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Sept orientations prioritaires pour la Bretagne 2004 - 2007 Bilan d’activités Conseil économique et social de Bretagne

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Sept orientations prioritairespour la Bretagne

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2004 - 2007Bilan d’activités

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Conseil économique et social de Bretagne

Les études du CESR sont téléchargeables sur le siteInternet et disponibles sur simple demande.

7, rue du Général Guillaudot - 35069 RENNES Cedex • Tél. : 02 99 87 17 60Site internet : www.region-bretagne.fr • e-mail : [email protected]

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Sept orientations prioritairespour la Bretagne

Bilan d’activités2004 - 2007

Conseil économique et social de Bretagne - Octobre 2007

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ÉDITORIAL

Le Conseil économique et socia l de Bretagne au cœur des débats

n septembre 2004, quelques mois seulement après avoir été élu à la Présidence de laRégion Bretagne, j’étais amené à commenter le bilan du travail réalisé par le CESR pendant

la période 2001-2004.

J’évoquais alors les défis à relever : inscrire la « personnalité » de la Bretagne et son développementdans l’Europe élargie et dans un contexte mondial marqué par les conséquences de la libéralisationdes échanges.

La lutte contre la « périphéricité », l’effort pour la qualité et la valeur ajoutée, le rétablissement d’un environnementexemplaire, la cohérence d’une formation de bon niveau et de l’emploi, la cohésion sociale qui ne va pas sans justicesociale… Les défis sont toujours d’actualité, les dossiers ont avancé, de nombreuses actions ont été enclenchées : laBretagne à grande vitesse et le développement spectaculaire des transports express régionaux ; le schéma régional dedéveloppement économique, les pôles de compétitivité, et aussi le [soutien] à l’économie sociale et solidaire ; le schémarégional emploi-formation et l’essor de la formation professionnelle, le lancement d’une politique maritime, etc.

Dans toute cette dynamique, le CESR a joué un rôle majeur : comme je l’indiquais il y a trois ans, au-delà de ses fonctionsformelles définies dans les textes « le CESR a vocation de mobiliser les forces vives de la région dans leur diversité ; enmultipliant réflexions et travaux, il contribue à éclairer la réalité de notre région et participe aussi à la définition d’objectifsstratégiques ».

C’est dans cet esprit que s’est développée une relation tonique entre l’Assemblée régionale et le CESR ; au delà des rap-ports de session et de consultations « obligatoires », j’ai été amené à saisir le CESR sur de nombreux sujets -comme leplus récemment sur l’économie sociale et solidaire- de même le CESR s’est autosaisi régulièrement de sujets qui préoccu-paient aussi notre Assemblée.

Force est de constater que, quelque soit l’origine du dossier, non seulement l’apport du CESR a été pris en compte, mais ils’est trouvé au cœur du débat. Bien sûr dans le respect du rôle de chacun, les élus au suffrage universel assumant leurresponsabilités dans la logique de leurs engagements, le CESR gardant son indépendance et sa liberté d’expression.

Au delà encore, le CESR a approfondi son ancrage dans la vie économique et sociale de notre région : partie prenante del’Agence Economique de Bretagne, acteur des Assises territoriales et interlocuteur des Pays et des Conseils deDéveloppement…. Auteur d’éléments qui viennent renforcer l’idée que la démocratie n’est pas un acquis figé, mais bienune conquête permanente.

Je voudrais aussi souligner que cette période 2004-2007 a été marquée par les transferts de compétence décidés par laloi du 13 août 2004. Le CESR a vécu ce changement de nature de l’institution régionale ; passant de 400 agents à 3 500 ;à un rôle de mission, se superpose une responsabilité de gestion. Par delà les sensibilités politiques, la quasi-totalité desavis convergent pour constater que cet épisode de décentralisation reste inachevé : la vraie régionalisation reste à faire,avec une clarification des compétences et la refonte de la fiscalité. C’est le chantier de demain…

Ce chantier nous et tous les autres, nous le mènerons avec la nouvelle équipe du CESR avec la même volonté d’échangeet de dialogue. Je remercie tous les membres du CESR du travail accompli et de leur engagement, je salue chaleureuse-ment les conseillers qui terminent leur mandat, ceux qui poursuivent leur action et ceux qui s’engagent aujourd’hui.

Jean-Yves LE DRIANPrésident du Conseil régional de Bretagne

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ÉDITORIAL

Conseiller, proposer pour agir…

omment évaluer trois années d’une activité intense du Conseil économique et social régional,au service de la Bretagne et de ses habitants ? Le travail réalisé pour l’essentiel en commis-

sions et en assemblée se présente principalement sous la forme concrète d’avis et d’études maisdont la finalité est l’action.

C’est bien parce que de par la loi « le Conseil économique et social régional par ses avis concourt à l’ad-ministration de la région » qu’il a une responsabilité importante dans les orientations des politiquespubliques concernant la Région, le CESR de Bretagne a la volonté d’y prendre toute sa part.

Ce bilan n’a d’autre ambition que de rendre compte des activités du CESR pendant cette période (2004-2007) caractériséepar la volonté de préserver la qualité des avis et des études alors que le champ d’intervention s’élargit : multiplication dessaisines du Président du Conseil régional, constitution de groupes de travail orientés vers la collecte et l’analyse de bonnespratiques … Nous devons à la disponibilité de la grande majorité des conseillers, à la qualité et au professionnalisme del’équipe technique d’avoir pu réaliser cet objectif.

Cette période est marquée par des interrogations profondes sur la capacité de l’économie de la Bretagne à rebondir dansun contexte de mondialisation accrue, d’élargissement d’une Europe qui doute et de moins grande capacité d’interventionde l’Etat. Elle est aussi le temps d’une Bretagne attractive pour les activités et les hommes, celle d’une économie productiverelativement peu déstabilisée et d’une économie résidentielle aux apports complémentaires moins que négligeables.

C’est pour une Bretagne en mouvement, interrogative mais non inquiète, que le CESR a conduit ses travaux et organiséses activités : vœux et avis, saisines et autosaisines, forums et communications diverses. C’est à l’écoute d’une Bretagneune et multiple, de ses pays et agglomérations, de ses entreprises et organisations, que les conseillers sont allés chercher,dans la diversité de leurs approches, les idées-forces sur lesquelles appuyer le développement en devenir.

Les « sept orientations prioritaires pour le développement durable de la Bretagne » auront été l’armature des travauxmenés tout au long de cette mandature ce qui a conduit à l’élaboration d’une doctrine très largement partagée sur ce quepeut être et doit être le développement en Bretagne, dans l’optique d’une réflexion prospective, à même de tirer les leçonsdes expériences des transformations économiques pour mieux anticiper et agir, recueillir et diffuser les actions innovantes(accès à l’emploi…), encourager toutes les formes d’entreprendre (économie sociale…), élaborer des stratégies d’interven-tion là où les tensions sont fortes (foncier, littoral…), compter sur le facteur humain, la première des ressources, (forma-tion, recherche, innovation…).

Elaborées en 1998, ces sept priorités sont le reflet d’une époque mais restent largement d’actualité. Ceci étant, de nou-veaux champs de l’action vont appeler à ouvrir prioritairement certains chantiers comme celui de l’énergie (économiesd’énergie, énergies nouvelles, énergies marines…), des éco industries… Gageons que fort de sa volonté anticipatrice, deses acquis et de ses méthodes le CESR de Bretagne saura utilement s’y employer.

Par lui-même le fonctionnement du CESR de Bretagne et le climat qui y règne attestent de la culture de coopération quireste une dominante et un atout de la région Bretagne dans un avenir, certes incertain, mais dont on peut penser que,paradoxalement dans une société individualisée, la capacité à fonctionner en réseaux et donc à coopérer sera une condi-tion majeure pour réussir. Les analyses et préconisations du CESR ont été pendant ces trois années pour l’essentiel la résul-tante de la confrontation des idées et des convictions de ses membres avec le souci partagé de conseiller et proposer pourconduire à des actions bénéfiques pour la Bretagne, son économie, ses pays et ses habitants.

Sans nier les difficultés de certaines populations, activités et territoires, cette démocratie vivante dont se prévaut le Conseiléconomique et social de Bretagne est en soi un indicateur de développement qui atteste d’une Bretagne à l’économie, ladémocratie et la culture dynamiques.

Alain EvenPrésident du Conseil économique et social Bretagne

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MISSION

La mission consultative du CESR

Les dispositions législatives etréglementaires suivantes définis-sent les cas et les modalités de laconsultation des Conseils écono-miques et soc iaux régionauxfigurent au Code général descollectivités territoriales.

Les consultations obligatoires,les demandes d’avis et d’étudeset les autosaisines du CESR

« - Préalablement à leur examenpar le Conse i l rég iona l , l eConseil économique et socialrégional est obl igato i rementsaisi pour avis des documentsrelatifs :

➊➊ A la préparation et à l’exécu-tion dans la région du plan de lanation ;

➋➋ Au projet de plan de la régionet à son bilan annuel d’exécu-tion ainsi qu’à tout document deplanif icat ion et aux schémasdi recteurs qu i intéressent larégion ;

➌➌ Aux d i fférents documentsbudgétaires de la région, pour seprononcer sur leurs orientationsgénérales ;

➍➍ Aux orientations généralesdans les domaines sur lesquels leconsei l régional est appelé àdélibérer en application des loisreconnaissant une compétence

aux régions, ainsi qu’aux sché-mas et aux programmes prévuspar ces lois et au bilan des actionsmenées dans ce domaine ;

➎➎ Le projet de budget annexé àla motion mentionnée à l’articleL. 4311-1-1, pour se prononcersur ces orientations générales.

A l ’ in it iat ive du Président duConseil régional, il peut être saiside demandes d’avis et d’étudessur tout projet à caractère éco-nomique, social ou culturel.

Il peut, en outre, émettre desavis sur toute question entrantdans les compétences de larégion. »Article L4241-1

« - Le Conseil économique etsocial régional est obligatoire-ment et préalablement consultépar le conseil régional sur la pré-paration du plan de développe-ment économique, social et cul-turel de la région, sur la prépara-tion et l’exécution du plan de lanat ion dans la région, sur larépartit ion et l’uti l isation descrédits de l ’Etat destinés auxinvestissements d’intérêt régio-nal, ainsi que sur les orientationsgénérales du projet de budgetde la région.

Il donne son avis sur les résultatsde leur mise en œuvre.

Il peut émettre un avis sur touteaction ou projet de la région, enmatière économique ou sociale,dont il est saisi par le présidentdu conseil régional ou dont ildécide de se saisir lui-même. »Article L4433-5

Les modalités de la consulta-tion du CESR

Le président du Conseil régionalnotifie au Président du Conseiléconomique et social régionalles demandes d’avis prévues parles premier et deuxième alinéasde l ’ar t ic le L . 4241-1. Cettenot i f i ca t ion es t adressée entemps utile pour que la convo-cation du conseil ait lieu dansles conditions fixées par l’articleR. 4134-9.

Le Président du Conseil écono-mique et social régional peutdemander au Prés ident duConseil régional communicationdes documents préparatoires auxaffaires dont le Conseil écono-mique et social régional aura àdébattre.

Les documents visés au premieralinéa de l’article L. 4241-1 com-portent, outre les projets devantêt re soumis à l ’examen duConseil régional, les rapports deprésentation qui les accompa-gnent.Article R4134-10

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De nouvelles priorités régionales dans un monde qui change p 9

Sept orientations prioritaires pour la Bretagne

S’ouvrir p 15

Relier et interconnecter la Bretagne

Innover p 41

Développer l’innovation économique, sociale et territoriale

Se développer p 67

Impulser un nouveau modèle de développement de la Bretagne, durable, endogène et ouvert à l’international en s’appuyant sur un développement territorialisé valorisantla diversité et la spécificité des territoires bretons

S’organiser p 93

Optimiser l’environnement des entreprises et adapter les filières

Se former p 111

Former les citoyens et les acteurs économiques et sociauxtout au long de leur vie

Coopérer p 129

Renforcer les coopérations des territoires et la démocratie locale Organiser les territoires et assurer la cohésion territoriale et sociale

S’affirmer p 147

Développer l’image de la Bretagne en lien avec sa culture, son identité et la qualité de vie, pour s’ouvrir sur le monde

La vie et les activités du CESR ■ 2004-2007 p 167

SOMMAIRE

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De nouvelles priorités régionalesdans un monde qui change

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DE NOUVELLES PRIORITÉS

n un peu plus de 30 ans d’acti-vité, le Conseil économique et

social de Bretagne a démontré àmaintes reprises sa pertinence et laqualité de son travail au service dudéveloppement de la région Bretagne1.

S’il est avant tout une institutionconsultative et de conseil au servicede la démocratie, le CESR est égale-ment un acteur dynamique de la vierégionale et locale, composé deConseillers qui œuvrent pour un

développement à la fois multidimen-sionnel et durable.

L’achèvement du « modèle breton »,les mutations des temps actuels nousobligent à penser un nouveau typede développement pour la Bretagne.Pour ce faire la deuxième Assembléede la Région a, dès 1998, défini septpriorités majeures visant à organi-ser de manière cohérente l’actionpublique régionale : s’ouvrir, innover,se développer, s’organiser, se former,

coopérer, s’affirmer. En dégageantces priorités, le CESR a expriméconcrètement sa volonté d’aller plusloin dans sa participation à laconstruction d’un développementharmonieux de la Bretagne.

Au cours des trois dernières années,ces sept priorités se sont confirmées,et les travaux du CESR qui sont icirésumés y apportent des éclairagescomplémentaires.

Le Conseil économique et socialrégional est composé de quatre col-lèges représentant les différentes com-posantes de la société civile : entre-prises et activités non salariées, syndi-cats, vie collective de même que despersonnalités qualifiées. Les 113membres qui le constituent sont tousdes acteurs du tissu économique etsocial de la Bretagne.

Sa principale vocation est consul-tative : deuxième Assemblée de laRégion placée auprès du Conseilrégional élu au suffrage universel, leCESR a tout d’abord une fonctiond’avis sur les grandes politiques de laRégion ainsi que sur le budget duConseil régional. Il est aussi amené àdonner un avis sur l’action de l’Etat enrégion et sur les actes de contractuali-sation de l’Etat avec la Région.

Le CESR est, au-delà de sa fonctiond’avis, une véritable force de pro-position. En effet, il est à la fois unlieu de débats et d’élaborationd’orientations des acteurs socio-éco-nomiques régionaux et plus largementdes représentants de la société civile.

Grâce à sa faculté d’auto-saisine, il a lacapacité d’émettre de sa propre initia-tive des avis, recommandations, préco-nisations et vœux sur toutes les ques-tions d’intérêt régional.

En réalisant des études prospectivesd’intérêt régional, dans l’optique dedessiner les contours de la Bretagnede demain et d’imaginer des solutionsaux futurs enjeux, le CESR affirmecette capacité de proposition.

C’est une Assemblée à l’utilitéreconnue mais qui doit en perma-nence faire par son travail lapreuve de cette utilité. L’apport deses membres et des personnes qu’ilauditionne, son suivi régulier despolitiques des collectivités publiques,ses études de fond lui ont permis deconstituer dans la durée une véri-table expertise collective. La perti-nence de ses avis et rapports est dece fait reconnue.

Ce constat satisfaisant ne doit pour-tant pas conduire à l’inertie. La capaci-té d’influence de l’institution doit êtreconstamment interrogée. Il est ainsiimportant de vérifier en permanenceque le CESR est écouté et pas seule-ment entendu. C’est pour cette raisonque le CESR a engagé une vasteenquête sur la démocratie participativeet la vision qu’ont les acteurs régio-naux de son activité.

Représentant aussi fidèlement quepossible la société, le CESR permetune confrontation contradictoire desopinions en assurant des échangesconstructifs

Au-delà de sa reconnaissance institu-tionnelle, sa capacité à construire desaccords sur quelques grands enjeuxrégionaux fonde la légitimité du CESR.Cela conduit à rechercher, par un tra-vail de fond et des échanges nourris,le plus grand commun dénominateurqui peut être défini. La méthode adop-tée est celle des échanges dans ladiversité. Ainsi s’est construite, au fildes confrontations des points de vueet positions des interlocuteurs, uneculture du respect mutuel et de l’écou-te réciproque qui font pour une gran-de part l’identité de cette Assemblée.

Une institution de conseil au service de la démocratie en Bretagne

Au service du développement régional

E

1 Tout d’abord avec le Comité économique et social : Présidents : Jean Rouyer (1974 - 1976), Claude Champaud (1976 - 1980),René de Foucaud (1980 - 1992), puis avec le Conseil économique et social, Présidents : Yves Morvan, (1992 - 2004) etAlain Éven depuis 2004.

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DE NOUVELLES PRIORITÉS

Des responsabilités croissantes :l’affirmation constante d’une véritable« gouvernance » économique et socia-le régionale accroît la responsabilité duCESR, qui se doit d’apporter toujoursplus d’éclairages et de réponses auxquestions qui se posent aux acteurspolitiques, économiques et sociaux.

La « loi sur les libertés et responsa-bilités locales » de 2004 a d’ailleursouvert de nouvelles perspectives auxRégions, donnant là encore unenouvelle dimension à l’expertiseparticipative du CESR.

Cette évolution pose l’importantequestion de l’éventuel dépassementde la simple fonction institutionnelleconsultative pour l’exercice d’une res-ponsabilité plus générale à l’égard desterritoires et de la Société dans sonensemble. C’est dans cet esprit que leConseil économique et social deBretagne, instance emblématique dela démocratie participative au niveaurégional, s’est rapproché de ses« homologues » et correspondantsnaturels que sont les Conseils deDéveloppement des Pays de Bretagne.Dans le respect de la liberté de cha-cun, un partenariat s’est ainsi amorcé,fait d’échanges réciproques, de par-tages d’expériences et de transfertsde méthodologies. Le CESR qui estreprésenté dans plus de 60 orga-nismes extérieurs diffuse égalementses réflexions, analyses et recomman-dations auprès d’une multitude d’ac-teurs sectoriels et territoriaux et parti-cipe par ses avis et ses études à la viecollective régionale.

La volonté d’anticiper l’avenirmarque les travaux du CESR : àl’écoute de toutes les initiatives éco-nomiques, sociales et culturelles, leConseil est toujours en veille etcherche à saisir les tendances et« signaux faibles » révélateurs demutations à venir. Le CESR, qui s’estdonné les moyens matériels etméthodologiques de pratiquer la pros-pective de façon « participative », estla seule institution en région où sontrecueillis de façon systématique etpermanente les avis et analyses desacteurs clés.

De même, partant du constat de ladifficulté de la société à produireelle-même les réponses nécessitéespar ses évolutions, le CESR a toujourscherché à tirer les leçons des expé-riences passées pour mieux anticiperet agir.

Dans cette optique, il est importantd’avoir la capacité à imaginer, afin debâtir un projet pour un avenir pardéfinition incertain. À cette fin, leCESR formule des préconisations àl’égard de l’exécutif régional, tout enadressant ses contributions à l’en-semble des acteurs concernés.

Le CESR est très attaché au ren-forcement de toutes les coopéra-tions [Priorité 6 - Coopérer], car c’estdans la réunion des acteurs que lesforces nécessaires seront trouvéespour assurer l’innovation -tant éco-nomique que sociale- et sa diffusion.Dans une volonté de démultiplicationdes bonnes pratiques, il apparaît

effectivement indispensable d’analy-ser et de diffuser les expériences etles innovations.

Dès lors, la mission du Conseil écono-mique et social passe par le partagedes analyses, la recherche des com-plémentarités et la construction descoopérations partenariales [Priorité 4- S’organiser].

La collaboration doit également êtrefavorisée à l’échelle interrégionale etinternationale, pour que les régions etacteurs socio-économiques concernéstirent avantage de l’échange d’expé-riences, comme c’est déjà le cas avecles travaux conjoints menés par lesCESR associés au se in de l ’Arcatlantique et de l’Arc Manche et duRéseau Transnational Atlantique.

Un acteur dynamique de la vie régionale et locale

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DE NOUVELLES PRIORITÉS

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Favoriser la structuration d’unevision « stratégique, ambitieuseet partagée » de la Bretagne[Priorité 7 - s’affirmer], tel est l’objec-tif de la Région Bretagne. Pour leCESR, imaginer la Bretagne dedemain, c’est penser un développe-ment qui ne peut être qu’humain etdurable.

Oser penser le futur, c’est en avoirdes visions alternatives qui doiventpermettre de mieux comprendre lesdynamiques de changement et d’an-ticiper les éventuelles ruptures.Prendre en considération toutes lesdimensions de l’incertitude, c’est sepréparer à agir.

C’est au nom de cette vision de laBretagne que le CESR apporte sacontribution à l’élaboration d’unestratégie régionale intégrée de déve-loppement, afin que celle-ci prenneen compte les critères du développe-ment durable, à savoir le développe-ment économique, le respect de l’en-vironnement et l’exigence de justicesociale.

Le CESR participe à la redéfinitionpermanente du « vivre ensemble »qu’appelle une société en constanteévolution et qui implique la cons-truction de nouvelles solidarités.Manifestement, c’est dans l’espacelocal, dans la proximité, que ces nou-velles solidarités se construisent,puisque les élus, les acteurs socio-économiques, les institutionnels peu-vent plus facilement se reconnaître etagir ensemble.

Dans un monde qui bouge très vite[Priorité 1 - S’ouvrir], face aux incerti-tudes et aux interrogations, il estindispensable de révéler notre capa-cité collective à innover économique-ment mais aussi, et tout autant,socialement [Priorité 2 - Innover].Cela suppose de déplacer les lignesentre l’économique et le social par laprise en compte de leurs interactionset interdépendances, en organisantune démocratie locale qui ne peutêtre que participative.

Parce que le développement et l’at-tractivité de la Bretagne concernenttous ses territoires et toutes sespopulations, la logique de compétiti-vité ne doit en effet pas éclipser lesautres objectifs que sont les cohé-sions économique, sociale et territo-riale. En matière d’action régionale etlocale, les « territoires vécus » s’im-posent, car un espace habité ne sau-rait être pensé indépendamment despopulations qui y résident, qui y tra-vaillent et qui y vivent.

C’est en mobilisant le maximumde forces autour de finalitésmultiples qu’il sera possible d’arri-ver à un développement de hautequalité pour tous. Une meilleuremobilisation citoyenne, une plusgrande prise en compte de l’en-semble de la société civi le, unereconnaissance de la diversité desintérêts et opinions conjuguée avecla construction de projets com-muns, sont impératifs pour assurerun développement qui prenne enconsidération la totalité des Bretons[Priorité 3 - Se développer].

Le CESR prend désormais pleine-ment sa part dans ce projet au tra-vers de démarches nouvelles etinnovantes de recueil d’expériencesde terrain dont l’exemplarité rendpossible une démultiplication sur leterritoire. Lancée par une collected’initiatives en faveur de l’emploi,poursuivie et amplifiée par un Forumréunissant de très nombreux acteurs,prolongée par des enquêtes sur laconjugaison entre flexibilité et sécu-rité des parcours professionnels

puis sur le bien vieillir en Bretagne,cette approche innovante est uneinvitat ion à agir adressée auxacteurs de terrain. Par cet appel à lamobi l i sat ion de tous, le CESRatteint les l imites de sa missionordinaire, tout en s’inscrivant plei-nement dans sa vocation premièrequi est de favoriser le développe-ment économique, social et culturelde la Bretagne.

La mobilisation des acteurs concer-ne l’échelon régional mais aussi lesdifférents territoires de la Bretagne.Il convient ainsi d’accompagner laconstitution de « territoires intelligents», c'est-à-dire ayant la capacité decapter, révéler, mobiliser et utilisertoute l’intelligence, tout le potentielhumain, tout le capital humain pré-sent [Priorité 5 - Se former]. Penserl’avenir de la Bretagne revient eneffet aussi à favoriser l’épanouisse-ment de ses habitants.

Dans un exercice le plus completpossible de sa mission consultative,d’avis et de proposition, la concréti-sation de cette capacité du CESR àrassembler, à mobiliser pour l’actiondoit permettre de favoriser un déve-loppement économique et social quine saurait être que multidimension-nel et centré sur l’homme.

Alain ÉvenPrésident du Conseil économique et

social de Bretagne

Des conseillers qui oeuvrent pour un développementmultidimensionnel et durable

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DE NOUVELLES PRIORITÉS

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Sept orientations prioritaires pour le developpement durable de la Bretagne

ORIENTATIONS OBJECTIFS MOTIFSPRIORITAIRES

Le développement de la Bretagne s’inscrit Relier et Interconnecter la Bretagne dans un contexte international d’échanges

qui poussent à l’ouverture sur le monde et sur soi-même.

Développer l’innovation économique, L’innovation économique, sociale et territoriale

l’innovation sociale et l’innovation territoriale est indispensable pour affronterles mutations en cours.

Impulser un nouveau modèle de L’adaptation de la Bretagne à ce contexte développement de la Bretagne, durable, permettra de s’engager dans un nouveau endogène et ouvert à l’international modèle de développement. et s’appuyer sur un développement territorialisé

Adapter le tissu productif régional. Le tissu économique régional, dans son détail, Optimiser l’environnement des entreprises doit se fixer des priorités centrées sur une et structurer l’activité économique en filières nouvelle organisation.

Former les citoyens et les acteurs La formation des hommes et des citoyens économiques et sociaux tout citoyens sera une clé pour l’avenir.au long de leur vie

Renforcer les coopérations des territoires, La cohésion et la coordination du territoire la démocratie locale, organiser les territoires régional sera déterminante pour la réussite et assurer la cohésion territoriale et sociale. ces priorités.

Développer l’image de la Bretagne La réussite sera aussi conditionnée par la en lien avec sa culture, son identité valorisation de la culture dans toutes ses régionale et la qualité de vie dimensions et par l’identité de la région, facteurs en Bretagne, pour s’ouvrir sur le monde. de développement humain, économique et social.

S'ouvrir

Innover

Se développer

S'organiser

Se former

Coopérer

S'affirmer

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Premier axe prioritaire…

Relier et interconnecter la Bretagne

S’ouvrir…

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S’OUVRIR…

Relier davantage la Bretagne àl’Europe et l’ouvrir vers le Monde.Mettre la Bretagne au cœur des fluxd’échange nationaux, européens etmondiaux des hommes et des mar-chandises grâce aux infrastructuresde transport rapide pour le fret etpour les voyageurs.

Interconnecter les territoires bretons,ouvrir la Bretagne sur elle-même,garantir la continuité, la vitesse et lasimplicité dans les liaisons et irriguerle territoire régional par l’intermodali-té généralisée.

Inscrire l’ouverture de la Bretagne etla mobilité dans son ensemble dansun objectif de développementdurable.

L’AMBITION

La libéralisation des échanges mon-diaux sur le plan économique etfinancier, la mobilité des implanta-tions des firmes, la constitution desblocs commerciaux régionaux telsque l’Union européenne mettent enconcurrence les entreprises et les ter-ritoires les uns avec les autres, sur unplan mondial, continental mais aussinational.

Dans ce contexte, les situationsacquises, les spécialisations secto-

rielles peuvent très rapidement êtreremises en cause. Les activités et lespopulations tendent à se polariserautour des grands centres urbains oule long de certains littoraux.

L’échelle de référence géographiquedans laquelle devra s’effectuer le déve-loppement régional s’en trouvera bou-leversée dans les décennies à venir.

Dans cette compétition mondiale,des territoires, des secteurs et des

entreprises sortent gagnants maisd’autres peuvent se voir marginali-sés. Les territoires doivent de ce faits’adapter en permanence et conce-voir des stratégies de développe-ment adaptées. Celles-ci doiventintégrer la dimension interrégionale,la nécessaire connexion par rapportaux grands ensembles et espacesdivers (Arc atlantique, Arc Manche,Europe…).

POURQUOI LE FAIRE ?

Le développement des technologiesde l’information et de la communica-tion et l’émergence de l’économie dela connaissance ont pu laisser penserque les déplacements déclineraientau profit de mouvements « virtuels ».Il n’en a rien été, la mondialisation setraduisant au contraire par unaccroissement des mobilités tantpour les marchandises que pour leshommes (temporairement pour lestouristes, plus durablement pour lesmigrations de populations) et les

sites de productions (Contribution«Pour une stratégie portuairedans une région maritime», sep-tembre 2006).

L’optimisation des moyens de trans-port mais aussi des infrastructuresconstitue toujours davantage un enjeucrucial de développement économiqueet d’aménagement du territoire.

Cette politique de soutien aux trans-ports doit néanmoins impérativement

COMMENT LE FAIRE ?

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s’inscrire désormais dans un objectifde durabilité (étude interrégionale duRéseau Transnational Atlantique(RTA) sur la sécurité du transport etdu trafic de marchandises, mai 2005)car le principal frein à la mobilitén’est pas la « virtualisation » del’économie mais l’ensemble des pro-blèmes posés par la sécurité, ainsique la disponibilité des ressourcesénergétiques.

Dans ce contexte, la Bretagne doitapporter des réponses pertinentes àses problématiques spécifiques(caractère périphérique et péninsulai-re, potentiel maritime encore sous-exploité, ouverture internationalecertes engagée mais toujours à ren-forcer), tout en s’attachant à favori-ser les modes de transport et leséquipements les plus durables (Vœu« L’avenir des trains corail : l’urgenced’une politique globale des trans-ports », octobre 2005).

Le projet majeur de la RégionBretagne, la réalisation de la LGV

(ligne à grande vitesse) s’inscrit pleine-ment dans ce schéma global (Synthèsedes avis sur la LGV et Vœu « LGVsignature du décret de déclarationd’utilité publique », mars 2007). Il viseainsi à rapprocher la Bretagne, etnotamment sa partie la plus occiden-tale, du reste de la France, mais aussien libérant des lignes pour le transportde marchandises, à favoriser desmodes d’acheminement des biens plusrespectueux de l’environnement (ledéveloppement du TGV permettantlui-même de réduire les consomma-tions d’hydrocarbure).

Outre ce projet phare, la politiquerégionale des transports cherche éga-lement à favoriser des transports com-patibles avec les objectifs de l’agenda21. Par souci de pragmatisme, elle nevise pas à pénaliser des modes detransports extrêmement importantspour la région (la politique routièreconserve une place appréciable, celledes aéroports se renforçant - Synthèsedes avis sur les routes et les aéroports)mais plutôt à favoriser l’intermodalité.

En effet, la conciliation des modes detransport, leur interconnexion sont lesgages de mobilités « soutenables »aussi bien pour les personnes quepour les biens (Voeu « Soutenir letransport combiné en Bretagne », juin2005 et Étude interrégionale sur« L’intermodalité dans le transportde marchandises : ports et hinter-lands, transport maritime y compriscelui à courte distance », RéseauTransnational Atlantique mai 2005).

Le transfert des ports d’intérêt natio-nal, effectif au 1er janvier 2007,donne des moyens supplémentairesau Conseil régional de Bretagnepour mobiliser le potentiel considé-rable du transport marit ime et,comme le préconise le CESR dans sacontribution, pour faire des portsbretons un outil au service du dévelop-pement durable de la Bretagne(Contribution « Pour une stratégieportuaire dans une région maritime »,janvier 2006 et Synthèses des avis surle transport maritime et sur les portsde commerce).

Les principaux travaux et initiatives du CESR sur ces thèmes :

� Autosaisines, saisines des commissions et contributions des sections

- Contribution «Pour une stratégie portuaire dans une région maritime», janvier 2006

- Contribution «Mobilités des populations et territoires de Bretagne, à l’horizon 2030 : réflexions prospectives», 2007

� Vœux, motions, communiqués, déclarations communes

- Voeu « Soutenir le transport combiné en Bretagne », juin 2005

- Vœu « L’avenir des trains corail : l’urgence d’une politique globale des transports », octobre 2005

- Vœu « LGV signature du décret de déclaration d’utilité publique », mars 2007

� Forums

- « Quelle stratégie portuaire pour la Bretagne ? » novembre 2006

� Etudes interrégionales - Réseau Transnational Atlantique

- « La sécurité du transport et du trafic de marchandises », mai 2005

- « L’intermodalité dans le transport de marchandises : ports et hinterlands, transport marit ime

y compris celui à courte distance », mai 2006

� Quelques avis importants

- Synthèse des avis sur la LGV

- Synthèse des avis sur les aéroports

- Synthèse des avis sur les routes

- Synthèse des avis sur les ports de commerce

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ette réflexion de la section MerLittoral du CESR est une contri-

bution à l’élaboration d’une stratégiede développement portuaire pour laBretagne. Dans le contexte du transfertdes ports d’intérêt national aux collecti-vités territoriales, elle permet de mieuxappréhender le fonctionnement desports et leurs enjeux futurs.

Cette étude propose une approchetransversale et intégrée des différents

types de ports en Bretagne en rappe-lant leur histoire, leur poids dans le pay-sage portuaire actuel, et leur rôle dansle développement économique, l’amé-nagement du territoire et la qualité dela vie en Bretagne. Elle propose desaxes de réflexion pour une stratégierégionale de gestion intégrée des sitesportuaires et, au-delà, des axes straté-giques pour l’affirmation d’une véri-table ambition maritime pour laBretagne.

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La Bretagne portuaire est d’unegrande diversité : diversité des acti-vités (commerce, pêche et conchyli-culture, plaisance, construction etréparation navales…), diversité descompétences et des savoir-faireassociés aux activités portuaires,mais aussi diversité des tailles, diver-sité des statuts, diversité des modesde gestion. La loi du 13 août 2004relative aux libertés et responsabili-tés locales a ouvert une nouvelleétape du développement portuaire,avec le transfert des ports d’intérêtnational aux collectivités territo-riales. La Région Bretagne s’est por-tée candidate au transfert des portsde Saint-Malo, Brest et Lorient, et leConseil général du Finistère à celuidu port de Concarneau.

Cette diversité est un atout, maisles sites portuaires bretons doiventrelever un certain nombre de défispour assurer leur avenir, notammentpar rapport à leur place dans lesréseaux d’activités. Les ports depêche sont aujourd’hui confrontésaux mutations qui affectent le sec-teur de la production halieutique.

Les ports de plaisance doivent faireface à une saturation des espacesportuaires. Les ports de commercesouffrent quant à eux d’arrière-paysréduits à la péninsule bretonne, etleurs trafics sont dépendants desfilières d’approvisionnement local etrégional : les produits agricoles etalimentaires, les produits pétroliers,les matériaux de construction. Lesincertitudes quant au devenir dusecteur agroalimentaire et la volatili-té des marchés rendent fragile laposition des ports de commercebretons.

En revanche leur taille confère auxports bretons une grande flexibili-té et des capacités d’adaptationrapide, leur permettant de saisir denouvelles opportunités. Quelle quesoit leur spécialité, les ports occu-pent une place importante non seu-lement dans le développement dela Bretagne , mais auss i dansl’identité régionale. Ce rôle-clédes s ites portuaires, qui mérited’être mieux connu, devrait consti-tuer l’un des axes forts de la straté-gie régionale.

Pour une stratégie régionalede gestion intégrée des sitesportuaires

Les sites portuaires de Bretagne consti-tuent un ensemble riche de sa diversi-té, s’inscrivant lui-même dans desfilières, territoires et réseaux d’acteurs,avec lesquels ces sites entretiennentdes relations d’influence et de dépen-dance. Ils doivent faire face à la foisaux enjeux territoriaux et environne-mentaux qui se posent à la Bretagneet à sa zone côtière.

Cela conduit le CESR à préconiser unegestion intégrée des sites por-tuaires bretons qui considèreraitchaque type de port au regard desfilières dans lesquelles il s’inscrit, maisaussi l’ensemble des sites portuairesdans leur complémentarité. Cette stra-tégie de gestion intégrée des sites por-tuaires pourrait s’articuler autour detrois orientations et être mise enœuvre dans le cadre d’un schémarégional de développement por-tuaire.

� Orientation n°1 : assurer le développement des sites portuaires bretons

La Bretagne portuaire se trouve aujour-d’hui confrontée à de nombreux défis.Pour les relever, elle doit s’engager dansune stratégie offensive en positionnantdurablement les ports de commercedans les réseaux de transport de mar-chandises, notamment en ouvrant la

Pour une stratégie portuairedans une région maritime

Renforcer les atouts des territoires

Synthèse de la CONTRIBUTION adoptée lors de la Session plénière de janvier 2006Rapporteurs : MM. Gustave VIALA et Bernard GUILLEMOT

C

Unité et diversité de l’offre portuaire en Bretagne

Pour une stratégie portuairedans une région maritime

Rapporteurs :MM. Gustave VIALA

Bernard GUILLEMOTJanvier2006

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voie du cabotage et de l’intermoda-lité ; elle doit maintenir des activitésliées à la pêche et à la conchylicultu-re dans les ports, et veiller à un déve-loppement équilibré de la plaisance.Le CESR souligne l’importance dumaintien et de l’organisation desespaces portuaires.

� Orientation n°2 : faire des sitesportuaires bretons un outil auservice du développement durablede la Bretagne

Les sites portuaires doivent êtreconsidérés comme des outils au ser-vice du développement durable de laBretagne. Ils jouent un rôle majeurdans l’animation de leur arrière-pays :moteurs de développement écono-mique générant des activités etdes emplois, ils doivent devenir unbon exemple en matière de préser-vation de l’environnement et leurrôle dans l’aménagement du terri-toire doit être reconnu. Les sites por-tuaires sont des lieux où se côtoientde multiples acteurs et une grandevariété d’activités, sur un espace res-treint et convoité. La gestion de l’in-terface entre ces différentes activitésconstitue un enjeu pour l’avenir. Laconcertation permet de construireune vision partagée de cette diversitédes acteurs, des métiers pratiqués,d’intégrer les connaissances et lesenjeux de chacun, et ainsi de mieuxaccepter des projets élaborésensemble.

� Orientation n°3 : affirmer le rôlede l’échelon régional dans uncontexte de décentralisation

L’identité maritime de la Bretagneimpose naturellement le niveau régio-nal comme pertinent pour dévelop-per une stratégie portuaire asso-ciant les acteurs publics et privésconcernés. En se portant candidateau transfert des ports d’intérêt natio-nal de Saint-Malo, Brest et Lorient, laRégion Bretagne acquiert un nouveaurôle, celui d’autorité concédante. Cecontexte met en exergue le rôle impor-tant de la Région comme fédérateuret accompagnateur des politiquesmenées localement par d’autres col-lectivités (communes, groupementsde communes, conseils généraux).

L’élaboration de chartes de place por-tuaire, jusqu’ici réservées aux ports d’in-térêt national, peut en être le support,ainsi qu’un fonctionnement en réseaupermettant de partager les expériencessur les problématiques communes et dejouer la carte de la complémentarité,aussi bien en Bretagne qu’à l’écheloninterrégional.

Le développement portuaire setrouve à la croisée de différents sché-mas : schéma régional d’aménage-ment et de développement du terri-toire (SRADT) « Bretagne 2015 »,schéma régional de développementéconomique (SRDE), schéma régionalmultimodal des déplacements et destransports, projet de charte desespaces côtiers bretons.

Pour affirmer son rôle stratégique enmatière de gestion intégrée des sitesportuaires, la politique de la RégionBretagne doit être globale. C’est pour-quoi le CESR préconise l’élaborationd’un schéma régional de dévelop-pement portuaire, afin d’envisagerpleinement ce volet de la politiquemaritime de la Bretagne. Politiquemaritime qui reste à construire pourune région pourtant extrêmementliée à la mer pour ses activités éco-nomiques, son image, sa culture,son patrimoine, sa qualité de vie,et qui veut affirmer sa place derégion maritime à l’heure de l’éla-boration du Livre vert pour unepolitique maritime européenne. �

Renforcer les atouts des territoires

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S’OUVRIR… Répondre aux besoins nouveaux

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Synthèse de la CONTRIBUTION adoptée lors de la Session plénière de septembre 2007Rapporteurs : MM.Yves MORVAN et Jean-Bernard VIGHETTI

a Bretagne est née des migra-tions. Il y a plusieurs siècles, desdizaines de milliers de Bretons

ont délaissé leurs territoires insulairespour s’établir progressivement enArmorique. Ces migrations lentes,diffuses et massives aux yeux despopulations d’alors, devaient condui-re à terme à la submersion des popu-lations préétablies et à leur insertiondans l’univers culturel et matériel desnouveaux arrivants… ! Ces migra-tions initiales sont ainsi directement àl’origine d’une réalité humaine et cul-turelle, les Bretons, et d’uneconstruction historique et intellec-tuelle, la Bretagne, deux réalités quine sont toujours pas distinctes.

Les mouvements d’arrivées et dedéparts ont ensuite évolué au coursdes siècles pour façonner la Bretagneactuelle, même si, au final, elle appa-raît comme un territoire de sédentaritédominante. La preuve en est que, laBretagne, aujourd’hui, fait encore par-tie des régions où le pourcentage d’ha-bitants nés dans la région est des plusélevés (selon le recensement de 1999près de 79 % des Bretons sont nés enBretagne).

Mais qu’en est-il de tous ces mouve-ments de population aujourd’hui ? Etsurtout, qu’en sera-t-il demain ? Laquestion revêt d’autant plus d’intérêtque la société contemporaine est deplus en plus mobile, et qu’en outre,ces mobilités sont devenues aujour-d’hui, dans le cas de la Bretagne, leprincipal moteur de la croissancedémographique.

Le CESR s’est donc intéressé à cettequestion, en s’interrogeant sur les évo-lutions possibles des mobilités « rési-dentielles » - autrement dit des« changements de résidence » -, àl’horizon 2030. Cette réflexion adonné lieu à une Contribution de laSection « Prospective » - un docu-ment de près de 300 pages - retraçantles évolutions récentes des mobilités enFrance et à l’intérieur de la Bretagnepuis présentant, sur la base d’une séried’hypothèses sur ce qui pourrait seproduire comme changements impor-tants au cours des 25 prochainesannées, 4 scénarios prospectifs. Al’issue des scénarios, ont été dégagéesquelques « tendances lourdes » et desorientations pour les politiques régio-nales de demain.

La construction des 4 scénarios

Les quatre scénarios décrivent desfuturs possibles et non des futurs parti-culièrement souhaités ou redoutés. Ilsne décrivent pas non plus des prévi-sions, sachant que l’avenir n’est pasécrit et qu’aucun n’a vocation à se réa-liser intégralement. Leur constructions’est fondée sur certaines hypothèsesportant sur l’évolution du contexte éco-nomique, social, politique, environne-

mental, énergétique et démogra-phique. L’analyse des scénarios permetde dégager des stratégies et des ensei-gnements pour l’action.

Les quatre scénarios retenus sont ani-més par des moteurs, construits sur lesjeux de deux dynamiques ; il s’agit de :

� la « dynamique productive », c’est-à-dire la dynamique liée aux activités deproduction et de commercialisationdonnant naissance à toutes sortes derevenus (salaires, profits) ; elle est prin-cipalement liée aux variables telles queles perspectives d’emploi, l’évolution duPIB, la mobilité des entreprises, l’imageéconomique de la région, l’évolutiondes technologies.

� la « dynamique résidentielle », liéeaux transferts de revenus « captés » àl’extérieur du territoire régional(retraites, revenus sociaux, revenus desrésidents secondaires, salairespublics…) et dont l’importance estdéterminée par des variables telles quela démographie, les aspirations desindividus (recherche d’un certain cadrede vie, désir d’accès à la propriété, oude « retour au pays »…).

Les scénarios ont été construits à partird’hypothèses faites sur les parts respec-tives de ces deux dynamiques enBretagne ; selon que la « dynamiqueproductive » et la « dynamique rési-dentielle » occupent des places plus oumoins importantes.

L

Mobilité des populations et territoiresde Bretagne, à l’horizon 2030

Réflexions prospectives

Rapporteurs :MM. Yves MORVAN et Jean Bernard VIGHETTI

Septembre2007

Conseil économique et social

Mobilité des populations et territoires de Bretagne, à l’horizon 2030 :Réflexions prospectives

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S’OUVRIR…

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Répondre aux besoins nouveaux

Que racontent les scénarios ?

� Dans le scénario 1 : « LaBretagne convoitée » ou « BreizRiviera », alors que la mobilité desménages est forte et alors que la «dynamique productive » régionale sedéveloppe au même rythme que ladynamique productive nationale, laBretagne est très convoitée. Son dyna-misme « résidentiel » est très fort, dufait de l’attrait de certaines de ses acti-vités (culture, tourisme, loisirs…), et del’excellente réputation de la région enmatière de cadre de vie. Plus que dupoint de vue strictement économiqueau sens « productif », c’est du pointde vue des activités plus « résiden-tielles » (cadre de vie, organisation dela société, modes de vie…) que laBretagne apparaît comme très attracti-ve pour les ménages, et dynamiquedans son développement.

Les retraités et les résidents secondairessont les premiers séduits, bien que laBretagne attire également les actifs.

Le solde migratoire positif de laBretagne pourrait atteindre + 23 000habitants chaque année (populationâgée de 4 ans et plus).

� Dans le scénario 2 : « La Bretagneen pointe » ou « Les vents portants »,la région est animée par une puissante« dynamique productive », en lien avecun vigoureux esprit d’entreprise et unbon positionnement dans la compéti-tion internationale, ainsi que par uneforte « dynamique résidentielle » : elle asu développer des atouts liés à sa géo-graphie, ses caractères, son dynamismeculturel, l’organisation des déplace-ments, etc.

Dans ces conditions, la région exerceune forte attractivité surtout sur lesactifs (seuls ou en familles), qui sontattirés autant par les perspectives d’em-ploi que par la qualité du cadre de vie.

Le solde migratoire de la Bretagne, trèspositif, et nettement plus que par lepassé, quelle que soit la catégoried’acteurs observée, pourrait atteindreun total de + 30 000 habitants supplé-mentaires chaque année.

Scénario 1

Scénario 2

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S’OUVRIR… Répondre aux besoins nouveaux

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� Dans le scénario 3 : « LaBretagne performante » ou « Lecourant productif », la région fondeson attractivité sur son seul dynamisme« productif » tandis que son dyna-misme « résidentiel » est affaiblipour les mêmes raisons qui font quela région n’a pas été capable de pré-server et de valoriser son cadre devie, son patrimoine, l’environne-ment, son littoral, la diversité de sespaysages, ses caractères distinctifs…Il faut dire aussi que, dans ce scéna-rio, les deux dynamiques sont péna-lisées par la hausse des coûts dedéplacements.

Dans ces conditions, la région resteattractive pour les actifs, y comprisvenus de l’étranger, voire même lesétudiants ; en revanche, elle attirenettement moins les retraités et lesrésidents secondaires.

Le solde migratoire de la Bretagne,positif, et même davantage que parle passé (sauf pour les retraités),pourrait atteindre un total de 21 400habitants de plus par an.

�� Dans le scénario 4 : « La Bretagnedélaissée » ou « Le reflux », la régionest à la traîne sur le plan économique ;sa situation économique s’est dégra-dée et son dynamisme « productif »comme son dynamisme « résidentiel »s’est affaibli. S’ajoute à cela une réduc-tion des possibilités de déplacementsdue à des problèmes énergétiques (quid’ailleurs explique en partie la situationéconomique). La hausse des prix del’énergie, les difficultés de circula-t ion, la baisse des revenus desménages, et la réduction des inves-tissements publics ont accru les diffi-cultés et ajoutent à la perte d’attrac-tivité de la Bretagne…

Dans ces conditions, non seulementla région n’attire pratiquement plusd’actifs, mais en plus, de nombreuxBretons émigrent par nécessité éco-nomique ou à cause de difficultéssociales. La région voit aussi partir ungrand nombre d’étudiants, et n’attireplus que quelques retraités.

Au final, le solde migratoire de laBretagne est nul.

Scénario 3

Scénario 4

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Les enseignements des scénarios

Les 4 scénarios ont des conséquencessur la dynamique démographique,l’économie régionale, la localisation despopulations en Bretagne, sur l’environ-nement…, et modifient diversement levisage de la Bretagne qui, en 2030, pré-sentera des traits bien différents deceux qui sont les siens en 2007.

Bien que les scénarios montrent deschoses différentes, il est possible dedéfinir des « invariants » (ou « ten-dances lourdes »), à partir desquelspeuvent être envisagés quelquesorientations pour les politiquesrégionales susceptibles de préparerces changements et de répondre auxdéfis qu’ils lancent.

Parmi ces tendances, il apparaît, parexemple, que :

� les migrations résidentielles devraientcontinuer de jouer un rôle moteur surl’évolution démographique de laBretagne,

� l’urbanisation devrait se poursuivre(suivant des formes qui varient selonles scénarios),

� de même que la littoralisation (avecdes degrés variables selon les scénarios),

� la Bretagne centrale pourraitconnaître un renouveau impression-nant lié au jeu des dynamiques « pro-ductive » et « résidentielle », comme lemontrent les scénarios 1 et 2, ou aucontraire, une forte dépression avecl’exode de ses habitants et des villes nefaisant plus jouer les solidarités et les« effets-réseaux » (scénarios 3 et 4),

� les interdépendances entre les terri-toires (des pays bretons entre eux parexemple) devraient se renforcer.

Des orientations pour les politiques régionales

En préparation de ces changements,des axes de politiques régionalespourraient s’imposer, soit dans lebut de renforcer les politiques régio-nales d’attractivité (scénarios 1, 2 et 3),soit dans celui de freiner les ten-dances à la marginalisation et audéclin (scénario 4).

Parmi les axes d’intervention propo-sés, certains concernent l’aménage-ment et l’équipement du territoire,d’autres la formation et la culture,d’autres l’économie, et d’autresenfin l’énergie et l’environnement.

Parmi ces axes figurent par exempleles nécessités suivantes :

� maintenir et développer une struc-ture urbaine bretonne « équilibrée » ;

� développer des politiques régio-nales autant tournées vers le déve-loppement de chaque territoire quevers la coordination des stratégiesde chacun d’entre eux (la Région,devrait être de plus en plus conduiteà assumer un rôle de mise en cohé-rence des différents projets de terri-toires) ;

� organiser et coordonner les« déplacements » au niveau régio-nal, en développant l’offre de trans-ports publics et l’intermodalité, eten envisageant la quest ion destransports non seulement sousl’angle des infrastructures maisaussi sous celui des complémentari-

tés modales et des services (en par-ticulier en lien avec le vieillissementde la population) ;

� développer les actions en faveurde l’accueil, de l’accompagnementet de l’intégration des nouveauxrésidents et notamment des étran-gers

� encourager la mobilité internatio-nale et nat ionale des jeunesBretons, développer les aptitudes àla mobilité ;

� favoriser le potentiel créatif de laBretagne, dans les domaines de laculture, de l’image, du tourisme…,en lien avec l’importance croissantede l’économie générée par les acti-vités du « temps libéré » ;

� protéger et valoriser les diversaspects des patrimoines bretons,pour encourager des traits distinc-tifs de la Bretagne et soutenir sonattractivité ;

� soutenir le développement d’uneimage rénovée de la Bretagne envalorisant tant ses richesses tradi-tionnelles (culture, patrimoine…)que sa créativité contemporaine, sesréussites et ses potentialités dans lesdomaines scientifiques, technolo-giques, artistiques, organisationnelset « productifs » ;

� diversif ier la polit ique d’offreénergétique, stimulant notammentla production locale des énergiesrenouvelables et des économiesd’énergies pour des raisons éner-gét iques et env i ronnementalesmais aussi pour stimuler, notam-ment par la recherche, l’essor d’ac-t iv i tés nouve l les et la c réat iond’emploi ;

� veiller à insérer dans les politiquesd’urbanisme des territoires des pré-conisations relatives aux réductionsdes déplacements, au développe-ment des politiques de transportscollectifs, aux modes de circulationalternatifs (voies piétonnes, pistescyclables), à l’essor d’une nouvelleapproche des constructions collec-tives et à la maîtrise foncière… �

S’OUVRIR…Répondre aux besoins nouveaux

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n 2000, dans le cadre d’unrééquil ibrage rai l /route, les

pouvoirs publics avaient fixé commeobjectif à la SNCF le doublement dutrafic fret, soit 100 GTK (milliards detonnes-kilomètres) pour 2010 et letriplement du transport combiné. LeConseil régional de Bretagne s’étaitalors impliqué fortement dans cedispositif. Ces orientations allaientdans le sens de la prise en comptedes questions environnementales,notamment contenues dans lesengagements de Kyoto, de la pollu-tion et de la congestion du réseauroutier.

Depuis 2003, la volonté de dévelop-per le fret ferroviaire est remise encause (baisse des aides d’Etat (92M€ en 2002, 16 M€ en 2005)), sup-pression du train Rennes-Avignon(en décembre 2003), mise en placedu plan fret SNCF 2004-2006, dit« Plan VERON »).

Le 10 Juin 2005, le dernier train char-gé de conteneurs est parti de la pla-teforme combinée rai l-route deRennes. En effet, la CNC (CompagnieNouvelle de Conteneurs) (filiale de la

SNCF) recentre son activité sur lesliaisons rail-mer, c'est-à-dire sur LEHAVRE, BORDEAUX, MARSEILLE,LYON, délaissant son marché conti-nental. La plate-forme de triage deRennes, comme onze autres, fait lesfrais de ce recentrage.

Le CESR de Bretagne, qui est trèsattaché au fret ferroviaire, commel’a encore récemment démontré sonimplication dans le rapport sur l’in-termodalité rédigé par le RéseauTransnational Atlantique des socio-professionnels (rapport qui reven-dique une réorientation de la poli-tique des transports basée sur lacomplémentar i té et non sur laconcurrence, mettant en œuvre lesalternatives ferroviaires et mari-t imes) manifeste sa profondedésapprobation devant cette fer-meture.

Cette fermeture est d’autant plusinacceptable que :

� la plate-forme de Rennes était endéveloppement progressif (11 000conteneurs en 2000, 13 000 en2004),

� l’ensemble des collectivités concer-nées, au titre du CPER 2000-2006, ainvesti 27 Millions de Francs (Francs2000) (soit 4,12 M€) pour moderni-ser cette plate-forme (renforcement

du sol, aménagement de voies sup-plémentaires, achat d’engins demanutention),

� le Conseil régional, en sus de sonengagement au titre du CPER, avaitaccordé une aide au démarrage à larelation quotidienne Rennes-Avignonjusqu’à sa fermeture en Décembre2003 ; ainsi qu’une aide à l’achat decaisses mobiles aux transporteursroutiers bretons, y compris cetteannée,

� cette décision risque de compro-mettre gravement l’avenir de la futureplate-forme multimodale régionale àl’Est de Rennes à laquelle le CESR esttrès attaché.

Ne réfléchir et ne décider, commecela semble être le cas, qu’en termesde rentabilité immédiate serait uneerreur dans la période, où le citoyenest très attaché à des formes dedéveloppement plus respectueusesde son environnement.

Devant le désengagement des diffé-rents opérateurs (SNCF, CNC…), leCESR demande au Président duConseil régional que tout soit entre-pris afin de rechercher les synergiespossibles entre les différents acteurspour relancer la plate-forme rail-routede Rennes, en tirant les leçons desexpériences antérieures. �

Soutenir le transport combiné en BretagneVŒU adopté lors de la Session plénière de juin 2005

S’OUVRIR… Développer les réseaux de communications…

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S’OUVRIR…

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Développer les réseaux de communication…

e Conseil économique et socialde Bretagne a appris, durant

l’été, la décision unilatérale de laSNCF de supprimer plusieurs liaisonsvoyageurs à caractère national etinterrégional à compter du 11décembre 2005, dont 36 par semai-ne sur la re lat ion QUIMPER -NANTES - BORDEAUX - TOULOUSE(sur un total de 68), 21 par semainesur la relation NANTES - LYON (sur37), relation également empruntéepar les usagers bretons et tous lestrains corail sur CAEN - TOURS.Ajoutons que ces suppressions envi-sagées s’ajoutent aux 29 trains déjàsupprimés depuis un an.

Cette décision crée un vif émoi chezles élus des régions concernées quise sont adressés à l'Etat et à laSNCF. Les populations, les usagers,les organisations syndicales, lesacteurs socio-économiques, et parti-cul ièrement les CESR de cesrégions(1), de manière diversifiée,interpellent également la SNCF etl’Etat.

Le Conseil régional de Bretagne,quant à lui, vient de lancer unepét i t ion sur son s i te Internet(www.region-bretagne.fr).

Le Conseil économique et social deBretagne, a de longue date (2),considéré qu'une politique globaledes transports était nécessaire,qu'elle devait intégrer la notiond'une péréquation interne entre lesactivités de la SNCF. Il soutient lepoint de vue du Conseil régional deBretagne qui déclare que les TER,dont le parc en cours de renouvelle-ment est encore insuffisant, n'ontpas été créés pour se substituer auxtrains nationaux sachant que celui-ci a décidé de financer le renforce-ment de l 'offre de transport ,notamment entre QUIMPER et

NANTES, dès décembre 2005, etque, par la simple application de ladécision qui serait prise, le serviceserait en fait dégradé.

Les relations QUIMPER - NANTES -BORDEAUX - TOULOUSE viséesconcernent 5 837 voyageurs parsemaine, 300 000 voyageurs par an.La plupart de ces voyageurs utiliseces trains dans les gares qui desser-vent les villes moyennes, avec des

zones d'attractivité importantes etnotamment peu ou pas desserviespar le TGV.

Ces usagers sont très souvent desabonnés, des jeunes, des personnesaux revenus modestes dépourvusd'un autre moyen de locomotion.Dans cette période où le prix du car-burant est à la hausse et où le déve-loppement durable est à l'ordre dujour plus que jamais, il est urgent quel'ensemble des partenaires de la poli-tique des transports (Etat, SNCF, Elus,RFF, usagers, syndicats…..) engagent,à l'issue d'un grand débat public, unenégociation approfondie aux niveauxrégional, interrégional et national,afin de mettre en œuvre un systèmede transport moderne et durable, à lafois d'un point de vue économique,social et environnemental.

L’Etat, autorité organisatrice destransports nationaux et interrégio-naux, doit aller au-delà de sa dernièrerecommandation à la SNCF ; à savoirqu'i l est nécessaire de garantir,pérenniser et développer ces des-sertes d'intérêt national, d'aménage-ment et de mise en réseau des terri-toires, sans transiter par PARIS. �

L’avenir des trains corail : l’urgence d’une politique globale des transportsVŒU adopté lors de la Session plénière d’octobre 2005

L

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S’OUVRIR… Renforcer les atouts des territoires

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a desserte ferroviaire à grandevitesse Bretagne Pays de la

Loire, dont la mise en service estprévue en 2012, revêt une impor-tance considérable pour les terri-toires et les entreprises comme l’arappelé l ’avis rendu par laCommission d’enquête d’uti l i tépublique en novembre 2006.

� La desserte ferroviaire à grandevitesse Bretagne Pays de la Loirenous permettra de disposer, aumême titre que les autres régionsfrançaises, d’une liaison rapide versParis et vers les métropoles natio-nales et européennes.

� Elle arrimera nos régions à uneEurope dont le centre de gravité se

déplace vers l'Est et réduira ainsinotre handicap de périphéricité.

� En libérant des capacités sur lesinstallations actuelles, elle favoriseral’amélioration des dessertes localesen TER et offrira des perspectivesnouvelles pour redéployer le fretferroviaire.

� En renforçant l’accessibilité, l'at-tractivité et la compétitivité écono-mique de nos territoires elle représen-te un véritable enjeu de développe-ment pérenne et durable du grandouest.

Au stade actuel d’avancement duprojet, les études complémentaires etles travaux de réalisation sont, pour

la Ligne à Grande Vitesse BretagnePays de la Loire, conditionnés à lasignature du Décret de Déclarationd’Utilité Publique par le Chef duGouvernement.

Désireux que ce projet essentiel pourles territoires de l’Ouest ne prenneaucun retard par rapport au calen-drier initialement annoncé lors duCIADT du 18 décembre 2003, leCESR de Bretagne demande à MM.Dominique de VILLEPIN, PremierMinistre, et Dominique PERBEN,Ministre des Transports, del’Equipement, du Tourisme et de laMer, que les dispositions soient prisespour que le décret de DUP soit signédans les meilleurs délais. �

Signature du décret de déclaration d'utilitépublique pour la desserte ferroviaire àgrande vitesse Bretagne Pays de la LoireVŒU adopté lors de la Session plénière de mars 2007

L

ors de ce Forum MM. GustaveVIALA et Bernard GUILLEMOT,

rapporteurs ont présenté la synthèsedu rapport du CESR de Bretagne intitu-lé « Pour une stratégie portuaire dansune région maritime ». Une table-ronde a ensuite réuni des intervenantsde divers horizons autour du thème« Assurer le développement des sitesportuaires bretons ». La manifestations’est conclue par le « Regard sur lastratégie portuaire » d’un « grandtémoin » maritime : le Vice-amirald’escadre Laurent MERER, ancien pré-fet maritime de l’Atlantique.

Animée par M. Yves MORVAN,Président de la Section Prospectivedu CESR, une table-ronde a réuniles intervenants suivants autour duthème « Assurer le développementdes sites portuaires bretons » :

�Mme Janick MORICEAU, Vice-pré-s idente du Consei l Régional deBretagne chargée de la mer

Quelle stratégie portuaire pour la Bretagne ?Synthèse du FORUM « Prospective » du 15 novembre 2006

L Assurer le développementdes sites portuaires bretons

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S’OUVRIR…

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Renforcer les atouts des territoires

�M. Pierre MAILLE, Président du ConseilGénéral du Finistère

�M. Michel BREMONT, Vice-présidentdu Conseil Général des Côtesd’Armor chargé de la Mer, desTransports et de la Sécurité Civile

� M. Jacques KUHN, Vice-présidentde la Chambre Régionale deCommerce et d’Industrie de Bretagneet Président de la Chambre deCommerce et d’Industrie de Brest

� M. Michel MORVAN, Directeur duPôle Développement de BrestMétropole Océane

La décentralisation des ports d’intérêt national

La décentralisation des ports d’intérêtnational a été le premier sujet abordé :le point a été fait sur cette questiond’actualité. Le transfert des ports d’inté-rêt national aux deux collectivitésconcernées, à savoir le Conseil régionalde Bretagne et le Conseil général duFinistère, qui en deviennent les autori-tés concédantes, sera effectif au 1erjanvier 2007.

Cette étape de décentralisation s’effec-tue en Bretagne de manière relative-ment satisfaisante, ce qui n’est pas for-cément le cas dans d’autres régionsfrançaises où le climat peut être trèstendu. La Région s’est ainsi portéenaturellement candidate au transfertdes ports de Saint-Malo, Brest etLorient. Il y a cependant lieu de s’in-quiéter à propos des négociationsfinancières. Les engagements pris à lasignature du 4ème Contrat de Plan(2000-2006), à hauteur de 14 millionsd’euros, n’ont en effet été honorés quepour moitié. Or les Ports d’IntérêtNational bretons nécessitent encorebeaucoup de travaux de remise en état,dont certains ont certes été engagés,mais dont la poursuite va incomber auxnouvelles autorités concédantes à ladate de leur transfert. Dans la négocia-tion actuelle du futur Contrat de Projets(2007-2013), la Région montre unevolonté forte d’y inclure un volet mariti-me, dont un volet portuaire, afin d’ob-tenir les ressources nécessaires à la priseen charge de ces ports.

Vers un positionnement durabledes ports de commerce bretonsdans les réseaux de transport demarchandises

La nécessité d’investir dans le main-tien des trafics actuels et dans ledéveloppement de nouveaux traficsde niche a été exprimée : la Bretagne,de par son économie, ne peut aujour-d’hui prétendre à une massificationintense de son trafic de porte-conte-neurs. Il n’est ainsi plus envisageablede se positionner par rapport aux« autoroutes de la mer », mais plutôtde promouvoir une logique de feede-ring avec la perspective d’une centred’éclatement ou de transbordement.Cela nécessite une collaborationétroite avec les transporteurs, etnotamment une nette amélioration etun renforcement du fret ferroviaire entermes de flexibilité et de régularité,ce qui n’a pour l’instant pas pu êtreatteint.

Interface ville-port

La question de la gestion de l’interfaceentre ville et port a par ailleurs étésoulevée.

Ces interrelations vil le-port sontessentielles à prendre en compte.Tous les travaux portuaires réalisés

dans le Finistère s’accompagnent parexemple d’un volet de gestion decette interface, traitée en concerta-tion avec les acteurs locaux.

A ce sujet, l ’exemplarité desdémarches concernant le port deBrest a été soulignée : une Charte deplace portuaire a été signée et consti-tue aujourd’hui encore une base detravail incontournable.

Autre exemple cité, celui du port duLégué : celui-ci s’étend sur quatrekilomètres vers l’intérieur des terres,et un Plan de référence a été élaboréen concertation avec toutes les col-lectivités concernées pour constituerun cadre non contraignant mais danslequel s’ inscrivent toutes lesréflexions sur les activités portuaires,péri-portuaires et urbaines.

La question de l’interface ville-port nese réduit pas à de la gestion de l’es-pace : il est aussi essentiel de repen-ser les liens de la population avec leport, notamment dans le contexte derésidentialisation de certaines zonesportuaires.

Dans cette perspective, les enjeuxenvironnementaux sont aujourd’huitrès prégnants dans l’aménagementportuaire aujourd’hui.

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Les sites portuaires : des lieux decohabitations entre plusieursactivités

Les participants à la table ronde sesont accordés à dire que cette coha-bitation est possible, voire souhai-table pour les synergies qu’elle favo-rise, mais qu’elle nécessite planifica-tion et prospective pour programmerdans le temps et dans l’espace lespotentialités de développement del’une ou l’autre des activités, afinqu’elles ne se limitent pas mutuelle-ment. Des études économiques s’at-tachent par exemple à prévoir à 15ans les investissements nécessairespour le port de Brest.

La coopération interportuaire

La table ronde s’est conclue par l’évo-cation de la coopération interportuai-re. Cette question a été resituée àlarge échelle en rappelant l’importan-ce de la coopération à l’échelle del’Arc Atlantique et de l’Arc Manche.

Les ports de l’Arc Manche souhaitentainsi bénéficier des autoroutes de lamer à partir des ports d’éclatementsans avoir l’ambition de devenir àl’image de ceux-ci. Dans cette pers-pective, l’existence de la Fédérationdes Ports locaux de la Manche, sou-cieux de travailler sur leur complé-mentarité, est à noter.

L’intérêt d’une coopération interpor-tuaire réside sans doute d’abord dansla mutualisation des moyens tech-niques et de promotion des ports.

La manifestation s’est poursuivie avecle « Regard sur la stratégie portuaire »d’un « grand témoin » : le Vice-amirald’escadre Laurent MERER, ancienPréfet maritime de l’Atlantique, etancien responsable des études pros-pectives de la Marine nationale.

Il a tout d’abord rappelé l’importancepour la Bretagne d’affirmer sa dimen-sion maritime aux côtés de sa réalitérurale.

M. Laurent MERER a ensuite salué letravail de la section Mer Littoral duCESR : il constitue selon lui un excel-lent travail de base sur la question por-tuaire, préalable nécessaire à touteautre réflexion sur la stratégie portuai-re. Deux regrets peuvent être cepen-dant exprimés à son égard : d’une partun manque de retour en arrière surl’histoire portuaire, et d’autre part unmanque de regard sur les expériencesétrangères. La richesse des préconisa-tions formulées par la contribution estenfin appréciable.

Après cet avis exprimé sur le rapport,M. Laurent MERER a présenté uneréflexion sur chacun des types deports selon leur activité.

Pour ce qui est des ports de commer-ce, la réalité géographique veut queles ports de La Rochelle, Nantes etBrest soient les trois têtes de pont fran-çaises. Pourquoi les tonnages de cestrois ports restent-ils modestes alorsqu’ils se situent de manière très avan-

tageuse à la pointe de l’Europe ? Lesraisons expliquant cet état de fait rési-dent sans doute dans les choix qui ontété faits en termes d’implantation desindustries portuaires, choix quidevraient peut-être faire à nouveaul’objet d’un débat.

L’activité de plaisance bénéficie enBretagne d’un environnement excep-tionnel et d’un accroissement majeurdes immatriculations. Pourtant, elleparaît rester en retrait par rapport àd’autres régions comme le sud de laFrance. Cela semble imputable à unrelatif déficit de volontarisme pour cesecteur.

Enfin, la Bretagne ne peut pas seconcevoir sans sa filière pêche. Lesdécisions la concernant étant prisespar l’Union européenne, il est néces-saire que la Région s’implique dansdes démarches de lobbying auprèsde Bruxelles si elle veut maintenircette activité. Des choix devront aussiêtre faits pour réduire la dispersiondes points de débarquements.

Cette intervention s’est terminée parun focus sur la construction et répara-tion navale. Avec notamment Lorient,premier port dans ce domaine, laBretagne dispose d’importants poten-tiels civils comme militaires. Parmi lesenjeux actuels, on compte le renouvel-lement de la flotte de surface françai-se. La deuxième commande de neufunités à 400 millions d’euros chacunedoit revenir à la Bretagne car elle esttrès porteuse pour son économie,d’autant plus que la construction d’unbateau à Lorient implique son entre-tien à Brest. Les sous-marins nucléaireslanceurs d’engins basés à l’Ile Longueainsi que les sous-marins nucléairesd’attaque, dont la nouvelle série serabasée à Brest, s’ajoutent aux potentia-lités de la réparation navale militaire,qu’il s’agira de saisir dans les cinq ansqui viennent.

La Bretagne doit donc se mobiliserface à ces enjeux pour préserver laplace de son économie maritime. �

S’OUVRIR… Renforcer les atouts des territoires

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« Regard sur la stratégie portuaire » Synthèse de la conférenceprospective du Vice-amiral d’escadre Laurent MERER :

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S’OUVRIR...…

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Développer les réseaux de communication

epuis quatre années des CESRde France et des partenaires

socio-professionnels d’autres payseuropéens de l’espace atlantique sesont regroupés en réseau afin depromouvoir, par des travaux com-muns, des propositions d’actions oude politiques de coopération inter-régionales contribuant à la recon-naissance de l’Espace atlantiquedans l ’Union européenne. Cescoopérations entre socio-profession-nels réal isées, dans un premiertemps, avec l’appui du programmeINTERREG IIIB, en favorisant l’inté-gration des régions atlantiques, ren-forcent leur compétitivité écono-mique et leur cohésion sociale etterritoriale.

Nous présentons ici la synthèse dedeux études réalisées dans le cadrede groupes de travail interrégionauxcomposés de représentants écono-miques et sociaux du RTA.

La sécurité du transport et dutrafic maritime de marchandises

L'étude s'articule autour de troispart ies dist inctes. La premièrepartie présente une synthèse de lalégislation internationale et euro-péenne qui concerne le transportmar i t ime de marchandises etdétaille les conventions en vigueurdans les différents secteurs de la prévent ion, de la gest ion des

crises, des responsabil ités et del'indemnisation. Elle compare éga-lement les différentes normes appli-cables dans l'Union Européenne etaux Etats-Unis.

La seconde partie décrit l'applica-tion des normes dans chacun despays fa isant part ie du RTA(Espagne, France, Royaume-Uni etPortugal) et analyse les dispositifsexistants en matière de sécuritémar i t ime à l 'échel le nat ionale,régionale et interrégionale.

La troisième partie de l'étude conclutpar les propositions du groupe de travailabordées selon quatre axes distincts :

� L'aspect règlementaire, se rappor-tant au cadre juridique et à son appli-cation, où il est recommandé d'éviter

La sécurité du transport et du trafic maritime de marchandisesL’intermodalité dans le transport de marchandisesSynthèse de deux AUTOSAISINES réalisées dans le cadre du Réseau TransnationalAtlantique (RTA) des partenaires économiques et sociaux en mai 2005.

D

Les partenaires du RTA

� EspagneConsejo économico y social de Canarias (Las Palmas)Consejo économico y social de Cantabria (Santander)Consejo économico y social de Galicia (Santiago de Compostela)Consejo économico y social Vasco (Bilbao)

� FranceConseil économique et social d’Aquitaine (Bordeaux)Conseil économique et social de Bretagne (Rennes)Conseil économique et social des Pays de la Loire (Nantes)Conseil économique et social du Centre (Orléans)Conseil économique et social du Limousin (Limoges)Conseil économique et social du Poitou Charentes (Poitiers)

� PortugalAssociaçao Empresarial de Regiao da Lisboa (Oeiras)Uniao dos Sindicatos do Algarve/Confederaçao Geral dos Trabalhadoreses Portugueses-Intersindical nacional (Faro)

� Royaume UniPembrokeshire County Council (South West Wales Economic Forum)

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S’OUVRIR… Développer les réseaux de communication

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les normes supplémentaires et de s'entenir à un cadre clair, unifié et opéra-tionnel.

� L'aspect humain et social, quiinclut des propositions relatives à laformation, à la préparation profes-sionnelle, aux conditions de travail etau contrôle de ce dernier.

� L'aspect économique, qui consi-dère des questions telles que la res-ponsabilité, les indemnisations etl'investissement en termes de pré-vention. A cet effet, l'étude invite lesopérateurs du transport maritime àinvestir dans la sécurité des bateauxafin d'éviter de lourdes indemnisa-tions en cas de pollution.

� L'aspect culturel et organisation-nel, qui défend le développementd'une authentique "Culture de lasécurité". Le groupe de travail insistesur la nécessité d'améliorer lesconnaissances en termes de sécuritémaritime par la recherche et l'innova-tion. L'étude rappelle que la sécuritémaritime ne revient pas exclusivementaux pouvoirs publics centraux et que,à l'échelle régionale, les populationsconcernées doivent être intégrées auxplans d'intervention, avec la participa-tion des autorités locales et des asso-ciations spécialisées.

Groupe de travail : AccessibilitéPrésident : Santiago Lago Peñas

Vice-présidence : Robert Sanquer(Bretagne)

Rapporteur : Pierre Delfaud(Aquitaine)

Les tendances actuelles

A partir d’une analyse du contexteactuel de transport de marchandises,l’étude décrit la situation actuelle dansles régions de l’Espace atlantique. Elleexamine les politiques européennes quiaffectent le transport intermodal del'Arc Atlantique (Autoroutes de la mer,programme Marco Polo...). Les spécifi-cités régionales relatives à l'organisa-tion du transport maritime et intermo-dal sont ainsi mises en évidence, enprésentant de manière détaillée les ins-tallations, les connexions et les projetsde développement des principaux portset plates-formes intermodales del’Espace atlantique européen. Demême, la situation du transport demarchandises dans l’Espace atlantiqueest décrite : forte croissance des traficsroutiers notamment de transit, encom-brements…

L’analyse détaillée des hinterlands por-tuaires, à la fois par type de produits eten fonction des connexions terrestresexistantes, montre que des infrastruc-tures terrestres de bonne qualitécontribuent à rendre un port plus com-pétitif et à accroître l’étendue de sonhinterland.

Les facteurs de compétitivité

Différents facteurs participent de lacompétitivité du secteur maritime,comme l'augmentation progressive dela taille des bateaux, des conteneurs etdes chargements transportés ou l'im-portance croissante des services et desplates-formes logistiques. Une situation

qui requiert une plus grande souplesseentre les différents modes de transportet une plus grande intégration desréseaux nationaux et internationaux dutransport ferroviaire et routier.

Les propositions

� Des mesures pour rééquilibrerl’utilisation des modes detransport ; Différentes mesures com-plémentaires sont nécessaires pour frei-ner la croissance du transport routier(répercutions des coûts réels du trans-port routier quand d’autres modes sontenvisageables, harmonisation euro-péennes des conditions de travail, for-mation professionnelle aux entreprisesdu transport). Ces mesures peuventassociées à d’autres actions pour letransport maritime et le transport ferro-viaire (promotion du cabotage, auto-routes de la mer, autoroutes ferro-viaires…)

� Les infrastructures portuaires etplates-formes intermodales ; Ils’agit des infrastructures portuaires,mais surtout des nœuds intermodauxet logistiques.

