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© 2007. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Résumés des communications présentées par les Sociétés Associées 2S237 Société de Neurophysiologie Clinique de Langue Française (SNCLF) Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFRMS) Réunion du jeudi 12 avril 2007 Modérateurs : P. DERAMBURE (Lille), J.P. NEAU (Poitiers) Neurophysiologie du vieillissement normal et pathologique Relations entre sommeil et mémoire au cours du vieillissement normal et pathologique Rauchs G. (1), Bertran F. (1, 2), Denise P. (2), Desgranges B. (1), Eustache F. (1) (1) Inserm — EPHE — Université de Caen/Basse-Normandie, Unité E0218, 14000 Caen — France. (2) Service des Explorations Fonctionnelles Neurologiques, CHU, 14033 Caen — France. Un des rôles du sommeil est de favoriser le processus de consolidation mnésique qui permet de fixer durablement nos souvenirs. Le sommeil lent profond (SLP) favoriserait la consolidation en mémoire épisodique et le sommeil para- doxal (SP) celle des apprentissages implicites. Cette dicho- tomie ne fait toutefois pas l’unanimité comme le montrent nos travaux chez le sujet jeune. Le lien existant entre les modifications du sommeil et les troubles mnésiques liés à l’âge reste mal connu. De plus, ce modèle dichotomique s’accorde mal avec les connaissances sur les troubles du sommeil et les troubles de mémoire asso- ciés à la maladie d’Alzheimer (MA). En effet, la MA étant une pathologie du système cholinergique, le SP, dépendant de ce neuromédiateur, est très perturbé. Pourtant les apprentissa- ges implicites sont relativement préservés dans la MA. Les troubles du sommeil touchent également le SLP, mais dans une mesure comparable à ce qui est observé lors du vieillis- sement. Or, la mémoire épisodique est bien plus altérée dans la MA que dans le vieillissement. Les études ayant évalué les liens entre les troubles du som- meil et les déficits cognitifs au cours du vieillissement nor- mal et pathologique sont peu nombreux et se sont surtout intéressées au SP. Elles soulignent une relation entre la quantité de SP et l’amélioration des performances cogniti- ves chez des sujets âgés traités par un inhibiteur de l’acé- tylcholine estérase et chez des patients MA bénéficiant du même traitement. Des études utilisant des épreuves mnésiques plus fines et s’intéressant également au SLP sont nécessaires pour mieux comprendre les liens entre ces deux perturbations. Insomnie dans les maladies neurodégénératives Dauvilliers Y. (1, 2) (1) Neurologie, Hôpital Gui-de-Chauliac. (2) INSERM U 888, Montpellier-France. Les troubles du sommeil (insomnie, hypersomnie et parasomnie) sont fréquents dans de nombreuses mala- dies neurologiques incluant notamment les maladies neuro- dégénératives. Ces patients savent rarement expliquer la cause de leur insomnie. Une évaluation précise des diffé- rents facteurs potentiellement impliqués doit être réalisé systématiquement recherchant une mauvaise hygiène de sommeil, l’absence d’activité physique, la faible exposition à la lumière, des douleurs, des troubles dysautonomiques, des troubles psychiatriques (anxiété et dépression), des trou- bles moteurs nocturne (en cas de syndrome parkinsonien), des troubles du sommeil associés (syndrome d’apnées du som- meil, impatience et mouvements périodiques des jambes, troubles du comportement nocturne), des troubles du rythme circadien et la présence de traitements concomitants. Plu- sieurs investigations pourront être réalisées, un agenda de sommeil, des questionnaires sur l’insomnie, une actimétrie voire une polysomnographie pour éliminer des pathologies spécifiques à traiter. La prise en charge de l’insomnie chez Réunion commune

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© 2007. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Résumés des communications présentées par les Sociétés Associées 2S237

Société de Neurophysiologie Clinique de Langue Française (SNCLF)Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFRMS)

Réunion du jeudi 12 avril 2007

Modérateurs :P. DERAMBURE (Lille), J.P. NEAU (Poitiers)

Neurophysiologie du vieillissement normal et pathologique

Relations entre sommeil et mémoire au cours du vieillissement normalet pathologique

Rauchs G. (1), Bertran F. (1, 2), Denise P. (2), Desgranges B. (1),Eustache F. (1)

(1) Inserm — EPHE — Université de Caen/Basse-Normandie, UnitéE0218, 14000 Caen — France.(2) Service des Explorations Fonctionnelles Neurologiques, CHU,14033 Caen — France.

Un des rôles du sommeil est de favoriser le processus deconsolidation mnésique qui permet de fixer durablementnos souvenirs. Le sommeil lent profond (SLP) favoriseraitla consolidation en mémoire épisodique et le sommeil para-doxal (SP) celle des apprentissages implicites. Cette dicho-tomie ne fait toutefois pas l’unanimité comme le montrentnos travaux chez le sujet jeune.Le lien existant entre les modifications du sommeil et lestroubles mnésiques liés à l’âge reste mal connu. De plus, cemodèle dichotomique s’accorde mal avec les connaissancessur les troubles du sommeil et les troubles de mémoire asso-ciés à la maladie d’Alzheimer (MA). En effet, la MA étantune pathologie du système cholinergique, le SP, dépendant dece neuromédiateur, est très perturbé. Pourtant les apprentissa-ges implicites sont relativement préservés dans la MA. Lestroubles du sommeil touchent également le SLP, mais dansune mesure comparable à ce qui est observé lors du vieillis-sement. Or, la mémoire épisodique est bien plus altéréedans la MA que dans le vieillissement.Les études ayant évalué les liens entre les troubles du som-meil et les déficits cognitifs au cours du vieillissement nor-mal et pathologique sont peu nombreux et se sont surtoutintéressées au SP. Elles soulignent une relation entre la

quantité de SP et l’amélioration des performances cogniti-ves chez des sujets âgés traités par un inhibiteur de l’acé-tylcholine estérase et chez des patients MA bénéficiant dumême traitement.Des études utilisant des épreuves mnésiques plus fines ets’intéressant également au SLP sont nécessaires pourmieux comprendre les liens entre ces deux perturbations.

Insomnie dans les maladies neurodégénératives

Dauvilliers Y. (1, 2)

(1) Neurologie, Hôpital Gui-de-Chauliac.(2) INSERM U 888, Montpellier-France.

Les troubles du sommeil (insomnie, hypersomnie etparasomnie) sont fréquents dans de nombreuses mala-dies neurologiques incluant notamment les maladies neuro-dégénératives. Ces patients savent rarement expliquer lacause de leur insomnie. Une évaluation précise des diffé-rents facteurs potentiellement impliqués doit être réalisésystématiquement recherchant une mauvaise hygiène desommeil, l’absence d’activité physique, la faible expositionà la lumière, des douleurs, des troubles dysautonomiques,des troubles psychiatriques (anxiété et dépression), des trou-bles moteurs nocturne (en cas de syndrome parkinsonien),des troubles du sommeil associés (syndrome d’apnées du som-meil, impatience et mouvements périodiques des jambes,troubles du comportement nocturne), des troubles du rythmecircadien et la présence de traitements concomitants. Plu-sieurs investigations pourront être réalisées, un agenda desommeil, des questionnaires sur l’insomnie, une actimétrievoire une polysomnographie pour éliminer des pathologiesspécifiques à traiter. La prise en charge de l’insomnie chez

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