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1 Université Paris XII Val-de-Marne École Doctorale Science de la Vie et de la Santé Doctorat de Biochimie, Biologie Cellulaire et Moléculaire SIGNALISATION CELLULAIRE ET FORMATION DE COMPLEXES PROTEIQUES LORS DE L'ETIREMENT DES CARDIOMYOCYTES DE RATS NOUVEAUX-NES Nicolas DUQUESNES Soutenue le 18 Avril 2008 Thèse dirigée par Bertrand CROZATIER Membres du Jury : Monsieur DELCAYRE Claude : Directeur de recherche CNRS Rapporteur Monsieur CAZORLA Olivier : Charger de rechercher CNRS Rapporteur Monsieur LAPERCHE Yannick : Professeur, Université Paris XII Monsieur LECORVOISIER Philippe : MCUPH Monsieur CROZATIER Bertrand : Directeur de Recherche CNRS, Créteil

signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

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Université Paris XII Val-de-Marne École Doctorale Science de la Vie et de la Santé

Doctorat de Biochimie, Biologie Cellulaire et Moléculaire

SIGNALISATION CELLULAIRE ET FORMATION DE

COMPLEXES PROTEIQUES LORS DE L'ETIREMENT

DES CARDIOMYOCYTES DE RATS NOUVEAUX-NES

Nicolas DUQUESNES

Soutenue le 18 Avril 2008

Thèse dirigée par Bertrand CROZATIER

Membres du Jury : Monsieur DELCAYRE Claude : Directeur de recherche CNRS Rapporteur Monsieur CAZORLA Olivier : Charger de rechercher CNRS Rapporteur Monsieur LAPERCHE Yannick : Professeur, Université Paris XII Monsieur LECORVOISIER Philippe : MCUPH Monsieur CROZATIER Bertrand : Directeur de Recherche CNRS, Créteil

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Résumé

L'étirement est un stimulus hypertrophique qui active de nombreuses voies de signalisation similaires

à celles mises en évidence lors de l'étude de l'hypertrophie cellulaire. L’objectif principal de mon

travail de thèse était de caractériser les évènements moléculaires impliqués dans l’activation des

MAPKinases (MAPK), ERK et JNK lors de l’étirement.

Nous avons étudié ces protéines par 2 approches différentes. D’une part, nous nous sommes intéressés

aux rôles de protéines potentiellement nécessaires à l’activation des MAPK. D’autre part, nous avons

cherché à mettre en évidence des interconnexions moléculaires entre les différentes voies de

signalisation activées par l’étirement cellulaire, en montrant notamment la formation de complexes

protéiques nécessaires à l’activation des différents partenaires.

Nous montrons ainsi que deux protéines à activité tyrosine kinase, l’Epidermal Growth Factor

Receptor (EGFR) et la Proline-rich tyrosine kinase 2 (Pyk2), sont respectivement nécessaires à

l’activation de ERK et de JNK lors de l’étirement. Ces cascades de transduction peuvent être

dépendantes de la petite protéine G Ras. Bien que les voies des MAPK et de PI3K/Akt soient

considérées comme indépendantes, nous montrons également que Akt participe à l’activation de ERK

par l’étirement. Enfin, nous avons montré la formation d’un complexe Protein Kinase C

(PKC)/Calcineurine nécessaire à l’activation et à la translocation de la PKC lors de l’étirement.

Cette étude de différentes voies de signalisation et des interactions protéiques apporte une meilleure

connaissance des mécanismes activés par l'étirement cellulaire et permet donc de mieux comprendre la

signalisation impliquée dans l'hypertrophie ventriculaire.

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Remerciements

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Sommaire Introduction .................................................................................................... p1 I - Le cœur ............................................................................................................... p3

A. Fonction et structure ………………………………………………………….... p3

1. Fonction, anatomie et ultrastructure ……………………………………………… p3 2. Structure du cardiomyocyte ………………………………………………………. p4 3. Les éléments contractiles …………………………………………………………. p5 4. Ponts actine-myosine et contraction ……………………………………………… p6 B. Le cœur : de l’embryon à l’adulte ……………………………………………... p7

1. Au stade fœtal …………………………………………………………………….. p7 2. Après la naissance ………………………………………………………………… p7 3. Au stade adulte ……………………………………………………………………. p8 C. Adaptation hypertrophique …………………………………………………….. p8

II - Stimulation de l’hypertrophie ……………………………………. p10 A. Stimulations neuro-hormonales…..…………………………………………….. p10

1. Le système rénine-angiotensine …………………………………………………... p10 2. Stimulation adrénergique …………………………………………………………. p11 3. L’endothéline ……………………………………………………………………... p11 4. Rôle des facteurs de croissance …………………………………………………… p12 B. L’étirement ………………………………………………………………………. p12

III - L'étirement cellulaire …………………………………………… p12 A. Rôle de l’étirement dans l’organisme ………………………………………….. p12

B. L’étirement dans le cœur ……………………………………………………….. p14

1. Réponse contractile du muscle cardiaque lors de l’étirement …………………….. p15 2. Perception de l’étirement et rôle des intégrines et du cytosquelette ………………. p18 3. Stimulations autocrines / paracrines liées à l'étirement …………..…………………. p23 C. Signalisation intracellulaire induite par l’étirement ………………………….. p25

1. Principales protéines intervenant dans la signalisation de l’hypertrophie desnnnnnnn cardiomyocytes……………………………………………………………………….. p25 2. Les Mitogen-activated protein kinases (MAPK) ………………………………….. p26 2.1 Structure générale ……………………………………………………………… p26 2.2 ERK 1/2 ………………………………………………………………………... p27 2.3 JNK 1/2 ………………………………………………………………………… p28 2.4 p38MAPK ……………………………………………………………………… p29 2.5 Les autres MAPK ……………………………………………………………… p30 2.6 Régulation des MAPK …………………………………………………………. p32 3. Activation des facteurs de transcription et de l’expression génique ……………… p35

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IV - Méthodes d’étude de l’étirement ………………………………... p36 A. Etude de l’étirement du cœur entier …………………………………………… p36

B. Méthodes d’étude de l’étirement cellulaire ……………………………………. p37

Matériels et méthodes ………………………………...……………….. p40 I. Culture de cardiomyocytes de rats nouveaux nés ……………………………… p41

II. Méthode d’étirement cellulaire ………………………………………………… p54

III. Transfections, infections et traitements chimiques des cellules …………….. p47

IV. Quantification de la concentration protéique ………………………………... p48

V. Immunoprécipitation …………………………………………………………… p49

VI. Précipitation par affinité ………………………………………………………. p51

VII. Western blot …………………………………………………………………… p53

VIII. Immunomarquage …………………………………………………………… p59

Partie I : Rôles des récepteurs tyrosine kinases et des

petites protéines G lors de l’étirement des cardiomyocytes.

I - Les petites protéines G …………………………………………….. p65 A. Structure et fonction ……………………………………………………………. p65

B. Modifications post traductionnelles des petites protéines G …………………. p66

C. Activation et inactivation des petites protéines G ……………………………. p67

1. Les GEF ………………………………………………………………………….. p67 2. Les GAP ………………………………………………………………………….. p68 3. Les GDI …………………………………………………………………………... p68 D. Les différents groupes de petites protéines G ………………………………… p69

E. Voies de signalisation des petites protéines G ………………………………… p70

F. Rôle des petites protéines G dans l’hypertrophie cardiaque ………………… p71

I - Les facteurs de croissance et leurs récepteurs …………………… p72 A. Les facteurs de croissance ……………………………………………………… p72

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B. Les récepteurs aux facteurs de croissances …………………………………… p72

C. L’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) ……………………………... p74

1. Structure et dimérisation des récepteurs …………………………………………. p74 2. Rôle des récepteurs à l’EGF dans la signalisation cellulaire …………………….. p76 2.1 La liaison au ligand …………………………………………………………… p76 2.2 Transactivation de l’EGFR …………………………………………………… p76 2.3 Activation de l’EGFR et formation des complexes de signalisation …………. p78 2.4 Signalisation induite par l’EGFR …………………………………………….. p79 2.5 Rôle dans le cœur et dans l’hypertrophie cardiaque ………………………….. p80 Introduction de l'article 1 …………………………………………………………… p81 Article 1 : The EGF receptor activates ERK but not JNK through a Ras independentNNNNN pathway during cardiomyocyte stretch.

Conclusion et résultats complémentaires……………………………………………. p85 Introduction de l'article 2 ……………………………………………………………. p89 Article 2 : Role de Pyk2 Conclusion de l'article 2 ……………………………………………………………... p91

Partie II : Les complexes protéiques dans la signalisation

cellulaire : Mise en évidence d'un complexe PKCεεεε /

calcineurine I. La Protéine Kinase C ……………………………………………….. p93 A. Structure des PKC ……………………………………………………………… p93

B. Activation des PKC ……………………………………………………………... p95

C. Les protéines associées aux PKC ………………………………………………. p96

1. Les RACK : régulateurs de la protéine kinase………………………………. p96 2. Les protéines 14-3-3 ………………………………………………………… p97 3. les AKAP ……………………………………………………………………. p98

D. Rôle des PKC dans le coeur …………………………………………………….. p98

II. La calcineurine ……………………………………………………... p101 A. Structure et localisation ………………………………………………………… p101

B. Rôle de la calcineurine dans le cœur …………………………………………... p102

C. Inhibition de la calcineurine …………………………………………………… p103

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III. Les complexes protéiques………………………………….……… p104 A. Les protéines échafaudage ……………………………………………………… p104

B. Les protéines d’ancrage ………………………………………………………… P106

Introduction de l'article 3 …………………………………………………………… p110 Article 3 : Dual level of interactions between calcineurin and PKC-epsilon inNNNNNNN cardiomyocyte stretch. Conclusion de l'article 3 ……………………………………………………………. P112

Travaux en cours, perspectives et conclusion générale

I. Interaction de la protéine 14-3-3 et de la PKC…………….……… p114

II. Analyse protéomique des modifications induites par l'étirementNNNNN et résultats préliminaires …………………………………………….. p116

Conclusion …………………………………………………………………... p120

Références ……………………………………………………………… p123 Annexe : Article 4 ……………………………………………………… p140

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Abréviations

ADP : Adénosine diphosphate

AKAP : A kinase anchoring protein

AMPc : adénosine monophosphate cyclique

ANF : atrial natriuretic factor

AngII : angiotensine II

AT1R : récepteur de l’angiotensine II de type I

ATP : adénosine triphosphate

BNP : B-type natriuretic peptide

CaMK : calcium calmoduline dependent kinase

Cn : calcineurine

DAG: diacylglycerol

EGF : epidermal growth factor

EGFR : Epidermal Growth Factor Receptor

Epac : Exchange Protein Activated by cAMP

ERK : Extracellular signal regulated kinases

ET1: endothéline 1

FAC : complexes d’adhésion focales

FAK : Focal adhesion kinase ,

GAP : GTPase activating protein

GDI : GTPase dissociation inhibitors

GDP : guanine di phosphate

GEF : guanines nucléotides exchange factor

GFP : green fluorescent protein

GPCR : récepteurs couplés aux protéines G

GTP : guanine tri phosphate

IGF-1 : insulin-like growth factor-1

IP3 : inositol triphosphate

JNK : c-Jun N-terminal kinases

MAPK : Mitogen Activated Protein Kinase

MMP : matrix metalloproteases

PI3K : Phosphatidylinositol 3-Kinase

PKA : protéine kinase A

PKC : protéine kinase C

PLC : phospholipase C

PP1, PP2A, PP2B : protein phosphatases 1, 2A, 2B

PS : phosphatidylsérines

Pyk2 : proline-rich tyrosine kinase 2

RACK : receptors for activated C-kinase

RBD : Ras binding domain

ROS : reactive oxygen species

RS : Réticulum sarcoplasmique

RyR : Récepteurs à ryanodine

SH2 : Src homology domain

TGF-b : transforming growth factor-b

TKR : récepteur tyrosine kinase

VEGF : vascular endothelial growth factor

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Introduction

Le cœur a pour fonction de permettre la circulation du sang et donc la distribution de

l’oxygène et des nutriments et l'enlèvement des déchets dans tout l’organisme quelles que

soient les conditions imposées par sa propre structure ou par les conditions de circulation du

sang. Ce rôle primordial pour la survie de l’organisme lui impose des capacités d’adaptation

aussi bien à court terme pour palier un changement soudain des besoins de l’organisme qu’à

long terme pour s’adapter à une augmentation chronique des forces auxquelles il est soumis.

Lorsque ces mécanismes sont en défaut une insuffisance cardiaque peut survenir.

L'insuffisance cardiaque est un syndrome dont le pronostic, malgré les progrès thérapeutiques

des dernières décennies, reste particulièrement grave. Elle survient souvent au stade terminal

de l'évolution d'une hypertrophie ventriculaire qui est par ailleurs un facteur de risque

indépendant de mortalité cardiovasculaire car elle peut induire des troubles du rythme. Son

caractère péjoratif comme facteur de risque cardio-vasculaire explique que l’hypertrophie

ventriculaire soit le sujet d'intenses recherches tant cliniques que fondamentales d'autant que

les maladies cardiovasculaires sont actuellement la première cause de mortalité dans les pays

industrialisés.

L’hypertrophie ventriculaire peut avoir plusieurs origines. Elle peut être purement

physiologique comme dans le cas de l’exercice physique ou être pathologique. Dans ce cas,

l’hypertrophie ventriculaire est un mécanisme d’adaptation du muscle cardiaque en réponse à

des variations de la post-charge dues à l’hypertension artérielle ou à une sténose aortique ou à

des variations de la précharge consécutive à une insuffisance mitrale ou aortique.

L’application de différents stress, parmi lesquels l’étirement du muscle, entraîne une

stimulation de l’expression des gènes et la synthèse des protéines impliquées dans

l’hypertrophie de la cellule et donc du muscle.

Le but général de mes travaux a été d'analyser en détail les voies intra-cellulaires qui

conduisent à la stimulation de l'expression des gènes lors de l'étirement des cardiomyocytes.

Un grand nombre de protéines qui interviennent dans ces voies ont été identifiées.

Néanmoins, leur rôle exact et leurs interactions ne sont pas encore complètement connus. Mes

travaux se sont centrés sur les voies d'activation des Mitogen Activated Proteins Kinases

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(MAPK), protéines majeures de la stimulation des gènes en amont du noyau. J'ai ainsi mis en

évidence des interactions entre les voies déjà identifiées avec, pour certaines d'entre elles, la

formation de complexes protéiques.

L’introduction générale sera consacrée à une recherche bibliographique concernant le

cœur considéré dans son aspect évolutif avec son adaptation en réponse aux stimuli

hypertrophiques. Nous aborderons ainsi l'étirement myocardique qui est un de ses principaux

stimuli et qui est le sujet de cette thèse. Cette introduction se terminera par une présentation

des méthodes utilisées dans nos travaux.

Les résultats seront divisés en 2 parties correspondant aux travaux principaux présentés dans

cette thèse. Chaque partie sera précédée d'une introduction de revue bibliographique

correspondant spécifiquement au travail présenté. La première partie comprend 2 travaux

soumis pour publication dont je suis respectivement 1e et 2ème auteur. J'y ai étudié les voies

conduisant à l’activation des MAP kinases lors de l’étirement, notamment les rôles des petites

protéines G, et plus particulièrement de Ras, ainsi que le rôle du récepteur de l’Epidermal

Growth Factor Receptor (EGFR) et de la proline-rich tyrosine kinase 2 (Pyk2). Les structures

et les rôles de ces différentes protéines seront décrits dans un chapitre de présentation. La

seconde partie qui est un travail publié dont je suis 2e auteur a mis en évidence un complexe

PKCε / calcineurine lors de l’étirement des cardiomyocytes. L'article sera précédé par une

présentation des complexes protéiques et de leur rôle dans la signalisation en insistant

particulièrement sur la PKC qui joue un rôle majeur dans la stimulation des MAP kinases lors

de l'étirement myocardique. Enfin, un chapitre de perspectives est consacré aux résultats en

cours. Ces résultats montrent la formation de complexes protéiques participant à la

signalisation de la PKC et l’association des protéines de la signalisation avec le cytosquelette

de la cellule.

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I - Le cœur

A. Fonction et structure

1. Fonction, anatomie et ultrastructure

Le cœur a pour fonction de faire circuler le sang dans l’organisme afin de lui fournir

l’oxygène et les nutriments nécessaires. Il assure un rôle de pompe grâce à 4 cavités : 2

oreillettes communiquant chacune avec un ventricule qui éjecte le sang dans la petite

circulation (ventricule droit) et dans la circulation systémique (ventricule gauche). La paroi

des ventricules est composée de l’endocarde dirigé vers l’intérieur de la chambre

ventriculaire, du myocarde qui assure la majeure partie de la contraction et de l’épicarde vers

l’extérieur du muscle. Le cœur nécessite une grande quantité d’oxygène qui est apportée par

le réseau coronaire. Indépendamment du réseau vasculaire, le muscle cardiaque est composé

de plusieurs types cellulaires qui peuvent avoir des rôles électrique, endocrine et mécanique.

Les cellules P, les cellules transitionnelles, les cellules améboides et les cellules de Purkinje

assurent la production et la conduction de l’impulsion électrique jusqu’aux cellules

contractiles. Les fibroblastes ont un rôle endocrine et mécanique. Ils participent à la

signalisation paracrine dans le muscle et produisent une grande partie de la matrice extra-

cellulaire, notamment le collagène qui assure la cohésion du tissu musculaire, la transmission

des forces appliquées par les myofilaments et participent aux propriétés mécaniques du

muscle. Enfin, le muscle cardiaque contient 30% de cardiomyocytes qui représentent 75% du

volume total du myocarde et qui assurent la contraction du muscle.

Le muscle cardiaque est proche du muscle squelettique mais présente quelques différences

fondamentales. Les myofibres cardiaques composant le myocarde sont formées à partir des

cardiomyocytes qui, contrairement aux cellules du muscle squelettique, ne sont pas

fusionnées. Les cellules, de forme longitudinale, sont organisées en fibres parallèles et sont

reliées entre elles par les disques intercalaires riches en desmosomes. De plus, la présence de

jonctions communicantes permet la communication des cellules adjacentes. Par ailleurs, les

myofibrilles des cardiomyocytes sont plus courtes. Sur un plan fonctionnel, l’activité

électrique du myocyte cardiaque est différente de celle du myocyte squelettique. La régulation

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de l’activité contractile du cœur est assurée par les systèmes nerveux autonomes sympathique

et parasympathique et par l’activité rythmique du cœur imposée par les cellules pace-makers

du nœud sino-auriculaire qui se propage de cellule en cellule assurant la contraction ordonnée

du cœur.

2. Structure du cardiomyocyte

Les cardiomyocytes différenciés sont souvent polynucléés, possèdent un cytoplasme riche en

protéines et en ions, possèdent également une grande quantité de mitochondries dont le rôle

est de fournir l’énergie nécessaire à la contraction de la cellule, sous forme d’adénosine

triphosphate (ATP). Les mitochondries représentent plus de 30% du volume des

cardiomyocytes qui ne possèdent pas de réserve énergétique. Le cardiomyocyte ventriculaire

possède une membrane externe, le sarcolemme, en contact avec les éléments contractiles de la

cellule et présentant des invaginations dans la cellule appelée tubules T. Ces structures

facilitent la transmission du stimulus excitateur au sein de la cellule. Elles permettent

également le passage d’éléments du milieu extracellulaire profondément dans le myocyte.

Enfin, elles entrent en contact avec le réticulum sarcoplasmique avec lequel elles forment des

dyades au niveau des récepteurs à ryanodine (RyR). Le réticulum sarcoplasmique (RS) ne

représente que 2% du volume de la cellule mais il a un rôle crucial dans la régulation de la

contraction et de la relaxation cardiaque. La dépolarisation de la membrane entraîne

l’ouverture des canaux calciques voltage-dépendants et donc l’entrée dans la cellule d’ions

calcium qui activent les RyR. Ces récepteurs permettent le relargage dans le cytoplasme du

calcium contenu dans le RS. Ce mécanisme appelé calcium induced calcium release entraîne

la libération d’une quantité suffisamment importante de calcium pour permettre la contraction

de la cellule. La relaxation est marquée par le repompage du calcium dans le RS par la pompe

SERCA dont l’activité est inhibée par le phospholanban. L’activation de la protéine kinase A

(PKA) ou de la calcium calmoduline dépendent kinase (CaMK) entraîne la phosphorylation

du phospholamban, le rendant inactif et levant l’inhibition de la SERCA. Le calcium à

nouveau contenu dans le RS peut ainsi être à nouveau libéré et permettre une nouvelle

activation des éléments contractiles et donc la contraction de la cellule.

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Figure 1 : Stucture du myocyte (MI : mitochondrie, Mt : microtubule, SR : réticulum sarcoplasmique) (Goldstein and Entman 1979)

3. Les éléments contractiles

Les myocfibrilles sont les éléments contractiles de la cellule et constituent la moitié de son

volume. Elles sont subdivisées en compartiments appelés sarcomères possédant plusieurs

stries correspondant aux bandes A, I, Z, H et dans lesquelles les filaments d'actine et les

filaments de myosine sont assemblés longitudinalement. Pendant la contraction, les filaments

glissent les uns sur les autres, entraînant un raccourcissement de la cellule. Les sarcomères

sont délimités par les bandes Z auxquelles les filaments d’actine sont attachés. Les filaments

de myosine se situent au centre du sarcomère et sont liés aux bandes Z par la protéine géante

titine. La bande A est caractérisée par le chevauchement des filaments d’actine et de myosine

tandis que les bande I, de part et d’autre des bandes A, ne contiennent que les filament

d’actine. La bande H se trouve au centre de la bande A et n’est composée que des filaments

d’actine. Enfin, la bande H est parcourue par une ligne M composée de la M-line protein

(MLP) qui assure en partie le maintien de la structure du sarcomère (Figure 2). Cette

architecture de l’élément contractile est fondamentale pour la contraction de la cellule et pour

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l’adaptation de la contraction lors de l'application de contraintes. Ce sujet est traité dans les

paragraphes suivants.

Figure 2 : Structure des éléments contractiles du cardiomyocyte (Gregorio and Antin 2000)

4. Ponts actine-myosine et contraction

Lors de la stimulation des cellules, le calcium libéré par le RS interagit avec les troponines

liées aux filaments d’actine, entraînant un changement de conformation du complexe et

permettant l’interaction de la tête de la chaîne légère de la myosine avec le filament d’actine.

La flexion de la myosine entraîne un glissement du filament par rapport à l’actine. Ce

mécanisme nécessite l’énergie libérée par l’hydrolyse de l’ATP par la myosine qui possède

une activité ATPase. La tête de la myosine se relaxe, retrouve sa position initiale et peut

entrer dans un cycle de contraction.

Figure 3 : Schéma des protéines intervenant dans le mécanisme de formation des ponts actine – myosine. (AF : filament d’actine, MF : filament de myosine, TnI : troponine I, S1 : tête de myosine, ELC et RLC : Chaînes légères essentielle et régulatrice de la myosine, MyBP-C : Myosin binding protein C. (Schaub, Hefti et al. 1998)

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La mise en place des différentes structures et des propriétés mécaniques du coeur adulte est

progressive et dépend également de propriétés du cardiomyocyte qui évoluent dans le temps

au cours de l’organogenèse et de la croissance.

B. Le cœur : de l’embryon à l’adulte

La croissance du coeur est un processus intervenant durant l’embryogenèse, le développement

et l’évolution de l’organe en réponse aux conditions environnementales et aux stimuli

pathologiques. Lors de l’embryogenèse, le cœur grandit rapidement. Le stade postnatal est

marqué par la fin de l’hyperplasie. L’augmentation de la taille du cœur n’est alors due qu’à

l’hypertrophie des cellules cardiaques (Evans and Goodwin 2007). Au stade adulte, cette

capacité à croître n’est pas perdue.

1. Au stade fœtal

Lors de l’organogenèse, plusieurs facteurs peuvent avoir un rôle important dans le

développement du système circulatoire tels que la sécrétion d’hormones, de facteurs de

croissance, les contraintes mécaniques ou l’ischémie. In utero, le développement du cœur et

de ses cellules dépend du programme génétique uniquement jusqu’aux premières contractions

qui apportent une stimulation supplémentaire. Les contraintes mécaniques deviennent alors

nécessaires au développement normal du cœur par les phénomènes d’hyperplasie et

d’hypertrophie cumulés (Jonker, Zhang et al. 2007). L’étirement et la pression que supporte le

cœur ont un rôle important dans l’expression des protéines spécifiques aux cardiomyocytes

dès les premiers stades de développement du cœur.

2. Après la naissance

4 à 6 jours après la naissance, les cardiomyocytes cessent de se multiplier et subissent

une phase de mitose incomplète sans division cellulaire pour aboutir 3 semaines après la

naissance à une population binucléée à 90% chez le rats, environ 50% chez l’homme.

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3. Au stade adulte

L’augmentation de la contrainte et donc de la force à développer afin de vaincre cette

contrainte entraînent une augmentation de la taille du muscle. La prolifération étant très

limitée pour les myocytes adultes, l’augmentation de la masse musculaire en réponse aux

signaux extérieurs est due en grande partie à l’augmentation de la taille des myocytes. Cette

perte de la capacité à se multiplier limite la capacité du cœur à récupérer sa fonction après un

infarctus. Malgré la sortie du cycle cellulaire, ils possèdent encore la capacité de dupliquer

leur ADN, c’est pourquoi chez la plupart des espèces, les cardiomyocytes sont binucléés. De

plus, les cardiomyocytes de certains vertébrés inférieurs sont capables de se diviser et de

régénérer le myocarde. Or de récents travaux ont montré que les cardiomyocytes adultes

peuvent se diviser mais dans des proportions extrêmement faibles (Leri, Kajstura et al. 2002).

Les différences entre les voies de signalisation de l’activation du cycle cellulaire entre ces

vertébrés et les mammifères supérieurs sont encore mal comprises mais l’étude de la

régulation du cycle cellulaire par des promoteurs telles que les cyclines et les cdk ouvre des

pistes potentielles de recherche de manipulations thérapeutiques (Ahuja, Sdek et al. 2007).

L’hypertrophie cellulaire contribue à la croissance et à la physiologie du cœur jusqu’au stade

adulte mais participe également à l’adaptation hypertrophique du cœur. Lors de l’hypertrophie

cardiaque, certains types cellulaires tels que les fibroblastes peuvent proliférer tandis que les

cardiomyocytes dont la division est rare présentent un phénotype hypertrophique.

C. Adaptation hypertrophique

L’hypertrophie est un mécanisme d’adaptation permettant au cœur de maintenir ou

d’augmenter le débit cardiaque lors d’une défaillance du muscle ou en réponse à une

augmentation de la précharge ou de la postcharge (Heineke and Molkentin 2006) dans des

conditions physiologiques ou pathologiques. On oppose actuellement, selon leurs

caractéristiques des hypertrophies dites physiologique ou pathologique. Plusieurs laboratoires

ont tenté et tentent encore de les caractériser sur un plan moléculaire afin de les différencier.

Cependant, l’hypertrophie est une réponse à l’augmentation de la contrainte. Elle devient

délétère lorsque la réponse n’est plus adaptée aux besoins de l’organisme. 2 morphologies

différentes caractérisent l’hypertrophie ventriculaire gauche (Opie, Commerford et al. 2006) :

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- L’hypertrophie concentrique due à l’augmentation de la postcharge qui correspond aux

forces que le ventricule a à vaincre lors de l'éjection par hypertension artérielle ou

sténose aortique qui provoquent une résistance à l’éjection. La paroi du ventricule

s’épaissit sans dilatation de la cavité du ventricule. La surcharge de pression entraîne

une augmentation du diamètre des myocytes sans modification significative de leur

longueur (figure 4).

- L’hypertrophie excentrique est due à une augmentation de la précharge lors des

insuffisances mitrale ou aortique ou lors de lésions du myocarde. La précharge est la

force que le muscle subit lors de la diastole et qui induit un étirement du muscle

ventriculaire. Précharge et étirement sont donc presque synomymes. Nous y reviendrons

plus longuement lors de la description du mécanisme de Starling. Une augmentation

chronique de la précharge induit une surcharge dite de volume qui entraîne une

augmentation du diamètre de la cavité ventriculaire sans augmentation de l’épaisseur du

ventricule. Sur un plan cellulaire, l’hypertrophie excentrique entraîne une faible

augmentation du diamètre des cellules et une augmentation significative de leur

longueur (figure 4).

Enfin, l’hypertrophie peut être consécutive à une perte de myocarde contractile comme dans

le cas d’un infarctus. De nombreuse modification interviennent alors : une fibrose de la

cicatrice musculaire et une hypertrophie du muscle sain restant afin de combler la perte de

capacité contractile de l’organe (figure 4).

Figure 4 : remodelage cardiaque : différentes morphologies de la cellule et de l’organe (Opie, Commerford et al. 2006)

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II - Stimulation de l’hypertrophie

L’hypertrophie cardiaque résulte de l’hypertrophie des cardiomyocytes et de la prolifération

d’autres types cellulaires. L’hypertrophie des myocytes cardiaques est induite par 2 stimuli

majeurs : l’activation des système neuro-hormonaux (essentiellement catécholamines et

système rénine-angiotensine-aldostérone) qui induisent une sécrétion autocrine / paracrine et

l’étirement du muscle cardiaque par l’augmentation de la pression ou du volume de sang dans

le ventricule.

A. Stimulation neuro-hormonale

De nombreux facteurs neuro-hormonaux sont en partie responsables du développement de

l’hypertrophie cardiaque tels que l’angiotensine, les catécholamines, l’endothéline ou les

facteurs de croissance.

