants concernés se sont
inscrits en prépas, et 5% en IUT. Le ministère espère renforcer le dispositif au cours des
prochaines années, afin qu’un maximum de bacheliers «méritants» puissent profiter de leur
chance. Une communication plus efficace et en amont auprès des lycéens sera mise en place.
Les recteurs pourraient ainsi informer les intéressés de leur droit dès le début du mois de
juillet, lorsque les premiers résultats d’APB (Admission Post Bac) sont disponibles.
THEME 9 - 2 : Mall of Arabia : bienvenue dans le monde arabe de demain Source, journal ou site Internet : slate
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Frédéric Martel Adressé par Elie Billaudaz
6h October City (Égypte)
Un glacier dans le désert! Rien de plus normal. Mais une pelouse verte? Des «Frozen
Yogurts» roses? Un cabinet de blanchissement de dents? Un parc d’attraction couleur
Rainbow? On ne s’attend guère à les y trouver. Il y a pourtant tout cela, et bien davantage,
au Mall of Arabia. Et même, en ce début janvier 2015, d’exotiques Pères Noël rouges!
Mohamed Saeed, 25 ans, est le manager d’une petite boutique de glaces installée porte 23, au
milieu d’une allée très fréquentée. Un magasin? C’est beaucoup dire. Un «étal», une
«échoppe», un simple «contenant» conviendraient mieux. C’est un minuscule stand fixe, mais
que l’on dirait démontable, presque ambulant, comme sur roues. Le soir, après le travail,
Mohamed fait sa caisse, compile les tickets de ventes et «transmet les comptes du jour par
internet au patron». Ce glacier, une franchise du Suisse Mövenpick, ferme vers minuit, mais,
lui, consciencieux, continue à travailler «plusieurs heures encore au cours de la nuit».
Comme beaucoup ici. Pour se rendre au centre commercial, il faut une petite heure de route
depuis le Caire. En chemin, on longe les pyramides égyptiennes, puis on s’engage dans le
désert à l’extrême orient du Sahara Occidental. Le paysage est mi-désertique, mi-urbain, de
manière intermittente, jusqu’à ce qu’on arrive à 6th October City, une nouvelle ville qui a
poussé sur le sable. C’est là que l’hypermarché du futur a été bâti. Un hypermarché arabe: un
Hyper Halal. Mall of Arabia est une vitrine arabe de la prospérité et du consumérisme. Du
mauvais goût? Sans doute. L’hypermarché ressemble à un aéroport ou, si l’on ose dire, à une
pyramide moderne. Tout est gigantesque, hors-norme, hors-gabarit. C’est une version
égyptienne de«la synthèse parfaite de consommation, de divertissement et d’urbanisme
spectaculaire à une échelle absolument pharaonique», pour reprendre la formule de Mike
Davis dans son livre Le stade Dubaï du capitalisme. Quelle folie a pu traverser l’esprit du
prince millionnaire arabe qui a construit ce complexe commercial? Quel délire a pu naître
chez ses promoteurs immobiliers? En fait, ils ont bâti une ville! Les autoroutes qui y mènent
ne sont pas encore achevées et les feux de signalisation sont installés sur des routes non
encore goudronnées. Le shopping-mall comprend son propre centre-ville, ses avenues,
ses main streets et ses artères de contournement. C’est le mall qui «fait ville»: il donne sa
touche «urbaine» à l’ensemble. Le centre commercial, c’est la ville qui arrive. Une fois dans
l’hyper-hypermarché, auquel on accède par l’une des vingt-trois entrées, l’atmosphère est
grandiose et la température fraîche. Les clients sont guidés vers les magasins par des lignes au
sol, un peu comme dans les aéroports. On peut accéder à tout. On n’a que l’embarras du
choix. L’uniformité est pourtant la règle. On trouve au Mall of Arabia les mêmes marques de
mode que partout dans le monde (Adidas, Bershka, GAP et GAP Kids, Levi's, Timberland,
Tommy Hilfiger, Zara, etc.), les mêmes capsules Nespresso, les mêmes téléphones Samsung
et les mêmes Virgin Megastores (ici, une franchise du Golfe qui survit, alors que la marque a
été liquidée en Europe et en Amérique du Nord). Mais il y a surtout le «Food Court»,
inimaginable, comme si l’essentiel du commerce ne résidait pas dans l’habillement, mais la
restauration. Le «Food Court», c’est la place du village. Il n’y a pas seulement une dizaine de
restaurants, comme dans tous les hypermarchés similaires à travers le monde, mais une
cinquantaine, à l’intérieur et à l’extérieur! J’observe l’affluence Chez Paul, mi-boulangerie,
mi-restaurant, de tradition française, qui est classé ici, comme à Beyrouth, parmi les lieux
chics. Non loin, des restaurants libanais, syriens, et surtout japonais –les sushis étant très à la
mode en Égypte. En revanche, les cafés typiquement arabes, ceux de la porte 2 par exemple,
sont peu fréquentés, comme s’ils n’étaient pas assez exotiques. On leur préfère les fast-foods
américanisés avec, comme partout, les mêmes logos: Burger King, McDonald’s, Subway,
Baskin Robbins et les deux «franchises» du groupe Pepsi Cola, KFC et Pizza Hut. Sans
compter les cafés Starbucks, nombreux, tous identiques: le monde arabe se croyait différent
de l’Amérique et se découvre quelconque.
L'exemple vient d'ailleurs
Aux États-Unis, il y avait huit shopping centers, comme on les appelait encore, en 1945.
Depuis, leur nombre n’a cessé de croître: 3.000 en 1958, plus de 7.000 en 1963, 22.000 en
1980 et près de 45.000 aujourd’hui. L’Égypte, pays pré-émergent, suit timidement le modèle
américain. Le shopping mall résume à lui seul, croit-on, le développement économique. Il en
serait même l’un des symboles. Au Mall of Arabia, un petit train permet aux enfants de
circuler d’un restaurant à l’autre dans les espaces extérieurs de l’hypermarché. Quant aux
clients les plus fortunés, ils peuvent emprunter un «Mall taxi» pour se déplacer dans le
supermarché en Golf Cart. Est-ce le futur de la consommation, ou le symbole de la
décadence? Celui de l’ultra-capitalisme qui vient, ou celui de sa dégénérescence?
L'intérieur du Mall of Arabia (DR).
L’exemple vient pourtant d’ailleurs. Appartenant à un Saoudien, qui en fait actuellement une
franchise partout dans le Golfe, Mall of Arabia emprunte son nom à Mall of America, le plus
grand centre commercial au monde lors de sa création en 1992. Situé à 18 km au sud de
Minneapolis, aux États-Unis, ce méga-mall compte 520 magasins, 50 restaurants et 12.000
places de parking. Lorsque je l’ai «visité», il y a quelques années, j’ai vu un immense
rectangle, assez laid, de trois étages, avec au milieu un parc d’attraction entièrement couvert
avec manèges et grande roue. A l’extérieur, c’était quelconque, sinon hideux. Mais à
l’intérieur, c’était luxueux, et même luxuriant. 40 millions de personnes s’y rendent chaque
année, des clients et des consommateurs, bien sûr, mais aussi des touristes qui viennent du
monde entier le visiter en raison de sa taille et de sa portée historique, comme on visite le
Louvre ou les pyramides. En Égypte, pourtant, si Mall of Arabia est une pâle copie du modèle
américain qu’il a imité, il en diffère par un aspect important: l’islam. Mais gare aux préjugés!
Si l’Égypte est un pays où un étudiant vient d’être emprisonné pour s’être déclaré «athée», et
si l’on y a exécuté depuis deux ans des centaines de Frères musulmans, le shopping mall
apparaît plutôt comme un traité de tolérance en miniature. Dans les allées de l’hypermarché
halal, je vois des femmes voilées, d’autres qui ne le sont pas et de rares femmes portant la
burqa. Sans avoir pu faire de statistiques précises, il m’a semblé que la moitié au moins des
femmes que j’ai croisées avaient leurs cheveux en liberté –les plus jeunes, surtout. Dans le
règlement intérieur du magasin, on peut lire pourtant qu’il est recommandé de porter
des«habits respectables» («respectful clothing»), avec «les épaules et les genoux
couverts», sans précision du sexe. On ne doit pas faire preuve de signes excessifs d’affection
en public («no overt displays of affection»), mais j’ai vu de nombreux adolescents tenir leur
copine par la main.
