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Schéma Régional Eolien Photo : ADEME - S. LEITENBERGER

Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Schéma Régional Eolien

L’activité humaine nécessite des besoins énergétiques considérables. Trop longtemps, nous avons puisé dans nos réserves sans considérer les conséquences qu’un tel comportement pouvait engendrer pour les générations futures à la fois en matière environnementale mais aussi en terme de ressources énergétiques. Aujourd’hui, la grande majorité de la communauté internationale a pris conscience qu’un changement radical était urgent et indispensable concernant nos politiques énergétiques.

Face au réchauffement planétaire annoncé par les scientifiques et considérant la raréfaction des gisements pétroliers, les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables s’inscrivent désormais comme une priorité pour nos sociétés.

C’est dans ce contexte que la France s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre en portant la part des énergies renouvelables dans la consommation d’électricité de 15 à 21% d’ici à 2010. Pour atteindre cet objectif, l’énergie éolienne apparaît comme une des meilleures alternatives à développer. Le territoire haut-normand constitue à cet égard un gisement important et présente également l’avantage d’une excellente accessibilité au réseau de transport d’électricité.

Au moment où les projets de parcs éoliens sont en plein essor, le Schéma Régional Eolien, dont l’élaboration est confiée à la Région dans le cadre de la loi urbanisme et habitat, constitue à la fois un outil d’aide à la décision indispensable pour l’ensemble des acteurs concernés (services de l’Etat, Départements, ADEME, Association départementale des Maires, Producteurs et distributeurs d’énergie électrique…) mais également un recueil d’informations objectives facilitant la compréhension des populations. Fruit d’une large concertation avec l’ensemble de nos partenaires, ce document met à la disposition des décideurs de nombreuses données cartographiques, des éléments techniques et réglementaires ainsi qu’une démarche pour éviter les zones inopportunes et prendre en compte les sensibilités du territoire.

L’ambition poursuivie par la Région est ainsi de promouvoir un développement raisonné de l’énergie éolienne en affirmant la prise en compte des composantes environnementales dans les différents projets de parcs afin d’orienter le choix des autorités décisionnelles pour l’implantation et l’intégration des parcs éoliens sur notre territoire.

Alain Le Vern

Président de la Région Haute-Normandie

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SOMMAIRE

I. INTRODUCTION 1

II. GENERALITES 2

1. L’éolien en France 2

2. L’éolien en Haute Normandie 3

3. Le Schéma Régional Eolien 4

4. Les éoliennes 5

4.1 Les caractéristiques des éoliennes modernes 6

4.2 Le fonctionnement d’une éolienne 7

4.3 Les impacts d’une l’éolienne sur l’environnement 8

5. La réglementation 9

5.1 Le permis de construire 9

5.2 La déclaration ou l’autorisation d’exploiter 9

5.3 L’autorisation de raccordement au réseau électrique 9

6. L’évaluation des impacts du projet sur les milieux physiques et naturels 10

7. Du projet à la construction 11

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III. CONTEXTE REGIONAL 12

1. Le potentiel éolien de la région Haute-Normandie 12

1.1 Les outils disponibles. 12

1.2 Les principales directions du vent 12

1.3 Le potentiel éolien régional 12

2. Le patrimoine en Haute-Normandie 14

2.1 Les protections du patrimoine culturel 14

2.2 Les protections du patrimoine environnemental 19

3. Le milieu naturel 24

3.1 La flore 24

3.2 La faune 24

3.3 L’avifaune 25

3.4 Les chiroptères 31

4. Le paysage 34

4.1 L’analyse du paysage 34

4.2 Les éoliennes et le paysage 36

4.3 Les principes d’implantation d’un parc éolien 37

4.4 Les sensibilités du paysage 43

4.5 Des exemples de compositions paysagères de parcs éoliens 46

4.6 La réduction des impacts paysagers 52

5. L’environnement acoustique 53

5.1 Les éoliennes et le bruit 53

5.2 Les zones acoustiquement propices pour l’implantation d’un parc éolien 54

5.3 Les bonnes pratiques pour l’implantation d’un projet 56

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6. L’environnement humain 57

6.1 Les éoliennes et l’activité humaine 57

6.2 Les données socio-économiques de la Haute-Normandie 57

6.3 L'occupation des sols et la situation de l’habitat 59

7. Les contraintes et les servitudes techniques 60

7.1 L’accessibilité au réseau électrique 60

7.2 Les servitudes militaires 62

7.3 Les servitudes liées aux infrastructures routières et ferroviaires 62

7.4 Les servitudes liées aux réseaux de transport de matières 63

7.5 Les servitudes liées au réseau de télécommunication 64

7.6 Les servitudes aéronautiques 65

IV. SYNTHESE DES SENSIBILITES ET DES CONTRAINTES, POTENTIEL ENERGETIQUE DE LA REGION 67

1. La carte de synthèse des sensibilités et des contraintes 67

2. Le potentiel énergétique de la région 68

2.1 La production électrique 68

2.2 La simulation énergétique 70

GLOSSAIRE 71

REFERENCES 72

CONTACTS UTILES 75

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I. INTRODUCTION

Le développement des énergies renouvelables s’inscrit dans le cadre de la préservation de l’environnement de notre planète. S’il y a une trentaine d’années, elles étaient développées pour économiser le pétrole, aujourd’hui, ce développement, combiné à la maîtrise des consommations d’énergie, a pour objet premier la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Kyoto, l’intérêt des sources d’énergies renouvelables a conduit l’Union Européenne à les promouvoir vivement. Elle s’est ainsi fixée des objectifs à l’horizon 2010 dans la directive 2001/77/CE du 27 septembre 2001 relative à la promotion de l’électricité produite à partir de sources renouvelables.

Les sources d’énergies renouvelables participent également à la sécurité d’approvisionnement et au développement local. De plus, elles s’inscrivent doublement dans le développement durable : d’une part, en permettant aux générations futures d’économiser des ressources fossiles épuisables et d’autre part en ne produisant ni gaz ni déchets susceptibles d’affecter le développement des générations actuelles et futures.

Les atouts de l’énergie éolienne ont été reconnus au-delà de nos frontières avec la mise en place de politiques nationales incitatives. La puissance totale d’énergie éolienne installée au niveau mondial est de 57 837 MW fin 2005. Elle est en forte croissante (17 000 MW début 2001) et l’on prévoit une puissance installée de plus de 83 000 MW en 2007, essentiellement en Europe.

La France possède le deuxième potentiel éolien d’Europe après le Royaume-Uni. Ce potentiel est estimé à 66 TWh sur terre et 90 TWh en mer, soit prés du tiers de la production totale d’électricité en France (514,2 TWh en 2004). Et pourtant, la production éolienne actuelle n’est que de 0,57 TWh.

Alors que la politique électrique française était orientée sur le nucléaire, les autres pays européens se tournaient vers les énergies renouvelables si bien que notre pays souffre d’un retard incontestable avec un peu moins de 756 MW installés en France en fin 2005 contre 18 427 MW en Allemagne, 10 027 MW en Espagne et 3200 MW au Danemark1. En France, cette énergie a émergé lentement depuis les premiers projets réalisés au début des années 90 et de l’appel à propositions EOLE 2005 du ministère chargé de l’énergie, mis en œuvre en 1996. Cependant, le réel décollage a eu lieu suite à la publication de l’arrêté tarifaire du 8 juin 2001 instaurant un tarif incitatif pour l’achat de l’électricité d’origine éolienne.

1 Source : Wind Power Monthly

Dans ce contexte, le Schéma Régional Eolien soutient un développement raisonné de cette énergie sur le territoire haut normand.

Il a pour objectifs : de réaliser un état des lieux des possibilités d’implantation d’éoliennes de grande puissance et de coordonner et d’homogénéiser l’essor de l’éolien au niveau régional.

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II. GENERALITES

1. L’éolien en France

Au delà des préoccupations environnementales de réduction des gaz à effet de serre, la nécessité de développer rapidement l’énergie éolienne répond également à des engagements politiques et réglementaires :

1) la loi n° 2001-153 du 19 février 2001 précise (article 1) que « la lutte contre l’intensification de l’effet de serre et la prévention des risques liés au réchauffement climatique sont reconnues priorité nationale » ;

2) les objectifs de l’arrêté PPI (Programmation Pluriannuelle des Investissements) du 7 mars 2003 sont de 2 000 à 6 000 MW éoliens en fonctionnement au 1er janvier 2007 ;

3) la circulaire interministérielle aux préfets du 10 septembre 2003, relative à la promotion de l’énergie éolienne terrestre, demande de « faciliter la concrétisation rapide des projets éoliens ».

4) la loi de Programme fixant les Orientation de la Politique Energétique (Loi POPE) du 13 juillet 2005,

En autre chose, la loi POPE réaffirme l’objectif de 21% de la consommation intérieure d’électricité à partir d’énergie renouvelable.

En France, la filière éolienne est la principale source d’énergie renouvelable susceptible de répondre aux objectifs de la directive du 27 septembre 2001 et de la loi POPE du 13 juillet 2005, à savoir 21% de notre consommation intérieure d’électricité d’origine renouvelable en 2010 contre 15% en 1997.

En effet, une éolienne de 2000 kilowatts (2 MW) produisant 4 à 6 millions de kWh permet de couvrir les besoins d’électricité domestique (hors chauffage et eau chaude sanitaire) de 1600 à 2400 foyers.

Les taux de croissance représentés ci-dessous attestent bien du développement de l’éolien. Mais ces taux sont à relativiser et ne masquent pas la position modeste de la France.

Développement de l’énergie éolienne en France de 1997 à 2006 2

____ 2 Source : www.suivi-eolien.com

Cette volonté affirmée d’un développement quantitatif et rapide de l’énergie éolienne dans notre pays ne saurait oublier la nécessité de construire des parcs éoliens de qualité.

Evolution de la puissance éolienne française

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100

200

300

400

500

600

700

800

900

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Puis

sanc

e en

MW

Evolution annuelle

Evolution cumulée

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2. L’éolien en Haute Normandie

Notre région possède l’un des plus fort potentiel éolien français, notamment grâce au littoral de la Seine Maritime et aux plateaux céréaliers du département de l’Eure. Cependant, ce potentiel demeure majoritairement inexploité.

Au 1er janvier 2006, seul le parc éolien d’Assigny (6 machines de 2 MW unitaire), est en fonctionnement.

Les services de l’Etat de la région de Haute Normandie ont fourni la liste des projets dont le permis de construire a été accepté, ainsi que les projets en cours d’instruction.

On se réfèrera au tableau de l’annexe 1, qui sera régulièrement mis à jour par la suite.

Depuis début novembre 2001, le site www.suivi-eolien.com, réalisé pour le compte de l'ADEME, permet de connaître la production mensuelle des parcs français et de suivre le développement de cette filière en France.

Gisement éolien français et répartition des productions régionales

Gisement éolien en France Répartition régionales des 840 MW

installés en mars 2006

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3. Le Schéma Régional Eolien

Afin de promouvoir un développement harmonieux de l’énergie éolienne, les régions peuvent mettre en place un schéma régional éolien, prévu par la loi n°2003-590 du 2 juillet 2003. C’est donc dans ce contexte réglementaire que s’inscrit le Schéma Régional Eolien de la Haute-Normandie.

La réalisation du Schéma Régional Eolien s’inscrit dans le cadre d’une politique durable de développement des énergies renouvelables en Haute-Normandie.

Il s’agit de disposer de données exploitables pour l’information, la sensibilisation et l’accompagnement de projets éoliens afin de promouvoir un développement raisonné de cette énergie sur le territoire Haut Normand.

Ce schéma s’adresse principalement aux collectivités territoriales et à leurs groupements dans le cadre de l’élaboration des documents d’urbanismes, et aux promoteurs. Il peut aussi constituer une information utile pour les services de l’Etat dans le cadre de l’instruction des demandes d’autorisation d’occupation du sol et des études d’impact concernant les projets éoliens.

Ce document de planification a l’ambition de prendre en compte l’ensemble des enjeux liés au développement de l’éolien sur le territoire régional.

Même s’il n’a pas de valeur réglementaire, il se veut être :

Un outil d’aide à la décision à l’attention des élus ;

Un outil d’aide à la conception des projets éoliens à destination des développeurs.

Ainsi, ce schéma régional éolien vise les principaux objectifs suivants :

Rappeler les principaux textes réglementaires concernant l’énergie éolienne ;

Identifier les zones exploitables pour l’implantation d’éoliennes connectées au réseau, ainsi que le gisement éolien afférant à ces zones, en tenant compte des diverses données environnementales, réglementaires et techniques ;

Favoriser le développement et l’intégration territoriale de projets éoliens :

en permettant aux élus et aux développeurs de parcs éoliens, de choisir des lieux d’implantation raisonnés en excluant les territoires les plus sensibles. Le Schéma Régional Eolien pourra notamment servir de base à la définition des Zones de Développement Eolien introduites par la loi du 13 juillet 2005 ;

en apportant une aide à la décision pour les services de l’état ;

en privilégiant l’insertion environnementale des projets éoliens.

La Région, d’une superficie globale d’environ 12 318 km², comporte deux départements :

L’Eure : département de 6 040 km² dont la préfecture est à Evreux ;

La Seine Maritime : département de 6 278 km², dont la préfecture est Rouen.

La Haute-Normandie compte 1420 communes réparties en 103 cantons.

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4. Les éoliennes

Il existe aujourd’hui sur le marché une grande diversité d’aérogénérateurs, appelés couramment éoliennes, tant en puissance qu’en dimension (hauteur, dimension du rotor...). On distingue :

Les éoliennes de petite puissance (jusqu’à quelques dizaines de kilowatts) : Elles présentent une grande diversité de silhouettes et de formes. Compte tenu de leur puissance, elles ne sont pas souvent raccordées au réseau électrique. Ce type d’installation n’est alors pas concerné par le schéma éolien.

Les éoliennes de moyenne puissance : Les éoliennes de moyenne puissance, souvent de 200 à 400 kilowatts, sont moins visibles dans le paysage (hauteur en général inférieure à 50 m- rotor compris). Elles peuvent appartenir à des acteurs locaux.

Les éoliennes de grande puissance : Les éoliennes de grande puissance (jusqu’à 3 mégawatts) constituent les projets de parcs éoliens. La hauteur de leur mât varie de 60 à 100 mètres, le diamètre du rotor étant de taille équivalente.

Le présent schéma n’évoque pas les éoliennes horizontales qui sont implantées sur des bâtiments en zones urbanisées.

Caractéristiques des éoliennes de grande puissance

Les éoliennes de grande puissance, raccordées au réseau électrique et dont la production est destinée à la revente à EDF sont directement concernées par ce schéma éolien.

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4.1 Les caractéristiques des éoliennes modernes

Visuellement, une éolienne moderne se caractérise par sa taille, par le nombre de ses pales et par sa tour.

Le choix des technologies tripales est aujourd’hui devenu la règle, principalement pour des raisons d’équilibre esthétique, le mouvement des bipales apparaissant irrégulier (effet optique).

Les éoliennes font aujourd’hui l’objet de recherches afin de les rendre plus esthétiques.

Les fabriquants font ainsi appel à des designers afin de rendre les formes des aérogénérateurs plus pures, pour qu’elles soient mieux perçues aux yeux du grand-public.

Eolienne moderne3

____ 3 Source : http://www.ecolo.org/photos/eole/

La couleur blanche (plus ou moins grisée) est la couleur standard des éoliennes. Cette couleur a été adoptée par tous les fabricants et elle est désormais exigée par les services aéronautiques français comme premier moyen de balisage.

Les éoliennes sont constituées d’un mât (formé de tronçons métalliques tubulaires) supportant le rotor et la nacelle. Il est ancré dans des fondations en béton enfouies dans le sol.

Eléments d’une éolienne

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4.2 Le fonctionnement d’une éolienne

Pour fonctionner, une éolienne a besoin de vent. La vitesse du vent doit être au moins égale à 3 m/s. Au delà de cette vitesse, la rotation du rotor convertit l’énergie mécanique du vent en énergie électrique, via une génératrice enfermée dans la nacelle.

Afin de produire le maximum d’énergie, un aérogénérateur nécessite une réorientation permanente pour placer l’axe de rotation parallèlement à la direction du vent. C’est pourquoi les aérogénérateurs de grande puissance possèdent un système d’orientation interne, télécommandé par une petite girouette/anémomètre située généralement sur la nacelle.

L’électricité ainsi produite est évacuée vers le réseau de distribution par un câble d’évacuation souterrain.

Les nouvelles éoliennes terrestres installées en France développent en général une puissance d’environ 2 à 3 MW, permettant d’alimenter environ 2000 à 3000 foyers (hors chauffage).

Schéma de principe du fonctionnement d’une éolienne

Le principe de fonctionnement des éoliennes impose donc des contraintes que l’on pourra qualifier de « techniques » sur le choix d’un site d’implantation :

le site doit être suffisamment venté,

les éoliennes doivent être implantées à proximité du réseau de transport électrique.

/ Girouette

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4.3 Les impacts d’une éolienne sur l’environnement

Depuis quelques années les éoliennes, bénéficient de progrès technologiques importants. Elles sont fiables, efficaces et permettent une production électrique décentralisée, sans pollution, sans émission de gaz à effet de serre.

Cependant, la production d’énergie éolienne, comme toute activité humaine, n’est pas dénuée de tout impact sur son environnement. En effet, concernant les aérogénérateurs, le débat prend en compte les principaux thèmes suivants :

Impact sur le paysage ;

Impact sur les oiseaux ;

Le bruit ;

La sécurité des parcs ;

Les éoliennes et la santé.

Les impacts potentiels d’une éolienne ne se réduisent pas seulement à son fonctionnement, mais aussi aux phases de construction et de démantèlement des parcs.

4.3.1 Les éoliennes et la sécurité

A ce jour, en France, aucun accident affectant des tiers ou des biens appartenant à des tiers n’est à déplorer. Seul un accident de personne relevant de la sécurité du travail lors de travaux de maintenance dans des locaux accueillant des appareils à haute tension en service a été recensé.

4.3.2 Les éoliennes et la santé

Dans le cadre de tout projet éolien, un volet concernant la santé publique est étudié dans l’évaluation environnementale.

Il regroupe les points suivants :

Le bruit avec l’évaluation de l’impact sonore des éoliennes sur les habitations les plus proches vis à vis du niveau sonore initial. L’acceptation du projet tel quel ou avec différents aménagements sera fonction des niveaux sonores obtenus lors des simulations.

Les effets stroboscopiques liés à l’ombre portée des pâles des éoliennes en mouvement au niveau des habitations les plus proches.

Les infrasons. Les dernières études réalisées en Allemagne ne font état d’aucun effet sur la santé.

Les champs électromagnétiques induits par les éoliennes. Les tensions en jeu et les raccordements électriques (en général souterrains et à l’écart des zones habités) rendent les risques générés par les parcs éoliens minimes.

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5. La réglementation

Les projets éoliens sont soumis à un certain nombre de textes réglementaires, dont les objectifs sont de favoriser et faciliter l’implantation d’éoliennes, tout en veillant à respecter l’environnement.

