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Si vous ne nous laissez pas rêver,data0.revolublog.com/creuse-citron/perso/creuse-citron 29 version w… · 12 – la gueule toute verte La destruction de la planète par la machine

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  • Si vous ne nous laissez pas rêver,on ne vous laissera pas dormir

  • L'économie est malade, qu'elle crève !

  • Réseau sortir du nucléaire

  • La crise des médias lettre ouverte de Peter Watkins

  • Eléments de réponse

  • 12 – la gueule toute verte

    La destruction de la planète par la machine industrielle devient évidente. Les écolos de salon s’attablentavec industriels et politiques pour « sauver le soldat capitalisme». Ils apportent leur peinture verte pourripoliner les faces grises des «décideurs». Prescripteurs d’un label «développement durable», beau-coup de mouvements de «protection de la nature» deviennent un appendice de l’appareil d’État et d’unsystème économique mortifère.

    Les révolutionnaires de Grenelle…«C’est une révolution dans nos façons depenser et dans nos façons de décider». Ledangereux agitateur, qui prononce cettephrase historique dans les salons de l’Élyséeà l’automne 2007, est Nicolas Sarkozy à l’is-sue du «Grenelle de l’environnement». Il estrare de voir au ministère du Travail un ras-semblement de tels révolutionnaires : séidesde l’État, patrons pollueurs, agrobusiness-men et petits marquis de la galaxie écolo-moderne.

    Déjà les 25 et 26 mai 1968, pour les«Accords de Grenelle», d’autres redouta-bles comploteurs, patrons du CNPF, chefs dela CGT s’acoquinent avec Pompidou afinque l’ordre et la paix sociale évacuent lesusines occupées, balaient les espoirs nésdans la rue, enterrent l’avenir dans les urnes.

    Sarkozy a piqué l’idée à Franck Laval,fondateur d’Écologie sans frontière, qui pro-pose de «poser l’acte fondateur du dialogueenvironnemental qui doit s’instaurer enFrance entre toutes les parties prenantes». Àpeine élu en mai 2007, il en charge trois ser-viteurs : Jean-Louis Borloo, ChantalJouanno, NKM (Nathalie KosciuscoMorizet). Leur «compétence» est garantiepar leur brillante carrière : Borloo avait déjàservi Mitterrand en 1990, en fondant, avecBrice Lalonde, Génération Écologie pourcontrer les Verts, puis il a fait des affairesavec Tapie en revendant, avec bénéfice, desentreprises en difficulté, achetées pour unfranc symbolique ; Jouanno, «conseillère àl’Élysée en charge des négociations duGrenelle de l’environnement», a successive-ment travaillé pour la bagnole, EDF, laPolice, la Défense ; NKM est ingénieur àl’IGREF (Institut du génie rural et des Eauxet Forêts) acteur essentiel du remembrement,des politiques menées contre les rivières, lesforêts, les zones humides… Afin de lancer leGrenelle, des écologistes apparaissent sur lesperrons de l’Élysée, Nicolas Hulot, PascalHusting et Yannick Jadot (Greenpeace),Serge Orru (WWF), et Sarkozy claironne

    Vert et durable… le capitalisme ?

    «L’époque est à l’action. Il n’y a aucun sujettabou».

    Les Verts sont dans le fruitPour inaugurer le défilé de mode verte àGrenelle, voici Nicolas Hulot, fort du soutiend’entreprises telle Rhône-Poulenc qui spon-sorise «Ushuaïa, le magazine de l’extrême».Il assure que « les entreprises ont intégré lesouci du devenir du monde vivant».

    S’empressent des responsables du WWF(Fonds mondial pour la nature). Cette asso-ciation existe depuis 1961. Ses présidentseurent des fréquentations inquiétantes, tels leprince Bernhard et le prince Philipp, sympa-thisants du parti nazi, ou John H. London,dirigeant de Shell et ami des transnationales,ou encore Anton Rupert, partisan de l’apar-theid, qui créa une section du WWF enAfrique du Sud, milliardaire qui s’occupades finances du WWF international.

