Sommaire - Présentation · tions de vie de la population. Ainsi, se présente le besoin et l’importance de mettre au point ... Populations n’ayant pas de l’eau de robinet dans

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Sommaire

L’inégaLité territoriaLe danS Le gouvernorat de médenine (Sud-eSt tuniSien), une miSe en évidence à traverS L’anaLySe deS indicateurS régionaux d’améLioration deS conditionS de vie(Riadh BéchiR, Mohamed Arbi ABdelAdhiM, Nadia OuNAlli, Mongi SghAieR et Saïd Miloud dhifAllAh)............................................................................................3

effet d’un compoSt à baSe de SouS produitS du paLmier dattier Sur La germination et Le bour-geonnement du Laurier roSe (Nerium oleander l.)(Maher SghAiROuN, Ahmedou VAdel et Ali feRchichi).............23

caracteriStiQueS ecopHySioLogiQueS de L’oLivier (olea europaea L.) pLante a differentS ecartementS(Mohamed gOuiAA, dalenda BOuJNAh et Tijani MehOuAchi).........................................................................................33

impactS deS facteurS cLimatiQueS et édapHiQueS Sur La production deS oLivierS en miLieu aride (hanen dhAOu MSAdKi dalel OueRchefANi BOuZAidA, Netij BeN MechliA, houcine TAAMAllAh et Mohamed OueSSAR)..............................................................................................49

aptitude deS LaitS de cHameLLe et de cHèvre à La tranSformation en Leben et en fromage fraiS en appLiQuant Le Latex de figuier(Manel ZiAdi, imen fguiRi, Samira ARROuM, Mokhtar hAMdi et Touhami KhORchANi)......................................................................63

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conServation deS eaux et deS SoLS : caS deS JeSSour de braouKa, montS deS matmata - tuniSie (MOuSSA M. ; SOlé A B. et cANTON Y., KOuAKBi M. et chehBANi B.)...................................................................................81

anaLySe de La dynamiQue paySagère et géo média-tion d’une zone fragiLiSée SiSe au SaHeL tuniSien « SebKHat eL KaLbia »(BeN hAdJ fARhAT K., ReJeB h., MOuSSA M. et gONZAleZ-VillAeScuSA R.)....................................................117

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Revue des Régions Arides n° 26 (2/2011) pp:3-21

L’inégaLité territoriaLe danS Le gouvernorat de médenine

(Sud-eSt tuniSien), uNe mise eN évideNce à travers

l’aNalyse des iNdicateurs régioNaux d’amélioratioN des coNditioNs de vie

Riadh BéchiR1, Mohamed Arbi ABdelAdhiM1, Nadia OuNAlli1, Mongi SghAieR1 et Saïd Miloud dhifAllAh2

1l’Institut des Régions Arides Médenine2 ISET Djerba

réSuméen dépit de l’effort du développement déployé par les pouvoirs publics dans le gouvernorat de Médenine (Sud-est tunisien), une disparité territoriale entre les délégations est cependant observée. ce travail traite cette disparité en menant une analyse exploratoire des indicateurs de développement moyennant la méthode de l’analyse en composantes principales.

mots clés : développement durable, indicateur de développement, gouvernorat de Médenine.

ملخص

تعتبر التنمية المستديمة بأبعادها االقتصادية، االجتماعية و البيئية اليوم هدفا يتحتم تحقيقه من طرف الدول المتقدمة والدول النامية على حد سواء. و في هذا اإلطار يبرز أهمية دور مؤشرات التنمية التي شهدت تطورا كبيرا في مفهومها وذلك في السنوات األخيرة.في هذا السياق يتنزل هذا البحث الذي يشمل تطبيق طريقة تحليل المكونات الرئيسية )AcP( على مجموعة من مؤشرات التنمية في والية مدنين والتي يمكن أن تشكل مثاال جيدا إلبراز

التفاوت بين المعتمديات في الحصول على متطلبات الحياة الكريمة للسكان.

الكلمات المفاتيح: التنمية المستديمة، مؤشرات التنمية، والية مدنين.

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L’inégalité territoriale dans le Gouvernorat de Médenine

abStractin spite of the development effort in the Medenine governorate, localized in the South-east of Tunisia, a territorial disparity still observed. in this context, we need to elaborate regional indicators of sustainable development. This work aims to study the notion of indicators of sustainability and territorial disparities that may exist between delegations in this region. To this end, a data analysis applied to a set of regional development indicators using the principal components analysis method (PcA) was conducted.

Keys words: Sustainable development, sustainability indicators, province of Médenine.

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1. introductiondepuis les années 80, la renais-sance de l’intérêt accordé aux problèmes environnementaux, dans un contexte de dynamique socio-économique et démo-graphique très vive, a suscité l’émergence de nouvelles inter-rogations tout autant doctrinales, conceptuelles, méthodolo-giques que décisionnelles (San-dron et Sghaier, 2000). dans ce contexte, la Tunisie a intégré les principes de durabilité du déve-loppement dans ses politiques nationales qui visent principale-ment l’amélioration des condi-tions de vie de la population. Ainsi, se présente le besoin et l’importance de mettre au point des approches appropriées pour mesurer cette durabilité. en ef-fet, plusieurs pays et organisa-tions internationales ont privilé-gié des approches pragmatiques fondées sur un ensemble d’indi-cateurs statistiques reliant les di-verses dimensions de durabilité pour appréhender la carence en information. Ainsi, à l’échelle régionale, les indicateurs de dé-veloppement devront permettre aux décideurs de disposer d’un moyen tangible pour la connais-sance, le suivi et l’évaluation de l’état du développement socio-

économique régional (Jaouad et al., 2009).Nombreux sont les travaux menés pour analyser les indica-teurs de développement en Tuni-sie (Sandron et Sghaier, 2000 ; Picouet et al., 2004 ; OTEDD 2003, 2006, 2009 ; et Soussi, 2009) comme outils pour orien-ter la décision. Ainsi, ce travail tente à présenter dans un premier temps, les indicateurs régionaux du développement durable au niveau du gouvernorat de Méde-nine, dans un deuxième temps, propose d’agréger un ensemble d’indicateurs régionaux d’amé-lioration des conditions de vie afin de dresser une typologie des délégations et de discerner les éventuelles défaillances et iné-galités freinant leur développe-ment.

2. préSentation de La zone d’étudeSitué au sud-est de la Tunisie, le gouvernorat de Médenine, est structuré en 9 délégations, elle est limité par le gouvernorat de gabès et la mer Méditerranée au Nord, par le gouvernorat de Tataouine au Sud, par la libye et la mer Méditerranée à l’est et le gouvernorat de Kébili à l’Ouest. il couvre une superficie

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R. BéchIR, M.A. ABDELADhIM, N. OuNALLI, M. SGhAIER et S. M. DhIfALLAh

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de 8 588 km² et abrite une po-pulation de 432 503 habitants. la température moyenne varie d’une saison à une autre, elle se situe entre 7,5 à 18,5°c en hiver, et elle varie de 35 à 45°c en été. ce gouvernorat appartient à l’étage bioclimatique aride, sous étage inférieur, variante à hiver tempéré (cRDA, 2005). la moyenne annuelle de pluviomé-trie varie entre 100 et 200 mm. la région possède un potentiel agricole basé sur l’arboriculture et principalement les oliveraies qui occupent 82,5% de la sur-face agricole totale cultivable, combinés avec une céréalicul-ture épisodique. une inégalité de répartition de la population traduit l’inégale distribution de l’emploi et des revenus est ob-servé dans ce gouvernorat. en effet, certaines délégations ru-rales souffrent de disparité due aux dotations naturelles, à des raisons climatiques et géogra-phiques, etc. ceci a engendré des problèmes d’inégalité du potentiel de développement.

3. outiLS métHodoLo-giQueSAfin de vérifier l’hypothèse de disparité en matière du déve-loppement entre les délégations du gouvernorat de Médenine, ce travail fait appel à la méthode d’Analyse en composante Prin-cipale (AcP) qui permet de re-grouper les indicateurs initiaux en un nombre limité d’indica-teurs synthétiques appelés fac-teurs qui seront plus simples et plus clairs à interpréter à la différence de l’information initiale qui est trop abondante pour être exploitée dans son état brut (Lebart et al., 1997). c’est une technique qui s’applique à des variables quantitatives et qui permet de faire la synthèse de l’information contenue dans un grand nombre de variables (falissard, 1998). cette mé-thode permet de dresser une ty-pologie des régions suivant leur ressemblance sur la base de ces facteurs (Jaouad et al., 2009). les données sont issues des 13 indicateurs régionaux1 de déve-

L’inégalité territoriale dans le Gouvernorat de Médenine

1 V1 : Populations n’ayant pas de l’eau de robinet dans leur maison, V2 : Populations n’ayant pas accès au réseau d’assainissement, V3 : Populations n’ayant pas accès à l’électricité, V4 : familles sans salle de bain, V5 : familles sans voiture, V6 : familles sans télévision, V7 : familles sans réfrigérateur, V8 : Taux d’analphabétisme, V9 : Taux d’analphabétisme féminin, V10 : Taux d’activité féminin, V11 : Taux de chômage féminin/ taux chômage total, V12 : Accouchement à domicile, V13 : Taux de chômage

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loppement déterminés par l’ins-titut National de la Statistique relatifs à l’année 2005 pour le gouvernorat de Médenine2.

4. réSuLtatS et diScuS-Sion 4.1. Les indicateurs de durabi-lité en tunisieun indicateur est un indice qua-litatif ou quantitatif qui permet de révéler la présence, l’éten-due ou l’évolution d’un phéno-mène, d’une situation ou d’un enjeu. L’OCDE )1994( définit un indicateur comme étant un « Paramètre ou valeur calculée à partir de paramètres, donnant des indications sur ou décri-vant l’état d’un phénomène, de l’environnement ou d’une zone géographique, d’une por-tée supérieure aux informations directement liées à la valeur d’un paramètre». les indica-teurs permettent de faire ressor-tir, sous une forme synthétique, un ou plusieurs traits marquants d’une réalité complexe que l’on cherche à appréhender ou

à faire évoluer (OcDE, 2001). dans son chapitre 40, l’Agen-da 21 - adopté au cours de la conférence des Nations unies sur l’environnement et le déve-loppement qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1992 - invite les pays à élaborer les indicateurs néces-saires à la prise de décision. « Les pays, à l’échelon national et les organisations internatio-nales gouvernementales et non gouvernementales, à l’échelon international, devraient définir la notion d’indicateurs du déve-loppement durable afin de pou-voir les identifier » (chap. 40)un indicateur de durabilité, peut être défini comme un vec-teur d’information qui quanti-fie et simplifie un phénomène pour nous permettre de saisir la réalité. ils permettent de com-parer des conditions et des ten-dances, d’anticiper des situa-tions futures, de comparer entre différents lieux et situations, d’évaluer des résultats face à des objectifs, d’apprécier une évo-lution récente, etc. donc c’est

2 dans ce travail, le choix de ces indicateurs s’est basé sur la liste des indicateurs de développement durable utilisés dans le rapport de réalisation des objectifs de millénaire pour le développement en Tunisie (2004).

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R. BéchIR, M.A. ABDELADhIM, N. OuNALLI, M. SGhAIER et S. M. DhIfALLAh

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un moyen de répondre à une problématique de développe-ment durable3 territorialisé, c’est un produit nécessaire pour un travail de recherche.Dans le but d’identifier une liste d’indicateurs jugés pertinents au niveau national, la Tunisie a mené un test des indicateurs de développement durable des Na-tions unies en 1998 puis ceux de la commission Méditerranéenne du développement durable en 1999. ces tests ont porté sur deux aspects principaux, en premier lieu la pertinence des indica-

teurs vis à vis des spécificités et des problématiques tuni-siennes, en deuxième lieu, il s’agit d’étudier l’aspect tech-nique concernant la disponibilité de l’information et la calculabi-lité de ces indicateurs. un en-semble de 120 indicateurs sont retenus parmi 134 indicateurs proposés par les Nations unis (OTEDD, 2003).en se basant sur cette liste d’in-dicateurs pertinents, une liste d’indicateurs de développement durable a été identifiée, en-suite des indicateurs régionaux d’amélioration des conditions de vie (iRAcOV) ont été élaborés

L’inégalité territoriale dans le Gouvernorat de Médenine

3 Le rapport Brundtland définit le développement durable comme ; «un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs». le développement durable vise trois objectifs : l’intégrité écologique, l’équité entre les nations et les individus, et l’efficacité économique. Il est en outre admis qu’il existe des autres piliers par exemple le pilier institutionnel qui veut dire l’état de l’organisation sociale, le pilier spatiale (équilibre villes - campagne, aménagement du territoire) et le piliers culturelle (pluralité des solutions locales qui respectent la continuité culturelle).

figure 1 : Processus d’élaboration des indicateurs de l’environnement et du développement durable en Tunisie

Source (OTedd, 2003)

8

Indicateurs de la Commission Méditerranéenne de Développement Durable

(130 indicateurs)

Indicateurs des Nations Unies

(134 indicateurs)

Test national de la pertinence

Indicateurs pertinents de développement durable en Tunisie(120 indicateurs)

Indicateurs pertinents prioritaires de développement

durable en Tunisie

Indicateurs régionaux d’amélioration des conditions

de vie

Indicateurs sectorielsPêche, industrie,

énergie, eau, forêt

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(figure 1). 4.1.1. Les indicateurs régio-naux d’amélioration des conditions de vie au gouverno-rat de médenine l’Observatoire Tunisien de l’environnement et du dévelop-pement durable (OTed) a iden-tifié en 2005 et 2007 une série d’indicateurs pour l’ensemble des 24 gouvernorats en Tunisie nommés indicateurs Régionaux d’Amélioration des conditions de Vie «iRAcOV». ces indica-teurs se montrent comme un outil de suivi et d’aide à la planifica-tion pour les décideurs. en effet, ils peuvent apprécier les progrès réalisés dans des secteurs éco-nomiques, environnementaux et sociaux. dans le premier rapport réalisé en 2005 par l’OTed, une première liste de 42 indicateurs

régionaux d’amélioration des conditions de vie a été définie. le second rapport d’iRAcOV réalisé en 2007 est marqué par l’enrichissement de cette pre-mière liste d’indicateurs régio-naux en se basant sur les axes stratégiques définis pour chaque gouvernorat dans le cadre des Programmes Régionaux de l’en-vironnement (PRe). Ainsi, une nouvelle liste d’indicateurs a été établie pour chaque gouvernorat comprenant un certain nombre d’indicateurs spécifiques. Ces indicateurs régionaux d’amé-lioration des conditions de vie permettraient donc de mieux se rendre compte des progrès réali-sés, ils aideraient à pallier les la-cunes et le déséquilibre entre les régions et permettent d’orienter les investissements en Tunisie (Tableau1).

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R. BéchIR, M.A. ABDELADhIM, N. OuNALLI, M. SGhAIER et S. M. DhIfALLAh

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L’inégalité territoriale dans le Gouvernorat de Médenine

indicateurs environnem

entauxindicateurs Sociaux

indicateurs econom

iques•

Nom

bre de stations contrôlées•

Nom

bre de stations de transformation

•Q

uantités de déchets soulevées•

Nom

bre de stations d’épurations•

Taux de branchement à l’O

NA

S •

Taux de branchement à l’O

NA

S au milieu

-comm

unale•

Volume des eaux usées

•Volum

e des eaux usées utilisées dans l’irrigation

•Taux d’épuration des eaux

•Production de la boue liquide

•Production de la boue sèche

•Superficie des zones vertes par habitant

•N

ombre de jardins publics urbains

•Superficie des zones gardées : parcs publics

•Superficie des zones gardées : Parcs naturels

•Superficie d’arbre forestier

•Superficie d’arbre fourrager

•Taux d’intensification des terres agricoles irriguées par les eaux usées

•Q

ualité d’eau potable (taux des échantillons non conform

e à la norme)

•Pourcentage des terres agricoles équipées par le m

atériel d’économie d’eau

•Superficie de l’agriculture biologique

•Superficie d’am

énagement des bassins

versants•

Travaux d’entretien et de sauvegarde des ouvrages

•O

uvrage de recharge des nappes•

Nom

bre des maisons qui utilisent

l’électrification rurale•

Superficie de capteur de soleil

•d

ensité démographique

•espérance de vie

•Taux de décès

•Taux d’urbanisation

•evolution d’im

migration interne

•Taux de scolarisation

•Taux d’analphabétism

e•

Taux d’analphabétisme

masculin

•Taux d’analphabétism

e fém

inin•

Taux de chômage

•Taux de chôm

age masculin

•Taux de chôm

age féminin

•N

ombre des fem

mes qui

travaillent/100 homm

e•

Nom

bre de lits d’hôpitaux pour 1000 habitants

•N

ombre d’habitants par

médecin

•Taux de raccordem

ent à l’eau potable au m

ilieu non com

munale

•Taux d’électrification

•d

ensité téléphonique pour 100 habitants

•Superficie céréalière•Superficie fourragère•Superficie de légum

ineuse•Superficie des légum

es•Superficie des arbres fruitiers•Superficie des autres cultures•N

ombre de bovin

•Nom

bre d’ovin•N

ombre de caprin

•Nom

bre d’unité industrielles employant 10

personnes et plus•N

ombre de poste d’em

ploi au niveau des unités industrielles em

ployant 10 personnes et plus•Taux des travaux de réalisations des unités

touristiques•N

ombre de nuitées passées dans les hôtels

•Production de pêche côtière•Production de Pêche au châlit•Production de pêche pélagique•Production de pêche de poisson bleu•Production de pêche au thon•Production de pêche lagunaire et aquatique•Production des autres pêches•N

ombre de B

arque de pêche côtière à moteur

•Nom

bre de Barque de pêche côtière sans m

oteur•N

ombre des chalutiers

•Nom

bre des sardiniers•N

ombre des thoniers

•Nom

bre des autres flottilles

tableau 1 : Liste des indicateurs régionaux d’am

élioration des conditions de vie au gouvernorat de médenine en 2007

Source ; OTED

D (2007)

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4.2. disparité du niveau de développement territorial dans le gouvernorat de médeninel’application de la méthode de l’Analyse en composante Principale montre que les deux

premiers axes (f1 et f2) ont les valeurs propres les plus élevées. ils totalisent à eux seuls 76,75% de la variabilité totale de l’analyse (tableau2).

tableau2 : valeurs propres et variabilité des facteurs principaux

axe valeur propre variabilité (%) pourcentage cumulé

f18,208 63,139 63,139

f21,769 13,610 76,748

f3 1,426 10,972 87,720f4 0,973 7,487 95,207f5 0,355 2,729 97,936

f60,178 1,373 99,308

f7 0,048 0,372 99,680

f80,042 0,320 100

le premier axe f1 (figure 2) représente 63,14% de la varia-bilité observée, il est corrélé aux indicateurs d’infrastructures et d’équipements (Populations n’ayant pas de l’eau de robinet dans leur maison, population n’ayant pas accès à l’électricité, ménage sans salle de bain, les ménages sans télévision et réfri-gérateur et le taux de chômage, etc.)1. l’axe f2 est essentielle-ment corrélé au taux d’activité

féminine (V10) ainsi qu’aux populations n’ayant pas accès au réseau d’assainissement (V2). On remarque ici selon les sta-tistiques de l’iNS que le taux le plus important d’activité fémi-nine au gouvernorat est enre-gistré aux délégations de hou-met Souk à raison de 20,79%, de Médenine nord à raison de 18,22%, et de Beni Khédache à raison de 16,21%.

1 Pour interpréter la signification des deux axes d’abscisse et d’ordonner du graphique de l’ACP on doit se baser surtout sur le tableau de cosinus carrés des variables obtenu par l’utilisation de logiciel XlSTAT. dans ce contexte, pour les axes f1et f2 on cherche la plus grande valeur de cosinus carrés pour chaque indicateur et par suite on peut interpréter l’appartenance de chacun des 13 indicateurs aux axes f1 et f2.

R. BéchIR, M.A. ABDELADhIM, N. OuNALLI, M. SGhAIER et S. M. DhIfALLAh

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Schématiquement, on peut dis-tinguer trois groupes homogènes sur le plan factoriel (f1, f2), les délégations relativement équi-pées en infrastructure (à gauche du graphique), les délégations

à développement socioécono-mique moyen (au centre du gra-phique) et les délégations les moins équipées (à droite de la figure 3(.

figure 2 : répartition des indicateurs et des délégations sur le plan factoriel (f1 et f2)

figure 3: position des groupes socioéconomiques sur le plan factoriel (axes f1 et f2)

L’inégalité territoriale dans le Gouvernorat de Médenine

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les trois groupes homogènes des délégations distingués moyen-nant l’analyse en composante

principale peuvent être représen-tés sur la carte régionale comme )figure 4(.

figure 4 : carte de répartition des délégations du gouvernorat de médenine selon les groupes typologiques de l’acp

4.2.1. régions à faible niveau de développement socioécono-miquela croissance économique qu’a connue le gouvernorat de Méde-nine depuis plusieurs années a abouti à un déséquilibre spatial entre le littoral et l’intérieur du gouvernorat (Abaab, 1986). les

régions « défavorisées » consti-tuées par les délégations de Sidi Makhlouf et Beni Khédache qui gardent une structure à domi-nante rurale, sont caractérisées par l’aridité avec une exploita-tion excessive des ressources naturelles. les caractéristiques du milieu ont contrarié le pro-

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R. BéchIR, M.A. ABDELADhIM, N. OuNALLI, M. SGhAIER et S. M. DhIfALLAh

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cessus de développement. ces deux délégations sont marquées par un déficit social persistant. en effet, les taux les plus éle-

vés de familles nécessiteuses au gouvernorat sont enregistrés à Béni Khédache (14,9%) et à Sidi Makhlouf (12,1 %).

délégationfamilles nécessi-teuses

Nombre des

familles totale

Nombre moyen de personne

par famille

Nombre estimé des populations

nécessi-teuses

Nombre total

des popula-tions

Taux de vulnéra-bilité des familles

(%)Sidi Makhlouf 582 4779 4,97 2892 23728 12,1Béni Khé-dache 826 5538 5,16 4262 28586 14,9

Total de gou-vernorat 5671 90000 4,81 27277 432503 6,3

tableau 3 : taux de vulnérabilité des familles aux délégations de beni Khedache et Sidi makhlouf en 2005

Source ; INS et nos calculs

d’autres indicateurs sociaux peuvent nous renseigner sur les conditions de vie de la popula-tion locale ;• le taux de populations

n’ayant pas l’eau de robinet dans leur maison aux délé-gations de Sidi Makhlouf et Beni Khédache est respecti-vement 58,3% et 66,8%,

• Seulement 59,8% des fa-milles de la délégation de Sidi Makhlouf et 52,5% de famille de la délégation de Beni Khédache ont un réfri-gérateur dans leur maison,

• les taux les plus élevés des ménages n’ayant pas de

télévision au gouvernorat de Médenine sont enregis-trés aux délégations de Beni Khédache (25,8%) et de Sidi Makhlouf (19,8%).

