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Sa Majesté le Roi Mohammed VI

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Rapport annuel sur les échanges extérieursEdition 2003

Zone de libre-échange avec les Etats-Unis : Avantages et défis

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Président du Conseil

Mourad CHERIF

Membres du Bureau Exécutif

Abdelhamid AFIEl Mehdi ATMOUNMustapha BARROUGAbdellatif BELMADANIJalil BENABBES TAARJIZineb FILALIHassan CHAMIMohamed CHRAIBIKhadija DOUKALI TAHIRIHadj Mohamed KADARIAbdelhakim KEMMOUMohamed LAHLOUEl Aid MAHSSOUSSIBenyoussef SABONIZakia SEKKATE Mohamed TAZI

Secrétaire général du Conseil

Mohammed BENAYAD

Mohamed LAHLOU, Président du ComitéMohammed BENAYAD, Secrétaire Général du CNCEMohammed CHAHBOUNE, Office des ChangesMalika HALOUI, Bank Al-MaghribMohamed MAHDAD, Département du TourismeMohamed MOUHTADI, Ministère du commerce extérieurYounès ZOUHAR, Ministère des finances et de la privatisationSaïd RHOMAD, Chargé de projet au CNCE

Conformément aux dispositions de l’article 31 du décret N° 2-93-415 du 11 Moharram 1414 (2 juillet 1993),Le CNCE est tenu d’établir un rapport annuel qui fasse ressortir:

-son appréciation sur l’évolutiondes échanges extérieurs.

-le comportement des importationset des exportations au regard del’environnement national et international.

Identification

Edition

Conception

Réalisation

Comité de rédaction

Conseil national du commerce extérieur34, bd Oqba, 4eme étage, N10 BP 1478

Rabat, MAROCTél : (212) (0) 37 77 15 48

Fax : (212) (0) 37 77 95 45/46 E-mail : [email protected]

Site web : www.cnce.org.ma

NETWAY.MA

NUANCES ET STRATEGIES

ISBN: 9954-0-1616-3dépot legal: 2005/0507

Mohammed BENAYADSaid RHOMAD

Nabil BOUBRAHIMIBouchra EL BAKKOURI

Hakim JAMAAMohamed MOUHTADI

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PréfacePréambule

1. Environnement international 11Synthèse 111.1. Croissance de l’offre mondiale : Des performances mitigées 121.2. Demande domestique : Prédominance de la relance par la consommation publique 151.3. Finances publiques et équilibres externes : Raffermissement des déficits américains 161.4. Marchés monétaire et des changes : Le prix du pétrole et la dépréciation du dollar alimentent

les tensions inflationnistes 181.5. Commerce mondial : Une importante reprise 21

2. Environnement national 25Synthèse 252.1. Offre nationale des biens et services : Accélération de la croissance 26

2.1.1 Croissance du PIB : Des performances sectorielles mitigées 262.1.2. Niveau d’emploi : Amélioration du taux d’activité 292.1.3. Productivité apparente du travail : Des performances mitigées 30

2.2. Demande nationale : Une progression inégalée 312.2.1. Demande de consommation : Croissance soutenue de la consommation publique 312.2.2. Demande d’investissement : Regain de confiance 32

2.3. Politique économique et stabilité du cadre macroéconomique : Maîtrise des fondamentaux 332.3.1. Politique budgétaire : Augmentation soutenue des recettes ordinaires 332.3.2. Maîtrise du déficit budgétaire et risque d’aggravation du déficit commercial 342.3.3. Politique monétaire : Des mesures soutenues pour favoriser le financement de l’économie 362.3.4. Maîtrise du niveau d’inflation 372.3.5. Taux de change : Impact modéré de la dépréciation du dollar 38

3. Tendance des échanges extérieurs 41Synthèse 413.1. Balance commerciale et compétitivité globale 43

3.1.1. Valeur globale des échanges : Baisse des rythmes de croissance des marchandises et des services 43

3.1.2. Taux d'ouverture : Une baisse induite par la croissance 453.1.3. Solde commercial : Aggravation du déficit des marchandises 483.1.4. Taux de couverture : Tendance à la baisse 553.1.5. Termes de l’échange : Une amélioration favorisée par l’appréciation de l’Euro

et le démantèlement tarifaire avec l’Union Européenne 583.2. Exportations et compétitivité externe 60

3.2.1. Taux d'exportation : Tendance à la baisse 603.2.2. Concentration et diversification de l’offre d’exportation 623.2.3. Croissance des exportations et parts de marchés 643.2.4. Compétitivité prix à l’exportation : Fléchissement de l’attractivité des marchés externes 773.2.5. Diversification géographique : Croissance du nombre de clients jumelée

à un renforcement de la concentration 783.3. Importations et compétitivité interne 81

3.3.1. Taux d’engagement et de pénétration 813.3.2. Croissance des importations des marchandises et services 823.3.3. Compétitivité-prix de la production locale 943.3.4. Niveau de dépendance des provenances : Croissance du nombre de fournisseurs

et renforcement de la concentration sur les partenaires traditionnels 96

4. Zone de libre-échange avec les Etats-Unis : Avantages et défis 99Synthèse 994.1. Vers une importante ouverture du marché marocain des produits agricoles et agroalimentaires 102

4.1.1. Avantages et contraintes de l’offre américaine 1034.1.2. L’offre marocaine : Schéma de démantèlement et mesures de sauvegarde 1064.1.3. Les mesures sanitaires et phytosanitaires 1124.1.4. Des pistes pour des mesures d’accompagnement à même d’assurer une libéralisation

positive du secteur agricole 112

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4.2. Produits textiles : Des opportunités importantes à saisir 1154.2.1. Accès aux marchés : Une ouverture importante 1154.2.2. Des opportunités importantes à saisir 120

4.3. Les produits industriels hors textiles et agroalimentaires : Les disparités de protection 1214.3.1. Schéma de démantèlement américain : Des opportunités importantes à saisir 1214.3.2. Schéma de démantèlement marocain : Des périodes de transition pour préparer

le marché national 1244.3.3. Analyse comparative de l’évolution des droits d’importation et de l’avantage relatif

à l’accès au marché marocain 1254.3.4. Obstacles techniques au commerce 127

4.4. Règles d’origine : Des critères multiples combinés à des procédures allégées 1284.4.1. Règle d’origine : Des critères plus souples 1284.4.2. Le cumul de l’origine : Un objectif commun 1294.4.3. De nouvelles procédures de certification de l’origine 130

4.5. Commerce préférentiel des services : Un nouveau défi pour le Maroc 1304.5.1. Les négociations des services : Fondements, contexte et principales dispositions

de l’accord 1314.5.2. Les services financiers dans l’accord : Une libéralisation mesurée 1344.5.3. Les services professionnels et informatiques : Une ouverture nuancée 1374.5.4. Services de transport, touristiques et de voyage : Des niveaux d’ouverture différenciés 1414.5.5. Services de communication : Des opérations de grande envergure 1444.5.6. Services d’éducation, de santé et services sociaux : Maintien du contrôle de l’Etat 1464.5.7. Autres services négociés 148

4.6. Les Questions juridiques et institutionnelles : Un chantier urgent 1504.6.1. Les règles liées à l’accès aux marchés 1504.6.2. Le traitement national 1504.6.3. Les exceptions au libre-échange 1514.6.4 Les mesures de sauvegarde 1514.6.5 Les règles de transparence et de lutte contre la corruption 1524.6.6 Le mécanisme de règlement des différends 1534.6.7. Administration de l’accord et dispositions finales 153

4.7. Les droits de propriété intellectuelle : Vers un renforcement du système de protection 1544.7.1. Protection des marques : Une modernisation certaine 1554.7.2. Indications géographiques : Nécessité de la mise en place d’un registre national 1564.7.3. Brevets d’invention : Consolidation des exceptions et prolongation de la durée

du délai de grâce 1574.7.4. Santé publique : Consolidation des exceptions d’urgence 1574.7.5. Droits d’auteur et droits voisins : Vers un renforcement de la protection 1584.7.6. Moyens de faire respecter les droits de propriété intellectuelle et mesures aux frontières 159

4.8. Aspects environnementaux : Nécessité d’une mise à niveau du cadre juridique marocain 1604.8.1. Des engagements importants 1614.8.2. Déclaration conjointe pour la protection de l’environnement :

Un gain potentiel pour le Maroc 1614.9. Marchés publics : Vers une consolidation des règles de transparence et de concurrence 163

4.9.1. Marchés publics : Des exceptions à même de préserver les secteurs à caractèrestratégique ou social 164

4.9.2. Une tendance à la standardisation des normes 1664.9.3. Des mesures d’accompagnement importantes à prendre pour consolider les acquis 167

4.10. Législation de travail : Un renforcement des conditions de mise en œuvre des engagementsinternationaux 168

4.11 Les investissements étrangers : Pour un renforcement des investissements américains 170

Annexe 1 173Environnement international 175Environnement national 181Indicateurs globaux et sectoriels des échanges extérieurs 185

Annexe 2 197Palmarès de l’édition 2004 des Trophées de l’exportation 199

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La signature de l’accord de libre échange entre le Maroc et les Etats-Unis a constitué l’événement majeur de la politique commercialemarocaine au cours de l’année 2004. Il confirme le choix de l’ouver-ture et de la diversification des partenariats stratégiques prôné tantpar le Gouvernement que par les opérateurs économiques.

En effet, après l’Union européenne, partenaire traditionnel et stratégique, le Maroc asigné les accords d’Agadir établissant une zone de libre échange avec la Tunisie,l’Egypte et la Jordanie. Il a, également, mis en oeuvre les dispositions de la zone delibre échange inter arabe et signé un accord établissant une zone de libre échangeavec la Turquie.

Cependant, l’accord conclu avec les Etats-Unis se distingue des autres à plus d’untitre. Son originalité découle de sa nature globale : elle intègre aussi bien les différentssecteurs productifs de biens et services que les aspects réglementaires et administratifs.Cette approche présente plusieurs avantages et renferme des défis majeurs auxquelsle Maroc doit faire face. Une synthèse des travaux de la dixième session du ConseilNational du Commerce Extérieur, consacrée à ce sujet, est présentée dans la partiethématique du présent rapport annuel. Elle fait ressortir les avantages et les défissectoriels des engagements pris par les deux pays.

Certes, et de l’avis des membres du Conseil, l’accord offre plusieurs opportunités àmême de permettre de diversifier les débouchés marocains, attirer les investissementsétrangers et contribuer à la structuration des réformes et au renforcement de leurcohérence d’ensemble.

Mais, pour pouvoir en tirer pleinement profit, les opérateurs et les pouvoirs publicsmarocains n’ont d’autre alternative que de s’associer pour réussir les mesuresd’accompagnement. Ces mesures sont indispensables et incontournables pour laconcrétisation des opportunités qu’offre l’accord et pour la gestion des risques qu’ilprésente pour certains secteurs.

Ceci est d’autant plus vrai que l’accès préférentiel et les opportunités qu’offrentles accords de libre échange ne sont pas éternels. L’accélération du processus de mondialisation et de libéralisation des marchés fait que les accès préférentiels auxmarchés s’effritent de plus en plus vite, et à fortiori, suite à la multiplication desaccords de libre échange et au renforcement du système multilatéral piloté parl’Organisation Mondiale du Commerce.

Aussi, le chantier d’élaboration et de mise en œuvre des mesures d’accompagnementde l’accord conclu avec les Etats-Unis devient t-il l’un des plus urgents pour le paysafin de garantir un meilleur profit des échanges avec cet important marché etoptimiser au mieux les effets négatifs qu’il risque d’induire.

La mobilisation permanente dont font preuve les différents départements ministériels,les membres du Bureau, les membres du Conseil, leurs collaborateurs ainsi que lesexperts des secteurs privé et public pour relever ces défis, constituera un gage deréussite. Les efforts ainsi déployés vont contribuer durablement au développementéconomique et social de notre pays.

Mourad CHERIF

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L’édition 2003 du rapport annuel du Conseil national du commerceextérieur a constitué l’occasion pour mettre en œuvre une nouvelle méthodologie d’élaboration de ce document. Cetteinnovation permettra de présenter les résultats des échangesextérieurs tout en prenant en compte l’environnement international et la politique économique nationale dont, notamment, sa composante commerciale.

A travers les indicateurs d’analyse de la conjoncture des échanges extérieurs quetraite le rapport, le Conseil aspire répondre à l’une des préoccupations majeures à labase de sa mise en place, à savoir : disposer d’un observatoire objectif des performances du commerce extérieur marocain eu égard à l’environnement national et international.

Il convient de noter que l’élaboration du rapport selon cette nouvelle méthodologieest une première étape dans la mise en place d’un système intégré de suivi de laconjoncture des échanges extérieurs. Ainsi, il sera procédé à l’exploitation des résultatsdes observatoires sectoriels de la compétitivité dont la mise en place est en cours pourdeux secteurs pilotes : l’agroalimentaire et le textile habillement.

Une fois ces observatoires généralisés aux autres secteurs, le Conseil sera doté d’unsystème de veille global et sectoriel qui lui permettra d’enrichir d’avantage le contenu du rapport annuel sur les échanges extérieurs.

L’analyse des résultas des échanges de l’année 2003 à la lumière de la nouvelleméthodologie, permet de relever les effets bénéfiques de la reprise de la croissanceau niveau mondial sur le commerce international des biens et services.

Cette bonne conjoncture a profité principalement aux économies asiatiques, notamment, de la Chine et de l’Inde sous l’effet de la vigueur de la croissance américaine et du renouement de l’économie japonaise avec la croissance après plusieurs années de stagnation. Par contre, l’Union européenne, principal débouchédu Maroc, a clôturél’année 2003 avec une décélération de la croissance.

La morosité qui a caractérisé les principaux marchés de l’Union européenne n’a pasété sans impact sur les exportations marocaines. La dépréciation du dollar a eu, également, un effet de change négatif sur les performances de certains secteursexportateurs tels que les phosphates et dérivés et les exportations vers la zone dollar.

A ces facteurs exogènes, s’ajoutent d’autres facteurs endogènes liés, entre autres, àl’essoufflement des capacités compétitives des secteurs traditionnellement exportateurs tels que le textile et l'habillement et les produits de la pêche. Le premiercontinue de subir les méfaits d’une mise à niveau qui tarde à se mettre en place pourlui permettre d’affronter un marché mondial de plus en plus concurrentiel et lesecond subit les contraintes sur l’exploitation des ressources de plus en plus rares.

Grâce à une bonne année agricole, les indicateurs de compétitivité de la production locale relativement aux importations n’ont pas connu de changementnotable au cours de l’année 2003. Le taux de pénétration de l’économie marocainepar les importations est demeuré stable et le taux d’engagement, exprimant le poidsdu déficit commercia relativement à l’absorption, s’est légèrement amélioré.

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Par contre, le ratio de la compétitivité-prix, exprimé par le rapport entre l’indice des valeursmoyennes à l’importation et l’indice général de la production industrielle, a perdu 10 pointsrésultant d’un effet combiné de la régression des prix à l’importation et d’une légèreprogression des prix de la production locale.

Les échanges extérieurs de marchandises ont clôturé l’année 2003 avec une aggravation dudéficit commercial induite par une baisse des exportations alors que les importations ontcontinué leur ascension.

Ce déficit est comblé à raison de 60% par les performances des échanges de services, dontnotamment, les recettes des voyages. La contrainte qu’impose le déficit commercial estégalement assouplie par les transferts des MRE qui se sont affermis et les investissementsdirects à l’étranger qui ont été plus vigoureux.

L’année 2003 constitue l’avant-dernière année du plan de développement économique etsocial 1999-2004. A cet égard, convient-il de rappeler qu'à l’occasion de la préparation desscénarii de ce plan, même ceux les plus pessimistes n’avaient pas prévu une décélération desexportations. Vu l’écart entre la multitude des mesures proposées et celles effectivementmises en œuvre pour renforcer la compétitivité des exportations marocaines, il semble plusque jamais, que le secteur exportateur a besoin de mesures d’urgence pour retrouver sondynamisme et contribuer au développement économique et social.

Mohamed LAHLOU

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Synthèse

Malgré un contexte marqué par la persistance des risques géopolitiques, la haussedes prix du pétrole et les fluctuations du cours du dollar, l’activité économiquemondiale a enregistré, en 2003, une accélération de la croissance. Le PIB mondiala cru de 3,9% au lieu de 3% en 2002.

Cette reprise a profité, principalement, aux pays émergents et en développement qui,pris ensemble, ont réalisé un taux de croissance trois fois plus élevé que celui des paysdéveloppés. Si l’Amérique du Nord et le Japon ont réalisé des performancesappréciables, l’Union européenne, principal partenaire commercial du Maroc,n’a pas bénéficié de la relance.

Dans la zone euro, la reprise s’est heurtée à la conjonction de plusieurs contraintesliées, entre autres, à la hausse des prix du pétrole et à l’appréciation de l’euro qui afreiné l’expansion des exportations de toute la zone. Dans cette conjoncture, le tauxde croissance du PIB de la zone s’est limité à 0,5%.

Au-delà des différentiels de croissance, la consommation des ménages est restéequasi stable, obligeant les Gouvernements à favoriser la relance par la consom-mation publique.

En effet, la demande domestique a enregistré, dans les pays développés, une progressionde près de 2,3% contre 1,6% en 2002. Dans la zone Euro, la demande domestique aprogressé plus rapidement qu’en 2002, avec un taux de 1,2% contre 0,4%. En dehorsde l’Espagne où cet indicateur a progressé de 3,2%, les taux enregistrés dans lesautres principaux pays de la zone Euro (l’Allemagne, la France et l’Italie) sontrelativement faibles.

La politique de relance par la consommation publique a été, sans conteste, à l’originede la progression généralisée de la détérioration des déficits publics et des comptescourants de plusieurs pays, dont notamment, ceux développés.

Dans les économies avancées, le ratio du déficit public rapporté au PIB s’est accruen passant à une moyenne de 3,9% en 2003 contre 3,4% en 2002. Dans la zone Euro,le poids du déficit des finances publiques a progressé de 0,5 point pour s’établir à2,8% en 2003 sous l’impulsion de la France et de l’Allemagne qui ont dépassé leniveau convenu dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance de la zone.

Quant à la balance des transactions courantes, qui regroupe les échanges des bienset services ainsi que les revenus et les transferts courants, elle était globalement déficitaire pour l’ensemble des pays développés.

L’appui à la relance a été, également, marqué par une politique monétaire expansionniste permettant une certaine détente des taux d’intérêt. La hausse du prixdu pétrole et la dépréciation du dollar ont continué d’alimenter les tentions inflationnistes.

Dans ce contexte, le commerce mondial a enregistré une importante reprise malgréune conjoncture marquée par la persistance de l’instabilité géopolitique au MoyenOrient, la hausse des prix du pétrole, la stagnation économique en Europe occidentaleet les résultats peu encourageants à l’avancement des négociations multilatérales.

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Les exportations et les importations mondiales de marchandises ont crû, en 2003, de16% chacune contre respectivement 5% et 4% en 2002. Cette progression estimputable à la hausse de 10% des prix en dollar, en particulier, des matières premières.De même, les performances de la Chine, des pays émergents de l’Asie et des économies en transition ont favorisé cette expansion.

En effet, les pays du PECO, les Etats baltes et la communauté des Etats indépendantsont réalisé les taux de croissance des exportations et des importations les plus élevésavec respectivement 28% et 27% en 2003 au lieu de 10% et 11% en 2002. S'agissantdes pays d’Asie, le rythme de progression de leurs exportations a plus que doublé enpassant de 8% en 2002 à 17% en 2003. Celui des importations a, par ailleurs, plus quetriplé en passant de 6% en 2002 à 19% en 2003.

Par contre l’Europe Occidentale a réalisé un taux de croissance des exportations de 18%au lieu de 6% en 2002. Quant aux importations, elles ont augmenté de 19% contre 8%en 2002. Au sein de ce sous-continent, notre principal partenaire, l’Union Européenne à15 membres, ne s’est pas éloignée de cette tendance réalisant les mêmes performancesaussi bien au niveau des exportations que des importations.

Ainsi, cette zone a enregistré des taux de croissance des exportations et desimportations des marchandises de 18% et 19%, en 2003, contre 6% et 4% en 2002.En volume, les exportations ont stagné, en 2003, alors que les importations ont crude 1%. Pour leur part, les exportations et les importations de services ont progresséde 18% respectivement contre une hausse de 10% pour les premiers et de 8% pourles seconds en 2002.

Quant aux échanges de services, ils ont été marqués par une évolution de 13% en2003 au niveau des recettes contre 7% en 2002. Cette progression aurait pu être plusvigoureuse si les voyages n’étaient pas freinés par les conditions sécuritaires défavorableset l’apparition de l’épidémie du SRAS en Asie, région à fort potentiel touristique.

L’Europe Occidentale s’est démarquée par un taux de croissance des recettes de19% au lieu de 9% en 2002. Au sein de cette région, l’Union Européenne a réaliséquasiment les mêmes performances. En matière de dépenses, les performances deces deux zones ont été également identiques en réalisant un taux de croissance de 18%contre 8% en 2002.

1.1. Croissance de l’offre mondiale : Des performances mitigées

La croissance mondiale a profité, en 2003, principalement aux pays émergents et endéveloppement au détriment du principal partenaire commercial du Maroc à savoirla zone Euro.

La croissance du Produit Intérieur Brut mondial s’est raffermie avec une progressionde 3,9% au lieu de 3% réalisé en 2002. Les pays émergents et en développement ontréalisé un taux de croissance agrégé de 6,1% au lieu de 4,8% enregistré en 2002. Lesperformances des pays développés n’ont pas dépassé 2,1% en 2003.

La croissance au niveau de la zone Euro s’est limitée, en 2003, à 0,5% contre 0,8% en2002. Cette contre-performance s'explique par l’atonie des économies française etallemande et l’effritement de la compétitivité des exportations, induit par la poursuitede l’appréciation de l’Euro par rapport au dollar américain.

Globalement, la croissance au niveau de la zone Euro a varié de 4,3% pour la Grèce,à -1,2% pour le Portugal et a été de nature mitigée quant aux principaux partenairescommerciaux du Maroc.

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Ainsi, la France a frôlé la stagnation en enregistrant un taux de croissance du PIB de0,5% contre 1,1% en 2002. L’Espagne a, par contre, terminé l’année 2003 avec un tauxsupérieur à la moyenne de la zone Euro, soit 2,5%, alors que l’Allemagne a failli amorcerune récession en enregistrant une régression de 0,1% du PIB. La croissance du PIB italiens’est limitée à 0,3% et le Royaume-Uni a enregistré une croissance de 2,2%.

Le niveau d’emploi a pratiquement stagné dans la zone Euro avec une croissance de0,1%. Mis à part l’Espagne, qui a connu une évolution de 2,7% de son niveau d'emploi,les autres partenaires commerciaux du Maroc ont enregistré de très bas niveauxvariant de 1% pour l’Italie à -1,1% pour l’Allemagne.

La productivité dans la zone Euro s’est accrue de 2,2% contre 1,6% en 2002. Elle aprogressé, en Espagne, de 3,6% et a régressé, en Italie, de 0,9%. La France etl’Allemagne ont affiché des évolutions de la productivité de 3,1% et 2,9%.

Le salaire horaire, dans la même zone, a crû de 2,8%, soit un rythme relativementplus soutenu que la productivité. En Espagne cette progression a été de l’ordrede 5,2%. Elle a atteint 3,1% en Italie et 2,5% en France alors qu’en Allemagne lesalaire horaire n’a évolué que de 1,7%.

Cette moyenne cache une disparité importante entre les pays de la zone. En effet,l’évolution du coût unitaire du travail dans les industries manufacturières a atteint 4%en Italie et 1,4% en Espagne, alors qu’il s’est inscrit en baisse de 1,2% en Allemagne etde 0,5% en France.

Le taux de chômage, quant à lui, a atteint 8,9% au niveau de la zone Euro enprogression de 0,4%. Le niveau le plus élevé a été enregistré en Espagne avec11,3%, soit quasiment le même taux qu’en 2002. La France et l’Allemagne ont connu,par contre, un renforcement du niveau de chômage avec des taux respectifs de9,6% et 9,4% contre 8,9% et 9% en 2002. Le Royaume-Uni demeure, par ailleurs, dansdes niveaux moins élevés que les principaux pays de l’Union européenne avecun taux de 5%.

En Amérique du Nord, les Etats-Unis ont maintenu leur élan de croissance, avec uneprogression de 3% en 2003 contre 1,9% en 2002. Cette performance est imputable, enbonne partie, au renforcement des instruments d’incitation à l’investissement induit parla baisse des taux d’intérêt et la réduction des impôts. L’amélioration de la consommationdomestique et des exportations ont contribué, également, à cette performance.

1,5

1

0,5

0

-0,5

-1

-1,5

-2

-2,5

-3

-3,51999 2000 2001 2002 2003

Evolution du taux de croissance du PIB réel en %

Monde Etat-Unis Zone Euro Afrique

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Le niveau d’emploi aux Etats-Unis s’est amélioré de 0,9% contre une régression de 0,3%en 2002. En dépit de cette amélioration, le taux de chômage s’est légèrement aggravéen se chiffrant à près de 6% au lieu de 5,8% en 2002. L’augmentation du salaire horaireet du coût unitaire de travail dans les industries manufacturières semblent être lesprincipaux facteurs motivant cette régression.Ces deux variables ont connu,respectivement, des progressions de 8,5% et 3,2%. L’amélioration de la productivité,quant à elle, a atteint 5,1% en 2003 contre une performance de 7% en 2002.

L’économie japonaise, qui a traversé une légère récession de 0,3% en 2002, a renouéavec la croissance avec un taux 2,7% en 2003. Cette reprise est imputable à la bonnetenue des exportations à destination des économies en croissance comme la Chineet les Etats-Unis d’Amérique.

Le niveau d’emploi de l’économie japonaise a poursuit, par contre, sa régressionmais à un rythme moins accéléré (0,2% contre 1,2% en 2002). En revanche, le tauxde chômage s’est stabilisé à 5,3%.

L’un des taux de croissance les plus élevés au niveau mondial a été réalisé par lespays en développement d’Asie potentiellement concurrents du Maroc avec uneprogression moyenne de 7,7%. Ce taux est imputable essentiellement à la Chine età l’Inde dont la croissance du PIB a atteint respectivement 9,1% et 7,4%.

La vigueur de la croissance chinoise est attribuable, entre autres, à l’augmentationdes dépenses d’investissement, au soutien de la compétitivité externe générée par ladépréciation du Yuan, résultant de la dévalorisation du Dollar américain et à lamaîtrise de l’inflation qui n’a pas dépassé 1,2%.

Quant aux nouveaux pays industrialisés de l’Asie du Sud, ils ont affiché des croissanceséconomiques généralement satisfaisantes, variant entre 3,8% en Corée du Sud et6,7% en Thaïlande, en passant par 4% et 5,2% en Indonésie et Malaisie. Toutefois, laCorée du Sud a accusé un ralentissement de l’activité économique et ce, en dépitde la bonne tenue des exportations manufacturières.

En Amérique Latine, le rythme de la croissance économique demeure empreint designes de stagnation et ce, malgré le taux de 8,7% enregistré en Argentine. Le Chiliet le Mexique ont connu des taux de progression économique respectifs de 3,3% et1,3%, alors que celui du Brésil a enregistré une légère régression de 0,2%.

La croissance des pays africains demeure généralement modérée et disparate selonles régions. En Afrique du Nord, la croissance algérienne, fortement soutenue par leprix du pétrole, a atteint 6,8% contre 4% en 2002. Les bonnes campagnes agricolesen Tunisie et au Maroc ont permis de réaliser des taux de croissance avoisinant 5,6%alors que la croissance de l’économie égyptienne s’est limitée à 3,1%.

La hausse du prix du pétrole est, également, à la base de la croissance à deux chiffresqu’a connue le Nigeria soit 10,6%. Par contre, en Afrique subsaharienne, la croissancea stagné à 3,5% en moyenne.

Il en est de même de l’Afrique du Sud dont le taux de croissance s’est ralenti, passantde 3,6% en 2002 à 1,9% en 2003, du fait notamment de la baisse des exportations etde la faiblesse de la consommation domestique.

Malgré la situation tendue en Iraq, la région du Moyen Orient a connu des progressionséconomiques relativement satisfaisantes. La flambée des cours de pétrole a permisau Koweït et à l’Arabie Saoudite d’enregistrer des taux de croissance respectifs de9,9% et 6,4%, alors que la dynamique des exportations et des investissements étrangerssont à la base des performances de la Turquie et de la Jordanie ayant réalisé descroissances respectives de leur PIB de 5,8% et 3,2%.

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Il convient de noter, en outre, que les pays de la Communauté des EtatsIndépendants (CEI) et les pays en transition ont continué leur élan de croissance.Ainsi, les pays de l’Europe de l’Est et Orientale (PECO) ont enregistré des taux deprogression variant entre 2,9% en Hongrie et 4,9% en Roumanie, en raison de l’attractiondes investissements étrangers et de la demande interne, au moment où la Russie aprofité de la manne pétrolière pour réaliser un taux de croissance de 7,3%.

1.2. Demande domestique : Prédominance de la relance par la consommation publique

La demande domestique au niveau des pays développés a progressé, en 2003, de 2,3%contre 1,6% en 2002. Dans les pays les plus avancés elle a crû de 2,5% alors qu’elle s’estinscrite en baisse de 0,3% pour les nouveaux pays industrialisés d’Asie.

Dans la zone Euro, la croissance de cet agrégat, en 2003, s’est limitée à 1,2% enregistrantune légère reprise par rapport au niveau observé en 2002, soit 0,4%. Cette faiblerelance est le fait principalement de l’évolution de 2,9% de la consommationpublique. La consommation privée s’est limitée, par contre, à une progression de 1%alors que la formation brute du capital fixe s’est inscrite en baisse de 0,6%.

En France, la demande domestique a été, principalement, soutenue par la consommationpublique qui a évolué de 2,5% alors que la consommation privée s’est limitée à unecroissance de 1% et la formation brute du capital a quasiment stagné enenregistrant un taux de croissance de 0,1%.

En Espagne, la demande domestique a, par contre, enregistré le taux de croissancele plus élevé de la zone Euro avec 3,2%. Cette performance s’explique, notamment,par l’évolution positive de la consommation publique qui a affiché un taux de croissancede 3,9%. La formation brute du capital fixe a progressé de 3,2% et la consommationprivée s’est limitée à une évolution de 2,9%.

En Italie et en Allemagne, la formation brute du capital fixe s’est inscrite en baisserespectivement de 2,1% et 2,2%. La consommation publique a atteint un taux decroissance de 2,2% en Italie et s’est limitée à 0,1% en Allemagne. La demandedomestique n’a pas dépassé le taux d’évolution de 0,5% en Allemagne et s’est limitéeà une croissance de 1,2% en Italie.

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A l’extérieur de la zone Euro, le Royaume-Uni, cinquième partenaire européen duMaroc, a affiché une croissance de la demande domestique de 2,5%. En progressantde 3,5%, contre 2,3% pour la consommation privée et 2,2% pour la formation brute ducapital fixe, la consommation publique est à la base de cette évolution.

Aux Etats-Unis d’Amérique, la demande domestique a progressé de 3,3% en 2003 contre2,8% en 2002 sous l’effet, notamment, de la croissance de la consommation privée quia atteint 3,3% en 2003 et de l’évolution positive de la formation brute du capital fixe.

Cet agrégat a enregistré une hausse de près de 4% au lieu d’une baisse de 2,3% aucours de 2002. La croissance de la consommation publique, pour sa part, n’a pasdépassé 2,9% en 2003 contre 4% en 2002.

Le Canada a enregistré le taux le plus élevé, parmi les pays les plus avancés, en matièrede croissance de la demande domestique avec 4,4% en 2003 contre 3,4% en 2002.Cette hausse est imputable à la progression de la formation brute du capital fixe de4,9%. Les consommations privée et publique ont évolué respectivement de 3,1% et 3,8%.

Sous l’effet de la croissance soutenue de 3,2% de la formation brute du capital fixe, lacroissance de la demande domestique au Japon a atteint 1,8%. La croissance de laconsommation privée dans ce pays n’a pas dépassé 0,8% et la consommation publiquea progressé de 1%.

Dans les nouveaux pays industrialisés d’Asie, la demande domestique a régressé de0,3%, en 2003, après la hausse de 3,7% réalisée en 2002. Cette décélération est le faitprincipalement de la régression de 0,2% de la consommation privée. Les taux decroissance de la consommation publique et de la formation brute du capital fixe se sontralentis. Le premier agrégat a progressé de 2,4% en 2003 contre 3,4% en 2002, alors quele second a augmenté de 1% contre 1,5% en 2002.

1.3. Finances publiques et équilibres externes : Raffermissement desdéficits américains

Le poids du déficit public global des finances publiques par rapport au PIB s’est accentuédans les pays développés. Cette progression est beaucoup plus prononcée dans leséconomies avancées, atteignant une moyenne de 3,9% en 2003 contre 3,4% en 2002.Dans les autres pays développés, ce ratio s’est établi à 1,2% contre 0,7%.

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La balance des transactions courantes, qui regroupe les échanges des biens et services,les revenus et les transferts courants, a été globalement déficitaire pour l’ensembledes pays développés. Le déficit global est passé de 93,4 milliards de dollars à115,2 milliards, soit une hausse de 23,3%.

Dans la zone Euro, le poids du déficit public s’est établi, en 2003, à 2,8% du PIB enregistrantune légère progression par rapport au niveau observé en 2002, soit 2,3%. Cette croissancedu ratio de déficit public a été plus prononcée en France où elle s’est établie à4,1% en 2003 contre 3,2% une année auparavant dépassant pour la secondeannée consécutive le niveau maximum de 3% du PIB convenu par le pacte destabilité et de croissance de la zone Euro.

L’Allemagne qui fait toujours face à ses besoins de reconstruction, s’est inscrite dansla même politique dépassant les limites imposées par Maastricht. Le poids du déficitpublic s’est établi à 3,8% du PIB en 2003 contre 3,7% en 2002.

En Italie, le poids du déficit public a été contenu à 2,4% en 2003 contre 2,3% en 2002.Quant à l’Espagne, elle a dégagé pour la deuxième année consécutive un excédentde l’ordre de 0,1% et 0,3% du PIB respectivement en 2002 et 2003.

Malgré la régression de l’excédent des échanges des biens de 28,3% en 2003, au seinde la zone Euro, l’excédent de la balance courante a conservé son trend haussierpuisqu’il s’est établi à 179,3 milliards de dollars en 2003 contre 170,2 milliards uneannée auparavant, soit une hausse de 5,3%.

Cette performance est essentiellement due au surplus enregistré par la balance courantede l’Allemagne qui a progressé de 17,8% pour s’établir à 107,2 milliards de dollarsaméricains. En France et en Italie, les excédents courants sont en baisse de 33,2%et 37,1% s’établissant, respectivement, à 16,5 et 8,3 milliards de dollars américains.Quant à l’Espagne, son déficit courant s’est creusé de près de 57,9% pour atteindre12 milliards de dollars.

A l’extérieur de la zone Euro, le Royaume-Uni a affiché une croissance rapide du ratiode déficit budgétaire. Cet agrégat est passé de 1,7% en 2002 à 3,4% l’année d'après.Quant au déficit courant de ce pays, il a enregistré un niveau record, depuis 1996,s’établissant à 53,4 milliards de dollars en augmentant ainsi de 14,3% en 2003.

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Evolution ratio du déficit budgetaire %

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Au sein des pays de l’Europe centrale et orientale, le ratio de déficit public continuede régresser passant de 6,5% en 2002 à 4,8% en 2003. Quant au déficit de la balancecourante, il a progressé de 46,3% en 2003, passant de 24 à 35,1 milliards de dollars.

En Amérique du Nord, le taux du déficit public de l’économie américaine demeureélevé. Il a progressé de 0,6 point pour s’établir à 4,6% en 2003. Quant à son déficitcourant, il s’est aggravé de 17% passant de 421,7 milliards de dollars en 2002 à496,5 milliards de dollars en 2003. Cette aggravation ne cesse de susciter des craintesquant à son impact sur le reste du Monde.

Le Canada continue de réaliser des excédents budgétaires depuis 1997. En termesrelatifs, la part de cet excédent budgétaire dans le PIB a doublé entre 2002 et 2003passant de 0,3% à 0,6%. Sa balance commerciale des biens et services a enregistréun excédent de 34 milliards de dollars.

Les pays d’Amérique Latine ont conservé un ratio de déficit public quasi stable à3,1%. Au sein de ce groupe de pays, le Brésil a vu le poids de son déficit passer de0,7% du PIB à 4,1% en 2003. Quant au Mexique, il a contenu son déficit à 1,7% en2003 contre 1,4% en 2002.

Pour l’ensemble des pays de ce sous continent, l’année 2003 a été marquée parla réalisation d’un excédent du compte courant de 4,4 milliards de dollars contreun déficit de 16,8 milliards une année auparavant.

Le Japon a maintenu un niveau record de déficit public parmi les pays développés.Ce taux s’est établi à 8,2% en 2003 contre 7,9% l’année d’avant. Au niveau del’équilibre de la balance courante, ce pays a réalisé un excédent record, en2003, de l’ordre de 72,5 milliards de dollars, soit une croissance de 40,2%.

Le poids du déficit public des pays en développement d’Asie a marqué un reculde 0,5 point, passant de 4,1% à 3,6% entre 2002 et 2003. La Chine et l’Inde ontlargement contribué à cette évolution. En chine, le taux du déficit public estpassé de 3,3% à 2,8%. Quant à l’Inde, elle a vu ce ratio reculer de 6,1% à 5,3%.Dans les autres pays de cette région, le taux d’endettement est passé de 3,5% à3,3%.

Pris globalement, les pays d’Asie en développement ont enregistré un excédentrecord de la balance courante s’établissant à 85,9 milliards de dollars en 2003contre 70,4 milliards en 2002, soit une hausse de 22%.

Le poids du déficit budgétaire a considérablement régressé en Afrique. Ce ratio estpassé de 2,5% en 2002 à 1,5% en 2003. Cette évolution à la baisse a, également,marqué le déficit courant qui a été contenu à 0,6 milliard de dollars en 2003 contre6,7 Milliards en 2002.

1.4. Marchés monétaire et des changes : Le prix du pétrole et la dépréciation du dollar alimentent les tensions inflationnistes

Au terme de l’année 2003, l’offre de monnaie a connu une évolution positive élevéedans l’ensemble des pays développés, ce qui renseigne sur la poursuite d’unepolitique monétaire expansionniste. Le taux de croissance de la monnaie fiduciaire,scripturale et des placements à vue s’est établi à 5,2% contre 5,7% en 2002.

Dans la zone Euro, l’offre de monnaie a été marquée, en 2003, par un taux de croissancemoins élevé que celui réalisé en 2002. Cet agrégat a crû de 5,3% contre 6,7%.

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Au Royaume-Uni, la création monétaire s’est élevée à 6% en 2003 au lieu de 6,1%l’année précédente. Quant aux Etats-Unis d’Amérique, l’offre monétaire a enregistréune décélération de la croissance s’établissant à 5,2% contre 6,7%. Au Japon,cet agrégat a augmenté de 1,6% au lieu de 1,8% en 2002.

Les politiques monétaires ont induit une légère baisse des taux d’intérêt au niveaudes économies développées. Globalement, les taux d’intérêt, à court et à longterme, ont reculé respectivement de 0,4 et 0,5 point en moyenne au niveau deces pays. La volonté d’insuffler une impulsion à la croissance économique a étéà l’origine des interventions sur les marchés en faveur d’une baisse des taux.

Dans la zone Euro, les baisses ont été plus élevées que la moyenne des paysindustrialisés. Elles se sont chiffrées à 0,9% pour les taux d’intérêt à court termeet à 0,7% pour ceux de long terme, atteignant, respectivement, 2,4% et 4,2%.

Au Royaume-Uni, les taux d’intérêt à court et à long ont été réduits de 0,3 pointentre 2002 et 2003, atteignant pour les premiers 3,7% et pour les seconds 4,5%.

Aux Etats-Unis d’Amérique, les taux d’intérêt, aussi bien à court qu’à long terme,ont connu des baisses plus élevées que les moyennes de l’ensemble des paysindustrialisés avec 0,6 point, passant, pour les premiers de 1,6% en 2002 à 1% en2003 et pour les seconds de 4,6% à 4%.

Au Japon, l’objectif de rompre avec la récession semble être à l’origine du maintiend’un taux d’intérêt à court terme nul pour la troisième année consécutive et de labaisse du taux à moyen terme relativement à l’année 2002 (1% contre 1,3%).

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Evolution des taux d'intérêt à court terme

Etat-Unis Zone Euro Japon

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L’inflation a légèrement augmenté dans l’ensemble des pays industrialisés passantd’une moyenne de 1,5% en 2002 à 1,8% en 2003. Dans les pays du G7, cet indicateurn’a pas dépassé 3%. Cependant, des différences notables sont relevées au sein despays développés.

Ainsi, la hausse des prix a été contenue au sein de la zone Euro à 2,1% en 2003 contre2,3% une année auparavant. Au sein de cette zone, l’Espagne a enregistré le taux leplus élevé avec 3% en 2003, contre 3,9% en 2002. En France et en Italie, la tensioninflationniste s’est poursuivie passant respectivement 1,9% et 2,6% en 2002 à 2,2% et2,8% en 2003. Quant à l’Allemagne, elle a pu contenir la hausse des prix à 1% contre1,3%. En dehors de la zone Euro, la Grande Bretagne a conservé une inflationpresque stable puisque ce taux est passé de 1,3% à 1,4%.

Aux Etats-Unis d’Amérique, l’inflation a continué de progresser passant de 1,6% en2002 à 2,3% en 2003. Par contre, au Japon la déflation a persisté, quoi qu’en baisse,en atteignant -0,2% en 2003 contre -0,9% en 2002.

Les prix en dollars des produits manufacturés exportés par les pays développés ontaugmenté de près de 13,2% en 2003 contre à peine 2,4% en 2002, enregistrant ainsila plus forte augmentation depuis 1995. Evalués en Euro, les prix de ces produits ontpoursuivi leur baisse passant de 2,9% en 2002 à 5,5% en 2003.

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Evolution des taux d'inflation des économies dévelopées

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Etat-Unis Zone Euro Japon

Evolution des taux d'intérêt à long terme

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Sous l’effet des tensions qui pèsent sur le marché pétrolier, le prix du brut a progresséde 15,8% en 2003 contre 2,5%, en 2002. Le prix moyen a atteint 37,25 dollarsaméricains contre 28,89 dollars américains.

Pour ce qui est des prix en dollars des produits primaires, ils ont enregistré uneprogression de 7% en 2003 contre 0,6% en 2002. Leur valeur en Euro s'estaccentuée en progressant de 10,6% en 2003 contre 4,6% en 2002.

En matière de change, les principales tendances des taux de change se sontcaractérisées par le renforcement de la position de l’Euro et dans une moindre mesure,celle des autres monnaies européennes et du yen par rapport au dollar américain.

Ainsi, en termes de moyennes annuelles, le dollar s’est établi à 0,884 euro en 2003 contre1,059 en 2002, à 0,612 livre sterling contre 0,666 et à 115,9 yens japonais contre 125,4.

Evolution du taux de change effectif réel des principales devises1999 2000 2001 2002 2003

Etats Unis 92,98 100 109,46 108,84 96,59Canada 9,96 100 96,02 95,63 107,24Japon 93,09 100 88,45 80,55 78,59Euro 112,21 100 99,64 101,90 111,32Royaume Uni 94,78 100 99,78 101,74 97,70Source : Statistiques financières internationales – septembre 2004

Par ailleurs, l’indice du taux de change effectif réel a marqué un recul dans la plu-part des pays développés. Aux Etats-Unis, cet indicateur est passé de 108,84 en 2002à 96,59 en 2003. Quant à l’Euro, il a progressé de 101,9 à 111,32. En revanche, le tauxde change effectif réel du yen a légèrement baissé passant de 80,55 à 107,2.Quant au taux de change effectif réel de la livre sterling, il a été de l’ordre de 97,7en 2003 contre 101,74 une année auparavant.

1.5. Commerce mondial : Une importante reprise

Bénéficiant de la reprise économique dans les pays industrialisés et surtout del’expansion de la demande, le commerce mondial a connu une importantereprise, en 2003, en dépit de l’existence de divers facteurs non favorables, tels quel’instabilité géopolitique au Moyen Orient, la hausse des prix du pétrole, la stagnationéconomique en Europe occidentale et les résultats peu encourageants relatifs àl’avancement des négociations commerciales multilatérales de l’OMC.

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Evolution des exportations mondiales de marchandises par secteur

Industries manifacturierèsProduits agricoles Industries exatractivesExportations globales

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En valeur absolue, les exportations mondiales de marchandises se sont chiffrées à7294 Milliards de dollars US, en hausse de 16% en 2003 contre une progression de 5%en 2002. Les produits agricoles, miniers et industriels ont tous contribué à cetteexpansion du commerce mondial avec des hausses respectives de 15%, 21% et 14%en 2003. En volume, la croissance des exportations de marchandises s’est établie à4,5% en 2003 contre 3% en 2002.

Au niveau des importations mondiales de marchandises, elles se sont élevées, en2003, à 7569 milliards de dollars en hausse de 16% contre 4% en 2002. L’impulsiondonnée par la Chine aux importations mondiales est perceptible à travers sontaux d’évolution de 40%. Dans les pays de l’Europe Centrale et Orientale, les Etatsbaltes et en Afrique, les taux de croissance sont supérieurs à 20%, dépassant largementla croissance mondiale des importations.

Les exportations de services ont, pour leur part, augmenté de 13% pour s’établir à 1795milliards de dollars en 2003 contre une hausse de 7% une année auparavant. Les servicesde transport, de voyages et les autres services ont progressé respectivement de 13%,10% et 15%. Les importations mondiales de services se sont élevées à 1780 progressantde 13% au lieu de 5% en 2002.

L’importante progression nominale du commerce mondial des marchandises est àimputer essentiellement à la hausse de 10% des prix en dollar, notamment, ceux desmatières premières

Par ailleurs, les services auraient pu réaliser un taux plus élevé si les conditions géopolitiqueset sécuritaires étaient plus favorables dans le monde. En effet, leur expansion a été limitéepar le conflit au Moyen Orient, les préoccupations sécuritaires en Amérique du Nord etl’épidémie du SRAS en Asie de l’Est qui ont freiné, par la même occasion, lesdépenses de voyages.

Les performances du commerce mondial sont imputables, en grande partie, à ladynamique des échanges de la Chine, des autres pays d’Asie et des économies entransition dont la progression des exportations et des importations est deux fois supérieureau taux de croissance moyen du commerce mondial. De ce fait, le comportementdes importations et des exportations de marchandises a évolué différemmentselon les régions.

En Europe occidentale, l’effet monétaire a conduit à une croissance en valeur desimportations et des exportations des marchandises respectivement de 19% et17,5% s’établissant respectivement à 3178 et 3145 milliards de dollars. En volume,la croissance des exportations a été quasiment nulle. Quant aux importations, ellesont augmenté de 2%.

En matière de commerce des services, l'Europe occidentale a enregistré desprogressions importantes en affichant des taux de croissance de 18% et 19%respectivement à l’importation et à l’exportation, soit des niveaux plus élevésque la moyenne mondiale.

Ces performances ont permis aux pays de l'Europe occidentale de progresser dansle classement des principaux exportateurs et importateurs de services commerciaux,au détriment des pays d'Amérique et d'Asie.

L’Union Européenne à 15 membres a enregistré des taux de croissance des exportationset des importations des marchandises de 18% et 19% en 2003, contre 6% et 4% en2002. En volume, les exportations ont stagné, en 2003, alors que les importationsont crû de 1%. Pour leur part, les exportations et les importations de services ontprogressé de 18% chacune contre une hausse de 10% pour les premières et de 8%pour les secondes en 2002.

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Les principaux partenaires du Maroc au sein de cette zone ont enregistré desprogressions divergentes des échanges extérieurs. La France a vu ses importationsprogresser plus rapidement que ses exportations avec respectivement 19% et 5%pour s’établir à 390,5 et 386,7 milliards de dollars. En Allemagne, les importationset les exportations ont progressé presque au même taux avec respectivement23% et 22%. Elles se sont établies à 601,7 et 748,3 milliards de dollars. Les importationsde l’Italie ont progressé de 18% pour s’établir à 290,8 milliards de dollars. Quantaux exportations, elles se sont élevées à 292,1 milliards de dollar en hausse de 15%.Enfin, les exportations et les importations de l’Espagne ont progressé respectivementde 15% et 22% pour s’établir à 151,7 et 201 milliards de dollars.

En Grande-Bretagne, les exportations et les importations de marchandises ontprogressé respectivement de 9% et 13% s’établissant à 304,6 et 390,8 milliards dedollars en 2003. En matière de services, les recettes et les dépenses ont été del’ordre de 143,4 et 118,3 milliards de dollars, en hausses respectives de 11% et 13%.

Les économies en transition (PECO et Russie) ont, quant à elles, contribué activementaux performances des importations et des exportations mondiales des marchandises,avec des taux de progression respectifs de 27% et 28%. Ces évolutions ont profitéà tous les pays de la zone.

Ces pays ont été, également, dynamiques en matière de commerce des servicesen affichant des taux de progression de 17% et 16 %, en 2003, respectivementpour les importations et les exportations.

En Amérique du Nord, les Etats-Unis ont significativement contribué à la croissancedu commerce mondial en 2003. En raison, entre autres, de la dépréciation dudollar et d’une politique budgétaire expansionniste, les importations ont connuune hausse soutenue pour la troisième année consécutive, avec un taux de prèsde 9%. La croissance des exportations américaines s’est limitée à 4%. Le déficitcommercial américain des biens s’est aggravé davantage pour atteindre 579,3milliards de dollars US.

Cette tendance à l’aggravation du déficit, en 2003, a concerné, également, lecommerce des services du fait du rythme relativement plus soutenu de la croissancedes importations des services par les Etats-Unis d’Amérique que celui desexportations, soit 8% contre 5%.

Au Canada, les exportations et les importations des marchandises, exprimées endollar américain, ont crû de 8% chacune. L’essentiel des exportations de cepays est réalisé avec les Etats-Unis, bénéficiant ainsi de la croissance de lademande adressée au reste du monde. La balance commerciale canadiennea dégagé un excédent de 27,7 Milliards de dollars US. Quant aux exportations etimportations des services, elles ont progressé, respectivement, de 5% et 12%.

En Amérique latine, et malgré la persistance de la morosité économique, les importationset les exportations de marchandises ont connu, en 2003, des taux de croissance de 3% et9%. La croissance des exportations est due en grande partie à l'augmentation desventes à l’étranger des pays du MERCOSUR, en particulier celles du Brésil. En matièrede services, les rythmes de progression des importations et des exportations ont atteintrespectivement 4% et 7%.

En Asie, les importations et les exportations des marchandises ont crû respectivement de19% et 17%, en raison essentiellement de l’expansion économique et commerciale despays en développement de la région. Les recettes et dépenses des services, quant à elles,ont enregistré des progressions respectives de 8% et 7% en 2003 contre 7% et 4% en 2002.

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La Chine a contribué fortement aux performances de cette région. Ce pays a enregistrédes croissances respectives à l’importation et à l’exportation de biens de 40% et 35%.Défalquation faite de l’effet de la dépréciation du Yuan, ces performances demeurentimportantes et permettent à ce pays de gagner trois places dans le classement desprincipaux importateurs mondiaux de marchandises, en passant pour la premièrefois au troisième rang.

Les performances de l’économie chinoise ont concerné, également, les échangesextérieurs des services. En 2003, la Chine est devenue le principal exportateur deservices commerciaux parmi les pays en développement. Les exportations et lesimportations ont augmenté respectivement de 18% et 19% en 2003, poursuivant leurtrend haussier.

La reprise de l’économie japonaise a été fortement stimulée par les échangesextérieurs, notamment, avec les pays du voisinage. En effet, les importations et lesexportations de marchandises ont connu des taux de progression respectifs, en 2003,de près de 14% et 13% pour s’établir à 382,9 et 471,8 milliards de dollars. Au niveaudes échanges des services, ce pays a importé l’équivalent de 110,3 milliards de dollarset exporté 70,6 milliards en hausses respectives de 3% et 9%.

S’agissant de l’Afrique, les échanges de biens et de services demeurent généralementfaibles. Les exportations et les importations de marchandises ont avoisiné respectivement173 et 166 milliards de dollars, en hausse de 23% et 21%. Quant aux échanges des services,ils ont été de l’ordre de 39 milliards de dollars pour les recettes et 48 milliards pour lesdépenses, progressant respectivement de 21% et 16%.

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Synthèse

La bonne compagne agricole a soutenu la croissance de l’économie marocaine en2003. Il en a résulté une amélioration du taux d’activité notamment dans le secteuragricole sans pour autant permettre une réduction du taux de chômage.

En termes courants, la croissance économique a enregistré, en 2003, un taux de 5,2%au lieu de 3,8% une année auparavant. Cette évolution recouvre notamment uneprogression du PIB agricole de 9,8% quant au PIB non agricole, il a crû de 4,4%.

L’amélioration de l’activité économique a alimenté l’offre d’emplois. Le taux d’activités’est amélioré de 1,7 point passant de 50,7%, en 2002, à 51,9% en 2003. Malgré cela, letaux de chômage a enregistré une hausse de 0,3 point s’établissant à 11,9%.

La demande nationale a pour sa part enregistré une croissance inégalée sous l’effetd’une progression soutenue de la consommation publique et d’une progressionimportante des investissements.

La consommation finale, aussi bien des ménages que des administrations publiques,s’est améliorée de 5,2%. Cette évolution cache, tout de même, une croissancemoins vigoureuse de la consommation per capita.

Pour sa part, la formation brute du capital fixe (FBCF) a enregistré une hausse de prèsde 7,9%, relatant la reprise de confiance des opérateurs. A l’exception du secteurdes travaux publics qui a poursuivi son essoufflement, les autres secteurs ont été plusdynamiques.

Sur le plan des finances publiques, le Gouvernement a poursuivi une politique derigueur visant à contenir le déficit à des niveaux acceptables. Dans un environnementmarqué par une forte liquidité, la politique monétaire a poursuivi un double objectif :éponger les surliquidités et favoriser les conditions optimales de financement del’économie.

Dans ce cadre, le déficit budgétaire a été contenu à 3,6% du PIB en 2003 contre4,3% une année auparavant. Cette performance a été possible grâce, notamment,aux recettes de la privatisation de la régie des tabacs et à la progression des recettesfiscales, malgré la poursuite du démantèlement tarifaire avec l’Union Européenne.Hors recettes de privatisation, le déficit des finances publiques a grimpé à 5,2% du PIBen 2003 contre 4,4% en 2002.

L’équilibre externe a été marqué par une forte progression du déficit de la balancecommerciale sous l’effet de la hausse du déficit des marchandises au moment oùles recettes des services, notamment, les voyages et les transferts des MarocainsRésidant à l’Etranger (MRE) ont poursuivi leur ascension.

L’impact négatif de la faible progression des exportations des marchandises sur ledéficit commercial a été contenu grâce aux recettes des services, dont notammentles voyages, et aux transferts des Marocains Résidant à l’Etranger. L’excédent de labalance des voyages a permis de couvrir 60,4% du déficit des marchandises en 2003contre 52,3% en moyenne annuelle durant la période 1999-2002.

Dans ce cadre, le compte des transactions courantes s’est soldé par un excédentde près de 15,6 milliards de dirhams, représentant 3,7% du PIB. En revanche, le soldedu compte de capital et des opérations financières , a affiché un déficit de près de12,3 MdDh, en baisse de 13,4% relativement à 2002. Cette régression a pour origine,

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essentiellement, l’accroissement du déficit au titre des prêts privés et publics de 14,4%inhibant l’impact des recettes au titre de la privatisation de la Régie des tabacs.La balance des paiements a affiché un excédent de 15,8 MdDh contre 7 MdDhun an auparavant.

Les mesures de stabilisation ont permis de contenir l’inflation et de favoriser unedétente des taux d’intérêt. Dans ces conditions, la hausse des prix a été limitée à1,2% en 2003 contre 2,8% en 2002. Cette évolution recouvre d'une part une détenteau niveau des prix des produits alimentaires en raison de l’offre abondante deproduits agricoles et d'autre part, une maîtrise des prix des produits non agricolesimputable à la hausse modérée des prix à la production industrielle. Les indices desprix des produits agricoles et non agricoles ont évolué respectivement de 1,3% et 1,1%.

La dépréciation du dollar américain vis-à-vis des principales monnaies de règlementdes transactions externes marocaines n’a eu qu’un effet modéré sur le cours dudirham. Le taux de change effectif réel s’est légèrement déprécié de 0,6% alors quecelui nominal s’est apprécié de 0,5%.

Le dirham a connu une dépréciation vis-à-vis de l’euro donnant aux exportations unemarge de manœuvre en termes de compétitivité prix. Au contraire, il a enregistré uneappréciation vis-à-vis du dollar, ce qui a affecté les ventes libellées en cette devise,notamment, le phosphate. De même, il s’est inscrit en hausse par rapport à la livresterling, le yen et le dollar canadien affectant ainsi, les transactions commerciales etles flux financiers libellés en ces monnaies.

2.1. Offre nationale des biens et services : Accélération de la croissance

L’offre nationale des marchandises et services a connu une croissance au dessus de latendance des dernières années. L’amélioration de l’activité s’est traduite par uneprogression des créations d’emplois, notamment, dans les activités primaires et tertiaires.

2.1.1 Croissance du PIB : Des performances sectorielles mitigées

L’activité économique nationale a connu une accélération de la croissance au coursde l’année 2003. En termes courants, le produit intérieur brut a cru de 5,2% contre3,8%, en 2002, et 4,8% en moyenne annuelle durant la période 1999-2002.

15,0

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-15,01999 2000 2001 2002 2003

Evolution du taux de croissance du PIB aux prix courants

PIB total Activités primaires Activités secondaires Activités tertiaires

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En termes constants, la croissance du PIB a été plus prononcée évoluant de 5,2%,en 2003, contre 3,2% une année auparavant et 3,5% en moyenne annuelle entre1999 et 2002.

Une bonne partie du gain de croissance est attribuable à la hausse de la valeurajoutée du secteur agricole. Le PIB agricole ayant crû, en termes courants, de9,8% en 2003 contre 7,3% en moyenne annuelle entre 1999-2002. Cette hausseest beaucoup plus prononcée en termes constants. Elle s’est élevée à 18% en2003 contre 5,8% lors de la période 1999-2002.

La croissance du PIB non agricole en 2003 ne s’est pas écartée tant en termescourants que constant de la moyenne observée durant la période 1999-2002. Auxprix courants, elle a atteint 4,4% et aux prix constants, elle s’est stabilisée à 3,2%.

La croissance du secteur agricole est le fait d’une récolte exceptionnelle descéréales. Avec près de 80 millions de quintaux, ce secteur a réalisé une haussede la production de 51% durant la campagne 2002-2003, comparativement à lacampagne précédente.

Cette hausse a concerné, essentiellement, la production, du blé tendre, qui s’estétablie à près de 33,8 millions de quintaux, du blé dur, avec 17,7 millions de quintaux,et de l’orge qui a atteint 26,3 millions de quintaux. Ces trois cultures ont cru respectivementde 45,4%, 71,2%, et 57%.

La production des légumineuses a enregistré une faible baisse de 1,8% résultantessentiellement du recul des récoltes de lentilles et de poids chiche respectivementde 19,3% et 16,2%.

Les cultures sucrières ont cru globalement de 9,9% en 2003. Cette hausse estessentiellement dûe à la progression de la production de betterave de 14,8% aumoment où celle de la canne à sucre a reculé de 5,3%.

La production des cultures destinées à l’exportation, notamment, les primeurs et lesagrumes est globalement favorable. Les premiers ont connu une hausse de 16,9% etsont constitués essentiellement de pommes de terres en hausse de 5% et de tomatesen amélioration de 28,7%. Egalement, la production des agrumes s’est améliorée deprès de 15,1%. De même, la production d’olives a progressé de 82,3%.

30,0

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-20,01999 2000 2001 2002 2003

Evolution du taux de croissance du PIB aux prix constant

Activités primaires Activités tertiairesActivités secondaires

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D’un autre côté, l’activité relative à l’élevage a bénéficié d’une bonne pluviométrie,conjuguée au soutien des pouvoirs publics, ce qui a permis une amélioration de laproduction.

L’activité halieutique a connu une baisse pour la deuxième année consécutive.La régression de la production s’est établie à 4,5% en volume et 21,7% en valeur. Cetteévolution résulte essentiellement de la chute de 33,6% des prises de la pêche hauturièreen volume et de 37,2% en valeur.

Les céphalopodes, qui représentent plus de 80% des prises de la pêche hauturière, ontchuté de 36,1% en tonnage et de 42,3% en valeur. Celle des crevettes a chuté de 16,1%en volume et de 15,1% en valeur. Il est à noter que les productions de toutes les espècesde céphalopodes (poulpe, calamar, seiche et poisson blanc) ont chuté en 2003 aussibien en volume qu’en valeur.

S’agissant de la pêche côtière, les captures ont chuté de près de 3,1% en tonnage etde 13,7% en valeur. Cette régression est attribuable essentiellement à la chute desprises de céphalopodes et des sardines en baisse respectivement de 52,4% et 3,8% envolume. En valeur, la production des céphalopodes a reculé de 50,8% contre une haussede 3% pour les sardines.

Les autres activités (madrague, aquaculture, algue et corail), ont augmenté globalementde 28,9% en volume et de 11,2% en valeur, résultant essentiellement de la bonneperformance de la production des algues et de l’aquaculture en hausse respectivementde 46,2% et 3% en volume et de 39,9% et 8,7% en valeur.

En revanche, les productions de corail et des madragues, dont le thon rouge représente99%, ont chuté, dans l’ordre, de 42,1% et 25,9% en volume. En valeur, le Corail a bénéficiéd’une amélioration des cours ce qui a permis une hausse de la valeur de la productionde 10% contrairement à celle de la madrague dont la baisse a été contenue à 1,5%.

Malgré la hausse de la production de l’électricité hydraulique de 71% due à unepluviométrie abondante en 2003, le secteur énergétique a été marqué par les fortesimportations qui ont couvert 95,6% des besoins.

La consommation d’électricité a progressé de 8% en 2003. Quant à la valeur ajoutéedégagée par le secteur énergétique, elle a progressé de 3,3 sous l’impulsion de celle del’électricité en hausse de 8,8%. En revanche, la valeur ajoutée des activités liées auxcombustibles solides et au pétrole brut et raffiné et les dérivés du pétrole, a enregistré desbaisses respectives de 5,8% et 5%.

Sous l’effet de la baisse de la demande extérieure, notamment, celle portant sur lesphosphates, le secteur minier a connu une stagnation de la production. Cette baisse aaffecté le principal minerai produit et exporté de ce secteur.

En effet, la production des phosphates a affiché une baisse de 0,7%. Les exportationsde ces produits ont affiché un recul 1,1% en volume dans une conjoncture marquéepar la faiblesse du dollar entraînant une réduction plus prononcée des ventes àl’étranger de 12,1% en valeur. Il convient de noter que les exportations des autresminerais ont été affectées par le cours du dollar. La valeur ajoutée du secteur miniera connu une baisse de 9,3%.

Concernant les industries de transformation, la croissance s’est légèrement amélioréepuisqu’elle a dépassé le trend de la période 1998-2002, avec une progression de lavaleur ajoutée de près de 4%. Cette situation est globalement imputable à l’évolutionfavorable de toutes les industries à l’exception de celles chimiques et parachimiques.

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En effet, la valeur ajoutée des industries alimentaires a progressé de 3,8% sous l’impulsiondes trois branches de ce secteur. Les industries textiles et cuir ont connu une hausse dela valeur ajoutée de 0,6% seulement en raison de la stagnation de l’habillement.

La valeur ajoutée des industries mécaniques, métallurgiques, électriques et électroniquesa enregistré la plus forte hausse parmi les secteurs industriels avec 6,4%. Elle est dueen grande partie à celle des ouvrages en métaux en hausse de 10,5%, des produitsde l’industrie métallique de base de 6,9%, du matériel d’équipement mécaniquede 6,1% et des industries électriques et électroniques de 4,3%.

S’agissant des BTP, l’activité s’est améliorée au regard de la consommation du ciment qui aprogressé de près de 9,3%. La poursuite des programmes des logements sociaux et d’ouvra-ges d’infrastructures a permis à ce secteur de poursuivre ses bonnes performances. La valeurajoutée du secteur des BTP a progressé de 1,7% en 2003 soit un niveau inférieur à lamoyenne de 5,8% observée durant la période 1998-2002.

Les activités tertiaires ont enregistré une hausse de la valeur ajoutée de 4%. Cetteprogression est imputable à la contribution de toutes les activités à l’exception del’hébergement et la restauration en baisse de 1,2%. Les valeurs ajoutées dégagéespar les secteurs du commerce et celui du transport et communication se sont inscritesen hausses respectives de 5,7% et 4,1%. Ces taux étaient de l’ordre de 5,8% et 9,8%en moyenne annuelle entre 1999-2002.

En revanche et en raison des effets relatifs aux évènements du 16 mai 2003 et dela guerre en Irak, le secteur du tourisme a connu une conjoncture caractérisée,pour la deuxième année consécutive, par l’incertitude accusant ainsi une quasistagnation puisque les arrivées de touristes étrangers ont évolué de 0,07% et descroisiéristes de 1,8%.

2.1.2. Niveau d’emploi : Amélioration du taux d’activité

Le niveau d’emploi, mesuré par la population active occupée, s’est établi, en 2003,à plus de 9,2 millions en hausse de 4,6%. Durant la période 1999-2002, cet indicateura été de l’ordre de 9 millions d’actifs occupés en hausse annuelle moyenne de 1,2%.

La pluviométrie abondante a permis au secteur primaire d’occuper 44% de la popula-tion active en 2003. Les effectifs employés ont augmenté de 6,6% contre une baisseannuelle moyenne de l’ordre de 0,8% entre 1999-2002.

