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Sourcing Info Cci Art Fiscalite

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7/23/2019 Sourcing Info Cci Art Fiscalite

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°77 In format ions prat iques

La fiscalité de la transmission d’entrepriseLa priorité du gouvernement est de favoriser la transmission d’entreprise, notamment celles des TPE et PME.Les enjeux ? Continuer l’histoire, sauvegarder l’emploi. Néanmoins, un foisonnement de textes législatifs a été prévupour les 700 à 800 000 entreprises qui changeront de main dans les 10 prochaines années. De quoi y perdre son latin…Alors quoi de neuf pour les cédants et les repreneurs ?Réponse de Serge Quesada, expert-comptable.

Taxation des plus-values pour lescédants, droits de mutation pour les repreneurs : des deux côtés,

l’opération a un coût. Les intervenants à cette table ronde ont confirmé la nécessi-té d’anticiper et de prendre connaissancede certaines mesures. Il est si facile des’exclure d’un dispositif d’exonération...

Quel est le coût fiscal

de la cession d’uneentreprise individuelle ?

Le cédant a peu de marge demanœuvre, il cède l’ensemble du

 patrimoine et les plus-values à longterme sont taxées à 18% (29% au totalavec les contributions sociales). Les

 plus-values à court terme sont taxées à l’impôt sur le revenu, à partir du béné-

 fice courant d’exploitation. Selon l’ar-ticle 201-1 du code général des impôts,les bénéfices sont taxés immédiate-ment. La date de la cession est extrê-

mement importante : elle peut limiter l’impôt.

Quel est le coût fiscalde la cession d’une sociétépassible de l’IS ?

Deux solutions se présentent :

1 - Si ce sont les éléments d’actifs quisont cédés, les plus-values à long ter-me et à court terme sont taxées autaux normal de l’impôt sur les socié-tés, soit 33,1% (15% dans la limite de38 120 euros). Les bénéfices distri-bués (dividendes) sont égalementtaxés selon le barème progressif del’impôt sur les revenus. Depuis le 1er janvier 2006, un abattement de 40%et un abattement de 1525 euros pour une personne célibataire, (3050euros pour un couple) sont appli-cables sur les dividendes.

2 - Si ce sont les titres qui sont cédés, il faut distinguer la cession par une per-sonne physique (dans ce cas, applica-tion des plus-values mobilières), et la cession par une personne morale(application des plus-values profes-sionnelles). Les titres de participationcédés sont exonérés s’ils sont détenusdepuis plus de deux ans par unesociété soumise à l’impôt sur lessociétés.

Quel est le coût fiscalde la reprise d’uneentreprise à titre onéreux ?

Le montant des droits de mutation est fonction de la nature des biens transmis.S’il s’agit d’actions, le droit de mutationest de 1,1%, plafonné à 4000 euros. S’ils’agit de cession de parts sociales, suite à la loi sur l’initiative économique, unabattement de 23 000 euros est applicableaux fonds de commerce et aux partssociales de sociétés dont le capital n’est

 pas divisé en actions. L’abattement de23 000 euros doit être proratisé en fonc-tion du pourcentage de parts cédées.

Quel est le coût fiscalde la reprise d’uneentreprise à titre gratuit ?

La base imposable doit être déterminéeen fonction de la nature des biens trans-mis. Le montant des droits va dépendredes liens familiaux pouvant exister entrele donateur et le donataire.

Et si le repreneur s’endettepour l’acquisitionde l’entreprise ?

S’il s’endette pour racheter le fonds decommerce, les charges financièressont déduites. S’il s’endette pour 

racheter les titres d’une société soumi-se à l’IS, les charges financières nesont pas déductibles, il est nécessairede constituer une holding de rachat

 pour avoir droit à une déductibil ité enFrance ou dans la CEE. De plus, la loisur l’initiative économique prévoit la création d’une réduction d’impôt autitre des intérêts d’emprunts contractés

 pour l’achat de titres : il s’agi t d’uncrédit d’impôt de 25 000 euros sur lemontant des intérêts payés sous cer-taines conditions.

Dans quels casles plus-valuessont-elles exonérées ?