    «Le WWF est devenu le secrétariat envi-ronnemental de la production de matièrespremières. Les tables rondes pour la produc-tion durable des pires monocultures de l’agri-culture mondialisée sont dirigées par leWWF. La “table ronde du soja responsable”,à laquelle participent des firmes commeMonsanto, Syngenta, Cargill, Bunge et ADH,en est le cas le plus flagrant. Une gigantesqueopération de greenwashing pour cacher ladestruction environnementale causée par lesoja en Amérique du Sud : déforestation, pol-lution des milieux naturels et des personnes»dénonce en 2009 l’Initiative Mercosur,réseau sud-américain de mouvements defemmes, communautés indiennes, associa-tions paysannes.

    C’est en 2006 qu’a été créée la RRTS(Table ronde du soja responsable) réunissantle WWF et les firmes pour mettre en place un

    label international garantissant la «durabi-lité» du soja transgénique, qui envahit denombreux pays. Le WWF participe à d’au-tres tables rondes : BSI (canne à sucre), RSB(bio-carburants), RSPO (huile de palme).

    C’est en 1967 que Jean Sainteny, ministrede De Gaulle, crée la section française duWWF devenant en 1971 le FFNE (Fondsfrançais pour la nature et l’environnement)qui aura notamment comme présidents LucHoffmann, héritier de la transnationalesuisse Hoffmann-Laroche, Daniel Richard,dirigeant des Trois Suisses, des GaleriesLafayette. Serge Orru, son directeur aumoment du Grenelle, signe des partenariatsavec les Ciments Lafarge, Bouygues, etc.

    Voici des représentants de Greenpeace,créée en 1971, apparue en France en 1977pour mener des actions pour les baleines, lesocéans et contre le nucléaire. En 1985,Mitterrand sait que Greenpeace prépare unecampagne contre les essais nucléaires àMururoa. Le 10 juillet, des nageurs de com-bat posent deux bombes contre son bateau, leRainbow Warrior, faisant un mort. En mêmetemps un coup de force interne chasse lesprincipaux activistes de l’association, entraî-nant la fuite des adhérents, puis sa dissolu-tion fin 1987. Certains exclus fondent alorsRobin des bois.

    Recréée en 1989, Greenpeace France metla pédale douce sur le nucléaire. Son prési-dent, Robert Lion, déclare à la conférence deKyoto sur le climat : «Des entreprises antici-pent l’inéluctable succès des défenseurs duclimat. Ce succès leur ouvrira des marchés.Le champion mondial de ces attitudes intelli-gentes pourrait être Shell ou Toyota ouDupont de Nemours. » Ajoutons qu’il s’estprésenté aux régionales de 2010 sur une listeEurope Écologie, y rejoignant le responsabledes campagnes de Greenpeace, homme clédu Grenelle, Yannick Jadot, député européen.

    Suivent des dirigeants de France NatureEnvironnement, réseau d’associations crééen 1968. Après un début activiste (parc de la

  • la gueule toute verte – 13

    Vanoise), FNE fut sollicitée par l’État pourfigurer dans des commissions locales oudépartementales : industrialisation des cam-pagnes, construction d’autoroutes… nécessi-taient une caution citoyenne garantissantl’« acceptation sociale ». Ainsi se mit enplace une caste se retrouvant souvent auConseil économique et social ! Leur « indé-pendance» est garantie par le fait que près de70% des dépenses sont couvertes par desfinancements publics.

    Des partenariats sont signés avec les trans-nationales de l’eau, Suez-Lyonnaise desEaux et Véolia, ou Compo, liée au géantSyngenta. Sous l’impulsion de son président,Sébastien Genest, ex-forestier en Limousin,FNE a mis en place avec les industriels dubois le label international PEFC (Certifi-cation forestière pan-européenne), qui auto-rise l’usage de pesticides en forêt, mais «demanière raisonnée» ! Des dizaines de forêtsprimaires en Tasmanie ou en Malaisie ont étédétruites sous cet écolabel. Le journal L’échodes Forêts l’avoue : «La certification est unatout pour mieux vendre».

    «L’environnement, ça commence à bien faire !»C’est en 2010, au Salon del’Agriculture, que Sarkozy tire lachasse d’eau. Pourtant, que d’es-poirs quand, mi-2007, quelque300 dignes serviteurs de l’État,des syndicats patronaux ousalariaux, de l’écologie «manon troppo » se réunissent !

