44
Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger S S C C H H E E M M A A P P L L U U R R I I A A N N N N U U E E L L D D E E S S T T R R A AT T E E G G I I E E I I M M M M O O B B I I L L I I E E R R E E Note stratégique Juin 2010

SCHEMA PLURIANNUEL DE STRATEGIE … · 8 Ce réseau constitue un instrument sans égal pour le rayonnement culturel, économique et linguistique de la France. Il connaît un développement

  • Upload
    lytu

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger

SSSCCCHHHEEEMMMAAA PPPLLLUUURRRIIIAAANNNNNNUUUEEELLL DDDEEE

SSSTTTRRRAAATTTEEEGGGIIIEEE IIIMMMMMMOOOBBBIIILLLIIIEEERRREEE

Note stratégique Juin 2010

2

3

SOMMAIRE

LE CADRE DE L’ETUDE ................................................................................................................5

1. Objectifs du SPSI ...........................................................................................................................6

2. Présentation de l’AEFE.................................................................................................................7 2.1. L’AEFE, ses missions, son réseau.............................................................................................7 2.2. La compétence immobilière de l'AEFE ....................................................................................8 2.3. Le patrimoine de l’AEFE..........................................................................................................8

3. Périmètre de l’étude et méthodologie pour l’établissement du SPSI ........................................9 3.1. Périmètre de l’étude ..................................................................................................................9 3.2. Méthodologie mise en œuvre .................................................................................................10

LE PATRIMOINE DE BUREAUX DE l'AEFE ................ ........................................................... 11

4. Diagnostic du patrimoine de bureaux et enjeux........................................................................12

5. Orientations stratégiques pour le patrimoine de bureaux .......................................................13

LE PATRIMOINE DES ETABLISSEMENT SCOLAIRES (EGD) ... .......................................15

6. Présentation des EGD et du patrimoine qu'ils occupent..........................................................16

7. Diagnostic du patrimoine des EGD............................................................................................16 7.1. Etat technique, réglementaire et fonctionnel du parc immobilier...........................................16 7.2. Performances d’occupation du patrimoine .............................................................................18 7.3. Performances d’exploitation (coûts / recettes)........................................................................20

8. Les enjeux immobiliers du patrimoine des EGD ......................................................................21

9. Les orientations stratégiques sur le patrimoine des EGD........................................................22 9.1. Traitement de la problématique fonctionnelle ........................................................................23 9.2. Traitement de la problématique technique et réglementaire ...................................................23 9.3. Traitement de la problématique des coûts de gestion et d'exploitation...................................24 9.4. Traitement de la problématique de valorisation des biens. .....................................................24

10. Les scénarios d’évolution du patrimoine des établissements d’enseignement .....................26 10.1. Scénarios d’évolution pour le patrimoine des EGD..............................................................26 10.2. Focus sur les établissements d’enseignement du Maroc.......................................................28

LA PROBLEMATIQUE SPECIFIQUE DES LOGEMENTS DE FONCTI ON .......................31

11. Diagnostic de la situation actuelle.............................................................................................32

12. Orientations stratégiques pour la gestion des logements ......................................................33

LA PROGRAMMATION IMMOBILIERE QUINQUENALE .......... .......................................35

13. La politique immobilière de l'AEFE depuis 2006 ..................................................................36

14. La programmation immobilière au titre du SPSI ...................................................................38

CONCLUSION ................................................................................................................................41

ANNEXE ..........................................................................................................................................43

4

5

Nouveau lycée français de Dakar

LE CADRE DE L’ETUDE

Projet d’extension du lycée français de Francfort

6

1. OBJECTIFS DU SPSI

Dans son courrier du 16 septembre 2009, le Ministre du Budget, des Comptes Publics, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat a invité les directeurs des opérateurs de l’Etat à élaborer un Schéma Pluriannuel de Stratégie Immobilière (SPSI). Ces SPSI, qui constituent une nouvelle étape de la réforme de la politique immobilière de l'Etat, ont une double vocation :

• Améliorer la connaissance des biens immobiliers utilisés par les opérateurs, • Inscrire ceux ci dans une démarche stratégique permettant d'accroître leurs performances

immobilières. Cet exercice doit conduire à l'établissement d'une programmation immobilière sur 5 ans qui prend en compte les grandes orientations de la politique immobilière que s'est fixée l’Etat. Ils comprennent plus précisément :

• Un volet diagnostic qui repose sur une analyse et une vision consolidées du patrimoine permettant d’apprécier la performance des bâtiments sur les dimensions fonctionnelle, technique, économique, réglementaire et environnementale.

• Un volet stratégique se traduisant par la mise en exergue de la problématique immobilière de l’opérateur et la description des opérations envisagées sur un horizon de cinq ans.

Afin de se conformer aux attentes de l’Etat, l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) s’est engagée dans une démarche d’élaboration de son SPSI. L'engagement de cette procédure a été voté par son Conseil d'Administration lors de sa réunion du 25 novembre 2009. Par ce vote, le Conseil d'Administration a également validé la programmation immobilière en cours et accepté le recours à un prestataire extérieur pour l'assister dans les diverses démarches de ce travail. A la suite d'un appel d'offres, la société INEUM a été désignée pour cette prestation. Le SPSI de l'Agence doit être porté à la connaissance :

• du Ministère des affaires étrangères et européennes qui donne un avis sur la compatibilité des orientations immobilières du SPSI de l’AEFE avec son objet social, ses missions et les engagements d’ores et déjà contractés avec ses tutelles,

• de France Domaine qui vérifie sa conformité avec les orientations de la politique immobilière de l’Etat.

Une fois validé par ces deux administrations, le SPSI sera soumis au Conseil d'Administration de l'Agence qui autorisera sa mise en œuvre. Le présent document constitue le rapport de présentation de ce SPSI.

Lycée français de Tananarive

7

2. PRESENTATION DE L’AEFE

2.1 L’AEFE, ses missions, son réseau Créée en 1990, l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) est un établissement public national à caractère administratif. Placée sous la tutelle du ministère des Affaires Etrangères et Européennes, elle est chargée du pilotage et de l’animation du réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger.

L’AEFE a pour mission :

• d’assurer, en faveur des enfants de nationalité française résidant à l’étranger, les missions de service public relatives à l’éducation,

• de contribuer au renforcement des relations de coopération entre les systèmes éducatifs français et étrangers,

• de contribuer, notamment par l’accueil d’élèves étrangers, au rayonnement de la langue française,

• d’aider les élèves français ou étrangers à supporter les frais liés à l’enseignement élémentaire, secondaire ou supérieur de ceux-ci, tout en veillant à la stabilisation des frais de scolarité,

Pour mener à bien ses missions, l’AEFE compte un réseau de 461 établissements homologués par le Ministère de l’Education Nationale. Parmi ces établissements, 77 sont gérés directement par l’AEFE (établissements en gestion directe – EGD), 166 sont liés à l'AEFE par une convention (établissements conventionnés) ; les derniers sont homologués.

Les 77 établissements en gestion directe sont constitués en services déconcentrés de l’AEFE qui leur accorde des subventions et rémunère les personnels titulaires qui y sont affectés. Leur budget est agrégé chaque année à celui des services centraux pour former le budget global de l’AEFE. Les 166 établissements conventionnés sont gérés par des associations de droit privé français ou étranger qui ont passé avec l’Agence une convention portant notamment sur les conditions d’affectation et de rémunération des agents titulaires, sur l’attribution de subventions et sur leurs relations avec l’Agence (dialogue de gestion). Les établissements homologués n’ayant pas passé de convention avec l’Agence ne bénéficient pas d’aide directe. L’homologation leur impose l’accueil des enfants français résidant à l’étranger, le respect des programmes des établissements d’enseignement public en France et la préparation aux mêmes examens et diplômes. Ils sont soumis au contrôle de l’Inspection Générale de l’Education Nationale. Enfin, l’homologation permet aux élèves français d’être éligibles aux aides à la scolarité. Les 461 établissements d’enseignement français à l’étranger forment un réseau unique au monde par sa taille et l’ampleur des moyens qui y sont consacrés. Ce réseau est présent dans 130 pays et scolarise 260.000 élèves de toutes nationalités, dont 40 % de français.

Collège Pierre Mendès-France à Tunis

8

Ce réseau constitue un instrument sans égal pour le rayonnement culturel, économique et linguistique de la France. Il connaît un développement continu depuis plusieurs années avec une population d’élèves qui augmente de façon constante avec près de 17.200 élèves supplémentaires en 5 ans, soit une progression de 11 %. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution :

• Le nombre croissant de Français expatriés, • La notion de réseau (homogénéité des programmes et continuité du cursus scolaire), • La qualité de l’enseignement qui se traduit par un excellent taux de réussite aux

examens.

2.2 La compétence immobilière de l'AEFE Jusqu’en 2005, la gestion immobilière des biens occupés par les établissements scolaires français à l’étranger en gestion directe (EGD) était assurée par l’Etat, plus particulièrement par le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes. Afin de lui permettre d’accompagner le développement de son réseau et de répondre plus efficacement à la problématique de gestion de ses établissements scolaires, l'Agence a décidé en 2003 de se doter d’une compétence immobilière. Pour cela, une évolution des textes régissant son fonctionnement était nécessaire. Deux décrets sont venus encadrer cette nouvelle compétence :

• le décret du 23 décembre 2003 qui autorise l’Agence à disposer d’un patrimoine en biens propres et lui permet d’engager des opérations immobilières,

• le décret du 19 mai 2005 qui donne la possibilité à l’AEFE de recevoir en dotation les bâtiments des EGD appartenant à l’Etat.

Le service immobilier de l’Agence créé en 2005 comprend aujourd’hui six personnes basées à Paris et une antenne régionale basée à Rabat. Cette équipe regroupe l’ensemble des compétences administratives, juridiques et techniques nécessaires à l’exercice de sa mission. Depuis qu'elle exerce cette compétence, l'Agence a acquis ou pris à bail 21 biens et s'est vu remettre en dotation 12 sites existants. La situation actuelle de la gestion immobilière des biens utilisés par les EGD se résume donc de la façon suivante :

• l'AEFE a la responsabilité de ses biens propres et des 12 sites remis en dotation

• l'Etat conserve la responsabilité de tous les autres biens, soit près de 62 sites.

2.3 Le patrimoine de l’AEFE Le patrimoine de l'AEFE est constitué de bureaux occupés par l'Agence en France (à Paris et à Nantes) et d’établissements scolaires occupés à l'étranger par les établissements en gestion directe. Ne sont pas compris dans ce périmètre les biens de l'Etat utilisés par des établissements conventionnés ou homologués. Ces biens sont mis à la disposition de ces établissements dans le cadre de conventions d'occupation temporaire. La gestion de ces établissements étant privée, l'AEFE n'a pas de responsabilité dans leur gestion immobilière.

9

Le patrimoine utilisé par l’AEFE correspond à une surface bâtie d'environ 520.000 m². Il est constitué de :

• deux sites de bureaux, à Paris et à Nantes, • 95 sites occupés par les 77 établissements en gestion directe.

Sur un plan domanial, ce patrimoine se décompose en :

• 74 biens domaniaux, • 5 biens en propriété de l’AEFE (acquisitions et emphytéoses), • 18 biens pris à bail par l’AEFE.