• le taux d’analphabétisme, le plus élevé est enregistré à ces deux délégations :Sidi Makhlouf à raison de 32% et de Beni Khedache à rai-son de 28%, pareillement pour le taux de chômage qui atteint respectivement 14% et 15,2%.

l’analyse des indicateurs régio-naux de développement durable montre qu’un effort devrait être apporté, surtout pour l’accès des

L’inégalité territoriale dans le Gouvernorat de Médenine

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ménages aux services de base, dans les délégations de Beni Khédache et Sidi Makhlouf qui sont des régions qui souffrent de l’absence d’une bonne gouver-nance et d’une politique cohé-rente de développement à long terme d’une part et de leur faible intégration dans le tissu régional et national d’autre part.4.2.2. régions à développe-ment socioéconomique moyence groupe est formé par les trois délégations de Médenine Sud, Médenine Nord et Ben guer-dane, régions qui sont marquées par une population à dominante urbaine. les délégations Méde-nine Nord et Médenine Sud

ont connu depuis les années 70 un développement économique renforcé par le secteur privé avec l’apparition d’une zone industrielle au Médenine Sud d’une superficie de 10 ha. Cela a permis de créer plusieurs postes d’emploi mais le taux de chô-mage dans la région reste malgré ça élevé. en effet, aujourd’hui, l’activité industrielle est encore limitée en raison de l’absence d’un environnement industriel important, du manque des fonds d’investissement locaux, et des coûts additionnels de transport pour l’écoulement de la produc-tion.

tableau 4 : Quelques indicateurs socio-économiques pour les régions à développement socioéconomique moyen (en 2005)

délégation

Populations n’ayant pas de l’eau de

robinet dans leur maison

(%)

Populations n’ayant

pas accès au réseau

d’assainisse-ment(%)

Popu-lations n’ayant

pas accès à l’élec-tricité(%)

Taux d’anal-phabétisme

(%)

Taux de chômage

(%)

Médenine Nord 22,2 67,9 9,7 19,8 12,65

Médenine Sud 32,4 72,5 6,6 19,9 13,2

Ben guerdane 30,2 98,7 8,7 22,7 9,1

Source ; INS

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R. BéchIR, M.A. ABDELADhIM, N. OuNALLI, M. SGhAIER et S. M. DhIfALLAh

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la région de Ben guerdane est connue pour sa longue tradition en matière d’immigration sur-tout vers la libye. la population locale de cette zone a profité de la proximité géographique de la frontière libyenne et a réussi à le traduire en phénomène so-cio-économique surtout après l’apparition de ce qu’on appelle «souk libya» en 1988 marqué par le commerce informel. ce com-merce, malgré ses inconvénients qui touchent l’économie natio-nale, a permis l’amélioration du niveau de vie de la population de cette délégation et de la zone du sud d’une façon générale.

4.2.3. régions à haut niveau de développementce groupe est formé par les trois délégations de l’île de Jerba et de la délégation de Zarzis où le tourisme se présente comme le secteur économique principale. en effet en 2007, le secteur du tourisme a progressé de 2,78 %

par rapport à 2006 avec l’arri-vée de 1.283.000 touristes. le nombre de nuitées avoisine les 9 millions et le taux d’occupation des hôtels dépasse le 64%. dans ce contexte, l’île de djerba est devenue un pôle touristique de renommée internationale. ces délégations, comportent plus de 96 unités hôtelières ayant une capacité totale de 35 000 lits et atteignant annuellement environ cinq millions de nuitées.le développement du tourisme à l’île de djerba est stratégique. l’etat tunisien a été l’acteur ini-tial par ses investissements et avantages fiscaux et financiers consentis aux établissements touristiques. Ainsi, la présence de l’aéroport international « djerba-Zarzis », d’infras-tructures routières et des bacs modernes contribue à en faire un centre touristique important et un générateur de croissance économique pour la région.

désignation 2003 2004 2005 2006 2007Arrivées globales 969200 1165053 1237531 1213095 1314769

Nuitées globales 6496188 8169900 8760888 8882635 9117209

emplois directs 18658 18789 19333 19000 19000

tableau 5 : evolution des indicateurs touristiques au gouvernorat de médenine

Source ; ODS (2007)

L’inégalité territoriale dans le Gouvernorat de Médenine

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ce secteur touristique a aussi bouleversé l’économie locale en créant des emplois directs et indirects. le nombre d’emplois directs, lié à l’hôtellerie, corres-pond en 2007 pour l’ensemble de la zone djerba-Zarzis à quelques 19 000 postes de tra-vail. les emplois indirects sont

liés à la construction des com-plexes hôteliers, aux services, à l’artisanat, au transport, etc. ce qui a permis aux délégations de l’île de djerba d’avoir un taux de chômage le plus bas au gouvernorat, mais ceci reste tou-jours lié à la stabilité du secteur touristique.

la délégation de Zarzis, à coté du secteur touristique, est connue par son port de pèche et de commerce ainsi que par la zone franche implantée il y a quelques années. en outre, du fait de son climat côtier favo-rable, l’olivier occupe une place particulière avec une superfi-cie de 61500 ha soit 33% de la superficie oléicole du gouver-norat. la production est trans-formée par 63 huilières dont la majorité sont modernes.

diScuSSionLa disparité régionale nour-rit un sentiment d’injustice en-gendrant plusieurs problèmes politiques, économiques et so-ciaux. Ainsi, le développement régional et territorial est un défi qu’il faut gagner par la tunisie.le gouvernorat de Médenine est marqué par la présence de terri-toires souffrant d’une crise mul-tiforme. celle-ci peut prendre la forme d’une crise de gestion

tableau 6 : taux de chômage dans les régions relativement équipées en infrastructure (en 2005)

délégation Taux de chômageAjim 7,1

houmt essouk 7,4

Midoun 9,3

Zarzis 12,1

gouvernorat 11.12

Source ; INS

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situés au dessus des montagnes de cette région font partie du pa-trimoine culturel du sud tunisien et témoignent de son évolution historique et sociologique. ceci peut servir à court et à moyen terme de levier pour un véritable essor du tourisme culturel ou plus exactement de l’éco-tou-risme à Beni Khedache. le sec-teur de l’artisanat occupe aussi une place importante dans l’éco-nomie régionale eu égard le rôle qu’il joue dans la promotion de la région et le soutien des autres secteurs économiques. et pour ce faire, des investissements doivent être mobilisés dans les délégations qui regorgent de po-tentialités et de richesses inson-dables telles que Beni Kedache et Sidi Makhlouf. il faut leur garantir l’emploi et l’environne-ment social et culturel attractif. il faudrait, redoubler d’efforts pour défendre et promouvoir des produits de terroir dont la région regorge. En outre, il faut profiter de la situation géographique du gouvernorat et œuvrer à impul-ser les investissements dans les industries agroalimentaires et de transformation pour les diverses variétés de productions locales, la valorisation des produits du terroir, ainsi que des produits

des ressources naturelles dont la mobilisation a servi de palliatifs à des politiques de développe-ment basée sur les ressources humaines et sur la maîtrise de la technologie. ces politiques ont été traduites par le maintien d’un taux de chômage élevé et la dé-gradation des niveaux de revenu comme en témoigne le niveau de pauvreté relativement élevé par rapport à la moyenne nationale (Elloumi et Abaab, 2009).historiquement, durant les deux premières décennies qui ont suivi l’indépendance, la région de Médenine a reçu une faible attention de la part des pouvoirs publics. Vers les années 70, des investissements importants ont été alloués au secteur touristique basé principalement sur un tou-risme balnéaire qui tourne le dos aux zones intérieures et à leur richesse en patrimoine culturel et architectural. les investisse-ments sont concentrés dans les pôles de djerba Zarzis avec peu d’effet sur le reste du territoire qui accueille des touristes de passage, sans avoir une offre spé-cifique. Ainsi, la région de Beni Khédache, par exemple, peut de-venir un pôle de tourisme mon-tagneux vu son potentiel naturel et culturel. en effet, les Ksour

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5. concLuSion le gouvernorat de Médenine a connu une amélioration des conditions de vie de la popula-tion. Toutefois, le présent travail a montré qu’il existe au moins trois groupes de délégations qui se distinguent nettement par le niveau de développement. dans ce contexte, le manque d’accès à des conditions de vie acceptables reste concentré au niveau des délégations de Beni Khedache et Sidi Makhlouf. cela peut ex-pliquer le phénomène d’exode rural de la population locale vers la ville de Médenine. cette situation qui se prolonge encore aujourd’hui, nécessite de repen-ser les actions des programmes et projets de développement au niveau de ces régions dans un objectif de dépasser les limites écologiques, économiques et sociales. le travail a pu par ailleurs mettre en évidence les disparités territoriales dans les niveaux de

destinés à exporter vers la libye. Notons enfin que l’accroisse-ment de la population et le déve-loppement du secteur touristique depuis quelques années avec le développement des besoins s’est traduit par une forte pression sur les ressources naturelles de la région. ces changements pro-voquent la surexploitation des parcours, des ressources en eau, l’extension de la céréaliculture et de l’arboriculture ce qui en-traîne la dégradation rapide d’un environnement fragile. Pour cela, les stratégies et les projets intégrés1 doivent être adoptés pour régler ces problèmes et pré-server les ressources naturelles et aussi pour s’émanciper de plus en plus de la dominance de l’agriculture au milieu rural par l’apparition des activités diversi-fiées de nouvelles sources de re-venu et d’autres potentialités de développement ce qui engendre l’améliorations de niveau de vie des populations.

1 les projets intégrés se présentent comme une cohésion entre tous les secteurs économiques dans un espace défini au préalable. On ne s’intéresse pas qu’à l’agriculteur, le moteur de l’espace rural, mais aussi aux autres secteurs de services qui aboutissent ensemble à une amélioration des conditions de vie de la population en question. Selon Maldague (1992), deux idées principales sont sous-jacentes au concept de développement rural intégré : premièrement, l’homme est au centre du développement dont il est à la fois l’agent et le bénéficiaire. Sur le plan opérationnel, cette option implique que l’on attache une importance majeure à la participation des populations impliquées. deuxièmement, il est nécessaire d’associer l’environnement et le développement socio économique.

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l’équité sociale entre les citoyens d’un même gouvernorat.

développement. cette polarité de développement incite à poser avec acuité les questions liées à

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effet d’un compoSt à baSe de SouS produitS du paLmier dattier

Sur La germination et Le bourgeonnement du Laurier roSe

(Nerium oleander l.)

Maher SghAiROuN 1*, Ahmedou VAdel 2 et Ali feRchichi.1

1Laboratoire d’Aridocultures et cultures Oasiennes. Institut des Régions Arides, Kébili 4112 Tunisie.

2faculté des sciences de Gabèsملخص

توفر أشجار النخيل كميات كبيرة من المخلفات الغير مستغلة. يمكن تحويل هذه امخلفات إلى مستسمد.

النخيل، مخلفات مستسمد ٪ 100 : S0( ركائز ثالث تأثير الدراسة هذه تظهر S1 : 3/1مستسمد مخلفات النخيل + 3/2 رمل، S2 : 1/3سماد عضوي + 3/2 رمل( على إنبات وتبرعم الدفلى. كما بينت االختبارات البيولوجية أن نسبة اإلنبات على األرض هي كاالتي: 75 ٪ على S0 29٪ على S1 و 33 ٪ على S2، أما اإلنبات المخبري فان المستسمد 100٪ هو األفضل بنسبة 95٪. كما اثبتت الدراسة أن نسبة نجاح التبرعم كما يلي: 64 ٪ على S0: 55٪ على S1 و 42 ٪ على S2. وبالتالي يمكن اعتماد فضالت النخيل لتوفير مستسمد ذي خصائص فيزيائية، كيميائية، معدنية وبيولوجية مهمة باعتباره

الركيزة في مشاتل محلية إلنتاج الشجيرات واألشجار في جنوب تونس.

الكلمات المفاتيح: مخلفات نخيل التمر، مستسمد، إنبات، تبرعم، دفلة.

reSume les palmiers dattiers fournissent des quantités énormes de sous produits qui ne sont plus convenablement valorisés. le compostage de ces sous produits pourrait être considéré comme une voie d’exploitation la plus prometteuse.cette étude a évalué l’effet de trois substrats (S0, 100 % compost issu des sous produits de palmier dattier, S1, 1/3 compost + 2/3 sable dunaire et S2, 1/3 fumiers + 2/3 sable dunaires) sur la germination et le bourgeonnement de laurier rose. l’essai a été réalisé dans la pépinière de l’Arrondissement des forêts du commissariat Régional de développement Agricole (cRdA) à Kébili. les tests biologiques effectués (germination et bourgeonnement) sur

Revue des Régions Arides n° 26 (2/2011) pp:23-32

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les trois substrats ont montré que les taux de germination (in vivo) sont de 75 % sur S0, 29 % sur S1 et 33 % sur S2.Ainsi, le compost pur est le plus proche du pouvoir germinatif (in vitro) qui est de 95 %. le test de bourgeonnement a indiqué que les taux de réussite des boutures sont de 64 % sur S0, 55 % sur S1 et 42 % sur S2. donc les sous produits des palmiers dattiers pourraient fournir un compost présentant des caractéristiques physico-chimiques, minérales et biologiques intéressantes lui permettent d’être proposé comme un substrat local dans les pépinières de production des arbustes et des arbres au sud tunisien

mots clés : Sous-produits du palmier dattier, compost, germination, bourgeonnement in vivo, et in vitro, laurier rose.

abStractPalm trees provide massive quantities of by products which are not conveniently valorized. The composting process could be considered as the most promising technique of their exploitation. This study tests the effect of three substrates (S0: 100 % compost of palm trees by products, S1: 1/3 compost + 2/3 dune sand and S2: 1/3 manure +2/3 dune sand) on the germination and budding of Nerium oleander. The tests have been realized in the forests district nursery of the Kebili regional commissariat of agriculture development. Biological tests showed that the germination rate are 75 % on S0, 29 % on S1 and 33 % on S2. So, the pure compost can give the nearest germination rate compared to in vitro tests (95 %). The budding test indicated that the successful cuttings rates are 64 % on S0, 55 % on S1 and 42 % on S2. Palm trees by products could provide excellent compost having good physico-chemical, mineral and biological characteristics allowing it to be proposed as local substrate used in nurseries and organic agricultures.

Key words: Palm trees, by product, compost, germination, budding, Nerium oleander

Effet d’un compost à base de sous produits du palmier dattier sur la germination et le bourgeonnement du laurier rose

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1. introduction:les oasis du Sud tunisien jouent un rôle très important sur le plan socio-économique et écolo-gique. elles couvrent une super-ficie d’environ 40 080 hectares comptant environ 6.000.000 de pieds. la production nette qui en découle est estimée à 162.000 tonnes (gif, 2010) se qui pré-sente 5 % de la production agri-cole et 13 % des exportations agricoles nationales. cet impor-tant effectif de palmiers dattiers fournit des déchets ou des sous produits qui sont à l’origine des nombreux problèmes. Au niveau des oasis, ils constituent une source de pollution et abritent plusieurs ravageurs, d’où la nécessité de les éliminer afin de réduire leurs impacts envi-ronnemental et phytosanitaire. Parmi les solutions envisa-gées et citées par plusieurs auteurs (Munier 1973 et Akdi et Ahmed, 1985). le compos-tage représente la meilleure voie d’élimination des déchets biodé-gradables. le compostage est une technique de stabilisation et du traitement des déchets orga-niques (Mustin, 1987). dans les déchets issus du palmier dattier, la matière organique représente environ 80 % de matière sèche.

ce travail consiste à évaluer l’effet de trois substrats (100% compost issu des sous produits de palmier dattier, 1/3 compost + 2/3 sable dunaire et 1/3 fu-miers + 2/3 sable dunaire) sur la germination et le bourgeonne-ment de laurier rose.

2. materieL et metHodeS 2.1 matériel 2.1.1 Site expérimental : les tests de germination et de bour-geonnement in vivo du laurier rose ont été réalisés dans la pé-pinière de l’Arrondissement des forêts du commissariat Régio-nal de développement Agricole (cRdA) à Kébili.

2.1.2 compost : il résulte du compostage en fosse des déchets du palmier dattier dans la Sta-tion expérimentale de l’institut des Régions Arides à Kbeli. le tableau 1 renseigne sur les prin-cipales caractéristiques physico-chimiques de ce compost. ces caractéristiques sont pratique-ment dans les normes de qualité du compost local (ITAB, 2001a ; 2001b ; 2001c) et internatio-nal (AfNOR, 1985 ; 1999a ; 1999b).

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2.2 méthodologie 2.2.1 Suivi de la germination du Laurier rose :La germination du Laurier rose a été suivie « in vitro et in vivo » : *in vitro : les germinations sont faites sur des boîtes de Pétri. chaque boîte de Pétri reçoit 5 graines. les répétitions sont au nombre de 5. le test in vitro permet de déterminer l’aptitude germinative des graines dans des conditions optimales. une graine est considérée germée lorsqu’elle émerge une radicule de 1mm de long. une graine est considérée germée lorsqu’elle émerge une radicule de 1mm de long. les premières germinations sont observées après 3 jours (ASTM, 1994).*in vivo : la germination se réalise dans des sachets remplis

2.1.3. Laurier rose :le laurier rose (Nerium oleander L.), aussi appelé Oléandre, est un arbuste de la famille des Apocynacées originaire de la rive sud de la mer Méditerranée. c’est un arbuste d’environ 2 m de hauteur dont les fleurs blanches, jaunes, rouges ou saumon s’épanouissent de mai à octobre. c’est une espèce moyennement sensible à la salinité du milieu ; persistante au feuillage lancéolé, coriace vert moyen. elle est caractérisée par une efficace aptitude de multiplication; la croissance végétative est active pendant le mois de juillet.

tableau 1. propriétés physicochimiques du compost issu des déchets du palmier dattier. (Sghairoun et al., 2007)

paramètres pH H

(%)n

(%)c

(%) c/n Hno3- (ppm)

nH4 (ppm)

ce (ms/cm)

mot

(%) S (g/l)

d

(g/cm3)

average7.87 40.77 1.045 12.75 12.2 256.66 109.6 3.22 50 2.06 0.43

h: humidité, N: Azote, c: carbone, cE: conductivité électrique, MOT: Matière organique totale, S: salinité, D: Densité.

Effet d’un compost à base de sous produits du palmier dattier sur la germination et le bourgeonnement du laurier rose

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par trois substrats (S0, S1 et S2). la composition des milieux est comme suit :S0 : compost 100%S1 : 1/3 composts + 2/3 sable dunairesS2 : 1/3 fumiers + 2/3 sable dunairesle dénombrement a porté sur 40 semis répartis sur trois blocs, chaque bloc est divisé en trois parties séparées par une barrière caillouteuse. dans le cas des semences, on sème une à deux graines par sachet.

2.2.2 Suivi de bourgeonnement du laurier rose :Pour étudier le bourgeonnement de laurier rose sur les trois subs-trats susmentionnés, la méthode suivie est celle du dispositif en carré latin. le dénombrement a porté sur 40 boutures réparties sur trois blocs, chaque bloc est divisé en trois parties séparées par une barrière caillouteuse. dans le cas des boutures, on repique une seule bouture par sachet. la température est sui-vie pendant toute la période de l’expérimentation.

2.2.3 taux de réussite : • germination : le taux de réussite de la germination est ex-

primé par la formule suivante :

Taux de réussite= NGG/NGT*100

Ngg : Nombre de graines germéesNgT : Nombre de graines Totales

• bouturage : le taux de réus-site de bourgeonnement est cal-culé par la formule suivante :

Taux de réussite= NBE/NBT*100

NBe : Nombre de Boutures emergésNBT : Nombre de Boutures Totales

3. reSuLtatS et diScuS-SionS3.1 test de germination 3.1.1 test de germination in vitroles premières germinations sont observées après 3 jours de mise en germination; le taux de réus-site est de 95 %. ceci montre que les graines utilisées possè-dent un pouvoir germinatif très élevé. donc, il constitue un ma-tériel fiable pour les bios tests de germination sur le compost. il en résulte que la composition du compost est favorable à la ger-

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tions climatiques qui ont régné dans la pépinière. en effet, l’amplitude journalière de tem-pérature a été élevée pendant la période de germination, elle varie de 25°c (7 h 30) à 37°c (15 h) ce qui menace d’après, Znaidi, 2002, le déroulement normal de la germination et de bourgeonnement. concernant la différence observée sur les trois milieux, elle semble être due à la texture du sol (Le maître, 1998). On peut déduire que le compost est moins compact et présente une bonne aération et rétention d’humidité par rapport aux milieux S1 et S2.

mination. cependant, le taux de réussite est inférieur à celui ob-servé chez le test in vitro, il est de 85%.

3.1.2. cinétique de germina-tion de laurier rose sur les trois milieux. la figure 1 illustre la ciné-tique de germination exprimée en fonction de la moyenne du nombre de graines qui germent sur les trois milieux: S0, S1 et S2. les deux milieux S1 et S2 présentent un taux de réussite de 29 à 33 %. les faibles taux de réussite dans ce travail sont dus probablement aux condi-

figure 1. cinétique de germination exprimée en fonction de la moyenne des nombres de graines germent sur les trois milieux: S0, S1 et S2.

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3.1.3. test in vivo : le dénombrement des graines germées a été fait pendant 20 jours. la cinétique de germi-nation (figure1) montre que l’effet des trois compositions sur la germination est diffé-rent. la composition faite uni-quement du compost présente la meilleure germination. les autres milieux ne sont pas diffé-rents, ils présentent des moyennes de Ngg identiques. des résul-tats similaires sont trouvés par Belgacem en 2002.

3.1.4. cinétique de bourgeon-nement de laurier rose sur les trois milieux S0, S1 et S2 :les boutures sont repiquées sur les mêmes milieux utilisés pour la germination : S0, S1 et S2. la capacité rhizogène est évaluée par l’émergence des feuilles sur la bouture. le bouturage a com-mencé en mai. Après dix jours du repiquage, nous avons ob-servé les premières émergences foliaires. le dénombrement des boutures émergeant des feuilles est suivi en fonction du temps. la cinétique est représentée sur la figure 3.

figure 3: cinétique du débourrement exprimée en fonction de la moyenne des nombres de boutures émergeant des feuilles sur les trois milieux: S0, S1 et S2.

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être considéré comme substrat intéressant au niveau des pépi-nières. Les résultats ont confirmé que les taux de réussites (in vivo) sont 75% sur S0, 29% sur S1 et 33% sur S2. donc, le compost pur est le plus proche de pouvoir germinatif (in vitro) qui est de 95%. le test de bourgeonnement in-dique que les taux de réussite des boutures sont respective-ment : 64% sur S0, 55% sur S1 et 42% sur S2. Ainsi, le compost pur serait plus approprié. le compost issu des déchets du palmier dattier présente des caractéristiques physico-chi-miques, minérales et biologiques très tolérantes qui lui permet d’être utilisé comme substrat naturel pour la germination et la croissance des arbres fruitiers et forestiers.

la cinétique du débourrement montre que le bouturage est meilleur sur les milieux S0 et S1. le milieu S3 présente un faible taux de bouturage. les taux de réussite de bouturage sont de 64% sur S0, 55% sur S1 et 42% sur S2. la richesse du compost en matière organique est à l’origine de cette améliora-tion de bouturage. les composts sont utilisés par les horticulteurs comme stimulateur de la multi-plication végétative (Belgacem, 2002).

4. concLuSion:l’étude de l’effet de trois subs-trats (100% compost issu des sous produits de palmier dattier, 1/3 compost + 2/3 sable dunaire et 1/3 fumiers + 2/3 sable dunaires) sur la germination et le bourgeonnement de laurier rose montre que le compost pourrait

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Effet d’un compost à base de sous produits du palmier dattier sur la germination et le bourgeonnement du laurier rose

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Effet d’un compost à base de sous produits du palmier dattier sur la germination et le bourgeonnement du laurier rose

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caracteriStiQueS ecopHySioLogiQueS de L’oLivier (olea europaea L.) pLante

a differentS ecartementS

Mohamed gOuiAA1, dalenda BOuJNAh2 et Tijani MehOuAchi 1

1Institut Supérieur Agronomique, 4042 chott-Mariam, IRESA-université de Sousse, Tunisie.

2Institut de l’Olivier, BP1087 Sfax, Tunisie

ملخصأنجز هذا البحث على أشجار زيتون بعمر 16سنة، متأتية من عقل خضرية و مزروعة بأبعاد مختلفة )10/10، 12/12، 14/14، 16/ 16و 18/18م( لدراسة مدى إمكانيات

غراستها في منطقة جافة و في ظروف مطرية. و أثبتت النتائج المتحصل عليها أن غراسات الزيتون ذات أبعاد 18/18 و14/14 م وخاصة هذه األخيرة كانت األمثل لتحمل عوامل نقص مياه األمطار، اعتمادا على ارتفاع في كثافة المنافذ الورقية التي تجاوزت 380 منفذ/مم2، على نسب محترمة للجهد المائي)قبل طلوع

الشمس )Bar -5( و عند الزوال ) تجاوز Bar -15( و على تمثيل ضوئي مرتفع نسبيا.و يمكن اعتماد هذه النوعية من أشجار الزيتون و استغاللها في الظروف المناخية الصعبة

و بكثافة مدروسة.