    Les tenants du monopole de l’expertise tech-nique, ingénieurs des Mines, des Ponts et duGénie rural sont bien représentés.

    Fin septembre Sarkozy siffle la fin deséchanges sur quelques mesurettes, telle la« réduction de 50% des pesticides, si c’estpossible». Hulot s’enthousiasme : «C’est unchangement de civilisation ! C’est un change-ment d’ère !»

    La loi-cadre «Grenelle 1» est votée enaoût 2009, après interventions des lobbyistesde tout poil, nucléaire, eau, pesticides,déchets, BTP, agrobusiness…, saluée parl’Alliance pour la planète (Greenpeace etWWF) : «La majorité des députés a entendules attentes de la société française. C’est unebonne nouvelle pour la démocratie. »

    La loi «Grenelle 2», censée en préciser lesapplications, est votée en juillet 2010.L’enfumage apparaît au grand jour. À titred’exemple, l’interdiction de l’épandage depesticides par voie aérienne y est assortie detelles dérogations que les gros céréaliers sontautorisés à arroser 200000 hectares !

    Les réalités du capitalisme sont rappeléespar Thierry Desmarest, patron de Total : «Onne peut faire du développement durable sansêtre compétitif » et Francis Mer, ex-ministrede l’Économie : «Les entreprises sont faitespour créer des richesses. D’où l’idée de déve-loppement. J’insiste donc au moins autant surl’idée de développement que sur le mot dura-ble. »

    Pour un développement durable… des luttes

    Le développement durable, seriné pardes milliers d’ONG, d’institutions, de

    politiciens n’est que la version média-tisée de la lessive qui lave plus vert

    (greenwashing) et facilite legreenbusiness. Il est symptoma-tique que ce terme ait été popu-larisé au Sommet de la Terre de Rio par son organisateur,

    le Canadien Maurice Strong, homme destransnationales, héraut mondial du capita-lisme vert ayant fait fortune dans l’industriepétrolière… De même, le Suisse StephenSchmidheiny, a joué un rôle essentiel auSommet de la Terre de Johannesbourg etrécemment à la Conférence mondiale sur labiodiversité. Après avoir fait fortune dansl’amiante (Eternit), il a fondé l’ONG Avina,dont le but est de «contribuer au développe-ment durable en Amérique Latine afin de pro-mouvoir l’établissement de relations deconfiance et de partenariats fructueux entrechefs d’entreprise et leaders sociaux autourde programmes d’action consensuels».

    Tous ces partenariats, qui permettent à desentreprises de financer des ONG en échanged’une caution environnementale, ont pour butde conforter le système économique actuel etde dissuader l’engagement d’actions directessur le terrain. Même si les me(r)dias s’en fonttrès peu l’écho, seul le développement de cesluttes – avec participation des populationslocales – peut faire reculer la machine indus-trielle : Notre-Dame-des-Landes (aéroportprès de Nantes), gaz de schiste, OGM, agro-carburants, nucléaire…

    ÉLAN NOIR

    (Cet article s’inspire de Qui a tué l’écolo-gie de Fabrice Nicolino, Éditions LLL, 2011.)

  • 14 – votation…

    IL FAUT QU’J’TE DISE… j’en ai marre !…assez !… raz l’pompon !… par d’sus latête !… tes conneries !… qu’ai-je t’es fait ?…tu m’pourris !… m’gâtes le goût !… tum’empoisonnes l’atmosphère !… tes conne-ries pourrites, ça va pu… voilà c’est dit !…lâché !… débourré !… j’largue le trop !…tout galop… l’est parti mon Kiki… à dadasur mon bidet. En ai raz l’bol !… raz l’bé-ret… la gapette… l’melon… la moumoute.C’est simple j’en ai tous les raz !… même lapointe du Raz devrait être à moi… aussi lesraz d’marées… à moi, tous !… tellement j’enai raz !… Tu m’obliges à t’en vouloir alorsqu’t’es un frère humain… Frères humains,qui après nous vivez, n’ayez les cœurs contrenous endurcis… à croire que t’as l’cœur bienendurci. C’est là maintenant qu’j’l’a r’vendi-que et la guette… ma liberté… pi elle aussiqu’es kè t’as fait, ma liberté? Tu m’la cha-grines… que c’est honte à voir !…. voilà j’aihonte à ma liberté !… tu m’l’humilies !… tum’la bouffissures… elle en peu pu…misère ! J’l’ai… obligé, dans la pogne, fra-gile, délicate, et t’es là à m’l’espatarrer…toute alanguie qu’elle est… comme unoiseau blessé, faut pas serrer trop fort… nitrop mou sinon è tombe, paf, pi a pu. Justemilieu qui faut la réchauffer. Alors ? J’ouvrela main et tu la regardes virevolter maliberté. Lève la trogne, ouvre les yeux ! Tesquinquets mon héros des urnes, c’est pas faitpour mirer tes pompes, c’est fait pour regar-

