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Sp cificit clinique de I' ryth me polymorphe post-herp tique. A. ASSIER*, S. BASTUJI-GARIN*, J. REVUZ*, J.CI. ROUJEAU* 63 cases of erythema multiforme were retrospectively and independantly analysed for the clinical pattern of the lesions and for the cause of the disease. The results suggest that post-herpetic and drug-induced cases have distinctive clinical presentations. L'~ryth~me polymorphe (EP) est co nsid~r~ comme un syndrome induit par des agents varies, dont les plus frequents sont I'Herp6s virus et certains m~dicaments. Nous avons ~tudi~ r~trospectivement une s~rie de 63 cas d'EP dans I'hypoth~se que les EP post-herp~tiques et post-m~dicamenteux pourraient ~tre en fait deux entit~s s~miologiquement distinctes. Patients et m(~thodes : Les dossiers de tousles patients dont les photographies ont ~t~ fich~es comme EP entre 1972 et Mai 1992 ont ~t~ recherch~s. A partir des seuls dossiers, sans tenir compte de la s~m~iologie, I'un des auteurs a attribu~ ~.chaque cas, un << score herpes ,, et un << score m~dicament >> ~tabli selon les crit~res de la Pharmacovigilance. L'une des deux ~tiolo- gies ~tait retenue s'il existait entre les deux scores une difference d'au moins 2 points. Dans le cas contraire, I'~tiologie ~tait consid~r~e comme ind~termin~e. Par ailleurs, deux autres investigateu rs ont analys~ les photographies cliniques sans avoir connaissance de I'histoire clinique ni de 1'6tiologie retenue. L'analyse des 16sions portait sur leur topographie, leur aspect s~miologique (cocarde typique, cocarde atypique en relief, cocarde atypique plane, macule ~ryth~mato-purpurique de contours irr~guliers) et sur la presence d'une atteinte muqueuse. En fonction de cette analyse s~miologique un diagnostic ~tiologique clinique ~tait ~voqu~. Les r~sultats des deux d~marches diagnostiques ind~per~dantes ont ~t~ confront~s. R~sultats : Les 63 cas ~tudi~s ont ~t~ class6s en 29 post-he rp~tiques, 22 m6dicamenteux et 12 ind~termin6s d'aprOs les photos, alors que I'analyse des dossiers avait class~ ces m~mes cas en 18 post-herp6tiques, 31 m~dicamenteux, 14 ind,- terminus. Les deux classifications ~taient ~troitement corr61~es (test du Chi 2, p <10 -set concordance kappa de 0,71 ). L'6tiologie herp~tique d~termin~e sur dossier etait corr~16e (p < 10-3)a des images de cocardes en relief ~ pr6dominance acrale. L'origine m6dicamenteuse ~tait corr~l~e (p < 10-3) & des macules 6ryth6mato-purpuriques ou & des cocardes atypiques planes & distribution diffuse. La presence de I~sions muqueuses (78 % des cas post-herp6tiques et 81% des cas m~dicamenteux) n'~tait pas discriminative. , Conclusions : Nos r~sultats confirment I'hypoth~se de la sp~cificit6 s6miologique de I'~ryth~me polymorphe post-herp6tique, avec des cocardes typiques ou atypiques en relief, & predominance acrale, correspondant & la description initiale de I'~ry- thL=me polymorphe par von Hebra. Les m~dicaments provoquent plut6t des macules purpuriques ou des cocardes aty- piques planes diss~min~es en accord avec le tableau clinique des patients d6crits ult~rieurement par Fiessinger et Rendu puis par Stevens et Johnson. II est donc probablement erron6 de regrouper sous le m~me nom d'6ryth~me polymorphe deux tableaux qui different ~. la fois par leur s6miologie et leur ~tiologie. * Service de Dermatologue (Pr J. REVUZ), H6pital Henri Mondor ; 51, avenue du Mal de Lattre de Tassigny ; 94010 CRETEIL C~dex. S 308 La Revue de M~decine Interne D~cembre

Spécificité clinique de l'érythème polymorphe post-herpétique

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Page 1: Spécificité clinique de l'érythème polymorphe post-herpétique

Sp cificit clinique de I' ryth me polymorphe post-herp tique. A. ASSIER*, S. BASTUJI-GARIN*, J. REVUZ*, J.CI. ROUJEAU*

63 cases of erythema multiforme were retrospectively and independantly analysed for the clinical pattern of the lesions and for the cause of the disease. The results suggest that post-herpetic and drug-induced cases have distinctive clinical presentations.

