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SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE ISBN : 978-2-9814939-3-4

Saint-Bruno-de-Montarville

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Portrait patrimonial et identitaire de Saint-Bruno

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SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE

ISBN : 978-2-9814939-3-4

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Partenaires

Collaborateurs

Réalisati on

Mars 2014

L ’ E N C L U M E

A T E L I E R D E

D É V E L O P P E M E N T

T E R R I T O R I A L

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SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE

Portrait du patrimoine culturel et identitaire

Cahier

Dans le cadre de l’Entente administrative sur le développement de la culture pour le territoire de l’agglomération de Longueuil 2010-2011, la Conférence régionale des élus de l’agglomération de Longueuil (CRÉ), le ministère de la Culture et des Communications (MCC) et le Forum jeunesse Longueuil en collaboration avec le Conseil montérégien de la culture et des communications (CMCC), souhaitent identifier et valoriser, à travers une approche concertée, les éléments patrimoniaux identitaires des cinq municipalités se trouvant sur le territoire de l’agglomération.

La première partie de ce mandat vise d’abord à colliger, bonifier et documenter l’information préalablement recueillie par l’agglomération, les villes et leurs partenaires, entourant les éléments patrimoniaux identitaires et distinctifs du territoire. À ce sujet, la notion élargie de patrimoine, telle que présentée dans la Loi sur le patrimoine culturel, a servi de référence.

Cet exercice a mené à l’élaboration de cinq portraits mettant en lumière les éléments distinctifs qui caractérisent les différentes municipalités de l’agglomération. Ce cahier présente les éléments phares du patrimoine culturel et identitaire de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Rappelons que l’objectif n’est pas de dresser un inventaire précis ou exhaustif, mais plutôt de mettre l’emphase sur les saillances identitaires du territoire montarvillois.

La seconde partie du mandat, non incluse dans ce cahier, a pour objectif de faire l’analyse de l’ensemble du territoire dans le but de faire ressortir les éléments patrimoniaux et identitaires communs ou jumelables des cinq municipalités en vue d’élaborer des pistes d’action à entreprendre et devant mener à la mise en place d’une démarche de valorisation patrimoniale applicable à l’échelle de l’agglomération.

BouchervilleBrossardLongueuilSaint-Bruno-de-MontarvilleSaint-Lambert

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TABLE DES MATIÈRES

TERRITOIRE ET GÉOGRAPHIE ............................................................................................................... 6

ÉVOLUTION HISTORIQUE DU TERRITOIRE .......................................................................................... 10

ARCHÉOLOGIE .................................................................................................................................... 16

CADRE BÂTI ......................................................................................................................................... 17

PAYSAGES D’INTÉRÊT .......................................................................................................................... 22

MONUMENTS ET ART PUBLIC ............................................................................................................ 23

CONCLUSION ...................................................................................................................................... 25

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................... 26

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TERRITOIRE ET GÉOGRAPHIE

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, d’une superficie de 43,28 km2, se situe sur le flanc ouest du mont Saint-Bruno, au sein de l’agglomération de Longueuil, en Montérégie. Les limites du territoire de la municipalité correspondent au nord-est à celles du parc national du Mont-Saint-Bruno et à la jonction des autoroutes 20 et 30 au nord-ouest. Son urbanisation s’étend jusqu’à la route 116.

En plus d’être rattachée à un réseau routier et autoroutier étendu, la municipalité s’inscrit au sein d’un système ferroviaire consolidé. De fait, la municipalité détient une

Carte 1. Positionnement à l’échelle métropolitaine Carte 2. Positionnement à l’échelle de l’agglomération

La localisation et l’accessibilité

N N

gare qui appartient au réseau des trains de banlieue de l’agence métropolitaine des transports sur l’axe Montréal-Mont-Saint-Hilaire. Les voies ferrées du Canadien National qui parcourent la ville permettent également de la connecter à Montréal, à la Gaspésie ainsi qu’aux provinces atlantiques pour le transport de marchandises.

Présentant une urbanisation relativement compacte, Saint-Bruno-de-Montarville s’est développée selon une logique centralisée, c’est-à-dire autour d’un noyau villageois et d’un élément naturel dominant, le mont Saint-Bruno.

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Carte 3. Limites administrati ves de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville

Parcs et espaces verts

Territoires agricoles

Secteurs voués à l’urbanisati on

N

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TERRITOIRE ET GÉOGRAPHIE

Fig. 1. Le chemin seigneurial

La géomorphologie et les milieux naturels

1 Nous privilégions ici le terme « avant aujourd’hui » et son abréviation « A.A ». Il s’agit d’une expression fréquemment utilisée par les archéologues et géologues pour décrire l’année où un échantillon a été daté. Parce que le « aujourd’hui » continue de changer, la pratique courante consiste à définir le point de début en 1950, moment où la méthode de datation par le carbone 14 a commencé à être utilisée, et de compter à rebours.

La colline montérégienne

L’élément marquant du paysage de la municipalité est le mont Saint-Bruno, culminant à 218 mètres. Situé au nord-ouest de la ville, il fait partie des neuf collines montérégiennes qui ponctuent le territoire régional entre le mont Royal et le massif du Mont-Mégantic. Il s’agit d’un culot de roches éruptives datant de l’âge géologique du Crétacé (124 millions d’années A.A.1). Les dépôts sédimentaires typiques de la vallée, les schistes Utica, se sont durcis au contact du magma et ont su résister à l’érosion. Le mont Saint-Bruno, avec ses flans raides et son sommet aplati, illustre bien la silhouette et le relief propres aux collines montérégiennes.

Aujourd’hui protégé et exploité par la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ), le mont Saint-Bruno a été désigné en 1985 comme parc national. D’une superficie de 5,9 km2, le parc permet d’admirer une richesse floristique et faunique unique. À cela s’ajoutent les nombreux lacs et ruisseaux présents sur la montagne.