الكلمات المفاتيح: شجر الزيتون، عقل خضرية، كثافة، مناخ جاف، تأقلم إيكوفيزيولوجي

reSumela présente étude est menée sur des oliviers issus de boutures semi-ligneuses, âgés de 16 ans, plantés dans une zone aride en condi-tions pluviales et avec différents écartements (10 x 10 m, 12 x 12 m, 14 x 14 m, 16 x 16 m et 18 x 18 m). le suivi du comportement écophysiologique de ces arbres a confirmé les possibilités de l’uti-lisation de ce matériel végétal dans ces conditions. en effet, l’oli-vier produit par bouturage herbacé a montré une importante capacité adaptative dans la région de Souassi. les oliviers des écartements 14 x 14 m et 18 x 18 m ont mieux résisté aux conditions limi-tantes de l’alimentation hydrique. Afin de surmonter la contrainte hydrique, les arbres de ces écartements ont manifesté une augmen-tation de la densité stomatique (dépassant 380 stomates /mm2)

Revue des Régions Arides n° 26 (2/2011) pp:33-47

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et ont affiché les valeurs les plus élevées pour le potentiel hydrique foliaire (de base et minimum). egalement, ces arbres se sont distin-gués par une activité photosynthétique plus intense.

mots clés : olivier, boutures semi-ligneuses, densité, milieu aride, adaptation écophysioplogique

abStractin Souassi, an arid region of central Tunisia (governorate of Mahdia), sixteen years old olive trees, regenerated from her-baceous cuttings, were planted at different planting distances (10 x 10 m, 12 x 12 m, 14 x 14 m, 16 x 16 m and 18 x 18 m). ecophysiolo-gical behaviour of these trees has shown an important adaptation ca-pacity to drought for the two planting spacing’s (14 m x 14 m and 18 m x 18 m). in this case, to overcome drought, olive trees increased stomata density (more than 380 stomata/ mm2) and increased consi-derably water potential. Olive trees also showed a little increasing of photosynthetic activity.

Key words: olive tree, herbaceous cuttings, density, arid region, ecophysiological adaptation.

caracteristiques ecophysiologiques de l’olivier (Olea europaea l.)

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1. introductionle developpement d’une oléi-culture moderne passe par la modification du système de pro-duction. la tendance actuelle est de réviser les densités de plan-tation en utilisant des boutures semi-ligneuses et notamment en milieux semi-aride et aride. ces milieux sont caractérisés par la rareté des pluies et l’excès de chaleur qui causent des condi-tions de déficit hydrique. le système racinaire de l’olivier semble être conçu pour absor-ber les faibles quantités d’eau des couches les plus profondes du sol (fernandez et Moreno, 1999). il est capable d’exercer une force de succion d’eau de l’ordre de -25 bars sur le sol alors que la plupart des arbres fruitiers se limitent à une suc-cion de l’ordre de -15 bars. en milieux semi-aride et aride, les pertes en eau par transpiration chez les plantes excèdent sou-vent la capacité d’absorption radiculaire ce qui affecte la pro-duction de la biomasse totale de la plante (Zgalli et al. 2007). Ainsi, chez l’olivier, lorsque la demande évaporatoire aug-mente, les stomates se ferment. il en résulte moins de photosyn-

thèse, moins de consommation d’eau et moins de biomasse.une sécheresse intervenant avant et pendant la période d’ex-pansion de la feuille entraine une limitation ou un arrêt de celle-ci et une augmentation de la den-sité stomatique (Braham, 1997), mais avec des stomates de taille et de surface réduites (Ticha, 1982). l’augmentation de la densité stomatique serait béné-fique en zone aride puisqu’elle permet le rafraichissement de la feuille (Van Damme, 1990). Au niveau de la feuille, la résis-tance stomatique a été montrée comme un mécanisme impor-tant de la réponse à une séche-resse (Rambal et al., 2003). elle augmente lorsque la contrainte hydrique augmente et elle est souvent corrélée négativement à la conductance hydraulique (Sperry, 2000). cette élévation est d’autant plus importante et précoce que la contrainte est plus sévère. en effet, le degré d’ouverture stomatique dépend de la turgescence des cellules de garde (Denden et Lemeur, 2000(. L’état de déficit hydrique se caractérise, en fait, par une chute du contenu relatif en eau dans les tissus végétaux et du

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potentiel hydrique foliaire, une perte de turgescence et la ferme-ture des stomates. la réduction du contenu relatif en eau de 96 à 80% cause une réduction sen-sible de l’assimilation du cO2 (Bongi et Palliotti, 1994). Par ailleurs, la fluorescence chloro-phyllienne est un outil de dia-gnostic dont l’intensité est liée au fonctionnement de l’appareil photosynthétique et varie entre la fluorescence constante )ren-dement maximal( et la fluores-cence maximale (fm) (blocage total( : c’est la fluorescence va-riable (fv) qui dépend unique-ment de l’état des centres PS ii (Ducruet, 1983). Angelopoulos et al. (1996) ont démontré que la fluorescence chlorophyllienne des plants d’olivier augmente à midi, particulièrement pour les plants stressés. l’inhibition photosynthétique est détectée par une augmentation du rapport fv/fm (Kasraoui et al., 2006) et la relation entre la fluores-cence et le déficit hydrique a été affectée par plusieurs facteurs, notamment le changement de la concentration chlorophyllienne. c’est dans ce contexte que cette étude se propose d’évaluer le comportement écophysiologique

de l’olivier « chemlali » issus de boutures semi-ligneuses, planté à différentes densités et conduit en pluvial dans une zone aride.

2. materieL et metHodeSl’essai a été mené dans des conditions naturelles en plein champ dans la parcelle du centre de formation Professionnelle Agricole (cfPA) de Souassi, gouvernorat de Mahdia. la ré-gion d’étude appartient à l’étage bioclimatique méditerranéen aride supérieur à hiver tem-péré. la pluviométrie moyenne annuelle est de 250 mm à répar-tition irrégulière. le sol est de texture sablo-limoneuse et à ph alcalin (8,4).l’étude des potentialités adap-tatives des plants d’olivier issus de boutures semi-ligneuses en relation avec la densité de plan-tation fait appel à des oliviers « chemlali » âgés de 16 ans et pour cinq écartements de plan-tation (10m x 10m, 12m x 12m, 14m x 14m, 16m x 16m et 18m x 18m). Pour chaque écartement, 6 arbres ont été choisis pour servir comme support des observations et des manipulations ultérieures. l’évaluation des potentialités

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adaptatives des arbres étudiés a été faite sur la base des para-mètres suivants :- contenu relatif en eau (RWc) déterminé par la formule de Wea-therley (1965) et Karmer (1983) à quatre dates : 25 février, 08 et 22 avril et 06 mai 2009. - résistance stomatique déter-minée par un poromètre à diffu-sion, type « AP4 delTA T de-ViceS» à cinq dates : 25 février, 13 mars, 14 avril et 05 et 28 mai 2009. - potentiel hydrique foliaire déterminé par un psychromètre (Scholander et al.1965). il s’agit du potentiel hydrique foliaire de base mesuré à l’aube )Ψ base(, le potentiel hydrique foliaire mini-mum )Ψ midi( mesuré à midi et le potentiel hydrique du soir )Ψ soir) mesuré à 18 h. les mesures ont été effectuées le 30 avril 2009.- densité stomatique déterminée par observation microscopique et moyennant un logiciel « Win dias » au niveau de la face in-férieure de la feuille de l’année « n-1 ». elle a été réalisée le 30 avril 2009. - concentration chlorophyllienne mesurée, après extraction de la chlorophylle totale dissoute dans

le solvant N,N-diméthylforma-mide, par spectrophotométrie à trois longueurs d’ondes : 664, 647 et 625 nm. les mesures ont eu lieu à quatre dates : 14 avril, 30 avril, 12 et 28 mai 2009. les concentrations des différentes composantes ont été calculées comme suit :chla = 12,65 A664 – 2,99 A647 – 0,04 A625chlb = - 5,48 A664 + 23,44 A647 – 0,97 A625Pchl = - 3,49 A664 – 5,25 A647 + 28,3A625Avec:chla : concentration de la chlo-rophylle a ; chlb : concentra-tion de la chlorophylle b ; Pchl : Poids chlorophyllien, A664: l’absorbance de la solution à 664 nm, A647: l’absorbance de la solution à 664 nm et A625: l’absorbance de la solution à 664 nm.- fluorescence chlorophyllienne déterminée par un fluorimètre de type OS1-fl. les mesures ont eu lieu à midi le 30 avril 2009.les données obtenues ont fait l’objet d’une analyse de la va-riance moyennant le logiciel «SPSS pour Windows » (version 13.0).

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3. reSuLtatS et diScuS-Sion l’évolution du contenu relatif en eau (RWc) dans les feuilles est similaire pour tous les oliviers issus de boutures herbacées et plantés à différents écartements avec un minimum qui dépasse 60%. Toutefois, l’effet de l’écar-tement entre les arbres sur les valeurs moyennes du RWc s’est montré hautement significa-tif (Tab. 1). le RWc a dépassé

80 % à la dernière mesure (dé-but mai) et ce suite aux préci-pitations enregistrées (fig. 1). Le contenu relatif en eau reflète l’état hydrique des feuilles. il est influencé par le statut de l’eau dans le sol et les facteurs clima-tiques. la réduction du RWc de 96 à 80 % provoque une réduc-tion sensible de l’assimilation du cO2 qui est nécessaire pour assurer la photosynthèse (Bongi et Palliotti, 1994).

figure 1: evolution du contenu relatif en eau des feuilles de l’olivier « chemlali » conduit en pluvial suivant les écartements de plantation

(10x10, 12x12, 14x14, 16x16 et 18x18 m)

caracteristiques ecophysiologiques de l’olivier (Olea europaea l.)

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Afin de ne pas perdre de l’eau sous forme de vapeur, les sto-mates se ferment davantage indiquant une résistance stoma-tique élevée. c’est le cas des oliviers des écartements 18x18 m et 16x16 m. la résistance sto-matique des oliviers de l’écar-tement 10 m est relativement faible (fig. 2). leurs stomates sont ouverts leur permettant une certaine résistance face au stress hydrique et une certaine activité photosynthétique. Aus-si, le degré d’ouverture stoma-

tique dépend du type du déficit hydrique, de la température de la feuille, de la concentration de cO2 (Munro 1989) et de la tur-gescence des cellules de garde (Denden et Lemeur, 2002). Tous ces paramètres ne font que dimi-nuer la résistance stomatique. une diminution importante a été notée à la dernière mesure )fin mai(. L’analyse statistique montre que l’effet de l’écarte-ment sur la résistance stoma-tique est hautement significatif (Tab. 1).

figure 2 : variation de la résistance stomatique de l’olivier « chemlali » conduit en pluvial suivant les écartements de plantation (10x10, 12x12,

14x14, 16x16 et 18x18 m)

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chez la variété chemlali, la den-sité des stomates varie d’une façon hautement significative en fonction des écartements (Tab. 1). elle oscille entre 312 et 397 stomates/mm2 et se trouve plus élevée pour les écartements 14 x 14 m et 18 x 18 m avec, res-pectivement, 380 ±39 et 397±16 stomates/mm2 (fig. 3). en effet,

le potentiel hydrique foliaire est la variable la plus pertinente du déficit hydrique de l’olivier. Le potentiel de base indique l’état hydrique réel de la plante à un instant donné. il est le plus élevé chez les oliviers plantés à 18 x 18 m (-5bars) qui ont mieux résisté et le plus faible pour les oliviers de l’écartement 10 x

la densité stomatique chez l’oli-vier augmente avec la diminu-tion du gradient pluviométrique. cette augmentation permet un rafraîchissement de la feuille et conduit à une température des tissus plus basse, ce qui favorise la photosynthèse. c’est le cas des oliviers plantés aux écarte-ments 14 x 14 m et 18 x 18 m.

10 m (-8 bars) qui auraient mal résisté aux conditions limitantes de l’alimentation hydrique. le potentiel hydrique foliaire mini-mum mesuré au milieu de la journée traduit le déficit hydrique maximal interne de la plante (Batino et al., 2001). A midi, les oliviers de l’écartement 18 x 18 m sont moins stressés suivis par

figure 3 : evolution de la densité stomatique sur feuilles de la variété « chemlali » conduite en pluvial suivant les écartements de plantation

(10x10, 12x12, 14x14, 16x16 et 18x18 m).

caracteristiques ecophysiologiques de l’olivier (Olea europaea l.)

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les arbres de l’écartement 14 x 14 m, car ils présentent le po-tentiel hydrique foliaire le plus élevé alors que ceux de l’écarte-ment 12 x 12 m ont présenté le potentiel le plus faible. Sachant que le potentiel hydrique foliaire atteint un seuil minimum dans les heures chaudes de la journée même en conditions hydriques

la concentration de la chloro-phylle « a » est plus importante que celle de la chlorophylle «b» avec une certaine supériorité au niveau des arbres aux écarte-ments 14 x 14 m, 16 x 16 m et 18 x 18 m (fig. 5 et 6). les écar-tements 10 x 10 m et 12 x 12 m ont affiché les concentrations les plus faibles probablement dues à

non limitantes du sol (Angelo-poulos et al. 1996), les arbres des écartements 14 x 14 m et 18 x 18 m paraissent les plus résis-tants au stress hydrique (fig. 4). l’analyse statistique montre que l’effet de l’écartement sur le po-tentiel hydrique foliaire est hau-tement significatif )Tab. 1(.

un éclairement déficient ou à la dégradation de la chlorophylle sous l’effet de la contrainte hy-drique. cette même tendance non significative est aussi véri-fiée pour le poids chlorophyllien qui a montré une légère supério-rité pour les écartements élevés (16x16 m et 18x18 m) (fig. 7). Sous contrainte hydrique, les

figure 4 : evolution du potentiel hydrique foliaire durant toute la jour-née du 30 avril (Ψ base, Ψ midi et Ψ soir) de la variété « Chemlali » conduite en pluvial suivant les écartements de plantation (10x10, 12x12,

14x14, 16x16 et 18x18 m)

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réactions photochimiques de la photosynthèse connaissent une perturbation. La fluorescence chlorophyllienne a montré une légère différence qui reste non significative en fonction des écartements de plantation avec des valeurs extrêmes de 0.707 et 0.735, respectivement, pour les

écartements 18 x 18 m et 16 x 16 m (fig. 8). Sachant que le stress hydrique peut causer une dimi-nution de l’efficience photochi-mique maximale du PSii (Qmax = PSii = fv/fm), les arbres de l’écartement 18 x 18 m seraient les moins stressés.

figure 5 : variation de la concentration de la chlorophylle (a) dans les feuilles de l’olivier « chemlali » conduit en pluvial suivant les écarte-

ments de plantation (10x10, 12x12, 14x14, 16x16 et 18x18 m)

figure 6 : variation de la concentration de la chlorophylle (b) dans les feuilles de l’olivier « chemlali » conduit en pluvial suivant les écarte-

ments de plantation (10x10, 12x12, 14x14, 16x16 et 18x18 m)

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figure 7 : variation du poids chlorophyllien dans les feuilles de l’olivier « chemlali » conduit en pluvial suivant les écartements de plantation

(10x10, 12x12, 14x14, 16x16 et 18x18 m)

Figure 8: Variation de l’efficience photochimique (Fv/Fm) de l’olivier « chemlali » conduit en pluvial suivant les écartements de plantation

(10x10, 12x12, 14x14, 16x16 et 18x18m) et réalisé le 30 avril 2009

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4. concLuSionl’objectif de cette étude est de vérifier les potentialités d’adap-tation de l’olivier planté à dif-férents écartements afin de pou-voir dégager l’écartement le plus adéquat pour une culture plu-viale dans un milieu aride. Pour des arbres âgés de 16 ans, les critères les plus remarquables, permettant de distinguer entre les différents écartements, sont la densité stomatique, le contenu relatif en eau, la résistance sto-matique et le potentiel hydrique des feuilles. en effet, ces para-mètres ont manifesté des varia-tions hautement significatives en fonction des écartements de

plantation. Ainsi, les oliviers des écartements 14 x 14 m et 18 x 18 m se sont montrés les plus adap-tés, notamment pour le potentiel hydrique et la résistance stoma-tique. il en est de même pour la concentration et la fluorescence chlorophylliennes qui ont ma-nifesté la même tendance mais avec des différences non signi-ficatives.ces résultats montrent que l’oli-vier issu de boutures semi-li-gneuses et cultivé dans une zone aride avec des densités relati-vement élevées, peut résister convenablement aux conditions limitantes de l’alimentation hy-drique.

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contenu

relatif en eau

Résistance

stomatique

densité

stomatique

Potentiel hydrique

concentration de

chlorophylle a

concentration de

chlorophylle b

Poids chlorophyllien

efficience photochim

ique

e173,13

536,99321,28

-318,49

2,811,32

0,71

e273,71

598,59312,03

-329,04

2,820,67

0,72

e379,54

654,09380,4

-289,29

3,030,92

0,73

e480,20

676,80328,07

-31,2510,47

3,611,03

0,73

e580,61

695,27397,17

-27,759,62

4,061,32

0,71

Niveau de

signification des différences

entre écartem

ents

******

******

nsns

nsns

tableau1. valeurs

moyennes

des param

ètres m

esurés sur

l’olivier «

chem

lali »

issu des boutures semi-ligneuses et degrés de signification des différences entre les écartem

ents

e1 : écartem

ent 10mx10m

; e2 : écartem

ent 12mx12m

; e3 : écartem

ent 14mx14m

; e4 : écartem

ent 16mx16m

; e

5 : écartement 18m

x18m

*** : Différence significative ; ns : D

ifférence non significative

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M. GOuIAA, D. BOuJNAh et T. MEhOuAchI

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impactS deS facteurS cLimatiQueS et édapHiQueS Sur La production deS

oLivierS en miLieu aride

hanen dhAOu MSAdKi1, dalel OueRchefANi BOuZAidA1, Netij BeN MechliA2, houcine TAAMAllAh1

et Mohamed OueSSAR1

1Institut des Régions Arides, 4119-Médenine-Tunisie2Institut National Agronomique de Tunisie, 43 Avenue charles Nicolle,

1082-Tunis-Tunisie

ملخصالمناخية العوامل تأثير البحث في دراسة مدى المرتقب من هذا الرئيسي الهدف يتمثل والتربة على إنتاج أشجار الزيتون. أجريت هذه الدراسة بأربع غابات زيتون تم اختيارها بوالية مدنين )دار الظاوي، الفجا، عالمات المشلوش، شماخ جرجيس( وذلك على امتداد

موسمين )2006/2007 و 2007/2008). ترتكز المنهجية المعتمدة لتجسيد هذه الدراسة أساسا على تحديد خصائص أشجار الزيتون، صنف زلماطي، والمغروسة بمناطق ذات تربة مختلفة، باإلضافة إلى المقارنة بين قدراتها اإلنتاجية وذلك في ضوء تحليل المدخرات المائية للتربة والعوامل المناخية. تبيّن لنا من خالل ذلك أّن إنتاج الزياتين يعتمد خصوصا على العوامل المناخية أكثر منه على عامل إنتاجية أكثر عميقة رملية تربة ذات بمناطق المغروسة الزياتين أّن تبيّن كما التربة. (2,448 طن من الزيتون /هكتار( بالمقارنة مع تلك الموجودة بأراضي هامشية ذات قوام

جبسي)0,960 طن من الزيتون /هكتار(.

الكلمات المفاتيح: شجرة الزيتون، كميات األمطاار،المدخرات المائية للتربة، اإلنتاج

réSumél’objectif de ce travail est d’étudier l’effet des facteurs climatiques et édaphiques sur la production des oliviers. cette étude a été me-née, auprès de quatre exploitations oléicoles dans le gouvernorat de Médenine (Zarzis, Allamet Mechlouch, el fjé et dar dhaoui), au cours des campagnes 2006/2007 et 2007/2008. l’approche métho-dologique développée s’est intéressée à la caractérisation et la com-paraison des capacités de production des oliviers, variété Zalmati,

Revue des Régions Arides n° 26 (2/2011) pp:49-62

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installés sur différents types de sols, à travers l’analyse des réserves hydriques du sol et des facteurs climatiques (température, pluviomé-trie). les résultats obtenus montrent que la production des oliviers semble être plus tributaire des facteurs climatiques que des facteurs édaphiques. de plus, les oliviers sur sol sableux profond sont plus productifs (2,448 t d’olives /ha) en comparaison avec ceux sur sol gypseux marginal (0,960t d’olives /ha).

mots clés: Olivier, précipitation, réserve hydrique du sol, produc-tion.

abStractThe main aim of the present study is to evaluate the effects of cli-mate and soil factors on the olive production. This study was carried out on four olive orchard located in Médenine governorate (Zarzis, Allamet Mechlouch, el fjé and dar dhaoui) during 2006/2007and 2007/2008 agriculture seasons. The developed methodological ap-proach was interested to the characterization and the comparison of the olive production capacities (Zalmati variety) planted on different soil types within the analysis of the soil water availability and cli-mate factors (temperature, precipitation). The result revealed that the olive tree production seems to be dependent on climate factors more than soil factors. Therefore, the olive trees planted in sandy soils (depth> 80m) are more productive (2,448t of olives /ha) than those on gypseous soils (0,960 t of olives /ha).

Key words : Olive tree, precipitation, soil water reserve, production yield

Impacts des facteurs climatiques et édaphiques sur la production des oliviers en milieu aride

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aux apports des aménagements hydrauliques.en outre, l’olivier est considé-ré comme peu exigeant en sol puisqu’il est capable de se déve-lopper sur des sols peu fertiles avec des teneurs faibles en ma-tière organique et en éléments nutritifs. Plusieurs recherches ont approuvé que sur ces zones considérées marginales, l’oli-vier est capable de subsister et même de produire (civantos, 1988 ; Bonazzi, 1997 ; Spenne-mann et Allen, 2000 ; Loumou et Giourga, 2003).Cependant, lorsque le défi-cit hydrique est manifeste, l’extension de la culture et la survie de l’olivier deviennent tributaires de la qualité du sol (Trigui, 1992; Gargouri et Mhiri, 2002 ; Ben Rouina et al., 1997 ; 2006). Par ailleurs, sous climat aride, l’olivier ne donne de bons rendements que si son système racinaire se développe non seulement en largeur mais aussi en profondeur. Yankovitch et Bertelhot (1947) signalent que les racines pivotantes peuvent prospecter une profondeur de 5 m sur sol sableux profond, alors qu’elles se contentent du pre-mier mètre de profondeur en sol limono-argileux peu profond.

1. introductionle développement normal d’un arbre dépend de la présence d’un équilibre entre ses besoins indi-viduels, le climat et la constitu-tion physique et chimique du sol (Rebour, 1937 ; hodgson, 1931). Par ailleurs, sous climat aride et semi aride caractérisé par l’in-suffisance et la rareté des préci-pitations, la réussite des cultures dépend des capacités d’adapta-tion de la plante non seulement au climat mais également au sol et à la quantité d’eau disponible. l’olivier, est l’un des espèces qui ont valorisé convenablement les zones semi-aride et aride du bas-sin méditerranéen par sa rusti-cité et sa souplesse d’adaptation (Gimenez et al., 1997). A l’état spontané, l’olivier se développe dans les milieux à pluviométrie supérieure à 400 mm, dans les endroits favorables à l’accumu-lation d’eau de ruissellement et surtout au-delà de i’isohyète 600 mm (Pansiot et Rebour, 1961; Loussert et Brousse, 1978). cependant, le houérou signale que la culture de l’olivier peut être économiquement rentable jusqu’aux isohyètes 120-150 mm. Pour floret et Pontanier (1982), l’olivier peut produire jusqu’à l’isohyète 100 mm grâce

h. DhAOu MSADKI, D. OuERchEfANI BOuZAIDA, N. BEN MEchLIA, h. TAAMALLAh et M. OuESSAR

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2. matérieLS et métHodeS2.1. Sites expérimentauxl’étude est réalisée dans quatre vergers d’oliviers présentant des modes de conduite cultu-rale similaires et des caracté-ristiques édaphiques distinctes (Tableau1). dans l’ensemble, ces sites d’expérimentation appartiennent à des locali-tés différentes du gouvernorat de Médenine (figure1) :

* le premier site est localisé dans la région de dar dhaoui (33° 17’ 48’’ N, 10° 47’ 6’’e) située à environ 31 km de l’est de Médenine.* le deuxième site est loca-lisé dans la région el fjé située

de ce fait, le sol idéal pour l’olivier, en zone aride, est un sol profond à tex-ture sablonneuse (Loussert et Brousse, 1978 ; Trigui, 1987 ; Ben Rouina et al., 2002) conte-nant des teneures faibles en ar-gile (Loussert et Brousse, 1978; Yankovitch et Bertelhot, 1947). les terres à croûtes doivent être considérées comme solution de deuxième choix (Yankovitch et Bertelhot, 1947). d’après Belkhodja (1971), la présence du calcaire actif et total dans le sol n’a pas d’effet dépressif sur la croissance et la production de l’olivier que s’il se trouve sous forme de croûte ou d’encroûte-ment. Loussert et Brousse (1978) pensent, que l’olivier supporte assez bien des teneurs élevées en calcaire actif et est même sen-sible aux déficiences en cet élé-ment. cependant, Akrimi et al. (1994) signalent que la culture de l’olivier sur des sols à croûtes ou encroûtement gypseux influe négativement sur sa production.le présent travail consiste à étu-dier l’effet des facteurs clima-tiques et édaphiques sur la pro-duction des oliviers de la variété Zalmati, installés sur différents types de sols dans le gouverno-rat de Médenine.