5.1 Le permis de construire

Afin de faciliter l’installation des équipements éoliens et leurs procédures d’autorisation, l’état a été amené à préciser le cadre réglementaire et à compléter le Code de l’environnement et le Code de l’urbanisme par l’adoption de l’article 98 de la loi Urbanisme et Habitat 2003-590 du 3 juillet 2003. Cet article stipule :

Une éolienne connectée au réseau, d’une hauteur supérieure à 12 m, est soumise à permis de construire délivré par le représentant de l’Etat ;

Une éolienne connectée au réseau, d’une hauteur supérieure à 50 m, doit faire l’objet d’une demande de permis de construire auprès du Préfet de département, d’une étude d’impact et est soumise à la réalisation d’une enquête publique ;

Les projets qui ne sont pas subordonnés à la réalisation préalable d’une étude d’impact doivent faire l’objet d’une notice d’impact.

5.2 La déclaration ou l’autorisation d’exploiter

En fonction de la puissance totale des installations, l’exploitant doit procéder à une demande d’autorisation d’exploiter (Puissance supérieure à 4,5 MW) ou à une simple déclaration (Puissance inférieure ou égale à 4,5 MW) auprès du Ministère chargé de l’énergie (Direction Générale de l’Energie et des Matières Premières), selon les prescriptions énoncées dans le décret n°2000-877 du 07/09/2000. Les décisions donnent lieu à publication au journal officiel.

5.3 L’autorisation de raccordement au réseau électrique

Les gestionnaires de réseau public de transport et de distribution instruisent les demandes de raccordement au réseau électrique pour l’ensemble des installations de production électrique.

Le décret n°2003-229 du 13 mars 2003 pris en application de la loi n°2000-108 du 10 février 2000 définit les prescriptions techniques générales de conception et de fonctionnement auxquelles doivent satisfaire les installations en vue de leur raccordement aux réseaux publics de distribution.

La demande de raccordement au réseau électrique doit être adressée au gestionnaire de réseau (RTE ou EDF-ARD) qui assure des possibilités de raccordement et d’évacuation de l’énergie produite.

Les travaux de raccordement sont réalisés sous la responsabilité du gestionnaire de réseau (et non de l’opérateur éolien) qui procède aux demandes nécessaires. L’autorisation de travaux de raccordement est instruite soit par la DDE soit par la DRIRE selon le niveau de tension électrique de la ligne électrique conformément au décret du 29 juillet 1927.

L’implantation d’éoliennes n'est possible que si le projet est conforme aux règles et servitudes d'urbanisme applicables sur l'espace concerné.

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Cette autorisation est sollicitée après la délivrance de permis de construire.

La vente de l’énergie électrique produite par tout parc éolien (y compris les éoliennes isolées) nécessite l’obtention d’un certificat ouvrant droit à l’obligation d’achat délivré par la DRIRE (décret n°2001-410 du 10 mai 2001 modifié). Cet acte est requis pour l’établissement d’un contrat d’achat avec le gestionnaire du réseau.

Service instructeur de la demande de raccordement au réseau électrique

Type de réseaux Service Instructeur

Tension < 63kV Direction Départementale de l’Equipement (DDE)

Tension ≥ 63kV Direction Régionale de l’Industrie, de la recherche et de l’Environnement (DRIRE)

6. L’évaluation des impacts du projet sur les milieux physiques et naturels

Conformément au Code de l’Environnement, tous les projets de parcs éoliens doivent faire l’objet d’une évaluation environnementale.

Une éolienne connectée au réseau, d’une hauteur supérieure à 50 m, doit faire l’objet d’une étude d’impact ;

Une éolienne connectée au réseau, d’une hauteur inférieure à 50 m, doit faire l’objet d’une notice d’impact.

Ces deux documents, étude d’impact et notice d’impact, obéissent aux mêmes règles générales, tant au niveau de leur contenu, de leurs objectifs que de la démarche d’étude. Ils se distinguent par la mise en œuvre du principe de proportionnalité.

La notice d’impact, qui concerne des projets de moindre ampleur n’exige pas forcément des études aussi approfondies que l’étude d’impact. Elle peut par exemple concerner une aire d’étude moins vaste. Mais c’est surtout la sensibilité du territoire sur lequel un projet est envisagé qui doit guider le porteur du projet.

Un petit projet dans un site sensible requiert des études qui peuvent être délicates, plus longues et plus onéreuse qu’un projet plus important mais dans un site moins sensible.

Rappelons que l'étude d'impact est une analyse scientifique et technique qui doit permettre d'envisager globalement les conséquences futures d'un ouvrage sur l'environnement et d'identifier la solution la moins préjudiciable à cet égard.

Elle s'appuie sur des études à caractère environnemental qui doivent être menées dans le cadre du choix du site et de l'élaboration du projet : analyse floristique et ornithologique, étude des niveaux sonores perçus, simulation paysagère, etc. Le contenu de l'étude d'impact est organisé en cinq chapitres et accompagné d'un résumé non technique ; il est défini par le décret du 12 octobre 1977.

Elle doit prévoir les mesures destinées à minimiser les impacts du projet qui prennent valeur d'obligation si elles sont reprises dans les prescriptions du permis de construire. Cette étude enfin doit porter sur l'ensemble du projet, raccordements électriques et routier inclus, et concerner l'ensemble des phases prévues.

La phase de travaux ;

La phase d’exploitation ;

La phase de démantèlement (associée à l’article L553-3 du Code de l’environnement).

Actuellement, la plupart des projets font l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement.

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7. Du projet à la construction

Le schéma suivant présente les différentes phases de l’élaboration de projets composés d’éoliennes de grande puissance.

Phases de l’élaboration d’un projet éolien4

____

4 Source : ABIES

1) SITE EOLIEN POSSIBLE - Dégagé pour le vent

- Occupation du sol compatible - Eloigné de tout habitat

Analyse des contraintes

environnementales et réglementaires

Pré-analyse de la ressource en vent

Analyse des possibilités de raccordement

électrique Avis des élus locaux Pré-analyse de

l’accès routier Premiers contacts

avec les propriétaires fonciers

2) SITE EOLIEN PROPICE

Expertise archéologique

Campagne de mesures du vent

Expertise paysagère Expertise bruit Analyse

économique Concertation Expertises

naturalistes, faune, flore

3) PARC EOLIEN FAISABLE

Elaboration du projet Etude d’impact sur l’environnement

Révision des documents

d’urbanisme Accords fonciers

4) DEMANDE DE PERMIS DE CONSTRUIRE

Enquête publique Commission départementale des

sites et paysages

Autorisation de construire

Recours des tiers

Demande de raccordement

électrique Montage financier

Autorisation de raccordement

électrique Autorisation d’exploiter

Certificat donnant droit à l’obligation

d’achat

Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non Non Non Non Non Non

Page 20: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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III. CONTEXTE REGIONAL

Le développement des parcs éoliens doit tenir compte de certaines contraintes techniques, ainsi que de la sensibilité de l’environnement qui les intègrera.

Cette partie s’attache à décrire le contexte régional, afin de définir les zones favorables ou peu favorables à l’implantation d’aérogénérateurs.

1. Le potentiel éolien de la région Haute-Normandie

Les pales d’une éolienne sont mises en mouvement dès que le vent atteint une vitesse d’environ 15 km/h (environ 4 m/s).

Au-delà d’une vitesse de 90 à 110 km/h (environ 25 à 30 m/s), l’éolienne est automatiquement arrêtée pour des raisons de sécurité.

Outre la vitesse du vent, sa régularité tout au long de l’année, est une caractéristique importante de l’efficacité des éoliennes.

1.1 Les outils disponibles.

Il s’agit de l’atlas éolien de la Haute-Normandie réalisé à l’initiative de la Région Haute-Normandie et de l’ADEME.

Pour les deux départements de la région (Eure et Seine Maritime), cet atlas fournit une cartographie par classes des vitesses moyennes du vent à 40 m de hauteur.

Cette cartographie est établie par un logiciel de simulation (WASP - Wind Atlas Analysts and Application Program) à partir des données des différentes stations de Météo France, de la topographie et d’une évaluation de la rugosité de surface. Elle constitue un outil de pré-analyse de la

ressource en vent que seule la mise en place d’un mât de mesure sur site permettra d’affiner, et de vérifier.

1.2 Les principales directions du vent

Dans la région, les vents dominants sont principalement orientés de secteur Ouest à Sud-ouest. Néanmoins, on observe aussi des vents de secteur Nord-est, assez fréquemment.

Rose des vents Rouen5

Cette rose des vents est assez représentative de la répartition des vents au niveau régional.

1.3 Le potentiel éolien régional

La carte suivante présente le potentiel éolien de la Haute Normandie à 40 mètres d’altitude.

La vitesse moyenne du vent est d’environ 5,5 à 6 m/s. Les zones les plus ventées sont essentiellement situées sur le littoral, tandis que les zones les moins ventées sont situées en vallées, en forêts et dans le Sud du département de l’Eure.

____ 5 Source : Atlas éolien de la Haute Normandie Cabinet GERMA

Page 21: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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La répartition des surfaces par classes de vitesses de vent est indiquée dans le tableau ci-dessous :

Réparation des surfaces par classes de vitesse de vent :

Potentiel éolien régional (planche 01)

Vitesse de vent V en m/s Pourcentage de la région

V ≤ 5,5 33 %

5,5 < V ≤ 6 64 %

6 < V 3 %

Cette carte ne constitue qu’une analyse préliminaire des ressources régionales en vent. Elle permet de mettre en évidence trois types de zones d’un strict point de vue éolien :

Zone à vitesse de vent supérieure à 6m/s. Ces zones seront considérées comme très intéressantes pour leur ressource en vent ;

Zone à vitesse de vent inférieure à 5m/s. Ces zones seront considérées comme « actuellement » peu intéressantes pour leur ressource en vent ;

Zone à vitesse de vent intermédiaire. Ces zones seront considérées comme intéressantes en fonction notamment d’autres données techniques et économiques.

Une analyse complémentaire, basée sur des campagnes de mesure du vent sur le site, sera nécessaire pour déterminer la ressource réelle d’un site.

Page 22: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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2. Le patrimoine en Haute-Normandie

La Haute-Normandie recèle une richesse patrimoniale culturelle et environnementale importante et diversifiée : les abbayes de la vallée de la Seine, les cathédrales de Rouen et d’Evreux, les sites inscrits et classés, ainsi que de nombreux sites archéologiques.

Par ailleurs, la Haute-Normandie, de part sa situation géographique, son climat ou encore son relief, possède un milieu naturel riche et varié. En effet, la diversité de ces biotopes, littoral de la Manche, plaines, vallées humides et sèches, marais ou surfaces boisées, lui confère une biodiversité importante.

2.1 Les protections du patrimoine culturel

L’implantation d’un parc éolien sur un site va modifier son environnement. Elle aura un impact sur la valeur patrimoniale du site, qu’il soit artistique, original ou plus ordinaire.

Il est donc important d’identifier les zones d’implantation du patrimoine culturel, afin de définir si l’implantation d’éoliennes est compatible avec la préservation de ce patrimoine.

C’est pourquoi tout projet éolien doit faire l’objet d’études ou de notices d’impact au cours desquelles le milieu culturel existant est pris en compte, afin d’évaluer les incidences de l’aménagement retenu.

On distingue différentes mesures permettant de protéger le patrimoine, qu’il s’agisse d’un site ou d’un monument. Ces protections, encadrées par voie réglementaire, permettent de distinguer :

Les sites inscrits et classés ; Les monuments historiques inscrits et classés ;

Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager ;

Les sites archéologiques.

2.1.1 Les sites inscrits et classés

Dans l’esprit de la fin du 19ème siècle d’assimilation des œuvres de la nature aux œuvres d’art, et, de protection des monuments historiques, les premières interventions de l’Etat français ont consisté à protéger les sites les plus pittoresques et artistiques. C’est dans cette optique que fut créée la loi de 1930 sur les sites classés et inscrits avec l’objectif de conserver et de préserver des sites présentant un intérêt général.

Le concept de patrimoine, qu’il soit culturel, environnemental ou paysager, introduit plusieurs notions, telles que la rareté, la fragilité, l’originalité, l’adaptation, et s’applique non seulement à des éléments isolés, mais aussi à des ensembles et compositions offrant un équilibre et une harmonie globale.

Les sites classés et inscrits résultent de la loi du 2 mai 1930 ayant pour objet la protection des monuments naturels et des sites à caractères artistiques, historiques, scientifiques, légendaires ou pittoresques.

Page 23: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Le classement est une protection forte qui a le plus souvent pour objet le maintien du site dans l’état où il se trouve au moment du classement. Il n’interdit pas toute évolution mais un site classé ne peut être ni détruit, ni modifié dans son état ou son aspect sauf autorisation ministérielle ou préfectorale (selon la nature des projets), après avis de la Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages (CDSPP). Cette autorisation ne peut être accordée pour des travaux attentatoires à l’intégrité du site.

Dans un site inscrit, le maître d’ouvrage doit informer l’administration quatre mois à l’avance de tout projet de travaux de nature à modifier l’état ou l’intégrité du site. L’Architecte des Bâtiments de France émet un avis simple sur les projets de construction et un avis conforme sur les projets de démolition.

La planche suivante localise les sites inscrits et classés sur le territoire régional.

Sites Inscrits et classés au titre du Code de l’Environnement (planche 02) :

2.1.2 Les monuments inscrits et classés

Tout édifice peut bénéficier d’une protection dans le cadre de la loi et devenir, un monument historique

La loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments Historiques définit deux types de protection :

Les bâtiments classés au titre des monuments historiques : Ils ne peuvent être détruits, déplacés ou modifiés, même en partie, ni être l’objet d’un travail de restauration ou de réparation sans l’accord préalable du ministre de la Culture ;

Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager, et Monuments Historiques (planche 03)

Page 24: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Les bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques : Ils ne peuvent être détruits, déplacés ou modifiés, même en partie, ni être l’objet d’un travail de restauration ou de réparation sans que la Direction Régionale des Affaires Culturelles n’en soit informée quatre mois auparavant. Le ministère pourra s’opposer à ces travaux en engageant la procédure de classement.

2.1.3 Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager

Créées par la loi du 07 janvier 1983, les Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) ont vu leur intitulé complété par «paysager» par la loi du 08 janvier 1993. Cette adjonction confirme et renforce la vocation de cette procédure à prendre en compte l’ensemble des éléments patrimoniaux dans leur diversité et leur pluralité, pratique qui prévalait dans le traitement des abords de monuments historiques qu’elle devait améliorer.

Elle conforte également la capacité de cet instrument à intervenir sur des espaces à protéger en valeur indépendamment de l’existence d’un monument historique.

La possibilité est offerte aux communes de substituer le périmètre de 500 m autour d’un monument historique par une ZPPAUP qui permet de définir un zonage plus pertinent au sein duquel l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France est maintenu.

Exemple de ZPPAUP6

6 Source : Paris Normandie

ARQUES-LA-BATAILLE (76)

VERNEUIL-SUR-AVRE (27)

Les bâtiments classés ou inscrits au titre des monuments historiques bénéficient d’un rayon de protection de 500 mètres en périphérie. Le périmètre de protection constitue une contrainte forte, car l’intrusion dans ce périmètre nécessite l’approbation du Ministère de la Culture sur les principales caractéristiques du projet. Dans le cas de l’implantation d’un parc éolien, il ne faudra pas négliger les possibilités de visibilités simultanées entre les éoliennes et les monuments.

Page 25: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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DRAC Cité administrative

Bâtiment C Accueil 2e étage 2, rue Saint-Sever

76032 Rouen Cedex

La ZPPAUP est une servitude d’utilité publique qui complète le POS, qui a les effets suivants :

De suspendre les effets de la servitude des abords en créant un nouveau contour autour des monuments historiques (mais en dehors de la Z.P.P.A.U.P., le périmètre de 500 m et la notion de covisibilité s’appliquent toujours) ;

De suspendre les effets des sites inscrits au titre du code de l’environnement, dès lors qu’ils sont compris dans son périmètre (les sites classés quant à eux, conservent leur propre régime d’autorisation de travaux demeuré de la compétence de l’Etat) ;

D’établir diverses prescriptions (interdictions ou limitations au droit de construire ou démolir…..)

2.1.4 Les sites archéologiques

Plusieurs textes de lois réglementent la protection des vestiges anciens et l'organisation des fouilles de sauvetage est sous contrôle scientifique de l'Etat.

Parmi ces textes certains vont s’appliquer directement aux projets éoliens :

La loi validée du 27 septembre 1941 réglemente les fouilles et les découvertes archéologiques et institue notamment :

l'obligation de déclarer à l'administration toute découverte fortuite d'objets ou de vestiges archéologiques ;

lorsque des monuments, des ruines, des substructions, des mosaïques, des éléments de canalisation antique, des vestiges d'habitation ou de sépultures anciennes, des inscriptions ou généralement des objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art, l'archéologie ou la numismatique sont mis au jour, l'inventeur de ces vestiges ou objets et le propriétaire de l'immeuble où ils ont été découverts sont tenus d'en faire la déclaration immédiate au maire de la commune qui doit la transmettre sans délai au préfet. Celui-ci avise le ministère des affaires culturelles ou son représentant qualifié dans le département.

Le décret n° 86-192 du 5 février 1986 prend en compte le patrimoine archéologique dans certaines procédures d'urbanisme ;

La loi n° 2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l'archéologie préventive.

Cette dernière loi réaffirme la dimension scientifique de la fouille préventive comme un des moyens de la connaissance. Elle prévoit la réalisation des opérations de diagnostic et de fouille par un financement de l'aménageur sous forme de redevance. Elle précise le rôle de l'Etat dans l'élaboration de la carte archéologique.

La région recèle près de 11 000 sites archéologiques ; il conviendra, pour chaque projet de contacter le Service Archéologie de la Direction Régionale des Affaires Culturelles afin de connaitre le potentiel archéologique du site d’implantation choisi :

Dans le périmètre de la ZPPAUP, tous les travaux, soumis ou non à autorisation dans le régime normal, sont soumis à autorisation spéciale, accordée par l’autorité compétente en matière de permis de construire après avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France.

Page 26: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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2.1.5 La sensibilité patrimoniale

Le territoire haut-normand fait l’objet de multiples protections et inventaires. L’ensemble de ces contraintes réglementaires et sensibilités patrimoniales fortes sont recensées sur les planches 2et 3.

Le tableau ci-après7 présente quelques chiffres significatifs de ces protections pour la région.

Nombre

Edifices protégés au titre des monuments historiques 1 090

ZPPAUP 12

Secteurs sauvegardés 2

Sites archéologiques recensés 11 000

Afin de hiérarchiser les contraintes réglementaires, ces dernières ont été traduites dans un zonage synthétique définissant deux niveaux de sensibilité issus des protections du patrimoine :

Afin de hiérarchiser les contraintes réglementaires, ces dernières ont été traduites dans un zonage synthétique définissant deux niveaux de sensibilité issus des protections du patrimoine :

Zone non propice à l’implantation d’éoliennes, ou à sensibilité culturelle élevée. Cette classe regroupe l’ensemble des protections du patrimoine culturel (Sites inscrits et classés, Monuments historiques et ZPPAUP), qui représente environ 10 % du territoire régional ;

Zone propice à l’implantation d’éoliennes : zones ne faisant l’objet d’aucune protection du patrimoine.

L’ensemble des données présentées sur cette carte sont exhaustives et utilisables avec précision à diverses échelles à partir du SIG, permettant d’accéder jusqu’au site

____ 7 Source : DRAC Haute-Normandie

d’implantation d’éoliennes. Toutefois, lors de la mise en œuvre d’un projet, il conviendra de vérifier auprès de la DRAC Haute-Normandie, la mise à jour de certaines informations. La planche suivante présente un zonage de la sensibilité culturelle pour la région.

