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CONSETL DE PRT]D'HOMMES DE MARSEILLE 6, Rue Rigord BOAT MARSEILLE Tel : 04.91.13.62.A1 RG N'F 10/03260 SECTION Commerce AFFAIRE Serge RIGA contre Société DISTRIBUTION CASINO FRANCE MINUTE N" 13101206 JUGEMENT DU 19 Juin 2013 Qualification : Contradictoire premier ressort, REPUBLIQUE TRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS JUGEMENT DE DEPARTAGE DU t9 Juin 2013 Monsieur Serge RIGA 725 avenue des Tourreilles 3I2IO MONTREJEAU Assisté de Me Katia SPERANZA (Avocat au barreau d'AIX EN PR-0^VENCE) substituant Me Patricia sIoN (Avocat au barreau d,AiÎ EN PROVENCE) DEMANDET'R Société DISTRIBUTION CASINO FRANCE Siège 1 Esplanade de France BP 306 42008 SAINT-ETIENNE CEDEX 2 S:fle:"lt- par MonsieurPierre GSCHIVIND assisté de Me Jacques BISTAGNE (Avocat au barreau de MARSEILLE) DEFENDEUR çgIIPg§ITION DE TORMATIÛN DE DEPARTAGE LORS DES DEBATS DU DELIBER]C : IVfada:rrr Murici VASSAIL, Président Juge départiteur Monsieur Emmanuel_IJgUET, AssesseuiConseiller (S) Monsieur Claude B*ERNARDIN, Assesseur Conseili,i, tg) Monsieur Paul TRINGAI E, Assesseur Conseiller (S) Monsieur Bruno BERANGER, Assesseur ôonseillàr'fgl Assistés lors des débats de Monsieur Henri MARTINÈi, Greffrer Prononcé par mise à disposition au greffe Ie : 19 Juin 2013 PROCEDURE Date de réception de la demande : 09 Novembre 2010 Procès verbal de partage de voix du : lB Avril2Ll2 Débats à l'audience de départage du : 2g M;ai201l lge i

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CONSETL DE PRT]D'HOMMESDE MARSEILLE

6, Rue RigordBOAT MARSEILLETel : 04.91.13.62.A1

RG N'F 10/03260

SECTION Commerce

AFFAIRESerge RIGAcontreSociété DISTRIBUTION CASINOFRANCE

MINUTE N" 13101206

JUGEMENT DU 19 Juin 2013

Qualification :

Contradictoirepremier ressort,

REPUBLIQUE TRANCAISEAU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

JUGEMENT DE DEPARTAGE DU t9 Juin 2013

Monsieur Serge RIGA725 avenue des Tourreilles3I2IO MONTREJEAUAssisté de Me Katia SPERANZA (Avocat au barreau d'AIX ENPR-0^VENCE) substituant Me Patricia sIoN (Avocat au barreau d,AiÎEN PROVENCE)

DEMANDET'R

Société DISTRIBUTION CASINO FRANCESiège 1 Esplanade de FranceBP 30642008 SAINT-ETIENNE CEDEX 2

S:fle:"lt- par MonsieurPierre GSCHIVIND assisté de Me JacquesBISTAGNE (Avocat au barreau de MARSEILLE)

DEFENDEUR

çgIIPg§ITION DE LÂ TORMATIÛN DE DEPARTAGE LORSDES DEBATS DU DELIBER]C :

IVfada:rrr Murici VASSAIL, Président Juge départiteurMonsieur Emmanuel_IJgUET, AssesseuiConseiller (S)Monsieur Claude B*ERNARDIN, Assesseur Conseili,i, tg)Monsieur Paul TRINGAI E, Assesseur Conseiller (S)Monsieur Bruno BERANGER, Assesseur ôonseillàr'fglAssistés lors des débats de Monsieur Henri MARTINÈi, Greffrer

Prononcé par mise à disposition au greffe Ie : 19 Juin 2013

PROCEDURE

Date de réception de la demande : 09 Novembre 2010

Procès verbal de partage de voix du : lB Avril2Ll2

Débats à l'audience de départage du : 2g M;ai201l

lge i

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A F FA TRE s e rg e Rr GA *,f: il;,i, i t;!Ë i§lr u r ro N cÀs rN o FRA NC E

Le 14 novembre 1990 M. Serse zuGA et son épouse_ont signé un premier contrat decogérance avec ra société DISTïTBUTION ôâshô FRANCE

Au mois d'octobre 2000 M. RIGA a été nomm é délégué syndical.