� Le financement ; Les financementsdoivent refléter les besoins spécifiquesde l’Espace atlantique.

� Le marketing, la coopération etla promotion ; Le marketing, lacoopération et la promotion sont desobjectifs fondamentaux pour le déve-loppement du transport maritime etintermodal. Il s’agit en particulier deconsidérer le transport routier noncomme un concurrent, mais comme unmaillon de la chaîne de transport. Demême, il faut doter l’Espace atlantiqued’un réseau de recherche et d’innova-tion axé sur le transport (nouveauxéquipements, progrès technologique,gestion des chaînes logistiques). �

Groupe de travail : AccessibilitéPrésident : Santiago Lago Peñas

Vice-présidence : Jacques Uguen(Bretagne)

Rapporteurs : Stuart Cole et ArmandVilla (Pembrokeshire Council,

Royaume Uni - Centre)

L’intermodalité dans le transport de marchandises

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e projet Bretagne GrandeVitesse (BGV) comprend deux

éléments : le prolongement de laligne grande vitesse (LGV) existanted’une part, les aménagements desti-nés à accélérer les circulations sur leslignes Rennes - Brest et Rennes -Quimper d’autre part.

Inscrit au Schéma directeur nationaldes liaisons ferroviaires à grandevitesse en 1992, le projet LGVBretagne - Pays de la Loire a été rete-nu, lors de la réunion du Comitéinterministériel d’aménagement et dedéveloppement du territoire (CIADT)du 18 décembre 2003, comme l’undes grands projets prioritaires.

Le projet LGV Bretagne - Pays de laLoire s’inscrit dans le prolongementde la LGV Paris - Courtalain -Connerré, en direction de Rennes etde Nantes.

Le projet existant représente environ182 km de ligne nouvelle et près de32 km de raccordement au réseauexistant (Le Mans, Sablé-sur-Sarthe,Laval). I l ne comprend pas deconstruction de nouvelle gare.

Il a pour objectif de réduire les tempsde parcours vers la Bretagne et lesPays de la Loire, et de permettre ainsiune meilleure accessibilité de cesrégions : avec un gain de 37 minutesentre Paris et Rennes, il apporte unecontribution majeure à l’objectif derelier Paris à Brest et à Quimper en 3heures.

Les études d’avant-projet sommaireont été lancées en 2002 avec un cofi-nancement associant l’Etat, les deuxRégions, la SNCF et Réseau Ferré deFrance (RFF).

Consultés sur l’APS, les CESR deBretagne et des Pays de la Loire ontrendu un avis commun début 2005.Ils ont avant tout souhaité mettre enavant la démarche de consultationqui a précédé ce dossier, la qualité dutravail de la commission de suivi etdu comité de pilotage, ainsi que laqualité générale du dossier présenté.

L’intérêt d’une ligne grande vitesse

Les CESR ont souligné les deux objec-tifs qui, se conjuguant, serviront l’in-térêt de l’Ouest de la France dans sonensemble :

� irriguer l’ensemble de leur territoireet rapprocher les extrémités (Brest etQuimper notamment) à moins de 3heures de Paris ;

� connecter les deux régions auxschémas national et européen desLGV par la réalisation du barreau sudde Paris.

Les CESR ont souhaité rappeler qu’ilssoutiennent ce projet depuis plus de15 ans, conscients du caractèreessentiel qu’il revêt pour la Bretagneet les Pays de la Loire ; la position de

ces deux régions, à l’extrémité ouestd’une Europe qui se construit ens’élargissant vers l’est, nécessite uneinfrastructure moderne, qui leur offreune liaison performante vers lesmétropoles françaises et euro-péennes.

Le gain de temps sur le trajet est unélément stratégique pour dynamiserun territoire, et il serait intolérable,alors que la plupart des grandscentres économiques français bénéfi-cieront demain d’une liaison TGV,que la Bretagne, géographiquementexcentrée, demeure à l’écart desschémas de transport structurants.

Mettre Brest et Quimper à 3h deParis, c’est enclencher un cercle ver-tueux pour la Bretagne : installationde nouvelles entreprises, augmenta-tion de la fréquentation touristique,d’où création de liaisons directes sup-plémentaires. Les villes présentes lelong de la nouvelle ligne, commeLaval et Sablé, profiteront de l’effetTGV comme ce fut le cas pour LeMans en 1989 (installation de près de75 entreprises).

D’autre part, la réalisation de laLGV va notablement améliorer lesconditions de circulation des trainsde marchandise desservant laBretagne et le nord des Pays de laLoi re , avec le dégagement dessillons entre des sections telles que

S’OUVRIR…

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L’avant-projet sommaire (APS)

La LGV OuestSynthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� La ligne à grande vitesse Bretagne - Pays de la Loire : avant-projet sommaire(avis commun des CES de Bretagne et Pays de la Loire) (février 2005; rapporteur :M. Robert SANQUER)

� Convention - cadre relative aux acquisitions foncières préalables à la réalisation de la ligne àgrande vitesse Bretagne - Pays de la Loire (février 2005; rapporteur : M. Robert SANQUER)

� Communication à l’Assemblée sur le projet de ligne à grande vitesse (juin 2005; rapporteur :M. Robert SANQUER)

� Communication sur le projet de ligne à grande vitesse (décembre 2005; rapporteur :M. Jacques UGUEN)

� Communication sur le financement LGV (décembre 2006; rapporteur : M. Jacques UGUEN)

Développer les réseaux de communication

L

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S’OUVRIR… Développer les réseaux de communication

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Le Mans - Rennes. La LGV représen-te donc une opportunité de déve-lopper le f ret ferrov ia i re dansl’Ouest de la France.

Répondant aux besoins croissantsde transport de marchandises etconstituant un moyen de dévelop-per la complémentarité entre fretferroviaire et transport maritime, etde faciliter l’acheminement du fretportuaire vers les plates-formes mul-timodales intérieures, ce projet revêtune dimension mult imodale àlaquel le les CESR sont trèsattachés : il répondra ainsi à unenjeu de développement durable :rééquilibrer les choix modaux enfaveur du rail, pour limiter l’intensi-fication du transport routier.

Le tracé de l’avant-projet sommaire

La décision ministérielle du 2 avril2001 a retenu le fuseau « sud » entreLe Mans et Laval, qui offre un tronccommun plus important, à coût égal,que l’option « nord ». D’autre part,l’amorce du tracé vers Sablé-sur-Sarthe laisse entrevoir une extensionde la ligne vers Nantes.

Les CESR ont exprimé leur accordavec ce fuseau d’étude retenu, maissont convaincus qu’une infrastructuretelle que la LGV doit profiter à l’en-semble de la population des territoirestraversés ; il semblerait que toutes lesoptions qui permettraient d’améliorernotablement sa desserte n’aient pasété étudiées. Ainsi, un raccordementde seulement 2 km, reliant la nouvelleLGV venant de Laval à la ligne clas-sique en direction d’Angers, ne figurepas dans le dossier.

Les CESR ont réfuté l’explication dela SNCF, qui justifiait cette absencepar l’inexistence de matériel TERadéquat, arguant qu’un tel matérielétait déjà en service dans le Nord -Pas de Calais.

Les CESR considèrent que l’impact etle coût de cette portion, représentantseulement 2 km supplémentaires àl’intérieur du fuseau d’études déjàdécidé, sont sans commune mesureavec les services qu’elle rendrait. Sa

réalisation améliorerait nettement lesliaisons interrégionales, ainsi que larentabilité économique et sociale dela LGV.

Par ailleurs, les CESR souhaitent quel’engagement de desserte des zonesurbaines et des bassins de vie, prévudans la convention de service portantsur les gares du Mans et de Laval, soitrespecté.

Le CESR de Bretagne a d’autre partregretté par la suite que l’état d’avan-cement de l’opération Rennes - Brestet Rennes - Quimper laisse penserqu’il faille attendre au minimum 3ans pour achever ces opérations, cequi risque de retarder la mise en ser-vice pour 2012.

Le choix du phasage

Alors que la décision ministérielledu 2 avril 2001 préconisait un pha-sage du projet en deux étapes,l’APS préconise, à partir d’argu-ments techniques et financiers, laréalisation du projet en une seuleétape, voire en deux phases plusespacées. Il souligne néanmoins quela réalisation simultanée des 2 sec-tions serait plus économique et per-mettrait une plus grande souplessedans l’organisation des travaux.

Les CESR ne peuvent que souscrire àun dossier préconisant une réalisationrapide, tant ils sont soucieux que laLGV, promise pour 2010, soit mise enservice le plus rapidement possible. Ilssont, de plus, favorables à une solu-tion permettant d’optimiser les coûts,et de diffuser simultanément aux

populations des deux régions lesavantages de « l’effet TGV ».

La question de l’interconnexion

La réalisation rapide de l’intercon-nexion TGV au sud de l’Ile de France(« barreau sud ») est indispensablepour relier l’Ouest de la France auréseau TGV est et nord européen, etainsi donner à la LGV Bretagne -Pays de la Loire une dimensioneuropéenne.

Le CESR de Bretagne s’est montrésatisfait de la démarche communemenée auprès du Prés ident duConseil régional d’Ile de France,susceptible de permettre le débloca-ge du projet d’ interconnexionMassy - Valenton à grande vitesse,en sus des travaux de modernisationprévus. Fin 2004, le CESR avait for-mulé cette même démarche lors del’assemblée générale de l’associa-tion pour le barreau sud, dont il estadhérent.

Le CESR considère que la réalisationdu barreau Massy - Valenton est leseul moyen de relier de façon satis-faisante la Bretagne aux réseauxLGV français et européens.

Le respect de l’environnement

L’impact sur l’environnement de prèsde 200 km de nouvelles infrastruc-tures n’est pas négligeable.Cependant, le CESR note que le dos-sier d’APS montre que cette questiona été prise en compte lors de son éla-boration.

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Ainsi, le tracé évite, dans la mesuredu possible, les milieux naturels sen-sibles, et propose des mesures com-pensatoires afin de limiter les effetsde coupure.

Par ailleurs, considérant que l’envi-ronnement concerne aussi les popula-tions et entreprises touchées par letracé, le CESR a indiqué qu’il étaitimportant que la déclaration d’utilitépublique intervienne rapidement, afinque les propriétaires concernéssachent à quoi s’en tenir.

Les Consei l lers économiques etsociaux ont d’autre part souhaitémettre en lumière l’intérêt de la LGVcomme alternative à un trafic routierémetteur de gaz à effet de serre ; dece point de vue, compte tenu desengagements internationaux del’Etat en matière d’émission de CO2,celui-ci pourrait réévaluer sa contri-bution au projet.

Quel financement du projet ?

Le financement du projet BGV s’ap-puie sur deux modalités financièresdifférentes : un montage financierspécifique de la LGV et un contratde projet.

Le principe de financement classiqued’un projet de LGV consiste à dédui-re la contribution de RFF du coûttotal et à partager à parts égales lesolde entre l’Etat et les collectivitésterritoriales.

Le projet est évalué à 2 375 millionsd’euros aux conditions économiquesde septembre 2004, pour un gain deplus de 2 millions de voyageurs.Jusqu’à la fin 2005, seul RFF était enmesure d’assurer la maîtrise d’ouvra-ge de l’opération de construction decette LGV, de l’exploiter, de l’entre-tenir et de la régénérer.

Rechercher un montage financierinnovant pour faire face auxincertitudes

La Région s’est proposée de dimi-nuer la part de risque portée par RFFet d’augmenter sa participation au

projet initial, qui pourrait dès lors sesituer aux environs de 25% (entenant compte des augmentationstarifaires, mais pas des risques).L’apport des contributions publiquess’élèverait alors à 2 200 millionsd’euros, dont 50% à la charge descollectivités.

Le recours à des délégations de ser-vice public ou à des contrats de par-tenariat par RFF permettrait d’envi-sager une meilleure maîtrise descoûts mais aussi des délais de réali-sation.

Le CESR partage les craintes duPrésident du Conseil régional ausujet de la capacité de l’Etat à réali-ser cette infrastructure. Pour ce pro-jet, la participation de RFF et de laSNCF n’est, à ce jour, que supposée ;or, les difficultés budgétaires del’Etat fragilisent la réalisation degrandes infrastructures de trans-ports. De plus, la plus grande incerti-tude plane sur la pérennité des res-sources de l’Agence de financementdes infrastructures de transport enFrance.

Pour le CESR, la plus grande vigilan-ce reste donc de mise, et la mobilisa-tion de tous les acteurs politiques,économiques et sociaux bretons nedoit pas faiblir.

Le CESR a exprimé ses regrets que lamission de M. De Fenoyl sur le finan-cement de la LGV, créée par l’Etat

début 2004, n’ait toujours pas renduses conclusions f in 2006. LesConseillers économiques et sociauxréaffirment, chaque fois qu’il leur enest donné l’occasion, leur volonté devoir la LGV mise en service en 2012.

Quant à la pr ise en charge desrisques liés aux travaux et à l’exploi-tation technique par un montagefinancier regroupant autour de RFFdes partenaires pr ivés, celadémontre à l’évidence que ce projetest porté par l’ensemble des Bretons,monde économique compris.

Le CESR approuve donc la démarchedu Président du Conseil régional derechercher des montages financiersinnovants, celui-ci proposant en l’oc-currence de fixer sa contribution auprojet à hauteur de 50 % de la partdes collectivités soit 25 %.

Il apparaît néanmoins regrettableque, concernant les projets Rennes -Brest et Rennes - Quimper, l’Etats’oriente dans le cadre du futurContrat de projets vers une contribu-tion insuffisante sur les 860 millionsd’euros restant à financer. Pour leCESR, avec l’arrivée de matériel pen-dulaire, la modernisation des deuxaxes ferroviaires est indispensableafin de mettre Brest et Quimper àmoins de 3 heures de Paris dès la fin2012.

Le CESR s’est prononcé en faveurde la mise en place d’un groupe de

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projet qui associerait l’Etat, la Régionet l’ensemble des collectivités territo-riales, avec pour objectifs :

� d’obtenir que l’Etat et RFF mettenten place les moyens suffisants pourpréparer rapidement le choix du dis-positif à retenir et notamment l’éva-luation préalable éventuelle d’unPartenariat Public - Privé,

� d’éviter que l’Etat n’aille trop vitedans le choix de la maîtrise d’ou-vrage et veuille imposer le monta-ge à la Bretagne.

Il est important de rappeler qu’ilest primordial que, dans ce dossierpr ior i ta i re pour la Bretagne, leconsensus se manifeste tant sur lesaspects techniques que financiers.

La signature d’une convention -cadre relative aux acquisitionsfoncières

La convention - cadre relative auxacquisitions foncières préalables à laréalisation de la LGV, signée parl’Etat, les Régions de Bretagne et desPays de la Loire, les Départementsd’Ille-et-Vilaine, de la Mayenne et dela Sarthe et RFF, s’inscrit dans le cadrede la mise en place, de manièreconcertée et à travers un préfinance-ment partenarial, d’une politiquefoncière homogène sur l’ensembledes communes concernées par letracé de la LGV.

Cette convention - cadre permettrade résoudre les difficultés locales etponctuelles générées par le passage

du tracé, ainsi que de constituer desréserves foncières pour la suite.

Le CESR considère que ce dispositif,impliquant tous les partenaires, estde nature à faciliter les acquisitionsfoncières et immobilières concernéespar le tracé de la LGV.

En outre, il permettra aux popula-tions et aux entreprises concernéesde prendre les décisions nécessaires àla poursuite de leurs activités dansdes délais raisonnables, dans un réelsouci de concertation.

Enfin, ce processus est de nature àpermettre le respect des délais pourune réalisation de la LGV avant2012. �

nclenchées en 1982 avec les loisDeferre, les réformes de décen-

tralisation visent à donner aux collecti-vités territoriales des compétencespropres, dans l’optique d’adapter lespolitiques publiques au plus près desbesoins des populations. De fait, lesRégions françaises bénéficient de plusen plus de compétences et leur domai-ne d’action s’élargit sans cesse.

La loi du 13 août 2004 amplifie cettedynamique décentralisatrice et identi-fie les nouvelles compétences des col-lectivités territoriales. Parmi celles-ci, lescollectivités obtiennent le transfert desaérodromes civils appartenant à l’Etat.

La décentralisation n’a de sens que sielle constitue un avantage dans la ges-tion du transfert des compétences.

Les aéroportsSynthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Candidature de la Région au transfert des aéroports de Bretagne (juin 2006 ; rapporteur : M. Jean FLEURY)�Modification des statuts du syndicat mixte d’études de l’aéroport de Notre-Dame des Landes (décembre 2006 ; rapporteur : M. Jean FLEURY)� Conventions de transferts des aérodromes civils de Rennes, Brest, Dinard et Quimper (janvier 2007; rapporteur : M. Jean FLEURY)� Création des Commissions consultatives pour les aéroports transférés (juin 2007 ; rapporteur : M. Jean FLEURY)

E

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Il apparaît dès lors que la Région, du faitde ses autres compétences et l’échelongéographique adapté qu’elle représen-te, est la collectivité territoriale la mieuxà même de prendre en charge le trans-fert des aéroports de Bretagne.

Mieux gérer la problématiqueaéroportuaire

La Région pourra, avantageusementpour son développement, assumer laresponsabilité des aérodromes civilsles plus importants que sont les aéro-ports de Brest, Rennes, Dinard etQuimper, puisque ceux-ci constituentun atout majeur pour le renforce-ment du développement économiqueet de l’attractivité de la Bretagne.

De ce point de vue, le CESR considèrequ’un tel transfert est un excellentmoyen de faciliter la définition et lamise en œuvre d’une stratégie aéro-portuaire globale fondée sur les prin-cipes d’équité territoriale et de cohé-rence de l’offre de transport.

Mieux adaptée que la gestion parl’Etat, la régionalisation des aéroportsne peut qu’améliorer la prise encompte des intérêts locaux dans larédaction des cahiers des charges,voire dans la gestion quotidienne desplates-formes. Elle aura égalementpour effet bénéfique de faciliter lamise en commun des expériences.Enfin, elle facilitera une approcheglobale des problèmes de transportdans la région.

Un transfert complexe et délicat

Le CESR a rappelé que le transfert dela gestion des aéroports à la Régionn’est pas un simple acte administratif,mais qu’il relève au contraire d’uneapproche globale. Les conseillers éco-nomiques et sociaux ont donc sou-haité émettre plusieurs remarquesafin d’aider le Conseil régional àmieux appréhender l’ensemble desaspects du problème et à anticiperau mieux les conséquences de cetransfert.

Le CESR a donc souligné que le cahierdes charges applicable aux concessionsaéroportuaires devait être adapté auxconditions locales ainsi qu’aux exi-gences nouvelles telles que celles dudéveloppement durable.

Il a également insisté sur l’effet avan-tageux pour l’activité économique descompagnies à bas coût qui, bienqu’elles soient peu rémunératricespour les aéroports qu’elles utilisent,génèrent un impact positif sur leszones de chalandise des dits aéroports.Il convient donc de leur fournir dessubventions.

Par ailleurs, il apparaît nécessaire deveiller consciencieusement à l’améliora-tion des recettes aéronautiques et nonaéronautiques ; en effet, la relative fai-blesse de leur trafic (moins d’un millionde passagers annuels) fait que la situa-tion financière des aéroports bretonsest fragile. L’impérieuse nécessité desauvegarder ces plates-formes aéropor-tuaires, indispensables à la régioncompte tenu de sa situation périphé-rique, implique de faire de la rentabilitédes aéroports un critère déterminantde l’attribution des concessions.

D’autre part, le CESR invite à mieuxprendre en compte le principe d’équitéterritoriale dans la stratégie aéropor-tuaire de la Région. En effet, tous lesBretons n’ont pas accès avec la mêmefacilité aux aéroports ; il est dès lorsnécessaire d’améliorer la desserte rou-tière de la Bretagne intérieure pour yremédier.

Cette stratégie régionale devra égale-ment prendre en compte lescontraintes du protocole de Kyoto ainsique l’optimisation globale des trans-ports.

Améliorer la gouvernance

La prise en charge des aéroports parla Région, concrétisée par la conces-s ion de leur exploitat ion auxChambres de commerce et d’indus-trie, permet non seulement uneapproche plus adaptée en termes destratégie régionale de transports,mais également d’améliorer la gou-

vernance dans le traitement de laquestion aéroportuaire.

Vers un meilleur équilibre dans lagestion et le suivi du transfert

En effet, la création des Commissionsconsultatives économiques (cocoéco)pour les aéroports transférés va dans lesens d’une meilleure gouvernance, dufait de l’équilibre recherché entre lesreprésentants des décideurs politiqueset ceux du monde économique dans lacomposition de la catégorie des repré-sentants de l’exploitant desCommissions. Le CESR approuve ainsila présence des collectivités territo-r ia les concernées au sein desCocoéco, tout en attirant l’attentiondu Conseil régional sur la questionde la prise en charge des déficitsd’exploitation éventuels.

Mieux représenter pour mieux gouverner

En modifiant le statut du Syndicatmixte d’études de l’aéroport deNotre Dame des Landes par la créa-tion et l’octroi de 3 places supplé-mentaires au sein de celui-ci auSyndicat intercommunal d’études etde développement du secteur àvocation aéronautique de NotreDame des Landes, le Conseil régionalaméliore la représentation des com-munes sur lesquelles sera construit lefutur aéroport.

Le CESR souligne que la gestion duSyndicat mixte d’études de l’aéroportde Notre Dame des Landes ne pourraqu’en être améliorée et justifiée, cettemodification entraînant un rééquilibra-ge démocratique dans la conduite desétudes sur le futur aéroport.

L’échange et la coopération,conditions de la réussite

Le transfert des aéroports doit égale-ment être l’occasion de renforcer laculture de coopération et d’échangede la Région ; le CESR a doncconseillé à la Région d’adhérer àl’Union des aéroports français (UAF)dans le but de bénéficier des connais-sances et de l’expérience de cetteassociation. �

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ien que le transport ferroviaire,et notamment le projet Bretagne

Grande Vitesse, constitue la priorité duConseil régional en matière de poli-tique de transports, la nécessité d’as-surer le développement économiqueet social de la Bretagne donne lieu àd’autres projets, tels que la mise à 2x2voies de la route traversant d’est enouest le centre de la région, la RN 164.

Dans un souci d’aménagement du ter-ritoire, il apparaît indispensable d’équi-librer le réseau routier breton par sonachèvement, qui permettra de « rap-procher » les parties Est et Ouest de laBretagne, ainsi que de revitaliser uncentre quelque peu délaissé au profitde côtes bretonnes déjà bien équipéesen 2x2 voies.

Les travaux de la RN 164 sont le projetcentral du Plan routier breton, docu-ment annuel présentant les grandesorientations en matière de politiqueroutière.

Les retards pris dans l’exécution des travaux

L’avancée des travaux de la RN 164 aconnu un coup d’arrêt en 2005. Dece fait, le Conseil régional a réaffirméson souhait de voir enfin effective larévision du CPER, par voie d’avenant,afin d’intégrer les 15 millions d’eurosqui ne l’étaient toujours pas et quiavaient été promis par l’Etat pour laRN 164, lors du CIADT de décembre2003.

Les Conseillers régionaux ont égale-ment déploré le retard d’exécutiondu Contrat de Plan routier, ainsi quele non respect des engagements prispar l’Etat sur les déviations deGouarec - Saint-Gelven et Saint-Caradec.

Le CESR n’a pu que constater, enjuin 2005, que seul l’allongementde la durée effective du CPER pou-vait permettre la réalisation des tra-vaux prévus pour la mise à 2x2voies de la RN 164. Il a fait remar-quer que malgré les annonces répé-tées, les retards dans la réalisationeffective des travaux se sont accu-mulés.

Une enveloppe d’urgence fin2005 pour le contournement deSaint-Caradec

A la suite du CIADT de décembre2003, l’Etat débloque à la fin del’année 2005 une enveloppe d’ur-gence dest inée à f inancer lecontournement, non prévu initiale-ment au Contrat de P lan Etat-Région, de Saint-Caradec.

Le CESR s’est étonné qu’une opéra-tion non retenue comme prioritaireinitialement, le devienne subitementet que l’on trouve de nouvelles res-sources financières, alors que leretard de l’Etat dans la réalisationdu CPER s’accroît.

Le CESR a déploré ce manque decohérence et les incertitudes de laplanification mais a également prisacte du bénéfice de l’opérationpour les habitants de Saint-Caradecet les usagers de la RN 164.

Les routesSynthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Pour des transports efficaces au service des personnes et de l’économie - Moderniserle réseau routier structurant : programme routier régional (mars 2005 ;rapporteur : M.Alain LE MENN)

� Plan routier breton : programme 2005 (juin 2005 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)� Plan routier breton : programme général 2005 des investissements routiers nationaux

(octobre 2005 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)

� Plan routier breton - Programmation 2006 (juin 2006; rapporteur : M.Alain LE MENN)� Routes : programme routier régional (juin 2006 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)� Plan routier breton - Programmation 2007 (mai 2007 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)� Programme routier régional (juin 2007 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)

B Le chantier de la RN 164 : améliorer la desserte routière de la Bretagne

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Des financements à la hausse qui relancent le chantier en 2006

La programmation 2006 du Contratde Plan Etat Région s’est traduitepar une forte augmentation de l’in-tervention de l’Etat : 74,23 millionsd’euros au titre du CPER (contre 61millions d’euros en 2005), 14,7 mil-lions d’euros au titre du programmegénéral et 1,6 millions d’euros autitre des aménagements de sécurité.

En outre, la Région et les départe-ments ont réinjecté 18 mil l ionsd’euros (de récupération de TVA)sur le chantier de la RN 164.

Enfin, les 15 millions d’euros annon-cés au CIADT de décembre 2003sont venus également abonder lescrédits prévus pour la RN 164.

Ces financements complémentairesont permis de lancer deux tranchessupplémentaires par rapport auxtravaux déjà programmés.

Le CESR s’est réjoui que la conco-mitance de la fin du CPER aveccelle du programme général aitconduit à un effort conséquent surla RN 164.

Après les travaux importants sur lescontournements de Saint-Brieuc etde Lorient, l’autorisation d’engage-ment sur le barreau de Pont-Lagot apermis d’amorcer le désengorgementdes accès ouest de l’agglomérationrennaise.

Satisfait de cette relance des tra-vaux, le CESR s’est cependant inter-rogé sur deux points : compte tenude la nouvelle logique d’axes rou-tiers structurants qui prévaut désor-mais en matière de contractualisa-tion entre l’Etat et les collectivités,

� la RN 164 sera-t-elle incluse dansles itinéraires d’intérêt national jus-tifiant l’engagement de l’Etat ?

� quelle suite pourra-t-elle être don-née aux opérations urbaines déjàjugées prioritaires lors de la signatu-re du quatrième CPER en 2000 ?

La programmation du Plan routierbreton pour 2007

Le Contrat de Plan Etat-Région a étépoursuivi au-delà de 2006 pour lesopérations déjà engagées.

Cela concerne plusieurs opérations desécurité, des opérations urbaines etl’axe Montauban - Châteaulin sur laRN 164. L’ensemble des engagementsest évalué à 94 millions d’euros.

Sur ce même chantier de la RN 164,deux opérations ont été prises en char-ge dans le programme général d’inves-tissements routiers nationaux : il s’agitde la déviation de Saint-Caradec et dutronçon La Garenne - Ty Blaise pourdes montants respectifs de 8,7 millionsd’euros et 4,5 millions d’euros. Lesautorisations d’engagement devraientcouvrir la fin des travaux de ces deuxtranches.

Le CESR note avec satisfaction la priseen compte effective de la RN 164 dansle nouveau dispositif de financementdes infrastructures routières. Il s’inter-roge cependant sur la suite qui seradonnée aux autres opérations prévuesinitialement dans le quatrième CPER,et non engagées avant 2006.

Dans l’attente du Plan de ModernisationDes Infrastructures (PDMI) à négocieravec l’Etat et la discussion du SchémaMultimodal des Déplacements, le pro-gramme 2007 du Plan routier bretons’inscrit dans la poursuite des opérationsdéjà engagées.

Le CESR considère malgré tout qu’il ya des aménagements complémen-taires importants à réaliser.

Favoriser l’intermodalité

Le CESR considère que la prioritéaccordée au ferroviaire ne peut don-ner sa pleine mesure que si les trajetsdomicile - gare SNCF des voyageurssont optimisés.

Cela passe par la mise en place decomplémentarités avec les autresmodes de transport en commun etl’amélioration de l’accès aux gares(routes, parkings). Pour le CESR, unepolitique régionale privilégiant le fer-roviaire ne peut s’affranchir de cesproblématiques, y compris d’un pointde vue financier.

A l’heure où s’élabore le futur sché-ma multimodal de déplacements etde transports, le CESR situe la ques-tion des infrastructures routières dansun questionnement plus général :

� quelle rationalisation du transportroutier ?

� quelle valorisation des modes detransports innovants (comme lecovoiturage) pour optimiser l’usagedes routes, notamment en accèsurbains ?

Désenclaver les zones bretonnespeu accessibles

Le CESR constate avec satisfaction queles opérations routières retenues per-mettront de poursuivre le désenclave-ment du Pays du Trégor - Goélo ainsique du Pays de Cornouaille (et notam-ment de la région de Douarnenez).

Des aménagements complémentaires à réaliser

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L’axe Roscoff - Lorient

Le CESR a souhaité attirer l’atten-tion du Conseil régional sur lanécessaire reprise de l’améliorationde l’axe Roscoff - Lorient.

Si l’intérêt économique initial decette liaison, notamment pour lapêche, s’est apparemment atténué,il demeure qu’un axe nord-suddans la partie occidentale de laBretagne centrale est une néces-sité, à la fois pour l’économiedes territoires traversés, et pourles Bretons qui y vivent. Il s’agitde plus d’un axe actuellement par-ticulièrement accidentogène.

Le Triskel St-Brieuc - Lorient -Vannes

Dans le cadre du resserrement deses priorités en matière d’infra-structures routières et aprèsconcertation avec les départe-ments, le Consei l régionalconcentre le programme routierrégional autour des liaisons nord-sud et plus particulièrement duTriskel Saint-Brieuc - Lorient -Vannes.

La poursuite des autres chantiers

D’autres chantiers engagés depuisplusieurs années sont poursuivis. Ils’agit de :

� l’axe Quimper - Douarnenez(contournement nord-ouest deQuimper),

� l’axe Quimper - Pont l’Abbé (des-serte des ports bigoudens),

� l’axe Rennes - Redon (poursuitedes mises à 2x2 voies des sectionsBruz - Guichen - Lieuron),

� l’axe Rennes - Angers (mise à 2x2voies de la déviation de Janzé). �

lors que, depuis la loi du 22juillet 1983, le système por-

tuaire français dist inguait deuxgrandes catégories de ports : ceuxre levant de la compétence del’Etat (c’est-à-dire les ports auto-nomes e t l es Por t s d ’ In té rê tNational) et les ports décentralisés(relevant de la compétence desdépartements lorsqu’ils accueillentdes activités de pêche et/ou decommerce, et des communes lors-qu’ils sont essentiellement dédiésà la plaisance), la loi du 13 août2004 relative aux libertés et res-ponsabilités locales a ouvert unenouvelle étape du développementportuaire, avec le transfert desPorts d’Intérêt National aux collec-tivités territoriales.

Parmi les 20 ports répartis sur lescôtes françaises, la Bretagne compte4 Ports d’Intérêt National : Saint-Malo, Brest, Concarneau et Lorient.

La Région Bretagne intervient d’oreset déjà sur les sites portuaires en tantque co-financeur d’un certainnombre de travaux d’infrastructureset de superstructures. En se portantcandidate au transfert des Portsd’Intérêt National de Saint-Malo,Brest et Lorient, elle souhaitait sedonner une autre dimension, celle decoordonnatrice des polit iquesmenées par d’autres collectivités dela Région, ainsi que de gestionnaireprincipal de ces sites portuaires, dontl’importance est grande pour le déve-loppement économique et social dela Bretagne.

Un transfert dont les conditionsdoivent être bien définies

D’un point de vue légal, les conditionsdu transfert de compétences desports sont définies par l’article 30 dela loi du 13 août 2004.

Première étape, le dossier présenté par le Conseilrégional avant le transfert

L’analyse de la situation économique,technique et financière, juridique etsociale des ports est issue d’un auditeffectué par la société CATRAM.Celui-ci décrit les trafics portuaires envolume et selon leur nature,

� l’état des équipements, qui est jugésatisfaisant sauf pour le port de pêchede Lorient,

� la situation financière des ports,avec notamment une capacité d’au-tofinancement de bon niveau àSaint-Malo ; en amél iorat ion à

Les ports de commerceSynthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Candidature de la Région au transfert des ports d’intérêt national en Bretagne (décembre 2005 ; rapporteur : M. Pierre BUDET)

� Adhésion de la Région Bretagne à l’association des ports locaux français de la Manche (décembre 2006 ; rapporteur : M. Pierre BUDET)

� Conventions de transfert des ports de Brest, Lorient, et Saint-Malo (janvier 2007 ; rapporteur : M. Jacques FEUNTEUNA)

� Gouvernance des ports (juin 2007 ; rapporteur : M. Jacques FEUNTEUNA)

A

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S’OUVRIR…Développer les transports et les réseaux de communication

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Brest ; modeste pour Lorient etinsuffisante à Concarneau.

En présentant la candidature de laRégion au transfert des ports de Brest,Lorient et Saint-Malo, sur l’intégralitéde leurs activités, le Conseil régional amis en valeur le fait que les ports,« grandes plateformes logistiques »,sont des « outils stratégiques de déve-loppement économique et d’aménage-ment du territoire ».

Les Conseillers régionaux ont égale-ment souligné que la Région s’intéres-sait d’abord à la problématique ducommerce mais qu’elle souhaitait dansle même temps éviter la multiplicitédes concédants.

Le CESR s’est prononcé à maintesreprises en faveur du transfert desPorts d’Intérêt National.

Il a cependant regretté que le dossierde candidature de la Région, qui lui aété présenté en décembre 2005, soitaussi concis, alors que la RégionBretagne a manifesté son intérêt pourle transfert de compétence des portsde commerce depuis longtemps.

Le CESR s’est notamment inquiété dumanque de précision du document quilui a été présenté, celui-ci omettant deposer quelques questions essentiellesque les Conseillers économiques etsociaux ont souhaité mettre en avant :

� quelle ambition maritime pour laRégion ?

� quel positionnement pour nos portsdans l’espace maritime ?

� quelle place des sites portuairesdans les ensembles urbains ?

� quelle stratégie de développementde l’activité ?

� quelle volonté d’investir dans cesoutils ?

� quelle clarification des intentions enmatière de mode de gestion ?

D’autre part, le CESR s’est interrogé surl’absence de décision, sur un certainnombre de questions juridiques, quiauraient dû figurer dans le dossier.

Il aurait été préférable que toutes cesquestions aient obtenu une réponseavant la demande de transfert, afinque celui-ci s’effectue dans lesmeilleures conditions possibles.

Deuxième étape, le rapport de présentation des projets de convention de transfert

Le préfet de Région a confirmé laRégion comme « bénéficiaire » destrois ports de Brest, Lorient et Saint-Malo, dans leur intégralité, en janvier2007.

Un rapport de présentation des pro-jets de convention de transfert a doncété réalisé, portant sur le transfert desbiens et compétences mais pas sur letransfert des personnels de l’Etat, quisera négocié ultérieurement en 2007.

A propos de ce rapport, le CESR s’estétonné du manque de vision globaledans ce dossier ; il est surprenant quele transfert ne soit pas accompagné

d’une politique de développementportuaire régionale, dont l’élabora-tion a été remise à plus tard.

Le CESR a souligné l’importance del’inscription d’un tel transfert dansune réelle stratégie portuaire pour laBretagne, valorisant au mieux ladiversité de l’offre portuaire régionaleet la grande capacité d’adaptationdes sites. Pour cela, il préconise quela Région mette en œuvre une ges-tion intégrée des sites portuaires bre-tons, considérant chaque type deport au regard des filières dans les-quelles il s’inscrit, mais aussi l’en-semble des sites portuaires dans leurcomplémentarité.

Le CESR a rappelé également qu’il aprésenté, en janvier 2006, une contri-bution au débat : « Pour une stratégieportuaire dans une région maritime »,dans laquelle il propose trois diffé-rentes orientations, complémentaireset cohérentes, autour desquellespourrait se construire un Schémarégional de développementportuaire :

� assurer le développement des sitesportuaires bretons ;

� faire des sites portuaires bretons unoutil au service du développementdurable

� affirmer le rôle de l’échelon régionaldans un contexte de décentralisation

Cette stratégie portuaire régionaledevra enfin s’inscrire plus largementdans une politique maritime qui resteà construire dans une région pourtantextrêmement liée à la mer.

Enfin, le CESR regrette que lesChambres de commerce et d’indus-trie, concessionnaires des 3 portsd' intérêts nationaux transférés,n’aient pas été associées par laRégion à la préparation des conven-tions de transfert. En qualité de ges-tionnaire historique des infrastruc-tures portuaires, les CCI auraient pufaire bénéficier la future autoritéconcédante de leur expérience deterrain.

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S’OUVRIR… Développer les transports et les réseaux de communication

A la suite du transfert effectif destrois ports à la Région, le Conseilrégional a proposé la mise en placed’un nouveau dispositif de gouvernan-ce et de concertation pour ceux-ci.

Cette gouvernance instaure deuxmodifications : d’une part, l’adapta-tion des Conseils portuaires de cha-cun des trois ports transférés, enconfortant leur mission consultativesur les sujets qui concernent la vieet la gestion du port ; d’autre part,la création d’un Comité de pilotagestratégique pour l’ensemble dessites portuaires concernés ainsi quepour Le Légué et Roscoff, et compé-tent pour donner un avis sur lesorientations de développement desports de Bretagne.

La modification des Conseilsportuaires

Le CESR prend note de l’absence delégislation sur le cas des ports régio-naux dans la rédaction actuelle duCode des ports maritimes ; cepen-dant, il remarque que la compositiondes Conseils portuaires proposée parla Région s’inspire des dispositionspréconisées par ce même Code pourles ports nationaux, tout en renfor-

çant la présence du concédant.

Concernant le fonctionnement desConsei ls portuaires, le Consei lrégional propose de créer trois com-missions thématiques par conseilportuaire (gestion, stratégie et envi-ronnement portuaire). Le CESR sou-haiterait que les principes de consti-tution de ces groupes soient préci-sés pour mieux se prononcer surl’opportunité de ce dispositif. Il s’in-terroge par ailleurs sur la pertinencedes thématiques retenues : uneorganisation reprenant plus classi-quement une segmentation selonles différentes activités de la conces-sion (commerce, pêche, plaisance,passagers, réparation navale) neserait-elle pas plus efficace ?

Enfin, les Conseillers économiqueset sociaux constatent l’absence dereprésentation de l’Etat dans lesconseils portuaires. Ils s’en éton-nent, sachant que certaines fonc-tions restent de sa responsabilitéou de sa compétence pour l’amé-nagement, la desserte et le fonc-tionnement des places portuaires(douanes, sécurité, accessibi l itérout ière ou fer rov ia i re entreautres).

La création d’un Comité de pilotagestratégique

Le CESR souhaiterait que le périmètrede compétence de ce Comité de pilo-tage soit précisé.

Il s’interroge par ailleurs sur le risqueque la représentation des concession-naires au sein de ce Comité de pilota-ge stratégique soit trop faible. Unetelle sous-représentation des diffé-rents concessionnaires n’est pas sou-haitable au regard des missions duComité de pilotage stratégique.

Le CESR propose donc qu’une pré-sence des concessionnaires soitgarantie, la connaissance du terrainet l’expertise de ceux-ci lui apparais-sant indispensables pour orienter ledéveloppement des places portuaires.

La nécessité du partage desexpériences

Le Conseil régional a proposé endécembre 2006 l’adhésion de laBretagne à l’Association des portslocaux français de la Manche, dansl’optique de renforcer la position dela Région auprès des institutionsnationales et européennes et de fairereconnaître sa politique maritime.

Le CESR s’est réjoui de cette adhé-sion, dont la justification est deve-nue évidente au moment où elles’est vue transférer plusieurs portse t a pr i s l a responsab i l i té duconcédant. �

Le choix d’une gouvernance équilibrée

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Deuxième axe prioritaire…

Développer l’innovation économique,sociale et territoriale

Innover…

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INNOVER…

L’innovation doit se développer enBretagne dans ses deux dimensionsindissociables, économique et sociale.

Développer l’innovation économique,technique et organisationnelle, c’estrenforcer la compétitivité des entre-prises de la Bretagne, s’ouvrir avec suc-cès en direction des marchés extérieurset affronter efficacement la concurrencesur le marché intérieur.

Développer l’innovation dans le domai-ne social est également indispensablepour accompagner les transformationséconomiques et assurer la qualité de vieet le maintien de la cohésion sociale.Actuellement, cette innovation socialeporte tout particulièrement sur la conju-gaison de la flexibilité du travail souhai-tée par les entreprises avec le soucid’une sécurisation de leur parcours dela part des salariés.

42

Dans un monde en mutat ionconstante, l’innovation est devenueun facteur de compétitivité décisif.La capacité à se différencier, àinventer des solutions nouvelles, àtester des moyens inédits consti-tuent des atouts ext rêmementimportants. Créativité, flexibilité,réactivité, expérimentation devien-

nent désormais les maîtres motspour les entreprises, les institu-tions, les groupes sociaux, les terri-toires.

L’innovation ne se limite pas auseul champ technologique, elle esttout autant sociale, politique, orga-nisationnelle etc.

A noter que ces innovations secumulent et se complètent entreelles, une innovation technologiqueprovenant fréquemment d’unestructuration novatrice des acteurstandis que les innovations socialespeuvent parfois permettre de com-penser les déstabilisations causéespar les innovations technologiques.

Pour être une terre d’innovation, laBretagne doit conjuguer coopérationset mutualisations, et réunir un certainnombre de conditions.

Pour favoriser l’innovation technolo-gique, il est nécessaire de partir desbesoins des entreprises, de faireconnaître à ces dernières les ressourcesdisponibles, d’améliorer le financementde la recherche et du transfert de tech-nologie (« Transfert de technologieet innovation : enjeux de coopéra-tion pour les régions de l’Arcatlantique », Réseau TransnationalAtlantique 2005).

Les pôles de compétitivité pour-ront, sur ce plan, constituer un

out i l moteur par t i cu l iè rementappréciable pour faire émerger desprojets vecteurs de développementéconomique futur.

Or, l’innovation apportée par lespôles de compétitivité n’est passeulement technologique, elle estégalement organisationnelle. Eneffet, en rapprochant la recherche,les entreprises, les organismes deformat ion, les ins t i tut ionspubliques, ces instances sont leslaboratoires d’une future gouver-nance économique rég iona le(« Avis sur la Communication surles pôles des compétitivité »,juin 2006). Sur ce même plan de lagouvernance, l ’ innovation peut

COMMENT LE FAIRE ?

L’AMBITION

POURQUOI LE FAIRE ?

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INNOVER…

aussi provenir de l’expérimentationde nouvelles politiques régionales,comme ce l le de l ’eau (Vœu« L’expérimentation du rôle dechef de file en matière de ges-t ion de l ’eau par la régionBretagne », janvier 2006).

Par deux fois, le CESR de Bretagnea cherché, au cours de cette man-dature, à innover sur le plan del’analyse des phénomènes écono-miques et sociaux en procédant àun recueil d’actions menées par lesacteurs de terrain et à leur analysecritique, afin d’en dégager ce quipourrait avoir un caractère exem-plaire et transposable. Ces initia-tives étaient elles mêmes représen-tatives des innovations sociales pou-vant être menées au plus près de laréalité : l’une dans le domaine de l’em-ploi (Autosaisine « 50 CLES pourl’emploi en Bretagne », janvier2006), l’autre sur la concil iationentre flexibilité du travail et la sécu-risation des parcours professionnels

(Autosaisine « Conjuguer flexibilitéet sécurisation des parcours profes-sionnels en Bretagne», septembre2007). D’autres travaux de l’Assembléesocio-professionnelle ont montré quedes innovations sociales peuvent aussiêtre menées en matière de logement(« Avis du CESR sur la politiquesociale de l’habitat en Bretagne »,mars 2005) et sur le plan de l’améliora-tion des conditions de travail (Saisine

« Les conditions de travail enBretagne », décembre 2004). Lesorganisations et entreprises de l’éco-nomie sociale et solidaire figurentparmi les principaux vecteurs decette innovation sociale(Autosaisine « L’économie socialeen Bretagne : pour une régioncompétitive, sociale et solidaire »,décembre 2006).

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Les principaux travaux et initiatives du CESR sur ces thèmes :

� Autosaisines, saisines des commissions et contributions des sections

- Saisine « Les conditions de travail en Bretagne », 2004

- Autosaisine « 50 CLES pour l’emploi en Bretagne », 2006

- Saisine « L’économie sociale en Bretagne : pour une région compétitive, sociale et solidaire », 2006

- Autosaisine « Conjuguer flexibilité et sécurisation des parcours professionnels en Bretagne », 2007

� Etudes interrégionales

- « Transfert de technologie et innovation : enjeux de coopération pour les régions de l’Arc atlantique »,

Réseau Transnational Atlantique 2005

� Vœux, motions, communiqués, déclarations communes

- Vœu « L’expérimentation du rôle de chef de file en matière de gestion de l’eau par la région Bretagne », janvier 2006

� Quelques avis importants

- « Avis sur la communication sur les pôles de compétitivité », juin 2006

- « Avis du CESR sur la politique sociale de l’habitat en Bretagne », mars 2005

- « Avis du CESR sur les perspectives du secteur des télécommunications en France et en Europe, juin 2007

� Forums

- « Innover pour l’emploi en Bretagne », février 2006

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e Conse i l économique etsocial de Bretagne a été saisi

par le Conseil régional d’une étudesur les condit ions de travai l enBretagne et les possibilités d’ac-tions sur ce plan.

La réflexion du CESR a permis devérifier la validité de cette interro-gation puisque l’amélioration desconditions de travail s’est avéréeun moyen de rendre l’activité pro-fessionnelle plus épanouissante

pour les salariés, d’améliorer l’at-tractivité des professions, de proté-ger la santé des salariés mais ausside développer et de pérenniser lesentreprises

Néanmoins, le CESR a souhaité,dans sa démarche, réaffirmer sonattachement à la notion de travail,éviter toute mise en accusationd’un acteur économique et toutedévalor isat ion de l ’ image de laBretagne.

INNOVER…

La notion de " condition de travail "recouvre trois dimensions distinctes :en premier lieu, l’environnementphysique, chimique et biologiquedu travai l , en deuxième l ieu lecontenu du travail et enfin l’organi-sation du travail. En ce sens, cetteexpression recouvre des élémentsaux conséquences objectives maisaussi une dimension de ressentinon négligeable.

Sur un plan plus concret, la santé autravail comprend cinq affections dif-férentes :

� les maladies liées à l'environnement(allergies, cancers…) ;

� les pathologies de surcharge phy-sique (TMS...) ;

� les pathologies psychologiques(stress…) ;

� les manifestations de violence ;

� les accidents du travail (y comprisceux liés à la circulation routière).

Ces situations multiples sont très sou-vent mal connues (du fait de sous-déclarations, de connaissances épidé-miologiques parcellaires etc.).

La situation en Bretagne

Sur le long terme, la santé au travailapparaît en nette amélioration. Atitre d’exemple, en Bretagne, la fré-quence des accidents est passée de85,3 ‰ en 1970 à 51,7 ‰ en 2002.Toutefois, les tendances récentes

sont relativement négatives : fortecroissance des maladies profession-nelles, accroissement de la gravitédes pathologies, augmentation descoûts générés par ces pathologies,risque routier toujours préoccupant,fréquentes expositions à des risquesprofessionnels, accroissement despénibi l i tés, développement despathologies psychologiques… Deplus, la Bretagne enregistre parfoisdes évolutions plus négatives que lamoyenne nationale. La fréquencedes accidents du travail stagne dansla région depuis la fin des années1980 alors qu’elle a tendance à bais-ser au niveau national. E l le estdésormais supérieure au niveaunational.

La principale spécificité de la Bretagneréside dans le poids des TMS (Troublesmusculo-squelettiques). Ces affec-tions des tissus, qui ont une origineplurifactoriel le (travail physiquerépétitif, intense, rapide, stress…),sont un signe de l’intensification dutravail. Le poids des TMS est égale-ment lié à l’importance des emploisdans l’agro-alimentaire, notammentdans les industries des viandes dontles activités sont encore peu auto-matisées.

Les conditions de travail en Bretagne

Favoriser l’adaptation des activités

Synthèse de la SAISINE adoptée lors de la Session plénière de décembre 2004Rapporteurs : MM. Antoine GILBERT et Joseph PENNORS

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La notion de conditions de travail

LLes conditions de travail

en Bretagne

Rapporteurs :MM. Antoine GILBERT

Joseph PENNORSDécembre2004

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INNOVER…

Conséquences des conditionsde travail sur l’emploi et ledéveloppement économique

Les mauvaises conditions de travailont un coût indéniable pour lesentreprises (désorganisation, démoti-vation, non-qualité)… A l’opposé, lebien-être au travail est un vecteur degains économiques. Il permet uneamélioration de l’efficacité et de l’ef-ficience du travail et constitue uneincitation à l’innovation. De surcroît,de bonnes conditions de travail favo-risent une réduction du taux d’absen-téisme et du "turn over", fidélisentles salariés et renforcent l’attractivitédes entreprises. Or, on constate enBretagne que des secteurs importantspour l’emploi régional rencontrentdes problèmes de recrutement préci-sément parce qu’ils sont caractériséspar des activités pénibles ou dange-reuses. C’est le cas du BTP, des activi-tés marit imes, du transport, del’agro-alimentaire, du tourisme…Certaines personnes sont tout parti-culièrement affectées par les mau-vaises conditions de travail : lesjeunes et les travailleurs précaires surle plan des accidents de travail, lessalariés âgés et les femmes pour lesarrêts-maladie. Le retournementdémographique des prochainesannées, qui rendra nécessaire pour

les entreprises la fidélisation des per-sonnels temporaires, le maintien enactivité des salariés âgés (et donc laprévention de l’usure au travail), l’in-tégration professionnelle des jeuneset l’accroissement de l’activité fémini-ne donnera une importance touteparticulière à l’amélioration desconditions de travail.

Facteurs bloquants et éléments favorables

Un certain nombre de phénomènesrendent difficile l’amélioration desconditions de travail : l’éclatementdes intervenants qui rend le systèmeopaque, l’absence fréquente decoordination entre les acteurs, lesfréquents chevauchements de com-pétences, le décalage du systèmepar rapport aux nouvelles patholo-gies (stress, TMS…), le faiblenombre d’aides… Néanmoins, larécente mobilisation des acteurssociaux pour créer un ObservatoireRégional de la Santé au Travail, lamultiplication des actions collectivessur ce plan ainsi que la mise enplace dans les entreprises du "docu-ment unique" sur la sécurité au tra-

vail constituent des preuves que lasituation s’améliore. Dans ce contex-te, une intervention du Consei lrégional, qui s’inscrirait dans unobjectif global de développementdurable, s’avèrerait pertinente.

Préconisations

� La création d’une aide globale àl’amélioration des conditions de tra-vail dans les entreprises

� L’instauration d’une nouvelle confi-guration du système d’appui et d’in-formation en matière de conditionsde travail

� Une valorisation des actions inno-vantes réalisées par les entreprises etles acteurs de l’aide à l’améliorationdes conditions de travail

� L’insertion d’un volet “Conditionsde travail” dans les Chartes de qualité

� Traiter des thèmes d’actions prio-ritaires (intégration des jeunes sala-riés, prévention de l’usure au travail,accroissement de l’attractivité desmétiers par l ’amél iorat ion desconditions de travail…).�

Favoriser l’adaptation des activités

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En juillet 2004, a émergé une pro-position de travail au sein de lacommission « cadre de vie », à par-tir d’un avis du CES national intitu-lé « L’accès de tous aux droits detous, par la mobilisation de tous ».À la suite de cette proposition, bienaccueillie par l’ensemble du CESR,i l a été décidé de prolonger ladémarche par une recherche desinitiatives existant en Bretagne etconcrétisant certaines propositionsdu rapport.

Le groupe de travail du C.E.S.R. deBretagne a fait le choix de centrer sarecherche sur l’accès, le retour àl’emploi mais aussi le maintiendurable dans un emploi.

La volonté commune à l’origine dece travail a été d’expérimenter une

méthode différente des auditionspratiquées habituellement, suiviesde synthèses pour la rédaction derapports. Plus qu’une illustrationrégionale des préconisations du CESnational, le CESR a voulu égalementvaloriser les actions qui recherchent,en Bretagne, des solutions originalesface aux difficultés d’accès à l’em-ploi d’une part importante de lapopulation.

Le parti pris a été de regarder cequi marche, dans l’optique de pro-du i re une sor te de gu ide debonnes pratiques pour les diffé-rents acteurs régionaux. Il n’y adonc pas dans ce travail de préten-tion d’exactitude scientifique, nid ’exhaust iv i té . Des p i s tes deréflexion issues de la collecte des ini-tiatives sont présentées, illustrées par

le titre de ce document : 50 CLESpour l’emploi en Bretagne, au doublesens du mot c'est-à-dire 50Coopérations Locales pour l’Emploiet la Solidarité qui peuvent êtretransposables et sont à la dispositionde tous les acteurs qui cherchent àouvrir les portes de l’emploi.

INNOVER…

Chaque membre du groupe est allésur le terrain rechercher des expé-riences, rencontrer des personnes, eninterviewer certaines, avec commesupport une fiche technique à remplirou à faire remplir par les personnesrencontrées.

Cette collecte des initiatives rassem-blées ici n’a pas été conduite selon unéchantillon statistique. Cependant,pour rendre l’information collectéerelativement homogène et pour déli-miter le champ d’observation, plu-sieurs critères de choix des initiativesont été arrêtés par le groupe et décli-nés dans la fiche technique servantau recueil des informations.

Au final, 50 actions ont été retenuespour figurer sous forme de fiche des-criptive dans le document. Elles sontregroupées autour de 5 concepts :valoriser, relier, organiser, faciliter, créer.

Valoriser, le premier thème, synthétise« la valorisation des atouts et descompétences des personnes pourfavoriser l’accès et le retour à l’em-ploi ». Il regroupe des initiatives quiont pour but de « Révéler et valoriserles compétences des personnes », d’« Agir en faveur des personnes victimesde discriminations à l’embauche » et quipermettent aux personnes éloignées del’emploi d’ « Être acteur de leur projetd’insertion ».

50 CLES* pour l’emploi en Bretagne *coopérations locales pour l’emploi et la solidarité

Favoriser l’accès à l’emploi

Synthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière de janvier 2006 Rapporteurs : Mme Anne SAGLIO et M. Loïc RICHARD

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Une démarche active de mobilisation des Conseillers économiques et sociaux

Historique de la démarche

Rapporteurs : Mme Anne SAGLIO

et M. Loïc RICHARDJanvier2006

50 CLES pour l’emploi en Bretagne

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INNOVER…

Parmi les préconisations que l’on peutformuler sur cet axe « valoriser » :

� Ne considérer personne a prioricomme inemployable

� Dépasser la notion de handicap

� Centrer les procédures d’em-bauches sur les capacités à exercerles tâches

� Développer les processus de for-mation et de qualification en lesarticulant avec les situations profes-sionnelles

� Mettre les demandeurs d’emploien situation d’être acteurs tout aulong de leur parcours

Relier, le deuxième thème, corres-pond à la « Mise en relation de lademande d’emploi et de l’offrelocale non satisfaite ». Sont icirassemblées des actions qui visentavant tout à « Mettre directementen contact les demandeurs et lesoffreurs d’emploi » et à « Faire cor-respondre des parcours d’insertionqualifiants à des besoins locaux nonsatisfaits ».

Parmi les préconisations pouvant sedégager sur cet axe « relier » :

� Développer les contacts directs entreles entreprises et les personnes

� Favoriser au maximum les décloi-sonnements : entreprises et tra-vailleurs sociaux, entreprises et col-lect iv ités locales, entreprises etécole.

� Utiliser les structures d’insertion parl’activité économique

� Développer les diagnostics partagéssur les besoins locaux et les emploisdisponibles.

Organiser, le troisième thème, cor-respond à « L’ingénierie d’actionpour l’insertion socioprofession-nelle des demandeurs d’emploi ».Il met en lumière des initiatives quivisent en premier lieu la création decadres d’action pour que des acteurs,plus ou moins nombreux et diversifiésmais peu habitués à se rencontrer,puissent travailler ensemble.

Parmi les préconisations pouvant sedégager sur cet axe « Organiser » :

� Progresser dans l’organisation territo-riale en se mettant d’accord sur les péri-mètres territoriaux où s’exercent les com-pétences des différents partenaires et endépassant les approches par catégoriesadministratives.

� Développer des aides sociales etfinancières qui favorisent la reprised’emploi.

� Conjuguer en proximité lesdémarches d’insertion sociale et profes-sionnelle, dans une démarche« gagnant - gagnant ».

Faciliter, le quatrième thème, cor-respond à la « Suppression desfreins périphériques à l’emploi, etl’amélioration de la logistique del’accès, du retour ou du maintiendans l’emploi ». Les initiatives ras-semblées dans cette catégorie ten-dent à résoudre des obstacles àl’emploi.

Parmi les préconisations, on peutnoter sur cet axe « Faciliter » :

� Faciliter les modalités de garded’enfants.

� Faciliter la mobilité

� Faciliter l’accès au logement

Créer représente la cinquièmerubrique, qui correspond aux thèmesde la « Création d’emplois et d’en-treprises, de la reconversion ou dumaintien dans l’emploi et de laqualité des emplois créés ». Sont icivalorisées à la fois les actions qui visentà « Aider à la création d’emplois dequalité et d’entreprises » et celles quiveulent « Maintenir les personnes dansl’emploi et les aider à se reconvertir ».

Parmi les préconisations pouvant sedégager sur cet axe « Créer » :

� Favoriser les initiatives locales quiportent des projets de création d’em-plois pour répondre aux besoins duterritoire

� Favoriser la création d’entreprisespar des demandeurs d’emploi

� Développer dans les entreprises desaménagements réduction du tempsde travail

� Soutenir la création de groupe-ments d’employeurs

� Agir pour le maintien dans l’emploiet/ou pour les reclassements des sala-riés licenciés

Favoriser l’accès à l’emploi

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INNOVER… Favoriser l’accès à l’emploi

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Les initiatives repérées présententdonc une grande variété, autant dansle type de difficultés qu’elles tendentà résoudre que dans leur localisation,puisqu’elles se répartissent sur les 4départements bretons. Au-delà de cepremier constat, le CESR a repéré lestraits dominants communs à unemajorité de ces initiatives.

Pour beaucoup d’entre-el les, laproximité permet de se centrer surle bénéficiaire à travers la construc-tion de parcours individualisés,adaptés à la diversité des situationsrencontrées. L’objectif de toutes cesactions est d’abord de briser le sen-timent d’échec des personnes éloi-gnées de l’emploi. Pour leur per-mettre de retrouver la confiance,et le sentiment de dignité et deresponsabilité, la plupart des initia-tives rassemblées ici personnalisent ladémarche de construction d’unprojet, et affirment donner à cespersonnes un rôle d’acteur directdans leur parcours. Plusieurs desactions retenues mettent égalementen avant la nécessité de romprel’isolement à travers des momentscollectifs pour partager et mutuali-ser les expériences individuelles ettrouver des solutions communes.

Plusieurs initiatives partent du princi-pe que chaque personne possèdedes compétences, qui peuvent ne pasêtre reconnues par les employeurs, du

fait de leur caractère peu formalisé etde la stigmatisation de certainspublics, victimes de discrimination àl’embauche. Leur démarche tenddonc en priorité à rendre visibles età valoriser ces compétences, en fai-sant également de la formation unaxe de leur action. Certaines de cesactions visent également à s’atta-quer aux obstacles périphériquesà l’emploi, qui empêchent des per-sonnes de reprendre un emploistable.

Il ressort aussi de ces actions la volon-té de leurs initiateurs de prendre encompte, dans une démarche glo-bale, les difficultés d’insertionsocio-professionnelle de personneséloignées de l’emploi. Elles refusentde traiter séparément et selon lessecteurs publics définis, comme leDéveloppement Economique,l’Action sociale, la Formation, laSanté, etc., les problèmes relatifs àl’emploi et prennent en compte levécu des bénéficiaires, pour lesquelsces dimensions de l’insertion sontliées. Le fossé entre monde écono-mique et monde de l’insertion estnotamment remis en cause, à tra-vers la nécessité de construire desparcours qualifiants avec de réelsdébouchés, pour des emploisreconnus et pérennes. Face à desobstacles de taille, la réponse estaussi, parfois, de créer son propreemploi ou de s’associer pour créer

des emplois. La Bretagne connaîttoute une dynamique entrepreneurialepour le développement économique,indispensable à l’objectif d’un« emploi pour tous ».

La collaboration entre plusieursorganismes est à la base d’une gran-de majorité des initiatives repéréesdans ce document. Les acteurs auplus proche du terrain semblentles mieux placés pour repérer lesbesoins non satisfaits sur un territoire.Mais l’aboutissement des projets etla pérennisation des actions sem-blent difficilement pouvoir se passerd’une implication des décideurspolitiques et d’une mobilisationdes acteurs locaux. Des partena-riats très divers sont présents dansces actions : entre entreprises etadministrations, et associations, avecles syndicats, entre les différentséchelons des pouvoirs publics maisaussi entre les services d’une mêmecollectivité territoriale, etc. Celamontre que sur un territoire, unintérêt collectif peut émerger del’action concertée d’acteurs publicset privés.

Ce regroupement d’acteurs diversest conçu dans beaucoup de ces ini-tiatives comme un levier pour coor-donner les actions afin notammentde simplifier les démarches etrendre l’information plus acces-sible. Pour être efficace et assurerune mobilisation effective autourde l’emploi, l’organisation peut etdoit prendre des formes variées,s’appuyer sur l’existant et le valo-riser mais également faire appel à lacréativité et à des pratiques nou-velles pour rendre accessibles à tousle maximum de moyens et dechances d’insertion.�

Une série de réflexions traversent ces cinq axes

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INNOVER…Développer l’économie dans toutes ses dimensions

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ar lettre en date du 25 mars2005, le Président du Conseil

régional de Bretagne a saisi leConseil économique et social régio-nal (CESR) de Bretagne d’unedemande d’étude sur « l’économiesociale et solidaire » en Bretagne afinnotamment de « mieux appréhenderla dimension économique de ce sec-teur d’activité ».

Afin de contribuer à clarifier le paysageaussi vivant que complexe de l’éco-nomie sociale et face aux débats

souvent passionnés qui entourent lanotion, le CESR a choisi uneapproche pluraliste et systémique del’économie.

La problématique majeure de l’étu-de est la suivante : Comment leConseil régional de Bretagne et lesacteurs de l’économie sociale peu-vent-ils, avec les autres acteurs del’économie, contribuer ensemble àfaire de la Bretagne du XXIèmesiècle une région à la fois ouverte,compétitive et solidaire ?

D’où vient l’économie sociale ? Uneapproche de la dynamique histo-r ique de l ’économie sociale, del’Ancien Régime à nos jours, permetd’observer qu’elle est à la fois uneréalité ancrée dans l’Histoire françai-se et un mouvement dialectiqued’idées et de pratiques en renouvel-lement permanent.

Partageant un référentiel de prin-cipes communs, dont l’unité de ladimension économique et du projetsoc iopol i t ique notamment, lesentreprises de l’économie sociale,

même s’il faut souligner la diversitédes s i tuat ions nat ionales , sontaujourd’hui reconnues par les insti-tutions de l’Union européenne.

Le CESR propose une typologiesimplifiée de l’économie sociale endis t inguant sa forme inst i tuée(coopératives, mutuelles, associa-t ions et fondat ions ) , sa formeémergente (insertion par l’activitééconomique, finances solidaires,commerce équitable…) et enfin saforme frontalière (comités d’entre-prise, congrégations…).

L’économie sociale : un acteuréconomique à part entière quicontribue simultanément audéveloppement économique,social et territorial de la Bretagne

L’économie sociale en Bretagne ras-semble environ 125 000 emploisdans 12 500 établissements. Cesemplois représentent près de 12 %des emplois salariés du secteur privéet semi-publ ic. Les 2/3 de cesemplois salariés relèvent du secteurassociatif et le reste, en grandemajorité, du secteur coopératif dontil faut souligner le poids particulière-ment important en Bretagne. D’unemanière générale, on observe unenette prédominance du secteur ter-tiaire (85% des emplois). Une autreressource humaine fondamentalepour l’économie sociale est à men-tionner, les bénévoles, dont l’effectifannuel est estimé à 580 000, repré-sentant approximativement 40 000emplois en équivalent temps plein.

Même si les situations peuvent forte-ment varier d’une composante de

L'économie sociale en Bretagne pour une région compétitive, sociale et solidaire Synthèse de la SAISINE adoptée lors de la Session plénière de décembre 2006 Rapporteurs : M. Daniel HARDY et Mme Evelyne HUAUMÉ

Economie sociale : De quoi parle-t-on ?

P

Rapporteurs :M. Daniel Hardy et

Mme Evelyne Huaumé

Décembre 2006

L’économie sociale en BretagnePour une région compétitive, sociale et solidaire

Économie publique(primauté de l’intérêt général et

de l’autorité publique)

Économie domestique(primauté des solidarités

individuelles ou familiales)

Économie capitalistique(primauté des capitauxprivés et du but lucratif)

Économie sociale(primauté de la personne

humaine et indivisible du projetéconomique et sociopolitique)

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INNOVER… Développer l’économie dans toutes ses dimensions

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l’économie sociale et d’un secteurd’activité à l’autre, quelques grandescaractéristiques des emplois peuventêtre mises en lumière : un poids impor-tant du temps partiel (1 emploi sur 3)ainsi qu’un taux de rotation dans l’em-ploi généralement élevé dans les sec-teurs associatifs et coopératifs ; uneforte féminisation (6 emplois sur 10) ;un vieillissement accentué des salariéset enfin des niveaux de rémunérationsrelativement plus faibles que dans lereste de l’économie bretonne à qualifi-cation égale.

Ces constats permettent de soulignerl’importance des enjeux de la sécuri-sation des parcours professionnels, del’égalité professionnelle femme-homme et de l’amélioration de la qua-lité de l’emploi dans certaines compo-santes de l’économie sociale. Parailleurs, les données de l’INSEE fontapparaître l’économie sociale commecréatrice nette d’emplois entre 1998et 2002 : 18 500 emplois supplémen-taires créés dont 95 % relevaient desservices et 70 % des associations (sec-teur social notamment).

En outre, une analyse du poids éco-nomique des emplois de l’économiesociale dans les 21 Pays de laBretagne fait ressortir d’importantesdisparités selon les territoires, en par-tie liées à l’importance locale des sec-teurs coopératifs et associatifs.

Enfin, le CESR souligne que les indi-cateurs économiques classiques nerendent pas suffisamment comptede l’intégralité de la production derichesses monétaires et non moné-taires de l’économie sociale. Il appa-raît ainsi que seuls de nouveaux indi-cateurs de r ichesses pourraientrendre compte des valeurs ajoutéescréées par les entreprises de l’écono-mie sociale, comme par les autresentreprises soucieuses de leur res-ponsabilité sociale. Ainsi, alors qu’ilapparaît comme fondamental quechacun conserve ses valeurs, seslogiques et spécificités propres, lespréoccupations communes parais-sent se multiplier pour favoriser leséchanges de bonnes pratiques etles coopérations entre les acteurs del’économie sociale, de l’économiecapital ist ique et de l ’économiepublique.

Cinq grands défis à relever pour faire de l’économie socialeun pôle de compétitivité et desolidarité pour la Bretagne du XXIème siècle

Le CESR identifie cinq grands défis àrelever et formule des préconisationss’y rattachant dont seuls les grandsaxes sont présentés ici :

� Relever le défi cognitif de l’éco-nomie sociale en stimulant larecherche, la formation, et la commu-nication sur cette dernière ;

� Articuler simultanément lesenjeux économiques et sociétauxen favorisant les synergies entre lesdifférents acteurs de l’économie régio-nale, en stimulant l’innovation et laperformance économique et sociétaledes entreprises de l’économie socialecomme des autres entreprises (res-sources humaines et gestion écono-mique et financière notamment) ;

� Favoriser la coopération inter-acteurs dans les territoires à partirde projets co-construits et créer des« pôles de ressources territoriauxde l’économie sociale » dans les 21Pays de Bretagne, lorsque ce niveauapparaît comme le mieux adapté ;

� Soutenir la structuration del’économie sociale dans le respectde sa diversité et de son autonomie ;

� Encourager l’ouverture euro-péenne et internationale desentreprises de l’économie sociale.

Entreprendre autrement et ensemble pour une économiedes valeurs ajoutées en Bretagne

Pour pouvoir préserver leurs spécifici-tés, les entreprises de l’économiesociale ne doivent pas choisir le replimais au contraire l’ouverture aumonde et l’affirmation de soi.L’économie devenant de plus en plushybride et transfrontalière, au sensgéographique et cognitif du terme, leConseil régional, pour bâtir une poli-tique régionale en lien avec les acteursde l’économie sociale, devrait privilé-gier une politique de « l’entreprendreensemble » favorisant les interactionset synergies entre les différents acteursde l’économie en Bretagne.

La Région a ici un rôle stratège àjouer pour co-construire, avec l’en-semble des parties prenantes del’économie régionale, une Bretagneouverte, compétitive et solidaire. �

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Conjuguer flexibilité et sécurisation des parcours professionnels en BretagneSynthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière de septembre 2007.

Conjuguer sécurisation des parcours professionnels etflexibilité, une priorité régionale

Comment améliorer la conjugaison dela flexibilité avec la sécurisation des par-cours professionnels ? Ce rapport explo-re, à l’échelle des territoires, cethème d’actualité, source d’initiativesfortes de Bretagne. Il répond à desbesoins des entreprises confrontées auxtransformations rapides de leurs activi-tés, de la compétitivité; des actifs dansl’emploi ou à la recherche d’unemploi ; des territoires et collectivi-tés, pour leur développement écono-mique et social, leur attractivité àl’égard des entreprises et des per-sonnes, pour un développement écono-mique et social durable. Les respon-sables d’entreprises, les syndicalistes etles autres composantes de la sociétécivile au CESR en étudiant en détail 34initiatives, souvent volontaristes ont exa-miné comment se déroule cetterecherche de conjugaison de la flexi-bilité avec la sécurisation des par-cours professionnels, repéré des pisteset des leviers qui, localement, rendentcette démarche de conjugaison possibleet dégagé des préconisations destinéesà la faire progresser de façon décisive.

Ces 34 initiatives traitent d’enjeuxsouvent présentés comme séparéset non comme complémentaires.Par exemple les attentes des entre-prises en termes de souplesse, decompétitivité, de réactivité, d’adap-tabilité ; et les attentes des per-sonnes en termes de progressiondans l’emploi, de progression durevenu, de formation, de conserva-tion des droits sociaux, de concilia-tion de la vie personnelle et familia-le avec le parcours professionnel.

Trop souvent l’instabilité se tra-duit en insécurité pour l’entrepri-se comme pour les salariés. Les tra-jectoires professionnelles présententdes ruptures liées à une instabilité etune mobil ité plus fréquentes etvariées, vécues plus ou moins positi-vement. Pour les entreprises semultiplient les difficultés à gérer sansruptures l’évolution des activités, lesà-coups les transformations de la pro-duction et des besoins quantitatifs etqualitatifs en main-d’œuvre. Les tra-vailleurs indépendants, les TPE et lesPME disposent de moyens inégaux et

sont confrontés aux situations lesplus délicates. Pour les actifs l’insé-curité se traduit parfois par l’exclu-sion de l’emploi, le licenciement, l’in-stabilité ou la perte du revenu, desmobilités contraintes, des temps par-tiels non choisis, des conditionsd’emploi difficiles, la perte de l’an-cienneté ou de certains droits sociauxnon transférables. La fragilisation dulien à l’entreprise et à l’emploi créeun risque de précarisation, parfoisdurable, isolement, difficultés et souf-frances personnelles, psychologiqueset familiales. La notion de parcoursprofessionnel est remise en questionpar des ruptures successives, diffu-sant le sentiment d’insécurité parmiles actifs. En termes économiques etsociaux, l’insécurité est un obstacleau développement pour les entre-prises, les personnes et les terri-toires. Ceci explique la diversité et larichesse des initiatives rencontréespour y remédier en Bretagne.

Trois composantes essentielles défi-nissent la conjugaison optimale de laflexibilité avec la sécurisation des par-cours professionnels dans ce rapport,qui rejoint l’approche du CES national :la continuité du parcours qui trans-forme les ruptures en périodes de tran-sitions d’un emploi à un autre, d’uneactivité à une autre dans l’entreprise,ou vers une autre entreprise ; la permanence du revenu et laconservation des droits sociauxdurant cette transition et despériodes de formation, ou entre deuxsituations d’emploi ; une progression

34 innovations sociales conduites en Bretagne pour conjuguer flexibilité et sécurisation des parcours professionnels

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dans un parcours personnel quidevrait pouvoir être ascendant,avec valorisation de compétences nou-velles et progression de la reconnais-sance matérielle et sociale.

La conjonction d’un triptyqued’acteurs est un gage fort de réus-site de la mobilisation locale. Lesentreprises, avec une problématiquede volume d’activité et d’adéquationdes compétences, et les syndicats desalariés soucieux de la protection dessalariés et de la pérennisation del’emploi, par un dialogue social d’en-treprise, de branche et interprofes-sionnel pour créer des partenariats etmettre en place des solutions concer-tées ; les personnes dont le par-cours professionnel est en jeu, sala-riées ou non salariées, dans l’emploiou hors de l’emploi, en formation ouen reconversion, pour évoluer et pro-gresser dans l’emploi ; les terri-toires, les acteurs collectifs et lesservices publics et privés, les asso-ciations, ressource collective, terreaudu développement économique etsocial pour les entreprises et pour lessalariés. Dans les territoires, les déci-deurs politiques des collectivités et del’Etat ont aussi un rôle importantpour impulser des solutions coordon-nées et mutualisées

34 initiatives régionales à la loupe

Collectés dans les quatre départe-ments, ces 34 exemples (non exhaus-tifs) illustrent la volonté d’action, d’an-ticipation, de création d’un contexte

de confiance pour construire destransitions évitant les ruptures dansl’activité de l’entreprise comme dansles parcours professionnels des actifs.Il s’agit de conjuguer au mêmetemps, l’impératif présent, le déve-loppement des entreprises et laconstruction du parcours des per-sonnes, grâce à de nouvellesformes d’accompagnement conti-nu des parcours individuels alternantformations et activité profession-nelle. Il s’agit ainsi d’assurer aux per-sonnes une continuité de leur trajec-toire personnelle, un maintien dansdes processus de qualification etrequalification, avec une certaine sta-bilité du revenu.

Certaines initiatives sont collec-tives, d’autres individuelles ; ellesinterviennent dans l’entreprise ouhors de l’entreprise, dans l’emploi ouhors de l’emploi, et sont initiées par

l’entreprise, les personnes, les parte-naires sociaux, les collectivités et ser-vices publics, des associations etc.Elles sont très diverses : mise enplace de gestion prévisionnelle desemplois et des compétences, notam-ment dans des PME et TPE, reclasse-ment de salariés du privé ou de lafonction publique, création d’emploisde qualité dans le secteur du nettoya-ge ou de l’aide à domicile, réaména-gements de temps de travail, initia-tives conjuguant les complémentari-tés d’emplois précaires saisonniers ouautres, accompagnement de per-sonnes en situation d’arrêt de mala-die durant leur transition profession-nelle, création de groupements d’em-ployeurs multisectoriels, accompa-gnement de seniors en fin de par-cours professionnel, initiatives de for-mation, diplômation par laValorisation des Acquis del’Expérience, mise en place d’unemaison de l’emploi, de l’insertion etde la formation professionnelle, oudispositifs nationaux expérimentés enBretagne (Contrat de TransitionProfessionnelle). Certaines de ces ini-tiatives innovent de façon originalesur le plan juridique.