Sensibilité patrimoniale (planche 4)

Pour chaque projet, il sera nécessaire de tenir compte de la sensibilité patrimoniale sur toute la zone d’étude afin d’appréhender les problématiques d’insertion paysagère, notamment de co-visibilité et de visibilité simultanée entre les éléments du patrimoine et les éoliennes.

Page 27: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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2.2 Les protections du patrimoine environnemental

Les effets d’un projet éolien sur le milieu naturel sont liés à la valeur patrimoniale des sites et à leurs composantes biologiques. La compréhension globale des milieux naturels nécessitent ainsi la prise en compte :

Des périmètres d’inventaires et périmètres réglementaires ;

Des sites ayant une valeur paysagère et patrimoniale ;

La cartographie des habitats naturels ;

La localisation des espèces végétales protégées ;

La localisation des espèces animales remarquables, notamment les espèces d’oiseaux et de chiroptères remarquables.

Il est important d’identifier les zones sensibles afin de définir si l’implantation d’éoliennes est compatible avec les caractéristiques du milieu. C’est pourquoi tout projet éolien doit faire l’objet d’études ou de notices d’impact au cours desquelles on analyse les milieux naturels existants et on évalue les incidences de l’aménagement sur la faune et la flore.

Cette évaluation environnementale permet de proposer des mesures préventives et réductrices des impacts.

Le Schéma Régional Eolien a pour but de recenser l’ensemble des sensibilités du milieu naturel à l’échelle de la Haute-Normandie afin de définir les zones qu’il convient de respecter.

Réalisée par voie réglementaire, contractuelle ou foncière, la protection des espaces naturels en France vise à préserver la biodiversité en tenant compte du contexte économique, social et culturel du territoire concerné.

Forêt de Brotonne

Les falaises d’Etretat

La vallée de la Seine

Page 28: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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2.2.1 Le patrimoine environnemental en Haute-Normandie

Le territoire haut-normand fait l’objet de multiples protections et inventaires, répertoriés sur le SIG de la DIREN Haute-Normandie. L’ensemble de ces contraintes réglementaires et sensibilités patrimoniales fortes sont recensées sur la planche ci-dessous.

Le milieu naturel protégé et inventorié8 (planche 5)

La densité des éléments recensés sur la carte démontre la richesse du milieu naturel haut-normand, représenté notamment par de nombreuses vallées, par le littoral de la Manche, ainsi que par des espaces boisés.

____ 8 Source : DIREN Haute-Normandie

Le tableau ci-dessous9 présente quelques chiffres significatifs de ces protections :

____ 9 Source : DIREN Haute-Normandie

Superficie de la Haute-Normandie : 1 231 400 ha

Type de protection Nombre Superficie (ha)

Espaces littoraux à préserver 52 9 509

Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux 48 28 707

Sites du réseau Natura 2000 24 40 492, dont

31 069 terrestres

Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et

Floristique de type I 459 41 923

Parc naturel régional 1 80 797

Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et

Floristique de type II 74 298 030

Les espaces naturels protégés, inventoriés ou bénéficiant d’une gestion particulière représentent 34 % du territoire régional Haut-Normand.

Plus précisément, 2,1 % (hors zones maritimes) de cette superficie bénéficie d’une protection forte (Arrêté de Protection du Biotope, Réserve Naturelle,…) excluant toute modification temporaire ou permanente du site, et de ce fait, l’implantation d’éoliennes.

Page 29: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Outils de protection du patrimoine environnemental (Source : DIREN)

Protection Origine de la protection Effet(s)

Arrêtés de protection du biotope APB

Code de l'Environnement : art. L.411-1 et 2, R.211-12 à 14 Circulaire n° 90-95 du 27 juillet 1990.

L'arrêté fixe les mesures qui doivent permettre la conservation des biotopes. La réglementation édictée vise le milieu lui-même et non les espèces qui y vivent (maintien du couvert végétal, du niveau d'eau, interdiction de dépôts d'ordures, de constructions, d'extractions de matériaux,...). Il peut interdire certaines activités, en soumettre d'autres à autorisation ou à limitation. L'effet du classement suit le territoire concerné en quelque main qu'il passe. Mais ce classement ne constitue pas une servitude d'utilité publique reportée en tant que telle au plan d'occupation des sols.

Espaces littoraux à préserver ELP

Code de l'Urbanisme : art. L.146-6, art. R.146-1 et 2

Les travaux qui visent à la conservation de ces milieux, les aménagements légers nécessaires à l'exercice d'activités traditionnelles ou à l'ouverture du public peuvent être admis après enquête publique.

Forêts de protection FP

Code Forestier : art. L.411-1 et suivants, art. R.411-1 et suivants. Circulaire n° 92-3011.

Tout changement d'affectation ou de tout mode d'occupation du sol de nature à compromettre la conservation ou la protection des boisements est interdit. La fréquentation du public peut être réglementée.

Forêts soumises au régime forestier FSRF

Code Forestier : art. L.411-1 et suivants, art. R.411-1 et suivants. Circulaire n° 92-3011.

Tout changement d'affectation ou de tout mode d'occupation du sol de nature à compromettre la conservation ou la protection des boisements est interdit. La fréquentation du public peut être réglementée.

Réserves naturelles régionales RNR

Code de l'Environnement, art. L.332-1 à L.332-27

L'acte de classement peut soumettre à un régime particulier ou interdire : les activités agricoles, pastorales et forestières, l'exécution de travaux, de construction et d'installations diverses, la circulation et le stationnement des personnes, des animaux et des véhicules, le jet ou le dépôt de matériaux, résidus et détritus de quelque nature que ce soit pouvant porter atteinte au milieu naturel, les actions de nature à porter atteinte à l'intégrité des animaux non domestiques ou des végétaux non cultivés de la réserve ainsi qu'à l'enlèvement hors de la réserve de ces animaux ou végétaux. L'acte de classement doit tenir compte de l'intérêt du maintien des activités traditionnelles existantes dans la mesure où elles sont compatibles avec les nécessités de la protection. Toute destruction ou modification de l'état ou de l'aspect du territoire de la réserve est interdite sauf autorisation du Conseil Régional. La gestion peut être confiée à des établissements publics, des groupements d'intérêt public, des associations, des fondations, des collectivités territoriales ou leurs groupements, aux propriétaires.

Réserves naturelles nationales RNN

Code de l'Environnement : art. L.332-1 à L.332-10 et L.332-12 à L.332-27 et R.242-1 à R.242.49 Circulaires du 19 février 1986 et du 2 novembre 1987, n° 95-47 du 28 mars 1995, n° 97-1 du 7 octobre 1997

Ils sont variables en fonction du décret de création de la réserve. En général toute action susceptible de nuire au développement de la flore et de la faune ou d’entraîner la dégradation des biotopes et du milieu naturel concerné peut être réglementée ou interdite. Toute modification ou destruction du milieu sur le territoire de la réserve est interdite, sauf autorisation de l'Etat après avis du CNPN. Une structure de gestion est en général désignée dans le décret de création de chaque réserve. Dans les communes dotées d’un PLU, l’emplacement de la réserve doit être reportée sur le PLU en qualité de servitude d’utilité publique opposable aux tiers. L’effet du classement suit le territoire concerné en quelque main qu’il passe.

Réserves biologiques domaniales RBD Code Forestier, art. L.133-1 et R.133-1-1

Le site est ouvert au public de manière contrôlée pour son information et son éducation, les interventions sylvicoles sont limitées dans un but de protection. Le gestionnaire, l'O.N.F., doit maintenir à long terme la richesse du milieu naturel et garantir sa pérennité, faciliter un suivi scientifique.

Parcs naturels régionaux PNR

Code de l'environnement : art. L.333-1 et suivants, art. R.244-1 à 16

Le parc naturel régional est régi par une charte. Celle-ci comporte un plan et un rapport déterminant les mesures qui seront applicables sur le territoire du parc. Les documents d'urbanisme (S.C.O.T., P.L.U.) doivent être compatibles avec les orientations et les mesures de la charte. Un organisme est chargé de l'aménagement et de la gestion du parc. Il met en œuvre la charte et veille à son respect. Les études d'impact intéressant le territoire du parc doivent lui être soumises pour avis. Il peut être consulté, à sa demande, lors de l'élaboration ou de la révision des documents d'urbanisme.

Sites du réseau Natura 2000 N2000

Directive Oiseaux n° 79/409 Directive Habitats n° 92/43 Code de l'Environnement : art. L.414-1 à 7, art. R.214-23 à 39

Les Etats prennent des mesures (dispositif réglementaire ou contractuel) pour éviter tout effet significatif sur les populations ou les habitats des ZPS et ZSC. L’effet du classement suit le territoire concerné, en quelque main qu’il passe (propriétaire ou usufruitier aussi). Les projets susceptibles d’affecter une ZPS ou une ZSC de manière significative doivent faire l’objet d’une évaluation de leur impact. Les Etats ne peuvent les autoriser que s’il est démontré que ces projets ne porteront pas atteinte au site concerné, excepté en cas de raisons impératives d'intérêt public majeur.

Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux

ZICO

Directive Oiseaux n° 79/409 Directive Habitats n° 92/43 Code de l'Environnement : art. L.414-1 à 7, art. R.214-23 à 39

Les ZICO sont l'équivalent de ZNIEFF oiseaux. La prise en compte d'une zone dans le fichier ZICO ne lui confère pas de protection réglementaire. La conservation des ZICO nécessite leur prise en compte dans les schémas d'aménagement, et ce à toutes les échelles de décision. Les populations d'oiseaux sauvages abritées par les ZICO font l'objet d'un suivi régulier dans le cadre de l'observatoire du patrimoine naturel.

Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique

de type I et II (de première génération)

ZNIEFF

Circulaire n° 91-71 du 14 mai 1991 du ministre de l'environnement Code de l'Environnement : art.L.411-5.

La prise en compte d'une zone dans le fichier Z.N.I.E.F.F. ne lui confère pas de protection réglementaire. Dans le cadre de l'élaboration de documents d'urbanisme (P.O.S., P.L.U., Schéma Directeur, S.C.O.T.), l'inventaire Z.N.I.E.F.F. fournit une base essentielle pour localiser les espaces naturels (zones N). Lors de l'élaboration d'un plan, programme ou projet par une commune ou un établissement public de coopération intercommunale, le préfet communique les informations contenues dans l'inventaire Z.N.I.E.F.F. Une jurisprudence maintenant étoffée rappelle que l'existence d'une Z.N.I.E.F.F. n'est pas en elle-même de nature à interdire tout aménagement. En revanche, la présence d'une Z.N.I.E.F.F. est un élément révélateur d'un intérêt biologique et, par conséquent, peut constituer un indice pour le juge lorsqu'il doit apprécier la légalité d'un acte administratif au regard des dispositions législatives et réglementaires protectrices des espaces naturels.

Page 30: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Grands milieux de Haute-Normandie

Les caractéristiques du littoral Haut-Normand Les caractéristiques des vallées de Haute-Normandie Les caractéristiques des milieux boisés de Haute-Normandie

Données caractéristiques Longueur des côtes : 120 km Les fleuves : Seine, Béthune (fleuve), Bresle, Veules, … Les rivières : Andelle, Epte, Eure (rivière), Iton, Avre, Lézarde, Risle, Charentonne., …

Les forêts haut-normandes recouvrent actuellement environ 20 % de la surface régionale (214 000 hectares), un taux voisin de la moyenne française (23,6 %).

Illustration

La côte d’Albâtre

Réseau hydrographique régional

Forêts de Haute-Normandie

Description

Le littoral cauchois est un des paysages les plus exceptionnels de Haute-Normandie. L’importance de ce milieu est essentiellement liée aux falaises de craie présentes tout le long de ce littoral, ainsi qu’au milieu marin.

Le réseau hydrographique dense de la Haute-Normandie entaille le relief, formant ainsi de nombreuses vallées, dont la plus connue est la vallée de la Seine. Ces vallées sont souvent accompagnées de zones humides (marais, tourbières,…), de prairies et de forêts sur les coteaux, qui constituent un biotope complexe.

Les forêts de Haute-Normandie sont surtout localisées sur les sols pauvres non recouverts de limon, là où l'argile à silex et les alluvions grossières (à proximité des fleuves et rivières) affleurent. Composée à plus de 80 % de feuillus, la forêt haut-normande est riche en chênes (46 % des feuillus). Les forêts jouent un rôle écologique de première importance, mais également un rôle économique non négligeable.

Milieux rencontrés

Mer, Bras de Mer Galets, Falaises maritimes, Ilots Forêts caducifoliées Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana Marais (végétation de ceinture), Bas-marais, Tourbières

Le front de mer à Veulettes-sur-Mer

Rivières et Estuaires soumis à la marée, Vasières et bancs de sable, Lagunes (incluant les bassins de production de sel) Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) Marais (végétation de ceinture), Bas-marais, Tourbières Forêts caducifoliées Autres terres arables Pelouses sèches, Steppes Marais salants, Prés salés, Steppes salées Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées

Le Marais Vernier

Forêts caducifoliées Forêts de résineux Pelouses sèches, Steppes Marais (végétation de ceinture), Bas-marais, Tourbières

Forêt de Lyons

Types d’espèces importantes potentielles

Bécasseau violet (Calidris maritima) Faucon pèlerin (Falco peregrinus) Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) Goéland argenté (Larus argentatus)

Goéland argenté

Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrum-equinum) Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) Saumon Atlantique (Salmo salar) (schéma ci-contre) Flûteau nageant (Luronium natans) Saumon atlantique

Ecaille chinée (Callimorpha quadripunctaria) Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) Grand Murin (Myotis myotis) Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrum-equinum)

Ecaille chinée

Page 31: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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2.2.2 Les principaux habitats naturels rencontrés en Haute-Normandie

La richesse écologique régionale passe par la diversité de ses habitats, conférant à cette région des sensibilités intimement liées aux caractéristiques du site, à son fonctionnement et à sa valeur patrimoniale.

Trois grands milieux caractérisent la Haute-Normandie :

Le littoral Haut-Normand ; Les vallées de Haute-Normandie ; Les milieux boisés ;

Ces trois milieux sont présentés dans le tableau ci-avant.

2.2.3 La sensibilité environnementale

Afin de hiérarchiser les contraintes réglementaires et les sensibilités patrimoniales fortes, ces dernières ont été cartographiées selon un zonage synthétique qui définit trois niveaux de sensibilité issus de la classification des inventaires et des protections environnementales réalisée par la DIREN de Haute-Normandie :

Zone non propice pour l’implantation d’éoliennes (Zone de sensibilité environnementale maximale). Cette classe regroupe les sites classés et inscrits, les espaces naturels remarquables (loi littorale), les Z.N.I.E.F.F. de type I, Natura 2000, les réserves naturelles, les terrains du Conservatoire du Littoral, les Arrêtés de Protection de Biotope, les Réserves Naturelles ;

Zone peu propice pour l’implantation d’éoliennes (Zone de sensibilité environnementale intermédiaire) : Z.N.I.E.F.F. de type II, Espaces Naturelles Sensibles des départements, Parcs Naturels Régionaux ;

Zone propice pour l’implantation d’éoliennes (Zone de sensibilité environnementale faible) : zones ne faisant l’objet d’aucune protection ou inventaire.

La planche suivante présente un zonage des sensibilités environnementales au sein de la région.

Sensibilité du milieu naturel (planche 6)

2,1 % du territoire (hors zones maritimes) est assimilé comme étant de sensibilité environnementale élevée (non propice à l’implantation d’éoliennes), et 25% de sensibilité intermédiaire (peu propice à l’implantation d’éoliennes).

Chaque projet éolien doit faire l’objet d’une analyse de l’incidence, qu’il aura sur le milieu naturel.

Page 32: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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3. Le milieu naturel

3.1 La flore

Les stations floristiques remarquables font généralement l’objet de mesures de protection. L’implantation d’éoliennes ne doit en aucun cas provoquer la disparition d’espèces végétales protégées soit au niveau national, soit au niveau régional.

Si une telle espèce est présente sur un site, des mesures de protection doivent être prises. Dans certains cas, il est préférable de renoncer à l’implantation d’éoliennes.

Toutefois, l’existence de plantes intéressantes ne constitue pas forcément un frein au développement d’un projet. Il faut alors que les implantations et le chantier soient planifiés avec soin pour préserver les secteurs sensibles.

L’impact de la fréquentation potentielle du site par le public doit également être estimé. Des mesures de protection spécifiques doivent, le cas échéant, être prises (balisage d’un tracé de promenade, sensibilisation par l’information…).

3.2 La faune

La grande faune peut éventuellement être dérangée au moment des travaux d’installation. Il convient de se rapprocher des associations locales de protection de la nature et des fédérations locales de chasse pour planifier au mieux le chantier. En dehors de la phase « chantier », les éoliennes n’ont pas d’impact significatif sur la faune sauvage terrestre (sangliers, cerfs…).

En revanche, d’autres infrastructures ont un impact très important sur la grande faune. La circulation routière, par exemple, en tue en moyenne 20 000 chaque année en France.

Quant aux animaux domestiques, ils ne sont pas gênés par la présence des éoliennes.

Violette de Rouen

(Viola hispida )

Lunetière de Neustrie (Biscutella neustriaca )

Page 33: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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3.3 L’avifaune

En raison de sa mobilité, l’avifaune est l’un des groupes les plus sensibles aux effets de l’installation d’un parc éolien.

3.3.1 L’avifaune et les éoliennes

Les études réalisées par les ornithologues à ce sujet montrent que deux types d’impacts doivent être envisagés :

La collision directe avec les pales ou la tour : L’analyse bibliographique montre la complexité et la variabilité des situations. Plusieurs facteurs peuvent expliquer les collisions éventuelles : les conditions météorologiques, le type de déplacement (local ou migratoire), le type d’éoliennes et leur implantation sur le site.

L’impact lié à la modification de l’habitat : Cet impact concerne principalement les oiseaux nicheurs et les espèces hivernantes. Il est lié à la perturbation des territoires de nidification et de nourrissage des oiseaux par le montage puis le fonctionnement des turbines (perte de biotope).

Vu la complexité et la multitude des critères d’impact de l’éolien sur l’avifaune, il est important que chaque projet de parc soit accompagné d’une étude d’incidence permettant de mesurer au mieux l’impact sur les oiseaux.

Un suivi ornithologique du parc éolien de Port-la-Nouvelle, situé dans une zone migratoire, a été mené en 1997 par la LPO de l’Aude et le bureau d’études ABIES10. Réalisée pendant les migrations prénuptiales et postnuptiales, l’étude a permis de mettre en évidence certains comportements :

____ 10 Source : www.ademe.fr/htdocs/publications/publipdf/col_ser/suivi.pdf

A l’approche des éoliennes, la majorité des grands voiliers modifie son vol. Ils corrigent leur trajectoire en fonction de l’organisation topographique et de la direction du vent.

La grande majorité des passereaux reste indifférente en ne modifiant pas leur trajectoire à l’approche du parc éolien.

Les différents types de réaction des oiseaux face aux éoliennes11

De manière générale, les observations menées à proximité de nombreux parcs éoliens en Europe montrent que l’avifaune migratrice modifie son comportement à l’approche des éoliennes qui sont généralement en mouvement.