Nombreux artistes arabes
La jeunesse, semble-t-il, vient au shopping mall comme elle sortirait «en ville». Loin des
parents, loin des familles. Les teenagers portent des chaussures Converse non lacées et des
casques Dr. Dre. Ils traînent au rayon musique du Virgin Megastore mais achètent peu de
produits culturels, à l’heure du téléchargement de masse. Sur les CD de la principale maison
de disques arabes (le géant saoudien Rotana du prince Al Waleed), on peut d’ailleurs lire en
anglais et en arabe: «Merci de soutenir l’industrie musicale en achetant des produits
originaux». Dans les rayons, bien pourvus, les artistes arabes sont nombreux: une preuve que
la culture continue à être très territorialisée. Les nouveaux albums d’Amr Diab et Tamer
Hosny, les stars nationales, et le tout premier album du jeune chanteur palestinien vainqueur
de l’Arab Idol de 2013, Mohamed Assaf, apparaissent comme les meilleures ventes du
moment. Un rayon musique «islamique» est bien achalandé –avec un magnifique coffret du
«Holy Coran» en 40 CD. Au Mall of Arabia, on peut vivre sa religion, ou pas; acheter halal,
ou pas. Et si le marché et le commerce étaient les signes d’une évolution plus ouverte, plus
tolérante, du monde musulman? Même les rayons de la librairie sont consacrés aux auteurs
arabes, hormis les inévitables best-sellers internationaux (Cinquante nuances de gris, Moi
Malala ou l’autobiographie de One Direction). Plusieurs livres d’Alaa Al Aswany,
mondialement connu pour son romanL’immeuble Yacoubian –et qui habite à seulement
quelques kilomètres– sont disponibles, mais uniquement en arabe. L’auteur décrit un Orient
tolérant, ouvert, cosmopolite, où toutes les cultures et toutes les religions cohabitaient
ensemble. Avant l’islamisme. Le reste du Virgin Megastore, l’un des rares espaces culturels
de Mall of Arabia, est dédié aux devices: un tiers pour les contenus, deux tiers pour les
appareils! Les consoles, les téléphones portables, les ordinateurs, les casques hifi occupent le
gros du magasin. Sans compter la papeterie, les T-shirts, les souvenirs, les machines
Nespresso et des centaines, sinon des milliers, d’étuis pour smartphones et tablettes. Le futur
de la librairie et du magasin de disques à l’âge numérique? De petits signes attirent mon
regard. Des pictogrammes verts comportant quatre piliers et un croissant. Ils indiquent la
direction des mosquées. Les principales sont situées porte 23: une pour les femmes et une
pour les hommes. Devant cette dernière, une vaste salle dont le sol est recouvert de tapis,
comme il se doit, j’observe les hommes faire leurs ablutions avant d’entrer. Marwan, un
vendeur du magasin Zara, fume une cigarette discrètement avant de s’y rendre. Comme s’il
culpabilisait –mais juste un peu. Il faut dire que l’ensemble du shopping-mall est non-fumeur,
ce qui est encore rare au Proche-Orient. De toute façon, l’interdiction semble peu respectée.
La police du centre commercial, omniprésente, se soucie peu de ces règles perçues comme
occidentales. Et elle a d’autres Frères à fouetter.
Sécurité, climatisation, divertissement
Le succès de Mall of Arabia tient en trois mots: sécurité, climatisation, divertissement. Pour
entrer dans l’hyper-hypermarché, il faut montrer patte blanche: on est fouillé deux fois. La
première au niveau du parking, où chaque voiture est inspectée avec des chiens renifleurs, les
malles ouvertes et le dessous des véhicules contrôlés avec des sortes de poêles magnétiques
détectant les explosifs. A l’entrée du magasin, les clients doivent franchir des portiques de
sécurité et les sacs sont fouillés. A l’intérieur, les caméras de surveillance sont innombrables.
On a donc toutes les raisons de se sentir en sécurité dans le Mall, en dépit des risques de
provocations, sinon d’attentats, dit-on, des Frères Musulmans. Ils étaient encore au pouvoir il
y a quelques mois; leurs leaders sont aujourd’hui en prison. Et si leurs coreligionnaires se
mettaient à frapper? En réalité, la vraie menace vient plutôt de groupes djihadistes du Sinaï,
liés, ou non, à l’organisation Etat islamique ou à la mouvance al-Qaida au Yémen. Autre
risque: celui des groupes takfiristes ou salafistes, voires les actes des trafiquants d'armes qui
profitent du chaos égyptien pour terroriser les populations du désert. Un vendeur interrogé me
dit toutefois que, selon lui, la menace principale vient «de la pauvreté», endémique en
Égypte, laquelle se traduit par des vols et de petits larcins et «un climat d’insécurité
grandissant à l’intérieur même du shopping mall». Au-delà de la sécurité, il y a la
température, et c’est également l’une des clés du succès de Mall of Arabia. 6h October City
est une ville du désert et, dans l’hypermarché, la climatisation est de règle. Lorsque j’y étais,
début janvier, la température, certes, ne dépassait guère les 10 degrés, mais il y fait chaud, très
chaud, le reste de l’année, souvent près de 40 degrés en été. Alors, le shopping mall est un
havre de fraîcheur. L’air conditionné permet aux clients de se sentir à l’aise. L’ensemble du
centre commercial est tempéré mais il est également d’une rare propreté, pour un pays où tout
est joyeusement sale: on y voit constamment de jeunes agents nettoyer le sol en marbre rose
avec de petits véhicules électriques Kärcher. Et puis, enfin, il y a l’entertainment, le
divertissement. Dans ce centre commercial se trouve un immense multiplexe qui compte à lui
seul, me dit-on, pour une part non négligeable du box-office égyptien. Le cinéma Galaxy
Cineplex, à la porte 22, est l’un des espaces les plus fréquentés de l’hypermarché, avec ses
pyramides de pop-corn et ses photos au mur qui évoquent le cinéma égyptien des années
1960, à l’époque des studios nationalisés Misr. Avec treize salles et quarante films projetés
par jour, il offre un cinéma composé quasi exclusivement des plus récents blockbusters
américains (Hobbit 3 et La Nuit au Musée 3, lorsque j’y étais). Le temps des films avec Omar
Sharif, adulés par les Égyptiens, n’est plus. Qu’à cela ne tienne: le cinéma peut bien être
installé en légère périphérie du shopping-mall, il n’en est pas moins le centre. Le multiplexe
est le centre-ville d’une ville qui n’a plus de centre; et c’est, là, bien sûr, que les jeunes se
retrouvent. Ils apprécient le choix infini des films, comme pour les marques d’habillement ou
les fast-foods, même si ce sont les mêmes produits partout. Le nombre de toilettes a été
calculé au plus près (on estime qu’il faut un W.C pour 45 femmes présentes dans le
multiplexe, me dit-on). De beaux escaliers mécaniques conduisent les spectateurs vers les
salles du haut et, en fin de soirée, le manager a l’intelligence d’inverser tous les escalators afin
de conduire pacifiquement tout le monde vers la sortie. Reste alors «The Dancing Fountain»,
l’attraction préférée des familles. Dès que la nuit tombe, une immense fontaine d’une grosse
centaine de mètres s’anime. C’est la fontaine des automates de Niki de Saint Phalle et de Jean
Tinguely en version beauf, mais puissante dix. Les sons et lumières de Versailles, en mode
dégénéré. Toutes les heures, pendant une dizaine de minutes, une centaine de jets d’eaux
s’illuminent et s’animent, dans un désert où l’eau est pourtant si rare. La musique n’est pas
signée Jean-Baptiste Lully mais Adele (Rolling in the Deep) pi Shakira, quand ce n’est pas la
bande originale de Pirates des Caraïbes! Comme si on aimait les pirates ici, dont les derniers
survivants en Égypte sont les terroristes du désert du Sinaï. «The Dancing Fountain» est ce
qu’on appelle letheming du shopping mall: donner un thème à un espace commercial en
exagérant les stéréotypes d’un lieu imaginaire. Et puisqu’on est dans le désert, le thème
choisit ne pouvait être que celui de l’eau. La voici, sous nos yeux, en quantité illimitée; la
voici gaspillée vers le ciel; en bouquets, en jets continus ou intermittents, comme un vrai feu
d’artifice liquide. Il faut se frotter les yeux pour y croire.
Mall of the World
«Je ne crois pas qu’on va construire le second étage», me dit Mohamed depuis son minuscule
stand Mövenpick. Selon une rumeur, un projet de développement du méga-mall consisterait à
lui ajouter un étage. «Seul Allah le sait», me dit un employé du «Management Office», où est
située la direction de l’hypermarché et où un porte-parole me confirme, un peu plus tard, que
le seul développement en chantier est une vaste aile au sous-sol. Je verrai en effet une
cinquantaine de magasins en construction au niveau –1, et même une mosquée. Mall of
Arabia est un méga-mall en travaux, ce qui pourrait lui valoir le surnom de «mega-mess», ou
«méga-bordel», à cause des retards pris dans sa mise en service.
