S. Mancini. Histoire des idées

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Naissance et volution de lide de mythe littraire

Naissance et volution de lidede mythe littraire

Sminaire dHistoire des Ides:

Mythes Littraires

Sheila Mancini

Universit de Bologne

SommaireIntroduction

1- Premire phase: le rapport entre Mythe et Littrature

2- Deuxime phase: quest-ce quun mythe littraire?

3- Troisime phase: consolidation de lide de mythe littraire

Conclusion

Bibliographie

IntroductionSi lexpression mythe littraire est dsormais entre dans lusage courant, son histoire, par contre, nest pas trop connue. Connatre comment cette ide sest venue se form est important pour tous ceux qui soccupent de littrature: il faut savoir quoi on se rfre quand on parle de mythe en Littrature. Sil est vrai, en fait, que le mythe est bien prsent dans les textes littraires, cela ne signifie pas forcment que le mythe littraire concide avec le mythe tout court.

Lhistoire de lide de mythe littraire rflchit tant la recherche dune dfinition capable de sparer le mythe littraire du terrain indfini du mythe, tant paradoxalement, la prtention daffirmer quil ny a pas de mythe sans Littrature.

Cette histoire, beaucoup plus rcente de celle du mot mythe, commence dans les annes30 sous linfluence des tudes philosophiques (Schelling, Nietzsche), psychanalitiques (Freud, Jung, Rank) et de mythologie compare, et continue aujourdhui.

Dans son parcours volutif nous pouvons distinguer trois phases:

1. La phase prcdente llaboration dune vritable dfinition de mythe littraire;

2. La phase de la dfinition de mythe littraire;

3. La phase de consolidation de cette ide.

1- Premire phase: le rapport entre Mythe et Littrature.

Dans cette premire priode la question concernant le rapport Mythe- Littrature, Oralit- criture commence se poser. Si auparavant, on considrait principalement la Littrature une source dinformations pour comprendre le Mythe, maintenant on sinterroge sur leur relation profonde.

Un des premiers pionniers dans ce type dtudes est Andr Jolles (1874-1946), qui en Einfache Formen dfinit le mythe une forme simple, antrieure au langage crit, mais capable de sactualiser par lui et par le texte littraire. Les formes simples sont pour Jolles une sorte de puissance agissante lorigine de chaque uvre littraire, qui se produisent dans le langage et qui procdent dun travail du langage lui-mme. La forme simple du mythe est constitue par le jeu de la question et de la rponse. La question, peine pose, trouve sa rponse, ''et cette rponse est telle quon ne peut plus poser dautre question, que la question sannule linstant o elle se pose; cette rponse est dcisive". Dans cette perspective, il y a donc une continuit entre Mythe et Littrature: la Littrature est la plnitude dfinitive de la forme simple Mythe. En cette phase du cheminement qui mnera llaboration de lide de mythe littraire, il y a encore un quilibre dans la considration du rapport Mythe- Littrature, mais cet quilibre ntait pas destin durer. En vrit, dj Propp dans Morfologija e skazki . Transformacii volshebnykh skazok avait mis en vidence une certaine diffrence entre le Mythe et la Littrature. En distinguant mythes des peuples primitives et mythes de lantiquit grco- romaine, il affirme: Nous navons pas appris les mythes de ces peuples [cest--dire des peuples grecs et romains, mais aussi des babyloniens, des gyptiens, des chinois et des indiens] directement de la part de leur crateurs, qui appartenaient aux classes infrieures de la socit, mais nous les connaissons dans linterprtation donne par la littrature. Nous les connaissons travers Homre, les tragdies de Sophocle, les uvres de Virgile, dOvide etc.Nous reconnatrons ces mythes un authentique caractre populaire, mais nous devons savoir que nous ne les avons pas dans une forme pure et que il nest pas possible de les comparer aux registrations des matriaux folklorique appris par la voix mme du peuple. La situation est presque quidentique pour les mythes gyptiens. Ces mythes aussi nous sont parvenus en rdactions de seconde main. [] Nous devons distinguer donc entre les mythes des formations prcdentes aux luttes des classes, que on peut considrer source directe, et mythes transmis de la part de les classes dominantes des anciens Etats civiliss qui peuvent faire fonction de preuve indirecte de lexistence de certaines ides chez les peuples auxquels ces mythes se rapportent.

