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Saltykov - Conte de Noel

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Conte de Nol

Mikhal Saltykov-Chtchedrine

(- )1826 1889CONTE DE NOL

( )

1886

Traduction dEly Halprine-Kaminsky parue dans Le Monde moderne, tome X, 1899.Ce matin, le pope de notre village a fait un beau sermon de fte de Nol:

Il y a plusieurs sicles, a-t-il dit, que la Vrit est apparue avec le Christ au monde. Quand le Christ remonta au ciel, il nous lgua sa Vrit en tmoignage de son amour. Depuis, il nest pas un coin sur la terre o naient lui les rayons de la Vrit.

Le propre de la Vrit est dexalter nos mes, fortifier nos courages, embraser nos curs. Elle est pour nous le but, le refuge dans les temptes de la vie.

Ah! quil sabuse celui qui croit la Vrit vaincue par le Mensonge! Non, mme dans linstant critique o lesprit born aperoit le triomphe du mal, cest la Vrit qui triomphe. Elle marche de lavant, versant sur lhumanit sa lumire et labritant de ses ailes.

La Vrit est descendue avec les rprouvs dans les abmes; elle est monte avec les justes sur les bchers, sest place auprs des martyrs devant les bourreaux. Cest elle qui, dans leur cur, allumait le feu sacr, leur donnant la force de souffrir.

la vue des supplices, les mes justes senflammaient et la Vrit descendait en elles, trouvant l son terrain de prdilection.

Les bchers brlaient, les flammes dvoraient les corps des justes, mais allumaient aussi dinnombrables flambeaux, tel, au matin de Pques, un seul cierge allume tous les autres cierges.

En quoi consiste la Vrit? ma question rpond lvanglique maxime: Avant tout, aime Dieu, aime ton prochain comme toi-mme. Cette maxime, en sa brivet, contient le but unique de la vie.

Aime Dieu, parce quil la donn lexistence, parce quil taime! parce quil est la bont, la beaut, la vrit!

Aime ton prochain comme toi-mme, cest la deuxime partie de la maxime. Il faut aimer sans calcul, sans exigence de retour, pour lamour en lui-mme. vitons au prochain les peines, dfendons-le notre pril. Lhomme sans amour est un animal, son action est nulle, le but de sa vie est manqu. Ceux-l seulement qui aiment et se donnent connaissent la vie et le bonheur.

Retournez dans vos demeures; ftez la Nativit du Christ; mais pendant vos rjouissances, songez que la Vrit est venue dans le monde, quen tous lieux elle est parmi nous, quelle est la lumire sacre dont sclaire lexistence humaine.

Quand le pope, son sermon fini, descendit de la chaire, les mots: Seigneur, que ton nom soit bni! retentirent dans le chur. Puis, comme un long soupir sexhalant de toutes les poitrines, jaillit travers lglise cet cho: Oui, sois bni!

De tous les fidles, le plus attentif aux paroles du Pre Pavel avait t Serge Rousslantsev, enfant de dix ans, fils dune modeste pomestchitsa. Trs mu, ses yeux semplissaient tout instant de larmes et il rougissait, paraissant vouloir questionner.

Maria Sergueevna Rousslantsev tait une jeune veuve qui possdait un petit domaine. Au temps de lesclavage, le petit pays avait eu sept chteaux. Les pomestchiks ntaient pas trs riches et de tous Fdor Pavlytsch Rousslantsev tait le plus pauvre. Mais toujours lu pour quelques fonctions communales, il pargnait ainsi les modestes revenus de sa proprit. Quand vint laffranchissement des serfs, il reut une indemnit qui, jointe lexploitation de son lopin de terre, lui permit de vivre au jour le jour.

Maria Sergueevna, qui lpousa aprs lpoque de laffranchissement, se trouva veuve au bout dun an de mariage. La mort de Fdor Pavlytch arriva subitement. Un jour quil faisait le tour de ses bois, dsaronn soudain par son cheval qui prit peur, il heurta de la tte contre un arbre et du coup fut tu. Deux mois plus tard, la jeune veuve mettait au monde un fils.

Maria Sergueevna vivait plus que modestement. Elle avait afferm ses biens, ne conservant que le chteau, le jardin et le potager. Le personnel domestique se composait dune seule famille danciens dvorovis comprenant la vieille niania, sa fille, son fils et sa bru. La niania gouvernait la maison et levait le petit Serge; la fille faisait la cuisine; le fils et la bru entretenaient la basse-cour, les champs et le btail, un cheval et trois vaches.

La vie scoulait paisible, on ne sentait pas le besoin. La proprit fournissait le bois de chauffage et les principaux vivres. Les habitants du chteau disaient: Nous vivons comme en paradis, et Maria Sergueevna savourait sans autre dsir celle existence si conforme celle de son ancien couvent de jeune fille.