Gouvernorat de Médenine

figure1 : carte de localisation des parcelles d’expérimentation

Impacts des facteurs climatiques et édaphiques sur la production des oliviers en milieu aride

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de l’humidité du sol au niveau des parcelles d’expérimentation a été mesuré par gravimétrie au cours des campagnes de produc-tion de 2007-2008 et 2008-2009. des prélèvements du sol sont réalisés tous les 20 cm jusqu’à la profondeur de 100 cm avec une répétition de 5 fois sur chaque arbre.2.4. données climatiquesles données météorologiques ont été acquises d’une station météorologique automatique (data logger cR510 Scienti-fic Campbell( installée proche de chaque parcelle d’oliviers. Parmi les paramètres mesurés au niveau de ces stations : les préci-pitations, la température de l’air, l’humidité relative, la vitesse et la direction du vent et la radia-tion globale.3. réSuLtatS et diScuS-SionS3.1. caractérisation édaphique de chaque parcelle3.1.1. caractérisation physico-chimique du solA l’issue de l’analyse phy-sico-chimique menée dans les quatre sites d’expérimentation (tableau1) on pourra retenir que malgré leurs grandes diversi-tés pédologiques, les différents

dans la partie septentrionale de la plaine de Jeffara (33° 30’ N, 10°38’e). * le troisième site est loca-lisé dans la zone d’Allamet Mechlouch (33° 23’ 20’’ N, 10° 19’ 5’’ e) située à 15 km du Nord Ouest de Médenine. * le quatrième site est localisé dans la zone de chammakh à Zarzis (33° 34’ 49’’ N, 11° 02’ 12’’ e).

de chaque parcelle d’expéri-mentation, nous avons choisi six oliviers de la variété Zalmati, de même âge (60 ans), plan-tés à la densité de 16 arbres/ha (24*24m). Ainsi, pour caractéri-ser les réponses de l’olivier aux différentes conditions climato-édaphiques du milieu, plusieurs types de mesures ont été réali-sées au niveau de la culture et du sol.2.2. mesure de la production de chaque parcelle d’expéri-mentation, la production en olive a été déterminée par des pesées individuelles, arbre par arbre de la récolte obtenue pour les deux compagnes : 2007/2008 et 2008/2009.2.3. mesures édaphiques réali-sées dans chaque parcelleun suivi mensuel de la variation

h. DhAOu MSADKI, D. OuERchEfANI BOuZAIDA, N. BEN MEchLIA, h. TAAMALLAh et M. OuESSAR

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et Troncoso, 1972; Pansiot et Rebour, 1960).les principales caractéristiques physico-chimiques de divers ho-rizons des sites prospectés sont les suivantes : parcelle de zarzisSur cette parcelle, les oliviers disposent d’un sol moyenne-ment profond (<70cm), de tex-ture sablo-argileuse à sable fins, à croûte calcaire. du point de vu chimique, ce sol est relativement riche en matière organique (>1,2%) qui témoigne d’une stabilité marquée du mi-lieu naturel, des teneurs en cal-caire total relativement élevées (>20%) et des teneurs en cal-caire actif relativement faibles. loussert et Brousse (1978) pen-sent, que l’olivier supporte assez bien des teneurs élevées en cal-caire actif et est même sensible aux déficiences en cet élément.parcelle de dar dhaouiil s’agit d’un sol peu profond (<25 cm), pauvre en matière or-ganique et légèrement gypseux à impact marginal sur l’enracine-ment, la croissance et la produc-tion de l’olivier, parcelle d’el fjéSur cette parcelle, les oliviers disposent d’un sol moyennement profond (<70cm), constitué d’un

types du sol étudiés présentent quelques caractéristiques simi-laires qui se résument comme suit :• tous ces sols sont légère-ment alcalins avec un ph com-pris entre 7,2 et 8,9 favorable à l’agriculture de l’olivier (Martinez, 1984 ; Loussert et Brousse, 1978 ; chavez, 1975);• un gradient du sol caractérisé par une texture à dominance sableuse mais avec des profon-deurs variables ;• les teneurs en azote totale sont très faibles. leurs valeurs sont variables entre 0,001 à 0,003 mg/g ;• la majorité des sols étudiés ont une faible teneur en argile : moins de 15 % dans la couche arable. en comparaison avec les normes de Troncoso et gonzalez (1972) qui considèrent que la meilleure moyenne d’argile dans le sol est entre 15 et 25% ;• à l’exception de la parcelle de Zarzis, les teneurs du phos-phore assimilable dans les différents sites sont relative-ment faibles (< 9 ppm) et n’at-teignent pas la marge des clas-sés optimale (30 à 400 ppm) proposée par plusieurs auteurs, (Recalde, 1975; Gonzalez

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développement de son système racinaire à coloniser un grand volume de sol et valoriser ainsi un important réservoir d’eau. en effet, Ben Rouina et al. (1997) notent que le nombre de racines et leurs étendues à différentes profondeurs dépendent forte-ment de la nature du sol.

substratum sablo-limoneux gyp-seux du Mipliocene.parcelle d’allamet mechlouchil s’agit d’un sol profond (>110cm) de texture sableuse à sable fin en surface et sablo-limoneuse en profondeur. ce sol est parfaitement favorable à l’olivier, tout en assurant le

tableau 1 : analyses physico-chimiques des sols menées dans les quatre sites d’expérimentation

ParcelleProfondeur du sol

granulométrie P205

mo (%)

calcaire (%)gypse

(%) pH ce% a% l

%st %sg %sF %

stF total actif

Zarzis

0-15 8,03 1,02 89,85 2,30 84,60 2,95 6 1,32 20,09 0,21 - 7,2 0,815-25 10,45 3,15 84,20 2,30 78,50 3,40 6 1,49 16,17 0,39 - 8,7 0,525-40 11,65 5,55 79,60 4,10 73,35 2,15 8 1,27 17,15 0,57 - 8,7 0,540-70 10,48 4,70 83,85 6,15 75,90 1,80 3 1,46 22,06 0,75 - 8,8 0,5

dar dhaoui

0-15 7,70 2,35 89,26 1,35 86,55 1,36 4 0,38 3,81 0,54 0,7 8,9 0,615-25 9,45 4,32 85,75 0,80 83,25 1,70 7 1,09 22,84 0,69 0,5 8,8 0,4>25 7,22 7,43 81,27 22,20 52,50 6,57 3 0,90 29,71 0,94 0,4 8,9 0,5

el Fjé

0-15 3,27 5,08 87,18 2,40 76,16 8,63 3 0,83 12,64 0,60 0,7 8,8 0,715-30 4,83 8,27 83,64 1,35 61,66 20,63 2 2,70 29,51 0,58 0,5 8,7 0,530-70 0,75 17,88 78,93 1,79 58,69 18,44 1 1,05 26,37 0,78 0,9 8,7 0,6>70 5,50 22,65 67,28 8,65 53,22 5,40 1 2,80 23,82 0,81 29 ,2 7,8 2,8

allamet mechlouc

h

0-20 3,80 2,88 92,51 0,78 91,31 0,42 8 0,31 2,44 0,05 - 8,7 0,620-35 4,95 3,65 86,55 0,43 80,70 5,42 8 0,07 7,93 0,35 - 8,8 0,735-85 4,58 2,85 91,34 1,39 88,45 1,49 3 0,06 7,54 0,19 - 8,8 0,685-110 1,20 8,32 90,03 3,35 86,06 0,62 4 0,02 4,01 0,19 - 8,9 0,4

Avec A : argiles, l : limons, ST : sables totaux, Sg : sables grossiers, S F : sables fins, S T F : sables très fins, MO : matière organique, ce : conductivité électrique

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période hivernale et chute pro-gressivement jusqu’en juin. les trois mois d’été sont très secs de sorte que l’humidité du sol est très proche ou inférieure même à celle du point de flétrissement permanent.• La texture du sol a une in-fluence directe sur les taux d›humidité au point de flétris-sement (Schofield et Botelho Da costa, 1935 ; Périgaud, 1963; hénin, 1977) et à la capa-cité au champ et par conséquent sur la réserve utile (Ru). en effet, la Ru du sol sableux de Zammour est très faible (36,73 mm), par comparaison à celles du sol de Zarzis (94,20mm), dar dhaoui (119,2mm) et d’el fjé (100 mm) qui présentent une forte proportion de particules fines )limons et argiles( permet-tant d’emmagasiner davantage d›’eau. • Au cours de la période d’obser-vation (2007-2008), les réserves facilement utilisables (Rfu), représentant les 2/3 du Ru, des parcelles de dar dhaoui et d’el fjé sont totalement épuisées. Pour remédier à ce déficit hy-drique, l’arbre est obligé d’utili-ser exclusivement la réserve dif-ficilement utilisable )RDU(, qui

3.1.2.caractéristique hydrique des solsla restitution de l’eau pour la plante par le sol est le facteur le plus déterminant qui condi-tionne sa croissance et sa pro-duction de fruits. ce concept est exprimé dans la présente étude par le suivi de l’évolution du stock hydrique disponible dans le sol. Ainsi, l’analyse des pro-fils hydriques enregistrés au cours de l’expérimentation dans les quatre parcelles d’études )fi-gure2) a fait apparaître que :• Les valeurs de la réserve utile en eau du sol (Ru) des sites d’expérimentations sont très faibles : <119.2 mm/m3. en effet, les plantes doivent dis-poser des valeurs des réserves utiles en eau du sol comprises entre 250 et 350 mm/m3 pour satisfaire ses besoins hydriques (hill, 1982 ; Ruzica et caki, 1997). en outre, les résultats ob-tenus sont comparables à ceux obtenus par Ben Rouina en 2007 dans les oliveraies de chaâl.• L’évolution de la réserve hy-drique disponible du sol est fortement tributaire des préci-pitations reçues et leur réparti-tion dans l’année. en effet, elle est maximale au cours de la

Impacts des facteurs climatiques et édaphiques sur la production des oliviers en milieu aride

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santes de rendement ainsi que sur la qualité (Passioura, 1997). En étudiant l’influence du stress hydrique sur divers processus du fonctionnement de l’olivier, Sanchez (1990) rapporte qu’une insuffisance de l›alimentation en eau provoque une réduction de sa croissance et de son rende-ment.

représente le dernier tiers de la Ru, ce qui engendre une baisse de production. en effet, une ré-duction de la quantité d’eau dis-ponible influe sur le métabolisme et les processus physiologiques qui contrôlent la croissance et le développement de la plante. ces effets se répercutent par la suite sur le rendement et les compo-

(Pi : précipitation mensuelle (mm*

figure 2 :evolution de la pluviométrie et des réserves hydriques mensuelles (mm) du sol des sites d’expérimentations. campagnes de 2006-2007 et 2007-2008

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3.2. Les productions des oli-viers

l’analyse des relations entre la production des oliviers et les conditions édapho-climatiques des parcelles, comme indiqué dans le tableau 2, montre que :• Au cours de la période d’obser-vation (2007-2009), l’évolution de la production annuelle des oliviers est fluctuante. Elle est fortement tributaire de la pluvio-métrie et du précédent productif de l’arbre (alternance des pro-ductions des oliviers). en effet, une chute totale de la production dans les différents sites d’expé-rimentation est enregistrée au cours de l’année déficitaire 2009 contrairement à l’année excé-dentaire 2007 dont la production est assez importante.• Au cours des années normales et déficitaires )2008 et 2009(, le rendement des oliviers est tributaire du type du sol. en ef-fet, le sol à substratum calcaire de la parcelle de Zarsis fournit une production plus meilleure (194kg/arbre/an) que le sol à substratum gypseux de la par-celle d’el fjé (150 kg/arbre/an). Ainsi, Akrimi et al.(1994) signalent que les oliviers instal-lés sur sol à substratum calcaire

sont plus productifs en compa-raison avec ceux sur sol à subs-tratum gypseux.• Les oliviers sur sol sableux profond d’Allamet Mechlouch sont plus productifs (153 kg/arbre/an) en comparaison avec ceux sur sol marginal à encroû-tement de dar dhaoui. ces résultats sont conformes à ceux rapportés par Ben Rouina et al. (2006) en examinant les don-nées de productions des oliviers de chaâl installés sur différents types du sol. • La présence du calcaire dans le sol n’a pas d’effet dépressif sur la production de l’olivier que s’il se trouve sous forme de croûte ou d’encroûtement. en effet, les oliviers de Zarsis dont le sol est à substratum calcaire produisent 194 kg/arbre/an contre 60 kg/arbre/an seulement pour les oli-viers de dar dhaoui qui présente un encroûtement. les terres à croûtes doivent être considérées comme solution de deuxième choix (Yankovitch et Bertelhot, 1947).

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4. concLuSion

d’après la présente étude d’éva-luation de l’effet des facteurs climatiques et édaphiques sur la production des oliviers du gouvernorat de Médenine, nous pouvons retenir ce qui suit :• l’apport pluviométrique a une influence directe sur l’améliora-tion des réserves disponibles en eau qui dépend aussi de la tex-ture du sol.

• la production des oliviers est fortement tributaire de la pré-cipitation que des facteurs éda-phiques. • les oliviers sur sol sableux profond sont plus productifs en comparaison avec ceux sur sol marginal à encroûtement.• la présence du calcaire dans le sol n’a pas d’effet dépressif sur la production de l’olivier que s’il se trouve sous forme de croûte ou d’encroûtement.

Qualité du sol année 2007 2008 2009

Site localisation p* pr** p pr p pr

Sols favorables zarzis 534 194 100 41 203 2

allamet mechlouch 292 153 79 3 83 0

Sols marginaux el fjé 102 150 64 0 88 0

dar dhaoui 220 60 52 17 97 0

* pr : production en Kg/arbre/an** p : précipitation annuelle en mm

tableau 2 : l’évolution de la production annuelle des oliviers des sites d’expérimentations en relation avec les conditions climato-édaphiques

(2007 -2009).

h. DhAOu MSADKI, D. OuERchEfANI BOuZAIDA, N. BEN MEchLIA, h. TAAMALLAh et M. OuESSAR

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aptitude deS LaitS de cHameLLe et de cHèvre à La tranSformation en Leben et en fromage fraiS en appLiQuant Le

Latex de figuier

Manel ZiAdi1, imen fguiRi2, Samira ARROuM2, Mokhtar hAMdi1 et Touhami KhORchANi2

1Laboratoire d’Ecologie et de Technologie Microbienne (LETMi), Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT),

BP 876, 1080 Tunis, Tunisie.2 Laboratoire d’Elevage et faune Sauvage, Institut des Régions Arides (IRA), Km

22, Route Djorf, 4119, Médenine, Tunisie.

ملخصيتمثل العمل الحالي في دراسة قدرة نوعين من الحليب غير المستغلة في صناعة األلبان :حليب النوق وحليب الماعز لتجهيز الحليب المخمر نوع اللبن والجبن من خالل إستعمال الالتكس من التين. يتم تلقيح هذين النوعين من الحليب بشكل منفصل مع استعمال البكتيريا مماثلة التحمض نسبة ان الحموضة درجة و مالمح وأظهر رصد للبن. )c1( اللكتيك لكال النوعين من الحليب مع تحمض األقصى بعد ساعتين من التخمير. الحموضة النهائية هي 80 درجة و 77 درجة، درجة الحموضة 3.7 و4 على التوالي لحليب النوق وحليب الماعز. وأظهرت الدراسة الريولوجية للبن أن المنتج رقيق و متغير االنسيابية مع زيادة اللزوجة في حليب الماعز. التحويل الى الجبن من خالل إستعمال الالتكس يمكن استخدامه لحليب الماعز فقط مع وقت تخثر أقل بقليل من تلك التي حصلت مع المنفحة. عائد الجبن

من حليب الماعز حوالي 17 ٪ باستخدام العاملين االثنين للتخثر.

الكلمات المفاتيح : حليب النوق، حليب الماعز، اللبن، والجبن الطازج الالتكس، التحميض،لريولوجيا

réSumé le présent travail étudie l’aptitude de deux types de lait sous-exploi-tés en industrie laitière, le lait de chamelle et le lait de chèvre, à la transformation en lait fermenté de type leben et en fromage frais en appliquant le latex de figuier. Les deux types de lait sont ensemencés séparément avec un starter lactique de leben (c1). le suivi du ph

Revue des Régions Arides n° 26 (2/2011) pp:63-80

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et de l’acidité a montré des profils d’acidification semblables pour les deux types de lait avec un maximum d’acidification après deux heures de fermentation. L’acidité finale est de 80°D et 77°D, le pH est de 3,7 et 4 respectivement pour le lait de chamelle et le lait de chèvre. la caractérisation rhéologique du leben obtenu a mis en évidence le comportement rhéofluidifiant et thixotrope du produit, avec une viscosité plus importante pour le lait de chèvre. la trans-formation en fromage frais en appliquant le latex est possible seule-ment pour le lait de chèvre avec un temps de coagulation légèrement inférieur à celui obtenu avec la présure. le rendement fromager du lait de chèvre est aux alentours de 17% en utilisant les deux agents coagulants.

mots clés : lait de chamelle, lait de chèvre, leben, fromage frais, latex, acidification, rhéologie.

abStractThe present work studied the ability of two types of milk underuti-lized in the dairy industry: camel and goat milk for processing into fermented milk )Leben( and fresh cheese by applying the latex of fig ficus carica. The two types of milk were inoculated separately with Leben lactic starter )C1(. The monitoring of pH and acidity profiles showed that the acidification kinetics was similar for both types of milk with maximum acidification rate after two hours of fermenta-tion. The final acidity was 80 °D and 77 °D, and the final pH was 3.7 and 4 respectively for camel and goat milk. The rheological charac-terization of leben obtained showed shear thinning and thixotropic behavior with higher viscosity for goat milk. The transformation into cheese by applying the latex is possible only with goat milk but with a clotting time slightly lower than that obtained with rennet. The cheese yield of goat milk is around 17% using two coagulants.

Key words: camel milk, goat milk, leben, fresh cheese, latex, aci-dification, rheology.

Aptitude des laits de chamelle et de chèvre à la transformation en Leben et en fromage frais

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1. introduction

le lait de chamelle est extrême-ment précieux et important, il est réputé pour ses vertus thérapeu-tiques. il est apprécié pour ses propriétés anti-infectieuses, an-tidiabétiques et anti-cancéreuses (Konuspayeva et al., 2009). la composition du lait camelin pré-sente des teneurs importantes et équilibrées en nutriments de base avec des proportions similaires au lait de vache pour les pro-téines, lipides et cendre, néan-moins il est pauvre en matière sèche totale avec des teneurs éle-vées en azote non protéique et en lactose (farah et Rüegg,1989). les concentrations élevées du lactose expliqueraient la saveur parfois sucrée du lait de cha-melle (Gnan et Shereha, 1986; Bayoumi, 1990). le lait came-lin se caractérise par une varia-tion de la teneur en eau (Yagil et Etzion, 1980). il constitue une bonne source en minéraux pour le chamelon et le consommateur (Bengoumi et al., 1994). le lait de chamelle se singularise par sa richesse relative en vitamines B3 (niacine) et en vitamine c. Même si des variations impor-tantes (de 25 à 60 mg/l) de la teneur de cette dernière dans

le lait camelin sont rapportés (farah, 1993), il n’en demeure pas moins que les teneurs signa-lées (autour de 36 mg/l selon (farah et al., 1992) sont en moyenne 3 fois plus élevées que celles présentes dans le lait bovin, qui ne dépassent pas 22 mg/l. le lait camelin contient des teneurs plus faibles en vita-mines A et e et en certaines vi-tamines du groupe B (vitamine B2, B5 et B9) (farah, 1993).le lait de chèvre est composé de lipides en émulsion sous forme de globules, caséines en suspen-sion colloïdale, de protéines du sérum en solution colloïdale, du lactose et de minéraux en solution. il contient en moyenne 87% d’eau, 4% de glucides, 4% de lipides, 3 à 4% de protéines, environ 0,5% de minéraux (dont 120 mg de calcium) et des vita-mines (A, d, B…). compara-tivement au lait de vache, la matière grasse du lait de chèvre ne contient pas de caroténoïdes. la matière grasse est essentielle-ment constituée de triglycérides (98% à 99%). le lait de chèvre est riche en acides gras à courte et moyenne chaîne essentielle-ment c10 :0 et moins riche en acides gras insaturés que le lait

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de dromadaire. les principales protéines du sérum sont iden-tiques, soit l’α-lactalbumine qui est supérieure dans le lait de chèvre que celui de vache, la β-lactoglobuline qui est infé-rieur et les immunoglobulines. les minéraux présents dans le lait de vache sont identiques (Guo, 2003).du point de vue technologique, le lait de chamelle est moins apte à la transformation que le lait des autres espèces animales domes-tiques plus largement exploitées (vache, brebis, chèvre). l’apti-tude limitée du lait de chamelle à la coagulation par voie enzyma-tique a vraisemblablement pour origine principale la composi-tion particulière des micelles de caséine. en effet, la teneur faible de κ-caséine, β-lactoglobuline, la stabilité microbienne et la richesse de la matière grasse en acides gras saturés perturbent le pouvoir de transformation de lait (farah et farah Reisen, 1985 ; Jardali, 1988 ; Mohamed et al., 1990). Quelques solutions ont été proposées pour assurer une bonne coagulation tel que le surdosage de l’enzyme coa-gulante pour provoquer la coa-gulation (Ramet, 1987; Ramet

et Kamoun, 1988). ces techno-logies de transformation fro-magère du lait de chamelle ont été testées dans différents pays (Mauritanie, Tunisie, Kenya, Arabie Saoudite, Jordanie), y compris en milieu traditionnel (touareg du Niger et du Mali) et la commercialisation du fro-mage à partir de lait pur ou mé-langé est maintenant possible (Bengoumi et al., 2005). Alors que l’aptitude de ce pro-duit à la transformation fro-magère est exceptionnelle et réputée difficile )Wilson, 1984; Yagil, 1982; Yagil et al., 1984), la fermentation spontanée du lait de chamelle s’avère pos-sible. Quelques exemples de produits fermentés issus du lait de chamelle ont été cités dans la littérature, tels que le shubat et le gariss au Soudan. Au Kenya, les nomades consomment un lait fermenté le Suusac obtenu par fermentation spontanée de lait de chamelle dans des outres (Abdelgadir et al., 1998; Dirar, 1993). l’utilisation de lait de chèvre pour la fabrication des différents produits laitiers est en augmen-tation, bien que la proportion soit bien inférieure à celle de lait

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de vache mais il est beaucoup mieux organisé dans certains pays que dans d’autres. la trans-formation industrielle ou arti-sanale du lait de chèvre pour la vente directe se fait avec succès pour le lait pasteurisé ou uhT, le lait évaporé, la crème glacée, lait en poudre et les produits traditionnels du lait de chèvre, outre les fromages populaires et le yaourt (Pandya et Ghodke, 2007). Bien que la demande de lait de chèvre pour la fabrication du fromage est bien connue, peu de tentatives ont été faites pour étudier systématiquement l’utili-sation de lait de chèvre pour la fabrication de boissons au lait, crème glacée, beurre, lait en poudre, lait concentré, produits traditionnels, même yaourt, etc. L’insuffisance de la production journalière du lait peut être l’une des raisons qui explique la diffi-culté d’établir une industrie de transformation efficace de lait de chèvre. il reste aussi à noter, que les connaissances techniques issues de la recherche sur le lait de vache sont le plus souvent non applicables à la fabrication de produits de qualité à partir de lait de chèvre (Silanikove et al., 2010).

c’est dans le cadre de l’essai de valorisation de lait de chamelle et de lait de chèvre que s’ins-crit ce travail. Ainsi notre étude présente deux aspects de valo-risation : i) la préparation d’un lait fermenté de type leben à base de lait de chamelle/chèvre en appliquant un starter lactique du leben, ii) la transformation en fromage frais en utilisant le latex de figuier comme agent coagulant.

