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Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009 Jugement des Jugement des enseignants et estime enseignants et estime de soi des élèves de soi des élèves Pascal BRESSOUX Pascal BRESSOUX Université Pierre-Mendès-France, Grenoble Université Pierre-Mendès-France, Grenoble Laboratoire des Sciences de l’Education Laboratoire des Sciences de l’Education

Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

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Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009 Jugement des enseignants et estime de soi des élèves Pascal BRESSOUX Université Pierre-Mendès-France, Grenoble Laboratoire des Sciences de l’Education. - PowerPoint PPT Presentation

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Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Jugement des enseignants Jugement des enseignants et estime de soi des élèveset estime de soi des élèves

Pascal BRESSOUXPascal BRESSOUX

Université Pierre-Mendès-France, GrenobleUniversité Pierre-Mendès-France, GrenobleLaboratoire des Sciences de l’EducationLaboratoire des Sciences de l’Education

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• Considérations théoriques et études empiriques présentées dans Bressoux, P. & Pansu, P. (2003). Quand les enseignants jugent leurs élèves. Paris: PUF.

• Considérations méthodologiques (modèles multiniveaux) présentées dansBressoux, P. (2008). Modélisation statistique appliquée aux sciences sociales. Bruxelles: De Boeck.

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Considérations théorique et

développementale sur le soi

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Qu’est-ce que le soi ? Qu’est-ce que l’estime de soi ?

Le soi = ensemble des « connaissances » que l’on a sur soi.

Connaissances plus ou moins implicites, plus ou moins factuelles, plus ou moins réalistes (« je suis la maman de… », « j’ai une voiture », « je suis fort en maths », « je suis nul en gym », « je peux doubler le guépard », etc.).

Cela implique :

- une dimension comportementale (la manière dont je me présente à autrui…)

- une dimension cognitive (stockage des informations sur moi, mémoire autobiographique…)

- une dimension évaluative (ma valeur, mes compétences…)

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L’estime de soi est relative à la dimension évaluative de soi.

→ évaluation globale de soi, de sa propre valeur.

« Je suis plutôt quelqu’un de bien »

« Je suis quelqu’un de valeur »

« Je suis un raté »

Etc.

En filigrane, suis-je/puis-je être aimé de quelqu’un ? En suis-je digne ?

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Le soi : un objet de préoccupation majeur… pour soi

Nécessité de maintenir une vision acceptable de soi

Condition nécessaire (bien que non suffisante) du bien-être mental

→ question de « santé mentale »

→ Les individus vont devoir développer des « stratégies » de construction/maintien d’une image positive de soi, voire de rehaussement de soi.

Pourquoi s’intéresser au soi ?

Le soi est « embarqué » dans les apprentissages

Apprentissages ne sont pas le pur produit des capacités cognitives. Ils sont médiatisés par le soi.

→ Facilite/inhibe l’engagement dans une activité, conduit à persévérer/abandonner

→ Peut perturber l’activité cognitive (surcharge cognitive)

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Structure du soi

Evaluation globale de moi, de ma valeur (estime de soi)

Mais aussi évaluation dans différents domaines (sentiments de compétence)

→ Estime de soi affectée par les évaluations de soi faites dans différents domaines de compétences.

MAIS

1) L’estime de soi n’est pas la simple somme de ces différents sentiments de compétence

2) Les domaines n’ont pas tous la même importance pour soi.

→ Estime de soi construite (mais non entièrement déterminée) par les sentiments de compétence pondérés par l’importance accordée aux domaines.

e.g. Je peux me sentir nul en sports sans que cela affecte mon estime de moi car le sport n’est pas un domaine important pour moi.

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Théorie du soi miroir

Je me vois dans le miroir qu’autrui m’offre de moi-même. (cf. Cooley)

→ perception que j’ai de ce qu’autrui pense de moi.

L’estime de soi est aussi le produit du regard d’autrui

i.e. le produit des évaluations réfléchies des autres signifiants sur soi.

Autrui = individu concret (papa, maman, mon enseignant, etc.)

Autrui = aussi un « individu » abstrait, généralisé (le groupe social auquel j’appartiens, dont j’intériorise les attentes normatives) (cf. Mead).

