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Sleep Max Richter Samedi 18 novembre 2017 – de 23h à 8h GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE LE STUDIO – PHILHARMONIE SALLE DE CONFÉRENCE – PHILHARMONIE GRAND SALON PANORAMIQUE – PHILHARMONIE SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

Sleep Max Richter - Philharmonie de Paris...solo de Macbeth d’Alan Cumming à Broadway et Black Watch du National Theatre of Scotland. Au ballet, il a collaboré à de nombreuses

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SleepMax Richter

Samedi 18 novembre 2017 – de 23h à 8h

GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIELE STUDIO – PHILHARMONIE

SALLE DE CONFÉRENCE – PHILHARMONIEGRAND SALON PANORAMIQUE – PHILHARMONIE

SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

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Les spectateurs installés dans la Grande salle Pierre Boulez bénéficient du meilleur confort, allongés sur des matelas Simba Hybrid. À l’issue du concert, ces matelas seront confiés à l’association Emmaüs.

Ce concert est diffusé en direct sur le site internet live.philharmoniedeparis.fr.

23H : Présentation du projet par Max Richter dans la Grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie.

00H-8H : Concert dans les différents espaces de la Philharmonie et de la Cité de la musique.

8H-9H : Petit-déjeuner offert à tous les spectateurs à la Philharmonie (Hall niveau 2).

DÉROULÉ DE LA NUIT

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Max Richter – Sleep

Sleep est une berceuse de huit heures.

La vie, tornade qui nous emporte à pleine vitesse – en si peu de temps. En regardant mes enfants, je me demande où ils trouveront le repos. Ces moments d’existence qu’ils vivaient tout petits ; les bras tendus, confiants dans le monde.Je cherche depuis longtemps à composer une mélodie qui pourrait les apaiser. J’offre donc cette berceuse à un monde frénétique, tel un manifeste pour une existence au rythme plus lent.

Cette pièce doit être écoutée la nuit. J’espère que l’on s’endormira en l’écoutant, car ce projet constitue également une manière personnelle d’explorer les différentes interactions entre la musique et la conscience – une autre de mes fascinations. Nous consacrons plus de temps au sommeil qu’à toute autre activité – plusieurs décennies à l’échelle d’une vie. Quel miracle que ces moments de notre existence, cet état d’activité suspendue qui se tient entre l’être et le non-être. (Ce temps durant lequel j’accomplis l’intégralité de mon travail.) Qu’advient-il de la musique alors ? Interagit-elle différemment avec la conscience que pendant l’éveil ? Peut-elle être un espace créatif réellement partagé ?

Curieux de ces questions, je ne cesse d’interroger les conventions qui régissent l’exécution de la musique classique, les normes strictes par lesquelles nous dictons quels genres apprécier et comment le faire. Au cours du siècle dernier, à mesure que les notions de complexité et d’inaccessibilité sont venues épouser celles de l’intelligence et de l’avant-garde dans le domaine musical européen, quelque chose s’est perdu. Le modernisme nous a livré des œuvres inouïes, mais nous avons perdu nos berceuses. Nous avons perdu le partage d’une communion dans le son. Le public s’est tari. Toutes mes pièces, ces dernières années, ont exploré ce phénomène. Sleep est de celles-ci, une déclaration délibé-rément politique.

La structure de la pièce constitue un large ensemble de variations ; une forme que j’apprécie tout particulièrement car elle permet de jouer avec

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les notions d’identité, de mémoire et de répétition. Elle fait écho, ici, aux Variations Goldberg de Bach (BWV 988), prescrites comme un remède aux insomnies de leur commanditaire. Je tente continuellement d’épurer ma musique. Avec Sleep, je vais plus loin encore. Il suffit d’un ensemble à cordes, de voix, d’un orgue, d’un piano et de musique électronique pour bâtir l’essentiel de sa structure sonore. Il n’était pas question de troubler le voyage de l’auditeur à travers le matériau musical.