Cinq leviers déterminants des 34actions et dix enseignements clés

Cinq leviers sont déterminantsdans ces actions pour la réussited’initiatives locales

Coordonner et innover avec lesterritoires. Des initiatives partena-riales, notamment à l’échelle du bas-sin d’emploi créent des solutionsefficaces pour permettre la conjugai-son de la flexibilité avec la sécurisa-tion des salariés. Le triptyque salariés,entreprises et territoire y joue un rôleclé. Une dynamique favorable à lapérennisation des entreprises ou dessecteurs professionnels en difficulté secrée par mutualisation des moyens,concertation entre tous les acteursimpliqués, publ ics ou privés, etcoordination territoriale entre sec-teurs professionnels. Déroger auxrègles en vigueur est aussi parfoisnécessaire.

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Se concerter dans l’entreprise etles secteurs professionnels pourprévenir ou guérir. La concerta-tion, au sein de l’entreprise et avecdes interlocuteurs extérieurs estessentielle à la fois pour prévenirles crises et les ruptures des par-cours professionnels ou les désa-morcer et trouver les solutions lesplus acceptables pour chaque pro-tagoniste. Les grands groupes,semblent avantagés pour cetteanticipation et gestion prévision-nelle des emplois et compétences,mais elle peut et doit être miseaussi à la portée des Petites et TrèsPetites Entreprises, en mutualisantdes moyens sur un territoire.

Aménager : Conjuguer les emploisde qualité avec la productivité. Lesinégalités entre actifs, hors ou dansl’emploi sont nombreuses. Les sala-riés peu qualifiés et moins rémunérés,les femmes, les plus jeunes, subissentplus fortement la déstructuration etles modulations dans la gestion dutemps de travail, les temps partielsubis, les horaires atypiques ou écla-tés, la flexibilité horaire et certainseffets de la gestion annualisée dutemps de travail, souvent sources dedéséquilibre pour le parcours profes-sionnel et personnel, et de précarité.

Accompagner les personnes versl’emploi et dans l’emploi. Si le chô-mage touche toutes les catégoriessocioprofessionnelles, certaines per-sonnes sont plus exposées au risquede rupture de leur parcours et à unchômage de longue durée. Les rup-tures semblent plus difficilementréversibles pour ces personnes ce quiaccroît l’inégalité. C’est le cas desfemmes, prioritairement concernéespar des conditions salariales et de tra-vail moins avantageuses que cellesdes hommes, et des jeunes pour quil’insertion dans un premier emploistable est souvent difficile. A l’autreextrémité du parcours professionnel,les seniors retrouvent difficilement unemploi après 50 ans. De même lespersonnes en situation de handicap,les salariés victimes de maladies pro-fessionnelles, et les personnes quicumulent des situations sociales diffi-ciles et une faible qualification, sontsouvent enfermées dans des parcoursprofessionnels chaotiques. Bien quedes dispositifs existent pour aider auretour à l’emploi, la spirale de la pré-carité n’est pas toujours évitée. Il enrésulte la nécessité d’accompagnerdurablement ces personnes aux tra-jectoires individuelles chaotiques, deles aider à anticiper les ruptures etconstruire un parcours professionnelcontinu et ascendant.

Développer et valoriser les compé-tences. Formation initiale et orienta-tion conditionnent l’accès au premieremploi. Mais la formation continuepermet le renouvellement des com-pétences tout au long du parcoursprofessionnel. Se former et formertout au long de la vie participe à lasécurisation des parcours profession-nels. En favorisant l’employabilité, lapromotion professionnelle et lesréorientations professionnelles. Lesalarié est devenu un véritable acteurde son parcours professionnel par lebiais de la formation, notamment dansle cadre du Droit Individuel à laFormation, qui renvoie à la notion d’at-tachement des droits à la personne.Mais ce droit ne dispose pas d’unetransférabilité satisfaisante, et lessalariés et les entreprises ne sont paségaux face à l’utilisation des droits àla formation.

Dix enseignements clés décisifspour la réussite d’initiativeslocales conjuguant flexibilité etsécurisation des parcours

1�� Prévenir et anticiper des situa-tions de ruptures permet d’éviter à despersonnes de se retrouver dans dessituations professionnelles et socialesprécaires. L’entreprise et le salariésont concernés par l’anticipationdes risques, notamment profession-nels. Face aux dispositifs curatifs, laprévention apparaît comme la solutionla moins coûteuse pour les entreprisescomme pour les pouvoirs publics.

2�� S’appuyer sur les partenairessociaux, les accords d’entrepriseset interprofessionnels et le dialoguesocial, au plus près des problèmes, estfondamental. Négocier et expliciterà l’ensemble du personnel lesenjeux au sein de l’entreprise est aussinécessaire pour favoriser la confiancemutuelle et la conduite du change-ment. Ce dialogue social, la négocia-tion collective et un climat social dequalité se construisent sur la durée.

3��Territorialiser l’action à l’échelledu bassin d’emploi ou du pays,cadres pertinents pour construire desparcours sécurisés. La vie profession-nelle et la vie personnelle étant imbri-

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quées, les solutions locales de reclas-sement sont favorisées par la proximitédes différents acteurs, la constructionde réseaux, la concertation et la coor-dination. Les dispositifs de formationdoivent aussi être homogénéisés etproposer des formations à l’échelled’un territoire. La Région, a un rôleà y jouer avec les différents acteursconcernés.

4�� Agir en partenariat, privé -public est indispensable pour mutua-liser les moyens sur un territoire, res-source et espace d’action. L’Etat com-pétent en termes de politiques d’em-ploi, les collectivités locales, les servicespublics et les administrations jouentégalement un rôle, aux côtés des par-tenaires sociaux et des entreprises surchaque territoire. Les collectivitéspeuvent jouer alors un rôle demédiateur, de facilitateur, voireparfois d’initiateur.

5�� Mobiliser la dimension territo-riale pour construire des emploisde qualité et construire des passe-relles entre différents types d’emploipar le décloisonnement des diffé-rentes branches professionnelles,s’impose. C’est souvent la coordina-tion des acteurs, entreprises, collecti-vités publiques, syndicats de salariés,associations, la mutualisation au seind’un territoire, qui permettent d’amé-nager des emplois pour améliorerleur qualité, dans une réelle dyna-mique territoriale de cohésion.

Une véritable homogénéisation,parfois une unification et une clari-fication des différents dispositifs, per-mettraient de proposer des solutionscuratives ou préventives plus efficacespour les personnes et pour les entre-prises sur un territoire.

6�� Décloisonner les dispositifs etinnover juridiquement est néces-saire pour adapter certaines règlesjuridiques qui empêchent de passersans rupture d’un dispositif à unautre, d’un statut à un autre, sansperte de revenu. Les solutions par-tielles laissent sans réponse de nom-breux problèmes comme la conser-vation et la transférabilité de cer-tains droits (formation, ancienneté,compte-épargne-temps.. . ) . Desdérogations juridiques sont àexpérimenter, en particulier pourconstruire des passerelles entredispositifs d’accompagnement avecmaintien du revenu, de mêmependant les formations.

7 �� Aménager les temps et lesconditions de travail, garantirdes horaires qui permettent deconcilier vie professionnelle etvie privée est nécessaire pour lessalariés comme pour l’entreprise. Celacontribue à fidéliser et motiver lessalariés par un meilleur climat social etpermet aussi d’améliorer la productivi-té des salariés, de réduire l'absentéis-me, avec une meilleure qualité des ser-vices et des produits. Il s’agit aussi

d’aménager la pluriactivité pourfavoriser le cumul d’emplois et per-mettre aux salariés à temps partiels,majoritairement des femmes, d’aug-menter leur durée de travail et leurrémunération.

8�� Améliorer l’accès aux droits etassurer un accompagnement indi-vidualisé, et adapté à chaque popula-tion sur la durée. L’écoute et l’infor-mation conditionnent le retour à l’emploi ou la prévention des risquesde rupture pour les personnes les pluséloignées de l’emploi ou en situationd’échec professionnel. Un accompa-gnement construit en partenariatavec la personne favorise sa mobili-sation comme acteur de son parcours.Il doit dans certains cas englobertous les aspects de la vie de la per-sonne afin de garantir une stabilitésociale, familiale, financière et profes-sionnelle, et pour aider à sortir de laspirale de la précarité.

9�� Développer des « transcompé-tences » et reconnaître à l’exté-rieur des acquis de l’activité pro-fessionnelle et de la formation sontessentiels pour permettre les mobili-tés et l’adaptation des compétences,bénéfiques à la fois à l’entreprisepour son développement et auxsalariés pour leur progression et leurmobilité, professionnelles et sociales.Le salarié doit pouvoir transférerles compétences acquises à l’exté-rieur de l’entreprise. La Validationdes Acquis de l’Expérience avecdiplômation semble efficace pourrendre possible ce transfert.

10�� Se former tout au long de lacarrière professionnelle et de lavie pour développer l’employabilitéet sécuriser à la fois les parcours dessalariés et l’activité de l’entreprise. Lasituation des entreprises est inégalepar leur taille et leurs moyens ; la for-mation, le DIF, la GPEC sont inégale-ment exercés. Les plus petites entre-prises méconnaissent souvent lesatouts et les modalités des forma-tions. Faciliter la mobilisation de cesoutils par les PME/PMI, et en particu-lier pour les TPE, et leurs salariés, estune priorité, de même que décloi-sonner et coordonner, offres de

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formations et financements (contratde professionnalisation, VAE, CongéIndividuel de Formation, DIF, Bilan decompétences). Les actifs moins quali-fiés souffrant plus du temps partielsubi et des emplois précaires, il fautleur assurer, ainsi qu’aux salariés àtemps partiel, un accès renforcé àla formation professionnelle. La for-mation doit être aménagée afin depermettre l’assiduité sans préjudicepour la vie privée.

Préconisations

Conjuguer et coordonnerles initiatives à l’échelle régionaleet mobiliser la Région autour de ses compétences

Renforcer une dynamique régio-nale de conjugaison de la flexibilitéavec la sécurisation des parcours pro-fessionnels sera déterminant pour ledéveloppement économique etsocial. Tous les acteurs l’échelle dela région ont un rôle à y jouer. Lespartenaires sociaux et les acteursrégionaux de l’insertion, « au com-mencement » et au plus près desprojets et initiatives, ont un rôle clédans cette démarche dont la territo-rialisation s’impose.

Le niveau régional est adaptécomme cadre stratégique décentra-lisé (Conseil régional) et déconcentré(Etat en région), avec les schémas etcontrats territoriaux et la négocia-tion collective régionale et locale.L’Etat, en charge de la politique del’emploi, la Région avec ses compé-tences, peuvent développer un parte-nariat régional durable pour que desactions décisives et mutualiséessoient largement conduites. La miseen cohérence des initiativeslocales et des politiques étantexceptionnelle, c'est sur ce point,décisif pour l’égalité sociale et territo-riale, que pourraient se concentrer lesactions nouvelles à conduire.L’ensemble des acteurs, doivent,selon leurs propres prérogativesrespectives faire converger et mutua-liser leurs actions et leurs moyenspour rendre possibles sans rup-tures les transitions profession-nelles. Les initiatives convention-nelles des partenaires sociaux au desbranches, de l’entreprise et des inter-professions, peuvent être complétéespar les adaptations législatives etréglementaires dont l’Etat à la charge,et également soutenues, amplifiées,par les politiques et expérimentationsde la Région et des collectivités terri-toriales.

Trois dimensions fondamentalesdoivent être combinées: un réel par-cours de progression dans l’emploi,avec renouvellement des qualifica-tions et des compétences, la préser-vation du revenu et le maintien des

droits sociaux. Il faut assurer uneréelle transférabilité des droits etdes garanties de revenus tout aulong de transitions aménagéesentre les différentes positions succes-sives occupées; mais aussi mieuxinformer sur les droits, orienter lespersonnes vers les organismes d’ac-compagnement, permettre de menerà bien les formations professionnellesnécessaires, et les mobilités géogra-phiques, etc.

La Région, doit faire « avec » ses par-tenaires, chacun dans son rôle endonnant la priorité à la mutualisa-tion, la coordination de dispositifsd’aménagement des transitionsencouragés par ses politiques (forma-tion, formation professionnelle conti-nue, apprentissage, développementéconomique, aménagement du terri-toire) qui s’adressent aux trois échellesde la conjugaison recherchée : l’indi-vidu avec la formation, la formationprofessionnelle continue, la SREF,l’apprentissage, autour de ce noyaudur peut s’organiser une stratégiecoordonnée avec l’Etat pour la« sécurisation des parcours profes-sionnels » ; les entreprises, au titrede l’aide aux entreprises, un desleviers, mais aussi de l'Agence éco-nomique pour une dynamique terri-toriale de développement ; les terri-toires avec l’aménagement du terri-toire et la politique des pays (contratsde Pays) et dans le CPER (Contrat deProjet) ainsi que dans le cadre del’agenda 21 régional de développe-ment économique et social.

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Quatre propositions

Pour un partenariat régionaldurable de conjugaison maîtriséede la flexibilité avec la sécurisationdes parcours professionnels :

1�� Réunir une conférence régio-nale territoriale permanente despartenaires régionaux pour impul-ser et évaluer les progrès. Sesmissions seraient de réaliser unsuivi et une évaluation des modali-tés de la conjugaison entre flexibili-té et sécurisation des parcours pro-fess ionne ls en Bretagne et unrecensement des problèmes juri-diques ; définir des axes prioritairesd’actions pour améliorer la situa-tion ; favoriser la coordination desinitiatives.

2�� Conforter les initiatives despartenaires territoriaux : Conseilrégional et Etat pourraient, chacunavec leurs compétences, soutenirles in i t iat ives des partenai ressociaux, des entreprises, encoura-ger des négociations interprofes-s ionnel les, des négociat ions debranches et d’entreprises, concou-rant à la sécurisation des parcours ;promouvoir des partenariats territo-riaux associant tous les partenaires ;favoriser par les politiques territo-riales de la Région les démarchesdes collectivités territoriales, Bassinsd'emploi et Pays conjuguant flexibi-lité et sécurisation (la négociationcollective aux deux niveaux régionalet local, le SRADT, les contrats deprojets et de pays sont des levierspour ces actions) ; encourager les ini-tiatives améliorant la connaissancedes personnes concernées elles-

mêmes sur l’insécurité de leurs par-cours professionnels et les dispositifsy remédiant.

3�� Mobiliser les politiques duConseil régional sur ses compé-tences : Mettre en cohérence sespolitiques autour de la sécurisationdes parcours professionnels (ensei-gnement et orientation (Lycées),apprentissage, formation profes-sionnelle continue, aide aux entre-prises) et les inscrire dans la territo-rialisation autour des projets de ter-ritoires et des contrats de pays.Conforter la mise en œuvre de sesaides individuelles. La formation ini-tiale et continue, est très certaine-ment un domaine structurant pourles démarches de sécurisation desparcours professionnels à l’échelledes régions. Mutualiser avec les

autres Consei l s régionaux lesdémarches innovantes dans unedémarche d’intérêt général. Lancerun appel à projets territoriaux àdestination des Pays.

4�� Encourager des expérimenta-tions juridiques. Des expérimenta-tions juridiques associant les parte-naires sociaux, la DRTEFP, et leConseil régional pourraient êtreenvisagées. L’expérimentation per-mise par la Constitution (articles 72et 73) pourrait aussi permettre depoursuivre dans d’autres condi-t ions. Mais auparavant i l seraindispensable que les partenairesrégionaux avancent dans le sensd’une coordination et réalisentensemble l’état des lieux des pro-blèmes juridiques à résoudre. �

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INNOVER…Développer l’innovation et la recherche

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f in de trouver les l ieux deconvergence sur lesquels

pourrait se bâtir une coopérationinterrégionale, il a paru indispen-sable aux partenaires socio-profes-sionnels de repérer des facteursd’hétérogénéité dans le but d’appré-cier leur « puissance » respective etde mesurer les forces et les faiblessesde ces entités.

Cette démarche tire son caractèreoriginal dans la méthode de travailemployée, se fondant sur l’expérien-ce professionnelle des partenaires,sur leur connaissance empirique duterrain, et sur l’analyse détaillée decas concrets.

Un inventaire critiqueIl en ressort un inventaire critique etune typologie des systèmes d’innova-tion et de recherche des régions par-tenaires du réseau, en relation avecles organisations de chacun desEtats. La variété mise en évidence àpartir d’exemples choisis par lessocio-professionnels, permet d’ap-précier aussi bien le rôle des grandséquipements, que l’intérêt d’expé-riences diverses et originales. Lerecueil de ces stratégies et des orga-nisations correspondantes, constitueune mémoire dont chaque régionpeut tirer profit. Cette analyse a per-mis de mesurer la faiblesse voire l’ab-sence de liens destinés à faciliter lacommunication entre les systèmes.

Des domaines de convergenceDes domaines de convergence ontpu être dégagés pouvant créer dessynergies et changer de manière

significative l’ampleur des techniquesde développement. Une concertationétroite et un « porté à connaissance» des ressources disponibles pour-raient contribuer à leur rapproche-ment. La condition de réalisation decette recommandation dépend néan-moins de la volonté politique desautorités régionales concernées, fon-dée sur une décision d’agir en com-mun afin de dynamiser le développe-ment de leurs régions.

Les besoins des entreprisesLa nécessité est alors apparue d’in-verser la problématique et de partirdes besoins des entreprises plus par-ticulièrement présentes dans cesrégions. Les très grandes entreprisesdisposent des compétences et desmoyens d’études pour mettre à leurportée aussi bien les techniquesinnovantes que les moyens d’accèsaux programmes européens. Parcontre, les PME, bien que partoutprésentes en Europe, ont suscité l’at-tention du RTA en raison de leur trèsgrand nombre et de la faiblesse deleur participation au progrès. Il en estde même de la distance séparant lesentreprises de haute technologie etcelles restées sur des secteurs plustraditionnels.

Dans cette approche a été mis enévidence le besoin d’établir des pas-serelles, de faire communiquer leschercheurs avec les entreprises afinde permettre l’innovation et le trans-fert de technologie.

S’ajoutait naturellement à cette pré-occupation, celle d’étudier la mobili-té des chercheurs pour s’assurer des

facilités pour parfaire leurs connais-sances offertes mais aussi pour savoirs’ils étaient susceptibles de mettreleurs talents au service du dévelop-pement local.

Les propositions� Renforcer les coopérations entreles régions atlantiques· par un volontarisme politique · par le développement de la coopé-ration entre les systèmes d’innova-tion et de transfert de technologie· par la dynamisation des coopéra-tions en dépassant certains freins

� Développer l’innovation au seindes PME· renforcer la diffusion de l'innova-tion technologique au sein despetites et moyennes entreprises· améliorer le financement de l’inno-vation

� Faciliter et encourager la mobilitédes chercheurs· au niveau européen et régional

L’accrochage de l’espace atlantiqueaux zones de plus grand développe-ment demeure l’enjeu auquel doitrépondre le développement descoopérations afin de ne pas isoler lapériphérie maritime du centre, desouder la périphérie atlantique et del’intégrer dans un modèle de déve-loppement polycentrique de l’espaceeuropéen.

Groupe de travail : InnovationPrésident : Jean-Louis MartresVice-présidence : Joao-Paulo DuarteRapporteurs : Leire Ozerin-Etxebarriaet Jean Tirot (Portugal - Limousin). �

Le transfert de technologie et l’innovation :enjeu de coopération pour les régionsde l’Arc atlantiqueSynthèse de l’AUTOSAISINE réalisée dans le cadre du Réseau Transnational Atlantique(RTA) des partenaires économiques et sociaux en mai 2005.

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INNOVER… Impulser un développement durable

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ans son rapport de juin 2003« Le défi de la qualité des

eaux en Bretagne », le CESR deBretagne considérait que le retourau bon état des eaux en Bretagnetel qu’imposé par la directive euro-péenne 2000/60/CE, nécessitaitqu’un rô le de chef de f i le so i tdonné à la Région Bretagne. Lamultiplicité des programmes, l’em-pilement des responsabilités et laglobalité des phénomènes impo-sent en effet qu’une autorité légiti-me puisse coordonner les diffé-rentes mesures prises et à prendre.La Région se voyait ainsi naturelle-ment désignée pour tenir ce rôle.

La dernière loi de décentralisation aprévu la possibilité de confier auxRégions des responsabilités spéci-fiques dans des domaines particuliers.La Région Bretagne s’est ainsi portéecandidate à l’expérimentation pourune compétence renforcée de chef defile dans la politique de l’eau.

Après les élect ions de 2004, leConseil régional dans sa nouvellemajorité, a renouvelé cette candi-dature. Par ailleurs, les sondagesd’opinion en Bretagne montrentque la population dans sa majoritéestime la Région bien placée pourassurer ce rôle.

L'urgence de la reconquête de laqualité de l'eau dans le respect del'environnement impose que sur leterrain l'ensemble des mesures àprendre soit fédéré sous une auto-rité disposant de moyens financierssignificatifs et ayant la responsabi-lité de développement économiqueet social régional.

En conséquence, le CESR deBretagne demande instamment àl’Etat de confier rapidement à laRégion Bretagne une expérimenta-tion du rôle de chef de file dans lamise en œuvre de la politique del’eau. �

L’expérimentation du rôle de chef de fileen matière de gestion de l’eau par la Région BretagneVŒU adopté lors de la Session plénière de janvier 2006

D

La communication sur les pôles de compétitivitéAVIS adopté lors de la Session plénière de juin 2006

'objet de la communication estde faire le point sur l'état

d'avancement de la structuration despôles de compétitivité bretons. Lepôle Automobile haut de gamme estintégré, dans le périmètre du rapport,aux trois pôles ayant leur siège enBretagne. Le pôle Images et réseauxreprésente 119 adhérents, le pôleMer Bretagne 204 adhérents, le pôleValorial 150 adhérents et le pôleAutomobile haut de Gamme 19adhérents.

A ce jour, ces quatre pôles sontconstitués, dotés d'un siège, d'unPrésident et les contrats de pôle sontsignés avec l'Etat. Les premières dota-tions budgétaires sont mises en placepar l'Etat et la Région permettantainsi le recrutement du personnelnécessaire à leur gestion.

Le calendrier imposé par l'Etat en cequi concerne les appels à projets sus-ceptibles d'être financés par le Fondsde compétitivité des entreprises (FCE)et l'Agence Nationale de la Recherche(ANR) n'a pas permis un bon fonction-nement des instances de coordinationdes financeurs, qui devraient néan-moins être toutes mises en place avantl'été. 59 projets ont tout de même puêtre labellisés. Cinq projets ont étéretenus par l’Etat. Ils nécessiterontnéanmoins un complément régionalde financement.

La Région Bretagne souhaite orienterses financements à destination desPME-PMI et des laboratoires derecherche académique sans exclureles grandes entreprises. Ces finance-ments tiendront compte du niveaud'implication de l'Etat.

Dans le cadre de la ConférenceTerritoriale, la Région souhaite enfinmettre en place des procédures clairespour les phases d'instruction, definancement et de suivi des projets.

Le CESR regrette la complexité desprocédures mises en place par l'Etaten ce qui concerne les phases d'ins-truction, de financement et de suivides projets, tout en se félicitant de lastructuration des pôles de compétiti-vité générateurs de projets et de par-tenariats qu'il convient de soutenir etde conforter.

Le CESR précise également que l’ob-jectif premier des pôles était le déve-loppement de l’économie et de l’em-ploi et qu’il convient de ne pas l’ou-blier et d’en faire périodiquementune évaluation. �

L

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INNOVER…Proposer à tous un habitat de qualité

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Après avoir rappelé que l’habitat estun enjeu majeur pour la Bretagneconfrontée aujourd’hui à une situa-t ion de cr ise du logement, lePrés ident du Consei l régionalindique 3 priorités :

� l ’accro i ssement de l ’off re delogement,

� l’amélioration de la qualité dulogement,

� la maîtrise des consommationsd’énergie et d’eau.

Huit principes d’action sont aussiénoncés : la Région s’appuiera surceux-ci pour mettre en œuvre unepolitique incitative en matière d’ha-bitat même si le logement ne relèvepas stricto sensu du champ de com-pétence de la Région. L’interventionfinancière aura un caractère subsi-diaire et sera subordonnée à cellede l’État et des intercommunalitésconcernées. L’objectif est de triplerles crédits du programme 803 àl’horizon 2010…

Les objectifs de la nouvelle politiquesociale seront au nombre de 6 :

1��Développer l’offre de logementssociaux,

2�� Participer au projet de rénovationurbaine,

3�� Mettre en place un EtablissementPublic Foncier Régional,

4�� Harmoniser et soutenir la qualitéde l ’habitat par la maîtr ise descharges locatives et le développe-ment durable,

5�� Engager des actions innovantesvers des publics spécifiques,

6�� Faciliter le recrutement dans lebâtiment et les travaux publics.

Les modalités d’intervention se décli-nent autour de 5 volets :

1�� Le développement de l’offre delogements sociaux (logements neufs),

2�� La maîtrise des charges foncières,

3�� Le logement des jeunes et des tra-vailleurs mobiles,

4�� Le logement des personnes âgées,

5�� Le volet « Rénovation urbaine ».

Le CESR favorable à cetteimplication de la Région

� Bien que le logement n’entre passtricto sensu dans les prérogativesde la Région, les acteurs du loge-ment social et du parc pr ivé seréjouissent de voir l’implication de laRégion en ce domaine, en complé-ment de la politique de l’Etat.

Par son rôle incitatif et par son inter-vention dans la mise en cohérence deplusieurs politiques, le rôle de laRégion, dans la perspective du déve-loppement durable, est essentiel.

� Les partenaires du logement social etdu parc privé tiennent à souligner laqualité de l’écoute et des relationsqu’ils ont eues avec la Région avantl’élaboration de ce document. Ils yretrouvent l’essentiel de leurs analyseset de leurs préconisations.

� La difficulté d’équilibrer les opéra-tions neuves de logement social estsoulignée dans le document. Les rai-sons sont diverses, avec en particulier :

� Le coût du foncier. Sur ce point, lacréation de l’Établissement PublicFoncier est un élément favorable etune réponse à long terme mais cela ne

changera pas fondamentalement lesdonnées du problème. Il nous paraîtsouhaitable qu’une vraie réflexion defonds soit menée, sous l’égide de laRégion, avec tous les acteurs concernéspar l’utilisation du foncier ; elle permet-tra de mieux comprendre la mécaniquecomplexe du foncier et de définir unevraie stratégie en la matière.

� Le coût de la construction (qui n’estpas cité dans le rapport). Il faut rap-peler qu’en 2004, l’indice du coût dela construction a progressé de 10 %.Cette hausse ne paraît pas proche des’arrêter.

� Tout en comprenant l’abandon dela logique de guichet, il apparaît mal-gré tout nécessaire que des règlesplus précises soient définies. Les opé-rateurs et les partenaires ont besoind’une meilleure visibilité pour êtreefficaces et réactifs.

� Le logement est un facteur essen-tiel en matière d’aménagement duterritoire. Sa production doit répondreà la demande là où elle apparaît (enzone urbaine, près des zones d’emploi,à où existent des transports en com-mun…), mais elle doit aussi répondreaux attentes dans les zones rurales,dans les petites communes car elle per-met d’enclencher une spirale vertueusedu développement : réhabilitation delogements anciens en centre bourg,création de logements, arrivée de nou-velles familles et donc d’enfants dansles écoles, revitalisation du commerce,de l’artisanat, etc... �

Pour une politique sociale de l’habitat en BretagneAVIS adopté lors de la Session plénière de juin 2006

L’objectif du Conseil régional

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INNOVER... Favoriser l’adaptation des secteurs économiques

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Le document sur lequel le Présidentdu Conseil régional a sollicité l’avisdu CESR est un rapport d’étape pré-cédant la remise d’un rapport final« sur les perspectives du secteur destélécommunications en France et enEurope », établi à la demande duPremier Ministre par un Groupe detravail constitué et présidé par M.Pascal FAURE.

L’examen de ce document appelledeux remarques préliminaires qui neportent ni précisément sur le dia-gnost ic , n i préc isément sur lesquatre thématiques d’action quisont proposées.

Tout d’abord, il faut souligner quel’état des lieux est axé davantagesur le secteur des équipementiersque sur le secteur des télécommu-nications dans son ensemble, etcela contrairement à ce que laisseentendre son titre. Ceci impliquequ’il faudrait rendre le contenu durapport f inal plus conforme autitre, et non l’inverse car le rapportdo i t effect ivement prendre encompte le lien et les accords équi-pementiers-opérateurs (et doncla situation et les perspectives desopérateurs). L’état des lieux ne sou-ligne pas assez les accords pos-sibles entre ces deux catégoriesd’acteurs.

Ensuite, le CESR propose que lepôle de compétitivité à vocationmondiale « Images et réseaux »,développé en Bretagne, qui associejustement des industriels, des opé-rateurs et des chercheurs, soit men-tionné dans la synthèse ; ceci afinde mieux rendre compte de « laplace essentielle » qu’il tient pourle secteur des TIC.

Le CESR partage globalement l’analy-se qui est faite par le groupe de travailconstitué et présidé par M. PascalFaure, même si force est de recon-naître qu’elle se situe à un niveaueuropéen voire mondial (car il s’agitd’un secteur d’activités fortementmondialisé), et ne met donc que peuen avant les différences existant entrela France et les autres pays euro-péens, et a fortiori les particularitésrégionales.

Pourtant la France présente certainstraits caractéristiques. Au titre de sespoints faibles, on retiendra notam-ment des difficultés d’adaptation à larapidité des évolutions des marchés etdes technologies (cycles de quelquesannées, TTM de quelques mois).Cette faiblesse est d’ailleurs une inci-tation supplémentaire à faire de laveille (Cf. plus loin). Au titre de sespoints forts, ou atouts, on retiendra lafilière de formation en ingénierietechnique qui est, en France, d’excel-lente qualité et décroît moins vite que

dans les autres pays développés (les-quels rencontrent des difficultés derecrutement), et la capacité en ingé-nierie de grands systèmes complexesà logiciels prépondérants que sontdevenus les systèmes de télécom.

Le CESR souhaite formuler plusieursautres remarques au sujet de l’étatdes lieux figurant dans le rapportd’étape.

� La question de l’emploi est pourainsi dire absente de l’analyse de lasituation et des perspectives. Laseule mention qui y soit faite est laréférence aux conséquences surl’emploi qu’ont eu les restructura-tions auxquelles les équipementiersont été conduits par le passé (unseul cas est cité ; celui de Flextronicsà Châteaudun). Cette question méri-terait d’être davantage prise encompte dans le rapport final (pour-quoi ne pas montrer, par exemple,l’évolution des effectifs ?), et celad’autant plus que c’est précisément

Les perspectives du secteur des télécommunications en France et en EuropeAvis adopté par le Bureau du CESR le 4 juin 2007

Remarques préliminaires

Quels sont les éléments du diagnostic et d’analyse que vous pensez nécessaires de modifier ou de compléter ?

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INNOVER…Favoriser l’adaptation des secteurs économiques

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l’inquiétude des salariés face auxperspectives du secteur des télé-coms à la suite des annoncesd’Alcatel-Lucent en France qui asuscité la mise en place du groupede travail présidé par M. Faure.

� La recherche brille également parson absence. Le groupe de travail n’aque peu associé les acteurs natio-naux de la recherche, si ce n’est àtravers le président du RNRT etDirecteur général de SUPELEC, M.Alain Bravo. Or, il est essentiel debâtir une telle prospective écono-mique en tenant compte desréflexions et travaux menés enamont, en anticipation de l’innova-tion et de nouveaux usages, au seindes laboratoires de recherche. Celaapparaît d’autant plus important queles l iens entre les acteurs de larecherche académique et de la R&Dindustrielle chez les équipementiersou les opérateurs de télécommunica-tions sont fréquents.

De la même manière, l’analyse desvolets IST (ou ICT) des différentsprogrammes-cadres européens (FP5et FP6) et de ceux qui sont en coursde lancement dans le cadre du FP7tracent quelque peu l’évolutionscientifique et technologique dusecteur des télécommunications enEurope. Une analyse fine des défisréussis et des enjeux perçus pour lefutur serait utile.

Enfin, des programmes collaboratifs àenjeux et budgets ambitieux tels queceux lancés par l’Agence de l’innova-tion industrielle (TVMSL, QUAERO,etc.) sont cités mais non commentés.Il est bien sûr trop tôt pour pronosti-quer leur succès mais il semble oppor-tun de se saisir de la question desmodalités de montage et de gouver-nance de tels projets et de bâtir desindicateurs pertinents permettantd’estimer les retombées économiquesde tels projets, sur le plan national ourégional.

� De même que la recherche, lesPME-PMI sont, elles aussi, et c’estregrettable, absentes du rapportd’étape.

� A propos de la chaîne de valeurs, lediagnostic minimise la part des maté-riels (« hard ») notamment pour lesapplications sans fil hertziennes dansles nouvelles bandes élevées (néces-saire car augmentation des débits, del'étendue des surfaces à couvrir et dela mobilité croissante). Rappelons qu’ilne peut y avoir de « soft » sans« hard » et que pour les applicationsd'infrastructures une maîtrise du« hard » permet sans conteste unemeilleure maîtrise des développe-ments logiciels.

� A propos des nouveaux entrants surles marchés, le rapport cite la Chinemais il ne faudrait pas omettre deconsidérer également le reste dumonde, et notamment l’Inde.

� A propos du pôle de compétitivité« Images et Réseaux », la liste desétablissements d’enseignement supé-rieur et de recherche est loin d’êtreexhaustive et il y manque en particu-lier l’INSA de Rennes et l’ENSSAT àLannion directement impliqués surcette filière TIC.

� A propos des restructurationspassés : il serait utile pour le raisonne-ment de s'interroger (et de compléterle rapport) sur l'évolution de la rentabi-lité dans le temps chez les acteurs dusecteur des télécoms et de son éven-tuel impact sur les restructurations.

� Dans les perspectives, il faudraitpeut-être envisager une éventuellesaturation des marchés solvables.

Le rapport propose quatre axes d’ac-tion pour les pouvoirs publics, destinésà permettre aux équipementiers euro-péens de développer l’emploi, d’inno-ver et d’être plus compétitifs. Cesquatre axes peuvent être discutés etd’autres pistes peuvent être envisagées.

A propos des quatre axes proposés

� 1er axe d’action : promouvoir unécosystème de dimension européen-ne fort et innovant permettant auxéquipementiers de s’appuyer sur unmarché mieux harmonisé. Il n’appellepas de remarques particulières.

� 2ème axe d’action : s’assurer que leséquipementiers européens puissentlutter à armes égales contre leursconcurrents américains et asiatiques

A propos des technologies duales : lacapacité de dualité et de soutien desprogrammes de Défense existe maisne doit pas être surestimée. A de trèsrares exceptions près, le transferts’effectue plutôt désormais du civilvers le militaire, même s’il existe desexceptions comme dans le cas de cer-tains composants III-V issus d’unlaboratoire commun entre Alcatel

Lucent et Thales, ou de certainestechnologies ou méthodologies d’in-génierie système et logiciel. La raisonen est que la Défense a considérable-ment réduit ses budgets, et à l’inté-rieur de ses budgets, la part affectéeà la recherche (facteur >10 entre laFrance et les Etats-Unis par exemple).Peut-être, dans ce cas, faut-il envisa-ger d’autres modes de financementsstimulants de la recherche.

Ceci étant, on évoque trop peu lesréflexions communes de télécomsciviles et militaires qui existent, ainsique leurs synergies, notammentcertains problèmes de sécurité desystèmes.

Les propositions de quatre axes d’action doivent-elles êtrecomplétées ou modifiées et en quoi ?

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INNOVER... Favoriser l’adaptation des secteurs économiques

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� 3ème axe d’action : organiser selondes modalités à préciser et sousl’égide du ministère de l’emploi laconcertation associant tous les par-tenaires afin de mettre en place uneveille prospective permettant d’anti-ciper les évolutions structurantes dela filière en terme de compétences,de métiers et d’emplois

Cet axe n’est pas détaillé dans lerapport or il est certainement le plussensible.

Anticiper les évolutions en termes decompétences, de métiers et d’em-ploi constitue en effet l’une des clésde réponse car dans un domaine oùles verrous technologiques sontdevenus plus rares, la v itessed’adaptation et de reconfigurationjoue un rôle encore plus détermi-nant que la course à la taille.

L’anticipation économique doit êtreaussi une anticipation sociale.

La gestion prévisionnelle des emploiset des compétences (GPEC) devraitdonc figurer de manière explicitedans le rapport. Cette GPEC devratenir compte en particulier des per-sonnes qui occupent aujourd’hui desemplois peu qual if iés. La GPECdevrait travailler à concevoir des pas-serelles permettant des transitionssécurisées d’un emploi à un autredans la filière. La généralisation desdémarches de GPEC mettra en évi-dence des besoins de transformationdes emplois plutôt que des perspec-tives de réduction des emplois, car lesecteur des TIC en pleine mutationcontinue d’être structurellement encroissance, sinon en valeur, du moinsen volume.

� 4ème axe d’action : amplifier etcoordonner les efforts publics enmatière de développement desinfrastructures et des usages des TIC

Tout d’abord, il s’agit bien d’amplifieret de coordonner les efforts, ce quine signifie pas nécessairement finan-cer et subventionner.

Ensuite, la liste des actions envisa-gées dans le rapport peut être com-

plétée par les propositions d’actionssuivantes :

� amplifier les concertations et lescomplémentarités public/privé desprojets territoriaux en termes d'infra-structures

� veiller à ce que le cadre européende la régulation sur les nouvellesinfrastructures ne soit pas dissuasifpour les investissements

� rendre possibles des modes definancement innovants pour promou-voir les infrastructures et les usagesdes TIC.

D’autres pistes à envisager

Compte tenu du caractère straté-gique de la recherche pour le sec-teur des télécommunications, il fau-drait ajouter un tout premier axed’action portant explicitement surl ’effort à fournir en matière deR&D ; la France et l’Europe, commele montrent les chiffres (y comprisceux qui sont cités dans le rapport)ne sont pas encore au bon niveau.Cet axe permettrait de confirmer lanécessité d’asseoir le secteur desTélécoms sur tous les maillons de lachaîne de la valeur, y compris sur levolet amont de l’innovation.

Comment promouvoir un « écosystème breton » ?

Alors que l’on parle de mise en placed’écosystème européen et de consoli-dation européenne pour faire face àla concurrence mondiale (notammenteffets de normalisation), la questionest aussi celle de la pertinence del’échelle régionale pour un écosystè-me dans le secteur des TIC.

La réponse tient sans doute à deuxfacteurs différenciateurs supposésque sont : en premier, l’effet clusteret la réussite espérée du pôle decompétitivité « Images et Réseaux »,qui peut s’appuyer sur la dynamiquesuscitée par la création de l’UniversitéEuropéenne de Bretagne ; et ledeuxième, la capacité de concerta-tion qui peut rendre plus rapides etmoins douloureuses les adaptationssociales évoquées ci-dessus.

La Bretagne doit se repositionnerdans les organismes internationauxqui édictent les normes, en s’ap-puyant sur l’agence des fréquencessituée à Brest, sur le centre d’essai etd’agrément de FT situé à Lannion.

La vocation mondiale et le leadershipdu pôle de compétitivité « Images etréseaux » doit être réaffirmée.

Concernant les « acteurs acadé-miques » de l’« écosystème breton »,rappelons qu’il vient d’être créé unGroupement d’intérêt Scientifiqueintitulé SISCom-Bretagne dédié à l’at-tractivité et à la visibilité internationa-le, sur le plan de l’accueil de cher-cheurs, pour le secteur des Sciencesde l’information et de la communica-tion au service des télécommunica-tions et de leurs applications. Cetoutil doit s’inscrire dans la démarched’internationalisation de la filièreRecherche en Télécoms.

Il est essentiel à ce niveau de ques-tionner les pouvoirs publics de l’ab-sence, sur le plan national, d’un

Comment traduire régionalementles pistes de travail définies auniveau national ?

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INNOVER…Favoriser l’adaptation des secteurs économiques

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RTRA (Réseau Thématique derecherche avancée) en Télécoms,parmi ceux créés par le Ministère dela Recherche à l’automne 2006.Plaider qu’un tel RTRA soit créé rapi-dement en Bretagne parait essentielet parfaitement défendable au vunotamment de la qualité reconnuedu dossier scientifique de RTRA quiavait été déjà déposé en 2006, ainsique de l’enjeu de ce secteur écono-mique pour nos territoires. Ce réseaus’adosserait naturellement au PRESUEB désormais créé et au pôle decompétitivité Images&Réseaux.

Comment développer enBretagne des outils de veille prospective en matière de compétence, métiers etemplois à l’échelle de la filière ?

On a vu que la mise en place d’unevéritable GPEC à partir d’actions deveille est parfaitement nécessairepour permettre au secteur d’effectuerdans les meilleurs conditions écono-miques et sociales possibles les adap-tations nécessaires.

Ceci étant, il ne s’agit pas de créer enBretagne de nouveaux outi ls oumoyens de veille prospective dans unsecteur où il en existe déjà et de trèsperformants (France Telecom R&D etl’IRISA pour le civil, le CELAR pour lemilitaire, sont à la pointe dans cesdomaines). En Bretagne, l’effort doitplutôt porter sur la mise à profit desmoyens existants et sur les possibilitésde mutualiser la veille stratégiquemise en place au sein des grandsgroupes. La diffusion des meilleurspratiques en matière de GPEC estainsi à promouvoir, en s’appuyant sur

les outils existants (GREF, PRES…). Acet égard, un des rôles de l’Agenceéconomique de Bretagne pourraitêtre d’organiser le partage des dia-gnostics et de faciliter leur diffusionauprès des différents acteurs. Enoutre, au sein des entreprises, lessalariés devraient aussi pouvoir êtremieux associés, c’est-à-dire informésplus en amont de la stratégie et desréorientations stratégiques de l’en-treprise.

Par ailleurs, la cartographie des for-mations supérieures dispensées enBretagne sur ce secteur des télécomsest particulièrement riche. La mailleret si possible la compléter par rapportaux enjeux de développement denouvelles compétences au sein desentreprises est un des sujets dont vientde s’emparer le pôle Images&Réseaux.Des clubs de technologie (typeIrisatech) et des rencontres théma-tiques (Matinales de Rennes-Atalante,Journées Meito, Vespérales Granit,…)sont autant de lieux de veille prospec-tive à valoriser.

L’un des mécanismes sous-utiliséencore - y compris dans la filière TIC,au sein des grands groupes commeAlcatel-Lucent en Région Bretagne ouau sein des PME-PMI - est le coenca-drement de doctorats et post-docto-rats menés pour partie au sein del’entreprise avec un laboratoire parte-naire. Les freins structurels et tempo-rels doivent être levés pour que cemécanisme soit facilité car il est unvecteur de veille prospective et d’évo-lution des compétences essentielpour la R&D industrielle.

Comment valoriser les effortsrégionaux pour le développementdes infrastructures et des usages ?

Les préconisations ou pistes évo-quées dans le rapport paraissentpertinentes. Les dispositions rela-tives à l’e-administration ont uneffet de levier intéressant, car ellesdiminuent le poids des dépensespubliques au profit du secteur éco-nomique, mais surtout elles accélè-rent l’ensemble du processus éco-nomique et augmentent ainsi l’effi-cacité du capital investi.

La Bretagne doit postuler à toutesles expérimentations et notammentse positionner sur les programmeseuropéens pour une infrastructureTIC au service de tous les acteurséconomiques bretons.

Ceci étant, il faut veiller à ne pasaccentuer la fracture électronique(entre les personnes) ou la fractureterritoriale (entre les territoires). Acet égard, aller vite fait toujourscourir un risque qui appelle de lavigilance.

Enfin, il semble opportun de proposerdes développements voire desdéploiements « volontaristes » etinnovants capables de situer laBretagne au premier plan des régionsd’Europe quant à ses infrastructurestélécoms et ses expérimentations denouveaux usages.

La dynamique du dossier Bretagne2.0, l’ambition portée par les acteursacadémiques Ouest-Recherche pourun réseau Très Haut Débit pour larecherche, l’observation des usagesétendus à l’ensemble des secteurs oùles technologies TIC diffusent (ensei-gnement, santé, transports, dévelop-pement durable, administration,citoyenneté…) (Cf. GIS Marsouin)sont d’un intérêt primordial. LaBretagne, quelque peu en avancesur ce développement des infra-structures et usages il y a quelquesannées, doi t reconquér i r cetteavance. Il y a dans Bretagne 2 %des propositions qui vont dans cesens. �

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Un atelier d’aide à la recherche d’emploi

Mme HOUZE, animatrice coordinatricede l’atelier d’aide à la recherche d’em-ploi de la Ville de Vannes, présente lesraisons du succès de cet atelier qui aaccueilli 3 058 personnes en 2004.C’est une démarche participative, lan-cée de manière informelle en 1992 par

les personnes d’un quartier puis reprisepolitiquement avec la mise en placed’une structure. Un réseau de parte-naires sociaux mène une réflexion pourdes actions sans cesse renouvelées.C’est un lieu de proximité, d’échange,de convivialité, sans rendez-vous,autour d’un café.

L’atelier travaille avec les entreprises duquartier pour dédramatiser la relationemployeur/employé.

Faire d’un « boulot » un véritable métier

M. ACHARD, Directeur de l’associationProxim’Services, présente cette structu-re créée en 1999 par les trois associa-tions intermédiaires de Lorient.Proxim’Services arrive « en fin de par-cours », après les associations intermé-diaires, pour que les personnes qui ontdes compétences puissent avoir un CDIdans le domaine des services à la per-sonne. « D’un « boulot » on fait unvéritable métier ».

Au secours du monde rural

M. FORGET, agriculteur des Côtesd’Armor, présente Solidarité Paysanne22. Cette association est née du

regroupement d’agriculteurs en diffi-culté et a pour objectif de venir ausecours d’un monde rural « fortementsecoué ». Elle traite aujourd’hui unecentaine de dossiers chaque année etpropose un accompagnement humainet technique.

On a tous des compétences

M. CROZON, Responsable de laméthode « Intervention sur l’offre etla demande » (IOD) au PLIE du Paysde Brest, présente une méthodelabellisée, fondée sur les compé-tences et non sur le CV. Une personnesur deux quitte le PLIE vers un emploiclassique de six mois minimum. LePLIE assure un suivi post-embauchepour s’assurer de la bonne intégra-tion du salarié. Cette méthode esttransposable à d’autres territoires,mais ne doit s’adresser qu’aux per-sonnes prioritaires. Sa philosophie estde proposer l’emploi plutôt que deconsidérer que la personne est inem-ployable.

Aller au-delà du handicap

Mme HERVÉ, Crédit Mutuel deBretagne, présente une initiativemise en place par la CFDT et reprise

près une introduction par M.Alain EVEN, Prés ident du

Conseil économique et social deBretagne et de M. Jacques DER-MAGNE, Président du Conseil éco-nomique et social national, MmeAnne SAGLIO et M. Loïc RICHARD,rapporteurs ont présenté ladémarche de l’étude du CESR « 50CLES pour l’emploi en Bretagne »et M. Didier ROBERT, Membre duCES national, l’étude du CES natio-nal « L’accès de tous aux droits detous par la mobilisation de tous ».

Le Forum s’est poursuivi par deuxtables ronde sur les thèmes : « Lechômage n’est pas une fatalité : demultiples acteurs se mobilisent pourobtenir ensemble des résultats » et« Partenariats locaux pour l’emploi :l ’expér imentat ion de nouvel lesméthodes ».

Enfin, M. Denis CLERC Rapporteurau Consei l de l ’Emplo i , desRevenus et de la Cohésion socialeest intervenu sur le thème« Acteurs locaux : un rôle à la foiscrucial et dépendant ».

Innover pour l’emploi en Bretagne Synthèse du FORUM « Prospective » du 16 février 2006

« Le chômage n’est pas unefatalité : de multiples acteursse mobilisent pour obtenirensemble des résultats »

A

INNOVER... Favoriser l’accès à l’emploi

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Cette deuxième table ronde présentepar des exemples concrets des expé-riences innovantes et des méthodesmises en œuvre pour favoriser l’accèsà l’emploi pour tous.

Pas de CV mais des habiletés

M. THOYON, représentant de laDirection régionale de l’ANPE, pré-sente une méthode de recrutementoriginale dite « des habiletés ». Laméthode de recrutement dominantequi consiste à réaliser une primo-sélection des candidats sur la base del’analyse de leurs CV peut, dans cer-tains cas, constituer un obstacleinfranchissable à l’accès ou au retourà l’emploi. Pour lutter contre ces dis-criminations à l’embauche, l’ANPE adéveloppé une méthode de recrute-ment originale dite « des habiletés ».

Celle-ci repose sur la mise en situa-tion des candidats par le biais d’exer-cices pratiques permettant de vérifierleur aptitude à répondre aux besoinsde l’employeur. L’entreprise PSA-Citroën de RENNES a expérimentécette nouvelle méthode avec succèspuisqu’elle a permis le recrutementde 1500 personnes en 2000, dont350 étaient bénéficiaires du RMI.

Intervenir au plus vite

Mme LALLEMENT, accompagnée deMme REPESSE de l’association ATDQuart-Monde, présentent une enquê-te sur l’accompagnement des deman-deurs d’emploi fortement précarisésréalisée par le mouvement ATD Quart-Monde à partir du croisement de laparole des accompagnants et desaccompagnés, une idée-force ressort :plus tôt une personne exclue du mar-ché de l’emploi bénéficie d’un accom-pagnement étroit et personnalisé,meilleures sont ses chances d’accès oude retour à l’emploi.

Encourager l’insertion et la qualification

M. PICHON, Directeur du Groupementd’Employeur pour l’Insertion et laQualification « BTP » du bassin lorien-tais (GEIQ-BTP) présente l’action duGEIQ BTP qui regroupe un réseaud’entreprises adhérentes qui semobilisent pour l’insertion et la qua-lification professionnelles de per-sonnes rencontrant des difficultésd’accès ou de retour à l’emploi. Les

personnes accompagnées, salariéesdu GEIQ sous la forme de contratsaidés, sont mises à disposition desentreprises adhérentes sur la based’une facturat ion mensuel le.L’accompagnement social étroit etpersonnalisé des salariés, y comprisdans l’emploi, est une des clés de laréussite du GEIQ dont 50 % desparcours de qual i f icat ion sontmenés à terme.

Anticiper les besoins et former

M. PERROQUIN, représentant del’Union départementale de la CFDTdes Côtes d’Armor présente Le Pland’Aide au Retour à l’Emploi (PARE),démarche mise en place en 2001 entreles partenaires sociaux, le servicepubl ic de l ’emploi, l ’Etat et lesbranches professionnelles. Cettedémarche repose sur l’anticipationdes besoins en main d’œuvre decertains secteurs d’activité et sur lamise en p lace de format ionsconventionnées permettant à cer-tains demandeurs d’emploi, indem-nisés par les ASSEDIC, de retrouverrapidement un emploi dans les sec-teurs du BTP, du transport, de l’auto-mobile, des services à la personne…En quatre ans, 20 000 demandeursd’emploi ont bénéficié du dispositifen Bretagne. Cette forme d’activa-tion des indemnités versées par lesASSEDIC, notamment lors dereclassements professionnels, s’estrévélée positive puisque 83 % desbénéficiaires du PARE ont retrouvéun emploi.

Partenariats locaux pour l’emploi : l’expérimentation de nouvelles méthodes

par la Direction sur le maintien et lerecrutement de personnes en situa-tion de handicap. 20 emplois ontété créés sur trois ans. Les exigencesen termes de compétences sont lesmêmes, mais la candidature est trai-tée de façon différente. Le niveau deformation n’est pas pris en compte. Ilest nécessaire que la situation dehandicap apparaisse clairement dansla candidature, qui fera alors l’objetd’une prise de contact très en amontdu recrutement.

Développer la garde des jeunes enfants

Mme ROUSSET, de l’associationParenbouge, présente un systèmede garde d’enfants pour les famillesaux revenus les plus bas, souventmonoparentales. Créé en 2003, il apermis à plus de 300 familles d’enbénéficier. Le soutien financier a étépossible grâce au Fonds social euro-péen, à la Vil le de Rennes, à laCaisse d’allocations familiales.

INNOVER…Favoriser l’accès à l’emploi

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INNOVER... Favoriser l’accès à l’emploi

Synthèse de l’exposé de M. DenisCLERC, rapporteur au Conseil del’Emploi, des Revenus et de laCohésion sociale.

Dans un contexte marqué par uneforte sélectivité des employeurs vis-à-visdes candidats à l’emploi d’une part et,d’autre part, par de fortes inégalités entermes de stabilité et d’exclusion del’emploi, les acteurs locaux ont un rôlefondamental à jouer pour rendre l’accèsau travail plus équitable, notammentpour ceux qui en sont le plus éloignés.

Les acteurs locaux peuvent être desaccélérateurs de croissance écono-mique. Or, cette capacité à dynamiserlocalement la croissance se révèle par-ticulièrement importante puisqu’onestime, d’un point de vue macroécono-mique, qu’un point de croissance sup-plémentaire du Produit Intérieur Brutest potentiel lement créateur de250 000 emplois. Comment peuvent-ils agir pour favoriser l’accès, le maintienou le retour à l’emploi ?

En premier lieu, ils sont en capacité deréduire les processus d’exclusion par lapromotion « du capital humain » despersonnes « qui ne s’use que si l’on nes’en sert pas ». En second lieu, il estaussi possible d’agir localement surl’ordre des demandeurs d’emploi dansla « file d’attente » par la valorisation deleurs atouts. En troisième lieu, lesacteurs locaux peuvent intervenir pourlever les obstacles périphériques de l’ac-cès à l’emploi, en facilitant, parexemple, la mobilité des demandeurs

d’emploi dépourvus de moyens de loco-motion ou la garde des enfants desfamilles monoparentales.

A ce sujet et à l’instar des paysScandinaves, la garde des enfants nedevrait-elle pas, en France, relever d’unservice public municipal obligatoire àdes fins de promotion de l’égalité pro-fessionnelle ? En quatrième lieu, lesacteurs locaux peuvent jouer le rôle demédiateurs, d’interface entre lesdemandeurs d’emploi et lesemployeurs. Ce point est particulière-ment important car les personnes lesplus éloignées de l’emploi disposentrarement d’un « capital social » leurpermettant de vaincre les obstacles àl’accession au marché du travail. Eneffet, des sociologues ont montré qu’enmatière d’accès à l’emploi, les « liensfaibles » sont souvent bien plus effi-caces que les « liens forts ». Or, ces« liens faibles », tels que le réseau rela-tionnel du demandeur d’emploi parexemple, peuvent plus facilement êtretissés localement.

M. Denis Clerc observe également unetendance à la polarisation de l’activité etde l’emploi autour des grands pôlesurbains. Ce phénomène qui affaiblit lespetites villes et qu’il nomme « l’effetTGV » n’est toutefois pas une fatalitécar des forces de résistances localespeuvent être mobilisées. Les acteurslocaux sont également les mieux placéspour exercer une vigilance territorialesur la montée de certaines tensionssociales liées aux cycles de l’activité éco-nomique.

En conclusion, les acteurs locaux ont unrôle essentiel à jouer dans la réductiondes inégalités d’accès à l’emploi. En sus-citant des dynamiques territoriales, enaccompagnant étroitement les per-sonnes les plus éloignées de l’emploi, ilsont, à leur niveau, la capacité d’atté-nuer la sélectivité naturelle du marchédu travail, de réduire et de modifierl’ordre de la file d’attente au bénéficedes plus démunis face au chômage. Aproximité des personnes et des entre-prises, ils disposent de nombreux atoutset leviers pour construire ou reconstruirede la cohésion sociale. �

Une logique de projet

M. LERN, Chef de Service à laDirection Solidarité du Conseil généraldu Finistère explique comment LeConseil général du Finistère vient deréorganiser son action RMI pour larecentrer autour de la personne et/oude sa famille. L’objectif est de déve-lopper le nombre de contrats d’inser-tion et de les redynamiser par unemobilisation accrue, tant en internequ’avec les partenaires externes auConseil général. L’accent est aussi missur la recherche de synergies territo-rialisées autour de l’insertion mise auservice des personnes et de leurs par-cours dans une logique de projet.

Encourager la création et la reprise d’entreprises

M. JESTIN, Vice-président de la CCIde RENNES présente La Plate-formed’Initiative Locale (PFIL) « Rennes initiati-ve », association qui vise à soutenir lescréateurs et repreneurs d’entreprises duPays de Rennes, par l’attribution d’unprêt d’honneur à taux zéro, sans garan-tie, et assorti d’un suivi/parrainage.Parmi les partenaires économiques etsociaux du territoire réunis au sein de« Rennes initiative », la Chambre deCommerce et d’Industrie de Rennesestime, en tant que représentante desentrepreneurs, « qu’il est préférable deréduire l’exclusion plutôt que de lagérer ». Le dispositif est une réussitepuisque le taux de pérennité des projetsaidés est de 85 % au bout de cinq ans.Le soutien aux porteurs de projets dansle secteur du bâtiment est un exemplequi illustre la possibilité d’un territoire àla fois compétitif et solidaire

« Acteurs locaux : un rôle à la fois crucial et dépendant »

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Troisième axe prioritaire…

Impulser un nouveau modèle de développement de la Bretagne,

durable, endogène et ouvert à l’international en s’appuyant

sur un développement territorialisé valorisant la diversité et la spécificité

des territoires bretons

Se développer…

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SE DÉVELOPPER…

Impulser un développement de laBretagne qui sera durable, fondé surl’innovation et la capacité d’adaptationaux mutations de l’emploi, de l’écono-mie et de la société.

La région doit s’appuyer pour cela surses atouts : maritimité, ressources fon-

cières et paysages relativement préser-vés, excellence dans de nombreusesactivités économiques, capacité desacteurs à s’organiser, faculté à innoversur le plan social, volonté del’Institution régionale d’impulser despolitiques structurantes en matière dedéveloppement économique…

L’AMBITION

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La Bretagne, désormais pleinementintégrée dans l’économie mondiale,est confrontée à une série de défisqu’elle doit relever en permanenceafin de poursuivre son développe-ment.

Le premier de ces défis est celui de ladurabilité. Le changement climatique,l’épuisement des ressources énergé-tiques fossiles, la nécessité de préser-ver les paysages et l’environnementd’une urbanisation et d’une artificiali-sation exagérée, imposent descontraintes qui doivent être utilisées

comme autant d’opportunités pourun développement régional équilibré.

Le deuxième enjeu est celui del’adaptation aux mutations de l’em-ploi et de l’économie. La persistanced’un chômage important, le retour-nement démographique qui s’accom-pagne du vieillissement de la popula-tion active, la constante recomposi-tion des entreprises et des filières(délocalisations, désindustrialisa-tion…) sont autant de questionsmajeurs auxquelles la Bretagne doits’attacher à apporter des réponses.

L’impératif d’innovation concerneaussi bien les technologies que l’or-ganisation des acteurs (notammentpar l’intermédiaire des pôles de com-pétitivité et des stratégies de filière)et la vie sociale (l’amélioration desconditions de travail et de la l’emploiet la promotion de l’économie socialeétant deux objectifs importants pourles années à venir).

La Bretagne devra également fon-der son développement durablefutur sur l’atout que lui offre samaritimité.

POURQUOI LE FAIRE ?

Le nouveau modèle de développe-ment de la Bretagne doit être basésur des object ifs de durabi l i té,d’adaptation constante aux muta-tions de l’économie et de la société,de recherche de solutions inno-vantes et de mobi l isat ion desacteurs régionaux.

Le développement durable de laBretagne s’appuiera sur diverses ini-tiatives et en particulier la mise enplace d’Agendas 21 tant sur un planrégional qu’au niveau local (Synthèsedes avis sur le développement

durable). La question énergétique(sécurisation de l’approvisionnement,développement des sources renouve-lables, promotion des économiesd’énergie) aura un rôle majeur(Synthèse des avis sur l’énergie). Ladéfinition et la mise en place d’unestratégie foncière conciliant le déve-loppement économique et social etgarantissant le respect de l’environne-mental se situe dans cette mêmelogique (Autosaisine « Pour unestratégie foncière régionale adap-tée aux enjeux des politiques terri-toriales en Bretagne », mai 2007).

COMMENT LE FAIRE ?

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SE DÉVELOPPER…

69

S’intéressant à l’avenir de l’industrierégionale, le CESR a insisté sur sonrôle dans le développement de larégion Bretagne et ses scénarios pos-sibles d’évolution (Contribution« Les bases de l’industrie bretonneà l’horizon 2021 », novembre2005). C’est d’ailleurs pour apporterun cadre d’intervention à son actionque la Région a conçu la StratégieRégionale de Développement Écono-mique (SRDE) dont le CESR a validéles objectifs (Synthèse des avis surla stratégie régionale de dévelop-pement économique). Le CESR apar ailleurs indiqué qu’il conviendra àl’avenir d’accroître le taux d’emploides salariés les plus âgés et deconduire des actions permettant deréduire le chômage (Autosaisine« Perspectives de l’emploi et dutravail en Bretagne, pour unevolonté anticipatrice », juin 2005).La prise en compte des réorganisa-tions et restructurations d’entreprises,phénomènes qui tendent à devenir

constants, est également primordialeaussi bien pour la qualité du tissuéconomique que pour le développe-ment des territoires et l’emploi despersonnes (Autosaisine « Retourd’expérience sur quelques grandesmutations et restructurations éco-nomiques en Bretagne : leçons àtirer pour mieux anticiper etagir », juin 2007 et vœux sur lesplans sociaux de CF Gomma - jan-vier 2006 - et Alcatel Lucent, mars2007).

L’innovation qui joue un rôle clé, serafavorisée par une valorisation desdomaines d’excellence de la région(industrie agro-alimentaire, télécom-munication, automobile…), par unerecherche de transversalité et par unecoopération large entre les acteurs(grands groupes, PME, centres d’inno-vation et de transfert de technologie,organismes de formation, collectivitéspubliques…). Les pôles de compétiti-vité sont, sur ce plan, des outils, parti-

culièrement appréciables (Motion etvœu sur les pôles de compétitivitéde juin et novembre 2005).Toutefois, l’innovation ne se limite pasau seul domaine technique : les orga-nisations de l’économie sociale et soli-daire sont également vecteurs de pro-grès sur le plan social et dans ledomaine des services (Forum« L’économie sociale en Bretagne :pour une région compétitive etsolidaire », décembre 2006).

Le caractère mar i t ime de laBretagne constituera un atout indé-niable dans les années futures.Néanmoins, pour tirer pleinementparti de cet avantage, la régionBretagne devra mettre en place unevéritable politique maritime conci-liant des objectifs différents : valori-sation du potentiel maritime, pré-servation des milieux, innovation,formation, etc. (Contribution« Pour une politique maritime enBretagne », juin 2007).

Les principaux travaux et initiatives du CESR sur ces thèmes :

� Autosaisines, saisines des commissions et contributions des sections

- Autosaisine « Perspectives de l’emploi et du travail en Bretagne, pour une volonté anticipatrice », 2005

- Contribution « Les évolutions des bases de l’industrie bretonne à l’horizon 2021 : Réflexion prospective », 2005

- Autosaisine « Pour une stratégie foncière adaptée aux enjeux des politiques territoriales en Bretagne », 2007

- Contribution (saisine) « Pour une politique maritime en Bretagne », 2007

� Forums

- « L’économie sociale en Bretagne », décembre 2006

� Quelques avis importants

- Synthèse des avis sur l’énergie : un défi pour la Région Bretagne

- Synthèse des avis sur le développement durable

- Synthèse des avis sur la stratégie régionale de développement économique

- Avis sur la création de l’Agence Economique de Bretagne, juin 2005

� Vœux, motions, communiqués, déclarations communes

- Vœu « CF GOMMA », janvier 2006

- Motion sur « Les enjeux futurs des pôles de compétitivité de la Bretagne », novembre 2005

- Vœu « la labellisation des pôles de compétitivité de Bretagne », juin 2005

- Vœu concernant « le plan de suppression d’effectifs du groupe Alcatel-Lucent », mars 2007

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SE DÉVELOPPER …

lors que le niveau de chômagedemeure élevé (autour de 8 %),

plusieurs filières rencontrent des pro-blèmes de recrutement. De surcroît,d’importantes difficultés se profilentpour les années à venir avec le départprochain en retraite d’un nombreconsidérable de salariés nés lors du"baby boom". Dans ce contexte, leConseil économique et social régionala souhaité étudier les perspectivesd’évolution de l’emploi et du travailen Bretagne (en reprenant par ailleurssa récente saisine sur les conditionsde travail en Bretagne). Tout en met-tant en évidence les risques futurs, leCESR a souhaité éviter un pessimismeexcessif et mettre en valeur lesmarges de manœuvre dont disposerala Bretagne.

Quel Choc démographique ?

Le futur retournement démographiqueprovoquera de véritables ondes de chocet des difficultés : baisse de la popula-tion active (- 1,8 % entre 2007 et2015), risque de pertes de savoir-fairedans les entreprises, multiplication pro-bable des pénuries de main d’œuvredans de nombreuses filières, montéedes concurrences entre branches, terri-toires et âges, menaces sur la croissan-ce. Dans le même temps, la baisse duchômage, longtemps espérée commeun effet positif du choc démogra-phique, est loin d’être certaine. Les pro-chaines années risquent ainsi de voirs’établir la coexistence de pénuries demain d’œuvre et de fortes poches dechômage.

Face à ces défis, de nombreux élémentsporteurs d’espoir doivent être mis envaleur. En premier lieu, le processus de

vieillissement de la population activedevrait s’interrompre. De surcroît, lesleviers permettant d’entraîner une aug-mentation de la population active sontnombreux. Il semble ainsi possible d’ac-croître le taux d’emploi des femmes quireste sensiblement inférieur aux niveauxatteints en Europe du Nord (grâce à uneadaptation des postes et à un meilleuraccueil de la petite enfance), celui desjeunes (par une amélioration des par-cours scolaires, universitaires et d’inser-tion des jeunes) et des seniors (grâce àla mise en place de mécanismes detransmission de savoir-faire entre sala-riés expérimentés et débutants, par uneformation bien répartie sur la vie profes-sionnelle, par un maintien en emploides salariés âgés voir par une adapta-tion des postes évitant toute stigmatisa-tion). Un recours raisonné et respon-sable à une main d’œuvre immigréepeut également être envisagé.Toutefois, la principale piste d’adapta-tion au choc démographique résidedans des rationalisations de la produc-tion, des réorganisations internes, desrecherches de productivité, une auto-matisation et un accroissement de l’in-formatisation. La principale inquiétudeporte en définitive sur l’avenir des chô-meurs. Si leur requalification n’est pasassurée, ils risquent en effet de demeu-rer durablement exclus du marché dutravail.

Quelles fonctions ? Quels métiers ?

Comme les autres régions françaises,la Bretagne est menacée par les phé-nomènes de désindustrialisation et dedélocalisation de la production.Néanmoins, au cours des dernières

décennies, la Bretagne a développéet conforté une industrie aux atoutsnon négligeables (des productions dequalité, une bonne maîtrise des flux,une main d’œuvre qualifiée...). Lapérennisation d’un secteur productifvarié et diversifié s’avère important car ils’agit d’un indispensable levier de l’em-ploi, le secteur tertiaire constituant,quant à lui, un gisement et un intégra-teur d’emplois. Dans ce second domai-ne, les principales activités génératricesd’emplois sont les services aux entre-prises, l’hôtellerie-restauration et les ser-vices à la personne (les besoins existentmais la croissance de ce secteur sup-pose une solvabilisation de la demande,une revalorisation des métiers et uneorganisation des intervenants).

En matière d’évolution des métiers, lesmutations semblent constantes maislentes. Les métiers de demain existentpour beaucoup déjà aujourd’hui, lesmétiers radicalement nouveaux étantpeu nombreux et ne devant concernerprobablement que peu de salariés.Quatre grandes évolutions des métierssont envisageables, en fonction de ladynamique propre du secteur et dunombre des départs futurs en retraitedes salariés :

� les métiers combinant de fortescréations nettes d’emplois et denombreux remplacements (parexemple dans les services à la personne,les transports, les emplois d’ouvriersqualifiés du bâtiment notammentetc.) Ces métiers pourraient connaîtredes difficultés de recrutement ;

Perspectives de l’emploi et du travail en Bretagne,pour une volonté anticipatrice

Favoriser l’accès à l’emploi

Synthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière de juin 2005Rapporteurs : MM. Jean HAMON et Joseph PENNORS

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A

Perspectives de l’emploiet du travail en Bretagne,

pour une volonté anticipatrice

Rapporteurs : MM. Jean HAMONet Joseph PENNORS

Juin 2005

Page 70: Sept orientations prioritaires 2004 - 2007 - Bilan d ... · la période 2001-2004. ... ment les conseillers qui terminent leur mandat, ... Ce bilan n’a d’autre ambition que de

SE DÉVELOPPER …

� des métiers fortement recruteurs etpeu affectés par les départs en retrai-te (c’est le cas de métiers jeunescomme celui d’informaticien) ;

� des métiers où se cumuleront unrepli des emplois et d’importantsdéparts en retraite (cas de certainsouvriers non qualifiés de la mécaniqueet de la métallurgie, du textile...). Denotables baisses d’effectifs sont alorsenvisageables ;

� des métiers dans lesquels les créa-tions nettes sont assez faibles et lesrecrutements de remplacementdevraient être moins nombreux que lesdéparts en retraite (professions de ges-tionnaire dans la banque et l’assurance,métiers de la fonction publique...).

Par ailleurs, deux phénomènes enapparence contradictoires doiventêtre signalés. En premier lieu, lahausse globale des qualifications estnotable tant chez les actifs que sur leplan des exigences des entrepriseslors des embauches. En la matière, laBretagne semble particulièrementavantagée puisque, par exemple, elleest la région qui compte la plusfaible proportion d’actifs non diplô-més. Il faut toutefois noter que lephénomène de déclassement à l’em-bauche est particulièrement marquéen Bretagne alors que le nombred’emplois peu qualifiés se maintient.Ces tendances devraient se confir-mer dans le futur ce qui rendranécessaire un investissement autantqualitatif que quantitatif dans la for-mation.

Outre les efforts de rationalisation etd’automatisation évoqués plus haut,les entreprises et institutions devrontopérer des changements organisation-nels. La diffusion large des pratiquesde la GPEC (gestion prévisionnelle desemplois et des compétences) s’avèretrès souhaitable. Cette démarche degestion des ressources humaines vise àrecenser les compétences et les métiersprésents dans l’entreprise, à anticiperet à orienter les évolutions des effectifset des compétences (par la formationou le recrutement en particulier).

Les salariés, dans leur majorité, souhai-tent une certaine sécurité de l’emploi.De ce fait, à l’avenir, avec la multiplica-tion des difficultés de recrutementdans de nombreux secteurs, les entre-prises qui se trouveront en mesure deproposer une certaine stabilité de rela-tion ainsi qu’un investissement de longterme sur la compétence de leurs sala-riés seront privilégiées par les actifs. Lesentreprises, quant à elles, recherchentla flexibilité et la réactivité. La concilia-tion de ces attentes différentes peut

passer notamment par le développe-ment de l’emploi à temps partagé. Lesgroupements d’employeurs parexemple, outils encore peu dévelop-pés, permettent aux entreprises de dis-poser d’un personnel stable, de gérerleurs effectifs de manière souple etd’accéder à des compétences nou-velles alors que les salariés bénéficientd’un engagement sur le long terme.D’autres pistes peuvent encore êtreexplorées.

Conclusion

Les atouts de la région pour relever lesdéfis du futur sont multiples, notam-ment le haut niveau de qualificationde sa population active et la facultéd’adaptation de ses entreprises. Deplus, il apparaît que la résorption duchômage dépend en tout premier lieude la croissance. Une région comme laBretagne peut se différencier positive-ment sur ce point. Y contribuer est unedes prérogatives premières de laRégion qui peut, dans ce but, mobilisernombre de ses compétences.�

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Favoriser l’accès à l’emploi

Préconisations

A partir de ses réflexions, le CESR a pu définir quatre séries de préconisations se déclinant en seize objectifset quelques dix-huit recommandations d’actions :

� augmenter la population active (par la féminisation des postes de travail, l’amélioration des parcours scolaires et universitaires, par le maintien en activité et l’embauche des seniors, par la diffusion de la productique...)

� améliorer le marché de l’emploi (par un soutien aux activités productives, par l’amélioration de l’image de certainsmétiers, par l’accroissement de l’efficacité de la formation...)

� modifier l’organisation des entreprises et des institutions publiques (par la GPEC, par la recherche de mécanismesconciliant la flexibilité et la sécurité de l’emploi...)

� améliorer les conditions de travail (par la mise en place d’une aide globale, par un reconfiguration du systèmed’appui et d’information en matière de conditions de travail, par une valorisation des actions innovantes, par unune meilleure intégration des jeunes salariés...).

Quelles organisations ?

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SE DÉVELOPPER … Soutenir la diversification du secteur économique

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En Bretagne, l'appareil productif estcaractérisé par une structure encorerelativement originale, dont l'origina-lité tient notamment à l'importancede certaines activités liées à la terreet à la mer, ou encore à la communi-cation (les industries électroniques),mais aussi au poids plus faible de cer-tains services aux entreprises, à laprésence relativement plus forte d'uncontrôle régional et des groupes pri-vés locaux ou encore à une insertioninternationale un peu plus faiblequ’au niveau national…

Au sein de ce système productif, quiévolue constamment, l'industrie joueun rôle déterminant (17,7 % del'emploi total, 18,5 % de la valeurajoutée, 24 % des investissements).Quatre "blocs d'activités" y occu-pent aujourd'hui une place prépon-dérante : les industries agroalimen-ta i res (1er secteur industriel enBretagne) ; l’industrie électronique etdes technologies de l'information etde la communication - ETIC (2ème) ;l’industrie automobile (3ème) ainsi quela construction et la réparationnavales (4ème). Ces activités pèsentparticulièrement lourd dans l'écono-mie régionale (emplois, valeur ajou-tée, investissements, etc.) et c'est engrande partie sur elles que s'estappuyée la poursuite de l'essorindustriel des dernières années enBretagne, sans compter que la polari-sation des activités industriellesautour d'elles s'est plutôt renforcéedepuis plus de dix ans.

Sur la base d'une série d'hypothèses(que se passerait-il si ?) concernantles évolutions qui pourraient affecterles principales "variables clé" du sys-tème productif breton (contexteinternational, organisation politique,recherche et développement - inno-vation, forme de la concurrence etautres variables économiques, socié-té, environnement, énergie, etc.), laSection Prospective a élaboré quatrescénarios prospectifs distincts.

Aucun des scénarios n’est une prévi-sion ; chacun est l’image volontaire-

ment "exagérée" d’hypothèses pous-sées "jusqu’au bout". Aucun ne cor-respond à un avenir souhaitable etaucun n’est plus probable que l’autre,mais, ensemble, ils font émerger desdimensions du possible. Enfin, siaucun n'a vocation à se réaliser inté-gralement, chacun décrit néanmoinsdes évolutions qui pourraient surve-nir, en ayant des implications fortessur les activités, sur les territoires etdonc sur la Bretagne. Chacun appelledonc également des stratégies deréponse.