Vers la fin des annes 30, Denis de Rougemont introduit une contraposition entre Mythe et Littrature, qui on retrouvera aprs chez plusieurs thoriciens. Si le mythe est par soi-mme une histoire, une fable symbolique, [] rsumant un nombre infini de situations plus ou moins analogues et permet de saisir dun coup dil certains types de relations constantes, et de les dgager du fouillis des apparences quotidiennes, la littrature qui le reprend nest quune image confuse, une premire dgradation: Lorsque les mythes perdent leur caractre sotrique et leur fonction sacre, ils se rsolvent en littrature. Seulement une anne plus tard, R. M. Guastalla dans Le Mythe et le livre: essai sur lorigine de la littrature affirme limpossibilit de crer des mythes nouveaux ds le moment que le livre a succd au mythe et la cit cosmopolitique la socit homogne de la polis. Guastalla pense en fait que ce passage a appauvri les hommes en dtruisant les anciennes formes de vie (les rituels avec leurs mythes).

Wellek et Warren en Theory of Literature remarquent aussi une distance entre le Mythe, partie orale du rituel, social, anonyme et communautaire, et Littrature qui sintresse seulement quelques aspects du mythe (la narration, la reprsentation symbolique, etc.)

Pendant les annes 60, Gilbert Durand, pre de la tendance critique connue

commemythocritique, estime encore que la littrature, et spcialement [le] rcit romanesque est un dpartement du mythe. Toutefois, il nexclue pas que le texte dune uvre littraire puisse devenir langage sacr restaurateur et instaurateur de la ralit primordiale qui constitue un mythe spcifique.

G. Dumzil aussi, en Mythe et pope I, pose une distinction significative entre le mythe et celle quil dfinit sa carrire littraire:Certes, dans ces socits archaques, la mythologie tait fort importante et cest surtout de textes mythologiques que lon dispose. Mais le mythe ne se laisse pas comprendre si on le coupe de la vie des hommes qui les racontent. Bien quappels tt ou tard trs tt, parfois, comme en Grce- une carrire littraire propre, ils ne sont pas des inventions dramatiques ou lyriques gratuites, sans rapport avec lorganisation sociale ou politique, avec le rituel, avec la loi ou la costume. En outre, comme Dumzil dira plus tard en Du mythe au roman, reconstituer un mythe en partant de sa carrire littraire est difficile parce que ici la narration est devenue une fin en soi. C. Lvi-Strauss est encore plus radical: il juge la littrature vraiment une dgradation du mythe, dernier murmure de la structure expirante o on peut cerner seulement des paves isols et ce propos, dans Lorigine des matires de table, il affirme par rapport au roman: non seulement il est n de lextnuation du mythe, mais il se rduit une poursuite extnuante de la structure en de dun devenir quil pie au plus prs sans pouvoir retrouver dedans ou dehors le secret dune fracheur ancienne, sauf peut-tre en quelques refuges o la cration mythique reste encore vigoureuse, mais alors et contrairement au roman, son insu. En Mythe et Socit en Grce ancienne J. P. Vernant associe, dune part, Mythe et Oralit, de lautre, Logos et criture. La littrature est li lcriture, au logos et, mme quand celleci reprend le mythe, elle, nest quun dpartement ou une distorsion de celuici, parce quelle rsulte une relecture faite partir de normes externes la pense mythique, de normes qui affrent au logos. Selon Vernant, en se transformant en littrature, le mythe perd, en outre, son mystre et sa suggestion car dans luvre crite se rvlent les traits spcifiquement littraires du texte, qui se diversifient selon les genres, le public, les rgles formelles et les intentions esthtiques. Ensuite, on ne doit pas oublier la matrise exerce sur le mythe par une personnalit singulire qui le transforme, comme Sophocle a fait avec le mythe ddipe, en un texte labor possdant son sens et sa finalit propre. Par consquent, il y a une fracture irrmdiable entre Mythe et Logos et entre Mythe et Littrature.