1. le système rénine-angiotensine

L’activation du système rénine angiotensine et la libération d’angiotensine II entraînent une

sécrétion autocrine / paracrine conduisant à un phénotype hypertrophique (Ruwhof and van

der Laarse 2000). Les ARN et les protéines du système rénine-angiotensine sont présents dans

le cœur. La renine, l’angiotensinogène, l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE) et le

récepteur de l’angiotensine II de type I (ATIR) sont détectables et leurs expressions sont

augmentées lorsqu’une surcharge est appliquée au cœur. La surexpression des récepteurs AT1

entraîne une hypertrophie du myocarde indépendamment du rôle du système rénine /

angiotensine sur la physiologie des vaisseaux et sur la pression artérielle (Paradis, Dali-

Youcef et al. 2000). De plus, les inhibitions des ACE ou des ATIR diminuent l’hypertrophie

cardiaque, la synthèse protéique et la fibrose induites par l’hypertension artérielle (Ikeda,

Nakamura et al. 2000).

Lors de l’hypertrophie cardiaque, d’autres types cellulaires peuvent être stimulés par

l’angiotensine qui induit la prolifération des fibroblastes cardiaques et la production de

Page 19: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

11

collagène impliqué dans la fibrose. (Pathak, Sarkar et al. 2001; Sarkar, Vellaichamy et al.

2004; Hattori, Akimoto et al. 2006).

2. Stimulation adrénergique

Les catécholamines, la norepinephrine et l'épinephrine peuvent conduire à l’hypertrophie des

cardiomyocytes. Au niveau du cœur, l’exposition prolongée aux catécholamines entraîne une

augmentation de la masse musculaire. De nombreux travaux ont été réalisés afin de connaître

le rôle de leurs différents récepteurs. Le cœur possède 2 types de récepteurs adrénergiques, α

et β, et plusieurs sous-types (α1, α2, β1, β2, β3). Les 2 types de récepteurs sont impliqués

dans l’hypertrophie des cardiomyocytes (Barki-Harrington, Perrino et al. 2004). L’activation

des récepteurs α et β adrénergiques des cardiomyocytes en culture induit une augmentation de

la synthèse protéique.

Les voies d’activation de l’hypertrophie induite par la signalisation adrénergique sont encore

controversées. Le rôle de la PKA qui est activée par l’adénosine monophosphate cyclique

(AMPc) produite par les adénylate cyclases activées elles-mêmes par les protéines G

hétérotrimériques après l’activation des récepteurs β (Xiao 2001; Zheng, Han et al. 2004) a

été clairement identifié. Cependant d’autres voies sont activées par les récepteurs

adrénergiques comme la voie de la PI3K (Xiao, Pimental et al. 2001; Xiao 2001).

3. L’endothéline

D’autres facteurs neuro-hormonaux comme l’endothéline (ET) sont impliqués dans

l’hypertrophie cardiaque. L’endothéline a été mise en évidence en 1988 par Yanagisawa et. al.

qui ont montré les propriétés vasoconstrictrices de la protéine (Yanagisawa, Inoue et al. 1988;

Yanagisawa, Kurihara et al. 1988). Cependant l’ET possède d’autres effets biolgiques sur

d’autres tissus. 3 isoformes de l’ET ont été identifiées et ont pour effet de stimuler la

croissance des cardiomyocytes et la myofibrillogénèse. De plus, elles modifient les propriétés

contractiles des cellules en régulant les concentrations ioniques et l’ouverture de certains

canaux. L’endothéline 1 se lie aux récepteurs de surface ETA entraînant l’activation des

Page 20: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

12

protéines G hétérotrimériques, de la PLC, de la PKC, des petites protéines G et des MAPK

(Sugden 2003).

4. Rôle des facteurs de croissance

De nombreux facteurs de croissance sont impliqués dans l’hypertrophie parmi lesquels le

TGF-β (transforming growth factor-β) (Calderone, Takahashi et al. 1995; Huang, Kuo et al.

2004), l’IGF-1 (insulin-like growth factor-1)(Fuller, Mynett et al. 1992; Calderone, Takahashi

et al. 1995), la myotrophine (Sen, Kundu et al. 1990), le VEGF (vascular endothelial growth

factor)(Li, Hampton et al. 1997; Seko, Takahashi et al. 1999) et l’EGF (epidermal growth

factor. Ces différents facteurs peuvent être synthétisés par les cardiomyocytes ou par les

cellules non-musculaires et entraîner une augmentation de la taille des cardiomyocytes (Long,

Henrich et al. 1991).

Le rôle du récepteur à l’EGF que j'ai particulièrement étudié sera détaillé dans la partie I.

B. L’étirement

L’étirement est, avec les facteurs neuro-hormonaux, un stimulus majeur de l’hypertrophie

cardiaque. L'étirement étant le sujet principal de ma thèse, nous allons lui consacrer un

chapitre spécial qui reprendra son rôle dans l'organisme avant d'étudier son rôle

spécifiquement dans le cœur.

III - L'étirement cellulaire

A. Rôle de l’étirement dans l’organisme

Une grande majorité des organismes, des organes ou des cellules sont sensibles à l’application

d’une force extérieure. L’application des forces entraîne une signalisation complexe, d’une

part via des mécanismes non spécifiques du type cellulaire (Trepat, Deng et al. 2007) mais

également par des mécanismes spécifiques du type cellulaire. Le stress mécanique peut

Page 21: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

13

induire l’activation de la transcription des gènes chez des végétaux (Wick, Gansel et al. 2003)

et également chez les insectes. Chez ces derniers, les contraintes de pression et de torsion

cellulaire peuvent être dues à la formation des organes et être nécessaires au développement

physiologique de l’insecte (Somogyi and Rorth 2004). L’étirement cellulaire est également

impliqué dans le développement des mammifères. Il a un rôle depuis la mise en place des

cellules de l’embryon jusqu'à la réponse de différents organes aux contraintes.

Mis à part les récepteurs de pression de la peau dont le rôle dans l’application des forces est

évident, les cellules telles que les cellules endothéliales et la plupart des organes de

l’organisme sont sensibles aux forces qui leur sont appliquées.

1. Au niveau du système nerveux central

Les astrocytes, support des neurones, peuvent se comporter comme des capteurs de

pression et ainsi être sensibles au stress mécanique qu’ils traduisent en signaux chimiques.

Les mécanismes de mécanotransduction de ces cellules permettent la mise en place de

réponses spécifiques à l’importance de l’agression ou de la pathologie (Ostrow and Sachs

2005).

2. Au niveau du poumon

L’étirement cellulaire dû aux mouvements physiologiques est primordial dans la mise

en place de la structure alvéolaire du poumon. L’étirement peut également être provoqué par

des facteurs extérieurs et avoir un rôle potentiellement délétère dans le cas de la ventilation

artificielle qui peut provoquer une inflammation ainsi qu’un œdème pulmonaire avec

activation de la voie des MAPK (Correa-Meyer, Pesce et al. 2002).

3. Au niveau du foie

L’étirement mécanique entraîne au niveau des cellules stellaires hépatiques

l’expression de TGFβ tant au niveau du transcrit qu’au niveau de la protéine. La transcription

de ce facteur de croissance nécessite l’activation de voies de transduction de la petite protéine

G Rho(Sakata, Ueno et al. 2004).

4. Au niveau des reins

Page 22: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

14

Le stress mécanique entraîne une hypertrophie des cellules épithéliales du rein ou

podocytes dans toutes les phases du cycle cellulaire. Cet effet qui comprend une augmentation

de la synthèse protéique nécessite l’activation des petites protéines G, des MAPK et de la voie

Akt. L’étirement cellulaire joue donc un rôle en cas d’atteinte des podocytes lorsque la

pression intraglomérulaire augmente (Petermann, Pippin et al. 2005)

5. Au niveau de la peau

L’activation des récepteurs à l’angiotensine II entraîne la transactivation des

récepteurs à l'EGF en réponse à l’étirement des keratinocytes de la peau qui active la voie

PI3K / Akt, protégeant les cellules de l’apoptose (Kippenberger, Loitsch et al. 2005).

6. Au niveau des muscles

Les muscles sont particulièrement sensibles aux stimuli mécaniques. La surcharge ou

l’augmentation chronique de la force développée entraîne une hypertrophie du muscle tandis

que l’immobilisation ou l’absence de stimulation entraîne son atrophie. Les cellules des

muscles squelettique, cardiaque et lisse répondent à l’étirement cellulaire par une

augmentation de la synthèse protéique, notamment des protéines de l’appareil contractile

(Goldspink 1999). Au niveau des muscles squelettiques, l’augmentation de la demande de la

force développée entraîne une modification de l’expression des gènes, du phénotype

cellulaire, et de la réponse cellulaire (Goldspink 2002).

B. L’étirement dans le cœur

Lors du cycle cardiaque, le cœur est en permanence soumis à des variations de pression

auxquelles il doit s’adapter. De plus, des événement extérieurs telle qu’une sténose qui

entraîne une augmentation de la résistance de la circulation systémique ou des événements

intense au cœur telle une insuffisance mitrale peuvent faire varier les conditions de pression et

de volume, entraînant un étirement anormal du muscle et par conséquent des fibres qui le

composent. Le cœur régule donc son activité à chaque battement, y compris pour un cœur

transplanté, ce qui implique au moins en partie des mécanismes intrinsèques au muscle (Kohl,

Hunter et al. 1999). L’étirement des fibres et des sarcomères entraîne, en réponse, une

amélioration de la force de contraction par différents mécanismes (Stelzer and Moss 2006).

Page 23: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

15

L’augmentation des capacités du coeur en réponse à un étirement anormal des fibres entraîne

une réponse en plusieurs phases :

- Une phase immédiate appelée loi de Frank-Starling qui intervient dans les secondes qui

suivent l’étirement.

- Une phase rapide qui survient quelques minutes après la stimulation, est due à un

changement du degré d’activation du muscle.

- Une phase tardive qui nécessite une stimulation à long terme, entraîne l’activation des

voies de signalisation conduisant à la synthèse de protéines, au remodelage cardiaque et

finalement à l’hypertrophie cardiaque.

1. Réponse contractile du muscle cardiaque lors de l’étirement.

Les premières expériences sur cœur isolé perfusé furent réalisées en 1866 par Elias Cyon qui

connecta le cœur d’une grenouille à un système circulatoire artificiel. J. Coats puis H. P.

Bowditch utilisèrent des protocoles semblables pour étudier la fonction cardiaque et les

facteurs pouvant la moduler. Ils montrèrent le rôle de la pression sur l’amplitude de la

contraction.

Entre 1892 et 1895, Otto Franck perfectionna le modèle de cœur isolé perfusé de grenouille,

lui permettant d’effectuer des mesures isovolumétriques ou isotoniques. Il constata que,

lorsque le remplissage du ventricule augmente, la pression diastolique augmente. Il organisa

ses résultats en courbes pression-volume comprenant la courbe de pression diastolique ainsi

que les courbes de pressions maximales isovolumétrique et isotonique.

Ernest H. Starling travailla sur la relation entre le volume d’éjection et la pression de

remplissage sur des systèmes cœur-poumon de chien. Il détermina les effets de la résistance

périphérique et du retour veineux sur l’éjection cardiaque. Il montra, sur le cœur de chien, que

lorsque le retour veineux augmente, le volume diastolique et le volume d’éjection

augmentent. Il détermina également que lorsque la résistance à l’éjection augmente, le volume

diastolique augmente, limitant le volume d’éjection. Que ce soit en cas d’augmentation du

retour veineux ou de la résistance périphérique, Starling a montré que la longueur des fibres

est augmentée. Il a montré ensuite que la consommation d’oxygène du cœur isolé est

déterminée par le volume diastolique et par la longueur des fibres musculaires. Il en a déduit

ce qu’il appela la « loi du cœur » qui correspond à la relation entre le remplissage

Page 24: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

16

ventriculaire et le volume d’éjection et est plus utilisée aujourd’hui sous le terme : « lois de

Frank-Starling » (Zimmer 2002).

Figure 5 : Mécanisme moléculaire de la loi de Frank-Starling (A : augmentation de la force développée en fonction de l’étirement passif du muscle. B : mecanicme de chevauchement des filaments des sarcumères impliqué dans l’augmentation de la force développée). (Crozatier 1999)

Dans un premier temps, la loi de Starling à été expliquée sur un plan cellulaire par

l’augmentation des chevauchements des filaments fin d’actine et des filaments épais de

myosine et donc de l’augmentation du nombre de ponts actine / myosine entre les filaments.

Ce mécanisme est à la base de la réponse immédiate du cœur lors de étirement du muscle

(figure 5).

Ce modèle appliqué dans un premier temps au muscle squelettique n’est pas suffisant pour

expliquer l’augmentation de la contraction du muscle cardiaque car celui ci montre bien une

augmentation immédiate de sa force de contraction mais si la contrainte est maintenue, il

montre une seconde augmentation qui nécessite quelques minutes.

Pollack et Julian sur le muscle papillaire puis Fabiato et al. sur des fibres cardiaques pelées

ont montré que l’augmentation de la force contractile est également due à une variation de

l’activation du muscle (Julian and Sollins 1975; Krueger and Pollack 1975; Fabiato and

Fabiato 1976). Comme le mécanisme mis en jeu par la loi de Frank-Starling , cette activation

est réversible (figure 6).

Page 25: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

17

Figure 6 : Mise évidence du mécanisme de d’activation du muscle papillaire par l’étirement (A : diminution rapide de la force active consécutive à une diminution rapide de la précharge, B : diminution progressive de la force active, C : augmentation de la force active après augmentation de la précharge, D : augmentation progressive de la force active. (Parmley and Chuck 1973)

Plusieurs observations ont permis d’expliquer ce phénomène. Dans un premier temps, il a été

montré que, lors de l’étirement, l’affinité de la troponine C pour le calcium est augmentée et

d’autres travaux ont montré que le calcium a un rôle prépondérant dans la modulation de la

longueur des sarcomères (Smith and Fuchs 2000). Une autre hypothèse met en jeu une

modification de l’espace inter-filamentaire (Fuchs and Wang 1996). En diminuant l’espace

entre l’actine et la myosine, la probabilité d’interaction est augmentée ainsi que la force

contractile. D’autres systèmes peuvent être impliqués dans la réponse à l’étirement comme la

production de NO qui peut faciliter l’augmentation de la force de contraction et augmenter la

transitoire calcique, participant ainsi à l’augmentation secondaire de la contraction (Khan,

Skaf et al. 2003; Seddon, Shah et al. 2007).

Enfin, la dernière phase de la réponse musculaire à l’étirement met en jeu l’activation de la

synthèse protéique. Cette phase est lente, irréversible et s’accompagne d’une stimulation

d’autres types cellulaire tels que les fibroblastes qui peuvent proliférer et avoir un rôle

inapproprié, entraîner une fibrose du cœur voire l’apoptose et la nécrose de cardiomyocytes

Tous ces facteurs participent à la réponse du myocarde lors de l’étirement qui, comme on l'a

vu précédemment, avec les facteurs neuro-hormonaux induisent l'augmentation de la synthèse

protéique donc l'hypertrophie ventriculaire.

Page 26: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

18

2. Perception de l’étirement et rôle des intégrines et du cytosquelette

▫ La perception de l'étirement

La perception de l’étirement au niveau des cardiomyocytes est encore mal connue (Epstein

and Davis 2003). Plusieurs hypothèses sont étudiées faisant intervenir des protéines géantes

telle que la titine (LeWinter, Wu et al. 2007; Linke 2007), des protéines du cytosquelette ou

des canaux ioniques.

La titine est une protéine géante qui peut atteindre 3000 kDa et qui relie les lignes Z aux

lignes M au niveau des sarcomères. Elle a aussi pour rôle de maintenir l’intégrité des

sarcomères lors de la contraction. Cette protéine peut générer une force passive (figure 7) et

pourrait moduler les interactions actine / myosine en réponse à l’étirement en modulant la

sensibilité au calcium des protéines contractiles ainsi que l’espace interfilamentaire (Cazorla,

Vassort et al. 1999; Rassier, Lee et al. 2005; LeWinter, Wu et al. 2007; Linke 2007). Elle

participe à la formation des ponts actine-myosine et par conséquent à la longueur des

sarcomères et donc à la modulation de la force de contraction impliquée dans le mécanisme de

Frank-Starling. De plus, depuis la fin des années 1990, plusieurs études montrent que la titine

est impliquée dans la perception de l’étirement et dans la réponse cellulaire aux contraintes

mécaniques (LeWinter, Wu et al. 2007; Linke 2007).

Figure 7 : Rôle de la titine dans le développement de la force passive lors de l’étirement des sarcomères. A, B, C, D : étirement séquentiel de la titine (Granzier and Labeit 2004)

Page 27: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

19

La titine peut avoir un rôle majeur dans la signalisation de l’étirement. En effet, de par sa

taille, la titine peut former de nombreux complexes avec une grande quantité de protéines

appartenant à plusieurs compartiments de la cellule (Linke 2007). La titine est également

considérée comme l’une des bases de multiples complexes permettant la perception de

l’étirement : elle forme des complexes depuis les lignes Z jusqu'à la MLP et la T-cap, liant

ainsi le sarcomère au sarcolemme. Ses propriétés élastiques au niveau des bandes I peuvent

également être impliquées dans la perception de l’étirement (Miller, Granzier et al. 2004).

Figure 8 : Protéines interagissant avec la titine pour la formation de complexes multiprotéiques impliqués dans la perception de l’étirement

Les canaux ioniques : La nature de ces canaux est encore controversée. Néanmoins, plusieurs

études ont démontré que ces canaux seraient sensibles au gadolinium mais non spécifiques

(McNicholas-Bevensee, DeAndrade et al. 2006). Ils peuvent permettre le passage des ions

Na+, K+ et sont couplés à des protéines Gi sensibles à la toxine pertussique (Dassouli,

Sulpice et al. 1993). De plus, l’étirement des cardiomyocytes entraîne un influx calcique

entraînant la formation de vagues calciques impliquées dans le mécanisme de CICR (calcium-

induced calcium release).

Lors de l’étirement cellulaire, l'échangeur Na+ / H+ est activé et participe à la perception de

l’étirement et la signalisation cellulaire conduisant à l’hypertrophie de la cellule (Yamazaki,

Komuro et al. 1998; Yamazaki and Yazaki 2000). Le mécanisme faisant intervenir

l’échangeur Na+/H+ n’est pas encore complètement compris. Néanmoins, plusieurs paramètres

Page 28: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

20

peuvent intervenir. La concentration sodique et le pH sont des paramètres variables pouvant

influencer l’activation des voies de signalisation cellulaire directement ou indirectement par

l’activation des ROS ou des mitochondries. Un mécanisme indépendant des paramètres

précédents est également possible de par son rôle de protéine d’échafaudage. De plus,

l’échangeur peut réguler l’organisation du cytosquelette en réponse à divers stimuli.

▫ Rôle des intégrines

Lors de l’étirement du muscle, les protéines permettant l’adhésion des cellules à la matrice

extracellulaire ont une importance majeure dans la perception et la transduction du signal.

Les intégrines sont une famille de protéines dont le rôle principal est la liaison du

cytosquelette à la matrice extracellulaire. Elles sont formées de 2 sous-unités α et β associées

en hétérodimère avec un grand domaine extracellulaire et un court domaine cytoplasmique.

Le domaine extracellulaire des intégrines permet la liaison des cellules avec la matrice et donc

assure l’adhésion des cellules mais elles peuvent également lier les protéines exprimées par

les autres cellules assurant ainsi la liaison des cellules entres elles (Takada, Ye et al. 2007). Le

domaine cytoplasmique des intégrines est lié au cytosquelette, permettant la transmission des

contraintes aux sarcomères (figure 9)

Figure 9 : Rôle des intégrines : liaison des sarcomères avec la matrice extracellulaire (Brancaccio, Hirsch et al. 2006)

Les intégrines participent à la formation des complexes d’adhésion focales (FAC) (Liu,

Calderwood et al. 2000). Les FAC assurent la liaison au cytosquelette mais comprennent

également de nombreuses protéines de signalisation incluant entre autre la Focal adhesion

Page 29: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

21

kinase (FAK), Src et la paxiline (Liu, Calderwood et al. 2000; Wozniak, Modzelewska et al.

2004). Les FAC peuvent donc avoir un rôle dans la transduction du signal mécanique perçu

au niveau des intégrines en facilitant sa transduction grâce à un regroupement des protéines.

En aval de ces complexes, de nombreuses voies peuvent être activées (Torsoni, Constancio et

al. 2003; Nadruz, Corat et al. 2005) en faisant intervenir la PLC, des protéines Grb2, la

protéine activatrice de Ras SOS, les petites protéines G ou les MAPK (Kawamura, Miyamoto

et al. 2003; Torsoni, Marin et al. 2005; Lal, Verma et al. 2007).

D’autres mécanismes peuvent être impliqués dans la réponse aux stimulations perçues par les

intégrines. Elles peuvent transmettre le signal d'étirement par l'intermédiaire des protéines du

cytosquelette telles que l’α-actinine, la taline, la vinculine, la paxiline ou la tensine (Liu,

Calderwood et al. 2000). Les intégrines participent aux libérations autocrines/paracrines

d'hormones ainsi qu'à la transactivation des récepteurs des facteurs de croissance qui sont

détaillées ultérieurement (Samarel 2005; Yutao, Geru et al. 2006).

▫ Le cytosquelette de la cellule

Structure et fonctions :

Le cytosquelette est un réseau de filaments et de tubules qui contribue à la stabilité de la

structure cellulaire et à l’ancrage des éléments contenus dans le cytoplasme tels que l’appareil

de Golgi et les mitochondries. Le cytosquelette est en relation avec les protéines extra et

intracellulaire afin de transmettre les différentes contraintes appliquées aux cellules (Wang

and Ingber 1994; Choquet, Felsenfeld et al. 1997).

Le cytosquelette cellulaire est composé de 3 réseaux de filaments :

- les filaments fins

- les filaments intermédiaires

- les microtubules.

Les filaments fins d’actine participe au mécanisme de la contraction cellulaire décrit dans

l’introduction. Dans les cardiomyocytes, les filaments fins, composés de 2 isoformes d’actine,

sont impliqués dans le maintien du cytoplasme et dans l’élasticité du cytoplasme. L’actine est

les protéines associées représentent environ 60% des protéines totales de la cellule. Les

Page 30: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

22

mutations de l’actine entraînent une désorganisation des filaments fins qui peut être constatée

dans certaines cardiopathies dilatées (Bookwalter and Trybus 2006).

Le réseau de filaments intermédiaires est formé de filaments de 10nm de diamètre. Il entoure

le noyau et est lié aux membranes nucléaires et cytoplasmiques. Il est également lié aux autres

réseaux du cytosquelette. Leur rôle est de préserver l’intégrité tissulaire et peut être important

dans les conditions de stress mécanique imposé par la contraction musculaire et par

l’étirement du muscle. Comme les filaments fins, la désorganisation de ce réseau entraîne le

développement de cardiomyopathies (Di Somma, Marotta et al. 2000).

Le 3ème réseau de filaments est formé par les microtubules. Ils sont formés d’un assemblage

d’hétérodimères de tubuline α et β qui forment un cylindre de 25nm de diamètre et sont

disposés selon l’axe longitudinal dans les cardiomyocytes adultes (Goldstein and Entman

1979; Kostin, Hein et al. 2000).

Dans les cardiomyocytes, les microtubules s’organisent autours du noyau et des myofibrilles

ainsi que sous la membrane cytoplasmique. La localisation et la structure des microtubules

leur permettent d’être impliqués dans de nombreux processus cellulaires notamment le

maintien de l’architecture du cytoplasme et l’organisation des organelles et des mitochondries

(Appaix, Kuznetsov et al. 2003). Les microtubules participent également à la synthèse

protéique, à la signalisation intracellulaire et au transport intracellulaire (Rogers and Gelfand

2000). Ces filaments sont associés à de nombreuses protéines (Sato, Nagai et al. 1997; Liao

and Gundersen 1998; Calaghan, Le Guennec et al. 2004).

Rôle du cytosquelette dans le cœur :

Les microtubules participent à de nombreuses réponses cellulaires telles que la réponse à

l’ischémie (Vandroux, Schaeffer et al. 2004), l’apoptose (Saji, Fukumoto et al. 2007) et

l’hypertrophie.

L’hypertrophie cellulaire, associée à une augmentation de la surface cellulaire est

accompagnée d’une augmentation du réseau de microtubules (Tagawa, Rozich et al. 1996;

Heling, Zimmermann et al. 2000). Lors de l’hypertrophie cardiaque, l’augmentation de la

polymérisation de la tubuline et l’augmentation de la synthèse protéique contribuent à la

myofibrillogenèse. L’hypertrophie des cardiomyocytes est diminuée par l’inhibition chimique

de la synthèse des microtubules (Hein, Kostin et al. 2000). Au cours de l’étude du rôle des

Page 31: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

23

microtubules lors de l’hypertrophie cardiaque et de la dysfonction myocardique, plusieurs

hypothèses ont été proposées pour savoir si l’augmentation de la proportion de microtubules

est une conséquence ou une cause de la perte de fonction contractile. Néanmoins la

localisation des microtubules le long des myofibrilles et leur rôle de support de l’organisation

interne de la cellule laisse supposer un rôle important dans la biologie de la cellule (Bailey,

Dipla et al. 1997; Tagawa, Koide et al. 1998).

Le stress mécanique perçu par les intégrines, peut être transmis à l’actine des microfilaments

qui peuvent interagir avec les microtubules et les filaments intermédiaires. Lors de la

perception de l’étirement, d’autres protéines telles que les protéines associées au cytosquelette

peuvent intervenir comme la mélusine, la muscle LIM protein (MLP) qui se lie à T-cap, la

titine qui participe à l’architecture des sarcomères ou la T-cap qui lie la titine aux disques Z

(Gregorio, Trombitas et al. 1998; Hoshijima 2006; Donker, Maessen et al. 2007). De plus, des

mutations de plusieurs des protéines du sarcomère et du cytosquelette sont impliquées dans

les cardiopathies (Itoh-Satoh, Hayashi et al. 2002; Chang and Potter 2005).

3. Stimulations autocrines / paracrines liées à l'étirement

Certaines voies de signalisation impliquées lors de l’hypertrophie telles que les voies de

l’angiotensine II ou les voies activées par les TKR sont activées en réponse à un étirement des

cellules. Ces voies peuvent être activées par la libération de facteurs autocrines / paracrines ou

par les protéines impliquées dans l’adhésion de la cellule à son support.

▫ Stimulations neuro-hormonales

Les travaux réalisés par Sadoshima et Izumo au début des années 1990 ont mis en évidence

une libération autocrine/paracrine d’angiotensine II lors de l'étirement des cardiomyocytes

(Sadoshima and Izumo 1993; Sadoshima and Izumo 1993; Sadoshima and Izumo

1996). Cependant, l’origine de l’angiotensine II a largement été discutée et attribuée aux

cellules non musculaires pouvant contaminer les cultures de cardiomyocytes (Gray, Long et

al. 1998; Lijnen and Petrov 1999). Néanmoins, la sécrétion du peptide par les cellules

musculaires est maintenant reconnue ainsi que le rôle des récepteurs de l’angiotensine II, liés

ou non à l’angiotensine II (Miyata and Haneda 1994; Sadoshima, Qiu et al. 1995; Gray, Long

et al. 1998; Zou, Akazawa et al. 2004; Yasuda, Miura et al. 2008).

Page 32: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

24

Par ailleurs, le rôle de l'angiotensine libérée lors de l'étirement a été considéré par certains

comme uniquement limité aux cardiomyocytes de rats nouveaux-nés (qui étaient le modèle de

Sadoshima et Izumo). Thienelt et al avaient en effet exclu le rôle de l'angiotensine libérée lors

de l'étirement dans les cardiomyocytes adultes (Thienelt, Weinberg et al. 1997). Cependant

une autre étude sur cœur isolé de cobaye adulte a montré qu'il existe bien une activation des

récepteurs à l'angiotensine lors de l'étirement (Paul, Ball et al. 1997). Actuellement, il est

accepté que l’angiotensine induit la croissance des cellules par un processus autocrine /

paracrine lors de l'étirement, ce processus étant inhibé par les inhibiteurs d’AT1R ou d’ACE

(Yamazaki, Komuro et al. 1998; Yamazaki, Komuro et al. 1998; Wollert and Drexler 1999).

Cependant, l’angiotensine II sécrétée n’est pas indispensable à l’activation des voies de

signalisation de l’hypertrophie (van Kesteren, Saris et al. 1999).

Les voies de signalisation activées par les récepteurs de l’angiotensine sont controversées. Il a

été montré que la protéine kinase C (PKC) est nécessaire à l’activation de la cascade de

phosphorylation de la MAPK ERK en aval de la protéine Raf1 car l'inhibition de la PKC

bloque l’activation des protéines en aval (Zou, Komuro et al. 1996; Chiloeches, Paterson et al.

1999).

D’autres facteurs neuro-hormonaux sont également impliqués dans la signalisation induite par

l’étirement. C'est le cas en particulier de l'endothéline. Plusieurs études montrent que

l’étirement des cardiomyocytes en culture entraîne une augmentation de l’expression des

ARNm de l’ET1 et sa libération par les cellules stimulées (Sugden 2002; Rosenkranz 2004;

Watkins, Jonker et al. 2006). L’inhibition des récepteurs de l’ET1 inhibe les voies de

signalisation de l’hypertrophie induite par l’étirement notamment la voie des MAPK Raf1-

MEK-ERK.

▫ Stimulation des facteurs de croissance.

Les facteurs de croissance sont exprimés et sécrétés par les cellules en culture soumises à un

stress mécanique (van Wamel, Ruwhof et al. 2001; van Wamel, Ruwhof et al. 2002). C'est le

cas des cardiomyocytes ainsi que les fibroblastes, les cellules endothéliales, ou les cellules

musculaires lisses (Ruwhof and van der Laarse 2000). La partie I décrira en détail le

mécanisme d'activation et le rôle du facteur de croissance le plus étudié : l'EGF.