Le 1er scénario, "Sauvons la pla-nète !", suppose qu'une importanteprise de conscience de l'urgence àtraiter les problèmes énergétiques etenvironnementaux a conduit àréorienter en ce sens les politiquespubliques (aux niveaux de la France,de l'Europe, des régions), et entraînédes mutations du système productifbreton. Ainsi, par exemple, dansl'agroalimentaire, de fortes haussesdes coûts de transport, non tout à faitcompensées par l’essor du ferroutage,conjuguées au renforcement descontraintes réglementaires sanitaireset environnementales, ont pu condui-re des établissements à fermer ou à sedéplacer. D'autres transformations ont

Les évolutions des bases de l’industrie bretonneà l’horizon 2021 : réflexion prospectiveSynthèse de la CONTRIBUTION adoptée lors de la Session plénière de novembre 2005Rapporteurs : MM. Michel DAVID et Jean-Luc LE GUELLEC

Les principaux traits actuels dusystème productif en Bretagne…

Quatre scénarios prospectifspour concevoir des évolutions possibles à l’horizon 2021…

ette contribution de la SectionProspective du CESR de

Bretagne, présentée lors de la sessionplénière du 14 novembre 2005, propo-se plusieurs visions des évolutions pos-sibles du système productif breton àl'horizon 2021, au moyen de quatrescénarios.

Le rapport comprend trois parties :tout d'abord, un état des lieux du sys-tème productif breton, puis, quatrescénarios prospectifs dessinant desfuturs possibles avec leurs implications,et, enfin, certains enseignements deces scénarios, en termes de stratégiespossibles pour la Région

C« L’évolution des bases de l’industrie bretonne

à l’horizon 2021 »

Rapporteurs :MM. Michel DAVID et Jean-Luc LE GUELLEC

Novembre2005

Conseil économique et social

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SE DÉVELOPPER …

73

Soutenir la diversification du secteur économique

affecté les autres activités industrielles"traditionnelles" (ETIC, industrie auto-mobile, construction navale…), à côtéde l'émergence d'activités nouvelles,notamment autour de la productionénergétique ou de la collecte et durecyclage des déchets…

Le 2ème scénario, "Vive la Techno !",est celui qui s'approche le plus de la« Stratégie de Lisbonne », avec desinnovations technologiques tous azi-muts, accompagnant une entrée plusmassive et résolue de la société dans"l'économie de la connaissance". Lesindustries existantes ont été révolu-tionnées et des activités nouvelles,plus spécialisées, ont émergé, en par-tie du fait du déploiement de techno-logies nouvelles : biotechnologies,nanotechnologies, sciences cognitives,etc. Une des implications notables dece scénario sur l'agroalimentaire rési-de dans la réduction de la dépendan-ce des IAA vis-à-vis des productionslocales (l'origine des matières pre-mières n'étant plus si importante). En2021, les TIC ont été bouleversées dufait, notamment, de convergences

technologiques (Cf. nano-bio-info-cogno) et on suppose que l'industrieautomobile a été marquée par l'appa-rition d'une nouvelle génération devéhicules particuliers, à la fois trèstypés, "intelligents" et dotés d'impor-tantes capacités de communication(où la part de l'électronique embar-quée n'a eu de cesse d'augmenter).Par ailleurs, si les activités liées à laconstruction et à la réparation navalesse sont maintenues, c'est au prix(notamment) du développement d'unhaut niveau d'ingénierie permettantde contrôler le marché à bas prix…

Le 3ème scénario, "Tous à l'abri !",envisage des crises répétées et de trèsfortes tensions sur le plan internatio-nal avec une menace à la fois diffuse(terrorisme, mafias, etc.) et concrète(guerre froide…). C'est le scénario dela peur et des replis défensifs… Dèslors, en 2021, toutes les activités ettechnologies de sécurité ont connudes développements remarquables(vidéosurveillance, réseaux de cap-teurs, biométrie, traçabilité, blin-dages, etc.), avec des conséquences

économiques qui ne sont pas quenégatives en Bretagne, du fait en par-ticulier de la présence d'entreprisescomme le CELAR à Bruz, DCN à Brestet Lorient…

Le 4ème scénario, "Un univers impi-toyable !", présente une exacerba-tion de la compétition économique,avec une faible régulation des mar-chés, un contrôle accru de l'économieindustrielle par des puissances finan-cières dominantes qui mobilisent desexcédents d'épargne et des exigencescroissantes de rentabilité de la partdes investisseurs. En 2021, le poids dela participation étrangère dans les éta-blissements bretons a donc fortementaugmenté ; la "glocalisation" (fabri-quer global, vendre local) est plus quejamais une réalité et les entreprisessont devenues carrément apatrides…Pendant ce temps, certaines forces dedérégulation ont été renforcées enprofondeur et la société s'est forte-ment dualisée, ce qui s'est traduit pardes évolutions dans le domaine de laconsommation…

Ces quatre scénarios distincts condui-sent chacun à des conclusions richespar leur variété et leurs différences, etsuggèrent donc des interventionspubliques régionales différenciées.Mais, ils permettent aussi de mettre enévidence quelques invariants (parexemple, une raréfaction des res-sources traditionnelles et une montéedes préoccupations environnemen-tales, de nouvelles formes d'organisa-tion des relations économiques, unrôle toujours plus déterminant desévolutions technologiques, etc.), quiconstituent, en quelques sortes, desévolutions dominantes qui vontinfluencer de façon souvent trèsimportante, l'avenir des activités éco-nomiques, ainsi que la nature des rela-tions entre activités et territoires. Apartir de ces évolutions, on peut donc,aussi, identifier des défis (faire face defaçon innovante à des contradictions)ainsi que diverses pistes de réflexionstratégiques pour la région.

Ces pistes devraient permettre d'aiderla Région Bretagne à assumer son rôlede coordination du développementéconomique régional et, au-delà despréconisations que suggèrent lesdiverses descriptions du futur, de rete-nir quelques priorités fortes pour l’ac-tion publique, à savoir :

� favoriser les projets coopératifs etles actions collectives, plutôt queles "saupoudrages" d’aides auxentreprises ;

� créer de nouveaux espaces d'ex-périmentation dans le domaine dela recherche et du transfert de tech-nologie, de la formation et du déve-loppement social… ;

� approcher les problématiques del'espace, dans une perspective quiévite de se borner strictement auxlimites des découpages institution-nels (anciens ou nouveaux) des terri-toires, que ce soit à l'intérieur del'espace régional ou avec les espacesrégionaux voisins ;

� promouvoir, avec volontarisme, undéveloppement durable, prenant(notamment) en compte, à côté desexigences économiques, les impéra-tifs environnementaux et sociaux.�

Des enseignements des scénarios : des tendances dominantes et des défis

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SE DÉVELOPPER … Renforcer l’attractivité territorialeet la cohésion sociale

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Un territoire sous pression

La Bretagne est un territoire qui par sagéographie, par son économie, son his-toire et par son dynamisme démogra-phique fait l'objet de pressions fon-cières croissantes.

De cette situation, qui entraîne en cer-tains points du territoire une augmen-tation incontrôlée du coût du foncier,résulte aujourd’hui un risque de remiseen cause de la cohésion sociale et terri-toriale régionale.

Une politique foncière efficace etconcertée s'avère donc nécessairepour maîtriser au mieux les fluxengendrés par l’évolution des marchésfonciers, l’attractivité et la concurrenceentre espaces.

De longue date, pour les collectivitéspubliques, le foncier est en quelquesorte la matière première d'une poli-tique d'urbanisme et d'aménagementdu territoire qui peut en effet se définiren partie comme la façon dont les pou-voirs publics interviennent pour régulerla production foncière.

Aujourd'hui, par leurs actions, les collec-tivités cherchent à garantir une certainemaîtrise du foncier nécessaire à l'intérêtgénéral, afin de gérer au mieux "l’équi-libre foncier d’un territoire" et de limiterles effets néfastes des conflits d’intérêts,d’usage, de propriété, dommageablesau développement harmonieux du terri-toire et à la qualité du cadre de vie deshabitants. Mais en tant qu'élémentessentiel dans l'aménagement du terri-toire, le foncier est l'objet de politiquespubliques qui relèvent à l’évidence de lacompétence de plusieurs collectivitésterritoriales locales : communes, établis-sements publics de coopération inter-communale, départements.

Le foncier au cœur de tous les projets

Thème transversal, le foncier est ainsiau cœur de tous les projets, avec lanécessité d'une gestion maîtrisée del'espace pour un développementdurable, dans un but de développe-ment économique, de cohésionsociale et de cohérence territoriale ;la difficulté étant justement que plu-sieurs échelons de collectivités dispo-se de compétences à cet égard alorsque le phénomène observé est large-ment partagé sur l’ensemble du terri-toire régional.

Alors qu’est attendue la créationd'un Établissement public foncierrégional d'État (EPFR), outil d'aména-gement qui aura pour vocation d’as-surer, pour le compte des collectivitéslocales bretonnes, les prestationsnécessaires à l’acquisition et au por-tage foncier, il semble indispensabled’ancrer les missions d’un tel établis-sement dans le cadre d’une véritablestratégie foncière régionale.

Vers une stratégie foncière

C’est pourquoi, le Conseil économiqueet social régional à travers le travail desa Commission "Aménagement etdéveloppement des territoires, environ-nement" s'est donné comme objectifde dessiner les contours de ce quipourrait constituer une stratégie fon-cière régionale adaptée aux enjeux despolitiques territoriales en Bretagne.

Dans une première partie, il propose deprocéder à un état des lieux du foncieren Bretagne ; après avoir rappeléquelques définitions propres au thèmedu foncier en présentant les évolutionsde ce vocabulaire, il passe en revue lesutilisations essentielles du territoire bre-ton à travers notamment les différentesoccupations possibles du sol. Enfin, ilcherche à recenser la plupart desacteurs, outils, règles et règlements,contraintes et politiques qui touchentplus ou moins directement à la ques-tion du foncier.

La deuxième partie a pour objectifd’identifier les enjeux liés au foncier envue de proposer un certain nombre depréconisations ; le CESR s'appuied’abord sur une description de l'en-semble des pressions qui peuvent

Pour une stratégie foncière régionale adaptée aux enjeux des politiques territoriales en BretagneSynthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière de mai 2007Rapporteurs : MM. Pierre MARQUET et Jean-Marie ZELLER

Pour une stratégie foncière régionale

adaptée aux enjeux des politiques

territoriales en Bretagne

Rapporteurs : MM. Jean-Marie ZELLER et Pierre MARQUET

Mai2007

Conseil économique et social

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SE DÉVELOPPER …

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Renforcer l’attractivité territorialeet la cohésion sociale

s'exercer sur le foncier, à travers les per-ceptions différentes que chacun peuten avoir et les disparités géographiquesqui jouent sur un territoire. Il chercheensuite à en expliquer les mécanismeset constate enfin les conséquences decette pression foncière. Il parcourt lesdifférents enjeux que représente la maî-trise du foncier, élément essentiel auregard du développement durable etpropose, pour chacun d’eux des recom-mandations, préconisations et atten-tions à porter sur la question foncièreparmi lesquelles nous retiendrons que :

� pour le maintien de l'activité agri-cole, il faut préserver les terres qui luisont indispensables ;

� pour produire suffisamment de ter-rain à bâtir, il faut d'une part élargirl'emprise des zones à urbaniser (AU)dans les communes d'agglomération etautour des bourgs en campagne, etd'autre part faire pression sur les pro-priétaires pour limiter la rétention fon-cière en augmentant la pression fiscalesur les terrains nus en zone urbanisable,mais aussi en associant les propriétairesà l'élaboration et à la réalisation desprojets d'aménagement ;

� dans les lieux où la tension foncièreest la plus forte (îles, trait de côte,centres-villes…), la collectivité publiquedevrait imposer des contraintesfortes pour garantir le maintien desactivités les plus fragiles que sontl'agriculture, la conchyliculture, l'ar-tisanat, les services à la personne… ;

� il faudrait être capable de montrerque pour tout projet a été recher-chée une optimisation de l'espace etque pour les solutions retenues,

l'utilisation du sol a fait partie descritères de choix.

� 0la contrainte d'un minimum de20 % de logements sociaux (article 55de la loi SRU ) devrait être renforcée ets'imposer à toutes les collectivitéslocales, quelle que soit leur populationrésidente.

Le CESR cherche enfin, dans la troisiè-me partie, à dessiner les contours dece que pourrait être une politique fon-cière régionale. Il s'attache toutd'abord à décrire ce qui existe déjà etcomment la Région prend d'ores etdéjà en compte le foncier dans ses dif-férentes politiques, quelles sont sesmarges de manoeuvres et ce sur quoielle pourrait porter une attention plusparticulière, en particulier que :

� il est du devoir de la Région de s'inté-resser à l'aménagement des abords desgares et arrêts de ses trains car la poli-tique régionale en matière de transportrégional de voyageur peut avoir desconséquences indirectes majeures surles prix fonciers aux abords des gares etdessertes TER ; il serait par exemple judi-cieux d'y favoriser le développementd'un habitat social puisque les popula-tions les plus en difficultés ont souventdes difficultés pour se déplacer ;

� dans son Agenda 21, la Région doitpleinement intégrer la "gestion durabledes espaces" ; elle doit faciliter àl'échelle régionale une réflexion sur les"économies de sol" à promouvoir etsur l'utilisation "raisonné du territoire"qu'il devient parfois urgent d'imaginer.

L'établissement public foncier régionalétant l'un des outils majeurs pouvanttraduire la volonté régionale en matièrefoncière, il en est rappelé les principes,objectifs et modes de fonctionnementtels qu’ils sont prévus dans le dossierde préfiguration (chapitre 7.).

Enfin, considérant que le rôle régionalen matière foncière ne doit pas s'arrê-ter à la définition des interventionspossibles de l'EPFR, le CESR suggèreaux collectivités responsables : région,départements, établissements decoopération intercommunale…, desrecommandations pour tendre vers

une stratégie foncière régionale cohé-rente, en proposant notamment lamise en place d’un système régionalde mesures et d’observation foncière.

Ce dernier doit permettre à la Régiond'apporter :

� un appui aux échelons territoriauxoù sera mise en place une politiquefoncière, échelons qui pourraientaussi bien être les Pays, les agglomé-rations, et les communes (évaluationdes politiques),

� une connaissance comparative desenjeux de développement écono-mique et urbain (observation),

� un pôle de compétences techniquesen appui à l’action foncière (action),

� un appui financier et logistiquesur les secteurs à enjeux "lourds"ou sur les thématiques d’échellerégionale que sont le logementsocial, le développement écono-mique, la protection de l’environne-ment, les friches urbaines, les trans-ports… (investissement), en un motles objectifs de l'EPFR.

Garante de la cohérence territorialeet d’une forme d’équité, porteused’un effet de levier par ses politiquessectorielles, soutien financier à traversl’Etablissement public foncier régio-nal, gestionnaire d’un système demesures et d’observation du marchéfoncier, la Région, dans le cadre despriorités qu’elle se donne, pourradonc apporter son soutien à l’actionfoncière menée par les collectivitéslocales compétentes.�

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SE DÉVELOPPER … Valoriser les atouts des territoires

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Avec la parution d’un Livre vert euro-péen « Vers une politique maritime del’Union européenne » et, au niveaunational, d’une réflexion conjointeentre le Centre d’analyse stratégiqueet le Secrétariat général de la mer,menée par le groupe de travail POSEI-DON, le contexte est favorable : c’estune opportunité pour la Bretagne defaire valoir les atouts qui sont les sienset de relever un certain nombre dedéfis pour se positionner commemotrice dans les réflexions consacréesaux politiques maritimes dites « inté-grées ».

La Bretagne possède en effet desatouts déterminants : une situationgéographique privilégiée, une écono-mie maritime dynamique et diversifiée,un fort potentiel de recherche, d’inno-vation et de formation. Si elle ne s’en-gage pas dans cette voie, qui le fera ?

Mais la Bretagne a également desdéfis à relever : des pressions crois-santes sur le littoral, une situation péri-phérique qui l’éloigne des centres éco-nomiques, une position modeste dansles réseaux de transports, des métiersde la mer peu attractifs. Parmi les défisà relever, les enjeux liés à la gouver-nance sont primordiaux. Aujourd’hui,les actions menées dans le domainede la mer et du littoral relèvent demultiples instances, ce qui rend lesprojets peu lisibles, peu compréhen-sibles, mal acceptés collectivement etdonc inaboutis.

Réfléchir à une politique maritimepour la Bretagne, c’est mieux tirerparti de ses points forts, développerdes stratégies pour pallier ses pointsfaibles, et investir des champs nou-veaux, répondant ainsi aux défis qui seposent à la Région face à la mer.

Les axes d’actions prioritairesd’une véritable politiquemaritime en Bretagne

Connaître l’existant et en tirer desenseignements

L’analyse des relations qu’entretientla Bretagne avec la mer, couplée àl’examen de l’existant en matière depolitiques maritimes et littorales,

met en évidence la nécessité d’unepolitique maritime intégrée pour laBretagne.

Connaître les initiatives menées pard’autres pays, d’autres régions, permetd’en tirer des enseignements. Mais sices initiatives ont permis d’ouvrir lesdébats sur les questions de politiquesmaritimes, peu de projets ont réelle-ment abouti.

C’est donc l’occasion pour la Bretagnede prendre toute sa place en relevantle défi de l’exemplarité.

Construire dans la transversalité

Réfléchir à une politique maritime,c’est affirmer que la mer mérite unregard englobant. C’est explorer toutesles facettes du mot « mer » sansperdre de vue leur nécessaire synergie.C’est reconnaître que l’on ne peut pasexploiter sans protéger, protéger sansconnaître, innover sans coopérer, utili-ser sans former… C’est envisager,ensemble, une nouvelle façon de pen-ser, de mettre en œuvre et de fairegagner les projets maritimes enBretagne, au-delà des clivages habi-tuels. C’est rendre cohérentes desactions menées jusqu’à présent defaçon dispersée, construire dans la

ette réflexion de la sectionMer Littoral du CESR est une

contribution à l’élaboration d’unepolitique maritime renouvelée pourla Bretagne, en réponse à la saisinedu Président du Conseil régional deBretagne. Le contexte mondial, quivoit les réflexions sur ce thème semultiplier, représente une opportu-

nité à saisir. Sans redonner les faitset chiffres qui font la Bretagne dela mer, le CESR propose ici uneréflexion qui conduit à définir despriorités pour la Bretagne, s’affran-chissant volontairement des sec-teurs hab i tue l s pour aff ronterl’exercice complexe de la transver-salité.

Pour une politique maritime en BretagneSynthèse de la CONTRIBUTION (SAISINE) adoptée lors de la Session plénière de juin 2007Rapporteur : M. François LE FOLL

Une opportunité à saisir pour affirmer une ambition maritime

C

Pour une politique maritime

en Bretagne

Rapporteur : M. François LE FOLL

Juin2007

Conseil économique et social

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SE DÉVELOPPER …

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Valoriser les atouts des territoires

transversalité, et envisager la mercomme un élément fédérateur de sonavenir.

Bien que s’appuyant sur des axesnécessairement thématiques et desactions nécessairement sectorielles,cette réflexion se veut résolumenttransversale et explicite ainsi leconcept de politique maritime inté-grée. L’objectif est de réfléchir auxsynergies à créer et aux moyens d’yparvenir. C’est pourquoi cetteapproche s’articule autour de prioritéspour la Bretagne :

� Exploiter et utiliser, ou commentprofiter des ressources offertes par lamer et le littoral (ressources vivantes,ressources énergétiques, voies decommunication, espaces de loisir…)en garantissant leur exploitation etleur utilisation durables ;

� Innover, ou comment renforcer lerôle moteur de la Bretagne dans lemonde maritime, aussi bien dans sadimension économique que dans sesdimensions environnementale, socialeet politique ;

� Former, ou comment développer etvaloriser des filières porteuses d’avenirpour les jeunes, offrant à la fois l’ac-quisition de savoir-faire spécifiques etla polyvalence de plus en plus recher-chée dans le monde du travail, notam-ment par l’harmonisation des cursus

et le développement de passerellesentre métiers de la mer ;

� Connaître, ou comment faire de laconnaissance du monde maritime(milieux et dynamiques naturelles, acti-vités économiques et dynamiquessociales…) un levier de développe-ment pour la Bretagne ;

� Faire connaître et promouvoir, oucomment développer une « éducationmaritime » auprès du grand public etdes plus jeunes, pour faire partager etporter l’ambition maritime de laBretagne ;

� Protéger, ou comment préserver lesmilieux, les espaces et les espèces quifont la richesse de la Bretagne mariti-me, et anticiper les potentialités d’ex-ploitation de futures ressources et lavalorisation d’activités diversifiées ;

� Anticiper, ou comment intégrer unedimension prospective pour appréhen-der les évolutions des milieux naturelssous l’influence du changement clima-tique, mais aussi les transformationsde la société et de ses besoins (aug-mentation de la pression foncière,« maritimisation » des activités…), enpassant d’une logique de réaction àune logique de projet ;

� Coopérer, ou comment mettre à pro-fit les expériences menées par chaqueacteur, à son niveau, en valorisant les

échanges, les complémentarités et lessolidarités, depuis l’échelle locale jus-qu’à l’échelle transnationale.

Affirmer avec force une nouvelleligne politique et organisationnelle

Une politique maritime intégrée consis-te en un ensemble d’options cohé-rentes, déclinées collectivement dansdes actions concertées, entre tous lesacteurs concernés et abordant tous lessecteurs et tous les domaines. Sonprincipal enjeu est d’aboutir à la défini-tion d’une vision commune et d’objec-tifs communs. Sa concrétisation nepassera que par la consolidation d’uneambition maritime dans la dimensionpolitique et organisationnelle de laRégion Bretagne avec l’affirmationforte d’une transversalité maritime etune coordination renforcée par la Vice-présidence chargée de la mer, pour, àterme, constituer un véritable Pôle «Mer et Littoral ».

Pour être mise en œuvre, une tellepolitique nécessitera une stratégie etdes méthodes de concertation, de pilo-tage, de mise en cohérence, de com-munication, de suivi et d’évaluationpartagée de la pertinence des projets,de leur exécution, de leur efficacité etde leur efficience.

Les potentialités du droit à l’expéri-mentation pour les Régions seront àexaminer au cours de la constructiond’une politique maritime pour laBretagne. Une tel le démarcheconst ituerait en effet pour laBretagne une opportunité sans pré-cédent de développer une réelleexemplarité en la matière.�

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Soutenir la diversification et la compétitivitédu secteur économique

la suite de son rapport"L'économie sociale en Bretagne

- Pour une région compétitive, socialeet solidaire", adopté le 11 décembre2006, le Conseil économique etsocial de Bretagne a organisé unforum « prospective » à l'ÉcoleSupérieure de Commerce de Rennes,le 19 décembre 2006.

Rassemblant près de 200 partici-pants, cette rencontre a permis deprésenter l'étude du CESR, dont lesprincipaux résultats figurent dans leprésent numéro de l'Avis régional, etd'auditionner M. Thierry JEANTET,Directeur général d'EURESA,Président des rencontres du Mont-Blanc et auteur de l'ouvrage de réfé-rence "Économie sociale : la solida-r i té au déf i de l 'eff icacité" (LaDocumentation française, 2006).

Ouverture du forum parM. Alain EVEN, Président du CESR

M. Alain EVEN, Président du Conseiléconomique et social de Bretagne,rappelle l'origine de l'étude - à savoirune saisine du Président du Conseilrégional -, son contexte ainsi que ladémarche retenue.

L'économie sociale est marquée parune grande diversité d'acteurs. Elleest comme cette mosaïque d'Odoricofigurant sur la couverture du rapportet dont les interpénétrations demotifs symbolisent à la fois sa com-plexité et ses interactions avec lesautres acteurs de l'économie.

Il se félicite que la synthèse ait étéapprouvée à l'unanimité des membresdu CESR de Bretagne lors de sa séan-ce plénière du 11 décembre 2006,après un débat riche et ouvert.

Alors que les entreprises de l'écono-mie sociale présentent une grandediversité d'activités et de statuts, ellesse définissent avant tout à partir d'uncertain nombre de principes com-muns dont la modernité doit êtresoulignée : libre entreprise mise à laportée du plus grand nombre, démo-cratie interne, juste répartition desprojets et des excédents, propriétécollective librement choisie… Ce réfé-rentiel de principes est donc à la foistransfrontalier, trans-activités et inter-générationnel. En effet, depuis sesorigines, l'économie sociale s'inscritdans une perspective à la fois univer-selle et durable.

Un poids économique mondial

Au-delà de ces principes, l'économiesociale représente un poids écono-mique d'importance. On estime ainsique ses entreprises contribuent à hau-teur d'environ 8% du PIB de l'Unioneuropéenne. Il faut aussi souligner saforte présence dans les secteurs pri-maires (agriculture et pêche notam-ment) et tertiaires (secteur financier,économie sanitaire…). Ce constat estvrai surtout pour les pays de l'Europede l'Ouest car, dans les pays d'Europecentrale et orientale, elle est tout juste

renaissante depuis la chute du mur deBerlin.

Mais l'économie sociale n'est pasqu'un phénomène européen. On laretrouve, sous diverses formes, sur tousles continents : coopératives d'électrici-té aux Etats-Unis d'Amérique, coopé-ratives de consommation au Japon,importance dans les secteurs de lapêche, de l'agriculture ou du microcré-dit en Amérique du Sud… L'économiesociale doit ainsi prendre conscience etfaire savoir qu'elle est mondiale.

Cette envergure internationale estfavorisée par la grande "plasticité del'économie sociale" qui la rend capablede s'adapter à l'ensemble des activitéshumaines, comme l'illustre parexemple la réussite de la coopérativeMondragòn en Espagne. L'économiesociale dispose ainsi de nombreuxatouts pour faire le pont entre les diffé-rents systèmes de l'économie.

S’ouvrir et innover

Pour progresser, elle devra relever ledéfi de "l'économie de l'intelligence"en s'investissant davantage dans lesnouvelles technologies et les produc-tions immatérielles, comme elle a su le

A

L’économie sociale en BretagneSynthèse du FORUM « Prospective » du 19 décembre 2006

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Soutenir la diversification et la compétitivitédu secteur économique

faire dans les secteurs de la banque, del'assurance ou de la grande distribu-tion par exemple. Pour y arriver, elle nedoit pas s'enfermer ou se laisser enfer-mer dans une fonction exclusive de"pansement de l'économie classique"ni faire du territoire "une prison". Bienau contraire, elle doit faire de ce der-nier une source d'ouverture et d'inno-vation.

Jusqu'à présent l'économie sociale asouvent fonctionné comme un systè-me "a-communicant" parfois tentépar la philosophie du "vivons heureux -vivons cachés", or, même si certainsacteurs de l'économie sociale dévelop-pent d'importants efforts de commu-nication, celle-ci représente encoreun défi majeur.

A côté de ces grands défis de l'éco-nomie de l'intelligence, des muta-tions technologiques et de l'affirma-tion de soi, l'économie sociale voitaussi se présenter de nombreusesopportunités pour l'avenir.

Trouver sa place dans l’économiedu futur

Outre leurs formes particulières depropriétés collectives, les entreprisesde l'économie sociale se présententcomme l'une des clés possibles pourle développement d'une "économieà gouvernance partagée". En effet,l'économie sociale est fondamenta-lement une économie interactive.

Un autre atout de l'économie socia-le réside dans son avance en termesde Responsabi l i té Socia le del'Entreprise (RSE) et de développe-ment de "chaînes d'échanges équi-tables".

Alors que le modèle traditionnel del'Etat Providence paraît s'affaiblir,l'esprit mutualiste des entreprises del'économie sociale semble voué àun bel avenir.

Pour prendre toute sa place dansl'économie du futur, l'économie socia-le aura aussi besoin de tisser de nou-velles alliances avec les collectivitésterritoriales, les mouvements syndi-caux et sociaux.

Un autre enjeu pour l'avenir de l'éco-nomie sociale est celui de l'évaluationde son efficacité, non seulement àl'aune de critères économiques etfinanciers, mais encore sociétaux, detype "Bilan sociétal".

Vers une reconnaissance internationale…

Même s'il faut souligner d'importantsprogrès réalisés en termes de reconnais-sance de l'économie sociale dansl'Union européenne, force est deconstater que cette dynamique paraîtaujourd'hui affaiblie. Ainsi, après, lacréation du statut de SociétéCoopérative Européenne (SCE), ceux deMutuelle et d'Association Européennene paraissent plus à l'ordre du jour del'actuelle commission européenne.

Mais la structuration et la reconnaissan-ce de l'économie sociale au niveauinternational semblent encore plus diffi-ciles à organiser. Pourtant certainsacteurs de l'économie sociale ont uneforte puissance économique sur lesmarchés mondiaux. On pense notam-ment à l'exemple des banques coopéra-tives et de leurs groupes. Toutefois, cesacteurs internationaux de l'économiesociale se développent souvent demanière assez cloisonnée ; c'est la rai-son pour laquelle ont été récemmentcréées les "Rencontres du Mont-Blanc",sorte de "contre-Davos" de l'économiesociale favorisant l'interconnaissance etl'échange de bonnes pratiques dansl'optique des mutations économiques.

… et une structuration territorialeinnovante

Cette structuration est égalementnécessaire pour créer, dans les terri-toires, des "pôles d'attractivité"del'économie sociale et en faire de véri-tables lieux d'innovation. Cette dyna-mique innovante sera d'autant plusforte que l'économie sociale fera uneffort de prospective et développerason travail en réseau en lien avecl'Université et les autres acteurs de laRecherche.

L'économie sociale peut aussi s'affir-mer comme un acteur majeur de lasolidarité, tant au niveau local qu'inter-

national.Elle peut aussi être pionnièredans l'élaboration de nouvelles modali-tés d'accompagnement des personnespour contribuer à sécuriser leurs par-cours de vie.

Pour relever ces défis, l'économiesociale doit s'efforcer de construire unevision prospective sur les grands enjeuxà venir tout en s'appuyant en mêmetemps sur le meilleur de son passé.

La place de l’économie socialedans le développement régional

En conclusion de ce forum M. AlainEVEN a souligné la modernité desformes de gouvernance des entre-prises de l'économie sociale, celles-cis'inscrivant dans le mouvement plusgénéral de la démocratie participativeet de l'apprentissage pratique de lacitoyenneté.

L'économie sociale a encore de nom-breux champs d'activité à investir, enparticulier à l'échelle mondiale.

Alors que de nouvelles solidarités sontà inventer, il faut aussi prendre encompte le fait que la compétitivitédépend de la capacité des territoires àcoopérer.

Sur le modèle de la puissante fédéra-tion de coopératives espagnoles"Mondragòn", l'économie sociale estappelée à "sortir du bois" pourdépasser les logiques exclusivementsectorielles. Cette ouverture peutcontribuer à faciliter la mobilité dessalariés au sein de l'économie socialeet participer à sécuriser les parcoursprofessionnels.

L'économie sociale a ainsi toute saplace à prendre dans une Bretagne à lafois compétitive, sociale et solidairefondée sur un développement humaindurable centré sur l'homme.

Le rapport du CESR démontre une foisencore que la Bretagne est forte de sacapacité de coopération. Par ses asso-ciations de personnes et d'organisa-tions mises au service du bien com-mun, l'économie sociale bretonne enest l'une des nombreuses preuvesvivantes. �

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SE DÉVELOPPER … Impulser un développement durable

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es dérèglements climatiquesqui affectent notre quotidien

imposent une évidence : il est aujour-d’hui devenu impossible de penser laquestion énergétique sans tenir encompte du facteur environnemental.

A la suite du protocole de Kyoto, lasensibilisation à la nécessité que deprotéger l’environnement s’est accrue,si bien qu’on ne peut plus penser leschoix énergétiques sans les intégrerdans une réflexion, plus large, dedéveloppement durable. En effet,l’énergie est un des secteurs qui a leplus fort impact sur l’environnement.

Le défi climatique imposant de diviserpar quatre les émissions de gaz à effetde serre à l’horizon 2050, il convientde mettre en œuvre une politiqueénergétique qui soit cohérente dupoint de vue environnemental.

I l appara î t donc nécessa i re dedévelopper les énergies renouve-lables autant que possible. De cepoint de vue, le CESR note que laBretagne dispose de nombreuxatouts dans ce domaine.

Bien que le Conseil régional ne soitpas doté de compétences propresdans le domaine de l’énergie, il aun important rôle à jouer. D’abord

dans la définition d’orientationsstratégiques partagées, conformesà l’intérêt régional, ensuite dansl’élaboration d’un plan d’actiondans lequel chacun de ses parte-naires (EDF, RTE, GDF, ADEME…)pourra s’engager en fonction deses compétences et moyens, enfindans l’ impulsion de l’ investisse-ment dans les énergies renouve-lables.

L

L’énergie : un défi pour la Région Bretagne

Le Plan énergie, pour orienter les choix énergétiques en Bretagne

La Région a un rôle à jouer

Synthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Un Plan Energie pour la Bretagne (octobre 2005 ; rapporteur : M. Bernard GUILLEMOT)� Le schéma éolien (octobre 2006 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)� Plan Energie pour la Bretagne - chapitre 2 - Une contractualisation renouvelée avec l’ADEME sur 2007-2013,

pour favoriser la maîtrise de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables (janvier 2007 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)

� Création du Comité Régional de suivi de l’éolien (mai 2007 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)� Plan Energie pour la Bretagne : une ambition et une stratégie pour relever le défi énergétique et climatique

(juin 2007 ; rapporteur : M.Alain LE MENN)

Le P lan énergét ique pour laBretagne a pour ambition de définirle terrain d’action de la Régiondans le domaine des besoins éner-gétiques, des réseaux d’approvi-sionnement, des économies d’éner-gies, de la réduction des gaz à effetde serre, et du développement desénergies renouvelables.

Le calendrier de réalisation de ce« Plan énergie pour la Bretagne » pré-voit sa mise en œuvre, son suivi et sonévaluation sur la période 2007-2012.

Considérant que la région est le bonéchelon géographique pour l’impul-ser, le coordonner et le suivre, leCESR approuve le Plan énergie, touten mettant en lumière la nécessairedistinction entre l’énergie au senslarge et l’électricité.

De fait, il convient de prendre encompte que l’insuffisance de la pro-

duction électrique en Bretagne ainsique sa situation péninsulaire ren-dront son alimentation électriqueproblématique avant 10 ans si lestendances actuelles de la consom-mation se prolongent. Il est doncnécessaire d’engager la construc-tion à la fois de moyens de produc-tion classique et d’énergies renou-velables.

Il est également important de dimi-nuer la dépendance de l’agricultureaux produits pétroliers en dévelop-pant les filières bois de chauffage,la biomasse et les biocarburantsproduits sur l’exploitation.

Le CESR préconise d’autre part demettre en valeur les retombées écono-miques (en termes de PIB et d’emploisgénérés) du développement des éner-gies renouvelables et des activitésliées aux économies d’énergies. Il fau-drait également valoriser les ressources

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SE DÉVELOPPER…

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Impulser un développement durable

bretonnes en recherche et dévelop-pement, en compétences technolo-giques, en moyens de productiond’énergies et en potentiel industrielmobilisable.

Le Plan énergie est un moyen efficaced’orienter les choix énergétiques de laBretagne, à condition de le compléterpar un plan d’action concret prenanten compte le problème de la dépen-dance énergétique de la région.

L’interdépendance des questionsénergétique et de transport

Le CESR souligne la grande impor-tance que revêt le secteur des trans-ports au sein de la problématiqueénergétique, et regrette qu’il ne soitpas assez souvent pris en compte. Ilfaut bien voir qu’il s’agit du secteurmontrant la plus forte croissance deconsommation, et ce d’autant plusque la Bretagne, de par sa situationpéninsulaire, a des besoins accrus detransports.

Il est donc nécessaire de mettre enœuvre des actions fortes pour réduirenotablement la dépendance destransports aux produits pétroliers.

Un accord avec l’Etat renouvelé

A côté du Plan énergie, la Région etl’Etat, via l’ADEME, ont conclu unaccord pluriannuel sur l’environne-ment, la maîtrise de l’énergie et ledéveloppement durable. Il s’agit, autravers de 10 axes de travail consti-tuant 3 grandes thématiques (la miseen œuvre d’un plan climat régional,l’éco-responsabilité au niveau de laproduction et de la consommation, etl’amélioration des connaissances,information et sensibilisation desacteurs dans le domaine du dévelop-pement durable), de s’inscrire dans lacontinuité des actions engagéesdepuis 2000.

Ce programme devrait constituer unlevier pour mobiliser des fonds ban-caires, orienter les aides publiques etorganiser une politique publiquelisible permettant de coordonner lessoutiens des Conseils généraux et lesfonds européens.

Le CESR fait remarquer que l’ambi-tion affichée par ce cadre est exi-geante, puisqu’il couvre les différentsaspects de la problématique énergé-tique et environnementale du déve-loppement durable.

Il faudra dès lors veiller à éviter ladispersion des crédits sur un grandnombre d’opérations sans que deseffets tangibles puissent être mesu-rés ; il convient également d’êtreprudent sur l’utilisation des observa-toires, qui coûtent cher.

Un autre axe qu’il faut développer estcelui de la recherche et du dévelop-pement, dans l’optique de comblerles faiblesses de la Bretagne en

matière d’ingénierie des énergiesrenouvelables.

Le CESR invite à s’appuyer sur les com-pétences disponibles en Bretagne(industrielles et agricoles notamment)dans le développement des filièresindustrielles autour des énergies renou-velables, tel que l’hydrolien; cela auraitun double effet positif, du fait de la légi-timation qui s’ensuivrait de ces énergiesauprès des Bretons ainsi que par ledéveloppement économique induit.

Les énergies renouvelables apparais-sent ainsi comme le grand défi à sur-monter pour résoudre de manièrecohérente et efficace la questionénergétique en Bretagne.

L’énergie éolienne, un atout parmi d’autres à valoriser

Le schéma régional éolien a pourmission de promouvoir un dévelop-pement harmonieux de l’énergieéolienne, prenant en compte l’ob-jectif de quintupler la productionénergétique de l’éolien breton d’ici2010 (ce qui signifie implanter 600à 800 éoliennes supplémentaires).

Il comprend la création de diffé-rents supports et outils, proposésaux porteurs de projet, tel qu’unat las cartographique interact i fregroupant les données physiques(vent ) , techniques ( réseaux) etréglementaires (serv i tudes) parexemple.

Le CESR rappel le que l ’énergieéolienne est un vecteur essentiel dudéveloppement des énergies

durables en Bretagne, du fait deson fort potentiel éolien et du tissuindustriel qui peut être mobilisépour une production d’éoliennes.

Cependant, i l convient de noterque les objectifs du schéma régio-nal éolien paraissent très ambitieuxpar rapport aux moyens dont dispo-se la Région, celle-ci n’ayant pas decompétences en la matière.

Le CESR préconise l’élaborationd’un schéma énergétique global quidéveloppera la promotion des éco-nomies d’énergie et les conditionsde mise en production de toutes lesénergies renouvelables, permettantainsi de mieux prendre en comptetous les aspects de la probléma-tique énergétique. �

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SE DÉVELOPPER … Impulser un développement durable

e CESR a été à maintes reprisessollicité depuis quelques années

pour donner son avis sur les questionsrelatives au développement durable,enjeu de plus en plus présent dans lesdébats sur le développement régional,puisque suite au Sommet de la Terre àRio en 1992 et la définition d’un« Agenda 21 » récapitulant les mesuresnécessaires à un développement har-monieux tant sur le plan environnemen-tal que social et économique, la Frances’est engagée en 2003 à favoriser lamise en place de 500 Agenda 21 locauxd’ici 2008.

En effet, c’est avant tout au niveau localque le développement durable à unesignification, conformément à la devise« penser globalement pour agir locale-ment » : il s’agit de mettre en place unesérie de mesures et d’actions visant àconcilier développement économique,justice sociale et respect de l’environne-ment. Ces 3 piliers constituent le fonde-ment de ce qu’on appelle le « dévelop-pement durable », et se traduisentconcrètement par la mise en relationdes acteurs sociaux d’un territoire pouraméliorer la prise en compte des grandsdéfis du XXIè siècle (changement clima-tique, exclusion, écarts de revenus entrepersonnes et territoires, déficit de repré-sentation des femmes et des minori-tés…) dans les processus de développe-ment économique.

La spécificité géographique de laBretagne, terre péninsulaire, l’a à denombreuses reprises fait subir de gravesproblèmes écologiques, comme lesmarées noires ou la dégradation de laqualité de l’eau. Il n’est donc pas éton-nant que la population et les instancesdémocratiques soient sensibilisées delongue date aux questions environne-mentales.

La Région a donc depuis longtemps ini-tié une série de politiques pour luttercontre un développement purementéconomique et qui négligerait les

retombées sociales et écologiques d’unecroissance incontrôlée.

Cependant, cette orientation a pris unnouvel élan en 2003 avec le début de laconstruction de l’Agenda 21 de laRégion Bretagne, l’outil devant être ter-miné fin 2007. Le CESR a joué un rôleprépondérant dans le lancement de ladémarche en présentant, lors desAssises territoriales de l’Environnementet du Développement durable tenues àNantes en janvier 2003, une contribu-tion incitant à la mise en place enBretagne d’un Agenda 21 régional.

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Le développement durable

La Bretagne, pionnière du développement durable

La mise en place de l’agenda 21 régional en Bretagne

Synthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Coopération interrégionale et programmes européens : adoption de la Charte de la coopération décentralisée pour le développement durable (décembre 2004 ; rapporteur : M. Jean-Claude PIERRE)

� Adhésion de la Région au Réseau Mondial des Gouvernements régionaux pour le développement durable (octobre 2005 ; rapporteur : M. Jean-Claude PIERRE)

� Repères pour un Agenda 21 (octobre 2006 ; rapporteur : M. Jean-Claude PIERRE)

Assemblée dont l’ambition est d’orien-ter et d’éclairer les décisions du Conseilrégional, le CESR a saisi l’importanceque constitue la mise en place d’unoutil tel que l’Agenda 21, certes noncontraignant mais dont la vocation deréférence en matière de gouvernanceest peu contestée. Dès lors, en propo-sant que la Région se dote d’un Agenda21, le CESR a joué un rôle moteur enfaveur d’une concrétisation de l’ambi-tion bretonne de valoriser un dévelop-pement durable et exemplaire.

A la suite de cet acte fondateur, laRégion a constitué, à partir d’octobre2004, un réseau de référents en inter-ne, pour sensibiliser le personnel ; puis,en mars et septembre 2005, desvoyages didactiques ont été organiséset des formations ont été dispenséesaux élus et agents du Conseil Régional.

Par ailleurs, la Région a adopté endécembre 2004 la Charte de lacoopération décentralisée pour ledéveloppement durable, élaborée parplusieurs collectivités et qui a reçu lesoutien de nombreuses associationsde maires. Le CESR s’est félicité decette adhésion.

L’orientation prise dans la constructionde l’Agenda 21 est validée puisque enoctobre 2006, l’assemblée du Conseilrégional approuve le rapport d’étapeAgenda 21 qui lui est soumis.

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SE DÉVELOPPER…Impulser un développement durable

Faire de l’énergie le fer de lanced’un développement durable « àla bretonne »

Le CESR a quant à lui approuvé le rap-port d’étape soumis au Conseil régio-nal, tout en émettant un avis qui pré-conise de ne pas se limiter à l’aspectenvironnemental du développementdurable et de privilégier quelquesactions-phares pouvant susciter deseffets d’entraînement par la suite; leCESR conseille notamment de se posi-tionner fortement et significativementsur la question énergétique, dans lamesure où celle-ci à des impacts à lafois environnementaux, sociaux etéconomiques et représente donc lemoyen d’inventer un modèle bretonde développement durable, innovantet transversal.

En effet, la politique énergétique auniveau régional a de multiples implica-tions, tant du point de vue écologique,avec la nécessité de respect desaccords de Kyoto, qu’économique,avec la relocalisation des activités dueau choix de favoriser les énergiesrenouvelables, et enfin social, dans lamesure où les nouvelles orientationsénergétiques appellent à renforcer laformation continue pour ne pas mettreen péril l’emploi des travailleurs.

Dès lors, en renouvelant les approchesdes questions énergétiques, c'est-à-dire en améliorant la prise en comptedes questions de foncier, d’urbanismeet d’architecture, de transport et desrelations villes-campagnes, il est pos-sible d’obtenir un impact positif sur lestrois volets du développement durable,puisque économiser de l’énergie, c’està la fois protéger l’environnement,mais également permettre aux citoyensde faire des économies et donc d’aug-menter leur pouvoir d’achat.

Le CESR invite donc les acteurs àtravailler « durablement » en valori-sant la question énergétique au tra-vers de 3 axes :

� les économies d’énergies,

� l’amélioration de l’efficacité éner-gétique,

� la promotion des toutes les filièresd’énergies renouvelables disponiblesen Bretagne.

Veiller au bon déroulement de laconstruction de l’Agenda 21

Le CESR tient également à rappeler quele développement durable doit conser-ver son authenticité et ne doit devenirni un instrument marketing, ni le nou-vel habit de l’écologie ou de l’environ-nement, ni même un processus de« management » ou de normativité.

Le développement durable est avanttout une approche globale et systé-mique, et le CESR souligne que depar cette nature complexe et nouvel-le, il est nécessaire d’accomplir beau-coup d’efforts.

Cette approche, que constitue ledéveloppement durable, implique :

� de développer une « économieéconome »,

� de préserver l’environnement (cli-mat, sols, eau, biodiversité),

� d’assurer un partage équitable desrichesses, bien matériels, services,richesses culturelles, non pas de maniè-re caritative mais au contraire en refon-dant le système même de distribution,

� d’assurer que chacun se senteconcerné par la vie publique en déve-loppant la démocratie participative.

C’est de cette manière que le CESRentend orienter la construction del’Agenda 21 breton, de manière à lerendre le plus juste et efficace que pos-sible, afin que la Bretagne puisse servird’exemple pour d’autres collectivités.

Techniquement, l’Agenda 21 tel qu’ila été présenté durant ce rapportd’étape comptera 2 volets : première-ment, le volet « Région respon-sable », ensemble d’actions portéespar la Région en interne, autour de 4thèmes :

� l’amélioration du fonctionnementinterne, de la performance et dumanagement de l’institution, avec lacréation d’indicateurs pour évaluer lespolitiques publiques,

� l’économie des flux et des matières,

� la responsabilité de la Région commeacheteur public,

� l’expertise interne (grâce à la forma-tion interne des agents au développe-ment durable dans leurs métiers).

Le second volet, « Région partenaire »,a pour objectif de faire émerger et par-tager une culture commune du déve-loppement durable. Il s’agira de s’ap-puyer sur les 10 chantiers fédérateurspour la Bretagne, la Région propo-sant à tous les acteurs du développe-ment breton d’agir ensemble à traversces 10 chantiers (la formation, l’écono-mie, les transports, la culture…) dansla perspective d’un développementdurable. Celle-ci sera évaluée au tra-vers d’un suivi établi sur la based’une batterie d’indicateurs de ladimension durable des politiquespubliques.

L’autre aspect de ce volet prendra laforme d’un centre de ressources dudéveloppement durable, qui aurapour mission de diffuser études etexpériences des actions d’ingénierie,par exemple sur les impacts du chan-gement climatique en Bretagne.

Le CESR encourage les actions com-plémentaires à la mise en place del’Agenda 21 en Bretagne. Ainsi, ilapprouve le développement de lacoopération entre les différentesRégions pour partager les expé-riences de développement durable,non seulement au niveau local, maiségalement au niveau international.

L’adhés ion de la Bretagne au« Réseau mondial des gouverne-ments régionaux pour le dévelop-pement durable » (NRG2SD), réali-sée en octobre 2005, lui semblealler dans le sens des efforts déjàréalisés et une opportunité intéres-sante dans l’optique de renforcerles l iens entre la Région et lesautres territoires impliqués dans lesmêmes problématiques et dont lesexpériences lui seront utiles.

Le CESR invite la Région à faire ensorte de populariser ces expériencesen diffusant régulièrement les infor-mations qu’elle est susceptible derecueillir en adhérant à ce réseau.�

Des moyens complémentairespour soutenir le développementdurable

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SE DÉVELOPPER … Impulser le développement économique

uite à la loi relative aux libertés etaux responsabilités locales du 13

août 2004, donnant à la Région un« rôle de chef de file en matière éco-nomique », le Conseil régional a sou-haité mettre en place un Schémarégional de développement écono-mique - devenu ensuite Stratégierégionale de développement écono-mique (SRDE) - dans l’optique de coor-donner l’ensemble des initiativeslocales.

Le CESR se réjouit de l’élaborationd’une telle SRDE, dans la mesure oùelle constitue un cadre mis à disposi-tion des acteurs du développementéconomique. Bien que la SRDE soitfacultative, l’initiative de la mettre enplace traduit l’ambition d’une Bretagneéconomiquement développée etvolontaire.

Il doit également être souligné que letravail de consultation et de concerta-tion qui a été engagé dans la réflexionsur la SRDE représente une avancée entermes d’échange et de coopération.

La stratégie régionale de développement économiqueSynthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Schéma régional de développement économique (octobre 2005 ; rapporteur : M. Patrick CARE)� Schéma régional de développement économique (octobre 2006 ; rapporteur : M. Patrick CARE)

S Le diagnostic de l’économie bretonne comme point de départ

Le projet de SRDE a été construit àpartir d’un diagnostic précis et stra-tégique de l’état de l’économie bre-tonne, qui a serv i à déf in i r lesgrandes orientations de la stratégieà développer.

Ce document stratégique éta i tnécessaire à la bonne préparationde la SRDE ; le CESR ne pouvait quese féliciter de son existence.

Une méthode de concertation

Les 3 objectifs sur lesquels est axéce travail préparatoire (réaliser undiagnostic stratégique partagé avecses partenaires et l’ensemble desacteurs du développement écono-mique breton en s’assurant d’uneréelle convergence de vues, propo-ser un modèle de gouvernance duchamp du développement écono-mique régional, assurer une coordi-nation efficace des outils entre lesdifférents acteurs par une meilleurearticulation des différents outils dudéveloppement économique) sontopportuns et constituent un pano-rama de l’économie bretonne indis-pensable à la construction d’uneSRDE.

Cependant, le CESR a souhaité atti-rer l’attention du Conseil régionalsur le risque que peut constituer larecherche du plus grand dénomina-teur commun ; en effet, rechercherà tout prix la « convergence devues » ne doit pas faire oublier quesi le consensus en matière de dia-gnostic est essentiel, il se peut queles solutions ne reposent pas tou-

jours sur un aussi grand dénomina-teur ; et ce d’autant plus que laréalisation d’un « diagnostic parta-gé de l ’économie bretonne »devrait s’appuyer sur toutes lesorganisations représentatives. De cepoint de vue, le CESR regrette quecelles qui la composent n’aient pasété saisies a priori de ce diagnostic.

Le diagnostic dresse un bilan néces-saire de l’économie bretonne ; leCESR aurait cependant souhaitéque ce bilan soit plus dynamique,c'est-à-dire projeté vers l’avenir,puisqu’il doit servir de base à laSRDE qui constitue un cadre per-mettant aux forces économiques dela région de mieux développer leursactivités à moyen et long terme.

Ainsi, les comparaisons auraient dûs’échelonner sur des périodes pluslongues pour mettre en perspectiveles évolutions économiques de larégion. De même, i l aurait fallumettre en lumière l’évolution desparts de marché bretonnes, notam-ment à l’exportation.

La nécessité d’une vision à long terme

Le CESR considère que l’économiebretonne doit se donner une visionà long terme. Il accorde dès lorsune place centrale à la notion decompétitivité ; celle-ci doit êtreoptimisée afin d’effectuer la muta-tion économique de la Bretagnetout en préservant et en dévelop-pant l’emploi.

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SE DÉVELOPPER…Impulser le développement économique

De ce point de vue, le diagnosticprésente les évolutions nécessairesdu système product i f bretoncomme le passage d’un modèle deproductivité à un modèle de quali-té. Le CESR tient à mettre en gardele Conseil régional contre une utili-sation hasardeuse de tels concepts.En effet, les produits bretons sontd’ores et déjà de qualité. De plus,bien que l’exigence de valeur ajou-tée é levée so i t nécessa i re , i lconvient de ne pas dévaloriser larecherche de gains de productivitésans lesquels les entreprises bre-tonnes seraient condamnées.

Par ailleurs, le CESR souligne l’im-portance d’intégrer la dynamiqueinitiée autour des cinq pôles decompétitivité de la Bretagne labelli-sés par l’Etat. Les conseillers écono-miques et sociaux estiment à cetégard qu’ i l rev ient aux acteurspublics de favoriser la recherche etl’innovation. De ce point de vue, laRégion a un rôle important à jouerdans les domaines de l’innovation,de la recherche, et de leurs liensavec les entreprises. Le CESR sou-haite qu’elle s’y engage plus quepar le passé. La Région doit égale-ment s ’aff i rmer comme acteurmajeur en matière d’exportation.

Le CESR se réjouit du réalisme éco-nomique de ce d iagnost ic .Cependant, si les priorités et enjeuxsont bien identifiés, les probléma-tiques relevant de la spécif icitémaritime de la région semblent yêtre sous-représentées.

D’autre part, il conviendrait, dansune approche plus globale, de lierla question de l’évolution du systè-me productif à celles de l’énergie,de la formation, et de l’améliora-tion des réseaux de transports etlogistiques.

Enfin, le CESR exprime sa volontéde ne pas opposer des enjeuxdéterminants tels que le travail surla responsabilité sociale et environ-nementale, ainsi que sur la qualitéde l’emploi, avec la compétitivitédes entreprises.

Un cadre pour orienter le développement économiquebreton

En tant que coordonnateur desactions de développement écono-mique des collectivités territoriales,la Région a tout intérêt à se doterd’une Stratégie Régionale deDéveloppement Economique (SRDE)réfléchie et bien formulée.

Le CESR apprécie que le Conseil régio-nal ait pris en compte ses remarqueset présente une SRDE inscrite dans letemps et prévoyant les adaptationsque les évolutions économiques etsociales rendront nécessaires.

La SRDE constitue ainsi un cadreapplicable aux secteurs économiqueset n’a pas vocation à définir une stra-tégie d’intervention pour chaque sec-teur d’activité. Elle est donc relative-ment souple et flexible.

Le CESR apprécie la volonté d’utili-ser au mieux les crédits engagés enfaveur du développement écono-mique, par des modalités d’inter-vention précisées et un meilleurpartage des responsabilités, ainsique l ’approche de consultat ionélargie qui a notamment conduit àla création d’un Comité de concer-tation. Il approuve également quela commission chargée du dévelop-pement économique ait été consul-

tée à trois reprises lors des diffé-rentes phases d’élaborat ion duSRDE. En effet, cette méthode,consistant à consulter le CESR à desmoments clés de la démarche, touten ne l’impliquant pas dans celle-cipour préserver tant son indépen-dance que sa fonction intrinsèquede conseil, le satisfait.

La SRDE, organisée en trois parties(les enjeux du développement éco-nomique en Bretagne, les axes stra-tégiques pour le développementéconomique de la Bretagne, lesconditions de mise en œuvre d’unpilotage concerté des politiqueséconomiques régionales) présentel’avantage d’être en interaction avecson environnement.

Une Stratégie qui met en avant des valeurs

En effet, elle prend en compte lesmutations à venir et les enjeux liés àl’ouverture des marchés, en s’ap-puyant sur le recours aussi bien à laformation initiale et continue et l’en-seignement supérieur, qu’à larecherche. Le CESR exprime cepen-dant son regret quant à l’absence deréférence explicite au volet de laStratégie régionale emploi-formation(SREF) traitant de la qualité de l’em-ploi et du développement des entre-prises dans une perspective de déve-loppement durable.

La Stratégie régionale, outil de développementéconomique cohérent et harmonieux

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SE DÉVELOPPER … Impulser le développement économique

En prônant le développement desl iens entre les entreprises et larecherche, la stratégie régionale suitles conseils donnés par le CESR, quiconsidère qu’il est nécessaire d’avoirune vision transversale du développe-ment économique. De ce point devue, il est opportun d’avoir développéune stratégie qui prône « de nou-velles formes de développement tour-nées vers ce que l’on qualifie desociété de la connaissance », mêmes’il serait bon de faire plus explicite-ment référence à la Stratégie deLisbonne.

Cette vision proposée, qui laisse àl’économie le rôle de moyen au servicede l’être humain, satisfait le CESR, quirappelle que l’emploi est un facteur del’épanouissement de l’être humain.

La volonté affichée d’impulser le développement des entreprises

Selon la stratégie présentée, le déve-loppement futur du système produc-tif breton sera principalement endo-gène. Elle revient de manière oppor-tune sur la nécessité de faire bénéfi-cier l’ensemble des territoires dudéveloppement économique, encitant notamment les très petitesentreprises et l’artisanat, dont le rôleest primordial dans l’enracinement dela croissance dans les territoires.

Le CESR fait à ce propos remarquerqu’il faudra également se pencher surla question des évolutions de l’emploiet des compétences dans le secteuragricole.

La SRDE ne cherche pas à se substi-tuer à l’ initiative privée mais aucontraire à l’impulser et la soutenir.Le CESR se réjouit de la place accor-dée au développement de l’entrepre-neuriat par un soutien coordonné à lacréation et à la transmission d’entre-prise. Il relève avec satisfaction lavolonté de « sensibiliser et susciterl’esprit d’entreprise ». En revanche, ildéplore que la thématique du renfor-cement des fonds propres des entre-prises soit aussi peu abordée.

Les Consei l lers économiques etsociaux considèrent d’autre partque cette volonté d’ impulser ledéveloppement des entreprises nedoit pas dériver vers un interven-tionnisme excessif.

Une approche par filières

La logique développée par la SRDE,reposant sur la notion de filière, ne doitpas être perçue comme un messaged’exclusion des entreprises « non ratta-chables à une filière ». Le CESR deman-de donc de veiller à ne pas trop centrerla logique sur les filières alors que lestendances actuelles vont dans le sensd’un décloisonnement de celles-ci.

Il convient également de prendre enconsidération les difficultés que l’onpeut rencontrer à vouloir faire travaillerensemble des entreprises d’une mêmefilière, certes complémentaires maisaussi concurrentes.

Dès lors, le CESR souhaite que la SRDEs’attache à encourager la transversalitédes fonctions inter-filières, sources deproductivité et de réactivité.

Bien piloter la SRDE

Le pilotage de la SRDE s’effectueautour de trois axes : la coordina-tion des opérateurs régionaux parl’Agence régionale de développe-ment économique (ARDE), la dota-tion des capacités d’anticipation desmutat ions économiques et dedétection des opportunités de déve-loppement, et la mise en œuvred’un suivi régulier et concerté avecles territoires.

Le CESR s’interroge sur le risqued’inertie qui menace un tel dispositif,sur le nombre de réunions et leurréelle efficacité.

Il regrette d’autre part l’absence de réfé-rence au Schéma régional d’aménage-ment et de développement du territoire,le développement économique étantétroitement lié à la prise en compte deséquipements régionaux tels que lesports et aéroports. De même, il seraitbienvenu d’établir un lien avec le projetde Plan Energie, celle-ci étant un facteuressentiel de compétitivité.

Malgré cela, et fidèle à son souhait d’uti-lisation optimale des fonds publics, leCESR relève avec satisfaction la volontéde créer des indicateurs de performancedes différentes actions menées.�

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SE DÉVELOPPER…Impulser le développement économique

our mettre en œuvre les orien-tations du Schéma régional de

développement économique (SRDE),le Président du Conseil régional pro-pose de faire évoluer les servicesconcernés de la Région et de créerune agence économique deBretagne

Création de l’agence économique de BretagneAVIS adopté lors de la Session plénière de juin 2005

P

La Région stratège

La mission stratégique est articuléeautour de quatre fonctions :

� la fonction prospective ;

� la fonction de coordination ;

� la fonction d’évaluation ;

� la stratégie de promotion et d’image.

Pour l’ensemble de ces fonctions,la Région :

� s’appuie d’une part sur laConférence territoriale et d’autre partsur un Comité d’analyse stratégiquerégional en cours de création. CeComité se composera d’une quinzainede personnalités qualifiées nomméesintuitu personae par le Président ;

� les développe avec ses propres ser-vices (DG1 adaptée en termes d’orga-nisation, de moyens, de compétenceset de management).

� en "délègue la maîtrise d’ouvrage"par voie conventionnelle, pour cer-taines de leurs composantes, àl’Agence économique, l’agence éco-nomique « maître d’ouvragedélégué » de la Région.

Pourquoi une agence économique ?

La création de l’agence économiqueest justifiée par cinq raisons :

� La nécessité de coordination et demise en synergie des nombreux

acteurs du développement écono-mique en Bretagne ;

� Certaines fonctions (veille, promo-tion, prospection) ne sont pas traitéesde manière satisfaisante ;

� La Région finance chaque année demultiples structures et outils sans avoirla garantie de la complémentarité deleurs actions, ni de la pertinence des dis-positifs et de la couverture des besoins ;

� La Région n’a ni les moyens ni lavolonté d’assumer en interne l’en-semble de la charge du développe-ment économique ;

� Les partenaires sociaux et écono-miques sont en attente de réponsespertinentes sur les domaines sui-vants : coordonner les structuresexistantes, promouvoir la Bretagne

comme force économique, faciliterl’accès des entreprises aux appuispublics, promouvoir le soutien à lacréation d’activités nouvelles et deprojets innovants, et enfin faciliterl’internationalisation des entreprisesbretonnes.

Mission, fonctions et domainesd’intervention de l’agence économique

Sa mission :L’agence économique développera samission autour de quatre grandsobjectifs économiques :

� assurer la coordination des acteurset des outils du développement éco-nomique ;

� favoriser le développement de stra-tégies de filières ;

� accompagner la structuration despôles et de réseaux territoriaux ;

� promouvoir l’innovation sociale auservice d’un développement durable.

Ses fonctions :

La fonction de force de propositions’exercera :

� au service de la stratégie régionale ;

� en tant qu’interface avec les acteursde terrain ;

� sur l’observation et la veille ;

� et enfin sur le suivi d’activité.

La fonction de coordination desacteurs répondra à deux objectifs :

Les objectifs et modalités de création de l’agence présentés par le Conseil régional

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SE DÉVELOPPER … Impulser le développement économique

� la complémentarité de l’action desdifférents intervenants ;

� l’interpénétration des différentesfonctions de management dans uneentreprise avec comme moyen privi-légié la coordination globale desréseaux Performance Bretagne +.

La fonction de promotion économiquede la Bretagne concentrera les moyensprincipalement sur deux volets :

� la promotion/attractivité des pôlesde compétitivité (labellisés ou non) ;

� la recherche de partenaires inter-nationaux pour les acteurs écono-miques régionaux.

Ses Domaines d’intervention :L’initiative entrepreneuriale recouvri-ra prioritairement la création et latransmission d’entreprises avec lesChambres consulaires régionalescomme partenaires de référence.

L’innovation technologique consti-tuera une priorité de l’agence éco-nomique qui s’appuiera largementsur Bretagne Innovation.

L’international dépassera l’accompa-gnement des entreprises à l’exporta-tion au profit de l’inscription de toutesles composantes de leur activité dansune dimension internationale. L’actionde Bretagne International sera valori-sée dans le cadre de l’Agence.

L’innovation sociale prendra en comp-te l’évolution socio-démographique dela Bretagne. Un partenariat privilégiés’exercera avec la CRES et l’ANACT.

Gouvernance

L’Agence prendra la forme d’uneassociation de type loi de 1901.

L’assemblée générale sera organiséeen cinq collèges :

� membre fondateur : Conseilrégional ;

� membres de droit : Président duCESR, collectivités territoriales ;

� membres actifs : opérateurs ;

� membres partenaires : responsablesdes pôles de compétitivité, autresopérateurs, acteurs dans lesdomaines de l’agence ;

� membres associés : organisationssyndicales et d’employeurs, Conseild’analyse stratégique régional.

Le Conseil d’administration seral’émanation de chacun des collèges.Il sera présidé par le Président duConseil régional.

Le Bureau sera l’exécutif de l’associa-tion. Il sera composé du Président duConseil régional, de vice-présidentsen charge de l’économie, d’un vice-président délégué à l’Agence, duPrésident du CESR, des présidentsdes opérateurs directs ou des orga-nismes en faisant fonction.

Les modalités de travail seront fixéespar voie de conventions et d’unrèglement intérieur.

Calendrier

Le rôle et la mission de l’agence éco-nomique étant très étroitement liés àl’élaboration du SRDE, le Président dela Région propose :

� de donner comme priorité à l’agen-ce, dès son lancement, l’applicationde ses fonctions de force de proposi-tion et de coordination sur leschamps de l’innovation et de l’inter-national ;

� de fixer à mi-2006 la même dimen-sion opérationnelle pour les autresfonctions.

En préliminaire, le CESR fait observer qu’iln’a pas été associé institutionnellement àla réflexion sur la création de l’agenceéconomique.

Sur l’intérêt de la création de l’agence économique

Le CESR ne peut que souscrire à la volon-té de la Région de dynamiser l’économierégionale. En effet, le développementéconomique est la première clé pourl’emploi, le lien social, les financespubliques et l’environnement. Par ailleurs,on observe une réussite économique dif-férente d’une région à l’autre, ce quiaccrédite l’idée qu’une bonne partie desleviers sont dans les territoires. Enfin, ledéveloppement économique est une descompétences premières des Régions.

La réussite résulte autant de l’art d’exécu-tion de la stratégie que de la stratégieelle-même. En matière économique, à laRégion, le relais stratégique entre le pou-voir politique, l’échelon administratif etles opérateurs était jusqu’alors un peu leparent pauvre. L’agence économiquepeut à cet égard combler des lacunes.

Pour assurer la dimension opérationnelle,il existe des organisations expérimentées.Le choix de s’appuyer sur elles est sage.

Sur les domaines d’intervention

Les domaines d’intervention (initiativeentrepreneuriale, innovation technolo-gique, international, innovation sociale)sont clairement identifiés et recouvrentles attentes des acteurs de terrain.

Les opérateurs directs (Chambres consu-laires, Bretagne Innovation, BretagneInternational, CRES) sont compétents etont des racines socio-économiques régio-nales. Sur ce dernier point, l’ANACT quin’est pas à ce jour une agence régionalefait pour partie exception.

Sur les relationsentre les différents acteurs

La cohésion des acteurs est un facteur cléde la réussite. Elle passe par l’écoute et

L’avis et les remarques du CESR à propos de l’Agence

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SE DÉVELOPPER…Impulser le développement économique

par une définition claire des rôles dechacun.

La décision sur le plan de la stratégiedans le champ de compétence de laRégion et donc au sein de l’agence éco-nomique appartient in fine au pouvoirpolitique. Ceci étant, les différents parte-naires, avec leur enracinement dans lavie économique, devront pouvoir y fairevaloir leur approche des réalités.

Les délégations que confiera le Conseilrégional aux opérateurs seront régiespar des conventions. Le CESR insistepour que les objectifs soient clairementdéterminés et que le contrôle soit exercéde façon non tatillonne.

A maintes occasions, le Président duConseil Régional a rappelé son attache-ment à la culture du résultat. Le CESRsouhaite que les critères de résultatsoient bien explicités dans les conven-tions. A ce niveau d’avancement du dos-sier, il est dit peu de choses sur l’évolu-tion des services de la DG1. Cet échelonadministratif a une responsabilité de pre-mier rang dans la réussite du dispositif. Ilest indispensable que sa nouvelle feuillede route soit arrêtée en même tempsque celle de l’agence économique.

Sur un plan général, l’agence peut etdoit être un lieu guidé par l’intérêt géné-ral permettant des relations de confiancedurables entre le pouvoir politique, lesacteurs économiques et sociaux et lesservices de la DG1.

Sur la cohérence et la lisibilité duprojet de la Région en matière dedéveloppement économique

Les entreprises interrogées par le Conseilrégional sur leurs attentes à l’égardd’une future Agence placent en tête deleurs priorités la nécessité de mieuxcoordonner les structures existantes.Ceci vaut également pour le projet éco-nomique de la Région.

La stratégie et les moyens de la stratégieconstituent un tout. Le Schéma régionalde développement économique (SRDE),son approbation par l’Etat, la créationde l’Agence «économique de Bretagne,l’évolution des services du développe-

ment économique de la Région (DG1),les conventions avec les opérateursdirects et les organismes doivent consti-tuer un ensemble cohérent. La créationde l’agence économique n’est qu’unepierre dans l’édifice.

Le CESR reconnaît la difficulté de latâche, due notamment à l’approbationau cas par cas de l’Etat du SRDE parl’Etat. Néanmoins, pour une bonneappropriation par les acteurs de terrain,la présentation du projet économiquede la Région devra être globale etsimple.

Sur le coût de cette nouvelle structure

Le CESR aurait aimé qu’un budgetprévisionnel soit joint à ce borde-reau. Le Président du Conseil régio-nal souhaite éviter une inflation demoyens. Le CESR en accepte l’augu-re mais restera attentif à ce point.

Sur la forme juridique

Le choix d’une forme juridique typeassociation loi de 1901 paraît enl’espèce pertinente. La rédaction desstatuts est renvoyée à une étapeultérieure. Le CESR attire l’attentiondu Conseil régional sur le soin àapporter pour éviter une qualifica-tion d’association transparente (ausens juridique du terme).

Sur le suivi du fonctionnement

Le CESR souhaite qu’un point d’étapesoit effectué au bout de trois ans.�

a société CF-GOMMA, deuxiè-me entreprise industrielle en

Ille-et-Vilaine, a déposé le bilan le1er décembre dernier. Un plan desauvegarde de l ’emploi a étéannoncé lors d’un comité d’entre-pr ise extraordinaire jeudi 26janvier : 328 emplois seraient sup-primés, entraînant plus de 200licenciements.

Avec la sous-traitance, plus de 200fournisseurs sont directement liés àla fabrication, avec les prestataires(700), avec les liaisons directes avecle principal donneur d’ordre (CF-GOMMA travai l le à 95 % pourPSA), ce sont des milliers de salariésqui sont concernés bien au-delà del’Ille-et-Vilaine (Plasturgie en Côtesd’Armor et Morbihan,…).

Considérant que l’industrie repré-sente 18 % des salariés bretons(195 000), l’évolution de l’emploiest liée de manière importante àl’évolution de l’industrie de l’auto-mobi le au sens large qui a unimpact sur l’activité régionale.

Considérant que le projet de plande sauvegarde de l’emploi stipule« des gains de productivité néces-saires à réaliser et enfin des trans-ferts de production nécessaires versles pays à fa ib le coût de maind’œuvre ».

Le CESR :

� s’inquiète de l’évolution de cettefilière d’excellence pour la Bretagne.

� demande à M. le Président duconseil régional et à Mme la Préfètede Région de mobiliser, en concer-tation avec tous les partenaires éco-nomiques et sociaux, tous lesmoyens pour trouver les meilleuressolutions économiques et humainespour le maintien de la totalité dessalariés de GOMMA.�

CF GommaVŒU adopté lors de la Session plénière de janvier 2006

L

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SE DÉVELOPPER … Impulser le développement économique

e Conseil économique et socialde Bretagne se félicite que le

CIACT (Comité interministérield’aménagement et de compétitivitédes territoires) ait, le 14 octobre der-nier, labellisé trois des quatre pôles decompétitivité de la Bretagne et ilattend avec confiance la labellisationdu pôle "Automobile haut degamme" (présenté avec les Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes).

Le CESR constate que la réussite de laBretagne sur ce dossier tient à l’impli-cation des acteurs économiques etsociaux de l’économie, de la forma-tion, de la recherche mais aussi àcelle du Conseil régional de Bretagneet des services de l’État en région.

I l constate néanmoins que troisdéfis demeurent pour le futur :

Une nécessaire mise en synergie des pôles

Les quatre pôles bretons partagent ungrand nombre de savoirs et de savoir-faire. A titre d’exemples, le pôle "Image& Réseaux" trouve des applicationsdans la mer et l’automobile haut degamme tandis que la productique, lalogistique, le haut de gamme sont dessavoirs déterminants pour "Valorial" et"Véhicule haut de gamme" etc.

Ces quatre pôles peuvent donc donnerlieu à un système cohérent avec dessavoirs partagés et des applicationsdiversifiées.

Les différentes synergies obtenuesentre les pôles sont de puissants vec-teurs de création de richesse pour larégion. Mais, plus fondamentalementencore, l’interconnexion des pôles decompétitivité peut fournir une armaturede développement à la Bretagne.

N’oublier ni acteur ni territoire

Cet objectif de faire des pôles decompétitivité des socles permettantde structurer le développement éco-nomique global de la Bretagneimplique également que le plusgrand nombre d’acteurs soit associéaux démarches engagées.

Les délais extrêmement courtsdurant lesquels les pôles ont dû êtreconstitués pour répondre à l’appel àprojet national n’ont pas permisd’intégrer certains laboratoires derecherche publics et les grandesentreprises sont encore nettementplus représentées que les PME-PMI.

Or, s’il est indéniable que les grandsgroupes ont un rôle de locomotivesdéterminant dans la réussite despôles, leur effet d’entraînement doits’appliquer au plus grand nombrepossible de PME-PMI et TPE.

Dans un même ordre d’idée, il paraîtsouhaitable de n’exclure aucun terri-toire (par exemple le centreBretagne pour le projet Valorial) etde privilégier le fonctionnement enréseau.

Cette logique, qui considère que lespôles labellisés doivent être élargis

quantitativement et qualitativementaux entrepr ises et centres derecherche intéressés (sans pourautant que cela entraîne une dilu-tion financière des projets), entrepour une large part en contradic-tion avec celle du zonage...

Une coopération d’acteursLe soutien, notamment financier, del’État et de la Région est extrême-ment important pour la réussite descollaborations initiées. Néanmoins, ladémarche doit reposer avant tout surune coopération des acteurs. En cesens, la gouvernance des pôles doitêtre légère et indépendante. Demême, il conviendra d’éviter les ten-dances exagérément centralisatrices,les contrôles trop administratifs et lesconcurrences entre inst i tut ionspubliques qui pourraient gêner lefonctionnement interne des pôleset freiner la dynamique engagée.Enfin, le montant des aides et leurscanaux de distribution doivent êtreclarifiés par l’État.

Une réponse adéquate à ces troisenjeux permettra de tirer pleine-ment parti des opportunités consi-dérables offertes par les pôles decompétitivité. �

Motion sur les enjeux futurs des pôles de compétitivité de la Bretagne MOTION adoptée lors de la Session plénière de novembre 2005

L

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SE DÉVELOPPER…Impulser le développement économique

e prochain CIADT doit, au débutde l’été (fin juillet), décider du

choix des pôles de compétitivité quibénéficieront de la labellisation commepôles de compétitivité de dimensioneuropéenne, voire mondiale. Ce choixest l’aboutissement de l’appel à projetsnational consécutif au CIADT du 14septembre 2004.

Trois projets ont été promus par laRégion Bretagne, rassemblant l’initiativeet les forces des entreprises, desCentres de recherche et des écoles d’in-génieurs, et du secteur de la formationprivée comme publique.

Ces trois projets concernent trois despiliers du développement régional pourl’avenir, identifiés comme stratégiques àla fois par les socio-professionnels auCESR, les élus des Collectivités territo-

riales de la Région et les services del’Etat en Région :

� le pôle « Images et réseaux » dans ledomaine des technologies de l’informa-tion et des communications (ce pôleprolonge le vœu du CESR pour unelabellisation de la Bretagne comme pôled’excellence en télécommunication, enélectronique et multimédia adopté àl’unanimité par le CESR le 17 novembre2003) et suivi de la décision concordan-te du CIADT du 18/12/2003),

� le pôle « sea-nergie » pour la valori-sation du potentiel de développementlié à la mer,

� le pôle « Valorial » en matière d’agri-culture et d’industries agro-alimen-taires,

Par la promotion de ces trois projets, laRégion Bretagne souligne à la fois la

puissance et les besoins de renforce-ment des logiques de coopération pourson développement.