La plaine laurentienne

La structure géologique de la plaine laurentienne est dominée par la présence d’argile marine, les shales d’Utica, reconnue pour leur apport à la fertilité des sols. Son épaisseur varie de 6 à 50 mètres et provient d’un dépôt sédimentaire issu de la Mer de Champlain durant la période ordovicienne moyenne (460 millions d’années A.A.).

Des terres agricoles, partiellement exploitées, sinon laissées en friche, de même que quelques massifs boisés ceinturent la zone d’urbanisation de la municipalité.

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TERRITOIRE ET GÉOGRAPHIE

Francophone (86 %)

Anglophone (11 %)

Autres (3 %)

LANGUES

PYRAMIDE DES ÂGES

Sources : Statistique Canada 2006 et 2011.

ÉVOLUTION DE LA POPULATION

Le profil sociodémographique

La démographie de Saint-Bruno-de-Montarville se démarque au sein du Québec et du Canada. Entre 2006 et 2011, la municipalité connaît une croissance démographique de 7 % pour atteindre une population totale de 26 107 habitants ; une hausse supérieure à celle de la province (4,7 %) ou même du Canada (5,9 %). L’évolution de la population par groupes d’âge est néanmoins similaire aux grandes tendances observées ailleurs au Québec. Les habitants de 45 à 70 ans sont dominants, ce qui fait état d’un vieillissement de la population.

Pour ce qui est des caractéristiques linguistiques, 85,7 % de la population de Saint-Bruno-de-Montarville parle le français à la maison contre 10,7 % pour l’anglais. Seulement 1,6 % ne parle aucune des deux langues officielles au domicile familial. Le profil ethnique confirme cette homogénéité au niveau de la population alors que 87 % des Montarvillois déclarent avoir des origines canadiennes et nord-américaines.2

2 La catégorie des origines canadiennes et nord-américaines désigne les recensés qui se reportent sur au moins trois (3) générations à des ancêtres français, britanniques, américains ou à d’autres groupes provinciaux et régionaux.

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

1933

1961

1969

1979

1991

2001

2011

0 à 4 ans5 à 9 ans

10 à 14 ans15 à 19 ans20 à 24 ans25 à 29 ans30 à 34 ans35 à 39 ans40 à 44 ans45 à 49 ans50 à 54 ans55 à 59 ans60 à 64 ans65 à 69 ans70 à 74 ans75 à 79 ans80 à 84 ans85 ans et +

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ÉVOLUTION HISTORIQUE DU TERRITOIRE

Les premières occupations (4500 A.A.-1635)

Selon plusieurs recherches archéologiques, la présence de population humaine au Québec remonterait à environ 12000 A.A. Cela dit, il semble peu probable que l’on puisse retrouver des vestiges de cette époque sur le territoire de l’agglomération de Longueuil, à l’exception peut-être du secteur du mont Saint-Bruno.

En fonction des connaissances actuelles et de l’avancement de la recherche archéologique, les premiers groupes

autochtones font leur apparition dans la vallée du Saint-Laurent il y a 4500 à 5000 ans peut-être davantage. Certaines hypothèses avancent qu’à cette époque, le mont Saint-Bruno aurait possiblement été utilisé par les Amérindiens comme poste d’observation, leur permettant ainsi de contrôler les mouvements de population dans la plaine de Montréal.

La montagne de Boucherville (1635-1710)

En 1635, la Compagnie de la Nouvelle-France concède à François de Lauzon la seigneurie de La Citière qui s’étend de la rivière Saint-François à la rivière Châteauguay en largeur, et du Saint-Laurent jusqu’aux environs de l’océan Atlantique en profondeur. Cette concession marque le début de l’implantation de la trame seigneuriale sur la rive sud du fleuve, aux alentours du village de Ville-Marie.

Cette seigneurie est par la suite divisée en plusieurs autres le long du fleuve, dont celle de La Prairie-de-la-Magdeleine (1647), la seigneurie de Longueuil (1657) et la seigneurie

de Boucherville (1664). À cette époque, le Saint-Laurent s’impose comme l’axe naturel qui oriente l’occupation et l’organisation du territoire. Les premières seigneuries s’alignent côte à côte organisées en longues bandes parallèles ayant front sur le fleuve.

C’est donc en 1701, à la suite de la signature de la grande Paix de Montréal avec les Iroquois que les colons de la rive sud peuvent recommencer à cultiver pleinement les terres laissées en friche durant les périodes de guerres. Les seigneuries de La Prairie-de-la-Magdeleine et de

Concessison de la Seigneurie de Boucherville

1664 1842

1848 1958

1985

Création de la Seigneurie de Montarville

Érection de la paroisse de Saint-Bruno-de-Montarville

1710

Arrivée du chemin de fer

Inauguration de la nouvelle gare

1904

Obtention du statut de ville

Création du Parc national du Mont-Saint-Bruno

1725

Construction du premier moulin à farine

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ÉVOLUTION HISTORIQUE DU TERRITOIRE

Boucherville se développent alors plus vite que la seigneurie de Longueuil, devenue baronnie depuis 1700. Face à cett e recrudescence de l’exploitati on agricole sur ses terres, Pierre Boucher (1622-1717) commence à s’intéresser aux terres de l’intérieur de sa seigneurie et à la montagne dite de Boucherville (mont Saint-Bruno) située à proximité. Il voit également d’un très bon œil le potenti el d’exploitati on de la ressource hydraulique générée par les dénivellati ons entre les lacs situés sur la montagne. Il désire en ti rer profi t

pour permett re aux colons de Boucherville et des environs d’accéder à un moulin beaucoup plus fi able et constant que les moulins à vent et à eau en bordure du fl euve.

En 1707, en raison de son âge avancé, Pierre Boucher demande à son fi ls aîné, Pierre Boucher de Boucherville (1653-1740), de revenir de Détroit afi n d’entreprendre des démarches de succession.