Page 33: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

25

La figure 10 schématise les voies d'activation mises en jeu lors de l'étirement par des

mécanismes directs et des mécanismes autocrines / paracrines au niveau de la membrane

plasmique.

.

Figure 10 : Mécanismes d’activation de la signalisation intracellulaire (à gauche de la figure : facteurs autocrine paracrine, à droite de la figure : mécanismes directs d’activation (Force, Michael et al. 2002)

C. Signalisation intracellulaire induite par l'étirement

Le paragraphe précédent a montré la multiplicité des facteurs mis en jeu lors de la perception

de l'étirement. La signalisation d'aval fait elle aussi intervenir de multiples voies qui sont plus

ou moins interconnectées. La formation de complexes multiprotéiques est un des mécanismes

par lequel il existe une communication entre les voies de signalisation. Elle est responsable

d'une microcompartimentation dans la cellule.

1. Principales protéines intervenant dans la signalisation de l’hypertrophie des

cardiomyocytes.

Les plus connues des voies de transduction du signal d'étirement sont les cascades de

phosphorylation aboutissant à la phosphorylation de facteurs de transcription, modulant ainsi

la transcription des gènes et la phosphorylation / déphosphorylation de protéines régulatrices

de la transcription dans le cytoplasme qui, activées, migreront vers le noyau afin de réguler la

transcription des gènes. Parmi ces protéines, nous décrirons les petites protéines G et la voie

PI3K / Akt dans la partie I, la PKC, la PKA et la calcineurine dans la partie II et nous

décrivons ci-dessous en détail les MAPK qui sont les cibles intracellulaires que j'ai étudiée

dans les 2 articles principaux de cette thèse.

Page 34: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

26

2. Les Mitogen-activated protein kinases (MAPK)

Les MAPK sont des sérines thréonine kinases activées par leur phosphorylation au niveau de

résidus thréonine et tyrosine. Ces protéines font parties de cascades de phosphorylations qui

ont été décrites chez de nombreuses espèces dont les mammifères, les insectes et chez les

bactéries (L'Allemain 1994). De nombreux stimuli activent les cascades des MAPK parmi

lesquels les hormones, les facteurs de croissances et les facteurs de stress. Les cascades des

MAPK sont impliquées dans les voies de signalisation conduisant à la mitose, la prolifération,

la différenciation, la croissance cellulaire, l’expression génique ou la mort cellulaire en

réponse aux signaux extracellulaires (Johnson and Lapadat 2002; Zhang and Liu 2002).

Structure générale

Les MAPK comptent 5 groupes. 3 ont largement été étudiés : les Extracellular signal

regulated kinases 1 et 2 (ERK); les c-Jun N-terminal kinases 1, 2 et 3 (JNK) ou stress

activated protein kinase (SAPK); les p38MAPK α, β, γ, et δ. 2 autres groupes sont moins bien

connus et leurs rôles dans la signalisation cellulaire restent incertains : les Extracellular signal

regulated kinases 3 et 4 et les Extracellular signal regulated kinases 5 (Coulombe and

Meloche 2007). En aval, les MAPK phosphorylées activent les facteurs de transcriptions tels

que c-myc, c-jun ou ATF2 mais peuvent également activer d’autres kinases en amont et en

aval de la cascade des MAPK, affinant ainsi la régulation des voies de signalisation

(Whitmarsh 2007).

Figure 11 : Structure des MAPK (domaine kinase en bleu, NLS : séquence de localisation nucléaire). (Coulombe and Meloche 2007)

Page 35: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

27

En amont, les voies de signalisation activant les MAPK sont nombreuses. Dans une large

proportion, elles activent les petites protéines G de la superfamille Ras qui activent les MAPK

kinase kinases comme les protéines Raf (Chong, Vikis et al. 2003). Les MAPKKK

phosphorylent les résidus sérine et thréonine au niveau des motifs Ser-xxx-Ser/Thr des

MAPK kinases comme les MEK. Enfin, les MAPKK phosphorylent les MAPK au niveau des

résidus Thr-xxx-Tyr qui, à leur tour phosphorylent les motif Pro-xxx-Ser/Thr des facteurs de

transcription ou d’autres protéines des voies de signalisation (Biondi and Nebreda 2003).

ERK 1/2

Les Extracellular signal regulated kinases 1 et 2 (ERK) respectivement de 42 et 44 kDa ont

été les premières MAPK mises en évidence et sont les plus étudiées. Elles sont activées par

les facteurs de croissances, les hormones, les chocs osmotiques, les cytokines, les GPCR

(récepteurs couplés aux protéines G hétérotrimériques) et les phorbolesters. Elles jouent un

rôle majeur dans la prolifération et la différenciation cellulaire y compris pour les myocytes

cardiaques (Kang and Sucov 2005; Kim, Cho et al. 2007). L’activation de la voie ERK

entraîne l’induction des gènes conduisant à l’hypertrophie cellulaire, à l’augmentation de la

synthèse protéique et à la formation de sarcomères (Aoki, Richmond et al. 2000; Kim, Cho et

al. 2007). L’inhibition de cette voie n’est pas suffisante pour inhiber complètement la réponse

hypertrophique. L’activation de cette seule voie ne permet pas non plus d’atteindre une

hypertrophie maximale. Cette voie n’est donc pas la seule responsable de l’hypertrophie des

myocytes (Ruwhof and van der Laarse 2000; Molkentin 2004). L’inhibition de la PKC

entraîne une diminution de 80% de l’activation de ERK. Le rôle de la PKC est donc majeur

dans l’activation de ERK (Zou, Komuro et al. 1996). L’activation des PKC par les différents

stimuli tels que l’angiotensine II ou l’endotheline 1, entraîne l’activation de la protéine Raf

(Chong, Vikis et al. 2003). Cette activation n’est pas encore complètement comprise. En effet,

la multiplicité des stimuli et la complexité des interconnections entre les différentes voies

d’activation des MAPK rend l’étude de l’activation d’une voie particulièrement compliquée.

L’activation de Raf serait due à son interaction avec la forme activée de Ras. Elle nécessite

également une séquence de phosphorylation et de déphosphorylation précise. L’activation de

Raf lui permet d’activer les MAPKK de ERK : MEK1 et MEK2. Les MEK1/2 phosphorylées

donc activées peuvent enfin activer ERK1 et ERK2 (Davis 1993; Seger and Krebs 1995).

Page 36: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

28

ERK activé peut phosphoryler des facteurs de transcription tels que NF-IL6, ELK1, ATF2,

NFAT (Morton, Davis et al. 2004; Sanna, Bueno et al. 2005; Yang, Xiong et al. 2005) mais

peut également activer des protéine kinases telles que p9ORSK, MAPKAP, c-Raf, MAPKK

ou des protéines proches de la surface cellulaire comme l’EGFR ou cPLA2. Les MAPK

peuvent également phosphoryler les protéines du cytosquelette et participent ainsi à la

régulation du cycle cellulaire et à la dynamique des microtubules (Harrison and Turley 2001).

Enfin, l’application d’une surcharge au niveau du cœur entier entraîne l’activation de ERK

(Baba, Stypmann et al. 2003).

JNK 1/2 ; SAPK

Les 3 isoformes des c-jun N-teminal kinases (JNK) ou stress-activated MAP kinase (SAPK)

sont moins connues que les ERK. Elles sont activées en réponse à de nombreux stimuli

comme par le stress physique (la chaleur, les UV, les chocs osmotiques), les facteurs

chimiques (pH, ROS), les facteurs métaboliques (ischémie), les facteurs biologiques

(protéines bactériennes, cytokine). La cascade des JNK reprend le schéma classique des voies

des MAPK avec l’activation des MAPKKK (MEKK1-4) qui activent les MAPKK (MKK4,

MKK7), activant à leurs tours les MAPK (JNK1/2). Comme pour les ERK, l’activation des

JNK conduit à l’expression des gènes par la phosphorylation des facteurs de transcription

parmi lesquels c-jun, ATF-2, Elk-1, MEF-2. Les voies des JNK sont prépondérantes dans les

réponses cellulaires initiées par les récepteurs adrénergiques couplés aux protéines G et par

les récepteurs tyrosine kinase tels que les récepteurs aux facteurs de croissance. Les JNK sont

impliquées dans l’activation de l’apoptose. Elles peuvent avoir un rôle pro-apoptotique mais

également anti-apoptotique en fonction du type cellulaire étudié et de la nature de la

stimulation. Comme pour l’apoptose, leurs rôles dans la physiologie cellulaire sont nombreux

et dépendent du domaine étudié. Elles interviennent dans le développement du système

nerveux comme dans la régulation de l’insuline et de l’obésité mais également dans

l’hypertrophie et dans l’insuffisance cardiaque.

Le rôle des JNK dans l’hypertrophie cardiaque est reconnu mais l’activation des cascades de

phosphorylation des JNK est encore mal connue. L’activation de la voie JNK entraîne une

hypertrophie tandis que l’utilisation de dominant négatif des MAPKK entraîne une diminution

de l’hypertrophie dans des modèles cellulaires. En revanche, le rôle des JNK dans la

signalisation pro- et anti-apoptotique est encore sujette à controverse. In vivo l’utilisation d'un

dominant négatif de MKK4 bloque l’activation de JNK et l’hypertrophie due à une surcharge

Page 37: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

29

de pression. De même, le croisement de souris KO MEKK-/- avec des souris transgéniques

présentant une hypertrophie du myocarde produit des souris présentant peu d’hypertrophie et

moins de dysfonction contractile. La surexpression de formes inactives de JNK bloque

également l’hypertrophie induite par l’augmentation de pression. Les JNK ont donc un rôle

protecteur de l’hypertrophie démontré au niveau cellulaire comme au niveau de l’animal

entier. L’activation des cascades de phosphorylation des JNK demeure néanmoins incertaine.

Les p38MAPK

Les 4 isoformes des p38 sont des sérines thréonine kinases activées selon les voies de

signalisation des MAPK. La stimulation des p38 est semblable à celles de JNK. Dans un

premier temps, ces 2 MAPKs ont été regroupées sous le terme SAPK. Les stimuli tels que les

chocs osmotiques, les UV ou l’irradiation, les stress oxydatifs, les agents anticancéreux

peuvent activer la cascade de phosphorylation des p38. Les différents stimuli peuvent activer

les MAPKKK (ASK, TAK, PTK), qui activent les MAPKK (MEK3, MEK6 mais également

des MAPKK d’autres cascades telles que MEK4, MEKK1, 2 et 5, ASK), leur permettant de

phosphoryler les p38. Les p38 sont activées par des stimuli hypertrophiques tels que le LIF, la

phénylephrine, ou l’endothéline 1. Comme pour les autres MAPK, les p38 ont notamment

pour cible des facteurs de transcription (ATF, MEF2, Elk1). Elles peuvent aussi phosphoryler

des protéines d’autres voies de signalisation en aval ou en amont des voies des MAPK telles

que la phospholipase A2, la protéine Tau ainsi que d’autres kinases. La réponse cellulaire peut

néanmoins être différente en fonction des isoformes de p38 qui sont activées. Par exemple,

l’activation de l’isoforme γ entraînerait la cellule vers l’apoptose tandis que l’isoforme β la

conduirait vers un phénotype hypertrophique. In vivo, l’expression d’un dominant négatif des

MAPKK de la p38 a montré que la p38 module l’expression des gènes et sa surexpression ou

son activation constitutive entraînent une diminution de l’hypertrophie. Comme pour la p38,

la surexpression de MKK6 ou l’expression d’une forme constitutivement active inhibe

l’hypertrophie. Les modèles de souris transgéniques ont permis de montrer que les p38 sont

impliquées dans la régulation de l’expression des gènes en réponse aux stimuli. L’extinction

des gènes de la p38 est létale au stade embryonnaire. Néanmoins, l’expression d’un dominant

négatif au niveau des cardiomyocytes n’a pas d’effet sur l’hypertrophie cardiaque induite par

une augmentation de pression mais protège de la fibrose. D’autres études ont montré que la

voie des p38 inhibe la translocation nucléaire de la calcineurine et que la MAPK peut avoir un

Page 38: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

30

rôle dans les signaux apoptotiques en interagissant avec la p53. Dans le cœur, l’activation de

la voie de p38 est impliquée dans la régulation des gènes, dans l’hypertrophie des myocytes,

dans la réponse inflammatoire, dans le métabolisme énergétique, dans la contractilité, la

prolifération et dans la régulation de la mort cellulaire.

Les autres MAPK

D’autres MAPK tels que la p70 S6 protéine kinase (p70S6K) les ERK5 et ERK3/4 sont

impliquées dans l’hypertrophie cardiaque mais leurs rôles sont moins connus. La p70S6K fut

l’une des premières kinases mises en évidence. Elle peut être activée par un étirement des

cardiomyocytes de 20% pendant 15 minutes. De plus, son inhibition inhibe l’hypertrophie

induite par l’étirement. Son rôle est de phosphoryler la protéine S6 des ribosomes 40S

induisant ainsi la synthèse protéique. L’activation de la p70S6K nécessite l’activation de la voie

PI3K mais de grandes incertitudes persistent quant aux rôles et aux voies d’activation de cette

kinase.

ERK5 ou BMK (Big MAPK) est l’une des dernières MAPK mises en évidence. Elle diffère

des autres ERK par son domaine C-terminal. L’activation de ERK5 nécessite l’activation des

MAPKKK MEKK2 et MEKK3 et en aval l’activation de la MAPKK MEK5. ERK5 est

impliquée dans la prolifération et la survie cellulaire en réponse aux différents stress et aux

facteurs de croissance. Les modèles transgéniques montrent que ERK5 a plutôt un rôle au

niveau vasculaire. Cependant, ERK5 peut être activée par la cardiotrophine-1 ou le LIF

conduisant ainsi à l’hypertrophie cardiaque in vivo. De plus, ERK5 régulerait l’expression des

gènes au niveau du noyau. Le rôle de ERK5 n’est pas encore défini de façon certaine mais

aurait un rôle important dans la survie cellulaire et dans la prévention des dysfonctions

myocardiques.

Contrairement à ERK1 et ERK2, les ERK3 et ERK4 ne sont exprimées que chez les chordés

et les vertébrés et ont un rôle dans la différenciation des neurones ou des muscles. Ces MAPK

sont majoritairement exprimées dans le cerveau mais sont exprimées de façon réduite dans le

colon, les yeux, le cœur, les reins, les poumons, les ovaires, le pancréas, le placenta, la

prostate et la peau. La régulation des ERK3 et ERK4 reste encore largement inexplorée.

Page 39: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

31

D’autres MAPK sont encore moins connues telles que les MAPK ERK7 ou NLK dont les

voies d’activation n’ont pas encore été mises en évidence.

Facteurs de croissances, Stress (osmotique, mecanique) FASL, cytokine, facteur de différenciation

RTK

GPCR

Ras

GEF

Ras

Rac

Raf1

A-Raf

B-Raf

MEK1

MEK2

ERK1

ERK2

MEKK1-4

MTK1

DLK, ZPK

MKK7

MEK4

JNK1

JNK2

JNK3

ASK1

TAK1

PTK

MEK3

MEK6

MEKK1

MAPKKK2,3,8

MEK5

ERK5

P38α

P38β

P38δ

P38γ

Autres MAPK :

RSK1-3Facteurs de transcription

MNK1-2, MSK1-2

Elk1, c-FOS, c-JUN, ATF2

SP1, STAT1, MEF2, c-MYC

CREB, MAX, c/EPB

Autres MAPK :

MAPKAPK2-3

PRAK

MSK1

Autres voies de

signalisation :

IKK / NFκB

EGF-R

MLK

LZK

MAPKKK6,10,13

MEK1

MEK2

ERK3

MAPKKK

MAPKK

MAPK

Effecteurs

Stimulus

Figure 12 : Les voies des MAPK

La complexité de l’étude des voies des MAPK est due aux nombreuses interconnexions

existantes entre les différentes cascades de phosphorylation et au nombre de protéines

impliquées. Les rôles hypertrophiques des ERK et JNK et les rôles protecteurs et apoptotiques

des JNK et des p38 font des voies des MAPK des cibles potentielles de traitement par des

inhibiteurs chimiques qui permettent d’une part l’étude des voies de signalisation des MAPK

dans les différents modèles de prolifération, apoptose, hypertrophie, processus cancéreux et

d’autre part le traitement lors d’études cliniques (Malemud 2007).

Page 40: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

32

Toutefois, bien qu’extrêmement importante, la connaissance des voies des MAPK reste

incomplète notamment quant aux interactions avec leurs partenaires dans les conditions

basales et lors de différentes stimulations.

La régulation des MAPK

Les phosphatases des MAPK

La régulation de la réponse cellulaire à de nombreux stimulus dépend de l’activation des

MAPK mais également de leurs inactivations par des phosphatases qui sont également

étroitement régulées. Les MAPK activées sont déphosphorylées par 3 types de phosphatases :

les sérines / thréonine phosphatases, les tyrosine phosphatases et les dual spécificity

phosphatases (DSP). Ces 3 types de phosphatases comprennent plusieurs membres. Les sérine

/ thréonine phosphatases comprennent les PP2A et PP2C, les tyrosine phosphatases

comprennent les STEP, HePTP et les PTP-SL, enfin les DSP comprennent plusieurs MAPK

phosphatases (MKP)(Keyse 2000) (Farooq and Zhou 2004)

Les sérines / thréonine phosphatases forment 2 groupes : les PPP et les PPM. Les PPP

comprennent les protein phosphatases 1 (PP1), 2A (PP2A) et 2B (PP2B ou calcineurine). Les

PPM comprennent les PP2C-like sensibles au Mg2+ et au Mn2+(Cohen 1997) .

Les tyrosines phosphatases (PTP) sont impliquées dans de nombreux processus cellulaires

et leur dérégulation peut être la cause de plusieurs maladies. Plus de 30 PTP ont été

répertoriées et divisées en 2 groupes : les receptor-like transmembrane PTP (group R1–R8) et

les non-transmembrane PTP (group NT1–NT9). La partie N-terminale contient une séquence

KIM (kinase interaction motif) au niveau du domaine phosphatase. Le site KIM des

phosphatases interagit avec les sites de liaison aux phosphatases des kinases entraînant la

liaison du site actif de la phosphatase avec les sites phosphorylés de la kinase active.

L’activation des PTP est complexe. L’activité des PTP est régulée par la phosphorylation de

multiples sites par les protéines kinases telles que la PKA, la PKC, ERK. La phosphorylation

d’une sérine proche du domaine KIM inhibe l’interaction de la PTP avec les MAPK, entraîne

l’inactivation de la phosphatase et donc permet l’activation des MAPK. (Camps, Nichols et al.

2000; Barr and Knapp 2006)

Les dual spécificity phosphatases (DSP) sont les plus connues des phosphatases des MAPK.

Elles sont divisées en 4 sous-groupes en fonction de leurs domaines fonctionnels, mais

peuvent également être divisées selon leurs modes de régulations enzymatiques ou leurs

Page 41: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

33

mécanismes de reconnaissances de leurs substrats. (Camps, Nichols et al. 2000; Dickinson

and Keyse 2006; Kondoh and Nishida 2007; Owens and Keyse 2007)

Figure 13 : Structure des phosphatases des MAPK (NLS : nuclear localization signal, NES nuclear export signal, MKB domain : MAPK binding domain, DSP domain : dual spécificity phosphatase domain). (Kondoh and Nishida 2007) La séquence des phosphatases et notamment la présence de domaines NLS et NES permettent

la localisation des différentes phosphatases. Les MKP de type I ont été les premières à être

mises en évidence. Elles comprennent les MPK-1, MPK-2, PAC1, hVH3 et comportent toutes

une séquence NLS de localisation nucléaire. L’inactivation de MKP-1 est similaire à

l’activation de ERK et la surexpression de MKP1 entraîne l’inhibition de l’activation de ERK.

Les MKP de types II comprennent les MPK-3, MPK-X, MPK-4. Les MKP de types II

possèdent un groupement NES de localisation cytoplasmique. Les MKP de types III

possèdent les séquences de localisation cytoplasmique et nucléaire et peuvent donc être

localisées dans les 2 compartiments. Elles comprennent les MKP-5, MKP-7 et M3/6. Chacune

des MKP déphosphoryle des cibles spécifiques qu’elles lient en fonction de leurs séquences.

Enfin, les MKP de type IV ou atypiques comprennent les VHR (Vaccinia H1-related) et les

MKP de faible poids moléculaire car elles ne sont composées que du domaine DSP. Elles

comprennent aussi les MKP-6, DUSP18, DSP-2 MKP-8. Elles peuvent déphosphoryler

spécifiquement les ERK, JNK et p38 (Kondoh and Nishida 2007).

Page 42: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

34

L’activation des MKP nécessite l’interaction de la phosphatase avec la kinase. Lorsque les 2

protéines sont libres, le site actif de la phosphatase est dans une conformation inactive. La

liaison de la phosphatase à la kinase par le site de liaison aux kinases (MKB) qui reconnaît le

site de liaison de la kinase entraîne un changement de conformation du domaine phosphatase

qui peut interagir avec les sites phosphorylés de la kinase.

Figure 14 : mécanisme de liaison nécessaire à la signalisation des MAPK (Biondi and Nebreda 2003)

Dans le cœur, plusieurs phosphatases ont largement été étudiées parmi lesquelles la MKP1 et

la calcineurine. La réponse transcriptionnelle induite lors de l’hypertrophie est dépendante de

l’état d’activation de MKP1 et notamment de son rôle dans la régulation des MAPK (Fuller,

Davies et al. 1997). L’activation des MAPK par l’activation des récepteurs AT1 par

l’angiotensine II est connue mais l’activation de ces récepteurs entraîne également une

augmentation de l’expression des ARNm de MKP-1. La phosphatase bloque la transcription

des gènes induite par l’angiotensine. L’activation de la MKP permet de réguler les effets

hypertrophiques de l’activation par l’angiotensine (Hiroi, Hiroi et al. 2001). L’augmentation

de l’expression de MKP-1 est associée à l’inactivation des p38 (Lim, New et al. 2001). Les

souris transgéniques exprimant MKP-1 dans le cœur ne présentent pas d’activation des

MAPK ERK, JNK, et p38 mais présente également une diminution de la croissance du cœur

ainsi qu’une diminution de l’hypertrophie en réponse à une constriction aortique (Bueno, De

Windt et al. 2001). Le rôle régulateur de l’hypertrophie cardiaque de la calcineurine a été

largement démontré.

Les voies de d’activation et d’inactivation des MAPK sont donc interconnectées et

étroitement régulées par les différentes voies qui sont activées par un même stimulus ainsi que

Page 43: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

35

par une signalisation de rétro-contrôle assurant le contrôle de l’activation des MAPK

(Molkentin 2004; Sanna, Bueno et al. 2005).

3. Activation des facteurs de transcription et de l’expression génique

L'ensemble des activations induites par l'étirement conduit à la stimulation de l'expression des

gènes par l'intermédiaire de nombreuses voies intranucléaires qui sont schématisées dans la

figure ci-dessous. Je ne les décrirai pas ici car elles sortent du cadre des travaux que j'ai

effectués.

Figure 15 : Activation des facteurs de transciption lors de l’étirement cellulaire.(Pikkarainen, Tokola et al. 2004)

Page 44: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

36

III - Méthodes d’étude de l’étirement Les études biochimiques, électrophysiologiques, ou de biologie moléculaire des effets de

l’étirement ont nécessité la mise au point de différentes méthodes parmi lesquelles le système

de Languendorff pour l’étude du cœur entier, plusieurs méthodes d’étirement de cellules

isolées et enfin l’étirement de cultures cellulaires.

A. Etude de l’étirement du cœur entier

▫ Système de Langendorff

L’étude de l’étirement sur le cœur a débuté par l’étude de surcharge directement appliquée sur

l’organe comme l’a fait Starling sur les systèmes cœur-poumon isolés de chien. La pression

systémique dans le système est augmentée entraînant une surcharge. Cette surcharge entraîne

un étirement du cœur qui répond par une augmentation de la contraction musculaire et de la

fréquence. Depuis les expériences de Starling, les méthodes d’étude du cœur sur l’animal

vivant ont évolué et permettent l’étude des paramètres fonctionnels du cœur in situ. D’autres

méthodes ont été développées pour étudier l’organe entier. Le cœur peut être isolé et perfusé

selon la méthode mise au point par Oscar Langendorff en 1897 et qui est toujours utilisée

aujourd’hui.

Figure 16 : Représentation schématique d’un cœur isolé perfusé à pression constante sur un système expérimental de type Languendorff. (Skrzypiec-Spring, Grotthus et al. 2007)

Page 45: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

37

Cette méthode permet d’appliquer au cœur isolé, donc dépourvu de régulation nerveuse, une

pression ou un volume imposé et d’étudier la réponse du muscle (Skrzypiec-Spring, Grotthus

et al. 2007).

B. Méthodes d’étude de l’étirement cellulaire

L’étude de l’étirement du muscle est intimement liée à l’étude de l’hypertrophie cardiaque

mais le muscle est un système complexe composé de plusieurs types cellulaires qui

interagissent entre eux. Il est donc nécessaire d’étudier l’effet de l’étirement sur les cellules

elles mêmes. Plusieurs modèles d’étude ont été mis au point pour l’étude biochimique,

structurale, électrophysiologique et moléculaire.

▫ Etirement d'une cellule isolée

Plusieurs méthodes existent pour étirer des cellules isolées. Certains laboratoires utilisent des

méthodes dérivées du patch-clamp afin de tirer sur une partie de la cellule et enregistrer les

courants ioniques impliqués dans la signalisation du stimulus (Sasaki, Mitsuiye et al. 1992;

Zeng, Bett et al. 2000).

Figure 17 : Etirement d’une cellule fixée à 2 pipettes dont une est mobile (le point blanc indique un point fixe).

D’autres méthodes ont été développées pour étudier l’étirement au niveau d’une cellule isolée

telle la cytométrie magnétique qui consiste à fixer sur la cellules des micro-billes magnétiques

recouvertes par des groupements moléculaires pouvant se lier aux récepteurs à la surface des

cellules ou aux intégrines pour l’étude des effets de la déformation du cytosquelette ou le rôle

de la liaison de la matrice extracellulaire. Cette méthode peut être réalisée sans modification

de la structure complète de la cellule ou sur certains types cellulaires par l’internalisation des

billes dans la cellule. L’application d’un champ magnétique perpendiculaire à celui d’origine

Page 46: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

38

entraîne une rotation des billes et donc un étirement uniquement au niveau des molécules liées

au billes. Cette méthode a permis la mise en évidence du rôle des intégrines β1 et de la liaison

de ces intégrines avec le cytosquelette (Tagawa, Wang et al. 1997; Chen, Fabry et al. 2001).

Figure 18 : A : cardiomyocyte sur lequel sont fixées des microbilles magnétiques liées aux intégrines de la cellule, B : Représentation schématique du cytomètre magnétique, C : exemple de d’enregistrement de contrainte avec et sans rotation des billes. (Tagawa, Wang et al. 1997) Enfin, plus récemment, ont été mises au point des méthodes permettant l’étude de la surface

cellulaire et l’application d'une force au niveau de régions localisées de la cellule. La

microscopie de force atomique (AFM) permet l’application de cette force grâce à un stylet en

contact avec la cellule. Cette méthode permet l’étude des caractéristiques cellulaires

indépendamment des molécules impliquées dans des méthodes telle que la rotation des billes

magnétiques (Lieber, Aubry et al. 2004).

Figure 19 : A : Microscope de force atomique, B : représentation chématique de l’AFM (A : contrôle du stylet, B : scanner piezoélectique, C : platine 2D, D : échantillon, E : pointe, F : cantilever, G : laser émis, H : source laser, I : mirroir, J : photodetecteur, K : système de contrôle). C : schéma de l’application d’une force par la pointe.

Page 47: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

39

▫ Etirement de cellules en culture

Les études biochimiques de la signalisation cellulaire, de l’expression génique, ou les études

protéomiques nécessitent un grand nombre de cellules. Les cellules sont dissociées et

cultivées sur des supports souples, la déformation de ce support entraine une déformation des

cellules. De nombreux laboratoires utilisent cette méthode de culture sur support déformable

(Sadoshima, Jahn et al. 1992).

Figure 20 : schéma de la culture cellulaire et protocole d’étirement utilisé en 1992 pour les travaux de Sadoshima et. al. (Sadoshima, Jahn et al. 1992) Cette méthode, utilisée au laboratoire est détaillée dans le chapitre suivant.

Page 48: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

40

Matériels et méthodes

Page 49: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

41

L’étude de la signalisation cellulaire induite par l’étirement a été réalisée au laboratoire sur

des cultures de cardiomyocytes de rats nouveaux nés. Les cellules sont cultivées pendant

plusieurs jours puis traitées et étirées. Ces méthodes sont communes aux différents travaux

qui suivent.

I. Culture de cardiomyocytes de rats nouveaux nés

Principe :

Les cellules de mammifères nouveaux nés ne se divisent que 8 à 10 fois puis adoptent un

comportement hypertrophique. Grâce à ces caractéristiques, ces cellules sont plus faciles à

cultiver que les cellules d’un cœur adulte qui ne se divisent pas et en font un modèle d’étude

de l’hypertrophie des cellules cardiaques reconnu.

L’étude des cellules cardiaques a commencé au début du 20ème siècle avec Carrel et Burrows

qui cultivèrent des morceaux de cœur embryonnaire de poulet, leur permettant d’étudier le

comportement de plusieurs types cellulaires en culture notamment la capacité de prolifération

des fibroblastes. Ils constatèrent également que la prolifération des cardiomyocytes est

limitée. Néanmoins, ils ne séparèrent pas les différents types cellulaires.