Le secteur secondaire a représenté 20% de la population active occupée en 2003.Les effectifs employés ont augmenté de 3,2% contre une hausse annuelle moyennede l’ordre de 1,3% entre 1999 et 2002. La progression du niveau d’emploi dans cesecteur est le résultat de l’amélioration de l’activité des secteurs énergétique etminier ainsi que l’industrie où les progressions ont été respectivement de 6,3% et 4,3%en 2003 contre des baisses annuelles moyennes de l’ordre de 3,3% et 0,2%. Les activitésliées au bâtiment et travaux publics ont amélioré leur offre d’emploi de 0,7%, en 2003,contre une progression annuelle moyenne de l’ordre de 4,9%.

La part de la population active occupée dans le secteur tertiaire a été de l’ordre de31% en 2003. Les effectifs employés ont progressé de 4,2% contre une hausse annuel-le moyenne de 4,8% entre 1999 et 2002.

L’administration a poursuivi sa politique restrictive de création d’emplois. Sa part dansle total de la population active occupée est passée de 6% en moyenne annuelle à5% en 2003. En termes d’évolution, elle a connu une baisse de 3,4% en 2003, contreune quasi-stagnation entre 1999-2002.

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Le nombre d’emplois créés en 2003 était de l’ordre de 426 456 postes, en haussede 92,3% relativement à l’année précédente. La création de nouveaux postesde travail a concerné la plupart des catégories socioprofessionnelles et pratiquementtous les secteurs d’activité économique, notamment l’agriculture où les emploiscréés ont été de l’ordre de 261 308 nouveaux emplois, les services avec 119 691emplois nouveaux et l’industrie avec 59 238 créations.

Il convient de noter qu’en raison des conditions climatiques favorables, uneamélioration sensible en matière du nombre d’emplois créés dans le secteuragricole a été multiplié par 5 en passant de 50 539 en 2002 à 261 308 en 2003.

Au niveau des services, le nombre de nouveaux emplois a atteint près de 120 000en 2003 contre 64 000 en 2002. Par contre, une régression de 46% relativement à2002 a été enregistrée au niveau du secteur secondaire soit 59 238 nouveauxemplois, en 2003, contre 110 025 en 2002.

L’amélioration de l’activité économique, s’est répercutée sur le taux d’activitéglobal qui a progressé de 1,2 points, en 2003, contre une hausse annuelle moyennese limitant à 0,3 point entre 1999-2002. Cet indicateur s’est établi à 51,9% contreune moyenne annuelle de 52,3%.

Quant au taux de chômage, il s’est établi globalement à 11,9%, en progressionde 0,3 point. La tendance moyenne de la période 1999-2002 est de l’ordre de12,9%. Les taux les plus élevés sont enregistrés au niveau des tranches d’âges de15 à 24 ans et de 25 à 34 ans avec respectivement 17,02% et 18,23%.

2.1.3. Productivité apparente du travail : Des performances mitigées

Le niveau de productivité apparente du travail, mesuré par le rapport de lavaleur ajoutée au niveau d’emploi, s’est établi pour l’ensemble des secteursindustriels à 114 392 dirhams par employé en 2003, en baisse de 6,9% relative-ment à l’année précédente. En terme de tendance moyenne, cet indicateur aété de l’ordre de 120 378 dirhams par employé en baisse annuelle moyenne deprès de 1% entre 1999-2002.

Le secteur de l’agroalimentaire a enregistré la plus forte baisse de la productivitéapparente du travail avec 17,5% en 2003, contre une régression annuelle moyennede 6,8%. Le niveau de productivité s’est stabilisé à 180 548 en 2003 contre 223 873dirhams en moyenne annuelle entre 1999-2002.

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Evolution du taux d'emploi et de la productivité du travail

Evolution du niveau d'emploi Evolution du taux d'activité Evolution du taux de chômage

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Le secteur du textile et cuir a connu la plus faible baisse de productivité apparente dutravail avec 1,4% en 2003. Ce secteur a également enregistré le niveau le plus bas parmiles autres secteurs industriels avec une productivité de 46 373 dirhams par employé.Durant la période 1999-2002, cet indicateur a progressé de 0,4% en moyenne annuelleet s’est établi à 46 027 dirhams par an.

La productivité du travail dans l’industrie chimique et parachimique a enregistré unebaisse de 5,6% pour s’établir à 204 307 dirhams en 2003. Ce ratio s’est établi à 202 174dirhams en moyenne annuelle et progressait de 1,2% par an entre 1999 et 2002.

Les industries mécaniques et métallurgiques ont enregistré une baisse de la productivitédu travail de 3,9%, s’établissant à 126 212 dirhams. En termes de tendance moyenne, cetindicateur s’est établi à 130 054 dirhams par an et a régressé de 1,9% en moyenneannuelle durant la période 1999-2002.

Le secteur des industries électriques et électroniques est le seul à avoir réalisé unecroissance de la productivité apparente du travail en 2003 avec 5,2% pour s’établir à102 329 dirhams. Au cours de la période 1999-2002, chaque employé de ce secteura dégagé, en moyenne, 103 734 dirhams. En termes d’évolution, ce ratio a régresséde 5,8% par an.

2.2. Demande nationale : Une progression inégalée

Aux prix courants, la demande intérieure a progressé de 6,3%, soit un rythme plusélevé de 1,3 points que celui de la période 1999-2002. En valeur, cet agrégat s’eststabilisé à 461,5 MdDh en 2003.

Aux prix constants, la croissance s’est établie à 7,2%, en 2003, contre 3,5% en moyenneannuelle durant la période 1999-2002. Le dynamisme des investissements et la croissancesoutenue de la consommation publique sont à la base de ces résultats. En 2003, ces deuxagrégats ont enregistré des hausses significatives dépassant les évolutions moyennes de lapériode 1999-2002.

2.2.1. Demande de consommation : Croissance soutenue de laconsommation publique

La demande nominale de consommation s’est établie, en 2003 à 362 MdDH, en crois-sance de 5,2% relativement à 2002. En termes constants, la croissance de la demandede consommation s’est limitée à 4,4%. Tant en termes nominal que réel, la consommationprivée a constitué plus de 75% de la demande de consommation.

La consommation publique a connu une forte croissance en 2003, en s’établissantà 88,1 MdDh, soit une évolution de 10,2% par rapport à 2002. Le niveau de laconsommation moyenne publique de la période 1999-2002 est de l’ordre de 72,4MdDh. Le taux d’évolution moyenne se chiffre à 6,6% par an entre 1999 et 2002.Aux prix constants, l’évolution de la consommation publique s’élève à 6,7% contreune tendance moyenne de 4,6%.

S’agissant de la consommation des ménages, elle a progressé de 3,7% en 2003 pours’établir à 274 MdDh, contre une progression moyenne de 4,9% par an durant lapériode 1999-2002 et une valeur moyenne de 248 MdDh par an.

Evaluée aux prix constants, la consommation des ménages s’est établie à 99 MdDh,enregistrant un taux de croissance identique à celui enregistré aux prix courants. En termes de tendance moyenne, elle a été de l’ordre de 91 MdDh, en hausse de3,6% par an entre 1999-2002.

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L’analyse de la consommation par habitant montre une croissance moins vigoureuse,aussi bien en termes courants (2,2%) que constants (2,1%) en 2003. Le niveau de cetindicateur s’est stabilisé à 9 101 Dhs en termes courants et à 3 297 Dhs en termes constants.Durant la période 1999-2002, cet indicateur a connu des hausses de 3,2% et 1,9%respectivement aux prix courants et constants.

Quant au revenu national brut disponible, il s’est amélioré de 5,9% en 2003, soit unrythme similaire à celui enregistré lors de la période 1999-2002 . Le niveau du revenudisponible s’est élevé à 451,4 MdDh en 2003 contre une moyenne annuelle de 393,2MdDh entre 1999-2002. La hausse annuelle moyenne est de l’ordre de 6%.

Par tête d’habitant, le revenu national brut a progressé de 4,2%, soit le même tauxde croissance que la tendance moyenne enregistrée entre 1999 et 2002. Cetindicateur a été de l’ordre de 15 000 dirhams, en 2003, contre une moyenne annuellede l’ordre de 13 575 dirhams entre 1999-2002. Au cours de cette période, cet agrégata progressé de 4,3% par an.

2.2.2. Demande d’investissement : Regain de confiance

La formation brute du capital fixe s’est améliorée suite à l’évolution positive desinvestissements en matériel et outillage et du bâtiment. En revanche, les investissementsrelevant du secteur des travaux publics ont poursuivi leur essoufflement.

Aux prix courants, la formation brute du capital fixe a progressé de 7,9% pour s’établirà 98,4 MdDh en 2003. Durant la période 1999-2002, la FBCF a cru de 3,7% par an. Savaleur moyenne s’est établie à 86 MdDh.

Aux prix constants, la FBCF montre une évolution plus vigoureuse avec une hausse de14,1% en 2003, s’établissant ainsi à 34,3 MdDh. La tendance moyenne était de 3,1%entre 1999 et 2002, pour une valeur d’investissements d’environ 28,2 MdDh par an.

La répartition de l’investissement, aux prix courants, par secteur montre une forteprogression des achats de matériels et outillage de 14,9% en 2003, contre une hausseannuelle moyenne de 1,9% entre 1999-2002. La valeur des investissements dans cedomaine s’est élevée à 52,5 MdDh contre 43 MdDh en moyenne annuelle durant lapériode 1999-2002.

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-81999 2000 2001 2002 2003

Evolution de la demande intérieure aux prix courants en %

Consomation des ménage Consomation publique Investissement

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Le secteur du bâtiment a drainé 26,4 MdDh d’investissements en 2003 en hausse de5,8%. La tendance moyenne atteint une valeur de 23,8 MdDh avec une haussede 4% par an.

Contrairement à la tendance moyenne de la période 1999-2002, les investissementsdans le secteur des travaux publics ont connu un essoufflement. Ils ont baissé de 6,8%après le recul enregistré en 2002 de 1,8%. Leur croissance annuelle moyenne est de10,1% entre 1999 et 2002.

Les autres domaines ont vu leur taux de croissance des investissements décélérerpour s’établir à 2,8% en 2003 contre une hausse moyenne de 3,7% par an au coursde la période 1999-2002. La valeur des investissements qui sont consentis a été del’ordre de 4,1 MdDh en 2003, contre 3,8 MdDh en moyenne annuelle.

2.3. Politique économique et stabilité du cadre macroéconomique :Maîtrise des fondamentaux

Le cadre macroéconomique a connu une stabilité favorisée par la maîtrise du déficitbudgétaire et du taux d’inflation. Les effets négatifs du déficit commercial sur lecompte courant ont été contenus grâce à l’excédent de la balance des voyages etaux transferts des résidents marocains à l’étranger. Ces différents déterminants ontpermis de contenir les variations du taux de change et de garantir une stabilité relativedu taux de change effectif réel.

2.3.1. Politique budgétaire : Augmentation soutenue des recettes ordinaires

L’exécution de la loi de finances 2003 s’est soldée par une baisse du déficit budgétairequi s’est établi à près de 3,6% du PIB contre 4,3% un an auparavant. Ce reculs’explique par l’effet conjugué de l’importance des recettes de privatisation etl’amélioration des recettes fiscales. Hors recettes de privatisation, le déficit s’estétabli à 5,2% contre 4,4% une année auparavant.

Les recettes ordinaires hors TVA se sont chiffrées à près de 97,8 MdDh, en hausse de 10,7%.Les recettes fiscales se sont établies à près de 83,3 MdDh enregistrant une hausse de 3,5%due notamment à l’accroissement du produit des impôts directs, indirects et des droitsd’enregistrement et de timbre. Quant aux droits de douanes, ils ont baissé pour laseconde année consécutive suite à la poursuite du démantèlement tarifaire.

L’accroissement des recettes fiscales directes de 9,4% est le résultat notamment,d’une amélioration du produit de l’IS et de l’IGR respectivement de 12,5% et de 7,9%.La hausse des impôts indirects de 3,8% intervient suite à la progression des recettes dela TVA de 8,9% (7,7% pour la TVA intérieure et 9,9% pour celle relative aux importations).La taxe intérieure de consommation a reculé de 1,5% sous l’effet de la baisse duproduit de la TIC sur les tabacs de 7,8% au moment où celle sur les produits énergétiques a progressé de 1,5%. Les recettes au titre des droits d’enregistrementet de timbre ont crû de 6%.

En ce qui concerne les recettes relatives aux droits d’importation, elles ont connu unrecul de près de 12,8% en raison de la poursuite du processus du démantèlementtarifaire dans le cadre des accords de libre-échange en vigueur, notamment,l’accord d’association entre le Maroc et l'Union Européenne.

En revanche, les recettes non fiscales, hors privatisation, ont affiché une améliorationen passant de près de 7,2 à 8,1 MdDh, soit une hausse de 12,6%. Si on y ajoute lesproduits de privatisation, les recettes non fiscales passent de près de 7,8 à 14,5MdDh, soit une croissance de 83,9% résultant essentiellement de la privatisation dela Régie des tabacs.

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S’agissant des dépenses ordinaires, elles sont passées de près de 88,8 MdDh à 96,1MdDh, soit une hausse de près de 8,2%. Cette hausse provient de la progression desdépenses du personnel de 11% sous l’effet des mesures prises dans le cadre du dialoguesocial, des dépenses au titre des "autres biens et services" de 8,6% et des charges dela compensation de 23,1%.

Les dépenses au titre des intérêts de la dette publique ont accusé une baisse de 2,1%sous l’effet de la chute de plus de 31% des intérêts de la dette extérieure, qui a plusque compensé la hausse de 7,3% enregistrée par les intérêts de la dette intérieure.

Les investissements publics, quant à eux, ont accusé une nouvelle baisse moinsprononcée que celle enregistrée en 2002. Elle est de l’ordre de 2,1% contre 5,6%.

2.3.2. Maîtrise du déficit budgétaire et risque d’aggravation du déficitcommercial

En matière de déficit budgétaire, l’excès des dépenses totales sur les recettes totales s’esttraduit par un solde négatif de 15,5 MdDh en 2003, en baisse de 9,3%, et ce, après avoirenregistré une hausse de 69,8% en 2002. Le ratio du déficit budgétaire relativement auPIB a été ramené de 4,3% en 2002 à 3,6% en 2003.

Le solde ordinaire montre une amélioration relative de l’équilibre des finances publiquesen 2003. L’excédent des recettes sur les dépenses ordinaires s’est traduit par un soldepositif de l’ordre de 1,7 MdDh, représentant 0,4% du PIB contre un déficit de 453 MDH en2002. En 2001, cet indicateur a affiché un surplus d’environ 19 MdDh résultant d’une forteprogression des recettes ordinaires largement supérieure à celle des dépenses. Sa partdans le PIB était de l’ordre de 4,9%

Le déficit hors privatisation s’est élevé à 21,8 MdDh en 2003 en hausse de 23,2%. Cetindicateur affichait une valeur négative de 17,6 MdDh en 2002 en baisse de 47,2%relativement à 2001. La part du déficit hors privatisation dans le PIB est passée de 8,7%en 2001 à 4,4% en 2002 avant de progresser à 5,1% en 2003.

Par ailleurs, si l’on exclut les dépenses de la dette publique des dépenses totales, il enrésulte un solde positif en nette amélioration. En effet, l’excédent s’établit à 1,6 MdDh en2003 contre 361 MDH en 2002. Sa part dans le PIB est de l’ordre de 0,4%.

Il convient de souligner que compte tenu de la réduction des arriérés de paiement de 2,1MdDh en 2003, les besoins de financement se sont établis à 17,6 MdDh.

La couverture des besoins de financement et du flux net négatif au titre des financementsextérieurs a été assurée notamment par la mobilisation de ressources internes pour unmontant de 26,3 MdDh en 2003, contre 28,7 MdDh en 2001 et 28,5 MdDh en 2002.

En matière d’équilibre externe, le solde courant a enregistré un excédent de 15,2 MdDh,en 2003, en baisse de 6,4% par rapport à 2002. Ce surplus s’est établi à près de 7 MdDhen moyenne annuelle entre 1999 et 2002. Il a subi, essentiellement, l’effet combiné de ladétérioration du déficit de la balance commerciale et de l’amélioration des transfertset du solde de la balance des services.

Les échanges de marchandises ont dégagé un déficit de 41,5 MdDh, en hausse de23%. Ce solde a été contenu à 31,6 MdDh en moyenne annuelle entre 1999 et 2002et a progressé de 13,8% par an.

A l’opposé des marchandises, les échanges de services ont généré un excédent de25 MdDh en 2003, en hausse de 16,8% relativement à l’année 2002. La rubrique voyagesdemeure la principale source de cet excédent avec une hausse de 5,7% en 2003,atteignant ainsi le plus haut niveau durant les cinq dernières années.

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Relativement à la balance commerciale des marchandises, l'excédent du comptedes services a couvert 60,4% du déficit des échanges extérieurs de marchandises en2003 contre 52,3% en moyenne annuelle au cours de la période 1999-2002.

Le déficit des revenus a poursuivi sa tendance baissière. Il s’est établi à 7,6 MdDhen 2003, en régression de 7,1%. Sa valeur moyenne s’est établie 9,9 MdDh enbaisse de 5,3%.

Par contre, les transferts privés, dont notamment ceux des Marocains Résidant àl’Etranger, ont engendré un solde excédentaire de 39,2 MdDh en hausse de 6,9%. Enterme de tendance moyenne, ce surplus a été de l’ordre de 31,1 MdDh en progressionde 22,9% par an.

Le solde de cette rubrique a contribué à éponger la totalité des soldes déficitaires dela balance du compte courant qui se sont élevés à 24 MdDh, en 2003, contre près de24,2 MdDh en moyenne annuelle entre 1999-2002.

Le compte capital et opérations financières s’est soldé par un déficit de 12,3 MdDhen baisse de 13,4%. Sa tendance moyenne dégage un déficit de 7,7 MdDh en hausseannuelle moyenne de 60,5%. Ce compte a subit, essentiellement, les effets desévolutions des investissements directs étrangers (IDE) et des prêts privés et publics.

En effet, les recettes des IDE ont été multipliées par 4, sous l’effet de la privatisationde la Régie des tabacs. Le surplus s’est établi à 22 MdDh en hausse de 342% contreun excédent de l’ordre de 13,3 MdDh en moyenne annuelle en hausse de 177,9%par an.

Les prêts privés et publics ont marqué une tendance au remboursement plus accentuéeque celle des prêts. Les paiements nets au titre des prêts privés ont atteint 18,6 MdDhen hausse de 14,4% en 2003. La moyenne des remboursements nets de la période1999-2002 s’élève à 5,4 MdDh en progression de 159,3%.

Les dépenses au titre de remboursement de la dette extérieure publique ont atteintprès de 17,7 MdDh alors que les nouveaux prêts n’ont pas dépassé 8 MdDh. Leremboursement net s’est élevé à 9,7MdDh. Sa tendance moyenne, au cours de lapériode 1999-2002 est de l’ordre de 8,8 MdDh en progression de 42,4% par an.

La balance des paiements s’est inscrite en position excédentaire de 15,8 MdDh contre7,2 MdDh une année auparavant, soit une hausse de 125%. En terme de tendancemoyenne, ce solde était de l’ordre de 15,5 MdDh entre 1999 et 2002.

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-1001999 2000 2001 2002 2003

Solde des marchandises Solde des services Solde des revenus

Evolution des principaux soldes du compte courant en %

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2.3.3. Politique monétaire : Des mesures soutenues pour favoriser le financement de l’économie

Au titre de l’année 2003, les agrégats monétaires ont enregistré une croissance ayanttouché l’ensemble des composantes de la masse monétaire.

Ainsi, l'agrégat M3, qui représente la masse monétaire au sens large, a connu uneprogression de 8,7%, recouvrant une hausse des placements à vue et à termerespectivement de 11% et 4,8%.

L’agrégat M1 de la masse monétaire a progressé de près de 9,6%. La monnaiefiduciaire a connu une augmentation de 7,7% et celle scripturale a connu unecroissance plus rapide de 10,5%. En ce qui concerne l’agrégat M2 (les placements àvue + M1), il s’est également accru de 9,8% au lieu de 9% un an auparavant.

Les placements liquides, ont accusé une baisse de 8,7%, recouvrant une régressiondes titres émis par les bons de trésor et les autres titres de créance négociables et destitres émis par les OPCVM obligataires respectivement de 7,8% et 11%. En revanche,les titres émis par les OPCVM actions et diversifiés ont augmenté de 40,5%.

Concernant les contreparties de la masse monétaire, les avoirs extérieurs nets se sontaméliorés de près de 15,1% en liaison avec l’encaissement des recettes de la cession de80% du capital de la Régie des tabacs et le maintien à un niveau élevé des recettes devoyages et des transferts des Marocains Résidant à l’Etranger. Quant aux concours àl’économie, ils ont également progressé de 8,7%.

L’excédent de liquidité intervenu à partir du mois de juillet 2003 n’a pas pu êtrecorrigé par les seuls mécanismes du marché. Le taux de liquidité de l’économie,correspondant au rapport entre l’agrégat M3 et le PIB aux prix courants, a atteint87,5% en hausse de 2,2 points par rapport à 2002.

Pour faire face à cette surliquidité, les autorités monétaires ont relevé, le taux de laréserve monétaire de 14% à 16,5% avec une augmentation du taux de rémunérationdes avoirs constitués à cet effet de 0,50% à 0,75%. Elles ont également recouruaux opérations de reprise de liquidités dont le taux de rémunération a été relevé de75 points de base pour le porter à 3,25%. Par ailleurs, la Banque centrale a introduit,à partir du 16 octobre 2003, les swaps de change de dirhams/devises avec les banques.

Ces actions de régulation des liquidités ont permis de contenir la baisse des tauxmoyens pondérés du marché interbancaire. Ces derniers ont fléchi, passant de3,41% en moyenne durant les sept premiers mois précédant le déclenchement de lasurliquidité à 2,80% au mois d’août avant de revenir à 3,15% en décembre 2003.

La distribution des crédits par les banques a, quant à elle, été marquée par une forteprogression, en 2003, relativement à l’année précédente. Ainsi, les crédits émanant desbanques commerciales se sont établis à près de 231,3 MdDh, avec une progression deprès de 7,9% contre 3,5%. L’essentiel de la hausse a profité à l’équipement et àl’immobilier dont l’encours s’est amélioré respectivement de 13% et 12,4%.

Les crédits à la consommation ont progressé de 6,3%. Cette progression est le faitaussi bien des crédits directs à la consommation que des concours accordés auxsociétés de crédit à la consommation. Pour leur part, les créances diverses sur laclientèle et les créances en souffrance ont évolué respectivement de 13,7% et 8,2%.Pour sa part, l’encours des comptes débiteurs et des crédits de trésorerie s’est inscriten baisse de 1,2%.

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Enfin, les crédits accordés par les sociétés de financement se sont élevés à 36,3MdDh en augmentation de 4% en 2003 contre une progression de 9,3% en 2002. Ceralentissement de la croissance du concours des sociétés de financement est lié à lastabilisation du rythme de croissance des crédits distribués par les sociétés de crédità la consommation à un rythme presque similaire à celui de 2002, à la décélérationdes facilités des sociétés de crédit bail et à la régression des interventions des autrescatégories de sociétés de financement.

Au niveau du marché boursier, l’activité a maintenu globalement une tendancehaussière en 2003 à l’exception des mois de mars et de juillet où les indices avaientenregistré des baisses. Dans ce cadre, le MASI et le MADEX (deux nouveaux indicateursde performance mis en place en 2002) ont enregistré respectivement des hausses de24% et de 41,7%. De même, le volume des transactions boursières a été multiplié pardeux fois et demi, passant ainsi de 21,3 MdDh à 53,7 MdDh.

2.3.4. Maîtrise du niveau d’inflation

Les mesures de stabilisation ont permis de contenir l’inflation à un niveau inférieur àcelui enregistré en 2002. La croissance de l'indice du coût de la vie, est passée de2,8% en 2002 à 1,2% en 2003.

La maîtrise du niveau d’inflation est imputable d’une part à la baisse des prix desproduits alimentaires, qui ont bénéficié de l’accroissement de l’offre agricole, etd’autre part à une hausse modérée des prix à la production industrielle.

L’indice des prix des produits alimentaires a progressé de 1,3% en 2003 contre 2,2%une année auparavant. Les plus fortes hausses ont été enregistrées au niveau descorps gras avec une augmentation de l’indice de 6,9% contre 0,1% en 2002 et desviandes avec 3,8% contre 3,3%.

L’indice des prix des céréales et produits dérivés a reculé de 0,1% en 2003 au lieud’une hausse de 0,3% une année auparavant. Egalement, les fruits frais ont vu leurindice décliner de 3,2% contre une hausse de 11,1% en 2002. Quant à l’indice desproduits laitiers et œufs, il a progressé de 1,5% contre 0,3%.

Par ailleurs, l’indice des produits non alimentaire a progressé de 1,1% en 2003 contre1,1% en 2002. Les loisirs et cultures ont enregistré le taux de croissance le plus élevéavec 2% contre 2,9%. Les soins médicaux, l’habitation et l’habillement ont progressérespectivement de 1,8%, 1,2% et 0,8% en 2003. Les indices des prix des équipementsménagers et des transports et communications sont restés presque stables avec deshausses respectives de 0,4% et 0,2% en 2003.

10

5

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-5

-10

-151999 2000 2001 2002 2003

Idice du coût de la vie (base 100 : 1989) Indice des prix à la production indstrielle (base 100 : 1997)

Evolution du taux d'inflation

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En ce qui concerne l’indice des prix à la production industrielle, il a connu uneprogression de 1,3% reprenant ainsi sa croissance après la baisse de 1,2% en 2002.

Les plus fortes hausses ont été enregistrées, en 2003, au niveau de la fabrication desmeubles et industries diverses, des produits de cokéfaction et de raffinage qui ontévolué de 4,2% et 3%. Les produits de la métallurgie et des industries alimentaires ontégalement connu des progressions de l’ordre de 2,9% et 2,1%.

Les industries du tabac, le travail du bois, l’édition et l’imprimerie, les minéraux nonmétalliques, les machines et appareils électriques, les équipements pour radio, télévisionet communication et les instruments d’optique et d’horlogerie ont connu, par ailleurs,une stabilité des prix à la production.

Par contre, les indices des branches du textile, du cuir et chaussures en cuir, du papieret carton, du caoutchouc et plastique et des machines d’équipement se sont inscritsdans de légères baisses variant de -2,1 points pour les industrie du papier et carton etde -0,3 points pour la fabrication de machines et équipement.

En ce qui concerne les industries extractives, leur indice des prix de la production aconnu une légère baisse de 0,6% en 2003, contre une quasi stagnation en moyenneannuelle entre 1999-2002. La baisse de 4,1% de l’indice des prix de l’extraction desminéraux métalliques a largement contribué à cette évolution, épongeant la haussede 3,2% enregistrée par celui de l’extraction des hydrocarbures.

Quant à l’indice de production et de distribution d’électricité, de gaz et d’eau, ila augmenté de 2,2% en 2003. Lors de la période 1999-2002, il a baissé de 2,2% enmoyenne annuelle. L’indice de la production et de distribution d’électricité et degaz a stagné. Quant à celui du captage, du traitement et de distribution d’eaua augmenté de 5,1%.

2.3.5. Taux de change : Impact modéré de la dépréciation du dollar

Le taux de change du dirham a subi les effets de l’évolution des principales monnaiesconstituant le panier de référence du dirham, dont notamment, l’appréciation del’euro par rapport au dollar américain.

La maîtrise de l’inflation et des équilibres fondamentaux a permis de contenir leseffets des variations du dollar et de l’euro sur le taux de change effectif réel, qui s’estdéprécié de 0,6% en 2003 après avoir connu une quasi stabilité en 2002.

Par ailleurs, le taux de change effectif nominal a enregistré une appréciation de 0,5%en 2003, après avoir été quasi stable en 2002. Durant la période 1999-2002, ce tauxest passé d’une appréciation de 0,2% en 1999 à une dépréciation de 3,6% en 2001.

1999 2000 2001 2002 2003

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Evolution du taux de change effectif nominal et réel

Taux de change effectif nominal Taux de change effectif réel

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L’effet de dépréciation du dollar semble être la principale raison à la base des légèresvariations des taux de change effectif réel et nominal. En effet, le dollar a étémarqué, en 2003, par une dépréciation vis-à-vis des principales devises de règlementdes transactions marocaines avec l’étrangères, notamment l’euro.

Taux de change moyen annuel du dirham par rapport au dollar(Unité de monnaie nationale par dollar US)

1999 2000 2001 2002 2003 Evolution 2003

Euro 0,937 1,082 1,116 1,059 0,884 -16,53

Livre sterling 0,618 0,66 0,694 0,666 0,612 -8,11

Yen 113,9 107,8 121,5 125,4 115,9 -7,58

Dollar canadien 1,486 1,485 1,549 1,569 1,401 -10,71

Source : Statistiques financières internationales – septembre 2004

Ainsi, le taux de change nominal moyen du dollar s’est déprécié de 16,53% parrapport à l’euro en 2003. Il s’est échangé à 0,884 euros en 2003 contre 1,059 euros en2002. Vis-à-vis de la livre sterling, le dollar a perdu 8,11% de sa cote annuelle moyennes’établissant à 0,612 livres contre 0,666 en 2002.

Le cours de change nominal du dollar s’est établi à 115,9 yens en 2003 contre125,4 yens en 2002, marquant une dépréciation de 7,58%. La dépréciation du dollaraméricain vis-à-vis de la monnaie canadienne s’est chiffrée à 10,71%. Il s’estnégocié à 1,401 dollar canadien en moyenne annuelle en 2003 contre 1,569 uneannée auparavant.

Taux de change annuel moyen du dirham par rapport aux principales devises1999 2000 2001 2002 2003 Evol 2003

Dollar américain 9,803 10,627 11,303 11,021 9,5741 5,11

Euro 10,454 9,795 10,108 10,390 10,814 -3,92

Livre sterling 15,865 16,080 16,262 16,525 15,633 5,71

Yen 8,654 9,866 9,302 8,799 8,263 6,49

Dollar canadien 6,614 7,153 7,301 7,019 6,833 2,72

Source : Bank Al-Maghrib

Evolution des cours des principales devises par rapport au dollars

1,80

1,60

1,40

1,20

1,00

-0,80

-0,60

-0,40

-0,20

-1999 2000 2001 2002 2003

Euro 100 Yen Livre sterling/Dollars

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Cette dépréciation du dollar vis-à-vis de la plupart des devises, a eu un impact inégalsur les cours de change bilatéraux du dirham en 2003. Ainsi, le cours annuel moyendu dirham a connu une dépréciation de 3,92% par rapport à l'euro favorisant ainsi lesexportations vers cette zone et permettant de modérer les effets du démantèlementtarifaire sur la production locale.

Vis-à-vis du dollar, le dirham s’est apprécié de 15,11%. Cette tendance a affecté,entre autres, la contre valeur en dirham des ventes des phosphates dont les contratssont généralement libellés en dollars. Toutefois, il convient de souligner que le stockde la dette et les flux financiers libellés en dollar, notamment ceux liés au service dela dette ont été avantagés par la dépréciation du dollar.

Par rapport à la livre sterling, la valeur du dirham s’est appréciée de 5,71%. Les ventesà ce pays, constituées à hauteur de 63% de vêtements confectionnés et de 19%d’articles de bonneterie ont été affectées négativement par cette appréciation.

L’appréciation du dirham vis-à-vis du yen japonais s’est établie à 6,49% en 2003 affectantnégativement les exportations vers ce pays, constitués essentiellement de crustacésmollusques et coquillages. Les ventes de ces produits représentent 76% des expéditionsvers le Japon. Elles ont chuté de 50,1% en volume et de 53,5% en valeur. Les exportationsde poissons, qui détiennent 4% des ventes sur le marché nippon, ont baissé de 12,5% envaleur et de 26,1% en volume. Pour leur part, les expéditions de demi produits divers,totalisant 9% des achats du Japon au Maroc, ont progressé de 117,2% alors que leurvolume a été multiplié par 78.

Enfin, le dirham s’est apprécié par rapport au dollar canadien de 2,72%, ce qui aaffecté les transactions commerciales et les flux financiers libellés en cette monnaie.Les agrumes représentent, à eux seuls 57% des expéditions des marchandises vers cepays. La hausse des ventes de ces produits (3,8%)

10,0

5,0

0,0

-5,0

-10,0

-15,01999 2000 2001 2002 2003

Dollars américain Euro

Evolution du cours du dirhams par rapport au dollars et à l'euro

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Synthèse

En 2003, les échanges commerciaux des biens et services se sont établis à 299 MdDh,soit une progression de 2,7% par rapport à 2002. La baisse du rythme de croissance dela valeur globale des échanges est attribuable tant aux échanges des marchandisesque des services.

La valeur globale des échanges de marchandises s’est établie à 219,9 MdDh.Abstraction faite des transactions au titre de l’admission temporaire sans paiement, lavaleur globale des échanges se chiffre à 169 MdDh. La valeur globale des échangesde services s’est établie à 79,7 MdDh.

L’ouverture de l’économie marocaine, exprimée par le ratio de la valeur globale deséchanges des biens et services au Produit Intérieur Brut (PIB), se chiffre, en 2003 à71,6%. Le taux d’ouverture des marchandises s’élève à 113%. La distribution sectoriellede ce taux présente des disparités importantes. Le taux d’ouverture des services,calculé par référence au PIB des activités tertiaires, ne dépasse pas 35,6% en 2003.

La structure déséquilibrée des échanges globaux a abouti à un déficit commercialde 27MdDh. Pour les marchandises, il s’est établi à 52 MdDh. Au niveau sectoriel, leséchanges commerciaux des produits textile et cuir ont dégagé un excédent de 9,3MdDh, soit une contribution à hauteur de 53,4% aux positions excédentaires de labalance commerciale contrairement au secteur des industries mécaniques et métal-lurgiques qui a dégagé un déficit d’environ 29,3 MdDh en 2003, soit 42% du cumul dessecteurs déficitaires. Avec l’Europe, le Maroc a cumulé 27,8 MdDh du déficit en 2003.

Le déficit des échanges des biens a été largement compensé par l’évolution positivede l’excédent des services. Cet excédent permet de compenser 60% du déficit desmarchandises. Les services continuent, par ailleurs, de bénéficier de l’apport desrecettes de voyages qui ont drainé un excédent de plus de 25,1 MdDh.

Les exportations globales des biens et services couvrent 83% des importations en 2003.Pour les marchandises, le taux de couverture a atteint 61,6% contre 66% en 2002. Si l’onexclut les échanges en admission temporaire sans paiement, ce taux ne dépasse pas45,5%. Seule l’Océanie présente un taux de couverture dépassant 100%. Il est à noterque les échanges avec cette zone demeurent marginaux.

Pour les services, les performances des secteurs du tourisme et de la communicationont largement compensé les contre performances des autres secteurs. Les recettesdes services couvrent 191,6% des dépenses, en progression de 10,9 points parrapport à 2002.

Les termes de l’échange, exprimés par le rapport des indices des valeurs moyennesà l’exportation et à l’importation ont connu une amélioration induite principalementpar l’appréciation de l’Euro et les effets de démantèlement tarifaire. Ce ratio aatteint 109 en 2003 contre 98 en 2002. Cette hausse a concerné notamment leséchanges avec l’Europe. L’indice des termes de l’échange avec cette région aatteint 153 points contre une moyenne annuelle de 110 durant la période 1999-2002.

En ce qui concerne l’évolution des exportations et de la compétitivité externe, ilconvient de signaler la décélération de la croissance des exportations en 2003,et la perte d’attractivité des activités de l’exportation relativement aux ventessur le marché local.

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Le taux d’exportation de l’économie marocaine, exprimé par le ratio des exportationsdes biens et services au PIB s’est chiffré en 2003, à 32,6% en baisse de 1,2 points parrapport à 2002. Ce fléchissement est tributaire d'une augmentation relativement plusimportante du Produit Intérieur Brut (5,2%) que celle des exportations (1,4%).

Le taux d’exportation des marchandises a régressé de 3,6 points par rapport à 2002pour s’établir à 43,2%. Le taux des exportations des services s’élève à 23,4% contre22,6% en 2002. Ces tendances moyennes dissimulent des disparités sectoriellesimportantes.

L’offre à l’exportation demeure concentrée sur un nombre limité de produits. Sur labase de la classification du Système Harmonisé à 10 chiffres, 22 produits assurent 50%de la valeur globale des exportations. Sur les 5105 produits exportés par le Maroc,près de 2550 produits ne totalisent que 0,1% du total des exportations. En matière desservices, le tourisme s’accapare plus de 59% du total des recettes au titre desexportations de services.

En valeur, les exportations des biens et services se sont établies à plus de 136 MdDh.La progression des exportations des biens et services s’est nettement ralentie, en 2003,en se chiffrant à 1,4%.

Les exportations des marchandises ont baissé de 2,9% pour s’établir à près de 83,9MdDh. Elles demeurent dominées à raison de 65% par les produits textiles et cuir, lesproduits chimiques et para chimiques et les produits électriques et électroniques. Lesréexportations en suite d’importations en ATSP représentent 37% des exportationsglobales, avec plus de 31 MdDh. Les produits textiles et cuir et les produits électriqueset électroniques sont les secteurs les plus concernés par ce régime. Ils interviennentrespectivement pour 70% et 25% des réexportations en ATSP.

Pour les services, les recettes ont contribué pour 24% dans les recettes globales dela balance des paiements avec une valeur de plus de 52,4 MdDh en 2003. Cesperformances sont le fait principalement du secteur de tourisme.

Par référence aux marchés extérieurs, le ratio compétitivité-prix à l’exportation s’estélevé à 0,95 au lieu de 1,01 en 2002. Cette perte d’attractivité des ventes à l’étrangerest due essentiellement à la baisse plus prononcée des principales valeurs moyennesdes produits exportés combinés à la hausse des prix de vente sur le marché local.

Le Maroc a exporté ses produits vers 169 pays en 2003 contre une moyenne de 154 paysentre 1999 et 2002. Cependant cette amélioration de la diversification géographiques’est accompagnée d’un renforcement de la concentration des exportations. Deuxpays absorbent la moitié des exportations marocaines et 85 pays n’absorbent que0,4% du total des exportations en 2003.

En ce qui concerne l’évolution des importations et de la compétitivité de laproduction locale, il convient de noter que le taux de pénétration de l’économiemarocaine par les importations n’a pas connu d’évolution notable en 2003. Lesimportations assurent presque la moitié de la demande locale. Le taux d’engagement,exprimé par le ratio du solde commercial et de l’absorption est passé de 76%, en2002, à 74% en 2003, exprimant ainsi une légère dépression de la contrainteextérieure. Cette évolution est le fait principalement de l’amélioration de lacroissance de l’offre locale.

En valeur, les importations des biens et services se sont établies à plus de 163 MdDh en 2003en croissance de 3,8% contre 5,5% en 2002. Cette décélération est liée exclusivement àla régression des dépenses des services qui se sont élevées à 27,3 MdDh en 2003.

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Les importations des marchandises quant à elles, ont progressé de 4%. Les importationsen admission temporaire sans paiement représentent 15% des importations globalesavec une valeur de plus de 19,8MdDh en 2003.

Le ratio de compétitivité-prix de la production locale, exprimé par le rapport del’indice des valeurs moyennes à l’importation à l’indice des prix de la productionindustrielle, s’est détérioré de 10 points pour atteindre 88 en 2003. Cette perte decompétitivité de la production locale est tributaire d'une évolution contrastée des prixà l’importation et à la production locale. Les premiers ont régressé de près de 9 pointsalors que les seconds ont progressé de 1,4 points.

En matière de dépendance des provenances, le Maroc a diversifié ses fournisseurs enimportant ses produits de 164 pays en 2003 contre une moyenne de 153 pays entre1999 et 2002. Moins de 6 pays assurent 50% de la valeur globale des importations duMaroc et 82 fournisseurs ne totalisent que 0,4% du total des importations.

3.1. Balance commerciale et compétitivité globale

Le rythme de progression de la valeur globale des échanges des marchandises etservices a connu en 2003 une importante baisse relativement au taux moyen decroissance des cinq dernières années. Ce fait, combiné à une croissance du PIBsupérieure à la tendance de la dernière année, a induit une baisse du taux d’ouverturede l’économie marocaine, exprimé par le ratio de la valeur des échanges des bienset services au PIB.

Le déficit commercial des marchandises et services s’est creusé en 2003 sous l’effetde l’aggravation du déficit des marchandises. Le taux de couverture globale desmarchandises et services s’élève à 83% en 2003 en baisse de 2,7 points. Cette baisseest le résultat d’une hausse relativement plus importante des importations desmarchandises et services que celle des exportations.

Les termes de l’échange, exprimés par le rapport des indices des valeurs moyennesà l’importation et à l’exportation ont connu une amélioration favorisée par l’appréciationde l’Euro et le démantèlement tarifaire avec l’Union européenne.

3.1.1. Valeur globale des échanges : Baisse des rythmes de croissancedes marchandises et des services

La valeur globale des échanges extérieurs des biens et services s’est établie à 299 MdDhen 2003, soit une progression de 2,7% par rapport à 2002. Cette progression demeureen deçà de la tendance moyenne des cinq dernières années marquée par unecroissance soutenue de près de 8,5%.

La baisse du rythme de croissance de la valeur globale des échanges est attribuabletant aux échanges des marchandises que des services. Leurs taux de progression sesont chiffrés respectivement à 1,3% et 6,9% contre des tendances moyennes de 6,5%et 14,8% pour la période 1999-2002.

La valeur globale des échanges des marchandises s’est établie à 219,9 MdDh en2003. Elle est constituée à raison de 40% des exportations et 60% des importations.Hors transactions au titre de l’admission temporaire sans paiement, la valeur globaledes échanges se chiffre à 169 MdDh. Ces transactions ont contribué en 2003 pourprès de 20% à la valeur globale des marchandises, soit un taux quasi-identique à lamoyenne de la période 1999-2002.

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Malgré sa stagnation en 2003, l’analyse de la répartition de la valeur globale parsecteur montre l’importance de la contribution du secteur textile et cuir dans leséchanges commerciaux, notamment, les transactions au titre de l’admissiontemporaire sans paiement.

En effet, si l’on se réfère à la valeur globale des échanges, y compris le régime del’admission temporaire sans paiement, la contribution du secteur s’élève à 52 MdDh,soit 23,7%. Cette part a été de l’ordre de 24,5% durant la période 1999-2002.

Abstraction faite des transactions au titre du régime de l’admission temporaire sanspaiement, la part du secteur dans la valeur globale des échanges ne dépasse pas9,3% en 2003, soit quasiment le même ratio que la moyenne de la période 1999-2003.

Le secteur des produits de la chimie et parachimie vient en seconde position enterme de contribution à la valeur globale des échanges. Les échanges de cesecteur se sont élevés, en 2003, à près de 37,6 MdDh représentant 17,1% deséchanges globaux, soit un niveau similaire à la moyenne de la période 1999-2002.

Concernant les industries mécaniques et métallurgiques (IMM), leur contribution dansla valeur globale s’élève à 34,9 MdDh, soit une part de 16%. Durant la période 1999-2002, cette part a été de l’ordre de 13,7%.

Les produits électriques et électroniques (IEE) contribuent à raison de 29,5 MdDh à lavaleur globale des échanges, soit une part de 13,4%. En moyenne, cette part s’estlimitée à 12,6% durant la période 1999-2000. Il convient de noter que ce secteur aréalisé, en 2003, plus de 10,7MdDh d’échanges au titre du régime de l’admissiontemporaire sans paiement, soit près de 36% de la valeur globale des échangesextérieurs du secteur.

La contribution du secteur de l’énergie dans la valeur globale a dépassé la moyennede 22MdDh enregistrée durant la période1999-2002, pour atteindre 23,3MdDh en2003. Cette évolution est attribuable principalement aux produits de pétrole raffiné etdérivés de pétrole qui ont connu une hausse remarquable de 48,4% en 2003, contreune moyenne de 25,9 % en 1999-2002.

L’évolution de la valeur globale des échanges des industries agro-alimentaires aenregistré une stagnation en 2003, alors que sa progression annuelle durant la période1999-2002 était de 10%. En valeur, la contribution du secteur s’est chiffrée à 14,7 MdDh,soit 10,6% du total des échanges extérieurs.

Le secteur de l’agriculture a contribué en 2003 à raison de 6,6% de la valeur globaledes échanges contre 7,8% en moyenne durant la période 1999-2002. La contributiondu secteur des mines a atteint 3,4% en 2003 et celle du secteur de la pêche s’estlimitée à 3,3%.

Sur le plan de la répartition par zones géographiques et économiques de la valeurglobale des échanges, l’Europe demeure le principal partenaire commercial duMaroc avec une part de plus de 72 % dont 65,4% revient à l’Union Européenne. En2003, la France et l’Espagne ont accumulé chacune respectivement 25,7% et 14,4%.

Vis-à-vis de l’Asie, la valeur des échanges a atteint 29,6 MdDh en 2003 soit une partde 13,4% de la valeur globale réalisée entre le Maroc et le reste du monde. Cettepart a baissé de 13,2 % en 2003 contre une croissance annuelle de 9,7% durant lapériode 1999-2002. L’Inde (4,1 MdDh), le Japon (4,4MdDh), l’Arabie Saoudite (7,3MdDh) et la Chine (5,2 MdDh) figurent parmi les principaux partenaires commerciauxau niveau de ce continent.

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Concernant les échanges avec l’Amérique, ils se sont établis à 17 MdDh enregistrantune baisse de 3,1% par rapport à 2002. Ces parts sont demeurées stables si l’on seréfère à la moyenne enregistrée durant la période 1999-2002. A l’intérieur du continentaméricain, les Etats-Unis demeure le principal partenaire commercial du Royaumeavec une valeur globale des échanges de l’ordre de 7,9 MdDh.

Les échanges commerciaux avec l’Afrique demeurent faibles. Leur valeur globales’élève à peine à 11 MdDh en baisse de 5% en 2003, par rapport à une progressionmoyenne annuelle de 14,6% durant la période 1999-2002.

En ce qui concerne la valeur des échanges commerciaux avec les Pays arabes, elles’est chiffrée à 27,5 MdDh soit 12,5 % de la valeur globale. Les pays de l’Accordd’Agadir (Tunisie, Egypte et la Jordanie) n’ont accumulé cependant que 0,82% de lavaleur globale des échanges du Maroc avec l’extérieur.

En ce qui concerne les échanges de services, leur valeur globale a progressé de 6,9%en 2003, soit un rythme inférieur à la hausse annuelle moyenne de 14,8% enregistréeentre 1999-2002. En valeur, ils se sont établis à 79,7 MdDh en 2003, contre une moyennede 61,6 MdDh durant la période 1999-2002.

La progression des échanges des services est attribuable en grande partie auxperformances du secteur du tourisme qui accumule 45% des transactions extérieuresen matière de services. En valeur, ce secteur a totalisé, recettes et dépenses confondues,36 MdDh en 2003 contre 29,3 MdDh en moyenne durant la période 1999-2002.

Pour sa part, les transactions externes en matière de transport ont connu unecroissance de 7,9%. En valeur, elles se sont établies à 19,4 MdDh, soit une contributionde 24,3% dans la valeur globale des échanges de services.

Les services fournis aux entreprises ont réalisé une hausse de 16,7% pour une valeurglobale des échanges du secteur de l’ordre de 11,6 MdDh en 2003, contre unemoyenne de 6 MdDh au titre de la période 1999-2002.

Les transactions au titre des services reçus ou fournis par les administrations publiquesont atteint 8,2 MdDh en baisse de 3,1%. La valeur moyenne de ces transactions sechiffre à 73MdDh.

Les services de communication ont totalisé 2,6 MdDh en 2003, en régression 6,4% alorsqu'en moyenne, les transactions extérieures de ce secteur ont progressé de 27,5% aucours de la période 1999-2002.

La croissance de la valeur des échanges des services d’assurance a atteint 57,1%pour se chiffrer à 1,3 MDH en 2003, contre une moyenne de 0,7MdDh durant lapériode 1999-2002.

En ce qui concerne les redevances et les droits de licence, ils ont connu une baissede 8,5% de leur valeur globale des échanges, confirmant ainsi la tendance à la baissede 10,9% enregistrée durant la période 1999-2002.

3.1.2. Taux d'ouverture : Une baisse induite par la croissance

Le taux d’ouverture de l’économie marocaine, exprimé par le rapport de la valeurglobale des échanges des biens et services au Produit Intérieur Brut, s’est chiffré en2003 à 71,6% soit, une baisse de près de 1,8 points par rapport au niveau de 2002.

Cette baisse est due principalement à une augmentation relativement plus importantedu Produit Intérieur Brut (5,2%) que celle des échanges (3%). Durant la période 1999-2002, le taux d’ouverture a été de l’ordre de 70,8% en moyenne et a évolué de2,6 points par an.

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Cette tendance moyenne dissimule, cependant, des disparités importantes entre lessecteurs producteurs de marchandises et ceux fournissant des services d’une part, etentre les différents secteurs constituant ces deux grandes catégories des échangesd’autre part.

En effet, si l’on se réfère au Produit Intérieur Brut des activités primaires et secondaires,le taux d’ouverture des secteurs producteurs des marchandises s’élève en 2003 à113%. Le taux d’ouverture des services, calculé par référence au Produit Intérieur Brutdes activités tertiaires, ne dépasse pas, quant à lui, 35,6% en 2003.

Le taux d’ouverture des marchandises en 2003 a régressé de 4,4 points par rapport à2002. Il s’est chiffré en moyenne, pour la période 1999-2002 à 116,8%. La baisse,observée en 2003, est attribuable à la hausse déséquilibrée de 1,3% des échangescommerciaux par rapport à 5,2% de la production nationale.

Du fait de la faiblesse de la production nationale combinée à l'importance deséchanges du secteur sous le régime de l’admission temporaire, le secteur des industriesélectriques et électroniques demeure le secteur le plus ouvert de l’économie marocaine.

Par ailleurs, le niveau d’ouverture du secteur des produits textiles et cuirs, a atteint 363,7%en 2003 en progression de 10 points par rapport à la moyenne de la période 1999-2002.Si l’on exclut les transactions au titre de l’admission temporaire sans paiement, le tauxd’ouverture de ce secteur se chiffrerait à 109,5% en 2003.

Il convient de noter que la tendance d’ouverture de la branche du cuir et chaussuresen cuir demeure moins importante que celle du textile et habillement. En effet, le tauxd’ouverture de la première branche se limite en 2003 à 142% alors que celui de laseconde se chiffre à 409% si l’on se réfère à la valeur globale des échanges du secteury compris les opérations au titre de l’admission temporaire sans paiement.

Le secteur de l'industrie mécanique et métallurgique se situe également à un niveaud’ouverture élevé. Il a atteint 303% en 2003 en amélioration de 34 points par rapport à lamoyenne annuelle de la période 1999-2002. Le secteur présente, par ailleurs, des disparitésimportantes entre les niveaux d’ouverture des branches le composant. En effet, du faitde l’importation des biens d’équipement, la branche "matériel d’équipementmécanique" affiche un taux d’ouverture élevé de 795,4%, alors que la branche "produits de l’industrie métallique de base" n’atteint qu’un niveau d’ouverture de 145%.

120,0

140,0

100,0

80,0

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20,0

0,020001999 2001 2002 2003

Evolution du taux d'ouvertures

Marchandises ServicesGlobal

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Le secteur de la chimie et parachimie a affiché en 2003 un taux d’ouverture de 194%,en baisse de 3,8 points par rapport à 2002. La tendance moyenne d’ouverture sechiffre à 147% pour la période 1999-2002, soit une hausse de 2,6 points par an.

Les branches constituant ce secteur présentent, également, des disparités importantesen terme de niveau d’ouverture. Le taux d’ouverture de la branche des produits issusdes minéraux de carrières ne dépasse pas 30% alors que les autres branches affichentdes niveaux variant entre 136% pour la branche bois et articles en bois et 238% pourles produits de la chimie et parachimie.

En 2003, le secteur des mines a enregistré une baisse de son niveau d’ouverture de2,6 points relativement à 2002. Il a affiché un taux de 113,3%. Cette baisse, découle,entre autres, des régressions disproportionnées de 11,5% des échanges commerciauxet de 9,2% du produit intérieur brut du secteur.

Par ailleurs, le niveau d’ouverture du secteur de l’agroalimentaire, a atteint 80 ,7% en2003 en progression de 2 points par rapport à la moyenne de la période 1999-2002.Les branches de ce secteur présentent des différences importantes en termed’intégration au marché mondial.

La branche des autres produits des industries alimentaires demeure plus ouverte enaffichant un taux de 209,7%, alors que la branche des boissons et tabacs se limite àun taux d’ouverture de 9,7%. Entre ces deux niveaux, la branche des produitsalimentaires, qui regroupe l’essentiel de la production du secteur, affiche un niveaud’ouverture de 115% en 2003.

L’ouverture du secteur de l’énergie a atteint un taux de 83,5% en 2003, valeurpresque stable par rapport à la moyenne annuelle de la période 1999-2002. Au seinde ce secteur, l’ouverture de la branche des combustibles solides et pétrole brut tendvers l’infini du fait de la faiblesse des ressources nationales et des importations massivesdu pétrole brut. La branche des dérivés de pétrole présente par contre un tauxd’ouverture ne dépassant pas 120,8% en 2003. Du fait de la nature quasi nonéchangeable du secteur de l’électricité, son niveau d’ouverture est négligeable.

Le secteur de l’agriculture et pêche demeure le secteur le moins ouvert de l’économiemarocaine en affichant un taux d’intégration à l’économie internationale de 28,4%en 2003, en baisse de 8,7 points par rapport à 2002. La tendance moyenne d’ouverturese chiffre à 39,8% pour la période 1999-2002. Il convient de noter que l’améliorationde la production agricole a contribué largement à la baisse du taux d’ouverture dece grand secteur en 2003.

Par ailleurs, la distribution du taux d’ouverture par secteur producteur de servicesprésente d’importantes disparités. Le secteur du tourisme concentre l’essentiel desperformances réalisées au niveau de l’ouverture des services à l’échange international.

Ce secteur a atteint un taux d’ouverture de 468,6%. L’évolution de 32 points de ceratio résulte d’un effet conjugué de l’évolution positive des échanges commerciauxet de la baisse du PIB du secteur. Durant la période 1999-2002, le secteur a enregistréun taux d’ouverture moyen de 359% et un taux de croissance moyen de 35,5points par an.

Le taux d’ouverture du secteur des transports et communication n’a pas dépassé73,9% en 2003 en progression de 1,3 points par rapport à 2002. Celui des services reçusou fournis par les administrations publiques non comptabilisés ailleurs n’a pas dépassé12,4% en 2003 contre 14,2% en 2002.

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3.1.3. Solde commercial : Aggravation du déficit des marchandises

Le déficit commercial des marchandises et services s’est creusé en 2003 sous l’effetde l’aggravation du déficit des marchandises. Le solde courant aurait pu atteindredes proportions insoutenables si les recettes de services et les transferts n’avaient pasprogressé considérablement.

La distribution sectorielle du solde commercial des marchandises montre une reprisedes excédents de la balance agricole sous l’effet de l’amélioration des conditions del’offre du secteur en 2003.

La structure du solde commercial par zone géographique et économique ne révèlepas de changements notables. La décomposition du solde selon les pays avec lesquels le Maroc a signé des accords de zones de libre-échange permet de constaterune détérioration des positions déficitaires avec ces partenaires.

3.1.3.1. Solde commercial et compte courant : Renforcement dela capacité d’absorption du déficit des marchandises parles excédents des services et des transferts

Les échanges extérieurs des biens et services se sont soldés en 2003 par un déficit de27 MdDh, en hausse de 18,1% soit un niveau de croissance moins prononcé que lamoyenne annuelle de la période 1999-2002 qui se chiffre à 4,5%.

L’aggravation du déficit des échanges des marchandises a été largementcompensée par l’évolution positive de l’excédent des services. En effet, ledéficit des échanges des marchandises s’est établi en 2003 à 52 MdDh en haussede 17,4%, alors que la tendance d’évolution moyenne de la période 1999-2002 estde l’ordre de 41 MdDh.

Les échanges de services continuent, par ailleurs, de bénéficier de l’apport desrecettes de voyages pour drainer un excédent de plus de 25,1 MdDh en hausse de17,4%. Ce niveau de croissance de l’excédent des services est cependant inférieur à la tendance de croissance annuelle moyenne de la période 1999-2002qui se chiffre à 29,5%.

L’excédent des services a renforcé sa capacité d’absorption du déficit des échanges de marchandises en permettant de résorber plus de 60% dudit déficit en2003. Cette capacité a été de l’ordre de 52,3% au cours de la période 1999 et 2002.

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Evolution des soldes comerciaux des marchandises, des services et du compte courant

Marchandises Services Compte courant

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Par ailleurs, l’excédent des transferts permet de résorber près de 95 % du déficitcommercial de l’année 2003, soit un niveau identique au ratio de la période 1999-2002. En valeur, cet excédent s’est chiffré à 39,3 MdDh en hausse de 6,9% contre une croissance moyenne de 22,9% par an durant la période 1999- 2002.

Les postes excédentaires du compte courant ont également permis d’absorber ledéficit des transferts des revenus qui se chiffre en 2003 à 7,5 MdDh contre une valeurmoyenne de 9 MdDh pour la période 1999-2003.

En définitive, le compte courant a affiché en 2003 un solde positif de 1,3MDH enrégression de 75,5% relativement à l’année 2002. Sa valeur moyenne pour la période1999-2002 est de l’ordre de 5,9MdDh.

3.1.3.2. Distribution sectorielle du solde commercial des marchandises :L’agroalimentaire renoue avec l’excédent

Les secteurs qui ont réalisé un excédent en 2003 sont les produits textiles et cuirs, lesproduits de la pêche, les produits miniers et dans une moindre mesure les produitsagro-alimentaires. Les secteurs des industries mécaniques et métallurgiques (IMM),des produits énergétiques, des produits chimiques et parachimiques, des produitsélectriques et électroniques (IEE) et des produits agricoles se sont inscrits, par contre,dans des positions déficitaires.

Les échanges commerciaux des produits textiles et cuir ont dégagé un excédentde 9,3 MdDh, en légère amélioration (+3%), soit un retournement de tendance parrapport à la période 1999-2002 qui a été marquée par une baisse annuelle moyennede 1,5%. Ce solde contribue à hauteur de 53,4% aux positions excédentaires de labalance commerciale.

Il convient de noter que les opérations réalisées dans le cadre du régime deperfectionnement actif ont largement contribué à la hausse de l’excédent de ce

secteur. En effet, la défalcation des transactions réalisées dans le cadre du régime desadmissions temporaires sans paiement fait ressortir un solde commercial, en net replipuisqu’il s’établit à près de 2,5 MdDh, soit une baisse de 21,2%.

Au sein de ce secteur, les branches « habillement » et « cuir et chaussures en cuir » ontdégagé des excédents respectifs de l’ordre de 17,8 MdDh et 1,1 MdDh en 2003 enhausse de 1,4% et 9%. En revanche, le déficit de la branche textile et bonneterie aprogressé de 0,7% contre une hausse annuelle moyenne de 8,8% entre 1999-2002. Envaleur, ce déficit s’est élevé à 9,5 MdDh en 2003 contre 8,5 MdDh en moyenneannuelle pour la période 1999-2003.

Les échanges commerciaux des produits de la pêche sont dominés essentiellementpar les exportations dont la baisse a largement influencé le solde excédentaire de cesecteur. Cet indicateur s’est établi à plus de 5,4 MdDh en baisse de 22,9% contre unevaleur annuelle moyenne de l’ordre de 6,3 MdDh, en progression de 11% par an. Lesolde positif de ce secteur a contribué à hauteur de 31% au cumul des positions excédentaires de la balance commerciale en 2003.

La progression des importations des produits miniers conjuguée à la baisse desexportations, a induit une régression prononcée de l’excédent de ce secteur. Il s’estétabli à près de 2,7 MdDh en baisse de 42,5%. Malgré cette évolution, cet excédenta représenté 15,1% des positions excédentaires de la balance commerciale.

En terme de tendance moyenne, cet indicateur s’est établi à 4,8 MdDh et a chutéde 2,3% en moyenne annuelle entre 1999 et 2002. Les contre-performances des ventesdes phosphates sous l’effet de la dépréciation du dollar américain demeurel’explication principale de la chute de cet excédent.

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Malgré la baisse des exportations des produits agro-alimentaires, la balancecommerciale de ce secteur a affiché, pour la première fois, au cours des cinq dernièresannées, un excédent de l’ordre de 75 MDH contre un déficit annuel moyen avoisinant1,4 MdDh. Sa contribution aux positions excédentaires a été limitée à 0,4%.

Le renouement avec l’excédent est le fait principalement de la baisse des importationsnotamment celles des « produits des industries alimentaires ». En revanche, la balancecommerciale de la branche « autres produits des industries alimentaires » a dégagéun excédent de 2 MdDh en hausse de 122,2%. Le déficit de la branche « boissons ettabac » est resté stable à près de 702 MDH.

En ce qui concerne les positions sectorielles déficitaires, le renforcement des importationsdes biens d’équipement a conduit à une progression de 14,1% du déficit des échangesdes industries mécaniques et métallurgiques contre une hausse de 2,1% en moyenneannuelle au cours de la période 1999-2002. En terme de valeur, ce déficit s’élève à environ29,3 MdDh en 2003 soit 42% du cumul des secteurs déficitaires. En moyenne annuelle, ledéficit de ce secteur a été de l’ordre de 23,6 MdDh durant 1999-2002.

Les quatre branches composant ce secteur affichent toutes des déficits croissants àdes rythmes plus élevés que les tendances moyennes. En effet, la branche desproduits de l’industrie métallique de base a dégagé un déficit de 6,2 MdDh en haussede 16,2% contre une hausse annuelle moyenne de 2,4%. La branche des ouvrages enmétaux a enregistré un déficit de 2,7 MdDh en hausse de 12,6% contre une tendancemoyenne de 5,3%. La branche du matériel d’équipement mécanique est déficitairede près de 11 MdDh en hausse de 13,9% contre une tendance moyenne de 5,3%.Enfin, la branche du matériel de transport a vu son déficit s’établir à 9,5 MdDh enprogression de 14,3% contre 3,1% en moyenne annuelle durant 1999-2002.

Le déficit des produits énergétiques s’est chiffré à près de 19 MdDh, en croissance de11,6% en 2003 contre une augmentation moyenne de 20,4%. Cette hausse trouve sonorigine dans la progression du déficit de la branche « pétrole raffiné et dérivés dupétrole » de 288,4% pour s’établir à plus de 8 MdDh contre un déficit annuel moyende moins de 1,6 MdDh durant la période 1999-2002. Il convient de souligner que ledéficit de ce secteur a constitué 27% du cumul des secteurs déficitaires en 2003.

La hausse des importations du secteur de la chimie et parachimie, au moment où lesexportations ont reculé, a entraîné un alourdissement du déficit de ce secteur de32,9% s’établissant à près de 14 MdDh, soit un rythme plus prononcé que celui de latendance moyenne en hausse de 17,5% par an. Ce secteur a participé à hauteur de19,5% dans le total des positions déficitaires en 2003.

En dehors des transactions réalisées dans le cadre des admissions temporaires sanspaiements, ce secteur dégage un déficit de l’ordre de 12,5 MdDh, en hausse de35,4% contre une tendance moyenne de 19,9%.

Les branches de ce secteur sont toutes déficitaires. De surcroît, leurs déficits sont enhausses allant de 2,9% pour les bois et articles en bois à 43,7% pour les produits de lachimie et parachimie. La contribution de cette branche à l’aggravation du déficitdu secteur s’élève à 36,2%.

Le déficit commercial des industries électriques et électroniques a baissé de 2%en 2003 contre une hausse annuelle moyenne de 1% entre 1999-2002. Il s’est établià près de 5,4 MdDh, en 2003, contre 7,3 MdDh en moyenne annuelle durant lapériode 1999-2002. Ce secteur a participé avec près de 7,7% au renforcementdes déficits cumulés.

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La défalcation des échanges réalisés dans le cadre du régime des admissionstemporaires permet de constater un déficit plus élevé de l’ordre de 10,1 MdDh en2003, en progression de 2,2%, soit un rythme moins élevé que celui de la tendancemoyenne de 15,4% pour la période 1999-2000.

Les branches « matériel électrique et électronique » et « machines de bureau etinstruments d’optique » ont dégagé des soldes globaux respectifs de près de 2MdDh et 3,4 MdDh en 2003 en baisse de 4,5% et 0,5%. En terme de tendancesmoyennes, la première branche s’est inscrite en baisse de 0,4% alors que la secondea marqué une hausse de 9,8%.

Le bon comportement des exportations des produits agricoles combiné à la baissedes importations a permis une amélioration de l’état de la balance commercialede ce secteur. Le déficit commercial a été réduit de plus de moitié en régressantde 54,5% en 2003, alors qu’il a progressé de 37,4% en moyenne annuelle. Il s’est éta-bli à 2,4 MdDh en 2003 contre 4,5 MdDh en moyenne annuelle entre 1999 et 2002.La part de ce secteur dans le total des positions déficitaires des échanges des biensest de l’ordre de 3,5%.

La régression du déficit de ce secteur est liée essentiellement à la bonne récoltecéréalière qui a permis de réduire les besoins d’importation et partant le déficit decette branche de 34,6%, alors qu’il a progressé de 13,4% en moyenne annuelleentre 1999 et 2002.

En revanche, le déficit de la branche « cultures industrielles et oléagineuses » s’estcreusé de 25,8%, alors qu’il s’est inscrit en baisse annuelle moyenne de 0,4% entre1999 et 2002.

3.1.3.3. Solde commercial des marchandises par zones géographiqueset économiques : Une position déficitaire avec les partenaires dezones de libre-échange

La répartition du solde commercial par zones géographiques et économiques permetd’apprécier les tendances des échanges avec chaque groupement et le degré dedéséquilibre de la balance commerciale avec les différents partenaires ou groupesde partenaires.