Le patrimoine de l’AEFE se caractérise par :

• à l'exception du patrimoine du siège en France composé de bureaux, une proportion quasi exclusive de bâtiments à usage d’enseignement (écoles maternelles, élémentaires, collèges et lycées). Sur 35 des sites occupés par ces établissements scolaires, l'Agence dispose de 186 logements de fonction,

• une dispersion géographique des sites les uns vis-à-vis des autres, à l’exception du Maroc, et notamment de Casablanca et Rabat qui accueillent plusieurs établissements sur une même agglomération,

• une spécificité de chaque bien qui doit répondre à l'environnement administratif, technique et juridique de son lieu d'implantation.

3. PERIMETRE DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE D’ETABLISSEMENT DU SPSI

3.1 Périmètre de l’étude Le périmètre de l’étude comprend :

• le patrimoine des EGD, soit 95 sites, qui comprennent essentiellement des locaux à usage scolaire ainsi que 186 logements de fonction présents dans ces établissements,

• les deux immeubles de bureaux à Nantes et Paris.

Sont exclus du périmètre du présent SPSI les cinq établissements franco-allemands en raison des modalités particulières de leur gestion. Il s’agit d’un patrimoine mis à disposition par l’Allemagne et géré par les autorités allemandes. Par convention, l'Etat allemand assure toutes les dépenses liées à la gestion et à l'exploitation des bâtiments qu'occupent ces établissements, l'AEFE n'intervenant que sur les aspects pédagogiques. Les établissements concernés sont le lycée franco-allemand de Sarrebruck, l'école élémentaire de Fribourg-en-Brisgau, le lycée franco-allemand de Fribourg-en-Brisgau, l'école élémentaire de Stuttgart Sillenburg et le lycée français de Berlin. Sont également exclues du présent périmètre les emprises foncières nues, notamment le terrain du futur lycée français du Caire, le terrain Max Marchand à Alger, le terrain de sport du lycée Jean Mermoz à Dakar et le parking du lycée Victor Hugo de Francfort.

En synthèse, le périmètre de la présente étude comprend 86 sites.

Lycée français de Madrid

10

3.2 Méthodologie mise en œuvre La démarche mise en œuvre pour l'élaboration du SPSI s'est déroulée en plusieurs étapes successives :

• Étape 1 : adaptation de la méthode à la spécificité du patrimoine de l'AEFE La démarche mise en place par France Domaine concernait plus particulièrement un patrimoine de bureaux et les modèles de grilles d'analyse qui avaient été établies concernaient ce type de bâtiments. La première phase de l'exercice a donc consisté à définir les données qu'il était nécessaire de rassembler pour disposer d'une vision précise de ce patrimoine et juger de ses performances immobilières. Cette première démarche a également consisté à définir des valeurs et des ratios pertinents pouvant constituer autant d'indicateurs de performance auxquels comparer les données recensées.

• Étape 2 : mise en place d'un outil web pour la collecte des données Afin de pouvoir collecter des informations venues du monde entier et suivre le rythme de collecte des données, une plateforme électronique a été mise en place pour permettre à tous les établissements de saisir leurs données dans un cadre préétabli. Cet outil, accessible à tous sur internet, a également été préparé pour exploiter ces données et établir automatiquement une cartographie de ce patrimoine.

• Étape 3 : recueil des données par les établissements Les EGD ont été invités à saisir toutes les données demandées. Pour bon nombre d'entre eux qui ne disposaient pas d'informations précises sur leur établissement, des plans ont du être établis par des architectes locaux pour maîtriser toutes les données physiques et fonctionnelles des bâtiments (surfaces, accessibilité, etc.).

• Étape 4 : diagnostic des bâtiments et identification de leurs dysfonctionnements Cet exercice a consisté à faire un état des lieux de la situation immobilière de l'établissement et à identifier les différents éléments posant un problème particulier. Cinq thèmes ont été plus particulièrement abordés qui cadrent avec les objectifs de gestion fixés par l'Etat : fonctionnalités des installations, état technique et règlementaire des bâtiments, coûts de fonctionnement et d'exploitation, situation des logements de fonction et possibilités de valorisation des biens.

• Étape 5 : proposition d'améliorations et scénarios d'opérations immobilières A partir des dysfonctionnements constatés, les établissements, en concertation avec le service immobilier de l'Agence, ont établi un ou plusieurs scénarios immobiliers se traduisant pour chacun par une programmation pluriannuelle de travaux assortie d'estimations financières. Ce travail constitue la conclusion du SPSI de chaque établissement.

• Étape 6 : synthèse des SPSI de chaque établissement et établissement du SPSI global de l'AEFE

A partir des SPSI de chaque EGD, les services centraux de l'Agence ont établi un document de synthèse qui précise la situation globale de son patrimoine, les grandes orientations envisagées pour sa gestion, sa programmation immobilière sur 5 ans et les modalités de son financement.

11

Siège parisien de l’AEFE

LE PATRIMOINE DE BUREAUX DE l'AEFE

Siège nantais de l’AEFE

12

4. DIAGNOSTIC DU PATRIMOINE DE BUREAUX ET ENJEUX

L’AEFE occupe deux bâtiments en France, à Paris et à Nantes, qui accueillent les activités du siège :

• Le bâtiment parisien est situé dans le 15ème arrondissement, à l’extérieur du périphérique. Les locaux en location sont de conception récente (1990) et présentent une surface totale de 1.996 m² de surface utile brute (SUB).

• A Nantes, les locaux en location sont situés à proximité de la gare et du centre ville. Le bâtiment est de conception plus ancienne (1985) et présente une surface utile brute de 1.342 m².

Les deux bâtiments présentent une performance similaire et un bon rendement en surfaces. Le rapport entre la surface utile brute et la surface hors œuvre nette (SUB / SHON) est de 0,9, ce qui démontre une conception des bâtiments rationnelle et bien adaptée. Le rapport SUN / SUB est globalement de qualité, avec une perte moyenne de surface nette de l’ordre de 30 % par rapport à la surface brute. Le ratio d’occupation s’établit à 12 m² par poste de travail pour Nantes et à 14 m² pour Paris. L’état technique, réglementaire et fonctionnel des sites parisien et nantais est très satisfaisant. Ils obtiennent respectivement une note globale de 86 et 76 sur 100 (selon le référentiel de France Domaine). Le niveau de prestation des deux sites est également jugé de bonne facture avec une note fonctionnelle supérieure à 75 sur 100. Sur le volet environnemental, le site parisien affiche un état de consommation énergétique sur 2009 égal à 378.870 kWh soit 190 kWh / m² SUB, et celui de Nantes affiche une consommation de 190.344 kWh soit 142 kWh / m² SUB, ce qui place ces deux immeubles en très bonne position au regard de la moyenne constatée sur les immeubles tertiaires (280 kWh / m²) selon la société IPD (investment property databank). Le loyer des locaux nantais est conforme aux prix du marché locatif dans cette ville. Concernant Paris, le montant du loyer est légèrement supérieur à la fourchette constatée des loyers sur la boucle sud-parisienne. La prochaine échéance du bail (1er mai 2012) pourrait être l'occasion de négocier avec le propriétaire des conditions locatives plus favorables. Les coûts immobiliers des sites de Nantes et de Paris ressortent respectivement à 302 € / m² SUB et 747 € / m² SUB. Cette différence s'explique essentiellement par la différence des loyers entre les deux villes. La structure des coûts (rapport entre les différents postes de dépenses immobilières) est relativement similaire entre Paris et Nantes et ne présente pas de distorsion faisant apparaître des postes de dépenses disproportionnés. En conclusion, le patrimoine de bureaux de l’AEFE ne porte pas d’enjeux immobiliers structurants. Sa performance globale est bonne, tout particulièrement pour le site de Nantes. Pour le site parisien, le ratio de 14 mètres carrés par agent appelle une réflexion sur les possibilités de le ramener à une valeur inférieure tout en maintenant les fonctionnalités attendues pour les locaux du siège.

Salle du conseil du siège parisien

13

5. ORIENTATIONS STRATEGIQUES POUR LE PATRIMOINE DE BUREAUX

Le ratio de 14 m2 par agent sur le site parisien est lié à la présence d'une salle de réunion de 137 mètres carrés (salle du conseil). Sans cette salle, le ratio par agent serait proche de la valeur de référence suggérée par France Domaine. Dans la mesure où l'Agence a pris en location des locaux complémentaires au rez-de-chaussée de l'immeuble où elle est installée pour y loger le service de l’aide à la scolarité, locaux dont la surface (109m2) est comparable à celle de la salle de réunion, il existe une possibilité d'installer ce service dans les locaux de la salle de conseil réaménagée. Cette organisation permettrait de faire une économie de loyer de l'ordre de 58.000 euros par an mais cette économie est à comparer aux différents éléments suivants :

• des travaux d'aménagement sont à réaliser pour aménager cet espace. Ils sont estimés à plus de 30.000€ HT,

• l'agence ne pourrait plus disposer d'une grande salle de réunion, alors que celle ci est

utilisée de nombreuses fois dans l'année pour des événements qui imposent de réunir à chaque fois plusieurs dizaines de personnes (Conseil d'Administration, commission nationale des bourses, comités techniques paritaires, etc.). Ces réunions devraient alors avoir lieu dans d'autres locaux à l'extérieur du site, dans des conditions d'organisation problématiques et pour un coût difficile à estimer mais non négligeable,

• l'agence envisageait la possibilité d'utiliser ces locaux pour y installer son service

informatique dont les 15 agents sont actuellement logés dans un espace très insuffisant. Cette possibilité serait exclue en cas d'installation du service de l’aide à la scolarité dans la salle du conseil.

Dans ces conditions, compte tenu des enjeux mesurés que présente cette situation, l'Agence estime préférable dans un premier temps de maintenir la disposition actuelle des locaux. Elle n'abandonne pas l’idée d'un regroupement de ses services parisiens qui pourra être mise en œuvre rapidement si une décision dans ce sens était prise. Elle préfère cependant attendre que ses effectifs, notamment ceux du service informatique, se soient stabilisés et de mieux mesurer les conséquences de ces nouvelles dispositions pour décider de son organisation. En revanche, le prochain renouvellement du bail des locaux parisiens sera l'occasion de réviser les conditions de leur location, la présente étude ayant montré que le montant du loyer, légèrement supérieur aux prix du marché, pouvait être revu à la baisse.

14

15

Lycée Stendhal de Milan

LE PATRIMOINE DES ETABLISSEMENT SCOLAIRES (EGD)

Lycée français de Pondichéry

16

6. PRESENTATION DU PATRIMOINE DES ETABLISSEMENTS EN GESTION DIRECTE

Les 86 sites qui font partie du périmètre de l’étude et qui sont occupés par des établissements en gestion directe sont principalement situés sur le continent africain avec 43 établissements. Le Maroc en totalise à lui seul 21. L'Europe en compte 30 et l'Asie 12. Le continent américain n'en comporte qu'un situé à Buenos Aires.