L’étude des cardiomyocytes n’a pu vraiment commencer que lorsque ceux-ci ont été isolés

des autres types cellulaires. En 1960 Harrary et Farley (Harary and Farley 1960) ont isolé

pour la première fois des cardiomyocytes de rats nouveaux-nés par digestion enzymatique du

cœur comme l’avait fait Cavanought sur l’embryon de poulet quelques années plus tôt. Ils

purent ainsi étudier par simple observation les différents types cellulaires, ils réussirent à

conserver des cellules battantes pendant plus de 40 jours, ils étudièrent également les réponses

à des stimulateurs ou inhibiteurs chimiques tels que l’acétylcholine et l’ouabaïne.

Néanmoins, l’enrichissement de la culture en cardiomyocytes est nécessaire pour leur étude

car bien que les cardiomyocytes représentent la plus grande partie de la masse du tissu

cardiaque, les cellules musculaires ne représentent que 20 à 30 % du nombre de cellules. 2

méthodes sont utilisées pour purifier les cardiomyocytes : 1) selon la densité des cellules à

l’aide d’un gradient discontinu de percoll ; 2) selon leur capacité à adhérer au substrat.

Page 50: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

42

Aujourd’hui, les cultures de cardiomyocytes de rats nouveau nés sont des expériences de

routine. Au laboratoire, nous préparons ces cellules selon de protocole de Iwaki et al 1990 qui

utilise un gradient discontinu de percoll pour séparer les types cellulaires.

Protocole :

Les culture de cardiomyocytes de rats nouveaux-nés sont réalisées selon un protocole adapté

des travaux publiés par Iwaki et. al. (Iwaki, Sukhatme et al. 1990)

Les cœurs sont prélevés sur des rats Wistar fournis par la société Charles Rivers ou par

l’élevage par l’animalerie à raison de 40 à 70 ratons soit 4 à 6 portées par isolement.

Les cœurs sont prélevés le plus rapidement possible et plongés dans une solution ADS1X

froide conservée sur glace. Les oreillettes sont retirées afin de n’isoler que les cardiomyocytes

des ventricules, ces derniers sont coupés en morceaux aussi petits que possible afin

d’augmenter le contact avec la solution enzymatique. Bien que cette préparation ne soit pas

stérile, la suite de l’isolement a lieu sous hotte à flux laminaire pour éviter toute

contamination bactérienne. Ces morceaux sont ensuite incubés 6 minutes dans une solution

enzymatique (ADS1X, collagènase (Roche), pancréatine (Sigma) filtrée à 0.22µm afin

d’éliminer les impuretés de la solution) à 37°C sous 5% CO2 avec une agitation modérée afin

de ne pas dissocier les cellules trop rapidement. Quelques secondes suffisent pour laisser

décanter les cœurs. Le surnageant est récupéré dans un tube contenant 1 ml de sérum de veau

nouveau-né (newborn calf serum : NCS) (Gibco) afin d’inactiver les enzymes et est ensuite

centrifugé à 350g pendant 6 min. Le culot est repris dans 2ml de NCS éliminant ainsi les

enzymes de la solution contenant les cellules. Les morceaux de cœurs restants sont repris dans

20ml de solution enzymatique et incubés 20 min. A nouveau le surnageant est récupéré dans

un tube contenant 1ml de sérum, centrifugé et les cellules sont reprises dans 2ml de sérum.

Ces opérations sont répétées 6 fois, jusqu'à la digestion complète des cœurs. Ces étapes sont

sujettes à modification car plusieurs facteurs peuvent influencer la qualité et la quantité des

cellules isolées comme la vitesse de l’agitation, la qualité des enzymes qui peut varier selon

les lots, l’efficacité des enzymes. En effet, bien que conservées dans la glace, l'efficacité des

enzymes se dégrade en solution. Une 2ème solution enzymatique préparée en cours de culture

peut améliorer le rendement de celle-ci.

Afin de séparer les différents types cellulaires, nous utilisons un gradient de percoll

(Amersham). 2 solutions de densité différente sont préparées, déposées l’une sur l’autre. Les

cardiomyocytes ont une densité intermédiaire tandis que les fibroblastes qui représentent la

Page 51: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

43

population majoritaire des cellules du tissu ont une densité inférieure aux 2 solutions de

percoll.

Lors des digestions enzymatiques, on prépare une solution de percoll stock, à partir de

laquelle sont ensuite préparées les 2 solutions de percoll : top percoll et bottom percoll.

Le dépôt des 4ml de top percoll sur les 3ml de bottom percoll doit être effectué le plus

lentement possible lors de la dernière digestion afin d’éviter autant que possible la diffusion

des solutions. Une moyenne de 1 gradient pour 10 cœurs de rat permet d’obtenir le meilleur

rendement.

Les solutions contenant les cellules sont regroupées et centrifugées à 350g pendant 6 min. Le

culot est repris dans 2ml d’ADS 1X par gradient de percoll afin d’éliminer le sérum dont la

densité interférerait avec les gradients de percoll. 2ml d’ADS contenant les cellules sont

déposés très lentement sur chaque gradient. Ils sont ensuite centrifugés 30min à 1500g à

température ambiante.

Après centrifugation, les cellules sont séparées par le gradient de percoll, les cardiomyocytes

se trouvant entre les top et bottom percoll. Une fraction enrichie en fibroblastes se trouve au

dessus du top percoll tandis que les hématies se trouvent au fond du tube. La bande de

cardiomyocytes est récupérée dans 1 ou 2 tubes de 50ml selon le nombre de gradient. Le

percoll résiduel est dilué au maximum afin que sa densité ne gène pas la récupération des

cellules après centrifugation. 2 lavages sont ainsi effectués dans l’ADS1X, les cellules étant

récupérées par centrifugation 6min à 350g. Le culot de cellules est repris dans 20ml de milieu

de culture J0.

Top percoll

Bottom percoll

Cellules, ADS

Cardiomyocytes

Autres cellules (Fibroblastes)

Autres cellules (Hématies)

Centrifugation 1500G, 30 min

Figure M1 : schéma des gradients de percoll

Page 52: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

44

Les cellules sont ensuite comptées à l’aide d’un hématimètre de Malassez. On peut prévoir en

moyenne 1,5 million de cellules par cœur de rats nouveau-né.

Les cellules sont ensemencées à raison de 5.105 cellules par ml puis incubées à 37°C et 5%

CO2. Le milieu de culture est changé 24h plus tard. Les cellules sont déprivées en serum après

48h de culture et au moins 24h avant toute stimulation afin d’éviter toute interférence des

facteurs de croissance présents dans les sera.

Si le substrat le permet et si la confluence des cellules atteint les 80% du support, les cellules

battent spontanément et régulièrement dès le 2ème jour de culture.

De précédents travaux réalisés au laboratoire estimaient à 95% la proportion de cellules

battantes. J’ai retrouvé cette proportion en observant en microscopie à fluorescence les

cellules marquées à l’aide d’anticorps dirigé contre l’α-actinine spécifique des

cardiomyocytes ainsi que d’anticorps dirigés contre la vimentine présente principalement dans

les fibroblastes.

ADS 10X solution enzymatique

NaCl 17g ADS1X 60

HEPES 11,9g Collagènase 26mg

NaH2PO4 0,3g Pancréatine 30mg

KCl 1g filtrer 22µm

glucose 2,5g

MgSO4 (anhydre) 0,25g

ajuster pH 7,35

qsp 250 ml

filtrer 0,22µm

Percoll stock Top percoll Bottom percoll

pour 4 gradients pour 4 gradients pour 4 gradients

percoll 18ml percoll stock 8,1 percoll stock 9,1

ADS10X 2ml ADS1X 9,9 ADS1X 4,9

Page 53: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

45

fournisseurs Milieu de culture J0 Milieu de culture J1 Milieu de culture J3

DMEM Gibco 68ml 75,4ml 78,15ml

M199 Gibco 17ml 17ml 19,75ml

Horse serum Gibco 10ml 5ml

Newborn calf serum

Gibco 5ml 500µl

Penniciline / Streptomycine

Gibco 2ml 2ml 2ml

Figure M2 : composition des solutions nécessaires à la culture de cardiomyocytes de rats nouveaux-nés

II. Méthode d’étirement cellulaire

L’étirement des cardiomyocytes isolés est réalisé par déformation du support de culture. Les

cardiomyocytes sont ensemencés dans des boites de culture 6 puits à raison de 5.105 cellules

par puit Flexcell de 3 cm de diamètre pour l’étude biochimique et dans des boites 6 puits

Bioflex à raison de 1 million de cellules par puits de 6cm de diamètre. Ces 2 types de boites,

pourvus de fonds formés d’un élastomère déformables, sont préalablement traités au

collagène de type 1. La déformation des membranes se fait par occlusion des puits et injection

d’air à l’aide d’une pompe. L’augmentation de la pression dans les puits entraîne une

déformation de la membrane et donc des cellules qui y ont adhéré. De précédents travaux

réalisés au laboratoire ont montré par une méthode de sonomicrometrie qu’une augmentation

de la pression de 140 à 160mmHg entraîne un étirement de 15% de la membrane (Dassouli,

Sulpice et al. 1993). Cette valeur reste dans des proportions physiologiques et correspond à

l’étirement déjà appliqué par d’autres laboratoires (Sadoshima, Jahn et al. 1992).

Pour chaque expérience, tous les puits d’une même boite subissent le même traitement. 3

puits sont étirés et 3 puits servent de contrôle.

Page 54: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

46

Figure M3 : Schéma du système d’étirement cellulaire

La principale critique de cette méthode est l’augmentation de pression dans les puits qui

pourrait entraîner une réponse cellulaire. En utilisant des boites identiques mais possédant un

fond non déformable mais également traité au collagène de type 1, j’ai pu vérifier que

l’augmentation de pression jusqu'à 250mmHg n’entraînait pas de signalisation cellulaire en

utilisant la phosphorylation de la MAPK ERK qui est l’un des témoins de la signalisation de

l’hypertrophie cardiaque qui nous intéresse.

Pour les études biochimiques, les cellules des boites Flexcell sont lavées dans 1ml de PBS1X

froid puis les cellules sont lysées dans 100µl de tampon de lyse.

Pour les expériences d’immunomarquage, les cellules sont directement incubées dans la

solution de fixation.

Puits étirés

Puits contrôles

Puits étirés

Puits contrôles

ManomètreManomètre

Page 55: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

47

III. Transfection, infection et traitements chimiques des cellules

A. Transfection

Les séquences codantes pour les protéines mutées constitutivement actives ou les protéines

mutées inactives sont insérées dans des vecteurs pcDNA3. Les vecteurs sont extraits de

cultures bactériennes : les bactéries compétentes sont transformées par choc thermique, 50µl

de bactéries incubées avec 2µl de plasmides sont chauffées à 42°C pendant 35 secondes puis

placées dans la glace pendant 2 min. Les bactéries sont incubées pendant 1h à 37°C puis,

après centrifugation, les bactéries dans 100µl de milieu sont étalées sur une boite de Petri

contenant 14ml de milieu LB-agarose et l’antibiotique auquel sont résistantes les bactéries

transformées. Les cultures sont incubées sur la nuit à 37°, à l’envers. Une colonie de bactéries

est prélevées à l’aide d’un cône et incubée 8h dans 4ml de LB/antibiotique. La culture est

transférée dans 200 ml de LB et incubée sur la nuit. Les cultures sont centrifugées à 3000rpm

pendant 15’ à 4°.

Les plasmides produits par les bactéries sont récupérés selon le protocole de Maxiprep

(Quiagen) qui repose sur la lyse des bactéries et le passage sur des colonnes qui permettent

une élution des plasmides.

La concentration des plasmides est déterminée par la densité optique à 280nm.

Les cellules sont transfectées en présence de lipofectamine 2000. 2µg d’ADN ont été utilisés

pour la transfection de 1 million de cellules. L’ADN et 8µg de lipofectamine sont incubés

séparément dans 100µl de milieu Optimem (Gibco) pendant 4 min. Les 2 milieux sont réunis

et incubés 20min. Le milieu des cellules est changé par 1ml de milieu Optimem contenant

l’ADN et la lipofectamine. La culture est ainsi incubée 4h puis le milieu est remplacé par un

milieu sans sérum. L’étirement des cellules à lieu 24h après la transfection.

B. Infection

Les virus sont utilisés a raison de 10 à 500 MOI (multiple of infection). La concentration de

chaque virus est déterminée empiriquement. Une concentration de 100MOI à été utilisé pour

les virus codant pour les protéines RapGAP et RapQ63E.

Page 56: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

48

IV. Quantification de la concentration protéique

Afin d’effectuer les expériences sur des quantités normalisées de protéines, les concentrations

protéiques de chaque échantillon sont mesurées par la méthode BCA. Cette méthode,

similaire à la réaction de Buiret, est basée sur l’interaction de 2 molécules d’acide

bicinchoninique (BCA) avec l’ion Cu2+ (smith 1985). Dans un premier temps, les protéines

réagissent avec l’ion Cu2+ pour former des ions Cu+ qui, dans un second temps, réagissent

avec 2 molécules de BCA pour former un composé qui colore la solution en violet de façon

proportionnelle à la quantité de protéines dans l’échantillon dosé. Une gamme étalon est

réalisée à partir d’une solution mère d’albumine de sérum bovin (BSA).

Protocole : sur plaque 96 puits, une solution de 97µl d’eau, 3µl de lysat cellulaire, 100 µl de

solution BCA (2%solution cuivre, 98% BCA) est disposée dans chaque puit. La plaque est

incubée 20min à 60°C puis la densité optique est lue à 562nm à l’aide d’un spectrophotomètre

(Biorad). Les valeurs de densité optique sont rapportées à la droite étalon afin de connaître la

concentration protéique des lysats cellulaires.

Figure M4 : réaction chimique du dosage BCA

Pour un lysat de culture de cardiomyocytes de rats nouveaux-nés, une concentration de 1µg/µl

est attendue et permet de réaliser la plupart des expériences.

Cette méthode est préférée à la méthode de bradford car elle a pour avantage de ne pas

interférer avec des solutions pouvant contenir des détergents, or nos tampons de lyse

contiennent du SDS, du triton X100 et de l’Igépal NP40 pouvant saturer la réaction

permettant le dosage selon la méthode de Bradford.

Page 57: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

49

V. Immunoprécipitation

1) Principe :

Cette méthode a été mise au point initialement pour enrichir les solutions protéiques en

protéines d'intérêt, cependant, elle permet aussi de mettre en évidence des complexes

comprenant au moins 2 protéines recherchées. Dans un premier temps, l’une des protéines du

complexe est précipitée à l’aide d’un anticorps spécifique couplé à des billes d’agarose. Dans

un second temps, les partenaires protéiques de cette protéine peuvent être détectés par

Western blot.

2) Protocoles :

Après traitement et stimulation, les cellules sont lavées dans 1ml de PBS (9.1mM dibasic

sodium phosphate, 1.7mM monobasic sodium phosphate, 150mM NaCl, pH 7.4) par puit puis

lysées dans 100µl de tampon de lyse RIPA ((9.1mM dibasic sodium phosphate, 1.7mM

monobasic sodium phosphate, 150mM NaCl, pH 7.4, 1% Igepal CA-630, 0.5% sodium

déoxycholate, 0.1% sodium dodecylsulfate, 0.5mM PMSF, 10µg/ml Aprotinine, 1mM

Na3VO4). Les lysats cellulaires sont disposés sur une roue à 4° afin d’améliorer la lyse. Les

échantillons sont centrifugés pendant 10min à 10 000g pour éliminer les débris cellulaires et

l’ADN qui interfèreraient avec la spécificité du signal.

Les lysats cellulaires sont dosés par la méthode du BCA. 20µg de protéines sont prélevés puis

la quantité maximale et égale pour chaque échantillon est utilisée pour l’immunoprécipitation.

50 µl de billes d’agarose pour chaque échantillon et 100µl pour les 2 contrôles sont lavés 3

fois dans 1ml de PBS et centrifugés 1min à 800g entre chaque lavage.

Les lysats cellulaires sont prélavés avec 20µl de billes nues afin de précipiter les protéines

pouvant se lier non spécifiquement aux billes d’agarose. Les lysats sont centrifugés 1min à

800g pour éliminer les billes.

Les surnageants sont incubés avec les anticorps spécifiques de la protéine à précipiter qui se

fixent à cette dernière. Un lysat cellulaire qui sert de contrôle est incubé sans anticorps afin de

détecter le signal non spécifique et un volume de tampon de lyse équivalent aux échantillons

est incubé avec les anticorps pour déterminer le signal dû aux anticorps. 0.5 à 10 µg

d’anticorps pour chaque échantillon peuvent être nécessaires. Les échantillons sont incubés

1h30 ou sur la nuit selon la spécificité et l’efficacité des anticorps.

Page 58: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

50

Les complexes protéiques couplés aux anticorps sont précipités en ajoutant aux lysats

cellulaires des billes d’agarose couplées à des protéines G qui reconnaissent et se lient au

anticorps présents dans le lysat. Le complexe protéine – anticorps – bille est récupéré par

centrifugation et lavé 3 fois comme précédemment. Les billes sont asséchées et reprises dans

25µl de tampon Laemmli puis les échantillons sont chauffés 5min à 95° afin de dénaturer les

protéines. Les échantillons sont centrifugés 6min à 1500g pour précipiter les billes, les

surnageants contenant les protéines dénaturées sont récupérés et déposés sur un gel

d’électrophorèse (décrit dans le chapitre Western blot)

Plusieurs Western blot sont réalisés simultanément en divisant la membrane selon le poids

moléculaire ou consécutivement après déshybridation. Les protéines susceptibles de former

des complexes seront détectées à l’aide d’anticorps spécifiques ainsi que la protéine précipitée

afin de contrôler la présence et l’égalité de la quantité de cette protéine dans tous les

échantillons.

La mise au point de cette expérience est nécessaire car la qualité et le rendement de

l’immunoprécipitation sont souvent des facteurs limitants de cette méthode. Afin de

déterminer la quantité d’anticorps permettant la meilleure précipitation et la meilleure

révélation, une expérience préliminaire avec plusieurs quantités d'anticorps est réalisée. Une

quantité insuffisante d’anticorps ne permet pas de précipiter suffisamment de protéines pour

les détecter ou détecter ses partenaires et une quantité trop importante d’anticorps peut couvrir

la détection des protéines recherchées. Si la reconnaissance de l’anticorps avec les protéines G

ou si la stabilité du complexe immunoprécipité n’est pas suffisante, le rendement de

l’immunoprécipitation peut être diminué. Ce rendement peut être amélioré en utilisant des

anticorps directement couplés aux billes d’agarose et permet d’éviter plusieurs étapes

susceptibles d’entraîner une perte du signal.

Le défaut majeur de cette méthode se situe au niveau de la révélation du Western blot. Les

anticorps les plus couramment utilisés détectent les chaînes lourdes et les chaînes légères

d’une espèce donnée. Ils reconnaissent donc les anticorps utilisés pour la révélation du

Western blot mais également les chaînes lourdes et les chaînes légères des anticorps utilisés

pour l’immunoprécipitation. Par conséquent, même pour l’immunoprécipitation et la détection

d’une même protéine, il est préférable d’utiliser des anticorps provenant de 2 espèces

distinctes. Même dans ces conditions, il arrive que les chaînes lourdes et légères appariassent

lors de la révélation du Western blot masquant la présence d’une protéine de même poids

moléculaire que ces chaînes. Des solutions commerciales existent telles que des anticorps

secondaires spécifiques des chaînes légères pour révéler une protéine de 50kDa environ.

Page 59: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

51

Inversement, des anticorps spécifiques des chaînes lourdes sont utilisés pour révéler les

protéines de 30kDa environ. Enfin, les chaînes des anticorps et les billes peuvent être liées

covalamment à l’aide d’un « cross-linker » tel que le DMP (Dimethyl pimelimidate) et donc

ne pas être séparées lors du chauffage des échantillons à 95°.

VI. Précipitation par affinité

L’activation des petites protéines G est mesurée par précipitation par affinité. La forme

active de la petite protéine G, donc couplée à un GTP, est précipitée à l’aide d’un peptide

homologue au site de liaison des petites protéines G avec leurs effecteurs : Raf1RBD (Ras

binding domain de Raf1) pour la précipitation de Ras et RalGDS (Ral guanine nucleotide

dissociation stimulator) pour la précipitation de Rap. Ces peptides sont couplés à un

groupement GST permettant de les lier à des billes de sepharose afin de les faire précipiter.

1) Production de protéines recombinantes

Les protéines de fusion GST-RalGDS et GST-Raf1RBD sont produites à partir de

cultures de bactéries transformées. Les bactéries sont décongelées, une partie du lot est

prélevée et le reste est immédiatement recongelé à -80°C. Les bactéries décongelées sont

cultivées dans 11ml de milieu LB stérilisé à l’autoclave et chauffé à 37° auquel a été ajouté

100µg/ml d’ampicilline afin de sélectionner et de ne cultiver que les bactéries transformées

possédant le gène de résistance à l’ampicilline et celui de la protéine recombinante. Les

bactéries sont cultivées sur la nuit à 37° sous agitation.

10ml de la culture sont dilués au 1/10e et incubés 1h à 37°. 1ml est ajouté à 1ml de

solution de stockage (65% glycérol, 0.1M MgSO4, 25mM tris pH8.0) et congelé à -80°C.

1mM IPTG (Isopropyl β-D-1-thiogalactopyranoside) est ajouté au 100ml de culture

bactérienne. L’IPTG inhibe le répresseur du promoteur de la β-galactosidase qui précède le

gène de la protéine recombinante. Il faut laisser incuber pendant 4h minimum à 37°.

Dans la glace, il faut ensuite récupérer la culture, centrifuger le milieu et les bactéries à

3000 g 15min à 4°C, éliminer le surnageant pour ne garder que les bactéries. Les bactéries

sont lysées dans 6ml de tampon de lyse (20% sucrose, 10% glycerol, 50mM tris pH 8.0, 0.2M

Na2S2O3, 2mM MgCL2, 2mM DTT (Dithiothreitol), 1mM PMSF (Phenylmethanesulfonyl

fluoride), 10µgml de leupeptine, 10µg/ml d’aprotinine) pour 100ml de culture. Le culot est

Page 60: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

52

resuspendu plusieurs fois avec une micropipette de 5ml afin d’améliorer la lyse. Les bactéries

sont lysées par ultrasons à l’aide d’un sonificateur pendant 1minute comprenant plusieurs

cycles de 10s de lyse et 10s de repos afin de ne pas faire chauffer les lysats. Les lysats sont

centrifugeés à 15000g pendant 20min à 4°. Le surnageant est divisé en aliquots et congelé à -

80°.

Afin de vérifier l’expression de la protéine d’intérêt par les bactéries, une

électrophorèse est réalisée : un gel d’acrylamide 12% est coulé, une gamme de BSA ainsi que

10 à 40µg de lysat bactérien sont déposés dans les puits du gel. Le système est mis sous

tension 200V, 500mA pendant 1h puis le gel est coloré au bleu de coomasie : il est incubé

dans une solution colorante (65% eau, 30% methanol, 5% acide acétique, 0.025% bleu de

coomasie) pendant 2h puis décoloré dans une solution décolorante (65% eau, 30% methanol,

5% acide acétique) jusqu'à ce que les bandes apparaissent.

Si la production de protéines de fusion est trop faible ou absente et que les différentes

étapes de l’expérience ont été vérifiées, une resélection d’un clone bactérien sur boite de Pétri

contenant l’antibiotique de sélection permet l’isolement et la multiplication d’un clone

efficace.

2) Pull down assay

Les cellules sont stimulées puis lavées dans le PBS froid et enfin grattées dans un

tampon de lyse (0.5% DOC (sodium déoxycholate), 0.1% SDS (sodium dodecylsulfate),

50mM tris pH 7.5, 500mM NaCl, 20mM MgCl2, 1% triton X100, 1mM PMSF, 10µg/ml

leupeptine, 10µg/ml aprotinine). Les lysats sont placés sur une roue 30min à 4° afin

d’améliorer la lyse puis les échantillons sont centrifugés 10min à 10 000g à 4° pour éliminer

les débris cellulaires et l’ADN. La quantité de protéines dans les surnageants est mesurée par

colorimétrie par la méthode de BCA (bicinchoninic acide).

20µg de lysat total de chaque échantillon sont conservés afin de réaliser un Western

Blot de la forme totale de la petite protéine G recherchée. La quantité maximale de protéines

est utilisée pour la précipitation par affinité (environ 250 à 500µg par échantillon).

La solution mère de billes gluthatione-sépharose est homogénéisée. A l’aide de cônes

de micropipette étêtés, 30µl de billes par échantillons sont prélevés et 60µl sont également

prélevés pour les contrôles de l’expérience. Les billes sont centrigugées à 5000g pendant

1min à 4° afin d’éliminer le tampon de concervation puis elles sont lavées 3 fois dan 1ml de

tampon de lavage (50mM tris pH 7.5, 150mM NaCl, 20mM MgCl2, 1% triton X100, 0.1mM

Page 61: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

53

PMSF, 10µg/ml leupeptine, 10µg/ml aprotinine) et centrigées 1min à 5000g à 4°C entre

chaque lavage. 30µl de billes sont prélevés pour l’échantillon incubé avec les billes nues dans

le but de connaître la part de liaisons non spécifiques des protéines aux billes.

1.5ml de lysat bactérien contenant la protéine de fusion est ajouté aux billes. Les

groupements GST se lient aux groupements gluthatione des billes de sépharose. Les billes

sont incubées 2h sur une roue à 4°C.

Les billes couplées aux protéines sont lavées 3 fois dans 1.5ml de tampon de lavage et

centrifugées à 5000g pendant 1min à 4° entre chaque lavage. Les billes sont reprises dans

30µl de tampon de lavage par échantillon. La solution est homogénéisée régulièrement afin de

répartir équitablement les billes dans les échantillons. 30µl de billes sont ajoutés à chaque

échantillon et dans un volume équivalent de tampon de lyse afin de déterminer le signal qui

ne sera dû qu’aux billes, indépendamment des échantillons cellulaires.

Les échantillons sont incubés avec les billes pendant 1h sur la roue à 4° puis ils sont

centrifugés. Les surnageants peuvent être conservés à -80° mais devront être dosés à nouveau.

Les complexes billes-protéines de fusion-petite protéine G activée sont lavés 3 fois dans 1ml

de tampon de lavage et centrifugés à 5000g pendant 1min à 4° entre chaque lavage. Les

complexes sont assèchés après la dernière centrifugation et repris dans 25 µl de tampon de

charge laemmli.

Les échantillons sont chauffés à 95°C pendant 5min pour dénaturer les protéines et

donc dissocier les protéines associées aux billes. Les surnageants peuvent être congelés à-

80°C.

Les échantillons de lysats totaux et ceux issus de la précipitation sont déposés sur des

gels d’électrophorèse à 12,5% d’acrylamide et un Western blot des petites protéines G est

réalisé.

VII. Western blot

1) Principe

Le Western Blot permet séparer par électrophorèse à partir d’un échantillon protéique

total une protéine d’intérêt et de révéler sa présence et sa quantité à l’aide d’anticorps qui lui

sont spécifiques.

Page 62: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

54

2) L’électrophorèse

Dans un premier temps, l’extrait protéique est déposé sur un gel d’acrylamide et

soumis à un courant électrique. Les protéines dénaturées par la présence de SDS dans le

tampon de charge (Tris 2M, SDS4%, β-Mercapto-ethanol 10%, glycerol 20%, bleu de

bromophénol 0.75%) et dans le gel sont chargées négativement et migrent d’autant plus

rapidement qu’elles sont courtes et par conséquent de faible poids moléculaire. Cette

migration permet de séparer les différentes protéines de l’extrait selon leur poids moléculaire.

Le dispositif de migration (mini protean 3 de Biorad) est monté et testé avec de l'eau puis le

gel de migration (tableau 1) est coulé entre 2 plaques de verre et couvert d'eau pour éviter

tout dessèchement durant la polymérisation. Lorsque les gels de migration sont polymérisés,

les gels de concentration (tableau 2) sont coulés. La disposition d’un peigne permet de former

des puits dans le gel de concentration lors de sa polymérisation. Quand les gels sont

entièrement polymérisés, ils sont montés sur le système de migration (BIORAD) et celui ci est

placé dans une cuve contenant le tampon de migation (Tris (0.25M), HCl fumant (pH 8.3),

glycine, SDS 1%, H2O) permettant le passage du courant. La migration ne doit pas être trop

rapide afin d’avoir la meilleur résolution lors de la révélation du Western blot.

Tableau 1 : Composition des gels de migration

Tableau 2 : Composition du gel de concentration

Gel de migration 10% d'acrylamide Gel de migration 12% d'acrylamide

- H2O : 4.9ml - lower gel buffer (tris (18.15g), HCl fumant (pH 8.8), SDS (0.4g), H2O qsp 100ml) : 2.5ml - Acrylamide 40% : 2.5ml - APS 10% : 120µl - Temed : 7.8µl

- H2O : 4.3ml - lower gel buffer (tris (18.15g), HCl fumant (pH 8.8), SDS (0.4g), H2O qsp 100ml) : 2.5ml - Acrylamide 40% : 3ml - APS 10% : 120µl - Temed : 7.8µl

Gel de concentration

- H2O : 3.1ml - Upper gel buffer (tris (6.05g), HCl fumant (pH 6.8), SDS (0.4g), H2O qsp 100ml) : 1.25ml

- Acrylamide 40% : 565µl - APS 10% : 50µl -Temed : 5µl

Page 63: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

55

Figure M6 : Schéma de la migration des protéines

Le marquage des protéines par les anticorps ne peut se faire sur le gel. Les protéines

sont donc transférées sur une membrane de PVDF (polyvinyl difluoride). Les protéines

peuvent également être transférées sur une membrane de nitrocellulose qui est plus résistante

et plus facile à colorer. Néanmoins, l’utilisation de membranes de PVDF permet de réduire les

signaux non spécifiques et permet également une meilleure conservation des membranes dans

le temps à 4°C ou -20°C

3) Le Transfert

Plusieurs systèmes de transfert existent tels que les système semi-secs ou de transfert

en milieu liquide. Le second est préféré au premier car bien que moins rapide, il présente un

meilleur transfert des protéines de haut poids moléculaire. Cependant de nouveaux produits

arrivent sur le marché et permettent un transfert en moins de 10min. L’utilisation des ces

systèmes nécessite d’être améliorée car les tests préliminaires ne montrent un transfert que de

50% environ des protéines contenues dans le gel.

