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Sociologie politique d’un programme préventif de santé publique: le Programme National Nutrition Santé et sa territorialisation en Midi Pyrénées.
Appel à projets SHS 2009 du Conseil Régional (2009-2010)
Appel à projets Territoires et santé année 2008 de l’Institut de Recherche en santé Publique (2009-2012)
Nadine Haschar-Noé, Laboratoire Prissmh-Soi, Toulouse III
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Le programme de recherche
Une sociologie de l’action publique de prévention sanitaire
La territorialisation du PNNS en région et dans les « villes et communautés actives »: la mise en œuvre et l’instrumentation d’un programme
national de santé publique les configurations socio discursives et formes de
coordinations entre institutions sanitaires et acteurs (publics et privés) de niveau national, régional et infra régional
les appropriations et traductions « locales » du PNNS la gouvernance territoriale des dispositifs de santé publique les conceptions de l’action publique de prévention sanitaire
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1. Du PNNS 1….au PNNS 3: un cadrage national
Le PNNS: améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs, la nutrition (alimentation et activité physique).
Programme préventif, de nature incitative, « novateur » et « ambitieux »: un programme « pivot » à dimension transversale
Une bio politique de l’éducation pour la santé (Berlivet, 2004) et de la maîtrise des coûts (Pierru 2007, Poulain 2009)
Controverses, configurations socio discursives et instruments d’action publique
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Niveau national: arguments sanitaires et économiques
Exposé des motifs: conséquences d’une mauvaise alimentation et de la sédentarité sur développement de pathologies (maladies cardio-vasculaires, diabète, obésité….) et leurs coûts pour l’assurance maladie
Objectif : améliorer l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur un de ses déterminants majeurs : la nutrition
DGS et comité de pilotage: dimension interministérielle, partenariale et responsabilisation des acteurs en regard de leurs compétences
Référentiel : la nutrition = alimentation + activité physique
Convaincre, promouvoir et communiquer : facteurs de protection et de réduction des « risques »
Mesures incitatives et messages accessibles Manger un moment de plaisir : triple dimension biologique, sociale et culturelle Agir sur les environnements; obésité multifactorielle Dialoguer et mobiliser une multiplicité des partenaires-relais Refuser stigmatisation et interdiction
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La mise à l’agenda de la nutrition en France : une problématique de santé publique au carrefour des problèmes d’obésité et d’insécurité alimentaire
Deux processus: médicalisation et politisation et plus particulièrement de l’obésité Trois conditions de sa mise à l’agenda politique / 3 temporalités
D’un problème esthétique à un problème de santé publique : Un changement de signification et de représentation du « gros » Spécialisation médicale et développement de l’épidémiologie Classement de l’OMS: l’obésité comme maladie
Émergence des politiques de santé publique années 70: éducation à la santé, prévention et traitement collectif des pathologies Critiques du modèle du « tout curatif » et développement des politiques préventives Dépenses de santé / efficacité des soins / prévalence maladies non infectieuses Groupes de travail et rapports d’experts (90 - 2000)
Acteurs et entrepreneurs politiques: la mise sur agenda (90-2000) Effets des crises alimentaires et prévention des « risques » sanitaires liés à l’alimentation Du Ministère de l’agriculture au Ministère de la Santé IMC, HCSP (2000), rapports experts, enquête OBEPI (1997), OMS, agences, États
généraux de l’alimentation = lutte contre l’obésité et ses facteurs = mauvaise alimentation et sédentarité
Programme National Nutrition Santé n°1: « Manger mieux Bouger plus » (2001)
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La mise en œuvre du PNNS : un travail d’inculcation par les institutions des bonnes conduites alimentaires /pratiques physiques
Entre bio pouvoir et individuation: le gouvernement des conduites alimentaires et des pratiques physiques
Référentiels et entrepreneurs de morale Des instruments d’action publique essentiellement incitatifs.
Pourquoi manger mieux ?Bien manger c’est se faire plaisir en équilibrant son alimentation pour protéger sa santé...
Pourquoi bouger plus ?Bouger plus, c’est intégrer un peu plus d’activité physique dans son quotidien. C’est simple, essentiel pour protéger sa santé... et se sentir bien dans ses baskets !