Jusqu environ la fin des annes 60, la relation qui subsiste entre Mythe et Littrature est donc lue au dsavantage de la Littrature: cette dernire est, en fait, considr un loignement, une dgradation du mythe. Cela est peut-tre du au fait quon soit encore trop concentr sur le sens de Mythe comme tradition sacre, rvlation primordiale, modle exemplaire familier surtout aux ethnologues, aux sociologues et aux historiens des religions. Toutefois, cette premire phase de notre parcours est trs important pour llaboration de lide de mythe littraire, parce que s ouvre la recherche sur la fonction du mythe en Littrature, et la Littrature est prise en considration pour soi- mme, pas seulement comme une source dinformations pour comprendre le Mythe.2- Deuxime phase: quest-ce quun mythe littraire?

Comme nous avons vu, G. Dumzil avait dj remarqu lexistence dun rapport privilgi entre Mythe et Littrature, pour deux raisons principales: 1) on dispose surtout de textes mythologiques; 2) tt ou tard les mythes sont appels une carrire littraire propre. Pendant les annes 70 ce type de considrations amne rvaluer la Littrature par raction contre ceux qui lavaient juge un vritable appauvrissement du Mythe. Par consquent, nat aussi lexigence de sparer du concept mme de Mythe, qui voque un domaine smantique immense, une ide plus restreinte, pour se rfrer spcifiquement au mythe en littrature. Le premier utiliser lexpression mythe littraire dune faon dfinitoire est, probablement, Pierre Albouy. Albouy part de la distinction entre thme et motif propose par Raymond Trousson et souligne la difficult rencontre par ce dernier utiliser le mot Mythe, bien que, parfois, il ft adquat au sens demand par son discours. Il semble, en fait, Trousson que ce mot appartient au domaine religieux plutt qu celui de la Littrature. Dans les uvres littraires classiques, en fait, le mythe a dj perdu sa fonction tiologique et religieuse, mme si la structure du mythe continue se manifester sous la structure narrative. Albouy introduit alors une expression nouvelle, celle justement de mythe littraire, qui circonscrit sans ambigut un rcit mythique, hrit par une tradition orale ou littraire, quun auteur traite et modifie avec une grande libert et au quel ajoute des significations nouvelles. Aussitt aprs, il prcise que quand une telle signification ne sajoute pas aux donnes de la tradition, il ny a pas de mythe littraire. Albouy cerne, en outre, diffrentes typologies de mythe littraire: Nous aurons donc affaire des mythes de plusieurs espces, hrits, invents, ns de lhistoire et de la vie moderne, cosmique.

Dans cette priode, se dveloppent aussi Mythanalyse et Mythocritique, deux tendances critiques qui se rapportent au Mythe. La Mythanalyse a t labore par Denis de Rougemont entre les deux guerres, mais a trouv sa forme dfinitive seulement plus tard grce aux tudes de M. Eigeldinger et G. Durand. Ce dernier a t en outre le pre de la Mythocritique. La mythocritique se configure comme un approche spcialis dans lanalyse des textes et ltude des mythes littraires, que doit dvoil[er] un systme pertinent de dynamismes imaginaires, en comparant en des tableaux les grandes structures figuratives, leur flux et reflux en une culture un moment culturel donn.La mythanalyse, en revanche, permet dlargir les rsultas obtenus grce la mythocritique: Il consiste appliquer les mthodes que nous avons labores pour lanalyse dun texte un champ plus large, celui des pratiques sociales, des institutions, des monuments autant que des documents . La mythanalyse est donc, dune part, une investigation de la littrature, de lautre, comme le dit Denis de Rougemont, une tude de la socit contemporaine.Dans Figures mythiques et visages de loeuvre, Durand, en critiquant les vieilles catgorisations hrites des Lumires , les frontires entre la critique littraire et lanalyse socioculturelle et historique, proposera une thorie, la mythodologie, que associe les deux secteurs dinvestigationde la mythocritique et de la mythanalyse.

Laffirmation de ces nouvelles tendances critiques marque le croissant intrt pour ltude des occurrences mythiques dans les textes littraires. On commence donc regarder le Mythe comme un moyen possible pour comprendre la Littrature, en inversant les rles jous jusqu ce moment-l. Pourtant la Littrature est son tour considre un instrument pour sinterroger sur la socit.