Les échanges réalisés avec l’Europe ont dégagé un déficit avoisinant 27,8 MdDh en2003, contre près de 18 MdDh en moyenne annuelle entre 1999-2002. En 2003, cedéficit s’est détérioré à un rythme plus rapide que celui du déficit global. Il a atteintune évolution de 47,9% contre un taux de croissance moyen ne dépassant pas 5,7%durant la période 1999-2002. La part de l’Europe dans le déficit global est de l’ordrede 53% en 2003, contre 44% en moyenne annuelle entre 1999 et 2002.

Avec l’Amérique, le déficit s’est stabilisé à 7,6 MdDh en 2003, soit la même valeurque celle de la période 1999-2002. Ce solde a progressé de 4,5% en 2003 contreune tendance annuelle moyenne de 0,6%. Sa part dans le déficit global est passéede 18% en moyenne annuelle à 15% en 2003.

Le déficit réalisé avec les pays d’Asie s’est élevé à 1,5 MdDh en 2003 en baisse de8,2%. En terme de tendance moyenne, ce déficit était de l’ordre de 13,8 MdDh etprogressait au taux annuel moyen de 31,3%. La régression du déficit vis-à-vis de cecontinent a permis de réduire sa part dans le déficit global passant ainsi de 33% enmoyenne annuelle à 28% en 2003.

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Le déficit des échanges avec les pays d’Afrique représente 5% du déficit global, soitune part stable relativement à la moyenne de la période 1999-2002. En valeur, cesolde s’est chiffré à 2,4 MdDh en 2003, soit une hausse de 8,3%. Sa tendance moyenneétait plus prononcée avec une progression de 70,5% par an.

Enfin, les échanges avec l’Océanie dégagent un excédent de 432 MDH. Ce soldeest resté stable comparativement à 2002. En terme de tendance moyenne, il aévolué de 60,1% entre 1999-2002 et représente 159,2 MDH par an.

Les soldes commerciaux avec les zones économiques ayant signé un accord delibre-échange avec le Maroc sont généralement déficitaires. Ainsi, le déficit avecl’Union Européenne, à 15 membres, s’est détérioré de 58,9%, en 2003, contre unetendance annuelle moyenne avoisinant 2%. En valeur, il s’est établi à 16,4 MdDhcontre une moyenne annuelle de 10,5 MdDh entre 1999-2002. Le poids de ce défi-cit ne cesse de s’aggraver. Il a représenté 31% du déficit global, en 2003, contre26% en moyenne annuelle.

Les échanges avec les pays de l’Association Européenne de libre-échange (AELEregroupant la Suisse, l’Islande et la Norvège et le Liechtenstein) se sont soldés, en 2003,par un déficit de 1,3 MdDh, en hausse de 58,5%. En terme de tendance moyenne, cetagrégat s’est établi à 907 MDH en hausse annuelle moyenne de 3%. La part du défi-cit des échanges avec l’AELE représente 3% du déficit commercial global en 2003contre une moyenne annuelle de 2% entre 1999 et 2002.

Le déficit avec les pays arabes représente 18% du déficit global contre 25% enmoyenne annuelle. Il a marqué une baisse de 20,5% pour s’établir à 9,4 MdDh contreune tendance annuelle moyenne en hausse de 37,2%. En valeur, il s’est élevé à 10,4MdDh par an entre 1999-2002.

120000

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-40000Europe Asie Amérique Afrique Occéanie Autres

Importations Exportations Solde commercial

Structure par zone géographique des échanges extérieurs des marchandises en 2003

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Importations Exportations Solde commercial

Structure par zone économique des échanges commerciaux des marchandises en 2003

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Par rapport aux pays signataires de l’accord d’Agadir établissant une zone de libre-échange avec l’Egypte, la Jordanie et la Tunisie, nos échanges extérieurs dégagentun déficit de 1,1 MdDh en 2003 soit une hausse de 170,3%. Au cours de la période1999-2002, ce solde était déficitaire de 128,4 MDH par an et progressait de 392,5% enmoyenne annuelle.

Il convient de relever que les soldes commerciaux des échanges avec les Etats-Uniset la Turquie, pays avec lesquels le Maroc a signé des accords de libre-échange,présentent, également, des positions déficitaires. Les échanges avec les Etats-Unisd’Amérique ont dégagé un solde négatif représentant 5% des positions déficitaires.En valeur, il s’est élevé à 3,2 MdDh en hausse de 4,5%. Le déficit avec la Turquie areprésenté 3% du cumul des positions déficitaires. En valeur, il a augmenté de48,6% pour s’établir à plus de 1,5 MdDh en 2003 contre près de un MdDh uneannée auparavant.

En ce qui concerne les zones n’ayant pas d’accord de commerce préférentiel avecle Maroc, les soldes commerciaux demeurent également à tendance déficitaire.Avec les pays de l’Association de libre-échange nord américaine (ALENA), les échangesse sont soldés par un déficit avoisinant 3,9 MdDh en 2003 en baisse de 3,8%. Latendance moyenne dégage un déficit de l’ordre de 4,5 MdDh en régression annuellemoyenne de 0,6%. Cette évolution a permis de réduire la part de cette zone dans ledéficit global d’une moyenne de 11% entre 1999-2002 à 7% en 2003.

Vis-à-vis des pays de la zone de Mercosur, regroupant l’Argentine, le Brésil, l’Uruguayet le Paraguay, la part du déficit commercial, est passée d’une moyenne de 4% dudéficit global entre 1999-2002 à 6% en 2003. En valeur, le gap s’est élevé à 3,2 MdDhen hausse de 3,8% en 2003. Ce solde était déficitaire de l’ordre de 1,8 MdDh enmoyenne annuelle entre 1999-2002 et progressait de 17,4% par an.

Les pays de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Brunei, Cambodge,Indonésie, Malaisie, Myanmar, Philippines, Laos, Singapour, Thaïlande et Vietnam), ontvu leur part dans le cumul des déficits bilatéraux passer de 1% en moyenne annuelleentre 1999-2002 à 2% en 2003. Les échanges avec ces pays sont déficitaires de 1,2MdDh en hausse de 127,5% en 2003. Ce solde était contenu à moins de 600 MDH enmoyenne annuelle et régressait de 3,2% par an durant la période 1999-2002.

Par ailleurs, les pays du Maghreb représentent 3% du déficit global en 2003, soit unepart stable relativement à la tendance moyenne. Le déficit réalisé avec les pays decette zone a progressé de 8,1% en 2003 pour s’établir à 1,6 MdDh. En terme detendance moyenne, ce solde déficitaire était de l’ordre de 1,3 MdDh entre 1999-2002. Sa progression annuelle moyenne était de 107,2%.

3.1.3.4. Solde commercial par pays : Forte concentration des positionsexcédentaires et déficitaires

L’analyse de la contribution par pays aux positions déficitaires et excédentairespermet d’apprécier les tendances de la balance commerciale bilatérale.

Le cumul des excédents bilatéraux réalisés par le Maroc en 2003 s’est établi à 6,1MdDh contre 4,8 MdDh l’année d’avant, soit une hausse de 26,6%. L’essentiel de cetexcédent est le fait des échanges avec cinq pays qui concentrent 51% du cumul dessurplus réalisés par le Maroc.

L’Inde représente 17% du cumul des positions excédentaires avec une valeur significativedépassant le milliard de dirhams. Ce solde a connu une baisse de 44,9% en 2003. Leséchanges avec la Grande Bretagne ont dégagé un surplus de 754,1 MDH en haussede 80,2%. Ce pays détient 12% du total des excédents bilatéraux en 2003.

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La France représente 11% des positions excédentaires en 2003 pour une valeur de694,3 MDH, en baisse de 69,3%. Les échanges commerciaux avec la NouvelleZélande et le Mexique ont dégagé des soldes positifs représentant respectivement 6%et 5% des positions excédentaires du Maroc. En valeur, le surplus réalisé avec lepremier partenaire a augmenté de 20,4% alors qu’il a baissé de 24,9% avec le second.

Contribution des partenaires commerciaux aux positions déficitaires et excédentaires en 2003

Positions excédentaires Positions déficitairesPays Soldes Part (%) Pays Soldes Part (%)Inde 1 043,4 17 Arabie saoudite -6 287,0 11Grande-Bretagne 754,1 12 Russie -5 994,6 10France 694,3 11 Italie -5 371,7 9Nouvelle Zélande 370,6 6 Chine -4 025,2 7Mexique 329,2 5 Allemagne -3 775,9 6Mauritanie 223,8 4 Etats-Unis -3 166,2 5Sénégal 215,1 4 Argentine -1 997,1 3Nigeria 180,1 3 Espagne -1 905,8 3Jordanie 132,3 2 Suède -1 818,2 3Lituanie 103,9 2 Turquie -1 540,0 3Mali 94,7 2 Algérie -1 443,1 2Gibraltar 92,2 2 Suisse -1 327,2 2Guinée Equatoriale 78,2 1 Afrique du sud -1 283,0 2Ghana 74,7 1 Corée du sud -1 278,3 2Pakistan 69,9 1 Japon -1 181,7 2Angola 69,2 1 Pays-Bas -1 119,9 2Gambie 66,1 1 Irlande -1 103,5 2Croatie 65,6 1 Canada -1 020,8 2Congo 63,1 1 Ukraine -987,9 2Syrie 61,5 1 Egypte -944,7 2Autres pays 1 269,2 21 Autres pays -10 662,5 18Excédents cumulés 6 051,1 100 Déficits cumulés -58 234,3 100

Par ailleurs, le cumul des déficits bilatéraux réalisés par le Maroc en 2003 s’est établi à58 MdDh contre 49 MdDh l’année d’avant, soit une hausse de 18,3%. L’essentiel dece déficit est le fait des échanges avec six pays qui en représentent 48%.

Ainsi, le solde négatif avec l’Arabie Saoudite représente 11% du total des positionsdéficitaires, et ce, malgré la baisse de 11,8% enregistrée en valeur en 2003. La Russiereprésente 10%, avec une valeur avoisinant 6 MdDh en hausse de 84,5%. Leséchanges avec l’Italie ont dégagé un déficit de 5,4 MdDh en hausse de 83,3%, soit9% du total des déficits bilatéraux. Quant à l’Allemagne, elle représente 6% de cedéficit, pour une valeur de 3,8 MdDh en hausse de 13,7%.

3.1.3.5. Distribution sectorielle du solde commercial des services

Les échanges de services se sont soldés par un excédent de 25 MdDh, en hausse de16,8% contre une croissance annuelle moyenne de 29,5%. L’excédent des recettesde voyages a largement contribué à la réalisation de ce solde positif. Les services decommunication, d’assurance et les services aux entreprises y contribuent modestement.

Il convient de noter que le cumul des positions excédentaires de la balance desservices s’est établi à 28,7 MdDh, alors que les positions déficitaires ont totalisé prèsde 3,7 MdDh en 2003.

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Le solde des voyages s’est élevé à 25,6 MdDh en 2003, en progression de 5,7%.Durant la période 1999-2002, cette rubrique a dégagé un excédent annuel moyende 20,2 MdDh, en hausse de 19,8% par an.

Les services de communication ont dégagé un excédent de 2,2 MdDh, en baisse de6,8%. Sa valeur annuelle moyenne était de l’ordre de 1,5 MdDh entre 1999-2002, enprogression de 42,8%.

Les services d’assurance ont enregistré un solde positif de 185 Mdh en baisse de 198%.En terme d’évolution moyenne, ce solde affichait une valeur négative de 96 MDH, enbaisse de 324,7% par an entre 1999-2002.

Les services aux entreprises se sont soldés par un excédent de 708 Mdh contre un déficitavoisinant 1,1 MdDH en 2002. Durant la période 1999-2002, cette rubrique a étémarquée par une évolution instable alternant les excédents et les déficits.

Les services de transport se sont soldés par un déficit de 2,1 MdDh en hausse de146,9%. En terme de tendance, ce déficit s’est établi à 1,3 MdDh en moyenneannuelle en baisse de 14,7%. Les contre-performances de cette rubrique sont liéesau déficit du transport maritime évalué à 4 MdDh en hausse de 146,9%, absorbantl’excédent dégagé par le transport aérien de l’ordre de 2,1 MdDh. Ce dernier achuté de 20,5%.

Le déficit de la rubrique redevances et droits de licence a poursuivi sa baisse passantd’une moyenne de 1,7 MdDh entre 1999 et 2002 à 34 Mdh en 2003. Le rythme derégression s’est également accéléré passant d’une moyenne annuelle de 15,7%durant la période 1999-2002 à 89,5% en 2003.

Les services reçus ou fournis par les administrations ont vu leur déficit passer d’unemoyenne annuelle de près de 2,1 MdDh entre 1999 et 2002 à 1,5 MdDh en 2003. Enterme d’évolution, ce solde a chuté de 44,1% en 2003, contre une hausse annuellemoyenne de 24%.

3.1.4. Taux de couverture : Tendance à la baisse

Le taux de couverture globale des marchandises et services s’élève à 83% en 2003,soit une baisse de 2,7 points par rapport à 2002. Cette baisse est le résultat d’unehausse relativement plus importante des importations des marchandises et servicesque celle des exportations.

250,0

200,0

150,0

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50,0

0,01999 2000 2001 2002 2003

Evolution du taux de couverture

Marchandises ServicesGlobal

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Les premières ont évolué de 4,9% alors que les secondes n’ont progressé que de 1,5%.Pour la période 1999-2002, la tendance moyenne de couverture des marchandises etservices se chiffre à 82,8% avec des variations extrêmes allant de 77,9% en 2000 à85,7% en 2002.

3.1.4.1. Taux de couverture des marchandises

Le taux de couverture de marchandises a atteint 61,6% en régression de 4,5 pointspar rapport à la moyenne de la période 1999-2002. Si l’on exclut les échanges enadmission temporaire sans paiement, les exportations des marchandises ne couvrentque 45,5% des importations.

L’analyse de la distribution sectorielle du taux de couverture des marchandisesconfirme l’important niveau de couverture réalisé par le secteur des pêches. Cetteperformance est le résultat d’une activité intense à l’exportation combinée à laquasi-absence des importations.

Par ailleurs, le niveau de couverture du secteur des mines, a enregistré 208,7% en2003 en régression de 128,2 points par rapport à l’an 2002. Cette diminution est dueessentiellement au recul des exportations de 22,3%. Il convient de noter qu'au seindu secteur, des disparités importantes se présentent entre les niveaux de couverturedes branches productives.

La couverture de la branche phosphates naturels tend vers l’infini du fait de la haussede la production nationale destinée aux marchés extérieurs et de l’absence desimportations en phosphate brut. La branche des produits de carrières présente parcontre un taux de couverture de 336,7% en 2003. Du fait de l’absence des exportationsen minerai de fer, le taux de couverture de la branche est nul.

Le secteur des produits textiles et cuir se situe, également, à un niveau, relativement,élevé de couverture. Il a affiché un taux de 143,6% en 2003 en amélioration de 1,5points par rapport à 2002. Le taux de couverture de la branche des produits textileset bonneterie ne dépasse pas 51%, alors que la branche du cuir et chaussures en cuirprésente un taux de 193,6%.

Malgré la part importante des opérations en admissions temporaires sans paiementdans les échanges commerciaux, une faible différence apparaît entre le taux decouverture comprenant les admissions temporaires sans paiement et le taux decouverture sans les admissions temporaire sans paiement. Ce dernier se chiffre à131,6%, en 2003. La différence est attribuable à l’importance tant des réexportations dusecteur que de ces importations en admissions temporaires sans paiement.

Le taux de couverture du secteur de l’agroalimentaire s’élève, en 2003, à 101%. Il aprogressé de 19,4 points par rapport à l’année 2002. Cette progression s’explique parla hausse de 12,1% des exportations et la baisse de 9,5% des importations du secteur.Toutefois, la branche des autres produits des industries alimentaires a enregistré untaux élevé de 142,4% alors que la branche des boissons et tabacs n’atteint qu’unniveau de couverture de 20%.

La progression de 6% des exportations combinée à la baisse de 23,3% des importationsen 2003 a permis l’amélioration du taux de couverture du secteur de agricole. Cedernier a gagné près de 19 points, enregistrant un taux de 71,3% en 2003.

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Cette valeur moyenne dissimule d’importantes disparités entre les branchesconstituant le secteur. En effet, la branche « cultures maraîchères » affiche un tauxélevé de 403,1% alors que la branche des céréales, légumineuses et fourragesn’atteint qu’un taux de 1,5%. Les autres branches affichent des niveaux variantentre 15,6%, pour la branche « produits de l’élevage », et 258,6% pour les produitsde la sylviculture et de la chasse.

Le taux de couverture du secteur des produits électrique et électronique n’a pasdépassé 69,2%, en 2003. Les exportations et les importations du secteur ont enregistrédes rythmes de croissance plus rapides que la tendance moyenne de la période1999-2002. Au cours de cette dernière période, le taux de couverture a atteint 54,9%,soit une hausse de 3,5 points par an. En excluant les échanges commerciaux effectuésdans le cadre des activités de sous-traitance, le taux de couverture du secteur sechiffre à 30,1%.

Par ailleurs, le secteur de la chimie et parachimie se situe dans un niveau de couverturefaible. Il a atteint 46,8%, en 2003, en régression de 14 points par rapport à la moyenneannuelle. Cette baisse est tributaire du recul des exportations du secteur et de la haussedes importations.

La tendance régressive des exportations des produits énergétiques a contribué largementà la baisse du taux de couverture du secteur qui n'a pas dépassé 10,4% en 2003.

Le secteur des industries mécanique et métallurgique affiche le plus faible taux decouverture relativement aux autres secteurs. En 2003, les exportations n’ont couvertque 8,9% des importations du secteur en baisse de 0,8 points par rapport à l’an 2002.

Au niveau géographique, l’Océanie est la seule zone qui présente un taux decouverture en faveur du Maroc, soit 322,5% contre 95,3 % en 2002.

Par rapport à l’Europe, les exportations n’ont couvert que 70,5% des importations en 2003.La baisse du taux de couverture de 7,4 points par rapport à l’an 2002, est tributaire à lafois, de la stagnation des exportations vers ce continent et de la hausse des importationsen provenance de cette zone.

Vis-à-vis de l’Afrique, le Maroc a enregistré un taux de couverture de 64,3% en 2003en baisse de 3,7 points par rapport à 2002. Cette baisse s’explique par la régressiondes exportations à un rythme supérieur à celui des importations.

En 2003, les exportations vers l’Amérique ont couvert 39,8% des importations enprovenance de cette zone, soit une baisse de 3 points par rapport à 2002.

Depuis 2001, l’Asie demeure la zone avec laquelle le Maroc enregistre le taux decouverture le plus faible. Ce ratio a atteint 33,4% en 2003 en baisse de 2,5 pointsrelativement à 2002.

3.1.4.2. Taux de couverture des services

Le taux de couverture des services a atteint 191,6%, en 2003, en progression de 10,9points par rapport à 2002. Il s’est chiffré en moyenne pour la période 1999-2002 à171,7%. Les performances du secteur de tourisme et de communication ont largementcompensé les contre performances des autres secteurs des services.

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En effet, la faiblesse des dépenses des services de communication conjuguée àl’importance des recettes qu’ils drainent a permis d’afficher un taux de couvertureélevé. Pour le tourisme, principal service exporté, le taux de couverture a atteint588,9% en 2003 en baisse de 6,6 points par rapport à 2002.

La branche des assurances a enregistré un taux de couverture de 133,8%, en haussede 71,4 points par rapport à l’année 2002. Cette amélioration résulte de l’augmentationdéséquilibrée des dépenses de 9,2% et des recettes de 134%.

De même, le taux de couverture des autres services aux entreprises s’est inscrit à unevaleur de 113,1% en 2003 en progression de 32,2 points relativement à l’an 2002.Cette hausse est dûe, essentiellement, à la croissance remarquable des recettes dusecteur de 38,5%. En moyenne annuelle de la période 1999-2002, il a affiché un tauxde 103,8% en baisse de 13,4 points par an.

Les recettes des redevances et droits de licence couvrent 87,7% des dépensesengendrées par le secteur. Ce taux est inscrit en hausse de 60,3 points relativement àl’année 2002. En moyenne annuelle, le taux de couverture est chiffré à 14,3% durantla période 1999-2002, en augmentation de 8,1 points par an.

Le secteur du transport enregistre un taux de couverture 80,7%, soit une détériorationde 10,4 points par rapport à 2002. En moyenne annuelle, le taux de couverture s’élèveà 82,5%, soit une progression moyenne de 5 points sur la période 1999-2002. Le secteur présente, par ailleurs, des disparités importantes entre les niveaux de couverture de la branche transport qui s’élève à 157,4% et celle du transport maritime qui ne dépasse pas 38,3%.

3.1.5. Termes de l’échange : Une amélioration favorisée par l’appréciationde l’Euro et le démantèlement tarifaire avec l’Union Européenne

Les termes de l’échange, calculés par le rapport entre les indices des valeurs moyennesà l’exportation et à l’importation, transactions au titre de l’admission temporairecomprises, ont gagné près de 11 points, en 2003, relativement à 2002. Cet indice estpassé de 98 à 109 alors que sa tendance moyenne pour la période 1999-2002 est del’ordre de 90.

Cette tendance à l’amélioration du pouvoir d’achat des exportations est confirméepar l’évolution des termes de l’échange calculés sur la base des indices de volumequi, quant à eux, ont perdu plus de 13 points relativement à 2002 et près de 16 pointspar rapport à la moyenne de la période 1999-2000.

L’évolution favorable des termes de l’échange découle plus d’une baisse de l’indicedes valeurs moyennes à l’importation que d’une amélioration de la valeur moyennedes exportations. En effet, l’indice des valeurs moyennes à l’importation a perdu plusde 9 points entre 2002 et 2003 alors que celui à l’exportation n’a gagné qu’un seulpoint. En moyenne, ces valeurs ont été de l’ordre de 108 et 97 et elles ont atteintrespectivement 93 et 101 en 2003.

115

110

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100

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80

75

701999 2000 2001 2002 2003

Termes de l'échange en valeur Termes de l'échange en volume

Evolution des termes de l'échange en valeur et en volume

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Mise à part quelques secteurs dont les termes de l’échange se sont inscrits en baissetels que les mines, la chimie et parachimie et l’agroalimentaire, tous les autressecteurs se sont inscrits en hausse durant la période 1999-2003.

Le secteur de la pêche, qui a bénéficié d’une appréciation du prix des exportationscombinée à une baisse des volumes, a amélioré ses termes de l’échange de plus de30 points par rapport à l’année 2002. L’indice des termes de l’échange de ce secteura atteint 183 en 2003 contre une valeur moyenne annuelle de 150 pour la période1999-2002.

La décomposition des termes de l’échange par secteur permet également de distinguerle secteur des industries mécaniques et métallurgiques, dont les termes de l’échangeont gagné près de 22 points entre 2002 et 2003 suite essentiellement à une baisseimportante de la valeur moyenne des importations du secteur qui a chuté de près de50% passant de 140 à 72.

Les termes de l’échange des produits textiles et cuirs ont gagné 10 points enatteignant 116 contre 106 en 2002. En moyenne annuelle, les termes de l’échangedu secteur se sont établis à 103 durant la période 1999-2002. Cette amélioration destermes de l’échange résulte d’un effet combiné de l’appréciation des prix et de labaisse des quantités exportées, notamment, celle de la branche textiles etbonneterie. Les termes de l’échange de cette branche ont gagné 10 points ens’établissant à 107 en 2003 contre 97 en 2002.

Les termes de l’échange des produits de agricoles ont gagné 7 points entre 2002 et2003. Ils se sont chiffrés à 114 en 2003 contre 107. La baisse des quantités exportées aété compensée par une valorisation des prix à l’exportation de ces produits.

L’évolution des termes de l’échange a été également favorable pour les produitsélectriques et électroniques. Le rapport des valeurs moyennes à l’exportation et àl’importation s’est valorisé de 7 points en atteignant 126 en 2003. Cette améliorationest le fait principalement d’une hausse des prix à l’exportation.

Au niveau géographique, les termes de l’échange se sont également inscrits en hausse,notamment, vis-à-vis des principaux partenaires du Maroc. En effet, en ce qui concernel’Europe, les termes de l’échange se sont améliorés à 153 points contre une moyenneannuelle de 110 durant la période 1999-2002.

125

135

115

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95

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75

6520001999 2001 2002 2003

Industries électriques et électroniques Textiles et cuirs Agriculture Agroalimentaire

Evolution des termes de l'échange en valeur des pricipaux secteurs

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A la base de cette amélioration, se trouve l’appréciation de l’Euro combinée à lavariation contrastée des valeurs moyennes des échanges avec l’Union Européenne.En effet, les termes de l’échange avec cette zone ont atteint 180 en 2003, contre 101en 2002 et 1,14 pour la moyenne de la période 1999-2002. L’indice des valeursmoyennes à l’exportation est passé de 74 à 95 entre 2002 et 2003, alors que celui àl’importation a perdu 20 points en se chiffrant à 53 en 2003.

Les termes de l’échange avec les pays de l’Association Européenne de libre-échange(AELE) ont gagné près de 23 points en passant de 138 en 2002 à 161 en 2003.

Avec le continent américain, les termes de l’échange ont stagné à leur niveau de2002, soit un indice de 118. Avec l’Asie, ils ont gagné 41 points entre 2002 et 2003. Lerapport des indices des valeurs moyennes à l’exportation et à l’importation s’est établià 130 contre 89 en 2002. En ce qui concerne l’Afrique, les termes de l’échange ontrégressé de 7 points en 2003, s’établissant à 80.

3.2. Exportations et compétitivité externe

Le taux d’exportation, exprimé par le rapport des exportations au PIB, a connu unerégression en 2003 pour s’établir à 32,6% en 2003. Cette baisse est liée à la différencedes rythmes de progression des exportations des biens et services (1,4%) comparati-vement à celles du PIB (5,2%).

Le ralentissement de la progression des exportations des biens et services résulteexclusivement de la baisse de 2,9% des ventes de marchandises. Les recettes desservices ont poursuivi leur ascension enregistrant une hausse de 9,1%

Le ratio de la compétitivité prix, exprimé par le rapport entre l’indice des valeursmoyennes à l’exportation et l’indice de la production industrielle s’est élevé à 0,95 aulieu de 1,01 en 2002. Cette perte d’attractivité des ventes à l’étranger a été favoriséepar la baisse plus prononcée des principales valeurs moyennes des produits exportéscombinée à une hausse des prix des ventes sur le marché local.

3.2.1. Taux d'exportation : Tendance à la baisse

Le taux d’exportation de l’économie marocaine, exprimé par le rapport de la valeurglobale des exportations des services et marchandises au produit intérieur brut s’estchiffré en 2003 à 32,6%, soit une baisse de 1,2 points par rapport à 2002.

Evolution du taux d'exportation

60,0

50,0

40,0

30,0

20,0

10,0

0,020001999 2001 2002 2003

Marchandises ServicesGlobal

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Cette baisse est due principalement à une augmentation relativement plus importantedu Produit Intérieur Brut (5,2%) que celle des exportations (1,4%). Durant la période 1999-2002, ce taux a connu une croissance soutenue et s’est chiffré à 33,8 en 2003.

Cette tendance globale dissimule une importante disparité entre les secteurs desmarchandises et ceux des services. Le taux d’exportation des marchandises s’ests’élevé en 2003 à 43,2% alors que celui des services n’a pas dépassé 23,4%.

3.2.1.1. Taux d'exportation des marchandises : Légère baisse

Le taux d’exportation des biens, en 2003, a régressé de 3,6 points par rapport à 2002.Il s’est chiffré en moyenne, pour la période 1999-2002 à 46,4%. La régression, observéeen 2003, est attribuable à la baisse de 2,9% des exportations des biens et l’augmentationde 5,2% de la production nationale.

Le secteur des industries électriques et électroniques demeure le secteur le plusdynamique à l’exportation suivi du secteur des produits textiles et cuir. Le tauxd’exportation de ce dernier secteur a atteint 214,4% en 2003, en progression de 2,6points par rapport à la moyenne de la période 1999-2002.

Au sein du secteur, la branche des produits textiles et habillement demeure relativementplus dynamique à l’exportation que la branche du cuir et chaussures. Pour la première, letaux d’exportation s’établit à 239,1% alors que pour la seconde, il est de l’ordre de 93,6%.

Il convient de noter que la défalcation des transactions au titre de l’admission temporaire sans paiement fait baisser le taux d’ouverture du secteur en 2003 à62,2% au lieu de 239,1%.

Le secteur des mines a atteint un niveau d’exportation de 76,6%, en 2003, en détériorationde 11,9 points par rapport à la moyenne annuelle de la période 1999-2002.

Le secteur de la chimie et parachimie demeure moins dynamique à l’exportationavec un taux d’exportation de 47,6% en 2003 en baisse de 7,7 points. Au sein de cesecteur, les taux d’exportation présentent des disparités importantes. Alors que labranche des produits de la chimie et parachimie présente un taux de 94%, celle desproduits issus des minéraux de carrières se limite à 9,4%

Le taux d’exportation des produits agroalimentaires a atteint 40,6%, en 2003 enamélioration de 5,5 points relativement à la moyenne annuelle de la période1999-2002. L’augmentation aussi bien des exportations que du produit intérieurbrut explique cette évolution.

Ce secteur présente, cependant, des disparités importantes entre les branches leconstituant. En effet, au moment où la branche «Autres produits alimentaires» présenteun taux d’ouverture de 123,2%, celles de «Boissons et tabacs» et «Produits desindustries alimentaires» présentent des niveaux d’exportation ne dépassant pasrespectivement 1,6% et 23,6%.

En 2003, la progression des exportations des produits des industries mécaniques etmétallurgiques de 4% conjuguée à la hausse de la production nationale de 6,4%, ainduit une légère régression du taux d’exportation de ce secteur. Il s’est établi à24,7% en baisse d’un point relativement à 2002.

Il convient de noter que le taux d’exportation de la branche matériel de transports’est élevé à 36,8% résultant du dynamisme des industries de montage et de productiondes pièces de rechange alors que les autres branches ont affiché des niveaux variantentre 26,9% pour la branche des ouvrages en métaux et 14,3% pour le matérield’équipement mécanique.

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L’exportation du secteur de l’agriculture, forêt et pêche, a atteint un niveau de16,3%, en 2003, en diminution de 3,6 points par rapport à 2002, confirmant ainsi latendance baissière moyenne connue au cours de la période 1999-2002. Cette baisseest attributaire du recul des exportations du secteur et de l’amélioration de la valeurdu produit intérieur brut national.

Enfin, le taux d’exportation du secteur de l’énergie n’a pas dépassé 7,8% en 2003 enbaisse de 3,8 points par rapport à 2002. Au sein de ce secteur, seule la branche dupétrole raffiné et dérivés du pétrole présente un taux d’exportation relativementélevé. Le niveau des ventes à l’étranger des autres branches demeure insignifiant.

3.2.1.2. Taux d'exportation des services : Forte hausse des exportationsdu secteur du tourisme

Le taux d’exportation des services a progressé en 2003, sans pour autant dépasser23,4%. Cette tendance globale dissimule des disparités importantes entre les différentssecteurs des services.

Le taux d’exportation du secteur du tourisme a atteint 400,5% en amélioration de26,7% par rapport à 2002. Durant la période 1999-2002, le secteur enregistre un tauxmoyen d’exportation de 316,3%, moyennant une évolution de 37 points par an.

Le taux d’exportation du secteur du transport et service de communication a atteint37,1% en 2003 enregistrant, ainsi, une régression de 1,8 points relativement à 2002 etce, contrairement à la tendance haussière de 4,1 points observée au cours de lapériode 1999-2002.

Le secteur de services reçus ou fournis par les administrations publiques non comprisailleurs a généré un faible taux d’exportation, il a atteint 5% en 2003, valeur constantepar rapport à 2002.

3.2.2. Concentration et diversification de l’offre d’exportation

Le Maroc a exporté 5105 produits SH à 10 chiffres en 2003 contre une moyenne de 4640positions mouvementées entre 1999 et 2002. Cette amélioration de la diversification desproduits est à relativiser par l’examen de l’évolution des indices de concentration desexportations tels que celui de Herfindal ou ceux des valeurs médianes et médiales.

En 2003, l’indice de Herfindal est resté stable à 0,98 relativement à la période 1999-2002. De même, la médiane a affiché une valeur de 99,9%, soit la même que celleenregistrée en moyenne annuelle entre 1999 et 2002. En d’autres termes, cettetendance exprime le fait que sur les 5105 produits exportés en 2003, la moitié netotalise que 0,1% des exportations globales.

120,0

130,0

110,0

100,0

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60,020001999 2001 2002 2003

Nombre de SH Indice de Hrefindal Médiane Médiale

Evolution des indices de diversification et de concentration des exportations par secteurs

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La valeur médiale quant à elle, est passée de 0,48%, en moyenne durant la période1999-2002 à 0,45% en 2003, exprimant une stagnation de la concentration de l’offred’exportation sur certains produits. En effet, durant la période 1999-2002, en moyenne,22 produits totalisaient 50% de la valeur globale des exportations. En 2003, cette partest assurée par 23 produits.

Ces tendances globales cachent des particularités sectorielles importantes. Aumoment où tous les secteurs ont pu afficher une certaine dynamique en terme dediversification de l’offre exportable, à des degrés différents, les indicateurs deconcentration ont affiché des évolutions disparates.

Le secteur de la chimie et parachimie a exporté 1321 produits en 2003, soit 179positions SH à chiffres de plus que la moyenne de la période 1999-2002. L’indice deconcentration de ce secteur a progressé d’une moyenne annuelle de 0,77 entre1999-2002 à 0,80 en 2003. Cependant, la valeur médiane s’est élevée en 2003 à99,9%, soit une stagnation de la concentration des exportations. En d’autres termes,sur les 1321 produits exportés, 660 produits ne totalisent que 0,1% du total des exportationsen 2003. La valeur médiale du secteur quant à elle, est passée de 0,18% en moyennedurant la période 1999-2002 à 0,15% en 2003. Deux produits continuent ainsi à assurerplus de la moitié des exportations du secteur.

Le secteur des industries textiles et cuir a exporté 1334 produits en 2003, en baisse de 15produits relativement à la tendance moyenne de la période 1999-2002. L’indice deconcentration de ce secteur est resté stable relativement à la période 1999-2002, soit 0,97en 2003. De même, la médiane a affiché une valeur de 99,8% en 2003 confirmant ainsi lastagnation de la concentration des exportations sur les 50% des positions les plus importantes.En d’autres termes, sur les 1334 produits exportés, 667 ne totalisent que 0,2% du total desexportations en 2003. La valeur médiale, quant à elle, est inscrite à 1,7%, en 2003, valeurcomparable à celle enregistrée en moyenne lors la période 1999-2002. Ceci signifie quele nombre de produits représentant la moitié des exportations est de 16 produits en 2003,soit un niveau similaire à la moyenne de la période 1999-2002.

Le secteur des industries mécaniques et métallurgiques a exporté 149 produits supplé-mentaires relativement à la tendance moyenne de 1999-2002 totalisant ainsi 1040produits en 2003. L’indice de Herfindal a affiché, de sa part, une valeur comparableà celle enregistrée en moyenne annuelle de la période 1999-2002, soit 0,97. Toutefois,la valeur médiane s’est élevée, en 2003, à 99,5% confirmant ainsi la stagnation de laconcentration des exportations sur les 50% des produits les plus importants. En d’autreterme, sur l’ensemble des positions mouvementées, 520 ne totalisent que 0,5% dutotal des exportations en 2003. La valeur médiale, quant à elle, est passée de 1,43%,en moyenne durant la période 1999-2002 à 1,06% en 2003. La faible baisse de cet indicerenseigne sur le passage du nombre de produits partageant la moitié des exportationsde 13 en moyenne annuelle durant la période 1999-2002 à 11 en 2003.

Les exportateurs des produits agroalimentaires ont faiblement élargi la gamme deleurs produits. Ces derniers sont passés d’une moyenne annuelle de 377 entre 1999-2002 à 407 en 2003. L’indice de concentration du secteur s’est stabilisé à 0,91 en2003, soit la même valeur qu’en moyenne annuelle de la période 1999-2002.Toutefois, la valeur médiane s’est élevée en 2003 à 99,7% confirmant ainsi unestagnation de la concentration des exportations sur les 50% des clients les plusimportants relativement à la tendance moyenne. Ceci signifie que sur le total des407 produits exportés, 203 ne totalisent que 0,3% du total des ventes à l’étranger en2003. Par ailleurs, la médiale montre que 6 positions à 10 chiffres ont représenté, àelles seules, la moitié de nos exportations en 2003.

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Le secteur des industries électriques et électroniques a exporté 578 produits en 2003en hausse de 289 produits relativement à la tendance moyenne. En 2003, l’indice deconcentration, la médiane et la médiale ont affiché une stagnation relativement à lamoyenne annuelle. L’indice de concentration s’est établi à 0,73 en 2003. Toutefois, lavaleur médiane s’est stabilisée à 99,9% en 2003 confirmant ainsi un renforcement dela concentration des exportations sur les 50% des produits les plus importants. Cetteévolution signifie que, sur l’ensemble des produits qu’exporte ce secteur, 289 ne totaliseque 0,1% des exportations en 2003. La valeur médiale, quant à elle, s’est chiffrée à0,35% en 2003. Elle confirme, ainsi, que deux principaux produits continuent de totaliserla moitié des exportations du secteur.

Les exportations des produits agricoles ont vu le nombre de leurs produits passer d’unemoyenne de 222 positions SH à 10 chiffres entre 1999-2002 à 245 en 2003. L’indice deconcentration a atteint 0,90 en 2003 contre 0,89 lors de la période 1999-2002, soit unequasi stagnation de la tendance à la diversification des produits. De même, la valeurmédiane s’est inscrite en 2003, à 99,8% confirmant ainsi que sur les 245 produits exportéspar le secteur, 122 ne totalisent que 0,2% du total des ventes à l’étranger. En effet,durant la période 1999-2002 en moyenne 3 produits totalisaient 50% de la valeur globaledes exportations. En 2003, cette part est assurée par 4 produits.

Les secteur des mines a exporté 87 produits en 2003 contre une moyenne annuelle de75 durant la période 1999-2002. Cette faible diversification se reflète au niveau de laquasi-stagnation de l’indice de Herfindal qui est passé d’une moyenne annuelle de0,57 entre 1999-2002 à 0,52 en 2003. Pour sa part, la valeur de la médiane est restéestable aux alentours de 99,9%, soulignant ainsi que sur les 87 produits exportés, 43 netotalisent que 0,1% du total des ventes à l’étranger en 2003. Pour sa part, la valeurmédiale qui a été de l’ordre de 1,33% durant la période 1999-2002 a baissé en 2003 soit1,15%, impliquant qu’un seul produit continue de représenter la moitié des exportations.

Le secteur de la pêche a expédié 60 variétés de produits SH à 10 chiffres en 2003 alorsque ce nombre ne dépassait pas 57 en moyenne annuelle entre 1999-2002. L’indice deconcentration de ce secteur a atteint 0,69 en 2003, soit une quasi stagnation parrapport à la moyenne annuelle. La valeur médiane, est restée stable aux alentours

de 99,5%, confirmant ainsi la stabilité de la concentration des exportations sur les 50%des produits les plus importants. Cette évolution signifie que sur les 60 produits exportésen 2003, 30 ne totalisent que 0,5% du total des ventes à l’étranger. Par ailleurs, la valeurmédiale est passée de 2,2% en moyenne durant la période 1999-2002 à 1,7% en 2003,soulignant ainsi un renforcement de la concentration des ventes sur les principauxproduits. Ainsi, une seule position continue de représenter la moitié des exportations.

Les produits énergétiques à l’exportation se sont élevés à 33 positions en 2003 contreune moyenne annuelle de 26 entre 1999-2002. Cette tendance de concentration estperceptible à travers la régression de l’indice de Herfindal. Cet indicateur est passéd’une moyenne annuelle de 0,67 durant la période 1999-2002 à 0,58 en 2003.Cependant, la valeur médiane, s’est stabilisée aux alentours de 99,9% confirmantainsi une stagnation de la concentration des exportations sur les 50% des produits lesplus importants. Ceci signifie que sur les 33 produits exportés en 2003, presque 16produits ne totalisent que 0,1% du total des ventes à l’étranger. La valeur médiale,quant à elle, est passée de 8,6%, en moyenne durant la période 1999-2002 à 3% en2003, dénotant qu’un seul produit absorbe la moitié des exportations en 2003 contredeux produits durant la période 1999-2002.

3.2.3. Croissance des exportations et parts de marchés

La progression des exportations des biens et services s’est nettement ralentie en 2003et s’est chiffrée à 1,4%. Avec ce rythme, l’écart par rapport au taux objectif, de 9%par an, arrêté par le plan de développement économique et social 2000-2004 s’estélevé à 7,6 points.

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En valeur, les exportations se sont établies à plus de 136 MdDh. En terme de tendancemoyenne, les ventes des biens et services ont cru de 8,9% par an entre 1999-2002 et sesont établies à près de 119 MdDh en moyenne.

La décélération de la croissance des exportations des biens et services est liéeexclusivement aux contre-performances des ventes des marchandises.

3.2.3.1. Evolution des exportations des marchandises : Un ralentissementfavorisé par les variations de change

Les exportations des marchandises ont baissé de 2,9% pour s’établir à près de 83,9MdDh en 2003. En terme de tendance moyenne, ces produits se sont élevés à prèsde 79,9 MdDh, en hausse annuelle de 5,5% par an.

La structure des exportations des marchandises se caractérise par une forteconcentration sectorielle. En effet, les produits textiles et du cuir, les produitschimiques et parachimiques et les produits électriques et électroniquesreprésentent 65% des exportation.

Evolution des exportation des marchandises et services

160000

140000

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01999 2000 2001 2002 2003

Marchandise ServicesGlobal

Structures des exportation des marchandises en 2003

Industrie é lectrique etélectronique

14%Industrie mécanique

e t métalurgique 3%

Chimie et parachimie14%

Agriculture et péche14%

Mines6%

Energie3%

Agroalimentaire9%

Textiles et cuirs37%

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Les réexportations en suite d’importations en ATSP représentent 37% des exportationsglobales, avec plus de 31 MdDh. Cette part s’est établie à 35% en moyenne annuelle.En valeur, elles ont enregistré une progression de 2,7% en 2003 et de 5,3% en moyenneannuelle durant la période 1999-2002. Les produits textiles et du cuir et les produitsélectriques et électroniques sont les secteurs les plus concernés par ce régime. Ilsinterviennent respectivement pour 70% et 25% des réexportations en ATSP.

3.2.3.1.1. Produits agricoles : Les agrumes et les tomates renouent avecla croissance des ventes à l’étranger

Les exportations des produits agricoles ont bénéficié de la bonne campagne agricole.En effet, contrairement à la tendance des cinq dernières années, l’année 2003 s’estcaractérisée par un taux de croissance positif des exportations agricoles : 6% au lieude -0,2% enregistrée en moyenne pour la période 1999-2002. En valeur, elles se sontétablies à près de 6 MdDh, soit 7% des exportations globales.

Le bon comportement des exportations des produits agricoles est dû principalementaux performances réalisées par les agrumes et les tomates au cours de l’année 2003.Ces deux produits, malgré une légère baisse de leur part dans le total exporté,continuent de constituer près de 60% des exportations agricoles.

Exportations des principaux produits agricolesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %Agrumes 2 221 42 2 326 39Tomates 1 029 19 1 137 19Légumes 453 8 830 14Fruits 367 7 391 7Autre 1 270 24 1 314 22Total 5340 100 5 999 100Source : Office des changes

En 2003, la valeur des exportations des agrumes s’est appréciée de 8,7% contre unetendance moyenne à la baisse de 5,7%. Cette augmentation n’a pas empêché uneréduction de 3 points de leur part dans les exportations globale du secteur qui s’estchiffrée en 2003 à 39%.

En 2003, quatre principaux marchés ont absorbé plus de 66% des exportations desagrumes. La Russie en a absorbé près de 28%, suivie de la France avec 14%, de laGrande Bretagne et des Pays-Bas avec 12% chacun.

Les tomates ont constitué 19% des ventes du secteur agricole à l’étranger, partdemeurant stable relativement à la tendance annuelle moyenne de la période 1999-2002 Les exportations des tomates ont augmenté de 3% rompant ainsi avec latendance à la baisse d’une moyenne de 1% ayant caractérisé la période 1999-2002.

Le marché français demeure de loin le principal client du Maroc pour ces produitsavec une part de 86%. En valeur, les exportations des tomates vers ce marché ontprogressé de 9%, marquant ainsi une nette amélioration relativement à la tendancebaissière de 1,8% enregistrée au cours de la période 1999-2002.

Mis à part le marché français et à la marge le marché polonais, les autres principalesdestinations des tomates se sont inscrites à la baisse. C’est le cas de la Suisse avecune régression de 34,2% en 2003, contre une hausse annuelle moyenne de 22,3%. Lesventes sur le marché russe ont également baissé de 44,8% en 2003 contre une hausseannuelle moyenne de l’ordre de 6,9%.

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Les légumes constituent 14% des ventes des produits agricoles. Cette part est ennette amélioration relativement à la moyenne des quatre dernières années, soit 8%par an. En valeur, elles ont progressé de 21,1% en 2003, contre une tendance haussièrede 31,4% en moyenne annuelle lors de la période 1999-2002.

Les exportations vers les principaux marchés ont évolué d’une manière divergente.Ainsi, les ventes vers la France et l’Espagne ont progressé de 16,3% et 61,7% en 2003contre une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 25,4% et 95%. Quant auxexpéditions vers les Pays Bas, elles ont fléchi de 25,4%. Ces trois pays représentantrespectivement 63%, 26% et 4% des ventes de légumes.

Les fruits interviennent pour 7% au niveau du total exporté des produits agricoles, soitune part stable relativement à la moyenne de la période 1999-2002. En valeur, lesexportations de ces produits ont régressé de 18,9% contre une progression de l’ordrede 24,1% en moyenne annuelle.

Par marchés, les ventes ont chuté en France et en Espagne respectivement de 21,1%et 46,8% en 2003, alors qu’elles avaient augmenté de 15,4% et 149,9% en moyenneannuelle. Ces deux pays détiennent 58% et 11% des exportations de ses produits.L’Allemagne a enregistré une croissance des expéditions de fruits de 56,6% en 2003contre une croissance annuelle moyenne de 81,1%. Ce pays détient 8% dans les ventesde ce produit.

Les ventes sur la Grande Bretagne continuent leur ascension avec des taux decroissance de 44,4% en moyenne annuelle et 77,3% en 2003. La part de ce pays dansles exportations des fruits est de l’ordre de 7%.

Il convient de signaler que les ventes sur l’Italie qui progressaient de près 374 enmoyenne annuelle entre 1999 et 2002 ont enregistré une chute de 51,2% en 2003. Lapart des exportations vers ce pays est passée de 0,5% en 1999 à 8,3% en 2002 avantde chuter à 5% en 2003.

3.2.3.1.2. Produits de la pêche : Baisse des ventes des céphalopodes

Les exportations des produits de la pêche représentent près de 7% des exportationsglobales. En valeur, elles ont enregistré une baisse de 24% contre une hausse annuellemoyenne de 13,6% entre 1999 et 2002. Ces contre-performances résultent de la fortebaisse des ventes des crustacés mollusques et coquillages. Les ventes de poissonsont, en revanche, progressé.

Exportations des principaux produits de pêcheMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Crustacés mollusques et coquillages 5569 85 4259 77

Poissons 1007 15 1224 22

Autres 10 - 18 -

Total 6587 100 5501 100Source : Office des changes

Les crustacés mollusques et coquillages représentent plus des trois-quarts des ventes àl’étranger du secteur. Cette part s’élevait à près de 85% en moyenne annuelle entre1999-2002. Les exportations de ces produits ont accusé une baisse de 28,1% aprèsavoir marqué une hausse annuelle moyenne de 14,5%. Ils sont destinés à hauteur de93% à trois marchés. Il s’agit de l’Espagne (52%), du Japon (30%) et de l’Italie (12%).

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Les exportations à destination de ces trois marchés ont régressé respectivement de6%, 50,1% et 15,9% en 2003 alors que les tendances de la période 1999-2002 affichentdes évolutions positives de 21,4%, 11,9% et 97,9%.

Les poissons constituent 22% des exportations totales du secteur de la pêche, enhausse de 7 points relativement à la moyenne de la période 99-2002. Les ventes àl’étranger de ces produits ont progressé de 15,4%, renforçant la tendance haussièrede 15,8% en moyenne annuelle enregistrée lors de la période 1999-2002.

Les principaux marchés de destination des poissons sont l’Espagne (54%), l’Italie (11%)et le Portugal (10%). Les ventes à destination de l’Espagne et du Portugal ontaugmenté respectivement de 17,7% et 40,4% alors que celles destinées à l’Italie sesont inscrites en baisse de 15,6%. Au cours de la période 1999-2002, elles ont augmentésur les trois marchés aux taux respectifs de 25,9%, 17,4% et 6,6%.

3.2.3.1.3. Produits miniers : Les phosphates subissent l’effet de la dépréciationdu dollar

Les exportations de produits miniers sont prédominées par les phosphates qui constituentprès des trois-quarts des ventes du secteur. En valeur, les ventes des produits miniers ontaccusé une diminution de 13,4% contre une baisse annuelle moyenne de 3,4%.

Exportation des principaux produits miniersMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Phosphates 4 203 70 3468 70

Autres 1 833 30 1614 33

Total 6 036 100 5082 100Source : Office des changes

Les ventes de phosphates ont connu une baisse de 13,4%, après une progressionannuelle moyenne de 2,8% durant la période 1999-2002. Les exportations de ceproduit sont destinés principalement à trois pays : les Etats-Unis d’Amérique (22%),l’Espagne (15%) et le Mexique (8%).

Ces trois marchés se sont inscrits en baisse. Cette régression a été de l’ordre de 21,7%pour le Mexique, de près de 12,4% pour l’Espagne et a avoisiné 10% pour le marchéaméricain en 2003. Les deux derniers marchés ont affiché des tendances à la baissedurant la période 1999-2000 avec des taux moyens respectifs de l’ordre de 12,6% et3,7%. Par contre, l’évolution annuelle moyenne des ventes sur le marché américainétait positive avec 5,2%.

Parmi les autres marchés traditionnels des phosphates, l’Inde a connu une chute desventes de 12,4% contre une hausse annuelle moyenne avoisinant 92,5% entre 1999 et2002. Les expéditions vers la France se sont également rétrécies de près de 14%accentuant le recul caractérisant la tendance moyenne avec 7,4%. Quant auxventes à la Pologne, elles ont progressé de 21,9%, soit un rythme plus prononcé quecelui de la moyenne annuelle de la période 1999-2002 avec 12,4%. Ces trois marchésreprésentent chacun 6% des exportations des phosphates en 2003.

3.2.3.1.4. Produits énergétiques : Tendance à la baisse des exportationsdes résidus du raffinage

Les ventes des produits énergétiques sont constituées essentiellement des lubrifiantset d’autres résidus du raffinage. Les lubrifiants ont constitué 20% des exportations dusecteur au lieu de 15% en moyenne annuelle. En valeur, elles ont chuté de 15,3%après avoir enregistré une hausse annuelle moyenne de 24%.

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Exportations des principaux produits énergétiquesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Lubrifiants 422 15 443 20

Autres 2 439 85 1 751 80

Total 2 861 100 2 194 100

Source : Office des changes

Les ventes sporadiques de ces produits sont destinées essentiellement à l’avitaillementdes pavillons étrangers du Maroc à hauteur de 98%. Le reste est destiné à certainspays africains comme le Bénin et le Sénégal.

3.2.3.1.5. Produits agroalimentaires : Des performances mitigées

Les exportations des produits agro-alimentaires représentent 9% des exportationsglobales. En valeur, elles se sont inscrites en hausse de 12,1%. Au cours de la période1999-2002, elles ont augmenté de 10% en moyenne annuelle.

Les ventes à l’étranger des produits agro-alimentaires sont constituées à raison de65% de conserves de poissons, de conserves de légumes, de poissons et de fruits. Cesparts sont demeurées stables par rapport à 2002.

La part des conserves de poissons a atteint 44% s’améliorant ainsi de 3 points par rapportà la tendance moyenne. Ces produits se sont inscrits en progression constante, soit 15,4%contre 12,7% en moyenne annuelle.

Exportations des principaux produits agroalimentairesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Conserves de poissons 2 371 41 3 229 44

Conserves de légumes 1 031 18 930 13

Poissons 285 5 410 6

Fruits 159 3 286 4

Autres 1 958 34 2 567 35

Total 5 803 100 7 422 100

Source : Office des changes

Les conserves de poissons sont exportées essentiellement vers le marché européen,notamment la France, l’Italie et l’Espagne qui représentent 15%, 12% et 8% chacun.En valeur, les expéditions vers ces trois pays ont progressé respectivement de 16,6%,21,6% et 16,6%. Les taux de croissance annuels moyens observés lors de la période1999-2002, se sont établis à 5,4%, 17,6% et 20,2%.

Les conserves de légumes ont représenté 13% en 2003 au lieu de 18% en moyenneannuelle. En valeur, elles se sont inscrites en baisse de 12,4% en 2003. La période 1999-2002 s’est caractérisée par une stagnation des ventes à l’étranger.

La France, les Etats-Unis d’Amérique et l’Italie interviennent respectivement pour 45%,23% et 5%. En valeur, les exportations vers ces trois pays ont évolué à la baisse en2003, avec respectivement 3,3%, 16,2% et 24%. En revanche, la tendance observéelors de la période 1999-2002 a été négative pour le marché français avec 8,2% etpositive pour les Etats-Unis d’Amérique et l’Italie avec 11,2% et 10,1%.

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Parmi les autres destinations des conserves de légumes, on relève la hausse des ventesvers la Grande Bretagne avec 18,4% en 2003 poursuivant la tendance haussière dela période 1999-2002 avec 26,5%. Les exportations vers l’Allemagne et l’Italie ont parcontre régressé respectivement de 7,2% et 1%. La tendance était à la baisse pour lepremier marché avec 3,4% alors qu’elle s’est inscrite en hausse pour le second avec15,9%. Ces pays représentent 5% chacun des ventes de conserves de légumes.

Les poissons constituent 6% des ventes totales du secteur de l’agroalimentaire àl’étranger en hausse d’un point relativement à la moyenne de la période 1999-2002.En valeur, elles se sont inscrites en hausse, soit 46,5% contre 56,3% en moyenne annuelle.

Ces produits sont destinés à raison de 41% à la France, suivie de l’UEBL avec 9% etdes Pays-Bas avec 8%. En valeur, les exportations vers la France et les Pays-Bas ontprogressé respectivement de 31,2% et 6,6% en 2003 contre 188,9% et 23,9% enmoyenne annuelle entre 1999-2002. Pour leur part, les ventes à l’UEBL, qui étaientnulles entre 1999-2001, sont passées de près de 367 MDH en 2002 à plus de 35 MdDhl’année suivante.

Les fruits représentent 4% des ventes totales du secteur de l’agroalimentaire à l’étranger,contre 3% en moyenne annuelle. En valeur, elles se sont inscrites en hausse, soit 53,7%contre 6,8% en moyenne annuelle.

Ces produits sont exportés essentiellement vers la France (33%), l’UEBL (27%) et lesPays-Bas (18%). Les ventes à la France et l’UEBL ont conservé les tendances haussièresobservées lors de la période 1999-2002. Elles ont cru de 35,1% et 19,6% contre des évolutions annuelles moyennes de 1,9% et 105%. Quant aux expéditions vers lesPays-Bas, elles ont connu un retournement de tendance puisqu’elles ont cru de385,8% en 2003 contre une baisse annuelle moyenne de 33,2%.

3.2.3.1.6. Produits du textile et du cuir : Tendance à la stagnation

Les exportations des produits des industries textiles et du cuir se sont élevées à près de31 MdDh, demeurant ainsi presque stables. Elles représentent 37% des exportationsglobales.

Les réexportations suite à l’importation en ATSP représentent 71% des exportations desproduits textiles et du cuir, en hausse d’un point relativement à la tendance moyenne.Elles se sont établies à environ 22 MdDh, en hausse de 1% au lieu de 4% en moyenneannuelle. Ces réexportations sont essentiellement le fait des articles d’habillement quireprésentent 67% en 2003 en baisse de 3 points relativement à la moyenne de lapériode 1999-2002.

Quant à la valeur ajoutée des réexportations en suite d’ATSP, elle s’est élevée à prèsde 8 MdDh en baisse de 4,8% contre une tendance haussière de l’ordre de 4,5%. Labaisse de la valeur ajoutée est tributaire à des contre-performances au niveau destrois branches du secteur. Ainsi, les produits textiles et bonneterie, l’habillement et lesarticles en cuir ont baissé respectivement de 1,2%, 6,2% et 1,9% contre des haussesannuelles moyennes de 5,9%, 2,8% et 22,9%.

Les vêtements confectionnés et les articles de bonneterie constituent l’essentiel desexportations globales respectivement avec 60% et 26%. Ces ratios se sont établis à58% et 29% en moyenne annuelle.

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Exportations des principaux produits du textile et du cuirMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %Vêtements confectionnés 17005 58 18548 60Articles de bonneterie 8460 29 8109 26Chaussures 1080 4 1356 4Autres 2791 10 2737 9Total 29336 100 30750 100Source : Office des changes

Les exportations des vêtements confectionnés ont stagné en 2003, alors qu’ellesavaient progressé de 3,5% en moyenne annuelle durant la période précédente. Cesproduits sont destinés au marché de l’Union Européenne, particulièrement la France,l’Espagne et la Grande Bretagne à raison respectivement de 37%, 25% et 21%.

La France et la Grande Bretagne se sont inscrits en baisse de 2,5% et 13,8% contre uneprogression annuelle moyenne de 4,4% et 6,1%. Par contre, l’Espagne a enregistréune croissance plus rapide que la tendance moyenne, soit 28% contre 21,4%.

Les ventes des articles de bonneterie ont connu un retournement de tendance,s’inscrivant en hausse de 2,2%, après avoir stagné durant la période 1999-2002.Cette hausse a touché les marchés français et espagnol qui se sont inscrits enaugmentation de 2,3% et 19,4%. Sur le premier marché, la tendance moyenneétait négative avec 5,3% contre une évolution positive pour le second avec 20,1%.Les expéditions vers le marché britannique ont chuté de 13,5% contre une hausseannuelle moyenne de 4,3%.

Les chaussures représentent 4%, soit une position stable relativement à la part moyenne.Les exportations de ces produits ont progressé de 14%, soit un rythme plus élevé quela tendance de la période 1999-2002 avec 6,3%. Ces produits sont exportésessentiellement vers l’Union Européenne.

La France intervient pour 42% suivie de l’Espagne avec 27% et de l’Allemagne avec14%. Les exportations à destination de la France et l’Allemagne se sont repliéesrespectivement de 7,2% et 2,9% rompant avec la tendance haussière de 10,3% enmoyenne annuelle lors de la période 1999-2002. Quant aux ventes vers l’Espagne,elles ont maintenu leur rythme de croissance rapide évoluant de 114,6% contre 92,2%en moyenne annuelle

3.2.3.1.7. Produits chimiques et parachimiques : Des effets négatifs de ladépréciation du dollar sur les dérivés des phosphates

Les exportations des produits chimiques et parachimiques se sont élevées à près de12 MdDh en 2003 en baisse de 9,1%. Au cours de la période 1999-2002, elles ontenregistré une progression annuelle moyenne de 8,4%. Ces produits détiennent 14%des exportations globales.

Dans le cadre du régime de l’ATSP, les réexportations en suite d’importation en ATSPreprésentent à peine 2% des exportations globales, soit une part stable relativementà la tendance moyenne de la période 1999-2002.

Les réexportations effectuées sous le régime de l’ATSP se sont établies à 281 millionsDhs en hausse de 1,5%. Sur la période 1999-2002, elles ont progressé de 27,8% enmoyenne annuelle. La valeur ajoutée des réexportations en suite d’ATSP a chuté de7,3% contre une hausse annuelle moyenne de 24,4%

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Les acides phosphoriques et les engrais interviennent pour 70%, part stablecomparativement à la période 1999-2002.

Les acides phosphoriques ont maintenu leur part de 40% dans le total des exportationsdu secteur. Les exportations de ces produits ont accusé une baisse de 5,3% poursuivantla tendance baissière de la période 1999-2002, soit 3,8% en moyenne annuelle.

Exportations des principaux produits chimiques et parachimiquesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Acide phosphorique 5 336 43 4856 40

Engrais 3 533 28 3553 30

Pâte à papier 439 4 415 3

Autres 3 157 25 3168 26

Total 12 484 100 11992 100Source : Office des changes

Ces produits sont destinés à hauteur de 46% à l’Inde. L’UEBL et l’Allemagne interviennentrespectivement avec 9% et 7%. En valeur, les exportations vers l’Inde ont chuté de 11,1%poursuivant la tendance baissière de la période 1999-2002 avec 8,7% en moyenneannuelle. Les ventes à l’Allemagne ont chuté de 18,6%. Tandis que celles destinées àl’UEBL ont progressé de 9,9% contre une hausse annuelle moyenne de 2,8%.

Parmi les autres marchés importants à destination de ces produits, on relève leretournement de tendance des exportations vers les Pays-Bas et le Brésil avecrespectivement 8,9% et 17,9% en 2003. Les tendances annuelles moyennes de la période1999-2002 étaient respectivement de 817,2% et 18,36%. Ces deux pays détiennent,chacun, une part de 7% des exportations de ce produit.

Les engrais constituent près de 30%, soit une hausse de 2 points relativement à la partmoyenne de la période 1999-2002. Les ventes de ces produits ont connu un retournementde situation, diminuant ainsi de 2,6%, après avoir réalisé une hausse annuellemoyenne de 6,1%.

Les marchés de destination sont relativement diversifiés. La position sur le marchébrésilien continue de s’améliorer pour représenter 29% des exportations de cesproduits. En valeur, les exportations vers ce pays ont augmenté 60,1% en 2003 contreune croissance annuelle moyenne de l’ordre de 120,1%.

En 2003, Les exportations vers la France ont représenté 13%. Elles sont en perte devitesse. La valeur de ces ventes a régressé de 9,7% contre une baisse annuellemoyenne de 1,3%. L’Italie représente 12%. Les expéditions vers ce marché ont cru de25,5% contre une tendance baissière de 6,4%.

La pâte à papier constitue 3% des exportations des produits chimiques, en baissed’un point relativement à la part moyenne de la période 1999-2002. Les ventesde ce produit ont chuté de 13,5% contre une hausse annuelle moyenne del’ordre de 22,9%.

Ce produit est exporté à hauteur de 58% vers l’Italie, la Turquie et la Grande-Bretagne.Les ventes sur les deux premiers marchés ont marqué des taux de régression respectifsde 15,2% et 42,4% alors qu’ils avaient affiché des tendances haussières de 22,7% et54,5%. Les expéditions vers la Grande-Bretagne ont été multipliées par six et demiepour s’établir à plus de 65 MDH, alors qu’elles étaient nulles en 1999 et 2000.

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La Tunisie et la France, deux autres principales destinations de ce produit, se sontinscrites en baisses respectives de 5,1% et 12%. La croissance moyenne sur le premiermarché était de l’ordre de 54,4%, alors que sur le second marché, la tendance étaità la baisse avec 2,4%. Ces deux pays représentant respectivement 14% et 13% desventes de produits chimiques.

3.2.3.1.8. Exportations des produits mécaniques et métallurgiques :Faible progression

Les exportations des produits des industries mécaniques et métallurgiques restentfaibles. Elles ont évolué de 3,3% en 2003 contre une hausse annuelle moyenne del’ordre de 33,3%. La contribution de ce secteur aux exportations globales restemarginale représentant à peine 4%

L’analyse de la structure des exportations de ce secteur montre une grande diversifi-cation des produits mais dans des créneaux à faible teneur technologique. Mis à partles pièces détachées automobiles, les autres principaux produits exportés sontconstitués de ferraille de fer, d’argent transformé, de tôles, d’or industriel et dedéchets et débris de cuivre.

Exportations des principaux produits mécaniques et métallurgiquesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %Pièces détachées pour voitures 280 14 324 11Ferraille de fer 153 8 326 11Argent - - 298 10Tôles 247 12 280 10Or industriel 121 6 206 7Déchets et débris de cuivre 130 7 144 5Autres 1068 53 1 277 45Total 2000 100 2854 100Source : Office des changes

Les pièces détachées pour voitures automobiles représentent 10%, position en reculcomparativement à l’année 2002. Les exportations de ce produit ont poursuivi leurtendance baissière, soit 3% au lieu de 4% par an.

Ces produits sont destinés à raison de 59% au marché français, suivi de l’Espagneavec 29% et de l’Italie avec 6%. En terme d’évolution, les ventes à la France ontchuté de 19,4% contre une hausse annuelle moyenne de 28,3%. Celles destinées àl’Espagne et à l’Italie ont cru respectivement de 21,9 % et 32,6%. La progressionannuelle moyenne sur le premier marché s’est établie à 77,1%. Les exportations versl’Italie en nette progression sont passées de moins de 320 milles dirhams en 1999 à19 MDH en 2003.

Les ventes de ferraille de fer représentent 10% des exportations du secteur. Elles ontprogressé de 46,8% contre une tendance haussière de 25,6%. Elles sont destinées àhauteur de 57% vers l’Espagne. La Turquie et l’Italie ont absorbé 11% et 8%.

En valeur, les expéditions vers la France ont évolué de 4,7% alors qu’elles ont cru enmoyenne annuelle de 74,3%. Quant aux ventes à la Turquie et à l’Italie, elles restenttrès faibles avec respectivement 33 et 23 MDH.

L’argent transformé représente 10% des ventes du secteur des industries mécaniqueset métallurgiques. Les ventes de ce produit sont sporadiques. Elles sont passées d’unevaleur inférieure à un million de dirham en 1999 à 298 MDH en 2003 avec des valeursnulles entre 2000 et 2002. La demande sur ce produit provient essentiellement de laFrance et de la Suisse qui représentent respectivement 51% et 46%.