Un commerce pour classes émergentes, le modèle rêvé du général al-Sissi,
le nouveau président égyptien
Mais qu’on ne s’y trompe pas. Mall of Arabia n’est pas un hypermarché du grand luxe. Pas
non plus un supermarché du faux, du kitsch, du «fake» ou du toc. On est entre les deux. Il est
fréquenté par des familles aisées, dont les plus riches ont fait leur fortune dans le Golfe. On y
vient de toute l’Égypte pour y acheter la plupart des marques internationales et, comme
partout, un peu du rêve américain. C’est donc d’abord un commerce pour classes émergentes:
le modèle rêvé du général al-Sissi, le nouveau président égyptien. Loin des islamistes, Mall of
Arabia est-il l’un des symboles d’une nouvelle ou d’une autre Égypte? Celle qui croit au
marché et au commerce pour sortir les pays arabes de la misère et de la symbolique de
l’échec. Déjà, une quinzaine de méga-malls de ce type existent dans la région, dont un Mall of
Arabia du même groupe à Djedda, en Arabie Saoudite, et un Mall of Arabia d’un groupe
concurrent à Dubai. D’autres sont en construction. Récemment, l’émir de Dubaï a annoncé la
création de Mall of the World, le plus grand shopping-mall du monde, qui contiendra pas
moins de 100 hôtels. La concurrence s’annonce rude. Bientôt, le Mall of Arabia égyptien de
6th October City sera peut-être un modèle miniature de ce qui sera fait, ailleurs, dans la
région. Plus grand, plus haut, plus beau, plus cher! Mais il n’est pas certain que dans cette
course mégalomane, l’écho de ce capitalisme arabe de la démesure ne se perde pas dans les
dunes de sable, oubliant les classes populaires et n’étant plus qu’un mirage dans le désert.
10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : THEME 10 - 1 : Surface Hub : le tableau numérique selon Microsoft Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Olivier Chicheportiche
Adressé par Elie Billaudaz
Révolutionner le tableau blanc utilisé dans toutes les entreprises lors de réunions ou de
brainstorming, telle est l'ambition de Microsoft avec Surface Hub, présenté ce mercredi. Et on
peut dire que cet appareil risque bien de séduire nombre de professionnels. Il s'agit
concrètement d'un écran tactile ultra haute définition (4K) de 55 ou 84 pouces intégrant un
ordinateur sous Windows 10 et qui peut remplir de multiples tâches : afficher des fichiers, les
annoter directement grâce à un stylet (écriture naturelle), faire des schémas, partager des
contenus, utiliser des applications Windows (bien sûr) mais aussi lancer des vidéoconférence
grâce à des caméras et des micros intégrés.
Skype for Business et Office 365 sont évidemment intégrés, "afin de permettre à chacun — à
distance ou sur site — de se sentir dans un même espace de collaboration", explique
Microsoft.Les fonctions collaboratives ont également été soignées avec la possibilité de
partager à distance et d'éditer un contenu sur l'écran à partir d'un ordinateur portable, d'une
tablette ou d'un téléphone Microsoft n’a pas indiqué quand Surface Hub serait disponible, ni
communiqué de prix. Le tarif sera néanmoins déterminant pour favoriser la pénétration de ce
type d'appareil dans les entreprises.
THEME 10 - 2 : Ddos : le site de l’Afnic visé par une attaque Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Louis Adam
Adressé par Elie Billaudaz
Le Ddos est la nouvelle tendance de ce début d'année 2015. Enfin, le défacage de sites fait
également un retour en force mais depuis le début de l’année, les attaques de déni de
service se succèdent et se ressemblent un peu. L’Afnic n’y a pas échappé : hier à la mi-
journée, le site web de l’association Française pour le nommage Internet en coopération était
inaccessible. Une maintenance provoquée par une attaque Ddos comme l’explique l’Afnic sur
son site : plusieurs services ont été interrompus brièvement, il était par exemple devenu
impossible d’enregistrer des noms de domaines en .fr sur le site de l’Afnic dans le courant de
l’après midi et les services tels que le whois étaient inaccessibles. La résolution DNS en
revanche n’a pas été affectée, ce qui limite fortement la visibilité de l’attaque au grand public.
Les perturbations sur les autres services du site se sont poursuivies tout au long de la journée
avant un retour à la normale dans la soirée. Interrogé par nos confrères de Next Inpact, Pierre
Bonis directeur adjoint de l’Afnic est revenu sur l’attaque « Nous avons régulièrement des
attaques DdoS, mais celle-ci nous est parue plus importante. Elle a fait tomber un de nos
pares-feu » explique-t-il dans leurs colonnes. Face à l’ampleur de l’attaque, le directeur
adjoint explique que l’Afnic a préféré mettre son site web en maintenance afin de protéger le
reste des services. L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée et les investigations et
analyses sont encore en cours, l’Afnic ayant fait part de son souhait de porter plainte suite à
cette attaque. Dans le contexte actuel, on serait tenté de faire le lien entre cette attaque et la
récente vague d’attaques subie par les sites web français à la suite des attaques terroristes de
début janviermais pour l'instant aucun élément concret ne vient étayer cette hypothèse.
THEME 10 - 3 : Office apps : les premières applis universelles de Microsoft Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 22 janvier 2015
Auteur : La rédaction
Adressé par Elie Billaudaz
Pour trouver sa place sur les terminaux mobiles (tablettes et smartphones), Microsoft a besoin
de l'appui des développeurs. Sa stratégie repose ainsi sur la mise en place d'un socle Windows
commun aux différents terminaux, permettant la conception d'applications dites universelles.
Et pour faire la démonstration pratique de ces apps, l'éditeur développe ses propres
applications universelles. Microsoft commence avec Office, l'adaptation tactile de sa suite
pour les terminaux tactiles sous Windows.
Utiliser Office sans heurt d'un terminal à l'autre
Office tactile pour Windows a ainsi fait l'objet d'une présentation lors de la grande conférence
Windows 10 du 21 janvier. Avec cette version des outils de bureautique, l'éditeur met en
avant une expérience d'utilisation "pratiquement sans compromis" selon le terminal. Les
nouvelles applications Office ont été pensées pour un usage tactile et seront intégrées dans
Windows 10 sur téléphones et tablettes. Microsoft continuera néanmoins de développer les
versions Win-32 de ces logiciels pour les usages avancées sur PC. Selon le vice-président de
la division OS de l'éditeur, Joe Belfiore, ces applications universelles proposeront une
"expérience cohérente, très riche et très complète d'Office" sur les terminaux mobiles. Cela
passe notamment par une option d'affichage (Reflow) optimisée pour la visualisation de
documents sur appareils mobiles. Le ruban d'Office persiste, mais forcément adapté à ces
écrans. A noter aussi que les documents récemment synchronisés sont accessibles facilement
afin de permettre à un utilisateur de les retrouver d'un terminal à un autre.