L'~ryth~me polymorphe (EP) est co nsid~r~ comme un syndrome induit par des agents varies, dont les plus frequents sont I'Herp6s virus et certains m~dicaments. Nous avons ~tudi~ r~trospectivement une s~rie de 63 cas d'EP dans I'hypoth~se que les EP post-herp~tiques et post-m~dicamenteux pourraient ~tre en fait deux entit~s s~miologiquement distinctes.

P a t i e n t s e t m ( ~ t h o d e s :

Les dossiers de tousles patients dont les photographies ont ~t~ fich~es comme EP entre 1972 et Mai 1992 ont ~t~ recherch~s. A partir des seuls dossiers, sans tenir compte de la s~m~iologie, I'un des auteurs a attribu~ ~. chaque cas, un << score herpes ,, et un << score m~dicament >> ~tabli selon les crit~res de la Pharmacovigilance. L'une des deux ~tiolo- gies ~tait retenue s'il existait entre les deux scores une difference d'au moins 2 points. Dans le cas contraire, I'~tiologie ~tait consid~r~e comme ind~termin~e.

Par ailleurs, deux autres investigateu rs ont analys~ les photographies cliniques sans avoir connaissance de I'histoire clinique ni de 1'6tiologie retenue. L'analyse des 16sions portait sur leur topographie, leur aspect s~miologique (cocarde typique, cocarde atypique en relief, cocarde atypique plane, macule ~ryth~mato-purpurique de contours irr~guliers) et sur la presence d'une atteinte muqueuse. En fonction de cette analyse s~miologique un diagnostic ~tiologique clinique ~tait ~voqu~. Les r~sultats des deux d~marches diagnostiques ind~per~dantes ont ~t~ confront~s.

R ~ s u l t a t s :

Les 63 cas ~tudi~s ont ~t~ class6s en 29 post-he rp~tiques, 22 m6dicamenteux et 12 ind~termin6s d'aprOs les photos, alors que I'analyse des dossiers avait class~ ces m~mes cas en 18 post-herp6tiques, 31 m~dicamenteux, 14 ind,- terminus. Les deux classifications ~taient ~troitement corr61~es (test du Chi 2, p <10 -set concordance kappa de 0,71 ).

L'6tiologie herp~tique d~termin~e sur dossier etait corr~16e (p < 10 -3) a des images de cocardes en relief ~ pr6dominance acrale. L'origine m6dicamenteuse ~tait corr~l~e (p < 10 -3) & des macules 6ryth6mato-purpuriques ou & des cocardes atypiques planes & distribution diffuse. La presence de I~sions muqueuses (78 % des cas post-herp6tiques et 81% des cas m~dicamenteux) n'~tait pas discriminative.

, C o n c l u s i o n s :

Nos r~sultats confirment I'hypoth~se de la sp~cificit6 s6miologique de I'~ryth~me polymorphe post-herp6tique, avec des cocardes typiques ou atypiques en relief, & predominance acrale, correspondant & la description initiale de I'~ry- thL=me polymorphe par von Hebra. Les m~dicaments provoquent plut6t des macules purpuriques ou des cocardes aty- piques planes diss~min~es en accord avec le tableau clinique des patients d6crits ult~rieurement par Fiessinger et Rendu puis par Stevens et Johnson. II est donc probablement erron6 de regrouper sous le m~me nom d'6ryth~me polymorphe deux tableaux qui different ~. la fois par leur s6miologie et leur ~tiologie.

* Service de Dermatologue (Pr J. REVUZ), H6pital Henri Mondor ; 51, avenue du Mal de Lattre de Tassigny ; 94010 CRETEIL C~dex.

S 308 La Revue de M~decine Interne D~cembre