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Section 2.4 : les externalités
DEAMAP - 2003DEAMAP - 2003
Yves Flückiger
A. Définition
Certaines activités de consommation ou de production ont des effets néfastesnéfastes (ou
bénéfiquesbénéfiques) pour des tierces personnes qui ne peuvent pas se faire ne peuvent pas se faire dédommagerdédommager (ou qui ne doivent pas ne doivent pas payerpayer) pour le
dommage subidommage subi ou le bénéfice obtenubénéfice obtenu
B. Conséquences des coûts externes
PP
DD
O = Cm privéO = Cm privé
PPSS
PPee
QQee
Cm social = CmCm social = Cmp p + Cm+ Cmee
QQSS
B. ConséquencesEchec du marché qui conduit à une
production trop abondante (en QC, le coût marginal social est supérieur au prix du marché PC)
Pour forcer les producteurs à « internaliser » ce coût externe, on peut appliquer une taxe équivalente au montant du dommage causé
B. Conséquences
PP
DD
O = Cm privéO = Cm privé
PPSS
PPee
QQee
Cm social = CmCm social = Cmp p + Cm+ Cmee
QQSS
Taxe Taxe optimaleoptimale
B. Conséquences« Internaliser Internaliser » le coût externe ne signifie
pas supprimer supprimer la productionPour arriver à une allocation optimale des
ressources, il faut être capable de mesurer le dommage causé
Il faut déterminer les polluants qui créent le dommage constaté
Il faut isoler les activités qui créent la pollution
B. ConséquencesEnsuite, il faut évaluer « monétairementmonétairement » le
dommage subi par les victimes de la pollutionDans ce cas, on a supposé qu’il existait un
lien technologique fixe entre la quantité produite et la quantité de pollution émiseLa technologie est en général variable
on peut réduire le dommage sans baisser nécessairement la production grâce à des changements technologiques
C. Les bénéfices externes
PP
DD
OO
PPSS
PPee
QQee QQSS
D’ : bénéfice D’ : bénéfice marginal social marginal social
SS
PPCC
C. Bénéfices externesEchec du marché qui conduit à une
production insuffisante (en Qe, l’utilité marginale sociale est supérieure au prix du marché Pe)
Pour forcer les producteurs à « internaliser » ce bénéfice externe, on peut verser une subvention (S) équivalente au montant du bénéfice externe
C. Bénéfices externesAprès l’introduction de la subvention, le prix
payé par les consommateurs (PC) est
inférieur au prix obtenu par les producteurs
(PS). La différence entre PS et PC est égale
à la subvention versée par l’Etat
D. Le théorème de CoaseIntroduction Si le cercle des victimes et des auteurs
d’une pollution est relativement restreint, des accords négociés volontairement peuvent permettre de résoudre le problème lié aux externalités
L’intervention de l’Etat n’est pas toujours nécessaire: auto-régulation
D. Le théorème de CoaseAbsence de « droit de propriété »
Q de pollution
Numéraire Cm de Cm de pollutionpollution
Cm de Cm de dépollutiondépollution
C
E
A
B
D. Le théorème de CoaseAbsence de « droit de propriété »Frais de dépollution (ACE) sont pris en
charge par les victimes de la pollutionGrâce à la diminution de la pollution (de A
à E), les victimes obtiennent un gain égal à ABCE
Le gain net de la négociation est égal à ACB
D. Le théorème de CoaseAbsence de « droit de propriété »Le coût de la pollution résiduelle est
supporté par les victimes de la pollution. Elles n’obtiennent pas réparation pour ce dommage
D. Le théorème de Coase« Droit de propriété » accordé aux victimes
Q de pollution
Numéraire Cm de Cm de pollutionpollution
Cm de Cm de dépollutiondépollution
C
EO
F
D. Le théorème de CoaseDroit de propriété accordé aux victimesVictimes obtiennent une compensation
financière égale à OCE pour le dommage qu’elles subissent
Grâce à l’accord, le coût de dépollution a été réduit de OFCE. C’est une « économie » réalisée par le pollueur
Le gain net lié à la négociation est égal à OCF
D. Le théorème de CoaseDroit de propriété accordé aux victimesLe pollueur paie l’effort de dépollution et il
compense financièrement les victimes pour le dommage subi