→ Le soi est donc aussi de la « matière sociale »

Grande importance du regard d’autrui

→ Vais-je trouver du soutien dans le regard d’autrui sur moi (amour, aide, respect) ?

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Le soi : une perspective développementale

Très grande enfance (3-4 ans) :

- caractéristiques observables, représentations isolées (« je cours vite », « j’ai une poupée », etc.)

- manque de cohérence, de coordination ;

- positives de façon irréaliste ;

- incapacité à distinguer les moi réel et idéal ;

- pas de comparaisons directes à autrui

→ Pas d’estime de soi globale

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Les domaines de compétence vont petit à petit émerger (rassemblement de compétences « proches »).

- Meilleure coordination,

- Image plus réaliste,

- Moi réel qui se détache du moi idéal,

- Comparaison à autrui (s’installe progressivement en cours d’école élémentaire)

Vers 6-7 ans, 5 domaines d’évaluation de soi s’autonomisent clairement :

- École

- Conduite

- Social

- Apparence physique

- Compétence sportive

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Vers 8-9 ans, les enfants sont capables de généralisations de haut niveau qui leur permettent d’intégrer les différentes « vues » d’eux-mêmes en une évaluation globale de soi

→ Apparaît alors l’estime de soi

Puis différenciation croissante au fur et à mesure des étapes du développement.

- Adolescents : 8 domaines (ajout de amis proches, relations sentimentales et compétences professionnelles).

L’apparence physique est perçue comme le domaine le plus important.

- Etudiants : 10 domaines (ajout de habileté et créativité intellectuelle)

- Etc.

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Estime de

soi

Conduite Social Ecole Apparence

physique

Compétence

sportive

Français Maths

Numération Géométrie …

Le soi comme structure hiérarchisée

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Perception de soi dans différents domaines en

fonction de leur importance(JAMES)

Soutien social perçu

(COOLEY)

(enseignant, pairs et parents)

Affect (Bonne

humeur, joie, dépression)

Estime de soi globale

Le modèle original de Harter

Source Harter, S. (1999, p. 198, figure 8.1). The construction of the self: a developmental perspective. New york: Guilford.

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Comment se construit le

jugement des enseignants

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Une étude conduite sur des élèves de CE2

Le jugement comme une connaissance évaluative (jugement social), qui ne serait que partiellement fondée objectivement, et qui serait sujette à l’influence de normes sociales générales.

La norme d’internalité

La clairvoyance normative

Possibilité d’une expression « stratégique » de l’internalité (notamment pour se faire plus ou moins bien voir)?

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Participants

Matériel

404 élèves de CE2 ; 19 enseignants (19 classes)

Fiches individuelles élèves

- Score évaluation CE2 français et mathématiques

- Renseignements socio-démographiques et scolaires

- Jugement de l’enseignant sur la valeur des élèves :

. en français (score de 0 à 10)

. en mathématiques (score de 0 à 10)

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Questionnaire d’internalité

Comportements et renforcements / Positifs et négatifs

Exemple d’item

« Lorsqu’ils réussissent leur exercice de calcul [renforcement positif],

certains élèves disent :

“c’est parce que l’exercice était facile” [explication externe]

certains élèves disent :

“c’est parce que j’ai bien réfléchi” [explication interne] »

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Procédure

Triple passation du questionnaire d’internalité :

1) standard (« Ce n’est pas un exercice… ») ;

2) Approbation sociale (« Comme si vous vouliez que votre maître(sse) soit content(e) de vous ») ;

3) Désapprobation sociale (« Comme si vous vouliez que votre maître(sse) ne soit pas content(e) de vous »).