2. matérieL et métHodeS

2.1. matériel biologique

deux types de lait ont été utilisés au cours de ce travail : le lait de chèvre et le lait de chamelle pro-venant de la traite des chèvres et chamelles appartenant aux troupeaux de l’institut des Ré-gions Arides (iRA, Médenine). la traite des animaux est effec-tuée manuellement.la collecte du latex est effectuée à partir des fruits verts non ma-tures de figuier )Ficus carica( lo-calisé dans la région de Ragouba (Sidi Makhlouf, Médenine). la présure utilisée est procurée du marché local.

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2.2. analyses physicochimiquesa. mesure de l’acidité il s’agit d’introduire 10 ml de lait dans une fiole. En ajoutant 3 à 4 gouttes de phénophtaléine et on fait titrer par la solution de soude (N/9) jusqu’à une coloration rose, facilement perceptible par comparaison avec un témoin du même échantillon. Après virage, la teinte rose disparaît progressi-vement. il n’y a pas lieu de tenir compte de cette décoloration. le virage est considéré comme atteint lorsque la teinte persiste pendant une dizaine de secondes. l’acidité est exprimée en degré dornic (°d), c’est-à-dire en dé-cigramme d’acide lactique par litre : Acidité (°d)=V1*10 Où V1 : volume en ml de la solu-tion d’hydroxyde de sodium N/9 nécessaire.b. mesure de pHla détermination du potentiel hydrique se fait par un ph-mètre préalablement étalonné. l’éta-lonnage du ph-mètre est effec-tué en utilisant deux solutions tamponnées ph=4 et ph=7 à la température indiquée. c. mesure de la densité du laitla densité du lait est déterminée selon la norme tunisienne NT14-29 (1983). il s’agit de plonger le

lactodensimètre dans une éprou-vette contenant le lait en lui don-nant un mouvement de rotation et attendre sa stabilité et lire la graduation apparente au bord supérieur du ménisque. d. détermination de la teneur en matière grasse la teneur en matière grasse est déterminée en utilisant la méthode acido-butyrométrique de geRBeR qui consiste à dé-terminer la teneur en matières grasses du lait par réaction avec l’acide sulfurique, l’alcool amy-lique, agitation, centrifugation. les gouttelettes de graisse qui se réunissent en une couche claire sont évaluées quantitativement grâce à une échelle adéquate. la teneure en matière grasse du lait exprimée en g matière grasse/1 lait. détermination de la matière sèche:il s’agit de sécher 10 ml de lait dans une étuve réglée à 1032°c pendant trois heures. Mettre en-suite la capsule dans le dessicca-teur et laisser refroidir jusqu’à la température ambiante. la matière sèche, exprimée en gramme, par litre de lait, est égale à (M1-M0)*1000/V, Où M0=est la masse, en grammes,

Aptitude des laits de chamelle et de chèvre à la transformation en Leben et en fromage frais

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2.3. analyse microbiologiquePour le dénombrement de la flore aérobie mésophile totale, le milieu utilisé pour le dénom-brement des germes totaux est la gélose standard pour dénombre-ment, standard Plat count Agar (PcA). l’ensemencement se fait en profondeur et les cultures sont incubées à 30°c pendant 48 heures. le dénombrement des bactéries lactiques est effectué sur milieu M17. l’ensemencement se fait en surface et les cultures sont incubées à 37°c durant 24h.Pour le dénombrement des coliformes, on utilise le mi-lieu VRBl (Violet-Red-Bile- lactose-Agar). l’ensemence-ment se fait en double couche et les boites sont incubées à 30°c pendant 24 h. Pour le dénombre-ment des levures et moisissure, on ensemence 0,1 ml des dilu-tions en surface de boite de Pétri contenant le milieu Sabouraud au chloramphénicol, l’incuba-tion est réalisée à 37°c pendant 48 heures.

2.4. préparation de Leben

le lait (chamelle et chèvre) est pasteurisé (72°c, 20 secondes) puis réparti dans des fioles de 500 ml stériles à raison

de la capsule vide; M1=est la masse, en grammes, de la cap-sule et du résidu après dessicca-tion et refroidissement; V=est le volume, en millilitres, de la prise d’essai.détermination des cendres:le principe est une incinération de la matière sèche à 52525°c dans un courant d’air et pesée du résidu obtenu. la teneur en cendre du lait est exprimée en pour cent en masse. mesure de la viscosité appa-rente:la viscosité est mesurée sur un échantillon de laits fermentés (chèvre et chamelle) (20 ml), en utilisant un viscosimètre de type Brook field (Model dV-e, MA, uSA). il s’agit d’un viscosimètre à cylindres coaxiaux. l’aiguille utilisée pour la mesure est N°2. la gamme de vitesse d’agitation appliquée varie de 2 à 100 rpm. la valeur de la contrainte de cisaillement ne doit pas dépas-ser 10% au cours de la mesure. Pour chaque vitesse d’agitation on doit laisser au minimum 30 secondes pour prendre la valeur de la viscosité. les valeurs de la viscosité sont affichées en cent-poises (cp).

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de 300 ml par fiole. Le lait est en-semencé aseptiquement avec un starter lactique de leben compo-sé de deux souches de lactococ-cus lactis SlT6 et SlT10 à pro-portions égales (2,00 106 ufc/ml pour chaque souche). les fioles sont incubées à 37°C pen-dant 24 heures. Au cours de la fermentation des prélèvements sont effectués pour la mesure du ph et de l’acidité.2.5. préparation du fromage frais

le lait (chamelle et chèvre) a été pasteurisé (72°c, 20 secondes) puis ensemencé avec 10% de ferment lactique (yaourt natu-rel). la fermentation lactique s’est déroulée durant 4 heures à température ambiante. l’empré-surage effectué en appliquant le latex ou la présure est suivi par une étape de coagulation. le coagulum obtenu est découpé puis égoutté pendant une nuit. Enfin, on effectue un salage )pourcentage final de sel 1,5%( et conservation à 4°c.

3. réSuLtatS et diScuS-Sion3.1. caractéristiques micro-biologiques et physicochi-miques du laitl’étude des caractéristiques

physicochimiques des deux types de lait a montré une dif-férence entre les deux espèces animales (Tableau 1). le lait de chamelle est plus acide que le lait de chèvre. ceci étant du à sa richesse en vitamine c (farah et al., 1992). les deux types de laits pré-sentent des valeurs similaires de densité mais le lait de cha-melle est moins riche en matière sèche totale, ce qui pourrait être expliqué par une différence en matière protéique et surtout en caséines. ces valeurs varient en fonction des stades de lactation et de l’alimentation de chaque espèce animale (El hatmi et al., 2006). le lait de chamelle est plus riche en matière grasse que le lait de chèvre (Tableau 1). la différence est due au stade de lactation et le nombre de traite qui influe à son tour sur la pro-duction et la concentration du lait. des résultats similaires ont été obtenus par Abu lehia (1989) qui a montré que le taux de matière grasse du lait de cha-melle est plus élevé que dans le lait de chèvre avec davantage d’acides gras à longue chaîne et d’acides gras insaturés. le lait de chamelle se caractérise par

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dans le lait de chèvre ce qui pourrait être expliquée par les conditions de traite. Au contraire de la fMAT, les bactéries lac-tiques sont plus abondantes dans le lait de chamelle que dans le lait de chèvre. en effet, plusieurs espèces et genres de bactéries lactiques ont été isolés à par-tir du lait de chamelle. Khedid et al. (2009) ont montré que lac-tobacillus et lactococcus sont les genres dominants dans le lait de chamelle collecté au Maroc. les espèces dominantes sont Lactococcus lactis subsp. lac-tis, Lactobacillus helveticus et Streptococcus salivarius subsp. thermophilus.3.2. caractéristiques du Leben obtenula production du leben a été réalisée en inoculant le lait pas-teurisé par le starter lactique c1. le ph, l’acidité et la vitesse d’acidification ont été suivies durant 24 heures de fermenta-tion à 30°c (figures 1 et 2).Les profils fermentaires obtenus pour les deux types de lait sont similaires. l’acidité augmente rapidement au cours du temps, ceci s’explique par l’impor-tance de l’inoculum utilisé (2 106) et par son adaptation aux

sa richesse en acides gras insa-turés et plus particulièrement en acide palmitoleïque (c16 :1) ce qui fait que le point de fusion de cette matière grasse est relative-ment bas (farah, 1993).La charge en flore mésophile aé-robie totale est plus faible dans le lait de chamelle que dans le lait de chèvre. d’après El hatmi et al., (2006), ceci est du à la richesse du lait camelin en pro-téines solubles qui ont un effet antimicrobien et sa richesse en acide ascorbique qui diminue le ph. en effet, la présence dans le lait cru de facteurs limitant la prolifération bactérienne a été mise en évidence: teneur élevée en lysozyme (Barbour et al., 1984) et en vitamine c (Yagil, 1982; Yagil et al., 1984). ceci, permet d’expliquer, outre les vertus réputées thérapeutiques de ce lait (Yagil, 1982; Yagil et al., 1984), la présence d’un phénomène de bactériostase temporaire, entraînant une moindre propension à l’acidifi-cation spontanée dans les pre-mières heures suivant la traite (Ramet, 1987).les levures et moisissures et les coliformes totaux sont présents à des teneurs assez importantes

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conditions de fermentation vu que la pré-culture est réalisée sur le même type de lait. Après 18h de fermentation l’acidité est de 80°d et 77°d respecti-vement pour le lait de chamelle et de chèvre. en effet, la fer-mentation du lactose en acide lactique diminue le ph et favo-rise la protéolyse des protéines (De Roissart, 1986). l’augmen-tation de l’acidité est accompa-gnée par une baisse de ph pour atteindre une valeur finale de 3,7 et de 4 respectivement pour le lait de chamelle et de chèvre. des valeurs semblables de ph et d’acidité ont été trouvées par Ziadi et al., (2005) en appli-quant le même starter sur le lait de vache.les valeurs des vitesses d’aci-dification )u-pH/h( sont com-parables pour les deux types de lait. le maximum est atteint après deux heures de fermenta-tion. la vitesse décroit rapide-ment pour atteindre une valeur aux alentours de 0,2 u-ph/h à 6h de fermentation. ensuite elle continue à diminuer jusqu’à arrêt complet après 22h de fer-mentation. en effet, étant donné que l’acide lactique est un pro-duit associé à la croissance, sa

production atteint son maximum avec la phase exponentielle de croissance de starter ce qui ex-plique le pic obtenu après 2h de fermentation. la chute rapide de la vitesse de croissance est due à l’accumulation de l’ion lactate dans le milieu qui a un effet inhi-biteur sur la croissance du star-ter. la variation de la viscosité ap-parente en fonction de la vitesse de cisaillement est représentée dans la figure 3. Les mesures ef-fectuées pour les deux types de laits ont montré que la viscosité diminue avec l’augmentation de la vitesse de cisaillement, puis le produit tend à reprendre sa structure initiale en diminuant la vitesse de cisaillement. le pro-duit est donc non-Newtonien, rhéofluidifiant et thixotrope. Ainsi, un premier cisaillement détruit la structure du produit. Ce comportement rhéofluidi-fiant est dû à la rupture progres-sive d’agrégats formés entre les caséines du lait sous l’action de la baisse du ph. A chaque vitesse de cisaillement corres-pond un état d’agrégation et plus le nombre de liaisons rompues entre les caséines est élevé, plus la chute de la viscosité apparente

Aptitude des laits de chamelle et de chèvre à la transformation en Leben et en fromage frais

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légèrement inferieur à celui en appliquant le latex et que le ren-dement fromager est similaire pour les deux agents de coagu-lation. les mêmes doses ont été testées sur le lait de chamelle, mais la coagulation n’a pas eu lieu et on a un phénomène de séparation de phases. une phase supérieur constituée probablement par la matière grasse moins dense et piégeant les protéines et une phase inférieure formée par le lactosérum contenant le lactose et les protéines solubles. ces résultats confirment la difficulté de transformation fromagère du lait de chamelle en utilisant un coagulant d’origine végétal. Néanmoins des essais de pré-paration de fromage en utilisant des coagulants végétaux ont été reportés dans la littérature. Ogudiuin et Oke (1983) ont uti-lisé le jus des feuilles de pomme de Sodom (Procera calotropis) pour produire un fromage dit Wara. le gaziantep est un fro-mage turc obtenu en appliquant des extraits enzymatiques du latex de figuier )Oner et Akar, 1993). Plusieurs travaux ont caractérisé les protéases du latex du figuier )Devaraj et al., 2007).

est importante. d’autres types de lait fermenté présentent le même comportement rhéologique tels que le yaourt, les boissons lac-tiques et l’Ayran (lait fermenté turque) (hassan et al., 2003 ; Penna et al., 2001 ; Koksoy et Kilic, 2003).le lait de chèvre présente une viscosité plus importante que le lait de chamelle. la valeur de la viscosité apparente à une vitesse de cisaillement de 10 rpm est de 335 cp pour le leben obtenu à partir de lait de chèvre alors qu’il est de 235 cp pour celui ob-tenu à partir du lait de chamelle. cette différence peut être attri-buée à une différence en extrait sec total.3.3. caractéristiques du fro-mage frais obtenula préparation du fromage frais à partir du lait de chamelle et de chèvre séparément a été réalisée en appliquant le latex comme agent de coagulation et en utili-sant la présure comme témoin. Trois doses de latex et présure ont été testées afin d’estimer le temps nécessaire pour la coa-gulation du lait. Ainsi que pour le lait de chèvre on note que le temps nécessaire à la coagula-tion en appliquant la présure est

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Au Portugal, des extraits de fleurs du cardon )Cardunculus de canara) ont été employés de-puis longtemps pour la produc-tion de fromage à partir du lait de brebis (Ogugua et al., 1987).

4. concLuSion

ce travail avait pour objectif de valoriser le lait de chamelle et de chèvre par la préparation du leben et du fromage frais. Alors

que pour les deux types de lait la transformation en leben s’avère possible et prometteuse et le pro-duit partage plusieurs caracté-ristiques avec d’autres produits laitiers, la transformation fro-magère en appliquant le latex est possible seulement pour le lait de chèvre. le lait de chamelle demeure un produit inapte à la transformation fromagère dans ces conditions.

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tableau 1 : caractéristiques physico-chimiques des différents laits (lait de chamelle et lait de chèvre).

tableau 2: comparaison du pouvoir coagulant du latex et de la présure.

Caractéristique Lait de chamelle Lait de chèvreDensité 1,03±0,01 1,03 ±0,2pH 6,46±0,06 6,71±0,075Acidité (°D) 19,16±3,33 16,33±1,44Matière grasse (g/l)Matière sèche (g/l)Cendres (%)FMAT* (UFC/ml)Levures et moisissures (UFC/ml)Coliformes totaux (UFC/ml)Bactéries lactiques (UFC/ml)

41,33±7,51180,50

2,73 102

--

1,26 103

33,33±2,31280,85

7,20 105

1,36 103

2,43 103

9,0 102

*fMAT: flore Mésophile Aérobie Totale.

type de lait agent coagulant dose (ml/l) tc* (min) rf**(%)lait de chèvre présure 0,7

1,53

1132

17,05

latex 0,71,53

1241

17,22

*tc: temps nécessaire pour la coagulation, **rf: rendement fromager (%).

Aptitude des laits de chamelle et de chèvre à la transformation en Leben et en fromage frais

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figure 1 : evolution de pH et de l’acidité au cours de la fermentation du lait de chamelle (♦) et du lait de chèvre (■).

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Figure 2 : Evolution de la vitesse d’acidification au cours de la fermentation de lait de chamelle (♦) et de lait de chèvre (■).

figure 3 : courbe d’écoulement de Leben (charge et décharge) obtenu à par-tir du lait de chamelle.

Aptitude des laits de chamelle et de chèvre à la transformation en Leben et en fromage frais

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conServation deS eaux et deS SoLS : caS deS JeSSour de braouKa, montS

deS matmata - tuniSie

MOuSSA M.1 ; SOlé A, B.2 ; cANTON Y.3, KOuAKBi M.1

et chehBANi B.1 1 Institut des Régions arides, 4119 Médenine – Tunisie

2 Estacion Experimental de Zonas Aridas consejo Superior de Investigaciones Cientificas, Espagne

3 université d’Almeria- Espagne

ملخص

مطماطة جبال بسلسلة التربة لتدهور الرئيسي السبب حاليا المائي االنجراف يعتبر نتيجة نوعية األمطار التي تنزل بغزارة إلي جانب الخصائص المورفولوجية والتضاريس في سجلـت التي القوية كاألمطار السيالن مياه تدفق قوة من تزيد التي والمنحدرات موسمي 1969 و1979 مما انجر عنها من انجراف حاد للتربة وتدمير العديد من الجسور والتطور االقتصادية التحوالت ورغم اإلطار هذا وفي النباتي. للغطاء كبير وتدهور التنكولوجي، ال تزال توجد، في سلسلة جبال مطماطة بعض النظم للتصرف في الموارد الطبيعية والتقاليد الزراعية المتأقلمة مع بيئتها. فهي تعتمد على استخدام الموارد المحلية

التي يتم تطبيقها على نطاق محدود بهدف الحفاظ على الموارد الطبيعية. أجري هذا البحث بحوض البراوكة )355 هك( )سلسة جبال مطماطة( الذي يتميز ببروز طبقات صخرية وبانخفاض كثافة الغطاء النباتي وبوجود عدد كبير من الجسور )مفرد التين، النخيل ،...( وهي عبارة عن سدود جسر( مزروعة باالشجار المثمرة )الزيتون، صغيرة تغطي أكثر 400،000 هكتار مرتبة الواحدة وراء األخرى في شكل مدرجات تستعمل لحفظ مياه األمطار. يهدف هذا العمل لالسهام في إيجاد حلول للحد من ظاهرة التالية: المعلمات اختيار تم حيث السيالن لمياه األمثل واالستغالل المائي االنجراف مجمعات المياه، ارتفاع المياه، مساحة المصب، كمية المياه وطاقة االستبقاء باالعتماد على

الصور الجوية والمعاينات الميدانية.وقد بينت الدراسة أن عدة عوامل لها عالقة بظاهرة االنجراف وأن الدور الذي لعبته والتربة المياه كمية اعتمدنا على إذا يذكر يكاد التربة ال انجراف الحد من في الجسور المحتجزة وراء الجسور، وأن أداء هذه الجسور غير مستقر وقد يكون منعدما إذا تم جرفها

وتراكمت عليها مخلفات االنجراف.

الكلمات المفاتيح : المعارف المحلية، اإلنجراف، حوض، طاقة االستبقاء، مناطق قاحلة، تونس

Revue des Régions Arides n° 26 (2/2011) pp:81-115

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reSumé

Malgré la progression rapide de la modernisation et des changements économiques, il subsiste encore, dans toute la chaîne des Matmata dont fait partie le micro bassin de Braouka (appartenant au bassin versant de l’oued Ségui), quelques systèmes de gestion et de savoir faire agricoles traditionnels bien adaptés à leur environnement. ils s’appuient sur l’utilisation des ressources locales et sont appliqués à petite échelle, pour préserver les ressources naturelles. en parcou-rant ces zones montagneuses arides, on est impressionné d’une part par la faible densité de la couverture végétale et la grande étendue des sols squelettiques ou à roche calcaire affleurant et d’autre part par le grand nombre de jessour cultivés et plantés en arbres fruitiers )oliviers, figuiers, palmiers, …(. Plus de 400.000 hectares de ces ter-ritoires sont aménagés en jessour. les jessour (jisr au singulier), sont des diguettes ou petits ouvrages de conservation des eaux et des sols, disposés les unes derrière les autres le long des talwegs, délimi-tant ainsi des champs en escaliers.

Actuellement l’érosion hydrique est la forme de dégradation phy-sique des sols la plus sérieuse affectant tous les monts de Matmata. une grande partie des précipitations tombe sous forme d’averses violentes et intenses, augmentant considérablement l’effet érosif des pluies. Par ailleurs, ces averses à caractère torrentiel, conjuguées avec les caractéristiques morphologiques et pédologiques de reliefs; favorisent le ruissellement. ce dernier est intense, en particulier lors des pluies exceptionnelles, comme celles de 1969 et 1979. il provoque une forte érosion hydrique des sols et une destruction des ouvrages de petites hydrauliques (jessour). ces averses coïncident ou se produisent très souvent, juste après les périodes sèches esti-vales causant de sévères dommages par l’érosion des sols, laissés à nu par un couvert végétal réduit par la sécheresse et/ou les récoltes (arrachage des touffes).

c’est dans un but de trouver une solution à cette problématique (l’érosion hydrique des sols et la destruction des jessour) et de mieux valoriser les eaux de ruissellement, que nous avons mené une étude

conservation des eaux et des sols : cas des jessour de Braouka, monts des Matmata- Tunisie

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sur ce phénomène dans le micro bassin versant de Braouka (355 ha), faisant partie du Bassin versant de l’oued Ségui (Monts de Matmata, Sud Tunisien). Nous avons choisi les paramètres suivants sur l’en-semble des unités (Jisr) du micro bassin versant de Braouka : sur-face de rétention, hauteur de rétention, surface de l’impluvium, lame d’eau ruisselée et capacité de rétention; en se basant sur des photos aériennes et sur des prélèvements de terrain.

cette étude montre que dans le micro bassin versant de Braouka, l’érosion est influencée par une multitude de facteurs, mais le rôle joué par les jessour dans la lutte antiérosive n’est pas négligeable, si on se réfère aux quantités de sol et d’eau retenue derrière les bar-rages. Seulement, cette rétention est précaire et peut devenir nulle dès la destruction du seuil de rétention, ou son comblement par les produits de l’érosion.

mots-clés : savoir local, érosion hydrique, bassin versant, capacité de jessour, zones arides, Tunisie.

abStract

despite modernisation and rapid socioeconomic changes, it is still possible to find some agricultural management systems which through the use of local knowledge, are very well adapted to the arid environment. Such systems can be found in the Braouka catch-ment within the Segui basin in Southern Tunisia. These systems use local materials and are applied locally in order to preserve natural resources. They consist in systems of cascading large bank terraces with earthen banks (jessour), occupying the medium and lower part of small catchments. These terraces have been planted with profi-table trees )olives, figs, palms, etc.(. And this is especially noticeable when considering the overall landscape of the region: a rangeland with a very low plant density, skeletal soils with abundant calcareous rock outcrops. There are over 400.000 ha of jessour in the mounts of Matmata.

At present, water erosion is the most dramatic soil degradation type

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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in the Matmata mountains region. This is due in a large part to tor-rential rains which increase erosion. Moreover such torrential rains along with the particular relief and the soil types, accentuate water runoff. Runoff is particularly intense under exceptional rains like those in 1969 and 1979. it causes exceptional soil erosion and the destruction of earthen banks (jessour). in most of the cases such tor-rential rains occur either during or just after the dry summer period, when the plant cover is reduced or inexistent because of draught conditions or crop harvesting.

In order to find a solution to this accute problem )water soil erosion and jessour destruction) and to better value runoff , a study consis-ting in finding the relationships between several parameters of the terrace system and the magnitude of precipitation has been carried out in one of the catchments of Braouka (355 ha). The following parameters have been measured in all jessour in the Braouka catch-ment by using aerial photographs and field work: retention surface area, retention height, catchment area, depth of runoff water, and retention capacity.

Results indicate that in the Braouka catchment soil erosion is in-fluenced by many factors, but the role of jessour for erosion control is quite important, especially with the large amounts of soil and wa-ter retained behind the earthen walls of the terraces. however, this retention capacity is precarious and can even disappear in case the earthen walls are destroyed or the walls are filled by the sediments which have been eroded from the bank or from the terraces upslope.