Son seul souci tait le petit Serge. Cet enfant, dune intelligence prcoce, dun naturel doux, mais dune constitution faible, se porta bien jusqu lge de sept ans; mais, cette poque, des symptmes de sensibilit nerveuse vinrent se manifester.

Maria Sergueevna commena son ducation. Puis, lorsque Serge eut atteint dix ans, le pre Pavel seconda la jeune mre et enseigna son lve les langues mortes, Maria Sergueevna ayant lintention denvoyer son fils au collge.

Le moment de la sparation approchait, et la pauvre mre y songeait avec peine; mais le sacrifice simposait. Le chef-lieu tait loign; on ne pouvait songer y vivre avec six sept cents roubles de rentes. Maria Sergueevna avait donc crit son frre, qui habitait la ville, et venait de recevoir la lettre lui annonant que Serge serait admis dans la famille.

Au retour de lglise, Serge restait agit:

Mre, je veux vivre daprs la Vrit, rptait lenfant.

Oui, mon ami, rpondit la mre, mais les enfants, par leur innocence, vivent naturellement dans la Vrit.

Non, ce nest pas ainsi que je lentends. Le pre Pavel a dit que quiconque vit suivant la Vrit doit aide et protection au prochain. Voil comme il faut vivre! Est-ce comme cela que je vis? Lorsque, ces jours derniers, on a vendu la vache dIvan le pauvre, quai-je fait pour lempcher? Je regardais seulement et je pleurais!

Ce sont justement ces larmes qui tmoignaient ta Vrit denfant. Dailleurs on ne pouvait rien faire. On a vendu de par la loi, la vache dIvan le pauvre, parce quil existe une loi qui oblige chacun payer ses dettes.

Mais, mre, Ivan voulait bien payer, mais il ne pouvait pas. Ma niania dit elle-mme quil ny a pas de moujik plus pauvre quIvan. O est la Vrit alors?

Je te rpte que cest la loi, et quil faut lobserver. Les hommes forment une socit et doivent subir des devoirs. Pense tes tudes, cest pour toi la meilleure Vrit. Tu vas entrer au collge; si lu travailles, si tu es sage, tu vivras dans la Vrit. Je naime pas que tu tagites. Tout ce que tu vois, tout ce que tu entends te va trop vite au cur. Le pre Pavel parlait en gnral, on ne peut faire autrement lglise; cest tort que tu prends tout la lettre. Prie pour le prochain, Dieu ne ten demande pas davantage.

Mais Serge ntait point rassur. Il courut la cuisine, o les domestiques buvaient le th pour clbrer la fte.

La cuisinire Stepanida tait trs affaire autour du fourneau. Elle mettait et retirait avec loukhvat une marmite pleine de chichi grasses. Lodeur de la viande et du gteau de Nol embaumait lair.

Moi, niania, je veux vivre suivant la Vrit, dclara lenfant.

Voyez-vous comme il sy prend de bonne heure, dit en riant la vieille.

Mais non, niania, je me le suis jur, je ne souffrirai plus linjustice et je mourrai pour la Vrit.

Ah! cher petit, voyez donc ce qui lui est entr dans la tte!

Tu nas donc pas entendu ce que le pre Pavel a dit lglise. Il faut avoir la Vrit pour but, voil! Chacun doit combattre pour la Vrit.

On parle ainsi dans lglise, cest bien entendu. Lglise est faite pour quon y prche la Vrit. Toi, petit, coute, puis ny pense plus.

On peut vivre avec la Vrit, condition de ne pas sy lier, dit avec importance louvrier Grgory.

Pourquoi maman et moi prenons-nous le th dans la salle manger, quand vous le prenez la cuisine? Est-ce juste? reprit lenfant avec feu.

Juste ou non, cela se passe ainsi depuis des sicles. Nous sommes des gens simples, nous nous trouvons bien la cuisine. Si tout le monde allait la salle manger, elle ne serait plus assez grande.

Vois-tu, Serguey Fedorytch, reprit Grgory, pendant que tu es enfant, coute bien ta mre, cest pour toi la meilleure Vrit. Le pope te le dira ce soir quand il viendra dner avec vous. Nous autres, nous sommes pour les durs travaux: surveiller le btail, cultiver la terre. Cela ne va pas aux seigneurs, voil!

Cest prcisment linjustice!

notre avis, si les matres sont bons, cest leur Vrit. Quand nous qui travaillons, nous sommes consciencieux, cest notre Vrit. Tout est bien quand chacun observe la Vrit en faisant son devoir.

Il y eut un instant de silence. Le petit Serge voulait rpondre, mais Grgory avait exprim ses raisons avec tant de bonhomie que lenfant restait branl.