(les 2 dernières consignes sont contrebalancées)

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Paramètres Français Mathématiques

Effets fixes

Constante 3,404 (1,466)* 5,914 (1,460)**

Score individuel aux épreuves standardisées 0,119 (0,006)** 0,110 (0,006)**

Score moyen par classe aux épreuves standardisées

–0,047 (0,022)* –0,062 (0,023)*

Profession du père (référence = cadre supérieur)ArtisanProfession intermédiaireEmployéOuvrier« Autre »

–0,145 (0,327)0,051 (0,225)–0,231 (0,209)0,021 (0,212)–0,078 (0,215)

–0,155 (0,338)0,017 (0,231)–0,245 (0,216)–0,415 (0,219)*–0,142 (0,223)

Garçon –0,178 (0,120) 0,161 (0,122)

Redoublement –0,370 (0,171)* –0,299 (0,173) (t)

Score d’internalité standard –0,328 (0,157)* –0,478 (0,162)**

Score d’internalité standard quadratique 0,015 (0,008)* 0,023 (0,008)**

Score d’internalité en approbation sociale 0,084 (0,029)** 0,076 (0,030)*

Score d’internalité en désapprobation sociale 0,004 (0,023) 0,004 (0,024)

Effets aléatoires

Variance inter classes 0,284 (0,124) 0,239 (0,108)

Variance intra classe 1,301 (0,095) 1,392 (0,102)

Pourcentage de variance inter-classes expliquée 34,1 % 16,1 %

Pourcentage de variance intra-classe expliquée 61,3 % 58,6 %

–2 log L 1313,42 1336,88

N = 404

(t) p < 0,10 (tdce)* p < 0,05** p < 0,01

Plus l’élève est fort au sein de sa classe, mieux il est jugé

Plus la classe est forte, plus le

jugement est sévère

Enfants d’ouvrier moins bien jugés

Pas d’effet du sexe

Redoublants moins bien jugés (tendance

en math.) Modèle plus explicatif en intra

qu’en inter

Effet non linéaire de l’internalité sur le

jugement

Effet positif et linéaire de l’internalité en

approbation sociale

Pas d’effet de l’internalité en désapprobation sociale

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EFFET DU JUGEMENT

SCOLAIRE SUR

L’EVALUATION DE SOI

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• Conclusion forte des travaux précédents : le jugement des enseignants n’est pas le simple enregistrement des performances des élèves.

Quelles sont les répercussions de ce jugement sur les perceptions de soi des élèves ?

Affecte-t-il l’image qu’ils se font de leur propre valeur scolaire?

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Evaluation de soi

globale

Estime de soi

Perceptions de soi

Jugement de

l’enseignant

Affect(Joie, humeurdépression)

Intériorisation de

l’évaluation d’autrui :

Soutien social perçu

Modèle à tester

Jugement, perception de soi et soutien social

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Fiches individuelles élèves

- Score évaluations standardisées de CE2 français et mathématiques

- Renseignements socio-démographiques et scolaires

- Jugement de l’enseignant sur la valeur des élèves en français et mathématiques (0 à 10)

Matériel

Administration questionnaire de perception de soi élève

• Adaptation du Self perceiving profile (SPP de Harter, 1982,1985)

2 études en milieu naturel de classe : 1268 élèves et 69 enseignants de CE2

Objectifs

• Etudier comment s’élaborent les représentations de soi scolaire.

• Se diffusent-elles sur d’autres domaines de perceptions de soi ? Lien avec l’estime de soi ?

1ère série d’études

«  Certains enfants font très bien leur travail en classe MAIS d’autres enfants ne font pas très bien leur travail en classe », toi tu es plutôt comment…

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Perception de soi dans le domaine

scolaire

Redoublement Garçon

+(t)

Des résultats récurrents

+

Jugement de l’enseignant

-Niveau moyen de la classe

quadratique

Performances scolaires

un effet d’une motivation à la conformité au groupe classe

Une pression à réussir plus élevée dans les classes fortes, donc objectifs plus difficiles à atteindre, donc plus difficile d’être satisfait de ses performances (et inversement dans les classes faibles).

.

Une fonction comparative (effet mare aux poissons, Marsh, 1987)comme une grenouille se sentira plus petite dans une grande mare, un élève se sentira moins bon dans une classe forte

Le groupe-classe sert de groupe de référence à l’élève qui ne s’évalue pas isolément des autres élèves mais en référence à eux 2 fonctions du groupe classe…

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Jugementdu maître

Garçon

Contexteclasse

Score auxépreuves

Perception soiscolaire

Estimede soi

globale

Perception soi apparencephysique

Perception soi sportive

Perception soi sociale

Perception soi conduite

M=0,10

-0,13

0,08

0,14

0,24

0,35

0,16

0,17

0,13

0,47

0,22

0,13

Toutes les relations sonts ignificatives à p < .05

Effe t to tal du jugement sur l’estime de soi = (0,35 * 0,13) + (0,16 * 0,22) + (0,17 * 0,13) = 0,103

Un jugement scolaire qui se diffuse …?