Ces sites sont de taille très variable. Deux sites accueillent plus de 3.000 élèves, 19 en accueillent entre 1.000 et 3.000, et 24 entre 500 et 1.000. Enfin une quarantaine de sites accueillent moins de 500 élèves. Globalement, les EGD totalisent 63 maternelles, 67 écoles élémentaires, 43 collèges et 34 lycées. Sur un plan domanial, l'Etat est propriétaire de près de la moitié de ces sites. Pour l’autre moitié, il bénéficie d'une

quasi-propriété dans le cadre d'emphytéoses ou de conventions domaniales. Il est locataire dans quelques cas seulement. Pour sa part, parmi les 86 sites de l’étude, l’AEFE est propriétaire de 5 sites et en loue 15 autres. Elle s’est vu par ailleurs remettre en dotation 12 sites appartenant à l’Etat. Les sites du Maroc présentent la particularité de relever pour la majorité d'entre eux d'un protocole d'accord signé en 1975 entre l'Etat Français et l'Etat marocain qui prévoit la mise à disposition gratuite de ces sites tant qu'ils sont utilisés à des fins d'enseignement.

7. DIAGNOSTIC DU PATRIMOINE DES EGD

Sur un plan immobilier, les établissements se développent sur des emprises foncières totalisant 215 hectares. Le patrimoine bâti représente une surface hors oeuvre de près de 520.000 mètres carrés. Le Maroc représente près du quart de ces surfaces bâties avec près de 120.000 m² SHON. Ce patrimoine des EGD présente une ancienneté moyenne de 52 ans. Si la construction de certains biens remonte au 19ème siècle, la majorité des établissements a été bâtie dans la seconde moitié du 20ème siècle. Seuls 13 établissements ont été construits après 1990. Les bâtiments n'ont pas toujours été conçus à l'origine pour être des établissements d'enseignement. Certains d'entre eux occupent d'anciens immeubles d'habitation, des villas d'artistes ou, comme au Maroc, d'anciennes casernes dont les reconversions n'ont pas apporté toutes les fonctionnalités nécessaires.

7.1 Etat technique, réglementaire et fonctionnel du parc immobilier Le parc immobilier des EGD est dans un état technique moyen. Huit établissements présentent un état technique mauvais (note inférieure à 30 selon les références de France Domaine) et, à l’inverse, 8 EGD bénéficient d’un état technique jugé très bon (note supérieure à 70).

Ecole Alexandre Dumas de Naples

17

Les problèmes techniques ne correspondent pas à des situations géographiques particulières, à l'exception du Maroc qui concentre 14 sites avec une note inférieure à 50 sur 100 sur un total de 21 sites. A noter la situation du lycée Chateaubriand à Rome qui, sur ses trois implantations, présente la note la plus défavorable. L’état réglementaire du patrimoine est peu satisfaisant. Plus de 80 % des sites affichent une note inférieure à la moyenne, et 44 % une note inférieure à 20/100. L'appréciation de l'état réglementaire se base sur divers facteurs :

1. Une prise en compte insuffisante de la dimension environnementale. Les EGD ont engagé peu de démarches pour maîtriser ce volet de la gestion immobilière. Seul un EGD dispose d’un bilan carbone et 5 ont réalisé un diagnostic de performance énergétique (DPE). Outre ces dispositifs, la mise en place d’outils de suivi des fluides est effective pour 12 EGD. Enfin, les initiatives de développement durable restent timides et isolées. Seuls 11 EGD ont mis en place ce type d’actions.

2. Une situation problématique sous l'angle de l’hygiène et de la santé constatée sur 18 sites pour lesquels une présence d’amiante (11 sites), de plomb (3 sites) ou de termites (4 sites) a été détectée. Cette problématique est peut être plus affirmée encore car bon nombre d'établissements n’ont pas fait de diagnostic spécifique. Certaines de ces situations sont cependant connues et en cours de traitement. Pour 4 sites, la situation doit être résolue définitivement, soit par le transfert de l’établissement sur un nouveau site, soit par une reconstruction sur place.

La présence d’amiante sur les 11 sites recensés n'est pas obligatoirement problématique. Elle correspond à des composants identifiés (toitures en fibrociment notamment) qui font l'objet d'une surveillance régulière.

3. L’accessibilité des locaux aux personnes à mobilité réduite constitue le troisième facteur de dégradation de la note sur l’état réglementaire. Peu de diagnostics ont été menés et seuls 6 sites répondent parfaitement aux exigences d’accessibilité aux PMR. A noter que la plupart des établissements marocains ne respectent pas cette disposition.

4. La sécurité incendie constitue le dernier axe de qualification de l’état réglementaire. Avec une note de 64 /100, elle présente un résultat nettement positif comparativement aux quatre facteurs précédents. 95% des sites respectent totalement ou partiellement les normes locales et 77 % respectent les normes françaises.

La sécurité incendie est très satisfaisante pour le parc construit après 2000. D’un point de vue géographique, c’est l'Afrique qui présente les moins bons résultats sur ce volet. Cependant, ce constat doit être rapproché de la réglementation des pays en question qui, pour certains, n'est pas aussi développée et contraignante que sur les autres continents.

L’état fonctionnel des sites est moyen. Il correspond aux critères « situation géographique et urbaine », « organisation générale du site », « confort d’usage » et « sureté / sécurité ». Sur ces 4 volets, les notes moyennes varient entre 49 et 60 / 100. En synthèse, 57 % des sites des EGD présentent une problématique technique, réglementaire ou fonctionnelle préoccupante.

18

7.2 Performances d’occupation du patrimoine

Sur 64 EGD, le rendement des surfaces est très satisfaisant (ratio SUB / SHON de 0,8). Ce rendement est d’autant plus satisfaisant que 50 % des sites présentent un ratio supérieur à 0,83. A l’inverse, 8 sites présentent un rendement des surfaces inférieur à 0,6. Ces sites correspondent généralement aux établissements installés dans des bâtiments dont la destination initiale n'était pas l'enseignement (anciennes casernes notamment). L’occupation des sites (toutes surfaces bâties et toutes structures pédagogiques confondues) présente un ratio moyen de 7,9 m² SHON par élève ce qui, comparativement aux ratios observés sur les établissements scolaires en France, est particulièrement faible (entre 12 et 18 m² SHON par élève). La concentration des élèves par surface bâtie pour les EGD est d’autant plus importante que 81% des établissements présentent un ratio inférieur à 12 m² / élève (dont 35 % inférieur à 6 m² / élève). Seuls 3 établissements présentent des ratios alignés sur les références nationales. Ces observations doivent être rapprochées des récentes évolutions d'effectifs enregistrées dans les établissements. Sur les quatre dernières années:

• 63 établissements ont enregistré une augmentation sensible de leurs effectifs, dont 2 une hausse supérieure à 60 %,

• 16 établissements ont observé un maintien ou une faible diminution de leurs effectifs, • seuls 3 établissements ont connu une baisse supérieure à 20 %.

La plupart des établissements en hausse d’effectifs sont d’ores et déjà dans une situation de saturation de leurs locaux avec une occupation par élève comprise entre 3 m² et 12 m² de surface SHON. Il en va de même pour les établissements en baisse d’effectifs qui voit leur densification s’amoindrir sans pour autant se rapprocher des ratios observés sur le territoire national. Face à ce constat, le recours à des installations préfabriquées constitue une solution de délestage pour 24 établissements qui présentent une densité d’occupation par élève comprise entre 3 et 12 m² SHON. A l’échelle de tous les EGD, les surfaces préfabriquées atteignent plus de 9.000 m² SUB, soit plus de 2% de la surface SUB totale. En synthèse, 81% des EGD présentent une densité d’occupation problématique pour assurer le bon fonctionnement de leur établissement avec leurs effectifs actuels. Cette situation rend difficile voire impossible, à périmètre immobilier constant, l’accueil d’un effectif d’élèves en progression. Quelle que soit la structure pédagogique (maternelle, école élémentaire, collège, lycée), la taille des salles banalisées ou des salles spécialisées est relativement en ligne avec les moyennes nationales. Par contre, les espaces dédiés à la bibliothèque et aux salles polyvalentes font plutôt défaut :

• En maternelle où l’on observe un déficit de surface de 23 % pour les « Marmothèques » et de 86 % pour les salles polyvalentes par rapport à un programme immobilier type en France. A noter que 56 maternelles sur 62 ne disposent pas de salles polyvalentes attitrées et 18 n’ont pas de salle de motricité.

• En primaire où le déficit s’établit à 30 % pour les BCD et à 69 % pour les salles polyvalentes.

Ecole Marie d’Orliac de Londres

19

• En collège et en lycée où les valeurs constatées sur les CDI sont, pour les collèges, inférieures à 28,6 % à la référence et traduisent un réel déficit. Pour les lycées, les valeurs sont relativement bien orientées. La situation des salles polyvalentes est plus préoccupante. Les valeurs relevées sont inférieures de plus de 65 % à la valeur de référence (programme immobilier type en France).

Concernant la surface des cours de recréation, l’étude montre que :

• 70% des maternelles disposent de cours de récréation sous dimensionnées, avec une moyenne de 144 m² par division.

• 26% des écoles élémentaires disposent de cours de récréation sous dimensionnées avec une moyenne de 137 m² par division

Par contre, les collèges et les lycées affichent une surface moyenne de cour de récréation de 3.844 m², soit 138 m² par division. Ces valeurs sont conformes à celles proposées par le Ministère de l'Education Nationale en France. Concernant les autres espaces :

• La surface de la salle des professeurs s’établit à 2,25 m² par enseignant. 15 % des établissements ne disposent pas de ce type de salle des professeurs et concernent exclusivement des maternelles et des écoles primaires.

• 66 % des établissements disposent d’infrastructures de restauration (cuisine, réfectoire…). L’ensemble de ces infrastructures accueille 27.608 rationnaires soit 60% du total des élèves des établissements considérés. Les réfectoires sont largement sous dimensionnés puisque le ratio de surface par rationnaire s’établit à 0,65 m² SUB, soit la moitié de la surface de référence en France. Cette situation oblige les établissements concernés à multiplier le nombre de services, ce qui n'est pas sans poser des problèmes de gestion. Parfois les espaces de restauration sont aménagés dans des espaces non dédiés à cet usage (salle polyvalente, etc.).

• Les internats concernent 4 établissements au total soit une surface de 4.755 m² SUB pour 444 lits soit un ratio de 10,7 m² par lit.

Les bureaux représentent une surface de 16.280 m² SUB pour un effectif administratif de 772 agents sur l’ensemble des EGD. Le ratio d’occupation des surfaces de bureau reste élevé avec une moyenne de 21,1 m² / agent. Sur 86 sites :

• 7 affichent un ratio inférieur ou égal à 12 m² par poste de travail

• 15 affichent un ratio compris entre 12 m² et 15 m² par poste de travail

• 13 affichent un ratio compris entre 15 m² et 18 m² par poste de travail

• 51 affichent un ratio supérieur à 18 m² par poste de travail

Ces chiffres peuvent difficilement être comparés au ratio recommandé pour les immeubles de bureaux compte tenu du faible nombre d'agents dans les établissements, notamment ceux dont les effectifs sont les plus réduits. Ces espaces comportent par ailleurs des zones de réception du public qui en augmentent sensiblement la superficie. Les espaces sportifs couverts comprennent 59 salles de sport pour une superficie de 24.000 m² SUB. Plus de la moitié des établissements ne disposent pas de ce type d’équipement et ont recours à des installations extérieures pour 705 heures d’enseignement par semaine, soit 6,1 % du total d’heures d’enseignement de sport (l'enseignement de la natation y représente une large part).

20

Par ailleurs, 130 terrains de sport sont recensés au sein des EGD. Ils occupent bien souvent les espaces dédiés aux cours de récréation. Ainsi, 118.534 m² de cours de récréation ont un usage mixte, soit 37 % de leurs surfaces totales.

