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Juges 13-21; Ruth 1-4 Règne des juges, 2e pie (23-1) Introduction Samson aurait pu être un des plus grands chefs qu'Israël avait eus depuis Josué s'il avait été fidèle à ses vœux de nazaréen et à son Dieu. Si lui, qui avait été préordonné et choisi par le Seigneur, avait pu se maîtriser, il aurait donné l'exemple d'un courage physique et spiriel de très haut niveau. Toutefois, l'échec de Samson nous apprend à éviter l'auto- justification et les passions incontrôlées afin de nous joindre à l'Israël modee et de devenir un peuple pur et puissant avant la deuxième venue du Seigneur. Cependant, certaines personnes n'ont pas vacillé durant les dernières années du gouvernement des Juges. Ruth, qui était véritablement convertie à Jého- vah, a mené une vie discrète vouée aux principes de la justice. Grâce à son dévouement et à sa foi, Ruth a choisi la meilleure part et a eu la bénédiction d'épou- ser Boaz. Ils ont été les parents d'une noble postérité, comprenant le roi David, Marie et le Messie. Thomas S. Monson a dit: «Dans notre choix de héros, citons aussi les héroï- nes. D'abord, ce noble exemple de fidélité qu'était Ruth. Constatant le grand chagrin de sa belle-mère, qui avait perdu deux bons fils, et ressentant peut-être les effets du désespoir et de la solitude qui tourmen- taient l'âme de Naomi, Ruth a formulé des paroles qui sont devenues un exemple classique de loyauté: <Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi! Où tu iras j'irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu> (Ruth 1:16). Les actes de Ruth démontrèrent la scé- rité de ses paroles. Elle a sa place dans la galerie des héros» « <My Personal Hall of Fame» , Ensign, novembre 1974, p. 108) . Instructions aux étudiants 1. Utilisez les Notes et commentaire ci-dessous pour vous aider dans votre lecture et votre étude de Juges 13-21; Ruth 1-4. 2. Faites les Pots à méditer selon les directives de votre instructeur (les étudiants qui font l'étude individuelle étudieront toute cette section). NOTES ET COMMENTAIRE SUR JUGES 13-21 (23-2) Juges 13:1, 2 Tsoréa, lieu où habitait Samson, avait été donné, à l'origine, à la tribu de Juda (voir Josué 15:33), mais plus tard, il fut habité par l a tribu de Dan qui n'avait pas pu conquérir la terre qui lui avait été désignée pour son héritage. Voir la section Cartes et tableaux. Mont Thabor Mont Guiboa Sorek , _ Eschthaol sorea - _. _ Léchi . / AS kon a �. - - Hébron Gaza Exploits de Samson 23 Mont Ne oo (23-3) Juges 13:5. Qu'est-ce qu'un néen? « Le sens premier du verbe hébreu nar est séparer. Ainsi, le nazir (nazaréen) est quelqu'un de <séparé>, <consacré>, <voué» > (Hastgs, Bible Dictiona, pp. 647, 48) . Un nazaréen était quelqu'un qui était séparé des autres par un vœu spécial où se vouait à Jéhovah. Le terme « mis à part» est utilisé pour signifier qu'on a reçu un appel spécial et qu'on est donc séparé des autres (voir la lecture 17:11). Le titre de Jésus, le Nazéen, signifie qu'il venait de Nazareth, et non qu' était un nazaréen. (23-4) Juges 13:16-25 « ange ne dit pas que (son nom) est secret, mais . . . hu peli, qu'il est MERVEILLEUX: le trait même de Jésus-Christ (voir Esaïe 9: le français dit Admira- ble» > (Clarke, Bible Commenta, 2:159). Il est douteux que l'ange soit le Seigneur lui-même, mais plutôt quelqu'un qui parle en son nom, par auto- rité divine, coe dans Apocalypse 22:1-9. Il est cer- tain que l'expérience de Manoach et de sa femme est un exemple de visite angélique parmi les plus remar- quables des Ecritures. Et ce fait augmente d'autant la tragédie de la vie de Samson. Annoncé par un ange, né d'une femme stérile, le Seigneur lui ayant accordé des dons extraordinaires, il aurait dû mener une des vies les plus exemplaires des Ecritures. Au lieu de cela, sa vie fut permissive, immorale, égoïste parce

Règne des juges, 23 2e partie

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Page 1: Règne des juges, 23 2e partie

Juges 13-21; Ruth 1-4

Règne des juges, 2e partie

(23-1) Introduction

Samson aurait pu être un des plus grands chefs qu'Israël avait eus depuis Josué s'il avait été fidèle à ses vœux de nazaréen et à son Dieu. Si lui, qui avait été préordonné et choisi par le Seigneur, avait pu se maîtriser, il aurait donné l'exemple d'un courage physique et spirituel de très haut niveau. Toutefois, l'échec de Samson nous apprend à éviter l'auto­justification et les passions incontrôlées afin de nous joindre à l'Israël moderne et de devenir un peuple pur et puissant avant la deuxième venue du Seigneur.