    der loin. L’horizon plus t’avances, plus ys’éloigne… t’as l’vertige?… ça fait rienaprès on s’habitue, c’est pas un vertige, c’estd’l’ivresse… juste d’la belle ivresse ! Laliberté ça fout l’tournis, c’est comme ça ! Tusais par instant faut la lâcher, ouvrir la pogneet hop !… elle volette ça et là, toute rigolote,toute bellotte à reluquer… plein les quin-quets j’te dis qu’t’en as… dis-le !… allé !…t’en baves des ronds d’chapeau mon gars?…évidemment la tienne de liberté tu la refilesaux pires satrapes que tu peux trouver. Alorsy celui, y t’la fout en cage comme un pov’serin dans la loge de la pipelette. Que c’estmisère à voir !… le problème mon p’tit pèrec’est qu’tes délires votationnaires y m’em-barquent… j’m’r’trouve à la chiourme… engaliote… tu me fais ramer, mon cousin !…j’en veux pas d’tes croisières de médiocre.Ça t’suffit pas d’être cave y t’faut aussi pié-tiner mes plates-bandes… tu m’marches surles nougats et que nib d’excusailles. Tud’viens obscène. Qu’tu forges la hache etqu’tu la tendes à tes bourreaux soit !… ys’trouve que moi ton guillotineur de libertéj’en veux pas… c’est pas moi qui l’ai siffléton sinistre. Tu crois vraiment que jeter tabile de frustré dans l’urne ça fait changerkèqu’chose?… que nenni ! Juste tu légitimeston monarque tyrano contre lequel, on t’en-tendra gueuler pendant cinq ans en disantqu’la prochaine fois y verra c’qui verra. Quetu veuilles te faire tondre, essorer comme

    serpillière par les dictats de leur pornogra-phie libérale, soit ! Mais t’es pas tout seul etmoi j’veux pas partager ta porcherie… tonlisier tu l’étales et moi j’me tape tes odeurs,répugnantes, nauséeuses. Y parait qu’c’estpace’que t’es malheureux et qu’tu com-prends nib de nib que tu veux du facho pleintes urnes? Parce qu’on t’a dit qu’c’était lafaute des Roms, pi la faute des immigrés, desAfricains pour sûr, pas les cela du pétrole quit’achète tes équipes de foute-bolle à tour destades. Pi après y a ceusses qui sont au rsa,pi les jeunes, pi les malades, pi les vieux quivieillissent et qui coûtent… qu’y a qu’a n’enfaire des biscuits comme dans le film «soleilvert » de Richard Fleischer, t’as vu, j’t’ins-tructionne au passage ?… pas d’quoi !…T’es tellement perdu dans ton désert qu’autemps de la conquête de l’Ouest t’auraissuivi aveuglément le premier con qui t’au-rais dit on n’est pas perdus, on cherche notrechemin… prêt à suivre le blanc, pourri decertitudes avariées, plutôt que de suivrel’Indien dont tu ne sais rien, mais qui luin’est pas perdu, ni ne cherche son chemin,puis qu’est plus sympa peut-être, que cesdégueulasses qui tout au long du tempsréduisent l’intelligence à sa portion la pluscongrue ; pire, qui veulent l’annihiler totale-ment, à croire que ça t’arrange de ne pas uti-liser ta comprenette? Parce que toi tu lescrois quand on te dit que ceux d’un partivont à la pêche aux voix d’un autre parti qui