Ces cours de recréation se présentent donc comme une ressource importante pour la pratique du sport. Elles se substituent au déficit d’installations sportives et constituent certes un exemple d’optimisation des surfaces des EGD mais au prix d’une dégradation des conditions d’enseignement et d’un déficit d’image de l’établissement.

En synthèse, les établissements présentent bien souvent un déficit important des structures annexes à l’enseignement classique (BCD, salles polyvalentes, cours de récréation, équipements sportifs). Les besoins de l’enseignement nécessitent le plus souvent la mobilisation de tous les espaces et un partage de leur utilisation.

7.3 Performances d’exploitation (coûts / recettes)

Le total des coûts immobiliers des EGD s’élèvent à 25,1 M€ pour l’année 2009 :

• 5 M€ de coût d’occupation (dont 4,2 M€ de loyer de prise à bail ou de mise à disposition à titre onéreux (sur 27 sites)

• 16,5 M€ de coût de services au bâtiment (dont 7,3 M€ externalisé, soit 44 %)

Le niveau de dépenses d’occupation est particulièrement faible (20 % du coût immobilier total). Les montants sont très variables et traduisent la diversité des situations d’occupation (occupation gratuite ou bail à titre onéreux). Les coûts des services au bâtiment (80 % du coût immobilier total) présentent de fortes disparités selon la zone géographique d’implantation. Ils représentent un coût moyen de 303 € par élève avec toutefois des écarts très importants qui sont liés aux spécificités des divers contextes locaux, notamment le niveau de vie du pays et le prix de la main d’œuvre locale.

Les recettes immobilières des EGD proviennent de deux sources différentes :

• les loyers pour occupation permanente du site • les recettes de mise à disposition ponctuelle de surfaces auprès de services de l’Etat,

d’institutions publiques, d’associations, ou de tiers privés.

En 2009, les recettes des mises à disposition de surfaces sur les sites des EGD s’élèvent à 393.314 € et ne concernent que 39 sites, soit une moyenne de 10.085 € par établissement. Elles contribuent à hauteur de 1,57 % des dépenses d’exploitation totales des EGD en 2009. A noter que certains sites tunisiens présentent des performances remarquables avec une importante contribution des recettes (location de salles pour des cours de langues) aux dépenses d’exploitation. Sur les 5 dernières années, les EGD ont réalisé environ 59 M€ d’investissements immobiliers sur les sites, soit en moyenne entre 190 et 210 € par élève et par an. L’investissement moyen par établissement sur 5 ans est de 688.000 € :

• 84 % des investissements se concentrent sur 10 établissements et concernent des projets de construction ou d’extension.

• A contrario, 25 sites ne présentent aucune dépense d’investissement pour les 5 dernières années.

• Sur les 51 sites restant, la moyenne des investissements est de l’ordre de 189.000 € soit 38.000 € par an.

En synthèse, Les établissements présentent des dépenses immobilières faibles et inégales selon les pays avec 400 € en moyenne par élève et par an pour les dépenses de fonctionnement et 190 à 210 € pour les dépenses d’investissement.

21

8. LES ENJEUX IMMOBILIERS DU PATRIMOINE DES EGD

La synthèse du diagnostic, telle que présentée ci-avant, montre que le patrimoine des établissements scolaires à l'étranger présente trois niveaux d’enjeux distincts :

• Un enjeu de remise à niveau du patrimoine L'état de vétusté des bâtiments est lié à un très net défaut d'entretien depuis de nombreuses années. Une enquête réalisée en 2005 sur le niveau des investissements réalisés par le MAEE entre 1988 et 2006 sur le patrimoine scolaire à l'étranger, a montré que les investissements consentis pendant cette période avaient, pour l’essentiel, concerné quelques opérations de construction neuve. La part dédiée aux travaux de gros entretien a été insuffisante au regard des besoins de ce patrimoine. Bon nombre de sites n'ont fait l'objet d'aucun investissement pendant près de 20 ans alors que les bâtiments étaient, déjà à cette époque, vieillissants et auraient nécessité d'importants travaux. Le premier enjeu de ce SPSI vise à remettre à niveau ce patrimoine, notamment pour les sites qui présentent d’importants problèmes de fonctionnement, voire de sécurité.

• Un enjeu d’accueil des populations d’élèves français et étrangers Le niveau de saturation de la plupart des sites occupés par les EGD s'explique par l'augmentation continue des effectifs d'élèves depuis plusieurs années. Ces augmentations ont concerné la plupart des établissements qui ont dû, dans l'urgence, trouver les moyens d'accueillir ces élèves supplémentaires (réorganisation des locaux, installation de constructions provisoires, location temporaire de nouveaux locaux, etc). L’accueil d’effectifs supplémentaires n’a pu se faire qu’au détriment des conditions de fonctionnement, d’accueil et d’enseignement. Pour ces établissements, toute nouvelle augmentation ne pourra s’envisager que par un projet de relocalisation partielle ou totale de ses installations. Le second enjeu de ce SPSI est donc de desserrer la contrainte très forte qui pèse de façon quasi généralisée sur la capacité d'accueil des établissements.

• Un enjeu d’image des établissements qui se dégrade Si la qualité des enseignements est largement reconnue, les établissements du réseau souffrent, en revanche, d’une piètre image de leurs infrastructures. Dans un secteur de plus en plus concurrentiel, les établissements de l’AEFE se doivent de rattraper le retard pris sur les autres établissements internationaux qui disposent généralement d'installations et d'équipements plus récents et plus performants. La rénovation des établissements est d'autant plus attendue de la communauté scolaire que des hausses des droits de scolarité justifiées par les investissements immobiliers à venir ont été appliquées ces dernières années.

Ecole Guy de Maupassant de Sousse

22

• La situation particulière des établissements du Maroc

De par les problématiques qu’ils concentrent, les établissements du Maroc constituent à eux seuls un enjeu immobilier majeur pour l'AEFE :

1. Un patrimoine immobilier conséquent : ce parc représente près d'un quart des surfaces bâties des EGD avec près de 120.000 mètres carrés construits.

2. Un état de vétusté avancé : les établissements marocains accusent un retard

d'entretien important. Certains établissements comme Agadir ou Meknès appellent des actions urgentes.

3. Une situation critique en termes de capacité d'accueil au regard des demandes

croissantes de scolarisation. Ce réseau connait une évolution sensible et continue de ses effectifs de près de 2.000 élèves en moins de 10 ans. Cette augmentation a concerné tout particulièrement des élèves français. Certains établissements des pôles de Casablanca, Rabat et Marrakech devraient être contraints, dès la prochaine rentrée scolaire, d'installer dans l'urgence des bâtiments préfabriqués pour l'accueil des seuls élèves français.

Cette situation a pour effet une éviction progressive des élèves marocains (1.800 élèves en moins pendant la même période). Une grande partie des enfants des élites marocaines étant scolarisée dans ce réseau, la poursuite de cette tendance entrainerait la perte d'un puissant levier d'influence.

4. La mobilisation d’un volume financier conséquent pour permettre la remise à niveau du patrimoine. La vétusté des bâtiments rapportée à l'importance des surfaces construites ainsi que les besoins de développement de ce réseau conduisent à des besoins immobiliers importants sur un plan financier.

Des réponses urgentes doivent être trouvées pour remédier à la situation marocaine. Celles ci devront tenir compte d'éléments qui sont spécifiques au contexte local, notamment :

• la présence de plusieurs opérateurs de l'enseignement français (AEFE, Mission Laïque Française, établissements homologués) qui impose une réflexion commune sur la répartition de la présence de ces différents opérateurs sur le sol marocain,

• le dialogue permanent avec les autorités marocaines sur la configuration et le périmètre des établissements français au Maroc,

• la situation domaniale de la plupart des emprises foncières où sont installés les établissements (convention domaniale entre les deux Etats) qui pourrait offrir, par la voie d'échanges, des possibilités de valorisation du patrimoine existant (voir plus loin).

9. LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES SUR LE PATRIMOINE DES EGD

Les SPSI de chacun des établissements en gestion directe comprennent un volet diagnostic permettant d'identifier les principaux dysfonctionnements de ses installations. Ces constats portent sur les quatre thèmes qui peuvent constituer un enjeu immobilier important, notamment :

• les aspects fonctionnels, • les aspects techniques et réglementaires, • les coûts de gestion et d'exploitation, • la valorisation des biens.

23

A partir de ces constats, sont proposés un ou plusieurs scénarios de projets immobiliers permettant d'apporter des réponses aux dysfonctionnements identifiés. Ces scénarios se basent sur une approche technique et fonctionnelle des problèmes immobiliers en proposant des solutions plus ou moins ambitieuses et complètes, et donc plus ou moins coûteuses.

Le choix du scénario qui sera proposé dans le cadre du SPSI global de l'Agence devra intégrer, en plus des aspects techniques et fonctionnels, les aspects politiques liés à la stratégie de développement du réseau dans les différentes parties du monde ainsi que les aspects financiers qui dépendent de la capacité de l'AEFE à assurer l'effort financier nécessaire et de l'aide complémentaire dont elle pourra disposer pour reprendre la gestion immobilière de son réseau (voir plus loin la programmation immobilière sur 5 ans).

Concernant les seuls aspects techniques et fonctionnels, les orientations stratégiques immobilières de l'AEFE pourraient être les suivantes:

9.1 Traitement de la problématique fonctionnelle Sur un plan fonctionnel, les principaux problèmes sont liés à deux situations distinctes et parfois conjuguées :

• Une conception initiale des bâtiments pour d'autres destinations que l'enseignement. Leur reconversion pour un usage scolaire ne conduit que rarement à des résultats satisfaisants (espaces des salles de classes insuffisants, fonctionnalités mal assurées, etc)

• Une sur-utilisation des locaux existants. Bon nombre d'établissements prévus à l'origine pour une structure pédagogique donnée ont vu leurs effectifs croître dans des proportions considérables. L'adaptation forcée des locaux s'est faite au détriment des conditions d'accueil et d'enseignement (espaces restreints ou partagés, extensions bricolées, fonctionnement dégradé, etc).

La réponse immobilière dans ce cas, sauf à en revenir aux effectifs antérieurs, est un projet rationnel de relocalisation partielle ou totale de l'établissement.

9.2 Traitement de la problématique technique et réglementaire La majorité des bâtiments des EGD a été construite dans les années 1960 - 1970. Par la suite, leur entretien s’est souvent limité à des interventions de second œuvre ou de rafraichissement (revêtements de sol, murs,..). Les bâtiments de cette génération souffrent de pathologies classiques liées à leur ancienneté (détérioration de la structure, menuiseries extérieures dégradées, étanchéités défaillantes, installations techniques obsolètes). Par ailleurs, l’évolution constante des diverses règlementations depuis leur construction conduit aujourd’hui ces bâtiments à des situations de non conformité. Sans des interventions prochaines, les phénomènes de dégradation vont s'accélérer avec deux conséquences majeures :

• des perturbations accentuées du fonctionnement quotidien de ces établissements, • un renchérissement des dépenses nécessaires à leur rénovation.