THEME 10 - 4 : Des millions d’ordinateurs potentiellement infectés à travers #je suis Charlie Source, journal ou site Internet : Silicon
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Christophe Lagane
Adressé par Elie Billaudaz
Le malware DarkComet caché dans une photo taguée #JeSuisCharlie et largement relayé sur
la Toile pourrait avoir infecté des millions de PC. Autour de Charlie Hebdo, les charognards
ne sont pas les seuls à tenter de tirer profit de la marée médiatique qui a suivi l’attaque de la
rédaction du journal satirique le 7 janvier dernier (notamment en cherchant à vendre le
numéro « historique » à des prix indécents). Les pirates informatiques aussi. La société de
sécurité Blue Coat a annoncé, le 14 janvier soit trois jours après le défilé hommage relayé à
l’échelle planétaire, avoir découvert un malware affublé du slogan « JesuisCharlie » utilisé
par tout un chacun pour exprimer tour à tour son soutien à l’hebdomadaire et son indignation
face aux attentats qui ont fait 17 victimes. Un slogan qui a fait le tour du monde, notamment
sur les réseaux sociaux. Selon Blue Coat, le malware en question est construit à partir du
fameux DarkComet RAT (également baptisé Fynloski), un outil d’administration système à
distance doublé d’un puissant cheval de Troie qui installe des backdoor. Il se glisse dans une
photo (ci-dessous) où l’on voit la main d’un nouveau né avec un bracelet marqué du slogan
hommage au lieu du traditionnel prénom. Une photo qui, rien que sur Twitter, aurait été
relayée plus de 5 millions de fois sachant que #JeSuisCharlie est devenu le hashtag le plus
populaire de la plate-forme de microbloging en quelques jours. Si l’utilisateur clique sur la
photo pour la télécharger, un pop-up surgit indiquant, en français, que le fichier a été créé
dans une version antérieure de MovieMaker et est impossible à ouvrir. Mais DarkComet est
activé. Une méthode d’infection d’autant plus redoutable que les utilisateurs se méfient
rarement des risques liés aux images en ligne. De plus, développé en Delphi, le malware est
glissé dans une enveloppe (wrapper) .NET. Ce qui le rend difficilement détectable par les
antivirus courant. Blue Coat rapporte que seuls 2 des 53 scanners en ligne du service
VirusTotal ont réussi à repérer l’agent malveillant. L’hôte du système de Command and
Control se rapporte à un sous-domaine du service d’adresse IP dynamique No-IP. Un service
légitime de DNS dynamique « souvent utilisé par des acteurs malveillants », souligne Blue
Coat. Ce qui rend quasi impossible la traçabilité des auteurs. « Ces organisations
malintentionnées peuvent bouger très vite, a déclaré à Forbes Hugh Thompson, le responsable
de la stratégie sécurité de l’éditeur américain. L’infrastructure qu’ils ont construite est très
dynamique. Ces gens sont de véritables prédateurs. »
Les Français ciblés
A l’heure où l’entreprise de sécurité enquêtait, l’adresse utilisée par DarkComet était associée
aux services d’Orange. « L’adresse IP française et le message d’erreur en français renforce
l’impression que ce fichier cible les utilisateurs français, bien que nous n’avons aucune
indication sur l’origine des assaillants et ce qu’ils cherchent », indique Blue Coat qui a
évidemment alerté les autorités françaises. Le lendemain du post de BlueCoat, près de 20 000
sites français étaient attaqués dans le cadre de la guerre numérique que mènent plusieurs
groupes de pirates sous la bannière #OpFrance. Même si la plupart du temps il s’agissait
d’opérations peu complexes de défaçage (défiguration de la page d’accueil), ou de déni de
service, la campagne a surpris par son ampleur. Le tout dans un climat d’opposition entre
les Anonymous et les cyber-djihadistes. Plus de 1300 attaques ont été revendiquées par
ces derniers. Mais aucun lien n’est à ce jour établi entre cette campagne d’attaque et le
malware DarkComet à l’origine écrit par le Français DarkCoderSc qui a abandonné le
projet en 2012. Un projet qui n’a visiblement pas été perdu pour tout le monde. L’élan autour
de JeSuisCharlie constitue une nouvelle occasion pour les cybercriminels d’exploiter
l’émotion internationale pour élargir leurs méthodes infectieuses. Ce fût déjà le cas lors du
séisme qui touchait Haïti en 2010 (avec l’exploitation de faux liens d’appels aux dons vers la
Croix rouge) ou, plus récemment, lors la propagation du virus Ebola (liens vers des contenus
soi-disant à sensation). Autant d’événements qui nous rappellent que, malgré l’émotion, il faut
redoubler de vigilance.
THEME 10 - 5 : Inventaire des priorités législatives Source, journal ou site Internet : assemblée nationale
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Commission de réflexion et de propositions sur le droit et les
libertés à l’âge numérique
Adressé par Jean-Claude Tourneur
La commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique,
coprésidée par M. Christian Paul et Mme Christiane Féral Schuhl, a établi un « inventaire des
priorités législatives » dont vous trouverez lecture ci-dessous
Commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique
Inventaire des priorités législatives
La Commission ad hoc de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge
numérique a été créée par décision de la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale
en février 2014 et a débuté ses travaux en juin 2014. À l’issue de six mois de travaux, la
Commission a identifié plusieurs sujets majeurs dont elle invite le législateur à se saisir dans
les prochaines années, en particulier dans le futur projet de loi relatif au numérique ou dans
d’autres textes à venir, et sur lesquels elle se prononcera de manière plus détaillée dans un
rapport d’étape qui sera publié en début d’année. Le législateur devra tenir compte des
discussions en cours au sein des institutions de l’Union européenne, qui portent notamment
sur la définition du principe de neutralité de l’internet proposée par le projet de règlement
relatif au marché unique des télécommunications, l’actualisation du cadre de protection des
données personnelles opérée par la proposition de règlement relatif à la protection des
personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre
circulation de ces données, ou la mise en œuvre pratique du droit au déréférencement
consacré par l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 13 mai 2014 Google
Spain c. AEPD.
1) Dans les prochaines années, dans le contexte de l’explosion de l’usage des
données à caractère personnel et du big data, le législateur devra renforcer la protection
des droits fondamentaux face à l’utilisation de ces données à des fins industrielles et
commerciales et la maîtrise par les individus de leurs informations personnelles.
En 2015, l’Europe va se doter d’un nouveau cadre pour la protection des données
personnelles. Notre rapport s’attachera à déterminer les principes directeurs qui doivent régir
la protection des données personnelles, dans le prolongement des principes toujours pertinents
posés par la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés mais
aussi en recherchant des réponses adaptées aux nouveaux défis.
Sans attendre l’adoption du futur règlement, notre Commission proposera plusieurs
adaptations au législateur et à l’Union européenne. S’agissant des instruments de cette
protection, il convient tout particulièrement :
–– de promouvoir l’utilisation et la certification de technologies améliorant la
protection de la vie privée (privacy by design) et la maîtrise des personnes sur l’utilisation de
leurs données (par exemple, privacy by default) : minimisation des données, architectures
décentralisées, chiffrement de bout en bout, anonymisation, etc. ;
–– d’instaurer des actions efficaces - y compris les actions collectives inspirées du
droit de la consommation - pour faire cesser les violations de la législation en la matière ; dans
cet objectif, augmenter les pouvoirs de sanction de la Commission nationale de l’informatique
et des libertés (CNIL).
Enfin, en articulation avec le projet de règlement européen sur la protection des
données personnelles, la Commission rappellera la nécessité de responsabiliser les acteurs en
fixant des règles (transparence, conformité, etc.) pour la mise en œuvre des traitements ayant
recours à des algorithmes à caractère décisionnel ou prédictif ayant un effet sur les personnes.
2) Les évolutions technologiques et législatives récentes ont renforcé les pouvoirs de
surveillance et d’enquête des services de sécurité sur internet. Dans un contexte marqué par
les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance en ligne massive et généralisée des
individus ainsi que par les menaces terroristes toujours présentes, il apparaît nécessaire de
redéfinir et d’encadrer le régime d’interception des communications et d’accès aux données
techniques de connexion, insuffisamment encadré par la loi de 1991 et modifiée par la loi de
programmation militaire du 18 décembre 2013. Face aux inquiétudes croissantes que suscitent
ces activités, il apparaît nécessaire de définir un nouvel équilibre entre les nécessités de la
sécurité nationale et de préservation de l’ordre public d’une part et la protection des
droits et des libertés des citoyens d’autre part (respect de la vie privée, de la
correspondance, du domicile, des données personnelles, etc.). Compte tenu des questions
spécifiques et délicates qu’elles soulèvent, les activités de renseignement doivent faire l’objet
d’un projet de loi spécifique, qui devra déterminer avec précision les motifs de cette
surveillance et sa durée, le champ des informations susceptibles d’en faire l’objet ainsi que les
modalités d’un contrôle indépendant et continu, en amont et en aval, des actions entreprises
par les services concernés. Un tel contrôle n’est pas incompatible avec les impératifs de
rapidité et de secret nécessaires aux activités de renseignement
3) Sans préjuger des compétences nationale et européenne sur cette question, le
législateur devra prendre position sur l’opportunité d’inscrire dès maintenant dans la loi le
principe de neutralité des réseaux dans une rédaction suffisamment générale pour être
applicable dans la durée, au-delà des évolutions technologiques.
4) Le travail législatif relatif au numérique pourra renforcer le cadre légal du droit à
l’information et instaurer le « droit de savoir » à l’ère numérique. Ainsi ce volet devra
également proposer, dans le respect de la protection de la vie privée, un élargissement de la
catégorie des documents administratifs communicables et des modalités de communication
des documents d’intérêt public, détenus notamment par des acteurs publics ou des acteurs
privés exerçant des missions de service public. La Commission appelle aussi de ses vœux un
volet législatif destiné à généraliser l’ouverture des données publiques dans le prolongement
du mouvement d’open data engagé au niveau mondial et local.