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Les ventes de tôle représentent 9%, en net recul relativement à la tendance moyennede 12%. Elles ont enregistré une chute de 30% en 2003, contre une croissance de 148%en moyenne annuelle entre 1999-2002.

L’Espagne, la Tunisie et l’Egypte représentent respectivement 29%, 22% et 14%. Lesexportations de ce produit ont évolué positivement sur les deux premiers marchésalors qu’elles ont enregistré un retournement de tendance pour le troisième.

En effet, les ventes à l’Espagne et à la Tunisie ont progressé de 50,7% et 37,4% contredes croissances annuelles moyennes de 69% et 24,5%. Les expéditions en Egypte ontrégressé de 8,2%.

La position de l’or industriel est passée de 6% en terme de tendance moyenne à 7%en 2003. Malgré la baisse de 7,1% des ventes en Suisse, ce pays continue d’absorberla grande part avec 82%. Pour leur part, les exportations vers la France ont chuté de66,5% pour détenir 18%. En terme d’évolution moyenne, les ventes ont augmenté surles deux marchés de 143,5% et de 150%.

Les ventes de déchets de cuivre représentent 5% en baisse de 2 points relativementà la tendance moyenne. La valeur des ventes a progressé de 10% contre uneprogression annuelle moyenne de 24%.

Les achats de la Chine ont été multipliés par cinq fois et demi pour détenir 40% desexportations de ce produit. Les exportations vers le Sri Lanka ont été multipliées par 9pour détenir 18%. Quant aux ventes sur l’Italie, elles ont chuté de 30% ramenant lapart de ce client à 15%.

3.2.3.1.9. Les produits des industries électriques et électroniques : Amélioration du rythme de croissance

Les exportations de ces produits ont connu, en 2003, un rythme de croissance plus rapideque la tendance moyenne. Elles ont augmenté de 12,2% contre 10,8% entre 1999-2002. La valeur des exportations s’est établie à 12,1 MdDh en 2003 contre 8,9 MdDhen moyenne annuelle. Ces produits représentent 13% des exportations globales.

Sous le régime de l’admission temporaire sans paiement (ATSP), les réexportations ensuite d’importations en ATSP se sont élevées 7,2 MdDh, en progression de 7,2%, soit unrythme plus vigoureux que la tendance moyenne avec 6,4%.

Quant à la valeur ajoutée dégagée par les activités de sous-traitance de ce secteur,elle s’est établie à près de 1,4 MdDh en hausse de 12,7% contre une tendancemoyenne de 2,8%.

Les exportations sont dominées par les transistors et les fils et câbles électriques, avecrespectivement 47% et 32% au lieu de 44% et 27% par an pour la période 1999-2002.

Exportations des principaux produits électriques et électroniquesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Transistors 3 967 44 5 697 47

Fils et câbles pour l’électricité 2 407 27 3 835 32

Autres 2 565 29 2 537 21

Total 8 939 100 12 069 100

Source : Office des changes

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Les exportations des transistors ont progressé de 3,8% en 2003 au lieu de 53,9% enmoyenne annuelle de la période 1999-2002. Ces produits sont destinés exclusivement à la France.

Les fils et câbles électriques ont progressé de 13,8% contre une croissance annuellemoyenne de 27,4% entre 1999-2002. L’Union Européenne absorbe près de 100% desexportations de ces produits notamment la France, l’Italie et l’Espagne quireprésentent 91%.

La France et l’Espagne se sont inscrites en hausses respectives de 8,5% et 44,8% en2003. L’Italie a connu, par contre, une régression de 30%. Durant la période 1999-2002,ces destinations se sont inscrites en hausses respectives de 27,5%, 75% et 4%.

3.2.3.2. Evolution des recettes des services : Une progression soutenable

Avec une valeur de plus de 52,4 MdDh en 2003, les recettes au titre des services ontenregistré une progression appréciable de 9,1%. Elles ont contribué à hauteur de 24% dans les recettes globales de la balance des paiements.

Durant la période 1999-2002, elles se sont accrues de 17,4% par an et ont constitué enmoyenne 20% par an dans les recettes globales de la balance des paiements. Cesperformances sont le fait principalement du secteur de tourisme.

3.2.3.2.1. Les recettes de voyages : Progression soutenue des recettes de tourisme

Les recettes de voyage ont représenté 59% des recettes totales des services en 2003contre une part moyenne de 63% entre 1999 et 2002. Ces performances interviennentdans une conjoncture internationale difficile marquée par les incertitudes géostratégiques liées à la crise en Irak et la multiplication des actes terroristes.

Les arrivées de touristes ont connu une appréciation de 6%, grâce essentiellementaux arrivées des Marocains Résidant à l’Etranger qui ont progressé de 12%. En revanche, les arrivées de touristes étrangers sont restées stables.

Près de 2,5 millions de touristes étrangers et de croisiéristes ont choisi leMaroc pour destination en 2003, soit presque le même nombre de visiteurs qu’en2002. En revanche, le nombre de Marocains Résidant à l’Etranger s’est établi à 2,3 millions.

Structures des recettes des services en 2003

transport17%

Services d'assurances1%

Voyages59%

Services de communication5%

Autres servicesaux entreprises

12%

Administration publique6%

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Les vacances et loisirs sont cités comme motif de voyage pour 81% de touristes étrangers. La visite des amis et de la famille ainsi que les affaires et les motifs professionnels constituent respectivement 9% et 8% des raisons de voyage des touristes étrangers.

Au niveau des nuitées du tourisme récepteur, celles réalisées dans les hôtelsclassés viennent en première position avec 47% des nuitées totales. Leshôtels non classés et les campings détiennent la même part et interviennentpour 10% chacun des nuitées totales. Les nuitées dans ces trois types d’hébergement ont baissé respectivement de 4%, 5% et 5%.

Pour les nuitées du tourisme interne, seules celles réalisées dans les hôtelsclassés ont augmenté à un rythme appréciable (+8%), tandis que cellesconsommées dans les autres types d’hébergement ont accusé un recul. Dece fait, le taux d’occupation des hôtels classés a varié de 44% en 2002 à 41%en 2003, après avoir culminé en 2000 avec 52%.

3.2.3.2.2. Les services autres que le tourisme : Décélération des recettes du transport

Les recettes au titre des services de transport représentent 17% des recettes de services.Cette part est restée stable comparativement à la tendance moyenne de la période1999-2002. En valeur, elles se sont élevées à près de 8,7 MdDh, en hausse de 9,1%. Enterme de tendance moyenne, elles se sont établies à 6,5 MdDh par an entre 1999 et2002 et ont marqué une hausse annuelle moyenne de 23,4%.

Les services de communication interviennent pour 4,5% des recettes contre 4,2% paran lors de la période 1999-2002. En valeur, ces recettes se sont établies à 2,4 MdDh,en recul de 6,6%. Durant la période 1999-2002, les recettes ont augmenté de 33,6% enmoyenne annuelle, et se sont chiffrées à 1,7 MdDh par an.

Les services d’assurance représentent 1,4% des recettes des services en 2003, contre0,8% en moyenne annuelle entre 1999-2002. Ils ont connu une forte progression en2003 pour se chiffrer à 733 Mdh. En terme de tendance moyenne, ILs ont évolué de8,6% et drainé à 304 Mdh par an.

Les redevances et droits de licence représentent 0,5% des recettes des services, partstable relativement à la moyenne de la période 1999-2002. Cette rubrique a drainé243 Mdh en hausse de 98,7% en 2003 contre 147 Mdh en moyenne annuelle entre1999-2002, avec une progression annuelle de 81,5%.

Les services aux entreprises interviennent pour 12% des recettes globales des services.Leur poids s’est nettement renforcé comparativement à la tendance moyenne (8%). Lesrecettes liées à cette rubrique se sont établies à environ 6,1 MdDh, en augmentation de38,5%. Au cours de la période 1999-2002, elles ont affiché un taux de croissance de 36,6%en moyenne annuelle.

A sein de cette rubrique, les recettes issues des frais de fonctionnement des représentationscommerciales se sont élevées à 1,5 MdDh en baisse de 27%. La tendance moyennemontre une évolution de 56,6% par an entre 1999-2002. Pour leur part, les commissionscommerciales et les frais accessoires se sont inscrits en baisses respectives de 4,9% et11% en 2003.

Les services fournis ou reçus par les administrations publiques constituent 6% desrecettes. Ce taux était de l’ordre de 7% en moyenne annuelle. En valeur, les recettesafférentes à cette rubrique se sont chiffrées à près de 3,4 MdDh, en hausse de 16,4%.Au cours de la période 1999-2002, les recettes ont progressé de 3,6% et se sont élevéesà environ 2,7 MdDh par an.

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3.2.4. Compétitivité prix à l’exportation : Fléchissement de l’attractivitédes marchés externes

L’analyse du rapport entre l’indice des valeurs moyennes à l’exportation et l’indicede la production industrielle permet d’approcher l’évolution de la compétitivité-prixdes ventes à l’étranger relativement à celles opérées sur le marché local.

En 2003, le rapport entre l’indice global des valeurs moyennes à l’exportation et l’indicegénéral de la production industrielle s’est élevé à 0,95 au lieu de 1,01 en 2002, soit unebaisse de 6%. Cette perte d’attractivité des ventes à l’étranger est le fait d’une baisseplus prononcée des principales valeurs moyennes des produits exportés combinée àla hausse des prix des ventes sur le marché local. Cette tendance globale masque,cependant, des disparités importantes entre les différentes branches d’activité.

Mis à part la branche des textiles et bonneterie, qui présente un indice de compétitivitéprix à l’exportation supérieur à l’unité, le marché local continue d’être plus attractif pourles autres branches de la production industrielle.

En effet, le ratio de compétitivité prix à l’exportation de la branche de l’habillementet fourrures a gagné 12 points entre 2002 et 2003, en s’établissant à 117 au lieu de 105.Cette hausse est due à une nette amélioration de l’indice des valeurs moyennes àl’exportation qui a connu une évolution, passant de 102 en 2002 à 114 en 2003.

Les autres branches du secteur du textile présentent des ratios de compétitivité prixsupérieurs à l’unité. C’est le cas de la branche du textile et bonneterie dont le ratiode compétitivité a gagné 9 points entre 2002 et 2003, en s’établissant à 102 au lieude 93. Cette évolution est due principalement à l’amélioration disproportionnée del’indice des valeurs moyennes à l’exportation qui a connu une hausse de 10 pointsentre 2002 et 2003, en passant de 99 à 109.

L’amélioration de la compétitivité prix a touché également la branche du cuir qui agagné 9 points. Son ratio s’est établi à 113 en 2003 contre 104 en 2002. Cette évolutionmontre que les produits issus de cette branche demeurent plus rentables, en terme derecettes s’ils sont exportés que s’ils sont vendus sur le marché local.

En ce qui concerne les branches ayant enregistré un rapport compétitivité prixinférieur à l’unité au courant de l’année 2003, il s’agit, entre autres, des industriesde la chimie et parachimie, les industries métalliques, extractives, alimentaires,électriques et électroniques. Pour ces branches, il convient de signaler que lesproducteurs nationaux auront plus intérêt à écouler leur production sur le marchélocal que de l’exporter.

Evolution de l'indice de compétitivité-prix à l'exportation

110,0

105,0

100,0

95,0

90,0

85,0

80,020001999 2001 2002 2003

Indice des prix à la production Indice des valeurs moyennes à l'exportation Indice de compétitivité-prix à l'exportation

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En effet, la chimie et parachimie figure parmi les branches qui sont plus compétitives surle marché local qu’à l’exportation du moins si l’on se réfère au ratio de compétitivitéprix affiché par cette branche qui demeure inférieur à la valeur unitaire. Il s’est établi à0,91 en 2003 au lieu de 0,97 en 2002. Ce qui signifie que la vente des produits issus decette branche sur le marché local est plus profitable que leurs exportations.

La baisse de la compétitivité prix de cette branche s’explique, principalement, par labaisse des prix à l’exportation des produits de la chimie et parachimie de 5 pointscombinée à la baisse de l’indice des prix à la production locale de 1,2 points.

S’agissant de la compétitivité prix des produits de l’industrie métallique de base, elles’est dégradée à 0,49, soit un niveau avoisinant celui de 2002. La baisse continue del’indice des prix à l’exportation à 0,50 contre 0,53, combinée à une baisse d’un pointde l’indice de la production locale, explique cette évolution défavorable de lacompétitivité prix du secteur.

En outre, la détérioration de la compétitivité prix à l’exportation a touché égalementnotre principale ressource exportable à savoir le phosphate naturel. Ce dernier aperdu 9 points en s’établissant à une valeur faible de 0,76 contre 0,87 en 2002. Cefléchissement de la compétitivité prix à l’exportation de ce produit est attribuable àla baisse de l’indice des valeurs moyennes à l’exportation de 13 points entre 2002 et2003. Il convient de noter, à cet égard, que l’essentiel de la production de ce secteurest destinée aux marchés extérieurs, ce qui explique, en quelque sorte, la stagnationde l’indice des prix à la production locale.

Les produits relevant du secteur de l’industrie alimentaire et les produits électroniqueset électriques sont également concernés par la baisse du ratio de compétitivité prix à l’exportation. Pour les produits alimentaires, l’indice de compétitivité prix s’est inscriten baisse à 0,96 contre 1 en 2002. En ce qui concerne l’indice de valeurs moyennesà l’exportation, qui représente le numérateur du ratio, il s’est établi, en 2003,à 1 contre 1,04 en 2002.

Pour les produits électriques et électroniques, le ratio de compétitivité prix s’est maintenuà un niveau avoisinant la valeur unitaire enregistrée en 2002. Ceci signifie que pources produits, les deux options à savoir la vente sur le marché local ou l’exportation,présentent les mêmes opportunités en terme de rémunération.

3.2.5. Diversification géographique : Croissance du nombre de clientsjumelée à un renforcement de la concentration

Le Maroc a exporté ses produits vers 169 pays en 2003 contre une moyenne de 154pays entre 1999 et 2002. Cette amélioration de la diversification géographique està relativiser par l’examen de l’évolution des indices de concentration des échangestels que celui de Herfindal ou ceux des valeurs médiane et médiale.

L’indice de Herfindal a atteint 0,84, en 2003, soit une quasi stagnation relativementà la tendance moyenne de la période 1999-2002. Cependant, la valeur médiane,s’est stabilisée aux alentours de 99,6% conduisant à une stabilité de la concentrationdes exportations sur les 50% des clients les plus importants. En d’autres termes,cette tendance exprime le fait que sur les 169 pays destinataires des exportations,85 pays ne totalisent que 0,4% du total des exportations en 2003.

La valeur médiale, quant à elle, est passée de 1,95% en moyenne durant la période1999-2002 à 1,18% en 2003 confirmant ainsi que deux pays continuent d’absorber lamoitié des exportations.

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Ces tendances globales cachent des particularités sectorielles importantes. En effet,au moment où tous les secteurs ont pu afficher une certaine dynamique en terme deconquête de nouveaux marchés, à des degrés différents, les indicateurs de concentrationont affiché des évolutions disparates.

Les produits de la chimie et parachimie ont été exportés vers 133 pays, en 2003, soit14 destinations de plus que la moyenne de la période 1999-2002. L’indice de concentration a stagné à de 0,91 en 2003. De même, la médiane a affiché une valeur de 99,7%, soit un niveau similaire à celui enregistré lors de la période 1999-2002. En d’autrestermes, sur les 133 pays destinataires des exportations, 67 pays ne totalisent que 0,3%du total des exportations en 2003. La valeur médiale du secteur quant à elle est passéede 4% en moyenne durant la période 1999-2002 à 3% en 2003, confirmant ainsi que 4pays absorbent la moitié des exportations globales au lieu de 5 pays enregistrée enmoyenne annuelle entre 1999 et 2002.

Les industries électriques et électroniques ont été exportées vers 106 pays en 2003 enhausse de 13 destinations relativement à la tendance moyenne. L’indice de concen-tration confirme cette évolution, puisqu’il s’est établi à 0,40 en 2003 au lieu d’unemoyenne annuelle de 0,33 durant la période 1999-2002. La valeur médiane s’est élevéeen 2003 à 99,9% soulignant ainsi une stabilité de la concentration des exportations surles 50% des clients les plus importants par rapport à la moyenne annuelle 1999-2002.Cette évolution signifie que, sur les 106 clients que compte ce secteur, 53 pays netotalisent que 0,1% du total des exportations en 2003. La valeur médiale, quant à elle,est passée de 1,1%, en moyenne durant la période 1999-2002 à 0,9% en 2003, confirmantainsi qu’un seul pays continue à absorber la moitié des exportations.

Les produits des industries mécaniques et métallurgiques ont été exportés vers 8destinations supplémentaires relativement à la tendance moyenne de 1999-2002,totalisant ainsi 112 pays en 2003. Cette évolution se confirme au niveau de l’évolutionde l’indice de Herfindal. Ce dernier est passé d’une moyenne annuelle de 0,83durant la période 1999-2002 à 0,88 en 2003. Toutefois, la valeur médiane, qui étaitde l’ordre de 99,6% durant la période 1999-2002, a baissé, en 2003, de 0,2 pointsconfirmant ainsi un relâchement de la concentration des exportations sur les 50%des clients les plus importants. En d’autres termes, sur les 112 pays destinataires desexportations, 56 ne totalisent que 0,6% du total des exportations en 2003. La valeurmédiale, quant à elle, est passée de 2,4%, en moyenne durant la période 1999-2002à 2,7% en 2003. L’amélioration de cet indice renseigne sur le passage du nombrede clients partageant la moitié des exportations de 2 en moyenne annuelle durantla période 1999-2002 à 3 en 2003.

110,0

120,0

100,0

90,0

80,0

70,0

60,0

50,020001999 2001 2002 2003

Nombre de pays Indice de Hrefindal Médiane Médiale

Evolution des indices de diversifications et de concentration géographique des exportation des biens

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Les exportateurs des produits agroalimentaires ont considérablement élargi leur clientèleétrangère. Ces produits ont été destinés à 127 pays, en 2003, contre une moyenneannuelle de 116 clients entre 1999-2002. L’indice de concentration du secteuragroalimentaire a stagné enregistrant une valeur de 0,9 confirmant la concentrationdu Maroc sur les anciens clients. Toutefois, la médiane a affiché, en 2003, une valeur de98% similaire à la moyenne annuelle de la période 1999-2002. Ceci signifie que sur les127 pays destinataires des exportations, 64 ne totalisent que 1,9% du total des ventes àl’étranger en 2003. Par ailleurs, la médiale montre que 6 partenaires commerciaux ontabsorbé la moitié de nos exportations en 2003 contre 4 pays en moyenne annuelledurant la période 1999-2002.

Les produits textiles et cuir ont pu améliorer leurs destinations de 4 pays relativement àla moyenne de la période 1999-2002 pour s’établir à 122 clients en 2003. L’indice deconcentration de ce secteur s’est stabilisé à 0,75 relativement à la moyenne annuellede la période 1999-2002, confirmant la stagnation de la diversification des marchés. Demême, la médiane s’est inscrite à 99,9% en 2003, confirmant une stagnation de laconcentration des exportations sur les 50% des clients les plus importants par rapport àla période précédente. En d’autres termes, sur les 122 pays destinataires des exportations,61 pays ne totalisent que 0,1% du total des exportations en 2003. La valeur médiale,quant à elle, est passée de 1,7%, en moyenne durant la période 1999-2002 à 1,6% en2003 confirmant que deux pays continuent à absorber la moitié des exportations.

Les exportations des produits agricoles ont affiché, en 2003, une quasi-stagnation desdestinations des exportations à 76 pays par rapport à la période 1999-2002, soit uneabsence de conquête de nouveaux pays. L’indice de concentration a atteint 0,64, en2003, contre 0,67 lors de la période 1999-2002, soit une baisse de 0,03, confirmant ainsil’absence de la conquête de nouveaux débouchés. De même, la valeur médiane,s’est stabilisée en 2003 à 99,8%, confirmant ainsi une stagnation de la concentrationdes exportations sur les 50% des clients les plus importants. Autrement dit, sur les 76pays destinataires des exportations en 2003, 38 ne totalisent que 0,2% du total desventes à l’étranger. La valeur médiale, quant à elle est passée de 2,9% en moyennedurant la période 1999-2002 à 2,6% en 2003 confirmant ainsi que deux payscontinuent à absorber la moitié des exportations.

Les mines ont été exportées vers 67 pays en 2003 contre une moyenne annuelle de68 pays durant la période 1999-2002. La tendance à la diversification du secteurminier se reflète au niveau de l’évolution de l’indice de concentration qui s’eststabilisé à 0,92. Toutefois, l’analyse de la médiane dénote un repli de la concentrationdes ventes. Ainsi, la valeur médiane est passée de 98,3% durant la période 1999-2002 à 98,1% en 2003, dénotant une quasi-stagnation de la concentration desexportations sur les 50% des clients les plus importants. Ceci signifie que sur les 67pays destinataires des exportations, 34 ne totalisent que 1,9% du total des ventes àl’étranger en 2003. Pour sa part, la valeur médiale est passée de 6,3% en moyennedurant la période 1999-2002 à 7,5% en 2003, soulignant ainsi que 5 pays se sontpartagés 50% des exportations en 2003 au lieu de 4 clients en moyenne annuelledurant la période 1999-2002.

Les produits de la pêche ont été exportés en 2003 vers 33 pays alors qu’ils étaient destinésvers 36 pays en moyenne annuelle entre 1999-2002. L’indice de concentration de cesecteur a régressé de 0,03 pour se stabiliser à 0,64 en 2003. La valeur médiane, de même,a enregistré une légère baisse pour atteindre 99,8%, en 2003, confirmant de ce fait lastagnation de la concentration des exportations sur les 50% des clients les plus importants.Cette évolution signifie que sur les 33 pays destinataires des exportations, 17 ne totalisentque 0,2% du total des ventes à l’étranger en 2003. Par ailleurs, la valeur médiale est passéede 5,52%, en moyenne durant la période 1999-2002 à 3,03% en 2003 soulignant ainsil’accentuation de la concentration des ventes sur les principaux marchés. Ainsi, aumoment où deux pays se partageaient la moitié des exportations durant la période 1999-2002, il n’en reste qu’un seul qui détient 50% de ces ventes en 2003.

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Les produits énergétiques destinés à l’exportation ont été acheminés vers 27 pays en2003, nombre stable par rapport à la moyenne annuelle de la période 1999-2002.

Cette tendance à la diversification des marchés est perceptible à travers la progression del’indice de Herfindal. Cet indicateur a augmenté de 0,03 par rapport à la moyenneannuelle pour se stabiliser à 0,85 en 2003. Cependant, la valeur médiane, qui a étéde l’ordre de 99,5% durant la période 1999-2002 s’est élevée en 2003 à 99,9% confirmant ainsi un renforcement de la concentration des exportations sur les 50%des clients les plus importants. Ceci signifie que sur les 27 pays destinataires desexportations, 14 ne totalisent que 0,1% du total des ventes à l’étranger en 2003. La valeur médiale, quant à elle, est passée de 10,1%, en moyenne durant la période 1999-2002 à 11,1% en 2003 dénotant que 3 pays continuent de se partagerla moitié des exportations globales en 2003.

3.3. Importations et compétitivité interne

Les importations ont assuré près de la moitié de la demande locale en 2003. Le tauxde pénétration de l’économie marocaine est demeuré par contre stable à 48%.Quant au taux d’engagement, exprimant le poids du déficit commercial relativementà l’absorption, il s’est légèrement amélioré en passant de 76% en 2002 à 74% en 2003.

En valeur, les importations des biens et services se sont établies à plus de 163 MdDhen 2003 en hausse de 3,8% contre une progression de 5,5% par an en 2002. Ceralentissement est expliqué, en partie, par la décélération de la progression desdépenses des services qui est passée de 11,1% en 2002 à 2,9% en 2003.

Le ratio de la compétitivité prix, exprimé par le rapport entre l’indice des valeursmoyennes à l’importation et l’indice général de la production industrielle, s’est élevéà 0,88 en 2003 contre 0,98 en 2002. Cette perte de compétitivité de la productionlocale est due à la régression des prix à l’importation au moment où les prix de laproduction locale ont affiché une légère progression.

3.3.1. Taux d’engagement et de pénétration

Le taux de pénétration de l’économie marocaine par les importations des biensindustriels, exprimé par le rapport des importations à l’absorption, n’a pas connud’évolution notable en 2003. Il a atteint 48%, valeur identique à celle observée en2002. Les importations assurent, ainsi, presque la moitié de la demande locale desbiens industriels.

Le taux d’engagement pour les biens industriels, exprimant le poids du déficitcommercial relativement à l’absorption, s’est légèrement détérioré en passant de0,76% en 2002 à 0,74% en 2003.

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,320001999 2001 2002 2003

Taux d'engagement Taux de pénétration

Evolution du taux d'engagement et de pénétration

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Ces tendances globales dissimulent des disparités importantes au niveau dessecteurs industriels. Contrairement à d’autres, certains secteurs présentent des partsimportantes du marché local et enregistrent des taux d’engagement avoisinantl’unité. C’est le cas, notamment, des secteurs de l’agroalimentaire, du textile et cuiret de la chimie et parachimie.

Les produits agroalimentaires sont plus présents sur le marché local que les produitsimportés. Ils occupent 88% du marché local, en 2003, soit une vente locale sept foisplus intéressante que les importations. Depuis 1999, la tendance est presque stagnantequant au taux d’engagement. Le ratio du solde commercial à l’absorption est quasinul. Le taux d’engagement a oscillé autour d’une valeur unitaire durant toute lapériode 1999-2002.

Les produits textiles et cuir affichent également un taux de pénétration relativementbas, soit 28% en 2003. Les produits locaux se vendent deux fois et demi plus que lesimportations. Depuis 1999, leur part sur le marché local a reculé au profit des produitsimportés. Cette perte de part de marché a contribué à la baisse du rapport du soldecommercial à l’absorption. En effet, le taux d’engagement est passé respectivementde 1,13% en 1999 à 1,09% en 2003.

De même, les produits chimiques occupent une part importante du marché local quis’élève à 67% en 2003 soit un coefficient de vente de la production locale deux foisplus intéressant que le produit importé. Au cours de la période 1999-2002, unetendance haussière de la part des produits importés sur le marché local est affichée.Le taux de pénétration est passé de 27% en 1999 à 33% en 2003. Le taux d’engagements’élève à 0,83% en 2003 impliquant un solde commercial négatif.

D’autres secteurs, par contre, enregistrent un solde commercial négatif, avec unepart de marché faible par rapport à l’importation. Il s’agit des secteurs des produitsélectriques et électroniques et des industries mécaniques et métalliques.

Depuis 2001, le taux de pénétration du secteur métallique et mécanique a connu unehausse passant de 0,58% en 2002 à 0,63% en 2003, soit un regain de la part du marchépar la production locale. Les ventes des produits locaux sont presque égales aux ventesdes produits importés. Le secteur a continué de confirmer son engagement aux produitsextérieurs en passant d’un ratio de 0,42% en 2002 à 0,44% en 2003.

Le taux de pénétration du secteur des produits électriques et électroniques s’élève à71% en 2003. Il convient de signaler aussi que la tendance du taux de pénétration estbaissière depuis l’an 2000 impliquant une amélioration relative de la part du produitlocal. La vente du produit local demeure, cependant, moins importante que celle duproduit importé sur toute la période allant du 1999 à 2003. Le taux d’engagement estmaintenu inférieur à l’unité. Il est passé de 0,47% en 2002 à 0,50% en 2003 marquantune légère régression du solde commercial.

3.3.2. Croissance des importations des marchandises et services

En valeur, les importations des biens et services se sont établies à plus de 163 MdDhen 2003 en croissance de 3,8% contre 5,5% en 2002. En moyenne annuelle, lesachats des produits et services ont enregistré une hausse de 7,9% par an durant lapériode 1999-2002.

La décélération de la croissance des importations des biens et services est liéeexclusivement au ralentissement de la progression des dépenses des services. Ellessont passées d’une croissance de 10,9% en moyenne lors de la période 1999-2002 à2,9% en 2003, pour s’établir à 27,3 MdDh.

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3.3.2.1. Croissance des importations des marchandises

Les importations des marchandises ont atteint, en 2003, une valeur de 121 MdDh, soitune hausse de 4%. Lors de la période 1999-2002, elles ont augmenté de 7,5% enmoyenne annuelle.

Les importations demeurent concentrées sur les produits énergétiques, les produitstextiles et cuir, les produits chimiques et parachimiques, les produits électriques etélectroniques et les produits mécaniques et métallurgiques qui en représentent 87%.

Les importations en admission temporaire sans paiement représentent 15% desimportations globales, avec une valeur de plus de 19MdDh, en 2003. Elles ontenregistré une baisse de 1% par rapport à 2002. Les produits textiles et cuir et lesproduits électriques et électroniques sont les secteurs les plus concernés par cerégime. Ils interviennent respectivement pour 73,6% et 14,8% des importations enadmission temporaire sans paiement.

180000

160000

140000

120000

100000

80000

60000

40000

20000

01999 2000 2001 2002 2003

Marchandises ServicesGlobal

Evolution des importations des marchandises et des services

Structures des importations des marchandises en 2003

Textiles et cuirs16%

Agroalimentaire 5%

Energie16%

Mines2%

Agriculture et pêche6%

Industrie électriqueet électronique

13%

Chimie et parachimie19%

Industrie mécaniqueet métalique

23%

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3.3.2.1.1. Les produits agricoles : Importante baisse des achats des céréales

Les importations des produits agricoles ont subi principalement l’effet de la bonnecampagne agricole induisant une importante baisse des achats des céréales. Ceteffet positif a été relativement compensé par la hausse des importations des oléagineux,deuxième principal produit à l’importation.

En valeur, elles sont passées de 10,3MdDh en moyenne lors de la période 1999-2002 à8,5 MdDh en 2003. En effet, contrairement à la tendance moyenne des quatredernières années, l’année 2003 s’est caractérisée par une baisse des importationsagricoles de 23,3% par rapport à 2002. En moyenne annuelle, les importations ontenregistré une croissance de 9,5% par an pendant la période 1999-2002

Les importations de produits agricoles sont constituées essentiellement des céréaleset d’oléagineux qui représentent 75% des importations globales du secteur. Cettepart est en progression de 4 points relativement à la tendance moyenne enregistréedurant la période 1999-2002.

Importations des principaux produits agricolesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Blé 5 327 51 3 674 43

Mais 1 208 12 1 492 18

Oléagineux 790 8 1 149 14

Orge 932 9 202 2

Autres 2068 20 1 981 23

Total 10 325 100 8 498 100Source : office des changes

En effet, relativement à 2002, les importations de blé et d’orge ont chuté respectivementde 37% et 74% et celles de maïs ont stagné. En revanche, les approvisionnements engraines oléagineuses ont augmenté de 29% confirmant ainsi la tendance moyennehaussière de 49% enregistrée entre 1999 et 2002.

Par provenance, les besoins du Maroc en céréales ont été comblés par les principauxfournisseurs comme la France, le Canada et les Etats-Unis d’Amérique à hauteurrespectivement de 41%, 25% et 9%.

En valeur, les achats en provenance de la France ont progressé de 45,3% en 2003contre une hausse annuelle moyenne de 3,3% sur la période 1999-2002. Les approvisionnements du Canada ont chuté de 35,5% contre une tendance haussièrede l’ordre de 32,4%. Quant aux importations des Etats-Unis d’Amérique, elles ontaugmenté de 187% en 2003, alors qu’elles ont régressé de 29,6% en moyenneannuelle lors de la période 1999-2002.

Le Maïs représente 18% des achats des produits agricoles en hausse de 6 pointsrelativement à la moyenne de la période 1999-2002. En valeur, il a connu une stabilitépar rapport à 2002 contrairement à la tendance moyenne annuelle de la période1999-2002 qui a évolué de 20% par an.

Près de la moitié des besoins en maïs proviennent de l’Argentine. Les achats à ce paysont cru de 93,6% en 2003. Leur taux de croissance annuel moyen était de l’ordre de89% lors de la période 1999-2002. Les Etats-Unis d’Amérique et le Brésil ont fournirespectivement 28% et 13% des achats de ce produit en 2003. En valeur, les importationsen provenance de ces deux pays ont chuté de 26,6% chacune.

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Les oléagineux représentent 14% des achats des produits agricoles, soit une augmentationde 6 points relativement à la part enregistrée lors de la période 1999-2002. En valeur,les importations de ce produit ont progressé de 29,1%, rythme plus prononcé que lamoyenne annuelle de la période 1999-2002, soit 9%.

Les Etats Unis d’Amérique, le Brésil et le Paraguay assurent presque la totalité desimportations de ces produits, soit respectivement 43%, 37% et 17%. En valeur, lesimportations des Etats-Unis d’Amérique et du Brésil ont augmenté respectivement de5,3% et 10,3%. Ces taux se sont élevés à 31,4% et 77% en moyenne annuelle lors dela période 1999-2002. Le Paraguay constitue par contre une nouvelle source d’appro-visionnement pour le Maroc.

L’orge constitue 2% seulement des achats des produits agricoles, en régression de 7points relativement à la moyenne de la période 1999-2002. L’essentiel des importationsde ce produit provient de la France (45%), de la Russie (31%) et d’Ukraine (8%). Lavaleur des approvisionnements auprès de ces trois fournisseurs s’est inscrite en baisseau niveau des trois marchés avec une régression plus prononcée au niveau desmarchés russes et ukrainien, soit respectivement de 71,4% et 92% comparativementà celle de la France (47,1%).

3.3.2.1.2. Produits miniers : Forte progression des achats du soufre brut

Les importations des produits miniers représentent 2% des importations globales,soit une valeur de 2MdDh. Les achats de produits miniers sont concentrés sur lesoufre brut.

Le soufre brut et non raffiné intervient pour une part de 66,4% du total des importationsdes produits miniers. Les achats de ce produit ont affiché une progression de 43,5%en 2003 contre une hausse annuelle moyenne de 7% au cours de la période de1999-2002.

Importations des principaux produits miniersMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur part % Valeur part %

Soufres bruts et non raffinés 1120,9 62,6 1618,1 66,4

Autres produits 671,4 37,8 817,3 33,6

Total général 1792,3 100 2435,4 100Source : office des changes.

Les achats du soufre brut proviennent à hauteur de 75% de trois marchés. Il s’agit del’Arabie Saoudite (26%), de la Russie (35%) et de la Pologne (14%).

En 2003, les achats aux deux premiers fournisseurs ont augmenté respectivement de25,8% et 33,1%. Leurs tendances annuelles moyennes, sur la période 1999-2002, sontde l’ordre de 2,7% et 81,4%. En revanche, les importations de la Pologne ont reculéde 35,4%, après avoir progressé au rythme annuel moyen de 48% entre 1999 et 2002.

3.3.2.1.3. Produits énergétiques : Baisse de la facture du pétrole

Les achats du secteur de l’énergie enregistrent une valeur faible de 21 MdDh, soit15,6% des importations globales. Le secteur a connu en 2003 une légère progressionde 5% relativement à celle enregistrée au cours de la période 1999-2002 et qui aatteint une hausse de 20% par an.

Les achats des produits énergétiques sont dominés par le pétrole brut, le gas-oils et fuelet les gaz et autres hydrocarbures. Contrairement au pétrole dont la part est passéede 67% en moyenne annuelle lors de la période 1999-2002 à 44% en 2003, les autresproduits ont amélioré leur position dans les achats du secteur énergétique.

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Importations des principaux produits énergétiquesMoyenne 1 999 - 2 002 Année 2 003

Millions Dhs Valeur Part (%) Valeur Part (%)

Huile brute de pétrole 12750 67 9222 44

Gas-oils et fuel-oils 1424 7 4375 21

Gaz de pétrole et autres hydrocarbures 2515 13 3497 17

Houilles crues, agglomérées et coke 1 724 9 1 925 9

Autres produits 795 4 2 169 10

Total général 19208 100 21189 100Source : Office des changes

Les importations du pétrole ont rompu avec la tendance haussière de 17,3% enregistréeau cours de la période 1999-2002, accusant une baisse de 28,3% en 2003.

Ce produit provient essentiellement de l’Arabie Saoudite avec 48%, de la Russie avec 45%et de l’Iran avec 4%. Les achats à la Russie se sont inscrits en hausse de 445% contre unecroissance annuelle moyenne de 22,4%. En revanche, les importations d’Arabie Saouditeet de l’Iran ont manifesté un retournement de tendance, elles ont chuté respectivementde 24% et 88,4% en 2003 contre des hausses annuelles moyennes de 38,1% et 16%enregistrées au cours de la période 1999-2002.

Les importations de gas-oil et de fuel ont connu une hausse avoisinant 182% en 2003contre une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 55,6% au cours de la période1999-2002. Ils sont importés à hauteur de 17% des Pays-Bas, 13% de l’Espagne et de 12%de l’Inde. En valeur, les achats des deux premiers fournisseurs ont cru respectivementde près de 700% et 46,6% en 2003. L’inde, qui constitue un nouveau fournisseur duMaroc, a réussi son entrée sur ce segment de marché.

Les achats à l’étranger des gaz et autres hydrocarbures ont poursuivi leur tendancehaussière enregistrant ainsi une progression de 21,6% en 2003, rythme moins importantrelativement à la période 1999-2002, soit 25,2% par an.

L’Algérie, la France et la Grande Bretagne couvrent respectivement 40%, 33% et 10%.En valeur, les importations en provenance de ces trois pays se sont inscrites enprogression quoique divergente d’un fournisseur à l’autre. Ainsi, les approvisionnementsauprès de l’Algérie et de la Grande Bretagne ont progressé respectivement de 18,6%et 12,1% alors que la demande satisfaite par la France a cru de 52,6%. Au cours de lapériode 1999-2002, les taux de croissance annuels moyens ont été de l’ordre de 6,9%,49,2% et 81%.

3.3.2.1.4. Produits des industries agro-alimentaires : Baisse importantedes achats de sucre

Les importations des produits agro-alimentaires représentent 5,4% des importationsglobales, elles se limitent à une valeur de 7,3 MdDh.Ces achats ont régressé de 9,5%en 2003. En revanche, ils ont enregistré une hausse annuelle moyenne de 9,9 lors dela période 1999-2002, soit une valeur avoisinant 7,1 MdDh.

Les importations des produits agro-alimentaires sont composées essentiellement decinq produits. Il s’agit des huiles végétales brutes, du sucre, des tabacs, du beurre etdu thé totalisant 64%, en baisse d’un point relativement à la part annuelle moyenneenregistrée au cours de la période 1999-2002.

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Importations des principaux produits agroalimentairesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur part % Valeur part %

Huiles végétales brutes 1 493 21 1960 27

Sucre 1 477 21 1095 15

Tabacs 670 10 646 9

Beurre 460 6 514 7

Thé 496 7 473 6

Autres 2 516 35 2657 36

Total 7 111 100 7345 100

Source : Office des changes

Les achats des huiles végétales brutes se sont accrus de 11% en 2003 alors que durantla période précédente de 1999-2002, ils ont progressé de 9,1% par an. Les principauxfournisseurs de ce produit sont l’Argentine, l’U.E.B.L et les Etats-Unis d’Amérique quicouvrent respectivement 61%, 9% et 7%.

En valeur, l’Argentine a enregistré un taux de progression soutenu se chiffrant à 47,1%en 2003 et 43,4% en moyenne annuelle lors de la période 1999-2002. Le Brésil a parcontre connu un retournement de tendance, passant d’une baisse de 4,9% enmoyenne annuelle lors de la période 1999-2002 à une hausse de 149,2% en 2003. Lesimportations en provenance des Etats-Unis d’Amérique ont connu une baisse de27,8% en 2003. Leur évolution sur la période 1999-2002 est erratique. Les achats sontpassés de près de 230 Mdh en 1999 à 192 Mdh en 2002, après s’être annulés en 2001.

Les importations de sucre ont connu une baisse de 31,2% en 2003 contre une hausseannuelle moyenne de 6,4% lors de la période 1999-2002. Le Brésil qui assurait plus de90% des besoins a vu sa part baisser à 88%. En moyenne annuelle, les achats à cepays ont augmenté de 46,8% durant la période 1999-2002.

Le Guatemala et l’Afrique du Sud ont couvert chacun 5% des besoins exprimés par leMaroc en 2003. En valeur, les importations de l’Afrique du Sud ont baissé de 25,8%.Elles se sont élevées à 53 Mdh en 2003 contre 226 Mdh en 1999. Ces achats étaientnuls en 2001. Pour leur part, les approvisionnements auprès du Guatemala ont atteint53 Mdh en 2003, soit le même niveau réalisées avec ce pays en 1999. Il convient denoter qu’en 2000 et 2001, les achats à ce pays étaient nuls.

Les achats à l’étranger des tabacs ont accusé une baisse de 8%, rompant ainsi avecla tendance haussière de 4,2% en moyenne annuelle lors de la période 1999-2002.

Les importations en provenance de la Suisse ont représenté 45% des achats globaux de cesproduits. La valeur des achats à ce pays a baissé de 7,9% en 2003. Les Etats-Unis d’Amériqueont comblé 29% des besoins d’importation en 2003. La valeur des approvisionnementsauprès de ce pays a augmenté de 2,6%, contre une tendance baissière de 21,4% paran enregistrée lors de la période 1999-2002. Quant au Brésil, il a contribué à raison de7% aux achats des tabacs en 2003. Les importations en provenance de ce marchéont régressé de 14,1% par rapport à 2002, poursuivant la tendance baissière obser-vée durant la période 1999-2002, soit une baisse de 6,7% par an.

Les importations de beurre ont marqué un retournement de tendance. Elles ontchuté de 4%, en 2003, alors qu’elles progressaient de 18,1% par an en moyenneannuelle lors de la période 1999-2002.

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L’Irlande, les Pays-Bas et la Nouvelle Zélande couvrent respectivement 25%, 17% et15%. A l’exception de la nouvelle Zélande, les achats aux deux autres fournisseurs ontévolué positivement. Les importations d’Irlande et des Pays-Bas ont maintenu leurtendance haussière enregistrant des augmentations respectives de 200% et 61,7%, en2003, au lieu de 79,5% et 160,3% en moyennes annuelles lors de la période 1999-2002.En revanche, les achats à la Nouvelle Zélande ont baissé de 41,9% en 2003 et de 6,6%en moyenne annuelle lors de la période 1999-2002.

Les importations de thé ont chuté de 1% en 2003, contre une tendance haussière de14,8% lors de la période 1999-2002. Ce produit est acheminé à hauteur de 98% de lachine. Les achats à ce pays ont baissé modestement de 0,6% alors qu’elles affichaientune tendance haussière de 5,6% au cours de la période 1999-2002.

3.3.2.1.5. Produits des industries du textile et de cuir : Légère baisse

Les importations des produits textiles et cuir se sont élevées à près de 21,4MdDh, soit 16%des importations globales. En valeur, elles se sont inscrites en baisse de 0,5% en 2003. Enrevanche, au cours de la période 1999-2002, elles ont progressé de 6,1% par an.

Les achats de l’étranger des produits textiles et cuir sont constitués à raison de 46% detissus de coton, de tissus de fibres synthétiques et artificielles et des articles de bonneterie.

Il convient de noter que la part des opérations effectuées sous le régime de l’admissiontemporaire sans paiement est importante, elle est de 32% du total des importations dusecteur. En ignorant cette part, la valeur des importations des produits textiles et cuirest de 6MdDH.

Importations des principaux produits textile et cuirMoyenne 1999-2002 Année 2003

Millions Dhs Valeur Part (%) Valeur Part (%)

Tissus de coton 4085 20 4400 21

Tissus de fibres synthétiques et artificielles 4047 20 3819 18

Articles de bonneterie 1253 6 1426 7

Total général 19971 100 21431 100

Source : Office des changes

En valeur, les achats des tissus de coton ont progressé de 0,4%, alors qu’ils avaientenregistré une hausse annelle moyenne de 8,1%. Ils ont été importés à hauteur de 26%de la France, 24% de l’Espagne et 17% de l’Italie. Les approvisionnements des deuxpremiers fournisseurs ont baissé respectivement de 5,4% et 9,6%. En terme de tendance,la France affiche une régression annuelle moyenne de 6% contre une hausse de 30,3% pour l’Espagne durant la période 1999-2002. Les importations en provenancede l’Italie ont augmenté de 34,7%, en 2003, soit un rythme plus élevé que la tendancemoyenne (19,9%) enregistrée au cours de la période 1999-2002.

En se référant au régime de l’admission temporaire sans paiement, les importationsdes tissus de coton ont atteint 14% des importations du secteur, soit 3MdDh en 2003.

Les tissus de fibres synthétiques et artificielles ont marqué une baisse de 4,3%, aprèsune tendance moyenne stable au cours de la période 1999-2002. L’UnionEuropéenne constitue le principal fournisseur, notamment l’Espagne, la France et laGrande-Bretagne. La position des produits français et britanniques a reculé face auxproduits espagnols. En effet, les achats à la France et la Grande-Bretagne ont régressérespectivement de 14,7% et 41,4%, en 2003, poursuivant les tendances baissières

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de 10% et 2,8% enregistrées à partir de l’année 1999. Quant aux produits espagnols,ils ont stagné alors qu’ils affichaient une hausse annuelle moyenne de 22,8% au coursde la période précédente de 1999-2002.

Il convient de noter que la part des importations des tissus de fibres synthétiques enadmission temporaire sans paiement, a atteint 15% des importations des produits textileset cuir, soit 23% des importations en admission temporaire sans paiement, enregistrée parce secteur en 2003.

Les articles de bonneterie se sont inscrits en baisse de 4,2%, rompant avec la tendancehaussière de la période 1999-2002, soit 14,5% en moyenne annuelle. L’UnionEuropéenne est notre principal fournisseur notamment l’Irlande, l’Espagne et laFrance avec respectivement 48%, 24% et 13%. Les importations en provenance deces différentes destinations ont évolué d’une manière divergente. Ainsi, les achats àl’Irlande et l’Espagne ont progressé respectivement de 276,6% et 19,6%, poursuivantla tendance haussière de la période 1999-2002. Les importations de la France ont cruen 2003 de 49,8% contre une tendance baissière moyenne de 8,8% au cours de lapériode 1999-2002.

3.3.2.1.6. Produits des industries chimiques et parachimiques : Croissancesoutenue

Les importations des produits chimiques et parachimiques se sont élevées à prèsde 25 MdDh en 2003, en hausse de 9,3%. Au cours de la période 1999-2002, ellesont enregistré une progression annuelle moyenne de 8,2%. En 2003, la part de cesproduits dans les importations globales a atteint 19%, en légère progression depuisl’année 2000.

Dans le cadre du régime de l’admission temporaire sans paiement, les importationssoumises à ce régime représentent à peine 5% des importations globales du secteur.En valeur, elles se sont établies à 1MdDh, en hausse de 7,7% par rapport à 2002. Sur lapériode 1999-2002, elles ont progressé de 2,8% en moyenne annuelle.

Les achats des produits de la chimie et parachimie sont constitués, notamment, desproduits chimiques, des matières plastiques, du papier et carton et des médicaments.

Les produits chimiques ont représenté, en 2003, 16% au lieu de 17% en moyenneannuelle. Ils se sont inscrits en progression de 9,4% par rapport à 2002 après une hausseannuelle moyenne de 6% durant la période précédente de 1999-2002.

Importations des principaux produits chimiques et parachimiquesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Produits chimiques 3 588 17 4213 16

Matières plastiques 2 961 14 3627 14

Médicaments 1 541 7 2126 8

Papiers et cartons 1 738 8 2064 8

Autres 10945 53 13581 53

Total 20772 100 25611 100

Source : Office des changes

L’Union Européenne demeure la principale source d’approvisionnement en produitschimiques et parachimiques. En effet, la France, l’Espagne et l’Allemagne couvrentrespectivement 17%, 15% et 10%.

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Les importations provenant de la France ont reculé de 8,9%, contre une quasi-stagnationlors de la période 1999-2002. En revanche, celles en provenance des deux autresfournisseurs ont cru de 9,2% pour l’Espagne et de 28,2% pour l’Allemagne confirmantles tendances haussières respectives de 9,6% et 7,3% en moyenne annuelle de lapériode 1999-2002.

Les matières plastiques interviennent pour 14%, gardant ainsi une part stable parrapport à la moyenne de la période 1999-2002. Les importations de ces produits ontmaintenu leur tendance haussière, soit 8,2% au lieu de 10,9% en moyenne annuelle.Ces produits proviennent de l’Arabie saoudite et de l’Union Européenne.

L’Arabie saoudite couvre 28% de la demande adressée par le Maroc au reste dumonde. Les achats en provenance de ce pays ont poursuivi leur progression mais àun rythme moins prononcé, soit 5,2% au lieu de 43,9% en moyenne annuelle.

L’Espagne et la France assurent 16% et 12% des besoins en matières plastiques. Il y alieu de signaler la poursuite du repli de la position des produits français dont les ventesont baissé de 1,9% contre une régression annuelle moyenne de 6,3%. Quant auxachats à l’Espagne, ils ont augmenté de 15,8% en 2003 et de 11,1% en moyenneannuelle entre 1999-2002.

Les médicaments constituent 8%, position en baisse relativement à la tendancemoyenne. Les achats à l’étranger de ces produits ont enregistré une hausse soutenue,soit 14,2% au lieu de 12,1% en moyenne annuelle.

La France, la Suisse et la Grande-Bretagne assurent 60% des besoins. Les achats demédicaments affichent une diversification des sources d’approvisionnement. Ainsi,malgré la croissance des achats à la France, de 3% en 2003 et de 8,9% en moyenneannuelle, la part de ce pays s’est repliée passant de 64% en 1999 à 47% en 2003.

La Suisse assure 7% des besoins d’importation. Les achats à ce pays ont augmenté de17,1% contre une tendance haussière plus rapide de 39,4%. En revanche, la Grande-Bretagne qui détient 6% des parts du marché à vu ses ventes adressées au Marocbaisser de 4,1% contre une tendance baissière de 60,1%.

Les papiers et cartons représentent 8%, position stable relativement à la tendanceprécédente. Les achats de ces produits ont crû de 7,8%, soit le même rythme quecelui enregistré durant la période précédente.

L’Union Européenne assure l’essentiel des importations de ces produits. Près de la moitiéde la demande d’approvisionnement est assurée par l’Espagne, la France et laSuède. Les achats à la France ont continué leur décroissance relativement aux deuxautres fournisseurs.

Ainsi, les importations de France ont baissé de 7,3%. La baisse annuelle moyenne s’estélevée à 8,4%. Les achats à l’Espagne et la Suède ont progressé de 5,1% et 18,3%. Aucours de la période précédente, ces deux pays se sont inscrits en hausses respectivesde 12,9% et 8,8% par an.

3.3.2.1.7. Produits des industries mécaniques et métallurgiques : Forteaugmentation des importations de biens d’équipement

L’analyse des importations des industries mécaniques et métallurgiques par produitmontre une diversification assez prononcée relativement aux exportations. Ainsi, lesmachines et appareils divers, le fer et acier en blooms et ébauches, les voituresparticulières et les véhicules industriels ont représenté 36% en 2003 au lieu de 34% enmoyenne annuelle lors de la période 1999-2002.

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Les machines et appareils divers interviennent pour 10%, position stable par rapport àla moyenne annuelle de 1999-2002. En valeur, les achats de ces produits ont évoluéde 26% contre une tendance baissière de 2%.

Importations des principaux produits mécaniques et métallurgiquesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur Part % Valeur Part %

Machines et appareils divers 2574 10 3240 10

Fer et acier en blooms et ébauches 1960 8 3081 10

Voitures particulières 2016 8 2477 8

Véhicules industriels 2144 8 2420 8

Autres 16775 66 20919 64

Total 25468 100 32137 100

Source : Office des changes

Ces produits proviennent à raison de 64% de trois pays membres de l’UnionEuropéenne, il s’agit de l’Italie (27%), la France (25%) et l’Espagne (12%). La valeur desachats à ces trois fournisseurs enregistre des progressions remarquables à des tauxrespectifs de 50%, 23% et 30%. En terme de tendance, les approvisionnements enprovenance de l’Italie et de l’Espagne ont augmenté de 8% et 2% contre une baissede 3% pour la France.

Le fer et l’acier en blooms et ébauches participent à raison de 10%, en améliorationde deux points. Les importations de ce produit ont connu une hausse de 26%, soit 2 points de plus que la tendance moyenne.

Les importations de ce produit proviennent à raison de 22% de la France, 15% de laRussie et 10% de l’Allemagne. En valeur, les achats à la France et l’Allemagne se sontinscrits en hausses respectives de 3,4% et 39,7%, alors que celles provenant de laRussie se sont repliées de 29,3% en 2003. Ces trois marchés ont connu des haussesannuelles moyennes dépassant les 100%.

Les voitures particulières constituent 8% des importations du secteur, soit une part stablerelativement à la moyenne de la période 1999-2002. En valeur, ces produits ont progresséde 2,5% en 2003 alors qu’elles avaient enregistré une croissance annuelle moyenne de10,9% entre 1999-2002.

Les marques françaises continuent de s’accaparer la première place avec 27% desachats de voitures particulières, suivies de celles japonaises avec 22% et allemandesavec 21%. Toutefois, en 2003, la perte de vitesse est remarquable au niveau desimportations de France qui ont chuté de 26,4% contre des hausses respectives de76,7% et 1,7% pour les deux autres fournisseurs. En terme de tendance moyenne, lesachats au japon ont chuté de 10,1%. Ceux de la France et d’Allemagne ont cru de11,9% et 30,7%.

Les véhicules industriels contribuent, eux aussi, pour 8%, position stable. En valeur, ils sesont inscrits en progression de 4,8%, rythme plus élevé que celui enregistré durant lapériode 1999-2002, soit 1,1%.

Comme pour les voitures de tourisme, les consommateurs marocains préfèrent, dansl’ordre, les marques françaises, japonaises et allemandes. Les achats à la France etl’Allemagne ont augmenté de 48,4% et 72,4% contre des tendances baissières de2,4% et 14,3%. Par contre, les achats au Japon ont reculé de 11,2% en 2003 alorsqu’elles avaient cru de 5,4% en moyenne annuelle.

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3.3.2.1.8. Produits électriques et électroniques (IEE) : Croissancedominée par les importations des fils électriques

Les importations des produits des IEE se fixent à 17,4 MdDh. Elles ont évolué de 7,2% en2003, contre une hausse annuelle moyenne de l’ordre de 5,3% au cours de la période1999-2000. La contribution de ce secteur aux importations globales est importante, soitune part de 12,8% en 2003.

L’analyse de la structure des importations de ce secteur montre une grande diversificationdes produits importés. Elles sont dominées par les appareils récepteurs radio et télévision,les machines et appareils divers, les appareils de coupure électriques et les fils etcâbles pour l’électricité. Ces derniers représentent ensemble 44% des importations.

Les appareils récepteurs radio et télévision, les machines et appareils divers, les appareilsde coupure électriques et les fils et câbles pour l’électricité représentent 44% au lieu de41% en moyenne annuelle.

Les appareils récepteurs radio et télévision interviennent pour 14%, en baisse de troispoints relativement à la tendance moyenne. En valeur, les importations de cesproduits ont chuté de 5,3%, après une hausse annuelle moyenne de 104,9%.

Importations des principaux produits électriques et électroniquesMillions Dhs Moyenne 99-02 2003

Valeur part% Valeur part%

Appareils récepteurs radio et télévision 2622 17 2472 14

Machines et appareils divers 2110 13 2364 14

Appareils de coupure électriques 1002 6 1853 11

Fils et câbles pour l’électricité 795 5 1041 6

Autres 9912 59 9702 56

Total 16440 100 17432 100

Source : Office des changes

Ces produits proviennent de la chine, de la Corée du Sud et de la France à raisonrespectivement de 17%, 13% et 10%. Les achats à la France sont en perte de compétitivitécomparativement aux deux premiers fournisseurs. En effet, ils se sont inscrits en baisse de54%, après avoir réalisé une croissance exceptionnelle de 355,7% par an.

Quant aux achats en provenance de la Chine et de la Corée du Sud, ils ont cru de18,2% et 2,9%, poursuivant les tendances haussières de la période 1999-2002 qui se sontsituées à 22,8% et 123,8%.

Les machines et appareils divers constituent 14% au lieu de 13% par an. En valeur, lesimportations de ces produits ont presque stagné (+0,7%), rythme moins prononcé quecelui enregistré durant la période 1999-2002, soit 9,3% par an.

Ces produits proviennent à raison de 15% de la France, de 13% de la Chine et de12% des Etats-Unis d’Amérique. Les importations du premier fournisseur sont en pertede croissance comparativement à celles des deux autres qui ont connu des bondsspectaculaires.

Les approvisionnements du Japon ont été multipliés par plus de quatre et ceux desEtats-Unis d’Amérique ont progressé de 53,1%. Les évolutions annuelles moyennes ontété de l’ordre de 6,4% et 6,9%. Quant aux importations de la France, elles ont reculé de48,8% contre une hausse annuelle moyenne de 6,9% au cours de la période 1999-2002.

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Les appareils électriques de coupure représentent 11% en amélioration de 5 pointsrelativement à la période 1999-2002. En valeur, les importations de ces produits sesont améliorées de 46,2%, rythme plus élevé que celui de la période précédente,soit 21,2% par an.

Cette évolution touche les principaux fournisseurs en l’occurrence la France etl’Espagne qui interviennent respectivement pour 54% et 17%. Les progressions desachats à ces deux pays se sont situées à 32,5% et 206,3%, soit des rythmes plusélevés que les évolutions annuelles moyennes de 16,9% et 93. L’Allemagne, quireprésente 7%, est en recul vis-à-vis des autres sources d’approvisionnement. Lesachats à ce pays ont chuté de 10,3% alors qu’ils avaient enregistré une hausseannuelle moyenne de 89,6%.

Les fils et câbles pour l’électricité interviennent pour 6%, en progression d’un point parrapport à la tendance moyenne. Les importations de ces produits ont évolué à unrythme plus prononcé que la tendance moyenne, soit 11,8% contre 8,8%.

L’Union Européenne couvre l’essentiel des importations. Malgré la baisse des achatsà la France de 5%, ce pays détient 44% de part de marché. Les importations del’Espagne et de l’Italie ont, par contre, cru de 60,7% et 69,7%. Ces trois marchés ontcru respectivement de 35,6%, de 68,2% et de 0,9%.

3.3.2.2. Evolution des dépenses des services

Les dépenses au titre des services de transport représentent 39,4% des dépenses globalesdes services contre 34,1% en moyenne annuelle de la période 1999-2002. Elles ontmarqué une forte progression en 2003 pour se chiffrer à 10782 millions de Dh. En termede tendance moyenne, elles ont évolué de 16%, soit une valeur de 7,8 MdDh par an.

Au sein de la rubrique transport, les dépenses au titre du transport maritime suivies decelles engendrées par le transport aérien occupent une part prépondérante. En 2003,elles ont constitué respectivement 23,6% et 13,6% des dépenses globales des serviceset 60% et 34% des dépenses du secteur.

Les dépenses du transport maritime ont progressé de 9% en 2003 contre 7,9% paran durant la période 1999-2002. Par ailleurs, les dépenses du transport aérien et lesautres moyens de transport ont augmenté respectivement de 23,5% et 18,4% en2003 poursuivant les tendances haussières de la période 1999-2002 de l’ordre de47,7% et 78,6% par an.

Autres services aux entreprises

20%

Services decommunication

1%Voyages19%

Administrationspubliques

18%

Redevances etdroits de licences

1% Services d'assurances2%

Textiles et cuirs37%

Structures des dépenses des services en 2003

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Les services aux entreprises interviennent pour 19,8% des dépenses de la balance despaiements. Leur part s’est nettement renforcée comparativement à la tendancemoyenne enregistrée au cours de la période 1999-2002, soit 13%. Les dépenses liéesà cette rubrique se sont établies à environ 5,4 MdDh, en baisse de 0,9% par rapport à2002. Au cours de la période 1999-2002, elles ont affiché un taux de croissance moyende 49,9% par an, soit une moyenne de 3 MdDH par an.

Les dépenses de voyage ont enregistré une progression appréciable de 7,1%, en 2003et ont contribué pour 19,2% dans les dépenses globales des services. Durant la période1999-2002, elles se sont accrues de 3,5% par an et ont participé à hauteur de 20,5%en moyenne annuelle dans les dépenses globales des services. Cette progression estle fait de la progression de 16,1%des dépenses de voyages à titre personnel. En valeur,cette branche a enregistré une progression de 9,9% par rapport à 2002, confirmant dece fait la hausse de 3,6% en moyenne annuelle de la période 1999-2002. En revanche,les dépenses de voyage à titre professionnel ont enregistré une baisse de 5,7% en2003 contre une hausse annuelle moyenne de l’ordre de 3,3% enregistrée lors de lapériode 1999-2002.

Les services fournis ou reçus par les administrations publiques ont engendré 4,8 MdDh,soit 17,9% des dépenses globales au titre des services. Un taux de croissance moyen de8,4% est enregistré au cours de la période 1999-2002. Un renversement de tendance aété enregistré en 2003 avec une baisse de 13,1%.

Les services d’assurance représentent 2% des dépenses des services en 2003 contre1,8% en moyenne annuelle entre 1999-2002. Ils ont connu une progression de 9,2% en2003 pour se chiffrer à 547 MDh. En terme de tendance moyenne, ils se sont aggravésde 13,8%, soit 399 MDh en moyenne annuelle de la période 1999-2002.

Les dépenses engendrées par les redevances et droits de licences se sont élevées à277 MDh en 2003 représentant près de 1% des dépenses globales.

Les services de communication interviennent pour 0,8% des dépenses contre 1% paran lors de la période 1999-2002. En valeur, ces dépenses se sont établies à 206millions de DH en recul de 4% par rapport à 2002. Durant la période 1999-2002, lesdépenses de cette rubrique ont baissé de 6,3% en moyenne, soit une valeur annuellemoyenne 219 MDh.

3.3.3 Compétitivité-prix de la production locale

L’analyse du rapport entre l’indice des valeurs moyennes à l’importation et l’indice àla production industrielle permet d’appréhender la compétitivité-prix de la productionlocale relativement aux importations. Plus ce rapport est supérieur à l’unité, plus lesproduits locaux sont compétitifs sur le marché local.

110,0

115,0

105,0

100,0

95,0

90,0

85,0

80,020001999 2001 2002 2003

Evolution de l'indice de compétitivité prix de la production locale

Indice des prix à la production Indice des valeurs moyennes à l'importation Indice de compétitivité-prix à l'exportation

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Le rapport entre l’indice global des valeurs moyennes à l’importation et l’indice généralde la production industrielle s’élève en 2003 à 0,88 après avoir affiché une valeur de0,98 en 2002. Cette perte de compétitivité de la production locale est due à uneévolution contrastée des prix à l’importation et à la production locale. Les premiers ontrégressé de près de 9 points alors que les seconds ont progressé de 1,4 points.

Cette tendance moyenne dissimule des disparités importantes entre les différentesbranches de la production nationale. Certaines branches présentent des ratiossupérieurs à l’unité confirmant ainsi leur capacité à faire face à la concurrence desimportations. Pour d’autres, ces ratios sont inférieurs à l’unité exprimant ainsi desdifficultés de faire face à la baisse des prix des importations.

Parmi les branches présentant des ratios supérieurs à l’unité, il convient de signalerles industries de la chimie et parachimie, de l’alimentaire et du cuir. Les industriestextiles et du cuir, de l’édition, imprimerie et reproduction, du bois et articles enbois et du caoutchouc et plastique, du travail de métaux présentent, par ailleurs,des ratios avoisinant l’unité.

Le ratio de compétitivité-prix de la production locale de l’industrie chimique a connuune évolution de 1,17 en 2002 à 1,31 en 2003. Cette amélioration de la compétitivité-prix de la production locale est due à des progressions disproportionnées de l’indicede la production industrielle des produits chimique relativement à celui des valeursmoyennes à l’importation. Le premier est passé de 94,8 à 96 entre 2002 et 2003 alorsque le second a varié de 111 à 126.

De même, le ratio de compétitivité-prix de la production locale de l’industrie alimentairea connu une amélioration marquante en passant de 0,84 en 2002 à 1,23 en 2003. Cettehausse est due principalement, à la progression de plus de 42 points de l’indice desvaleurs moyennes à l’importation de l’industrie alimentaire.

En outre, le ratio de compétitivité prix de la production locale de l’industrie du cuir etde la chaussure s’est amélioré de 18 points entre 2002 et 2003 en s’établissant à 1,23.La forte progression des valeurs moyennes à l’importation de cette branche résideégalement derrière cette amélioration.

En ce qui concerne les branches présentant des ratios inférieurs à l’unité, il convient designaler, entre autres, les industries du tabac, du matériel électrique et électronique, dumatériel de transport et de l’habillement.

L’industrie de l’habillement et des fourrures a affiché un ratio compétitivité-prix de0,92, en amélioration de 27 points relativement à 2002. Cette amélioration est le faitprincipalement d’une augmentation de 26 points pour l’indice des valeurs moyennesà l’importation contre une quasi-stagnation de l’indice prix de la productionindustrielle de l’habillement.

La baisse des prix des produits importés face à la stagnation des prix locaux a conduità une détérioration de la compétitivité-prix de la production du matériel électrique etélectronique. Le ratio de compétitivité-prix a évolué de 0,81% à 0,75% pour la branchede la fabrication de machines et appareils électriques et de 0,89% à 0,82% pour labranche de la fabrication des équipements de radio, télévision et communication

Le ratio de compétitivité prix de la production locale s’élève à 0,77 pour la branchede l’industrie automobile et 0,81 pour la branche de la fabrication d’autres matérielsde transport. Cette baisse est le fait principalement du repli de l’indice des valeursmoyennes à l’importation.