Carte 4. Les tracés fondateurs

Qu’est-ce qu’un tracé fondateur ?

Les tracés fondateurs correspondent aux premiers chemins aménagés ayant structuré le développement des villes au cours des premières étapes de leur évoluti on. Ceux-ci épousent généralement certaines contraintes géophysiques (cours d’eau, colline, etc.). Dans d’autres cas, ils correspondent à des chemins aménagés parallèlement au loti ssement seigneurial, permett ant d’accéder à de nouvelles concessions à l’intérieur des terres. L’intérêt du tracé fondateur ti ent principalement à son importance historique, à son caractère pitt oresque et dans certains cas à la concentrati on de bâti ments d’intérêt patrimonial le long de son parcours.Ra

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Tracés fondateurs

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L’âge d’or de la villégiature (1890-1910)

ÉVOLUTION HISTORIQUE DU TERRITOIRE

L’arrivée du chemin de fer de la compagnie St. Lawrence & Atlantic Railroad à Saint-Bruno-de-Montarville en 1848 favorise le développement de la villégiature. Un hôtel est construit en 1890 tout juste à côté de la gare, située à l’angle de la montée du dépôt (rue des Cèdres) et de la route 116.

La gare est néanmoins la proie des flammes en 1902 en raison d’un tison perdu qui provenait d’une locomotive en marche. En 1904, la compagnie du Grand Tronc, propriétaire du chemin de fer depuis 1853, inaugure une nouvelle gare. Cette même gare, qui a depuis été restaurée et déplacée, se trouve dorénavant dans le parc des Serres (aujourd’hui le parc Quincy-Sains-Sénart).

Le développement du village (1807-1890)

Ce n’est qu’en 1807, soit presque un siècle après la concession de la seigneurie de Montarville, que celle-ci accueille en permanence un représentant de la famille Boucher. François-René Boucher de la Bruère quitte alors Boucherville et s’installe dans son nouveau manoir situé entre les lacs seigneurial et du Moulin.

Son arrivée incite de nombreux censitaires, pour la plupart de Boucherville, à venir s’installer au pied de la montagne où ils commencent à défricher et à cultiver la terre. Sous les pressions exercées par les habitants, de plus en plus intolérants à l’idée de devoir se déplacer jusqu’à Boucherville ou à Chambly pour aller à l’église, la paroisse de Saint-Bruno-de-Montarville est érigée en 1842. En

1847, le seigneur de l’époque, François-Pierre Bruneau, fait don d’un terrain en vue d’y ériger l’église paroissiale dont la construction n’est terminée qu’en 1851. Quant au presbytère, sa construction se poursuivra jusqu’en 1852.

À partir de la seconde moitié du 19e siècle, le village se développe au croisement de la montée d’En Haut (boulevard de Montarville), qui relie la seigneurie de Montarville à celle de Boucherville, et du chemin De La Rabastalière. C’est par conséquent autour de cette intersection que sont implantés une école et les premiers commerces.

C’est donc en 1710 que Philippe de Rigaud, marquis de Longueuil et gouverneur de la Nouvelle-France, concède à Pierre Boucher de Boucherville la seigneurie de Montarville. Située à l’intérieur des terres et englobant une partie importante de la montagne de Boucherville (mont Saint-Bruno), la seigneurie de Montarville est l’une des premières en Nouvelle-France à ne pas avoir un accès à un cours d’eau.

Lorsque Pierre Boucher décède en 1717, Pierre Boucher de Boucherville (son fils aîné), déjà seigneur de Montarville, hérite de la seigneurie de son père (la seigneurie de Boucherville). Bien qu’il soit seigneur de Montarville depuis 1710, ce n’est toutefois qu’en 1718 que Pierre Boucher fils prend possession des terres situées derrière l’ancienne seigneurie paternelle.

Dès lors, des travaux sont entrepris en vue de construire un barrage permettant de hausser le niveau de l’eau du lac Seigneurial et en 1725, Pierre Boucher de Boucherville

et Charles Le Moyne s’entendent au sujet d’un projet de construction d’un moulin à eau. À ses débuts, le blé moulu au moulin provient essentiellement des seigneuries voisines puisque les terres de la seigneurie de Montarville ne sont pas encore cultivées.

Il semble que ce n’est que vers 1746, soit 36 ans après la fondation de la seigneurie et 20 ans après la construction du premier moulin, que les premières concessions sont accordées à des colons. La même année le seigneur plante les premiers pommiers sur son domaine, marquant ainsi le début d’une longue tradition de pomiculture sur le mont Saint-Bruno.

En 1780, une centaine de concessions sont attribuées, mais le territoire demeure peu défriché et majoritairement boisé. On ne peut donc pas encore parler de la présence d’un village. Cette situation perdure jusqu’au milieu, voire jusqu’à la fin du 19e siècle.

Une nouvelle seigneurie (1710-1807)

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ÉVOLUTION HISTORIQUE DU TERRITOIRE

Fils d’Orton Pease, commerçant, et de Mary Hare, Edson Loy Pease est né à Coteau-Landing près de Valleyfield en 1856. Inspiré par un ami, il part travailler vers 1873 pour une compagnie de télégraphe dans l’État de New York. Deux ans plus tard, il devient commis à la succursale montréalaise de la Banque canadienne de commerce. Ensuite engagé comme comptable pour la Banque des marchands, il devient vite l’instigateur d’une nouvelle stratégie ambitieuse et progressiste de croissance au sein de la compagnie. Nommé directeur d’une succursale à Montréal, Pease est alors chargé du développement de nouvelle clientèle auprès des gens d’affaires. C’est alors qu’il entre en contact avec certains des hommes d’affaires les plus influents de Montréal, dont George Drummond, Hugh Graham et Louis-Joseph Forget. Sous l’initiative de Pease, la Banque des marchands devient La Banque Royale du Canada en 1901. Sous sa direction, la Banque Royale acquiert cinq banques régionales canadiennes entre 1910 et 1925 et ouvre des succursales à l’étranger. Edson Loy Pease prend sa retraite en 1922 et décède en France en 1930.