5) La Commission souhaite également que le législateur précise les principes
permettant de concilier la lutte contre les contenus, les activités et les services en ligne
illégaux et la préservation des droits et libertés sur internet, notamment la liberté d’expression.
Le législateur doit notamment garantir la proportionnalité des mesures destinées à renforcer la
lutte contre les contenus illégaux. À cet égard, la Commission recommande en particulier que
le recours au blocage de contenus sur internet ne soit utilisé qu’à titre subsidiaire et sur
décision judiciaire.
6) La Commission invite le législateur à se saisir de la question du droit d’auteur et
de ses évolutions à l’ère numérique, notamment des droits d’usage des œuvres
numériques. Dans ce contexte, il faudra définir les conditions à réunir pour donner un statut
de droit positif aux biens communs ou encore reconnaître l’existence d’un domaine public
informationnel.
7) Le législateur devra adapter les règles de pluralisme et de concurrence à l’âge
numérique :
–– en prévenant les risques de concentration via les procédures de contrôle
applicables à l’industrie des médias ;
–– en sanctionnant les abus de position dominante auxquels peuvent se livrer les
plateformes.
–– en veillant à préserver le principe de diversité des cultures et des opinions
11/ JOUR Par JOUR ... le 23 janvier 2015 THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par André Dulou
98 23 janvier
Trajan devient empereur de Rome
Marcus Ulpius Trajanus est proclamé empereur romain à la mort de Nerva. Il
entraînera l'Empire dans une politique de conquêtes si intense que le royaume
romain atteindra des dimensions jamais égalées. Souverain provincial, Trajan
brillera aussi par sa simplicité et sa tolérance. L'empereur Hadrien lui succèdera.
1340 23 janvier
Édouard III d'Angleterre prend le titre de Roi de France à Gand
A la mort du Roi Charles IV de France en 1328, le trône aurait dû revenir au
dernier descendant encore en vie de Philippe le Bel, le roi Édouard III
d'Angleterre. Mais il fut évincé au profit de son cousin éloigné Philippe VI de
Valois. En 1338, Édouard III d'Angleterre se déclare héritier légitime du trône de
France, ce qui sera l'élément déclencheur de la guerre de Cent Ans. Le 23 janvier
1340, il prend le titre de roi de France à Gand, après la Révolution dans le comté
de Flandre.
1556 23 janvier
haanxi victime du séisme le plus meurtrier de l'histoire
La province de Shaanxi, au centre de la Chine, est secouée par un terrible
tremblement de terre, considéré comme le plus meurtrier de l’histoire. Entre 800
000 et un million de victimes auraient été dénombrées.
1570 23 janvier
Assassinat du régent Moray
L'assassinat du régent Moray, chef des protestants écossais, le 23 janvier 1570,
par James Hamilton, à Linlithgow, engendre une guerre civile en Ecosse. Il
s'agirait pour l'anecdote, du premier assassinat par arme à feu. Matthew Stuart,
comte de Lennox, reprend cette fonction à partir du 12 juillet 1570 mais est
assassiné, dès 1571, par le parti de la reine d'Angleterre. Il faut attendre 1603
pour que Jacques VI ramène de la stabilité en mettant fin aux régences.
1571 23 janvier
Création de la Bourse de Londres
Le financier Thomas Gesham fonde, le 23 janvier 1571, la Royal Exchange, la
Bourse de Londres. Le marchand anglais travaille successivement pour le roi
Edouard VI puis pour la reine Elisabeth Ire. Son travail est valorisé grâce à
l'intérêt qu'il porte aux questions monétaires et à la gestion des devises. La
Bourse de Londres est aujourd'hui une des plus solides du monde. Thomas
Gresham meurt le 21 novembre 1579, en laissant une loi économique à son nom.
1631 23 janvier
Signature du Traité de Barwald entre la France et la Suède
En 1631, le roi de France Louis XIII décide de soutenir le roi de Suède Gustave
Adolphe II dans son combat contre le Saint-Empire romain germanique. La
France entre ainsi dans la Guerre de Trente Ans contre les Habsbourg. Le 23
janvier, les deux souverains signent le Traité de Barwald qui donne naissance à
une alliance politique, militaire et commerciale. Le cardinal de Richelieu va
pouvoir, grâce au matériel donné par les Suédois, équiper la marine royale en
plein essor. La Suède doit également conduire une armée de 30 000 soldats et 6
000 chevaliers en Allemagne. La France, quant à elle, contracte une dette de 1,5
million de livres tournois par an envers la Suède. Ce Traité durera jusqu'au
rétablissement de la paix.
1656 23 janvier
Les Lettres provinciales de Pascal
Lorsque Blaise Pascal publie "Les Lettres provinciales", il cherche à défendre
son ami Antoine Arnauld, un janséniste condamné par la Sorbonne pour ses
opinions jugées hérétiques. Sous le pseudonyme de Louis de Montalte, il publie
dix-huit lettres qui s'adressent aux Pères jésuites, et dont la première est datée du
23 janvier 1656. La controverse naît entre la vision catholique de l'homme guidé
par Dieu et sur le libre-arbitre défendu par les jansénistes.
1662 23 janvier
Décès de Jean Kemény
Le 23 janvier 1662, Jean Kemény, prince de Transylvanie, meurt à la bataille de
Nagyszölös contre les envahisseurs Ottomans. Né le 14 décembre 1607, Jean
Kemény est chef de guerre de Georges II Rákóczy, avant de se retourner contre
lui et d'être élu voïevode en décembre 1660. Suite à son décès, les Ottomans
placent Michel Ier Apafi, ou Abaffi Ier, sur le trône du royaume de
Transylvanie.
1668 23 janvier
Signature de la triple alliance à La Haye
Le 23 janvier, une triple alliance est scellée entre les Provinces-Unies,
l'Angleterre et la Suède par le traité de La Haye. Durant la guerre de Dévolution,
Louis XIV conquiert des territoires au détriment des Pays-Bas espagnols et
menace les Provinces-Unies (Hollande). De plus, il a signé un pacte secret avec
Léopold Ier du Saint-Empire pour partager les Pays-Bas espagnols. Les
Hollandais demandent à leurs alliés, l'Angleterre et la Suède, d'agir pour que la
France et les Provinces-Unies ne soient pas voisins, au cas où les Pays-Bas
espagnols tomberaient aux mains des Français.
1677 23 janvier Don Juan d'Autriche (1629-1679) entre dans Madrid en compagnie de dix-huit
Grands et s'empare du pouvoir en Espagne
Don Juan d'Autriche, fils bâtard du roi Philippe IV et opposant au gouvernement
mis en place par la régente, devient le leader d'une révolte en Catalogne et en
Aragon. Il réussit à faire tomber du pouvoir le conseiller de la reine. En 1677,
cette dernière est bannie de la cour et le gouvernement élit Don Juan comme 1er
ministre qui fait son entrée dans la capitale espagnole le 23 janvier et prend la
tête du royaume
1693 23 janvier
Naissance de Georg Bernhard Bilfinger
Georg Bernhard Bilfinger naît le 23 janvier 1693 à Cannstatt. Philosophe,
mathématicien et homme d'Etat allemand, il enseigne la philosophie à Halle
avant de devenir le conseiller privé de Charles-Alexandre, duc de Wurtemberg.
A la mort de celui-ci, Bilfinger prend en charge la réorganisation du duché de
Wurtemberg. Il entreprend des réformes fructueuses, devenant ainsi le chef de
l'Etat.
1719 23 janvier
Création du Liechtenstein
Les seigneuries de Schellenberg et de Vaduz, acquises par les princes autrichiens
de Liechtenstein, sont érigées en principauté d'empire indépendante sous le nom
de Liechtenstein par l'empereur d'Allemagne, Charles VI.
1783 23 janvier
Naissance de Marie-Henri Beyle, dit Stendhal, écrivain français
Marie-Henri Beyle, dit Stendhal, fut un écrivain français né le 23 janvier 1783.
Après avoir servi dans l'armée, il écrivit quelques essais consacrés à la peinture,
la musique ou la littérature. A partir de 1827, il sa consacra au roman, signant,
avec "Le Rouge et le Noir" (1830) et "La Chartreuse de Parme" (1837) deux
grands classiques du roman français. Auteur d'une œuvre caractérisée par un
style bref, une recherche psychologique et des thèmes romantiques, Stendhal
mourut en 1842.