Projet d’extension de l’école Saint-Exupéry de Madrid

24

Pour les projets qu'elle a déjà engagés, l'AEFE s'est fixé comme règle de respecter les normes locales et de se référer aux normes françaises, chaque fois qu'elles sont transposables dans le contexte local, notamment pour ce qui concerne la sécurité des occupants et l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Il en sera de même pour les projets adoptés au titre du présent SPSI.

9.3 Traitement de la problématique des coûts de gestion et d'exploitation

Les seuls établissements en mesure d’assurer une maîtrise de leurs coûts de fonctionnement sont ceux construits ces dernières années. Tous les autres relèvent d'une conception ancienne qui n'intégrait pas à l’époque les préoccupations environnementales actuelles. Les rénovations dont ils ont fait l'objet depuis se sont focalisées prioritairement sur des aspects relevant de la sécurité des personnes (sécurité incendie, sécurité électrique,…). La prise en compte de la dimension «développement durable» sur des bâtiments anciens ne peut se faire que par des interventions lourdes (isolation du bâti et des ouvertures, reprise des installations de chauffage ou de climatisation, utilisation d'énergies renouvelables, automatismes de fonctionnement des installations, dispositifs de suivi des consommations,…). Ces préoccupations sont d’ores et déjà intégrées dans les projets de l’agence en cours d’exécution, notamment pour les constructions neuves. Les projets qui seront engagés au titre du présent SPSI relèveront de la même démarche.

S'agissant des aspects d'entretien et de maintenance technique, les établissements scolaires à l'étranger ont mis en place des dispositifs de gestion technique de leurs installations très différents selon les pays. Certains bénéficient d'agents qui effectuent en interne une partie importante des travaux d'entretien, de nettoyage voire de maintenance technique. D'autres, à l'inverse, recourent à une externalisation de ces prestations. Il n’est pas rare d’observer ces deux modalités de gestion au sein d’un même établissement, ces derniers faisant le choix d’externaliser les prestations à fort niveau de technicité et de conserver en interne les autres tâches.

Compte tenu de la disparité des situations et des contextes, il ne paraît pas adapté de promouvoir un dispositif type qui serait mis en place dans l'ensemble des établissements. La plupart d'entre eux ont montré que le système qu'ils avaient retenu avait fait l'objet d'une réflexion préalable visant à garantir le meilleur rapport coût / efficacité au regard du contexte local.

Par ailleurs, bon nombre d’établissements attendent que soit mis en œuvre le projet de rénovation ou de reconstruction de leurs locaux pour ajuster leur dispositif d'entretien et de maintenance. Une assistance leur sera apportée le moment venu pour mettre en place les conditions d'une gestion optimisée de leurs nouvelles installations. Cet ajustement sera d'autant plus nécessaire que les nouveaux locaux constitueront le plus souvent un saut technologique par rapport aux installations actuelles. Dans ce cadre, l'Agence souhaitera privilégier une maintenance préventive de ces installations, laquelle sera pour l’essentiel confiée à des prestataires privés, la qualification actuelle du personnel ne permettant pas d’assurer ces prestations en interne.

9.4 Traitement de la problématique de valorisation des biens.

L'un des objectifs du SPSI est de favoriser les opérations de rationalisation ou de regroupement afin de permettre la vente des locaux libérés devenus inutiles. Pour ce qui concerne l'AEFE, la localisation très dispersée des établissements scolaires et leur niveau de saturation quasi généralisé n'offre guère de possibilités de mutualisation ou de regroupement. Lycée français de Francfort

25

La seule possibilité d'une telle opération concerne les écoles Ronsard et Chénier à Rabat, pour lesquelles un regroupement sur le site de Chénier pourrait être envisagé, permettant la mise en vente de l'école Ronsard. Cette opération doit toutefois être examinée au delà de ses principes. Il convient en effet de vérifier que la construction d'une extension sur le site de Chénier sera largement couverte par le produit de la revente de Ronsard. Une étude devra être engagée pour s'assurer de la faisabilité et de l'intérêt financier de ce projet. Une autre possibilité de valorisation du patrimoine existe au Maroc où les lycées sont le plus souvent installés sur des sites très centraux dont la valeur foncière, compte tenu du potentiel constructif qu'ils représentent, est particulièrement élevée. La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), opérateur de l'Etat marocain, vient tout récemment de manifester son intérêt pour plusieurs sites occupés par des EGD sur lesquels elle souhaiterait développer des programmes immobiliers. Elle pourrait proposer en échange de ces biens des terrains situés dans des quartiers moins centraux, sur lesquels pourraient être reconstruits les établissements. Compte tenu de la différence vraisemblablement importante entre les valeurs des terrains, la CDG pourrait financer tout ou partie de projets de reconstruction. Ces premiers contacts ouvrent des perspectives intéressantes à moyen terme qui, si elles se concrétisaient, permettraient de réduire les lourds investissements nécessaires à la remise à niveau du patrimoine marocain, l'un des plus dégradés du réseau. Des études complémentaires doivent être engagées très prochainement pour évaluer la pertinence économique de tels montages et s'assurer de leur faisabilité juridique et technique. Une autre possibilité de valorisation concerne la mise à disposition de locaux ou d'équipements à des tiers en dehors des plages horaires utilisées par les établissements. La plupart des EGD mettent à disposition leurs installations aux diverses associations qui encadrent les activités extra scolaires du lycée (associations de parents d'élèves, associations sportives de l'établissement, etc.). Elles peuvent mettre également leurs locaux à disposition des établissements culturels français qui dispensent des cours de langue en soirée et plus rarement le week-end. Dans ces deux cas, les contreparties financières de ces mises à disposition de locaux sont le plus souvent basées sur une participation aux dépenses de fonctionnement et les établissements n'en tirent pas de bénéfices particuliers. Pour la mise à disposition de locaux à des tiers qui ne relèvent ni de la vie de l'établissement ni de l'action culturelle de la France dans le pays concerné, des consignes vont être données aux établissements pour que les conventions passées avec ces tiers prévoient des conditions financières de mise à disposition des locaux basées sur les prix du marché local. Ces orientations seront plus aisées à mettre en application lorsque la mise en œuvre du programme d'investissement aura permis soit de rénover des installations existantes, soit de disposer d'équipements neufs. La qualité de ces installations permettra d'intéresser davantage d'utilisateurs potentiels et il sera plus facile de leur appliquer des tarifs en relation avec les réalités du marché local.

Lycée Jean Renoir de Munich

26

10. LES SCENARIOS D’EVOLUTION DU PATRIMOINE DES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT

10.1 Scénarios d’évolution pour le patrimoine des EGD. Afin de répondre à l’ensemble de ces problématiques, l’AEFE a identifié trois scénarios pour l’évolution de son patrimoine. Ces trois scénarios sont le produit des orientations immobilières de chaque EGD. Ils recensent cinq natures d’opération :

• Rénovation visant une remise à niveau technique, réglementaire ou fonctionnelle, • Extension sur site permettant de répondre principalement à une organisation plus

adaptée des espaces (création d’un CDI par exemple) et, de manière ciblée pour certains établissements, à une évolution des capacités d’accueil,

• Relocalisation partielle d’une structure pédagogique sur un autre site en vue de libérer des surfaces et de les destiner aux structures pédagogiques maintenues sur le site sous réserve de travaux préalables d’adaptation,

• Déconstruction et reconstruction sur place des structures pédagogiques pour les sites n’offrant plus d’opportunité d’amélioration au regard de leurs contraintes architecturales et urbanistiques,

• Relocalisation totale de l’établissement sur un autre site dans le cas ou les besoins fonctionnels ne peuvent plus être couverts en maintenant la structure sur le site existant.

Le premier scénario de « remise à niveau à périmètre constant » se focalise prioritairement sur le traitement de la problématique réglementaire et technique des bâtiments jugés les plus préoccupants. 47 opérations ont été identifiées en ce sens :

• 27 rénovations pour un montant estimé à 69,5 M€. La moitié des opérations sont inférieures à 1 M€ et ciblent quelques bâtiments pour les sites concernés. Elles visent à répondre à l’urgence constatée soit en termes de rénovation extérieure soit en termes de remise aux normes. Sur 5 sites, cette rénovation correspond à une restructuration lourde des infrastructures. Il s’agit du lycée Paul Valéry à Meknès, du lycée Victor Hugo à Marrakech, du lycée Descartes à Rabat, de l’école Conde de Orgaz à Madrid et de la villa Strohl Ferm à Rome qui accueille le lycée Chateaubriand.

• 11 extensions sur site d’un montant estimé à 28,7 M€ visant à compléter les

établissements d’équipements manquants (gymnase, salle polyvalente) ou en remplacement de ceux devenus trop vétustes. A noter que 2 opérations d’importance concentrent 2/3 des investissements envisagés, le lycée Lyautey à Casablanca avec la construction d’un bâtiment pour l’enseignement scientifique et le lycée Louis Massignon à Abou Dabi avec l’extension du site. Ces deux dernières opérations se font à périmètre d’accueil constant.

• 1 relocalisation partielle concerne le lycée français Victor Hugo de Francfort pour un

montant évalué à 7,5 M€. Après avoir procédé à une première extension sur le site actuel, est envisagée une deuxième extension sur un site mis à disposition à titre gratuit par la ville.

• 4 déconstructions / reconstructions sur site pour un montant estimé à 10,1 M€. Ces

opérations visent la suppression et le remplacement des installations préfabriquées pour les collèges de Saint-Exupéry à Rabat et de Gauguin à Agadir, et le règlement de la problématique d’accueil pour le collège Charles Nicolle à Sousse.

27

• 4 relocalisations totales pour un montant estimé de 25,2 M€, comprenant l’acquisition du foncier et la construction. Il s’agit du collège Voltaire de Berlin, des lycées de Bruxelles et d’Hanoi, ainsi que de l’école Munner de Barcelone par sa relocalisation sur le site de Pedralbes.

Le deuxième scénario, dit « d’adaptation fonctionnelle » traite la problématique de l’organisation des espaces des structures pédagogiques et entre les structures du site. Ce scénario privilégie le maintien des emprises foncières et apporte une réponse à la problématique d’évolution des effectifs pour les sites concernés. 48 opérations ont été identifiées parmi lesquelles :

• 8 rénovations pour un montant estimé à 7,2 M€. Ces opérations ont déjà été identifiées dans le scénario 1 et en constituent un prolongement.

• 18 extensions sur site d’un montant estimé à 80,8 M€ qui associent, dans la plupart des

cas, rénovation et extension de la capacité d’accueil. A noter que 80 % des investissements se focalisent sur 4 établissements : le lycée Lyautey de Casablanca, le Lycée Descartes de Rabat, le lycée français de Madrid et le site Gustave Flaubert de La Marsa.

• 4 relocalisations partielles pour un montant de 37,7 M€. Elles concernent les

établissements d’Abou Dabi, de Francfort, de Pondichéry et de Rome avec, pour ce dernier, le projet de restructuration des bâtiments de la villa Strohl Fern.

• 13 déconstructions / reconstructions sur site pour un montant estimé à 64,3 M€. Ces

projets visent des opérations déjà identifiées dans le scénario 1. Ils apportent une réponse plus fonctionnelle et anticipent les évolutions d’effectifs d’élèves. En ce sens, ils constituent des prolongements aux options retenues dans le cadre du premier scénario.

• 5 relocalisations totales pour un montant estimé de 27,9 M€, soit une opération de plus

que dans le scénario 1. Il s’agit du projet marocain de regroupement sur un site unique des écoles Ronsard et Chénier.