Le gel et la membrane sont mis en contact et l’application d’un courant

perpendiculairement au gel permet le passage des protéines toujours chargées sur la

membrane. Le système de transfert est plongé dans une cuve contenant le tampon de transfert

(glycine (14.4g), Tris (3.03g) méthanol (200µl), H2O (qsp 1L) pH 8.3) permettant le passage

Page 64: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

56

du courant. Le transfert peut etre effectué en voltage constant à 35V sur la nuit à 4°C ou à

120V en 2h à 4°C.

glace

+-

sens du transfert

éponges

papiers absorbants

gel d’acrylamide

membrane PVDF

anode

tampon de transfert

cathode

cuve

système de maintien

glace

+-

sens du transfert

éponges

papiers absorbants

gel d’acrylamide

membrane PVDF

anode

tampon de transfert

cathode

cuve

système de maintien

éponges

papiers absorbants

gel d’acrylamide

membrane PVDF

anode

tampon de transfert

cathode

cuve

système de maintien

Figure M7 : Schéma du transfert des protéines

4) Coloration des membranes au rouge Ponceau

Afin de vérifier que les protéines ont été transferées correctement sur la membrane et

que la quantité de protéines déposées est bien identique pour tous les échantillons, toutes les

membranes sont colorées dans une solution de rouge Ponceau (rouge Ponceau 0.2%, acide

trichloroacétique 3%) pendant 5min, colorant ainsi les protéines de façon non spécifique. Le

surplus de coloration est lavé à l’eau déminéralisée. Contrairement à la coloration au bleu de

Coomasie, cette coloration est réversible par 2 lavages de 5min dans une solution de Tween /

Tris buffer saline (TTBS) (Tris (2.4g=20nM), NaCl (8g=0.137nM), Tween 20 (0.1%), H2O

(qsp 1L) pH 7.6). Si un bruit de fond persiste au moment de la révélation, le lavage des

membranes au TBS 0,3 ou 0,5% de tween peut améliorer le signal.

Page 65: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

57

5) Détection

Les membranes décolorées sont incubées dans une solution de TTBS contenant 5% de

lait afin de saturer les sites non spécifiques de la membrane avec les protéines du lait telle que

la caséine. Cette saturation permet de couvrir les sites qui fixeraient les anticorps

indépendamment de la reconnaissance de protéines spécifiques.

Les membranes sont incubées dans une solution TTBS 2% lait contenant un anticorps

spécifique de la protéine recherchée. La concentration de cet anticorps peut être adaptée en

fonction des résultats obtenus. La dilution de l’anticorps améliore le bruit de fond mais risque

de diminuer le signal, l’augmentation de la concentration peut améliorer le signal mais peut

aussi augmenter le bruit de fond. Une expérience de mise au point est préférable pour tester

tout nouvel anticorps. 5 lavages de 5min sont nécessaires pour laver tout excès d’anticorps

primaire.

Les membranes sont ensuite incubées dans une solution contenant un anticorps

reconnaissant l’anticorps primaire. A nouveau, 5 lavages de 5min sont nécessaires pour

éliminer l’excès d’anticorps secondaire. Si un bruit de fond persiste, le nombre et la durée des

lavages peuvent être augmentés. L’anticorps secondaire est couplé à un groupement HRP

(Horse Raddish Peroxidase) qui réagit avec le réactif de révélation ECL (enhanced

chemioluminescence). Cette réaction émet une luminescence qui peut être visualisée à l’aide

d’un film autoradiographique (Amerscham) ou par l’intermédiaire d’une caméra (système

Chemidoc de BIORAD). (Figure M8).

Page 66: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

58

Figure M8 : Schéma de la révélation du Western Blot

6) Deuxième détection

Si un autre marquage des membranes est nécessaire avec des anticorps différents de ceux

utilisés pour le précédent western blot, les membranes de PVDF blot peuvent être

déshybridées. Les membranes sont lavées plusieurs fois dans le TTBS et incubées dans une

solution de lavage (Tris SDS b mercapto-ethanol) pendant 30 min à 50°C. Les membranes

sont lavées plusieurs fois dans l’eau et dans le TTBS afin d’éliminer la solution de lavage qui

interfèrerait avec le marquage de la membrane. Les membranes sont ensuite saturées et

marquées selon le même protocole que lors du premier Western blot. Généralement, le second

marquage est moins efficace que le premier et donc il sera effectué avec les anticorps les plus

efficaces. Cependant, certains signaux sont difficiles à détecter lors du second Western blot

car les protéines peuvent être altérées ou perdues lors des différents traitements. Si les poids

moléculaires des protéines recherchées sont suffisamment différents, la diminution de la durée

peracide

enzyme forme oxidée+

luminol+

activateur

lumière

produit oxydé

Film ou

caméraProtéine X

Membrane PVDF

Protéine XAnticorps

primaire

Anticorps

secondaire

couplé HRP

peracide

enzyme forme oxidée+

luminol+

activateur

lumière

produit oxydé

Film ou

caméraProtéine X

Membrane PVDF

Protéine XAnticorps

primaire

Anticorps

secondaire

couplé HRP

Page 67: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

59

d’incubation de la membrane dans la solution de lavage et la diminution de la concentration

de β mercapto-ethanol peuvent améliorer le signal.

7) Quantification des résultats et analyse statistique

Les résultats obtenus par Western blot et développés sur films autoradiographiques sont

numérisés puis quantifiés par densitométrie à l’aide du logiciel NIH image 1.34. L’intensité et

la taille de chaque bande sont mesurées. La valeur 100% est attribuée aux conditions contrôles

non traitées et non stimulées qui servent de références. Les résultats représentent la moyenne

± l’erreur standard. L’analyse statistique est réalisée à l’aide d’un test t de Student non pairé.

La différence entre 2 groupes est considérée comme étant significative si la valeur de p est

inférieure à 0,05.

VIII. Immunomarquage

1. Préparation des cellules

Pour les expériences d’immunomarquage, la qualité de la culture et de la préparation

cellulaires sont particulièrement importantes. De nombreuses mises au point sont nécessaires

et doivent parfois être renouvelées lorsque les paramètres de l’expérience changent. Les

cardiomyocytes sont ensemencés dans des boites 6 puits Bioflex (BF-3001C) à fond déformable

en silicone couvert par du collagène de type I (Dunn laboratories). Ces boites possèdent un

fond qui permet l’observation des cellules en microscopie inversée et qui laisse passer la

lumière, y compris celle des lasers. Cette membrane est prévue pour n’émettre qu’une très

faible autofluorescence et présente une neutralité immunohistochimique afin de réduire au

maximum les marquages non spécifiques qui pourraient interférer avec l’observation des

cellules.

Les membranes sont préalablement couvertes de collagène I afin d’améliorer la fixation des

cellules sur le substrat. Néanmoins, certains lots de boites ne sont pas traités uniformément.

L’incubation des membranes pendant 4h avec une solution de PBS 0,1% gélatine peut

améliorer les conditions de culture et la fixation des cellules. 750 000 sont ensemencées dans

chaque puit de 10cm² afin que les cellules de se superposent pas et qu’elles ne soient pas

confluentes afin d’avoir des images de cellules isolées. Les conditions de culture de

cardiomyocytes de rats nouveaux nés doivent être reproductibles car la physiologie de ces

cellules change rapidement pendant la culture. Les cellules doivent donc être fixées au même

stade lors de toutes les cultures. Le milieu de culture est changé 24h après la dissociation et

Page 68: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

60

les cellules sont déprivées 24 h avant la fixation. Le marquage de cellules adultes ne nécessite

pas de longues cultures après l’isolement car les cellules ont déjà acquis un phénotype stable.

Le marquage peut être fait après la déprivation des cellules.

2. Fixation des cellules

Les cardiomyocytes de rats nouveaux-nés cultivés sur les membranes déformables sont étirés

15 min en augmentant la pression dans les puits à 80mmHg. La méthode de fixation au

paraformaldehyde (PFA) est préférée à celle de fixation par le méthanol qui déshydrate les

cellules, donnant de bons résultats de colocalisation mais pouvant modifier les structures de la

cellule. Après étirement, le milieu est rapidement jeté et remplacé par une solution froide de

PBS contenant 4% de PFA qui fixe les cellules. Le PFA crée des liaisons covalentes entre les

protéines, permettant la conservation des localisations tout en conservant les différentes

structures des cellules. Les cellules sont incubées 5 min dans la solution PBS4%PFA à

température ambiante sous une pression de 80mmHg. La fixation par le PFA ne perméabilise

pas les cellules. Néanmoins, il se peut que cette fixation entraîne une dégradation des

structures et des membranes. Ces problèmes peuvent être résolus par la diminution de la

concentration en PFA jusqu’à 0,5% et l’augmentation de la durée de la fixation. Les cellules

sont placées sur la glace ensuite lavées 2 fois 5min dans une solution froide d’inactivation du

PFA (PBS, NH4Cl 0,5M, pH7,4) puis elles sont lavées 2 fois 5 min dans du PBS froid.

Les cellules doivent être perméabilisées pour permettre l’accès des structures intracellulaires

aux anticorps. Les cellules sont incubées dans une solution de PBS 1% TritonX100 pendant 5

min. Les cellules sont ensuite lavées 2 fois au PBS froid.

3. Marquage

L’immunomarquage utilise le même principe que le Western blot : les sites non spécifiques

du support et des cellules sont saturés par une protéine. Les protéines cibles sont marquées par

un premier anticorps qui leur est spécifique puis cet anticorps est reconnu par un anticorps

secondaire couplé à un fluorochrome.

La première étape de saturation des sites non spécifiques est réalisée en incubant les cellules

dans une solution de PBS contenant 5% de bovin serum albumine (BSA) purifiée sans

immunoglobuline et sans protéase (Jackson laboratories) afin de limiter au maximum tout le

signal aspécifique.

Les cellules sont ensuite incubées dans une solution de PBS contenant 1% de BSA et

l’anticorps primaire spécifique de la protéine recherchée. Les anticorps monoclonaux comme

Page 69: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

61

les polyclonaux peuvent être utilisés lors de l’immunomarquage. Néanmoins, les anticorps

polyclonaux, issus de plusieurs clones donc reconnaissant plusieurs épitopes, sont, bien que

moins précis, plus sensibles. Les anticorps monoclonaux sont moins efficaces mais plus précis

et génèrent moins de bruit de fond. De plus, les expériences avec différents lots d’anticorps

monoclonaux sont plus reproductibles car les anticorps sont issus d’une seule souche

cellulaire contrairement aux anticorps polyclonaux issus d’un ensemble de souches

difficilement reproductible. Les cellules sont incubées dans la solution contenant les anticorps

primaires à température ambiante pendant 1h30. Certains marquages peuvent être améliorés

par une incubation à 4°C pendant la nuit. Les cellules sont lavées 2 fois dans une solution de

PBS pendant 10min afin d’éliminer l’excès d’anticorps primaire.

Les cellules sont ensuite incubées dans une solution de PBS contenant 1% de BSA et

l’anticorps secondaire. Il est possible d’utiliser des anticorps primaires directement couplés à

un fluorochrome. Cependant, l’utilisation d’anticorps secondaire permet d’amplifier le signal

et permet de faire varier les fluorochomes pour un même anticorps secondaire.

Les anticorps secondaires sont couplés à des fluorochromes tels que la rhodamine ou la

fluorescéine. De nouvelles molécules existent dont les plus connues aujourd’hui sont fournies

par la société Alexa Fluor (invitrogen) qui produit des anticorps couplés à des fluorochromes

avec de meilleures performance : une fluorescence plus élevée, une meilleure photostabilité,

un insensibilité au pH et une meilleure conservation dans le temps en solution ou sur les

préparations. 2 facteurs sont primordiaux pour le choix des anticorps primaires lors de

marquages multiples : les spectres d’absorption et d’émission de chaque anticorps. Afin de ne

pas avoir de signaux croisés, les spectres d’émission et d’absorption des anticorps doivent être

suffisamment éloignés pour ne pas se chevaucher. Dans le cas contraire, les signaux de

chaque anticorps seront identiques. Les incubations avec les anticorps secondaires sont

réalisées à l’obscurité et à température ambiante pendant 1h. Les cellules sont lavées 3 fois 10

min.

Lors des doubles marquages, les incubations des anticorps sont réalisées consécutivement.

Dans un premiers temps, les cellules sont incubées dans les solutions contenant les anticorps

primaires successivement en commençant par le plus stable. Dans un second temps, les

cellules sont incubées dans les solutions contenant les anticorps secondaires successivement

en commençant par le plus stable ou le marquage le plus fort.

Page 70: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

62

anticorps primaires

protéines concentration espèce

PKC 1/100 lapin

14-3-3b 1/100 lapn

14-3-3z 1/500 souris

tubuline 1/100 souris

GM130

anticorps secondaires

anticorps espèces absorbtion emission concentration

rabbit goat 1/300

rabbit 1/300

mouse 1/300

mouse 1/300

goat

4. Montage des lames.

Les membranes en silicone laissent passer la lumière mais sont trop épaisses pour

l’observation au microscope confocal. Après les lavages, les membranes sont découpées puis

déposées sur une lame en verre. Les cellules sont couvertes par 100µl de milieu de montage

Vectashield (vector) puis une lamelle est déposée sur les cellules. L’observation des cellules

sur le microscope inversé confocal s’effectue à travers la lamelle après avoir retourné le

montage.

L’espace entre la lame et la lamelle est comblé par du vernis rendant le montage hermétique.

Les lames peuvent être conservées plusieurs semaines à 4° dans l’obscurité.

Figure M9 : schéma de montage des membranes en silicone pour observation microscopique

membrane

vernis

lamelle

lame

membrane

vernis

lamelle

lame

Page 71: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

63

5. Observation des cellules et acquisition des images

L’observation des préparations cellulaires a été effectuée à la plateforme imagerie de

l’IFR141 sur un microscope confocal LSM 510 ZEISS + composé d’un microscope inversé

(Axiovert 100 M) avec platine motorisée xy avec trois canaux de détection de la fluorescence

dont un détecteur META (8 canaux) et équipé de 3 lasers : un Argon multiraies (458 / 488 /

514 nm) 30 mW, un Hélium-Néon 543 nm de 1mW, un Hélium-Néon 633 nm de 5 mW. Le

microscope est équipé de plusieurs objectifs : Plan-Néofluar10X / 0.30 Sec, Ouverture

Numérique : 0.30 ; Plan-Apochromat 20X / 0.75 Sec, Ouverture Numérique : 0.75 ; C-

Apochromat 40X / 1.20 Eau, Ouverture Numérique : 1.20 ; Plan-Apochromat 63X / 1. 40

Huile, Ouverture Numérique : 1.40. Les objectifs 20X, 40X et 63X sont équipés d’un système

de contraste interférentiel différentiel (DIC) ou Nomarski. Le signal est enregistré et analysé à

l’aide des logiciels LSM 510 version 3.2 et LSM Image Browser version 4.

Figure M10 : Obstervation microscopique d'un double marquage

495nm

519nm

590nm

617nm

Page 72: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

64

Partie I

Rôles des récepteurs tyrosine kinases et des petites protéines G

lors de l’étirement des cardiomyocytes.

Page 73: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

65

L'étirement du muscle cardiaque entraîne de nombreux mécanismes décrits dans

l’introduction. Dans la première étude présentée ici, nous nous sommes intéressés aux voies

d'activation des MAPK avec en particulier l'étude du rôle éventuel de la petite protéine G Ras

ainsi qu'au rôle du récepteur de l'EGF et à celui de la voie de la PI3 kinase. Avant d'exposer

les buts spécifiques de l'étude, nous décrirons plus en détail les protéines de la superfamille

Ras et l'EGFR.

I. Les petites protéines G

A. Structure et fonction

Les petites protéines G sont des GTPase qui forment une superfamille comptant plus de 150

membres de 20 à 40kDa répartis en 5 sous-groupes (figure I.1) selon leur séquence et leurs

similitudes fonctionnelles.

Toutes les petites protéines G fonctionnent selon le même principe semblable à celui des

sous-unités α des protéines G hétérotrimériques. Elles peuvent former un complexe avec les

nucléotides à base guanine. Elles fixent le GTP (guanine tri phosphate) et peuvent

l’hydrolyser en GDP (guanine di phosphate) mais leur activité hydrolytique est faible. Elles

peuvent donc former des complexes stables avec l’un ou l’autre des nucléotides. La fixation

des nucléotides détermine leur état actif ou inactif car elle entraîne un changement de

conformation de la protéine au niveau de son domaine catalytique (Vetter and Wittinghofer

2001). Les différentes petites protéines G peuvent avoir des séquences de modification post-

traductionnelles différentes. Ces modifications telles les palmitoylations, farnésylations,

methylations, géranylgéranylations permettent de moduler la localisation des différentes

petites protéines G, leur permettant de moduler les réponses cellulaires en fonction des

protéines ou des récepteurs membranaires avec lesquelles elles peuvent interagir. Les petites

protéines G interviennent dans de nombreuses fonctions cellulaires (Konstantinopoulos,

Karamouzis et al. 2007) (figure I.1).

Page 74: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

66

sous groupe nombre de membres fonctions cellulaires

Ras 36 expression gènique

Rho 20 expression gènique; organisation du cytosquelette

Arf 27 transport vésiculaire

Rab 61 transport vésiculaire

Ran 1 transport nucléaire et régulation du cyle cellulaire

autres 9 Figure I.1 : répartition des protéines des petites protéines G dans les sous-familles de la superfamille Ras

(Wennerberg, Rossman et al. 2005)

Les modifications post traductionnelles des petites protéines G ont été étudiées y compris

dans le but de développer des inhibiteurs de l’activation de ces protéines.

Les petites protéines G lient le GTP et le GDP en présence de Mg2+ au niveau du domaine de

liaison, conservé pour toute protéines G. L’affinité des protéines pour les nucléotides diffère

en fonction des protéines. Néanmoins, de façon générale, les protéines G ont une plus grande

affinité pour le GTP que pour le GDP (Vetter and Wittinghofer 2001). L’échange entre le

GTP et le GDP peut également varier de quelques minutes à plusieurs jours.

La liaison du GTP par les petites protéines G permet la stabilisation de 2 régions charnières

nécessaires à la reconnaissance des effecteurs. De façon générale, les petites protéines G liées

au GTP sont actives et peuvent interagir avec leurs protéines cibles tandis que celles qui fixent

un GDP ne peuvent interagir avec leur substrat et donc sont inactives. L’hydrolyse du GTP

entraîne la libération de l’effecteur. Cette activité GTPasique des petites protéines G peut être

catalysée par la fixation d’une protéine GAP (GTPase activating protein) (Vetter and

Wittinghofer 2001).

B. Modifications post traductionnelles des petites protéines G

La plupart des petites protéines G sont soumises à des modifications post-traductionnelles sur

certains résidus cystéine de leur partie carboxy-terminale. Pour certaines protéines G, ces

modifications sont nécessaires à la localisation des protéines au niveau de la membrane et à

leur activité. Elles peuvent également participer aux interactions avec les protéines

régulatrices.

H-Ras et N-Ras sont palmitoylées et farnésylées, l’extrémité C-terminale est clivée par

protéolyse et la dernière cystéine est méthylée. K-Ras est modifiée comme H-Ras mais n’est

pas palmitoylée. Rap1 est géranyl-géranylée et la partie C-terminale est également clivée et

Page 75: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

67

méthylée. Enfin Rab est géranyl-géranylée au niveau de 2 résidus cystéine (Paduch, Jelen et

al. 2001).

Les protéines de la sous-famille Rho sont également modifiées par ajout de groupements

lipidiques au niveau d’une séquence CAAX de leur partie C-terminale. Elles peuvent être

modifiées comme les protéines de la sous famille Ras. Par exemple, les protéines RhoA,

RhoC, Rac1, Rac3 sont géranyl-géranylée, la protéine RhoB est palmitoylée au niveau d’une

cystéine et est soit géranyl-géranylée, soit farnésylée, ces modifications participant à la

régulation de l’expression et de l’activité de la protéine (Wennerberg and Der 2004).

Une même modification post-transcriptionnelles peut avoir une importance variable selon les

petites protéines G modifiées. De plus ces modifications peuvent être constitutives ou

inductibles. Ces caractéristiques confèrent une spécificité variable aux inhibiteurs de

transférases. L’inhibition des transférases nécessaires aux modifications des petites protéines

G permet l’inhibition d’une partie de ces protéines (Appels, Beijnen et al. 2005).

C. Activation et inactivation des petites protéines G

Les petites protéines G peuvent lier le GDP et le GTP. 3 groupes de protéines participent au

cycle d’activation des petites protéines G (Paduch, Jelen et al. 2001; Vetter and Wittinghofer

2001) :

- Les GTPase dissociation inhibitors (GDI) qui maintiennent la protéine liée au GDP

dans une conformation inactive. 2 GDI sont connues : RabGDI et RhoGDI.

- Les GTPase activating proteins (GAP) qui catalysent l’activité GTPasique intrinsèque

de la protéine G et donc participent à l’inactivation de la protéine G.

- Les guanines nucléotides exchange factor proteins (GEF) qui catalysent l’échange du

GDP par un GTP et donc entraînent l’activation de la protéine G.

1. Les GEF

La dissociation du GDP et des petites protéines G nécessite l’intervention d’une GEF qui

participe à l’échange du GDP par un GTP en stabilisant les protéines G non liée au GTP ou en

catalysant la dissociation du GDP de son site de fixation et en favorisant l’interaction avec le

GTP. Cependant, la stabilisation de la forme non liée de la petite protéine G augmente

l’exposition du site de fixation du GTP mais également favorise la dissociation de la GEF.

Les GEF possèdent plusieurs sites d’interaction protéine-protéine et protéine-lipide. Ces sites

Page 76: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

68

leur permettent d’être recrutées à la membrane et agissent en réponse à un signal

extracellulaire.

2. Les GAP

Les GAP interagissent avec le domaine GTPase de la protéine et favorisent la réaction

d’hydrolyse du GTP. Elles favorisent l’alignement des molécules d’eau avec le site

catalytique des protéines accélérant ainsi la catalyse du GTP. De plus, elles favorisent la

stabilité de la protéine et facilitent l’interaction de la protéine avec le GTP.

3. Les GDI

Les GDI peuvent se lier avec les protéines possédant un résidu géranylgéranylé, libérant ainsi

ces protéines de leur ancrage à la membrane. Cet éloignement de la membrane participe à

l’inhibition des petites protéines G dont la probabilité d’activation dans le cytosol est plus

faible. De plus, les GDI couvrent le site de fixation des effecteurs, empêchent l’échange des

nucléotides et inhibent l’hydrolyse du GTP par les petites protéines G. 2 GDI ont été mises en

évidence : RhoGDI et RabGDI qui, bien que structurellement différentes, ont le même rôle.

Petite protéine G-GDP

GDI

GDI

PP R

G

PP P R

G

PP R

GPetite protéine G-GTP

PP P R

G

Petite protéine G-GDP

PP R

G

GEFPP P R

G

GAP

GTP GDP P

Etat inactif Etat actif Etat inactif

effecteur

Signal

Petite protéine G-GDP

GDI

GDI

PP R

G

PP R

G

PP P R

G

PP P R

G

PP R

G

PP R

GPetite protéine G-GTP

PP P R

G

PP P R

G

Petite protéine G-GDP

PP R

G

GEFPP P R

G

GAP

GTP GDP P

Etat inactif Etat actif Etat inactif

effecteur

Signal

Figure I.2 : Mécanisme d’activation / inactivation des petites protéines G

Page 77: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

69

D. Les différents groupes de petites protéines G

Bien que possédant des caractéristiques communes, les sous-groupes des petites protéines G

diffèrent par une partie de leur séquence et leurs modifications post-traductionnelle

déterminant leur localisation et leur fonction (Wennerberg, Rossman et al. 2005).

1. La famille des protéines Ras

La plus connue et l’une des familles de petites protéines G les plus étudiées est la famille des

protéines Ras (Ras sarcoma oncogene) qui compte 36 membres. Elles ont un rôle reconnu

dans des pathologies telles que les cancers dans lesquels plusieurs mutations ont été mises en

évidence (Repasky, Chenette et al. 2004). Les protéines Ras permettent la transduction de

nombreux signaux extracellulaires conduisant à l’expression des gènes, à la régulation de la

prolifération de la différenciation et de la survie cellulaire.

L’activation de Ras participe à une voie de signalisation qui a été largement étudiée : Comme

décrit dans le paragraphe précédent, l'EGFR est un récepteur tyrosine kinase qui se lie à la

GEF de Ras SOS. Cette GEF active Ras, entraînant la translocation de l’effecteur de Ras.

L’une des protéines effectrices de Ras est la protéine Raf1 qui à son tour va activer les

MAPKK, dont MEK1/2, conduisant à l’activation des MAPK, notamment ERK1/2. Raf1

possède un domaine de 80 acides aminés (résidus 51-131), le Ras binding domain (RBD) qui

permet sa liaison à Ras et à Raf1. L’interaction entre les petites protéines G et leurs effecteurs

peut être modulée par des protéines telles que 14-3-3 qui interagit avec Raf1 et facilite son

interaction avec Ras. La phosphorylation de ERK entraîne sa translocation vers le noyau et

l’activation de facteurs de transcription (Repasky, Chenette et al. 2004).

Le rôle de la protéine Ras est bien détaillé dans la littérature. Cependant, d’autres protéines de

la famille Ras ont également été étudiées parmi lesquelles Ral et Rap.

2. La famille Rho

Les protéines de la famille Rho (Ras homologue) sont également impliquées dans la

régulation du cycle cellulaire, dans l’expression des gènes mais également dans la régulation

de l’actine. Plus de 20 membres ont été identifiés, les plus connus étant RhoA, RhoB, Rac1,

Cdc42 (Etienne-Manneville and Hall 2002). Néanmoins, d’autres protéines de la famille telles

que TC10, TLC, Rif, Rnd, RhoBTB ou Miro peuvent avoir un rôle biologique. De plus, les

différentes isoformes de Rho ou Rac peuvent participer à des réponses cellulaires différentes.

Comme les protéines Ras, une multitude de signaux peut les activer, impliquant plusieurs

Page 78: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

70

protéines GEF et GAP. D’autres mécanismes sont nécessaires à leur activation parmi lesquels

des modifications transcriptionnelles (Wennerberg and Der 2004).

3. La famille ARF

Les protéines de la famille ARF sont impliquées dans le transport vésiculaire, le trafic

membranaire et la signalisation liée à l'actine (Nie, Hirsch et al. 2003). Contrairement à la

plupart des petites protéines G dont les modifications post-traductionnelles sont constitutives,

la localisation de Arf à la membrane est inductible et n’est possible que lorsque la protéine est

liée au GTP. Certaines protéines de la famille Arf ont également un rôle dans la formation de

complexes multi-protéiques. Elles participent à la formation des vésicules comprenant les

protéines COPI et COPII dont les interactions sont impliquées dans le transport vésiculaire

entre le Golgi et le réticulum endoplasmique.

4. La famille Rab.

La famille Rab (Ras like proteins in brain) regroupe 61 membres qui sont impliqués, comme

Arf, dans le transport vésiculaire ou le trafic des protéines entre les différents organites de la

cellule. Elles participent à la sécrétion vésiculaire et sont donc particulièrement importantes

au niveau des neurones. Leurs modifications post-traductionnelles permettent leur localisation

au niveau de compartiments membranaires particuliers comme au niveau des vésicules ou au

niveau de l’appareil de Golgi et du réticulum endoplasmique (Pereira-Leal and Seabra 2001).

5. La famille Ran

La protéine Ran (Ras like nuclear) est principalement connue pour son rôle dans le transport

des protéines et de l’ADN vers le noyau. Elle est activée par une GEF nucléaire qui lui est

spécifique et est régulée par des GAP au niveau du cytoplasme. Elle intervient dans les

transports depuis et vers le noyau. La localisation de Ran lui permet d’intervenir dans de

nombreux événements nucléaires telles que la formation de la membrane nucléaire ou la

réplication de l’ADN.

E. Voies de signalisation des petites protéines G

Les petites protéines G peuvent être activées par les récepteurs tyrosine kinase ou par les

récepteurs associés aux protéines G (GPCR). Les stimuli hypertrophiques tels que

l’angiotensine II, la phénylephrine, les agonistes β-adrénergique et enfin les stimuli

Page 79: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

71

mécaniques activent Ras, RhoA ou Rac en quelques minutes dans les cardiomyocytes de rats

nouveaux-nés par l’intermédiaire des protéines G hétérotrimériques, de l’activation de la

phospholipase C (PLC) qui clive le phosphatidylinositol bisphosphate (PIP2) en inositol

triphosphate (IP3) et diacylglycerol (DAG), ce dernier activant la PKC (Chiloeches, Paterson

et al. 1999).