    ET TOI ? TU VOTES…

  • piège à ? – 15

    serait plus dangereux? Que ce serait justebasses politicaillerries, que même celuid’aujourd’hui c’est l’plus fort sur c’coup là?Ce qui laisserait entendre qu’ils ne pensentpas les ignominies qu’ils débitent largement,que eux seraient de vrais démocrates,contrairement aux autres qui seraient lesvrais vilains pas beaux… mais réveille-toides fois, ouvre tes mirettes. Non pas d’excu-ses, ces tordus sont de vrais fachos pur jusqui pensent même pire que ce que tu peuxt’imaginer, et oui mon doux crétin, toi aussit’es dans leur collimateur, t’es d’la roupied’sansonnet pour eux, un esclave, un prolo.Tu sais un peu ce que c’est un prolo? C’estcelui qui ne possède que le fruit de son cha-grin, mais aussi, et surtout, celui à qui on nelaisse que de quoi travailler. Tu vis à créditmon colon. Tes avantages sociaux, nezd’bœuf, réduits comme peau de chagrin. Ahtu vas pouvoir en rêver des manifs, t’as plusqu’ça tes rêves ! Parce que descendre dans larue tu peux pu !… t’as tes crédits sur lesendosses… la chignole comme le bourge,ton pavillon merdique, ton écran plat pour lefoute-bol (mets-en une tasse, ha ! ha !), taclim, ta santé, ta retraite, tout !… tout à cré-dit !… les chaînes invisibles, les plus cino-ques c’est toi qui les a cadenassés à tespieds… poignets… et tu votes?… t’en rede-mandes?… t’es enragé ma pov loque !… tut’assassines et tu cherches un coupable, t’aspas de miroir ou quoi ? T’as les œils chas-sieux à croire? Quoi, tu t’donnes l’illusionde décider? Mais t’es vraiment fatiguant !Puis tes illuses, j’veux pas les endosser !…merde !… lâche-moi !… laisse-moi mon air,j’t’ai rien fait moi !… suis gentil, là, dansmon coin… j’suis l’Indien de tout àl’heure… arrête de suivre le vilain blanc quit’largue… que tu sais plus où qu’t’es. Parce

    que lui, les contrées où s’respirent des airs deliberté y n’en veux que t’chi ! Lui y croit quela liberté ça s’achète, ça s’monnaye, ça s’ex-ploite, tout pour mieux la détruire, ça l’in-supporte tellement que rien que quand il ypense y t’vote une loi, c’est sa manière dedégazer à lui. Pondre des lois qu’y sont paspour lui, lui y l’est au-d’sus, parce que lui saliberté y s’la veut arrogante, triviale, y fautkè’t’pète à la tronche, y a qu’ça pour l’fairejouir, voir ta gueule ouverte… cadavérée. Yt’y veux la menteuse pantelante, qui traînesur le goudron, qu’ça lui fasse un tapis rougeoù torcher ses groles, et toi tu votes? Quellesmisères, encore, y va te falloir encore pourcomprendre? Qu’on te pique ton pavillon?Ta petite vie étriquée de gueulard de comp-toir ? Mais le soir des rendez-moi ça, tu l’asbientôt devant ta porte, la Grèce, c’est pasloin, y z’ont le FMI pour t’affamer, pourt’écrabouiller, te réduire. Encore plus d’es-clavage ! Et toi, tu votes ! Tu veux qu’ilsaient raison, ces fumiers, de te prendre pourun con et un cuistre qui croit qu’il choisit ?Choisir c’est décider par toi-même, quand tuvotes, tu donnes ton droit à décider à taplace, et du fait à la mienne, et ça je ne veuxpas ! Tu sais au sein des marchés de plein-vent, ou des foires, il y a une sorte de garsqui, bien planqués sous des toiles, te fontmiroiter le beau cadeau gratos, et pi tiensj’t’en r’file un en plus parce que t’es sympatoi, une fois qu’t’es gâté ils ferment le chapi-teau et là t’es coincé mon tout beau, tu vasfinir par leur signer l’acte d’achat volontaireantidaté et tu va remplir le beau chèque detoutes tes éconocroques de misère, justeparce que t’as les foies et que tu veux sortirà l’air, ils t’étouffent ils te lâchent plus ; onles appelle des pasticheurs, et bien tes politi-ques c’est du pareil au même, ils te font