Cependant, certaines personnes n'ont pas vacillé durant les dernières années du gouvernement des Juges. Ruth, qui était véritablement convertie à Jého­vah, a mené une vie discrète vouée aux principes de la justice. Grâce à son dévouement et à sa foi, Ruth a choisi la meilleure part et a eu la bénédiction d'épou­ser Boaz . Ils ont été les parents d'une noble postérité, comprenant le roi David, Marie et le Messie . Thomas S. Monson a dit:

«Dans notre choix de héros, citons aussi les héroï­nes . D'abord, ce noble exemple de fidélité qu'était Ruth. Constatant le grand chagrin de sa belle-mère, qui avait perdu deux bons fils, et ressentant peut-être les effets du désespoir et de la solitude qui tourmen­taient l'âme de Naomi, Ruth a formulé des paroles qui sont devenues un exemple classique de loyauté: <Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi! Où tu iras j ' irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu> (Ruth 1 :16). Les actes de Ruth démontrèrent la sincé­rité de ses paroles . Elle a sa place dans la galerie des héros» « <My Personal Hall of Fame» , Ensign, novembre 1974, p. 108) .

Instructions aux étudiants

1. Utilisez les Notes et commentaire ci-dessous pour vous aider dans votre lecture et votre étude de Juges 13-21; Ruth 1- 4.

2 . Faites les Points à méditer selon les directives de votre instructeur (les étudiants qui font l'étude individuelle étudieront toute cette section).

NOTES ET COMMENTAIRE SUR JUGES 13-21

(23-2) Juges 13:1, 2

Tsoréa, lieu où habitait Samson, avait été donné, à l'origine, à la tribu de Juda (voir Josué 15 :33), mais plus tard, il fut habité par la tribu de Dan qui n'avait pas pu conquérir la terre qui lui avait été désignée pour son héritage. Voir la section Cartes et tableaux.

Mont Thabor

� Mont Guiboa

Sorek , _ Eschthaol

sorea - _. _ Léchi . /� Thimn ASkalon� a

� . - - Hébron

Gaza

Exploits de Samson

23

� Mont Neoo

(23-3) Juges 13:5. Qu'est-ce qu'un nazaréen?

« Le sens premier du verbe hébreu nazar est séparer . Ainsi, le nazir (nazaréen) est quelqu'un de <séparé>, <consacré>, <voué» > (Hastings, Bible Dictionary, pp. 647, 48) . Un nazaréen était quelqu'un qui était séparé des autres par un vœu spécial où il se vouait à Jéhovah. Le terme « mis à part» est utilisé pour signifier qu'on a reçu un appel spécial et qu'on est donc séparé des autres (voir la lecture 17:11) .

Le titre de Jésus, l e Nazaréen, signifie qu'il venait de Nazareth, et non qu'il était un nazaréen.

(23-4) Juges 13:16 -25

« L'ange ne dit pas que (son nom) est secret, mais . . . hu peli, qu'il est MERVEILLEUX: le trait même de Jésus-Christ (voir Esaïe 9: le français dit Admira­ble» > (Clarke, Bible Commentary, 2 :159) .

Il est douteux que l'ange soit le Seigneur lui-même, mais plutôt quelqu'un qui parle en son nom, par auto­rité divine, comme dans Apocalypse 22: 1-9 . Il est cer­tain que l'expérience de Manoach et de sa femme est un exemple de visite angélique parmi les plus remar­quables des Ecritures . Et ce fait augmente d'autant la tragédie de la vie de Samson. Annoncé par un ange, né d'une femme stérile, le Seigneur lui ayant accordé des dons extraordinaires, il aurait dû mener une des vies les plus exemplaires des Ecritures . Au lieu de cela, sa vie fut permissive, immorale, égoïste parce

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qu'il chercha à se venger et qu'il viola l'alliance. La vie de Samson est véritablement une grande tragédie de l 'histoire .

(23- 5) Juges 14:6. Puisque la vie de Samson était si peu en accord avec la volonté de Dieu, comment a-t-il obtenu «l'esprit de l'Eternel» ?