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La compétitivité-prix de la production industrielle du tabac demeure la plus faible.Elle s’élève à 0,59 en 2003 en chute de 12 points par rapport à 2002. Le produitimporté prouve une grande attractivité au détriment du produit local. Il convientde noter que la dégradation de l’indice des valeurs moyennes à l’importation,en 2003, a contribué largement à la baisse de la compétitivité-prix de la productionlocale du tabac.

3.3.4. Niveau de dépendance des provenances : Croissance dunombre de fournisseurs et renforcement de la concentrationsur les partenaires traditionnels

Le Maroc a importé ses produits de 164 pays en 2003 contre une moyenne de 153pays entre 1999 et 2002. Cette amélioration de la diversification géographique est àrelativiser par l’examen de l’évolution des indices de concentration des échangestels que celui de Herfindal ou ceux des valeurs médianes et médiales.

L’indice de Herfindal a atteint 0,92 en 2003 en quasi stagnation relativement à latendance moyenne de la période 1999-2002 confirmant de ce fait la stabilité de ladiversification des fournisseurs.

Cependant, la valeur médiane qui a été de l’ordre de 99,5% durant la période 1999-2002 s’est élevée en 2003 à 99,6% conduisant à un renforcement de la concentrationdes importations sur les 50% des fournisseurs les plus importants. En d’autres termes,cette tendance exprime le fait que sur les 164 pays d’origine des importations, 82 netotalisent que 0,4% du total des importations en 2003.

La valeur médiale, quant à elle, est passée de 3,6%, en moyenne durant la période1999-2002 à 3,05% en 2003 confirmant ainsi que cinq pays continuent de fournir lamoitié des importations.

Ces tendances globales cachent des particularités sectorielles importantes. En effet,au moment où tous les secteurs ont pu afficher une certaine dynamique en termed’ouverture de nouveaux marchés, les indicateurs de concentration ont affiché desévolutions disparates marquées par plus de concentration.

Les produits de la chimie et parachimie ont été importés de 130 pays, en 2003, soit 12pays de plus que la moyenne de la période 1999-2002. L’indice de concentration dece secteur a atteint 0,91 en 2003 en quasi stagnation relativement à la tendancemoyenne de la période 1999-2002. Cependant, la valeur médiane s’est stabilisée aux

120,0

115,0

110,0

105,0

100,0

95,0

90,0

85,0

80,01999 2000 2001 2002 2003

Evolution des indices de diversification et de concentration géographique des importations de biens

Nombre de pays Indice de Hrefindal Médiane Médiale

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alentours de 99,7% soit un renforcement de la concentration des importations sur lamoitié des fournisseurs les plus importants. En d’autres termes, sur les 130 paysoriginaires des importations, 65 pays ne totalisent que 0,3% du total des achats en2003. Par ailleurs, le nombre de pays fournissant la moitié des importations est passéde 4 en moyenne annuelle durant la période 1999-2002 à 5 en 2003.

Les produits textiles et cuir ont pu améliorer leurs sources d’approvisionnement de 10pays relativement à la moyenne de la période 1999-2002 pour s’établir à 122 fournisseursen 2003. L’indice de concentration de ce secteur a atteint 99,8 en 2003, soit unequasi-stagnation relativement à la tendance moyenne de la période 1999-2002. Demême, la médiane a stagné aux alentours de 99,7%, confirmant la stabilité de laconcentration des importations sur les 50% des fournisseurs les plus importants. End’autres termes, sur les 122 pays d’importation, 61 pays ne totalisent que 0,2% du totalen 2003. La valeur médiale, quant à elle, est passée de 2,23%, en moyenne durant lapériode 1999-2002 à 2,46% en 2003. La médiale exprime la poursuite de la concentrationdes importations sur trois pays fournissant la moitié des approvisionnements.

Les produits des industries mécaniques et métallurgiques ont été importés de 11 payssupplémentaires relativement à la tendance moyenne de 1999-2002, totalisant ainsi107 pays en 2003. L’indice de Herfindal a atteint 0,88 en quasi stagnation par rapportà la moyenne annuelle de la période 1999-2002. De même, la valeur médiane a stagnéà près de 99,8% confirmant ainsi une stabilité de la concentration des importations surles 50% des fournisseurs les plus importants. En d’autres termes, sur les 107 paysd’origine des importations, 54 ne totalisent que 0,2% du total des importations en2003. La valeur médiale, quant à elle, est passée de 3,9%, en moyenne durant lapériode 1999-2002 à 2,8% en 2003. Cette détérioration de la médiale dénote lepassage du nombre de fournisseurs partageant la moitié des importations de 4 enmoyenne annuelle durant la période 1999-2002 à 3 en 2003.

Les industries électriques et électroniques ont été importées de 100 pays, en 2003, enhausse de 10 pays relativement à la tendance moyenne. L’indice de concentrationconfirme cette évolution, puisqu’il s’est établi à 0,87 en 2003 au lieu d’une moyenneannuelle de 0,81 durant la période 1999-2002. La valeur médiane s’est élevée en 2003à 99,9% en quasi stagnation par rapport à la moyenne annuelle, confirmant ainsi lastabilité de la concentration des importations sur les 50% des fournisseurs les plusimportants. Cette évolution signifie que, sur les 100 fournisseurs que compte cesecteur, 50 pays ne totalisent que 0,1% du total des importations en 2003. La valeurmédiale, quant à elle, est passée de 3,04% en moyenne durant la période 1999-2002à 4% en 2003. L’amélioration de cet indice dénote le passage du nombre de fournisseurspartageant la moitié des importations de 3 en moyenne annuelle durant la période1999-2002 à 4 en 2003.

Les importations des produits agricoles ont vu le nombre de leurs sources d’appro-visionnement passer d’une moyenne de 89 pays entre 1999-2002 à 94 en 2003.L’indice de concentration a atteint 0,90 en 2003, soit une stagnation de la tendanceà la diversification des marchés d’importation. De même, la valeur médiane s’estélevée en 2003 à 99,5% confirmant ainsi une forte concentration des importations surles 50% des fournisseurs les plus importants. Autrement dit, sur les 94 pays destinatairesdes importations, 47 ne totalisent que 0,5% du total des achats à l’étranger en 2003.La valeur médiale, quant à elle, est passée de 4,24%, en moyenne durant la période1999-2002 à 4,26% en 2003. Cette faible évolution exprime que trois pays continuentde se partager la moitié des importations.

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Les produits énergétiques à l’exportation ont été acheminés de 53 pays en 2003 contreune moyenne annuelle de 10 pays entre 1999-2002. Cette tendance à la diversificationdes marchés est perceptible à travers la progression de l’indice de Herfindal. Cetindicateur a augmenté de 0,03 passant d’une moyenne annuelle de 0,85 durantla période 1999-2002 à 0,88 en 2003. Cependant, la valeur médiane a atteint 98,3% en2003. Ceci signifie que sur l’ensemble des pays originaires des importations, 27 netotalisent que 1,7% du total des achats à l’étranger en 2003. En dépit de la faible baissede la valeur médiale de 6,98%, en moyenne durant la période 1999-2002 à 5,66% en2003, il n’en demeure pas moins que trois pays continuent de se partager la moitiédes importations.

Les exportateurs des produits agroalimentaires ont élargi leurs sources d’approvisionnementde 3 fournisseurs. Ces produits ont été achetés à 86 pays, en 2003, contre une moyenneannuelle de 83 entre 1999-2002. L’indice de concentration du secteur agroalimentairea atteint 0,92 en 2003, soit une quasi stagnation par rapport à la moyenne annuelle.Toutefois, la valeur médiane s’est élevée en 2003 à 98,5% confirmant ainsi une forteconcentration des importations sur les 50% des fournisseurs les plus importants. Cecisignifie que sur les 86 pays originaires des importations, 43 ne totalisent que 1,5% du totaldes achats à l’étranger en 2003. Par ailleurs, la médiale montre que cinq partenairescommerciaux ont fourni la moitié de nos importations en 2003 contre une moyenneannuelle de quatre durant la période 1999-2002.

Les mines ont été importées de 47 pays en 2003 contre une moyenne annuelle de 48pays durant la période 1999-2002. Ce recul de la diversification du secteur minier sereflète au niveau de l’évolution de l’indice de concentration qui a régressé d’unemoyenne annuelle de 0,90 entre 1999-2002 à 0,88 en 2003. Toutefois, l’analyse de lamédiane dénote une forte concentration des achats. Ainsi, la valeur médiane aatteint 99,3% en 2003, soit sur les 47 fournisseurs, 24 ne totalisent que 0,7% du total desachats à l’étranger en 2003. Pour sa part, la valeur médiale est passée de 7,8%, enmoyenne durant la période 1999-2002 à 6,4% en 2003 soulignant ainsi que trois paysse sont partagés 50% des importations en 2003 au lieu de quatre fournisseurs enmoyenne annuelle durant la période 1999-2002.

Les produits de la pêche ont été importés en 2003 de 21 pays alors qu’ils n’étaientacheminés que de 15 pays en moyenne annuelle entre 1999-2002. L’indice deconcentration de ce secteur a progressé de 0,11, passant d’une moyenne annuellede 0,52 entre 1999-2002 à 0,63 en 2003. La valeur médiane, quant à elle, s’est élevéeen 2003, à 98,8%, confirmant ainsi une forte concentration des importations sur les 50%des fournisseurs les plus importants. Cette évolution signifie que sur l’ensemble desfournisseurs, 11 ne totalisent que 1,2% du total des achats à l’étranger en 2003. Parailleurs, la valeur médiale est passée de 6,56%, en moyenne durant la période 1999-2002 à 9,52% en 2003, soulignant ainsi le passage du nombre de fournisseurs concentrantla moitié des importations d’un pays en entre 1999-2002 à deux en 2003.

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Synthèse

Au-delà des engagements retenus par les deux parties, l’importance de l’accord delibre-échange, conclu entre le Maroc et les Etats-Unis découle, notamment, de sanature globale portant tant sur les différents secteurs productifs de biens et servicesque sur les aspects réglementaires et administratifs.

Dans ce cadre, le secteur agricole a fait l’objet d’un ensemble d’engagements ayanttrait à l’ouverture progressive de ce secteur à la concurrence internationale. Lesengagements pris ont l’avantage d’avoir pris en considération les sensibilités desproduits agricoles nécessitant un traitement spécial et de mettre en place un systèmede sauvegarde spécifique au secteur agricole.

Les schémas du démantèlement douanier pour les produits agricoles retenus par lesEtats-Unis et le Maroc s’étalent, pour certains produits sensibles sur 25 ans. Certainsproduits marocains font exception à la règle de démantèlement douanier durant lapériode transitoire et continueront d’être gérés par des contingents tarifaires, tels quele blé et la viande bovine standard.

En matière d’accès au marché, l’accord offre des opportunités certaines au Marocpour développer ses exportations agricoles. La saisie de ces opportunités nécessite,cependant, la mise en place urgente d’un programme de développement agricoleà l’exportation qui peut être axé sur cinq volets.

Le premier concerne le développement de l’offre agricole marocaine exportable quis’impose plus que jamais. L’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis doitconstituer l’élément de déclenchement d’un vrai processus de mise à niveau dusecteur agricole.

L’analyse de la capacité de production du secteur agricole marocain montre, parailleurs, que ce domaine doit faire l’objet d’une action rigoureuse circonscrite dans lecourt terme. L’objectif est d’aboutir, dès l’entrée en vigueur de l’accord, à uneexploitation optimale des zones maraîchères qui représente la richesse du Maroc.

Il est question également d’explorer les voies, à même d’améliorer l’exploitation del’agriculture biologique qui a connu, ces dernières années, un essor favorable surtout après la survenue des risques sanitaires dans les chaînes alimentaires (dioxine,vache folle, etc.).

Le deuxième axe concerne le développement de la logistique et notamment sacomposante relative au transport. La mise en place d’une stratégie de transportaérien et maritime non moins imaginative que le montage conçu pour le secteur dutourisme, devient de plus en plus urgente en vue de briser le cercle vicieux : faible fluxd’échanges- coût de transport élevé- faible flux d’échanges.

Le troisième axe concerne la vulgarisation et le développement de la connaissancedu marché américain réputé par la complexité de ses réglementations. A cet égard,une stratégie de communication est vivement recommandée. Elle doit être axée surla multiplication des contacts entre les opérateurs des deux pays et par l’organisationde cycles de séminaires de formation et des forums pour informer les opérateursprivés sur les vertus et les potentiels du marché américain.

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Le quatrième axe concerne la maîtrise des réglementations sanitaires et phytosanitaireset de contrôle de la qualité et de la mise en œuvre d’un programme de qualificationde manière à permettre aux producteurs marocains de répondre efficacement auxexigences américaines en la matière. Les échanges agricoles entre les deux payspeuvent être également encouragés par une reconnaissance mutuelle des systèmesofficiels de contrôle des produits alimentaires exportés et importés.

Le cinquième axe porte sur la mise en œuvre d’une vraie politique de coopérationavec les Etats-Unis afin de profiter de l’expérience du pays en matière de technologieet de recherche et développement en matière agricole. Une coopération entre leschercheurs marocains et américains est fortement préconisée.

En ce qui concerne le secteur du textile, l’accord de libre-échange prévoit uneouverture importante des marchés des deux pays échelonnée sur six ans. Desopportunités importantes s’offrent à ce secteur pour renforcer sa position concurrentielleet améliorer sa contribution dans le PIB national et la création des emplois.

Les schémas de démantèlement retenus dans le cadre de l’accord, pour l’accès desproduits de ce secteur, tant en terme de réduction des droits de douane qu’en termed’accès contingenté sont quasi symétriques. Les principaux produits textiles marocainsbénéficieront d’un accès libre au marché américain dès l’entrée en vigueur del’accord. Des contingents à droit nul tarifaire sont, également, prévus ainsi que desrègles spécifiques d’origine et de sauvegarde.

Ces opportunités sont consolidées par des règles d’origine flexibles pendant unepériode transitoire afin de permettre à l’industrie nationale de s’approvisionner horszone à des prix compétitifs, en attendant l’intégration du secteur prévue par lastratégie nationale en la matière.

De plus, des mesures spécifiques de sauvegarde devront, par ailleurs, être mises enplace pour remédier aux risques éventuels des préjudices qui peuvent être induitssuite à l’ouverture de ce secteur.

A l’instar des produits textiles, les produits industriels hors textile et agro-alimentairebénéficieront d’un accès libre au marché américain dès l’entrée en vigueur del’accord. Le Maroc s’est engagé à ouvrir son marché pour les produits d’origineaméricaine sur la base d’un schéma de démantèlement réparti en 5 paniers variantd’une entrée immédiate (panier 1) à 10 ans (panier 5).

En matière des règles d’origine, l’accord introduit un « nouveau concept » en lamatière appelé « article nouveau du commerce ou différent ». Ce concept désignecomme produit originaire tout produit qui a été transformé substantiellement au pointd’aboutir à un changement de son nom, ou encore de son caractère et de sonusage. Sur un autre plan, l’accord tend à concrétiser le cumul régional commeprincipe fondamental dans les échanges commerciaux.

En ce qui concerne le secteur des services, il a fait l’objet, lui aussi, pour la premièrefois d’un accord global dans le cadre des négociations avec les Etats-Unis. Laspécificité de l’accord en matière des services consiste dans le fait qu’il ait traitél’ensemble des aspects liés à l’accès au marché ou encore au traitement nationalet la présence commerciale.

Il convient de noter, également, que compte tenu du poids important du secteur desservices dans les échanges extérieurs marocains ainsi que son importante contributiondans le produit intérieur brut, le Maroc a veillé, durant les différents rounds denégociations à garantir une ouverture mesurée de ce secteur.

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En outre, l’approche de négociations dite « approche négative » adoptée par lesdeux pays a permis d’aborder l’ensemble des activités de services et de prévoir letraitement qui sera accordé à chaque activité compte tenu de sa sensibilité. Laspécificité de l’approche négative réside dans le fait que les secteurs de services nefigurant pas sur les listes des annexes non conformes soient considérés commeouverts à la concurrence.

Les négociations en matière des services ont porté sur douze secteurs allant desservices financiers, services professionnels et informatiques, services de transport,touristiques et de voyage, services de communication, services d’éducation, desanté et aux services sociaux.

Pour chaque secteur, des mesures non-conformes ont été retenues de part etd’autres. Ces mesures sont répertoriées dans les listes des annexes I et II communesaux chapitres des services transfrontaliers et investissements et les annexes III et IVréservés aux services financiers.

Les annexes I et III regroupent les secteurs sensibles ou ceux dont la réglementationen vigueur déroge à certains principes énoncés dans le texte de l’Accord (accès aumarché, traitement national, traitement NPF, présence locale…). Les annexe II et IVconcernent les secteurs sensibles pour lesquels chacun des deux pays se réserve ledroit de maintenir ou d’adopter toute mesure pour les réglementer.

Il convient de noter que l’ouverture du secteur des services marocains comporteplusieurs enjeux. Dans certains secteurs, les enjeux sont importants compte tenu deleur niveau de développement. Cependant, le choix de libéralisation contribueraitcertainement à inscrire ces activités dans une dynamique intégrée d’améliorationde la compétitivité.

Par ailleurs, la réussite du pari du développement du secteur des services demeuretributaire de plusieurs conditions, notamment la mise en œuvre de mesuresd’accompagnement indispensables à l’optimisation des gains potentiels de l’accordde libre-échange.

Dans le domaine de la propriété intellectuelle, l’accord prévoit des dispositionsd’ordre général relatives au traitement national, à la transparence, à l’engagementde ratifier des accords internationaux en la matière. Les domaines traités par l’accordcouvrent, notamment, les marques de fabrique et de commerce, les brevets, lesmesures ayant trait à la santé publique et les droits d’auteurs et droits connexes.

Les 12 articles du chapitre 15 réservé à ces différents domaines liés au droit depropriété intellectuelle, précisent les engagements mutuels retenus de part etd’autre et cela d’une manière quasi symétrique. Leur mise en œuvre conduirait,certainement, à un renforcement important du respect des droits de propriétéintellectuelle au Maroc.

En matière d’environnement, les engagements pris par le Maroc dans le cadre del’accord de libre-échange conclu avec les Etats-Unis ont fait l’objet quant à eux, d’unchapitre à part entière. Ce qui n’a pas été le cas pour les précédents accordsconclus par le Maroc. Les 9 articles qui composent ce chapitre érigent en prioritéplusieurs aspects de l’environnement allant des niveaux de protection, aux dispositionsjuridiques, aux aspects de la coopération et au respect des lois en la matière.

Selon les termes de l’accord, l’objectif final, en matière de règles environnementales estde soutenir les efforts des deux pays visant à assurer un respect mutuel de leurs politiquesenvironnementales et commerciales. Il s’agit aussi de promouvoir de manière concertée

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l’utilisation optimale des ressources conformément à l’objectif de développementdurable et d’œuvrer au renforcement des liens entre les politiques et les pratiquescommerciales et environnementales y compris les activités de coopération dans cesdomaines.

Le domaine des marchés publics a fait, également, l’objet d’engagements dans lecadre de l’accord de libre-échange conclu entre le Maroc et les Etats-Unis.L’importance de ce secteur découle du fait que ce domaine constitue un vecteur dedéveloppement de plusieurs secteurs dont, notamment, le bâtiment et travaux publicsdont l’activité dépend à 80% des marchés publics.

Il convient de noter que le Maroc a déjà mis en œuvre plusieurs dispositions contenuesdans l’accord dans le cadre des différentes réformes des procédures de passation desmarchés publics. En effet, en plus du renforcement de la concurrence, la réglementationnationale assure aux soumissionnaires étrangers, au même titre que les nationaux, lesmêmes droits quant à la participation aux appels d’offres lancés par les administrationspubliques marocaines.

L’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis couvre, par ailleurs des domainesnouveaux relatifs aux aspects juridiques et institutionnels qui comporte un ensemble dedispositions et mécanismes devant permettre d’accompagner la libéralisation deséchanges bilatéraux des biens et des services et d’assurer le respect des engagementspris à travers un mécanisme de règlement des différends. Ces aspects ont portéprincipalement sur des domaines tels que l’accès au marché, les exceptions aux règlesde libre-échange, les mesures de sauvegarde, les règles de transparence dans la miseen œuvre des mesures de politique commerciale, la lutte contre la corruption dans lecommerce et l’investissement et les règles liées au mécanisme de règlement des différends.

Par ailleurs, dans le domaine de la réglementation du travail, l’accord confirme lavolonté des deux parties pour le respect de leurs engagements pris dans le cadreinternational et en particulier de l’Organisation internationale de travail (OIT) relatifsnotamment aux droits fondamentaux au travail contenus dans la déclaration de l’OIT.

Il s’agit principalement des droits de travail internationalement reconnus par l’ensemble despays membres de cette organisation comme notamment le respect du droit d’association,du droit de se syndiquer et de négocier des conventions collectives de travail.

Enfin, l’investissement figure dans un chapitre de l’accord. Le but est d’accorder à cettequestion la dimension qu’elle mérite compte tenu de l’importance de la contribution quepeuvent apporter les investissements au processus de développement économique etsocial entamé par le Maroc.

L’attention a été, donc, focalisée sur la nécessité de promouvoir les investissementsdirects américains au Maroc et asseoir une réglementation claire et incitative. Pourcela, le chapitre traitant cette question prévoit la mise en place d’instruments juridiquesmodernes qui consacrent l’ouverture au capital étranger, la garantie et la sécurité auxinvestisseurs des deux parties.

4.1. Vers une importante ouverture du marché marocain des produits agricoles et agroalimentaires

Le secteur agricole a toujours jouit d’un statut particulier sur le plan de la politiqueéconomique et des engagements du Maroc au niveau bilatéral. En effet, cesecteur a toujours été caractérisé par une protection relativement élevée dumarché local et bénéficié d’une attention particulière lors des négociationsavec des pays tiers.

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Cette exception agricole a été remise en cause dans le cadre de l’accord signéavec les Etats-Unis d’Amérique. Pour la première fois, ce secteur a fait l’objet deconcessions réciproques portant sur le démantèlement douanier et la subsistancede contingents tarifaires pour certains produits.

4.1.1. Avantages et contraintes de l’offre américaine

L’offre américaine comporte en plus d’un démantèlement douanier un système derégulation du marché et une clause de sauvegarde. Ainsi, pour éviter toute perturbationdu marché américain, certains produits agricoles ou agro-industriels sont soumis à descontingents tarifaires à droit ad valorem nul. En cas de dépassement des contingents,les produits concernés se verront appliquer les droits de douane en vigueur.

Par ailleurs, en vue de se prémunir contre toute flambée des importations de produitsagricoles originaires du Maroc, l’accord prévoit la possibilité de mettre en œuvre uneclause de sauvegarde basée sur un système de prix. Si le prix à l’importation d’unproduit est inférieur au prix de déclenchement, la clause de sauvegarde est appliquéesous forme d’un droit additionnel proportionnel à la différence entre ce prix à l’importationet le prix de déclenchement.

4.1.1.1 Schéma de démantèlement américain

Selon les termes de l’accord, les exportations des produits agricoles originaires duMaroc vers les Etats-Unis d’Amérique bénéficieront d’un calendrier de démantèlementdes droits de douane s’étalant sur 18 ans. Les rythmes de levée des barrières tarifairessont répartis sur 11 listes regroupant les produits de la nomenclature du système harmoniséà huit chiffres des chapitres 1 à 24.

Le tableau 1 synthétise les rythmes de démantèlement sur la base d’un droit ad valoremthéorique de 100% et présente pour chaque type de démantèlement la famille desproduits agricoles et agroalimentaires concernés et leur nombre.

Schema de démantèlement tarifaire américain/marocain relatif aux produits agriclesListes L A C D E F G H I J KAnnées

0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

1 0,0 80,0 50,0 87,5 88,9 90,0 97,0 91,7 93,3 100,0

2 60,0 40,0 75,0 77,8 80,0 94,0 83,3 86,7 100,0

3 40,0 30,0 62,5 66,7 70,0 91,0 75,0 80,0 100,0

4 20,0 20,0 50,0 55,6 60,0 88,0 66,7 73,3 100,0

5 0,0 10,0 37,5 44,4 50,0 85,0 58,3 66,7 100,0

6 0,0 25,0 33,3 40,0 68,0 50,0 60,0 100,0

7 12,5 22,2 30,0 51,0 41,7 53,3 94,4

8 0,0 11,1 20,0 34,0 33,3 46,7 88,8

9 0,0 10,0 17,0 25,0 40,0 83,2

10 0,0 0,0 16,7 33,3 77,6

11 8,3 26,7 72,0

12 0,0 20,0 66,4

13 13,3 55,3

14 6,70 44,2

15 0,00 33,1

16 22,0

17 10,9

18 0,00

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Une lecture fine des concessions accordées par la partie américaine permet deressortir trois constats.

Le premier est lié à l’importance des produits qui bénéficieront d’un accès libre dèsl’entrée en vigueur de l’accord. En effet, le tableau ci-dessus montre que les produitsagricoles bénéficiant d’un démantèlement rapide représentent plus de la moitié despositions tarifaires relevant des chapitres 1 à 24 de la nomenclature du systèmeharmonisé. Ces produits sont également fortement exportés par le Maroc. Ainsi,bénéficieront de cet accès :

-100% des produits de la floriculture dont les roses;- 84% des légumes dont les tomates, les concombres et cornichons, les haricots,

les poivrons et les courgettes, etc.;- 86% des fruits dont les clémentines, les raisins, les melons, les pêches, les

nectarines et les fraises, etc. ;- plusieurs produits transformés comme les conserves d’olives (à l’exception

des olives noires dénoyautées), les conserves de câpres, les huiles d’olives,les tomates séchées ou en poudre, les confitures, les légumes surgelés, etc.

Le deuxième constat concerne le maintien d’un mécanisme de régulation du marchéaméricain. Ainsi, pour éviter toute perturbation de ce marché, certains produitsagricoles ou agro-industriels sont soumis à des contingents tarifaires à droit ad valoremnul. Les quantités fixées pour l’accès au marché évolueront généralement de 4% paran et bénéficieront d’un accès selon le principe du premier venu, premier servi.

Il convient de noter qu’à l’exception des produits à base de conserves de tomates etpurées/pâtes de tomates et les sauces tomates, les produits soumis à contingent parles américains présentent un intérêt faible en matière d’exportation pour le Maroc.

Produits agricoles américains soumis à des contingents tarifairesProduit Unité Quota Période Taux Quota

initial transitoire d'évol. finalViande bovine Kg 15 600 15 4 Illimité

Produits laitiers liquides Litres 1 560 15 4 Illimité

Fromages Kg 31 200 15 4 Illimité

Poudre de lait Kg 10 400 15 4 Illimité

Beurre Kg 10 400 15 4 Illimité

Autres produits laitiers Kg 15 600 15 4 Illimité

Arachides Kg 1 040 15 4 Illimité

Tabac Kg 5 200 15 4 Illimité

Coton Kg 5 200 15 4 Illimité

Produits à base de conserves de tomateset purées/ pâtes de tomates Tonne 312 15 4 Illimité

Sauces tomates Tonne 208 15 4 Illimité

Enfin, l’analyse du programme de démantèlement montre le maintien d’un niveauélevé de protection pour les produits transformés d’origine végétale (listes J et K)comparativement aux produits frais. Certains de ces produits recèlent un importantgisement d’offre exportable pour la partie marocaine dont notamment les jus d’agrumeset les préparations de tomates et les sauces de tomates (contingents de 300 T et de 200T)faisant partie de la liste J prévoyant un démantèlement sur 15 ans. De même, descontingents de 10 T et de 5 T ont été accordés respectivement pour l’oignon et l’ail en poudre.

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4.1.1.2. Analyse comparée du schéma de démantèlement américain

Pour apprécier l’ampleur des concessions accordées au Maroc, une analyse comparativede l’offre américaine à notre pays avec celles accordées aux pays avec lesquels cepays a conclu des accords de même type s’impose.

A cet effet, l’analyse en terme de la longitude des périodes de transition révèle unrapprochement du schéma de démantèlement accordé au Maroc de celuiaccordé à l’Australie.

Les données du tableau 3 récapitulent les différences d’années de transition entre leMaroc d’une part et le Chili, la Jordanie et l’Australie d’autre part.

Récapitulatif des différences d’années de transition entre le Maroc et d’autres paysayant conclu des accords de libre-échange avec les Etats-Unis

Différence d'année de transition Chili Jordanie Australie

Moins 13 à moins 2 années en défaveur du Maroc 14 16 1

Aucune différence 42 11 59

Entre une année et 5 années en faveur du Maroc 7 54 16

5 années et plus en faveur du Maroc 18 1 7

Total des positions tarifaires 81 82 83

La lecture de ce tableau montre qu’en terme de nombre de positions tarifairespar tranche d’années de différence entre périodes transitoires en défaveur duMaroc, le Chili bénéficie d’un accès préférentiel à droit de douane nul pour 14produits de plus avant le Maroc pour une période variant de 13 à 2 ans. LaJordanie et l’Australie bénéficient d’un accès au marché pour respectivement16 et 1 produits avant le Maroc.

En terme de nombre de positions tarifaires par tranche d’années de différenceentre périodes transitoires en faveur du Maroc, le Maroc bénéficie d’un accès àdroit ad valorem nul pendant une période allant d’une année à 5 ans pour 7 produitscomparativement au Chili, pour 54 produits par rapport à la Jordanie et pour 16produits concernant l’Australie.

Enfin, 18 produits marocains bénéficient d’un avantage d’accès préférentielavant le Chili pour une période de 5 années et plus. Ce différentiel en faveur duMaroc porte sur 1 produit comparativement à la Jordanie et sur 7 produits vis-à-vis de l’Australie.

4.1.1.3. La clause américaine de sauvegarde agricole

En vue de se prémunir contre toute flambée des importations de produits agricolesoriginaires du Maroc, l’accord prévoit la possibilité de mettre en œuvre une clause desauvegarde basée sur un système de prix.

Selon cette clause, si le prix à l’importation d’un produit est inférieur au prix de déclen-chement, la clause de sauvegarde est appliquée sous forme d’un droit additionnelproportionnel à la différence entre ce prix à l’importation et le prix de déclenchement.

Les prix de déclenchement sont prévus pour 27 produits dont 21 relèvent du chapitre20 de la nomenclature du système harmonisé. Ils concernent, pour l’essentiel, lestomates transformées, les asperges, les conserves d’olives, de nectarines, d’abricots,

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de pêche, les mélanges de fruits et légumes et les jus d’orange. Ces prix varient de0,20 US dollars par litre pour le jus d’orange non fermenté à 1,79 US dollars par kilogramme sur poids net pour les olives autres que vertes coupées en tranchesconservées en solution saline.

Les produits concernés par ce système de prix de déclenchement font essentiellementpartie des produits des listes J et K assujettis aux rythmes les plus élevés de démantèlement(15 et 18 ans). Ils le resteront tout au long de ces périodes de transition.

La comparaison du prix de déclenchement prévu pour le Maroc avec l’offre américainede même nature au Chili, à la Jordanie et à l’Australie montre que le schéma retenu pourle Maroc s’approche de celui prévu pour l’Australie.

Ainsi, sur les 35 positions tarifaires concernées par le système de prix de déclenchementprévu par l’accord entre le Maroc et les Etats-Unis, 20 positions présentent des niveauxde prix égaux à ceux retenus dans le cadre de l’accord entre les Etats-Unis et l’Australiealors que celui conclu avec le Chili n’en présente que deux positions.

Par ailleurs, les prix de déclenchement de plus de 10 positions tarifaires dans le cadrede l’accord avec le Maroc sont supérieurs à ceux retenus dans le cadre de l’accordconclu avec le Chili et 10 autres sont par contre inférieurs.

4.1.2 L’offre marocaine : Schéma de démantèlement et mesures de sauvegarde

Compte tenu de la sensibilité du secteur agricole dans les équilibres socio-économiquesdu Maroc, les négociations pour l’établissement d’une zone de libre-échange ontadopté une démarche de libéralisation prudente.

Les concessions marocaines dans ce cadre peuvent être réparties en deuxtypes : un schéma de démantèlement tarifaire général et un schéma dedémantèlement spécifique.

Ainsi, en plus des 12 types de démantèlement prévus dans le cadre de l’annexe 4précisant les schémas d’élimination des tarifs douaniers (voir tableau 1), 10 autrestypes spécifiques de démantèlement tarifaire dont les périodes de transitionvarient de 5 à 25 ans.

En plus de ces calendriers de démantèlement des barrières tarifaires, l’accord prévoitune exception pour certains produits qui bénéficieront d’une clause de sauvegardebasée sur les quantités.

4.1.2.1. Le schéma marocain de démantèlement douanier

Le schéma de démantèlement général s’applique aux produits de l’annexe 4 del’accord et aux produits agricoles non soumis à des régimes spécifiques. Il s’étale surune période allant de 1 à 18 ans.

Selon les termes de l’accord, pas moins de 44% des produits agricoles des 24 premierschapitres seront libres d’accès dès l’entrée en vigueur de l’accord.Les 1088 produits de cette liste concernent plusieurs produits exportables marocainsprésentant un avantage compétitif relativement à ceux américains, dont notamment,les produits de la pêche. L’accès à la génétique et à la technologie américaine aégalement été à la base de l’élaboration de cette liste.

Les rythmes de démantèlement les plus longs (15 et 18 ans) prévus par les listes J et Kreprésentent respectivement 12% et 0,1% des produits agricoles des 24 premiers chapitresde la nomenclature du système harmonisé. La protection allongée prévue par la liste Jconcerne 304 produits relevant d’espèces animales vivantes, les produits laitiers etcertaines préparations alimentaires. Quant à la liste K, elle renferme trois produits :les poids chiches en grains et les lentilles en grains et autres lentilles.

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Concernant le schéma de démantèlement spécifique, les rythmes de démantèlementprévus par l’accord sont au nombre de 10 dont la majorité s’applique aux produitsagricoles frais et transformés. Le tableau 4 ci-dessous schématise ces types spécifiquessur la base d’un droit théorique équivalent à 100.

Ce schéma de démantèlement s’étalera sur une période transitoire allant de 5 à 25ans à l’exception du blé dur et de la viande bovine.L’importation des produits de la liste T bénéficiera de l’élimination de 83,6% des droitsde base dès l’entrée en vigueur de l’accord et d’un démantèlement à tranche égalesur quatre ans des 16,4% restants. Le quota relatif au bœuf premier choix dit Hilton estle principal concerné par ce régime.

La liste X prévoit une réduction de 10% des droits de douane dès l’entrée en vigueurde l’accord. Les produits de cette liste subiront un démantèlement linéaire sur quatreans. Ce régime concerne principalement le quota tarifaire de la position marocaine0206.29.0091aa relative aux onglets coupés et congelés.

La liste O prévoit une réduction de 51,6 % du taux de base dès l’entrée en vigueur del’accord. Les droits seront par la suite supprimés en neuf étapes annuelles égales. Lescontingents de volaille entière dinde et poulet et les cuisses et ailes de volaille sont lesprincipaux produits concernés par ce régime.

Dès l’entrée en vigueur de l’accord, les produits de la liste N seront réduits à 75% dutaux de base. Ce niveau sera maintenu jusqu’à la quatrième année. Les droits serontpar la suite supprimés en sept étapes selon un rythme linéaire de 10,7 points par an.Les quotas tarifaires du blé dur et des produits dérivés de blé dur (farines, couscous etpâtes alimentaires) sont les principaux produits concernés par ce régime.

Schéma de démantèlement tarifaire marocain spécifique à certains produitsListes T X O N M Q R S P YAnnées0 100 100 100 100 100 100 100 100 100 1001 16,4 90 48,4 75 92,3 94,4 100 100 62 1002 12,3 67,5 43 75 84,6 88,9 100 100 62 1003 8,18 45,0 37,6 75 76,9 83,3 100 100 62 1004 4,09 22,5 32,3 64,3 69,2 77,8 100 100 62 1005 0 0 26,9 53,6 61,5 72,2 100 100 62 1006 21,5 42,9 53,8 66,7 100 100 62 1007 16,1 32,1 46,2 61,1 100 100 62 1008 10,8 21,4 38,5 55,6 94,4 100 62 1009 5,38 10,7 30,8 50 88,8 100 62 10010 0 0 23,1 44,4 83,2 100 62 10011 15,4 38,9 77,6 95,2 62 10012 7,69 33,3 72 90,4 62 10013 -0 27,8 66,4 85,6 62 10014 22,2 55,3 80,8 62 10015 16,7 44,2 76 62 10016 11,1 33,1 71,2 62 10017 5,56 22 66,4 62 10018 0 10,9 58,1 62 10019 0 49,8 62 10020 41,5 62 10021 33,2 62 10022 24,9 62 10023 16,6 62 10024 8,3 62 10025 0 62 100

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Les droits sur les produits figurant dans la liste M seront supprimés en 13 étapes annuelleségales commençant dès l’entrée en vigueur de l’accord à un rythme linéaire de 7,7points par an. Aucun produit marocain n’est soumis à ce régime.

La liste Q prévoit un démantèlement des droits selon un rythme de démantèlementlinéaire de 5,6 points en 18 étapes annuelles. Les viandes des animaux des espècesovine ou caprine, fraîches, réfrigérées ou congelées, les abats d’animaux destinés àla fabrication de produits pharmaceutiques ainsi que les quantités excédant lecontingent tarifaire de la viande de bœuf dit Hilton sont les principaux produitssoumis à ce régime.

Les produits de la liste R bénéficieront d’un maintien de la protection tarifaire aucours des sept premières années dès l’entrée en application de l’accord. A partirde la 8ème année, ils seront assujettis à deux rythmes de démantèlement. De la8ème à la 13ème année, les droits de douane seront éliminés à un rythme linéairede 5,6 points par an. De la 14ème à la 17ème année, les droits de douane serontréduits à un taux linéaire plus élevé de 11,1 points par an. Le droit de douanerestant sera éliminé dès la 19ème année suivant l’entrée en vigueur de l’accord.Les volailles entières, poulet et dinde hors quota tarifaire et les viandes et abatscomestibles, frais, réfrigérés ou congelés, des volailles sont les principaux produitsconcernés par ce régime

Les droits sur les produits de la liste S garderont les taux de base de la 1ère annéejusqu’à la 10ème année. Les droits sur de tels produits seront réduits de 4,8 points dutaux de base le 1er janvier de la 11ème année et de 4,8 points supplémentaires dutaux de base le 1er janvier de chaque année suivante jusqu’à la 17ème année. Apartir du 1er janvier de la 18ème année, les droits de douane sur ces produits serontréduits de 8,3 % supplémentaires du taux de base chaque année jusqu’à la 25

ème

année. Les cuisses et ailes de volailles subiront ce type de démantèlement.

Si le taux prévalant appliqué à la nation la plus favorisée (« taux NPF ») est égal autaux de base, les droits sur les produits de la liste P seront réduits à 62 % du taux debase. Si le taux NPF est inférieur au taux de base, les droits seront réduits à 62 % dutaux NPF et réduits en plus de 0,275% du taux NPF pour chaque point de pourcentagede différence entre le taux de base et le taux NPF. Une telle réduction de tarif entreraen vigueur le 1er janvier de la 1ère année. Le quota du blé tendre est le seul produitconcerné par ce régime.

Les droits sur les produits fournis dans les articles de la catégorie Y de ce programmecontinueront à recevoir un traitement NPF. Le blé tendre, le blé dur, leurs produits dérivéset les viandes de bœuf de qualité standard, hors quantités contingentées, sont lesproduits concernés par ce régime.

4.1.2.2. Les produits soumis à des quotas tarifaires

Le Maroc a prévu de soumettre certains produits sensibles à contingent tarifaire. Letableau 5 ci-dessous précise ces produits et renseigne sur le niveau des quotas ainsique sur leur évolution.

L’offre marocaine a prévu l’élimination des quotas tarifaires pour sept familles deproduits concernées par cette mesure. Des périodes de transition variant de 10 ansau minimum à 25 ans ont été prévues.

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Produits agricoles marocains soumis au quota tarifaireProduit en tonnes Quota Période Taux Quota

initial transitoire d'évol. finalBœuf premier choix 4 000 18 4 Illimité

Bœuf de qualité standard 2 000 10 Variable 2 208

Volaille entière 1 250 19 Variable Illimité

Cuisses et ailes de volaille 4 000 25 Variable Illimité

Blé dur 250 000 10 4 Illimité

Blé tendre cas de production supérieure à 3 000 000 280 000 10 Variable 400 000

Blé tendre cas de production inférieure à 2 100 000 700 000 10 Variable 1 060 000

Amandes 50 15 4 Illimité

Produits dérivés de blé dur 1 500 10 2 1 793

Produits dérivés de blé tendre 1 500 10 2 1 793

Pommes 2 000 10 4 Illimité

Viande de volaille sans os et peau congelée produite manuellement 125 10 5 Illimité

Autre viande de volaille congeléeproduite manuellement 75 19 5 Illimité

Concernant la viande de bœuf de premier choix, le Maroc a accordé un contingent de4000 tonnes qui sera éliminé à un taux linéaire de 4% par an sur une période de 18 ans.Ce contingent sera soumis à un démantèlement tarifaire selon le rythme de la liste T(Voir tableau 4), exception faite des onglets coupés et congelés qui subiront un déman-tèlement de type X. Ces quantités entreront sur la base du premier venu-premier servi.

Les importations hors contingent subiront, par contre, un démantèlement linéaire sur18 ans à partir de la première année de la mise en œuvre de l’accord. Il convient dementionner, à cet égard, que le niveau de droit de base sur la viande de haute qualitéest de l’ordre de 275 %, exception faite des onglets qui sont soumis à un droit de 50%.

La viande de bœuf dite de qualité standard sera soumise dès l’entrée en vigueur del’accord à un quota de 2000 tonnes qui sera relevé au bout de 10 ans à 2208 tonnes.Les droits applicables aux exportations américaines, dans la limite du quota, serontabolis en 10 ans selon le rythme G. Ces quantités entreront sur la base du premiervenu-premier servi. Les droits sur les produits entrés en quantité globale excédant lesquotas continueront d’être soumis au droit NPF qui s’élève à 275%.

En ce qui concerne la viande de volaille, l’accord distingue entre la volaille entière,les cuisses et ailes de volaille et les autres produits de volaille.

Ainsi, les importations de volailles entières (poulet et dinde) seront soumises à uncontingent tarifaire de 1250 tonnes qui sera éliminé au terme de la période transitoirede 19 ans. Le quota, qui évoluera selon un taux décroissant de 8 à 4% sur 19 ans seragéré selon le principe du premier venu-premier servi. Les droits de douane sur ces produitsseront démantelés selon le type O. Les droits sur les produits importés en quantitéglobale excédant les quotas seront éliminés, en 19 ans, selon le schéma R.

Contrairement aux volailles entières, les cuisses et ailles de volaille verront le quota fixé à 400 tonnes éliminé au bout d’une période transitoire de 25 ans. Les droits applicables auxproduits importés dans la limite du contingent seront abolis également selon le rythme O.

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Le principe du premier venu-premier servi est retenu pour la gestion du quota. Lesdroits sur les produits entrés en quantité globale excédant les quotas seront éliminés,en 25 ans, selon le schéma S.

En ce qui concerne les produits de volailles transformés, l’accord octroi aux exportateursaméricains un quota tarifaire de 125 tonnes de viande de volaille sans os et sans peaucongelée produite manuellement évoluant à un taux de 5% sur 10 ans. A terme, l’accèsau marché sera illimité pour ces produits. Ce contingent subira un démantèlement surcinq ans à tranches égales selon le rythme C et sera géré selon le principe du premiervenu-premier servi. Les droits sur les produits entrés en quantité globale excédant lesquotas seront éliminés sur 10 ans selon le rythme G (rythme linéaire).

Par ailleurs, un contingent de 75 tonnes évoluant à 5 % sur 19 ans a été accordé auxexportateurs d’autres viandes de volaille congelées produites manuellement. Cecontingent subira un démantèlement de type G et sera géré selon le principe du premiervenu-premier servi. Au delà de ce contingent, les importations subiront undémantèlement de type R.

En ce qui concerne le blé dur, le Maroc a concédé un quota tarifaire de 250 000 tonnesqui augmentera de 10 000 tonnes par an d’une façon indéfinie. Après la 10èmeannée, la quantité continuera d’augmenter de 10.000 tonnes métriques chaqueannée. Ce quota subira un démantèlement tarifaire sur 10 ans selon le rythme N. Lesquantités importées en plus du quota continueront d’être taxées du droit NPF.

Les mois de juin et de juillet ont été exclus de la période d’importation en vertu duquota. Le quota sera géré durant les cinq premières années par un système d’appeld’offres. Il sera procédé la quatrième année au réexamen de ce système pour déciderde son maintien ou de son remplacement par le principe du premier venu-premier servi.

Par ailleurs, le Maroc a accordé un quota tarifaire de 1500 tonnes pour certains produitsdérivés du blé dur (farines, couscous et pâtes alimentaires) évoluant à 2% indéfiniment.Ce quota sera démantelé selon le régime N et les quantités en plus du quotacontinueront de subir les droits NPF.

S’agissant du blé tendre, le quota accordé aux exportateurs américains a été indexésur la production nationale avec un maximum de 700 000 tonnes si la productionnationale est inférieure ou égale à 2,1 millions de tonnes et un minimum de 280 000tonnes si la production nationale est supérieure ou égale à 3 millions de tonnes. Entreces deux seuils, l’application d’une formule linéaire en fonction de la production estprévue, et ce à l’instar de ce qui a été convenu dans le cadre de l’offre accordée àl’Union Européenne.

Les droits applicables aux exportations américaines, dans la limite des contingentstarifaires seront calculés selon le schéma de démantèlement tarifaire P.

Lorsque la production marocaine du produit est inférieure ou égale á 3 millions detonnes, pour chaque tonne de production marocaine en dessous de 3 millions detonnes, la quantité du paragraphe 1 est augmentée de la différence entre les quantitésspécifiées aux paragraphes 2 et 1 pour l’année en question divisée par 900.000.

Pour les années 1 à 5, les quantités seront gérées par un système d’enchères soumis auxdisciplines de l’annexe 3-C. Pas plus tard que l’année 4, les parties devront décider degérer les quotas après la cinquième année par le système d’enchères ou sur la base dupremier venu-premier servi.

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Les droits sur les produits entrés en quantité globale excédant les quotas seront ceuxde la Nation la Plus Favorisée.

En outre, plusieurs produits dérivés du blé tendre ont été, également, soumis à contingenttarifaire de 1500 tonnes à taux d’évolution de 2% indéfiniment. Ce contingentbénéficiera d’un démantèlement selon le rythme P et les quantités en plus du quotacontinueront de subir les droits NPF.

En ce qui concerne le sucre et les produits contenant le sucre, les droits sur cesproduits seront éliminés selon le rythme K pour une quantité égale au volume dusurplus commercial des USA. Le surplus commercial des USA sera calculé sur la basedes données disponibles les plus récentes.

En ce qui concerne les amandes, un contingent de 50 tonnes en exonération desdroits de douane, dès l’entrée en vigueur de l’accord, a été accordé. Ce contingentévoluera de 4% durant 15 ans échéance à laquelle est prévu le démantèlementdéfinitif des droits de douane sur les amandes selon le rythme uniforme J.

Les exportateurs américains de pommes bénéficieront d’un contingent de 2000 tonnesexonérées des droits de douane, également, dès l’entrée en vigueur de l’accord avecun taux d’évolution de 4% par an. Les quantités excédant ce contingent seront soumisà un démantèlement sur 10 ans conformément au rythme linéaire G.

4.1.2.3. La clause de sauvegarde marocaine

En vue de protéger le marché national contre toute flambée des exportationsaméricaines, le Maroc a opté pour un mécanisme de sauvegarde basé sur la quantitépour un nombre de produits. Ce mécanisme permettra au Maroc de mettre enplace, d’une manière automatique, un droit additionnel lorsque les quantités desproduits concernés importées dépassent des volumes cibles convenus dans l’Accord.

Ces volumes, dits de déclenchement de la mesure de la sauvegarde, connaîtront uneaugmentation annuelle alors que le niveau de droit additionnel sera amené à baisserdans le temps en fonction d’un calendrier fixé au niveau de l’Accord. En cas de nondépassement de la quantité, aucune autre mesure de protection ne pourra êtremise en œuvre même si le prix d’importation du produit concerné par les mesuresde sauvegarde connaît une baisse.

Il convient de noter que le cumul n’est pas autorisé entre les mesures de sauvegardespéciales et générales, que se soit dans le cadre bilatéral ou dans le cadre de l’OMC.Autrement dit, une partie ne peut pas recourir à plusieurs systèmes à la fois dansl’application des mesures de sauvegarde comme elle ne peut pas appliquer lamesure de sauvegarde de portée NPF (dans le cadre de l’OMC) et les mesures desauvegarde bilatérale pour un même produit.

Les produits concernés par cette mesure de sauvegarde basée sur la quantité renfermentles viandes de volailles entiers ou en morceaux, les pois chiches, les lentilles, les amandeset les prunes sèches. Le tableau 5 suivant montre les volumes de déclenchement de lasauvegarde prévue par le Maroc.

Il convient de souligner que les niveaux de droits additionnels sont calculés en fonctionde la différence entre le tarif appliqué à chaque produit et celui NPF.

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Volumes en tonnes métriques de déclenchement du mécanisme de sauvegarde Produit en tonnes Quota Période Evol Quota

initia transitoire Moy annuell finaleCuisses et ailes de

volailles 5460 26 260 Illimité (hausse

de 5% par an)

Volailles entières 1755 19 130 4095

Pois chiches 300 17 16 562

Lentilles 500 17 27 936

Amandes amères 65 14 3 108

Prunes séchées 121 9 6 166

4.1.3 Les mesures sanitaires et phytosanitaires

Le volet relatif aux mesures sanitaires et phytosanitaires s’est inspiré largement desdispositions de l’article 13 du GATT 1994 et des notes explicatives qui y sont afférenteset ce, sans apporter de précisions sur le fonctionnement des règles sanitaires etphytosanitaires qui vont régir les échanges.

Les engagements des deux parties portent essentiellement sur les points suivants :

- appliquer les dispositions de l’accord de l’OMC sur les mesures sanitaireset phytosanitaires en vue d’éliminer les barrières non tarifaires qui prennentune forme déguisée de mesures SPS ;

- créer un forum pour aborder les questions sanitaires et phytosanitaires;- appliquer les dispositions de la déclaration commune adoptée par les deux

parties qui institue un groupe de travail chargé de préparer et de mettreen oeuvre un plan d’action en matière de coopération dans ce domaine ;

- ne pas recourir au règlement des différents pour une quelconque questionsoulevée suite à l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires ;

- évaluer les risques de discrimination et la détermination des niveauxappropriés de protection sanitaire ou phytosanitaire en se basant sur lesdispositions de l’OMC ;

- préserver la protection de la santé et de la vie des personnes et des animauxet la sauvegarde des végétaux sans pour autant créer des discriminationsarbitraires pour les opérateurs.

4.1.4 Des pistes pour des mesures d’accompagnement à mêmed’assurer une libéralisation positive du secteur agricole

L’agriculture marocaine constitue une composante importante de l’activité écono-mique du Maroc et revêt un intérêt stratégique sur le plan social (bien être, emploi,sécurité alimentaire) et celui du développement durable.

Longtemps soumis au sceau de la protection, le secteur de l’agriculture a bénéficié,en vertu de l’accord signé avec les Etats-Unis, d’une ouverture importante.

Le développement du secteur agricole doit aboutir à la mise en place de mécanismesà même de mieux exploiter les opportunités qui peuvent être offertes par l’accordde libre-échange d’autant plus que la taille du marché américain et le pouvoird’achat de ses consommateurs présentent un grand potentiel d’exportation.

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Pour y parvenir, le Maroc devra agir sur 5 piliers importants du secteur. Il s’agit :

- d’améliorer les capacités de production ; - de mettre à niveau sa logistique notamment le transport ;- de faciliter l’accès au marché américain pour ses investisseurs ;- de procéder au développement intégré et diversifié des différentes structures

impliquées dans le développement agricole et rural ;- de renforcer la coopération avec les Etats-Unis en matière de recherche

et développement.

Le développement de l’offre agricole marocaine exportable s’impose avec acuité sil’on veut saisir l’opportunité qu’offre l’accord signé avec les Etats-Unis. Convient-il derappeler, à cet égard, que les importations alimentaires totales des Etats-Unis frôlentles 40 milliards de dollars . Les fruits et légumes figurent en tête et représententrespectivement 3,5 et 4,7 milliards de dollars.

L’analyse de la capacité de production du secteur agricole marocain montre que cedomaine doit faire l’objet d’une action rapide circonscrite dans le court terme. L’objectifest d’aboutir, dès l’entrée en vigueur de l’accord, à une exploitation optimale des zonesmaraîchères et satisfaire les besoins d’un marché américain en pleine expansion.

Il convient de signaler, à cet égard, que la plupart des zones maraîchères marocaines,à part celle du Souss, se trouve dans une situation de sous exploitation, alors qu’ellesdisposent d’énormes potentialités de production et d’opportunités. De ce fait, il fautaccorder plus d’importance aux zones de Walidia, Doukkala et Abda.

Toujours dans le cadre de l’amélioration des capacités de production, l’exploitation del’agriculture biologique est vivement recommandée. Cette agriculture a connu unessor favorable partout dans le monde surtout après la survenue des risques sanitairesdans les chaînes alimentaires (dioxine, vache folle, etc.). Les Américains ont augmentéla consommation de ces produits au rythme de 50%, d’où la nécessité, pour le Marocd’améliorer ce type de production et d’optimiser l’usage des ressources disponiblespour le développement de l’agriculture biologique : (conditions climatiques favorables,patrimoine traditionnel, expérience et ressources humaines et autres).

De l’avis des professionnels, l’amélioration des capacités de production est réalisableà court terme si les efforts d’assistance technique et financière sont mis en oeuvre. Ilconvient de noter, à cet égard, que l’objectif de l’amélioration de la production desclémentines peut atteindre, plus de 200.000 tonnes en 5 années et le doublementde la quantité des produits alimentaires, quant à elle, pourra atteindre 3 millions detonnes au lieu d’un million actuellement.

L’autre secteur à qui il faut accorder beaucoup d’intérêt est le secteur de l’huile d’olivecompte tenu de la hausse des importations américaines de ce produit qui sontpassées de 75 milles tonnes en 92/93 à 111 milles tonnes en 2000/01 .

L’ouverture du marché américain aux produits marocains nécessite la mise en placed’une stratégie de transport aérien et maritime non moins imaginative que celle enmontage pour le secteur du tourisme. Le transport, en général, demeure le maillonfaible de la chaîne d’exportation des produits alimentaires et sur lequel les pouvoirspublics sont appelés à agir rapidement pour renforcer sa compétitivité.

Actuellement, le problème de transport s’impose comme un handicap majeur audéveloppement des exportations tant en terme de coût, jugé trop élevé, qu’enterme de fréquence régulière avec certaines régions à fort potentiel d’exportation.D’où la nécessité d’une réforme institutionnelle qui devra être menée en parallèleavec la libéralisation entamée au Maroc et ce, dans le but d’une meilleureidentification des moyens de transport ainsi que les destinations les plus rentables.

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Il faut prévoir, également, des mesures d’accompagnement pour les opérateurs quidevront accéder à un marché américain réputé être fortement protégé par un arsenalsophistiqué de barrières non tarifaires, essentiellement, sanitaires et phytosanitaires maisaussi administrative après les attentats du 11 septembre 2001.

Egalement, compte tenu de la complexité de l’accès au marché américain quinécessite une connaissance approfondie des réglementations en vigueur, il s’avèrenécessaire de multiplier les contacts entre les opérateurs des deux pays par l’organisationde cycle de séminaires de formation et information sur les vertus et les potentiels dessecteurs exportateurs des produits agricoles et les régions cibles.

Afin de faciliter les échanges agricoles entre les deux pays, il est nécessaire de procéder àune reconnaissance mutuelle de leur système officiel de contrôle des produits alimentairesexportés et importés, et ce conformément à la directive du Codex Alimentarius dans cedomaine. D’où l’importance de l’effort de communication et de vulgarisation qui doit êtremené conjointement avec les opérateurs privés dans le but de bien connaître les rouagesdu marché américain.

En vue de réussir le pari de l’ouverture de l’agriculture marocaine à la concurrenceinternational, une grande réforme des différentes structures impliquées dans ledéveloppement agricole et rural est nécessaire pour permettre la refonte de lapolitique agricole nationale sur une base de développement intégrée et diversifiée.Cet effort doit être axé, au préalable, sur la mise à niveau des unités de productionet des organes d’encadrement des intervenants dans le secteur agricole marocain.

Outre les caractéristiques socioculturelles de chaque marché, qui en font les traitsdistinctifs, le marché américain reste une destination très complexe pour l’opérateurmarocain, aussi bien au niveau de ses réglementations et procédures administrativeset techniques, que de ses conditions d’accès, de ses circuits et modes de distributionet des meilleurs moyens d’y pénétrer.

L’action administrative devra passer d’une intervention passive des structures de l’Etat àune intervention active. Une réorganisation de ces structures est devenue indispensabledans le but d’une action plus efficace dans la prise de décisions. Le choix des secteursà fort potentiel d’exportation doit mener à une subvention sélective de ces secteurspour leur permettre d’affronter la concurrence étrangère.

La mise en œuvre de plusieurs axes de coopération avec les Etats-Unis est indispensableafin de profiter de l’ouverture du marché américain et développer les exportationsmarocaines vers cette destination.

Ainsi, au niveau de la recherche et développement, une coopération entre leschercheurs marocains et américains est fortement préconisée afin de surmonterles difficultés biologiques actuelles qui entravent les exportations des produitsmarocains agricoles.

Egalement, convient-il de noter que les opérateurs marocains et américains sontappelés à réaliser des affaires ensemble dans des secteurs où le Maroc compte de trèsgrandes potentialités et qui intéressent de plus en plus le consommateur américain.

Il s’agit bien évidemment des secteurs des agrumes, produits maraîchers, de latransformation végétale et de la pêche. D’autres produits s’ajoutent à la liste commel’huile d’olive, les produits issus de la viticulture et des fleurs. Ces articles renfermentune grande valeur ajoutée qui intéresse le consommateur américain.

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Même pour certains secteurs dont le Maroc a pu capitaliser une culture d’exportationbien installée comme la conserve végétale et les produits de la pêche à l’état frais ettransformé, le Maroc a un besoin d’un appui technique.

4.2. Produits textiles : Des opportunités importantes à saisir

Le chapitre 4 de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis relatif auxproduits textiles prévoit une ouverture importante des marchés des deux payséchelonnée sur six ans.

Les schémas de démantèlement retenus tant en terme de réduction des droits dedouane qu’en terme d’accès contingenté sont quasi symétriques et offrent desopportunités certaines pour le secteur marocain des textiles dont certains produitsbénéficieront d’un accès libre au marché américain dès l’entrée en vigueur de l’accord.

Ces opportunités sont consolidées par des règles d’origine flexibles pendant unepériode transitoire afin de permettre à l’industrie nationale de s’approvisionnerhors zone à des prix compétitifs, en attendant l’intégration du secteur prévue parla stratégie nationale en la matière.

Les mesures spécifiques de sauvegarde permettent, par ailleurs, de remédier auxrisques éventuels de préjudices qui peuvent être dus à l’ouverture.

4.2.1. Accès aux marchés : Une ouverture importante

L’accord de libre-échange conclu entre le Maroc et les Etats-Unis prévoit des typesquasi symétriques de démantèlement pour les produits textiles. Des contingents àdroit nul tarifaire sont, également, prévus ainsi que des règles spécifiques d’origineet de sauvegarde.

4.2.1.1. Des schémas quasi symétriques de démantèlement

Mis à part, les vêtements usagers et certains produits spécifiques américains, le Marocet les Etats-Unis ont retenu principalement deux rythmes de démantèlement tarifairepour les produits textiles :

- un démantèlement immédiat (Liste A) et ;- un démantèlement échelonné sur cinq ans avec une réduction de 50% des

droits de douane dès l’entrée en vigueur de l’accord et des réductions àtran che égale de 10% pour les cinq années suivantes (Liste D).

4.2.1.1.1. Produits soumis au régime immédiat

Dès l’entrée en vigueur de l’accord, le Maroc procèdera au démantèlement de 457positions tarifaires à 10 chiffres du système harmonisé, soit 13% du total des positions

relatives aux produits textiles relevant des chapitres 50 à 63. Il portera sur près du quartdes importations de ces produits originaires des Etats-Unis.

Comme le montre le tableau ci-dessous, la protection nominale actuelle des produitsconcernés par ce type de démantèlement varie entre 2,5% et 50%. Les produits soumisà un droit ad valorem de 2,5% sont non seulement prépondérants en termenumérique mais aussi en terme de valeur des importations puisqu’ils représententprès de 20% des importations des produits textiles en provenance des Etats-Unis.

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Rythme de démantèlement immédiat (liste A)Pays Quantités Nombre de Part dans le total des

tarifaires positions tarifaire positions tarifaires2,5 151 4,4

10,0 15 0,4

17,5 4 0,1

Offre marocaine 25,0 90 2,6

32,5 131 3,9

40,0 50 1,5

50,0 16 0,5

Offre américaine De 0 à 9,4% 159 10

L’offre américaine d’accès libre, dès l’entrée en vigueur de l’accord, porte sur 159positions tarifaires à huit chiffres du Système Harmonisé, soit près de 10% du total despositions tarifaires concernant les produits textiles.

Les droits de douane sur ces produits varient d’un droit ad valorem nul à 9,4%.Il convient de noter, à cet égard, que le tarif américain combine entre les taxes advalorem et les taxes spécifiques, ce qui rend fastidieuse l’analyse de l’importance dela concession américaine en terme de niveau de droits de douane.

4.2.1.1.2. Produits soumis au démantèlement tarifaire de six ans

Les engagements en matière de démantèlement sur six ans porteront sur 2826 positionsSH à 10 chiffres pour le Maroc, soit 51% des importations de produits textiles provenantdes Etats-Unis. Pour sa part, la partie américaine s’est engagée à démanteler sur sixans 1247 positions SH à 8 chiffres.

Rythme de démantèlement sur six ans (liste D)Pays Quantités Nombre de Part dans le total des

tarifaires positions tarifaires positions tarifaires2,5 17 0,5

10,0 7 0,2

17,5 9 0,3

Offre Marocaine 25,0 42 1,2

32,5 423 12,4

40,0 1662 48,9

50,0 666 19,6

Offre américaine De 0 à 10% 1247 78,3

Le niveau actuel de protection nominale des produits concernés par le rythme dedémantèlement de six ans varie entre 50% et 2,5%. Plus de 80% des produits concernéssont taxés entre 32,5 et 50% avec une concentration de près de 50% sur la quotité 40%.

Les droits américains de douane sur les produits concernés par le rythme dedémantèlement de six ans, quant à eux, varient d’un droit nul à 10% en termead valorem.

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4.2.1.1.3. Les listes spécifiques américaines

Les listes américaines concernent, par ailleurs, certains intrants en laine qui seront soumis à un démantèlement tarifaire uniforme de 5 ans (Liste C) ou de 10 ans (ListeG) et les produits textiles dont l’accès au marché américain est libre de toutes taxesou contrainte non tarifaire à l’importation quelque soit la provenance (Liste L).

Listes spécifiques américainesRythme de Nombre de Part dans le Quotités Quotités démantèlement positions total des minimales minimales

tarifaires positions tarifaires

C 7,0 0,4 6,5 cents/kg+5,3% 7%

G 1 0,1 18,0 7 cents/clean kg

H 1,0 0,1 0,20% -

L 38,0 2,4 0% 0%

En d’autres termes, pour ces derniers produits les exportations marocaines ne pourrontbénéficier d’aucun avantage préférentiel du fait que l’accès au marché est librepour tous les exportateurs.

C’est le cas, notamment, de près de 38 positions tarifaires à huit chiffres, soit 2,4% despositions tarifaires américaines portant, entre autres, sur les cocons de vers à soie propresau dévidage, la soie grège non moulinés, certains matières premières en laine detonte et suint, les poils fins ou grossiers non cadrées ni peignés, les déchets de coton,le lin brut, chanvre « Canabis Sativas » brut ou travaillé mais non filé, etc.

4.2.1.1.4. Les produits soumis au contingent : Des opportunités certaines

La liste des produits soumis à contingents tarifaires à droits de douane nuls comporte43 positions tarifaires à six chiffres de la nomenclature du système harmonisé relevantdes chapitres 62 et 63. Cette liste a été arrêtée sur la base de critères relatifs auxniveaux élevés de droits de douane et au potentiel des exportations.

Les contingents des deux pays seront augmentés annuellement de 25% pendant 5ans. Au-delà du contingent, ces produits suivront le démantèlement tarifaire sur 6 ans(Liste D). A partir de la sixième année, l’accès sera sans limite au marché américainpour tous les produits textiles

Les droits de douane sur les produits soumis à contingent marocain s’élèvent à 40 et50%. Ces produits représentent 25% des importations des produits textiles enprovenance des Etats-Unis. Quant à ceux soumis au contingent américain, ils sontsoumis à un droit allant de 18,7 cents/Kg à 32,3% comme quotité maximale.

Il convient de noter que le potentiel des exportations marocaines sur le marchéaméricain pourrait atteindre des valeurs très importantes pour certains produits telsque les chemises de nuit synthétiques (19%), les soutiens-gorge et bustiers en fibressynthétiques (13%), les slips et culottes féminines en mailles de fibres (9%), les pantalonsféminins synthétiques (6%), les pantalons pour hommes confectionnés en coton et lessurvêtements synthétiques pour hommes (5%).

4.2.1.2. Comparaison avec l’Union européenne

Vis-à-vis de l’Union, l’accord d’association accorde un accès libre aux produits textilesmarocains dès l’entée en vigueur de l’accord. Les Etats-Unis ont adopté une démarchesymétrique avec des flexibilités notamment en matière des règles d’origine pourcertains produits contingentés.