1790 23 janvier
Fletcher brûle le "Bounty"
Afin d'échapper aux autorités britanniques et à la prison, le maître d'équipage du
"Bounty" Christian Fletcher, ainsi que huit de ses compagnons et leurs épouses
tahitiennes débarquent sur l'île déserte de Pitcairn à plus de 2000 kilomètres de
Tahiti. Dès leur arrivée, les mutins décident de brûler la frégate pour ne jamais
être retrouvés. La petite colonie vivra en autarcie jusqu'en 1808, date à laquelle
un baleinier américain, le Topaz, fera escale à Pitcairn. Le capitaine du Topaz
retrouvera le dernier survivant de la mutinerie, John Adams et 34 femmes et
enfants métis de sang tahitien. Fletcher était mort deux ans après son arrivée sur
l'île. Sa femme, Maimiti, vivra jusqu'à 90 ans.
1793 23 janvier
Second partage de la Pologne
Suite à la confédération de Targowica, de 1792, qui s'oppose à la nouvelle
constitution polonaise, le comte Potocki reçoit l'aide de la Russie puis de la
Prusse. Les deux puissances envahissent la Pologne en mai 1792. Cet événement
aura pour conséquence le second partage de la Pologne, ratifié par la diète
polonaise, le 23 janvier 1793. La Russie obtient l'annexion des territoires de
l'ouest ukrainien et de la Biélorussie lituanienne. La Prusse reçoit Dantzig, Thorn
et la Grande-Pologne.
1832 23 janvier
Naissance d'Edouard Manet, peintre français
Edouard Manet était un peintre né en 1832, considéré comme un initiateur de la
peinture moderne. Il présenta ses premières toiles à partir de 1860 et réalisa
plusieurs tableaux qui firent scandale, tels que "Le Déjeuner sur l'Herbe" ou
"Olympia". Il créa plus de quatre cent toiles, se distinguant des impressionnistes
par son souci du réel et un traitement particulier de la lumière. Atteint de
syphilis, il mourut de la gangrène en 1883.
1852 23 janvier
La famille d'Orléans est bannie de France
Les biens de la famille d'Orléans, héritière du trône de France, sont confisqués
par l'Etat français. Toutes les recettes des ventes seront attribuées aux sociétés de
secours mutuels, à la construction de logements ouvriers et aux établissements
pratiquant le crédit foncier. Plusieurs ministres préfèrent quitter le gouvernement
plutôt qu'être associés à cette mesure voulue par Louis-Napoléon Bonaparte.
1860 23 janvier
Signature d'un traité de commerce franco-anglais
La France et l'Angleterre signent un traité de libre-échange destiné à abolir les
taxes douanières sur les matières premières et la majorité des produits
alimentaires. Une taxe de 30% est fixée pour les produits manufacturés. L'accord
est négocié par les français Rouher et Michel Chevalier et le britannique Richard
Gobden. Ce rapprochement franco-britannique voulu par la reine Victoria et
Napoléon III, confirme la volonté d'alliance et de coopération entre les deux
ennemis héréditaires.
1900 23 janvier
Bataille de Spion Kop
Les 23 et le 24 janvier a eu lieu en Afrique du Sud, la bataille de Spion Kop. Ce
conflit, qui entre dans la seconde guerre des Boers, a vu s'affronter les troupes
britanniques et les Boers. Ces derniers souhaitaient reprendre la ville de
Ladysmith à leurs ennemis. Les Britanniques subirent une défaite sévère qui les
traumatisa longtemps. Cependant, le général britannique Buller et ses troupes,
reprirent la ville quatre semaines plus tard.
1910 23 janvier
Naissance de Django Reinhard
Django Reinhard est né le 23 janvier 1910 à Liberchies, en Belgique, au sein
d'une famille tsigane. Il passe son enfance à voyager et apprend la guitare et le
banjo avec son oncle. Très jeune, il gagne sa vie en jouant dans des bals. C'est à
Paris qu'il obtient ses plus grands succès ; il y rencontre Stéphane Grapelli avec
lequel il crée un quintette à cordes. Son style manouche est unique, il est
considéré comme un des plus grands guitaristes au monde. Django Reinhard
meurt d'une congestion cérébrale en 1953. Un festival lui rend hommage chaque
année à Samois-sur-Seine.
1918 23 janvier
Proclamation de la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie
La République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) a été créée le
23 janvier 1918 lors du troisième congrès panrusse des soviets. Elle entrera dans
l'URSS en 1922, et sera la république la plus influente de l'Union. La guerre
civile éclatera rapidement et durera trois ans. Les monarchistes (russes blancs)
entrent en conflit avec les bolcheviks. Ces derniers remporteront la guerre et
seront à l'origine de l'entrée de la RSFSR dans l'URSS.
1930 23 janvier
Première apparition de "Quick et Flupke"
Georges Rémy, alias Hergé, publie pour la première fois les aventures de "Quick
et Flupke" dans le journal belge "le Petit vingtième", tout comme il l'avait fait
pour "Tintin" un an auparavant. Les deux garnements bruxellois resteront
pourtant dans l'ombre écrasante du jeune reporter.
1937 23 janvier
Deuxième procès de Moscou
Outil majeur des purges staliniennes, le deuxième procès de Moscou, ou procès
des 17, met en cause essentiellement des responsables économiques. En tout,
quatre procès décimeront les élites russes afin d’asseoir le pouvoir de Staline. A
chaque fois, les motifs invoqués tournent autour de trahison trotskyste et de
sabotage. Ils donnent lieu à des aveux fantaisistes pour finir dans le sang des
accusés. Le premier procès mettait en cause des hauts dirigeants politiques, ce
qui sera également le cas du quatrième. Ceci permet à Staline d’exécuter trois
responsables politiques majeurs : Zinoviev, Kamenev et Boukharine. Quant au
troisième procès, il décimera la tête de l’Armée rouge. La plupart des accusés
sont condamnés à mort et exécutés le 30 janvier.
1944 23 janvier
Décès d'Edvard Munch
Né le 12 décembre 1863 et mort le 23 janvier 1944, Edvard Munch est un
peintre norvégien, pionnier dans le mouvement expressionniste en peinture. Ce
courant, s'opposant à l'impressionnisme français, valorise la subjectivité du
peintre plutôt que le réalisme, afin de provoquer une émotion chez le spectateur.
Le Cri de Munch, son tableau le plus célèbre, illustre l'intensité expressive
recherchée par les expressionnistes à travers la déformation de la réalité.
1955 23 janvier
Premières émissions de Télé Luxembourg
La CLR, devenue CLT (Compagnie Luxembourgeoise de télédiffusion), lance
ses premières émissions de télévision et dépasse ainsi le cadre de la radio, son
activité historique. Dans les années 2000, RTL group diffuse, au travers de
l’Europe, 25 chaînes de télévision et 18 stations de radio.
1960 23 janvier
Le "Trieste" descend à 11 020 mètres
Le bathyscaphe américain "Trieste" atteint la profondeur de 11 020 mètres dans
la fosse des Mariannes dans le Pacifique Ouest. A son bord, le suisse Jacques
Picard, fils de l'inventeur du sous-marin Auguste Picard, et le lieutenant
américain Don Walsh. Les deux hommes ont commencé leur descente à 8h23. Il
leur aura fallu 5 heures pour atteindre les abysses. Le bathyscaphe refera surface
à 16h56 précises. Aucun homme au monde avant Picard et Walsh n'avait pu
observer de telles profondeurs.
1978 23 janvier
Enlèvement du baron Empain
Le baron belge Edouard-Jean Empain, 41 ans, PDG du groupe Empain-
Schneider, est enlevé à 11 heures du matin en sortant de son domicile parisien,
avenue Foch. Ses ravisseurs demanderont une rançon de 100 millions de francs
puis de 40 millions. Pour faire pression sur la famille Empain, ils n'hésiteront pas
à amputer leur otage de l'auriculaire. Au terme de deux mois de séquestration, le
Baron Empain sera libéré le 26 mars après que l'un de ses preneurs d'otage se
soit fait arrêter par la police.
1999 23 janvier
Troisième mariage de Caroline de Monaco
Veuve de Stefano Casiraghi, mort dans un accident de off-shore en 1990,
Caroline de Monaco refait sa vie avec Ernst Auguste de Hanovre. Le mariage
civil se déroule à Monaco. Ensemble, ils auront une petite fille, Alexandra.
Caroline de Monaco s’était déjà unie à Philippe Junot en 1978, avant de divorcer
en 1980. C'est en deuxième noce qu'elle épousa Stefano Casiraghi.
2002 23 janvier
Décès de Pierre Bourdieu
Le sociologue français Pierre Bourdieu s’éteint à Paris, rongé par le cancer. Il
s’est fortement impliqué dans la vie politique et sociale française, publiant de
nombreux ouvrages souvent étudiés dans les universités. Il a d’ailleurs
longtemps enseigné au Collège de France, faisant bénéficier ses élèves de ses
grandes réflexions sociologiques sur tous les domaines du monde moderne.