Dans l'Eglise aujourd'hui, quand on parle de quelqu'un qui a l'Esprit du Seigneur, on veut dire que cette personne a de la spiritualité, c'est-à-dire qu'elle est proche du Seigneur, qu'elle a un témoignage et qu'elle montre de la force spirituelle . Une telle force ne s 'obtient que par l 'obéissance et la justice . Ainsi, com­ment Samson avait-il pu être saisi par «l'esprit de l 'Eterne!» ? (verset 6) . La même expression est utilisée trois fois dans le récit sur Samson (voir Juges 14:6, 19; 15 : 14), mais dans chaque cas, elle parle du grand cou­rage et de la force physique de cet homme. Sa force remarquable était un don du Seigneur qui résultait du vœu nazaréen qu'il avait fait et qui était entretenue par ce même vœu. Quand l'auteur des Juges utilise l 'expression «l'esprit de l'Eterne!» , il ne l'emploie pas comme nous le ferions aujourd'hui, mais au sens de «don spiritue!» . On pourrait dire de quelqu'un que la façon dont il a enseigné la leçon démontre un don spi­rituel . La force était le don de Samson, et chaque fois qu'il utilisait ce don d'une manière remarquable, l 'auteur de ce passage reconnaissait la main du Sei­gneur, véritable source du don, en disant que «l'esprit de l'Eternel» l 'avait saisi.

(23-6) Juges 14:8-20

Lors de la célébration du mariage de Samson, qui dura sept jours, il proposa une énigme. Quand son épouse révéla la réponse aux trente invités philistins pour avoir la vie sauve, il était furieux et causa la ruine des Philistins d'Askalon pour obtenir le butin néces­saire au paiement de sa dette . Probablement par dépit, son beau-père donna la femme de Samson à un homme « avec lequel il était lié» (verset 20), c'est-à-dire celui qui avait été son témoin au mariage .

Voici un excellent aperçu de la moralité des Philis­tins et de l'échec de Samson lui-même sur le plan moral . L'ange avait dit à sa mère qu'il « commence(rait) à délivrer Israël de la main des Philistins» auges 13:5). A la place, il épousa une Philistine, eut des rapports avec eux et les tua seulement quand il en avait envie .

(23-7) Juges 15:9-19. Emplacement de Léchi

Léchi se trouvait dans la Shephelah, une plaine à quelques kilomètres au sud-ouest de Jérusalem (voir Cartes et tableaux pour l'emplacement possible) . Léchi signifie « mâchoire» , et Ramath-Léchi, « élever la joue ou la mâchoire» (Fallows, Bible Dictionary, 3: 1426) . Ainsi la source de Samson était une source miraculeusement fournie par Dieu près de Léchi (mâchoire) et qu'on appela dorénavant En-Hakkoré <<la source de celui qui appela» (Douglas, New Bible Dictionary, p. 377) .

Des exégètes saints des derniers jours ont avancé que le lieu où se déroula la bataille de Samson contre les Philistins aurait pu être l'endroit où vivait Léhi près de Jérusalem avant de mener sa famille dans le désert, mais il n'y a aucune preuve dans ce sens . Léhi vécut cinq à six ans après Samson. Qu'il ait vécu dans un lieu qui porta son nom est fort probable .

(23-8) Juges 16:1-16

Offrir à Dalila un trésor de onze mille pièces d'argent indique dans quel état désespéré se trou­vaient les cinq princes des Philistins après les actes de destruction de Samson. Ils gouvernaient les cinq gran­des villes philistines - Gaza, Askalon, Asdod, Ekron et Gath - villes qui jouèrent un rôle important dans l'histoire de l'Ancien Testament. C'est à Gaza que Samson se rendit chez une prostituée (voir verset 1) et c'est là aussi qu'il mourut (voir Juges 16:21-30) . Gath était la ville du champion philistin Goliath, qui vécut plus tard (voir 1 Samuel 17:4) .

(23-9) Juges 16:17-22. Est-ce que la force de Samson se trouvait vraiment dans sa chevelure?

Le récit biblique sur Samson révèle qu'il avait beau­coup de confiance et un énorme courage, qualités basées sur le fait qu'il reconnaissait que sa force venait de Dieu et que celui-ci le soutiendrait dans la mission pour laquelle il avait été appelé . Mais Samson n'avait pas compris qu'il y a une règle qui gouverne la force que l'on a: « Que la vertu orne incessamment tes pen­sées; alors ton assurance deviendra grande en la pré­sence de Dieu» (D&A 121 :45) . Les malheurs de Sam­son commencèrent quand la confiance qu'il avait en Dieu devint de la suffisance et de l'arrogance. Après quelque temps, il brisa les vœux nazaréens qu'il avait faits et viola d'autres commandements, y compris la loi de chasteté (voir Juges 16: 1) .

La force surhumaine de cet homme n'était pas dans ses cheveux mais était liée à la confiance qu'il avait en Dieu et au respect du vœu de nazaréen dont la cheve­lure n'était que le symbole extérieur . La trahison de Dalila et le rasage de ses cheveux signifiait qu'il avait totalement renoncé à ses vœux. Ainsi, il devint un homme malheureux et brisé, ayant perdu sa force .