    miroiter monts et merdouilles, avec la com-plicité active de leurs serviteurs serviles, lesjournaleux, ils t’étouffent, ils te noient sousdes tonnes de désinformations que t’ingurgi-tes et quand ils te lâchent enfin, t’as voté. Ehbien moi, que ce soient les posticheurs poli-tiques ou bien ceux des marchés, ça m’esto-maque que ça fonctionne encore, c’est àdésespérer du genre humain t’avoueras.Mais merde tu ne peux pas aller à la messe àla place. Merde !…. tu vois ce que tu me faisdire comme conneries? De quoi qu’tu dis ? Aoui c’est vrai, t’y va aussi, tu te prives de rientoi. T’es un fortiche toi. Si les cons volaienttu serais chef d’escadrille toi… je saisqu’c’est pas d’moi !… mais c’est pour tapomme que ça était écrit !

    Pour te dire, que tu choisisses de passer àcôté de la vie, ça pourrait me laisser indiffé-rent, le problème est que ça bouffe la miennede vie, et en plus que tu me colles dans lerang de tes ennemis, alors ça, je trouve quec’est fort de café. Que j’ai envie de vivre degrands espaces de liberté ne te donnes pas ledroit de vouloir m’enfermer, ni de vouloirm’éliminer de ton petit horizon rabougri. Sij’ai décidé d’ouvrir grand les yeux, c’estpour mieux voir évidemment. Et alors? Ont’a foutu la trouille avec les dictatures pré-tendument communistes, alors tu te jettes àpleins plongeons dans ta dictature capita-liste. Les dictatures c’est toujours chez lesautres, c’est bien pratique. Les illusions nesont qu’aberrations, que trompe-l’œil à sui-vre. Et toi tu votes? Prends ton destin àpleine pogne et astique-le si ça te chante, çane peut que te faire du bien. Vive l’onanismepolitique ! La politique est une chose tropsérieuse pour la laisser aux politicards.

    GABAR

  • 16 – coup de gueule

    Pour entrer en résistance, il faut savoir à quoi on veut résister. À une oligarchie qui s’est emparée detous les leviers de pouvoir pour régner sur le plus grand nombre. Qu’a-t-elle de particulier? Rien.L’humain utilise à merveille les outils qu’il a inventés. Au départ, il ne s’agit que de pousser à bouffer,de bâtir et démolir des abris, et on façonne des fléaux, des machettes, des masses. Une fois l’outil fabri-qué, on découvre ses potentialités. On le perfectionne en le détournant, et il devient aussi nunchaku,sabre, masse d’arme…

    À QUOI SERT UN GOUVERNEMENT ? À simpli-fier l’organisation des tâches. Machin, tu techargeras de m’organiser cette moisson,c’est gavant de choper tout le monde à laveillée pour décider ensemble de qui feraquoi. Et voilà comment un accès de paressese transforme, au fil des siècles, en État.

    Se débarrasser d’une oligarchie en laissantintacts les instruments qui lui permettentd’asseoir sa domination est-il bien raisonna-ble? C’est ne pas croire les hommes inter-changeables, c’est parier sur la vertu, c’estpeut-être confondre la pâte à modeler avec lafonte, un singe génial avec les dieux qu’ils’est inventés. Un bourgeois n’est jamaisqu’un prolo qui a du pognon. Le problème,ce n’est pas le bourgeois, c’est le pognon.C’est ce par quoi se matérialise et se ver-rouille le pouvoir de l’un sur l’autre. Le pro-blème de l’État, ou de toute autre formed’organisation du pouvoir, ce n’est pasd’être de droite ou de gauche, démocratiqueou totalitaire, c’est d’être un État, un outil àcristalliser, conserver, exercer le pouvoir.Tant que cette machine existe, on se fout dessinges bleus ou rouges qui s’y incrusterontpour lui faire cracher un maximum de jus :réellement, ils sont interchangeables. Inca-pables de se gouverner eux-mêmes, ils nesongent même pas à gouverner les autres. Segoinfrer leur suffit.

    C’est la machine qu’il faut détruire. Ladétruire, ce peut être tout simplement luiéchapper.