C’est pourquoi, compte tenu de cesenjeux pour le développement régional,le Conseil économique et social :

� appuie unanimement les trois projetspromus par la Région Bretagne,

� souhaite que ces projets fassent l’ob-jet d’un examen attentif qui prenne encompte leur dimension stratégique,

� demande que l’aboutissement decette démarche d’appel à projets sur-vienne dans les meilleurs délais, pourprolonger positivement la mobilisationrégionale qu’elle a suscitée, mobilisa-tions des entreprises des centres derecherches, des établissements de for-mations privés et publiques, des éluslocaux et de l’ensemble des acteurs.�

La labellisation des pôles de compétitivitéVŒU adopté lors de la Session plénière de juin 2005

L

a direction d'Alcatel-Lucent vient d'an-noncer la suppression de 12 500emplois pour l'ensemble du groupedont 1 500 en France, et ceci quelquessemaines seulement après la fusionentre le groupe français Alcatel et legroupe américain Lucent-Technologies.Les suppressions d’emplois envisagéestouchent particulièrement l’Ouest :Orvault, Rennes et Lannion.

La direction d’Alcatel-Lucent prend sesdécisions alors que la structure financiè-re ne pose pas d’inquiétude. Le coût dutravail dans la recherche-développe-ment en Europe serait jugé excessif parle groupe Alcatel-Lucent.

La décision est annoncée sans informa-tions préalables précises, sans écoute nidialogue avec les partenaires sociaux niavec les collectivités territoriales, ets’avère de ce seul fait ni compréhensibleni acceptable.

La Bretagne doit faire face pour la qua-trième fois en 20 ans à une réductionimportante d'emplois dans le secteurdes télécommunications. La situationest grave car c’est l’un des piliersmajeur de l’économie bretonne quivacille. L’organisation de la filière télé-com entre quelques grands groupes etun grand nombre de sous-traitantsconduit ces derniers à subir de pleinfouet les décisions de leurs donneursd’ordre. Au-delà des suppressions d’em-plois chez Alcatel-Lucent ce sont aussides centaines d’emploi de haut niveauqui sont ainsi menacés dans la filière.Les acteurs régionaux, qui ont résolu-ment investis dans le pôle de compétiti-vité « Images et Réseaux » récemmentimplanté, souhaitent que la dynamiqueengagée se poursuive et se développe.

De plus, les crises précédentes nous ontmontré que les suppressions d’emploisne se limiteront pas à ce seul secteur :

c’est toute l’économie qui sera frappéepar un recul d’activités (commerces,services, bâtiment, services publics…),c’est l’équilibre même de nos bassinsd’emplois qui sera en péril avec unaffaiblissement prévisible des taxes pro-fessionnelles pour les communes et lescommunautés d’agglomération.

En conséquence, le Conseil écono-mique et social de la Région deBretagne demande au groupe Alcatel-Lucent de tout mettre en œuvre pouréviter les suppressions d’emploi et depréserver le potentiel régional, en par-ticulier en matière de recherche etd’innovation. Le CESR s’adresse solen-nellement au gouvernement en luidemandant de mettre en oeuvre lesmoyens permettant le maintien dupotentiel de recherche-développementdans ce secteur industriel stratégiquepour l’avenir de notre région commede notre pays.�

Le plan de suppression d’effectifs du groupe Alcatel-LucentVŒU adopté lors de la Session plénière de mars 2007

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Quatrième axe prioritaire…

Optimiser l’environnement des entrepriseset adapter les filières

S’organiser…

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COMMENT LE FAIRE ?

L’AMBITION

POURQUOI LE FAIRE ?

S’ORGANISER…

Au sein d’une économie mondiali-sée et de plus en plus intégrée ;dans laquelle les territoires et lesentreprises sont en compétition etoù les investissements sont extrê-mement mobiles, il devient crucialde s’organiser pour atteindre unecertaine « taille critique ».

Les entreprises (et notamment les PME)et les territoires se trouvent souventdémunis car trop isolés pour faire faceaux tendances de la mondialisation.

Pour rompre cet isolement, diversmodes d’organisation sont envisa-geables : regroupements d’acteurs,const i tut ion de pôles géogra-phiques ou sectoriels, mise en placede réseaux… Une telle structura-tion doit être basée sur une visionanticipatrice des mutations à veniret sur une claire vision des optionsstratégiques à prendre.

Les acteurs sociaux et politiques trou-vent un intérêt certain à s’organiser :pour décupler leurs forces, pouraccroître leur crédibilité et leur pou-voir de négociation, pour accéder àl’information… Nous avons déjà évo-qué l’apport des pôles de compétitivi-té qui œuvrent dans ce sens.

Ces acteurs peuvent ainsi choisir dese regrouper autour d’un chef defile désigné pour mener des colla-borat ions d’ intensité var iable :coopération, coordination ou uni-quement concertation…

Le phénomène des réseaux est uneréponse à l’isolement préjudiciabledes entreprises et des territoiresmais aussi un moyen de s’inscriredans les circuits de la connaissancereprésentatifs de la nouvelle « éco-nomie du savoir ».

Les champs de ces collaborations etde ces réseaux sont très variés :échange d’informations et d’expé-riences, analyse commune des phé-nomènes économiques et sociaux,actions de lobbying, réalisation deprojets conjoints…

Ces rapprochements d’acteurs per-mettent de définir des politiquesstructurantes ayant pour objet d’orga-niser une activité ou une filière, d’ap-porter une logique et une vision stra-tégique à une politique régionale.

Deux autosaisines du CESR, portantsur des domaines apparemmenttrès dissemblables, sont arrivéesaux mêmes conclusions concernantla nécessité de s’organiser. Unestructuration des acteurs est appa-rue nécessaire à deux niveaux, auplan local et à l’échelon régional,l’un et l’autre se complétant et serenforçant mutuellement.

En mat ière de patr imoine bât i ,l’étude constatait un manque de

coordination et de concertationentre les acteurs de la connaissan-ce, de la protection et de la valori-sation. De ce fait, l’étude recom-mandait à la Région de solliciter lapossibilité d’expérimenter un rôlede chef de file en matière de poli-tique patrimoniale. De même, auniveau local, elle a souhaité donnerun rôle centra l aux 21 Pays deBretagne (Autosaisine « Pour unepolitique régionale du patrimoi-ne bâti en Bretagne », 2005).

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S’ORGANISER…

Les terr i to i res sont désormaisconfrontés à une très forte mobilitédes implantat ions product ives(Forum « Quel avenir pour l’in-dustrie sur nos territoires », avril2006). Pour traiter et anticiper cesmutations économiques, le CESR amontré qu’un travail concerté entreles différents acteurs (chefs d’entre-pr i ses , syndicats , é lus…) éta i tnécessaire tant au niveau régionalqu’au plan local. L’étude préconised’ailleurs que le Conseil régionalappuie la structuration de stratégiesde gouvernance économique locale(Autosaisine « Retour d’expé-r ience sur quelques grandesmutations et restructurations éco-nomiques en Bretagne : leçons àtirer pour mieux anticiper etagir », juin 2007). Plus globalement,afin d’anticiper les évolutions futuresde l’emploi, les acteurs publics locauxdevront chercher à élaborer des dia-gnostics partagés de leurs territoireset mettre en place des GPEC -Gestions prévisionnelles des compé-tences et des emplois (Forum « Quelsemplois et quel travail dans laBretagne de demain ? » juin 2006).Cette même approche de mutualisa-tion, de coopération, de travail enréseau est préconisée pour favoriser ledéveloppement d’expérimentationslocales en faveur de la qualité de l’em-ploi et du développement des entre-

prises (Conjuguer flexibilité et sécu-risation des parcours profession-nels en Bretagne », septembre2007 - voir priorité 2 Innover)

Un même besoin de coordination desactions des acteurs locaux est mis enavant dans le domaine du logementdes jeunes (« Avis du CESR sur lelogement des jeunes », octobre2006).

C’est également cette dimension decoopération et de constitution deréseau qui conduit le CESR à tra-vailler en partenariat avec ses homo-logues de la façade atlantique et del’Arc Manche, ainsi qu’avec ses par-tenaires européens du RéseauTransnational Atlantique des socio-professionnels (RTA) et du GreenAtlantic for Sustainable Development(GASD) (voir priorité 6 Coopérer).

Les principaux travaux et initiatives du CESR sur ces thèmes :

� Autosaisines, saisines des commissions et contributions des sections

- Autosaisine «Pour une politique régionale du patrimoine bâti en Bretagne », 2005

- Autosaisine « Retour d’expériences sur quelques grandes mutations et restructurations économiques

en Bretagne : leçons à tirer pour mieux anticiper et agir », 2007

� Forums

- « Le patrimoine bâti au cœur du développement durable des territoires », décembre 2005

- « Quel avenir pour l’industrie sur nos territoires ? », avril 2006

- « Quels emplois et quel travail dans la Bretagne de demain ? », juin 2006

� Quelques avis importants

- « Avis du CESR sur le logement des jeunes », octobre 2006

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Protéger et valoriser le patrimoineS’ORGANISER…

omment assurer un « futur aupassé » du patrimoine bâti en

Bretagne ? Quelles sont les voiespossibles d’une politique ambi-tieuse de protection et de valo-risation pour que ce patrimoinesoit porteur d’avenir ?

Par cet te étude, l ’ambi t ion duCESR de Bretagne est de contribueraux réflexions qui devront rapide-ment être menées par l ’Etat, laRégion, les Départements, les Pays,les col lect iv ités locales et leursgroupements et, d’une manièregénéra le , par l ’ensemble desacteurs territoriaux concernés, afinde définir, de manière concer-tée, coordonnée et contractuali-sée, une vér itable stratégierégionale du patrimoine bâti.

Les principaux constats de l’étude

En premier lieu, le CESR rappelle quele patrimoine bâti en Bretagnereprésente un héritage exception-nel dont la qualité et la diversitéfont la richesse : patrimoine rural etagricole, patrimoine urbain, patrimoi-ne religieux, patrimoine militaire ter-restre et maritime, patrimoine mariti-me et fluvial, patrimoine industriel,patrimoine « monumental »…Bienréparti sur l’ensemble du territoi-re, il représente une réelle chanceà saisir pour les 21 Pays de laBretagne.

En second lieu, l’assemblée consulta-tive de la Région souligne le fait quele patrimoine bâti est égalementporteur de développement socialet économique. Ainsi, il constitueun référent anthropologique qui fait

lien entre les individus et représentel’un des cadres du « vivreensemble ». En ce sens, il apparaîtcomme un véritable vecteur d’inté-gration au sein de la Cité. Par ailleurs,le patrimoine bâti est à l’origine dumaintien et de la création de nom-breux emplois en Bretagne : sec-teurs du bâtiment, du tourisme, de lagestion et de l’animation cultu-relles…Le patrimoine a des effetsmultiplicateurs sur le développe-ment économique. Ainsi, on estimeà environ 80 % la part des emploisindirects liés au patrimoine bâti.

En troisième lieu, le CESR relève que lesystème des acteurs du patrimoinebâti apparaît encore comme insuf-fisamment coordonné et organiséau niveau régional : acteurs de laconnaissance (formation, Inventaire),acteurs de la protection et de la valori-sation (Etat, collectivités territoriales etleurs structures de coopération, asso-ciations, fondations, propriétaires pri-vés…). Ces acteurs expriment defortes attentes à l’égard d’une poli-tique du patrimoine bâti plus affir-mée et plus structurante de laRégion Bretagne.

Enfin, et c’est l’une des idées phare durapport : Pour être durablementsauvegardée, « la pierre a besoinde vivre ». Ainsi, avec le patrimoinebâti, c’est presque toujours la fonctionqui préserve l’organe. D’où la nécessi-té d’anticiper, le plus en amont pos-sible, dans le cadre d’un réseau deveille prospective, les « mutations fonc-tionnelles » de ce patrimoine.

Selon le CESR, la Région Bretagnepeut relever ce défi. En effet, à l’oc-casion des nouveaux transferts decompétences i s sus des lo i s de

décentralisation, elle peut devenirle stratège et le coordonnateurdes politiques du patrimoinebâti en Bretagne.

En contractualisant avec ses parte-naires, notamment l’Etat et les Pays,elle pourra ainsi faire de sa politiquedu patrimoine bâti un élément àpart entière du développementdurable de la Bretagne.

Les principales préconisationsdu CESR de Bretagne

Pour améliorer les politiques régionalesde sauvegarde et de valorisation dupatrimoine bâti en Bretagne, le CESRde Bretagne propose d’agir dans troisdirections : Connaître, Coordonner,Protéger en valorisant.

CONNAÎTRE

� Moderniser les modalités de réalisa-tion de l’Inventaire pour le rendre plusefficient et plus opérationnel en s’ap-puyant notamment sur des animateursresponsables du patrimoine bâti danschacun des 21 Pays de la Bretagne

� Développer les actions de sensibili-sation, d’éducation au patrimoineet de formation aux métiers dupatrimoine auprès des jeunes et desadultes.

� Territorialiser une « fonction res-source » régionale par le recrutementd’animateurs responsables du patri-

Pour une politique régionaledu patrimoine bâti en Bretagne Synthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière de mars 2005Rapporteur : M. Noël ROUDAUT

C

Pour une politique régionaledu patrimoine bâti

en Bretagne

Rapporteur : M. Noël ROUDAUT

Mars2005

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Impulser le développement économique S’ORGANISER…

moine bâti dans chacun des 21 Paysde Bretagne.

� Organiser une veille prospectiverégionale pour mieux préparer l’avenirdes monuments, par l’intermédiaire del’Institut Régional du Patrimoine (IRPa)notamment.

COORDONNER

� Par la voie d’une expérimentation,faire de la Région Bretagne le chefde file et la collectivité stratège de lapolitique patrimoniale, notamment

par le biais d’une contractualisationrenforcée avec l’Etat, les Pays et lesDépartements.

PROTEGER EN VALORISANT

� Créer un Label de la RégionBretagne pour articuler les différentslabels existants afin de mieux structurerrégionalement les politiques de valorisa-tion du patrimoine bâti.

� Par une action partenariale de laRégion Bretagne, inciter tous les Pays deBretagne à valoriser leur patrimoine bâti

en généralisant une « Journée dupatrimoine architecturale des Paysde Bretagne » qui pourrait se déroulerau printemps de chaque année et seraitcomplémentaire des JournéesEuropéennes du Patrimoine organiséesau mois de septembre.

� Favoriser toutes les initiatives dedécouverte et de mise en accessibili-té du patrimoine bâti régional, sansoublier la création architecturalecontemporaine qui constitue le« patrimoine de demain ». �

lors que les restructurationsd’entreprises, les délocalisations

et les licenciements collectifs fontrégulièrement la une de la presse,peu d’évaluations et d’analyses deces phénomènes sont réalisées. LeCESR de Bretagne a souhaité analyseren détails ces phénomènes et lesréponses qui peuvent y être appor-tées au niveau de la région.

Traditionnellement, le terme derestructuration évoquait des accidentsindustriels de grande ampleur, ponc-tuels et non anticipés. Désormais,l’évolution du vocabulaire traduit unemodification de la réalité économique.Alors que les changements sont deve-nus permanents, les restructurationsde compétitivité sont d’ores et déjàprépondérantes. Ces actions visent àprévenir des difficultés ou à prendreune avance sur la concurrence en opé-rant des changements "à froid",lorsque l’entreprise dispose encore demarges de manœuvre financières. Deplus, les restructurations sont doréna-vant intégrées dans des mutationséconomiques, phénomènes plus glo-baux dont les causes sont multiples :

volonté d’abaisser les coûts de pro-duction ou de s’implanter sur un mar-ché solvable, souhait de se rapprocherd’une matière première etc.

En Bretagne, les mutations écono-miques se traduisent par 1 300défaillances d’entreprise par an (ce quireprésente un taux de défaillance de0.9% inférieur au chiffre national de1.1%) mais aussi plus de 60 achats,prises de participation ou accords com-merciaux. L’externalisation de certainesfonctions est également très répandue :pour la comptabilité, la logistique, lamaintenance informatique…

Synthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière de juin 2007Rapporteur M. Gérard MAISSE

A

Retour d’expérience sur quelques grandesmutations et restructurationséconomiques en Bretagne

Le phénomène des restructurationset des mutations d’entreprises

Retour d’expérience sur quelques grandes mutationset restructurations économiques en Bretagne :

Leçons à tirer pour mieux anticiper et agir

Rapporteur : M. Gérard MAISSE

Juin2007

Conseil économique et social

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Si les restructurations peuvent avoir unimpact apparemment relativement limi-té sur l’emploi (les licenciements écono-miques ne représentent que 1 % des"sorties de l’emploi"), les mutationséconomiques, de par leur caractère per-manent et protéiforme, expliquent unegrande partie des changements : nonrenouvellement des CDD et des inté-rims, recours à la sous-traitance, etc.L’impact psychologique sur les salariéspeut être considérable car les personnesne sont pas placées sur un même piedd’égalité : plus de 60 % des licenciéséconomiques n’ont pas accès à un plande sauvegarde de l’emploi et 85 % nebénéficient pas d’une cellule de reclas-sement. Certaines populations appa-raissent plus menacées que les autrespar les licenciements économiques : lessalariés peu qualifiés, les femmes, lesjeunes notamment.

Par ailleurs, l’étude du CESR a mis enévidence le relatif décalage du droitpar rapport à des phénomènes com-plexes (l’entreprise en réseau, l’externa-lisation) et le souhait des employeurs demaîtriser l’information et la communi-cation autour des restructurations.L’émergence des « restructurationssocialement responsables » et des« restructurations discrètes », quiallient souvent sur une base informelleun accompagnement social fort et undialogue véritable noué avec les syndi-cats de salariés, traduit la prise encompte de ces réalités.

Les mesures de réponse aux restruc-turations peuvent concerner uneseule entreprise ou impliquer un bas-sin d’emploi dans son ensemble. Ellessont de plusieurs types : aides auxentreprises ou aux salariés, appui à larecherche d’emploi, confrontationdes offres et des demandes d’em-ploi… D’une manière générale, lesrares évaluations effectuées pointentune certaine inefficacité de cesaccompagnements. Plusieurs explica-tions peuvent être avancées : unmanque d’anticipation de la part desacteurs, une trop faible focalisationsur l’objectif de reclassement, uncaractère très formaliste et procédu-

rier du dispositif des plans de sauve-garde de l’emploi, une coopérationinsuffisante entre les partenaires.

Or, l’analyse du CESR montre que lacoopération entre les acteurs est undes facteurs clés de succès des accom-pagnements des restructurations.Cette collaboration repose sur un cer-tain nombre d’éléments : un partena-riat large, une bonne circulation del’information, la désignation d’un pilo-te et la constitution d’une instance desuivi des démarches entreprises, unobjectif clairement affiché de reclasse-ment des personnes, un accompagne-ment personnalisé des salariés…

L’anticipation permet de détecter enamont les crises, mais elle doit aussi per-mettre de les éviter. D’une manièregénérale, lorsqu’elles sont prévues suffi-samment à l’avance, les mutations éco-nomiques peuvent être négociées avecréussite voire même devenir de véri-tables opportunités de développementpour les territoires. La mutation écono-mique n’est alors plus une rupture ouun accident, mais un facteur de dyna-misme et de modernisation.

Comme pour le traitement des restruc-turations, l’anticipation des phéno-mènes est favorisée par une démarchepartenariale. Alors que la détection des"signaux faibles" précurseurs derestructurations semble très fréquem-

ment possible, la coexistence de mul-tiples anticipations, souvent contradic-toires, rend la prévision difficile. Or,une collaboration permet de confron-ter et de rapprocher les anticipationsainsi que de favoriser la prise deconscience des mutations futures. LaGPEC (Gestion Prévisionnelle desEmplois et des Compétences) est undes outils les plus utiles pour effectuercette mutualisation des anticipationstant au niveau des entreprises que desterritoires. Ajoutons enfin que, dansl’idéal, la concertation territoriale doitpermettre la formulation d’un projetcommun de reconversion proposant lechoix des secteurs à développer, lestypes d’emplois ciblés, le mode derégulation locale visé…

Impulser le développement économiqueS’ORGANISER…

Les outils d’accompagnement des mutations et des restructurations

La prise de conscience des restructurations et leur anticipation

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Sur la base de ces analyses, le CESRformule sept préconisations à l’échel-le régionale :

� une démarche partenariale et coor-donnée pour l’anticipation et le trai-tement des restructurations avecnotamment la mise en place d’uneGPEC territoriale s’appuyant sur desdiagnostics régulièrement mis à jourde l’état des territoires ;

� une stratégie de gouvernance loca-le appuyée par la Région, utilisant lesressources spécifiques du territoire ;les retours d’expériences doivent êtrevalorisés en dégageant des « procé-dures de référence » adaptables àchaque situation ;

� une coopération en réseau desgroupes implantés localement, desPME du bassin d’emploi et des col-lectivités territoriales concernées;

� des aides circonstanciées aux entre-prises en difficulté en distinguant lesappuis apportés aux entreprises tra-versant des difficultés passagères etceux dispensés aux entreprises dont lasurvie est remise en cause;

� des actions décisives dans ledomaine de la formation qui consti-tue un des outils les plus utiles àl’évolution et à la réorientation pro-fessionnelle des salariés ;

� accompagner les salariés par desaides à la mobilité, une sécurisationdes parcours professionnels et unaccompagnement sanitaire et psy-chologique ;

� une évaluation à développer auregard d’une perspective durable deprogrès social, à l’aide d’indicateursquantitatifs et qualitatifs.�

Protéger et valoriser le patrimoine S’ORGANISER…

Préconisations

ans le prolongement de son rap-port « Pour une politique régio-

nale du patrimoine bâti en Bretagne »,le Conseil économique et social de laRégion Bretagne a organisé un Forum« Prospective ».

Réunissant près de 200 participants,cette rencontre régionale, animée parM. Yves MORVAN, Président de laSection « Prospective » du CESR, a per-mis d’approfondir la question des liensexistants ou à créer entre les politiquespubliques de sauvegarde et de valorisa-tion du patrimoine bâti d’une part, etle développement durable des terri-toires de la Bretagne, d’autre part.

Quatre temps forts ont ponctué ledéroulement de ce forum. Dans unpremier temps, M. Noël ROUDAUT,rapporteur du Conseil économique etsocial régional (CESR), a mis en pers-pective les grands axes et les principalespréconisations contenus dans le rap-port du CESR.

Dans un second temps, Xavier GREF-FE, Professeur d’économie àl’Université de Paris 1 PanthéonSorbonne, a donné une conférencesur « Le patrimoine comme levier dedéveloppement local ».

Dans un troisième temps, lors d’unepremière table ronde, six grandstémoins ont pu exposer leurs expé-riences et réflexions sur la contribu-tion du patrimoine bâti au dévelop-pement durable des territoires.

Enfin, le forum s’est achevé par lesinterventions de Mme Marie-PierreBOUCHAUDY, Directrice de laDirection de la Culture du Conseilrégional de Bretagne, et de M. Jean-Yves LE CORRE, Directeur de laDirection Régionale des AffairesCulturelles (DRAC) de Bretagne, surles rôles respectifs de la Région et del’Etat pour l’avenir des politiques dupatrimoine bâti en Bretagne.

La période actuelle est marquée parun regain d’intérêt à l’égard du patri-moine et de ses diverses dimensions.De plus en plus considéré comme unlevier de développement, il peut êtreappréhendé, d’un point de vue éco-nomique, comme une véritable filièredont le nombre d’emplois, directs etinduits, souligne l’importance enFrance : 43 000 emplois directs,41 000 dans les travaux de conserva-tion, 175 000 rattachés aux activitéstouristiques et 260 000 dans les activi-tés non culturelles (données 2003).

Comme l’illustre la croissance de lafréquentation des monuments etmusées depuis le milieu des années1990, le patrimoine constitue unpuissant facteur d’attraction entermes touristiques. Malgré cetteprogression, la valorisation etl’équilibre économiques des monu-ments demeurent fragiles, en parti-culier pour les propriétaires privés.Une meilleure valorisation écono-mique doit notamment répondre àplusieurs conditions : la permanencede l’activité, l’intégration des terri-

Le patrimoine bâti au cœurdu développement durabledes territoires

DSynthèse du FORUM « Prospective » du 1er décembre 2005

« Le patrimoine comme levier de développement local » Synthèse de la Conférence de M. Xavier GREFFE, Professeur d’économie à l’Universitéde Paris 1 Panthéon Sorbonne :

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toires, la participation des populationslocales, la synergie des activités cultu-relles... Enfin, il faut souligner que, dupoint de vue économique, le patrimoi-ne constitue également un bon facteurde diffusion des produits culturels

Le développement local ne pouvantêtre réduit au développement écono-mique, Xavier Greffe souligne que lepatrimoine contribue par ailleurs à laproduction d’intégration sociale surles territoires (intégration de popula-tion sédentaire, non sédentaire ou d’ori-gine étrangère). En effet, dans un quar-tier en difficulté, l’intégration réussiedépend autant du fonctionnement dumarché de l’emploi que de la richessedes activités culturelles.

Malgré ces atouts économiques etsociaux, la mise en valeur du patrimoi-ne rencontre actuellement plusieurstypes de problèmes : diversité desmodes de gestion, entreprises de res-tauration en difficulté, fragilité écono-mique des gestionnaires privés, enjeuxliés à la pérennité des financements…Ces problèmes sont particulièrementprégnants dans un pays comme laFrance qui, depuis la Révolution, privilé-gie une approche du patrimoine fon-dée sur sa valeur d’existence plutôt quesur sa valeur d’usage.

Cette particularité nationale se tradui-sant par une préférence pour la gestionpublique et centralisée des grandsmonuments par exemple, source de« désenchantement » pour de nom-

breuses collectivités locales. Au vu desdifficultés financières récurrentes dufinancement public, la France pourrait,suggère M. Xavier GREFFE, mieux sau-vegarder et valoriser son patrimoine, ens’inspirant de nouvelles modalités definancement pratiquées à l’étranger :mécénat d’entreprises, contribution desassociations, prélèvement public sur lesrecettes des loteries nationales (Italie,Royaume-Uni)...

« Sauvegarder et valoriser le patrimoine bâti :une contribution au développe-ment durable des territoires ? »

Comment le patrimoine bâti contribuet-il aux trois dimensions économique,sociale et environnementale du déve-loppement durable en Bretagne ?C’est à partir de ce questionnementque six grands témoins sont interve-nus lors de cette première tableronde.

Dans un premier temps, l’interven-tion de M. Denis-Marie LAHELLEC dela DRAC Bretagne, a permis demieux comprendre en quoi la Zonede Protection du PatrimoineArchitectural, Urbain et Paysager(ZPPAUP) constitue, par son approchetransversale, territoriale et participati-ve du patrimoine local, un outil quipeut être mis au service d’une gou-vernance élargie du patrimoine. La

Bretagne compte 48 ZPPAUP, nombreauquel il faut ajouter les 20 ZPPAUPen cours de création.

Alors que le territoire d’application privi-légié de la ZPPAUP reste la commune,est-il possible d’imaginer un développe-ment de politiques du patrimoine auniveau des Pays ? Pour M. ChristopheBIDAUD, Directeur du Groupementd’Intérêt Public du Pays de Redon, l’ex-périence du Pôle d’économie du patri-moine du Pays de Redon illustre leseffets structurants d’une politique terri-toriale du patrimoine animée et dyna-misée par les Pays.

Claude DUVAL, Maire de Mellé etPrésident du Pays de Fougères (35),confirme les effets vertueux d’une poli-tique locale volontariste, multifonction-nelle et participative du patrimoine surle développement économique et socialdes territoires, en particulier dans leszones rurales fragilisées.

Les effets multiplicateurs des politiquespatrimoniales sont également recher-chés en milieu urbain. Ainsi, selon sonDirecteur général, M. Jacques GRESIL,c’est parce qu’elle a considéré que lasauvegarde et la valorisation du patri-moine bâti contribue au développe-ment économique local que laChambre de Commerce et d’Industriede Morlaix s’est investie dans l’opéra-tion de portage du projet de réhabilita-tion et de réaffectation de laManufacture des Tabacs de Morlaix.

Qu’en est-il du patrimoine maritimemilitaire en Bretagne ? M. Hervé BEDRI,Attaché d’administration et Secrétairede la Commission locale du patrimoinede la marine nationale à la Préfecturemaritime de l’Atlantique, souligne lagrande richesse historique et culturelleconstituée par ce patrimoine militairedont la sauvegarde, la valorisation ou lacession font l’objet d’une grande atten-tion de la part des responsables de laMarine nationale.

Enfin, M. Philippe MEYER, Président del’Institut Régional du Patrimoine (IRPa),met en évidence l’importance de l’édu-cation et de la formation au patrimoinepour sa préservation et sa valorisation.

Protéger et valoriser le patrimoineS’ORGANISER…

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Préserver l’industrie et l’emploi S’ORGANISER…

« Quel avenir pour une politiquerégionale du patrimoine bâtien Bretagne ? »

Qu’est-ce que la mondialisation pour une entreprise ?

Une deuxième table ronde s’est interro-gée sur les thèmes : Comment assurerun avenir au patrimoine ? Quels peu-vent être les rôles respectifs de laRégion Bretagne et de l’Etat en région ?

Mme Marie-Pierre BOUCHAUDY,Directrice de la Culture au Conseilrégional de Bretagne, a exposé le travailde fond engagé par la collectivité régio-nale pour redéfinir sa politique dupatrimoine dans un contexte de fortesmutations institutionnelles.

M. Jean-Yves LE CORRE, Directeur de laDirection Régionale des AffairesCulturelles, a fait également le constatde mutations profondes concernantles rôles respectifs de l’Etat et descollectivités locales dans les politiquespatrimoniales. Il rappelle par exempleles difficultés techniques et réglemen-taires actuellement soulevées par letransfert des services de l’Inventaire del’Etat à la Région. Face à ces nouveauxtransferts de compétence, les politiquespubliques de l’Etat évoluent mais ilserait erroné de conclure qu’il se désen-gage de la sauvegarde et de la valorisa-tion du patrimoine en région.

Au terme de ces interventions, M. YvesMORVAN, Président de la Section« Prospective » du CESR de Bretagne, aconclu que le patrimoine bâti, parcequ’il contribue au développement et àla cohésion économique, sociale et cul-turelle des territoires, est bien placé aucœur des préoccupations du dévelop-pement durable de la Bretagne. Faceaux défis lancés par l’entrée dans une« économie cognitive », en matière depatrimoine comme ailleurs, « si l’onveut que tout dure, il faut que toutchange ». �

ans le prolongement de sonrapport « Les évolutions des

bases de l ’ industr ie bretonne àl’horizon 2021 », le CESR a organi-sé un forum « Prospective ». Laprésentation de l’étude prospectivedu CESR par ses rapporteurs, MM.Miche l Dav id et Jean-Luc LeGuellec, a été suivie d’une confé-rence par M. E l MouhoubMouhoud, Professeur d'économie àl'Université de Paris 13, Directeurdu Centre d 'Économie del'Université de Paris Nord (CEPN) etConseiller scientifique au « Conseild'Analyse Stratégique » (ancienCommissariat général du Plan). Laconférence prospect ive de M.El Mouhoub Mouhoud a permisd’approfondi r la quest ion desdynamiques de local isat ion desfirmes dans l’espace mondial.

D’un point de vue analytique, la mon-dialisation signifie pour les firmes, lesentreprises ou les actifs des firmes, uneaccélération sans précédent du degréde liberté de localisation dans l'espacemondial. Ceci étant, cette mondialisa-tion n’est pas nécessairement plané-taire, et elle ne conduit pas nécessaire-ment à la dispersion des unités produc-tives. En effet, les territoires peuventcontraindre à des polarisations ou àdes concentrations. Dans un mondedésormais de quasi-liberté, les entre-prises ne vont pas pour autant s’instal-ler n'importe où, ni se disperser.

Cette définition analytique ne seraitrien si elle n’était fondée sur une défi-nition plus pragmatique, c'est-à-direune définition qui tienne compte descomposantes de la mondialisation elle-même. L’examen de ces composantes,et de leurs dynamiques, est ce qui per-

met, finalement, de périodiser la mon-dialisation et d’en analyser assez fine-ment les impacts et les déterminants.Ces composantes, au nombre de cinq,sont les suivantes :

� la possibilité de délocaliser des activi-tés à l’étranger. Cette composanten’est pas nouvelle dans la mesure lesentreprises, depuis longtemps déjà,investissent à l'étranger, y conquièrentdes marchés ;

� les flux commerciaux de biens et ser-vices entre filiales des firmes ou entrefirmes, et les échanges de biens inter-médiaires. Cette composante n'est pasnouvelle non plus, bien que sa dyna-mique se soit accélérée ;

� la mondialisation des flux financierset des flux de capitaux à court terme.Cette troisième composante, d’ailleurs

Quel avenir pour l’industriesur nos territoires ?

DSynthèse du FORUM « Prospective » du 6 avril 2006

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mise en avant dans l’un des scénariosdu rapport du CESR de Bretagne (scé-nario « Un univers impitoyable ! »),est, en revanche, assez nouvellepuisque ces flux s’expliquent par ladéréglementation des marchés finan-ciers des années 1980, la suppressiondes contraintes en matière de contrôledes changes, et la liberté pour lesentreprises de financer leurs activités àl'échelle mondiale. La mondialisationdes flux financiers a donc permis l'ex-tension et l'approfondissement de lamondialisation tout court ;

� la mondialisation des flux techno-logiques et de connaissances .Auparavant, les firmes gardaientsoigneusement leurs activités de pro-ductions de connaissances (R&D) dansleur pays domestique, et ne délocali-saient que des activités de production,de commercialisation et de distributionà l'étranger. Cette déconnexion entre ledomestique et l'international leur per-mettait de maintenir leur avance tech-nologique, et lorsqu’elles faisaient de laR&D à l'étranger, il s’agissait de R&Ddite « adaptative », c'est-à-dire nevisant qu’à améliorer les produits envue de conquérir les marchés locaux. Laconnaissance produite restait alorsjalousement dans les pays d'origine desfirmes multinationales. Ceci a changé,et constitue un phénomène tout à faitimportant. Pour autant, cela ne veutpas dire pour autant que tout est librepour les firmes de pouvoir puiser dansle stock de connaissances mondiales.L'appropriation, les inégalités de réparti-tion de ces connaissances, n'ont jamaisété aussi fortes.

� les migrations internationales de tra-vailleurs, et notamment les migrationsqualifiées, sont une composante fonda-mentale, que l’on néglige trop souvent.

Qu’est-ce qu’une firme globale ?

Sachant il n’existe plus, aujourd’hui,de firmes purement nationales, lafirme globale est une firme qui déve-loppe des stratégies se situant d’em-blée au niveau mondial. Pour ce faire,elle met en œuvre des moyens et ladélocalisation, qui consiste à ouvrirdes unités productives à l’étranger,constitue l’un de ces moyens, unmoyen concret de mise en œuvre.

Les différents motifs et formes de délocalisations

Une première forme consiste pourl’entreprise à délocaliser sa productionà l’étranger en transférant des capi-taux. La délocalisation passe alors parles investissements directs à l’étran-ger (IDE), sous la forme de fusions etacquisitions, la création de filialesétant beaucoup plus rare. Cette formede délocalisation est aujourd’hui laplus répandue. Et l’on peut soulignerque les transferts de capitaux àl’étranger ne passent plus nécessaire-ment du pays d’origine vers le paysd’accueil, le financement des activitésà l’étranger pouvant se faire désor-mais directement sur les marchés tiers,ce qui, au passage, rend plus difficilede repérer la mondialisation à traversla balance des paiements.

Une deuxième forme consiste àdélocaliser sans transfert de capi-taux mais en passant par de la sous-traitance internationale, des impor-tations directes, des accords delicence. L’objectif est alors, en géné-ral, de minimiser les coûts de pro-duction et/ou les coûts de salariaux,pour des produits finaux qui serontensuite réimportés dans les sphèresoù se trouve la consommation. Ils’agit là de la délocalisation qui poseaujourd’hui problème, en termesd’emplois en particulier.

Enfin, il existe des stratégies mixtes,combinant les deux logiques comme,par exemple, accéder aux marchéslocaux et à des compétences spéci-fiques en même temps que minimiserles coûts salariaux.

La fragmentation des processus productifs

La logique de délocalisation de laproduction à l’étranger est souventfondée sur la fragmentation des pro-cessus productifs. Dans les secteursde l’automobile ou du textile, parexemple, à forte modularisation, lesprocessus productifs peuvent êtredécomposés et fragmentés sur unniveau horizontal et vertical.

Cette question de la fragmentationou segmentation se superpose à laquestion de la délocalisation puisqueles firmes délocalisent rarement toutleur processus de production, maisdes parties seulement, en d’autrestermes, des modules particuliers.

Aujourd’hui, ce processus de frag-mentation devient lui-même de plusen plus complexe. Si le cas de l’auto-mobile, par exemple, auparavant, laR&D et la conception étaient l’affairedu constructeur, tandis que le resteétait sous-traité aux équipementiersnotamment. Or aujourd’hui, la R&Delle-même est peu à peu transféréeaux équipementiers, de sorte quel’activité amont se dilue elle aussi. Leprocessus de fragmentation génèreainsi des interdépendances trèsfortes puisque le produit final néces-site que tous les modules soientréintégrés. Ces interdépendancesposent un problème de coordina-tion, qui ne n’est pas technique maisaussi en termes de connaissances,en termes cognitifs, etc.

La mondialisation des entreprises dans cet environnement

Préserver l’industrie et l’emploiS’ORGANISER…

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P lus ieurs tendances marquentl’évolution de la mondialisation desentreprises, à savoir notamment :la polarisation des IDE dans lespays r iches, des délocal isat ionsnouvel les dans le secteur de laR&D, une sélectivité géographiquede plus en plus forte…

Polarisation des IDE dans les pays riches

Ainsi, l’intensification de la mondiali-sation des firmes se traduit notam-ment par une polarisation des IDEdans les pays riches. En effet, l’es-sentiel des IDE (plus de 80 %) conti-nue aujourd’hui de se concentrertrès fortement dans les pays déve-loppés. Cependant, on observe unemontée des pays émergents et laChine, qui constitue un grand mar-ché, apparaît à cet égard comme unpays d’accuei l non négligeable.Cette polarisation des IDE dans lespays développés est en lien avec lefait que les fusions, acquisitions etautres « joint ventures » deviennentaujourd’hui dominantes.

Délocalisations de laboratoiresvers la Chine et l’Inde

Les flux de technologie et la mondia-lisation des activités de R&D présen-tent à peu près les mêmes caractéris-tiques que les IDE. Toutefois, ils sonttouchés par un phénomène nouveauqui est celui de la délocalisation delaboratoires de R&D vers la Chine etl’Inde, même s’il faut relativiser l’im-portance de la concurrence de cespays en matière de R&D car en réali-té, il existe une forte complémentari-té entre les segments délocalisés dansces pays et les pays d’origine.

Extension aux activités de services

Jusque à une période récente, lesservices avaient pour spécificitéd'être des biens non échangeablesqui étaient nécessairement produitset consommés s imultanément.Aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait

le cas et certaines activités tertiairessont à leur tour touchées par desdélocalisations, à la faveur de la libé-ralisation du commerce internationaldes services et de la diffusion desTIC, qui permet de déconnecter laproduction et la consommation desservices. Cette tendance, baptisée« Business Process Outsourcing »(BPO) se définit comme le transfertd'une partie de la production natio-nale de services dans des pays à bascoût suivi de sa réimportation sur lemarché domestique. Il s’agit dumême phénomène que celui defragmentation des processus pro-ductifs décrit précédemment pourl’industrie manufacturière.

Sélectivité géographique forte pourla sous-traitance internationale

Par ailleurs, tandis que la sous-trai-tance internationale continue de sedévelopper, les contraintes de proxi-mité des marchés et de délais delivraison conduisent les firmes àrechercher des territoires qui soientà la fois des territoires dotés d’unemain d’œuvre abondante à bascoûts et des territoires disposantd’avantages en infrastructures detransport et de télécommunica-tions. Les firmes tendent ainsi àdevenir hyper sélectives dans lechoix des territoires.

A l’avenir, des opportunités nouvelles pour certains territoires ?

Parallèlement, la fragmentation desprocessus productifs a tendance à seresserrer et les firmes ont de plus enplus tendance à s’organiser demanière horizontale à l’échelle mon-diale. Les coûts de coordination sontélevés, et cela d’autant plus que lescoûts de transports ont tendance às’élever. Ces évolutions ouvrent denouvelles opportunités pour certainsterritoires, car les couts de transac-tions ou de transport liés à la disper-sion des segments peuvent devenirplus couteux que le différentiel decoût de main d’œuvre.

Une typologie des délocalisations

Les délocalisations peuvent signifierau moins deux choses : soit qu’uneunité ferme dans un pays A entraî-nant l’ouverture d’une autre unitédans un pays B (délocalisation ausens « absolu »), soit que l’accroisse-ment de l’activité se produit ailleursque dans le pays d’origine (délocali-sation « relative »).

Il existe ainsi des délocalisations « abso-lues », et d’autres « relatives », mais onpeut aussi proposer une typologie plusdétaillée, en distinguant les délocalisa-tions :

� de survie ou de lutte (défensive),

� induites, forcées ou d’accompagne-ment des clients,

� de pure marge sans baisse des prixdes biens vendus sur les marchésd’origine,

� d’eff ic ience et de rentabi l i té(offensive),

� de maquillage et de négoce inter-national,

� organisationnelles et de recentragesur le métier de base (offensive),

� de chantage à l’emploi.

Les délocalisations défensives sontliées au problème d'exacerbation dela concurrence internationale. Ellespermettent de redresser la compéti-tivité prix en maintenant les activitésde conception et de R&D dans lepays d'origine.

L’évolution de la mondialisation des entreprises : polarisation dansles pays riches, montée des pays émergents, extension sectorielle…

Délocalisations et relocalisationsindustrielles et de services

Préserver l’industrie et l’emploi S’ORGANISER…

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Les délocalisations induites, forcéesou d’accompagnement des clients,sont des délocalisations collaté-rales, délocalisations en cascade,indépendantes de la volonté de lafirme qui les met en œuvre.C’estainsi que des délocalisations dans letextile se sont produites à la fin desannées 1990 alors même quelorsque l’on calcule les coûts de pro-duction par unité produite dans cesecteur, l’avantage est plutôt auxpays développés comme la France(production automatisée depuis lafin des années 1970). Les fournis-seurs de fils et de coton ont alorsdélocalisé pour suivre leurs clients,des fabricants de l’habillement.

Ce type de délocalisation existeaussi dans le secteur de l’automobi-le, où des équipementiers suiventles constructeurs. Toutes les déloca-lisations ne sont donc pas liées àdes motifs de différences de coûtssalariaux purs. Dans certains cas,elles s’expliquent par des asymé-tries, ou des problèmes d'économiesindustrielles comme, par exemple,lorsque la taille des fabricants esttrop petite par rapport à celle desdistributeurs et/ou à celle des distri-buteurs. En France, de telles asymé-tries de tail le ont conduit à desdélocalisations en cascade dans desfilières de biens de consommation.En Allemagne, des accords tacitesont été passés entre les fabricants etles distributeurs qui sont de taillerelativement égale, obligeant lesdistributeurs à se fournir à plus de60 % auprès de leurs fabricantsd'origine.

Un troisième type de délocalisationexiste qui consiste pour les firmes àdélocaliser pour (re)conquérir desmarges, mais à la différence desdélocalisations défensives, dans cecas, les firmes ne vont pas répercu-ter la baise du coût de productionsur le prix du produit final dans lepays de consommation.

Le fait que cette baisse des coûts deproduction liée à la délocalisation nesoit pas répercutée sur les prix devente constitue un facteur de bloca-ge de la compensation au niveaumacro-économique de la destructiond'emplois entrainée par les délocali-sations.

En quatrième lieu il existe aussi desdélocalisations d’efficience et derentabilité (offensives) qui permet-tent de renforcer les avantages com-pétitifs des pays d'origine. C’est

ainsi notamment que des firmes alle-mandes de l’habillement ont déloca-lisé dans les années 1950-60 leurssegments d’assemblage dans despays de l’ex-Union soviétique ce quileur permettait de trouver de la maind’œuvre (non disponible enAllemagne) à un coût faible pourune productivité relativement élevée.

Enfin, il existe des délocalisationsdérivés ou itinérantes, c’est-à-diredes délocalisations qui se déplacentd’un pays à l’autre, en quittant lespays où les salaires augmententpour aller dans ceux où ces coutssont encore très faibles, afin de tou-jours maintenir un avantage coûts.C’est ainsi que des mouvements seproduisent aujourd’hui des paysd'Europe centrale et orientale vers lapériphérie de ces pays.

Des relocalisations industrielles

Les délocalisations sont parfois réver-sibles, donnant lieu à des relocalisa-tions. Celles-ci sont aujourd’hui mar-ginales, néanmoins elles se sont pro-duites dès le début des années 1980,notamment sous l’effet de la diffu-sion de l’automatisation de la pro-duction et des changements dans lescaractéristiques de la demande.Nombre d’entreprises américainesont ainsi, dès la fin des années 1970,et au début des années 1980, rapa-trié leurs unités de production auxÉtats-Unis. Des firmes allemandesont fait de même dans les années1980, en relocalisant des unités deproduction qu’elles avaient délocali-sées dans des pays à bas salaires.

Au sens strict, les relocalisations peu-vent se définir comme le rapatrie-ment dans les pays industriels d’uni-tés productives, d’assemblage ou demontage antérieurement délocaliséesdans les pays à faibles coûts salariauxet à main-d’oeuvre abondante. Ausens large, il s’agit du ralentissementdu processus de délocalisation versles pays à bas salaires ou de la relo-calisation à proximité des marchés(mais pas nécessairement dans lepays d'origine) dans des secteurs ditstraditionnels ou intensifs en travailnon qualifié.

Préserver l’industrie et l’emploiS’ORGANISER…

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Les conséquences des délocalisationsne doivent pas être minimiséescomme le font parfois certains éco-nomistes qui insistent sur les effetsde compensation au niveau macroé-conomique. Dans un système effica-ce, et en simplifiant à l’extrême, lesdestructions d’emplois seraient com-pensées à l’échelle globale suivantune logique qui veut que les délocali-sations permettent de gagner encompétitivité ; que, gagnant en com-pétitivité, les firmes sont plus forteset qu’étant plus fortes, elles créentdes marchés et des emplois, etqu’ainsi, les emplois perdus ici seretrouvent au niveau global. La com-pensation peut être vraie à longterme, et dans des conditions tout àfait particulières, c’est-à-dire théo-riques.

En réalité, ces mécanismes de com-pensation ne s’opèrent pas, du faitde l’existence de comportements demarge, qui, quoique l’on en dise,existent bel et bien. Ce constat posealors la question de l’existence d’uncertain nombre d’aides publiques.Faut-il ou non continuer à créer deszones franches par exemple ?

Quoiqu’il en soit, les coûts de ladélocalisation peuvent s’avérer plusélevés que ce que peuvent en penserles économistes dans leurs modèlesqui préconisent la compensation auniveau macro-économique. Il y adonc tout lieu pour les pouvoirspublics à penser très finement leursmoyens d’intervention. �

Préserver l’industrie et l’emploi S’ORGANISER…

Les relations entre délocalisationset emplois, et les mécanismes des compensations

ans le prolongement de son rap-port "Perspectives du travail et de

l’emploi en Bretagne, pour une volontéanticipatrice", le Conseil économique etsocial de Bretagne a organisé un Forum"Prospective" qui a permis d’approfon-dir les réflexions sur l’avenir du travail etde l’emploi. La présentation de l’étudedu CESR par ses rapporteurs, MM. JeanHAMON et Joseph PENNORS, a ainsiété suivie d’une conférence prospectiveréalisée par Mme Christine AFRIAT etM. Marc-Antoine ESTRADE, Chargésde mission au Centre d'AnalyseStratégique.

Une donnée inéluctable : la hausse des départs en fin de carrière

Il convient en premier lieu de constaterle caractère inéluctable et durable de lahausse du nombre de personnes en finde carrière appelées à quitter leuremploi. Pendant 30 ans, la France aconnu un nombre très important denaissances et ce sont ces générationstrès nombreuses (les "baby-boomers")qui vont sortir de l’emploi. Du fait de laréforme des retraites, l’âge de départen fin de carrière va augmenter.D’après les estimations des interve-nants, l’âge de départ de l’emploi (quin’est pas l’âge de liquidation des droitsà la retraite) serait retardé de 10,5 moispour se fixer à 59 ans et demi. Ce reculdevrait permettre de ralentir le rythmede la hausse des départs mais, à terme,cette hausse et son ampleur sont iné-luctables. Dans les 10 ans qui viennent,les équilibres sur le marché du travailvont profondément se modifier :chaque année, il y avait 150 000 per-sonnes supplémentaires en emploi ou àla recherche d’un emploi, on va trèsrapidement tendre vers zéro. Ces résul-tats sont à rapprocher de ceux présen-tés dans le rapport du CESR et qui met-tent en évidence une baisse de 4,5 %

de la population d’âge actif de laBretagne (20-59 ans) entre 2000 et2030.

Quels emplois et quel travail dans la Bretagne de demain ?

DSynthèse du FORUM « Prospective » du 22 juin 2006

A l’horizon 2015, le nombre depostes à pourvoir sera de mêmeampleur qu’au moment de laforte croissance de l’emploi dansles années 1998-2001

Le nombre de postes "libérés" par lesdéparts va ainsi fortement augmenterpassant de 410 000 en moyennechaque année dans les années 1990 à630 000 entre 2010 et 2020. L’autrefacteur qu’il convient de prendre encompte, pour déterminer le nombre deposte à pourvoir, est celui de la crois-sance de l’emploi. En retenant des créa-tions nettes de 150 000 emplois sup-plémentaires chaque année (soit lamoyenne observée sur les 20 dernièresannées), on arrive à un total de750 000 postes à pourvoir annuelle-ment, soit un niveau équivalent à celuides années de forte croissance de l’em-ploi, comme la période 1998-2001.Comme durant cette période, la haussedu nombre de postes à pourvoir devraitse traduire par des allongements desdélais de recrutement temporaire oudurable, ce qui entraînerait des difficul-tés de recrutement. Toutefois, contraire-ment à la période1999-2001, 80 % despostes à pourvoir seraient liés à deseffets démographiques (notamment lesfins de carrières des générations dubaby- boom).

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Les grandes tendances sectoriellesdes décennies passées devraient sepoursuivre, à savoir la tertiarisationde l’économie et le maintien de l’in-dustr ie dans la production derichesses, mais avec moins d’emploisindustriels et surtout moins d’em-plois peu qualifiés dans l’industrie,du fait d’une spécialisation croissan-te sur les segments à haute valeurajoutée requérant de la main-d’œuvre qualifiée. En matière dequalifications des postes de travail,on devrait assister à une polarisationcroissante des qualifications, avecdes emplois de cadres qui continue-raient leur forte progression maiségalement des emplois peu qualifiésde service dont la proportion conti-nuerait à augmenter.

Les postes à pourvoir seront proba-blement importants chez lescadres, notamment les cadres admi-nistratifs sur des fonctions d’expertise,les cadres commerciaux dans tous lessecteurs d’activité, les informaticiens(sans atteindre le rythme de la fin desannées 1990) et les enseignants (avecsurtout des remplacements de postes).

D’une manière générale, les postes decadres devraient porter sur des postesd’experts (conseil juridique, audits) etde moins en moins sur des missionsd’encadrement de personnes, les fonc-tions commerciales se développantdans tous les secteurs d’activité dansun contexte de concurrence nécessi-tant de plus en plus de gagner ou depréserver des parts de marchés (60%de créations). Les métiers de l’informa-tique devraient se développer (70%

des postes à pourvoir seraient portéspar la croissance de l’emploi). Maiscette croissance devrait se réaliser à unrythme moins important que dans lapériode faste de la fin des années1990.

Dans la fonction publique, l’emploine devrait pas progresser et pourraitmême baisser pour les fonctionsadministratives du fait du non rem-placement d’une partie des départs.Les recrutements devraient néan-moins être nombreux, en particulierchez les enseignants où 97 % despostes à pourvoir seront l iés audépart de l’emploi des générationsdu baby- boom.

La croissance des emplois dansl’aide aux personnes fragiles

Les postes à pourvoir seront aussiimportants pour les emploisd’aides aux personnes fragiles. Lesintervenants estiment ainsi que675 000 postes à pourvoir résulterontdes départs en fin de carrière et de lacroissance du secteur, dont 375 000pour les personnes âgées, 115 000pour les handicapés et 205 000 pourla petite enfance. Ces métiers concer-nés s’effectueront à domicile (auxi-liaires de vie par exemple), mais aussien établissement (aides-soignants, per-sonnels des maisons de retraite...). Lesemplois seront peu qualifiés ou dequalification moyenne.

Le vieillissement de la population et lanatalité relativement élevée en Francedevraient contribuer à entretenir la

demande sur ce plan. Pour assurerl’attractivité de ces emplois et amélio-rer la qualité du service, il conviendrad’élever la qualité de ces emplois.Cela passe par une meilleure structu-ration du secteur des services auxparticuliers.

Une modification des emploisdans l’industrie et le BTP

Dans l’industrie, les départs neseront pas remplacés sur les postesd’ouvriers non qualifiés. En revanche,l’industrie continuera à recruter surles postes qualifiés liés à la produc-tion, celle-ci accroissant sans cessedavantage son niveau de valeur ajou-tée. Les grands groupes développe-ront les métiers connexes et souventtertiaires (liés à la commercialisationet au marketing, à la R & D). Dans lesautres métiers, la hausse des départssera presque partout absorbée pourles suppressions de poste.

Dans le BTP, à l’horizon 2015, lesintervenants prévoient de fortes créa-tions nettes d’emploi (116 000 en dixans) mais aussi 413 000 départs enfin de carrière. Les postes à pourvoirseront donc très nombreux, surtoutparmi les emplois d’ouvriers qualifiés.On peut s’attendre à une hausse del’emploi qualifié notamment destechniciens et au développement plusprononcé du second œuvre. La filièredevra relever un certain nombre dedéfis : la fidélisation des salariés, l’ac-cueil des jeunes et l’amélioration dututorat, la modification des profils derecrutement…

Les métiers en 2015Effectif en pourcentage 1982 1990 2000 2015

Agriculteurs, artisans, commerçants 10 7 5 4Cadres 14 17 19 21Professions intermédiaires 14 15 17 17Employés qualifiés 20 21 20 19Employés non qualifiés 10 11 13 14Ouvriers qualifiés 21 22 20 20

Ensemble 100 100 100 100

Un nombre de cadres et d’employés non qualifiés qui va continuer à croître

Sources : DARES, CGPNote : les niveaux de qualification sont ré-agrégés à partir des 84 familles professionnelles. Les employés non qualifiés regroupent les familles

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Une hausse du nombre de postesà pourvoir qui n’entraînera pasnécessairement une baisse duchômage

Le ralentissement de la population acti-ve avec la hausse des départs en fin decarrière crée un environnement plusfavorable qui pourrait permettre unebaisse du chômage, ce qui constitue-rait le principal effet positif du retour-nement démographique.

Toutefois, cette baisse du chômage estloin d’être assurée car si les difficultés derecrutement apparaissent et surtoutperdurent, certaines entreprises pour-raient renoncer à remplacer les partantsou à recruter, abandonnant certainesactivités ou faute de pouvoir les déve-lopper en France, chercheraient à lesdélocaliser. La croissance serait alorslimitée ainsi que les créations nettesd’emplois. De même, dans de nom-breuses activités, des efforts de produc-tivité ou des recrutements moins nom-breux succéderont à des départs. Ainsi,pour les recrutements de remplace-ment, rien ne dit que les chômeursseront privilégiés. De ce fait, un "scéna-rio noir" de coexistence d’un chômageélevé et de difficultés de recrutementn’est pas à exclure. L’enjeu sur le plande l’emploi est donc d’améliorerl’adaptation réciproque entre lespostes à pourvoir et les personnes.

Les comportements possiblesdes entreprises pour faire faceaux difficultés de recrutementA court terme, le risque d’une forteconcurrence entre entreprises pourattirer de la main d’œuvre déjà expéri-mentée est non négligeable. Outre unemenace éventuelle pour la croissance,de telles pratiques conduiraient à defortes tensions salariales qui pénalise-raient tout particulièrement les petitesentreprises et réduiraient les possibili-tés de construire des filières de mobilitéinterne. A l’opposé, dans les grandesentreprises, les marges de manœuvreexisteront pour créer des opportunitésde promotion interne et donc pourvoiren interne les très nombreux postes decadres administratifs et commerciaux,

en reportant donc les besoins de recru-tement externe vers des niveaux moinsqualifiés de main-d’œuvre. Cette évo-lution se combinerait avec des évolu-tions importantes des métiers… Dansle même temps, cette ouverture deperspectives de carrière dans certainesgrandes entreprises pourrait accélérerles mécanismes de fuite dans desmétiers qui ont d’ores et déjà du mal àconserver leurs actifs. Ainsi, dans desmétiers comme l’hôtellerie-restaura-tion, voire à l’avenir dans les services àla personne, les mauvaises conditionsde travail et les faibles perspectives decarrière risqueraient de conduire à desdifficultés structurelles de recrutement,qui pourraient ainsi s’amplifier si ceséléments ne s’amélioraient pas et si, àl’avenir, ces métiers n’arrivaient pas àfidéliser les personnes.

A plus long terme, les comporte-ments des entreprises face aux difficul-tés de recrutement passeront aussi parune modification des organisations dutravail et des profils de recrutement. Ilest ainsi possible d’identifier deuxgrands types d’organisation du tra-vail, tous deux permettant d’offrir unegamme complète de prestations per-sonnalisées à leurs clients ou usagers :

� la première mise sur la polyvalencedes salariés afin de permettre à chacund’entre eux d’adapter, de manière auto-nome, son travail aux contraintes etdemandes du client. Une très granderéactivité par rapport aux attentes desclients est ainsi recherchée. Le risque dece type d’organisation du travail est deprivilégier les profils très rares et derendre les critères de recrutement trèsélitistes. Dans ce cadre, le retour enemploi des actifs les moins qualifiéssera rendu difficile, ce qui limitera l’am-pleur de la baisse du chômage. L’enjeudans ce type d’organisation est alors detrouver les mécanismes permettant derecruter sur des profils moins pointus etd’ouvrir des espaces autorisant la for-mation sur le tas.

� le second type d’organisation qui semet en place, y compris dans les ser-vices, vise à rationaliser fortement lestâches des différents salariés, ce quipermet de reconstituer des espaces derecrutement pour des personnes éloi-

gnées du marché du travail. La difficultéde ce type d’organisation du travail estde trouver les mécanismes de recon-naissance des tâches effectuées sur cespostes peu qualifiés afin d’ouvrir desperspectives de carrière pour les salariésqui les occupent.

Priorités stratégiquespour les entreprises

Pour lutter efficacement contre le chô-mage, les stratégies collectives desacteurs doivent être encouragées, tantau niveau des branches que des terri-toires. Ces stratégies, qui doivent per-mettre aux entreprises d’anticiper etde s’adapter aux évolutions futures,sont de quatre ordres :

� organiser les mobilités profession-nelles en interne pour pourvoir auxpostes qualifiés ou en inter-profession-nel pour faciliter les reconversions ;

� améliorer les conditions de travail etles perspectives de carrière dans lesmétiers peu attractifs ;

� élargir les profils de recrutement enrepensant le rôle de la formation initia-le dans les parcours des individus ;

� mieux articuler développement éco-nomique, évolutions des organisationsdu travail et besoins de compétences.

Priorités stratégiques pour lesacteurs publics

Les acteurs publics devront mettre enplace des actions de conseil et d’accom-pagnement des entreprises destinées àfavoriser l’utilisation de démarches etdes outils permettant d’anticiper lesévolutions de l’emploi, des activités etdes compétences (GPEC, méthode deshabiletés pour l’ANPE…).

Au niveau des territoires, les acteurspublics devront chercher à mieux tra-vailler ensemble afin d’élaborer un dia-gnostic partagé. Les décideurs pourrontainsi coordonner les politiques de déve-loppement. L’anticipation sera, de cefait, un élément-clé du projet dedéveloppement. �

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Garantir l’accès à un logement de qualitéS’ORGANISER…

L'accès à un logement de qualité consti-tue un enjeu majeur pour la Bretagne.

Le rapport d'orientation sur le loge-ment adopté par l'Assemblée régio-nale au mois d'avril 2005 comportait3 volets d'intervention :

� le développement de l'offre delogements sociaux,

� la maîtrise des charges locatives pouraméliorer la qualité des logements,

� le soutien à l'accès aux logementsde temporalité pour les publics ensituation de précarité.Les deux premiers volets sont opéra-tionnels.

S'agissant du 3ème, la Région prenantappui sur les orientations du CESRdans son rapport intitulé "Les jeunesde 16 à 25 ans : une chance pour laBretagne" a souhaité présenter unrapport spécif ique, fait d'uneréflexion collective et d'une largeconcertation.

Les difficultés d'accès au logement sesont en effet accrues pour les étu-diants, les apprentis, les stagiaires de la

formation professionnelle, les jeunestravailleurs et les saisonniers.

Face à ces enjeux, la Région met enœuvre une politique incitative fondéesur les principes d'action suivant :

� une démarche partenariale,

� des interventions concertées avecles collectivités compétentes enmatière d'habitat,

� une coordination entre les nom-breux acteurs,

� une valorisation des actions etexpériences innovantes.

Après avoir établi un diagnostic etdéf in i les caractér ist iques desbesoins en logement de temporalitéen Bretagne, le Conseil régional aprécisé les objectifs et les modalitésd'intervention de sa politique enfaveur du logement de temporalité.

D'emblée sont écartées la mise enœuvre d'un fonds de cautionne-ment ou la mise en place d'un prêtà taux zéro pour prendre en chargele paiement du dépôt de garantieen cas de double loyer. Il est en

effet apparu qu'ils se superposaientà des dispositifs déjà existants qui,par contre, mér i tera ient d'êtremieux connus.

Les objectifs retenus pour le loge-ment de temporalité s'organisentautour de 4 axes :Rendre plus visible et lisible l'existantpour un meilleur accès à l'offre ;Inciter à la production de logementsà destination des jeunes et des tra-vai l leurs mobi les ; Soutenir lesactions locales de diagnostics et laprat ique de la sous- locat ion ;Participer à la modernisation descités universitaires bretonnes.

Ceux-ci se décl inent en actionsdont les modalités d'interventionsont les suivantes :

Objectif 1

� Rendre plus visible et plus lisiblel'existant pour un meilleur accès àl'offre ;

� Constituer un pôle ressources delogement des jeunes et des tra-vailleurs mobiles en partenariat avecle CRIJ ;

� Rendre plus lisibles les dispositifsde garanties et fonds de cautionne-ment existants ;

� Organiser une campagne de com-munication pour inciter les proprié-taires de logements à louer leurappartement à des jeunes et des tra-vailleurs mobiles.

Objectif 2

� Inciter, par l'expérimentation, à la pro-duction de logements à destination desjeunes et des travailleurs mobiles.

Objectif : logement des jeunesAVIS adopté lors de la session plénière d’octobre 2006

Les initiatives du Conseil régional

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Garantir l’accès à un logement de qualité S’ORGANISER…

� Lancer un appel à projets pourinciter à l'innovation en matière delogement des saisonniers, desapprentis, des stagiaires de la forma-t ion profess ionnel le et des tra-vailleurs mobiles ;

� Compléter l'aide régionale auxpropriétaires bailleurs dans le cadrede travaux d'amélioration de l'habi-tat financés par l'ANAH.

Objectif 3

� Soutenir les actions locales de dia-gnostic et la pratique de la sous-location.

� Inciter la réalisation d'études et dediagnostics locaux ;

� Aider au fonctionnement des asso-ciations qui pratiquent la sous-location.

Objectif 4

� Participer à la modernisation descités universitaires bretonnes.

Le Président du Conseil régionalnous propose en conclusion :

� d'adopter les modalités généralesd'intervention en faveur du loge-ment des jeunes et des travailleursmobiles qui sont proposées ;

� de l'autoriser à signer les conven-tions de partenariat nécessaires à samise en œuvre ;

� de donner délégation à la com-mission permanente pour mettre enœuvre le présent dispositif.

Le CESR approuve les actionsqui vont dans le sens despropositions de son rapportsur les jeunes en Bretagne

D’une manière générale, le CESRexprime sa satisfaction sur le rap-port présenté par le Président duConseil régional et considère qu’ils’agit d’une bonne initiative pourfavoriser le logement des jeunes enBretagne.

La plupart des constats et proposi-tions d’action formulés sont tout àfait en phase avec le rapport du

CESR « Les jeunes de 16 à 25 ans :une chance pour la Bretagne »adopté en novembre 2003.

Toutefois, sous réserve des compé-tences et responsabil ités impor-tantes relevant de l’Etat ou d’autrescollectivités, il souhaite attirer l’at-tention du Consei l régional surquelques points particuliers, dontcertains sont d’ailleurs déjà pris encompte dans son rapport :

� Si la situation du logement desjeunes en Foyers de JeunesTravailleurs est prise en considéra-tion, en revanche la volonté duConseil régional de contribuer forte-ment à l’augmentation du nombrede places offertes dans ces struc-tures n’apparaît pas assez claire-ment à ce stade ;

� Si la Région entend participer auxprogrammes de réhabilitation et demodernisation des Cités Universitairesen Bretagne, le CESR regrette sa déci-sion de ne pas s’impliquer davantagedans l’augmentation de l’offre deplaces en Cités Universitaires. Le CESRrappelle que dans son rapport « Lesjeunes de 16 à 25 ans : une chancepour la Bretagne », il avait préconisé ledoublement des places en Cité U dansle cadre du prochain Contrat de ProjetEtat-Région, les besoins des étudiantsétant largement insatisfaits dans cedomaine, au détriment des moinsfavorisés ;

� Si les compétences des associationspour développer la médiation entre lespropriétaires bailleurs et les jeuneslocataires sont reconnues, le CESR s’in-terroge toutefois sur le transfert de cer-tains risques, en particulier financiers,de la Région vers ses futurs partenairesassociatifs ;

� Le CESR souhaite que la Région,comme elle l’annonce, s’engage trèsrapidement pour faciliter la mobilitéet l’accès aux logements de certainsjeunes : jeunes apprentis et en alter-nance, jeunes recrutés sur desemplois saisonniers dans des zonesfortement touristiques…

� Il souhaite également que la Régions’engage plus fortement pour dévelop-per l’offre de places en internat scolaire,facteur d’une plus grande égalité deschances en matière économique,sociale et éducative ;

� Il souligne l’importance de mieuxcoordonner l’action des acteurs territo-riaux en faveur du logement des jeunesafin d’être en mesure de répondre àune grande diversité de besoins ;

� Enfin, il souhaite que la Région accor-de une attention particulière à la situa-tion du logement des jeunes en milieurural, notamment par le développementde politiques publiques territorialiséespermettant d’améliorer l’informationdes jeunes sur les aides existantes enmatière de logement (ex : Locapass). �

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Cinquième axe prioritaire…

Former les citoyenset les acteurs économiques et sociaux

tout au long de leur vie

Se former

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SE FORMER…

L’AMBITION

POURQUOI LE FAIRE ?

Former les citoyens tout au long deleur vie, c'est assurer à tous, surl ’ensemble des ter r i to i res , lesmeilleures chances de formationinitiale, générale et professionnelle,et mettre sur un plan d’égalité gar-çons et filles afin qu’ils trouvent unemploi et un plein épanouissementpersonnel. C'est mettre à leur dis-position l’apprentissage des nou-velles technologies qui feront par-t ie des savo i r- fa i re de base dedemain et du quotidien de tout unchacun. C’est déve lopper enBretagne un appareil de formationet de recherche puissant contri-buant au développement des per-

sonnes, de leur créativité, ainsi quedes entreprises et de l’économierégionale. C’est associer chacun,depuis l’école, à la prise en chargedes responsabilités, à l’initiative, àla créativité, en favorisant l'appren-tissage de la citoyenneté.

Former les acteurs économiquestout au long de leur vie, c'est assu-rer l 'or ientat ion dans tous lesdomaines de métiers vers une poly-valence des fonctions pour laquellele recyc lage permanent desconnaissances et la mise en valeurdu savoir-être sont les communsdénominateurs. Ils font de la for-

mation tout au long de la vie et dela valorisation de toutes les formesd’acquis la source prédominante dela réalisation individuelle, de l’effi-cacité économique des entreprises,mais aussi de la cohésion sociale enpermettant la création des emplois,l’autonomie des personnes et ladiminution des risques d’exclusion.

Dans une économie de l’intelligence,la maîtrise de l’information, la facultéd’innovation, la capacité de réactionaux mutations économiques et tech-nologiques dépendent directementde la valorisation des aptitudes per-sonnelles, et du niveau de qualifica-tions des hommes.

La Bretagne dispose d’atouts indé-niables sur ce plan. Néanmoins,aucune situation n’est définitive-ment acquise, et cette situationdoit être confortée et renforcée,

dans un souci d’amélioration etd’adaptation constante, et d’épa-nouissement des personnes.

La part de la population active régio-nale sortant du système éducatif sansqualification est faible. Néanmoins,cette population apparait particulière-ment vulnérables face au chômage, àla précarité ou aux restructurationsd’entreprises. Il est donc nécessaired’apporter des solutions assurant lesoutien et la promotion à ces per-sonnes : réorientation, formationqualifiantes, reconversion, accompa-gnement personnalisé …

Une région telle que la Bretagne sedoit également de former ses habi-tants à la citoyenneté, à la vie ensociété. Elle doit favoriser l’accès à laculture et répondre à la volonté dechacun d’atteindre un accomplisse-ment personnel et professionnel parune actualisation régulière desconnaissances, des savoirs et de laculture.

La sensibilisation des personnes maisaussi des entreprises aux atoutsofferts par la formation qui accroît

les compétences et la capaci téd’adaptation à des activités qui setransforment, apparaît égalementincontournable.

Atteindre de tels objectifs suppose dedéployer et de soutenir un dispositifde formation complet, performant,facilement accessible en fonction desbesoins et attentes des personnes. LaRégion dispose de compétencesessentielles en la matière, pour la for-mation professionnelle et continue,l’apprentissage, les formations sani-taires, sociales et culturelles maisaussi par ses actions à destinationdes lycées et de l’enseignementsupérieur.

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SE FORMER. . .

COMMENT LE FAIRE ?

Dans une économie de l’intelligenceoù les connaissances, les expertises,l’adaptabilité, la polyvalence sont desfacteurs clés, le développement etl’amélioration constante de la forma-tion apparaissent obligatoires.

Toutefois, cet impératif de la forma-tion et de l’accroissement des qualifi-cations des personnes a de multiplesimplications.

Comme y insiste fréquemment leConseil économique et social deBretagne, la formation concerne toutesles personnes et toutes les périodes del’existence. La « formation tout au longde la vie » permet ainsi une adaptationconstante aux changements tech-niques, organisationnels et écono-miques. Les mesures et politiques favo-risant un tel objectif doivent de ce faitêtre soutenues (Synthèse de l’avis surla mise en place de la stratégierégionale Emploi-Formation, juin2006). Voir également (« Conjuguerflexibilité et sécurisation des par-cours professionnels en Bretagne »,septembre 2007 - priorité 2 Innover)

Mais, au-delà de cette nécessité, laformation doit être considérée dans

toutes ses dimensions. L’expérience,qu’elle provienne de stages et del’alternance ou qu’elle soit reconnuepar la VAE (validation des acquis del’expérience), est une source indé-niable de compétences crucialespour l’économie bretonne (Forum« L’expérience formatrice enBretagne », mai 2005).

De même, la formation doit de plusen plus à s’attacher à intégrer effica-cement les technologies modernesaussi bien en tant que matière ensei-gnée que dans les supports pédago-giques (Autosaisine « Les technolo-gies de l’information et de la com-munication dans les lycées enBretagne », septembre 2007).

L’inadéquation entre l’offre de for-mation d’une part, les attentes desentreprises et celles des personnesd’autre part est fréquente. La discor-dance entre les temps éducatifs et lestemps de l’économie, des variationsdans l’attractivité des métiers expli-quent notamment ces divergences.Outre l’importance d’un bon niveaude formation initiale, qui favorise lesmise à niveau et les adaptations ulté-rieures), il est dès lors indispensable

de favoriser le développement et lefinancement de formations destinésà des secteurs à fort potentiel derecrutement (Vœu « Le manque deplace dans les Centres deFormation d’Apprentis (CFA) etles Lycées professionnels, notam-ment pour les formations auxmétiers du bâtiment », octobre2006 et Vœu « Le financement dutransfert à la Région des formationssanitaires, sociales et artistiques »,mars 2006). Sur ce plan également,l’orientation des jeunes doit êtreoptimisée en améliorant l’informa-tion des personnes, en valorisant lesformations professionnelles et tech-nologiques, en permettant laréorientation des individus en échecscolaire… (Autosaisine « Le pro-cessus d’orientation des jeunesen Bretagne : enjeux et défis »,septembre 2006).

Les principaux travaux et initiatives du CESR sur ces thèmes :

� Autosaisines, saisines des commissions et contributions des sections

- Autosaisine « Le processus d’orientation des jeunes en Bretagne : enjeux et défis », 2006

- Autosaisine « Les technologies de l’information et de la communication dans les lycées en Bretagne », 2007

� Vœux, motions, communiqués, déclarations communes

- Vœu « Le financement du transfert à la Région des formations sanitaires, sociales et artistiques », mars 2006

- Vœu « Le manque de place dans les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) et les Lycées professionnels, notamment pour les formations aux métiers du bâtiment », octobre 2006

� Forums

- « L’expérience formatrice en Bretagne », mai 2005

- « L’orientation des jeunes en Bretagne », février 2007

� Quelques avis importants

- Synthèse de l’avis sur la mise en place de la stratégie régionale Emploi-Formation, juin 2006

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Améliorer l’information et l’orientationSE FORMER…

Le processus d’orientation des jeunesen Bretagne : enjeux et defisSynthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière d’octobre 2006Rapporteurs : MM Michel PERON et Jean-Yves SAVIDAN

omment faire en sorte que leschoix d’orientation des jeunes ne

conduisent pas à la reproduction desinégalités existant dans la société ? Dequelle manière l’institution scolairepeut-elle contribuer à libérer les déci-sions d’orientation de ces derniers ?

Le CESR de Bretagne a souhaité étu-dier les différents facteurs interve-nant sur les processus d’orienta-

tion des jeunes Bretons et, sur labase de ce diagnostic, définir despréconisations adressées au Conseilrégional de Bretagne et aux autoritésacadémiques, mais également auxautres acteurs impliqués dans le pro-cessus d’orientation, notamment lesautres collectivités territoriales, leschefs d’établissements, les profes-sionnels de l’orientation, les équipespédagogiques, les entreprises,...

L'académie de Rennes se distinguedepuis une vingtaine d’années parses bonnes performances en termede scolarisation et de qualificationdes jeunes, mais aussi par le faiblenombre de sorties d’élèves sans qua-lifications. L’offre de formation yest particulièrement diversifiée(enseignement agricole, maritime,privé) et est répartie de manière rela-tivement homogène sur le territoire.Cependant la réussite affichée parl’académie de Rennes n’est pas la

"réussite de tous" : des facteursextérieurs à l’école agissent surl’orientation des jeunes et compro-mettent l’égalité des chances.