Quant à l’avifaune nicheuse, elle intègre les éoliennes dans son aire de vie. Il faut toutefois éviter de réaliser le chantier pendant la période de nidification.

Les études réalisées en Europe indiquent une mortalité de 0,4 à 1,3 oiseaux tués par éolienne et par an.

Si le risque n’est jamais nul, il faut rappeler que les routes, les lignes électriques aériennes, les baies vitrées et la chasse provoquent la mort de plusieurs dizaines de milliers d’oiseaux chaque année en France. La fondation hollandaise pour la protection des oiseaux a réalisé une estimation de la mortalité annuelle de l’avifaune dans ce pays.

____ 11 Source : Yvain DUBOIS

Page 34: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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3.3.2 La protection de l’avifaune

L’avifaune, tant sur le plan des réglementations relatives au patrimoine naturel que sur celui des espèces proprement dite, bénéficie de protections :

Natura 2000 ;

Diverses protections réglementaires au niveau régional, national et européen, présentées dans le tableau suivant12.

3.3.3 Le paysage ornithologique de Haute Normandie13

Le risque éolien se présente surtout vis-à-vis des oiseaux nicheurs terrestres, pour lesquels la destruction des milieux de vie auxquels ils sont habitués pourrait avoir des répercussions dommageables pour leur cycle de reproduction ou leur territoire de chasse. Ainsi, ce chapitre traitera principalement le paysage ornithologique Haut-Normand.

____ 12 Source : Groupe Ornithologique Normand 13 Source : Atlas des Nicheurs Normands GONm, février 1993

Un paysage ornithologique est le plus souvent, une liste d’oiseaux nicheurs qui traduit, en l’intégrant, la mosaïque des milieux dont dépendent ces oiseaux. Les milieux rencontrés en Haute Normandie sont :

Les falaises

Avec plusieurs centaines de kilomètres de falaises, la Normandie possède une grande variété de littoraux. Le littoral cauchois, avec près de 120 km, est le plus long secteur de falaises français. Il est entrecoupé de rares valleuses dont les plus grandes sont occupées par des villes et des villages.

Le littoral cauchois présente les trois caractéristiques qui permettent l’établissement de colonies d’oiseaux de mer :

Un abrupt vertical important ; De nombreux trous de corniches ; Une roche compacte.

Au contraire, les iles et îlots sont rares.

Les espèces les plus couramment rencontrées sur le littoral sont :

Goéland argenté (Larus argentatus) ;

Mouette tridactyle (Rissa tridactyla) ;

Pétrel fulmar (Fulmarus glacialis) ;

Le Grand Cormoran (Phalocrocorax carbo ) ;

Goéland marin (Larus marinus) ; Cormoran huppé

(Phalocrocorax aristotelis) ; Guillemot de Troïl (Uria aalge) ; Faucon pélerin (Falco peregrinus).

L’Annexe 1 de la Directive « Oiseaux » n° 79/409/CEE concernant la conservation des oiseaux sauvages dans l’Union Européenne. Les espèces de cette directive doivent faire l’objet de mesures spéciales de conservation en particulier en ce qui concerne leur habitat.

Le statut des espèces au niveau européen

La convention de Berne 82/72/CEE qui a pour objectif d’assurer la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe par une coopération entre les états.. Les espèces énoncées dans l’annexe 2 sont des espèces strictement protégées. La Liste Rouge des espèces d’oiseaux menacées et à surveiller en France (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999) : espèces en danger, vulnérables ou rares.

Le statut des espèces au niveau national

La Liste Orange des espèces d’oiseaux menacées et à surveiller en France (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999) : espèces en déclin, localisées ou dont le statut en France est à préciser. Pour les espèces nicheuses : les listes rouge et orange des espèces nichant en Normandie (DEBOUT, 2003).

Le Statut des espèces au niveau régional

Pour les espèces de passage ou présentes en période internuptiale : la liste commentée des oiseaux observés en Normandie (DEBOUT, 1992).

Goéland argenté (LPO) Martin pêcheur (Oiseaux.net)

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Les Marais

Il existe deux grands types de marais : les marais d’eau douce qui se rencontrent en milieu sublittoral et les marais plus continentaux comme les marais des vallées des fleuves et des rivières.

Ces milieux sont assez variés avec notamment :

Les prairies pâturées de manière extensive où l’on rencontre le vanneau huppé et la bécassine des marais, si l’eau affleure ;

Les prairies de fauche tardive, domaine du râle des genêts (vallée de Seine).

Les plans d’eau naturels sont rares en Haute Normandie, mis à part la Grand-Mare et le Marais Vernier, ils sont tous considérés comme d’origine anthropique et sont concernés par des activités d’extraction de granulats ou de loisirs.

Les espèces le plus couramment rencontrées, pour autant que les activités exercées sur ces plans d’eau le permettent sont :

Le grèbe huppé ;

Le petit gravelot ;

L’hirondelle de rivage.

Les Roselières

Formations végétales très particulières, elles sont ponctuellement distribuées en Normandie, même si la roselière du Hode (près du Havre) est l’une des plus grandes en France. Elles sont rencontrées surtout en périphérie des plans d’eau naturels sublittoraux, le long de certains secteurs de rives fluviales et parfois en limite supérieure des herbus. Les espèces les plus caractéristiques de cette formation sont la rousserolle effarvatte et, lorsque les superficies le permettent, la mésange à moustaches.

Les rivières

Il existe une grande dissemblance au sein du réseau hydrographique haut-normand. Les chevelus, faits de petites rivières, étroites et courtes où l’eau court d’autant plus que le climat y est très océanique, sont le domaine de la bergeronnette des ruisseaux.

Le reste du réseau est clairsemé, les rivières y sont plus grandes mais peu nombreuses, les pertes ne sont pas rares ; on y rencontre la poule d’eau et le martin pêcheur.

Petit gravelot (Oiseaux.net)

Bergeronnette flavéole

(Oiseaux.net)

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Bois et forêts

Il existe de nombreuses espèces inféodées aux bois et forêts haut-normandes. La mésange noire par exemple sera liée aux conifères, les pics et rapaces forestiers exploiteront les essences de haut-jets.

L’évolution des boisements et de leur exploitation a d’ailleurs contribué à modifier la liste des espèces nicheuses forestières présentes en Haute-Normandie.

Les Landes

Les landes sont rencontrées principalement sur les sols à substrat d’argile à silex très décalcifié dans les pentes de certaines falaises cauchoises, littorales ou riveraines de la Seine. Sur le plan ornithologique, selon le type de la lande, la répartition des espèces sera différente. A titre d’exemple :

La lande à ajoncs est la plus développée et aussi la plus riche en oiseaux nicheurs originaux comme la fauvette pitchou ;

La lande à molinie, souvent aux abords forestiers est un des milieux de prédilection de la locustelle tachetée et du bruant des roseaux.

Les Pelouses

Ces formations végétales basses sont variées ; on y trouve un cortège d’oiseaux où l’alouette des champs domine.

Les pelouses littorales et les prairies humides quant à elles accueillent le pipit farlouse.

Les bocages

Le bocage occupe la frange Ouest de l’Eure et le Pays de Bray en Seine-Maritime. On y retrouve divers espèces comme le Pic vert, le Moineau friquet, le Rougequeue à front blanc,….

Les Plaines cultivées

Les grandes plaines cultivées, limoneuses, occupent une grande partie de la Haute-Normandie. Les productions céréalières et industrielles (betteraves, lin,…) y sont intensivement développées. Ce sont des paysages ouverts sans haies. Ces grandes haies sont encore le domaine privilégié de plusieurs espèces, certaines étant même rares ou exceptionnelles : Œdicnème criard, Busard Saint-Martin, caille des blés, perdrix grise et bruant proyer.

Busard Saint-Martin

(Oiseaux.net) Caille des Blés (Oiseaux.net)

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Zones bâties

L’homme a peu à peu constitué autour de lui un cortège d’espèces compagnes qui profitent directement de ses maisons, de ses abris, pour nicher.

Certaines espèces en sont quasi totalement dépendantes : martinet noir et hirondelle des cheminées, d’autres le sont à des degrés divers : faucon crécerelle, pigeon biset, chouette effraie, hirondelle de fenêtre, rougequeue noir, gobe-mouche gris, moineau domestique, choucas des tours.

3.3.4 La prise en compte de l’avifaune lors de l’implantation d’un parc éolien

L’avifaune, tant sur le plan des réglementations relatives au patrimoine naturel que sur celui des espèces proprement dites, bénéficie de protections :

Pour limiter l’impact des éoliennes sur l'avifaune, le Guide du porteur de projet de parc éolien, publié par l'ADEME, préconise trois critères ornithologiques dans le choix d'un site éolien :

« On évitera le voisinage des pentes abruptes ou de versants raides : ces topographies favorisent en effet les mouvements d'air recherchés par les oiseaux. » ;

« On évitera la proximité des zones humides, milieux habituellement attractifs pour de nombreuses espèces. » ;

« On évitera les sites placés en resserrement d'un axe migratoire, à plus forte raison si les oiseaux ont l'habitude de se reposer ou de séjourner à proximité. »

En général, dans notre région, la migration la plus marquée en intensité et en ampleur est la migration postnuptiale. Elle consiste pour l’avifaune en un voyage de la zone de reproduction septentrionale

à la zone d'hivernage méridionale. Le flux général qui nous concerne va donc du Nord-Est de l'Europe vers le Sud-Ouest.

Pour migrer les oiseaux s’orientent en utilisant un grand nombre de critères, parmi lesquels des repères visuels topographiques, comme les côtes, les vallées et les cours d’eau, les chaînes montagneuses ou les collines, les reliefs procurant des ascendances d’air facilitant le maintien en altitude des oiseaux.

Une attention particulière doit être portée sur la distance d’un projet éolien aux zones humides (milieux naturels noyés au moins une partie de l'année. Le terme "zone humide" regroupe en réalité une grande diversité de milieux naturels : marais, tourbières, étangs et lacs, lagunes, ...).

En effet, ces zones accueillent une densité importante d’espèces souvent d'intérêt communautaire en servant notamment de zones d’alimentation et de repos pour ces nombreux oiseaux de passage.

Les zones humides assurent notamment à l'échelle régionale, nationale et même internationale, des fonctions essentielles pour les espèces végétales et animales, et notamment pour l’avifaune :

une fonction d'alimentation permanente ou périodique, notamment lors des hautes eaux ;

une fonction de reproduction pour une partie des oiseaux d'eau qui se reproduisent exclusivement en zones humides où ils trouvent des conditions adéquates pour leur nidification et nurserie ;

une fonction d'abri et de protection. Les oiseaux ont besoin de ces abris lors de la mue ou comme protection contre les prédateurs. A ce titre, les communications transversales entre le lit mineur et ses annexes humides de la plaine d'inondation (anciens méandres, bras morts) jouent un rôle important pour l'avifaune.

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En outre, trois des dix principales voies de migration qui traversent la France passent par la région de Haute-Normandie. Cette situation privilégiée s'explique par la diversité des rivages du littoral normand, la quantité et la qualité écologique relativement bonne des marais arrière littoraux, la présence de plaines alluviales et d'estuaires, les nombreux lacs et marais intérieurs.

3.3.5 Le cas particulier du Bassin Seine-Normandie

Important lieu de passage des voies migratoires, le bassin Seine-Normandie (bassin versant de la Seine et des ses affluents) présente un intérêt stratégique en France et en Europe pour un nombre considérable d'oiseaux d'eau. En effet, il abrite :

74 % des espèces d'oiseaux d'eau recensées comme nicheuses régulières en France soit 78 espèces sur 105 ;

81 % des espèces d'oiseaux d'eau hivernantes recensées en France soit 94 espèces sur 116.Les effectifs de certaines espèces nicheuses ou hivernantes sont importants, car ils dépassent souvent 50 % de la population française (ou 5 % de la population européenne).

De par ces grandes qualités paysagères et naturelles, le bassin Seine-Normandie apparait comme zone non propice dans ce Schéma Régional Eolien.

La planche suivante présente les milieux fréquentés par les oiseaux au niveau de la Haute Normandie :

Les espaces importants pour les oiseaux au niveau de la Haute Normandie (planche 07)

Les zones de sensibilité élevée pour l’avifaune sont en général prises en compte dans la définition des zones naturelles protégées et inventoriées. Les zones humides, ni protégées, ni inventoriées doivent être considérées comme étant des zones de sensibilité intermédiaire.

Par ailleurs, malgré la définition de grands axes migratoires dans la région, il conviendra de réaliser une expertise locale afin de définir plus précisément l’incidence d’un projet et de définir les mesures compensatoires les mieux adaptées.

Page 39: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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3.4 Les chiroptères

Il est important de prendre en considération les chauves souris dans le cadre de tout projet d'implantation d'un parc éolien, et d'essayer d'évaluer les impacts possibles du projet sur les populations identifiées.

3.4.1 Les chiroptères et les éoliennes

Pratiquement toutes les études européennes élaborées à la suite de suivis ornithologiques ont révélé des cas de collisions sur des chauves-souris.

Les principaux impacts avérés des éoliennes sur les chauves-souris sont de deux types :

Mortalité par collision avec les pales en mouvement des machines ;

Perte de terrains de chasse et de corridors de déplacement.

Bien que d'autres impacts (dépressurisation lorsqu'une pale passe devant le mât de l'éolienne, attractivité de la chaleur dégagée par les aérogénérateurs pour les insectes, présence d'interstices attractifs dans les nacelles…) aient été annoncés par les spécialistes des chiroptères, ils ne relèvent à ce jour que d'hypothèses.

De nombreuses menaces pèsent sur les chiroptères, dont les principales sont : les dérangements en tous genres des gîtes de reproduction ou d'hivernage (spéléologie, rénovation des bâtiments…), la destruction des gîtes, l'usage de certains insecticides, l'uniformisation du paysage accompagnée de la disparition des corridors (arrachage de haies), la destruction directe des animaux… Des cas de mortalité accidentelle de Chiroptères par collisions avec des phares, des radars, des tours radio et des véhicules sont également rapportés (MANVILLE, 1963 ; P. RAEVEL, obs. pers.).

Ces menaces sont bien plus importantes sur les populations de chiroptères que ne peut l'être un parc éolien. Il reste qu'un parc éolien peut constituer potentiellement une cause supplémentaire de mortalité lorsqu'il est situé dans le domaine vital d'une population de Chiroptères.

Fermeture des cavités pour protéger les chiroptères

3.4.2 La protection des chiroptères

Outre la protection des zones naturelles d’habitat, comme les Arrêtés de protection du biotope, Réseau Natura 2000, les chiroptères bénéficient d’une protection spécifique.

Page 40: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Protection des chiroptères

La Convention de BERNE (1er septembre 1982) Cette convention, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, veut protéger les espèces et leurs habitats. Quatre annexes, ou listes d'espèces, complètent les dispositions prises par la Convention, et imposent aux "parties contractantes" des obligations précises. Les animaux repris dans l'annexe II font partie des espèces de faune strictement protégées. On y trouve toutes les espèces de microchiroptères, sauf la pipistrelle commune, qui se trouve dans l'annexe III comme espèce de faune protégée. La protection des espèces placées dans cette annexe est moins stricte, leur "exploitation" est réglementée, au lieu d'être interdite. La Convention de BONN (24 juin 1982) Cette convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage est un traité intergouvernemental, qui vise à assurer la conservation des espèces terrestres, marines et aériennes, sur l'ensemble de leur aire de migration. La Convention a deux annexes lesquelles énumèrent les espèces migratrices qui bénéficieraient des mesures de conservation prises par les "Etats de l'aire de répartition". Rhinolophes et Vespertilions ont été inclus à l'annexe II en octobre 1985. Dans cette annexe, sont placées les espèces migratrices dont l'état de conservation exige ou nécessiterait l'application d'accords internationaux de coopération. L'accord de Londres "BATS AGREEMENT" Accord relatif à la conservation des chauves-souris en Europe (décembre 1991). L’Accord relatif à la protection des chauves-souris en Europe (décembre 1991) - (appelé Accord de Londres ou Bats Agreement) Il est inspiré de la convention de Bonn et protège toutes les espèces de chauves-souris d'Europe. Les obligations stipulées pour les états signataires sont : - d'interdire la destruction, la détention et la capture des chauves-souris, - d'inventorier et de protéger les sites les plus importants pour la conservation des chauves-souris, particulièrement les zones de chasse, - de mandater un organisme pour les campagnes d'information et de sensibilisation, - de mettre en œuvre toutes les mesures pour la sauvegarde des espèces les plus menacées. Ainsi, de soutenir les programmes de recherche portant sur la conservation des espèces menacées, - de s'efforcer de remplacer les pesticides et les produits chimiques de traitement du bois hautement toxiques par des substituts moins dangereux. A ce jour l'Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas ont ratifiés cet accord

Le statut des espèces au niveau européen

La directive européenne : FAUNE, FLORE, HABITAT (21 mai 1992). L'annexe II comprend une liste d'espèces dont les habitats doivent être prioritairement protégés par la création de zones spéciales de conservation : grand Rhinolophe, petit Rhinolophe, grand Murin, Vespertilion de Bechstein, Vespertilion à oreilles échancrées, Vespertilion des marais, Barbastelle et Minioptère de Schreibers font partie de cette liste. L'annexe IV fixe la liste des espèces animales d'intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte. Toutes les chauves-souris européennes sont inscrites à cette annexe.

Le statut des espèces au niveau national

L'arrêté ministériel du 17 avril 1981 a accordé à toutes les espèces de chauves-souris se trouvant sur le territoire national un statut de protection stricte.

La liste suivante dresse la liste des espèces les plus à risque pour la Normandie appartenant à l’inventaire des espèces dont la mortalité a été provoquée par des éoliennes en Europe :

Quelques exemples d’espèces pouvant être observées en Haute-Normandie

Grand Murin (Myotis myotis)

Noctule commune (Nyctalus noctula)

Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri)

Sérotine commune (Eptesicus serotinus)

Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)

Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhli)

Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii)

Oreillard Roux (Bâtiments, forêts, le long des clos masures)

Noctule commune (Forêts )

Pipistrelle commune (Bâtiments, forêts)

Sérotine commune (Bâtiments)

Page 41: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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3.4.3 Les vols de déplacement et de chasse des chiroptères

Beaucoup d’espèces adoptent généralement un vol proche du sol et/ou d'un corridor pour se déplacer d’un lieu à un autre. Elles utilisent ces structures paysagères comme repères.

Ces espèces devraient donc être moins sensibles à une mortalité directe. Presque toutes les espèces suivent donc des linéaires paysagers au cours de leurs déplacements et en particulier les haies et les lisières de bois (Moeschler & Blant, 1990, Limpens & Kapteyn, 1991 ; Walsh & Harris, 1996), comme le montre le schéma ci-contre.

Certaines espèces sont aussi capables de voler à grande hauteur ou de se « libérer » des structures paysagères.

C’est le cas par exemple de la Sérotine commune, du Grand murin, du Murin à oreilles échancrées, de la Noctule commune et de la Noctule de Leisler.

Ces chauves-souris capables de réaliser des vols à grande hauteur peuvent chasser ou bien réaliser des vols de connections vers des zones de chasse comme des vallées, des étendues d’eau ou des forêts connues des individus. Ce sont ces espèces qui présentent un risque important de collision.