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Par ailleurs, dans le cadre de l’accord d’association conclu avec l’UnionEuropéenne, le Maroc a soumis les produits textiles et habillement principalement àdeux rythmes de démantèlement : le rythme rapide étalé sur une période de trois ansapplicable à tranches égales de 25% dès l’entrée en vigueur de l’accord et le rythmemoyen comportant une période transitoire de trois ans suivie d’un démantèlementlinéaire des droits d’importation et des taxes d’effet équivalents sur 10 ans.

Sur le total des positions tarifaires concernées par les rythmes rapide et moyen, le secteurdes textiles ne représentait respectivement que 6% et 37%.

Le graphique ci-dessus présente une projection des droits moyens sur les importationsmarocaines des produits textiles et habillement en provenance des Etats-Unis et del’Union Européenne sur la base des droits de douane en vigueur à la signature del’accord et de la structure des importations de l’année 2003 d’origine des deuxprovenances.

Il en ressort que les Etats-Unis disposeront d’un accès préférentiel pour l’habillementplus important que l’Union Européenne et ce, dès l’entrée en vigueur de l’accordsupposée en 2005. Par contre, pour les produits textiles, l’Union Européenne disposerad’un accès préférentiel relativement plus avantageux que les Etats-Unis jusqu’à l’an2009. A partir de cette date et jusqu’à 2012, les Etats-Unis seront avantagés tant pourl’habillement que pour les textiles.

4.2.1.3. Des règles d’origine spécifiques pour encourager l’intégration

Les dispositions de l’accord en matière des mesures de sauvegarde comportent plusieursengagements complexes qui nécessitent un effort de vulgarisation pour que lesopérateurs marocains puissent en profiter. Ces engagements peuvent être répartisen deux rubriques : ceux couverts par un engagement général basé sur le principede la triple transformation et ceux soumis aux règles spécifiques à certains produits.

Ainsi, l’engagement général, qui se base sur la triple transformation, se décline auniveau des produits comme suit :

- pour les fils fabriqués à partir de la fibre, il faut que la fibre soit originaire dela zone ;

- pour les tissus fabriqués à partir du fil, il faut que le fil soit originaire de la zone ;- pour les vêtements fabriqués à partir du tissu, le tissu doit être originaire de la

zone.

Evolution des droits moyens d'importation sur les produits textiles en provenance des Etats-Unis et de l'union européen

60

50

40

30

20

10

020032001 2005 2007 2009 2011

Produits textiles UE Habillement UE Produits textiles USA Habillement USA

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Au niveau des exceptions à cette règle générale, des règles sont prévues par produitpermettant ainsi l’importation de certains intrants hors de la zone de libre-échangeou fixant leur taux dans la valeur totale du produit exporté.

L’accord a également accordé au Maroc des flexibilités en matière de gestion descontingents hors zone et d’un minimis. De même, il lui a conféré la possibilité de révisercertaines règles d’origine.

Ainsi, le Maroc bénéficiera d’un contingent de produits textiles fabriqués à partir defils et tissus hors zone. Le contingent hors zone accordé au Maroc s’élève, durant les4 premières années, à 30 000 000 mètres carrés soit l’équivalent de 150% desexportations actuelles du Maroc vers les USA. A partir de la cinquième année, lecontingent connaîtra des réductions linéaires annuelles de 14,3% sur les 6 annéessuivantes pour s’établir à 4 285 000 mètres la dixième année.

Dans le cadre des engagements du Maroc au sein de l’OMC en faveur des paysafricains subsahariens les moins développés, l’accord prévoit un traitement tarifairepréférentiel aux produits textiles ou d’habillement si les fibres de coton utilisées dansleur fabrication sont originaires d’un ou plusieurs de ces pays. Le bénéfice de cetavantage est limité à 1 067 257 kg/an qui peut être ajusté après consultation.

En matière de minimis, l’accord prévoit qu’un produit textile ou d’habillement seranéanmoins considéré comme un produit originaire si le poids total des fibres et des filsayant servi à la fabrication du produit ne dépasse pas 7% du poids total de cecomposant.

Pour ce qui est des consultations prévues par l’accord, elles sont destinées àdéterminer si les règles d’origine applicables à un produit textile ou habillementparticulier doivent être révisées pour traiter les questions relatives à la disponibilitéde l’approvisionnement en fibres, en fils ou en tissus sur le territoire des parties.

Plus spécifiquement pour certaines règles d’origine relatives à la lingerie en chaîne ettrame, l’accord prévoit d’ouvrir des consultations en vue de réviser ces règles s’il n’y apas de développement des échanges de ces produits. Il prévoit de conclure lesconsultations à ce sujet dans les 60 jours qui suivent une demande. Une ententerésultant de ces consultations aura préséance sur toute règle d’origine antérieure.

4.2.1.4. Mesures spécifiques de sauvegarde

En vue de se prémunir contre tout risque qui serait porté à l’industrie textile et habillementdans l’un des deux pays, l’accord a prévu des mesures de sauvegarde spéciales quipeuvent consister en une augmentation des droits d’importation. Il convient desouligner que la mise en œuvre des mesures de sauvegarde sont assujetties à certainesrègles qui peuvent être synthétisées comme suit :

- le droit appliqué en guise de mesure de sauvegarde ne doit pas dépasse ledroit de la nation la plus favorisée (NPF) appliqué au moment où la mesurede sauvegarde est prise et le taux de droit NPF appliqué à la date d’entréeen vigueur de l’Accord ;

- l’application d’une mesure de sauvegarde est conditionnée par la réalisationd’une enquête par l’autorité compétente pour déterminer le préjudicegraveou la menace réelle de préjudice grave à la production locale ;

- la période de mise en œuvre ne doit pas dépasser trois ans susceptibles’être prorogée de deux années supplémentaires si une enquête justifie lanécessité de prolongement de la mesure de sauvegarde ;

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- les deux parties ne doivent pas prendre ou maintenir une mesure de sauvegarde visant un produit au-delà de dix ans après élimination desdroits de douane en vertu du démantèlement tarifaire prévu par l’accord.

- limiter l’usage des mesures de sauvegarde à une seule fois pour le mêmeproduit ;

- appliquer, au produit objet de la mesure de sauvegarde, le taux de droit,qui lui aurait été appliqué si la mesure n’avait pas été prise ;

- accorder des concessions, limitées aux produits textiles et habillement, ayantdes effets commerciaux substantiellement équivalents, ou équivalant à lavaleur des droits additionnels censés résulter de la mesure de sauvegarde ;

- la partie exportatrice peut suspendre ces concessions si les deux partiesn’arrivent pas à s’entendre sur la mesure compensatoire ;

- ne pas combiner deux mesures de sauvegarde en vertu de l’accord delibre-échange et celui de l’Accord sur les Textiles et Vêtements ou l’Accordsur les Sauvegardes de l’OMC.

4.2.2. Des opportunités importantes à saisir

L’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis présente de véritablesopportunités pour l’industrie textile marocaine et ce, en terme des exportations,d’investissement et d’emploi.

S’agissant des exportations, l’accord assure l’accès à un grand marché caractérisépar 93 milliards de dollars de consommation en produits textiles et 63 milliards dedollars d’importations alors qu’actuellement le Maroc n’exporte que 63 millions dedollars, soit 1 pour mille du marché américain.

Il convient de signaler également que certains pays ayant des industries textiles similairesou moins importantes que l’industrie marocaine et qui n’ont aucun accord préférentielavec les USA, comme le Qatar, le Bahrayn et la Turquie, arrivent à exporter des quantitéstrès importantes de certains produits textiles tels que les sous-vêtements et les pantalonsvers le marché américain. Ce qui représente des parts de marché potentielles àsaisir par le Maroc vu le différentiel de compétitivité qu’il a acquis par cet accord.

Le tableau ci-après présente une comparaison des fournisseurs du marché américainpour deux produits très importants pour le secteur textile marocain, à savoir la lingerieféminine et les pantalons.

Comparaison des importations américaines de pantalons et de lingerie fémininePantalons Lingerie féminine

Pays Export en millions de $ Pays Export en millions $

Monde 14 951 Bangladesh 136,0

Égypte 222 Sri Lanka 54,0

Jordanie 198 Turquie 40,0

Bahrayn 164 Maroc 24,4

Oman 101 Tunisie 4,0

Maroc 30

Il convient de préciser, également, que les pays qui ont signé des accords préférentielsavec les USA ont pu augmenter considérablement leurs exportations vers le marchéaméricain. Il s’agit notamment du Sénégal qui a augmenté ses exportations de 270%dans le cadre de I’AGOA et de la Jordanie qui a amélioré ses exportations de 2500%dans le cadre de l’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis.

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En ce qui concerne les investissements, la conclusion de l’accord pourrait favoriser unregain d’intérêt pour le Maroc en tant que plate-forme régionale d’exportation et deproduction, aussi bien pour les investisseurs américains qui visent les marchéseuropéens, arabes et africains que pour les investisseurs européens et asiatiques quivisent le marché américain.

Il est à noter, également, que l’accord représente un facteur d’accélération pourl’intégration du secteur et un moyen d’accès aux grands groupes de distribution etgrandes marques internationales.

A cet égard, il convient d’ajouter que le Gouvernement a manifesté sa disposition àprendre des mesures incitatives exceptionnelles pour l’attraction des investissementsen amont de la filière. On peut citer à titre d’exemple les mesures exceptionnelles quiont été accordées à la société italienne Legler pour investir au Maroc.

L’accord présente, enfin, une véritable opportunité pour la promotion de l’emploi. Eneffet, un niveau d’exportation entre 1 et 2 milliards de dollars durant 5 ans permettraitde créer environ 50 000 emplois additionnels.

4.3. Les produits industriels hors textiles et agroalimentaires: Les disparités de protection

L’accord de libre-échange signé entre le Maroc et les Etats-Unis prévoit un déman-tèlement tarifaire dès l’entrée en vigueur de l’accord pour les principales exportationsmarocaines des produits industriels hors produits textiles et agroalimentaires. Leschéma marocain retient, par contre, 5 paniers de démantèlement variant d’uneentrée immédiate (panier 1) à 10 ans (panier 5).

L’analyse comparée des distributions verticale et horizontale du schéma marocain dedémantèlement retenu par l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis et celui convenuavec l’Union Européenne dans le cadre de l’accord d’association, confirme que le Maroca retenu des régimes plus affinés avec les Etats-Unis tout en préservant la cohérenced’ensemble de la protection des industries locales ayant besoin de restructuration.

4.3.1. Schéma de démantèlement américain : Des opportunitésimportantes à saisir

L’accord de libre-échange conclu avec les Etats-Unis d’Amérique a offert uneexonération totale des droits de douane et taxes, dès l’entrée en vigueur de l’accordà la quasi-totalité des produits exportables par le Maroc.

Les négociations dans le cadre de cet accord ont abouti à un calendrier dedémantèlement tarifaire réparti sur 5 paniers et qui sera appliqué dès l’entrée envigueur de l’accord. Il s’agit du :

Panier Calendrier de démentèlementPanier 1 (listes A, L, U, V) exonération immédiate

Panier 2 (liste B) démantèlement sur 2 ans

Panier 3 (liste C) démantèlement sur 5 ans

Panier 4 (liste F) démantèlement sur 9 ans

Panier 5 (liste G et H) démantèlement sur 10 ans

Sur les 7052 positions du tarif américain, 6966 positions sont dans le premier panier quiregroupe les rythmes de démantèlement immédiats A, L, U et V et seront exonéréesdès l’entrée en vigueur de l’accord

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En terme de part des exportations, le schéma de démantèlement américainpermet une exonération de 99,7% des exportations marocaines dès l’entrée envigueur de l’accord.

En terme de positions tarifaires, 98,8% des dites positions bénéficieront de l’exonérationtotale des droits de douane. Ces positions sont, cependant, ventilées, principalement,en trois catégories :

- la catégorie A qui réserve l’exonération exclusive aux exportations marocaines et quitotalise 3622 positions, soit près de 52% du total des positions tarifaires américainesrelatives aux produits industriels hors textiles et agroalimentaires ;

- la catégorie L des produits libres à l’importation quelque soit l’origine qui totalise3413 positions tarifaires soit près de 49% ;

- la catégorie V qui totalise 531 positions et qui accorde l’élimination des droitsen vertu des engagements des Etats-Unis vis-à-vis de l’OMC (Clendrier XX del’OMC pour les Etats-Unis).

Rythmes de démantèlement prévus par l’accord de libre-échangeavec les Etats-Unis pour les produits industriels hors textile et agroalimentaire

Listes L V U A B C D E F G HAnnées

0 0,0 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

1 0,0 0,0 0,0 0,0 50 80 50,0 87,5 88,9 90,0 97,0

2 0,0 60,0 40,0 75,0 77,8 80,0 94,0

3 40,0 30,0 62,5 66,7 70,0 91,0

4 20,0 20,0 50,0 55,6 60,0 88,0

5 0,0 10,0 37,5 44,4 50,0 85,0

6 0,0 25,0 33,3 40,0 68,0

7 12,5 22,2 30,0 51,0

8 0,0 11,1 20,0 34,0

9 0,0 10,0 17,0

10 0,0 0,0

L’analyse sectorielle des produits concernés par les schémas de démantèlementaméricains montre que le Maroc aura d’importantes opportunités à saisir avec l’entréeen vigueur de l’accord de libre-échange. En effet, l’exonération concerne des produitsqui étaient auparavant taxés à un taux élevé allant jusqu’à 48 %. Il s’agit égalementde l’avantage que peut tirer le Maroc pour la gamme des produits qui présentent ungrand intérêt pour le consommateur américain (produits de mer, chaussures et ouvrageen cuir) et les produits qui, compte tenu de leur compétitivité certaine, réussissent àaccéder au marché américain même en l’absence de préférences tarifaires(bijouterie de fantaisie).

Des opportunités sont également à saisir pour d’autres types de produit tels que :

- les produits congelés pour lesquels il n’y a pas encore de pénétration dumarché américain (poissons, mollusques, crustacés, etc.), avec des droitsde douane actuels allant jusqu’à 10% ;

- et les préparations et conserves d’anchois avec des droits de douane de 5%.

Par ailleurs, au niveau du tarif américain, les chaussures et les ouvrages en cuirsont soumis à des droits de douane qui peuvent atteindre jusqu’à 48%. En vertu del’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis, le Maroc peut bénéficierd’exonération pour la majorité de ces produits.

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Compte tenu de la délocalisation de la production dont fait l’objet ces produits, lapréférence qui leur est accordée permettra au Maroc d’attirer des investissementseuropéens et d’acquérir plus de savoir-faire dans ce domaine très convoité.

En plus des chaussures, les articles qui présentent des opportunités de développementgrâce aux préférences de l’accord sont notamment :

- les malles et valises, avec une préférence de 20% ;- les sacs à main, qui bénéficient d’un avantage de 13% (allant jusqu’à 20%);- les articles de poche et sacs à main, avec une préférence allant jusqu’à 20%.

Les avantages offerts par l’accord de libre-échange aux produits en céramique sontvariables et peuvent atteindre jusqu’à 13%. Les articles concernés sont notamment :

- les tuiles en céramique avec un avantage de 13% ;- la vaisselle et les articles de ménage en céramique, avec un avantage

pouvant atteindre 10% ;- Les articles d’ornement, qui bénéficieront d’un avantage de 6%.

Bien que les articles de la bijouterie de fantaisie en métaux communs et autres matériaux(à l’exclusion du plastique) soient taxés aux USA à 11%, le Maroc réussit à réaliser desexportations de ces articles sur le marché américain. Avec l’exonération obtenuepour ces produits, le secteur de bijouterie de fantaisie au Maroc pourra diversifier sonoffre sur le marché américain, notamment, s’il arrive à valoriser le riche patrimoinemarocain.

La liste du tarif américain montre que les droits de douane qui touchent les articlesen bois ayant obtenu l’exonération atteignent jusqu’à 11%. A ce niveau, parmi lesarticles qui présentent des opportunités de développement sont:

- les caisses et emballages en bois, avec une préférence de 11% ;- le bois contreplaqué avec une préférence de 8%.

Le secteur de l’équipement automobile pourrait se développer davantage avec laconclusion de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis dans la mesure où ilbénéficiera d’un accès libre au marché américain.

D’un autre côté, l’accord permettra au Maroc d’être une plate-forme régionaled’exportation vers le marché américain étant donné qu’un grand nombre d’entreprisesétrangères opèrent au Maroc dans ce domaine et dans celui des pièces de premierrang pour certains constructeurs américains, notamment, en ce qui concerne lesfaisceaux de câbles, les coiffes de sièges et les pièces de rechanges surtout pour leparc des véhicules européennes en circulation aux Etats-Unis.

Compte tenu de la compétitivité de ce secteur, le Maroc pourra exporter son savoir-faire dans le domaine de l’équipement automobile et monter des joint-ventures avecles industriels américains pour exploiter les opportunités qui existent dans ce secteur.

Globalement, l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis d’Amérique offre auMaroc de réelles opportunités qui se résument comme suit :

- une réelle possibilité pour accroître significativement les exportations vers cemarché ;

- un facteur de plus pour améliorer la compétitivité du Maroc en matière d’attractivité des investissements. L’accès préférentiel sur les marchés de cespartenaires pourrait attirer aussi bien les investissements européens, asiatiques qu’américains.

- la situation du Maroc en tant que plate-forme de production et d’exportationpourrait être renforcée.

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4.3.2. Schéma de démantèlement marocain : Des périodes de transition pour préparer le marché national

De l’analyse du schéma de démantèlement marocain ressortent trois catégories deproduits. La 1ère catégorie concerne les produits fabriqués au Maroc et dont unegrande partie appartient au panier 4. La deuxième catégorie touche les produits nonfabriqués localement et qui sont répartis sur les trois premiers paniers 1,2 et 3. Enfin, latroisième catégorie qui concerne les produits usagers placés dans le panier 5 et quiseront démantelés sur 10 ans (2014).

4.3.2.1. Distribution horizontale : Des régimes plus affinés et plus courts

Au niveau marocain, le démantèlement tarifaire accordé aux produits industrielshors textile et agroalimentaire comportera neuf catégories allant d’un accès immédiatà un démantèlement échelonné sur 10 ans. Il s’agit des catégories A, B, C, D, E, F,G, H et L (Voir tableau 1). Les catégories A et F cumulent à elles seules près de 80%des positions tarifaires.

La catégorie A prévoit un démantèlement immédiat et concerne 2792 positionstarifaires sur les 7183 que compte les produits industriels hors textile et agroalimentaire,soit près de 39%. Plus de 63% de ces positions concernent les biens d’équipement,28% portent sur les produits de la chimie et parachimie. Ces produits totalisent plusde 85% des importations en provenance des Etats-Unis concernées par le régime dedémantèlement A (Voir annexe 1 de l’accord).

La catégorie B, portant sur un démantèlement en deux tranches égales de 50%,concerne 11% des positions tarifaires relatives aux produits industriels hors textile etagroalimentaire. Elle se rapporte à raison de 47% aux produits des IMMEE, de 45% auxproduits de la chimie et parachimie et 6% aux produits miniers.

La catégorie C prévoit un démantèlement à tranche égale sur cinq ans et concerne585 positions tarifaires relatives aux produits industriels hors textile et agroalimentaire,soit une part de plus de 8%. Près de 48% de ces positions concernent les IMMEE suivisde la chimie et parachimie avec 41%. Ces deux secteurs totalisent plus de 96% desimportations des achats en provenance des Etats-Unis concernés par ce rythmede démantèlement.

La catégorie D concerne principalement les textiles et l’habillement et le rythme dedémantèlement E portant sur un démantèlement tarifaire sur sept ans ne concerneque deux positions tarifaires relatives aux mélanges de substances odoriférantes etpréparations alcooliques pour la fabrication des boissons.

La catégorie F, par contre, totalise plus de 41% des positions tarifaires relatives auxproduits industriels hors textile et agroalimentaire. Elle consiste en un démantèlementuniforme sur 9 ans et concerne à raison de 52,6% les produits de la chimie etparachimie et de 37% les IMMEE. Ces deux secteurs totalisent 76% des importations enprovenance des Etats-Unis concernées par ce rythme de démantèlement.

La catégorie G consistant en un démantèlement uniforme sur 10 ans ne totalise que 42positions tarifaires, soit moins de 1% du total des positions tarifaires des produits industrielshors textile et agroalimentaire. Les positions concernées par la catégorie H, prévoyantun démantèlement non linéaire sur 10 ans ne compte, quant à elle, que 14 positions.

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4.3.2.2. Distribution verticale : Un régime plus long pour la chimie etparachimie et les industries électriques

L’analyse de la distribution verticale du démantèlement tarifaires des produits industrielsa convenu dans le cadre de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis indiqueque les produits miniers sont concernés à raison de 18,5% par la catégorie A, 35,6%par la catégorie B et 43% par la catégorie C (Voir annexe 2 de l’accord).

Ces trois catégories ne cumulent, cependant, que 24,3% du total des importationsdes produits miniers en provenance des Etats-Unis (Voir annexe 2 de l’accord). Dansle cadre de l’accord d’association avec l’Union Européenne, 74% des importations enprovenance de cette zone ont été concernées par le rythme rapide, 8% par lemoyen et 5% par l’immédiat (Voir annexe 5 de l’accord).

S’agissant des produits énergétiques, ils sont concernés principalement par le régimeF qui cumule près de 60% des positions de ce secteur, avec une part dans lesimportations en provenance des Etats-Unis de 31%. Cette part s’élève à 45,1% et23,9% respectivement pour les régimes B et A pour des parts dans le total des positionstarifaires concernées de 17,4% et 10,1%.

Il convient de rappeler que les produits énergétiques ont été concernés à raison de67% des importations en provenance de l’Union Européenne par le démantèlementrapide. Le pétrole raffiné et dérivés du pétrole ont été les plus concernés.

Les produits de la chimie et parachimie sont concernés à raison de 53% par le régimeF. Cette part s’élève à plus de 90% pour la branche bois et articles en bois. Le régimeF cumul 48,3% des importations du secteur. Le régime A s’appliquera, par ailleurs, à26% des positions tarifaires de ce secteur pour une part de 41% des importations.

Dans le cadre de l’accord d’association avec l'Union Européenne, les produits de lachimie et parachimie ont été concernés à raison de 45% du total des positions tarifairespar un rythme rapide, 53% par un rythme moyen avec des parts respectives de 38%et 39% de ces deux types de démantèlement dans le total des importations.

Les IMMEE seront soumises, en vertu de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis,essentiellement aux catégories A et F de démantèlement qui accumulent respectivement50,5% et 31,5% des positions tarifaires et 65,1% et 26,5% des importations du secteur enprovenance des Etats-Unis.

Dans le cadre de l’accord d'association avec l'Union Européenne, exception faite durythme lent, les produits des IMMEE ont été répartis de manière presque égale entreles trois rythmes de démantèlement : immédiat, rapide et moyen. Ainsi 31% des positionstarifaires appartenant au secteur ont été démantelées immédiatement aprèsl’entrée en vigueur de l’Accord, 36% selon le rythme rapide, 32% selon le rythmemoyen et les 6% restants selon le rythme lent.

4.3.3. Analyse comparative de l’évolution des droits d’importation et del’avantage relatif à l’accès au marché marocain

Comme le précisent les annexes 3 et 6 et si l’on suppose que l’accord de libre-échangeentrera en vigueur en 2005, les Etats-Unis auront à débuter le démantèlement avecun droit moyen de 26% alors que l’Union Européenne aurait atteint un droit moyen de16% la même année, soit un avantage relatif en faveur de l’Union Européenne de14%. Cet avantage relatif sera réduit à 4% à partir de 2006 et à 3% en 2008 avant dese stabiliser à 2% de 2011 à 2013.

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L’analyse intra branche du secteur de la chimie et parachimie montre qu’une bonnepart de l’avantage relatif de l’Union Européenne sera réduit dès l’entrée en vigueur del’accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Ainsi, en ce qui concerne les produitsd’autres industries manufacturières, l’avantage relatif passera de 17% en 2005 à unniveau nul à partir de 2006. En ce concerne la branche des produits de la chimie, cetavantage sera réduit de 15% en 2005 à 2% en 2006 pour se limiter à 1% à partir de 2008.

En ce qui concerne la branche papier carton et imprimerie, l’avantage relatif del’Union Européenne sera réduit de 15% à 7% dès la première année de la mise enœuvre de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis pour s’effriter à un rythmemoins rapide au cours des autres années.

Pour la branche bois et articles en bois, l’effritement de l’avantage relatif de l’UnionEuropéenne sera moins rapide. Il sera de l’ordre d’un point chaque deux ans. C’estquasiment le cas pour les branches des articles en caoutchouc ou en plastique et desproduits issus de minéraux de carrières.

Par ailleurs et si l’on se réfère à l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis, lesIMMEE, et notamment les ouvrages en métaux et le matériel de transport, occuperontla deuxième position au titre de l’évolution des droits d’importation moyens pondérés,alors qu’elles se sont positionnées en troisième place suite à la projection des droits dedouane sur les importations en provenance de l’Union Européenne.

Les droits moyens sur les IMMEE enregistreront en début 2005 près de 10% pour l’UnionEuropéenne et seront de l’ordre de 16% pour les Etats-Unis, soit un différentiel moyendes droits d’importation de 6% en faveur de l’Union Européenne. A partir de ladeuxième année, cet avantage relatif sera réduit et maintenu à 1% pour toute lapériode restante du démantèlement (2006-2013).

L’analyse intra branche précise, par ailleurs, que l’essentiel du différentiel enfaveur de l’Union européenne provient des produits de l’industrie métallique debase qui affiche un avantage relatif de 13% en 2005. Cet avantage sera réduit à5% durant 2006 et 2007 avant de fléchir et se maintenir à 1% pour le reste de ladurée de démantèlement.

En ce qui concerne l’industrie des ouvrages en métaux, l’avantage de 6% en 2005 enfaveur de la zone européenne sera réduit à 4% en 2006 et 2007 avant de fléchir à 3%pour le reste de la période de démantèlement.

Abstraction faite du matériel d’équipement mécanique qui affiche un avantagerelatif en faveur des Etats-Unis de 3% en 2006 et 2% sur la période 2007-2009, les autresbranches des IMMEE afficheront un avantage en faveur de l’Union Européennevariant entre 1% et 3%.

L’analyse des produits miniers et énergétiques montre que les droits de douane surces produits demeurent faibles par rapport aux autres produits. De ce fait, le différentielmoyen de droits d’importation sur les produits en provenance de l’Union Européenneet de ceux en provenance des Etats-Unis demeure faible.

S’agissant des droits moyens sur les produits miniers, ils enregistreront en 2005 un tauxde 5% pour les Etats-Unis et 3 % pour l’Union Européenne, soit un différentiel moyen desdroits d’importation de 2% en faveur de cette dernière. Cependant, à partir de 2006,le différentiel sera favorable aux Etats-Unis avec un taux ne dépassant pas 2% jusqu’à2011, avant que la différence des taux ne fléchisse à un taux nul à partir de 2012.

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L’analyse intra-branche montre que l’essentiel de ce différentiel provient des produitsminerais métalliques qui affichent un avantage relatif de 18% en 2005. Cela s’expliquepar le fait que ces produits en provenance de l’Union Européenne bénéficient déjà,depuis 2004, d’une exonération totale des droits de douane en vertu de l’accord del’association conclu avec l’Union européenne. Ce différentiel sera réduit à 8% durant2006 et 2007 avant d’afficher un taux nul à partir de 2008.

En ce qui concerne les produits énergétiques, les droits moyens sur ces produitsenregistreront 15% pour les Etats-Unis et 13 % pour l’Union Européenne en 2005, soit undifférentiel de 2 % en faveur de l’Union. Cependant, à partir de 2006, ce différentielsera favorable aux Etats-Unis avec un taux de 3 %. Cet avantage relatif se maintiendraavec des taux variant entre 5 % en 2008 et 1 % en 2012.

L’essentiel du différentiel provient des produits combustibles solides et du pétrolebrut qui affichent un taux de 18 % en 2005 en faveur de l’Union Européenne. Cetavantage sera réduit à 8 % durant 2006 et 2007 avant de disparaître à partir de 2008.

4.3.4. Obstacles techniques au commerce

Dans le cadre de la mise en place d’une zone de libre-échange entre les Etats-Uniset le Maroc, un accord a été signé traitant notamment les aspects sur les normes,les règlements techniques et procédures d’évaluation de conformité susceptiblesd’affecter directement ou indirectement, le commerce des marchandises entreles deux pays.

Les principes fondamentaux retenus pour ces aspects dans cet accord, sont ceux del’Accord sur les Obstacles Techniques au Commerce de l’OMC

Ainsi, les deux parties se sont engagées à accorder un traitement non moins favorablepour les produits importés par rapport à ceux localement fabriqués, en mettant enplace des mécanismes permettant de faciliter l’acceptation des résultats desévaluations de conformité.

Selon les termes de l’accord, chaque Partie accrédite, agrée, homologue ou reconnaîtde toute autre manière les organismes d’évaluation de conformité situés sur le territoirede l’autre partie selon les conditions qui ne sont pas moins favorables que cellesqu’elle accorde à ceux qui sont situés sur son territoire.

L’accord prévoit également qu’au cas où une partie refuse d’accréditer, d’agréer,d’homologuer ou de reconnaître de toute autre manière un organisme d’évaluationde conformité selon le règlement technique qu’elle applique sur son territoire, elledoit, sur demande, exposer les raisons de son refus.

Autre engagement pris par les deux parties concerne la non-création d’obstaclestechniques non nécessaires au commerce international lors de l’élaboration et lamise en œuvre des règlements techniques et des procédures d’évaluation de laconformité. Ce principe vise à assurer la transparence, mais aussi la prise en considérationdu point de vue de l’autre partie, dans l’élaboration et la mise en œuvre desrèglements techniques et des procédures d’évaluation de la conformité.

Au titre de cet accord, les points d’information de chaque partie se chargerontd’échanger les projets de règlements techniques préparés par chacune des parties.Chacune des parties accorde à l’autre un délai d’au moins 60 jours à compter de ladate de transmission des projets de règlements ou de normes pour leur permettre desoumettre par écrit leurs remarques sur la proposition.

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En outre, chacune des parties est tenue de fournir, sur demande de l’autre, desinformations concernant l’objectif et la justification d’une norme, d’un règlementtechnique ou d’une procédure d’évaluation de conformité qu’elle a adoptée ouqu’elle se propose d’adopter.

Une lettre d’assistance technique en matière des Obstacles Techniques auCommerce (OTC) a été annexée à l’Accord. Cette assistance a pour objectif defaire connaître l’environnement et les dispositifs en matière de normes et destandards en vigueur aux USA.

4.4. Règles d’origine : Des critères multiples combinés à desprocédures allégées

L’accord de libre-échange conclu entre le Maroc et les Etats-Unis a consacré un chapitreentier à la question des règles d’origine. En plus des dispositions d’application générale etde règles spécifiques applicables à certains produits agricoles et industriels contenues dansce chapitre, l’accord a fixé des règles d’origine particulières dans le chapitre relatif autextile et habillement, applicables aux produits qui y sont mentionnés dans les annexesjoints à l’accord.

Les annexes en question définissent les produits concernés par l’approche spécifiquesdes règles d’origine et dressent un certain nombre de conditions en matière detransformation auxquelles certains produits doivent satisfaire pour être considéréscomme des produits originaires d’une partie et bénéficier, de ce fait, des droitsdouanes préférentiels.

4.4.1. Règle d’origine : Des critères plus souples

La détermination de l’origine des produits est indispensable à tout commercepréférentiel. Sans la certification de l’origine, il devient impossible de faire bénéficierdes avantages des accords préférentiels comme c’est le cas avec l’UnionEuropéenne ou plus récemment dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unis.

Dans le cadre de ce dernier accord, le Maroc et les Etats-Unis se sont mis d’accordsur deux critères. Le premier concerne les produits entièrement obtenus dans l’unedes deux parties et le second porte sur les produits fabriqués à partir d’intrants nonoriginaires des deux pays.

Concernant les produits entièrement obtenus dans l’une des deux parties, les deuxpays ont retenu la condition de produits intégralement fabriqués dans l’une ou lesdeux parties, sans aucune adjonction d’intrants d’autres origines.

Par ailleurs, l’accord n’a fixé aucune exigence pour les intrants originaires de l’autrepartie utilisés dans la fabrication du produit final. Il n’est pas, dans ce cas, nécessairede satisfaire à un pourcentage donné de valorisation locale, ni à des opérationsparticulières de transformation.

Pour les produits fabriqués à partir d’intrants non originaires, les deux parties ontconvenu sur la détermination de l’origine de ces marchandises en retenant deuxapproches différentes.

La première approche est dite approche spécifique. Elle couvre les produits sensiblesqui ont été regroupés dans une annexe particulière et sont soumis à des règlesspécifiques, fondées selon le cas, sur des critères de changement de positiontarifaire ou de procédés de fabrication.

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La deuxième approche dite « générale » porte sur les produits non repris dansl’annexe susmentionnée et non entièrement obtenus dans l’une des deux parties.Ces produits seront considérés comme étant originaires si la transformation effectuéedans le territoire de l’une ou les deux parties :

- confère au produit obtenu le caractère de « produit du Commerce nouveauou Différent» et ;

- la valorisation réalisée dans l’une ou les deux parties est supérieure ou égaleà 35% de la valeur estimée à l’importation du produit.

L’accord introduit, par ailleurs, le nouveau concept de « produit du commerce nouveauou différent» qui désigne comme produit originaire tout produit ayant subi unetransformation substantielle lui permettant d’acquérir un nouveau nom, de nouvellescaractéristiques et un usage distinct des matières utilisées pour sa fabrication.

La transformation doit résulter d’une opération de fabrication dont le processusdevait aboutir à un changement soit dans l’usage du produit où sa propriété. Il s’agitde ce qui suit :

1. un produit à usages multiples est converti en un produit à usage limité;2. les propriétés physiques du produit sont modifiées de manière significative;3. l’opération subie par le produit est complexe en termes de processus, de

temps et de niveau d’expertise requis, de telle sorte que le produit perdson identité.

Afin de garantir une application uniforme du concept de «produit du commercenouveau ou différent », les deux parties ont convenu par échange de lettres de seréférer aux règles spécifiques de la classification tarifaire, prévues dans la section 102.20de la réglementation des douanes des Etats-Unis. Les deux parties se consulteront avanttoute révision de ces règles établies par les Etats-Unis, pour examiner les préoccupationséventuelles du Maroc à propos des révisions proposées.

Outres les conditions précitées, les marchandises échangées dans le cadre préférentieldoivent être importées directement du territoire d’une partie au territoire de l’autre partie.En cas de transit par un pays tiers, elles ne doivent y subir aucune opération autre que ledéchargement, le rechargement, ou tout autre opération nécessaire à sa préservation enbon état ou à son transport au territoire de l’autre Partie.

4.4.2. Le cumul de l’origine : Un objectif commun

L’accord de libre-échange signé entre le Maroc et les Etats-unis prévoit le cumul bilatéraldes matières et des ouvraisons incorporées dans les marchandises échangées entreles Maroc et les Etats-Unis.

C’est ainsi que les coûts directs des opérations de transformation réalisées au Marocou aux USA ainsi que la valeur des matières produites dans l’une ou les deux partiessont pris en compte dans le calcul de la valeur ajoutée.

De même, les intrants originaires de l’autre partie, incorporés dans la fabricationd’un produit sont considérés comme étant originaires du pays ayant procédé àla fabrication de ce produit.

Par ailleurs, les deux parties ont convenu de définir ultérieurement une perspective decumul dans le cadre d’une intégration régionale plus large.

Rappelons que le Maroc a déjà introduit cette démarche dans le cadre de l’accordd’association conclu avec l’Union Européenne. L’approche européenne vise uneintégration régionale et s’inscrit dans une optique multilatérale.

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Ainsi, le principe de la zone euro-méditerranéenne intègre une approche régionalepour l’instauration d’un système de cumul « pan-euro-méditerranéen ». Cela ne peutêtre obtenu que si des règles d’origine identiques sont appliquées entre tous lespartenaires participants. A cet effet, les pays doivent signer des accords de coopération et harmoniser leur législation en la matière pour pouvoir élargir l’application dusystème de cumul « pan-euro-méditerranéen ».

Il convient de préciser à cet égard que, contrairement à l’approche bilatéraleadoptée dans le cadre de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis, la miseen œuvre du système de cumul pan-européen nécessite, d’une part, une reprisepar les pays partenaires de l’Union du nouveau protocole « pan-euro-med » sur lesrègles d’origine contenu dans les accords d’association bilatéraux, et d’autrepart la conclusion entre ces même pays des accords de libre-échange, les plusnombreux possibles.

La signature de l’Accord d’Agadir conclu entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et laJordanie, en mars 2004 inclut le protocole pan-euro-med sur les règles d’origine ainsique l’accord conclu avec la Turquie, en avril 2004 qui reprend le protocole « pan-euro-med » sur les même règles.

4.4.3. De nouvelles procédures de certification de l’origine

Compte tenu de la complicité de l’application des dispositions relatives aux règlesd’origine, le Maroc et les Etats-Unis ont convenu, dans le cadre de l’accord de libre-échange, d’alléger les procédures concernant l’attestation de l’origine des produits.

Ainsi, contrairement à la procédure convenue aussi bien avec l’Union Européennequ’avec d’autres partenaires, où l’attestation d’origine est matérialisée par undocument spécifique visé par les autorités habilitées du pays exportateur, le Maroc etles Etats-Unis ont convenu d’alléger les procédures concernant l’attestation d’originedes produits et de faire supporter à l’importateur la charge de la preuve de l’origine.

L’obligation de l’importateur fait que l’éligibilité d’un produit au traitement préférentielest déterminée à l’importation.

Ce système ne requiert pas la délivrance d’un certificat d’origine formalisé, c’estl’importateur qui doit être en mesure de soumettre aux autorités douanières, surdemande, une déclaration reprenant toutes les informations pertinentes relatives à laproduction du produit importé pour leur permettre d’apprécier l’origine déclarée.Cette déclaration se fonde sur les documents fournis par l’entreprise exportatrice.

L’importateur doit garder, à cet effet, les informations nécessaires à la préparation dela déclaration pendant une période de 5 ans.

Le traitement tarifaire préférentiel est accordé à toute demande sauf si l’on disposed’informations indiquant que la demande ne répond pas aux conditions exigées.

Lorsqu’une partie rejette la demande de traitement préférentiel, elle doit émettre unedécision écrite qui contient les éléments de fait et les bases juridiques de la décision.

4.5. Commerce préférentiel des services : Un nouveau défi pour le Maroc

L’un des volets les plus importants de l’accord de libre-échange conclu avec les Etats-Unisporte sur les services. Au-delà de la nouveauté des engagements retenus par leMaroc, cette importance découle, notamment, du poids du secteur des services dansla production et dans les échanges extérieurs marocains. Ce dernier contribue de plusd’un tiers dans le produit intérieur brut et enregistre un taux de croissance soutenu.

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De plus, les activités de services au Maroc permettent d’absorber une part importantedu déficit des échanges des biens.

De plus, l’approche de négociations dite « approche négative » adoptée par lesdeux pays a permis, en quelque sorte, d’aborder l’ensemble des activités deservices et de prévoir le traitement qui sera accordé à chaque activité comptetenu de sa sensibilité.

Ainsi, l’accord a porté sur douze secteurs portant, entre autres, sur les services financiers,les services professionnels et informatiques, les services de transport, touristiques et devoyage, les services de communication, les services d’éducation, de santé et lesservices sociaux.

Il convient de noter, à cet égard, que l’ouverture du secteur des services marocainscomporte plusieurs enjeux. Dans certains secteurs, les enjeux sont important comptetenu de leur niveau de développement. Cependant, le choix de libéralisationcontribuerait certainement à inscrire ces activités dans une dynamique intégréed’amélioration de la compétitivité.

4.5.1. Les négociations des services : Fondements, contexte et principales dispositions de l’accord

Contrairement aux autres accords de libre-échange conclus par le Maroc, celuisigné avec les Etats-Unis se veut plus global en intégrant les dispositions relatives auxservices qui se sont largement inspirées des principes de l’accord Général sur leCommerce des Services de l’OMC (GATS).

Afin de mieux cerner les enjeux de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unisd'Amérique et de procéder à une première évaluation de ses avantages et défis enmatière des services, il serait opportun de rappeler les engagements du Maroc dansle cadre de l’OMC qui constituent le cadre multilatéral du commerce des servicespour le Maroc et ses partenaires commerciaux.

4.5.1.2. Contexte des négociations et principales dispositions del’accord en matière des services

Lors des négociations sur le libre-échange avec les Etats Unis, le Maroc a veillé àprotéger les secteurs sensibles et à accroître les possibilités d’accès au vaste marchéaméricain pour les fournisseurs de services marocains.

Aussi, l’approche des négociations du Maroc a été établie dans une optique et uneperspective de libéralisation contrôlée qui, tout en préservant le pouvoir de régulationdes secteurs sensibles, permet de bénéficier des avantages de l'ouverture des échangesde services et d'attirer les investissements au Maroc.

4.5.1.2.1. Déroulement des négociations

Lors des négociations, le secteur des services a été réparti entre quatre groupes denégociations : « Investissements », « Commerce transfrontalier », « Services financiers » et« Télécommunications ». Le mouvement des personnes a été exclu des négociations.

Par ailleurs, contrairement au GATS où les membres de l’OMC ont adopté une approchebasée sur des concessions pour des secteurs précis (approche positive), dans lecadre de l’Accord de libre-échange avec les Etats Unis d’Amérique, les deux partiesont opté pour l’approche négative.

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Ainsi, chacune des deux parties a présenté des listes négatives appelées « Annexesde mesures non conformes », comportant les secteurs et sous secteurs sensibles et lesmesures restrictives qui dérogeraient aux engagements pris dans le cadre de cetAccord. Les secteurs de services non compris dans ces annexes sont considéréscomme ouverts.

Chaque pays a présenté deux annexes (I et II) de mesures non conformes afférentesaux services transfrontaliers et à l’investissement et deux annexes (annexes IIIet IV) de mesures non conformes pour chacun des deux pays en matière deservices financiers.

Il convient de noter, également, que l’une des particularités de l’offre américaine deconcessions, que ce soit au niveau de l’OMC ou au niveau des accords de libre-échange signés jusqu’à présent avec d’autres partenaires (Singapour, Chili, Australie,Costa Rica..), est que les différents engagements pris par les Etats-Unis d’Amériques’appliquent au niveau de l’Etat fédéral et ne s’appliquent pas pour les mesuresréglementaires en vigueur dans les Etats fédérés.

Ceci s’explique par le fait que selon la Constitution des Etats Unis, les Etats en questionjouissent d’une certaine autonomie qui fait que la législation en vigueur diffère d’unEtat à l’autre.

Par conséquent, pour les Etats fédérés, les engagements pris dans le cadre del’accord signé avec le Maroc ne s’appliqueront que pour les mesures réglementairesfutures. Ceci n’empêche pas que dans certains de ces Etats, la législation en vigueur,afférente à certains secteurs, reste très libérale.

Néanmoins et afin de permettre une meilleure visibilité sur les possibilités d’accès aumarché américain, la partie américaine s’est engagée dans un échange de lettres àfournir un appui au secteur marocain pour saisir les opportunités d’affaires concernantl’investissement et le commerce transfrontalier des services aux Etats-Unis et à apporterson assistance pour l’identification des secteurs de services aux Etats Unis d’Amériquesusceptibles d’intéresser le secteur privé au Maroc et pour l’identification des Etatspouvant intéresser ce secteur.

4.5.1.2.2. Principales dispositions communes et particulières

Les principales obligations générales, prises dans le cadre de l’accord et inspirées duGATS, concernent le traitement de la Nation la Plus Favorisée et la transparence.Celles ayant en commun des engagements horizontaux portent sur la liberté destransferts et paiements, l’octroi du traitement national et les engagements relatifs àl’accès au marché portant, notamment, sur la non limitation :

1. du nombre de fournisseurs de services, sous forme de monopole, ou d'unexamen des besoins économiques, à savoir qu’on ne peut restreindre l’accès au marché sous prétexte que l’offre locale est suffisante ;

2. de la valeur totale des transactions ou avoirs en rapport avec les services;

3. du nombre total des opérations de services ;

4. du nombre total de personnes employées dans un secteur de services sousforme d’un examen de besoins économiques ;

5. de la forme juridique de l’entreprise fournissant le service (ne pas exiger destypes spécifiques d'entité juridique ou de coentreprise).

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En ce qui concerne les engagements particuliers, ils ont concerné :

- la non présence locale pour les services transfrontaliers au titre de laquellechacune des deux parties s’engage à ne pas exiger des fournisseurs de services de l’autre partie d’avoir une représentation ou un bureau localcomme condition pour la fourniture du service ;

- l’engagement en matière de services financiers et des services fournis dans lecadre d’un investissement portant sur les dirigeants et le conseil d’adminis tration envertu duquel une partie ne pourra pas exiger des entreprises de l'autrepartie de nommer des individus d’une nationalité donnée à des postes dedirection ou à d’autres postes essentiels ;

- l’engagement en matière de services fournis dans le cadre d’un investissementportant sur la prescription des résultats qui ne peut être imposée à l’investisseurpar aucune des deux parties en matière :

a. d’exporter un pourcentage donné de produits ou de services ; b. d’utiliser un pourcentage donné de contenu national ; c. de privilégier les marchandises produites localement ;d. de lier le volume ou la valeur des importations au volume ou à la valeur

des exportations ou aux entrées de devises liées à cet investissement ;e. de transférer une technologie.

Des dérogations aux dispositions communes et particulières ont été précisées parles mesures non conformes retenues dans les listes négatives des annexes I à IV.Ces listes regroupant les secteurs sensibles ou ceux dont la réglementation en vigueurconstitue des exceptions à certains principes énoncés par les engagements communset particuliers (accès au marché, traitement national, traitement de la Nation la PlusFavorisée, présence locale etc.).

A cet égard, il y a lieu de distinguer entre les annexes I et II communes aux chapitres desservices transfrontaliers et investissements et les annexes III et IV réservés aux servicesfinanciers. Les annexes I et III regroupent les secteurs sensibles ou ceux dont laréglementation en vigueur déroge à certains principes énoncés dans le texte del’Accord (accès au marché, traitement national, traitement NPF, présence locale…).Les annexe II et IV concernent les secteurs sensibles pour lesquels chacun des deux paysse réserve le droit de maintenir ou d’adopter toute mesure pour les réglementer.

4.5.1.2.3. Principales caractéristiques des engagements sectoriels

Les secteurs des services qui ne sont pas repris sur les listes des engagements des deuxparties sont considérés comme n’ayant aucune restriction et par conséquent ouverts.Une lecture fine des dispositions de l’accord en la matière permet de relever plusieurstypes de réserves déclinées ainsi :

- sectorielles relatives à des services dont la réglementation en vigueurprésente des dérogations à ses engagements dans le cadre de l’accord.C’est le cas notamment de la sauvegarde des monopoles, la limitation del’accès au marché et l’octroi de la priorité pour certains secteurs sensibles ouprofessions ;

- générales concernant certains secteurs très sensibles, (services sociaux, culturels, de communication et pour les accords internationaux…) ;

- les services fournis dans l’exercice de l’autorité gouvernementale ;- les services aériens autres que ceux de réparation et de maintenance des avions ;

Par ailleurs, les services fournis dans le cadre de concessions de services publics nesont pas soumis aux engagements pris dans le cadre du chapitre de commerce desservices (Accès au marché, présence locale etc) mais relèvent des marchés publics.

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De même, une période transitoire de deux ans est prévue pour certains secteursspécifiques qui permettront de décider du traitement qui leur sera réservé.

S’agissant de l’accès au marché américain, le Maroc a veillé à ce que le traitement quisera réservé à ses investisseurs et à ses fournisseurs de services, au marché américain, soitau moins égal à celui accordé à d’autres partenaires déjà liés aux Etats-Unis par desaccords de libre-échange.

4.5.1.3. Les périodes transitoires

Dans le cadre de l’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis, le Maroc a puobtenir une période transitoire de deux ans pour certains secteurs non réglementés. Ils’agit des services immobiliers, services de location simple ou en crédit bail d’autresmatériels de transport (2 sous-secteurs), services d'études de marché et de sondages,services annexes à l'agriculture, à la chasse et à la sylviculture, services de placementet de fourniture de personnel, services de sécurité et d'enquête, services de nettoyagede bâtiment, services photographiques et services de congrès.

Au cours de la période transitoire, le Maroc décidera, éventuellement, du traitementqui sera réservé à ces services. Entre-temps, des consultations entre les deux partiesseront tenues pour évaluer si les secteurs ont été effectivement réglementés.

Pour cela, le Maroc se réserve le droit d’introduire des mesures réglementaires,notamment, en matière de fourniture de services transfrontalière.

4.5.1.4. Les secteurs relevant du monopole de l’Etat et services libéralisés

Globalement, l’accord conclu avec les Etats-Unis est plus libéral pour certainssecteurs et fermés pour d’autres. Ainsi, à l’exception de 12 secteurs sensibles quiont fait l’objet de mesures non-conformes, plusieurs services professionnels ontété, d’emblée, ouverts à la concurrence. De ce fait, le Maroc a pu obtenir desacquis en :

- sauvegardant les monopoles existants (les phosphates, la distributiond’électricité, la gestion des abattages, etc...) ;

- subordonnant l’exploitation des autres minerais à l’obtention de permis miniersdélivrés par les organismes de tutelle.

Le monopole des conseils communaux sur la gestion des abattages a été égalementpréservé conformément aux attributions contenues dans la nouvelle charte communale.

Mis à part les secteurs qui relèvent exclusivement du monopole de l’Etat, plusieursautres services fournis aux entreprises bénéficieront d’un accès libre sur les marchésmarocain et américain et les fournisseurs étrangers de ces services auront le mêmetraitement que celui réservé aux fournisseurs nationaux conformément au principe dutraitement national contenu dans l’accord.

Il est à noter enfin qu'une disposition de l’accord prévoit la possibilité pour le Marocde demander des consultations s’il s'estime être lésé par une mesure prise par lesEtats-Unis afférente à l’accès au marché.

4.5.2. Les services financiers dans l’accord : Une libéralisation mesurée

A l’instar des autres services, l’accord a adopté pour les services financiers une«Approche de liste négative» qui consiste en l’acceptation par les deux parties d’uncertain nombre de principes de libéralisation comme le traitement national, la NPF,l’accès au marché et le conseil d’administration.

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Par ailleurs, les négociations ont porté principalement sur les deux grands sous-secteurs,les services d’assurance et les services bancaires. Globalement, les concessionsoctroyées par le Maroc se basent sur les deux principes suivants :

- pas de limitation pour la création d’établissements de crédit, l’ouverture desuccursales, d’agences, de guichets ou de bureaux de représentation à condition de se conformer aux lois et réglementation en vigueur ;

- limitation de la participation du capital étranger dans le capital des grandsétablissements bancaires existants au cas où cette participation aboutit à laprise de contrôle de ces établissements.

4.5.2.1. Les services d’assurance : Une ouverture équilibrée

Au titre des engagements dans le cadre de l’OMC, le Maroc n’a pas consolidé l’accèsau marché des modes « fourniture transfrontière » et « consommation à l’étranger » desservices d’assurance. En revanche, il a conditionné la présence commerciale pourfournir des services d’assurance à l’établissement d’un siège social au Maroc.

Malgré les pressions américaines visant à obtenir une plus grande ouverture desservices des assurances, les négociateurs marocains ont veillé à accorder auxEtats-Unis une ouverture mesurée sans trop déroger aux engagements pris dans lecadre multilatéral (OMC). Raison pour laquelle le Maroc a introduit dans l’accordplusieurs mesures non-conformes relatives à l’accès au marché et au traitementnational. Celles-ci concernent notamment :

- la possibilité accordée aux compagnies d’assurance de s’établir sous formede succursales après une période transitoire de 4 années dès l’entrée envigueur de l’accord tout en préservant au Maroc la possibilité de mettre enplace des mesures qu’il juge nécessaire pour introduire de nouveaux règlements des activités d’assurance ;

- la possibilité de réglementer les compagnies américaines d’assurance, quiauront leur siège ou leur succursales au Maroc, en ce qui concerne les exigences du montant de capital disponible, la politique de placement et d’investissement, les transferts de bénéfices etc ;

- le maintien, pour une période transitoire de 5 ans, du prélèvement de 10% surles primes des compagnies d’assurance établies au Maroc qui doiventcéder cette dotation à la Société centrale de réassurance. Cependant,cette restriction sera supprimée 5 ans après l’entrée en vigueur de l’accordpour les compagnies d’assurance américaines établie au Maroc ;

- la levée, après une période transitoire de 8 ans, du prélèvement de 10% ence qui concerne le commerce transfrontière réalisé en matière de réassuraceentre une compagnie d’assurance établie au Maroc et une compagnie deréassurance établie aux Etats Unis ;

- Le maintien du droit, du Maroc, d’accorder des privilèges à certaines compagniesd’assurance contrôlées en totalité ou en majorité par l’Etat et qui sont crééespour un objectif d’intérêt public. (couverture des risques noncouverts adéquatementpar le secteur privé, y compris les risques de catastrophe naturelle.

L’analyse de l’offre américaine montre que les mesures non-conformes existantes auniveau de l’Etat fédéral seront inscrites sur la liste des exemptions. Pour ce qui est desmesures non conformes existantes au niveau régional, elles n’ont pas été détailléessur la liste américaine mais les Etats-Unis se sont engagés à ne pas aggraver les mesuresexistantes et à ne pas en introduire d’autres. Cette démarche de négociation est lamême que celle adoptée par la partie américaine avec le Chili, Singapour et dansle cadre de l’ALENA.

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Certes, d’autres réformes seront engagées en matière d’assurance mais, il estindéniable, pour les pouvoirs publics de poursuivre la politique de libéralisationcontrôlée et de garder des exemptions sur certaines opérations d’assurance relevantde l’intérêt public.

4.5.2.2. Services de réassurance et de rétrocession : Une préservationrelative du traitement national

Tout en tirant ses fondements des principes des engagements pris dans le cadre del’OMC, le Maroc a retenu, dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unisd’Amérique, une dérogation au principe de l’accès au marché sur les services deréassurance et de rétrocession (y compris services de courtage et d'agence). Elleconcerne l’obligation faite aux personnes physiques exerçant en qualité d’agentsd’assurance et fournissant ces services de disposer de la nationalité marocaine.

La même condition est valable pour les entreprises exerçant leurs activités en qualitéd’agents d’assurance et les sociétés de courtage en assurance. Ces représentantsresponsables doivent avoir aussi bien la nationalité marocaine et leur siège social auMaroc. Pour les entreprises, celles-ci doivent au moins être détenues à hauteur de49% par des personnes physiques de nationalité marocaine ou par des personnesmorales de droit marocain.

Pour ce qui est des services auxiliaires à l'assurance, (services de consultation, servicesactuariels, services d'évaluation du risque et services de liquidation), le Maroc seréserve le droit d’adopter ou de maintenir des restrictions par rapport à l’accès aumarché. Cette mesure confirme que la réglementation de ces services demeureinachevée et que les efforts des autorités doivent se multiplier pour renforcer le cadrejuridique en vigueur.

Quant à l’offre américaine en matière de réassurance et rétrocession, elle ne porteque sur les mesures non-conformes existantes au niveau de l’Etat fédéral. Pour ce quiest des mesures non conformes existantes au niveau régional, elles n’ont pas étéspécifiées par les Etats-Unis.

4.5.2.3. Services bancaires et autres services financiers : Des concessionsà même d’encourager l’investissement

L’offre marocaine portant sur les services bancaires et les autres services financierss’est largement alignée sur les engagements du Maroc dans le cadre de l’OMC touten prévoyant certaines dérogations.

Ainsi, le Maroc a consolidé la présence commerciale des fournisseurs de certainsservices financiers. De même, il a consolidé un accès libre pour la présence commercialeconcernant les prêts destinés au financement des investissements et des transactionscommerciales au Maroc et s’est engagé à n’introduire aucune discrimination visà vis des fournisseurs étrangers.

S’agissant des établissements de crédit, l’ouverture de succursales, d’agences,de guichets ou bureaux de représentation, la liberté d’accès pour la présencecommerciale a été garantie à condition de se conformer aux lois et règlementsen vigueur. Par ailleurs, le Maroc a conditionné le changement dans le contrôled’un petit établissement de crédit à la demande d’un nouvel agrément.

Quant aux succursales des établissements de crédit ayant leur siège social à l’étranger,le Maroc a prévu de limiter leurs opérations au prorata de la dotation en capitaleffectivement affecté à leurs succursales au Maroc.

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En matière de services liés aux valeurs mobilières, il convient de noter que le Maroc etles Etats-Unis se sont engagés à examiner la possibilité de la libéralisation duportefeuille des organismes de placement collectif en valeur mobilière (OPCVM)dans un délai de trois ans.

Le Maroc s’est, également, réservé le droit de limiter l’émission des titres uniquementà la Bourse des Valeurs de Casablanca et de conserver son administration par lasociété de la Bourse des Valeurs de Casablanca.

En vue de permettre une visibilité sur les possibilités d’accès au marché américain, l’offreaméricaine en matière des services financiers, a retenu les mesures non-conformesexistantes au niveau fédéral ainsi que l’engagement de ne pas en introduire d’autres.

Mis à part l’engagement des Etats-Unis à fournir leur appui au secteur financier marocainpour qu’il puisse saisir les opportunités d’affaires concernant l’investissement et lecommerce transfrontière des services sur leur marché, le Maroc n’a pas pu négocierdes mesures concrètes de concession en raison de la méconnaissance de laréglementation des services financiers en vigueur dans les Etats fédérés. Le négociateurmarocain s’est contenté de réclamer de la partie américaine le même traitement quecelui accordé aux autres partenaires (Canada, Mexique, Chili…).

4.5.3. Les services professionnels et informatiques : Une ouverture nuancée

Les services professionnels englobent tous les métiers fournis au titre de la professionlibérale comme les services de conseils juridiques, (avocats, huissiers, etc.), les servicesdes experts comptables, des architectes, des médecins etc. Les services informatiquesquant à eux couvrent, entre autre, les services d’installation de matériel informatique,de réalisation de logiciels et de traitement de données.

Les services professionnels ont fait l’objet d’un examen minutieux lors des négociationsconclues entre le Maroc et les Etats-Unis. Ainsi, de nombreuses mesures non conformesont été retenues par les deux parties. Cependant, les concessions accordées par leMaroc au titre de l’accord différent selon la sensibilité de la profession en question.

De son côté, la partie américaine a fait valoir certaines restrictions relatives à cesservices. Les engagements américains ont porté principalement sur la réglementationfédérale sans pour autant préciser la liste des exemptions des Etats fédérés.

Concernant les services juridiques, d’architecture, médicaux et dentaires, le Maroc aprocédé à la poursuite de la protection des activités liées à ces métiers.

Toutefois, les deux parties ont supprimé toutes restrictions sur l’exercice des services deconseil fiscal et ceux relatifs à la recherche et développement et les services informatiques.

4.5.3.1. Services juridiques : Poursuite de la protection des services ayant une spécificité nationale.

Si le Maroc n’a pris aucun engagement en matière d’ouverture du marché marocaindes services juridiques au sein de l’OMC, les engagements pris vis-à-vis des Etats-Uniscomprennent des réserves sur les principaux services relevant du système juridiquemarocain (avocats, notaires, experts assermentés, adouls, huissiers de justice,traducteurs interprètes et copistes).

Pour exercer ces services au Maroc, il est indispensable de disposer de la nationalitémarocaine ou être ressortissant des Etats ayant conclus des accords de réciprocitéavec le Maroc, exception faite des Adouls et des copistes.

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Quant aux autres services juridiques, ils demeurent ouverts à la concurrence, ce quiimpose un défi de taille notamment pour les nouveaux services qui risquent de sedévelopper dans le futur.

L’offre américaine, dans le cadre de l’accord, assure un accès relativement plusimportant pour les fournisseurs marocains éventuels de services juridiques puisqu’ellerestreint le marché uniquement pour l’exercice des services d’avocat et deconseillers juridiques.

4.5.3.2. Services comptables, d’audit et de tenue de livres :Des opportunités importantes à saisir

L’engagement du Maroc vis-à-vis des Etats-Unis s’est inscrit dans le cadre de sonoffre à l’OMC. Ainsi, le Maroc s’est engagé sur la voie d’une libéralisation mesuréedes services comptables, d’audit et de tenue de livre. Toutefois, il a supprimé la limitede 25% du capital étranger dans les entreprises locales, ce qui est de nature à favoriserl’investissement américain dans ce domaine.

En ce qui concerne le traitement national, le Maroc a restreint l’exercice des servicescomptables, d’audit et de tenue de livres à la condition de la nationalité marocaine,bien que les ressortissants étrangers peuvent s’inscrire à l’ordre des expertscomptables si leur pays d’origine a conclu un accord de réciprocité avec leMaroc dans ce domaine.

En ce qui concerne les comptables agréés, en plus de la condition de la nationalitéexigée pour l’exercice de cette profession, le critère de résidence a été, également,retenu pour exercer ce métier au Maroc.

Mise à part les restrictions liées à la réglementation de quelques Etats fédérés(Iowa et Californie), les Etats-Unis n’ont retenu aucune restriction à l’exercice desservices comptables, d’audit et de tenue de livres sur leur territoire quelque soit lemode de fourniture de ces services à l’exception de la présence commerciale. Atravers ce dernier mode, les autorités américaines exigent que seules les personnesagréées en tant que comptable peuvent gérer un cabinet d’expertise de façonindividuelle ou en association.

4.5.3.3. Services de conseil fiscal : Une libéralisation quasi intégrale

Compte tenu de la spécificité et la complexité des régimes fiscaux en vigueur dansles pays membres de l’OMC, les services de conseil fiscal n’ont pas été détaillés dansla classification de la CPC établie par l’OMC.

Dans le cadre de l’OMC, le Maroc n’a formulé aucun engagement quant à l’accèsau marché et au traitement national pour les services de conseil fiscal.

Dans le cadre de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis, les deuxparties se sont engagées à procéder à une libéralisation intégrale des services deconseil fiscal pour les modes de fourniture transfrontière, de consommation à l’étrangeret de présence commerciale.

Pour les fournisseurs marocains des services de conseil fiscal, l’accord de libre-échangeprésente une opportunité à même de leur permettre d’acquérir une expertise enmatière des services fiscaux, à condition de multiplier les séminaires de formation etd’échanger des informations avec les professionnels américains.

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4.5.3.4. Services d’architecture : Préservation de l’authenticité de l’ouvrage architectural national

Dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unis, le Maroc a maintenu des restrictionspour protéger ce secteur. Son offre en matière de services d’architecture, d’aménagement urbain et d’architecture paysagère demeure non-conforme auxprincipes de l’accès au marché et au traitement national.

S’agissant du principe du traitement national, le Maroc a restreint l’exercice desservices d’architecture par la condition de la nationalité et de résidence au Maroc.Les architectes étrangers qui désirent exercer leur métier au Maroc, doivent nécessairementpasser par un architecte établi au Maroc. Cette restriction vise, vraisemblablement,à limiter la prolifération du nombre des architectes étrangers au Maroc et surtoutpréserver l’authenticité des ouvrages architecturaux à cachet national.

En ce qui concerne l’offre américaine pour les services d’architecture et d’ingénierie,il n’y a aucune limitation au traitement national ou à l’accès au marché sauf pourl’Etat de Michigan.

4.5.3.5. Services d’ingénierie : Recherche d’un partenariat équilibré

Contrairement aux engagements pris au sein de l’OMC, l’accord signé avec les Etats-Unisélimine toute restriction à la fourniture de ces services à la fois sur les marchés marocainet américain. Ainsi, les deux parties se sont engagées, à libéraliser la fourniture de cesservices à travers les trois modes.

Malgré la différence des niveaux de développement en matière des services d’ingénierieexistant entre le Maroc et les Etats-Unis, les opérateurs marocains peuvent bénéficierde l’expertise américaine dans ce domaine à condition qu’ils améliorent leur niveaud’assimilation et intensifient l’échange d’informations. Pour cela, ils sont appelés ànouer des partenariats en vue de réaliser des projets mixtes avec leurs homologuesaméricains.

4.5.3.6. Services médicaux et dentaires : Concession relativepour le traitement national

En raison des spécificités des systèmes de soins médicaux de chaque pays, de leursensibilité et surtout de l’impact des décisions prises dans ce domaine sur le tissusocio-économique, le Maroc n’a pas pris, jusqu’à présent, d’engagement au niveaude l’OMC ni en ce qui concerne l’accès des fournisseurs étrangers à son marché nipour le traitement national qui leur est réservé.

Cette protection s’est poursuivie dans le cadre de l’accord avec les Etats-Unis aumoyen de plusieurs dérogations aux principes de l’accès au marché et du traitementnational. Celles-ci portent notamment sur :

- l’obligation de la nationalité marocaine et une autorisation gouvernementaled’exercice pour les médecins ;

- l’octroi d’autorisations de courtes durées (un mois) pour des spécialitésinexistantes au Maroc en fonction des besoins du marché ;

- l’octroi d’une autorisation d’exercer, qui dépend des besoins du marché,pour les pharmaciens et chirurgiens dentistes.

En matière de services fournis par les vétérinaires, l’offre croisée marocaine et américaineest plus libérale. Elle supprime toutes restrictions pour les professionnels des deux paysqui veulent exercer la profession de vétérinaire sur l’un des deux marchés.

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L’analyse de l’offre américaine des services médicaux et soins de santé invoque lacontrainte de la législation régionale. La fourniture transfrontière ou la présencecommerciale pour exercer ces services sur le sol américain sont subordonnées aurespect de la réglementation en vigueur dans les Etats fédérés qui n’a pas étédétaillée en profondeur par la partie américaine. Un travail de listing des législationsdes Etats fédérés est difficile à réaliser.

Au registre des autres services qui ont fait l’objet de négociations dans le cadre del’accord avec les Etats-Unis, figurent les services des accoucheuses, infirmières et lesservices de physiothérapeutes et du personnel paramédical. A ce niveau, le Maroca présenté uniquement une restriction relative à l’accès au marché. L’octroi del’autorisation d’exercer est subordonné aux besoins du marché local.