Source:http://mangerbouger.fr
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Repères : les instruments d’action publique (Lascoumes et Le Galès, 2004)
« L’instrument d’action publique constitue un dispositif à la fois technique et social qui organise des rapports sociaux spécifiques entre la puissance publique et ses destinataires »
« Les instruments d’action publique ne sont pas des outils axiologiquement neutres, et indifféremment disponibles. Ils sont au contraire porteurs de valeurs, nourris d’une interprétation du social et de conceptions précises du mode de régulation envisagé »
« Les instruments sont des ensembles plus ou moins coordonnés de règles et de procédures qui gouvernent les interactions et les comportements des acteurs et des organisations….. »
Par l’imposition de normes et de contraintes techniques, l’instrument « induit une problématique particulière de l’enjeu, dans la mesure où il hiérarchise des variables et peut aller jusqu’à induire un système explicatif »……une typologie provisoire des instruments………………..
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Instruments informatifs et communicationnelsGuides nutrition
Ados, femmes enceintes, seniors, parents 0-3 ans, 0-18…….etc
Site Internet
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Instruments informatifs et communicationnels
Fiches conseils
Guides pour les professionnels
Voir et revoirAfin de favoriser l’adoption de comportements nutritionnels favorables à la santé, les pouvoirs publics mènent depuis 2001 de nombreuses campagnes d’information, qui ont pour objectif de développer la connaissance des recommandations nutritionnelles du PNNS.
Les messages sanitaires dans les publicités alimentairesDepuis le 28 février 2007, un décret d’application et un arrêté de la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 (article 29) imposent aux annonceurs de certains produits alimentaires d’introduire les messages sanitaires suivants dans leurs publicités et outils d’information (par exemple, les brochures de la grande distribution)
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Instruments informatifs et communicationnels (en cours)
26 guides et fascicules recensés à ce jour, 12 traitent exclusivement de l’alimentation et des qualités
diététiques de certaines catégories d’aliments (les viandes, les poissons, les fruits et légumes…),
13 renvoient à des guides de « bonnes pratiques » en fonction de catégories d’âge (adolescents, personnes âgées, enfants de 0 à 3 ans…), de statuts (parents, précaires, femmes enceintes, professionnels de santé) ou de domaines d’application (à l’échelle de la ville, des collèges…).
1 seul guide concerne l’activité physique.
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Instruments incitatifs et conventionnels: Les Chartes à destination des collectivités territoriales (axe majeur)
Guide techniciens et élus municipaux et départementaux
DSN : Mission de la DGS et conventionnement: projets nutrition, formation professionnelle et animation réseau villes actives
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Instruments incitatifs et conventionnels: Les Chartes d’engagements volontaires de progrès nutritionnel
SCAMARK / filiale groupements d’achats des centres Leclerc
engagements et tensions ………………..
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Instruments législatifs et réglementaires: faiblement contraignants et « flous »
La plupart de textes PNNS porte sur trois dimensions : le pilotage et la gouvernance du PNNS, les conditions et modalités d’utilisation de la marque
et du label PNNS, la réglementation relative à la publicité et à la
promotion d’aliments et de boissons. 1 seul texte (2002) sur la mise en œuvre en région
http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/nutrition/pol_nutri4.htm
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2. La mise en œuvre en région Midi-Pyrénées:
étapes et acteurs PNNS 1 (2001-2005): configuration
« resserrée », traduction sélective et découplage national-régional
PNNS 2 (2006-2010) : configuration « éclatée », diversification des programmes et découplage régional – local (communal et intercommunal)
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PNNS 1 (2001-2005): configuration « resserrée », traduction sélective et découplage national-régional
- Un pilotage assuré par les services publics régionaux et les réseaux de santé (CHU et Codes): une dynamique collective impulsée par la circulaire de 2002, la création du premier CTRNS et la prise en compte des « spécificités régionales ».
- Une traduction « sélective » du PNNS 1 (prévention de l’obésité infantile et lutte contre la sédentarité, 2 des 9 objectifs du PNNS) et une relative homogénéité des programmes d’actions mis en œuvre
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PNNS 1 (2001-2005): configuration « resserrée », traduction sélective et découplage national-régional
34 programmes recensés: prévention de l’obésité infantile surtout classes maternelles (11), ateliers d’éducation nutritionnelle (9) pour publics spécifiques, formation (8), lutte contre la sédentarité (6)
Un faible engagement initial des communes: deux « villes actives » du PNNS en Midi-Pyrénées en 2005, St Jean (31), Labruguière (81).