Vols de déplacement et de chasse14

____ 14 Source : Arthur & Lemaire, 1999

Les zones de sensibilité élevée pour les chiroptères sont généralement prises en compte dans la définition des zones naturelles protégées et inventoriées. Les espaces boisés, notamment les lisières, bosquets et haies, ni protégées, ni inventoriées doivent être considérées comme étant des zones de sensibilité intermédiaire.

Par ailleurs, pour véritablement traduire la sensibilité des chiroptères à l’échelle d’un parc éolien, il conviendra de réaliser une expertise locale afin de définir plus précisément l’incidence du projet et de définir les mesures compensatoires les mieux adaptées.

Page 42: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4. Le paysage

Le paysage, défini dans la Convention Européenne du Paysage du 20 Octobre 2000, approuvée par la France le 12 octobre 2005, désigne « une partie du territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ».

La perception est au cœur de la définition, ce qui fait du paysage une notion à la fois scientifique (connaissance du « pays ») et culturelle (relation sensible de l’homme à son espace de vie).

Afin de pouvoir analyser le paysage, la loi n°93-24 du 8 janvier 1993, sur la protection et la mise en valeur des paysages, a introduit des « définitions » pour faciliter la prise en compte du paysage dans les décisions d’aménagement : les éléments de paysage, les structures paysagères et les unités paysagères.

4.1 L’analyse du paysage

4.1.1 Les éléments du paysage

Ce sont des éléments de paysage isolés qui, par leur redondance ou leur organisation dans l’espace, participent à l’identité du paysage. Assemblés entre eux de manière spécifique, ils constituent les structures paysagères. Ils sont issus de spécificités géomorphologiques (rochers, crêtes, monuments naturels…) ou sont témoins d’une activité ou d’un patrimoine vernaculaire (murs, haies, clochers, bâti, monuments culturels, silhouette urbaine,…).

A partir d’éléments spécifiques du paysage, comme des itinéraires privilégiés, des sites fréquentés ou certains lieux entretenant un dialogue évident avec le site du projet (chemins et routes touristiques, espaces publiques,

panoramas emblématiques,…), des cônes de visibilité peuvent être définis, cônes qui permettront de mettre en évidence les composantes visuelles et sensibles d’un pays.

La Circulaire n°94-88 du 21 novembre 1994 rappelle à ce sujet que les cônes de visibilité apparaissent particulièrement utiles pour la mise en valeur du patrimoine culturel. La définition de tels cônes permet notamment d’assurer la protection de panoramas même lointains ; ils peuvent concerner de vastes territoires, couvrant plusieurs communes pour assurer la pérennité d’une vision lointaine sur un monument, une cathédrale, d’un lieu de vision privilégié, promontoire par exemple, dont l’intérêt est constitué par l’ampleur du panorama.

4.1.2 Les structures paysagères

Selon la Circulaire n°94-88 du 21 novembre 1994, prise pour application du décret n°94-283 du 11 avril 1994 relative aux directives de protection et de mise en valeur des paysages, « les structures paysagères se définissent comme l’agencement ou la combinaison d’éléments végétaux, minéraux, hydrauliques, agricoles, urbains qui forment des ensembles ou des systèmes cohérents ». Il peut s’agir de bocages, de plantations d’alignement, de cultures mais aussi d’éléments isolés qui ont un rôle structurant dans le paysage comme les infrastructures, les monuments naturels ou culturels voire même une silhouette urbaine.

La détermination des structures paysagères d’un site permettra de définir les variantes d’implantation dans le respect ou le renforcement des lignes structurantes existantes : localisation du parc, organisation des éoliennes (en ligne, en groupe), dimensionnement du parc (nombre, hauteur), la qualité des éléments annexes (voiries, postes).

Page 43: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.1.3 Les unités paysagères

Une unité paysagère est une portion de territoire qui présente une certaine homogénéité d’aspect, un certain nombre de caractères communs dans les formes du relief, l’hydrographie, la végétation, les structures urbaines l’occupation des sols, l’histoire. Elle est également caractérisée par un mode d’évolution particulier de ces composantes naturelles et humaines.

L’identification des unités de paysage permet de mesurer la diversité des paysages pour un territoire donné, et d’identifier les traits de caractères qui les différencient.

Les grandes entités paysagères de Haute-Normandie15

____ 15 Source : AREHN

Les grandes entités paysagères présentes en Haute-Normandie se déclinent en 4 grands ensembles :

Paysage de champs ouverts ;

Les champs ouverts avec clos masures ;

Région mixte de transition (mélange de bocages et de champs ouverts) ;

Paysage de bocages.

On se réfèrera à la planche suivante.

Le paysage (planche 08)

Chaque unité paysagère est unique et caractérisée par une combinaison de structures et d’éléments qui lui est propre. La connaissance de ces unités paysagères permet d’apprécier si un projet est compatible ou non avec elles, par leur échelle, l’agencement des structures et l’ambiance.

Page 44: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.2 Les éoliennes et le paysage

4.2.1 L’élément « éolienne »

Les éoliennes actuellement sur le marché possèdent des caractéristiques dimensionnelles importantes liées aux performances recherchées et à une solidité de la structure exigée.

La qualité du design des éoliennes joue un rôle important. De nombreux efforts ont été faits à ce niveau par les constructeurs qui font aujourd’hui appel à des designers pour la conception d’éléments tels que la nacelle. Si les éoliennes peu esthétiques installées au cours des années 1980 – début 1990 en Europe du Nord et aux Etats-Unis continuent à pénaliser l’image de l’éolien auprès du grand public, les nouveaux modèles utilisent aujourd’hui des formes plus pures, généralement bien mieux perçues.

4.2.2 L’échelle des éoliennes dans le paysage

A l’exception de grands monuments, la plupart des éléments composant les paysages traditionnels hauts-normands sont à l’échelle humaine : maisons, villes et villages, clos-masures dont arbres qui les entourent, forment des ensembles cohérents à notre échelle.

Les nouvelles générations d’éoliennes, culminant entre 100 et 130 m de haut (correspondant à un immeuble de 30 étages) créent une rupture d’échelle forte avec les autres éléments qui composent le paysage dans lequel elles prennent place. Même les pylônes très haute tension (50 m) traversant la Région ou les relais de communications ont des dimensions moindres.

Les éoliennes vont donc imposer leur échelle à ce nouveau paysage et devenir un élément de référence. C’est pourquoi les paysages d’accueil doivent avoir une

échelle comparable à celles des éoliennes, avec de grandes lignes de force, afin que les éoliennes puissent s’y inscrire.

Echelle des éoliennes par rapport à d’autres éléments du paysage

4.2.3 La perception visuelle des éoliennes

Lors de la mise en place d’un parc éolien, de nombreux facteurs interviennent sur la perception visuelle des éoliennes :

les conditions météorologiques ;

la saison et l’heure d’observation ainsi que les conditions d’ensoleillement ;

le relief observé sur la zone d’étude ;

la position et les conditions de l’observation ;

l’ouverture visuelle du site d’accueil ;

la présence d’éléments « écrans » ;

les formes existantes dans le paysage ou les lignes de structure.

Ainsi, « l’intervention paysagère dans un projet éolien portera plus sur l’agencement des éoliennes que sur l’objet éolienne en tant que tel. L’intégration paysagère se fera en recherchant une organisation, un nombre et une taille d’éoliennes qui soient les plus cohérents possibles par rapport au territoire d’implantation ». (ADEME).

Page 45: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.3 Les principes d’implantation d’un parc éolien

L’installation d’un nouvel équipement dans le territoire renvoie, parfois de manière brutale, à la mobilité du paysage. L’extraction de matériaux, l’installation de bâtiments agricoles ou industriels et dans la même logique l’installation d’éoliennes, peuvent être ressenties comme des agressions profondes de l’identité d’un paysage, un bouleversement des écosystèmes, des formes du relief et des perceptions que nous portons sur ce territoire. Pourtant, bien plus qu’un décor figé, le paysage reste un système dynamique soumis à l’évolution de ces composantes physiques et humaines. Il enregistre dans le temps et l’espace les actes d’aménagement de la société et dessine ainsi le cadre de vie et de travail quotidien de chacun.

Dans cet objectif, la circulaire du 22 février 1999 relative au Programme Eole 2005 et Environnement précise « De tous les impacts environnementaux induits par l'éolien, l'impact visuel mérite à lui seul une attention particulière. L'implantation d'un parc éolien suppose en effet une transformation plus ou moins importante du paysage selon la nature de celui-ci (paysage naturel ou zone industrielle par exemple). C'est pourquoi on doit, pour chaque site potentiel, se poser la question de la capacité d'intégration d'un parc éolien au site d'accueil. Les caractéristiques paysagères du site doivent faire l'objet d'une analyse structurelle (relief, unité paysagère, ruptures existantes, analyse des cônes de perception, des covisibilités à petite, moyenne et longue distance...). À ces éléments d'analyse s'ajoute la prise en compte de l'aspect esthétique des parcs (taille des machines, forme, couleur...). ».

4.3.1 Aires d’influence des éoliennes

Les parcs éoliens sont très visibles et modifient le paysage dans lequel ils s’inscrivent. Les répercussions sont perceptibles à différentes aires géographiques distinctes :

Une échelle territoriale : large de 10 à 15 km, correspondant à l’aire de covisibilité. Elle permet d’inscrire le projet dans l’unité paysagère concernée et de restituer le parc éolien dans les grandes logiques d’organisation du territoire (lignes structurantes du paysage). Cette échelle sert au choix des sites potentiels et à l’identification des éventuelles covisibilités. Elle correspond à l’étude des unités paysagères. ;

Une échelle locale (entre 1 et 10 km du projet) liée à la qualité du cadre de vie et à l’organisation des paysages de proximité (perspectives visuelles, qualité architecturale des abords du parc et des éoliennes). Le projet y est perceptible dans sa globalité, et s’inscrit dans le paysage comme un ensemble. Il forme un élément du paysage, au sein d’une structure paysagère. C’est à cette échelle que se construit le projet de paysage : étude des solutions possibles et parti d’aménagement du projet retenu. Elle correspond à l’étude des structures paysagères ;

Une échelle parcellaire : à proximité des machines. Cette échelle permet d’apprécier la qualité et les impacts des équipements connexes (transformateurs, poste de livraison, clôtures) et des emprises au sol (pistes d’accès et de chantier, plate-forme de montage). Cette aire d’étude correspond à celle de l’étude des éléments du paysage. C’est à cette échelle qu’on étudie le traitement des abords du site et les conséquences du chantier. Elle correspond à l’étude des éléments paysagers.

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4.3.2 L’appréciation de la capacité d’un site à accueillir un projet

D’un point de vue géographique, la Haute-Normandie est constituée d’un vaste plateau entrecoupé de vallées. Elle offre une grande diversité de paysages parmi lesquels le littoral et ses valleuses, le paysage de bocage du Pays de Bray et du Lieuvin, les clos-masure du Pays de Caux, les plaines ouvertes du Neubourg, de Saint-André ou du Vexin ainsi que les grands massifs boisés et les grandes hêtraies.

Cette diversité constitue à la fois un cadre de vie aux facettes multiples et un potentiel touristique important.

L’enjeu d’un projet éolien est de conserver la diversité et les singularités du paysage. L’approche paysagère doit donc s’appuyer sur une connaissance précise du territoire pour aboutir à une cohérence du nouveau paysage induit.

Il n’existe pas de stratégie type d’implantation applicable de façon systématique. Néanmoins, certains sites imposent des contraintes fortes d’implantation par rapport à des éléments structurants (reliefs très individualisés et lignes de crêtes continues). Au contraire, d’autres contextes, largement ouverts, offrent une grande latitude de positionnement. Il faut donc repérer dans le contexte les lignes structurantes du paysage et y appuyer l’implantation des éoliennes.

Cette constatation nous ramène à la notion d’échelle d’un territoire : les éoliennes auront une plus grande capacité à s’intégrer dans des paysages qui sont à leur échelle :

Rapport d’échelle horizontal et vertical du paysage qui détermine l’effet d’accompagnement ou d’intrusion visuelle ;

Rapport avec les lignes de force du paysage qui détermine l’effet d’accompagnement ou de concurrence visuelle ;

Rapport d’échelle avec les différentes composantes du paysage ;

Zone d’influence visuelle du projet : déterminant l’étendue de l’impact du projet au niveau de l’entité.

4.3.2.1 Les paysages littoraux

Lignes structurantes et échelle du territoire Logique d’implantation

Ce paysage présente un relief structurant. La ligne de force du rivage constitue en effet une structure et une symbolique très forte.

Bien que les lignes structurantes révélées sur le littoral se prêtent à l’implantation d’éoliennes, le littoral régional Haut-Normand se révèle peu propice à l’implantation d’éoliennes

Ce paysage exceptionnel, lié à la présence de falaises, bénéficie d’un attrait touristique important. Il est composé de nombreux sites proposés par la France comme Sites d’Intérêt Communautaire. Le littoral haut-normand fait partie des Espaces littoraux à préserver. En outre, les constructions et installations sont, depuis la loi "littoral" de 1986, en principe interdites dans une bande littorale de 100 mètres à compter de la limite du rivage.

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4.3.2.2 Les paysages de relief

4.3.2.3 Les paysages de plateau

Lignes structurantes et échelle du territoire Logique d’implantation

Ce sont des paysages fortement structurés, parcourus de lignes de forces lisibles (crêtes, lignes de cuestas).

Les dénivelés doivent être à la mesure des éoliennes (entre 150 et 200 m).

Les vallées constituent quant-à elles des espaces à trop petites échelles pour pouvoir intégrer des parcs éoliens.

Il faut suivre les lignes de force représentatives de l’unité paysagère et privilégier les intervalles importants entre éoliennes.

Ce paysage possède des lignes de force quelque fois multiples, qu’il s’agit de départager pour choisir la plus représentative.

Certaines contraintes locales doivent être prises en compte :

- préserver un recul de 1 à 2 km par rapport aux rebords des plateaux pour limiter l’impact des situations dominantes ;

- préserver un recul au pied des rebords de plateau afin d’éviter les vues trop plongeantes.

Les implantations trop « tassées » doivent être évitées dans ce type de paysage, il faut privilégier les linéaires simples.

Lignes structurantes et échelle du territoire Logique d’implantation

Ce paysage ne présente pas de relief structurant, ni de ligne de force naturelle sur lesquelles s’appuyer.

Le paysage de plateau est un paysage à grande échelle. Les éléments verticaux ont un impact fort, sans éléments de comparaison.

La juxtaposition de différents projets risque de provoquer une mutation forte et négative : des bouquets éoliens dispersés sans cohérence ont pour effet de créer un mitage sur le plateau.

Ce paysage ne possède pas de lignes de forces structurantes naturelles, il s’agira de s’appuyer plutôt sur les infrastructures signifiantes à l’échelle du grand territoire (autoroute, voie d’eau,…) ou sur le parcellaire.

Tout élément en élévation crée immédiatement un évènement, les vues peuvent porter à plus de 10 kilomètres, aussi la tentation serait d’espacer largement les projets ce qui banalise le paysage à grande échelle. C’est pourquoi, il est préférable d’éviter la dispersion des projets et privilégier les regroupements le long des infrastructures.

Page 48: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.3.2.4 Les paysages bocagers

4.3.2.5 Les paysages industriels

Lignes structurantes et échelle du territoire Logique d’implantation

Le paysage bocager est cloisonné par des haies et des arbres de haut jet. Ce maillage très structurant présente donc de nombreuses lignes de forces. C’est un paysage à petite échelle, l’impact des éléments verticaux y est faible. Les éléments du bocage (haies, talus,…) ne permettent pas de dissimuler un parc éolien en vue rapprochée, néanmoins, avec la distance, la trame bocagère joue un rôle d’écran non négligeable, amoindrissant l’impact visuel des éoliennes.

L’implantation d’éoliennes dans un paysage de bocage doit être réalisée avec précaution car le rapport des éoliennes avec l’échelle des composantes du bocage est déséquilibré. La hauteur des éoliennes peut donner une impression d’écrasement du paysage.

Lignes structurantes et échelle du territoire Logique d’implantation

Les zones industrielles, bigarrées et confuses, présentent souvent un paysage déstructuré. Le bâti est généralement de grande taille et disposé sur de grandes étendues ; ce paysage à grande échelle est adapté aux grandes dimensions des éoliennes modernes.

L’installation d’éoliennes dans un paysage industriel peut permettre de structurer les espaces industriels et contribuer à leur donner une image plus positive. L’éolien devient ainsi un outil de communication de l’image des sociétés. Il faut néanmoins rester prudent face aux contraintes techniques pouvant empêcher l’implantation d’éoliennes.

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4.3.2.6 Les paysages urbains

4.3.3 La perception visuelle des éoliennes

Deux notions sont à prendre en compte :

La visibilité simultanée entre les parcs éoliens et les entités culturelles du territoire : villes, villages, bâtiments isolés, voies anciennes,… Compte tenu de la rupture d’échelle entre les éléments bâtis ordinaires et les éoliennes, liée aux disproportions de taille, à la nature industrielle des équipements et à l’impact lointain des éoliennes, la covisibilité doit être évaluée à distance lointaine et à proximité.

La visibilité simultanée du parc éolien avec d’autres projets. La règle principale pour l’agencement de parc entre eux, est que, dans un même bassin de perception, les projets ne doivent pas trop différer les uns des autres afin d’assurer une cohérence à l’ensemble : choix d’éoliennes similaires dans leur hauteur, leur couleur, similitude dans les principes d’implantation,…

Lignes structurantes et échelle du territoire Logique d’implantation

Les villes se construisent par sédimentation, successions d’ajouts, selon des rythmes forts variables.

Les transformations contemporaines des paysages urbains se caractérisent notamment par des changements d’échelle qui touchent, d’une part à des aspects quantitatifs, élévation des hauteurs, concentration et densification au centre, étalement et éclatement à leur périphérie, et d’autre part, à des caractères qualitatifs, protection du patrimoine urbanistique, nouveautés urbaines, ruptures architecturales, modifications des cadres de vie.

Le paysage à petite échelle des zones d’habitat se révèle peu propice au développement éolien.

Les zones d’activités, les grands équipements urbains et les infrastructures de communication possèdent une échelle plus adaptée à l’installation d’éoliennes.

Ces paysages ne possèdent pas de lignes de forces structurantes à proprement parler mais des axes urbains à grande échelle. L’éolien peut mettre en scène de façon avantageuse :

- des grandes perspectives urbaines ;

- des grands aménagements (centres commerciaux, zones d’activités, parcs urbains,…)

- de grandes infrastructures de communication (voie d’eau, autoroute, rail,…)

Page 50: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.3.4 Les recommandations pour l’implantation d’un parc éolien

Nous avons vu précédemment que la configuration des lieux dicte les principes généraux d’implantation qu’il faut s’efforcer de respecter en accord avec les lignes de forces du paysage ; néanmoins, des contraintes plus « locales » vont influer sur le positionnement précis des machines.

4.3.4.1 La composition d’un parc éolien

Afin d’éviter les effets de mitage ou de banalisation du territoire et de créer des parcs éoliens valorisants et attractifs, plusieurs principes sont à appliquer lors de la composition d’un parc :

Eviter la dispersion dans le paysage en favorisant le regroupement des machines ;

Composer des parcs selon des lignes géométriques les plus lisibles possible, en liaison avec les éléments du paysage : courbes de niveaux, voies principales, axes structurants existants,…

Créer, par ces lignes d’implantation des effets de franchissement, de perspective ou d’accompagnement par rapport aux voies principales de circulation (la mise en scène de découverte des éoliennes peut être un fil conducteur par exemple) ;

Structurer ces lignes par des implantations rythmées, avec des écartements réguliers, composés ou progressifs.