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1) influe sur la perception de soi scolaire

2) mais déborde le seul domaine scolaire et se diffuse dans d’autres dimensions de la perception de soi

→ Un jugement important pour l’élève d’où la nécessité qu’il soit adéquat ou aussi peu biaisé que possible…

Le jugement de l’enseignant

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Effet du soutien perçu sur les

représentations de soi

Page 28: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Evaluation de soi

globale

Estime de soi

Perceptions de soi scolaires

Jugement de

l’enseignant

Soutien social perçu

Rappel : modèle à tester

Jugement, perception de soi scolaire et soutien social

Différent du modèle de Harter

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Etude

Etude (42 classes de CE2, 698 élèves)

Objectifs

• un soutien élevé peut-il affaiblir l’impact du jugement de l’enseignant sur le sentiment de compétence scolaire?

• considérer le soutien social, non pas seulement comme un antécédent de l’estime de soi globale, mais aussi du sentiment de compétence scolaire.

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42 classes de CE2, 698 élèves

Le dispositif empiriqueLe dispositif empirique

Questionnaire de soutien social perçu, inspiré de celui de Vaux et al. (1986) traduit et validé en français par Bettschart et al. (1992).

Le questionnaire que nous avons construit comprend 18 items et distingue :

• 3 sources de soutien : famille, enseignants, amis.

• 3 types de soutien : amour, attention, respect.

Jugement de l’enseignant concernant les résultats de l’élève en français et en mathématiques (score allant de 0 à 10). Dans l’étude, les deux scores ont été sommés.

Sentiment de compétence scolaire et estime de soi globale mesurés à l’aide du questionnaire SPP de Harter (1982), traduit et validé en français par Pierrehumbert et al. (1987).

Renseignements sociodémographiques (sexe, CSP…)

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Exemples d’items de soutien social perçu

Famille-amour

Certains enfants ont une famille qui ne les aime pas beaucoup.

MAIS

D’autres ont une famille qui les aime beaucoup.

Enseignant-respect

Certains enfants ont un maître qui ne les respecte pas bien.

MAIS

D’autres ont un maître qui les respecte bien.

Amis-attention

En cas de problèmes, certains enfants ont des amis qui les aident.

MAIS

En cas de problèmes, d’autres ont des amis qui ne les aident pas.

Page 32: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

RésultatsRésultats

D’un point de vue descriptif :

Soutien famille : M = 5,42 ; ET = 1,05

Soutien enseignant : M = 5,05 ; ET = 1,52

Soutien pairs : M = 5,07 ; ET = 1,47

0

100

200

300

400

500

600

0 1 2 3 4 5 6

Score

Eff

ecti

fs Soutien enseignant

Soutien amis

Soutien famille

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La plupart des élèves se sentent bien soutenus.

Corrélations significatives mais assez faibles entre les différentes sources de soutien.

Sources de soutien

Enseignant Amis Famille

Enseignant 1,0 0,29 0,28

Amis 1,0 0,29

Famille 1,0

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- Analyse factorielle du SPP qui fait bien ressortir les dimensions théoriques et en particulier la dimension « compétence scolaire ».

- Analyse factorielle du questionnaire de soutien qui fait bien ressortir 3 facteurs distincts : les 3 sources de soutien (pas les différents types de soutien).

(Les variables de sentiment de compétence scolaire et les 3 sources de soutien sont des scores factoriels)

Analyse des instruments et construction des variables

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Modèle visant à expliquer le sentiment de compétence scolaire

N = 698

Variables Coefficient standardisé

Effets fixesConstanteScore globalScore global quadratiqueScore global moyen par classeGarçonJugement de l’enseignantSoutien perçu de la familleSoutien perçu du maîtreSoutien perçu des amis

0,0003 ns

-0,7294 *** (β moy = 0,14) 0,9195 ***

-0,1097 *** 0,0877 *** 0,2868 ***0,1080 **

0,1180 *** 0,1262 ***

Effets aléatoiresVariance inter-classesVariance intra-classes

0,0050 ns 0,6941 ***

-2 Log L 1762,27

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Test de l’effet d’interaction

• Effet d’interaction entre soutien des amis et jugement de l’enseignant : non significatif.