Key words: local knowledge, water erosion, catchment area, reten-tion capacity, semiarid and arid regions, Tunisia.

conservation des eaux et des sols : cas des jessour de Braouka, monts des Matmata- Tunisie

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1. introduction

lorsqu’on aborde le thème de l’érosion des sols et de la dégra-dation des terres, il est important de considérer quatre facteurs physiques de base qui condi-tionnent le régime érosif, à sa-voir : l’agressivité/érosivité du climat et des précipitations, la fragilité/érodibilité des sols, la topographie, la nature et la den-sité du couvert végétal.l’écosystème de la région de Toujane (Monts des Matmata, sud de la Tunisie), a comme

principale caractéristique l’alter-nance d’étés chauds et secs avec des périodes hivernales plus humides et un déficit pluviomé-trique très marqué )fig. 1( par rapport à l’évapotranspiration, durant les 3 à 6 mois de la pé-riode estivale. cette particularité est considérée comme un para-mètre déterminant dans le pro-cessus général de dégradation des ressources naturelles, et dans certains mécanismes physiques spécifiques de la désertification.

0

10

20

30

40

50

60

Jan fev Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov déc

P (m

m)

0

5

10

15

20

25

30

T (°c

)

P (mm)T (°c)

fig. 1 : diagramme ombrothermique, stationde mareth. (moussa, 2007)

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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une grande partie des précipi-tations se produit sous forme d’averses violentes et intenses, augmentant considérablement l’érosivité des pluies. Par ail-leurs, ces averses coïncident ou se produisent très souvent juste après les périodes estivales sèches, causant de sévères dom-mages par l’érosion des sols laissés à nu par un couvert végé-tal réduit par la sécheresse et/ou les récoltes.Actuellement l’érosion hydrique est la forme de dégradation phy-sique des sols la plus sérieuse af-fectant les monts de Matmata. A la suite de la disparition du cou-vert végétal, suite à une pression anthropique sur les ressources, une très grande partie des sols de la région a été détruite. Plus par-ticulièrement dans la chaîne des Matmata, deux paramètres appa-remment antagonistes de l’éro-sion sont pris en considération, à savoir la pression humaine sur la terre et la dépopulation rurale, responsable du manque d’entre-tien de la grande majorité des ouvrages de conservation des sols et qui cause la reprise de l’érosion. en outre, nous tenons à signaler que les facteurs liés aux précipi-

tations ainsi qu’aux conditions climatiques sont des facteurs externes au milieu, tandis que la morphologie, les propriétés phy-siques du versant sont des fac-teurs internes. les conséquences de l’érosion hydrique sont mul-tiples, telles que la destruction des ouvrages et jessour suite aux forts ruissellements, la diminu-tion de l’épaisseur utile du sol, le déplacement des particules fines du sol et la disparition de subs-tances nutritives. dans les cas les plus graves, nous remarquons l’apparition sur les parcelles éro-dées de rigoles et de ravines. Par ailleurs, il arrive souvent que les matériaux entraînés par l’éro-sion hydrique portent atteinte à des surfaces situées plus à l’aval (accumulation des sédiments) et la quantité d’eau ruisselée n’est ainsi pas valorisée.

2. obJectifS

le but de cette étude est de trouver les meilleurs moyens de lutter contre toute forme d’érosion afin de l’atténuer et rendre son action moins fré-quente et moins active. les ob-jectifs visés sont notamment:- la protection des terres agri-coles contre l’érosion ;- la valorisation des eaux de

conservation des eaux et des sols : cas des jessour de Braouka, monts des Matmata- Tunisie

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du bassin versant de l’oued Sé-gui dans la chaîne des Matmata )fig.2(. Ce micro bassin versant couvre une superficie de 355 ha. il contient une agglomération d’une cinquantaine de familles. Malgré sa taille réduite, il fait l’objet d’un micro relief diversi-fié )fig.3( et il est le siège d’une importante activité agricole en sec. la répartition spatiale des exploitations sur le micro bassin versant de Braouka est obtenue par la détermination des jes-sour à l’aide de la photographie aérienne et des prospections de terrain, les superficies sont cal-culées par planimétrie.

ruissellement ;- la limitation des débordements et de la destruction des jessour et des ouvrages (petite unité hy-draulique).

dans cette perspective, nous proposons de rechercher, sur le micro-bassin versant étudié de Braouka, des solutions qui pour-ront être extrapolables sur la ré-gion des monts de Matmata.

3. eroSion danS Le mi-cro baSSin verSant de braouKa3.1. - présentation du micro bassin versant de braoukale site, retenu à la suite de considérations pratiques variées, est situé dans la partie amont

Braouka

fig. 2 : bassin versant d’oued. Ségui – mareth mnt (dem) compilé à 30 m. projection : utm zone 32 datum WgS84 (moussa, 2007)

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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toute la chaîne des Matmata, ce pourcentage élevé d’utilisation du sol est aussi accompagné d’un morcellement très poussé des parcelles.

une analyse préliminaire montre qu’un grand nombre de jessour occupent la majorité du sol culti-vable, la majorité de l’espace arable est mise en culture surtout en sec, comme d’ailleurs dans

fig. 3: topographie du micro-bassin versant de braouka (dem Ségui) dans le bassin de Ségui (carte établie à partir d’un dem ou mnt à 30 m

de résolution) (moussa, 2007)

3.2. etude du débordement et de l’érosion 3.2.1. etude de la destruction des jessourMalgré le rôle qu’ils jouent, les jessour souffrent de plusieurs défauts qui sont à l’origine de leur destruction lors des fortes

pluies. Ces insuffisances sont surtout :- le déséquilibre entre la surface du “Jisr” et la surface de son im-pluvium, le rapport de ces deux surfaces peut varier de 1 à 100, voire 1 à 200 (chahbani, 1992) ; - la faible infiltration dans le « Jisr » : l’eau retenue par

conservation des eaux et des sols : cas des jessour de Braouka, monts des Matmata- Tunisie

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le barrage n’arrive pas à bien s’infiltrer dans la terrasse. Cette faible infiltration est essentielle-ment due au dépôt des produits de l’érosion. les strates supé-rieures de ces produits déposés sont essentiellement formées de limons très argileux et d’argiles. la dernière strate est compo-sée d’argile gonflée qui bloque

3.2.1.1. composantes des sys-tèmes Jessourla technique des jessour est l’une des techniques de conser-vation des eaux et des sols les plus répandues dans le sud tuni-sien, cette technique consiste en l’édification d’une petite di-

guette appelée Tabia )fig.5 & 6( ayant pour but essentiel le pié-geage des eaux de ruissellement et les produits d’érosion. un jisr est une unité hydraulique élé-mentaire (uhe) comportant la tabia, la terrasse et l’impluvium.

l’infiltration et peut atteindre parfois 10 à 15 cm d’épaisseur. l’eau retenue se perd, ainsi, par évaporation. ces couches argileuses constituent un danger pour la vie des cultures et des arbres, car elles bloquent toute aération dans les horizons supé-rieurs du sol, rendant ainsi le milieu asphyxiant.

fig. 4 : représentation schématique d’un bassin versant

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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fig.5 : Succession des jessour à travers les talwegs

fig. 6: Les différentes composantes d’un jisr (amami, 1984)

Photo :Mohamed MOuSSA

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3.2.1.2.tabia ou barrage la tabia est en terre tassée, les anciens jessour sont renforcés avec des pierres sèches appe-lés cerra. Pour les sites forte-ment érodés, les affleurements rocheux constituent la matière principale pour la construction de la tabia.la tabia est le plus souvent équi-pée d’un déversoir pour faire évacuer le surplus d’eau vers l’aval. en fait, il existe deux types de déversoirs : un latéral, appelé Menfes )fig.7( se trouvant à l’une ou aux deux extrémités

de la Tabia, la culée verticale qui s’appuie contre la tabia est, dans bien des cas, consolidée par un mur en maçonnerie, et un central appelé Masref )fig8( qui est un seuil déversant, limité par deux culées en pierres sèches ou en maçonnerie ; la forme en esca-lier de la partie aval du seuil ra-lentit l’énergie cinétique de l’eau déversée. d’après une enquête faite dans les Matmata par J. BONVALLOT (1979), 60% des barrages sont équipés de déver-soirs type «Menfes» et 38% de déversoir type «Masref».

Photo : Jisr avec déversoir type Masref Photo 2 : Jisr avec déversoir type Manfes

Manfes

Photo : Mohamed MOuSSA

fig. 7: Jisr avec déversoir type menfes

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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3.2.1.3. terrasse ou surface de rétention

la retenue du barrage constitue le champ du jisr, puisque les arbres fruitiers et les cultures vivrières y sont cultivés, elle est plus étendue dans les jessour des talwegs que dans les jessour des pentes et des glacis. (chahbani, 1990). en effet, l’objectif princi-pal d’un jisr est de satisfaire les besoins en eau des cultures qui y sont implantées plutôt que de re-tenir toute l’eau de chaque crue. A cela, il faut ajouter le volume de sédiments qui va s’accumuler derrière le barrage, pour obtenir le volume total de la retenue.

fig. 8: Jisr avec déversoir type masref

fig.9 : Schéma d’un jisr avec menfes & masref (bonvallot, 1986)

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3.2.1.4. impluvium

l’impluvium d’un jisr est le bassin versant dont les écou-lements superficiels déversent sur la terrasse. les jessour étant construits en chaîne le long d’un

talweg, chaque jisr aura comme impluvium la partie du micro bassin versant située en aval du jisr précédent et ayant comme exutoire le site de la digue du jisr en question.

Photo : Jisr avec déversoir type Masref Photo 2 : Jisr avec déversoir type Manfes

Manfes

Photo : Mohamed MOuSSA

fig. 10: : Jisr avec déversoir type menfes

fig. 11: Jisr avec déversoir type masref

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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Néanmoins, l’impluvium du premier jisr (constitué par la partie amont du micro bassin versant dont la superficie, est assez importante), donne sou-vent lieu à un grand volume de ruissellement, provoquant des débordements vers les autres jessour situés en aval. le coef-ficient du ruissellement de l’impluvium influence le dimen-sionnement du jisr, en interve-nant sur le volume de ruisselle-ment moyen des crues. Pour un type d’averse, on peut admettre que ce coefficient est peu va-riable d’un site à un autre étant

donné la similitude des carac-téristiques hydrologiques des reliefs des zones arides tuni-siennes. cependant, les pluies qui provoquent un ruissellement sont peu fréquentes, de telle sorte que la pluviométrie jour-nalière est très variable pour un même site. BOuRgeS (1984), a montré que pour des sols culti-vés en terrasses à texture limo-neuse à limono sableuse dans le sud tunisien, le coefficient de ruissellement d’une averse jour-nalière varie en fonction de la pluviométrie (tab. 1).

Tab.1: Coefficient de ruissellement en fonction de la pluviométrieannuelle dans le sud tunisien (bourges et al, 1984)

Pluviométrie (mm) coefficient de ruissellementP<50

50 < P < 100100 < P < 200

0 < c < 0,10,1 < c < 0,250,25 < c < 0,45

3.2.2. rôle hydro-morpholo-gique des Jessour

3.2.2.1. rétention des eaux de ruissellement

comme tout ouvrage de conser-vation des eaux et des sols, la rétention totale ou partielle des eaux de ruissellement est le principal objectif du système Jessour. Notons que les Jessour

sont implantés dans les micros bassins versants des affluents des grands oueds, ce qui influe sur de nombreux paramètres hydrologiques, tels que le coef-ficient de ruissellement.

en plus, l’eau interceptée par les Jessour, constitue une bonne quantité d’eau mobilisable. Ainsi, par exemple dans le bas-

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sin de l’oued demmer (chaîne des Matmata), l’ensemble des Jessours retient 93 131 778 m3 d’eau soit une lame de 1,6 mm sur l’ensemble du bassin (chahbani, 1990).

3.2.2.2. rétention des produits de l’érosion

durant les crues excep-tionnelles, l’eau chargée de suspension vient s’accumuler

3.2.2.3. Points faibles des sys-tèmes Jessour

Malgré leur rôle important, les jessour présentent des points techniquement faibles, risquant de diminuer leur efficacité en tant que des véritables systèmes de lutte antiérosifs. cependant, la cause essentielle de ces dégâts ne résiderait pas dans la nature des matériaux avec lesquels la

digue a été construite, mais plutôt dans le dimensionnement inadé-quat du déversoir d’une part, et du volume de la retenue, néces-sitant un rehaussement souvent instable de la digue d’autre part. le risque de rupture des digues des jessour est réel puisque dans le bassin versant d’Oued dem-mer à Béni Khédache 12 mm seulement de lame ruisselée (12 mm de lame ruisselée pendant

derrière la tabia en perdant tout mouvement de turbulence ce qui permet la décantation des par-ticules. un aperçu sur la nature des sédiments décantés montre la présence d’une couche plus au moins épaisse d’alluvions plus au moins stratifiés. A la base, viennent se reposer les éléments grossiers puis les plus fins, tels que les argiles.

Photo : Mohamed MOUSSA Photo : Mohamed MOUSSA

fig. 12 : Jisr entre toujane & tounine fig. 13: décantation des particules

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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une heure à l’échelle du bassin versant représente une pluie de 50 mm pendant une heure). Par ailleurs, les unités hydrauliques élémentaires uhe (Jessour) ont très souvent des impluviums dépassant rarement quelques hectares). ils peuvent causer le débordement entraînant la des-truction plus ou moins complète de plus de 50% des jessour exis-tants (chahbani, 1990).

3.2.3. - méthodologie

dans ce travail relatif au micro bassin versant de Braouka, on es-saye d’étudier ce phénomène de débordement et destruction des jessour en partant de l’hypothèse que tout débordement constitue un risque de destruction lors des ruissellements torrentiels, les eaux sont très chargées en pro-duits de l’érosion, notamment les limons et les argiles ; à l’arrivée sur la terrasse, ils se déposent et bloquent l’infiltration.

Pour étudier le risque engendré par le débordement, nous avons choisi les paramètres suivants sur l’ensemble des unités de mi-cro bassin versant de Braouka :

- hauteur de rétention (m) : il s’agit de la dénivellation entre le seuil déversant et la surface du

“Jisr” (dite aussi hauteur utile de la Tabia);

- surface de rétention du «Jisr» )m²(, c’est la superficie de la ter-rasse couverte par l’eau lorsque le «Jisr» est plein ;

- surface de l’impluvium du “Jisr” (m²), c’est l’aire du bas-sin versant ayant pour exutoire la surface de rétention. il est à noter que cette surface s’étalera suite à la présence des petites rigoles d’orientation des eaux appelées hammala ;

- lame d’eau ruisselée (mm) : c’est la hauteur d’eau ruisselée sur l’ensemble de l’impluvium lors d’une averse ;

- capacité de rétention du «Jisr» (m3), c’est la quantité d’eau maximale que peut retenir le «Jisr» (la capacité de rétention du “Jisr” dépend de la hauteur de rétention de la surface du “Jisr”). Ainsi, on multiplie la surface de la terrasse par la hauteur de ré-tention pour avoir cette capacité. ce calcul a été fait uniquement pour les jessour non détruits, les jessour détruits ayant une capa-cité de rétention nulle (effet de la décantation et de la formation d’une couche d’argile en surface: loi de stock). calcul de la quan-

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tité d’eau reçue par le “Jisr (sans tenir compte du déversement) à différentes hauteurs de la lame d’eau ruisselée, l’eau accumulée sur le “Jisr” provient du ruissel-lement sur son impluvium et du débordement des jessour situés à l’amont. c’est ainsi que dans un premier temps, nous avons cal-culé le volume d’eau reçu par le “Jisr” en provenance du ruissel-lement sur son impluvium pour différentes hauteurs de lame d’eau ruisselée. ces hauteurs sont mesurées à partir des préci-pitations et des crues. l’évapo-ration est considérée très faible ou nulle lors des ruissellements (en général, durant cette période le ciel est nuageux).

3.2.3.1. collecte des données

Pour ce faire, on a parcouru tout le micro bassin de Braouka en passant à côté de chaque “Jisr” et “Tabia”. Pour la cartographie, nous avons utilisé des photos – aériennes (1/80000, mission 1987), comme fond de carte. ces photos aériennes ont permis de bien nous repérer sur le terrain et de bien identifier les “jessour”. Cette identification a été faite en marquant le tracé de la «Tabia» et en lui affectant un numéro. Pour réduire l’erreur, on utilise

plusieurs photos successives pour que toutes les parties du bassin versant soient au centre de l’une de ces photos. lors des ruissellements exceptionnels, le rôle des pentes et du couvert végétal (faible dans les régions arides) ont un effet très faible sur la réduction du ruissellement. Ceci a été confirmé par les résul-tats des stations expérimentales de l’étude de ruissellement par différents chercheurs (Bourges et al., 1984) à la citerne de Telmam, oued Zita et autres.

en passant à côté du “Jisr” et du barrage, on relève la hau-teur de rétention, l’état fonc-tionnel de la “Tabia” (détruite ou non détruite( et enfin le ”Jisr ”dans lequel elle (l’eau ?) se dé-verse. ce dernier point est porté directement sur le fond de carte par des flèches.

On prélève pour chaque jisr et barrage les différents para-mètres cités ci dessus (la hauteur de rétention, l’état fonctionnel de la “Tabia” (détruite ou non détruite( et enfin les jessour s’y déversant), sauf la capacité de rétention et la surface des impluviums, qui sont calculées en laboratoire. Puis, on reporte le tracé des barrages et le sens

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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de déversement sur une photo aérienne au 1/10000è, (origine 1/80000, agrandie).

Sur cette même photo, on déli-mite l’impluvium de chaque “Jisr”. Pour cela, on utilise dif-férents repères naturels et artifi-ciels (ligne de partage des eaux, végétation, mur ou haie, piste ou route etc..). la délimitation des impluviums a servi par la suite à mesurer les surfaces des terrasses et des impluviums par planimétrie : carte des implu-viums des Jessour )fig.20(.

3.2.3.2. contraintes

faute de cartes d’état major récentes et à grande échelle, les photos-aériennes disponibles ont servi de base à cette étude. les photos existantes datent depuis 1985 et sont à l’échelle du 1/80000è. Mais cette der-nière échelle ne permet pas, en tant que telle, une distinction des unités hydrauliques élémentaires sur l’ensemble du bassin versant. Pour pallier à cette lacune, on a eu recours à l’agrandissement des photos au 1/10000è. Ainsi, on peut tirer les informations souhaitées sur les impluviums de chaque unité hydraulique élé-mentaire (uhe). dans la région

de Braouka, l’effet du relief )ombres portées( influe toutefois de manière remarquable sur la précision et la clarté de la photo.

en outre, pour des photos qui datent depuis 1985, de nom-breux changements sur la dispo-sition des unités au sein du micro bassin versant ont été remarqués : telle la création de nouveaux ouvrages et le morcellement des autres. Nous avons eu recours dans certains cas à l’actualisa-tion des photos. Si cette dernière touche un où deux ouvrages voisins, nous pouvons affirmer que l’erreur sera minimale, par contre si on est amené à actuali-ser une série des unités voisines l’erreur va être cumulée.

il est vrai qu’un levé topogra-phique de l’ensemble de l’unité hydraulique aurait donné des meilleurs résultats pour les va-leurs des différents paramètres. l’utilisation d’une méthode simple ne nécessitant qu’un double décamètre a beaucoup simplifié le travail. Néanmoins, cette méthode a l’inconvénient d’être moins précise vu la forme du terrain, qui est généralement très accidenté.

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3.2.4. création d’un modèle de traitement

un algorithme de calcul a été crée afin de permettre l’étude des risques de débordement ; ce qui permet l’actualisation des données et la facilité de suivi de l’état des différents ouvrages de rétention des eaux de ruis-sellement. les résultats des dif-férents traitements sont utilisés pour l’établissement des cartes de sensibilité à la destruction.

il est admis que les jessour sont des systèmes de valorisation des eaux de ruissellement, de trai-tement antiérosif de l’amont à l’aval des bassins versant qu’un aménagiste ne peut pas négliger dans son étude. Mais il se trouve face à une base de données très volumineuse ce qui rend difficile la gestion de toute cette infor-

mation. On se propose, donc, d’élaborer un modèle informa-tique qui permet de gérer cette base de données. ce modèle sera capable aussi de stocker les don-nées saisies, dont on pourra faire une actualisation à tout moment.

le logiciel, que nous avons appe-lé Winjisr, a été établi en langage «Visual basic», il a pour utilité le stockage et la gestion des para-mètres de l’ensemble des unités étudiées. le saisi des données se fait d’une manière simple et effi-cace avec des interfaces permet-tant de modifier, de supprimer et d’ajouter les données.

il s’agit de trois principales boîtes de dialogue :

- une pour le stockage des carac-téristiques des bassins versants )nom, superficie, position et la date de l’évaluation( )fig.14(;

fig. 14:Stockage caractéristiques µbv

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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- Une pour le stockage des paramètres de chaque unité )fig. 15(;

- dans la troisième, on enregistre pour chaque unité réceptrice d’un déversement )fig. 16(

fig. 15:base de données par unité

fig. 16:stockage déversement

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(i). algorithme de calculles jessour, dans leur emplace-ment, forment un réseau ramifié d’un nombre élevé d’unités. A ce réseau, on peut appliquer en tout point (unité) l’équation de la continuité du volume d’eau : Volume sortant = volume entrant – volume stockédans cette équation, on ne prend

pas en compte le volume éva-poré, supposé très faible, lors du ruissellement, le ciel est en général couvert de nuages. Ainsi, nous pouvons vérifier l’existence d’un éventuel débor-dement qui sera l’origine d’une probable destruction.

la création d’une base de don-nées a donc pour objectifs :

- L’acquisition simple et efficace d’informations sur les ouvrages de petite hydraulique (caracté-ristiques, état actuel, plantation, etc.) ;

- l’actualisation instantanée ;

- le suivi et l’évaluation à tout moment de l’état d’aménage-ment des ouvrages du bassin versant.

•J1 : jisr n°1 Sens déversement

J2J3

J4

J5

Jn

J1

fig. 17:Schéma de réseaux de jessour

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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fig. 18:algorithme de calcul

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On construit une relation de ré-currence pour l’appliquer dans le programme

dev (n) = dev (n-1)- cr(n) + Simp(n)*h; si dev (n-1)> cr(n) + Simp(n)*h.

= 0; si dev (n-1) < cr (n) + Simp(n)*h

dev (0) = Simp(0)*h- cr(0); si Simp(0)*h > cr(0)

= 0 ; si Simp(0)*h<cr(0) (1)

Où :

dev (n): déversement de l’unité du rang n

dev (n-1): déversement d’une unité n-1, déversant dans l’unité du rang n

cr (n) = capacité de rétention de l’unité n

Simp (n) : surface d’impluvium de l’unité n

h : lame ruisselée

(ii). Définition et notion d’ordre de déversement

une unité (jisr) est dite d’ordre n si le nombre des unités qui y dé-versent est égal à n ; si une unité est d’ordre n alors l’ordre de toute unité déversant dans l’unité

en question est d’ordre inférieur à n. cette notion est importante dans l’étude de débordement, en plus elle facilite beaucoup le traitement informatique.

les deux principales fonction-nalités du modèle élaboré sont l’accès et le traitement des don-nées :

- Accès aux données : nous intro-duisons les données relatives au bassin versant )nom, superficie, position et date d’acquisition des données), puis la saisie des paramètres des jessour (code, hauteur de rétention, surface de rétention, surface d’impluvium, capacité de rétention et unité fonctionnelle ou non). la der-nière étape de la saisie de don-nées est l’introduction, pour une unité les codes des unités amont qui y déversent.

- Traitement : les données stoc-kées font l’objet d’un premier traitement pour les classer se-lon l’ordre de déversement, ce qui permet de connaître, pour chaque unité réceptrice d’un déversement, le nombre des uni-tés qui y déversent (déversement direct ou indirect( )fig.19(.

- en choisissant une lame d’eau avec cet algorithme, nous pou-

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vons établir la liste des unités fonctionnelles débordantes pour cette valeur de la lame d’eau. À cette liste, nous devons ajouter la liste des unités non fonction-nelles (pour les unités non dé-bordantes, nous avons le volume stocké correspondant).