Certaines protéines peuvent avoir une activité GEF. AKAP-Lbc est une protéine d’ancrage

pouvant lier la PKA mais possédant également une activité GEF (Diviani, Abuin et al. 2004;

Diviani, Baisamy et al. 2006). L’inhibition de cette protéine peut également induire un

phénotype hypertrophique. D’autres GEF sont impliquées dans les phénotypes

hypertrophiques comme la protéine Epac qui est une GEF de la famille Ras. Bien que la

signalisation de l’activation de Epac ne soit pas entièrement connue, une modification de sa

liaison avec la protéine d’ancrage mAKAP entraîne une modification de la signalisation des

petites protéines G (Dodge-Kafka and Kapiloff 2006).

La voie en aval de Ras la mieux caractérisée est celle de la MAPK ERK. Elle a été détaillée

dans l'introduction générale.

F. Rôle des petites protéines G dans l’hypertrophie cardiaque

Les protéines Ras sont connues pour être impliquées dans l’oncogénèse. Elles ont un rôle

majeur dans la croissance et la division cellulaire. Les petites protéines G ont également un

rôle important dans la transduction du signal hypertrophique en réponse aux signaux

extracellulaires (Sugden and Clerk 2000; Yamazaki and Yazaki 2000). Les principales

familles étudiées dans l’hypertrophie cellulaire sont les familles Ras et Rho. Le rôle de ces

protéines dans le remodelage myocardique a largement été étudié depuis que le rôle

hypertrophique de la forme constitutivement active de ces protéines a été montré. L’activation

des petites protéines G dans les cardiomyocytes de rats nouveaux-nés peut entraîner

différentes réponses en fonction de la protéine qui est étudiée. La transfection de la forme

constitutivement active de Ras, comme d’autres protéines pro-hypertrophiques telles que

RhoA ou Rac, entraîne l’expression génique spécifique de l’hypertrophie marquée par une

expression de gènes fœtaux tels que ceux de l’ANF (atrial natriuretic factor) ou du BNP (B-

type natriuretic peptide) (Clerk, Pham et al. 2001). L’activation ou l’inhibition des petites

protéines G au niveau cellulaire ou dans des modèles de souris transgéniques a permis de

Page 80: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

72

mettre en évidence un rôle majeur de ces protéines dans le système cardiovasculaire tant au

niveau de l’hypertrophie, des cardiopathies dilatées ou de façon plus générale dans la

régulation de l’expression génique conduisant à un phénotype hypertrophique (Clerk and

Sugden 2000).

La signalisation cellulaire des petites protéines G dans l’hypertrophie n’est pas encore

parfaitement connue et le rôle pathologique de certaines d’entre elles reste à définir. La

signalisation de l’activation de la voie des MAPK ERK via l’activation de différentes

isoformes de Ras (H-Ras, K-Ras), de Raf et des MEK1/2 serait impliquée dans les

cardiomyopathies hypertrophiques. De plus, des études génétiques de patients présentant

divers syndrômes (Costello, Noonan ou cardio-facio-cutané) présentant notamment une

cardiomyopathie hypertrophique ont montré que ces individus présentent une mutation de

gènes codant pour les protéines de la cascade Ras-Raf-MEK-ERK (Nava, Hanna et al. 2007).

Le rôle des GEF dans les différentes pathologies est moins bien connu et reste à étudier.

J'ai participé à un travail présentant une revue générale sur les petites G. L'article est sous

presse au J Mol Cell Cardiol. Il est fourni en Annexe de ce mémoire.

II. Les facteurs de croissance et leurs récepteurs

A. Les facteurs de croissance

De nombreux facteurs de croissance sont impliqués dans la signalisation de l’hypertrophie

parmi lesquels le TGFβ (Takahashi, Calderone et al. 1994) (Parker, Packer et al. 1990), l’IGF

(Shioi, Kang et al. 2000; DeBosch, Treskov et al. 2006), les FGF (Jiang, Jeyaraman et al.

2007) et l’EGF qui induisent l’activation des différentes voies de signalisation comme les

MAPK ou la voie PI3K (Markou, Cullingford et al. 2007) (Bogoyevitch, Glennon et al. 1994;

Jiang, Jeyaraman et al. 2007).

B. Les récepteurs aux facteurs de croissance

La plupart des facteurs de croissance (exceptés les TGF-β qui interagissent avec des

récepteurs ser / thr kinase et l’IGF-II) interagissent avec des récepteurs transmembranaires

possédant une fonction tyrosine kinase. La fixation du ligand sur les récepteurs entraîne leurs

Page 81: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

73

dimérisation permettant aux 2 domaines cytoplasmiques de se phosphoryler au niveau de

plusieurs sites tyrosine. Les sites phosphorylés des récepteurs sont des sites de fixation de

nombreuses protéines de signalisation intracellulaire. Ces protéines possèdent généralement

des sites de liaison de type SH2 et SH3 (Src homology). La fixation des effecteurs sur les

récepteurs activés permet également le recrutement à la membrane des substrats

cytoplasmiques. Les récepteurs peuvent avoir un rôle de protéine échafaudage en se liant à

leurs effecteurs mais peuvent également lier des protéines qui à leur tour ont un rôle de

protéine échafaudage. L’activation des récepteurs aux facteurs de croissance entraîne

l’activation de multiples voies de signalisation (figure I.3). La PLC-gamma peut se lier aux

récepteurs des PDGF, FGF, EGF. Sa phosphorylation entraîne l’activation de l’activité

catalytique de la PLC et donc des voies de signalisation en aval. La PI3K peut également se

lier aux récepteurs tyrosine kinase activés et sa phosphorylation entraîne l’activation de la

voies PI3K / Akt (McCubrey). D’autres protéines telles que Src, Nck, Shp2 peuvent

également se lier aux récepteurs activés et induire une réponse cellulaire. La PKC, la PI3K et

Src sont impliquées dans les voies de signalisation de l’hypertrophie des cardiomyocytes

(Hefti, Harder et al. 1997).

Figure I.3 : multiples voies de signalisation cellulaire induites par les récepteurs tyrosine kinase (Hefti, Harder et al. 1997)

Page 82: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

74

Nous nous attacherons particulièrement ici au récepteur de l'EGF dont nous avons étudié le

rôle au cours de l'étirement.

C. L’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor)

1. Structure et dimérisation des récepteurs

Les récepteurs de l'EGF sont des protéines de 170 kDa environ qui nécessitent une

maturation par clivage et glycosylation de leur domaine N-terminal afin de permettre leur

translocation au niveau de la membrane cellulaire et ainsi devenir fonctionnels. La partie

extracellulaire des récepteurs est formée de 4 domaines : I, III (ou L1 (ligand binding

domains), L2), II et IV (ou CR1 (cystein-rich domains), CR2). Ils possèdent un domaine

transmembranaire de 22 acides aminés. La partie intracellulaire est composée de 3 domaines :

JM (juxtamembrane domain) et CT(carboxy-terminal) et enfin un domaine tyrosine kinase

(figure I.4) (Fickova 2002; Jorissen, Walker et al. 2003).

I II III IV

Figure I.4 : Structure des EGFR.

Les ligands des récepteurs se fixent sur les domaines L1 et L2 qui forment une poche. Les

domaines CR1 et CR2 participent à la liaison entre les 2 domaines extracellulaires des

dimères. La fixation du ligand sur un récepteur monomérique entraîne un changement de

conformation nécessaire à la dimérisation des récepteurs (figure I.5) (Ogiso, Ishitani et al.

2002; Ferguson 2004).

Page 83: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

75

Figure I.5 : conformation et mécanisme d’activation et de dimérisation des EGFR (Ferguson 2004).

Le domaine JM peut avoir une fonction régulatrice, y compris par internalisation des

récepteurs et peut lier des protéines telles que l’esp8 ou la calmoduline et ainsi induire une

signalisation intracellulaire.

Le domaine tyrosine kinase du récepteur est semblable aux autres tyrosines kinases ayant un

rôle de récepteur ou non. L’ATP peut interagir avec le domaine kinase en présentant son

phosphate en position γ qui peut être transféré à un résidu tyrosine accepteur du substrat. Le

domaine carboxy-terminal du récepteur à l’EGF contient des résidus tyrosine dont la

phosphorylation module l’activation du récepteur et la transduction du signal induite par cette

activation. La région C terminale possède également des sites de fixation à diverses protéines

dont l’actine qui peut être impliquée dans la formation des dimères et participer à la liaison

d’autres protéines lorsque le domaine kinase du récepteur est actif. Cette liaison au

cytosquelette peut être impliquée dans la localisation des récepteurs qui, lorsqu’ils sont

inactifs, sont majoritairement localisés dans les cavéoles et qui, lorsqu’ils sont activés,

migrent à la surface des cellules (Mineo, Gill et al. 1999).

Les EGFR sont divisés en 4 sous types (figure I.6) qui possèdent plus de 50% d’homologie.

Ces récepteurs sont activés par trans-phosphorylation de leurs domaines intracellulaires et

donc nécessitent une homo ou une hétéro dimérisation. Chaque sous-type de récepteurs a un

rôle spécifique dans le développement et entraîne une signalisation indépendante qui reste mal

connue. Les différents sous-types de récepteurs peuvent avoir des importances différentes.

Page 84: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

76

Les récepteurs HER2 et HER4 ont des rôles fonctionnels dans le myocarde adulte. La délétion

du HER2 chez la souris adulte entraîne une cardiomyopathie et une insuffisance cardiaque

tandis que le récepteur HER4 participe à l’hypertrophie des cardiomyocytes néonataux et

adultes. A l’inverse les récepteurs de type HER3 n’ont pas de rôle connu et leurs expressions

ne sont plus détectables dès la fin de l’embryogenèse.

Les EGFR peuvent également former des hétéro-oligomères avec d’autre récepteur de surface

pour former des complexes multiprotéiques permettant l’interaction avec d’autres adaptateurs

ou protéines d’échafaudage impliqués dans la signalisation cellulaire.

2. Rôle des récepteurs à l’EGF dans la signalisation cellulaire

2.1 La liaison au ligand

Chaque sous-type de récepteurs peut être activé par plusieurs ligands (figureI.6).

Figure I.6 : Ligands des différentes sous-famille d’EGFR (Chan, Smith et al. 2006)

Certains précurseurs de ces ligands sont enchâssés dans la matrice extracellulaire ce qui

entraîne une régulation supplémentaire par les métalloprotéases mais également une

régulation spécifique par la matrice environnante et donc du tissu. La liaison du ligand aux

récepteurs induit la dimérisation des récepteurs mais également un changement de

conformation nécessaire à la formation du site actif des domaines kinase.

2.2 Transactivation de l’EGFR

L’EGFR participe à de nombreux processus cellulaires en tant que transducteur du signal.

L’activation de certains récepteurs cellulaires (récepteur à l’angiotensine, aux cytokines, à la

bradykinine, etc.) peut entraîner l’activation de voies de signalisation conduisant à la

Page 85: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

77

phosphorylation du récepteur à l’EGFR et permettant l’activation des voies en aval (Zwick,

Hackel et al. 1999). En effet, l’activation de processus cellulaires tels que la prolifération et la

croissance induites par l’activation des GPCR est inhibée lorsque les cellules sont traitées

avec un inhibiteur de l’EGFR (AG1478). L’activation de l’EGFR implique le clivage de la

pro-HB-EGF membranaire par les métalloprotéases, libérant ainsi l’HB-EGF soluble qui peut

se lier à l’EGFR. Les métalloprotéases sont une famille d’endopeptidases capables de

dégrader la matrice extracellulaire (Perrella, Maki et al. 1994; Jorissen, Walker et al. 2003).

Plus de 20 métalloprotéases ont été mises en évidence dans le myocarde des mammifères et

groupées selon leur spécificité pour leurs substrats. De plus leur implication dans le

remodelage ventriculaire a été montrée par l’effet de la modulation de l’expression des

métalloprotéases (Blobel 2005; Chan, Smith et al. 2006). L’inhibition des métalloprotéases

entraîne une modification du réarrangement des cellules myocardiques lors du remodelage

tandis que la surexpression de métalloprotéases entraîne la mort des souris transgéniques qui

développent une hypertrophie cardiaque.

L’activation des MMP entraîne le clivage des pro-HB-EGF qui peuvent activer la cellule qui

les a produits mais pourrait également activer les cellules qui l’entourent (Jorissen, Walker et

al. 2003). La signalisation ainsi activée pourrait entraîner une réponse cellulaire dans la

cellule soumise à un stress mais également dans les autres cellules du tissu et éventuellement

au niveau d’autres types cellulaires. De même, la forme membranaire de l’HB-EGF peut

activer les récepteurs des cellules adjacentes. Les MMP et les ADAM (a disintegrin and

metalloprotease) sont impliquées dans la libération des ligands à partir de leurs précurseurs

membranaires. L’ADAM12 est impliquée dans la libération de HB-EGF et, par conséquent,

dans l’activation de l’EGFR consécutive à l’activation de GPCR (Asakura, Kitakaze et al.

2002). Cependant, les voies d'activation de l'EGFR par les GPCR, y compris les protéines G

impliquées et leurs rôles, ne sont pas encore parfaitement connues. Le rôle de la PKC reste

également à définir car la PKC peut interagir avec la protéine ADAM12 mais l’inhibition par

le calcium ou l’inhibition des PKC n’inhibe ni l’activation de l’EGFR par l’angiotensine II ni

l’activation des MAPK, ni l’hypertrophie. L’activation de l’EGFR peut donc impliquer

plusieurs mécanismes avec des redondances de signalisation (Sundberg, Thodeti et al. 2004).

La présence des précurseurs des ligands est aussi nécessaire. La délétion de l’HB-EGF

entraîne, comme la délétion des récepteurs à l’EGF, des défauts de la formation du cœur

(Iwamoto and Mekada 2006).

Page 86: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

78

Figure I.7 : mécanisme de transactivation de l’EGFR impliquant les métalloprotéases. (Chan, Smith et al. 2006)

Plusieurs études ont montré que les ROS (Reactive oxygen species) peuvent être impliquées

dans l’activation de l’EGFR. Les ROS activent de multiples voies de signalisation telles les

voies de ERK ou de la PI3K. L’inhibition de ces voies atténue l’effet de la libération des ROS

induite par l’activation des GPCR. (Engelhardt 2007). Le rôle des ROS n’est pas limité à la

signalisation conduisant à l’activation des MMP, elles participent également à la signalisation

cellulaire régulant la transcription et l’expression de l’HB-EGF (Perrella, Maki et al. 1994).

2.3 Activation de l’EGFR et formation des complexes de

signalisation

Peu de protéines sont directement phosphorylées par le domaine kinase des EGFR.

Néanmoins, la transphosphorylation des récepteurs est nécessaire à la liaison avec de

nombreuses protéines partenaires qui participent à la transduction du signal parmi lesquelles

des protéines tyrosine kinases intracellulaires telles que Src et JAK-2 qui participent à la

phosphorylation des protéines cytoplasmiques mais également à la phosphorylation des

récepteurs EGFR. Les récepteurs sont autophosphorylés au niveau de 5 tyrosines du domaine

C-terminal permettant la formation de plusieurs sites de liaison et ainsi l’interaction avec

certaines protéines intracellulaires (figure I.8). L’EGFR à donc un rôle majeur dans la

formation de complexes de signalisation cellulaire et dans l’activation de nombreuses voies de

signalisation (Jorissen, Walker et al. 2003).

Page 87: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

79

Figure I.8 : protéines adaptatrices associées au EGFR et leurs sites de fixation. (Jorissen, Walker et al. 2003)

D’autres protéines peuvent être associées aux complexes par leur fixation aux protéines

adaptatrices liées aux récepteurs telles que Clb, PI3K, Stat5.... Certaines protéines nécessitent

la présence de sous-types de récepteurs ou la formation d’hétérodimères ou d’homodimères

particuliers pour se lier aux récepteurs, participant ainsi à la spécificité du signal et à sa

régulation. L’EGFR peut participer à la formation des complexes protéiques comme une

protéine échafaudage ou s'associer à d’autres protéines participant à la signalisation cellulaire.

Par exemple, l’hétéodimère EGFR/ErbB3 permet la fixation de la protéine PI3K qui se fixe à

ErbB3 et entre en contact avec le domaine kinase de l’EGFR entraînant la phosphorylation de

PI3K. Cependant, cette réaction n’est permise que par la phosphorylation de la tyrosine 920

de l’EGFR phosphorylée par la protéine Src. L’activation de la voie PI3K est donc

nécessairement dépendante de la formation d’un complexe de signalisation impliquant Src

(Stover, Becker et al. 1995).

2.4 Signalisation induite par l’EGFR

De nombreuses voies de signalisation sont activées par les EGFR parmi lesquelles la voie de

la petite protéine G Ras qui active en aval les cascades des MAPK (Zwick, Hackel et al.

1999). L’activation de cette voie est initiée par la fixation de la protéine Grb2 aux EGFR

directement ou par l’intermédiaire de la protéine Shc (Batzer, Rotin et al. 1994). Grb2 est liée

au facteur d’échange de Ras SOS qui catalyse la libération du GDP lié à la protéine inactive et

favorise la liaison à un GTP. La formation de ce complexe avec le récepteur facilite la

localisation à la membrane de la protéine Ras, nécessaire à son activité. La protéine Ras active

Page 88: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

80

ensuite les cascades de phosphorylation des MAPK vues précédemment conduisant à

l’activation des facteurs de transcription et à la régulation de cette même voie car les MAPK

peuvent phosphoryler la protéine SOS, entraînant la dissociation du complexe, exerçant ainsi

un rétrocontrol négatif (Sasaoka, Langlois et al. 1994).

Les protéines de la famille des kinases Src sont également impliquées dans la signalisation

cellulaire induite par l’activation des récepteurs membranaires dont les EGFR. Elles

participent à la phosphorylation des récepteurs, à la transduction du signal et à l’activation des

protéines GAP de Ras et de Rho mais également d’autres protéines telle que FAK (Roof,

Haskell et al. 1998). La protéine c-Src est souvent associée à l’activation de la voie PI3K car

Src participe à la fixation de PI3K sur l’EGFR mais peut également directement phosphoryler

la PI3K (Carpenter, Auger et al. 1993; Djordjevic and Driscoll 2002). L’activation de la PI3K

entraîne la production de PIP3 et l’activation de la Ser / Thr kinase Akt qui est l’un des

effecteurs majeurs de l’EGFR et est impliqué dans de nombreuses réponses cellulaires dont la

prolifération et la survie cellulaire (Nicholson and Anderson 2002).

L’activation de l’EGFR entraîne une réponse cellulaire via le métabolisme des phospholipides

en activant les protéines qui dégradent les lipides afin de produire les seconds messagers

nécessaires à l’activation des voies de signalisation en aval. L'EGFR peut se lier et activer les

phospholipases A, C et D en fonction de sa propre phosphorylation.

(Slaaby, Jensen et al. 1998; Chattopadhyay, Vecchi et al. 1999).

2.5 Rôle dans le cœur et dans l’hypertrophie cardiaque

L’angiotensine II peut induire l’hypertrophie de cellules en culture par l’intermédiaire des

activations des MMP et de l’EGFR. La surexpression d’un récepteur mutant ne pouvant pas

transactiver l’EGFR inhibe l’hypertrophie cardiaque in vivo (Zhai, Galeotti et al. 2006). Or

lors de l’hypertrophie du ventricule gauche chez les rats spontanément hypertendus ou après

un infarctus, les expressions de l’HB-EGF et du récepteur à l’EGF sont augmentées

(Higashiyama and Nanba 2005). Le rôle transactivateur des MMP suggère que ces protéines

pourraient être des cibles du traitement de l’hypertrophie cardiaque.

Page 89: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

81

Introduction du 1er article

Les petites protéines G dans l’étirement et la mécano-transduction

L’activation de des récepteurs membranaires par l’étirement peut conduire à l’activation des

petites protéines G Ras, Rac ou Rho (Aikawa, Komuro et al. 1999; Zhou, Ziegler et al. 2006).

Les voies de signalisation induites par l’étirement des cardiomyocytes et le rôle des petites

protéines G, et plus particulièrement de Ras, sont étudiés depuis plus de 15 ans (Sadoshima

and Izumo 1993). De nombreux travaux ont montré que Ras est impliquée dans l’activation

des MAPK par l’angiotensine ou d’autres stimuli hypertrophiques. L’implication de Ras dans

l’activation des ERK a néanmoins été remise en cause par plusieurs travaux qui montrent que

l’endothéline qui est impliquée dans l’hypertrophie des cardiomyocytes induite par

l’étirement entraîne l’activation de ERK via la PKC et Raf1 mais indépendamment de Src et

Ras (Yamazaki, Komuro et al. 1999). De plus, certaines études ont montré que l’expression

du dominant négatif de Ras n’inhibe pas l’activation de ERK (Marais, Light et al. 1998). Le

rôle de Ras lors de l’activation de ERK par l’étirement reste donc controversé.

Rôle du récepteur à l’EGF (EGFR) dans l’étirement

Un rôle de l'EGFR a été trouvé dans un certain nombre d'organes lors de l'étirement. Dans les

cellules épithéliales une coopération induite par l’étirement entre les intégrines et de l’EGFR a

été montrée au niveau des complexes focaux d’adhésion (Knies, Bernd et al. 2006). Dans les

cellules épithéliales de poumon, l’étirement des cellules entraîne l’activation de ERK via le

récepteur à l’EGF et les protéines G. Cette voie inclut la voie Grb2-SOS-Ras-Raf1 ainsi que

les canaux ioniques (Correa-Meyer, Pesce et al. 2002; Sanchez-Esteban, Wang et al. 2004).

D’autres travaux réalisés dans le poumon ont montré le rôle de la voie PI3K en réponse à la

ventilation mécanique et donc à l’étirement des cellules (Papaiahgari, Yerrapureddy et al.

2007).

Une activation de la voie PI3K et en aval de la protéine Akt a été retrouvée dans les cellules

glomérulaires du rein stimulées par l’étirement. L’activation de cette voie serait indépendante

de l’activation par les intégrines et indépendante du cytosquelette mais dépendante de la

protéine Src et des protéines des cavéoles (Zhang, Peng et al. 2007). L’activation de la voie

Page 90: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

82

PI3K par l’étirement a également été retrouvée lors de la stimulation des cellules

épidermiques. L’étirement de ces cellules entraîne l’activation de l’EGFR via les récepteurs à

l’angiotensine II (Kippenberger, Loitsch et al. 2005). Or l’activation des récepteurs de

l’angiotensine implique probablement l’activation des protéines G retrouvées dans les cellules

épithéliales et de la protéine Src. Enfin, au niveau des coronaires, d’autres travaux ont

retrouvé l’activation de ERK par l’étirement et ont montré le rôle de l’EGFR dans cette

signalisation cellulaire (Oeckler, Kaminski et al. 2003).

Indépendamment du type cellulaire étudié, ces travaux montrent que de nombreuses voies de

signalisation sont impliquées lors de l’étirement des cellules parmi lesquelles certaines voies

qui activent l’hypertrophie cellulaire. Néanmoins le rôle de l’EGFR lors de l’étirement des

cellules cardiaques a été peu étudié. A notre connaissance, 2 études seulement ont étudié le

rôle de l'EGFR lors de l'étirement des cardiomyocytes. Il a été montré que l’étirement des

intégrines des cardiomyocytes de lapin adulte par un choc osmotique entraîne l’activation de

courants ioniques et des voies de l’angiotensine II, de la PI3K, des ROS (Browe and

Baumgarten 2003; Browe and Baumgarten 2004; Browe and Baumgarten 2006; Ren, Raucci

et al. 2007) et Anderson et al ont montré que l’EGFR est impliqué dans la sécrétion du brain

natriuretic peptide (BNP) qui est un facteur de l'hypertrophie cardiaque (Anderson, Wang et

al. 2004). On ne sait pas encore si ces activations passent ou non par Ras.

Activation des MAPK lors de l’étirement cellulaire

Les MAPK ont un rôle majeur dans le développement du cœur et dans les processus

pathologiques. Néanmoins, de nombreuses controverses persistent, notamment le rôle de

chaque kinase en réponse à un stimulus spécifique (Wang 2007).

L’activation de ERK a largement été étudiée et implique les voies de la PKC, de la

calcineurine, des petites protéines G et de Raf1 mais les liens entre ces différentes protéines

sont mal connus.

Les voies d’activation de JNK sont moins connues que les voies d’activation des ERK. JNK,

comme ERK, est activée par l’étirement. Cependant, contrairement à ERK, l’inhibition des

récepteurs de l’angiotensine n’inhibe pas l’activation de JNK dépendante de l’étirement. Il

existe donc d’autres voies indépendantes des récepteurs à l’angiotensine qui conduisent à

l’activation des JNK.

Page 91: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

83

But de l’étude :

Il persiste donc des incertitudes concernant le rôle de Ras lors de l'étirement ainsi que sur les

voies conduisant à la phosphorylation de ERK et de JNK. L’objectif de ces travaux a été

d’étudier le rôle de l'activation de Ras lors de l’étirement des cardiomyocytes ainsi que

plusieurs voies de signalisation, particulièrement celles des tyrosines kinases dont celle de

l'EGFR ainsi que la voie EGFR-PI3K-Akt.

Page 92: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

84

Article 1

The EGF receptor activates ERK but not JNK through a Ras

independent pathway during cardiomyocyte stretch.

Page 93: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

85

Conclusion et résultats complémentaires

Ces travaux nous ont permis de mettre en évidence le rôle du récepteur à l'EGF dans

l'activation de ERK mais pas de JNK. Lorsque les cellules ne sont pas traitées ni stimulées, il

participe à l'activation basale de ERK par une voie de signalisation dépendante de l'activation

de Ras, tandis que lors de la stimulation par l'étirement il est nécessaire à l'activation de la

protéine Akt et participe à l'activation de ERK par une voie de signalisation indépendante de

Ras. La transactivation du récepteur de l'EGF était connue (Anderson, Wang et al. 2004;

Kippenberger, Loitsch et al. 2005). Cependant, les voies de signalisation mises en jeu dans

l'activation de ERK et le rôle éventuel de l’EGFR dans l'activation de JNK n'avaient pas

encore été étudiés. Ces résultats sont en accord avec ceux de Kodama et al. lors de

stimulations par l'endothéline (Kodama, Fukuda et al. 2002; Kodama, Fukuda et al. 2003).

Nous avions initialement utilisé la manumycine pour évaluer le rôle de Ras dans l'actiovation

des MAPK induite par l'étirement. Comme le montre la Figure Supplémentaire de l'article,

nous avons obtenu un résultat surprenant: l'activation basale de ERK par le traitement par

manumycine. Nous avons montré que celle-ci est due à une libération de ROS par la cellule

(Pan, She et al. 2005). Néanmoins, nous avons aussi recherché un rôle éventuel d'une autre

protéine farnésylée, la protéine RhoB. En effet, il a été montré récemment que RhoB peut

limiter la proliferation cellulaire (Huang and Prendergast 2006) avec un effet répresseur de la

transcription lors de la stimulation par le transforming growth factor (Adnane, Seijo et al.

2002). RhoB peut donc avoir un effet inhibiteur sur l'activité basale de ERK qui serait

supprimée par inhibition de la farnesyltransferase par la manumycine.

Page 94: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

86

0

100

200

300

Control Stretch Control Stretch

Empty vector RhoB N19

ERK2 activation (% of control)

JNK2

JNK1

**

0

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Control Stretch Control Stretch

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ERK2 activation (% of control)

ERK1

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**

C S C S

Empty

vector

DN RhoB

N19

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C S C S

Empty

vector

DN RhoB

N19

pJNK1/2

C S C S

Empty

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DN RhoB

N19

HA–DN RhoBN19

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DN RhoB

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DN RhoB

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pJNK1/2

C S C S

Empty

vector

DN RhoB

N19

HA–DN RhoBN19

Figure I.9 : Rôle de RhoB lors de l'activation de ERK et de JNK

La surexpression du dominant négatif de RhoB n'entraîne pas d'activation basale de ERK qui

aurait été constatée si l'activation de ERK et de JNK par la manumycine avait été une

conséquence de l’inactivation de RhoB. Cependant la surexpression du dominant négatif de

RhoB inhibe l’activation de ERK par l’étirement donc RhoB participe à l’activation des

MAPK lors de l'étirement.

Notre seconde approche de l'étude de Ras consistait à inhiber son activation en surexprimant

RasS17N. L'absence de rôle de Ras lors de l'activation des MAPK par l'étirement pouvait être

expliquée par le rôle de Rap1 qui peut être impliquée négativement ou positivement dans la

signalisation induite par Ras (Zwartkruis, Wolthuis et al. 1998). Nous avons donc recherché le

rôle de Rap en surexprimant, à l'aide d'une infection par adénovirus, la forme constitutivement

active de Rap ainsi qu'un dominant négatif.

Page 95: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

87

Figure I.10 : Rap1 active ERK mais pas JNK et n'a par de role dans l'activation par l'étirement.

Ces résultats montrent que l'inhibition de Rap n'affecte pas l'activation de ERK par l'étirement

mais que Rap peut potentiellement être un activateur de ERK comme le montre York et al.

(York, Yao et al. 1998). En revanche, Rap n'intervient pas et ne peut intervenir lors de

l'activation de JNK. Cette indépendance de Rap a déjà été montrée dans les travaux de

Hochbaum et al. lors de l'activation de JNK par un facteur d'échange de Rap, Epac. Ils ont

conclu que Epac peut activer la voie de signalisation de JNK indépendamment de Rap par un

mécanisme qui n'est pas encore connu (Hochbaum, Tanos et al. 2003).

Les résultats présentés dans cet article montrent aussi le rôle des tyrosines kinases en général

car le traitement des cellules à la génistéine entraîne une inhibition de l'activation des MAPK

ERK et JNK. Cependant, la génistéine n'étant pas spécifique, elle inhibe de nombreuses voies

de signalisation pouvant être induites pas les récepteurs tyrosine kinases ou les protéines

tyrosines kinases n'ayant pas de fonction réceptrice. Plusieurs autres protéines peuvent donc

être concernées par l'inhibition par la génistéine comme certains récepteurs aux facteurs de

Page 96: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

88

croissance, et des protéines tyrosine kinases comme Src ou la proline-rich tyrosine kinase-2

(Pyk2). C’est le sujet du 2ème article.