Le Maroc se réserve, par ailleurs, le droit d’adopter toute mesure réglementaire relativeà l’exercice des professions de kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste,psychomotricien et prothèse dentaire.

Quant à l’offre américaine, elle est restreinte par la législation régionale spécifique dechacun des Etats fédérés.

En substance, le principal obstacle auquel devra faire face les fournisseurs marocainsdes services de soins médicaux concerne l’hétérogénéité de la réglementation envigueur dans les Etats fédérés d’Amérique. Ainsi, une assistance technique de la partdes professionnels américains de ces secteurs paraît indispensable afin de permettreaux opérateurs marocains d’avoir une bonne connaissance du cadre réglementaireen vigueur dans les Etats fédérés et de bien se préparer à une éventuelle exploitationdu marché américain.

4.5.3.7. Services informatiques : Une libéralisation intégrale

Les services informatiques et services connexes couvrent une large gamme deproduits. Il s’agit, notamment, des services de consultations en matière d’installationdu matériel informatique, la réalisation de logiciels, le traitement des données.

Dans le cadre de l’OMC, le Maroc a pris des engagements visant à libéraliser les servicesde consultation et d’installation du matériel informatique. Le seul mode de fourniture quia fait l’objet d’un engagement d’ouverture au Maroc est celui lié à la présencecommerciale. Concernant les autres services comme la réalisation de logiciels, letraitement des données, le Maroc n’a inscrit aucun engagement.

L’accord signé avec les Etats-Unis est plus libéral dans la mesure où tous les servicesinformatiques et connexes ont bénéficié d’un accès illimité aussi bien sur le marchémarocain qu’américain. Les deux parties ont convenu à respecter les engagementspris dans le cadre de l’accord notamment en matière d’accès au marché et detraitement national.

4.5.3.8. Les services de Recherche et Développement

Le Maroc et les Etats-Unis se sont engagés à assurer un accès libre aux fournisseurs desservices liés à la Recherche et Développement (R&D) dans plusieurs domaines allantdes sciences naturelles, des sciences sociales et passant par les sciences humainesainsi que les services fournis par la R&D interdisciplinaire.

Malgré cette volonté d’ouverture manifeste qui marque le souhait des deux parties àencourager les efforts fournis dans la R&D, l’analyse de l’offre des Etats-Unis reste tropvague dans la mesure où elle occulte les mesures non-conformes existantes auniveau des Etats fédérés.

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Pour surmonter cet handicap, il est nécessaire d’avoir préalablement une bonneconnaissance de la réglementation en vigueur dans les Etats fédérés. Les fournisseursmarocains sont appelés à fournir plus d’efforts pour pouvoir accéder sans difficultésur le marché américain. Pour cela, des séminaires de formation aux Etats fédéréssont fortement recommandés pour connaître de près le fonctionnement du systèmejuridique américain, notamment, les réglementations en vigueur dans ces Etats.

4.5.4. Services de transport, touristiques et de voyage : Des niveauxd’ouverture différenciés

Tant au niveau des engagements pris par le Maroc dans le cadre de l’OMC qu’auniveau des dispositions retenues dans le cadre de l’accord de libre-échange concluavec les Etats-Unis, plusieurs services de transport demeurent soumis à des restrictionsportant sur l’accès au marché marocain et au traitement national.

En ce qui concerne le transport maritime, la sensibilité du secteur et la multiplicité desintervenants étaient derrière le maintien, par le Maroc, de la protection de l’essentieldes activités liées à ce secteur aussi bien au niveau de l’OMC qu’au niveau del’accord signé avec les Etats-Unis.

Les services de transport ferroviaire et routier ont fait l’objet de protection. Pour les premiers,l’essentiel de l’activité demeure sous le monopole de l’Etat marocain exercé par l’Officenational des chemins de fer (ONCF). Concernant les seconds, une brèche d’ouverture a étéréservée à certaines activités dans le cadre de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis.

Quant au transport aérien, les principaux services, à savoir le transport des personneset des marchandises, n’ont fait l’objet d’aucun engagement au niveau de l’OMC etont été exclus des négociations avec les Etats-Unis.

S’agissant des services relatifs au tourisme et aux voyages, ils ont bénéficié d’uneouverture importante dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unis, exceptionfaite de certains services comme celui des guides de tourisme.

4.5.4.1. Services de transport maritime : Protection relative d’un secteur sensible

Dans le cadre de l’OMC, le Maroc n’a pris aucun engagement pour la libéralisationdes services liés au transport maritime. Dans le cadre de l’accord signé entre leMaroc et les Etats-Unis, les deux parties ont maintenu la protection de ce secteur. Pourcela, ils ont retenu des mesures non-conformes aux principes de l’accès au marchéet du traitement national.

S’agissant de l’offre marocaine pour les entreprises de transport maritime, l’accord stipule,pour la partie marocaine, les dispositions suivantes :

- la fourniture de ces services doit être assurée par des navires battant pavillonmarocain et ayant un port d’attache au Maroc et des activités de navigationdesservant des ports marocains ;

- le capital doit être détenu à hauteur de 75% par des nationaux marocains sile navire est la propriété d’une personne physique. Si l’armateur est unesociété, la majorité des membres ainsi que le Président du conseil d’administration doivent être des ressortissants marocains ;

- l’équipage doit être marocain et l’âge du navire inférieur à 21 ans, àcompterdu jour de sa mise en service ;

- les armateurs des navires étrangers qui transitent par les eaux territorialesnationales, ne peuvent battre pavillon marocain qu’à condition que leur

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port d’attache soit fixé à Tanger et que le propriétaire du navire soit une personne physique ayant son domicile dans cette ville ;

- l’exercice de l’activité de l’affrètement de navires étrangers est subordonnéà la possession des navires battant pavillon marocain en matière des services de location de navires avec équipage ;

- la sauvegarde du monopole de l’Etat en matière d’activités portuaires (de pilotage, de remorquage, d’avitaillement des navires, de manutentionet de magasinage des marchandises et de débarquement) ;

- la liberté d’accès pour tous les fournisseurs étrangers aux activités de maintenance et réparation de navires, de services de poussage et de remorquage.

L’offre américaine n’a pas contenu de restrictions précises. Ainsi, les Etats-Unis seréservent le droit d’adopter ou de maintenir toute mesure relative à la fourniture deservices de transport maritime et à l’exploitation de navires battant pavillon américain,notamment, sur le plan des conditions d’investissement, de propriété, de contrôle etd’exploitation des navires de pêche et autres structures maritimes. Les plates-formesde forage, les conditions de certification et d’autorisation de l’équipage sont égalementsur la liste des mesures non-conformes qui dérogent au principe du traitement nationalet de l’accès au marché.

L’analyse de l’offre américaine montre qu’un arsenal juridique important a été mis en placeet des mesures de contrôle excessives ont été dressées par les autorités américaines. Cettesituation s’explique, fort probablement, par les risques d’infiltration des produitsdangereux par la voie maritime.

Concernant les services ayant fait l’objet de négociations dans le cadre de l’accordsigné entre le Maroc et les Etats-Unis figurent les services de transport utilisant les voiesnavigables intérieures (cabotage). Cette activité restera réservée exclusivement àl’armement national.

4.5.4.2. Services de transports aériens : Protection des mouvementsphysiques, libéralisation de la maintenance des aéronefs

L’accord signé entre le Maroc et les Etats-Unis d’Amérique ne s’appliquera pas aux services aériens dans leurs volets transport de voyageurs et de marchandises. Telle étaitla volonté des deux parties qui ont préféré exclure ce service des négociations.

En revanche, l’accord de libre-échange s’appliquera aux services de maintenance etde réparation d'aéronefs. A ce niveau, le Maroc a assuré un accès libre pour lafourniture de ces services.

L’offre américaine assure, quant à elle, un accès libre pour les fournisseurs des services demaintenance et la réparation des avions, ainsi que pour les services annexes enmatière de transport aérien. Cependant, l’offre américaine retient une restriction detaille couvrant les services de location des aéronefs avec équipages qui seront subordonnée à une autorisation requise pour les prestations de services aériens spécialisés sur le territoire des Etats-Unis y compris l’investissement dans les aéronefscivils étrangers.

Toutefois, les ressortissants marocains peuvent obtenir cette autorisation étant donnéque le Maroc a accepté la définition américaine des services aériens spécialisés.

4.5.4.3. Services de transport spatial : Ouverture des marchés

Si le Maroc n’a consolidé aucun engagement dans le cadre de l’OMC, il a, en revanche,opté pour la libéralisation de ce secteur en s’engageant à assurer un accès libre auxfournisseurs américains des services de transport spatial sur son territoire.

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Sur ce registre, le Maroc pourra bénéficier de l’expertise américaine qui détient unfort potentiel de développement à la condition d’améliorer le degré de coopérationavec les opérateurs américains et encourager la recherche et développement dans ce domaine.

4.5.4.4. Services de transport ferroviaire : Préservation du monopole de l’Etat

A l’instar de l’attitude du Maroc au sein de l’OMC, l’offre marocaine dans le cadrede l’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis est non-conforme au principede l’accès au marché puisqu’elle réserve l’exercice des activités du transport ferroviaire,de voyageurs, de marchandises, du remorquage et du poussage à l’ONCF.

Cependant, le Maroc a libéralisé d’autres services comme la maintenance et laréparation des trains qui bénéficieront d’un accès libre sur le marché marocain àpartir de l’entrée en vigueur de l’accord.

L’analyse de l’offre américaine montre que l’accès à ce marché demeure libre pourles fournisseurs marocains des services de maintenance et réparation de trains et lesservices annexes de transport ferroviaire.

4.5.4.5. Services de transport routier : Maintien de la protection surle transport des personnes et des marchandises

L’offre marocaine portant sur le transport routier de voyageurs et de marchandises, aimposé aux fournisseurs américains de créer une entreprise de droit marocain ou deconclure un accord avec l’entité autorisant la fourniture ces services.

Pour sa part, la partie américaine impose une seule limite relative aux services demaintenance et réparation du matériel de transport qui est réservé uniquement auxrésidents américains.

Pour les autres services de transport routier tels que les locations de véhiculescommerciaux avec chauffeur et la maintenance et réparation du matériel detransport routier, les offres des deux pays garantissent un accès libre à leurs marchés.

4.5.4.6. Services relatifs au tourisme et aux voyages : Tendance vers une libéralisation intégrale

L’offre marocaine aux Etats-Unis est calquée sur celle faite au sein de l’OMC. De cefait, la liste des engagements spécifiques au Maroc assure un accès libre au marchémarocain pour les services d’hôtellerie et de restauration (y compris les services detraiteur), les services d’agences de voyages et d’organisateurs touristiques.

Cependant, une seule dérogation au principe du traitement national persiste. Elleconcerne les services fournis par les accompagnateurs de tourisme et les guides detourisme et de montagne qui doivent disposer de la nationalité marocaine pour exercerleur profession au Maroc. En revanche, l’obtention de la licence d’exploitation estune formalité liée à la présence commerciale qui pourra être accordée sans difficultéaux professionnels américains.

L’offre américaine en matière de services de tourisme et de voyages garantit auxfournisseurs marocains un accès libre au marché pour les services d’hôtellerie et derestauration (y compris les services de traiteur).

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En revanche, des dérogations ont été retenues par la partie américaine en matièrede réglementation des agences de voyage. Ainsi, les agences et les bureaux officielsde tourisme, selon la terminologie américaine, sont interdits d’exercer une activitécommerçante aux USA et le nombre de concessions accordées dans les établissementsfédéraux ou régionaux a été limité en fonction des besoins du marché. Visiblement, c’estune mesure qui confirme la réticence des autorités américaines de rendre accessible lemouvement des personnes sur leur territoire.

4.5.5. Services de communication : Des opérations de grande envergure

Les services de communication couvrent un large éventail de services tels que les servicespostaux, les services de télécommunication et les services audiovisuels. L’ouverturede ces services a été opérée au Maroc en fonction du degré de développementatteint par les activités liées à ces services.

S’agissant des services relevant de la poste et de l’audiovisuel, ils demeurent toujoursréglementés par le Maroc qui n’a pas consolidé l’essentiel de ces services dans lecadre de l’OMC. Pour ces secteurs considérés peu compétitifs, le Maroc a adoptéune libéralisation mesurée pour les différentes activités qui en sont liées. Ainsi, l’essentieldes services postaux demeurent sous monopole de Barid Al Maghrib à l’exception dequelques activités qui ont été ouvertes à la concurrence.

En ce qui concerne les services de l’audiovisuel, l’adoption par le gouvernement d’unprojet de loi sur la libéralisation de la communication audiovisuelle marocaine a concrétisé la volonté de l’Etat de libéraliser ce secteur. Il convient de signaler que les Etats-Unis a pris en considération les dispositions de la loi sur la communication audiovisuelle.

Par ailleurs, les services relatifs à la télécommunication ont fait, quant à eux, l’objet degrandes opérations de libéralisation qui ont permis de renforcer la participation descapitaux privés dans ces secteurs.

4.5.5.1. Services postaux : Préservation des acquis nationaux

Si le Maroc n’a consolidé aucun engagement concernant les services postaux au seinde l’OMC, dans le cadre de l’accord de libre-échange signé entre le Maroc et lesEtats-Unis, ces services ont fait l’objet de dérogations au principe d’accès au marché.Elles concernent le maintien du monopole de Barid Al Maghrib sur les services de livraisonexpress de courrier et de matériel dont le poids dépasse 1 Kilogramme.

Il convient de noter, par ailleurs, que les Etats-Unis ont formulé des restrictionsrelatives à la réglementation régionale. En effet, l’accès aux Etats fédéraux seheurte à une multitude de mesures non conformes qui n’ont pas été spécifiées surla liste des mesures non conformes.

S’agissant du principe du traitement national, une autre restriction a été retenue parles Etats-Unis pour les services de livraison express de courrier, dans la mesure où elle estréservée, uniquement, aux ressortissants américains. De même, d’autres activités sontmarquées du sceau de la protection tels que l’envoi de lettres d’extrême urgence, ladistribution dans les boites aux lettres, l’accès et l’investissement dans le service Postaldes USA et le droit de fabriquer des timbres.

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4.5.5.2. Services de télécommunication : Vers une libéralisation intégrale

Au sein de l’OMC, l’offre marocaine a été formulée en prenant en considération lescontraintes d’Ittissalat Al-Maghrib.

Par rapport aux Etats-Unis d’Amérique, le Maroc a maintenu sa protection sur lesservices de téléphonie fixe alors que les services, entre autres, de télex et des réseauxnumériques à intégration de services (ISDN) bénéficieront d’un accès libre.

Sur le plan de l’infrastructure de base, seuls les fournisseurs de services de télécom-munication au public titulaires d’une licence d’exploitation seront autorisés à détenirleurs propres réseaux. Les fournisseurs doivent se conformer au cahier des chargesétabli conformément à la loi 24-96 réglementant le secteur . Quant aux autres modesde livraisons, leur libéralisation est de mise dès l’entrée en vigueur de l’accord.

L’analyse de l’offre américaine montre, par ailleurs, que les Etats-Unis se réservent ledroit d’imposer des restrictions à l’accession aux droits de propriété sans pour autantfournir plus de détails sur le contenu de ces restrictions.

4.5.5.3. Services de transmission de données: La présencecommerciale préconisée

A l’instar de ce qui a été décidé dans le cadre de l’OMC, le Maroc a maintenu laprotection de ce secteur dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unis, enobligeant les fournisseurs américains de ces services d’avoir une représentation locale.De plus, le Maroc se réserve le droit d’adopter toute mesure de nature à faciliterl’investissement dans le domaine des télécommunications de base.

En revanche, l’offre américaine dans ce domaine est plus libérale dans la mesure oùelle assure un accès relativement libre aux fournisseurs des services de transmission dedonnées avec commutation par paquets pour les modes de fourniture par commercetransfrontière et via la consommation à l’étranger. Cependant, la partie américaines’est réservée le droit d’imposer des restrictions en matière de présence commercialenotamment, pour l’accession aux droits de propriété.

Les services de transmission de données avec commutation de circuits, de télégraphe,de traitement direct de l’information et/ou de données (y compris le traitement destransactions) et les services de télécopie n’ont pas fait l’objet de consolidation auniveau de l’OMC.

Dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unis d’Amérique, et mis à part desrestrictions relatives aux modalités de sélection de l’opérateur des services de courrierélectronique, d’audio messagerie téléphonique, et d’échange électronique dedonnées, l’accès au marché marocain demeure libre pour ces services lorsqu’ilssont fournis via les modes de commerce transfrontière et de consommation à l’étranger.

Sur le marché américain, l’accès est demeuré libre pour les fournisseurs marocainsdes services de courrier électronique, d’audio messagerie téléphonique, d’échangeélectronique de données et de services à valeur ajoutée/améliorés de télécopie.

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4.5.5.4. Services audiovisuels : Vers un partenariat stratégique

Dans le cadre de l’OMC, le Maroc n’a consolidé aucun engagement pour la fourniture,sur son territoire, des services audiovisuels.

Contrairement à l’attitude adoptée dans le cadre de l’OMC, le Maroc a entamépour la première fois, à l’occasion de l’accord de libre-échange signé avec lesEtats-Unis, les négociations visant la libéralisation des services audiovisuels fournissur son territoire. En vertu de cet accord, les engagements du Maroc peuvent êtrerésumés ainsi :

- la présence commerciale des entreprises fournissant les services de productionet de distribution de films qui doivent avoir des bureaux et des représentationsau Maroc pour pouvoir exercer leurs activités ;

- l’adoption de la forme juridique SA ou SARL pour les sociétés américaines ;- la production d’au moins un film long métrage ou trois films court métrage au

Maroc, une telle mesure est de nature à encourager la production cinématographique nationale en lui apportant assistance technique et soutien financier ;

- la libéralisation totale des services de projection de films ;- la prise de mesures non-conformes à l’accès au marché pour certains services

audiovisuels tels que les services relatifs à la radio et télévision et ceux relatifsà la diffusion radiophonique ;

- l’exigence d’une représentation locale au Maroc des opérateurs étrangers deservices par câbles ou des fournisseurs de services par satellites ou en crypté(payants ou non).

L’analyse de l’offre américaine en matière de services de projection de films montre que, deleur côté, les Etats-Unis maintiennent des réserves, quant à l’accès à leur marché, commepar exemple, la possibilité d’imposer des restrictions à l’accession aux droits de propriété depermis d’exploitation de fréquences radio.

Compte tenu du développement hégémonique du marché américain dans le domainedes services audiovisuels, les opérateurs marocains peuvent avoir la chance de développer un secteur qui est resté, depuis des années, dans un état embryonnaire.

4.5.6. Services d’éducation, de santé et services sociaux : Maintien du contrôle de l’Etat

Le Maroc déploie des efforts considérables pour l’amélioration de son systèmed’éducation nationale. Ce dernier constitue avec les services sociaux et de santé lesmaillons qui nécessitent des actions tout azimut aussi bien de l’Etat, des associations,de la société civile, etc.

Pour ce qui est des services d’éducation, le Maroc, à l’instar des membres de l’OMCn’a consolidé aucun engagement portant sur les services d’éducation. Egalement,dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unis, un nombre important d’activitésrelatives à l’éducation ont fait l’objet de mesures non-conformes de part et d’autre. De même, les services de santé ont fait l’objet d’une panoplie de restrictions au titrede l’accord signé entre le Maroc et les Etats-Unis, ce qui renforce l’approche adoptéepar le Maroc au niveau de l’OMC.

Enfin, un ensemble de services n’ont fait l’objet d’aucun engagement marocain auniveau de l’OMC, compte tenu de leur spécificités nationales. Il s’agit, entre autres,des services récréatifs, culturels et sportifs. Par contre, ces services ont bénéficié d’unaccès libre sur les marchés marocain et américain en vertu de l’accord de libre-échange signé entre les deux parties.Pour les services culturels, une dérogation a été prise pour tenir compte de la spécificité

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culturelle du Maroc, notamment, en matière d’appui aux activités culturelles. A titred’exemple, les subventions accordées par le Maroc à ce secteur seront réservéesexclusivement aux marocains.

4.5.6.1. Services d’éducation : Sauvegarde de la spécificité marocaine

En vertu de l’accord signé avec les Etats-Unis, le Maroc a subordonné l’exercice desservices d’enseignement primaire et secondaire à l’obtention d’une autorisation quitient compte des besoins du secteur. Il s’est, également, réservé le droit d’adoptertoute mesure réglementaire concernant le statut des personnes physiques qui fournissentdes services d’éducation sur son territoire et cela pour tous les niveaux de scolarité :élémentaire, jardins d’enfants, préscolaire, primaire ou secondaire.

S’agissant des services de l’enseignement supérieur, le Maroc a précisé sur sa listel’essentiel des mesures non-conformes portant, notamment, sur le fait que seules lespersonnes disposant de la citoyenneté et de la résidence au Maroc peuvent occuperdes postes de directeurs d’établissements supérieurs privés.

L’offre américaine met en avant la législation régionale en vigueur dans les Etatsfédérés américains. Ce qui ne précise pas les restrictions de chaque marché.Cette approche complique la tâche des fournisseurs nationaux de ces services surle marché américain compte tenu de la méconnaissance, par les opérateursmarocains, des législations régionales.

En matière d’enseignement pour adultes, l’accès au marché des Etats-Unis demeurelibre de toute contrainte sauf pour l’Etat de Kentucky où l’octroi du permis pour lesécoles est limité aux besoins du marché de cet Etat en matière de disponibilitéd’établissements offrant ce type d’enseignement.

Quant au principe du traitement national, l’offre américaine réserve le même traitementaux fournisseurs nationaux que celui accordé aux fournisseurs américains pour lesservices d’enseignement pour adultes et les autres services d’enseignement.

4.5.6.2. Services de santé : Restrictions pour un secteur sensible

Compte tenu de la sensibilité de ce secteur et à l’instar de la plupart des pays, leMaroc n’a consolidé aucun engagement dans le cadre de l’OMC. Pour ce qui est del’accord signé avec les Etats-Unis, le Maroc a maintenu des mesures non-conformesà l’accès au marché, à la présence locale et au principe du traitement national.

De ce fait, les personnes désirant ouvrir des cliniques et établissements de santé auMaroc doivent être de nationalité marocaine, avoir une autorisation d’exercer laprofession de médecine et satisfaire un ensemble de critères : nationalité, résidence, etc.

De même, les médecins, les pharmaciens ou vétérinaires de nationalité étrangère,ne peuvent ouvrir et gérer des laboratoires que s’ils sont conjoints de marocains ouressortissants d’un Etat ayant conclu avec le Maroc un accord de réciprocité.

L’offre américaine en matière des services de soins de santé est relativement pluslibérale. Elle ne comporte aucune dérogation au principe du traitement national.Cependant, les Etats-Unis ont formulé des réserves quant au principe de l’accès aumarché puisque la création d’hôpitaux ou autres établissements de santé restesubordonnée à des limites quantitatives liées, principalement, aux besoins du marchélocal ainsi qu’au respect des réglementations nationales (dans certains Etats tels queNew York et Michigan où la propriété collective et les SARL sont interdites, seule laconstitution en société est permise).

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L’engagement pris par le Maroc concernant les services de santé humaine consisteen le maintien d’une restriction liée aux modalités de nomination des dirigeants etmembres du Conseil d’Administration d’une entreprise de fabrication ou distributionen gros des produits de santé humaine au niveau des services de santé humaine.

Côté américain, les Etats-Unis mettent en avant la législation régionale en vigueurdans les Etats fédérés face à l’accès des opérateurs marocains au marché américain.

Enfin, les deux parties ont convenu de poursuivre la protection des services sociauxcompte tenu de leur sensibilité. Sur ce registre, les deux parties se réservent le droitd’adopter ou de maintenir toute mesure concernant la prestation des servicessociaux établis à des fins d’intérêt public : sécurité ou assurance sociale, bien-être,santé et soins aux enfants.

4.5.6.3. Services récréatifs, culturels et sportifs : Ouverture mitigée

Dans le cadre de l’OMC, le Maroc n’a consolidé aucun engagement au niveau desservices de spectacles, les services d’agence de presse et autres.

En vertu de l’accord signé avec les Etats-Unis, l’offre marocaine assure un accès libre pourtous ces services, à l’exception des services d’agence de presse, autre que la MAP, quidoivent obtenir une autorisation gouvernementale pour s’établir et exercer au Maroc.

S’agissant de l’offre américaine, elle assure un accès libre même pour les servicesd’agence de presse. Cependant, elle maintient une restriction au niveau de l’accès aumarché pour les autres services récréatifs à l’exclusion des services sportifs, enlimitant le nombre de concessions accordées aux fournisseurs en fonction desbesoins du marché local.

4.5.7. Autres services négociés

Les autres services qui ont fait l’objet de négociations dans le cadre de l’accord delibre-échange signé entre le Maroc et les Etats-Unis concernent les services liés à laconstruction, la distribution et l’environnement.

Les engagements pris par le Maroc pour ces différents services varient entre engagementsd’ouverture au titre de l’OMC et mesures non-conformes retenues dans le cadre del’accord signé avec les Etats-Unis.

En ce qui concerne les services de construction et d’ingénierie connexe, le Maroc aconsolidé ses engagements pour une libéralisation de l’accès à son marché pour lesfournisseurs étrangers. Cependant, il a maintenu le contrôle sur les services de distributiondans l’objectif de préservation des activités de distribution de base. Il s’agit, entreautres, des services de distribution pour les marchés de gros, distribution en grosd’alcool éthylique et des produits du tabac manufacturé.

Pour les services concernant l’environnement, le Maroc a encouragé la conclusiondes contrats de concessions avec les conseils communaux existant au niveau desvilles concernées par ce système à la condition de satisfaire le principe de présencecommerciale sur le territoire marocain.

4.5.7.1. Services de construction et d’ingénierie connexe : Accès quasilibre au marché

Dans le cadre de l’accord de l’OMC, le Maroc s’est engagé à assumer un accès libre auxfournisseurs des services de construction et d’ingénierie connexe qui veulent opérer sur sonmarché à la seule condition de fournir leurs services via la présence commerciale.

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A niveau de l’accord signé avec les Etats-Unis, la restriction de joint-venture exigée parle Maroc dans le cadre multilatéral a été supprimée. Ce qui sera de nature à inciter lesfournisseurs américains de services de construction à fournir leurs services au Maroc.

De son côté, l’offre américaine ne maintient aucune restriction sur les services deconstruction et les services d’ingénierie connexe. Les engagements relatifs à l’accèsau marché et au traitement national sont conformes aux principes de liberté d’accèsau marché et au traitement national.

4.5.7.2. Services de distribution et de gestion : Préservation du marchélocal

Les services de distribution couvrent les quatre sous-secteurs suivants : les marchés degros, les détaillants, le courtage et le commerce de franchise.

Si le Maroc n’a accordé aucune concession dans le cadre de l’OMC, au niveau del’accord signé avec les Etats-Unis, les services de distribution relevant du commercede gros sont parmi les rares activités qui sont restées sous protection alors que l’essentieldes activités de distribution ont bénéficié, relativement, d’une ouverture mesurée.

Ainsi, le commerce de gros de l’alcool éthylique et des produits de tabac manufacturédemeure soumis au contrôle de l’Etat. De même, la distribution pour les marchés degros de fruits, légumes et de poissons d’une part et de l’eau potable d’autre part estrestée hors champ de l’accord pour maintenir les monopoles de l’Etat.

L’offre américaine en matière des services de distribution est plus libérale dans lamesure où elle assure un accès libre au marché américain et garantit le mêmetraitement pour tous les fournisseurs de ces services.

4.5.7.3. Services concernant l’environnement : Une approche de négociation élargie

Dans le cadre de l’accord signé avec les Etats-Unis, le Maroc a maintenu la restrictionde la présence locale pour les fournisseurs de services d’environnement. Commeconvenu dans le cadre de l’OMC, les conseils communaux peuvent déléguer lagestion de ces services à des entreprises américaines moyennant des contrats àdurée déterminée, conformément à la charte communale.

Toutefois, les principaux services liés à l’environnement restent un monopole de l’Etatexercé par les communes. Et c’est le Conseil communal qui a l’autorité de déciderde la gestion des services publics municipaux relatifs à la voirie, au ramassage desordures et d’assainissement et services analogues.

Pour les déchets dangereux, le Maroc se réserve le droit de maintenir ou d’adoptertoute mesure relative à la gestion de ces déchets.

L’offre américaine en matière d’environnement montre un engagement explicitede laisser aller au marché des Etats-Unis pour tous les fournisseurs des services del’environnement.

4.5.7.4. Autres services ayant fait l’objet de négociation

Les autres services qui ne figurent pas sur la nomenclature de la CPC ont été rajoutésà la liste des secteurs qui ont fait l’objet de négociations dans le cadre de l’accordsigné avec les Etats-Unis. Il s’agit en fait d’une annexe qui regroupe les réservesformulées par la partie américaine concernant des services sensibles.

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Sur ce registre, les Etats-Unis ont formulé, entre autres, une réserve sur les services liés àl’énergie atomique. En vertu de cette réserve, les licences pour l’usage, la productionet le transfert des installations destinées à la production ou à l’utilisation de matièresnucléaires sont réservées exclusivement aux ressortissants américains.

La partie américaine a formulé également des réserves concernant l’octroi desassurances et des garanties de prêts offerts par les Oversea Privates InvesmentCorporation, aux seuls ressortissants américains et aux entreprises qui sont contrôléespar des américains. Une autre réserve porte sur l’interdiction faite aux entreprisesétrangères (sauf canadiennes) de se servir des formulaires pour PME prévus par laSecurities Act de 1933 pour enregistrer des offres publiques de titres.

Il convient de noter enfin que les services qui ont fait l’objet de mesures non-conformesaméricaines sont regroupées dans l’annexe I qui touche plusieurs services dont lestransports, les mines et autres. Cette annexe des Etats-Unis est parallèle à l’annexe duMaroc qui concerne les mesures non-conformes afférentes au tourisme, santé,monopoles, etc.

4.6. Les Questions juridiques et institutionnelles : Un chantier urgent

L’accord signé avec les Etats-Unis comporte des dispositions relatives aux aspectsjuridiques et institutionnels qui n’ont jamais été intégrés auparavant dans les accordsde même types signés par le Maroc. Ces aspects ont porté principalement sur :

- les règles liées à l’accès aux marchés ;- les exceptions aux règles de libre-échange ;- les mesures de sauvegarde ;- les règles de transparence dans la mise en œuvre des mesures de politique

commerciale ;- la lutte contre la corruption dans le commerce et l’investissement ;- l’administration de l’accord.

4.6.1. Les règles liées à l’accès aux marchés

Les engagements pris par les deux parties se sont largement inspirés de ceux prévuspar l’article VIII du GATT 1994 auxquels les parties sont tenues de se conformer.

Ils concernent, outre le démantèlement douanier, l’élimination des mesures à caractèrefiscal et les restrictions quantitatives à l’importation et à l’exportation. Certainesdérogations ont été prévues au titre des exceptions ou dans le cadre du principe dutraitement national.

Dans ce cadre, le Maroc s’est engagé à lever certaines taxes et redevances àl’exportation, soit dès l’entrée de l’accord (exemple de la taxe sur l’exportation dumaïs), soit après une période transitoire (redevance sur les phosphates).

En revanche, les taxes assimilées à des taxes pour services rendus ont été gardéeshors champ d’application de l’accord. C’est le cas de la taxe parafiscale etd’inspection sur les importations au Maroc et les taxes sur les services portuaires auxEtats-Unis d’Amérique.

4.6.2. Le traitement national

Largement inspirée des dispositions de l’article III du GATT 1994, cette disposition deportée horizontale exprime le principe relatif à la non discrimination entre produitlocal et celui importé. Elle s’applique aux taxes et impositions intérieures ainsi qu’auxlois, règlements et prescriptions affectant la vente ou la mise en vente, l’achat, letransport, la distribution ou l’utilisation des produits sur les marchés intérieurs dechaque pays.

Il convient de noter que cette règle qui est de portée générale pour les biens,comporte des exceptions pour certains services dont notamment les investissements.

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Si théoriquement cet engagement ne devrait pas poser de difficultés pour le Marocpuisqu’il est souscrit dans le cadre de l’OMC, dans la pratique, certains produitsagricoles ainsi que les véhicules automobiles connaissent une discrimination enmatière de TVA entre l’importation et la production locale. Le Maroc est donc tenude supprimer ces discriminations pour se conformer aux engagements pris vis-à-visdes Etats-Unis d’Amérique et dans le cadre de l’OMC.

4.6.3. Les exceptions au libre-échange

En vue de préserver les acquis au titre des accords de l’OMC et à l’instar des dispositionsdes autres accords conclus par le Maroc, des exceptions au libre-échange ontété prévues par l’accord signé avec les Etats-Unis d’Amérique Ces exceptionsconcernent :

- la possibilité de recourir à des restrictions à l’importation et à l’exportationconformément aux dispositions du GATT de 1994 relatives, entre autres, à la protection de la santé, de la vie des personnes, des animaux et desvégétaux,la sauvegarde du patrimoine archéologique et culturel, etc. ;

- la protection des données privées financières et comptables ;- la préservation de l’équilibre de la balance des paiements à travers des

restrictions à l’importation des marchandises en cas de difficultés de balance de paiements ;

- la prédominance de la convention fiscale bilatérale de non double impositionde 1977 en cas d’incompatibilité avec les dispositions de l’accord.

Ces dérogations ont été prévues pour permettre aux deux parties de réguler le fluxdes échanges des biens et services et de mettre en place ou maintenir des dispositionsdont l’application est nécessaire pour des raisons autres que commerciales.

4.6.4 Les mesures de sauvegarde

En vue de limiter les risques de distorsions qui pourraient naître du démantèlementdouanier progressif, l’accord a prévu un mécanisme de sauvegarde commun quipeut être applicable à tous les produits et un autre particulier applicable aux produits textiles et certains produits agricoles qui présentent des sensibilités particulières au niveau de leurs échanges.

4.6.4.1. Le mécanisme commun de sauvegarde

Le mécanisme commun de sauvegarde comporte deux volets : le premier bilatéralet s’applique aux échanges entre les deux pays et le second est global et peut êtremis en œuvre par l’une des deux parties en application des accords de l’OMC.

Par le mécanisme de sauvegarde bilatéral, les deux pays se réservent le droitd’intervenir en suspendant le démantèlement tarifaire ou en augmentant les droitsde douane dans la limite des concessions accordées dans le cadre de l’OMC. Laprocédure de mise en œuvre des mesures de sauvegarde est similaire à celleprévue dans le cadre de l’OMC.

Il convient de noter que les deux parties bénéficient de la possibilité de mettre en œuvredes mesures provisoires dans l’attente de l’aboutissement de la procédure d’enquêteau dommage ou à la menace de dommage pour la production locale. Par ailleurs, il aété convenu de proroger la mesure de sauvegarde, initialement prévue pour une duréede trois ans, d’une durée de deux années supplémentaires. Cette prorogation ne peutprendre effet pour l’une des parties qu’à la suite du consentement de l’autre. Demême, le mécanisme de sauvegarde peut être invoqué même après l’élimination desdroits de douane et ce, dans un délai ne dépassant pas cinq ans.

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Pour éviter tout usage démesuré de la sauvegarde bilatérale, un mécanisme decompensation a été prévu. Il concerne l’accélération du démantèlement tarifaired’un autre secteur ou l’application d’une mesure tarifaire équivalente à la mesurede sauvegarde.

Par ailleurs, il convient de souligner que l’obligation de transparence qui entoure lerecours à ce mécanisme de sauvegarde (avis, enquêtes et auditions publics, etc.)rend difficile leur usage en absence de preuves matérielles sur l’accroissement massifdes importations et le dommage qui en résulte sur la production nationale.

En matière de sauvegarde globale, les deux pays se réservent le droit d’appliquer lesdispositions de l’OMC. Cette disposition est en faveur du Maroc du fait que pour sonapplication par les Etats-Unis d’Amérique, les exportations marocaines peuvent être excluesen raison du traitement spécial et différencié accordé aux pays en développement.

En cas de son application par le Maroc, les exportations américaines en questionseront automatiquement soumises à cette mesure.

4.6.4.2 Le mécanisme de sauvegarde spéciale

Le mécanisme de sauvegarde spéciale relatif aux produits textiles prévoit la possibilitéde suspendre le démantèlement ou d’augmenter les droits de douane à un niveau nedépassant pas les droits NPF. De même, les deux pays ont convenu de recourir à cesmécanismes selon une procédure simplifiée pour une période de dix ans après l’éliminationdes droits de douane qui s’étalera sur six ans. Cette période d’application de la mesurede sauvegarde peut être prorogée d’une période supplémentaire de deux ans.

Il convient de noter, qu’en l’absence d’un accord sur la compensation, la partie ayantsubi la mesure de sauvegarde spéciale relative au textile peut prendre une mesuretarifaire équivalente qui peut être applicable à des produits relevant d’autres secteurs.

Pour ce qui est de l’agriculture, l’accord s’est inspiré des dispositions de l’accord de l’OMCen la matière, à savoir un système basé sur les prix et un autre basé sur la quantité.

Il convient de rappeler que les Etats-Unis ont opté, dans le cadre de certains produitsagricoles importés, pour un mécanisme de sauvegarde basé sur les prix. De ce fait,l’accroissement des exportations marocaines vers ce pays, qui ne s’accompagneraientpas de baisse de prix, déclencheront le mécanisme de sauvegarde bilatéral communet non pas celui spécial à l’agriculture.

Pour sa part, le Maroc a opté pour un mécanisme basé sur les quantités qui prévoitla mise en place d’un droit additionnel en cas de dépassement des contingents. Dece fait, le Maroc n’aura pas la possibilité d’appliquer la mesure spéciale relative àl’agriculture pour certains produits même en cas de baisse des prix tant que lesvolumes importés restent en deçà des contingents.

4.6.5 Les règles de transparence et de lutte contre la corruption

Dans le cadre de l’accord, il est prévu la mise en place d’un système d’échangeet de notification mutuel, visant à permettre aux administrations et aux opérateurséconomiques d’être informés sur les mesures et procédures adoptées ou envisagéesqui sont de nature à affecter les échanges entre les deux pays.

Les dispositions, dans ce cadre, font obligation aux deux parties de publier les projets delois, de règlements et décisions administratives et de donner la possibilité au publicd’émettre des commentaires sur ces projets et ce, selon les procédures constitutionnellesdes deux pays.Il peut être fait usage des nouvelles technologies de l’information et de lacommunication, des journaux ou de tout autre support médiatique.

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Etant donné que ces engagements sont en application aux Etats-Unis d’Amérique, leMaroc dispose d’une année de transition, après l’entrée en vigueur de l’accord, pourse conformer à ces dispositions.

En matière de lutte contre la corruption, l’accord renforce les procédures de contrôleet de sanction en droit public, privé et pénal. Les engagements pris concordentavec les orientations de l’action du Gouvernement en matière de lutte contre lacorruption et la moralisation de la vie publique.

4.6.6 Le mécanisme de règlement des différends

Pour le règlement des litiges éventuels, les deux parties ont convenu un mécanismebilatéral de règlement des différends progressif basé sur les consultations et lescompensations. Ce mécanisme peut être invoqué dans le cas où l’une d’entre ellesconsidérerait que :

- une mesure prise par l’autre Partie est incompatible avec ses obligations autitre de l’accord ;

- l’autre Partie a failli à ses obligations en vertu de l’accord ; - ou qu'un avantage est annulé ou compromis sous l’effet d’une mesure qui

n’est pas incompatible avec l’accord.

Sur le plan pratique, les dispositions de l’accord privilégient le recours, en premier lieu,aux consultations pour un règlement à ‘’l’amiable’’. Si ces dernières n’aboutissentpas, il peut être procédé à la désignation d’un groupe spécial qui statuera sur la basedes arguments développés par chaque partie et peut recourir, le cas échéant, à desconseils d’experts indépendants.

Pour éviter tout refus de conformité aux conclusions du groupe constitué, la partierequérante peut prendre des mesures de rétorsion ou demander des compensationspécuniaires. Il convient de noter qu’à l’exception des services financiers, les mesuresde rétorsion ne sont pas nécessairement limitées au secteur concerné par le différend.

Par ailleurs, en cas de défaillance dans l’application des législations du travail et del’environnement, si la partie défaillante ne remédie pas à la non application de ceslégislations, elle sera contrainte de verser une indemnité monétaire maximale de 15millions de dollars US. Ce montant alimentera un fonds géré par la commission mixtequi servira à financer les actions visant l’amélioration des conditions d’application dela législation du travail et de l’environnement sur le territoire de la partie défaillante.

Dans la mesure où ce mécanisme ne peut être invoqué que dans le cas d’un différendentre les deux parties et non pas des différends qui naîtraient entre une entreprised’un pays et le gouvernement de l’autre, cette mesure serait perçue plus comme uninstrument qui pousserait le Maroc à mettre à niveau ses législations relatives autravail et à l’environnement.

Ce constat est d’autant vrai que les Etats-Unis pourraient invoquer ce mécanisme decompensation contre le Maroc même lorsque les manquements ne sont pas directementle fait du Gouvernement en raison du fait qu’ils seraient interprétés comme un laxismede la part des autorités responsables dans l’application des lois en matière de travailet de l’environnement.

4.6.7. Administration de l’accord et dispositions finales

En vue de donner plus de visibilité aux Gouvernements et aux administrations chargésde la gestion de l’accord au niveau des deux pays, l’accord a prévu une structurede comités et de sous comités pour le suivi de sa mise en œuvre ainsi que des dispositionsfinales permettant de renégocier certaines dispositions.

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Ainsi, en matière d’administration, le comité mixte chargé du suivi de la mise enœuvre de l’accord est chargé des missions suivantes :

- examiner le fonctionnement général de l’accord ;- examiner et étudier les questions spécifiques ayant trait au fonctionnement

et à la mise en œuvre de l’accord au regard de ses objectifs ;- superviser les travaux des sous-comités et des groupes de travail qui peut

instituer et déterminer leurs mandats et responsabilités ;- faciliter la prévention et le règlement des différends survenant en rapport

avec l’accord, notamment par des consultations ; - étudier et adopter tout amendement à l’accord ou autres modifications aux

engagements des parties ;- établir des interprétations de l’accord ; - étudier les façons de renforcer les relations commerciales entre les parties et

favoriser la réalisation des objectifs de l’accord, notamment, par une coopérationet une assistance renforcées ;

- prendre toutes autres dispositions dont les parties pourront convenir.

Par ailleurs, des sous comités thématiques ou sectoriels ont été prévus. Ils sont relatifsaux commerce des produits agricoles, aux affaires environnementales, aux servicesfinanciers, aux affaires de travail, aux questions sanitaires et phytosanitaires, aucommerce des produits et au commerce transfrontalier des services.

Sur le plan de la gestion quotidienne, des points focaux seront mis en place par lesdeux parties pour faciliter les contacts et la communication entre les administrationsdes deux pays. Cette mesure est d’autant plus importante pour le Maroc vu lacomplexité du système américain (niveau fédéral et des Etats) et la taille du pays ainsique le nombre de mesures affectant le commerce qui pourrait être prises périodiquement.

Au niveau des dispositions finales, deux principales dispositions ont été prévuespar l’accord. La première concerne la possibilité d’élargir la zone de libre-échange à d’autres pays sous réserve de l’accord du Maroc et des Etats-Unis.Quant à la seconde, elle permet aux parties contractantes d’ouvrir des consultationspour convenir des mesures à mette en œuvre en vue de favoriser la création denouvelles activités économiques.

Cette disposition, non contraignante, est bénéfique pour le Maroc puisqu’elle lui permettra,notamment au delà de la période transitoire d’établissement de la zone de libre-échange, de protéger une activité naissante dans un environnement ouvert.

4.7. Les droits de propriété intellectuelle : Vers un renforcement dusystème de protection

L’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le Maroc consacre un chapitreentier à la propriété intellectuelle. En plus des dispositions générales relatives au traitementnational, à la transparence, à l’engagement de ratifier des accords internationauxen la matière, ce chapitre traite essentiellement des domaines suivants :

- marques de fabrique et de commerce ;- indications géographiques ;- brevets ;- mesures ayant trait à la santé publique ;- droits d’auteur et droits connexes ;- les mesures aux frontières.

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Les 12 articles du chapitre 15 réservé à ces différents domaines des droits de propriétéintellectuelle précisent les engagements mutuels en la matière d’une manière quasisymétrique. Leur mise en œuvre conduirait certainement à un renforcement importantdu respect des droits de propriété intellectuelle au Maroc.

4.7.1. Protection des marques : Une modernisation certaine

L’article 2 du chapitre 15 de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis prévoit plusieurs dispositions relatives aux marques. Ces dispositions portentnotamment sur :

- les conditions d’enregistrement des marques ;- le droit d’exclusivité d’empêcher des tierces parties agissant sans le consentement

du titulaire de la marque de faire usage de signes identiques ou similaires àla marque de fabrique ou de commerce déposée ;

- les spécificités des systèmes d’enregistrement notamment en matièrede communication des motifs de refus d’enregistrement d’une marque, dela possibilité de répondre aux communications des autorités chargées desmarques pour contester un refus initial et se pourvoir en appel devant lestribunaux contre tout refus définitif d’enregistrement, de la possibilité des’opposer à une demande d’enregistrement ou d’en demanderl’annulationunefois l’enregistrement effectué et la motivation écritedes décisions relativesaux procédures d’opposition ou d’annulation ;

- l’engagement des deux parties de mettre en place un moyen électroniquepour demander le traitement, l’enregistrement et le maintien des marques defabrique et de commerce et une base de données électronique accessibleau public, comprenant une base de données en ligne des demandes etenregistrements de marques de fabrique et de commerce.

Il convient de noter qu’en matière de formalités de dépôt, la procédure en cours auMaroc repose uniquement sur un système classique, nécessitant d’opérer les dépôtsde marques auprès de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale(OMPIC) et de ses antennes.

Le système en vigueur au Maroc est un système d’enregistrement qui repose sur unexamen de forme sans examen de fond. Au terme de ce système, les titulaires de marques enregistrées ne peuvent intervenir dans la procédure de dépôt pour empêcherl’enregistrement de marques susceptibles de porter atteinte à leurs droits protégés,d’où les limites du système national en vigueur qui ne satisfait pas les attentes desopérateurs économiques.

En prévoyant la mise en place d’un système d’opposition en matière de marque, l’accordde libre-échange offre aux titulaires de marques enregistrées antérieurement au Maroc lapossibilité de s’opposer aux demandes de dépôt de marques susceptibles de porteratteinte à leurs droits.

Le système prévu par l’accord permet ainsi d’évoluer vers un système moderne deprotection des droits afférents aux marques et de réduire le nombre de litiges soumisaux instances judiciaires nationales. Les litiges relatifs aux marques représentent prèsde 95% de l’ensemble des litiges concernant le domaine de la propriété industrielle.

De même, l’accord offre la possibilité de dépôt électronique des marques, et faciliteainsi la procédure de dépôt en la rendant simple et rapide. Aussi, l’accord étend laprotection aux marques olfactives et aux marques sonores conformément auxtendances internationales.

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4.7.2. Indications géographiques : Nécessité de la mise en place d’unregistre national

Au sens de l’article 3 du chapitre 15 de l’accord de libre-échange, on entend parindications géographiques « des indications qui identifient un produit comme provenantdu territoire d’un pays ou d’une région ou localité de ce territoire, lorsqu’une qualitédonnée, la réputation ou d’autres caractéristiques du produit sont essentiellementattribuables à son origine géographique ».

Cette définition trouve son origine dans l’Accord sur les ADPIC de l’OMC qui définitles indications d’origine comme étant des indications qui servent à identifier unproduit comme étant originaire du territoire, d’une région ou localité de ce territoire,dans le cas où une qualité, réputation ou autre caractéristique déterminée duproduit peut être attribuée essentiellement à cette origine géographique.

En matière de procédures concernant les indications géographiques, l’accord delibre-échange conclu avec les Etats-Unis prévoit une non exigence d’intercession etun traitement des requêtes d’enregistrement avec un minimum de formalités.L’accord prévoit également des procédures liées à la transparence, à l’informationdu public et aux possibilités d’opposition et d’annulation des enregistrements.

En ce qui concerne la relation des indications d’origine avec les marques de fabriqueou de commerce, l’accord oblige les deux parties à prévoir le refus de protection oude reconnaissance d’une indication géographique pour les raisons suivantes :

- l’indication géographique risque probablement d’être confondue avecune marque de fabrique ou de commerce qui fait l’objet d’une demandeou d’un enregistrement de bonne foi en instance en raison de sa similitudeavec cette marque ;

- l’indication géographique risque d’être confondue avec une marque préexistante de fabrique ou de commerce pour laquelle les droits ont étéacquis sur le territoire de la Partie par une utilisation de bonne foi, en raisonde sa similitude avec cette marque.

Il convient de noter que la protection juridique des indications géographiques, quienglobent également les appellations d’origine, revêt une importance particulièreliée à leur rôle en matière de développement économique.

Actuellement, la réglementation marocaine se caractérise par la mise en placedepuis 1977 de textes réglementant la protection des appellations d’origine des vins.Ces textes délimitent les aires de production des vins et traitent des conditions etformalités à accomplir pour obtenir le label d’appellation d’origine. En outre, la loin°17/97 relative à la protection de la propriété industrielle traite de la définition desappellations d’origine et pose le principe de leur protection.

Par ailleurs, les indications géographiques concernent plusieurs secteurs exportateursimportants pour l’économie marocaine qui sont réputés par leur qualité et leurscaractéristiques naturelles liées au lieu géographique de leur production, tels que lesproduits agroalimentaires, les produits de la pêche et les produits de l’artisanat.

Dans ce contexte, la mise en place d’un registre national des indications géographiquesoù seront inscrites toutes les indications géographiques protégées au niveau nationaldevient une urgence capitale, notamment, en vue de faire connaître les indicationsgéographiques marocaines et d’éviter d’éventuels conflits avec les marques.

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4.7.3. Brevets d’invention : Consolidation des exceptions et prolongationde la durée du délai de grâce

L’article 9 du chapitre 15 de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unisaccorde, dans son premier alinéa, la possibilité d’exclure de la brevetabilité les inventionsqui risquent de porter atteinte à l’ordre public ou à la moralité, à la santé et la vie despersonnes, les animaux, ou de causer de graves atteintes aux végétaux ou àl’environnement.

Egalement, l’accord offre la possibilité de prévoir des exceptions limitées aux droitsexclusifs conférés par un brevet, à condition que celles-ci ne portent pas atteinte demanière injustifiée à l'exploitation normale du brevet ni ne causent un préjudice injustifiéaux intérêts légitimes du titulaire du brevet.

Il convient de rappeler, à cet égard, que le Maroc, en tant que membre del’Organisation Mondiale du Commerce, bénéficie des exceptions afférentes au droitexclusif du brevet d’invention, prévues par l’Accord sur les Aspects des Droits dePropriété Intellectuelle qui touchent au Commerce de l’OMC.

Ces exceptions portent essentiellement sur les licences obligatoires et sur la possibilitéd’effectuer des essais cliniques et thérapeutiques par d’autres laboratoires autres quele titulaire du brevet d’une molécule d’un produit pharmaceutique. Ces essais sontnécessaires à l’obtention d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).

Ces exceptions sont importantes dans la mesure où elles permettent d’effectuer toutesles formalités relatives aux essais et de raccourcir les délais nécessaires pour lacommercialisation de la molécule objet du produit pharmaceutique breveté, unefois le terme du brevet échu. Ces exceptions sont connues sous le nom « Bolar ».

L’accord prévoit, également, l’ajustement de la durée de protection du brevet pourcompenser tout retard déraisonnable dans la procédure de délivrance du brevet.

De même, il est prévu que les parties ne tiendront pas compte des informations figurantdans des divulgations publiques qui ont servi à déterminer si une invention est nouvelleou constitue une activité inventive et ce, si cette divulgation :

- a été effectuée ou autorisée, ou obtenue du demandeur de brevet, et- s’est produite dans les 12 mois précédant la date de dépôt de la demande.

Il est à mentionner que dans le cadre de l’encouragement de la recherche, la loimarocaine 17/97 relative à la protection de la propriété industrielle, prévoit la possibilitéde divulguer l’invention pendant un délai de grâce de six mois avant la date dedépôt de la demande du brevet.

L’accord de libre-échange prévoit la prolongation du délai de grâce à une durée de12 mois au lieu de six mois, conformément aux tendances internationales récentes,ce qui va permettre aux inventeurs nationaux, notamment, les chercheurs et lesentreprises innovatrices, de divulguer leurs inventions pendant cette durée sans courirle risque de voir leurs brevets annulés pour défaut de nouveauté.

4.7.4. Santé publique : Consolidation des exceptions d’urgence

L’accord de l’OMC prévoit dans le cadre de la santé publique des dispositions visantla protection des données non divulguées résultant d’essais cliniques, dont lacommunication est exigée pour l’obtention de l’Autorisation de Mise sur le Marché(AMM) d’un nouveau produit pharmaceutique qui comporte une nouvelle entitéchimique. Les Etats-Unis et le Maroc, membres de I’OMC, sont tenus de respecterces dispositions.

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L’accord de libre-échange prévoit ces dispositions en définissant un délai de protection d’unedurée de cinq ans pour les données non divulguées, conformément aux tendancesinternationales, contenues dans une demande d’AMM d’un nouveau produitpharmaceutique comportant une nouvelle entité chimique.

Dans la même optique, l’accord prévoit la protection des nouvelles indications cliniquesobtenues à l’issue des recherches portant sur des médicaments commercialisés, pendantune durée de trois ans. Cette mesure encourage la recherche appliquée dans ledomaine pharmaceutique.

Cette disposition présente des avantages pour le secteur de l’industrie pharmaceutiqueau Maroc qui a capitalisé une expérience de plus de 50 ans. Le secteur de l’industriepharmaceutique au Maroc couvre 80% des besoins du marché marocain en matièrede médicaments. Ce secteur dispose d’un encadrement de haut niveau doté d’unegrande expérience qui le qualifie à développer la recherche appliquée dans ledomaine des produits pharmaceutiques.

Dans le cadre de la transparence de la procédure de délivrance de I’AMM, l’accord pré-voit la possibilité d’une compensation de la durée du brevet en cas de retard nonraisonnable occasionné par la procédure de délivrance de I’AMM d’un produitpharmaceutique.

La Déclaration de Doha sur la santé publique prévoit des exceptions au droit exclusifdont jouit le titulaire d’un brevet portant sur un produit pharmaceutique. En vertu deces exceptions, des licences obligatoires peuvent être accordées pour l’exploitationd’un produit pharmaceutique breveté en cas de situation d’urgence nationale oud’autres circonstances d’extrême urgence, notamment, les situations liées auVIH/SIDA, à la tuberculose, au paludisme et à d’autres épidémies.

L’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le Maroc prévoit ces exceptions, etun échange de lettres a été effectué entre les deux parties sur cette question.

4.7.5. Droits d’auteur et droits voisins : Vers un renforcement de la protection

Compte tenu des enjeux économiques qu’il présente, notamment pour les Etats-Unis,le domaine des droits d’auteur et droits voisins a été traité en détail dans le cadre del’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis.

Ainsi, l’accord prévoit, dès le premier a1inéa de l’article 6, que « les auteurs, artistesinterprètes ou exécutants et producteurs de phonogrammes ont le droit d’autoriserou d’interdire toute reproduction de leurs œuvres, interprétations ou exécutions ouphonogrammes , de quelque manière et sous quelque forme que ce soit, permanenteou temporaire.

En outre, aux fins d’harmonisation des durées de protection des droits d’auteur etdroits voisins, à la lumière des tendances actuelles au niveau international, la mise enoeuvre des dispositions de l’accord assurera aux créateurs des deux parties desdurées de protection d’une oeuvre (y compris d’une oeuvre photographique), d’uneinterprétation ou exécution ou d’un phonogramme s’élevant à 70 ans après le décèsde l’auteur.

En matière de protection des signaux satellites encodés porteurs de programmes, lesdeux parties se sont engagées à édicter en infraction pénale :

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- le fait de fabriquer, d’assembler, de modifier, d’importer, d’exporter, de vendre, de louer ou autrement distribuer un dispositif ou système tangible ouantangible, en sachant ou en ayant des raisons de savoir que ce dispositif ousystème sert principalement à aider au décodage de signaux satellites encodés porteurs de programmes, sans l'autorisation de leur distributeur légal ;

- le fait de recevoir ou de redistribuer sciemment des signaux satellite porteursde programmes qui étaient originairement encodés, en sachant qu’ils ontété décodés sans l'autorisation de leur distributeur légal.

Il convient de noter, par ailleurs, que le domaine des droits d’auteur et droits voisinsconstitue le socle de l’émergence des industries florissante, notamment l’industriecinématographique, qui s’est caractérisée ces dernières décennies par une croissanceremarquable dans plusieurs pays, notamment, certains pays en développement où ellecontribue davantage dans le produit intérieur brut (PIB).

Cette situation a suscité sur le plan international un intérêt particulier sur l’importancede la protection des droits d’auteur et droits voisins, notamment, au niveau desinstances internationales en matière de propriété intellectuelle, en particulierl’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) dont des réflexionsapprofondies menées au sein de groupes d’études spécialisés ont abouti à la miseen place de deux traités importants, à savoir le Traité de I’OMPI sur lesInterprétations et Exécutions et les Phonogrammes (WPPT) et le Traité de I’OMPI surles droits d’auteur (WCT).

C’est dans cette optique que s’inscrit la protection des droits d’auteur et droits voisinsprévue par l’accord de libre-échange, dont la mise en oeuvre assure aux auteurs,compositeurs, interprètes et exécutants nationaux un climat juridique adéquat, leurpermettant d’exercer leurs activités créatrices en toute sécurité contre les actes portantatteinte à leurs droits, notamment, les actes de piraterie et de contrefaçon quireprésentent un fléau dont souffrent plusieurs pays au niveau international.

Cette protection qui permet l’adaptation de la législation nationale relative auxdroits d’auteur et droits voisins aux normes internationales en vigueur, incite les auteursmarocains à la création de nouvelles oeuvres et assure également la protection dupatrimoine culturel national. De même, cette protection favorise le développementdes différents secteurs industriels liés au domaine des droits d’auteur et droits voisins,d’où la croissance des investissements engendrant une valeur ajoutée importante.

4.7.6. Moyens de faire respecter les droits de propriété intellectuelle et mesures aux frontières

La contrefaçon et la piraterie constituent un phénomène qui se développe de plus enplus à l’échelle mondiale. Tirant parti de la libéralisation des échanges internationaux etde l’efficacité des méthodes modernes de distribution, sa progression est en constanteaccélération. Elle touche plusieurs secteurs de l’économie internationale et perturbe lastabilité des échanges commerciaux opérés entre les différents pays du monde.

Ce phénomène qui porte aussi bien sur les marques, les dessins et modèles industrielsque sur les droits d’auteur, représente près de 7% du commerce mondial. Pour leconsommateur, la contrefaçon et la piraterie s’accompagnent généralement d’unetromperie délibérée sur la qualité du produit qui peut être importé de l’étranger.

Conscient des ces enjeux, le Maroc et les Etats-Unis se sont engagés dans le cadrede l’accord de libre-échange à renforcer les moyens de faire respecter les droitsde propriété intellectuelle et les mesures aux frontières pour parer au commerceinternational de produits piratés ou contre façonnés. En effet, l’article 11 consacreplus de 28 alinéas aux moyens et mesures à mettre en oeuvre pour faire respecter lesdroits de propriété intellectuelle.

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Parmi ces moyens, il convient de noter l’engagement de chacune des Parties àdonner aux détenteurs des droits accès à des procédures judiciaires civiles destinéesà faire respecter les droits de propriété intellectuelle.

L’accord oblige les deux pays à prévoir dans leurs procédures judiciaires civilesd’habiliter les autorités judiciaires à ordonner au contrevenant de payer audétenteur des droits :

- des dommages-intérêts adéquats en réparation du préjudice subi par ledétenteur des droits du fait d’une atteinte au droit de propriété intellectuelle ;

- au moins dans le cas d’atteinte aux droits d’auteur ou aux droits connexeset de contrefaçon de marque de fabrique ou de commerce, les bénéficesréalisés par le contrevenant, qui sont attribuables à l’activité constituan l’atteinte ou la contrefaçon et qui ne sont pas pris en compte dans le calcul du montant des dommages et intérêts.

Il convient de noter, par ailleurs, que pour faire face à l’ampleur de la contrefaçonet de la piraterie, les accords de I’OMC, notamment l’accord sur les ADPIC, prévoientdes mesures aux frontières permettant aux détenteurs de droits protégés d’empêcherla mise en libre circulation de produits importés, soupçonnés être des produitscontrefaits ou piratés.

Ces mesures jouent un rôle important en matière de préservation des droits depropriété intellectuelle et évitent aux consommateurs d’être victimes d’actes decontrefaçon et de piratage lors d’achat de produits illégaux importés mis sur le marché.

L’accord de libre-échange s’inscrit dans le cadre de ces mesures et prévoit desdispositions relatives aux mesures aux frontières, assurant ainsi aux détenteurs de droitsprotégés et aux consommateurs une protection adéquate contre les actes decontrefaçon et de piratage.

En vertu de l’accord, les deux parties s’érigent, par ailleurs, à traiter l’importationou l’exportation délibérée de marchandises contrefaites ou piratées comme uneactivité illicite passible de sanctions pénales dans la même mesure que le trafic oula distribution de telles marchandises dans les circuits commerciaux intérieurs.

4.8. Aspects environnementaux : Nécessité d’une mise à niveau ducadre juridique marocain

Les engagements pris par le Maroc dans le cadre de l’accord de libre-échangeconclu avec les Etats-Unis, ont fait l’objet pour la première fois, d’un chapitre à partentière traitant, exclusivement, le volet environnement. Les 9 articles qui composentce chapitre souscrivent plusieurs aspects de l’environnement allant des niveaux deprotection, aux dispositions juridiques, aux aspects de la coopération et au respectdes lois en la matière.

Selon les termes de l’accord, l’objectif est de contribuer aux efforts des deux pays visantà assurer un soutien mutuel de leurs politiques environnementales et commerciales, depromouvoir de manière concertée l’utilisation optimale des ressources conformément àl’objectif de développement durable et d’œuvrer au renforcement des liens entre lespolitiques et les pratiques commerciales et environnementales y compris les activités decoopération dans ces domaines.

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4.8.1. Des engagements importants

Dans le cadre de l’accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis, le Maroc a prisdes engagements importants qui ont concerné principalement le renforcement deson cadre réglementaire et juridique. Le but est de mettre à niveau les lois environ-nementales nationales à même d’assurer leur bonne application et garantir lerespect des dispositions visant la protection de l’environnement.

Ainsi et en vertu de l’accord, le Maroc et les Etats-Unis se sont engagés de renforcer lacoopération dans les domaines de l’élaboration des textes de lois juridiques et introduireles règles de la transparence en matière de la protection de l’environnement. En vertude l’article 17.2, les deux parties reconnaissent qu’il est inapproprié d’encourager lecommerce et l’investissement en affaiblissant ou en réduisant les protections queconfère la législation nationale sur l’environnement.

Les dispositions de l’accord stipulent que cet effort devra être mené en concertationavec toutes les parties concernées par la question de l’environnement. Sur ce point,la partie américaine s’est engagée lors des négociations d’appuyer les efforts entreprispar le Maroc en apportant son assistance technique.

L’autre volet, qui a fait l’objet de discussions, a porté sur la question de règlement desdifférends en matière d’environnement. Il convient de préciser, à cet égard, que lesdeux parties ont convenu à ce que le règlement de différends ne soient envisagésque dans le cas du non-respect de la réglementation nationale de chaque Etat,autrement dit, aucune partie ne peut imposer ses lois nationales sur l’autre partiequelque soit le motif invoqué.

Cependant, les Etats-Unis se sont montrés intransigeants quant au volet des sanctionsqui devront être inscrites dans la législation nationale en cas du non-respect des loisenvironnementales propres. Sa proposition consiste a prévoir des pénalités financièresqui peuvent atteindre jusqu’à 15 millions de $ (150 millions de DH). Un chiffre exorbitantdont l’application paraît difficilement réalisable compte tenu de l’état actuel ducadre juridique existant au Maroc. Pour éviter tout désaccord, le Maroc et les Etats-Unis ont convenu de la nécessité de privilégier le recours au règlement à l’amiablepour résoudre leurs litiges.

Enfin et pour donner force de loi au cadre réglementaire, les deux parties ont prévud’introduire, dans leurs législations nationales respectives, des procédures judiciairescontraignantes visant à lutter contre toutes formes de transgression ou de violationdes lois environnementales.

4.8.2. Déclaration conjointe pour la protection de l’environnement : Un gain potentiel pour le Maroc

L’accord de libre-échange conclu entre le Maroc et les Etats-Unis consacre un voletimportant à la coopération. Selon les disposions dudit accord, les deux parties s’engagentà coopérer sur toutes les questions traitant l’environnement et ce conformément à ladéclaration conjointe qu’ils ont signé le 28 juin 2004.

Le fait d’inscrire cette déclaration dans l’article 17.3 de l’accord est considérécomme un signal fort de la volonté des deux parties d’aller de l’avant pour le renforcementet la préservation de l’environnement. Il s’agit là d’un acquis pour le Maroc dans lamesure où cette déclaration s’attarde largement sur les modalités d’appui prévuespar les Etats-Unis pour améliorer l’expertise marocaine en matière environnementaleet renforcer les capacités du secteur privé et public en vue d’être apte,entre autres,à mener à bien des évaluations d’impact sur les questions concernant ce domaine.

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Il convient de préciser que la déclaration conjointe énumère un ensemble de domainesd’intervention et de coopération entre le Maroc et les Etats-Unis ainsi que lesdifférentes actions qui devront être menées pour leur permettre d’assurer undéveloppement durable dans le cadre de la préservation de l’environnement.

Toujours dans le cadre de la déclaration conjointe, les deux pays s’engagent à élaborerun programme de coopération et d’actions qui vise à renforcer la concertation entreeux avec la constitution d’un groupe de travail spécialisé dans ce domaine.