Les considrations dveloppes par P. Albouy seront reprises surtout pendant les annes 80. Dj en 1979, Hans Blumemberg en Arbeit am Mythos redit la continuit entre la phase pr -littraire du mythe et celle littraire: Lge de la communication orale tait la phase de la vrification permanente et immdiate du succs des moyens littraires. [] lentier patrimoine transmis de sujets et schmas mythiques est pass par le dispositif de la rception, il a t optimis par son mcanisme de slection. Je crois que pour saisir la qualit originaire de la prestation du mythe, il doit tre dcrit de la perspective du terminus a quo. Blumemberg introduit ensuite lide de mythe dart, c'est--dire le mythe vari et transform par ses rceptions artistiques et, donc, littraires aussi. Selon lui les mythes dart reprsentent lments constitutifs du mythe mme, parce que souvent tout ce que nous connaissons est le mythe dj entr dans le processus de la rception. Les mythes dart, et donc pour nous les mythes littraires, sont enfin ce que Blumemberg dfinit Arbeit am Mythos. Ils pourraient arriver jusquau concept limite d achever le Mythe, [] essayer la dformation extrme, celle qui permet ou ne permet plus de reconnatre la configuration originale. Selon la thorie de la rception, cela serait la fiction dun mythe terminal, c'est--dire un mythe qui puise le potentiel de la forme. Mais pour Blumemberg achever le mythe signifie, en ralit, fortifier la survivance du mythe dans un nouveau tat dagrgation. Par consquent, la Littrature ne peut pas tre considre le bric--brac du Mythe, mais elle concide justement avec ce nouveau tat dagrgation qui en permet la survivance.

Quelques annes aprs Arbeit am Mythos, sur la revue Trudy po znakovym sistemam, sort un essai de Jurij M. Lotman et Zora Minc intitul Littrature et Mythologie. Cet essai est aussi considrer sous loptique de rvaluation de la Littrature par rapport au Mythe. Lotman et Minc soutiennent que Littrature et Mythe sont deux tendances opposes et complmentaires de la Culture: la premire reprsente le canal par lequel sont transmis les textes discrets, le deuxime le canal pour les textes pas discrets.

Pour mieux comprendre on peut dire que les textes discrets utilisent en prvalence, comme les textes littraires, la narration verbale, et leur rception est donc mdiate par le langage verbal, tandis que les textes pas discrets, comme les textes mythologiques, ne donnent pas la narration verbale une position prminente: Dans sa forme originale le Mythe ntait pas racont, mais jou dans une action rituelle complexe, pour laquelle la narration verbale tait seulement une composante. Selon Lotman linfluence rciproque entre pense mythologique et pense logique [de la Littrature] et leur convergence dans la sphre de lart est un phnomne toujours prsent dans la culture humaine. Ce processus se dveloppe diffremment par rapport aux tapes diverses de lhistoire, parce que, dans les nombreuses poques culturelles, le poids des deux types de conscience est diffrent. On peut approximativement dire que jusqu lpoque de la culture non crite a domin la conscience mythologique [] tandis que, pendant la priode de la culture crite, elle est apparue presque crase par le dveloppement de la pense logique-verbale discrte. Ainsi, Lotman et Minc tablent la complmentarit de Littrature et Mythe, capables dinfluences et denrichissements rciproques. Il ne sagit pas en fait de deux formations jamais coexistantes dans la mme unit de temps et qui se succdent lune lautre, en existant en mme temps seulement dans la tte du chercheur, mais de deux faces de la mme mdaille. La Littrature nest pas donc une dgradation du Mythe, mais plutt son achvement.

En 1984 il y a une nouvelle tentative de dfinition de mythe littraire de la part de Philippe Sellier. Quest-ce quun mythe littraire? est le titre de son article publi dans la revue Littrature, dans lequel, en reprenant les observations de P. Albouy, il relance le dbat sur le mythe littraire. Sellier part de la conviction que la langue- comme si souvent- a enregistr une relle parent, en dsignant dun mme substantif le mythe religieux et le mythe littraire. Dabord il distingue nettement entre le type spcifique de rcits religieux que lon a si longtemps appelmythes et le petit nombre de scnarios littraires parfaitement connus (Antigone, Tristan, don Juan) qui ont t mis en rapport avec eux. Dune part il y a donc le mythe ethno-religieux, de lautre le mythe littraire. Sellier soutien que le mythe ethno- religieux, ainsi quil a t dcrit par des ethnologues et mythologues comme Eliade, Dumzil ou Lvi-Strauss, est un rcit caractris par sis lments fondamentaux:

1- tre fondateur:il explique comment sest fond le groupe, le sens de tel rite ou de tel interdit, lorigine de la condition prsente des hommes;