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PNNS 2 (2006-2010) : configuration « éclatée », diversification des programmes et découplage régional – local
Mise en place du GRSP, PRSP et du GT2 Promotion de l’alimentation équilibrée, de l’activité physique et de la santé bucco dentaire Un temps de latence entre PNNS 1 et 2: une fiche thématique
inchangée Une réduction du nombre de participants / CTRNS : une phase de
« recentralisation » régionale Le PNNS: un programme parmi d’autres Les appels à projet prévention (2007-2009): instruments incitatifs et
budgétaires à destination des « promoteurs » et leur traitement administratif.
Des capacités d’impulsion, d’enrôlement et de promotion des objectifs du PNNS réduites. Des difficultés de suivi et d’évaluation.
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Un traitement secondaire des données du GRSP: les Appels à Projet Prévention 2007, 2008 et 2009 Axe nutrition et activités physiques: 15 % de la totalité des projets financés
(second rang) mais 5% des financements alloués
Grande variabilité et fluctuations selon les années et les départements
Populations ciblées dans « les interventions socio-sanitaires spécifiques » et forte croissance des intervenants depuis 2007
Porteurs de projets: en majorité des associations (74%)…. rarement des collectivités territoriales (3%)
9 projets / 69 d’ampleur régionale dont 8 portés par des associations
17 % des actions « alimentation et activité physique » non rattachées au PNNS mais à d’autres plans (précarité, cancer, psychiatrie….) et 14% des actions PNNS ne portent pas sur alimentation et/ou activité physique
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PNNS 2 (2006-2010) : configuration « éclatée », diversification des programmes et découplage régional – local
La multiplication des porteurs de projets publics…..et privés: la diversification des programmes d’actions L’engagement des collectivités territoriales: de 2 (2005) à 14 (2010)
« Villes Actives » du PNNS. Codes : diversification des publics et des partenaires, actions de
formation et « relais » des collectivités territoriales DRDJS-DDJS et mouvement sportif: les actions Sport-Santé, un
programme expérimental Sport de nature et santé, Efformip. DRAAF et le PROA: l’alimentation sur le devant de la scène, une
spécificité régionale Filières agro-alimentaires, organismes professionnels, laboratoires
pharmaceutiques, assurances… : des programmes en concurrence et/ou en complémentarité ?
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Un « mosaïque » d’acteurs, une coordination complexe, un brouillage des
finalités: quel « partenariat » public-privé en santé publique ?
L'Odyssée Gourmande en Midi-Pyrénées
La Mairie de Toulouse, Rectorat de l’Académie de Toulouse et l’Inspection de l’Académie de la Haute-Garonne, le Groupement Régional de Santé Publique Midi-Pyrénées, le CHU de Toulouse, le Réseau RéPPOP Toulouse Midi-Pyrénées, la Conférence Régionale de Santé Midi-Pyrénées, le Conseil Régional de l’Ordre des Pharmaciens, le Conseil Régional de l’Ordre des Médecins, la Ligue contre le Cancer de la Haute-Garonne, le Pôle Cancer-Bio-Santé, l’Union Régionale des Médecins Libéraux de Midi-Pyrénées, laFédération Française de Cardiologie, le Réseau Efformip, le Comité Régional d’Education à la Santé, l’INSERM et le Conseil Régional Midi-Pyrénées.
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3. Communes et intercommunalités « Actives » du PNNS : des territorialisations différenciées Les collectivités territoriales: des relais stratégiques pour la
DGS La Charte Ville Active (2003-2004): un instrument incitatif,
un « engagement moral » et un « acte politique » mais peu contraignante et sans financement direct pour mettre en œuvre les actions
En 2010: 186 communes et 9 communautés de communes, soit 0,5 % des communes françaises mais 16 % de la population nationale.
Enquête nationale sur les villes adhérant à différents programmes: taux de retour « Villes Actives du PNNS » de 48,6 %
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Localisation des « Villes Actives » du PNNS en Midi-Pyrénées et dates d’adhésion.