De l’avis des négociateurs marocains, l’élaboration d’un plan d’action est tributaired’un soutien technique et financier qui doit être mobilisé auprès de certains organismesaméricains déjà actifs dans le domaine de la protection de l’environnement au Maroc.

Sur le plan juridique, il s’agit d’élaborer des lois et les règlements et s’assurer de leurapplication. L’accord de libre-échange peut constituer un stimulant pour accélérerl’adoption d’un certain nombre de projets de textes juridiques en la matière. A ceniveau, il convient de noter que la réglementation nationale demeure la principalepréoccupation des partenaires commerciaux du Maroc.

Elle présente des lacunes et soulève des interrogations quant à son champ d’applicationet les moyens à mettre en place pour garantir le respect de ses dispositions. Toutesces interrogations demeurent, jusqu’à présent, sans réponses à cause du retardenregistré en matière d’adoption des décrets d’application relatives à des loisenvironnementales déjà votées. Il s’agit, à titre d’exemple, des lois sur la protectionet la mise en valeur de l’environnement et sur la pollution de l’atmosphère.

Combler ces lacunes juridiques est devenu nécessaire et même urgent pour leMaroc, sinon il devra subir de plein fouet, les effets négatifs de l’accord de libre-échange comme, notamment, le détournement des industries polluantes sur sonterritoire. L’exemple d’un certain nombre de pays en voie de développement, quisont liés par des accords commerciaux avec des pays plus avancés, est éloquent. Ilest à mentionner, à cet égard, que la réglementation américaine, en la matière, estconsidérée comme très contraignante. Elle peut même constituer un obstacledevant l’accès des produits nationaux aux marchés américains.

De ce fait, il est nécessaire d’activer l’application des lois et des règlements portantsur l’environnement en concertation avec les acteurs concernés. Pour y parvenir,l’accord prévoit des mesures d’incitation et des actions volontaristes susceptiblesd’atteindre un niveau élevé de protection. Parmi ces mesures figurent l’établissementde partenariat étroit avec les milieux d’affaires, les ONG locales et les servicesannexes de l’administration centrale.

En matière de sensibilisation, un grand effort reste à faire. L’article 17.6 de l’accord delibre-échange a insisté sur la participation de la société civile (opérateurs économiques,chercheurs,…etc) aux différents forums et discussions portant sur la question del’environnement. De ce fait, l’accord élargit l’assiette des personnes impliquées dansles instances nationales. L’objectif est de faciliter l’application des mesures visant laprotection de l’environnement et la préservation des ressources naturelles.

Cette implication prendra d’autres formes telle que l’organisation des réunions ausein des comités et des commissions techniques qui se chargeront de proposer desactions et des recommandations en matière de protection de l’environnement.

L’accord de libre-échange a prévu, également, un chapitre traitant les questions desprocédures. Sur ce plan, chaque partie devra inscrire, dans sa réglementation interne,des procédures de poursuite judiciaire ou administrative à l’encontre des personnesayant commis des infractions éventuelles et transgresser les règles en vigueur.

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Les domaines de coopération entre le Maroc et les Etats-Unis s’étendent égalementà la protection des côtes et la préservation des pêcheries, à la conservation desressources naturelles et aux transferts des technologies non polluantes dans lesentreprises industrielles.

Concrètement, la coopération en matière d’environnement entre le Maroc et lesEtats-Unis devrait s’inscrire dans le temps afin d’atteindre les objectifs escomptés.Elle devra s’inscrire aussi dans une démarche préventive basée sur l’accompagnementet la mise à niveau des secteurs productifs de l’économie nationale. Un appuitechnique des Etats-Unis au Maroc dans le domaine est vivement recommandépour réussir ce pari.

Compte tenu de la grande différence en matière de réglementations et lois relativesà la protection de l’environnement existant entre le Maroc et les Etats-Unis, il y a lieud’annoncer un certain nombre de volets de coopération qui doivent être engagés leplus tôt possible.

Il s’agit tout abord de mettre en place une assistance technique au profit des opérateurs économiques nationaux afin de leur permettre d’introduire la culture del’industrie propre et respecter les exigences environnementales qui seront imposéespar les autorités américaines sur les produits accédant à leur territoire. A ce titre, lesfonds de dépollution doivent fonctionner pour atténuer la dégradation des structuresdes entreprises industrielles. Pour cela, le transfert de technologie propre par le biaisdu financement de la dépollution industrielle doit être encouragé.

De leur côté, les départements marocains impliqués dans la question de l’environnementsont appelés à renforcer leurs rôles d’intervention dans le domaine de la préventionde la pollution moyennant le renforcement de leurs attributions.

La formation des cadres marocains chargés de la question de l’environnement estdevenu, elle aussi, une question primordiale afin de leur permettre d’élaborer desstratégies, des études et des politiques cohérentes qui répondent aux exigences enmatière de la protection de l’environnement.

Enfin, une commission mixte devra être créée pour faciliter l’exploration des nouvellesvoies et réaliser les missions de suivi et de coordination pour l’application des mesurescontenues dans l’accord.

4.9. Marchés publics : Vers une consolidation des règles de transparenceet de concurrence

L’importance des marchés publics en tant que vecteur de développement et outilde redistribution de la richesse nationale ne cesse de s’accroître. En effet, les marchéspublics passés par les administrations, les entreprises et établissements publics et lescollectivités locales forment au Maroc un taux de 17% du PIB et une valeur annuellede 55 milliards de dirhams.

Les marchés publics constituent, en outre, un instrument de développement del’entreprise nationale. Près de 80% du chiffre d’affaires des entreprises du secteur duBTP, par exemple, se réalise dans le cadre des marchés publics.

La commande publique est, également, un domaine où la politique d’ouverture etde libéralisation de l’économie nationale est plus affirmée. Ainsi, les marchés publicsau Maroc sont ouverts à la concurrence : les soumissionnaires étrangers, au mêmetitre que les nationaux, ont droit de prendre part aux appels d’offres lancés par lesadministrations publiques.

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Eu égard à ces considérations, les marchés publics ont constitué un axe important del’Accord de libre-échange conclu avec les Etats-Unis d’Amérique. Dans ce cadre, lesmarchés publics ont fait l’objet d’un important chapitre qui fixe les dispositions àrespecter en matière de passation des marchés publics. Ses dispositions devront couvrirune part importante des achats de biens et services effectués par les administrations et lesorganismes publics des deux parties concernées par l’accord.

4.9.1. Marchés publics : Des exceptions à même de préserver les secteursà caractère stratégique ou social

Les négociations de l’Accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unisd’Amérique ont abouti à l’adoption du chapitre relatif aux Marchés publics comportantles dispositions organisant la passation des marchés publics, les entités couvertes, lesprestations et les seuils des marchés soumis à l’accord.

Les dispositions prévues dans le chapitre des marchés publics de l’ALE concernentplusieurs domaines ayant trait principalement :

- au champ et à la portée de l’application des dispositions relatives aux marchés publics ;

- au traitement national et à la non discrimination ;- à la préférence ou l’exclusion ;- à la publication des mesures relatives aux marchés, de l’avis de projet de

marché et du programme prévisionnel ;- au délai du processus, aux procédures et à la documentation relative à

l’appel d’offres ;- aux spécifications techniques et conditions de participation des soumissionnaires ;- aux informations communiquées aux fournisseurs, publication des renseignements

sur l’adjudication et examen national des contestations des fournisseurs ;- à l’intégrité des pratiques de passation des marchés, etc.

Au niveau du champ d’application au Maroc, tous les départements ministériels sontsoumis à l’accord à l’exception des marchés lancés par la DGSN, l’Inspection Généraledes Forces Auxiliaires et des marchés portant sur certaines prestations relatives à laDéfense Nationale en raison de leurs spécificités.

Pour ce qui est des établissements publics, une liste négative a été prévue concernanten l’occurrence les ORMVA, les ERACs, les Universités et les Instituts Supérieurs deFormation, les CHU, l’ONE, l’ONCF, l’ONT, l’ONEP, l’ONP, l’ONMT, les Agences Urbaineset les Régies de distribution d’eau et d’électricité.

Concernant les collectivités locales, une liste des Communes Urbaines se situantsur l’ensemble du territoire national a été incluse dans la proposition duMinistère de l’Intérieur.

En ce qui concerne les Etats-Unis, les entités américaines soumises à l’Accord sont lesadministrations de 1’Etat fédéral, les entreprises publiques fédérales les plus importanteset un nombre important d’Etats fédérés.

Compte tenu de la particularité des marchés d’un certain nombre d’administrationset types de prestations, les deux parties ont prévu d’exclure certains types de marchédes dispositions de l’accord. Ainsi le Maroc a prévu les exclusions suivantes :

- les marchés de la sûreté nationale et certaines prestations sensibles de ladéfense nationale ;

- les marchés passés dans le cadre des programmes de lutte contre les effetsde la sécheresse et les calamités naturelles et des programmes de soutien aucheptel ;

- les marchés intéressant certains secteurs stratégiques (phosphates,recherchescientifique, énergie nucléaire, réserve stratégique de pétrole...).

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Certaines prestations ont été, également, exclues pour tenir compte de la préférencenationale (dragage, construction de bâtiments officiels et ceux réservés au culte).

L’exception couvre certains services lorsqu’ils font partie ou constituent l’accessoiredu marché de construction. Il s’agit:

- des services d’essais et d’analyses techniques, y compris les services decontrôle de la qualité et d’inspection ;

- des services de prospection géologique, géophysique et autres services deprospection scientifique ;

- de la gestion déléguée des services publics ayant trait aux contrats de distributiond’eau, d’électricité et d’assainissement.

S’agissant des Etats-Unis, des exclusions sont prévues et concernent les marchés relatifs :

- à certaines prestations sensibles de la défense nationale ;- aux programmes de lutte contre les calamités naturelles, aux programmes

d’aide alimentaire à la population et aux programmes de soutien à l’agriculture ;- à la sécurité nationale, à l’énergie nucléaire et à la réserve stratégique du

pétrole ;- au développement des secteurs affligés ou réservés à des entreprisespos

sédées par des minorités, par des vétérans handicapés ou par des femmes ; - au dragage des ports.

L’accord prévoit, sur la demande marocaine, le maintien de la préférence nationale envue d’encourager les entreprises nationales. Cette mesure a été retenue sous formes deseuils pour la passation des marchés de l’Etat portant sur une liste négative de services(voir tableau ci-après).

Seuils de soumission des marchés à la préférence nationale Nature des prestations Etats Unis Maroc

Entités Seuils($) Entités Seuils($)

Produits et services Administration Fédérale 175.000 Administrations de l’Etat 175.000

Services de construction Administration Fédérale 6.725.000 Administrations de l’Etat 6.725.000

Produits et services Entreprises publiques, Entreprises et liste A 250.000 Etablissements Publics 250.000

Produits et services Entreprises publiques, liste B 538.000 Néant Néant

Services de construction Entreprises publiques, Entreprises et

listes A et B 6.725.000 Etablissements Publics 6.725.000

Produits et services Etats Fédérés 477.000 Collectivités Locales 477.000

Services de construction Etats Fédérés 6.725.000 Collectivités Locales 6.725.000

Le seuil fixé pour les marchés des services de construction est de 6.725.000 dollars. Ils’agit d’un seuil qui tient compte de l’importance des marchés qui intéresserait lesentreprises américaines et qui est destiné à sauvegarder les intérêts des entreprisesmarocaines constituées dans leur majorité de PME et de PMI. Ce seuil se rapprochedes seuils retenus dans les autres accords signés par les USA avec le Chili, Singapouret dans le cadre de l’OMC.

Pour les marchés de services et de produits, le seuil retenu est de 175.000 dollars ence qui concerne les administrations de 1’Etat, 477.000 dollars pour les collectivitéslocales, et 250.000 dollars pour les établissements publics, à l’exception des marchéslancés par les entreprises publiques américaines de la liste B (Rural Utilities) del’annexe 9 A- 3 qui ont un seuil de 538.000 dollars.

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4.9.2. Une tendance à la standardisation des normes

Conscient de la nécessité d’améliorer les règles régissant la préparation et l’attributiondes marchés publics, le législateur marocain a procédé en 1998 à une refonte profondedes dispositions de passation des marchés publics par l’adoption du décret n°2.98.482.

La réforme a visé, principalement, le rapprochement de la réglementationnationale des marchés aux pratiques et normes internationales en matière de ges-tion des marchés publics.

Cette démarche a, également, dominé les négociations de l’accord de libre-échangeconclu entre le Maroc et les Etats-unis. Les dispositions de l’accord s’attardent sur uncertain nombre de principes tels que l’amélioration de la transparence dans lagestion des marchés publics, la moralisation dans les appels d’offre et l’incitation àla performance.

Ainsi, s’agissant des modes de passation des marchés publics, l’accord précise quel’appel d’offres ouvert sera la règle générale pour tous les marchés lancés et auxquelsprendront part les entreprises marocaines et américaines. Les deux parties se sontmises d’accord sur la nécessité de rendre toutes les procédures de passation desmarchés de l’Etat transparentes et basées sur l’appel à la concurrence. Cependant,le Maroc a maintenu certaines exceptions pour les marchés négociés qui sontencadrés d’une manière restreinte et limitée.

En matière de délai, et contrairement à la législation nationale qui prévoit un délai depublicité de 21 jours, les modalités de publicité prévues dans l’accord ont été fixées à40 jours à compter de la date de la publication de l’avis du projet de marché. Il s’agitlà d’une mesure visant à permettre aux entreprises des deux parties de préparer leuroffre dans de meilleures conditions.

Les dispositions de l’accord tentent d’améliorer également la diffusion de l’informationen matière des marchés publics. Non seulement la publication des programmesprévisionnels sera accomplie mais aussi un planning de passation des marchéspublics sera préparé par chaque maître d’ouvrage au début de l’année budgétaire.

Selon les termes de l’accord, chaque partie encouragera ses organismes couvertspar ledit accord à publier un avis concernant son programme prévisionnel. Cetavis devra indiquer l’objet de tout achat et la date estimative de l’achèvementdes travaux.

Les deux parties ont convenu, par ailleurs, de se concerter en matière de critèresd’évaluation des offres qui doivent être portés à la connaissance des soumissionnaires40 jours à l’avance pour permettre aux entreprises de mieux se positionner.

De même, les dispositions relatives à la confidentialité ont été réitérées dans l’objectifd’améliorer la gouvernance dans les marchés publics. Il convient de rappeler, à cetégard, que la réglementation marocaine en la matière garantit déjà la confidentialitépar le statut de la fonction publique pour les fonctionnaires et pour les autres personnelsparticipant à l’appel d’offres.

A ce niveau, l’article 9.14 de l’accord de libre-échange stipule que les parties nedoivent pas divulguer les renseignements se rapportant à un marché durant lesétapes de l’adjudication. Les personnes qui participent à ces étapes sont tenuesau secret professionnel.

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4.9.3. Des mesures d’accompagnement importantes à prendre pourconsolider les acquis

Les acquis réalisés dans le domaine des marchés publics se situent à plusieurs niveaux.D’une part, l’Accord de libre-échange avec les Etats-Unis offre une opportunité pourrenforcer davantage les mesures de transparence, de moralisation et de concurrenceet ce à travers :

- la consécration des procédures ouvertes de passation des marchés et la limitation des procédures restreintes. L’appel d’offres ouvert est la règle et lerecours à la procédure négociée est limitée au strict minimum (urgence impérieuse, prestations confiées aux porteurs des brevets d’invention, appelsd’offres infructueux, prestations supplémentaires...) ;

- l’adoption de délais suffisants de publicité des avis d’appel à la concurrence(40 jours au minimum au lieu de 21 jours) pour permettre aux soumissionnairesde préparer leurs offres dans de bonnes conditions ;

- le développement des supports de publicité : en plus des journaux, la publicitédes avis d’appel d’offres sur le Web est recommandée, afin d’élargir laconcurrence et d’améliorer l’accès à l’information ;

- l’évaluation des capacités techniques et financières des soumissionnaires estrendue plus souple: acceptation non seulement des références techniquesémanant des organismes de la Partie contractante, mais également de celles délivrées pour des activités réalisées sur le territoire de l’autre Partie ;

- le développement des modalités d’information des concurrents, notamment,par la publication sur imprimé et sur support électronique, d’un plan annuelde passation des marchés en plus du programme prévisionnel, des loisetrèglements régissant le domaine ainsi que de toute décision administrative oujudiciaire se rapportant aux marchés publics ;

- la mise en évidence de la volonté de lutter contre la corruption par l’inclusiondans les textes régissant les marchés publics d’une disposition traitant de cefléau ;

- le parachèvement du dispositif juridique en matière de concessions et de leasing ;

- l’introduction des mécanismes de recours et de règlement à l’amiable des litiges en matière des marchés publics

- le développement du recours aux NTIC en matière de publicité et de gestiondes commandes publiques (avis d’appel d’offres et documentation).

Au niveau de la promotion du dispositif marocain, l’accord de libre-échange confirmele caractère moderne et la reconnaissance du système marocain comme répondantaux standards internationaux en la matière. Il s’agit de :

- consécration des principes de transparence et de concurrence universellementreconnus (OMC, loi type de la CNUDCI) ;

- et convergence des textes marocains quant aux principes retenus dans leChapitre relatif aux marchés publics.

Au niveau des acquis pour les entreprises marocaines, l’accord de libre-échangeoffre plusieurs opportunités :

- accès aux marchés publics américains;- traitement préférentiel pour les entreprises marocaines (non application du

Buy American Act « acheter américain » pour les marchés conclus dans lecadre de l’ALE) ;

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- sécurisation du contexte d’intervention des entreprises marocainesreconnaissance des garanties financières produites par les organismesfinanciers marocains, reconnaissance des qualifications des entreprisesmarocaines, liberté de circulation du personnel de l’entreprise attributaired’un marché...) ;

- protection par les exclusions: il s’agit de l’établissement d’une liste desprestations non soumises à l’Accord et des marchés portant sur des prestations particulières (sécurité, défense nationale..) ;

- seuils des marchés permettant la protection des entreprises nationalesnotamment les PME (seuils suffisamment élevés pour protéger les entreprisesmarocaines en ce qui concerne les marchés lancés au Maroc et des seuilsrelativement bas pour encourager nos entreprises à soumissionner aux marchés lancés par les USA) ;

- expérimentation de nouvelles formules en matière de candidature aux marchés à savoir le groupement conjoint avec des entreprises américaineset sous- traitance.

Une assistance technique et juridique américaine est également prévue afin de mettreà profit pour:

- la connaissance mutuelle des opérateurs publics et privés des deux Parties àl’occasion des marchés publics ;

- la conception d’un schéma directeur de l’utilisation des NTIC dans la gestionde la commande publique ;

- la mise en place d’un système de règlement à l’amiable des contestations enmatière de marchés publics ;

- l’apport de l’expertise américaine en matière de concessions.

Les engagements pris dans le cadre de l’Accord de libre-échange sont, par ailleurs,l’occasion de procéder à des amendements et d’enrichir le dispositif égislatif et réglementaire régissant la commande publique. Ces amendements se rapportent,entre autres, à :

- la finalisation du cadre juridique des concessions des services publics en coursd’élaboration ;

- l’introduction des marchés conclus sous forme de crédit-bail ou de locationvente (leasing);

- la mise en place d’une procédure de règlement à l’amiable des différendsen matière de marchés publics ;

- la publication des décisions administratives et judiciaires ;- la reconsidération des délais de publicité des avis d’appel à la concurrence;- l’encadrement des procédures d’annulation de l’appel d’offres et de

suspension de l’attribution d’un marché ou de son exécution ;- la précision des délais de conservation des documents de l’appel d’offres ;- lintroduction d’une disposition relative à la lutte contre les ententes illicites et

la corruption.

4.10. Législation de travail : Un renforcement des conditions de mise enœuvre des engagements internationaux

Les disposions de l’accord de libre-échange conclu entre le Maroc et les Etats-Unis enmatière de la législation du travail confirment la volonté des deux parties pour lerespect de leurs engagements pris dans le cadre de l’Organisation internationale detravail (OIT) relatifs, notamment, aux droits fondamentaux au travail contenus dans ladéclaration de l’OIT.

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Ainsi, l’article 1 de l’accord de libre-échange est clair dans ce sens dans la mesure oùil énonce d’emblée que « les Parties réaffirment leurs obligations en leur qualité demembres de l’Organisation internationale du travail ainsi que les engagements qu’ellesont pris en vertu de la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentauxau travail et à son suivi ».

Il s’agit principalement des droits de travail internationalement reconnus par l’ensemble despays membres de cette organisation, dont notamment, le respect du droit d’association,du droit de se syndiquer et de négocier des conventions collectives de travail.

Les engagements des deux pays dans le cadre de l’accord s’étendent également àl’interdiction du recours à toute forme de travail forcé ou obligatoire des personneset aussi de lutter contre le travail des enfants. Sur ce point, le Maroc et les Etats-Unisont convenu de protéger les enfants, particulièrement, les mineurs dont l’âge minimalpour le travail n’est pas encore atteint et d’assurer, par conséquent, les bonnes conditionsde travail en terme de salaire minimal, d’heures de travail ainsi que d’hygiène et desécurité de travail.

Globalement, les deux parties s’engagent à offrir les conditions d’un travaildécent pour leur population et de créer un climat favorable pour les employés etde sanctionner toute discrimination ou abus de pouvoir à leur encontre.

Il convient de noter, à cet égard, que l’accord de libre-échange, et en dépit desengagements explicites pris de part et d’autres, ne contienne aucune dispositioncontraignante explicite obligeant l’une des parties à fixer un salaire minimum dans lessecteurs d’activité dès l’entrée en vigueur de l’accord où encore de prescrire unnombre d’heures de travail bien déterminé dans les secteurs d’activité nationaux.

Il a été convenu, cependant, que ces points essentiels pour chaque réglementationde travail soient inscrits dans un débat national à l’intérieur de chaque partie quidevra prendre les mesures nécessaires pour être en phase avec les normesinternationalement reconnues en la matière.

De ce fait, les engagements pris par le Maroc et les Etats-Unis lors des négociationssont restés d’ordre général et chacune des deux parties devra spécifier ses propresdispositions dans le cadre de sa réglementation propre à condition de se conformeraux engagements pris au niveau international.

Sur ce plan, il convient de rappeler que le code de travail nouvellement adopté parle Maroc englobe des dispositions qui convergent avec les principes fondamentauxde travail et de la déclaration de l’OIT.

Les objectifs recherchés par le nouveau code de travail marocain consistent àmoderniser le droit du travail, sa mise en adéquation avec le droit international en lamatière et son ouverture sur les marchés internationaux dans le but d’attirer l’investissement productif et la création d’emplois.

En substance, et conformément aux principes de l’OIT, l’accord de libre-échangeconclu entre le Maroc et les Etats-Unis encourage les travailleurs et leurs employeursà conclure des conventions collectives du travail. Le nouveau code de travail marocaina mis, par ailleurs, fin au monopole de l’Etat en matière d’intermédiation et d’organisationdu marché d’emploi national. Une mesure qui permettra inéluctablement d’ouvrir lemarché de travail national aux agences d’emploi privées qui peuvent exercer leurintermédiation sur le marché d’emploi en toute liberté. Un point sur lequel insistelargement la déclaration de l’organisation internationale de travail.

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Par ailleurs, l’accord de libre-échange laisse la voie libre pour chaque pays quisouhaite modifier ses lois nationales relatives au travail à condition que la nouvelleréglementation remplisse les critères de transparence, d’équité et d’égalitécontenus dans la déclaration de l’OIT. Cette réglementation doit être conformeaux principes de la primauté du droit et ouverte au public avec quelques conditions.

Enfin, de l’avis des principaux intervenants au niveau du marché de travail, la bonneapplication des dispositions de l’accord nécessite des actions de concertation et desensibilisation aux dispositions phares de la législation de travail. Les actions qui doiventêtre menées au fur et à mesure de la mise en œuvre de l’accord de libre-échange pourpermettre au public d’accéder aux informations relatives à cette législation etconnaître la portée de ses dispositions notamment en cas de conflit d’intérêts. Ils’agit aussi, d’encourager la formation des personnes qui sont chargés de mettreen place l’arsenal juridique dans le but de faciliter l’application de loi du travail enbonne et due forme.

4.11 Les investissements étrangers : Pour un renforcement des investissementsaméricains

L’un des objectifs principaux de l’accord de libre-échange conclu avec les Etats-Unisest de promouvoir les investissements directs étrangers. Compte tenu de l’importancedes investissements dans le développement économique et social, le Maroc avaitinsisté, lors des rounds de négociations, pour que la dimension « investissement » y soitintégrée dans un chapitre à part. Ce chapitre prévoit la mise en place d’instruments juridiques modernes qui consacrent, l’ouverture au capital étranger, la garantie et la sécurité aux investisseursdes deux parties.

Aussi, faut-il rappeler que le Maroc se conforme, depuis plusieurs années, aux principesdu traitement national et de la nation la plus favorisée (NPF) qui consacrent l’égalitéde traitement entre les investisseurs marocains et étrangers, ainsi que la non discrimination entre les investisseurs des différents pays (NPF).

Ces principes, qui fondent les relations commerciales internationales, ont été confirméscomme dispositions phares du chapitre des investissements dans le cadre de l’accordde libre-échange signé avec les Etats-Unis.

De même, d’autres mesures telles que l’insertion de la garantie d’indemnisation sansaucune discrimination en cas d’expropriation et la possibilité du recours à l’arbitrageen cas de litige ont été prévues. Il s’agit là d’instruments de nature à assurer la confianceaux investisseurs étrangers en sécurisant, à priori, leur projet dans les pays d’accueil.

Ainsi, en vertu de l’accord de libre-échange, le Maroc a préconisé l’octroi aux investisseursaméricains le même traitement que celui accordé aux investisseurs nationaux et ce, avantl’admission même de leur projet. Par ailleurs, le principe de l’expropriation indirecte a étéadopté avec les précautions nécessaires en vue du respect de l’esprit de cette disposition.

Les deux parties ont adopté, également, dans le cadre de l’approche de la listenégative, des mesures non-conformes qui constituent des exceptions aux obligationset aux engagements souscrits par chaque partie dans le chapitre investissement etce, dans le but de préserver les intérêts nationaux dans certains secteurs ou activitéséconomiques considérées comme sensibles.

A cet effet, l’annexe I a comporté toutes les mesures non conformes existantes, àsavoir les restrictions à l’investissement pour les secteurs réglementés.

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Il convient de noter à cet égard, que les deux parties ont convenu de ne pasmodifier les mesures prévues dans cette annexe de manière plus restrictive aprèsl’entrée en vigueur de l’ALE.

Quant à l’annexe II, elle prévoit les secteurs pour lesquels le Maroc est en droitd’adopter des mesures nouvelles ou plus restrictives en matière d’investissement.Cette annexe permet au Maroc de prendre, à l’avenir, des dispositions pour protégercertains secteurs ou activités de son tissu économique qu’il juge prioritaires ou sensibles.

D’une manière générale, la partie marocaine a veillé, lors de l’élaboration de cesannexes, au respect:

- des textes de lois existants en matière d’investissement ;- des engagements pris par le Maroc dans le cadre des différentes instances

régionales et multilatérales ;- de la politique d’ouverture poursuivie par le Maroc pour promouvoir

l’investissement, notamment étranger.

Il est à souligner, enfin, que tous les engagements pris par le Maroc dans le cadre del’accord de libre-échange seront mis en valeur tant sur le plan international auprèsdes instances influentes aux Etats-Unis d’Amérique, dans la mesure où l’accord a faitl’objet de discutions intenses aussi bien au niveau du Congrès, que du secteur privéou des ONG américaines. Cette démarche représente une réelle opportunité pourvaloriser le caractère moderne du cadre juridique marocain consacré à l’investissementauprès des investisseurs américains.

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Annexe 1

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Evolution de la consommation privée en volume1999-2002 2002 2003

En % En point En % En % En point

Économies développées 3,1 -0,6 2,3 2,1 -0,2

Etats-Unis 3,9 -0,7 3,1 3,3 0,2

Canada 3,5 -0,1 3,4 3,1 -0,3

Zone Euro 2,2 -1,0 0,6 1,0 0,4

France 2,8 -0,6 1,8 1,7 -0,1

Allemagne 1,7 -1,5 -0,7 - 0,7

Espagne 3,6 -0,6 2,9 0,8 -2,1

Grande Bretagne 3,8 -0,4 3,3 2,3 -1,0

Italie 1,7 -0,7 0,5 1,3 0,8

Japon 0,9 0,2 0,9 0,8 -0,1

Evolution du PIB mondial en volumeEn % En point En % En % En point

Monde 3,5 -0,2 3,0 3,9 0,9

Économies développées 2,6 -0,6 1,6 2,1 0,5

Etats-Unis 2,7 -0,8 1,9 3,0 1,1

Japon 0,8 -0,2 -0,3 2,5 2,8

Union européenne (15 membres) 2,4 -0,6 1,2 1,1 -0,1

Zone Euro 2,2 -0,7 0,8 0,5 -0,3

France 2,7 -0,7 1,1 0,5 -0,6

Allemagne 1,5 -0,6 0,1 -0,1 -0,2

Espagne 3,4 -0,7 2,2 2,5 0,3

Grande Bretagne 2,7 -0,4 1,8 2,2 0,4

Italie 1,7 -0,4 0,4 0,3 -0,1

Canada 4,0 -0,7 3,4 2,0 -1,4

Source: FMI

Evolution de la consommation publique en volume1999- 2002 2002 2003

En % En point En % En %En point

Économies développées 2,9 0,2 3,4 2,3 -1,1

Etats-Unis 3,0 0,3 4,0 2,9 -1,1

Zone Euro 2,4 0,4 3,1 1,7 -1,4

Allemagne 1,2 0,4 1,9 0,1 -1,8

France 3,0 1,0 4,6 2,5 -2,1

Italie 2,2 0,2 1,9 2,2 0,3

Espagne 4,4 0,0 4,1 3,9 -0,2

Japon 3,7 -0,7 2,4 1,0 -1,4

Grande Bretagne 3,1 0,1 3,8 3,5 -0,3

Canada 2,9 0,2 2,8 2,0 -0,8

Source: FMI

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Ratio du déficit budgétaire1999-2002 2002 2003

En % En point en % En % En point

Économies développées -1,3 -1,1 -3,4 -3,9 -0,5

Etats-Unis -0,7 -1,5 -4,0 -4,6 -0,6

Zone Euro -1,6 -0,3 -2,3 -2,8 -0,5

Allemagne -1,7 -0,7 -3,7 -3,8 -0,1

France -2,0 -0,5 -3,2 -4,1 -0,9

Italie -1,8 -0,2 -2,3 -2,4 -0,1

Espagne -0,6 0,4 0,1 0,3 0,2

Japon -7,2 -0,2 -7,9 -8,2 -0,3

Grande Bretagne 1,0 -0,9 -1,7 -3,4 -1,7

Canada 1,5 -0,4 0,3 0,6 0,3

Source: FMI

Evolution de la FBCF en volume1999-2002 2002 2003

En % En point En % En % En point

Économies développées 2,0 -2,5 -2,0 2,5 4,5

Etats-Unis 2,4 -3,8 -3,1 4,5 7,6

Zone Euro 2,0 -2,9 -2,7 -0,6 2,1

Allemagne -1,0 -3,5 -6,4 -2,2 4,2

France 4,3 -3,4 -1,8 0,1 1,9

Italie 3,8 -1,3 1,2 -2,1 -3,3

Espagne 4,8 -2,4 1,7 3,2 1,5

Japon -1,3 -1,9 -6,1 3,2 9,3

Grande Bretagne 2,6 0,4 2,7 2,2 -0,5

Canada 4,6 -1,6 2,4 4,9 2,5

Source: FMI

Evolution de l'indice du taux de change effectif nominal (Base 2000)1999 2000 2001 2002 2003

Etats-Unis 96,1 100,0 106,6 105,5 93,2

Japon 89,8 100,0 90,3 85,7 85,9

Zone Euro 110,4 100,0 101,5 104,0 114,6

Allemagne 104,3 100,0 100,7 101,7 105,9

France 103,4 100,0 100,4 101,2 104,7

Grande Bretagne 96,5 100,0 98,4 98,6 98,6

Italie 103,3 100,0 100,4 101,2 104,6

Canada 98,8 100,0 97,0 95,3 104,6

Espagne 102,9 100,0 100,5 101,2 104,1

Maroc 96,9 100,0 97,7 96,7 96,2

Source: FMI

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Evolution des importations mondiales des marchandises en valeur1999-2002 2002 2003

Md dollards En % Md dollards Md dollards En %Monde 6446,8 4,6 6714,0 7778,0 15,8

Canada 229,9 1,4 227,5 245,0 7,7

Etats-Unis 1174,5 4,8 1200,2 1303,0 8,6

Union européenne (15 membres) 2372,9 2,9 2463,1 2919,5 18,5

France 328,1 1,5 329,2 390,5 18,6

Allemagne 486,9 1,2 490,2 601,7 22,7

Espagne 152,8 7,1 165,1 200,9 21,7

Grande Bretagne 337,0 2,2 346,3 390,7 12,8

Italie 235,6 3,9 247,0 290,8 17,7

Japon 344,2 3,5 337,2 382,9 13,6

Europe centrale et orientale 153,3 10,8 177,2 225,9 27,5

Afrique 132,6 2,3 137,2 165,9 20,9

Maroc 11,1 6,4 11,8 14,1 19,5

Asie 1552,7 7,3 1643,0 1948,4 18,6

Amérique latine 363,7 2,6 353,9 366,0 3,4

Source: FMI

Evolution des exportations mondiales des marchandises en valeur1999-2002 2002 2003

Md dollards En % Md dollards Md dollards En %Monde 6208,0 4,5 6481,0 7503,0 15,8

Canada 256,8 2,4 252,3 272,7 8,1

Etats-Unis 724,6 0,4 693,8 723,8 4,3

Union européenne (15 membres) 2334,6 3,3 2466,2 2900,7 17,6

France 327,0 0,6 331,7 386,6 16,6

Allemagne 570,7 4,3 615,8 748,3 21,5

Espagne 115,5 6,4 125,6 151,6 20,7

Grande Bretagne 277,6 1,1 280,1 304,5 8,7

Italie 243,7 2,6 254,4 292,1 14,8

Japon 429,7 0,6 416,7 471,8 13,2

Europe centrale et orientale 123,8 13,5 148,4 192,3 29,6

Afrique 135,6 7,4 141,1 173,2 22,7

Maroc 7,4 2,4 7,8 8,7 11,5

Asie 1714,2 5,9 1805,0 2110,5 16,9

Amérique latine 339,1 5,5 347,5 377,6 8,7

Source: FMI

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Evolution de l'indice du taux de change effectif réel (Base 2000)1999 2000 2001 2002 2003

Etats-Unis 93,0 100,0 109,5 108,8 96,6

Japon 93,1 100,0 88,5 80,6 78,6

Zone Euro 112,2 100,0 99,6 101,9 111,3

Allemagne 106,1 100,0 99,2 99,3 102,3

France 104,1 100,0 98,9 99,7 102,6

Grande Bretagne 94,8 100,0 99,8 101,7 97,9

Italie 103,6 100,0 99,3 100,8 104,8

Canada 100,0 100,0 96,0 95,6 107,2

Espagne 101,2 100,0 102,2 104,9 109,6

Maroc 97,3 100,0 95,9 95,6 94,3

Source: FMI

Evolution du taux de chômage1999-2002 2002 2003

En % En point En % En % En point

Économies développées 6,2 - 6,4 6,6 0,2

Etats-Unis 4,7 0,5 5,8 6,0 0,2

Canada 7,3 - 7,6 7,9 0,3

Union européenne (15 membres) 8,1 -0,5 7,7 8,2 0,5

Zone Euro 8,6 -0,3 8,4 9,1 0,7

France 9,3 -0,6 8,8 9,5 0,7

Allemagne 8,2 0,1 8,6 9,5 0,9

Espagne 12,9 -1,4 11,4 11,4 -

Grande Bretagne 5,5 -0,3 5,2 5,2 -

Italie 10,1 -0,8 9,0 9,0 -

Japon 5,0 0,2 5,4 5,5 0,1

Source: FMI

Evolution du coût unitaire de la main d'oeuvre1999-2002 2002 2003

En % En point En % En % En pointÉconomies développées 0,5 0,1 -0,2 1,0 1,2

Etats-Unis 1,1 -0,2 -0,3 3,2 3,5

Zone Euro 1,1 0,3 1,5 0,7 -0,8

Allemagne 1,3 -0,8 -0,4 -1,2 -0,8

France -0,7 1,1 1,4 -0,5 -1,9

Italie 2,2 1,2 4,4 4,0 -0,4

Espagne 2,6 0,6 2,9 1,4 -1,5

Japon -2,6 -0,2 -4,5 -4,3 0,2

Grande Bretagne 0,2 0,8 2,1 -1,5 -3,6

Canada -0,4 0,1 -1,7 1,8 3,5

Source: FMI

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179

Evolution de la productivité du travail1999-2002 2002 2003

En % En point En % En % En point

Économies développées 3,4 0,2 4,2 3,9 -0,3

Etats-Unis 4,4 1,1 7,0 5,1 -1,9

Zone Euro 2,1 -0,1 1,6 2,2 0,6

Allemagne 1,9 0,7 2,4 2,9 0,5

France 3,7 -0,2 2,3 3,1 0,8

Italie 0,6 -1,2 -2,0 -0,9 1,1

Espagne 1,0 0,3 2,2 3,6 1,4

Japon 2,6 0,1 3,6 5,5 1,9

Grande Bretagne 3,9 -1,0 1,4 5,1 3,7

Canada 3,3 -1,0 2,8 1,3 -1,5

Source: FMI

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180

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Evolution du PIB au prix constants1999-2002 2002 2003

MDH En % MDH MDH En %

Activité primaires 19173,0 -4,2 20717,0 24446,1 18,0

Agriculture, sylviculture et pêche 19173,0 -4,2 20717,0 24446,1 18,0

Activités secondaires 41963,6 0,7 44817,1 45612,5 1,8

Mines 3945,0 -0,3 4079,2 3846,7 -5,7

Energie 6947,7 0,8 7468,3 7382,0 -1,2

Industries manufacturières 24872,0 0,7 26641,4 27643,0 3,8

Bâtiment et travaux publics 6198,9 1,2 6628,2 6740,9 1,7

Activités tertiaires 42771,2 0,7 45709,6 46974,0 2,8

Commerce 17838,6 0,5 19585,8 20408,4 4,2

Transports et communications 9797,0 2,0 10624,7 10964,7 3,2

Autres services marchands 15135,6 0,3 15499,1 15600,9 0,7

PIB marchand 103907,7 -0,4 111243,7 117032,6 5,2

DTI nets des subventions 11177,7 1,9 11809,0 12281,4 4,0

Administrations publiques 23637,5 0,6 24916,5 26411,5 6,0

PIB total 138722,9 0,0 147969,2 155725,4 5,2

PIB non agricole 119549,9 0,0 127252,2 131279,4 3,2

Source: Haut commissariat au plan

Evolution du PIB aux prix courants1999-2002 2002 Année 2 003

MDH Evol ( %) MDH MDH Evol (%)

Activité primaires 56981,1 2,2 64141,4 70427,3 9,8

Agriculture, sylviculture et pêche 56981,1 2,2 64141,4 70427,3 9,8

Activités secondaires 114319,0 2,8 120621,5 123863,6 2,7

Mines 7 366,5 0,4 7314,4 6634,2 -9,3

Energie 26799,3 1,7 27129,1 28019,3 3,3

Industries manufacturières 62392,2 3,2 66864,2 69568,0 4,0

Bâtiment et travaux publics 17761,0 4,6 19313,8 19642,1 1,7

Activités tertiaires 112974,5 4,2 124487,8 129480,2 4,0

Commerce 42756,7 4,5 47148,9 49855,2 5,7

Transports et communications 24260,6 6,9 28673,1 29860,2 4,1

Autres services marchands 45957,2 2,4 48665,8 49764,8 2,3

PIB marchand 284274,7 3,0 309250,7 323771,1 4,7

DTI nets des subventions 27605,6 1,6 28559,2 28314,7 -0,9

Administrations publiques 53074,4 3,4 59972,0 66568,9 11,0

PIB total 364954,6 2,9 397781,9 418654,7 5,2

PIB non agricole 307973,5 3,3 333640,5 348227,5 4,4

Source: Haut commissariat au plan

181

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182

Evolution de la demande intérieure1999-2002 2002 2003MDH En % MDH MDH En %

Consommation finale des ménagesaux prix courants 248503,5 3,1 263980,0 273 818 3,7

Consommation finale des ménages aux prix constants (1980) 90940,3 2,0 95703,0 99 208 3,7

Consommation finale par habitant aux prix courants 8582,8 1,4 8909,0 9101,0 2,2

Consommation finale par habitant aux prix constants (1980) 3141,8 0,4 3230,0 3297,0 2,1

Consommation publique au prix courant 72405,0 6,6 79962,0 88118,0 7,8

Consommation publique prix constants 30337,3 0,0 32247,0 34419,0 2,1

FBCF aux prix courants 85958,8 4,8 91142,0 98380,0 3619,0

FBCF aux prix constants 1980 28230,5 3,5 30017,0 34259,0 2121,0

Investissement prix courants 85472,8 0,6 90317,0 99521,0 10,2

Investissement prix constants 27934,8 1,0 29284,0 34974,0 2,2

Total 406381,3 2,8 434259,0 461457,0 6,3

Source: Haut commissariat au plan

Evolution de la population active occupée par secteur1999-2002 2002 2003

Effectif En % Effectif Effectif En %

Activité primaires 3977340,0 -0,8 3950678,0 4211986,0 6,6

Activités secondaires 1799537,0 1,3 1877248,0 1936486,0 3,2

Activités tertiaires 2683698,5 4,8 2841638,0 2961329,0 4,2

Administration générale 497432,3 0,2 502638,0 485729,0 -3,4

Activités mal désignée 8893,5 -35,9 4114,0 7242,0 76,0

Total personnes 8966901,3 1,2 9176316,0 9602772,0 4,6

Source: Haut commissariat au plan

Evolution de la population active totale par branche d'activité1999-2002 2002 2003

Effectif En % Effectif Effectif En %

Activité primaires 4064247,0 -1,0 4021659,0 4280899,0 6,4

Activités secondaires 2097530,0 0,3 2142940,0 2206358,0 3,0

Activités tertiaires 2921087,5 4,0 3066567,0 3222835,0 5,1

Administration générale 515462,0 0,0 517161,0 502546,0 -2,8

Activités mal désignée 10868,8 -36,2 5113,0 8070,0 57,8

Chômeurs n'ayant jamais travaillé 683872,0 -5,8 625587,0 681103,0 8,9

Total personnes 10293067,3 0,3 10379027,0 10901811,0 5,0

Source: Haut commissariat au plan

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183

Evolution de l'équilibre des finances publiques2001 2002 2003

MDH MDH En % MDH En %

Recettes ordinaires 109055 88343 -19,0 97786 10,7

Recettes fiscales 77246 80481 4,2 83329 3,5

Recettes non fiscales 31810 7862 -75,3 14457 83,9

Dépenses totales 119097 105393 -11,5 113255 7,5

Dépenses ordinaires 90180 88796 -1,5 96081 8,2

Investissement 20396 19259 -5,6 18851 -2,1

Dette publique 18754 17411 -7,2 17047 -2,1

Compensation 4892 2352 -51,9 2895 23,1

Solde ordinaire 18875 -453 -102,4 1705 -476,4

Solde des comptes spéciaux du trésor 2092 2782 33,0 1677 -39,7

Déficit (-)/Excédent (+) -10042 -17050 69,8 -15469 -9,3

Besoin de financement -18838 -17281 -8,3 -17567 1,7

Source: Minisère des finances et de la privatisation

Variation des agrégats de monnaie et de crédit1999-2002 2002 2003

MDH En % MDH MDH En %

Masse monétaire (M3) 313067,3 9,7 355512,0 386340,0 77,0

Avoirs extérieurs 81626,3 29,2 110780,0 1224,0 17,1

Créances sur l'Etat 80248,3 2,4 80697,0 78537,0 -2,7

Crédits à l'économie 211073,3 5,4 226221,0 246008,0 8,7

Crédits à court terme 86612,5 4,5 92522,0 95578,0 -3,3

Crédits à moyen terme 40955,0 12,3 48159,0 47092,0 48,0

Crédits à long terme 39607,8 1,8 35582,0 45376,0 16,9

Indice du coût de la vie (base 100: 1989) 158,2 1,8 162,7 164,6 1,1

Déflateur du PIB (base 100: 1980) 264,4 1,3 269,1 ND ND

Indice des prix à la production industrielle (base100: 1997) 103,5 2,1 103,8 105,2 1,3

Source: Haut commissariat au plan

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Echanges globaux des marchandises1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur Evo

Evolution des échanges et indices de compétitvitéValeur globale des échanges 200 996,7 6,6 217 208,6 219 949,4 1,3

Exportations 79 874,7 5,5 86 389,3 83 883,4 -2,9

Réexportations en suite d'importations en ATSP 27 715,1 5,3 30 203,8 31 017,5 2,7

Importations 121 122,0 7,5 130 819,3 136 066,0 4,0

Importations en ATSP 19 443,3 1,5 20 078,8 19 884,1 -1,0

Solde commercial -41 247,3 12,3 -44 430,0 -52 182,6 17,4

Taux de couverture 66,1 -1,2 66,0 61,6 -4,4

Taux d'ouverture 116,8 2,6 117,6 113,2 -4,4

Termes de l'échanges en valeur 90,0 0,3 98,0 109,0 11,0

Termes de l'échanges en volume 99,0 -2,3 96,0 83,0 -13,0

Taux d'exportation 46,4 0,6 46,8 43,2 -3,6

Ratio de compétitivité externe 98,5 1,0 100,0 101,0 1,0

Ratio de compétitivité interne 106,5 0,7 102,0 93,0 -9,0

Taux de pénétration 0,5 0,0 0,5 0,5 0,0

Taux d'engagement 0,8 0,0 0,8 0,7 0,0

Indice de diversification et de concentration de l'offre exportableNombre de produits 4 640,0 289,3 5 140,0 5 105,0 -35,0

Indice de diversification de Hrefindal 1,0 0,0 1,0 1,0 0,0

Médiane 99,9 0,0 99,9 99,9 0,0

Médiale 0,5 0,0 0,5 0,5 0,0

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 154,0 3,0 159,0 169,0 10,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,8 0,0

Médiane 99,6 0,0 99,5 99,7 0,1

Médiale 2,0 0,0 1,9 1,2 -0,7

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 152,8 5,0 162,0 164,0 2,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,5 0,1 99,6 99,6 0,0

Médiale 3,6 0,1 3,7 3,1 -0,7

Source: Office des changes, calculs CNCE

ATSP : Admissions temporaires sans paiement

185

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186

Secteur de l’agriculture et forêt1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur Evo

Evolution des échanges et indices de compétitvitéValeur globale des échanges 15 665,5 5,1 16 642,3 14 416,2 -13,4

Exportations 5 340,3 -0,1 5 661,3 5 998,8 6,0

Importations 10 325,1 9,5 10 981,0 8 417,5 -23,3

Solde commercial -4 984,8 37,4 -5 319,7 -2 418,7 -54,5

Taux de couverture 52,6 -5,7 51,6 71,3 19,7

Taux d'ouverture (y compris pêche) 37,1 0,0 37,1 28,4 -8,7

Termes de l'échanges en valeur 100,0 1,7 107,0 114,0 7,0

Termes de l'échanges en volume 75,0 -10,3 68,0 94,0 26,0

Taux d'exportation (y compris pêche) 21,3 -0,4 19,9 16,3 -3,5

Ratio de compétitivité externe 105,3 7,0 115,0 116,0 1,0

Ratio de compétitivité interne 106,3 5,0 108,0 102,0 -6,0

Indice de diversification et de concentration de l'offre exportableNombre de produits 222,5 8,7 233,0 245,0 -12,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,9 0,0 99,9 99,9 0,0

Médiale 1,6 0,1 1,7 1,6 -0,1

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 75,8 0,3 79,0 76,0 -3,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,8 0,0 0,8 0,8 0,0

Médiane 99,7 0,0 99,6 99,3 -0,3

Médiale 3,0 0,0 2,5 2,6 0,1

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 88,5 4,3 98,0 94,0 -4,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,3 0,1 99,5 99,5 0,0

Médiale 4,2 0,5 5,1 4,3 -0,8

Source: Office des changes, calculs CNCE

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187

Secteur de la pêche1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur Evo

Evolution des échanges et indices de compétitvitéValeur globale des échanges 6 618,2 13,6 7 122,1 5 573,8 -21,7

Exportations 6 586,6 13,6 7 083,3 5 501,4 -22,3

Importations 31,7 38,7 72,4 87,1

Solde commercial 6 554,9 13,7 7 044,6 5 429,0 -22,9

Termes de l'échanges en valeur 150,0 3,0 153,0 183,0 30,0

Termes de l'échanges en volume 128,0 9,0 140,0 72,0 -68,0

Ratio de compétitivité externe 96,8 3,0 97,0 123,0 26,0

Ratio de compétitivité interne 64,8 -1,0 64,0 67,0 3,0

Indice de diversification et de concentration de l'offre exportableNombre de produits 57,8 -3,0 51,0 60,0 9,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,7 0,0 0,7 0,7 0,0

Médiane 99,8 0,0 99,8 99,6 -0,2

Médiale 2,2 0,1 2,0 1,7 -0,3

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 36,3 3,0 39,0 33,0 -6,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,7 0,0 0,7 0,6 0,0

Médiane 99,9 0,0 100,0 99,8 -0,2

Médiale 5,6 -0,5 5,1 3,0 -2,1

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 15,3 2,7 21,0 21,0 0,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,5 0,0 0,6 0,6 0,1

Médiane 98,9 0,4 99,7 98,9 -0,9

Médiale 6,8 -1,0 4,8 9,5 4,8

Source: Office des changes, calculs CNCE

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188

Secteur des mines1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur Evo

Evolution des échanges et indices de compétitvitéValeur globale des échanges 8 315,8 1,7 8 492,2 7 517,1 -11,5

Exportations 6 523,5 -0,1 6 548,4 5 081,7 -22,4

Importations 1 792,3 1 943,8 2 435,4 25,3

Solde commercial 4 731,2 -2,9 4 604,6 2 646,3 -42,5

Taux de couverture 368,1 -32,0 336,9 208,7 -128,2

Taux d'ouverture 112,8 2,6 116,1 113,3 -2,8

Termes de l'échanges en valeur 94,0 -1,3 91,0 64,0 -27,0

Termes de l'échanges en volume 87,0 -6,0 86,0 76,0 -10,0

Taux d'exportation 88,5 0,5 89,5 76,6 -12,9

Ratio de compétitivité externe 100,5 3,7 97,0 85,0 -12,0

Ratio de compétitivité interne 104,0 5,7 107,0 134,0 27,0

Indice de diversification et de concentration des exportationsNombre de produits 75,3 8,0 91,0 87,0 -4,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,6 0,0 0,6 0,5 0,1

Médiane 99,9 0,0 100,0 99,9 0,0

Médiale 1,3 -0,1 1,1 1,2 0,0

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 68,0 4,3 74,0 67,0 -7,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 98,3 -0,1 97,9 98,1 0,2

Médiale 6,3 -0,4 5,4 7,5 2,1

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 48,3 2,3 51,0 47,0 -4,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 98,8 0,3 99,2 99,3 0,1

Médiale 7,8 -0,4 7,8 6,4 1,5

Source: Office des changes, calculs CNCE

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189

Secteur de l 'energie1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur Evo

Evolution des échanges et indices de compétitvitéValeur globale des échanges 22 069,1 19,7 23 347,3 23 383,2 0,2

Exportations 2 860,9 18,6 3 163,5 2 193,9 -30,6

Importations 19 208,2 20,0 20 183,8 21 189,3 5,0

Solde commercial -16 347,3 20,4 -17 020,4 -18 995,4 11,6

Taux de couverture 14,9 0,1 15,7 10,4 -5,3

Taux d'ouverture 83,1 10,3 86,1 83,5 -2,6

Termes de l'échanges en valeur 125,0 1,0 77,0 2,0 -75,0

Termes de l'échanges en volume 38,0 -14,0 142,0 450,0 308,0

Taux d'exportation 10,8 1,4 11,7 7,8 -3,8

Ratio de compétitivité externe 129,8 18,0 150,0 4,0 -146,0

Ratio de compétitivité interne 184,8 21,7 195,0 192,0 -3,0

Indice de diversification et de concentration des exportationsNombre de produits 26,0 5,7 42,0 33,0 -9,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,7 0,1 0,8 0,6 -0,2

Médiane 100,0 0,0 100,0 100,0 0,0

Médiale 9,2 -0,3 7,1 3,0 -4,1

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 27,3 3,3 35,0 27,0 -8,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,8 0,0 0,9 0,9 -0,1

Médiane 99,5 0,5 99,9 99,9 0,0

Médiale 9,9 1,1 11,4 11,1 -0,3

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 40,8 3,7 51,0 38,0 -13,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 98,6 0,0 99,7 98,3 -1,4

Médiale 8,3 -0,5 5,9 10,5 4,7

Source: Office des changes, calculs CNCE

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190

Secteur de l'agroalimentaire1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur EvoEvolution des échanges et indices de compétitvité

Valeur globale des échanges 12 910,2 10,0 14 722,4 14 756,6 0,2

Exportations 5 799,0 10,1 6 613,7 7 415,9 12,1

Importations 7 111,2 9,9 8 108,7 7 340,7 -9,5

Solde commercial -1 312,1 11,7 -1 494,9 75,2 -105,0

Taux de couverture 81,5 -0,1 81,6 101,0 19,5

Taux d'ouverture 78,2 3,6 83,6 80,7 -2,8

Termes de l'échanges en valeur 94,0 -0,7 110,0 101,0 -9,0

Termes de l'échanges en volume 117,0 2,0 101,0 138,0 37,0

Taux d'exportation 35,1 1,6 37,5 40,6 3,0

Ratio de compétitivité externe 94,0 4,0 104,0 100,0 -4,0

Ratio de compétitivité interne 92,0 3,7 95,0 99,0 4,0

Taux d'engagement 1,0 0,0 1,0 1,0 0,0

Taux de pénétration 0,1 0,0 0,1 0,1 0,0

Indice de diversification et de concentration des exportationsNombre de produits 377,0 8,0 385,0 407,0 22,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,9 0,0 99,9 99,9 0,0

Médiale 1,6 0,0 1,6 1,5 -0,1

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 116,3 5,3 125,0 127,0 2,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 98,1 0,1 98,1 98,1 0,0

Médiale 3,9 0,1 4,0 4,7 0,7

Indice de dépendance des provenances des importations Nombre de pays 83,3 -0,3 83,0 86,0 3,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 98,9 0,0 98,8 98,5 -0,2

Médiale 5,1 0,0 4,8 5,8 1,0

Source: Office des changes, calculs CNCE

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191

Secteur des textiles et cuirs1999-2002 2002 2 003

Valeur Evo Valeur Valeur EvoEvolution des échanges et indices de compétitvité

Valeur globale des échanges 49 308,7 4,5 52 132,4 52 207,1 0,1

Exportations 29 335,4 3,5 30 602,2 30 776,1 0,6

réexportations en suite d'importations en ATPS 20 550,3 4,0 21 657,7 21 847,0 0,9

Importations 19 973,3 6,1 21 530,2 21 431,0 -0,5

Importations en ATPS

temporaire sans paiement 14 235,5 6,2 15 303,7 14644 -4,3

Solde commercial 9 362,1 -1,5 9 072,0 9 345,1 3,0

Taux de couverture 147,2 -3,5 142,1 143,6 1,5

Taux d'ouverture 355,9 8,4 365,2 363,7 -1,5

Termes de l'échanges en valeur 103,0 7,0 106,0 116,0 10,0

Termes de l'échanges en volume 93,0 -2,0 89,0 82,0 -7,0

Taux d'exportation 211,8 3,0 214,4 214,4 0,0

Ratio de compétitivité externe 97,0 -0,3 99,0 109,0 10,0

Ratio de compétitivité interne 96,3 -0,7 93,0 94,0 1,0

Taux d'engagement 1,1 0,0 1,1 1,1 0,0

Taux de pénétration 0,3 0,0 0,3 0,3 0,0

Indice de diversification et de concentration des exportationsNombre de produits 1 349,5 91,7 1 496,0 1 334,0 -162,0

Indice de diversification de Hrefindal 1,0 0,0 1,0 1,0 0,0

Médiane 99,8 0,0 99,8 99,8 0,0

Médiale 1,2 -0,1 1,0 1,2 0,2

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 117,5 0,7 120,0 122,0 2,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,8 0,0 0,8 0,8 0,0

Médiane 100,0 0,0 100,0 100,0 0,0

Médiale 1,7 0,0 1,7 1,6 0,0

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 112,3 5,7 119,0 122,0 3,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,8 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,7 0,1 99,8 99,8 0,0

Médiale 2,2 0,2 2,5 2,5 -0,1

Source: Office des changes, calculs CNCE

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192

Secteur de la chimie et parachimie1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur Evo

Evolution des échanges et indices de compétitvitéValeur globale des échanges 33 253,6 6,2 36 627,9 37 603,1 2,7

Exportations 12 481,1 3,0 13 190,7 11 992,4 -9,1

Importations 20 772,5 8,2 23 437,2 25 610,6 9,3

Importations en ATSP 1172,4 2,8 1248 1344,7 7,7

Solde commercial -8 291,4 17,0 -10 246,5 -13 618,2 32,9

Taux de couverture 60,4 -3,0 56,3 46,8 -9,5

Taux d'ouverture 147,0 2,6 152,9 149,1 -3,8

Termes de l'échanges en valeur 92,0 -4,0 93,0 82,0 -11,0

Termes de l'échanges en volume 112,0 -1,3 104,0 97,0 -7,0

Taux d'exportation 55,3 -0,8 55,1 47,6 -7,5

Ratio de compétitivité externe 98,3 -0,7 99,0 89,0 -10,0

Ratio de compétitivité interne 104,5 3,0 106,0 108,0 2,0

Taux d'engagement 0,9 0,0 0,9 0,8 0,0

Taux de pénétration 0,3 0,0 0,3 0,3 0,0

Indice de diversification et de concentration des exportationsNombre de produits 1 142,0 65,3 1 264,0 1 321,0 57,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,8 0,0 0,8 0,8 0,0

Médiane 99,9 0,0 99,9 99,9 0,0

Médiale 0,2 0,0 0,2 0,2 0,0

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 118,8 1,7 123,0 133,0 10,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,7 0,0 99,8 99,7 -0,1

Médiale 4,0 0,2 4,1 3,0 -1,1

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 117,8 5,0 126,0 130,0 4,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,5 0,1 99,7 99,7 0,0

Médiale 3,8 0,1 4,0 3,9 -0,1

Source: Office des changes, calculs CNCE

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193

Secteur de l'industrie mécanique et métalurgique1999-2002 2002 2003

Valeur ssEvo Valeur Valeur EvoEvolution des échanges et indices de compétitvité

Valeur globale des échanges 27 448,7 5,5 31 086,4 34 991,6 12,6

Exportations 1 980,4 33,0 2 745,1 2 854,4 4,0

Importations 25 468,3 3,9 28 341,3 32 137,1 13,4

Importations en ATPS 400,3 53,8 634,1 675,6 6,5

Solde commercial -23 487,9 2,2 -25 596,2 -29 282,7 14,4

Taux de couverture 7,7 1,7 9,7 8,9 -0,8

Taux d'ouverture 266,6 2,5 286,6 303,1 16,5

Termes de l'échanges en valeur 78,0 0,7 77,0 99,0 22,0

Termes de l'échanges en volume 159,0 34,7 190,0 137,0 -53,0

Taux d'exportation 19,0 4,3 25,3 24,7 -0,6

Ratio de compétitivité externe 71,5 -3,3 65,0 66,0 1,0

Ratio de compétitivité interne 91,3 -4,7 85,0 67,0 -18,0

Taux d'engagement 0,4 0,0 0,4 0,4 0,0

Taux de pénétration 0,6 0,0 0,6 0,6 0,0

Indice de diversification et de concentration des exportationNombre de produits 890,3 64,3 1 002,0 1 040,0 38,0

Indice de diversification de Hrefindal 1,0 0,0 1,0 1,0 0,0

Médiane 99,5 0,1 99,6 99,7 0,1

Médiale 1,5 -0,3 1,2 1,1 -0,1

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 103,8 3,3 110,0 112,0 2,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,8 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,6 0,0 99,6 99,4 -0,2

Médiale 2,4 0,2 2,7 2,7 0,0

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 96,3 3,3 99,0 107,0 8,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,9 0,0 0,9 0,9 0,0

Médiane 99,7 0,1 99,8 99,8 0,1

Médiale 3,9 -0,2 4,0 2,8 -1,2

Source: Office des changes, calculs CNCE

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194

Secteur de l'industrie électrique et électronique1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur Evo

Evolution des échanges et indices de compétitvitéValeur globale des échanges 25 406,9 7,0 27 035,6 29 500,7 9,1

Exportations 8 967,4 10,8 10 781,0 12 068,8 11,9

Réexportations en suite d'importations en ATSP 6326,4 6,4 7192,7 7713,9 7,2

Importations 16 439,5 5,3 16 254,6 17 431,9 7,2

Importations en ATPS 3525,2 -17,4 2749,3 2941,1 7,0

Solde commercial -7 472,1 1,7 -5 473,6 -5 363,1 -2,0

Taux de couverture 54,9 3,5 66,3 69,2 2,9

Taux d'ouverture 14 007,1 1 645,0 17 003,5 17 792,9 789,4

Termes de l'échanges en valeur 97,0 6,0 119,0 126,0 7,0

Termes de l'échanges en volume 124,0 9,3 141,0 128,0 -13,0

Taux d'exportation 4 992,0 818,8 6 780,5 7 279,1 498,6

Ratio de compétitivité externe 102,0 -2,0 102,0 100,0 -2,0

Ratio de compétitivité interne 105,0 -7,0 86,0 79,0 -7,0

Taux d'engagement 0,4 0,0 0,5 0,5 0,0

Taux de pénétration 0,7 0,0 0,7 0,7 0,0

Indice de diversification et de concentration des exportationsNombre de produits 499,8 40,7 576,0 578,0 2,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,7 -0,1 0,7 0,7 0,0

Médiane 100,0 0,0 100,0 100,0 0,0

Médiale 0,4 -0,2 0,2 0,4 0,2

Indice de diversification et de concentration géographique des exportationsNombre de pays 92,5 4,0 101,0 106,0 5,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,3 0,0 0,4 0,4 0,0

Médiane 99,9 0,0 99,9 99,9 0,0

Médiale 1,1 0,0 1,0 0,9 -0,1

Indice de dépendance des provenances des importationsNombre de pays 90,5 2,3 94,0 100,0 6,0

Indice de diversification de Hrefindal 0,8 0,0 0,8 0,9 0,0

Médiane 99,9 0,0 99,9 99,9 0,0

Médiale 3,0 0,3 3,2 4,0 0,8

Source: Office des changes, calculs CNCE

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195

Secteur des services1999-2002 2002 2003

Valeur Evo Valeur Valeur EvoValeur globale des échangesdes services 61 663,3 14,8 74 644,5 79 772,5 6,9

Recettes 39 092,0 17,4 48 048,1 52 412,5 9,1

Dépenses 22 571,3 10,9 26 596,4 27 360,0 2,9

Solde commercial 16 520,7 29,5 21 451,7 25 052,5 16,8

Taux de couverture 171,7 8,4 180,7 191,6 10,9

Taux d'ouverture 31,0 2,3 35,0 35,6 0,5

Taux d'exportation 19,6 1,9 22,6 23,4 0,7

Etablissements homologués 96 915,3 3,0 102 097,0 109 615,0 7,4

Hôtels non classés 34 306,0 2,1 36 226,0 38 545,0 6,4

Campings (en places) 89 214,5 -3,7 86 640,0 86 640,0 0,0

Taux d'occupation net (en %) 48,5 -5,2 43,5 40,7 -6,4

Arrivées aux postes frontières (en nb de personnes) 4 406 276,8 3,8 4 558 751,0 4 811 621,0 5,5

Touristes étrangers de séjour 2 237 550,5 1,2 2 222 267,0 2 223 875,0 0,1

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Annexe 2

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COMPÉTITION SPÉCIALE

RÉSERVÉE AUX PRIMÉS OR DES ÉDITIONS ANTÉRIEURES

Distinction Dénomination Activité VilleLeader Trophée SINFA Filtres et câbles pour automobiles Casablanca

ENTREPRISES AYANT UN CHIFFRE D’AFFAIRES À L’EXPORTATION

DE PLUS DE 10 MILLIONS DE DIRHAMS

Distinction Dénomination Activité VilleTrophée Or Groupe UNIMER Conserves de poissons Casablanca

Distinction Argent Agri-Souss Agriculture Agadir

Distinction Bronze ACRE Composants électroniques Mohammedia

ENTREPRISES AYANT UN CHIFFRE D’AFFAIRES À L’EXPORTATION

COMPRIS ENTRE 2 ET 10 MILLIONS

Distinction Dénomination Activité VilleTrophée Or Maison Méditerranéenne Artisanat Marrakech

Distinction Argent TEXTICOB Habillement Taza

Distinction Bronze Désert et Montagne Maroc Agence de voyages Ouarzazate

ENTREPRISES AYANT UN CHIFFRE D’AFFAIRES À L’EXPORTATION

INFÉRIEUR À 2 MILLIONS DE DIRHAMS

Distinction Dénomination Activité VilleTrophée Or INABRA Disques abrasifs Beni-Mellal

Distinction Argent Barka Mohamed Fer forgé Oujda

Distinction Bronze Auberge la Belle Etoile Hôtellerie Errachidia

Le palmarès de toutes les éditions des trophées de l’exportation est disponible sur le site Internetdu CNCE : cnce.org.ma

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