12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère
THEME 12 - 1 : China would welcome Kim Jong-Un Visit to Moscow Source, journal ou site Internet : AFP
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
China would welcome a visit by Kim Jong-Un to Moscow, a government spokeswoman said
Thursday, amid speculation that the North Korean leader could make his international debut
in the Russian capital later this year. May 9 marks the 70th anniversary of the Soviet Union's
victory over Nazi Germany in World War II, and around 20 foreign leaders, including
Chinese President Xi Jinping, are expected to attend a commemoration event in Moscow.
Asked Wednesday about the possible attendance of Kim Jong-Un, Russian Foreign Minister
Sergei Lavrov burst out laughing before telling reporters that North Korea had given a
"positive" response to Moscow's invitation. "As a first signal, it was a positive one," Lavrov
said. If confirmed, the visit would be Kim's first foreign trip since taking power just over
three years ago following the death of his father, Kim Jong-Il. At a regular briefing Thursday,
Chinese foreign ministry spokeswoman Hua Chunying said that North Korea and Russia are
"both friendly neighbours of China and they have both made sacrifices and great
contributions" during the Second World War. A possible Kim visit to Russia, she said, would
be "conducive to regional peace and stability". Hua did not provide further details on Xi's
schedule, or on any plans for either a visit by the Chinese leader to North Korea, or by Kim to
Beijing. A trip to Moscow would signal Kim's desire to reduce his country's dependence on
China, which remains Pyongyang's main ally, diplomatic protector and economic buttress.
But Xi and Kim have kept their distance since each assumed power and the Chinese leader's
first visit as head of state to the Korean peninsula was to the capitalist South last year, rather
than the North. A potential Kim visit could also have broader repercussions for Russia and
Asia. Georgy Toloraya, head of Korean Programmes at the Institute of Economy at the
Russian Academy of Science, said opinion was divided on the benefits to Russian President
Vladimir Putin of hosting the leader of a nation viewed by most as a nuclear and human rights
pariah. "Kim's exchanging handshakes with Putin would surely give Putin's critics a pretext
for some unpleasant comparisons," he wrote on the North Korean-watching website 38 North.
"But others can say that the West's opinion of Putin is so bad right now that he has nothing to
lose by getting closer with Kim," he added. It was unclear to what extent Kim's attendance
would influence South Korean President Park Geun-Hye's decision to accept or decline
Moscow's invitation. In her annual New Year address this month, Park said she would be
willing to hold a summit with Kim without pre-conditions, and Kim has also held out the
possibility of "highest-level" talks between the two rivals. But senior government officials in
Seoul admit the chances of such a meeting are remote given the difficulty the Koreas have in
organising talks at any level.
THEME 12 - 2 : Russia Ready to Supply India With Anaerobic Submarines Source, journal ou site Internet : Sputnik
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
Russia could supply the Indian Navy with "stealthy" submarines, equipped with air-
independent propulsion (AIP) systems if India opens a tender for them, a senior official at
Russia's Federal Service for Military-Technical Cooperation told RIA Novosti on Wednesday.
"The Russian side is ready to supply a foreign client with a submarine refitted to meet any
requests for a different exterior and equipment as formulated by the client," the source told
RIA Novosti. In 2007, New Delhi said it was considering expanding its fleet of submarines
with diesel-electric subs. One of the key requirements was for the boats to have so-called
anaerobic engines. Air-independent (closed cycle) submarines, which usually use hydrogen-
oxygen fuel cells, are quieter than conventional diesel-electric boats and do not have to
surface or use snorkel tubes to breathe air, thereby exposing themselves to detection by radar
and other sensors. A Russian design bureau, Rubin, is currently running tests on AIP systems
to be installed on the Russian Navy's Lada-class diesel-electric submarines (Project 677) in
2015, with a new class of non-nuclear submarines with AIP engines to enter the construction
phase in two years. This comes as Russian Defense Minister Sergei Shoigu arrived in New
Delhi earlier in the day to talk over the countries' joint military-technical ventures with his
counterpart, Manohar Parrikar. The ministers have agreed to "fast-track" a host of joint
projects, including work on a fifth-generation fighter jet they are building together. India is
Russia's largest military-technical cooperation partner. According to estimates by Russia's
Federal Service for Military-Technical Cooperation, the country supplied India with $4.78
billion worth of weapons and military equipment in 2013. India also leases Russian hardware,
such as the nuclear-powered Akula-class Chakra submarine.
THEME 12 - 3 : Russia and India are negotiating construction of new frigates - CAWAT Source, journal ou site Internet : Rusia and India Report
Date : 22 janvier 2015
Auteur : RIA Novosti Adressé par François Jouannet
Russia and India are negotiating construction of three additional frigates for the Indian Navy
and the lease of a second nuclear submarine, RIA Novosti learned from a spokesperson of the
Center for Analysis of World Arms Trade (CAWAT). “Negotiations are under way on the
construction of three frigates of the Project 11356 Admiral Grigorovich Class for the Indian
Navy at the Yantar Baltic Shipbuilding Plant. The Government of India is also considering
leasing a second Russian nuclear submarine, after the first nuclear submarine of the Project
971 Akula Class (formerly Nerpa, Chakra) enters service with the Indian Navy,” said the
representative of CAWAT. He recalled that the first three frigates of the Project 11356 Akula
Class were built at the Baltic shipyards in 1999-2004. The second set of three frigates was
supplied with advanced weaponry and improved operation performance characteristics.
Unlike the first set of three ships, which was equipped with the Club-N Missile Complex, this
set of ships was supplied with Russian-Indian supersonic cruise missile systems – using the
PJ-10 BrahMos.
THEME 12 - 4 : Iran’s emerging empire Source, journal ou site Internet : The Washington Post
Date :23 janvier 2015
Auteur : Charles Krauthammer
Adressé par Jean-Claude Tourneur
While Iran’s march toward a nuclear bomb has provoked a major clash between the White
House and Congress, Iran’s march toward conventional domination of the Arab world has
been largely overlooked. In Washington, that is. The Arabs have noticed. And the pro-
American ones, the Gulf Arabs in particular, are deeply worried. This week, Iranian-backed
Houthi rebels seized control of the Yemeni government, heretofore pro-American. In
September, they overran Sanaa, the capital. On Tuesday, they seized the presidential palace.
On Thursday, they forced the president to resign. The Houthis have local religious
grievances, being Shiites in a majority Sunni land. But they are also agents of Shiite Iran,
which arms, trains and advises them. Their slogan — “God is great. Death to America. Death
to Israel” — could have been written in Persian. Why should we care about the coup? First,
because we depend on Yemen’s government to support our drone war against another local
menace, al-Qaeda in the Arabian Peninsula (AQAP). It’s not clear if we can even maintain
our embassy in Yemen, let alone conduct operations against AQAP. And second, because
growing Iranian hegemony is a mortal threat to our allies and interests in the entire Middle
East. In Syria, Iran’s power is similarly rising. The mullahs rescued the reeling regime of
Bashar al-Assad by sending in weapons, money and Iranian revolutionary guards, as well as
by ordering their Lebanese proxy, Hezbollah, to join the fight. They succeeded. The moderate
rebels are in disarray, even as Assad lives in de facto coexistence with the Islamic State,
which controls a large part of his country. Iran’s domination of Syria was further illustrated
by a strange occurrence last Sunday in the Golan Heights. An Israeli helicopter attacked a
convoy on the Syrian side of the armistice line. Those killed were not Syrian, however, but
five Hezbollah fighters from Lebanon and several Iranian officials, including a brigadier
general. What were they doing in the Syrian Golan Heights? Giving “crucial advice,”
announced the Iranian government. On what? Well, three days earlier, Hezbollah’s leader had
threatened an attack on Israel’s Galilee. Tehran appears to be using its control of Syria and
Hezbollah to create its very own front against Israel. The Israelis can defeat any conventional
attack. Not so the very rich, very weak Gulf Arabs. To the north and west, they see Iran
creating a satellite “Shiite Crescent” stretching to the Mediterranean and consisting of Iraq,
Syria and Lebanon. To their south and west, they see Iran gaining proxy control of Yemen.