En avril 20a0, il a été élu au sein du comité d'établissement de la région Sud EST.

Le 9 juin 2a01, M. et Mme RIGA ont signé un nouveau contrat de cogérance et se sont.vuconfier I'exploitation d'une supérette sitüée rue de Lodi à MARSEiLI,È, --

Le 18 décembre 2a07, M. RIGA a démissionné de ses fonctions.

Le23 avti12008 M. RIGA a saisi le conseii desprud'honlmes d'AIX-EN-PROVENCE d"diverses demandes-

Par jugernent du 14 octobre 2010 ce conseil des prud'horunes s'est déclaré incompétent auprofit du conseil de céans.

*J:il-.ès-verbal du 18 avril2012,le bureau 4g

jlg.ment s'est déclaré en parrage dsvorx et a renvoyé l,affaire à l,audience duZg mai 2ti31

M. RIGA demande au conseil :

A titre principal, de requalifier Ie contrat de cogérance du 9 juin 2001 encontrat de travailà durée indéterminée,.de dire que fa.pl.se d'actË aàirproâui?e les eff"tsàüti..r"iementsans cause réelle et sérieuse et de lui-allouer :

- 131 527,34 ! bnrt de rappel d'heures supplémentaires pour Ia période du23 avrlt 20A3au 18janvier2008,- li !52,73 ! brut d'incidence rongés payés,' ?1 7 a3, 9 6 ! de domlnage_s et intéîêts^pôur travail dissimulé,- 86 830, 52 ! brut au titrà des.rep,os compensateurs non allouês et non pris sur la périodedy?) lulyier 2003 au 1 8 janvi ei 2A08,- 8 683, 05 ! d'incidence èongés payés,- !9 -592,73 ! d'indemnité de"licénéiement,- 228 940,75 ! de remboursement de frais âe persomel pour la période 2001 à200g,- 18 432 ! à titre d'indemnisation de ses heureË ae aaÈlJtion,- 50 000 ! de dommages et intérêts sur le fondement à?i"u.ti.t"r 1 l 84 et l3g2 du CodeCiyit^qqq' exécution fautive er détoyate du C;6;;,iààtf,- 50 000 ! de dommages et intérêts ên raison a" fu àircil*ination qu,il a subie,- 83 084 ! de domma[es et intérêts au titre o" lu.iÀrË-â. ,on concuïîence.

A titre subsidiaire, M' zuGA demande au conseil de dire que sa démission est fondée parles.griefs qu'il développe et aoit proàui;.-Ë-;ii;; àru"jir"""iement sa cause réele etsérieuse et de lui alloue :

- 7901,32 ! d'indemnité compensatrice de préavis,- 790,13 ! d"incidence congéi payés surprêavis, '- !7 338,97 ! d'indemnité dé réiiliation,- 94 816 ! de dommages et intérêts pour rupture abusive du contrat,- 50 000 ! de domma§es et.intérêts pour exècution fautivà Lt aeràÿir" du contrat,- 49 926 ! de dommages et intérêts aï titre de Ia clause ae

"o" concuïîence qui est illicite.

En tout état de cause, M. RIGA poursuit la condamnation de la société DISTzuBUTIONCASINO FRANCE à lui payer :- uluarur- 11 275,20 ! d'indemnisàti-on de ses heures de délégation,- 131 527,34 ! brur de rappel d'heures supplémen;;ir;;;;. la période du 23 avrilza03au l8janvier 2008,- !3 152,73 ! brut d'incidence congés payés,- 3 000 ! du chef de I'arricle 700 d;code de'procédure civile.

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AFFATRE serge RrGÀ "'"If il;,i,iKfiîfrlrurroN cASrNo FRANCE

M. RIGA réclame encore :

- le bénéfice de I'exécution provisoire,- que les condamrarions portenl i$itlgg taux légal à compter de la demande,- la condamnation de la sôciété DISTRIBUTIôN ôÀ§nvo hnaxceâirir"*"n ., sousastreinte de 50 !p-arjour de retard etp1ao.um"rrt, *à attestationASSEDIC, un certificatde travail, un solde àe tout compte et des bulletini de salaire rectifiés.

yrSS+ pppele qu'en application de I'article L782-7 du Code du Travail, devenu I'articleL7322-1 du Code du Travàil, quelles qr. roi"rrt les ciiconstances les iefies du Code duTruvail s'appliquent aux géranis non salariés notumm"nt en matière :- de procédure de licenciàment et licenci.;;;;- d'accords collectifs,- de salaire minimum,- de prescription des faits fautifs,- d'institutions représentatives du personnel,- d'heures supplémentaires,- d'invalidité et maladie professionnelle,- de clause de non concurîence.