Le troisième scénario, dit « d’évolution des structures pédagogiques » constitue un saut qualitatif par rapport au scénario 2. Il vise à apporter une réponse adaptée à la problématique de saturation des établissements et propose une prise en compte de l’augmentation des effectifs. Il constitue une dernière modalité de réponse à la problématique technique et réglementaire d’un parc vieillissant. 48 opérations ont été identifiées :

• 6 rénovations pour un montant estimé à 4,4 M€. • 12 extensions sur site d’un montant estimé à 54,2 M€ qui associent, dans la plupart des

cas, rénovation et extension de la capacité d’accueil. A noter que 75 % des investissements sont mobilisés sur 3 établissements : le lycée Lyautey de Casablanca, le lycée Descartes de Rabat et le site Gustave Flaubert de La Marsa.

• 9 relocalisations partielles pour un montant de 62,2 M€. • 8 déconstructions / reconstructions sur site pour un montant estimé à 32,3 M€. Ces

projets sont des reconductions d’opérations déjà identifiées dans le scénario 2.

28

• 13 relocalisations totales pour un montant estimé de 179,7 M€, soit deux fois plus d’opérations que dans le scénario 2. Parmi celles-ci, le projet d’Abou Dabi pèse pour moitié dans les évaluations d’investissement avec la reconstruction totale de l’établissement sur un nouveau site.

En synthèse, le tableau ci-dessous résume les efforts financiers à consentir pour une remise à niveau du patrimoine des établissements scolaires à l’étranger.

Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3

Type d’opération Nombre Montant Nombre Montant Nombre Montant

Rénovation 27 69,5 8 7,2 6 4,4

Extension 11 28,7 18 80,8 12 54,5

Relocalisation partielle 1 7,5 4 37,7 9 62,2

Déconstruction / reconstruction sur site

4 10,1 13 64,3 8 32,3

Relocalisation totale 4 25,2 5 27,9 13 179,7

Total 47 141 44 217,9 48 333,1

A noter que la zone marocaine concentre en moyenne dans chacun des trois scénarios 40 % des besoins de financement des SPSI des EGD.

10.2 Focus sur les établissements d’enseignement du Maroc L’état des lieux réalisé permet de proposer au niveau de chaque site des projets immobiliers de remise à niveau répondant sur le plan technique et fonctionnel à tout ou partie des dysfonctionnements identifiés. Les scénarios d’évolution du patrimoine qui suivent reposent sur une analyse selon 5 axes :

• Développement des capacités d’accueil

• Evolution de la carte scolaire

• Valorisation des biens

• Principes directeurs du programme de remise à niveau.

• Montant et sources de financement.

Le scénario 1: Capacités d’accueil inchangées :

Les capacités d’accueil actuelles des établissements sont maintenues. Les locaux sont remis à niveau mais selon un programme minimal de remise aux normes. Le montant peut être estimé à 60,0 M€. Ce scénario présente l’avantage d’assurer une remise à niveau à coût réduit avec des opérations pouvant être engagées rapidement tout en conservant une maîtrise du foncier. A l’inverse, ce scénario ne répond pas à la problématique aigue d’augmentation des capacités d’accueil et ne permet que des améliorations fonctionnelles limitées.

29

21 opérations ont été identifiées :

• 16 rénovations de sites qui mobilisent 62 % des investissements nécessaires sur la zone marocaine (soit 38,7 M€). A l’exception des lycées Descartes, Paul Valéry et Victor Hugo déjà évoqués, les opérations s’élèvent en moyenne à 1 M€.

• 3 extensions sur sites pour un montant de 13,0 M€ et concernant notamment le lycée

Lyautey (construction d’un bâtiment et réaffectation des locaux existants) et le collège Monnet (création d’un étage).

• 2 reconstructions sur sites pour un montant de 8,3 M€. Il s’agit des collèges Saint-

Exupéry à Rabat et Gauguin à Agadir qui se singularisent par la présence de nombreux préfabriqués et un état d’obsolescence avancé.

Scénario 2 : Augmentation des capacités d’accueil sur les sites actuels.

Les capacités d’accueil sont augmentées dans la limite du potentiel des emprises existantes. Sur les sites ne disposant pas de potentiel d’extension, les locaux actuels sont rénovés. Le montant peut être estimé à 80,7 M€. Ce scénario présente l’avantage d’assurer une amélioration technique, fonctionnelle et environnementale plus importante sur un même périmètre d’établissement. Par contre, ce scénario ne permet qu’une augmentation marginale des capacités d’accueil. Il présente un coût élevé par rapport à la plus value apportée et conduit, dans certain cas, à des phasages complexes des opérations qui peuvent se révéler très perturbateurs pour le fonctionnement de l’établissement.

21 opérations ont été identifiées :

• 5 rénovations de sites qui mobilisent 4,7 M€.

• 7 extensions sur site pour un montant de 36,7 M€ et concernant le collège Anatole France, l’école Molière, l’école Bizet, l’école Renan, le lycée Lyautey à Casablanca, le collège Monnet à Mohammedia et le lycée Descartes à Rabat.

• 7 déconstructions/reconstructions partielles sur site pour un montant de 37.3 M€. Il

s’agit du lycée Victor Hugo à Marrakech, du collège Gauguin à Agadir, du lycée Paul Valéry à Meknès, du collège La Fontaine à Fes, de l’école Berchet à Tanger, Honoré de Balzac à Kénitra, et du collège Saint-Exupéry à Rabat.

• 2 relocalisations totales pour un montant de 1,9 M€. Cette relocalisation vise le regroupement sur le site de Chénier, des écoles Ronsard et Chénier.

Scénario 3 : Augmentation des capacités d’accueil sur de nouvelles implantations.

Les capacités d’accueil sont augmentées de façon significative sur les pôles de Casablanca et Rabat et à un degré moindre sur Marrakech. Deux nouveaux établissements, fruits de la fusion de deux établissements, sont construits sur les pôles Casablanca et Rabat. La faisabilité de cette hypothèse est conditionnée à la concrétisation de la procédure d’échange de terrains. Le montant estimé pour ces opérations est susceptible de diminuer sensiblement dans l’hypothèse favorable où une partie des coûts serait prise en charge par l’opérateur marocain, la Caisse des dépôts et de gestion (CDG). Ce scénario présente l’avantage d’apporter une réponse plus adaptée à la problématique générale marocaine. Il conduit à une rationalisation des implantations avec la construction de bâtiments performants. Les opérations envisagées devraient être moins perturbatrices pour le fonctionnement des établissements. Enfin, ce scénario contribue positivement à l’image d’un réseau dynamique.

30

Ce scénario présente néanmoins un coût plus élevé (à moduler toutefois en fonction du montant de la prise en charge éventuelle des coûts par la CDG). Il est par ailleurs conditionné à la concrétisation des échanges de terrain avec l’Etat marocain et peut conduire, pour certaines opérations, à des montages juridiques complexes.

Pour le scénario 3, l’ensemble des 21 opérations s’élèverait à 101,3 M€ :

• 4 rénovations de sites qui mobilisent 3,8 M€.

• 6 extensions sur sites pour un montant de 34,8 M€ et concernant l’école Molière, l’école Bizet, l’école Renan, le lycée Lyautey à Casablanca, le collège Monnet à Mohammedia et le lycée Descartes à Rabat.

• 4 déconstructions/reconstructions sur site pour un montant de 10,0 M€. Il s’agit du collège Gauguin à Agadir en totalité, et partiellement du collège La Fontaine à Fès, de l’école Berchet à Tanger et de l’école Chénier à Rabat.

• 7 relocalisations totales pour un montant de 52,7 M€. Ces relocalisations visent, le lycée Victor Hugo à Marrakech et le lycée Paul Valéry à Meknès, le collège Balzac à Kénitra ainsi que les deux projets de regroupement sur un nouveau site : à Rabat, de l’école Ronsard et du collège Saint-Exupéry, et à Casablanca, du collège Anatole France et de l’école Claude Bernard.

En synthèse, le tableau ci-dessous résume les efforts financiers à consentir pour une remise à niveau du patrimoine des établissements scolaires sur la zone marocaine.

Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3

Type d’opération Nombre Montant Nombre Montant Nombre Montant

Rénovation 16 38,7 5 4,7 4 3,8

Extension 3 13,0 7 36,7 6 34,8

Relocalisation partielle

Déconstruction / reconstruction sur site

2 8,3 7 37,3 4 10,0

Relocalisation totale 2 1,9 7 52,7

Total 21 60,0 21 80,7 21 101,3

Lycée français Regnault de Tanger

31

Lycée français Louis Massignon d’Abou Dabi

LA PROBLEMATIQUE SPECIFIQUE DES LOGEMENTS DE FONCTION

Lycée français de Barcelone

32

11. DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ACTUELLE

L'AEFE dispose de 188 logements de fonction très inégalement répartis dans les EGD. Si la majorité des lycées français à l’Etranger ne compte pas plus de un à trois logements, quelques-uns sont très fortement dotés. Il s’agit notamment du lycée Louis Massignon à Abou Dabi qui comprend 41 logements, du lycée Lyautey à Casablanca et du lycée Descartes à Rabat qui comportent respectivement 28 et 14 logements et du lycée Alexandre Dumas à Alger qui détient 14 logements. Ainsi, quatre établissements disposent-ils de plus de la moitié des logements de fonction. Cette répartition n’est pas liée à la taille des établissements. En effet, certains lycées importants ne disposent que de très peu de logements comme à Barcelone (2) ou à Madrid (3), voire en sont dépourvus (lycées de Moscou, de Dakar, etc.). Ces situations très disparates sont souvent dues à l'histoire et ne correspondent aujourd'hui à aucune logique de gestion. Les personnels de l’AEFE à l’étranger bénéficient du régime domanial des concessions de logement. Ainsi, les notions de «nécessité absolue de service» (justifiant la gratuité du logement) et «d’utilité de service» (justifiant un abattement de la redevance) leur sont applicables.

Ils peuvent à ce titre se prévaloir de l’article 6 du décret 2002-22 du 4 janvier 2002 qui lui-même renvoie au décret 86-428 du 14 mars 1986 relatif aux règles d’attribution des concessions de logement dans les établissements scolaires en France. Une circulaire de 1997 reprend en tous points les dispositions du décret du 14 mars 1986 en les adaptant aux personnels des établissements scolaires à l’étranger. Celle-ci aurait du être «toilettée» depuis 2002 (elle fait notamment référence aux textes de 1990 sur les statuts de L’AEFE) mais est toujours

d’actualité. Elle énumère de manière très précise les personnels susceptibles de bénéficier d’une concession de logement selon un classement pondéré qui s’apprécie en fonction de la taille de l’établissement, donne une définition des concessions pour nécessité absolue de service (NAS) et pour utilité de service (US), et renseigne sur les modalités de leur attribution. Cette situation pose les différents problèmes suivants :

• Les NAS et les US, dont les notions peuvent être interprétées de manière très extensive, ne se justifient pas toujours au regard des fonctions exercées dans l’établissement. De plus, les rangs de priorité de certains agents pour obtenir un logement (qui doivent être respectés en fonction du classement des établissements selon leur taille) s’avèrent très contraignants et obligent l’AEFE à loger gratuitement certains agents dont l’activité ne le justifie pas.