4.3.4.2 L’aspect du parc

Une attention particulière doit être portée par le maître d’ouvrage :

sur les objets composant le parc éolien : éoliennes (harmonie entre mâts, nacelles et pales), postes de livraison, voies d’accès,…. ;

sur le traitement des abords du projet : créer des lieux de promenade intégrant dans un projet d’ensemble les éoliennes, les postes, les stationnements éventuels ; habillage du poste de livraison ; traitement paysager des accès,…

Page 51: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.4 Les sensibilités du paysage

La détermination des sensibilités paysagères d'un paysage donné face à l'intrusion d'éoliennes, fait intervenir d'une part, l'image collective que nous avons de nos paysages (valeur culturelle) et d'autre part des considérations empreintes de subjectivité, faisant notamment référence à l'idée que l'on a des éoliennes ou d'une façon plus large à l'avis que tout un chacun s'est forgé sur le choix de l'éolien.

Par ailleurs, le jugement fait entrer en ligne de compte des critères que l'on peut cette fois qualifier d'objectifs (ou que l'on peut traduire en une cartographie objective), notamment : l’ouverture, l’exposition, le cloisonnement, la lisibilité… du paysage.

La notion de sensibilités se traduira donc par la capacité d’un paysage à accueillir des projets éoliens.

Les paysages de Haute-Normandie, selon leur typologie, peuvent être classés, par degrés de sensibilité, de la manière suivante.

Zone à sensibilité paysagère maximale :

Seront ici pris en compte l’ensemble des vallées du territoire de Haute Normandie, ainsi que les sites inscrits et classés, dont la portée dépasse le seul contexte naturel.

Type de configuration de terrain Sensibilité

Les vallées fermées sont caractérisées par leur isolement ou une moindre ouverture.

La dénivellation du versant s'additionnant à la hauteur du fût de l'aérogénérateur, la perception d'éoliennes en contreplongée est une des plus pénalisantes qui soit, on se placera donc largement en retrait dans tous les cas de figure où des implantations sont ainsi envisagées à proximité de vallées habitées.

Les sites emblématiques, éminences isolées ou lignes de relief particulièrement exposés face à un paysage ouvert, jouant le rôle de point d'appel dans un contexte étendu.

La protection de tels sites ne se limite pas à leurs abords immédiats, il doit être en effet possible (c'est un exemple) de les photographier sans qu'aucune éolienne ne vienne interférer en arrière-plan.

La zone à sensibilité maximale représente les paysages qui participent très fortement à l’identité paysagère départementale, les paysages emblématiques et les espaces moins reconnus (vallées) où les projets éoliens risquent d’engendrer des « mutations négatives » et dommageables. L’implantation d’un parc éolien est donc à proscrire.

Page 52: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Zone à sensibilité paysagère intermédiaire :

Seront considérés comme paysage de sensibilité intermédiaire les massifs boisés, les paysages vallonnés comme l’on peut observer dans le Pays de Bray, ainsi que l’ensemble des zones côtières de Haute-Normandie.

Type de configuration de terrain Sensibilité

Secteurs densément cloisonnés, massifs forestiers étendus éventuellement percés de clairières éparses, la végétation gomme la perception du relief lorsqu'il y en a.

Les implantations seront absorbées par le couvert boisé, sauf en limite de l'unité où le projet se détachera largement. Les éoliennes donnent ici une impression de cloisonnement plus intense.

Paysages "en creux" de forme largement évasée avec des versants remontant doucement et un relatif isolement par rapport au contexte environnant

Les projets sont peu lisibles en vision frontale de versant à versant. En effet, elles viennent enclaver la vallée, la rendant plus enfermée.

Les situations côtières largement exposées

Le relief devient un élément potentiellement directeur en terme d'implantation, mais l’attrait pour les côtes normandes impose toutefois assez de recul pour ne pas forcément accaparer la côte.

Zone à sensibilité paysagère faible :

Les zones de sensibilité paysagère faible sont les plaines et plateaux, ainsi que les régions bocagères se trouvant à proximité.

Type de configuration de terrain Sensibilité

Paysages de plaine ou de plateau caractérisés par leur ouverture et une certaine uniformité d'aspect, éventuellement rompue d'ondulations très atténuées

L’ouverture du paysage permet une extrême lisibilité des alignements et des intervalles d’un projet, cependant, les constructions érigées sont exposées à très grande distance, vues dégagées de part et d'autre des routes.

Paysages sans relief, relativement ouverts, mais à travers lesquels les vues sont filtrées ou arrêtées de place en place par un cloisonnement végétal significatif.

La perception variant selon la transparence du lieu, il y a en général peu de recul, une vision d'ensemble sera rarement possible sauf depuis des sites voisins dominants.

Les situations de côtière largement exposées

Le relief devient un élément potentiellement directeur en terme d'implantation, mais l’attrait pour les côtes normandes impose toutefois assez de recul pour ne pas forcément accaparer la côte.

Les zones à sensibilité intermédiaire possèdent des qualités paysagères reconnus à l’échelle locale, avec un enjeu de développement local. Toutes les actions d’aménagement du territoire seront à encadrer avec le plus grand soin.

Dans les zones à sensibilité faible, l’impact sur le paysage sera moins préjudiciable, dans des conditions de mise en œuvre idéale, avec des projets éoliens en accord étroit avec l’identité du paysage. A noter que certains éléments très ponctuels comme les monuments historiques ne sont pas pris en compte dans ce zonage.

Page 53: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Sensibilité paysagère de Haute-Normandie (planche 09)

Les zones de sensibilité paysagère élevée sont concentrées autour du littoral et des vallées, ainsi qu’autour des sites classés et inscrits. Elles représentent environ 420 000 ha, soit 34 % de la superficie régionale. Les zones de sensibilité intermédiaire concernent principalement les zones boisées et la région du Pays de Bray. Enfin les zones peu sensibles pour le critère paysager représentent 55 % du territoire régional.

Page 54: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.5 Des exemples de compositions paysagères de parcs éoliens

Pour visualiser des projets, le choix des prises de vue pour la réalisation des photomontages doit refléter les principaux axes d’observation possibles du parc éolien. En effet, selon le point d’observation d’un parc, un photomontage peut se révéler plus ou moins favorable. C’est pourquoi, l’agencement des éoliennes d’un parc lors de la phase étude doit tenir compte de l’ensemble de ces axes d’observation.

4.5.1 Paysage littoral

En référence à l’analyse portée au chapitre 4.3.2.1. sur le paysage littoral haut-normand, cette entité paysagère ne se prête pas en général à l’implantation d’éoliennes.

Afin d’éviter tout conflit d’échelle entre les falaises du littoral cauchois et la hauteur des machines, l’implantation d’éoliennes doit se faire préférentiellement avec un recul de 1 à 2 km par rapport au rebord des falaises afin de limiter l’impact des situations dominantes.

Le parc éolien d’Assigny (76) se situe à 2 km du littoral.

L’implantation du parc éolien s’est faite selon deux lignes parallèles au trait de côte.

Page 55: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.5.2 Paysage de relief

Certains paysages haut-normands présentent un paysage plus structuré, composé de lignes de force majeures. Dans le cas du paysage ci-dessous, une ligne de crête rectiligne marque l’horizon, et permet d’envisager plusieurs implantations.

Les éoliennes dans cette simulation accompagnent la ligne de crête mais sont implantées au pied du relief. Selon le point d’observation, les vues en contre-plongées peuvent se révéler non souhaitables, c’est pourquoi il faut veiller à respecter un recul

par rapport au pied du relief.

Les éoliennes suivent la ligne de crête. L’objectif de ce type d’implantation

est d’accompagner les lignes de forces du paysage. Attention cependant au rapport d’échelle, les éoliennes ne

devant pas se sur-imposer

Page 56: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.5.3 Paysage de plateau

Dans le cadre de paysages ouverts, rencontrés sur les plateaux, l’absence de lignes de force naturelles incite à s’orienter vers des implantations d’éoliennes s’appuyant sur le réseau viaire ou ayant une lecture géométrique significative.

Ces deux photomontages présentent des structures

géométriques simples, linéaires et symétriques, qui rendent les projets lisibles dans ce type de

paysage ouvert.

Page 57: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.5.4 Paysage de bocage

Le paysage de bocage est composé d’un maillage parcellaire plus ou moins marqué, créant de nombreuses lignes de force. Le rapport d’échelle entre les éoliennes et les éléments du bocage est marqué, l’implantation du parc a peu de lisibilité.

Néanmoins, les éléments du bocage jouent un rôle d’écran. Il est préférable dans ce type de paysage de respecter la trame parcellaire.

Page 58: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.5.5 Paysage industriel

D’un simple point de vue paysager, les éoliennes s’intègreront bien dans un paysage industriel ; Le rapport d’échelle entre les éléments de ce type de paysage et les éoliennes étant peu marqué.

L’implantation des éoliennes devra dans ce type de paysage essentiellement répondre aux contraintes techniques des industries environnantes.

Implantée au sud de la raffinerie des Flandres sur un terrain industriel concédé par le Port Autonome de Dunkerque, la centrale éolienne de Mardyck est un exemple de réussite de parc éolien en milieu industriel.

Page 59: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.5.6 Paysage le long des infrastructures de transport

Le long des infrastructures de transport, les projets éoliens doivent avoir des structures géométriques simples qui accompagneront les usagers lors de leur passage à proximité du parc.

L’intervalle entre les éoliennes devra être identique pour favoriser le repérage dans l’espace. Les linéaires simples seront privilégiés, mais d’autres formes géométriques pourront être utilisées. Une disposition en quinconce, par exemple, créera un effet de porte au passage du conducteur.

Disposition des éoliennes selon une forme linéaire accompagnant l’infrastructure de transport.

Disposition des éoliennes en quinconce.

Page 60: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.6 La réduction des impacts paysagers

4.6.1 En phase chantier

La phase chantier peut générer des impacts temporaires associés :

Aux emprises des aires de circulation et de manœuvre des engins, et des aires de montage des éoliennes (impacts agricoles et sur la végétation) ;

Au trafic de camions et au bruit des engins de chantier (gênes et nuisances pour les riverains et les populations locales) ;

A l’émission de poussière et aux risques de pollution ;

A la production de déchets.

Pour limiter ces impacts, l’érosion et la revégétalisation des sols doivent être contrôlées.

Une gestion des déchets de chantier, pour éviter toute pollution visuelle et physique du site, est à effectuer. Il s’agit de ne laisser sur place que les équipements nécessaires et donc de procéder à l’enlèvement des déchets et des équipements annexes de toutes sortes abandonnés suite au chantier.

Rappelons également qu’en fonctionnement, un parc éolien ne produit ni déchets, ni sous-produits. Le chantier de montage procède de la même logique.

Enfin, la finition est soignée. C’est grâce à une bonne finition, dans le soin apporté aux détails, qu’un parc éolien peut être qualifié de réussi ou non. L’aire de dégagement nécessaire à l’entretien doit être réduite au minimum et engazonnée, le reste étant remis en culture par recouvrement du massif de fondation.

En outre, l’intégration des transformateurs à l’intérieur des tours est un facteur positif tout comme l’enfouissement des lignes électriques et téléphoniques.

4.6.2 En phase de fonctionnement

4.6.2.1 A l’échelle parcellaire

Certaines mesures peuvent être mises en place à l’échelle parcellaire afin de réduire les impacts liés aux aménagements annexes d’un parc éolien :

Chemins d’accès : il faut limiter au maximum la création de chemins d’accès afin d’éviter de déstructurer les terrains alentours. Les chemins d’accès doivent être intégrés dans leur environnement et les apports de matériaux limités. Ces chemins peuvent éventuellement servir de circuit touristique ;

Locaux techniques : le poste de livraison doit bénéficier d’un habillage paysager, en permettant ainsi une meilleure intégration sur le site. Il peut également servir de point d’information au public ;

Enfouissement de la ligne électrique et raccordement au poste source réalisés par ouverture puis fermeture de tranchées ;

Renforcement des caractéristiques d’insertion du projet par le rappel de certaines caractéristiques du paysage : des haies brise-vent, des alignements caractéristiques, une texture particulière de l’occupation des sols,… Des plantations (alignements d’arbres,…) ou des aménagements rappelant ces caractéristiques faciliteront la compréhension du site

4.6.2.2 Aux échelles locale et territoriale

Un parc éolien n’est pas construit dans l’objectif d’être dissimulé, c’est pourquoi il n’existe pas vraiment de mesures réductrices concernant les échelles locale et territoriale.

Néanmoins, dans des zones à sensibilité majeure, comme les habitations les plus proches ou un monument majeur, la plantation de haies pour faire écran aux vues pénalisantes est envisageable.

Page 61: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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4.6.3 En phase de démantèlement d’un parc

Avec une maintenance soignée et un remplacement adéquat des composants les plus sollicités, la durée prévisionnelle de vie d’une éolienne est estimée à plus de 20 années au terme desquelles il est envisageable de mettre un terme à la centrale ou de remplacer les éoliennes par de nouveaux éléments.

Dans la situation d’un démantèlement, l’ensemble des mâts et des pales sera évacué hors du site, les fondations en béton arasées jusqu’à au moins 1 mètre de profondeur.

Les déblais étant intégralement évacués, les différents horizons pédologiques reconstitués et un semencier naturel extrait in situ sera disposé sur l’ensemble du site affecté par les travaux, après décompactage du sol si des mesures de protection au sol n’ont pas été prises (plaques d’acier ou de béton amovibles).

Les transformateurs et postes de livraisons seront démontés et évacués vers des filières d’élimination adaptées, en évitant toute pollution.

5. L’environnement acoustique

L’implantation d’un parc éolien est soumise à de nombreuses contraintes. Le site d’accueil est soumis à des critères de vents, de respects du patrimoine, du paysage et de l’environnement. Parmi ces critères environnementaux, il est ainsi important de prendre en compte le critère acoustique.

5.1 Les éoliennes et le bruit

Le bruit émis par les éoliennes est à la fois d’origine mécanique (mouvements des engrenages essentiellement) et d’origine aérodynamique (turbulences induites par l’interaction des pales et de l’air en circulation).

Ces dernières années, les progrès technologiques aidant (avec la diminution de la vitesse de rotation des pales, des engrenages de précision silencieux, le montage des arbres de transmission sur amortisseurs, le capitonnage de la nacelle) les éoliennes sont de plus en plus silencieuses.

Echelle de bruit 16

____ 16 Source : ADEME

Page 62: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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Ainsi, dans la théorie, les parcs en lignes seront a priori plus favorables en terme de distances d’impact sonore, mais plus défavorables en terme de surface d’influence au sol.

Le décret n°95-408 du 18 avril 1995 relatif à la lutte contre les bruits de voisinage, fixe les valeurs de l'émergence limite admissible Elim par rapport au bruit ambiant avant l’implantation des éoliennes.

Cette émergence limite correspond à Elim = 3 dB(A) pour des éoliennes en fonctionnement en période nocturne, et à Elim = 5 dB(A) pour des éoliennes en fonctionnement en période diurne.

Cette différence entre les émergences limites diurnes et nocturnes s’explique par le fait que le bruit résiduel est plus élevé pendant la journée.

5.2 Les zones acoustiquement propices pour l’implantation d’un parc éolien

5.2.1 L’influence de la forme du parc

La disposition des éoliennes dans un parc a une incidence sur la surface d’influence du parc, ainsi que sur la position du « centre acoustique » (CA) du parc.

Ainsi, pour exemple, un parc de 15 éoliennes (d’une puissance de 2,5 MW et d’une hauteur de mat de 80 m), en supposant une distance de séparation de 450m entre les éoliennes, on observera théoriquement des surfaces d’influence d’environ 8,6 km² pour un parc en ligne, et 7 km² pour un parc en forme de trapèze.

Contribution sonore d’un parc de 15 éoliennes disposées en ligne (a) et en trapèze (b) (pour une vitesse de vent à 10 m de 6 m/s)17

Sur ces résultats, nous pouvons observer que les distances indiquées par rapport au « CA » d’un parc éolien n’auront que peu de sens.

De même, une distance donnée par rapport à l’éolienne la plus proche (pour les secteurs sensibles) s’avère très variable. Pour l’exemple précédent, la distance avec l’isophone 36 dB(A) peut varier significativement comme indiqué dans le tableau ci-dessous :

____ 17 Source : IMPEDANCE

Parc éolien Distance par rapport au

« CA »

Distance à l’éolienne la plus

proche en ligne 800 à 3 600 m 500 à 800 m

en trapèze 1 700 à 1 800 m 650 à 1 300 m

a) Parc éolien en ligne

b) Parc éolien en trapèze

Page 63: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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5.2.2 L’influence de l’environnement sonore du parc

La réglementation en vigueur en France vis-à-vis du bruit des projets éoliens prévoit, dans les secteurs sensibles, le respect d’une émergence maximale du bruit ambiant avec éolienne(s) par rapport à ce bruit résiduel.

Il est donc fondamental de caractériser les bruits résiduels qui dépendent notamment :

de la vitesse du vent sur le site et des conditions météorologiques ;

de l’occupation du sol, et notamment de la végétation :

des activités et de la circulation à proximité (présence de zones d’activités, d’infrastructures routières, ferroviaires, etc.) ;

de la topographie (endroits protégés du vent notamment).

5.2.3 Les zones propices à l’implantation d’un projet éolien du point de vue acoustique

Du point de vue acoustique, les simulations ont été effectuées dans les zones ne présentant pas de fortes sensibilités environnementales ou patrimoniales, et se situant à une distance d’au moins 500 mètres des habitations.

Par ailleurs, pour la prise en compte du bruit résiduel, quatre ambiances sonores, typiques et théoriques, sont retenues :

Niveau résiduel bas ;

Niveau résiduel intermédiaire ;

Niveau résiduel moyen ;

Niveau résiduel relativement haut.

Le tableau suivant montre les distances d’éloignement, par rapport aux habitations, qu’il conviendra de respecter pour l’implantation de trois parcs éoliens types.

Distances vis-à-vis des zones sensibles pour le respect de l’émergence en périodes nocturne et diurne 18

____ 18 Source : IMPEDANCE

NUITDistances vis-à-vis des zones sensibles pour le respect de l'émergence

4 x 2.5MW 8 x 2.5MW 15 x 2.5MW

min 1 100 m 1 200 m 1 200 m

"CA" 1 400 m 1 800 m 1 900 m

min 400 m 400 m 400 m

"CA" 500 m 550 m 600 m

min < 400 m < 400 m < 400 m

"CA" < 400 m < 400 m < 400 m

min < 400 m < 400 m < 400 m

"CA" < 400 m < 400 m < 400 m

JOURDistances vis-à-vis des zones sensibles pour le respect de l'émergence

4 x 2.5MW 8 x 2.5MW 15 x 2.5MW

min 500 m 500 m 500 m

"CA" 600 m 700 m 800 m

min < 400 m < 400 m < 400 m

"CA" < 400 m < 400 m < 400 m

min < 400 m < 400 m < 400 m

"CA" < 400 m < 400 m < 400 m

min < 400 m < 400 m < 400 m

"CA" < 400 m < 400 m < 400 m

Parc

Site à niveau résiduel relativement haut (42 à 50 dB(A)*)

Site à niveau résiduel bas (21 à 35 dB(A)*)

Site à niveau résiduel intermédiaire (28 à 46 dB(A)*)

Site à niveau résiduel moyen (38 à 49 dB(A)*)

Site à niveau résiduel relativement haut (42 à 50 dB(A)*)

Parc

Site à niveau résiduel bas (21 à 35 dB(A)*)

Site à niveau résiduel intermédiaire (28 à 46 dB(A)*)

Site à niveau résiduel moyen (38 à 49 dB(A)*)

Les résultats des simulations mettent en évidence que les cas où l’impact sonore est le plus important, se présentent en période nocturne, pour une ambiance résiduelle basse et intermédiaire.