La niania interrompit le silence.

Dans le pays do nous venons, ta mre et moi, dit-elle, vivait un pomestchik nomm Rassochnikov. Au commencement, il vivait comme les autres, puis tout coup il voulut vivre selon la Vrit. Savez-vous ce quil fit? Il vendit son bien, distribua largent aux pauvres, et sen fut en plerinage. On ne le revit plus.

Ah! niania, voil un homme!

Et, pourtant, il avait un fils militaire Saint-Ptersbourg, ajouta la niania. Le pre avait distribu ses biens et le fils restait sans ressource. Cest au fils quil fallait demander si le pre avait bien agi!...

Vous voyez bien, dit Grgory.

Le fils na donc pas compris que le pre agissait selon la Vrit? demanda lenfant.

Certes, non, il ne la pas compris Il fit mme des dmarches. Pourquoi, disait-il, ma-t-il fait engager quand je nai plus lindispensable et que je ne puis subvenir mes frais?

Engager... Subvenir ses frais... rptait Serge machinalement.

Les paroles de la niania lgaraient dans un ddale de contradictions.

Je connais un fait semblable, reprit Grgory. Il y avait chez nous un petit moujik qui sappelait Martyne. Lui aussi distribua son argent aux pauvres et ne garda pour sa famille quune petite chaumire. Il prit un sac, et sen alla de nuit, en cachette, tout droit devant lui. Seulement, vois-tu, il avait oubli de rgulariser son passeport, et voil quun mois aprs il revint escort de gendarmes.

Eh pourquoi? avait-il fait quelque mal? questionna Serge.

Mal ou non, ce nest pas de cela quil sagit. Ce que je veux dire, cest quon peut vivre avec la Vrit, mais sans sy fier. Il nest pas permis de voyager sans passeport, cest une chose connue. Sans cela tout le monde se disperserait, abandonnerait le travail; on nen finirait plus avec les vagabonds...

Le th prenait fin. Tous se levrent et firent la prire.

Eh bien, maintenant, nous allons dner, dit la niania. Va prs de ta mre, mon pigeon, et reste avec elle. Bientt le pre Pavel et sa femme vont venir.

Vers deux heures, en effet, le pope et sa femme arrivrent.

Moi, bon pre, je veux vivre suivant la Vrit, et je lutterai pour elle, dit lenfant allant au-devant des visiteurs.

Ah! le brave guerrier! Il sort peine de terre, et a veut combattre! dit le pre Pavel en riant.

Il mennuie depuis ce matin, dit Maria Sergueevna. Il ne parle que de la Vrit.

Laissez, madame, il en parlera, puis il oubliera.

Non, je noublierai pas, insista lenfant. Vous disiez ce matin quil faut vivre suivant la Vrit... Vous le disiez lglise encore!

Cest justement lglise quil faut prcher la Vrit. Si moi, pasteur, joubliais mon devoir, lglise me le rappellerait. Toute parole dite dans le temple est une parole de Vrit, et seuls les curs durs y restent insensibles.

Et comment faut-il vivre?

Vivre de mme. Et quand tu seras un homme, tu comprendras la Vrit dans sa grandeur. Maintenant, quil te suffise de suivre celle de ton ge; aime ta mre, respecte les vieillards, sois courageux ltude, sois modeste, voil pour toi la Vrit.

Mais les martyrs?... vous en parliez ce matin?

Il y eut des martyrs. La Vrit est escorte de la souffrance, mais tu nes pas au moment dy songer.

Les martyrs,... le bcher,... murmura Serge troubl.

En voil assez! interrompit impatiemment Maria Sergueevna.

Lenfant se tut, mais tout le dner il resta pensif. La conversation roula sur les affaires du pays et, dans les propos changs, la Vrit ne sortait pas toujours triomphante.

vrai dire, ce ntait ni la Vrit, ni le Mensonge, mais lcho de la vie quotidienne telle que nous la pratiquons.

Serge, qui bien des fois avait entendu ces conversations, ne sen tait point mu jusqualors. Mais aujourdhui un sentiment nouveau pntrait son me:

Mange donc, lui dit sa mre, voyant quil ne mangeait pas.

In corpore sano, mens sana, reprit son tour le pre Pavel. Obis ta mre, cest le vrai moyen dobserver la Vrit. Il faut aimer la Vrit; quant se croire martyr prdestin, cest de la prsomption.

Cette nouvelle allusion la Vrit troubla Serge compltement. Il se pencha sur son assiette, seffora de manger, puis tout coup fondit en larmes. On sempressa autour de lui.

Tu es malade? questionna Maria Sergueevna:

Oui, rpondit lenfant dune voix faible.

Va dans ton lit, mon enfant. Emmne-le, niania.