Il estime que qqs.cgl(*r:f,4:fp]oitation mettent en évidence un lien de subordinationpuisq.ue ra société DisrzuBUTrôN cASINo pn rNcÈ r"i i*p;;;ii;- -- "'- sesjours et heures d,ouverh:re,- les dates de ses congés payés,- ses règles d'hygiène et de iécurité.- ses marchandises.- des salariés,- la décoration de son magasin,- le port d'une tenue.

II en tire pour conséque.nc.e qye sa demande de.requalification du contrat de cogérance encontrat de travail à durée indéterminée est justifiéà.

I1 s.ouligne que son courrier du I8 décembre 2007 comporte de nombreux griefs de sortequ'il s'analyse nécessairement en une prise d'acte a. f!1rprure du contrat aux torts dei'employeur qui doit produire les effets'd'un licenciern*t-rurm cause réelle et sérieuse.

Il insiste plus particulièrement sur :

- I'ouverture d'un pagasin concurrent à proximité du sien qui vendait les mêmes produits15 à20% moins chers qu'il anaiyse el un manquement à r,;brig;ii;;;;l;t;;à,- la violation de la convèntion côllective.

", ". qu" ta societe drsrnrBùfIôN CASINgFRANCE s'est abstenue d: répondre aux de*anàes à. *utution qu,il avait formulées,- le refus de rembourser les frais de fonctionnem;;il;"gu.ii,

". q,ri-"àortlt,r" un.violation du statut légal attaché au :gltl{ ^qr-_;;gé;ce reconnue par la chambrecommerciale delaÇgrl!âpp_.]d'Arx-EN-pRovENôp àri uaeauir";. S;is à!r ro*.,qu'il devait à ta société DISfRIBUTI0N casnqo Ènariôp,- Ie refus de créditer les excédants d'emballug"; uloi. q, ri payait pour les déficits,- le défaut de paiement de ses heures de délégitio" qriJ"ïrtitue une violation de son sratutprotecteur.

§y::: dernier point il rappelle q-ue ces heures ne pouvaient être rémunérées en dessous duSMIC alors qu'ii a perçuüne inâemnisation forfarlair.î*rr"ile de 106 ! bien inferieureau minimum légal.

M' RIGA soutient que la clause de non concurrence inscrite au contrat de cogérance estnulle pour défaut de contrepartie financière.

Il relève que la jurisprudence considère que la nullité de cefte clause, qu,il a respectée, luicause nécessairemelt rin préjudice qu'il tonvient de réparei en appliquant le Cal"ul {uiîdéveloppe dans ses écrituies.

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ÀFFATRE serse krGÀ ,,"iYil;[,i'ifii#rurroN cASrNo FRANCE

Il fonde sa dernande de rappel d'heures supplémentaires sur ses plannings de livraison.Enfin' il estirne qu'il a été victime d'une discrimination iiée à son activité syndicale en ceque :

- ses heures de détégation ne lui ont pas été navées.- des magasins dont ii avait sollici-té'la Àgi#:ffir été donnés à d,autres gérants moinsanciens et qui n,avaient pas d,activité ;ËJ,*i;. ""' "'

LasociétéDISTzuBUTiONI cAsri{o FRANrCEdemande au conseii dejoindreles dossiersde M' et Mme zuGA en raison àe-l'unicite d;r;il;; cogérance et poursuit Ie débouréde l'intégralité des prétentions advàrses et ta conàuÀ;i;;-a;tvi. Rrci;iï ipayer3.000! au visa d"el,articl'e 700 du Code de prorJà*ë;il*'F.lle rappelle que :

- .le statut des gérants mandataires non salariés des succursales àprédominance alimentairerésulre d'une loi d0 4 iuillet 1944.- la clause de fourniturê exclusive âvectarification impos ée aétéconsidérée comme vaiablepar la jurisprudence,- pendant 16 ans M' RiGA atravaillécolnme gérant mand atairede sorte qu,il a une parfàiteconnaissance du statut,- Ia chambre corlmerciale de la cour d'Appgl d'AIX-EN-pRovEIvcE a rendu un affêtdéfinitif qui a autorité de Ia chose jugée

"t A;i;";;;;ifq"" Ies cogérants mandataires nesont pas des salanes.