2- tre anonyme et collectif: labor oralement au fil des gnrations, grce ce que Lvi- Strauss appelle lrosion de ses particules les plus friables. Longtemps retravaill, le mythe atteint une concision et une force qui, aux yeux de certains mythologues, le rend bien suprieur ces agencements individuels quon appelle littrature;

3- tre tenu pour vrai: histoire sacreil est nettement distinctde tous les rcits de fiction(contes, fables, histoires danimaux);

4- avoir une fonction socio- religieuse : intgrateur social, il est le ciment du groupe, auquel il propose des normes de vie et dont il fait baigner le prsent dans le sacr.;

5- suivre la logique de limaginaire: Les personnages principaux des mythes (dieux, hros) agissent en vertu des mobiles largement trangers au vraisemblable la psychologie raisonnable psychologisation et rationalisation marquent le passage du mythe au roman [Dumzil];

6- puret et force des oppositions structurales:le moindre dtail entre dans des systmes doppositions structurales.

partir de ces caractristiques, Sellier essaie de voir quest-ce qui se passe pendant le passage du mythe ethno-religieux au mythe littraire: Il est clair que du mythe au mythe littraire les trois premires caractristiques du mythe ont disparues: le mythe littrairene fond ni ninstaure plus rien. Les uvres qui lillustrent sont dabord crites, signes par une (ou quelques) personnalit singulire. videmment, le mythe littraire nest pas tenu pour vrai. Si donc existe une sagesse du langage, cest du ct des trois derniers critres quune parent pourrait se rvler entre mythe et mythe littraire. Ce qui permet alors dassocier mythe et mythe littraire est:

la fonction sociale et lhorizon mtaphysique ou religieux de lexistence;

la logique de limaginaire;

la fermet de lorganisation structurale.

Sellier poursuit avec lindividuation de cinq groupes diffrents de mythes littraires:

1- rcits dorigine mythique consacres dans le panthon culturel occidental. On retrouve ici la fameuse dyade Athnes- Jrusalem [] Ce premier ensemble est unanimement reucomme le modle, ltalon du mythe littraire;

2- mythes littraires nouveau- nsau XIIe sicle Tristan et Yseult, au XVIe sicle Faust, au XVIIe don Juan;

3- rcits dvelopps partir des lieux qui frappent limagination certes, mais qui nincarnent nullement une situation. [] Ainsi laura de Venise rsulte dun conglomrat exceptionnel de souvenirs lumineux (le ballet de la lumire et de leau), duvres dart (Carpaccio, les pourpres du Tintoret, le Grand Canal et ses peintres), et de tout un bric--brac (les gondoles et le Pont des Soupirs). Un jeu de cartes postales ;

4- Mythes politico hroques: Tantt il sagit de figures glorieuses: Alexandre, Csar [], Louis XIV [] , Napolon []; tantt il est question dvnements rels ou semi-fableux: la guerre de Troie, la Rvolution de 1789, la guerre dEspagne [] Ici mythe renvoie la magnification de personnalits (Alexandre) ou de groupes (les rvolutionnaires), selon le processus caractristique dun genre littraire bien connu: lpope ;

5- Mythes para- bibliques, ns parfois dun seul verset (Lilith, Golem, les anges): Leur existence souligne vivement que la plupart des mythes littraires se sont imposs dun coup, grce la russite exceptionnelle dune uvre o le scnario tait agenc demble avec matrise.

Sur les trois derniers groupes subsiste quelque doutecar ils ne semblent pas composs par des mythes littraires purs, nanmoins ils mritent dtre mentionns.

Dans la dernire partie de son article, Sellier approfondit lexamen des trois caractristiques qui lient mythe ethn-religieux et mythe littraire:

Saturation symbolique: le mythe et le mythe littraire reposent sur des organisations symboliques, qui font vibrer des cordes sensibles chez tous les tres humains;

Tour dcrou: dans les ouvrages littraires on voit un extraordinaire travail de formalisation qui fait retrouver au mythe littraire un agencement structural comparable celui du mythe ethno-religieux;

clairage mtaphysique dans lequel baigne tout le scnario.

Sellier conclue avec une polmique contre tous ceux qui avaient dprci la littrature. Il est en fait persuad que nouvelles tudes menes partir de cette ide de mythe littraire risquent fort dinfliger un dmenti partiel aux critiques de Claude Lvi- Strauss lencontre de la littrature comme charpie, comme bric--brac ou comme brocante par rapport lorfvrerie mythique.