Page 64: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 56 -

5.3 Les bonnes pratiques pour l’implantation d’un projet

Chaque projet éolien doit faire l’objet d’une étude d’impact détaillée qui prend notamment en compte les nuisances sonores éventuelles.

La partie acoustique de l’étude d’impact d’un projet d’implantation ou de modification d’un parc éolien renseigne les quatre parties suivantes :

Description du projet et du voisinage ;

Caractérisation du bruit résiduel initial ;

Impact sonore prévisionnel du projet ;

Précautions et préconisations éventuelles.

L’étude technique de l’impact acoustique d’un projet éolien doit être réalisée par un bureau d’études spécialisé en acoustique, ayant une expérience des projets éoliens.

Le bureau d’étude acoustique veillera dans son étude aux potentialités de gêne sonore éventuelle pour les riverains, même si les critères d’émergence réglementaire seront respectés a priori.

Les mesures devront être conformes à la norme NFS 31-010 et à son complément relatif aux mesures acoustiques dans l’environnement avec vent pour les projets éoliens (norme en projet).

Si le projet ne respecte pas les critères d’émergence réglementaires dans les zones sensibles, par principe le projet devra être éloigné, ou devra faire l’objet d’un remaniement, par exemple en jouant sur :

le nombre d’éoliennes envisagé ;

le type des aérogénérateurs ;

leurs positions respectives ;

le mode de fonctionnement des machines (bridé ou non) ;

les périodes de fonctionnement (jour par exemple) ;

la mise au point d’un plan de gestion du site ;

Ces mesures compensatoires permettent de gérer au mieux les risques de gênes sonores pouvant émerger d’un projet éolien.

Elles pourront permettre de s’affranchir, le cas échéant, des distances importantes d’éloignement des parcs éoliens par rapport aux zones sensibles que l’on observe en période nocturne pour des ambiances sonores résiduelles basses ou intermédiaires.

Chaque projet devra faire l’objet d’une étude acoustique détaillée et objective.

Cette étude devra mettre en évidence l’impact sonore potentiel du projet sur son environnement.

Elle devra aussi proposer des mesures qui permettront le cas échéant de diminuer ou de s’affranchir des risques d’émergence sonore du projet.

Page 65: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 57 -

6. L’environnement humain

6.1 Les éoliennes et l’activité humaine

Les impacts potentiels d’un parc éolien sur l’environnement humain peuvent être liés au fonctionnement des aérogénérateurs ou aux travaux de construction ou de démantèlement du parc.

Parmi les impacts directs des projets éoliens sur le milieu humain, peuvent être cités par exemple :

Le bruit ;

Les impacts sur les infrastructures de télécommunication ou de transport :

Perturbation des émissions radioélectriques ;

Gêne de la circulation automobile lors du transport des éléments de l’éolienne ;

Impact en cas de chute d’une éolienne sur une canalisation de transport de gaz, …

La création de richesse, liée au versement d’une taxe professionnelle.

6.2 Les données socio-économiques de la Haute-Normandie

6.2.1 La démographie en Haute Normandie : chiffres clefs (Source INSEE)

D’après les données de l’INSEE, la Haute-Normandie comptait en 2004 environ 1 805 000 habitants, répartis sur l’ensemble du territoire Haut-Normand, d’une superficie de 12 318 km². La densité de population régionale est égale à 146 hab/km², avec une inégalité importante entre les deux départements. On se réfèrera à la planche suivante, présentant la densité de population à l’échelle régionale.

Répartition de la population (planche 10)

L’étude d’impact doit permettre de déterminer l’effet global de l’implantation d’un projet éolien sur l’environnement humain, et proposer des mesures visant à limiter ou éliminer les impacts « négatifs » de ce dernier.

Page 66: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 58 -

Ce sont les trois principales agglomérations de la région (Rouen, Evreux et le Havre), qui regroupent près de 40 % de la population.

6.2.2 L’emploi Haut-Normand en quelques chiffres clefs

La population active représente en Haute-Normandie environ 45% de la population totale, soit 804 026 personnes. Elle comprend 686 326 actifs ayant un emploi et 117 700 chômeurs. (source RGP 1999)

La répartition des emplois montre une large part aux activités de services qui rassemblent près de 56 % et pour le secteur industriel 23 % des actifs ayant un emploi. Au contraire, l’agriculture est le secteur d’activité présentant le moins d’emplois, avec 2,6 %.

6.2.3 Le tourisme en Haute Normandie

Berceau du tourisme balnéaire français, la Haute-Normandie dispose de structures hôtelières assez bien développées.

L'ensemble de ses capacités d'accueil correspond à une "densité touristique" qui la place au 15è rang national.

La Haute-Normandie est une région de tourisme de nature où la campagne, la forêt et la mer sont les principales zones d'attraction. Ses plus grandes capacités d'hébergement touristique restent le fait des campings et des hôtels mais les gîtes ruraux et de nouvelles formes de camping (à la ferme, en aire naturelle) sont en très forte progression sur les dix dernières années.

6.2.4 L’impact des éoliennes sur l’emploi et le tourisme

Les créations d’emplois se répartissent en trois groupes : les emplois locaux liés à la mise en place des machines ; les emplois industriels de l’ensemble de la filière ; enfin, s’y ajoutent les emplois induits.

Emplois locaux : au titre de n’importe quel ouvrage, la réalisation des études et des travaux de préparation (terrassement, génie civil) puis de raccordement (pose et branchements) renforce l’activité des entreprises locales et régionales ;

Emplois industriels : ces emplois intéressent des métiers bien connus comme l’entretien d’installations industrielles, la chaudronnerie, l’électricité, l’électromécanique. Autant de professionnels qui trouvent là l’occasion d’exercer leur spécialité, en adaptant simplement leur savoir-faire. Par ailleurs, il existe des opportunités de reconversion vers des spécialités plus pointues comme l’électronique, l’informatique….Dans ces domaines, les constructeurs assurent la formation des personnels concernés.

Emplois induits : ils sont les plus significatifs. On estime en effet qu’un emploi direct génère 4 emplois induits, les besoins de chaque travailleur supplémentaire conduisant à renforcer l’activité au sein d’un territoire à travers la sous-traitance et la subsistance des employés (logement, déplacement, nourriture…). L’éolien y participe au même titre que n’importe quelle autre activité.

De plus, les éoliennes, en modifiant l’image d’une unité paysagère, peuvent avoir des incidences sur l’activité touristique. Elles créent souvent un facteur nouveau de curiosité ou d’attractivité, qui peut être combiné avec d’autres actions conduites par les acteurs locaux.

Page 67: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 59 -

Visite du parc de Roquetaillade dans l’Aude

6.3 L’occupation des sols et la situation de l’habitat

6.3.1 L’occupation des sols en Haute-Normandie

En terme d’occupation des sols, on note en Haute-Normandie cinq catégories distinctes :

Les zones artificialisées : zones urbaines, zones industrielles, zones d’habitat… (5 %) ;

Les zones agricoles (76%) ; Les forêts et milieux naturels (18%) ; Les zones humides (0,2%) ; Les surfaces d’eau (0,8%).

Occupation des sols (planche 11)

La réalisation d’un projet éolien aura nécessairement des incidences soit directes (production et commercialisation d’énergie), soit indirectes (agriculture, tourisme…), et par voie de conséquence une influence sur l’économie locale et sur les recettes fiscales des collectivités (Taxe Professionnelle Unifiée, taxe foncière et loyer des terrains).

L’occupation des sols en Haute-Normandie est principalement dominée par les zones agricoles, occupant 76 % du territoire régional ; zones généralement favorables à l’implantation d’éoliennes.

Page 68: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 60 -

6.3.2 Les zones de sensibilités au regard de l’habitat

Pour déterminer les sensibilités face à l’habitat, différents degrés de sensibilité ont été pris en compte, définis avec le comité de pilotage de l’étude.

La classification des zones se décompose donc en 3 niveaux de sensibilité, selon un critère d’éloignement entre l’habitat humain et les zones éligibles pour les projets éoliens :

Zone à sensibilité maximale : zone d’habitat.

Zone à sensibilité intermédiaire : zone se situant dans un rayon de 500 mètres autour des habitations.

Zone à sensibilité faible : zone au-delà du rayon de 500 mètres des habitations.

7. Les contraintes et les servitudes techniques

7.1 L’accessibilité au réseau électrique

7.1.1 Le réseau électrique

En France, la majorité des moyens de production sont centralisés (nucléaire, thermique classique et hydraulique) et éloignés des centres de consommation. L’électricité produite transite sur les réseaux de très haute tension (400 000 et 225 000 V), afin d’être transportée sur de grandes distances. On note l’apparition depuis quelques années de moyens de production décentralisée, dont fait partie l’énergie éolienne, localisée sur les réseaux haute tension (90 000 et 63 000 V) et moyenne tension (20 000 et 15 000 V). Le réseau électrique est constitué :

Du réseau de transport haute et très haute tension. Le réseau à 400 000 volts (très haute tension) assure les échanges d'énergie entre les régions françaises et avec l'étranger. Le réseau à 225 000 (très haute tension), 90 000 et 63 000 volts (haute tension) achemine l'électricité depuis les postes de transformation à 400 000 volts jusqu'à proximité des centres de consommation, et des réseaux de distribution.

Des postes de transformation, nœuds du réseau de transport, qui assurent la répartition de l’énergie entre les réseaux de niveau de tension différents.

Du réseau de distribution, qui assure la livraison de l’énergie à la majorité de la clientèle en moyenne tension (20 et 15 kV), pour les villes, agglomérations, grandes surfaces, usines…et en basse tension (380 et 220 V) pour les particuliers, commerçants, exploitants agricoles, artisans…

Page 69: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 61 -

Lignes haute tension

7.1.2 Le réseau électrique de Haute-Normandie

La carte ci-après présente le réseau haute et très haute tension, exploité par RTE, et les postes source du territoire Haut-Normand.

Réseau électrique haute et très tension (planche 12)

Suite à une étude sur l’éolien réalisée par la société RTE, dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional de Développement du Réseau Public du Transport d’Electricité, la capacité d’accueil disponible sur le réseau de transport pour la région est d’environ 1000MW (situation en 2003).

Ce chiffre correspond à une capacité d’accueil globale au niveau de la région, grandeur en constante évolution. Il fournit une simple indication de la place disponible sur les réseaux de transport, réseau qu’il faudra renforcer au-delà de cette valeur.

Ainsi, lors de l’implantation de chaque nouveau projet, cette capacité devra être réévaluée au niveau local et régional.

Les ouvrages composant les différents réseaux (lignes, postes de transformation) ont des capacités limitées de transit de l’énergie électrique. La présence d’une ligne proche de la localisation géographique d’un projet éolien ne préjuge en rien de la capacité à accepter un transit supplémentaire, qu’il s’agisse de production ou de consommation.

Page 70: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 62 -

7.2 Les servitudes militaires

L’armée de l’air, garante des servitudes de l’ensemble des corps d’armée française ne souhaite pas fournir les éléments qui permettraient de cartographier les servitudes militaires pour cause de confidentialité. Elle précise que ces éléments seront fournis projet par projet sur consultation de ses services.

Concernant notre région, le centre militaire à contacter pour connaitre les servitudes s’appliquant à la zone d’étude est :

Commandement de la Région Aérienne Nord (RAN)

Armée de l’air

78129 Villacoublay

Seules les servitudes liées aux couloirs aériens de vol à basse altitude et à l’aérodrome militaire d’Evreux ont été fournies. On se réfèrera à la planche 18.

7.3 Les servitudes techniques autres que militaires

Les servitudes techniques, d'utilité publique, sont des contraintes réglementaires listées dans le Code de l'Urbanisme (article R126.1 du Code de l’Urbanisme) et portées dans les documents d'urbanisme.

Les servitudes se traduisent, face à l’implantation d’un projet éolien, soit par une interdiction pure et simple d’implanter des éoliennes, soit par l'obligation de mettre en place des mesures compensatrices (limitation de hauteur ou obligation de balisage par exemple).

Par ailleurs, des recommandations peuvent être émises par les gestionnaires de certaines installations, afin de protéger leur fonctionnement et les usagers.

La cartographie a été établie à partir des éléments suivants :

Liste des servitudes cartographiées

Les parties suivantes décrivent succinctement ces servitudes, ainsi que les recommandations qui ont été émises par les gestionnaires.

7.4 Les servitudes liées aux infrastructures routières et ferroviaires

Les infrastructures routières sont concernées par les servitudes EL5 et EL7, visant à protéger essentiellement les abords immédiats du réseau routier. Concernant la distance à retenir entre une éolienne et le réseau routier, aucune règle n’existe à ce jour.

Les voies de chemin de fer sont concernées par la servitude T1 « chemins de fer », imposée en application des dispositions de la loi du 15 juillet 1845. Par ailleurs, les recommandations émises par la direction régionale de la SNCF, concernant le réseau ferré, sont les suivantes :

Servitudes Infrastructures routières

Réseaux de transport d’énergie et de matière : Electrique

Hydrocarbures liquides Voies ferrées (T1)

Télécommunication : PT 1 : servitudes de protection des centres radioélectriques d'émission et de réception

contre les obstacles PT2 : servitudes de protection des centres de

réception radioélectrique contre les perturbations Aérodromes :

Servitudes aéronautiques de dégagement (T5) Servitudes de radioprotection (T8)

Page 71: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 63 -

Le respect d’une distance de sécurité entre les éoliennes et les voies ferrées égale à la hauteur totale de l’aérogénérateur (hauteur du mât et des pales) augmentée de 20 mètres pour ne pas mettre en cause la sécurité des circulations et de l’infrastructure ferroviaire en cas de chute.

Les installations ne devront pas amener de perturbations électromagnétiques à l’infrastructure ferroviaire qui risqueraient de dégrader sa sécurité.

On se réfèrera à la planche suivante, présentant les infrastructures de transport de Haute-Normandie.

Infrastructures de transport (planche 13)

7.5 Les servitudes liées aux réseaux de transport de matières

Pour le présent document, seuls les réseaux d’importance majeure ont été pris en compte. Ainsi, ont été cartographiés :

Les réseaux de transport d’électricité de haute tension exploités par RTE (cf. planche 13) ;

Les pipelines de transport d’hydrocarbures exploités par TRAPIL (réseau LHP : Le Havre – Paris) ;

Le réseau des Oléoducs de Défense Commune dont l’exploitation est confiée à TRAPIL, dans le cadre d'une convention signée avec l'Etat Français ;

Le réseau de transport d’hydrocarbures exploité par Air Liquide ;

Le réseau de transport de gaz Haute pression exploité par Total.

Réseau de transport d’énergie et de matière (planche 14)

Page 72: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 64 -

Pour les réseaux de gaz à haute pression exploités par GDF, qui ne sont pas représentés sur la carte précédente, il sera nécessaire de contacter GDF.

7.6 Les servitudes liées au réseau de télécommunication

Les télécommunications utilisent actuellement un réseau d’antennes émettrices et réceptrices pour véhiculer les informations (télévision, radio, …). Certaines stations radioélectriques particulières bénéficient de servitudes, établies par décret pris après avis de l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR). L'ANFR élabore, tient à jour et diffuse la documentation relative aux servitudes radioélectriques conformément à ses missions telles que fixées par l'article R20-44-11 5° du Code des Postes et Communications Electroniques. Il existe ainsi les deux types de servitudes suivantes :

PT1 : servitudes de protection des centres de réceptions radioélectriques contre les perturbations électromagnétiques (articles L 57 à L 62 et R 27 à R 32 du code des P et T). Ces servitudes sont destinées à protéger la réception radioélectrique des centres. Elles sont fixées par décret.

PT2 : servitudes de protection des centres radioélectriques d’émission et de réception contre les obstacles (articles L 54 à L 56 et R 21 à R 26 du code des P et T). Ces servitudes consistent en une limitation de la hauteur des obstacles dans des zones définies autour des centres d’émission ou de réception et sur le parcours des faisceaux hertziens. Elles sont fixées par le décret approuvant le plan de servitude et publié au Journal Officiel.

La planche suivante localise les centres d’émission ou de réception et les parcours des faisceaux hertziens fournis par les différents gestionnaires, et notamment grâce à la base de données de l’ANFR présentée sur internet :

Réseau de télécommunication (planche 15)

Les principaux gestionnaires de liaisons radioélectriques dans la région sont :

T.D.F. - DO PARIS 4 avenue Ampère

Montigny le Bretonneux

78897 ST QUENTIN EN YVELINES Cedex

FRANCE TELECOM U.R.R. Haute Normandie

2 rue Georges Lebret BP 20545

14037 CAEN CEDEX

Lors de la réalisation d’un projet éolien il est nécessaire de prendre en compte la présence de réseaux de transport de matières.

Pour cela, il convient de se référer aux documents d’urbanisme des communes visées par le projet et de se renseigner auprès des gestionnaires.

Page 73: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 65 -

Il existe aujourd’hui des principes de calcul permettant de définir l’impact des éoliennes en fonction du type de l’antenne, de l’onde véhiculée et de la distance entre les éoliennes et les installations radioélectriques. Par ailleurs, certaines mesures compensatoires permettent de limiter les perturbations potentielles. L’ANFR a d’ailleurs réalisé une étude concernant la « Perturbation de la réception des ondes radioélectriques par les éoliennes » en 2002, disponible sur internet. 19

En cas de perturbation de la réception télévisuelle, l’opérateur a obligation d’y remédier. Cependant des mesures compensatoires, telle que l’installation de nouvelles antennes émission et réception permettent largement de supprimer les perturbations.

____ 19 Source : www.anfr.fr/doc/docenligne/rapport_eolienne.pdf

7.7 Les servitudes aéronautiques

Concernant l’aéronautisme, il existe deux types de servitudes opposables aux projets éoliens :

Servitudes aéronautiques de dégagement (T5) : Elles sont reportées sur un plan de dégagement. Les surfaces de dégagement, figurant sur ce plan, permettent de déterminer les altitudes que doivent respecter les obstacles. Après étude et prise en compte éventuelle des observations émises au cours de l’enquête, les servitudes aéronautiques sont approuvées par décret ou arrêté. Elles sont annexées aux documents d’urbanisme, aux Modalités d’Application du Règlement National d’Urbanisme (MARNU) ou aux documents en tenant lieu des communes concernées lorsque ces documents existent.

Exemple de surfaces de dégagement20

____ 20 Source : DGAC

Lors de la réalisation d’un projet éolien il est nécessaire de prendre en compte la présence de centres d’émission ou de réception et des parcours des faisceaux hertziens. Pour cela, il convient de se référer aux documents d’urbanisme des communes visées par le projet et de se renseigner auprès des gestionnaires.