EIle affirme oue la recodification du code du Travail opérée en 200g n,a pas éré faite àdroit constant de.sorte que l'article rîlîili i"c;.fff,irail n'apas a., .ri.rr;uridiquesidenriques à I'arricte risz_t du code Ju f;;i;;i;#;r*.Eile en tire pour conséquencg 9ue M. RIGA ne peut prérendre au bénéfice de l,inlégralitédes règles applicables en droit àu travart.

Elle précise que les.cog§rants mandataires dispos^entd'un libre choix d,embauche, ce quileur permer de priviléfier des membres d. i;;; aÀrI", *1is qu'eile a mis en prace unservice d'aide à ra gestion pour lembaucrre aes's"ËË;;,érimaires.

iJt#:l;ffî:lemarquer que M' zuGA ne rapporte pas ra preuve de l,existence d,un rien

Ill"r.::^"::lut_qu'il doit être débouté. de sa demande de requalification du contrat decogerance en contrat de travail à durée indéterminée et detàutei les a.**a., àrrerentes,y compris celle formulée autitre des heures srppte*.otaiiàs.

Elle estime oue Ie débouté du demandeur au titre des heures supplémentaires s,imposed'autant q" Èt éléments.qu'ii verse aux oebats nË s* ^;.

nature à mettre en évidenceI'existence d'heures supprémentaii"s qJeil" il; ;ffi;fiîpore"r.Elle admet que la clause de non concunence r1e p1élzojlp.aq de contrepartie financière pourIes cogéranti non salaries et àlclrr;;Ë;;"*ettrô à la ddisi; du conseil des prud,hornmestout en s'opposant aux bases de calcul proposées p;ù, RrGÀ Q3% duchiffie d,affaire ou76 ! parjour).

Elle s'en rapporte sur la demande de paiement de rapp.el d'heuresde délégation, soulignantsimplement qu'il y a lieu de déduireiàr .or*., qu,elle a déjàréglées à M. R[GA.

.l.

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RG N" F 10/03260AFFAIRE : Serge MGÀ contre Société DISTMBUTION CASINO FRANCE

MOTIFS

Malgré les liens"qui existent entre le dossier de M. RIGA et celui de son épouse, il n,est pasconforme à une bonae administration de la justice deprononcer lajonction des procéduies.

En outre, contrairementâ ce quesoutient la société DISTRIBUTION CASINO FRANCE,dans son dernier état, lajurisprudence pose pour principe que la recodification du Code duTravail a été faite à droit constant.

I1 s'ensuit qu'il résulte de l'article L7322-1du Code du Travail que les dispositions du droitdu travail s'appliquent aux gérants non salariés des succursaies de

"orn*..., de détailalimentaire

En-application du Pfingipg fon{amental de libre exercice d'une activité professionnelle etde l'article L782-7'duCdde du Travall,recodifié L7322-1du Code du Travail, une clausede non conculrence stipulée dans le contrat d'un gérant non salarié de succursatâ de maisonalimentaire de détail n'est licite que si elle c-omporte l'obligation pour la société dedistribution de verser au gérant une contrepartie financière.

En I'espèce,. il n'est pas contesté que la clause de non concurrence stipulée au contrat decogérance signé Ie 9 juin 2001 pai M, zuGA ne comporte aucune contrepartie financière.

Cette clause est donc nulle.

Dans la mesure où il est établi qu'il l'a respectée, M. zuGA en a nécessairement subi unpréjudice.

Çe p_r9j^udic9 sera considéré comme intégralement réparé en adoptant le calcul proposé parM. RIGA dans ses écritures en prenant pour base :3% d"s cômmissions brutei qu'i'l aperçues pendant 36 mois.

La somme de 46.926 ! lui sera donc allouée à ce titre,

jt§ g{t^e {ep§1n_ositions combinées des rylql"l LZ25 t - 1, L7 322- r, L7 3 22-3, L21 43 - 1 j,L2315-3,L3232-1,L3232-3,D3231-5 etD3231-6 du coâe du Traiail que :

-.le.temps.nécessaire à 1'exercice des fonctions de représentant du pers&nel est de pleindroit considéré comme du temps de. travail

-el pqyg ài'échéance noËnale en tant queiel,

- le représentant du personnel ne doit pas subii dé baisse de salaire du fait de I'exercice Éesa mIss10n,- la rémunération ne doit jamais être inférieure au SMIC.