• Il y a un manque de clarté dans les modalités de délivrance des titres d'occupation. Ainsi,

les compétences respectives de l'ambassade et de l'AEFE ne sont pas toujours clairement définies, ceci étant lié à la difficulté d'adapter le texte réglementaire du 14 mars 1986 à l'étranger.

Lycée Van Gogh de La Haye

33

• Le régime des logements des agents de l’AEFE est différent de celui des personnels du

MAEE et des autres agents expatriés. Pour ces derniers, l’occupation donne toujours lieu à la passation d’une convention d’occupation temporaire moyennant une contrepartie financière. Une retenue logement est appliquée sur le traitement des agents. La Commission Interministérielle pour les Opérations Immobilières de l’Etat à l’étranger (CIM) considère d'ailleurs que le régime des concessions de logements n'est pas applicable à l'étranger dans la mesure où aucune disposition règlementaire ne fait obligation à l'Etat de loger ses agents dans un logement domanial.

• Enfin, le régime actuel ne prend pas en compte les nouvelles compétences immobilières

de l’AEFE depuis la modification de ses statuts en 2005, notamment la possibilité donnée à son Conseil d’administration d’approuver les conventions d’occupation du domaine de l’Etat désormais sous sa main (biens remis en dotation) et d’en fixer les conditions financières.

12. ORIENTATIONS STRATEGIQUES POUR LA GESTION DES LOGEMENTS

L’AEFE souhaite depuis plusieurs années revoir le mode de gestion de son parc de logements de fonction et introduire plus de souplesse dans les modalités d'attribution de ces logements à ses agents. Les objectifs visés par l'Agence sont les suivants :

• Se donner toute liberté de disposer d’un parc de logements dans les EGD : libre décision de maintien, suppression, transformation en locaux pédagogiques, ou création de logements de fonction dans les EGD, en fonction des besoins immobiliers de l’établissement ou des orientations de la politique immobilière de l’Agence.

• Se donner la possibilité de loger dans le cadre d’une concession de logement une

catégorie particulière d’agents : occupation des logements dans le cadre d'une convention d'occupation précaire assortie d'une redevance domaniale, et appréciation laissée à l'Agence pour l’attribution d'un logement à titre gratuit.

• Décider des emplois pouvant éventuellement donner lieu dans chaque établissement à la

gratuité du logement : mise en place d’un dispositif contractuel conduisant à ce que la situation logée ou non logée de l’agent soit précisée dans son contrat de travail et que les considérations de service justifiant la gratuité du logement soient clairement définies dans sa lettre de mission.

• Avec les nouvelles recettes attendues, se doter de moyens financiers qui permettront à

l'Agence d'entretenir le patrimoine de logements existants et de prévoir des logements dans les nouveaux programmes de construction.

Pour mener à bien ce projet, l’AEFE a engagé une procédure de modification du décret 2002-22 afin de supprimer la référence au décret de 1986 et lui permettre ainsi de ne plus devoir appliquer strictement le régime des concessions de logement.

34

Grâce à la modification de ce décret, et en l’état actuel de la réglementation domaniale, l’AEFE pour les biens remis en dotation, et le MAEE pour les établissements restés sous sa main, pourront ainsi passer avec les personnels des établissements scolaires logés des conventions d’occupation temporaire assorties d’une redevance domaniale ou d’une retenue sur salaire de la même manière qu’avec les autres agents de l’Etat occupant des logements domaniaux à l’étranger. Cette nouvelle rédaction de l’article 6 du décret 2002-22 laissera toutefois la possibilité à l’AEFE d’accorder la gratuité à l’occupation de certains logements si la fonction exercée (par exemple le proviseur ou l’intendant) le justifie, sans que cela contrevienne à la réglementation budgétaire et domaniale. Le décret 2002-22 est en cours de modification et une nouvelle circulaire doit être élaborée. Ces nouveaux textes permettront de mettre en application cette nouvelle réglementation domaniale. Sur un plan immobilier, ce nouveau régime d'occupation des logements au sein des EGD devrait permettre de disposer de recettes domaniales qui serviront à l'entretien et à la remise en état de ces biens, ainsi qu'à la construction de logements dans les programmes de construction neuve. Le montant de ces recettes domaniales dépendra des conditions d'occupation accordées aux diverses catégories de personnels logés dans les établissements.

Lycée Alexandre Dumas d’Alger

35

Lycée Jean Mermoz de Buenos Aires

LA PROGRAMMATION IMMOBILIERE QUINQUENNALE

Ecole Chenier de Rabat

36

Les divers constats de dégradation des bâtiments du réseau des EGD, qu'il s'agisse de leur état de vétusté ou de leur niveau de saturation interdisant toute évolution des effectifs, avaient été faits par l'Agence dès 2005, ce qui l'avait conduite à souhaiter se doter d'une compétence immobilière pour pouvoir prendre à sa charge une partie des investissements nécessaires à la remise à niveau de ce patrimoine. Depuis cette date, l'Agence a mené une politique active pour traiter certaines des situations les plus problématiques. A l'occasion de l'approbation du lancement de l'étude du SPSI, le Conseil d'Administration a approuvé dans le même temps la programmation immobilière en cours, notamment celle figurant au projet de budget de novembre 2009. Ces opérations qui sont déjà validées dans leur principe et dans leur financement, ne font donc pas strictement partie de la démarche de mise en place du schéma pluriannuel de stratégie immobilière. Il paraît cependant nécessaire de rappeler le contenu de cette programmation, le détail des opérations qu'elle comprend, ainsi que ses implications financières pour le budget de l'Agence.

13. LA POLITIQUE IMMOBILIERE DE L'AEFE DEPUIS 2006

Le tableau de programmation immobilière approuvé par le Conseil d’Administration de l’Agence lors de sa réunion du 25 novembre 2009, se présente comme suit :

37

Ce tableau de programmation appelle les commentaires suivants : Il s'agit d'une programmation triennale 2010 – 2012, mais le tableau reprend toutes les opérations engagées depuis la première programmation immobilière de l'Agence (2006).

Le montant total des investissements correspondant à ces opérations est de 245 millions d'euros. Les sommes consommées entre 2006 et 2009 ont représenté environ 85 millions d'euros. En 2010, la consommation de crédits devrait être de l'ordre de 25 millions d'euros. Certaines opérations sont terminées. La plupart des autres sont en cours de réalisation. Quelques opérations n'ont pas connu de début d'exécution, soit qu'elles ont été annulées (Barcelone / Montgat), soit qu'elles n'ont pu se concrétiser (Londres, Moscou, maternelle de Lisbonne). Ces dernières

opérations ont toutefois été maintenues dans la programmation en attendant de disposer d'un éventuel projet de substitution. Le financement de ces opérations dont le montant total est de 245 millions d'euros est assuré par :

• des financements de l'Agence ou des établissements pour un montant de 148 millions d'euros,

• un recours à l'emprunt pour un montant total de 96,7 millions d'euros.

S'agissant des emprunts, le CA de l'Agence a formellement approuvé le recours à l'emprunt pour un montant total de 48 millions d'euros correspondant aux opérations de Dakar, Ankara, Munich, Alger, Pékin, Madrid, Ho Chi Minh ville. Il convient d'ajouter à ce chiffre la reprise des emprunts consécutive à l'acquisition des locaux du lycée de La Haye pour un montant de 5,88 millions d'euros, ce qui porte le montant total des emprunts autorisés à ce jour à 53,88 millions d'euros. Les premiers projets immobiliers lancés par l'Agence ont concerné :

• des opérations en biens propres après acquisition de terrains ou de bâtiments existants (Munich, Ankara, Hanoi, Ho Chi Minh ville, Pékin, Tananarive)

• des opérations sur les biens remis en dotation (Alger, Barcelone, Bruxelles, Buenos Aires, Dakar, Francfort, Le Caire, Lisbonne, Madrid, Valence, Vienne)

• des acquisitions de terrains au profit des établissements conventionnés (Abidjan, Amman, Bogota, Brasilia, Panama, Vientiane).

• quelques opérations sur des biens non remis en dotation (Casablanca, Rabat, Marrakech, Tunis, Sousse).

La politique immobilière de l’Agence ces dernières années s’est caractérisée par une forte mobilisation de ses moyens pour répondre à la situation immobilière de certains établissements qu’il était urgent de traiter. Les projets engagés ont généralement été fortement aidés par l’Agence qui y a contribué en prélevant sur son fonds de réserve et en aidant de façon substantielle les établissements qui devaient investir. Cette participation de l’Agence a permis de limiter les emprunts à des niveaux compatibles avec les possibilités de remboursement des établissements basées sur des hausses de frais de scolarité maîtrisées.

Lycée Alexandre Yersin de Hanoï

38

Cette politique a permis d’engager d’importants programmes de construction neuve et de rénovation lourde. Elle n’a été rendue possible que par une adaptation du rythme des remises en dotation des biens de l’Etat. En effet, en quatre ans, seuls 12 sites sur les 95 sites d'EGD recensés ont été transférés à l’Agence, soit un patrimoine d'une surface construite d’environ 90.000 m2 sur un total de près de 520.000 m2.

14. LA PROGRAMMATION IMMOBILIERE QUINQUENNALE AU TITRE DU SPSI

La démarche de SPSI étendue à l'ensemble des établissements en gestion directe impose à l'AEFE de faire un exercice de gestion sur un patrimoine dont elle n'a que très partiellement la charge et la responsabilité. En effet, elle ne gère actuellement qu'une partie de ces établissements, celle qui lui a été remise en dotation et qui représente moins de 20 % des surfaces totales construites. La démarche qui a été engagée relève d'une approche technique et fonctionnelle de la gestion de ce patrimoine. Elle a conduit à élaborer des scénarios plus ou moins ambitieux de remise à niveau et de développement de ce patrimoine scolaire. Ces scénarios, qui ont été établis pour chacun des EGD, ont été décrits et estimés. Leurs montants sont très variables puisqu'ils représentent un investissement total compris entre 140 et 330 millions d'euros. Le choix des scénarios préférentiels n'est toutefois pas envisageable dans le cadre du présent exercice de SPSI. En effet, ce choix, qui fixera la politique immobilière de l'Agence dans les cinq prochaines années, doit tenir compte de plusieurs aspects qui restent encore indéterminés, notamment:

• la politique de développement du réseau Les conclusions du rapport sur la réforme générale des politiques publiques (RGPP) conduisent l'Agence, devant la demande croissante de scolarisation dans les établissements français, à devoir s'interroger sur le développement de son réseau. Une réflexion est en cours au Ministère des Affaires Etrangères pour établir une carte précisant les zones où doit être privilégiée l'extension des capacités d'accueil des établissements. La répartition des compétences entre les différents opérateurs, notamment au Maroc, doit également être arrêtée.

• les moyens financiers de l'Agence pour les prochaines années L'Agence n'a pas une visibilité suffisante de ses dotations budgétaires sur 5 ans pour pouvoir déterminer sa capacité d'autofinancement des opérations immobilières concernant ce nouveau patrimoine dont la gestion reste assurée pour l'heure par l'Etat.

• l'évolution des conditions tarifaires des droits de scolarité L'Agence doit, de par ses statuts, veiller à ce que les frais de scolarité payés par les parents d'élèves, qui constituent une part importante de ses moyens financiers, restent dans des limites raisonnables. Une étude fine doit être menée sur les marges de manœuvre dont elle dispose pour faire participer les parents d’élèves aux investissements immobiliers.