Personnage historiqueQui est Edson Loy Pease ?

Source : Musée McCord, II-60716.1 Fig. 2. Edson Loy Pease (1856-1930)

Cette nouvelle accessibilité attire des investisseurs. En 1897, Edson Loy Pease se porte acquéreur de 405 hectares sur le mont Saint-Bruno. Il procède alors au lotissement du pourtour du lac Seigneurial en une trentaine de lots et fait construire sa résidence secondaire sur la berge du lac du Moulin. Pease fonde ensuite la Mount Bruno Association. Cette association est formée de riches familles montréalaises désireuses de se doter d’une grande villa dans la nature, à l’extérieur de la métropole. Présidée par Edson Loy Pease jusqu’à sa mort en 1930, la Mount Bruno Association gère le vaste domaine en copropriété et s’occupe de la vente des lots.

Ce projet de villégiature attire plusieurs membres de la bourgeoisie anglophone, dont les familles Drummond, Brown, Birks et Meredith, qui y font construire de vastes maisons, entourées de jardins. Pour ce faire, plusieurs d’entre eux font appel aux meilleurs professionnels du temps, tels que les architectes Edward et William Sutherland Maxwell et l’architecte paysagiste Frederick Todd. L’ancien moulin seigneurial, alors situé à l’intérieur du Domaine de la Mount Bruno Association, est converti en chapelle où les membres y célèbrent des mariages, des baptêmes et des messes.

Passionné de plantes, Edson Loy Pease fonde également, vers 1907, la Mount Bruno Floral et fait construire dès 1908 d’immenses serres sur le mont. La compagnie produit et transporte jusqu’à la gare des roses, des œillets, des pois de senteur, des violettes, des lys et des chrysanthèmes en vue de les acheminer vers de plus gros marchés.

En raison du transport difficile des fleurs jusqu’à la gare, plus particulièrement lors de la saison hivernale, la Mount Bruno Floral érige d’autres serres sur un terrain de 85 arpents à proximité de la voie ferrée. Quatre serres sont d’abord construites sur le site, puis au fil des années, plusieurs autres s’y ajoutent. Les installations vont continuer d’être utilisées jusqu’en 1988, faisant de cette industrie la plus importante que Saint-Bruno-de-Montarville ait connue. En sa mémoire, la municipalité nomme le parc situé près du chemin de fer, le parc des Serres.

Fig. 3. Gare de Saint-Bruno de Montarville vers 1904Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

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ÉVOLUTION HISTORIQUE DU TERRITOIRE

L’apport des communautés religieuses (1910-1950)

Installés au Sault-au-Récollet (dans la partie nord de Montréal), les Jésuites souhaitent construire un nouveau noviciat dans un lieu plus tranquille, à l’abri des menaces de l’urbanisation. À l’instar d’autres communautés religieuses, les Jésuites désirent aussi dénicher un endroit propice à l’agriculture, qui permettrait de subvenir à leurs besoins. Dans cette perspective, et pour demeurer près de leur maison de retraite située à Boucherville, les Jésuites choisissent de s’établir à Saint-Bruno-de-Montarville. En 1910, ils procèdent à l’achat d’un premier terrain le long du rang des Vingt-Cinq. Puis, à la suite d’achats successifs, les religieux deviennent propriétaires d’un domaine de près de 1000 acres du côté ouest de la montagne.

Entre temps, les Frères de Saint-Gabriel, qui possèdent eux aussi un noviciat au Sault-au-Récollet, voisin de celui des Jésuites, envisagent, à leur tour, élire domicile à Saint-Bruno-de-Montarville. Cette volonté est notamment motivée par leur désir de maintenir la relation privilégiée qui s’était établie entre les deux communautés. En 1911, les Frères de Saint-Gabriel achètent un premier terrain sur le rang de la Rabastalière. Onze ans plus tard, leurs voisins Jésuites décident de se départir de leur exploitation et leur vendent l’ensemble de leur domaine, nommé la Villa Grand-Coteau. Dès lors, les Frères de Saint-Gabriel y cultivent des

céréales, des pommes de terre et des légumineuses et y tiennent une production laitière. Ils poursuivent le travail bien entamé par les Jésuites en plantant des pommiers et en produisant aussi du miel, du sirop d’érable et des conserves.

En 1925, les Frères de Saint-Gabriel inaugurent, sur le territoire de la Villa Grand-Coteau, un juvénat et y accueillent le premier groupe de juvénistes composé de 57 garçons. Ce bâtiment sera démoli en 1991.

Dans le cadre du développement de cette nouvelle institution, la communauté aménage à proximité un important jardin à des fins éducatives. Cet arboretum, réalisé par le frère Gabriélis, comptait à l’époque 176 espèces d’arbres indigènes et exotiques. Le frère Gabriélis rassemblait aussi des spécimens d’oiseaux, de mammifères et de minéraux en vue d’en faire un musée de sciences naturelles.

Aujourd’hui, l’héritage horticole des communautés religieuses est toujours présent, bien que significativement amoindri. L’Arboretum Gabriélis, d’une superficie de 0,51 hectare, comprend environ la moitié des espèces initialement plantées, et il ne reste que quelques-uns des pommiers du verger datant de l’époque des religieux.