En I'espèce,_il ressort des calculs.lpérés par M._RIGA que ses heures de délégation,rémunérées de manière forfaitaire à liauteuf de 106 ! par m^ois, ont été payées en dËssousdu SMIC.

Dès lors, sa demande est justifiée.

Considérant ses calculs quiDISTzuBUTION CASINO11.275,20 ! qu'il sollicite.

lr:ttrll_.ompte des sommes qu'il a déjà perçues, la sociétéFRANCE sera condamnée à payer à M. RiGA la somme de

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ÀFFÀIRE serge MGA ","f,f il;i,jKfi'rfiTruruoN cASrNo FRANCE

Comm.e..l'imposent les applications jurisprudentielles de 1'article L\ZZ\-l du Code duTravail il appartient à celui-qui se prévaut àe l'existence d'un contrat detravailà. r"ppÀ.t.ila preuve du lien de subordinatioi qu'exerce sur lui son prétendu

"*ptoÿe"i.Le lien de subordination est djfini par l'exercice d'untravail sous 1'autorité d'un employeurqui a.le pou-voir de donner des oràres et des directives, d'en contrôler l'exécutio"

"tï.sanctionner les manquements de son subordonné

Fn I'occ-urre39e, r.l ne résulte pas des pièces versées aux débats concernant nominativementM. et Mme RIGA que ies inléresséjn,étaientpas libres de :- prendre leurs congés payés aux dates de leuichoix,- recruter du personnel,- choisir les horaires d'ouverrure et de fermeture du magasin.

!$ 1!leurs, les autres sujétions imposées par la société DISTRIBUTI6N CASIN9FR4ryCE (tenue,vestimeniaire, rangôment d-gs magasins, vente exclusive de produitqparticipations à des opérations proirotionnelles, ai"de et contrôle

"à*ptuUi., réunions

concemantl'hygiène, livraisons...) découlenttoutei du contrat de cogérancé signé et acceptépar les parties.

Dès lors, M. RIGA doit être débouté de sa demande de requalification du contrat decogérance en contrat de travail à durée indéterminée,

Cette solution s'impose d'autant que-dans sa lettre du 18 décembre20A7 M. RIGA se piaintp1écisément d'un.manque d'aidè de la part de la société DISTRIBUTION CA-SINôFRANCE en matière de gestion du personnel, ce qui implique qu'il était libre de ce chef.

M. RIGA doit donc être débouté de ses demandes de remboursement de frais de personnelainsi que de toutes les demandes liées à la reconnaissance d'un contrat de travaii.

t) Sur la de4ande, de rappel d'beq{eq supplérnentaires. de repos compensateurs et dedommages et intérêts poürlravail diiiffiyr^S-%

-ne^produit aucun élément qui soit de nature à démontrer que la sociétéDISTRIBUTiON CASINO FRANCE luia imposé à titre individuel l'exécuïio, à;noruli.,de travail déterminés en dehors des horairei ,ro.*urr, douverture et de fermeture dumagasin.

Dès lors, M. RIGA doit être débouté de ses demandes de rappeld'heures supplémentaires,de repos compensateurs et de dommages et intérêts pour tr'airail dissimulé.

JI-u^ÉtÉ rappelg ay1l9rye! des développements précédents que, conformément à I'articleL782-1, recodifié L7322-l du code dù Travail, fes règles au'arôiiâü;r*;ii;ù;üd;;;notarnment, à la rupture du contrat de cogérance,

De jurisprudence constante la démission doit être claire et non équivoque.

$ lS:r:"9, ]g gourrigr adressé par M. RIGA à ra société DISTzuBUTISN cASINoFRANCE le 18 décembre2007 (rèçu le 2l d,écembre}}}7)comporte de multiplàs griefs-,

Il s ensuit gulya]Srg les termes.employés par M. RIGA il ne peut être considéré commeune lettre de démission pure et simple.