D. Le théorème de Coase
Théorème
En l’absence de coûts de transaction,
des accords négociés volontairement
conduisent à la même allocation des
ressources, quelle que soit la distribution
initiale des droits de propriété
D. Le théorème de Coase Lorsque la taille du groupe concerné
augmente, les coûts de transaction s’accroissent. S’ils deviennent trop élevés, ils peuvent faire échouer les négociations
Si la distribution des droits de propriété n’influence pas l’allocation des ressources, elle modifie revanche la distribution des revenus
E. Le cas des grands groupes
Dans ce cas, les coûts de transaction sont tellement élevés que toute négociation est vouée à l’échec
L’Etat doit donc intervenir. Il peut le faire sous différentes formes:
Taxe sur la pollution émiseNorme de pollution maximumCertificats échangeables
E. Le cas des grands groupes
Taxe sur la pollution émise
Q Q pollutionpollution
NuméraireNuméraireCmP
CmD
Taxe optimale
TT
BB AA
EE
OO
E. Le cas des grands groupes
Taxe sur la pollution émise Au point A, les entreprises préfèrent
dépolluer que de payer la taxe qui leur coûte plus chère
Elles vont poursuivre leur effort jusqu’au point B. Au-delà, il est préférable de payer la taxe plutôt que de dépolluer
D. Le cas des grands groupes
1 Les entreprises paient l’effort de dépollution ABE
2 Elles versent une taxe totale égale à OBET
3 L’Etat peut utiliser cette recette fiscale pour compenser financièrement les victimes de la pollution résiduelle
E. Le cas des grands groupes
Norme de pollution
Q PollutionQ Pollution Q PollutionQ Pollution
NNNN Entr. IEntr. I Entr. IIEntr. II
CmCmDDCmCmDD
AA AAOO OO
EE
FF
BB
DD
E. Le cas des grands groupes
Norme de pollution La pollution résiduelle a été limitée à 2 fois
la quantité OA (équivalente à la norme de pollution maximum uniforme imposée aux deux entreprises)
Pour atteindre cet objectif, la collectivité enregistre un coût de dépollution égal à ABD + AEF
E. Le cas des grands groupes
Norme de pollution L’effort de dépollution est réparti de
manière très inégale. C’est l’entreprise «II» qui supporte l’essentiel du coût
QuestionQuestion: ne serait-il pas possible d’atteindre le même objectif à moindre coût ?
E. Le cas des grands groupes Certificats échangeables L’Etat distribue (gratuitement) des droits de
pollution aux entreprises Chaque entreprise reçoit un nombre
(identique) de certificats équivalents à une quantité de pollution résiduelle (OA)
La quantité de pollution résiduelle totale subie par la collectivité est identique à celle obtenue par le biais de la norme
E. Le cas des grands groupes Certificats échangeables Les entreprises sont libres d’échanger
les certificats L’échange aura lieu si le prix minimum
exigé par l’entreprise « I » pour vendre un certificat (soit AB) est inférieur au prix maximum que l’entreprise « II » est disposée à payer pour l’acquérir (soit AE)
E. Le cas des grands groupes
Certificats échangeables
Q PollutionQ Pollution Q PollutionQ Pollution
NNNN Entr. IEntr. I Entr. IIEntr. II
CmCmDDCmCmDD
AA AAOO OO
EE
FF
BB
DD
Prix du certificat
HH
GG
E. Le cas des grands groupes Certificats échangeables Dans ce cas, l’entreprise « I » vend tous
ses certificats à l’entreprise « II » à un prix unitaire égal à HG
En cas de contrôle, l’entreprise « I » doit pouvoir démontrer qu’elle ne pollue plus
En cas de fraude, l’Etat doit pouvoir imposer des amendes dissuasives
E. Le cas des grands groupes L’efficacité de la politique dissuasive
dépend du montant de l’amende et de la probabilité de détection
L’entreprise « II » est autorisée à polluer le double que précédemment puisqu’elle a racheté la totalité des certificats vendus par « I » (0H = 2 x 0A)
L’effort de dépollution a été réparti de manière plus rationnelle
E. Le cas des grands groupes La collectivité atteint le même objectif de
dépollution mais à un coût moindre par rapport au système de norme de pollution maximum