3- Troisime phase: consolidation de lide de mythe littraire. Aprs que une vritable dfinition de mythe littraire a t labore, on assiste une lente et progressive inversion du rapport Mythe- Littrature: si auparavant la Littrature avait t considre un dpartement du Mythe, maintenant on arrivera dire quil ny a pas de mythe sans Littrature. Dj Northrop Frye dans un essai critique de 1985, en distinguant entre phase pre-littraire et phase littraire du Mythe, semble convaincu de la prminence de cette dernire. Frye pense, en fait, que le mythe pre-littraire na pas affaire la vrit: la question primaire pour un mythe pr-littraire nest pas est-ce que cest vrai?[] La question primaire ressemble plutt Il faut savoir cela? et une rponse affirmative est ce qui caractrise le mythe pr- littraire authentique. Selon Frye cest seulement avec la phase littraire du mythe que nat la ncessit de sinterroger profondment sur la vrit du mythe entendu comme forme verbale: ds que telle catgorie [celle de Littrature] est clairement reconnue, se pose la question pour laquelle Platon a attaqu non seulement Homre, mais tous les potes: quel type de structure transmet la vrit?. Dans la Littrature le langage mythique trouve toute sa valeur de forme verbale qui, nayant pas une rfrence immdiate aux objets extrieurs, peut exprimer une vrit.

Bref, Frye utilise la dfinition de mythe littraire pour se rapporter une phase de lhistoire du mythe et il pense en outre que cette phase est la plus significative.

La propension estimer la littrature fondamentale par rapport au Mythe se retrouve aussi chez Pierre Brunel. Sa contribution au dveloppement de lide de mythe littraire est vraiment considrable. Il commence sintresser ce sujet pendent les annes 70 avec la conviction que en tudiant certains textes [] un autre regard pouvait tre port sur eux si on considrait avec une attention plus soutenue les lments mythiques quils contiennent. Il sera lauteur de plusieurs ouvrages sur les mythes littraires et le matre duvre du Dictionnaire des mythes littraires.

Cest surtout dans la prface de ce dernier quon remarque sa vision du rapport Mythe- Littrature. Brunel part de la distinction entre mythe proprement dit et mythe littraire, comme Albouy et Sellier, dont il partage la dfinition de mythe littraire, avaient dj fait. Toutefois, Brunel se montre tout de suite persuad, beaucoup plus queux, que la littrature est le vritable conservatoire des mythes. Il crit, en fait: Que saurait-on dUlysse sans Homre, dAntigone sans Sophocle, dArjuna sans le Mahabharata? Il en est de la recherche pr- littraire comme de la recherche prhistorique: elle erre. Et comme il faut dj faire de lhistoire pour apprhender la prhistoire, de mme cest partir de textes ou de traditions littraires quon avance des hypothses sur ce qui les a prcds. C'est--dire que le mythe nous parvient tout enrob de littratureet donc il est dj, quon le veuille ou non, littraire, Lexistence de littratures orales, progressivement rvles par les mythologues, vient le confirmer. Ces littratures sont tout imprgnes de mythe, tel point que le mythique et le littraire y sont indissociables Selon Brunel, Mythe et Littrature sont lis par un noeud inextricable: le mythe, langage prexistant au texte, mais diffus dans le texte, est lun de ces textes qui fonctionnent en lui. Dans le volume intitul Mythocritique. Thorie et parcours Brunel essaie aussi de rassembler ce propos quelques lments thoriques en recherchant la prsence du mythe chez quelques auteurs et dans un certain nombre de textes, partir de la conviction que la mythocritique sintressera surtout lanalogie qui peut exister entre la structure du mythe et la structure du texte .Les considrations de Brunel sont partages par Daniel Mortier que estime que la mort du mythe est assimile la fin de lappropriation, limpossible fusion des deux horizons [ celui du mythe et celui de la Littrature]. Mais celle-ci ne saurait tre juge dfinitive, car lhistoire du mythe nest pas ncessairement continue: elle saccommode de priodes de sommeil plus ou moins longues. Le mythe, cest la Belle au bois dormant de la littrature .