    Mais l’État n’est pas la seule forme d’ac-cumulation, de préservation et d’organisa-tion du pouvoir. Les États sont des outilsplus ou moins rudimentaires de domination,et nombre d’entre eux ne sont que des suc-cursales sommaires des autres. Par exemple,si la souveraineté monétaire d’un État estune condition minimale de sa souverainetétout court, les quinze pays africains qui coin-cent la moitié de leurs réserves de change sur

    Haro sur Vinci

    un compte d’opération du Trésor public fran-çais pour avoir l’honneur de voir leur mon-naie garantie par la Banque de France sontdes fantômes d’États, tandis que la France segoinfre leurs 8000 milliards de CFA en s’encollant plein la chemise, et compte les inté-rêts de ce hold-up dans l’aide au développe-ment. Arf ! Le Pouvoir, aujourd’hui, c’est lefric. Celui qu’on confisque, celui qu’onengage, celui qu’on contrôle, celui qu’on esten capacité de créer.

    Alors que penser quand on compare lesrecettes de l’État de Guinée, petit pays pro-pulsé ces derniers temps sur le devant de lascène internationale par le sex-appeal d’unefemme de chambre, avec le chiffre d’affairesdu groupe Vinci, par exemple? 3,88 milliardsd’euros pour l’un, 34 milliards pour l’autre.Est-ce à dire que le groupe Vinci est pluspuissant que l’État guinéen, à la curée duquelil participe en bonne place? Représenter lesrapports de la Guinée avec Vinci, Suez,Véolia, Bolloré et j’en passe, peut se fairesous forme d’un repas d’hyènes se partageantles viscères d’une gazelle, l’État guinéenétant la tumeur au cerveau qui empêche cettegracile créature de se faire natchave à grandsbonds. Le pouvoir se localise dans les exécu-tifs de certains États, dans les conseils d’ad-ministration de quelques grandes entreprisestransnationales, dans quelques états-majorsregroupant des docteurs Folamour tous plusfachos et cupides les uns que les autres, dansles organes de décision d’instances suprana-tionales telles que l’Onu, l’OMC, l’UE etdans les groupes d’intérêt tels le Club deParis ou l’ERT.

    Toute lutte politique commence par dénon-cer cet état de fait. Certaines multinationalessont beaucoup plus puissantes que nombred’États, y compris sur un plan politique etmilitaire. C’est pourquoi la dénonciation desabus de pouvoir de ces puissances a-légiti-mes est toujours bienvenue. Mais là où la

    cerise arrive plus grosse que le gâteau, ren-dant visible la collusion des différents pansde l’oligarchie, légitime ou pas, comme lenez au milieu de la figure, c’est dans toutesles formes de PPP (partenariats public-privé)à travers le vaste monde. Ah que ça fait dubien de me prendre sur la gueule une matra-que payée avec ma TVA quand je veuxempêcher un bétonneur cupide de transfor-mer mon paysage en crassier purulent !

    Une initiative plutôt sympathique est entrain de prendre corps pour mettre les pleinsfeux sur le groupe Vinci, un amant fidèle desPPP. Qu’on en juge : ce groupe est la pre-mière multinationale du monde en matière deBTP, juste devant Bouygues. La plupart deses chantiers ont ceci de particulier qu’ilsrésultent de conventions passées, ô joie, avecles pouvoirs publics, c’est-à-dire les édilescorrompus jusqu’au trognon qui comptentbien prélever un max de caillasse sur les pré-tendus besoins du petit peuple. Malheu-reusement le petit peuple est con comme unbalai et ne croit que ce qu’il voit. Et ce qu’ilvoit, le petit peuple, c’est que Vinci lui chiedans les bottes jusqu’en haut de la tige,employant libéralement les flics ou l’arméedes différents pays concernés pour sécuriserdes chantiers aussi pharaoniques, dangereuxet dégueulasses qu’inutiles.