(23-10) Juges 16:23-31. Pourquoi Dieu a-t-il redonné de la force à Samson?

La prétention des Philistins: <<notre dieu a livré entre nos mains notre ennemi» (verset 24) indiquait qu'ils croyaient que leur réussite dans la capture de Samson prouvait que leur dieu, Dagon, était plus grand que Jéhovah (voir la lecture F-7) . C'est pour cela que le peuple ne craignait pas de se moquer de Samson, le champion de Jéhovah, dans le temple de leur dieu . Dans ce contexte, Samson exerça à nouveau le genre de courage grâce auquel il aurait pu être un outil entre les mains de Dieu. Mais on voit encore l'égocentrisme de cet homme. Même lors de cette dernière occasion, quand il employa la force qui lui avait été rendue pour détruire le temple de Dagon et les Philistins qui s'y trouvaient, il ne pensa qu'à se venger de ce qu'on lui avait fait (voir le verset 28) . En détruisant le temple de Dagon, quelle meilleure preuve pouvait-il y avoir de la nullité du pouvoir de ce dieu? Et pourtant, avec quelle

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puissance décuplée Samson aurait-il pu rendre témoi­gnage du pouvoir de Jéhovah s'il avait accompli son appel en vainquant les Philistins .

(23-11) Juges 16:29, 30. Est-ce que Samson a pu réellement détruire tout un temple?

«L'architecture de ce bâtiment est illustrée par les découvertes faites à Gezer et à Gaza. Le toit reposait sur des colonnes en bois posées sur des socles en pierre . TI était carré, fait de troncs d'arbre allant du mur au plafond, où il y avait des poutres soutenues par les colonnes . Devant le temple de Gezer il y avait une cour qui menait à une chambre intérieure pavée et qui en était séparée par quatre pierres circulaires sur lesquelles étaient posées les colonnes en bois . Samson s'est probablement tenu entre les deux colonnes cen­trales, s'il y en avait plus de deux. Les nobles philis­tins se trouvaient dans la chambre intérieure; la foule était sur le toit et regardait. Samson joua dans la cour, puis il demanda au jeune homme de le mener entre les colonnes centrales pour s'appuyer, afin de se reposer . Puis, les entourant de ses bras et se penchant en avant, pour qu'elles ne soient plus perpendiculaires, il fit tomber le toit. Le poids des gens qui y étaient ins­tallés a dû lui faciliter ce tour de force» (Guthrie, Bible Commentary, p. 272) .

(23-12) Juges 17-21. « Chacun faisait ce qui lui semblait bon»

Dans les derniers chapitres des Juges, l'auteur passa des histoires concernant les héros d'Israël à deux inci­dents illustrant le bas niveau de religion et de moralité à l'époque où Israël abandonna son alliance avec le Seigneur et où chacun « faisait ce qui lui semblait bon» auges 17:6, 21:25) .

Les histoires concernant Mica le Lévite et la migra­tion des Danites, aux chapitres 17 et 18, ainsi que le viol de la concubine à Guibéa et la punition des Benja­mites qui en résulta, aux chapitres 19 -21, sont des exemples de la pire époque d'Israël. Rien ne montre que les Israélites aient fait le bien. Les renseignements suivants, tirés de ces chapitres, seront utiles:

1 . Les Danites cherchaient un héritage car ils n'en avaient pas obtenu depuis qu'ils étaient arrivés à Canaan (voir Juges 18 :1) . TIs finirent par en trouver un près de la source du Jourdain . Comme cette région était l'héritage tribal le plus au nord, il devint courant de parler de cette partie d'Israël en ces termes: «Depuis Dan jusqu'à Beer-Schéba» auges 20 :1 ) .

2 . La tribu de Benjamin, qui était déjà toute petite, fut presque détruite par une guerre civile revancharde . D'après le récit, 2500 Benjamites furent tués, et il n'en resta que 600 (voir Juges 20 :46, 47 ainsi que la section d'enrichissement E « Problème concernant les chiffres importants dans l'Ancien Testament» pour des rensei­gnements qui peuvent modifier le compte rendu du montant de leurs pertes) . Les princes d'Israël permi­rent à ces six cents hommes de prendre femme, bien que d'une manière injuste, afin que l'identité tribale puisse se perpétuer, mais Benjamin demeura une petite tribu .

3. Au temps des Juges, la ville de Jérusalem était habitée par les Jébusiens (voir Juges 19 :10, 11) . Elle ne devint une ville sainte et la capitale des Israélites que lorsque David eut vaincu les Jébusiens .