Auch
Toulouse
Colomier
Saint-Juery
Millau
Caussade
Pays de Cahors
Cœur-Lauragais
Castres
Carmausin
Saint-Jean
L’Union
Aucamville
Labruguière
Saint-Jean 2005
Labruguière 2005
Toulouse 2006
CC du Pays de Cahors
2006
CC du Carmau
sin2006
Colomiers 2006
Castres 2007
Saint-Juéry 2007
Aucamville 2007
CC Cœur Laurag
ais2008
Caussade 2008
Auch 2009
L’Union 2009
Millau 2009
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Quelques caractéristiques des « villes actives » en Midi Pyrénées
Intérêt tardif des collectivités mais dynamisme régional: un taux de couverture (24%) supérieur au taux national (16%)
Des communes « urbaines » et de fortes disparités départementales: Haute Garonne (6) et Tarn (4) / Lot (1), Aveyron(1), Gers (1),Tarn et Garonne (1) / Hautes Pyrénées, Ariège (aucune)
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Quelques caractéristiques des « villes actives » en Midi Pyrénées Ce qui distingue Midi-Pyrénées des autres régions :
Moindre cumul d’adhésion à d’autres programmes Nutrition-Santé Plus d’actions « Activité Physique »: publics, services et partenaires Un secteur petite enfance privilégié : 2/3 des « villes actives » Participation plus fréquente des services publics de restauration
collective Plus grande fréquence des partenariats avec le secteur privé
(associations interprofessionnelles et entreprises locales) Antériorité des réseaux de santé et de leur niveau de structuration
(Réppop, Efformip…)
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Devenir « Ville Active » du PNNS: de la signature de la Charte…. à ses usages Une signature qui entérine une dynamique antérieure portée
par des acteurs « sensibles » aux objectifs du PNNS Un levier d’action et différents usages :
Rendre visible l’engagement de la collectivité en faveur de la santé des populations
S’informer sur les actions menées par d’autres collectivités Coordonner des actions éparses ou ponctuelles Fédérer des services municipaux, valoriser leur travail et mettre en
œuvre de nouvelles actions partenariales Un « label » valorisant et légitimant une action publique de
prévention sanitaire communale ou intercommunale.
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Publics ciblés et ressources locales hétérogènes
Les publics majoritairement ciblés: La jeunesse scolarisée (école primaire ou CLAE) Les personnes âgées surtout en hébergement collectif Le « grand public » Les populations défavorisées et précarisées
Selon des ressources locales hétérogènes : réseaux de santé et d’éducation à la santé, dispositifs de la politique de la ville (ASV), associations partenaires, engagement de professionnels de santé, de l’action sociale, de l’éducation, du sport, de la restauration collective…et l’implication d’un ou de plusieurs services publics communaux ou intercommunaux.
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….. une grande diversité des actions mises en œuvre Une typologie des programmes selon trois
dominantes Dominante alimentation: la plus fréquente et « porte
d’entrée » la plus aisée dans le programme Actions ponctuelles: La Semaine du goût, Mouv’eat,
Fraich’Attitude, « ateliers-cuisine », petits déjeuners et goûters « bio », buffets de produits frais, conférence sur l’équilibre alimentaire, conseils diététiques….
Actions continues portées le plus souvent par les services publics de restauration collective : qualité nutritionnelle des repas et leur équilibre, contrôle des menus, « éducation au goût », produits labellisés, repas à thèmes, bons alimentaires, épicerie sociale, jardins potager, confection ou échanges de recettes…..
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….. une grande diversité des actions mises en œuvre
Dominante Activité physique: lutter contre la sédentarité et mobiliser des partenaires locaux Actions ponctuelles: journées « Sport Santé », fête des sports,
passage de tests (de forme, dépistage cardiaque…), initiation dans différentes activités sportives…
Actions continues: programmes annuels, suivi individualisé, associations sportives, intégration dans des réseaux de santé, formation en APA, aménagements des espaces urbains ou naturels…
Dominante « Nutrition »: actions les plus rares, le plus souvent des programmes de sensibilisation auprès des pratiquants sportifs réguliers ou lors de manifestations sportives de masse.