Né en France en 1886 sous le nom de Jean-Louis Seznec, Frère Gabriélis reçoit d’abord une formation scientifique dans son pays natal, puis poursuit sa formation en autodidacte à son arrivée au Québec en 1904. Passionné de botanique, il enseigne quelques années les sciences naturelles au juvénat des Frères de Saint-Gabriel au Sault-au-Récollet. Sa santé fragile le force toutefois à abandonner cette fonction. Il est alors transféré au juvénat de Saint-Bruno-de-Montarville en 1925. Dès son arrivée, il caresse l’idée d’aménager un jardin botanique à proximité du juvénat afin d’offrir aux jeunes les meilleures conditions nécessaires à l’étude de la nature. Sous son initiative, plus d’une centaine d’espèces indigènes et exotiques d’arbres sont plantées. L’arboretum de très grande qualité constitue l’élément central de son œuvre mené sur le mont Saint-Bruno pendant plus de trente ans. Le Frère Gabriélis décède le 7 décembre 1959 et est inhumé au cimetière des Frères de Saint-Gabriel sur le mont Saint-Bruno.

Personnage historiqueQui est Frère Gabriélis ?

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ÉVOLUTION HISTORIQUE DU TERRITOIRE

Une banlieue résidentielle cossue (1950-2013)

À partir des années 1950, des vétérans de la Deuxième Guerre et des citadins, principalement en provenance de Montréal, viennent s’installer à Saint-Bruno-de-Montarville. La population augmente considérablement passant de 1818 en 1951 à 6760 en 1961. Afin de gérer ces importants changements démographiques, le village de Saint-Bruno-de-Montarville obtient le statut de ville en 1958.

Les années 1960 sont marquées à Saint-Bruno-de-Montarville par la construction de plusieurs églises de différentes confessions. La Mount Bruno United Church est d’abord construite sur l’avenue Lakeview en 1960 pour desservir les protestants. Par la suite, la Trinity Anglican Church est érigée sur la rue Beaumont en 1961. Finalement, les catholiques anglophones obtiennent leur église en 1966, la Saint Augustine of Canterbury Church.

Au début des années 1970, des citoyens se mobilisent pour protéger le mont Saint-Bruno d’un nouveau développement résidentiel. La population exige qu’une partie de la montagne soit transformée en parc régional. La mobilisation porte fruit et entraîne la création du parc national du Mont-Saint-Bruno en 1985. D’une superficie de 5,9 km2, le parc est aujourd’hui très achalandé et fréquenté tant par les Montarvillois que par les visiteurs venant de l’extérieur.

Depuis la fin des années 1970, la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville a poursuivi son développement en offrant un cadre de vie typiquement associé à celui de la banlieue moderne. On y retrouve notamment un centre commercial (Promenades Saint-Bruno) et plusieurs autres commerces de services.

Fig. 4. Juvénat St-GabrielSource : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

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ARCHÉOLOGIE

En date de 2013, aucune étude archéologique approfondie n’a été faite sur le territoire de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville. À partir de fouilles menées ailleurs dans l’agglomération de Longueuil et en Montérégie, les archéologues pensent être en mesure de trouver dans le secteur du mont Saint-Bruno des vestiges qui dateraient de l’époque archaïque, qui s’est déroulée de 10000 A.A à 3000 ans A.A., et de la période du Sylvicole, qui a débuté en 3000 A.A. et qui s’est terminée à l’arrivée des premiers Européens au 16e siècle.

Certaines archéologues font aussi l’hypothèse que le mont Saint-Bruno pourrait révéler des vestiges associés à des groupes semi-nomades qui dateraient de la période paléoindienne qui s’étend de 12000 A.A. à 8000 A.A. Ces groupes auraient fréquenté le mont Saint-Bruno notamment pour profiter du promontoire naturel qu’il offrait sur la mer de Champlain, puis sur la plaine naissante du Saint-Laurent. Le secteur avait peut-être aussi une fonction de sépulture ou de culte.

À noter que le secteur du Vieux-Moulin et celui le long du Grand Boulevard Ouest sont considérés comme des secteurs à fort potentiel archéologique historique.

Le potentiel archéologique de la montagne

Fig. 5. Vieux moulin seigneurial

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CADRE BÂTI

En raison de son isolement par rapport aux différentes voies de circulation navale (fleuve Saint-Laurent et rivière Richelieu), Saint-Bruno-de-Montarville a mis plusieurs années avant de se développer. Ce n’est qu’au milieu du 19e siècle que la ville accueille l’arrivée du chemin de fer, permettant à de riches villégiateurs anglophones de Montréal de venir profiter de la nature paisible et bucolique des lacs et de la montagne.

En marge du secteur montagneux, Saint-Bruno-de-Montarville demeure un village agricole jusqu’à la

première moitié du 20e siècle où sera aménagé un petit noyau villageois autour de l’intersection du chemin De La Rabastalière et de la rue Montarville. Ce n’est que durant les années 1950 qu’on assiste à l’arrivée massive d’anciens combattants et du même coup au développement beaucoup plus extensif de la ville. Cette vague de nouveaux arrivants mènera à la création et à l’expansion de nombreux quartiers de type banlieue où le bungalow moderne dominera le paysage.

Bâtiments résidentiels

La diversité stylistique des bâtiments résidentiels que l’on retrouve aujourd’hui sur le territoire montarvillois est intimement liée aux séquences de son développement. On y retrouve donc essentiellement quelques maisons

Fig. 6. Maison québécoise

Le style québécois

Le  style  québécois  se  distingue  par  son  plan  rectangulaire  et  sa toiture  à  deux  versants  généralement  courbée.  Contrairement au  style  d’esprit  français,  la  répartition  des  ouvertures  est  plutôt symétrique et on y remarque fréquemment la présence de lucarnes. Les matériaux de revêtement extérieur traditionnels sont la planche à feuillure, le bardeau de bois, la planche à clin, la tôle embossée ou la planche unie verticale.