Page 74: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 66 -

Servitudes de radioprotection (T8) : Le Plan de Servitudes Radioélectriques (PSR) est un document régi par le Code des Postes et des Télécommunications et destiné à garantir la fiabilité des informations émises ou reçues par les stations radioélectriques installées par les services de l’Aviation Civile. Les PSR ont pour objet la protection des stations d’émission et de réception contre les obstacles et les perturbations électromagnétiques. Ils sont élaborés par le Service Technique de la Navigation Aérienne (STNA).

Les principales servitudes aéronautiques de la Haute-Normandie concernent :

Les aérodromes civils de Eu, Dieppe, Le Havre, Deauville (dont les servitudes visent une partie du département de l’Eure), Bernay, Saint-Romain-le -Colbosc et Rouen.

L’aéroport militaire d’Evreux.

Par ailleurs, la région possède 3 aérodromes, dont l’avant projet de servitude n’a pas encore été approuvé, situés à Etrépagny, Saint-André-de-l’Eure et Saint-Valery-en-Caux.

On note aussi la présence d’hélistations, d’hélisurfaces et de pistes privées, présentant des surfaces de dégagement.

La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) précise que l’ensemble de ces zones de dégagement ne peuvent pas accueillir d’aérogénérateur, car l’implantation d’éoliennes mettrait en péril la sécurité des usagés.

On se réfèrera à la planche suivante présentant la localisation des zones d’aviation.

Localisation des servitudes aéronautiques (planche 16)

Par ailleurs, il existe sur notre région d’autres contraintes aéronautiques allant à l’encontre de l’implantation d’éoliennes :

La présence de couloirs de vol de basse altitude utilisés par l’armée de l’air ;

La présence de sites de parachutisme ;

Des zones de protection liées aux procédures d’approche aux instruments pour les aérodromes de Dieppe, Le Havre, Rouen ;

Les zones grevées d’une altitude minimum de sécurité autour des aérodromes de Dieppe, Le Havre, Rouen, Deauville et Beauvais.

Chaque projet devra faire l’objet d’une demande de renseignement auprès de :

DGAC

Délégation Régionale de Haute Normandie Rue Louis Blériot 76600 Le Havre

Page 75: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 67 -

IV. SYNTHESE DES SENSIBILITES ET DES CONTRAINTES, POTENTIEL ENERGETIQUE DE LA REGION

1. La carte de synthèse des sensibilités et des contraintes

Sur la base des éléments étudiés au chapitre précédent, il est possible de réaliser une carte de synthèse qui reprend l’ensemble des sensibilités du territoire régional, et des contraintes allant à l’encontre de l’implantation d’aérogénérateurs.

Ainsi la carte de synthèse reprend l’ensemble des données relatives :

A la sensibilité patrimoniale, environnementale et paysagère de la Haute-Normandie ;

A la présence de l’habitat (cette sensibilité est limitée sur la carte aux zones de plus de 10 hectares, il conviendra donc d’être très vigilant sur la présence d’habitat sur une superficie inférieure à cette limite) ;

Aux réseaux de communication, de transport d’électricité et aux infrastructures de transport.

Cette carte est accompagnée d’une carte des vents, permettant de définir le potentiel éolien par rapport à une zone géographique.

Carte de synthèse (planche 17)

Carte du potentiel éolien (planche 18)

Page 76: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 68 -

2. Le potentiel énergétique de la région

En ne prenant en compte que les éléments décrits dans la partie « Le contexte régional », on peut définir une capacité de production maximale sur le territoire régional.

Cependant, ce chiffre ne serait pas pertinent puisqu’il ne prend pas en considération, d’une part les contraintes liées à la capacité d’accueil du réseau électrique, et d’autre part les contraintes économiques relatives au coût du raccordement.

2.1 La production électrique

2.1.1 Puissance fournie par le vent

La théorie de Betz décrit la puissance théorique maximale P, fournie par le vent sur les pales et récupérable par une éolienne, telle que :

3

22716

vSP ×××=ρ

Où P est la puissance du vent en W,

ρ est la masse volumique de l’air (dans des conditions normales,

3.225,1 −= mkgρ

S est la surface balayée par les pales de l’éolienne en m²

v est la vitesse du vent en m.s-1.

Le nombre fractionnaire 2716

intervenant

dans l’équation précédente représente la limite de Betz. Cette limite physique correspond à la fraction maximale d’énergie éolienne pouvant être récupérée par une éolienne.

Ainsi, la carte régionale du potentiel éolien permet de calculer avec la relation de Betz la puissance fournie par le vent à 40 m d’altitude, rapportée au m² de pale :

Vitesse du vent à 40 m

en m/s

Puissance fournie par le vent en W/m²

7,5 153,12 7,0 124,50 6,5 99,68 6,0 78,40 5,5 60,39 5,0 45,37

Page 77: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 69 -

Cependant, les éoliennes majoritairement utilisées aujourd’hui sont montées sur des mats d’environ 80 m de haut. Prendre la vitesse du vent à 40 mètres revient donc à sous estimer la puissance fournie par le vent à 80 m.

A titre d’exemple, pour une longueur de rugosité de 0,055 m (correspondant à un terrain agricole avec quelques constructions et des haies vives de 8 m de haut situées à environ 1.250 m les unes des autres) les variations de la vitesse du vent et de la puissance fournie à l’éolienne, entre 40 m et 80 m d’altitude, seront :

2.1.2 La loi de Weilbull

La loi de Weilbull permet de décrire les variations de la vitesse du vent pour un site donnée.

Elle indique la fréquence des vents pour chaque vitesse et permet de calculer le potentiel de production d’un site en fonction des caractéristiques du projet.

2.1.3 Puissance récupérable par une éolienne

Chaque éolienne est caractérisée par une courbe de puissance. Cette courbe, dépendant des caractéristiques techniques de la machine, représente la puissance électrique pouvant être produite par une éolienne en fonction de la vitesse du vent.

Une seconde courbe apparaît souvent dans la documentation technique des aérogénérateurs, c’est la courbe d’évolution du coefficient de puissance en fonction de la vitesse du vent. Cette seconde courbe, qui dépend aussi des caractéristiques techniques de la machine, présente le rapport entre la puissance électrique délivrée en sortie et la puissance du vent en entrée, pour chaque vitesse de vent.

On peut observer sur ce graphique, d’une part l’évolution de la puissance de la machine et d’autre part celle du coefficient de puissance. La superposition de ces deux courbes montre que l’efficacité de la machine est maximale pour des vitesses de vent comprises entre 6 et 9 m/s. Le coefficient de puissance vaut alors 0,43 %. Ce chiffre correspond au pourcentage maximal de transformation de la puissance du vent en puissance électrique qui peut être opéré par la machine.

Il est fixé par les ingénieurs chargés de la conception des machines. Il dépend de critères économiques permettant d’obtenir le meilleur compromis entre le coût de la machine et les recettes créées sur les 20 ans de fonctionnement de l'éolienne.

Données pour les vents mesurés à 40 m

Données pour les vents mesurés à 80 m

Vitesse du vent

en m/s

Puissance fournie en W/m²

Vitesse du vent

en m/s

Puissance fournie en W/m²

7,50 153,12 8,29 206,79 7,00 124,50 7,74 168,30 6,50 99,68 7,18 134,34 6,00 78,40 6,63 105,77 5,50 60,39 6,08 81,57 5,00 45,37 5,53 61,38

Caractéristiques de puissance d'une éolienne de 2,5 MW

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Vitesse du vent en m/s

Puis

sanc

e en

kW

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0,35

0,4

0,45

0,5

Coe

ffic

ient

de

puiss

ance

Puissance en kW

Coefficient de puissance

Page 78: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 70 -

2.2 La simulation énergétique

Les simulations énergétiques qui suivent sont basées sur les observations des parties précédentes du document. En effet, nous avons préalablement déterminé les sensibilités du territoire et mis en évidence pour chaque critère étudié (patrimoine, milieu naturel, paysage, infrastructures liées aux activités humaines) trois types de zones :

Zones non propices ;

Zones peu propices ;

Zones potentiellement propices (absence de sensibilité au niveau plus local ou de servitudes autres que celles prises en compte dans le document). Ainsi, la capacité du territoire régional à accueillir des projets éoliens se base sur les zones peu et potentiellement propices.

D’autre part, l’implantation des machines, d’un point de vue économique, se fera en fonction de la ressource potentielle en vent et de l’accessibilité au réseau électrique.

Sur la base de la carte de synthèse préalablement établie, et en prenant en compte les zones favorables au raccordement électrique (10 km autour de chaque poste de livraison), on peut déduire qu’une surface d’environ 3000 km² peut potentiellement accueillir des éoliennes, en l’absence de contraintes à un niveau plus local.

Si l’on considère ensuite des parcs de dix machines de 2,5 MW avec des distances d’environ 5 à 10 km entre chaque parc, en fonction de la capacité d’accueil du paysage. Il serait théoriquement possible d’installer entre 875 à 1000 MW sur le territoire régional.

Trois objectifs de puissance à raccorder semblent pertinents en matière de développement de la filière éolienne afin de permettre à la France de respecter ses engagements en terme d’électricité de source renouvelable (directive EnR) :

6 000 MW (niveau haut de la Programmation Pluriannuelle des Investissements à la fin 2006).

10 000 MW (déclaration de Madame Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’industrie, lors de la présentation en octobre 2003 du rapport Besson).

14 000 MW (préconisation du rapport Besson pour tenir l’objectif de 21% de la directive EnR).

Un niveau de puissance de 10 000 MW éolien, à l’horizon 2010, est actuellement le plus communément admis.

Afin de satisfaire cet engagement français, la Haute-Normandie devrait y participer à hauteur de 5%.

Ainsi la production d’énergie éolienne de la Région devrait s’élever à 500 MW, d’ici 2010.

Sur la base des données étudiées dans ce document (ne prenant pas en compte les projets off-shore), la participation moyenne théorique de la région dans cet engagement énergétique français pourrait être de 11%.

La Haute-Normandie a donc les capacités suffisantes pour répondre aux engagements fixés par l’Etat.

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GLOSSAIRE

Institutions, Associations

ADEME Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie

ANFR Agence Nationale des Fréquences

ARD Accès Réseau de Distribution

DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales

DDE Direction Départementale de l’Equipement

DGAC Direction Générale de l'Aviation Civile

DIREN Direction Régionale de l'Environnement

DRAC Direction Régionale des Affaires Culturelles

DRIRE Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement

GMN Groupe Mammalogique Normand

GONm Groupe Ornithologique Normand

GRD Gestion Réseau Distribution (EdF)

LPO Ligue pour la Protection des Oiseaux

RTE Réseau Transport d’Electricité

SDAP Services Départementaux de l’Architecture et du Patrimoine

SFEPM Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères

SRA Service Régional de l’Archéologie

Définition des termes techniques

SIG Système d'Information Géographique

Parc éolien Désigne un ensemble de plusieurs aérogénérateurs sur un site, connectés au réseau d'électricité en un même point

Watt (W) Unité légale de puissance ; c’est la quantité d'énergie consommée ou produite par unité de temps. On utilise très souvent ses multiples : le kW (kilowatt) avec 1 kW égal à 1000 W ; le MW (mégawatt) avec 1 MW égal à 1 000 000 W ; le TW (térawatt) avec 1 TW égal à 1 000 000 000 W.

Wattheure (Wh) Unité d’énergie égale à 3 600 joules On utilise le plus souvent avec des multiples : le kWh (kilowattheure) avec 1 kWh égal à 1000 Wh ; le MWh (mégawattheure) avec 1 MWh égal à 1 000 000 Wh ; le TWh (térawattheure) avec 1 TWh égal à 1 000 000 000 Wh.

Page 80: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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REFERENCES

OUVRAGES GENERAUX

Guide de l'Etude d'Impact sur l'Environnement des Parcs Eoliens

MEDD- ADEME, janv. 2005 http://www.ecologie.gou.fr/rubrique.php3?id_rubrique=980

Manuel préliminaire de l’étude d’impact des parcs éoliens

ADEME 2001

Guide du porteur de projet de parc éolien

ADEME 1999 et révision 2003

Outil d’insertion sociale et territoriale des éoliennes (ISTE)

ADEME, Médiation et Environnement – 2002-2003

Un projet d’éoliennes sur votre territoire ? Vade-mecum à l’intention des élus et des associations

ADEME, Amorce et CLER - GARNIER N., CABANES A., MAILLEBOUIS C., QUANTIN J. – novembre 2003

MILIEUX NATURELS & PAYSAGE

Les sites classés et inscrits en HAUTE-NORMANDIE

DIREN – janvier 2006

Atlas des Nicheurs Normands

Groupe Ornithologique Normand, février 1993

Suivi ornithologique des parcs éolien du plateau de Garrigue Haute (Aude)

ADEME - Abies - LPO 10 - juin 2002

L’énergie éolienne et la conservation de la nature

LPO - 2004

Page 81: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 73 -

Le paysage en quatre dimensions – Pour une nouvelle approche de la concertation

Philippe Thébaud – Editions de Kerlan – 2001

Les paysages français

Collection Synthèse – BERINGUIER P., DERIOZ B., LAQUES A. novembre 1999

Le paysage et ses fonctions

Région HAUTE-NORMANDIE – AREHN – 2000

Guide des Pays et des Agglomérations

Région HAUTE-NORMANDIE – 2004

www.arehn.asso.fr

http://www.haute-normandie.ecologie.gouv.fr/

www.sfepm.org

ACOUSTIQUES

Les bruits de l'éolien, rumeurs, cancans, mensonges et petites histoires

ADEME - novembre 2004

Guide méthodologique pour la maîtrise du bruit dans l’environnement des établissements bruyants

Groupement de l’Ingénierie Acoustique (GIAC) - décembre 1996

Aide à la mise au point d’une méthodologie d’identification des paysages sonores en fonction des typologies urbaines

Tisseyre et Associés - octobre 1998

Caractérisation des nuisances sonores de parcs éoliens

Acoustique Gamba - décembre 2002

Les éoliennes et le bruit. Cahier des charges pour l’élaboration de l’étude d’impact sonore

DRASS de Picardie, DDASS de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme. Avril 2004.

Page 82: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 74 -

PUBLICATIONS DIVERSES SUR L'ÉOLIEN

Rapport sur la sécurité des installations éoliennes

Conseil Général des Mines - GUILLET R., LETEURTROIS J.P. – juillet 2004

Sondage perception de l’énergie éolienne en France

ADEME SYNOVATE – janvier 2003

Les français et les énergies éoliennes, note de synthèse

ADEME - Louis Harris – juin 2004

Impact potentiel des éoliennes sur le tourisme en Languedoc-Roussillon

CSA Région L-R novembre 2003

L’impact potentiel des éoliennes sur le secteur viticole

IFOP Région Languedoc-Roussillon janvier 2004

PROCÉDURES ET DOCUMENTS RÉGLEMENTAIRES www.editions-legislatives.fr

Page 83: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

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CONTACTS UTILES

Région Haute-Normandie Principales missions : - Réalisation du Schéma Régional Eolien de la Haute-Normandie afin de promouvoir le développement raisonné de l’énergie éolienne sur le territoire haut-Normand ; - Information sur le contenu du schéma régional Eolien (rapports et cartographie).

REGION HAUTE-NORMANDIE 5 rue Robert Schuman

BP1129 76174 Rouen Cedex Tél. : 02.35.52.56.00

www.region-haute-normandie.com

Préfectures de l’Eure et de la Seine-Maritime Principales missions : coordination et autorisation des projets.

Préfecture de l’Eure Boulevard Georges Chauvin

27022 Evreux cedex Tél. : 02.32.78.27.27

www.eure.pref.gouv.fr

Préfecture de Seine-Maritime 7 place de la Madeleine

76036 Rouen Cedex Tél. : 02.32.76.50.00

www.seine-maritime.pref.gouv.fr

ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie Principales missions : susciter, animer, coordonner, faciliter ou réaliser des opérations ayant pour objet la protection de l'environnement et la maîtrise de l'énergie.

ADEME Haute-Normandie 30 rue Henri Gadeau de Kerville

76100 ROUEN Tél. 02 35 62 24 42

www.ademe.fr

Page 84: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 76 -

DIREN : Direction Régionale de l’Environnement Principales missions : gérer et préserver le patrimoine naturel, évaluer la prise en compte de l’environnement dans les procédures de planification et d’aménagements, informer et sensibiliser le grand public.

DRIRE : Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement Principales missions : contrôler les activités industrielles susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement ou sur la santé et la sécurité.

DDE : Direction Départementale de l’Equipement Principales missions : mener les projets d’aménagement en partenariat avec les collectivités territoriales et veiller à l’application des réglementations, notamment celles relatives à la sécurité et au développement durable en matière d’équipement et de construction.

DDE de l'Eure 1 avenue du Maréchal Foch

27022 Evreux cedex Tél. : 02.32.29.60.60

www.eure.equipement.gouv.fr/

DDE de la Seine-Maritime Cité administrative Saint-Sever

76032 Rouen cedex Tél. : 02.35.58.53.27

www.seine-maritime.equipement.gouv.fr/

DIREN 1, rue Dufay 76100 Rouen

Tél : 02.32.81.35.80 www.haute-normandie.ecologie.gouv.fr

DRIRE 21, avenue de la Porte des Champs

76037 Rouen Tél. 02.35.52.32.00

www.haute-normandie.drire.gouv.fr/

Page 85: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

- 77 -

DDASS : Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales Principales missions : - Avis au titre de l’instruction de la demande de permis de construire pour l’aspect acoustique et la protection des ressources en eau ; - Traitement de plaintes de bruit émanant du fonctionnement des éoliennes.

DDASS de l’Eure 18 boulevard Georges Chauvin

27023 Evreux cedex Tél. : 02.32.78.29.29

www.haute-normandie.sante.gouv.fr

DDASS de Seine-Maritime 31 rue Malouet

BP 2032 x 76040 Rouen Cedex Tél. : 02.32.18.32.32

www.haute-normandie.sante.gouv.fr

SDAP : Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine Principales missions : promouvoir une architecture et un urbanisme de qualité, s’intégrant harmonieusement dans le milieu environnant.

SDAP de l’Eure Hôtel de l’Equipement

1 avenue Foch 27022 Evreux cedex Tél : 02.32.29.60.60

SDAP de Seine Maritime 104 rue Jeanne d’Arc

76000 Rouen Tél : 02.32.76.27.40

DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles Principales missions : dispenser des conseils et expertises aux collectivités territoriales dans une perspective d'aménagement du territoire.

DRAC Cité administrative 2, rue Saint-Sever

76032 Rouen Cedex Tél : 02.35.63.61.60

www.haute-normandie.culture.gouv.fr/

Page 86: Schéma Régional Eolien en Haute-Normandie

Vers

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Région Haute-Normandie Service Environnement

5, rue Robert Schuman - BP1129 76174 ROUEN Cedex

Tél. : 02.35.52.56.00 - Fax : 02.35.52.56.56 www.region-haute-normandie.com

Délégation Régionale Haute Normandie 30, rue Gadeau de Kerville

76000 ROUEN Tél. : 02.35.62.24.42 – Fax : 02.32.81.93.13

www.ademe.fr

ingetec 11, avenue de l'industrie Sainte Marie des Champs

76190 YVETOT Tél. : 02.35.95.48.47 – Fax : 02.35.95.48.61

www.ingetec.fr

Opé

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