3.2.5. - résultats et discussions

les visites du terrain nous ont permis, outre le relevé des don-nées nécessaire pour l’étude du débordement, un examen som-maire de l’état actuel des jes-sour et l’élaboration des cartes. La superficie du micro bassin de Braouka est de 355 ha, le nombre des jessour ou petites unités hy-drauliques est de l’ordre de 591, soit une densité de 1.6 unités par hectare, avec des superficies faibles qui varient autour d’une moyenne de 100 m², destinées aux cultures (surface de réten-tion(. La plus petite superficie est de l’ordre de quelques m² (2 à 4m²) et la plus grande super-ficie est de l’ordre de 1400 m². les parcelles de 50 à 100 m² sont majoritaires dans ce petit bassin versant. il est caractérisé par :

- le nombre des unités non fonctionnelles élevé (293), soit un taux de 49% ;

- la destruction des tabias est la principale cause du non fonc-tionnalité ;

- les jessour de l’amont sont les plus touchés par la destruction ;

- la forte pente avec des sols (rugueux) et des impluviums fa-vorisent le ruissellement d’une partie considérable de la pluie )fort coefficient du ruisselle-ment) ;

- les déversoirs type Masref sont implantés surtout dans les talwegs où on ne peut pas construire des Menfes.

Les cartes établies :

- carte des impluviums des jes-sour (dont nous indiquons le code de référence pour chaque jisr( )fig.20( ;

- carte des jessour non fonc-tionnels )fig.21(; )sont consi-dérés non fonctionnels, tous les jessour ne pouvant retenir aucune quantité d’eau). les cri-tères de non-fonctionnalité sont les brèches sur Tabias, causées par les fortes crues, la côte du déversoir, dominée par toute la terrasse que ce soit par la forte pente de celle ci ou l’accumu-lation des produits de l’érosion (hr=0).

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fig. 19:carte de sens et classe de déversement

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(i) - classe du déversement

Nous avons établi deux classes de déversement :

- une première classe, où les unités ont pour ordre inférieur ou égale à 10 (l’ordre d’un jisr est le nombre des jessour qui

déversent dans un jisr en aval, déterminé avec le modèle infor-matique) ;

- la deuxième classe regroupe toutes les unités ayant pour ordre supérieur à 10.

fig. 20:carte des jessour avec leurs impluviums

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fig. 21:carte des jessour non fonctionnels

le nombre des unités de la pre-mière classe est de 442 unités, soit un taux de 74% des unités existantes.

la notion de classe de déver-sement permet une description de la distribution et de la répar-tition des unités au sein du mi-cro bassin versant. A Braouka,

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(ii) - analyse de débordement

le modèle élaboré a permis la simulation des unités de différentes valeurs de lame d’eau

ruisselée, ce qui a permis l’ana-lyse de la réponse des jessour en fonction de cette dernière.

fig. 22:nombre de jessour débordants

0

100

200

300

400

500

600

700

nom

bre

de je

ssou

rs

lame d'eau

nombre des unités débordants

nombre des unités non fonctionnelles

Dans la fig.22, nous enregis-trons la variation du nombre des unités débordantes à différentes valeurs de lame ruis-selée. Pour les premières valeurs, nous remarquons la présence d’un accroissement rapide. Pour des valeurs élevées de lame ruis-selée, nous tendons à une faible variation.

(ii). a - débordement des jessour de première classedans le micro-bassin versant de Braouka les jessour, de premier ordre qui débordent, sont à 80 % pour les premières valeurs de la lame ruisselée. Pour les valeurs supérieures à 30 mm, la quasi- totalité des unités de premier ordre débordent, d’où résulte l’augmentation du nombre d’unités débordantes de seconde classe.

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(ii).b - Volume stocké dans le bassin versant

La fig.23 donne la variation du volume d’eau stocké dans les surfaces de rétention des Jes-sour fonctionnels à différentes valeurs de lame d’eau ; l’allure de la courbe est croissante.

le débordement des premiers Jessour fonctionnels n’influe pas sur l’allure de la courbe, étant donné qu’une partie importante du volume est retenue dans les jessour à grande surface de ré-tention.

(ii).c - Débordement du bassin versant

l’allure linéaire de la courbe )fig.23( est expliquée par le fait que le jisr aval déborde unique-ment de son impluvium. le bas-sin versant ne déborde pas si on diminue le ruissellement dans l’impluvium de jessour.

y = 28.2x - 75.034

0500

100015002000250030003500

0 20 40 60 80 100 120

volu

me (

m3)

lame d'eau (mm)

fig. 23:débordement de jisr aval

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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(ii).d- Etude de la destruction par débordement des ouvrages de petite hydrauliqueune lame d’eau de 8mm est suf-fisante pour qu’il y ait destruc-tion par débordement de plus que 50% des ouvrages dans le micro-bassin versant de la pre-mière classe de Braouka )fig. 24).(iii) .- etude de la fréquence du débor-dement des jessour

On se propose d’étudier la fré-quence de débordement des ou-vrages dans le micro bassin ver-sant de Braouka, la lame d’eau causant le débordement de plus que la moitié des ouvrages dans les deux cas est presque la même (différence de 2mm).

d’après chahbani (1984) une lame ruisselée de 6mm est at-teinte en :

- 12 h pour une intensité moyenne de 10 mm/h ;

- 4 h pour une intensité moyenne de 20 mm/h ;

- 30 mn pour une intensité moyenne de 30 mm/h ;

- 15 mn pour une intensité moyenne de 40 mm/h ;

- 10 mn pour une intensité moyenne de 50 mm/h ;

- 7 mn pour une intensité moyenne de 60 mm/h ;

- moins de 6 mn pour une inten-sité moyenne de 70 mm/h ;

fig. 24: % de débordement des jessour de 1ère classe

7 47 57 67 77 87 98 08 1

% d

es je

ssou

rs d

e 1è

re c

lass

e

lame d'eau ruisselée

conservation des eaux et des sols : cas des jessour de Braouka, monts des Matmata- Tunisie

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- moins de 5 mn pour une inten-sité moyenne de 80 mm/h.

On choisira pour le micro bassin versant de Braouka les temps suivants :

• 5 mn pour les unités de pre-mière classe de déversement et les unités débordantes seule-ment avec le volume reçu de son impluvium un temps jugé suffi-sant (chahbani, 1984) pour que le volume ruisselant atteigne la surface de jisr ;

• 10 mn pour les autres unités, on tient compte de freinage causé par les unités de l’amont. d’après la courbe intensité du-rée fréquence de la station mé-téorologique de Matmata, l’in-tensité 80 mm/h, en 5 minutes, est dépassée pour une période de retour de 5 ans. l’intensité 50 mm/h, en 10 minutes, est atteinte, pour une période de re-tour de 2 ans.

3.2.6. - conclusion et recom-mandations

le rôle hydro-morphologique des jessour est insuffisamment accompli, particulièrement lors des fortes pluies. elles causent le débordement des jessour qui est à l’origine de leur destruction.

le débordement est étudié pour tous les jessour du micro-bas-sin versant de Braouka, à partir des données de terrain (hauteur de rétention, déversement, état fonctionnel etc.). ces données peuvent changer d’une année à une autre, suite aux réparations des “tabias”, à un rehaussement des seuils déversant, à la créa-tion de nouveaux jessour et à la destruction de certains barrages. Ainsi, les cartes que nous avons établies (cartes de sensibilité des jessour à la destruction) doivent être réactualisées. Mais même si ces données changent, le débor-dement persiste tant qu’on n’a pas pris les précautions néces-saires pour revoir l’aménage-ment hydraulique dans tout le micro bassin versant.

- pour les jessour dont on re-marque une disproportion, entre la surface de rétention et la sur-face d’impluvium, on doit dimi-nuer les dangers de ruissellement par un traitement à l’amont ;

- le traitement de l’amont s’im-pose vu le grand nombre des jes-sour de première classe qui, par leur destruction, entraînent dans la majorité des cas, le déborde-ment des jessour avals (ceux du deuxième classe);

M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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- l’accumulation des produits de l’érosion est très remarquée dans cette région, ce qui néces-site des travaux de terrassement après chaque pluie pour éviter la formation de la couche argi-leuse. le dépôt des produits de l’érosion forme un écran et rend difficile l’infiltration de l’eau dans le sol. en effet, les couches supérieures de ce dépôt sont es-sentiellement formées de limon très argileux et d’argile ; le ca-ractère imperméable des argiles fait qu’une partie des eaux ruis-selées non négligeable reste pié-gée à la surface du sol et se perd par évaporation ;

- le mauvais dimensionnement des Jessour (Tabia et déversoir): on signale à cet effet que la hau-teur de rétention (dite aussi hau-teur utile de la Tabia) ne dépasse pas en général le 1/3 de la hauteur totale de la Tabia. le déversoir (Menfes ou Masref) se trouve le plus souvent submergée par le débit de crues. la cause de cette mauvaise conception est le dimensionnement inadéquat;

- Parmi les considérations tech-niques qu’il faut envisager est celle de l’abandon impératif de la technique des déversoirs de type «Masref». en fait s’il est

valable du point de vue hydrau-lique, ce type de déversoir pré-sente des nombreuses surfaces de discontinuité avec la Tabia et est facilement détruit par les eaux de ruissellement. il faut de plus qu’il soit implanté sur une assise dure afin d’éviter les affouillements de la base, cas difficile à réaliser dans une ré-gion où les lœss constituent les sols les plus répandus. un autre défaut du «Masref» est constitué par les investissements élevés de sa construction. il convient donc d’opter pour la technique Men-fes qui, bien qu’elle ne résout pas le problème de débordement (en ce sens qu’il présente des discontinuités avec le Tabia), a des avantages par rapport au «Masref», puisque la surface de discontinuité est réduite (il n’est appuyé que sur un seul côté du Tabia) ;

- Pour diminuer les dangers de ruissellement, il faut encoura-ger le traitement à l’amont par des petits ouvrages. en fait bien qu’ils soient, au début des tabias sans terrasse, ces ouvrages vont par la suite piéger un sol très fertile que les paysans auront la possibilité d’exploiter. la prépondérance des unités bien

conservation des eaux et des sols : cas des jessour de Braouka, monts des Matmata- Tunisie

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dimensionnées a des consé-quences positives sur l’ensemble de micro-bassin versant.

4. diScuSSion

et concLuSion

l’étude de l’érosion hydrique et de la destruction des jessour dans le micro bassin versant de Braouka (oued Ségui), nous a permis de bien montrer le rôle du ruissellement dans le phé-nomène de dégradation des sols. en fait, malgré les faibles précipitations dans la chaîne des Matmata, les pluies, sou-vent torrentielles, provoquent un important ruissellement qui est à l’origine de l’éro-sion hydrique des sols et de la destruction des jessour. ces phé-nomènes de dégradation causent une importante perte en eau et en sol, réduisant ainsi le maintien et le développement du couvert végétal dans ces montagnes.

en effet, malgré l’entretien permanent de ces ouvrages de petite hydraulique, le risque de destruction est toujours présent, particulièrement à l’occasion des fortes pluies. d’ailleurs, cette destruction a toujours existé, mais la population locale était toujours là pour réparer les

dégâts (brèche, ravins, etc.). la population locale était obligée d’assurer l’entretien car les jes-sour constituaient un moyen de sauvegarde des ressources et du patrimoine agricole ; l’abandon aboutit à la destruction et la dis-parition de tous ces ouvrages de petite hydraulique.

en conclusion, ce travail a per-mis de souligner les principaux facteurs, tels que ceux liés aux conditions climatiques du mi-lieu, à la pluviosité (répartition spatiale et temporelle, inten-sité et durée), à la morphologie du micro bassin versant et aux propriétés physiques du bas-sin (nature des sols, couverture végétale) qui conditionnent le comportement érosif du micro bassin versant de Braouka et la diversité des processus interve-nant dans le cycle de l’érosion et aussi leur complexité et leurs interrelations.

Enfin dans le micro bassin ver-sant de Braouka, l’érosion est influencée par une multitude de facteurs, mais le rôle joué par les jessour dans la lutte antiéro-sive n’est pas négligeable, si on se réfère aux quantités de sol et d’eau retenue derrière les bar-rages. Seulement, cette rétention

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est précaire et peut devenir nulle dès la destruction du seuil de

rétention.

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conservation des eaux et des sols : cas des jessour de Braouka, monts des Matmata- Tunisie

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M. MOuSSA ; B. SOLé A ; Y. cANTON, M. KOuAKBI et B. chEhBANI

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anaLySe de La dynamiQue paySagère et géo médiation d’une zone fragiLiSée

SiSe au SaHeL tuniSien « SebKHat eL KaLbia »

BeN hAdJ fARhAT, K.1, ReJeB, h.1, MOuSSA, M.2 et gONZAleZ-VillAeScuSA R.3

1unité « hPE » uR2003AGR05 de l’ISA, BP 47, 4049 Sousse 2Institut des Régions Arides, 4100 Médenine

3université Nice Sophia Antipolis campus Saint-Jean-d’Angély, france

ملخص

التي تعتبر كشواهد المقاسم آثار كرست هذه الدراسة إلى تحليل المشاهد والتعرف على المعتمد على البحث يندرج هذا الغرض الروماني.ولهذا العهد تقسيم األراضي في على الطبيعية المناطق تحديد الخرائط، تحليل منها، خاصة االختصاصات متعددة وسائل اإليكولوجية الناحية من البحث منطقة أهمية األثرية المشاهد استعادة تبين والمشاهد. .التعرف على وحدات الطبيعية وغيرها بالمشاهد المتعلقة الحقيقية التراثية واإلمكانيات المشاهد يسلط الضوء على وجود وجه في شكل »بركة ماء« وآخر من نوع »مقسم في تدهور سريع«.األول يمكن أن يغطي %80 من مساحة المنطقة في السنة الممطرة وفي

السنة الجافة تتقلص هذه التغطية إلى %10 فقط.

نالحظ أن الوجه الزراعي لمنطقة الدراسة هو فريد من نوعه كما برهن عليه التتبع بداية من التقسيم الروماني لألراضي حيث أن الوظائف التراثية تمكن من اعتبار وجود خيارات التربة والماء والنبات.التحليل اإلستعادي لمنطقة الدراسة المعتبرة في ميادين التحكم في

»هامشية« هو أمر البد منه للتخطيط لعملية إعادة التنظيم اإلقليمي.

تكثيف تتمحور حول الطبيعية مقترحة و بالمشاهد تتعلق لوسائط جغرافية عدة عناصر التين ، )Tamarix( الطرفة ، )Atriplex( القطف مثل والعلفية الملحية النبتات Acacia( القيقى السنط مثل أخري وغراسات ،)Opuntia ficus indica(الشوكيالتصرف أنواع إلى تضمين مختلف cyanophylla( والكافور )eucalyptus(.إضافة من النوع الهجين »زراعة المناطق القاحلة-فالحة الترفية« التي سوف تمثل موردا آخر

لتثمين المنطقة الرطبة.

الكلمات المفاتيح: المشاهد، تقسيم األراضي الرومانية، المحيط، تأثير اإلنسان، تدهور، وساطة جغرافية.

Revue des Régions Arides n° 26 (2/2011) pp:117-146

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reSume

Cette étude a été consacrée à l’analyse paysagère et à l’identifica-tion des vestiges parcellaires considérés comme des traces de cen-turiation. une recherche analytique basée sur plusieurs outils trans-disciplinaires, notamment, la carto-interprétation, les délimitations de zonages naturels et paysagers, la restitution archéo-paysagère démontre l’importante de la zone d’étude sur les plans écologiques, patrimoniale et de ses véritables potentialités paysagistes. l’iden-tification des entités paysagères met en exergue la présence d’un faciès plutôt du type « vase d’eau » et d’un autre faciès du type « parcelle en dégradation rapide ». le premier peut atteindre jusqu’à 80 % du territoire en année humide et seulement une occupation rétrécie à 10 % en année sèche. Notons, que le faciès agraire de la zone d’étude est singulier comme le prouve sa traçabilité à partir de la centuriation, où, des fonctions patrimoniales laissent présager des savoirs faires en termes de maitrise des sols, de l’eau et du végétal. l’analyse rétrospective de ce territoire considéré à tort « marginale» constitue un passage obligé pour une planification d’une réorgani-sation territoriale. des éléments de géomédiation paysagiste sont ainsi proposés, et qui s’articulent sur la densification de la végétali-sation du type halophyte et fourragère tels que Acacia cyanophylla , Atriplex, Tamarix, le figuier de barbarie : Opuntia ficus indica et des plantations d’eucalyptus. en outre, l’implication de la gestion dif-férentielle du type hybride « agriculture -agri-loisir » sera une autre ressource pour la valorisation territoriale en zone humide.

mots clés : Paysage, centuriation, anthropisation, dégradation, géo-médiation.

abStract

This study is dedicated to landscape analysis and identification of the remains fragmented considered as traces of centuriation. Ana-lytical research tools based on several cross-disciplinary, inter alia, the cartographic interpretation, the boundaries of zoning and natural

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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landscape, the archaeological landscape restoration demonstrates the importance of the study area of ecological, patrimony and its true potential landscape. Identification of landscape units highlights the presence of a facies more like «water tank» and other facies such as »plot rapidly deteriorating.« The first is up to 80% of the land in a wet year and only one occupation narrowed to 10% in dry years. Note that the facies of the land area of study is unique as evidenced by its traceability from the centuriation, where heritage features sug-gest the know-how in terms of mastery of soil, water and vegetation. Retrospective analysis of the territory wrongly considered «margi-nal» is a must for planning a territorial reorganization. geoMedia landscape elements are proposed and which center on the densifi-cation of the vegetation halophyte type and forage such as Acacia cyanophylla, Atriplex, Tamarix, Opuntia ficus indica and eucalyptus plantations. in addition, the involvement of the differential mana-gement of hybrid «agriculture - agri-entertainment» will be another resource for the Territorial enhancement in wetlands.

Key words: landscape, centuriation human impacts, degradation, geoMedia.

K. BEN hADJ fARhAT, h. REJEB, M. MOuSSA et R. GONZALEZ-VILLAEScuSA

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1. introduction

en Tunisie, le littoral est devenu ces dernières années une préoc-cupation permanente pour les pouvoirs publics, les scienti-fiques et même la société civile. il est reconnu aujourd’hui par tous, comme une richesse col-lective, un patrimoine commun vital et fragile, soumis à des pressions accrues notamment sur certaines portions du terri-toire. les pays, à l’instar de tous-pays en voie de développe فment, du point de vue gestion du littoral font de grands efforts. ils connaissent au même titre que les pays industrialisés des phénomènes alarmants de litto-ralisation et une anthropisation accentuée, due à l’urbanisation rapide, à l’implantation d’acti-vités industrielles, portuaires et touristiques. ceci se traduit par un déséquilibre spatial mani-feste en termes d’aménagement du territoire (Melhaoui M. et Sbai A., 2008).

le littoral de nos jours, occupe une place particulière dans la dynamique des territoires (Donadieu P. et Rejeb h. 2009). Il est défini ici comme un espace à usages multiples à l’interface terre-mer, soumis à l’influence

combinée des dynamiques ma-rines et atmosphériques et des apports des bassins versants, d’origines naturelle ou anthro-pique. il est l’objet de très forts enjeux et de débats passionnés. eco-socio-système particuliè-rement complexe, ce littoral apparaît comme un espace am-bivalent, attirant car il est por-teur de richesses et d’aménités liées à la présence de la mer, mais aussi marqué par de fortes contraintes naturelles et anthro-piques génératrices de concur-rences, de conflits et de risques (Donadieu P. et Rejeb h., 2011).

en réaction aux multiples crises écologiques à travers le monde, accrues par des technologies de plus en plus déconnectées de la Nature, la biodiversité, notam-ment sa composante végétale (premier maillon des chaînes trophiques), est aujourd’hui reconnue comme un bien vital et commun à tous. Progres-sivement, l’homme a pris conscience de l’incidence que ses activités entraînent sur la biodiversité et de la nécessité de sa protection (Babillot P., 2006). S’il est clairement établi actuel-lement que la conservation de la biodiversité est une mesure

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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prioritaire à mettre en œuvre dans l’ensemble des dévelop-pements humains, les processus permettant son maintien sont bien moins connus (Rejeb h., 2006). dans ce contexte, nous nous proposons d’apporter une contribution aux connaissances relatives à l’inventaire le plus exhaustif possible de la biodi-versité des zones humides mais aussi relatives aux interactions entre systèmes anthropiques et biodiversité, grâce à l’étude de la dynamique de la biodiver-sité dans les paysages des zones humides, en révélant les facteurs responsables de cette dynamique (Stephan P., 2006).

le paysage a, ainsi que d’autres objets de recherche, bénéfi-cié d’une évolution majeure et récente de l’archéologie. cette transformation tient à la place nouvelle qu’occupe la prospec-tion dans l’ensemble des gestes archéologiques. depuis l’avène-ment de la photographie aérienne en archéologie le recours aux documents photographiques et planimétriques a pris une place considérable dans la recherche sur les sites et les paysages.

les études ayant pour thème la reconquête des zones humides

montrent une déviation de l’étude du paysage d’un sens de décor, signification formelle et esthétique, vers une significa-tion en termes de cadre de vie, et pour cela l’émergence des sou-cis écologiques et sociaux est certainement moteur (Jean-Paul B. et Bonin S., 2007).

la plupart des zones humides méditerranéennes sont l’objet de diverses valorisations éco-nomiques depuis des siècles. la récolte du roseau, le pâtu-rage, la chasse ou encore les projets de conservation de cer-taines espèces animales à fortes valeurs patrimoniales sont à l’origine de pratiques de ges-tion qui interagissent et qui sont susceptibles d’avoir des effets négatifs à long terme (Perennou c. et Mesléard f., 1996). Aussi, comprendre et prévoir comment ces espaces, et la biodiversité qui leur est inféo-dée, répondent aux changements naturels et anthropiques consti-tue un enjeu important pour la conservation des zones humides tunisiennes.

de nos jours, une gestion raison-née et intégrée des ressources naturelles dans le contexte du développement durable du litto-

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ral s’impose. dans cette lignée de recherche, cet article est consacré à l’étude de l’évolution du paysage et la compréhension des facteurs responsables, dans la région méditerranéenne au-tour de Sebkhat el Kalbia avec 7000 ha de marécages.

2. materieL et metHodeS

1. caractérisatioN du site d’étude : cas de se-bKHat el Kalbia

la sebkha d’el Kalbia, est une vaste dépression naturelle de 15000 ha, dont 8000 ha consti-

tuant le lac (plan d’eau) et 7000 ha les marécages environ-nants (ABDELhAMID et al., 1997). l’ensemble des terrains, est déclaré comme réserve na-turelle (arrêté du Ministre de l’Agriculture du 18 décembre 1993). ces terrains appartenant au domaine public hydraulique (d.P.h) sont placés hors ca-dastre.

fig. 1 : carte de Localisation de Sebkha el Kalbia

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Par sa situation géographique, la Sebkha el Kalbia est l’abou-tissement des principaux écou-lements du centre et assure une communication occasionnelle avec la mer. cette particularité a toujours suscité l’attention des aménagistes quant à l’inté-rêt économique, écologique et social qu’elle présente et le rôle qu’elle peut avoir dans le cadre global de développement visant l’amélioration des ressources naturelles de la région.

1.1 caractéristiques du site

Vu sa grande superficie, sa grande capacité de récupéra-tion et sa liaison avec les grands impluviums du centre tunisien,

le site de kalbia constitue une unité hydraulique considérable et spécifique, qui reste hélas très fragile. Sa vulnérabilité influe directement sur l’état du milieu et de la population locale. Ainsi les principaux éléments phy-siques qui régissent ce milieu sont :

1.1.1 Facteurs climatiques

le milieu de Sebkhat el Kalbia, est classé dans l’étage biocli-matique semi-aride inférieur à hivers doux. Quant aux diffé-rents facteurs climatiques qui le régissent, et qui sont enregistrés par la station météorologique de Sousse (Station la plus proche), ils se présentent comme suit :

Avec :

P.a : Précipitation annuelle, P.M : Précipitation maximale

P.m : Précipitation minimale, T.m.a: Température moyenne annuelle

M:moyenne des maximas, m:moyenne des minimas

Q:indice d’eMBeRgeR, N.m.a: moyenne annuelle des neiges

P.a P.M P.m T.m.a M m Q N.m.a327 727.5 112.1 18.6 31.4 6.9 45.6 0

tab.1 : données météorologiques de la région de Sousse (crda Sousse, 2009)

K. BEN hADJ fARhAT, h. REJEB, M. MOuSSA et R. GONZALEZ-VILLAEScuSA

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1.1.2 Facteurs édaphiques

* géologie

la Sebkha el Kalbia, est une vaste dépression côtoyée par un relief peu accidenté au nord et quasi accidenté au sud, d’une altitude maximale de 150 m, la roche mère est de nature mar-neuse avec présence de couches gypseuses salées.