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Les configurations d’acteurs: « référents » et « metteurs en œuvre » du PNNS
Des « référents PNNS »: élus ou techniciens territoriaux et une variété des délégations et des services 6 « référents » sont des élus: 2 en santé, 2 aux
affaires sociales, 1 jeunesse-sport et loisir, 1 relation aux associations
8 « référents » sont des techniciens (ou des directeurs de service): 4 restauration collective, 2 santé, 1 service des sports, 1 directeur général des services
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Les configurations d’acteurs : « référents » et « metteurs en œuvre » du PNNS
Les « metteurs en œuvre » du PNNS: 4 types de services communaux ou intercommunaux mobilisés Restauration collective en gestion directe (4) Education-jeunesse et/ou sport (4) Affaires sociales (3) Santé (2)
Priorités politiques locales et les types de services publics engagés: une polarisation des programmes PNNS sur l’une des deux dominantes alimentation ou activité physique.
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Les formes de coordination entre acteurs: comment agissent-ils ensemble ? 4 formes de coordinations « en interne » plus ou
moins stabilisées dans le temps « intégrée »: coordination intersectorielle, comité de
pilotage local, budget ou moyens spécifiques…une action publique transversale
« centralisée »: prédominance d’un service, asymétrie des coordinations…une action publique sélective ou fortement polarisée
« diffuse »: arrangements faiblement institutionnalisés et peu stabilisés, faiblesse des ressources…..une action publique incitative
« éclatée » : faible niveau de coordination, indifférence ou conflit entre acteurs….une action publique cloisonnée
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Les formes de coordination entre acteurs: comment agissent-ils ensemble ? 2 formes de coordinations « en externe » : des mises en
réseau plus ou moins denses
« ouvertes »: 4 à 9 partenaires extérieurs mobilisés, dans des secteurs variés (sanitaire et médical, agroalimentaire, social, sport, éducation) et à d’autres niveaux d’échelles (départemental, régional plus rarement national)
« autarciques »: faiblesse des ressources de proximité et des mises en réseau, connaissance partielle des dispositifs et sentiment « d’isolement »
Des inégalités territoriales dans l’accès aux ressources, dans la capacité à mobiliser des partenaires et selon des conditions « locales » plus ou moins favorables :
des traductions fortement différenciées.
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Conceptions de la santé publique et « autonomisation » du local
La dimension cognitive de l’action publique de prévention sanitaire Une logique d’éducation à la santé: agir sur les individus
ou les groupes sociaux « à risques » pour les convaincre d’adopter les « bonnes » pratiques alimentaires et d’activité physique favorables à leur santé
Une logique de promotion de la santé: une dimension participative revendiquée, agir sur les facteurs environnementaux et les inégalités sociales de santé
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Une dimension critique plus ou moins affirmée vis-à-vis du PNNS
Le PNNS : un programme consensuel et une opportunité d’action mais à justifications variables
Un fort découplage national / local « Discours d’en haut et pratiques d’en bas » Campagnes de communication et messages peu efficaces sur les
populations les plus défavorisées et précarisées Dimension normative voire stigmatisante du PNNS Equipement, suivi et évaluation des actions très insuffisants Manque de moyens humains, financiers et méthodologiques en
soutien des porteurs de projets locaux
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En conclusion partielle
Du national au local Dimension normative du PNNS via des IAP
essentiellement de type communicationnel: un gouvernement à distance.
Controverses et débats: configurations socio discursives et jeux des acteurs
Impuissance de l’Etat territorial à coordonner le programme en région: une gouvernance introuvable
Appropriations régionales et infra régionales fortement différenciées: une dilution et un brouillage des frontières public - privé
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Perspectives du programme de recherche 6 axes problématiques transversaux
Formes de coordination entre acteurs et formes sociales, par niveau d’échelle et entre local-national
Appropriations et traductions du programme national: arguments mobilisés et instruments d’action publique
Relations public-privé : industries agroalimentaires et objectifs de santé publique
Label, usages et stratégies de communication Types de savoirs et d’expertises mobilisés : légitimités
professionnelles et action publique de prévention sanitaire
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Merci de votre attention
Nadine Haschar-Noé Maître de conférences, Laboratoire Prissmh-SOI, F2 SMH, 118 route de Narbonne, 31 062 Toulouse cedex 09
Email: [email protected] ou [email protected] Site recherche PNNS: http://recherche-
sspa.com