Yves Chevrel aussi soriente dans la mme direction: Le mythe pour nous, aujourdhui, est essentiellement littraire ou, plus gnralement, artistique. Sa parole, devenue presque silencieuse dans ce monde dsert par les dieux quvoque Michel Butor, continue cependant se faire chair en sinscrivant dans le corps du texte littraire [] Mais cest, en tout premier lieu, le mot mythe lui-mme qui a connu, lpoque moderne, une nouvelle inscription. La promotion de la littrature, comme absolu et genre englobant tous les genres, par les romantiques de lAthenaeum, sest accompagne dune vritable invention littraire du mythe [] La rapparition rcente du mot justifie quon pose la question du mythe aujourdhui, et quon la pose dans son rapport avec la littrature. Ne pourrait-on parler, en effet, au sujet de cette dernire, dune vocation mythique?

La tendance prsenter la Littrature comme indispensable au Mythe atteint son apoge avec lessai de Rgis Boyer publi dans les actes du second congrs international organis par le Centre de recherches en littrature compare de Paris IV en 1994, Mythes et Littrature , dont le titre est Existe-t-il un mythe qui ne soit pas littraire? Ici, Boyer dcrit le Mythe comme compos par deux lment fondamentaux: une image magntique puissamment symbolique ou synthtique et une histoire exemplairede nature toujours symbolique qui recouvre toujours un message universel. Toutes les deux, ensemble, expriment, justifient, une vision du monde, de la vie et de lhomme, incarnent un esprit qui nous permet de comprendre notre fureur de vivre et notre acceptation de la mort. On ne peut pas tablir un primat entre image et histoire parce que la cration dun mythe nexige pas seulement une image, mais aussi une laboration, une (re)construction, une volont de (re)organisation, de mise en ordre, bref, dintellectuation, termes qui sappliquent toute activit littraire. Pour tout dire, Boyer est persuad que il y a une forme convenue, strotype, littraire de la transmission, mme orale, dun mythe. Par consquent il nexiste pas un mythe qui ne soit pas littraire. Naturellement Boyer doit largir la notion de Littrature afin dy insrer la fameuse tradition orale:Littrature drive de litera, la lettre, le signe crit. Je ne retiens pas, dans signe crit, ladjectif critdans son sens matriel, mais dans son acception abstraite de passage par un relais conventionnel, labor, reconnaissable aprs identification. Et donc dorganisation du mental, de choix opr dans les donnes du rel. Boyer termine son essai par une question en rponse celle que posait le titre: Il se peut [] que tout ce qui est littraire ne relve pas ncessairement du mythe. Il semble bien que tout ce qui est mythique doive, comme par dfinition, sexprimer en littrature. Car en fait: quoi sert-elle, cette littrature, sinon exprimer, voire fabriquer des mythes?.

ConclusionOn a vu donc comment la considration de Mythe et Littrature se soit renverse pendent notre parcours: de lide de Littrature comme charpie du Mythe celle de linexistence du Mythe sans Littrature. On peut remarquer que cette dernire affirmation apparat comme une dfense exagre du rle de la Littrature: Boyer doit en fait largir le sens propre du mot pour justifier sa conviction, en coupant le lien privilgi qui existe entre Littrature et criture . Il y a-t-il vraiment Littrature sans criture? ce propos, Andr Dabezies crit: tout dabord, en passant de loral lcrit, de ce qui jadis tait cout collectivement (et plus ou moins sacr) ce qui est lu aujourdhui individuellement (et plus ou moins critiqu), nous avons chang de monde. [] la forme et la perfection de lexpression prennent une importance grandissante, le texte est entr dans le domaine esthtique. Les mythes primitifs taient lis un rituel ou un comportement collectif [] Du ct de la littrature, en dehors du thtre (et autres spectacles), que reste-t-il de la participation rituelle? La fascination exerce par telle figure mythique atteint en littrature un public restreint- dans quelle mesure ce public reprsente-t-il une collectivit humaine? On ne doit pas oublier, en outre, que Cest parfois dans la conscience commune que se produit la mythisation, et la littrature lenregistre. Ainsi, survaluer le rle de la Littrature signifie parfois ne pas comprendre certains mythes daujourdhui quon peut bien indiquer comme mythes, bien que non littraires, selon la dfinition propose par Dabezies: images- forces capables dexercer une fascination collective assez comparable celle des mythes primitifs. Naturellement, on ne doit pas arriver lextrme oppos: Florence Dupont, par exemple, dans Linvention de la littrature soutien que seulement loralit est le garant de la cration tandis que la littrature, en tant que langage crit, peut jouer uniquement le rle de conserve. Frdric Monneyron montra bien le risque de cette perspective applique au mythe: Dans ces conditions, et si lon suit Florence Dupont dans cette perspective extrme, les mythes, sils existent, ne peuvent se rfugier que dans une tradition orale- malgr sa fugacit et sa fragilit: ds quon les nomme dans un rcit littraire, on les tue.[] En poussant plus loin notre analyse, on peut mme dire que, dans ce contexte, la littrature nat lorsque le mythe meurt. Ds lors que le mythe a cess dtre le centre unique de lexprience vcue, il nest plus actif. Dans ce cas-la, on retournerait donc aux positions lvi-straussiennes dj dpasses de la part de Philippe Sellier.De toute faon, en analysant lhistoire de lide de mythe littraire, ce qui reste vraiment vident est quil existe une difficult relle dfinir clairement quest quun mythe littraire. Cela peut-tre pour deux raisons:parce que cette ide est ne surtout comme tentative dopposition une tendance des tudes sur le mythe qui dvalorisaient la littrature, dont le but ne semble pas tre parfois la considration du rle du mythe dans la littrature, mais la rvaluation de cette dernire;