* sols

le matériau original des sols du milieu argilo-marneux est gypseux alcalinisé. il s’agit des classes des sols peu évoluées ; avec un taux très faible en ma-tière organique. généralement les stextures sont fines avec présence de cristaux de gypse.

On rencontre quelques placages superficiels sableux qui consti-tuent des sédimentations an-ciens.

1.1.3 ressources en eaux

les ressources en eau de la se-bkha, sont les eaux des crues transitaires des oueds Zéroud, Merguellil et Nebhana, vers la mer du côté de Sidi Bouali, par le canal de l’oued essed, la superficie totale est de 150Km2 soit 15.000 ha. cette étendue a reçu lors des inondations de 1969, une quantité d’eau esti-mée à 270.000.000 m3. Enfin le lac s’alimente à partir d’un bas-sin versant de 14,775 km2, situé en plein centre du pays.

fig. 2 : carte hydrologique du Sahel tunisien (carte agricole, 2009)

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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1.1.4 végétation

les milieux limitrophes du plan d’eau, connaissent une flore très riche et variée, surtout en années pluvieuses. la végéta-tion naturelle qu’on peut ren-contrer est composée essentiel-lement de groupement à Zizifus lotus; hedysarum carnosum; groupements halophytes comme

Salicornia, Sueda frutecosa, Atrocnemum glocum, Atriplex halimus et Atriplex glauca, ainsi que le Tamarix aphylla; cirpes, Typha et Phragmites. Enfin, en dehors des périodes de crues, le site devient sec où la végéta-tion disparaît progressivement plus en allant vers l’intérieur de l’étendue.

1.1.5 Faune

la faune qu’on peut trouver dans ce milieu de Sebkhat el Kalbia, est assez riche et assez diverse. en fait le système est bien syn-chronisé sur le plan diversité biologique.

en effet ce milieu constitue un refuge très important pour les oiseaux d’eaux migrateurs et nicheurs rares. On trouve

l’erismature à tête blanche, la Sarcelle marbrée et la Poule sultane, les grues cendrées hivernent également en grand nombre. On compte parfois jusqu’à 20.000 flamants roses pendant la période d’hivernage, on y rencontre des effectifs éle-vés de canards et de foulques qui se nourrissent sur le plan d’eau.

Cliché : K.B.H.Farhat 2008

fig. 3 : couvert végétal autour de Sebkhat el Kalbia

fig. 4 : avifaune de Sebkhat el Kalbia

Cliché : K.B.H.Farhat 2008

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2 - métHodes

2.1 - analyse spatiale

Outre les études bibliogra-phiques très riches sur la zone qui ont constitué une base pour cette étude, notre travail a été basé sur plusieurs méthodes. des enquêtes ont été réalisées pour identifier les acteurs sociaux (usagers et populations locales). la dynamique au niveau de la zone côtière et les mutations spa-tiales sont approchées par une étude de télédétection multi-date utilisant des photos aériennes et des images satellites.

2.2 - analyse environnemen-tale

l’étude de l’évolution du mi-lieu côtier impose au préalable une connaissance des facteurs de la dynamique et des caracté-ristiques morphologiques de la région telles quelles sont à l’état naturel. Nous examinons suc-cessivement les agents naturels et environnementaux en action, les modalités d’intervention de l’homme et les modelés de détail de la morphologie de la région sahélienne.

2.3 - approche de centuriation

l’étude des cartes compilées de

l’information archéologique, de même que le travail sur une carte topographique ou sur une photo-graphie aérienne brute, présen-tent la particularité de placer le chercheur devant la nécessité de construire un raisonnement archéologique.

La stratification des images a pour but de délimiter les diffé-rentes classes d’occupation du sol et de mettre en évidence leur composition. la procédure de traitement des images consiste à effectuer une interprétation de, premier niveau, en se basant sur les données cartographiques existantes et raffiner le produit de la photo-interprétation par des sorties de terrain.

lors des visites de terrain, nous avons identifié le site au lieu-dit Kraria. ce site se situe au bord du lac de Sebkhat el Kalbia, à moins de 800 m avec une sur-face d’épandage de céramiques antiques très importante autour de structures archéologiques visibles (notamment quelques murs construits avec la tech-nique de l’opus africanum (fig 5) en surface avec plus d’un mètre d’hauteur conservée par endroits. les murs et structures du site sont visibles sur google

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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earth (fig 6). il se trouve à un endroit stratégique qui contrôle le lien entre Sebkhat el Kalbia et Sekbhat halk el Menzal à tra-vers d’Oued essed.

2.4 - méthode de cotation pay-sagère

cette étape correspond à l’ex-ploitation des résultats des trai-tements des images satellitales et photos aériennes, pour les dates anciennes (mission 1964) et actuelles (2009). l’applica-tion de la méthode de cotation de Neurey nous permet d’évaluer les paysages autour des sebkhas

et de suivre son évolution qui ré-sulte des interactions naturelles et anthropiques.

A partir de la combinaison des cartes d’occupation du sol sous format matriciel, nous avons pu obtenir la matrice d’évolu-tion montrant les changements parvenus entre les différentes classes. l’exploitation de cette matrice permet d’extraire les principales classes de la carte de changement en tenant compte des différents indicateurs (cou-vert végétal, urbanisation).

fig. 5 : ruines romaines au site de Kraria

fig. 6 : structures romaines (google, 2009)

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la même approche a été uti-lisée par haboubi R. (2008), pour l’étude des dynamiques et changements récents de garaet ichkeul, et aussi utilisée par Agrebaoui et al., (1995) dans la cartographie du risque d’érosion des bassins versants des jbels el Kef et Kechrid.

3. réSuLtatS

3.1 - analyse spatiale

les bassins versants de la se-bkha se trouvent entre le Sahel

côtier et la région écologique du centre ouest qui est caractéri-sée par un relief dominé par des pentes faibles et des zones col-linaires au sud-ouest, des zones montagneuses au nord-ouest de la zone d’étude et présenté sous forme des alternances de mon-tagnes, de plaines, des plateaux et des zones collinaires.

le tableau n°2 présente les classes des pentes par bassin ver-sant. les classes de pentes ont été calculées à partir du Modèle

fig 7 : Schéma de la démarche suivie

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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Numérique de Terrain (MNT) élaborée lors de la réalisation de la carte agricole du gouvernorat de Sousse. les couches qui ont été utilisées sont les courbes de

le tableau 3 montre que 95% de la superficie de la zone d’étude a une pente inférieure à 5%. la dynamique érosive intense ne se

niveau et les points cotés à partir des cartes topographiques. les classes de pentes choisies sont présentés dans le tableau 2 sui-vant:

situe que sur les versants Nord et Nord ouest qui sont soumis à une activité de ravinement hié-rarchisée.

ordre classe 1 casse 2 classe 3 classe 4 classe 5 classe 6Pente (%)

p<3 3 <p<5 5 <p< 10 10< p<15 15< p<25 p>25

tab. 2: classes de pentes choisies

Tab.3: Répartition de la superficie des classes de pente par bassin versant

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bassin versant 0-3% 3-5% 5-10% 10-15% 15-25% >25% Total

oued Hamdoun 14186 162 42 1 1 14392

oued Laya el Hammam 47303 3831 1263 109 34 3 52543

sebkha Assa ejjriba 11615 2485 2153 813 549 277 17891

sebkha Halk el menzel 33298 2808 843 102 186 105 37343

sebkha sidi khalifa 14783 1160 1734 308 200 106 18291

sebkha sidi el Heni 50850 1639 339 10 52838

total 172035 12085 6373 1343 970 492 193298

% 89.00 6.25 3.30 0.69 0.50 0.25 100.00

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3.2. analyse environnementale

la carte de la dynamique à l’érosion montre deux actions de l’érosion hydrique :

- une action d’enlèvement et du transport de matériaux par les eaux de ruissellement ; cette action se manifeste par un ravi-nement actif et des mouvements de masse de degré différent. en raison de leur topographie et leur mauvaise perméabilité, les zones les plus érodées se localisent sur les niveaux argileux aux environs des bassins versants de Sebkha el Kalbia. ils sont le

siège de nombreux glissements et ravinements souvent intenses. les terrains à pente faible sont dominés par les cultures, ces zones sont également peu affec-tées par les différentes formes d’érosion et les processus d’éro-sion deviennent négligeables et très localisés.

- une action d’accumulation : les matériaux enlevés des zones amont sont acheminés par les oueds (oued Nebhana, Zroud et Margellil) et les eaux de ruissel-lement et déposés dans le lac de Sebkhat el Kalbia.

fig 8 : carte hydrologique du centre-est tunisien avec sens d’écoulement

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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la notion du risque est deve-nue d’emploi courant dans les études géographiques fran-cophones à la fin des années soixante dix. d’après flagéollet (1989) et Dauphine (2001), un risque naturel est la probabilité d’occurrence, en lieu donné et à un moment donné, d’un phé-nomène potentiellement dange-reux susceptible de causer des dommages aux personnes et aux biens. le risque est une notion composite. il est le produit d’un aléa et d’une vulnérabilité. l’aléa désigne la probabilité d’occur-rence d’un phénomène. la vul-nérabilité traduit la fragilité d’un

système. lorsque la probabilité d’occurrence est couplée avec la vulnérabilité permet d’obtenir une qualification du risque éro-sif (Dauphine, 2001). le risque qui nous intéresse dans cette recherche est celui de l’érosion. celui-ci présente une menace et un danger pour Sebkhat el Kal-bia. la détermination du risque est fondée pour une large part sur l’identification des évènements qui laissent des traces plus ou moins facilement repérables sur le terrain ou sur les photogra-phies aériennes. ces traces sont des phénomènes correspondant à des processus divers.

fig. 9 : carte pédologique du Sahel (carte agricole, 2009)

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la cartographie des zones ex-posées au risque permet de savoir les phénomènes qui se

produisent actuellement ou ils se sont déroulés dans le passé (haboubi R., 2008).

fig. 10 : carte de reliefs du Sahel (carte agricole, 2009)

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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grace à cette cartographie pré-ventive qui est la résultante de la duplication et l’interpré-tation de différentes cartes )fig 7(, il devient possible de prévenir le risque d’une part et d’autre part d’agir pour l’éviter ou réduire son effet.

le but recherché par ce type de carte )fig.11( est d’informer sur la dynamique potentielle de l’érosion. elle donne aussi une idée sur les zones qui exigent des interventions d’aménage-ments prioritaires notamment de conservation des sols.

fig. 11 : essai de modélisation de la carte de la dynamique érosive actuelle du Sahel tunisien

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La figure )12( illustre bien que les bassins versants autour de Sebkha el Kalbia nécessitent une intervention rapide. Ainsi le lac et ses environs ont subi des changements influençant la dynamique actuelle du milieu. l’érosion et les aménagements hydrauliques ont entrainé des déséquilibres divers modifiant la stabilité morphologique et envi-ronnementale du système écolo-gique d’el kalbia.

Actuellement la Sebkha fonc-tionne comme une retenue sans conduite de vidange ni déver-soir. elle reçoit les eaux qui s’évaporent en déposant leur sel et leur sédiments (sauf pour les crues exceptionnelles où elles déversent dans l’oued essed). Au cours du temps la Sebkha a vu son volume se réduire. en effet entre 1933 et 1979 la vase d’eau représentait 80 % du territoire et des marécages,

fig. 12 : carte des bassins versants

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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la réduction de volume de la sebkha est estimée à 100 Mm3. Alors que les superficies des sols salés s’étendent de plus en plus vers l’amont. cependant,

lorsque ces crues déversent, elles érodent la crête de la digue sépa-rant la Sebkha de l’oued essed ce qui fait baisser sa cote (Wood et hollis, 1982).

fig 13 : Schéma de l’évolution de la topographie de Sebkhat el Kalbia (cHeKir, 1993)

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Si aucun aménagement n’est réalisé, les sédiments vont rem-plir la cuvette, ce qui aura pour conséquence:

- l’extension des garaas en amont ;

- l’augmentation du risque d’inondation en amont (le Kai-rouanais) et en aval (région de Sousse) ;

- l’évaporation de quantités d’eau énormes et la vase d’eau représente dans ce cas 10% du territoire ;

- la perte du plan d’eau nécessaire au fonctionnement environnemental.

la sédimentation de quelques mm par an est forte surtout que la profondeur du lac est assez faible. Ce phénomène amplifie l’évolution morphologique de son fond.

les mutations morphologiques autour de Sebkhat el Kalbia s’expliquent par la sédimenta-tion des matériaux érodés sur ses rivages qui influence sur la végétation de la région marquée par une diminution des parcours en aval de la Sebkha.

fig. 14 : carte montrant les mutations du couvert végétal

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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3.3 - approche de centuriationla centuriation (du lat. centuria-tio) est un cas particulier de la li-mitation, opération d’arpentage et de division du sol qui consiste à tracer des limites, axes paral-lèles et perpendiculaires, gre-vées en général d’une servitude de passage (clavel Levêque et al, 2003) ; l’intervalle entre ces limites correspond à un nombre entier d’actus, module de base de l’arpentage romain dont la valeur metrique est reglée sur celle du pied (1 actus = 120 pieds, soit en moyenne 35,5 m). la centuriation romaine en Tunisie a été révélée dans les environs de carthage par le da-nois falbe dès le premier tiers du XiXème siècle, c’est-à-dire bien avant la mise en évidence d’une telle division régulière du sol dans la vallée du Rhône ou même en italie, puis étudiée au XXème siècle grâce à la photo-graphie aérienne, la centuriation

romaine se présentait en réseaux géographiques dont les lignes orthogonales et équidistantes carroyaient l’espace géogra-phique. leurs vestiges souvent encore apparents dans le pay-sage rural actuel constituent le plus grandiose des monuments antiques visibles sur le sol de la Tunisie.une fouille clandestine ou bien un processus érosif actuel proche de notre visite montrait un rapport fort intéressant entre les structures anthropiques et les sédiments d’origine naturel argi-leux-limoneux (fig. 15). Sans autre analyse que le visuel, les sédiments pourraient être situés par-dessous des murs est pour-rait impliquer une extension majeur du lac avant l’installation humaine. il pourrait démontrer aussi une stabilité de la ligne de rivage après l’abandon de l’éta-blissement.

fig. 15 : fouille montrant des sédiments d’origine argilo-limoneuse près des vestiges romains

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d’autre part, le site archéolo-gique de Kraria offre un repère chronologique pour détermi-ner une stabilité érosive et/ou d’apports sédimentaires après l’installation et l’abandon du site aux environs des trois pre-miers siècles de l’ère chrétienne. les vestiges ne sont pas enfouis sous des apports sédimentaires majeurs et, sauf l’effondrement des murs, ils restent sur place sans modifications importantes.

il serait très intéressant de dé-terminer le rapport écologique

il faut noter aussi que les bar-rages perturbent, par la réten-tion de l’eau et l’abaissement du niveau du lac et par conséquent l’équilibre du milieu.

Afin de stopper ce phénomène, il est nécessaire de réaliser des

entre les hommes de cet établis-sement et le lac ou les ressources liées à celui-ci : parcours, pèche pour laquelle pourrait servir les bassins recouverts de mortier hydraulique qu’on trouve sur le site (fig. 16). il est aussi pro-bable que les surfaces de sols brun calcaires proches du site auraient été exploitées des l’An-tiquité.

il faudrait toute une démarche archéologique appropriée pour confirmer ou infirmer les hypo-thèses énumérées.

aménagements qui comporte-ront :

* un ouvrage de vidange et de régulation du plan d’eau : il com-portera un seuil muni de vannes de régulation. la cote de calage ainsi que le débite maximum

fig. 16 : bassin antique recouvert de mortier hydraulique

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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devront être calés afin de main-tenir un plan d’eau compatible avec la gestion environnemen-tale de la Sebkha et permettre la vidange des eaux les plus salées avant l’arrivée des crues. ceci permet de récupérer une super-ficie de 2000 à 3000 ha dans la partie amont de la sebkha qui se-ront plantés par diverses espèces

4. diScuSSion

les données aujourd’hui dispo-nibles dans la région du Sahel et autour de sebkha el Kalbia nous permettent d’envisager une véri-table maitrise de l’hydraulique au cours de l’Antiquité romaine. ces études en photo- et carto-interprétation ont abouti à un modèle provisoire de fonction-

forestières et pastorales (SIRuS, 1997).

* Procéder à des lachures d’eaux des barrages situés en amont sui-vant les besoins pour alimenter la nappe et maintenir un plan d’eau permanant nécessaire au maintien des écosystèmes aqua-tiques.

nement du réseau centurié des versants de la sebkha. celui-ci met en avant le rôle des décu-mani dans l’assainissement de la plaine. ces axes correspon-draient à de grands collecteurs drainant les eaux de ruisselle-ment vers el Kalbia. le schéma suivant souligne la complémen-tarité entre le réseau cadastral et le réseau hydrographique.

fig 17 : relation mer-sebkha par oued essed

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.

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une fonction principale a été proposée aux fossés étudiés au-tour de la sebkha : le drainage des eaux de ruissellement dans la partie nord-ouest drainant l’eau météorique vers la par-tie est à proximité des vestiges romains qui existaient dans la région et assurant la recharge et l’alimentation du plan d’eau et le maintien de l’écosystème et la biodiversité dans la région.

4.1. drainage et évacuation des eaux de pluie

Le Sahel tunisien bénéficie d’un climat semi-aride. Il est en défi-cit hydrique annuel de 140 mm

(APAL, 2001), un facteur limi-tant de l’accumulation des eaux dans les dépressions. Mais, la région est caractérisée par la présence de plusieurs Sebkhas. Vu le caractère orageux des pluies d’automne dans la région, depuis l’antiquité, des crues à intensité variable prennent naissance dans les réseaux hy-drographiques et inondent les dépressions, les pluies d’hiver et de printemps sont en général d’une importance secondaire. Par conséquent, les plans d’eau des Sebkhas dans la région su-bissent une variation annuelle et interannuelle.

fig. 18 : Schéma de complémentarité entre réseau cadastral et réseau hydrographique

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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durant ce dernier siècle, le Sahel a connu à plusieurs reprises de fortes inondations, les dernières enregistrées datant de septembre 1995, et de septembre 1997 té-moignent encore de la fréquence de ce fléau au niveau de cette région. celle de l’automne 1969 était la plus importante, et la plus étendue puisqu’elle a couvert toute la zone sahélienne. Toutes les Sebkhas ont été entièrement remplies d’eau, certaines d’entre elles ont emprunté des exutoires naturels pour se déverser soit vers d’autres Sebkhas soit vers des zones dépressionnaires ou même vers la mer. c’est le cas de Sebka el Kalbia qui est relié à travers oued essed à Sebkha halk el Menjel et cette dernière débouche dans la méditerranée.

les cônes de déjections, du côté sud de la sebkha )fig.19(, recou-verts par des formations pédolo-

giques peu-évoluées et reliées au réseau centurié constituent des unités à bon drainage naturel. le rôle de ces réseaux de fossés est d’évacuer les surplus d’eaux météoriques lors de pluies parti-culièrement violentes favorisées par le régime pluviométrique méditerranéen.

A l’échelle du terroir, les ré-seaux de drainage apparaissent organisés comme un chevelu hydrographique interconnectés. une hiérarchisation entre des axes de centuriation considérés comme des collecteurs condui-sant l’eau de drainage vers les cours d’eaux naturels qui dé-versent dans la sebkha. ce type de drainage est comparé à celui observé dans des parcellaires en Moyenne Vallée du Rhône et qui a été mis en évidence par Jean françois BERGER et cécile JuNG en 1996.

fig. 19 : interrelation entre la centuriation et les cônes de déjection du côté sud-ouest de la sebkha

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Sur les photos aériennes on re-marque bien que plusieurs axes de la grille centuriée sont gom-més et ont disparu, ceci est fort probablement dû en premier lieu aux fortes érosions sur-tout lors des périodes de crues et au dépôt des sédiments dans les fossés de drainage au cours du temps en second lieu ; tout abandon de l’aménagement de la structure de base du système replacerait la région dans son état original, tel qu’on peut le constater dans les parcellaires de drainage antiques, dont l’aménagement est abandonné (chouquer et favory, 1991). les résultats de ces recherches montrent que la zone d’étude est un paysage agraire planifié qui tient compte de deux concepts techniques : d’abord, l’assainis-sement d’un terrain humide, qui a entrainé l’évacuation de l’eau par moyen de fossés ; ensuite, la définition d’un réseau de drains qui constitueront les struc-tures intermédiaires de l’espace agraire, créant des quartiers de culture délimités par les fossés principaux tels que le cas d’ibiza (Barcelo M., et al., 1997).

4.2. paysage et prototype d’aménagement local

le plan d’aménagement et de gestion de la réserve naturelle de sebkha el Kalbia a pour ob-jectif principal la réhabilitation et la préservation des différents écosystèmes tout en assurant une gestion durable du site, en parfait harmonie avec un déve-loppement socio-économique de la population riveraine com-patible avec la conservation de la nature. en outre de nos jours le paysage est considéré comme un outil pour le développement durable (Donadieu, et Périgord, 2007).

Pour atteindre ces résultats le plan d’aménagement proposé s’articule au tour des axes sui-vants : réhabilitation et conser-vation des écosystèmes ; mise en place des équipements et infras-tructures ; promotion d’actions de développement socio-écono-mique ; régénérer et restaurer le couvert végétal autour du plan d’eau et dans les marécages à partir d’espèces autochtones comme les roseaux, Phragmites, Saules, Tamarix, Atriplex ainsi que d’autres espèces pouvant

Analyse de la dynamique paysagère et géo médiation d’une zone fragilisée sise au Sahel tunisien

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s’adapter à ce genre de milieu et enfin édifier des infrastructures légères pour accueillir le public et les scientifiques )abris, tours d’observation, sentiers, signali-sation et autres), ceci doit être en parfait harmonie avec le paysage environnant.

5. concLuSion

dans la Région du Sahel tuni-sien, les zones côtières revêtent une importance stratégique. elles constituent une source im-portante de produits alimentaires et de matières premières, le lieu d’implantation urbanistique croissante et la destination fa-vorite de vacanciers. Toutefois, en raison de l’attrait qu’elles exercent, les zones côtières de cette région sont soumises à des pressions croissantes : les ressources côtières sont exploi-tées au-delà de leurs capacités limites. la pénurie d’espace en-traîne des conflits entre les dif-férentes utilisations. l’emploi et la démographie connaissent de grandes variations saisonnières et les écosystèmes naturels qui soutiennent les zones côtières souffrent de dégradation. les zones côtières sont particuliè-

rement exposées aux risques aggravés par les effets éven-tuels du changement climatique. l’éventualité d’une élévation du niveau des mers accroît la pro-babilité de survenue de marées de tempête. elle pourrait égale-ment augmenter le risque d’éro-sion et d’inondations côtières, accentuer la pénétration d’eau salée vers l’intérieur des terres et menacer davantage les zones tampons naturelles telles que les zones humides. des secteurs im-portants pour cette zone côtière étudiée tels que le tourisme, la pêche et l’agriculture sont parmi les plus vulnérables aux chan-gements climatiques possibles. la vulnérabilité des systèmes humains et naturels sur les côtes s’est accrue en raison des pro-jets incessants d’aménagement et de construction dans les envi-rons immédiats du littoral, du manque d’espace pour faire face à l’élévation du niveau des mers et du déficit chronique de l’équi-libre sédimentaire.

l’état des lieux du littoral a été fait et refait et sa dégradation ne cesse d’augmenter alors que les gestionnaires, sous la pres-sion sociale, se focalisent sur

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le développement économique au détriment de la dimension environnementale. Or, la dé-gradation de l’environnement engendre aussi des coûts qui ne font que s’accroître. en réponse à cette situation alarmante dans cette zone côtière, des initiatives doivent être entreprises tels que

la protection et l’amélioration de la diversité biologique ; promou-voir et soutenir une économie côtière, durable et dynamique ; garantir la propreté des plages et des eaux littorales et réduire l’exclusion sociale et promou-voir la cohésion au sein des col-lectivités littorales.

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