Nous avons l’habitude de la musique à thème, où le matériau est sujet de l’œuvre. En composant Sleep, j’ai tenté au contraire de placer l’expé-rience de l’auditeur au centre de la pièce, qu’il s’endorme à son écoute ou bien se maintienne éveillé. Cette expérience même en constitue le thème. Le matériau musical est le paysage que l’on habite. Pour la même raison, la musique accentue la texture de l’écoute, se rapprochant de la musique électronique et du drone joué à la guitare. Paysages rêvés. On y reconnaîtra également un intérêt de longue date pour la musique polyphonique de la période élisabéthaine. Je vois toutes ces influences traverser la pièce, comme si elle rêvait elle-même de musique.

Max Richter

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Max Richter confie avoir « toujours été fasciné par le processus qu’est le sommeil. Enfant, c’était de loin mon activité favorite. Je conçois souvent l’activité compositionnelle comme une rêverie. Si je le pouvais, je dormi-rais vingt-trois heures par jour. »

Dans sa version longue, Sleep est une pièce de huit heures, conçue pour être écoutée – vécue – du début à la fin en une séance unique, au moment où l’auditeur est plongé dans le sommeil. Inversement, un enregistrement d’une durée d’une heure est destiné à être écouté à l’état d’éveil. « Il s’agit de deux objets distincts », explique Richter.

De bien des manières, Sleep est une œuvre novatrice. Elle entre pourtant dans le cadre de référence de Max Richter, qui nous est familier. Comme la plupart de ses compositions (mais pas toutes), les éléments principaux qui la constituent sont le piano et les instruments à cordes, accompagnés de claviers, de musique électronique et d’une voix. Comme la plupart de ses compositions (mais pas toutes), elle chevauche la frontière perpétuel-lement changeante qui délimite les genres musicaux. D’une familiarité immédiatement apaisante – ce que l’on attendait d’une œuvre conçue pour être écoutée plongé dans le sommeil –, elle évoque en même temps une différence troublante.

« J’aime sentir ma conscience et mon intentionnalité plier bagage et laisser place à quelque chose de tout à fait différent », continue Richter, qui a tout aussi bien composé pour le cinéma et la télévision que pour l’opéra et le ballet – œuvres auxquelles s’ajoute une série d’albums solo acclamés la critique. « Cette pièce est une tentative. Je voulais voir si cet espace pouvait être un lieu où la musique peut vivre et, si tel est le cas, observer la manière dont sa réception diffère de l’écoute consciente d’un enregistrement ou d’un concert. »

Richter définit Sleep comme une enquête sur le sommeil et son processus, une expérience destinée à montrer comment nous percevons la musique selon nos différents états de conscience et révéler, si possible, les modu-lations de cette perception entre l’état d’éveil et l’état de sommeil. « Je suis curieux de savoir si, dans le sommeil, on entendra la musique de cette pièce ou si on la percevra différemment. C’est un ensemble de

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questions systémique. Existe-t-il une différence entre le fait d’“écouter” et d’“entendre” de la musique ? Peut-on même dire que l’on “écoute” lorsque l’on dort, puisque nous n’attribuons pas cette sorte d’intention-nalité au sommeil ? »

Au cours de ses recherches, Richter a consulté un éminent neurologue américain, David Eagleman, avec lequel il avait collaboré pour l’écriture de l’opéra Sum, donné au Royal Opera House de Londres. David Eagleman lui a ainsi décrit les mécanismes de l’esprit endormi et la manière dont la musique interagit avec eux. Richter ajoute que l’œuvre s’est égale-ment nourrie du concept de la musique composée pour provoquer une réponse émotionnelle – voire physiologique – spécifique, « comme un canal permettant de passer d’un état conscient à un autre. » Le gospel, la berceuse, la musique rituelle ou religieuse, le drone, l’ambient et jusqu’à la trance jouée dans les clubs s’inscrivent dans cette démarche. Richter confie toutefois ne pas avoir restreint ses recherches à l’un ou l’autre de ces genres, car il préfère « faire table rase » avant de composer.