(23-13) Juges 19:29, 30. Que signifie le fait que la femme soit divisée en douze morceaux?

259

« TI est certain qu'avec les morceaux, il envoya à cha­que tribu un récit détaillé de la barbarie des hommes de Guibé; et il est probable qu'elles considérèrent ces morceaux comme l'expression de la haine : <Si vous ne venez pas venger les torts que j 'ai subis, que vous soyez mis en pièces comme cette femme violée et assassinée ! > Elles furent toutes frappées par l'énormité du crime et considérèrent que c'était un grand dés­honneur pour toutes les tribus d'Israël» (Clarke, Bible Commentary, 2: 182) .

NOTES ET COMMENTAIRE SUR RUTH 1- 4

(23-14) Ruth 1:1. Quel est le contexte de livre de Ruth?

«Beaucoup d'années s'étaient écoulées depuis que les Israélites avaient traversé le Jourdain et avaient constitué une sorte de confédération tribale dans les plateaux centraux de Canaan. En colonisant, ils renon­cèrent graduellement à leurs traditions nomades, adoptèrent un mode de vie campagnard et cultivèrent la terre .

«Pourtant, leur situation demeura précaIre . Les tri­bus du nord étaient presque toujours en guerre avec les villes fortifiées qui restaient contrôlées par les Cananéens et durent souvent se défendre contre les invasions des Ammonites et des Médianites, venant de l'est. A l'opposé, Juda, qui occupait la partie la plus au sud du territoire israélite, eut une paix relative et ne participa pas aux grandes guerres qui concernèrent les juges.

«Le peuple de Juda se battit régulièrement contre un autre ennemi: le climat . TIs occupaient un plateau acci­denté dans les terres plus ou moins arides à l'ouest de la mer Morte . Normalement, la terre était assez fertile pour qu'on y cultive du blé, de l'orge, de la vigne, des

Bethléhem

Elimélec emmelUl sa famille à Moab

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oliviers et des figuiers. Mais parfois il ne pleuvait pas, les cultures se desséchaient et l'on souffrait de la famine.

«Lors d'un tel désastre, un homme de Juda nommé Elimélec, qui vivait à Bethléhem, quitta le pays avec sa femme Naomi, et ses deux fils, Machlon et Kiljon. Ils se rendirent à Moab, royaume situé sur la rive est de la �er Morte. Ce n'était pas très loin: à 50 ou 60 kms, de la, le long de la rive de cette mer intérieure (la mer Morte)>> (Great People of the Bible and How They Lived, p. 126) .

(23-15) Ruth 1:16. <<Ton Dieu sera mon Dieu»

Le dieu principal des Moabites s'appelait Chemosch (voir la lecture F-7) . Bien que rien n'indique que Ruth et sa belle-sœur, Orpa, croyaient à ce faux dieu, deux versets disent que Ruth était convertie au vrai Dieu d'Israël. En exprimant si bien sa loyauté et son dévouement envers Naomi, Ruth a dit qu'elle désirait rester avec sa belle-mère et aussi qu'elle voulait que le peuple de celle-ci devienne le sien et le Dieu de Naomi son Dieu. Plus tard, Boaz, qui félicitait Ruth de s'inquiéter tant de sa belle-mère, a dit: «Que ta récom­pense soit entière de la part de l'Eternel, sous les ailes duquel tu es venue te réfugier!» (Ruth 2: 12; italiques ajou­tés). Ces deux passages indiquent que Ruth était con­vertie.

Boaz admirait Ruth qui glanait dans ses champs

(23-16) Ruth 1:19-21

Naomi fait ici un jeu de mots reposant sur son nom. En hébreu Naomi signifie «douce et agréable» et Mara veut dire «amen>. Quand elle est revenue après avoir été absente de nombreuses années et qu'on l'a accueil­lie avec surprise en disant: «Est-ce là Naomi?» (verset 19), elle a répondu ainsi: «Ne m'appelez pas Naomi (agréable); appelez-moi Mara (amère), car le Tout­Puissant m'a remplie d'amertume» (verset 20) . Cette réplique n'était pas une accusation, mais la façon dont Naomi expliquait qu'elle avait beaucoup souffert à Moab.

(23-17) Ruth 1:22-2:17) . Qu'est-ce que «glaner» ?

«Moissonner était difficile et demandait de longues heures. Les jeunes gens se déplaçaient dans les champs, prenant des poignées de grains et coupant les tiges avec une faucille. Ces petits paquets de grains étaient ensuite liés en bottes appelées gerbes. Comme les hommes travaillaient rapidement, des tiges tom­baient sur le sol. S'ils faisaient attention et prenaient le temps nécessaire, elles pouvaient aussi être cueillies. Toutefois, on laissait toutes les tiges qui tombaient là où elles étaient. Les pauvres, qui suivaient les mois­sonneurs, avaient la permission de <glanen, ou ras­sembler, les tiges perdues, ce qui était peut-être ce qui les empêchait de mourir de faim. En outre, les bords du champ, où il était difficile de manier la faucille,

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n'étaient pas moissonnés . Les pauvres pouvaient éga­lement prendre cette part .