• Effet d’interaction entre soutien de la famille et jugement de l’enseignant : tendance (p = 0,074).

• Effet d’interaction entre soutien du maître et jugement de l’enseignant : significatif (p < 0,005).

⇒ Effet du jugement moins fort quand le soutien perçu du maître est élevé.

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Le soutien perçu joue le rôle de « tampon » en cas de mauvais jugement.

Un soutien perçu élevé affaiblit beaucoup l’impact du jugement de l’enseignant sur le sentiment de compétence scolaire.

Interaction soutien de l’enseignant*jugement

-7

-6

-5

-4

-3

-2

-1

0

1

2

-6 -4 -2 0 2 4

Jugement de l'enseignant

Sen

tim

en

t d

e c

om

péte

nce s

co

lair

e

Soutien faible

Soutien moyen

Soutien élevé

Page 38: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Analyse générale

Jugement, sentiment de compétence scolaire et du soutien social perçu dans l’estime de soi globale

Score

Contexteclasse

Garçon

Jugementenseignant

Soutienenseignant

Soutienfamille

Soutienamis

Estimede soi

Sentiment compétence

scolaire

0,09

0,14

-0,11

-0,12

-0,11

-0,13

0,19

0,18

0,12 0,11 0,13

0,10

0,22

0,21

0,32

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Discussion

• Le soutien social perçu joue sur le sentiment de compétence scolaire. Soutien perçu des amis assez fort impact (effet principal). Soutien perçu du maître amoindri par la prise en compte de son jugement « objectif ».

• Le soutien perçu du maître joue comme un « effet-tampon » par rapport à son jugement effectif en ce qui concerne le sentiment de compétence scolaire.

• Le sentiment de compétence scolaire joue sur l’estime de soi globale.

⇒ Arguments empiriques à la fois pour le modèle de l’effet principal et pour le modèle de « l’effet tampon ».

• Le soutien social perçu joue aussi un rôle sur l’estime de soi globale. La famille et les amis jouent en ce cas un rôle beaucoup plus fort que sur le sentiment de compétence scolaire.

Page 40: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Les variations de la perception

de soi : une analyse

longitudinale

Page 41: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Le soi souvent invoqué comme un processus dynamique, mais rarement étudié comme tel.

Le soi : état ou processus ?

Plusieurs mesures répétées permettent d’étudier « la croissance » du soi dans le temps.

→ Etudier le soi comme un processus dynamique plutôt que comme un état à un temps T.

Utilisation de modèles multiniveaux de croissance

Page 42: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Une étude empirique

L’évolution des perceptions de soi dans le passage CM2-6e

Méthode

Participants

62 élèves appartenant à 6 classes de CM2 en t1 et 9 classes de 6e en t2 et t3

Matériel

Echelle SPP de Harter traduite et validée par Nurra et Pansu (perceptions de soi, importance accordée aux domaines, soutien social perçu)

Jugement des enseignants (score de 0 à 10 en français et en maths)

Fiches de renseignements sociodémographiques (âge, sexe…)

Page 43: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Procédure

Echelle SPP (perceptions de soi, importance aux domaines, soutien social perçu) passée à 3 temps.

Jugement des enseignants (français + maths) récolté à 3 temps.

T1: fin CM2 (mai 2005)

T2 : début 6e (octobre-novembre 2005)

T3 : fin 6e (mai 2006)

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Modèle à tester (différent de celui de Harter)

Perception de soi scolaire

Soutien social perçu

Jugement de l’enseignant

Etude de la croissance de la perception de soi scolaire

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Elève 1

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 2 4 6 8 10 12

Elève 2

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 2 4 6 8 10 12

Elève 12

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 2 4 6 8 10 12

Elève 14

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 2 4 6 8 10 12

Elève 51

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 2 4 6 8 10 12

Elève 41

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 2 4 6 8 10 12

Quelques cas individuels de croissance

Peut-on construire un modèle de tout cela ?