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A F FA rRE : s e rs e M GA ", "if il;,i, I

g!§ i11, a r r o N cÀ s rNo FRA NC E

Parmi les fautes que M. RIGA impute à la société DISTzuBUTioN cASIhlo FRANCEsont établies :

- une exécution déloyale du contrat de ccgérance manifestée par la transformation d,u' ,,

Petit Casino" voisin en Eco service "p"gf1 r.r. -éÀ". pr"auiis de ts a ia;1, Àoi^

"rror,- p.dÿfaut.de paiement des heures de délégation au ni*uu au srvtic, lui cànstltue uneviolation du statut protecteur,- I'absence de rembôursement de ceftains frais mise en évidence par le jugement rendu entreles parties par le tribunal de commer." de üÆsÊï,tËi2i rJp;;;Ë;;î^oloi

"tt,arrôt dela chambre commerciale de la cour d'App"r àÀx--Bx+Èovp'Ncp'it fé;ié, 2aiif,-ü

s'analyse en une violation directe des obligatlo". "e*s

àu contrat de càgÈrar"".

A elles seules, ces fautes sont d'une grautté.l.1ry,1tF_pour justifier que la rupture ducontrat de cogérance soit imputée à la Iociété DISTzuBUTION CASINb pnaucg.

Compte tenu des principes sus-énoncés, cetfe rupture doit produire des effets analogues àun licenciement sàns cduse réelle et sérieuse. - E --" ' - -'- '

En conséquence, il conviendra d,allouer à M. RIGA:- 7901,32 ! d'ind,e.mnité compensatrice de préavis,- 790,13 ! d'incidence congés pares sur I'inàemnitÉ compensatrice de préavis,- 17.338,97 ! d'indemnité àe rêsiiiation.

Par ailleurs, il seraallo[É l-ry SG4, en tenant compte de ses années de col]aboration avecla société DISTzuBUTIoht cASrNo FRANCÈ b;;;;s" et de t";;t;;e de sescommissions, Ia somme de 50.000 ! de dommages et intéëts p"*;pi"* abusive ducontrat de cogérance.

y;§gj" :.t jpqotte pas ia preuve d'un préjudic.e..spécifique de ceux réparés par lesdommages et intérêts sus-mentionnés. I1 serà dônc débôuté dË sa demanà"à'" ào*ug",et intérêts pour exécution fautive et déloyale du contrat.

-

Il ne ressort d'aucun de.s éléments.qu'il produit que la société DISTRIBUTIç1\; cAsnvoFF',{NCE a écané tes demandes de muiation de'M. RrGÀ;" i"ir""à. ;;;pp;.nancesyndicale ou de ses activités syndicales.

L'intéressé ne rapporte donc pas la preuve de la discrirnination syndicale dont il se plaint.

[] s'ensuit qu'il doit être débouté de sa demande de domrnages et intérêts formulée à ce titre.

Au n.r de la solution admisepar le co:rseil, la société DISTRiBUTION CASINO FRANCEsera condamnée à remeftre à M. zuGA un bulletin de paiement de commiÀion et uneattestation destinée à POLE EMPLOI rectifiés. r .

Pour en. garanlir I'effectivité cette condamnation sera assortie d,une astreinte dont lesmodalités pratiques seront détaillées au dispositif ae tapresente décision.

M ryqA n'al1ègue aucune circonstance exceptionnelle imposant d'ordonner l,exécutionprovisoire de Ia présente décision.

Il sera débouté de ce chef.

La condamnation à rappel de salaire au titre des heures cle délégation produira intérêts au

Pflÿ"*:].r"::Tpl:1d."la demandeenjustice. Toutes r"sàuti"'îord;Â;t6; pioauirontrnrerers au taux tegal a compter de la présente décision.

Les dépens seront mis à E.charge de la société DISTRIBUTION cASINo FRANCE quisuccombe partiellement. Elle sJtrouve, ainsi, infonAee en ses prétentions au titie des fraisirrépétibles.

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AFFATRE serge RrGÀ ,,"f,f il;,i,;o;fiifr1ruîr,N cÀsrNo FR 4NCE

Il serait inéquitable de.laisser supporter à M. RIGA f intégralité des frais qu,il a exposés etqut ne sont pas compris dans ies dépens.

La société DISTRIBUTiON CASIN0 FRANCE sera condamnée à lui payer 1.500 ! duchef de 1'article 700 du Code de procédure Civile.