Comme dans les autres académiesfrançaises, on y constate des diffé-rences notables de parcours sco-laires entre les garçons et lesfilles, ces dernières semblant tropsouvent se cantonner à des filièrestraditionnellement reconnues comme« féminines ». L’origine sociale des

jeunes influe également sur leurorientation : les inégalités matérielleset culturelles de départ pèsent surleur réussite scolaire et l’école nesemble pas les contrecarrer.

Des disparités de parcours existentégalement entre les territoires, enfonction de leur structure socio-écono-mique et donc de l’offre de formationdisponible localement. Cette offre nedoit pas être conçue dans une logiquestrictement adéquationniste par rap-port à l’emploi. L’environnementsocial et pré-professionnel (les amiset la famille, les stages, les emploisoccasionnels, les expériences associa-tives, etc.) des jeunes est un paramètreimportant dans les décisions d’orienta-tion, qu’il conviendrait de mieuxprendre en compte.

A l’issue de ses réflexions, le CESRpropose notamment, dans le butd’améliorer le contexte d’égalité deschances dans l ’or ientat ion desjeunes, de :

� Renforcer systématiquement laformation des enseignants sur le

C

Rapporteurs :MM. Michel PERON

et Jean-Yves SAVIDANOctobre 2006

Le processus d’orientation des jeunes en Bretagne : enjeux et défis

Une académie de "toutes les réussites",où l’orientation des jeunes reste soumise à des facteurs socio-économiques et culturels

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Améliorer l’information et l’orientation SE FORMER. . .

thème de l ’égalité femme -homme et améliorer la mixitédans les formations et les entre-prises.

� Soutenir la réussite scolaire desjeunes issus des famil les lesmoins favorisées, en leur fournis-sant une meilleure information et enaméliorant les conditions matériellesde leurs études.

� Adopter en région une approcheterritorialisée et cohérente del’orientation, tout en veillant àconserver la diversité de l’offre deformation.

� Valoriser , dans le processusd’orientation, les compétencesacquises par les jeunes dans leursdiverses expériences : stages, acti-vités saisonnières et associatives,etc.

Un système éducatif en évolution, qui favoriseencore les inégalités et peineà placer le jeune au cœur de son orientation

Si les inégalités à l’école sont sou-vent le reflet des inégalités pré-sentes dans la société, les poli-tiques de l’orientation ont évoluéau cours du XXème siècle ; passantd’une v is ion déterministe auconcept d’orientation éducativeet de formation tout au long dela vie, elles ont entraîné une multi-plication des acteurs concernés, àtous les échelons. Mais l’intégra-tion de cette politique par lesétablissements secondaires et uni-versitaires est inégale, à cause dedivers facteurs : le manque detemps, de formation et l’insuffisan-ce des moyens humains pour lesprofessionnels de l’orientation, ouencore la trop faible association desparents au projet éducatif.

De la même manière, la complexitédu système éducatif (nombre etdénomination des formations) nefacilite pas la mise en œuvre de

l ’éducat ion à l ’or ientat ion, quiimpl ique de rendre les jeunesacteurs de leur parcours. Les choixd’orientation restent fortement pré-déterminés par les résultats sco-laires, ce qui conduit à stigmatiserles situations d'échec scolaire,dans une académie où le redouble-ment et le décrochage sont desphénomènes présents. La concep-tion de la réussite, telle qu’elle estvéhiculée notamment dans l’institu-tion scolaire, dévalorise les par-cours atypiques et la voie profes-sionnelle, cette dernière souffrantnotamment d’un problème d’image.

L’ information est indispensablepour que les élèves et étudiantspuissent être placés au cœur deleur orientation et réaliser des choixéclairés. La diversité des sourcesd’information, des supports et desthèmes (connaissance de soi, desmétiers, etc.) implique un travaild’accompagnement à la sélec-tion de l’information, précédéd’une démarche visant à élargirpour chaque jeune l’"horizon despossibles". En outre, la mise enplace d’une politique d’orientationnécess iterait de disposer d’uneinformation précise sur le suivides parcours scolaires des jeunes,ce qui est rendu difficile du fait dela diversité des formations, de l’ab-sence de coordination entre lesbases de données des différentsministères, etc.

A l’issue de ce diagnostic pointantles faiblesses du fonctionnement del’ institution scolaire concernantl’orientation des jeunes, le CESRpropose notamment de :

� Inc lure systémat iquement lethème de l ’orientation dans lesprojets d’établissements et dansla formation des enseignants etdes formateurs, en favorisant unemeilleure connaissance mutuelleavec les milieux professionnels.

� Valoriser les actions permettantaux é lèves et à leur fami l le demieux connaître le système deformation et développer des outils(passeport orientation-formation,

bilan-perspectives) permettant laconstruction progressive d’unparcours personnalisé.

� Optimiser les outils d’informa-tion disponibles sur l’orientation etaccompagner les jeunes et leurfamille dans le tri et la prise de dis-tance par rapport à l’information.

� Améliorer le suivi statistiquedes parcours des jeunes dans toutesles formations.

� Introduire plus de souplessedans le parcours des jeunes en diffi-culté scolaire ou/et ayant un par-cours atypique et renforcer lesliens entre les collèges, les lycées etl’enseignement supérieur.

� Faciliter la réorientation desjeunes sortis sans qualification dusystème scolaire

� Valoriser la formation profes-s ionnel le et technologique ,notamment par le biais des médias

Cette étude invite chacun à remettreen cause les représentations socialesde la réussite à l ’œuvre dans lasociété et à repenser les processusd’orientation à la lumière des évolu-tions contemporaines de l’emploi,qui impliquent une "formation toutau long de la vie".�

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Développer la culture numérique pour tousSE FORMER…

Les technologies de l’information et de lacommunication dans les lycées en BretagneSynthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière d’octobre 2007Rapporteurs : MM. Jean-Luc LE GUELLEC et Claude LABIT

Une répartition des compétences entre l'Etat et les Régions, instableet manquant de coordination

L'arrivée du numérique a brouillé lesfrontières dans la répartition des com-pétences dans le domaine del'Education. A priori, elles paraissaientclaires : aux collectivités territoriales,l'équipement en matériel informa-tique et en réseaux locaux; à l'Etat, les

usages, les ressources et les supportspédagogiques. Toutefois, en pratique,cela s'avère bien plus compliqué. Eneffet, la plupart des initiatives enmatière d'équipement informatiquesoulèvent des enjeux en termes depédagogie et ne peuvent être traitéesséparément par la Région et les auto-rités académiques. Cette confusionqui entoure la répartition des compé-tences dans le domaine des TICE peutêtre préjudiciable à leur développe-ment, s'il n'y a pas une forte concerta-tion entre les actions menées par lesdifférents acteurs impliqués.

Quelle intervention régionalepour développer les usagesdes TICE dans les lycées deBretagne ?

Différentes motivations doiventinciter la Région Bretagne àinvestir dans les TICE

� Réduire la fracture numériquetant dans l'accès aux équipements(fracture numérique de premier

niveau) que dans l'appropriationdes techniques (fracture numériquede second niveau) . I l est doncimportant de mettre en place uninventaire systématique des équipe-ments des établissements et de leurutilisation. A partir de ce bilan, laRégion devra i t , se lon le CESR,mettre en p lace une pol i t iquevolontariste dans le cadre d'uneprogrammation pluriannuelle, défi-nie en concertation avec les autori-tés académiques et les établisse-ments. En outre, promouvoir l'en-seignement d'une culture de basesur les concepts généraux de l'in-formatique, mais aussi éduquerplus généralement les jeunes auxmédias doit constituer une prioritépour réduire la fracture numériquede second niveau.

� Rechercher une plus grande effica-cité pédagogique. Elle passe toutd'abord par la nécessité d'aider lesenseignants, à travers des formationsadaptées, à mieux comprendre lanouvelle culture adolescente quiémerge actuellement avec le numé-rique. En outre, des initiatives telsque les espaces numériques de travaildevraient permettre aux enseignantsles moins à l'aise avec les outils infor-matiques de progressivement s'initier

epuis les années 1980, lesTechnologies de l’Information

et de la Communication (TIC) ontconnu un essor d'une ampleur diffici-lement prévisible. Toutefois, face àcette évolution de la société, le systè-me éducatif s'est progressivementretrouvé en décalage.

Dans ce contexte, le rapport s'inter-roge sur les objectifs à fixer et lesactions prioritaires à mener, enrégion, pour permettre le développe-ment des TICE dans les lycées bre-tons.

D

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Développer la culture numérique pour tous SE FORMER. . .

et d'entrer dans un automatismed'usage. Pour les enseignants qui sesont déjà fortement investis dans lesnouvelles technologies, il convient devaloriser leurs initiatives et encoura-ger la mutualisation des travaux réali-sés. L'apport pédagogique capital desnouvelles technologies pour les élèvesen situation de handicap doit égale-ment être souligné et soutenu pardes actions de formation des ensei-gnants et une recherche active surdes matériels.

Toutefois des freins restentencore à lever pour atteindreces objectifs

� Faciliter l'accès aux équipementsdans les lycées : il est important demettre les TICE à "portée de la main"en développant à la fois les équipe-ments fixes prévus dans le ProgrammePrévisionnel des Investissements 2005-2009 (PPI) élaboré par la RégionBretagne et les équipementsmobiles (type chariot mobile ouclasse nomade).

� Déployer les ressources matérielles ethumaines nécessaires garantissant unusage optimal des investissements TICEréalisés : le manque de réactivité lors-qu'une panne surgit, peut découragerles enseignants. Différents niveaux decompétences sont requis pour faireface aux difficultés actuellement ren-contrées. Elles ne peuvent être assu-rées par une même personne au seinde l'établissement. Il est donc nécessai-re de définir les profils, les compé-tences requises et les niveaux d'inter-

ventions des différents acteurs en étroi-te concertation entre les collectivitésterritoriales et les autorités acadé-miques. Une coordination locale de cesdispositifs (Rectorat et trois niveaux decollectivités territoriales), par nature defonction, de support, en mettant enplace des réseaux d'acteurs pour parta-ge d'expériences et mutualisation,pourrait être mise en place.

� Mobiliser et former les personnels del'enseignement : il est important qu'unvolet TICE soit intégré dans les projetsd'établissement en concertation avec lacommunauté éducative. Le personneldoit pouvoir bénéficier de formationsqui associent la maîtrise technique desTICE et la pédagogie.

� Soutenir le développement des res-sources numériques pédagogiques :le marché des ressources pédago-giques numériques est atomisé et lacommunication sur les produits exis-tants est insuffisante. Il est donc

important qu'une veille soit organiséesur les produits disponibles, afin queles enseignants puissent êtreconseillés sur ceux pouvant le mieuxrépondre à leurs besoins.

� Assurer la sécurité des utilisa-teurs et des données personnelles :il est nécessaire d'améliorer les sys-tèmes de filtrage pour protéger lanavigation sur Internet des adoles-cents, sans toutefois trop en res-treindre les accès et de faire preuved'une grande vigilance quant aurespect des droits et libertés pourla conservation informatique desdonnées personnelles.

� Etablir des partenariats territo-riaux : une plus grande collabora-tion doit s'instaurer entre les collecti-vités territoriales et les autorités aca-démiques, mais également entre laRégion, les Départements et lesCommunes.

Le CESR propose que la RégionBretagne, de longue date territoired'innovation dans le domaine desTIC, s'engage dans une politique plusvolontariste de développement desTICE dans les lycées dont elle à lacharge. Cette dynamique doit êtreaccompagnée d'une collaborationencore plus étroite avec les autoritésacadémiques. Le développementpérenne et efficace des usages dansles lycées publics et privés souscontrat ne pourra se réaliser que si lesnombreuses préconisations suggé-rées au sein de ce rapport sontpositivement considérées par l'en-semble des acteurs concernés. �

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A l’aide de financements pérennesSE FORMER…

Le financement du transfert à la Région desformations sanitaires, sociales et artistiquesVŒU adopté lors de la Session plénière de mars 2005

Le manque de place dans les CFA et les lycées professionnels, notamment pour les formations aux métiers du bâtimentVŒU adopté lors de la Session plénière d’octobre 2006

e CESR tient à souligner le carac-tère pervers des dispositions

légales qui aboutissent à la mise enœuvre de programmes dont ceux de laformation en matière de santé, de for-mation sociale et de formation artistiqueà la T.I.P.P.

Il y a incohérence et risque à chercher àfinancer des dépenses pérennes par desrecettes de caractère aléatoire et qui,par ailleurs, ne sont pas nécessairementproportionnées aux besoins.

Pour justifier ces points de vue, ilconvient de rappeler un certain nombrede réalités : notre pays est confronté à lanécessité de réduire les émanations degaz à effet de serre pour répondre auxengagements auxquels il a souscrit ensignant les accords de Kyoto. Il devra, dece fait, réduire ses consommations deproduits pétroliers en ayant recours :

� à la Haute Qualité Environnementale(H.Q.E.) dans les programmes deconstruction et de rénovation ;

� à la promotion de la HautePerformance Énergétique (H.P.E.) en par-ticulier dans le transport et l'industrie ;

� à la promotion des énergiesrenouvelables.

Pour ces raisons, mais aussi pour tenircompte de l'occurrence de plus en plusfréquente des phénomènes dits de "picsd'ozone" dans les agglomérations, -avec toutes les conséquences sanitairesqu'ils génèrent - il se devra d'assurer, demanière énergique, la promotion destransports en commun :

� moins consommateurs d'énergie etd'espaces,

�moins bruyants,

� plus conformes aux besoins despopulations les moins favorisées.

Enfin, il convient de souligner que l'aug-mentation probable du prix du baril depétrole avec toutes les conséquencesque cela implique sur notre balance despaiements est un argument supplémen-taire qui conduira à des politiques volon-taristes de réduction des consomma-tions de produits pétroliers.

Cette énumération de rappels justifie lesréserves que formule le CESR ; il consi-dère que la nature et la variabilité desrecettes de la T.I.P.P. pour le financementde programmes tels que la formationest antinomique d'une véritable poli-tique du développement durable danslaquelle la Région à décidé de s'inscrire,et peu compatible avec la Formation.

Pour ces raisons, le Conseil économiqueet social de Bretagne demande instam-ment à l'État de revoir les dispositions deces transferts de charges de formation.�

L

epuis le mois de mai 2006, plu-sieurs dizaines de jeunes bretons

sortant de collège ou suivi par laMission Locale ne peuvent intégrer unCFA, faute de place. De ce fait, ils nepeuvent obtenir un contrat d'apprentis-sage alors qu'ils ont choisi ce type deformation et qu'un maître d'apprentis-sage est prêt à les accueillir.

Cette situation est surtout concen-trée sur les métiers du bâtiment

(CAP et BEP), qui sont devenus trèsatt ract i fs pour les jeunes. Demême, les lycées professionnels"bâtiment" connaissent le mêmeengouement.

Face à ces situations inquiétantes etparadoxales, le Conseil économiqueet social de Bretagne souhaite aler-ter les instances compétentes etforme le vœu que des solutionsrapides soient mises en œuvre. �

D

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Développer la formation tout au long de la vie SE FORMER. . .

L’expérience formatrice en BretagneSynthèse du FORUM « Prospective » du 26 mai 2005

près une présentation de la syn-thèse du rapport du C.E.S.R de

Bretagne sur « Les stages en milieuprofessionnel en Bretagne » par MmeAnnyvonne ERHEL et M. Robert LEGOUGUEC, rapporteurs, les partici-pants ont ensuite pu entendre lesociologue Michel Vil lette sur lethème « Apprendre en travaillant ? ».Enfin, pour élargir la question desstages à celle de l’expérience engénéral, le GREF Bretagne a présentéles grandes caractéristiques de laValidation des Acquis et del’Expérience et sa démarche qui per-met de révéler et de certif ier ladimension formatrice des expériencesindividuelles tout au long de la vie.

« Apprendre en travaillant ? » Synthèse de l’intervention de M. Michel VILLETTE, sociologue

Le sociologue Michel Vi l lette,Professeur à l’ENSIA et auteur del’ouvrage « Le guide du stage enentreprise » (La Découverte, 2004),est intervenu sur le thème« Apprendre en travaillant ? ». Pourlui il s’agit d’aller du geste à la paro-le, de l'expérience à la représenta-tion de l'expérience est la voie royalepour apprendre, innover, inventer,devenir responsable et réfléchir surce que l'on fait... Rien n'est plus for-mateur si les conditions minimumssont rempl ies. Quel les sont cesconditions qui permettent de fairedu stage en entreprise un momentd’apprentissage fort ?

La démarche de l’accueillant

Alors que dans les pays anglo-saxonsles employeurs paraissent à premièrevue plus exigeants avec les salariésdébutants, les « stages à lafrançaise » peuvent apparaîtrecomme un compromis permettant derechercher une meilleure correspon-

dance entre les enseignements et lesattentes des entreprises. Pour cer-taines écoles, il peut à la fois être ungage de « professionnalisation » de laformation, un dispositif de réductiondes coûts de formation et parfois uneexcuse pour ne pas modifier les pro-grammes et la pédagogie. Pourquelques employeurs, les stagiairespeuvent représenter une maind’œuvre bon marché, une voie derecrutement et un moyen de promou-voir la culture d’entreprise. Il y a doncbien une ambiguïté dans la formuledes stages.

La recherche du stage

Pour l’étudiant, la recherche du stageconstitue souvent la première expérien-ce de la compétition sur le marché dutravail. Exercice parfois aussi ennuyeuxet formel que le rapport auquel il donnelieu, le stage peut aussi, lorsqu’il sepasse mal, être une source d’isolement,de méfiance, voire dans certains casextrêmes, de souffrance chez le stagiai-re. Il lui est demandé d’atteindre desobjectifs, d’accomplir une missiontout en observant et en décrivant lasituation de travail. Entre ces deuxexigences, l’expérience de l’étudiantse caractérise par de la tension, del’incompréhension et de la recherche.Il s’agit de « faire, décrire, analyser, dis-cuter et comparer ». Placé en stagedans cette situation de tension, il peutapprendre en travaillant. Il peut ainsiapprendre par lui-même plutôt quepar ouï-dire, aller du geste à la paroleplutôt que de la parole au geste. Enfin,cet écart entre l’activité et sa représen-tation peut être source d’inventionchez le stagiaire.

Faire du stage un succès

Quelles sont les conditions institution-nelles de la réussite du stage ? En pre-mier lieu, il faut disposer d’enseignantsrompus à ce genre d’exercice et dont letravail pour le stage est comptabilisé. Ensecond lieu, il faut augmenter l’offre de

stages et autant que possible, lier stageset recherches des enseignants en limi-tant au maximum les exigences deconfidentialité. En troisième lieu, larémunération des stagiaires devrait êtrerevalorisée en recherchant l’équilibreentre services rendus à l’entreprise etapport pédagogique.

La réussite du rapport de stage

Michel Villette est ensuite revenu sur lesméthodes nécessaires à la réussite durapport de stage, tout en pointant lesphénomènes de censure et d’autocen-sure du stagiaire : si sa préparationpédagogique est négligée, « le stagepeut être une école de conformisme etde la paresse intellectuelle ».

L’acquisition de « savoir-pratique »

Toutefois, le savoir pratique acquis enstage peut être un bon antidote aux« idées générales » trop envahissantesdans certaines formations. A partir de latension existant entre les connaissancesscolaire et l’action en stage, l’étudiantdevient un producteur potentiel desavoir dont les apports doivent être res-pectés. Ce savoir pratique acquis dansl’action du stage fait naître des compé-tences, des savoir-faire et des savoir-être.Il permet l’apprentissage du travail avecles autres, de la division des tâches, de lacoopération, de la répartition des fruitsdu travail en commun, du sens de l’ac-tion : c’est là tout « l’art du stage ».

A

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Développer la formation tout au long de la vieSE FORMER…

La reconnaissance institutionnelleet professionnelle s’appuyait, jus-qu’en 2002, sur deux logiquescomplémentaires.

La première, et sans doute celle quiavait le plus de poids, était celle de laformation - surtout initiale et parfoiscontinue- posant le diplôme commesésame d’entrée dans la vie profes-sionnelle, et dont l’importance étaitsans cesse renforcée dans la défini-tion des hiérarchies en entreprise.

La seconde était celle des acquis descompétences dans l’exercice d’unmétier, valorisant l’apprentissagepar transmission des savoir-faire, etdont l’image renvoie à celle, plusancienne, des Compagnons, dontl’expérience accumulée accréditeune reconnaissance d’expertise dansl’exercice d’un métier.

Avec la Validation des Acquis etde l’Expérience (VAE) et le DroitIndividuel à la Formation (DIF),l’individu devient acteur deson évolution

La Val idat ion des AcquisProfessionnels de 1992 avait peuchangé cette logique, même si uneporte s’était ouverte sur la recon-naissance de l’expérience dans letravail. La Loi de modernisationsociale du 17 janvier 2002 a crééun nouveau droit individuel, celui

de valider ses expériences en vuede l ’obtent ion d’un t i t re , d’undiplôme, ou d’une certification. Laréforme de la formation profession-nelle tout au long de la vie a inscritdeux ans plus tard le droit indivi-duel à la formation.

Un double dispositif existe donc,permettant la reconnaissance del’expérience au sens large du terme,et faisant appel à la capacité de l’in-dividu à se projeter dans l’avenir enétant l’acteur de son évolution.

Ainsi, VAE et DIF posent deux voiesd’accès à une qualification, l’un cer-tifiant l’expérience, l’autre permet-tant la formation.

Analyser l’expérience dans sa globalité et la faire correspondre à des référentiels

La globalité des savoir faire, l’en-semble des temps de la vie peuventêtre pris en compte, reconnus, etattestés. Il n’est pas facile d’analyserl’expérience dans sa globalité (profes-sionnelle, citoyenne, associative, syn-dicale, bénévole…) et de la mettre encorrespondance avec les référentielsde diplômes ou de titres profession-nels. Cet exercice a pour fondementla reconnaissance des actes d’expé-rience comme actes de formation, etdoit se donner les moyens d’appro-cher au plus juste la dimension for-

mative de l’expérience.

Pour reconnaître que l ’on peutapprendre en dehors de situationsformelles d’études ou de formationprofessionnelle, il faut que l’expé-rience possède des vertus forma-trices, c'est-à-dire qu’elle crée dessavoirs implicites.

Pour admettre que ces savoirs acquisde l’expérience soient équivalents -dans le sens strict du terme- de savoirsacadémiques, il faut pouvoir les mesu-rer, les évaluer, et qu’ils émergent ducorpus expérientiel de l’individu.

C’est tout l’enjeu de la Validation desAcquis de l’Expérience, dont le sensrésonne particulièrement en Bretagne,région où le diplôme est culturelle-ment important et signifiant.

Quand l’expérience devient formatrice

S’interroger sur la fonction formativede l’expérience renvoie à une questioncentrale : comment fait-on parler cetteexpérience, dans sa diversité ? Pourfaire parler l’expérience, et donc lareconnaître, il faut comprendre ce quila constitue et en quoi elle peut pro-duire des savoirs.

Si l’expérience est communémentdéfinie comme « toute activité déve-loppée par un individu dans uncontexte particulier » (Le Robert), lavalidation de cette expérience, pour lareconnaître dans sa dimension forma-tive, passe par l’émergence et lapreuve des activités, réalisées par des

« L’expérience formatrice : valider l’expérience en Bretagne » Synthèse des interventions de M. Yves MENS, Directeur du GREF Bretagne et de MmeFrançoise GAUDEL, chargée de la Validation des Acquis et de l’Expérience au GREF Bretagne.

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Développer la formation tout au long de la vie SE FORMER. . .

personnes singulières, dans une tra-jectoire faite de rencontres sociales,techniques, humaines.

Il est nécessaire de faire émerger l’en-semble des compétences acquises etdes connaissances implicites liées à cescompétences. L’individu doit, pourfaire valoir qu’il a appris « autant qu’àl’école », détailler son expérience et enextraire l’ensemble des aptitudesmobilisées pour les rendre générali-sables et reproductibles.

C’est cette approche réflexive de l’ex-périence, par la mise à distance et l’ex-plicitation des savoirs investis, qui per-met la comparaison entre les acquisexpérientiels et académiques.L’expérience ne devient formative qu’àcette condition, car pouvant être alorsattestée formellement par un « par-chemin ».

La VAE pour attester l’expérienceformatrice dans une dynamique dedéveloppement personnel

Dans le dossier de VAE, support pri-vilégié du dispositif, l’activité estmoins décrite que représentée dansla perspective de sa communicationau jury de validation, chargé d’éva-luer le « taux de saturation » del’expérience en relation avec unréférentiel de certification, maisaussi le cheminement, la motivationet le projet du candidat.

D’une image statique de la compéten-ce, que l’on peut qualifier de validation« constat », la VAE implique une « vali-dation prospective », dans la mesureoù le travail d’énonciation des compé-tences engage l’individu dans unedynamique de développement.

« Conscientiser » la dimensionformatrice de l’expérience par l’accompagnement

Outre la capacité du candidat, aidé parles Points Relais Conseil et les certifica-teurs, à se repérer parmi les environ15 000 certifications (dont 11 000pour l’enseignement supérieur), l’acted’accompagnement dans la VAE estposé par le législateur comme uneaction de formation. Il s’agit bien icid’amener le candidat à exprimer aumieux son expérience - ses expériences.

Tout d’abord, ce travail d’accompagne-ment a pour but la conscientisation dessavoir faire. L’expérience n’est pas seu-lement décrite, elle est traduite encompétences, elle est analysée pouren extraire l’ensemble des savoirs impli-cites dans la mise en œuvre des com-pétences.

L’acte d’accompagnement du candidatvise aussi à donner du sens à cetteexpérience, aux savoirs faire qui y sontattachés.

L’accompagnement du candidatamène à un réel positionnementd’éléments extraits de l’expériencedans les exigences de savoir d’undiplôme, titre ou certification.

L’expérience ainsi révélée, analy-sée, mise en lien avec un référen-tiel de certification devient expé-rience formatrice, car attestantd’un ensemble d’acquis.

La confrontation avec les profession-nels (Ministère du Travail) ou l’ensei-gnant référent appuie et conforte cepassage de l’expérience de l’individuà l ’expérience reconnue commeayant eu valeur de formation.

Enfin, en dehors de la démarcheintrospective accompagnée du can-didat, sa capacité à rendre expliciteses compétences et à en déduiredes connaissances, la VAE reste larencontre entre le candidat et unjury, composé d’enseignants et deprofessionnels (ou uniquement deprofessionnels).

La VAE, de par son appui au can-didat à s’approprier les acquisde son expérience, se pose, parl ’attestat ion off ic ie l le d’unsavoir, comme la reconnaissancede la valeur formatrice de l’ex-périence. �

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Favoriser l’égalité des chancesSE FORMER…

L’orientation des jeunes en Bretagne Synthèse du FORUM « Prospective » du 27 février 2007

près une présentation de l’étudedu CESR « Le processus d’orien-

tation des jeunes en Bretagne : enjeuxet défis », M. Bertrand BERGIER,Sociologue, Professeur à l'universitécatholique d'Angers et Directeur del'institut des sciences de l'éducation etde la communication d'Angers (ISCEA)est intervenu sur le thème "Relégués,multi-redoublants devenus super diplô-més : quelles secondes chances ?"

M. Bertrand BERGIER s'est intéressédans le cadre de sa recherche auxparcours de multi redoublants quiont réussi à s'élever "jusqu'au som-met du système". I l a pour celaauditionné 322 individus dont 111avaient suivis un parcours atypique(relégation, puis ascension scolaire),107 multiredoublants n'ayant pasaccédé au supérieur et 104 ayantsuivi un parcours typique. Même sices parcours sont statistiquementpeu significatifs, ils n'en restent pasmoins très instructifs.

De l'importance d'éviter certaines fausses pistes

Pour essayer de comprendre les par-cours atypiques de certains élèves,M. Bertrand BERGIER a dû faire atten-tion à ne pas suivre quelques faussespistes. Par exemple, l'intérêt manifestéen classe n'est pas selon lui un critèrepertinent permettant de distinguer lesjeunes aux parcours atypiques. Eneffet, les jeunes manifestant le plus cetintérêt, seraient ceux qui présente-raient les carrières scolaires les pluscourtes. L'intérêt ne garantit ainsi enrien la performance et la longévitéscolaire. De même, la piste des affectsne permet pas d'expliquer la relancedes parcours. Ce sont les jeunes auxcarrières scolaires les plus courtes quiont tendance à évoquer l'importance

de la relation avec le professeur, maisjustement parce qu'ils sont en situa-tion d'échec. Pour les autres élèves, ilsvont davantage insister sur la com-pétence du professeur "c'est unepointure !", plutôt que sur une rela-tion "affective" avec eux.

Des possibilités d'ascensionqui dépendent de critèressociaux, du genre, de caractéristiques de l'institutionéducative et du jeune lui-même

Concernant les rapports sociaux, lesélèves vont incarner les standards sco-laires de leur milieu, puis s'en écarter.Dans un premier temps, ils vont s'ins-crire dans une logique de trajectoireavec le sens des limites. Par exemple,les enfants d'ouvriers auront tendanceà privilégier des études courtes avecdes débouchés professionnels plus évi-dents, à des études longues paraissantplus incertaines. Puis, ils vont s'en dis-tancier. Cela signifie pour un enfantd'ouvrier, privilégier en BEP, lesmatières générales aux matières tech-

niques, envisager une premièred'adaptation.

En outre, à l'intérieur d'un milieu socialdonné, il n'y a pas un rapport d'homo-généité à la scolarité. Pour un mêmeniveau de vie, pour un même niveaude diplôme des parents, il existe desdifférences secondaires. Ces diffé-rences secondaires tiennent à l'implica-tion des parents aux yeux de l'enfantdans le déroulement de son cursus.Des familles ouvrières, pourtant sansprojet pour leur enfant, vont participernéanmoins à leur ascension sociale enleur transmettant des comportementsqui vont recevoir un prolongementdans les standards sociaux de l'école(par exemple, à travers la ponctualité,la politesse, l'écoute, l'application, …)et que ne possèdent pas forcément lesautres jeunes.

Les rapports de sexe et d'âge sont éga-lement des facteurs importants àprendre en compte. Ainsi, parmi lapopulation atypique, on retrouve 63 %de garçons. Comment expliquer cechiffre ? Il est vrai que les jeunes fillesqui n'ont pas accumulé de retard par

A

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Favoriser l’égalité des chances SE FORMER. . .

rapport à l'âge académique réussissentmieux. Toutefois, les filles sont"condamnées" au parcours sans faute.

Lorsque les injonctions intériorisées enmatière d'indépendance économiqueet affective, vis à-vis des parents,entrent en concurrence avec les objec-tifs d'étude, les jeunes filles revoient àla baisse leurs ambitions culturelles.Avoir 22 ans à la fin d'un BTS ne signi-fie ainsi pas la même chose pour unefille et pour un garçon. Un garçon envi-sagera sans problème de rester dépen-dant financièrement de ses parents, cequ'une fille concevra plus difficilement.On observe ainsi souvent qu'elles quit-tent l'Université en 1er cycle.

Le rôle de l'institution éducative estégalement important car les possibili-tés de relancer une carrière scolairesont construites dans ce système sco-laire. M. Bertrand BERGIER a constatéque les 111 jeunes en parcours aty-piques n'ont pas utilisé les "auto-routes" de l'enseignement généralou professionnel. Ils ont utilisé deschemins vicinaux, tels les maisonsfamiliales rurales, des lycées profes-sionnels alternatifs, des classes passe-relles, … Le système peut donner dela souplesse dans l'accès à des filièressélectives et ainsi permettre d'aug-menter l'espérance scolaire.

Pourquoi des élèves présentant lesmêmes caractéristiques sociales face àces opportunités n'adoptent pas cesvoies et abandonnent ? Il est importantde s'appuyer sur l' histoire personnelledes élèves qui va leur permettre de sefabriquer de l'ambition culturelle. Pourcela, le jeune va s'appuyer sur deuxtypes d'expériences :

� L'expérience de la bonne note : parexemple lecture de la copie devant laclasse, pièce fabriquée mise en évi-dence lors d'une journée portes-ouvertes. Cette valorisation de l'élèveaugmente la probabilité de franchirl'obstacle scolaire suivant. La réussiteappelle la réussite.

Comment appeler le surgissement dela bonne note ? Il est en lien avec deuxéléments : l'apparition d'une nouvelle

donne, liée très souvent à de la mobili-té (changement d'établissement, chan-gement de filière). C'est la possibilitéd'une rupture avec un "passé passif".Le surgissement de la bonne note estégalement souvent en lien avec la ren-contre d'un professeur qui va conce-voir et réaliser des évaluations quivisent à mettre en exergue ses compé-tences.

� L'expérience du choc culturel : c'estune situation qui sort l'élève de sonordinaire culturel et l'autorise à serendre semblable à d'autres jeunes quifont des études. C'est une offre d'iden-tification scolaire, à la condition que celase réalise dans des activités où le jeuneest en situation de meilleure maîtrisedes apprentissages que ces étudiants(par exemple dans la pratique du foot-ball). Il se dira pourquoi pas moi aprèstout ? Ce qui favorise cette expériencec'est la décohabitation parentale, maisaussi que ces espaces de mixité culturel-le soient hors de l'espace scolaire.

S'appuyer sur l'expérience de la bonnenote, de la mixité des espaces culturelsn'est pas suffisant pour comprendre cesparcours d'ascension scolaire. Ils vontavoir besoin de "se mobiliser contre",contre le déclassement scolaire par

exemple. Le jeune réalise que ses aspira-tions ne sont pas partagées par la com-munauté éducative et cela réveille sonambition.

De même, l'expérience des prophétiesblessantes, humiliantes vont être vécuessous le mode de l'injustice, comme uneagression. L'élève cherchera donc àprendre sa revanche. Il entre en lutte surle terrain de l'offense, le terrain scolaire.Il développera ainsi un surinvestissementscolaire afin d'appartenir à la catégoriedes bons, de ceux qui auront la moyen-ne, de ceux qui peuvent aller loin. C'estune lutte pour la reconnaissance.Chaque petit succès scolaire engrangévient lui rendre justice.

Toutefois jamais ces jeunes n'auraientpu y arriver sans des complicités de l'in-térieur. Ce sont des élus, des personnesdu sérail. Ils connaissent les règles for-melles et informelles, les opportunitésde bourses, les impasses à éviter. Ils vontfaire bénéficier à ces jeunes de leur sensdu placement.

Le cas particulier des enfants bien nés

Ce sont des enfants qui ont redoubléde multiples fois, mais à aucunmoment ils ne vont être orientés dansdes filières courtes. Ils vont être mainte-nus sur les autoroutes de l'enseigne-ment général. Les parents exercent uneforte pression afin de permettre latransmission d'un statut ou d'uneambition. La famille va ainsi investirdans du capital relationnel (change-ment d'établissement), dans du capitalfinancier (cours particuliers, linguis-tiques). Cette batterie de moyens miseen place révèle une puissance culturellequi s'exerce sur le parcours. Elle agiradans les conseils de classe car les ensei-gnants estimeront qu'il y a un milieuporteur qui implique qu'on peut laissersa chance à l'élève, plus qu'à un autremoins favorisé. Dans ce contexte, pourles parents, c'est la logique de la trajec-toire qui prévaut : peu importe le tempspassé, il faut atteindre l'objectif fixé.C'est lorsque les jeunes s'émancipent,qu'ils sortent de la trajectoire, qu'ilsretrouvent leur motivation.�

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La stratégie régionale emploi formationSynthèse de l’Avis adopté lors de la Session plénière de juin 2006

Les orientations stratégiqueset la gouvernance

La volonté politique très affirmée duConseil régional de construire une stra-tégie rassemblant l’ensemble desacteurs, la concertation mise en œuvre,la recherche de cohérence, les axesforts dégagés, la dynamique enclen-chée, entraînent l’adhésion du CESR.

Plan régional de développementdes formations professionnelles(PRDF)

Plan de développement de la préqualification

La CESR partage l'objectif du Conseilrégional de permettre à chacun dedéfinir un projet, de préparer sonentrée en qualification et de choisirune filière de formation qualifiante.

L'information sur les différents disposi-tifs et un accompagnement spécifiquedes organismes de formation doit per-mettre un choix réfléchi et adapté auxsituations personnelles.

Les passerelles qui seront mises enplace entre les MGI, MIJEC, lesMissions locales et le dispositif pré-

qualifiant de la Région doivent per-mettre d'optimiser ce travail d'orien-tation.

L'ouverture des prestations du dispo-sitif pré-qualifiant aux adultes per-mettra de répondre aux besoins deréorientation professionnelle des sala-riés contraints à une reconversion. Leprincipe retenu d'entrées et de sortiesrégulières doit être activé au plus vitepour répondre aux besoins.

Plan de développement de l'enseignement professionnel initial

Les propositions du Conseil régionaltiennent compte de la diversité desacteurs de l'enseignement profes-sionnel initial en Bretagne et d'unenécessaire valorisation de cet ensei-gnement en Bretagne.

Le CESR souhaite que soient mises enœuvre des actions de promotion detoutes les filières de la formation pro-fessionnelle.

Le CESR approuve la position duConseil régional précisant que laqualité des formations par alter-nance sera sys témat iquementrecherchée avec notamment la for-mation des formateurs, l'améliora-tion du lien entre centres de forma-t ion des apprent i s (CFA) etemployeurs. Cette ex igence dequalité souligne le caractère inac-ceptable du projet de réduction del'âge d'entrée en apprentissage.

Plan de développement de laformation continueprofessionnelle qualifiante

Le Conseil régional affiche la volontéde réduire les délais d'accès desdemandeurs d'emploi à la formationdans le cadre d'une conventionentre la Région, l'Etat et l'Assédic. LeCESR souhaite que le Conseil régio-nal veille à une complémentarité de

l'offre de formation des différentsfinanceurs et à une cohérence terri-toriale notamment dans le cadre desexpérimentations.

L'ouverture des formations à de nou-veaux publics dans le cadre de parte-nariats rend nécessaire la création dela conférence des financeurs quidevra réunir la Région, l'Etat, lesConseils généraux et aussi les parte-naires sociaux financeurs de la forma-tion par leurs outi ls paritaires(Assedic, OPCA). La conférence devras'attacher à une sécurisation des par-cours notamment en cas de change-ment de statut de la personne etaussi en aidant à la mobilité.

La validation des acquis de l'expérience,reste un processus diffici lementaccessible notamment pour les per-sonnes ayant un faible niveau de for-mation initiale. Le CESR souhaite quela mission VAE du GREF réalise, au-delà de la charte qualité mise enplace, une évaluation des pratiquesd'accompagnement sur la régionBretagne. La formation des jurys estaussi un élément essentiel pour unemeilleure réussite de la VAE.

Une articulation entre les différentsfinanceurs de la formation profes-sionnelle est absolument indispen-sable pour la prise en charge desactions de formation pour les salariésen situation de reclassement. La pro-position du Conseil régional deprendre en charge les frais de forma-tion sans prise en charge des rému-nérations nécessite la conclusion deconventions avec les OPCA, OPACIFet l'Assedic afin de sécuriser les par-cours de ces salariés.

Le transfert de la commande publiquede l'AFPA, doit se faire dans lesmeilleures conditions en respectantune harmonisation de l'offre globalede formation sur la région et des for-mations proposées par l'AFPA dans les

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autres régions, le maintien du volumedes formations proposées par cet orga-nisme sur la région sans oublier lesprestations spécifiques d'orientation etde positionnement professionnel.

Plan de développement desformations sanitaires et sociales

Le CESR approuve les propositionsfaites pour faciliter l'accès aux forma-tions. Il s'interroge sur les modalités etles modifications réglementaires àmettre en place pour les passerellesentre les formations sanitaires etsociales et les formations universitaires.

Il approuve également les actions pro-posées pour la recherche de terrains destage, l'aide aux stages à l'étranger, lamise en place du tutorat, le développe-ment des formations à distance et leprogramme d'investissement pour lesétablissements.

Les travaux du GREF, du Comité régio-nal du Travail Social en Bretagne et lestravaux des contrats d'objectifs doiventpermettre d'évaluer les besoins en for-mation et la diversification des filièresde formation, notamment en dévelop-pant l’offre de formation del’Education nationale et del'Enseignement agricole pour la filièresanitaire et sociale, les passerelles avecles diplômes d’Etat et les formations enalternance. Ceci doit se faire en respec-tant un équilibre avec les centres deformation existants et les besoins réelsde formation.

Le CESR approuve la demande duConseil régional pour une augmentationdes capacités de formation des infir-mier(e)s et sa décision de renouveler lacharte de qualification de l'aide à domi-cile sur la période 2007-2010 en l’éten-dant aux autres emplois à domicile.

Schéma des collèges et des lycées

Le CESR partage l’objectif d’élévationdu niveau de qualification ainsi que lavolonté de tarir les sorties sans quali-fication du système éducatif. En sefixant l’objectif de 80 % de bache-liers dans une génération, la Régionse situe au-delà de l’objectif de la loid’Orientation sur l’Ecole, le CESRapprouve cette ambition. Le CESRconstate que ce Schéma intègre denombreux éléments de la Loi Fillonsur l’Ecole. Au delà de l’appréciation

sur cette loi, sa mise en œuvre relèvede la compétence de l’Etat, le CESRs’interroge sur la confusion qui peutrésulter de l’intégration des objectifset modalités de cette loi dans undocument du Conseil régional.

Le CESR est en accord avec la volontéd’améliorer la connaissance des « sor-ties prématurées » des établissements,de mieux prendre en compte lesinégalités sociales, d’accompagner lesparents en difficulté sociale, de mobili-ser la Charte Karta, de favoriser l’inté-gration des personnes handicapées oude soutenir les actions citoyennesorganisées pour les jeunes…

La Région se propose d’aider à l’ac-compagnement scolaire à but nonlucratif et au développement del’éducation artistique et sportive. LeCESR considère qu’il faut préciser lanature de cette intervention carl’Education nationale doit être dansce domaine son propre recours. Cetteremarque vaut, aussi, pour les parte-nariats de l’Education nationale avecles collectivités locales et le mondeassociatif qui doivent se faire dansune logique de complémentarité etnon de substitution aux enseigne-ments artistiques et d’éducation phy-sique et sportive. Par ailleurs, les CDIne peuvent bien fonctionner qu’enprésence des personnels qualifiés quesont les documentalistes, il n’est passûr que la formulation « utilisationoptimisée des CDI » intègre cette exi-gence.

Alors qu’à l’Université on s’interrogesur la pertinence des enseignements

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en amphithéâtre, la proposition d’yrecourir au lycée surprend le CESRpour deux raisons : la première, c’estque les modalités d’enseignementne relèvent pas de la compétence dela Région, la seconde, est la contra-diction de cette proposition avecl’idée d’individualiser les pratiquespédagogiques.

Concernant l’enseignement du bre-ton, le CESR s’étonne que les objec-tifs en matière linguistique de larégion ne soient pas repris. L’objectif dela Région est « de parvenir à 20 000élèves dans les filières bilingues », or,ici, confusion est faite entre l’ensei-gnement bilingue et l’enseignementd’initiation et optionnel.

Démarche de développementde l’Enseignement supérieur

Dans l’ensemble, les propositionsformulées s’ inscrivent dans uneforte continuité avec les démarchesin i t iées depuis de nombreusesannées et révélatrices de la volontédes établissements de collaborer defaçon ouverte. Les objectifs sontclairement définis, cohérents etrelativement ambitieux. L’approchetraduit une ouverture réaliste auxproblématiques de l’enseignementsupérieur breton. Toutefois, il estpermis de noter que le pré-projet,daté d’avril 2006, s’avérait plusvolontariste en matière de soutienau rapprochement des établisse-ments d’enseignement supérieur.Quelques réserves méritent aussi

d’être formulées, par exemple rela-tivement à la composition du comi-té de pilotage qui sera créé pourpromouvoir les salons d’informa-tion, dans lequel les établissementsn’apparaissent pas. En outre, i laurait été intéressant de rappelerque les activités de recherche sontà la base de la validation nationalede l’offre de formation.

Plan de développement de l’accueil, l’information, l’orientation et l’accompagnement

La mise en réseau des différentes struc-tures d’AIOA dans le cadre des Maisonsde la Formation Professionnelle répondà une nécessité, elle suppose le res-pect des compétences propres àchaque structure. En effet, les usa-gers sont divers et les réponses doi-vent être spécifiques. Si une meilleu-re lisibilité des politiques publiquesd’orientation et une meilleure visibi-lité des acteurs sont nécessaires, une

confusion des missions est dange-reuse. Concernant la mise en œuvredu premier accueil, il ne faudrait pasle concevoir seulement comme acterapide de « triage » vers l’opérateurle plus compétent. C’est lors du pre-mier accueil que l’analyse de lademande exprimée doit se faire, ils’agit d’un acte professionnel impor-tant et le niveau de qualification duprofessionnel qui conseillera l’usagerest déterminant.

Le CESR se retrouve dans les objec-tifs et modalités liés à l’informationsur les professions et les métiers :favoriser la découverte des métiers,la visibilité de la mixité femmes /hommes, conforter le site Nadoz. Ilpartage la volonté d’accompagnerles orientations non traditionnelles,de prescrire des parcours qualifiants,d’aller au devant des publics les plusfragiles. Concernant le comité depilotage sur les actions d’informa-tion sur les métiers, le CESR noteque les branches professionnelles etl’Université de Bretagne y serontassociées, il s’interroge sur la placequi sera faite aux autres partenaires,syndicaux et usagers en particulier.Le CESR insiste sur la nécessité d’as-surer la neutralité de l’informationdispensée, s i l ’opérateur quiaccueille la personne dispose enmême temps d’un appareil de for-mation, il peut avoir tendance àorienter vers ses propres formations.

L’étude du CESR sur « le processusd’or ientat ion des jeunes enBretagne» traduit la complexité decet objet d’étude.

Passer de l’égalité de droit à l’égalité de fait

Les 5 fiches actions proposées visent àconcrétiser une politique affirméecomme prioritaire. Le CESR ne peutque se réjouir de cette volonté devouloir faire passer dans les faitsl’égalité femmes/hommes.

Au travers de ces 5 fiches actions estmis en place un dispositif global tou-chant l’ensemble des secteurs (éduca-

Favoriser l’égalité des chancesSE FORMER…

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tion/formation, monde économique,société, lieux de concertation…). Celaest bien évidemment nécessaire.

A l’interne, un rapport sur l’égalitéfemme/homme au Conseil régionalpourrait être programmé afin, sibesoin était de faire évoluer lasituation.

Pour les instances de concertation, leCESR est bien évidemment concernéet se doit de tout mettre en œuvrepour que sa composition évolue versla parité notamment dans la perspec-tive de son prochain renouvellement.

Développer une politique de solidarité

La problématique du logement desjeunes est cruciale en Bretagne,elle concerne notamment les étu-diants, les stagiaires ( jeunes etadultes) et les apprentis quandleurs lieux de stage et de formationsont d i s t incts . Cette quest ion« périphérique » à la formation demême que les conduites addictivesne doivent pas être dissociées desquestions de formation.

Contribuer à l’emploi de qualité età la dynamique des entreprisespour le développement durabledu territoire

Contribuer à l’emploi de qualité età la dynamique des entreprises

pour le développement durabledu territoire.

Le CESR s'interroge sur l'emploi duterme "développement durable"dans le titre de ce document. Il yaura i t l ieu de préc i ser ce querecouvre le terme "développementdurable" dans la formation.

Le CESR soutient la volonté expri-mée de renforcer la prospective etla méthode partenariale envisagéeainsi que la nécessaire cohérenceavec l’analyse économique et socia-le. Il convient en effet de dévelop-per les "compétences", la "capabi-lité" des salariés afin d’anticiper lesévolutions rapides et prévenir lescrises.

La seconde action propose d’unepart de favoriser la coopération etla mutualisation entre entreprisesd’une même filière ou d’un mêmebassin pour augmenter le recours àla formation et d’autre part de sou-tenir par des actions dédiées la for-mation des salariés les plus âgésdes secteurs fragiles. Le CESR sou-tient cette action et recommande

de s’appuyer sur les dispositifs pro-fessionnels déjà existants dans cer-taines branches et de porter l’effortsur la généralisation des bonnespratiques.

Le CESR souhaite qu’un travail soitengagé concernant les employéssaisonniers, en lien avec les parte-naires sociaux, afin de construiredes parcours de formation adaptés,leur permettant d’accéder à unemploi pérenne.

L’accompagnement des salariés lorsdes mutations économiques, estégalement une priorité du CESR,qu’il s’agisse de prospective sur cesmutations, de renforcement desformations qual if iantes tout aulong de la vie et de la VAE, ou del’accompagnement des reconver-sions.

Concernant la formation au servicede la création et de la reprise d’entre-prise, le CESR soutient cet axe, quiest effectivement un enjeu majeur enBretagne et souhaite que cette actionsoit menée en s’appuyant sur leréseau des acteurs déjà en place dansles filières et CCI.

Enfin, pour le soutien à l’économiesociale et solidaire le CESR partagele constat sur la richesse et le rôle dece tissu en Bretagne, et sur la com-plémentar ité des acteurs de cedomaine par rapport aux autresacteurs économiques. Les actionsproposées concernant la formationdes dirigeants bénévoles et la forma-tion relative aux structures d’inser-tion par l’activité économique sonten adéquation avec l’objectif. �

Favoriser l’égalité des chances SE FORMER. . .

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Sixième axe prioritaire…

Renforcer les coopérationsdes territoires et la démocratie locale

Organiser les territoires et assurerla cohésion territoriale et sociale

Coopérer...

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COOPÉRER…

COMMENT LE FAIRE ?

L’AMBITION

POURQUOI LE FAIRE ?

Renforcer les coopérations des terri-toires et la démocratie locale, organiserles territoires, c'est rendre plus simpleset transparentes les options et straté-gies territoriales en réduisant la distan-ce entre la population et l'élaborationdes projets. Cela suppose le renforce-ment de l’échelon local des Pays, lieud’ancrage du projet de territoire, et lacoordination des initiatives des collecti-vités dans un cadre cohérent. LaRégion doit y jouer le rôle de fédéra-teur permettant des économiesd’échelle, une plus grande homogé-néité, une efficacité accrue et une visi-bilité au niveau national, européen etmondial.

Assurer la cohésion territoriale et socia-le, c'est multiplier les milieux locauxd’innovation à l’échelle des pays afind’entraîner une dynamique de dévelop-

pement économique local. C'est valori-ser les potentiels spécifiques par la miseen place de réseaux de coopérationdestinés à améliorer les dotationslocales et par les externalités propices àl’activité des entreprises. C’est égale-ment mettre l’accent sur les services aupublic et aux entreprises constitutifs dela qualité et de l’attractivité.

L’ambit ion est également d’ac-croître les capacités d’influence des

acteurs par des mises en communde moyens, d’expertises et d’expé-riences.

Coopérer et mutualiser vise aussi àaméliorer le fonctionnement démo-cratique des institutions locales etrégionales en associant les acteurs etpopulations dans le cadre d’une véri-table démocratie participative per-mettant une réelle participationdémocratique.

De plus en plus ouverte et exposéedans une Europe élargie et dans unmonde où les échanges s’accélèrentet se mult ipl ient, la Bretagneconjugue aujourd’hui encore troiscaractéristiques avec lesquels elledoit composer dans des politiquesactives et volontaristes :

� sa position géographiquementexcentrée et sa situation péninsulaire ;

� une polarisation croissante desact iv i tés économiques et de lapopulation dans les zones en déve-loppement, le long des principauxaxes de circulation et sur le littoral.

� des mutations économiques quiaffectent les piliers principaux deson développement et font émer-ger de nouveaux vecteurs de déve-loppement.

L’inscription de la Bretagne dans lamondialisation rend particulière-ment inappropriés un émiettementdes stratégies locales et une disper-sion des moyens et des énergies. Laréponse doit donc être multiformeet coordonnée pour donner au tissurégional une dimension européenneet une visibilité qui ne peuvent êtreatteintes qu’à partir d’une certainemasse critique.

La Bretagne est souvent considéréecomme une région particulièrementavancée dans le domaine de lacoopération. Celle-ci concerne à lafois les collaborations nouées enson sein par des collectivités infraré-gionales (impliquant éventuellementla Région) et les actions conjointes

initiées avec d’autres collectivitésrégionales.

La coopération interrégionale peutse déployer sur des zones de proxi-mité, les points communs desrégions constituant les bases du tra-vail conjoint. En réunissant plusieurs

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COOPÉRER…

acteurs majeurs, on parvient ainsi àconstituer un intervenant d’un poidsappréciable. C’est cas de l’Ouest dela France dans la filière laitière. Eneffet, le bassin laitier s’étendant surla Bretagne, les Pays-de-la-Loire etla Basse Normandie concentre plusde la moitié de la collecte nationaleet les entreprises du secteur y ontdes implantations multiples dans lazone. Dans ce contexte, le rapportdes trois CESR, rédigé sur la saisinedes trois Présidents de Conseilsrégionaux, avait pour objectif d’ana-lyser les moyens de pérenniser et dedévelopper une activité clé de lazone grâce à des actions communes

(Saisine « La filière laitière destrois régions de l ’Ouest :Comment maintenir demain leplus grand nombre d’exploita-tions et d’actifs ? », CESR deBasse-Normandie, Bretagne, Paysde la Loire, décembre 2006).

La coopération peut également avoirun champ plus large tant sur le plangéographique qu’en termes de théma-tiques. Le CESR a ainsi poursuivi sescoopérations avec des socio-profession-nels de l’Arc Manche, en France (ARESEet Arc atlantique) et sur un plan trans-national (RTA). Cette seconde concerta-tion a permis la rédaction de trois

études sur l’innovation et le transfert detechnologie, l’accessibilité et la sécuritémaritime (« Le RTA et l’ARESE »). Cestravaux ont permis de rendre visiblecette démarche de coopération auprèsde la commission européenne etconforté le réseau européen des socio-professionnels.

Les collectivités infrarégionales collabo-rent également entre elles au sein desPays (Synthèse des avis sur les Payset la décentralisation) ou dans desstructures de coopération communales(Autosaisine «La coopération terri-toriale : un outil de développementpour la Bretagne », 2005). Cescoopérations sont une dimensionessentielle de la dynamique régionalequi doit s’appuyer en Bretagne sur ledéveloppement de tous ses territoires.Elles sont souvent l’occasion d’expéri-menter de nouvelles voies de démocra-tie participative, notamment grâce auxConseils de développement des 21Pays de Bretagne. Signalons à cet égardque le Conseil économique et social deBretagne, instance représentative de laparticipation démocratique au niveaurégional, s’est rapproché, par plusieursinitiatives au cours de cette mandature,de ses homologues des territoires bre-tons (« De la démocratie participati-ve à la participation démocratique :le rôle du CESR de Bretagne dans ladémocratie régionale »).�

Les principaux travaux et initiatives du CESR sur ces thèmes :

� Autosaisines, saisines des commissions et contributions des sections

- Autosaisine «La coopération territoriale : un outil de développement pour la Bretagne », 2005

� Etudes interrégionales

- Saisine «La filière laitière des trois régions de l’Ouest : Comment maintenir demain le plus grand nombre d’ex-ploitations et d’actifs ? », CESR de Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, décembre 2006

� Quelques avis importants

- Synthèse des avis sur les contrats de Pays

� Le point sur

- « La coopération interrégionale»

- « De la démocratie participative à la participation démocratique : le rôle du CESR de Bretagne dans la démocratie régionale »

- « La coopération avec les Conseils de développement »

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COOPÉRER…

La coopération territoriale : un outil de développement pour la BretagneSynthèse de l’AUTOSAINE adoptée lors de la Session plénière de février 2005Rapporteurs : MM. Alain EVEN et Guy JOURDEN

e CESR analyse les pratiques decoopération intercommunales for-

malisées par les nouvelles structures juri-diques que sont les EtablissementsPublics de Coopération Intercommunale(EPCI) à fiscalité propre (Commu-nauté de Commune, Communautéd’Agglomération et CommunautéUrbaine) et les Pays.

Le rapport établit un état des lieuxet dresse un diagnostic de cescoopérations ainsi que de leurévolution dans le temps.

Il analyse ensuite dans quelle mesure laCoopération est au service du dévelop-pement de la Bretagne et tente de voirsi l’offre de Coopération est adaptéeaux attentes de la population.

Pour cela, le CESR est non seulementallé à la rencontre de nombreuxacteurs, par l’intermédiaire d’audi-tions, mais a également réalisé uneenquête auprès de la totalité desmaires de Bretagne. Cette enquêteavec un taux significatif de participa-

tion (près de 20 %) est venue nourrirles réflexions du rapport.

La démarche suivie par le CESR arévélé une lacune : l’absence d’unObservatoire Régional des Territoiresde Bretagne.

Le rapport rappelle que la Bretagneest une terre de coopération etque dans notre région la recherchede territoires pertinents pour le déve-loppement est une démarche ancien-ne notamment autour des Pays.

C’est ce qui explique sans doute ladynamique de Pays et le fait quenotre région soit la seule en France aêtre couverte en totalité par 21 Paysqui ont tous contractualisé dans lecadre du volet territorial du Contratde Plan Etat-Région.

La démarche de coopération inter-communale est également ancienne(la première communauté de com-munes à se créer en France a été celledu Val d’Oust et de Lanvaux en 1992).

Avance aussi en matière deCommunauté d’agglomérationpuisque quasiment tous les territoirespouvant être couverts par ce type decommunautés le sont aujourd’hui (en2004, 96 % de la population breton-ne, contre 82 % en France, résidaitdans un territoire organisé par 115 EPCIà fiscalité propre- 105 communautés decommunes -9 communautés d’agglo-mération et 1 communauté urbaine).Seules 48 communes demeuraientencore en dehors d’un EPCI maisétaient le plus souvent membres deSIVU-SIVOM. L’intercommunalité aencore progressé en 2005 puisque, au1er janvier, on compte 116 EPCI, dont106 Communautés de communes,suite à la création de la Communautéde communes des trois rivières (regrou-pant Crac’h, Saint-Phil ibert etLocmariaquer). Les communes isoléesne sont quant à elles plus 48 mais 43suite à la création de cette commu-nauté de communes et l’adhésiondes communes de Miniac-Morvan etLe Tronchet à la Communauté d’ag-glomération du Pays de Saint-Malo.

L

Soutenir les projets des territoires

La coopération territoriale : un outil de développement

pour la Bretagne

Rapporteurs : MM. Alain EVEN et Guy JOURDEN

Février2005

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COOPÉRER…

La Région se distingue égalementpar sa nette avance en matière du régime fiscal de la taxe professionnelle unique (TPU)

Plusieurs raisons rappelées dansl’étude et sa synthèse expliquent cetengouement régional pour l’inter-communalité.

Si nous pouvons considérer que cetteintercommunalité a pour objectif deparvenir à un développementdurable des territoires, un dévelop-pement propre à chaque territoire (àla fois endogène et exogène) et à undéveloppement différencié et équi-table de ces territoires, le rapportindique que la coopération est unprocessus en perpétuel mouvementdans lequel les territoires se recom-posent en fonction des acteurs, desmodes de vie, de la démographie…

Il révèle également que certains EPCIvoient poindre un certain « essouffle-ment » dans leur dynamique dedéveloppement. Il apparaît que la défi-nition de « l’intérêt communautaire »insuffisamment pris en compte par lepassé soit un moyen de relancer unedynamique en y associant plus forte-ment les citoyens.

Au niveau des Conseils de dévelop-pement des Pays et communautésd’agglomération apparaît égalementune certaine démotivation qui peuts’expliquer par la difficulté à avancerdes projets et le flou concernant lenouveau rôle de ces Conseils.

La dynamique là aussi pourrait êtrerelancée par une reconnaissance dutravail accompli, une re-précision desstatuts et surtout par un renforce-ment des ponts entre le Conseil dePays et le Conseil de développement.

Il apparaît clairement que certainsacteurs ne peuvent plus aujourd’huirépondre seuls aux besoins nouveauxqui s’expriment et qu’ils se regroupentpour faire à plusieurs ce qu’ils ne peu-vent plus faire seuls.

Dans une démarche de développe-ment du territoire, ils sont égalementamenés de plus en plus à proposer etmettre en œuvre à leur échelle desprojets de territoire.

L’élaboration de Schémas deCohérence Territoriale (SCOT) quiimpactent plusieurs niveaux de coopé-ration intercommunale implique égale-ment une cohérence des Projets deTerritoire ; et la Région a sans doute unrôle à jouer à ce niveau.

Soulignant le déficit de participationdes citoyens voire des élus, le rapportestime que seule une plus grandeassociation et représentativité de ceuxci, notamment par la mise en place deConseils de Citoyens au niveau descommunautés de communes et le ren-forcement des Conseils de développe-ment des pays et agglomérations, per-mettraient à la dynamique de coopéra-tion territoriale de se pérenniser.

Le rapport constate également que sila coopération territoriale est unmoyen d’assurer une plus grande soli-darité spatiale et financière entre lesterritoires, il convient de s’interrogersur l’utilisation des ressources.Démarche uniquement redistributivevers les communes, ou collectiveautour de projets communautaires ?Une approche mixte basée sur la défi-nition préalable de l’intérêt commu-nautaire serait sans doute la solution.

Le rapport a également permis, parl’enquête réalisée auprès des maires deBretagne, d’avoir une photographie deleur appréciation de la coopérationintercommunale.

Ainsi s’ils jugent l’action communautai-re positive pour le développement éco-nomique et pour l’environnement(sauf au niveau de la gestion de l’eau),ils portent un regard plus partagé enmatière de services aux personnes.

Quant aux priorités d’action pour lesprochaines années elles différent sui-vant le type d’EPCI.

Pour conclure sur la Région Bretagneet la coopération territoriale, l’étuderéitère l’intérêt que le CESR porte à lacoopération territoriale et plus particu-lièrement dans les démarches de Payset de communautés d’agglomérationqui semblent des échelles particulière-ment pertinentes pour, à la fois décli-ner la politique régionale, et faireremonter les problématiques locales ;avec, de plus, l’avantage de pouvoirassocier élus et société civile par l’inter-médiaire de leurs Conseils, qu’ilconviendrait de conforter.

Enfin l’étude rappelle l’importance dela coopération inter-régionale dans uncontexte d’élargissement et d’accéléra-tion des compétitions à l’échelle euro-péenne et mondiale.

Dans un nombre croissant dedomaines il devient impossible à unerégion d’agir seule, et encore moinsd’agir en concurrence avec des régionslimitrophes ; d’où la nécessité de multi-plier et d’intensifier les coopérations etla mutualisation de leurs moyens.�

Soutenir les projets des territoires

La Coopération est elle aujourd’hui au service du développement durable du Territoire ?

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La filière laitiere des trois régions de l’Ouest :comment maintenir demain le plus grandnombre d’exploitations et d’actifs ?Synthèse de la SAISINE INTERREGIONALE adoptée lors de la Session plénière de janvier 2007Rapporteur : M. Pascal FEREY (CESR Basse-Normandie)

La production :une place majeure en Europe

Avec une production de près de 11milliards de litres de lait de vache, lestrois régions de l'Ouest occupent uneplace majeure sur l'échiquier euro-péen puisqu'elles produisent autantque les Pays-Bas et représentent plusde 46 % des volumes de lait produitsen France. En 2004, les trois régionstotalisaient 42,4 % des producteursde lait livrant à l'industrie laitière auniveau national. Au cours des 25 der-

nières années, leur nombre a été plusque divisé par 4, l'évolution observéeen valeur relative sur la zone Ouestétant de même niveau que celleconstatée sur le plan national sur lamême période.

Loin d'être une zone totalementhomogène au niveau de la produc-tion laitière, les territoires de l'Ouestprésentent des spécificités. On dis-tingue ainsi à la fois des territoires oùla production laitière est essentielle-ment le fait d'exploitations intensives

utilisant le maïs ensilage, des zonesmoins intensives qui ont davantagerecours à l'herbe et des espaces oùles conditions naturelles se prêtent àun assolement fourrager composéexclusivement d'herbe.

L’emploi : une prédominance du statut d’exploitant

Déterminer l'emploi au sein de la pro-duction laitière dans l'Ouest s'avèreparticulièrement complexe. L'approcheretenue se base sur le nombre d'actifsau sein des exploitations dont l'orienta-tion technique principale est l'élevage"bovins-lait". En 2004, on recensaitainsi 45 350 unités de travail annuel(UTA) dont plus de 42 000 UTA chefsd'exploitations et co-exploitants et 3350 UTA salariés. Signalons que lesétudes prospectives du CommissariatGénéral du Plan puis du Conseild’Analyses Stratégiques envisagent unmouvement simultané de baisse dunombre d’exploitants et de croissancede celui des salariés agricoles.

la suite des accords deMarrakech de 1994 sur les

échanges commerciaux et à l'appli-cation de la réforme de la PolitiqueAgricole Commune (PAC) de 2003,les trois Présidents des Conseilsrégionaux de Basse-Normandie,Bretagne et Pays de la Loire ontdemandé conjointement aux troisConseils économiques et sociauxrégionaux de réaliser une étude com-mune sur la thématique suivante :« Comment maintenir demain le

plus grand nombre d’exploitationset d’actifs au sein de la filière laitièredes trois régions de l'Ouest ? ».

Après avoir rappelé le poids de cesecteur d'activité dans l'économiedes trois régions, le présent articleaborde les pr incipaux déf is quivont se poser à la filière et de là,propose un plan potentiel d'actionsdont la p lupart ont vocat ion àconcerner tout ou partie des terri-toires de l'Ouest.

A

COOPÉRER…

Un secteur fondamental pour l'économie de l'Ouest

Développer les coopérations interrégionales

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La transformation :des spécificités régionales

Concernant la transformation, laBretagne est la première région trans-formatrice en volumes de produits lai-tiers ; son industrie laitière est aujour-d'hui orientée sur le triptyque froma-ge - beurre - poudres de lait. 40% dulait collecté sont principalement desti-nés à la fabrication de produits indus-triels.

La Basse-Normandie est orientée versdes produits à forte valorisation. En2005, elle arrive en première positionpour la fabrication de fromages fraiset de fromages à pâte molle. Larégion est en outre confrontée à unetrop forte production de matièresgrasses du lait et notamment debeurre.

La région Pays de la Loire se distinguepar la part prépondérante réservéeaux laits de consommation (60% desvolumes produits dans l'Ouest) en2005. Elle représente en outre auniveau national 27 % de la produc-tion française de crème conditionnée,un quart de la production de poudrede lait et 20% de la production depoudre de lactosérum. Autre faitmajeur, la région Pays de la Loire seclasse au premier rang national envolumes pour la production de fro-mages et de spécialités fromagères.

Le prix du lait : un résultat couranthomogène entre les trois régions

S'agissant de l'évolution des prix dulait payé aux producteurs, force estde constater une assez forte diminu-

tion depuis 2000. Néanmoins, la bais-se de prix du lait payé au producteurn'a pas atteint l'ampleur des baissesde prix institutionnels décidées àLuxembourg. La recette laitière s'estainsi maintenue en moyenne sur lestrois dernières années.

Malgré des conditions de productionset des spécificités propres à chacunedes trois régions, l'analyse technico-économique des exploitations laitièresrévèle des résultats somme toutehomogènes. Malgré des écarts devalorisation sensibles (prix du lait dif-férent), le résultat courant par UTH(Unité de Travail Humain) moyen estquasiment identique pour les troisrégions soit 16 500 euros en 2005,année certes exceptionnelle. Enrevanche, un tiers des exploitationslaitières dégage moins d'un SMIC parUTH et 40% dégagent plus de 1,5SMIC. Les aides représentent 13% duproduit et au moins 70% du résultatcourant des exploitations laitières.L'analyse montre un effet taille indé-niable pour l'augmentation du reve-nu cumulé avec le niveau de produc-tivité de la main d'œuvre.

Une industrie fortement implantée dans l’Ouest

Au 31 décembre 2004, avec 162unités de "fabrication de produitslaitiers" l'industrie laitière dans lestrois régions de l'Ouest regroupaitprès de 13 % des établissements del'industrie laitière au niveau natio-nal et plus de 18 200 salariés. Acela se greffent les emplois dessièges administratifs des entreprisesde l'industrie laitière estimés à envi-ron 2 000 salariés. Une majorité des

industries laitières ont leur siègeadministratif dans l'Ouest ou toutdu moins celui de leurs filiales, leplus important étant celui de LAC-TALIS, première entreprise nationalede transformation du lait et la plusreprésentée dans les trois régionsde l'Ouest. Les plus grandes entre-prises nationales, internationales etmultinationales de transformationlaitière sont présentes dans les troisrégions de l'Ouest.

Depuis plusieurs années déjà, l'in-dustrie laitière connaît des restructu-rations et accords entre sociétés ougroupes. La coopération laitière dontle rôle est important dans l'Ouest,s'associe de plus en plus aux entre-pr ises pr ivées du secteur pouraffronter les grands enjeux à venir.

Parmi les spécificités et forces del'Ouest, les trois régions contribuent àplus de la moitié de la production lai-tière biologique nationale (51,9 %).Les trois régions de l'Ouest sont lespremières classées en France en volu-me de laits collectés. De même,55,5 % des producteurs français delait biologique sont localisés dansl'Ouest. Malgré le caractère encoreconfidentiel de cette production auplan national (à peine 1 % du totalde la production laitière) et les diffi-cultés du marché à absorber la pro-duction ces dernières années, cesfabrications représentent un créneaude valorisation pour l'Ouest, contri-buant à assurer des débouchés etdonc à générer des emplois.

Les effets de la réforme de la PAC etdes ajustements des règles du com-merce mondial

COOPÉRER…Développer les coopérations interrégionales

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COOPÉRER…

Les accords de Berlin (Agenda 2000) etde Luxembourg ont décidé une baissedes prix d'intervention de 25 % pourle beurre et de 15 % sur la poudre delait étalée de 2004 à 2007, cetteréduction supplémentaire devant êtrecompensée à hauteur de 82 % par desaides directes. Le régime des quotaslaitiers est maintenu jusqu’au 31 mars2015. Pour compenser la baisse desprix du lait, il a été décidé d'augmenterles quotas de 1,5 % entre 2006 et2008, ce qui représente environ 363000 tonnes pour la France. L’accord deLuxembourg institue en outre le princi-pe du découplage, total ou partiel, desaides directes du premier pilier de laPAC. Depuis 2006, les aides en pro-duction laitière sont totalement décou-plées, et s'appuient sur un dispositif deDroits à Paiement Unique (DPU). Lemontant de cette prime unique est cal-culé sur la base des aides directesmoyennes reçues pour les années2000 à 2002 dite période de référence.Selon la Commission Européenne, cesDPU sont cessibles donc marchands.

Pour compenser partiellement la baissedes prix d'intervention, une AideDirecte Laitière (ADL) a été créée.

Le soutien européen au marché desproduits laitiers via les restitutionsn'est plus compatible avec les règlesfixées par l'Organisation Mondiale duCommerce (OMC) qui oblige l'Europeà s'inscrire dans une logique de dimi-nution des aides à l'export, de baissedes droits de douanes et du soutieninterne. Les accords de Marrakechont imposé une ouverture plus largedu marché européen concernantquatre catégories de produits laitiers(beurre et butteroil, lait écrémé enpoudre, fromages et autres produitslaitiers). Six ans après leur applica-tion, on constatait au niveau nationalune réduction des contingents de 21% en quantité et de 36 % en valeurpar rapport au niveau moyen de lapériode antérieure.

Depuis 2001, se sont engagées lesnégociations dans le cadre du Cycle duMillénaire, lancé à Doha. Faute d'ac-cord global tout particulièrement sur ledossier des subventions et droits dedouanes dans le domaine agricole, lesnégociations dans le cadre du cycle deDoha qui auraient pu apporter de nou-velles contraintes de marché ont étéajournées à l'issue du sommet dejuillet 2006 à Genève. De ce fait,seules sont applicables les mesures desaccords de Marrakech.

Les mesures prises par la réforme de laPAC, entérinent ainsi la disparitiond'outils de gestion publique de mar-chés. La baisse de parts de marché àl’exportation de certains produitsindustriels fragilise certains territoiresde l'Ouest dont une grande partie dela production et de la transformations'inscrivait dans le cadre de ces expor-tations aidées. Avec les difficultés devalorisation des produits industriels,des volumes de lait risquent de seretrouver sans débouchés. De même,la fermeture de laiteries ces derniersmois dans l'Ouest a eu pour consé-quences des volumes de laits se retrou-vant sur le marché sans débouchés dits"laits flottants". On estime la suppres-sion des restitutions uniquementpour le secteur laitier à environ unmilliard d'euros, équivalant en Franceà 300 000 tonnes de beurre nécessi-tant la recherche de nouveaux débou-chés et/ou une meilleure valorisationdes fabrications

Les produits laitiers confrontésaux nouveaux modes de vie et de consommation

Au cours de la dernière décennie, lapart des produits laitiers s'est globale-ment érodée en volume au sein de laconsommation des ménages au niveaunational. En revanche, la situationapparaît très différenciée selon lestypes de produits. Ainsi, le beurre, àl'instar de tous les corps gras d'origineanimale et les fromages à pâtes mollesont pâti des nouvelles habitudes ali-mentaires. A contrario, la crème, leslaits fermentés ont connu les plusfortes progressions au cours des der-nières années. Ces produits dont cer-taines gammes allégées ou enrichiesdénommés alicaments bénéficient engénéral d'une bonne image santéauprès des consommateurs.

Par ailleurs, l'évolution des rythmes ali-mentaires de nos sociétés avec le phé-nomène de déstructuration des repasou le développement de la restaura-tion hors foyer modifie les habitudesde consommation et nécessite pour lesindustries de transformation des'adapter aux nouveaux besoins. Pourinfléchir ces tendances, le CIDIL(Centre Interprofessionnel deDocumentation et d'InformationLaitières) a toutefois fortement investisur l'image favorable des produits lai-tiers. Il y a donc un défi à relever pourla filière en termes de communicationet de recherche.

Le marché des produits laitiers apparaîtde plus en plus segmenté, le consom-mateur-type achetant à la fois des pro-duits au moindre coût et des produitsde plus grande valeur sous signe dequalité ou de typicité ou mettant enavant le critère santé. Relevons que latransformation laitière biologiquereprésente environ 2% des volumescommercialisés sachant que 44% desvolumes de laits bio produits en 2005ont été déclassés faute de marché suf-fisant. Toutefois, on constate unereprise des ventes au cours du dernierexercice allant de pair avec un engage-ment fort de la part de certains opéra-teurs.

La filière laitière face aux grands enjeux actuels et à venir

Développer les coopérations interrégionales

Les effets de la réforme de la PAC et des ajustementsdes règles du commerce mondial

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COOPÉRER…

Le récent contexte agricole commeles nouveaux modes de vie vont obli-ger les exploitations laitières à s'adap-ter dans les années à venir pour restercompétitives. Au plan national,l'Institut de l'Elevage a réalisé, fin2004, une analyse prospective desconséquences de la réforme de la PACsur les exploitations laitières sur la basede scénarios. Deux principaux scéna-rios ont été privilégiés, basés essentiel-lement sur le niveau à venir du prix dulait, variable clé.

Le scénario le moins restructuranttable sur une baisse modérée du prixdu lait (-10 %) et un impact de laréforme de la PAC lui-même limitégrâce aux compensations de l'aidedirecte laitière assurant la préservationde la rentabilité des exploitations lai-tières. Cette projection ne ferait envérité que prolonger peu ou prou lestendances observées ces dernièresdécennies en matière de taux dedéparts et d'installations et conduiraità 75 000 exploitations laitières auniveau national en 2012 (contre moinsde 100 000 en 2006). Si l'on appliquele même rythme de baisse pourl'Ouest, le nombre de livreurs seraitd'environ 32 800 à cette échéance(soit une baisse de près de 25 % parrapport à 2004). Selon ce scénario, lequota moyen de lait atteindrait alors308 000 litres. Cette croissance corres-pond environ à un gain de productivi-té par vache et par an de l'ordre de100 litres en moyenne, évolution

conforme à ce qui a été constaté aucours des dernières années.