Le style à la mansarde

Le style à la mansarde fait essentiellement référence à la forme du toit du bâtiment qui est composé d’un terrasson et d’un brisis sur deux ou quatre côtés. Le plan du bâtiment est plutôt rectangulaire et la répartition des ouvertures est généralement symétrique. Le bois et la brique sont majoritairement utilisés comme matériaux de revêtement extérieur, tandis que la tôle en plaque, pincée ou à la canadienne est employée pour le recouvrement du toit. Notons également la présence fréquente de lucarnes au brisis.

villageoises datant du 18e et du 19e siècle, quelques résidences de villégiatures cossues de la fin du 19e siècle et plusieurs bungalows modernes et contemporains.

Fig. 7. Maison à mansarde

Le cadre bâti

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CADRE BÂTI

Le style Boomtown

Le  style  Boomtown  se  caractérise  principalement  par  son  plan rectangulaire, sa disposition perpendiculaire à la rue, la présence d’un mur parapet implanté en façade et son toit à deux versants droits. Souvent utilisé pour des bâtiments commerciaux, ce style comprend parfois une vitrine ou un front en façade. L’extérieur du bâtiment est habituellement constitué de bois ou de bardeaux d’amiante.

Fig. 8. Maison Boomtown

Le style Arts and Crafts

Le style Arts and Crafts se distingue principalement par son toit à deux versants avec croupe aux extrémités. Le plan du bâtiment est plutôt rectangulaire  et  les  ouvertures  sont  disposées  symétriquement.  Le bardeau  d’amiante  et  le  bois  recouvrent  l’extérieur  du  bâtiment tandis que  la tôle pincée ou en plaque couvre  la toiture. Parmi ses autres  traits  distinctifs,  on  note  souvent  la  présence  de  lucarnes interrompant l’avant-toit.

Fig. 9. Poste du gardien du parc national du Mont Saint-Bruno

Le style bungalow moderne

Le style bungalow moderne se démarque par un plan rectangulaire sur  un  seul  niveau,  par  un  toit  à  deux ou quatre  versants  à angle très faible ou encore par un toit plat. Son implantation est isolée sur un lot généralement grand et éloigné de la rue. Sa fenestration est plutôt généreuse. Dans plusieurs  cas,  un espace de  stationnement est  aménagé  (parfois  même  recouvert)  le  long  d’une  des  façades latérales. Les matériaux de recouvrement des murs extérieurs sont multiples : bois, brique, pierre de recouvrement, stucco, aluminium, tôle, etc.

Fig. 10. Bungalow moderne Fig. 11. Maison Lussier

Maison Lussier (Roger D’Astous)

Conçue par le célèbre architecte Roger D’Astous, cette maison incarne par sa forme et ses matériaux plusieurs des caractéristiques de l’abri rustique. Cette maison à  l’architecture  singulière,  s’inscrivant dans le  courant  Shed  style  des  années  1960,  présente  une  toiture  en appentis,  composée  de  deux  pentes  descendantes  vers  le  centre. Selon l’architecte, cette maison a été dessinée de façon à optimiser le confort de ses résidents durant la saison hivernale et correspond à ce que D’Astous considérait comme la nouvelle architecture nordique et canadienne.

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CADRE BÂTI

Bâtiments institutionnels

On discerne sur le territoire de la Ville quelques bâtiments institutionnels d’intérêt. Parmi ceux-ci figurent le vieux presbytère de style néoclassique ainsi que quelques églises principalement destinées à la population anglophone. L’église St.Augustine of Canterbury se distingue par son architecture résolument moderne et sobre où le bois et le béton sont à l’honneur. Insérée au cœur d’un quartier résidentiel, l’église est entourée d’une végétation abondante et l’aménagement paysager s’harmonise à son cachet et à son architecture.

Fig. 12. Église St. Augustine of Canterbury

Fig. 13. Vieux presbytère

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CADRE BÂTI

Les sites d’intérêt et les bâti ments classés

Site et bâti ment Statut Constructi on

1. Vieux presbytère de Saint-Bruno Classement 1851-1852

2. Église St.Augusti ne of Canterbury n/a 1966-1967

3. Vieux moulin seigneurial n/a 1761

4. Poste du gardien du domaine du mont Saint-Bruno n/a Début 20e siècle

5. Maison «Montarville» n/a Début 20e siècle

6. Maison Lussier n/a 1962

Carte 5. Les sites d’intérêt et bâti ments classés

1.2.

3.

5.

4.

6.

N

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Fig. 14. Le mont Saint-Bruno

Qu’est-ce qu’un paysage d’intérêt?

Le paysage est produit par une appréciation de ce qui est vu à travers un ensemble de filtres qui relèvent de notre culture d’appartenance, de notre éducation, de notre formation professionnelle, de notre sensibilité esthétique, etc. En somme, un paysage d’intérêt correspond à un territoire reconnu par une collectivité pour ses caractéristiques paysagères remarquables résultant de l’interrelation de facteurs naturels et humains, méritant d’être mis en valeur en raison de son intérêt historique ou naturel et sa valeur emblématique ou identitaire. Rappelons également qu’un paysage est toujours apprécié à partir d’un point de vue ou d’un parcours, et que la préservation de l’intégrité de ceux-ci est inhérente à la mise en valeur des paysages jugés d’intérêt.

PAYSAGES D’INTÉRÊT

Le mont Saint-Bruno

L’importance du mont Saint-Bruno dans le paysage régional ne fait aucun doute. Faisant partie des neuf collines montérégiennes, ce dernier se dresse au milieu d’une plaine agricole, proposant ainsi une rupture topographique et paysagère avec les basses-terres du Saint-Laurent. Considéré comme un paysage emblématique, il constitue un repère visuel et spatial important et, de ce fait, participe indéniablement à l’identité de la Ville, voire de l’agglomération et de la région.

Sa valeur écologique et paysagère est telle qu’un parc national, protégeant près de 6 km2 de sa superficie, a

été créé en 1985. En plus d’offrir un paysage naturel remarquable, le mont Saint-Bruno présente un paysage humanisé d’intérêt. On y retrouve, entre autres, des traces des vergers des Frères de Saint-Gabriel, les maisons de villégiature de la première moitié du 20e siècle, le vieux moulin seigneurial.