Le conseil de prud'hommes statuant en formation de départage complète,publiquement, par décision CONTRÂDICTOIRE er en PREMIfun nËSSORt;

--'

Dit n'y avoir lieu à jonction des dossiers t0/3260 et10/3265 ;

Constate que la clause de non concuflence incluse au contrat de cogérance est nulle;

Condamne la société DISTRIBUTION CASIIIO FRANCE àpayer à M. RiGA 46.926 e(QUARANTE SIX MILLE NrEUF CENT \ANGT SfX nUnOS) de dommages erintérêts en raison de ia nullité de la clause de non concurïence ;

Rapp.elle que 1es heures de délégation des cogérants non salariés doivent être rémunéréesau mrnimum au niveau du SMIC ;

condamne la société DISTRIBUTION CASINO FRANCE à payer à M. RIGA 11.275,20! (OI{ZE MILLE DEUX CENT SOIXANTE QUINZE BÜNbS WNGT CENTÜ'à;rappel d'heures de délégation ;

Constate-qu"-\4.-ry9âlg laPqg{e^pj! la-pqgyve d'un lien de subordination à l'égard de Ia

SOCiété DiSTRIBUTION CASINOFRANCE ;

Déboute M. RIGA de sa demande de requalification du contrat de cogérance en contrat detravail à durée indéterminée ;

Déboute M' zuGA de sa demande de remboursement de frais de personnel et de toutes iesdemandes liées à la reconnaissance d,un contrat de travail ;

Déboute M. RIGA de ses demandes^de rappel d'heures supplémentaires, de reposcompensateurs et de dommages et intérêts pour'lravail dissimdêl

Pit-g:ç_lu-.ypt_.,-rg_d, contrat de cogérance est imputable à la société DISTRIBUTIONCASNO FRANCE ;

Dit que cefte tupture doit produire des effets analogues à un licenciement sans cause réelleet sérieuse ;

condamne la société DISTRTBUTION cASiNo FRANCE àpayer à M. RIGA :-,,7.901,32 ! (SEPT MILLE NEUF CENT TIN EUROS rirErurE DEUX CENTS)d'indemnité compensatrice de préavis,- 79tl13 ! (SEPT CENT QUATRE WNGT DIX E{IROS TREIZE CENTS) d'incidencecgl9^{p11és sur l'indemnité compensatrice de préavis,

:!!:T!22-ç P-LX SEPT MILLE TROIS CENT TT{NNTT HUIT EURIS QUATREVINGT DIX SEPT CENTS) d'indemnité de résiliation,-.50.000.! (CINQUANTE MILLE EUROS) de dommages et intérêts pour ruprureabusive du contrat de cogérance,

Déboute M. zuGA de ses demandes de dommages et intérêts pour :

- exécution fautive et déloyale du contrat de co§érance,- discrimination,

pit qu'à l'exception de celle concernant.ie rappel d'heures de délégation qui produiraintérêts au.taux légal à compter de Ia dernande

"., justice, toutes"les condarinations

produiront intérêts au taux légal à compter de la préseite décision ;

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Page 9: S:fle:lt-ekladata.com/4faCCguAaBmquZpo-88P0kEf6_A/ugement-erge.pdfA F FA TRE s e rg e Rr GA *,f: il;,i, i t;!Ë i§lr u r ro N cÀs rN o FRA NC E Le 14 novembre 1990 M. Serse zuGA

AFFATRE ' serse MGÀ ","if §;,i,i';!iî11-urr0N cASrNo FneNCE

CONdAMAC IA SOCiété DISTzuBUTION CASINO FRANCE à déIiVrEr à M. RIGA, SOUSastreinte de 50 ! (CTNQUANTE EUROS)pgrJo;àÀr"t"à"tpar documentpassé Ie délaide 2 mois après ia s.igÀification au preseru juËèment, ,n-ùrrêtin de commission et uneaftestation destinée à POLE EMPLOI corrfoinies : ' -

Dit la société DISTRIBUTiON CASINO FRANCE infondée en ses prétentions au titre desfrais inépétibles ;

condamne Ia sociéré DISTRIBUTION cASINo FRANCE àpayerà M. RIGA I.50o !(MILLE CIIYQ CENTS EURos) du chef de t'uiittiioô au ôoâ" a. pio"lJure Civite.Dit n'y avoir lieu à exécution provisoire ;

condamne la société DISTzuBUTION cASINo FRANCE aux dépens.

nr l$ti.flit:-lq8.",.t prononcé par mise à disposition au Greffe, Ie 19 juin 2013Ef ont signé le Présideni et Ie Greïfier.

Le Greffier Président

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