L’entreprise « I » obtient une recette liée à la vente de ses certificats égale à 0KJA
Elle doit éliminer sa pollution ce qui lui coûte OABC
Le gain net de l’opération s’élève à CKJB
E. Le cas des grands groupes
Certificats échangeables
Q PollutionQ Pollution Q PollutionQ Pollution
NNNN Entr. IEntr. I Entr. IIEntr. II
CmCmDD
CmCmDD
AA AAOO OO
EE
BBCC
KK JJ
HH
IIGG
DDFF
E. Le cas des grands groupes L’entreprise «II» paie ses certificats AIGH Grâce à ses nouveaux droits acquis, la
firme «II» parvient à économiser AEGH Le gain net obtenu est égal EIG Le système est profitable pour le vendeur
qui réalise des profits supplémentaires sur ce nouveau marché
Il l’est aussi pour l’acheteur qui économise sur ses dépenses de dépollution
E. Le cas des grands groupes Le coût de dépollution total est égal à
OCD+HGF. Il est inférieur inférieur à celui engendré par le système normatif
Limites du systèmeLe nombre de certificats échangeables
doit être assez élevéLa taille du marché doit être assez grandLa quantité de pollution attachée à chaque
certificat doit être assez petit
E. Le cas des grands groupesSi la concurrence n’est pas suffisante sur
ce nouveau marché, l’allocation des ressources risque d’être inefficace
Les certificats doivent être émis pour une durée donnée
Ils doivent couvrir une région particulière définie par la portée géographique de la pollution (« bulles régionales »)
F. Le protocole de Kyoto En 1992, 167 pays ont signé une
Convention sur le changement climatique La 3ème conférence des parties (à Kyoto) a
abouti à la signature d’un protocole par lequel 39 pays industrialisés et en transition (annexe I) se sont engagés à abaisser leurs émissions de « GAS »
Il entrera en vigueur lorsque 5555 pays représentant 55%55% des «GAS» l’auront ratifié
F. Le protocole de KyotoPartie Engagements chiffrés
(en % par rapport à1990)
Partie Engagements chiffrés(en % par rapport à
1990)Allemagne - 8 Australie + 8Autriche - 8 Belgique - 8Bulgarie - 8 Canada - 6UE - 8 Croatie - 5Danemark - 8 Espagne - 8Estonie - 8 Etats-Unis - 7Fédération de Russie 0 Finlande - 8France - 8 Grèce - 8Hongrie - 6 Irlande - 8Islande + 10 Italie - 8Japon - 6 Lettonie - 8Liechtenstein - 8 Lituanie - 8Luxembourg - 8 Monaco - 8Norvège + 1 Nouvelle-Zélande 0Pays-Bas - 8 Pologne - 6Portugal - 8 République tchèque - 8Roumanie - 8 Royaume-Uni - 8Slovaquie - 8 Slovénie - 8Suède - 8 Suisse - 8Ukraine 0
F. Le protocole de KyotoB. Les instrumentsLes échanges de droit d’émission: Une partie de l’Annexe I peut transférer à
une autre partie de cette annexe une fraction de ses droits d’émission de « GAS »
Après l’échange, la partie vendeuse doit prouver qu’elle respecte ses engagements auxquels il faudra soustraire les droits cédés
F. Le protocole de KyotoLes échanges de droit d’émission: En revanche, l’acheteur pourra
dépasser son quota à raison des droits acquis
Question: qui peut participer au marché? Les Etats ou les entreprises aussi? Qu’en est-il des ONG?
F. Le protocole de KyotoMise en œuvre conjointe: Une partie de l’Annexe I peut atteindre son
objectif de réduction de « GAS » en réalisant un projet de dépollution dans un autre pays de l’Annexe I dans lequel l’effort de dépollution coûte moins cher
Cette réduction est créditée au compte du pays qui finance l’investissement
Le pays hôte bénéficie d’une diminution plus importante de la pollution
F. Le protocole de KyotoMécanisme pour un développement
propre: Une partie de l’Annexe I peut atteindre son
objectif de réduction de « GAS » en réalisant des projets dans un PVD qui ne fait pas partie de l’Annexe I et qui n’a donc pas d ’objectif de réduction de « GAS »
Ce mécanisme peut permettre une transfert technologique
F. Le protocole de KyotoC. Problèmes à résoudreComment calculer la réduction de
«GAS» ?Responsabilité en cas de non respect
doit-elle être supportée par l’acheteur ou le vendeur des droits ?
Quelles sanctions ? et quelle institution pour les appliquer ?
Les droits sont-ils capitalisables ?