And they are caught in the pincer. The Saudis are fighting back the only way they can — with
massive production of oil at a time of oversupply and collapsing prices, placing enormous
economic pressure on Iran. It needs $136 oil to maintain its budget. The price today is below
$50. Yet the Obama administration appears to be ready to acquiesce to the new reality of
Iranian domination of Syria. It has told the New York Times that it is essentially abandoning
its proclaimed goal of removing Assad. For the Saudis and the other Gulf Arabs, this is a
nightmare. They’re engaged in a titanic regional struggle with Iran. And they are losing —
losing Yemen, losing Lebanon, losing Syria and watching post-U.S.-withdrawal Iraq come
under increasing Iranian domination. The nightmare would be hugely compounded by Iran
going nuclear. The Saudis were already stupefied that Washington conducted secret
negotiations with Tehran behind their backs. And they can see where the current talks are
headed — legitimizing Iran as a threshold nuclear state. Which makes all the more
incomprehensible President Obama’s fierce opposition to Congress’ offer to strengthen the
American negotiating hand by passing sanctions to be triggered if Iran fails to agree to give
up its nuclear program. After all, that was the understanding Obama gave Congress when he
began these last-ditch negotiations in the first place. Why are you parroting Tehran’s talking
points, Mr. President? asks Democratic Sen. Bob Menendez. Indeed, why are we endorsing
Iran’s claim that sanctions relief is the new norm? Obama assured the nation that sanctions
relief was but a temporary concession to give last-minute, time-limited negotiations a chance.
Twice the deadline has come. Twice no new sanctions, just unconditional negotiating
extensions. Our regional allies — Saudi Arabia, the other five Gulf states, Jordan, Egypt and
Israel — are deeply worried. Tehran is visibly on the march on the ground and openly on the
march to nuclear status. And their one great ally, their strategic anchor for two generations, is
acquiescing to both
THEME 12 - 5 : The West’s four-part strategy to deal with radical Islam Source, journal ou site Internet : The Washington Post
Date : 23 janvier 2015
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
The conversation at Davos is often dominated by economics, and this year it’s no different.
But the shock of the Paris terror attacks lingers, and discussions at the World Economic
Forum here often turn to radical Islam. I posited in my previous column that the solution does
not lie in more American military interventions in the Middle East. What, then, is the answer?
The problem is deep and structural (as I wrote a few weeks after 9/11 in Newsweek, in an
essay titled “Why They Hate Us”). The Arab world has been ruled for decades by repressive
(mostly secular) dictatorships that, in turn, spawned extreme (mostly religious) opposition
movements. The more repressive the regime, the more extreme the opposition. Islam became
the language of opposition because it was a language that could not be shut down or censored.
Now, the old Arab order is crumbling, but it has led to instability and opportunities for jihadi
groups to thrive in new badlands. Over the past few decades, this radical Islamist ideology has
been globalized. Initially fueled by Saudi money and Arab dissenters, imams and intellectuals,
it has taken on a life of its own. Today it is the default ideology of anger, discontent and
violent opposition for a small number of alienated young Muslim men around the world. Only
Muslims, and particularly Arabs, can cure this cancer. That does not leave the United States
and the West helpless. Washington and its allies can support Muslim moderates, help their
societies modernize and integrate those that do. But that’s for the long haul. Meanwhile,
Washington and its allies must adopt a strategy that has four elements: intelligence,
counterterrorism, integration and resilience (ICIR). Intelligence is obviously the first line of
defense, but it’s also essential to the attack. We have to know where jihadis and potential
jihadis are and what they are planning. That means using sophisticated technology to search
through various kinds of communications, but it also — and crucially — means developing
good relations with communities. Most law enforcement professionals will argue that the key
is to develop trust with, and ties to, local Muslim communities to identify early on those who
might pose a threat. As the sheriff of Los Angeles County put it in congressional testimony in
2010, “Information that is relationship-derived is more reliable than information that is twice
or more removed from the original source. ” Counterterrorism is the natural follow-up to
intelligence. When you know where the bad guys are, capture or kill them. It’s easier said
than done, but the United States and other Western nations have had considerable success
with this tactic — not only in war zones like Afghanistan and Pakistan but also in intercepting
plots on their way to cities like Paris and London. All counterterrorism efforts have
downsides. While drone attacks look seamless from the skies, they inevitably produce civilian
casualties. Special forces operations are more surgical, although they risk American (or other
Western) casualties. In a revealing interview published in 2013 in Foreign Affairs, retired
Gen. Stanley McChrystal said about counterterrorism, “Americans have got to understand
that. If we were to use our technological capabilities carelessly — I don’t think we do, but
there’s always the danger that you will — then we should not be upset when someone
responds with their equivalent, which is a suicide bomb in Central Park, because that’s what
they can respond with.” Integration is something that America does well and with which
Europe struggles. One of the chief reasons that the United States has not had as many
problems as many predicted after 9/11 is that its Muslim community is well integrated and
loyal, and it largely believes in American values. Europe still faces huge challenges in
integrating those who are new or different into societies that have long been defined by blood
and soil. Finally, resilience. Terrorism is an unusual tactic. It doesn’t work if we are not
terrorized. Bouncing back and returning to normalcy are ways of ensuring that terrorism does
not have its desired effect. We have not always managed to do this. In recent months, we have
massively overreacted to the Islamic State execution videos, which was why they were
produced in the first place. The Paris attacks were barbaric, as were those in Ottawa, Sydney,
London, Madrid and Fort Hood. But one way to gain perspective might be to keep in mind the
numbers. According to the Global Terrorism Database, in the 12 years between Sept. 12,
2001, and the end of 2013, the number of Americans who died on U.S. soil due to terrorism
was 42. (And six of those were from the gruesome attack on a Sikh temple in Wisconsin in
2012.) Meanwhile, in one year alone, 2011, the Centers for Disease Control and Prevention
reports that 32,351 Americans died because of firearms. The number who died in traffic
accidents was 33,783. So “keep calm and carry on” is more than a slogan to wear on a T-shirt.
THEME 12 - 6 : Defence Minister promises ‘conservative’ approach to submarines following tour of ASC Source, journal ou site Internet : ABC news
Date : 22 janvier 2015
Auteur : Adressé par François Jouannet
Photo: Mr Andrews would not shed light on the crucial issue of
whether the next generation of submarines would be built locally or overseas.
(www.defence.gov.au)
Defence Minister Kevin Andrews has promised a "conservative" approach to deciding on
Australia's next generation of submarines, following a tour of a key shipbuilding site in
Adelaide. It was Mr Andrews' first tour of the ASC facility at Osborne since replacing former
defence minister David Johnston, who said he would not trust the firm to "build a canoe". On
a private tour of the site, Mr Andrews was shown construction of the Air Warfare Destroyer
project before inspecting the Collins Class fleet. He described the visit as a "fact-finding
mission" but would not shed light on the crucial issue of whether the future submarines would
be built locally or overseas. "We've not ruled anything in or out at this stage," he said. "We'll
do it in a very cautious, from my perspective, we'll do it in a conservative way. We'll make
sure we get the right decision for the defence of Australia. "We haven't got a specific timeline
at this stage and it's always more important to get the right decision than to be meeting any
artificial timeline." Mr Andrews was flanked by South Australian Liberal Senator David
Fawcett who said he thought Mr Andrews' visit was a "good sign" for local construction. "It's
very positive for South Australia that the minister's been prepared so early in his governorship
of his portfolio to come to South Australia and to engage with ASC on both the Air Warfare
Destroyer program and the submarine build," he said. "It's public knowledge that he doesn't
have a background in defence so for him to come and see the complexity of the projects ... I
think that's very positive." Mr Fawcett also confirmed there would be overseas input in the
design of the vessel. "We will partner with somebody, whether it be the Swedes, the Germans,
the Japanese or the French, in the design of this submarine," he said.
Hamilton-Smith says overseas design partner will be involved
State Defence Industries Minister Martin Hamilton-Smith said he had a very productive
meeting with Mr Andrews, but would not go into specific details of the discussion. After
strained relations with Mr Johnston, Mr Hamilton-Smith said he hoped "everybody has
pressed the reset button", but said he accepted there would be overseas input in the vessel's
design. "I can't think of an instance where Australia has ever built a warship without a design
contribution from an overseas partner," he said. "There will be a design partner. The key thing
though is that the 120,000 man years of work on offer here is principally carried out in
Australia." Mr Hamilton-Smith said he wanted to see the full detail of all of the possibilities
being considered. "There is a Japanese option, there is a Swedish option, there is a German
option, there is a French option. There may be other options," he said. "We'd like to see all of
that information put out there in an open and transparent way. "At the end of the day, these
are decisions for the Commonwealth and for the Navy. "Our role is to influence those
decisions in the best interests of Australians and South Australians and we'll be doing that."
13/ Titres des articles pouvant être demandés à l’adresse [email protected], qui vous les adressera dans la journée de la demande. Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou plusieurs articles, il suffit d’adresser un message électronique à l’adresse :
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