Nouvelle école française Colette de

Ho Chi Minh Ville

39

• le niveau d'aide de l'Agence pour prendre en charge cette nouvelle compétence immobilière élargie à l'ensemble des EGD

L'Agence n'a pas d'informations sur le transfert de moyens qui accompagnera ce transfert de compétence. L'Etat disposant actuellement de moyens pour assurer la gestion du patrimoine dont il a la charge, il convient de savoir si l'Agence pourra se voir dotée de moyens équivalents.

• les limites d'autorisations d'emprunts accordées à l'Agence Les emprunts qui permettent à l'Agence de boucler les plans de financement de ses opérations immobilières sont soumis à une autorisation préalable de sa tutelle et du Ministère de l'Economie et des Finances. Il importe de connaître les limites dans lesquelles l'Agence sera autorisée à s'endetter.

• la mise en place des loyers budgétaires Il importe de savoir si l'AEFE sera concernée par les loyers budgétaires annoncés pour 2012 qui, s'ils étaient mis en place, interdiraient toute possibilité de financement des opérations d'investissement.

• la politique d’amortissement des biens Il importe de connaître les conditions dans lesquelles l’Agence sera tenue d’amortir les biens dont elle récupèrerait la charge.

• la possibilité de valorisation des biens au Maroc L'hypothèse d'un échange avec l'Etat marocain de certains sites à fort potentiel constructif en contrepartie de terrains plus périphériques et d'une participation à la reconstruction des établissements doit être étudiée car elle pourrait réduire considérablement le niveau des efforts financiers qui sont nécessaires pour remettre à niveau le patrimoine scolaire dans ce pays.

40

41

Nouveau lycée français d’Ho Chi Minh Ville

CONCLUSION

Projet d’école française à Alger

42

L'AEFE n'est pas en mesure de présenter un schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) pour la totalité du patrimoine qu'elle occupe. Le présent SPSI qui est soumis à sa tutelle et à France Domaine ne concerne en effet que les bâtiments de bureaux occupés par l'Agence en France.

S'agissant des bâtiments scolaires à l'étranger, le présent SPSI se limite à faire un diagnostic de ce patrimoine, à identifier ses dysfonctionnements, définir les enjeux de sa gestion, et à proposer différents scénarios immobiliers permettant d'apporter des réponses aux différents problèmes relevés lors de la phase de diagnostic.

Il reste pour compléter le SPSI du patrimoine des établissements scolaires à l'étranger à choisir les scénarios et préciser les modalités de leur financement. Or l'AEFE ne dispose d'aucune visibilité sur les moyens dont elle pourra disposer pour gérer ce patrimoine qu'elle n'a pas actuellement sous sa responsabilité.

Le SPSI pour cette partie du patrimoine en reste donc à une approche technique et fonctionnelle et à certains éléments de stratégie de gestion (logements de fonction, valorisation, etc.) en attendant que soit mieux définie la capacité de l'Agence à assurer tout ou partie des financements nécessaires.

43

ANNEXE : SITUATION DOMANIALE DES SITES OCCUPES PAR LES EGD DE L'AEFE

Biens détenus par l'Etat 1 AGADIR - GROUPE SCOLAIRE GAUGUIN

2 ALGER - LYCEE INTERNATIONAL ALEXANDRE DUMAS

3 ANKARA - ECOLE MATERNELLE

4 BARCELONE - LYCEE FRANÇAIS - VILLAS MUNNER

5 BERLIN - COLLEGE VOLTAIRE

6 BERLIN - LYCEE FRANÇAIS

7 BIZERTE - ECOLE PRIMAIRE JEAN GIONO

8 CASABLANCA - COLLEGE ANATOLE FRANCE

9 CASABLANCA - ECOLE CLAUDE BERNARD

10 CASABLANCA - ECOLE ERNEST RENAN

11 CASABLANCA - ECOLE GEORGES BIZET

12 CASABLANCA - ECOLE MOLIERE

13 CASABLANCA - ECOLE THEOPHILE GAUTIER

14 CASABLANCA - LYCEE LYAUTEY

15 FES - GROUPE SCOLAIRE JEAN DE LA FONTAINE

16 FRANCFORT-SUR-LE-MAIN - PARKING DU LYCEE FRANCAIS VICTOR HUGO

17 FRIBOURG-EN-BRISGAU - ECOLE ELEMENTAIRE FRANCO-ALLEMANDE

18 FRIBOURG-EN-BRISGAU - LYCEE FRANCO-ALLEMAND

19 HO CHI MINH-VILLE - ECOLE FRANCAISE COLETTE - SITE 1

20 HO CHI MINH-VILLE - ECOLE FRANCAISE COLETTE - SITE 2

21 HO CHI MINH-VILLE - ECOLE FRANCAISE COLETTE - SITE 3

22 KENITRA - GROUPE SCOLAIRE BALZAC

23 LA MARSA - ECOLE PRIMAIRE PAUL VERLAINE ET COLLEGE- LYCEE GUSTAVE FLAUBERT

24 LE CAIRE - LYCEE FRANCAIS DU CAIRE - SITE ACTUEL 1

25 LE CAIRE - LYCEE FRANCAIS DU CAIRE - SITE ACTUEL 2

26 LE CAIRE - LYCEE FRANCAIS DU CAIRE - SITE ACTUEL 3

27 LONDRES - LYCEE CHARLES DE GAULLE - SITE PRINCIPAL

28 MADRID - LYCEE FRANCAIS DE MADRID

29 MARRAKECH - LYCEE VICTOR HUGO ET ECOLE RENOIR

30 MEGRINE - ECOLE PRIMAIRE

31 MEKNES - LYCEE PAUL VALERY ET ECOLE JEAN JACQUES ROUSSEAU

32 MILAN - LYCEE FRANCAIS STENDHAL

33 MOHAMMEDIA - GROUPE SCOLAIRE CLAUDE MONET

34 MOSCOU - ANNEXE PRIMAIRE DU LYCEE FRANCAIS ALEXANDRE DUMAS

35 MOSCOU - LYCEE FRANCAIS ALEXANDRE DUMAS

36 NABEUL - ECOLE GEORGE SAND

37 NAPLES - ECOLE ALEXANDRE DUMAS DE NAPLES

38 NIAMEY - LYCEE LA FONTAINE

39 NOUAKCHOTT - LYCEE FRANCAIS THEODORE MONOD

40 PONDICHERY - LYCEE FRANCAIS DE PONDICHERY - ECOLE MATERNELLE

41 PONDICHERY - LYCEE FRANCAIS DE PONDICHERY

42 PRAGUE - LYCEE FRANCAIS DE PRAGUE

43 RABAT - COLLEGE SAINT EXUPERY

44 RABAT - ECOLE ALBERT CAMUS

45 RABAT - ECOLE CHENIER

46 RABAT - ECOLE PIERRE RONSARD

47 RABAT - GROUPE SCOLAIRE PAUL CEZANNE

48 RABAT - LYCEE DESCARTES

49 ROME - LYCEE CHATEAUBRIAND – VILLA MALPIGHI

50 ROME - LYCEE CHATEAUBRIAND – VILLA PATRIZI

51 ROME - LYCEE CHATEAUBRIAND – VILLA STROHL FERN

52 SAINT PETERSBOURG - ECOLE FRANCAISE

53 SARREBRUCK - LYCEE FRANCO-ALLEMAND

54 SOUSSE – COLLEGE CHARLES NICOLLE

55 SOUSSE - ECOLE PRIMAIRE GUY DE MAUPASSANT

56 STUTTGART - ECOLE ELEMENTAIRE FRANCO-ALLEMANDE DE STUTTGART-SILLENBURCH

44

57 TANANARIVE - ECOLE PRIMAIRE FRANCAISE A

58 TANGER - ECOLE ADRIEN BERCHET

59 TANGER - LYCEE REGNAULT

60 TUNIS - ECOLE PRIMAIRE

61 TUNIS EL MAHRAJENE - LYCEE PIERRE MENDES FRANCE

62 VIENNE – ANNEXE DE GRINZING

Biens détenus par l'Etat remis en dotation à l'AEFE 1 ALGER - ECOLE MAX MARCHAND

2 BARCELONE - LYCEE FRANÇAIS

3 BRUXELLES - LYCEE FRANCAIS JEAN MONNET

4 BUENOS-AIRES - LYCEE FRANCO ARGENTIN JEAN MERMOZ

5 DAKAR - LYCEE JEAN MERMOZ -

6 FRANCFORT-SUR-LE-MAIN - LYCEE FRANCAIS VICTOR HUGO

7 LE CAIRE - LYCEE FRANCAIS DU CAIRE - TERRAIN FUTUR LYCEE

8 LISBONNE - LYCEE FRANCAIS CHARLES LEPIERRE

9 MADRID - ECOLE SAINT EXUPERY

10 PATERNA - LYCEE FRANCAIS DE VALENCE

11 TANANARIVE - LYCEE FRANCAIS DE TANANARIVE

12 VIENNE - LYCEE FRANCAIS DE VIENNE

Biens en propriété de l'AEFE 1 ANKARA - LYCEE FRANCAIS CHARLES DE GAULLE

2 HO CHI MINH-VILLE - NOUVEAU LYCEE "LONG BINH"

3 LA HAYE - LYCEE VAN GOGH

4 LONDRES - LYCEE FRANCAIS CHARLES DE GAULLE SITE PRINCIPAL "MEWS"

5 MUNICH - LYCEE FRANCAIS JEAN RENOIR ANNEXE GIESING

6 TANANARIVE - ECOLE PRIMAIRE FRANCAISE B

Biens pris à bail par l'AEFE 1 ABU DHABI - LYCÉE LOUIS MASSIGNON

2 AMSTERDAM - ECOLE FRANCAISE D'AMSTERDAM (ANNEXE DU LYCÉE VAN GOGH)

3 DAKAR - LYCEE JEAN MERMOZ - TERRAIN DE SPORT

4 EALING LONDRES - LYÇÉE FRANÇAIS CHARLES DE GAULLE - ANNEXE ANDRE MALRAUX

5 HANOÏ - LYCÉE ALEXANDRE YERSIN

6 LA SOUKRA - ECOLE DE LA SOUKRA - ANNEXE DU LYCÉE GUSTAVE FLAUBERT

7 LONDRES - LYÇÉE FRANÇAIS CHARLES DE GAULLE - ANNEXE DE WIX

8 LONDRES - LYÇÉE FRANÇAIS CHARLES DE GAULLE - SITE MARIE D'ORLIAC FULHAM

9 MUNICH - LYCÉE FRANÇAIS JEAN RENOIR (SITE DU SECONDAIRE)

10 PEKIN - LYCEE FRANCAIS INTERNATIONAL DE PEKIN - SITE 1

11 PEKIN - LYCEE FRANCAIS INTERNATIONAL DE PEKIN - SITE 2

12 PEKIN - LYCEE FRANCAIS INTERNATIONAL DE PEKIN - SITE 3

13 PONDICHERY - LYCEE FRANCAIS DE PONDICHERY - ECOLE ELEMENTAIRE

14 SOUSSE - ANNEXE ECOLE PRIMAIRE "MAGICLAND"

15 TANANARIVE - ECOLE PRIMAIRE FRANCAISE C

16 TANANARIVE - ECOLE PRIMAIRE FRANCAISE D