Le second scénario, le plus pessimiste,retient l’hypothèse d’une baisse du prixdu lait deux fois plus forte (20 %), par-tiellement compensée par l'aide directelaitière, situation qui ne préserve ni lesrevenus, ni la position privilégiée de laproduction laitière par rapport auxautres productions. Selon lui, on pour-rait tendre, en 2012, vers 61 000exploitations laitières en France avecun quota moyen d'environ 372 000litres par unité. Si l'on applique lamême baisse aux trois régions del'Ouest, il ne resterait que 25 800livreurs (- 41 %).

L'analyse de la répartition démogra-phique à partir des statistiques de laMSA montre que plus de la moitié deschefs d'exploitations laitières del'Ouest se situe dans la classe d'âge

35-50 ans. L'âge moyen des produc-teurs de lait en 2005 est de 45 anspour la Bretagne et les Pays de la Loireet de 46 ans pour la Basse-Normandie.Ce résultat est assez conforme à lasituation nationale en système laitier.

Pour l'ensemble des trois régions, dansla décennie à venir, près de 16 700chefs d'exploitation sont directementconcernés par une transmission voireune cessation d'activité au regard duseul critère démographique.

Selon l'Institut de l'Elevage, desvolumes de lait pourraient se libérersur certaines zones de polycultureélevage pour être mobilisés ailleurs.Des arrêts de production pourraiententraîner une possible perte de dyna-mique ou d' « ambiance laitière »localement posant la question dumaintien de la collecte et des outilsde transformation dans ces terri-toires. Notons que le "changementde main" du lait devrait concernerentre 35 et 50 % de la productionlaitière selon les régions. L'un desdéfis va être d'organiser ces mouve-ments à venir en optimisant la pro-duction de lait pour créer de la valeurajoutée. Des études prospectivesmenées en région ont révélé qu'envi-ron 41% des références laitières del'année 2000 vont être en mouve-ment d'ici à 2012 (soit 1 milliard delitres de lait pour la Basse-Normandie,1,11 pour la Bretagne et 1,35 pour lesPays de la Loire).�

Les scénarios pour l'avenir de la production laitière de l'Ouest

Les principales propositions des trois CESR pour l'avenir de la filière laitièrede l'Ouest se résument ainsi :

� Assurer des conditions favorables à l'installation des jeunes et à la transmission des exploitations laitières de l'Ouest

� Poursuivre le soutien aux mises aux normes et modernisation des bâtiments d'élevage

� Conforter l'attractivité du métier d'éleveur laitier dans l'Ouest

� Assurer la valorisation des systèmes herbagers de l'Ouest

� Donner les moyens d'une diversification possible de la production laitière

� Maintenir dans l'Ouest des outils de transformation compétitifs et générateurs d'emplois

� Assurer l'avenir de la transformation par un effort ambitieux de recherche au plan interrégional

� Accompagner l'effort de la filière en termes d'image et valorisation des produits

� Rendre attractives les formations aux métiers du lait

� Développer un suivi homogène de la filière laitière dans l'Ouest

Développer les coopérations interrégionales

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COOPÉRER…

Les contrats de pays

Fin 2006, 21 Contrats de Pays ontété adoptés depuis la mise en placepar le Conseil régional, en décembre2005, de la nouvelle politique territo-riale. Chaque Pays breton a donc sonpropre Contrat qui le lie à la Régionpour la période 2006-2012.

Un outil de développement territorial

Ce Contrat de Pays lui permet debénéficier des innovations de la nou-velle politique territoriale :

� réévaluation des dotations des Pays,

� restructuration du contrat lui-même,notamment avec la programmation,dès la signature de celui-ci, d’opéra-tions identifiées ; mais également avecl’introduction d’une clause de révisionà mi-Contrat (2009), la création d’unetroisième enveloppe (permettantl’émergence de petits projets), ainsique l’intégration d’un préambulecomprenant une version synthétiqueet stratégique des chartes de Paysdans le Contrat lui-même (avec pourfonction d’expliciter le sens ducontrat),

� élargissement du nombre de signa-taires des Contrats, la Région considé-rant qu’il est indispensable d’inclurenon seulement le Pays mais égalementles EPCI aux négociations et à la signa-ture du Contrat,

� redéfinition plus flexible des critèresd’éligibilité des projets, afin que letemps de la négociation soit valorisé.

Les nouveaux Contrats de Pays concré-tisent la volonté de la Région d’accom-pagner au mieux le développementdes Pays. Ils reposent sur de véritablesprojets de territoire (précisant les priori-tés de développement de chaque Pays)et sont construits en cohérence avec lastratégie régionale de développementet ses dix chantiers fédérateurs (dansl’économie, la formation, la culture…).

Ils s’articulent autour de trois volets :

� le volet 1 rappelle pour mémoire lesprojets très structurants financés par laRégion dans le Pays, hors contrat(transports, lycées…),

� le volet 2 regroupe les projets struc-turants d’intérêt régional, inscrits dansles dix chantiers proposés par la Régionet co-décidés par la Région et les Pays,

� le volet 3 (20 % maximum du bud-get total) est réservé aux projetslocaux (sous réserve de cohérenceavec l’action régionale), présentés« au fil de l’eau ».

Au total, la Région consacre un budgetde 260 millions d’euros sur six ans aux21 Contrats de Pays (chacun est dotéd’une enveloppe financière calculéeselon un principe de péréquation).

Le bilan statistique des 21 Contrats de Pays adoptés

L’adoption des 21 Contrats de Payss’est faite en trois temps dans l’année2006 : lors des sessions de juin pourles neuf premiers, octobre pour lesquatre suivants et décembre pour leshuit derniers.

Il s’agit essentiellement de Contratsconcernant des projets sur la deuxièmeenveloppe (projets co-décidés structu-rants « régional/local ») qui représen-tent environ 80 % de l’enveloppegénérale. Les 20 % restants concer-nent la troisième enveloppe (projetsstructurants locaux).

Les Contrats de Pays concernent autotal 628 projets, ce qui signifie quechaque Pays présente en moyenne unetrentaine de projets, certains Pays étantcependant plus ou moins prolifiquesque la moyenne (on peut constaterque certains Pays ne présentent que16 projets quand d’autres en ont faitadopter jusqu’à 46).

Le taux moyen de participation régionals’échelonne entre 8 % et 25 %, ce quiparaît relativement éloigné des 50 %maximum possibles.

Il est également à noter qu’environ 90 %des projets arrivent à échéance fin 2008.

Synthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� La nouvelle politique territoriale : les premiers Contrats de Pays 2006-2012 (juin 2006 ; rapporteur : M. Emmanuel LEBOLZER)

� La nouvelle politique territoriale : adoption de quatre Contrats de Pays (rapport complémentaire) (octobre 2006 ;rapporteur : M. Emmanuel LE BOLZER)

� La nouvelle politique territoriale : adoption de huit Contrats de Pays (rapport complémentaire) (décembre 2006 ; rap-porteur : M. Jean-Claude PIERRE)

Les contrats de pays dans la politique territoriale du Conseil régional

Soutenir les projets des territoires

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COOPÉRER…

La réalisation des Contrats de Pays

Le CESR remarque que, compte tenudes informations nouvelles sur leContrat de Plan Etat-Région fin 2006,du nouveau Contrat de Projets 2007-2014, des programmes européensdémarrant en 2007 et des délais trèscourts « imposés » pour les Contratsde Pays, il aurait été judicieux de pro-fiter de l’année 2006 pour coordonnerles réflexions et établir les propositionsde ces différents contrats et pro-grammes tous territoriaux. L’objectifserait d’élaborer, au niveau des Pays etde la Région, un document uniqueconcrétisant une vue globale qui met-trait en cohérence des politiquesregroupant les projets dans la diversi-té des domaines et thématiques prio-ritaires, selon, bien sûr, les spécificitésdes divers contrats et politiquesd’échelle européenne, nationale etrégionale, qui tous ont vocation àêtre complémentaires.

De ce point de vue, le CESR se félicitedes bons exemples donnés par lesPays qui présentent des projets quirelèvent d’une politique plus largeque leur territoire, comme pour letransfert, l’innovation et l’aménage-ment numérique (2 projets d’infra-structures très haut débit).

Cependant, ceux-ci ne sont pas suffi-samment mis en cohérence avec lesautres projets (CPER), les schémas encours d’élaboration (schéma numé-rique) et entre acteurs (enseignementsupérieur et recherche).

Par ailleurs, la coordination entre leContrat de Projets, les contratsRégion-Pays et les politiques euro-péennes aurait favorisé, d’une part, lesmontages financiers des « recettes »qui n’apparaissent pas dans les projetsprésentés (seule l’aide régionale y estnotée), et d’autre part une plus gran-de implication de la société civiledans les débats et choix des projetsdes Pays.

I l n’est en effet pas sûr que la« démocratie participative » ait euvraiment le temps et la possibilité des’exercer. Le CESR considère qu’ilaurait été intéressant d’avoir l’avisrecueilli auprès des Conseils de déve-loppement par exemple. I l estd’ailleurs souhaitable que ceux-ciaient leur place dans les comitéslocaux chargés du suivi.

Il convient cependant de noter que laconcertation a été large lors de l’éla-boration des chartes des Pays et leuractualisation en 2005.

Le contenu des contrats de pays

Le CESR note que la participationrégionale se situe bien en deçà des50% possibles, et s’interroge dès lorssur la capacité des autres participationsà suffire pour mener à bien les projets.

Par ailleurs, le CESR fait remarquer quela dimension de certains projets(comme la subvention de 3 millionsd’euros pour la plaisance à Morlaix)tendrait à les placer plutôt au niveaudu Contrat de Projets Etat-Région oumême directement dans la premièreenveloppe (projets régionaux sectorielsmis en œuvre dans le Pays).

Le CESR regrette d’autre part le classe-ment des projets par thème, ce quis’avère peu opérant compte tenu desinterpénétrations des priorités.

Il peut être instructif de se pencher surles grands chantiers fédérateurs : lesport-tourisme apparaît en premierlieu, devant l’économie.

Le CESR s’interroge également sur ledevenir des budgets régionaux ; eneffet, selon les Pays, entre 60 % et90 % de l’enveloppe prévue sur 6 ansdevraient être consommé en 3 ans, lesprojets arrivant à échéance fin 2008.

Quel avenir pour les contrats de pays ?

Le CESR ne peut qu’approuver les« interrogations » du Président duConseil régional sur le respect par l’Étatdu CPER 2000-2006 et en particulier surle retard pris sur le volet territorial.�

Pour le CESR, ces contrats, souvent ambitieux, nécessitent un suivi rigoureux

Soutenir les projets des territoires

Source : Région Bretagne 2005

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COOPÉRER…

La coopération interrégionale ans le cadre de la coopérationinterrégionale initiée au début

des années 90, le conseil écono-mique et social de Bretagne a pour-suivi et développé une coopérationactive avec les CESR de la façadeAtlantique. Regroupés au sein del’ARESE les CESR d’Aquitaine, Pays dela Loire et Poitou-Charentes, assistésd’une coordonnatrice, élaborent desavis sur des thèmes communs et desrapports concluant sur des préconisa-tions (sécurité maritime, prospectivedes facteurs d’attractivité). L’activité del’ARESE a été au cours de ces troisannées centrée sur l’animation et lagestion du programme européen réa-lisé par le RTA.

En outre, au cours de cette demie-mandature le CESR de Bretagne adéveloppé des liens avec ses homo-logues français de l’Arc-Manche, (Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie, Basse-Normandie) présen-tant avec eux plusieurs communiquéscommuns, sur des opérations relativesau tourisme, aux activités maritimes(pêche et aquaculture et au transport.

La coopération s’est également élargieaux régions d’autres pays de l’arcAtlantique : Espagne, Portugal,Grande-Bretagne… avec la constitutiond’un réseau transnational atlantiquedes professionnels de l’Arc Atlantique(RTA) dans lequel les CESR de la façadeatlantique jouent un rôle moteur.

De plus, Le CESR de Bretagne entre-tient des relations étroites avec seshomologues des autres régions deFrance en participant à l’association desConseil économiques et sociaux régio-naux de France (ACESRF) au sein delaquelle le président Alain Éven assurel’animation de la Commission aména-gement du territoire ainsi que laconduite d’un travail sur les pôles decompétitivité en relation avec le CESnational. Le CESR de Bretagne a déve-loppé ses relations avec le Conseil éco-nomique et social national : participa-tion à la préparation de forums natio-naux sur la démocratie participative

et sur les jeunes, conduite de travauxsur des thématiques communes(accès de tous aux droits de tous,flexibilité et sécurisation des parcoursprofessionnels…). En liaison avec lesautres CESR et le CES national il aétabli des relations avec le Conseiléconomique et social de l’Unioneuropéenne.

Le réseau transnational atlantiquedes partenaires économiques etsociaux (RTA), constitué en sep-tembre 2003 dans le cadre du pro-gramme européen Interreg III B, leRTA a pour vocation d’être :

Une plate formede la société civile organisée

Le RTA constitue une plate-formede la société civile organisée dansl’espace atlantique. Il est composédes Consei ls économiques etsociaux de régions de l ’espaceatlantique ou d’organismes régio-naux analogues.

Sa composition

• Grande-Bretagne : Forums écono-miques du Pays de Galles

• France : Conseils économiques etsociaux régionaux de Bretagne,Pays de la Loire, Centre, Poitou-Charentes, Limousin, Aquitaine

• Espagne : Conseils économiqueset sociaux du Pays basque, deCantabrie, de Galice, des Canaries

• Portugal : AERLIS (Associationd’entrepreneurs de la Région deLisbonne), puis ISQ Lisbonne,USALGARVE / CGTP-IN (Union dessyndicats de salariés de l’Algarve -CGTP Interprofessionnelle)

• Partenaire associé : CES de Ceuta

• Observateurs : CES des Asturies ;SDEA ; AGATE (AC3A)

Le bureau exécutif est en 2007composé de :• Président : Jao Paulo DUARTE

(CTE Lisbonne) • Vice Présidents : Pablo COTTO

MILAN (CES Cantabrie) et AlainEVEN (CESR Bretagne)

Il a deux objectifs principaux

� Constituer une force de pro-position : par l’élaboration de poli-tiques et de propositions de théma-tiques de coopération interrégionaleau service de l’intégration de l’espaceatlantique.

• Développer des analyses et des propo-sitions sectorielles, pour le moyen termeLes thèmes retenus sont les suivants :

- Le renforcement des systèmes pro-ductifs et de leur organisation ;

- L’accessibilité des régions de l’Espaceatlantique ;

- Le tourisme et l’image des régionsatlantiques ;

- La recherche, l’innovation, les trans-ferts de technologie ;

- La mer et le littoral ;

Le réseau transnational atlantique des partenaires économiques et sociaux (RTA)

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Développer les coopérations interrégionales

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COOPÉRER…

- L’économie rurale ;- La protection de l’environnement.

• Défendre des positions ponctuellessur des questions d’actualité

Par exemple : une contribution com-mune a été rédigée à la suite du nau-frage du Prestige, en décembre 2003

� Sensibiliser et animer :

Le RTA vise à densifier beaucoup plusfortement les contacts entre lesacteurs socioprofessionnels de l’espa-ce atlantique. Plus précisément, il sedonne pour objectif de sensibiliser etde mobiliser les acteurs socio-écono-miques régionaux aux enjeux de l’in-tégration de l’espace atlantique, et deles rendre acteurs d’échanges et decoopérations interrégionales, au servi-ce de la compétitivité économique etsociale de cet espace.

Réseau relais vers de nombreusesorganisations socioprofessionnelles(syndicats, associations, organisationspatronales, institutions d’enseigne-ment…), il permettra une large sensi-bilisation des milieux économiques etsociaux.

Principaux résultats

• La création d’une force de proposi-tions des instances socioprofession-nelles de l’espace atlantique

• Un outil de sensibil isation à laréflexion et à l’action interrégionaleatlantique

• Un réseau relais vers de nombreuxacteurs socioprofessionnels desrégions de l’espace atlantique

• Le développement d’une culture decoopération interrégionale transna-tionale

• L’échange d’informations et d’ex-périences entre les institutions par-tenaires.

A travers son travail le RTA a visé àrenforcer les liens et les propositionscommunes des socioprofessionnelsde la façade atlantique à l’échelleeuropéenne. I l a conduit troisgroupes de travail internationaux quise sont chacun réunis à plusieursreprises entre 2003 et 2006 pour laréalisation de 3 études :

• Transfert de technologie et innova-tion : enjeux de coopération pourles régions de l’Arc atlantique

• La sécurité du transport et du traficde marchandises

• L’intermodalité dans le transport demarchandises : ports et hinterlands,transport maritime y compris celuià courte distance.

Ces études ont donné lieu à unelarge publicité tant auprès des ins-tances de la commission à l’occasiond’une conférence tenue à Bruxellesen septembre 2005, qu’auprès despartenaires de chacun des 13 parte-naires du réseau ainsi que sur les sitesinternet du RTA et de ses partenaires.

Elles ont également été diffuséessous la forme d’un CDROM et dansla lettre du RTA.

Le bilan des travaux du RTA présentede nombreux aspects positifs. Il apermis de nouer des liens qu’il s’agitaujourd’hui de renforcer et de péren-niser. Il a permis de faire valoir une

expression européenne des sociopro-fessionnels régionaux qui est en voied’être reconnue et qu’il faut conforter.Il a permis enfin l’implication concrètedes membres du CESR de Bretagnedans cette démarche européenne qui,si elle s’avère bien souvent encore diffi-cile à conduire, est également trèsencourageante et positive.

Le CESR de Bretagne est ainsi très atta-ché à la pérennisation du RTA et à desinitiatives à l’échelle européenne pourconduire et diffuser des avis et des pro-positions communes des socioprofes-sionnels.

En juillet 2006, l’ARESE s’est portéecandidate pour être partenaire au seindu projet GASD (Green Atlantic forSustainable Development), visant àconstituer une plate-forme européen-ne d’expertises et d’actions de référen-ce sur la question de la sécurité mariti-me et environnementale dans l’espaceatlantique.

Ce projet, dont la première phase estune phase de réflexion sur l’objet decette plate-forme et ses priorités pren-dra fin en juin 2008, est piloté par lafondation Europe+ et associe, outrel’ARESE (pour cette première phase), leTechnopôle Brest-Iroise, OuestAtlantique, Nantes Métropole, despartenaires irlandais, portugais, espa-gnols et anglais.

Un groupe de travail de l’ARESEconstitué de trois conseillers écono-miques et sociaux par CESR a étéconstitué à cette occasion. Il prépareles avis et propositions de l’ARESE des-tinés au GASD. Il s’est réuni à Nantesau mois d’avril 2007 pour le lance-ment du programme, et à Poitiers enmai afin d’apporter sa contribution àla définition de grandes propositionspour la suite du programme, en valori-sant principalement le travail du RTAsur la sécurité maritime. Il a par ailleursapporté des éléments complémen-taires utiles à la contribution, et éma-nant des travaux récents du RTA. �

Le Green Atlantic for Sustainable Development (GASD)

Développer les coopérations interrégionales

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COOPÉRER…

De la démocratie participative à la participationdémocratique : le rôle du Conseil économique et social de Bretagne dans la démocratie régionale

Participer à la construction de l’intérêt général

De la Démocratie représentativeà la Démocratie participative

La démocratie est le régime poli-tique dans lequel le pouvoir estexercé par le peuple. En pratique,un système de représentationdes citoyens par des élus politiquesest mis en place. On parle alorscommunément de « démocratiereprésentative » ou « démocratieélective ». Cette forme de représen-tation s’est imposée et a entraînéce qu’on appelle une stricte divi-sion du travail politique entre lesgouvernants et les gouvernés, cequi suscite un certain nombre dedébats. Ainsi, dans les années 80,semble s'imposer le concept de« démocratie participative »,érigé en nouveau label symboli-sant les formes de démocratiesmodernes souhaitables. Fondéesur une démarche de critique du

fonct ionnement ordinaire de ladémocrat ie représentat ive, lu ireprochant de ne pas donner uneplace suffisante aux citoyensordinaires, la démocratie participa-tive se développe dans un contextede crise du lien politique (de distan-ce séparant les élus de leurs conci-toyens), de montée en puissancedes « individus » et de sophistica-tion de nos sociétés. Cette notion,selon Loïc Blondiaux, renvoie essen-tiellement à l'idée « d'une offre ins-titutionnelle de participation adres-sée aux citoyens et qui vise à lesassocier d'une manière indirecte àla discussion des choix collectifs,sous forme de dispositifs très variésa l lant du conse i l de quart ier àl'échelle locale, aux conférences deconsensus à l'échelle nationale ».Dans cette perspective, il s'agit biend'un complément à la démocra-tie représentative qui n'implique

pas nécessairement une délégationdu pouvoir de décision politique.

Le CESR et la Démocratie consultative : la représentationsociale et économiquedes citoyens et l’expression des forces vives de la région

La représentation sociale et écono-mique des citoyens, pris dans leurs sta-tuts de travailleurs, militants ou autres,pose la question, délicate en France,du fait de l'histoire des institutionsdepuis la Révolution de 1789, desmodalités de prise en compte des« corps intermédiaires » dans lesdispositifs institutionnels et éta-tiques. La France a expérimenté plu-sieurs formes et degrés de « démocra-tie consultative », visant à éclairer lesdécisions des décideurs politiquespar l'expression des différentescomposantes de la société civile

Quelques rappels historiques et conceptuels préalables

ans un contexte où est sou-vent évoqué le concept de

« Démocratique Participative », leConseil économique et social de larégion Bretagne (CESR) s'est engagédans une démarche de réflexionet de bilan d’étape sur sa place etson rôle dans la démocratierégionale. A cette fin, il a interrogéson fonctionnement interne et insti-tutionnel, afin de mieux cerner sacapacité à remplir sa mission d'ins-tance consultative représentant lasociété civile régionale auprès del'assemblée politique, élue au suffrageuniversel, le Conseil régional.

Le rapport analyse les résultats desenquêtes réalisées, par questionnairespuis par entretiens individuels, auprèsdes membres du CESR et des élusrégionaux entre 2005 et 2007. Cesenquêtes ont permis, d’une part, demieux cerner les effets du CESR etde ses travaux sur le système déci-sionnel régional ainsi que sur lesorganisations représentées auCESR et, d’autre part, de mieux saisirce qui permet au CESR de remplir samission de construction collectived'un consensus entre les diffé-rentes composantes de la sociétécivile représentées en son sein.

Synthèse des AUTOSAISINES adoptées lors des Sessions plénières d’octobre 2005, novembre 2006 et septembre 2007Rapporteur : M.Alain LE MENN

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COOPÉRER…Participer à la construction de l’intérêt général

organisée. A l'heure actuelle, la formeclassique de la démocratie consultativese concrétise essentiellement à traversle Conseil économique et social de laRépublique (CES), créé en 1958, et lesConseils économiques et sociaux régio-naux (CESR), au niveau régional.

Un premier constat émerge de cecadrage conceptuel, celui de la diffé-rence entre le public participant auxdispositifs dits de « démocratie partici-pative » (tout citoyen en principe) et auCESR (des représentants). Malgré cettedifférence fondamentale, il apparaîtque l'idée commune au coeur de cesdispositifs est de constituer desespaces publics d'expression de lasociété civile : expression en prioritédes citoyens « ordinaires » pour les dis-positifs de « démocratie participative »et expression des corps intermédiairespour le CESR. Il peut être souligné, tou-tefois, que les dispositifs dits de« démocratie participative » sont sou-vent composés de représentants d'asso-ciations et prennent souvent la formede « forums hybrides » réunissant lesélus, les administrations et le public(citoyens et associations). Ces espacesd’expression du public ont pour missionparticulière d’organiser des débats« constructifs » entre les participantsafin de porter « un avis de la sociétécivile » devant les élus politiques, qu’ils’agisse du CESR ou des dispositifs ditsde « démocratie participative », maisselon des modalités qui varient.

La pratique montre une forte variabilitéet instabilité des dispositifs dits de «démocratie participative ». Les expé-riences de conseil de quartier illustrentbien le fait que ce sont les décideursinitiateurs de la démarche participative(les élus et les services administratifsresponsables en général) qui façon-nent, en fonction des objectifs qu'ilspoursuivent, les règles assurant ou nonla stabilité du dispositif, son autono-mie, sa représentativité. Ainsi prati-ciens et chercheurs, qui sont confron-tés à la mise en œuvre ou à l’évalua-tion de ce type de dispositifs, mettenten évidence un certain nombre dequestionnements sur l’efficacité et latransparence des processus délibératifsqui s’y déroulent. Un besoin importanten termes de clarification des procé-

dures et des règles du jeu participa-tif apparaît. Ainsi, une multitude dequestions doivent trouver desréponses afin de bien qualifierchaque dispositif : à quel stade duprocessus décisionnel se situe ladémarche participative (information,consultation, concertation, partageéventuel du pouvoir de décision) etquelles en sont les conséquences entermes de responsabilité et delégitimité ? A quel public s’adresse ledispositif ? Quels sont les critères dereprésentativité choisis concernant lesparticipants ? Quel est le degré d’indé-pendance de l’instance participative parrapport aux décideurs ? Et enfin, les res-sources et moyens nécessaires à la miseen œuvre d'un débat pluraliste, contra-dictoire, éclairé sont-ils assurés (informa-tion et formation du public, appui d'uneéquipe administrative compétente,indemnisation des participants...) ? Cesquestions sont primordiales dans leprocessus de reconnaissance des dis-positifs consultatifs et permettentde cerner les fondements de la légi-timité dont ils peuvent jouir tant auprèsdes décideurs qu’auprès du public parti-cipant aux débats.

Ce rapport aborde ces questions à tra-vers l’exemple du CESR de Bretagneen présentant notamment ses caracté-ristiques essentielles fondant sa légiti-mité (son pluralisme et son institution-nalisation). Puis, il analyse les diffé-rentes facettes du CESR : lieu d'expres-sion de la société civile, lieu de sociali-sation et lieu de délibération collective,engagé vers la construction d'un inté-rêt général régional. Enfin, il question-ne l’utilité du CESR et de ses travauxtant pour ses membres que pour lesélus régionaux.

Un espace public institutionnaliséde la société civile organiséerégionale

Le pluralisme interne du CESR faitl ’objet d’une reconnaissance etd’une valorisation importante. Lasingularité du CESR apparaît ici êtrela diversité des composantesreprésentées en son sein et le res-pect de quelques principes qui assu-rent au CESR, une certaine repré-sentativité de la société civilerégionale. C’est l’objet poursuivipar sa composition en quatre col-lèges : activités non salariées, syndi-cats de salariés, vie collective régio-nale et, enfin, personnalités quali-fiées présentes au nom de leur com-pétence et de leur investissementrégional. De plus, la composition duCESR étant définie par décret etfixée par arrêté préfectoral, il estassuré d’une certaine indépendanceà l’égard du Président du Conseilrégional, premier destinataire de sestravaux. Cette valorisation s’accom-pagne, toutefois, de critiques por-tant, notamment, sur l’absence dejeunes, la faible présence defemmes ou encore la sous ou sur-représentation de certains sec-teurs. De plus, c’est la question,plus générale, qui se pose aussiailleurs qu’au CESR, de la représen-tativité des organismes eux-mêmes qui est régulièrement soule-vée (syndicats de salariés, associa-tions, activités professionnelles…).La composition du CESR demeure,malgré ces cr i t iques, un atoutessentiel qui en fait une instanceterritoriale unique dans les insti-tutions françaises.

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COOPÉRER… Participer à la construction de l’intérêt général

Un processus d'acculturationcommune aux enjeux de l’actionpublique régionale

Les méthodes participatives de travailadoptées par le CESR permettent à tousles membres d’avoir accès à la mêmeinformation (recherches documen-taires et statistiques du Conseiller tech-nique diffusées à tous, partage desexpériences et connaissances de cha-cun, auditions d'intervenants extérieursen Commission/Section, communica-tions des élus et des administrationsrégionales...). Cette méthode est impor-tante puisqu’elle organise le partaged’un savoir et d’une connaissanceentre l’ensemble des composantes de lasociété civile organisée, qui peuvent,ensuite, confronter leurs points devue et débattre en connaissance decause et par étapes (diagnostic,enjeux, et préconisations). Les organisa-tions membres apprécient cet espacepluraliste de confrontation qui leur per-met d'exprimer leurs analyses et deles confronter à celles des autres etainsi d’élargir leur champ deréflexion, de mieux comprendre lesenjeux, de se tenir informées de l’ac-tualité régionale, etc.

Les membres valorisent, par ailleurs, laqualité du travail et des débats au seindes Commissions et Sections du CESRen soulignant la différence entre letravail dans ces lieux de dialogue, enhuis clos, et les expressions enAssemblée Plénière, lieu d’expres-sion officielle, où se retrouvent par-fois des postures tribuniciennes plusclassiques.

Des productions de qualité richespour l’action publique régionale

La présentation des études, sous formed’un état des lieux préalable de laquestion, suivi des enjeux soulevéset enfin des préconisations faitesaux décideurs, permet de rassemblerles éléments ayant permis la réflexioncommune et de mettre en évidence lesétapes de cette réflexion collective. Celapermet de mettre les rapports à laportée des lecteurs, tant des membres

n'appartenant pas à la Commission ouà la Section qui a rédigé le rapportd'étude, que des élus régionaux etautres acteurs. La dimension exhaustivedes études produites par le CESR per-met, aux membres et aux élus notam-ment, d’avoir des documents de réfé-rence offrant plusieurs types de lecturepossible selon le lecteur et ayant voca-tion à une lecture sélective selon ledomaine d'action du lecteur et ses prio-rités.

Le consensus élaboré ou les conver-gences mises en lumière au termedes échanges en Commission et enSection posent la question de savoir s’ils’agit d’un consensus « a minima »,« mou » ou d’un consensus représen-tant le plus grand commun dénomina-teur entre les différentes composantesde la société civile régionale. A ceniveau, les membres expliquent qu’ils «se retrouvent bien » dans le fond desétudes puisqu’elles sont le fruit dedébats entre eux et que les élémentspouvant heurter certaines organisationsfont souvent l’objet d’une reformulationnégociée par les membres. En outre,chaque organisation peut toujours allerau-delà de l’avis du CESR et exprimer,de manière autonome, l’ensemble de sapensée en Assemblée Plénière et dansles contributions spécifiques. Cettedimension « consensuelle » ne semblepas entamer la valeur des travaux et desavancées faites collectivement sur lesthématiques traitées. En effet, lesétudes sont des travaux élaborés enmoyenne sur une durée de 12 à 16mois ; ce temps de travail permet lamaturation à la fois de la réflexioncollective et des réflexions de cha-cun (évolution des positionnements etmeilleure compréhension des enjeux etcela sur la base d’une information éclai-rée et de débats contradictoires). Ladurée du mandat (6 ans), la composi-tion fixe de chaque Commission etSection, l’équipe technique de soutien,sont des éléments permettant à chaquemembre de s'inscrire dans la temporali-té nécessaire à la maturation de laréflexion. Ainsi, les méthodes d’élabo-ration semblent, en quelque sorte,jouer un rôle de garant d’une certai-

ne ambition et exigence dans l’éla-boration du consensus et dansl’avancée de la réflexion collectivequi y conduit. De plus, la valorisation,par les membres, de la qualité des tra-vaux et la volonté qu’ils exprimentde les voir pris en considération parles décideurs, montrent que les travauxréalisés représentent, à leurs yeux, desavancées appréciables et utiles et sontporteurs d'un « intérêt général » régio-nal. La dimension collective et pluralistede l’élaboration des Etudes et des Avisest également valorisée par les éluscomme dotant les travaux du CESRd'une dimension « sociale » et d’unesorte d'aura « a-politique », sortantdes clivages traditionnels, puisque l’en-semble des composantes se sont accor-dées sur une position commune.

Le CESR comme un outil d’aide à la décision politique

Les élus régionaux oscillent entre unevalorisation symbolique forte et uneexploitation effective des travaux duCESR essentiellement à des fins de légi-timation politique. En effet, l'existencedu CESR aux côtés de l’assemblée élueest largement valorisée par les élus qui yvoient un lieu pluraliste riche pour ladémocratie et un outil favorisant unemeilleure compréhension desenjeux régionaux. Les Avis du CESRavant la session du Conseil régionalremplissent la fonction de « baro-mètre social » qui permet aux élus devérifier leurs choix et de leur donnerplus de légitimité. Concernant lesEtudes, il s’agit d’une recherche d’idéesmais surtout, pour les membres del’exécutif du Conseil régional, d'ap-puis directs pour mener leur poli-

Un processus délibératif interne engagé vers la définition d’un intérêt général régional socialement construit et partagé

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COOPÉRER…Participer à la construction de l’intérêt général

tique grâce à un effet qualifié de «prise de conscience collective » per-mise par le CESR lorsque celui-ci confir-me leur vision et leurs orientations poli-tiques. Cet effet de « prise de conscien-ce collective » des actions publiques àmener vise autant les élus régionaux (dela majorité mais aussi de l'opposition)que les différents acteurs régionaux (lesorganisations membres du CESR et lesautres partenaires institutionnels, lesadministrations…), ou encore le grandpublic.

Un outil de connaissance à vocation « sociétale »,potentiellement utile à tous

L’utilité plus sociétale du CESR et de sestravaux pose la question des modes dediffusion des travaux du CESR et de lacommunication du CESR. Cette ques-tion ne semble pas être du seul ressortdu CESR, les organisations membrescomme les élus régionaux, destina-taires des travaux du CESR, ont leurrôle à jouer dans cette ambitionplus sociétale du CESR. L’apport deconnaissances permis par le CESR enfait, à l’égard du « grand public », unesorte d'outil pédagogique, plus quede participation directe des citoyens.Néanmoins, cette dimension sembleimportante comme préalable démo-cratique, en permettant de disposerd’une information élaborée (diffuséesur internet, lors de forums publics,…)et relativement objective et équili-brée (non partisane puisqu'elle estissue d'une confrontation entre tous),mais aussi de connaître les position-nements de chacun et les points deconvergence entre les différentescomposantes de la société civileorganisée.

Conclusion : le CESR, acteur du débat régional ou l’enjeu de la reconnaissance d’un espace public pluraliste producteurd’une expertise sociale unique

La socialisation et la délibération collecti-ve au sein du CESR apparaissentcomme des facteurs favorisant l'évo-lution des représentations collectivessur les enjeux politiques de laBretagne, vers une meilleure priseen compte de la complexité. De plus,elles contribuent à une meilleureconnaissance des interlocuteursrégionaux et des enjeux. Le CESR seprésente donc, à travers ce processus,comme un lieu pacifié de débatsdans lequel une définition consen-suelle et raisonnée de l'intérêt géné-ral régional peut se construire. LeCESR est ainsi largement valorisé, par lesmembres et les élus, dans une pers-pective d'expression démocratiquede la société civile organisée.

Fort de sa longue expérience et de soninstitutionnalisation, le CESR deBretagne a su, au fil des ans, construireet organiser une méthode de travail luipermettant de se poser en outil d’ex-pertise sociale et intellectuelle utileau fonctionnement démocratique régio-nal. Le CESR semble ainsi organiser« une participation démocratique »relativement efficace des acteurs dela société civile aux débats sur lesenjeux sociaux et politiques de la régionBretagne. Les différents niveaux decontribution du CESR au processusdémocratique (source d’informationset d’idées, expression de l’avis de lasociété civile dans son ensemble et dechacune de ses composantes, réflexion

collective, meilleure compréhension desenjeux, meilleure connaissance des par-tenaires, construction d’un intérêt géné-ral régional) constituent des élémentspotentiellement utiles à l’ensemblede la société régionale (décideurs,élus et administratifs, représentantssocio- professionnels, citoyens).

Dans le paysage institutionnel actuel desdispositifs organisant une participationdémocratique, il semble bien que leCESR détienne un certain nombred'atouts, notamment en terme de légiti-mité, de méthodes et de moyens. La dif-férence fondamentale entre les disposi-tifs de « démocratie participative » et leCESR demeure la médiation, par desreprésentants, de l'expression descitoyens afin d’assurer, sur la durée, unecertaine représentativité desparticipants1. Au-delà de la discussionsur le qualificatif encore assez flou de «démocratie participative », la participa-tion démocratique organisée au CESRdonne l’exemple d’une méthode contri-buant, dans la durée, à la constructioncollective de l’intérêt général utile auxdécideurs politiques s’ils y sont attentifs.Cet exemple pourrait contribuer à don-ner un certain nombre de repères pourune meilleure mise en œuvre desprocessus actuellement qualifiés de« participatifs ».�

1 C’est le principe de représentation et les méthodes de tra-vail en oeuvre qui assurent au CESR une reconnaissance etune légitimité qui ne se retrouvent pas toujours dans lesautres dispositifs.

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La coopération avec les Conseils de développement

arquant sa volonté de favoriserles diverses formes d'expression

de la démocratie participative et de laparticipation démocratique au sein dela région, le CESR a engagé une actionde coopération avec les Pays, agglomé-rations et Conseils de développementde Bretagne. A la suite d'une premièrerencontre, le 7 juin 2005 le CESR aproposé trois modalités pour la pour-suite des échanges :

� La mise en place d'une rencontreannuelle d'échange sur les programmesde travail

� La programmation d'une journéede travail sur la prospective : expé-riences, méthodes de travail...

� Une association à la réflexion de laCommission "Développement écono-mique et recherche" sur le thème dela mutation des activités, restructura-tion, reconversions, délocalisations.

Une deuxième rencontre avec lesPays et les Conseils de développe-ment en septembre 2006 a permisde mieux préciser les axes de travailen commun.

Deux exemples de coopération

Les mutations économiques et les territoires

L'idée d'une étude sur les mutationséconomiques avait été lancée par desConseils de développement présentslors de la réunion du 7 juin 2005.Cette proposition rejoignait un projetcorrespondant de la Commission

« Développement Économique etRecherche » du CESR. La réflexion fina-lement intitulée « Retour d’expériencesur quelques grandes mutations etrestructurations économiques enBretagne : leçons à tirer pour mieuxanticiper et agir » a donné lieu à plu-sieurs types d'association des Pays etConseils de développement. Des repré-sentants de ces derniers (Conseils dedéveloppement du Pays de Saint Brieuc,de Rennes...) ont été associés aux audi-tions réalisées pour l'élaboration del'étude. De même, la Commission s'estappuyée directement sur des Pays pourorganiser des auditions délocalisées àLannion et Lorient (propositions de per-sonnes à rencontrer et conseils logis-tiques). Enfin, la Commission a audi-tionné des représentants - membres etpersonnels administratifs - du Pays duTrégor-Goëlo (Lannion) et du CODES-PAR (Conseil de Développement Écono-mique et Social du Pays et del'Agglomération de Rennes). A noterégalement que le Président du Conseilde développement du Pays de VitréPorte de Bretagne, membre de laCommission du CESR, s'est exprimé surun des cas étudiés, l'accompagnementde la fermeture de l'usine Mitsubishid'Étrelles. Ces échanges ont contribuéau rapport adopté en juin 2007.

La prospective des mobilitéset les territoires

A la suite de la rencontre avec lesConseils de développement organiséepar le CESR, le 7 juin 2005, s’esttenue, en réponse à la demande desConseils de développement, le 19 sep-tembre 2006, à Rennes, une deuxième

rencontre autour cette fois du thème dela prospective.

A la suite de cette rencontre, la Sectionprospective est intervenue auprès de laCommission « veille et prospective » duCODESPAR en juin 2006 pour l’éclairerdans sa démarche prospective sur l’ave-nir de la filière automobile rennaise àl’horizon 2030.

Par ailleurs, en 2007, la Section a étésollicitée par les Conseils de développe-ment des Pays de Centre Bretagne et dePontivy qui souhaitaient créer un grou-pe de travail, commun aux deux terri-toires, chargé de travaux prospectifs àl’échelle des deux territoires. La Sectiona accueilli la chargée de mission duConseil de développement du Pays deCentre Bretagne. Un groupe de travailcommun a été crée. Le thème de travailretenu par les deux Conseils de déve-loppement concernait la répartition dela population, des emplois et des ser-vices, ce qui rejoignait sur certainspoints le thème de travail de la Sectionsur la mobilité des personnes et des ter-ritoires à l’horizon 2030. Les échangesse sont poursuivis tout au long de l’an-née et la Section prospective s’est ren-due à Loudéac, pour une réuniond’échanges-débat avec le groupe detravail commun, sur la prospective desmobilités. Lors de cette réunion, la sec-tion prospective a présenté l’étatd’avancement de sa réflexion et échan-gé sur les implications que pourraientavoir ses scénarios sur les deux terri-toires. Cet échange a permis d’enri-chir la Contribution de la Sectionadoptée par le CESR en septembre2007. �

M

COOPÉRER… Soutenir les projets des territoires

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Septième axe prioritaire…

S’affirmer…Développer l’image de la Bretagne en lien avec sa culture, son identité

et la qualité de vie,pour s’ouvrir sur le monde

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S’AFFIRMER…

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COMMENT LE FAIRE ?

L’AMBITION

POURQUOI LE FAIRE ?

Permettre à la Bretagne de s’affirmersuppose d’en valoriser l’image en lienavec sa culture, son identité et laqualité de vie qu’elle offre. Celaimplique également de promouvoir lacréativité et de tirer parti d’une dyna-mique culturelle bretonne synonymede tradition mais aussi d’ouverture,d’échange, de coopération et d’em-prunts.

La Bretagne qui a longtemps mis enavant les réussites de son modèleéconomique, doit être en mesure,dans le futur, d’afficher ses réussitessociales et culturelles.

Les populations, les activités, les tou-ristes s’avèrent de plus en plusmobiles voire volatils. Il devient donccrucial non seulement de les attirermais également de leur donner ledésir de s’établir.

La Bretagne doit donc communiquersur ses forces, ses richesses et sespotentialités tant vis-à-vis de l’exté-rieur qu’auprès de ses habitants.

Or, l ’attractivité d’un territoirecomme la Bretagne ne dépend pasuniquement de facteurs écono-miques mais est aussi conditionnéepar l’image offerte sur le plan cultu-rel, social et sociétal. De surcroît, il ne

doit pas y avoir de décalage entrecette image donnée et la réalitéconcrète. L’attractivité, pour êtredurable, doit reposer sur des élé-ments tangibles et vérifiables.

Pour pouvoir revendiquer l’excellencede sa qualité de vie, la Bretagne doitgarantir un égal un accès de tous auxdroits et services ainsi que garantir unesolidarité et une harmonie entre lescultures, les genres, les âges et les ter-ritoires. Précarité et exclusion doiventainsi être combattues et réduites.

La Bretagne doit également pouvoirproposer aux populations qu’elle atti-re et retient une grande variété de

loisirs, de pratiques culturelles etd’aménités… L’offre existante, déjàriche et diversifiée, doit être confor-tée et développée. Facteur de valori-sation de la Bretagne à l’extérieure,elle est aussi un vecteur de lien socialau sein de la population régionale.

Les récentes difficultés rencontréespar la Bretagne dans le domaine dutourisme, avec une nette érosion desséjours, montrent qu’aucune situa-tion n’est définitivement acquise etqu’une compétition existe véritable-ment entre les territoires, chacund’entre eux cherchant lui aussi à s’af-firmer, à être identifié et à construireet entretenir une image valorisante.

Le Conseil économique et social deBretagne a eu l’occasion de réexami-ner plusieurs années après des thé-matiques précédemment analysées.Les enseignements retirés sont éclai-rants sur la manière avec laquelle laBretagne est parvenue ou non às’affirmer.

Dix années après son autosaisine« vieillir en Bretagne », le CESR acherché à centrer sa réflexion sur

les actions mises en place dans larégion visant à favoriser la qualité devie des personnes agées vivant àdomicile dont le nombre est crois-sant dans la région, les premierseffets du Plan national de dévelop-pement des services à la personnesse faisant ressentir (Autosaisine« Bien vieil l ir en Bretagne,Changer de regard et agir pourmieux vivre ensemble le vieillisse-ment à domicile », octobre 2007).

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S’AFFIRMER…

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De même, huit ans après son étude sur« les femmes en Bretagne », le CESR aétudié en 2004 la question de l’égalitéentre les hommes et les femmes. Leconstat est relativement décevant sur ceplan. En effet, les femmes sont placées,sur le plan professionnel notamment,dans des situations moins favorablesque leurs homologues masculins :rémunérations inférieures, moindresperspectives de carrière, situations pro-fessionnelles souvent plus subies quechoisies… En revanche, la multiplicationdes initiatives (publiques ou associatives)en faveur de l’égalité des genres consti-tue un signe encourageant pourl’avenir (Saisine « Pour l’égalitéentre les femmes et les hommesen Bretagne », novembre 2004).

Depuis ce rapport de saisine du CESR,la Région Bretagne a mis en place unepolitique en matière d’égalité homme-femme : création d’instances spéciali-sées (le Conseil régional de l’égalité,l’Observatoire régional de la parité…),actions de lutte contre les violencesfaites aux femmes etc. Intéressé delongue date par ces questions, le CESR,qui a appuyé ces différentes initiatives,a apporté en complément des recom-mandations et préconisations(Synthèse des avis sur les femmes).

La Bretagne s’affirme également grâceà ses langues régionales (le breton et legallo) et à sa culture. En matière depolitique linguistique régionale, leConseil économique et social a été

consulté sur le Plan du Conseil régionalen faveur du breton et du gallo puissur les différents bilans d’étape del’application de cette polit ique(Synthèse des avis sur la politiquelinguistique). Il a également renou-velé son attachement aux pro-grammes télévisés sur la région et enlangue bretonne (Vœu sur « La situa-tion de France 3 Ouest », février2006). Sur le plan de la politique cultu-relle dans toutes ses dimensions, l’avisdu CESR sur les nouvelles orientationsdu Conseil régional a mis en valeur lesenjeux sociaux, sociétaux et d’aména-gement du territoire impliqués : accèsà l’offre culturelle pour toutes lespopulations et tous les territoires,transmission, valorisation… (Avis surles grands axes de la politique cul-turelle du Conseil régional deBretagne, novembre 2004).

La Bretagne apparaît également commeune région très avancée sur le plansportif tant sur le plan des loisirs touris-tiques (randonnée, natation, nautisme),que du nombre de pratiquants et de ladiversité des disciplines. La politiquerégionale initiée en 2006, qui avait pourobjectif de conforter et de développer lesport en Bretagne, a été approuvée parle Conseil économique et social (« Avisdu CESR sur la politique sportiverégionale », juin 2006)

Avec toutes les autres dimensions deson patrimoine, la dynamique culturel-le bretonne et l’offre de loisirs sportifs

figurent parmi les principaux facteursd’attractivité de la Bretagne de mêmeque sa façade maritime, son tourismevert, ses sites naturels, ses attractions(aquariums, parcs de loisirs)…Néanmoins, la destination bretonneattire moins depuis quelques années.Aussi, dans le prolongement d’uneétude du CESR de janvier 2004, leConseil régional a proposé l’élabora-tion d’un Schéma régional du tourismequi vise à renforcer la cohérence desactions et à professionnaliser les pres-tations proposées aux touristes (« Avisdu CESR sur le schéma régional dutourisme, juin 2007).

Les principaux travaux et initiatives du CESR sur ces thèmes :

� Autosaisines, saisines des commissions et contributions des sections

- Saisine « Pour l’égalité entre les femmes et les hommes en Bretagne», 2004

- Autosaisine « Bien vieillir en Bretagne, changer de regard et agir pour mieux vivre ensemble le vieillissement à domicile », 2007

� Vœux, motions, communiqués, déclarations communes

- Vœu « La situation de France 3 Ouest », février 2006

� Quelques avis importants

- Avis sur les grands axes de la politique culturelle du Conseil régional de Bretagne, novembre 2005

- Synthèse des avis sur la politique linguistique

- Synthèse des avis sur l’égalité entre les femmes et les hommes

- « Avis du CESR sur la politique sportive régionale », juin 2006

- « Avis du CESR sur le schéma régional du tourisme, juin 2007

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S’AFFIRMER… Promouvoir l’égalité

es avis sur la question de l’éga-lité entre les femmes et les

hommes sont l’occasion de revenirsur quelques constats, 8 ans aprèsl’étude du CESR « les femmes enBretagne réflexions pour l’égalitédes chances ».

Changer quelques unes de nosidées préconçues. L’égalité entreles femmes et les hommes est unequestion de justice. Elle ne progres-sera que si elle est le combat detous les c i toyens, les hommescomme les femmes, qui pour êtreefficace et porter des fruits a besoindu concours de tous : on ne peutl’isoler dans le seul domaine de lavie professionnelle, de la vie familia-le ou autre. Au fond, c’est la ques-tion de l’égale dignité qui est posée.Egale dignité entre les hommes etles femmes, égale dignité entre tousles citoyens qui suppose que tousaccèdent aux droits de tous. Ellesuppose que l’on reconnaisse quecelles et ceux qui ont le plus de che-min à parcourir pour arriver à cetteégalité ont besoin de moyens et desout iens accrus de la part descitoyens et des politiques. Elle sup-pose que soient valorisés les ins-tances et les outils permettant àchacun d’obtenir justice. L’égalitéentre les hommes et les femmes,c’est aussi revoir nos schémas tradi-tionnels de pensée, sur ce qui est

« typiquement masculin » ou « typi-quement féminin », sur la manièredont se répartissent les rôles à la mai-son, sur la question de la garde desenfants quand un couple se sépare,sur la manière dont les garçons et lesfilles vivent ensemble à l’école, sur leschoix d’orientation scolaire desjeunes filles.

Une volonté convergente de nom-breux acteurs régionaux. Desexemples, développés dans l’étude,existent déjà de collectivités et associa-tions engagées dans des politiquesvisant à plus d’égalité entre les hommeset les femmes. Les entreprises et syndi-cats de salariés s’engagent aussi dansdes accords négociés sur cette question.L’action de l’État en faveur de l’égalité,et en particulier de l’égalité profession-nelle manifeste clairement une volontéde faire avancer cette question danstous les domaines de compétences quisont les siens. La réflexion des élus duConseil régional sur cette question créeun contexte opportun pour faciliter laconvergence des initiatives prises ou àprendre sur cette question en Bretagne.Le partenariat de l’Etat, la Région et lescollectivités territoriales et des associa-tions ne peut qu’être un gage de plusd’efficacité.

Mais les inégalités au détrimentdes femmes restent toujourseffectives et importantes, leursdroits à l’égalité, à la liberté et à ladignité ne sont pas totalement appli-qués. Ainsi les femmes disposent enmoyenne dans leur vie professionnel-le d’une moindre rémunération,d’évolutions de carrières moinsimportantes, elles sont plus large-ment représentées dans les tempspartiels non choisis et les emploisprécaires, et sont parfois l’objet dediscriminations sexistes. Dans la vie

familiale et domestique l’équilibre estrarement réalisé entre la charge quipèse sur les femmes et celle deshommes, dans la vie politique ellesaccèdent trop peu aux responsabilités,et dans le quotidien elles sont souventvictimes de violences. Bien des obs-tacles résident encore dans l’insuffisan-te de remise en question des stéréo-types et des images traditionnellesconcernant les rôles sociaux.

L’action publique régionale etla mutualisation des initiativessont indispensables

L’intégration de l’égalité dans toutes lespolitiques publiques de l’Etat annoncéepar la Préfète de région est un pointpositif, mais il faut développer aussiune mutualisation et une coordinationdes moyens des associations et l’inté-gration des politiques du Conseil régio-nal au prisme de l’égalité. Cette ques-tion doit être abordée de manièretransversale et intégrée, dans toutes lespolitiques, afin de revoir les politiquesen vigueur ou de créer toute politiquenouvelle à la lumière de cet éclairage.

Le volontarisme est nécessaire surcette question car les changementssont très lents, et tous les partenairesde l’égalité auditionnés ont considérécomme indispensable une forte impul-sion régionale et un soutien à lamutualisation. Dans ce contexteopportun une initiative efficace duConseil régional doit viser à fédérerl’existant.

L

Pour l’égalite entre les femmeset les hommes en BretagneSynthèse de la SAISINE adoptée lors de la Session plénière de novembre 2004Rapporteur : Mme Anne SAGLIO

Pour l’égalité entre les femmes et les hommes

en Bretagne

Rapporteur : Mme Anne SAGLIO

Novembre2004

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S’AFFIRMER…Promouvoir l’égalité

Les préconisations

Le CESR considère que trois besoinsactuels appellent de nouvellesréponses : un besoin de connaissancede la situation, un besoin de coordina-tion des acteurs, un besoin d’implan-tation et promotion de politiquesrégionales de l’égalité. Il préconise àcet effet trois lieux ou momentsregroupant les acteurs régionaux etqui seraient créés en association par laRégion et l’Etat : un réseau observatoi-re de l’égalité (connaissance), uneplate-forme régionale des acteurs del’égalité (mutualisation et action), unConseil pour l’égalité en Bretagne(impulsion et actions concertées de laRégion et de l’Etat).

Propositions du CESR pour la créationd’un Conseil pour l’égalité enBretagne. La Région devrait entamerdeux démarches parallèles pour fédé-rer les initiatives régionales.

D’une part, mettre en œuvre l’inté-gration de l’égalité entre leshommes et les femmes dans toutesses politiques régionales comme filconducteur, dimension sociale del’Agenda 21 régional, en s’appuyant eninterne sur un « Conseil régional del’égalité ». D’autre part, impulser avecses partenaires un « dispositifrégional pour l’égalité » avec troisaspects complémentaires.

� Un lieu assurant une fonction dutype « Réseau-Observatoire del’égalité en Bretagne » répondant aubesoin de connaissances, rechercheet évaluation. Il prendrait en compte larelance de l’observatoire de la parité de

l’Etat sur ses propres politiques. LeCESR souhaiterait donc qu’une concer-tation entre l’État et la Région permetted’évaluer s’il est possible d’installer encommun un véritable Réseau-Observatoire régional traitant del’égalité et évaluant l’ensemble desactions et politiques conduites par lesacteurs régionaux.

� Un lieu ou moment du type « Plate-forme régionale des acteurs pour l’éga-lité », répondant au besoin de coordi-nation des acteurs, de mise en com-mun des expériences, des pro-blèmes et des solutions à l’échellerégionale. Cette Plate-forme réunieà l’initiative du Conseil régional, enpartenariat avec l’État, les Conseilsgénéraux, les grandes villes…seraitun lieu de rencontre et d’échangepour les acteurs de l’égalité. Ellepourrait être complétée par UneConférence régionale annuelle (ou desassises) de l’égalité

� Un autre lieu, politique celui-ci,« Conseil pour l’égalité enBretagne », répondant au besoind’impulsion et de promotion despolitiques régionales de l’égalité,qui rende visible cette thématique de

façon à la développer et à inciter cha-cun à s’en emparer. Ce Conseil seraitinstallé soit conjointement par leConseil régional et l’Etat, soit parle seul Conseil régional et composéde membres désignés par l’exécutifrégional appartenant à l’ensemble dela société (hors élus du Conseil régio-nal), présidé par une ou deux per-sonnalités reconnues pour leur indé-pendance et leurs compétences.Cette assemblée consultative auraitune mission de veille et de proposi-tion pour des politiques régionales del’égalité, et nourrir la réflexion depréparation des Contrats de PlanÉtat-Région, pour y insuffler unedynamique de l’égalité entre lesfemmes et les hommes. Il se réuni-rait en assemblée et en commis-s ions autour des thémat iquesessentielles de l’égalité entre leshommes et les femmes.

Les propositions de polit iques àconduire en Bretagne sur ces sujets,adoptées par ce Conseil consultatif,seraient présentées devant le Conseilrégional et devant la conférencerégionale territoriale, réunie par leConseil régional, élargie à l’Etat enRégion pour cette occasion. �

Source : CESR de Bretagne

Dispositif régional pour l’égalité : le fonctionnement en réseau régional

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S’AFFIRMER… Offrir à tous une qualité de vie source de développementpersonnel et collectif

Bien vieillir en BretagneChanger de regard et agir pour mieux vivre ensemble le vieillisement à domicile

Synthèse de l’AUTOSAISINE adoptée lors de la Session plénière d’octobre 2007Rapporteurs : Mme Nicole FRANÇOIS et M. Bernard PIVETTE

Changer de regard sur le vieillissement

Qu’est ce que "vieillir" ? Qu’est-ce que "bien vieillir" ?

Les réponses à ces questionnementsrelèvent autant de choix individuelsque collectifs. Elles devraient doncfaire l’objet d’un débat démocra-tique sans cesse renouvelé. En effet,la définition de la vieillesse est unacte éminemment politique au sensoù elle a des conséquences impor-tantes sur les représentations, l’orga-nisation et le sens du vivre ensembleaux différents âges de la vie.

Si la vieillesse renvoie à des réalitésobjectives, elle est aussi une notion àrelativiser. Ainsi, il n’y a pas une maisdes vieillesses dont le sens évolue selonles temps, les lieux, les sociétés, lespersonnes et surtout selon le regardporté sur les personnes vieillissantes.De même la catégorie usuelle de «personne âgée » et l'âge à partirduquel on le deviendrait paraissent deplus en plus incertains. Un profondmouvement de reconfiguration desâges de la vie est en effet à l'œuvre.

Les anciens sont souvent le miroir dece que l’on a peur de devenir et qui,parfois, nous semble insupportable :peur de la mort, de la déchéance, dela solitude… De nos jours, le regardsocial porté sur la viei l lesse estpresque systématiquement associé àun phénomène de dramatisation foca-lisé sur les risques sanitaires et écono-miques associés au vieillissement. Si

ces grands défis sont effectivementmajeurs, les réponses actuellementapportées sont-elles - et seront-elles -pour autant suffisantes pour prendreaussi en compte l’accès de toutes lespersonnes vieillissantes à la qualité dela vie ? En d’autres termes, après avoirréussi à ajouter des années à la vie,comment parvenir à ajouter de la vieaux années ?

La qualité de vie de la personneâgée dépend aussi de la qualité duregard porté sur el le en tantqu’autre et que semblable quicompte pour quelqu’un et qui vautla peine de vivre. Ce sont tous cesparamètres, tout autant que les res-sources, le confort, l’hygiène, lasanté qui contribuent à sa qualité devie. Pour « bien vieillir », il faut doncd’abord relever le défi individuel etcollectif d’une nouvelle éthique duregard sur le vieillissement.

Agir pour mieux vivreensemble dans une Bretagnepour tous les âges

En s’appuyant sur l’analyse d’une tren-taine d’initiatives locales, le plus souventinnovantes et exemplaires, le CESR aétudié, de manière non exhaustive, sixgrandes thématiques interdépendantesde qualité de vie : l’habitat, la mobilité,les services, la santé, le vivre ensemble etla culture. De ce travail résultent, pourchacune des thématiques, plusieursenseignements et notamment que :

� pour favoriser la qualité de la vie despersonnes âgées vivant à domicile, l’ha-bitat doit être inclusif, évolutif etdurable tout au long de la vie ;

� agir pour la mobilité des personnesvieillissantes, c’est autant contribuer à lapossibilité d’une prolongation de leurvie à domicile qu’à celle de leur inclu-sion sociale ;

Bien vieillir en Bretagne, changer de regard et agir pour mieux vivre ensemble

le vieillissement à domicile

Octobre2007

Conseil économique et social

Rapporteur : Mme Nicole FRANCOISet M. Bernard PIVETTE

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S’AFFIRMER…Offrir à tous une qualité de vie source de développementpersonnel et collectif

� s’agissant de l’accès aux servicesde qualité de vie, il faut soulignerles fortes inégalités socioéconomiquesexistantes entre les personnes vieillis-santes. Par ailleurs, ces servicesdevraient systématiquement accorderautant d’importance à l’ « être »qu’au « faire » en mobilisant, chaquefois que possible, les capacités despersonnes elles-mêmes et en valori-sant leurs contributions sociétales ;

� concernant la santé, dès lors quel’on fonde une politique de santépublique sur une approche « bio-psy-cho-sociale » et sur une logique deprévention, la prise en compte de laqualité de la vie des personnes âgéesdevient aussi importante que celle deleur état physiologique ;

� alors que la probabilité d’être isolésocialement augmente avec l’âge, ilfaut insister sur l’importance de cul-t iver l ’art et le plais i r de vivreensemble pour « bien vieillir ». Eneffet, la solitude, aggravée par lesaccidents de la vie, peut être source

de souffrance, voire, à l’extrême,accroître le risque suicidaire chez lesujet âgé ;

� la vie culturelle, sous toutes sesformes, favorise le « bien vieillir » etl’inclusion citoyenne et sociale : d’unepart, chaque être humain est porteurd’un patrimoine culturel à trans-mettre, d’autre part, il s’inscrit aussi, àtout âge, dans une dynamique d'ap-prentissage et de création culturellequi regarde vers l’avenir.

Au terme de sa réflexion, le CESR obser-ve qu’au-delà de l’importance crucialed’un changement du regard socialporté sur la vieillesse, c’est bien la ques-tion de la représentation collective ducheminement des âges de la vie qui esten jeu. Alors qu’en ce début de vingt-et-unième siècle se poursuivent la révo-lution de la longévité et la mutation desâges, bien vieillir à domicile -ou ailleurs-c’est d’abord relever le défi d’un bienvivre ensemble dans une Bretagne pourtous les âges. �

Principales préconisations du CESR

� Changer de regard sur le vieillissement : vieillir n’est pas un processus pathologique en soi, c’est le parachèvementde la vie qui continue.

� Par la mobilisation de tous, avec celle des personnes vieillissantes elles-mêmes, renforcer les politiques de pré-vention, d’information et de formation sur les conséquences individuelles et collectives du vieillissement, ainsique sur les aides et dispositifs existants.

�Mieux reconnaître le droit de la personne vieillissante à demeurer le principal auteur et acteur de sa vieet, pour ce faire, autant que possible, privilégier la mobilisation de ses capacités personnelles et la prise en consi-dération de sa parole, de ses désirs, de sa liberté de choix et de sa qualité de citoyen à part entière.

� A partir de l’articulation dynamique et ouverte d’approches à la fois globales et spécialisées, développer lacoopération, la coordination, le travail en réseau de l’ensemble des acteurs susceptibles d’améliorer laqualité de la vie des personnes vieillissantes. Les Centres Locaux d’Information et de Coordination (CLIC), endéveloppant leurs relais de proximité sur tous les territoires, ont ici un rôle éminent à jouer.

� Concevoir et adapter toutes les politiques publiques en prenant en compte la reconfiguration des âges de lavie et en recherchant systématiquement le « mieux vivre ensemble » dans une Bretagne pour tous les âges.

� Soutenir et valoriser l’ensemble des initiatives locales allant dans le sens des préconisations du CESR.

� Habitat : Penser l’habitat tout au long de la vie de manière inclusive, évolutive et durable

�Mobilité : Agir pour favoriser la mobilité des personnes vieillissantes, dans et entre tous les territoires

� Services : privilégier l’écoute, mobiliser les capacités et développer l’accessibilité

� Santé : favoriser la prévention et la mise en œuvre d’une qualité de vie

� Vivre ensemble : cultiver le lien social, la solidarité et lutter contre l’isolement

� Culture : Favoriser le rôle de transmission des anciens, mieux reconnaître leur capacité à créer et se cultiver et développer l’accessibilité matérielle, sensorielle et économique des lieux et supports culturels dans toute leur diversité.

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S’AFFIRMER… Promouvoir la culture

près les remises en cause deséditions locales, France télévi-

sions décide de supprimer le 10février 2006 le 12/14 Ouest.

Déjà, depuis le mois de septembredernier, les diffusions des documen-taires et des soirées débats, à caractè-re régional, le mercredi soir sontdevenues aléatoires.

La contribution régionale de France 3à l'information sur les réalités et lesenjeux régionaux, son ancrage dansla proximité et la bonne connaissan-ce du tissu régional et local sont descontributions importantes et indis-pensables qui remplissent une mis-sion de service public d'information,en faveur de la cohésion sociale etterritoriale. El les offrent à l 'en-semble du public régional qui peut

ainsi le partager et en bénéficier, unregard indispensable, ouvert et ins-tructif sur la diversité régionale et surle développement de la Bretagne.

Alors que France 3 Ouest avait sudévelopper une complémentaritésubtile et appréciée de la populationentre des programmes nationaux etrégionaux, la nouvelle directionFrance télévisions revient en arrière encentralisant à nouveau l’information.

Les émissions en langue bretonnesont également menacées.

Le CESR, attaché à l'information deproximité, à la diversité culturelle et àsa pleine expression en Bretagne,estime important de maintenir leniveau actuel des informations régio-nales et locales dans le cadre de la

mission de service public de FranceTélévision-France3 Ouest.

Le CESR demande à Monsieur leDirecteur de France 3 Ouest, à Mmela Préfète de région, à M le Présidentdu Conseil régional, ainsi qu’aux par-lementaires bretons d’intervenir dansce sens auprès de la Direction deFrance Télévision et de son autoritéministérielle de tutelle. �

A

La situation de France 3 OuestVŒU adopté lors du Bureau de février 2006

près une évocation du contextepolitique général et un état

des lieux concernant les pratiquesculturelles en Région Bretagne, ledocument du Conseil régional pré-sente trois visées prioritaires :

• Présence artistique et sa démarcheau cœur de la Cité, dans la duréeet le partage

• Conservation, valorisation, trans-mission

• Circulation des projets, des expé-riences, de la connaissance, desartistes et des œuvres

Ces visées reposent sur deux pré-supposés :

• La dimension transversale de la culture

• L’approche territoriale de la culture

Le document traite ensuite des res-sources mais également des modalitésgrâce auxquelles cette politique cultu-relle doit être mise en place.

Si on laisse de côté le fait que certainsmembres de notre Assemblée ont pu,dans un premier temps, être déroutéspar la lecture de ce document, l’en-semble de notre assemblée lui a réser-

vé à travers ses quatre commissions unaccueil largement favorable car unetelle initiative était attendue.

A ce propos, le CESR rappelle qu’il aadopté en 2000 un rapport portant surune des dimensions de la culture enBretagne, « La Dynamique culturellebretonne », rapport assorti de 24 pré-conisations, dont plusieurs peuvent icitrouver des éléments de prise encompte voire de réponse (état des lieuxapprofondi, soutien aux lieux de diffu-sion culturelle et à l’industrie culturelle,établissement du 1 % de commandespubliques…).

Les grands axes de la politique culturelle du Conseil régional de BretagneAVIS adopté lors de la Session plénière de novembre 2005

A

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S’AFFIRMER…Promouvoir la culture

Une volonté d’appréhender le fait culturel dans sa globalité

Le fait que le Conseil Régional veuilleappréhender le fait culturel dans sa glo-balité et dans un souci affiché de trans-versalité et d’inscription dans le territoiredoit également être salué.

Le Conseil Régional prend cependant lesoin de souligner la difficulté à se don-ner les moyens de cette politique alorsque le budget régional voire le budgetde l’Etat en région sont restreints ;parallèlement à ces limites de type bud-gétaire, le document semble égalementvouloir rester dans une ligne de condui-te volontariste médiane, également éloi-gnée d’une tentation « dirigiste »comme d’une propension à ne pasintervenir.

Enfin, le document prend en compte ladimension culturelle dans son ensembleet dans la complexité de son fonction-nement, à savoir par le biais de l’impli-cation financière des collectivités (avecrappel du cadre légal) autant que parl’engagement des professionnels oucelui des bénévoles. Un dialogue certaina préludé à l’élaboration de ce travail etle dialogue reste non seulement l’un desmoyens mais l’un des objectifs de lapolitique culturelle telle qu’elle est icidéfinie.

Le CESR souhaiterait néanmoins que lesquestions d’accessibilité à la culturesoient abordées de façon plus visible etconstituent en elles-mêmes une priorité.Ces questions d’accessibilité peuventconcerner des personnes de tranchesd’âge spécifiques (jeunes, personnesâgées) et/ou en situation sociale difficile,que cette situation soit liée ou non auxterritoires, etc. A ce propos, le CESR atti-re l’attention sur l’importance d’unemise en œuvre rapide du « pass culture» concernant l’ensemble des jeunes,dans la continuité de ce qui a été pro-posé dans le rapport sur la gratuité desmanuels scolaires et celui sur les jeunesen Bretagne.

Par ailleurs, on peut déduire du recense-ment des activités culturelles tellesqu’elles sont présentées principalementdans le texte, que la culture acadé-

mique, souvent considérée comme plusprestigieuse, semble parfois plus visibleque la culture traditionnelle vivante oupopulaire voire la culture scientifique,technique ou industrielle. Sans compterque l’assimilation de la culture à unmode de vie permettrait encore d’en-glober le patrimoine gastronomique etculinaire autant que les arts vestimen-taires et l’habitat, notamment pourcelui-ci l’intégration de l’habitat ou del’industrie dans le paysage.

A cet égard, si nous comprenons lesraisons qui n’ont pas permis deprendre en compte dans le docu-ment le patrimoine bâti comme tel,nous entendons rappeler, suite à larécente publication par le CESR durapport sur « Le Patrimoine bâti enBretagne », la nécessité de l‘interac-tion entre les sites, les « pierres », etles activités humaines qui s’y sontdéroulées et peuvent aujourd’hui yprendre place.

Pour aborder cette fois le patrimoineimmatériel ; tout en notant bienl’engagement régional en faveurd’une politique linguistique précé-demment approuvée par notreassemblée, des efforts auraient puêtre envisagés sur le plan linguistiquepour employer un peu plus de bretonou de gallo dans le document, demême que plus généralement uneapproche multilingue permettrait demieux faire connaître notre patrimoi-ne aux différents publics.

Lier culture et territoiresPar ailleurs, la lecture des cartes dudocument montre que la répartitionterritoriale de certains lieux et mani-festations culturels (Enseignementsartistiques, Musées de France, Lieuxde diffusion d’art contemporains,Musiques actuelles, et Labels duministère de la culture) est plusconcentrée sur le territoire de laRégion Bretagne, que ne le sontd’autres formes d’expression (Lieuxde diffusion des spectacles vivants,Cinémas d’art et d’essai, Cerclesceltiques et Bagadous). Une volontéde lier culture et territoire doit logi-quement tenir compte de cette réa-lité et favoriser le développementdans tous les territoires des diffé-rents types de diffusion et de pra-tiques culturelles. Le rapport publiépar le CESR en 2000 avait parexemple demandé d’établ i r unmeilleur équilibre en matière d’en-seignement entre musiques etdanses du répertoire traditionnel etdu répertoire plus académique.

Pour les pays à dominante rurale, lerôle de la culture, par le biais de ren-contres, de fêtes locales, de veillées(importance de l’oralité, du conte, etc.)est capital en ce qu’il permet à unepopulation travaillant à l’extérieur descommunes de réinvestir un habitat quiredevient dès lors un lieu de vie, et d’ycréer ou d’y renforcer le lien social (lienintergénérationnel, intégration de nou-veaux arrivants, mise en confiance etrôle structurant, établissement derepères pour les jeunes…). Par le passé,on s’attendait davantage à ce que cespopulations gagnent les centres urbainspour les activités culturelles ou de loi-sirs. Aujourd’hui, cet effet de proximitéet les retombées positives sur le plansocial ont conduit le CESR, en 2000, àdemander de « reconnaître l’utilitépublique d’associations du mouvementassociatif culturel breton ».

Cet équilibre de la diffusion de l’en-semble des pratiques culturelles surl’ensemble du territoire régional mérite-rait que l’on se penchât davantage surla situation du Centre Bretagne, où lavitalité culturelle est patente mais oùl’on peut déplorer une sorte de vide

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structurel, l’activité de certains équipe-ments ayant besoin d’y être pérennisée.Une réflexion sur la circulation, l‘équi-libre territorial et l’accès à la culture peutégalement conduire à envisager desdéplacements de spectacles ou exposi-tions comme alternative au seul dépla-cement des publics. Ce déplacementpeut concerner l’ensemble des types depratiques culturelles et artistiques. Unmeilleur accès à Internet, dans les îlesnotamment, peut également aider àune plus grande circulation, voiremutualisation des savoirs.

Bien entendu, tout ce qui est évoquésur les déséquilibres entre territoiresconcerne également au premier chef lesquartiers urbains ou suburbains particu-lièrement défavorisés sur le plan culturelet auxquels il est urgent de consacrerune réflexion sérieuse.

Concernant la culture scientifique ettechnique dans toutes ses dimensions, ilne faut pas considérer que la scienceserait exclusivement réservée aux« savants » : n’est-ce pas en fréquen-tant des activités de ce type que peu-vent naître la curiosité voire des voca-tions scientifiques chez les jeunes ?

Cette remarque vaut également pourtoutes les activités artistiques : s’il estintéressant de renforcer les contacts, leséchanges et les pratiques partagéesentre les artistes et leur public, ilconviendrait dans cette démarche deprendre en compte également ladimension créatrice présente en chacunde nous et d’en profiter pour l’encoura-ger. Les nouvelles technologies permet-tent à ce titre une réelle avancée dansle domaine du son et de l’image.

L’importance de la formationAutre aspect essentiel de l’accessibilité,l’importance de la formation et plus lar-gement de l’accompagnement mérited’être soulignée et confortée.

Un véritable effort de démocratisationculturelle passe par un renforcement desliens entre la Région, les autres collectivi-tés d’une part et le Rectorat et les autresinstances pédagogiques, de l’autre. Ilfaut en effet faire commencer tôt laréférence à une culture commune.

Mais cette facilitation de l’accès à laculture doit également constituer undroit tout au long de la vie. Le rôle desUniversités du Temps Libre, Universitésdu troisième âge devrait ici être men-tionné.

Ces remarques amènent naturelle-ment à accorder toute son attentionà l‘emploi dans le domaine culturel,qu’il s’agisse des légitimes inquié-tudes concernant le statut desartistes ou de l’emploi associatif.Concernant ce dernier, il faisait l’ob-jet de deux préconisations dans le rap-port publié par le CESR en 2000.

Soutenir l’emploi dans le domaine desindustries culturelles nécessite parailleurs des garanties d’ordre éthique,notamment par l’établissement d’uncahier des charges. Mais là encore, lesenjeux sont essentiels, non seulementen termes économiques et culturelsmais également sociaux. Face à la pré-gnance d’un modèle unique, larecherche d’authenticité, d’identitéconstitue une valeur ajoutée certainepour la culture en Bretagne mais égale-ment dans ses possibilités de diffusionnationale et internationale.

Les prolongements de cette réflexions’appliquent au tourisme, lequel estaujourd’hui en recherche de découver-te et de valorisation des différences.

Le document, enfin, va très loin dans ladéclinaison de la notion de culture,puisque les questions liées au trans-port, à la santé y sont abordées.

On s’étonne donc que la création et ladiffusion culturelle via les radios ou latélévision (qui faisaient l’objet de troispréconisations dans le rapport de2000) ne soient pas évoquées.

On regrette également que la dimen-sion maritime du patrimoine de laBretagne n’ait pas été mentionnée entant que telle.

On constate pareillement l’absence deréférence au mécénat, lequel joue unepart non négligeable dans la dyna-mique culturelle en Bretagne.

Enfin, le rôle joué par le CESR estreconnu d’emblée par l’intégrationdans le document d’éléments de lacontribution prospective du CESR.« Prospective des modes de vie enBretagne ».