parce que le concept mme de mythe, qui doit tre la base de cette dfinition, ne semble pas tre toujours clair aux savants.

propos de cette dernire observation, on peut saider en se referant une distinction faite par Fritz Graf entre le mythe dune partie et ses reprsentations linguistiques, et orales et crites, de lautre. Il crit: Le mythe nest pas le texte potique, mais il le dpasse: il est le sujet, un intrigue fix dans ses grandes lignes, avec des personnages assez fixs, que les potes modifient seulement dans certains limites. Chacune variation, chacune uvre potique ont un auteur, le mythe non [] Naturellement, cela est vrai aussi pour la posie orale pre-littraire: chacune variation a un auteur prcis [] en manque seulement la registration. [] Une consquence naturelle de cette dfinition est que le mythe peut se traduire dune langue une autre sans aucune perte, tandis que cela nest pas possible pour luvre potique. Cest seulement partir de ce genre de considrations, notre avis, quon peut essayer de dfinir vraiment le mythe littraire comme une des possibles expression linguistiques, esthtiquement connote, du mythe. BibliographieAlbouy P., Mythes et mythologies dans la littrature franaise, Armand Colin, 1969.

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P.Sellier, ibid. pp. 116-118.

Ibid. p. 118.

Ibid. p. 122.

Ibid. p. 124.

Ibid. p. 125.

N. Frye, The Mythical approch to Creation,1985 en Mythe, mtaphore et symbolep. 15-31.

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P. Brunel, Dictionnaire des mythes littraires, ditions du Rocher, 1988, p.11

Ibid. p.11.

Mythes et littrature, Textes runis par Pierre Brunel, Presses de lUniversit de Paris-Sorbonne, 1994.

P. Brunel, Mythocritique. Thorie et parcours, Paris, PUF, 1992 (coll. criture), p. 61

54 Paris: PUF, 1992 (coll. criture)

Ibid., p.67

Daniel Mortier, Mythes et littrature, Textes runis par Pierre Brunel, Presses de lUniversit de Paris-Sorbonne, 1994, p. 148.

Le mythe en littrature, essais offerts Pierre Brunel loccasion de son soixantime anniversaire, Textes runis par Yves Chevrel et Camille Dumouli, Presses Universitaires de France p.5-6

Presses de lUniversit de Paris-Sorbonne, 1994, p. 153-164.

Ibid. pp. 154-155.

A. Dabezies, Des mythes primitifs aux mythes littraires, en le Dictionnaire des mythes littraires, p.1133.

P. Brunel, Dictionnaire des mythes littraires, ditions du Rocher, 1988, p. 14.

Ibid. p. 1130.

F. Dupont, Paris: La Dcouverte, 1994

F. Monneyron, Mythes et littrature, Vendme, Imprimerie des Presses Universitaires de France, 2002, p. 43-44

F. Graf, Griechische Mythologie. Munchen-Zrich: Artemis Verlag, 1985

Ibid. p.2

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