En ce qui concerne les plus-values privées(cession de titres), des abattements sont

 prévus selon la durée de détention. Ils’agit alors d’exonération des plus-valuessur titres réalisées plus de huit ans aprèsleur acquisition, décomptés à partir de2006, qui concerne seulement l’impôtsur le revenu (18%) et non les prélève-ments sociaux de 11%.

 Abattement également lors du départ à la retraite du cédant, si :

◗ celui-ci a exercé de manière conti-nue pendant cinq ans des fonctionsde direction et détenu au moins 25%des droits de vote ou des droits dans

les bénéfices de la société pendant les5 ans précédant la cession

◗ il a cessé toute fonction dans la société et fait valoir ses droits à la retraite.

En ce qui concerne les plus-valuesprofessionnelles, elles bénéficient d’exonération :

◗ lorsqu’une entreprise individuelle esttransmise à titre gratuit,

◗ sur les plus-values immobilières à long terme et,

◗ lorsque la valeur de l’entreprise n’excè-de pas 300 000 euros, avec un abatte-ment dégressif jusqu’à 500 000.

La législation prévoit-elledes allègements de droitsde mutation lors de latransmission de titres ?

En cas de transmission à titre gratuit à un tiers, quel qu’il soit, un abattementde 75% de la valeur des parts ouactions transmises s’applique, à condi-tion qu’il y ait, de la part du ou desdonataires, un engagement de conser-

 vation des titres de deux ans et unengagement individuel de conserva-tion des titres de six ans pris par le oules bénéficiaires et poursuite de l’acti-

 vité pendant cinq ans.

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N°77In format ions prat iques

Quels allègements desdroits de mutation lorsde la donation d’uneentreprise individuelle ?

Un abattement de 75% est applicablesur la valeur des droits transmis à condition que le bien soit détenudepuis au moins deux ans par ledéfunt ou donateur s’il l’a acquis à titre onéreux et si les héritiers ou dona-taires s’engagent à conserver le bien

 pendant quatre ans et à poursuivrel’activité pendant cinq ans.

Et lorsque l’entrepriseest cédée à titre gracieuxaux salariés ?

En cas de donation au profit d’unou plusieurs salariés, un abattementde 100% est prévu pour les titres etles entreprises individuelles, lorsquela valeur du fond est inférieure à300 000 euros.

Il faut que les bénéficiaires de la dona-tion soient en CDI à temps plein depuisdeux ans, qu’ils s’engagent à pour-suivre l’exploitation pendant cinq anset que la direction soit assurée par l’undes bénéficiaires de la donation. ■

Serge Quesada a pour mission d’informer les chefs d’entreprisesur les dispositifs d’exonération qui leur permettront de réussir aumieux leur transmission. « Pour bénéficier de certaines exoné-

rations, un cédant doit avoir dirigé l’entreprise pendant aumoins cinq ans: quand on part à la retraite, c’est générale-ment le cas, mais je rencontre des cédants qui ont changé plu-

 sieurs fois d’activité et qui ne cumulent pas les cinq années d’activité . Parfois je signale que la solution est à l’intérieur de  l’entreprise : un des salariés peut créer une holding active et reprendre progressivement la société dont il connaît bien le métier.

 Souvent, il faut antic iper et envisager le pire : l’un de mesclients m’a contacté lors du décès brutal d’un de ses amis,

 artisan. Si l’un des salariés ne reprenait pas l’entreprise, l’en- semble du personnel pouvait être licencié. De son vivant, son ami aurait dû créer une société, au lieu de rester en nom

 propre, ce qui aurai t ainsi donné le temps à son épouse de  transmettre l’entreprise.

 Autre exemple : un chef d’entreprise en location-gérance n’a pasintérêt à rester dans cette situation s’il veut céder son affaire.

Certains chefs d’entreprise n’ont pas envisagé de céder leurTPE, surtout lorsque celle-ci se trouve sur une niche. Même si 

 les locaux sont vétustes, une entreprise vaut toujours quelque chose ! On peut la valoriser avant de la céder ». ■

Le rôle d’un expert-comptable