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Structure des données :

Niveau 1 : mesures

Niveau 2 : les élèves

Variables intégrées dans le modèle :

Variable TEMPS mesurée en nombre de mois (0, 6, 12)

Des caractéristiques stables dans le temps (sexe, à l’heure ou en avance)

Des caractéristiques qui varient dans le temps (importance du domaine de l’école, jugement des enseignants, soutien des camarades)

Page 47: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Relative stabilité de la perception de soi dans le temps pour chaque élève.

→ La part de variance interindividuelle représente 74 % de la variance totale de la perception de soi.

→ plus de variations entre les élèves que d’une mesure à l’autre pour un même élève.

Résultats

Page 48: Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Le sentiment de compétence scolaire a tendance à baisser dans le temps

2,5

2,7

2,9

3,1

3,3

3,5

0 2 4 6 8 10 12

Temps

Per

cep

tio

n d

e so

i sc

ola

ire

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La variance interindividuelle a tendance à augmenter avec le temps.

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0,35

0,4

0 2 4 6 8 10 12 14

Temps (en nombre de mois)

Var

ian

ce i

nte

rin

div

idu

elle

de

la

per

cep

tio

n d

e so

i sc

ola

ire

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- Plus le jugement des enseignants est élevé, meilleure est la perception de soi scolaire.

La baisse (moyenne) dans le temps de la perception de soi scolaire s’explique quasi entièrement par la plus grande sévérité des enseignants de 6e.

Les facteurs explicatifs de la « croissance » de la perceptionde soi scolaire

- Plus le domaine scolaire est jugé important, plus la perception de soi scolaire est élevée.

- L’effet du soutien perçu de la part des camarades augmente avec le temps.

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Epstein :Dans modèle hiérarchique de soi, les schémas de haut degré (e.g. l’estime de soi) sont plus résistants aux changements que les conceptions d’ordre inférieur (e.g. la perception de soi dans des domaines spécifiques).

Peut-on tester cette hypothèse ?

Si hypothèse vraie, on devrait observer que la part de variance interindividuelle est plus forte pour l’estime de soi que pour la perception de soi dans des domaines spécifiques.

Certaines hypothèses peuvent facilement être testées grâce à l’analyse de données longitudinales

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Estime de soi (Valeur

propre)

Scolaire Conduite Apparence Physique Social

Part de variance interindividuelle(Rho)

64,9 % 74,0 % 69,9 % 79,8 % 67,1 % 59,2 %

Fonction de variance interindividuelle

ns Tendance signif

(p < .10)Augmente

avec le temps

ns SignifAugmente

avec le temps

ns ns

Rythme de croissance moyen

ns significatif(décroît dans le temps)

ns ns ns ns

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Merci de votre attention

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-2,5

-2

-1,5

-1

-0,5

0

3 5 7 9 11 13 15

Internalité

Ju

ge

me

nt

Relation entre le score d’internalité et le jugementde l’enseignant en mathématiques

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Relation entre le score d’internalité en approbation sociale et le jugementde l’enseignant en mathématiques

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

3 5 7 9 11 13 15

Internalité (approbation sociale)

Jug

emen

t

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5

-1

-0,5

0

0,5

1

1,5

0 50 100 150 200

Score global aux épreuves standardisées

Per

cep

tio

n d

e so

i sco

lair

e

Etude 4

Etude 3

1

2

Sentiment de compétence scolaire

Une explication affectivo-motivationnelle : besoin de préserver une image de soi fragilisée (évitement d’états emotionnels -)Un biais d’autoprésentation? Phénomène de désirabilité sociale qui peut créer des écarts entre ce qui est perçu et ce qui est dit. Possible que de tels écarts soient d’autant plus forts que la perception de soi est dégradée

1

2

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Le jugement des enseignants est plus sévère en 6e

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

0 2 4 6 8 10 12

Temps

Jug

emen

t d

es e

nse

ign

ants

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Effet du soutien des camarades sur la perception de soi scolaire

(Soutien faible = M – 1s ; soutien moyen = M ; soutien fort = M + 1s)

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

0 2 4 6 8 10 12

Temps

Per

cept

ion

de s

oi s

cola

ire

Soutien faible

Soutien moyen

Soutien fort

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