« Les pauvres de Bethléhem comprenaient à présent Ruth et Naomi et Ruth proposa d'aller dans les champs et de glanen> (Great People of the Bible and How They Lived, p. 129) .

(23-18) Ruth 2:18- 4:10. Quel était le lévirat que Naomi espérait arranger entre Ruth et Boaz?

Naomi voulait aider sa fidèle belle-fille à avoir un mari et des enfants . Pour ce faire, Naomi pensa au lévirat, très ancienne pratique en Israël (voir lecture 20 -22) qui donne des explications au sujet de cette coutume.

Deutéronome 25 :5 -10 est la référence scripturaire pour l'obligation de lévirat dans les familles israélites .

« L'expression qu'on traduit ici par <droit de rachat> vient de l'hébreu go 'el . La fonction de quelqu'un exer­çant le droit de rachat était de permettre à une veuve qui avait perdu sa maison et ses biens de retrouver son ancien statut et sa sécurité et d'avoir des enfants pour per­pétuer sa famille .

« Il est facile de voir pourquoi les prophètes qui vin­rent plus tard empruntèrent cette expression des lois sociales d'Israël et l'utilisèrent pour décrire la fonction de celui qui deviendrait le Rédempteur divin. Pensez à ce qu'il fait pour nous rendre un statut convenable aux yeux de Dieu et nous donner une sécurité future, ainsi qu'une <postérité> éternelle» (Rasmussen, Introduction to the Old Testament, 1 : 157) .

(23-19) Ruth 3:6-9. Comment Ruth a-t-elle proposé à Boaz de l'épouser?

« Quand Boaz se réveilla, près du tas de gerbes qu'il gardait, comme c'était la coutume au moment de la moisson, il fut très étonné par la présence de Ruth . Elle lui fit une offre sans détour. Elle lui demanda de la prendre sous son aile . Gesenius, le célèbre hébraïste, dit que c'était une demande de mariage en bonne et due forme, même si c'était la femme qui fai­sait l'offre ! » (Rasmussen, Introduction to the O/d Testa­ment, 1 : 157) .

Cette expression signifie « protège-mOÏ» ou, en d'autres termes, « sois mon mari et mon protecteun> .

« Selon nos coutumes, l'acte de Naomi et de Ruth semble être répréhensible d'un point de vue moral, mais il ne l'était pas quand on en jugeait d'après les coutumes du peuple d'Israël à l'époque. Boaz, qui était un homme honorable et, selon Ruth (Ruth 3: 10), d'un âge mûr, félicita celle-ci d'avoir cherché refuge auprès de lui et promit de répondre à ses désirs quand il se serait assuré que celui qui avait sur elle un droit de rachat plus grand renoncerait à son droit et devoir (voir versets 10 -11) . En reconnaissant par cette décla­ration que dans certaines circonstances il serait de son devoir d'exercer son droit de rachat et d'épouser Ruth, il ne fut pas offensé par la manière qu'elle employa pour lui demander de devenir sa femme. Au contraire, il considéra que c'était une preuve de vertu féminine et de pudeur qu'elle ne recherche point les jeunes gens, mais qu'elle propose d'être l'épouse d'un homme âgé comme lui. La conduite qu'il adopta prouve suffisamment que les femmes pouvaient lui faire confiance, il ne ferait pas quelque chose d'incon-

venant. Et il justifia une telle confiance» (Keil and Delitzsch, Commentary, 2:1 :483) .

(23-20) Ruth 4:7-12. Est-ce qu'un accord fait en public était un lien légal?

261

« La vie publique d'un village israélite était concen­trée près de l'entrée principale . C'était là que les litiges étaient exposés pour être jugés par les anciens de la communauté. Ils étaient également les témoins offi­ciels de transactions comme celles où Boaz acceptait d'épouser Ruth si le parent de celle-ci renonçait à tous les droits qu'il avait sur les biens de son mari. Un homme renonçant à ce droit de propriété enlevait sa sandale et la présentait au nouveau propriétaire, geste que tout le monde comprenait et considérait comme légal si les anciens étaient témoins» (Great People of the Bible and How They Lived, p. 133) .