A ce titre, puisque dans la politiqueculturelle proposée pour la Bretagne laculture est, comme le souhaite leCESR, envisagée dans sa dimensionfondamentale et globale, le CESR sesent interpellé dans son rôle consultatifpar la proposition d’association au suivide la politique culturelle du Conseilrégional. Il est favorable à ce qu’uneréflexion s’engage sur ses modalités,dans le respect des attributions de cha-cun, et notamment de la missionconsultative qui est celle du CESR, ainsique celle des autres structures et ins-tances.

Le CESR se félicite de la qualité du dia-logue mené à l’occasion de cerapport.�

S’AFFIRMER… Promouvoir la culture

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S’AFFIRMER…Promouvoir la culture

es lois décentralisatrices de 1982,ont marqué le début de la véri-

table prise en considération de la diver-sité régionale dans les politiquespubliques et de la variété des réalitésculturelles. La création des Régionsimpliquait, de facto, la reconnaissancede leurs cultures propres.

Dès lors, le breton (ainsi que le gallo àun degré moindre) en tant que moyende communication et vecteur symbo-lique de culture, et du patrimoine régio-nal ont trouvé un contexte plus favo-rable à leur promotion.

Mener une politique linguistique néces-site une grande précaution : il ne s’agitpas de promouvoir l’enseignement du« breton pour le breton », mais de favo-riser l’expression du plurilinguismecomme partie intégrante d’un projet desociété. Le breton et le gallo commeinstrument et vecteur de lien social.C’est dans ce sens que s’inscrit l’ac-tion de la Région en faveur du bre-ton et du gallo.

Le Plan de Politique Linguistiquepour la Bretagne élaboré par le Conseil régional

Le Conseil régional a adopté à l’una-nimité, en décembre 2004, un Plande Politique Linguistique pour laBretagne ; cette approbation marquela volonté de la Région d’agir pourune plus grande reconnaissance dubreton.

Basé sur une série de constats (etnotamment la disparition progressive

mais inéluctable de la langue et de laculture si rien n’est fait) et de principes(la promotion de la langue bretonnecomme celle du gallo n’est pas diri-gée contre la langue française, etrepose non pas sur la contraintemais l’encouragement), et se réfé-rant aux grands textes des engage-ments internationaux (tels que laDéclaration Universelle des Droits del’Homme), le Conseil régional a sou-haité présenter un ensemble demesures sous la forme d’un Plan dePol it ique Linguist ique pour laBretagne.

Le CESR a émis plusieurs observa-tions, rappelant que les objectifsdans l ’enseignement du bretonn’avaient pas été atteints par l’Etat,celui-ci n’assumant pas complète-ment sa mission de service public. Ilrappelle qu’elle doit être conduitedans le respect de l’article 2 de laconstitution qui dispose que « la

langue de la République est le fran-çais » ainsi que des textes fonda-mentaux en vigueur relatifs au res-pect des langues régionales.

Il souhaite également que le recrute-ment de suppléants soit mieux géré,et que la Région puisse exercer savigilance auprès du Rectorat sur lacontinuité sans rupture de la filièrebilingue au niveau du second degré,afin que les élèves ayant entamé uncursus bi l ingue ne soient pascontraints de l’abandonner dans lasuite de leurs études.

Le CESR rappelle également com-bien les actions envisagées sonturgentes, qu’elles correspondent auxchoix exprimés par les Bretonnes etles Bretons et que la Région disposedans le cadre de la décentralisationd’un droit à l’expérimentation qu’el-le souhaite utiliser dans le champ dela culture.

La politique linguistique

L

Synthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Politique linguistique en faveur du breton et du gallo en Bretagne (décembre 2004 ; rapporteurs : MM. Jean-Luc LE GUELLEC et AlainMONNIER)

� Bilan de la politique linguistique du Conseil régional - Mission VII - Orientation stratégique VII-2 (octobre 2006 ; rapporteurs : M. Jean-YvesSAVIDAN, Mme Colette PERRODO et M.Alain MONNIER)

� Bilan de la politique linguistique de la Région Bretagne - année 2006 (mai 2007 ; rapporteurs : M. Jean-Yves SAVIDAN, Mme Colette PERRODO et M.Alain MONNIER)

� Adhésion de la Région au Réseau européen pour « promouvoir la diversité linguistique » (mai 2007 ; rapporteurs : Mme. ColettePERRODO et M.Alain MONNIER)

� Protocole de partenariat entre la Région, Microsoft France et l’Office de la langue bretonne (mai 2007 ; rapporteurs : M. Jean-YvesSAVIDAN, Mme Colette PERRODO et M. Alain MONNIER)

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S’AFFIRMER… Promouvoir la culture

Des avancées et des limitesA la suite de l’adoption de ce PlanLinguistique, des avancées significa-tives ont été réalisées : le budgetconsacré à la politique linguistiqueétant, en 2006, de 55% supérieur àcelui de 2002 ; des aides financièresont notamment été allouées aux dif-férentes formes d’enseignement, àla formation et à la mise en placed’une convention entre le Conseilrégional et DIWAN. Le Conseil régio-nal a également reconnu officielle-ment l’existence du breton et dugallo comme langues de Bretagne.

Cependant, des obstacles consé-quents limitent les actions et la poli-t ique de la Région. Les compé-tences du Conseil régional sontréduites, ses marges de manœuvrefinancières limitées car beaucoup dedécisions relèvent de la politiquenationale et la Loi du 2 août 2004n’a pas clarifié les responsabilitésdans ce domaine.

Le principal levier de la Région estdonc sa détermination collective etsa volonté affirmée de poursuivre letravail fructueux engagé avec l’en-semble des forces vives concernées.

Le bilan à mi-parcours réalisé parla Commission Mixte

Une Commission Mixte du Conseilrégional a réalisé une évaluation àmi-parcours du Plan de PolitiqueLinguistique pour la Bretagne. Si,comme il a été souligné plus haut,des réelles avancées ont eu lieu, cebilan aussi met en lumière l’ensembledes initiatives prises par la sociétécivile, soutenues par le Conseil régio-nal entre autres.

Ce projet linguistique breton s’ins-crit dans le cadre d’une société mul-tilingue, et la maîtrise par chaqueBretonne et Breton de 3 ou 4langues est un objectif correspon-dant aux standards du mondeactuel. La Commission Mixte consi-dère que ce progrès pourra se réali-ser quand la compétence culturellede la Région sera assumée pleine-ment. Il est impératif que la Région

obtienne, tant pour la culture quepour l’enseignement, les moyensd’une véritable maîtrise de sa poli-tique linguistique et culturelle, afind’éviter tous les blocages rencontrésdepuis 2004, notamment dans lesrelations avec l’Etat.

Le CESR donne acte de cette éva-luation à mi-parcours, qui mention-ne les difficultés rencontrées parl’application de ce plan, et les réus-sites de l’action du Conseil régionalet l’action du Président du Conseilrég iona l auprès des ins tancesnationales et pour une évolutionde la politique européenne, ainsique le rôle moteur de la Région ausein de l’Association des Régionsde France pour la mise en placed’une Commission « Langues etCultures Régionales ».

Au niveau de l’enseignement et dela formation, des évolutions nette-

ment positives ont été relevées parla Commission Mixte : progressiondes aides financières, aides spécialesaux lycées (150 euros par élève sui-vant des cours de breton ou en bre-ton), convention avec DIWAN, sou-tien au BTP pour la formation desalariés bilingues breton-français.Toutefois, la progression des effec-tifs semble marquer le pas. Le CESRaurait cependant souhaité disposerd’un bilan chiffré concernant la for-mation des jeunes et des adultes.

Des campagnes d’information et depromotion sont donc nécessairespour éclairer les parents, valoriser lebilinguisme précoce, susciter desvocations d’enseignants, etc.

Concernant les médias, l’année 2005est qualifiée par la Commission Mixte« d’année noire » pour l’audiovisuel,avec une régression considérable dubreton, alors qu’il est en progrèsdans la presse écrite.

Le CESR en saluant le travail effec-tué donne donc acte de ce bilan demi-parcours dans un contexte deprotection et de promotion de ladiversité des expressions culturelles.

Enfin, les Conseillers économiqueset sociaux préconisent une poli-tique forte de communication mul-t i forme pour atteindre toute lasociété bretonne.

Qui n’empêche pas une action volontaire

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S’AFFIRMER…Promouvoir la culture

Le bilan de l’année 2006

Le bilan de la politique linguistiquede la Région Bretagne de l’année2006 a ensuite été remis par cettemême Commission Mixte.

Le CESR remarque que ce bilan pré-sente non seulement des informa-tions chiffrées mais fait égalementressortir la cohérence qui préside à lamise en place, sur le long terme, decette polit ique et présente desrecommandations utiles de la com-mission tant vis-à-vis de la languebretonne que du gallo.

Il suggère qu’un agenda pour lesmembres des assemblées régionales(tel que celui proposé en 2005) soitréalisé.

Il apparaît au CESR très positif que laCommission Mixte ait une existencepérenne et organisée, et il note quela convention additionnelle aucontrat de projets 2007-2013 consti-tue un autre levier essentiel de cettepolitique et indique également quel’actualité juridique internationaleapporte de nouveaux éléments et denouveaux outils pour la protection, lapromotion et la reconnaissance dumultilinguisme, de la diversité desexpressions culturelles et de la spécifi-cité des biens et services culturels dansla politique des Etats et des instancesinternationales (mesures prises auParlement européen, à l’Unesco…).

Le CESR prend note des efforts duConseil régional concernant la trans-mission de la langue, mais constateque les résultats ne sont pas à la hau-teur des espérances et des objectifs,les effectifs bilingues ralentissant à larentrée 2006. (+6,6%, alors que lacroissance espérée était de 14%)

De plus, les données du bilan concer-nant l’enseignement du bilinguismeen Bretagne sont jugées insuffisantes(répartition par niveau, par départe-ment, par pôle).

Insuffisants sont également les postesattribués aux concours ; la formationdes enseignants doit pouvoir bénéfi-cier de moyens parfaitement définis

et à la disposition de tous les acteursde cette formation.

Le CESR souligne en revanche lagrande qualité ainsi que la produc-tion soutenue des nouveaux outilspédagogiques, tel que Ti Embann ArSkoliou.

De même, le développement du bre-ton dans l’apprentissage, particulière-ment dans les métiers du bâtiment,est une opération significative et ori-ginale.

De manière plus générale, le CESR endonnant acte de ce bilan considèreque l’efficacité de la politique linguis-tique s’accroît avec une relation etdes actions partagées avec tous lesautres acteurs et domaines de la cul-ture bretonne sous toutes ses formesoù se déploie aussi nettement la poli-tique du Conseil régional : territoires,réseaux, médias, édition, théâtre,musique, chants.

Un partenariat avec Microsoft et l’Office de la langue bretonne

Le CESR se félicite de la signatured’un protocole de partenariat pour laréalisation d’une version des logicielsMicrosoft Windows® et Office® enlangue bretonne.

Il note que le document stipule claire-ment que ce partenariat n’impliqueaucune exclusivité. Cependant, celui-ci constitue une étape importantedans le projet d’accorder langue bre-tonne et nouvelles technologies del’information et de la communication(NTIC), l’opportunité offerte par l’en-treprise - leader mondial - permettantà la Bretagne de rejoindre le pro-gramme spécifique Local Language

Program (LLP), opportunité qui, il y apeu, semblait réservée à la languealsacienne.

Le CESR remarque que cet accordn’aura pas des retombées seulementsur le plan de la langue, mais qu’ils’inscrit aussi dans le cadre d’ambi-tions technologiques avancées etdans le cadre de préoccupationsconcernant l’emploi.

Le CESR souligne qu’il y a avec cetaccord une démarche forte d’intégra-tion sociale et culturelle de la popula-tion bretonne.

Enfin, considérant que l’utilisation deces logiciels ne peut qu’être gratuitepour tous les Bretons, le CESR a émisle souhait de connaître le budget pré-visionnel de cette opération pour laRégion et le coût éventuel pour l’utili-sateur.

Coopérer au niveau européen

Le CESR a approuvé l’adhésion de laBretagne au Réseau européen pour «promouvoir la diversité linguistique »,qui comprend déjà plusieurs dizainesd’autres régions européennes.

Cette démarche s’inscrit en effetdans la droite ligne de l’adoption duPlan de Politique Linguistique ; ellepermettra de donner une plus grandelisibilité, à l’échelle de l’Europe, auxefforts entrepris en région Bretagnepour le développement de la pratiquedu breton et du gallo et assurera sansdoute plus d’efficacité à ceux-ci.

Le CESR espère être tenu régulière-ment informé des aspects pratiquesde cette adhésion et des résultatsengendrés. �

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S’AFFIRMER… Promouvoir l’égalité

L’égalité entre les femmes et les hommesSynthèse des AVIS adoptés en Sessions plénières

� Création d’un Conseil régional de l’égalité entre les femmes et les hommes (décembre 2004 ; rapporteur : Mme Anne SAGLIO)� Communication relative à la création de l’observatoire régional de la parité (mars 2005 ; rapporteur : Mme Anne SAGLIO)� Adhésion de la Région Bretagne à la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale (octobre 2006 ; rap-

porteur : Mme Anne SAGLIO)

� La Région Bretagne contre les violences faites aux femmes (juin 2007 ; rapporteur : Mme Anne SAGLIO)

Du Conseil régional de l’égalité àl’Observatoire régional de la parité

Dans le cadre de sa politique en faveurde l’égalité entre les femmes et leshommes, et suivant les propositionsdu CESR, le Conseil régional a mis enplace, en décembre 2004, un Conseilrégional de l’égalité entre les femmeset les hommes, dans le but de fédérer,de mutualiser les actions existantes etd’en développer de nouvelles.

Puis le Conseil régional a créé en mars2005 un Observatoire régional de laparité. Celui-ci a pour but de pro-mouvoir l’égale participation desfemmes et des hommes à la prise dedécision politique, économique etsociale et de développer l’applicationdu principe d’égalité dans toutes lespolitiques publiques.

Le CESR s’est réjoui de cette création,tout en rappelant qu’il avait préconi-sé la mise en place d’une telle struc-ture dans son rapport.

La Bretagne adhérente de la Charteeuropéenne pour l’égalité desfemmes et des hommes dans la vielocale

Depuis l ’année 2004, la RégionBretagne affiche sa volonté de fairede la question de l’égalité entre lesfemmes et les hommes une prioritédans toutes les politiques qu’ellemène ; elle a déjà concrétisé cettevolonté par plusieurs décisions : créa-tion du Conseil pour l’égalité, organi-sation de la 1ère biennale de l’égalitéen Bretagne, inscription de l’égalité

dans la Stratégie régionale emploi-formation (SREF).

Pour aller plus loin dans cette direc-tion, le Conseil régional a souhaitédonner une ampleur plus grande àcet engagement, en faisant adhérerla Région Bretagne en octobre 2006à la Charte européenne pour l’égalitédes femmes et des hommes dans lavie locale, adoptée par le Conseil desCommunes et des Régions d’Europe(CCRE) cinq mois plus tôt. CetteCharte vise à faire prendre en consi-dération la question de l’égalité danstoutes les politiques publiques et àtous les niveaux (notamment locauxet régionaux).

Le CESR se félicite que la Régionmarque encore un peu plus officielle-ment son engagement en signantcette Charte ; elle signifie que laBretagne met toujours plus cettequestion de l’égalité des sexes aucœur de l’ensemble de ses politiques.

ien que la place des femmesdans la société soit depuis long-

temps une revendication socialeforte, il existe encore aujourd’hui defortes inégalités entre hommes etfemmes dans de nombreux domaines,et notamment dans celui du travail.Cependant, la place des femmesdans la société fait depuis quelquesannées l’objet d’un travail législatifcroissant.

Alors que jamais la question del’égalité professionnelle entre sexesen termes de niveaux de poste, depromotion, de responsabilité ouencore de salaire n’a occupé uneplace s i grande dans le débatpublic et médiatique, il apparaîtillusoire de compter sur la seuleévolution naturelle des mentalitéset des pratiques pour voir progres-ser la mixité et la parité ; à cetégard, la montée en puissance dela pr ise en considérat ion de laplace des femmes dans la sociétéau niveau législatif constitue uneévolution importante.

C’est notamment le cas à l’échelleeuropéenne et nationale. Mais ilexiste également des avancées dupoint de vue local et régional.

Ainsi, depuis 2004 et le rapport« Pour l’égalité entre les femmes etles hommes en Bretagne » qu’ilavait sollicité auprès du CESR, leConseil régional impulse une dyna-mique volontaire pour aller dans lesens d’une plus grande parité entreles sexes ; il se positionne égale-ment fortement sur ce qui resteaujourd’hui un des grands maux denotre société, les violences faitesaux femmes.

B Créer les conditions de l’égalité à l’échelle locale

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S’AFFIRMER…Promouvoir l’égalité

A côté de la nécessité de promou-voi r l ’égal i té entre femmes ethommes, il est également importantd’établir un plan de lutte contre lesviolences faites aux femmes. Si laquestion de la parité occupe uneforte place médiatique, les violencesfaites aux femmes sont encore tropsouvent soumises à la loi du silence.Il convient donc de briser ce taboupour agir efficacement contre cemal qui ronge les sociétés.

Bien que la Bretagne ne soit pasplus touchée qu’une autre régionpar les violences faites aux femmes,la Région a souhaité mettre en placedes act ions pour concrét iser savolonté de faire de « la lutte contreles violences faites aux femmes »une de ses priorités en affirmant lesnécessités d’une prise de consciencepolitique, de l’affirmation d’une res-ponsabilité publique sur cette ques-tion et de l’urgence de lutter contrece fléau.

La Région s’est donc engagée dansce combat en développant sonaction autour de 6 axes :

� l’information et la sensibilisationdes partenaires, des é lus et dugrand public (par des campagnesd’affichage et l ’organisation demanifestat ions culturel les parexemple), des lycéens et apprentis(par le biais des projets Karta contreles stéréotypes persistants et lescomportements sexistes) , et dumonde du travail (en s’engageant àpromouvoir l’égalité professionnelle)

� l’enrichissement de la formation,en direction des bénévoles d’asso-ciations et des professionnels

� la mobilisation en interne (agentsdu Conseil régional et élus)

� la promotion d’une politique soli-daire en matière de logement, desanté publique et d’insertion profes-sionnelle pour les femmes victimesde violences (en encourageant un

projet expérimental d’hébergementdans des familles d’accueil notam-ment).

� la coopération au plan régional,national, européen et international

Le CESR approuve naturellement cesengagements du Conseil régional. Iltient à rappeler que les violencesenvers les femmes sont massives, detoutes formes, et concernent desfemmes de tous âges et de tousmilieux.

Il fait remarquer que, malheureuse-ment, la grande major i té desfemmes victimes de violences ne sedéplacent pas dans les associations,ne portent pas plainte, et ne semanifestent pas non plus auprès desservices sociaux. La première desactions à mener est donc de briserla loi du silence qui s’impose tropsouvent, afin que les femmes vic-t imes puissent faire valoir leursdroits.

Le CESR est ime que les seuleschances de faire diminuer ces actesde violences naîtront de la capacitéde tous et de toutes à s’inscriredans une démarche partenariale,concertée, de complémentarité etde mise en réseaux des données,des connaissances, des compé-tences et des savoir-faire.

Il souligne que la question de l’hé-bergement des femmes victimes deviolence est cruciale car beaucoupd’entre elles n’ont d’autre solutionque de rester ou de retourner audomicile conjugal, même si elles ontdû recourir aux services d’urgencespour cause de coups et blessures.

Il conviendrait à cet égard que laRégion soutienne les structuresd’hébergement déjà existantes,qu’elles soient publiques ou privées,pour conforter l’offre qui peut déjàexister pour ces femmes qui ontsouvent avec des elles des enfants.

Une autre question essentielle quele CESR souhaite mettre en lumièreest celle de la formation des gensamenés à intervenir auprès desfemmes victimes de violences, enparticulier les acteurs des servicesjudiciaires, des services de police etde gendarmerie, les médecins ou lesresponsables des services sociaux.

Enfin, il semble important que laRégion élargisse son action d’impul-sion à tout le monde professionnel,que ce soient les entreprises privées,les entreprises publiques ou encoreles administrations : le monde dutravai l dans son ensemble estconcerné par cette question des vio-lences faites aux femmes. �

Lutter contre les violences faites aux femmes

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La politique sportive proposéepar le Conseil régional

La Bretagne est une région sportive ausein de laquelle le sport est un secteurimportant de la vie sociale et écono-mique de la Région. Si le sport n’estpas une compétence dédiée duConseil régional, il n’en demeure pasmoins que ce dernier a la volonté decontribuer à la promotion du sport etdes activités sportives.

Pour que les propositions du Conseilrégional. existent, il a fallu que ce der-nier mène une véritable politique deconcertation avec les institutions régio-nales, départementales, ainsi qu’avecl’ensemble du mouvement sportif ettout particulièrement avec le CROS deBretagne qui fédère l’ensemble desLigues et Comités régionaux.

S’agissant des aides aux Ligues etComités régionaux, elles ne sontattribuées qu’après une contractua-lisation annuelle discutée à partird’un plan d’action et de prioritésd’actions particulières. En 2005, 43Ligues ou Comités régionaux ontbénéficié d’un soutien.

Avec les aides aux acteurs régionauxdu sport, et en accord avec leursreprésentants, le Conseil régional aaussi attribué une priorité aux aidesqu’il comptait accorder en matièred’équipements :

� L’aide aux grands équipementsd’envergure interrégionale

� L’aide aux équipements d’intérêtrégional

� L’aide aux installations et équipe-ments structurants des PAYS(niveau 3)

� La poursuite de la rénovation desinstallations sportives des lycéens

� L’aide aux équipements spécifiquestels que le CREPS de DINARD presta-taire de service en matière de forma-tion régionale aux métiers du sport.

A ce même niveau, le Conseil régionalenvisage de mettre tout en œuvre afinde permettre aux Ligues et ComitésRégionaux d’installer leur siège socialdans un site qui leur sera propre.

Par ailleurs, le Conseil régional envisa-ge d’accomplir un effort tout particu-lier en direction de ce qu’on appelle lesport pour tous. Pour ce faire il envisa-ge une aide financière directe à lalicence sportive, à l’achat de petitmatériel d’équipement sportif indivi-duel pour les familles dont le coût dela pratique sportive est un frein à lasignature d’une licence.

Une aide renforcée est également pré-vue pour la pratique sportive des per-sonnes en situation de handicap.

Une attention toute particulière seraapportée à la formation, celle desbénévoles comme des professionnels,car les emplois induits directement parla pratique sportive dépassent les 5000.Une démarche particulière avec le GREF

est envisagée pour la formation auxmétiers du sport.

Il faut par ailleurs souligner les aides dela Région en matière d’emploi sportif,en particulier les emplois associatifsrégionaux et l’aide à la pérennisationdes postes emplois-jeunes.

Le domaine des sports de nature vaêtre développé. La création du CentreRégional d’Expertise et de Ressourceau sein du CROS de Bretagne en estdéjà un exemple comme l’attache-ment du Conseil régional à dévelop-per les bases de plein-air.

L’aide particulière accordée aux sportstraditionnels bretons sera conservée.

Une pratique pour tous comme pourl’élite ne peut s’envisager sans le res-pect d’une éthique certaine. C’estpourquoi le Conseil régional aideratoutes les actions qui seront menéesen faveur d’un sport propre, celui oùl’intégrité de l’individu sera respectéeet où le dopage sera absent.

C’est pourquoi un effort sera égale-ment consenti pour la médecine dusport. L’aide aux plateaux techniquesdes hôpitaux comme aux CentresMédico-sportifs (CMS) sera accentuée.

Certaines pratiques sportives, en parti-culier celles qui relèvent des sports denature, favorisent le développement

La politique sportive régionale AVIS adopté lors de la session plénière de juin 2006

S’AFFIRMER… Encourager la pratique sportive

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touristique (voile, randonnée, cyclo-tourisme…). Cette pratique relèveplus de loisirs sportifs. Notre région estcapable d’en offrir un panel impor-tant. C’est pourquoi le Conseil régio-nal entend bien mener une action pré-pondérante dans ce domaine.

Le nautisme, dans sa dimension spor-tive retient aussi l’attention particuliè-re du Conseil régional I l entendmener avec les responsables du sec-teur sportif une politique de dévelop-pement vers le haut niveau.

La communication est essentielle pourune région. Le secteur sportif en estun vecteur non négligeable. C’estpourquoi le Conseil régional a investidans deux disciplines emblématiquesde notre région afin de porter à l’ex-térieur une bonne image dynamiqued’elle même. La voile et le cyclismesont les disciplines choisies et traitéesde disciplines « identitaires ».

Le sport s’il est vecteur de communi-cation est aussi vecteur de cohésionsociale. En ce sens il est éducatif. Pourrenforcer le caractère éducatif dusport, la Région entend bien dévelop-per les échanges internationaux enfavorisant les déplacements desjeunes à l’étranger dans le cadred’échanges sportifs.

Il est également une dimension éduca-tive dans le fait de pouvoir offrir à lapopulation, en particulier aux plusjeunes, des spectacles de qualité ainsique des compétitions sportives de hautniveau. La Région s’est engagée dansce sens en aidant déjà de grandescompétitions de niveau mondial.

Le CESR note que c’est la premièrefois qu’une politique sportive régio-nale d’ensemble est débattue ausein de son assemblée. C’est uns igne certa in d’une volonté deprendre en considération le déve-loppement et la pratique du sportdans notre région. Par rapport à unpassé relativement récent, c’est unchangement de cap majeur, lessommes engagées et prévues ensont un témoin évident.

Cependant, le CESR souhaite attirerl’attention du Conseil régional surtrois points : les anneaux cyclistes,l’aide individuelle à la licence sporti-ve et le soutien à l’emploi sportif.

Si, d’une manière générale, le CESRest favorable au développement oula rénovation des équipements d’in-térêt régional, elle s’interroge enrevanche sur l ’opportunité deconstruire de nouveaux anneauxcyclistes en Bretagne. En effet, lenombre d’installations de ce typeest déjà important dans notrerégion et il n’est pas certain qu’ilssoient fréquentés par un nombrecroissant de pratiquants. Par contre,s’agissant du vélodrome couvert, ilest plus que temps de passer dusouhait à la réalisation. Il est doncurgent de trouver un maître d’ou-vrage pour cette installation quiconstituera un bel outil de travail etd’éducation. Toutefois, au vu del’usage souvent limité de ce typed’équipement, il ne parait pas sou-haitable qu’il soit de conception «luxueuse » comme cela peut être lecas dans d’autres régions.

La seconde observation concerne lacréation d’une aide individuelle à lalicence sportive. Si cette action est denature à favoriser l’égal accès de tous àla pratique sportive, le CESR attire tou-tefois l’attention du Conseil régional surl’intérêt de créer un organe de coordi-nation régionale des différentes aidesindividuelles attribuées par les collectivi-tés publiques : « coupons-sport » del’Etat, services sociaux des Communes,aides des Conseils généraux…En outre,elle observe que ces aides individuelles,pour être vraiment effectives et équi-tables, ne devraient pas être cantonnéesà la prise en charge de la licence sporti-ve, de l’adhésion ou de la cotisation àun club, mais devraient égalementinclure tous les moyens périphériquesnécessaires aux bonnes conditions de lapratique de la discipline sportive choisie: équipements, transports, informationdes familles, articulation avec le tempsscolaire…

Enfin, le CESR souligne que l’expérien-ce en cours des emplois associatifs faitapparaître un nombre réduit de bénéfi-ciaires de ce dispositif dans le domainesportif. Il émet l’hypothèse que denombreux employeurs associatifs ontété échaudés par les sorties parfois dif-ficiles du dispositif Emploi-jeunes, enparticulier sur le plan humain. C’estpourquoi il pense que le Conseil régio-nal devrait être aussi attentif à lapérennisation des emplois associatifsexistants qu’à la création de nouveauxemplois. En ce sens, il souligne toutl’intérêt de favoriser la création degroupements d’employeurs associatifsafin de sécuriser les parcours profes-sionnels des salariés concernés.�

S’AFFIRMER…Encourager la pratique sportive

L’avis du CESR

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S’AFFIRMER… Renforcer l’attractivité de la Bretagne

Le schéma présenté par la Région Bretagne

Prévue par la loi du 3 janvier 1987,l'élaboration d’un schéma régionaldu tourisme n’avait jusqu'à présentjamais été entreprise en Bretagne,pourtant une des toutes premièresrégions touristiques de France, à laplace remarquable dans le bilan éco-nomique régional (8 % du PIB, 6 %de l’emploi salarié notamment ensaison).

Lancée par le Conseil régional en Juillet2004, au moment où le tourisme bre-ton perdait des parts significatives demarché en raison de l'internationalisa-tion du secteur, son élaboration s’estdéroulée sur trois ans, mobilisant descentaines d’acteurs, consultant desmilliers de personnes, pour aboutir àdes orientations permettant de passerd’un tourisme de cueillette à un touris-me pensé dans une perspective dedéveloppement durable.

Pour une meilleure lisibilité et efficaci-té, ce schéma est composé actuelle-ment de trois documents distincts :

� le « mode d’emploi » qui donne lesclés de lecture du schéma ;

� le « document cadre » ou référentielqui donne les ambitions du schémarégional et présente ses axes straté-giques ;

� la « consultation », base de données,réunissant, sous forme de CD, lasomme des documents rassemblés aucours des phases de préparation, deconsultation et de restitution et, bienentendu, le rapport réalisé en 2004 parle CESR (« Impacts en Bretagne desnouvelles demandes touristiques »).

Le premier a pour but d’aider le lecteurà appréhender le schéma dans sa glo-balité: pourquoi le schéma ? En quoiconsiste-t-il ? Comment est-il élaboré ?Pour quoi faire ?

Le second, en tant que document deréférence, présente :

Les 5 ambitions de la Région - attrac-tivité, compétitivité, solidarité, efficacitéet accessibilité et leurs enjeux pour undéveloppement durable dans le secteurdu tourisme ;

Les 25 chantiers à engager pourconcrétiser le schéma, déclinés enobjectifs et pistes d’actions.

� pour l'ambition attractivité, 6 chan-tiers : positionnement identité, marque ;marketing stratégique ; stratégie decommunication ; patrimoine etculture ; sites naturels, stations littorales,qualité des espaces ; innovation, éco-tourisme.

� pour l’ambition Compétitivité, 6chantiers : allongement de lasaison ; renforcement de l’offre touris-tique et des filières ; amélioration de laqualité ; filière intérieure ; emploi for-mation ; veille, observation, évaluation,développement.

� pour l’ambition Solidarité, 4 chan-tiers : Rééquilibrage des territoires ;tourisme social et associatif ; tourismeet handicap ; insertion et logement dessaisonniers.

� pour l’ambition Efficacité, 4 chantiers :Organisation des acteurs régionaux ;organisation des acteurs institutionnels ;organisation des filières et des réseaux ;partenariat transversaux, structurationdes acteurs professionnels.

� pour l’ambition Accessibilité, 5 chan-tiers : Intermodalité et connexionaérien/ferré/routier ; ferré ; routier ;politique aéroportuaire régionale ; des-sertes maritimes et croisières.

Le rôle que la Région entend jouer pourconcrétiser le schéma, notamment parune nouvelle gouvernance du touris-me breton autour de 10 principes; parla réorganisation des structures régio-nales autour de 3 pôles de compé-tences - stratégie, recherche et déve-loppement, promotion, communica-tion et commercialisation - et lacontractualisation du développementdes territoires et des filières autour de3 autres pôles - organisation de l'offre,développement local et opérationnel,accueil et information.

Le schéma régional du tourismeAVIS adopté lors de la session plénière de juin 2007

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S’AFFIRMER…Renforcer l’attractivité de la Bretagne

L’avis du CESR

Sur le plan de la forme, le schémarégional du tourisme de Bretagne pré-sente, par rapport aux autres travauxdu même type, l’avantage d'être clair,lisible et accessible, même pour les noninitiés, et ce, tout en étant exhaustif.Cela est dû à son parti de présentationet de restitution, sous forme de 3 sup-ports différents dont un audiovisuel.

Sur le fond, la démarche suivie pour éla-borer ce schéma régional du tourismeapparaît exemplaire par la dynamiquequ’elle a su susciter, par son caractèreparticipatif, tant auprès des acteurslocaux du tourisme que de la popula-tion locale, par sa volonté de reposition-ner et renouveler le tourisme bretondans une perspective de développe-ment durable et celle d’installer unenouvelle gouvernance, un nouvelleorganisation du développement touris-tique en Bretagne.

Dans cet environnement positif, leCESR s’étonne de l’absence de consul-tation des syndicats de salariés dansune activité ou la nature de celle-ci(activité attachée à l’économie dutemps libéré) et son caractère encoresouvent saisonnier engendrent desconditions de travail différentes, spéci-fiques et souvent précaires ou, pour lemoins, décalées par rapport à la plu-part des autres activités profession-nelles y compris celles du commerce etdes services.

Cette démarche a permis globalementde réaliser une bonne synthèse, unconsensus même entre les cinq ambi-tions affichées par la Région pour cesecteur de l’activité économique etleurs appréhensions et développementpar ses acteurs en vingt-cinq grandschantiers opérationnels.

Il reste maintenant à voir commentcette politique va s’incarner dans leplan d’actions en cours de préparationet qu’il aurait fallu présenter simultané-ment, ne serait-ce que pour mesurerconcrètement les priorités et lesmoyens financiers qui seront avancéspar la Région et ses partenaires pouraccompagner et stimuler ce secteur encrise larvée depuis une dizaine d'an-

nées. Ce plan d'actions, sur lequel leConseil économique et social aura à seprononcer dans les prochains mois, serade ce point de vue éclairant mais aussidéterminant dans la réussite du sché-ma, car il sera le nouveau levier opéra-tionnel de la politique régional, celuiqui remplacera l’ancien dispositifd'aides.

La dissociation de la présentation duschéma de celle de son plan d'actions,à l’inverse, permet aussi de prendreplus de temps de réflexion et de réac-tion pour valider les ambitions, lesobjectifs et les chantiers retenus pourredéployer le tourisme breton dans lecontexte actuel et futur des marchés etde la concurrence.

De ce point de vue, il aurait été souhai-table de mettre davantage l’accent sur :

� l’importante mutation à laquelle estconfronté le tourisme breton - commecelui des autres rivages atlantiqueseuropéens - face à la volatilité de plusen plus forte de sa clientèle balnéairetraditionnelle attirée par les destina-tions du soleil et de l’eau chaude assu-rée, aux rapports qualité - prix imbat-tables (voyage compris) ;

� la nécessité absolue de rechercher denouveaux segments de clientèles, denouveaux marchés, plus stables liés à laproximité et aux courts séjours inhé-rents, toute l’année (marchés captifs)ou, pour les marchés plus lointains,ceux susceptibles d’être attirés entoutes saisons par l’identité, la différen-

ce bretonne, comme ont su le fairedéjà plusieurs filières du tourisme enBretagne : agro-tourisme et tourismerural, tourisme urbain et tourisme cul-turel, tourisme de randonnée ou deglisse, tourisme nature et tourismescientifique et technique, tourismed’affaires et de congrès, tourisme etloisirs nautiques…Les chantiers du schéma proposés etle plan d’actions ne sont que lesmoyens nécessaires à la réussite de lapriorité que représente cette mutationdu tourisme breton. Toutefois, celle-ciest aussi conditionnée par la mise enplace d’une offre adaptée à cet enjeuet l’évolution du comportement desacteurs du tourisme vis-à-vis de laqualité de l’accueil, des services pro-posés et bien entendu des prix. Cecipasse par une amélioration des com-pétences (formation) et de la sécurisa-tion professionnelles des salariés.�

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La vie et les activités du CESR

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Ils ont siégé au sein de l’assemblée du Conseil Économique et Social Régional de Bretagne entre 2004 et 2007

Chambre régionale de commerceet d'industrie�M. Pierre Budet�M. Jean-Claude Crocq, puis

M. Guy Canu�M. Gérard Drenou puis

M. Jean-François Garrec, puisM. Jacques Kuhn�M. Jacques Kuhn, puis

M. Jacques Feunteuna�M. Youenn Le Boulc’h�M. Jean-François Le Tallec

Union patronale interprofessionnelle de Bretagne�M. Patrick Caré

Industries agro-alimentaires�M. Jean Clanchin

Bâtiment et travaux publics�M. Jean-Pierre Barthélémy

Industries métallurgiques�M. Jean Hamon

ADIT, AFEIT, GRANIT�M. Hervé Moulinier

Chambre régionale d'agriculture�M. Jean Salmon�M. Michel David�M. Yves Le Gourrierec�M. Jacques Jaouen

FRSEA - CRJA�M. Joseph Ménard�M. René Aribart�M. David Buan, puis

M. Frédéric Chevalier

Confédération Paysanne de l'Ouest�M. Joseph Aubin�M. Guy Le Fur, puis

M. René Louail

Fruits et Légumes, Producteurs deviande et Centre interprofessionnellaitier�M. Thierry Merret

Coopératives agricoles de l'Ouest�M. Pierre Marquet

Chambre régionale des métiers�M. Noël Binois, puis

M. Ange Brière�M. Raymond Quintin�M. Jean-Claude Moy�M. Daniel Roussel

Artisanat�M. Emile Legavre�M. Marcel Etiemble

Fédération bancaire française�M. Philippe Queuille, puis

M. Claude Vouillot

Crédit Agricole�M. Alexis Guehenneux, puis

M. Alain David

Crédit mutuel de Bretagne�M. Georges Coudray

Comité régional des pêches mari-times et des élevages marins�M. André Le Berre

Union des armateurs à la pêche�M. Jean-Yves Labbé

Sections conchylicoles�M. Marcel Le Moal

Professions libérales� Jean-Marie Zeller

Professions libérales, conseil del’ordre : médecins, chirurgiens, dentistes, pharmaciens, vétérinaires�Mme Joëlle Deguillaume

Professions libérales, conseil del’ordre : bâtonniers, notaires,experts-comptables, commissairesaux comptes, architectes�M. Etienne Rehel

Entreprises publiques�M. Bernard Maillard, puis

M. Patrick Couderc, puisM. Patrick Guillemot

Catégorie II Syndicats de salariés

CGT�Mme Martine Bilien, puis

M. Guy Jourden�M. Jacques Colin�Mme Annie Gaultier�M. Patrick Guyomard, puis

M. Patrice Boudet�M. Olivier Le Pichon�Mme Colette Perrodo�M. Rémy Quenet, puis M.

Thierry Leneveu�M. Robert Sanquert, puis M.

Jean-Edmond Coatrieux�M. Louis René Siffert

Catégorie I Entreprises et activités professionnelles non salariées

L’ASSEMBLÉE

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CFDT�M. Maxime Bayet, puis

M. Sylvain Britel�M. François Bouille�Mme Annyvonne Erhel�Mme Maryvonne Guiavarc’h�Mme Monique Herrou�Mme Evelyne Huaumé�M. François Le Foll�M. Alain Le Menn�M. Joseph Pennors�M. Michel Péron�Mme Marie-Pierre Sinou�M. Jacques Uguen

FO�M. Alain Barbier, puis

M. Claude Chaigneau�M. Marc Hébert�M. Pierre Jamet�M. Joël Josselin�Mme Annie Kerhaignon�M. Pierre-Jean Lambert�M. Jean Thirland

CFTC�Mme Christine Divay�M. Pierre Euzenes�M. Emmanuel Le Bolzer�M. Pierre-Yves Royer

CFE - CGC�Mme Andrée Cario�M. Michel Seydoux

UNSA�M. Dominique Bottier, puis

M. Yannick Martin�M. Jean-Paul Martin

FSU�M. Jean-Luc Le Guellec�M. Robert Le Fanic

Catégorie III Vie collective

Associations familiales�Mme Yvette Demay

CRAM, CAF, CMR�M. Paul Audren, puis

M. Jacques Gautier, puisM. Bernard Pivette

Œuvres privées sanitaires et sociales�M. Daniel Hardy

Office des personnes âgées et retraitées�Mme Nicole François

Association des parents d'enfants inadaptés, CREAI�M. Claude Laurent

Caisses de mutualité sociale agricole �Mme Marie-Thérèse Le

Pottier, puis Mme Marie-France Marchal

Chambre régionale de l’économie sociale�M. Yannick Barbançon

Mutualité française�M. Alain Even

Universités de Bretagne�M. Jean-Claude Bodéré�M. Bertrand Fortin�M. François Mouret, puis

M. Marc Gontard�M. Gilles Prado, puis

M. Eric Martin

Grandes écoles�M. Michel Nusimovici

INRA, IFREMER�M. Gérard Maisse

CRITT et Centres techniques�M. Gilbert Blanchard

MEITO et Collège recherche�M. Claude Labit

Incubateur Emergys, PFIL et SDR�M. Jacques De Certaines, puis

M. Bernard Joubrel

Institut français de la mer�M. Jacques Grossi, puis M.

Gustave Viala

Parents d'élèves des écolespubliques �M. Gérard Le Cam, puis

M. Denis Chevallier

Comité académique de l'ensei-gnement privé�M. Jean-Yves Savidan

Institut culturel et Conseil culturel de Bretagne�M. Alain Monnier

Centre régional d’information jeunesse�M. Jean Lemesle

Comité régional olympique et sportif�M. Henri Perrot, puis

M. Lucien Thomas

Comité régional du tourisme�M. Jean-Bernard Vighetti

Organismes HLM et Union bretonnedes Comités interprofessionnels dulogement�M. Noël Roudaut

PACT-ARIM, Habitat et développement�M. Michel Morvant

Eaux et rivières de Bretagne�M. Jean-Paul Guyomarc’h

Bretagne vivante, SEPNB�M. Bernard Guillemot

Comité de promotion des canaux bretons�M. Kader Benferhat

Centre technique régional de la consommation�M. Bernard Février

Associations caritatives�Mme Anne Saglio

Associations de tourisme et Unionbretonne de tourisme rural�Mme Huguette Legrand

Catégorie IVPersonnalités qualifiées

�M. Jean Fleury�M. Jean-Michel Lemetayer�M. Yves Morvan�M. Jean-Claude Pierre�M. Loïc Richard

L’ASSEMBLÉE

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Section Prospective�M. Daniel Darmon représentant la

DIACT

�M. Bernard Le Calvez représen-tant L’INSEE Bretagne

�M. Laurent Sansoucy représen-tant Ouest Atlantique puis, MmeAnne Brossard représentantL’Institut atlantique d’aménage-ment des territoires

�M. Marc Wiel, urbaniste

�M. Catherine Maubert représen-tant le Commissariat Général au Plan

�Mme Catherine Guy, Professeur enAménagement du territoire etUrbanisme, université de Rennes 2

Section "Mer-Littoral"�M. Benoît Le Goaziou puis M.

Cyriaque Garapin représentant laPréfecture maritime de l’Atlantique

� M. Loïc Laisné, représentant laDirection régionale des affairesmaritimes

� M. Alain Gourmelen, représen-tant le comité régional du touris-me

� M. Christian Le Lamer, Chargé demission

� M. Michel Glémarec, Professeurd’université

� M. Jean Boncoeur, Professeurd’université, Directeur du CEDEM

Groupe de travail « Conjuguer flexibilité et sécurisation des parcours professionnels

� M. Franck Héas, Maître de confé-rences, Université de Bretagne sud

Outre les douze membres du CESR, chaque section comprend 6 personnalités extérieures.

Ils ont siégé au Bureau de Novembre 2004 à Octobre 2007

LE BUREAULES SECTIONS

Ils ont siégé en tant que personnalité qualifiéeau sein des Sections et Groupes de travail

Président�M. Alain Even

Vice-Présidents délégués�M. Patrick Caré

�M. Alain Le Menn

�Mme Anne Saglio

Vice-Présidents�M.Jean Salmon�M. Emmanuel Le Bolzer

�M. Kader Benferhat�M. Noël Binois

(jusqu’au 01/06/2006)

�M. Jean-Claude Moy

�M. Jacques Colin

�M. Claude Bodéré�M. Jean-Claude Crocq (jusqu’au

07/02/2005)

�M. Jean-François le Tallec

�M. Jean-Paul Martin

Membres�M. Georges Coudray

�M. Michel Seydoux

�Mme Yvette Demay

�M. Joseph Ménard

�M. Jean-Luc Le Guellec

�M. Claude Pierre

�M. Marcel Le Moal

�M. Pierre-Jean Lambert

�M. Yannick Barbançon

�Mme Evelyne Huaumé

�M. Pierre Euzenes

Les Rapporteurs généraux �M. Georges Coudray, Rapporteur

général du budget

�M. Jean-Paul Martin, Rapporteurgénéral pour les questions euro-péennes

Les Présidents de Commissions �Mme Annyvonne Erhel, Présidente

de la Commission « Formations etenseignements supérieurs »

�M. Jean Hamon, Président de laCommission du « Développementéconomique et recherche »

�M. Yves Le Gourrierec, Présidentde la Commission « Aménagementet développement des territoires,environnement ».

�M. Jean Lemesle, Président de laCommission « Qualité de vie, cultu-re et solidarités ».

Les Présidents de Sections�M. Yves Morvan, Président de la

Section « Prospective »

�M. Jean-Yves Labbé, Président dela section « Mer littoral »

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Le CESR à la rencontre des acteurs régionaux et nationaux de 2004 à 2007

�Mme Gaëlle Abily, Vice-présiden-te du Conseil régional de Bretagne,juin 2005, janvier 2006

�Mme Georgette Bréard, Vice-pré-sidente du Conseil régional deBretagne, juin 2007

�M. Yves Calippe, rapporteur du CESRdes Pays de la Loire, février 2005

�M. De Caqueray, représantant deMme la Préfète de la régionBretagne, juin 2005

�M. Jean Daubigny, Préfet de larégion Bretagne, octobre 2006 etmars 2007

�M. Gérard Lahellec, Vice-présidentdu Conseil régional de Bretagne,décembre 2005, décembre 2006 etjanvier 2007

�Mme Marylise Lebranchu -

Perrault, Première Vice-présidentedu Conseil régional de Bretagne,décembre 2005

�M. Jean-Yves Le Drian, Président duConseil régional de Bretagne, février,mars, juin , Octobre, novembre 2005,janvier, juin, octobre, décembre 2006et janvier, mars, mai, juin 2007�Mme Bernadette Malgorn,

Préfète de la région Bretagne,octobre 2005

�M. Jean-René Marsac, Conseillerrégional de Bretagne, décembre 2006� M. Pierrick Massiot, Vice-prési-

dent du Conse i l rég iona l deBretagne, février, décembre 2005et janvier 2007

�Mme Janick Moriceau, Vice-prési-dente du Conseil régional de

Bretagne, janvier, décembre 2006et juin 2007

�M. Michel Morin, Vice-présidentdu Conseil régional de Bretagne,octobre 2006 et janvier 2007

�Mme Marie-Josèphe Perdereau,Secrétaire Générale de la Préfecturede la région Bretagne, juin 2006

�M. Gilles Ricono, DirecteurGénéral des service de la régionBretagne, novembre 2006

�Mme Sylvie Robert, Vice-prési-dente du Conseil régional deBretagne, novembre 2005

�Mme Isabelle Thomas, Conseillèrerégionale de Bretagne, janvier 2006

�Mme Maria Vadillo, Conseillèrerégionale de Bretagne, mars 2005

�M. Christian Guyonvarc’h, Vice-président du Conseil régional deBretagne, avril 2007

�M. André Lespagnol , Vice-prési-dent du Conseil régional de Bretagne,chargé de l’enseignement supérieur,de la recherche et de l’innovation,novembre 2005 et avril 2007

�M. Michel Morin, Vice-présidentdu Conseil régional de Bretagne,chargé des formations initiales,professionnelles et de l’apprentis-sage, mars 2006

�Mme Sylvie Robert, Vice-prési-dente du Conseil régional deBretagne, chargée de la culture,novembre 2005

�M. Alain Pineau, Directeur régionalde la Banque de France, mars 2007

�Mme Annie Podeur, Directrice del’Agence Régionale de l’Hospitalisation,mai 2005

� Directeurs des centres de forma-tion en travail social de Bretagne,octobre 2005

• IRTS : M. luc Vivier, Présidentde l’ARTSB et M. Vincent Trellu,Directeur général de l’IRTS

• AFPE : M. Denis Hamayon,Président et M. Jérôme Wenz,Directeur Général

• GRIMES : M. Lebreton,Président et Mme Lebatteux,Directrice

• ARCADES Formation : MmePruny, Présidente et MmeCervera, Directrice

• ITES : M. Orhel, Président de lasauvegarde de l’enfance 29 et M.Marc Lantrin, Directeur

Au cours de ses trois années de mi-mandat, le Bureau du C.E.S.R, lors deréunions mensuelles et en d’autresoccasions est allé à la rencontre desacteurs locaux, régionaux, nationauxet européens en organisant :

� Visite des installations exemplairesréalisées par les Collectivités surLorient dans une démarche de déve-loppement durable et d’agenda 21, àLorient, mars 2005

� Présentation du projet pédagogiquede l’établissement puis des équipe-ments sportifs - Lycée Agricole deKernilien à Plouisy - juin 2005

� Présentation de l’armée en Bretagneet visite des écoles - Ecoles deCoëtquidan à Guer - février 2006

� Visite de France 3 Ouest - Rennes -juillet 2006

� Visite du site de Canon-Bretagne àLiffré - juin 2007

L’accueil des autorités régionales et nationales par l’assemblée

Les auditions par le bureau des responsables régionauxLes réunions délocalisées et thématiques du Bureau

LES RÉUNIONS DÉLOCALISÉES

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Et plusieurs réunions organisées en Bretagne

Notamment :� Une réunion des bureaux des CESR de

Bretagne et Pays de la Loire.

� Une réunion des bureaux des CESRBasse-Normandie, Bretagne et Paysde la Loire pour la validation de l’étu-de sur la filière laitière.

� Une réunion du bureau exécutif duRéseau transnational atlantique.

� Une réunion de l’Arc Manche àCancale

� Des réunions de l’ARESE

S’ajoutant aux auditions menées lorsde chaque réalisation d’étude, lesCommissions se rendent régulière-ment sur le terrain, dans toute laBretagne, pour étayer leurs travauxpar la rencontre directe avec lesacteurs régionaux :

Commission “Qualité de vie,culture et solidarités »

� Chambre des Métiers et del’Artisanat du Morbihan à Vannes enrelation avec l’étude « L’économiesociale en Bretagne : pour unerégion compétitive et solidaire », enmars 2006

� Groupe de pilotage déplacements àVannes, Quiberon, Ploërmel, Brest,Ploudaniel, Lamballe, Yffiniac, Saint-Brieuc, Loudéac, Vitré, Janzé etFougères en relation avec l’étude« Bien vieillir » , en avril et mai 2007

Commission “Formation, enseignement supérieur”

� Campus de Ker Lann à Bruz enrelation avec l’étude « Le proces-sus d’orientation des jeunes enBretagne : enjeux et défis », enmai 2005

� CIO et UBO de Brest en relationavec l’étude « Le processus d’orien-tation des jeunes en Bretagne :enjeux et défis », en juin 2005

� Lycée général et technologique privé« Notre Dame », Lycée général ettechnologique public « AugustePavie » à Guingamp en relation avecl’étude « Le processus d’orientationdes jeunes en Bretagne : enjeux etdéfis », en octobre 2005

� Lycée profess ionnel « JeanGuéhenno » et « Saint-Joseph »à Fougères en relation avec l’étu-de « Le processus d’orientationdes jeunes en Bretagne : enjeuxet défis », en octobre 2005

� Lycée Joliot-Curie à Rennes enrelation avec l’étude « Le proces-sus d’orientation des jeunes enBretagne : enjeux et défis », enOctobre 2006

� Lycée Keranna à Kervignac (56) enrelation avec l’étude «Les technolo-gies de l’information et de la com-

munication dans les lycées enBretagne », en Mars 2007

Commission “aménagement duterritoire, environnement”

� Chambre du Commerce et del’Industrie de Quimper - Cornouailleen relation avec l’étude « Pour unestratégie foncière régionale adaptéeaux enjeux des politiques territo-riales en Bretagne », en août 2006

� Château de Brest, PréfectureMaritime de l’Atlantqiue division« action de l’Etat en mer » en rela-tion avec l’étude « Pour une straté-gie foncière régionale adaptée auxenjeux des politiques territoriales enBretagne », en novembre 2006

� Centre de tri des colis du Rheu :réflexion de la commission sur les ser-vices à la population, en février 2007

� Mont Saint-Michel : invitation dela commission aménagement duCESR Basse-Normandie ; présenta-tion des études « Foncier », et destravaux pour le rétablissement ducaractère maritime du Mont Saint-Michel, en juin 2007

Commission “Développementéconomique et recherche ”

� Rencontre avec le Pays du Trégor-Goëlo au Golfhôtel à Pleumeur-Bodou en relation avec l’étude« Retour d’expérience sur quelquesgrandes mutations et restructura-tions économiques en Bretagne :leçons à tirer pour mieux anticiper etagir », février 2006

� Rencontre avec les responsables dela Communauté d’Agglomérationde Morlaix à la mairie de Plourin-Les-Morlaix en relation avec l’étude« Retour d’expérience sur quelquesgrandes mutations et restructura-tions économiques en Bretagne :leçons à tirer pour mieux anticiperet agir », avril 2006

� Rencontre avec les responsables dela filière construction - réparationnavale à Lorient en relation avecl’étude « Retour d’expérience surquelques grandes mutations etrestructurations économiques enBretagne : leçons à tirer pour mieuxanticiper et agir », juin 2006

Section “Mer-littoral ”� Chambre du Commerce et de

l’Industrie des Côtes d’Armor à Saint-Brieuc en relation avec l’étude « Pourune stratégie portuaire dans unerégion maritime », en novembre2004

� Chambre du Commerce et del’Industrie du Pays de Saint-Malo enrelation avec l’étude « Pour unestratégie portuaire dans une régionmaritime », en décembre 2004

� Mairie de Redon en relation avecl’étude « Pour une stratégie portuai-re dans une région maritime », enmars 2005

� Château de Brest, PréfectureMaritime « Pour une stratégie por-tuaire dans une région maritime »,en avril 2005

Section “Prospective”

� Réunion d'échanges avec le Conseilde Développement des Pays dePontivy à Loudéac, en juillet 2007

Les réunions délocalisées des Commissions et des Sections

LES RÉUNIONS DÉLOCALISÉES

� Ploërmel, septembre 2005

�Combrit Sainte Marie, septembre 2006

� Epiniac, le domaine des Ormes,septembre 2007

Les séminaires de rentréedu Bureau

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LES SESSIONS

Seize Sessions plénières ont permis au CESR d’exprimer ses avis, de présenter et adopter ses auto-saisines et d’ex-primer ses vœux, au cours de cette demie-mandature.

2004� 06 décembre :

Orientations budgétaires

2005� 14 février : Budget primitif

• En présence de : M. Jean-Yves LeDrian, Président du Conseil régionalde Bretagne, M. Pierrick Massiot,Vice-Président du Conseil régionalde Bretagne, M. Yves Calippé, rap-porteur du CESR des Pays de la Loire

� 29 mars : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves Le

Drian, Président du Conseil régionalde Bretagne, Mme Maria Vadillo,Conseillère régionale de Bretagne

� 20 juin : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves Le

Drian, Président du Conseil régionalde Bretagne, Mme De Caqueray,représente de Mme la Préfète de larégion Bretagne, Mme Gaëlle Abily,Vice-Présidente du Conseil régionalde Bretagne

� 03 octobre : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves Le

Drian, Président du Conseil régionalde Bretagne, Mme BernadetteMalgorn, Préfète de la régionBretagne

� 14 novembre : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves Le

Drian, Président du Conseil régionalde Bretagne, Mme Sylvie Robert,Vice-Présidente du Conseil régionalde Bretagne

� 05 décembre : Orientations budgétaires• En présence de : M. Pierrick

Massiot, Vice-Président du Conseilrégional de Bretagne, Mme MaryliseLeBranchu - Perrault, Première Vice-Présidente du Conseil régional deBretagne, M. Gérard Lahellec, Vice-Président du Conseil régional deBretagne

2006� 30 janvier : Budget primitif

• En présence de : M. Jean-Yves LeDrian, Président du Conseil régio-nal de Bretagne, Mme Gaëlle Abily,Vice-Présidente du Conseil régionalde Bretagne, Mme JanickMoriceau, Vice-Présidente duConseil régional de Bretagne,Mme Isabelle Thomas, Conseillèrerégionale de Bretagne

� 06 juin : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves Le

Drian, Président du Conseil régionalde Bretagne, Mme Marie-JosèphePerdereau, Secrétaire Générale de laPréfecture de la région Bretagne

� 02 octobre : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves

Le Drian, Président du Conseilrégional de Bretagne, M. JeanDaubigny, Préfet de la régionBretagne, M. Michel Morin,Vice-Président du Conseil régionalde Bretagne, M. Jean-BaptisteCarpentier, Recteur d’Académiede Bretagne

� 20 novembre : Session exceptionelle• En présence de : M. Jean-Yves Le

Drian, Président du Conseil régionalde Bretagne, M. Gilles Ricono,Directeur Général des service dela région Bretagne

� 11 décembre : Orientations budgétaires• En présence de : M. Jean-Yves

Le Drian, Président du Conseilrégional de Bretagne, M. GérardLahellec, Vice-Président duConseil régional de Bretagne,Mme Janick Moriceau, Vice-Présidente du Conseil régional deBretagne, M. Jean Daubigny,Préfet de la région Bretagne, M.Jean-René Marsac, Conseillerrégional de Bretagne

2007� 29 janvier : Budget primitif

• En présence de : M. Jean-YvesLe Drian, Président du Conseilrégional de Bretagne, M. PierrickMassiot, Vice-Président duConseil régional de Bretagne, M.Gérard Lahellec, Vice-Présidentdu Conseil régional de Bretagne,M. Michel Morin, Vice-Présidentdu Conseil régional de Bretagne

� 19 mars : CPER• En présence de : M. Jean-Yves

Le Drian, Président du Conseilrégional de Bretagne, M. JeanDaubigny, Préfet de la régionBretagne

� 14 mai : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves Le

Drian, Président du Conseil régionalde Bretagne

� 25 juin : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves

Le Drian, Président du Conseilrégional de Bretagne, MmeJanick Moriceau, Vice-Présidentedu Conseil régional de Bretagne,Mme Georgette Bréard, Vice-Présidente du Conseil régional deBretagne

� 24 septembre : Session ordinaire• En présence de : M. Jean-Yves

Le Drian, Président du Conseilrégional de Bretagne, MmeJanick Moriceau, Vice-Présidentedu Conseil régional

� 15 octobre : Session ordinaire• En présence de : Mme Maria

Vadillo, Conseillère régionale etde Mme Marylise Lebranchu,Vice-Prés idente du Consei lrégional

Sessions plénières 2004-2007

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Le CESR siège, es-qualité dans les organismes suivants qui illustrent la grande diversité des sollicitations adresséesaux représentations socio-professionnelles de la seconde assemblée régionale

� ADRIA de Quimper

� Agence Culturelle de Bretagne

� Agence de l'Eau Loire Bretagne

� Association BretagnePerformance

� Association Bretonne des Relaiset Itinéraires

� Association du Grand LittoralAtlantique (AGLIA)

� Association du Grand LittoralAtlantique (AGLIA)

� Association régionale du TravailSocial de Bretagne - IRTS

� Biennale de l'Egalité et Ateliersde Travail (Conseil régional)

� Cellule Économique de Bretagne

� Centre de Culture Scientifique,Technique et Industrielle

� Comité Bretagne Galice

� Comité Consultatif Régional du Développement et de laRecherche Technologique(CCRRDT)

� Comité d’Experts en vue de la constitution d’un centre de valorisation d’un patrimoine fluvial à Josselin

� Comité de Concertation duSchéma Multimodal desDéplacements et des Transports

� Comité de pilotage de l'étuderégionale "La place de ladémarche d'éducation populairedans le développement de la vieassociative" (Conseil régional)

� Comité de pilotage de recense-ment des équipements sportifs,sites et espaces de pratique enBretagne

� Comité de pilotage pour lesPersonnes Agées

� Comité de pilotage sur lesOrientations Régionales deGestion de la Faune Sauvage etd'Amélioration de ses Habitats(ORGFH)

� Comité de Promotion Touristiquedes Canaux Bretons

� Comité de suivi du Document

Unique de ProgrammationObjectif 2 (DOCUP)

� Comité National du Tourisme

� Comité régional des Partenairesdu Transport Public

� Comité régional des Programmes(politiques de santé) (DRASS)

� Comité régional du Tourisme

� Comité régional Technique del'Eau

� Commission de concertation surles Contrats d’Association desEtablissements Privés

� Commission régionale del’Agriculture Raisonnée

� Commission régionale de la Forêtet des Produits Forestiers deBretagne

� Commission régionale des ÉtudesMédicales

� Commission régionale des ÉtudesPharmaceutiques

� Commission sur le Plan Régionald’Elimination des DéchetsIndustriels Spéciaux (PREDIS)(Conseil régional)

� Commission sur l'Enseignementdes Langues (Rectorat)

� Conférence des Voies d'Eaubretonnes

� Conférence régionaled'Aménagement et deDéveloppement du Territoire(CRADT)

� Conférence régionale de la Santé

� Conférence régionale desRetraités et des Personnes Agées

� Conseil Culturel de Bretagne

� Conseil d'administration duCentre Eugène Marquis

� Conseil de l'Unité de Formationet de Recherche "Sciences de laVie et de l'environnement" -Rennes 1

� Conseil des Etudes et de la VieUniversitaire de l'UHB (Rennes 2)

� Conseil des Etudes et de la VieUniversitaire de l'UniversitéBretagne Occidentale

� Conseil des Etudes et de la VieUniversitaire de Rennes 1

� Conseil d'Orientation del'Europôle universitaire deRennes

� Conseil Scientifique del'Université de Rennes 1

� Délégation permanenteBretagne Europe

� Délégation régionale ONISEPBretagne

� École Supérieure de Commerce etd'Administration des Entreprisesde Brest

� Groupe de travail "Plan Energiepour la Bretagne" (Conseilrégional)

� Groupe de travail SécuritéMaritime (GASD)

� Groupe Mixte CR-CESR"Solidarité Internationale"

� Groupement relation EmploiFormation (ancien Arifope-Oref)

� Groupes de travail de laConférence des AffairesEuropéenne (CRB)

� Institut Culturel de Bretagne

� Institut de Gestion de Rennes

� Institut National des SciencesAppliquées

�Musiques et Danses en Bretagne

�Observatoire du Démantèlementde la Centrale Nucléaire desMonts d'Arrée

�Observatoire régional de la Parité(Etat)

�Observatoire régional de la Santéde Bretagne (ORSB)

� Parc Naturel régionald'Armorique

� Plan régional pour la Qualité del’Air (PRQA)

� Plate-forme Sanitaire et Sociale(DRASS)

� SABEMEN

� Syndicat Mixte Brest Iroise

� Union régionale des Offices dePersonnes Agées et Retraitées

LES REPRÉSENTATIONS

Le Conseil économique et social présent dans la vie régionale

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Le Conseil économique et social communique

Les rapports, communications et contributions

L'intégralité des travaux du CESR estmise gratuitement à la disposition dupublic, sur simple demande.

L'Avis Régional

Publication trimestrielle, l'Avis régionala pour objectif de présenter, sousforme synthétique les principales pro-positions et réflexions contenues dansses travaux.

Diffusé à 7 500 exemplaires, l'Avisrégional s'adresse notamment auxprincipaux "acteurs régionaux" àsavoir les élus bretons, les services del'Etat en Région, les représentants desorganismes publics et parapublics, leschefs d'entreprises.

Le Site Internet :www.region-bretagne.frAssocié au site du Conseil régional, lesite du CESR dans ses différentesrubriques (A quoi sert le CESR,Actualité et Coopération) retrace la viedu CESR notamment son actualité, sacomposition, ses modalités de fonc-tionnement, la synthèse de toutes sesétudes et avis adoptés en séance plé-nière et les travaux menés en coopéra-tion avec d'autres organismes.

Extranet du CESR

La conception et mise en place d’unextranet au CESR vise à transformer lesmodalités d’échanges des documentsentre les services et les conseillers aubénéfice d’une numérisation renforcéedes échanges en offrant aux conseillersun espace de consultation des donnéesd’actualité comprenant les archives dedonnées, et un espace d’échange et decommunication avec les services

Portail internet des CESR de France

Le CES national et l’ACERSF ont sou-haité améliorer la communication élec-tronique « grand public » des avis etrapports des CESR de France en créantun portail commun.

Le CESR de Bretagne a été retenucomme pilote avec quatre autresrégions (Ile de France, Pays de la Loire,Franche Comté, Aquitaine et Poitou-Charentes) pour la mise en œuvre dece portail.

Ce nouvel outil a pour but d’améliorerla notoriété individuelle et collectivedes CES en démultipliant les chancesde chacun d’être découvert par l’inter-naute à la recherche d’une informa-tion. La plupart des grands moteurs derecherche sélectionnent leurs réfé-rences en fonction du rythme derenouvellement des informations.Aujourd’hui en moyenne chaque CESRpublie environ 18 documents par an etle CES national 200. Le portail desCESR de France réunit environ 600nouveaux documents par an. Il bénéfi-cie ainsi en permanence d’un bon réfé-rencement.

Le portail offre à chaque partenaire unespace synthétique de son actualité etde ses travaux. Il est doté d’un puissantmoteur de recherche qui renvoie ausite de chaque CESR pour lire, téléchar-ger ou commander des documents.

Le site est consultable à l’adresse sui-vante : www.cesdefrance.fr

La présentation orale des étudesL'ensemble des travaux du CESR estprésenté à la presse écrite et audiovi-suelle lors d'une conférence de presseavant chaque session plénière.

De plus, pour faire suite à la demandede certains organismes, les études duCESR peuvent également leur être pré-sentées par les rapporteurs.

L'Avis Interne

Bulletin mensuel interne, cette publica-tion retrace la vie "au quotidien" del'assemblée et de ses membres.Organisé autour de plusieurs rubriques(les décisions du Bureau, les représen-tations extérieures, la vie des commis-sions et des sections, l'agenda du pré-sident, le planning des réunions ouencore les dernières publications desautres CESR), il est accompagné d'unerevue de presse qui recense les articlesparus sur le CESR.

Les forums « Prospective »

Afin de poursuivre sa réflexion sur unethématique d’intérêt régional, le CESRorganise régulièrement des forums «prospective ». Ces conférences-débatsaccueillent une ou plusieurs personnali-tés expertes dans le domaine retenu.

LA COMMUNICATION

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• N°20 - Juil. 1998

LA COMMUNICATION

L’avis régional

depuis sa création (1993-2007)

• N°1 - 1993 • N°2 - 1993 • N°3 - 1993 • N°4 - 1994

• N°6 - 1994 • N°7 - 1995 • N°8 - 1995 • N°10 - 1996

• N°11 - Mai 1996 • N°12 - Juil. 1996 • N°13 - Déc. 1996 • N°15 - Mai 1997

• N°16 - Sept. 1997 • N°17 - Déc. 1997 • N°18 - Mars 1997

• N°5 - 1994

• N°9 - 1995

• N°14 - Fév. 1997

• N°19 - Mai 1998

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LA COMMUNICATION

• N°41 - Nov. 2005 • N°42 - Fév. 2006 • N°43 - Juin 2006

• N°25 - Oct.1999

• N°26 - Janv. 2000 • N°27 - Avril 2000 • N°28 - Sept. 2000 • N°30 - Juin 2001

• N°31 - Nov. 2001 • N°32 - Fév. 2002 • N°34 - Avril 2003 • N°35 - Oct 2003

• N°36 - Janv. 2004 • N°37 - Avril 2004

• N°21 - Oct.1998 • 22 - Janv. 1999 • N°23 - Mars 1999 • N°24 - Juin 1999

• N°29 - Janv. 2001

• N°40 - Juin 2005

• N°44 - Nov. 2006 • N°45 - Mars 2007

• N°39 - Mars 2005

• N°33 - Oct. 2002

• N°38 - Sept. 2004

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L’équipe du Conseil économique et socialde Bretagne

Directeur Adjoint� Marc Pol Le Deunff

Secrétaires� Solène Delépine � Carole Magnen � Anne-Marie Mathieux � Sylvie Nouvel,

Puis, Cécile Guérin� Valérie Planchais� Stéphanie Vincent

Conseillers Techniques

En charge de la Commission « Aménagement du Territoire, environnement »� Sébastien Hamard� Puis, Olivier Coutand

En charge de la Commission « Qualité de la vie, culture et solidarités »� Fabien Brissot

En charge de la Commission « Développement économique, recherche »� Marc-Pol Le Deunff

En charge de la Commission « Formation et enseignement supérieur » � Fabien Brissot

Puis Janick Bérel

En charge de la Section « Prospective »� Virginie Gicquel

En charge de la Section « Mer-Littoral »� Sébastien Hamard

Puis Fanny Tartarin

En charge de la Communication et de l’Assemblée� Muriel Reymond

En charge des Coopérations internationales, régionales et européennes � Jean-Luc Grosbois

Ils ont travaillé dans les services du CESR entre 2004 et 2007

Directeur� Pierre Le Foll

178

LES SERVICES

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179

INDEX

Le CESR

Mission p. 6

De nouvelles priorités régionales dans un mode qui change p. 9

La vie et les activités du CESR p. 167

Ils ont siégé au sein de l’assemblée du CESR de Bretagne entre 2004 et 2007 p. 168

Ils ont siégé au bureau de novembre 2004 à ocobre 2007 p. 170

Ils ont siégé en tant que personnalité qualifiée au sein des Sections et groupes de travail p. 170

Le CESR à la rencontre des acteurs régionaux et nationaux de 2004 à 2007 p. 171

Sessions plénières 2004 - 2007 p. 173

Le CESR présent dans la vie régionale p. 174

LE CESR communique p. 175

L’avis régional depuis sa création (1993 - 2007) p. 176

Les services p. 178

Les transports

Les routes (synthèse des avis) p. 36

L’avenir des trains corail : l’urgence d’une politique globale des transports (vœu) p. 25

Signature du décret de déclaration d’utilité publique pour la desserte ferroviaire à grande vitesse Bretagne Pays de la Loire (vœu) p. 26

La LVG Ouest (synthèse des avis) p. 31

Les aéroports (synthèse des avis) p. 34

Soutenir le transport combiné en Bretagne (vœu) p. 24

Ports et politique maritime

La sécurité du transport et du trafic maritime de marchandises. L’intermodalité dans les transports de marchandises (synthèse de deux autosaisines) p. 29

Les ports de commerce (synthèse des avis) p. 38

Quelle stratégie portuaire pour la Bretagne (synthèse du forum « prospective ») p. 26

Pour une stratégie portuaire dans une région maritime (synthèse de la contribution) p. 18

Pour une politique maritime en Bretagne (synthèse de la contribution, saisine) p. 76

Economie

EmploiLes conditions de travail en Bretagne (synthèse de la saisine) p. 44

Perspectives de l’emploi et du travail en Bretagne, pour une volonté anticipatrice (synthèse de l’autosaisine) p. 70

Quels emplois et quel travail dans la Bretagne de demain ?(synthèse du forum « prospective ») p. 105

Index thématique

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50 clés pour l’emploi en Bretagne (synthèse de l’autosaisine) p. 46

Innover pour l’emploi en Bretagne (synthèse du forum « prospective ») p. 64

Conjuguer flexibilité et sécurisation des parcoursprofessionnels en Bretagne (synthèse de l’autosaisine) p. 51

Le plan de suppression d’effectifs du groupe Alcatel-Lucent (vœu) p. 91

CF Gomma (vœu) p. 89

La situation de France 3 Ouest (vœu) p. 154

Secteurs économiquesL’économie sociale en Bretagne pour une région compétitive, sociale et solidaire (synthèse de la saisine) p. 49

L’économie sociale en Bretagne (synthèse du forum « prospective ») p. 78

Les perspectives du secteur des télécommunications en France et en Europe (avis) p. 60

Les évolutions des bases de l’industrie bretonne à l’horizon 2021 : Réflexion prospective (synthèse de la contribution) p. 72

Quel avenir pour l’industrie sur nos territoires ? (synthèse du forum « prospective ») p. 101

Retours d’expériences sur quelques grandes mutations et restructurations économiques en Bretagne : leçons à tirer pour mieux anticiper et agir (synthèse de l’autosaisine) p. 97

Le schéma régional du tourisme (avis) p. 164

La filière laitière des trois régions de l’Ouest : comment maintenir demain le plus grand nombre d’exploitations et d’actifs (synthèse de la saisine) p. 134

Politiques économiquesLe transfert de technologie et l’innovation : enjeu de coopération pour les régions de l’Arc atlantique (synthèse de l’autosaisine) p. 57

Les enjeux futurs des pôles de compétitivité en Bretagne (motion) p. 90

La communication sur les pôles de compétitivité (avis) p. 58

La labellisation des pôles de compétitivité (vœu) p. 91

La stratégie régionale de développement économique (synthèse des avis) p. 84

Création de l’agence économique de Bretagne (avis) p. 87

Culture et sportLes grands axes de la politique culturelle du Conseil régional de Bretagne (avis) p. 154

La politique linguistique (synthèse des avis) p. 157

La politique sportive régionale (avis) p. 162

Pour une politique régionale du patrimoine bâti en Bretagne (synthèse de l’autosaisine) p. 96

Le patrimoine bâti au cœur du développement durable des territoires (synthèse du forum « prospective ») p. 99

Environnement et énergieL’expérimentation du rôle de chef de file en matière de gestion l’eau par la Région Bretagne (vœu) p. 58

Le développement durable (synthèse des avis) p. 82

L’énergie : un défi pour la région Bretagne (synthèse des avis) p. 80

180

INDEX

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SociétéMobilité des populations et territoires de Bretagne, à l’horizon 2030 : réflexions prospectives (synthèse de la contribution) p. 20

De la démocratie participative à la participation démocratique : le rôle du CESR de Bretagne dans la démocratie participative p. 142

Pour l’égalité entre les femmes et les hommes en Bretagne (synthèse de la saisine) p. 150

L’égalité entre les femmes et les hommes (synthèse des avis) p. 160

Bien vieillir en Bretagne (synthèse de l’autosaisine) p. 152

Foncier et habitatPour une stratégie foncière adaptée aux enjeux des politiques territoriales en Bretagne (synthèse de l’autosaisine) p. 74

Pour une politique sociale de l’habitat en Bretagne (avis) p. 59

Objectif : logement des jeunes (avis) p. 108

FormationLa stratégie régionale Emploi-Formation (synthèse de l’avis) p. 124

L’expérience formatrice en Bretagne (synthèse du forum « prospective ») p. 119

Le financement du transfert à la Région des formations sanitaires, sociales et artistiques (vœu) p. 118

Le processus d’orientation des jeunes en Bretagne : enjeux et défis (synthèse de l’autosaisine) p. 114

L’orientation des jeunes en Bretagne (synthèse du forum « prospective ») p. 122

Les technologies de l’information et de la communication dans les lycées en Bretagne(synthèse de l’autosaisine) p. 116

Le manque de place dans les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) et les lycées professionnels, notamment pour les formations aux métiers du bâtiment (vœu) p.118

Coopération territorialeLa coopération territoriale : un outil de développement pour la Bretagne (synthèse de l’autosaisine) p. 132

La coopération interrégionale p. 140

Les contrats de Pays (synthèse des avis) p. 138

La coopération avec les Conseils de développement p. 146

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INDEX

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Sept orientations prioritairespour la Bretagne

2004- 2007 Bilan d’activités

Numéro spécial, supplément à l’Avis Régional

Directeur de la publication� A. Even

Rédaction� Conseil économique et social de Bretagne

Conception/réalisation graphique� Arcom Search © Rennes 2007

Crédit photos� S. Aubinaud � B. Demée � A. Lagoyer � M. Ogier � H. Panon

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