Page 97: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

89

Introduction du 2ème article

La protéine Prolin-rich tyrosine kinase 2 (Pyk2) est une tyrosine kinase cytoplasmique de la

famille des Focal adhésion kinases (FAK) impliquée dans de nombreux processus cellulaires

comme l’apoptose, la prolifération ou la différenciation (Avraham, Park et al. 2000). Elle

possède plusieurs sites de phosphorylation dont une tyrosine en position 402 dont la

phosphorylation permet la formation d’un site de liaison à la protéine Src qui participe à la

phosphorylation d’une tyrosine en position 508 au niveau de la boucle régulatrice de pyk2

(Park, Avraham et al. 2004). La Pyk2 peut interagir et phosphoryler la Paxiline qui est

associée au FAK et au cytosquelette participant ainsi à transmission des signaux

extracellulaires aux éléments du cytosquelette (Hiregowdara, Avraham et al. 1997). Enfin,

Pyk2 peut être activée par les intégrines dans les mégacaryocytes entraînant son association

avec la protéine Src et donc son activation (J. Li, H. Avraham, R.A. Rogers, S. Raja and S.

Avraham. Blood 88 (1996), pp. 417–428)

L’étude du rôle de pyk2 dans les cardiomyocytes est assez peu détaillée. Néanmoins,

plusieurs études ont montré que la Pyk2 est impliquée dans le remodelage cardiaque

(Melendez, Welch et al. 2002) et que la phosphorylation et l’expression de Pyk2 sont

augmentées lors de l’hypertrophie induite par l’augmentation de pression (Bayer, Ferguson et

al. 2001; Bayer, Heidkamp et al. 2002; Bayer, Heidkamp et al. 2003).

Nous nous sommes intéressés à Pyk2 car elle peut être l'une des protéines inhibées par la

génistéine. Or, Pyk2 peut être impliquée dans la signalisation de ERK (Kodama, Fukuda et al.

2002) mais participe également à l'une des voies de signalisation majeures conduisant à

l'activation de JNK par l'endothéline (Kodama, Fukuda et al. 2003). L’activation de Pyk2 par

les intégrines et les complexes focaux d'adhésion (Butler and Blystone 2005), suggère qu’elle

peut avoir un rôle important dans la signalisation et l'activation des MAPK induites par

l'étirement.

Ce travail réalisé au laboratoire, auquel j'ai participé étroitement, a eu pour objectif de

montrer le rôle de Pyk2 lors de l’activation de JNK par l'étirement.

Page 98: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

90

Article 2

Page 99: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

91

Conclusion de l’article

Notre objectif était d’étudier les voies d’activation de JNK et plus particulièrement le rôle de

la tyrosine kinase Pyk2 pouvant ainsi apporter un élément de réponse à l’inhibition de JNK

par la génistéine présentée dans l’article 1.

Nous avons montré que la Pyk2 est activée par l’étirement et que les 2 types de récepteurs à

l’endothéline peuvent activer des voies différentes. Lors de la stimulation par l’étirement, seul

l’ET1B est responsable de l’activation de la Pyk2 tandis que les 2 types de récepteurs activent

JNK. Enfin, nous avons montré que Pyk2 est nécessaire à l’activation de JNK. L’inhibition de

la Pyk2 par la génistéine explique probablement en partie la diminution de l’activation de

JNK par ce traitement.

La voie PI3K, que nous avions étudiée lors de l’activation de ERK, peut être impliquée dans

l’activation de Pyk2 par l’endothéline. Le rôle de la PI3K lors de l’étirement avait déjà été

montré dans d’autre modèle, cependant, son rôle lors de l’activation de JNK n’est pas encore

bien connu. Nous montrons dans cet article que le traitement des cellules pas le LY294002, un

inhibiteur de la PI3K entraîne une inhibition de JNK. Ce résultat est apparemment

contradictoire avec ceux qui sont présentés dans l’article 1 qui montrent que la wortmannin,

un autre inhibiteur de la PI3K, n’inhibe pas l’activation de JNK. Nous en concluions que la

voie de la PI3K n’est pas une voie activatrice de JNK. Cette différence peut probablement être

expliquée par les doses de LY utilisées. Le traitement des cellules jusqu’à 10µM, qui est la

dose couramment utilisée, n’entraîne pas de diminution de l’activation de JNK par

l’étirement. Une diminution n’est observée que pour des doses 2 à 3 fois supérieures. Il est

possible que la voie de la PI3K active JNK mais que cette voie n’est qu’accessoire et par

conséquent, détectable uniquement lors d’une forte inhibition.

Page 100: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

92

Partie II

Les complexes protéiques dans la signalisation cellulaire : Mise en

évidence d'un complexe PKCεεεε / calcineurine.

Page 101: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

93

Les différents mécanismes activés par l'étirement cellulaire présentés dans l'introduction et la

première partie activent de nombreuses voies de signalisation entraînant l'activation des

facteurs de transcription. Plusieurs de ces voies sont primordiales parmi lesquelles la voie de

la PKC qui est activée par l'angiotensine II et dont le rôle lors de l'étirement cellulaire a déjà

été montré (Yamazaki, Komuro et al. 1995) et la voie de la calcineurine qui est également

impliquée dans l'activation de l'expression des gènes via le facteur de transcription NFAT

(van Rooij, Doevendans et al. 2002).

Lors des premières études au laboratoire sur les voies d'activation des MAPK lors de

l'étirement, le rôle de la PKC était déjà connu et le but était de rechercher l'isoforme de PKC

impliquée. D'autre part, d'autres voies étaient examinées, dont celle de la calcineurine dont

l'implication n'avait pas encore été décrite. Le résultat de l'inhibition partielle de l'activation

des MAPK par le FK506, un inhibiteur de la calcineurine, a fait rechercher plus en détail son

mécanisme d'activation, en particulier une interaction avec les autres voies, dont celle de la

PKC. Nous avons alors trouvé qu'elles interagissent, en partie par la formation d'un complexe

protéique. L'article contenant les résultats de nos travaux est précédé par une description

rapide des PKC, de la calcineurine et des complexes protéiques

I. La Protéine Kinase C

La PKC fait partie d’une superfamille de protéine kinases comprenant également la PKA et la

PKB /Akt. Ces protéines ont en commun une terminaison N-Terminale régulatrice et une

région C-terminale conservée comprenant 2 sites de phosphorylation. Leur région régulatrice

possède un site de liaison aux membranes cellulaires et un site d’inhibition du domaine

catalytique. Enfin, la partie C-terminale permet la liaison aux protéines cibles et est un

donneur / accepteur de phosphate (Newton 2003).

A. Structure des PKC

Les PKC forment une famille de sérine / thréonine kinases dont la première a été mise

en évidence dans des extraits de cerveau par M. Inoue et. al. en 1977 (Inoue, Kishimoto et al.

1977) et qui comprend maintenant 10 membres divisés en 3 groupes selon leurs structures

primaires. Cette dernière détermine leurs réponses aux seconds messagers desquelles

Page 102: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

94

dépendent leurs translocations et l’activation de cibles qui peuvent être différentes en fonction

des isoformes activées.

Les PKC classiques (α, βI, βII et γ) possèdent, au niveau de leur domaine C1, 2

motifs riches en cystéines permettant la liaison au diacylglycerol (DAG) et la localisation de

la PKC au niveau des membranes. Elles possèdent également un domaine C2 pouvant lier le

calcium. Ces domaines font partie de la région régulatrice avec le domaine AI d’auto

inhibition qui est semblable à une séquence du site de phosphorylation des substrats de la

PKC et apparaît donc comme un pseudosubstrat. De plus, le domaine C1B des formes

classiques forme 2 doigts zinc par la combinaison des cystéines avec les histidines. Ces 2

doigts zinc permettent de réguler l’activité de la protéine, en particulier de la PKCγ, par

oxydation des résidus cystéine en réponse à un stress oxydatif. En continuité de la région

régulatrice se trouve une région charnière puis la région supportant l’activité kinase de la

protéine. Les domaines C3 et C4 permettent la fixation des substrats de la PKC et de l’ATP.

Les PKC nouvelles (δ, ε, η, et θ) contiennent les compartiment C1 et C2 dans l’ordre

inverse de celui des PKC classiques. Cependant, le domaine C2 ne peut pas lier les ligands et

n’est pas activé par le calcium.

Les PKC atypiques (ζ, λ, µ et ι) possèdent un domaine C1 ne contenant qu’une

séquence riche en cystéine et ne possèdent pas de domaine C2. Elles ont un domaine C4 plus

court que les autres PKC et sont dépourvues d’un important site accepteur de phosphate.

Cette structure les rend indépendantes du calcium et des phorbolesters (Barnett, Madgwick et

al. 2007; Kheifets and Mochly-Rosen 2007).

Classiques

α, βI, βII, γ

Nouvelles

ε, δ, η, θ

Atypiques

ζ, λ/ι, µ

PKA

PKB

N C

C3 C4C2C1BC1AAIN C

Domaine de régulation Domaine catalytique

hingePseudo-

substrat

DAG, PMA Ca2+, PS

RACK

ATP substrat

500 641 660

Boucle

d’activation

Turn

motif

Motif

hydro-

phobique

C3 C4Nouveau C2 C1AIN C566 710 729

C3 C4C1 atypiqueAIN C410 560 E

RAIN 197 338

PHN C308 450 473

C

Figure II.1 : Structures des protéines kinase A, B et C AI : domaine d’autoinhibition, DAG : diacylglycerol, PMA : phorbol 12-myristate 13-acetate, ATP : Adénosine triphosphate (Barnett, Madgwick et al. 2007; Kheifets and Mochly-Rosen 2007)

Page 103: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

95

B. Activation des PKC

Les différents domaines des isoformes de la PKC déterminent leur régulation par les

différents activateurs : le DAG, le calcium et les phosphatidylsérines (PS). L’activation des

PKC par ces facteurs entraîne l’association des PKC à la membrane et l’activation de leur site

catalytique. Les voies les mieux caractérisées montrent que les récepteurs membranaires

activent les phospholipases C qui hydrolysent le PIP2 (phosphatidylinositol biphosphate) en

IP3 et DAG. Le DAG peut activer les PKC tandis que l’IP3 active les canaux calciques

sensibles à l’IP3, entraînant la libération de calcium par les différents réservoirs calciques de

la cellule (Dorn and Force 2005).

Figure II.2 : activation de la PKC par le calcium et le DAG (Dorn and Force 2005)

A l’état inactif, le site de liaison des substrats de la PKC est reconnu par le domaine pseudo-

substrat de la protéine, empêchant toute fixation d’une autre protéine. La suppression ou la

mutation de cette séquence rend la PKC constitutivement active (Smith and Smith 2002).

L’association du calcium au domaine C2 des PKC classiques augmente leur affinité pour les

PS au niveau du même domaine C2 et entraîne leur translocation et leur association à la

membrane, facilitant la fixation du DAG sur leur domaine C1 qui induit un changement de

conformation et la dissociation des domaines auto-inhibiteur et catalytique permettant

l’activation de la protéine. La liaison de la PKC à la membrane permet la phosphorylation de

certains résidus notamment par la 3-phosphoinositide-dependent kinase-1 (PDK-1) qui se lie

au domaine V3 et phosphoryle la PKC (Sonnenburg, Gao et al. 2001; Cenni, Doppler et al.

2002). Ces phosphorylations sont nécessaires à la stabilité de la protéine et à l’activité du

Page 104: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

96

domaine catalytique car elles entraînent la levée de l’auto-inhibition de la protéine, permettant

ainsi son autophosphorylation et la phosphorylation de ces substrats (Newton 2003).

L’activation de la PKC nécessite également de nombreuses interactions avec d’autres

protéines telles que les RACK (receptors for activated C-kinase) ou les protéines

d’échafaudage AKAP (A kinase anchoring protein) (Churchill, Budas et al. 2007).

C. Les protéines associées aux PKC

De nombreuses protéines peuvent s’associer et former des complexes avec la PKC de façon à

réguler son activité. Les RACK peuvent s’associer aux PKC et participer à la localisation

membranaire de la protéine. D’autres protéines participent à la formation des complexes

multiprotéiques telles que les AKAP ou les protéines 14-3-3. La liaison de la PKC aux

protéines du cytosquelette peut participer à la translocation de la kinase. Le domaine C1 a un

rôle important dans la localisation subcellulaire spécifique, notamment pour la localisation au

niveau du Golgi. Le domaine C1 de la PKCε possède une séquence spécifique, et accessible

uniquement quand la protéine est active, permettant la liaison de la protéine au cytosquelette

et plus particulièrement à l’actine (Churchill, Budas et al. 2007).

Figure II.3 : Domaine d’interaction des protéines se liant à la PKC (Churchill, Budas et al. 2007)

1. Les RACK : régulateurs de la protéine kinase.

Chaque isoforme de la PKC possède un nombre limité de substrats qui lui sont spécifiques.

Parmi ces substrats, les RACK assurent, par leur interaction spécifique aux isoformes de la

PKC, leur localisation à la membrane et participent à l’activation des PKC (Mackay and

Page 105: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

97

Mochly-Rosen 2001). 2 RACK on été mises en évidence : RACK1 et RACK2. Or, Czukai et

al. ont montré que la protéine β’COP, analogue à RACK peut se lier avec la PKCε et participe

à son activation (Csukai, Chen et al. 1997). L’inhibition de la liaison de la PKC aux RACK,

par une courte séquence peptidique correspondant au site de liaison des RACK, entraîne

l’inhibition de la signalisation cellulaire impliquant la PKC. Le domaine C2 de la PKC

contient une séquence de 6 à 10 acides aminés homologues au site de liaison des RACK.

Cette séquence pseudo-RACK peut se lier au site de liaison au RACK et participer ainsi à

l’auto-inhibition de la protéine. La dissociation du domaine de fixation au RACK et du

domaine pseudo RACK permet l’activation de la protéine (Kheifets and Mochly-Rosen 2007).

Figure II.4 : interaction inter- et intra- moléculaire de la PKC (Kheifets and Mochly-Rosen 2007)

Le rôle des RACK dans l’activation de la PKC, dans sa localisation et en partie dans la

spécificité de la signalisation n’est que partiellement connu. Certains aspects de la

signalisation restent à définir, notamment le rôle des RACK dans la translocation de la PKC.

Les connaissances actuelles ont permis de mettre en place de nouveaux outils tels que les

peptides analogues au site de fixation des RACK de la PKC et de nouvelles stratégies de

recherche (Churchill, Budas et al. 2007). Ces outils permettront de compléter l’étude de la

PKC.

2. Les protéines 14-3-3

La protéines 14-3-3 a dans un premier temps, été identifiée sous le nom de KCIP1 comme un

inhibiteur de la PKC (Toker, Sellers et al. 1992). Cependant, le mécanisme d’inhibition a été

discuté (Robinson, Jones et al. 1994). Lorsque la PKC est dissociée de la membrane, la PKC

présente une conformation fermée permettant la reconnaissance du site pseudo-substrat par le

Page 106: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

98

site de liaison au substrat. La PKC est alors localisée dans le cytoplasme où elle peut se lier

aux protéines telles que les 14-3-3.

D’autre travaux ont montré que 14-3-3 pouvait se lier à la PKC. Lorsque celle-ci est dans un

état de conformation active, 14-3-3 peut donc, in vitro, activer la PKC (Tanji, Horwitz et al.

1994; Gannon-Murakami and Murakami 2002)

La liaison entre la PKC et la protéine 14-3-3 a plusieurs fois été démontrée mais en utilisant

des modèles et des isoformes différentes des 2 protéines. Le rôle de cette liaison dans la

signalisation cellulaire est probablement dépendant du modèle et des protéines étudiés et peut

également être influencé par les modifications post traductionnelles des 2 protéines (Aitken,

Howell et al. 1995).

3. les AKAP

Le rôle des AKAP est décrit dans le chapitre des protéines d’ancrage. Plusieurs AKAP

peuvent s’associer à la PKC telles que l’AKAP150/79 ou la mAKAP et moduler l’activation

de la PKC (Faux, Rollins et al. 1999).

D. Rôle des PKC dans le coeur

Plusieurs PKC sont exprimées dans le cœur : les mieux caractérisées sont les PKC classiques

PKCα et PKCγ, les PKC nouvelles PKCδ et PKCε et la PKC atypique PKCλ. La présence et

le rôle de la PKCβ sont encore controversés (Puceat, Hilal-Dandan et al. 1994; Puceat and

Vassort 1996; Rouet-Benzineb, Mohammadi et al. 1996). D’autres travaux ont montré la

présence des isoformes η τ et ζ, cependant, l’expression des différentes isoformes peut varier

d’une espèce à une autre.

La PKCε est impliquée dans de nombreux processus cellulaires comme le préconditionnement

ou la résistance à l’ischémie (Kabir, Clark et al. 2006; Barnett, Madgwick et al. 2007).

Plusieurs études ont montré que l’isoforme ε a un rôle protecteur dans le tissu cardiaque et

que l’activation des GqPCR entraîne la translocation et l’activation des PKC nouvelles dont la

PKCε qui migre de la fraction cytoplasmique vers une fraction particulaire des

cardiomyocytes. En réponse à l’activation par les GPCR, la PKCε peut activer la petite

protéine G Ras et la cascade des MAPK (Chiloeches, Paterson et al. 1999; Ping, Zhang et al.

1999; Clerk and Sugden 2001).

Page 107: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

99

Figure II.5 : signalisation intracellulaire activée par la PKC (Clerk, Cullingford et al. 2007)

La surexpression de la PKCε par des souris transgéniques entraîne un remodelage cellulaire

cardiaque et une hypertrophie concentrique mais n’influe pas sur la fibrose cardiaque. De

plus, ces souris ne présentent pas d’altération du développement et de la croissance néonatale

du cœur. La PKCε a donc un rôle majeur dans l’hypertrophie cardiaque sans être impliquée

dans le développement du cœur (Takeishi, Ping et al. 2000). D’autres travaux ont montré que

les différentes isoformes de la PKC peuvent être impliquées dans le développement et la

pathologie cardiaque : une augmentation de l’expression de certaines isoformes (α, β, ε, ζ) a

été constatée dans le cœur de fœtus puis leur expression diminue à l’âge adulte (Goldberg and

Steinberg 1996). De même, pour la pathologie, l’expression de certaines isoformes est

augmentée, cependant, le rôle de chaque isoforme n’est pas encore bien connu et l’expression

des PKC peut varier en fonction de la pathologie, du modèle et de l’espèce étudiés.

Les études de la signalisation cellulaire induite par l’activation des récepteurs membranaires

par les facteurs tels que l’angiotensine, l’endotheline ou les facteurs de croissance comme le

TGFβ ont montré le rôle majeur de la PKC dans la réponse cellulaire (Bogoyevitch, Parker et

al. 1993; Touyz and Berry 2002). Ces facteurs sont impliqués dans l’hypertrophie cardiaque

or la PKC est un médiateur potentiel des signalisations conduisant à l’hypertrophie. Le

Page 108: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

100

traitement des cellules au PMA, phorbol ester qui active les PKC classiques et nouvelles,

entraîne l’hypertrophie des cellules. Cette hypertrophie peut être inhibée par un traitement

inhibant l’activation de la PKC (Vijayan, Szotek et al. 2004).

En aval de la PKC, plusieurs voies de signalisation peuvent être activées. La plus connue

parmi ces voies est la voie des MAPK. La protéine Raf interagit avec la petite protéine Ras au

niveau de la membrane plasmique. L’activation de Raf permet l’activation des cascades des

MAPK. Cependant, le rôle et le mécanisme d’activation de Ras dans cette voie ne sont pas

bien connus (Clerk, Cullingford et al. 2007). La PKC peut en effet activer Raf et la voie des

MAPK indépendamment de Ras (Liebmann 2001).

La PKC peut également être impliquée dans la signalisation cellulaire de la voie PI3K / Akt.

L’interaction entre ces 2 voies est moins bien connue que la voie Ras / MAPK. Cependant,

plusieurs études ont montré une interaction directe de la PKCε et de la protéine Akt. La

surexpression de la PKC dans les cardiomyocytes entraîne la phosphorylation de Akt et

l’activation des voies de signalisation impliquées dans la survie cellulaire (Ping, Zhang et al.

2001; Zhang, Baines et al. 2005). L’interaction entre la PKC et Akt peut être indirecte et faire

intervenir de nombreux mécanismes parmi lesquels les récepteurs cellulaires ou l’activation

des intégrines à la surface des cellules (Guo, Sabri et al. 2006). La stimulation des intégrines

entraîne l’activation de la voie PI3K / Akt et de la PKC en réponse aux stimulations

extracellulaires (Wen, Huang et al. 2003).

La PKC participe à la phosphorylation de nombreuses autres cibles tels que les canaux

membranaires et est impliquée dans d’autres voies de signalisation parmi lesquelles les voies

de la connexine 43, de la protéine PKD, et la voie mTOR / G6K1.

Les Gap jonctions sont composées de 8 connexines dont la forme majoritaire dans les

cardiomyocytes est la connexine 43. Or les Gap jonctions sont impliquées dans la régulation

du volume cellulaire. La perméabilité des connexons est régulée par le calcium intracellulaire,

le pH, l’ATP et par sa propre phosphorylation. Or la connexine 43 est une cible directe de la

PKCε. La PKC peut ainsi avoir un rôle régulateur de la perméabilité des Gap jonctions et

donc du volume cellulaire qui influe sur l’architecture de la cellule (Budas, Churchill et al.

2007).

La famille des PKD, qui appartient à la superfamille des Ca2+/Calmoduline dependent kinase

(CaMK), compte 4 membres dont certains étaient considérés comme des PKC atypiques.

L’activation des PKD est dépendante du DAG et de leur phosphorylation par les PKC. La

PKD est impliquée dans de nombreuses voies de signalisation, dans la modulation de

l’activation des voies des MAPK et dans le trafic intracellulaire. Elles sont impliquées dans

Page 109: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

101

l'hypertrophie cardiaque car elles régulent la phosphorylation des HDAC et donc de l’export

du noyau de ces dernières, permettant l’expression des gènes impliqués dans l’hypertrophie

(Vega, Harrison et al. 2004; Harrison, Kim et al. 2006; Wang 2006).

Les PKC sont impliquées dans l’activation de mTOR et S6K1 soit par phosphorylation

directe, soit par l’intermédiaire de voies de signalisation telle que la voie de la MAPK ERK

(Moschella, Rao et al. 2007).

Les PKC participent à la signalisation cellulaire cytoplasmique. Néanmoins, la PKC peut

transloquer également vers le noyau où elle peut interagir avec de nombreuses molécules

telles que les HDAC et participer ainsi à la transcription des gènes (Vega, Harrison et al.

2004; Martelli, Evangelisti et al. 2006).

II. La calcineurine

A. Structure et localisation

La calcineurine est une sérine / thréonine phosphatase dépendante du calcium et de la

calmoduline. Elle a été mise en évidence par Wang et Desai en 1979. Ils isolèrent les 2 sous

unités de 58 et 18 kDa de la calcineurine mais sans l’identifier. Klee et al. l’identifièrent et la

nommèrent en fonction de sa dépendance au calcium et de sa localisation dans les neurones

(Klee, Crouch et al. 1979). Une autre étude a mis en évidence une protéine phosphatase

formée de 2 sous-unités nommée PP2B qui s’est révélée être la calcineurine {Stewart, 1982

#219}.

La calcineurine est un hétérodimère formé de la calcineurine A de 57 à 59 kDa et la

calcineurine B de 19 à 20 kDa activable par le calcium et la calmoduline. Elle nécessite

également des co-facteurs comme les ions Fe3+ ou Zn2+. Enfin, la calcineurine A est

phosphorylée tandis que la calcineurine B est myristoylée.

Le site catalytique de la protéine est porté par la calcineurine A. Cette sous-unité possède 3

domaines régulateurs dans sa partie C terminale. 2 de ces domaines sont nécessaires à son

interaction avec la sous unité B régulatrice et à la liaison avec la calmoduline, le 3ème est un

domaine d’autoinhibition qui se lie au site actif en absence de calcium et de la calmoduline.

La calcineurine B possède les sites de fixation du calcium.

La calcineurine est ubiquitaire dans les organes de mammifère mais en plus grande proportion

dans le cerveau. Au niveau cellulaire, elle est plus représentée dans le cytoplasme.

Page 110: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

102

Néanmoins, cette localisation peut être dépendante du type cellulaire. Dans certaines cellules,

la calcineurine est exclusivement nucléaire (Rusnak and Mertz 2000).

B. Rôle de la calcineurine dans le coeur

La calcineurine participe à un grand nombre de fonctions cellulaires qui peuvent être

différentes selon le type cellulaire, depuis la motilité des spermatozoïdes jusqu’à

l’hypertrophie cardiaque (Rusnak and Mertz 2000).

L’augmentation du calcium dans la cellule entraîne l’activation de la calmoduline qui se lie à

la calcineurine. De plus, la calcineurine peut être phosphorylée par la PKC ou la CaMKII ce

qui diminue son activation et elle est déphosphorylée par la PP2A (Hashimoto and Soderling

1989). L’activation de la voie de la calcineurine conduit à l’activation de facteurs de

transcription tels que NFAT et MEF2. Lors de l’activation de voies de signalisation faisant

intervenir la calcineurine, cette dernière forme un complexe avec le nuclear factor activated

T-cell (NFAT). La déphosphorylation de NFAT permet l’exposition de sa séquence

nécessaire à sa translocation dans le noyau où le facteur de transcription peut s’associer à

d’autres protéines pour former un complexe transcriptionnel actif (Beals, Clipstone et al.

1997). NFAT activé se lie au facteur de transcription GATA4 et active ainsi la transcription

des gènes. La calcineurine peut également se lier à d’autres protéines parmi lesquelles

certaines protéines du cytosquelette telles que la tubuline, ou la dynamine (Lai, Hong et al.

1999) et d’autres facteurs de transcription tel que NFκB.

Les rôles de la calcineurine et de NFAT ont été montrés dans la morphogenèse du cœur et des

valves ainsi que dans la croissance du cœur en réponse à des stimuli hypertrophiques

(Molkentin, Lu et al. 1998; Zhu, Zou et al. 2000; Wu, Peisley et al. 2007).

La stimulation des cellules par différents antagonistes de l’hypertrophie entraîne une

augmentation de l’activation de la calcineurine (Miyashita, Takeishi et al. 2001). De plus,

l’activité de la calcineurine est augmentée dans les cœurs hypertrophiés (Molkentin, Lu et al.

1998; Shimoyama, Hayashi et al. 1999; Eto, Yonekura et al. 2000; Molkentin 2004). Enfin,

l’inhibition chimique ou la surexpression du dominant négatif de la calcineurine diminue

l’hypertrophie induite par constriction aortique (Zou, Hiroi et al. 2001). Néanmoins, les voies

d’activation de la calcineurine ne sont pas parfaitement connues.

Page 111: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

103

C. L’inhibition de la calcineurine

L’acide okadaïque et le peptide cyclique microcyctin LR, qui inhibe la PP2A et la PP1

peuvent, à très forte dose, inhiber la PP2B. Cependant, d’autres substances ont un effet

inhibiteur plus spécifique (Rusnak and Mertz 2000). Les inhibiteurs chimiques de la

calcineurine les plus utilisés sont la cyclosporine A et le FK506 qui inhibent la formation des

complexes avec leurs partenaires spécifiques, respectivement la cyclophiline et le FKBP12.

Les domaines de liaison permettant la formation des complexes et l’association de la

calcineurine avec les complexes FKBP12-FK506 ou cyclophilin–cyclosporin sont en grande

partie identiques et se situent au niveau des 2 sous-unités de la calcineurine. La fixation des

complexes inhibiteurs bloque l’espace nécessaire à l’accès au site actif de la phosphatase. De

plus, ces 2 complexes peuvent interagir avec la boucle autoinhibitrice de la calcineurine (Ke

and Huai 2003).

Figure II.6 : inhibition de la calcineurine (Cam : Calmoduline, CyA : Cyclosporine A, CnA : Calcineurine A,

CnB : Calcineurine B) (Molkentin 2004)

D’autres protéines peuvent réguler l’activité de la calcineurine indépendamment de la

régulation par le calcium et la calmoduline. La fixation de la protéine d’échafaudage AKAP

79 (homologue de l’AKAP150 selon les espèces) inhibe l’activité phosphatase de la

calcineurine. De plus, la surexpression de AKAP79 inhibe la déphosphorylation de la

calcineurine et donc l’activation de NFAT (Kashishian, Howard et al. 1998).

Page 112: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

104

D’autres protéines peuvent se lier à la calcineurine et l’inhiber telles que les MCIP

(modulatory calcineurin interacting protein) (Rothermel, Vega et al. 2003), la Cain

(calcineurin inhibitory proteinor Cabin), ou la DSRC1 (Down’s syndrome critical region).

L’inhibition de la calcineurine par ces protéines n’est pas une inhibition compétitive

cependant les sites d’interaction entre ces protéines et la calcineurine ne sont pas encore bien

définis.

De nombreux complexes protéiques sont impliqués dans la signalisation cellulaire telles que

les RACK ou les protéines d’échafaudage des MAPK. Certaines protéines telles que les

protéines d’échafaudage et les protéines d’ancrage ont pour rôle la formation des complexes

multiprotéiques.