Les Variations Goldberg de Bach constituent également un précédent, car elles ont été écrites pour remédier aux insomnies du comte Keyserlingk, ambassadeur de Russie à la cour de Saxe. « L’histoire est bonne, bien que probablement apocryphe. Peu importe qu’elle soit vraie ou non, commente Richter. Bach a choisi pour forme la variation, qui lui permet d’effectuer plusieurs voyages distincts à travers un unique paysage connu. C’est ce qui m’intéresse. Toutes mes pièces en témoignent ; j’ai toujours été intéressé par les variations. »

Tim Cooper

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Conversations avec Max Richter, 2015

Le cerveau est un appareil capable d’exister selon deux modes complète-ment différents. Sur l’un, il peut fonctionner à la manière d’un aspirateur, tandis que sur un autre, il transformera des aliments. En réalité, passer d’un mode à un autre exige un effort considérable de la part du cerveau. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on peut se trouver piégé dans un entre-deux – le somnambule, par exemple –, car le cerveau doit mener à bien une transition colossale…

On peut comparer le rêve à un renversement complet des activités d’une usine. Cet état demeure néanmoins à l’écoute des sens : les sons externes que l’on entend dans le sommeil peuvent s’incorporer aux rêves. Nous avons tous fait l’expérience de voir s’intégrer la sonnerie du réveil qui se déclenche à la trame narrative de nos rêves. La raison en est que notre cerveau est un si bon conteur qu’il ordonne à la manière d’un récit tous les signaux qu’il reçoit, internes comme externes – et la plupart de ces signaux internes ne sont que du bruit.

David Eagleman, neurologue

Traduction : Claire Martinet

Reproduit avec l’aimable autorisation de Deutsche Grammophon France

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Max RichterSalué comme l’un des compositeurs les plus influents de sa génération, Max Richter, polyphoniste électro-acoustique, défie toute définition : s’il est compositeur, il est aussi pianiste, producteur, remixeur, et sans conteste l’un des artistes les plus prolifiques de la musique contemporaine. Inspiré aussi bien par Bach que le punk rock et l’ambient electronica, le monde sonore de Richter mêle bagage classique (il est diplômé de la Royal Academy of Music et a été l’élève de Luciano Berio) et technologie moderne. Le mélodisme déchirant qui constitue sa marque de fabrique relie les grands minimalistes avec l’électronique pionnière et la production numérique musicale contemporaine. Au fil des ans, Max Richter s’est surtout fait connaître pour ses albums solo, considérés comme des jalons essentiels du mouvement « néo-classique » en plein essor, mais sa production monumentale comprend aussi de la musique de concert, des opéras, des ballets, des installations ainsi que de multiples partitions pour le cinéma, le théâtre et la télévision. Parmi les plus de 50 films dont il a réalisé la musique, on peut citer Valse avec Bachir d’Ari Folman, Shutter Island de Martin Scorsese ou The Leftovers de Damon Lindelof (HBO). Parmi les productions théâtrales auxquelles il a participé, mentionnons la version

solo de Macbeth d’Alan Cumming à Broadway et Black Watch du National Theatre of Scotland. Au ballet, il a collaboré à de nombreuses reprises avec le chorégraphe résident du Royal Ballet, Wayne McGregor, et ses œuvres sont également utilisées par The Joffrey Ballet, le Nederlands Dans Theater, Lucinda Childs, le New York City Ballet, l’American Ballet Theatre, Het Nationale Ballet, la Semper Oper de Dresde, le Ballet du Rhin ou le Northern Ballet. Il a également collaboré avec des artistes visuels comme le photographe Darren Almond au White Cube, Julian Opie sur le ballet de McGregor Infra, ou encore le collectif Random International sur Rain Room au Barbican et au MoMA, et sur Future Self au Lunds Konsthall en Suède.

LE COMPOSITEUR

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L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

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LE SON, LA NUIT PIERRE HENRYEntretiens avec Franck Mallet

Pierre Henry (1927-2017), pionnier des musiques électroniques, retrace l’ensemble de son œuvre dans ces entretiens menés par Franck Mallet entre 1995 et 2016  : des objets sonores de son enfance à la naissance de la musique concrète dans le Paris d’après-guerre, des premiers opus au succès de Messe pour le temps présent, sans compter ses innombrables collaborations avec des chorégraphes, cinéastes, écrivains, plasticiens… Explorateur insatiable de nouvelles sensations musicales, œuvrant nuit et jour sur ses consoles et dans le dédale de ses archives sonores pour faire vivre le son « éternellement », Pierre Henry laisse une marque indélébile dans l’histoire de la musique.

La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre diff érents niveaux de discours et de représentation, afi n d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.

Collection Entretiens

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ISBN 979-10-94642-25-2 • OCTOBRE 2017

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