    En Russie, une poignée d’écologistes et deriverains défend bec et ongles la forêt deKhimki contre le groupe Vinci, délégué parle gouvernement russe pour couler 636 kmd’autoroute entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Mikhaïl Beketov, journalisterebelle qui avait eu le front de détailler danssa gazette le parfum de charogne montantdes magouilles diverses et variées bidouil-lées par le groupe et les élus de tous poils, aété si brutalement passé à tabac qu’il a dûêtre amputé d’une jambe et a perdu l’usagede la parole. Un autre journaliste s’est faitsuriner, un autre a passé de longs jours dans

  • coup de gueule – 17

    le coma après son lynchage. En Russie, lebagou de la presse déclenche des réactions sibarbares que la Berd s’est retirée, non duprojet d’autoroute, faut pas déconner, maisdu financement de cette section de 15 bornes.Vinci, en revanche, est prêt à un holocaustegénéral pour s’assurer les 700 millions d’eu-ros de péage prévus par an, et accepte sansbarguigner le soutien des groupes néo-nazis

    et des cognes officiels pour massacrer la forêtet ses riverains. Bon, tout ceci se passe enRussie.

    De même, au Niger, les nomades qui bos-sent à poil dans les mines d’uranium exploi-tées par la Cogéma en partenariat avec Vinci(Sogea Satom) crèveront comme des mou-ches dans les années qui viennent sans savoird’où sortent les maux étranges qui les empor-

    tent. On aurait envie de dire : pas commecheux nous, le pays des droits de l’homme, siles bourrins francaouis n’étaient pas sur lepied de guerre pour défendre le zouli chantierde l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes,promu la bave aux lèvres par les édiles dedroite comme de gauche. On se demandepourquoi, l’autre aéroport de Nantes étant lar-gement sous-utilisé. Pour protéger ce pré-cieux chantier initié par la cupidité délirantede quelques cols blancs, voilà des hélicos, desbarrages, 27 cars et camions de gendarmesmobiles suréquipés, des tirs de lacrymos. Lenuage toxique est si épais qu’il empêche lesouvriers de bosser, un comble ! Pour finir, lestrous sont creusés et la foreuse quitte le chan-tier sous escorte. Début juillet, un camp de larésistance doit s’installer sur la zone à défen-dre.

    On ne retrouve malheureusement pas dansle Sud-Est une pugnacité aussi réjouissantepour mettre des bâtons dans les trous d’Iter,projet autrement dangereux. Vinci s’y faitarroser à la louche par les pouvoirs publicspour détruire un milieu naturel unique. C’estqu’il en faut, des infrastructures, pour per-mettre aux norias de camions d’y défilercontinûment, sans compter ceux qui trimbal-lent déjà du plutonium. Les bataillons derobocops assurent la protection rapprochéedes profits que s’empiffrent les entreprisesprésentes sur ce site juteux.

    Les PPP nous empoisonnent, nous conta-minent, nous passent les zoziaux à la dis-queuse, mais les PPP nous font toucher dudoigt une réalité universelle aujourd’hui : lespouvoirs publics ne sont là que pour nousfoutre à l’encan, nous et les ressources quenous pourrions nous partager, au profit desintérêts privés. Le sabotage de chantiers, l’en-lèvement de cadres qui ne vont jamais sanscombine ni dosimètre dans les charniersqu’ils gèrent, le battage médiatique sur lescurieuses missions des flics, porte-flingue dugrand banditisme entreprenarial, voilà diffé-rents aspects de cette résistance diffuse maisbien ciblée. C’est quand même plus pertinentque prendre à partie des élus comme s’ilsnous représentaient.

    LAURENCE BIBERFELD

  • Iain Levison édition Liana Levi

    de François Hoog, Terre Alter 2007, 55 mn, (terrealter.org).

    de François Hoog, Terre Alter, 26 mn.

  • Une famille d’origine géorgienne menacée d'expulsion

    Les mois d’été sont propices aux reconduites à la frontière. Il faut plus que jamais les soutenir.

    Tous les mardis de l'été de 11h à 12h30

    Tous les jeudis de 11h à 12h30,

    Centre de créations culturellesLa Spouze, 23230 La Celle-sous-Gouzon

    05 55 62 20 61Participation libre. Repli en salle en cas de météo stupide.

    4 août 21 h

    11 août 21 h 18 août 21 h

    25 août 21 h

    1 septembre 21 h

    8 septembre 21 h Samedi 10 septembre 21 h

    Les lundis litteraires de la Spouze 2011

    Spectacles hors les murs 3 août 18 h

    10 août 21 h13 août 21 h

    4ème édition du festival Eho ! Lien, les 3 et 4 septembre 2011sur le site éolien de Peyrelevade