On ne saurait parler de la montagne sans mentionner le capital paysager qu’elle génère. Les différents belvédères et points de vue aménagés sur le mont Saint-Bruno permettent d’apprécier des panoramas uniques de ses environs.

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PAYSAGES D’INTÉRÊT

Fig. 15. La plaine agricole

La plaine agricole

Particulièrement présentes dans la région de Saint-Bruno-de-Montarville, les terres agricoles ont depuis longtemps participé à définir le paysage local. À partir de la moitié du 18e siècle, certains lots agricoles sont exploités au sein de la seigneurie. Aujourd’hui il est toujours possible de constater le découpage de ces lots, fidèles à leur orientation d’origine et parallèles au boulevard de Montarville.

Ces paysages ruraux composés de champs de différentes cultures, de bâtiments agricoles et de maisons de ferme, de routes ponctuellement bordées d’arbres et d’enclos à chevaux, sont principalement observables à partir du Grand boulevard Ouest et du rang des Vingt-Cinq Est. Le territoire de Saint-Bruno-de-Montarville offre probablement les panoramas agricoles les plus intéressants de l’agglomération, en raison notamment de leur composition mettant parfois en scène la montagne en arrière-plan.

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MONUMENTS ET L’ART PUBLIC

Les interventions au niveau de l’art public à Saint-Bruno-de-Montarville s’inscrivent dans un désir de démocratisation de l’art, de mise en valeur du dynamisme culturel et d’embellissement des paysages de la municipalité. Dans cette perspective, la Ville administre un centre d’exposition dans le vieux presbytère et a mis sur pied un programme d’art public (2010-2014). Ce programme prévoit, entre autres, l’installation d’une œuvre d’art par année pour

marquer chacune des entrées de ville. La première œuvre installée a été celle intitulée Nature, environnement… une mission avouée de Pierre Leblanc (voir plus bas) en 2010. Une œuvre de Cozic, intitulée Éclosion, a suivi en 2011. L’œuvre Tempus Folium de Claude Millette a été érigée en 2012. Enfin, en 2013, l’œuvre Avoine de Linda Covit a complété la collection.

Nature, environnement… une mission avouée – Pierre Leblanc

L’œuvre : inaugurée en 2010 à l’angle du boulevard Seigneurial et de la rue de Chambly, cette sculpture, constituée d’aluminium brossé et d’acier inoxydable, est inspirée d’éléments naturels qui caractérisent l’environnement de Saint-Bruno-de-Montarville. Elle s’inscrit dans le cadre du programme d’art public municipal qui vise à marquer les entrées de la ville.

L’artiste : artiste québécois de renom, le sculpteur Pierre Leblanc a participé tout au long de sa carrière à plus de 400 expositions solos ou de groupe. Son travail est alimenté et inspiré de questions de société et de préoccupations environnementales. Ses œuvres d’art public se retrouvent dans plus de 30 municipalités au Québec.

Fig. 16. Nature, environnement… une mission avouée

Avoine – Linda Covit

L’œuvre : la découpe de graminées fait référence à la culture historique de la Villa Grand Coteau. Selon Bernard Guilbert dans Les frères de Saint-Gabriel : agriculteurs et éducateurs à Saint-Bruno-de-Montarville, « La Villa Grand Coteau a sans doute été la plus importante exploitation agricole montarvilloise. »

L’artiste : Montréalaise d’origine, Linda Covit vit et travaille toujours dans la métropole. Depuis 1975, elle présente des expositions individuelles et participe à des expositions collectives dans plusieurs villes du Québec, du Canada, de même qu’aux États-Unis, en Italie et au Japon. L’artiste a produit un grand nombre d’œuvres d’art public, dont une a été offerte par le gouvernement du Québec en 2011, sous forme de don, au peuple de la province du Shandong (Chine).

Fig. 17. AvoineSource : Ville de Saint-Bruno-De-Montarville Source : Ville de Saint-Bruno-De-Montarville, crédit photo :Jean-Michael Sminaro

Monuments et l’art public

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MONUMENTS ET L’ART PUBLIC

L’homme soleil – Jordi Bonet

L’œuvre : initialement créée vers 1975 en céramique, cette œuvre a été reproduite en 2010 à l’initiative de monsieur Guy Laliberté. Huit exemplaires en bronze ont été créés et la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville en a reçu un exemplaire sous forme de don. Cette murale mesure 2,56 mètres de hauteur sur 1,28 mètre de largeur et elle est considérée comme une œuvre majeure de Bonet. Elle est exposée au Centre Marcel -Dulude.

L’artiste : Catalan d’origine et Québécois d’adoption, Jordi Bonet est le créateur d’une centaine de murales au Québec et partout dans le monde. Ses murales au Grand Théâtre de Québec, à la station Pie IX du métro de Montréal ou encore à la Place des Arts de Montréal sont des chefs d’œuvres de cet artiste qui figure parmi les plus importants du Québec au moment de sa mort prématurée en 1979.

Fig. 18. L’homme soleil (détail)Source : Ville de Saint-Bruno-De-Montarville

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Avec plus de 300 ans d’histoire, Saint-Bruno-de-Montarville possède un patrimoine et une histoire uniques. Ancienne seigneurie, son paysage est marqué par la présence du mont Saint-Bruno, une des neuf collines montérégiennes. L’histoire de Saint-Bruno-de-Montarville est étroitement liée à l’occupation du mont Saint-Bruno et par la mise en valeur de ses ressources hydrauliques et écologiques. Outre son riche patrimoine naturel et une importante collection d’œuvres d’art public, le territoire de Saint-Bruno-de-Montarville possède plusieurs sites à fort potentiel archéologique.