POINTS A MEDITER

(23-21) Quand Samson défia ses parents et s'aban­donna à sa passion pour les Philistines, son appel devint un rêve sans accomplissement . Pendant les vingt années de sa vie d'adulte, il n'essaya jamais d'organiser les forces d'Israël pour libérer le pays, comme le Seigneur l'avait appelé à le faire (voir Juges 13:5). Ses exploits consistant à tuer, incendier et com­mettre d'autres dégâts aux dépens des Philistins étaient motivés par son désir personnel de vengeance . Samson se battit moins pour Israël que pour lui­même. Le Seigneur a dit: « Car bien que l'homme puisse avoir de nombreuses révélations et le pouvoir de faire beaucoup d'œuvres puissantes, s'il se vante de sa force, méprise les conseils de Dieu, et obéit aux caprices de sa volonté et de ses désirs charnels, il tom­bera et encourra la vengeance qu'un Dieu juste fera tomber sur luÏ» (D&A 3:4) .

Samson semble avoir tout eu, sauf ce qui compte réellement: la maîtrise de soi. Bien qu'il soit vrai que Dalila « était chaque jour à le tourmenter et à l' importu­ner par ses instances» auges 16: 16), la femme de Poti­phar « par(la) tous les jours à Joseph» (Genèse 39: 10), mais il refusa même de l'approcher et s'enfuit plutôt que de violer les commandements de Dieu . Samson céda aux tentations, et il lui arriva une tragédie tant physique que spirituelle .

C'est dans le fait de s'engager à suivre des principes vrais et d'être maître de soi que se trouve la véritable grandeur. Examinez la déclaration suivante du prési­dent N. Eldon Tanner:

« J 'aimerais dire quelques mots sur la discipline de soi, la maîtrise de soi qui est si importante pour nous tous, si nous voulons accomplir ce que nous avons décidé de faire et jouir des bénédictions que nous dési­rons tellement.

« Je voudrais tout d'abord citer quelques philoso­phes.

« Platon a dit: <La première et la meilleure victoire, c'est se dominer, être dominé par soi-même est, entre tout, la chose la plus honteuse et la plus vile . >

« Et Léonard de Vinci a dit un jour: <Vous n'aurez jamais de domination plus grande ou plus petite que celle que vous avez sur vous-même . > Il poursuivit en disant que <le sommet du succès d'un homme se cal-

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262

cule à sa maîtrise de lui-même; la profondeur de son échec par l'abandon de lui-même . . . Et cette loi est l'expression de la justice éternelle . Celui qui ne peut se dominer ne pourra dominer les autres, .

«En d'autres termes il ne peut pas être un père ou un dirigeant digne .

« Salomon, dans toute sa sagesse, a eu cette phrase significative : <Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, et celui qui est maître de lui-même que celui qui prend des villes' (Proverbes 16:31).

«Il y a deux éléments importants dans la maîtrise de soi. Le premier, c'est de décider de la voie que vous allez suivre, d'orienter pour ainsi dire le navire de vos règles morales : l'autre, c'est la volonté, le vent dans les voiles, qui vous fait avancer. Comme je l'ai déjà dit, la personnalité est déterminée par la mesure dans laquelle nous pouvons nous maîtriser à de bonnes fins . Il est difficile de dire ce qui crée exactement une bonne personnalité, mais nous la reconnaissons lors­que nous la voyons . Elle exige toujours notre admira­tion, et son absence excite notre pitié . Mais c'est en grande partie une question de volonté» (<<Le succès se mesure à la maîtrise de soÏ>" L'Etoile, octobre 1975, pp . 25, 26).

Il serait plus facile d'être maître de soi en face du péché si les mauvais effets de celui-ci étaient instanta­nés. Mais ce n'est pas le cas . Qui plus est, c'est une illusion de croire que le péché apparaît toujours laid, vil et répugnant . Réfléchissez à cette explication de frère Spencer W. Kimball :

«Qui a dit que le péché n'était pas amusant? Qui a prétendu que Lucifer n'était pas beau, persuasif, ami­cal? Le péché est attirant et désirable . La transgression porte des vêtements élégants et brillants . Elle est par­fumée, bien proportionnée et a une voix douce . On la trouve dans des milieux instruits et parmi des person­nes évoluées. Elle fournit un luxe agréable . Le péché est facile et a beaucoup d'amis agréables . Il promet de nous soustraire aux restrictions, de nous accorder des libertés temporaires . Il peut satisfaire momentanément la faim, la soif, les désirs, les besoins, les passions sans avoir à en payer le prix immédiatement. Toutefois il commence petitement et prend des proportions monu­mentales, goutte à goutte, centimètre par centimètre» (Faith Precedes the Miracle, p . 229) .

Comment ce concept s'applique-t-il à la chute tragi­que de Samson? Comment sa vie illustre-t-elle la vérité éternelle selon laquelle le salaire du péché, c'est la mort, tant physique que spirituelle? (Voir Romains 6:23.)