III. Les complexes protéiques

De nombreuses protéines participent à la signalisation cellulaire en réponse à diverses

stimulations et conduisant à une grande variété de comportements cellulaires. Une importante

question qui se pose est de savoir comment ces protéines interagissent entre elles et quels sont

les facteurs qui déterminent les différents processus biologiques mis en jeu. L’un de ces

mécanismes est la formation de complexes multiprotéiques permettant l’association des

protéines et de leurs effecteurs. Les différentes membranes de la cellule ainsi que son

cytoplasme ne sont plus considérés comme étant uniformes mais formant de multiples

microdomaines nécessaires à la transduction des signaux dans la cellule. Les complexes

protéiques participent à la localisation des protéines de la signalisation dans la cellule.

Certaines protéines ont pour rôle la formation de ces complexes et peuvent intervenir

uniquement comme protéines de structure du complexe telles les protéines d’échafaudage ou

peuvent participer aux réactions de la signalisation comme les protéines d’ancrage.

A. Les protéines échafaudage

Les protéines échafaudage s’associent avec plusieurs protéines pour former un complexe

permettant l’activation séquentielle de chaque protéine.

Page 113: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

105

Figure II.7 : Mécanisme des protéines échafaudage : ces protéines se lient au protéines d’une même voie de signalisation afin de permettre la transduction du signal. (Faux and Scott 1996) De nombreux processus cellulaires activent les voies des MAPK décrites précédemment.

Plusieurs protéines associées aux complexes sont impliquées dans la transduction du signal à

différents niveaux. La cascade de la MAPK ERK peut être activée par les petites protéines G

elles même activées par les protéines GEF, ces dernières pouvant dépendre de l’activation de

la PKC.

Plus en aval dans la signalisation cellulaire, les cascades de phosphorylations des MAPK sont

favorisées par la formation de complexes incluant les protéines d’échafaudage. De

nombreuses protéines participent ainsi aux cascade des MAPK telles que la MEK partner 1

(MP1), la Paxiline, la β-Arrestine, la KSR ou les JNK interacting protein (JIP), les JNK/Stress

activated protein kinase – associated protein 1 (JSAP1) qui peuvent lier les MAPKKK, les

MAPKK et les MAPK (Morrison and Davis 2003; Dhanasekaran, Kashef et al. 2007).

L’association des MAPK aux protéines échafaudage favorise les interactions entre les

protéines mais participe également à leur translocation vers les différents compartiments de la

cellule (Mor and Philips 2006).

Figure II.8 : Rôle de la protéine échafaudage dans la signalisation des MAPK

Page 114: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

106

Les protéines échafaudage participent à la formation des complexes mais peuvent également

être impliquées dans la spécificité de la signalisation cellulaire en favorisant la transduction

du signal au niveau des protéines auxquelles elles peuvent s’associer (Kolch 2005). De plus,

la phosphorylation de ces protéines peut modifier leur affinité pour les protéines associées et

ainsi moduler la spécificité, la durée ou l’amplitude du signal (Bogoyevitch and Kobe 2006)

Figure II.9 : exemple de spécificité de la signalisation associée aux interactions protéiques. A et B : 2 mécanismes d’interactions protéiques, C : protéines échafaudage impliquée dans la signalisation. (Tanoue and Nishida 2003)

De nombreuses protéines ne sont pas des protéines échafaudage mais peuvent participer à la

formation de complexes et participer ainsi à la signalisation cellulaire. Certains complexes

multiprotéiques associent plusieurs voies de signalisation et plusieurs protéines de régulation.

Parmi eux, le complexe MLK3 – B-Raf – Raf1 permet l’interaction entre les protéines Raf et

la modulation de leur activité respective mais permet également de coordonner l’activation

des voies de ERK et de JNK. De plus, MLK3 participe directement à la signalisation des

voies des MAPK car elle interagit avec MEK1. D’autres protéines régulatrices telles que la

protéine 14-3-3 peuvent participer à l’activation des protéines de ce complexe (partie III)

(Kyriakis 2007)

B. Les protéines d’ancrage

Les protéines d’ancrage permettent la formation de complexes protéiques et facilitent les

interactions entre les protéines possédant des rôles complémentaires, le plus souvent en

accord avec leur localisation sub-cellulaire. Elles peuvent également participer à la

signalisation cellulaire des protéines auxquelles elles sont associées (Faux and Scott 1996).

Page 115: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

107

Figure II.10 : Mécanisme des protéines d’ancrage : La protéine d’ancrage lie les protéines ayant des activités complémentaires. (Faux and Scott 1996)

Plusieurs protéines telles que les A kinase anchoring protein (AKAP) et les RACK ont un

rôle majeur dans la signalisation cellulaire car elles peuvent s’associer aux kinases et aux

phosphatases et mettre en contact les différents sites d’interaction. Les RACK peuvent

notamment lier la PKC activée et les protéines du cytosquelette ou les protéines des sites

sous-membranaires modulant la localisation de la PKC. Comme décrit dans les paragraphes

précédents, la protéine RACK 1 peut se lier à la PKC mais elle peut également se lier à la

p120GAP inhibant ainsi, de façon PKC dépendante, l’activation et la localisation de la

p120GAP qui a pour rôle l’inactivation de la petite protéines G Ras. De même, l’Annexine 6

peut lier la PKC et la p120GAP et donc réguler l’activation de la GAP (Grewal and Enrich

2006). Certaines protéines telles que certaines petites protéines G nécessitent un ancrage

membranaire pour être activées et nécessitent leur translocation vers différents compartiments

tels que le Golgi ou la membrane plasmique (partie I).

L’exemple des AKAP

De nombreuses AKAP ont été mises en évidence. Elles sont impliquées dans des voies de

signalisation cellulaires variées telles que la signalisation de l’AMPc mais également la

régulation des voies de la PKA, de la PKC, de la calcineurine, ou de la petite protéine G Rho.

Parmi les AKAP, les mAKAP, AKAP-Lbc et AKAP79 ont particulièrement été étudiées. La

mAKAP participe à la formation du complexe multiprotéique indispensable à la signalisation

calcique liée à la signalisation de l’AMPc. Elle peut s’associée à la PKA et à la protéine

Exchange Protein Activated by cAMP (Epac) qui sont 2 protéines activées par l’AMPc et

participent aux voies de phosphorylation et à l’activation des petites protéines G. Elle se lie

également aux récepteurs canaux ryanodine qui participent à la libération de calcium et à la

contraction des myocytes et aux PDE qui dégradent l’AMPc, régulant ainsi le signal. Ce

complexe multiprotéique peut également participer à la régulation des voies des kinases et

Page 116: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

108

phosphatases. En effet, elle peut s’associer à certaines MAPK et aux phosphatases PP2A et

PP2B. (Pare, Bauman et al. 2005; Dodge-Kafka, Langeberg et al. 2006)

Figure II.11 : complexe protéique basé sur les interactions avec mAKAP qui peut se lier une kinase (PKA), une phosphatase (CaN), une phosphodiestérase (PDE) un canal ionique (RyR : ryanodine réceptor) (Dodge-Kafka and Kapiloff 2006)

En plus de mAKAP, d’autres protéines d’ancrage peuvent réguler directement les petites

protéines G. La protéine AKAP-Lbc possède une activité GEF intrinsèque et peut activer la

petite protéine G Rho. L’activité GEF de l’AKAP-Lbc est régulée par sa propre

phosphorylation par la PKA, la dimérisation de la protéine d’ancrage et le recrutement de la

protéine 14-3-3 au niveau des sérines phosphorylées par la PKA permet une régulation

supplémentaire de l’activité GEF de l’AKAP (diviani 2006)

Figure II.12 : Régulation de l'activité GEF de AKAP par la protéine 14-3-3

De nombreuses études ont montré l’implication de l’AKAP 79 (homologue de l’AKAP150

chez le rat) dans un complexe protéique impliquant la PKA mais également la PKC, et la

calcineurine. La présence de phosphatases et de kinases dans le même complexes

multiprotéique suggère un régulation des phosphorylations des protéines cibles. (Malbon 2004

Faux 1997)

Page 117: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

109

Les AKAP peuvent réguler les voies de signalisation en favorisant les interactions entre les

différentes protéines et elles peuvent interagir directement avec les protéines qu’elles lient.

Enfin, elles peuvent jouer un rôle régulateur en formant des complexes comprenant des

kinases et des phosphatases. Les protéines d’ancrage peuvent interagir avec les protéines de

structure et du cytosquelette participant ainsi à la localisation subcellulaire des protéines

qu’elles lient.

Page 118: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

110

Introduction de l'article 3

Rôle de la PKC lors de l’étirement.

Lors de l’étirement des cardiomyocytes en culture, la plupart des voies de signalisation liées à

l’hypertrophie sont activées. L’étirement entraîne l’activation de la PKC qui entraîne

l’activation des MAPK (Komuro, Yamazaki et al. 1995; Yamazaki, Komuro et al. 1995). La

PKC peut activer les voies des MAPK en interagissant directement avec la protéine Raf ou en

participeant à l’activation des petites protéines G notamment Ras et Rho.

Rôle de la calcineurine lors de l’étirement.

Le rôle de la calcineurine lors de l’étirement et de l’hypertrophie est controversé. Elle a été

associée à une diminution de l’hypertrophie et de l’expression du BNP (kudoh akazawa

2003). Cependant d’autres travaux montrent que l’activation de la calcineurine entraîne une

hypertrophie du myocarde qui est inhibée par l’inhibition de son import nucléaire {Heineke,

2006 #7}{Hallhuber, 2006 #402})

Objectif de l’étude

La PKC et la calcineurine sont 2 protéines impliquées dans la signalisation de l’hypertrophie.

Ces protéines dont les activités sont opposées peuvent s’associer à des protéines telles que les

protéines d’ancrage afin de réguler la phosphorylation de protéines cibles (Sim and Scott

1999). Le but des ces travaux est de déterminer dans quelle mesure les 2 voies interagissent

lors de l’étirement des cardiomyocytes de rats nouveaux-nés et si des protéines parmi

lesquelles les protéines d’ancrage et d’échafaudage sont impliquées dans la formation de

complexes protéiques impliquant la PKC et la calcineurine. Nous avons donc recherché une

interaction de la PKC avec l’AKAP150 modulée par l’étirement qui pourrait moduler la

réponse cellulaire comme cela a précédemment été décrit dans d'autre modèle (Sim and Scott

1999; Hoshi, Langeberg et al. 2005).

Page 119: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

111

Article 3

Dual level of interactions between calcineurin and PKC-epsilon in

cardiomyocyte stretch.

Page 120: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

112

Conclusion

L'étirement des cardiomyocytes entraîne l'activation des MAPK et l'expression des gènes par

de nombreuses voies de signalisation dont les voies de la PKC et de la calcineurine. Ces 2

voies sont impliquées dans la signalisation de l'étirement cellulaire mais l'interaction entre ces

voies n'avait jamais été démontrée.

Ces travaux montrent l'activation par l'étirement de la PKC et son implication dans l'activation

des MAPK. L'activation de la PKC se traduit par la translocation de la protéine de la fraction

cytosolique vers la fraction membranaire des cardiomyocytes de rats nouveaux-nés (Rao,

Shiraishi et al. 2004) et adultes (Boivin and Allen 2003). Elle est reconnue comme étant

nécessaire à l'activation de la PKC et peut être modulée par l'utilisation de peptides inhibiteurs

analogues des RACK (Churchill, Budas et al. 2007). Ces peptides montrent l’importance de la

formation de complexes protéiques dans la signalisation et dans l’activation de la PKC

(Csukai, Chen et al. 1997). Or ces complexes sont également impliqués dans la signalisation

cellulaire de l'hypertrophie in vivo (Mochly-Rosen, Wu et al. 2000). Nous montrons dans ces

travaux que d’autres complexes peuvent se former notamment un complexe PKC /

calcineurine. Cette interaction est nécessaire à la translocation et à l’activation de la PKC.

Lors de l’étirement, les 2 protéines sont co-localisées dans la région périnucléaire,

probablement au niveau de l’appareil de Golgi. Csukai et al ont montré que la PKC activée

peut être transloquée vers cette structure mais cette translocation nécessite l’association de la

kinase avec les RACK. La formation de complexes est donc nécessaire à l'activation de la

PKC. Cependant d'autres protéines sont susceptibles d'interagir avec la PKC. Plusieurs études

ont montré l’association de la PKC et de AKAP (Faux, Rollins et al. 1999; Oliveria, Gomez et

al. 2003). Nous avons donc recherché une association des 2 protéines lors de l’étirement mais

nous n’avons pas constaté de coprécipitation des 2 protéines. L’absence d’association de la

PKC et de AKAP peut être dûe à l’état de phosphorylation de la PKC qui est

hypophosphorylée lorsqu’elle est inactive et ne peut se lier à AKAP que sous cette forme

(Takahashi 2000). Or l’étirement entraîne une activation de la PKC qui ne permettrait pas sa

liaison à la protéine d’ancrage.

Ces travaux apportent d'une part une meilleure compréhension des voies de signalisation

conduisant à l'activation des MAPK et d'autre part participent à la mise en évidence de

mécanismes de signalisation complexe.

Page 121: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

113

Travaux en cours, perspectives et conclusion générale

Page 122: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

114

En continuité avec les travaux présentés dans la partie II où nous montrons que la PKC et

l'AKAP150 n'interagissent pas lors de l'étirement, nous avons recherché d'autres protéines qui

pourraient interagir avec la PKCε et éventuellement moduler ses interactions avec les autres

protéines dont la calcineurine. Nous avons recherché une interaction de la PKC avec la

protéine 14-3-3 car 14-3-3 peut moduler l'activation ou l'activité des protéines qu'elle lie.

I. Interaction de la protéine 14-3-3 et de la PKC

A. Les protéines 14-3-3

Leur nom particulier est dû à leur élution en chromatographie sur DEAE-cellulose en 2

dimensions. Elles ont été identifiées la première fois par Moore et Perez en 1967. Les

protéines 14-3-3 forment une famille de protéines d’environ 30kDa exprimées dans un grand

nombre de tissus. Cette famille compte 7 isoformes majeures (β, ε, γ, η, σ, τ, ζ). Les

isoformes α et δ sont les formes phosphorylées de β et ζ. Les protéines 14-3-3 forment des

dimères et peuvent, en fonction de leurs propres phosphorylations, interagir avec un grand

nombre de protéines phosphorylées parmi lesquelles Raf1, Akt Bcr ou les protéines du

cytosquelette. Elles sont notamment impliquées dans la régulation du cycle cellulaire, dans le

trafic intracellulaire et dans la transcription des gènes (Aitken, Baxter et al. 2002; Pozuelo

Rubio, Geraghty et al. 2004; Aitken 2006).

Les protéines 14-3-3 s’organisent en dimères qui peuvent, comme les protéines d’ancrage,

s’associer à 2 protéines afin de favoriser leurs interactions (figure C.1). Comme pour les

protéines d’ancrage, l'association de différentes protéines permet leurs interactions. Plusieurs

motifs consensus permettent l’interaction avec 14-3-3, principalement les motifs RSXpSXP et

RXY/FXpSXP. Chacun de ces motifs contient une sérine phosphorylée. Un 3ème motif a été

mis en évidence, -pS/pT X1-2-CO2 H. Les peptides permettant la reconnaissance des ces

motifs sont conservés dans toutes les isoformes de 14-3-3. Néanmoins, 14-3-3 peut

reconnaître d’autres sites qui ne correspondent pas à ces motifs et qui dans certain cas, ne

comportent pas de résidu phosphorylé (Fu, Subramanian et al. 2000; Dougherty and Morrison

2004).

Page 123: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

115

Figure C.1 : Dimère de 14-3-3

Dans un premier temps, 14-3-3 (ou KCIP1) a été identifiée comme un inhibiteur de la PKC

(Toker, Sellers et al. 1992). Il a été montré ultérieurement que 14-3-3 peut s'associer à la PKC

et réguler son activité (Gannon-Murakami and Murakami 2002). Enfin, la PKC participe à la

phosphorylation de 14-3-3 (Aitken 2006).

B. Résultat : interaction de la protéine 14-3-3 et de la PKC

Nous avons recherché dans notre modèle une interaction de la PKC et de 14-3-3. Notre

hypothèse de départ étant que l'étirement pourrait moduler l'association de la PKC et de 14-3-

3 et ainsi participer à la formation du complexe de la PKC avec la calcineurine.

Résultat

Figure C.2 : Interaction de 14-3-3 et PKCε (PG : protéines G, C : contrôle, S : Stretch)

L'immunoprécipitation de la protéine 14-3-3 et la détection de la PKC montre que lors de

l'étirement, la PKC et la protéine 14-3-3 forme un complexe. Ces travaux complètent ceux de

l'article 2 et devront donc être complétés par la recherche de la formation d'un complexe

Page 124: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

116

PKCε/14-3-3/calcineurine induite par l'étirement. Puis, dans un second temps il faudra

déterminer dans quelle mesure l'interaction de la PKC avec 14-3-3 est impliquée lors de

l'étirement.

Une extension de l’étude des partenaires de la PKC lors de l’étirement pourra également être

réalisée en précipitant la PKC par immunoprécipitation et en réalisant une étude protéomique

des protéines associées à la PKC.

II. Analyse protéomique des modifications induites par l'étirement

et résultats préliminaires

A. Analyse protéomique :

Parallèlement à l’étude des protéines associées à la PKC et en collaboration avec F. Pinet

(INSERM U508), nous avons utilisé une approche protéomique globale des modifications

protéiques impliquées lors d’un étirement de 15 minutes des cardiomyocytes de rats nouveaux

nés. 2 lots de lysats cellulaires ont été analysés : des lysats cellulaires de cardiomyocytes non

étirés et de cellules étirés. Ils sont soumis à une électrophorèse bidimensionnelle qui, dans un

premier temps sépare les protéines selon leur point isoélectrique (pI) puis selon leur poids

moléculaire. Pour la première migration, les échantillons sont déposés sur des gels à forte

porosité et présentant un gradient de pH. Les protéines des échantillons soumises à un courant

électrique migrent jusqu'à leur point d’électrofocalisation où leur charge devient nulle. Pour la

seconde migration, les protéines séparées selon leur pI sont soumises à un courant électrique

perpendiculaire au premier qui entraîne les protéines dans un gel contenant du sodium

dodécyl sulfate (SDS) qui charge les protéines négativement. Ces dernières migrent selon leur

poids moléculaire.

Les gels de chaque échantillon sont colorés afin de visualiser les protéines puis ils sont

numérisés et enfin analysés par informatique. L’analyse se fait par comparaison du gel

contenant les protéines du lysat de cellules contrôles et de celui contenant les protéines du

lysat de cellules étirées. L’objectif de ces méthodes est d’identifier les protéines

différentiellement exprimées.

Page 125: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

117

Figure C.3 : Gel bidimentionnel après analyse informatique et identification des protéines différentiellement exprimées.

Chaque spot de protéines différentiellement exprimées est récupéré et analysé par

spéctométrie de masse afin d’identifier la ou les protéines qui le composent (Patterson 2000;

Patterson 2000).

L’analyse des gels a permis de mettre en évidence 7 protéines différentiellement exprimées.

Figure C.4 : Identification des protéines modifiées lors de l’étirement.

Pi Mr

(kDa)258

> 1,61 414

< 1,53 5,97

73,8

5,39

515,88

56,65,06

53,6

4,96

49,9

8,05

61,4

1311 < 5,97 4,6

29,2

1181 > 1,38 1284 < 1,38

Modulation

chez les C

étirées

Nom de la

protéine Accession

number

Spot non découpé

Spot non découpé

< 1,45 Stress-70 protein P48721

> 3,02 Heterogeneous

nuclear

P61980

> 1,75 Protein disulfide- isomerase A3

P11598

> 1,84 Vimentin P31000

< 1,22 Tubulin alpha-6

chain Q6AYZ1

14-3-3 protein

epsilon P62260

Non identifiée

< 1,57 Glutamate

dehydrogenase 1

P10860

Non identifiée

Non identifiée

N° du

spot

502

566

662

685

696

760

1134 < 1,64

Page 126: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

118

L’étirement appliqué aux cellules est court et ne permet pas de mettre en évidence un

changement de la quantité de protéines synthétisées par les cellules. En revanche, la migration

sur gel 2 dimensions peut permettre de visualiser des changements de phosphorylation

(Sheffield and Gavinski 2003).

Parmi les protéines identifiées par spectrométrie, 3 sont particulièrement intéressantes : 14-3-

3 que nous étudiions déjà et 2 protéines du cytosquelette : la vimentine et la tubuline.

Le cytosquelette et son rôle ont été décrits dans l'introduction de ce mémoire.

La vimentine est une protéine des filaments intermédiaires qui est exprimée dans les

cardiomyocytes immatures mais son expression diminue au cours du développement. Dans les

cardiomyocytes adultes, les filaments intermédiaires sont majoritairement composés de

desmine (Wang, Chen et al. 2003). Le cœur n’est néanmoins pas dépourvu de vimentine qui

est exprimée dans les fibroblastes qui peuvent également être sensibles aux variations des

forces qui leur sont appliquées et dans des cellules épithéliales des vaisseaux dans lesquels la

vimentine est la protéine majoritaire des filaments intermédiaires et dans lesquels elle a un

rôle majeur dans la perception des forces de cisaillement (Pekny and Lane 2007). Chez

l’homme, la vimentine n’est pas exprimée dans les cardiomyocytes adultes (Heling,

Zimmermann et al. 2000). Elle n’est détectable que dans les cardiomycoytes du nouveau né.

La présence de la vimentine dans nos résultats de protéomique peut être due à une

contamination de nos cultures par les fibroblastes qui peuvent représenter 5% des cellules en

culture. Néanmoins, le co-marquage de la vimentine et de l’α-actinine, spécifiques des

cardiomyocytes, montre que les cardiomyocytes de rats nouveaux nés expriment la vimentine.

L’étude des modifications des filaments intermédiaires et de la vimentine pourront avoir une

relevance significative lors de l’étude de la signalisation et du comportement intracellulaire

des protéines et lors de l’étude des pathologies telles que les cardiopathies dilatées (Di

Somma, Marotta et al. 2000; Oriolo, Wald et al. 2007).

Nous avons porté un intérêt particulier à la tubuline car, comme il est décrit dans

l'introduction, elle participe à la structure du cytosquelette de la cellule. De plus, la protéine

14-3-3 peut se lier à la tubuline (Jin, Smith et al. 2004; Pozuelo Rubio, Geraghty et al. 2004).

Nous avons donc recherché une éventuelle association entre les 2 protéines induite par

l'étirement.

Page 127: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

119

B. Résultat préliminaire : co-localisation de la protéine 14-3-3 et de la PKC

Figure C.5 : Immunomarquage de la tubuline et de 14-3-3 en condition contrôle et lors de l'étirement des cardiomyocytes de rats nouveaux-nés.

Les premiers résultats, présentés ci-dessus, montrent que dans les conditions contrôles, la

tubuline et la protéine 14-3-3 sont colocalisées dans la région périnucléaire tandis que, lors de

l'étirement, la colocalisation périnucléaire diminue. Ces résultats nous ont permis d’émettre

l’hypothèse de l’existence d’un rôle de 14-3-3 dans les modifications que subit le

cytosquelette lors de l’étirement. Ce travail pourra être complété par la détection des

modifications de la phosphorylation de la tubuline et de 14-3-3 induites par l’étirement mises

en évidence par l’étude protéomique.

Enfin, ces travaux devront être complétés par la recherche d’une modulation de l'interaction

entre la tubuline et 14-3-3 par co-immunoprécipitation et nous rechercherons un lien avec la

liaison de la PKC et de 14-3-3 induite par l'étirement. Le traitement des cellules par des

siRNA de 14-3-3 permettra ensuite de déterminer dans quelle mesure l’association de 14-3-3

et de la tubuline est nécessaire à la cellule lors de l’étirement.

Control

Stretch

α−Tubulin 14-3-3ε Merge

Page 128: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

120

Conclusion

Nous avons montré au cours des différentes études rapportées dans ce mémoire que

l’étirement entraîne l’activation de plusieurs voies de signalisation parmi lesquelles les voies

de la PKC, de la calcineurine, des petites protéines G, de l’EGFR et nous avons tenté de

caractériser plus précisément les rôles de certaines protéines impliquées dans l’activation des

MAPK ERK et JNK. Ces travaux nous ont amenés à avoir 2 approches différentes de la

compréhension des voies de signalisation. D’une part, nous avons étudié les rôles de certaines

tyrosines kinases (EGFR et pyk2), de la voie PI3K/Akt et des petites protéines G en tant que

protéines potentiellement nécessaires à l’activation des MAPK lors de l’étirement. D’autre

part, nous avons cherché à mettre en évidence plusieurs interconnexions entre les différentes

voies activées par l’étirement cellulaire en montrant notamment la formation de complexes

protéiques nécessaires à l’activation des différents partenaires.

Signalisation cellulaire induite par l'étirement.

L'étirement est un stimulus hypertrophique qui active de nombreuses voies de signalisation

similaires à celles mises en évidence lors de l'étude de l'hypertrophie cellulaire. Lors de

l'étirement, comme lors de l'hypertrophie, de nombreuses études montrent l'activation des

voies de MAPK. De nombreux travaux avaient déjà montré l'activation des MAPK par la voie

Ras-Raf-MEK mais d’autres remettaient en question le rôle de Ras en montrant une activation

directe de la protéine Raf ou même l’absence d’effet du dominant négatif de Ras. Notre

objectif était donc d'étudier plus en détail les voies d'activation des MAPK, notamment les

rôles des tyrosines kinases et le rôle de la petite protéine G Ras.

Les travaux présentés dans ce mémoire nous ont permis de confirmer que l’EGFR a un rôle

majeur dans l’activation de ERK. L'aspect le plus nouveau de ce travail a été de montrer qu'à

l'état basal l'EGFR active ERK par une voie dépendante de Ras alors que, lors de l’étirement,

l’EGFR active ERK par une voie indépendante de Ras. Parmi les voies de signalisation en

aval de l’EGFR, nous avons recherché l’implication de la voie PI3K et nous avons montré que

cette voie peut activer ERK. Ce résultat était intéressant dans la mesure où ces 2 voies sont

généralement considérées comme indépendantes. L'interaction trouvée entre la voie Ras-Raf-

Page 129: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

121

MEK-ERK et la voie de la PI3 kinase est un exemple des multiples interactions entre des

voies de signalisation considérées jusque là comme indépendantes.

Cette complexité rend difficile l'étude des voies puisque l'inhibition d'une voie n'entraîne pas

obligatoirement l'inhibition de toutes les protéines en aval. Certaines inhibitions peuvent être

compensées par l'activation d'autres voies comme nous le montrons lors de l'inhibition de la

petite protéine G Ras. Une des bases de ces interconnexions peut être la formation de

complexes multiprotéiques qui a été l'autre approche de notre travail.

Formation de complexes protéiques

Comme en ce qui concerne les voies de la cascade des MAPK et de la PI3K, nous avons

montré que les voies de la calcineurine et de la PKC, qui sont considérées comme

indépendantes sont en réalité interconnectées, au moins dans notre modèle d'étirement des

cardiomyocytes. Nous avons mis en évidence la formation d'un complexe PKC/calcineurine

dans lequel pourraient s'associer des protéines comme les protéines échafaudage ou les

protéines d’ancrage. Ces protéines peuvent avoir un rôle dans la modulation de l’activation

des protéines qu'elles lient, elles peuvent favoriser les interactions entre ces protéines, enfin,

elles peuvent participer à leur localisation intracellulaire.

C'est ainsi que nous avons recherché d'abord AKAP150 en raison de sa nature de protéine

d'échafaudage. Nous n'avons pas retrouvé d'association de cette protéine avec la PKCε lors

de l'étirement. Nous nous sommes ensuite intéressés à la protéine 14-3-3 vcar elle lie de très

nombreuses protéines phosphorylées et elle a un rôle dans la régulation de la PKC. Des

résultats préliminaires semblent indiquer qu'une association existe entre 14-3-3 et la PKC, et

nous posons l'hypothèse d'une liaison mutuellement exclusive de la PKC avec soit sa protéine

d'ancrage RACK présente au niveau du Golgi soit avec 14-3-3. Des travaux complémentaires

seront nécessaires pour confirmer cette hypothèse.

Une autre approche pour rechercher d’autres protéines impliquées dans la formation des

complexes contenant la PKC est la protéomique. Nous avons utilisé cette approche pour

rechercher des modifications de l'expression des protéines lors de l'étirement mais la

protéomique peut aussi être utilisée pour rechercher d'autres partenaires d'une protéine. C'est

ainsi que des analyses informatiques complexes ont permis de mettre en évidence la

Page 130: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

122

multiplicité des partenaires possibles de l'EGFR (Jones, Gordus et al. 2006). Bien qu'elles

soient très complexes, ces études ne prennent en compte la microcompartimentation

intracellulaire qui est un facteur supplémentaire pouvant limiter les interactions protéine-

protéine.

Une meilleure connaissance des voies de signalisation impliquées dans l'étirement des

cardiomyocytes et plus généralement dans l'hypertrophie ventriculaire n'est pas purement

cognitive. Elle peut permettre d'ouvrir de nouvelles approches thérapeutiques basées non plus

sur l'inhibition d'une protéine mais sur l’inhibition d'une interaction entre 2 protéines

(Churchill, Budas et al. 2007). Un exemple est celui de l'interaction PKC/RACK qui a permis

de mettre au point des peptides analogues à leur site d'interaction. Développés comme outils

pour mieux comprendre les mécanismes d'activation de la PKC - et c'est de cette façon que

nous les avons utilisés – il est possible d'envisager qu'ils puissent être utilisés comme

inhibiteurs de la PKC. Ce type d'approche est représentatif de l'effort à réaliser dans la

perspective de mettre au point ces nouvelles voies thérapeutiques.

Page 131: signalisation cellulaire et formation de complexes proteiques lors de

123

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Annexe

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Article 4

Small GTP-binding proteins and their regulators in cardiac hypertrophy