On emmena lenfant et un instant le repas sinterrompit, Maria Sergueevna ayant suivi la niana.

Toutes deux revinrent bientt et annoncrent que Serge venait de sendormir.

Ce ne sera rien, dit le pre Pavel en tranquillisant la jeune mre. Aprs un bon somme, cela ira mieux.

Cependant le soir, non seulement le mal avait persist, mais il stait compliqu dune fivre.

Serge, en dlire, sassit sur son lit. il ttonnait autour de lui comme cherchant une chose invisible.

Martyr... Escort de gendarmes cause de la Vrit... Quoi donc?... murmurait-il sans suite.

Quel est ce martyr dont il parle! demanda Maria Sergueevna la niania.

Mais vous savez bien, ce moujik de notre village qui sexila pour lamour du Christ... Grgory racontait son histoire devant Serge.

Toujours ces stupides histoires, dit Maria Sergueevna mcontente. On ne pourra plus laisser lenfant entrer loffice.

Le lendemain, aprs la messe du matin, le pre Pavel proposa daller chercher un docteur la ville. Cette ville tait 40 verstes et le mdecin ne pouvait arriver qu la nuit.

Ctait un petit vieillard, assez ignorant, qui nemployait que lopodeldoch et lordonnait indiffremment pour lusage interne ou externe. On disait de lui quil ne croyait pas la mdecine, mais quil croyait lopodeldoch. Vers onze heures du soir, notre mdecin arriva. Il examina le malade, lui tta le pouls, lui dclara une petite fivre, prescrivit des frictions lopodeldoch et fit avaler au malade deux pilules de la mme substance.

Il a un peu de fivre, mais grce lopodeldoch le mal sen ira comme par enchantement, dclara-t-il avec importance.

On fit dner le docteur et il coucha au chteau. Toute la nuit, Serge eut une fivre ardente. Plusieurs fois on rveilla le mdecin, mais celui-ci tait inbranlable dans sa foi lopodeldoch. Il affirmait que son remde ferait miracle et que lenfant serait guri au matin.

Serge dlirait: Christ,... Vrit,... Rassochnikov... Martyr, rptait-il, et il continuait chercher autour de lui: O... o?... Il se calma vers le matin et sendormit:

Vous voyez bien, dit le mdecin triomphant, et prtextant ses autres malades, il partit.

La journe se passa entre la crainte et lespoir. Tant quil fit jour, lenfant fut mieux. Mais la faiblesse tait si grande quil pouvait peine prononcer une parole. la tombe de la nuit, la petite fivre revint et le pouls saccentua.

Maria Sergueevna restait colle au chevet de son fils dans une crainte silencieuse, cherchant comprendre, mais en vain. On abandonna lopodeldoch. La niania puisa les moyens de gurir sa connaissance et sa porte: compresses de vinaigre, sinapismes, bienfaisante infusion des fleurs de tilleul.

Vers la nuit, lagonie commena. huit heures, la lune brilla et, les jalousies tant releves, tout coup sur les murs de lobscure chambre, une grande tche claire se dessina. Serge se souleva et vers la clart tendit sa main: Maman, murmura-t-il, regarde... Tout en blanc... cest le Christ... la Vrit... Je veux le suivre... aprs lui... avec lui...

Il se renversa sur les coussins... Il expira... La Vrit venait de lui apparatre, inondant son me de bonheur. Mais le frle cur de ladolescent navait pu contenir la joie divine... et stait bris.

* * *

Mikhal Evgrafovitch Saltykov, connu sous le pseudonyme de Stchedrine, occupe une place part parmi les grands crivains russes. Ses uvres sont un produit particulier de ltat social et politique actuel de lempire des Tsars. Cest un satirique dont la manire rappelle dans une certaine mesure celle de lauteur des Propos de Labienus, et linfluence, celle de Rochefort, sous le rgne de Napolon III. Mais ce qui le distingue de ces deux matres du pamphlet (dans lacception leve du mot), cest quil fut en mme temps un peintre de murs, un crivain dimagination.

sa mort, le 28 avril (vieux style) 1889, la presse russe fut unanime pour dclarer que le pays faisait en lui une perte irrparable.

Le conte de Nol quon vient de lire semble montrer la vie de notre socit en contradiction constante avec les principes chrtiens quelle professe. Cest la thorie de Tolsto, avec cette diffrence essentielle que Saltykov en regarde lapplication individuelle comme une source de souffrances au milieu de lgosme ou de lindiffrence de la foule; de fait, cest la ralisation dun beau rve au-dessus des forces dun tre isol...

E. Hal.-Kam._______

Texte tabli par la Bibliothque russe et slave; dpos sur le site de la Bibliothque le 25 dcembre 2013.

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