(23-22) Le Livre de Ruth contient une très belle his­toire . Quoiqu'elle se déroule à une époque où le chaos politique et la dégénérescence morale existaient dans certaines parties du pays, elle ne contient aucun aspect avilissant, elle inspire et encourage. Voici des exemple de dévouement discret et d'obéissance qui en sont tirés :

1 . Son mariage avec Machlon mena Ruth à se con­vertir du mode de vie moabite au mode de vie israé­lite .

2 . Qu'elle ait choisi de rester avec sa belle-mère, qui était veuve, est un exemple d'amour pour autrui.

3 . La gentillesse dont faisaient preuve Ruth et Boaz avait une influence positive sur leur entourage.

4. La vertu et l'intégrité de Ruth impressionnèrent le noble Boaz, et il se conduisit honorablement avec elle, se montrant prêt à assumer des responsabilités fami­liales .

5. Le mariage de Boaz et de Ruth produisit une pos­térité royale parmi laquelle on compte le roi David et, finalement, Jésus-Christ .

Le président John Taylor utilisa l'exemple de Ruth pour décrire les saints modernes qui étaient eux aussi disposés à abandonner leur foyer et leurs parents pour aller là où Dieu le voulait: « . . . Remercions le Dieu d'Israël qui nous a reconnus dignes de recevoir les principes de vérité . C'est ce que vous ressentiez et qui vous rendait heureux dans vos foyers lointains. Et votre obéissance aux principes vous arracha à votre foyer, vos veillées et vos amis; vous amenant ici, car vous pensiez comme quelqu'un jadis qui a dit: <Où tu iras j ' irai, ton Dieu sera mon Dieu; où tu mourras je mourrai, et j 'y serai enterrée . , Vous vous êtes rassem­blés en Sion afin d'être instruits selon les lois de la vie et d'écouter les paroles venant de Dieu, devenir un peuple et une nation, de partager le même esprit, de vous préparer, ainsi que vos ascendants et votre pos­térité à recevoir un héritage éternel dans le royaume céleste de Dieu» (In Journal of Discourses, 14: 189).

« Car l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix» (Romains 8:6). La vérité de cette phrase est évidente quand on compare l'histoire de Samson et celle de Ruth. Les prophètes ont toujours profondément désiré que les saints trouvent la paix qui vient quand on mène une vie chrétienne . Le président Spencer W. Kimball nous a lancé une gageure :

«Est-ce que mettre sa vie en ordre serait recom­mandé pour nous tous?

« Il est possible que je ne puisse pas éliminer les inepties pornographiques, mais ni ma famille ni moi­même sommes obligés de les acheter ou de les feuil­leter .

« Il est possible que je ne puisse pas fermer des affaires louches, mais je peux rester loin des quartiers qui ont mauvaise réputation.

« Il est possible que je ne puisse pas diminuer le nombre de divorces dans le pays, ou sauver tous les foyers en déroute et les enfants frustrés, mais je peux faire ce qu'il faut pour que mon propre foyer soit un lieu agréable, mon mariage heureux, mon foyer un havre et mes enfants bien équilibrés.

« Il est possible que je ne puisse pas arrêter la demande grandissante pour être libéré de lois basées sur la morale ou changer toutes les opinions concer­nant des mœurs sexuelles relâchées et des perversions croissantes, mais je peux garantir un dévouement à tous les idéaux élevés dans mon propre foyer, et je peux œuvrer pour donner à ma famille une vie heu­reuse, empreinte de spiritualité et où chacun s'appuie sur l'autre.

« Il est possible que je ne puisse pas empêcher toutes les escroqueries et les malhonnêtetés en haut lieu, mais je peux être honnête et juste, vivre avec intégrité et honneur, et j 'enseignerai à mes enfants à faire de même.

«Il est possible que je ne puisse assurer que mes voi­sins feront les prières familiales, la soirée familiale, qu'ils iront aux réunions et qu'ils mèneront une vie spirituelle et bien intégrée, mais je peux faire en sorte que mes enfants soient heureux au foyer . Ils devien-

Page 7: Règne des juges, 23 2e partie

clront forts et grands et comprendront que leur liberté se trouve au foyer, dans leur foi, en vivant propre­ment et en prenant l'occasion de servir. Comme l'a dit le Christ: <Et la liberté vous affranchira. >

«Aucune vertu dans la perfection que nous recher­chons n'est plus importante que l'intégrité et l'honnê­teté . Alors devenons purs et sincères poour dévelop­per en nous-mêmes cette qualité d'âme que nous esti­mons tant chez les autres» (Faith Procedes the Miracle, pp. 247-48) .

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