Intégrée à la dynamique métropolitaine depuis le début du 20e siècle, alors que la ville devient un lieu de villégiature privilégié par la bourgeoise montréalaise, Saint-Bruno-de-Montarville continue de se développer en offrant un cadre de vie exceptionnel pour ses résidents de longue date ou ceux récemment arrivés.

Fig. 19. Ancien bureau de poste de la ville de Saint-Bruno-de-Montarville

CONCLUSION

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Articles et monographiesATELIER B.R.I.C (2005). Étude de caractérisation du patrimoine de la ville de Longueuil, Ville de Longueuil, 129 p.

BERGERON, Claude (1999), Roger D’Astous designer d’habitation. Le chalet dans Journal de la Société pour l’étude de l’architecture au Canada, vol. 24, n0 4, 1999. p.3-9

BLANCHARD, Raoul (1939). Études canadiennes: I. La plaine de Montréal dans Revue de géographie alpine, vol. 27, n°27-2 (3e série), 1939. p.247-432.

BLANCHARD, Raoul (1960). Le Canada Français : Province de Québec, Librairie Arthème Fayard, Montréal. 304 p.

BONENFANT LECLERC, Charlotte (1992). Saint-Bruno-de-Montarville  :  fragments  d’histoire, Société d’histoire de Montarville, Saint-Bruno-de-Montarville, 86 p.

DUFOUR, Andrée (2012). Trois congrégations religieuses enseignantes au Mont-Saint-Bruno : Les Frères de Saint-Gabriel dans Revue d’histoire de l’éducation, p. 129-134.

DUFOUR, Andrée (1998). Circuit patrimonial montarvillois, Société d’histoire de Montarville, Saint-Bruno-de-Montarville, 35 p.

FAHEY ET ASSOCIÉS (2009). Plan d’urbanisme 2008, Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, 90 p.

FILION, Mario et al (2001). Histoire du Richelieu-Yamaska-Rive Sud, Coll. Les régions du Québec, n° 13, Institut québécois de recherche sur la culture, Sainte-Foy, 506 p.

GAGNON PRATTE, France (1987) Maisons de campagne des Montréalais 1892-1924  :  l’architecture des  frères Maxwell, Éditions du Méridien, Montréal, 215 p.

PLANIA (2009). Plan stratégique de développement économique axé sur les secteurs du commerce, de l’industrie et du récréotourisme : rapport final, Comité consultatif de développement économique, Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, 62 p.

PRATT, Michel (2001). Atlas historique : Boucherville, Brossard, Greenfield Park, LeMoyne, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Hubert, Saint-Lambert, Société historique et culturelle de Marigot, Longueuil, 159 p.

SANS AUTEUR (1961). St-Bruno de Montarville 250e anniversaire, Saint-Bruno de Montarville, 23 p.

SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS DU QUÉBEC (2000). Plan  directeur  provisoire  –  Parc  du  Mont-Saint-Bruno, Direction de la planification et du développement des parcs québécois, Québec, 47 p.

Société d’histoire de Longueuil (2012). Le parc de la baronnie et les environs immédiats. Carrefour des ancêtres. Berceau de Longueuil. 23 p.

VILLE DE LONGUEUIL (2007). Plan de gestion du Patrimoine – Caractérisation des secteurs patrimoniaux, Direction de la planification des équipements supralocaux, 88 p.

VILLE DE SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE (2011). Plan d’action culturel 2009-2012, Saint-Bruno-de-Montarville, 5 p.

Ressources internet

Dictionnaire biographique du Canada en ligne : http://www.biographi.ca

SÉPAQ : http://www.sepaq.com

Statistique Canada : http://www.statcan.gc.ca

Répertoire du patrimoine culturel : http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca

Ville de Saint-Bruno de Montarville : http://www.stbruno.ca

BIBLIOGRAPHIE

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TABLE DES FIGURES

Fig. 1. Le chemin seigneurial .....................................................................................................................................................................................................11Fig. 2. Edson Loy Pease (1856-1930) .........................................................................................................................................................................................13Fig. 3. Gare de Saint-Bruno-de-Montarville vers 1904 ..............................................................................................................................................................13Fig. 4. Juvénat St-Gabriel ...........................................................................................................................................................................................................15Fig. 5. Vieux moulin seigneurial .................................................................................................................................................................................................16Fig. 6. Maison québécoise .........................................................................................................................................................................................................17Fig. 7. Maison à mansarde .........................................................................................................................................................................................................17Fig. 8. Maison Boomtown ..........................................................................................................................................................................................................18Fig. 9. Poste du gardien du Parc du Mont Saint-Bruno .............................................................................................................................................................18Fig. 10. Bungalow moderne .......................................................................................................................................................................................................18Fig. 11. Maison Lussier ..............................................................................................................................................................................................................18Fig. 12. Église St.Augustine of Canterbury ................................................................................................................................................................................19Fig. 13. Vieux presbytère ...........................................................................................................................................................................................................19Fig. 14. Le mont Saint-Bruno .....................................................................................................................................................................................................21Fig. 15. La plaine agricole ..........................................................................................................................................................................................................22Fig. 16. Nature, environnement… une mission avouée ............................................................................................................................................................23Fig. 17. Avoine ............................................................................................................................................................................................................................23Fig. 18. L’homme soleil (détail) ..................................................................................................................................................................................................24Fig. 19. Ancien bureau de poste de la ville de Saint-Bruno-de-Montarville .............................................................................................................................25

Carte 1. Positionnement à l’échelle métropolitaine....................................................................................................................................................................6Carte 2. Positionnement à l’échelle de l’agglomération .............................................................................................................................................................6Carte 3. Limites administratives de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville ...............................................................................................................................7Carte 4. Les tracés fondateurs ...................................................................................................................................................................................................11Carte 5. Les sites d’intérêt et bâtiments classés .......................................................................................................................................................................20

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L ’ E N C L U M E

A T E L I E R D E

D É V E L O P P E M E N T

T E R R I T O R I A L